Rapport d'activité Groupe Avril 2016

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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016

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RAPPORT D’ACTIVITÉ

2016

SOMMAIRE

2 • Profil 4 • Un groupe structuré en filière6 • Entretien croisé avec Jean-Philippe Puig et Arnaud Rousseau

8 • Gouvernance 12 • Décryptage financier de l’année13 • Chiffres clés

18 • Les enjeux d’Avril20 • Avril 2020 : se transformer pour mieux s’engager

22 • Un groupe fort et compétitif sur ses marchés, à l’écoute de ses clients 26 • Un groupe résolument international à la conquête de nouveaux débouchés

30 • L’innovation, moteur de création de valeur durable34 • Des collaborateurs engagés au service d’un projet d’entreprise fédérateur

40 • Sofiprotéol 46 • Transformation végétale52 • Huiles & Condiments 60 • Oléochimie 64 • Nutrition animale

68 • Avril Spécialités Animales72 • Transformation animale 78 • Avril Développement

82 • Informations financières

PANORAMA DESACTIVITES

INTRODUCTION

2016L’ESSENTIEL

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

Avril, une dynamique collective

NOTRE MISSIONCréer durablement de la valeur dans les filières des huiles et protéines, contribuant ainsi à une meilleure alimentation des Hommes et à la préservation de la planète.

NOTRE SINGULARITÉLe groupe Avril est né d’une démarche collective. Il a été créé en 1983 à l’initiative du monde agricole pour développer les productions françaises de plantes riches en huile (colza, tournesol, olive, soja…) et en protéines (pois, féveroles, lupins…). En fédérant tous les acteurs de ces filières et en développant les débouchés économiques de leurs productions, Avril est devenu, en un peu plus de 30 ans, un groupe industriel et financier majeur. Aujourd’hui, il est présent en France et à l’international dans des secteurs aussi diversifiés que l’alimentation humaine, la nutrition et les expertises animales, les énergies et la chimie renouvelables. Dans chacun de ces secteurs, sa croissance s’appuie sur un portefeuille de marques leaders sur leur marché, comme Sanders, Lesieur, Puget, Matines, Diester®, Bunica, Taous…

Avril s’est construit et fonctionne toujours selon un modèle original : une organisation en filière, de la graine jusqu’aux produits élaborés, dans laquelle chaque activité crée de la valeur pour tous les maillons de la chaîne. Pour faire vivre ce modèle, le Groupe mise sur la complémentarité de ses deux métiers : un métier industriel, organisé autour des activités du végétal et de l’animal, et un métier d’investisseur à travers Sofiprotéol, société de financement et de développement. L’originalité de ce modèle fait d’Avril un groupe à part qui se caractérise par un actionnariat collectif solide, un ancrage agricole et territorial fort, et le réinvestissement systématique de ses résultats dans le développement des filières nationales partout où il opère.

7 200collaborateurs

5,9 Md€de chiffre d’affaires 2016

21pays

RÉPARTITION MONDIALEDES EFFECTIFS EN 2016

EN FRANCE, UN ANCRAGETERRITORIAL FORT

2 3

1 %Amériques

15 %Afrique

3 %Asie

Implantations industrielles

Bureaux de représentation

81 %Europe

84 sites industriels dans le monde dont : 29 dans les filières végétales 55 dans les filières animales

PRÈS D’UN TIERS DU CHIFFRE D’AFFAIRESRÉALISÉ À L’INTERNATIONAL EN 2016

44implantations dans les filières animales

15 implantationsdans les filièresvégétales

Île de la Réunion

Avril, un groupe structuré en filière,

de la graine au produit élaboré

Avril s’appuie sur une organisation en filière originale réunissant l’excellence de l’agriculture

et de l’industrie françaises.

Cette organisation a vu le jour au début des années 1980, en réponse à un embargo des États-Unis sur les exportations de soja et la mise en lumière de la dépendance de notre agriculture en matière de protéines végétales. Les producteurs de colza se sont alors mobilisés pour mettre sur pied une filière française des huiles et protéines à même de reconquérir son indépendance. Des agriculteurs de toutes les régions de France ont contribué, par le biais de Sofiprotéol, à la construction d’un groupe industriel et financier porteur de débouchés pérennes et durables pour leurs récoltes. C’est l’acte de naissance d’Avril.

Grâce à cet engagement exemplaire, ils ont créé les conditions d’émergence de nouvelles voies de valorisation de leurs productions, à l’instar du biodiesel de colza, innovation issue de l’agriculture française. Grâce à cette énergie renouvelable, baptisée Diester®, les tourteaux de colza cultivé dans nos campagnes représentent aujourd’hui l’une des sources principales de protéines végétales de nos élevages. Grâce à leur vision pionnière et entrepreneuriale, ils ont bâti un modèle centré sur la création de valeur partagée au fil des métiers de la filière – tous intimement liés, au fil des territoires de la ferme France et au-delà. De la graine au produit élaboré, de l’alimentation humaine à la nutrition animale, en passant par les expertises animales, les énergies renouvelables et la chimie du végétal.

Trituration

Collecte de graines

Intervention de la société de � nancement et de développement, So� protéol

Semences, biotechnologies, autres intrants et services

100 000 agriculteurs

Trituration

Alimentation humaine

Énergiesrenouvelables

Nutrition animale,biosécurité

Alimentationhumaine

Protéochimie®

Génétique& santé animale,autres intrantset services

Oléochimie

Lait, viandes

Volaille

Éleveurs

Œufs & porc

Trituration

Alimentation humaine

Énergiesrenouvelables

Nutrition animale,biosécurité

Alimentationhumaine

Protéochimie®

Génétique& santé animale,autres intrantset services

Oléochimie

Lait, viandes

Volaille

Éleveurs

Œufs & porc

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Que retenir de l’année 2016 ?A. ROUSSEAU : Pour la 2e année consécutive,

Avril a dû faire face à un contexte économique difficile. La conjonction de plusieurs facteurs défavorables à ses activités de base a pénalisé les résultats : l’effondrement du prix du pétrole, de mauvaises récoltes en colza, un prix du lait très bas, mais aussi l’évolution de la demande des clients en œuf coquille.

J.-P. PUIG : Dans ce contexte, certaines de nos entités ont battu des records de croissance comme Sofiprotéol, Bunica, Abera, Sopral, Terrial. Malgré des résultats économiques dégradés, nous avons maintenu le cap avec des investissements supérieurs à ceux réalisés en 2015. Nous avons également continué à recruter : 200 cadres en 2016 dont 20 % issus de la mobilité interne.

Vous avez fait évoluer l’organisation du Groupe, avec quel objectif ?

J.-P. PUIG : Notre souhait était de simplifier l’organisation managériale et d’élargir le Comex pour que nous puissions prendre des décisions plus rapides et que les patrons opérationnels puissent réagir plus vite. C’est une réussite. Notre Groupe est toujours en phase de consolidation avec, cette année encore, des avancées structurantes dans la mise en œuvre d’outils de gestion communs et la modernisation de nos systèmes d’information. Tous ces projets demandent du temps. 2017 devrait marquer un vrai point de bascule dans ce domaine.

Un an après le lancement du nouveau plan stratégique Avril 2020, quel bilan ?

J.-P. PUIG : Nous avons avancé sur tous les axes. En améliorant notre structure de coûts, nous avons réalisé de nouvelles économies. Autre sujet de

Guidé par son nouveau plan stratégique, Avril poursuit sa transformation dans un contexte économique adverse.

Les avancées structurantes de 2016 dessinent les futurs contours d’un Groupe fidèle à sa mission. Analyse de Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA

Avril, et d’Arnaud Rousseau, Président d’Avril Gestion.

JEAN-PHILIPPE PUIGGérant de la SCA Avril

Nous avons approfondi nos relations avec

les clients et construit des partenariats qui nous

permettent de mieux valoriser les atouts

de notre organisation en filière.

Conjuguer résilience et vision de long terme

6 7

satisfaction : l’approfondissement de nos relations avec les clients, avec des partenariats qui permettent de mieux valoriser nos savoir-faire. Je citerai deux initiatives dont le succès a dépassé nos attentes : la filière porcine d’excellence bâtie avec Fleury Michon et la coentreprise AVF grâce à laquelle Avril contribue activement à permettre au porc français de reconquérir les rayons. Nous avons également progressé dans le développement de nos activités à l’international, avec des projets marquants offrant de réelles opportunités pour l’avenir. Nous souhaitons accélérer cet axe.

A. ROUSSEAU : Avril et la filière ont aussi été très actifs en matière d’innovation. Dans les protéines notamment, la démarche du Groupe est audacieuse, avec de réelles opportunités de débouchés pour les productions agricoles. La naissance d’Evertree dans la protéochimie® en est une belle illustration. Dans l’alimentation humaine aussi, nos cultures, pourvoyeuses de protéines végétales, offrent des perspectives intéressantes et prometteuses.

Comment les collaborateurs vivent-ils cette période de transformation ?

J.-P. PUIG : Je voudrais exprimer ma reconnaissance à l’ensemble de nos collaborateurs qui se sont investis avec beaucoup d’énergie au cours de cette année. Signe de cet investissement, le succès du plan d’actionnariat salarié lancé cette année, qui montre la confiance de nos équipes dans l’avenir. Nous avons aussi mis en place un Comex des jeunes qui nous apporte une vision très intéressante, en travaillant notamment sur des sujets comme le digital ou l’organisation du travail dans le futur Campus Avril, qui verra le jour en juillet 2018 à Bruz, près de Rennes. C’est à mes yeux un symbole fort de ce qu’est Avril : un groupe innovant, durable, ouvert, accueillant pour ses équipes et proche du monde agricole.

Comment se présente 2017 ? A. ROUSSEAU : 2017 est une année charnière,

avec des échéances importantes, notamment pour l’avenir du débouché biodiesel. Nous restons confiants car nous disposons d’atouts formidables. Ensemble, nous saurons valoriser la pertinence de notre démarche et la force de notre modèle en filière pour la ferme France.

J.-P. PUIG : L’année a nettement mieux commencé. Grâce à un prix du baril de pétrole stabilisé, notre activité biodiesel repart à la hausse. Nous poursuivons notre développement et notre

transformation avec, pour 2017, trois priorités : 1. la sécurité ; 2. les clients ; 3. la performance économique.

Avril Gestion a un nouveau président. Quel sera son rôle ?

A. ROUSSEAU : Fidèle à l’héritage de Xavier Beulin, avec l’ensemble des administrateurs et dans la continuité du plan Avril 2020, ma mission consiste à accompagner les grandes orientations stratégiques du Groupe. Et, dans la droite ligne des principes qui ont présidé à sa création, à cultiver le lien fort qui fédère les agriculteurs de nos filières et les talents d’Avril autour d’un même projet d’avenir. Ce même projet qui a démontré que, dans une économie ouverte et en prise directe avec les aléas des marchés, l’union fait la force et élargit le champ des possibles. Je souhaite aussi valoriser et transmettre auprès des nouvelles générations le caractère si singulier d’Avril, ses racines agricoles et sa mission d’intérêt général.

Ensemble, nous saurons valoriser la pertinence

de notre démarche et la force de notre modèle en filière

pour la ferme France.

ARNAUD ROUSSEAUPrésident d’Avril Gestion

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7 DOMAINES D’ACTIVITÉS

TRANSFORMATION VÉGÉTALE

NUTRITION ANIMALE

AVRIL SPÉCIALITÉS

ANIMALES

TRANSFORMATION ANIMALE

OLÉOCHIMIE

AVRIL DÉVELOPPEMENT

TERRES UNIVIA FIDOP

SALARIÉS

FOP

HUILES & CONDIMENTS

Une gouvernance collégiale, ancrée dans

le monde agricole

XAVIER BEULIN, UN GRAND LEADER DU MONDE AGRICOLEDisparu brutalement le 19 février 2017 à 58 ans, Xavier Beulin présidait le groupe Avril depuis 2000. Engagé très jeune dans le syndicalisme agricole, il en a gravi tous les échelons, devenant président de la FOP en 1999 puis de la FNSEA. Il laisse le souvenir d’un homme profondément engagé, amoureux de la terre et porteur d’une vision, ayant œuvré sans relâche au développement de l’agriculture française. Au groupe Avril, il aura donné un élan inestimable et une carrure de champion national.

Le Conseil d’administration

UNE GOUVERNANCE TAILLÉE POUR L’AVENIREn 2015, Avril s’est doté d’une nouvelle gouvernance et d’un statut de Société en commandite par actions (SCA). Cette structure permet de séparer le pouvoir des actionnaires (les associés commanditaires qui regroupent le FIDOP (3) et la FOP (4) ainsi que la Fondation Avril, reconnue d’utilité publique), de celui du gestionnaire (la société Avril Gestion, associé commandité). Elle contribue à maintenir les actionnaires fondateurs du Groupe au cœur de sa stratégie de croissance. Les commanditaires exercent leur rôle à travers un Conseil de surveillance composé de huit membres – dont deux représentants des salariés du groupe Avril élus par leurs pairs – et présidé par Antoine Henrion,

également Président de Terres Univia (5). Le Conseil d’administration d’Avril Gestion nomme le gérant de la SCA et décide des grandes orientations stratégiques et financières du groupe Avril. Il se compose de neuf membres : quatre membres issus de la FOP, trois personnalités qualifiées et deux anciens dirigeants ou anciens mandataires sociaux du Groupe. En février 2017, les administrateurs d’Avril Gestion ont élu Arnaud Rousseau à la présidence du Conseil d’administration.

(1) Association interprofessionnelle pour la promotion et la coopération internationale de la filière française des huiles et des protéines végétales.

(2) Institut technique des professionnels de la filière des huiles et protéines végétales et de la filière chanvre.

(3) Fonds de développement interprofessionnel de la filière des oléagineux et des protéagineux.

(4) Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux.(5) Interprofession des huiles et protéines végétales.

8 9

BERNARD DE VERNEUILMembre du bureau

et administrateur de la FOP

PIERRE PRINGUETVice-président du Conseil

de Pernod Ricard

ARNAUD ROUSSEAUPrésident d’Avril Gestion,

président de la FOP

JEAN-PIERRE DENISPrésident du Crédit Mutuel Arkea et du Crédit Mutuel de Bretagne

SÉBASTIEN WINDSOR Vice-président du bureau de la FOP

et Président de Terres Inovia (2)

SYLVIE RUCARConsultante

GÉRARD TUBÉRYPrésident d’Agropol (1)

ANNE LAUVERGEONPDG d’ALP Services

et Présidente de Sigfox

ALAIN MIROTAncien Directeur administratif

et financier de Sofiprotéol

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

1 - PAUL-JOËL DERIAN Directeur de la Recherche, Innovation & Développement

2 - PHILIPPE LAMBLINDirecteur des Ressources Humaines

3 - STÉPHANE YRLÈSSecrétaire général

4 - YVES DELAINEDirecteur général délégué

5 - BERNARD MAHÉDirecteur général du domaine Nutrition animale

6 - MOUSSA NACIRIDirecteur général du domaine Oléochimie

7 - MICHEL BOUCLYDirecteur général délégué

2

51

74

63

Le Comité exécutif

10 11

8 - JEAN-PHILIPPE PUIGGérant

9 - OLIVIER DELAMÉADirecteur général du domaine Huiles & Condiments

138

12109

11

10 - JEAN-BAPTISTE BACHELERIEDirecteur général du domaine Transformation végétale

11 - AYMERIC MONGEAUDDirecteur administratif et financier

12 - GABRIEL KRAPFDirecteur du développement industriel et international

13 - ÉRIC PHILIPPEDirecteur général délégué

Pour accompagner l’évolution de l’organisation managériale, le Comité exécutif a été élargi au 1er janvier 2016 aux principaux domaines d’activités du Groupe ainsi

qu’à la Direction de l’innovation. Il accueille deux nouveaux membres en 2017 : Olivier Delaméa, Directeur général du domaine Huiles & Condiments, et

Paul-Joël Derian, Directeur de la Recherche, Innovation & Développement.

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Décryptage financierde l’année

Malgré un contexte de marché défavorable sur la majorité de ses activités, Avril a maintenu en 2016 son cap stratégique Avril 2020.

Un élan que le Groupe entend poursuivre en 2017, afin d’accélérer sa transformation.

laitiers, la chute des cours du lait et le développement de la compétition intra-européenne ont durement affecté les éleveurs, qui ont vu reculer leurs cheptels. Les filières animales subissent également de plein fouet l’évolution extrêmement rapide des modes de consommation. À l’exemple de la filière œufs, contrainte de s’engager dans la mise en place d’une production dite « alternative » à la cage, qui peine à se redresser. De son côté, la filière avicole a poursuivi sa consolidation, dans la lignée des actions de structuration industrielle entreprises avec succès ces deux dernières années. Si la reconquête du marché intérieur est bien engagée, l’export reste confronté à une compétition féroce et la répétition des épizooties d’influenza aviaire a durement impacté certaines productions. Dans le porc, 2016 a montré une amélioration des indicateurs de conjoncture, avec des prix de vente à la hausse. Les actions engagées pour permettre au porc français de se différencier par la qualité et de retrouver sa place dans les rayons des grandes surfaces ont commencé à porter leurs fruits.

Du côté des filières végétales, alors qu’en mer Noire, aux États-Unis ou encore en Argentine, les récoltes de grandes cultures – céréales en tête – ont été

Quelle analyse faites-vous de l’année 2016 ? A. M. : Après une année 2015 difficile, nous avons dû faire face à une nouvelle dégradation de notre environnement. Presque tous nos métiers ont subi la conjonction de facteurs défavorables. Le cours des matières premières, doublé d’une forte volatilité, a comprimé nos marges. Notamment, la chute du prix du baril, avec un cours avoisinant les 27 dollars en février – son plus bas niveau en 12 ans –, a pénalisé le biodiesel. Parallèlement, les négociations commerciales avec la grande distribution n’ont pas permis de répercuter la flambée des cours, en particulier de l’huile de colza et de l’huile d’olive, qui ont augmenté de 16 % en 2016. La « guerre des prix » et les demandes répétées par la grande distribution de déflation ont aggravé la situation, mettant en évidence un profond décalage avec la réalité économique de la filière. Enfin, la crise agricole sans précédent qui frappe nos filières s’est étendue, touchant tous les pans de l’agriculture française, avec des répercussions sur nos activités.

Comment se sont portées les activités du Groupe ?A. M. : Les filières animales restent en première ligne de la crise agricole. Dans le sillage de la fin des quotas

AYMERIC MONGEAUDDirecteur administratif et financier du groupe Avril,

Directeur général délégué de Sofiprotéol

Chiffres clés

12 13

5,9 Md€de chiffre d’affaires

1,78 Md€de capitaux propres

144 M€d’EBITDA

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Investissements

207 M€d’investissements

en 2016 dont :

38  M€d’investissements consacrés

aux systèmes d’information du Groupe

73  M€d’investissements industriels

dans les filières végétales

42  M€d’investissements industriels

dans les filières animales

54  M€d’investissements de Sofiprotéol,

société de financement et de développement

société de financement et de développement, qui réalise sur ses deux métiers d’investisseur et de gestion financière de belles performances en 2016. Ses engagements ont atteint un niveau record et son périmètre d’activités s’est élargi à de nouveaux secteurs comme le lait et les ingrédients.

Comment envisagez-vous l’avenir ?A. M. : Fort de capitaux propres s’élevant à 1,78 milliard d’euros et d’un niveau d’endettement resté faible et maîtrisé, le Groupe bénéficie d’une solidité financière lui permettant de maintenir un niveau d’investissement soutenu, indispensable à la consolidation de son « business model », à la compétitivité de ses outils industriels et à la réalisation d’Avril 2020. Dans cette optique, le Groupe a levé 880 millions d’euros en 2016 au travers d’un club deal centralisé au niveau de sa holding et d’un programme de titrisation de créances clients. Une opération importante, qui sécurise le financement du plan stratégique et marque la confiance de nos partenaires financiers. Une opération qui permet également au Groupe d’accélérer sa transformation au service de l’excellence opérationnelle et de la modernisation de ses infrastructures, processus et systèmes d’information, avec de premières réalisations concrètes en 2016 : la création d’une direction en charge du suivi de la performance, le déploiement progressif de solutions SAP à l’ensemble de nos entités, le regroupement des équipes comptables au sein d’un centre de services partagés (CSP) qui a déjà accueilli les collaborateurs en charge de la paie début 2016.

pléthoriques, les agriculteurs français ont connu leur plus mauvaise moisson de blé en 40 ans. En cause : une météorologie défavorable. Contrairement à la concurrence européenne, les productions oléagineuses françaises ne font pas exception et enregistrent une campagne décevante, notamment en colza, impliquant un recours accru aux importations de graines. Résultat : nos marges de trituration se sont contractées sous l’effet de rendements en repli, d’un renchérissement du prix de la graine et d’une compétition exacerbée.

Quelle performance pour le Groupe Avril en 2016 ?A. M. : Le chiffre d’affaires baisse légèrement, à 5,9 milliards d’euros, et l’Ebitda se contracte à 143,8 millions d’euros. Après un premier semestre difficile, l’année a néanmoins bénéficié d’un redressement notable sur le dernier trimestre. Le résultat net est en revanche lourdement impacté par les dépréciations d’actifs sur nos métiers de trituration, de raffinage et d’estérification, ainsi que sur l’œuf coquille, et s’établit à - 51,6 millions d’euros. Dans cet environnement de marché particulièrement adverse sur tous nos métiers, ces chiffres illustrent la résilience du Groupe et valident pleinement la pertinence du plan stratégique Avril 2020. Avec notamment pour objectifs : ● de réduire l’exposition de nos activités industrielles

aux risques exogènes, notamment en développant la montée en puissance de nos produits de spécialités à vocation mondiale ;

● de poursuivre la dynamique des activités de la

Le Groupe bénéficie d’une solidité financière lui permettant de maintenir

un niveau d’investissement soutenu, indispensable à la consolidation

de son « business model ».

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2016 L’ESSENTIEL

Portée par une vision de long terme bâtie sur la prospective, l’ambition d’Avril pour 2020 se structure autour de quatre axes stratégiques. Bilan des avancées 2016.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6 L’ E S S E N T I E L

Les enjeux d’AvrilFidèle à sa mission – contribuer à une meilleure alimentation des

Hommes et à la préservation de la planète –, Avril positionne l’avenir des filières des huiles et protéines en réponse aux grandes problématiques

alimentaires, environnementales et sociétales du 21e siècle.

Satisfaire les besoins en protéines – en France, en Europe et dans le mondePour nourrir une population de plus de 8,4 milliards d’habitants à l’horizon 2030, l’apport en protéines végétales devient un enjeu majeur. Le besoin en protéines, qui devrait croître de 40 % d’ici 2030*, est la résultante de deux tendances : un engouement croissant des pays développés pour les protéines végétales comme alternatives à la viande et, dans les économies émergentes, une forte croissance de la demande en viande liée à la hausse du niveau de vie. Pour répondre à ce double enjeu, la stratégie d’Avril est d’accroître la production de tourteaux riches en protéines, coproduits de l’huile, pour l’alimentation animale, et de développer de nouveaux procédés et produits autour de la protéine végétale à destination de l’alimentation humaine.

Résoudre l’équation alimentation-climatNourrir la planète tout en réduisant les impacts du changement climatique sur les ressources naturelles est l’un des enjeux majeurs des filières agricoles de demain. Avec un continent emblématique, l’Afrique, qui combine forte croissance démographique et forte exposition au changement climatique. La structuration d’une filière forte, de l’amont agricole jusqu’à l’aval industriel, et le partage des savoir-faire dans le cadre de partenariats de confiance sont autant de réponses concrètes et constructives à cet enjeu. L’objectif : permettre aux filières locales de répondre par elles-mêmes aux besoins de leurs marchés et consommateurs, tout en mettant en œuvre des pratiques agricoles et d’élevage raisonnées, en cohérence avec leur milieu.

S’engager pour répondre aux attentes de la sociétéLes questions sanitaires et environnementales infléchissent les pratiques alimentaires de nos sociétés. Les consommateurs sont sensibles à l’origine des produits, leur traçabilité, leur naturalité. Produire mieux avec moins, consommer responsable et favoriser les filières locales sont des valeurs devenues incontournables, tout comme le bien-être animal ou la gestion sanitaire durable des élevages.Le modèle Avril, par le biais de ses filières intégrées et ancrées dans les territoires, est à même de jouer un rôle structurant dans les filières pour répondre à ces attentes : en faisant le lien entre la graine et le produit fini, en construisant des filières animales à la traçabilité totalement maîtrisée, en aidant les agriculteurs et les éleveurs à adapter leurs productions à ces nouveaux enjeux.

* Étude BIPE et groupe Avril – 2014.

MICHEL BOUCLYDirecteur général délégué

18 19

Le futur de nos filières repose sur une vision globale

de la plante et une valorisation équilibrée de

ses deux coproduits : l’huile et la protéine. Nous devons continuer à développer les

débouchés de ces deux ressources, indissociables

l’une de l’autre, au bénéfice de nos territoires.

L’ E S S E N T I E L

Avril 2020 : se transformer pour

mieux s’engagerPour pérenniser ses activités, développer de nouveaux débouchés

et mieux répondre aux attentes de ses clients, Avril poursuit et accélère sa transformation en un groupe toujours plus compétitif, diversifié,

international et innovant. Autant de leviers sur lesquels le Groupe entend miser pour relever les défis actuels et à venir.

ACCÉLÉRER LA MUTATION DU GROUPEUn an après sa mise en route, la pertinence du plan stratégique Avril 2020 est totalement validée. Les difficultés rencontrées par les métiers de commodités, soumis aux aléas des cours des matières premières, rendent nécessaire l’accélération de son déploiement. Ce plan répond en priorité à deux impératifs : tout d’abord continuer à renforcer l’excellence opérationnelle pour rendre le Groupe plus compétitif et plus flexible dans un environnement économique instable. Dans ce domaine, la consolidation initiée il y a quatre ans a permis de réaliser des avancées considérables et les progrès continuent. Deuxième challenge : trouver de nouveaux relais de croissance sur des marchés porteurs. Et, dans ce but, faire monter en puissance les produits de spécialités à forte valeur ajoutée, développer les marques et l’international. Sur tous ces axes, des pas décisifs ont été franchis en 2016. Dans les filières végétales, où le métier de la première transformation évolue vers une offre diversifiée à destination de clients industriels mondiaux ; dans les filières animales, grâce à deux acquisitions majeures, Salus au Brésil qui donne au Groupe un accès au 3e marché mondial de l’alimentation animale, et Ewabo en Allemagne qui fait d’Avril un champion européen de la biosécurité des élevages. Pivot de

cette mutation, le client Avril est passé d’une logique de l’offre, induite par sa mission de valorisation des débouchés agricoles, à une culture de la demande, orientée vers les clients, pour mieux adapter les filières à leurs attentes. À titre d’exemple, les initiatives qui ont permis de remettre du porc 100 % français dans les linéaires, au bénéfice des éleveurs et de l’emploi local.

RÉAFFIRMER SA VOCATIONEn se projetant dans l’avenir, Avril reste fidèle à son projet fondateur : réduire la dépendance des filières françaises, notamment en matière de protéines végétales, composante essentielle de l’alimentation animale. La protéine reste au cœur des orientations stratégiques du Groupe avec une nouvelle ambition : l’alimentation humaine. En 2016, Avril a beaucoup avancé dans ses recherches, notamment en matière de valorisation des protéines de colza et tournesol pour les marchés agroalimentaires. C’est le même engagement en faveur des protéines végétales qui a conduit le Groupe à se mobiliser pour construire une filière agricole durable de soja 100 % origine France, par définition non OGM. Celle-ci se concrétise en 2016 par le projet d’une première unité de trituration destinée à nourrir une filière porcs du Sud-Ouest (voir ci-contre).

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20 21

UNE FILIÈRE DURABLE POUR UN SOJA 100 % ORIGINE FRANCEAprès avoir contribué à la relance d’un soja français avec plus de 144 000 hectares exploités en 2016, Avril poursuit sa contribution à la structuration de la filière. À ses côtés, le groupe Carrefour, le groupe coopératif Euralis, FIPSO et Sanders-Euralis ont signé un partenariat pour la création d’une filière pérenne de graines de soja 100 % origine France. Dans ce cadre, Sojalim, coentreprise Avril/Euralis, aura pour mission dès 2017 d’exploiter à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) une unité de trituration de graines de soja français non OGM. Transformé en tourteaux, ce soja servira à nourrir les porcs des éleveurs du Sud-Ouest engagés dans la Filière Qualité Carrefour. Un bel exemple de la démarche filière d’Avril et de son ancrage dans les territoires, au service de la ferme France.

L’œil de l’amont agricoleLes huiles et protéines végétales apportent une contribution significative aux enjeux alimentaires, climatiques, énergétiques, sociaux et territoriaux de notre temps. À travers notre filière, ses savoir-faire, son excellence et sa créativité, nous disposons d’atouts formidables pour poursuivre notre engagement à conjuguer l’essor économique de nos productions et le développement durable de nos territoires. Le modèle d’Avril et son action au service de la filière en sont une illustration concrète dont nous, agriculteurs, sommes très fiers. Les orientations stratégiques du Groupe jouent plus que jamais un rôle structurant, créateur de valeur et de compétitivité pour la ferme France et ses acteurs : son agriculture, son élevage, son industrie et ses consommateurs. Le rayonnement des activités du Groupe – et donc de notre filière – à l’international est un signal fort pour l’avenir : il démontre la pertinence d’un modèle imaginé il y a 35 ans par les producteurs d’oléagineux et de protéagineux.

ARNAUD ROUSSEAUPrésident d’Avril Gestion, président de la FOP

KRISTELL GUIZOUARN Directrice du Développement durable

Le développement durable, vecteur de transformation et de différenciation2016 a vu s’étendre à l’ensemble de nos activités et au-delà de nos métiers d’origine le déploiement d’une politique de développement durable fidèle à nos principes fondateurs. Dans la droite ligne de notre mission, ce déploiement est un levier fondamental de transformation et de différenciation pour Avril. Avec la formalisation de politiques exigeantes et engageantes en matière de bien-être animal, d’achats responsables et d’approvisionnement en huile de palme durable. Avec des réalisations concrètes et structurantes pour nos filières, à l’instar de la démarche Engagés dans l’élevage et d’un partenariat emblématique avec Fleury Michon sur le porc français.

Axe stratégique 1

Un groupe fort et compétitif sur ses marchés,

à l’écoute de ses clients

L’attention constante portée à la santé et à la sécurité, l’optimisation des achats et de la supply chain, le renforcement de la culture client, l’amélioration de la compétitivité des outils industriels, mais aussi le

développement des filières grâce aux investissements de Sofiprotéol, sont autant de leviers qui permettent au Groupe de conforter son leadership

et de mieux préparer l’avenir.

L’ E S S E N T I E LAV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

22 23

Dans un environnement adverse, Avril poursuit l’amélioration continue de ses coûts. Pour préserver la rentabilité et la pérennité de ses activités, le Groupe s’appuie sur une démarche ambitieuse d’Excellence Opérationnelle et Stratégique (EOS) qui a permis de dégager plus de 70 millions d’euros d’économies depuis sa mise en place en 2013.

LA SÉCURITÉ, PRIORITÉ ABSOLUEDepuis 2013, le taux de fréquence des accidents (TF2) a reculé de plus de 60 %. Une performance favorisée par une démarche de progrès continu baptisée « EOS Sécurité », qui vise l’objectif du zéro accident dans toutes les activités. Parmi les actions mises en place dans ce cadre : les visites de sécurité terrain (VST), un outil destiné à l’ensemble des collaborateurs, inscrivant la sécurité dans le quotidien de tous. En trois ans, plus de 700 collaborateurs ont été formés et plus de 9 300 VST ont été réalisées.

L’EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE À TOUS LES NIVEAUXTout en continuant à mutualiser ses achats, le Groupe a inauguré un programme de Gestion de la Relation Fournisseurs (SRM) baptisé « Win-Win Way ». La mise en place de négociations électroniques en est l’une des réalisations phares en 2016. Parallèlement, le Groupe a lancé le déploiement progressif d’une solution ERP (SAP) visant à faciliter la gestion des finances, achats et opérations. L’objectif : mieux répondre aux exigences des clients internes et externes, mieux interagir avec les fournisseurs et partenaires. Du côté de la performance industrielle, Avril a poursuivi le déploiement des méthodes Lean Six Sigma pour optimiser les processus et développer les compétences, générant près de 22 millions d’euros de valeur. La consolidation de la démarche EOS s’est en outre étendue à la supply chain, avec la structuration d’une direction dédiée, chargée d’aligner le Groupe sur les meilleurs standards mondiaux. Au service de cette ambition, Avril poursuit le rythme de ses investissements. Près de 210 millions d’euros ont ainsi été engagés en 2016 pour financer des projets majeurs de développement, notamment sur le plan industriel. En Algérie, avec la construction d’une usine de fabrication de mayonnaise Lesieur et la montée en puissance de l’usine d’aliment pour le bétail Sim Sanders. En Tunisie, avec la structuration d’une filière colza. Au Maroc, avec l’acquisition d’une nouvelle oliveraie. Et en France, avec le lancement d’activités et d’installations nouvelles, comme chez Lesieur à Bassens (Gironde), Matines à Brugnens (Gers) et Ovoteam à Plaintel (Côtes-d’Armor). Sans oublier le « Campus Avril » qui verra le jour en 2018 près de Rennes.

L’excellence opérationnelle est la colonne vertébrale de notre réussite. Dans un contexte de marché

adverse, la consolidation de notre programme EOS

est plus que jamais un atout pour nous différencier

et aligner le Groupe sur les meilleurs standards

mondiaux.

La compétitivité vue par Gabriel Krapf, Directeur du développement industriel et international

70 M€ d’économies réalisées depuis 2013 dans le cadre de la démarche EOS

760 M€d’investissements depuis 2013

L’ E S S E N T I E L

UNE JOURNÉE POUR LA SÉCURITÉ DES COLLABORATEURSDans la droite ligne des actions constantes de sensibilisation des collaborateurs à la sécurité, le Groupe a organisé en 2016 le premier « Avril Safety Day ». Sur chaque site, l’ensemble des collaborateurs s’est réuni en groupes de travail pour faire un bilan des actions réalisées et des améliorations possibles. Des ateliers ont permis de rappeler les règles fondamentales de sécurité, contrôler les équipements et former les collaborateurs à l’usage de certains outils de secours (extincteurs, défibrillateurs…). Des solutions ont aussi été proposées par les collaborateurs pour prévenir certains risques, améliorer les résultats et rapprocher davantage le Groupe du zéro accident.

Axe stratégique 1 / faits marquants

DÉVELOPPER LES SYNERGIES À L’INTERNATIONAL Les avancées du programme EOS sont autant de progrès devant permettre à Avril de conforter son leadership en France mais aussi de développer les synergies entre ses activités pour conquérir de nouveaux marchés à l’international. Dans cette optique, deux nouvelles zones opérationnelles ont vu le jour en 2016 : les États-Unis et l’Afrique. Cette organisation étendue permet non seulement de renforcer la présence d’Avril et de ses filiales dans ces régions mais également d’en améliorer la compétitivité. Elle représente aussi un atout de premier plan pour mieux accompagner les clients dans ces zones.

L’EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE AU CŒUR DU PROJET D’ENTREPRISE AVRIL La démarche EOS s’articule autour de six grands axes : la santé et la sécurité au travail, les performances industrielles, l’optimisation des achats, l’adaptation de l’outil de production aux conditions du marché, l’optimisation des fonctions support et la réduction des besoins en fonds de roulement. Depuis son lancement en 2013, EOS est en constante accélération, avec de nombreux projets en cours de réalisation ou clôturés, touchant l’ensemble des activités du Groupe. L’année 2016 en est une nouvelle illustration, avec plus de 500 projets menés. Un chiffre qui sera quasiment doublé en 2017.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

24 25

DES FOURNISSEURS ENGAGÉS POUR LA SÉCURITÉ À l’occasion de la deuxième édition de sa journée fournisseurs, Avril a décerné des Suppliers Safety Awards à quatre fournisseurs pour récompenser leurs contributions significatives à l’amélioration de la sécurité au sein du Groupe. Aon France et Generali France ont collaboré pour aider Avril dans un programme de gestion des risques incendie en usine. De son côté, la société Delattre Levivier Maroc (DLM) a mis en place chez Lesieur Cristal un dispositif de sensibilisation et de suivi sécurité en milieu industriel. G4S, dans le cadre de son partenariat stratégique avec Oleon, a élaboré une procédure sécuritaire de travail en espace confiné accompagnée d’équipements d’évacuation spécialement conçus pour Avril. La quatrième récompense est revenue à SAP et son partenaire Augusta Reeves, qui ont développé deux applications digitales inédites pour atteindre le zéro accident : une application « Communication Immédiate Accident » (CIA) pour déclarer un accident de manière structurée et une application « Visite Sécurité Digitale » (VSD) pour faciliter le suivi des actions décidées dans le cadre des VST.

Axe stratégique 2

Un groupe résolument international, à la conquête

de nouveaux débouchés

Avril exprime une volonté stratégique forte d’aller chercher des relais de croissance à l’international et d’y saisir de nouvelles

opportunités, à commencer par le continent africain, priorité du plan stratégique Avril 2020.

L’ E S S E N T I E LAV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

26 27

ACCÉLÉRER LE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUELe projet d’Avril en Afrique est d’investir dans les filières oléagineuses pour répondre à la forte croissance alimentaire locale. En aidant l’agriculture africaine à produire plus et mieux, le Groupe a pour ambition de contribuer à la reconquête des souverainetés alimentaires, comme il le fait en France. Sa démarche : partager son savoir-faire pour redynamiser les filières locales sur le modèle du Maroc où sa filiale Lesieur Cristal soutient depuis quatre ans le développement de la filière oléagineuse et la relance de la filière oléicole dans le cadre du Plan Maroc Vert. En 2016, Avril renforce sa présence dans les pays du Maghreb via ses partenaires locaux. En Tunisie, une nouvelle étape est franchie dans la construction d’une filière colza 100 % tunisienne (voir p. 28). En Algérie, le Groupe envisage déjà de doubler la capacité de la nouvelle usine d’aliments pour bétail SIM Sanders, entrée en fonction en 2016, pour produire jusqu’à 120 000 tonnes d’aliments par an. Avril a également engagé dans ce pays un projet de construction d’une usine de production de mayonnaise avec son partenaire, le groupe Djadi, pour répondre à la forte demande locale.

CONQUÉRIR DE NOUVEAUX MARCHÉSAvril développe aussi de nouveaux relais de croissance à l’international grâce à la montée en puissance des métiers de spécialités, à des acquisitions, et à une stratégie de marques fortement tournée vers l’export. Parmi les avancées 2016, le domaine Transformation végétale a créé Avril Oil & Ingredient Solutions (AOIS), une plateforme commerciale B-to-B tournée vers des clients de l’industrie tant en France qu’à l’international, et ouvert une antenne à Singapour pour commercialiser les produits de Saipol sur le marché asiatique. Le domaine Avril Spécialités Animales atteindra quant à lui son objectif de 50 % de son chiffre d’affaires à l’international dès 2017, grâce à deux acquisitions majeures sur le marché de la nutrition-santé animale : Salus au Brésil et Ewabo en Allemagne.

Avec l’olive, le tournesol et le colza au Maroc, le colza

en Tunisie et l’arachide au Sénégal, nous nous

inscrivons dans le cadre de projets de structuration

et de développement de filières agricoles

performantes et durables, de l’amont agricole à l’aval

industriel. Fort de son expérience, Avril souhaite

mettre son savoir-faire au service de toutes les

productions oléagineuses africaines.

Avril à l’international vu par Yves Delaine, Directeur général délégué

L’ E S S E N T I E L

STRUCTURATION DES FILIÈRES OLÉAGINEUSES AU SÉNÉGALEn 2013, les groupes Avril et Castel ont créé Copeol, coentreprise dédiée au développement des filières oléagineuses en Afrique de l’Ouest et centrale. À Kaolack, Copeol Sénégal possède une activité de trituration d’arachide qui s’appuie pleinement sur l’expertise d’Avril en matière de structuration et de développement de filière. Avec un engagement important auprès de l’amont : dans le cadre d’un partenariat avec une organisation paysanne de premier plan (ASPRODEB), un vaste programme de contractualisation avec les producteurs a été mis en place. En 2016, Copeol Sénégal a accompagné plus de 15 000 agriculteurs, couvrant 22 500 hectares d’arachide, un chiffre qui devrait doubler en 2017. De l’amont à l’aval, Copeol s’attache en outre à développer le marché local par le biais d’Oleosen, unité de raffinage et de conditionnement d’huiles de graines, notamment de soja, et de mayonnaise basée à Dakar. Des bouteilles traditionnelles en PET de 1, 3 et 5 litres aux « dosettes » de 25 cl particulièrement appréciées au Sénégal, les produits de cette usine sont vendus sous les marques Jaara et Lesieur.

LANCEMENT D’UNE FILIÈRE COLZA EN TUNISIELe Gouvernement tunisien, Avril et sa filiale Cristal Tunisie ont inauguré début 2017 une filière colza locale. Amorcée en 2014, l’implantation de cette culture s’est d’abord concrétisée par la mise en place d’une filière amont qui rassemble plus de 100 agriculteurs cultivant plus de 3 000 hectares. La filière s’est ensuite structurée de l’amont à l’aval autour de partenaires locaux pour produire une huile de colza à marque Lesieur 100 % tunisienne et des tourteaux qui seront valorisés par Sanders Tunisie pour l’alimentation des élevages du pays. Le colza est traité par le triturateur local Carthage Grain et le raffinage assuré par un raffineur tunisien. Cristal Tunisie gère de son côté l’embouteillage et la commercialisation de l’huile.

L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE EN LIGNE DE MIRELesieur Cristal, leader du marché marocain des huiles de table, réalise une année record en matière de développement des ventes à l’export, principalement en Afrique subsaharienne. En marge de développements importants en Asie ainsi qu’au Proche et Moyen-Orient, Lesieur est entré sur le marché éthiopien en 2016 avec 500 000 litres d’huile à marque Lesieur vendus en quelques mois, grâce à sa forte notoriété.

Axe stratégique 2 / faits marquants

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

AVRIL, PARTENAIRE DE L’INITIATIVE AAA POUR L’ADAPTATION DE L’AGRICULTURE AFRICAINEÀ l’occasion de la COP22, qui s’est tenue à Marrakech en novembre 2016, Avril et sa filiale Lesieur Cristal se sont mobilisés pour soutenir l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA). Lancée en 2016 sous l’égide du ministre marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime, cette initiative place l’agriculture africaine au cœur des négociations sur le climat et propose des solutions innovantes pour résoudre l’équation alimentation et climat. L’enjeu ? À l’horizon 2050, le continent africain devrait voir sa population doubler, pour atteindre près de 2,5 milliards d’habitants. Il lui faudra alors tripler sa productivité agricole, tout en réduisant les impacts du changement climatique sur ses ressources naturelles. L’une des solutions repose sur la capacité des filières agricoles à nourrir plus de personnes tout en mettant en œuvre des pratiques agricoles et d’élevage raisonnées, en cohérence avec leurs milieux, dans une logique d’agriculture écologiquement intensive. Une vision partagée par Avril qui a présenté, avec la relance des filières oléagineuse et oléicole au Maroc, un exemple d’adaptation agricole réussie en Afrique.

Axe stratégique 3

L’innovation, moteur de création de valeur durable

Depuis trois ans, Avril a pris le tournant de la valorisation des protéines végétales pour diversifier les débouchés de la filière et répondre à un enjeu nourricier planétaire. 2016 est une année

de grands progrès dans ce domaine et la RID du Groupe s’est notamment impliquée dans des projets collaboratifs

structurants pour l’avenir.

L’ E S S E N T I E LAV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

LA PROTÉINE, FIL CONDUCTEUR DE L’INNOVATIONLa valorisation des protéines végétales est un sujet central de la RID d’Avril. L’objectif est de produire, à partir de la graine, des concentrés (à 60 % de protéines) et des isolats (à 90 %) pour élaborer des produits de spécialités à destination de trois types de marchés : la nutrition animale, les produits alimentaires et la protéochimie®. En alimentation humaine, Avril compte jouer un rôle de premier plan dans l’élaboration d’aliments à base de protéines végétales appétents pour les consommateurs. Le colza a tout pour plaire. C’est une protéine intéressante d’un point de vue nutritionnel, qui peut répondre à une demande importante en volume, et dont l’image est très positive. En 2016, la recherche sur l’élaboration des isolats et dérivés de protéines de colza a progressé à grands pas. Elle en est désormais au stade des essais pilotes au sein de la plateforme IMPROVE* et la première usine de production est programmée pour 2019.

UN VECTEUR DE CHANGEMENT POUR LE GROUPEPour Avril, ce tournant vers la protéine implique une évolution des outils et des métiers de la première transformation. En amont, pour optimiser l’extraction de la protéine, plus fragile que l’huile. En aval, pour commercialiser un portefeuille de produits de spécialités sur des marchés très diversifiés. Sur le plan industriel, isoler la protéine de la graine de colza pour produire des isolats requiert la mise en œuvre de technologies spécifiques. Ce qui implique soit d’aménager les procédés actuels de trituration, soit de mettre au point des procédés radicalement différents. Dans tous les cas, les outils industriels seront amenés à évoluer pour pouvoir aller chercher et préserver tous les constituants de la graine dans une démarche de bioraffinerie, de valorisation de l’intégralité de la plante.

* Institut Mutualisé pour les PROtéines VEgétales

Né de la reconquête de l’indépendance de la ferme

France en protéines végétales, principalement pour la nutrition animale,

Avril s’est construit sur la valorisation des huiles végétales. Aujourd’hui,

nous ouvrons un nouveau chapitre dans l’histoire

du Groupe et de la filière en valorisant la fraction

protéique des graines pour l’alimentation humaine.

15 brevets déposés chaque année

5 principaux centres de RID en France, au Maroc et en Malaisie

250 chercheurs

30 31

La RID d’Avril a intégré un consortium européen constitué de plusieurs partenaires industriels pour mener un projet de recherche avec l’université de Wageningen aux Pays-Bas. Objectif : mettre au point de nouvelles techniques d’élaboration d’analogues de viande à base de matières premières végétales pour obtenir un résultat proche de la viande en termes de texture et de goût. Les marchés visés sont l’alimentation humaine et le pet food. Avec une mission pour Avril : fournir les ingrédients protéiques de colza et tournesol.

Vers une nouvelle génération de steaks végétaux

L’innovation vue par Paul-Joël Derian, Directeur de la Recherche, Innovation & Développement

LES AVANCÉES DE BIOTFUELLe projet BioTfueL, soutenu par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), vise à développer une chaîne de procédés à même de traiter une large gamme de ressources issues de la biomasse (résidus agricoles et forestiers) pour produire un biocarburant de 2e génération, complémentaire à la 1re. Le projet regroupe six partenaires leaders dans leurs secteurs. Fin 2016, un pilote de démonstration a été inauguré à Dunkerque, dédié à la gazéification et purification de la biomasse. Auparavant, celle-ci a été torréfiée sur le site Avril de Venette. La mise au point du procédé de torréfaction de la biomasse sur ce site ouvre la voie à tout un champ de valorisations, notamment énergétiques, et constitue un levier de développement pour d’autres activités du Groupe.

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Axe stratégique 3 / faits marquants

En partant du tourteau comme matière première, Evertree

a l’ambition de s’intéresser à tous les marchés applicatifs de la

protéochimie® pour apporter un bénéfice santé et environnement

aux consommateurs.

L’ E S S E N T I E L

EVERTREE, UN NOUVEAU DÉBOUCHÉ POUR LA PROTÉINE DE COLZAAvril, Bpifrance et une start-up israélienne, Biopolymer Technologies, ont créé Evertree en 2016. Sa mission ? Concevoir des solutions biosourcées à base de protéine de colza, alternatives aux produits chimiques d’origine fossile générant des COV (composés organiques volatils). Ces composés, tels que le formaldéhyde, sont néfastes pour la santé et l’environnement. Ils entrent dans la composition des résines, colles, peintures et matériaux utilisés dans nombre d’applications industrielles. Evertree inaugure un nouveau métier pour Avril : la protéochimie®, chimie de la protéine. Première application en voie d’industrialisation : un additif à haute valeur ajoutée destiné à la fabrication des panneaux de bois permettant de réduire, voire supprimer, la présence de formaldéhyde – et l’exposition à cette substance. Une première unité pilote doit voir le jour en 2017 dans les locaux de PIVERT (Institut de transition énergétique : Picardie Innovations Végétales Enseignements et Recherches Technologiques) à Compiègne pour une industrialisation dès 2018.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

7 PARTENAIRES FONDATEURS DU CONSORTIUM

● Avril● Limagrain● Neovia● Roquette● Tereos● Terrena● Vivesciaaccompagnés par le pôle de compétitivité Industries & Agro-Ressources (IAR).

FAIRE DE LA FRANCE UN LEADER DES PROTÉINES DU FUTURLa France a tous les atouts pour devenir un leader agricole et industriel international dans la production de protéines, notamment végétales. C’est la conviction des sept principaux acteurs industriels français du secteur, parmi lesquels Avril, qui se sont regroupés au sein du Consortium Protéines France. Leur ambition ? Faire du domaine de la protéine un fer de lance de l’économie française. Un accord a été signé avec le Gouvernement lors du Sial 2016 définissant un programme stratégique de développement de la filière française des protéines dans le cadre d’un investissement d’1 milliard d’euros sur cinq ans. Ce programme, qui vient compléter le Plan protéines végétales pour la France 2014-2020, comporte des propositions d’outils d’accompagnement pour la recherche, le développement et l’industrialisation.

5 MISSIONS :

● structurer la filière française,● soutenir la R&D,● accélérer les investissements industriels,● encourager la création et le développement

de start-up,● accompagner l’innovation produits.

32 33

Axe stratégique 4

Des collaborateurs engagés au service d’un projet

d’entreprise fédérateur

Les femmes et les hommes d’Avril contribuent chaque jour, partout où le Groupe opère, au développement de filières fortes.

Ce qui les rassemble : un projet collectif, une vision fédératrice et des valeurs communes, autour desquelles la Direction

des Ressources Humaines déploie des initiatives nouvelles, porteuses de changements structurants.

L’ E S S E N T I E LAV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

Cette dynamique est marquée en 2016 par une forte mobilisation autour du bien-être et de la santé. Véritable vecteur de cohésion, c’est notamment par le sport que le Groupe accompagne le changement. Avec succès, comme en témoignent des actions qui rassemblent des collaborateurs toujours plus nombreux, à l’instar du marathon du Mont-Saint-Michel, auquel plus de 130 collaborateurs ont participé en 2016. C’est dans ce même esprit qu’a eu lieu en décembre 2016 l’inauguration d’un « Espace forme » à destination des collaborateurs de l’usine Lesieur de Coudekerque dans le Nord. Doté de vélos, tapis roulant, bancs de musculation et baby-foot, cet espace permet aux collaborateurs qui le souhaitent de se détendre durant les pauses ou après leur journée de travail. Cette initiative, conçue avec les partenaires sociaux, devrait en appeler d’autres prochainement.

CONSOLIDER UNE CULTURE COMMUNEUn Comité d’entreprise européen (CEE) a été créé pour développer la cohésion des équipes et la consolidation d’une culture commune. Réuni pour la première fois en juin 2016, il rassemble des représentants des salariés élus pour quatre ans et issus des entités d’Avril en Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne, Pologne et Roumanie, ainsi qu’un membre observateur du Maroc. Dans la même logique, Avril a lancé une plateforme intranet au service de ses collaborateurs. Baptisée « Yellow », elle réunit en 2016 plus de 3 500 collaborateurs issus des entités françaises du Groupe autour de ressources, communautés, applications et informations variées. En 2017, Yellow poursuit son déploiement aux filiales internationales.

DÉVELOPPER LA FORMATION ET L’ACCÈS À L’EMPLOILe Groupe a signé en janvier 2016 un partenariat avec l’État dans le cadre de la charte Entreprises et Quartiers. À l’horizon 2018, il accueillera sur tous ses sites, en France comme à l’international, 400 jeunes en alternance. Dans les sites de plus de 30 personnes, il comptera en outre au moins 6 % de salariés en situation de handicap. Parallèlement, Avril poursuit son action en faveur du développement des compétences avec le lancement en janvier 2016 d’Avril Academy. Cette « université » interne regroupe aujourd’hui l’ensemble des dispositifs de formation du Groupe et constitue un vecteur efficace de diffusion de la culture et des savoirs. Un premier parcours de formation a vu le jour en 2016. Baptisé « Weedoo », il est destiné aux 450 managers de proximité et porte sur les fondamentaux du management. À la clé, un certificat professionnel délivré par le Collège de Polytechnique.

Ensemble, nous souhaitons renforcer l’engagement collectif dans le projet

d’entreprise si singulier que représente Avril.

Nous voulons que chacun puisse être fier de

contribuer à construire l’agroalimentaire et

l’agro-industrie de demain.

34 35

Les engagements RH vus par Philippe Lamblin Directeur des Ressources Humaines

3 000 POSTES DANS LES MÉTIERS DE L’AGRICULTURE ET DE L’AGROALIMENTAIREC’est une démarche totalement inédite dans les filières agricoles et agroalimentaires françaises. Pour la première fois, quinze entreprises et fédérations ont travaillé de concert pour créer une plateforme dédiée à l’emploi dans le secteur. Résultat : 3 000 postes à pourvoir ont été recensés en France auprès des entreprises partenaires. Née de la volonté de Xavier Beulin, les groupes Avril, Bel, Danone, Nestlé/Nespresso, les coopératives InVivo, Tereos et Terrena, l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires), la FC2A (Fédération du Commerce Agricole et Agroalimentaire) et l’ANEFA (Association Nationale Emploi Formation en Agriculture) ont organisé un job dating dans le cadre du Salon international de l’agriculture 2017. L’objectif est simple : mettre en relation les entreprises du secteur et des personnes en recherche d’emploi. Plusieurs centaines de personnes ont participé à cette première édition.

Axe stratégique 4 / faits marquants

L’ E S S E N T I E L

UN COMITÉ EXÉCUTIF DES JEUNES POUR DONNER LA PAROLE À LA NOUVELLE GÉNÉRATIONFaire participer plus activement les jeunes cadres à l’évolution du Groupe et de sa stratégie ; c’est l’objectif du comité exécutif des jeunes lancé par Avril. Il est composé de seize membres, âgés de moins de 35 ans, dont huit femmes et huit hommes, évoluant dans les différents domaines du Groupe, comme Saipol, Matines, Lesieur, Lesieur Cristal, Expur, Sanders, Ovoteam... Désignés pour une durée de deux ans, les jeunes apportent leur éclairage sur des sujets stratégiques relatifs à la marche des affaires comme aux évolutions internes telles que la transformation digitale ou l’évolution des modes de travail. La première réunion a eu lieu en septembre 2016.

UN SUCCÈS POUR LE FONDS D’ACTIONNARIAT SALARIÉ D’AVRILEn février 2016, Avril a conclu par accord collectif un Plan d’Épargne Groupe (PEG) qui a permis aux collaborateurs des filiales françaises d’investir dans le Groupe via l’acquisition de parts d’un Fonds Commun de Placement d’Entreprise (FCPE). Près de 50 % des collaborateurs basés en France ont participé à cette opération, un chiffre au-delà des attentes. Ce plan souligne la volonté du Groupe d’associer les collaborateurs aux résultats sur le long terme, stimuler les équipes à la compréhension des enjeux d’avenir et développer le sentiment d’appartenance et de fidélité au projet d’entreprise. Les salariés ont pu investir dans le FCPE Avril dès le mois de mai 2016.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

UN « CAMPUS AVRIL » À RENNES POUR 2018 Le Groupe vient de lancer la construction du Campus Avril. Situé à l’entrée de la ZAC de Ker Lann à Bruz, au sud de Rennes, il rassemblera près de 600 collaborateurs. Totalisant 13 000 m2 répartis sur 3 niveaux et un terrain de 28 000 m2, cet espace collaboratif réunira un vaste panel de métiers couvrant l’ensemble des activités du Groupe, des filières végétales aux filières animales, et regroupera également certaines fonctions supports. Le Campus Avril verra le jour en 2018. Dans l’esprit des racines agricoles du Groupe, c’est un bâtiment paysager, construit autour d’une serre bioclimatique, qui abritera le Campus Avril. Avec des espaces de vie et de travail innovants.

36 37

PANORAMA DES ACTIVITES

Les activités d’Avril s’organisent autour de deux métiers complémentaires :

un métier d’investisseur avec Sofiprotéol et un métier industriel structuré en 7 domaines.

Bilan et faits marquants.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6 AC T I V I T É S

SofiprotéolPartenaire de confiance

des filières françaises

Dotée d’une nouvelle organisation et de moyens accrus, Sofiprotéol a élargi son champ d’action en 2016 au service

du développement et de la structuration des filières agricoles et agroalimentaires françaises. La société de financement et de développement du groupe Avril a amplifié le niveau

de ses investissements pour consolider des initiatives porteuses, tout en préparant les défis agricoles de demain.

275 M€ investis en 5 ans

54 M€investis en 2016

40 41

Sofiprotéol accompagne depuis 30 ans les entreprises du secteur agricole et agroalimentaire européen par le biais de prises de participations minoritaires et de prêts. Son objectif est de soutenir leur croissance à long terme et de pérenniser les filières nationales. Cette mission d’intérêt général a été réaffirmée en 2015, en ligne avec la nouvelle gouvernance du groupe Avril. L’activité a bénéficié d’une nouvelle organisation et de moyens accrus, avec une dotation en fonds propres portée à 330 millions d’euros. En 2016, un nouveau fonds, baptisé « Sofiprotéol Dette Privée », a été créé (voir p. 44) pour constituer un outil de financement complémentaire aux entreprises, sous forme d’obligations. Cette nouvelle configuration octroie à Sofiprotéol une plus grande marge de manœuvre et une meilleure lisibilité sur les marchés. Elle conforte sa position d’acteur moteur du développement des filières nationales, aux côtés de ses partenaires interprofessionnels.

DES SECTEURS D’ACTIVITÉS DIVERSIFIÉSDans le cadre du plan stratégique Avril 2020, Sofiprotéol s’est fixé comme objectif d’atteindre un volume d’investissement de plus de 250 millions d’euros entre 2016 et 2020, contre 215 millions réalisés entre 2011

+ 100 entreprises accompagnées représentant 110 000 emplois

6 secteurs d’interventions

52 participations

MICHEL BOUCLYDirecteur général délégué de Sofiprotéol

Sofiprotéol porte un modèle économique original au service

d’une mission d’intérêt général. Son action repose sur des investissements durables,

responsables et créateurs de valeur pour nos partenaires

et l’ensemble des filières agricoles et agroalimentaires

de nos territoires.

42 43

et 2015. Son champ d’intervention s’est, par ailleurs, ouvert à de nouveaux secteurs d’activités, dans le prolongement des filières agricoles françaises. Pour l’avenir, trois domaines d’intervention privilégiés ont été identifiés :● l’amont agricole, et notamment le soutien au

développement de nouvelles variétés de semences, de produits de protection et de nutrition des plantes, pour permettre aux agriculteurs de produire de manière plus efficace et plus compétitive, tout en respectant l’environnement ;

● les ingrédients, notamment issus des protéines végétales, à travers deux prises de participation : auprès de Solina, leader européen de solutions sur mesure à base d’ingrédients pour l’industrie agroalimentaire, et auprès d’Inveja, en collaboration avec le groupe coopératif Terrena (voir p. 45) ;

● la filière laitière, première consommatrice des tourteaux de colza produits en France, dans un contexte de crise de l’élevage français mais d’accroissement structurel de la demande mondiale. Un choix stratégique qui s’inscrit, là encore, dans une logique d’investissement à long terme, pour consolider la filière laitière française et valoriser les protéines de colza made in France.

Répartition des engagements 2016

Transformation agricole et agroalimentaire, et produits intermédiaires

Amont végétal Amont animal Innovations durables, fonds d’investissement, divers

Produits alimentaires de grande consommation

Fonds dette

41 %10 %

9 %

21 % 14 %

5 %

Un partenariat renouvelé avec Vivescia Industries

Dans la lignée d’un premier investissement réalisé en 2014 à l’occasion de l’émission d’obligations convertibles en actions, Sofiprotéol a pris une participation minoritaire en août 2016 dans le capital de Vivescia Industries. Filiale du groupe coopératif Vivescia, Vivescia Industries fédère des entreprises spécialisées dans la transformation des céréales à vocation alimentaire principalement. L’entrée au capital de Sofiprotéol vise à soutenir le financement de projets structurants dans le secteur de la meunerie, malterie et de la boulangerie, en particulier à l’international pour les filiales, NutriXo et Malteurop.

Total

240 M€

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

UN NIVEAU RECORD D’INVESTISSEMENTS EN 2016En 2016, Sofiprotéol a investi près de 54 millions d’euros dans des entreprises pour consolider les filières agricoles et agroalimentaires (hors soutien à l’innovation), soit un niveau record (en 2015, 36 millions d’euros ont été investis). Dans le secteur de la première transformation, la société de financement et de développement a poursuivi sa stratégie de soutien aux entreprises à travers différentes initiatives. Elle a pris une participation minoritaire dans le capital de Vivescia Industries, pour permettre le financement de projets internationaux dans le secteur de la meunerie, malterie et de la boulangerie. Elle a poursuivi le travail de relance d’une filière française de soja non-OGM, durable et compétitive, notamment via un partenariat avec les coopératives Euralis et Fipso et le groupe de distribution Carrefour. Sofiprotéol a également noué de nouvelles alliances en faveur de la consolidation des filières animales nationales. Après l’accompagnement de Terrena dans la reprise de Doux, Sofiprotéol a appuyé, avec Unigrains, l’acquisition par le groupe Arterris des sociétés Dufour Sisteron et Ovimpex dans l’univers des viandes ovine et bovine. Ces acquisitions permettront au groupe Arterris, en association avec la coopérative Agneau du Soleil, de développer et consolider la filière ovine française, en renforçant l’aval de la chaîne de valeur, de la collecte d’animaux à la transformation, en passant par l’abattage et la découpe. Parallèlement, Sofiprotéol a participé à la reprise de la société Medria, spécialisée dans les solutions de monitoring et de contrôle de la santé

AC T I V I T É S

CapAgro Innovation double de taille

Fondé notamment par Sofiprotéol, Tereos et Bpifrance, le premier fonds de capital-risque français dédié au financement de start-up innovantes dans les domaines agricole et agroalimentaire connaît un succès croissant depuis sa création en 2014. Avec une dotation initiale de près de 60 millions d’euros, CapAgro a réalisé ces trente derniers mois 15 investissements sur des secteurs au cœur des enjeux du moment, créateurs de valeur et d’emplois, soit un rythme supérieur à l’objectif initial. Parmi les sociétés retenues, figurent le fabricant de robots agricoles Naïo Technologies ou encore Prêt à pousser, pionnier européen de la culture végétale à domicile. Fort de cet engouement, le fonds fait appel à de nouveaux souscripteurs et nourrit l’ambition d’atteindre une taille de près de 150 millions d’euros pour devenir le 1er fonds européen spécialiste de l’innovation dans les filières agricoles et agroalimentaires.

Sofiprotéol Dette Privée, des obligations pour l’agro-industrie et l’agroalimentaire

Face à des sollicitations de plus en plus nombreuses d’entreprises des secteurs agricoles et agroalimentaires, Sofiprotéol a créé un fonds de dette privée pour répondre à leurs demandes spécifiques. Sofiprotéol s’est alliée pour cela au leader français de gestions d’actifs, Tikehau IM, pour fonder « Sofiprotéol Dette Privée ». Ce fonds a vocation à financer le développement des entreprises du secteur à travers des dettes in fine ou des financements d’acquisitions avec effet de levier. Il constitue un outil de financement complémentaire aux opérations en capital que mène déjà Sofiprotéol. Financé initialement par Sofiprotéol et Tikehau Capital avec un groupe d’investisseurs institutionnels de premier plan, il est doté de plus de 120 millions d’euros au premier closing, avec pour objectif d’atteindre près de 200 millions d’engagements en fin d’année 2017.

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des vaches laitières. L’ambition de Medria est d’apporter de nouvelles solutions de traitement des données qui permettront d’améliorer l’efficacité technico-économique des élevages laitiers, en France et à l’international.

PRÉPARER LES DÉFIS AGRICOLES DE DEMAINPour aider les filières françaises à se structurer et se préparer aux défis de demain, Sofiprotéol a poursuivi son partenariat avec CapAgro Innovation, le premier fonds de capital-risque en France dédié au secteur agricole. 15 start-up innovantes ont pu être soutenues (voir ci-contre) depuis sa création en 2014. Parallèlement, dans le cadre de la gestion du fonds interprofessionnel FASO, Sofiprotéol et le cabinet BearingPoint ont publié une étude portant sur les stratégies de développement de l’agriculture numérique, les perspectives de marché en France et à l’international, et les positions des acteurs du secteur. Il apparaît que quatre leviers clés doivent être actionnés pour répondre aux attentes des agriculteurs et permettre un développement de l’agriculture numérique à grande échelle : démontrer le retour sur investissement des produits et services pour l’agriculteur, proposer des outils simples d’utilisation, trouver les bons circuits de commercialisation et offrir des solutions souples, capables de s’adapter à un environnement changeant. Autant de défis auxquels Sofiprotéol entend contribuer activement en jouant un rôle clé dans le développement de l’excellence de ces nouveaux champs d’activités, au service d’une agriculture durable.

Avril et Terrena, des ambitions communes pour des projets structurants

Partageant de nombreuses valeurs communes, comme le développement d’une agriculture durable et la consolidation des filières agricoles autour de démarches de qualité, Sofiprotéol et le groupe coopératif Terrena ont renforcé leurs liens. Partenaires depuis 2014 dans la création de la société Ekoranda, dédiée à la cuisson-extrusion de graines oléo-protéagineuses pour l’alimentation animale, les deux sociétés ont créé Inveja en 2016, spécialisée dans les ingrédients issus de protéines végétales, à destination des secteurs de la boulangerie et pâtisserie. L’ambition est de faire émerger un leader français sur le marché européen à horizon de 2025. Sofiprotéol a également accompagné Terrena dans la reprise du volailler Doux, avec un accord finalisé en mars 2016. Son ambition est de poursuivre la consolidation du marché de la volaille en France, contribuer au redressement de Doux et pérenniser les positions de la filière française à l’export.

Sofiprotéol poursuit sans relâche ses missions au service de l’agriculture, avec pour ambition constante de développer les débouchés des productions françaises, de construire des filières fortes et pérennes, et d’encourager l’innovation.

CLAIRE MAINGON Directrice d’investissement, adjointe au Directeur des engagements

PIERRE DABBADIETechnico-commercial chez Sanders Euralis – France

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6 AC T I V I T É S

Transformation végétaleSous le signe de la diversification

et de l’innovation

Dans un contexte particulièrement difficile, le domaine Transformation végétale renforce sa capacité de résilience et accélère sa mutation. Son « business model » évolue au service de la filière française : plus orienté vers les clients,

innovant, diversifié et international.

11 usines

dont 7 en France

1,7 M de tonnes

de biodiesel produites

2,9 Md€ de chiffre d’affaires

2,2 M de tonnes

de tourteaux produites

4 Mde tonnes

de graines triturées

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UNE ANNÉE COMPLEXE MAIS STRUCTURANTE POUR L’AVENIREn amont de la filière huiles et protéines, le domaine Transformation végétale regroupe deux métiers : les activités industrielles de transformation des graines oléagineuses (trituration, estérification, raffinage) et la vente des huiles, biodiesel, tourteaux et protéines. Depuis deux ans, ces activités évoluent dans un environnement économique très instable, dont la volatilité s’est encore accentuée en 2016. Entre un prix du pétrole, qui a atteint son niveau le plus bas à 27 dollars le baril en février 2016, et un prix de revient soutenu des matières premières lié aux mauvaises récoltes européennes en colza et tournesol, les marges de première transformation se sont retrouvées sous pression. Sur le marché du biodiesel, l’effet de ciseaux s’est doublé en début d’année d’une forte concurrence intra-européenne. Ces conditions défavorables ont pesé sur l’activité et les résultats du domaine. Les pertes sur le biodiesel ont été minimisées grâce à un prix du pétrole reparti à la hausse et une forte reprise de la production en fin d’année. Côté trituration, un recours anticipé aux importations de graines et le bon pilotage de l’activité trading graines-huiles-tourteaux ont permis de maintenir l’équilibre. Dans un contexte de récoltes françaises en baisse depuis deux ans, les importations de colza se sont avérées indispensables pour pérenniser l’activité des usines et garantir les débouchés de la filière nationale. Afin de renouer avec la profitabilité et d’adapter durablement ses métiers, le domaine Transformation végétale a mis en œuvre sa nouvelle ligne stratégique assortie d’un plan d’actions mixant économies et création de valeur de plus de 40 millions d’euros d’ici à 2020.

Naissance de la plateforme Avril Oil & Ingredient Solutions

Temps fort dans la diversification des activités du domaine, la nouvelle plateforme commerciale permet de regrouper et structurer certaines activités dans les huiles et ingrédients. Orientée B-to-B, elle cible les clients de l’agroalimentaire, de la cosmétique et de la santé auxquels sont proposées des huiles végétales, huiles de spécialités et ingrédients fonctionnels produits par Saipol, Lesieur, Kerfoot et Expur. Déjà très active, cette plateforme s’est distinguée en 2016 par deux actualités majeures : le lancement de la lécithine de tournesol, émulsifiant alimentaire naturel, alternative à la lécithine de soja. Des investissements industriels ont été réalisés chez Saipol et Expur pour une première production en 2017. Avril en deviendra le 1er producteur en Europe. Autre fait marquant : l’entrée du Groupe sur le marché des coproduits riches en stérols végétaux.

JEAN-BAPTISTE BACHELERIE Directeur général du domaine

Transformation végétale

L’année 2016 s’est caractérisée par un double

mouvement : notre capacité à résister à la crise grâce à une meilleure gestion

des risques, une très forte orientation vers l’innovation

et la diversité de nos réponses aux attentes

des clients.

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UNE MEILLEURE MAÎTRISE DES RISQUESL’année 2016 en est une belle illustration : la maîtrise des incertitudes externes et internes est l’une des clés de réussite du domaine. Face aux aléas de marché, les activités trading (graines, huiles, tourteaux, biodiesel) se sont dotées de moyens adaptés : nouvelle organisation, nouveaux outils de gestion du risque trading et de mesure de la performance. En interne, la supply chain fait le lien entre l’exécution du contrat de trading, la planification des usines et la satisfaction client. C’est la pierre angulaire de la gestion des flux. Créé en 2015, le service a été réorganisé autour de deux objectifs : réduire le coût des transports dans une approche multimodale (maritime, fluvial, route, fer) et optimiser tous les flux, de la graine aux produits finis, pour gagner en flexibilité. Un véritable enjeu d’amélioration qui s’appuiera en 2017 sur les avancées digitales du Groupe. Enfin, la réduction des coûts industriels est plus que jamais à l’ordre du jour et s’articule autour de trois axes d’amélioration : la maîtrise des processus de production, l’optimisation énergétique, la performance de la maintenance.

ADAPTER LE « BUSINESS MODEL »Pour définir sa ligne stratégique, le domaine s’est appuyé sur la mission d’Avril. Avec l’ambition de créer de nouvelles sources de valeur ajoutée tant au niveau de l’offre agricole que des productions des usines : huiles raffinées, ingrédients, protéines… Cela suppose une évolution de notre approche pour passer d’une logique de gros volumes à des marchés de niche diversifiés et rentables. Avec des implications marketing, commerciales, industrielles : segmentation entre différents produits, formats, qualités ; définition d’un portefeuille d’offres adaptées aux demandes des clients ; adaptation du savoir-faire industriel et des flux logistiques. Un vrai process d’innovation est mis en place, structuré et rythmé, sur tous les métiers du domaine. Déjà bien engagée, la diversification des activités s’est illustrée en 2016 par des initiatives structurantes : optimisation du portefeuille d’huiles raffinées, avec une approche par solutions applicatives très orientées clients, grâce au recrutement d’équipes technico-commerciales ; création de la plateforme Avril Oil & Ingredient Solutions (AOIS). Le domaine continue également à se renforcer à l’international pour trouver de nouveaux débouchés avec le démarrage opérationnel de Saipol Asia (voir ci-contre).

Saipol mise sur l’Asie

Afin de se renforcer à l’international et diversifier ses débouchés, Saipol a ouvert une antenne à Singapour pour commercialiser ses produits sur le marché asiatique. L’objectif est d’y saisir de nouvelles opportunités sur différents marchés de l’alimentation humaine et animale. Plusieurs projets sont en cours : vente de tourteaux de colza en provenance de Roumanie au Vietnam, fourniture d’huiles alimentaires de haute qualité en Chine (tournesol et tournesol oléique), valorisant l’origine France.

Un nouveau pilotage du domaine

5 PLATEFORMES COMMERCIALES :

● Biodiesel ● Trituration ● Tourteaux et protéines ● Huiles raffinées et ingrédients ● Huiles de spécialités

3 GRANDES RÉGIONS :

● Europe de l’Ouest et Asie ● Europe de l’Est, de la Pologne à la Russie ● Europe du Nord, de l’Irlande à la Scandinavie

en passant par la Grande-Bretagne

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UNE ANNÉE CHAHUTÉE POUR LE BIODIESEL DE COLZAÀ la crise du pétrole, avec un prix du baril au plus bas en début d’année qui a provoqué une forte compétition intra-européenne, s’est ajoutée la concurrence accrue des biocarburants HVO (à base d’huiles végétales hydrotraitées) favorisés par l’importation à moindre coût d’huile de palme. En conséquence, Avril a dû temporairement adapter son activité de production de biodiesel en 2016. Avec le rebond du prix du pétrole, la situation s’est améliorée à partir de l’automne et la vente de biodiesel est repartie à la hausse, soutenue par des taux d’incorporation favorables : jusqu’à 8 % dans le gazole français (7 % en Europe) et 4 %, désormais obligatoire, dans le gazole « non routier ».

PRÉSERVER UNE FILIÈRE CRÉATRICE DE VALEURL’Europe, suivant l’engagement précurseur de la France dans le domaine des énergies renouvelables, a joué un rôle décisif et précurseur dans le développement des biocarburants de 1re génération. Mais ces derniers mois, la Commission européenne propose de revoir à la baisse la part de cette énergie renouvelable dans les transports. Son objectif : favoriser la croissance des biocarburants de 2e génération. Dans ce contexte, la filière française des huiles et protéines végétales, aux côtés de l’ensemble des acteurs européens des biocarburants, reste mobilisée pour préserver le débouché de la 1re génération. Issue de l’engagement des acteurs historiques de la 1re génération, la 2e génération est un atout complémentaire de son aînée pour permettre à l’Europe d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés en matière d’énergies renouvelables. Alors que la surcapacité du marché et l’incertitude réglementaire affaiblissent l’un des débouchés majeurs des agriculteurs, producteurs de colza, Avril reste confiant dans l’avenir d’une filière française créatrice de valeur, aux atouts environnementaux et socio-économiques incontestables :

AC T I V I T É S

La filière française du biodiesel en chiffres

20 000 emplois dans les territoires

 1 L = 1,5 KgPour 1 litre de Diester® produit, l’équivalent de 1,5 kg de tourteaux de colza est produit pour l’alimentation animale

100 000 agriculteurs producteurs de colza

1,5 Md€

d’économie annuelle d’importation de diesel fossile et de tourteaux pour l’alimentation animale

2 Md€

La contribution de la filière au PIB de la France

FOCUS

Préserver la filière française du biodiesel

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● le biodiesel est l’une des seules énergies renouvelables immédiatement disponible pouvant se substituer facilement aux carburants pétroliers. Il émet 60 % de gaz à effet de serre de moins que le gazole fossile et son incorporation engendre une baisse significative des émissions de particules polluantes : jusqu’à 43 % de particules en moins avec un diesel B30 (étude IFPEN – 2016) ;

● le biodiesel de colza est issu d’une filière agricole et industrielle qui représente 20 000 emplois en France – principalement en milieu rural –, favorise le dynamisme économique des territoires et contribue à hauteur de 2 milliards d’euros au PIB national ;

● coproduit des tourteaux destinés à l’alimentation animale, le biodiesel de colza contribue à la dimension nourricière de l’agriculture et permet à la France de diminuer sa dépendance aux importations de soja OGM. Grâce au biodiesel de colza français, l’autosuffisance de la France est passée, depuis la création du Groupe en 1983, de 23 % à plus de 55 %.

Née en France au début des années 1990, la filière biodiesel est une illustration emblématique de l’excellence, de l’innovation et des savoir-faire qui animent nos territoires. Son développement a permis de rassembler les atouts de notre agriculture et les forces de notre industrie pour faire de la France un leader des énergies renouvelables et de la chimie du végétal en Europe. Tout en défendant l’indépendance de la France et de l’Europe en protéines végétales, composante essentielle de l’alimentation des animaux de nos élevages.

STÉPHANE YRLÈSSecrétaire général

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Huiles & CondimentsDes marques leaders sur leurs marchés

Dans un contexte de marché incertain, le domaine Huiles & Condiments mise sur les atouts de son organisation

en filière, la force de ses marques et sa capacité constante d’innovation pour consolider ses positions sur ses marchés

et accélérer sa dynamique internationale.

12 usines

dont 7 en France

1,1 Md€ de chiffre d’affaires

1,2 Mde tonnes

d’huiles alimentaires vendues

44 000tonnes

de savons vendues

42 000 tonnes

de sauces vendues

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LESIEUR ACCÉLÈRE SON DÉVELOPPEMENT SUR TOUS SES MARCHÉS N° 1 des huiles alimentaires en France et n° 3 des condiments, Lesieur poursuit le lancement d’innovations de rupture et la modernisation de son outil industriel, tout en accélérant son déploiement à l’international, en Afrique du Nord et de l’Ouest, en Asie et au Proche et Moyen-Orient. Dans un marché français stable où les marges des industriels sont sous pression, Lesieur mise sur des innovations de rupture, ciblant les nouveaux usages de consommation, et une offre haut de gamme, portée par des recettes inédites. Après le succès du Stop Goutte, la marque a créé l’événement avec une huile « facile à étaler » dans un nouveau format de 150 ml, avec un applicateur en silicone intégré. Le succès de ses huiles combinées a permis d’étendre son offre en 2016 avec ISIO 4 Touche de noix et Lesieur Tournesol & Olive. Puget, qui fête en 2017 ses 160 ans, a poursuivi la croissance soutenue de ses ventes, grâce notamment au lancement d’un flacon souple avec bouchon anti-goutte et une huile d’olive vierge premium « saveur fruité noir », une huile 100 % française au goût délicat d’olives confites. Soucieuse de développer son activité sur un segment en forte croissance, Lesieur s’est aussi alliée à la marque italienne Monini pour introduire sur le marché français son offre d’huile d’olives bio. Dans les condiments, l’entreprise a déployé de nouvelles recettes, à l’instar des mayonnaises Duo, une innovation exclusive signée Lesieur, d’une sauce aigre-douce et de sauces biphasées.

UNE UNITÉ INDUSTRIELLE EN ALGÉRIE EN 2018Avec des produits présents dans 65 pays, Lesieur accélère son déploiement à l’international et mise sur deux leviers : le développement de ses activités à l’export et l’implantation d’usines dans les marchés en croissance. Depuis l’Hexagone, Lesieur développe ainsi l’export d’une offre premium, notamment dans les condiments, dont les ventes poursuivent leur croissance en Asie, particulièrement en Chine, et au Moyen-Orient, portées par la marque France et des recettes sur mesure, adaptées aux attentes des marchés. Une tendance observée également sur l’huile d’olive, avec la distribution à l’international par Lesieur de la marque italienne Azienda Olearia del Chianti. En local, Lesieur développe sa présence dans certains pays par le biais de partenariats, à l’image de l’accord avec le groupe Djadi pour la construction d’une usine de mayonnaise en Algérie, qui sera opérationnelle en 2018.

2016 vu par Romain Nouffert, Directeur général de Lesieur

Un process révolutionnaire à Coudekerque

C’est une petite révolution qui se prépare à l’usine Lesieur de Coudekerque (Nord), berceau historique de la marque. 22 millions d’euros sont investis pour moderniser et développer les activités industrielles et de recherche du site. Un investissement record étalé sur trois ans qui fera de Lesieur Coudekerque une référence en termes de qualité, d’agilité et d’innovation industrielle, sur le plan des recettes comme sur le plan des emballages. Avec à la clé une capacité portée à 210 millions de litres (contre 180 millions en 2016), une réduction significative des quantités de plastique utilisées, des bouteilles plus résistantes et un design revisité, pour mieux répondre aux attentes des clients et des consommateurs.

OLIVIER DELAMÉA Directeur général du domaine

Huiles & Condiments

Au service de notre mission, nos marques sont un vecteur formidable de

création de valeur partagée à tous les niveaux de la filière.

C’est cette différence qui en fait des leaders sur leurs marchés avec pour priorité l’amélioration constante de

nos produits et l’engagement à répondre toujours mieux aux attentes des consommateurs.

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EXPUR MISE SUR LES SYNERGIES POUR DIVERSIFIER SON PORTEFEUILLEActeur clé du marché des oléagineux en Roumanie, Expur assure la collecte de graines de colza et tournesol pour le compte de Saipol et pour son propre site de Slobozia. La filiale commercialise des tourteaux, huiles alimentaires et biodiesel en Roumanie, plateforme de développement pour toute la zone de la mer Noire et le bassin méditerranéen. Expur a évolué dans un contexte économique difficile en 2016. La baisse des cours du pétrole et le recul de la consommation, lié notamment à la baisse de la démographie en Roumanie, ont représenté des freins à un développement serein de l’activité. Malgré cet environnement adverse, et renforcé par les investissements de ces dernières années et la mobilisation de ses collaborateurs, Expur a su tirer son épingle du jeu et consolider ses positions sur le marché local comme à l’export. Avec une production globalement dynamique, l’activité de collecte et de trituration gagne des volumes, avec 450 000 tonnes de graines triturées en 2016. Avec 120 000 tonnes vendues en 2016, l’activité biodiesel maintient son avance et voit se développer des opportunités de croissance à l’échelle de toute la région. La production de tourteaux pour l’alimentation animale atteint quant à elle 200 000 tonnes, contribuant à hauteur de 50 % aux besoins des élevages roumains en protéines végétales.

DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLESur l’activité Huiles & Condiments, Expur a maintenu ses positions commerciales avec 100 millions de litres d’huile de tournesol produits en 2016, dont 95 % en bouteilles. Le développement de l’activité vrac, à destination des professionnels de l’agroalimentaire et de la restauration hors domicile, a connu un bel essor, avec une progression de près de 30 %. Quant à Untdelemn de la Bunica, le travail de rénovation, de diversification et de montée en gamme porte ses fruits (voir ci-contre). Il se poursuit en 2017 avec un développement significatif des volumes à l’export, notamment vers le Moyen-Orient. En parallèle, Expur prépare, en synergie avec Lesieur Cristal, le lancement sur le marché roumain d’une huile d’olive baptisée « Zagora ». En B-to-B, a dynamique de diversification engagée par Expur s’inscrit pleinement dans le cadre de la nouvelle plateforme commerciale « Avril Oil & Ingredient Solutions » mise en place par le domaine Transformation végétale. L’objectif : faire jouer les synergies au sein d’Avril pour proposer aux clients des huiles végétales, huiles de spécialités et ingrédients fonctionnels de qualité, au plus près des besoins.

2016 vu par Pascal Pinson, Directeur général d’Expur

Bunica conforte son leadership

Leader des huiles alimentaires en Roumanie, Untdelemn de la Bunica voit ses ventes progresser dans un marché pourtant en recul, pour atteindre un niveau record : 14 millions de litres ont été commercialisés en 2016, contre 13 millions un an plus tôt, confirmant le leadership de la marque en Roumanie. Un succès rendu possible grâce à la rénovation complète des gammes et le lancement d’innovations fortes, en rupture avec les habitudes de consommateurs roumains traditionnellement tournés vers l’huile de tournesol. Une huile de tournesol enrichie en vitamine D ou encore une huile spéciale friture ont ainsi été proposées successivement ces deux dernières années. La dynamique se poursuit avec le lancement de la marque d’huile d’olive Zagora et un programme prometteur d’innovation autour de la marque Untdelemn de la Bunica, qui s’accompagne d’un plan marketing et média à la hauteur de l’ambition d’Expur.

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LESIEUR CRISTAL ÉTEND SES POSITIONS À L’EXPORTAvec un portefeuille de marques patrimoniales fortes au Maroc (Lesieur, Al Horra, Huilor, El Kef, Taous), Lesieur Cristal conforte son leadership sur le marché des huiles alimentaires et des savons. Son modèle économique, qui s’appuie sur une stratégie d’innovation et de diversification, dépasse aujourd’hui largement les frontières du pays. En 2016, Lesieur Cristal a dû faire face à un contexte climatique et économique difficile. L’année a été marquée par un épisode de sécheresse particulièrement grave. Avec des conséquences à la fois sur la production agricole, mais aussi sur la consommation des populations rurales. Dans ce contexte, Lesieur Cristal a réussi à maintenir un rythme soutenu en matière d’innovation produit, tout en accentuant son développement à l’export. Des innovations structurantes ont ainsi vu le jour, notamment une gamme de shampoing Taous, une huile d’olive extra vierge Al Horra et un savon ménager en poudre El Kef proposé en dosettes. Ce dernier produit, un vrai succès en Afrique subsaharienne, vient renforcer des ventes à l’export en forte croissance : + 14 % en 2016, tous segments de marchés confondus, confirmant le leadership de Lesieur Cristal sur l’Afrique du Nord et subsaharienne. Pour 2017, la société met l’accent sur son rôle d’agrégateur auprès de l’amont agricole, le développement de son pipe d’innovations, et la poursuite de la conquête de nouveaux marchés à l’international, avec des projets aux États-Unis, en Égypte, en Côte d’Ivoire et au Nigeria.

LA VALORISATION DES COLLABORATEURS AU CŒUR DU SUCCÈS DE L’ENTREPRISELa filiale s’est à nouveau distinguée en 2016 par son engagement en matière d’innovation RH et de valorisation des collaborateurs. Le taux de fréquence des accidents (TF2) a reculé de 50 % en 2016, permettant à Lesieur Cristal de recevoir le 1er prix des Trophées marocains de la prévention en grandes entreprises. Parallèlement, l’opération Vis ma vie a permis à 40 collaborateurs de différents services de découvrir, chaque semaine durant 3 mois, le métier de leurs collègues commerciaux et ainsi de leur apporter leur soutien. Autre action forte : Lesieur Cristal a des talents, un événement qui a rassemblé tous les collaborateurs autour de stands dédiés aux innovations de la société. Des initiatives partagées dans le cadre des Défis de la performance et du programme d’animation Nourrir la Vie, qui rassemble chaque année les collaborateurs d’Avril autour d’un challenge interne et d’initiatives faciles à dupliquer pour faire progresser le collectif.

2016 vu par Samir Oudghiri Idrissi, Directeur général de Lesieur Cristal

Lesieur Cristal, artisan de la relance des filières oléagineuses et oléicoles

Lesieur Cristal est engagé depuis 2013 aux côtés du groupe Avril dans la valorisation des surfaces cultivables au titre du plan Maroc Vert. Son action, dans le cadre d’un dispositif d’agrégation rassemblant 900 agriculteurs, a permis de porter les surfaces de tournesol et de colza – quasiment inexistantes au Maroc au début des années 2010 – à plus de 50 000 hectares en 2016. L’objectif : atteindre 130 000 hectares en 2020, dont deux tiers en tournesol, avec des filières structurées de l’amont jusqu’à l’aval. Une dynamique qui contribue à l’indépendance en protéines végétales des élevages marocains, grâce à la coproduction de tourteaux. Même mobilisation du côté de l’olive, dont la relance s’est inscrite dans le cadre d’un programme d’agrégation rassemblant plus de 200 agriculteurs (500 à l’horizon 2020) et centré sur l’agriculture raisonnée. Lesieur Cristal possède aujourd’hui trois domaines de plantations (plus de 350 000 oliviers répartis sur 1 500 hectares) et s’est équipé d’une unité de trituration d’une capacité de 12 000 tonnes, sur le site d’El Kelaâ des Sraghna, à proximité de Marrakech. L’objectif : couvrir à terme 40 % des besoins de Lesieur Cristal en huile d’olive.

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OléochimieLa force d’un modèle diversifié

Dans un environnement adverse, avec des activités pénalisées en 2016 par la chute du cours du pétrole, Oleon confirme ses choix stratégiques : diversifier son portefeuille

vers des solutions applicatives à forte valeur ajoutée, approfondir sa connaissance des marchés et des clients,

investir en recherche pour préparer l’avenir.

6 usines

en Europe et en Asie

632 M€ de chiffre d’affaires

+10 M€ de dépenses R&D

60 61

Répartition du CA Oléochimie en 2016

Europe Asie Amérique du Nord

76 %13 %11 %

UNE FORTE CAPACITÉ DE RÉSILIENCE Acteur majeur de la chimie renouvelable, Oleon met au point, fabrique et commercialise des molécules à base d’huiles végétales et de graisses. Son ambition est d’être parmi les leaders mondiaux de sa spécialité en apportant toujours plus de valeur ajoutée à ses clients. En 2016, dans un environnement macroéconomique défavorable, Oleon réalise une belle performance démontrant ainsi la résilience de son « business model ». En provoquant l’arrêt des forages pétroliers dans le monde, en particulier aux États-Unis, la chute du prix du pétrole a fortement impacté un débouché majeur pour les spécialités d’Oleon. Elle a aussi contribué à intensifier la concurrence des molécules d’origine fossile. Pour rester compétitif, Oleon améliore sans cesse sa productivité : maîtrise de la consommation d’énergie, diminution des pertes en déchets, optimisation de la supply chain… Le programme d’amélioration continue, porté par toutes les entités du Groupe, a permis de dégager des gains importants. Un atout pour mieux résister à la forte compétition qui caractérise le secteur, notamment sur les produits de commodité tels que certains acides gras.

CONTINUER À DÉVELOPPER LES PRODUITS DE SPÉCIALITÉSAfin d’être moins dépendant des aléas de marché, de créer plus de valeur ajoutée et de fidéliser ses clients, Oleon a fait le choix depuis quelques années de développer des produits plus techniques. Une orientation mise en œuvre dans les produits de spécialités mais aussi de commodités, à l’instar de la glycérine végétale, dont la qualité et le niveau de pureté, attestés par de nombreuses certifications, ouvrent la voie à de nouvelles applications exigeantes. C’est l’une des vocations du nouvel atelier de conditionnement de glycérine qui a démarré à Venette près de Compiègne début 2016. Conçu dans un environnement adapté, avec traitement d’air et salle de filtration confinée, il répond aux référentiels des industries pharmaceutiques et alimentaires, extrêmement exigeants en termes d’hygiène. Autre voie de valorisation : développer des solutions applicatives portées par une stratégie de marques. Oleon accroît sa présence dans les événements et salons professionnels pour faire connaître son savoir-faire et ses innovations. Jolee®, par exemple, gamme d’émollients innovante pour le marché cosmétique, a été présentée au salon in-cosmetics de Paris (voir ci-contre). Avec une vingtaine de brevets déposés chaque année, Oleon continue à fortement investir en R&D sur ses process classiques autant que sur des procédés plus novateurs comme les biotechnologies. 2017 promet d’être une grande année d’innovation pour le domaine.

Naissance de Jolee®

Présentée au salon in-cosmetics de Paris, Jolee® est une nouvelle marque d’Oleon Health & Beauty qui vient compléter la gamme Radia®. Il s’agit d’une gamme de molécules aux propriétés multifonctionnelles et pouvant être travaillées à froid, conçue pour faciliter le travail du formulateur. Cette innovation illustre la stratégie d’Oleon Health & Beauty pour dynamiser la croissance de son offre de produits et solutions : s’axer sur les spécialités en proposant des solutions applicatives innovantes mises au point par les experts en formulation Oleon.

MOUSSA NACIRI Directeur général du domaine Oléochimie

Sur des marchés contrastés et instables, la résilience

de notre modèle tient à l’amélioration continue

de notre performance industrielle, à la grande

diversité de nos activités et marchés, et à une proximité

très forte avec nos clients-partenaires.

PUB oleon

Jolee ,

Oleon Health and Beauty’snew top brand. Meet her at:

www.oleonhealthandbeauty.com

®

Natural emollients & emulsifiers with multifunctional and sustainable benefits.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6 AC T I V I T É S

Nutrition animaleDéfendre les valeurs des productions

animales françaises

Dans un contexte difficile pour les productions animales, Sanders maintient le cap en relevant deux défis : continuer

à se développer dans un marché de la nutrition animale en baisse ; contribuer à la consolidation de ce marché pour gagner

en compétitivité au profit des filières françaises.

P 675 C P 280 C C 21 / M 100 / J 0 / N 0 C 100 / M 100 / J 0 / N 22 R 195 / V 0 / B 123 R 0 / V 54 / B 124

28 usines,

dont 25 en France

1,1 Md€ de chiffre d’affaires

3,4 millions de tonnes

d’aliments produits sous technique Sanders

64 65

CONTRIBUER À LA CONSOLIDATION DU MARCHÉ En 2016, le marché de la nutrition animale en France a connu une baisse historique de 4,8 %, soit un recul de près d’un million de tonnes d’aliments en volume. Ce recul a dépassé les 10 % sur le marché des ruminants, notamment des vaches laitières, pénalisé par le prix du lait. Avec un prix de vente en deçà du prix de revient, de nombreux éleveurs se sont arrêtés de produire. À cette conjoncture agricole difficile s’est ajoutée une crise sanitaire dans les productions de canard du Sud-Ouest. Dans ce contexte adverse, Sanders est parvenu à maintenir ses volumes grâce à l’alliance signée en 2015 entre Avril et le groupe volailler LDC, et à la politique d’accords industriels mise en place depuis quatre ans avec des partenaires locaux, comme les groupes coopératifs Agrial en Bretagne ou Euralis dans le Sud-Ouest. L’objectif de ces accords : développer l’activité de façonnage pour continuer à investir, moderniser les usines et gagner en compétitivité au profit des filières françaises. En 2016, Euralis a cédé à Sanders la société Nutripalm, spécialisée dans la fabrication d’aliments pour les animaux de ferme, notamment les canards des éleveurs-engraisseurs de la filière Ouest. D’autres acquisitions sont en projet avec toujours le même objectif de consolidation du marché.

ACCOMPAGNER LES ÉLEVEURS AU QUOTIDIENLes périodes difficiles sont aussi l’occasion de resserrer les liens. En lançant le Pacte 360° sur le marché des ruminants,

CHEZ ABERA, près de 30 éleveurs en janvier 2017, producteurs de porcs dans la filière « Engagés dans l’Élevage » et clients Sanders Bretagne et Sanders Ouest se sont réunis chez Abera.

Pour une Gestion Sanitaire Durable des élevages

Dans un contexte économique et sanitaire adverse, Sanders met son expertise et celle de ses partenaires en Gestion Sanitaire Durable des élevages au service des filières de production animales françaises. L’enjeu est de taille : il s’agit de réduire la consommation d’antibiotiques dans les élevages pour répondre aux attentes sociétales et pérenniser les filières. La Gestion Sanitaire Durable (GSD) s’appuie sur une vision élargie de l’élevage. Elle s’articule autour de cinq piliers : conduite d’élevage sécurisée, alimentation équilibrée et favorable au développement de l’immunité, biosécurité, recours à des alternatives naturelles, médication raisonnée. Pour mettre en œuvre cette démarche, Sanders s’appuie sur la formation de ses équipes et un groupe d’éleveurs très impliqués.

BERNARD MAHÉDirecteur général du domaine

Nutrition animale

En tant que leader de la nutrition animale en France,

Sanders s’engage par des actions fortes dans le domaine de la Gestion Sanitaire Durable

des élevages. Notre ambition est d’aider les éleveurs

à valoriser leurs productions et à répondre aux attentes

des consommateurs.

66 67

Sanders apporte une nouvelle dimension à ses équipes technico-commerciales. Avec pour objectif d’aider les éleveurs à faire mieux avec moins, de leur apporter davantage de performance par un accompagnement sur mesure. Le principe du Pacte 360° est de proposer un diagnostic complet de l’élevage, d’identifier les leviers susceptibles d’en augmenter la rentabilité, puis de mettre en place, avec l’éleveur, un plan de progrès. À l’appui de ces recommandations, des fiches techniques ont été élaborées avec MiXscience qui apporte son savoir-faire scientifique en nutrition-santé animale. Cette démarche de conseil s’appuie sur l’expertise historique de Sanders en conduite d’élevage et sur la proximité du couple technicien-éleveur. En 2017, un challenge récompensera les meilleurs Pactes 360°.

VALORISER DES MODÈLES DE PRODUCTION DURABLE L’un des enjeux d’Avril dans les filières animales est de contribuer au développement d’un modèle de production durable en associant tous les maillons de la chaîne. L’ambition étant d’offrir aux consommateurs des produits garantis en matière de bien-être animal, de qualité nutritionnelle, de source de revenus pour l’éleveur. Fort de sa signature « Nourrir nous engage », Sanders est un acteur clé de cette démarche qui s’est illustrée en 2016 par plusieurs temps forts. Tout d’abord par le succès de la première filière d’excellence Engagés dans l’élevage créée en partenariat avec Fleury Michon : porcs nourris sans OGM, aux céréales françaises, élevés sans traitement antibiotique dès la fin du sevrage (avec un objectif d’atteindre le zéro antibiotique dès la naissance d’ici 2020). Cette filière exclusive implique déjà 41 éleveurs passionnés et entièrement dédiés à cette production (155 000 porcs) à travers cinq départements. Grâce à l’engagement de tous, le jambon « J’aime - Engagés dans l’élevage » est devenu le jambon préféré des Français*. Depuis trois ans, Sanders développe dans ses filières une démarche globale de management de l’élevage, la Gestion Sanitaire Durable, pour réduire la consommation d’antibiotiques. Forte de ses résultats, la marque cherche à promouvoir ces bonnes pratiques auprès du plus grand nombre d’éleveurs (voir ci-contre). Dans le même esprit, elle a réuni, en partenariat avec les équipes MiXscience et Theseo, 200 techniciens et vétérinaires sur le thème de la maîtrise de l’eau comme outil de gestion technique et sanitaire de l’élevage. Enfin, Sanders est l’un des premiers signataires de la charte Duralim, une démarche collective d’amélioration de la durabilité de l’alimentation animale visant à conforter la confiance des consommateurs dans l’agriculture et l’alimentation.

* Enquête UFC-Que choisir portant sur 30 jambons (juin 2016).

Sanders à l’international

En Algérie, la nouvelle usine SIM Sanders a démarré son activité en aliments pour bétail. Déjà à saturation, elle doit faire l’objet de travaux d’agrandissement lui permettant de passer de 70 000 à 120 000 tonnes. En 2016, Sanders a réalisé 100 000 tonnes d’aliments à l’international avec de très bons résultats en Algérie et en Serbie.

Engagés dans l’élevage : une filière d’excellence qui tient ses promesses

Dans la filière d’excellence Engagés dans l’élevage/J’aime, la relation à l’éleveur et à son savoir-faire est primordiale. Cela fait longtemps que nous sommes impliqués dans une démarche sans antibiotiques et sans aliments OGM, parce que nous pensons que la qualité est essentielle pour mieux valoriser nos productions. Dans le cadre de notre partenariat avec Avril et Fleury Michon, nous savons à qui nous confions nos animaux. Nous savons ce qu’ils deviennent et nous sommes aussi sûrs que notre travail sur la qualité est respecté tout au long de la chaîne de valeur. Et ça, c’est une vraie fierté.

ROLAND LEFEUVREéleveur de porcs dans les Côtes-d’Armor

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6 AC T I V I T É S

Avril Spécialités AnimalesÀ la conquête de nouveaux marchés

Porté par une vision claire et une stratégie de développement ambitieuse, le domaine le plus récent des filières animales d’Avril réalise des avancées très structurantes pour l’avenir, notamment

sur le plan de l’innovation et du rayonnement international.

134 M€ de chiffre d’affaires

80 % nutrition-santé, 15 % biosécurité,

5 % alimentation liquide

12 usines réparties

dans 7 pays

68 69

UN POSITIONNEMENT PORTEUR Créé en 2014, le domaine Avril Spécialités Animales (ASA) concentre toutes les expertises d’Avril en gestion de la performance des élevages. Il s’articule autour de deux activités principales : l’innovation en nutrition-santé (additifs naturels, spécialités nutritionnelles, premix, minéraux, vitamines…) avec MiXscience, et la biosécurité qui regroupe l’ensemble des méthodes d’hygiène préventive des bâtiments et animaux, avec Theseo. ASA se positionne en réponse aux enjeux environnementaux et sanitaires des élevages, notamment à celui de la démédication qui monte en puissance partout dans le monde.

GRANDIR À L’INTERNATIONALDans un contexte national très difficile pour les productions animales, ASA affiche des objectifs ambitieux : doubler son chiffre d’affaires en se déployant sur le marché porteur des additifs et réaliser 50 % de son activité à l’international. Sur ces deux axes, le domaine a réalisé de belles avancées. Côté innovation, MiXscience a lancé VSTAR Technology au salon international Eurotier de Hanovre, un concept unique en nutrition animale (voir ci-contre). Une première gamme de dix additifs issus de ce concept innovant a été mise sur le marché. D’autres suivront en 2017. Côté international, après des implantations en Pologne et en Turquie, ASA poursuit le développement de plateformes communes avec des partenaires régionaux reconnus. En 2016, le domaine a conclu deux acquisitions majeures grâce auxquelles il atteindra son objectif de 50 % de son activité à l’international dès 2017 : Salus, au Brésil, qui fait entrer ASA dans

VSTAR Technology, une nouvelle génération de « Feed Additives »

Ce concept unique d’additifs pour la nutrition animale associe actifs biologiques et galéniques efficaces. Grâce à l’encapsulation des additifs, il devient possible de maîtriser leur libération dans les organes cibles en fonction de l’objectif, de l’espèce animale et de son stade physiologique.

ANTOINE LENEPVEU Chargé d’amélioration continue chez MiXscience

JEAN-PIERRE PAILLOTDirecteur général du domaine

Avril Spécialités Animales

Notre ambition est de devenir un leader à l’international

dans l’innovation en nutrition- santé pour des productions

animales durables. Nous intervenons sur des marchés

porteurs tirés par une tendance mondiale forte :

la réduction de l’utilisation des antibiotiques en élevage.

70 71

le 3e marché mondial de la nutrition animale (voir ci-contre) et Ewabo, en Allemagne, finalisée tout début 2017. Cette alliance de Theseo avec l’un des leaders allemands de la biosécurité lui permet de doubler sa taille et de devenir le leader européen sur ce marché (hors vaches laitières). Parallèlement, l’export se développe. À titre d’exemple, l’accord signé avec le laboratoire Ceva pour distribuer en Chine le TH4, un désinfectant de référence internationale.

CONSOLIDER LES FILIÈRES ANIMALES VIA LES GRANDS COMPTESASA a poursuivi en 2016 un travail d’accompagnement très actif auprès de ses grands clients pour consolider leur leadership. En France, MiXscience a élaboré avec Sanders le Pacte 360°, une nouvelle approche du marché du ruminant basée sur un conseil global en nutrition-santé pour une meilleure performance des élevages. Sur le marché de la volaille, ASA a renforcé ses prestations en conseil et services pour le partenaire d’Avril, LDC, et signé un accord avec le groupe coopératif Terrena. Au Sénégal, MiXscience travaille en partenariat avec NMA (Nouvelle Minoterie Africaine), concessionnaire exclusif de Sanders en Afrique de l’Ouest, pour un apport en additifs qui contribue déjà à 50 % du chiffre d’affaires réalisé.

ACCOMPAGNER LA TRANSFORMATION DU DOMAINEDepuis deux ans, ASA s’est engagé, avec ses équipes, dans un processus de transformation pour relever ses nouveaux challenges. Sur le plan financier, l’entrée au capital de la société d’investissement Tikehau pour 26,9 millions d’euros permet d’accompagner la croissance externe. Le domaine s’est doté d’outils pour améliorer sa compétitivité. En matière de sécurité, les résultats ont dépassé les objectifs avec 30 % de réduction des accidents du travail et une année 2016 zéro accident en biosécurité. C’est aussi la première année d’intégration du site de Laval, avec un gain de productivité de plus de 20 % lié à la diffusion de la démarche EOS. Enfin, l’acquisition de Salus au Brésil permet à MiXscience de faire un bond en avant : achats groupés, accès au sourcing d’ingrédients en Chine et à un deuxième outil d’analyse aux côtés du laboratoire Artemis créé l’an dernier. La transformation passe aussi par la mise en place d’une politique de ressources humaines ambitieuse en matière de recrutement, de formation et d’intégration des équipes. 2017 sera une année de consolidation des acquisitions et de conquête de nouvelles zones : Amérique du Nord et Asie. En attendant l’installation en 2018 du futur laboratoire de recherche dans le nouveau Campus Avril à Bruz près de Rennes.

MiXscience à la conquête du Brésil

En 2016, MiXscience a réalisé une avancée majeure dans son développement international en devenant actionnaire majoritaire de la société brésilienne Salus. 3e marché mondial de l’alimentation animale, le Brésil offre des débouchés très prometteurs pour les spécialités nutritionnelles. Ce rapprochement entre deux acteurs majeurs du secteur permet d’apporter une réponse commune et globale aux besoins spécifiques des filières animales du pays mais aussi de saisir les opportunités de croissance sur les marchés voisins.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

Transformation animaleLa démarche filière

pour relever les défis du marché

Le domaine Transformation animale réalise une année 2016 aux résultats contrastés entre ses deux branches, porc et œufs, guidées par une même

vision stratégique : intégrer les activités de transformation dans une démarche de filière pour accompagner les mutations du marché et mieux prendre

en compte les attentes des clients et des consommateurs.

UNE AMBITION : REDYNAMISER LES FILIÈRES ANIMALES FRANÇAISESEn 2015, Avril cédait au groupe LDC ses activités d’abattage et de produits élaborés de volaille au bénéfice du développement d’une filière française forte. Un an plus tard, le résultat est concluant. Cette alliance a permis aux deux acteurs d’investir 150 millions d’euros dans la modernisation des outils industriels de toute la filière volaille et de conforter un leader français.

C’est une belle illustration de l’ambition du Groupe : accélérer la restructuration des filières nationales en nouant si besoin des alliances stratégiques de confiance. L’objectif et l’approche sont les mêmes sur les deux grands marchés, le porc et les œufs, où Avril reste impliqué en direct dans des activités de transformation et de commercialisation.

476 M€ de chiffre d’affaires

AC T I V I T É S

72 73

UNE STRATÉGIE D’ALLIANCE GAGNANTELa récente évolution de la branche porc, à travers ses activités d’abattage et de découpe, concrétise le savoir-faire d’Avril dans la construction de filières pérennes et de qualité. Le partenariat conclu en 2015 entre Abera et l’allemand Tönnies pour développer une filière 100 % française de produits élaborés de porc confirme par son succès les choix stratégiques d’Avril. Ce rapprochement a permis d’associer les expertises des deux partenaires, acteurs majeurs de la filière porc en Europe, au sein d’un outil ultramoderne de découpe et de transformation de porcs français, baptisé « AVF » (Alliance des Viandes de

3usines spécialisées dans l’abattage, la découpe et la transformation porcine : Abera, Porcgros et AVF

26 000porcs abattus par semaine

Filière porc

NICOLAS BOURDONAnimateur Santé et Sécurité au travail, Abera (Ille-et-Vilaine), domaine Transformation animale

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

France), implanté à Vire dans le Calvados. Opérationnel depuis avril 2016, le nouvel atelier produit des barquettes de produits élaborés de porc prêts à consommer à destination des rayons frais des GMS (grandes et moyennes surfaces) de l’Hexagone, notamment Lidl et Aldi avec lesquels Tönnies à l’habitude de travailler. Cette alliance permet à Avril de répondre à une attente forte des consommateurs français – avoir accès à de la viande « made in France » en GMS –, et dynamise toute la filière porcine française et ses éleveurs partenaires. La coentreprise AVF a atteint l’équilibre dès la première année (voir ci-contre) et Abera, fournisseur de porcs 5F (porcs nés, élevés, abattus, découpés et élaborés en France) pour AVF, a consolidé ses positions.

UN « BUSINESS MODEL » RÉSISTANTGrâce à ce nouveau challenge, la branche porc d’Avril conforte son « business model » atypique et résistant dans un contexte français menacé. Depuis 2013, la France importe plus de viande porcine, notamment d’Allemagne, qu’elle n’en exporte. Spécialiste de la 1re et 2e transformation, Abera a diversifié son savoir-faire pour pouvoir gérer tout type de viandes et de découpes, et répondre à tous les cahiers des charges. L’entreprise améliore ainsi son mix produits avec un équilibre des viandes et des clients : demi-carcasses pour le marché des découpeurs et de la restauration hors foyer (RHF), valorisation de pièces spécifiques vers la Chine et l’Asie, découpe pour produits élaborés en GMS avec AVF. À ce triptyque vient s’ajouter le marché de niche de Rungis avec Porcgros qui investit dans un nouvel atelier en 2017. Ainsi consolidée et dynamisée, la branche porc a réalisé une belle année 2016 en termes de résultats, avec un Ebitda supérieur à l’objectif.

UN TRAVAIL EN FILIÈRE POUR SE DIFFÉRENCIERAu-delà de ses activités de transformation sur le marché du porc, Avril a mis en place une organisation dédiée pour pouvoir apporter une réponse filière aux attentes spécifiques des clients : un comité de direction filière et un coordinateur font le lien entre tous les métiers. Illustration de cette démarche en 2016, le succès de la filière Engagés dans l’élevage inaugurée avec un client stratégique, Fleury Michon, et mise en œuvre avec les partenaires du Groupe, Sanders et MiXscience. Avril travaille dans ce même cadre avec d’autres grandes marques agroalimentaires comme Herta et Aoste. Autre chantier de la filière porc, le travail de fond mené pour répondre à des attentes sociétales de plus en plus fortes en termes de démédication des élevages et de bien-être animal notamment.

Alliance des Viandes de France : une dynamique vertueuse

Le nouvel atelier de découpe et d’élaboration de viande de porc né de la coentreprise AVF entre Avril, via sa filiale Abera, et le spécialiste allemand des produits élaborés Tönnies, a démarré son activité en 2016 et affiche un an d’avance sur ses objectifs. Déjà à saturation, le site de Vire (Calvados) a permis la création de 110 emplois et doit doubler de capacité en 2017 avec 850 m2 supplémentaires. À fin 2016, l’outil transformait entre 6 000 et 7 000 porcs français par semaine, venant se substituer au porc importé dans certaines GMS de l’Hexagone. Fournisseur exclusif d’AVF, l’abattoir Abera prévoit la création d’une soixantaine d’emplois en 3 ans pour répondre à la demande.

AC T I V I T É S

74 75

ÉRIC PHILIPPEDirecteur général délégué

Dans la gestion de nos activités de transformation,

nous devons trouver le meilleur équilibre entre

différenciation et performance. Notre ambition

est de pouvoir répondre aux cahiers des charges

les plus exigeants, tout en apportant de la compétitivité

aux filières animales françaises.

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

Ovoteam a mis au point un nouveau procédé pour formuler, industrialiser et conditionner une préparation pour omelette à la truffe, commercialisée dans des sachets souples, dits doypacks, en GMS par la société Truffière de Rabasse. Les équipes R&D des deux entreprises ont travaillé sur un système de pompe permettant de microdoser le mélange de truffes dans chaque sachet de préparation. Une première technologique primée lors du Salon MDD Expo 2016 à Paris.

Ovoproduits à la truffe en GMS : une première

DES OVOPRODUITS EN PLEIN DÉVELOPPEMENTRassemblées sous une unique bannière depuis janvier 2016, les activités ovoproduits tirent parti d’un marché en forte croissance notamment à l’international. 1er producteur d’œufs et transformateur de solutions d’œufs français, Ovoteam s’adresse aux professionnels de la restauration hors foyer (RHF), des secteurs de la boulangerie, viennoiserie, pâtisserie (BVP) et des industries agroalimentaires en France et à l’export. Sa mission ? Créer de la valeur autour de l’œuf grâce à l’innovation, vrai levier de croissance sur ce marché. Coq’œufs, œufs pochés et œufs liquides en petits conditionnements ont été des succès de l’année. L’activité continue à se développer à l’export, notamment vers l’Angleterre, l’Asie, le Maghreb ou l’Europe de l’Est, grâce à des technologies adaptées à la longue conservation comme la poudre ou la pasteurisation à emballage fermé. Pour accompagner la croissance et la mutation du marché vers des produits issus de modes d’élevage alternatifs, Ovoteam s’est engagé dans un plan de modernisation de son parc industriel, avec une première étape franchie en 2016 : une nouvelle conditionneuse d’œufs liquides sur le site de Plaintel, dans les Côtes-d’Armor.

ŒUFS COQUILLE : DÉVELOPPER L’ŒUF ALTERNATIF Sous bannière Matines, les activités de conditionnement et de commercialisation d’œufs ont à nouveau souffert en 2016 du contexte de surproduction des œufs standard et de l’effondrement des prix de vente. Induite par l’accélération des attentes sociétales, notamment sur le bien-être animal, la conversion du marché vers les œufs alternatifs (+ 10 % pour le bio, + 8 % pour le plein air) a été plus rapide que prévu. Pour adapter son offre, Avril mène un travail en filière et investit auprès de ses 140 éleveurs partenaires dans un plan à 5 ans qui doit favoriser la conversion des élevages vers des modes de production alternatifs. L’objectif est de transformer 50 % de l’offre en œufs plein air et bio, mais aussi d’imaginer un autre modèle alternatif à l’œuf standard, permettant à la filière française de rester compétitive. Matines poursuit parallèlement son programme Eggxcellence pour améliorer la performance de ses centres de conditionnement : réorganisation de la supply chain et modernisation des équipements. L’usine de Brugnens (Gers) a accueilli en 2016 un outil industriel de pointe capable de calibrer 120 000 œufs à l’heure, permettant d’améliorer la compétitivité du site.

3,2 Mdd’œufs commercialisés

AC T I V I T É S

Filière œufs

77 77

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

Avril DéveloppementLa pépinière Avril

2016 est une année très positive pour Avril Développement, la « pépinière » du Groupe qui abrite des activités très diverses et des formats d’entreprises nécessitant une approche sur mesure.

Focus sur des métiers atypiques qui évoluent sur des marchés porteurs.

71 M€ de chiffre d’affaires

AC T I V I T É S

Feed Alliance

78 79

SOPRAL OU L’ART DE LA DIFFÉRENCIATIONExpert de la nutrition du chien, du chat (sous marque Pro-Nutrition) et du cheval (sous marques Dynavena, Sanders), Sopral joue la différence avec un portefeuille de produits premium et hyper premium orientés naturalité, bien-être et équilibre nutritionnel, à destination des professionnels et circuits spécialisés : grossistes, vétérinaires, magasins spécialisés, jardineries. Avec des produits présents dans plus de 50 pays, Sopral réalise près d’un tiers de son chiffre d’affaires à l’export, plus du double sur sa seule catégorie petfood. Cette stratégie a porté ses fruits en 2016. Sopral signe une année record dynamisée par des innovations pertinentes. Son atout est de cibler des besoins nutritionnels pointus et de répondre à des attentes spécifiques : performance et bien-être pour le cheval, notamment dans le contexte des compétitions, santé pour les chiens et chats avec une offre segmentée selon les pathologies : douleurs articulaires, excès de poids… Pour développer les innovations de demain, Sopral consacre une place centrale à la R&D. En 2016, la filiale d’Avril a réalisé un travail de repositionnement et de refonte de l’identité graphique de sa gamme d’aliments santé Protect pour chiens et chats afin d’en renforcer les codes identitaires. À l’affût des tendances, elle a identifié chez les propriétaires de chiens un engouement très fort pour la naturalité et le bien-être et a créé pour eux la nouvelle

2usines à Pléchâtel près de Rennes

50 pays commercialisent des produits Sopral

Pure Life Une gamme bien-être

De plus en plus de propriétaires cherchent à mieux nourrir leurs animaux de compagnie et se montrent sensibles aux nouveaux modes d’alimentation comme le sans gluten. Pure Life, gamme d’aliments pour chiens lancée par Sopral en 2016, s’inscrit dans cette mouvance. Adaptée à la nature carnivore des chiens, elle est formulée sans gluten et sans céréales, contient des protéines à 85 % d’origine animale et une grande diversité de fruits et de légumes. Un succès au Salon international Interzoo 2016 de Nuremberg.

UNE PARTIE DE L’ÉQUIPE PROJET avec, de gauche à droite : Jean-Claude Sauvée, Lise Bieder, Yannick Guého, Sophie Le Floch, Benoît Gouwy, Laurence Fenard, Pierre Cressard.

SOPRAL

JEAN-PHILIPPE PUIGGérant de la SCA Avril

Sur des marchés éloignés du core business des

principaux domaines du Groupe, Avril Développement

gère une flottille de PME dans un esprit start-up.

Ses missions ? Faire grandir des activités à fort potentiel,

expérimenter de nouveaux métiers, définir les business

model de demain.

80 81

gamme Pure Life (voir p. 79). Pour accompagner sa croissance, notamment sur la catégorie petfood, Sopral engage en 2017 des investissements importants dans la modernisation et le développement de son outil industriel.

TERRIAL EN PHASE AVEC LES NOUVELLES PRATIQUES CULTURALESLa valorisation des ressources naturelles est au cœur de la stratégie d’Avril et de son modèle de développement en filière. La vocation de Terrial est de transformer les déchets en ressources. Spécialiste de la fertilisation organique, la société valorise les effluents d’élevage et les résidus organiques des activités industrielles du Groupe en compost ou méthane qui produisent engrais et énergie. Terrial, qui ambitionne de devenir le leader des engrais organiques en France, a réalisé une belle année 2016, tirant parti d’un positionnement en phase avec l’évolution des pratiques culturales, plus respectueuses des sols. Son offre de produits permet aux agriculteurs de limiter l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides, avec un succès particulier des solutions nutritionnelles comme les biofertilisants et biostimulants à base d’extraits végétaux et de micro-organismes. Cette offre s’adresse à des clients diversifiés, représentant tous types de cultures, mais elle répond surtout à un marché très porteur, l’agriculture bio, qui représente déjà 30 % des ventes. Terrial recherche en permanence de nouvelles voies de valorisation, à la fois financières et environnementales, des différents coproduits industriels des usines du groupe Avril dans une logique d’économie circulaire.

UNE ANNÉE CHARNIÈRE POUR ADONIALAutre acteur de l’économie circulaire au sein du domaine Avril Développement, Adonial traite les coproduits agroalimentaires (son de moutarde, marc de pomme, pulpe de betteraves…) et écarts de production (chute de biscuits, poudre de lait…) pour les transformer en matières premières destinées à l’alimentation animale. Adonial répond à un courant porteur sur des marchés en attente de fortes garanties sanitaires, côté fournisseurs comme côté clients. Pour Adonial, 2016 a été une année de remise à plat en termes d’offre produits, de recherche en valorisation de nouveaux produits, mais aussi de process industriels. Courant 2017, l’entreprise aura centralisé ses activités dans un site industriel et de stockage unique à Château-Gontier en cours d’aménagement. Cette usine accueillera des ateliers spécialisés par type d’approvisionnement et de traitement permettant de mieux rationaliser équipements et flux de marchandises.

Terrial se renforce avec Ferti-Mauges

En 2016, Terrial a fait l’acquisition de Ferti-Mauges, spécialiste de la granulation d’engrais organiques (35 000 tonnes de granulés par an), les deux partenaires travaillant déjà ensemble depuis 10 ans. Ce rachat permet à Terrial d’intégrer un savoir-faire essentiel à son activité et de sécuriser les débouchés des coproduits organiques d’élevage et industriels du Groupe.

100 000 tonnes de résidus industriels valorisés en méthanisation et en fertilisation

240 000tonnes de fertilisants organiques valorisés, issues des élevages agricoles partenaires d’Avril

60 800 tonnes de coproduits, écarts de production et excédents agroalimentaires valorisés

TERRIAL

ADONIAL

TERRIAL

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

Chiffre d’affaires EBITDA

Sofiprotéol et ses filiales 40,9 10,2

Transformation végétale 2 903,5 (4,2)

Huiles & Condiments 1 089 58,8

Oléochimie 632,3 47,5

Nutrition animale 1 107,7 18,6

Avril Spécialités Animales 134 4,6

Transformation animale 476,4 2,7

Avril Développement 70,9 5,9

Autres 80 (0,4)

Éliminations (629,7) -

Total Groupe 5 905 143,8

Groupe 2015 Groupe 2016

Résultat net consolidé pro forma part du Groupe 13,5 (51,6)

Capitaux propres 1 826,2 1 780,8

Investissements 186 207

dont investissements industriels, filières animales 50 42

dont investissements industriels, filières végétales 77 73

dont Société de Financement et de Développement 37 54

dont systèmes d’information Groupe 22 38

Informations financières

Informations financières sélectionnées(EN MILL IONS D’EUROS)

82 83

2015 2016

FILIÈRES VÉGÉTALESHuiles alimentaires (conditionnées + vrac) 1 164 1 188

Savon 37 44

Sauces 42 42

Tourteaux (hors trituration à façon) 2 263 2 151Graines triturées (hors trituration à façon) 4 278 3 996

Biodiesel 2 005 1 727

dont production en France 1 497 1 334

dont production à l’international 508 393

Produits oléochimiques 521 532

FILIÈRES ANIMALESAliments produits (hors premix) 2 757 2 644

Tonnage porcs abattus 106 115

Nombre d’œufs (œufs amont, œufs coquille et ovoproduits) (en millions) 3 161 3 154

2015 2016

Amont végétal 40,4 32,9

Amont animal 55 50

Transformation agricole et agroalimentaire, et produits intermédiaires 89,9 98,2

Produits alimentaires de grande consommation 15,5 25

Innovations durables, fonds d’investissement, divers 22,3 22,5

Fonds dette - 11,5

Total des engagements 223,1 240,1

Productions industrielles(EN MILL IERS DE TONNES)

Engagements de la sociétéde financement et de développement

(EN MILL IONS D’EUROS)

AV R I L — R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 1 6

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Nous remercions l’ensemble des collaborateurs et partenaires d’Avril – producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, investisseurs – qui ont accompagné le Groupe dans ses réalisations en 2016.Édité par la Direction de la Communication du groupe Avril – Directeur de la communication : Sébastien Delerue – Rédacteur en chef : Tom Doron – Conception et réalisation | – Crédit photos : Arnaud Février, Bruno Clergue, Copeol, Evertree, Expur, Happy Days, Cédric Helsly, Urich Lebeuf, Lesieur, Lesieur Cristal, Matines, Philippe Montigny, Oleon, Ovoteam, Cédric Pasquini, Gwenaël Saliou, Sojaxa, Thibaut Voisin, © Groupe Avril - Tous droits réservés (juin 2017).

Ce document est imprimé avec des encres végétales sur du papier fabriqué à 100 % à base de fibres provenant de forêts gérées de manière durable et équitable ou contrôlées dans une usine certifiée ISO 14001 & EMAS, par un professionnel labellisé Imprim’Vert.

11, rue de Monceau — CS60003 — 75378 Paris Cedex 08Tél. + (0)1 40 69 48 00 — Fax + (0)1 47 23 02 88

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