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Direction générale des Etablissements pénitentiaires Rapport d’activités 2011

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Direction générale des Etablissements pénitentiaires

Rapport d’activités 2011

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Vu que je suis entrée en fonction comme Ministre de la Justice en décembre 2011, il m’est difficile de parler des réalisations de l’administration pénitentiaire au cours de cette année. Mais, au cours des quelques mois passés au sein de la Justice, j’ai malgré tout eu l’occasion de travailler sur l’exécution de la peine, et donc également sur le monde des prisons. Depuis des années, les prisons occupent une place centrale dans la chaîne pénale. Surpopulation et infrastructures déficientes sont des mots récurrents. L’exécution des peines de moins de trois ans, essentiellement lorsqu’elle prend la forme de la surveillance électronique, pose problème.

Notre politique et notre action vont donc devoir s’adapter pour prendre ces défis à bras-le-corps. Le nombre et la qualité des places de détention dans les prisons belges sont souvent insuffisants. Nous devons continuer nos efforts sur le Masterplan dont les premières réalisations deviennent peu à peu concrètes. Les contrats des quatre nouvelles prisons

à Beveren, Termonde, Marche-en-Famenne et Leuze-en-Hainaut ont été signés. Les procédures pour d’autres dossiers sont en cours ; il s’agit notamment du Centre de psychiatrie légale d’Anvers, de la prison de Haren, de la nouvelle prison à Wilrijk ou de l’établissement d’Achène. Par ailleurs, la construction du Centre de psychiatrie légale de Gand et de la prison de Marche-en-Famenne a démarré en 2011.

Un point central sera l’extension de la surveillance électronique, tant pour l’exécution des peines que pour la détention préventive. Je suis convaincue qu’un meilleur fonctionnement des services et une adaptation législative permettra de faire de la surveillance électronique un outil efficace dans la lutte contre la surpopulation et contre cette

perception que les peines de moins de 3 ans ne sont pas exécutées. La situation relative à la détention

préventive devrait également s’améliorer par ce biais.

L’année 2011 n’a malheureusement pas été un succès en termes de sécurité. L’administration pénitentiaire a été confrontée à une vague d’évasions accompagnées de violences inacceptables, comme des prises d’otage. C’est à nouveau la preuve que la problématique de la sécurité dans les prisons est très complexe. Mais je sais que la DG EPI y travaille tous les jours et fait tous les efforts possibles pour améliorer la sécurité. La hausse des sweepings de gsm, les audits de sécurité effectués dans une vingtaine d’établissements, la mise en place des formations des équipes d’intervention et la livraison du matériel d’intervention adéquat sont des exemples des initiatives prises pour améliorer à terme la sécurité de nos établissements.

Pour clôturer, je voudrais remercier l’ensemble des acteurs et du personnel de la DG EPI pour toutes les autres réalisations de 2011 et pour les efforts quotidiens fournis pour faire de cette organisation un modèle.

Annemie Turtelboom

LA MINISTre

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Vu le contexte politique et budgétaire, l’année 2011 n’a certes pas été une année facile pour le SPF Justice. Elle a en effet été marquée par une longue période de gouvernement en affaires courantes. Heureusement, cette période a pris fin avec l’arrivée de Mme Turtelboom comme Ministre de la Justice en décembre. Il est certain que la DG EPI a partagé les difficultés des autres entités de notre organisation. A cela s’ajoute les thématiques récurrentes à notre administration pénitentiaire. Bref, la gestion d’une entité telle que la DG EPI est un travail de tous les jours, et je suis heureux de voir les résultats obtenus année après année, résultats que vous pouvez lire dans ce rapport d’activités 2011.

Les réalisations de la DG EPI sont d’autant plus remarquables que le contexte de travail n’est pas des plus faciles. Ainsi, les problématiques de la surpopulation pénitentiaire ou de l’état parfois déplorable des infrastructures pénitentiaires sont souvent abordées au sein du comité de direction du SPF Justice afin d’essayer de dégager des solutions et ce, de manière cohérente et intégrée. La sécurité est également un point d’attention permanent : l’augmentation inquiétante du nombre d’évasions avec prise d’otage en 2011 démontre

la nécessité de continuer à travailler sur ce point. Il en va de la sécurité du personnel, des

détenus et de la société.

Dans ce cadre, en tant que président du comité de direction, je me félicite

de la manière dont la DG EPI s’inscrit dans la logique du management intégré. Mais je me réjouis également de la gestion des processus financiers et de l’utilisation optimale des moyens budgétaires mis à sa disposition. L’année 2011 a été marquée par l’entrée en vigueur d’une grande partie de la loi de principes pénitentiaire. Si celle-ci mérite certainement quelques améliorations, la mise en œuvre de cette législation participe à la modernisation du monde pénitentiaire et, par ricochet, de la Justice.

La publication, pour la cinquième année consécutive, d’un rapport d’activités s’inscrit également dans cette logique de s’intégrer dans les processus du SPF Justice. Je ne peux que me réjouir de voir qu’une entité aussi importante que la DG EPI continue de présenter ses activités au monde extérieur, et de voir ces activités exister au-delà des difficultés que rencontre quotidiennement l’administration pénitentiaire. Je ne doute pas qu’à l’instar des rapports précédents, ce rapport d’activités démontrera que la DG EPI travaille de manière de plus en plus moderne, transparente et orientée résultat, et contribue ainsi à l’exécution des objectifs du SPF Justice dans son ensemble.

Alain Bourlet

Le préSIdeNT du coMITé de dIrecTIoN

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La parution du cinquième rapport d’activités coïncide avec la dernière année de mon mandat comme Directeur général des établissements pénitentiaires. Une petite rétrospective s’impose dès lors.

C’est en 2007 que nous avons décidé de publier annuellement un rapport d’activités. A l’époque, le défi était immense. Les derniers rapports annuels de l’administration pénitentiaires dataient en effet de la fin des années ’90. La forme, le contenu et la présentation étaient en effet totalement dépassés. Le service de communication a dès lors dû repartir de presque zéro pour réinventer un concept de rapport d’activités et ce, dans des circonstances difficiles vu le manque de moyens. Le défi fut pourtant relevé avec succès : le rapport d’activités 2007 fut présenté au centre de formation de Marneffe le 12 juin 2008.

Lors des années suivantes, le concept de base fut maintenu, mais amélioré année après année :

l’attention fut portée sur les activités importantes, une rubrique « focus » fit son apparition

tandis que des programmes informatiques spécialisés furent achetés. L’équipe qui travaille à la rédaction du rapport d’activités fut également renforcée. C’est grâce à l’investissement constant du service de communication, des prisons et des services centraux, du Moniteur belge, de l’imprimerie du penitentiair schoolcentrum de Hoogstraten et du service de traduction du SPF Justice, que la DG EPI peut publier son cinquième rapport d’activités.

Ce rapport coïncide donc avec la sixième année de mon mandat de directeur général. Il est extrêmement important que l’administration pénitentiaire communique de la manière la plus transparente possible avec la société. Nous ne devons pas compter sur les autres pour présenter nos réalisations. Certes, elles sont sans doute moins spectaculaires et sensationnelles que des incidents graves, des grèves ou des évasions. Mais elles n’en sont pas moins beaucoup plus importantes car elles sont le symbole des efforts que le personnel de la DG EPI déploie jour après jour pour transformer notre organisation en un ensemble moderne et efficace. Ceci reste ma priorité. Nous avons continué à moderniser la DG EPI en 2011, malgré que ce soit une des années les plus difficiles de mon mandat. Une série d’évasions accompagnées d’une violence extrême, la fermeture de la plus grande partie de la prison de Verviers, les efforts budgétaires très lourds pour l’administratif et le management, la période interminable d’affaires courantes et les conflits sociaux parfois importants ont laissé des traces. Pourtant, 2011 a été positif sur toutes une série de points. En voici quelques exemples : la mise en œuvre d’un nouveau volet de la loi de principes, le début des travaux de construction du centre de psychiatrie légale de Gand et de la prison de Marche-en-Famenne, les avancées dans les dossiers de construction des prisons de Beveren, Haren, Leuze-en-Hainaut et du centre de psychiatrie légale d’Anvers, l’augmentation de la capacité de Tilburg, la mise en route de notre propre intranet, les audits de sécurité, la modernisation informatique, les sweepings GSM et l’implémentation du niveau méso au SCRTP. A noter également que les postes pour le personnel de surveillance sont réalisés à près de 100% depuis plusieurs années, ce qui en soi est également une réussite.

Hans Meurisse

Le dIrecTeur géNérAL

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table des matières

Mission et vision ......................................5organigramme .........................................5Services centraux ....................................6centres de formation .............................28prisons .........................................................40epI en chiffres ............................................184

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VISIoN

La DG EPI veut :

> être un prestataire de services de référence grâce au professionnalisme de ses collaborateurs, à une volonté de résultat à l’échelle de l’organisation et à une gestion intégrale de la qualité ;

> être une organisation innovante en se montrant attentive aux développements pertinents et en investissant de manière ciblée dans le développement de ses collaborateurs

> communiquer de façon optimale en interne et en externe.

MISSIoN

La direction générale EPI :

> est responsable de l’exécution des peines et mesures privatives de liberté, garantissant la légalité, la sécurité et l’humanité ;

> de par son expertise, exerce un rôle d’avis dans le domaine pénitentiaire ;

> assure une gestion orientée objectifs pour toute entité relevant de sa compétence .

Le tout dans le cadre d’une justice réparatrice.

Soutien au Management

DIRECTEUR généRal

Coordination & Monitoring Qualité

Direction P&O

Direction ICT

Direction BG & L

Direction régionale Nord Direction régionale SudDirection Appui stratégique

Antwerpen

Dendermonde

Hasselt

Ieper

Leuven Hulp

Merksplas

Ruiselede

Turnhout

GFC Everberg

Brugge

Gent

Hoogstraten

Leuven Centraal

Mechelen

Oudenaarde

St-Gillis

Wortel

Tilburg

Andenne

Dinant

Huy

Jamioulx

Marneffe

Namur

Paifve

Tournai

Arlon

Forest

Ittre

Lantin

Mons

Nivelles

St-Hubert

OCPP Brugge

Verviers

CFF St-Hubert

Soutien juridique

Préparation conceptuelle

R&D + Documentation

SSSP

SPS

PMO & Planning stratégique

Direction Gestion de la détention

Soutien logistique

Soutien financier

SABS

SCRTP

Corps de Sécurité

Garage central

Equipe mobile CNSE

BAC

GFC Tongeren

CFPP Marneffe

OCPP Merksplas

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ServIceS ceNTrAuxLa direction générale des établissements pénitentiaires(DG EPI) est l’une des plus grandes entités du SPF Justice.L’organisation se compose d’une administration centrale etde services extérieurs qui englobent tous les établissements pénitentiaires et les centres de formation. Pour l’exécution de ses tâches, le directeur général dispose de différents services centraux et de directions qui relèvent directement de sa compétence. Par leur rôle d’appui, ils surveillent et contrôlent les servicesextérieurs. Ils traitent aussi les dossiers individuels de détenus et ils gèrent le personnel et le matériel. Le Corps de sécurité, chargé du transfert et de la surveillance des détenus, fait également partie de la direction générale.

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chANgeMeNTS opérATIoN-NeLS eT STrATégIqueS

Plan de Management

Les prisons mais aussi les services de l’administration centrale de la DG EPI participent au travers de leurs objectifs et de leurs projets à la réalisation du plan de management intégré du SPF Justice et du plan stratégique du Ministre. Par rapport à 2010, la DG EPI a progressé dans de nombreux domaines. Ces avancées ont été réalisées aussi bien par les services de l’administration centrale que par les différents services extérieurs. La vue d’ensemble ci-annexée l’exprime de manière plus concrète et schématique. En 2011, l’accent a surtout été mis sur la sécurité, l’infrastructure et la gestion de la qualité. L’évolution des réalisations a été ralentie pendant la période des affaires courantes. Dès la mise en place du nouveau gouvernement, une relance des initiatives a pu être observée et ce, dès la fin du dernier trimestre 2011.

En 2012-2013, la finalisation de la structure de l’organisation sera poursuivie au niveau de la Régie du travail pénitentiaire, du SPS et du Corps de sécurité sans oublier la direction régionale. Les quatre processus de base que sont la réintégration, la sécurité, la gestion administrative et l’hébergement des détenus seront décrits à un méta-niveau. Les processus de sécurité seront développés en détails (sécurité active et passive, moyens technologiques, les rôles et les responsabilités). Le projet SIDIS suite et le Master Plan feront également partie des priorités à développer.

Service Statut juridique interne

Le service Statut juridique interne (SSJI) est opérationnel depuis début 2011 et forme avec le service Statut juridique externe (SSJE) la direction Gestion de la détention. Alors que le SSJE se prononce sur l’octroi de modalités d’exécution de la peine (permission de sortie, congé pénitentiaire, libération provisoire, ...) aux condamnés, le SSJI décide du placement et du transfèrement des détenus.

Dans son activité quotidienne, le SSJI prend des décisions individuelles sur le transfèrement de détenus à l’aide de critères en termes de sécurité, d’infrastructure et de capacité. Le service tient compte à cet égard de la peine et du réseau social et familial des détenus. Pour chaque décision, tous

les éléments disponibles à ce moment dans le dossier de la personne concernée sont examinés : sa catégorie de peine et son comportement, les rapports du service psychosocial, les incidents éventuels, les visites, la formation, les personnes dont l’intéressé(e) doit être éloigné(e), le risque d’évasion, le plan de reclassement, ...

Vu que les prisons sont confrontées à un problème de surpopulation, le SSJI veille aussi à ce que le peu de capacité pénitentiaire disponible soit utilisé de manière optimale, et ce, en concertation avec la direction régionale. L’entrée en vigueur de nouvelles dispositions de la loi de principes concernant l’administration pénitentiaire entraînera vraisemblablement un nouvel élargissement des compétences du SSJI.

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La sécurité dans les prisons passée au crible

Après quelques incidents survenus durant l’été 2011, le directeur général a demandé de prêter une plus grande attention à la sécurité. Garantir la sécurité, tant interne qu’externe, est en effet l’une des missions essentielles de la DG EPI. Différents services ont uni leurs forces. La direction régionale est responsable de la politique générale en matière de sécurité, le service Appui, Bâtiments et Sécurité de la politique relative à l’infrastructure et aux bâtiments et le service Monitoring qualité de l’évaluation de la gestion des risques concernant la sécurité dans les prisons.

Le service Appui, Bâtiments et Sécurité s’est d’abord livré à la radioscopie des procédures de sécurité dans les prisons. Celle-ci doit permettre de déterminer quels sont les points forts et les points faibles de chaque prison en

termes de sécurité. Il a analysé le degré de sécurité lors des déplacements des détenus de et vers le préau, la salle des visites et les ateliers ainsi qu’au cours de ces activités. Il a en outre tenu compte des facteurs humains, des procédures et des moyens techniques. Parmi les autres aspects considérés durant cette enquête figuraient la gestion des clés, les contrôles, le planning d’intervention, les fouilles, le manque de personnel, les exercices internes, etc. A l’issue de la radioscopie, la direction régionale a effectué une visite dans chaque prison concernée afin d’examiner avec la direction locale les résultats en matière de sécurité et d’élaborer des plans d’action. Le service Monitoring qualité a en outre entamé l’évaluation des risques dans le cadre des processus de sécurité importants dans les premières prisons. Depuis fin 2011, le service relève de surcroît directement de la compétence et de l’autorité du directeur général. Cette réorganisation met l’accent sur l’indépendance du service et sur sa mission spécifique.

Sur la base de ces résultats, la DG EPI pourra mieux sécuriser les prisons et créer un environnement de travail aussi sûr que possible pour le personnel. Jusqu’à présent, 23 prisons ont déjà fait l’objet d’une radioscopie. Les autres prisons suivront. Les radioscopies seront régulièrement réitérées.

Différents projets ont également été lancés dans le cadre de la sécurité. Les groupes de projet sont composés de représentants des services centraux et des services extérieurs. Une vision de la sécurité intégrale a ainsi été dégagée pour les prisons belges. Des groupes de travail ont également été lancés concernant l’identification des détenus à risque et la gestion des situations de crise.

Equipes d’intervention

La mise en place des équipes d’intervention dans les établissements pénitentiaires a débuté en novembre 2011. Il s’agit d’un projet de grande envergure au sein de la DGEPI qui vise à mieux former un certain nombre d’agents par établissement qui constitueront une équipe d’intervention afin de professionnaliser cette tâche. La formation est dispensée par les instructeurs du Corps de sécurité et se déroule sur une période de 10 jours. La notion de travail en équipe est centrale tout au long de la formation; dans ce genre de mission, il est en effet très important de travailler en équipe et de pouvoir compter sur ses collègues. L’utilisation de tenue d’intervention et du matériel fait bien évidemment partie du contenu du programme de formation. Les deux premiers établissements à avoir reçu la formation

et donc à avoir une équipe structurée et formée sont les établissements de Forest et Saint-Gilles. Après l’ouverture du dossier d’acquisition de matériel d’intervention en 2010, les livraisons ont eu lieu en 2011. Au total, dix prisons ont été équipées de sets d’intervention, de chaussures d’intervention, de menottes, de matraques, etc. Le contrat porte sur une période de trois ans ; les prochaines commandes suivront en 2012 et 2013.

Gestion de l’évacuation des ailes A et B de la prison de Verviers

Le 7 septembre 2011 le Bourgmestre de Verviers a pris une ordonnance de police administrative ordonnant l’évacuation des ailes A et B ainsi que la rotonde centrale de la prison de

Verviers pour des raisons de sécurité. La direction régionale sud a élaboré un plan d’action et coordonné l’ensemble des actions résultant de cette décision. A la date du 31 octobre, 130 détenus étaient transférés vers les établissements d’Andenne, Huy, Lantin, Saint-Gilles. Cette évacuation a été réalisée en un mois. En effet, seule une maison d’arrêt d’une capacité de 58 places reste en fonctionnement à Verviers. outre les personnes détenues, il a également été nécessaire de répartir les membres du personnel. Le personnel a été réparti dans les établissements d’Andenne, Lantin, Huy et Saint-Gilles. Environ 77 équivalents temps plein sont restés à Verviers afin de faire fonctionner la maison d’arrêt maintenue. En outre, le matériel en surplus pour le fonctionnement de la capacité restante à Verviers a été réparti dans divers établissements, dont prioritairement les établissements accueillant des détenus et du personnel vierviétois.

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Tilburg +

En attendant la construction de nouvelles prisons, une convention a été conclue le 31 octobre 2009 entre la Belgique et les Pays-Bas sur le transfèrement de détenus belges vers un établissement pénitentiaire aux Pays-Bas. Au printemps 2010, les 500 premiers détenus condamnés définitivement par un tribunal belge ont été hébergés à l’établissement pénitentiaire de Tilburg. Après une première évaluation positive, la capacité a été augmentée. Au printemps 2011, sous le dénominateur « Tilburg + », 150 personnes supplémentaires ont été transférées.

650 détenus belges séjournent ainsi actuellement dans cette prison néerlandaise. Un peu plus de 500 d’entre eux ont été condamnés par un tribunal néerlandophone. Les autres viennent de la partie francophone du pays. Bien que ces détenus soient incarcérés sur le territoire néerlandais, la réglementation pénitentiaire belge et la loi de principes concernant l’administration pénitentiaire leur sont applicables.

Démarrage des deux équipes méso pilotes à Marneffe et Bruges

Le 26 avril 2011, deux sites pilotes du niveau méso ont débuté leurs activités. Il s’agit des équipes de Bruges et de Marneffe. La première gère et coordonne le travail réalisé par les détenus dans les ateliers des prisons de Bruges, Gand, Audenarde, Termonde, Ruiselede et Ypres et la deuxième s’occupe des ateliers des prisons de Marneffe, Andenne, Namur, Huy, Dinant et Jamioulx. La réforme dont il est question consiste à créer 6 entités régionales au niveau méso qui ont pour vocation de gérer et de coordonner le travail réalisé par les détenus au sein de quatre à sept établissements pénitentiaires, et ceci aux niveaux technique, commercial et administratif. La suite de cette réforme du SCRTP se traduira par le lancement des activités de deux autres équipes méso localisées à Hasselt (Hasselt, Louvain Central, Louvain Secondaire et Malines) et à Lantin (Lantin, Saint-Hubert, Verviers, Paifve et Arlon).

Les premiers contacts avec le clientChaque équipe méso est composée d’un attaché chef d’équipe, de deux technico-commerciaux et d’une équipe administrative. Ces équipes méso ont été présentées aux directions et au personnel technique des ateliers des établis-sements pénitentiaires faisant partie de la zone méso. Les experts technico-commerciaux ont ensuite rencontré tous les clients : des entrepreneurs privés des ateliers des EP de leur zone méso. Sous la supervision du Service central de la RTP (cellule de coordination des équipes méso), le démarchage commercial a débuté à la fin du mois de mai. Plusieurs centai-nes d’entreprises ont été contactées.

Rapidement, l’importance d’une telle démarche a été mesurée. Malheureusement, la RTP n’est pas très connue par les entrepreneurs privés. En outre, ces entrepreneurs et les clients actuels ne sont pas au courant de tous les services que la RTP est susceptible de leur rendre. Il a également été constaté que les entrepreneurs sont réticents à l’idée

de franchir la porte d’une prison pour une première fois et de visiter ses ateliers. Les contacts commerciaux avec les clients actuels ont permis de découvrir plusieurs problèmes qui expliquent pourquoi certaines sociétés ont limité leur collaboration avec la RTP : le manque de qualité, le manque de productivité, le non respect des délais et les problèmes relationnels avec le personnel.

rencontre avec le monde carcéralDans ce contexte, une visite des ateliers permet de briser la glace et de montrer le côté humain des prisons. Les résultats concrets de ces démarches commerciales ne se sont d’ailleurs pas fait attendre. A la fin du mois de novembre, 27 nouveaux contrats de travail ont été conclus, ce qui permettra à 70 déte-nus supplémentaires de travailler.

So far, so good...Depuis le démarrage des deux équipes méso pilotes, l’efficacité de ces équipes a été constatée lors de la gestion de crises. La fermeture des ateliers de Huy lors de l’évasion avec prise d’otage à partir des ateliers ou encore l’arrêt des ateliers d’Andenne pendant près de trois semaines suite aux émeutes sont des exemples de situations de troubles au sein du milieu carcéral. Dans ces cas, des solutions satisfaisantes pour les entrepreneurs ont été trouvées, souvent en délocalisant des productions vers d’autres prisons, et ce, même en dehors de leur propre zone méso. Certains travaux ont été orientés vers des ateliers de prisons en dehors des zones méso, non seule-ment pour gérer les crises mais aussi pour satisfaire au mieux les demandes des clients. A côté des activités commerciales, les chefs d’équipes et les experts technico-commerciaux s’attèlent à harmoniser et à améliorer les façons de travailler dans les ateliers dans le but d’augmenter la satisfaction des entrepreneurs. Cette réorganisation porte essentiellement sur les processus de production, les processus de contrôle de la qualité de la production et les harmonisations des bonnes pratiques.

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Journée de réflexion pour les équipes de soins

Un des événements les plus traumatisants de l’année 2011 a sans conteste été la prise d’otages survenue à la prison de Namur le 3 février. Ce jour là, un interné de l’annexe psychiatrique de Namur a pris quatre membres de l’équipe de soins de l’annexe en otages, ainsi qu’un autre interné, qu’il a égorgé.

En réaction à ces faits d’une extrême violence, le service des soins de santé en prison a organisé une journée de réflexion dont le but était d’une part de se retrouver après un incident d’une telle violence et de partager les émotions qui s’y attachent, de faire le point sur les événements eux–mêmes, mais également d’écouter ce que les équipes avaient à en dire, de manière à dégager des pistes de réflexion et d’actions pour l’avenir. Le déroulement de cette journée a été conçu en collaboration avec un intervenant de la Défense qui a par ailleurs donné un court exposé relatif à la gestion des émotions après une situation de crise. Il est clair que pour tous cette journée n’est que la première étape d’une réflexion qui doit aboutir à des actions concrètes, sur le terrain, de manière à permettre à chacun de remplir la mission de la DG EPI, dans des conditions optimales pour tous. Le SSSP a adressé une série de propositions d’actions concrètes à la direction générale.

outre le soutien aux otages, aux membres du personnel ayant vécu la prise d’otage sans être eux–mêmes otages, une formation continuée axée sur la digestion des événements traumatisants, la gestion de la violence et la psychopathie a été mise en place pour les membres des équipes de soins.

Programme CRM et plan marketing du SCRTP

Le SCRTP a récemment mis à disposition des technico-commerciaux des équipes méso l’outil Customer Relationship Management (CRM) qui leur permet de mieux gérer leurs démarches prospectives et leur portefeuille de clients. Le programme permet d’encoder les opportunités de vente, les clients et leurs contacts, les tâches à accomplir, les rendez-vous et leurs rapports, les paiements, les rappels ainsi que d’assurer le suivi des contrats. Grâce à cela, une base de données complète des prospects et des clients du SCRTP est créée ainsi qu’un historique complet des démarches accomplies. Toutes ces actions sont récapitulées dans une seule page, qui devient la « feuille de route » quotidienne des technico-commerciaux.

Cet outil possède d’autres fonctionnalités dont celle de créer des campagnes commerciales structurées. on peut sélectionner des prospects sur la base d’un thème précis, les injecter dans la base de données CRM et organiser un suivi via une relance par mail et par téléphone. Les prospects intéressés qui acceptent un rendez-vous, rentrent à ce moment-là dans le circuit des opportunités de vente des commerciaux. L’outil permet encore d’adjoindre un document scanné au client (contrat, avenant, devis, etc).

La mise en place des niveaux méso et des actions commerciales qu’ils mènent en local, la mise en place de CRM et les actions commerciales du SCRTP peuvent être récapitulées dans un plan marketing global. Pour l’instant, les campagnes commerciales via CRM sont lancées par le service central. A terme, l’objectif est que les différents niveaux méso lancent des campagnes locales. Chaque méso dispose d’une certaine autonomie au niveau commercial, notamment en ce qui concerne la prospection locale, la participation à des bourses locales et l’adhésion à des organismes locaux de networking.

Le but est de structurer toutes les actions commerciales entreprises par le SCRTP et par les équipes méso dans un calendrier annuel et un plan marketing intégré. Cela permettra de visualiser en un coup d’œil toutes les principales actions commerciales programmées sur une année complète par tous les intervenants.

Le plan opérationnel de la Régie du Travail Pénitentiaire Depuis la fin du mois de septembre, le SCRTP dispose de son plan opérationnel 2011-2013. La RTP veut proposer une offre d’emploi large et suffisante par rapport à l’augmentation du nombre de détenus mis au travail. Certains dirigeants ont reçu une formation qui leur permet de suivre les objectifs du plan opérationnel.

Il est prévu de développer une liste de services structurée dans un catalogue grâce à la rédaction d’une offre de prix standard et de mettre en place une culture organisationnelle orientée clients, résultats et qualité, au moyen d’un nouveau contrat de collaboration. Il est aussi prévu de mettre en place une concertation structurée et de conclure des accords de collaboration, notamment avec les Entreprises de Travail Adapté.

En ce qui concerne les processus, le SCRTP veut organiser un cycle de gestion adapté par l’intermédiaire de ses nouvelles équipes méso, qui effectueront les prévisions budgétaires de leurs zones respectives. Il est également prévu d’introduire au fur et à mesure les processus du BPR, en commençant par l’encodage quotidien des gratifications, et d’élaborer des procédures commerciales en augmentant le nombre de contacts avec des prospects. Le SCRTP compte enfin instaurer un contrôle intégral de la qualité par la mise en place d’un audit interne, d’un contrôle et d’un suivi de gestion grâce à la plateforme de statistiques SAS.

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En termes de moyens, une structure organisationnelle adaptée est assurée par la création des deux premières équipes méso et de la cellule de coordination centrale. Il est important de se doter d’un plan financier suffisant et structuré pour pouvoir contrôler le chiffre d’affaires par rapport aux prévisions et de pratiquer une politique du personnel et de rémunération adaptée en harmonisant les gratifications des détenus.

Enfin, le SCRTP a développé des objectifs axés sur l’innovation. Parmi eux, la rédaction d’un projet de loi visant à remplacer le cadre légal actuel a été mise en avant. De plus, un marketing proactif et des instruments commerciaux doivent être développés en participant annuellement à deux foires industrielles. Il s’agit de diversifier l’offre de services, de travail et d’apprentissage.

Common Assessment Framework

Depuis 2008, la DGEPI a introduit le CAF (common assessment Framework) dans plusieurs prisons. Il s’agit d’un modèle d’auto-évaluation des services publics qui permet à l’organisation d’analyser ses points faibles, ses points forts et ses points d’attention grâce à l’implication d’un groupe composé de représentants du personnel. Sur la base de cette analyse, les prisons peuvent pour leur futur plan opérationnel créer des projets et/ou se fixer des objectifs visant notamment à augmenter la qualité des services vis-à-vis des différents clients.

En 2011, quelques nouveautés ont été réalisées grâce au soutien de nos propres experts CAF afin d’adapter l’outil aux besoins des établissements pénitentiaires : création d’un modèle sur mesure destiné aux établissements

pénitentiaires belges concrétisé par une brochure personnalisée d’une centaine de pages, une nouvelle grille de priorisation des actions, une campagne d’affichage (photo) mais aussi la formation de nouveaux accompagnateurs CAF pour accompagner de nouvelles prisons dans l’implémentation du CAF.

Le CAF a donc été étendu à 4 nouvelles prisons en 2011 (Arlon, CPE Marneffe au sud ; Ypres, Tongres au nord) ce qui porte à 13 le nombre d’établissements ayant utilisé la méthodologie CAF pour l’élaboration du plan opérationnel 2012-2013. Une réunion d’évaluation réunissant les experts et les accompagnateurs CAF sera prochainement organisée pour faire le bilan de l’expérience 2011 et préparer le futur.

Réfléchir ensemble sur la plus-value des actions en milieu carcéral

Le Service Education à la Santé de Huy qui organise de nombreuses activités dans les établissements pénitentiaires, notamment par le biais des détenus et agents relais santé a organisé fin 2011 une journée de réflexions et d’échanges sur le thème ‘A la recherche du sens… Approches et réflexions pluridisciplinaires sur le sens et la plus-value des actions en milieu carcéral’. La direction régionale sud a été invitée à intervenir sur la thématique de l’intégration du sens et des exigences institutionnelles. Cette journée a permis l’échange de points de vue et de perspectives notamment entre l’administration pénitentiaire et les services avec lesquels elle collabore, sous le regard et l’analyse de représentants

universitaires. Il en ressort que tous deux poursuivent des objectifs similaires et sont confrontés aux mêmes difficultés pour lesquelles la recherche de solutions dépend de la mission de chacun. Cette mission, bien que différente, n’en est pas moins complémentaire.

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Business Process Management

En juin 2010, le comité de direction du SPF Justice a décidé d’implémenter un Business Process Management (BPM) au sein du SPF Justice. Un BPM est un processus continu qui vise à gérer et à améliorer nos processus de travail. Une plate-forme BPM et un comité de pilotage ont été mis en place pour accompagner et encadrer la mise en œuvre des étapes de ce projet. Dans ce cadre, chaque direction générale et service d’encadrement a reçu la mission de mettre en place une structure de soutien spécifique et de rédiger une fiche de projet et un plan d’action dans le but d’organiser et de planifier dans le temps la description de ses processus. Il s’agit d’établir en priorité un inventaire des processus de travail et

de déterminer ceux qui sont critiques pour l’organisation. Les processus critiques seront prioritaires pour la description. Un correspondant BPM, généralement chef de projet BPM, a été désigné par chaque entité pour la représenter au sein de la plateforme BPM. Depuis mars 2011, le chef de projet a réuni la plate-forme BPM, en fonction des besoins, au minimum une à deux fois par mois. La plate-forme accompagne la mise en place du projet global, mène une réflexion sur la méthodologie à mettre en œuvre à la fois pour mener à bien le projet au sein du SPF (communication à mener, structure à organiser et rôles à définir, ...) et pour décrire les processus. Elle étudie les fonctionnalités des outils BPM de modélisation, d’analyse et d’automatisation des processus. Elle analyse enfin les difficultés rencontrées sur le terrain dans la description des processus. Une formation de cinq jours, axée sur la méthodologie de description des processus en BPMN et sur le BPM en général,

a été offerte aux collaborateurs du SPF. 40 membres du personnel de la DGEPI ont pu y participer entre novembre 2011 et février 2012. Ces personnes seront coordinateurs « processus » pour leur service. Cette formation les a familiarisés avec toutes les notions qui entourent le BPM (avantages, objectifs) et plus particulièrement avec la méthodologie de modélisation des processus en BPMN qui est le langage de description symbolique choisi par le SPF. Le plan d’action porte sur une période de quatre ans. Sa rédaction a demandé un grand travail d’analyse et de coordination compte tenu du nombre de services qui compose la DGEPI, du nombre de processus différents gérés par ses services ainsi que des nombreux projets d’amélioration en cours. La DGEPI s’est fixée comme défi d’avoir décrit la plupart de ses processus “clés” à l’horizon 2015.

perSoNNeL

Changement de réglementation

En 2011, quelques règles spécifiques ont changé dans la politique du personnel de la DG EPI en exécution du cahier de revendications global 2008-2009. Ainsi, la réglementation relative au congé préalable à la pension a été légèrement modifiée. Désormais, les fonctionnaires qui répondent aux conditions après l’âge de 55 ans ne doivent plus travailler à temps plein pour percevoir une prime annuelle. La prime est calculée sur la base de leur régime à temps partiel. La réglementation relative à l’allocation de spécificité pour les membres du personnel qui n’appartiennent pas au cadre de surveillance ou au cadre technique a elle aussi changé.

L’allocation de compétences est à présent cumulable avec l’allocation de spécificité pour cette catégorie professionnelle, ce qui n’était pas le cas avant.

Une meilleure gestion du processus de recrutement

La direction P&o a lancé un projet afin que la gestion des données en son sein puisse se faire par le biais d’un seul outil : IF-Pipe. La cellule Recrutement suit via IF-Pipe le chemin parcouru par les dossiers de recrutement adressés à l’Inspecteur des Finances (IF) jusqu’à ce qu’ils soient signés. En outre, IF-Pipe permet également de suivre de près l’impact des recrutements en cours sur le budget. Lorsque des postes sont vacants, la direction P&o place une « commande » dans

lF-Pipe, avec l’approbation qui y est liée. Toutes les démarches s’effectuent par e-mails automatiques. Les candidats recrutés sont ensuite enregistrés, leur dossier est suivi et les rapports sont rédigés.

Début 2011, l’outil a été mis en service et a entre-temps été mis à jour sur la base des constatations des utilisateurs. IF-Pipe prévoit également un lien vers la banque de données du personnel de sorte que les données dans l’outil sont quotidiennement à jour. Il est aussi possible à partir d’IF-Pipe de mettre en concordance les données du Selor (le bureau de recrutement de l’autorité fédérale) avec la banque de données du personnel.

Dans l’avenir, la direction P&o entend encore améliorer l’outil. Via IF-Pipe, elle pourrait d’abord procéder à une évaluation

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quantitative des recrutements en cours et ainsi avoir une vision plus claire du budget encore disponible. De plus, toutes les informations relatives aux congés, aux absences et aux traitements seront intégrées dans IF-Pipe afin de permettre une meilleure gestion des contrats de remplacement. L’outil permettra en outre un échange de données entre Empreva (le service en charge du bien-être de tous les membres du personnel et de toutes les institutions publiques affiliées) et les centres de formation du personnel pénitentiaire. Ainsi, les stages du personnel de surveillance et du personnel technique débutant pourront être mieux suivis, ce qui donnera également une meilleure idée du contenu du plan de personnel et des recrutements en cours. Enfin, la direction P&o souhaite aussi améliorer la plate-forme technique d’IF-Pipe. L’outil a été développé via MS Access mais dans l’avenir le service évoluera vraisemblablement vers un autre environnement. C’est surtout la fonction de rapport dans IF-Pipe qui sera sans aucun doute associée au logiciel SAS qui définit les processus et données d’entreprise.

De nouveaux insignes sur les uniformes

En 2009, la DG EPI a introduit un nouveau parcours professionnel. De nombreux agents du personnel de surveillance et technique de l’ancien niveau D dans les prisons poursuivent à présent leur carrière dans le niveau C. Un nouveau parcours professionnel qui s’accompagne de nouveaux insignes sur les uniformes. En outre, pour les nouveaux grades d’expert technique et d’assistant technique pénitentiaire, par exemple, il n’existait pas encore d’insignes. Des personnes de terrain ont élaboré avec les centres de formation les projets des nouveaux insignes. Il importait en outre d’avoir une analogie entre les insignes du cadre de surveillance et du cadre technique.

Le bien-être au travail en prison

Intéressé depuis longtemps par ce qui se passe dans les prisons, le Gouverneur de la Province de Liège a souhaité aborder dans un colloque la question du bien-être au travail en prison « Travailler en prison : et si on parlait bien-être ?» La direction régionale sud a été invitée à intervenir à ce sujet au travers de deux thèmes : « l‘architecture et stress au travail en milieu pénitentiaire » et « le développement d’une politique intégrée de gestion de conflits dans les établissements pénitentiaires ». Les diverses interventions ont permis d’aborder cette thématique difficile sous différentes approches et l’assistance, fortement composée de personnes travaillant en prison, a rendu les débats enrichissants et constructifs.

Formation CriminogenèseUne formation spécifique sur le thème de la criminogenèse a repris sa place au sein du package proposé aux équipes SPS francophones. Trois professeurs de différentes universités ont donné cours durant deux jours. Cette matière n’était plus traitée depuis plusieurs années.

La première matinée présentait des aspects théoriques de la criminogenèse et l’apport des différents courants, abordant les aspects biologiques, psychologiques et sociologiques du passage à l’acte délictueux. Le reste de la formation a mis l’accent sur l’étude d’un cas pratique, sélectionné parmi les propositions des participants en utilisant la « méthode d’analyse en groupe ». Cette partie pratique, axée sur le processus d’élaboration de la criminogenèse, a permis aux participants de se remettre en question à partir d’une situation concrète. De nombreuses réflexions ont été suscitées au sein du groupe. Les qualités pédagogiques des orateurs et la diversité des professions psychosociales qu’ils représentent ont permis la mise en place d’une formation qui constitue une véritable plus-value pour le travail quotidien des collaborateurs en prison.

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Formation en enquête psychosociale légale

En 2011, le service psychosocial (SPS) central a organisé une formation de deux jours pour les collaborateurs de la direction Gestion de la détention afin de les familiariser avec la méthodologie d’enquête du SPS. Les directeurs SPS dans les prisons ont également eu la possibilité de suivre la formation ultérieurement. Au cours de la formation, le SPS central a abordé différents sujets comme les principes de base de la formulation d’avis et de rapports ainsi que les pathologies psychiatriques et troubles de la personnalité les plus fréquents dans le contexte pénitentiaire. Lors de l’étude de la personnalité, une attention spécifique a été prêtée au psychodiagnostic. La question des mérites, des limitations de l’évaluation des risques et des dispositifs de réinsertion a également été abordée. Les participants ont appris à connaître les méthodologies d’enquête sur la base de l’étude de cas.

Les directeurs SPS ont trouvé la formation enrichissante et une formation complémentaire sera dès lors organisée en 2011 afin d’aborder plus en détail les modèles théoriques et méthodologiques. La formation correspond ainsi parfaitement au fonctionnement quotidien des directions SPS.

Cours outils de management pour les agents au CFPP Depuis juin 2011, un cours relatif aux outils de management est proposé aux aspirants ASP dans le cadre des journées de rappel de la formation initiale. Douze promotions ont déjà suivi cette formation. Dans le cadre d’une prise d’autonomie dans sa fonction, l’ASP est amené à intégrer les objectifs de l’organisation, de son équipe et ses propres

objectifs personnels. Durant ce cours, il est formé à identifier les outils de management et leurs objectifs, mais aussi à prendre conscience de sa contribution à l’atteinte des objectifs de l’organisation et de l’impact de ses actions sur le fonctionnement de son établissement. A travers l’identification du contexte du management, le cours démontre l’intérêt de la définition d’un objectif, sa communication et la mise en œuvre d’une action pour arriver au résultat. L’accent pratique et interactif de ce cours permet ainsi à l’ASP d’ouvrir son esprit à l’importance d’avoir des thèmes communs, de poser les notions théoriques liées au modèle de gestion (mission, vision, carte stratégique, exercices « SWoT » et « CAF », plan opérationnel, projets, cercles de développement) et finalement d’expliquer l’implication locale dans la réalisation de la cascade des priorités définies par l’autorité.

Nouvelles résidences administratives pour le Corps de sécurité

Bien que les agents du Corps de sécurité soient souvent sur la route, il importe qu’ils disposent d’un lieu de travail central fixe. L’un des objectifs de l’accord de coopération de 2010 sur la restructuration du service était dès lors de leur donner une résidence administrative dans les palais de justice ou dans les logements de fonction vides des prisons.

Les premiers déménagements ont eu lieu en 2011. Les assistants de sécurité de la zone de Bruges, de Bruxelles-Midi et de Mons se sont installés dans un logement de fonction et les assistants de sécurité de la zone de Gand et de Verviers dans les locaux du palais de justice. Le service Appui, Bâtiments et Sécurité a collaboré avec deux chefs locaux du Corps de sécurité afin d’aménager les locaux du point de vue infrastructurel et informatique. Les chefs locaux disposent à présent d’une ligne directe (téléphone/fax) ainsi que d’un

accès à l’Intranet, ce qui leur permet de mieux coordonner les missions quotidiennes du Corps de sécurité.

Les formations « Justix » A la fin de l’année 2011, trois sessions de formation ont été organisées au Centre de Formation du Personnel Pénitentiaire (CFPP) de Marneffe sur le fonctionnement de la masse des détenus et sur le programme « Justix ». La formation s’étendait sur 2 jours : le premier jour, pour la théorie comptable, et le deuxième, dédié au programme « Justix ». L’objectif était de rappeler aux comptables les bases de la comptabilité de la masse des détenus ainsi que d’expliquer les diverses fonctionnalités qu’offre le programme Justix pour les aider au quotidien. Cette initiative se voulait interactive et a suscité de nombreux retours positifs.

Formation de formateur gestion de conflits et d’agressivité

En juin 2011, le Corps de sécurité a organisé une formation pour devenir instructeur en maîtrise de la violence. Les coordinateurs en maîtrise de la violence étaient chargés de l’encadrement. La formation s’est étalée sur 18 jours et comportait une partie théorique ainsi qu’une partie pratique axée sur l’exécution des techniques. Au total, 6 francophones et 9 néerlandophones ont obtenu leur diplôme. Ils se sont joints au groupe existant d’instructeurs pour former les assistants de sécurité du Corps de sécurité et le personnel pénitentiaire. En raison de son expertise, cette équipe collabore à présent avec les oCPP et CFPP pour former les équipes d’intervention dans les prisons. Cette formation est principalement axée sur la pratique et prévoit des exercices concrets dans la cellule de simulation des centres de formation et des entraînements dans le dojo.

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déTeNuS

Point de contact central pour toxicomanes A la suite du succès rencontré par les projets-pilotes dans quelques prisons néerlandophones, un point de contact central pour toxicomanes (PCC) a été créé en 2011 dans chaque prison. Le PCC a pour objectif de faciliter l’accès des détenus qui préparent leur libération à l’assistance aux toxicomanes dans la société libre. Le PCC se compose d’intervenants externes du secteur de l’aide aux toxicomanes qui, grâce à leur expertise et à leurs contacts avec le secteur de l’aide aux toxicomanes existant, sont le mieux placés pour orienter les détenus vers des organisations d’aide aux toxicomanes. Un collaborateur PCC se rend dans chaque prison à des moments fixes. Les détenus peuvent solliciter un entretien confidentiel de leur propre initiative ou être invités à participer à un tel entretien à la demande d’un service intra-muros ou extra-muros. Le détenu reçoit des informations sur les possibilités d’aide existantes et participe à l’élaboration d’un programme drogue adapté. Le PCC noue les contacts avec l’organisation d’aide aux toxicomanes de manière à ce que le détenu puisse suivre un traitement à l’issue de sa détention.

Evaluation du plan stratégique d’aide et d’assistance dans les prisons flamandes

La Communauté flamande est compétente pour l’aide sociale aux détenus afin de les soutenir dans leur préparation à leur retour dans la société. Les activités de la Communauté flamande sont inscrites dans le plan stratégique d’aide et d’assistance aux détenus. Avec le plan d’implémentation de 2007, ce plan constitue la base permettant d’organiser l’aide et

l’assistance dans les prisons de Flandre et de Bruxelles. Du fait de leur détention, les détenus perdent leur droit à la liberté mais conservent leurs autres droits fondamentaux, parmi lesquels le droit à l’aide et à l’assistance sociale, en matière d’enseignement, de culture, d’emploi, de sport, de santé, de bien-être, etc.Dans toutes les prisons de Flandre et de Bruxelles, la DG EPI et des partenaires externes s’emploient à organiser l’offre d’aide et d’assistance. Ces partenaires externes sont, par exemple, le VDAB, De Rode Antraciet, le Centrum Geestelijke Gezondheidszorg, le Steunpunt Algemeen Welzijnswerk, le Vlaams ondersteuningscentrum voor volwassenenonderwijs, le Justitieel Welzijnswerk, ...

Un groupe de travail composé de personnes appartenant au département Welzijn en Samenleving de la Communauté flamande, d’un membre de la direction régionale et de plusieurs membres du service psychosocial central suit la mise en œuvre du plan stratégique et, par exemple, procède régulièrement à une évaluation avec les partenaires locaux. En 2011, il a visité, à deux exceptions près, toutes les prisons flamandes et a analysé, avec les partenaires locaux, la situation dans les différents domaines du plan stratégique. Il ressort de ces visites qu’au cours des dernières années, les services en charge de l’aide et de l’assistance ont progressivement on trouvé leur place dans les prisons et exercent leurs compétences. on constate une évolution positive dans divers domaines. Comme exemples, on peut citer l’implémentation d’e-learning dans plusieurs établissements, l’offre étendue mais surtout adaptée au niveau de l’enseignement, les possibilités supplémentaires d’accompagnement psychosocial, les projets axés sur la préparation à la libération, le meilleur fonctionnement des bibliothèques, etc. Les principaux points auxquels il faudra être attentif dans l’avenir sont la situation précaire et complexe des détenus, la problématique des allophones et la surpopulation.

Modernisation de la gestion de la dé-tentionCe projet consiste à moderniser la gestion administrative de la détention en prison, en ce compris le développement d’une nouvelle application informatique appropriée. Cette nouvelle application pour la gestion des détenus des prisons belges va remplacer le Sidis-greffe actuel.

La nouvelle application devra répondre aux besoins techniques et fonctionnels d’une gestion administrative intégrée et orientée vers le futur. Cela comprend également la gestion des données et des processus qui composent cette gestion administrative. Elle garantit également l’application correcte des nouvelles législations ou règlements en matière de statut interne et externe du détenu. En parallèle, cette nouvelle application doit pouvoir permettre l’échange des informations avec d’autres applications présentes dans la sphère judiciaire.

En 2011, le marché public a été publié afin de permettre aux firmes sélectionnées de faire une proposition d’offre pour répondre au cahier des charges proposé. Dès le mois d’août, les offres ont été analysées par un comité de sélection et une procédure de négociation a été entamée. Cette procédure de sélection de la meilleure offre touche à sa fin. En septembre 2012, la DG EPI espère pouvoir démarrer la production du programme et la mise en place des changements nécessaires au niveau local et central pour optimaliser son utilisation.

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Nouveau système de traitement des cantines

Dans les prisons de Gand, de Lantin et de Forest, les commandes des détenus à la cantine sont désormais beaucoup plus faciles. Dans l’ancien système, les collaborateurs de la cantine devaient introduire manuellement les commandes, alors qu’aujourd’hui tout se fait de manière entièrement automatisée. Le détenu fait son choix dans le catalogue de la cantine et remplit ensuite un formulaire spécial sur lequel il note le code, le prix, la quantité et la description des articles souhaités. Sur le formulaire figure également un code-barres avec ses données d’identification. Lorsque le formulaire est scanné, le système vérifie les données du détenu. Lorsque les données sont illisibles, non valides ou que le détenu n’est plus présent dans la prison, le système interroge l’opérateur. Une fois les éventuelles adaptations apportées, les données sont ensuite renvoyées

au programme « Justix » afin que le comptable puisse valider les modifications vers la cantine concernée et effectuer les opérations financières qui découlent de la commande. Grâce à une connexion avec Justix, le détenu ne peut plus commander plus d’articles que ce que son budget lui permet.

D’après les premiers retours, il semblerait que les cantines encodent les commandes jusqu’à trois fois plus vite que le système manuel, un gain de temps considérable pour les personnes chargées de cette mission. De plus, l’utilisation de code-barres rend les bons de commande quasiment anonymes, seul le numéro SIDIS apparaît. Le scanning peut dès lors être effectué par des détenus sans aucun problème de confidentialité. Les opérations comptables entraînant un mouvement financier sur les comptes des détenus sont toujours effectués par le comptable ou un membre de la comptabilité délégué, et ce, après un dernier contrôle.

Coopération autour de l’aide aux internés à Anvers

Par analogie avec les accords de coopération qui ont été conclus avec le centre de services obra à la prison de Gand et le centre de services ‘t Zwart Goor à la prison de Merksplas pour les patients présentant une déficience intellectuelle, le coup d’envoi d’un projet de collaboration entre le service des Soins de santé Prisons, la prison d’Anvers et le centre de services et de guidance openluchtopvoeding vzw (oLo) a été donné en 2011.

L’oLo s’est engagé à partager avec la prison son expertise dans les troubles du développement ainsi que dans les déficiences physiques et intellectuelles. Deux collaborateurs de l’oLo ont répertoriés les détenus de la prison d’Anvers présentant une déficience intellectuelle. Avec l’aide de l’équipe soins, ils ont développé une offre de soins sur mesure à leur attention. L’offre porte tant sur un soutien individuel (soutien socio-administratif dans le cadre des demandes de reconnaissance par la Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap, accompagnement individuel, ...) que sur des activités de groupe spécifiques (activités de cuisine, petit déjeuner, hygiène, ...).

Le projet de collaboration ne s’adresse pas uniquement aux internés, mais également aux condamnés et aux prévenus qui présentent une déficience intellectuelle (reconnaissance auprès de la Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap).

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INfrASTrucTure eT MATérIeL quatre nouvelles prisons prévues

Afin de lutter contre le problème de la surpopulation au sein des prisons belges et d’améliorer le bien-être des détenus, le Masterplan prévoit une augmentation significative de la capacité carcérale (2500 cellules supplémentaires d’ici 2016). Ainsi, les prisons plus anciennes seront rénovées, des cellules supplémentaires seront prévues dans les prisons existantes et deux centres de psychiatrie légale hébergeront des internés. Le sujet de discussion de cette année est toutefois la construction de nouvelles prisons à Beveren, à Termonde, à Leuze-en-Hainaut et à Marche-en-Famenne.

collaboration public-privéPour la construction de ces prisons, la DG EPI a opté pour une formule DBFM. Cette décision a constitué une étape importante dans l’histoire de l’administration pénitentiaire

belge. DBFM, « Design, Build, Finance & Maintain », est une forme de collaboration public-privé dans le cadre de laquelle un seul partenaire privé est responsable de la conception, de la construction, du financement et de l’entretien d’un projet d’infrastructure.

homme et environnement Des consortiums ont pu poser leur candidature à la construction des prisons. Le SABS a établi avec la Régie des Bâtiments un cahier des charges des performances auquel devaient satisfaire les nouvelles prisons. Dans le projet et dans la construction comme dans l’utilisation, la personne humaine et l’environnement occupent une position centrale. Les prisons doivent être plus que des établissements pénitentiaires sûrs. Elles doivent être des lieux où les détenus mènent une existence digne. Cela a, en effet, une influence positive sur leur comportement, ce qui contribue à la sécurité. Les prisons doivent en outre être aussi les plus économiques possibles en matière d’énergie.

Signature des contratsLe 16 juin 2011, le Conseil des Ministres a rendu sa décision au sujet des consortiums qui seraient retenus. Deux semaines plus tard, le vice-premier ministre et ministre des Finances Didier Reynders et le ministre de la Justice de l’époque Stefaan De Clerck ont signé le contrat avec le consortium EIFFAGE BENELUX - EIFFAGE - DG INFRA+ pour la construction de la nouvelle prison de Marche-en-Famenne, ainsi que le con-trat avec le consortium BAM PPP pour la construction des nouvelles prisons de Beveren et de Termonde. Une ronde de négociations supplémentaire concernant la construction de la prison de Leuze-en-Hainaut fut suivie en septembre 2011 de la signature du contrat avec le consortium FUTURE PRISoNS.

Marche-en-Famenne

> EIFFAGE BENELUX - EIFFAGE - DG INFRA+

> 312 places

Leuze-en-Hainaut

> FUTURE PRISoNS > 312 places

Beveren

> BAM PPP > 300 places

Termonde

> BAM PPP > 444 places

Copyright Régie des Bâtiments

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Région Nombre de sweepings

Nombre d'objets trouvés

Prisons belges 65 sweepings 227 objets dont 167 GSM

EP Tilburg (Pays-Bas)

1 sweeping 2 GSM

Sweepings de gsm

En prison, les détenus ne peuvent ni détenir ni utiliser de GSM. C’est pourquoi le personnel pénitentiaire effectue régulièrement des fouilles de cellules à titre de contrôle. Depuis 2010, il existe au sein du service Appui, Bâtiments et Sécurité une équipe qui soutient le personnel dans ce cadre en procédant à des sweepings de GSM. Cette équipe dispose d’appareils spécialisés qui lui permettent de détecter la présence de GSM dans les cellules des détenus, ce qui permet au personnel de les retrouver plus facilement lors des fouilles de cellules. Chaque année, l’équipe effectue deux à quatre sweepings par établissement. Dans les établissements importants, ce nombre peut être plus élevé.

En 2011, l’équipe a réalisé 65 sweepings dans les prisons belges et un dans l’établissement pénitentiaire de Tilburg où séjournent 650 détenus belges. Cent soixante-neuf GSM ont été trouvés, ainsi que 60 autres objets prohibés, tels que clés USB, modems, systèmes de téléchargement et autres accessoires pour GSM.

Centre de psychiatrie légale de Gand

Dès 2014, le Centre de psychiatrie légale (CPL) de Gand accueillera 272 internés masculins. Différents partenaires de la Justice et du secteur hospitalier ont collaboré intensivement afin de développer dans cet établissement psychiatrique un parcours de soins complet et un centre sécurisé pour le traitement des criminels internés. Le chantier du CPL a été inauguré officiellement le jeudi 13 octobre 2011. Une conférence de presse a été organisée à cette occasion. L’objectif est de confier l’exploitation du CPL pour une période de 25 ans à un partenaire externe responsable du traitement et de la sécurisation nécessaires.

Au CPL, les internés seront traités selon les normes de qualité d’une institution psychiatrique dans le respect des normes de sécurité de la DG EPI. Le centre est divisé en plusieurs départements thérapeutiques par lesquels passent progressivement les internés. Les patients entament leur parcours thérapeutique au département « observation et orientation’. Ils passent ensuite au département «traitement intensif » pour se retrouver, via le département « soins’, au département ‘réinsertion dans la société. » De là, ils sont libérés ou sont admis dans une autre clinique psychiatrique ou dans un autre établissement de soins. Les internés qui présentent un risque élevé ou moyen pour la sécurité et qui nécessitent un niveau élevé ou moyen de sécurisation restent au CPL de Gand.

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E-learning

Depuis quelque temps déjà, les cours en ligne ont fait leur entrée dans le monde de l’enseignement et de la formation. Aujourd’hui, ils ont également trouvé leur voie dans les prisons. Des détenus de cinq prisons néerlandophones peuvent dorénavant, grâce au projet e-learning, se perfectionner dans 113 cours numériques du VDAB. Un exemple de réussite en matière de recherche de réinsertion.

La DG EPI a collaboré avec la Communauté flamande pour lancer ce mode interactif d’apprentissage dans les prisons. Les détenus peuvent faire leur choix dans une gamme de formations : apprendre la comptabilité, la mécanique automobile, la soudure, apprendre à poser sa candidature, à lancer sa propre affaire et apprendre le néerlandais ou le français. Grâce à un module de dialogue, ils peuvent à certains moments faire eux-mêmes appel à un enseignant.

Vu que chaque participant est aussi inscrit au VDAB, la participation au projet constitue déjà également une première étape vers une réinsertion professionnelle.

Fin 2009, les détenus du centre pénitentiaire agricole de Ruiselede furent les premiers à bénéficier du projet, suivis par ceux des prisons de Hoogstraeten, de Bruges et d’Ypres. Depuis le 16 septembre, le centre fédéral fermé (CFF) pour jeunes de Tongres s’est lui aussi mis à l’e-learning. Le tour des prisons d’Anvers, d’Hasselt et de Wortel viendra bientôt. Dans les prisons francophones, les détenus ne peuvent pas encore utiliser l’e-learning. La DG EPI examine différentes pistes pour y développer également le projet. Des négociations sont en cours avec le FoREM.

Commande électronique de vêtements pour le personnel

Gérer les uniformes de 8000 collaborateurs pénitentiaires est un sacré travail. Mais depuis octobre 2011, les responsables habillement de la DG EPI travaillent plus facilement. Un programme leur permet en effet de commander les uniformes par voie électronique. Les commandes et livraisons sont liées au membre du personnel lui-même et non plus à la prison où il est en service. Dès lors, s’il part travailler dans une autre prison, ses vêtements lui sont automatiquement envoyés sur son nouveau lieu de travail. L’objectif pour l’automne 2012 est de permettre aux collaborateurs pénitentiaires de commander eux-mêmes leurs vêtements. De plus, les données du personnel provenant de la banque de données de la direction P&o seront automatiquement importées.

Vêtements de travail pour le personnel soignant et le personnel de cuisine

A l’automne 2011, la DG EPI a conclu un contrat avec une société externe spécialisée pour la location de vêtements de travail destinés au personnel de cuisine et au personnel soignant des prisons. Le contrat comprend la fourniture, l’entretien, la réparation et le remplacement des vêtements de travail. Cela signifie concrètement que la DG EPI rencontre les besoins spécifiques visant à doter ces deux catégories professionnelles de vêtements de travail qui satisfont aux conditions du Conseil supérieur de la Santé du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement.

Gants anti-coupures

Fin 2011, des gants anti-coupures destinés à la fouille des détenus ont été achetés pour l’ensemble des établissements pénitentiaires. Ces gants offrent une protection contre les objets pointus ou tranchants (p.ex. les aiguilles de seringues) et remplacent les gants médicaux jetables qui n’offrent qu’une protection hygiénique. De plus, des moyens de protection individuels ont été acquis pour le personnel et les détenus employés à la cuisine de la prison.

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Transfèrements plus sécurisés grâce à ASTRID

Pour pouvoir mieux garantir la sécurité du personnel lors des transfèrements des détenus, le Corps de sécurité a rejoint le réseau ASTRID. ASTRID est l’opérateur du réseau national de radiocommunication pour les services d’aide et de sécurité. ASTRID permet aux services de police, aux pompiers, aux services médicaux et aux autres organisations qui sont actives dans le domaine de la sécurité publique de mieux communiquer, tant au sein de leur propre organisation qu’avec d’autres organisations.

Lors des transfèrements, le Corps de sécurité utilisera dorénavant le réseau ASTRID pour communiquer avec les services de police et ses propres membres du personnel. Un accord a été conclu en ce sens après plus d’un an de concertation avec la police. Le Corps de sécurité peut faire appel à son expérience et à son dispatching. Les premières radios ont été achetées et programmées avec différents groupes de communication de la police et avec des groupes de communication propres du Corps de sécurité. Dans l’avenir, chaque unité du Corps de sécurité et chaque palais de justice disposeront de ses propres groupes de communication et chaque transfèrement sera suivi par radio. Le personnel des unités-pilotes de Bruges et de Basse-Meuse est actuellement équipé et formé à l’utilisation des radios. Des tests d’utilisation avec la police suivront.

PC@work : un environnement mail plus moderne

De septembre 2011 à 2013, le SPF opérera une migration vers Windows 7 et MS office 2010. La migration vers le nouveau système de messagerie électronique a été finalisée et chaque membre du personnel de la DG EPI dispose à présent d’un compte e-mail personnel. A partir de fin 2012, tous les

collaborateurs pourront progressivement utiliser le système d’exploitation Windows 7. L’ensemble du processus s’étalera sur un an et demi environ. En outre, le Home Use Program (HUP) permet à chaque membre du personnel d’acquérir à un tarif préférentiel une licence MS office 2010 à des fins privées.

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EPIsite : un intranet pour la DG EPI

Depuis le 29 mars 2011, la DG EPI a son propre intranet: EPIsite. Par ce canal de communication centralisé, le département entend tenir au courant les membres du personnel de ses services centraux, des prisons et des centres de formation de ce qui se passe au sein de l’administration pénitentiaire. EPIsite concourt à une communication interne transparente et efficace ainsi qu’à une gestion des connaissances efficiente. De plus, l’intranet est également

accessible à tous les membres du personnel du SPF Justice, ce qui leur permet de rester informés de ce qui se passe au sein de la DG EPI.

Sur EPIsite, les utilisateurs trouveront de nombreuses informations utiles. C’est ici qu’ils prendront notamment connaissance des dernières informations du département, des événements planifiés, des lettres d’information et des communiqués de presse. En outre, ils pourront également télécharger des formulaires ou documents utiles, consulter la réglementation et les notes de service, lire les réponses aux questions parlementaires, ...

Chaque service central, prison et centre de formation ainsi que la Régie du travail pénitentiaire et le Corps de sécurité ont sur EPIsite leur propre espace où ils peuvent partager des informations avec les membres de leur personnel. Sur ces pages, l’utilisateur trouvera des informations locales et spécifiques, comme des notes de service internes, des formulaires locaux, des nouvelles, un aperçu de projets, le menu de la semaine, ...

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La DG EPI se profile sur le nouveau site internet du SPF Justice

En 2011, le SPF Justice a rénové son site internet. Le citoyen y trouve dorénavant bien plus d’informations sur la DG EPI que sur l’ancien site internet. Via le thème « Prisons » sur la page d’accueil, le citoyen apprend tout sur la vie en prison (contact avec le monde extérieur, régime, ordre et sécurité, ...), les heures et modalités de visite de chaque prison, la construction et la rénovation des prisons, les visites et stages d’étudiants, le travail pénitentiaire et bien plus encore.

En savoir plus ? Surfez sur http://justice.belgium.be

Journée de contact avec les directeurs gestionnaires

Dans le courant du mois de juin 2011 des contacts ont été organisés entre les services BAC/P&o, Direction régionale et directions locales. Durant ces journées, les directeurs en charge de la gestion ont soulevé un certain nombre de questions sur des sujets divers et pour lesquels ils souhaitaient rencontrer leurs collègues d’autres prisons pour échange de point de vue sur ces questions ou sur certains aspects dans la gestion quotidienne d’un établissement pénitentiaire. C’est donc dans ce contexte que les directions régionales, en collaboration avec le service BAC, ont organisé des journées de contact en octobre réunissant tous les directeurs gestionnaires. Ces journées ont été consacrées à l’échange d’idées et des bonnes pratiques sur divers sujets tels que les achats, la comptabilité, le budget, la technique, la logistique ou les trajets de formation. A l’issue de cette journée, les participants, côté sud, ont manifesté un sentiment de satisfaction dans le sens où ils ont pu prendre connaissance et comprendre d’autres méthodes de travail, d’autres processus

dans des matières qui les concernent tous et obtenir des pistes de solution à certains problèmes. Cette initiative sera dorénavant organisée une à deux fois par an.

Concertation périodique entre le SPS central et les directeurs SPS locaux

Depuis le début de l’année 2011, le service psychosocial (SPS) central et les directeurs SPS francophones et néerlandophones dans les prisons se réunissent toutes les 8 semaines. La direction régionale et le cadre intermédiaire du SPS se réunissent également tous les ans. Auparavant, le service central et les directeurs individuels ne se concertaient qu’en cas de problèmes dans une prison ou de questions spécifiques.

Ces réunions périodiques rassemblent le niveau central, le niveau local et les différentes prisons autour de thèmes qui sont pertinents pour le fonctionnement du SPS. En tant que membre à part entière de l’équipe SPS locale, le directeur SPS est en effet un partenaire important dans le cadre de l’intégration et de l’organisation du service et de son soutien au sein de la prison. Avec le conseiller-psychologue et l’inspecteur du travail social, il veille au niveau local à l’application correcte des instructions méthodologiques définies par le SPS central. Pour améliorer le fonctionnement du service, on examine lors des réunions comment les appliquer de manière aussi uniforme que possible dans les différentes prisons.

Cette plate-forme constitue un forum idéal pour répertorier et échanger les bonnes pratiques. Tant des thèmes locaux que supralocaux sont abordés. Le service central commente la politique définie du service et les directeurs SPS s’entretiennent sur des points qui les importent.

Journées de rencontre concernant budget, achats et comptabilité

En mars 2011, le Service BAC (Budgets Achats Comptabilité) a organisé 2 journées afin d’informer les établissements pénitentiaires des activités, des projets et des évolutions relatifs au service. Ces rencontres ont également été l’occasion de faire quelques rappels sur les rôles et les fonctions de chacun ainsi que sur les procédures à suivre en fonction des demandes.

En octobre 2011, les directions régionales du Nord et du Sud ont organisé, en collaboration avec le Service BAC, deux journées de rencontre avec les gestionnaires des établissements pénitentiaires. Ce fut une initiative basée sur l’échange, chacun a pu faire part de ses difficultés. Ensemble, les participants ont échangé des méthodes de travail et des expériences. Ces journées de rencontre ont permis de maintenir une communication efficace entre l’administration centrale et les gestionnaires en matières budgétaire et comptable.

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De nouvelles brochures pour les établissements ouverts

Un groupe de travail a rédigé, en collaboration avec les établissements ouverts de Ruiselede, Hoogstraten, Marneffe et Saint-Hubert, deux brochures pour chaque établissement, une pour les membres du personnel et l’autre pour les détenus. Ces brochures ont pour objet d’informer le mieux possible les membres du personnel et les détenus ainsi que leur famille sur le régime, les activités, les formations, les conditions d’admission et les possibilités de visite dans ces établissements.

Statistiques de mise au travail des déte-nus via la plateforme SAS

Le SCRTP dispose d’un grand nombre de données chiffrées et encodées, notamment les gratifications des détenus, les données de facturation de vente et toutes les autres données de la comptabilité telles le chiffre d’affaires, le récapitulatif des gratifications, tous les achats, les investissements, les amortissements des investissements, le suivi et la gestion des budgets. Aucun programme utilisé ne permet toutefois d’exploiter ces données et de calculer des statistiques fiables.

La RTP s’est dès lors tournée vers la plateforme SAS, logiciel d’analyse de données permettant de calculer des statistiques de mise au travail et de réaliser des graphiques montrant les évolutions des données chiffrées. En collaboration avec la direction ICT, le SCRTP a intégré toutes les données relatives aux gratifications pour la période du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011 dans la plate-forme SAS. Des statistiques concernant le nombre de détenus mis au travail dans chaque prison depuis le mois de janvier 2008 seront ainsi bientôt disponibles.

Meilleure communication interne au sein du Corps de sécurité

Depuis le début de l’année 2011, la direction du Corps de sécurité organise tous les mois une réunion avec les chefs locaux de chaque zone de police. Ces chefs ont été désignés fin 2010 en qualité de responsable hiérarchique de leur unité dans le cadre de la restructuration du Corps de sécurité. Lors de ces réunions, la mise en œuvre de l’accord de coopération d’avril 2010 sur la structure du service occupe une place centrale. Cet accord contient une série de propositions qui

veillent à une meilleure rentabilité et à un fonctionnement plus uniforme et permettent une gestion administrative interne et un service élargi. La direction examine avec les chefs comment continuer à mettre en œuvre cet accord à l’aide d’un tableau de bord qui affiche les progrès qui ont été enregistrés jusqu’à présent. En outre, un certain nombre de thèmes ont été définis, lesquels ont été développés en procédures ou processus dans le cadre de petits groupes de travail. Les chefs locaux s’entretiennent à leur tour à ce sujet avec les assistants de sécurité au sein de leur équipe et avec les partenaires locaux du Corps de sécurité. Lors de ces réunions, des informations importantes sont partagées et le point est fait sur les projets au sein du service et de la DG EPI.

Budget

Billets de train électroniques

En 2011, le SPF Justice a décidé de ne plus remettre au personnel des billets de train papier mais de passer au système électronique CToL (Contractual Ticket online). En avril, un certain nombre de billets bulk ont été envoyés pour la dernière fois aux prisons.

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eNvIroNNeMeNT

La DG EPI pense environnement et économie

En 2011, la DG EPI a continué de s’engager en faveur de l’environnement et du développement durable. Le département a pris des initiatives pour économiser l’énergie, trier les archives et mieux informer les membres du personnel sur la législation environnementale.

economies d’énergiePour diminuer la consommation d’énergie des prisons, le service Environnement et Développement durable a réalisé d’importants travaux d’économie d’énergie en collaboration avec Fedesco, qui s’emploie à rendre les bâtiments publics moins énergivores, et la Régie des Bâtiments. Les prisons d’Andenne, de Huy, d’Ittre et de Jamioulx ont été équipées d’une installation de cogénération. Il s’agit d’une installation

qui produit de l’électricité et de la chaleur. L’électricité générée peut être consommée au sein de la prison même ou, en cas de surplus, être revendue à un distributeur d’électricité, ce qui fera baisser la facture énergétique. En plus de l’installation de cogénération, la toiture de la prison de Jamioulx et les plafonds des prisons d’Andenne, d’Arlon et de Mons ont été mieux isolés.

Etant donné que le personnel même joue un rôle important en matière de développement durable, une campagne de sensibilisation a été lancée à l’oCPP de Merksplas et dans les prisons de Dinant, Jamioulx, Malines et Merksplas. Cette campagne informe les membres du personnel sur nos richesses naturelles et leur apprend de petits gestes quotidiens pour économiser l’énergie. Une « green team » (ou « ecoteam ») a été composée dans ces établissements, avec à sa tête un Relais énergie, qui dirigera la campagne pendant deux ans. Sous la direction de Fedesco et de l’organisation environnementale Ecolife, l’équipe se consacrera à la réalisation des objectifs énergétiques fixés au début de la campagne. Si le projet est couronné de succès, il sera lancé dans les autres prisons.

une meilleure ges-tion des archivesLes archives de la direction Gestion de la détention ont été triées. Différents établis-sements se sont également plongés dans leurs archives pour y mettre de l’ordre. Ces actions de tri ont permis de mettre en place une meil-leure gestion des archives et de dégager un plus grand espace de stockage.

Journée d’information consacrée à l’environnementL’ensemble des points de contact environnement néerlandop-hones et les responsables environnementaux dans les prisons ont pu participer à une journée d’information sur la législation environnementale et plus spécifiquement sur son application dans les prisons.

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INTerNATIoNAL

Une meilleure collaboration entre les administrations pénitentiaires europée-nnes

En 2011, un certain nombre de directeurs généraux de l’administration pénitentiaire en Europe ont décidé de se regrouper au sein de la « European organisation of Prison and Correctional Services », en abrégé EuroPris. Cette organisation rassemble des praticiens du monde pénitentiaire qui peuvent fonctionner en tant que « groupe d’expertise » en Europe. Le directeur général Hans Meurisse est président ad interim de cette organisation.

Europris a pour objet de promouvoir la coopération entre les organisations pénitentiaires européennes afin d’accroître la sécurité publique, de réduire la récidive et de créer davantage de professionnalisme dans les prisons. Le lancement officiel d’EuroPris a eu lieu les 25 et 26 octobre 2011 au Royal College of Surgeons à Edimbourg. En savoir plus ? www.europris.org

Accueil de deux stagiaires directeurs SPIP

La direction régionale sud a accueilli durant une semaine deux stagiaires destinés à devenir directeurs des services pénitentiaires d’insertion et probation français. Ils ont passé une semaine à découvrir le système belge avec pour point d’attention plus particulier « les modalités d’évaluation de la dangerosité des personnes placées sous mains de Justice » qui était le thème de leur stage. La semaine passée en Belgique leur a permis de rencontrer divers professionnels dans les secteurs qui recouvraient leur future pratique professionnelle ainsi que le thème de leur stage : établissements pénitentiaires, Maison de Justice, TAP, Direction Gestion de la Détention, Service Psychosocial , Centre de surveillance électronique, Centre de formation. Leur découverte du système belge s’est avérée, selon eux, très intéressante et enrichissante.

Le Corps de sécurité reçoit la visite de collègues néerlandais

Au fil des ans, les membres du personnel du Corps de sécurité ont développé une bonne relation avec leurs collègues néerlandais du « dienst Vervoer en ondersteuning » (DV&o) du « dienst Justitiële Inrichtingen ». Ils se rencontrent régulièrement pour échanger des bonnes pratiques et des expériences et se soutenir mutuellement.

Fin septembre 2011, la cellule Formation du Corps de sécurité a reçu la visite de ses collègues néerlandais pour discuter de leurs méthodes de travail. En outre, le directeur du DV&o et son adjoint se sont rendus le 19 octobre en Belgique pour présenter leur service aux chefs locaux et expliquer son organisation et ses missions. Un chef d’unité et deux accompagnateurs de transport étaient présents pour commenter les tâches quotidiennes des agents néerlandais. Au cours de la visite, les deux services ont pu comparer leur uniforme et leur matériel. Les assistants de sécurité belges ont constaté que leurs collègues néerlandais étaient équipés de menottes, d’une courte matraque, d’un spray au poivre et d’une arme à feu. Enfin, le groupe néerlandais a réalisé une démonstration à l’aide d’un fourgon cellulaire compartimenté de sept places.

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focuS

L’entrée en vigueur du deuxième volet de la loi de principesLe 8 avril 2011, le Roi a signé une série d’arrêtés relatifs à l’entrée en vigueur et à l’exécution de la loi de principes du 12 janvier 2005 concernant l’administration pénitentiaire et le statut juridique interne des détenus. L’entrée en vigueur de ces textes a eu lieu le 1er septembre. Il s’agit d’un deuxième volet, très important, après l’entrée en vigueur en 2006 d’une partie plus réduite de la loi de principes.

De nombreux aspects de la loi de principes étaient déjà « de facto » en vigueur en prison. Ils étaient le plus souvent repris dans le Règlement général ou dans des circulaires ministérielles. Il s’agit par exemple de la réglementation des visites, de la cantine, ou de la procédure disciplinaire. L’entrée en vigueur de la loi de principes a permis d’ancrer légalement ces règles. Elles sont dès lors plus claires et appliquées dans toutes les prisons. Tout le monde, tant les détenus que le personnel, mais aussi les externes, savent désormais ce qui est permis ou non. Ceci doit augmenter la sécurité juridique des détenus, du personnel et des externes.

Les changements intervenus le 1er septembre porte sur les règles suivantes:

> le règlement d’ordre intérieur et l’accueil du détenu: chaque prison disposera dorénavant d’un règlement d’ordre intérieur décrivant les modalités concrètes de la vie quotidienne dans une prison.

> les conditions de vie matérielles : le séjour et les objets autorisés en cellule sont précisés. La cantine, les avoirs « financiers » personnels des détenus, l’alimentation et l’hygiène sont également réglementés.

> les contacts avec le monde extérieur : visites, correspondances, téléphone, contacts avec les avocats ou la presse, etc.

> les activités de formation et de loisir : préau, sport, etc. > l’aide sociale. > les règles concernant le disciplinaire et la procédure

disciplinaire. La loi définit les infractions, les sanctions qui peuvent être appliquées, la manière dont elles peuvent être déterminées et la procédure à appliquer.

Les conditions de vie matérielles

Les règles antérieures restent d’application, avec quelques nuances. Dorénavant, un texte prévoira quels sont les objets qu’un détenu peut avoir en cellule. Il y a une liste qui précise les objets autorisés ou interdits et qui sera commune à toutes les prisons. Néanmoins, une prison n’est pas l’autre (un établissement ouvert n’est pas un établissement fermé, une maison d’arrêt n’est pas un établissement pour longues peines, etc.). C’est pourquoi l’application de ces règles permettra une certaine souplesse, quoique limitée.

Les contacts avec le monde extérieurIci aussi, l’essentiel des règles existantes restent en vigueur, avec quelques précisions. Les règles seront plus cohérentes et certains point seront rappelés : les prévenus ont droit à une visite tous les jours et la visite à table est le principe général, sauf mesure d’ordre ou sanction disciplinaire.

Le problème de l’identification des visiteurs sera également réglé : la manière dont un visiteur peut et doit prouver son identité a clairement été définie. La question de savoir si des anciens détenus peuvent venir à la visite, et comment contrôler les personnes avec un pacemaker, aura également une réponse.

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Disciplinaire

Cette matière connaît de gros changements. La procédure disciplinaire prévue par la loi a été modifiée en 2010 pour en améliorer le fonctionnement. Les délais ont été adaptés et les possibilités d’imposer une mesure provisoire ont été étendues. Pour le reste, la procédure existante reste d’application.

Les infractions et sanctions disciplinaires seront dorénavant déterminées par la loi. L’avantage est qu’il sera clairement établi à quel moment un détenu commet une infraction disciplinaire, et quelle en est la sanction. La loi de principes donnera donc une sécurité juridique accrue aux détenus et aux membres du personnel, et permettra une plus grande cohérence en la matière. Une application informatique est actuellement en cours de développement ; elle sera destinée à faciliter la gestion des procédures disciplinaires.

Un travail de longue haleine

Avec ces arrêtés royaux, une partie importante de la loi de principes est donc entrée en vigueur le 1er septembre 2011. Pour ce faire, il aura fallu un gros travail préparatoire des ser-vices de la DG EPI et de la cellule stratégique du Ministre. Les dispositions de la loi de principes qui sont entrées en vigueur ont dû par ailleurs faire l’objet de lettres collectives explicatives envoyées aux établissements. Il a fallu également travailler à des formations continuées supplémentaires pour que ceux qui désirent en savoir plus puissent, s’ils le souhaitent, être bien informés du contenu des dispositions et de leur impact sur leur travail.

La DG EPI continuera à travailler à la mise en œuvre des dispositions de la loi de principes qui ne sont pas encore entrées en vigueur. Ces dernières années ont été marquées du sceau des moyens (budget, personnel, ICT) et des instruments de gestion (implémentation des cercles de développement, règlement de travail). Avec la mise en œuvre de la loi de principes, la DG EPI va pouvoir également concentrer son attention sur le détenu, sur ses conditions de détention et sur sa réinsertion future, ce qui fait partie intégrante de sa mission envers la société.

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La DG EPI compte trois centres de formation : les opleidingscentra voor Penitentiair Personeel (oCPP) de Bruges et de Merksplas pour les formations en néerlandais, et le Centre de Formation du Personnel Pénitentiaire (CFPP) de Marneffe pour les formations en français. La dénomination oCPP est d’ailleurs récente (2009). L’oCPP de Bruges dispense une formation de base aux membres débutants du personnel pénitentiaire néerlandophone. Le CFPP de Marneffe assume cette tâche pour les membres du personnel francophone. La formation de base dure un an et prépare les membres du personnel à exercer leur mission d’une manière professionnelle et contrôlée. Ils apprennent en outre la manière d’aider les détenus pendant leur préparation à la réintégration. Au cours de cette année, les assistants de surveillance pénitentiaire suivent alternativement leur formation dans le centre de formation et dans différents établissements pénitentiaires. Pendant leurs « semaines sur le terrain », ils sont encadrés par un accompagnateur individuel : le mentor. Après ce stage, les assistants de surveillance pénitentiaire entrent en service.

Afin d’assurer un développement permanent des compétences de son personnel, la DG EPI offre naturellement aussi des formations continues. A l’oCPP de Merksplas et au CFPP de Marneffe, les membres du personnel des prisons peuvent se recycler.

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Radicalisation

La radicalisation fait partie de la société et est parfois présente de manière proéminente. Les prisons sont une composante de cette société et ne sont dès lors pas épargnées par ce phénomène. Il est cependant difficile de donner une définition objective de la « radicalisation ». C’est pourquoi une campagne de sensibilisation a été menée auprès des chefs d’établissement des prisons en 2007. La campagne devait attirer l’attention sur le thème du « radicalisme » et améliorer la collaboration entre la Sûreté de l’Etat et les prisons. La transmission efficace des informations entre les différents services en constituait un élément essentiel.

La campagne a débouché sur un accord de coopération entre la DG EPI et la Sûreté de l’Etat. Celui-ci a notamment pour but de sensibiliser les membres du personnel de la DG EPI et de leur faire prendre conscience des différentes formes de radicalisme. C’est pourquoi quelques collaborateurs des oCPP de Bruges et de Merksplas et du CFPP de Marneffe ont suivi une formation de deux jours à la Sûreté de l’Etat. Les informations obtenues ici sont intégrées dans la formation de base des membres du personnel de la DG EPI. Les centres de formation organisent également, en collaboration avec la Sûreté de l’Etat, une formation spécifique d’un jour pour les directeurs et assistants pénitentiaires. L’oCPP propose à son tour une formation éclair sur la radicalisation aux membres du personnel qui veulent rafraîchir leurs connaissances dans ce domaine.

Les formations organisées par les centres de formation en collaboration avec la Sûreté de l’Etat se composent de plusieurs modules comme les organisations sectaires, l’extrémisme islamique, l’extrémisme de droite et l’extrême gauche. Les participants reçoivent un aperçu de l’histoire, des différentes formes ou groupements, des symboles typiques et des moyens par lesquels l’idéologie se diffuse. Sont en outre

analysés plus en détail la radicalisation dans les prisons, via les « hotspots », ses formes et sa visibilité, les détenus qui y sont vulnérables et enfin l’importance des conseillers et du personnel au sein de la prison.

Equipes d’intervention

La DGEPI a décidé de mettre en place des équipes d’intervention, formées à un niveau professionnel pour donner au personnel pénitentiaire les moyens d’intervenir efficacement lors d’incidents survenus en prison.

La formation se compose de 10 journées pendant lesquelles l’accent est mis sur la pratique. Pour ce faire, il fallait trouver des infrastructures et du matériel adéquats. Le Corps de Sécurité et ses formateurs internes ont été désignés pour assurer la formation des équipes d’intervention et les directions régionales étaient chargées de coordonner l’ensemble du projet.

Le CFPP (Centre de Formation du Personnel Pénitentiaire) de Marneffe et l’oCPP (opleidingscentra voor Penitentiair Personeel) ont mis à disposition une salle de cours, leur dojo (un espace de relaxation) et une cellule d’exercice. Comme Marneffe ne disposait pas de cellule d’exercice adaptée à cette formation, le CFPP s’est rendu à l’oCPP de Bruges pour s’inspirer de ses installations. La cellule d’intervention a été installée dans l’aile de simulation du CFPP. Comme à l’oCPP elle a la dimension d’une cellule solo-type et est entièrement capitonnée de tatamis afin d’éviter les blessures. Des meubles ont été fabriqués par la menuiserie du CPE Marneffe (Centre pénitentiaire école) afin de représenter au mieux l’équipement d’une cellule. Pour protéger les participants à cette formation, les coins des meubles sont garnis de bandes de mousse. Une grille réalisée par la forge de Marneffe sert de porte à la cellule.

Elle comporte 2 guichets permettant la pose de menottes et d’entraves. Afin de permettre aux participants d’observer leurs collègues en action, la cellule d’exercice est équipée d’une estrade.

Les premières sessions de formation à Bruges et à Marneffe ont débuté en novembre 2011. Elles s’adressaient aux équipes de Saint-Gilles et de Forest. Les installations, le matériel, les équipements et le contenu des cours ont été jugés de manière favorable par les participants. En 2012, pas moins de 10 sessions pour 120 agents sont prévues au CFPP Marneffe et 12 sessions à l’oCPP Bruges.

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Les centres de formation du per-sonnel pénitentiaire de Bruges et de Merksplas Un emploi comme ASP ? Le mercredi 19 octobre, le VDAB et Actiris ont organisé à Bruxelles, à Tour et Taxis, la bourse d’emploi « Job Contact ». La bourse « Career Launch » s’est elle déroulée le mercredi 23 novembre au Brabanthal à Louvain. Des membres du personnel des services centraux du SPF Justice, de la DG EPI, des maisons de justice, de l’organisation judiciaire et de Selor, le bureau de recrutement de l’autorité fédérale, ont fourni aux intéressés des explications sur l’emploi à la Justice. Serge Lukacs, assistant pénitentiaire à l’oCPP, était présent à ces deux bourses. Sa tâche consistait à susciter l’intérêt d’un maximum de personnes pour un emploi

d’assistant de surveillance pénitentiaire en leur donnant des informations sur le contenu du travail et la formation :

“A l’automne 2011, deux dates étaient indiquées en rouge dans mon agenda : le 19 octobre à Tour et Taxis, à Bruxelles, et le 23 novembre au Brabanthal, à Louvain. Ce n’était pas un hasard si une bourse d’emploi était organisée à ces deux endroits et à ces dates. Ma mission : vendre le job d’assistant de surveillance pénitentiaire.

A Bruxelles, on attendait environ 2000 visiteurs. En fin de compte, il y en a eu 8000. Heureusement que nous étions toute une équipe. Avec des représentants de la prison de Forest, du CFPP et des services centraux, nous avons pu fournir aux visiteurs

les informations nécessaires. Le jour suivant, j’ai été heureux d’apprendre que de nombreux e-mails avaient été envoyés à l’adresse [email protected].

« A la fin de l’entretien, vous observez généralement de l’étonnement sur le visage du visiteur qui vous répond : Je ne savais pas que vous faisiez tout ça. Ça me plaît vraiment. »

A la bourse d’emploi organisée à Louvain, nous avons reçu l’assistance des gens de Selor. Nous avons renvoyé vers ces collègues les visiteurs qui ne souhaitaient pas construire leur future vie professionnelle à la Justice. Avec mes coéquipiers de l’organisation judiciaire et des services centraux, nous avons distribué des articles promotionnels et des informations. on remarque quoi qu’il en soit que notre travail attire, malgré l’inconnu. En quelques minutes, il faut essayer de faire disparaître toute cette impression d’inconnu. A la fin de l’entretien, vous observez généralement de l’étonnement sur le visage du visiteur qui vous répond : “Je ne savais pas que vous faisiez tout ça. Ça me plaît vraiment.” Un métier passionnant, pour employer nos propres termes.”

Formation « Diriger pour assistants techniques »

Au printemps 2011, l’oCPP de Merksplas a organisé deux sessions « Diriger pour assistants techniques ». Durant cette formation de cinq jours, les assistants techniques ont reçu un certain nombre de leviers dont ils pourront se servir dans leur rôle de dirigeant. Les participants ont travaillé de

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manière interactive sur leurs aptitudes dirigeantes et ont ainsi pu se faire une idée de leur propre style de leadership. Ainsi, ils ont pu développer encore plus leurs aptitudes à la communication, ils ont appris comment motiver leur équipe et comment gérer les conflits et la résistance.

La formation de base du personnel en civil sous la loupe

En 2011, l’oCPP a évalué sa formation de base du personnel en civil. Chaque nouveau membre du personnel qui n’est pas amené à porter l’uniforme prend part aussi rapidement que possible après son entrée en service au module de base de six jours « Travailler dans le contexte pénitentiaire ». L’oCPP organise également, en collaboration avec les services experts, des modules spécifiques pour les différents groupes de personnel, axés sur leurs tâches concrètes.

L’oCPP a interrogé les 65 participants (psychologues, assistants administratifs, collaborateurs du greffe, ...) qui ont suivi le module de base générique « Travailler dans le contexte pénitentiaire ». Douze d’entre eux ont complété l’enquête. Contrairement au formulaire d’évaluation que chaque participant est tenu de compléter, cette enquête donne une meilleure idée de la qualité de la formation. Les participants

ont, en effet, eu le temps de tout laisser se décanter. Dans l’enquête, l’oCPP a demandé aux participants dans quelle mesure le module était pertinent pour leur fonction, si le matériel didactique était suffisant et quel usage ils ont fait des connaissances acquises.

Les résultats montrent que les participants sont satisfaits de la formation. Les modules « Droit pénal, droit de procédure pénale, statut juridique externe » et « Déontologie » ont été unanimement jugés pertinents. Les modules « organisation du SPF et de la DG EPI », « Loi de principes », « Politique en matière de drogue et reconnaissance des produits » et « Gestion des conflits et de l’agressivité » ont également été mentionnés comme pertinents. Le matériel didactique relatif au droit pénal et à la loi de principes semble avoir été le plus utilisé après la formation.

L’oCPP a analysé ces résultats avec le service juridique et les formateurs de manière à ce qu’ils puissent en tenir compte dans la constitution du nouveau matériel didactique. Avec les formateurs et les services experts, l’oCPP a également mis davantage au point les objectifs des cours des modules. Le module de base a été porté de six à dix jours de formation. En mars 2012, la formation de dix jours sera organisée pour la première fois.

Formations éclair sur la loi de principes De nombreux articles de la loi de principes sont entrés en vigueur le 1er septembre 2011. L’oCPP a décidé d’organiser une formation appropriée à ce sujet. L’oCPP a élaboré en collaboration avec le service juridique et quelques « formateurs internes en loi de principes » une formation éclair de deux jours sur la loi de principes. Durant la formation, on s’est penché sur le « pourquoi » des différentes dispositions figurant dans la loi de principes. Les formateurs, chaque fois un juriste volant et un formateur interne en loi de principes, ont montré à l’aide d’exemples concrets comment ces règles sont appliquées dans la pratique. La formation a pour but d’éliminer les malentendus sur le terrain.

En 2011, l’oCPP a organisé quatre sessions de cette formation éclair. Les évaluations sont unanimement positives. Les participants apprécient surtout l’espace laissé à la discussion et plusieurs personnes estiment que cette formation devrait être obligatoire pour toute personne travaillant dans un environnement pénitentiaire. C’est principalement le personnel de surveillance qui a témoigné de l’intérêt pour cette formation. En 2012, l’oCPP souhaite toucher également d’autres catégories professionnelles au travers de cette formation éclair.

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Cours de bien-être et de prévention Tous les membres du personnel qui travaillent avec des échelles, des échafaudages (roulants) et/ou des élévateurs ont eu la possibilité en 2011 de se perfectionner en tant que « personne qualifiée ». La formation est légalement obligatoire et a été réalisée grâce à la collaboration entre l’oCPP et le service de prévention. Les collaborateurs qui ont reçu la formation peuvent désormais utiliser, entretenir et contrôler ces outils de travail. La formation comprend un module « Echafaudage » et un module « Travailler en toute sécurité avec un élévateur ». Au total, 44 membres du personnel de différentes prisons ont reçu une attestation « Travail en toute sécurité avec un élévateur » et 62, une attestation « Echafaudage ».

En outre, l’oCPP a apporté son soutien logistique en 2011 dans le cadre de l’action de sensibilisation BA4/BA5 qui encourage les membres du personnel à travailler en toute sécurité sur des installations électriques. Selon le Règlement général des Installations électriques, l’employeur doit veiller à ce que toute personne travaillant sur une installation électrique reçoive une formation appropriée. Cette formation est spécialement axée sur le poste de travail ou la fonction et les risques liés à ce type de travail. Durant les séances d’information pour les chefs d’établissement, les gestionnaires et les responsables techniques des prisons, les représentants du service interne de prévention et de la direction générale Humanisation du travail (SPF Emploi, Travail et Concertation sociale) ont fourni des explications sur les modalités d’organisation des futures formations et procédures d’octroi des codes BA4/BA5.

A l’automne, l’oCPP a organisé, en collaboration avec le service de prévention, la formation « Sécurité des machines ». L’objectif est de donner aux conseillers en prévention une vue d’ensemble dans la toile de directives et de normes relatives à la sécurité des machines. L’oCPP poursuit la collaboration constructive avec le service de prévention afin de prévoir dans l’avenir également des formations sur le bien-être et la prévention.

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Des écoles en visite

Il y a quelques années, un certain nombre d’écoles flamandes ont lancé la formation secondaire après secondaire « Sécurité intégrale. » En Flandre occidentale, il s’agit d’une école de Roeselare et d’une autre de Torhout. La formation a pour but de préparer, tant au niveau BSo (enseignement secondaire professionnel) qu’au niveau TSo (enseignement professionnel technique), à un emploi dans le secteur de la sécurité : agent de police, assistant de surveillance pénitentiaire (ASP), pompier, steward, agent de surveillance dans une société privée et emplois connexes...

L’ensemble des cours est axé sur la pratique. Les élèves doivent autant que possible « goûter’ à la réalité. » C’est pourquoi il a été demandé il y a quelques années à l’oCPP de donner à ces jeunes un aperçu du monde pénitentiaire. Depuis, les deux écoles visitent chaque année le complexe pénitentiaire et l’oCPP à Bruges. Durant la visite guidée générale, une section, une cellule et quelques espaces communs des détenus leur sont donnés à voir. Au centre de formation, ils reçoivent des informations sur la procédure de sélection pour l’emploi d’ASP,

le contenu du travail, le traitement, les horaires de travail et la formation de base pour les nouveaux ASP.

Steve Poppe, assistant pénitentiaire en chef à l’oCPP, a été impliqué dès le début des visites et nous fait part de ses impressions :

« Lorsqu’a commencé la première visite, nous avons demandé qui était effectivement intéressé par un emploi d’ASP. Ce fut une déception. Il s’est rapidement avéré que pratiquement tous les élèves ambitionnaient de trouver un emploi dans la police. Nous avons malgré tout continué en partant du principe « on n’aime que ce qu’on connaît » et qu’est-il apparu? A mesure que la visite progressait, l’intérêt a augmenté, il y a eu des questions ciblées et nous avons constaté que les gens prêtaient malgré tout attention à ce « monde derrière les murs ». A la fin de la visite, nous avons osé poser à nouveau la même question. A notre grand étonnement, près de la moitié du groupe se voyait bien travailler comme ASP. Après une visite de trois heures dans un environnement qu’ils ne connaissaient pas du tout et qui, pour cette raison, ne les attirait pas, nous étions parvenus à motiver

des gens à endosser l’emploi d’ASP. Mission accomplie, si j’ose dire.

Entre-temps, trois ans se sont écoulés et chaque année les deux écoles sont venues en visite. Cette année, nous avons même pu accueillir trois groupes de l’école de Roeselare et deux groupes de l’école de Torhout. Ce qui, au total, représentait environ 150 élèves. Chaque fois, nous commençons par poser la même question et nous remarquons que l’intérêt est limité. Et à chaque fois, nous terminons également par la même question et nous observons qu’à la fin de la visite un nombre sensiblement plus important d’élèves prend en considération un emploi en tant qu’ASP. Cela nous motive à continuer visite après visite. Les personnes qui ont suivi cette septième année « Sécurité intégral » sont entre-temps employées chez nous. Quelques autres se sont inscrites au Selor. »

« Après une visite de trois heures dans un

environnement qu’ils ne connaissaient pas du tout et qui, pour cette raison, ne les

attirait pas, nous étions parvenus à motiver des

gens à endosser l’emploi d’ASP. »

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Le centre de formation du personnel pénitentiaire de Marneffe

Apprendre en faisant

La formation évolue sans cesse. Dans le courant de l’année 2012, d’autres méthodes que celles exclusivement ex cathedra vont être mise en place. Par exemple, un cours aura lieu sur des situations de crise avec des exercices de simulation dans des locaux appropriés.

Locaux de simulation Pour ce faire, le CFPP a transformé une partie des locaux en aire de simulation. on y retrouve des locaux comme une zone portier avec portique de détection et appareil Rayons X, un parloir avocat et un parloir individuel, une salle de visite ou salle polyvalente, une cellule nue prévue pour travailler les techniques d’intervention, un centre de surveillance, un bureau de rapport, une infirmerie, une cuisinette, une gaine technique, une cellule solo, trio et nue, ainsi que trois cellules fictives. Ces différents locaux sont équipés d’un système de caméras pouvant enregistrer les exercices des stagiaires lors des mises en situation. Le CFPP utilise ses nouveaux locaux de simulation depuis mars 2011. Une première journée d’exercice a déjà été organisée le 16 mars 2011.

S’exercer dans une mini prisonToutes les Promotion à Six Mois (PSM) sont entrainées et testées dans ces locaux. En fin de formation, une journée d’intégration récapitulative de la formation initiale est systématiquement organisée dans l’aire de simulation du CFPP et un rapport d’évaluation est rédigé pour chaque

stagiaire. Cette nouvelle infrastructure peut également être utilisée pour les formations continues du personnel déjà en service Plusieurs cours sont dorénavant dispensés dans cette « mini prison » comme les journées pratiques sur les situations de crise, les cours sur les fouilles, la gestion des mouvements ainsi qu’une journée d’intégration en fin de formation.

Chaque stagiaire bénéficie d’un encadrement spécifique avec 4 acteurs qui jouent le rôle des détenus en tenue pénitentiaire, 1 assistant de surveillance pénitentiaire chef d’équipe (ASPCE) du CFPP qui jour le rôle de l’ASPCE du quartier, 1 assistant pénitentiaire (AP) d’un établissement pour les avis sur les exercices et 1 AP du CFPP qui dirige les exercices et participe à l’évaluation des stagiaires.

Pour les journées d’intégration, le dispositif est similaire mais avec en plus des membres de la direction du CFPP. Pour ces journées, deux jurys sont constitués d’un directeur et d’un AP du CFPP. Ces jurys évaluent la qualité des interventions des stagiaires lors d’interviews qui se déroulent après les exercices dans les locaux de simulation.

A termeUn grand engouement pour cette méthode pédagogique a été constaté même si cela génère du stress, de l’appréhension et parfois une bonne dose d’adrénaline. Fort de ce succès, le CFPP n’a de cesse d’augmenter l’occupation de son quartier de simulation et de réfléchir à des améliorations afin de le maintenir au niveau des exigences du terrain. Les exercices doivent aussi évoluer et ils travaillent actuellement sur des scénarios à tester dans le but d’évaluer aussi les capacités à travailler en équipe.

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Comportement correct avec les déte-nus

Travailler dans une prison comporte des risques : agressions verbales et physiques, émeutes, prises d’otages, etc. Mais il y a également d’autres risques. C’est pour cette raison qu’un cours est dispensé pour informer sur les risques ou plutôt les difficultés liées au pôle relationnel de la fonction d’assistant de surveillance pénitentiaire (ASP). Ces difficultés sont multiples: abus de pouvoir psychologiques et physiques, peur du détenu, difficultés à dire non, trop grande proximité, etc.

Le cours se veut interactif et suscite la réflexion. L’aspect ludique, par la diffusion d’extraits de films tels que « le Boulet » et « Prison Break », est utilisé pour analyser des comportements inadéquats et pour identifier les moments où la personne pose un choix inapproprié. De nombreuses situations vécues sont rapportées par les intervenants. De

nombreux liens sont établis avec d’autres cours tels que le cours de déontologie, le cours de psychologie, le cours de mission.

L’accent est mis sur la responsabilisation des ASP tant vis-à-vis d’eux-mêmes que de leurs collègues. De fait, dépasser les limites, abuser de son pouvoir, établir une relation avec un(e) détenu(e) sont des comportements incompatibles avec la fonction qui, de plus, peuvent mettre en péril la sécurité.

Après ce cours donné en deux parties, les stagiaires sont invités à décrire une situation vécue qui a un lien avec des relations à risques. Cette étape est riche et interpelle les participants et témoigne de la nécessité d’insister encore et toujours sur des notions telles que le respect, l’éthique, la déontologie et la responsabilisation de tout un chacun, au sein de toutes les fonctions.

« Cela nous permet de réfléchir. Cela nous invite à nous remettre en question

constamment et nous pousse à être vigilant, tant

par rapport aux détenus que par rapport à nos

collègues. »

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Evaluation de la qualité de la formation initiale

Pour un centre de formation qui atteint sa vitesse de croisière, l’un des grands défis est de garder un programme à la pointe de l’actualité, qui répond aux besoins des participants et animé par des formateurs enthousiastes et motivés. Le CFPP a donc lancé en 2011 une action « qualité » qui vise à améliorer tant le contenu des cours de la formation initiale des ASP que les méthodes pédagogiques utilisées.

Révision des syllabus Concrètement, cela se traduit par une révision systématique de tous les syllabus. Après relecture, l’équipe se réunit avec le rédacteur du volume pour discuter des remarques, des modifi-cations et des nouvelles propositions. Les mises à jour sont intégrées et le cours oral adapté en conséquence. Parallèle-ment, les titulaires rencontrent régulièrement leurs suppléants afin de s’assurer que chacun reste bien dans la lignée des objectifs définis et consacre le temps nécessaire aux points essentiels de la matière. La direction, comme le titulaire, assiste ponctuellement aux cours afin d’assurer une garantie supplé-mentaire. C’est d’autant plus important qu’avec l’ouverture de nouveaux établissements, le CFPP aura à accueillir davantage

de stagiaires et devra donc faire appel à plus de formateurs internes. Dans cette perspective, de nouveaux formateurs internes ont été sélectionnés et formés.

Rafraichissement des cours de droitEn ce qui concerne les cours de droit, le CFPP est allé plus loin encore. Il a en effet entrepris une grande action de rafrai-chissement et a pu bénéficier pour ce faire du soutien de la direction appui stratégique. Plus qu’une simple réécriture des syllabus, il s’agit d’un projet global de restructuration de la matière par rapport aux objectifs pédagogiques de la formation initiale et visant à vulgariser une matière complexe tout en restant rigoureusement exact. La première étape fut de restructurer les cours de droit en trois volets. D’abord, le droit pénal général et procédure pénale ont été regroupés en un seul module. Ensuite, les règles pénitentiaires européennes, le règlement général et la « Loi de Principes » sont devenus un seul et même cours de « statut interne ». Et enfin, l’exécution des peines a été étoffée et s’intitulera désormais « modalités d’exécution des peines ».

La deuxième étape consistait à faire table rase du passé pour construire des nouveaux cours complémentaires. Pour cela, trois groupes de travail copilotés par une juriste volante, une directrice du CFPP et quelques volontaires comme les

directeurs, les psychologues et les assistants pénitentiaires formateurs ou motivés de le devenir se sont réunis. Ils sont repartis des objectifs de formation définis par le CFPP. Trois juristes volants ont consacré leur mémoire et leurs travaux de fin de stage à la rédaction de syllabus à l’usage des formateurs. Au terme de plusieurs rencontres, les cours destinés aux stagiaires ont été réécrits et de nouveaux supports pédagogiques ont été conçus dans l’espoir de pouvoir les tester au printemps 2012.

A l’avenirA terme, le CFPP aimerait impliquer davantage de personnes dans l’évaluation de la qualité des formations en permettant à des directeurs et des assistants pénitentiaires d’assister à certains cours, notamment aux exercices de simulation mais aussi en faisant relire les syllabus par d’autres professionnels de la formation, explorer la voie du multimédia et mettre en place un véritable conseil pédagogique.

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La modernisation de la formation de base des ASP : un an plus tard

focuS

Le 3 novembre 2010, les premiers assistants de surveillance pénitentiaire ont entamé la nouvelle formation de base dans les oCPP et CFPP. Depuis, chaque nouvel ASP suit une formation d’un an qui alterne cours théoriques et expérience pratique. La nouvelle formation de base ouvre la voie à de nouvelles matières, parmi lesquelles la prévention du suicide et les relations à risque. Une plus grande attention est accordée à certaines matières comme le sport et la déontologie. Un an après le lancement de la nouvelle formation de base, le temps est venu de réaliser une brève évaluation.

Quelques chiffres

Depuis novembre 2010, 259 nouveaux ASP néerlandophones et 215 nouveaux ASP francophones ont suivi la nouvelle formation. Leur moyenne d’âge est de 33 ans. Plus de 60% des nouveaux ASP sont des hommes. Environ 66% de ces nouveaux ASP flamands travaillent dans les prisons de la région de la Campine et de la région d’Anvers. Parmi eux, un sur cinq travaille à la prison de Merksplas. En ce qui concerne les nouveaux ASP francophones, 42% d’entre eux ont entamé leur carrière dans une prison bruxelloise. La prison d’Arlon est le nouveau lieu de travail de 16% de ces ASP.

Théorie et pratique

Les stagiaires suivent une formation de 12 mois. Durant le premier semestre, 12 semaines de cours théoriques alternent avec 14 semaines de terrain dans différentes prisons. Durant le second semestre, les stagiaires acquièrent de l’expérience pratique dans l’établissement où ils seront finalement affectés.

Mentors

La nouvelle formation de base d’un an implique non seulement un lourd investissement pour les stagiaires et les centres de formation mais également pour les prisons. En effet, elles reçoivent de nombreux nouveaux ASP. Les mentors, des collaborateurs expérimentés sélectionnés et formés spécialement pour cette mission, encadrent les stagiaires, leur apprennent le fonctionnement de la prison, les mettent au courant de leur paquet de tâches et jettent des ponts avec d’autres collègues. D’après les impressions reçues de stagiaires, ces mentors sont manifestement appréciés. Entre-temps, 67 nouveaux mentors ont suivi une formation de quatre jours en vue d’encadrer les stagiaires.

Matières à option

Les ASP stagiaires ont également la possibilité d’élargir leur horizon. L’oCPP propose deux «journées de spécialisation» entre lesquelles les stagiaires néerlandophones peuvent faire leur choix. Durant la « journée criminologique », l’ASP peut faire connaissance avec la criminologie en tant que science et visiter la maison de justice de Bruges. Les ASP qui choisissent la « journée islamique » reçoivent des informations sur les rituels et usages quotidiens de l’islam ainsi que sur certains préjugés et stéréotypes. Ils visitent ensuite la mosquée de Bruges. Le CFPP organise également pour les stagiaires francophones une journée islamique afin qu’ils se familiarisent avec la culture islamique. Leur deuxième option est une journée qui a pour thème la «victimologie», l’étude scientifique des victimes et de l’état de victime. Ils ont également la possibilité de débattre avec des assistants pénitentiaires et des directeurs de prison au sujet du défi qui les attend, à savoir traduire dans la pratique les compétences acquises et développées.

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Adaptation...

Pour les futurs ASP, la formation est sur différents plans un véritable investissement. Un ASP stagiaire nous donne son sentiment à ce sujet :

« Après avoir attendu impatiemment la formation pendant assez longtemps, tout est soudain allé très vite. J’ai reçu un coup de téléphone de l’OCPP et avant d’avoir eu le temps de bien réaliser, j’effectuais mes derniers jours à mon ancien travail et je me retrouvais, avec une certaine émotion, devant la porte de la prison du CP de Bruges. Le bâtiment ressemblait à un colosse. J’avais déjà vu la prison à la télévision mais en vrai, elle avait l’air si grande... et puis, ses portes sont énormément lourdes !

La glace s’est rapidement brisée peu après mon entrée. Les accompagnateurs de l’OCPP font un travail fantastique ! Ils m’ont vraiment mis à l’aise. Même s’ils sont mes supérieurs hiérarchiques, je n’ai jamais eu le sentiment qu’ils me traitaient en « subalterne ». Au contraire, j’ai été reçu avec énormément de respect.

Pendant les deux premières semaines, j’ai pu acquérir une certaine expérience. Puis, ce fut le moment de ma première semaine sur le terrain, à la prison de Gand. Là aussi, j’ai été très bien accueilli et j’ai été vite rassuré. Nous avons également bénéficié d’une visite guidée approfondie. Les deux premières semaines sur le terrain ont littéralement passé en coup de vent et chaque jour je me sens de plus en plus motivé dans mon travail.

Quitter le terrain pour retourner en classe était dur par contre. Il faut dire que cela fait seize ans que je ne me suis plus assis sur les bancs de l’école. Même si les cours sont dispensés de manière agréable, ce retour nécessite une certaine adaptation. Les cours sont plus difficiles les uns que les autres mais ma motivation et un bon encadrement permettent également de franchir cette montagne ! »

Adapter la formation là où c’est nécessaire

La nouvelle formation de base est évaluée en permanence et adaptée là où cela s’avère nécessaire. Le module « cadre réglementaire » a été revu en profondeur en collaboration avec le service Appui juridique et conceptuel et rebaptisé module « statut juridique interne ». Le personnel pénitentiaire est lui aussi manifestement intéressé par certains nouveaux modules de la formation de base. Grâce à des formations éclair « prévention du suicide » et «procédure et dépendance», les agents ont eu l’opportunité de se perfectionner dans ces domaines.

La formation de base est en pleine évolution. Plusieurs partenaires participent à cette entreprise dans un souci commun : offrir une formation qui contribue à un haut niveau de professionnalisme et d’expertise des assistants de surveillance pénitentiaire.

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prISoNS

Les établissements pénitentiaires belges peuvent être divisés en deux groupes : les maisons d’arrêt et les maisons de peines. Dans une maison d’arrêt, les personnes sont détenues en application de la loi relative à la détention préventive ; ce sont des prévenus. Les personnes qui séjournent dans une maison de peine sont condamnées à une peine ou une mesure privative de liberté.

> Les établissements d’exécution des peines se subdivisent en trois catégories :

> Les établissements ouverts, avec des dispositifs de sécurité limités. Les détenus qui y séjournent acceptent sur une base volontaire un régime éducatif avec des moyens de coercition minimes ; Les établissements semi-ouverts, avec régime cellulaire la nuit et travail en plein air ou en atelier le jour

> Les établissements fermés, avec tous les moyens de surveillance nécessaires et des dispositifs de sécurité renforcés (mur d’enceinte, barreaux, détection de sécurité, etc.). Séjournent ici les détenus qui n’entrent pas en ligne de compte pour être renvoyés vers un établissement ouvert ou semi-ouvert.

En 2011, la Belgique comptait 31 établissements pénitentiaires, dont 15 en Flandre, 14 en Wallonie et 2 à Bruxelles.

Les jeunes qui ont commis des « faits qualifiés infractions » etqui ne peuvent être placés dans les institutions communautaires peuvent être hébergés dans le centre fédéral fermé pour jeunes d’Everberg, de Tongres ou de Saint-Hubert si certaines conditions sont remplies. Tongres et Saint-Hubert accueille également des jeunes « dessaisis » en tant que mineurs par un juge de la jeunesse. Ces jeunes font l’objet d’un mandat d’arrêt ou d’une condamnation à une peine d’emprisonnement.

Il y a également un établissement de défense sociale à Paifve destiné à accueillir les internés désignés par les commissions de défense sociale avec pour objectif un traitement psychiatrique adapté.

Pour faire face à court terme à la surpopulation dans les prisons belges, la DG EPI loue 650 places de détention au sein de l’établissement pénitentiaire de Tilburg, situé juste de l’autre côté de la frontière, aux Pays-Bas.

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Population moyenne 387,8

hommes 387,8

femmes 0

prévenus 6,4

condamnés 381,4

Internés 0

Autres 0,3

régime ordinaire 387,8

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0,0

Capacité moyenne 402,5

Personnel équivalent temps plein

Total direction 6,00

Total Attachés 4,00

Total Administratif 21,90

Total Médical 6,70

Total SpS 18,96

Total Surveillance / Technique 321,75

Total cultes 1,80

Total hors cadres 0

Total 381,11

ANdeNNeen 1997, la prison d’Andenne a été inaugurée en tant que maison de peine à régime fermé. La plupart des condamnés qui y séjournent subissent de longues peines.

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un projet de marquage au sol pour la pratique du football. La direction s’était engagée à trouver les fonds nécessaires pour la réalisation de ce projet. Cette collaboration a permis la rénovation des préaux collectifs durant l’été 2011.

Rénovation de la salle de Body

Traditionnellement, cette activité est très appréciée par les détenus. La prison d’Andenne n’échappe pas à la règle. De nombreux détenus participent assidûment à la musculation. A la demande des détenus via l’organe de concertation, la salle de musculation a été complètement rénovée. De la peinture des murs au revêtement de sol plus adapté à cette activité, la salle a été remise à neuf. La nouvelle infrastructure possède désormais du nouveau matériel professionnel, ce qui permet aux détenus de s’adonner à ce loisir, dans des conditions plus agréables que par le passé. Les exercices peuvent se faire en musique grâce à l’achat d’une nouvelle radio.

Les détenus se disent pleinement satisfait d’effectuer leur sport dans ce cadre agréable. Ils soulignent le bénéfice apporté par le soutien et l’aide de certains moniteurs affectés dans ce secteur. En effet, ces derniers les corrige et leur explique le bénéfice de pratiquer correctement les exercices.

L’organe de concertation des détenus

Mis en place depuis début 2011, l’organe de concertation des détenus (oCD) fonctionne à bon escient. Les détenus ont en effet l’occasion de faire part de leurs constats et de leurs remarques pertinentes sans tomber dans un style revendicatif. Parmi les souhaits émis, deux projets ont déjà été retenus : la rénovation des préaux et la mise en état et en conformité des locaux destinés aux visites hors surveillance.

Les détenus membres de l’oCD ont également pu transmettre de nombreux messages à leurs codétenus en vue de ramener et de maintenir une certaine sérénité au sein du cellulaire lors des événements survenus pendant l’année. De plus, cet organe permet à la direction de la prison de tenir les détenus informés de l’avancement des différents projets et, lorsqu’il y a des blocages, de leur en expliquer la raison.

Il s’agit d’un véritable relais au sein de l’établissement. En dehors des réunions formelles de l’oCD, des rencontres individuelles ont eu lieu à l’initiative tant des détenus que des membres de la direction ou du personnel afin d’élaborer des projets, notamment dans le cadre de la mise en place du nouveau régime.

Préaux collectifs

La rénovation des préaux communs a eu lieu en 2011. Cette initiative répond à une proposition formulée au sein de l’organe de concertation des détenus (oCD). La sortie au préau est en effet un moment fort prisé, permettant une pratique sportive ou offrant simplement le temps de discuter. La prison d’Andenne a donc été sensible à la demande de rénover les préaux selon les besoins tant sportifs que relationnel. Les membres de l’oCD ont été chargés de déposer

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Spectacle de marionnettes

L’atelier « théâtre » des détenus de la prison d’Andenne a mis en place un spectacle de marionnettes destiné aux enfants qui rendent visite à leur papa détenu, dans le cadre des rencontres « Relais enfants-parents ». Les détenus de l’activité « théâtre » ont écrit le scénario sur base de nouvelles de Tim Burton. Quant aux détenus de l’activité « arts plastiques », ils ont réalisé les marionnettes. De plus, quelques détenus de la formation « soudure » ont fabriqué les castelets. Enfin, le rideau a été confectionné par un détenu travaillant à l’atelier où des machines à coudre sont disponibles. Il s’agissait de la première collaboration entre quasiment tous les ateliers d’activités culturelles de la prison et certains participants à une formation.

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focuS

Cette année, l’accent a été mis sur la formation en gestion de conflits du service psychosocial. Il s’agit d’une action visant à outiller au mieux le personnel face aux agressions et à conserver un cadre de travail plus serein et sécurisé. Le but est de veiller au bien-être au travail.

Cette formation se déroule en 3 jours, répartis en 2 demi-journées théoriques et 4 demi-journées d’exercices pratiques, dont une série a été réalisée en « situation réelle », dans les bureaux de la prison d’Andenne.

Le personnel a donc été initié à des techniques de défense pour faire face aux différentes situations d’agressions physiques comme être pris à la gorge, être saisi et bloqué au niveau des mains et des poignets, être saisi par les cheveux, être pris en otage avec et sans couteau, etc. L’idée principale est de transmettre quelques techniques pour se dégager de situations potentiellement dangereuses. Les exercices pratiques montrent que de simples mouvements, accessibles à tous tant les hommes que les femmes, peu importe le gabarit de la personne, pouvaient se révéler efficace.

A la demande du personnel pénitentiaire, il sera prévu d’organiser ce stage une ou deux fois par an. En effet, la pratique régulière de ces réactions rapides et appropriées permet de développer une meilleure confiance en leurs propres capacités. Une journée de recyclage serait prévue pour l’année 2012.

Gestion de conflits

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Population moyenne 387,8

hommes 387,8

femmes 0

prévenus 6,4

condamnés 381,4

Internés 0

Autres 0,3

régime ordinaire 387,8

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 402,5

Personnel équivalent temps plein

Total direction 6,00

Total Attachés 3,00

Total Administratif 26,65

Total Médical 14,05

Total SpS 11,20

Total Surveillance / Technique 274,35

Total cultes 4,40

Total hors cadres 0

Total 339,65

A n v e r s ANTWerpeNLa prison d’Anvers a été mise en service en 1855 et a entre-temps été entièrement rénovée. L’établissement fonctionne principalement comme maison d’arrêt et comporte une section pour femmes ainsi qu’une annexe psychiatrique.

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Réorganisation de l’équipe des assistants pénitentiaires

Ces dernières années, beaucoup de nouveaux et jeunes agents sont arrivés. Afin de répondre au mieux à leurs besoins spécifiques, la prison a examiné à la loupe l’organisation et le fonctionnement de l’équipe AP (l’équipe des assistants pénitentiaires). L’équipe AP devait être plus clairement présente et accessible sur le terrain. C’est pourquoi, elle a été scindée en une « AP opérationnelle » (« operationele PA» ou oPERA) qui peut assumer de manière plus cohérente le rôle de coaching mais aussi celui de contrôle et une « AP Personnel et organisation » qui peut développer la politique du personnel, l’organisation du travail et le planning des listes de service. Cette réorganisation a permis d’améliorer l’efficacité du fonctionnement de l’équipe AP.

A nouveau en route avec le ToP-coach

Le projet Terug op Pad (ToP) coaching a débuté en octobre 2008. Il s’agit d’une collaboration entre l’Antwerpse Minderhedencentrum de8, la prison d’Anvers, Samen Leven Stad Antwerpen, le CAW Metropool et le département Bien-être de la Communauté flamande. Ensemble, ils ont constaté qu’après leur libération, il est fréquent que les jeunes détenus retournent à nouveau en prison. Le projet a pour but d’offrir à ces jeunes détenus, un soutien sur mesure dans leur réinsertion et de créer une passerelle vers la société.

Le groupe cible se compose de jeunes adultes de 18 à 25 ans du Grand Anvers dont c’est le premier séjour en prison et dont la libération est attendue dans les trois mois. A la maison d’arrêt d’Anvers, les détenus séjournent généralement pour une courte période. Il est donc difficile d’entamer un véritable parcours de détention. Les services d’aide existants ne jettent pas encore de pont entre la détention et la libération. Souvent, ils sont inconnus ou difficilement joignables par ces détenus. En outre, ils considèrent souvent que les détenus peuvent formuler leur demande d’aide, mais pour beaucoup d’entre eux, cela ne va pas de soi. Il importe également qu’ils ne soient pas sujets à une assuétude grave et/ou à des problèmes psychiatriques.

Le Justitieel Welzijnswerk Antwerpen (JWA) et le service psychosocial de la prison informent les jeunes détenus en leur remettant un flyer sur le ToP coaching et ils essayent de gagner leur confiance afin de les inciter à participer au projet. Le jeune peut aller voir son ToP coach pour lui poser des questions. Quelques exemples : où puis-je trouver un studio et le CPAS peut-il intervenir dans le paiement de ma garantie locative ? De quels documents ai-je besoin pour demander ma carte SIS ? Comment puis-je améliorer mes relations avec mes parents ? Comment puis-je nouer de nouveaux contacts,

etc.’ Le jeune choisit lui-même un accompagnement ToP, ce qui augmente ses chances de réussite.

Un jeune et son coach décrivent leur expérience :

Le ToP Coach : « Souvent, nos jeunes se retrouvent face à un mur. Ils ne croient plus en eux ni en la société. Ils ne sont pas capables d’escalader ce mur. En réduisant la hauteur de cet obstacle et en le rendant plus facile à appréhender, on leur redonne espoir et confiance en eux. »

Le jeune : « Je ne peux pas parler avec ma famille. A la maison, on ne fait que crier. Je dois aller à l’école. Je dois travailler. Je dois me lever. J’en ai plein la tête. Je ne peux plus fonctionner. Sliman, lui, m’écoute. Il va arranger avec moi, mes problèmes de papiers. Il est un peu comme un grand frère. »

Le ToP coaching a débuté comme projet à petite échelle mais avec de grandes ambitions. En 2011, les ToP coaches ont rédigé une brochure détaillée sur leur travail, leur méthodologie spécifique et les réactions de partenaires. Cette brochure a été présentée lors d’une rencontre avec la presse et a suscité beaucoup d’intérêt de la part d’autres prisons.

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Gedragscode Gevangenis Antwerpen

Intégrité au travail

Travailler sur l’intégrité, c’est préciser clairement quel comportement est souhaitable et lequel ne l’est pas, au sein d’une organisation. C’est pourquoi la prison d’Anvers a développé un code de conduite qui a été présenté au personnel, le 23 juin 2011. Tous les collaborateurs ont reçu ce code au cours des différentes réunions d’équipes et par notification individuelle. Le code de conduite définit l’attitude et le comportement appropriés dans le contexte pénitentiaire. Les valeurs fondamentales telles que le respect, la loyauté, le professionnalisme et l’impartialité y sont largement présentes et ont été intégrées dans la politique du personnel de la prison via les cercles de développement des membres du personnel et dans la brochure d’accueil des nouveaux collaborateurs.

Pour donner davantage de force à ce sujet, la prison a mené une campagne de promotion au moyen d’affiches, d’une vitrine d’information et d’une bannière spéciale dont le slogan est « Integriteit. Daar sta ik voor. » Chaque collaborateur a reçu un agenda 2012 dans lequel la prison explique l’importance qu’elle accorde à l’intégrité.

En 2012, la prison ancrera encore le thème « intégrité » au sein de son personnel en prévoyant des points d’ancrage pour l’intégrité, en rédigeant une check-list du comportement à adopter et en reconnaissant davantage la zone de tension entre secret médical, ordre et sécurité.

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focuS

Depuis le 1er août 2011, les détenus entrants séjournent en un seul lieu centralisé : la quatrième section. La prison peut ainsi leur fournir un service amélioré et de qualité. De cette manière, les détenus sont plus disponibles pour les différents services qui ont besoin d’eux au cours de leurs premiers jours dans l’établissement. Une première évaluation montre qu’il y a manifestement moins de mouvements vers d’autres sections et que les détenus sont mieux informés au sujet des règles en vigueur dans la prison.

Les membres du personnel ont pu se porter candidats pour accueillir les nouveaux arrivants dans cette section. Pascalle Van der Elst, assistant de surveillance pénitentiaire (ASP), a considéré ce travail à la quatrième section comme un défi. « J’aime bien parler et je pratique volontiers plusieurs langues, ce qui est indispensable à la quatrième section. En effet, beaucoup de détenus entrants sont d’origine étrangère, ce qui ne facilite pas toujours la communication. En outre, je suis une véritable fourmi. J’ai du mal à tenir en place. Et je donne avec plaisir les explications nécessaires aux détenus! Dans cette optique, travailler à la quatrième section, c’est mon « dada ». Pas une minute, je n’ai regretté mon engagement. »

Quelle plus-value cette section apporte-t-elle selon vous ?

« Vous pouvez commencer par le commencement. Fournir toutes les informations nécessaires au détenu. Pas seulement des informations contenues dans le règlement d’ordre intérieur mais aussi celles sur le fonctionnement quotidien de ‘notre section’ comme l’utilisation de la lumière et de la télévision, le fait qu’on ne frappe pas aux guichets, que chacun va chercher sa propre nourriture, etc. En fait, nous les préparons pour les autres sections.»

Les changements à la quatrième section présupposaient également un fonctionnement plus efficace pour l’organisation. Qu’avez-vous constaté au niveau du fonctionnement dans cette section ?

« Il y règne malgré tout une certaine animation et les mouvements sont nombreux. Les détenus arrivent « nouveaux » et doivent encore passer par tous les services. Par conséquent, la première matinée, ils restent dans leur cellule et ne peuvent pas participer au préau. Ils s’entretiennent avec la direction, le service médical et le service psychosocial. Indépendamment de cela, ils peuvent être appelés pour s’entretenir avec leur avocat. Cela crée tout un ensemble de mouvements très concentrés au sein de notre section. De ce fait, nous sommes aussi pressés par le temps. Dès lors, dans la perspective d’une nouvelle prison, prévoir une aile séparée pour les détenus entrants où peuvent avoir lieu tous les mouvements me semble une bonne idée. »

Quelles sont les aptitudes que doit posséder un ASP à la quatrième section ?

« Il faut avoir une patience d’ange. Pour moi, ce n’est pas grave de devoir toujours expliquer la même chose. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Les collègues directs à la section ont également une grande importance. Je pense que nous devons tous faire preuve d’une bonne dose de patience. Cet aspect a été vraiment pris en considération lors de la constitution de l’équipe. Et nous en sommes très heureux. Sinon, une telle approche ne pourrait pas continuer à fonctionner. Nous sommes aussi toujours très pressés par le temps vu que le nombre de mouvements au sein de notre section est très important. Sur ce plan aussi, il faut être résistant. »

Constatez-vous aussi un effet sur les détenus ?

« J’ai le sentiment que les détenus sont plus calmes. Ils ressentent peut-être plus que vous prenez le temps de vous occuper d’eux. Je trouve que ça se remarque surtout la nuit. Mais je n’ai pas dit que c’était entièrement dû au fonctionnement de la quatrième section. Je sens qu’ils sont reconnaissants pour le temps que nous leur consacrons et les informations que nous leur donnons. »

Voyez-vous encore d’importants points d’amélioration ou défis ?

« A première vue, notre section tourne comme nous l’avions prévu. Après six jours, les détenus sont assez calmes. Ils ont reçu beaucoup d’explications et sont prêts à déménager vers une autre section. Le mélange avec les internés reste cependant difficile. Eux aussi se retrouvent dans cette section. Ils requièrent souvent une attention supplémentaire et l’équilibre est très délicat. »

Plus qu’une seule section pour les détenus entrants

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Population moyenne 131,3

hommes 131,3

femmes 0

prévenus 48,4

condamnés 82,9

Internés 0

Autres 0

régime ordinaire 130,9

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,4

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 111,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 1,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 8,80

Total Médical 2,40

Total SpS 4,00

Total Surveillance / Technique 103,80

Total cultes 1,00

Total hors cadres 0

Total 122,00

ArLoNdepuis 1867, la prison d’Arlon fonctionne comme maison d’arrêt et maison de peine. Les détenus qui séjournent ici proviennent surtout de Bruxelles, de Liège, de charleroi et des environs. comme beaucoup d’étrangers ne disposent pas de permis de séjour en règle, le flux entrant et sortant de cet établissement est très élevé.

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Meilleure organisation des formations qualifiantes pour les détenus

Les détenus se sont fortement impliqués dans les formations proposées et très peu d’entre eux ont abandonné en cours de route. Cette réussite est due au processus mis en œuvre pour assurer la participation et le suivi des détenus. En effet, l’initiative du choix de la formation émane de l’organe de concertation des détenus (oCD) qui relaye le souhait des détenus en termes de formation. Chaque proposition est discutée d’abord au niveau des possibilités en termes d’infrastructure. Ensuite, la proposition est renvoyée vers les organismes de formations.

Les programmes proposés ont été adaptés en module intensif, sur une courte période de 6 mois maximum afin de répondre aux réalités carcérales en tenant compte de la baisse de motivation et du mouvement de population. Les détenus ont également été sensibilisés sur l’importance de leur participation pour la faisabilité des formations et surtout pour la bonne collaboration avec les écoles. Le même principe est appliqué pour les formations non qualifiantes.

Participation à la bourse à l’emploi de la ville d’Arlon

Dans le cadre de la semaine de l’emploi organisée par le Forem dans toute la Wallonie, une journée « bourse à l’emploi » a été organisée dans le hall polyvalent d’Arlon, où la prison d’Arlon a été sollicitée pour y tenir un stand au nom de la DG EPI. Un assistant administratif et un assistant pénitentiaire se sont chargés de répondre aux nombreuses sollicitations d’un public très important. De nombreuses questions ont été posées, notamment liées aux procédures de recrutement du personnel de surveillance, aux emplois dans les services administratif et psychosocial. Cette présence à la bourse à l’emploi a suscité beaucoup d’intérêt et de nombreux C.V. ont étés reçus et transmis au service du personnel, tout en ayant pris le soin d’informer les demandeurs d’emploi sur les procédures normales de recrutement du personnel dans la fonction publique.

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Visite de l’établissement pour les familles du personnel

Afin de répondre aux sollicitations des agents pénitentiaires qui demandent régulièrement la possibilité de faire visiter leur lieu de travail, la prison d’Arlon a permis l’organisation de visites encadrées de l’établissement. Deux assistants pénitentiaires sont chargés d’encadrer un circuit représentatif et sécurisé.

En mars 2011, plus d’une centaine de personnes réparties sur quatre périodes ont pu entrevoir le lieu et les conditions de travail dans lesquels évolue le membre de leur famille. Le parcours se voulait pédagogique afin de mieux faire comprendre la situation carcérale, sans diabolisation, ni angélisme béat. Les rencontres inopportunes ont été évitées en choisissant des plages horaires vides avec très peu de mouvements, sur deux dimanches.

La participation des membres de l’amicale du personnel ont permis de conclure cette rencontre dans les meilleurs conditions en décorant une salle de réception et en offrant des collations et des boissons.

Grâce à l’ouverture d’esprit de la direction et l’encadrement des assistants pénitentiaires lors des visites, les visiteurs n’ont pas manqué de faire des remarques positives sur cette initiative.

Canal vidéo interne

afin de répondre à un souci d’information relayé par les détenus lors des réunions de l’organe de concertation des détenus (OCD), un projet et un appel d’offre ont été lancés pour mettre en place un canal vidéo d’informations interne à destination des détenus.

Celui-ci est opérationnel depuis octobre 2011. Son alimentation est assurée par les différents services de la prison, les prestataires externes, ainsi que les demandes relayées via l’OCD. ainsi, le détenu y retrouve les diverses informations dont les avis à destination des détenus, certaines informations données lors de leur entrée en prison, le fonctionnement des différents services, les personnes de référence, les activités proposées comme les formations, les cours, les modules d’activités, le sport et la culture, les nouveaux produits disponibles en cantine, les modifications de prix, le programme de BeTV, les menus de la semaine, les adaptations du régime de détention liées à un évènement particulier (les grèves, par exemple), etc.

l’importance de ce canal d’informations pour les détenus s’observe tant par les retours lors des réunions de l’OCD que par les réactions des détenus si le système est défaillant.

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focuS

Ces dernières années, la prison d’Arlon a fait face à une rotation annuelle assez importante de son personnel. En 2010, 49% du personnel ont été renouvelés, notamment en raison de l’ouverture du centre pour jeunes de Saint-Hubert. Ces départs massifs ont également concerné les assistants de surveillance pénitentiaire chef d’équipe (ASPCE).

Tâche de l’ASP Chef d’équipe

L’impact de ces changements se remarque au quotidien. L’équipe des ASPCE semble être davantage touchée car elle se compose de « nouveaux » ASPCE et de « faisant

fonction». or, leur mission d’encadrement et de formation est très importante pour le bon fonctionnement du cellulaire, notamment pour l’écolage des collègues et l’encadrement de nouveaux assistants de surveillance pénitentiaire qui débutent à la prison d’Arlon, parfois sans passer par le CFPP. Face à ce constat, il fallait offrir un moment pour qu’ils apprennent à se connaître et qu’ils puissent ainsi créer une véritable cohésion au sein de l’équipe. De plus, il est important d’apprendre ou de réapprendre l’ampleur de la tâche d’un chef d’équipe.

Programme

La prison d’Arlon a donc fait appel au CFPP de Marneffe qui a immédiatement accepté de collaborer à l’élaboration d’un programme adapté à leurs besoins et aux particularités de l’équipe d’ASPCE. Dans l’esprit d’un team building, une formation de deux jours en résidentiels au CFPP a été proposée à l’ensemble des ASPCE. Au départ timides face à ce projet, ils ont quand même répondu présents. La formule détendue et « sans uniforme » ainsi que l’animation par un formateur d’une société externe (JIGAM) ont permis d’emblée de balayer les distinctions entre ASPCE et ASPCE f.f. (faisant fonction).

Mission accomplie

Dès le lendemain, l’impact dans le fonctionnement des ASPCE a été observé, ils sont désormais conscients de leur rôle, des attentes à leur égard et de l’importance d’une cohésion d’équipe. Cet état d’esprit perdure et un suivi sous forme de coaching individuel par un AP s’est mis en place.

organisation d’un team building pour l’équipe d’ASPCE

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Population moyenne 771,7

hommes 668,9

femmes 102,8

prévenus 253,6

condamnés 462,1

Internés 34,8

Autres 21,2

régime ordinaire 755,9

Semi-liberté (condamnés) 0,5

detention limitée 15,1

Semi-liberté (Internés) 0,1

Capacité moyenne 608,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 6,00

Total Attachés 7,80

Total Administratif 35,35

Total Médical 27,80

Total SpS 25,51

Total Surveillance / Technique 530,15

Total cultes 2,20

Total hors cadres 1,45

Total 636,26

B r u g e s BruggeLe complexe pénitentiaire de Bruges (PCB) est l’une des plus grandes prisons de Belgique depuis 1991 et offre de la place à des prévenus et à des condamnés. Dans la section réservée aux femmes, les mères peuvent garder leur enfant avec elles jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de trois ans. Le complexe dispose également d’un centre médical, d’une section sans drogue et d’une section d’exécution des mesures de sécurité particulières individuelles.

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Sécurisation des préaux contre les évasions par hélicoptère

Après l’évasion par hélicoptère du complexe pénitentiaire survenue en juillet 2009, la DG EPI a décidé, en concertation avec la Régie des Bâtiments, de sécuriser les préaux à Bruges contre ce type d’évasion. En 2010, les préaux fermés plus petits avaient déjà été sécurisés au moyen de filets fixés à des câbles tendus ou par la mise en place de poteaux. En 2011, ce fut le tour des cinq grands préaux. Depuis, le préau du quartier pour l’exécution de mesures de sécurité particulières et individuelles (QMSPI) et les grands préaux des deux sections Hommes ont été sécurisés contre les atterrissages d’hélicoptères. Les deux côtés de l’enceinte des préaux sont bordés de poteaux plantés tous les six mètres environ. Des câbles métalliques ont été tendus entre les poteaux. Grâce à cette protection, les détenus susceptibles de s’évader qui se sont vu imposer une mesure de sécurité interne ne doivent plus se promener dans les préaux fermés sécurisés. En 2012, un certain nombre de petites plantations sont encore au programme et l’aire d’atterrissage pour hélicoptère prévue sera dotée d’un dispositif de sécurisation transportable.

Le CP Bruges remporte le prix de l’action Music for Life la plus remarquable jamais organisée

La participation du complexe pénitentiaire de Bruges à l’action Music for Life est devenue une tradition ces dernières années. L’action organisée fin 2011 était encore plus spéciale puisqu’il s’agissait de la dernière édition. Une nouvelle fois, les détenus ne sont pas restés les bras croisés. outre la section sans drogue, la section Femmes s’est également montrée particulièrement active. La section sans drogue a parcouru des kilomètres à pied et à vélo. De plus, les détenus ont préparé des crêpes pour les visiteurs et le personnel. La section Femmes vendait des tartes maison et des sandwichs garnis. Le 21 décembre, une somme de 2000 euros a été remise aux présentateurs de Studio Brussel dans la Glazen Huis. Grâce à ce montant, l’aile flamande de la Croix-Rouge pourra participer à la construction et à l’entretien d’installations d’eau au Népal, destinées à procurer en toute sécurité de l’eau potable à la population locale.

En 2011, Focus Knack a organisé un concours récompensant la meilleure action Music for Life jamais organisée. De toutes les actions organisées au cours des cinq éditions de Music for Life, l’action ‘Gevangen for Life’ édition 2010 a été élue action MFL la plus remarquable jamais organisée par les lecteurs de Knack. Durant cette édition, les détenus de la section sans drogue avaient pédalé 2013 km, couru 93,5 km et préparé pas moins de 2500 crêpes. En janvier de cette année, les détenus ont reçu une œuvre de Serge Baeken, qui a reçu une place d’honneur au sein de la section et restera un souvenir impérissable de leur engagement dans Music for Life.

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E-learning

Depuis 2011, les détenus de la section Hommes 2, où séjournent les prévenus et les courtes peines, peuvent choisir parmi plus de 100 formations électroniques proposées par le VDAB et ainsi étudier à leur rythme. Bien qu’ils ne reçoivent pour ces formations aucun diplôme, ils peuvent néanmoins développer certaines aptitudes et compétences.La direction, le service ICT, l’équipe d’accompagnement, le service psychosocial, les collaborateurs stratégiques et le coordinateur enseignement ont élaboré les procédures axées sur l’orientation, le screening et l’évaluation. Dans une classe du centre éducatif, 16 PC ont été installés. Ils sont utilisés non seulement pour l’e-learning mais également dans le cadre d’autres cours. Chaque semaine, les détenus de la section Hommes 2 peuvent suivre pendant quatre heures une formation sur ordinateur, avec l’aide des bénévoles du Justitieel Welzijnswerk. Les détenus peuvent également suivre une formation sur ordinateur à la section sans drogue et au QMSPI. Vis-à-vis du suivi du projet, l’équipe soins est un partenaire important. Les autres sections suivront en 2012.

« E-learning est une communication sur écran qui exige du détenu qu’il soit attentif et actif. C’est une méthode qui incite à participer, à comprendre, à s’impliquer. Elle ouvre l’univers intellectuel restreint du détenu et, en tant que bénévole, pouvoir y assister et en assurer l’encadrement est un privilège. Une réceptivité générée fait naître des attentes et l’avenir s’affranchit de son enfermement. »Louis Desmedt, volontaire du Justitieel Welzijnswerk

Start-to-run

D’avril à fin juin, le complexe pénitentiaire a organisé le projet Start-to-run à la section Hommes 2. Trente détenus ont commencé à s’entraîner à la course, encadrés par une équipe d’assistants de surveillance pénitentiaire, moniteurs sportifs au CPB. L’objectif était de pouvoir courir une demi-heure sans interruption. Les détenus se sont entraînés trois fois par semaine pendant dix semaines.

Lors de la dernière course, le 29 juin, 19 détenus ont atteint leur objectif. La presse locale était présente et les moniteurs sportifs, l’athlète de haut niveau Veerle Dejaeghere et l’échevin des sports de Bruges ont également pris part à la course. Les détenus se sont vu remettre un brevet et ont pu garder les chaussures de course à pied qu’ils avaient utilisées pour le projet.

« C’est une expérience très forte pour moi car j’ai quand même connu le projet dans son ensemble, du début à la fin, depuis les inscriptions (tâches administratives) jusqu’aux contacts avec les notables et la presse pour l’organisation de l’événement de clôture. Je peux toutefois affirmer que je suis fier du résultat final, atteint avec toute une équipe, et je pense organiser une nouvelle édition en 2012. » (Koen Logghe, assistant de surveillance pénitentiaire)

« Start-to-run nous aide à nous libérer de sentiments négatifs comme le stress et l’angoisse. Nous pouvons ainsi nous sentir libres, pour regarder vers l’avant en nous fixant un objectif positif. Cela nous aide également à oublier nos problèmes. Le programme peut servir de thérapie pour lutter contre les phénomènes liés aux effets de la désintoxication, les troubles du sommeil et les sentiments négatifs comme l’agressivité et la frustration. Start-to-run, c’est plus que simplement courir des kilomètres. Cela signifie sortir de l’inertie et regarder devant soi, plein de force et d’espoir. Les détenus remercient de tout cœur les organisateurs et les responsables du programme. » (C.S., détenu)

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Le travail en équipe dans les sections fermées

Le complexe pénitentiaire fonctionne toujours avec des assistants de surveillance permanents par section. Cela présente des avantages et des inconvénients. Ces membres du personnel connaissent le caractère et les antécédents des détenus mais ils travaillent de manière isolée et il n’est pas toujours facile pour eux de garder une certaine distance par rapport à ces détenus.

C’est pourquoi, depuis 2011, des assistants de surveillance permanents des sections fermées de la section Hommes 1, où séjournent les longues peines, travaillent selon un système de rotation. Ces agents travaillent en effet en alternance dans les quatre sections fermées. Cela offre de très nombreux avantages. Ils connaissent bien les détenus mais peuvent néanmoins garder une distance professionnelle. En outre, le régime appliqué dans ces sections est plus uniforme et les agents peuvent mieux communiquer entre eux. Le régime a été élaboré au préalable avec le personnel et des directives claires sur le travail et le régime ont été rédigées. L’uniformité dans le travail est de surcroît particulièrement importante. Ces pourquoi ces sections travaillent avec des « points d’attention mensuels » pour les détenus. Chaque mois, on travaille sur chacun de ces points durant les activités.

Les agents de l’équipe à la section Hommes 1 communiquent entre eux au moyen de « logbooks ». Les agents de section y consignent les points d’attention mensuels, notent si le détenu s’est douché, s’il a été au préau, s’il a reçu ses médicaments, ... Ils y écrivent également quelle est l’humeur d’un détenu, s’il y a des conflits entre détenus ou si un détenu doit recevoir une attention supplémentaire, ... L’assistant de surveillance pénitentiaire chef d’équipe note chaque jour les informations les plus importantes dans les fiches d’observation individuelles des détenus. Ces fiches d’observation sont tenues à jour sur ordinateur et peuvent également être consultées par le service psychosocial et la direction.

Des assistants de surveillance pénitentiaire permanents chefs d’équipe suivent de près le groupe d’agents de cette équipe et leur apportent la structure et le soutien nécessaires. Ils veillent en outre à l’uniformité du travail et font office de point de contact en cas de problèmes. Après un an de travail en équipe à la section Hommes 1, le complexe pénitentiaire organise en février 2012 une journée d’équipe pour les agents des sections fermées.

Amélioration du mode de fonctionnement du personnel dans la section des longues peines

Un fonctionnement du personnel plus efficace

Fin 2010, la section Hommes 1 a été réorganisée dans le but d’employer le personnel le plus efficacement possible, de créer un sentiment de sécurité plus important et d’assurer l’organisation des activités pour les détenus. Un schéma de la charge de travail a permis de définir quels postes entraient éventuellement en ligne de compte pour une mise en œuvre plus souple du personnel.

La réorganisation a été introduite avec succès en janvier 2011. Ainsi, un certain nombre d’activités de jour pour les détenus ont été réaménagées et certains postes du personnel à la section ne sont plus occupés après 19 heures. De cette façon, tous les postes du personnel sont occupés pendant la journée et les activités de jour pour les détenus se déroulent en plus grande sécurité. Les assistants de surveillance pénitentiaire qui souhaitent prendre leurs nombreuses heures supplémentaires peuvent à présent le faire sans problème. Cette amélioration a eu un effet positif sur l’absentéisme.

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Population moyenne 221,9

hommes 221,9

femmes 0

prévenus 146,1

condamnés 71,8

Internés 1,6

Autres 2,4

régime ordinaire 214,5

Semi-liberté (condamnés) 0,6

detention limitée 5,3

Semi-liberté (Internés) 1,4

Capacité moyenne 168,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 15,10

Total Médical 2,95

Total SpS 7,60

Total Surveillance / Technique 108,85

Total cultes 2,00

Total hors cadres 0

Total 140,50

T e r m o n d e deNderMoNdedepuis 1863, la prison de Termonde fonctionne comme maison d’arrêt et maison de peines. elle est bâtie selon le modèle ducpétiaux classique.

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Formation en peinture

A l’automne, la prison a lancé une formation professionnelle de peintre pour les détenus. Par petits groupes de six, les détenus apprennent pendant 40 cours tous les aspects du véritable travail de peintre : peindre et nettoyer les surfaces, appliquer un enduit, couvrir, etc. Les détenus peuvent choisir entre un module de base et des modules complémentaires. Ainsi, les « débutants » apprennent à maîtriser les principes de base de la peinture et ceux qui sont plus avancés peuvent se spécialiser davantage.

Le projet offre aux détenus la possibilité de combiner travail et formation et d’obtenir au cours d’une période relativement courte, des certificats partiels qui débouchent sur l’attestation de compétence « peintre ». Dans le cadre d’une collaboration avec les services techniques, quelques cellules ont été rafraîchies, servant de terrain d’apprentissage et d’exercice.

Rénovation du mur extérieur

La prison de Termonde est entrée en service en 1863 et a donc près de 150 ans. Cela laisse des traces. Par endroits, le mur extérieur sur le devant de la prison n’était plus suffisamment stable. A certains endroits, le mur a été complètement démoli et reconstruit. Ailleurs, il a été réparé et nettoyé. Les fondations ont également été renforcées. Un nouveau couvre-mur et de nouveaux barbelés ont été ajoutés.

Rapprochement entre Justice et citoyens

En mars 2011, Vormingplus Waas-en-Dender a organisé avec le parquet, la prison, le Centrum Algemeen Welzijnswerk, le collaborateur stratégique, Suggnomè et la maison de justice, une séance d’information et de travail de trois jours destinée aux citoyens sur le thème de la détention réparatrice. En effet, dans la politique pénale actuelle, le travail avec les victimes, les auteurs et la société dans le cadre de la justice réparatrice occupe une place de premier plan. Pendant trois soirées, les citoyens ont reçu des informations sur la procédure judiciaire et l’attention prêtée à la réparation du dommage.

Le premier soir, Yves Van Den Berge, substitut du procureur du Roi, a fait un exposé sur les tâches et le rôle du parquet, le lien avec l’exécution de la peine et la guidance qui s’ensuit. Heidi Suykens, employée à la prison de Termonde, a parlé du travail effectué dans le cadre de la justice réparatrice et de son approche concrète dans la pratique. A l’aide d’exemples

issus de la pratique quotidienne, les participants ont pu se faire une idée claire de ce qu’implique précisément la justice réparatrice.

En guise d’introduction à la deuxième soirée, un film sur le travail axé sur la réparation dans la prison a été projeté. Différents représentants du terrain ont brièvement présenté leur façon de travailler et ont donné leur vision personnelle du travail axé sur la réparation. Ensuite, des citoyens ont pu débattre sur la manière de concrétiser le travail axé sur la réparation à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.

Le dernier soir, les citoyens ont effectué une visite à la prison. A l’issue de la visite guidée, ils ont pu s’entretenir avec des assistants de surveillance pénitentiaire et des détenus au sujet de leurs expériences relatives à la détention réparatrice. Tant le personnel que les citoyens et les détenus ont trouvé cette rencontre importante et enrichissante.

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Bourse enseignement et santé

Le vendredi 2 septembre, la prison a lancé une véritable « bourse d’été » pour les détenus et le personnel. Cette bourse était placée sous le signe de l’enseignement et de la santé. Les préaux du matin et de l’après-midi étaient entièrement dédiés à ce thème.

Le projet « 10 000 stappen » en était le coup d’envoi. Des affiches et d’autres supports promotionnels ont amené les détenus et le personnel à s’intéresser au projet. La prison avait également prévu un « stand santé » où les intéressés ont obtenu des informations sur la manière de mener une vie saine et où ils ont pu calculer leur IMC (Indice de Masse Corporelle), comparer les calories de produits alimentaires et poser des questions à une diététicienne. Les détenus ont pu s’inscrire chez le fonctionnaire sportif afin de participer aux activités sportives.

Le coup d’envoi de la nouvelle année scolaire à l’extérieur a également été donné à la prison. Les détenus ont reçu des informations sur l’offre en matière d’enseignement de la prison et ont pu s’adresser aux enseignants et au coordinateur enseignement pour obtenir de plus amples renseignements. De nombreux détenus se sont inscrits à une formation. Pendant l’événement, l’ambiance était assurée par un DJ.

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focuS

Afin de motiver à la fois les détenus et le personnel à bouger plus, la prison a lancé en automne le projet « 10 000 pas ». L’objectif est de faire bouger davantage les gens par des petites activités simples, comme se rendre au travail à vélo ou à pied, ou stationner sa voiture plus loin. Pour ce faire, la prison a collaboré étroitement avec l’ASBL Logo Dender, le CAW Regio Dendermonde, l’ASBL De Rode Antraciet et la Communauté flamande.

En avant pour plus d’énergie

Grâce aux affiches placardées dans la prison, les membres du personnel et les détenus savent combien de pas nécessite une activité. Les slogans des affiches sont, par exemple, « d’ici à la salle des visites = 28 pas » ou « un tour du préau = 165 pas ». Dans la prison, des empreintes de pas ont également été collées au sol en direction du préau, du réfectoire du personnel, du centre, etc. Lors de séances d’information, les détenus et le personnel ont reçu des informations sur le projet et l’utilisation d’un compteur de pas.

La prison voulait aller encore plus loin. Pour rendre le parcours plus attrayant, elle a organisé un concours. Les personnes qui pendant au moins six semaines portaient un compteur de

10 000 pas vers une vie plus saine

pas et notaient le nombre effectué dans un carnet pouvaient remporter un prix. Les détenus ont pu gagner une cantine pour une alimentation saine. Les gagnants parmi les membres du personnel ont reçu un livre « start 2 run » ou « start 2 bike » et des bons d’un magasin de sport local. L’ASBL Logo Dender a complété le matériel de sport pour inciter plus de détenus à pratiquer du sport.

Succès

Une quarantaine de détenus sont venus aux séances d’information (principalement des détenus qui travaillent) et une vingtaine d’entre eux ont participé aux activités. Ils ont pour la plupart tenu les six semaines et se sont montrés enthousiastes par rapport à ce projet.

Au total, environ septante détenus ont porté le compteur de pas. Le projet a par conséquent été accueilli très positivement sur le terrain. La phrase « Tu en es à combien de pas aujourd’hui ? » faisait partie des phrases standard. Un peu plus d’hommes que de femmes appartenant à des groupes d’âge différents ont participé.

Plus d’informations ? www.10000stappen.be

Les participants ont indiqué qu’ils étaient à présent plus conscients de leur part de mouvement quotidienne et de son importance pour leur santé :

« J’ai pris d’autres résolutions : bouger plus, fumer moins, ... »

« Tout le monde devrait le faire. C’est vraiment motivant ! »

« Beau défi, mais ce n’est pas toujours évident de faire progresser ton nombre de pas.»

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Population moyenne 52,6

hommes 52,6

femmes 0

prévenus 32,0

condamnés 20,7

Internés 0

Autres 0

régime ordinaire 52,6

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 32,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 0

Total Administratif 7,55

Total Médical 0

Total SpS 1,95

Total Surveillance / Technique 41,40

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 52,90

dINANTAvec une capacité de 33 détenus, dinant est la plus petite prison du pays. en théorie, il s’agit d’une maison d’arrêt mais elle fonctionne également souvent comme maison de peine. elle est bâtie selon le modèle ducpétiaux et le régime est un régime fermé.

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La charte des valeurs de la prison de Dinant

Rédiger une charte des valeurs était un des objectifs du plan opérationnel 2010-2012. Il était souhaitable, en effet, de préserver l’ambiance de travail conviviale de la prison de Dinant et de permettre à chaque membre du personnel ou intervenant extérieur de s’intégrer de façon adéquate en fonction de la spécificité de cet établissement.

Après plusieurs réunions de travail, la Charte a été finalisée en mettant l’accent sur les caractéristiques essentielles à promouvoir à la prison de Dinant, sur la manière de travailler avec professionnalisme et sur les valeurs centrales devant être mises en avant dans le travail avec les détenus : respect, impartialité, conscience professionnelle et loyauté.

Le « pass de compétences » pour le personnel

Dans un petit établissement, il est nécessaire d’être polyvalent au niveau des différentes tâches et missions. La direction a proposé un carnet, le « pass de compétences», à remettre à chaque membre du personnel et à chaque intervenant extérieur travaillant régulièrement à la prison. Les membres du personnel seront invités, lors d’un entretien de fonctionnement avec leur chef fonctionnel, à se présenter dans les différents services de la prison. Chaque page est divisée en trois cadres reprenant une description, des informations générales que la personne de référence sera amenée à donner à toute personne lui rendant visite, des compétences minimales à acquérir lorsqu’un membre du personnel est amené à dépanner et des compétences et connaissances indispensables pour pouvoir occuper régulièrement le poste. Le chef fonctionnel remettra le carnet à son collaborateur en pointant le niveau de connaissances à acquérir. Un délai de deux ans, équivalent à un cycle de cercle de développement, sera accordé à chaque membre du personnel pour compléter son carnet.

Formation « 10 de conduite »

Deux formateurs de l’ASBL « 10 de conduite » ont proposé une formation de deux heures pour deux groupes de six détenus au mois de septembre 2011, afin de les sensibiliser à l’éco-conduite, à la conduite « citoyenne », au fair play et à la conduite défensive. Des thèmes précis sont abordés, notamment ceux de réduire les risques inhérents à la conduite automobile, la facture totale d’utilisation d’un véhicule et l’impact environnemental des déplacements.

Elle a remporté un vif succès. Un des détenus, multirécidiviste en matière d’infractions de roulage, s’est montré particulièrement actif au sein d’un des groupes. A l’issue de la formation, il a demandé à suivre le cours du permis de conduire théorique. Il a réussi son permis de conduire théorique lors de son premier congé pénitentiaire et le permis pratique lors d’un congé suivant.

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Café-concert d’idées

Le Café-concert d’idées qui a débuté au mois de mai 2011, a pour but de créer un espace d’expression et d’échanges privilégiés, de partager un savoir, une réflexion et un questionnement et, d’affirmer des valeurs. En partenariat avec la Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus et le Centre d’Action Laïque de la Province de Namur, l’animation propose une rencontre sur la base d’un thème choisi avec les participants. L’activité, prévue pour 10 personnes maximum, se déroule à la salle des visites deux fois par mois pour une durée de deux heures.

Cette activité propose une rencontre permettant à des personnes fragilisées du fait de leur privation de liberté, de s’exprimer et d’ouvrir la discussion sur des sujets de société, des thèmes ou des questions concrètes. Le Café-concert d’idées a abordé les thèmes suivants : la solidarité, l’autonomie, la volonté, la vérité, l’égalité, le temps, la diversité et la conscience.

Les participants s’expriment et s’écoutent sans réticence, ils questionnent et développent une réflexion personnelle. Une bonne ambiance de groupe s’est installée et les personnes semblent apprécier la méthodologie de l’activité.

Actions de sensibilisation aux violences familiales et conjugales

En février et en mars 2011, l’animation « Un gars, une fille » a été organisée par le Centre de Planning Familial des Femmes Prévoyantes Socialistes de la Province de Namur. Pendant deux heures, l’action a sensibilité les membres du personnel et les détenus aux violences familiales et conjugales. Les objectifs de l’animation étaient de remettre en question les idées reçues et d’amener le groupe à se questionner sur les stéréotypes, mais aussi d’aborder les relations de couple au quotidien. Les modèles de l’homme fort, dominant, actif, sûr de lui, battant et de la femme faible, douce, affective et mère avant tout sont encore présents dans l’éducation des filles et des garçons.

En mai et juin 2011, quatre modules de deux heures animés par l’Asbl « PRAXIS » ont été donnés à huit détenus. Cette initiative proposait un axe différent. Les détenus étaient amenés à s’interroger sur ce qu’est la violence conjugale et intrafamiliale. Le groupe devait permettre à chacun de parler de soi, de se situer par rapport à ses violences et d’entendre le point de vue des autres dans le respect et le soutien. Il est à noter que ces derniers modules n’ont pas rencontré le succès espéré. Certains ont évoqué un parallélisme entre leur inscription et l’image d’homme violent qu’ils pouvaient renvoyer aux autres détenus.

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Depuis le mois d’avril 2011, deux animateurs plasticiens du Miroir Vagabond proposent à une petite dizaine de détenus des ateliers d’animation artistique à raison d’une demi-journée par semaine. Le Miroir Vagabond est une association socioculturelle localisée à Bourdon en province du Luxembourg.

L’objectif de ces ateliers est d’utiliser la pratique artistique comme un outil d’expression et de créativité. L’enjeu vise donc le mieux-être par la dynamisation positive, la découverte de potentialités plastiques et le lien social. Autour du thème « L’image de soi », les participants parmi lesquels se trouvent plusieurs réels talents, peuvent s’essayer à différentes techniques artistiques comme le modelage, la peinture collective, le dessin, la pratique du portrait et de l’autoportrait ainsi qu’à des notions théoriques d’Histoire de l’Art.

Les œuvres produites ont été exposées à l’attention des autorités judiciaires locales, de la Maison de Justice de Dinant dans la salle de visites de la prison de Dinant le lundi 27 juin 2011. Elle a également été accessible aux proches des détenus participant à l’atelier artistique, au personnel et aux intervenants extérieurs contribuant aux projets de réinsertion des détenus.

Les animateurs ont souligné l’esprit de solidarité et de respect qui a régné au sein du groupe et les détenus ont exprimé leur satisfaction de trouver un espace de créativité, de détente et de valorisation. La qualité des échanges entre les artistes a permis d’avoir une lecture juste à travers la peinture de leurs émotions et leurs histoires. A la demande des détenus, l’atelier artistique a repris au mois de septembre 2011 et les animateurs ont souhaité travailler sur le thème des rêves et de l’imaginaire.

L’atelier artistique du Miroir Vagabond

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Population moyenne 22,5

hommes 22,5

femmes 0

prévenus 0

condamnés 0

Internés 0

Autres 22,5

régime ordinaire 22,5

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 35,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 6,90

Total Médical 0

Total SpS 0

Total Surveillance / Technique 70,30

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 80,20

gfc everBergLe centre ‘de grubbe’ à everberg a été créé par la loi du 1er mars 2002 comme centre de placement provisoire pour mineurs ayant commis un fait qualifié infraction. Il héberge des garçons de 14 à 18 ans pour une période maximale de deux mois et cinq jours.

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Des repas chauds et savoureux

Tout comme en 2010, le CFF s’est efforcé cette année encore de fournir de meilleurs repas aux jeunes et au personnel et, à cet égard, de respecter les normes relatives à la sécurité de la chaîne alimentaire. Ce n’est pas le centre pour jeunes mais bien la prison centrale de Louvain qui prépare et fournit ces repas. Le processus comporte plusieurs étapes : la préparation et le stockage à la prison centrale de Louvain, le transport de Louvain vers Everberg, le maintien au chaud pendant le trajet, la répartition entre les sections et la distribution dans le réfectoire du CFF. Après que quelques manquements sur le plan de la sécurité de la chaîne alimentaire ont été constatés dans ce processus lors d’un audit HACCP réalisé en 2009, le centre pour jeunes a, en concertation avec le conseiller en prévention, mis sur pied un groupe de travail chargé d’améliorer la qualité des repas. Un premier point d’action était l’organisation d’une formation HACCP à l’oCPP de Merksplas, à laquelle ont participé tous les membres du groupe de travail, tant le personnel pénitentiaire que les collaborateurs de la Communauté flamande.

Un nouveau véhicule de service et de nouvelles boîtes de transport Thermoport ont déjà permis l’an passé de transporter les repas de manière plus hygiénique. Cette année, des boîtes de transport isothermiques ont été achetées pour pouvoir encore mieux conserver les denrées alimentaires chaudes et froides. Les repas peuvent être entreposés de manière hygiénique dans le frigo grâce à des plats

hermétiques. Des plateaux-repas individuels ont été achetés pour le personnel. Pour lutter contre la vermine, le CFF a également conclu un nouveau contrat d’entretien avec une firme externe.

outre ces améliorations d’ordre matériel, c’est surtout un suivi plus méticuleux qui fait la différence. La température de la nourriture est contrôlée quotidiennement tant à la prison centrale de Louvain qu’à l’arrivée au CFF. Ce suivi est essentiel pour pouvoir garantir une bonne qualité. De plus, les groupes de travail HACCP des deux prisons organisent régulièrement des réunions pour affiner leur collaboration. Ils préparent actuellement des directives concernant la distribution de nourriture dans lesquelles les tâches des membres du personnel concernés sont clairement définies. Hormis quelques points à améliorer, les résultats d’un récent audit HACCP se sont avérés positifs grâce à ces efforts !

Les jeunes au travail

Depuis cette année, les jeunes exécutent un certain nombre de tâches domestiques et de travaux d’entretien au sein du CFF. Là où dans les prisons une grande attention est prêtée à l’offre de travail pour les détenus, le centre ne peut pas mettre les jeunes au travail de la même manière. D’une part, la réglementation interdit la mise au travail de mineurs et, d’autre part, la Communauté flamande a organisé la journée des jeunes de manière structurée. L’école, le sport et les loisirs y occupent une place centrale.

Au CFF, les jeunes doivent nettoyer leur chambre tous les deux jours. Ils disposent pour ce faire de 50 minutes selon le planning de la journée. S’ils vont plus vite, ils participent dorénavant au nettoyage des couloirs et des espaces polyvalents. Ils contribuent ainsi au maintien de l’ordre et de la propreté et s’impliquent dans le bon fonctionnement du centre.

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« Het Strafblad »

Le centre pour jeunes dispose dorénavant d’une propre newsletter : « Het Strafblad ». Les membres du personnel pénitentiaire et leurs collègues de la Communauté flamande unissent leurs efforts pour la rédaction. Ils s’informent mutuellement sur leur fonctionnement et commentent de nouveaux projets. Les deux groupes souhaitent ainsi renforcer leur collaboration. Au CFF, la DG EPI veille au respect de l’ordre et de la sécurité, alors que la Communauté flamande (éducateurs, professeurs, pédagogues, psychologues, assistants sociaux, ...) propose un encadrement psychosocial et des activités d’enseignement.

La newsletter « Het Strafblad » est parue deux fois en 2011. La première newsletter était consacrée à la construction du nouveau bâtiment polyvalent et la rédaction a trouvé intéressant de plonger dans l’histoire et de rechercher la signification de la notion « De Grubbe ». Elle abordait également des thèmes comme les événements importants de la région et le domaine pénitentiaire. Les principaux articles de la deuxième newsletter étaient consacrés à la rénovation des chambres des jeunes, à la présentation de l’équipe d’accueil, à l’aide spéciale à la jeunesse et à la criminalité juvénile à Anvers. Il va de soi que la newsletter a toujours de la place pour des sujets soulevés par des membres du personnel via la boîte à idées.

Une salle des visites aménagée pour les enfants

Depuis novembre 2011, les jeunes du CFF peuvent recevoir leur famille dans une salle des visites qui a été rénovée et surtout aménagée pour les enfants. Avec l’aide de quelques collègues du personnel de surveillance, un certain nombre de collaborateurs administratifs ont transformé le local-conteneur qui était relativement froid en un endroit chaleureux et accueillant pour petits et grands.

Afin d’embellir le local, les murs ont été repeints et des dessins et cadres y ont été accrochés. Le centre pour jeunes a fait l’acquisition de nouveau mobilier et a prévu pour les plus petits une table de soins, une chaise pour enfant ainsi qu’un Maxi-Cosi. La cerise sur le gâteau est le coin jeu où les petits frères et petites sœurs des jeunes peuvent s’amuser pendant la visite.

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focuS

Depuis novembre 2011, l’inscription des jeunes au CFF Everberg se fait par voie électronique. Le centre pour jeunes s’attelle depuis quelques années déjà à l’informatisation des processus administratifs et de nombreux processus relatifs au personnel sont dès lors déjà informatisés. Maintenant que le lancement et la mise en service du programme d’inscription électronique sont à présent derrière elle, la prison souhaite à présent aussi informatiser la procédure de désinscription.

Gain de temps et efficience

Le processus d’inscription commence au greffe mais se poursuit jusqu’au personnel de surveillance qui prend en dépôt les objets personnels et interdits du jeune et lui donne des vêtements. La collaboration entre les deux groupes était donc essentielle dans ce projet. Lors de l’inscription d’un jeune, le personnel doit remplir de nombreux documents, comme la fiche de renseignements, le billet de classement et les déclarations relatives à la conception philosophique, à l’utilisation du téléphone et

Inscription des jeunes, à présent par voie électroniqueà l’assistance ou non d’un avocat. Grâce au programme d’inscription électronique, le personnel ne doit plus remplir ces documents papier à la main. Cette époque est révolue !

Formations sur le terrain

La prison organise des formations sur le terrain pour guider dans le nouveau programme l’ensemble des collaborateurs qui sont impliqués dans la procédure d’inscription. Aux moments calmes, le membre du personnel se voit expliquer comment il doit travailler avec le programme.

Comment s’inscrire ?

Le programme guide pas à pas les collaborateurs à travers les différents documents et leur indique clairement les champs qu’ils doivent compléter. Là où ils devaient auparavant noter les données d’identification du jeune et la date d’inscription sur chaque document, ils ne doivent à présent plus encoder ces données qu’à une seule reprise car les documents sont reliés entre eux. Cette méthode de travail permet de gagner du temps et d’éviter les erreurs.

De plus, le programme imprime automatiquement les documents complétés dans le nombre d’exemplaires requis. Après que les documents complétés ont été imprimés, les collaborateurs n’ont plus qu’à les parcourir à nouveau avec le jeune et à les lui faire signer. Le nom du destinataire est aussi précisé en note de bas de page.

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Population moyenne 740,2

hommes 652,3

femmes 87,9

prévenus 521,7

condamnés 115,3

Internés 100,6

Autres 2,6

régime ordinaire 739,7

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,5

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 469,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 5,00

Total Attachés 3,00

Total Administratif 39,60

Total Médical 15,70

Total SpS 16,00

Total Surveillance / Technique 343,30

Total cultes 6,50

Total hors cadres 0

Total 429,10

foreSTLa prison de forest date de 1910 et est principalement une maison d’arrêt. elle comporte une section psychiatrique pour les internés. L’établissement est situé à deux endroits : la prison des femmes, également appelée ‘Berkendael’, est physiquement séparée de la prison de forest.

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Installation de matériel de fitness aux préaux

L’infrastructure de la Prison de Forest étant ce qu’elle est, elle permet difficilement d’envisager et de réaliser des projets de modernisation. Les modestes salles de sport des ailes A/B, où séjournent un peu plus d’une centaine de détenus, ne satisfaisaient plus au prescrit légal et ne répondaient plus aux besoins des détenus. 400 à 500 détenus étaient ainsi privés d’activités physiques.

La régie du travail pénitentiaire a pu débloquer un montant qui a permis d’équiper les deux principaux préaux de la prison de Forest de trois appareils de fitness par préau. Ces équipements ont été livrés par une société spécialisée dans le mobilier urbain suite à un appel d’offres.

Ces outils sont employés quotidiennement par les détenus qui se rendent au préau. Cet équipement peut paraître sommaire mais l’initiative améliore réellement les conditions de détention à Forest. Il ne s’agit que d’une première étape. En effet, de nouveaux engins de sport devraient être installés en 2012 avec le soutien de la régie du travail pénitentiaire.

organisation de consultations au CMC de Saint-Gilles

La prison de Forest connaît plus de 3500 écrous par an. L’écrou est l’occasion d’un examen médical que la majorité des détenus n’a plus connu depuis très longtemps. Ainsi diverses pathologies sont découvertes à ce moment et nécessitent un traitement spécialisé. De nombreux facteurs ont provoqué la carence de soins pour les détenus et principalement pour certaines pathologies, en raison du nombre d’écrous, de

l’encadrement nécessaire pour conduire ces détenus au CMC via le tunnel reliant la prison de Forest à celle de Saint-Gilles et les horaires stricts des médecins qui ne peuvent s’accorder avec les aléas de la vie carcérale.

Cette situation était insoutenable et les listes d’attente s’allongeaient. Il fallait remédier à ce problème incompatible avec la philosophie du service de santé pénitentiaire de fournir des soins équivalents aux soins extérieurs.

Un nouveau système de transferts d’un jour vers le CMC a pu être mis sur pied grâce à la collaboration entre le corps de sécurité, la direction de Saint-Gilles et les médecins, ce qui a permis de résorber partiellement ce retard.

Cette expérience connaît encore quelques défauts pratiques mais démontre que lorsque tous collaborent, des résultats probants peuvent être atteints.

Réorganisation des ailes A/B

Suite à l’entrée en vigueur des articles de la loi de principes concernant la mise au travail des détenus, les ailes A et B, abritant les détenus travailleurs de la prison de Forest ont dû être réorganisées. Elles abritent une centaine de détenus et ont une vocation plus « communautaire ». Vu l’absence de point d’eau dans ces cellules, les détenus ont la possibilité de manger ensemble hors de la cellule.

Dorénavant, le travail est limité à cinq jours par semaine à raison de maximum huit heures par jour. Suite à cette modification, les équipes de détenus travaillant dans les différents services de la prison ont été étendues et la répartition des cellules a dû être refaite. Chaque cellule se voit attribuer un poste de travail. Cela automatise la mise au travail des détenus qui sont aux ailes A et B et permet aussi qu’aucune cellule ne reste vide. C’est une nécessité d’utiliser toutes les cellules en raison de la surpopulation. Ceci facilite aussi l’organisation des mouvements.

Les horaires ont également été adaptés. Ces réorganisations se sont faites en collaboration avec le personnel attaché à ces ailes et le responsable de la mise au travail. Cela a permis de conserver une mise au travail rapide des détenus et d’atteindre une meilleure répartition du travail. Si cette réorganisation du travail a rencontré au départ une certaine méfiance de la part de la population détenue compte tenu des pertes de salaires qu’elle induisait, elle a permis aux ailes A et B de rester les ailes où la détention peut se vivre plus paisiblement, malgré une infrastructure insatisfaisante.

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Un cours d’esthétique à Berkendael

En collaboration avec l’école de coiffure d’Ixelles et le Service Laïc d’Aide aux Justiciables (SLAJ), la prison de Forest a permis aux détenues de Berkendael de suivre un module d’esthétique de 60 heures, clôturé par une remise des diplômes.

Au départ, une dizaine de détenues se sont inscrites à la formation. Malgré les aléas de la prison et les libérations, trois d’entre elles ont réussi avec brio, terminant la formation avec plus de 70%.

L’expérience sera renouvelée en 2012, avec en plus deux sessions de cours d’informatique. Ces projets font partie des priorités relevées lors d’un grand sondage organisé en 2011 auprès de 50 détenues par la Communauté flamande

avec l’aide de la Communauté française et des services de la CoCoM.

« Ce qui m’a plu avant tout, c’est de suivre une formation où j’ai appris manuellement. Moi, je ne suis pas douée pour tout ce qui est écrit. »

« J’ai appris beaucoup de choses sur la peau, sur les différents types de peau. Maintenant, on connaît mieux notre spécificité et on sait mieux quels produits utiliser. »

« Ce qui serait chouette, c’est de faire en sorte que les locaux de la prison soient plus adaptés. La prochaine fois, on pourrait – si on n’est pas trop nombreuses - peut-être aller dans le salon de coiffure ? »

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focuS

La surpopulation à la prison de Forest engendre des problèmes de violence récurrents dus à la promiscuité et aux conditions de détention difficile qu’une telle situation entraîne. Pareille situation nécessite de nombreuses interventions en cas de conflits entre détenus et parfois également entre détenus et personnel. Une meilleure gestion et organisation de ces interventions s’avéraient souhaitables afin d’améliorer leur déroulement dans le respect de la sécurité de tous. La prison de Forest a été la première prison du côté sud à bénéficier de la mise en place d’une équipe d’intervention équipée et formée comme le prévoit le projet national. La prison de Forest dispose donc maintenant d’une équipe de 40 agents formés et équipés pour les interventions.

Collaboration avec la prison de Saint-Gilles

Vu la particularité de cet établissement situé en région bruxelloise et donc bilingue, une association avec la prison voisine de Saint-Gilles a été développée pour l’organisation de la formation. En effet, les agents des deux établissements ont été formés dans un groupe mixte par rôle linguistique. Cette manière de faire a permis également un échange de pratiques entre les deux établissements et une nouvelle forme de collaboration.

Meilleure intervention de conflitsFormation gestion de conflits et d’agressivité

La formation de 10 jours, dispensée par des instructeurs du Corps de Sécurité, a quelque peu été adaptée à la réalité de travail bilingue de ces établissements et une journée supplémentaire de formation a été prévue permettant aux collègues d’un même établissement de mettre en pratique l’apprentissage dans un contexte de travail bilingue. La formation a été évaluée positivement par les participants; le taux de présence à cette dernière est notamment un indicateur de sa qualité.

Supervision et débriefing

Les assistants pénitentiaires ont été impliqués activement dans ce processus et un rôle clair leur a été donné dans la supervision du travail de l’équipe et dans l’organisation de débriefing après une intervention.

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Population moyenne 392,6

hommes 346,3

femmes 46,3

prévenus 162,6

condamnés 119,8

Internés 105,6

Autres 4,6

régime ordinaire 386,0

Semi-liberté (condamnés) 0,2

detention limitée 5,6

Semi-liberté (Internés) 0,7

Capacité moyenne 286,6

Personnel équivalent temps plein

Total direction 4,00

Total Attachés 1,80

Total Administratif 21,80

Total Médical 8,00

Total SpS 11,62

Total Surveillance / Technique 198,05

Total cultes 3,20

Total hors cadres 0

Total 248,47

g a n d geNTdepuis 1862, la prison de gand sert de maison d’arrêt et de maison de peines. elle a été construite conformément au modèle ducpétiaux et a entretemps été rénovée en profondeur. elle dispose également d’une section pour femmes ainsi que d’une annexe psychiatrique. un régime fermé y est d’application.

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Rénovation des douches

La prison a entamé la rénovation des douches pour détenus dans les quatre ailes, en collaboration avec la Régie des Bâtiments. Les conduites sanitaires ont en outre été rénovées dans les caves. Les locaux des douches, archaïques, seront modernisés aile par aile conformément aux normes d’hygiène actuelles et aux exigences en matière de prévention de la légionellose. Le fonctionnement des douches, piloté par ordinateur, rendra l’utilisation des douches plus pratique et plus rapide et réduira sensiblement la consommation d’eau. Les unités de douche, qui se trouvent au bout de chaque aile, seront entièrement recarrelées et un nouveau revêtement de sol est prévu. Les cabines seront remises à neuf sous la forme d’éléments solides, lavables et équipés de manière pratique. Chaque unité comprendra sept cabines de douche. L’unité de douche de l’aile C inclura une baignoire sabot pour les personnes handicapées et infirmes. Dans la section pour femmes, les détenues entrantes pourront utiliser un vestiaire. La fin des travaux est prévue pour avril 2012. Un détenu fait part de sa réaction spontanée au sujet de l’installation des nouvelles douches dans son aile : « Les nouvelles douches sont

super. Et puis, c’est bien plus hygiénique et bien plus propre. »

Instauration de visites spéciales pour les internés

La prison a constaté que les facilités en matière de visite pour les personnes atteintes d’un trouble psychotique, d’un trouble du spectre autiste ou d’une déficience intellectuelle plus grave ne sont pas adaptées à leurs besoins. La visite ordinaire à table a lieu dans une grande salle où de nombreuses personnes sont présentes en même temps. Certains de ces internés ressentent trop de stimuli et rester 50 minutes assis et se concentrer sur une conversation leur demande trop d’efforts. Les contacts avec leur famille sont néanmoins

essentiels. C’est pourquoi la prison organise pour eux, trois fois par an, une visite le dimanche matin . La visite est encadrée par des membres de l’équipe soins, du centre obra et du Justitieel Welzijnswerk. Ils essaient ainsi d’encourager l’interaction et le contact entre ces internés et les membres de leur famille. La visite a lieu dans la salle de soins. Ce local crée des possibilités de contact sans contrainte. Les internés peuvent, avec leur famille, faire du café, jouer à un jeu de société ou bricoler ensemble tandis que sont servis collations et rafraîchissements. L’évaluation des premières visites est déjà positive. Un assistant de surveillance pénitentiaire responsable de la salle des visites témoigne :

« Au cours de cette visite, j’ai vu rire des détenus que je n’avais jamais vus rire avant. »

Sessions d’information sur l’introduction de la loi de principesEn septembre 2011, de nombreux articles de la loi de principes sont entrés en application. C’est la raison pour laquelle un assistant pénitentiaire de la prison a donné des sessions d’information destinées au personnel afin d’expliquer les changements concernant le régime, la vie quotidienne, les mouvements de détenus, ... 93 % des membres du personnel ont suivi une session d’information. Un agent nous donne son avis : “Cette session était très bien, très informative et compréhensible. Nos questions ont reçu une réponse claire.”

Réaménagement du préau sportif

la dernière « cage aux lions » d’origine du préau B a été démolie en 2009 et remplacée par un préau entouré d’une clôture sécurisée. la prison prévoyait de doter ce préau d’équipements de sport et l’a baptisé « préau sportif ». la prison a pu ainsi depuis lors organiser davantage d’activités sportives. Un terrain multisport a été aménagé pour le volley-ball, le basket-ball, le minifoot et le badminton en collaboration avec la Régie des Bâtiments. la prison a installé en régie propre dans le préau un point sport équipé de neuf appareils de fitness outdoor. Deux terrains de pétanque et une piste de course à pied qui fait le tour du préau viennent étoffer la gamme de sports proposée. Cinq platanes égayent le préau. Depuis 2011, ce nouveau préau sportif est utilisé quotidiennement par les internés et plus particulièrement par le groupe cible soins ainsi que le groupe cible qui est encadré par le centre Orba pour personnes handicapées. En outre, tous les détenus pourront en 2012 utiliser le soir ce préau sportif.

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Une nouvelle couche de peinture pour les ailes cellulaires Après 30 ans, les ailes cellulaires, qui avaient été rénovées dans les années 80, avaient besoin d’être rafraîchies. En 2010 et 2011, l’équipe « rénovation des cellules » du service technique de la prison a donné aux ailes cellulaires une nouvelle couche de peinture, avec une teinte différente pour les nervures de la voûte de chaque aile. L’équipe se compose de six détenus dirigés par un assistant de surveillance pénitentiaire. Le défi était de taille car l’équipe devait traiter une surface importante et parfois travailler à une grande hauteur. En 2012, la voûte qui surplombe le centre sera repeinte.

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focuS

Au fil du temps, la ville de Gand a connu plusieurs prisons, dont la maison de force de Vilain XIV au rayonnement international. Aujourd’hui, il ne subsiste que la prison située au Nieuwewandeling. En 2012, cette prison sera en service depuis 150 ans, ce qui en fait l’un des plus anciens établissements pénitentiaires de Belgique. Grâce à une rénovation en profondeur, ce bâtiment monumental peut être inclus dans le patrimoine culturel de la ville.

Equipe de rédaction

La prison a constitué une équipe de rédaction afin d’écrire un ouvrage sur ses 150 ans d’histoire. Une équipe de huit personnes s’est mise à l’œuvre en 2010. Des professeurs, des archivistes, des historiens, un étudiant en architecture et des directeurs de la prison ont défini le contenu et le découpage du livre. Lors des réunions de rédaction, ils ont suivi l’évolution du travail.

Histoire de la prison

Le livre dresse, de manière accessible, un aperçu historique de la riche histoire de la prison. Les prisons qui existaient à Gand avant 1862 sont évoquées par ordre chronologique, de même que la naissance de la prison au Nieuwewandeling et, enfin, la vie dans cette prison avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. Le livre se referme sur un chapitre consacré à ce qu’est la vie aujourd’hui au Nieuwewandeling et esquisse au travers de nombreuses images le parcours de détention d’un détenu. Il donne également une idée de la

Livre « 150 jaar Nieuwewandeling, gevangenis Gent 1862-2012 »vie au sein de la prison et la manière dont les changements dans les conceptions pénitentiaires se sont concrétisés dans la pratique en l’espace de quinze décennies. Le livre relate une histoire passionnante qui intéressera tant l’initié du monde pénitentiaire que le lecteur lambda. Il renferme également des témoignages de détenus et de collaborateurs et le lecteur pourra, via un véritable reportage photo, s’imaginer la vie dans la prison aujourd’hui.

Présentation officielle du livre

La prison a présenté le livre au grand public le 7 janvier 2012. Tout au long de l’année, la prison propose également un programme placé sous le signe de son 150e anniversaire, avec des activités pour les détenus, le personnel, les visiteurs, les partenaires et le grand public. Ainsi, elle organise une rétrospective, un tournoi de football avec les services de sécurité de la ville de Gand et une journée d’étude sur la prévention du suicide. La prison participe également à l’openmonumentendag et donne toute l’année une dimension supplémentaire aux activités familiales.

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Population moyenne 545,2

hommes 508,7

femmes 36,5

prévenus 170,9

condamnés 364,4

Internés 2,1

Autres 7,8

régime ordinaire 537,9

Semi-liberté (condamnés) 0,3

detention limitée 6,8

Semi-liberté (Internés) 0,2

Capacité moyenne 450,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 4,00

Total Attachés 3,80

Total Administratif 20,75

Total Médical 2,25

Total SpS 18,30

Total Surveillance / Technique 344,40

Total cultes 2,40

Total hors cadres 0

Total 395,90

hASSeLTLa prison de hasselt, inaugurée en 2005, est l’établissement le plus récent de Belgique. elle fait office de maison d’arrêt et de maison de peines. elle comporte une section pour femmes où les mères détenues peuvent séjourner avec leur enfant (jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de trois ans).

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Bereid je voor in

stappen

Een initiatief van deProvincie Limburg

Universiteitslaan 1, B-3500 Hasselt

limburg.be/jobinuniform

stap 1informeer en

test jezelf

stap 2oriënteer jezelf

en volg eventueel een

vooropleiding

stap 3ga ervoor!

Provinciaal Integratiecentrum 011 30 57 00

www.limburg.be/jobinuniform

Een job in uniform? Ook voor jou!

Lutgarde, penitentiair bewakingsas-sistente in de gevangenis van Hasselt Fatima, politie-inspecteur bij de

grenscontrole op de luchtha-ven van Zaventem

Michael, brandweerman in Genk

Dris, eerste soldaat fuseliers van de landmacht in Leopoldsburg

Petits déjeuners pour employeurs

Le réseau d’apprentissage Ba(c)k@work a organisé à la prison de Hasselt deux sessions d’information pour des employeurs qui recherchent des professions critiques. L’Erkend Regionaal Samenwerkingsverband et le VDAB ont cherché des employeurs intéressés. Le programme a été adapté au secteur. Ainsi, les employeurs de cuisines de collectivité ont visité la cuisine des détenus et ont reçu des informations sur la formation dans les cuisines de la prison. Les employeurs du secteur de la construction ont pu visiter les ateliers et les services techniques. Ils ont pu voir les détenus à l’œuvre et se faire une idée de la qualité du travail.

Au cours du petit déjeuner, les employeurs ont reçu des informations supplémentaires sur la mise au travail de détenus (et ex-détenus), le projet Ba(c)k@work et les modalités d’exécution de la peine. L’offre de travail au sein de la prison et de nouvelles modalités de collaboration ont été examinées lors du débat. Une brochure Ba(c)k@work a été développée afin de soutenir davantage les employeurs sur le plan du travail avec des (ex-)détenus.

Un job en uniforme

La prison de Hasselt et le centre fédéral fermé pour jeunes de Tongres ont collaboré en 2011 au projet « Een job in uniform, ook voor jou? » de la province du Limbourg. Celui-ci avait pour but de mettre sous le feu des projecteurs quelques professions en uniforme, dont celle d’assistant de surveillance pénitentiaire. L’accent était mis sur les professions au sein des services publics pour lesquelles les exigences en matière de diplôme sont peu élevées et qui sont reconnaissables au port d’un uniforme.

L’action s’adressait à tous les citoyens et particulièrement aux allochtones, aux personnes peu scolarisées et aux femmes. Au cours de la campagne de promotion de septembre et octobre, des flyers et des affiches ont été diffusés. Les intéressés ont été sollicités via de nouveaux canaux de recrutement. Ils ont pu s’adresser à un point de contact central pour obtenir plus d’informations. Ils ont en outre pu assister à des sessions d’information et d’orientation sur le contenu du travail d’un assistant de surveillance pénitentiaire et sur les conditions de sélection. Ils ont pu, par le biais d’un test gratuit, faire évaluer leurs aptitudes et voir quelles seraient leurs chances de réussite s’ils participaient à une épreuve de sélection. Ils ont également pu suivre trois brefs modules de formation à temps partiel : le module cognitif, le module linguistique et le module personnalité. Au total, 132 personnes ont pris part aux sessions de test, dont 25 % de femmes et 36 % d’allochtones. 34 % d’entre eux étaient intéressés par un emploi dans l’administration pénitentiaire. 72 personnes ont été orientées vers un ou plusieurs modules de formation.

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Plan de développement individuel pour détenus

L’organisation Wonen en Werken a lancé dans quatre prisons, dont celle de Hasselt, le projet ‘De Werkpuzzel’. L’objectif est pour l’organisation d’établir avec les détenus un plan de développement individuel et de le leur faire prendre davantage conscience de leurs propres capacités de travail. A l’aide de points d’amélioration, les détenus savent quels sont les points sur lesquels ils doivent travailler pour avoir dans l’avenir de meilleures opportunités sur le marché du travail.

L’organisation Wonen en Werken travaille en étroite collaboration avec le VDAB, le Justitieel Welzijnswerk et le service psychosocial de la prison. Le détenu est encadré sur le lieu de travail. Le personnel de surveillance en a été informé et a été formé de manière à pouvoir également suivre les compétences et le comportement des détenus. Le projet s’adresse principalement aux détenus qui travaillent dans les ateliers et aux détenues employées à la cuisine du personnel.

Nouveau préau individuel

En plus des quatre préaux individuels existants, la prison dispose depuis fin 2011 d’un nouveau préau individuel supplémentaire. En effet, l’une des cinq « cages aux lions » est dorénavant utilisée comme un préau individuel couvert de plus grandes dimensions. Dans cet espace clos, quelques

détenus peuvent se promener ensemble dans des conditions relativement confortables. Il s’agit de détenus qui ne veulent pas ou n’osent pas se rendre au préau ordinaire ou qui se sont vu imposer une sanction disciplinaire, une mesure de sécurité ou un régime de sécurité et qui ne peuvent pas se rendre au préau ordinaire.

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focuS

L’organisation oikoten organise depuis déjà près de trente ans des randonnées pédestres pour délinquants juvéniles vers la ville espagnole de Saint-Jacques-de-Compostelle. Forte des expériences positives vécues par ces jeunes, l’asbl coordinatrice Alba a demandé fin 2010 à la prison de Hasselt de pouvoir également offrir cette chance à des condamnés majeurs. La prison a rapidement accepté. En septembre, 1 à 3 détenus condamnés à de longues peines bénéficiant d’une libération conditionnelle devraient entamer le célèbre voyage en compagnie d’un accompagnateur de l’asbl. Ce voyage serait l’une des conditions de la libération conditionnelle. Un seul détenu (entre-temps ex-détenu) était prêt à se rendre à Compostelle à pied. Le 7 septembre 2011, il est parti du Brabant wallon, avec tente et sac à dos et avec un accompagnateur de l’asbl Alba, pour Saint-Jacques-de-Compostelle, un voyage de 2464 kilomètres et d’environ quatre mois. En chemin, il a de temps en temps voyagé en compagnie de familles ou de personnes qui avaient de la sympathie pour son défi. Les détenus de la prison de Hasselt suivaient eux aussi de près ses aventures grâce à ses lettres et à une version imprimée de son blog. Ils envoyaient également régulièrement des lettres et des cartes d’encouragement au marcheur. Le 26 décembre 2011, c’est fatigué mais satisfait qu’il est arrivé à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le chemin qui mène à Saint-Jacques-de-Compostelle débute à Hasselt

Inoubliable

Par la suite, cet ex-détenu a dit qu’il se rendait compte qu’il était capable de faire plus que ce qu’il croyait. Cette expérience était pour lui un succès, quelque chose qui ne lui était plus arrivé depuis déjà longtemps. Le voyage lui a également permis de renouer les liens avec sa famille proche (ses enfants, sa mère, sa grand-mère et son père qui vit en Espagne). En effet, travailler au développement d’un réseau social et d’un réseau d’accueil était un objectif important du projet. Indirectement, le risque de récidive s’en trouve également réduit. Le détenu qui s’est rendu à pied à Compostelle avait déjà un long parcours de détention derrière lui et sa réinsertion dans la société n’était pas du tout évidente. Grâce à une confiance en soi retrouvée et à un réseau social, il a à présent plus de chances de prendre un nouveau départ réussi en dehors de la prison. C’est pourquoi la prison de Hasselt souhaite en 2012 motiver davantage de détenus à participer à cette randonnée.

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Population moyenne 165,5

hommes 165,5

femmes 0

prévenus 1,3

condamnés 163,2

Internés 0

Autres 1,0

régime ordinaire 165,4

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,1

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 170,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 2,00

Total Administratif 11,00

Total Médical 1,00

Total SpS 7,70

Total Surveillance / Technique 119,30

Total cultes 1,00

Total hors cadres 0

Total 144,00

hoogSTrATeNLe penitentiair Schoolcentrum (pSc) de hoogstraten est situé dans le gelmelslot et est un établissement ouvert uniquement destiné à des condamnés. ceux-ci travaillent en ateliers et peuvent suivre une offre variée de formations. Le régime est un régime communautaire fort.

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Des détenus bénévoles

En 2011, 6 détenus se sont engagés comme bénévole dans des organisations comme un magasin de seconde main, une maison de repos, un refuge pour animaux, ... L’un des détenus qui n’entrait pas en considération pour une permission de sortie pouvait travailler bénévolement à partir d’un ordinateur dans sa cellule. Grâce à leur engagement, ces détenus ont pu indemniser en partie leur victime via le fonds de justice réparatrice.

Le fonds de justice réparatrice existe depuis 2002 et est actuellement opérationnel dans 7 prisons. Il permet aux détenus d’œuvrer à la réparation et d’indemniser en même temps leur victime via des activités de bénévolat. Le principe est simple : à titre de compensation pour leur engagement et leurs heures de travail, la victime est indemnisée en partie directement via le fonds. L’un des objectifs du PSC est d’inciter davantage de détenus à en faire de même.

Le PSC attentif à l’environnement

En 2011, le « Penitentiair Schoolcentrum » (PSC) a pris l’initiative de procéder à un ramassage sélectif des déchets des détenus. Auparavant, les déchets n’étaient pas triés et seules des ordures ménagères étaient ramassées. Avec son plan déchets 2011-2012, le centre démontre en outre qu’il continuera d’être attentif au développement durable l’an prochain.

La phase 1 du plan déchets a été lancée en 2011. Depuis octobre, 170 détenus trient leurs déchets en quatre catégories : papier, PMC, ordures ménagères et déchets verts. Le PSC a désigné un détenu comme responsable des déchets et a adapté le parc à conteneurs local de manière à ce que les déchets puissent faire l’objet d’un ramassage sélectif. Les résultats se faisaient déjà clairement sentir une semaine après le lancement. Là où auparavant 12 conteneurs de 1100 litres d’ordures ménagères étaient ramassés, il n’y en a aujourd’hui plus que 8. La phase 2 du plan débute en 2012 et les déchets des services administratifs du PSC feront également l’objet d’un ramassage sélectif.

Attention prêtée aux relations personnelles des détenus

Se basant sur les initiatives de 2010, le PSC a porté cette année encore une grande attention à la relation que les détenus entretiennent avec leur famille. outre l’offre existante, 5 activités supplémentaires ont été organisées cette année en vue de soutenir les relations personnelles des détenus. L’an passé, le groupe de travail « relations affectives » avait déjà élaboré un calendrier pour l’année 2011 dans lequel ces activités étaient proposées. Ce calendrier avait à l’époque reçu l’aval du commissaire aux droits de l’enfant.

Cette année, les détenus du PSC ont eu l’opportunité de faire la fête le 14 février. Les détenus qui entraient en ligne de compte pour une visite dans l’intimité ont pu inviter leur partenaire à un dîner de Saint-Valentin dans une ambiance intime. Ils ont pu déguster un menu adapté dans la salle des visites qui était décorée. Certains couples ont même esquissé un pas de danse sur une musique romantique en arrière-plan.

Le 6 avril était également un « jour de fête » au PSC. Le centre a en effet participé à la quatrième édition de la journée des jeux en plein air (buitenspeeldag). Les enfants des détenus ont pu s’en donner à cœur joie et jouer dans la plaine de jeux extérieure, faire un tour en poney ou se faire maquiller dans un stand de maquillage. Un sculpteur de ballons s’est chargé de l’animation et tout le monde pouvait se sustenter au stand à hot-dogs.

Le PSC a en outre permis aux détenus d’enregistrer, sous la direction d’un professionnel, un récit ou un message pour leurs enfants sur magnétophone. Ceux-ci pouvaient alors les écouter à la maison. Enfin, les détenus ont pu en 2011 encore assister avec leur partenaire à une représentation théâtrale ou participer à une séance d’information consacrée à l’éducation.

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Quand les détenus apprennent en ligne

Comme dans différents autres établissements, l’e-learning a fait son entrée en 2011 au PSC. Le centre a collaboré avec la direction ICT et la Communauté flamande pour lancer le projet et proposer aux détenus d’apprendre en ligne.

Pour s’assurer que les détenus possèdent les aptitudes nécessaires pour pouvoir suivre une formation via l’e-learning, ils doivent au préalable participer à un entretien préliminaire. L’offre de formations est vaste et variée. Les détenus peuvent opérer un choix parmi tous les cours du VDAB qui sont disponibles, mais ne peuvent toutefois suivre qu’un cours à la fois. Les différents modules des formations professionnelles sont également repris dans l’offre en ligne. Avant le début d’une formation, les détenus peuvent se préparer via l’e-learning. Les détenus qui suivent déjà leur formation professionnelle peuvent se perfectionner en ligne dans la matière.

Les détenus reçoivent le soutien des partenaires éducatifs du PSC, du Centrum voor Basiseducatie Kempen et du Centrum voor Volwassenenonderwijs LBC. Ils veillent à ce qu’un coach soit présent une fois par semaine pendant le moment d’e-learning commun dans le local informatique.

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focuS

Un beau décor pour de grands événements

Grâce à la rénovation de la salle de théâtre en 2011, le PSC peut dorénavant organiser des séances de cinéma, des représentations théâtrales, des représentations musicales, des proclamations et des lectures dans un environnement adapté. Bien que les activités occupent une place centrale dans le régime ouvert du centre pénitentiaire école, il n’y avait depuis des années plus de salle polyvalente pour accueillir des événements plus importants. La salle de théâtre ne répondait pas aux normes de sécurité incendie et ne pouvait donc plus être utilisée. Le PSC se débrouillait avec la salle des visites et organisait autant que possible les représentations en plein air. Le service technique du PSC a réalisé les travaux de rénovation avec l’aide d’un certain nombre de détenus qui suivent la formation professionnelle du VDAB « peintre et plafonneur ». Ils ont repeint la salle et ont ainsi pu accumuler de l’expérience

Rénovation de la salle de théâtrepratique. Le centre pénitentiaire école a acheté du matériel de projection pour pouvoir projeter des films sur grand écran dans la salle et a installé des protections solaires pour occulter la salle. De nouvelles chaises ont également été achetées. Fin 2011, le PSC a pu mettre sa salle de théâtre rénovée en service.

Concert des « Folson Brothers »

Le centre pénitentiaire école disposait d’un budget du SCRTP pour financer la rénovation. Le coût total des travaux dépassant l’estimation initiale, un concert des « Folson Brothers » a été organisé le 1er octobre. Dans la chapelle du PSC, le groupe a joué des morceaux de Johnny Cash, qui s’est lui aussi souvent produit dans les prisons. Le centre pénitentiaire école a organisé ce concert en collaboration avec le Lions Markland Hoogstraten et l’Unizo Hoogstraten. Pour un prix d’entrée démocratique, les participants pouvaient

non seulement profiter de la musique, mais également participer à une visite guidée dans l’établissement. Les 300 tickets ont rapidement été vendus et 4000 euros ont été récoltés au total.

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Population moyenne 79,6

hommes 79,6

femmes 0

prévenus 24,1

condamnés 55,2

Internés 0

Autres 0,3

régime ordinaire 78,9

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,7

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 64,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 0

Total Administratif 10,00

Total Médical 0

Total SpS 1,80

Total Surveillance / Technique 79,55

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 93,35

huYLa prison de huy fait partie des plus petits établissements du pays et a été construite en 1871. A l’origine, elle servait de maison d’arrêt mais, aujourd’hui, elle abrite également des condamnés.

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organe de concertation pour les détenus

Dans le cadre des objectifs opérationnels 2010 – 2012, la direction et le personnel de cadre au niveau surveillance se sont réunis pour envisager la mise en place de l’organe de concertation des détenus. Le groupe s’est réuni à trois reprises afin de fixer le cadre général dans lequel il convenait de travailler et en initiant l’agenda des différentes étapes en vue de la mise sur pied de cet organe de concertation. Les enjeux sont importants et répondent à diverses lignes directrices de la loi. Cet outil de travail devrait favoriser les relations entre la direction, le personnel et les détenus et améliorer le climat au sein de l’institution.

Une campagne d’information vers les détenus a été orchestrée, suivie par un appel à candidature. L’élection, précédée d’une campagne électorale via le canal info, a permis l’installation de l’organe de concertation. Certains représentants du personnel sont conviés aux réunions de l’organe de concertation à titre de techniciens pour répondre aux questionnements des détenus. Les membres du personnel participant sont enthousiastes et les bénéfices futurs de cet outil se ressentent déjà.

Les réunions sont planifiées avec les détenus tous les 2 mois le premier semestre et tous les 3 mois par après, ainsi qu’à titre extraordinaire, si la nécessité s’en fait sentir. Deux séances ont déjà été organisées. Elles avaient comme objectifs de définir les problématiques strictement matérielles et la nouvelle organisation des visites.

Pièce de théâtre : « MaRCEl »

le Théâtre de la Communauté de Seraing a donné une représentation de sa création « Marcel » au sein de la prison de Huy. Environ vingt détenus étaient présents, ainsi que le personnel psychosocial, les organismes de formation, les membres du personnel et deux journalistes de la presse locale.

« Marcel » est un spectacle réalisé par des gens qui parle de la vie avec ses joies et ses peines, des réalités de la vie qui prennent aux tripes. Il s’agit d’un spectacle dur et profond qui confrontait le public présent à des réalités souvent vécues et pas toujours faciles à supporter.

« Marcel » est une création collective. Ce sont des regards croisés le long d’une route dans un parc, l’histoire d’hommes jetés à la rue sous un morceau de carton. « Marcel » c’est aussi le regard d’un homme qui renvoie à son grand-père, son père, son fils, ou encore l’histoire d’un croche-pied et d’un trottoir qu’on prend en pleine gueule et l’alcool qui tient chaud.

Stage de percussions

Ce cours est organisé avec le concours d’Adépi pour initier les inscrits à un nouvel instrument et a comme but l’apprentissage de ce type de musique. Le cours est donné par un spécialiste en musique de percussions. Sept détenus se sont inscrits à ce cours. L’apprentissage est prévu sur une période de 10 séances de 2 heures.

Sur les sept participants, quatre ont terminé le cours. L’organisation de l’institution et les nombreuses activités proposées aux détenus fait que les participants doivent effectuer des choix. Les quatre détenus qui ont terminé cet apprentissage ont éprouvé un réel plaisir à participer à cette formation, d’autant qu’elle peut éventuellement déboucher sur une voie artistique en complétant ce bref apprentissage.

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Conférence-débat : où trouver du travail ?

La conférence-débat « où trouver du travail ? » a été organisée par la prison de Huy, l’ASBL Aide et Reclassement, le Forem, le Comité Subrégional de l’Emploi et de la Formation.

Elle a pour but d’informer les détenus sur les mécanismes propices pour rechercher un emploi. Dix-huit détenus ont pu rencontrer les représentants des différents organismes.

En préambule, les détenus ont du remplir un questionnaire où ils devaient mentionner leurs attentes dans le concret tout en restant proche des réalités du terrain et du vécu de chacun. Après avoir rassemblé les questionnaires et en avoir fait une synthèse, les différents intervenants ont pu répondre aux questionnements de chacun à titre individuel. A ces questions de base sont venus s’ajouter les interrogations en rapport avec les diplômes, les formations, les stages, les compétences requises et les préalables requis.

La conférence-débat s’est clôturée sur une demande des participants en rapport avec le renouvellement d’une telle séance de façon régulière en vue d’aider de façon concrète les détenus en phase de préparation ou d’un élargissement des congé pénitentiaire (CP), permission de sortie (PS), libération conditionnelle (LC), surveillance électronique (SE) ou détention limitée (DL).

Formation en peinture

La formation en peinture a débuté le 20 novembre 2011 à la prison de Huy.

Cette formation est organisée en collaboration avec l’Institut de Promotion Sociale de Seraing, qui a mandaté un professeur pour donner les cours, et avec le concours de l’asbl « Aide et Reclassement » de Huy. Elle a lieu tous les jeudis pour douze détenus à la salle de visites. Elle débouche sur une certification et est prévue pour cent périodes de cinquante minutes sur environ trois mois.

Ce genre de formule « gagnant-gagnant » est profitable tant pour l’institution qui bénéficie d’un rafraîchissement du cadre, que pour les élèves qui se trouvent en situation réelle de travail et qui peuvent se prévaloir du travail accompli.

Progressivement, l’apprentissage effectué est centré sur les produits de peinture, les techniques, la préparation, le plafonnage et le tapissage. Etant donné que cette formation est qualifiante, elle peut constituer le point de départ pour une réinsertion définitive dans la société.

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focuS

Le travail des détenus a toujours été pour la prison de Huy un problème récurent dans la mesure où la prison est petite. L’accessibilité à la Régie est un problème. Il y a un nombre limité d’emplois domestiques, de travail technique et en cuisine, soit 25 postes pour l’ensemble de l’établissement, ce qui constitue une offre d’emploi restreinte.

Mise au travail de détenus

Depuis plus de dix ans, le potager qui jouxte le mur d’enceinte et qui est situé à l’extérieur de l’établissement était en friche. Dans la mesure où le potager n’était plus exploité, il était intéressant d’envisager la réouverture de celui-ci et de créer ainsi quelques postes de travail. Deux détenus sont occupés au jardin. La surface exploitée est de 60 m² dont 20 m² en superficie couche.

Légumes du potager au menu

De nombreux légumes y sont cultivés notamment des radis, des salades frisées et blondes, des oignons, du persil plat et frisé, des feuilles de chêne vertes et rouges, de la roquette, des laitues, etc. A cela viennent s’ajouter des condiments plantés au potager, par exemple le céleri perpétuel, l’estragon, le thym, la sauge, la menthe et le fenouil. L’exploitation du potager permet d’agrémenter la carte des menus d’été du mess par le biais de six types de salades mis à la disposition du personnel. Economiquement parlant, l’exploitation du potager permet de diminuer les dépenses en matière de coût d’entretien des détenus. C’est un impact budgétaire intéressant. A l’avenir, l’expérience sera renouvelée et orientée vers une culture biologique.

Réouverture du potager

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Population moyenne 91,1

hommes 91,1

femmes 0

prévenus 66,2

condamnés 23,8

Internés 0,2

Autres 0,9

régime ordinaire 87,7

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 3,4

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 67,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 1,00

Total Attachés 1,80

Total Administratif 8,05

Total Médical 0,50

Total SpS 2,75

Total Surveillance / Technique 65,00

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 79,10

IeperY p r e s

La prison d’Ypres est une prison de petite taille, mise en service en 1876 en tant que maison d’arrêt mais qui, depuis, fait également office de maison de peine. La prison a été complètement détruite pendant la première guerre mondiale et reconstruite en 1919. une aile y a été ajoutée dans les années 70 et une rénovation approfondie a été effectuée à la fin des années ‘90.

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E-learning pour les détenus

Depuis novembre 2011, les détenus de la prison d’Ypres peuvent suivre des formations en e-learning. Ils peuvent ainsi apprendre des langues mais également participer à des cours d’informatique ou à des cours techniques. La prison dispose d’un coach qui répond aux questions éventuelles mais les détenus peuvent également faire appel à des spécialistes du VDAB. Après avoir suivi l’entièreté de la formation, les détenus reçoivent une attestation de participation.

Une première évaluation montre que l’e-learning rencontre un franc succès à la prison d’Ypres. Il y a toujours au moins deux détenus qui suivent un cours. A la première réunion d’évaluation, il est apparu que cinq détenus avaient demandé de suivre onze cours. L’évaluation nous apprend que l’e-learning s’avère surtout être une bonne initiative pour les détenus plus scolarisés.

Common Assessment Framework

La prison d’Ypres travaille elle aussi depuis 2011 avec un outil CAF en vue de préparer son plan opérationnel. Chaque prison y intègre les projets et les objectifs qu’elle entend réaliser au cours des prochaines années. L’outil CAF permet à la prison de voir à tout moment l’état d’avancement de la réalisation de ses objectifs. Après plusieurs sessions d’information, quinze membres du personnel ont pris part aux « réunions du GAE » (groupe d’auto-évaluation). Lors de ces réunions, ils se sont attardés sur les points forts et les points d’amélioration de la prison dans différents domaines comme le personnel, le leadership, la stratégie et le planning, les résultats chez les détenus, etc. A l’issue de ces réunions, ils ont proposé une centaine d’actions d’amélioration et environ 50 quick wins. La prison exécutera son prochain plan opérationnel en 2012 et en 2013. Dans ce plan, elle prête une attention particulière à six points d’amélioration.

La réunion du GAE a montré que la communication au sein de la prison passe par la concertation formelle et informelle ainsi que par les procédures officielles telles que les notes de service et les communications. L’exercice CAF a clairement

indiqué que les membres du personnel trouvent ceci insuffisant. L’organisation d’une assemblée du personnel, deux fois par an au moins, est dès lors un must. La situation du plan opérationnel et des travaux de rénovation devra notamment être mise à l’agenda. De plus, chaque membre du personnel pourra également déposer lui-même des points à l’ordre du jour. La réunion avec les assistants de surveillance pénitentiaire chefs d’équipe (ASPC) devra être organisée plus fréquemment. Chaque ASPC se verra confier un certain nombre de responsabilités liées au fonctionnement de la prison.

Un autre point d’action réside dans le fait que les notes de service de la prison devront être claires et compréhensibles pour tous, de manière à ce que chacun puisse travailler de la même façon. Chaque document sera évalué par un membre du personnel et sera, le cas échéant, adapté. L’engagement du personnel n’est pas optimal. En conséquence, la prison procédera à une nouvelle répartition de l’équipe. Pour ce faire, elle recherche les points qui posent problème et esquisse une situation idéale afin d’élaborer ainsi un effectif du personnel réaliste. Enfin, la prison souhaite aussi réaliser une enquête afin de mesurer le degré de satisfaction du personnel et de donner à chaque membre du personnel l’opportunité d’évaluer son fonctionnaire dirigeant. Une autre enquête devra analyser pourquoi des membres de l’équipe s’échangent leur shift et quel est le shift auquel est accordée la préférence.

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Activités estivales

Durant l’été 2011, la prison a à nouveau établi un véritable programme pour les détenus. Ainsi, elle a organisé, en plus du tournoi de minifoot annuel et du barbecue, un atelier créatif. Les détenus ont pu peindre de grands panneaux qui ont été exposés au préau durant le festival « Dranouter achter Tralies». L’atelier avait pour thème « la liberté ». Durant le festival « Dranouter achter Tralies », un DJ connu, un groupe portoricain et un groupe britannique se sont produits. A la fin des vacances d’été, les détenus ont pu profiter avec leurs enfants d’une visite enfant spéciale. Les enfants ont pu apprendre des numéros de cirque, se faire grimer et assister, avec leurs parents, à un spectacle de cirque.

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focuS

Depuis les années ‘70, la prison d’Ypres a connu de nombreux travaux d’aménagement. Ainsi, une nouvelle aile cellulaire a vu le jour. A la fin des années ‘90, les cellules de l’aile la plus ancienne ont été rénovées. La rénovation du reste de la prison s’effectue en trois phases. La première phase a déjà vu la construction d’un nouveau préau et la deuxième, celle d’un bâtiment d’accès moderne. Dans la troisième phase, toutes les annexes seront démolies et deux nouvelles ailes seront construites. Elles contiendront notamment une salle des visites, une bibliothèque, des espaces de sport et des bureaux.

Travaux de démolition

En 2011, les travaux de démolition étaient au programme. Le greffe, la comptabilité, la cuisine, la cellule de punition, le local du dentiste, l’espace des visites dans l’intimité, le vestiaire des détenus et la salle polyvalente ont été rasés. Quelques locaux

Dernière phase des travaux d’aménagementont également été rendus inutilisables dans les caves. La prison devait faire preuve d’une bonne organisation pour offrir temporairement à tous ces services, un nouveau toit. Durant les travaux de terrassement, une bombe datant de la Première Guerre mondiale a été découverte et le SEDEE l’a neutralisée.

Puzzle

Durant les travaux de démolition et de construction, la prison doit prévoir d’autres locaux pour de nombreux services et moins de détenus peuvent séjourner dans l’établissement. Le logement du directeur a, dans la mesure du possible, été aménagé. La salle de séjour accueille aujourd’hui le greffe et la comptabilité. Dans les chambres, des bureaux ont été aménagés pour la direction, le service psychosocial et les services de la Communauté flamande. Alors que la prison n’offre de place qu’à 65 détenus, en période de surpopulation,

elle héberge généralement quelques 110 détenus. Durant les travaux, ce nombre a été ramené à 75 détenus. La prison a également construit une cuisine provisoire.

Elle entend autant que possible continuer à organiser les activités pour les détenus. L’atelier est maintenu mais cet espace est également dédié à de nombreuses autres activités, comme les visites des enfants, les soirées de détente, les activités de formation, les événements sportifs et des réunions. La visite dans l’intimité a lieu pour l’instant dans une cellule aménagée à cet effet par la prison.

La plupart des services ont donc déménagé dans des locaux provisoires. Les travaux dureront plusieurs années. Tous les travaux de démolition ont été réalisés en 2011. 2012 marque le début de la construction des deux nouvelles ailes.

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Population moyenne 434,4

hommes 434,4

femmes 0

prévenus 7,5

condamnés 426,8

Internés 0

Autres 0,1

régime ordinaire 434,4

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 444,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 5,00

Total Attachés 4,00

Total Administratif 22,45

Total Médical 6,55

Total SpS 17,81

Total Surveillance / Technique 334,60

Total cultes 0,50

Total hors cadres 0

Total 390,91

ITTreLa prison d’Ittre est l’une des plus récentes de Belgique. en 2002, elle a été mise en service en tant que maison de peines ; c’est une des prisons de haute sécurité du pays.

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Un groupe de travail sur les «procédures disciplinaires »

Anticipant la loi, la direction d’Ittre a initié un groupe de travail centré sur les aspects disciplinaires. Ce groupe était composé d’assistants pénitentiaires, de directeurs, d’une juriste, d’assistants pénitentiaires chefs d’équipe et d’assistants de surveillance pénitentiaires. Ainsi la chaine habituelle de transmission de l’information et de décision était reproduite. Au-delà d’être un simple groupe de travail préparatoire, ce fut aussi l’occasion de faire le bilan des pratiques en cours à Ittre.Les problématiques disciplinaires ont été abordées d’un point statistique tant au niveau de la survenance des infractions qu’au niveau de la hauteur des sanctions. Le groupe de travail s’est ensuite attelé à étudier de près les nouveaux articles de la loi qui allaient entrer en vigueur. Ensuite, les anciennes sanctions ont été triées pour les répartir selon les différentes catégories. Enfin, l’ensemble du groupe de travail s’est livré à l’exercice du choix de la sanction. Ce ne sont pas toujours les plus sévères qui sanctionnent le plus lourdement. En conclusion, ce groupe de travail aura permis plusieurs choses : des réajustements nécessaires, une communication sur le cadre strict dans lequel l’exercice de la sanction doit être fait, une approche de l’intérieur des vécus des différents acteurs intervenants dans la procédure et une intégration bien plus efficace de cette nouvelle procédure auprès du personnel pénitentiaire.

L’atelier RAP

Un groupe de détenus a mis sur pied un atelier RAP. Ce dernier fonctionne de façon autogérée et ce, tous les dimanches matins. Pour cette activité, un investissement important a été effectué par l’établissement au niveau du matériel (table de mixage, micros, etc.). Ce projet a abouti à l’organisation interne d’un concert qui a eu un tel succès que deux représentations ont dû être organisées. La prison a décidé de donner la parole aux participants afin qu’ils expliquent ce qu’une telle activité leur apporte au quotidien.

« Pourquoi je fais du Rap ? Il se trouve que je suis né dans la musique sans pour autant l’avoir pratiquée dans ma jeunesse. Peu importe où je me trouve, je chante et écris tout ce qui me passe par la tête. Je fais du mieux que je peux pour garder la tête haute même en prison. Alors, me retrouver dans un endroit où je peux m’exprimer par l’écrit ou l’oral, ceci adoucit les mœurs et me permet de m’évader « l’esprit ». Notre atelier n’est pas comme les autres activités. Cela apporte une certaine stabilité dans ma détention, m’a fait tourner la page du passé et me projette dans l’avenir ! »

« L’atelier Rap est une activité très enrichissante car elle m’a permis de vaincre ma timidité, d’affronter le regard des autres, de pouvoir m’exprimer sans être mal jugé. La musique a toujours bercé mon enfance, mon adolescence jusqu’à l’heure actuelle. C’est la seule chose qui me permet pendant un court instant, de ne pas garder les pieds sur terre et le sentiment d’envol m’a donné le courage de vouloir pratiquer cet Art qui est si agréable. (…) C’est, en prison, nous laisser l’occasion d’avoir une certaine liberté. »

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ouverture sur l’extérieur

L’année 2011 a été celle de l’ouverture pour la Prison d’Ittre. En effet, l’établissement a ouvert ses portes à la presse (reportage sur la libération conditionnelle), aux universités (stages, visites, observation participante dans le cadre d’une thèse de doctorat) et à divers projets d’asbl (projet « cicatrices », « caravane » visant à effectuer des récits de vie sur la relation détenus/agents, création d’un kit pédagogique par l’asbl « autrement »).

Un regard de l’extérieur peut améliorer les conditions de vie entre les murs de la prison mais aussi donner au public un meilleur regard sur la réalité de la vie carcérale à la Prison d’Ittre.

Les détenus contact santé

Depuis 2009, un groupe de détenus appelés détenus contact santé (DCS) avait été formé. Il réunissait plusieurs détenus, qui, sur base volontaire, avaient suivi une formation sur la santé globale donnée en intra-muros par le Service Éducation pour la Santé Asbl (SES). Leurs objectifs sont de répondre en toute confidentialité aux questions que quiconque pourrait se poser concernant les maladies transmissibles (Sida, hépatites, tuberculose, etc.), l’hygiène, les drogues et toutes sortes de pratiques à risque (notamment sur le port du préservatif ).

En 2011, cinq détenus réguliers ont fait partie de ce groupe et se sont réunis tous les lundis après-midi en réunion autogérée. Tous les 15 jours, une ou plusieurs animatrices du service

d’éducation pour la santé sont également présentes pour poursuivre la phase du suivi des projets du groupe, répondre aux questions des DCS et leur apporter un soutien tant matériel que pédagogique. Actuellement, chaque trimestre, les DCS éditent au sein de l’établissement d’Ittre un petit journal de la santé dénommé « L’alchimiste » afin que chaque détenu puisse bénéficier d’informations sur la santé globale.

Le bilan pour 2011 reste donc très positif, les DCS en étant à ce stade à leur 24ème circulation en début janvier 2012. Cette mission de sensibilisation à la santé reste primordiale dans un établissement pénitentiaire tel qu’Ittre. Actuellement, les détenus réfléchissent à la question de la santé mentale et travaillent sur des pistes concrètes pour pouvoir l’encadrer.

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La loi précise que chaque détenu inculpé ou condamné a le droit de recevoir une visite dans l’intimité durant une durée minimale de deux heures, au moins une fois par mois. Désormais, la visite dans l’intimité n’est plus limitée à un seul visiteur. Dorénavant, plusieurs personnes peuvent être admises simultanément à cette visite. Les mineurs peuvent également s’y rendre. Face à ces changements, il a donc paru nécessaire de procéder à une réflexion quant aux procédures relatives aux visites hors surveillance à Ittre. Un groupe de travail s’est penché sur ce projet. Plusieurs réunions ont été nécessaires depuis le mois de mai 2011 afin d’organiser au mieux la mise sur pied de cette visite dans l’intimité.

Suite aux recherches menées par le groupe quant aux pratiques existantes dans d’autres pays (France, Allemagne, Canada, Angleterre, Danemark, Espagne, Italie), il a été observé

Politique proactive en matière de relations intrafamilialesque ce type de projet est bénéfique aussi bien pour le détenu que pour sa famille (remise en place ou préservation des liens familiaux, changement de comportement de certains détenus vis-à-vis de son incarcération et de sa réinsertion, vis-à-vis du personnel, etc.).

Lors de ces réunions, diverses questions se sont posées telles que le lieu, la durée, le public cible, les conditions d’accès, la sécurité, le bien-être, les aménagements à prévoir, les statistiques d’occupation des locaux existants, les budgets, etc. Bien des changements ont dû être apportés au projet en cours d’élaboration suite à des contraintes matérielles et techniques. Grâce à la motivation de cette équipe, le projet a abouti depuis le 1er septembre 2011 à des visites hors surveillance « familiales ». Les retours sont positifs aussi bien pour le détenu que pour sa famille.

Il est à noter que cette réflexion pourrait également être partagée dans le cadre de la construction des nouvelles prisons. Le témoignage d’un détenu :

« Ce que j’aime, c’est le caractère intimiste, je me sens moins sous pression qu’à la salle de visite car je peux être moi-même. Je peux pleinement jouer mon rôle de père durant ces 2 heures. Je peux réapprendre les gestes de la vie de tous les jours par rapport à mon bébé cela me permet de « m’évader » et de relativiser mes tracas quotidiens propres à la détention. Je me projette surtout dans l’avenir car ce moment si fort me motive à aller de l’avant. On en sort avec le sourire et reboosté. La pire punition pour moi serait qu’on me retire cette visite. »

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Population moyenne 319,8

hommes 319,8

femmes 0

prévenus 198,6

condamnés 91,9

Internés 28,7

Autres 0,7

régime ordinaire 318,3

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 1,5

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 232,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 4,80

Total Attachés 1,00

Total Administratif 21,90

Total Médical 9,00

Total SpS 11,30

Total Surveillance / Technique 218,95

Total cultes 2,00

Total hors cadres 0

Total 268,95

JAMIouLxLa prison de Jamioulx a été mise en service en 1975 en tant que maison d’arrêt et maison de peines. cet établissement n’est pas construit selon le modèle ducpétiaux connu mais en forme de quadrilatère. Toutes les cellules ont une vue sur une promenade d’un hectare. La prison comporte également une annexe psychiatrique. Trois des 9 sections fonctionnent selon un régime ouvert.

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Innovation

Le plan opérationnel 2010-2012 de la prison prévoyait comme objectif opérationnel d’évaluer la reconnaissance au travail via une enquête de satisfaction auprès du personnel de surveillance afin d’améliorer la qualité du travail par sa valorisation. Début 2011, un projet fut mis en place pour le « renforcement de la responsabilisation de l’encadrement opérationnel » dans la perspective d’induire des fonctionnements univoques et de gommer le fameux clivage équipes paires/équipes impaires. Cette idée s’est concrétisée par une formation-action de 2 jours pour développer le cercle et les rôles de l’encadrement de proximité à l’intention des chefs d’équipe et assistants pénitentiaires.

En été, un incident dramatique a ébranlé l’institution et a fait rejaillir de manière très conflictuelle les disparités latentes au sein des différents niveaux de la hiérarchie, déplaçant le focus « individuel/interpersonnel » vers le pôle « organisationnel/équipe ». Le projet initial fut donc réorienté pour organiser un séminaire-action qui a pour but de formaliser les points de convergence au sein du bureau des assistants pénitentiaires afin de tendre vers d’avantage de cohésion et de cohérence. Cet exercice avait été précédé d’une analyse par l’équipe de direction de son propre fonctionnement et fut suivi du même travail avec les chefs d’équipe. Les résultats ont été encourageants et seront davantage développer en 2012 par le biais d’un team-building direction/assistants pénitentiaires et de réunions structurelles entre les mêmes acteurs. Un autre projet sera également développé pour les chefs d’équipe.

Concert donné par l’orchestre Royal de Chambre de Wallonie

Le 20 décembre 2011, le programme d’activités culturelles à l’intention des détenus trouvait son apothéose lors d’un concert donné par l’orchestre Royal de Chambre de Wallonie (oCRW). L’idée est née de la volonté de lever le voile sur un domaine de la culture souvent peu accessible en prison : la musique classique. Plus de 73 détenus ont assisté au concert, faisant honneur aux partitions des plus grands comme Brahms, Massenet, Mozart et Suk. L’orchestre a été chaleureusement applaudi et les musiciens ont même pu échanger quelques mots avec une poignée de détenus. Cet événement a bénéficié d’une large couverture médiatique, décrite comme « Une expérience enrichissante tant pour les intervenants extérieurs que pour les détenus. Une initiative à renouveler». La RTBF, Télésambre, et des journaux comme Le Soir et La Nouvelle Gazette ont retransmis l’évènement.

La RTBF a publié l’article suivant sur son site web :

Musique classique à la prison de Jamioulx

Les détenus du pénitencier de Jamioulx, près de Charleroi, ont pu assister ce mardi soir à un concert de musique classique. Il s’agissait d’un rendez-vous exceptionnel avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie.

La formation musicale a livré son concert devant une centaine de détenus. Il s’agissait d’une première en Belgique. Jamais, à ce jour, la musique classique n’avait franchi les portes d’une prison. L’accueil a été au-delà des espérances des organisateurs. A tel point que rendez-vous a déjà été pris pour l’année prochaine.

Durant une heure, les 12 musiciens ont joué des extraits de leur répertoire. Parmi eux figurait Ronald Van Spaendonck, clarinettiste mondialement reconnu. Avant le concert, ce dernier avouait s’interroger sur la réaction de ce public particulier. Mais, après la prestation, il était conquis par la réaction de l’assistance.Ses propos ainsi que ceux de Christine Oliosi, directrice de l’établissement pénitentiaire et ceux de Laurent Facq, directeur général de l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, sont à écouter ci-contre dans les reportages de Christine Borowiak et Nicolas Poloczek.Augustin Dumay, violoniste de renommée internationale, et le procureur du roi de Charleroi, Christian De Valkeneer ont aussi livré leurs impressions à nos envoyés spéciaux.

Daniel Barbieux, Nicolas Poloczek et Christine Borowiak

Source : www.rtbf.be, 21 décembre 2011

Source : Sudpresse

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Développement durable

Dans le cadre d’un projet européen, la cellule développement durable du SPF Justice signait, en 2010, un partenariat avec Fedesco. Ainsi, différents projets furent initiés dont l’un spécifique pour la prison de Jamioulx visant à réduire la demande d’énergie qui est l’une des plus importantes pour l’ensemble des bâtiments de l’Etat. En effet, si la consommation d’électricité, assez élevée, restait raisonnable par rapport à d’autres prisons, la consommation de gaz y était extrêmement élevée par rapport à la surface du bâtiment.

L’enquête a donc développé trois axes majeurs pour rectifier ce problème: l’isolation du bâtiment (pour les toitures, les

murs extérieurs et l’adaptation des systèmes de ventilation), l’intégration d’une unité de cogénération en vue de produire simultanément de l’électricité et de la chaleur, et enfin, le placement de panneaux solaires. Dans le dernier trimestre 2011, les deux premiers chantiers ont débuté. Cet investissement pourrait être amorti en 6 ans. En outre, l’isolation par l’extérieur des toitures (dont la surface totale est de 5.800m2) est une bonne occasion pour combiner l’installation de panneaux photovoltaïques intégrant une couche d’isolant destinés à produire l’eau chaude sanitaire. 900m2 de toiture sont orientés vers le sud et ne sont jamais ombragés, ce qui est une opportunité fabuleuse pour économiser de l’énergie.

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focuS

Pour la prison de Jamioulx, la prévention d’incidents liés à l’incendie est l’un des axes prioritaires de la politique de sécurité et de bien-être au travail. Le bâtiment datant de 1975, les normes de sécurité incendie ont depuis lors beaucoup évolué. La prison a donc réalisé ces deux dernières années les efforts nécessaires pour l’amélioration de la sécurité incendie.

Equipes d’intervention lors d’incendie

En 2010, l’équipe des agents d’intervention de première ligne était réorganisée et étoffée, ainsi 24 agents avaient reçu la formation ad hoc au CFPP de Marneffe. Cette formation fut complétée en 2011 par un module spécifique dispensé par des corps de pompiers : interventions au feu, intervention lors de dégagement important de fumée, utilisation des bonbonnes d’oxygène. A deux reprises déjà, les compétences acquises ont pu être mises en application lors d’interventions dans des cellules où les détenus avaient bouté le feu. La rapidité de réaction et le professionnalisme ont été démontrés lors de la dernière intervention, ce qui a permis de sauver une vie.

La sécurité incendie comme prioritéExercices d’évacuation

Par ailleurs, un travail a été réalisé en 2010-2011 en collaboration avec le Service Incendie régional, les autorités fédérales et communales, pour réfléchir à l’hypothèse d’une évacuation générale du bâtiment. Ceci a abouti à un accord quant aux scénarios d’intervention de chaque partie lors de sinistres.

Protection de l’infrastructure contre l’incendie

Parallèlement, la demande de travaux visant à la mise en conformité incendie du bâtiment introduite à la Régie des Bâtiments depuis 2007 a trouvé, en 2011, un écho favorable, notamment grâce au soutien des autorités communales. Un premier chantier de mise en conformité se termine sur la partie cellulaire du bâtiment : les ailes ont été compartimentées, des portes coupe-feu ont été placées sur l’ensemble du secteur de détention. Pas moins de 450 détecteurs de fumée ont été dispersés sur le site, placés hors vue des détenus par des équipes d’ouvriers travaillant la nuit. L’ensemble du dispositif sera, à court terme, géré au départ d’un tableau électronique placé dans le centre de contrôle. Ce tableau permettra d’identifier et de localiser les incidents liés au dégagement de chaleur et/ou de fumées. Le deuxième volet du projet, visant à sécuriser le bâtiment administratif, est actuellement en cours de planification.

Meilleures procédures d’intervention

Par ailleurs, un groupe de travail planche depuis septembre 2011 sur l’amélioration des procédures internes d’intervention en cas d’incident ainsi que sur les questions liées à l’évacuation des détenus et du personnel dans l’hypothèse d’un incendie qui ne pourrait attendre l’intervention des pompiers. Chaque type d’incident est analysé en fonction de sa situation géographique dans l’établissement et de la présence simultanée ou non d’agents et de détenus dans les espaces visés. Des simulations seront développées en 2012.

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Population moyenne 971,0

hommes 891,6

femmes 79,4

prévenus 390,6

condamnés 535,8

Internés 40,8

Autres 3,8

régime ordinaire 970,9

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,1

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 694,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 9,00

Total Attachés 4,00

Total Administratif 52,20

Total Médical 19,95

Total SpS 26,25

Total Surveillance / Technique 688,66

Total cultes 4,80

Total hors cadres 0

Total 804,86

LANTINL’établissement pénitentiaire de Lantin est construit selon des modèles américains et allemands. c’est le plus grand établissement du pays et il est par conséquent fractionné en entités distinctes : une maison d’arrêt, une maison de peines, une section pour femmes, une section psychiatrique et une polyclinique.

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ouverture d’une nouvelle aile communautaire en maison de peines

Au sein de la maison de peines, une nouvelle aile à la vie communautaire a vu le jour. Ce projet a été réfléchi en étroite collaboration avec le personnel à qui il a été demandé d’analyser le profil des détenus susceptibles d’être candidat. Pour accéder à cette aile, le principal critère pris en compte est l’attitude du détenu envers le personnel. Il s’agit d’une aile semi-ouverte où les portes des cellules sont ouvertes à différents moments de la journée, avec une salle communautaire dans laquelle les détenus peuvent partager le repas, regarder la télévision, lire le journal, jouer au baby-foot, faire du sport, etc. Les détenus ont aussi eu l’initiative du tri des déchets.

Hassan dira « c’est un plus car ça donne une certaine autonomie par rapport à la gestion de la journée. Ça atténue les tensions et ça améliore les relations avec le personnel. Pour les grosses peines, c’est un système qui aide. Le plus difficile, c’est que ça fait appel aux côtés humains car on ne peut pas s’entendre avec tout le monde. Mais il faut apprendre à gérer et il faut beaucoup de respect entre nous. C’est un bon système pour mettre en avant le mérite ».

Un assistant de surveillance pénitentiaire chef d’équipe souligne la très grande réussite de ce projet : « Le cap a été maintenu. Nous le devons à une gestion saine et positive du personnel, de l’agent à la Direction. Aucun passe-droit pour y accéder n’a jamais été « offert » à un détenu. Ils ont tous dû gagner leur place et montrer qu’ils sont capables de la garder. Les agents ont su s’impliquer et communiquer entre eux afin de gérer de manière harmonieuse et efficace, garder la discipline, tout en favorisant l’autogestion. Les détenus s’impliquent dans la vie de la section, en dialoguant avec le personnel et en prenant en main la gestion des tâches quotidiennes. Ce qui est exceptionnel aussi, c’est le multiculturalisme et la grande fourchette d’âge que l’on trouve sur cette section sans que cela pose problème, que du contraire ».

Défilé de couture au Quartier Femmes Tout au long de l’année scolaire de septembre 2010 à juin 2011, plusieurs détenues du quartier femmes (QF) ont suivi une formation en couture. au mois de juin, un défilé a été réalisé par huit d’entre elles. Elles ont créé des pièces vestimentaires en customisant des vieux vêtements, des créations qui ont été remises à une asbl. Elles ont aussi confectionné des vêtements pour elles-mêmes et leur famille avec lesquels elles ont défilé.

Des esthéticiennes sociales sont venues pour les maquiller et les coiffer. Elles ont défilé en musique, face à un public mixte composé des codétenues, des directions des écoles de promotion sociale, des membres du Service

Psycho-social (SPS) et de l’aide Sociale aux justiciables (aSJ).

Ce fut, pour les détenues concernées, une image de soi rehaussée et restaurée pendant quelques instants :

« C’est bien de montrer ce qu’on a réalisé. Etre maquillée et coiffée par des professionnels, en tenant compte de son teint, de ses vêtements, de la couleur des yeux et des cheveux. On se sent embellie. Ça donne vraiment un air de fête. Ça nous donne une autre image de nous. On sent qu’on nous accorde de l’importance. Ça fait du bien. Et ça peut donner des envies à d’autres ». Le professeur de couture ajoute : « Cela permet à chacune, quel que soit son niveau initial, de montrer ses créations, en ayant la liberté de choisir les tissus et les modèles ».

Cellule d’accompagnement du personnel

Depuis mars 2011, la cellule d’accompagnement du personnel est opérationnelle à la prison de Lantin. Destinées à l’ensemble du personnel, ces permanences sociale et psychologique sont fixées mensuellement. Ce nouveau service offre l’opportunité d’un accompagnement psychologique ainsi que la possibilité de s’enquérir de diverses informations d’ordre social. Les modalités pratiques sont diffusées à l’ensemble du personnel via un mail collectif précisant les dates de permanences. L’information est également accessible via l’Intranet local, ainsi que via la brochure « Des psychologues à votre écoute » mise à disposition du personnel.

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acquis au cours des séances, en constituant un jury dans le cadre du Festival des Libertés. Un détenu a réagi de manière enthousiaste : « J’ai suivi le Cinévasion depuis la première séance. Je suis très satisfait des débats et des thèmes évoqués dans les reportages. Cette activité m’a permis de sortir un peu du contexte de la prison et surtout des discussions négatives du préau. Les débats avec les autres détenus ont été dans la plupart des cas de bonne qualité... J’espère vite retrouver une ou plusieurs activités de ce type. Merci. »

Création d’un CD de rap avec le chanteur Kaer Dans le cadre du cours d’alphabétisation organisé au sein de la maison de peines, onze détenus ont participé à la création de chansons rap avec la collaboration du chanteur Kaer du groupe « Starflam ». Les textes ont été écrits par les détenus, et ensuite, la musique a été composée par l’artiste. Il y a eu une séance d’enregistrement. Lors des fêtes de la musique en juin 2011, le CD a été écouté par les codétenus. C’est un projet de partenariat entre un intervenant artistique, un organisme d’alphabétisation et le monde carcéral. Ce fut une expérience très positive pour les détenus impliqués dans ce projet artistique mais aussi une chance pour eux de pouvoir exprimer ce qu’ils ont vécus, leurs expériences, leurs révoltes et leurs espoirs par le biais de la musique.

« Cet atelier m’a permis de m’évader spirituellement. J’ai obtenu des résultats

dont je ne me sentais pas capable. J’ai retenu de cette belle aventure que si on s’applique

sérieusement, on peut s’étonner soi-même. »

Cuisine flambant neuve

Depuis le 11 avril 2011, le personnel de cuisine de la prison de Lantin peut travailler dans une cuisine flambant neuve. L’ancienne cuisine était obsolète et une rénovation était dès lors indispensable. La Régie des Bâtiments a entamé les travaux au mois d’août 2010. Pendant la rénovation, le personnel de cuisine a été installé dans des conteneurs dotés d’une petite cuisine équipée. Bien que les menus et la méthode de travail nécessitaient parfois une certaine improvisation, aucun incident n’a jamais été déploré.

Grâce à l’avis de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire et du corps local des pompiers, la nouvelle cuisine répond entièrement aux normes de sécurité. La cuisine est désormais équipée d’une « zone froide » (préparation des plats froids), d’une « zone chaude » (plaques de cuisson (au four), fours, friteuses, ...) et d’une « zone déchets »’. La nouvelle infrastructure et les meilleures conditions de travail permettent aux membres du personnel et aux détenus qui travaillent dans la cuisine de préparer les repas de manière plus professionnelle pour les quelque 1000 détenus.

Ciné-Club en maison d’arrêt

Une activité de type ciné-club, « Cinévasion », a été organisée tous les mois en maison d’arrêt à l’initiative de la Fondation pour l’assistance morale aux détenus (FAMD) et avec la collaboration des Asbl « Artatouille » et « CTV Médias ». Encadrée par la conseillère laïque de la prison, une animatrice en éducation aux médias et un invité extérieur en lien avec le sujet, cette activité avait pour but de donner aux détenus un espace de dialogue, d’éveiller leur sens critique, de favoriser l’éducation aux médias au travers de différents thèmes abordés. Certains participants ont également eu l’occasion d’appliquer les outils d’analyse cinématographique qu’ils ont

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focuS

La cantine de la prison de Lantin a été reprise en main depuis la mise à la retraire de l’indépendant qui depuis 1993 y avait son stock et y gérait les commandes des détenus avec l’aide des détenus Travailleurs. Certaines étaient plutôt des magasiniers et d’autres des administratifs. Du point de vue de la gestion, la prison était complètement dépendante de ce système. Lorsqu’il a fallu anticiper le départ à la retraite de ce fournisseur, la prison de Lantin s’est fixé comme objectif de sortir de cette dynamique et de gérer les cantines d’une manière tout à fait différente afin de rendre un meilleur service aux détenus et de procurer un gain de temps pour le personnel concerné par toute cette gestion. L’établissement pénitentiaire a donc entamé deux démarches parallèles: la première était de trouver un nouveau fournisseur en respectant les règles des marchés publics et la deuxième était de se doter de moyens pour offrir une structure adaptable à tous les fournisseurs.

Nouveau fournisseur

Malgré l’appui du Service Budget-Achats-Comptabilité (BAC) de l’administration centrale, la concrétisation du marché public n’a pas été couronnée du succès attendu. Cependant, la finalisation de cette première démarche a abouti à la signature d’un contrat avec une société assurant la gérance d’un GB Partner le 18 mai.

Les commandes de la cantine mieux gérées Gestion efficace des commandes

La deuxième démarche qui avait lieu parallèlement concernait la recherche d’un substitut à l’encodage des articles commandés par les détenus. Il y avait pour plus ou moins douze à vingt mille euros de commandes par semaine et pratiquement autant d’articles. Dans l’ancien système, trois détenus y travaillaient tout le week-end sur un programme du fournisseur. C’est ainsi que le service ICT a eu l’idée d’utiliser une méthode de numérisation comparable à celle mise en place pour les feuilles d’impôt. Après des recherches, des essais, des écritures de commandes dans Justix, une solution a pu être trouvée: les centaines de bons de commande reçues chaque semaine pouvaient être numérisées, et ensuite, importées dans Justix pour faire l’objet d’un décompte automatique auprès de chacun des détenus et d’une création automatique des bons de commande. Les agents ont dû s’investir pour apprendre à gérer la numérisation et pour s’adapter à la mise en place d’un nouveau système dont ils devaient gérer les commandes. Grâce à l’investissement des acteurs de terrain et au soutien du service ICT, tout a fonctionné sans la moindre interruption. La prison est arrivée à gérer les commandes efficacement et ce, depuis le mois de juin.

Après quelques mois de fonctionnement, le scanning donnait une entière satisfaction. La prison a donc décidé de faire

passer les cantines d’unités de téléphone et de revues dans ce système, soit une douzaine d’heures de travail supplémentaire, gagnée pour le service des comptes courants. Cela signifie que le détenu ne remplit plus qu’un seul bon de commandes pour quatre cantines : celle des articles ordinaires, des articles frais, des recharges téléphones et des revues.

Un bon de commandes pour quatre cantines

Les avantages de ce système de scanning profitent donc à différentes catégories d’acteurs de la vie carcérale. D’abord, le scanning permet de développer la responsabilisation des détenus puisqu’ils savent que l’ordre d’inscription sur le bon de commande est celui dans lequel les commandes seront traitées, qu’il leur appartient de poser des choix et que l’écriture est un facteur important. Grâce au temps dégagé par le scanning, la prison a pu ensuite envisager une réorganisation du service des comptes courants qui travaillent maintenant avec une meilleure visibilité des commandes. Enfin, au niveau du personnel travaillant dans le cellulaire, des échos favorables se font entendre, notamment de la part du service des cantines qui a pu montrer ses capacités à s’autonomiser.

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Population moyenne 344,2

hommes 344,2

femmes 0

prévenus 38,2

condamnés 294,3

Internés 1,9

Autres 9,7

régime ordinaire 342,5

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 1,7

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 350,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,60

Total Attachés 2,00

Total Administratif 14,35

Total Médical 1,90

Total SpS 10,75

Total Surveillance / Technique 198,25

Total cultes 2,60

Total hors cadres 0

Total 232,45

L o u v a i n c e n t r a l LeuveN-ceNTrAALdepuis 1860, la prison centrale de Louvain est l’un des rares établissements pénitentiaires belges à avoir un régime exclusivement fermé, adapté à un séjour de longue durée. La prison est destinée à l’exécution des peines.

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Un soupçon de musique classique

Dans son offre culturelle, la prison sort également des sentiers battus. En plus des concerts pop, elle organise aussi régulièrement des concerts classiques. En 2011, une trentaine de détenus par représentation ont eu le plaisir d’assister à un concert de clavecin donné par un virtuose de renommée internationale, à un concert de l’Universitair Harmonieorkest de la KU Leuven et de ses 80 musiciens et à un concert d’un ensemble d’instruments à vent, bois et cuivres de la Monnaie.

Une bibliothèque pour les prévenus

La prison centrale de Louvain est avant tout un établissement pour condamnés. Toutefois, une cinquantaine de prévenus y séjournent. En 2011, la prison a poursuivi le développement du régime des prévenus en prévoyant notamment une procédure d’accueil améliorée, en proposant davantage d’activités sportives et de détente et en améliorant le fonctionnement de la bibliothèque

La section des prévenus disposait déjà de sa propre bibliothèque mais une amélioration de l’infrastructure, du matériel et de la gestion devenait urgente. Une petite pièce en désordre proposant une offre limitée et désuète a été agrandie et transformée en un local agréable, deux fois plus spacieux, où les détenus peuvent choisir parmi une vaste collection de livres, de périodiques, de journaux, de bandes dessinées, de cd, de jeux de société, ... Ici, les détenus peuvent

Représentation théâtrale à Louvain central

Fin avril, la troupe de théâtre ‘Leven-Centraal’ a une nouvelle fois donné le meilleur d’elle-même au cours desquelques représentations de sa 43ème production théâtrale« Met volle goesting » qu’elle a données dans cette prison deLouvain. Ces réprésentations étaient destinées aux détenus et aux membres du personnel ainsi qu’à leur famille. La soirée d’humour sur les planches a rendu le public particulièrement enthousiaste. Chacune des six soirées de représentation de la pièce a été jouée devant un public de plus de 130 spectateurs. L’édition de cette année était une édition spéciale. Une des actrices externes, Marijke Bollen, jouait pour la 20ème fois : « Ces soirées ne sont pas spéciales uniquement pour les invités ; ces dernières années ont été très spéciales pour moi aussi. J’ai été acceptée d’emblée. Je n’ai jamais ressenti nulle part et à aucun moment de l’insécurité ici ; personne ne s’est comporté d’une manière incorrecte envers moi. Cela fait quelque chose de voir ce que la troupe «Leven Centraal» représente aux yeux des hommes, comment ils s’y investissent et les changements qu’elle induit en eux. C’est un groupe soudé qui se donne à fond. Regardez donc la prestation de l’année dernière, qui était associée à une bonne cause. Je ne l’aurais ratée pour rien au monde. »

non seulement emprunter des livres mais aussi se détendre et entretenir leurs contacts sociaux. Un détenu condamné y travaille comme bibliothécaire, aidé par un bénévole qui gérait la bibliothèque les années précédentes.

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Wie achter tralies voelt dat hij nog toekomst heeft, hervalt minder na vrijlating.Kijk op bzn.be wat jij kan doen.

We worden er allemaal beter van.

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Action Bond zonder Naam pour les détenus

En 2011, Bond zonder Naam a organisé une action dans laquelle elle prêtait attention à la situation des détenus. La prison centrale de Louvain a contribué à faire de cette action un succès. Ainsi, la prison a servi de plateau au spot de la campagne et à la conférence de presse. Le lancement de la campagne a bénéficié d’un large intérêt médiatique et s’est fait en présence de Flamands connus, faisant office d’ambassadeurs, et de plusieurs responsables politiques. Bond zonder Naam a fait connaître la campagne au grand public dans le programme de Radio2 « En nu serieus » diffusé directement depuis la salle des visites de la prison. Une vingtaine de détenus ont suivi l’émission, avec les membres de leur famille et une cinquantaine de membres du personnel. Le monde extérieur a pu ainsi voir que les prisons ont l’esprit ouvert et sont concernées par ce qui se passe à l’extérieur.

Brunch de Pâques

Le jour de Pâques, le groupe de travail « liens affectifs » de la prison de Louvain central a organisé pour la première fois un brunch de Pâques pour les détenus et leur famille. Le coût de cette initiative a été entièrement supporté par les détenus participants, lesquels ont pu déguster en compagnie de leur famille un copieux petit déjeuner sous la forme d’un buffet. Le service était assuré par les membres du groupe de travail « liens affectifs ».

Les réactions ont été très positives pendant et après le brunch. Pour certains membres des familles, il était agréable de déjeuner une fois encore avec toute la famille. Les cloches de Pâques sont passées pour les tout-petits qui ont pu déguster de délicieux œufs en chocolat. Deux « services » avaient été prévus pour que chacun puisse bénéficier de l’opportunité

et chacun des deux moments de visite a dû être légèrement écourté afin de permettre de tout préparer dans l’intervalle. Mais les détenus étaient certainement prêts à faire ce sacrifice. Les visites ordinaires se sont elles aussi déroulées dans un espace de visite séparé afin que personne ne doive se priver d’un moment de visite. Deux groupes de 22 détenus et leur famille, soit 160 personnes, ont participé à ce premier brunch de Pâques.

Journée portes ouvertes pour employeurs potentiels

En 2010, la prison a lancé un projet afin d’apporter des améliorations à l’emploi des détenus. En mai 2011, quelques employeurs potentiels ont effectué une visite de la prison. Au total, 21 entreprises appartenant à des secteurs spécifiques sont venues voir ce qui se passait derrière les murs de la prison et ont fait connaissance avec le travail pénitentiaire. Ce sont surtout des entreprises des secteurs de la construction et de l’horeca ainsi que plusieurs blanchisseries qui ont pris part à cette visite. Des détenus et leurs accompagnateurs en atelier leur ont montré comment ils travaillent. A l’aide des profils de compétences et du passeport d’expérience professionnelle, les employeurs ont pu voir quelles sont les compétences que possèdent les détenus. Ils ont ainsi pu se faire une idée plus réaliste des aptitudes acquises par un ex-détenu dans la prison s’il vient par la suite solliciter un emploi chez eux.

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focuS

Le 22 novembre 2011, la cellule Sécurité de la ville de Louvain a organisé pour la première fois un exercice catastrophe pluridisciplinaire de grande envergure à la prison centrale de Louvain. La prison a été associée étroitement aux préparatifs, à l’organisation et à l’élaboration de cet exercice. L’objectif était d’évaluer le fonctionnement du plan particulier d’urgence et d’intervention. Les services d’aide et la prison mettent chacun régulièrement en œuvre leurs propres procédures d’urgence et d’intervention. Le contexte pénitentiaire a toutefois une influence importante sur le mode d’intervention des différents services d’aide. Un exercice catastrophe pluridisciplinaire s’avérait par conséquent utile pour accorder les violons.

La sécurité incendie comme priorité

Le comité incendie de la prison a préparé cet exercice dans l’enceinte de l’établissement. Il a notamment pris avec le conseiller en prévention toutes sortes d’actions en matière de sécurité incendie. L’exercice catastrophe fait ainsi partie de tout un ensemble d’initiatives qui s’inscrivent dans le plan d’urgence et d’intervention.

Scénario

Pour l’exercice, un scénario réaliste avec suffisamment de défis et de possibilités d’évaluation pour les différentes disciplines était un must absolu. Il avait été décidé que l’exercice n’activerait que la phase communale du plan catastrophe. Le scénario choisi était celui d’une bagarre dans la nouvelle cuisine de la prison entraînant un incendie et un dégagement de fumée. Les pompiers évacueraient les victimes d’un bâtiment enfumé et celles-ci seraient accueillies et soignées dans un poste médical avancé. D’après le scénario,

9 détenus et 3 membres du personnel auraient été blessés durant l’incident (fractures, brûlures et blessures occasionnées par des objets pointus). Pour rendre tout cela aussi réaliste que possible, des volontaires de la Croix Rouge ont servi de figurants.

A vos marques, prêts... partez !

L’exercice a commencé par un briefing des observateurs et des figurants. Les observateurs devaient, depuis des endroits stratégiques, observer les événements. Les figurants ont pris position dans la cuisine et dans le restaurant du personnel où devait se dérouler la bagarre. L’endroit a été fortement enfumé. L’alarme s’est déclenchée. L’équipe de première intervention du personnel pénitentiaire, dirigée par l’assistant pénitentiaire, est arrivée sur place mais n’a rien pu faire à cause du dégagement de fumée.

Le centre pénitentiaire a ensuite averti les services d’aide externes en formant le numéro d’urgence et à demandé à l’équipe anti-incendie interne et au service médical de se préparer à l’arrivée des secours. Le sas et le « cycliste » (assistant de surveillance pénitentiaire chargé de guider, à vélo, les livreurs et visiteurs jusqu’à leur endroit de destination : atelier, cuisine, ...) avaient été prévenus de l’arrivée des services de secours par le chef du centre de sorte qu’ils ont pu évacuer et laisser libre d’accès le chemin périphérique. Le centre a ensuite donné des instructions pour que soient suspendus tous les mouvements.

La police était sur place dans les cinq minutes avec deux équipes. Une équipe a été conduite sur le lieu de la catastrophe et l’autre s’est chargée de la surveillance et du contrôle d’accès à hauteur du sas. Les premières ambulances,

le service médical d’urgence et les véhicules de lutte contre l’incendie sont ensuite arrivés. A leur arrivée, les services d’aide ont reçu des informations pertinentes ainsi que les plans de la prison.

Le capitaine des pompiers a pris le commandement de l’intervention. Les responsables des différentes disciplines se sont réunis pour une « concertation sur le capot » d’un véhicule des pompiers afin de coordonner et de diriger les interventions. L’exercice a pris fin lorsque toutes les victimes ont été évacuées, prises en charge et répertoriées au poste médical avancé, prêtes à être transférées dans différents hôpitaux.

Des leçons pour l’avenir

Chaque discipline a rédigé son propre rapport d’évaluation contenant les principaux enseignements et les principales recommandations. Les services d’aide et les services de la ville vont définir des points d’action en vue d’encore améliorer le plan particulier d’urgence et d’intervention. L’exercice a été filmé de manière à pouvoir être utilisé dans d’autres milieux d’apprentissage.

Exercice catastrophe

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Population moyenne 184,9

hommes 184,9

femmes 0

prévenus 77,7

condamnés 63,9

Internés 41,2

Autres 2,2

régime ordinaire 182,3

Semi-liberté (condamnés) 0,5

detention limitée 1,2

Semi-liberté (Internés) 0,8

Capacité moyenne 149,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 14,20

Total Médical 8,60

Total SpS 6,45

Total Surveillance / Technique 103,50

Total cultes 0,50

Total hors cadres 0

Total 136,25

L o u v a i n s e c o n d a i r e LeuveN-huLpdepuis 1869, la prison de Louvain secondaire fait office de maison d’arrêt mais elle héberge également un certain nombre de condamnés. elle dispose également d’une annexe psychiatrique.

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« Une passion éternelle » : Vrouwen met vaart

Le 21 mai 2011, la ville de Louvain était placée sous le signe du 100e anniversaire de l’asbl Katholieke Vereniging van Landelijke Vrouwen (KVLV). Sous le thème « Passion éternelle », des détenus ont également pu participer à des ateliers proposés par la KVLV, tout en étant encadrés par des bénévoles de l’asbl. Les personnes de l’extérieur ont pu admirer les résultats de ces ateliers dans une ancienne partie de la prison.

Dans le cadre d’un atelier de cuisine, les détenus ont préparé des collations simples en suivant les recettes de « ons Kookboek » et ont réalisé des petits récipients et des plats pendant l’atelier « Plats en matériaux naturels ». Des petites boîtes et des petits cadres en bois ont été peints avec de la peinture argentée. Aux alentours de Pâques, les détenus ont réalisé de belles décorations de Pâques pour la salle des visites et des cartes de vœux artisanales à l’aide de techniques de shadox painting. Dans le cadre de l’atelier de calligraphie, ils ont appris à bien écrire sur ces cartes de vœux. Quelques détenus ont également suivi l’atelier de poésie.

Non seulement les détenus se sont montrés très positifs vis-à-vis de ces ateliers, mais cela fut également une expérience unique pour les accompagnatrices de la KVLV. Environ 600 femmes abonnées au magazine « Vrouwen met vaart » et quelques badauds ont visité l’exposition, tout en se délectant d’une collation et d’un rafraîchissement préparés par les internés de l’annexe psychiatrique.

Kaffee Detinee Ciné

Du 24 au 27 octobre, la prison a accueilli la quatrième édition de Kaffee Detinee Ciné. Environ quatre cents citoyens de la société libre ont eu l’opportunité de visionner des films sur les prisons ou la réinsertion dans le décor unique de la prison secondaire. Un débat était organisé en parallèle. Les films « 12 Angry Men », « A Somewhat Gentle Man », « The Reader » et le documentaire « Prison Island Bastoy » figuraient au programme. Les détenus ont également pu visionner ces films dans la salle de cinéma de la prison. En guise de conclusion à ce festival du film, une entrevue au cours de laquelle des témoignages ont été échangés a été organisée avec un ex-détenu, une victime et un membre de la famille d’un détenu.

Les visiteurs étaient visiblement impressionnés :

« A l’issue de ce film, je souhaite à tout le monde ici de faire preuve de courage et de patience. Le film m’a vraiment impressionné. »

« Un film prenant. Il y a en chacun de nous une part de lumière et d’ombre, une part de bien et de mal. Le film montre de manière poignante la difficulté d’obtenir une seconde chance. »

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Formation professionnelle en maçonnerie

Depuis novembre 2011, le Centrum voor Volwassenenonderwijs Leuven-Landen dispense une formation en maçonnerie à la prison de Louvain secondaire. Les détenus y apprennent en 80 heures de cours les bases de la maçonnerie simple. Après ce cours, ils ne sont pas encore des maçons accomplis, mais ils peuvent déjà préparer du mortier, maçonner des briques et des murs, cimenter et rejointoyer. Les détenus que cela intéresse peuvent suivre la formation complète à l’issue de leur détention. En outre, les détenus qui souhaitent directement trouver un emploi après leur incarcération disposent déjà d’une attestation, ce qui leur offrira davantage de chances sur le marché de l’emploi. En effet, dans la région de Louvain, la plupart des vacances d’emploi concernent le domaine du gros œuvre. L’atelier a été aménagé grâce à une collaboration entre la prison et la Communauté flamande. Sur les 27 détenus inscrits, 11 ont commencé la formation après un screening approfondi. Ils ont commencé à travailler avec du mortier et des briques dès la première journée. Fin janvier, 9 élèves ont achevé de suivre la formation avec succès et ont reçu leur attestation consacrée aux bases de la maçonnerie. Les participants font preuve d’un grand enthousiasme et d’une grande motivation. Le taux de présence au cours est particulièrement élevé. Les premiers pas ont donc été franchis pour que « l’école de maçonnerie » de la prison secondaire devienne une valeur sûre.

(Beaucoup) plus de sport

En 2011, la prison a relevé le défi d’augmenter l’offre sportive organisée d’au moins 10%. Elle y est parvenue grâce à une collaboration efficace avec ses partenaires externes. Un terrain de football a ainsi été réaménagé au niveau du préau. De cette manière, la prison peut se concentrer sur les activités sportives extérieures et organise 1 à 2 fois par semaine des préaux sportifs surveillés et encadrés durant lesquels les détenus

peuvent jouer au football, courir, s’adonner au badminton, ... La prison met également tout en œuvre pour permettre aux détenus de faire du fitness 2 heures par semaine. De nombreux appareils ont été renouvelés. Les jours de la semaine, la prison propose des cours collectifs de Fitbal, de Tai Chi et de Total Body Impact.

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focuS

Les détenus qui peuvent compter sur un réseau social après leur libération sont moins enclins à récidiver. C’est la raison pour laquelle il importe que les détenus gardent des contacts avec leurs proches pendant leur détention. Les visites jouent ici un rôle essentiel. Des étudiants de la VUB ont enquêté à la prison secondaire sur les souhaits et les attentes des détenus et des visiteurs en termes de possibilités de visite. Sur la base des résultats de l’enquête, la prison a pris quelques initiatives pour mieux répondre aux besoins.

Résultats

La plupart des personnes interrogées étaient satisfaites de la qualité de l’accueil et de l’infrastructure de la salle des visites commune. Elles aimeraient toutefois recevoir davantage d’informations générales, principalement lors des premières visites, de manière à savoir ce qui les attend. La plupart des détenus étaient également satisfaits de l’offre de possibilités de visite existante et de l’infrastructure. Tant les visiteurs que les détenus demandent une plus grande intimité pendant les visites.

La fréquence des visites a également été examinée. Une étude de suivi des dernières années montre que la fréquence des visites est stable. Un tiers des détenus reçoivent plus de trois visites par semaine. Ce sont principalement les détenus qui reçoivent un nombre relativement élevé de visites qui demandent encore davantage de possibilités de visite. Un tiers des détenus reçoivent d’une à trois visites par semaine,

Visites de la famille et des amis : des ponts vers l’avenirmais 35 à 40% des détenus n’en reçoivent jamais. Ce groupe se compose principalement de jeunes flamands de la région.La prison organise également des visites ‘spéciales’ à l’occasion de Noël, de la Saint-Nicolas, de l’Aïd el-Fitr, de la fête des Mères, de la Saint-Valentin, ... Les détenus qui reçoivent peu, voire pas, de visites reçoivent aux alentours de Noël un repas de Noël grâce à des bénévoles de la Communauté de Sant’Egidio En outre, la visite bimensuelle des enfants avec des moniteurs du service flamand de la jeunesse Crefi en est déjà à sa quatorzième édition.

Actions

Tant les prévenus que les condamnés peuvent dorénavant recevoir des visites au quotidien. Les visites du midi et les visites dominicales ont également été introduites. Le nombre maximum de personnes admises par détenu pendant la visite est passé de trois à quatre adultes.

Les visites dans l’intimité peuvent désormais avoir lieu toutes les deux semaines au lieu de tous les mois. C’est la raison pour laquelle la prison a aménagé un deuxième local pour les visites dans l’intimité. La visite familiale a dorénavant aussi lieu dans un local séparé.

Les heures et règles de visite des prisons figurent sur le site internet du service public fédéral Justice : http://justice.belgium.be. La prison de Louvain secondaire possède également un site internet propre www.leuvenhulp.be qui contient également des informations à ce sujet.

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Population moyenne 126,8

hommes 126,8

femmes 0

prévenus 0,5

condamnés 126,3

Internés 0

Autres 0,1

régime ordinaire 126,8

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 131,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 14,30

Total Médical 0

Total SpS 7,75

Total Surveillance / Technique 92,36

Total cultes 1,50

Total hors cadres 0

Total 118,91

MArNeffeLe centre pénitentiaire école (cpe) de Marneffe est entouré d’un domaine de 40 hectares avec un parc, un bois et des terres agricoles. Le régime est un régime ouvert pour les condamnés qui peuvent s’adapter à la vie en communauté. Ici, les détenus peuvent suivre une formation et travailler pour se préparer ainsi à leur future libération.

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Modules de responsabilisation et de réparation à destination d’auteurs d’infractions à caractère sexuelDepuis novembre 2011, dix détenus, auteurs d’infractions à caractère sexuel, se sont inscrits volontairement au groupe « Antigone » du Service de Psychologie Clinique de l’Université de Liège. Ce groupe propose une formation qui consiste à travailler à l’exercice d’un plus grand libre arbitre, à une plus large responsabilisation et à l’amélioration de leurs aptitudes à la réinsertion via une meilleure compréhension de leur fonctionnement psychologique et une meilleure gestion des facteurs qui ont pu contribuer au(x) délit(s) sexuel(s). Tout ceci est organisé dans le respect du processus de la justice réparatrice. Il en va des intérêts de la victime, de la collectivité mais aussi de chaque détenu.

Quatre modules sont envisagés, répartis sur trente-deux séances. Trois intervenants animent ce groupe dynamique une fois par semaine, après la journée de travail ou de formation.

Rénovation des douches des sections

Avec la collaboration de la Régie des Bâtiments, le projet de rénovation complète des douches des sections a pu débuter au dernier trimestre de l’année 2011. Les douches des sections se trouvent sur chaque étage du nouveau bâtiment. Elles étaient mises à la disposition des détenus de deux sections. Quatre nouvelles douches sont en cours de construction pour réaliser le souhait de permettre aux détenus de se doucher quotidiennement. Les travaux devraient se terminer dans le courant du premier trimestre de l’année 2012. Par la suite, il est envisagé de fermer les douches qui se trouvent au rez-de-chaussée et qui sont accessibles par la cour centrale. Ce complexe vieillissant permet aux détenus de prendre leur douche pendant les rénovations. La volonté est de

transformer cet endroit en une nouvelle salle de body power qui disposerait également de quelques douches.

La prison a élaboré une règlementation sur l’usage des douches qui figure dans son règlement d’ordre intérieur. Les détenus qui doivent comparaître devant un tribunal ou bénéficie d’une sortie peuvent prendre une douche avant leur départ. Les détenus non travailleurs pourront disposer des installations en matinée et les détenus travailleurs y auront accès de préférence dans l’après-midi. Ils pourront aussi s’y rendre lors des activités du soir où ils peuvent circuler à leur convenance sur leur section. L’accent est mis sur le fait qu’il est possible que les détenus y accèdent après la pratique d’un sport.

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Formation qualifiante en peinture et en bâtiment

Chaque année scolaire, trois formations qualifiantes sont proposées au CPE de Marneffe en collaboration avec l’Institut de Promotion Sociale de Huy-Waremme. Il s’agit de l’horticulture, le carrelage et la gestion. La population détenue au CPE a cependant connu ces dernières années une certaine mouvance. Les formations qualifiantes établies sur une année scolaire complète ne correspondaient dès lors plus à la durée de détention dans ce milieu ouvert.

C’est pour mieux répondre aux besoins exprimés par les détenus qu’une formation de type court en peinture en bâtiment a été mise en place, de novembre 2011 à mars 2012. Ce projet a été organisé en collaboration avec l’Institut de Promotion Sociale de Seraing. Les cours sont autant pratiques que théoriques. Douze étudiants se sont inscrits à cette formation, à raison d’un jour par semaine. Avec leur professeur, ils ont repeint plusieurs locaux de l’établissement.

Mise en place d’un groupe de musique et de solfège

Une activité de musique, encadrée par un agent de surveillance pénitentiaire, existait déjà au CPE. Elle permettait aux détenus de se retrouver pour jouer ensemble. Depuis le mois de novembre 2011, un détenu disposant de compétences spécifiques a proposé de dispenser des cours de solfège aux détenus de l’établissement désireux d’apprendre les bases musicales. Cette proposition, accueillie avec enthousiasme par le personnel et les détenus, a été soutenue par certains membres du personnel pour permettre sa concrétisation.

A l’heure actuelle, un cours d’une heure et demie est donné à raison de deux fois par semaine. Ce cours est réparti en deux groupes, l’un visant un public confirmé et l’autre permettant d’intégrer des débutants. Des connexions étroites entre les deux activités existent. Tous les participants du groupe musical participent au cours de solfège afin d’approfondir leurs connaissances, et ainsi, d’améliorer leur manière de jouer. Afin de soutenir cette activité, l’établissement a fait l’acquisition d’instruments de musique, offrant aux détenus la possibilité d’utiliser du matériel de qualité. Le groupe a pu présenter le fruit de son travail lors d’une représentation en salle de visite. Vu le franc succès rencontré par la formule et le nombre croissant de demandes, cette activité sera maintenue l’année prochaine selon les mêmes modalités.

Sensibilisation à une cuisine saine

Lors de la journée prévention du diabète organisée en 2010 avec le Service Education à la Santé de Huy (SES), le projet de mettre en place un module de cuisine a vu le jour. L’objectif recherché était d’offrir une activité différente axée sur la sensibilisation à une alimentation saine. Cet atelier, réalisé de façon hebdomadaire, s’est réparti sur dix séances d’une heure et demie où chacun des participants a pu bénéficier de notions théoriques, d’aspects pratiques mais aussi d’apprentissage de techniques.

Les cours se sont déroulés dans l’une des cuisinettes de section avec le matériel mis à disposition des détenus. À l’issue des séances, le but vise à ce que chacun puisse reproduire les connaissances acquises dans les mêmes conditions. Vu l’engouement suscité par cette activité, la collaboration avec le SES sera reconduite pour permettre à plus de détenus de bénéficier de cette initiation axée sur une cuisine saine.

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focuS

Les débuts

Sous la tutelle du Garage Central, l’atelier Garage a vu le jour en 1989 au sein du CPE de Marneffe, occupant de deux à sept détenus. A l’époque, ils se chargeaient des véhicules du CPE de Marneffe, puis de ceux de Huy et de Namur. Les diverses tâches qui relevaient du Garage allaient de petits travaux mécaniques au désossage et à la reconstitution de véhicules et de camionnettes. Une partie de ceux-ci s’effectuaient hors du local vu son exiguïté. Le technicien de l’époque garde d’ailleurs précieusement un album de photos de leurs réparations les plus spectaculaires. Le premier agent récemment pensionné affecté à l’atelier se souvient : « J’ai commencé dans un local à vélos étriqué et sans outillage. Je disposais seulement de six tournevis et d’une ponceuse personnelle. » C’est en 1991, au vu des activités qui se multiplient et des bonnes pratiques, qu’est octroyé l’achat d’une cabine de peinture, mais aussi les locaux affectés qui ont été doublés et un véritable budget pour l’achat d’outillage est attribué.

Un second souffle

En 2011 cet atelier trouve un second souffle avec la titularisation d’un nouvel agent pénitentiaire très investi dans la succession de son prédécesseur. Les travaux qui sont effectués actuellement sont très diversifiés. Ces derniers concernent les véhicules cellulaires, les camionnettes, les petits véhicules de transfert, les petits bus, et autres véhicules mis à disposition de membres du personnel. Ils font partie du parc automobile du Garage Central qui les met à disposition des établissements pénitentiaires.

Atelier GarageAvec l’accord préalable et sous la tutelle budgétaire de ce service central, les tâches effectuées par l’équipe de l’atelier Garage se centrent tout d’abord sur la carrosserie. Ils y découpent les tôles abîmées, nettoient la rouille et les neutralisent, forment les nouvelles tôles qui n’existent pas dans le commerce, ressoudent et placent le mastic, etc. Les véhicules passent ensuite au sein de la cabine de peinture, dûment agréée. Les réparations diverses peuvent concerner les véhicules accidentés en plus de ceux qui sont vieillissants. Le domaine de la mécanique n’est pas en reste avec les entretiens, les vidanges, les remplacements des amortisseurs, des freins, des échappements, les réparations de sièges, ou les crevaisons. Cette équipe fait également passer certains véhicules au contrôle technique.

Bon nombre de véhicules auraient été déclassés s’ils n’étaient passés entre les mains expertes du Garage. Ce sont dès lors plusieurs établissements pénitentiaires qui peuvent encore à ce jour bénéficier de véhicules fonctionnels alors qu’ils n’auraient pas nécessairement été remplacés vu leur état de vétusté avancé ou leur défectuosité.

La formation des détenus

Un autre côté positif et surtout constructif de ce secteur d’activités réside dans le fait que notre technicien est secondé dans son travail par quatre détenus plus ou moins qualifiés. Formés, guidés et encadrés, les détenus apprennent peu à peu les gestes du métier. Une réelle relation fructueuse de « patron-ouvrier » s’installe. Il est souvent étonnant de voir à quels résultats certains peuvent arriver ainsi formés et secondés. Cette formation constitue une valorisation importante pour ces détenus.

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Population moyenne 109,2

hommes 109,2

femmes 0

prévenus 87,4

condamnés 20,6

Internés 0,8

Autres 0,4

régime ordinaire 109,2

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 84,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 1,00

Total Attachés 2,00

Total Administratif 10,00

Total Médical 0

Total SpS 4,55

Total Surveillance / Technique 78,30

Total cultes 3,40

Total hors cadres 0

Total 99,25

M a l i n e s MecheLeNdepuis 1874, la prison de Malines fonctionne comme maison d’arrêt avec un régime fermé mais accueille également des récidivistes condamnés à des peines de durée moyenne. La prison a une structure en étoile.

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Voyage dans les Balkans

Cette année, la prison de Malines a participé au Balkanfestival. Une excellente opportunité pour le personnel d’en savoir un peu plus sur les terres d’origine des nombreux détenus d’Europe de l’Est et du Sud qui séjournent à la prison. Initiative de la province d’Anvers, le festival avait pour but de mettre à l’honneur la culture et l’histoire particulièrement riches des Balkans et d’emmener le public dans un voyage découverte à travers la musique, la danse, le cinéma, la littérature ainsi que des expositions, des rencontres avec des experts et des spécialités culinaires.

En novembre 2011, la prison a organisé, en collaboration avec Vorming Plus et la bibliothèque communale, deux conférences pour des participants internes et externes à l’établissement. La première conférence s’est déroulée dans le logement de fonction de la prison même, la deuxième, à la bibliothèque communale. Durant la conférence « Les Balkans pour les nuls » à la prison, Marijan Bilic, un Belge de parents croates, a donné une introduction sur la diversité de la région et s’est étendu plus en détail sur les causes et les motifs qui ont conduit au conflit dans les Balkans. Les personnes présentes ont également beaucoup appris sur les nouveaux pays indépendants issus de l’ex-Yougoslavie et surtout sur ce que ces pays ont en commun ainsi que sur leurs différences culturelles et historiques. Après la conférence, les participants ont pu goûter à des friandises typiques des Balkans.

Gestion proactive du personnel

Afin d’améliorer la gestion du personnel, la prison a continué de développer le travail par pool pour l’entrée sécurisée, le centre, la centrale, la blanchisserie, l’atelier et la cuisine. Bien que l’on attende du personnel d’un établissement plus petit et dont le cadre de surveillance est plus réduit qu’il soit polyvalent, la prison a constitué un pool permanent d’agents pour ces postes car ils nécessitent des aptitudes spécifiques. Tous les collaborateurs du cadre de surveillance ont pu poser leur candidature. Les collaborateurs sélectionnés ont reçu une formation sur mesure donnée par un collègue expérimenté. A la mise en service de la centrale modernisée en 2012, les collaborateurs de cet outil recevront une formation de terrain supplémentaire.

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Projet théâtral « Zinloos Geweld »

Dans le cadre de l’action contre la « violence gratuite », la prison a organisé cette année une représentation théâtrale pour les détenus, les visiteurs et le grand public. Sous la direction d’un metteur en scène et d’un accompagnateur, cinq détenus, cinq acteurs occasionnels et deux membres du personnel se sont mis au travail afin de mettre sur pied une pièce de théâtre sur le thème de la violence. Le groupe a utilisé le rap, la danse, l’image, la musique et la poésie pour mettre en lumière les aspects de la violence tant du côté de l’auteur que celui de la victime. Les représentations ont été suivies d’une discussion à laquelle les participants et quelques membres de leur famille ont pris part.

Poursuite des rénovations

Comme ces dernières années, les rénovations ont continué cette année à la prison de Malines. Toutes les cellules ont reçu de nouvelles serrures, un nouvel éclairage et un nouvel interphone et de nouvelles rambardes ont été installées dans les sections. Les cellules de l’aile A ont reçu du nouveau mobilier et le service d’entretien de la prison leur a également donné une nouvelle petite couche de peinture.

De plus, la construction d’une toute nouvelle centrale et d’un nouveau local de surveillance pour la promenade a débuté. Les deux locaux pourront entrer en service en 2012. En outre, grâce à un dispositif de protection supplémentaire empêchant d’escalader l’enceinte le long du jardin et de la cour intérieure, l’ensemble du périmètre est à présent couvert.

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focuS

En 2011, la prison de Malines s’est attelée à mettre en œuvre une politique intégrale et intégrée en matière de drogue. En collaboration avec le Lokale Stuurgroep Drugs et le Centrale Stuurgroep Drugsbeleid, elle a élaboré des initiatives concrètes en matière de prévention et d’information, de formation du personnel pénitentiaire, d’assistance, de contrôle et de sécurité.

Plan local de politique en matière de drogue

La prison a établi un plan local de politique en matière de drogue décrivant de manière détaillée et schématique les différentes démarches à entreprendre par le personnel dans le cadre d’un incident lié à la drogue. Grâce à ce plan, ces infractions sont à présent traitées de manière uniforme et font l’objet d’un suivi systématique. Le principe est qu’aucune infraction ne peut rester sans réponse. Afin de déterminer les différents incidents, la prison a également introduit un registre disciplinaire. Sur la base de ce registre, elle peut, en collaboration avec les services de police et les autorités judiciaires, entreprendre des actions spécifiques et ciblées.

Vers une politique intégrée en matière de drogueConcertation avec la police locale et le parquet

A la suite de la circulaire ministérielle de février 2009, la prison a également organisé une concertation structurelle avec la police locale et le parquet. Cette directive donne des instructions claires quant à la manière dont les directions de prison doivent gérer les infractions à la législation en matière de drogue.

Augmentation des contrôles antidrogue

Pour s’attaquer à la criminalité liée à la drogue dans la prison même, la prison a décidé d’organiser davantage de contrôles antidrogue. Un contrôle des visiteurs a lieu tous les trois mois et les détenus sont contrôlés deux fois par an dans la prison. Pour réaliser ces contrôles, la prison collabore avec la police de Malines qui dispose de son propre chien drogue. En 2011, la prison a en outre servi de terrain d’exercice pour entraîner ce chien à rechercher la drogue.

Point de contact central pour toxicomanes

Depuis avril, il existe à la prison de Malines un point de contact central (PCC) pour les détenus toxicomanes. Le PCC fait partie d’un réseau d’équipements de soins et veille à ce que toutes les questions sur l’aide spécialisée en matière de drogue soient à présent centralisées. Les détenus qui, pour préparer leur libération, souhaitent s’attaquer à leur problème de drogue peuvent s’adresser une semaine sur deux à un assistant social et lui poser leurs questions sur l’offre d’assistance en dehors de la prison. Ce collaborateur mène des entretiens préliminaires et élabore avec eux un plan d’encadrement et d’hospitalisation extra-muros.

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Population moyenne 664,9hommes 664,9

femmes 0

prévenus 22,6

condamnés 299,7

Internés 332,5

Autres 10,2

régime ordinaire 663,1

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,1

Semi-liberté (Internés) 1,8

Capacité moyenne 694,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 5,00

Total Attachés 5,00

Total Administratif 24,45

Total Médical 36,61

Total SpS 23,90

Total Surveillance / Technique 411,95

Total cultes 3,00

Total hors cadres 0

Total 509,91

MerksplasL’établissement pénitentiaire de Merksplas fonctionnait auparavant comme une colonie agricole mais est à présent une maison pour peines à régime semi-ouvert. Il se compose de huit pavillons. « de haven », une section pouvant accueillir 60 internés handicapés mentaux, a été mise en service en 2009.

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Cette année, la prison de Merksplas et le Penitentiair Schoolcentrum (PSC) de Hoogstraten ont uni leurs efforts pour élaborer un projet de ferme pour les internés de « De Haven’ » Sous la guidance permanente des membres de ’t Zwart Goor, le groupe de handicapés mentaux légers peut désormais prendre régulièrement part à des activités à la ferme du PSC.

Ces activités sont diverses et en relation avec les saisons. Lors d’une visite, ils peuvent travailler dans le jardin, dans les champs ou dans le grenier à oignons. Ils peuvent également ramener des vaches du pré ou nettoyer les étables. Parmi les autres occupations possibles : arracher les pommes de terre, récolter les oignons, enlever les mauvaises herbes et trier les pommes de terre. En fonction des possibilités de chaque pensionnaire ou sous-groupe de pensionnaires, l’accent est mis sur l’aspect expérience ou sur les aptitudes au travail. Les tâches à la ferme sont en outre régulièrement alternées avec des activités sportives et ludiques.

Grâce à ce projet, les pensionnaires de « De Haven » peuvent occuper utilement leur journée. Le travail agricole leur apprend à acquérir des aptitudes non seulement sur le plan du travail mais également sur le plan social, grâce au travail en groupe. Les pensionnaires participants disent eux-mêmes qu’une visite au PSC est pour eux un jour où ils oublient leur vie en prison et où ils peuvent reprendre haleine. Ils estiment

important de pouvoir travailler à leur propre rythme et sur la base de leurs propres capacités. La considération qu’ils reçoivent en échange de leurs prestations leur fait du bien.

Une première évaluation de ce projet, en octobre, a montré clairement que la collaboration entre la prison, le PSC et les assistants sociaux de ‘t Zwart Goor se déroule très bien et que les objectifs fixés pour les pensionnaires sont atteints.

Lettre d’information de la cellule stratégique Soins

En décembre, la cellule stratégique Soins de la prison de Merksplas a lancé une lettre d’information mensuelle présentant les activités de l’équipe soins. L’équipe soins prodigue les soins psychiatriques aux détenus tandis que la cellule stratégique se penche sur les aspects stratégiques liés au fonctionnement de cette équipe soins. Par cette lettre d’information, la prison entend informer les membres de son personnel et générer ainsi une adhésion maximale pour les nombreuses activités organisées par l’équipe soins.

Dans la première lettre d’information, les lecteurs ont pu faire connaissance avec les nouvelles appellations des projets existants prévus par l’équipe soins pour les détenus : LABRYS, ECHo, PERRoN, BYGGA et VESTA. Au lieu du nom de la pathologie, les différents projets portent à présent un nom éloquent et original.

Descendre à l’arrêt de bus « Kolonie »

La prison a collaboré cette année au documentaire « De Kolonie » diffusé le 19 avril sur Canvas dans le cadre de la série « Hedendaagse taboes ». Partant du point de vue du visiteur, Filip Lenaerts y traite du tabou de la détention. « Kolonie » est un arrêt de bus situé dans un domaine naturel de 600 hectares. Seule une visite à la prison de Merksplas justifie que l’on monte ou que l’on descende du bus à cet endroit. La plupart des visiteurs taisent cette partie de leur vie.

Des pensionnaires de « De Haven » partent à la ferme au PSC de Hoogstraten

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« Tegen Zinloos Geweld »

A l’instar d’autres prisons, l’établissement s’est investi dans l’action contre la « Violence inutile » qui a pour logo un papillon. L’apposition à l’entrée de chaque pavillon d’une dalle représentant un papillon est un rappel visuel permanent du message « Contre la violence inutile ». De plus, l’établissement a acheté le jeu informatif « VlinderSlag » pour les détenus de « De Haven » et a organisé pour eux de nombreuses activités : un atelier sur la communication non violente, une représentation du comédien de stand up Piv Huvluv, un cours de « gestion de l’agressivité pour les condamnés », ...

Exercice de lutte contre l’incendie et d’intervention

Le 19 décembre a eu lieu un exercice interne de lutte contre l’incendie et d’intervention impliquant l’évacuation de 28 détenus. Pour ce faire, la prison a collaboré avec la police locale et les pompiers, le service d’ambulance, l’équipe de première intervention (EPI) de Merksplas, le SIPP et le service interne de soins de santé. Pour l’établissement, cet exercice avait pour but non seulement de pratiquer les procédures d’évacuation interne des détenus mais également de déceler les problèmes d’information et de communication et d’évaluer le fonctionnement des plans d’intervention. Le fonctionnement de l’équipe de première intervention a en outre pu être amélioré et le corps local des pompiers a appris à se familiariser avec l’infrastructure de l’établissement.

Plein feu sur le métier d’ASP

Le 11 avril, les téléspectateurs de « Man Bijt Hond » sur Eén ont pu faire connaissance avec le personnel pénitentiaire de Merksplas. Dans la rubrique « M/V gezocht », plusieurs membres du personnel ont donné des explications sur la profession d’assistant de surveillance pénitentiaire (ASP) et sur le travail dans la prison. L’action s’inscrivait dans le cadre d’une grande campagne de recrutement de Selor qui se concentrait sur ces régions où le besoin de nouveaux agents est le plus criant : la Campine, Anvers et Bruxelles.

L’établissement pénitentiaire a également participé à la troisième édition de la semaine de l’emploi du VDAB en mettant sous le feu des projecteurs, avec la prison de Turnhout, le travail d’ASP lors de la bourse d’emploi du 22 octobre organisée à la Katholieke Hogeschool Kempen. Cette participation a également amélioré la collaboration avec le VDAB qui a accordé à la profession d’ASP une place permanente sur l’ordinateur WIS afin de renvoyer des candidats potentiels vers Selor.

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Du 25 au 29 juillet 2011 inclus, la prison de Merksplas a organisé la « Semaine du monde », un projet qui permet aux condamnés et internés d’aller à la découverte d’autres cultures, coutumes et usages afin de stimuler la rupture des barrières linguistiques. La « Semaine du monde » se déroule chaque année en collaboration avec le SPF Justice, la Communauté flamande, le Justitieel Welzijnswerk Turnhout et Vormingplus Kempen.

Au sein de ce grand établissement qui accueille des détenus de plus de 70 nationalités différentes, cette troisième édition de la « Semaine du monde » a été particulièrement appréciée. Un détenu sur six a pris part activement aux ateliers proposés. Durant la « Semaine du monde », le menu du jour de la prison de Merksplas se composait de plats typiques issus des quatre coins du monde. Le soir, la promenade des détenus était agrémentée de musiques du monde.

lundi : atelier consacré à l’asieLe lundi 25 juillet, les détenus ont pu prendre part à un atelier « Tai Chi », où ils se sont familiarisés avec cet art martial et du mouvement qui existe depuis des siècles en Chine. Un atelier « yoga » était également organisé, où les détenus ont pu trouver un moment de sérénité. Ils ont, en outre, pu goûter à la cuisine irakienne le temps d’un atelier cuisine.

Mardi : focus sur l’EuropeLa cuisine roumaine et la cuisine italienne occupaient une place centrale le 26 juillet. Durant la promenade du soir, les Lowland Pipers, un groupe de joueurs de cornemuse se sont produits dans les différents préaux. A l’issue de la représentation, l’un des détenus déclarait : « Ce n’est pas exactement mon style de musique mais cette musique est vraiment prenante et te fait quelque chose... ».

Mercredi : sensualité d’amérique du SudDurant l’atelier Filigrana, les détenus ont appris à réaliser des meubles miniatures au moyen de boîtes de conserve tel que le font également de nombreux enfants des rues en Amérique latine pour s’en servir de jouet ou pouvoir les vendre. Ce jour-là, des plats d’Amérique latine figuraient au menu. A l’occasion du quiz « De Pappenheimers on Cyberstreet », qui avait pour thème « les enfants des rues d’Amérique latine », les détenus avaient la possibilité de remporter des produits des magasins du monde oxfam.

Jeudi : à la découverte de l’amérique du nordParallèlement à l’atelier basket ball, les détenus ont pu se familiariser, lors d’un atelier de « linedance avec ce style de danse typique des Etats-Unis. A la section de crise psychiatrique s’est tenu un marché mondial de projets de soins.

Vendredi : goûter à l’afriqueAu programme du 29 juillet figuraient cuisine nigériane et danses africaines.

Les détenus découvrent le monde

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Population moyenne 426,3

hommes 386,9

femmes 39,4

prévenus 145,2

condamnés 242,0

Internés 37,7

Autres 1,5

régime ordinaire 426,0

Semi-liberté (condamnés) 0,0

detention limitée 0,4

Semi-liberté (Internés) 0,0

Capacité moyenne 307,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 3,00

Total Administratif 25,40

Total Médical 10,75

Total SpS 11,45

Total Surveillance / Technique 238,20

Total cultes 0,70

Total hors cadres

Total 292,50

MoNSLa prison en forme d’étoile de Mons est une maison d’arrêt et une maison de peines depuis 1870 et elle dispose en outre d’une section pour femmes et d’une annexe psychiatrique.

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atelier théâtre de marionnette dans le quartier des femmes

Cet atelier théâtre a été animé par Sandra de Boerdère, comédienne-marionnettiste et animatrice au sein de l’asbl DéRives. Il s’est déroulé de janvier à mai 2011 à raison d’une séance hebdomadaire de deux heures. Il s’est clôturé par deux représentations du travail réalisé: la première pour un public extérieur et la deuxième pour les détenues. la pièce se nommait «n’Intérieur». Ce travail s’est construit collectivement avec les participantes dont le nombre a fluctué pour se stabiliser à 7.

le thème choisi est la détention. Un espace de paroles s’est ouvert à travers cet atelier. Pour que cette parole voyage, l’animatrice a proposé d’y associer des mots de Paul Verlaine pour s’essayer à un autre langage, s’ouvrir un peu à l’inconnu. Différentes formes d’expression ont été explorée : le théâtre d’acteurs, les marionnettes, les masques et formes animées, les ombres et la vidéo.

Ce fut surtout une expérience humaine avec des femmes qui sans doute n’auraient pas croisé le théâtre à l’extérieur. Une expérience très courte mais qui s’inscrit comme une empreinte carcérale insolite.

Mise en place des organes de « concertation détenus »

La loi de principe a prévu un dispositif neuf particulièrement intéressant : les organes de concertations détenus. Il s’agit d’un espace de dialogue dans le cadre duquel direction, assistants pénitentiaires et représentants de la population détenue débattent des différentes questions d’ordre général qui se posent dans l’organisation de la détention.

Un long processus participatif regroupant direction, agents et détenus a permis de structurer la méthode de travail à Mons et a abouti à l’élection de représentants de chaque aile de détention. Les premières réunions ont été organisées dans le courant du second semestre 2011 et sont suivies à raison d’une réunion mensuelle. Chacun convient que ce nouvel espace de dialogue est d’une richesse indéniable et permet d’aborder toutes les problématiques dans une dynamique constructive réduisant de ce fait bon nombre de tensions connues par la passé.

Amélioration de la gestion des fournitures alimentaire

La gestion des fournitures alimentaires est un élément clé dans l’organisation des repas notamment dans le cadre des budgets limités octroyés à ce titre. Un agent particulièrement aguerri à l’outil informatique a élaboré un programme de gestion.

Celui-ci permet d’avoir une visibilité en temps réel des stocks dans l’établissement (nourritures, produits de nettoyage, articles de bureau, etc.). De plus, un historique des bons de livraisons externes et internes ainsi que tous les mouvements de produits sont enregistrés. Tout y est consigné: l’identification de la personne qui a effectué le mouvement, le destinataire, la date et l’heure mais aussi des statistiques financières des livraisons et utilisations des produits. La gestion est informatisée et les coûts détenus sont vérifiés. De plus des archives annuelles des stocks et des mouvements peuvent être consultées. on peut y retrouver les devis de commande. Enfin, les bons de commandes sont automatiquement dispatchés auprès des différents fournisseurs à partir des devis préalablement encodés et vérifiés. A titre d’information, en six mois le programme a enregistré 4720 bons de livraisons pour 27221 mouvements de produits.

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Rédaction et mise à disposition d’un carnet « politique du personnel » à tous les agentsLa politique du personnel au sein de la prison de Mons a été élaborée et compilée par écrit afin de présenter ce que l’équipe de direction estime devoir déterminer comme conduite attendue de tout agent sur le lieu de travail. Ce projet a pour objectif de les mobiliser pour une plus grande efficacité et une performance optimale et par delà, de l’organisation.

Ce document est remis à chaque agent par son chef fonctionnel et représente le fil conducteur visant à favoriser l’intégration des règles de conduite et valeurs en vigueur au sein de l’établissement. L’enjeu d’une telle politique réside dans la mise en œuvre d’un cadre et de pratiques claires et transparentes ainsi que du respect de ces éléments par l’ensemble des acteurs.

La structure de ce livret invite l’agent à comprendre son rôle au travers d’une position qui lui appartient de prendre dans un processus de responsabilisation partagée entre l’autorité et lui-même. Partant d’un descriptif du processus d’accueil des nouveaux agents, le livret aborde différentes notions comme l’organisation interne par staff ou équipe ou le champ de la santé et du bien-être au travail, par exemple.

Issu de ce même processus, chaque agent reçoit un carnet de congé personnel reprenant un tableau à remplir par demande et type d’absence (congés légaux, impérieux, circonstances, déplacement de repos) et par lequel il est invité à devenir responsable de la gestion de ses soldes en disposant des chiffres de départ pour l’année en cours.

Accueil des nouveaux agents

Les nouveaux assistants de surveillance pénitentiaire bénéficient de six mois de formation dans le Centre Ecole de Marneffe. Il arrive cependant que certains ASP soient recrutés contractuellement pour faire face à des besoins urgents de personnel. Ces nouveaux agents n’ont malheureusement pas accès à la formation de six mois.

Durant l’année 2011, l’établissement de Mons a recruté par ce biais 6 nouveaux ASP. Pour éviter les travers du passé, une équipe large de 17 agents de tous grades a été constituée pour établir un processus d’entrée pour les agents n’ayant pas suivi la formation initiale. Loin de compenser l’absence de formation, la procédure mise en œuvre (avec mentorat, processus de présentation du métier, dispense des fondamentaux du métier et de la réglementation de base, etc.) a cependant permis à ces nouveaux agents d’intégrer le métier avec un réel encadrement.

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Dans ce registre, la prison de Mons présentait des faiblesses qui mettait en péril la sécurité de l’établissement et par voie de conséquence de tout le personnel. Bon nombre d’installations minimales étaient soit trop anciennes, soit simplement manquantes. D’importants investissements ont été pris pour améliorer la situation essentiellement à trois niveaux.

Renforcement de la sécurité de l’établissement

9Nouveau système de caméra

Le premier investissement fut l’installation d’un nouveau système de caméra. La visibilité des espaces cellulaires et des périphériques extérieurs étaient assurés par des caméras d’ancienne génération et au moyen d’écran noir et blanc. Le contrôle effectué par les assistants de surveillance pénitentiaire en poste au Centre et au « local caméra » était rendu extrêmement complexe par la qualité très médiocre de ce dispositif, les amenant en définitive à travailler pratiquement à l’aveugle. L’installation d’un nouveau système moderne tant de caméras (caméras statiques et caméras dômes), d’écrans couleurs, de vitesse de transmission des images que de capacité d’enregistrement donne enfin au personnel en poste dans ces lieux stratégiques de l’établissement, qui assurent les commandes de toutes les issues, le moyen d’effectuer leur travail de manière optimalisée.

9Filets anti-largage

Le deuxième changement fut la finalisation de la pose de filets « anti-largage ». La prison de Mons présente la particularité d’avoir été construite dans une ville. Elle présente des avantages en termes d’accessibilité mais l’inconvénient majeur est l’importante fréquentation de son environnement extérieur immédiat et par voie de conséquence, la grande facilité pour des personnes de l’extérieur de larguer tout type d’objet comme des produits stupéfiants, des téléphones portables, de l’alcool ou des armes, dans les préaux par-dessus les enceintes extérieures. Pour limiter ce risque, des filets anti-largages d’environ 7 mètres de haut ont été posés depuis plusieurs années pour empêcher l’arrivée des objets lancés dans les préaux. Cependant ce dispositif ne couvrait pas la totalité des accès aux préaux. Les travaux lancés durant l’année 2011 ont été finalisé en 2012. Les filets couvrent désormais tous les accès sans exception.

9Préaux mieux sécurisés

Enfin, toutes personnes détenues ont droit d’accès à des espaces de promenades dans les préaux prévus à cet effet. La prison de Mons respecte ce droit de manière optimale en donnant la possibilité à chaque détenu de bénéficier de deux moments de promenade tous les jours, en début de matinée et en fin d’après-midi. Ce type de mouvement présente toujours un certain risque pour la sécurité et toutes les ailes de l’établissement ne disposaient pas de l’infrastructure minimale. Pour remédier à la situation, des travaux d’installation de tourniquets de sécurité et de portiques de détection de métaux dans toutes les ailes de l’établissement ont été finalisés durant le premier semestre 2012.

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Population moyenne 206,1

hommes 206,1

femmes 0

prévenus 110,1

condamnés 71,1

Internés 23,4

Autres 1,5

régime ordinaire 205,0

Semi-liberté (condamnés) 0,8

detention limitée 0,3

Semi-liberté (Internés) 0,0

Capacité moyenne 140,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 17,85

Total Médical 7,30

Total SpS 8,10

Total Surveillance / Technique 151,95

Total cultes 1,50

Total hors cadres 0

Total 190,70

NAMurdepuis 1874, la prison de Namur sert de maison d’arrêt et de maison de peines. elle dispose d’une section pour femmes. La prison est en forme d’étoile et comporte des sections ouvertes. on y trouve également une annexe psychiatrique.

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Ateliers créatifs

Depuis de nombreuses années, la prison de Namur collabore avec le Service d’Aide aux Détenus de l’Arrondissement Judiciaire (SAD) et ses divers animateurs bénévoles pour l’organisation d’activités sportives, culturelles et artistiques. Dans ce cadre, un atelier artistique de dessin et de peinture est proposé aux détenus chaque lundi après-midi depuis plus de douze ans. Dans le cadre de cet atelier, fort prisé par la population carcérale, de nombreux projets artistiques ont été menés et présentés au public tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison.

Les détenus de Namur ont exposé leurs réalisations lors d’une exposition intitulée « Couleurs de l’ombre » à la Maison de la Culture de Namur en mai 2007. Des œuvres des détenus de la prison d’Andenne étaient également exposées à cette occasion. En avril 2010, le SAD de Namur et de Libramont ont organisé conjointement une autre exposition de dessins et de peintures réalisés en milieu carcéral au Palais Abbatial de Saint-Hubert.

Au courant de l’année 2011, une grande toile en patchwork, constituée de carrés peints par cinq détenus de l’atelier est désormais accroché sur la scène de la salle de spectacle de l’établissement. Plusieurs peintures individuelles décorent également les murs de cette salle et de la salle de visite, rendant leur convivialité plus importante.

À la fin de l’année, les deux animatrices ont proposé un projet d’embellissement de notre espace de travail, consistant à faire peindre par leurs élèves les plus doués une porte coupe-feu en bois séparant le couloir administratif de la prison du reste du cellulaire. Le thème proposé était un décor de mouettes sur un fond de ciel, de mer et de nuages pour égayer le couloir administratif. Deux détenus travaillant au service technique de la prison ont également mis «la main à la pâte»: ils ont été chargés de préparer la surface à peindre. Cette fresque intitulée « Liberté » a demandé trois jours de travail.

La clé de la responsabilité

Dans l’univers carcéral, la clé est le symbole de l’enfermement ou de la liberté. Ce n’est donc pas un hasard si une simple porte est investie symboliquement plus que tout autre élément architectural. En prison, elle sépare l’espace personnel de la collectivité. La porte est vue comme une limite mais aussi un lien avec les autres, une protection face aux risques, l’intime face à l’universel.

Dans une aile ouverte, les portes restent, par définition, ouvertes. Le projet qui a été envisagé à Namur permettrait aux détenus de disposer chacun d’une clé de leur cellule. Ils ne peuvent pas s’enfermer, mais une fois les portes déverrouillées, le matin, par l’agent de surveillance, ils bouclent leur « chez eux » lorsqu’ils se rendent au travail, aux cours, à la salle de sport, à la visite ou dans la cour.

Cela les responsabiliserait d’une part et éviterait les vols dans les cellules, ce qui ne peut être évité sur ce type de section à l’heure actuelle. Ce système a déjà fait ses preuves dans des prisons telles qu’Andenne ou Ittre par exemple. Plusieurs vols menacent la pérennité des activités portes ouvertes, alors que la majorité des détenus sont parfaitement à même d’acquérir une autodiscipline.

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Prévention et promotion de la santé

Le projet « Un moment pour… » est une initiative du partenariat du Groupe de Pilotage Drogue Local (GPLD) et s’inscrit dans une perspective de « prévention/promotion de la santé » à l’adresse des détenus. Le GPLD se réunit à Namur à raison d’une réunion par trimestre et rassemble les services internes et externes concernés par l’usage de drogues en milieu carcéral, à titre curatif et préventif. Le projet est né d’une demande formulée par des détenus souhaitant qu’une information sanitaire plus large soit dispensée.

La réflexion s’est articulée autour de trois axes «fondateurs». Premièrement, le souhait était de s’adresser à un public plus large que celui des consommateurs de drogues. Deuxièmement, il fallait prendre en compte non seulement les pratiques et les comportements à risques liés à l’usage de stupéfiants mais aussi, la promotion de la santé au sens plus général du terme. Troisièmement, l’information devait être véhiculée sur un mode essentiellement positif, en évoquant le « bien-être », les bonnes pratiques et les bons réflexes, plutôt que les risques et les interdits.

Huit séances d’information et d’échange seront organisées dont chacune abordera une ou plusieurs thématiques particulières. Les sujets abordés seront variés : les dépendances, les conduites à risque, les hépatites, le Sida, les maladies infectieuses ou contagieuses, bien manger à budget limité, faire du sport sans tomber dans les excès, être en harmonie avec soi-même, gérer le stress, l’estime de soi, etc. La dernière séance sera surtout consacrée à répondre aux questions posées par les participants. Le projet est actuellement en voie de finalisation. Sa mise en place effective est prévue pour le second semestre de l’année 2012.

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La prison de Namur, bien que vétuste, est un bâtiment stable qui restera pleinement opérationnel quand elle sera dotée, dans quelques mois, d’un équipement de communication interne et d’une protection périmétrique up to date.

La difficulté majeure ne fut pas de convaincre les occupants des cellules de repeindre leur espace de séjour : ce fut au contraire avec enthousiasme que des volontaires se proposèrent, heureux d’occuper utilement leurs journées. Il est par contre plus difficile de libérer deux cellules en même temps : une en chantier et l’autre pour entreposer tout le mobilier en attente. Cependant, une fois repeintes, les cellules offrent des conditions de détention bien plus décentes.

La surpopulation empêche toute rénovation durable mais un budget de trois mille euros a été consacré pour ce projet, ce qui permet à moyen terme d’améliorer l’état des cellules. La priorité de la direction de la prison de Namur est avant tout le respect de la dignité humaine et cette voie tend à se poursuivre en 2012.

Peinture fraîche

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Population moyenne 237,4

hommes 237,4

femmes 0

prévenus 93,7

condamnés 141,0

Internés 0,0

Autres 2,6

régime ordinaire 237,2

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,2

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 192,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 2,80

Total Administratif 17,70

Total Médical 2,70

Total SpS 7,75

Total Surveillance / Technique 168,70

Total cultes 2,10

Total hors cadres 0

Total 204,75

NIveLLeSLa prison de Nivelles a été mise en service en 1908 en tant que maison d’arrêt et maison de peines. pendant les années 90 la prison a été complètement rénovée et deux ailes y ont été ajoutées.

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Brochures pour les détenus toxicomanes

Des brochures ont été réalisées afin d’améliorer la diffusion des informations relatives à la politique locale en matière de toxicomanie et à l’offre thérapeutique en matière de prise en charge individuelle des toxicomanes. Ce projet est le fruit de réflexions menées au sein du Groupe Pilotage Drogues Local associant tant les acteurs pénitentiaires que les représentants des ASBL œuvrant dans ce secteur à la prison de Nivelles. L’objectif poursuivi est de s’adresser aux détenus concernés de près ou de loin par la consommation de drogue, d’alcool ou de médicaments avant, pendant ou après l’incarcération.

Arrivé en prison, un détenu qui consomme de la drogue peut ressentir un manque. De même, un détenu qui n’y a jamais touché, pourrait être tenté de le faire. L’emprisonnement rend fragile. Soumis à des pressions et à l’angoisse de l’enfermement, la période d’incarcération n’est jamais facile. De plus, le manque de contacts avec ses proches peut parfois être mal vécu.

Dans une optique préventive mais aussi curative, les brochures mises à disposition présentent de nombreuses informations utiles en matière de politique relative à la toxicomanie dans l’établissement. Elles contiennent notamment la liste des services extérieurs, le contrôle et la répression dans l’établissement (fouilles, rondes, contrôles des visiteurs). De plus, une brochure axée sur le traitement médical a vu le jour afin de véhiculer des conseils pratiques mais surtout d’éviter les idées reçues. Cette brochure tente de répondre aux questions fréquemment posées par les détenus. D’autres brochures expliquent les différentes cures possibles que l’on peut suivre en prison pour se défaire de ses dépendances. Il s’agit de mettre l’accent sur le soutien et le suivi thérapeutique mis en place pour les détenus. Enfin, huit des produits stupéfiants les plus consommés en prison sont détaillés afin d’éviter aux détenus certains risques pour la santé. Les drogues psychédéliques et le cannabis y sont abordés.

Aménagement de la salle de visites

Suite aux incidents du mois de juin 2011, des modifications relatives à la sécurité/infrastructure ont été rendues nécessaires. Cependant, la prison de Nivelles s’inscrit dans une démarche positive afin que les détenus et leur famille puissent passer un moment de rencontre agréable. La prison de Nivelles a souhaité concilier les impératifs de sécurité prévus par la loi en termes de facilitation du maintien, voire du renforcement des relations du détenu avec ses proches.

Un projet a donc été mis sur pied afin que les locaux destinés aux visites hors surveillance soient aménagés pour offrir plus de convivialité et un cadre mieux adapté aux visites familiales. De plus, la salle d’attente a été équipée d’un écran diffusant des informations concernant le fonctionnement de la prison à destination des visiteurs.

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Mesures de securité nécessitées par le chantier du RER

Durant l’année 2011, de nombreuses réunions ont eu lieu avec le Service Appui, Bâtiments et Sécurité (SABS), la Régie des Bâtiments et les responsables de TUC Rail afin de réduire les désagréments et les risques liés à l’important chantier du RER qui surplombe l’établissement. Au cours du suivi de ce projet, des réunions ont abouties à la modification de certaines configurations du futur parking RER. Il a donc été décidé d’augmenter la hauteur des clôtures, d’occulter les fenêtres donnant sur le préau, mais aussi d’agrandir le parking pour le personnel.

Par ailleurs, le nouveau bâtiment de la future gare construit à sept mètres du mur d’enceinte, augmente la vulnérabilité de la prison, il a donc été nécessaire de plancher sur un système de protection en envisageant d’installer des filets verticaux. Le projet devait être réalisé par la Régie des Bâtiments. Ce dossier a été approuvé par le Conseil des Ministres en décembre 2011. Une intervention de TUC Rail a été nécessaire pour envisager le recouvrement des quais afin d’optimaliser la sécurisation du préau. Cette préoccupation est d’autant plus importante compte tenu des problèmes de sécurité engendrés par les nombreux largages.

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Les difficultés liées à l’absentéisme du personnel de surveillance ont été de plus en plus sensibles. La prison de Nivelles s’est donc penchée sur les causes de ce problème pour tenter de dégager des pistes d’action. Cette initiative est importante pour améliorer les conditions de bien-être au travail et trouver des solutions pour l’année 2012.

Causes

Plusieurs hypothèses sont émises, notamment l’augmentation constante du nombre de détenus « difficiles » présentant un risque de passage à l’acte, la multiplication de procédures disciplinaires et de régimes de détention individualisés qui entraînent une charge de travail plus importante à différents niveaux, la détérioration de l’accès au parking du personnel suite au chantier du RER qui pourrait entraîner des accidents entre véhicules mais aussi avec des piétons.

Actions

L’ensemble de ces facteurs cumulés ont engendré, dans le chef du personnel, une certaine lassitude, voire démotivation, qui accentue le phénomène d’absentéisme et la tension. Interpellée par rapport à la dégradation du climat général, la prison de Nivelles a sollicité la Cellule Psycho Sociale de l’Administration Centrale qui, au terme de différents groupes de travail, a soumis à la Direction des propositions d’actions. Par ailleurs, l’exercice CAF a permis d’intégrer les propositions d’amélioration prioritaires dans le plan opérationnel 2012- 2013.

Projets

Ainsi, la Prison de Nivelles a retenu quelques projets parmi les propositions. Tout d’abord, l’initiation d’une réflexion visant à restaurer une culture d’entreprise autour de certaines valeurs communes axées sur le mode de comportement entre collègues sera une priorité. Il est également prévu de réaliser une analyse afin d’examiner la possibilité de rétablir un Mess pour le personnel. En effet, le service des repas chauds a été supprimé à cause du manque d’effectifs. La mise en place d’un mode de fonctionnement visant une cohabitation plus harmonieuse entre les membres du personnel, fumeurs et non fumeurs, sera également envisagée. Enfin, un modèle uniforme, par rubrique, dans les cahiers de communication se trouvant dans chaque aile va être adopté.

Lutte contre l’absentéismeobjectifs opérationnels

Parallèlement, plusieurs objectifs opérationnels retenus pour le plan opérationnel, sont axés sur le personnel et sont susceptibles d’améliorer le climat de travail. Dans cette liste, des priorités ont été fixées : améliorer le fonctionnement du service du personnel par un meilleur service au client sur base d’un questionnaire structuré, informer mensuellement le personnel de l’état d’avancement du plan opérationnel, améliorer la connaissance des notes de service par le personnel, améliorer la communication au personnel autour de la gestion des détenus « problématiques », et enfin revoir trimestriellement les différentes monographies de postes et veiller à une application uniforme des procédures de sécurité.

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Population moyenne 146,2

hommes 146,2

femmes 0

prévenus 42,2

condamnés 101,3

Internés 0,2

Autres 2,6

régime ordinaire 141,7

Semi-liberté (condamnés) 0,2

detention limitée 4,2

Semi-liberté (Internés) 0,1

Capacité moyenne 132,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 0

Total Administratif 15,00

Total Médical 0,95

Total SpS 7,70

Total Surveillance / Technique 127,80

Total cultes 1,00

Total hors cadres 0

Total 155,45

A u d e n a r d e oudeNAArdeLa prison d’Audenarde a été une maison d’arrêt de 1922 à 1933. en 1936, la prison a été rouverte et est depuis une maison de peines destinée principalement aux condamnés à de longues peines.

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Le fonds de justice réparatrice en application

Le projet « fonds dejustice réparatrice » a débuté dès 2010 à la prison d’Audenarde afin de permettre aux détenus d’indemniser partiellement leur(s) partie(s) civile(s) en travaillant bénévolement. En 2011, deux détenus ont accompli leur tâche de bénévole et sont donc parvenus à indemniser leurs victimes. Dix-neuf autres dossiers du fonds de réparation sont en cours.

Quelques témoignages :

« Je trouve incroyable de pouvoir travailler chaque jour chez Natuurpunt. J’ai obtenu 25 permissions de sortie pour gagner de l’argent pour mes victimes. En plus, j’étais tous les jours à l’air libre. C’est donc fatigué mais content que je pouvais aller dormir. J’ai fait la connaissance de nouvelles personnes et j’ai prouvé que j’étais prêt à saisir une nouvelle chance. » (Benny, détenu)

«Nous sommes très satisfaits du travail accompli par Ali pour nous à la prison. Pendant des semaines, il a travaillé chaque jour gratuitement à l’atelier. De cette manière, nous avons le sentiment en tant qu’employeur que ce travail a représenté quelque chose d’important à la fois pour le détenu et pour sa victime. » (Kringloopwinkel, employeur du détenu Ali)

« J’ai encore peur quand je suis seule à la maison la nuit. J’ai également pu le dire à celui qui est venu voler chez moi. Mais l’idée que l’auteur a travaillé dur pendant des semaines pour pouvoir me rembourser 1250 euros me procure malgré tout un sentiment de satisfaction. » ( Evi, victime)

Les détenus peuvent effectuer leur travail bénévole tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison. Toutefois, étant donné que la prison d’Audenarde héberge des longues peines, obtenir les permissions de sortie nécessaires n’est pas toujours évident. on observe donc manifestement un glissement au niveau du travail de l’extérieur vers l’intérieur de la prison.

Comme dans chaque nouveau projet, il existe des points à améliorer sur lesquels on travaillera dans l’avenir. Ainsi, l’ensemble de la procédure prend beaucoup de temps les détenus doivent obligatoirement arrêter leur activité de bénévole en cas de transfèrement dans une prison où le projet n’existe pas (encore). En outre, certaines demandes sont refusées parce que la victime ne ressent pas le besoin de communiquer avec le détenu. Evelyn, médiatrice en justice réparatrice, expose l’un des problèmes : « Le laps de temps qui s’écoule entre la demande et l’exécution du travail est très important. Peut-être devrions-nous examiner s’il n’est pas possible de raccourcir certaines étapes de la procédure. De même, des décisions devraient pouvoir davantage être prises du point de vue de l’intéressé plutôt que de celui des organisations appelées à effectuer les différentes démarches. »

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Premiers diplômés de la formation de plombier-monteur en chauffage central

La formation professionnelle de plombier-monteur en chauffage central a débuté à la prison d’Audenarde dès 2010. Cette formation est le fruit d’une collaboration unique entre différents partenaires, à savoir deux centres de promotion sociale qui dispensent les cours, le complexe pénitentiaire de Bruges où est organisé l’un des cours, le coordinateur enseignement du Consortium X, la Régie du travail pénitentiaire et la prison d’Audenarde même. Trente détenus y participent actuellement. Après 2 ans, les cinq premiers étudiants recevront à la fin de l’année scolaire 2012 leur diplôme d’enseignement secondaire professionnel, suivis par six autres élèves en décembre. Ce diplôme en poche, ils disposeront après leur libération, d’un atout supplémentaire dans leur recherche d’emploi. Le métier de plombier-monteur en chauffage central est en effet un métier en pénurie. Un nouveau groupe de détenus piaffe par conséquent d’impatience pour débuter cette formation.

Amélioration des soins pour les détenus

Cette année, la prison d’Audenarde a pris diverses initiatives afin d’améliorer les soins de santé pour les détenus. Afin de renforcer la relation entre les détenus et le service des soins de santé, elle a étendu les prestations de soins. Dorénavant les détenus reçoivent non seulement plus d’informations sur les soins mais ils peuvent également s’adresser plus souvent aux prestataires de soins pour leur poser leurs questions et leur exposer leurs problèmes.

Rénovation de la bibliothèque de la prison

En octobre 2011, la nouvelle bibliothèque de la prison d’Audenarde a ouvert ses portes. Grâce à une collaboration avec la bibliothèque de la ville d’Audenarde et à l’intervention de la province et de l’Autorité flamande, la prison dispose à présent d’une vaste collection. Les détenus peuvent choisir parmi plus de 4000 livres, publications, cd, dvd, jeux électroniques et jeux de sociétés. Vu que la prison héberge principalement des longues peines, la collection est régulièrement renouvelée. Les détenus peuvent non seulement se rendre à la bibliothèque pour y emprunter des livres mais ils peuvent également participer à des activités incitant à la lecture ou assister à une conférence donnée par un auteur. Herman Brusselmans y a déjà effectué une visite et Bart Demyttenaere viendra y parler de ses livres. Lors des différents moments de prêt, un collaborateur de la bibliothèque communale est présent pour aider le bibliothécaire et guider les détenus dans leur choix de lecture.

L’inauguration officielle de la bibliothèque a eu lieu le 19 octobre en présence du chef d’établissement, d’un échevin d’Audenarde et de collaborateurs de la province de Flandre orientale et de la Communauté flamande. Ce fut un évènement festif auquel ont participé de nombreux détenus, membres du personnel, collaborateurs de la ville et bénévoles.

Parmi les autres nouvelles initiatives, la concertation mensuelle entre la direction locale et le service Soins et l’établissement d’une pharmacie. Pour les troubles légers et temporaires, les détenus peuvent commander ici quelques médicaments à des fins d’automédication.

Le service des soins de santé a également subi un changement d’ordre structurel. Désormais, tous les prestataires de soins se trouvent ensemble dans un même bloc médical pluridisciplinaire. Cette centralisation favorise la communication entre les différents prestataires de soins et veille à l’efficacité du fonctionnement du service.

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La prison d’Audenarde collabore avec l’ASBL Grijkoort Werkplaats et l’ASBL Grijkoort Begeleid Werk afin de mettre au travail des (ex-)détenus qui cherchent un emploi depuis longtemps et qui sont peu scolarisés et de les préparer à leur entrée sur le marché de l’emploi classique. Grijkoort est un centre situé dans le sud-est de la Flandre qui offre à des demandeurs d’emploi moins favorisés sur le marché de l’emploi l’opportunité de suivre une formation, d’acquérir de l’expérience et d’accéder à un emploi. Le centre est actif dans cinq domaines : la gestion des espaces verts, le repassage, l’horeca, la rénovation et l’assistance par le travail.

Emploi sur mesure

En tant que détenu, vous faites la connaissance de Grijkoort via le VDAB et le SPS mais aussi via d’autres détenus car on parle de Grijkoort dans toutes les prisons. En effet,

Une meilleure mise au travail des (ex-)détenuscontrairement à d’autres employeurs, Grijkoort tient compte des aspects judiciaires propres à la vie des (ex-)détenus. Ainsi, il existe une plus grande souplesse si, par exemple, les détenus doivent se présenter devant la Justice pendant les heures de travail.

Lorsqu’un détenu entre en ligne de compte pour un emploi chez Grijkoort, un premier entretien a lieu entre lui et l’accompagnateur de l’ASBL. Sur la base de cet entretien, le détenu peut on non travailler un jour à l’essai. Un détenu témoigne qu’il n’est pas toujours si facile de reprendre le travail après la détention et qu’un emploi adapté chez Grijkoort est donc certainement utile : « Au début, tu sues sang et eau car tu n’es plus habitué à l’effort physique. Mais c’est aussi très difficile mentalement. Tu es confronté à la pression du trafic, à la solitude, au coût de la vie, ... ». Même si c’est parfois dur pour les détenus, les accompagnateurs techniques sont déjà satisfaits du travail accompli : « On remarque souvent une différence entre les (ex-)détenus et les autres travailleurs pour ce qui est de la vision et du rythme de travail. La plupart des travailleurs qui ont fait de la prison ont généralement peu de limites physiques ou intellectuelles. C’est surtout la différence de rythme de travail qui peut susciter certaines tensions ou des échanges de mots entre les travailleurs. »

Guidance et possibilités de carrière

Lorsqu’ils sont employés chez Grijkoort, les (ex-)détenus ne sont pas seuls. S’ils ont des questions ou des problèmes, ils peuvent s’adresser à un accompagnateur. Comme dans d’autres entreprises et organisations, les détenus ont des perspectives de carrière chez Grijkoort. Les détenus qui travaillent correctement et montrent leurs capacités sont rétribués. Comme le dit un détenu, Grijkoort n’est en outre

pas une fin en soi : « Un autre aspect important, c’est que tu sais que Grijkoort ne doit pas être là en permanence. Tu peux passer dans le circuit de travail ordinaire si tu veux. Tu peux en parler ouvertement chez Grijkoot. »

Une collaboration réussie

Le 9 décembre 2011, la prison et les ASBL se sont penchées sur leur collaboration. Ensemble, elles sont parvenues à remettre 5 détenus au travail. De plus, elles ont rédigé une brochure avec des conseils utiles pour tous les autres qui souhaitent se lancer sur le marché de l’emploi. Tant Hans Claus, le chef d’établissement, que Rony Holvoet de l’ASBL Grijkoort se montrent très positifs vis-à-vis du projet.

« Les défis les plus difficiles débouchent souvent sur les plus grandes satisfactions. Dans ce domaine, celui qui tend la main à un détenu ne sera pas seul. Tous les services qui travaillent au sein de la prison d’Audenarde s’en portent garants. Il s’est avéré que c’est comme ça que ça marche. » (Hans Claus, chef d’établissement)

« Ce qui a rendu possible ce succès, c’est un groupe de pilotage motivé, constitué sur la base de l’aide sociale au sens large, une approche intégrée qui exclut les accompagnements isolés, une communication ouverte sur le parcours du participant, considérant le point de vue de chacun, mais tendant vers un impact global. » (Rony Holvoet, asbl Grijkoort)

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Population moyenne 201,0

hommes 201,0

femmes 0

prévenus 2,0

condamnés 0

Internés 199,0

Autres 0

régime ordinaire 201,0

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 205,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,80

Total Attachés 1,00

Total Administratif 13,85

Total Médical 26,85

Total SpS 11,75

Total Surveillance / Technique 172,80

Total cultes 1,30

Total hors cadres 0

Total 230,35

pAIfveL’établissement de défense sociale (edS) de paifve a été inauguré en 1972. Le régime au sein de cet établissement se situe à mi-chemin entre un régime pénitentiaire typique et la vie dans un hôpital psychiatrique. Le personnel travaillant ici n’est pas uniquement pénitentiaire : il y a également du personnel soignant psychiatrique spécialisé.

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Collaboration avec l’Université de Liège en matière de recherches

Le Service de Soins de Santé Prisons de l’EDS de Paifve est en constante réflexion quant à l’amélioration de la prise en charge thérapeutique des internés. Dans ce cadre, un partenariat avec l’Université de Liège (ULG) du département des sciences cognitives a vu le jour afin d’offrir aux patients schizophrènes l’accès à un programme : Integreated Psychological Treatment de Brenner.

Cette collaboration s’inscrit dans une recherche universitaire visant à valider de nouvelles techniques de prise en charge. Elle permet à l’EDS de bénéficier d’une formation et d’une supervision de ses professionnels dans l’organisation de groupes thérapeutiques. La mobilisation des professionnels et des internés dans ce projet fut impressionnante. A raison de deux journées et demi par semaine, durant trois mois pour le premier cycle, ces séances ont permis d’observer une évolution significative du fonctionnement cognitif et social, mais également de la satisfaction de tous les protagonistes concernés (internés, intervenants, chercheurs) du travail accompli.

Les chiffres ainsi que la contribution de la prison à cette étude, ont fait l’objet d’une présentation lors des congrès de l’European Association for Behavioural and Cognitive Therapies (EABCT) à Reykjavik et de l’Association Francophone de remédiation Cognitive (AFRC) à Lausanne. En début d’année 2012, un nouveau programme « la thérapie SAT (Self-Awereness Therapy) » a été initié au sein du pavillon cellulaire de l’établissement.

Un « Espace-Rencontre » pour renforcer la famille

C’est en janvier 2011 que l’a.s.b.l. Aide Sociale aux Justiciables (ASJ) prend l’initiative de créer un Espace-Rencontre permanent au sein de l’Etablissement de Défense Sociale de Paifve alors qu’avant les enfants étaient accueillis avec le concours des intervenants du Service Psychosocial (SPS). L’espace rencontre s’adresse aux patients ayant des enfants âgés entre 0 et 18 ans et des petits-enfants. Préalablement, l’Aide sociale aux justiciables a dû prendre le temps de s’immerger, de s’adapter et de se familiariser à ce contexte particulier qu’est la « Défense Sociale ». De riches collaborations entre les équipes internes à l’EDS, des services externes et l’ASJ ont permis de mener à bien cette mise en place. L’enjeu consiste à maintenir des liens entre l’enfant et le parent interné.

Cet Espace-Rencontre permet d’une part, au parent qui n’a pas la garde d’exercer son rôle parental, et d’autre part, à l’enfant de poursuivre son développement de manière harmonieuse. Certains patients bien que malades avaient émis le désir que cet espace soit créé. La présence d’un espace rencontre est importante pour les patients concernés. Ils peuvent ainsi développer une réflexion sur leur droit aux relations, sur leur paternité, ainsi que sur leur devenir personnel.

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Développement d’activités culturelles et artistiques

Durant les années 2010-2011, de nombreuses activités culturelles se sont développées. Dès l’entrée à l’EDS, un mur d’exposition de peintures d’internés témoigne du désir permanent de développer et de valoriser les activités culturelles.

C’est dans cette optique que le «Troisième vendredi du mois» a vu le jour en juin 2011. Il s’agit d’un spectacle mensuel créé par les patients, pour les patients, ceci avec l’aide d’intervenants du soin et d’agents pénitentiaires. Internés musiciens, chanteurs, poètes sont tant de talents mis à l’honneur à ces occasions. L’art thérapeute anime également des séances chaque semaine sur les deux pavillons.

De manière plus ponctuelle, la rencontre avec des artistes amateurs ou professionnels a émaillé l’année. Au programme de la saison 2011, il y a eu le concert de D. M. DiaWara, chanteur guinéen et joueur de Kora mais aussi une comédie en deux actes de la Compagnie du Passage « Je ne mens jamais », et le concert de Noël organisé par les bénévoles de la Croix Rouge.

D’autres initiatives se poursuivent : l’organisation régulière de karaokés, des sorties culturelles en groupe (cinéma, musées, exposition SoS Planète), la création d’une cinémathèque et la projection de films suivie de débats.

Expo Photo

A l’occasion de l’inauguration de la rénovation de l’aile D, en 2009, Lieven Nollet nous a fait le plaisir d’exposer ses clichés photographiques dans les annexes et à l’Etablissement de Défense Sociale (EDS). En 2010, ce photographe professionnel a exposé ses photographies au Musée du Docteur Guislain de Gand. Cette exposition a donné l’envie de croiser les regards. Dans le cadre du plan opérationnel 2010-2012 de l’EDS, le développement des activités culturelles fut un des axes privilégiés et notamment par l’activation de partenariats.

Une convention de collaboration a été signée avec l’ASBL « le Gsara » pour la mise en place d’ateliers photos à destination des patients. Une deuxième convention a été conclue pour permettre au personnel de participer à une formation identique durant leurs heures de congés. Tant des patients du pavillon communautaire que cellulaire ont ainsi participé à un atelier durant plusieurs mois et une dizaine de membres du personnel ont, quant à eux, participé à l’atelier qui leur était destiné durant quatre jours. Une quantité importante de clichés ont été pris. La sélection de ceux-ci s’est effectuée en groupe avec le formateur. La richesse des approches et la qualité de la production nous a donné l’envie de mettre en valeur les clichés pris par les patients et les membres du personnel en réalisant une exposition au sein de l’établissement accessible à l’EDS et aux habitants de la commune de Juprelle. Dans un deuxième temps, une exposition extra-muros dans le cadre de la biennale de photos 2012 s’est tenue du 24 janvier au 24 mars 2012.

Ces deux moments constituent indéniablement la concrétisation d’un travail de qualité, la mise en valeur de réalisations personnelles mais aussi la participation de l’EDS à la sensibilisation du grand public au monde de la psychiatrie légale.

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Le cheval comme partenaire et support

Depuis mai 2011, les internés de l’Etablissement de Défense Sociale de Paifve ont la possibilité de suivre des séances d’hippothérapie au sein du manège « Paladin ». Une hippothérapeute professionnelle de l’a.s.b.l. L’autre Emoi y est présente. Son investissement et ses qualités de collaboration avec des équipes enrichissent cette prise en charge singulière des internés. Au Paladin, une fois par semaine, les patients, les agents pénitentiaires et les prestataires de soins se retrouvent au centre d’une expérience unique où le cheval est tour à tour un partenaire, une source de complicité et un support. Alors que le groupe de patients apparaît au départ très hétérogène (troubles psychotiques, troubles de la personnalité ou déficience mentale), les huit internés qui ont déjà pu participer à cette activité thérapeutique, montrent quotidiennement des améliorations grâce à ce projet.

Bien-être des internés

Le personnel présent a constaté une amélioration chez des patients isolés ou repliés sur eux-mêmes. En effet, ils se sont davantage ouverts aux autres et ont exprimé plus aisément leurs émotions. La confiance, l’estime et l’affirmation de soi, un meilleur contact avec la réalité sont d’autres

signes d’amélioration et de bien-être liés à cette activité. La valorisation dans l’échange avec le cheval développe chez certains, un plus grand sens des responsabilités. Les bienfaits de l’hippothérapie sont considérables sur le plan physique et neuro-moteur, cette pratique améliore l’équilibre, la coordination, et la conscience corporelle. Le recours au cheval stimule l’être humain au niveau symbolique, relationnel et sensoriel. Parfois inconsciemment, le patient évolue et atteint des objectifs, dans un environnement nouveau, stimulant et contrôlé par des professionnels. Les changements induits par les interactions avec le cheval peuvent ensuite être généralisés à une vaste gamme d’activités quotidiennes dans son milieu de vie.

Hippothérapie« Un docteur nommé cheval. (…) L’hippothérapie tisse une relation particulière entre le cheval et le patient, au sein de laquelle l’animal devient un formidable partenaire d’évolution et d’épanouissement. Cette interaction inhabituelle rapproche de la nature profonde de l’être, au-delà des mots. Au-delà des maux … » (Carine Anselme).

Pour Monsieur M., ce sera également l’occasion d’orienter son projet de libération vers une formation de palefrenier :

« Je vais à l’hippothérapie parce que je voulais me sortir de mes angoisses et connaître ce que c’était que de faire du cheval et de les soigner. En tout cas je me sens mieux et je ressens de l’énergie et du bon temps dans cette nature. Et je me sors de tous les problèmes que j’avais ... J’adore les chevaux et je ne m’empêche pas d’en profiter. Je suis content de travailler sur les chevaux avec tout le personnel de l’établissement et de comprendre beaucoup de choses. Des choses pour reprendre ma vie. Merci ! » (Monsieur M., interné).

Et Monsieur D. d’ajouter :

« Ma participation à l’hippothérapie m’apporte du bien-être. M’occuper du même cheval, Emir, me demande de l’attention et je m’y applique. Lors du briefing au début et à la fin de chaque session, on prend la parole à tour de rôle et on s’explique sur le travail qu’on compte effectuer chacun durant l’avant-midi. L’avant-midi commence par une promenade, nourrir et soigner le cheval. De temps en temps, la promenade s’effectue dans le village, et parfois dans le manège. D’après le temps, la météo, on sort chaque cheval à son tour dans le lieu approprié. Fin d’après-midi, on prend le chemin du retour.PS : c’est pour moi une passion » (Monsieur D., interné).

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Population moyenne 57,1

hommes 57,1

femmes 0

prévenus 0,5

condamnés 55,5

Internés 0

Autres 1,1

régime ordinaire 54,6

Semi-liberté (condamnés) 0,7

detention limitée 1,8

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 52,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 1,00

Total Attachés 3,00

Total Administratif 7,80

Total Médical 0

Total SpS 3,05

Total Surveillance / Technique 38,05

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 52,90

ruISeLedeen 1849, le « penitentiair landbouwcentrum » (pLc) de ruiselede faisait office de lieu d’accueil pour vagabonds. depuis 1936, le centre est une prison pour les condamnés qui ne risquent pas de s’évader, qui sont aptes à vivre en communauté et qui peuvent travailler. Les détenus qui y séjournent peuvent ainsi se préparer à leur réinsertion sociale.

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Le PLC rejoint le projet « fonds de justice réparatrice »

Le 6 mai 2010, le projet « fonds de justice réparatrice » a été lancé au PLC. Grâce à ce projet, les détenus peuvent se consacrer à la réparation et ont l’occasion de prendre leurs responsabilités vis-à-vis de leur victime. En travaillant bénévolement, les détenus peuvent indemniser leur victime en partie via ce fonds. La victime même a aussi voix au chapitre pour rechercher une solution socialement acceptable. De leur côté, les organisations contribuent au recadrement social en faisant appel aux détenus comme bénévole.

Quatre détenus se sont engagés dans une organisation bénévole, ce qui représente un beau résultat compte tenu du faible nombre de détenus que compte le centre pénitentiaire agricole et des départs rapides de ceux-ci. Un collaborateur du Justitieel Welzijnswerk les a encadrés et les a aidés à trouver un lieu de travail adapté. Il a noué les premiers contacts avec les éventuelles organisations et a introduit la demande de permission de sortie auprès su service psychosocial.

18 détenus obtiennent le certificat de conducteur de Clark

En 2011, la formation professionnelle de conducteur de Clark était organisée pour la première fois au PLC. L’intérêt des détenus était important. Au total, 18 détenus y ont participé (nombre maximal autorisé). Un détenu a même postposé sa libération (surveillance électronique) d’une semaine pour pouvoir suivre la formation. La formation s’étalait sur 40 heures et combinait théorie et pratique. Grâce à l’encadrement professionnel de 2 instructeurs expérimentés d’un Centrum voor Volwassenenonderwijs, tous les 18 participants ont pu achever la formation avec succès. Chacun d’eux a obtenu le certificat de conducteur de Clark.

S’agissant d’une profession en pénurie, un certificat officiel de conducteur de Clark est un véritable atout pour les détenus qui cherchent un emploi. La formation est précieuse non seulement pour la réinsertion des détenus après leur libération, mais également pour la sécurité dans et autour des ateliers du centre pénitentiaire agricole.

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Les détenus aiment lire

Depuis fin mai, les détenus du Penitentiair Landbouwcentrum (PLC) peuvent emprunter à leur guise des livres de la bibliothèque de l’établissement ou de la bibliothèque communale d’Aalter. Le PLC organise deux séances de prêt d’une heure par semaine en collaboration avec le bibliothécaire d’Aalter et de quelques bénévoles. Les détenus peuvent donc se rendre à leur bibliothèque pour choisir un livre. La collection change régulièrement pour satisfaire tout le monde. La bénévole Gerda Meulebrouck aide volontiers les détenus lors des moments de prêt : « Je trouve que le système de bibliothèque au PLC est positif. Les détenus sont aimables, très serviables et corrects. »

outre ces séances de prêt, les détenus peuvent aussi sélectionner et commander des livres repris dans les catalogues de la bibliothèque communale, ce à l’aide d’un PC sécurisé avec connexion internet situé dans la section même.

Le personnel de la bibliothèque d’Aalter traite les demandes, emprunte les livres manquants auprès d’autres bibliothèques et leur fournit les livres. Selon la bénévole Gerda Meulebrouck, il s’agit d’une initiative qui rencontre du succès: « De nombreuses demandes portent sur des livres d’autres bibliothèques de Flandre orientale et de Flandre occidentale. Le lecteur ordinaire sélectionne ses livres dans les rayons, mais ici les détenus ciblent davantage leurs recherches grâce au PC. »

Ce système de bibliothèque est le résultat d’une collaboration efficace entre le PLC, le bibliothécaire d’Aalter, quelques bénévoles et la province de Flandre occidentale qui a subventionné le projet. La bibliothèque du PLC fut officiellement inaugurée par le gouverneur Breyne le 24 juin.

Construction d’un silo à fumier

L’amélioration de la qualité de l’eau est une des priorités de la politique européenne et flamande en matière d’environnement. Pour réaliser cet objectif, il faut réduire la pollution de la nappe phréatique et des eaux de surface qui contiennent des nitrates et des phosphates générés par le fumier. C’est pour cette raison que la période d’épandage du fumier est limitée au printemps et à l’été et que depuis 2012, chaque éleveur est tenu de prévoir une capacité de stockage pour le fumier.

Depuis le printemps 2011, le PLC dispose d’un silo à fumier. Grâce à cette construction en béton séparée, l’établissement peut, d’une part, stocker trois fois plus de lisier et, d’autre part, utiliser la surface adjacente comme lieu d’entreposage supplémentaire pour du fourrage vert ensilé. Le silo rond, couvert, a une hauteur de 4 mètres et un diamètre de 20 mètres. Il se trouve à l’extérieur de l’enceinte de la cour.

Code de conduite pour le personnel

Le PLC a rédigé un code de conduite afin de professionnaliser l’attitude du personnel vis-à-vis des détenus. En 2009, un exercice CAF démontrait clairement que des directives relatives à la conduite des membres du personnel dans un régime communautaire étaient nécessaires. Dans ce régime, où toutes les activités ont lieu en groupe entre 7h00 et 22h30, les contacts entre le personnel et les détenus sont en effet plus intenses et la frontière entre distance et proximité n’est pas toujours évidente. Il est dès lors essentiel de disposer de bonnes aptitudes sociales. Il appartient au personnel d’adopter un comportement respectueux et de traiter les détenus avec humanité. Le respect d’autrui (détenus et collègues) occupe une place centrale dans le code de conduite. L’importance de la fonction d’exemple, la représentativité dans le comportement quotidien, les relations respectueuses avec les collègues et les clients et la loyauté envers l’organisation en constituent les piliers de base.

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Depuis de nombreuses années déjà, le PLC traite et aide les détenus toxicomanes. Le programme B.Leave permet aux détenus qui ont été condamnés pour des faits de drogue et qui sont confrontés à des problèmes d’abus et de dépendance de suivre une cure de désintoxication pendant leur détention et d’œuvrer à un futur sans drogue. Pendant 8 mois, les participants font l’objet d’un suivi thérapeutique et apprennent à développer des aptitudes personnelles, des aptitudes sociales et des aptitudes de vie. Ils vivent selon une organisation stricte de la journée (travail obligatoire et loisirs) pour éviter de retomber dans la drogue.

Meilleure harmonisation entre B.Leave et le plan de reclassement

Le projet B.Leave a été lancé en 1995 comme programme du service psychosocial (SPS) pour aider les détenus confrontés à un problème de drogue. L’équipe du SPS était donc chargée depuis des années de l’encadrement du projet et des détenus. A la suite de la séparation entre soins et expertise, le service des soins de santé Prisons (SSSP) a pris la direction du projet et l’a développé en vue d’assister les détenus toxicomanes. En raison de cette dichotomie, le parcours SPS n’était toutefois pas suffisamment harmonisé avec le parcours B.Leave et

le service devait souvent adapter le plan de reclassement sur la base des séances de prévention de la rechute. Cette année, le centre pénitentiaire agricole a mis sur pied la concertation quadrangulaire pour mieux harmoniser le plan de reclassement des détenus avec leur parcours B.Leave. Cette concertation est une concertation clients dans le cadre du programme B.Leave entre les différents acteurs qui orientent le reclassement. Elle organise pour chaque B.Leaver un moment de concertation tous les deux mois afin d’individualiser leur plan de reclassement à partir d’un plan plus vaste pour l’avenir.

Plan de reclassement réaliste avec une attention pour la problématique de la drogue

Pendant la concertation, le B.Leaver propose lui-même son plan de reclassement au responsable soins, à l’accompagnateur SPS ainsi qu’à l’accompagnateur B.Leave qui est en charge du volet lié à la prévention de la rechute. Ce plan tient compte de différents facteurs : la faisabilité de son plan personnel (soutien de la famille notamment), les conditions nécessaires du point de vue de la justice et de la société et les points d’attention relatifs à la problématique de la drogue (prévention de la rechute, pièges et situations à

risque élevé). Au cours de la concertation, ce plan est examiné, des questions sont posées, des orientations sont données et les imprécisions sont levées. Une grande attention est prêtée aux facteurs qui limitent les risques, qui réduisent le risque de rechute dans la consommation de drogue et le risque de récidive. La concertation est en outre le moment idéal pour motiver le détenu plutôt passif ou pour inciter le détenu irréaliste à faire preuve de sens des réalités. Le B.Leaver peut utiliser le compte rendu de chaque concertation comme « feuille de route » lors de ses contacts ultérieurs avec les différents services (SPS, SSSP et Justitieel Welzijnswerk), lors des séances B.Leave et dans le cadre des modalités de sortie.

L’objectif final est d’arriver à un plan de détention sur mesure qui prête attention à la réparation et qui conduise à un plan de reclassement réaliste qui donne au détenu les meilleures chances de se réintégrer. Grâce à la concertation quadrangulaire, le détenu voit plus ce plan comme un projet personnel qu’il défend et qui prend les attentes de la société en considération.

Concertation quadrangulaire au sein de B-Leave

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Population moyenne 232,3

hommes 232,3

femmes 0,0

prévenus 0,2

condamnés 232,1

Internés 0,0

Autres 0,0

régime ordinaire 232,0

Semi-liberté (condamnés) 0,0

detention limitée 0,3

Semi-liberté (Internés) 0,0

Capacité moyenne 235,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 3,00

Total Administratif 14,15

Total Médical 4,70

Total SpS 8,25

Total Surveillance / Technique 150,76

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 182,86

SAINT-huBerTLe centre de détention de Saint-hubert, mis en service en 1972, pratique un régime ouvert et partiellement communautaire. Les détenus peuvent s’y préparer à la vie hors de la prison. Les activités du centre de détention sont axées sur la réinsertion et la réparation par la mise au travail et des activités à l’extérieur de l’établissement.

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ouverture du bâtiment H2 et accueil des détenus âgés

Le bâtiment H2 rénové fut occupé au début du mois de septembre 2011. Il est doté d’une capacité totale de 39 places. Les deux ailes sont réparties en une aile cellulaire et une aile de bureaux de consultation et de soins pour l’infirmerie. L’aile cellulaire est composée majoritairement de cellules solos mais aussi de deux quatuors et deux trios.

La particularité de ce bloc est de regrouper une population détenue âgée ou pouvant présenter certains types de handicaps nécessitant une proximité avec l’infirmerie. Il remplace définitivement les derniers dortoirs connus à Saint-Hubert d’une capacité de 24 lits chacun. Les nouvelles cellules solos peuvent être occupées par des détenus se déplaçant en chaise roulante étant donné que le bâtiment est organisé en bungalow de plein pied, ce qui facilite leur circulation.

Un large réfectoire sépare la section cellulaire de la section infirmerie. En ce qui concerne cette dernière, elle comprend, entre autres, une partie réservée à la consultation quotidienne, un local de dentisterie, de kinésithérapie, un local avec baignoire adaptée aux personnes présentant des difficultés de mobilité, et face au sas d’attente, un guichet sécurisé de distribution des médicaments.

Enquêtes auprès des visiteurs

Afin d’améliorer l’accueil fourni aux visiteurs du Centre de Détention de Saint-Hubert, leur avis ont été récoltés dans le cadre d’une enquête de satisfaction. Celle-ci se base sur 64 questionnaires et les résultats obtenus montrent que les visiteurs sont, dans l’ensemble, fort satisfaits du service. La cote moyenne de satisfaction est de 7,96/10.

Parmi les visiteurs, 72 % sont venus à Saint-Hubert par leur propre moyen de transport. Les transports en commun devraient être améliorés, puisque 9 % seulement des usagers les qualifient de « bons ». Les horaires de visite proposés en semaine sont qualifiés de « bons » et de « très bons » dans 77 % des cas, le weekend dans 75 % des cas. Ils répondent donc aux souhaits des visiteurs et n’appellent que peu de modifications.

Les produits vendus sont qualifiés de «(très) insatisfaisants» dans 10 % des cas. Suite aux remarques faites, différents changements ont déjà été opérés. Par exemple, la vente de bouteilles a été remplacée par des canettes. L’établissement réfléchit à l’opportunité de proposer des sandwichs car plusieurs visiteurs se sont plaints de ne pas avoir l’occasion de prendre leur repas de midi, les visites commencent souvent à 12h30. Aucun aménagement de la salle ne semble nécessaire puisqu’elle n’est jugée que « (très) inadaptée » dans 5 % des cas.

Boule de neige

Dans le cadre du Groupe Local de Pilotage Drogue, l’opération Boule de Neige a été mise en place début février 2011 grâce au Centre d’Action Laïque (CAL) de Libramont/Arlon.

L’opération Boule de Neige consiste en une formation dispensée aux détenus sur différents thèmes liés à l’usage des drogues, les maladies, les risques, les informations sur les produits, les modes de prévention, etc. Les participants sont aussi invités à entrer en contact avec des codétenus et leur dispenser de l’information par le biais d’un questionnaire.

Au terme de l’opération, 10 détenus y ont participé. Ils ont récolté chacun 8 questionnaires. Ces chiffres sont satisfaisants (par rapport à d’autres opérations similaires organisées dans des conditions comparables). Ils se disent enrichis par cette expérience. La dernière séance de l’opération Boule de Neige 2011 a permis de présenter le groupe des Détenus Contact Santé, mis en place grâce au Service d’Education à la Santé (SES) de Huy. Ce fut un relais intéressant entre les deux projets car il a permis d’une part de nouvelles inscriptions pour les DCS et d’autre part, de clarifier les missions de chacun et d’éviter un chevauchement de recrutement.

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Le plus grand défi de ce siècle est sans nul doute celui du réchauffement climatique et de la diminution de l’empreinte écologique de l’homme sur son environnement. Parmi l’éventail des solutions possibles en matière d’économie d’énergie, le Centre de Détention s’est axé sur la consommation en circuit court, qui consiste à rapprocher le plus possible les lieux de production et de consommation, à tous les niveaux.

Une autonomie globale en eau

Le site du centre de détention (et du CFJ) présente la particularité de ne pas être relié à un réseau public de distribution d’eau. Jusqu’en 2011, l’alimentation en eau était réalisée via deux puits et deux stations de pompage. L’eau étant dirigée dans deux immenses bassins couverts, ensuite vers un groupe hydrophore et enfin vers les points de consommation. Ce circuit d’eau potable ne permettait pas d’assurer les besoins sur une année. Le recours à la protection civile durant plusieurs semaines par an était donc nécessaire pour remplir d’urgence les deux bassins d’alimentation.

Cette année, un troisième puits a été mis en service ainsi qu’une troisième station de pompage d’une capacité nettement plus élevée que les deux précédentes. Cet investissement de la régie des bâtiments a permis de subvenir aux besoins des deux établissements du site et de l’exploitation agricole durant toute l’année. L’autonomie est totalement atteinte. La récupération des eaux de surface dans un étang et un bassin de retenue permet, en plus de cette installation, de disposer d’une réserve conséquente pour alimenter un circuit tout neuf de colonnes incendie dites « humides ». Une réflexion reste à mener sur la récupération de l’eau de pluie qui pourrait, elle, être optimalisée.

Une consommation laitière et horticole locale

La présence de la ferme de Saint-Hubert a depuis toujours permis une consommation locale du lait produit sur place. La crise du lait de 2009 a fortement marqué un tournant dans l’histoire de l’exploitation.

D’une part, la rentabilité affichée du seul produit laitier ne pouvait pas garantir la pérennité de la ferme. D’autre part, le cours de la viande ne pouvait pas non plus compenser les pertes. Pour l’exploitation du cheptel, le choix se résumait donc entre disparition ou diversification. C’est cette solution qui a été mise en œuvre au travers de la transformation du lait.

L’année 2011 représente l’aboutissement des différents essais puisque la ferme de Saint-Hubert est à présent en mesure de produire pour consommation directe, en plus du lait, de la crème, du beurre, du fromage frais, fromage à pâte molle et à pâte dure ainsi que du yaourt. En plus d’un changement réussi, cela permet d’augmenter significativement la qualité des produits offerts aux détenus du centre de détention et d’autres établissements, eux-aussi satisfaits.

Dans la même lignée, l’exploitation du jardin s’est poursuivi en 2011 ce qui a toujours permis la fourniture de légumes frais produits, conditionnés et préparés sur place.

Un désir de changement énergétique

Enfin, la réflexion sur la consommation en circuit court s’est poursuivie en 2011 par une proposition de FEDESCo en collaboration avec la Régie des Bâtiments sur l’installation d’une unité de cogénération à biomasse sur le site de Saint-Hubert. Réalisée cette année, l’étude de faisabilité s’est avérée positive. Cette unité présenterait l’énorme avantage de limiter considérablement l’approvisionnement en mazout de chauffage en plus de réduire la facture électrique globale des deux établissements. Le bois qui servirait de combustible est lui-même abondant dans les Ardennes qui nous entourent, limitant d’autant les coûts de transport. Sans parler d’un approvisionnement possible via une reconversion agricole qui serait, elle-aussi, tout à fait envisageable sur les terres du domaine. Ce projet est encore sur papier mais la prison attend 2012 pour le réaliser avec l’aide du SPF Justice.

Consommation durable

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Le centre fédéral fermé pour Jeunes de Saint-hubert (cff) aété inauguré le 2 avril 2010. cette ouverture a concrétisé ladécision d’étendre, du côté francophone, la capacité de priseen charge des mineurs ayant commis un fait qualifié «infraction » et placés de manière provisoire par le juge de lajeunesse.

Personnel équivalent temps plein

Total direction 1,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 3,95

Total Médical 0

Total SpS 0,50

Total Surveillance / Technique 70,70

Total cultes 0,20

Total hors cadres 0

Total 77,35

Population moyenne 41,5

hommes 41,5

femmes 0

prévenus 7,0

condamnés 1,5

Internés 0

Autres 33,0

régime ordinaire 41,5

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 74,5

SAINT-huBerT cff

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Evaluation du Centre Fédéral Fermé pour Jeunes

Les deux protocoles d’accord concernant les sections « éducation » et « mineurs dessaisis », régissant le CFF, précisent qu’une évaluation au terme de douze mois de fonctionnement, doit être réalisée par les responsables du CFF. Ainsi, une première évaluation a été réalisée par la direction fédérale et la direction pédagogique, concernant les sections hébergeant les jeunes placés par le juge de la jeunesse. Une seconde évaluation a été réalisée par la direction fédérale et la coordinatrice du Service d’aide aux détenus, concernant les détenus dessaisis. Ces deux évaluations ont été transmises aux commissions d’évaluation désignées par les Ministres compétents.

Concertation avec les magistrats et la direction Générale de l’Aide à la Jeunesse La DG EPI est responsable du contrôle des ordonnances qui justifient l’admission des jeunes au Centre Fermé. Une procédure d’admission des jeunes au centre est d’application, le CFF ne pouvant en aucun cas se trouver en surcapacité selon la loi. Cependant, des problèmes d’admission se posaient de manière récurrente et la relation avec les juges de la jeunesse tendait à se détériorer progressivement.

Ainsi, une concertation entre les différents acteurs concernés par cette problématique s’imposait. A l’initiative de la Direction Générale des Etablissements Pénitentiaires et la Direction de l’Aide à la Jeunesse, les magistrats de la jeunesse et les membres des différents parquets ont été réunis autour de cette problématique. Les juges de la jeunesse présents ont été sensibilisés aux contraintes inhérentes à ce contrôle, notamment en cas d’ordonnance incomplète et à toutes les difficultés administratives qui peuvent en découler. De même, les magistrats spécialisés en matière jeunesse ont pu exprimer leur réalité sur le terrain.

A l’issue de cette rencontre, un consensus concernant la procédure d’admission des jeunes au centre, notamment en terme de réservation de place a été trouvé. S’en est suivi une visite du centre ainsi qu’un diner convivial. Cette rencontre a été enrichissante pour chacun, lors de laquelle douze représentants de la magistrature jeunesse étaient présents.

Témoignage de la directrice :

« La question des admissions des jeunes est particulière dans un centre fermé pour jeunes, où cohabitent les règlementations jeunesse et pénitentiaire. De nombreux acteurs de secteurs différents étaient finalement tous concernés par cette problématique. La rencontre sur ce thème a été très fructueuse tant sur le plan de la gestion des admissions que sur les modes de collaborations. L’idée a été émise de reproduire ce type de rencontre sur d’autres thèmes, nous espérons que cela pourra se concrétiser dans le futur. »

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Intervention de la promotion sociale auprès des mineurs dessaisis

La promotion sociale de Libramont intervient auprès des mineurs dessaisis depuis l’ouverture de la section en juillet 2010. Au départ, l’approche des jeunes détenus se faisait de manière collective via l’enseignement à distance mais cette approche s’est révélée peu attractive pour eux. En été 2011, une remise en question du système d’enseignement a été effectuée. Depuis le mois de septembre 2011, l’accès à l’enseignement de promotion sociale s’est étoffé avec l’arrivée de deux nouveaux professeurs, l’un en français, et l’autre en mathématique et en informatique.

La particularité de leur approche est une approche pédagogique individualisée dans laquelle les intérêts du détenu constituent le point de départ, quels qu’ils soient. Ainsi, le rap ou l’infographie peuvent intéresser davantage le détenu que l’enseignement plus classique. Les professeurs utilisent beaucoup l’outil informatique pour rendre l’enseignement plus attractif pour les jeunes détenus. Chacun rencontre individuellement le professeur plusieurs fois par semaine. Cette intervention de la promotion sociale constitue un intérêt majeur pour la plupart des détenus mineurs dessaisis.

Témoignage d’un détenu : « C’est une bonne idée. Ces cours nous permettent de rester dans le bain et de ne pas décrocher de tout. Moi j’ai demandé à apprendre l’infographie et les profs s’adaptent à nos demandes et à nos intérêts. Les cours sont de bonnes qualités mais malheureusement ils ne savent pas toujours s’occuper de nous à chaque fois, cela dépend du nombre de personnes présentes au cours. Ils nous donnent des exercices à faire en cellule si on le désire et ça permet d’avancer plus vite ».

Témoignage d’un agent : « Je pense que l’enseignement de promotion sociale est bénéfique pour celui qui est volontaire, celui qui est réceptif. L’enseignement semble de bonne qualité et les professeurs font tout leur possible pour les intéresser »

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focuS

ouverte en juin 2010, la section des mineurs dessaisis a une capacité de treize places, qui ne peut en aucun cas se trouver en surpopulation. Cette section doit se gérer comme tout autre établissement pénitentiaire. Le régime initialement stipulé dans le Règlement d’ordre Intérieur était donc assez limité : seuls deux préaux par jour, des activités collectives prévues en soirée, le frigo et la télévision étaient mis à disposition gratuitement dans chaque cellule. Il n’y avait que deux visites à table par semaine.

Au fil des mois, le régime s’est assoupli pour s’adapter au jeune âge de la population. Ainsi, la possibilité de cantine interne et externe a vu le jour ainsi que l’accès à une salle de body. Les activités se sont diversifiées avec une intervention plus intense du Service d’Aide aux Détenus et de l’enseignement de promotion sociale. Le régime d’Isolement en Espace de Séjour a été adapté de sorte que le lien entre le détenu et les intervenants soit maintenu, avec une action individuelle uniquement. Les possibilités de visites ont été étendues.

La particularité de la détention en situation d’adolescence reste délicate. Les détenus font souvent preuve d’une grande impulsivité dans leurs réactions. Ils mesurent rarement les conséquences de leurs actes et les conséquences que cela peut engendrer, ce qui les rend d’autant plus imprévisibles. Ces diverses raisons prouvent qu’il est important, malgré le jeune âge des détenus, de maintenir une attention soutenue dans le régime carcéral et surtout de faire de la sécurité, une priorité, comme dans tout autre établissement pénitentiaire.

Régime de détention des mineurs dessaisis Témoignages d’agents :

« Je trouve que le régime est plus adapté qu’auparavant. En effet, la plupart des dessaisis sont des adolescents ou grands immatures qui sont souvent dans la provocation et dans un jeu avec les limites, les règles. L’agent pourrait mettre un rapport disciplinaire tous les jours. Les lignes directrices au niveau disciplinaire sont celles présentes en milieu carcéral. La prévention est un élément majeur de notre travail sur la section. »

Témoignage d’un détenu :

« Je trouve que par rapport à d’autres prisons nous avons de la chance, car 3 heures de préau plus l’activité du soir, ainsi que les cours, nos journées sont bien remplies. Je suis conscient que le fait de ne pas être dans une prison surpeuplée, me permet de ne pas devoir attendre lorsque je fais une demande au SAD ou au SPS, c’est rassurant. Pour l’activité du soir nous avons accès à la table de ping- pong et au kicker, si on pouvait avoir un jeu de carte et un jeu de société ça ne serait pas de trop.».

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Population moyenne 626,6

hommes 626,6

femmes 0

prévenus 301,6

condamnés 322,1

Internés 2,7

Autres 0,2

régime ordinaire 624,1

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 2,6

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 502,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 6,00

Total Attachés 2,00

Total Administratif 29,15

Total Médical 13,20

Total SpS 16,85

Total Surveillance / Technique 347,55

Total cultes 3,40

Total hors cadres 0

Total 418,15

S a i n t - g i l l e s SINT-gILLISdepuis 1884, la prison en forme d’étoile de Saint-gilles est une maison d’arrêt. Toutefois, elle héberge également un nombre limité de condamnés. La prison dispose en outre d’un centre médico-chirurgical pour soigner les détenus d’autres prisons.

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Collaboration unique avec les Communautés à Bruxelles

En 2011, la prison et les Communautés ont élaboré une structure de concertation commune sur mesure. La direction de la prison et les quatre coordinateurs des services des Communautés se sont mis à la recherche d’un modèle de concertation efficace et applicable. La concertation bimestrielle entre les deux parties a servi de moteur à ce processus. Avec pour résultat la création d’un groupe stratégique qui occupera une place centrale dans le développement structurel des services d’aide et d’assistance à la prison de Saint-Gilles. Plusieurs acteurs participeront deux fois par an à cette réunion afin d’ancrer ensemble les orientations politiques les plus importantes.

En 2011, les Communautés ont également été plus visibles au sein de la prison même. Ainsi, chaque Communauté s’est vu attribuer un local d’entretien dans la prison afin de développer son offre dans le cellulaire. Cela a eu pour effet d’améliorer la communication entre les collaborateurs des Communautés et la Justice. Les coordinateurs francophones de la Région de Bruxelles-capitale et de la Communauté française ont, à l’instar de leur collègue flamand, fait leur entrée dans la prison. Cette collaboration unique permet à la prison d’harmoniser ses propres activités avec celles des différents acteurs et services. Dans un environnement tel que Bruxelles, c’est en effet indispensable.

Semaine de la justice réparatrice

Du 5 au 10 décembre, la prison a vécu sous le signe de la « justice réparatrice ». De nombreux collaborateurs internes et externes se sont employés à mettre en place un éventail varié d’activités réparatrices pour les détenus et le personnel de la prison. Une trentaine de détenus ont participé à des séances d’initiation bilingues sur des thèmes comme la constitution de partie civile, la médiation en réparation et le statut de victime. Quelques-uns d’entre eux ont également suivi un parcours individuel complémentaire. C’est ainsi qu’ont débuté des médiations entre auteur et victime et que des étapes ont été franchies vers un paiement de la partie civile.

Le personnel de la prison a lui aussi pu participer à la semaine de la justice réparatrice. En arborant un symbole distinctif, ils ont montré qu’ils étaient concernés par ce thème. Celui qui voulait participer de manière plus active pouvait assister à deux ateliers consacrés, au travers d’extraits de films, à la gestion d’un traumatisme au travail et à la réparation en prison.

La prison voulait ancrer l’idée de réparation dans son fonctionnement. Les communautés et les services extérieurs ont rédigé un certain nombre de recommandations concrètes. La semaine de la justice réparatrice a dès lors servi de déclencheur à un regain d’attention pour ce thème.

Elle s’est clôturée par une représentation interactive de la troupe d’improvisation bilingue Ex-pression. Les acteurs et actrices se sont inspirés d’idées émises pendant la semaine et les ont transposées sur la scène. Les préparatifs d’une nouvelle édition en 2012 ont déjà débuté.

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Intervention du corps de sécurité dans le cadre des actes médicaux réalisés dans des hôpitaux extérieurs

Pour les détenus qui doivent subir un examen médical dans un hôpital extérieur, la DG EPI a établi ces dernières années une collaboration entre les prisons et le corps de sécurité. Ce fut également le cas pour Saint-Gilles en 2011. Le centre médico-chirurgical de la prison prodigue en tant que polyclinique, en plus de Lantin, les soins médicaux spécialisés pour les détenus de la Région de Bruxelles et des établissements wallons. Il en résulte évidemment pour Saint-Gilles un grand nombre d’hospitalisations et de consultations médicales externes. Chaque fois, deux assistants de surveillance pénitentiaire accompagnent le détenu pour assurer la surveillance, ce qui a un impact important sur le planning du personnel.

L’aspect sécurité constituait également une importante motivation pour poursuivre le développement de la collaboration avec le corps de sécurité à Bruxelles. Auparavant, la police et le corps de sécurité assuraient uniquement le transport des détenus jusqu’à l’hôpital. Dans la mesure du possible et si la consultation durait moins d’une demi-heure, ils restaient sur place. Dans les autres cas, les assistants de surveillance restaient avec le détenu dans la salle d’attente publique. Après la consultation, ils devaient souvent attendre longtemps le transport qui les ramenait à la prison. Cela suscitait chez le personnel de surveillance un sentiment d’insécurité. Deux solutions ont été trouvées à ce problème. Pour ce faire, la prison a conclu des accords avec le service médical afin que les détenus soient orientés autant que possible vers des hôpitaux de la zone de Bruxelles-Midi et de Bruxelles-Capitale. Dans le même temps, une collaboration a débuté en mars 2011 entre la prison de Saint-Gilles, la police locale et le corps de sécurité de Bruxelles-Midi et Bruxelles-

Capitale. En ce qui concerne les extractions médicales de moins de quatre heures, la police ou le corps de sécurité assure le transport et la surveillance sur place à l’hôpital. Cette collaboration se déroule sans encombre. Toutes les extractions se déroulent à présent dans des conditions bien plus sécurisées et de manière plus efficace. En 2011, la police de Bruxelles-Capitale a procédé à une analyse de risques pour les extractions médicales, améliorant ainsi les accords et procédures. La question de savoir s’il pourra également être fait appel plus souvent au corps de sécurité pour encadrer ces extractions sera examinée.

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focuS

Tout l’art de l’origami au palais de justice de Bruxelles

Pour la deuxième année consécutive, l’artiste belge Charles Kaisin a fait appel aux détenus de la prison de Saint-Gilles pour réaliser une œuvre d’art. En l’honneur du bicentenaire du barreau de Bruxelles, il a créé une immense œuvre intitulée « Pneuma ». A partir d’anciens codes, des milliers d’origami en papier ont tout d’abord été pliés en forme d’iris. Ces iris ont ensuite été accrochés à l’aide d’un fil rouge au plafond de la grande salle des pas perdus du palais de justice de Bruxelles. Le public a pu admirer cette gigantesque œuvre d’art pendant l’été. Ensuite, les iris ont été vendus à la pièce au profit d’une bonne œuvre.

Pour plier les iris, les détenus ont reçu pendant quelques jours une formation spécifique. Finalement, quinze détenus ont travaillé pendant trois semaines à cette œuvre de précision. Le résultat valait le coup d’œil et a reçu beaucoup d’attention de la part des médias. Les détenus étaient fiers d’avoir pu participer à ce projet exceptionnel.

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Population moyenne 17,7

hommes 17,7

femmes 0

prévenus 4,2

condamnés 11,4

Internés 0

Autres 2,1

régime ordinaire 17,7

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 34,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 1,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 5,35

Total Médical 0

Total SpS 1,95

Total Surveillance / Technique 51,25

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 60,55

T o n g r e s ToNgereNdepuis novembre 2009, le centre fédéral fermé (cff) de Tongres fait office de centre pour mineurs ayant commis un fait qualifié d’infraction. Néanmoins, le centre a connu d’autres affectations auparavant.

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La vie au CFF en images

En septembre 2011, le CFF a organisé en collaboration avec deux photographes professionnels un projet photographique. Le thème central de ce projet était « Ma vie au CFF de Tongres », les jeunes traduisant en photographies l’expérience de leur séjour au CFF. Pendant six demi-jours, ils ont été encadrés par les photographes Lieven Nolet et Lies Kortleven qui leur ont appris les ficelles du métier. Durant une semaine, ils ont pu emporter un appareil photo en cellule afin de fixer leur vie sur la plaque sensible. Famille et amis ont pu admirer les photos lors d’une exposition. Quelques œuvres ont en outre été sélectionnées pour raviver la salle des visites.

Les jeunes s’adonnent à l’e-learning

En 2011, le CFF a lancé l’e-learning. Les jeunes adultes qui séjournent ici, souvent pour une période de détention assez longue, attendaient ce moment avec beaucoup d’impatience. Le 16 septembre, ils ont pu commencer à utiliser ce mode d’apprentissage interactif.

Différents services ont collaboré pour lancer le projet. La direction ICT a veillé à ce que tout soit en ordre sur le plan technique. Le « Vlaams Team Jongerenwelzijn » du CFF a élaboré un règlement, a mené une campagne de sensibilisation et a préparé l’encadrement quotidien des futurs élèves. La campagne et la prime d’encouragement que chaque jeune a reçu à son inscription ont atteint leur objectif : sur les 15 jeunes qui séjournent au CFF, 13 se sont portés candidats. Pour que tout se passe dans les meilleures conditions, douze jeunes maximum ont pu s’inscrire. Le CFF a intercalé trois jours d’e-learning par semaine comme partie intégrante dans l’offre en matière d’enseignement et le régime des jeunes. Le projet constitue en outre une première étape vers une réinsertion professionnelle car chaque participant

est également inscrit au VDAB. Malgré quelques maladies de jeunesse, tout c’est bien déroulé grâce à un appui ICT efficace et à l’accompagnement d’un enseignant.

Les jeunes peuvent choisir parmi de nombreuses formations. Leurs choix montrent clairement qu’ils attendent beaucoup de l’e-learning. Le paquet de cours «Een eigen zaak starten» (Lancer sa propre affaire) est celui qui remporte de loin le plus de succès, suivi par des formations en comptabilité. Les matières techniques comme la mécanique automobile et la soudure sont également populaires. Le choix de la matière « Solliciteren in de sector van de automechanica » (Postuler dans le secteur de la mécanique automobile) ou « Telefoneren in het werkveld van hout en bouw » (Téléphoner dans le domaine du bois et de la construction) soulignent qu’avec l’e-learning, les jeunes veulent augmenter leurs chances sur le marché de l’emploi. Et comme ils comprennent l’importance d’une bonne maîtrise des langues, ils se sont également inscrits en nombre aux cours de néerlandais.

Une réaction d’un détenu :

« Au début, je pensais que l’e-learning était une perte de temps mais j’ai été agréablement surpris. La structure, les modules, ... tout cela est très bien agencé. Le choix parmi les modules est suffisant pour se perfectionner, tant dans la prison que pour l’avenir. Nous pouvons nous perfectionner autant que nous le voulons en langues, en électricité, en soudure,... Il n’est jamais trop tard pour s’améliorer. Cela vous aide dans toutes sortes de domaines. Avant, la prison était pour moi un grand labyrinthe, mais ces cours m’apprennent également à comprendre d’autres choses et, petit à petit, je parviens à sortir du labyrinthe. J’espère que cette façon de voir les choses m’aidera également plus tard dans la société. »

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ouverture de la blanchisserie

En avril 2011, le CFF de Tongres a ouvert sa propre blanchisserie. Ainsi, l’établissement ne dépend plus d’une société externe pour le nettoyage des vêtements et du linge des jeunes. La blanchisserie crée également des emplois supplémentaires. Deux jeunes et un ASP sont en charge de son bon fonctionnement.

Voici ce qu’en dit un détenu qui travaille à la blanchisserie depuis le début :

« Nous travaillons maintenant de 8h00 à 9h00 et de 12h45 à 15h30. Le matin, nous mettons la lessive à laver et nous plions éventuellement le reste du linge de la veille. Ensuite, nous retournons en cellule. L’après-midi, nous plions le linge du matin et nous entretenons la blanchisserie. Je trouve ça très chouette de travailler à la blanchisserie. »

A vos graffiti !

En août 2011, un atelier graffiti de deux jours a été organisé en collaboration avec Villa Basta. Le premier jour, l’accent a été mis sur la différence entre les graffiti illégaux et les graffiti en tant qu’art. Sous la direction de deux grapheurs, les jeunes se sont ensuite mis à l’œuvre. Ils ont réalisé quelques projets et ont réalisé la version définitive sur des panneaux de bois en utilisant différentes techniques de projection. Ces œuvres d’art embellissent depuis lors le centre pour jeunes.

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focuS

Au CFF de Tongres, la philosophie réparatrice occupe une place centrale. En 2011, le centre a pris diverses initiatives qui aident les jeunes à travailler à la réparation des dommages causés. Une lettre d’information énumère et décrit toutes les activités de justice réparatrice.

Fonds de justice réparatrice

En 2011, le CFF de Tongres a rejoint le projet ‘Herstelfonds’ (Fonds de justice réparatrice). Le fonds de justice réparatrice offre aux détenus la possibilité de travailler à la réparation et d’indemniser leur(s) victime(s) en faisant du bénévolat.

Comme lors du lancement du projet à la prison de Hasselt il y a quelques années, une réunion d’information sur le fonds de justice réparatrice a été organisée avec l’ASBL Suggnomè et la province du Limbourg pour les partenaires intéressés de la région de Tongres. Trois organisations se sont proposées comme lieu de travail pour les jeunes du CFF, à savoir l’ASBL De Nieuwe Volksbond, l’ASBL Nederheem et SIBBo, une école d’enseignement spécialisé. Des accords de coopération concrets ont été conclus avec elles. Il y a pour plusieurs jeunes une demande de travail bénévole par le biais du fonds de justice réparatrice. Il faut encore attendre un peu jusqu’à ce que le premier puisse se mettre à l’œuvre.

Nettoyer des jouets pour la bonne cause

En attendant le lancement des projets du fonds de justice réparatrice, le CFF a cherché une activité alternative centrée sur la réparation. En novembre 2011, neuf jeunes encadrés par un collaborateur du Justitieel Welzijnswerk ont travaillé bénévolement pour l’ASBL « De Nieuwe Volksbond », qui s’investit pour les démunis à Tongres. Ils ont nettoyé et trié des jouets de seconde main vendus à petits prix à la bourse aux jouets de l’ASBL. La recette a été intégralement dédiée au fonctionnement de « De Nieuwe Volksbond » qui a remercié les jeunes pour leur travail et leur a offert quelques jeux de société.

Grâce au bénévolat, les jeunes ont eu l’opportunité de contribuer à la réparation au sein de la société tandis que l’ASBL faisait connaissance avec le monde carcéral. Ce fut, pour les jeunes comme pour les collaborateurs de l’ASBL, une expérience passionnante et enrichissante.

Travailler à la réparation des dommagesExpérience sur laquelle revient un des participants :

« J’ai participé avec plaisir parce que c’était pour les enfants démunis de Tongres. Ainsi, j’ai pu rendre un petit quelque chose à la société en tant que prisonnier. »

Marleen Cuyx de l’ASBL « De Nieuwe Volksbond » était, elle aussi, enthousiaste :

« Nous avions beaucoup de jouets et nous constations que beaucoup de visiteurs n’avaient pas suffisamment d’argent pour acheter de beaux jeux à la Saint-Nicolas. Le problème, c’est que les jouets se trouvaient dans notre cave, qui avait été inondée trois fois. Ils étaient très sales et ne pouvaient donc plus être vendus. De plus, nous avions trop peu de temps et de bénévoles pour les nettoyer. Les jeunes ont lavé avec nous les jouets et les ont contrôlés. En une journée, tout était fait. Ce fut une expérience épuisante mais très agréable pour moi. »

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Population moyenne 226,9

hommes 226,9

femmes 0

prévenus 73,7

condamnés 151,1

Internés 0,1

Autres 2,1

régime ordinaire 226,3

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,6

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 183,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 18,20

Total Médical 2,50

Total SpS 7,25

Total Surveillance / Technique 142,95

Total cultes 0,50

Total hors cadres 0

Total 175,40

TourNAILa prison de Tournai a été ouverte en 1868 et a été construite selon le modèle ducpétiaux. elle héberge des condamnés et des prévenus.

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Création d’emplois via des ateliers itinérants

La prison de Tournai a connu il y a quelques mois la fermeture de ses ateliers en vue de travaux de grande envergure. En effet, les ateliers doivent être totalement rasés et reconstruits aux normes actuelles. Ces travaux seront aussi l’occasion de moderniser l’espace médical et les bureaux du Service Psychosocial et du Service d’Aide aux Détenus. Malheureusement la prison se voit dès lors privée d’ateliers pour une longue période de deux à trois ans. Cette perte d’emploi dans l’établissement s’avère extrêmement préjudiciable pour les détenus tant en termes de perte de salaire que sur le plan occupationnel.

La prison a tenté de faire preuve d’imagination en créant des ateliers de « substitution » comme un atelier de peinture. Cet atelier itinérant est constitué d’une dizaine de détenus. Placés sous la surveillance d’un agent de la technique qui leur prodigue les conseils indispensables à un travail de qualité, ils remettent en peinture leurs lieux de vie et ceux des agents. Ce travail d’embellissement est gratifiant pour le détenu car ils peuvent facilement mesurer le degré de satisfaction émanant tant des codétenus que des membres du personnel pour qui l’amélioration du cadre de vie est bénéfique sur le plan moral. Actuellement, l’aile C et le mess du personnel ont été rénovés.

Parallèlement, une équipe « corvées » a été mise en place. Composée de quatre à six détenus, elle entretient la prison et ses abords : abattage d’arbres, fauchage, tontes, nettoyage des bureaux, etc. Cette expérience a pour but de faire économiser de l’argent à la prison en évitant de devoir faire appel à une firme extérieure pour élaguer les arbres, comme elle l’a fait dans le passé.

Mise à jour des connaissances en matière de stupéfiants pour le cadre dirigeant

Dans le cadre de la circulaire drogue et des échanges, la prison de Tournai a pu faire part de son malaise par rapport à l’arrivée de nouvelles drogues sur le marché et surtout de sa méconnaissance en la matière. la direction de la prison a sollicité une formation sur cette question auprès de la police fédérale, formation qui s’est avérée très fouillée et très pertinente. le formateur a fait part des risques à court et à moyen terme, de certaines drogues dont la drogue dite « crocodile » qui se rapproche tout doucement de nos contrées. Il a aussi insisté sur la problématique du trafic de stupéfiants à Tournai, qui est une ville à risques en raison de sa proximité avec la France et de ses nombreux dancings, cibles de trafiquants français ou étrangers. la police fédérale s’est engagée à assurer un recyclage régulier sur une simple demande de la direction. C’est une réelle plus-value pour le cadre dirigeant de la prison de Tournai qui compte bien poursuivre dans ce sens sa collaboration avec la police.

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Préparation à l’examen théorique du permis de conduire

Deux groupes de huit détenus ont eu l’occasion de participer à des séances de formation préparatoire à l’examen théorique du permis de conduire. L’ASBL Multi mobil avait organisé ces formations sous forme de modules de cinq séances de six heures de cours. Cette formation est un atout supplémentaire pour les soutenir dans leur phase de préparation de leur réinsertion. La théorie est abordée via un logiciel interactif, des exercices et des simulations afin de préparer les participants au futur examen. Par le biais de cette formation, une véritable campagne de prévention et de sensibilisation aux multiples problèmes liés à la sécurité routière a été menée. Les sujets abordés en priorité ont été la vitesse et l’alcoolémie au volant. Cet aspect s’est finalement avéré tout aussi important pour les détenus que l’obtention même du permis de conduire car bon nombre d’entre eux ont déjà été condamnés en matière de roulage.

Le jazz à la prison

La direction et les assistants pénitentiaires ont eu à cœur de répondre au souhait des détenus qui réclamaient la tenue d’un concert au sein de nos murs. En septembre 2011, le groupe « Gérard W. Chant et Silence » a transformé la salle de visite en salle de concert. Emportés par la musique, les détenus ont pu oublier pour quelque temps leur incarcération et entrer en contact avec le personnel qui les accompagnait en discutant d’une passion commune.

« Ca été un chouette moment, chef ! Il nous a fallu un peu de temps pour être dedans mais après on s’est lâché »

Les interactions entre les détenus et les musiciens du groupe ont été telles que les musiciens ont accepté de répondre à la demande du public en prolongeant le concert par quelques morceaux de rock instrumental réclamés par les détenus.

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focuS

Un contrat, financé par la firme Pfizer, a permis à la prison de Tournai de proposer aux détenus désireux de stopper le tabac, un suivi assuré par une infirmière spécialisée en « tabacologie ». Il s’agissait d’une prise en charge individuelle de minimum quatre mois avec, au fil des consultations, des adaptations possibles du programme. Ainsi, d’avril à juin, les détenus désireux de stopper leur consommation de tabac pouvaient bénéficier de ce suivi.

Programme sur mesure

Le programme, extrêmement détaillé, leur avait été proposé sur le canal vidéo de la prison. Le service médical de l’établissement pénitentiaire était partie prenante à ce projet: il se tenait à la disposition des détenus pour répondre à leurs demandes d’informations complémentaires et pour finaliser, le cas échéant, leur inscription auprès du médecin de l’établissement. Le suivi, par contre, était exclusivement assuré par l’infirmière en entretien individuel. La première consultation avait une durée de près de deux heures et était consacrée à exposer au détenu demandeur d’une prise en charge tous les soucis de santé qu’engendre la consommation de tabac, les dépendances qu’il entraîne, les méthodes et les produits existants pour aider le fumeur à arrêter sa consommation. Ensuite, des questions étaient posées au patient sur son profil de fumeur, sa motivation et le programme dans lequel il se sentait prêt à s’investir afin de réduire sa consommation jusqu’à devenir abstinent total. Les consultations suivantes étaient principalement réservées aux évaluations et comprenaient, entre autre, des tests de Co. A l’issue de chaque consultation, une adaptation éventuelle du programme était envisagée en concertation avec le patient.

Un détenu sur deux arrête de fumer

L’expérience a montré que sur seize patients pris en charge, huit patients ont arrêté de fumer, deux ont poursuivi le traitement, deux ont été retirés du programme pour non-respect des conditions, trois ont échoué, et le dernier a été libéré en cours de traitement. Les résultats se sont révélés satisfaisants (50% de réussite).

L’infirmière coordinatrice de la prison de Tournai, examine pour un avenir proche, la possibilité de reconduire cette expérience avec un intervenant externe, car, nous a-t-elle

affirmé :

« Nous avons constaté que cet accompagnement avait eu également une influence sur l’arrêt de cannabis auprès de certains de nos patients. Cette plus-value inattendue nous motive à rééditer cette action avec un intervenant extérieur car, même si nous sommes tenus au secret professionnel, les résultats ont certainement plus de chance d’être probants avec une personne étrangère à la DG EPI, perçue comme neutre par le patient et spécialisée de surcroît dans un programme dont elle a la parfaite maîtrise ».

Lutte contre la cigarette

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Population moyenne 195,2

hommes 195,2

femmes 0

prévenus 96,5

condamnés 32,9

Internés 63,5

Autres 2,4

régime ordinaire 195,2

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 152,0

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 1,00

Total Administratif 12,55

Total Médical 12,00

Total SpS 3,40

Total Surveillance / Technique 105,45

Total cultes 1,20

Total hors cadres 0

Total 137,60

TurNhouTLa prison de Turnhout a été construite en 1908 et est divisée en trois ailes. une aile est réservée à l’accueil et l’accompagnement des internés psychotiques. La prison héberge également des prévenus et des condamnés.

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Une nouvelle couche de peinture pour la coupole du centre

Ces dernières années, les différents couloirs du cellulaire ont été repeints. Certains détenus y ont à chaque fois participé. Ce projet représentait pour eux non seulement une source de revenus mais également la chance de développer une attitude au travail.

La coupole centrale, au centre de la prison, d’une hauteur d’environ 17 mètres, est restée en l’état pendant des années. Pour pouvoir la repeindre, il fallait en effet construire un échafaudage. Travailler avec un élévateur à nacelle demande un certificat spécial. C’est pourquoi deux membres du personnel ont suivi avec succès la formation « utilisation d’un élévateur à nacelle ».

La prison a ensuite loué l’élévateur et a acheté le matériel de peinture. En raison du coût de la location, elle a décidé de ne louer le matériel qu’un mois. Autant dire qu’il y avait du pain sur la planche. L’échafaudage occupait la moitié du centre. Cela demandait de la part de la prison toute une organisation pour que les visites, les préaux et les déplacements individuels des détenus se déroulent sans problème. Après un mois, le résultat était plus que visible.

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Récipients chauffants

Les détenus qui participent au ramadan ne peuvent ni manger ni boire du lever au coucher du soleil. Ils reçoivent leur repas chaud dès qu’il fait nuit dehors. En fonction de la date à laquelle débute le ramadan, d’une année à l’autre, les détenus peuvent manger plus tard le soir. Cela signifie qu’ils ne peuvent donc pas manger en même temps que les autres détenus et que leur repas n’est servi que plus tard. Cela implique également que la cuisine doit rester ouverte plus tard et qu’il faut faire appel à du personnel supplémentaire pour servir aux détenus leur repas.

La prison souhaitait trouver une solution à ce problème, tout en respectant les règles de vie propre au ramadan et les normes HACCP relatives à la préparation et à la conservation des repas. C’est pourquoi elle a acquis 30 récipients chauffants. La cuisine peut désormais préparer des repas chauds pour ces détenus au moment où les autres détenus reçoivent leur repas. Ainsi, la cuisine ne doit plus rester ouverte plus tard, aucun personnel supplémentaire n’est nécessaire pour servir les repas et le détenu peut manger lorsqu’il le souhaite.

Un rangement correct des vêtements civils des détenus

Lorsqu’un détenu est écroué à la prison, ses vêtements civils sont enregistrés, inventoriés et conservés. Les vêtements doivent faire l’objet d’une conservation de qualité et ils doivent pouvoir être retrouvés rapidement si le détenu en a besoin, par exemple pour comparaître devant le tribunal ou lorsqu’il est libéré.

La prison de Turnhout connaît une rotation importante des détenus, de sorte que, chaque jour, des vêtements doivent être enregistrés, conservés et restitués. C’est pourquoi elle avait besoin d’un système de rangement clair qui protège suffisamment les vêtements et qui permette un retrait rapide de ceux-ci sans courir le risque qu’ils soient perdus, endommagés ou conservés avec les vêtements des autres détenus. Ce qui auparavant arrivait parfois à la prison, en raison souvent d’un espace de rangement limité. Lorsque les vêtements étaient perdus, les détenus devaient être indemnisés. C’est pourquoi la prison a acheté des housses de vêtements, de manière à ce que tous les vêtements des détenus soient conservés de manière uniforme, sûre et hygiénique.

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focuS

Au printemps 2011, la prison de Turnhout a été placée pendant deux mois sous le signe de la danse et de la musique. Grâce à la collaboration entre la prison, ses partenaires externes et une trentaine de riverains, les détenus de Turnhout ont pu profiter du Jailhouse Rock. Du 27 mars au 29 mai, par le biais d’ateliers, des accompagnateurs externes ont appris aux détenus et aux riverains cinq formes de danse et de musique. En clôture, un véritable festival de musique où détenus et riverains se sont partagé la scène était au programme.

Plus de contacts entre les détenus et le monde extérieur

Un sondage réalisé auprès des détenus au sujet de leurs activités a révélé une demande explicite de contacts plus nombreux avec le monde extérieur. La plupart des détenus qui séjournent à la prison de Turnhout sont des prévenus ou des internés. Les prévenus n’entrent pas en ligne de compte pour le congé pénitentiaire, la permission de sortie, la surveillance électronique ou la détention limitée. Les internés peuvent, eux, participer à des activités mais en raison de leurs problèmes mentaux, leur réseau social est souvent limité.

C’est pourquoi la prison a estimé que faire participer davantage de personnes de l’extérieur aux activités organisées pour les détenus était une bonne idée. Elle a choisi pour ce faire d’inviter les riverains aux ateliers et au festival Jailhouse Rock. En effet, la prison fait inévitablement partie de leur environnement. Ainsi, les murs de la prison leur paraîtront également moins hauts. Et les détenus ont également eu l’impression de toujours avoir une place au sein de la société.

Ateliers

Jailhouse Rock est devenu un évènement socioculturel grâce à la collaboration mise en place avec De Rode Antraciet, le Justitieel Welzijnswerk Turnhout, la ville de Turnhout, la Communauté flamande et différents organismes et indépendants. Les participants ont pu choisir parmi cinq ateliers : linedance, streetdance, chant/gospel, instruments du monde et beatbox. Entre 10 et 20 détenus, accompagnateurs et externes ont pris part à chacun des ateliers. Le programme de VTM « Telefacts » s’est intéressé de près à deux de ces ateliers.

Un festival en apothéose

Jailhouse Rock s’est clôturé le 29 mai par un mini festival organisé à la prison. Sur la scène, quelques détenus et citoyens ont donné musicalement parlant le meilleur d’eux-mêmes. Les autres détenus et citoyens en ont pleinement profité. VTM, la Regionale Televisie Kempen et le journal Gazet van Antwerpen étaient présents. Le monde extérieur a ainsi pu se faire une idée de la vie en prison et a pu faire connaissance avec le côté humain des détenus.

Jailhouse Rock

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Population moyenne 182,7

hommes 182,7

femmes 0

prévenus 78,1

condamnés 104,5

Internés 0

Autres 0,1

régime ordinaire 182,1

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,6

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 167,3

Personnel équivalent temps plein

Total direction 2,00

Total Attachés 0

Total Administratif 11,60

Total Médical 3,35

Total SpS 2,80

Total Surveillance / Technique 84,25

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 104,00

vervIerSdepuis 1895, la prison de verviers sert de maison d’arrêt et de maison de peines. elle est bâtie selon le modèle ducpétiaux et a une forme en Y.

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Evacuation partielle de Verviers

La réalisation des objectifs définis dans le plan opérationnel 2010-2012 de la prison de Verviers a été contrariée par la dégradation significative de l’infrastructure constatée à partir de janvier 2011. Au sortir d’un hiver 2010-2011 particulièrement enneigé, la Régie des Bâtiments a en effet constaté le délabrement avancé de larges pans de maçonnerie et le risque de leur effondrement. Dans l’urgence, l’accès à de nombreux locaux utilisés quotidiennement par les membres du personnel et les détenus a été interdit (ateliers de travail, salles de cours, locaux de formation, douches, salle de sport/d’activités, lieu de culte, etc).

Première phase : transfert d’une centaine de condamnés Le ministre de la Justice, le Secrétaire d’Etat au Budget, le chef de Cabinet du Ministre des Finances et l’administtrateur général de la Régie des Bâtiments se sont rendus sur place pour mesurer l’ampleur des dégâts. A la suite de cette visite, il a été décidé, d’une part, de réduire la population de condamnés d’une centaine d’unités afin de soulager le climat de tension lié à la perte d’activités, et d’autre part, de réaliser d’importants travaux de consolidation avant l’hiver 2011-2012.

Grâce à une collaboration efficace entre la direction de l’établissement et la direction de la gestion de la détention, cent condamnés ont quitté l’établissement dans le courant des mois de mai, juin et juillet. Toutes les composantes traditionnelles de l’organisation d’un établissement pénitentiaire (régime, mouvements, …) ont par ailleurs dû être aménagées en fonction des contraintes nouvelles.

Deuxième phase : évacuation de l’entièrete du cellulaire pour condamnés

Le 16 août, le chantier de consolidation des maçonneries a débuté par le montage d’une grue. Grâce à son imposante flèche, un examen complet et approfondi de l’ensemble des bâtiments a pu être réalisé. Cette analyse a révélé des dégâts plus importants encore que ce qu’avaient constaté les services de la Régie des Bâtiments. Le chantier commandé ne correspondait donc pas aux besoins réels.

Sur la base de cette nouvelle information, le Bourgmestre de la ville de Verviers a pris le 7 septembre un arrêté d’évacuation (avec le 31 octobre comme date butoir d’exécution) pour cause d’insalubrité de l’entièreté du cellulaire condamnés. Seul le quartier réservé aux prévenus (50 places) a pu être conservé. Il s’agissait donc de transférer un nouveau groupe de 120 condamnés mais également de revoir complètement le cadre de l’ensemble des personnels de la prison.

Rapidement, une « économie de survie » a été mise en place afin d’assurer l’essentiel des missions pénitentiaires. De facto, les objectifs du plan opérationnel de l’établissement sont passés au second plan des préoccupations ; le souci principal étant d’adapter au jour le jour les régimes, mouvements et organisation du travail aux contraintes consécutives à la décison des édiles communaux. Durant les mois de septembre et d’octobre, tous les condamnés ont été transférés vers d’autres lieux de détention (Lantin, Andenne et Huy) ; une centaine d’agents, tous grades et fonctions confondus, y ont été détachés.

Place pour 50 prévenus

Depuis le 1er novembre 2011, seule subsiste la maison d’arrêt d’une capacité de 50 places ainsi qu’un petit quartier susceptible d’accueillir 8 condamnés (sélectionnés selon leurs capacités de polyvalence au travail et de vie en communauté).

Une collaboration très étroite a été négociée avec les magistrats d’instruction et du parquet de Verviers et d’Eupen afin de ne plus écrouer de condamnés à Verviers et de ne pas dépasser le nombre de 50 prévenus pouvant être hébergés dans les 25 cellules équipées en duo.

Les autres prévenus sont écroués à Lantin, établissement avec lequel la prison de Verviers maintient un contact permanent afin de rapatrier le plus rapidement tout prévenu susceptible d’occuper une place libre à Verviers. Les travaux de destruction des bâtiments inoccupés sont en cours.

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Population moyenne 797,6

hommes 797,6

femmes 0

prévenus 9,7

condamnés 778,7

Internés 0

Autres 9,2

régime ordinaire 797,5

Semi-liberté (condamnés) 0

detention limitée 0,1

Semi-liberté (Internés) 0

Capacité moyenne 816,4

Personnel équivalent temps plein

Total direction 3,00

Total Attachés 0

Total Administratif 17,00

Total Médical 1,80

Total SpS 4,85

Total Surveillance / Technique 124,80

Total cultes 0

Total hors cadres 0

Total 151,45

WorTeLL’établissement pénitentiaire de Wortel a servi de colonie pour vagabonds jusqu’en 1933. Après l’abrogation de la loi sur le vagabondage, l’établissement pénitentiaire a été utilisé pour y accueillir des condamnés. Le tableau donne le nombre global de détenus et de membres du personnel qu’abritent les prisons de Wortel et de Tilburg. Seuls les membres du personnel belges sont renseignés.

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Plus de sport

Vu qu’une nouvelle aile s’ouvre dans l’établissement pénitentiaire de Wortel en 2012, un deuxième local de sport a été aménagé en 2011. Dans ce local se trouvent 15 vélos de spinning et quatre tables de tennis de table. Les détenus peuvent également y regarder des DVD et ainsi faire des exercices en suivant les instructions. En 2012, les nouveaux préaux seront construits. Des facilités permettant de pratiquer du sport en plein air y seront également prévues.

Culture

Dans le passé, l’établissement pénitentiaire de Wortel n’organisait que quelques fois par an une activité culturelle pour les détenus. Depuis 2011, au moins une représentation ou une pièce de théâtre a lieu ou un film est projeté aux détenus. Pour cela, l’établissement pénitentiaire a installé un système surround, un dispositif d’occultation électrique des fenêtres et un grand écran.

150 détenus supplémentaires à l’EP de Tilburg Dans la convention entre la Belgique et les Pays-Bas visant à faire séjourner 500 détenus belges à l’établissement pénitentiaire de Tilburg (EPT), il avait été décidé que 150 places supplémentaires pourraient encore être prévues à l’EPT pour des détenus belges. En raison de la surpopulation dans les prisons belges, 150 places ont été progressivement utilisées en mars 2011. L’EPT est une section de l’établissement pénitentiaire de Wortel, qui assure la gestion administrative des dossiers des détenus qui y séjournent. De plus, l’établissement pénitentiaire de Wortel se charge également des mouvements des détenus de et vers l’EPT. Du fait des 150 détenus supplémentaires hébergés à Tilburg, des agents supplémentaires ont été recrutés, de nouveaux locaux et bureaux ont été prévus et les procédures existantes ont été adaptées à la nouvelle situation.

Nouvel atelier de pliage

Les anciens bâtiments pour vagabonds, d’une superficie de 250 m², ont été rénovés et remis en service en tant qu’atelier. Le service technique de la prison a isolé les toits et a aménagé les sanitaires. La Régie des Bâtiments a placé l’éclairage. Une rampe oblique a été installée pour permettre un accès aux transpalettes et chariots élévateurs. Un nouvel espace de bureau a été créé dans un coin de l’atelier. Cet espace a été placé de manière à permettre une surveillance dans l’atelier et dans le magasin où ont lieu les chargements et déchargements. Ce local a été doté d’un nouveau revêtement de sol, d’un nouveau mobilier, d’un système de chauffage et de toutes les connexions téléphoniques et informatiques possibles. Avec cet atelier, l’établissement pénitentiaire entend mettre plus de détenus au travail.

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focuS

Le 2 octobre, l’établissement pénitentiaire de Wortel a participé à l’open Bedrijvendag. De nombreuses personnes intéressées se sont inscrites via le site internet. Pour malgré tout permettre à un maximum de personnes de visiter la prison avant et après l’événement, l’établissement a organisé des journées portes ouvertes pour les parents, amis et connaissances des membres du personnel. Les principaux centres d’intérêt étaient la nouvelle aile, le travail des détenus dans les ateliers et l’offre de travail au sein de la prison.

Un coup d’œil derrière les murs

Les visiteurs ont reçu des informations sur le passé, le présent et l’avenir de l’établissement en termes d’infrastructure, de population carcérale et de personnel. Ils ont ensuite pu aller jeter un coup d’œil à la nouvelle aile et ont reçu des explications sur les nouvelles technologies en matière de durabilité (p. ex. chauffe-eau solaire, isolation, ...) et sur les innovations en matière de sécurité.

Pleins feux sur le travail pénitentiaire

L’établissement avait transformé un des ateliers où travaillent les détenus en lieu d’exposition pour le service central de la Régie du travail pénitentiaire qui présentait les produits réalisés dans les ateliers. Quelques explications y étaient données par des agents qui travaillent dans les ateliers. Dans la prison, les visiteurs ont également pu voir quels sont les avantages d’un atelier dans l’établissement pénitentiaire. Un des visiteurs était même personnellement intéressé, de sorte qu’en février 2012 l’établissement aura un atelier supplémentaire.

Journées portes ouvertes à la prisonUn travail à la prison ?

En 2011, dans l’émission « Man bijt Hond », un assistant de surveillance pénitentiaire de l’établissement pénitentiaire de Wortel a présenté son métier. Le film a été diffusé alors que le VDAB menait une campagne d’information visant à mettre en lumière cette profession. L’établissement a dès lors également mis à profit l’open Bedrijvendag pour se présenter comme un employeur important et passionnant dans la région de la Campine du nord. Quelques membres du personnel ont présenté les différentes fonctions. Le personnel administratif, psychosocial et de surveillance était présent pour répondre aux questions des visiteurs sur la sélection, la formation, le traitement et le contenu de la fonction.

Succès

Durant les journées portes ouvertes, quelque 600 parents et amis des membres du personnel ont visité l’établissement. L’open Bedrijvendag a, pour sa part, attiré environ 400 visiteurs supplémentaires à la prison.

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La Belgique loue 650 places de détention dans l’établissement pénitentiaire de Tilburg aux pays-Bas.

WorTeL & TILBurg

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Laat weten hoe het zit!Gedetineerdensurvey 2011

Mise en œuvre de l’organe de concertation pour détenus

A l’instar des établissements belges, Tilburg a mis en œuvre un organe de concertation pour détenus. La loi de principes indique en effet que cette concertation fait partie des droits des détenus en Belgique. L’organe de concertation leur donne la possibilité d’avoir leur mot à dire sur certains aspects de la vie carcérale (p. ex. l’offre d’activités, la cantine, ...). Un assistant pénitentiaire a élaboré le projet à la demande de la direction. Il a choisi de créer deux organes de concertation, un pour les unités cellulaires et un pour les unités de groupe. Un groupe de travail belgo-néerlandais a fait en sorte que le lancement se fasse dans le respect de la législation belge.

Des affiches ont été placardées dans l’établissement afin d’annoncer le lancement de l’organe de concertation. Les détenus ont reçu des informations sur son fonctionnement et ont pu poser leur candidature pour siéger au sein de l’organe et représenter leurs codétenus. Il s’en est suivi une élection et après le décompte des voix, le résultat des urnes a été communiqué aux détenus.

L’organe de concertation a tenu sa première réunion en octobre 2011 et constitue toujours un fil conducteur pour l’adaptation et le développement d’un régime belge des détenus dans un établissement néerlandais. Il en est ressorti quelques modifications, comme la double visite les mardis et jeudis après-midi et une séance de rafraîchissement pour tous les dirigeants sur la fouille et les placements en cellule de sécurité.

Réunions de groupe sur la toxicomanie

Depuis septembre 2011, les détenus qui ont un problème de drogue peuvent participer à l’EPT à des réunions de groupe sur la toxicomanie. Il s’agit d’une initiative du psychiatre et du psychologue soins qui ont constaté que le suivi de ces détenus repose principalement sur des traitements médicamenteux. Par l’organisation de ces réunions, ils entendent éviter la rechute dans des comportements toxicomaniaques. Aux Pays-Bas, les réunions de groupe font partie intégrante du traitement de la toxicomanie.

Six à huit détenus peuvent prendre part aux réunions. Les participants doivent être prêts à travailler en groupe sur leur problème et doivent également parler néerlandais. Le service médical se charge de l’orientation et le service psychosocial examine la liste des participants. Pendant neuf semaines, deux infirmiers se réunissent une heure par semaine avec les détenus sélectionnés. Les thèmes centraux sont la motivation, la prévention de la rechute et la formation aux aptitudes sociales.

Huit détenus ont commencé en septembre. Au préalable, un infirmier leur a rendu visite afin de vérifier s’ils remplissaient les critères. Durant ce contact, il leur a également fourni des informations sur les réunions et un cahier. Tous les participants ont obtenu le certificat.

Participation à l’enquête néerlandaise sur les détenus

Les détenus belges de Tilburg ont participé à l’enquête consacrée aux détenus réalisée par les Pays-Bas. Pour le personnel (néerlandais) également, l’établissement a organisé une enquête de satisfaction. 70% des collaborateurs y ont participé.

Les résultats ont montré que dans l’ensemble les détenus belges considèrent leur situation de séjour spécifique de manière positive. Les détenus belges se sont avérés aussi (in)satisfaits que les détenus néerlandais dans une prison néerlandaise. Ils sont principalement satisfaits de la sécurité et du contact avec le personnel dans cet établissement. Les résultats sont moins bons en ce qui concerne la santé, la nourriture et la cantine.

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offre néerlandaise

A l’EPT, le personnel néerlandais assure un programme journalier permanent pour tous les détenus qui comprend des activités éducatives et sportives et la visite à la bibliothèque. L’offre en matière d’enseignement comporte principalement des formations en matière de sécurité en vue d’obtenir un certificat VCA, un cours European Computer Drivers Licence (ECDL), des cours de néerlandais pour allophones et de l’enseignement à distance. En 2011, cent diplômes ont été délivrés et quelque 150 détenus ont pris part chaque semaine à une formation. En plus de la formation, les détenus peuvent également pratiquer du sport deux heures par semaine, une heure de fitness et une heure de sport d’équipe. Enfin, ils peuvent se rendre chaque semaine à la bibliothèque où une vaste gamme de livres et de DVD leur est proposée.

offre belge Du côté belge, certaines initiatives ont été prises dans le domaine de la prévention en matière de drogue, du placement et de la réparation. Depuis novembre, il existe à l’ETP un point de contact central (PCC) pour les détenus toxicomanes. Les détenus qui, pour préparer leur libération, souhaitent s’attaquer à leur problème de drogue peuvent s’adresser à des moments réguliers à un assistant social et lui poser des questions concernant l’offre d’assistance en dehors de la prison. Afin d’améliorer les chances des détenus sur le marché de l’emploi, l’EPT leur donne l’opportunité de s’inscrire comme demandeur d’emploi auprès du bureau du VDAB de leur région. Au cours d’un entretien d’orientation, ils reçoivent des informations sur les formations possibles ou les demandes d’emploi. De cette manière, l’établissement pallie l’absence de services d’organisations comme le VDAB ou le Justitieel Welzijnswerk qui ne sont pas présentes à Tilburg, alors qu’elles le sont dans les prisons flamandes. Sur le plan de la justice réparatrice, les collaborateurs de l’encadrement spirituel et les psychologues soins ont reçu des explications sur le cahier de travail individuel « Herstel vanuit de cel » et l’établissement a organisé une visite guidée pour les bénévoles de Slachtofferhulp (une composante du CAW De Kempen).

Une attention permanente à l’aide et à l’assistance

En 2011, l’EPT a pris plusieurs initiatives afin d’étendre l’offre d’aide et d’assistance aux détenus et de la rendre équivalente à celle que l’on trouve en Flandre. Tant les Pays-Bas que la Belgique se sont investis.

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focuS

En mars 2011, la capacité de l’établissement pénitentiaire de Tilburg s’est accrue de 150 places. Six cent cinquante détenus peuvent à présent y séjourner. Concrètement, cette augmentation signifie que les cellules de huit personnes dans les « unités de groupe », où séjournaient avant cinq ou six détenus, sont utilisées dans leur capacité maximum.

150 détenus belges supplémentaires à Tilburg

9personnel supplémentaire

Pour pouvoir continuer à garantir le bon fonctionnement de l’établissement, du personnel néerlandais supplémentaire a été recruté et formé à l’opleidingscentrum voor Penitentiair Personeel de Bruges. La grille des services a également été adaptée. Pendant l’extension, les dirigeants néerlandais intercalent des permanences supplémentaires afin de pouvoir réagir plus rapidement en cas de problèmes. L’établissement a également établi des instructions de service adaptées concernant la sécurité et le rôle des postes centraux.

Lors de l’accueil des « nouveaux » détenus, le personnel de l’unité, le directeur et le service psychosocial ont donné des informations sur le fonctionnement de l’établissement et sur le régime adapté dans les unités de groupe. La direction a suivi quotidiennement le processus d’entrée.

9activités supplémentaires

L’établissement a étendu le programme journalier des unités de groupe à quelques nouvelles activités : séances de cinéma, créativité, musique, sports et jeux, ... Des agents internes ont été formés en tant que responsables sports et jeux. L’EPT a également prévu davantage de possibilités en matière d’enseignement et de travail. Tout détenu désireux de travailler peut travailler au moins à mi-temps.

9Transport des détenus

Afin de régler le transport des détenus de et vers l’établissement de Wortel et l’hôpital, l’établissement a conclu de nouveaux accords de collaboration avec le « Dienst Vervoer en ondersteuning » (DV&o) aux Pays-Bas. Jusque fin 2011, deux membres du personnel et une voiture se tenaient chaque jour à disposition de l’établissement. Grâce à cet accord, ils ont surtout pu assurer rapidement des transports vers l’hôpital.

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Après avoir parcouru les principales activités et réalisations dela DG EPI, nous vous proposons dans cette partie quelques« chiffres clés » de l’administration pénitentiaire. Vous ydécouvrirez des informations relatives aux mouvements ausein de cette population et les caractéristiques essentiellesdes personnes prises en charge au sein des établissementspénitentiaires au cours de l’année.

La partie suivante donne des informations sur le personnel des établissements (effectifs, recrutements et départs, mutations, etc.) et enfin, sur les principaux postes budgétaires.

epI eN chIffreS

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population moyenne 10973,5 %Hommes 10531,3 96,0%

Femmes 442,2 4,0%

Prévenus 3736,1 34,0%

Condamnés 6049,8 55,1%

Internés 1091,4 9,9%

Autres 96,2 0,9%

Régime ordinaire 10896,0 99,3%

Semi-liberté (condamnés) 4,3 0,0%

Détention limitée 64,3 0,6%

Semi-liberté (internés) 9,0 0,1%

Capacité moyenne 9128,8

Taux moyen de surpopulation 20,2%

Des termes utilisésLa population des détenus présents en établissement pénitentiaire fluctue tout au long de l’année. Pour rendre compte de sa composition, nous en parlerons principalement en termes de population moyenne, ce qui présente l’avantage d’atténuer les variations extrêmes tout en prenant en compte l’ensemble des séjours en prison.

La capacité moyenne est le nombre moyen de places prévues pour les détenus dans les différents établissements du pays. Cette moyenne est influencée à la hausse par l’ouverture de nouvelles sections au sein d’établissements ou la construction de nouveaux établissements, et à la baisse par des mises hors service de cellules que ce soit de manière temporaire (par exemple dans le cadre de travaux de rénovation) ou définitive (fermeture d’établissement).

Le taux moyen de surpopulation est la proportion des détenus en surnombre lorsqu’est calculé le rapport entre la population moyenne et la capacité moyenne. Le taux de surpopulation moyenne n’est pas pour autant représentatif de la situation de chaque prison. Si certains établissements ne sont pas du tout ou pas autant surpeuplés, d’autres le sont par contre bien davantage que la moyenne.

Prévenus : détenus inculpés en attente d’une décision judiciaire définitive (condamnation, internement, acquittement,…). Condamnés : détenus exclusivement dans le cadre de l’exécution de peines qui ont force de chose jugée.

Internés : détenus sur base d’un internement par une juridiction pénale, ou condamnés internés sur base d’une décision ministérielle, en raison de leur état mental.

Semi-liberté (condamnés) : régime pénitentiaire selon lequel le détenu condamné à un total de peines de maximum 3 ans bénéficie de permission de sortie pendant les jours de semaines pour l’exercice d’un travail/d’une formation, et revient en soirée loger à la prison.

Détention limitée : régime similaire à la semi-liberté ; la détention limitée est un mode d’exécution de la peine privative de liberté qui permet au détenu condamné à un total de peines supérieur à 3 ans d’emprisonnement de quitter, de manière régulière, l’établissement pénitentiaire pour une durée déterminée de maximum 12 heures par jour ; la détention limitée peut être accordée par le tribunal de l’application des peines au condamné afin de défendre des intérêts professionnels, de formation ou familiaux qui requièrent sa présence hors de la prison.

Semi-liberté (internés) : régime de semi-liberté octroyé par les commissions de défense sociale aux internés desquelles ils dépendent.

Avertissement! Décimales et totaux

Pour certaines statistiques présentées, telles les moyennes, le résultat est calculé séparément pour chaque cellule du tableau et pour les totaux. Il est arrondi à la 1ère décimale. Du fait du jeu des arrondis, la valeur exacte du total peut parfois ne pas correspondre parfaitement à la somme des éléments additionnés.

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etablissementspopupaltion

moyennecapacité moyenne Taux moyen de surpopulation

Merksplas 664,9 694,0 -4,2%

Wortel (&Tilburg) 797,6 816,4 -2,3%

Antwerpen 703,6 439,0 60,3%

Mechelen 109,2 84,0 30,0%

Turnhout 195,2 152,0 28,4%

Hoogstraten 165,5 170,0 -2,6%

Saint-Gilles 626,6 502,0 24,8%

Leuven Centraal 344,2 350,0 -1,7%

Forest 652,3 405,0 61,1%

Leuven Hulp 184,9 149,0 24,1%

Nivelles 237,4 192,0 23,6%

Berkendael 87,9 64,0 37,3%

Ittre 434,4 444,0 -2,2%

Brugge 771,7 608,0 26,9%

Ieper 91,1 67,0 36,0%

Ruiselede 57,1 52,0 9,8%

Gent 392,6 286,6 37,0%

oudenaarde 146,2 132,0 10,7%

Dendermonde 221,9 168,0 32,1%

Mons 426,3 307,0 38,9%

Tournai 226,9 183,0 24,0%

Jamioulx 319,8 232,0 37,8%

Marneffe 126,8 131,0 -3,2%

Lantin 971,0 694,0 39,9%

Verviers 182,7 167,3 9,1%

Huy 79,6 64,0 24,3%

Paifve 201,0 205,0 -2,0%

Hasselt 545,2 450,0 21,2%

Arlon 131,3 111,0 18,3%

St Hubert 232,3 235,0 -1,2%

Namur 206,1 140,0 47,2%

Dinant 52,6 32,0 64,5%

Andenne 387,8 402,5 -3,7%

Total 10973,5 9128,8 20,2%Everberg 22,5 35,0 -35,8%

GFC Tongeren 17,7 34,0 -48,0%

St Hubert CFF 41,5 74,5 -44,3%

Détenustaux moyen de surpopulation par établissement (2011) (hors surveillance électronique)

Les établissements les plus surpeuplés en 2011 sont, en ordre décroissant : Dinant, Anvers et Forest avec une population qui a excédé en moyenne leur capacité de plus de 60% ! A l’inverse, 12 établissements (y compris les centres fédéraux pour jeunes) affichent une population moyenne inférieure à la capacité théorique. Il se peut cependant que ces établissements aient aussi été confrontés à la surpopulation à certaines périodes de l’année, et/ou dans certaines de leurs sections.

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Evolution de la population pénitentiaire par situation légale (2011)

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Autres Internés Condamnés Prévenus

evolution de la population pénitentiaire par situation légale en 2011

Les catégories de population (en fonction de la situation légale des détenus) fluctuent diversement au cours de l’année. La population totale est le résultat de ces évolutions partielles. Les graphiques, ci-joint, présentent :

> l’évolution journalière cumulée des détenus en fonction de leur situation légale (prévenus,condamnés, internés autres) ;

> la tendance qu’a suivie chacun de ces groupes par rapport à son niveau initial au début de l’année.

La croissance annuelle de la population totale a été de 4% en 2011. Cette croissance globale est le résultat de la seule augmentation des condamnés (+ 8%). Les autres catégories de détenus ont fini l’année à un niveau inférieur à celui qui était le leur au début de l’année : -1,4% pour les prévenus, -0,5% pour les internés et -5,4% pour les autres détenus.Au cours de l’année, la population des condamnés a augmenté de manière progressive jusqu’en septembre, pour se tasser en octobre et novembre, puis croître à nouveau en décembre. Concernant les internés, leur nombre a légèrement diminué au cours du premier semestre. La tendance s’est ensuite inversée pour approcher le niveau initial en fin d’année. Enfin l’évolution des prévenus a été marquée par les variations saisonnières habituelles : une croissance jusqu’en mai, un creux en été et nouvelle hausse jusqu’en décembre, puis baisse en toute fin d’année. Au fil de ces fluctuations, la population pénitentiaire totale a atteint un nouveau record en fin d’année 2011 : 11.352 détenus (y inclus les centres fédéraux pour jeunes) le 12 décembre 2011.

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Variation de la population pénitentiaire par catégorie de détenus (situation légale) en 2011 (index : 1er janvier = 100)

60

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4

Tendance prévenus Tendance condamnés Tendance internés Tendance autres Tendance total

Variation de la population pénitentiaire par catégorie de détenus (situation légale) en 2011 (index : 1er janvier = 100)

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etablissements hommes femmes TotalMerksplas 664,9 664,9

Wortel (& Tilburg) 797,6 797,6

Antwerpen 653,6 49,9 703,6

Mechelen 109,2 109,2

Turnhout 195,2 195,2

Hoogstraten 165,5 165,5

Saintt-Gilles 626,6 626,6

Leuven Centraal 344,2 344,2

Forest 652,3 652,3

Leuven Hulp 184,9 184,9

Nivelles 237,4 237,4

Berkendael 87,9 87,9

Ittre 434,4 434,4

Brugge 668,9 102,8 771,7

Ieper 91,1 91,1

Ruiselede 57,1 57,1

Gent 346,3 46,3 392,6

oudenaarde 146,2 146,2

Dendermonde 221,9 221,9

Mons 386,9 39,4 426,3

Tournai 226,9 226,9

Jamioulx 319,8 319,8

Marneffe 126,8 126,8

Lantin 891,6 79,4 971,0

Verviers 182,7 182,7

Huy 79,6 79,6

Paifve 201,0 201,0

Hasselt 508,7 36,5 545,2

Arlon 131,3 131,3

St Hubert 232,3 232,3

Namur 206,1 206,1

Dinant 52,6 52,6

Andenne 387,8 387,8

Total 10531,3 442,2 10973,5

population journalière moyenne selon le sexe en 2011 (hors surveillance électronique)

La population pénitentiaire est majoritairement masculine. Les 4% pourcents de femmes qui séjournent en milieu carcéral sont réparties entre sept établissements : Antwerpen, Brugge, Gent, Hasselt, Berkendael (Forest/Vorst), Lantin et Mons. Berkendael, Brugge et Lantin accueillant plus de la moitié de la population journalière féminine.

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nationalité PJM % nationalité PJM % nationalité PJM % nationalité PJM %

ALBANIE 90,4 0,8% BELARUS 2,2 0,0% SYRIE 6,6 0,1% ANGoLA 20,1 0,2%

ALLEMAGNE 19,2 0,2% UKRAINE 9,0 0,1% TURQUIE 172,6 1,6% ERYTHREE 0,3 0,0%

AUTRICHE 0,2 0,0% MoLDAVIE 8,4 0,1% KoWEIT 0,3 0,0% ALGERIE 705,3 5,4%

BULGARIE 81,3 0,7% RUSSIE 71,7 0,7% PALESTINE 90,2 0,8% EGYPTE 12,1 0,1%

CHYPRE 0,3 0,0% BELGIQUE 6.126,8 55,8% BURUNDI 6,6 0,1% LIBYE 7,9 0,1%

DANEMARK 1,7 0,0% SRI LANKA 2,2 0,0% CAMERoUN 14,4 0,1% MARoC 1.175,4 10,7%

ESPAGNE 45,5 0,4% CoREE DU SUD 0,5 0,0% CENTRAFRIQUE 1,0 0,0% MAURITANIE 8,8 0,1%

FINLANDE 0,8 0,0% INDE 44,1 0,4%CoNGo (REP. DEM.) 105,4 1,0% SoUDAN 2,5 0,0%

FRANCE 231,1 2,1% INDoNESIE 1,0 0,0% CoNGo (REP. PoP.) 3,0 0,0% TUNISIE 101,8 0,9%

RoYAUME-UNI 19,9 0,2% JAPoN 0,1 0,0% BURKINA FASo 2,1 0,0% MALAWI 0,5 0,0%

LUXEMBoURG 6,1 0,1% LAoS 0,1 0,0% CoTE D’IVoIRE 7,9 0,1% CANADA 0,1 0,0%

GRECE 19,7 0,2% CAMBoDGE 1,0 0,0% BENIN 0,0 0,0% ETATS-UNIS 2,8 0,0%

HoNGRIE 9,4 0,1% MALAISIE 0,6 0,0% ETHIoPIE 2,2 0,0% CUBA 2,5 0,0%

IRLANDE 3,3 0,0% NEPAL 1,2 0,0% GABoN 0,6 0,0% GUATEMALA 1,3 0,0%

NoRVEGE 0,6 0,0% PHILIPPINES 4,9 0,0% GAMBIE 1,1 0,0% JAMAIQUE 0,5 0,0%

PoLoGNE 85,9 0,8% CHINE 4,4 0,0% GHANA 10,1 0,1% MEXIQUE 1,8 0,0%

PoRTUGAL 36,4 0,3% VIETNAM 3,6 0,0% GUINEE 16,9 0,2% HAITI 1,0 0,0%

RoUMANIE 294,9 2,7% MoNGoLIE 4,9 0,0% ILE MAURICE 0,9 0,0%DoMINICAINE (REP.) 16,2 0,1%

SUEDE 2,8 0,0%KAZAKHSTAN (REP.) 2,0 0,0% LIBERIA 3,9 0,0%

DoMINIQUE (REP.) 1,8 0,0%

SUISSE 3,7 0,0%KIRGHISTAN (REP.) 1,6 0,0% MALI 2,2 0,0% ARGENTINE 1,8 0,0%

ITALIE 189,0 1,7%oUZBEKISTAN (REP.) 1,7 0,0% SENEGAL 8,8 0,1% BRESIL 11,1 0,1%

PAYS-BAS 219,5 2,0% THAILANDE 1,5 0,0% NIGER 12,0 0,1% CHILI 11,5 0,1%

EX-YoUGoSLAVIE 254,4 2,3% BANGLADESH 0,2 0,0% NIGERIA 40,5 0,4% CoLoMBIE 10,4 0,1%

dont ARMENIE 26,8 0,2% oUGANDA 0,0 0,0% EQUATEUR 3,4 0,0%

CRoATIE 19,3 0,2%AZERBAIDJAN (REP.) 2,5 0,0% AFRIQUE DU SUD 0,2 0,0% PARAGUAY 0,9 0,0%

SLoVENIE 1,3 0,0% AFGHANISTAN 17,3 0,2% RWANDA 9,2 0,1% VENEZUELA 1,6 0,0%

MACEDoINE 19,5 0,2% GEoRGIE 55,1 0,5% SIERRA LEoNE 4,2 0,0% SURINAME 3,7 0,0%

BoSNIE 25,2 0,2% IRAK 87,1 0,8% SoMALIE 8,7 0,1% AUSTRALIE 0,0

INDETERMINE 189,1 1,7% IRAN 25,1 0,2% TANZANIE 0,2 0,0%NoUVELLE-ZELANDE 0,1 0,0%

LETToNIE 9,4 0,1% ISRAEL 7,3 0,1% TCHAD 0,1 0,0% REFUGIE 17,1 0,2%

ESToNIE 5,3 0,0% JoRDANIE 5,0 0,0% ToGo 1,7 0,0% REFUGIE oNU 16,7 0,2%

LITUANIE 45,6 0,4% LIBAN 21,3 0,2% ZAMBIE 1,0 0,0%oNU INDETERMINE 2,4 0,0%

TCHEQUE (REP.) 18,8 0,2% PAKISTAN 13,5 0,1% GUINEE-BISSAU 0,4 0,0% APATRIDE 11,3 0,1%

SLoVAQUIE 22,9 0,2%EMIRATS ARABES UNIS 0,1 0,0% CAP-VERT (REP.) 0,8 0,0% INDETERMINE 10,6 0,1%

Total 10.973,5 100,0%

population journalière moyenne en 2011 par nationalité (hors surveillance électronique)

En 2011, en moyenne, un peu plus de la moitié présents au sein d’un établissement pénitentiaire (55,8%) étaient de nationalité belge (cfr. tableau ci-joint : les nationalités sont mentionnées par pays de citoyenneté). En ce qui concerne les autres nationalités représentées qui comptent pour au moins 1% de la population moyenne, on note les ressortissants des pays suivants :

> Maroc (10,7%) > Algérie (5,4%) > Roumanie (2,7%) > France (2,1%) > Pays-Bas (2%) > Italie (1,7%) > Turquie (1,6%) > Congo (Rép. Démocr.) (1,0%)

et l’ensemble des ressortissants des pays de l’ex-Yougoslavie (2,3%).

Au total, des ressortissants de plus de 120 pays ont été détenus en 2011 dans les prisons belges.

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Etablissements Prévenus Condamnés Internés autres Total nourissons

PJM % PJM % PJM % PJM % PJM % PJM

Merksplas 22,6 3,4% 299,7 45,1% 332,5 50,0% 10,2 1,5% 664,9 100%

Wortel (& Tilburg) 9,7 1,2% 778,7 97,6% 0,0 0,0% 9,2 1,1% 797,6 100%

Antwerpen 526,5 74,8% 97,8 13,9% 74,2 10,5% 5,1 0,7% 703,6 100%

Mechelen 87,4 80,1% 20,6 18,9% 0,8 0,7% 0,4 0,4% 109,2 100%

Turnhout 96,5 49,4% 32,9 16,8% 63,5 32,5% 2,4 1,2% 195,2 100%

Hoogstraten 1,3 0,8% 163,2 98,6% 0,0% 1,0 0,6% 165,5 100%

Saint-Gilles 301,6 48,1% 322,1 51,4% 2,7 0,4% 0,2 0,0% 626,6 100%

Leuven Centraal 38,2 11,1% 294,3 85,5% 1,9 0,6% 9,7 2,8% 344,2 100%

Forest 473,2 72,5% 81,1 12,4% 95,4 14,6% 2,5 0,4% 652,3 100%

Leuven Hulp 77,7 42,0% 63,9 34,5% 41,2 22,3% 2,2 1,2% 184,9 100%

Nivelles 93,7 39,5% 141,0 59,4% 0,0 0,0% 2,6 1,1% 237,4 100%

Berkendael 48,5 55,2% 34,2 38,9% 5,2 5,9% 0,0 0,0% 87,9 100% 1,6

Ittre 7,5 1,7% 426,8 98,3% 0,0% 0,1 0,0% 434,4 100%

Brugge 253,6 32,9% 462,1 59,9% 34,8 4,5% 21,2 2,8% 771,7 100% 4,3

Ieper 66,2 72,7% 23,8 26,1% 0,2 0,2% 0,9 1,0% 91,1 100%

Ruiselede 0,5 0,8% 55,5 97,3% 0,0% 1,1 1,9% 57,1 100%

Gent 162,6 41,4% 119,8 30,5% 105,6 26,9% 4,6 1,2% 392,6 100%

oudenaarde 42,2 28,8% 101,3 69,3% 0,2 0,1% 2,6 1,8% 146,2 100%

Dendermonde 146,1 65,9% 71,8 32,4% 1,6 0,7% 2,4 1,1% 221,9 100%

Mons 145,2 34,1% 242,0 56,8% 37,7 8,9% 1,5 0,3% 426,3 100% 1,0

Tournai 73,7 32,5% 151,1 66,6% 0,1 0,0% 2,1 0,9% 226,9 100%

Jamioulx 198,6 62,1% 91,9 28,7% 28,7 9,0% 0,7 0,2% 319,8 100%

Marneffe 0,5 0,4% 126,3 99,5% 0,0% 0,1 0,0% 126,8 100%

Lantin 390,6 40,2% 535,8 55,2% 40,8 4,2% 3,8 0,4% 971,0 100% 2,2

Verviers 78,1 42,7% 104,5 57,2% 0,0 0,0% 0,1 0,1% 182,7 100%

Huy 24,1 30,2% 55,2 69,4% 0,0% 0,3 0,4% 79,6 100%

Paifve 2,0 0,0% 0,0% 199,0 99,0% 0,0% 201,0 100%

Hasselt 170,9 31,3% 364,4 66,8% 2,1 0,4% 7,8 1,4% 545,2 100%

Arlon 48,4 36,9% 82,9 63,1% 0,0% 0,0 0,0% 131,3 100%

St Hubert 0,2 0,1% 232,1 99,9% 0,0% 0,0% 232,3 100%

Namur 110,1 53,4% 71,1 34,5% 23,4 11,4% 1,5 0,7% 206,1 100%

Dinant 32,0 60,7% 20,7 39,3% 0,0% 0,0 0,0% 52,6 100%

Andenne 6,4 1,7% 381,4 98,3% 0,0% 0,0% 387,8 100%

Total 3736,1 34,0% 6049,8 55,1% 1091,4 9,9% 96,2 0,9% 10973,5 100% 9,1

Etablissements pour jeunes Prévenus Condamnés Internés autres Total

PJM % PJM % PJM % PJM % PJM %

Everberg 0,0% 0,0% 0,0% 22,5 100,0% 22,5 100%

GFC Tongeren 4,2 23,5% 11,4 64,6% 0,0% 2,1 11,9% 17,7 100%

St Hubert CFF 7,0 16,8% 1,5 3,7% 0,0% 33,0 79,6% 41,5 100%

Total 11,1 13,6% 13,0 15,9% 0,0 0,0% 57,6 70,5% 81,6 100%

population journalière moyenne par situation légale prioritaire en 2011 (hors surveillance électronique)

Si dans l’ensemble, environ la moitié des détenus séjournent en prison exclusivement dans le cadre de l’exécution de peines définitives (condamnés), un tiers en attente d’un jugement définitif (prévenus), et dix pourcents comme internés, ces proportions varient d’un établissement à l’autre en fonction de la spécialisation des établissements.

Comme déjà mentionné dans la partie de ce rapport consacrée aux activités des établissements, certains sont des maisons d’arrêt, d’autres des maisons de peines, et d’autres encore cumulent ces deux fonctions. Seul l’établissement de défense sociale de Paifve est exclusivement destiné aux internés (outre les établissements de défense sociale de Mons et de Tournai qui dépendent de la Région Wallonne).

Par ailleurs, en 2011, quatre établissements ont hébergé des mères avec leur(s) enfant(s) en bas âge (nourrissons).

Enfin, 58 jeunes étaient détenus en moyenne chaque jour dans les Centres fédéraux pour jeunes suite à des décisions des tribunaux de la jeunesse sans qu’il n’ait été question de dessaisissement (c’est-à-dire de renvoi vers la justice des majeurs). En outre, 26 jeunes ont résidé quotidiennement au sein de deux de ces centres (Tongeren et de St-Hubert) en tant que prévenus ou condamnés, après dessaisissement.

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193

Etablissements Régime ordinaire Semi-liberté (condamnés) Détention limitée Semi-liberté (internés) Total Surveillance

électronique

Merksplas 663,1 0,1 1,8 664,9 16,5

Wortel (& Tilburg) 797,5 0,1 797,6 38,5

Antwerpen 688,5 0,4 10,9 3,8 703,6 84,7

Mechelen 109,2 0,0 109,2 20,6

Turnhout 195,2 0,0 195,2 14,7

Hoogstraten 165,4 0,1 165,5 22,6

Saint-Gilles 624,1 2,6 626,6 13,1

Leuven Centraal 342,5 1,7 344,2 13,8

Forest 652,3 652,3 57,3

Leuven Hulp 182,3 0,5 1,2 0,8 184,9 23,9

Nivelles 237,2 0,2 237,4 23,0

Berkendael 87,4 0,5 87,9 8,9

Ittre 434,4 434,4 31,6

Brugge 755,9 0,5 15,1 0,1 771,7 60,3

Ieper 87,7 3,4 91,1 24,0

Ruiselede 54,6 0,7 1,8 57,1 8,5

Gent 386,0 0,2 5,6 0,7 392,6 68,1

oudenaarde 141,7 0,2 4,2 0,1 146,2 20,5

Dendermonde 214,5 0,6 5,3 1,4 221,9 60,2

Mons 426,0 0,4 0,0 426,3 45,3

Tournai 226,3 0,6 226,9 14,2

Jamioulx 318,3 1,5 319,8 41,0

Marneffe 126,8 0,0 126,8 24,3

Lantin 970,9 0,1 971,0 61,1

Verviers 182,1 0,6 182,7 21,9

Huy 78,9 0,7 79,6 11,9

Paifve 201,0 201,0

Hasselt 537,9 0,3 6,8 0,2 545,2 69,0

Arlon 130,9 0,4 131,3 13,2

St. Hubert 232,0 0,3 232,3 18,7

Namur 205,0 0,8 0,3 206,1 20,0

Dinant 52,6 52,6 11,8

Andenne 387,8 387,8 19,8

Total 10896,0 4,3 64,3 9,0 10973,5 982,9

population journalière moyenne en 2011 par régime de détention

La toute grande majorité de la population pénitentiaire présente physiquement en prison est placée sous le régime de détention ordinaire, c’est-à-dire qu’elle reste constamment sous le contrôle de l’établissement pénitentiaire, mis à part l’octroi de congés et permissions de sortie.

En moyenne, 69 condamnés étaient quotidiennement détenus sous le régime de la détention limitée / semi-liberté (avec permission de quitter, de manière régulière, l’établissement pénitentiaire pour une durée déterminée de maximum 12 H heures par jour).

Le nombre des condamnés, absents physiquement de l’établissement, mais tout de même détenus sous le régime de la surveillance électronique, s’élevaient en moyenne à près de 983 sur base journalière. (non inclus les périodes de congé pénitentiaire). Le tableau suivant mentionne également leur nombre moyen quotidien en fonction de l’établissement à partir duquel ils ont été placés sous surveillance électronique et qui continue à gérer administrativement leur détention.

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Etablissements Prévenus Condamnés Internés autres Total nourrissons

Merksplas 2 1 3

Antwerpen 2209 946 55 36 3246

Mechelen 291 118 7 4 420

Turnhout 368 139 1 9 517

Saint-Gilles 80 4 2 86

Forest 2352 818 37 39 3246

Leuven Hulp 256 109 40 10 415

Nivelles 234 77 5 316

Berkendael 188 69 5 1 263 5

Brugge 721 317 21 25 1084 15

Ieper 223 206 1 25 455

Ruiselede 1 1

Gent 643 475 88 17 1223

oudenaarde 120 69 2 5 196

Dendermonde 467 259 11 18 755

Mons 395 219 16 8 638

Tournai 261 136 397

Jamioulx 604 316 18 3 941

Lantin 1142 477 22 10 1651 1

Verviers 216 81 2 299

Huy 76 51 127

Paifve 2 2

Hasselt 691 340 33 31 1095

Arlon 156 62 218

Namur 344 134 10 2 490

Dinant 153 63 216

Total 12192 5485 370 253 18300 21

“Etablissements pour jeunes” Prévenus Condamnés Internés autres Total

Everberg 245 245

GFC Tongeren 4 56 60

St Hubert CFF 25 280 305

Total 29 581 610

ecrous par situation légale prioritaire

La population journalière des établissements est évidemment déterminée par le nombre d’entrées et de sorties. Le mode d’entrée initial en établissement pénitentiaire est l’écrou. Il peut résulter de l’exécution d’un mandat d’arrêt (prévenus), d’une peine privative de liberté (condamnés), d’un jugement d’internement (internés), ou d’autres titres comme l’arrestation provisoire de condamnés libérés conditionnellement ou suivis dans le cadre de la probation.

Le tableau suivant présente la répartition de ces écrous initiaux en fonction de l’établissement dans lequel les détentions ont débuté. Certaines prisons n’y sont pas reprises, non qu’elles n’aient accueilli aucun nouveau détenu en 2011, mais bien parce que les entrées s’y effectuent sous d’autres formes, principalement le transfèrement à partir d’un autre établissement.

La majorité des écrous s’effectuent suite à la délivrance d’un mandat d’arrêt (prévenus). Un peu moins d’un tiers concernent des condamnés définitifs. Certains des prévenus écroués restent détenus jusqu’à leur condamnation ou internement et au-delà sans être dès lors ensuite ré-écroués. Dès lors, les écrous de condamnés ne constituent qu’une partie des entrées dans les catégories de condamné ou d’interné définitifs.

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Etablissements Détention préventive

Etrangers (sauf lP)

Fin de peine Internés libération

conditionnelle

libération provisoire (générale)

libération provisoire (particulière)

autre Total nourrissons

Merksplas 11 4 32 102 24 81 19 7 280

Wortel (& Tilburg) 3 16 46 24 183 10 7 289

Antwerpen 1466 8 7 56 7 692 15 9 2260

Mechelen 202 1 4 1 62 2 2 274

Turnhout 236 3 13 18 1 85 1 7 364

Hoogstraten 2 19 19 24 64

Saint-Gilles 348 1 15 13 367 27 1 772

Leuven Centraal 35 7 11 1 10 93 15 2 174

Forest 1253 4 45 2 144 3 14 1465

Leuven Hulp 198 4 5 49 5 202 90 1 554

Nivelles 162 1 8 13 52 1 2 239

Berkendael 137 1 7 2 47 6 1 201 5

Ittre 1 29 22 2 14 68

Brugge 539 4 57 23 15 271 8 6 923 9

Ieper 158 1 3 2 72 1 1 238

Ruiselede 3 10 4 17

Gent 426 2 15 88 8 258 5 4 806

oudenaarde 76 4 1 6 38 125

Dendermonde 264 2 12 2 2 176 4 1 463

Mons 302 2 15 11 15 112 2 1 460 1

Tournai 227 1 15 10 74 1 3 331

Jamioulx 447 5 17 5 121 1 596

Marneffe 10 11 1 1 23

Lantin 830 1 69 14 30 351 8 6 1309 2

Verviers 160 14 6 71 1 1 253

Huy 58 8 3 14 1 84

Paifve 28 28

Hasselt 533 12 33 1 30 241 13 9 872

Arlon 122 7 6 41 5 181

St. Hubert 3 59 23 171 3 259

Namur 275 7 5 4 67 2 1 361

Dinant 139 2 1 7 1 150

Andenne 1 1 36 13 1 12 1 65

Total 8614 71 568 468 343 4125 272 87 14548 17

“Etablissements pour jeunes” Détention préventive libération conditionnelle libération provisoire (générale) Mineurs Total

Everberg 273 273

GFC Tongeren 1 42 43

St Hubert CFF 14 8 287 309

Total 14 1 8 602 625

libérations en 2011 par motifs de radiation (non compris les condamnés sous surveillance électronique)

En 2011, 14.548 détenus sont sortis directement de prison suite à une décision de libération. A ce nombre, il faut ajouter les 2.736 libérations de détenus qui exécutaient leurs peines sous le régime de la surveillance électronique au moment de la fin de leur détention et les 625 jeunes libérés d’établissements fédéraux pour obtenir le total de 17.909 libérations.

En ce qui concerne les détenus qui n’étaient pas sous surveillance électronique, la majorité des libérations concernent des prévenus, remis en liberté avant leur jugement définitif.

Parmi les autres motifs de « radiation » des détenus des registres de la prison (libérations), c’est la « libération provisoire (générale) » qui est quantitativement la plus importante. Il s’agit là du mode principal de libération anticipée des condamnés purgeant un total de 3 ans d’emprisonnement au maximum.

La libération anticipée des condamnés à un total de peines supérieur à 3 ans d’emprisonnement prend la forme de la libération conditionnelle (pour les Belges et étrangers ayant droit au séjour en Belgique) ou celle d’une « libération provisoire en vue d’éloignement » (reprise dans le tableau parmi les LP particulières). Pour ce qui est des libérations conditionnelles, on observe que plus de la moitié d’entre elles surviennent après que le détenu ait purgé une partie de sa peine sous régime de surveillance électronique.

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Etablissements Fin de peine libération conditionnelle

libération provisoire (générale)

libération provisoire (particulière) autres Total

Merksplas 24 9 33

Wortel (& Tilburg) 45 13 58

Antwerpen 2 11 238 1 252

Mechelen 3 65 1 69

Turnhout 1 58 59

Hoogstraten 1 27 7 35

Saint-Gilles 1 9 17 27

Leuven Centraal 1 14 15

Forest 1 178 10 189

Leuven Hulp 2 7 72 81

Nivelles 2 16 32 1 51

Berkendael 2 27 3 32

Ittre 7 37 . 44

Brugge 8 17 130 1 156

Ieper 1 66 67

Ruiselede 1 10 11

Gent 11 217 228

oudenaarde 9 35 1 45

Dendermonde 9 201 210

Mons 2 18 101 2 123

Tournai 4 36 1 41

Jamioulx 3 137 1 141

Marneffe 5 39 1 45

Lantin 3 21 178 1 203

Verviers 16 47 63

Huy 3 24 27

Hasselt 4 28 187 1 220

Arlon 3 32 35

St. Hubert 8 19 11 38

St Hubert CFF 1 1

Namur 1 8 62 71

Dinant 1 41 42

Andenne 3 21 24

Total 52 437 2223 1 23 2736

La catégorie « étrangers (sauf LP) » se rapporte à des étrangers détenus administrativement en établissement pénitentiaire au-delà de leur détention de prévenus ou de condamnés arrivés en fin de peine (exceptionnellement d’internés) et qui sont ensuite libérés à disposition de l’office des Etrangers.

La catégorie « fin de peine » n’englobent pas ces détenus étrangers qui ont été libérés au-delà de leur fin de peine. Il en va de même pour les détenus libérés à la fin de l’exécution des peines principales pour lesquels un emprisonnement subsidiaire suite à non paiement d’amende était aussi en exécution et qui retrouvent la liberté après paiement d’une partie des sommes dues (c’est un autre cas de « libération provisoire particulière »).

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Etablissements Suicides autres décès Total

Merksplas 2 5 7

Wortel (& Tilburg) 4 4

Antwerpen 2 2

Saint-Gilles 2 1 3

Leuven Centraal 2 2

Forest 2 1 3

Leuven Hulp 1 1

Ittre 1 1

Brugge 2 8 10

Gent 1 1

Mons 1 3 4

Tournai 1 1 2

Jamioulx 1 1

Lantin 4 4

Paifve 1 1

Hasselt 1 1

Namur 1 1

Andenne 1 1

Total 12 37 49

suicides et autres décès en établissement pénitentiaire en 2011 (y compris hôpital)

Parmi les événements qui mettent fin à la détention, nous mentionnerons encore les décès. En 2011, 49 détenus sont décédés en détention, que ce soit en établissement pénitentiaire-même ou dans un hôpital dans lequel, le cas échéant, ils ont été transférés. Sur ces 49 décès, 12 ont été identifiés comme suicide. Le secret médical rend impossible la distinction des autres causes de décès.

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198

Type Etablissements Evadés

Fermé Merksplas 4

Forest 1

Nivelles 3

Gent 1

Dendermonde 2

Jamioulx 4

Lantin 2

Huy 2

Paifve 1

Andenne 5

Fermé (jeunes) St Hubert CFF 1

Sous-total 26

(Semi-) ouvert Hoogstraten 3

Marneffe 7

Ruiselede 1

St. Hubert 27

Sous-total 38

Total 64

Type Circonstance d’évasion Evadés

Fermé du cellulaire (cellule individuelle ou dortoir) 2

atelier 1

évasion d’autres dépandances fermées (cours) 4

par prise d’otage (cellulaire, atelier, visite, ...) 11

par substitution de personne (visite, libération) 0

extra-muros : travail - activité (sportive) 1

hôpital, consultation extérieure ou transfert vers hôpital 1

lors d une extraction 3

non enregistrée 3

Sous-total 26

(Semi-) ouvert du cellulaire (cellule individuelle ou dortoir) 20

atelier 3

salle polyvalente - sport / fitness 1

évasion d’autres dépandances fermées (cours) 5

extra-muros : travail - activité (sportive) 4

hôpital, consultation extérieure ou transfert vers hôpital 1

lors d une extraction 0

non enregistrée 4

Sous-total 38

Total 64

détenus sous régime ordinaire évadés en 2011 y inclus les évasions hors les murs (ex. hôpital, extraction, etc.)

En 2011, seuls 26 détenus rattachés à un établissement pénitentiaire ou un centre fermé pour mineurs se sont évadés. 38 autres détenus se sont enfuis d’établissements ouverts ou semi-ouverts. Ces chiffres incluent des évasions en dehors du périmètre des établissements, par exemple, lors « d’extractions » (pour comparution au palais de justice) ou à partir de chambre d’hôpital. Ainsi, une petite vingtaine de détenus se sont évadés directement à partir d’un établissement fermé, dont 11 en faisant usage de violences (prise d’otage).

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Cycles Demandes Mutations

2011-MP 372 144

2011-C3 239 66

2011-C4 231 35

2011-C5 298 58

Total 1.140 303

In out

Total Direction 0 7

Total Attachés 16 5

Total Administratif 56 48

Total Médical 26 32

Total SPS 40 25

Tota Surveillance/Technique 610 328

Total Hors cadre 0 1

Total Etablissements pénitentiaires 748 446

Total Cultes 8 13

Total Corps de Sécurité 45 22

Total 801 481

personnel

Ce tableau présente un aperçu de la situation du personnel en date du 6 janvier 2012 pour toutes les catégories de personnel dans les prisons et le Corps de Sécurité.

Les ‘effectifs’ représentent le nombre de personnes physiques qui travaillent en prison, tandis que les ‘équivalents temps plein’ concernent les prestations.

* Le plan de personnel 2011 a été présenté mais pas encore approuvé.

In/out

Le tableau ci-dessous donne un aperçu du nombre de nouveaux collaborateurs recrutés en 2011 ainsi que le nombre qui a quitté le département. Le sucroit de In se justifiait par les augmentations de capacité du Masterplan.

Mutations

Le tableau montre le nombre de mutations selon la procédure introduite en 2007. Elle accorde à chaque agent la possibilité de demander une mutation vers une prison à cinq dates précises. En 2011, les cycles 1 et 2 ont été fusionnés pour tenir compte de l’exécution du Masterplan. Après évaluation des mutations programmées, la direction Personnel et organisation de la DG EPI constate dans quelles prisons des vacatures libres ou nouvelles se présentent. Ainsi ce service demande des recrutements ciblés sur les établissements où le cadre doit être complété. Ces recrutements ont également lieu cinq fois par an, à des dates bien déterminées. Grâce à cette procédure, la direction P&o est en mesure de mieux faire correspondre le recrutement aux besoins de chaque établissement. Le but d’une gestion efficace et moderne du personnel est réalisé.

fonctions effectifequivalent temps

pleinprévu dans le plan de

personnel *Taux de remplissage plan

de personnel

Total Direction 137 134,86 143,1 94,24%

Total Attachés 98 92,3 84,3 109,49%

Total Administratif 746 665,85 678,5 98,14%

Total Médical 294 256,91 293,45 87,55%

Total SPS 399 345,65 360,12 95,98%

Tota Surveillance/Technique 7910 7062,03 6.997,72 100,92%

Total Hors cadre 2 1,45 2,45 59,18%

Total Etablissements

pénitentiaires

9.586 8.559,05 8.559,64 99,99%

Total Cultes 81 54,7 65 84,15%

Total Corps de Sécurité 427 414,2 420,9 98,41%

Total 10.094 9.027,95 9.045,54 99,81%

Page 202: Rapport d’activités 2011...rapport d’activités 2011. Les réalisations de la dg epI sont d’autant plus remarquables que le contexte de travail n’est pas des plus faciles.

200

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(Wo

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)

Total direction 6,00 6,00 3,00 2,00 4,00 4,00 2,00 1,00 2,60 2,00 1,00 5,00 3,00 1,00 6,00 1,00 2,00 3,00 4,00

Total Attachés 3,00 7,80 1,00 1,00 1,80 3,80 2,00 1,80 2,00 1,00 2,00 5,00 3,00 2,00 1,00 1,00 1,00

Total Administratif 26,65 35,35 15,10 6,90 21,80 20,75 11,00 8,05 14,35 14,20 10,00 24,45 15,00 7,80 29,15 5,35 12,55 22,45 2,70

Total Médical 14,05 28,75 2,95 8,00 2,25 1,00 0,50 1,90 8,60 36,61 0,95 13,20 12,00 1,80

Total SpS 11,20 25,51 7,60 11,62 18,30 7,70 2,75 10,75 6,45 4,55 23,90 7,70 3,05 16,85 1,95 3,40 4,85 11,85

Total Surveillance/Technique 274,35 560,55 108,85 70,30 198,05 344,40 119,30 65,00 198,25 103,50 78,30 411,95 127,80 38,05 347,55 51,25 105,45 132,1 0,95

Total cultes 4,40 2,20 2,00 3,20 2,40 1,00 2,60 0,50 3,40 3,00 1,00 3,40 1,20

Total hors cadre 1,45

Total 339,65 667,61 140,50 80,20 248,47 395,90 144,00 79,10 232,45 136,25 99,25 509,91 155,45 52,90 418,15 60,55 137,60 165,20 19,50

AN

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Total direction 6,00 1,00 2,00 5,00 2,00 5,00 4,80 9,00 2,00 3,00 3,00 3,00 2,80 2,00 1,00 3,00 2,00

Total Attachés 4,00 1,00 3,00 4,00 1,00 4,00 1,00 3,00 1,00 2,80 1,00 3,00 1,00 1,00

Total Administratif 21,90 8,80 7,55 39,60 10,00 22,45 21,90 52,20 14,30 25,40 17,85 17,70 13,85 14,15 3,95 18,20 11,60

Total Médical 6,70 2,40 15,70 6,55 9,00 19,95 10,75 7,30 2,70 26,85 4,70 2,50 3,35

Total SpS 18,96 4,00 1,95 16,00 1,80 17,81 11,30 26,25 7,75 11,45 8,10 7,75 11,75 8,25 0,50 7,25 2,80

Total Surveillance/Technique 321,75 103,80 41,40 343,30 79,55 334,60 218,95 688,66 92,36 238,20 151,95 168,70 172,80 150,76 70,70 142,95 84,25

Total cultes 1,80 1,00 6,50 0,50 2,00 4,80 1,50 0,70 1,50 2,10 1,30 0,20 0,50

Total hors cadreTotal 381,11 122,00 52,90 429,10 93,35 390,91 268,95 804,86 118,91 292,50 190,70 204,75 230,35 182,86 77,35 175,40 104,00

personnel par établissement en 2011 Les tableaux suivants présentent un aperçu global du personnel (équivalent temps plein) par établissement pénitentiaire et par fonction.

Page 203: Rapport d’activités 2011...rapport d’activités 2011. Les réalisations de la dg epI sont d’autant plus remarquables que le contexte de travail n’est pas des plus faciles.

201

post budgétaire en € en %

personnel (prisons, centres pour jeunes, corps de Sécurité) 395.225.000,00 75,13

formation personnel w1.255.250,00 0,24

habillement personnel 2.337.940,00 0,44

occupation détenus à des tâches dites domestiques 4.021.000,00 0,76

Nourriture et entretien détenus 17.582.000,00 3,34

Stimulation des contacts entre détenus parent et enfant(s) (*) 0,00 0,00

Justice réparatrice (*) 0,00 0,00

energie (électricité, mazout, gaz) 12.700.725,00 2,41

consommation d’eau 3.350.000,00 0,64

collecte des immondices 954.200,00 0,18

entretien et contrats d’entretien bâtiments et installations 5.028.570,00 0,96

frais de fonctionnement administration ep 3.954.800,00 0,75

Location places de détention à Tilburg (12 mois) 38.362.000,00 7,29

dépenses supplémentaires relatives à location places de détention Tilburg

(transport, frais médicaux, transit Wortel, etc.)

449.000,00 0,09

Soins et expertise médicaux et psychologiques (sans personnel) 27.012.000,00 5,13

Informatique 4.752.000,00 0,90

divers biens, meubles durables, appareils 3.314.000,00 0,63

Autres dépenses (environnement, prestations de tiers, etc.) 759.515,00 0,14

frais de fonctionnement centres pour jeunes 2.420.000,00 0,46

frais de fonctionnement corps de Sécurité 1.851.000,00 0,35

véhicules garage central et corps de Sécurité 756.000,00 0,14

Total 526.085.000,00 100,00

budget 2011Le tableau suivant dresse un aperçu des dépenses de la DG EPI par poste budgétaire en 2011.

Le tableau indique que les frais de personnel comptent pour 75,13% des moyens budgétaires. L’alimentation et l’entretien des détenus représentent 3,34% et leur encadrement médical et psychologique absorbent 5,13% du budget.

(*) Pour des raisons d’économies budgétaires, en 2011 ces dépenses ont été imputées au Fonds d’entraide des détenus de chaque établissement pénitentiaire.

Le tableau à la page suivante présente le taux d’utilisation (engagement budgétaire et liquidation de factures) des moyens budgétaires (hormis les frais de personnel) mis à disposition de la DG EPI en 2011.

Il en ressort que 98,33% des crédits affectés aux commandes ont été employés (engagés sur le plan budgétaire) et que 95,53% des moyens ont été utilisés pour régler des factures.

Page 204: Rapport d’activités 2011...rapport d’activités 2011. Les réalisations de la dg epI sont d’autant plus remarquables que le contexte de travail n’est pas des plus faciles.

202

allocation de base Crédit accordé Engagé Ordonnancé

engage (100.1)

ordonnancement (100.1) en € en % en € in %

frais de fonctionnement - dépenses non durables - contrats 51021201 [32] 2605 30.341.000,00 € 30.341.000,00 € 30.330.251,31 € 99,96% 28.097.276,76 € 92,60%

Informatique - dépenses non durables - contrats 51021204 [35] 1901 2.304.526,09 € 2.304.526,09 € 1.573.068,79 € 68,26% 1.823.283,79 € 79,12%

Informatique - dépenses non durables - contrats 51021204 [35] 2606 429.473,91 € 429.473,91 € 485.000,00 € 112,93% 485.000,00 € 112,93%

Location parking 51021206 [37] 2605 60.000,00 € 60.000,00 € 60.000,00 € 100,00% 43.644,09 € 72,74%

Location places de détention Tilburg 51021234 [65] 2605 38.362.000,00 € 38.362.000,00 € 38.362.000,00 € 100,00% 38.362.000,00 € 100,00%

Investissements durables 51027401 [24] 2605 3.314.000,00 € 3.314.000,00 € 3.161.670,40 € 95,40% 3.313.851,18 € 100,00%

Informatique - investissements durables 51027404 [27] 1901 1.519.000,00 € 1.519.000,00 € 1.368.646,17 € 90,10% 673.598,52 € 44,34%

Informatique - investissements durables 51027404 [27] 2606 499.000,00 € 499.000,00 € 398.998,92 € 79,96% 398.996,34 € 79,96%

programme moyens d’existence Total programme 0 76.829.000,00 € 76.829.000,00 € 75.739.635,59 € 98,58% 73.197.650,68 € 95,27%

gratifications détenus travaux domestiques 51101110 [13] 2605 4.021.000,00 € 4.021.000,00 € 4.021.000,00 € 100,00% 4.021.000,00 € 100,00%

primes d'encouragement aux études détenus 51101111 [14] 2605 160.000,00 € 160.000,00 € 160.000,00 € 100,00% 119.385,31 € 74,62%

Nourriture et entretien détenus 51111231 [46] 2605 17.784.000,00 € 17.784.000,00 € 17.749.374,05 € 99,81% 17.302.782,17 € 97,29%

Indemnisation des dommages résultant des accidents de travail survenus en cours de détention 51113403 [84] 2216 26.000,00 € 26.000,00 € 26.000,00 € 100,00% 19.074,49 € 73,36%

pour Mémoire 51113415 [96] 2216 1.000,00 € 1.000,00 € - € 0,00% - € 0,00%

entretien et nourriture détenus Total programme 1 21.992.000,00 € 21.992.000,00 € 21.956.374,05 € 99,84% 21.462.241,97 € 97,59%

Soins: frais de fonctionnement - dépenses non durables - contrats 51311201 [02] 2501 12.972.900,00 € 12.972.900,00 € 12.967.650,35 € 99,96% 12.964.225,30 € 99,93%

expertise: frais de fonctionnement - dépenses non durables - contrats 51311201 [02] 2801 1.682.100,00 € 1.682.100,00 € 1.681.732,00 € 99,98% 1.195.076,99 € 71,05%

Soins: Investissements durables 51317401 [91] 2501 636.000,00 € 636.000,00 € 414.049,70 € 65,10% 410.488,54 € 64,54%

expertise: Investissements durables 51317401 [91] 2801 105.000,00 € 105.000,00 € 90.000,00 € 85,71% 60.593,89 € 57,71%

Soins: frais de soins médicaux pour détenus et internés 51321231 [41] 2501 10.722.000,00 € 10.722.000,00 € 10.721.995,32 € 100,00% 10.722.000,00 € 100,00%

Soins: frais de coordinateur circuit de soins 51321233 [43] 2501 - € - € - € - - € -

expertise: Subside de centres d'appui pour le traitement délinquents sexuelles, accords de collaboration flandres, Wallonie et Bruxelles 51323307 [80] 2801 894.000,00 € 894.000,00 € 894.000,00 € 100,00% 876.329,03 € 98,02%

Soins: Subside pour placement dans un circuit de soins Low risk ( prog loi 27-12-2006 art8) 51323308 [81] 2801 - € - € - € - - € -

Soins et expertise médicaux et psychologiques Total programme 3 27.012.000,00 € 27.012.000,00 € 26.769.427,37 € 99,10% 26.228.713,75 € 97,10%

centres pour jeunes: frais de fonctionnement - dépenses non durables - contrats 51511201 [85] 2605 878.000,00 € 878.000,00 € 815.639,49 € 92,90% 716.202,37 € 81,57%

centres pour jeunes: Investissements durables 51517401 [77] 2605 252.000,00 € 252.000,00 € 233.999,99 € 92,86% 232.426,08 € 92,23%

centres pour jeunes: Nourriture et entretien jeunes 51521231 [27] 2605 1.290.000,00 € 1.290.000,00 € 749.699,00 € 58,12% 571.567,90 € 44,31%

centres pour jeunes Total programme 5 2.420.000,00 € 2.420.000,00 € 1.799.338,48 € 74,35% 1.520.196,35 € 62,82%

corps de Sécurité: frais de fonctionnement - dépenses non durables - contrats 51611201 [78] 2701 1.680.000,00 € 1.647.000,00 € 1.498.798,28 € 89,21% 1.646.988,58 € 100,00%

corps de Sécurité: Investissements durables 51627401 [79] 2701 909.000,00 € 909.000,00 € 889.746,76 € 97,88% 898.805,75 € 98,88%

corps de Sécurité: Nourriture détenus transferts nationaux 51631231 [29] 2701 18.000,00 € 18.000,00 € 18.000,00 € 100,00% 18.000,00 € 100,00%

corps de Sécurité, garage central et equipe mobile Surveillance électronique Total programme 6 2.607.000,00 € 2.574.000,00 € 2.406.545,04 € 92,31% 2.563.794,33 € 99,60%

Total 130.860.000,00 € 130.827.000,00 € 128.671.320,53 € 98,33% 124.972.597,08 € 95,53%

ord

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teur

Page 205: Rapport d’activités 2011...rapport d’activités 2011. Les réalisations de la dg epI sont d’autant plus remarquables que le contexte de travail n’est pas des plus faciles.

203

Etablissement Budget 2011 (€) Total réalisé 2011 (€) Solde (€) % réalisé

Andenne 145.744 145.730,42 14,06 99,99%

Antwerpen 173.500 172.998,77 501,23 99,71%

Arlon 52.400 51.608,95 791,05 98,49%

Berkendael 42.900 32.655,80 10.244,20 76,12%

Brugge 291.000 290.162,85 837,15 99,71%

cfpp Marneffe 29.600 29.599,00 1,00 100,00%

dendermonde 74.600 73.633,91 966,09 98,70%

dinant 26.100 25.798,85 301,15 98,85%

forest 222.050 214.533,55 7.516,45 96,61%

garage 9.900 9.928,00 -28,00 100,28%

gent 141.600 141.507,20 92,80 99,93%

hasselt 150.480 149.250,52 1.229,48 99,18%

hoogstraten 98.900 96.514,06 2.385,94 97,59%

huy 38.800 38.799,75 0,25 100,00%

Ieper 44.600 43.926,32 673,68 98,49%

Ittre 140.200 123.718,72 16.481,28 88,24%

Jamioulx 128.000 127.897,96 102,04 99,92%

Lantin 302.200 299.667,11 2.532,89 99,16%

Leuven centraal 135.900 131.473,38 4.426,62 96,74%

Leuven hulp 73.700 68.783,91 4.916,09 93,33%

Marneffe 97.656 97.617,47 38,05 99,96%

Mechelen 58.400 60.448,73 -2.048,73 103,51%

Merksplas 278.380 271.233,82 7.145,91 97,43%

Mons 150.300 149.673,50 626,50 99,58%

Namur 83.900 83.531,71 368,29 99,56%

Nivelles 99.400 90.875,37 8.524,63 91,42%

ocpp Brugge 7.800 6.494,36 1.305,64 83,26%

ocpp Merksplas 4.500 3.814,61 685,39 84,77%

oudenaarde 65.900 73.430,44 -7.530,44 111,43%

paifve 105.200 105.199,47 0,53 100,00%

ruiselede 40.700 40.604,35 95,65 99,76%

Saint-hubert 119.300 114.339,30 4.960,70 95,84%

Saint-hubert cff 3.000 1.580,82 1.419,18 52,69%

Saint-gilles 225.000 224.577,93 422,07 99,81%

Tongeren 15.000 11.923,99 3.076,01 79,49%

Tournai 83.800 82.248,46 1.551,54 98,15%

Turnhout 73.900 73.600,12 299,88 99,59%

verviers 98.900 87.080,23 11.819,77 88,05%

Wortel 88.800 86.050,21 2.749,79 96,90%

Total 4.022.010 3.932.513,92 89.495,81 97,77%

gratifications

En 2011, chaque établissement pénitentiaire, le garage central ainsi que les centres de formation ont reçu une enveloppe destinée au paiement des « travaux domestiques » effectués par les détenus. Seul 2,3% du budget prévu ne fut pas utilisé. Par ailleurs, certains établissements ont dépassé leur budget. Ces déficits sont supportés par la SCRTP. Le management de la DG EPI continuera chaque année d’insister sur l’importance de suivre soigneusement ces enveloppes.

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204

oNT CoLLABoRÉ À CE RAPPoRT D’ACTIVITÉS :

eric Leytens, Annelies Boffé, Inge Nagels, Laurent Sempot, olivier Michiels, Nathalie faes, chin giorgiutti et Samuel deltenre

un mot de remerciement pour :

> Le service de traduction du SPF Justice

> Le Moniteur belge

> L’imprimerie du PSC de Hoogstraten

> Stephen Vincke et Luc D’Hollander (photographie)

> Tous les établissements et les services pour leur contribution

Mai 2012

http://justice.belgium.be

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Édite

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SPF JusticeDG EPI - Établissements pénitentiairesQuai de Willebroeck 331000 Bruxelles