Rapport CFgénéral2014 15

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . Modus Vivendi A.S.B.L. Rapport d’activités FédérationWallonie-Bruxelles Mars 2014 - Février 2015 151 Rue Jourdan – 1060 Bruxelles – Belgique Tel : + 32 2/644.22.00 – Fax : + 32 2/644.21.81 – E-mail : [email protected]

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. . . . . .. . . . Modus Vivendi A.S.B.L.

Rapport d’activités

Fédération Wallonie-Bruxelles

Mars 2014 - Février 2015

151 Rue Jourdan – 1060 Bruxelles – Belgique

Tel : + 32 2/644.22.00 – Fax : + 32 2/644.21.81 – E-mail : [email protected]

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TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION .............................................................................................................. 3

1. L’équipe ....................................................................................................................................................... 4

1.1 Équipe transversale et administrative .......................................................................................................... 4

1.2 Équipe 2ème ligne ........................................................................................................................................... 4

1.3 Équipe 1ere ligne ............................................................................................................................................ 4

1.4 Equipe Quality Nights- Publications - Alcool en milieu étudiant .................................................................. 5

1.5 Les jobistes ................................................................................................................................................... 5

2. Le mode de Financement ............................................................................................................................. 5

II. PROJETS ET ACTIVITÉS EN 2014 ..................................................................................... 6

1. Introduction ................................................................................................................................................. 6

2. Résumé des activités en 2014 ....................................................................................................................... 7

3. Les projets de prévention par les pairs ....................................................................................................... 10

3. 1 Coordination des opérations Boule De Neige (BdN) .................................................................................. 10

3.2 L’Equipe mobile de réduction des risques en milieux festifs ...................................................................... 23

3.3 Coordination du réseau Drogues Risquer Moins : diffusion d'information et Réduction des Risques en

milieux festifs .................................................................................................................................................... 49

4. Acceessibilté à l’information, au matériel d’injection et de prévention ...................................................... 51

4.1 La coordination du Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection (DAMSI) .......................................... 51

4.2 Projet d’analyse de produits psychotropes ................................................................................................ 62

5. Développement de matériel d’information et de Réduction des Risques ................................................... 79

5.1 Projet de publication : brochures, sites internet et newsletter .................................................................. 79

6 . Promotion de la santé et Réductions des Risques en prison ...................................................................... 88

7. Recherches et évaluation ........................................................................................................................... 92

7.1 Evaluation ................................................................................................................................................... 92

7.2 Différents types de recherches ................................................................................................................... 92

7.3 Communications et publications ................................................................................................................ 93

7.4 Soutien méthodologique aux partenaires .................................................................................................. 93

8. Autres activités de Modus Vivendi ............................................................................................................. 94

8.1 Plaidoyer pour la Réduction de Risques ..................................................................................................... 94

8.2 Participation et implication de Modus Vivendi........................................................................................... 95

III. EN BREF ...................................................................................................................... 97

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I. INTRODUCTION

Ce document, qui clôture en quelque sorte notre Programme quinquennal 2010-2015, s’inscrit dans une période

de transition où le transfert de compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles vers les Régions wallonne et

bruxelloise est en passe de prendre forme. Dans un souci de continuité, nous avons opté pour une présentation

découlant des années précédentes, conscients qu’il s’agira de revoir la répartition des projets et des équipes

selon d’autres schémas et perspectives pour les années ultérieures.

Malgré le contexte actuel pétri d’incertitudes, nous avons fait l’exercice de nous projeter dans le futur en prenant

le temps de l’évaluation et en identifiant une série de perspectives pour nos projets. Mais travaillant à enveloppe

fermée depuis plusieurs années, nous sommes aussi confrontés à l’obligation d’abandonner une partie de notre

activité et d’en réduire chaque année les coûts.

Dans les mois qui viennent il nous faudra nous donner les moyens d’accompagner ce transfert de compétences

et être inventif pour proposer :

1. une nouvelle répartition territoriale de nos projets ;

2. une nouvelle répartition thématique entre prévention du Sida et des assuétudes, services ambulatoires

et travail de promotion de la santé ;

3. une nouvelle affectation de nos ressources afin de répondre au mieux aux priorités actuelles de la

Réduction des Risques liés à l’usage de drogues.

Nous vous souhaitons une bonne lecture de notre rapport d’activités.

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1. L’ÉQUIPE

L’équipe de Modus Vivendi a acquis une expérience de plusieurs années dans le domaine de la Promotion de la

Santé des usagers de drogues. L’équipe en a fait bénéficier les usagers de drogues directement à travers ses

activités propres mais également à travers celles menées dans le cadre d’autres projets, que ce soit au niveau

national ou international. Au sein de l’équipe pluridisciplinaire que nous formons, se retrouvent réunies des

qualités de rigueur scientifique, de communication, de perception et de contact avec le du terrain, de

coordination, de pédagogie, etc. Enfin, toutes nos activités sont développées en partenariat avec des dizaines

d'associations de terrain et avec les usagers de drogues eux-mêmes.

Vous trouverez ci-dessous une description de notre équipe à ce jour :

1.1 ÉQUIPE TRANSVERSALE ET ADMINISTRATIVE

- Catherine Van Huyck (1ETP), Directrice.

- Vincent Feron (4/5 ETP) coordinateur de l’équipe administrative et financière (jusque janvier 2015).

- Alain Vanmuysewinkel (4/5 ETP), est responsable de la logistique

- Cécile Béduwé (½ ETP) prend en charge l’analyse de nos nombreuses données quantitatives

- Viviane Whenham (½ ETP) est la secrétaire de l’association

1.2 ÉQUIPE 2È ME LIGNE

- Vinciane Saliez (65/100ETP),

- Mira Goldwicht (3/4 ETP)

- Jean-Philippe Hogge (½ ETP)

L’équipe deuxième ligne accomplit un travail davantage tourné vers la coordination, l’accompagnement

méthodologique et, à ce titre, gère les projets :

- de prévention et de RdR en Prison,

- de formation de professionnels,

- le Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection (DAMSI) en Fédération Wallonie-Bruxelles,

- de sensibilisation par les pairs : Boule de Neige

- le réseau Drogues Risquer Moins (jusqu’en février 2014)

1.3 ÉQUIPE 1E RE LIGNE

- Illia Sarkissiane (3/4 ETP)

- Bérénice Libois (¾ ETP)

- Matthieu Méan (3/4 ETP)

L’équipe première ligne est directement en contact avec les usagers de drogues festifs.

Elle gère : - le point local d’accueil et d’information sur les nouvelles drogues de synthèse,

- le projet d’analyse de produits psychotropes,

- nos interventions en milieu festif que ce soit via l’Equipe mobile en Fédération Wallonie-Bruxelles ou

Drogues Risquer Moins Bruxelles.

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1.4 EQUIPE QUALITY NIGHTS- PUBLICATIONS - ALCOOL EN MILIEU ÉTUDIANT

- David Leclercq (¾ ETP)

- Elodie Della Rossa (¾ ETP)

- Joan Pesesse (¾ ETP)

- Emilie Walewyns (¾ ETP)

L’équipe Quality Nights est présente à la fois à Bruxelles en tant qu’opérateur local du label Quality Nights, en

Wallonie pour coordonner l’élargissement du projet, mais aussi en Europe via le réseau Party +. Cette même

équipe coordonne les mises à jour et les rééditions de nos différentes publications papier et web et, depuis

septembre 2013, mène à Bruxelles une recherche action sur la Réduction des Risques liés à l’abus d’alcool en

milieu étudiant.

1.5 LES JOBISTES

Les trois équipes projets (1ère ligne, 2ème ligne et Quality Nights) travaillent avec des “ jobistes ”, pairs des usagers

de drogues. Nous en engageons chaque année plus d’une centaine pour des tâches ponctuelles d’expertise,

d’enquête ou dans la mise en place de certaines activités telles que la tenue des stands dans un festival ou le

démarchage auprès des pairs pour les opérations Boule de Neige. Tous les nouveaux jobistes suivent une

formation spécifique dispensée par l’équipe de 1ère ligne.

2. LE MODE DE FINANCEMENT

Notre ASBL est cofinancée par différents pouvoirs subsidiants chacun ayant ses exigences et modes de gestion

administrative propres.

Figure 1 : Sources de financement Modus Vivendi asbl 2014

Nous fonctionnons à enveloppe fermée depuis des années pour une part de plus en plus importante de notre

activité. Puisqu’avec l’ancienneté et les indexations, les salaires augmentent, leur part dans les budgets devient

de plus en plus importante (76% en 2014) au détriment des frais de projet qui doivent être régulièrement

rabotés.

Agrément Cocof 34,8 %

Fédération Wallonie

Bruxelles 43,4%

Initiatives Cocof 12,4 %

Initiatives RW 7,8 %Ville de Mons

0,3 %SPF Justice 0,64 %

Réduire et compenser 0,72 %

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II. PROJETS ET ACTIVITÉS EN 2014

1. INTRODUCTION

Notre programme s’articule autour de 3 grands modes d’intervention:

- un travail de première ligne avec une présence active sur le terrain (lieux d’accueil Fiesta, Equipe mobile de

RdR et projet Testing),

- un travail en deuxième ligne avec un accompagnement méthodologique de partenaires pour la mise en place

de projets (Boule de Neige, DAMSI…),

- un travail quasi de « troisième » ligne, la plupart du temps non subsidié, dans des actions de planification et de

concertation (PF RdR, Eurotox…)…

Nous privilégions le travail en « outreach », c’est-à-dire au plus proche des usagers, dans leur milieu de vie.

Même si d’autres milieux de vie mériteraient d’être investigués (« soin », « monde rural », « salles de sport »…),

en tant qu’acteurs de Réduction des Risques liés à l’usage de drogues, nous ciblons actuellement les milieux de

vie « rue », « prison » et « festif ».

Notre projet est constitué d’activités complémentaires qui consistent en la mise en œuvre, au bénéfice des

usagers et avec leur participation, d’actions visant à atteindre les objectifs de prévention du sida, des hépatites

et autres risques liés à l’usage des drogues. Les objectifs opérationnels qui en découlent sont :

- l’amélioration de l’accès aux outils de RdR et à l’information sur les risques et les moyens de les éviter

pour les usagers de drogues,

- la sensibilisation des usagers de drogues aux risques liés à l’usage des drogues dans leurs lieux de vie ou

de loisirs,

- la création de « passerelles » entre les usagers et le secteur spécialisé en toxicomanie,

- l’amélioration de l’accès aux moyens de prévention,

- la formation d’intervenants et de jobistes,

- la diffusion de l’expérience et de l’information,

- la promotion de la citoyenneté des usagers de drogues.

Initialement nous avions rentré un programme global d’une bonne trentaine d’actions autour de sept axes (voir

tableau en annexe n°1). N’ayant pas mis en place une partie des axes proposés, nous avons réorienté nos actions

autour de 4 axes principaux :

1. Action participatives de RdR

2. Accès à l’information et/ou au matériel

3. Action de RdR en prison

4. Plaidoyer autour de la Réduction des Risques liés à l’usage de drogues.

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2. RÉSUMÉ DES ACTIVITÉS EN 2014

Précisons ici que ce rapport fait uniquement état des activités financées par la Fédération Wallonie-Bruxelles

durant la période subsidiée. Il ne relate pas l’ensemble des activités mises en place par Modus Vivendi et

subsidiées par d’autres instances.

Axe de travail Projet Description des activités 2014 (du 01/03/14 au

28/02/15)

Prévention

par les pairs

Accompagnement et

coordination des

Opérations Boule de

Neige :

un projet de prévention

participatif sur les

risques liés à l’usage de

drogues

(Projet de 2ème ligne en

milieu de vie rue)

Au cours de la période couverte par le présent rapport,

Modus Vivendi et ses partenaires ont organisé :

- 8 opérations « Boule de Neige » dites « rue » ;

- 2 réunions Super BdN.

- 39 jobistes ont été formés ; ceux-ci ont

contacté/sensibilisé à leur tour 310 personnes au

minimum.

Remarque : des opérations sont également menées en

prison. Voir le projet : Promotion de la Santé et

Réduction des Risques en prison

L’Equipe Mobile de

Réduction des Risques :

projet participatif de

sensibilisation et de

conseil de RdR en milieu

festif, prise en charge

des usagers en difficulté

en Relax Zone, service

d’analyse de produits

psychotropes en festival

(Projet de1ère ligne en

milieu de vie festif)

4 festivals couverts.

4 Relax Zones avec prise en charge 374 personnes.

Diffusion d’outils d’information/sensibilisation ainsi

que du matériel de Réduction des Risques (bouchons

d’oreille, kits snif…).

3 comptoirs d’échange de seringues ont été mis en

place en festival.

Récolte de 578 questionnaires.

L’analyse de produits (testing) en festival n’a pas pu

être mise en place, suite à des problèmes de vacances

de postes et de l’augmentation de demandes d’analyse

en point fixe.

Coordination du réseau

Drogues Risquer

Moins : réseau

regroupant des projets

de diffusion

d’informations de

réduction des risques

par les pairs, mené en

milieu festif

(Projet de 2ème ligne en

milieu de vie festif)

Le projet a été arrêté fin février 2014 faute de

subvention. La coordination, l’encodage et l’analyse de

l’ensemble des données récoltées en réseau s’en sont

ainsi trouvés également suspendus.

Remarque : pour palier à cela une demande pour un

nouveau projet de Coordination des acteurs

intervenant en milieu festif a été introduite

Page 8: Rapport CFgénéral2014 15

8

Accessibilité

à l’infor-

mation, au

matériel

stérile

d’injection et

de prévention

Coordination du DAMSI

(Dispositif d’Accès au

Matériel Stérile

d’Injection)

(projet de 2ème ligne en

milieu de vie rue)

En FWB 315 334 seringues ont été données par 18

comptoirs d’échange de seringues et 10 460 seringues

ont été rendues accessibles via les pochettes Stérifix

confectionnées et distribuées par nos partenaires.

On constate une chute de plus de 20.000 seringues

mises à disposition des consommateurs de drogues par

injection, par rapport à 2012. Ceci est dû à l’arrêt de la

production des pochettes Stérifix par Modus Vivendi

suite à un manque de financement.

3 réunions Super Seringues ont été organisées et ont

touché entre 50% et 70% des partenaires du projet.

Le projet d’analyse de

substances

psychotropes (testing)

(Projet de1ère ligne

visant le milieu de vie

festif)

Le testing a fonctionné toute l’année dans les locaux de

notre lieu d’accueil, Modus Fiesta, lors des permanences

du vendredi soir visant un public d’usagers festifs.

147 analyses ont été réalisées dont 97 via le laboratoire

de l’Institut de Santé Publique.

4 échantillons ont donné lieu à 3 alertes nationales.

Développe

ment de

matériel

d’information

et de RdR

Développement et de

diffusion de matériel

d'information et de

Réduction des Risques

2ème ligne - Milieux de

Vie festif, rue, prison,

transversal

Nous avons poursuivi notre travail de développement

et de diffusion de matériel d'information et de RdR

avec

48.000 brochures et flyers diffusés en format papier

(45.846) ou qui ont été téléchargés (2160). Certains

outils ont été réimprimés, voire réédités (ex. la

brochure « Alcool » et le semainier des comptoirs

d’échange de seringues. Notre site est régulièrement

mis à jour.

9 numéros de la newsletter ont été diffusés.

Promotion de

la santé et de

la Réductions

des Risques en

prison

Participation à

l’intégration de la

promotion de la santé et

de la RdR en milieu

carcéral par le soutien

de professionnels de la

santé, par la formation

et la rencontre de

professionnels, la

participation à des

organes de

concertations et par du

lobbying politique.

2ème ligne – Milieu de

Vie prison

Modus Vivendi a participé aux réunions de GPLD de

plusieurs établissements. Un projet de sensibilisation à la RdR de 45 détenus a

été mis en place à la prison de Forest.

Nous avons rédigé et lancé un appel pour un transfert

de compétences de la santé des détenus vers les SPF

Santé Publique et Sécurité Sociale qui a rassemblé 800

signatures individuelles et 75 signatures d’institutions/

fédérations.

Enfin, nous avons participé à la rédaction du

mémorandum du groupe de réflexion « soins et

détention »initié par le SPF Santé Publique. Au niveau des opérations Boule de Neige en prison:

Modus Vivendi et ses partenaires ont organisé 2

opérations en milieu carcéral.

23 jobistes ont touché 151 détenus issus de deux

établissements pénitentiaires.

Remarque : Contrairement aux Opérations Boule de

Neige en rue dont la plupart des frais sont pris en charge

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par la Fédération Wallonie-Bruxelles, uniquement le

travail de coordination des opérations en milieu carcéral

est subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Les frais liés à la réalisation des opérations par les

partenaires sont pris en charge par le SPF Justice.

Recherche &

évaluation

Evaluation,

Différents types de

recherche,

Appuis méthodologique

2ème ligne et 3ème ligne

Milieux de Vie festif,

rue, prison, transversal

Les données récoltées via les différents outils mis en

place au sein de chaque projet ont été analysées. Celles-

ci permettent notamment de mieux connaître les

différents publics-cibles des projets et leurs

comportements et de mettre en avant des besoins

spécifiques. Elles sont présentées dans le chapitre

« Analyse quantitative des données relatives au public »

dans les chapitres « Eléments d’évaluation » en lien avec

chacun des projets présentés dans le présent rapport

d’activités.

Nous avons également participé à des comités

d’accompagnement et de soutien méthodologique

(exemple : projet COMICQS du BELSPO).

Nous poursuivons et approfondissons le projet DEQ

(Démarque d’évaluation qualitative – prévue par le

décret du 5 mars 2009, relatif à l'offre de services

ambulatoires dans les domaines de l'Action sociale, de la

Famille et de la Santé (Cocof).) à savoir : travail de

réflexion et de conception d’un outil permettant

d’évaluer l’impact de la participation des usagers sous la

forme du jobisme.

Nous avons également mené des actions de 3ème ligne en participant activement et en intervenant lors des

colloques internationaux. Bien que cela ne soit pas toujours spécifiquement subsidié, nous avons continué à

nous investir dans la reconnaissance de la Réduction des Risques via la participation à différentes concertations

et en participant à des groupes de travail, des comités d’accompagnement et de pilotage, des C.A., etc.

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3. LES PROJETS DE PRÉVENTION PAR LES PAIRS

3. 1 COORDINATION DES OPERATIONS BOULE DE NEIGE (BDN)

A. INTRODUCTION

Les Opérations Boule de Neige constituent un programme de prévention par les pairs du Sida, des hépatites et

des autres risques liés à l’usage de drogues.

Modus Vivendi joue ici un rôle de seconde ligne en assurant la coordination et l’accompagnement

méthodologique de professionnels, des « opérateurs locaux », qui organisent des Opérations Boule de Neige au

niveau local. Lire à ce sujet la partie « D. Les partenariats BdN » infra. Des opérations Boule de Neige sont ainsi

menées « en rue » dans diverses régions en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais également dans le milieu

carcéral.

Remarque : Bien que la mise en œuvre des opérations BdN en prison soient financées par le SPF Justice, par

souci de cohérence, nous présentons l’ensemble des opérations (tant « rue » que « prison ») menées sur le

territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles

B. PARTICIPATION

Le projet Boule de Neige repose donc sur une méthode de prévention par les pairs : des usagers de drogues

transmettent à d’autres usagers un message de prévention du Sida, des hépatites et des autres risques associés

à la consommation de drogues. Il s’agit d’opérations de proximité, visant un public marginalisé d’usagers de

drogues qui n’ont, en général, que peu ou pas de contacts avec les structures de soins, et qui sont peu touchés

par les campagnes de prévention destinées au grand public. L’opération permet également de recueillir des

informations sur les comportements et pratiques des usagers.

Pour devenir « jobiste1 » Boule de Neige, il faut participer au préalable à une formation. Cette formation

comprend en moyenne 7 séances.

La mission des jobistes consiste à :

- participer à l’ensemble du cycle de formation ;

- établir 10 à 15 contacts avec leurs pairs

- recruter un futur candidat jobiste.

C. PUBLICS CIBLES ET RELAIS

Si les premiers bénéficiaires sont les usagers de drogues par voie intraveineuse, le public s’est progressivement

diversifié. Nous ciblons des consommateurs pas ou peu en contact avec les structures sanitaires susceptibles de

les sensibiliser, de les informer et de leur donner les moyens de réduire ces risques (« hidden population – public

caché) et vivant dans un certain degré de précarité. Ce public est bénéficiaire, mais aussi relais puisque partenaire

détenant un savoir et un savoir-faire basés sur l’expérience.

Ces personnes sont particulièrement à risque du fait de leur marginalisation, des drogues consommées, des

contextes de consommation, des modes de consommation, de la répression, etc.

En termes de public relais, ce sont des institutions nommées comme « partenaires » et pour lesquels nous avons

des objectifs spécifiques afin que le projet gagne chaque année en cohérence et qualité.

1 Pairs des usagers qui jouent un rôle de transmission d’information et de sensibilisation en allant à la rencontre d’autres

usagers.

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D. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES À CETTE ANNÉE (MARS 2014 – FÉVRIER 2015)

- 1. Favoriser le partage des pratiques

- 2. Transmettre des infos à un public d’Europe de l'Est.

- 3. Mettre sur pied une opération BdN spécifique sur les risques liés à l’injection.

- 4. Soutenir méthodologiquement les équipes locales.

- 5. Recruter et former un nouveau responsable de projet BdN.

E. PARTENARIATS

En tant que coordinateur de ce projet, notre rôle est d’apporter un support méthodologique aux opérateurs

locaux pour le bon déroulement des opérations.

Cela se traduit principalement par un appui méthodologique global (via les réunions de concertation) et

spécifique ainsi que par l’accès à des outils (outils d’animations, brochures d’informations, bics, sacs à dos,…)

nécessaires pour atteindre les objectifs généraux et spécifiques de Boule de Neige.

Dans certains cas (opération thématique, nouveaux partenariats,…) et à la demande des opérateurs, Modus

Vivendi peut fournir un appui plus spécifique aux opérateurs. Par exemple, en participant aux réunions de pré-

et post-opération (préparation et évaluation), voire ponctuellement à co-animer une opération.

La mise en œuvre des opérations (recrutement, organisation de l’opération, animation des séances,…) est quant

à elle assurée sur le terrain local par différents partenaires : les opérateurs locaux Boule de Neige. Lors du

lancement d’une opération, les opérateurs BdN font eux-mêmes appel à d’autres partenaires locaux selon les

opérations organisées (voir ci-après « Résultats obtenus) et en fonction de leurs besoins.

Nos opérateurs BdN sont tous actifs dans le domaine de la Réduction des Risques et bénéficient d’un ancrage

local essentiel pour toucher au mieux le public cible de ce projet.

Opérateurs locaux

Régions

Coordination BdNModus Vivendi

BXL

Dune asbl & Réseau HVC

Antennes Lama (Molenbeek), Transit asbl

Charleroi

Carolo Rue &

Le Comptoir (Charleroi)

Namur

SASER

Liège

Accueil Drogues/Alfa

Luxembourg

CAL Luxembourg

Mons

Conseil Prévention

Ville de Mons

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12

F. ACTIVITÉS MENÉES SUR LA PÉRIODE COUVERTE PAR LE RAPPORT

Etat des lieux des Opérations Boule de Neige par partenaire et par région

Tableau 1 : Opérations programmées/ menées durant cette année

Région Opérations planifiées

Type d’opération Opéra-tions menées

Opérateurs et partenaires locaux

Lieux

Bruxelles 1 Prison 0 Lama, Transit + Dune en observation

Berkendael

Bruxelles 2 Rue 1 Dune, Lama + Transit en observation

BXL

Namur 1 Rue - exploratoire 0 Saser et Zéphyr Sambreville

Charleroi 1 Rue 1 Le comptoir et Carlo rue Charleroi et environs

Charleroi 1 Rue 1 Le comptoir et Carlo rue Charleroi ville

Charleroi 1 Prison 1 Le comptoir et Carlo rue + Diapason pour le recrutement

/

Mons 0 0 Service prévention /

Liége 1 Rue 1 Accueil Drogues et Sidasol Liège ville

Liège 1 Femmes- prostitution 1 Accueil Drogues et Espace P Liège et environs

Luxembourg 1 Prison 1 CaL et médecin ALTO Arlon

Luxembourg 1 Rue- faire connaître le comptoir

1 CAL Athus

TOTAL 11 8

La mise en place effective de ces opérations ne dépend pas de Modus Vivendi puisque ce sont les opérateurs qui

consacrent du temps de travail pour mener à bien ces opérations. Ainsi, huit opérations sur onze prévues ont été

menées. Deux opérations en milieu carcéral et six en « rue ». Nos partenaires de Namur et de Mons n’ont pas

mené ce projet en 2014.

Tableau 2 : Personnes touchées par le projet

Type d’opération Lieu Jobistes recrutés/ participants

Hommes/ femmes

Nombre de questionnaires2

Nbre de brochures diffusées

Rue BXL Dune & Lama 9/7 6/1 43 Non communiqué

Rue Charleroi Charleroi hors centre-ville

9/7 4/3 46 Non communiqué

Charleroi - femme Charleroi 9/4 4 h 20 180

Charleroi - prison Jamioulx 14/11 11 h 90 Non communiqué

Liège - rue Liège Ville 24/8 7/1 79 1343

Liège - femmes Liège Ville 10/6 6 f 66 924

Rue Luxembourg Athus 7/7 4h/3f 54 486

Prison Lux Arlon 17/12 12 h 61 Non communiqué

TOTAL 8 opérations Sur 99 recrutés, 62 ont mené le projet à terme.

44 hommes, 18 femmes.

310 « rue » (151 « prison »)

Plus de 2447 brochures

Cette année, 62 jobistes se sont engagés dans le projet et ont touché personnes dont 310 en rue et 151 en

milieu carcéral.

2 L’objectif ne vise pas l’accumulation de questionnaires mais bien d’entrer en contact avec des usagers. Il est cependant peu

aisé d’estimer le nombre exact de contacts établis car il arrive que les échanges s’opèrent de manière orale. Ceci explique

parfois le grand nombre de brochures diffusées versus le petit nombre de questionnaires complétés.

Page 13: Rapport CFgénéral2014 15

13

Les super BdN

Les réunions «Super Boule de Neige » sont des réunions de concertation qui rassemblent les partenaires du

projet. Organisées et animées par Modus Vivendi 3 à 4 fois par an, elles garantissent une unité méthodologique

et elles permettent à chacun d’enrichir sa pratique. Ces rencontres sont des moments d’échanges entre

travailleurs à propos des pratiques et problématiques communes et participent à le consolider.

Ce sont des réunions qui permettent aux partenaires du projet Boule-de-Neige de réfléchir à leur pratique et de

s’outiller mutuellement. Deux réunions ont été menées en 2014. (04/09 et 19/01). La réunion du mois de

septembre devait rassembler l’ensemble des partenaires mais elle s’est finalement concentrée sur le partenariat

bruxellois, les autres acteurs n’étant finalement pas disponibles (maladies, absence, …). La réunion du 19 janvier

2015 a rassemblé l’ensemble des partenaires actifs du projet.

Autres activités réalisées en regard des objectifs

Activités réalisées Objectifs 2014

Soutien aux opérateurs bruxellois pour consolidation du partenariat Soutien aux acteurs namurois, échange et concertation pour relancer le partenariat local.

Objectif 1: favoriser le partage des pratiques

Objectif non travaillé cette année Objectif 2: transmettre des infos à un public d’Europe de l'est...

Stimulation des acteurs à renforcer le travail en vers ce public, échange à propos des méthodologies de recrutement et d’animation, participation à deux séances lors de deux opérations visant ce public.

Objectif 3: mettre sur pied une opération BdN spécifique « injection »

Participation à 3 séances de formation jobiste en fonction des besoins du partenariat. Mise à jour de documents Travail de balise pour documents communs administratifs et d’évaluation

Objectif 4: soutenir méthodologiquement les équipes locales

Responsable de Projet effectivement engagé et formé à la coordination de ce projet

Objectif 5: recrutement et formation d'un nouveau RP

G. ÉLÉMENTS D'ÉVALUATION

Evaluation quantitative portant sur le public

Le questionnaire utilisé lors des opérations Boule de Neige remplit à la fois un rôle d’outil de contact et de

support d’information. Il nous permet ainsi d’obtenir une série d’informations sur le public d’usagers de drogues

que nous touchons au cours de ces opérations. Ces informations sont d’autant plus précieuses qu’elles sont

relativement rares en FWB sur la consommation de drogues, et plus particulièrement l’injection, ainsi que les

risques qui y sont liés.

Constitué d’une cinquantaine de questions, la plupart à choix multiples, ce questionnaire anonyme complété

avec l’aide d’un jobiste, aborde une variété de thèmes tels qu’entre autres :

- la consommation de produits psychotropes ;

- des risques liés à différentes formes de consommation ;

� Introduction et contexte de récolte des données

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- les risques de transmission du VIH/sida et du virus des hépatites et la connaissance de certains risques ;

- le dépistage de ces infections ;

- Etc.

Précisons d’emblée qu’aucune technique d’échantillonnage n’est utilisée. Les répondants aux questionnaires

sont les personnes rencontrées dans le cadre du projet Boule-de-Neige. Nous présentons ici le profil ainsi que

diverses caractéristiques de consommation et de prises de risque des usagers « actifs » qui ont répondu au

questionnaire et qui ont donc été touchés par les Opérations-Boule-de-Neige.

Par ailleurs, nous ne tenons pas compte ici des questionnaires récoltés en milieu carcéral, en raison de la

différence de contexte tant du point de vue de la récolte des informations que des conditions de vie des

répondants. Par ailleurs, notre projet s’adresse principalement aux usagers « actifs », c’est-à-dire « qui ont

déclaré avoir consommé un produit psychotrope autre que le tabac et l’alcool au cours du derniers mois ».

Comme nous venons de le mentionner, nous avons choisi de ne pas tenir compte des questionnaires complétés

par des « usagers non actifs3 », soit 20 répondants en 2014. La présentation des données qui suit porte par

conséquent sur 290 des 310 questionnaires récoltés en 2014 (93,5%), selon la répartition présentée sur le

graphique ci-dessous. A noter que la notion de ville doit être ici entendue au sens large, certains questionnaires

ayant été récoltés dans des communes attenantes aux grandes villes (par exemple, à Grâce-Hollogne, Grivegnée

ou encore Seraing, dans le cas des questionnaires récoltés à « Liège »).

Figure 1: Répartition du public touché lors des opérations BdN en 2014

Pour une vision détaillée de l’ensemble des caractéristiques sociodémographique du public touché par les

opérations Boule de Neige menées en rue en 2014, nous invitons le lecteur à se référer au tableau

«Caractéristiques du public touché », plus loin.

3 On entend par consommateurs actifs, les personnes ayant déclaré avoir consommé (fumette, sniff ou injection) au moins

une substance psychotrope, autre que le tabac et l’alcool, au cours du derniers mois.

� Limites et mise en garde

� Echantillon et profil socio-démographique du public touché en rue

Page 15: Rapport CFgénéral2014 15

15

Le déséquilibre hommes-femmes semble encore se réduire puisqu’on enregistre 53,5% d’hommes en 2014

(contre 63,2% en 2013 et 75% en 2009). Cette amélioration est due à l’augmentation des « opérations femmes »

qui se concentre spécifiquement sur ce public dans le recrutement comme dans la passation des questionnaires.

En 2014, la moyenne d’âge des répondants est de 36,2 ans. La catégorie des « plus de 35 ans » est à nouveau

largement représentée (50,7%), suivie des 26-35 ans (35%). Enfin les « 25 ans et moins » ne représentent que

14,3% du public touché.

Même si la majorité des répondants est belge (60,9%), près d’un tiers (32,2%) provient d’un pays de l’Union

Européenne et 6,9% d’un pays situé en dehors de l’Union Européenne.

Comme on peut le voir sur la figure qui suit, près de trois quarts (71,8%) du public touché par les opérations en

2014 présentent un niveau d’études assez faible, à savoir que le diplôme le plus élevé qu’ils aient obtenu est

celui du secondaire inférieur. Plus précisément, 32,4% des répondants ont un diplôme de l’enseignement

secondaire inférieur, 16,2 % du primaire et 23,2 % aucun. En cela, le public touché correspond bien au public que

visent les opérations. Le faible niveau d’études étant pour nous un facteur de prise de risques.

Figure 2 : Dernier diplôme obtenu (Opérations BdN Rue -

Fédération Wallonie-Bruxelles 2014) (nbre de répondants à

la question=259).

En ce qui concerne les revenus des répondants, les sources les plus fréquemment mentionnées sont, par ordre

d’importance, les allocations du CPAS/mutuelle/autres (41%), le chômage (24,1%), la prostitution (18,6%), et le

travail non déclaré (16,9%). Le deal, la manche et le vol sont cités par un peu plus d’un répondant sur dix, alors

que le travail déclaré ne l’est que par un peu moins d’un répondant sur dix. Les répondants peuvent cumuler

plusieurs sources de revenus, le maximum cité étant 6. Mais en moyenne, les répondants comptent 1,6 sources

de revenus différents, la majorité en ayant une seule (55,2%) ou deux (21,4%). La majorité des répondants

(76,8%) est en ordre de mutuelle.

Page 16: Rapport CFgénéral2014 15

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Figure 3 : Sources de revenus des répondants (n=290) (Opérations BdN Rue – Fédération

Wallonie-Bruxelles 2014). Plusieurs réponses possibles.

La question sur le logement habituel offrait également aux répondants la possibilité de fournir plusieurs

réponses. La majorité des répondants (75,5%) ont cité un seul lieu habituel, 16,2% deux lieux et 5,9% trois lieux

ou plus.

La majorité des répondants (61,4%) vivent la plupart du temps dans leur logement propre. Un peu moins d’un

tiers (29,3%) vivent dans la famille ou chez des amis. Enfin, presque 45% ont mentionné des conditions de

logement habituelles plus marginales (squat, rue, maison d’accueil, ou autre)4.

Plus de la moitié des répondants sont célibataires (61,1%), et près de trois quarts d’entre eux (73,4%) ont été en

contact au moins une fois avec un travailleur social ou un médecin au cours de ces six derniers mois.

En ce qui concerne le profil de consommation des usagers ayant répondu au questionnaire en 2014, on peut

constater dans le tableau suivant que les produits les plus consommés au cours du dernier mois sont, par ordre

d’importance, l’alcool (83,1%), l’héroïne ou dérivés (82,4%), la cocaïne (74,5%), et le cannabis (60%). La

méthadone illégale et les médicaments non-prescrits ont été cités par plus d’un tiers des répondants (44,1% et

42,4%, respectivement). Ce pattern de consommation est assez similaire à ceux observés les années précédentes,

bien que l’on observe certaines fluctuations pouvant être dues à la taille inégale des échantillons

(particulièrement petit en 2011) ou encore à l’absence de méthode d’échantillonnage. On notera finalement que

le phénomène de polyconsommation est particulièrement marqué chez ces usagers, les répondants ayant

déclaré avoir consommé en moyenne 5 produits différents au cours du dernier mois. A noter que ces données

ne sous renseignent pas sur la fréquence d’usage des différents produits : elles nous indiquent juste, pour chaque

produit, le pourcentage d’usagers ayant déclaré en avoir consommé au moins une fois au cours du dernier mois.

4 Certains répondants ont donné plusieurs réponses.

� Profil de consommation du public touché en rue

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17

Tableau 1 : Profil de consommation au cours du dernier mois du public touché (Opérations BdN Rue - FWB- 2014)

Année 2010 2011 2012 2013 2014

Personnes rencontrées (n) 597 140 383 297 310

UD* (%) 88.1 93.6 92,4 89,2 93,5

Moyenne d’âge des UD 34,1 34,7 33,5 35,2 36,2

Produits consommés (%) 2010 2011 2012 2013 2014

Héroïne, opium ou dérivé 76,2 81,7 79,4 81,9 82,4

Alcool 70,9 82,4 83,1 81,1 83,1

Cocaïne 72,1 85,5 75,4 75,5 74,5

Cannabis 40,5 50,4 54,8 65,7 60,0

Méthadone illégale 38,4 52,7 37,6 44,2 44,1

Médicaments non prescrits 27,2 41,2 36,4 38,5 42,4

Ecstasy/MDMA 11,6 11,5 14,7 21,1 18,3

Champignons hallucinogènes 8,7 11,5 11 18,1 14,8

Speed/Amphétamines 10,6 14,5 12,4 17,4 22,8

Subutex illégal 8,7 13,7 8,8 14,7 11,7

LSD 6,5 6,9 6,5 12,1 12,1

Kétamine 2,1 0,0 3,4 6,0 4,5

Solvant 2,1 2,3 6,5 5,3 4,8

GHB 1 0;8 3,4 4,2 3,8

Consommation d’un seul produit (alcool compris,) 10,1 3,8 5,6 3,4 3,1

Consommation de deux produits (alcool compris) 23,4 11,5 10,5 15,1 13,4

Consommation de trois produits ou + (alcool compris) 66,5 84,7 82,8 81,5 83,5

Moyenne des produits consommés (alcool compris) 3,8 4,6 4,5 4,9 5,02

*UD: usagers d’au moins un produit (hors alcool) au cours du dernier mois.

Nous insistons ici pour rappeler qu’il s’agit du profil de consommation du public touché à travers les opérations

Boule de Neige en 2014, et non d’une prévalence de la consommation au sein de la population générale ni des

personnes vivant dans la rue.

Près de trois quarts des répondants (73,4%) ont déclaré suivre au moment de l’enquête un traitement de

substitution prescrit. Ces patients (n=199) suivaient principalement un traitement à la méthadone (83,9%), et

plus rarement un traitement à base de Subutex (7,5%), de Suboxone (3%), ou un traitement à base de

benzodiazépines (9%).

Enfin, un tiers des répondants (28,9%) ont déclaré avoir déjà fait une overdose.

Lorsque l’on s’intéresse au mode de consommation de ces produits, on constate que les associations produit-

mode de consommation les plus cités sont l’alcool ingéré (83,1%), l’héroïne/et dérivés fumés (66,6%) et le

cannabis fumé (59,7%). Ensuite, un peu plus de la moitié des répondants ont cité la cocaïne fumée (54,5%), et

plus d’un tiers ont consommé oralement de la méthadone illégale et/ou des médicaments psychotropes. Enfin,

l’injection d’héroïne ou de cocaïne est citée par près d’un quart des répondants.

� Modes de consommation des produits

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Figure 4 : Produits les plus consommés au cours du dernier mois (hors tabac) en fonction du mode de consommation

(Opérations BdN Rue - FWB- 2014)* Pourcentage calculé sur le nombre total de consommateurs actifs (n=290)

Les opérations Boule de Neige sensibilisent notamment les usagers de drogues aux risques du partage de

matériel d’injection et de sniff. Par la même occasion, nous récoltons des données qui permettent d’estimer la

fréquence de ces pratiques chez les répondants à l’aide de quelques questions spécifiques.

Comme on peut le voir sur le tableau suivant, en 2014, près de trois quarts des répondants (70%) ont déjà eu

recours à l’injection au cours de leur vie. L’injection au cours des 6 derniers mois concerne un peu plus de la

moitié des répondants (55,2%). Finalement, un peu moins d’un tiers des usagers (29,3%) ont déclaré avoir eu

recours à l’injection au cours du dernier mois.

A noter que l’on n’observe pas de différences significatives entre hommes et femmes au niveau du recours à

l’injection au cours des 6 derniers mois ainsi qu’au cours du derniers mois. En revanche, on observe que les

hommes ont tendant à être plus nombreux que les femmes à y avoir déjà eu recours au cours de la vie (75,9%

versus 66,1% ; Chi2=3,1 ; p=0,08).

Le recours au sniff au cours des 6 derniers mois concerne quant à lui un peu plus de la moitié du public touché

(57,2%). Le sniff au cours du derniers mois est rapporté par environ un tiers des répondants (34,1%). Enfin, la

pratique de la fumette et/ou de l’absorption par voie orale au cours du derniers mois concerne en 2014 presque

tous les répondants (96,6%). On n’observe pas de différence significative entre hommes et femmes au niveau du

recours au sniff, quelle que soit la période de consommation considérée.

Page 19: Rapport CFgénéral2014 15

19

Tableau 3 : Profil du public touché en fonction de leur mode de consommation de

psychotropes hors tabac et alcool (Opérations BdN Rue - Fédération Wallonie-Bruxelles 2014)

n %

Au cours de leur vie, ont eu recours* : - à l'injection 203 70,0

Au cours des 6 dernier mois, ont eu recours* :

- au sniff 166 57,2

- à l'injection 160 55,2

Au cours du dernier mois, ont consommé au moins un

produit psychotrope (autre que le tabac ou l'alcool)* :

- fumette ou par la bouche 280 96,6

- sniff 99 34 ,1

- injection 85 29,3

* Pourcentage calculé sur le nombre total de consommateurs actifs (n=290)

Si on se focalise sur les répondants ayant déclaré avoir eu recours à l’injection au cours du derniers mois (UDI

actifs ; n=85), on peut constater dans le tableau ci-dessous des comportements à risques parmi certains usagers

rencontrés en rue, tant au niveau de l’utilisation d’une seringue usagée d’une autre personne (10,6%) qu’en ce

qui concerne l’utilisation de matériel connexe5 usagé (13%). Le phénomène de prise de risque chez les injecteurs

s’explique aussi par le fait que les usagers sont également enclins à prêter leur matériel usagé à d’autres

personnes. Il est donc important que les interventions de prévention sensibilisent aussi les consommateurs à ne

pas prêter leur matériel usagé, qu’il s’agisse des seringues ou du matériel connexe. De manière générale, sans

pouvoir en tirer de conclusion à ce stade, on remarque que ces comportements à risque ont toutefois moins

fréquemment été rapportés chez les UDI interrogés en 2014 que chez ceux ayant complété le questionnaire les

années précédentes.

Tableau 4 : Comportements à risque au cours des 6 derniers mois, parmi les UDI actifs rencontrés en rue (Opérations BdN

Rue Fédération Wallonie-Bruxelles 2014) (n=85)

Une majorité des UDI rencontrés en 2014 (88,1%) déclarent connaître au moins un comptoir d’échange de

seringues, parmi ceux qui ont répondu à la question (n=42). Parmi les UDI ayant déclaré connaître au moins un

comptoir d’échange de seringues et qui ont répondu à la question (n=23), la moitié (56,5%) s’est « souvent » ou

5 Coton, filtre, garrot, cuillère…

� Risques liés au matériel d’injection chez les usagers de drogues par injection (UDI)

Utilisation d'une seringue usagée d’une autre personne (ne fût-ce qu’une fois) 10,6%

Utilisation d'une seringue trouvée en rue (ne fût-ce qu’une fois) 1,2%

Utilisation de matériel usagé d'une autre personne ou trouvé en rue (ne fût-ce qu’une fois) 13,0%

Prêt d'une seringue usagée à une autre personne (ne fût-ce qu’une fois) 10,6%

Prêt de matériel usagé à une autre personne (ne fût-ce qu’une fois) 12,9%

Page 20: Rapport CFgénéral2014 15

20

« toujours » procuré ses seringues dans un comptoir d’échange, alors que 21,7% ne s’en est « jamais » procurés

et 21,7% « parfois ».

Eléments d’évaluation qualitative

Opération « Injection »

Cette année, deux opérations rue ont cherché à se concentrer plus spécifiquement sur un public consommateur

par injection.

Une opération « injection » par le Centre d’Action Laïque du Luxembourg – Athus : Cette opération était prévue

comme une opération « rue » classique. Cependant 3 consommateurs par injection actifs s’étant engagés dans

l’opération, la travailleuse en charge du projet a organisé une séance particulière sur des questions d’injection

en présence de ces trois usagers uniquement. (Séance à laquelle deux responsables de projet de Modus Vivendi

ont activement participé en suivant l’axe « accompagnement » développé dans le projet). Les évaluations

individuelles de ces jobistes sont très positives quant à ces séances ; dans un premier temps ce moment semble

avoir permis de répondre à des questions importantes pour eux. Parallèlement, ces trois personnes étant en

contact avec d’autres usagers actifs, l’effet Boule de Neige recherché a sans aucun doute été atteint. Cette séance

a également permis de diversifier le matériel de RdR que le service organisateur mettait au profit de ces

personnes dans le cadre de l’accès au matériel stérile d’injection.

A Bruxelles, l’opération « injection » a posé des questions aux équipes locales en termes de recrutement. Le

partenariat local rassemble un comptoir d’échange de seringues et trois services dont le travail est plus axé sur

les « soins » même s’ils donnent accès à du matériel d’injection. Les équipes craignaient de stigmatiser la

population consommatrice par injection et de limiter les possibilités de recrutement.

Ici, le thème de l’injection a été abordé lors de chaque séance. A la différence de l’opération du CAL qui a

développé une séance spécifique. Les opérateurs bruxellois ont rapporté une impression de grande connaissance

des jobistes dans cette matière spécifique. Il n’y avait que deux injecteurs actifs et l’information n’ayant pas été

apportée dans un cadre spécifique, il semble que l’impact sur les jobistes ait été moindre que dans le cadre de

l’opération du CAL.

Opération « Femmes »

A noter aussi que les opérations « femmes » sont en augmentation, c’est une spécificité du projet qui reçoit une

bonne réceptivité auprès des partenaires puisque l’ensemble des partenaires qui mènent au moins 2 opérations

(hors prison) en mènent une « rue » et une « femme ».

Opération « Couple »

Dans la foulée de ces opérations spécifiques, le Comptoir de Charleroi pense à développer une opération

spécifique « couple ». L’information serait passée simultanément aux deux membres du couple et transmise vers

d’autres couples. Cette idée n’en est qu’au stade d’ébauche mais en termes d’impact possible, Modus Vivendi y

est très favorable.

Au terme de l’analyse quantitative des questionnaires présentée ci-dessus, il ressort que les opérations Boule de

Neige en 2014 ont bien touché un public consommateur, et notamment des personnes ayant recours à

� Concernant le type d’opérations menées

� Concernant le public touché par les opérations

Page 21: Rapport CFgénéral2014 15

21

l’injection et au sniff au cours des 6 derniers mois, marginalisé socio-économiquement et qui vit dans des

conditions précaires. Il semble cependant que ce public ait des contacts avec des professionnels du monde

psycho médico-social puisque près de 3/4 des usagers rencontrés ont signalé avoir eu au moins un contact au

cours des 6 derniers mois, et que 3/4 des personnes touchées avaient un traitement de substitution au moment

des opérations.

Concernant la question du genre, les opérations ont permis de rentrer en contact avec une proportion de

femmes atteignant 46,5%, ce qui représente la plus grande proportion de femmes vue dans toute l’histoire de

ce projet. Notons que deux opérations furent menées avec des jobistes femmes (86 contacts) qui ont rencontré

essentiellement des femmes. Dès lors il est prévu de continuer sur cette voie étant donné que d’année en année,

nous avons cherché à toucher les femmes consommatrices, qui représentent un public particulièrement fragilisé.

Les usagers touchés restent fort âgés au regard des objectifs du projet, puisque 50.7% d’entre eux ont 35 ans

ou plus. Il reste très difficile de toucher les jeunes usagés en rue, et de surcroît les injecteurs. Nous avons

conscience que nous devrions mener une opération spécifique avec des usagers de moins de 30 ans afin d’évaluer

l’impact sur l’âge des usagers rencontrés.

Dix-sept pourcent des personnes touchées ont déjà été en contact avec le projet BdN, contre 24.2% en 2013,

ce qui constitue une amélioration. Si l’on sait que des messages de prévention doivent être transmis plusieurs

fois, ces résultats montrent tout de même que nous devons continuer à explorer les territoires non explorés

jusqu’à présent, comme ce fut le cas à Athus en 2014.

Par ailleurs, 55,2% du public touché a consommé par injection au cours des 6 derniers mois.

A noter ici qu’une opération cherchait à s’adresser spécifiquement à un public injecteur et qu’une autre en a

particulièrement touché, ce qui a probablement une influence sur ces données.

L’analyse de ces données permet d’adapter les opérations à venir. En effet, sans ces données, il est plus simple

de mener des opérations dans une logique quantitative (un maximum d’opérations et un maximum de personnes

touchées) et de s’en satisfaire. Or, le sens même de ce projet est de toucher un public consommateur, précarisé,

mal informé, peu en confiance avec les professionnels du monde médico-social, et ayant des pratiques à risques

pour sa santé. C’est en analysant les résultats de la récolte des questionnaires que nous pouvons tenter de

réorienter nos pratiques. Modus Vivendi joue clairement ce rôle dans ce projet puisqu’il s’agit de prendre du

recul, de sortir de l’action de première ligne afin de garantir une qualité des démarches. Ainsi, dans la mesure du

possible, les opérations programmées l’année suivante découlent de l’analyse de ces résultats.

Les partenaires du projet Boule de Neige vivent le projet à travers le contact avec les jobistes. Dès lors ils y voient

également l’impact du projet sur les jobistes eux-mêmes (valorisation, responsabilisation, renforcement de la

confiance en soi…) qui a régulièrement une vraie valeur « thérapeutique » sur les usagers participants. Si cet

objectif est à prendre en considération, Modus Vivendi est garant d’un autre objectif, celui de la transmission

par les pairs qui permet à des usagers non touchés par les voies classiques de transmission de messages de

prévention, de recevoir les messages leur permettant d’améliorer leurs pratiques.

� Quel bilan tirent les jobistes au terme de leur mission ?

La majorité des jobistes estiment que ce projet est enrichissant pour eux, tant en termes d’amélioration de leurs

connaissances qu’au niveau de leur sensibilisation aux pratiques à risques et les moyens de les réduire. Ils sont

souvent marqués par les situations qu’ils rencontrent (non pas qu’ils ne connaissent pas le public rencontré mais

n’abordant pas ces sujets dans le quotidien, ils n’avaient pas conscience de la multitude des pratiques à risques

et du faible niveau de connaissances de leur entourage consommateur). Dès lors ils mettent en avant la

pertinence du projet. Enfin, régulièrement, ils estiment que le questionnaire est trop long et que certaines

Page 22: Rapport CFgénéral2014 15

22

questions sont trop personnelles (notamment sur le nombre de partenaires sexuels au cours des 6 derniers mois).

De plus, ils estiment que le questionnaire est difficile à utiliser, pour des questions de clarté et de mise en page.

Bilan de l’année 2014

Huit opérations sur les onze prévues ont été menées : deux opérations « rue » et une opération « prison » ont

été annulées. En ce qui concerne les opérations en rue, les opérateurs locaux ont manqué de ressources pour

organiser les opérations (temps de travail des opérateurs principaux ou de leur partenaires). En milieu carcéral,

nous espérions cette année mener une opération au sein de l’établissement de Forest, mais il n’est jamais facile

de faire accepter une première opération, d’autant plus dans une prison d’arrêt. Dès lors, si cette opération n’a

pu être menée, un autre projet de sensibilisation de détenus à la RdR a touché 45 détenus (voir chapitre carcéral).

Par contre, même si 8 sur les 11 opérations rue ont été menées, nous constatons que les partenaires locaux

planifient peu d’opérations en comparaison avec les années précédentes. Ainsi, la plupart ne mènent qu’une

opération rue par an, ce qui limite l’effet Boule de Neige. Cette année le projet a touché 310 usagers alors qu’il

en touchait près de 1000 il y a 10 ans.

Plusieurs causes à ce constat :

- certaines opérations se sont déroulées avec peu de jobistes et/ou certains jobistes ont établi peu de

contacts ;

- le subside à enveloppe fermée que reçoit Modus Vivendi limite de plus en plus le nombre d’opérations

menées ;

- une opération BdN exige un investissement en temps important pour les opérateurs locaux, or ils n’ont pas

de temps de travail spécifique pour ce projet. Bien souvent, la mise en place d’une opération a des

répercussions négatives sur un service qui doit mener ses missions avec moins de professionnels ;

- enfin il arrive également qu’une opération touche peu d’usagers, comme ce fut le cas, par exemple, à

Charleroi pour l’opération « femmes » (les 4 jobistes n’ont touché que 20 personnes). La spécificité de

l’opération impacte alors sur le nombre de personnes touchées.

Si la précarité du projet a des conséquences sur le nombre d’opérations menées, elle en a également sur le

public touché. Ainsi, les partenaires ne sont plus en mesure de toucher un public qui n’est pas en contact

avec des professionnels du monde psycho médico-social. En effet, toucher ce public demande énormément

d’investissement puisque, par définition, ce public est méconnu des institutions. A travers l’analyse des

questionnaires, nous constatons qu’actuellement nous touchons un public qui a, en grande majorité, un suivi

social/médical. Les sensibiliser via Boule de Neige est utile étant donné que les usagers bénéficiant d’un

traitement de substitution a tendance à ne pas aborder le fait qu’ils consomment toujours de l’héroïne (et

autres produits) avec les professionnels qui créent une relation d’aide avec eux (peur de décevoir les

professionnels, peur des conséquences négatives sur l’obtention d’un traitement, etc.). D’autre part, notons

que les professionnels du secteur des soins eux-mêmes ne laissent pas toujours la place au dialogue et aux

conseils de RdR autour des consommations persistantes à côté des traitements en place.

� Pistes pour remédier à ces difficultés

- Chaque opérateur local devrait avoir 0.25 ETP pour mener ce projet et un budget leur permettant de mener

4 opérations par an.

- Un élargissement du partenariat est également à prévoir afin de limiter le temps investi par partenaire (ce

qui a été réalisé à Bruxelles puisque en deux ans nous sommes passées de 1 à 4 partenaires du projet).

Modus Vivendi aurait besoin du double de temps de travail, soit d’un 0.50 ETP pour assurer un suivi à la

hauteur des besoins.

Page 23: Rapport CFgénéral2014 15

23

H. PISTES POUR 2015

1. Soutenir les partenaires BdN afin de garantir la pérennité du projet au niveau local via :

- l’organisation et l’animation de 3 ou 4 réunions super BdN selon les besoins ;

- l’élargissement du partenariat namurois afin de mener des opérations dans cette province ;

- le soutien spécifique des opérateurs de Bruxelles et de Namur en 2015 dans la mise en place

d’opérations ;

- l’amélioration de la qualité des opérations par la révision des méthodes d’animation d’une séance de

formation des jobistes (à choisir).

2. Mettre en œuvre des opérations spécifiques selon les informations récoltées :

- rassemblement et analyse des informations récoltées ;

- introduction d’une attention spécifique à l’injection à chaque séance de formation des jobistes ;

- réflexion relative à la mise en place d’opérations spécifiques injection à opérationnaliser en 2016.

3. Garantir la philosophie et la cohérence du projet via :

- l’organisation, l’animation des réunions de concertation rassemblant les partenaires du projet ;

- l’encouragement à observer de partenaires dans d’autres régions ;

- la création d’un outil commun d’évaluation des opérations et du travail mené par les jobistes ;

- la mise à jour des outils communs du projet et organisation du stockage sur une « Dropbox » afin d’en

améliorer l’accessibilité pour les opérateurs ;

- la révision de la mise en page du questionnaire BdN.

4. Puiser à la source une information sur l’évolution des conduites à risques actuelles et leurs motivations, en

vue d’adapter les stratégies de prévention via :

- la récolte et l’analyse des questionnaires ;

- communication aux jobistes par les opérateurs des résultats de l’analyse via un document

compréhensible et pertinent et récolte des commentaires des jobistes afin d’affiner l’analyse des

résultats ;

- l’utilisation de ces informations dans le cadre de d’autres projets de prévention.

3.2 L’EQUIPE MOBILE DE RÉDUCTION DES RISQUES EN MILIEUX FESTIFS

A. INTRODUCTION

Modus Vivendi est présent tous les ans dans des grands festivals de l’été avec une Equipe Mobile de Réduction

des Risques en milieu festif. Pour ce projet participatif, l’équipe se compose de professionnels (l’équipe 1ère ligne

de Modus Fiesta avec de nombreux partenaires locaux) et également d’usagers de drogues formés à la RdR.

Les services suivants sont offerts :

- information et conseils de Réduction des Risques,

- diffusion de brochures et de matériel de prévention,

- « Relax Zone » : espace calme où les personnes angoissées suite à la prise d’un produit peuvent trouver un

réconfort et une prise en charge par des professionnels. Cet espace vise entre autres à créer un contact

privilégié entre le public et les professionnels de la santé et à réduire toute une série de risques liés au milieu

festif et/ou à l’usage de psychotropes ;

Page 24: Rapport CFgénéral2014 15

24

- comptoir d’échange de seringues,

- équipe volante de jobistes afin d’aider les personnes qui se sentent mal suite à la prise de produits,

- distribution d’eau,

- analyse de comprimés psychotropes (testing).

B. LA PARTICIPATION

Le travail effectué en festival se fait de manière participative. C’est-à-dire que les professionnels travaillent en

collaboration avec les usagers qui ont préalablement suivi deux formations. Une première formation pour

devenir jobiste et une seconde formation ciblant les spécificités du travail de jobiste en festival.

Le rôle des jobistes est essentiel dans le bon fonctionnement des actions mises en place par l’équipe mobile. Les

jobistes constituent un lien indispensable entre l’équipe de professionnels et les festivaliers. En effet, par leur

appartenance aux divers milieux festifs, les jobistes sont plus proches des festivaliers et ils permettent de créer

un relais de la réalité de terrain (nouvelles substances consommées, nouveaux modes de consommation…) vers

les professionnels.

L'information ou l'éducation par les pairs constitue une démarche de prévention et/ou de promotion de la santé

largement répandue.

Le principe de cette méthodologie est triple :

- les pairs sont la source primaire d'informations : connaissance empirique des produits et des pratiques

de consommation, connaissance des pratiques à risques, des conseils de réduction des risques, etc.,

- dans les groupes marginalisés, le pair est souvent la seule source d'information qui soit investie de

quelque crédibilité,

- de par le caractère illégal de la consommation, les usagers de drogues constituent un groupe cible caché

accessible uniquement via ce type de prévention.

C. PUBLICS CIBLES ET RELAIS

Le dispositif de l’Equipe Mobile permet d’entrer en contact avec un public jeune, dont une partie consomme

des produits psychotropes, y compris de l’alcool, et qui est peu en contact avec le secteur socio-sanitaire en

général. Il s’agit bien souvent pour ce public festif et récréatif d’un premier contact avec une institution du

réseau « Promotion de la santé / toxicomanie ».

L’équipe Mobile travaille également avec les professionnels de la fête (négociations avec les organisateurs

pour les interventions, travail sur des meilleures conditions de fête) et les autorités publiques (sensibilisation

voire négociations lors de la préparation des interventions) et un large panel d’associations que nous

coordonnons.

D. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES À CETTE ANNÉE (MARS 2014 – FÉVRIER 2015)

Les objectifs sont les suivants :

- continuer à mener nos actions et interventions dans les festivals,

- étoffer notre partenariat en matière de recherche de médecins bénévoles pour la mise en place des Relax

Zones,

- rédiger des conventions reprenant les obligations de Modus Vivendi et des organisateurs de festivals afin de

garantir les obligations de chacune des parties systématiquement avec les organisateurs d’évènements ;

- remanier la formation des jobistes ;

Page 25: Rapport CFgénéral2014 15

25

- capitaliser nos acquis par les écrits (check-lists logistiques, documents de passation, profil de coordination

en festival …).

E. PARTENARIATS

En plus du partenariat avec les organisateurs des évènements festifs visités, dans le cadre du travail développé

par l’Equipe Mobile, deux types de partenariats institutionnels sont nécessaires :

1) un partenariat local avec des institutions souvent porteuses d’une mission de prévention ou de

réduction des risques liés à l’usage de drogues, et qui connaissent le public, les pratiques locales de

consommation, les pouvoirs locaux et éventuellement les organisateurs de l’événement ;

2) un partenariat transversal avec des associations dont les missions sont complémentaires aux nôtres et

avec lesquelles nous développons une collaboration sur plusieurs événements en vue d’intervenir de

manière générale sur la promotion de la santé et du bien-être en milieu festif.

A titre d’exemple, voici quelques partenariats développés par l’Equipe Mobile en 2014 :

- lors de la Pias Nite, nous avons collaboré avec la Croix-Rouge, les organisateurs de l’événement, afin de mener

à bien l’intervention.

- pour la City Parade, nous avons travaillé de manière locale avec Carolo Contact Drogues et les jobistes de Safer

Party. De façon plus transversale, nous avons étroitement collaboré avec la ville de Charleroi, les pompiers, la

police, la Croix-Rouge, la TEC, les bénévoles et l’organisateur de l’évènement.

- lors du festival de Dour, nous avons travaillé de manière locale avec l’équipe du service de Prévention de la

Ville de Mons et Spiritek et de manière transversale avec la Plateforme prévention Sida, Sex&Co et Vitalsound,

la Croix-Rouge, la police, le service de sécurité, les bénévoles ainsi que les organisateurs du festival.

- lors du festival d’Espéranzah nous avons collaboré avec Sex and Co, le service médical du festival, les jobistes

du SASER (Service Santé Affective, Sexuelle et réduction des risques de Namur), ainsi que les bénévoles et

organisateurs du festival.

- Le festival Tribe Gathering n’a pas eu lieu cette année.

F. ACTIVITÉS MENÉES SUR LA PÉRIODE COUVERTE PAR LE RAPPORT

Activités récurrentes

Un certain nombre d’activités spécifiques se répètent d’année en année et d’intervention en intervention,

selon 3 phases.

Phase 1: de janvier à avril Préparation des évènements de l’été et recherche d’évènements

pertinents.

Sensibilisation des organisateurs et autorités.

Phase 2: d’avril à octobre Formation des intervenants (jobistes et professionnels)

Préparation et mise en place

Présence dans les gros événements festifs

Phase 3 : d’octobre à décembre Débriefing avec les différents partenaires et évaluation des

actions.

Encodage et analyse des données sur les tendances émergentes.

Préparation du rapport.

Même si la plupart des actions se déroulent pendant l’été, nous restons disponibles pour une participation à un

événement durant l’hiver.

Page 26: Rapport CFgénéral2014 15

26

Chaque année, nous effectuons une recherche et une sélection des événements qui vont être couverts par

l’équipe mobile sur base des critères suivants : une proportion importante de consommateurs de drogues, une

consommation sur place et des risques liés à cette consommation. Ayant diminué le temps de travail au sein de

l’équipe, nous ne cherchons plus de nouveaux festivals et nous nous concentrons sur les événements déjà

couverts par nos services. Nous avons été présents aux festivals de Dour, d’Esperanzah, à la City Parade à

Charelroi et la Pias Nites à Bruxelles. Pour ce dernier événement néanmoins, c’est la première fois que nous y

avons assuré une Relax Zone (cf. plus loin « Le détails des activités menées ».

Nous menons des actions de sensibilisation de festivals, des services de police, des pompiers, de la Croix-Rouge,

des sociétés de Sécurité, des Parquets, des bourgmestres, etc., avec lesquels nous sommes en contact afin de

coordonner nos actions respectives et d’étendre la place de la promotion de la santé en milieu festif (importance

de l’accès à l’eau, de l’organisation de transport en commun, d’espace de détente, etc.).

La formation organisée dans le cadre de l’Equipe Mobile pour les actions de sensibilsation et d’information

notamment permet de préparer les professionnels et les jobistes qui souhaitent intervenir en milieux festifs. La

présence des jobistes qui désirent travailler durant l’été y est obligatoire. En 2014, nous avons formé 12 jobistes

de Modus Fiesta. La formation s’est déroulée dans les locaux de Modus Vivendi le 8 mai de 9h30 à 17h30.

Contrairement aux années précédentes, nous n’avons pas formé les jobistes de Vitalsounds et de la Ville de

Mons. Cela pour des raisons entre autre pratico pratique d’agenda. Les jobistes de Mons et de Vitalsounds ont

évidemment été formés par leur équipe à d’autres moments avec le même contenu de formation.

En 2014, nous avons revu et amélioré les contenus de la formation. Nous avons voulu rendre plus ludique, plus

pragmatique et plus pratique le contenu de la formation de l’Equipe Mobile 2014 :

- présentation des tâches concrètes des jobistes en festivals à partir de la présentation d’un festival et des

risques liés l’usage de drogues du début à la fin du festival (montage, tenu d’un stand, tournées, relais vers la

Relax zone, passation d’information, présence en réunion hebdomadaire, démontage…) ;

- module sur « le groupe » : savoir - être et travailler ensemble, gestion de soi et des autres au sein d’un

groupe ;

- gestion de conflits ;

- gestes de premiers secours ;

- mélanges (prises de risque accentués par la consommation de plusieurs produits simultanément ou l’un après

l’autre, ainsi que par des effets antagonistes) et set & setting (afin d’être adaptés, les conseils de réduction

des risques doivent tenir compte de trois aspects : le produit consommé – le contexte dans lequel le produit

a été consommé – la personne qui consomme le produit);

- jeux de rôles.

Le module de gestes de 1er secours a été donné par une infirmière qui est depuis plus de 5 ans à nos côtés en

Relax Zone en tant que bénévole. Le reste de la formation est donné par 2 travailleurs de Modus Vivendi.

En ce qui concerne la formation pour l’intervention en Relax Zone, un moment de rencontre a été prévu en mai.

Cependant, la formation a connu une participation relative des bénévoles, car le recrutement s’est fait au fur et

à mesure. En effet, il est important de souligner qu’il est toujours difficile de recruter des bénévoles en particulier

� Recherche et sélection des événements (Phase 1)

� Sensibilisation des organisateurs d’événements, des autorités et autres acteurs (Phase 1)

� Formations (Phase 2)

Page 27: Rapport CFgénéral2014 15

27

les médicaux et paramédicaux (médecin et infirmier). Les contacts téléphoniques et emails ont été privilégiés,

afin de pouvoir donner l’information aux bénévoles qui se sont inscrits après la formation donnée en mai.

Ces contacts permettent de mieux faire connaissance et de répondre aux questions et aux attentes des futurs

travailleurs. Ils ont également permis de passer en revue le contenu de la formation générale Relax Zone à

aborder : - les origines et l’évolution du projet Relax-Zone,

- la Réduction des risques,

- les produits psycho actifs : classification, effets, mélanges,

- le triangle des effets : Set and Setting,

- les modes d’intervention en Relax Zone,

- l’utilisation des huiles essentielles,

- les informations pratiques et logistiques.

Au total en 2014, 2 médecins, 8 infirmiers et 7 travailleurs sociaux ont été formés au travail en Relax-Zone.

Préparation et mise en place des interventions

L’effectivité des différents modules d’intervention de l’Equipe Mobile nécessite la préparation et l’organisation

d’une logistique importante en termes de matériel et de ressources humaines.

Les différents modules de l’Equipe Mobile (stands, tournées, échange de seringues, Relax zone et projet

d’analyse de produits psychotrope) demandent chacun un matériel spécifique :

- pour les stands : des brochures, des distributeurs de bouchons d’oreille, des préservatifs… ;

- pour les tournées : des sacs à dos, des questionnaires, des kits de sniff, des lampes de poches, des gsm ;

des flyers d’information… ;

- pour l’échange de seringues : l’ensemble du matériel d’injection ;

- pour la Relax Zone : des lits de camps, des couvertures, du matériel médical… ;

- pour l’analyse de produits : tous les éléments du laboratoire mobile.

Ce matériel permet de mettre en place les services et de les proposer au public. Pour cela, il faut également des

tentes à dimensions adaptées, des tables et des chaises, de l’électricité, une signalisation des services, une

décoration attrayante.

Lorsque l’équipe qui intervient dans un événement est importante (cela peut aller jusqu’à 80 personnes), nous

avons également besoin de matériel d’intendance pour la nourrir et d’un espace pour se réunir, même lorsqu’il

pleut. L’ensemble de ce matériel est assez conséquent : il remplit près de deux camions (+/-30 m3) et pèse plus

de 2 tonnes. Il demande donc un grand espace de stockage et un véhicule adéquat pour le transporter.

Malheureusement, l’équipe mobile ne possède pas de camionnette. Nous sommes donc contraints d’en louer

une lors de chaque intervention, ce qui engendre un coût assez élevé.

Nous avons investi dans l’achat de trois grandes tentes pour y loger l’équipe lors des festivals, cela était

indispensable au regard des intempéries que l’on a connu lors de la saison estivale. Ce matériel doit également

être entretenu, lavé, réparé, voire changé lorsqu’il n’est plus en état. Tout cela engendre des frais assez

importants, mais indispensables à la mise en œuvre des interventions sur le terrain.

Pour chaque festival, deux réunions de débriefing sont organisées. D’une part, une réunion en interne

réunissant les membres de l’équipe ayant participé au festival et d’autre part un débriefing général avec les

institutions partenaires.

Un débriefing de l’ensemble des activités organisées par l’équipe mobile est également réalisé. Lors de celui-ci

l’équipe a invité les jobistes afin de leur présenter un aperçu des données recueillies via un questionnaire

� Débriefing (Phase3)

Page 28: Rapport CFgénéral2014 15

28

« festif » qui est complété de manière anonyme par des festivaliers. Cette réunion fut l’occasion d’échanger avec

les jobistes sur les points à améliorer en 2015.

De plus, cette année nous avons opté pour faire un débriefing spécifique des Relax Zones 2014. La volonté était

de proposer aux bénévoles des Relax Zones un moment d’échange et de retour d’information sur les différents

événements couverts.

Lors de nos interventions, nous récoltons des données via un questionnaire anonyme complété sur base

volontaire par les festivaliers. Ce sont principalement les jobistes qui vont à la rencontre des usagers pour leur

soumettre le questionnaire. Ces questionnaires jouent à la fois un rôle d’outil de contact, d’information et de

récolté d’informations sur les comportements et prises de risques du public que nous rencontrons dans le cadre

de nos activités. Toutes ces données sont ensuite encodées, analysées et utilisées notamment dans les rapports

d’activité afin d’évaluer et de recadrer nos projets si nécessaire (cf. le chapitre G. Eléments d’évaluation.

Evaluation quantitative portant sur le public touché par les actions de l’Equipe Mobile).

Description des activités réalisées dans le cadre des évènements couverts

Les services qui y ont été proposés sont les suivants :

- mise à disposition de brochures d'information au public. Les thématiques abordées sont les suivantes : la

prévention du Sida, des hépatites et autres IST, « le shooter propre », les informations de réduction des risques

sur les différents produits psychotropes, les traitements de substitution, la pilule du lendemain, etc6. ;

- mise à disposition d'outils de prévention : préservatifs, lubrifiants, kit de snif (à la demande), bouchons

d'oreilles, Sterifix et seringues (également à la demande) ;

- mise à disposition d'eau potable ;

- discussion avec les personnes souhaitant parler de leur consommation.

Il s’agit de la :

- distribution de préservatifs et lubrifiants ainsi que de flyers informant des différentes activités liées à notre

présence telles que la Relax Zone, les tournées ;

- distribution sur demande de kits de snif ou autre matériel ;

- circulation sur le camping de manière à repérer les personnes qui auraient éventuellement besoin d’être

accompagnées vers la Croix-Rouge ou la tente Relax Zone ;

- distribution d’eau et tournées de sensibilisation à s’hydrater régulièrement.

Ces tournées sont réalisées par les jobistes.

Délivrance, sur demande, de matériel stérile d’injection et de containers lors de tournées sur le site du camping

et alentours. Les travailleurs sont, par ailleurs, spécifiquement formés à cette thématique en début de festival

afin de répondre adéquatement aux demandes potentielles des usagers injecteurs. Cette année, nous avons

organisé 1 comptoir d’échange de seringues dans trois des quatre festivals couverts (pas lors de la City Parade à

Charleroi).

6 Il est à noter que vu le nombre important de néerlandophones fréquentant les festivals où nous sommes présents, nous

avons également des brochures en néerlandais provenant principalement de notre partenaire néerlandophone VitalSounds

� Autres activités : encodage, traitement des données et rédaction des rapports (Phase 3)

� Stand d’information et de relais

� Travail de proximité dans le camping, sur le site du festival et aux alentours

� Echange de seringues

Page 29: Rapport CFgénéral2014 15

29

Il s’agit d’un espace calme où les personnes angoissées suite à la prise d’un produit peuvent trouver un réconfort

et une prise en charge par des professionnels. Ce service est coordonné et assuré par Modus Vivendi. Cependant,

les permanences sont également assurées grâce à la participation de travailleurs et de bénévoles issus du secteur

psycho-médico-social. La Relax Zone est toujours mise en place en étroite relation avec la Croix-Rouge.

Lorsque nous arrivons à obtenir les autorisations, un service d’analyse de substances psychotropes est mis en

place. La permanence est alors tenue par un chimiste qui pratique les tests et de deux travailleurs de l’équipe

pour le pré- et post-counseling. Cette année, notamment face à l’augmentation des demandes d’analyse en point

fixe et pour des raisons de sous-effectifs (départs et vacances de postes), nous n’avons pas pu mettre en place

le testing en festival.

� Relax Zone

� Testing

Page 30: Rapport CFgénéral2014 15

30

Etat des lieux des actions de l’Equipe Mobile par événement et lieu

Nous présentons ci-dessous un récapitulatif des événements couverts par l’Equipe Mobile et les types d’actions qui y ont été menés.

Date Evénement Ville Types d’action

Matériel diffusé Partenariat RZ Stands Tournées Jobistes & bénévoles de la Relax Zone

14/03/14

Pias Nites Bruxelles - Stand d’info concert - Diffusion de matériel - Travail de proximité - Échange de seringues - Relax Zone

- 382 brochures & flyers - 250 préservatifs & lubrifiants - 300 bouchons d’oreilles - 72Kit de sniff et pailles

Croix Rouge De 22h à 6h 4 personnes accueillies

21h à 2h 2h à 5h 6 jobistes et 4 bénévoles

29/05/14

City Parade Charle- roi

- Relax Zone Jamais de matériel diffusé lors de Relax Zone

Carolo Contact Drogues, Safer Party, ville de Charleroi, Croix Rouge, TEC

De 12h à 2h 38 personnes accueillies

Non Non 9 bénévoles

16 au

20/07

/14

Festival de Dour

Dour -Stand d’info camping et concert - Diffusion de matériel - Travail de proximité - Distribution d'eau - Échange de seringues - Relax Zone

- 2525 brochures et flyers - 8500 préservatifs & lubrifiants - 11000 bouchons d’oreilles -2700Kit de sniff et pailles : - 20 pochettes Sterifix

Conseil de prévention de la Ville de Mons, Spiritek, AD Menen, Sex and Co, PF Prévention sida, Vital Sound,

24/ 24 du mercredi 12h au lundi 12h 279 personnes accueillies

2 Stands ouverts 12h/jour: 1 stand concert et 1 stand camping en partenariat avec la plateforme de prévention sida.

24h/ 24h du mercredi 12h au lundi 12h

25 jobistes : 9 de l'Equipe Mobile, 7 de la ville de Mons, 8 de VitalSounds. 25 bénévoles.

30 /07

au

04/08

/14

Esperan zah

Floreffe - Stand d’info camping et concert - Diffusion de matériel - Travail de proximité - Échange de seringues - Relax Zone

- Brochures et flyers : 2727 - Préservatifs et lubrifiants : 3000 - Bouchons d’oreilles : 6000 - Kit de sniff et pailles : 513 - Sterifix : 8

Sex and Co, Sésame

60h d’ouverture sur 4jours. 55 personnes accueillies.

2 Stands ouverts 12h/jour: 1 stand concert et 1 stand camping

6h/J Du jeudi au dimanche

17 jobistes : - 11 de l'Equipe Mobile, -6 du partenaire namurois. 9 bénévoles

Page 31: Rapport CFgénéral2014 15

31

G. ELEMENTS D’EVALUATION

Evaluation quantitative portant sur le public touché par les actions de sensibilisation et

d’information de l’Equipe Mobile

Comme nous venons de le voir, lors des actions menées par l’Equipe Mobile de Modus Vivendi, des données sont

récoltées auprès d’une partie du public rencontré. Celles-ci sont obtenues par le biais d’un questionnaire

anonyme auto-administré. Les personnes qui y répondent le font de manière volontaire. Les répondants sont

rencontrées aux stands, mais également dans les campings et sur les sites des concerts. Ces informations

permettent d’avoir une estimation des comportements et prises de risques de notre public, ainsi que de la façon

dont il perçoit les actions et le matériel de l’association.

Le questionnaire est à la fois un outil de prise de contact et de récoltes de données. Il a été révisé au début 2013

de manière à ce que les informations récoltées répondent encore mieux à nos objectifs et afin d’adapter au

mieux les actions que nous menons en milieu festif. Nous avons pu au cours de l’année 2014 le proposer dans

les différents événements couverts et se l’approprier plus adéquatement.

Les données présentées ici ne concernent que les personnes rencontrées par l’Equipe Mobile de Modus Vivendi

à l’occasion de ses actions. L’échantillon actuel n’est donc certainement pas représentatif des personnes

fréquentant les événements choisis et encore moins du « public festif » en général. En outre, la méthode d’entrée

en contact avec les personnes fréquentant les événements n’est pas toujours identique d’un événement à

l’autre : certains contacts se réalisent de manière plus proactive, d’autres moins ou pas du tout. Enfin, aucune

méthodologie d’échantillonnage stricte n’a été utilisée. Dès lors, même si les données récoltées sont riches en

informations, nous recommandons de ne pas parler de prévalence et de les considérer comme indicatives.

En 2014, 578 festivaliers ont complété le questionnaire de l’Equipe Mobile. Il convient cependant d’insister sur

le fait que le nombre de répondants au questionnaire n’est pas à confondre avec le nombre de personnes ayant

visité ou fréquenté nos stands lors de ces événements. Car, comme nous l’avons évoqué précédemment, le

questionnaire est complété de manière volontaire et sans méthodologie stricte de recrutement et

d’échantillonnage. Le nombre de personnes touchées est dès lors plus important.

Figure 1. Nombre de personnes interrogées de 2010 à 2014 dans le cadre des actions de l'Equipe Mobile (FWB)

� Introduction et contexte de récolte des données

� Limites et mises en garde

� Description de l’échantillon et profil des répondants

Page 32: Rapport CFgénéral2014 15

32

En 2014, l’Equipe Mobile a été présente lors de quatre événements mais l’analyse suivante porte sur des

données récoltées au cours de trois festivals: les festivals de Dour, d’Esperanzah, et du Pias Nites. La majorité

des questionnaires ont été complétés lors du festival Esperanzah (72,5%). Les festivals de Dour et le Pias Nites

représentent respectivement 17,5% et 10% des questionnaires récoltés en 2014.

Les répondants sont quasiment autant représentés par des femmes (50,7%) que par des hommes (49,3%), ce qui

« confirme » la tendance qui semblait se dessiner au cours de ces dernières années, à savoir une augmentation

de la représentation des femmes (44,9% en 2013, 44,6% en 2012, 45,5% en 2011). La moyenne d’âge est de 22,3

ans (médiane = 21 ans). La tranche des « 18-25 ans » est la plus représentée (65,4%), alors que les « plus de 25

ans » représentent un peu moins d’un cinquième (19,6%) des personnes interrogées. Enfin, 15% des répondants

avaient moins de 18 ans au moment où ils ont rempli le questionnaire.

Bien que la majorité des répondants résident en Belgique (90,2%), nos actions en festivals touchent également

une proportion non négligeable de personnes qui résident dans un autre pays (principalement en France : 8,7%)

et qui fréquentent les festivals où nous intervenons.

Tableau 1. Caractéristiques démographiques des répondants (FWB-2014)

n % Moy. (Min.- Max.)

Sexe

M 216 50,7

F 222 49,3

Non-réponses 140

Age (ans) 22,3 (11-65)

<18 83 15,0

18-25 363 65,4

>25 109 19,6

Non-réponses 23

Pays de résidence

Belge 499 90,2

Français 48 8,7

Autre 6 1,1

Non-réponses 25

Type de fêtard

Première sortie 6 1,1

Moins 1 fois/mois 47 9,1

Une fois/mois 67 13,0

Plusieurs x/mois 243 47,0

Plusieurs x/semaine 154 29,8

Non-réponses 61

Depuis 2013, le questionnaire inclut une question permettant de décrire brièvement le « type de fêtard »

qu’estime être le répondant. On peut voir dans le tableau 1 que la majorité des répondants (76,8%) sortent très

fréquemment (plusieurs fois par mois ou par semaine).

Page 33: Rapport CFgénéral2014 15

33

La majorité des répondants7 (66,1%) ont déclaré avoir déjà été en contact, lors de sorties précédentes, avec des

actions/stands de Réduction des Risques liés à l’usage de drogues, alors qu’un peu plus d’un quart (28,6%) ont

déclaré n’avoir jamais été en contact avec ce type de services. Enfin, seulement 5,3% ont déclaré ne pas savoir

ce qu’est la Réduction des Risques liés à l’usage de drogues.

Interrogés sur ce qui les intéresse le plus dans un stand de RdR, les répondants (n=530)8 ont fourni des réponses

multiples (58,3% des répondants ont choisi trois réponses ou plus) et variées, comme on peut le voir sur la figure

3. Cela suggère que toutes les personnes que nous rencontrons n’ont pas les mêmes intérêts/besoins et qu’il

convient d’offrir une large palette de services, ce que nous nous efforçons d’ailleurs de faire. Les quatre services

pour lesquels les répondants ont manifesté le plus d’intérêt sont, par ordre d’importance, la mise à disposition

d’informations (sur les produits psychotropes, IST, etc. ; 60,4%), de préservatifs/lubrifiants (54%), de bouchons

d’oreille (49,4%), ainsi que la possibilité de discuter et de passer un moment avec une personne du stand (42,5%).

Figure 2. Intérêts des répondants par rapport aux services du stand (FWB-2014) (n=530)

Plusieurs réponses possibles

En ce qui concerne le degré de satisfaction des répondants par rapport à ce que nous proposons, on peut voir

dans le tableau suivant qu’ils sont très majoritairement satisfaits de l’accueil et de la sympathie de l’équipe

(93,6%) ainsi que de la qualité de l’écoute et de l’empathie du personnel (85%). Plus de trois quart des

répondants estiment que les informations diffusées sont pertinentes (79,8%) et trois quart que le matériel

proposé est suffisamment diversifié (74,6%). Les animations/activités proposées au stand pourraient quant à

elles être plus fréquentes ou améliorées, puisque comparativement aux autres aspects, les répondants (65,8%)

sont proportionnellement moins nombreux à en être pleinement satisfaits. Enfin, la visibilité du stand n’est pas

pleinement satisfaisante aux yeux de 31% des répondants. Cette question de la visibilité du stand est délicate

et relève d’un tiraillement entre le besoin de discrétion apprécié par le public et l’organisateur et la nécessité

d’un minimum de visibilité du stand pour toucher largement les personnes présentes à un événement festif. De

plus, il n’est pas toujours aisé de bénéficier d’un endroit offrant beaucoup de visibilité. Cela est de plus très

7 Nombre de non-réponses à cette question : 33. 8 Nombre de non-réponses à cette question : 48.

� Intérêt et satisfaction du public par rapport aux actions de réduction des risques liés à l’usage de

drogues en milieu festif

Page 34: Rapport CFgénéral2014 15

34

variable d’un événement à l’autre. L’emplacement dépend de la volonté de l’organisateur de l’évènement, mais

aussi de la taille des locaux, de sa luminosité, du nombre de personnes présentes… Une relation de confiance

avec un organisateur nécessite parfois plusieurs années de présence et de collaboration avant de se concrétiser

par l’attribution d’un meilleur emplacement pour nos stands.

Tableau 2. Satisfaction des répondants par rapport aux services proposés (FWB-2014)

+ ± -

(%) (%) (%)

Accueil/sympathie de l'équipe (n=548) 93,6% 6,0% 0,4%

Pertinence des informations (n=525) 79,8% 19,2% 1,0%

Diversité du matériel proposé (n=530) 74,6% 23,7% 1,7%

Qualité de l'écoute, empathie de l'équipe (n=533) 85,0% 14,4% 0,6%

Visibilité du stand (n=536) 69,0% 26,7% 4,3%

Animation/activités du stand (n=526) 65,8% 31,9% 2,3%

Le questionnaire comportait également une question les invitant à formuler un éventuel manque d’informations

sur certains produits, modes de consommation, prises de risques ou sur les infections sexuellement

transmissibles. Dix-neuf répondants (3,3%) ont déclaré qu’il leur manquait effectivement ce genre

d’information (Testing de produits : 3, Research Chemicals : 2 ; autres : 14).

Au cours de l’événement

La consommation de psychotropes en milieu festif telle que rapportée par les répondants a été évaluée selon

deux dimensions : d’une part la consommation lors de l’événement au cours duquel ils ont complété le

questionnaire, et d’autre part leur consommation habituelle lors des sorties (y compris lors de « présoirées »

(befores) ou d’ «afters»). Il s’agit là d’une nouveauté par rapport au précédent questionnaire9. Les chiffres que

nous rapportons sous-estiment probablement la consommation « au cours de l’événement », dans la mesure où

nous ne savons pas à quel moment de l’intervention le questionnaire a été complété. Nous pouvons en effet

supposer que certains répondants allaient consommer alors qu’ils avaient déjà répondu au questionnaire.

En ce qui concerne les produits consommés au cours de l’événement, on peut voir dans le tableau 9 que ce sont

l’alcool, le tabac et le cannabis qui enregistrent les pourcentages de consommation les plus élevés, ces produits

ayant été consommés par respectivement 64,9%, 54,3% et 45% des répondants. Les produits stimulants tels que

le speed/amphétamines, la MDMA, l’ecstasy et la cocaïne ont été cités par un peu plus d’une personne sur 10

(13,3%, 12,6%, 11,9% et 10,4% respectivement). Enfin, les autres produits (kétamine, LSD, GHB, Research

Chemicals, etc.) ont été consommés lors de l’événement de manière moins fréquente. Globalement, ces

pourcentages sont similaires à ceux enregistrés en 2013.

Consommation « habituelle » en sortie

En ce qui concerne la consommation habituelle lors des sorties (présoirée et « after » compris), on constate que

l’alcool et le tabac y sont souvent consommés par une majorité des répondants (67,5% et 52,8%,

respectivement). Le cannabis est également souvent consommé par un peu moins d’un tiers des répondants

(30,4%). Les psychostimulants tels que le speed, la MDMA, l’ecstasy, et la cocaïne sont souvent consommés par

plus ou moins 5% des répondants, selon le produit. L’usage « habituel » des autres produits est en revanche

nettement moins fréquemment rapporté par les répondants. Nous invitons le lecteur à se rapporter directement

9 Avant, il s’agissait de la consommation : au cours de l’événement ; au cours des 4 dernières semaines ; au cours de la vie,

indépendamment du contexte d’usage.

� Produits consommés en milieux festifs

Page 35: Rapport CFgénéral2014 15

35

au tableau 9 pour visualiser les pourcentages de consommation rapportés par produit, et en particulier pour

épingler les pourcentages relatifs à la consommation occasionnelle en sortie (« parfois »).

Remarque : dans le nouveau questionnaire, la question sur la consommation à d’autres moments qu’« au cours

de l’événement » précise qu’il s’agit de la consommation habituelle en sortie. La version précédente du

questionnaire portait sur la consommation au cours du dernier mois et au cours de la vie, sans précisions sur le

contexte d’usage (dans ou en dehors des milieux festifs). Nous pouvons donc affirmer que les chiffres présentés

ci-dessous sont plus spécifiques à la consommation « festive », ce qui n’était pas le cas auparavant.

Tableau 3 Produits consommés par les personnes rencontrées au cours des actions de Réduction des Risques (FWB 2014)

Consommation au cours de

l'événement

(n=578)

Consommation habituelle

en sortie

(n= 578)

N %

Jamais

(%)

Parfois

(%)

Souvent

(%)

Alcool 375 64,9 11,1 21,5 67,5

Tabac 314 54,3 30,8 16,4 52,8

Cannabis (marijuana, hasch) 260 45,0 37,4 32,2 30,4

Speed, amphétamines 77 13,3 74,2 22,0 3,8

MDMA 73 12,6 73,0 22,5 4,5

Ecstasy 69 11,9 76,8 17,5 5,7

Cocaïne 60 10,4 79,1 18,3 2,6

Médicaments psychoactifs 23 4,0 88,8 8,8 2,4

Kétamine 17 2,9 89,8 7,6 2,6

Champignons hallucinogènes 35 6,1 78,5 20,2 1,2

LSD 34 5,9 83,6 14,5 1,9

Research chemicals 13 2,2 91,7 7,6 0,7

GHB 7 1,2 96,0 3,5 0,5

Héroïne, opium et dérivés… 5 0,9 98,3 1,6 0,2

Colles, solvants, etc. 8 1,4 95,2 4,7 0,2

Méthadone 7 1,2 98,4 1,2 0,4

Crack, free-base 9 1,6 95,8 3,3 0,9

Autre 3 0,5 96,2 3,2 0,6

La polyconsommation

Les risques socio-sanitaires sont généralement maximisés, toute chose égale par ailleurs, en cas de

consommation simultanée10 de plusieurs produits, car les effets de certaines substances peuvent interagir et se

potentialiser. Afin d’évaluer la prise de risques liée à la polyconsommation, nous avons comptabilisé le nombre

de produits consommés par les répondants ayant déclaré consommer au moins un produit (tabac non compris)

au cours de l’événement (n=415). Comme on peut l’observer dans le tableau 10, la consommation de plusieurs

10 Par consommation simultanée, nous faisons ici référence à la présence simultanée de plusieurs produits dans le sang

(produits qui n’ont donc pas forcément été consommés au même moment). Dans la mesure où notre questionnaire ne

nous permet que d’identifier les produits ayant été consommés au cours de l’événement, la polyconsommation ainsi définie

est certainement surestimée, car un même événement a pu durer de nombreuses heures, voire plus d’un jour pour

certaines personnes, avant le remplissage du questionnaire (les effets d’un produit ayant donc pu parfois s’estomper avant

qu’elles en consomment un autre).

Page 36: Rapport CFgénéral2014 15

36

produits (hors tabac) au cours d’un événement est relativement fréquente puisqu’elle concerne 66,7% des

répondants consommateurs. Plus précisément, 36,9% des consommateurs ont consommé deux produits lors de

l’événement, et 29,8% trois produits ou plus (alcool compris). Ces pourcentages sont assez semblables à ceux

enregistrés en 2013.

Ce nouveau questionnaire inclut également une question spécifique sur les habitudes de polyconsommation en

sortie. Il apparaît que 29,1% des répondants (n=564) consomment souvent plusieurs produits (y compris l’alcool)

au cours de la même sortie, et 17,7% toujours, alors que 33,7% pratiquent parfois la polyconsommation en sortie

et seulement 19,5% ne la pratiquent jamais. Ces résultats confirment que le recours à la polyconsommation est

un phénomène véritablement généralisé au sein du public interrogé.

Tableau 4. Consommation et polyconsommation au cours de l’événement chez les consommateurs d’au moins

un produit hors tabac (FWB 2014)

n %

Moy.

(Min.- Max.)

Nombre de produits consommés hors tabac 415 2,6 (1-15)

Nombre de produits consommés hors tabac et alcool 415 1,7 (0-15)

Au moins un produit hors tabac et alcool (n=415) 302 72,8

Au moins un produit hors tabac, alcool et cannabis (n=415) 156 37,6

Consommation d’un seul produit (alcool compris, hors tabac) (n=415) 138 33,3

Consommation de deux produits (alcool compris, hors tabac) (n=415) 153 36,9

Consommation de trois produits ou + (alcool compris, hors tabac) (n=415) 195 29,8

Un peu plus d’un répondant sur dix (14,4%) ont déclaré avoir sniffé au cours de l’événement, et 0,8% y avoir eu

recours à l’injection. Ces pourcentages sont moins élevés que ceux enregistrés en 2013 en ce qui concerne le

sniff (-7,5%).

Ces deux modes de consommation à risque sont utilisés habituellement lors des sorties (présoirée et « after »

compris) par 10,1% (sniff) et 0,4% (injection) des répondants. Près de trois quarts d’entre eux (69,2%) n’ont

jamais pratiqué le sniff en sortie (+6,1% par rapport à 2013), et la quasi-totalité (98,6%) n’y ont jamais eu recours

à l’injection.

Enfin, en dehors des sorties, 7,9% des répondants ont recours au sniff, et 0,4% à l’injection. Le sniff se

pratiquerait ainsi plus fréquemment par ce public en sortie qu’en dehors.

De manière générale, si l’injection est un mode de consommation marginal qui n’est utilisé que par quelques

répondants, le sniff est en revanche assez fréquent, et il est pertinent d’informer largement les répondants sur

les risques associés à cette pratique et de mettre à leur disposition en milieu festif du matériel de sniff qui limite

les risques de transmission de l’hépatite C.

Tableau 5. Modes de consommation déclarés par les personnes rencontrées (FWB 2014)

Au cours de

l'événement

Habituellement

en sortie Hors sortie

%

Jamais

(%)

Parfois

(%)

Souvent

(%) %

Sniff (n=535) 14,4 69,2 20,7 10,1 7,9

Injection (n=496) 0,8 98,6 1, 1,0 0,4 0,4

Nombre de non-réponses « sniff » : 43 ; Nombre de non-réponses « injection » : 82

� Modes de consommation

Page 37: Rapport CFgénéral2014 15

37

Parmi les répondants qui ont déjà eu recours au sniff (en sortie ou en dehors des sorties) et qui ont répondu à la

question (n=172), la moitié (51,2%) a déclaré n’avoir jamais partagé (emprunt ou prêt) de matériel de sniff. En

revanche, 33,7% ont parfois partagé leur matériel, 11% l’ont souvent partagé, et 4,1% l’ont toujours partagé.

Ces résultats confirment que le partage de matériel de sniff est une pratique assez répandue et qu’il convient

d’informer au mieux les usagers sur les risques qui y sont liés.

Le nouveau questionnaire interroge spécifiquement le public rencontré sur l’utilisation du préservatif lors de

relations sexuelles occasionnelles. Il apparaît que 23,4% des personnes ayant répondu à cette question (n=547)

ont déclaré n’avoir jamais de relation sexuelle occasionnelle. Si on se centre sur ceux qui ont déclaré en avoir

(n=419), il ressort que seulement une petite moitié (47,3%) ont systématiquement recours au préservatif lors de

ces relations, et que 22,9% y ont souvent recours. En revanche, 23,6% ont déclaré n’y avoir que « parfois »

recours, et 6,2% ont avoué ne jamais utiliser de préservatif lors de relations sexuelles occasionnelles.

La consommation d’eau en sortie est un comportement qui permet d’éviter la déshydratation et qui limite les

risques de survenue d’un « coup de chaleur », lesquels peuvent « facilement » survenir dans les atmosphères

surchauffées de certains milieux festifs, en particulier lorsque les personnes ont consommé des produits qui ont

un impact sur la température corporelle, qui masquent la fatigue physique (permettant ainsi de danser de

manière ininterrompue), ou encore qui modifient les perceptions et le jugement. Pourtant, moins d’un tiers

(29,2%) des personnes ayant répondu à la question (n=554) ont déclaré toujours boire de l’eau en sortie, et

36,5% en boire souvent, alors que 28,7% en boivent parfois et 5,6% n’en boivent jamais. Si l’on se centre sur les

personnes ayant déclaré consommer souvent en sortie au moins un produit hors tabac (mais alcool compris) et

qui ont répondu à la question (n=375), il apparaît que 6,1% ne boivent jamais d’eau lors de ces sorties, 32,5% en

boivent parfois, 35,2% en boivent souvent, et 26,1% en boivent toujours.

En 2014, la moitié des répondants ont déclaré avoir déjà fait le test du dépistage du VIH/sida et 42,7% le test de

dépistage de l’hépatite C. En ce qui concerne le VIH/sida, le dernier test remonte à plus de six mois 52,7% des

répondants ayant déclaré avoir déjà été testés. Enfin, en ce qui concerne l’hépatite C, le dernier test remonte à

plus de six mois pour 56,4% des répondants ayant déclaré avoir déjà été testé.

Tableau 6. Réalisation des tests du VIH/sida et de l’hépatite C (FWB 2014)

n* %

VIH/SIDA 550

N'ont jamais fait le test 229 41,6

Ne sait pas/plus 42 7,6

Ont fait le test : 279 50,7

moins de 6 mois 132 47,3

entre 6 mois et un an 58 20,8

plus d'un an 89 31,9

HEPATITE C

N'ont jamais fait le test

Ne sait pas/plus

Ont fait le test :

548

224 40,9

90 16,4

234 42,7

moins de 6 mois 102 43,6

entre 6 mois et un an 51 21,8

plus d'un an 81 34,6

Nombre de non-réponses: VIH/SIDA: 28 ; Hépatite C: 30

� Comportements en matière de transmission d’infections et autres prises de risque

Page 38: Rapport CFgénéral2014 15

38

Près de deux tiers des répondants ont déclaré avoir l’intention de rentrer avec un mode de retour à risque réduit,

c’est-à-dire « à pied », « en taxi », « en transports en commun », « avec un bob» ou encore « en dormant sur

place ». Les modes de retour à moindre risque les plus utilisés sont le recours aux transports en commun (27%)

et le retour avec une personne sobre (25,4%).

Près d’un cinquième des répondants ont envisagé un retour à risque potentiellement important, à savoir la

conduite d’un véhicule (13,2%) ou d’un vélo (0,9%), ou encore le retour en tant que passager d’une personne

ayant consommé (3,7%). Parmi les personnes ayant déclaré envisager de conduire un véhicule ou un vélo (n=77),

près des trois quarts (71,4%) ont mentionné avoir consommé au moins un produit autre que le tabac durant

l’événement (alcool compris). S’il faut rappeler que le pourcentage de consommation durant l’événement est

sans doute sous-estimé, il faut inversement tempérer ces données par le fait que nous n’avons aucune

information sur la quantité de produits consommés (e.g. 1 verre ou 6 verres d’alcool), ni sur le délai entre le

moment de la consommation et le moment du retour. Cette estimation n’est donc qu’indicative.

Enfin, pour 18,5% la prise de risque lors du retour a été qualifiée d’incertaine, essentiellement parce qu’ils ne

savaient pas encore comment ils allaient rentrer chez eux au moment où ils ont complété le questionnaire.

Tableau 7. Retour envisagé après l'événement (FWB 2014) (n=544)

Mode de retour envisagé Risque n % %

Transport en commun

Réduit

147 27,0

63,7

Dort sur place 45 8,3

Passager BOB 138 25,4

A pied 9 1,7

Taxi 7 1,3

Conducteur Important

72 13,2 17,8

Vélo 5 0,9

Passager non BOB 20 3,7

Ne sait pas Incertain

92 16,8 18,5

Autre 9 1,7

Nombre de non-réponses : 34

Des données récoltées par l’Equipe Mobile en Fédération Wallonie-Bruxelles au cours de l’année 2014, il ressort

que le public rencontré qui a complété le questionnaire est autant représenté par de hommes que par des

femmes, et est majoritairement âgé de « 18 à 25 ans ». La grande majorité des répondants sortent

fréquemment (plusieurs fois par mois ou par semaine), et deux tiers ont déjà été en contact avec des

actions/stands de réduction des risques liés à l’usage de drogues.

Les répondants n’ont pas tous les mêmes intérêts/besoins par rapport à ce que propose un stand de Réduction

des Risques, c’est pourquoi il importe d’offrir une large palette de services. Les quatre services pour lesquels les

répondants ont manifesté le plus d’intérêt sont toutefois, par ordre d’importance, les informations (sur les

produits psychotropes, IST, etc.), la mise à disposition de préservatifs/lubrifiants, de bouchons d’oreille, ainsi

que la possibilité de discuter et passer un moment avec une personne du stand.

� Retour après l’évènement

� Conclusions

Page 39: Rapport CFgénéral2014 15

39

Les répondants sont très majoritairement satisfaits de l’accueil et de la sympathie de l’équipe de Modus Vivendi,

ainsi que de la qualité de l’écoute et de l’empathie du personnel. Ils sont aussi très nombreux à estimer que les

informations diffusées sont pertinentes et que le matériel proposé est suffisamment diversifié. Néanmoins, les

animations/activités proposées au stand pourraient être plus fréquentes ou améliorées, tout comme la visibilité

du stand.

En ce qui concerne la consommation au cours de l’événement, l’alcool, le tabac et le cannabis enregistrent à

nouveau les pourcentages de consommation les plus élevés. Les différents produits psychostimulants

(speed/amphétamines, la MDMA, ecstasy et cocaïne) ont tous été consommés par un peu plus d’une personne

sur 10. Les autres produits (kétamine, LSD, GHB, Research Chemicals, etc.) ont plus rarement été consommés.

En ce qui concerne la consommation habituelle lors de sorties, l’alcool et le tabac y sont souvent consommés

par plus de la moitié des répondants, alors que le cannabis est souvent consommé par un peu moins d’un tiers

d’entre eux. Les psychostimulants sont souvent consommés en sortie par environ 5% des personnes interrogées.

L’usage habituel des autres produits est en revanche encore plus rare.

Il apparaît également que la polyconsommation en sortie est fréquente puisque près de la moitié des répondants

ont souvent voire toujours recours à l’usage de plusieurs produits (y compris l’alcool) lors de la même sortie.

Un peu plus d’un répondant sur dix a déclaré avoir sniffé au cours de l’événement, et 1 sur 10 a souvent recours

à ce mode de consommation en sortie. Parmi ceux qui ont déjà eu recours au sniff, la moitié ont déjà partagé

leur matériel, ce qui confirme que le partage de matériel de sniff est une pratique assez répandue et qu’il

convient d’informer au mieux les usagers sur les risques qui y sont liés et de mettre à leur disposition du matériel

qui limite les risques de transmission de l’hépatite C, et cela notamment en milieux festifs. Le recours à l’injection

parmi les personnes rencontrées est rare, tant en sortie qu’en dehors des sorties.

En ce qui concerne les comportements en lien avec la santé au sens large, il ressort que seule une petite moitié

des répondants ayant déclaré avoir des relations sexuelles occasionnelles ont systématiquement recours au

préservatif. La consommation d’eau en sortie est également non systématique, y compris chez ceux qui

consomment des produits psychotropes (alcool compris), puisqu’elle n’est habituelle que chez 61,3% d’entre

eux. Enfin, seulement la moitié des répondants ont déclaré avoir déjà fait un test de dépistage du VIH/sida, et un

peu plus de 40% un test de dépistage de l’hépatite C.

Enfin, si la plupart des répondants ont déclaré avoir l’intention de rentrer avec un mode de retour « à

risque réduit», près d’un cinquième envisageait un mode de retour à risque potentiellement important

(conduire un vélo ou une voiture en ayant consommé, être passager d’une personne ayant consommé) et 16,8%

des répondants n’avaient pas encore prévu leur mode de retour au moment où ils ont rempli le questionnaire.

Compte tenu de ces différents constats, les actions de RdR en matière de drogues mais également de promotion

de la santé en général sont particulièrement fondées en milieux festifs. En lien avec les « services et produits »

proposés par Modus Vivendi, soulignons que :

- les informations sur les produits et la santé visent à rectifier un manque de connaissances sur certains

risques liés à la fête. Ainsi, une sensibilisation concernant des infections telles que l’hépatite et le

VIH/sida. Il en va de même au niveau de la conduite ou le partage d’un véhicule conduit par une

personne sous influence d’alcool ou d’autres produits ;

- la mise à disposition gratuite de préservatifs augmente l’accès à un matériel de prévention des maladies

sexuellement transmissibles;

Enfin, même si aucune question de connaissance ou de comportement n’a été spécifiquement récoltée par le

biais du questionnaire à ce sujet, la mise à disposition de bouchons d’oreilles se révèle indispensable pour

Page 40: Rapport CFgénéral2014 15

40

prévenir les problèmes auditifs dus à l’écoute prolongée et répétée de musique amplifiée. La demande et

l’intérêt du public sont d’ailleurs bien réels.

Analyse quantitative des données récoltées lors de la Relax Zone en 2014

Les données ont été récoltées lors des différentes Relax Zones organisées en 2014. A nouveau, nous avons

organisé une Relax Zone dans quatre festivals de musique, à savoir au Festival de Dour, au Festival Esperanzah

et cette année à la City Parade à Charleroi ainsi qu’à la Pias Nites à Bruxelles, ce qui correspond à 10 jours

journées et 11 soirées/nuits de présence aux festivals.

Les informations reprises ci-dessous ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire, ou plus exactement d’une

« fiche de liaison » qui permet de réaliser un suivi des bénéficiaires pris en charge. Il est complété par les

professionnels intervenant dans les Relax Zones. Cette fiche garantit l’anonymat des festivaliers pris en charge.

Sur l’ensemble des 4 festivals, 374 festivaliers ont fréquenté nos Relax Zones. C’est à nouveau lors du Festival

de Dour que nous avons pris le plus de personnes en charge avec 75% des festivaliers accueillis en 2014. Par

contre, la Relax Zone de la Pias Nites, première présence lors de ce festival, n’a été fréquentée que par quelques

usagers. Lire à ce sujet l’évaluation qualitative où nous apportons des éléments concernant cette première

expérience.

Figure 1. Personnes accueillies en Relax Zone par

événement en 2014 (FWB - n=374)

Incontestablement, avec 374 personnes accueillies, c’est l’année 2014 qui compte le nombre le plus important

de festivaliers en Relax Zone et ce depuis sa création. Cette augmentation est avant tout due à la Relax Zone du

Festival de Dour qui cette année, à elle seule, a enregistré 279 personnes (+149, soit +75% par rapport à 2013).

Cette augmentation peut s‘expliquer par différents facteurs : la durée du festival, qui cette année a commencé

un jour plus tôt, la circulation de produits psychotropes fortement dosés, les conditions climatiques et enfin

l’augmentation de la communication et de la visibilité de la Relax Zone.

Festival de Dour

75%

Festival Esperanz

ah15%

City Parade

10%

Pias Night…

� Contexte de récolte des données

� Nombre de personnes accueillies

Page 41: Rapport CFgénéral2014 15

41

Le tableau ci-dessous reprend le détail de la fréquentation de la Relax Zone par année et par lieu depuis 201011.

Figure 2. Nombre de personnes accueillies en Relax Zone par événement (FWB – 2010 à 2014)

Précisons d’emblée que les fiches de la City Parade et de la Pias Nites n’ont pas été tenues en compte pour

l’analyse quantitative qui suit car celles-ci n’ont pas pu être encodées. L’analyse porte donc sur les 334

festivaliers enregistrés à la Relax Zone du Festival de Dour et d’Esperanzah.

L’âge moyen des festivaliers pris en charge à la Relax Zone en 2014 est de 21,4 ans (min. 15 ans - max. 53 ans),

ce qui confirme la présence de problèmes chez un public relativement jeune, souvent moins à même de gérer sa

consommation et de connaître ses limites. Si l’on tient compte des tranches d’âge, on remarque que les moins

de 18 ans sont peu présents.

Tableau 2 : Caractéristiques démographiques des personnes accueillies en Relax Zone (FWB - 2014)

Dour Esperanzah Total

n % Moy.

(Min.=Max.) n % Moy.

(Min.- Max.) n % Moy.

(Min.-Max.)

Sexe 266* 54* 320*

F. 23 35,3% 27 50,0 121 37,8

M. 83 64,7% 27 50,0 199 62,2 Non rép. 33 2 24

Age (ans) 223*

21,2 38*

22,5 261*

21,5

(15-42) (16-53) (15-53)

< 18 15 6,7% 4 10,5 19 7,3

18 - 20 99 44,4% 9 23,7 108 41,4

> 20 109 48,9% 25 65,8 134 51,3 Non rép.* 56 17 73

Langue 265* 44* F 201 75,9% 44 100,0 245*

Ndl 47 17,7% 47 19,2%

UK 12 4,5% 12 4,9%

Autres 5 1,9% 5 2,0%

* Nombre de réponses à la question

11 En 2014, le Tribes Gathering n’a pas eu lieu.

139

30

169184

4118

243

114

44 40

198

159

4927

235

279

5538

374

Festival de Dour Festival Esperanzah City Parade Tribes Gathering Total

2010 2011 2012 2013 2014

� Profil des personnes accueillies

Page 42: Rapport CFgénéral2014 15

42

Il faut remarquer que le faible taux de réponses à la question portant sur l’âge s’explique par le fait que l’état dans

lequel les festivaliers arrivent parfois à la Relax Zone ne leur permet pas de le préciser aux professionnels,

contrairement au sexe, l’âge précis ne peut pas être « constaté ».

L’âge moyen des personnes prises en charge ne varie pas vraiment en fonction des événements, si ce n’est

représentation un peu plus importante des plus de 20 ans à Esperanzah (voir tableau supra).

Figure 3. Répartition des festivaliers par tranche d'âge et par événement (FWB - 2014) (n= nombre de répondants à la question)

La majorité du public de la Relax Zone est toujours constituée d’hommes. Néanmoins cette année, la

représentation des femmes a augmenté pour atteindre près de 40%, soit la plus importante jamais enregistrée

depuis la création des Relax Zones. Au Festival d’Esperanzah, la répartition hommes-femmes a atteint 50%. Nous

pouvons supposer que c’est dû en partie à une plus grande représentation des femmes en festival, mais aussi

par des premières consommations mal gérés et mal encadrés.

Figure 4. Répartition du public touché via la Relax Zone en fonction du sexe de 2007 à 2014 (FWB).

(n = nombre de réponses à la question).

Enfin, les Relax Zones ont avant tout pris en charge des personnes francophones. Notons cependant qu’au

Festival de Dour presque 18%du public de la Relax Zone était néerlandophone.

En 2014, à nouveau, c’est le plus souvent (50%) sur base d’une démarche personnelle (« d’elles-mêmes ») que

les personnes déclarent être arrivées à la Relax Zone. Presque 40% y sont arrivées via la Croix-Rouge (38%). Enfin,

6,7%10,5% 7,3%

44,4%

23,7%

41,4%48,9%

65,8%

51,3%

Dour (n=223) Esperanzah (n=38) Total (n=261)

< 18 ans

18-20 ans

> 20 ans

72,7% 69,4% 72,8%77,8%

69,8% 70,1% 72,6%

62,2%

27,3%30,6% 27,2%

22,2%30,2% 29,9% 27,4%

37,8%

2007(n=139)

2008(n=170)

2009(n=136)

2010(n=162)

2011(n=225)

2012(n=187)

2013(n=223)

2014(n=320)

Hommes

Femmes

� Arrivée à la Relax Zone

Page 43: Rapport CFgénéral2014 15

43

une minorité y a été amenée par un ami (7,3%) ou un jobiste (2,2%), ou par un autre intermédiaire non précisé

(1,9%). Ces relais sont assez similaires en proportion à ceux observés en 2013.

Le fait que les personnes arrivent principalement « d’elles-mêmes » depuis 2010 s’explique par l’important

effort de communication et de visibilité réalisé autour de la Relax Zone par l’Equipe Mobile. De plus, nous

bénéficions depuis quelques années d’une entrée clairement séparée de celle de la Croix-Rouge, davantage

visible pour le public. Cette disposition demande souvent une négociation préalable et renouvelée in situ. Enfin,

la Relax Zone est présente dans les festivals depuis plusieurs années, ce qui la rend de plus en plus connue pour

les « habitués » qui s’y rendent directement lorsqu’ils se sentent en difficulté.

Au fil des années, le rôle de relais de la Croix-Rouge vers la Relax Zone semble également se renforcer (27,5 % en

2012 ; 32,5% % en 2013 ; 38,6% en 2014). Cela traduit vraisemblablement une meilleure connaissance et

reconnaissance de notre travail par cette dernière, ce qui vient renforcer la collaboration efficace entre les

différents services. Comme cela avait déjà été souligné lors des rapports précédents, la Croix-Rouge est amenée

à réaliser un premier accueil des personnes qui se sentent mal et qui se rendent dans ses services, mieux connus

du grand public. Elle relaye ensuite vers la Relax Zone les personnes qui ne relèvent pas de l’urgence médicale.

Ce relais est basé sur une relation de confiance, construite au cours des années, mais qui repose également sur

un important travail de communication et d’échanges avant chaque événement. Par ailleurs, les jobistes qui

tournent dans les festivals afin de prendre en charge les personnes qui se sentent mal relaient également vers la

Croix- Rouge lorsque cela se révèle pertinent.

Figure 2. Répartition par mode d'arrivée à la Relax Zone en 2014

(FWB - n=316) (Non-réponses=18)

La fatigue arrive de loin en tête des motifs cités par les personnes prises en charge en Relax Zone, quelle que soit

l’année considérée. En 2014, même si on note une diminution à ce niveau, cela concerne encore 61,8% des

usagers. La décision d’accepter de prendre en charge les personnes présentant la fatigue comme unique raison

apparente se justifie à plus d’un titre : d’une part, il s’avère chaque année que certains usagers ont beaucoup

consommé mais ne souhaitent pas en parler d’emblée ; d’autre part, d’autres usagers envisagent de recourir à

des stimulants car ils n’avaient pas d’endroit où se reposer, une consommation qui peut donc être parfois évitée

grâce à la présence de la Relax Zone ; enfin, certains usagers peuvent aussi faire un break entre deux

consommations. Bref, en accueillant simplement ceux qui nous sollicitent, nous sommes amenés à faire non

seulement de l’accompagnement mais aussi de la prévention.

Les motifs d’admission qui sont ensuite les plus souvent déclarés sont les angoisses, le stress et les bad trips

(15,3%), suivis par les nausées et les vomissements (13,2%) ainsi que les problèmes de désorientation (12,3%).

Quant au froid et à la chaleur, ils sont souvent révélateurs du manque de préparation de certains festivaliers,

parfois jeunes et moins expérimentés, ou qui viennent pour la première fois. Ils ne sont pas rares à arriver sur le

site sans tente et parfois même sans pull ou encore sans suffisamment d’argent, ou à l’inverse sans protection

Spontanément: 50,0%

Croix Rouge : 38,6%

Ami : 7,3%

Jobiste : 2,2%

Autre : 1,9%

� Motifs et durée d’admission

Page 44: Rapport CFgénéral2014 15

44

(casquette, crème, etc.) en cas de canicule. L’invocation de ces motifs d’admission est bien évidemment

conditionnée par les conditions météorologiques, parfois rudes et contrastées entre la journée et la nuit. En

outre, la chaleur peut aussi être un motif avancé en raison d’une augmentation de la température corporelle

consécutive à la consommation de certains produits ou mélange (MDMA, MDMA et PMMA, etc.).

Tableau 2. Motifs d'admission en Relax Zone en 2014 (FWB - n=334)

n %

Ont été admis pour cause de* : 334

Fatigue 230 68,9

Angoisses/stress/bad trip 51 15,3

Nausées, vomissements 44 13,2

Désorientation 41 12,3

Froid, hypothermie 32 9,6

Envie de parler 23 6,9

Autres douleurs physiques, blessures 21 6,3

Céphalée 12 3,6

Chaleur, insolation 10 3,0

Hallucination, paranoïa 9 2,7

Insomnie 6 1,8

Problèmes pour se loger, perte/vol de matériel (tente, vêtements, sac, clé…)

5 1,5

Tachycardie 4 1,2

Agitation, nervosité 4 1,2

Difficulté à respirer 3 0,9

Autres (déshydratation, montée, …) 2 0,6

Inconscience 2 0,6

Ebriété 1 0,3

Malaise, vertige 1 0,3 * Plusieurs réponses possibles ; n= nombre de répondants à la question

En regroupant les réponses en catégories (problèmes physiques, troubles psychiques, problèmes liés au

contexte, fatigue12), il apparaît à nouveau que la fatigue est le motif le plus souvent objectivé même si on

enregistre une baisse à ce niveau en 2014 (cf. figure qui suit). Viennent ensuite les problèmes psychiques (40,7%),

puis les problèmes physiques (25,7%), et en enfin les problèmes liés au contexte (14,1%). C’est la première fois

que les problèmes liés au contexte sont si peu cités. A noter que les fluctuations dans le temps ne sont pas

toujours faciles à interpréter en raison des variations des conditions météorologiques ou d’infrastructure du site

du festival susceptibles de les impacter.

12 Problèmes physiques : douleurs, crampes, fracture, blessures, inconscience, nausées, vertiges, céphalées, hypertension,

hyperventilation, hypoglycémie, sudation, ébriété...

Problèmes psychiques : angoisses, désorientation, hallucinations, troubles mnésiques, agitation, fou rire, besoin de

parler, paranoïa…

Problèmes liés au contexte : chaleur, froid, conditions climatiques (inondation…), perte de tente, de vêtements, de

matériel…

Fatigue : épuisement, fatigue, sommeil…

Page 45: Rapport CFgénéral2014 15

45

Notons que les problèmes liés au contexte (froid, chaleur, etc.) sont rarement les seules causes de l’arrivée en

Relax Zone, d’autres y sont généralement associées. Ainsi, une personne qui a surconsommé de l’alcool ou

d’autres substances aura tendance à ne pas ressentir les effets du froid ou de la chaleur tout en en subissant les

conséquences (surchauffe, déshydratation, hypothermie), s’endormira sous la pluie, etc.

Figure 3. Types de motifs d'admission en Relax Zone en 2010 à 2014 (FWB). (Plusieurs réponses possibles). (n= nombre de

répondants à la question)

Il est utile de préciser ici qu’il n’est pas possible de récolter systématiquement l’information portant sur la

consommation éventuelle de psychotrope(s) chez toutes les personnes accueillies. Cela s’explique d’une part,

parce que la priorité est donnée à la prise en charge et non à la récolte de données, et d’autre part, parce que

certains festivaliers ne sont pas en état de répondre aux questions. En 2014, c’était le cas de 1,8% (n=6) des

personnes accueillies en Relax Zone. Nous les avons donc exclues des analyses qui suivent.

Ainsi, parmi les personnes qui ont répondu à la question (n=328), 75,6% ont déclaré avoir consommé au moins

un psychotrope (alcool compris) au cours de l’événement. Le plus souvent, elles n’ont déclaré qu’un seul produit

ou deux, mais 10,7% ont déclaré en avoir consommé au moins trois. Par ailleurs, 24% des répondants auraient

déclaré ne rien avoir consommé. Ce chiffre est à appréhender avec beaucoup de précaution. En effet, de

nombreux festivaliers arrivant en Relax Zone ne pensent pas à citer leur consommation d’alcool ou de cannabis

lorsque la question de consommation de produit(s) leur est posée, ces psychotropes étant largement

« banalisés » par derniers-ci. En outre, accueillir des personnes qui n’ont pas vraiment consommé mais dont

l’état demande une certaine prise en charge et un travail de prévention figure bel et bien parmi les missions de

la Relax Zone, comme nous l’évoquions dans le paragraphe consacré aux motifs d’admission.

Figure 4. Nombre de produits déclarés (alcool compris) par les personnes prises (n charge en Relaxe Zone en 2014 (FWB - n=32813)

13 334 répondants (questionnaires encodés) – 6 non réponses à la question = 328 répondants.

77,5

33,228,1 25

63,8

29,4

48,1

32,7

67,7

16,2

42,4 39,4

83,8

34,8

41,0 43,8

68,9

25,7

40,7

14,1

Fatigue (%) Problèmes physiques (%) Problèmes psychiques (%) Problèmes liés aucontexte (%)

2010 (n=160)

2011 (n=214)

2012 (n=198)

2013 (n=235)

2014 (n=334)

n'ont déclaré aucun

produit …

un seul produit ;

41,8%

2 produits ; 23,1%

3 à 5 produits ;

10,7%

� Produits consommés

Page 46: Rapport CFgénéral2014 15

46

La figure qui suit présente les produits les plus cités au cour de ces trois dernières années.

Figure 5 Consommation (en %) lors de l’événement par les personnes accueillies à la Relax Zone et ayant déclaré leur consommation (FWB 2010-2014) 14

L’alcool est à nouveau le produit le plus fréquemment déclaré (69,4%) parmi les personnes pour lesquelles la

consommation a pu être précisée. On note même une augmentation (+8,9%) cette année, alors que depuis 2011

une légère diminution avait semblé s’amorcer. L’ecstasy est quant à elle à nouveau citée par plus d’un tiers des

répondants (37,5%), une nette augmentation qui est apparue depuis 2013 par rapport aux années précédentes

et qui pourrait être en lien avec la circulation de plus en plus courante de pilules d’ecstasy hautement dosées en

MDMA ou contenant de la PMMA.

Le cannabis est cité par plus d’un quart des répondants (28,1%) mais à nouveau, comme nous l’avons évoqué

plus haut, ce pourcentage est sans doute sous-estimé compte tenu de la « banalisation » de ce produit. Enfin,

les produits tels que les amphétamines, la cocaïne ainsi que le LSD sont cités par environ une personne sur dix.

Le détail des substances citées figure dans le tableau qui suit.

14 En 2014, n= 248 (334 répondants (questionnaires encodés) – 6 non réponses à la question – 80 « 0 produit consommé »

66,7

29,428,1

13,7

2,0

11,8

60,5

39,5

28,1

10,2 7,810,8

69,4

37,5

27,8

7,7 5,2 4,8

2012 (N=153) 2013 (N=167) 2014 (N=248)

Page 47: Rapport CFgénéral2014 15

47

Tableau 3 : Produits cités par les personnes accueillies en relax Zone et ayant déclaré avoir consommé au moins un psychotrope lors de l’événement (FWB).

% 2010 (n=97)

% 2011 (n=178)

% 2012 (n=153)

% 2013 (n=167)

% 2014 (n=248)15

Alcool 75,3 77 66,7 60,5 69,4

XTC 23,7 19,7 29,4 39,5 37,5

Cannabis 34,0 16,9 28,1 28,1 27,8

Amphétamines 10,3 14 13,7 10,2 7,7

Cocaïne 5,2 5 2,0 7,8 5,2

LSD 7,2 10,7 11,8 10,8 4,8

Autres (RC, ne sait pas, mélanges de produits…)

1,0 1 9,8 10,8 4,4

Kétamine 0,0 0 8,5 3,6 2,8

Champignons hallucinogènes 3,1 3 2,6 1,2 2,4

Benzodiazépines 1,0 1 8,5 1,2 0,4

GHB 0,0 0 0,0 1,2 0,4

Héroïne 0 0 0,0 0 0,0

Plusieurs réponses possibles.

Seulement 3,5% des répondants ont déclaré qu’il s’agissait d’une première expérimentation du/des produit(s)

cité(s). En se basant sur ce pourcentage, il serait donc rare que l’inexpérimentation par rapport à un produit

explique la survenue de difficultés nécessitant une prise en charge. Néanmoins, rappelons que toutes les

personnes accueillies n’ont pas révélé ce qu’elles avaient consommé. Il pourrait justement s’agir de celles qui

sont moins expérimentées et qui oseraient moins parler de leur « nouvelle expérience » de consommation.

Nous attirons l’attention sur le fait que si nous connaissons dans certains cas les produits consommés au cours

de l’événement, il ne nous est pas possible de faire un lien causal entre la consommation d’un produit particulier

et les symptômes à l’origine du « séjour » en Relax Zone, d’une part, parce que certaines personnes ont

consommé plusieurs produits, et d’autre part, parce que d’autres facteurs que la consommation de produits

(fatigue, chaleur, etc.) peuvent produire (parfois en interaction avec les effets d’un produit) des états nécessitant

une prise en charge. Le tableau sur les produits ne peut donc pas être lu directement comme un « tableau des

produits à l’origine des symptômes ayant conduit la personne à transiter par la Relax Zone ».

En 2014, des Relax Zones ont été organisées lors de quatre événements : le Festival Dour, le Festival Esperanzah,

la City Parade et la Pias Nites, où 374 personnes ont été prises en charge. Il s’agit avant tout d’un public jeune

(21,4 ans en moyenne) et masculin (62,2%), même si cette année la part des femmes a augmenté de 10%.

Les festivaliers sont le plus souvent arrivés en Relax Zone par eux-mêmes ou, dans une moindre mesure, via la

Croix-Rouge. La proportion de personnes arrivées par elles-mêmes a augmenté en parallèle à une diminution des

relais effectués par la Croix-Rouge, ce qui va sans doute de pair avec une meilleure connaissance de la Relax Zone

par les festivaliers mais également avec un effort de communication et de visibilité réalisé par l’équipe, ou encore

avec le fait de disposer d’une entrée distincte de la Croix-Rouge.

15 En 2014, n= 248 (334 répondants (questionnaires encodés) – 6 non réponses à la question – 80 « 0 produit consommé »

� Conclusions Relax Zone

Page 48: Rapport CFgénéral2014 15

48

La fatigue est un motif d’admission déclaré par la majorité des personnes prises en charge (68,9%). Les

problèmes d’ordre psychique arrivent en deuxième position des types de causes invoquées. Les problèmes

physiques, en 3ème position, sont moins cités qu’en 2013, année où ils étaient finalement particulièrement

présents par rapport aux autres années. Enfin, les causes en lien avec le contexte (froid, chaleur, perte de

matériel, etc.) sont largement moins avancées (-29,7% par rapport à 2013).

Plus de 75% des personnes accueillies en Relax Zone ont déclaré avoir consommé au moins un psychotrope et

plus un tiers deux produits ou plus. L’alcool reste le produit le plus fréquemment déclaré (69,4%), suivi de

l’ecstasy (37,5%) et du cannabis (27,8%), les autres produits étant cités de manière moins fréquente.

La Relax Zone remplit bien un rôle de prise en charge (complémentaire à celui d’un service tel que la Croix-

Rouge) de personnes arrivant aux festivals souvent mal préparées à ce qu’elles vont y vivre, que ce soit en termes

de consommation ou de matériel. L’accueil de ces festivaliers permet ainsi de remplir non seulement un rôle

indispensable d’accompagnement mais également de prévention, tout en désengorgeant des services médicaux

peu adaptés à la prise en charge des problèmes liés à la consommation de psychotropes en milieu festif,

notamment au niveau de l’anonymat recherché par le bénéficiaire.

Eléments d’évaluation qualitative et bilan 2014

� Couverture des événements et services mis en place

L’équipe 1ère ligne a connu de gros changements de personnels et la vacance de la coordination pendant plusieurs

mois. Malgré cela nous avons réussi à assurer l’intervention de l’Equipe Mobile dans quatre festivals. Nous y

avons organisé divers services, à l’exception de l’analyse de produits psychotropes en festival (Esperanzah). Nous

y reviendrons dans la partie consacrée au projet « Testing ».

Le dispositif Equipe Mobile a connu une augmentation d’affluence lors des différents évènements. Ceci est dû

en partie au fait que l’ensemble des festivals couverts par nos services ont connu une affluence record. Mais

nous sommes en droit de postuler qu’une meilleure connaissance de nos services par le public y a également

contribué.

Si tous les événements couverts ont été un succès, celui de la Pias Nites a été relatif. En effet, nous suivons cet

événement depuis 2012 et cette année, pour la première fois nous avons mis en place un dispositif Equipe

Mobile, à savoir un stand et une Relax Zone. Le stand a connu une très bonne affluence à contrario de la Relax

Zone qui n’a accueilli que quatre personnes. Nous avons eu un très mauvais emplacement ce qui rendait l’accès

à la Relax Zone très difficile. En effet, il fallait franchir le service de sécurité et le PMA pour arriver dans notre

dispositif.

Cette année nous avons travaillé sur la visibilité et la promotion de nos services de Réduction des Risques, ce qui

a permis de toucher un plus grand nombre de festivaliers que l’année précédente. Cependant, ce travail de

visibilité et de promotion doit continuer car une partie de public nous dit encore peu visible.

Il est aussi important de souligner que cette année la circulation, dans les différents événements que nous avons

couverts, de produits psychotropes fortement dosés a été importante. Certains des produits psychotropes ont

fait l’objet d’une alerte précoce et plus largement d’une attention particulière en termes de préventions et de

messages de Réduction des Risques.

Nous avons ainsi bien rempli l’objectif visant à maintenir notre présence et nos activités dans les festivals.

Page 49: Rapport CFgénéral2014 15

49

D’un point de vue plus méta, l’élaboration de conventions entre partenaires a permis de faciliter les conditions

de travail et de pérenniser nos partenariats. De même, l’appropriation et l’utilisation régulière d’outils

spécifiques à la gestion du projet « équipe mobile » a permis d’améliorer la mise en place, le suivi et à l’évaluation

des actions. Le décompte des brochures a été systématisé permettant une meilleure récolte et analyse des

données.

Nous avons porté une attention particulière à capitaliser nos acquis de manière plus systématique par écrit sous

forme de check-lists logistiques, documents de passation, profil de coordination en festival … Ceci nous a permis

d’améliorer la qualité de notre travail et de sa mise en œuvre.

Les objectifs fixés pour 2014 visant la capitalisation de nos acquis ainsi que le travail au niveau des conventions

avec nos partenaires ont ainsi été atteints.

Nous avons également veillé à retravailler la formation offerte aux jobistes et autres intervenants afin de les

préparer au milieu au travail en festival que ce soit dans le cadre de stand d’information que de la Relax Zone. A

défaut d’avoir pu nous concentrer sur le renforcement de partenariat pour le recrutement de personnel médical

et para-médical, cet « investissement » au niveau de la formation visait également à contribuer au renforcement

de la réserve de recrutement afin de rendre ces « postes » plus attractifs pour ce type de professionnels. Cet

objectif a donc ainsi pu être en partie rencontré.

H. PISTES POUR 2015

Les résultats quantitatifs et qualitatifs démontrent la pertinence des actions mises en place dans le cadre de

l’Equipe Mobile. Les services mis en place sont adaptés aux demandes et besoins variés des festivaliers et se

révèlent comme importants en termes de Réduction des Risques liés à l’usage de drogues. On entend ici les

risques au sens large : les risques tant sanitaires que sociaux.

Les pistes pour 2015 s’orientent vers la pérennisation et l’amélioration de nos services.

Les principales pistes pour 2015 sont :

- La consolidation de nos services actuels ;

- La pérennisation et l’augmentation de nos partenaires ;

- Poursuite de l’amélioration de la visibilité et de l’accessibilité à nos services ;

- Une meilleure appropriation et utilisation de nos outils par l’ensemble des personnes impliquées dans

les actions (questionnaires, fiches…) ;

- La poursuite du conventionnement de nos différentes actions avec nos partenaires et les organisateurs ;

- Le renforcement de la réserve d recrutement de bénévoles pour la Relax Zone et plus spécifiquement

de médecins et d’infirmiers.

3.3 COORDINATION DU RÉSEAU DROGUES RISQUER MOINS : DIFFUSION D'INFORMATION ET

RÉDUCTION DES RISQUES EN MILIEUX FESTIFS

A. FIN DU PROJET DEPUIS MARS 2014 ET CONSTATS

Après des années de fonctionnement, pour des raisons de budget, la coordination du projet Drogues Risquer

Moins n’a malheureusement pas pu être maintenue pour l’année 2014-2015. En effet, Modus Vivendi travaille

avec une enveloppe fermée qui n’a pas bougé depuis des années si bien que, vu les augmentations de coût des

salaires et frais de fonctionnement, il n’a plus été possible de mener à bien l’ensemble des projets..

� Travail au niveau des procédures

Page 50: Rapport CFgénéral2014 15

50

Pour rappel, Drogues Risquer Moins est un projet de diffusion d’informations de réduction des risques en milieu

festif (festivals, soirées, discothèques, city parades, etc. « Drogues Risquer Moins » est mis en œuvre par des

professionnels locaux qui constituent ainsi un Réseau regroupant une trentaine d’institutions et services en

Communauté française issus du secteur psycho-médico-social. Le rôle de Modus Vivendi se situait ici en seconde

ligne en tant que coordinateur du réseau Drogues Risquer Moins. Il s’agissait principalement d’un appui

méthodologique global (via les réunions de concertation) et spécifique ainsi que par l’accès à des outils (outils

méthodologiques, questionnaires, brochures,…). Dans certain cas (nouveaux partenariats, nouveaux public cible,

formation de jobistes ou des professionnels…) et à la demande des coordinations locales, Modus Vivendi peut

fournir un appui plus spécifique aux partenaires.

La coordination offrait un espace de discussion et d’échange aux professionnels parfois démunis face aux

réalités de terrain, ou encore, par exemple, de récolter des données et des informations sur les prises de risques

en milieu festif. Ill avait été prévu de maintenir deux réunions de concertation par an, organisées par les

partenaires du projet. Force est de constater qu’à la connaissance de Modus Vivendi, aucune réunion de ce type

n’a été tenue.

La récolte de données sur la consommation et les risques en lien en milieu festif avec l’outil commun semble se

poursuivre. Malheureusement, en l’absence de coordination l’outil évolue de manière disparate, chaque acteur

adaptant le questionnaire selon ses propres besoins et intérêts. Une source non négligeable de données sur les

comportements de consommation de psychotropes en milieu festif semble ainsi vouée à disparaître.

B. PERSPECTIVES ET PISTES POUR 2015

Un nouveau projet de Coordination des acteurs intervenants en milieu festif : description

Une coordination des acteurs de promotion de la santé qui interviennent en milieu festif est nécessaire au vu

de la multiplication des acteurs et des approches. Elle permettrait d’abord d’organiser et structurer le réseau à

l’instar de ce qui se faisait jusque fin 2013 pour les partenaires du projet Drogues Risquer Moins. Elle permettrait

aussi d’augmenter la visibilité des projets en créant un contact unique pour les organisateurs désireux d’accueillir

une action de promotion de la santé et offrirait aux différents intervenants santé présents dans les

soirées/festivals/évènements une bannière commune sous laquelle se rassembler qui permettrait de rendre

leurs actions encore plus visibles, concertées et donc efficaces.

Pour pallier à l’absence du réseau Drogues Risquer Moins, cette coordination organiserait également des

concertations régulières entre les acteurs afin de donner un sens commun aux différentes approches et

développer des supports méthodologies, des formations ou encore des outils de communication communs. Si

les participants le désirent, elle pourrait aussi centraliser à l’échelle de la FWB les éléments d’évaluation récoltés

sur le terrain. Plus fort ensemble, le réseau pourrait plus facilement développer des partenariats permettant

entre autres un meilleur accès au matériel de prévention : achats groupés, convention avec des mutualités,

appuis commerciaux, demandes centralisées aux pouvoirs subsidiant, etc.

Cette proposition a été introduite dans le cadre de la demande de subvention à la Fédération Wallonie-Bruxelles, en septembre 2014, pour notre nouveau Programme d’actions de promotion de la santé dans les domaines de la Prévention du VIH/SIDA, de la toxicomanie et de la Réduction de Risques liés à l’usage de drogues. En l’absence de moyens complémentaires, il nous est impossible de la concrétiser.

Page 51: Rapport CFgénéral2014 15

51

4. ACCESSIBILITÉ A L’INFORMATION, AU MATÉRIEL D’INJECTION ET DE PRÉVENTION

4.1 LA COORDINATION DU DISPOSITIF D’ACCÈS AU MATÉRIEL STÉRILE D’INJECTION (DAMSI)

A. INTRODUCTION

En Fédération Wallonie-Bruxelles, le Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection comprend des comptoirs

d’échange de seringues, des programmes en pharmacie, des programmes de rue et, de manière marginale, des

programmes d’échange de seringues en milieu festif. Ces différents programmes sont étroitement articulés et se

complètent.

Dans la cadre des activités qui font vivre le DAMSI, Modus Vivendi se place en 2ème ligne par rapport aux actions

du monde psycho médicosocial, ses priorités étant :

1. la coordination et concertation entre les différents partenaires et acteurs du DAMSI ;

2. la promotion de l’échange d’expérience et l’offre de soutien méthodologique ;

3. la gestion de la centrale d’achat du matériel de réduction des risques principalement liés à l’injection ;

4. le développement, l’évaluation de projets au sein de ces dispositifs ;

5. la mise à jour annuelle de données chiffrées ;

6. l’accompagnement des acteurs concernés.

Par ces différentes missions, Modus Vivendi tient un rôle de coordinateur de DAMSI ; rôle pour lequel l’asbl

reçoit une reconnaissance et une légitimité de la part d’acteurs de terrain et du monde politique.

B. PUBLICS CIBLES ET RELAIS

Le public cible final sont les usagers de drogues de rue, par injection.

Le public relais est constitué des intervenants spécialisés ou non en toxicomanie et les pharmaciens.

C. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES À CETTE ANNÉE (MARS 2014 – FÉVRIER 2015)

- Objectif 1 : Axe « Centrale d'achat » : formaliser les pratiques d’achats et de redistribution et rédiger des

appels d’offres dans le cadre d’un marché public.

- Objectif 2 : DAMSI - Axe « Stérifix » : travailler sur la relance du projet après l’arrêt de la production en

2013.

- Objectif 3 : DAMSI – Axe « Comptoir » : renforcer le DAMSI bruxellois.

- Objectif 4 : DAMSI – Axe « Comptoir » : échanger des pratiques et soutenir les nouveaux points DAMSI.

- Objectif 5 : DAMSI général : promouvoir les Salle de Consommations à Moindre Risques (SCMR) et les

pratiques d’Accompagnement et d’Education aux Risques Liés à l’Injection (AERLI) via la participation à des

journées d’études et autres évènements.

Page 52: Rapport CFgénéral2014 15

52

D. PARTENARIATS

Objet du partenariat Nom des partenaires (= 18 partenaires)

Points d’accès au matériel stérile

d’injection (coordination des acteurs,

centrale d’achat, soutien aux

acteurs,…)

= 21 partenaires

Dune/CLIP (Bruxelles) - Transit/LAIRR (Bruxelles) - Latitude Nord

(Bruxelles) - Antennes du projet Lama (Bruxelles) - Médecin du

Monde (Bruxelles) - Carolo-rue (Charleroi) / Le Comptoir (Charleroi)

- Synapse (Mons) - Le Relais Social (Liège) - Accueil-Drogues (Liège)

- Icar (Liège) - SIAJEF (Liège) - START/E-BIS (Liège) - Observatoire

liégeois des drogues et toxicomanies (OLDT) (Liège) - Destination

(Dinant) - CAL du Luxembourg (Libramont) - L’Echange (Namur) -

SASER (Namur) - Citadelle (Tournai)- Solaix (Bastogne) Le Réseau

HBX BXL

Stérifix (coordination des acteurs,

centrale d’achat, soutien aux

acteurs,…)

= 5 partenaires

Le Comptoir (Charleroi) - CAL du Luxembourg (Libramont) -

L’Echange (Namur) - SASER (Namur) – Citadelle (Tournai)

Centrale d’achat : Clé de répartition

(bénéficie de la clé de répartition de

la FWB coordonnée par Modus

Vivendi)

= 11 partenaires

Dune/CLIP (Bruxelles) - Transit/LAIRR (Bruxelles) - Le Relais Social

(Liège) - Accueil-Drogues (Liège) - Icar (Liège) - SIAJEF (Liège) -

START/E-BIS (Liège) - Observatoire liégeois des drogues et

toxicomanies (OLDT) (Liège) - Destination (Dinant) - L’Echange

(Namur) - SASER (Namur)

E. ACTIVITÉS MENÉES SUR LA PÉRIODE COUVERTE PAR CE RAPPORT

Les activités de coordination, de soutien à l’échange, de renforcement des acteurs de Modus Vivendi pour le

Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection sont portées en différents points clés de ce dispositif, selon les

besoins spécifiques des différents axes.

Figure 3. Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection

Les usagersPouvoirs

organisateurs et subsidiants

Coordination de Modus Vivendi

(dont la Centrale d’Achats)

Dispositif « comptoirs »

Services de 1er ligne

Dispositif pharmacie« Stérifix »

2em ligne d’action 1ere ligne d’action Terrain Public cible

Comptoirs« fixes»

Comptoirs « mobiles »

Grossistesrépartiteurs

Partenaires opérateurs

Pharmaciens

Page 53: Rapport CFgénéral2014 15

53

Voici le détail des activités de Modus Vivendi en 2014 pour les 3 axes clés du DAMSI :

Axes clés du

DAMSI

Détails - caractéristiques Activités de Modus Vivendi

Centrale

d’Achat

Modus Vivendi centralise les

achats de matériel stérile pour

les opérateurs du DAMSI ;

coordonne et soutient les deux

grands axes d’accès au matériel

stérile d’injection (Comptoir et

Stérifix) (voir infra) - participent

au développement du DAMSI

(voir infra).

- Concertation « Super Centrale » : 1 rencontre générale

- Travail autour de la formalisation de la Centrale d’Achats avec la Cellule assuétudes francophone et en interne en ce qui concerne les procédures d’achats et de redistribution (rédaction de notes, refonte des bons de commandes, rédaction de procédures de fonctionnements…).

Dispositif

« Comptoirs »

En 2014, on dénombre 18

comptoirs actifs (on entend par

comptoirs : lieux d’accès au

matériel au matériel

d’injection), dont 2 destinés

spécifiquement à leurs

patientèle et 1 nouveau service.

- Concertation « super seringues » : 4

rencontres.

- Soutien et accompagnement à la demande : 7 demandes.

- Offre de formation « RdR liés à l’injection »

- Récolte et production de données chiffrées

- Organisation de concertations « DAMSI Bruxelles »

Dispositif

« Stérifix »

En 2014, malgré l’arrêt « forcé »

de la production des pochettes

par Modus Vivendi, 3

partenaires ont pu maintenir

vaille que vaille le projet

localement.

Par manque de financement, Modus Vivendi n’a toujours pas pu reprendre la production de pochettes et n’a réalisé aucune activité spécifique pour ce projet.

Activités liées à la Centrale d’Achat

La Centrale d’Achat centralise et collectivise les achats de matériel stérile d’injection à destination des comptoirs

d’échange de seringues.

La Centrale d’Achat offre principalement trois services à ces partenaires :

- la mise à disposition de matériel testé, évalué et validé ;

- des réponses rapides aux besoins des partenaires en termes de matériel avec une certaine souplesse quant aux

délais de facturation ;

- possibilité pour les services d’acquérir un matériel de qualité à un moindre coût, puisque les commandes des

services dispensant du matériel d‘injection sont groupées.

Cette année, nous avons travaillé sur la rationalisation de la gestion de la Centrale d’achat : nouvelles procédures

de commandes, mise à jour du bon de commande, rationalisation de la fréquence des commandes, lay-out du

bon d’achat, … sont autant de démarches qui ont pour objectif de faciliter la gestion de la Centrale d’Achat en

améliorant son fonctionnement.

� Coordination de la Centrale (objectif 4)

Page 54: Rapport CFgénéral2014 15

54

Une à deux fois par an, la concertation "super centrale" réunit spécifiquement les partenaires faisant appel à

Modus Vivendi pour bénéficier de l'apport financier accordé par la FWB. Elle est essentielle pour garantir le

fonctionnement solidaire de la centrale d’achat. De plus, ce moment permet de faire le point sur les besoins

financiers des partenaires, de penser des solidarités, de soutenir des actions liées aux besoins de financement

des services. Enfin, ces concertations sont également le moment de rediscuter le fonctionnement, la gestion et

les produits disponibles via la centrale d’achat. Cette année, 8 des comptoirs ont participé à cette réunion.

Activités liées aux comptoirs

Une part importante du travail consiste en l’accompagnement des partenaires

Demandeurs Sujets

Transit/LAIRR Participation méthodologique à des recherches quantitatives et qualitatives à propos des pratiques des usagers du service.

Réseau Hépatite C Soutien actif au développement de l’accès au matériel stérile d’injection dans

ce service.

MASS de Bruxelles Première rencontre et analyse des besoins du service dans sa volonté de

développer un plan de RdR adapté à ses spécificités (projet balisé pour 2015)

CAL Picardie Analyse des besoins du service et dispensation d’une partie de la formation

« RdR » axées « échange de seringues »

Solaix à Bastogne Réflexion et apport méthodologique à propos de la mise en place d’un service

d’accessibilité au matériel d’injection

Citadelle à Tournai et le

groupe assuétudes de

Tournai

Accompagnement dans la mise en place du Dispositif d’Accès au Matériel

Stérile d’Injection local.

Formation aux risques liés à

l’injection

Soutien global aux équipes et renforcement des acteurs sous la forme d’une

formation de 2 jours. a été pensé à travers la dispensation du premier module

de formation « RdR liés à l’injection ». En 2014, ce module de deux jours a été

donné 6 fois à 78 personnes dans 14 services.

Les réunions « Super Seringues » sont des réunions de concertation des différents lieux d’accès au matériel stérile

d’injection. Nous y traitons différentes problématiques liées aux consommations de drogues par voie

intraveineuse et développons des actions de RdR dans ce cadre. Ces rencontres sont des moments d’échanges

entre travailleurs à propos des pratiques et problématiques communes au dispositif et contribuent à le

consolider.

� Concertation « Super Centrale » (objectif 1)

� Coordination du « Dispositif Comptoir » par l’accompagnement des acteurs (objectifs 3 & 4)

� Concertation en « Super seringues » (objectif 4)

Page 55: Rapport CFgénéral2014 15

55

Le tableau qui suit présente les réunions de concertations « Super seringues « en 2014 et les thèmes abordés.

Lieu de réunion Nombre de services

représentés (n=18)

Sujets principaux

Liège (1/2 jour) 9 Travail de réflexion autour des pratiques d’Accompagnement

et d’Education aux Risques liés à l’injection.

Charleroi (1/2 jour) 7 Réflexion autour de pratiques d’accompagnement réalisées

dans les comptoirs

Bruxelles (1/2 jour) 12 Discussion autour des résultats de l’enquête « prise de risques

chez les usagers de Transit »

Namur (1/2 jour) 12 Préparation de l’enquête « prise de risques chez les usagers de

services en FWB »

En 2013, à la demande de partenaires bruxellois, Modus Vivendi s’est proposé pour organiser des réunions de

concertation des acteurs de terrain bruxellois. En effet, la majorité des grandes villes et régions voyant se

développer sur leur sol des points d’accès au matériel stérile d’injection, organisent des réunions de

concertation, groupes de travail locaux. Les objectifs sont de partager l’information disponible entre les services,

d’échanger à propos des pratiques de terrains, de tenter d’harmoniser des pratiques très locales pour « faire un

dispositif » : travailler ensemble et mieux ensemble. Dans ce sens, jusqu’alors Bruxelles était en reste, n’ayant

pas ses réunions de concertation.

En 2014, comme le tableau ci-dessous le précise, trois réunions de ce type ont été planifiées.

Période et lieu de

réunion

Nombre de services

représentés (n=6)

Sujets principaux

Juin –

Modus Vivendi

2 Le groupe a cherché à répondre collectivement à ses

propres questions :

- Besoin de diversification du matériel de RdR disponible dans les comptoirs ; ici plus particulièrement pour les consommations en inhalation (cocaïne/héroïne).

- Quels sont les produits injectés par les UDI? Et quelle serait la RdR spécifiquement adaptée aux produits ?

- Questions vrac concernant la méthadone injectée et consommée, qu’elle soit prescrite ou non.

Septembre –

Modus Vivendi

5 Le groupe a continué à approfondir ces questions et tous

participaient à l’élaboration des réponses.

Les objectifs de ce groupe de travail étaient à terme de

pouvoir produire un répertoire destiné aux

professionnels de terrain, répertoire de questions très

spécifiques sur la RdR et sur certaines pratiques de

consommation.

Février 2015 Rencontre annulée suite à mise à l’arrêt de cette activité.

En janvier 2015, dû à un manque de temps de travail criant et à un accroissement du volume de travail au sein

du projet, Modus Vivendi a été contraint d’annoncer l’annulation de cette concertation à Bruxelles.

� Concertation DAMSI Bruxelles

Page 56: Rapport CFgénéral2014 15

56

Activités liées au Stérifix (kit de matériel d’injection)

La production de pochettes Stérifix a dû être stoppée en octobre 2013 faute de moyens financiers. Un dossier a

été introduit, une interpellation parlementaire a eu lieu, mais aucune solution n’a été apportée par les pouvoirs

subsidiants. Dès lors en 2014, ce projet a été mis à l’arrêt. Début 2015, les axes de travail Stérifix ont été pensés

pour cette année-là.

Activité liées au DAMSI général

Dans le cadre d’une journée d’étude sur l’Accompagnement et l’Education aux Risques Liés à l’Injection (AERLI)

organisée par le Belspo et la Fédito, Modus Vivendi a réalisé une présentation conjointe avec la coordinatrice

des services d’échange de seringues flamands, portant sur les possibilités d’implantation de cette démarche dans

le secteur de la RdR liés à l’injection en Belgique.

La coordination du DAMSI a également soutenu activement 3 services d’échanges de seringues francophones (2

bruxellois et un wallon) pour qu’ils préparent et présentent une intervention concrète sur les besoins du terrain

relatifs à cette pratique innovante.

Dans le cadre du 4ème colloque international sur le Traitement de la Dépendance aux Opioïdes (TDO), Modus

Vivendi a co-organisé l’Atelier SCMR. Le programme s’est basé sur une approche éthique de la question.

Modus Vivendi a participé activement à la réalisation d’une brochure sur la « méthadone » en animant des focus

groupes et en revoyant les documents réalisé par un médecin du Réseau Alto.

F. ÉLÉMENTS D'ÉVALUATION

Eléments d’évaluation quantitative

L’accès au matériel stérile d’injection est opérationnalisé en deux axes : les comptoirs d’échange de seringues et

le Stérifix. Le tableau suivant montre la répartition des seringues rendues accessibles en FWB en 2014. On

constate aisément la chute du nombre de seringues mises à disposition des consommateurs de drogues par

injection dû à l’arrêt de la production des pochettes Stérifix.

� Coordination du Stérifix (objectif 2)

� Journée d’étude AERLI (objectif 5)

� Organisation de l’atelier « Salle de consommation à moindre risques (SCMR) » dans le cadre du

colloque international TDO4 (objectif 5)

� L’accompagnement des acteurs concernés

Page 57: Rapport CFgénéral2014 15

57

Figure 2. Seringues rendues accessibles via les deux axes du DAMSI (comptoirs et Stérifix) (Modus Vivendi, 2014)

Figure 3. Evolution des seringues données et rendues par l’ensemble des comptoirs (Modus Vivendi, 2014)

L’année 2014 se maintient au-dessus des 300 000 seringues données, par 18 services. En 2014, le nombre de

services participant à la récolte de données16 a augmenté ; ce qui par ailleurs n’explique à lui seul la légère

remontée des quantités de seringues données. Le fait le plus éclairant est une augmentation générale des

seringues données en Wallonie (Liège, Mons, Province de Namur et Luxembourg). A Charleroi comme à Bruxelles,

par contre, on observe la tendance contraire. Parallèlement, le nombre moyen de seringues données et

récupérées par contact est quant à lui en augmentation constante et régulière depuis 2010. De 13 seringues

données pour 11 récupérées par visite et visiteur, on arrive en 2014 à 19 seringues données quand 16 sont

rapportées.

En 2014, le nombre de seringues récupérées est en augmentation et suit plus franchement l’augmentation du

nombre de seringues données. Cette augmentation est visible dans toutes les villes et dans les deux régions.

16 En incluant 3 services bruxellois accessibles uniquement à leur patientèle

297.260 308.628 329.576 311147 315334

38220 48470 4645029810 5230

Via comptoirs échange seringues Via Stérifix

0

50.000

100.000

150.000

200.000

250.000

300.000

350.000

Total Seringues Données

Total Seringues Récupérées

Page 58: Rapport CFgénéral2014 15

58

Figure 6. Matériel connexe rendu accessible par les comptoirs (Modus Vivendi 2014)

En termes de RdR, en 2014, 2,5 seringues sont données pour 1 Stéricup, ce qui est une diminution importante

par rapport à l’année précédente où 1,9 seringues pour 1 Stéricup. Ce ratio est influencé par le manque de

données dans certains services. Mais en l’absence de ces données avec une analyse locale de la situation, on

peut dire avec certitude que ces pratiques ne se sont pas améliorées, et ce, sur l’ensemble du territoire de la

Fédération Wallonie-Bruxelles.

Parallèlement, l’eau reste également un grand facteur de prise de risques, puisqu’en 2014 2,0 seringues pourra

être potentiellement en contact avec une flapule d’eau ; c’est la même situation qu’en 2012 et 2013.

Ces données nous éloignent encore des bonnes pratiques en Réduction des Risques, puisque partagé, le Stéricup

(contenant servant à préparer la solution injectable) tout comme l’eau, deviennent alors vecteurs importants de

transmission des hépatites, du VIH/ SIDA et des bactéries.

Rappelons ici qu’une prévention efficace se base tant sur le matériel de consommation à usage unique (un

stéricup pour 1 seringue, pour une flapule d’eau) et personnel, que sur les outils d’information et d’éducation.

0

50.000

100.000

150.000

200.000

250.000

300.000

350.000

2010 2011 2012 2013 2014

Seringues

Stéricups

Tampons alcoolisés

Flapules d'eau

Page 59: Rapport CFgénéral2014 15

59

Figure 5. Evolution de la production de pochettes par opérateur (Modus Vivendi 2014)

En 2014, malgré l’arrêt « forcé » de la production des pochettes par Modus Vivendi, 3 partenaires ont pu

maintenir vaille que vaille le projet localement. La baisse du total général des pochettes diffusées en pharmacie

traduit donc l’arrêt de la production des pochettes par Modus Vivendi, principal fournisseur, et non une

quelconque diminution de la demande et des besoins des usagers.

2011 2012 2013 2014

Modus Vivendi 21100 20025 11075 0

Comptoir Charleroi 2515 2560 3070 4730

SASER Namur 620 640 760 500

Total 24235 23225 14905 5230

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

� Focus Stérifix

Page 60: Rapport CFgénéral2014 15

60

Eléments d’évaluation qualitative

Objectifs opérationnels

Eléments d’évaluation

Objectif 1/Gestion de la Centrale d'achat:

Formaliser les pratiques d’achats et de

redistribution ; rédiger des appels d’offres

dans le cadre d’un marché public.

Objectif 2 /DAMSI - Axe « Stérifix » :

Travailler sur la relance du projet suite à

l’arrêt de la production en 2013.

Objectif 3 /DAMSI – Axe « Comptoir » :

Renforcer le DAMSI bruxellois

Objectif 4 / DAMSI – Axe « Comptoir » :

Echanger des pratiques et soutenir les

nouveaux points AMSI

Objectif 5 / DAMSI général :

Promouvoir les Salle de Consommations à

Moindre Risques (SCMR) et les pratiques

d’Accompagnement et d’Education aux

Risques Liés à l’Injection (AERLI) via la

participation à des journées d’études et

autres évènements.

La production de nouveaux documents et de nouvelles

règles de fonctionnement sont en bonne voie. Les

impacts positifs de ces actions se feront probablement

ressentir fin 2015.

Ce projet a été laissé totalement en suspens, faute de

moyens et de profit et au bénéfice des autres pans du

projet.

Ces réunions se profilaient comme porteuses et l’intérêt

des acteurs concernés commençaient à se marquer, leur

arrêt est plus que regrettable.

L’augmentation croissante des demandes

d’accompagnement illustre la confiance accordée à

Modus Vivendi par ses partenaires et par des services

non partenaires jusqu’à présent. Nous ne pouvons que

nous réjouir de cette légitimité et de cette

reconnaissance de compétences que ces associations

nous témoignent.

Nous avons reçu des retours très positifs des deux

évènements auxquels nous avons activement participé.

Organisateurs, partenaires, publics, tous semblent

satisfaits du travail réalisé.

Cette année, nous avons observé un nombre croissant de sollicitations de la part de services ne faisant pas

toujours partie de notre partenariat direct.

Ces demandes concernent principalement :

1) l’analyse locale et la recherche de solutions concernant les réponses à apporter à des problématiques de

consommations par injection ;

2) l’accompagnement méthodologique de projets « RdR ».

Parallèlement, nos partenaires directs réagissent très rapidement et favorablement à nos diverses sollicitations.

Ce double mouvement (augmentation des demandes et réactions positives aux sollicitations de Modus

Vivendi) nous permet de penser que nos actions sont pertinentes (demandes répondant à un besoin) et de

qualité (émergence de nouvelles demandes). Le partenariat pour lequel nous agissons s’enrichit et se

développe et de par leurs activités envers nous, nos partenaires témoignent de leur satisfaction à notre égard.

� Constats généraux

Page 61: Rapport CFgénéral2014 15

61

Si les comptoirs d’échange de seringues ont une activité indépendante de Modus Vivendi, ainsi que plusieurs

sources de financement (minimum 6 sources de financement existent pour cette partie du dispositif), le Stérifix

quant à lui dépend quasi entièrement de Modus Vivendi.

L’arrêt de la production de pochettes Stérifix a entraîné une diminution de 18 000 seringues distribuées. C'est-à-

dire que 18 000 seringues et matériels connexes n’auront pas pu être utilisés par des consommateurs par

injection pour réduire les risques encourus. C’est 18 000 injections qui se seront potentiellement déroulées dans

de mauvaises conditions, favorisant le partage de matériel, la propagation des épidémies et l’aggravation de

l’état de morbidité des personnes concernées.

Quelle cohérence pour un dispositif de santé publique ? Quelle serait alors l’évaluation de ce dispositif de santé

publique ?

G. PISTES POUR 2015

L’année 2015 voit son programme déjà bien chargé et rempli dans les foulées des projets entrepris

précédemment. Il s’agira de :

1. Garantir la cohérence d’un dispositif à l’échelle de la FWB (en termes d’approches, de méthode de travail,

de matériel d’informations, de récolte de données au sein du dispositif) :

- Organisation de réunions de concertation des opérateurs locaux (Super Seringues) sur le territoire de la

FWB via l’organisation des réunions des concertations (3 à 4 rencontres par an).

- Récolte de données quantitatives et qualitatives sur le dispositif global de manière à analyser les

dynamiques internes au dispositif ainsi que l’efficacité globale de ce dispositif de santé publique,

notamment via une enquête « prise de risques des usagers des services » en Wallonie et à Bruxelles

- Poursuite de la formalisation et de la rationalisation de la Centrale d’achat ainsi que la recherche de produits à bas prix.

2. Assurer le soutien et l’accompagnement des opérateurs locaux : accompagner et soutenir

méthodologiquement les opérateurs actuellement actifs :

- Réponse aux demandes des opérateurs locaux organisant l’accès au matériel stérile d’injection (via des

services fixes et/et mobiles et le Stérifix), en termes de soutien méthodologique dans leur travail de mise à

disposition du matériel d’injection.

- Développement ponctuel d’activités permettant de soutenir des opérateurs locaux et acteurs de terrain de

manière à renforcer les savoirs et savoirs faires de ces acteurs, notamment via l’organisation de réunions

de concertations (3 à 4 rencontres par an).

3. Favoriser le développement du DAMSI dans le territoire de la FWB

Il s’agit de participer au développement des modalités d’accès au matériel via des dispositifs innovants et la

promotion des pratiques de RdR liés à l’injection, en partenariat avec des opérateurs locaux.

- Axe « comptoirs » : Accompagnement méthodologique des opérateurs en demande de développement

de l’accès au matériel stérile d’injection sur leur territoire en FWB

- Axe « Stérifix » : - Promotion auprès des unions pharmaceutiques locales

- Recherche et développement d’un conditionnement en boîte

- Accompagnement méthodologiquement des opérateurs en demande de

développement de l’accès au matériel stérile d’injection via le Stérifix, à Bruxelles

comme en Wallonie.

� Focus sur le Stérifix

Page 62: Rapport CFgénéral2014 15

62

4. Soutenir la viabilité du DAMSI dans le territoire de la FWB

- Collecte des besoins financiers des opérateurs locaux organisant l’accès au matériel stérile d’injection,

spécifiquement en termes de matériel d’injection et le relayer auprès des pouvoirs subsidiants concernés,

en fonction des demandes de nos partenaires.

- Recherche du matériel stérile d’injection de qualité à moindre coût

4.2 PROJET D’ANALYSE DE PRODUITS PSYCHOTROPES

A. INTRODUCTION

Le projet d’analyse de produits psychotropes est organisé en point fixe et lors d’évènements festifs. L’avantage

du projet « fixe » est d’une part, d’inscrire le projet dans le temps en permettant des analyses tout au long de

l’année et, d’autre part, d’offrir un espace davantage propice à la discussion au sein d’un lieu d’accueil qui

constitue aussi un lieu de relais vers le secteur de la prise en charge thérapeutique. L’analyse mobile en milieu

festif quant à elle donne un meilleur accès aux populations plus jeunes et permet d’intervenir à l’endroit même

de la consommation.

A chaque demande d’analyse de produits, un questionnaire est systématiquement complété, à la fois par le

professionnel présent (partie 1 du questionnaire), et par l’usager (seconde partie du questionnaire). Cette

dernière partie est anonyme et les informations qui y sont fournies confidentielles. Il s’agit principalement de

questions fermées à choix multiples.

Ce questionnaire remplit divers objectifs:

- servir d’outil de counseling lors des entretiens individuels qui précèdent l’analyse ;

- obtenir des informations sur le public touché ;

- fournir des informations permettant de « monitorer » le projet ;

- évaluer si les objectifs du projet ont été atteints ;

- fournir les données à intégrer à la base de données de l’Union Européenne

- permettre de données des données très précises sur la présentation le poids et la taille des produits

en cas d’alerte précoce.

Les données récoltées via le questionnaire sont présentées plus loin, en lien avec la présentation et l’évaluation

des différents objectifs du projet.

B. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES À CETTE ANNÉE (MARS 2014 – FÉVRIER 2015)

- Adapter les méthodes d’analyse, le rendu des résultats et les conseils de Réduction des Risques aux

nouvelles drogues légales (« Legal Highs »).

- Continuer à améliorer l’efficacité de la méthode CCM et du Système d’Alertes Précoces via la

communication et les procédures entre les différents niveaux d’intervention.

- Mettre en place un partenariat global avec l’Institut de Santé Publique.

- Obtenir les autorisations de transports.

- Continuer le travail sur le counseling.

Page 63: Rapport CFgénéral2014 15

63

C. PUBLICS CIBLES

En festival, notre public est constitué de jeunes consommateurs occasionnels fréquentant le milieu festif. Leur

mode de consommation étant principalement « récréatif », ils sont en général en bonne santé et peu ou pas en

contact avec des services spécialisés, car leur consommation est vécue comme « non problématique ».

Au point fixe nous touchons des usagers festifs plus réguliers.

Au moment du testing nous avons un contact direct et individuel avec notre public, par contre via les alertes

précoces que nous contribuons à diffuser, c’est l’ensemble des usagers que nous visons.

D. PARTENARIAT

Les laboratoires : le laboratoire de l’Institut de Santé Publique.

Les partenaires européens : Techno+, Psychonaut, Energy Control, Jellinek, Trimbos Institute, Ailaket!, Check In,

ChEck iT!, Zurich´s Drug Checking services, Magnet.

Les partenaires en Belgique : le point focal belge et le sous point focal Communauté française de l’OEDT

(Eurotox), les jobistes.

E. ACTIVITÉS MENÉES SUR LA PÉRIODE COUVERTE PAR CE RAPPORT

Lors de cette année 2014, l’équipe de la 1ère ligne qui travaille sur le projet d’analyse de produits psychotropes

a connu de gros changements internes. Dont le départ de la coordination dont la responsable du projet testing,

départ de 2 membres de l’équipe et arrivée différée de 2 nouveaux travailleurs.

Ces changements n’ont pas permis à l’équipe de mettre en place tous les objectifs souhaités en début d’année

2014. Mais, l’équipe est parvenue à maintenir le projet de manière régulière au point fixe et de poursuivre

certaines perspectives.

Nous visons de mettre en place au cours des prochaines années les actions qui n’ont pas pu l’être en 2014 et qui

visent un meilleur fonctionnement du service de manière plus globale, à savoir :

- augmentation des moyens budgétaires et humains alloués au projet afin de pouvoir répondre adéquatement à

la demande croissante des usagers ;

- démarches pour la mise en place d’un cadre juridique encadrant les pratiques de testing.

Promotion du service

En 2014, nous avons continué à promouvoir le service offert en point fixe : nous avons réalisé et diffusé un flyer

sur les services en soirées, en festivals et via des associations partenaires. Nous verrons plus loin dans les

éléments d’évaluation quantitative que cela semble avoir porté ses fruits.

Les permanences en point fixe et lors de festival

Le service a fonctionné au lieu d’accueil « Modus Fiesta » tous les vendredis de 18h à 22h. Nos trois chimistes,

engagés à titre bénévole et formés depuis quatre ans, s’y relaient pour y effectuer une première analyse (la

chromatographie sur couche mince - CCM). Si une analyse plus détaillée est nécessaire nous envoyons alors

l’échantillon au laboratoire de l’Institut de Santé publique qui réalise les GC-MS. Le nombre de demandes

d’analyse en point fixe a considérablement augmenté (voir plus loin le chapitre consacré à l’évaluation

quantitative)

Cette année, contrairement aux années précédentes, nous n’avons pas pu mettre en place un service d’analyse

de produits pendant les trois jours du festival d’Esperanzah (31 juillet au 03 août 2014). Plusieurs éléments ont

contribué à cette situation : comme nous l’avons déjà souligné, nous avons connu de gros changements internes

Page 64: Rapport CFgénéral2014 15

64

dans l’équipe de 1ére ligne, combinés à l’augmentation notable des demandes d’analyse en point fixe dans notre

lieu d’accueil, le tout avec des moyens financiers limités alloués au projet.

Travail sur les techniques d’analyse proposées

En 2014, les chimistes et l’équipe ont continué à travailler sur le perfectionnement de la méthode CCM pratiquée

dans nos locaux. Pour cela nous avons eu des contacts réguliers avec l’Institut de Santé Publique qui réalise les

analyses des échantillons. Suite à de nombreux échanges, un membre de l’ISP a rencontré les chimistes dans

notre lieu d’accueil afin d’analyser ensemble le protocole de la méthode et de trouver des solutions pour

l’améliorer. Il s’est avéré que notre protocole était bon. Pour être encore plus précis dans cette méthode, et

notamment suite aux recommandations de l’ISP, nous avons mis en place les mesures suivantes :

- achat d’une balance plus précise que celle précédemment utilisée pour mesurer plus exactement

chaque produit en comprimé ;

- achat d’un appareil photos spécifiquement pour les photos macro ;

- échantillonnage d’un poids minimum ;

- proposition d’une nouvelle méthode de mesure pour pallier au manque de standards ;

- mise en place de réunion d’équipe de façon plus régulière.

Nous avons donc bien affiné notre méthode de travail.

Counseling

Parallèlement au travail plus « technique » des chimistes, les membres de notre équipe ont continué à travailler

cette année sur l’amélioration du counseling tant au niveau de la cohérence des messages donnés que de

l’écoute des usagers et de leur orientation si nécessaire. Ce point a été encore plus travaillé suite au changement

de membres au sein de la 1ère ligne. Le protocole de counseling a été retravaillé, adapté et pris en main par la

« nouvelle » équipe.

Nous avons également développé le pôle de nos connaissances en matière de RC, en participant à des colloques

et rencontres et en nous inscrivant également dans des forums et colloques :

- « New illegal high » le 5 juin 2014 à Bruxelles organisé par Modus Vivendi et la Liaison Antiprohibitionniste :

- “Les nouveaux produits de synthèse” le 07 octobre 2014 à Metz organisé par MAG-Net 2

- Forum Psychonaut : http://www.psychonaut.com/

Les alertes précoces

En 2014, nous avons mis en place une réunion avec le BEWSD (The Belgian Early Warning System on drugs) de

l’ISP, le VAD (Verening voor Alcohol en andere drugsproblemen vzw) et Eurotox. Le groupe de travail « Early

Warning System » s’y est rencontré afin d’améliorer la rapidité et la pertinence des alertes.

Ce groupe de travail nous a permis de mettre en place une série de choses tant de notre côté que de celui des

autres membres du groupe :

- envoi par e-mail des photos et/ou dépôt d’une clé USB avec les photos des produits à diffuser en cas

d’alertes précoces;

- passations de toutes les infos nécessaires à l’ISP par l’envoi des questionnaires complétés avec les

échantillons ;

- adaptation du questionnaire par rapport aux RC (quantité…).

Page 65: Rapport CFgénéral2014 15

65

La pérennisation des autorisations de transports

Nous notons que, comme chaque année, nous avons bien reçu les autorisations de transports entre service de

testing en point fixe et l’ISP pour la période couverte par ce rapport mais 1 semaine après la date de la fin des

autorisations précédentes. Ce qui nous met dans une situation incertaine et inconfortable pour l’organisation de

notre travail.

F. ELÉMENTS D’ÉVALUATION

Eléments d’évaluation quantitative portant sur les substances analysées et le public

Nous présentons ici les données chiffrées concernant les analyses de produits réalisées en 2014 et récoltées par

le biais du questionnaire anonyme complété lors de chaque demande d’analyse.

Sur l’ensemble de l’année, 147 demandes d’analyse de produits psychotropes ont été enregistrées auprès de

Modus Vivendi. Comme l’illustre la figure ci-dessous, le testing suscite de plus en plus d’intérêt avec 70,2% de

demandes de plus qu’en 2013 et un peu plus du double qu’en 2012 pour le lieu fixe.

L’an dernier, un peu plus de 25% des échantillons ont été analysés dans le cadre de festivals. Cette année, compte

tenu de l’augmentation notable des demandes d’analyse en point fixe dans notre lieu d’accueil en lien avec les

moyens financiers limités alloués au projet, ainsi que les problèmes connus par l’équipe, il ne nous a pas été

possible d’organiser un service de testing en festival. Comme nous l’avons déjà souligné plus tôt dans le cadre

des actions de l’Equipe Mobile, notons également à ce niveau les difficultés rencontrées par l’équipe de la 1ère

ligne suite au départ de plusieurs de ses membres et notamment de la personne en charge de la coordination et

la période de sous-effectif qui a suivi.

Figure 1. Nombre d'échantillons analysés dans le cadre du testing (2012 à 2014)

� Nombre d’échantillons analysés

Page 66: Rapport CFgénéral2014 15

66

Le tableau ci-dessous présente le détail de la nature supposée des échantillons soumis au testing en 2014.

Tableau 1. Nature supposée des produits à analyser (Analyse de produits - 2014 - FWB) n=147

n %

XTC/MDMA* 52 35,4

Cocaïne 24 16,3

Speed/amphétamine 24 16,3

"Nouvelles drogues de synthèse/RC" (2Ce,25C-NBOMe,methylone, DOC, DMT tryptamine, ht45, 4-MMC, x2CI, cannabis de synthèse...)

21 14,3

Kétamine 13 8,8

Héroïne (opiacé) 4 2,7

Inconnu 4 2,7

LSD 2 1,4

Autres (benzo…) 3 2,0

L’ecstasy/MDMA (35,4%) reste la « première » des natures supposées des produits soumis à l’analyse. La

cocaïne et les speed/amphétamines restent dans le trio de tête mais dans des proportions différentes par

rapport aux années précédentes. Ainsi la cocaïne augmente de 7,3% par rapport à 2013 et les

speed/amphétamines descendent de 13,3%. Les nouvelles drogues de synthèse/Research Chemicals ont grimpé

de 8,2%.

Figure 2. Evolution des natures supposées des substances soumises à l'analyse de 2012 à 2014

Comme lors des années précédentes, un peu mois de 73 tests colorimétriques (Marquis) ont été réalisés (49,7%

des 147 demandes). Tous les échantillons ne subissent pas les tests colorimétriques car seulement un nombre

limité de produits sont détectés par ces tests présomptifs. Si le produit analysé est fourni en quantité insuffisante,

37,8

12,2

27,6

12,2

2,0

7,1

2,0

38,3

9,6

29,6

6,19,6

0 2,6 2,6

35,4

16,3 16,3 14,3

8,8

2,8 2,1 1,4 2,0

%

2012* (n=98) 2013 (n=115) 2014 (n=147)

� Nature supposée des produits

� Types de Tests et analyses réalisées

Page 67: Rapport CFgénéral2014 15

67

les autres méthodes d’analyse (plus précises) seront privilégiées. Par ailleurs, dans certains cas, notamment

lorsque la quantité de produit le permet et/ou à la demande de l’usager, ou encore lorsque il y a un doute sur la

nature du produit, plusieurs tests sont réalisés pour un même échantillon. Néanmoins, malgré toutes les limites

que ce test peut comporter, celui-ci continue d’être proposé au public du testing car il permet d’établir un

premier contact débouchant sur une discussion axée sur les prises de risques et la Réduction des Risques.

Figure 3. Recours aux différentes techniques d’analyse de 2012 à 2014 (FWB). Plusieurs tests possibles par

échantillon.

Quant à la technique du CCM, elle a été utilisée pour 89 échantillons (11 de plus que l’an dernier).

Proportionnellement cependant avec 60,5%, on note une note une légère baisse du recours au CCM par rapport

aux autres années : - 7,2 % depuis 2013 et -15% depuis 2012.

Les produits non testés en CCM ne l’ont pas été parce que :

- certains produits rares ou spécifiques ne sont pas détectables par la base de données CCM (relativement

limitées) et donc directement envoyés en laboratoire;

- certains produits ne sont pas solubles dans les réactifs utilisés par la méthode CCM ;

- il arrive que les quantités fournies soient insuffisantes pour réaliser tous les tests et que l’usager préfère

privilégier le test en laboratoire (plus précis).

Nonante-sept échantillons (61,7%) (soit 17 échantillons de plus qu’en 2012 et 21,3% de plus qu’en 2013) ont été

envoyés pour une analyse GC-MS. Le GC-MS suit ainsi la même tendance que le CCM: une augmentation en

chiffres absolus et une légère baisse en proportion (-2,4%).

Figure 4. Proportions de types d’analyse effectués de 2011 à 2014 (FWB). Plusieurs tests possibles

par échantillon dans certains cas.

Les produits non testés en GC-MS ne l’ont pas été parce que la méthode impose un certain délai (au minimum

une semaine) ce qui fait que certains consommateurs font le choix de ne pas envoyer leur produit à l’ISP lorsqu’ils

ont trouvé l’information désirée dans les autres tests pratiqués et que vu le coût de telles analyses nous

favorisons, selon les circonstances, le test CCM.

66 69 7374 78 8960

8097

2012 (n=98) 2013 (n=115) 2014 (n=147)

Marquis CCM GC-MS

67,3%60,0%

49,7%

75,5%67,8%

60,5%61,2%69,6%

66,0%

2012 (n=98) 2013 (n=115) 2014 (n=147)

MarquisCCMGCMS

Page 68: Rapport CFgénéral2014 15

68

Presqu’un tiers des échantillons testés en laboratoire avec la technique du GC-MS (n=97) contenait de la MDMA

en proportion variable. Viennent ensuite les nouvelles droques de synthèse (NDS) et Research Chemicals (RC)

avec une vingtaine de %, les amphétamines avec environ 15% et ensuite la cocaïne. Les autres substances

n’atteignent pas 10%. Seuls deux échantillons ne contenaient pas du tout de substance active. Pour le détail des

résultats, nous vous invitons à lire le tableau 3, plus loin.

Figure 5. Résultats des échantillons analysés en laboratoire avec la technique du GC-MS (n=97)

Si l’on compare le résultat de l’analyse à la nature supposée du produit par l’usager, il ressort que 81,4% des

échantillons contenait au moins la substance psychoactive supposée être présente. Tous les échantillons

supposés être des amphétamines (ou speed) et analysés par la GC-MS en contenaient effectivement dans des

proportions variables. Il en va de même pour l’héroïne (n=3) et les Benzodiazépines (n=2).

Trois échantillons sur huit (37,5%) que les usagers pensaient contenir de la Kétamine n’en contenait pas du tout.

Il s’agissait respectivement de Chloroquine, de Lidocaïne et d’Ephédrine.

En résumé, 13 échantillons (13,4%) ne contenaient pas du tout la substance recherchée :

- 5 sur 35 échantillons supposés contenir de la MDMA/XTC n’en contenaient pas du tout ;

- 1 sur 10 échantillons de cocaïne était une nouvelle drogue de synthèse (EME) ;

- 1 échantillon de LSD était une nouvelle drogue de synthèse ;

- 3 sur 8 échantillons supposés de Kétamine contenaient respectivement en fait que de la Chloroquine, de la

Lidocaïne, de l’Ephedrine ;

- 3 des 18 échantillons supposés être une nouvelle drogue de synthèse se sont révélés être respectivement une

autre NDS, de nature inconnue ou ne contenant aucune substance psychoactive.

Au niveau des produits de coupes, le Lévamisol est le plus répandu. Il est présent dans 60% des échantillons

contenant de la cocaïne. L’ecgonidinemethyl esther se retrouve dans 50% des échantillons de cocaïne ; la caféine

est associée à de l’héroïne et aux amphétamines.

Tableau 2. Principaux produits de coupe (Gc-MS 2014)

GCMS cocaïne (n=10)* amphétamine (n=16) héroïne (n=3)

Lévamisol (n=6) 6 (10%)

Caféine (n= 3) 2 (12,5%) 1 (33,3%)

Ecgonidinemethylesther (n=5) 5 (50%)

*Plusieurs produits de coupe sont parfois présents dans un seul échantillon.

30,9%

21,6%16,5%

10,3%6,2%

3,1% 3,1% 2,1% 2,1% 2,1% 2,1%

� Résultats des analyses

Page 69: Rapport CFgénéral2014 15

69

Le tableau suivant présente le détail des substances analysées grâce à la technique de la GCMS

Tableau 3. Résultats GC-MS en lien avec la nature supposée des produits (Analyse de produits psychotropes -2014 - FWB)

Natures supposées de substances analysées selon GC-MS en 2014 (n=97) Nouvelles drogues de synthèse/RC

Amphét/Speed

XTC/MDMA

Cocaïne

LSD Héroïne

Kétamine

Benzodiazépines

2ce 3ce 2ci

25b-INBOMe

Famille cathinones

(MXT 3MMC etc)

Methoxphenidine

(MXP, 2-MeO-

Diphenidine)

Opioïde (AH-7921, MT45)

am2201 Methylone (rc)

Syntacaïne

4 aco dmt

DPD (souvent associé à

cannabinoïde synthèse)

Cannabis de

synthèse (AKB48n

etc)

Nature inconnue

Total résultat GC-

MS

Rés

ult

ats

GC

MS

en 2

014

amphétamine < 20% 4 1

amphétamine 40% à 90% 5 16

amphétamine > 90% 6

cocaïne <50% 1 1

cocaïne 50% à 70% 3

cocaïne 71% à 90% 3 10

cocaïne>90% 2

MDMA 45 à 100 mg/comprimé 11

MDMA 101 à 150 mg/comprimé 7

MDMA >150mg/comprimé 6 30

MDMA 30 à 45% (comprimé non pesé) 2

MDMA 45 à 79% (cailloux, christaux) 2

MDMA >80% (caillous, christaux) 2

Kétamine<10% 1

Kétamine>80% 4 1 6

Héroïne<10% 1

Héroïne % non précisé 2 3

Benzodiazépines (Alprazolam, Etizolametc)

2 2

Page 70: Rapport CFgénéral2014 15

70

Natures supposées de substances analysées selon GC-MS en 2014 (n=97) (suite)

Nouvelles drogues de synthèse/RC

Amphét/Speed

XTC/MDMA

Cocaïne LSD

Héroïne

Kétamine

Benzodiazépines

2ce 3ce 2ci

25b-INBOMe

Famille cathinones

(MXT 3MMC etc)

Methoxphenidine

(MXP, 2-MeO-

Diphenidine)

Opioïde (AH-7921, MT45)

Am2201

Methylone (rc)

Syntacaïne

4 aco dmt

DPD (souvent associé à

cannabinoïde synthèse)

Cannabis de

synthèse (AKB48n

etc)

Nature inconnue

Total résultat GC-

MS

No

uve

lles

dro

gues

de

syn

thès

e/R

C

MPA (methiopropamine) 1 1

2ce 3ce 2ci 4 4

25b-INBOME 1 1 2

Famille cathinones (MXT 3MMC etc) 2 1 3

4 MMA (4methoxymethamphetamine)

1 1

4 aco dmt… 1 1

Ecgonidinemethyl ester (EME) 1 1

methylone (MDMC) rc 1 2 3

Opioïde (AH-7921, MT45) 3 3

DPD (souvent associé à cannabinoïde de synthèse) 1 1

Cannabis de synthèse (AKB48 n) 1 1

Médicaments (Chloroquine) 1 1

Lidocaïne 1 1

Alcaloïdes (Ephedrine, n-methyltryptamine) 2 1 3

Aucune substance active (parfois aussi produit de coupe : ex cellulose)

1 1 2

Nature inconnue 1 1 2

Total nature supposée 15 35 10 1 3 8 2 4 1 2 1 3 1 2 1 1 1 1 5 97

*Nous avons présenté les résultats des produits psychoactifs et principaux. Remarque : certains résultats mentionnent plus de 90% du produit actif. Cela peut s’expliquer par la forte concentration du produit dans l’échantillon prélevé. Les substances constituant un comprimé, par exemple, ne sont pas toujours réparties de manière homogène dans celui-ci.

Page 71: Rapport CFgénéral2014 15

71

Quatre échantillons soumis à une analyse dans le cadre des permanences du lieu d’Accueil de Modus Vivendi en

2014 ont donné lieu à 3 alertes précoces1. Par ailleurs, une alerte précoce a été lancée en début d’année 2014

sur base de deux produits analysés dans le cadre du testing en fin d’année 2013.

Tableau 4. Alertes précoces (Early warnings) en 2014 dans le cadre du

testing de Modus Vivendi

Testing Modus Période alerte Forme Substance

Fin 2013 1 alerte début 2014

pilule MDMA

Fin 2013 pilule MDMA

Février 2014 1 alerte en mars 2014

poudre Amphétamine

Avril 2014 1 alerte en mars 2014

pilule MT45 contenant methylone

Mai 2014 1 alerte en mai 2014

pilule MDMA

Mai 2014 pilule MDMA

Il s’agissait d’échantillons composés de MDMA fortement dosée : de 170 mg à 196 mg par comprimé. En

fonction des cas, une contenance 120 mg par comprimé peut déjà donner lieu à une alerte précoce. Une

alerte concernait un échantillon de Speed fortement dosé en amphétamine (96%). Une autre portait sur

une nouvelle drogue de synthèse censée contenir du MT45 mais qui contenait également du méthylone.

La prise conjointe d’un dépresseur et d’un stimulant peut provoquer deux effets opposés, l’un masquant

l’autre, poussant alors l’usager à reconsommer rapidement en augmentant ainsi les risques de surdose.

Deux de ces six produits avaient été achetés auprès du dealer habituel par le consommateur.

En termes de tendances émergentes, il est également intéressant de noter que certains produits sont

parfois testés pour la première fois en Belgique dans le cadre de notre projet. C’est le cas du MT-45

contenant de la méthylone.

Notons qu’en comparant les résultats des différentes méthodes d’analyse, (en prenant comme référence

la méthode GC-MS2), il apparaît que dans 36 cas sur 44 (81,8%) le CCM a pu détecter la substance

psychoactive effectivement présente dans les échantillons.

A titre d’exemple, 2 échantillons ne contenaient pas d’amphétamine alors que la CCM en avait décelé. Un

échantillon contenant de l’ecgonidinemethyl ester était selon la CCM un mélange d’amphétamine et de

cocaïne.

Par contre, tous les échantillons composés de MDMA ont bien été identifiés par la CCM.

Enfin, en moyenne il s’écoule un délai de 31 jours entre le moment où l’usager dépose son échantillon au

service de testing et le moment où l’ISP (Institut de Santé Publique) nous renvoie les résultats du GC-MS.

1 Plusieurs échantillons ont parfois été regroupés au sein d’une même alerte. 2 Comparaison du résultat du CCM avec le résultat GC-MS pour 44 échantillons.

Page 72: Rapport CFgénéral2014 15

72

Le questionnaire utilisé nous permet, comme nous l’avons déjà souligné, de mieux connaître le public

faisant appel aux services d’analyse de produits psychotropes. Cette connaissance doit nous aider à

recadrer notre projet et à adapter nos actions et outils si cela se révèle nécessaire.

Près de trois quarts des demandes ont été faites par des hommes. Avec une moyenne d’âge de 31,1 ans

(min. 19 ans - max. 57 ans), tout comme l’an dernier, c’est la tranche des plus de 25 ans qui est largement

la plus représentée, suivie par les 18-24 ans. Cette année par contre, aucune analyse n’a été demandée

par des moins de 18 ans.

Figure 6. Age des usagers ayant demandé une analyse de

produits psychotropes (Analyse de produits psychotropes -

2014 - FWB)

Nombre de demandes pour lesquelles l'information était

précisée = 142

Précisons ici que ces informations se basent sur le nombre de demandes, ce qui ne correspond pas

nécessairement au nombre de personnes qui ont fait appel au service d’analyse, une même personne

ayant pu faire plusieurs demandes. En effet, tout comme pour les permanences à « l’Accueil » de Modus

Vivendi, il ne nous est pas possible de connaître précisément la « file active 3 ». En effet, un code

d’identification permettant de garantir l’anonymat de l’usager n’est attribué à une personne qu’à partir

de sa deuxième visite, que celle-ci date de l’année en cours ou d’une année antérieure. La décision

d’attribuer le code à la deuxième visite est justifiée par le souci de ne pas effrayer une personne qui fait

ce type de démarche pour la première fois. Modus Vivendi a ainsi fait le choix de privilégier la qualité et

l’anonymat du service offert quitte à perdre une information même si elle pourrait s’avérer utile par la

suite.

Cette année, 80 demandes de testing ont été faites par des personnes qui ne disposaient pas d’un code,

c’est-à-dire qui n’étaient pas encore connues par le service de Modus Vivendi. Par ailleurs le reste des

demandes ont été formulées par 30 personnes disposant déjà d’un code. La file active du testing se

situerait ainsi entre minimum 80 personnes (si on suppose que tous les « nouveaux contacts » sont

revenus au cours de la même année) à maximum à 110 si on considère qu’aucun nouveau contact de

3 Nombre de bénéficiaires fréquentant l’accueil au cours de l’année, hormis les personnes venant pour la première

fois.

<18 ans:0,0%

18-24 ans:

27,5%

25-60 ans :

72,5%

� Public faisant appel au service d’analyse de produits psychotropes

Page 73: Rapport CFgénéral2014 15

73

2014 n’est revenu une seconde fois au cours de cette année, soit une légère augmentation par rapport à

1012. La file active se situe sans doute entre les deux. Cela reste une estimation car, comme nous l’avons

souligné ci-dessus, nous ne savons pas si un premier contact n’est pas revenu au cours de l’année, dès

lors avec un code.

Nous constatons que pour plus de la moitié des cas (52,5%)4, les usagers ont adopté une démarche pour

tenter de réduire les risques en se fournissant le produit auprès d’un proche ou d’une personne connue

ou encore du dealer « habituel », la source la plus importante malgré une baisse par rapport à l’an dernier

(- 12,8%). Rappelons cependant à ce sujet que pour deux des six produits ayant donné lieu à une alerte

précoce, les consommateurs avaient acheté le produit à un dealer connu ou à un proche.

Comme on peut le lire sur la figure ci-dessous, l’achat à partir d’un site internet a connu la croissance la

plus importante (+10,8%) par rapport à l’an dernier. Sont également en augmentation : le recours à un

proche ou un dealer inconnu.

Figure 7. Origine des produits analysés. Analyse de produits psychotropes en 2013 (non réponses=2) et en 2014

(non réponses = 8).

Presque 60% (pour 2/3 en 2013) des demandes ont été faites par des personnes qui avaient déjà fait

appel à un service d’analyse de produits auparavant (7 non réponses à cette question).

Pour 92,8% d’entre elles, c’était lors d’une permanence à l’Accueil de Modus Vivendi 19,3 % dans un

festival en Belgique (service assuré par Modus Vivendi) et pour plus de 12%, dans un festival à l’étranger5.

4 Addition des réponses : « un proche : 23,7% » et « un dealer habituel/connu : 28,8%». 5 Plusieurs réponses possibles.

15,9%18,6%

41,6%

11,5%

4,4%3,6%

4,4%

23,7%

8,6%

28,8%

20,9%

3,6%

14,4%

Via un proche En soirée Via le dealerhabituel

Dealer inconnu Trouvé Via internet Autre (reçu, aincien plan,

autre usager…)

2013 (n=113) 2014 (n=139)

� Prises de risque et Réduction des Risques

Page 74: Rapport CFgénéral2014 15

74

Ne pas avoir accès à un service d’analyse ne pousserait pas les usagers à s’abstenir de consommer une

substance. Par contre, ceux-ci mettraient en place une série d’alternatives, certaines plus aléatoires que

d’autres.

Ainsi, lorsqu’ils ne font pas appel à un service d’analyse de produits, c’est principalement (52,3%, soit

+22,8% depuis 2012) en « consommant une petite partie du produit et en attendant les effets» (+20%)

ainsi qu’en« demandant à quelqu’un qui a déjà utilisé le produit » que les usagers s’assurent de sa qualité

(50,3% chacun). Ensuite, 46,9% des répondants demandent au dealer (+18%) et 40% regardent sur

internet (+30% depuis 2012)6. On note ici une augmentation notable au fil des ans du rôle d’internet

auprès des usagers tant pour l’approvisionnement en produits que pour trouver des informations.

Presqu’un quart se base sur l’aspect extérieur. Les autres méthodes ne sont citées que de manière

sporadique (sur base du prix, demandent au dealer…).

Les trois raisons les plus citées pour justifier pourquoi ils font appel à un service d’analyse sont à nouveau

les mêmes qu’en 2012 et 2013 mais avec quelques fluctuations :

- « je fais attention à ma santé » (65,3%);

- « je veux des informations précises sur ce que contient mon produit » (58,5%);

- « par simple curiosité » 36,7 %).

Les alertes précoces sont également citées par une vingtaine de pourcent.

Les deux premières réponses, ainsi que la référence aux alertes précoces, font bien état d’une démarche

de réduction des risques consciente et réfléchie.

Plus de la moitié (52,8%) des demandes d’analyse ont été faites par des usagers qui avaient déjà

consommé une partie du produit avant le test7. La plupart (65,3%) avait sniffé le produit, 33% l’avait

« avalé »,12% l’avait fumé et une minorité (2,7%) l’avait injecté8. Notons que presque la moitié (-21% par

rapport à 2013) des personnes qui avaient consommé le produit avant l’analyse ont dit en avoir utilisé

d’autres dans la même période : 54,5%% « un seul » en plus et 45,5% « deux ou davantage ». Les produits

les plus cités sont : le cannabis (51,5%), l’alcool (48,5%), les amphétamines/speed (18,2%),

MDMA/amphétamine (9,1%) la cocaïne (12,1%). Les autres produits sont cités par moins de 5%.

6 Plusieurs réponses possibles. 7 Nombre de répondants à la question = 68, non réponses = 7. 8 Plusieurs réponses possibles par répondant.

Page 75: Rapport CFgénéral2014 15

75

Figure 7. Quantité consommée avant analyse du produit. (Analyse de produits psychotropes - 2013 à 2014 - FWB)

En 2014, presqu’un quart de ceux qui ont consommé une partie du produit avant l’analyse9 ont constaté

des effets indésirables. Ce sont avant tout les maux de tête (39,1%), l’hyperthermie (34,8%) et l’anxiété

(30,4%) qui sont rapportés. L’insomnie et les nausées/vomissements sont cités chacun par un peu plus

d’un quart des répondants à la question. La perte d’appétit, l’agressivité ainsi que les crampes et autres

douleurs physiques se situent aux alentours de 15%. Les autres effets sont mentionnés de manière plus

marginale.

La source du problème rencontré est plus souvent mise en lien par l’usager avec le produit même, plus

précisément au niveau de sa composition (60,9%). La durée de l’événement (30,8%) et la déshydratation

sont pointée par 13%. Soulignons qu’un seul répondant seulement a évoqué le mélange de produits,

alors que 36 usagers avaient consommé un moins une autre substance en parallèle, la consommation

simultanée de substances pouvant constituer une maximisation des risques socio-sanitaires.

� En bref

Au terme de la quatrième année de fonctionnement du projet d’analyse de produits psychotropes, il

ressort qu’avec 147 analyses, le testing suscite de plus en plus d’intérêt chaque année. La demande en

lieu fixe a ainsi doublé en deux ans. Cette augmentation associée aux moyens alloués limités, ainsi qu’aux

problèmes qu’a connus l’équipe, nous ont contraints à ne pas organiser ce service en festivals.

L’augmentation de la demande en point fixe peut sans doute s’expliquer par la reconnaisse que le service

a maintenant acquise auprès des usagers. Par ailleurs, que les nouveaux produits de synthèse de plus en

plus présents et les alertes précoces suscitent peut-être une méfiance accrue des consommateurs.

9 Nombre de répondants à la question = 74 ; 1 non réponse.

43,4%

24,5%

11,3%

7,5%

1,9%

9,4%

1,9%

35,4%

20,0%

9,2%

18,5%

1,5%

9,2%6,2%

33,3%

20,8%

12,5%

20,8%

1,4% 1,4%

8,3%

1,4%

Poudre <0,25gr

Poudre de0,25 gr à 0,50

gr

Poudre de0,50 gr à 1 gr

Poudre 1gr et+

1/4 Pilule 1/2 Pilule 1 Pilule >1 Pilule

2012 (n=53) 2013 (n=65) 2014 (n=72)

Page 76: Rapport CFgénéral2014 15

76

En termes de techniques d’analyse utilisées, c’est le GC-MS qui est le plus utilisé (66%), suivi de près par

le CCM (60,5%) et enfin par la Marquis, qui malgré toutes les limites que ce type de test comporte permet

un contact direct et personnalisé avec l’usager (48,3%). Le GC-MS suit ainsi la même tendance que le CCM:

une augmentation en chiffres absolus et une légère baisse en proportion (-2,4% pour CCM et -7% pour

GCMS).

En se basant sur les résultats GC-MS, qui sont techniquement les plus fiables, il ressort que c’est

principalement de la MDMA qui est soumise au testing via notre lieu d’accueil (30,9%), ensuite les

nouvelles drogues de synthèse (20,6%), les amphétamines (16,5%) et la cocaïne (10,3%). Les autres

substances (Kétamine, héroïne, médicaments…) atteignent moins de 7%.

Presque 15% des échantillons testés avec le GC-MS se révélaient être d’une nature toute différente de

celle supposée par l’usager. Au niveau des produits de coupes, le Lévamisol, présent dans 60% des

échantillons contenant de la cocaïne, est le plus répandu. L’ecgonidinemethyl esther quant à lui se

retrouve dans 50% des échantillons de cocaïne.

Quatre échantillons soumis à une analyse dans le cadre des permanences du lieu d’Accueil de Modus

Vivendi en 2014 ont donné lieu à 3 alertes précoces10. Par ailleurs, une alerte précoce a été lancée en

début d’année 2014 sur base de deux produits analysés dans le cadre du testing en fin d’année 2013.

En ce qui concerne le public ayant eu recours au testing, trois quarts des demandes sont faites par des

usagers de plus de 25 ans. Quatre-vingts « nouvelles » personnes ont franchi le seuil de notre lieu de

permanence pour le testing. Pour les raisons déjà développées plus tôt, nous pouvons estimer la file active

du testing entre 80 et 111 usagers. Ce service attire donc de plus en plus de nouvelles personnes et répond

bien à une demande.

Pour plus de la moitié des cas (52,5%), les usagers ont adopté une démarche pour tenter de réduire les

risques en se fournissant le produit auprès d’un proche ou d’une personne connue ou encore du dealer

« habituel ». Avec L’achat via un site internet a connu la croissance la plus importante (+10,8%) par

rapport à l’an dernier.

Presqu’un quart de ceux qui ont consommé une partie du produit avant l’analyse ont constaté des effets

indésirables. La source du problème rencontré est plus souvent mise en lien par l’usager avec le produit

même, plus précisément au niveau de sa composition (60,9%). Un seul l’attribue au mélange de produits,

alors que 36 usagers avaient consommé d’autres substances en même temps. Un aspect qui méritera

d’être particulièrement travaillé avec les usagers. Nous avons constaté par ailleurs que ne pas disposer

de service d’analyse de produits psychotropes ne pousse pas les consommateurs à ne pas utiliser les

produits mais plutôt à adopter d’autres techniques qui peuvent comporter des risques.

Ainsi, le service d’analyse de substances psychotropes nous permet-il de connaître plus précisément les

produits en circulation, les modes d’achat, de consommation et les démarches de réduction des risques

mises en place par les usagers. Cette meilleure connaissance contribue à améliorer le travail de réduction

des risques et se révèle être une plus-value réelle pour les dispositifs qui l’accueillent.

10 Plusieurs échantillons ont parfois été regroupés au sein d’une même alerte.

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Eléments d’évaluation qualitative

� Fonctionnement général du projet

Nous sommes assez satisfaits des résultats 2014 malgré les difficultés rencontrées par l’équipe de 1ère

ligne suite au départ de plusieurs de ses membres et notamment de la personne en charge de la

coordination. S’en est suivi une période de sous-effectif que Modus Vivendi a tenté de rendre la plus

brève possible avec le recrutement, l’engagement et la formation de nouvelles. Le projet a néanmoins

réussi à continuer à fonctionner et à répondre aux besoins des usagers en lieu fixe. Le service est mis en

place de manière continue au lieu fixe depuis mars 2011.

Nous notons également que les professionnels travaillant au sein du lieu d’accueil où est organisé le

service du testing sont de plus en plus expérimentés pour remettre adéquatement les résultats aux

usagers selon les entretiens de départ et les retours des questionnaires remplis par les usagers.

Nous avons vu que le nombre de demandes de testing augmente ainsi que le nombre de nouveaux

contacts rencontrés via ce service. Ceci témoigne sans doute de la satisfaction des usagers vis-à-vis de ce

service. Malheureusement, nous devons limiter nos envois au laboratoire de l’ISP faute de moyens

financiers. Nous devons mettre en place un système de tri, ce qui soulève beaucoup de questions en

termes de santé publique.

� Counselling

Nous avons pris également le temps de travailler sur le counseling des entretiens ce qui s’est traduit par

une amélioration de la qualité de celui-ci. Nous avons ainsi pu remarquer que les entretiens individuels

prennent de plus en plus de temps. Nous avons par ailleurs noté que les usagers sont en demande

d’informations plus précises et plus particulières selon les produits déposés. Pour y faire face, nous avons

travaillé et augmenté nos connaissances en matière de nouvelles drogues de synthèse. Pour cela, nous

nous sommes avons participé à une journée de travail sur ce sujet à Metz par le biais du projet MAG-

net 2. Nous y avons présenté les nouvelles drogues de synthèses à travers le testing.

� Autorisations de transport

Comme les années précédentes, nous avons obtenu les autorisations de transports jusqu’en février 2015,

mais toujours à une semaine près de la fin l’autorisation en cours et au terme de démarches répétées,

lourdes et qui nous laissent longtemps dans l’incertitude de pouvoir poursuivre notre activité, avec tous

les inconvénients que cela implique en termes d’organisation du projet. Nous souhaiterions avoir cette

autorisation de manière plus systématique sans que cela ne semble dépendre du bon vouloir du nouveau

Ministère.

� Partenariats et alertes précoces

Nous avons réussi à améliorer nos pratiques et nos partenariats, notamment avec le laboratoire

toxicologique de l’ISP et l’Observatoire des drogues Eurotox. Ensemble, nous avons principalement

travaillé sur les méthodes d’analyse et sur l’efficacité et la rapidité du système d’alertes précoces. Grâce

à ces partenariats, et l’identification de meilleurs relais d’information, le système d’alertes précoces a

gagné en qualité de diffusion et de rapidité.

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� Technique d’analyse et matériel

Au début de la mise en place du projet, dans le cadre de la technique d’analyse CCM, nous avions pu

obtenir une base de données de standards de produits classiques pour assurer le service via des

partenaires historiques. Ces standards11 sont à la base du fonctionnement de cette technique d’analyse.

Mais vu le succès de notre projet, les standards diminuent et doivent être renouvelés. A cela s’ajoute la

diversité des produits et l’augmentation des nouvelles drogues de synthèses, ce qui contribue également

à la diminution de notre réserve de standard. Le coût des standards est particulièrement élevé. Ce qui

constitue un obstacle majeur à la reconstitution de notre réserve.

� En bref

Même si les résultats de 2014 sont à nouveau encourageants, le projet doit néanmoins être renforcé .

- Malgré nos tentative répétées d’instaurer une procédure stable, les demandes d’autorisations de

transport doivent être renouvelées chaque année et semblent dépendre de l’unique bon vouloir du

Ministère dont nous dépendons.

- Comme nous l’avons vu en partie dans l’évaluation quantitative, le projet risque d’être victime de son

succès croissant. Avec les moyens actuels, nous ne pourrons pas répondre à la demande et serons

contraints de limiter le nombre d’analyses en laboratoire et de revoir aussi notre présence en festival.

- Enfin, ce projet avait été introduit en 2001 comme une coordination de points locaux pratiquant le

testing sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Modus Fiesta n’étant que le point

de départ. Force est de constater que 13 ans plus tard le projet n’a pas pu se développer en ce sens.

G. PISTES 2015

Pour l’année à venir, il s’agira de veiller à :

- continuer à s’adapter à l’évolution des produits et des consommations Continuer à mettre à jour et

affiner nos connaissances en matière de nouvelle drogues de synthèses ,

- continuer à améliorer les méthodes d’analyse, le rendu des résultats et les conseils de Réduction

des Risques en fonction des différentes évolutions;

- continuer le travail sur le counseling (travailler sur les messages de RDR sur base des résultats des

questionnaires en termes de prises de risques, de consommation, etc.)

- continuer à améliorer l’efficacité du Système d’Alertes Précoces via la communication et les

procédures entre les différents niveaux d’intervention ;

- pérenniser les autorisations de transport ;

- maintenir le partenariat global avec l’Institut de Santé Publique ;

- obtenir tous les outils indispensables à la bonne pratique de la CCM et réfléchir à des alternatives

pour obtenir des bases de standards.

Dans une perspective à plus long terme :

- augmenter les moyens budgétaires et humains alloués au projet afin de pouvoir répondre

adéquatement à la demande croissante des usagers et aux aspects techniques du projet;

- faire du lobbiyng pour la mise en place d’un cadre juridique encadrant les pratiques de testing.

11 Un standard est un échantillonnage d’un produit le plus pur possible dissout dans un solvant adapté à la

technique de la CCM.

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5. DEVELOPPEMENT DE MATERIEL D’INFORMATION ET DE REDUCTION DES RISQUES

5.1 PROJET DE PUBLICATION : BROCHURES, SITES INTERNET ET NEWSLETTER

A. INTRODUCTION

Les publications de Modus Vivendi viennent en soutien à l’ensemble des projets de notre association mais

aussi à de nombreux autres acteurs de la Réduction des Risques liés à l’usage de drogues disséminés sur

l’ensemble du territoire de la FWB.

Quelles soient en format électronique, web ou papier, nos publications concourent à une meilleure

visibilité de nos programmes et des objectifs de la RdR, à une meilleure diffusion de l’information entre

les différents acteurs concernés par la RdR et à la l’information en vue d’un changement de

comportements des usagers de drogues et de leurs proches.

Actuellement, nous avons à notre actif une trentaine d’outils d’information différents ciblés sur les

produits, les modes de consommation et les contextes de consommation. A côté de ces outils papiers,

nous avons le site Internet général de Modus Vivendi, deux sites « spécifiques » et deux Facebook liés

directement à des projets (Quality Nights et Modus Fiesta), sans compter la newsletter diffusée tous

les mois auprès d’un réseau de 700professionnels.

B. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES À CETTE ANNÉE (MARS 2014 – FÉVRIER 2015)

Les objectifs de notre projet « publications » sont limités au regard des moyens disponibles et du fait

qu’ils sont souvent délivrés de manière irrégulière. Globalement, nous tentons vaille que vaille de :

- maintenir et mettre à jour régulièrement le site Internet www.modusvivendi-be.org;

- diffuser, réimprimer et rééditer (lorsque les moyens sont disponibles) les outils de

communication existants ;

- informer les acteurs en RdR via la parution régulière de la newsletter « Brèves de comptoir » ;

- participer activement à la réflexion sur l’utilisation du web 2.0 comme outil de promotion de la

santé.

C. PUBLICS CIBLES

Les publics visés par les outils d’informations disponibles chez Modus Vivendi sont très divers. Les

brochures sur les produits et modes de consommations s’adressent directement aux usagers de drogues.

Certaines brochures néanmoins ciblent des publics plus spécifiques. Par exemple, la brochure « Gardons

le Cap » s’adresse aux usagers en cours de détention, les flyers « festifs » s’adressent aux usagers qui

fréquentent et consomment en milieux festifs. Les Brèves de Comptoir, notre newsletter, ou encore les

Carnets du Risque (publication de recherches, évaluation, de rapports, etc.) s’adressent principalement

aux professionnels en contact avec des usagers alors que le site s’adresse à différents publics :

professionnels, usagers, voire même un public plus généraliste.

D. PARTENARIAT

Rares sont les outils réalisés uniquement par notre équipe seule. Suivant la thématique approchée,

chaque outil est conçu en partenariat avec des acteurs spécifiques et des usagers. Ces derniers sont

également associés aux diverses étapes de réalisation, souvent via l’organisation de focus groupes.

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En fonction des sujets, des partenariats divers avec d’autres professionnels sont mis en place. Par

exemple, les brochures « produits » sont réalisées en collaboration avec Infor-Drogues, Prospective

Jeunesse, La Liaison Antiprohibitionniste, Citadelle et le Centre Alfa. La brochure « Décibels » a été réalisée

en étroite collaboration avec Belgique Acouphène, l’IBGE, Question Santé et sous la coordination du CBPS

de Bruxelles.

E. ACTIONS MENÉES DURANT LA PÉRIODE COUVERTE PAR CE RAPPORT

Suivi des outils existants

Les principaux outils de communication gérés par Modus Vivendi sont listés ci-dessous. Chacun de ces

outils demande un temps de travail important pour leur mise à jour, l’évaluation, la diffusion, la réédition

et la réimpression régulières :

1. Deux sites Internet (www.modusvivendi-be.org et www.qualitynights.be )

2. Brèves de Comptoir (Info lettre RdR)

3. Brochure produit Cannabis

4. Brochure produit Alcool

5. Brochure produit Cocaïne

6. Brochure produit Héroïne

7. Brochure produit Speed et amphétamines

8. Brochure produit Ecstasy

9. Brochure produit Drogues psychédéliques

10. Brochure produit Médicaments psychoactifs

11. Brochure Méthadone

12. Brochure Overdose

13. Brochure Shooter Propre

14. Brochure l'ABC des Hépatites

15. Brochure Vous êtes en contact avec des seringues usagées

16. Brochure Et Vogue la galère – qui devient Gardons le cap (rééditée en mars 2010)

17. Brochure Décibels, protégez vos oreilles

18. Brochure et pochette Stérifix

19. Semainiers d'information sur les lieux d'échange de seringues

20. Roule-ta-paille

21. Triptyque d'information sur Modus Vivendi

22. Dépliant de présentation de Modus Fiesta

23. Dépliant de présentation du testing

24. Jeu de carte RdR injection

25. 6 Flyers festifs (De l'ô, Road Trip, Flip, Gloups, Sniff, Bon tuyau)

26. Le manuel méthodologique Boule de Neige

27. Outils Internet divers (Facebook.)

28. + de 40 Carnets du Risques (Résultats de nos recherches et évaluations)

29. Plan bruxelllois de RdR liés à l’usage de drogues

30. Outils divers en lien avec les projets : affiches, flyers, documents méthodologiques, gadgets de

promotion, etc.

En fonction des moyens disponibles, de nouveaux outils pourraient être réalisés dans l'avenir afin de répondre aux problématiques émergentes. On pense entre autres à : « Mélanges », « Repères nouvelles drogues de synthèse (NDS) », « GHB », « Kétamine », « Descente », « Chasser le dragon », « Ce soir je

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sors », « Drogues et drague », présence renforcée sur les réseaux sociaux, applications mobiles, jeux multimédia (Vidéodope), etc.

Diffusion de brochures

En 2014, nous avons distribué plus de 45.800 outils de communication papier (imprimés) :

Tableau 4 : Nombre de brochures diffusées – Modus Vivendi 2014

Brochures Nb exemplaires diffusés

Wallonie Bruxelles Total

Alcool 6.049 824 6.873

Cannabis 5.544 681 6.225

Cocaïne 4.599 576 5.175

Drogues psychédéliques

809 357 1.166

Médicaments psychoactifs

1.059 505 1.564

Speed -Amphétamine

3.469

516 3.985

Héroïne 1.069 794 1.863

XTC 4.229 549 4.778

Méthadone 481 221 702

Overdose 690 156 846

Brochure Stérifix

4.139 1 4.140

Semainier 290 136 426

Shooter Propre 856 263 1.119

ABC des Hépatites

891 292 1.183

Décibels 3.220 2.581 5.801

TOTAL 37.394 8.452 45.846

Comparé à une distribution de plus de 76.000 brochures en 2013, nous ne pouvons que constater une

diminution du nombre de brochures diffusées. Comme en 2013 nous avions diffusé particulièrement

beaucoup de brochures comparé à 2012 (+/- 50 000), nous pouvons faire l’hypothèse que la diminution

connue cette année peut en partie être expliquée par des stocks importants réalisés chez les partenaires

en 2013 qui ont dès lors beaucoup moins commandé en 2014. Cette hypothèse pourra être confirmée si

nous constatons une reprise des commandes en 2015. Par ailleurs, la faible diffusion de 2014 peut

également être expliquées par : la diminution du nombre de stands Drogues Risquer Moins due entre

autres à l’arrêt de la coordination du projet par Modus Vivendi, l’amplification de la diffusion

d’information via les supports numériques ou encore le travail de promotion de nos outils de RdR restreint

par le faible temps de travail disponible.

� Documents imprimés

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Les brochures « produit » sont toujours les plus largement diffusées, sans doute parce qu’elles s’adressent

à divers publics cibles. Dans l’ordre : Alcool (6.873), Cannabis (6.225), Ecstasy (4.778), Cocaïne (5.175) et

Speed (3.985). Nous remarquons aussi que la problématique des nuisances sonores est toujours

d’actualité vu qu’en 2014, la brochure Décibels a été diffusée 5.801 fois.

Grâce à notre outil Excel de suivi de diffusion et du stock, nous pouvons évaluer de façon plus claire la

diffusion de nos brochures. Cette année, le graphique ci-dessous nous indique quels sont les secteurs vers

lesquels nos brochures ont été le mieux diffusées.

ss Figure 1 : Diffusion des brochures en fonction des secteurs d’activité– Modus Vivendi 2014 (n=45.846)

Sans surprise, le premier secteur concerné reste les ASBL spécialisées en assuétudes, suivi de loin par les

ASBL Santé, les services communaux et les prisons. Suite à cette analyse, nous constatons qu’il y a encore

des améliorations à apporter en termes de diffusion car pour certains secteurs, l’envoi de nos brochures

reste (trop) anodin.

Grâce à notre outil « compteur PDF » développé en 2013, nous pouvons comptabiliser le nombre de

téléchargement de nos brochures sur notre site Internet. A noter que nos brochures au format web sont

également diffusées via d’autres associations (dont Infor-Drogues) sans que nous ayons accès à ces

chiffres de diffusion.

En 2014, nous avons également ajouté dans l’onglet « Publications » sur notre site Internet les derniers

rapports d’activité de Modus Vivendi.

ASBL Jeunesse1,18%

ASBL Santé8,33%

ASBL spécialisée Drogue85,11%

Discothèques1,23%

Etudiant2,05%

Divers2,09%

� Diffusion via le site Internet de Modus Vivendi

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Tableau 1. Nombre total de brochures téléchargées en 2014

Brochure Nombre de

téléchargements

Cannabis 168

Alcool 117

Cocaïne 124

Héroïne 116

XTC 140

Médicaments 88

Speed 102

Drogues psychédéliques 91

Overdose 88

Stérifix 96

Décibels 101

Shooter propre 98

ABC des Hépatites 108

Gardons le Cap 111

Semainier des Comptoirs d’échange de seringues 94

Méthadone 100

Charte de Réduction des Risques 172

Manuel Boule de Neige 170

Résumé du Plan de RDR Bruxellois 76

TOTAL 2.160

Réimpression/réédition de brochures

En 2014, nous avons réimprimé la brochure « Alcool » en 10.000 exemplaires.

Nous avons également réédité pour la troisième fois (mises à jour des contenus et du graphisme) le

semainier des comptoirs d’échange de seringues. En effet, il y avait beaucoup de modifications de

contenu à apporter notamment au niveau des adresses et des services que les comptoirs proposent mais

aussi l’apparition de nouveaux comptoirs comme la disparition d’autres. Pour rappel, ce dépliant reprend

l’ensemble des comptoirs d’échange de seringues existant en FWB et détaille les services offerts par

chaque comptoir : dépistage, assistance sociale, soins infirmiers, modalité de distribution du matériel

stérile, conseils de RdR liés à l’injection, numéros d’appel d’urgence, etc. Le semainier est un outil

d’information et de promotion des services offerts par le dispositif. Pour faciliter l’accès aux informations

contenues dans le semainier, nous avons travaillé sur base de pictogrammes et sur des messages de

conseils de RdR en français et anglais. Par un style court et clair, cet outil au format poche, permettra aux

professionnels et usagers de rapidement comprendre ce qu’offrent les comptoirs d’échanges de seringues

et où les trouver. Nous l’avons imprimé en 5.000 exemplaires.

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Site Internet

Le site de Modus Vivendi est régulièrement mis à jour. Sur la page d’accueil, se trouve l’onglet « news »

qui suit régulièrement l’actualité des projets de l’asbl et de la Réduction des Risques. Le site de Modus

Vivendi bénéficie d’un très bon référencement : il est en première place lorsque l’on tape « Modus

Vivendi » dans Google.

Depuis le mois de juin 2012, nous nous aidons de l’outil Google Analytics afin de mieux évaluer la visibilité

du site Internet. Ce qui nous permet de mieux visualiser les parties du site qui sont les plus consultées.

Sur l’année 2014, le site a connu 16.111 visites, soit une moyenne mensuelle de 1342 visites.

Figure 2. Evolution du taux de visites annuelles 2014

La newsletter « Brèves de comptoir »

La newsletter a pour objectif d'informer les professionnels sur les innovations en matière de Réduction

des Risques : formations, publications, colloques, rencontres, outils, produits, législations, sites Internet,

etc. Nos Brèves sont également disponibles sur notre site Internet : http://www.modusvivendi-

be.org/spip.php?article18

Tableau 3. Type de Newsletter « Brèves de comptoir » - Modus Vivendi 2014

Date Numéro Titre de l’édito Institution signataire de l’édito

février 72 Un dispositif mobile d’échange et de

soins à Bruxelles ?

Laetitia Schul, Responsable de projets chez

Dune

juin 75 Nouvelles drogues de synthèse Michael Hogge, Chargé de projets

scientifiques/épidémiologiques chez

Eurotox

décembre 79 Housing First et Réduction des Risques Muriel Allart, Coordinatrice du projet

Housing First Belgium / Brussels – SMES-B

A l’heure actuelle, notre info lettre s’étend aux associations actives en Réduction des Risques en

Communauté française de Belgique.

Fin 2013, nous avons élaboré une nouvelle mise en page de la newsletter via le programme MailChimp

afin qu’elle soit plus attrayante mais également plus facile d’accès pour l’utilisateur. De plus, ce

programme permet une meilleure analyse du nombre de personnes qui ouvrent la newsletter ainsi que

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des articles les plus lus. Dans cette continuité et pour informer un grand nombre de personnes, nous

avons mis à jour notre liste de contacts.

A l’heure actuelle, elle est diffusée électroniquement en Régions wallonne et bruxelloise auprès de 700

contacts.

En 2014, 9 numéros ont été édités. Pour certaines parutions, un partenaire a été choisi pour écrire un

éditorial spécifique sur un thème en lien avec l’actualité de la Réduction des Risques.

F. ELÉMENTS D’ÉVALUATION

En résumé, parmi la trentaine d’outils d’information que nous proposons, 48.006 exemplaires de nos

brochures ont été diffusés : 45.846 000 en version papier et 2.160 sous forme de téléchargements depuis

notre site. Ce nombre est sans doute sous-évalué car nous n’avons pas accès aux chiffres de diffusion de

nos brochures au format web via d’autres associations.

Nous avons affiné notre outil de suivi de la diffusion de nos brochures ce qui nous a permis de constater

que certains secteurs sont moins couverts. Il est clair qu’il ne faut pas attendre uniquement que les divers

secteurs viennent avec leurs demandes ou que nous rééditions ou réimprimions une brochure à ce sujet.

Nous devons continuer à anticiper et à contacter les secteurs qui sont moins actifs pour leur présenter

nos outils. Fin 2014, nous avons envoyé un exemplaire de chacune de nos brochures à tous les centres

locaux de promotion de la santé (CLPS). L’objectif est de faire de même pour chacun des secteurs (maisons

médicales, ASBL Jeunesse, etc.) afin de rappeler la disponibilité de nos outils.

En ce qui concerne notre site Internet, malgré les moyens limités dont nous disposons, nous avons

travaillé l'attractivité du site en développant des rubriques "news" et en travaillant sur son

référencement. Un effort permanent au niveau de l'organisation des contenus se révèle primordial. Une

mise à jour des écrits ne suffit pas. Rendre un site plus attractif permet aussi une meilleure lecture et une

utilisation pertinente des contenus mis à disposition.

Notre Newsletter« relookée », parue 9 fois cette année, compte « officiellement 700 contacts en régions

wallonne et bruxelloise. Il est néanmoins difficile d'évaluer le nombre exact de personnes qui consultent

réellement ces Brèves vu le caractère exponentiel de la diffusion via Internet. Bien souvent, une personne

les reçoit et les transmet à l'ensemble des travailleurs de son institution, sans que nous puissions les

comptabiliser.

Au vu des moyens disponibles, nous considérons que nos objectifs spécifiques sont rencontrés en termes

de maintien et de mise à jour régulière du site Internet ; la diffusion, réimpression et réédition de nos

outils de communication existants et de l’information des acteurs de RdR.

En ce qui concerne notre objectif visant la réflexion sur l’utilisation de l’outil Web 2.0, Modus Vivendi a

organisé un petit déjeuner de la Réduction des Risques sur le thème « Promotion de la santé et

communication ». Plusieurs acteurs associatifs sont venus témoigner de leur expérience et « bonnes

pratiques », de leurs questionnements et perspectives de travail. Ce petit déjeuner s'est déroulé avec le

soutien de Question Santé et en présence de Mathias Beke d’Havas Media, spécialiste en e-marketing.

Suite au succès rencontré, Question Santé a organisé une journée « Promotion de la santé et Web 2.0,

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parlons-en ! » le 18 mars 2014. Modus Vivendi s’est impliqué dans son organisation et son animation.

Quatre travailleurs y sont intervenus. Un livre-blanc http://www.questionsante.org/ebook/ a d’ailleurs

été édité en tant que document de synthèse riche en contenus (textes de fond, exemples de bonnes

pratiques, vidéos, interviews, photos de la journée, outil de travail pour les projets sur le web,…).

G. PISTES POUR 2015

Nous allons continuer à mettre à jour notre outil informatique de suivi et à l’exploiter davantage pour

assurer un meilleur suivi et donc une meilleure diffusion de nos brochures, notamment par secteur. Par

ailleurs, Il s’agira de travailler nos outils de communication existants mais également d’en développer de

nouveaux afin de stimuler la visibilité de nos brochures et outils de RdR auprès des publics visés. Dans le

même ordre d’idées, la présentation de nos projets sur le site devraient également être retravaillée et

clarifiée.

Une liste des besoins est toujours disponible au sein de l’équipe afin de hiérarchiser les chantiers possibles

et de dégager des priorités pour le futur en matière de Publications pour la RdR en FWB : mises à jour,

refontes, nouveautés, etc. En 2015, nous souhaitons réaliser deux nouveaux flyers : Repères et Mélanges

ainsi que finaliser le flyer consacré aux nouvelles drogues de synthèse. Nous comptons mettre à jour notre

listing d’imprimeurs et de graphistes, reprenant également les exigences écologiques.

Au niveau du site Internet, sa mise à jour régulière sera toujours de mise afin qu’il reste vivant et qu’il soit

le plus souvent consulté. Un gros chantier a également déjà été entrepris début 2015 pour modifier la

charte graphique du site. Une mise à jour des visuels nous semble essentielle pour augmenter l’attractivité

et donc l’accessibilité de nos contenus. De plus, nous mettrons en avant nos publications pour que

l’internaute y ait plus facilement accès via Internet.

Des innovations des Brèves de comptoir pourront encore être réalisées en 2015 : outre le fait de garder

un envoi mensuel (pour que le terme Brèves garde son sens), nous aimerions maintenir une certaine

régularité dans le nombre d’éditoriaux par an (à savoir tous les deux mois). Après un an d’utilisation de la

plate-forme MailChimp, une évaluation plus intensive de l’utilisation de la newsletter serait pertinente

notamment grâce à l’outil « rapports » que l’interface propose. Cela permet en effet de savoir qui ouvre

la newsletter, le nombre de clics par articles, etc. Nous aimerions également travailler à obtenir un

feedback de nos lecteurs sur la nouvelle mise en page de ces Brèves de Comptoir. Tout en continuant à

développer régulièrement notre liste de contacts.

En résumé, les principales pistes pour 2015 sont :

- mettre à jour l’outil de comptabilisation de la diffusion des différents documents ;

- grâce à cette meilleure comptabilisation, améliorer la diffusion des publications par secteurs ;

- créer deux nouveaux flyers pour répondre aux besoins des acteurs et usagers (Repères et

Mélanges) ainsi que finaliser le flyer consacré aux nouvelles drogues de synthèse ;

- dynamiser nos outils de communication existants (Newsletter, site internet…) afin de renforcer

la visibilité de nos publications en étant proactifs ;

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- en lien avec le point précédent, continuellement mettre à jour le site internet et le

« relooker » pour attirer davantage les visiteurs et encore augmenter sa consultation par les

différents publics;

- travailler sur l’évaluation de la Newsletter afin d’en améliorer l’attractivité, et par la même

occasion la visibilité de nos outils et projets ;

- poursuivre la réflexion sur l’utilisation du web 2.0 comme outil de promotion de la santé.

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6 PROMOTION DE LA SANTÉ ET REDUCTION DES RISQUES EN PRISON

A. INTRODUCTION

La Promotion de la Santé et les démarches de Réduction des Risques sont quasi inexistantes au sein des

prisons de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dès lors, à travers des discussions et rencontres de

professionnels de la santé, des Directions et du personnel pénitentiaire, il s’agit de participer à un

changement progressif des mentalités dans ce domaine. De plus, à travers la prévention participative,

nous participons à la mise à disposition d’informations de RdR auprès du public détenu qui a peu accès à

ces informations indispensables.

B. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES À CETTE ANNÉE (MARS 2014 – FÉVRIER 2015)

1. Inciter les professionnels de la santé exerçant en milieu carcéral à travailler selon une approche

globale de Promotion de la Santé et particulièrement de Réduction des Risques liés à l’usage de

drogues, via :

- La participation à des réunions des groupe de pilotage locaux drogues (ou GPLD, organes de

concertation entre les acteurs locaux, tels que définis par la circulaire ministérielle n°1785 relative

à la problématique drogue du 18/07/2006) ;

- des contacts téléphoniques, par courrier et par courriels avec des professionnels en demande

d’informations ;

- la rencontre de professionnels de la santé dans le cadre de la préparation ou de l’impact des

opérations Boule de Neige (financées elles par le niveau fédéral) ;

- la diffusion de brochures d’informations en matière de Promotion de la Santé afin d’aider les

professionnels dans leur soutien aux détenus en la matière ;

- occasionnellement, selon les demandes mais sans publicité de notre part vu le manque de temps,

des formations de 2 jours aux professionnels des prisons (agents pénitentiaires, services psycho

sociaux et plus rarement une présence d’un représentant des services médicaux12) que nous

donnons et organisons.

2. Participer à des plates-formes de concertation et d’échange autour de la question de la Promotion de la Santé, de l’usage de drogues et de la Réduction des Risques en prison.

3. Organiser et animer des formations sur le thème de l’usage de drogues et de la réduction des risques

pour un public de professionnels en contact avec des détenus et des ex détenus.

C. PUBLICS CIBLES ET RELAIS

Public cible : les détenus et plus particulièrement les usagers de drogues incarcérés.

Public relais :

- les professionnels travaillant en prison et particulièrement les professionnels de la santé ;

- les professionnels en contact avec des détenus mais travaillant hors des prisons.

12 Dans le cadre de notre programme formation financé par la Région Wallonne.

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D. PARTENARIATS

Nous collaborons régulièrement avec:

- avec le Service de Soins de Santé du SPF Justice, et en particulier le coordinateur francophone de la

politique drogue et certains médecins,

- les Directions de différents établissements,

- des services externes et plus particulièrement avec nos opérateurs du projet Boule de Neige (CAL du

Luxembourg, Comptoir d’échange de seringues de Charleroi, SASER, Accueil Drogues, LAMA, Dune,

Transit, Carolo rue) mais aussi avec l’asbl Transit et d’autres membres de la CAAP13.

En 2014, nous avons particulièrement collaboré avec les asbl Transit et Cap-iti dans le cadre de la CAPB

(Concertation assuétudes prison BxL) mais aussi avec des médecins exerçant dans les prisons de Saint

Gilles et de Lantin.

E. ACTIVITÉS MENÉES DURANT LA PÉRIODE COUVERTE PAR CE RAPPORT

Travail avec les professionnels de la santé en prison

Les actions menées visaient à inciter les professionnels de la santé exerçant en milieu carcéral à travailler

selon une approche globale de promotion de la santé et particulièrement en réduction des risques liés à

l’usage de drogues :

Dans l’absolu, nous pourrions participer aux réunions de tous les Groupes de Pilotage Local sur les

Drogues (GPLD) existants. Mais c’est irréaliste sachant que le projet « prison » représente un 0.25 ETP.

Dès lors, nous intégrons les GPLD en fonction des liens possibles avec des projets que nous voulons mettre

en place (les opérations Boule de Neige par exemple), ou selon les évènements. Ainsi en 2014, nous avons

participé à 5 réunions de GPLD. C’est l’occasion d’approcher des réalités carcérales, d’échanger avec les

professionnels au sujet des améliorations à mettre en place et de développer des projets.

En 2014, nous n’avons pas reçu de demandes spécifiques de services infirmiers, hormis quelques

commandes de brochures d’informations. Ce n’est pas étonnant dans la mesure où le SPF Justice ne

cherche pas à établir des liens avec le monde associatif et que nous n’avons pas le temps de démarcher

les équipes.

Les partenaires du projet Boule de Neige se sont chargés de ce volet. Par contre, nous avons rencontré

l’équipe médicale de l’établissement de Forest dans le cadre de la mise en place d’un projet de

sensibilisation à la RdR de détenus (Forest). Pour plus de détails sur les opérations Boule de Neige menées

Concertation des associations actives en prison.

� Participation à des réunions des GPLD

� Réponses à des demandes de professionnels de la santé

� Rencontre de professionnels de la santé dans le cadre de la préparation ou de l’impact des

Opérations Boule de Neige en prison

Page 90: Rapport CFgénéral2014 15

90

en prison, veuillez vous référer au chapitre « 3. Projets de prévention par les pairs, 3.1 Coordination des

opérations Boule de Neige ».

� Sensibilisation de détenus à la RdR liés à l’usage de drogues

Suite à une overdose au sein de l’établissement de Forest, la question de la sensibilisation des détenus

est venue à l’ordre du jour d’une réunion du GPLD. L’établissement estimant que ce n’est pas le rôle de

l’équipe paramédicale de participer à la Promotion de la Santé, Modus Vivendi et Transit ont proposé de

mener un petit projet de sensibilisation. Ce n’est pas en soi le rôle de notre asbl, mais nous pensons qu’en

montrant à l’établissement ce qu’il est possible de faire, nous sensibilisons les professionnels à

l’importance d’une telle démarche. Ainsi, nous avons pris le temps de rencontrer 45 détenus au sein

même de leurs cellules. Ce projet a donné lieu à des réunions avec l’équipe médicale et la direction, mais

a fait également l’objet d’un rapport soumis au GPLD et susceptible d’être présenté aux membres de

d’autre GPLD.

Les brochures sont toujours à disposition des professionnels via la pharmacie centrale, mais une vaste

campagne de sensibilisation des professionnels devrait être mise en place afin de rendre les brochures

disponibles pour les détenus, ce que nous n’avons pas la possibilité de faire faute de moyens.

Pas de demande relayée cette année.

Participation à des plateformes de concertation et d’échange autour de la question de la

promotion de la santé, de l’usage de drogues et de la réduction des risques en prison

Modus Vivendi est membre du conseil d’administration de l’asbl CAAP (concertation des associations

actives en prison) et actif au sein du groupe de travail santé de la CAAP, ainsi que membre fondateur de

la concertation assuétudes prisons Bruxelloises (CAPB).

Organisation et animation de formations sur le thème de l’usage de drogues et de la Réduction des

Risques pour un public de professionnels en contact avec des détenus et des ex détenus.

Nous ne sommes pas en mesure d’assurer des formations, par manque de temps. Dès lors nous répondons

ponctuellement à des demandes, comme par exemple dans le cadre du certificat « conduites des

dépendances organisé à l’UCL.

Plaidoyer pour le transfert de compétences des soins de santé en prison vers le SPF Santé

Publique et Sécurité Sociale

Les membres fondateurs de la CAPB (Transit asbl, Cap-Iti asbl et Modus Vivendi) ont lancé en février 2014

l’appel pour un transfert de compétences des soins de santé des détenus vers la Santé Publique et la

Sécurité Sociale, appel qui a récolté 800 signatures individuelles ainsi que le soutien de 75 institutions /

fédérations différentes. Cet appel a été transmis au cabinet du Premier Ministre et a donné lieu à

différentes réunions au sein du ministère de la Santé Publique et au cabinet de la ministre de la Santé

Publique. http://www.atsp.be/appel/

� Diffusion de brochures d’informations en matière de promotion de la santé afin de

soutenir les professionnels dans leur soutien aux détenus en la matière

� Formations de 2 jours à destination des professionnels des prisons

Page 91: Rapport CFgénéral2014 15

91

De plus, nous avons fait partie du groupe de réflexion « soins et détention » initié par le SPF Santé

Publique, groupe qui a rédigé un mémorandum « Vers des soins de santé à part entière pour les détenus

et les internés en Belgique.

Enfin, dans le cadre du congrès annuel des UCSA (unités de consultations et de soins ambulatoires des

prisons françaises), nous sommes intervenus sur le thème « Belgique, soins de santé en milieu carcéral, à

l’heure ou le coiffeur gère la boulangerie », afin d’expliquer à nos voisins français la situation carcérale en

Belgique, en matière de promotion de la santé et de soins de santé à destination des détenus.

Ces démarches sont fondamentales étant donné que la promotion de la santé et la RdR ont très peu de

chance de se développer en milieu carcéral tant que la Justice sera responsable des soins de santé dans

ce milieu.

F. ELEMENTS D’EVALUATION

Il est difficile d’inciter les professionnels de la santé en milieu carcéral de travailler selon une approche

globale de promotion de la santé étant donné qu’ils n’ont qu’une mission curative que leur confie le SPF

Justice. La Promotion de la Santé en prison n’est portée que par une asbl (Service Education de la santé)

qui n’est pas en mesure de porter l’ensemble de cette tâche pourtant cruciale en prison. Dès lors, il s’agit

de nourrir un réseau de partenariat, d’entrer en contacts avec des professionnels de la santé

suffisamment motivés pour mener des projets qui dépassent leur mission officielle. Ces professionnels de

la santé manquent cruellement de formation en la matière, ce qui les freine entre autre à diffuser des

brochures d’informations de RdR. Nous avons soumis une proposition au SPF Justice à ce sujet.

Avec un temps de travail de 0.25 ETP, nous devons limiter nos actions. Il s’agit de connaître suffisamment

le sujet, d’être suffisamment actif au sein des établissements tout en menant un plaidoyer politique vu

l’ampleur de la problématique concernant l’usage de drogues en prison.

En 2014, nous avons donné la priorité à ce lobbying, par le lancement de l’appel pour un transfert de

compétences et par notre participation au groupe de réflexion « soins et détention » mené par le SPF

Santé Publique. Notre travail a porté ses fruits: il a mis le sujet sur la table et a fait du bruit. Nous ne nous

attendions pas à autant de soutien, venu de l’ensemble du territoire belge mais aussi de France et de

Suisse. En février 2015, le Ministre de la Justice a annoncé aux membres du Comité de prévention des

traitements inhumains et de la torture (CPT) que le transfert était en marche. Si notre appel n’est bien sûr

pas la seule origine de cette déclaration, il est certain qu’il y a contribué puisqu’à travers lui furent

sensibilisés les pouvoirs politiques.

G. PERSPECTIVES 2015

En 2015, nous mènerons les mêmes objectifs qu’en 2014 et continuerons sur notre lancée en tentant

d’ouvrir un peu plus les portes des prisons à la Promotion de la Santé.

Objectifs définis pour 2015 :

- Inciter les professionnels de la santé exerçant en milieu carcéral à travailler selon une approche globale

de promotion de la santé et particulièrement en Réduction des Risques liés à l’usage de drogues.

- Participer à des plates formes de concertation et d’échange autour de la question de la promotion de la

santé, de l’usage de drogues et de la réduction des risques en prison.

- Organiser et animer des formations sur le thème de l’usage de drogues et de la Réduction des Risques

pour un public de professionnels en contact avec des détenus et des ex détenus.

Page 92: Rapport CFgénéral2014 15

92

7. RECHERCHES ET EVALUATION

7.1 EVALUATION

Modus Vivendi s’est inscrit dans une démarche d’évaluation. Véritable outil de diagnostic tout autant

que de planification, l’évaluation permet de mesurer le chemin parcouru, de comparer les résultats réels

et attendus, de réajuster les actions, de se projeter dans l’avenir… Elle met l'accent sur l'apprentissage, la

réussite et l'action. Enfin, elle vise aussi à apporter des éléments pour cerner les qualités du projet et pour

pouvoir les améliorer. Elle permet également de mieux connaître les différents publics-cibles et de mettre

en avant des besoins spécifiques, par exemple. La collecte de données, tant quantitatives que

qualitatives, est organisée en routine ou de manière plus ponctuelle à travers nos différentes activités.

L’analyse des données récoltées, associées à nos différentes recherches (cf. plus loin 7.2), nous

permettent de réajuster nos stratégies d’intervention et actions en fonction de l’évolution des différents

contextes et besoins de nos publics.

Ces données sont présentées dans le chapitre « Evaluation quantitative portant sur le public touché »,

dans le chapitre « Eléments d’évaluation » de chaque actions/projets présentés dans ce rapport d’activité.

Par ailleurs, Modus Vivendi s’est investi pour la deuxième fois dans la « démarche d'évaluation

qualitative » (DEQ) prévue par le décret du 5 mars 2009, relatif à l'offre de services ambulatoires dans les

domaines de l'Action sociale, de la Famille et de la Santé (Cocof). Dans le cadre de cette démarche, et

suite à la reconduction du projet pour 2014-2017, Modus Vivendi s’est fixé comme nouvel objectif général

d’ « Evaluer la participation sous la forme du « jobisme» au sein de nos projets afin de la renforcer et de

continuer à l’impulser au sein tous nos projets (y compris au sein des projets à venir), de promouvoir la

pertinence de ce type d’approches auprès de nos partenaires, voire d’autres acteurs du secteur ».

L’idée sous-jacente à cette démarche est que tous les membres de Modus Vivendi y soient associés d’une

manière ou d’une autre et participent, à leur niveau quand cela est possible, aux différents objectifs

opérationnels, à savoir :

- mettre en place un/des outil(s) permettant d’évaluer les effets et acquis de la participation

auprès des jobistes (des pairs) qui ont été - ou qui sont - actifs dans nos projets ;

- formaliser la démarche adoptée pour créer notre outil d’évaluation de la participation des

jobistes afin d’impulser ce type d’approche auprès de nos partenaires.

Le premier objectif opérationnel est actuellement en cours de réalisation : des indicateurs et les outils

pour les prélever au sein des différents projets ont été identifiés. La démarche complète sera par la

suite formalisée dans un document qui pourrait être publié sous forme de Carnet du Risque (cf. plus loin

« 7.3 Communication et publication »).

7.2 DIFFÉRENTS TYPES DE RECHERCHES

Modus Vivendi s’est engagé dans un processus continuel de recherche, que ce soit la recherche

scientifique, la recherche bibliographique ou la recherche action. Ces trois types de recherche sont des

stratégies transversales à tous les projets ou à des projets plus ponctuels.

Par ailleurs, les données récoltées en routine dans le cadre de nos projets, mais également via des

recherches plus ponctuelles, alimentent régulièrement divers rapports, et questions parlementaires sur

l’usage problématique des drogues. Cela permet également à l’équipe de participer à des comités

Page 93: Rapport CFgénéral2014 15

93

d’accompagnement, des groupes de travail. En effet les données, récoltées/centralisées et ensuite

analysées par Modus Vivendi, constituent une source importante d’informations en Fédération Wallonie-

Bruxelles.

7.3 COMMUNICATIONS ET PUBLICATIONS

Les résultats de ces différentes évaluations et recherches intéressent souvent nos partenaires. Ces

informations leur permettent notamment d’évaluer leurs propres actions pour améliorer ou réorienter

leurs services, de positionner leur « performance » par rapport à l’analyse globale, de mieux connaître le

public visé, etc.

Ces résultats sont en outre discutés et présentés lors des « Supers14 » ou encore lors des Petits

Déjeuners de la Réduction des Risques organisés par Modus Vivendi, etc. Ils peuvent également être

communiqués dans les rapports « Carnet du Risque15 ».

Par ailleurs, ces résultats sont également régulièrement utilisés par des tiers (Eurotox, Institut de Santé

Publique) et sont détaillés dans les rapports d’activités à l’attention des pouvoirs subsidiants.

Une publication régulière nécessite cependant un temps de travail non négligeable qui peut être réalisé

grâce au poste « recherche-évaluation », même si ce temps partiel reste insuffisant face à l’ampleur de

la tâche à réaliser.

7.4 SOUTIEN MÉTHODOLOGIQUE AUX PARTENAIRES

Sur base de son expertise issue notamment de ses recherches, évaluations, publications, etc.-, Modus

Vivendi assure un soutien méthodologique des partenaires intéressés en fournissant des conseils tels

que, par exemple :

- les conventions de présentation des chiffres, des tableaux et des graphiques, - les précautions à prendre à la lecture des certains résultats, en fonction des biais et des limites de

l’étude, - les règles à respecter quant à la communication des données brutes et des résultats à des tiers, etc. - l’organisation de collecte de données (focus groups, questionnaires…) - formation de jobistes (Boule de Neige...)

Modus Vivendi partage également son expertise en étant membre de Comités de pilotage et fait

régulièrement partie de Comités d’accompagnement pour divers projets de terrain (lire le point

suivant : « 8.2 Participations et implications de Modus Vivendi »).

14 Réunions regroupant un ensemble de partenaires autour d’un projet. 15 Disponibles sur http://www.modusvivendi-be.org

Page 94: Rapport CFgénéral2014 15

94

8. AUTRES ACTIVITES DE MODUS VIVENDI

8.1 PLAIDOYER POUR LA RÉDUCTION DE RISQUES

A. INTRODUCTION

La Réduction des Risques liés à l’usage de drogues souffre d’un manque de reconnaissance en tant que

stratégie de santé publique à part entière, au même titre que la prévention ou le soin. Il s’en suit une

méconnaissance de ce qu’est réellement la RdR, tant de la part du grand public, que des sphères

politiques, voire même de certains professionnels.

Acteur de RdR à part entière, Modus Vivendi, même en l’absence de financement spécifique, s’est

inscrite dans une démarche de plaidoyer en faveur de la RdR, d’une meilleure reconnaissance et

compréhension de celle-ci, ainsi que pour d’autres aspects liés à la santé (exemple : les soins de santé des

détenus).

B. ACTIVITÉS MENÉES DURANT LA PÉRIODE COUVERTE PAR CE RAPPORT

Participation à la Plate-forme de RDR

La Plate-forme de Réduction des Risques est actuellement dormante. Elle est réactivée ponctuellement

sur des questions d’actualité comme l’appel à soutenir les salles de consommations à moindre risque.

Idéalement du temps de coordinations serait nécessaire afin de rassembler les acteurs de RdR en FWB et

de sensibiliser les acteurs politiques au dossier de fond et au projet de modification de loi de 1921 rédigés

par la plateforme.

Participation à des groupes de travail sur les aspects novateurs de la RdR

Nous avons participé activement à différents groupes de travail concernant des aspects novateurs de la

RdR (salle de consommation, changement de la législation…) :

- le Groupe drogues du CAL ;

- la concertation des grandes villes mise en place par la CLDB (Bruxelles, Charleroi, Liège, Anvers et Gand)

autour de la mise en place de salle de consommation ;

- la Concertation Bas Seuil ;

- le lancement au sein de la CAPB de l’appel pour le transfert des compétences des soins de santé en

prison du SPF justice vers le SPF Santé. : http://www.atsp.be/ (cf. le point 6. Promotion de la santé et

Réduction des Risques en prison).

Participation à des projets en faveur de la RdR comme politique de santé publique reconnue

Nous avons également beaucoup travaillé à différents projets afin d’asseoir la RdR comme une politique

de santé publique reconnue et validée via :

- la participation aux stratégies concertées sida ;

- la mise en place d’un plan de RdR à Bruxelles ;

- La participation au plan fédéral SIDA

- la participation à des réunions de la Cellule politique francophone santé-assuétudes ;

- la participation au groupe de travail mis en place par l’ISP dans le cadre du système

d’alerte précoce ;

- la participation au Réseau hépatite C ;

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95

- le Sous-point focal pour la communauté française de Belgique du réseau européen de

RdR (Euro HRN).

- La participation en tant que membre du Conseil régional belge pour le colloque

international francophone sur le traitement de la dépendance aux opioïdes.

Participation à la campagne « Support don’t punish »

En juin 2014, Modus Vivendi a été le moteur belge de l’action ‘Soutenez, ne punissez pas’ qui est une

campagne mondiale de plaidoyer pour accroître la sensibilisation sur les risques causés par la

pénalisation des usagers de drogues. Cette campagne a été l’occasion d’une action symbolique à

l’Atomium et d’un communiqué de presse spécifique : http://supportdontpunish.org/day-of-action-

2014/be/

8.2 PARTICIPATION ET IMPLICATION DE MODUS VIVENDI

INTERVENTION DANS DES COLLOQUES

Sur base de son expertise en matière de RdR, mais également en matière de soutien méthodologique,

Modus Vivendi a été sollicité pour intervenir lors de colloques nationaux et internationaux dédiés à la

Réduction des Risques :

- « Les nouveaux produits de syntèse /Legal highs », organisé à Metz le 7 octobre 2014, par Mag-Net 2

et CMSEA ;

- « Quelle Réduction des Risques mettre en place avec l’apparition des produits de synthèses. Nouveaux

modes d’approches et participations, journée d’échanges interrégionales sur les nouveaux produits de

synthèses organisée par

- « 2ème Conférence européenne de la Réduction des Risques », organisée à Bâle du 7 au 9 mai 2014

par EuroHRN, réseau européen de réduction des Risques;

- « 4ème Colloque international francophone sur le traitement de la dépendance aux opioïdes (TDO 4),

qui avait lieu les 18 et 19 décembre à Bruxelles et organisé par la FEDITO Bruxelles, à Woluwé-Saint-

Pierre .

- « The new illegal drug”, oragnisé par la Liaison Antiprohibitionniste, le 5 juin 2014.

MEMBRES DE C.A, ASSEMBLÉES GÉNÉRALES, COMITÉS DE PILOTAGE/ACCOMPAGNEMENT

Modus Vivendi a participé à divers C.A. et assemblées générales d’associations, à des Comités de

pilotage et d’accompagnement de projets :

En tant que membre du Conseil d’administration :

- De la CAAP (Concertation des associations actives en prison)

- De la Fedito BXL

- Du Comptoir de Charleroi

- De l’asbl Eurotox

En tant que membre de l’Assemblée Générale :

- De l’asbl Eurotox

- De la Fédito BXL

Page 96: Rapport CFgénéral2014 15

96

- De l’asbl La Trace

- Du Réseau hépatite C

- D’Eurotox

- la Plateforme Prévention Sida

- De NewNet : http://www.safernightlife.org/who_we_are

En tant que coordinateur de groupe de travail/ concertation/ réseau :

- de la Plateforme de Réduction des Risques

- de la concertation RdR bruxelloise

- du Sous point focal pour la Communauté française de Belgique du réseau européen de RdR

(EuroHRN).

- du groupe de travail sur le développement de l’AERLI (Accompagnement et Education aux Risques

Liés à l'Injection)

- du réseau européen de labels et chartes de qualité en milieu festif (Party+)

En tant que membre de groupe de travail/ comité/ réseau

- de la Plateforme bruxelloise de Promotion de la Santé

- de la Plateforme wallonne de Promotion de la Santé

- de la concertation assuétudes prison bruxelloise

- du Réseau Cannabis

- des groupes de travail du Plan National Sida

- du comité de rédaction des Cahiers de PJ, revue de Prospective Jeunesse.

- de la Fédito Bruxelloise et de la Feiat

- du Point d'appui aux écoles en matière de prévention des assuétudes (PAA)

- des Stratégies concertées Sida (anciennement POC). Modus participe au Comité de pilotage et est

point focal pour les publics " UD injecteurs", et "UD festif".

- du groupe européen d’associations qui pratiquent le testing (TEDI)

- du Comité régional belge pour le colloque international francophone sur le traitement de la

dépendance aux opioïdes.

- de Groupes de Pilotage Locaux Drogues (GPLD) en prison

- de la Cellule politique francophone santé/ assuétudes.

En tant que membre de comité d’accompagnement :

- du projet BELSPO - COMIQS (Consensus building on minimal quality standards for drug demand

reduction in Belgium), ainsi qu’à des focus groups.

En tant que membre invité :

- aux concertations et à différents groupes de travail de la Fédito Wallonne

- au groupe de travail drogues du CAL

- à la CPLD (Plateforme de concertation locale drogues) avec les villes de Bruxelles, Charleroi, Liège,

Anvers et Gand

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97

III. EN BREF

Le tableau qui suit présente de manière synthétique l’ensemble des projets subventionnés par la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’estimation de la réalisation de ceux-ci.

Axe de travail Nom de projet Milieu de vie

Financement Projet réalisé Remarques

Projets de prévention par les pairs

Coordination des Opérations Boule de Neige rue.

Remarque : pour les opérations « prison », voir plus loin « Promotion de la santé et Réduction des Risques en prison)

Rue FWB Oui au niveau de la mission de coordination. Partiellement au niveau du nombre d’opérations menées.

Le nombre d’opérations dépend du budget mais aussi des possibilités des opérateurs locaux.

L’Equipe Mobile de Réduction des Risques en milieux festifs (festivals)

Festif FWB Oui En terme d’événements couverts et du public touché, compte tenu des moyens alloués.

Coordination du réseau Drogues Risquer Moins

Festif FWB Arrêt du projet Arrêt du projet en février 2014 par manque d’indexation de notre enveloppe financière.

Un nouveau projet de Coordination des acteurs intervenants en milieu festif

Festif En attente de réponse de la FWB

Demande introduite auprès de la FWB pour 2015 afin de pallier l’absence de la Coordination de Drogues Risquer Moins.

Accessibilité à l’information et au matériel d’injection et de prévention

Coordination du Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection (DAMSI) : centrale d’achat, Stérifix, Comptoirs d’échange

Rue FWB Oui pour les différents axes,à l’exception de l’axe « Pochettes Stérifix ».

Modus Vivendi a été contraint de stopper le Stérifix en fin 2013 faute de moyens financiers suffisants.

Projet d’analyse de produits psychotropes

Festif FWB oui Augmentation importante des demandes de testing en point fixe, avec pour conséquence l’impossibilité d’assurer ce service en festival.

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Développement de matériel d’information et de Réduction des Risques

Développement et diffusion via : - le suivi, la diffusion, la réimpression et la réédition des outils existants (brochures) ; - la mise à jour et suivi du Site Internet ;

- les Brèves de comptoir, newsletter contenant des infos pertinentes en termes de RdR

Festif Rue Prison Transversal

FWB FWB COCOF/Région Wallonne/FWB

oui oui oui

En fonction des stocks et des demandes

Promotion de la Santé et de Réduction des Risques en prison

Intégration de la Promotion de la santé et de la RdR en prison par le soutien des professionnels de santé en prison via la formation de professionnels et rencontre de professionnels (dont le soutien à l’organisation d’opérations Boule

de Neige), la participation à des organes de concertation, le lobbyin/plaidoyer

Prison FWB En ce qui concerne les

opérations Boule Neige

en prison, seul le temps

de travail consacré à la

coordination et

l’organisation des

opérations est pris en

charge par la FWB. Les

frais liés à leur mise en

œuvre sont subsidiés

par le SPF justice.

oui

Recherche Evaluation Recherche ; Evaluation ; Soutien méthodologique

Festif Rue Prison Transversal

FWB oui

Autres activités Plaidoyer Participations et interventions : colloques, groupes de travail, CA, Comités de pilotage, accompagnement)

Subventions non spécifiques FWB/Cocof/Région Wallonne

oui