RAPPORT DE L’ATELIER DE FORMATION SUR€¦ ·

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1 RAPPORT DE L’ATELIER DE FORMATION SUR « La conservation d’écosystèmes pour l’adaptation au Changement climatique en Afrique de l’Est ». Organisé par l’Association Burundaise pour la protection des Oiseaux (ABO) en collaboration avec BirdLife International et appuyé par Darwin Initiative. Hôtel Le Chandelier, Bujumbura, du 02 au 03 octobre 2013.

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RAPPORT DE L’ATELIER DE FORMATION SUR

« La conservation d’écosystèmes pour l’adaptation au

Changement climatique en Afrique de l’Est ».

Organisé par l’Association Burundaise pour la protection des Oiseaux (ABO) en

collaboration avec BirdLife International et appuyé par Darwin Initiative.

Hôtel Le Chandelier,

Bujumbura, du 02 au 03 octobre 2013.

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Contenu :

Introduction ……………………………………………………………………………………………………………….……………….……3

Déroulement ………… ……………………………………………………………………………………………………………….…….. 4

Ouverture…………………………………………………………………………………………………………………………….……….4

Séance 1 : Introduction à l’adaptation basée sur les écosystèmes…………………………………..……………6

Séance 2 : La mise en œuvre des projets de l’EbA ………………………………………………………....………….10

Séance 3 : L’Adaptation basée sur les écosystèmes dans les politiques………………….…….…..………..14

Clôture……………………………………………………………………………………………….………………………..…………….20

Les recommandations et résumé des messages clés………………………………………….…………………………..21

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Introduction

L’Association Burundaise pour la protection des Oiseaux (ABO) en collaboration avec BirdLife

International et appuyée par Darwin Initiative, a organisé du 02 au 03 octobre 2013 à l’Hôtel

Le Chandelier de Bujumbura, un « Atelier de Formation sur la Conservation d’Ecosystèmes

pour l’Adaptation au changement climatique en Afrique de l’Est. »Il faut rappeler que cet

Atelier suit la Première Réunion tenue dans ce cadre à Bujumbura le 27 décembre 2012. Dans

cet Atelier étaient invités les membres du groupe de travail des parties prenantes en matière

du changement climatique en général désignés au niveau national par le ministère ayant

l’Environnement dans ses attributions. Ils proviennent notamment de la Présidence de la

République, du Sénat, du Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du

Territoire et de l’Urbanisme, du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, du Ministère de la

Santé Publique, du Ministère de l’Energie et Mines, du Ministère à la Présidence de la

République chargé de l’intégration du Burundi à la Communauté Est-Africaine, certains

représentants de la Société Civile œuvrant dans le domaine de la protection de

l’environnement, les professeurs d’Universités, les représentants des Associations

partenaires de l’ABO basées à Ruyigi et les journalistes.

Les participants à l’Atelier de différentes institutions.

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Déroulement :

Ouverture.

Conformément à l’ordre du jour, l’allocution de bienvenue a été prononcée par le Pr Laurent

NTAHUGA, Président et Représentant Légal de l’Association Burundaise pour la protection

des Oiseaux (ABO) qui a d’abord remercié tous les participants d’avoir répondu à l’invitation.

Ensuite, il a fait une brève présentation de BirdLife International montrant qu’il opère dans

un grand partenariat mondial pour la conservation de la nature étant composé de 121

organismes membres. Il a résumé la nouvelle stratégie de BirdLife pour 2013-2020 et ses 9

grands programmes de conservation y compris le changement climatique avant de montrer

des exemples du travail de BirdLife par la projection d’une vidéo « Le partenariat de

l’espoir ». Il a en outre donné la mission et les objectifs de l’ABO, un partenariat de BirdLife

qui se focalisent sur la protection de l’environnement tout en signalant que son logo va

changer d’ici quelques mois en ABN. Il a terminé son allocution en projetant quelques

images illustrant les actions de l’ABO sur le terrain, notamment dans la préservation de

l’environnement y compris la lutte antiérosive à Bubanza, l’éducation environnementale

dans les écoles secondaires à travers les clubs environnementaux, l’initiation des fours

solaires à Gatumba, la contribution dans la révision des politiques nationales comme la

SNAPB et d’autres.

Pr. Dr. Laurent NTAHUGA, Président et Représentant Légal

prononçant l’allocution de bienvenue.

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Pr Ntahuga a terminé en introduisant aux participants Mr Edward Perry, l’expert en

changement climatique de BirdLife International, qui est venu spécifiquement pour cet

atelier.

Mr. Edward Perry, BirdLife International.

Après la brève présentation du formateur, on a procédé à l’auto présentation dans la salle à

tour de rôle et chacun disait ce qu’il attend de cet Atelier. La plupart des participants ont

souhaité d’avoir dans un proche avenir, une amélioration effective dans le domaine de la

protection de l’environnement, la priorisation du volet environnement dans la planification

de l’Etat, la prise en compte des recommandations issues de cet Atelier, un cadre d’échanges

d’expérience dans l’atténuation des effets du changement climatique, le partenariat pour la

lutte contre la pollution, la contribution de l’ABO dans la mise en œuvre du CSLP II pour la

lutte contre les changements climatiques.

Programme et Objectifs (par Edward Perry, BirdLife International).

Après les attentes, M. Perry a donné l’ordre du jour de l’Atelier et ses objectifs à savoir :

i. Partager et augmenter les connaissances sur le changement climatique et son impact

sur les populations et l’environnement ;

ii. Sensibiliser et augmenter les connaissances sur les liens entre la biodiversité et les

changements climatiques ;

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iii. Résumer et discuter de bonnes pratiques et recommandations conciliant les

approches éco systémiques pour l’adaptation aux changements climatiques ;

iv. Identifier et discuter des opportunités et défis pour l’intégration des approches éco

systémiques à l’adaptation dans les programmes, les politiques et les projets au

Burundi.

Introduction aux changements climatiques (par Pr. Laurent NTAHUGA, ABO).

Le Président de l’ABO a fait savoir que le climat de la planète est la fonction des facteurs

variés à savoir : l’orbite de la terre, les rayons solaires, les activités volcaniques et

tectoniques, le processus océanique, la force du champ magnétique et autres. Il a souligné

que le réchauffement global rapide en cours aujourd’hui est dû en bonne partie aux

émissions anthropiques à effet de serre. Comme effets du changement climatique, Pr

Ntahuga a cité l’augmentation du niveau de la mer qui occasionne l’intrusion des eaux salées

, la fonte des glaciers (Arctique) et la carotte glacière du Kilimandjaro qui est presque finie

après les années 1993, les inondations à Gatumba, la sécheresse qui aggrave les feux de

brousse de Mpungwe et la baisse de la fertilité du sol. Il a fait remarquer que le changement

climatique aura des impacts sur la biodiversité y compris un changement fonction, de la

composition et de la superficie des écosystèmes et une expansion des espèces

envahissantes.

Comme impacts socio-économiques, il y a réduction des moyens de subsistances menant à

la pauvreté, mauvaises récoltes, malnutrition à cause des famines, mauvaise santé

(maladies) et destruction des infrastructures

Séance 1 : Introduction à l’adaptation basée sur les écosystèmes.

Introduction à l’Adaptation basée sur les écosystèmes (par Edward Perry, BirdLife

International).

Mr Perry a introduit le concept en expliquant qu’il s’agit d’un ajustement dans les systèmes

naturels ou humains en réponses à des changements climatiques actuels ou attendus, à

leurs effets qui atténuent les dommages ou en valorisent les bénéfices.

Il a continué avec les différents types d’adaptation qui sont des systèmes humains

comportant le publique et le privé ainsi que des systèmes naturels. Comme différentes

approches d’adaptation, il a cité :

- l’infrastructure matérielle ;

- soft adaptation (par exemple : les systèmes d’alerte précoce);

- l’adaptation à base communautaire (ABC) ;

L’adaptation basée sur les écosystèmes (AbE). Ce dernier a été défini comme recours à la

biodiversité et aux services éco systémiques dans le cadre d’une stratégie d’adaptation

globale aux fins d’aider les gens à s’adapter aux effets négatifs des changements climatiques.

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Mr Perry a noté que l’une n’empêche pas l’autre, en outre, les approches peuvent se

renforcer. L’AbE efficace par exemple, devrait avoir au cœur des approches de l’ABC. De

même, l’AbE couplé avec des approches d’infrastructure matérielle peut avoir des synergies.

A titre d’exemple, les mangroves restaurées peuvent servir à réduire les frais d’entretien des

digues.

Mr Perry a en outre parlé brièvement du rôle économique, social et écologique des

écosystèmes soutenu par des exemples. Il a identifié des bénéfices des approches éco

systémiques y compris le coût bas et les faits que l’AbE soit pauvre et peut livrer des

bénéfices sociaux, culturels, économiques et environnementaux. Cependant, il existe aussi

des contraintes et des coûts liés à l’AbE entre autre le timing des bénéfices de l’adaptation.

La restauration des services éco systémiques –clés pour l’adaptation peuvent prendre des

années. Les points de basculement des écosystèmes qui menacent le potentiel des

écosystèmes de fournir des services importants pour l’adaptation et les compromis entre les

services éco systémiques. Il a conclu par l’importance de l’AbE et des services éco

systémiques qui doivent être considérés comme un élément clé dans les stratégies

d’adaptation.

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Aperçu du projet « La conservation d’écosystèmes pour l’adaptation au changement

en Afrique de l’Est. » (par Charles RUGERINYANGE, ABO).

Le coordinateur de l’ABO a introduit son exposé en disant que le changement climatique

pose de grave menaces sur la biodiversité, qu’il affecte les populations surtout les plus

pauvres qui dépendent souvent et directement des biens et des services de la nature. Il a

ajouté que la conservation des écosystèmes a un rôle vital à jouer dans l’adaptation aux

effets néfastes du changement climatique. Il a souligné que l’AbE est évolutive et bénéfique

pour l’environnement et la société, elle est plus accessible aux communautés rurales ou aux

pauvres que des mesures alternatives, cependant, la plupart des stratégies nationales sur le

changement climatique ou plans sectoriels n’ont pas encore intégré pleinement les

écosystèmes.

Les pays de l’Afrique de l’Est, sont prévenus à souffrir des effets négatifs importants du

changement climatique avec une viabilité accrue du climat et des phénomènes

météorologiques extrême, affectant la disponibilité en eau, la sécurité alimentaire, la

santé humaine et la biodiversité.

Il a ensuite passé à la présentation du projet : «Conservation d’écosystèmes pour

l’adaptation aux changements climatiques en Afrique de l’Est ». Son but est de sensibiliser

les approches éco systémiques pour l’adaptation aux changements climatiques, renforcer la

capacité du gouvernement et de la société civile à mettre en œuvre ces approches et de les

intégrer dans les politiques d’adaptation aux changements climatiques, dans les processus

climatiques, le projet vise à aider à prévenir la mal-adaptation qui est susceptible de détruire

la biodiversité et nuire d’importants services éco systémiques, chercher à influencer le

développement de nouvelles stratégies et politiques pour atteindre les objectifs de

biodiversité au niveau international, national et local, préconiser des écosystèmes complets,

les fonctions et services des écosystèmes dans toute planification à l’adaptation.

Le projet est financé jusqu’ à 26,978 livres sterling par le Gouvernement du Royaume-Uni à

travers le “Darwin Initiative», et exécuté par BirdLife International en collaboration avec

son partenaire situé au Burundi (ABO) ainsi que 3 partenaires au Kenya, Ouganda et Rwanda.

Au Burundi, le projet est situé sur la chaine de montagne Mpungwe car elle est la priorité du

gouvernement selon les Programmes d’Action Nationale d’Adaptation.

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Liens entre PANA et l’adaptation basée sur les écosystèmes (par Diomède NYENGAYENGE,

MEEATU).

En introduisant son exposé, le Directeur de l’Eau au Ministère de l’Eau, de l’Environnement,

de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (MEEATU) a dit que le problème de

changement climatique est réel au Burundi. Il affecte le bien être humain aussi bien dans les

régions humides que dans les régions sèches, plusieurs régions ont connu une rupture nette

des séries pluviométriques et hydrométriques.

Mr Diomède NYENGAYENGE, Conseiller au MEEATU.

Le Burundi comme les autres pays les moins avancés a élaboré un Programme d’Action

Nationale d’Adaptation (PANA) qui s’adresse aux besoins prioritaires pour la réduction de la

vulnérabilité au Burundi. Les objectifs du PANA burundais sont la réhabilitation des milieux

dégradés pour la reconstitution des systèmes de régulation hydrologiques et

climatologiques, l’amélioration de la production agricole et l’adaptation au changement

climatique. Il ya aussi des projets pour la préservation des milieux naturels très vulnérables

afin d’améliorer des conditions écologiques des écosystèmes terrestres par une protection

efficace à travers le renforcement de la conservation des aires protégées et la mise en

défense des écosystèmes des milieux vulnérables. Pour tous ces projets, on espère la

réduction des inondations, l’atténuation de la sécheresse, l’accroissement de la production

agricole et l’adaptation au changement climatique.

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Séance 2 : La mise en œuvre des projets de l’adaptation basée sur

les écosystèmes.

Introduction et évaluation à la vulnérabilité au changement climatique

(par Edward Perry, BirdLife International).

Mr. Perry a donné la définition de la vulnérabilité comme le degré selon lequel un système

est susceptible, ou se révèle incapable de faire face aux effets néfastes des changements

climatiques, notamment la variabilité du climat et aux événements climatiques extrêmes.

Elle dépend du caractère, de l’importance et du taux de variation climatique auxquels

système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation. Il a fait remarquer que

l’un des facteurs les plus importants renforçant la capacité d’adaptation est l’accès et le

contrôle des individus ou communautés sur les ressources.

Après avoir défini la vulnérabilité, il a parlé aussi de ses sortes à savoir la vulnérabilité socio-

économique et écologique en montrant quelques images illustratives. Il a montré que les

deux devront être vues comme intégralement liées.

L’approche de BirdLife International pour l’évaluation de la vulnérabilité consiste d’une

combinaison des données scientifiques et des connaissances locales. C’est une approche

simple et répétable, nécessitant peu de ressources. Elle a pour but de responsabiliser et

informer des communautés locales tout en traitant des problèmes de diversités (ex. : genre).

On a terminé ce thème par un exercice très intéressant d’application, portant sur la

vulnérabilité de Sudenésia, ville fictive qui est plus ou moins comparable à notre ville

Bujumbura à ce point de vue.

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Plan de gestion adaptative (par Edward Perry, BirdLife International).

L’exposant a commencé par souligner l’importance d’une gestion bien planifiée en montrant

un exemple de « mal-adaptation » où les efforts de réduire la vulnérabilité des

communautés locales ont fini par l’augmenter car l’approche menée n’a pas pris en compte

toutes les parties prenantes ni les effets éco systémiques.

Il a ensuite expliqué les méthodes pour hiérarchiser et sélectionner des options d’adaptation

à savoir: l’analyse coûts-bénéfices (ACB), l’analyse multicritères (AMC) et l’analyse coût-

efficacité (ACE).

Pour développer une stratégie pour la mise en œuvre des actions de l’AbE, il faut avoir des

objectifs bien définis, fixer l’emploi du temps, bien définir les rôles et les responsabilités,

identifier les moyens de finance, les obstacles et les risques. Pour conclure, il a souligné que

le suivi et l’évaluation sont clés pour la gestion adaptative, pour le développement des

recommandations et pour la transparence. Les indicateurs socio-économiques ainsi

qu’environnementaux jouent un rôle clé dans ce processus.

Site d’études du projet de l’initiative Darwin (par Charles RUGERINYANGE, ABO).

Il a dit que le projet est localise en province Ruyigi, plus précisément sur la chaine de

Mpungwe qui sépare deux régions naturelles de Moso et de Buyogoma. La végétation de

cette chaine est dominée par une savane arbustive et ses sols sont très dégradés.

La chaine de montagne Mpungwe.

Son importance est que la population de Ruyigi en dépend fortement par son alimentation

en eau potable, elle protège cette population contre l’érosion et l’inondation et l’agriculture

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dans les marais dépend de l’état de santé de cette chaine. Elle est menacée par la densité

élevée de cette région, une économie base sur l’agriculture, les feux de brousse et le

changement climatique qui continue d’aggraver ces menaces.

L’ABO travaille avec la communauté locale à travers le projet Darwin afin de la sensibiliser

à la conservation de leur écosystème pour l’adaptation au changement climatique, aux

approches éco systémiques pour cette adaptation, à prévenir la mal-adaptation qui est

susceptible de détruire la biodiversité et nuire d’importants services éco systémiques afin de

trouver ensemble une voie de sortie de ces menaces.

Synergie avec d’autres projets (par Charles RUGERINYANGE, ABO).

Mr. Rugerinyange a mis l’accent sur l’importance d’exploiter les synergies entre des projets

et des approches différents pour que la réponse soit cohérente et efficace. En tant

qu’exemple, il a montré les projets en synergie avec l’initiative Darwin dans lesquels BirdLife

et ABO sont impliqués à savoir : la Boîte à outils pour l’évaluation des services éco

systémiques (TESSA) ; l’Autonomisation des communautés locales pour la conservation et le

développement des oiseaux et de la biodiversité du bassin du Lac Victoria (Jensen initiative)

et la Conservation d’écosystèmes pour l’adaptation au changement climatique en Afrique

de l’Est (Darwin initiative). Le premier a comme objectif global de développer un modèle

pour améliorer la résilience des zones riches en biodiversité en Afrique contre les impacts

du changement climatique et veiller à ce qu’ils conservent leur efficacité dans le Rift

Albertin. En aidant la biodiversité à s’adapter on peut sécuriser l’approvisionnement des

services éco systémiques clés pour l’adaptation des gens au changement climatique.

L’initiative Jensen a comme objectif global de conserver les oiseaux et la biodiversité du

Bassin du Lac victoria par l’action menée par la communauté et le développement durable.

Il permet aux communautés locales la capacité d’adaptation. L’initiative Darwin et le Projet

Marais aux pieds de Mpungwe. Feux de brousse sur Mpungwe.

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Jensen encouragent les collectivités locales de prendre en main leur milieu en identifiant

leur dépendance sur les écosystèmes, les ressources naturelles et l’élaboration des plans

leur propre gestion de ressources naturelles communautaires. Ces projets ont mis en place

un réseau d’échange d’information et utilisent le même outil d’évaluation participative.

TESSA a offert des résultats scientifiquement robustes aptes à être utilisés. Ses évaluations

sur les sites influencent les décisions locales. Il identifie les valeurs des écosystèmes

d’importance pour les communautés locales et les pressions sur ceux-ci. Il mesure les

avantages des services éco systémiques et communique le rôle et l’importance des services

éco systémiques.

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Séance 3 : L’Adaptation basée sur les écosystèmes dans les politiques.

Intégration de l’adaptation basée sur les écosystèmes (par Edward Perry, B.I).

L’expert de BirdLife a fait savoir que les opportunités pour l’intégration se fassent au niveau

international, régional, national, sectoriel et au niveau du projet. Il a ajouté que la

signification de l’intégration de l’AbE se trouve dans l’intégration des considérations

climatiques, de la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et services éco

systémiques dans les modèles de développement, les politiques, les programmes et les

projets. Pour l’intégration, il s’agit de l’intériorisation des objectifs de l’AbE et d’une

approche intersectorielle. On intègre l’AbE, a-t-il ajouté parce que :1) les risques climatiques

sont très rependus et l’AbE peut être un moyen efficace de faire face à ces risques ; 2) les

individus, les communautés, les entreprises et les secteurs ont des impacts sur les

écosystèmes et en dépendent, pourtant la valeur des écosystèmes ne se reflètent pas dans

la prise de décision (défaillance du marché) ; 3) l’intégration des écosystèmes peut aider à

éviter la mal-adaptation. Mr. Perry a souligné des opportunités ou points d’entrée pour

l’intégration des considérations éco systémiques ainsi que des outils pour cette intégration

comme l’évaluation environnementale stratégique (EES) ; l’évaluation de la vulnérabilité et

les instruments économiques tel que les paiements économiques des services éco

systémiques. Il a mis le point sur le fait que l’intégration sera plus efficace si on peut recruter

un dirigeant d’une position d’influence pour porter le flambeau et si on vise les ministères

les plus puissants comme celui des finances.

Il a fait remarquer que les synergies entre les conventions de Rio doivent être exploitées au

niveau international, national et local en planifiant globalement et d’une façon

programmatique harmonisant les objectifs et les indicateurs, intégrant l’AbE dans le

financement (ex : le Fonds d’adaptation ; le Fonds vert du climat) et encourageant la

communication entre les points focaux.

Intégration de l’AbE dans les politiques nationales (par Charles RUGERINYANGE, ABO).

Le Coordinateur National de l’ABO a donné les principales stratégies, plans et politiques

pertinents pour l’AbE à savoir le Plan d’Action pour l’Adaptation (PANs), le Cadre

Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (SCLP), les politiques de la biodiversité et des aires

protégée, les politiques sectorielles et les visions nationales à long terme et plans de

développement à court et à moyen terme. Il a fait un aperçu de ces politiques analysées au

niveau du Burundi et dans les trois autres pays de l’Afrique de l’Est qui participent dans le

projet de BirdLife International financé par Darwin Initiative. Les principaux problèmes

rencontrés c’est le manque de mesures spécifiques pour faire face aux questions de la

biodiversité, des écosystèmes et les préoccupations d’adaptations aux changements

climatiques, la reconnaissance encore limitée de l’AbE dans les politiques nationales et

manque d’évaluation sur les ressources de la biodiversité.

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Charles RUGERINYANGE, Coordinateur National de l’ABO.

Il a fait remarquer que les possibilités immédiates du Burundi à s’engager sont : le processus

de révision de SNPAB et le développement des indicateurs, le développement de PANS, la

mise en œuvre du PANA, la révision du PANA entre autre. Il a survolé aussi l’opportunité

d’engagement régional comme l’AMCEN, EAC et international comme le Programme de

travail de Nairobi. Il a terminé avec cette conclusion : « EbA doit être davantage intégré

dans les politiques et il existe un éventail d’opportunités pour le faire avancer au Burundi. »

Cartographie des institutions burundaises et leur engagement à l’AbE.

Le rapporteur du 2ème

groupe, exposant ce qu’ils ont fait.

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Cet exercice en deux groupes consistait à marquer la part de chaque partie prenante dans

l’intégration de l’AbE au Burundi. L’exercice était guidé par deux questions clés :

a) A quel point les parties prenantes sont-elles engagées à l’AbE ?

b) Quelle est leur influence sur l’intégration de l’AbE ?

Par ces deux questions clés, on a pu décrire la situation actuelle de l’AbE au Burundi, le

degré souhaitable dans un proche avenir ainsi que les mesures à prendre pour y arriver. On a

d’abord ciblé les parties prenantes à savoir les Ministères de l’Environnement (MEEATU),

INECN (Institut National pour la protection de l’Environnement et la Conservation de le

Nature), Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage ( MINAGRIE), Ministère des Finances,

Ministère du Commerce, Ministère de la Justice, Ministère de l’Education (MINEDUC), la 2ème

Vice-présidence, le Secteur privé, la Communauté locale, l’Administration locale, les

Confessions religieuses, les Coopératives agricoles, le Secteur industriel, le Secteur du

Tourisme, les ONGs, les Médias et la Femme.

Les groupes ont constaté ensemble qu’avant les gens croyaient que le MEEATU avait une

influence au même niveau que le MINAGRIE mais après avoir échangé sur cette question, ils

ont remarqué que c’est l’inverse. Le MINAGRIE n’est pas tout à fait unanime avec le MEEATU

sur la conservation de certaines espèces comme les marais. Ces deux ministères sont tous

influents mais ils ont des contraintes. Ils ont encore vu que l’influence du Secteur du

Tourisme est minime, que le Ministère de la Justice n’a ni influence ni engagement, que le

Secteur Industriel n’est pas engagé malgré son influence importante. La Communauté Locale

et l’Administration Locale sont engagées mais n’ont pas d’influence à cause du manque de

moyens mais que cette dernière sensibilise en quelque sorte. Le MINEDUC et le Ministère du

Commerce sont moins engagés tandis que la Société Civile a une influence non négligeable.

Les groupes ont souhaité pour le futur d’avoir plus d’engagement du Ministère des Finances

qui a beaucoup d’influence ainsi qu’un plus haut niveau d’engagement du Ministère de la

Justice. L’Administration et la Communauté locales devront hausser leur engagement et

leur influence et la 2ème

Vice-présidence doit jouer le rôle de coordination.

Pour atteindre ces résultats, ils ont proposé que les Médias, le Secteur Privé, les ONGs, le

MINAGRIE et l’Administration Locale soient informés ; le Ministère des Finances, la

Communauté Locale et la Femme soient sensibilisés ; que le MEEATU, l’INECN, les ONGs, le

MINEDUC, l’Administration Locale et les Médias éduquent. Ils ont souhaité en outre le

renforcement des capacités du MEEATU et du MINAGRIE ; la planification des actions y

compris l’Etude d’Impact Environnemental ; le renforcement des capacités financières du

MEEATU, MINAGRIE et le Secteur Privé ; le suivi et l’évaluation ; la bonne gouvernance ; la

rectification et les éco taxes pour le Secteur Industriel.

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L’AbE dans le contexte dans le contexte de la Convention-cadre des nations unies sur les

changements climatiques (par Donat NSHIMIRIMANA/Présidence de la République).

Le Conseiller au Bureau d’Etude Stratégiques de Développement à la Présidence de la

République a d’abord fait un bref aperçu sur l’historique de la Convention Cadre des Nations

Unies sur le Changement Climatique depuis son adoption en 1992.

Mr Donat NSHIMIRIMANA, conseiller à la Présidence de la République.

Il a montré un tableau synthétique de l’historique des négociations dont la plus proche va se

tenir en Pologne du 11 au 22 novembre 2013. Pour le cas du Burundi, il a ratifié et accepté

le protocole de Kyoto le 18 octobre 2011 et assure la coordination du thématique

renforcement des capacités, un des piliers du plan d’action de Bali. Il a donné les diverses

formes et options d’ adaptation à savoir : l’eau, on doit augmenter la récupération de l’ eau

de pluie, stockage protection de l’eau ; l’agriculture, on doit ajuster les dates de plantations

et les variétés de cultures, déplacer des cultures ; les infrastructures (y compris les zones

côtières), on va créer des marécages comme barrières contre l utilisation de la montée du

niveau de la mer et des inondations ; l’énergie, on va favoriser l’ utilisation de sources d’

énergie renouvelables, amélioration du rendement de l’ énergie.

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Pour terminer sa présentation, il a illustré les attentes du Burundi par deux photos ci-

dessous en mettant l’accent sur l’importance d’accélérer le processus de la mise en œuvre

du PANA au Burundi.

Rivière Ntahangwa. Colline Sororezo.

L’AbE dans le contexte de la CDB (par Jean MUGISHAWIMANA, INECN).

Le Directeur Technique de l’INECN (Institut National pour la protection de l’Environnement

et la Conservation de la Nature) a exposé à la place du Directeur Général qui était empêché.

Il a introduit en disant que les problèmes du changement climatiques et la biodiversité sont

largement reliés. Il a donné une brève histoire de l’AbE dans les négociations de la CDB

faisant un résumé des décisions clés comme celle de XI/21 et les objectifs d’Aichi dans

lesquels est intégré le changement climatique (ex : 11, 14,15). Mr Mugishawimana a

souligné d’avantage que l’adaptation basée sur les écosystèmes peut être rentable et

générer les co-avantages sociaux, économiques et culturels ainsi que contribuer à la

conservation de la biodiversité : ex : zone tampon du lac Tanganyika, brise-vent, sylviculture

urbain.

Mr MUGISHAWIMANA Jean, Directeur Technique/INECN.

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Il a donné 2 options pour augmenter la capacité d’adaptation des espèces et des

écosystèmes face à l’accélération des changements climatiques : il faut réduire le stress non

climatique, comme la pollution, la surexploitation, la perte d’habitat, la fragmentation, ainsi

que les espèces exotiques envahissantes, il faut aussi une adoption plus large des pratiques

de conservation et d’utilisation durable, y compris le renforcement des réseaux d’aires

protégées.

Il a terminé la présentation en montrant les objectifs formulés pour la nouvelle SNPAB d’ici

l’an 2030, où la diversité biologique sera restaurée, conservée et utilisée rationnellement

pour tous les acteurs, en assurant le maintien des services éco systémiques et en

garantissant des avantages essentiels aux générations actuelles et futures.

Le Panel : les défis et opportunités pour avancer l’Abe au Burundi.

De gauche à Droite, le conseiller à la Présidence, le Pr. de l’UB et le D T/INECN.

Une fois tous les exposés terminés, on a procédé au panel. Le Conseiller à la Présidence de

la République, le Directeur Technique de l’INECN et le Professeur à l’Université National,

spécialiste au changement climatique, ont répondu aux questions des participants à l’Atelier.

La discussion était guidée par deux questions clés : le grand défi de l’intégration et la mise en

œuvre de l’AbE ainsi que sa levée dans un proche futur.

Le grand défit à l’intégration et la mise en œuvre de l’AbE, ils ont répondu qu’on observe la

non priorisation du gouvernement du volet environnement à cause de la pauvreté du pays et

on remarque le manque de vision commune chez certains responsables vis-à-vis des

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menaces sur le changement climatique afin de mettre en place une structure viable pour y

faire face ainsi que le manque de volonté politique suffisante. Ils ont noté également le

manque de projets banquables dans la planification, l’incapacité de mobiliser les finances et

le manque d’information. Ils ont souligné l’inefficacité de la législation matière

d’environnement, le rôle des médias dans la sensibilisation qui reste restreint à cause des

priorités du gouvernement. Les trois experts ont aussi parlé du niveau éducatif de la

population qui est encore bas et le manque de synergie entre les parties prenantes

œuvrant dans le domaine de l’environnement.

Quant à la levée de ce défi dans un proche futur, ils ont mis l’accent sur la formation et

l’information des gens (former et informer), résoudre le problème de pauvreté à la base et

la démographie galopante qui ont un impact négatif sur l’environnement ainsi que sur les

écosystèmes en proposant l’application du modèle chinois en matière de démographie. Ils

ont suggéré de mettre en synergie les responsables, l’implication et l’engagement du

Ministère de la Justice quand il s’agit de réprimer les crimes environnementaux ainsi que la

restitution des dommages causés dans les écosystèmes. Ils ont recommandé de retoucher

les plans nationaux dans les plus bref délais, sélectionner les projets déjà existants et les

rendre aux instances habilités (1ère

et 2ème

Vice-présidences), combiner et conjuguer les

efforts ainsi que le respect des engagements que le Burundi a ratifié comme la Convention

de Rio, CDB, CCUNCC et d’autres opportunités.

Clôture.

Les participants ont pris le temps de réfléchir comment leurs organisations sont-elles

impliquées dans l’adaptation et le rôle qu’ils pourraient jouer dans la progression de l’AbE au

Burundi pour mieux faire face aux effets du changement climatique. Les réponses étaient

variées, cependant une grande partie des participants a mentionné le besoin de plus de

collaboration interministérielle et d’une sensibilisation dans les ministères sectoriels. On a

noté un manque de mesure comme l’étude d’impact environnemental dans les projets de

développement et on s’est engagé d’appuyer le gouvernement et de sensibiliser les citoyens.

Un participant a remarqué qu’il faut que toutes les parties prenantes s’engagent à tout

cœur et à toute franchise pour pousser très loin dans la protection des écosystèmes. Le

manque de moyens financier pour la mise en œuvre et le renforcement des politiques sont

identifiés par une grande partie des participants comme les plus grands obstacles.

Pour conclure, l’expert de BirdLife a fait une synthèse générale sur l’adaptation au

changement climatique, les rôles et besoins des écosystèmes, la vulnérabilité, les

opportunités et défis de la mise en œuvre de l’AbE. Il a mis l’accent sur la sensibilisation de

la population, la collaboration, le développement des capacités et le partage des idées.

Le formateur a terminé en remerciant les participants à l’Atelier d’avoir répondu à

l’invitation et de leur collaboration pendant ces deux jours. Il a invité le Président et

Représentant Légal de l’ABO à clôturer officiellement l’Atelier. Ce dernier a son tour

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remercié le formateur et les participants en espérant que les décideurs vont nous

représenter utilement dans les prises de décisions dans la conservation des écosystèmes au

changement climatique. C’est sur ce mot qu’il a déclaré clos l’Atelier.

Les recommandations et résumé des messages clés.

• Les changements climatiques ont déjà des impacts négatifs sur les écosystèmes et les

populations humaines au Burundi. On s’attend à ce que ces impacts s’aggravent au

fur des années. L’adaptation basée sur les écosystèmes présente une approche

efficace pour aider les gens à s’adapter à ces changements climatiques et pour

contribuer à la mise en œuvre nationale de la Convention sur la Diversité Biologique

et la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

• Il va falloir réduire le stress non-climatique comme la pollution, le déboisement,

l’utilisation non durable de la biodiversité et des écosystèmes pour optimiser la

fourniture des services qui peuvent aider les gens à s’adapter ainsi que pour

augmenter la résilience des écosystèmes aux changements climatiques. On doit

s’assurer également que les actions de lutte contre ces changements (atténuation et

adaptation) ne causent pas des risques aux écosystèmes et à la biodiversité, ce qui

mènerait à une augmentation de la vulnérabilité des populations humaines.

• La lutte contre la pauvreté est une priorité nationale. Dans le contexte du

changement climatique, cette lutte va devenir plus difficile. Les écosystèmes saines

fournissent des services primordiaux aux plus pauvres et peuvent jouer un rôle clé

dans l’adaptation aux changements climatiques. A cette pauvreté s’ajoute la

démographie galopante que connaît le Burundi dont une pression néfaste sur

l’environnement en général et sur les écosystèmes en particulier est une réalité,

c’est pour cela qu’il faut traiter ces deux défis à travers une approche intégrée.

• Le développement et la mise en œuvre du Plan d’Adaptation Nationale ainsi que la

mise en œuvre de la Stratégie et Plan d’Action National de la Biodiversité qui vient

d’être révisé, présente des opportunités clés pour assurer une approche bien

intégrée pour l’adaptation au changement climatique qui prend en considération le

rôle des écosystèmes et qui décrit des mesures pour protéger et augmenter les

services bénéfiques fournis par ces écosystèmes. Les considérations éco systémiques

doivent être intégrées dans les politiques, programmes, plans et projets sectoriels en

appliquant une évaluation environnementale stratégique ou une étude d’impacts

environnementaux par exemple.

• Le suivi et l’évaluation des politiques et des actions au terrain doivent être améliorés

ainsi que leur application. Le Ministère de la justice doit s’engager d’avantage et

s’impliquer quand il s’agit de réprimer les crimes environnementaux. Les autres

parties prenantes sont appelées à partager les idées, combiner, conjuguer et

mobiliser leurs efforts car l’union fait la force.

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• Le rôle des médias est très important dans la sensibilisation des communautés en

général et de la femme en particulier, dès le bas niveau et au bas âge ainsi que la

bonne gouvernance.

• Les participants à l’Atelier devront continuer à travailler ensemble et avec d’autres

parties prenantes afin de capter les synergies et s’entraider à faire face aux impacts

négatifs des changements climatiques, la dégradation de la biodiversité et la

pauvreté, trois importants défis liés étroitement.

Rapporteur : Claudette MUREBWAYIRE.