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ICA 2006 Annual Report 1 RAPPORT ANNUEL 2006 Volume 1

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ICA 2006 Annual Report

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RAPPORT ANNUEL 2006

Volume 1

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Préface

Le propos du présent rapport est de mesurer les progrès accomplis dans lafourniture d’une assistance et d’un appui à l’Afrique pour lui permettre d’améliorer laqualité de son infrastructure physique de base.

En 2005, le G8 et les principaux organismes multilatéraux, notamment la Banquemondiale, la Banque africaine de développement, la Commission européenne et laBanque européenne d’investissement, ont créé le Consortium pour l’infrastructureen Afrique (ICA) de manière à mieux cerner les besoins du continent eninfrastructure.

Ce premier rapport annuel s’attache essentiellement à déterminer avec précision leniveau initial des engagements financiers souscrits en 2005 en faveur du projet, nonseulement par les membres du consortium, mais encore par d’autres sources definancement, et à présenter, un an après en 2006, un état aussi exhaustif quepossible des engagements pris.

Par ailleurs, le rapport procède à une brève analyse des entraves non financièresqui freinent actuellement le développement des infrastructures en Afrique. Sur labase des futurs apports financiers escomptés, le rapport tente de mesurer lapertinence des tendances actuelles et d’identifier les questions qui mériteraient unexamen plus approfondi à ce stade.

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Remerciements

Le Secrétariat de l’ICA exprime toute sagratitude aux membres du Consortiumqui, malgré leur emploi du temps chargéen cette période de l’année, ont tenu àfournir des informations sur leurs récentsengagements en faveur du projet et àrépondre au questionnaire qui leur avaitété adressé.

Nos remerciements vont également auDépartement Région Afrique de laBanque mondiale qui, avec l’appuifinancier de la Facilité consultative public-privé de l’infrastructure (PPIAF), a pucollecter certaines des donnéescontenues dans le présent rapport surl’appui au développement del’infrastructure en Afrique, fourni par lesfonds de développement international misen place par les pays arabes producteursde pétrole et par l’Inde.

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Table des matières

Liste des graphiques et tableaux..................................................................................4Résumé analytique ..........................................................................................................7CHAPTITRE 1: Les besoins de l’Afrique en matière d’infrastructures..................9

Initiative du NEPAD........................................................................................................9Les quatre secteurs infrastructurels clés......................................................................9Le prix à payer en vue de rattraper le retard .............................................................11

CHAPTITRE 2: Tendances actuelles en matière d’appui financier extérieur.....13Volumes de l’aide .........................................................................................................13Les nouveaux financements octroyés permettent-ils de subvenir aux besoins? ...16Initiatives des organismes miltilatéraux......................................................................18Bailleurs de fonds bilatéraux du G8............................................................................19Sources de financement émergentes .........................................................................19L’augmentation des investissements privés ..............................................................20

CHAPITRE 3: Répartition actuelle de l’appui de l’ICA ............................................23Approvisionnement en eau et assainissement et gestion des ressources en eau 23Énergie ..........................................................................................................................24Transport .......................................................................................................................26TIC .................................................................................................................................26

CHAPITRE 4: Appui aux projets régionaux ..............................................................28CHAPITRE 5: Obstacles à la mise en oeuvre des projets........................................33

Préparation des projets................................................................................................33Capacité des pays à mettre en oeuvre des projets ..................................................34Efficacité de la maintenance et de l’exploitation........................................................35Inefficacité du recouvrement des coûts......................................................................36Climat de la participation du secteur privé au développement des infrastructures36

CHAPITRE 6: Conclusions et acticités majeures de l’ICA prévues pour 2007 38Activités majeures prévues pour 2007 .......................................................................39

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Liste des graphiques et des tableaux

Tableau 1 – Tendances récentes des engagements des organismes multilatérales et bilatéralesICA/OCDE en faveur du développement des infrastructures en Afrique

Graphique 1 – Investissements des membres de l’ICA dans les infrastructures en Afrique subsahariennesur la période 1999-2006, hormis l’Afrique du Sud

Graphique 2 – Investissements des membres de l’ICA dans les infrastructures en Afrique du Nord sur lapériode 1999-2006

Tableau 2 – Appui global accordé par les principales sources de financement de l’ICA au titre de l’aide etpar tête d’habitant en Afrique subsaharienne sur la période 2005-06

Graphique 3 – Financements octroyés par les membres de l’ICA et situation globale en Afrique en 2006

Graphique 4 – Financements octroyés par le secteur privé en Afrique sur la période 1999-2006

Tableau 3 – Sources majeures de l’aide extérieure au secteur de l’eau et de l’assainissement sur lapériode 2005-06

Tableau 4 – Sources majeures de l’aide extérieure au secteur de l’énergie sur la période 2005-06

Tableau 5 – Sources majeures de l’aide extérieure au secteur du transport sur la période 2005-06

Tableau 6 – Sources majeures de l’aide au secteur des TIC en 2005

Graphique 5 – Investissements des membres de l’ICA dans les infrastructures dans le cadre de projetsrégionaux sur la période 1999-2006

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ANNEXE STATISTIQUE

Tableau 7 – Estimations des financements octroyés en 2005 et 2006 par les bailleurs de fonds en faveur du développementdes infrastructures en Afrique

Tableau 8 - Investissements faits en Afrique dans le cadre de projets d’infrastructures financés par le secteur privé sur lapériode 1995-2005

Tableau 9 - Sources majeures de l’APD accordée en faveur du développement des infrastructures en Afrique du Nord sur lapériode 1994-2004

Tableau 10 - Sources majeures de l’APD accordée en faveur du développement des infrastructures en Afriquesubsaharienne sur la période 1994-2004

Tableau 11 – Banque africaine de développement : Projets prioritaires dans le secteur du transport en 2006

Carte 1 – Banque africaine du développement: Projets routiers prioritaires et tronçons manquants en 2006

Tableau 12 – Banque africaine de développement: Projets prioritaires dans le secteur de l’énergie

Carte 2 – Banque africaine de développement: Projets prioritaires dans le secteur de l’énergie

Tableau 13 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur de l’eau et de l’assainissement. Contributions desgouvernements, des bénéfiICAires et des membres de l’ICA

Tableau 14 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur de l’eau et de l’assainissement. Secteur privé et sources definancement publiques autres que l’ICA

Tableau 15 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur de l’eau et de l’assainissement. Contributions desgouvernements, des bénéficiaires et des membres de l’ICA

Tableau 16 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur de l’eau et de l’assainissement. Secteur privé et sources definancement publiques autres que l’ICA

Tableau 17 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur de l’énergie. Contributions des gouvernements, desbénéficiaires et des membres de l’ICA

Tableau 18 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements enregistré desengagements au titre de prêt, de don et d’investissement au cours de l’année calendaire 2005 à l’échelle ducontinent: Secteur de l’énergie. Secteur privé et sources de financement publiques hors ICA

Tableau 19 - Projets ayant enregistré des engagements au titre de prêt, de don et d’investissement au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur de l’énergie. Contributions des gouvernements, desbénéficiaires et des membres de l’ICA

Tableau 20 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur de l’énergie. Secteur privé et sources de financementpubliques autres que les ICA

Tableau 21 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur du transport. Contributions des gouvernements, desbénéficiaires et des membres de l’ICA

Tableau 22 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur du transport. Secteur privé et sources de financementpubliques autres que l’ICA

Tableau 23 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur du transport. Contributions des gouvernements, desbénéficiaires et des membres de l’ICA

Tableau 24 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur du transport. Secteur privé et sources de financementpubliques autres que l’ICA

Tableau 25 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur des TIC. Contributions des gouvernements, des bénéficiaireset des membres de l’ICA

Tableau 26 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2005 à l’échelle du continent: Secteur des TIC. Secteur privé et sources de financement publiquesautres que l’ ICA

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Tableau 27 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur des TIC. Contributions des gouvernements, des bénéficiaireset des membres de l’ICA

Tableau 28 - Projets ayant bénéficié de financements sous forme de prêts, de dons et d’investissements au cours de l’annéecalendaire 2006 à l’échelle du continent: Secteur des TIC. Secteur privé et sources de financement publiquesautres que l’ICA

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Résumé analytique

i. La mauvaise performance de l’Afrique au double plan de la croissance économiqueet de la réduction de la pauvreté s’explique, pour l’essentiellement, par la faibledensité de ses infrastructures.

ii. Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) accorde unepriorité particulière au développement de l’infrastructure, vecteur de l’intégrationéconomique des pays.

iii. Au cours de plusieurs réunions annuelles des dirigeants du G8 ainsi que lorsd’autres rencontres ayant trait à la réalisation des Objectifs du millénaire pour ledéveloppement, des engagements ont été pris en vue de drainer davantage deressources vers l’Afrique grâce à l’augmentation des budgets d’aide.

iv. Selon les études menées sur l’aide supplémentaire requise par l’Afriquesubsaharienne, les besoins en la matière se situeraient annuellement entre 10 et 14milliards de dollars EU. En se fondant sur ces études, le rapport de la Commissionéconomique des Nations Unies pour l’Afrique a recommandé l’octroi par les paysdéveloppés de 10 milliards de dollars EU supplémentaires, ce qui reviendrait àdoubler le niveau actuel de leur appui.

v. Les financements octroyés par les pays de l’OCDE en faveur de la mise en ouvre deprojets d’infrastructures en Afrique, principalement par les membres du Consortiumpour les infrastructures en Afrique, se sont élevés à plus de 7,7 milliards de dollarsEU en 2006, contre près de 7 milliards en 2005. L’écart enregistré se présentaitpresque entièrement sous forme d’aide publique au développement (APD) en faveurde l’Afrique subsaharienne (ASS). Cette aide a accusé une augmentation de près de15 %, ce qui a permis de la porter à 5,1 milliards de dollars EU. Les États-Unis et leJapon ont considérablement augmenté le niveau de leurs appuis en matière d’aidebilatérale en faveur du secteur en ASS. Ce sont les principales institutionsmultilatérales qui ont fourni les trois quarts de l’ensemble de l’APD, tout enaugmentant par ailleurs le niveau de leurs financements.

vi. Le plaidoyer du NEPAD allant dans le sens d’une plus grande attention audéveloppement d’infrastructures régionales et transnationales a porté ses fruits. En2005, les appuis aux projets régionaux ont représenté près de 5 % de l’ensembledes financements réalisés par les membres de l’ICA, et plus de 10 % de cetteenveloppe en 2006. Cependant, il n’existe aucune commune mesure entre lenombre des projets que la Banque africaine de développement et la Banquemondiale sont actuellement prêtes à exécuter, et les moyens financiers dont ellesdisposent à cet effet. Le déficit de financement dans le court terme s’élève à plus de2 milliards de dollars EU.

vii. Depuis 1997, le volume des financements du secteur privé dans les projets a étégénéralement plus faible en Afrique subsaharienne (hormis l’Afrique du Sud) qu’enAfrique du Nord, mais la croissance des investissements s’y est poursuivie demanière constante, ce qui a permis de porter leur enveloppe à plus de 4,5 milliardsde dollars EU en 2005. C’est le secteur de la téléphonie mobile qui a bénéficié destrois quarts de ces investissements, pendant que certains pays ont aussi attiré desinvestissements venant de producteurs indépendants d’énergie et deconcessionnaires qui ont repris la gestion de chemins de fer, de ports et de sociétésde distribution d’électricité.

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viii. Actuellement, l’Afrique reçoit une aide substantielle des bailleurs de fonds émergentsen faveur du développement des infrastructures, et cette aide pourrait s’accroîtredans les années à venir. La participation des fonds et banques arabes à cette aidene date pas d’aujourd’hui, et leur contribution se fait de plus en plus importante.L’Inde s’est aussi manifestée. La Chine, quant à elle, a déjà fait des investissementssubstantiels en Afrique et s’est par ailleurs engagée à consentir un prêt de 5 milliardsde dollars EU aux pays africains. Cette enveloppe sera presque entièrementconsacrée aux infrastructures sur la période de trois ans 2007-09.

ix. À présent, très peu de gouvernements africains sont à même d’affirmer aveccertitude que l’aide que leurs pays recevront de la part des pays développés sera àla hauteur des recommandations contenues dans les rapports des Nations Unies etde la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.

x. Afin de pouvoir tenir leurs propres engagements considérables en matière d’aided’ici à 2010, les membres du G8 ainsi que les pays de l’OCDE devraient trouver desmoyens efficaces d’accroître sensiblement leurs dépenses dans ce domaine.D’autres nouveaux mécanismes de financement des infrastructures ont d’ores etdéjà été mis en place, tels que le Fonds d’affectation spéciale du Partenariat UE-Afrique pour le développement des infrastructures. Maintenant, il s’agit d’obtenir desdonateurs qu’ils manifestent la ferme volonté d’assurer les reconstitutions, demanière conséquente, des ressources du FAD-XI et du 15e IDA, et d’accorder toutela priorité requise au développement des infrastructures.

xi. Le rapport identifie cinq catégories de contraintes susceptibles d’entraverl’augmentation de l’aide. Ces contraintes, qui sont liées à la préparation, à la mise en

uvre, à la coordination et à la maintenance, au recouvrement des coûts et à laparticipation du secteur privé, sont toutes importantes et requièrent en permanencede la part des gouvernements africains et des donateurs davantage d’attention etd’appui.

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CHAPITRE 1: Les besoins de l’Afrique en matièred’infrastructure

1. Le début du vingt et unième siècle a ététémoin d’une prise de conscience croissantede l’ampleur du retard qu’accuse l’Afriquedans le domaine du développement desinfrastructures, et de l’entrave majeurequ’elle constitue pour une croissanceéconomique plus soutenue et une réductionplus efficace de la pauvreté. Plusieursfacteurs sont à l’origine de ces nouvellesperceptions. L’un des premiers facteurs aété l’action entreprise à la fin des années 90pour réaliser des sondages d’opinionsystématiques auprès des pauvres eux-mêmes : les réponses recueillies en Afriquemettaient en général l’accent sur lesproblèmes de transport, et les difficultésd’approvisionnement en eau venaientsouvent en deuxième position. Bien que netraitant pas souvent directement del’infrastructure, les Objectifs du millénairepour le développement (OMD), définis parles Nations Unies, ont attiré l’attention, plusque par le passé, sur les indicateurspermettant une comparaison plus objectiveentre pays.

2. Vers la fin des années 90 et au début desannées 2000, des études ont été publiéespar d’éminents économistes africains etinternationaux. Celles-ci démontraient lerôle important que jouent les facteursgéographiques dans la limitation desavantages liés au commerce, tout commedans celle de la généralisation et ducaractère global du développement. Depuis,de plus en plus de pays ont commencé àpratiquer des sondages d’opinioncommerciaux, et les résultats obtenus enAfrique classaient les problèmesd’infrastructures (inexistence, manque defiabilité et coûts élevés) comme étantl’obstacle majeur aux activitéscommerciales, au même titre que lacorruption.

Initiative du NEPAD

3. En Afrique, sur le plan politique, lesdirigeants de certains des pays les plusinfluents ont réussi à forger vers la fin de2002 un large consensus au niveau des

membres de l’Union africaine en faveur duNouveau partenariat pour le développementde l’Afrique (NEPAD), une initiative quiconstitue l’affirmation de leur volonté dedonner une nouvelle impulsion aux actionsde développement du continent.

4. L’un des éléments majeurs de cenouveau partenariat avait trait aurenforcement de la coopération économiqueentre pays voisins, y comprisl’établissement de liens physiques plusétroits. Ce nouveau partenariat permettraitde venir à bout des déséconomies desmarchés nationaux étroits, de mettre enplace des structure d’envergure plusefficaces (par exemple en matièred’hydroélectricité) et de mettre en valeurplus efficacement des ressourcescommunes telles que les bassins fluviaux(en Afrique, deux ou davantage de pays ontgénéralement en partage de grandsfleuves).

5. Une autre évolution majeure a été la miseen place du Mécanisme africain d’examenpar les pairs (MAEP) qui demande à chaquepays de procéder périodiquement à uneévaluation systématique et objective de lagestion de son propre développement. Dansle cadre de cet examen, les paysbénéficient des conseils et de l’assistanced’un comité constitué d’éminents expertsindépendants d’autres pays africains. Ladémarche fait du renforcement effectif de lagouvernance l’élément crucial d’undéveloppement réussi au niveau de laquasi-totalité des pays. C’est un élémentsans lequel il ne serait certainement paspossible d’obtenir le renouvellement del’appui des donateurs ainsi que davantaged’investissements de la part du secteurprivé étranger, toutes choses qui sontvitales à la mise en uvre requise deprojets multinationaux de grande envergure.

Les quatre secteurs infrastructurelsclés

6. Ce que l’on appelle communément”infrastructure économique” comportequatre secteurs clés et, ce, du fait de

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l’importance que revêtent ces services pourles activités courantes au sein de la quasi-totalité des autres secteurs économiques et,partant, pour la croissance économique,l’emploi et la productivité.

Alimentation en eau etassainissement et gestiondes ressources en eau

La mauvaise qualité de l’eau etl’absence de structuresDRIDIMAIREM en eau expliquenten grande partie les tauxélevés de mortalité chez lesenfants et de maladiesfréquentes chez les adultes.La collecte de l’eau après leparcours de grandes distancesest une corvée qui s’impose ànombre de femmes.

Régulièrement, les rapports decontrôle de l’OMS et del’UNICEF font état de la gravitéextrême de la situation quiprévaut en Afriquesubsaharienne où plus de 40% de la population n’a pasaccès à l’eau potable, et 60 %,à l’assainissement de base.Depuis 1990, seules quelquesaméliorations mineures ont étéenregistrées et, tout au plus,seule la moitié de l’ensembledes pays de l’ASS pourraitatteindre, à l’horizon 2015, lesOMD en matière d’alimentationen eau et d’assainissement.

En Afrique du Nord, où près de10 % seulement de lapopulation n’a pasactuellement accès à l’eaupotable – et 20 % àl’assainissement de base – il ya lieu d’améliorerconsidérablement la qualité del’approvisionnement etd’accroître le nombre d’heuresde disponibilité d’eau parsemaine, sans oublier lanécessité de remédier àl’inefficacité criarde dessociétés de services publics età la mauvaise performancefinancière qui en résulte.

Énergie

L’Afrique subsaharienneconnaît un déficit généralisésur le plan de la fournitured’énergie. La fiabilité desservices dans la plupart despays de la région est nonseulement d’un niveaumédiocre, mais la situation necesse de se dégrader dans

bon nombre de pays et, ce,pour de multiples raisons.L’accès à l’énergie à des coûtsabordables est souvent limité àune petite minorité de lapopulation urbaine. Entre-temps, les réseaux dedistribution nationauxrequièrent davantaged’investissements.

Les coûts de ces insuffisancespour l’activité commerciale entermes de productionperdue/gaspillée oud’investissementsconsidérables et de coûtsd’exploitation que nécessite laproduction intégrée d’énergieafin de réduire la dépendancedes services publics d’énergiesont considérables. Souventd’ailleurs, ces coûtsreprésentent l’un des facteursles plus importants qui sont denature à entraver lesinvestissements commerciauxdans un pays.

D’une manière générale,l’Afrique du Nord connaîtactuellement une meilleurequalité de la fournitured’énergie, mais desinvestissements sontconstamment requis en vue derenforcer la production et letransport, alors que se poursuitun vaste programmed’électrification rurale.

Services de transport

L’extension et la réfection duréseau routier ont été toutesles deux insuffisammenteffectuées dans nombre depays, alors que le secteur asouffert du problème de plusen plus généralisé de lamauvaise maintenance desinfrastructures existantes.

Comparativement à ceux deplusieurs pays asiatiques endéveloppement, les coûts dutransport terrestre en Afriquesubsaharienne ont tendance àêtre élevés. Cette cherté estdue, d’une part, à la faiblessedu trafic sur des routes enmauvais état et, d’autre part, à

la gestion inefficace de lamaintenance et des services.Ces problèmes entraventl’expansion efficace de lacroissance économique et, àl’heure actuelle, leurs effetsnéfastes tendent à se fairesentir le plus durement auniveau : a) des routesd’échanges commerciaux ence qui concerne les paysenclavés, b) des voies reliantles villages et les exploitationsagricoles aux marchés, dontl’absence de fiabilitécompromet sérieusement leschances de l’évolution del’agriculture de subsistance àl’agriculture commerciale et,surtout c) de la mobilité dansles principales zones urbainesdu continent, soumises à unecroissance rapide.

Les pays à revenuintermédiaire de l’Afrique duNord disposent de réseaux detransport plus développés, etparviennent à maintenirl’équilibre entre l’évolution deces réseaux et celle de lademande. Néanmoins, ils sontconfrontés au problème de laréfection des routes inter-Etatsqu’ils doivent impérativemententreprendre en vue de donnerune impulsion aux activitéscommerciales et à l’intégrationéconomique.

En ce qui concerne letransport aérien, plusieursgouvernements ont étéréticents à mettre enapplication des décisionsconvenues, en particuliercelles de Yamoussoukro quipréconisent une politique dedéréglementation destransports aériens et lerenforcement des mesures desécurité. Malgré les effortsrécemment déployés par desdonateurs tels que l’UE, laBanque mondiale et lesEtats-Unis, le tableau resteassez sombre. La plupart descompagnies aériennesafricaines sont incapables derentabilité ou de s’y maintenir,les liaisons inter-Etats sontlimitées, les coûts du transportde fret et de passagers sont

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élevés, et la sécurité laisse àdésirer, ce qui explique, parexemple, le fait que la plupartdes compagnies aériennesfigurant sur la listed’interdiction de vol dansl’espace aérien de l’UE sontdes compagnies basées enAfrique.

Les ports de l’Afriquesubsaharienne nécessitent à lafois des travaux de réfection etde modernisation, surtout s’ilsdoivent devenir des plaquestournantes régionales dontl’existence constitue un facteuressentiel à la promotion del’intégration régionale et ducommerce avec les paysenclavés. Les normes desécurité des navires et desports devraient être aussiprises en compte dans lecadre de ces effortsd’amélioration.

Alors que les chemins de ferpourraient représenter un

moyen de transport peucoûteux et intégré àl’environnement, ils souffrentde graves insuffisances,particulièrement ceux del’Afrique subsaharienne. Lesréseaux de chemin de fer misen place avant lesindépendances étaient surtoutdestinés à relier les régionsriches en ressources auxports. En conséquence, ils neconstituent pas des réponsesappropriées aux besoins ducommerce moderne intra-régional et aux flux humains.Par ailleurs, la coexistence dedivers systèmes ferroviairesn’est pas de nature à favoriserles interconnexions régionales.Enfin, souffrant d’un déficit demaintenance, ces réseauxsont dans un très mauvaisétat. Des plans sont en coursd’élaboration dans le cadre duNEPAD, qui visent àredynamiser et à intégrer lesréseaux ferroviaires grâce à unappui des organismes

multilatéraux. Appuyée par desinitiatives privées de certainsmembres de l’ICA, laconcession des compagniesferroviaires est aussi en cours.

TIC

Largement financés par lesecteur privé, desinvestissements importants etrentables ont été faits au coursde ces dix dernières annéesdans la quasi-totalité des paysen vue de lancer la téléphoniemobile.

Dans le cadre de certainsinvestissements à venir telsque ceux liés à la mise enplace généraliséed’équipements à large bandeet à la promotion de servicesde courrier électronique noncommerciaux, une plus forte participation des sources definancement publiques seraitprobablement nécessaire.

Le prix à payer pour rattraper leretard

7. Des tentatives ont été faites en vued’évaluer, d’un côté, les dépensessupplémentaires requises en vue depermettre à l’Afrique subsaharienne defranchir un premier grand pas vers leredressement de son déficit infrastructurel,et, de l’autre, la part de ces dépenses quedevraient assurer la communautéinternationale. Mais la plupart de cestentatives ont porté sur des secteurs ou despays donnés.

8. Dans le cadre de ses travaux derecherche effectués en 2003-04 et quiétaient liés au Projet du millénaire desNations Unies, le Professeur Sachs a faitune estimation du coût de la réalisation, àl’horizon 2015, de progrès « compatiblesavec les OMD » dans les domaines del’énergie, des routes, et del’approvisionnement en eau et del’assainissement. De ces travaux, quiportaient sur trois pays africains ayant faitl’objet d’une étude approfondie, il ressortque les coûts additionnels requis par an etpar personne (sur la période 2005-2015) sesitueraient entre 32 et 40 dollars EU, surlesquels 20 dollars EU devraient provenirdes donateurs. Portées à l’échelle de

l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, cesdépenses nécessiteraient un appuisupplémentaire de l’ordre de 14 milliardsde dollars EU par an de la part desdonateurs.

9. En adoptant une approche tout à faitdifférente basée sur l’application de lienséconométriques des années précédentesen vue de l’estimation du coût qu’exigeraitun taux de croissance de 7 % du PIB (tauxindicatif qui permettrait d’atteindre les OMDen matière de réduction de la pauvreté), laBanque mondiale a conclu que pour couvrirle coût des investissements requis pour ledéveloppement de ses infrastructures,l’Afrique subsaharienne avait besoin de 10milliards de dollars EU supplémentairespar an (ce qui revient à peu près à 14dollars EU par personne).

10. En 2004, le gouvernement du Royaume-Uni a réuni un groupe d’éminents hommespolitiques et penseurs politiques africains ausein d’une Commission indépendante, dansl’optique de les faire réfléchir sur la situationet les perspectives du continent. À l’issue decet exercice, le groupe devait soumettre à lacommunauté internationale une vision quiserait de nature à renforcer la confianceentre les gouvernements africains et

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étrangers et, partant, leur partenariat audéveloppement.

11. Le Rapport de la Commission pourl’Afrique souscrit, dans ses grandes lignes,à l’analyse faite par la Banque mondiale –c’est-à-dire l’octroi par les pays développésde 10 milliards de dollars EUsupplémentaires par an d’ici à 2010. Mais laCommission va plus loin en proposant, sousréserve de revue, que ce montant soitdoublé à partir de cette date.

12. Au total, le rapport recommande uneaugmentation de 25 milliards de dollars EUde l’aide à l’Afrique, les infrastructuresdevant bénéficier de 40 % de cetteenveloppe, ce qui, somme toute, représenteun montant considérable.

13. Le rapport de la Commission a été unecontribution de taille au Sommet du G8 tenuà Gleneagles, en Écosse, en juillet 2005. Àla faveur de cette rencontre, les promessesantérieures faites quant à une augmentationde l’aide aux pays en développement et à la

nécessité de destiner la moitié de cette aideà l’Afrique ont été entérinées au plus hautniveau, permettant ainsi de doubler le fluxde l’aide au continent à partir de l’année deréférence 2004 et, ce, jusqu’en 2010.

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CHAPITRE 2 : Tendances actuelles en matière d’appui financierextérieur

Volumes de l’aide

14. Entre 2005 et 2006, le volume desnouveaux financements consentis par lesorganismes d’aide de l’ICA en faveur dudéveloppement des infrastructures enAfrique a enregistré une forte augmentation.Cette augmentation a été de l’ordre de 10 %à l’échelle du continent et de près de 15 %en ce qui concerne les flux de l’APD endirection de l’Afrique subsaharienne. Cesconclusions sont issues de donnéesfournies par des membres de l’ICA dans lecadre d’une enquête effectuée par lesecrétariat de l’organisme en décembre2006. Ladite enquête visait à réunir unesérie de données de référencedocumentées et complètes sur lesfinancements effectués au titre de l’année2005, tout en brossant un tableau aussifidèle que possible de ceux effectués au titrede 2006.

15. Pour ce qui est des quatre institutionsmultilatérales impliquées (Banque africainede développement, Commissioneuropéenne, Banque européenned’investissement et Banque mondiale) et decinq des sept organismes bilatéraux, lesinformations générées se présentaient sous

forme de financements approuvés en faveurde projets individuels destinés à satisfairedes besoins infrastructurels. L’ensemble deces projets figure dans l’Annexe statistiqueau présent rapport.

16. Le Tableau 1 récapitule la tendancegénérale qui se dégage de l’enquête quantà l’appui octroyé en 2005 et 2006 par lesorganismes d’aide en faveur dudéveloppement des infrastructures enAfrique. L’APD reçue par l’Afriquesubsaharienne prédomine dans ce tableau,et le volume des financements a étésupérieur à 5,1 milliards de dollars EU en2006. Le volume de l’ensemble desfinancements au titre de l’aide à l’Afrique duNord est presque resté inchangé, alors quel’augmentation de l’APD en direction del’Afrique subsaharienne provientessentiellement des activités desorganismes multilatéraux.

17. Sur le plan bilatéral, le Japon et lesÉtats-Unis se sont distingués par le volumede leurs appuis en faveur du développementdes infrastructures en Afrique et, ce, par lefinancement direct de projets et d’études.

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Tableau 1 - Tendances récentes en matière d’octroi de financements par des organismesmultilatéraux et bilatéraux de l’ICA et de l’OCDE en faveur du développement des

infrastructures en Afrique (en millions de dollars EU)

ASS AS Afrique subsaharienne, y compris l Afrique du Sud APD Aide publique au développement N-C Appui à des termes non concessionnels

Source: Calcul fait sur la base des financements octroyés en faveur de projets en 2005 et 2006 (Annexe statistique). Pour de plusamples informations sur la constitution des données ci-dessus, voir le Tableau 7 de l Annexe statistique.

18. Si les petits donateurs au sein del’OCDE avaient été en mesure d’assurerleur contribution minimale récente de 5 %aux appuis en matière d’APD à l’Afrique enfaveur du développement desinfrastructures, l’ensemble desfinancements au titre de 2005 et de 2006aurait été supérieur au chiffre indiqué dansle tableau – et, ce, d’au moins 100 millionsde dollars EU en 2005 et de 200 millions dedollars EU en 2006.

19. Étant donné que les financementsoctroyés au titre de l’aide peuvent fluctuerd’une année à l’autre, il importe dedéterminer dans quelle mesure les résultatsissus de l’enquête effectuée par l’ICAsoutiennent la comparaison avec lestendances antérieures. L’OCDE-CAD(Comité d’aide au développement) alongtemps recueilli des informationsdétaillées auprès de ses pays membres surleurs concours annuels en matière d’APD :les Tableaux 9 et 101 de l’Annexestatistique récapitulent les principalestendances de ces dix dernières années.

20. Au plan général, les séries statistiquesfont état de fluctuations sur deux années,mais de peu de signe de croissance avantl’année 2004 où les appuis au titre de l’APDen direction de l’ASS ont fait un bond pourse situer largement au-dessus de 4 milliardsde dollars EU. Révisés sur la base de lanouvelle classification du CAD, les chiffresrenforcent cette analyse.

21. La comparaison des résultats issus del’enquête de l’ICA avec les nouvellesdonnées de l’OCDE-CAD au titre de 2005révèle que les données de l’ICA sont deprès de 25 % supérieures à celles du CAD.L’ampleur de cet écart n’est pasparticulièrement surprenante si l’on tientcompte de l’ampleur et de la diversité desdilemmes qui se sont posés en matière declassification. Réduire de 25 % les donnéesrecueillies par l’ICA au titre de 2006reviendrait à dire que si l’on avait adoptél’approche du CAD, le volume desfinancements se serait situé autour de 4,15milliards de dollars EU. C’est là un montantimportant qui signifierait que l’augmentationconsidérable qu’ont enregistrée lesfinancements en 2004 n’a pas été un feu depaille, car elle est intervenue encore unefois deux années plus tard.

22. Les Graphiques 1 et 2 établissent le lienentre les données issues de l’enquêtemenée auprès des membres de l’ICA (2005et 2006) et celles de l’OCDE-CAD(antérieures à 2005). Ils comportent uneligne pointillée mise en évidence entre 2004et 2005 afin de délimiter clairement lesdifférentes données présentées.

Destinations: Afrique du Nord ASS AS AS Échelle continentaleSources: APD N-C APD N-C N-C APD N-C2005Multilatérales -- 1 047 2 850 410 235 2 850 1 692Bilatérales 704 220 1 500 7 60 2 204 287Total 704 1 267 4 350 417 295 5 054 1 979

2006Multilatérales -- 1 388 3 800 255 375 3 800 2 018Bilatérales 538 -- 1 325 35 -- 1 863 35Total 538 1 388 5 125 290 375 5 663 2 053

1 – Les données de l’OCDE ont été récemment modifiées suite aux ajustements intervenus en matière declassification, mais n’ont pas encore atteint le degré d’affinement qui aurait permis leur prise en compte dans le cadredu présent rapport.

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Graphique 1

Graphique 2

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23. Sans équivoque, il ressort du Graphique1 qu’une forte croissance de l’APD endirection de l’ASS a été enregistrée aucours de ces dernières années et, ce, grâceaux apports des sources multilatérales etbilatérales qui ont plus que doublé à partirde 2000. Il conviendrait de noter que prèsdes trois quarts des financements octroyésproviennent toujours des sourcesmultilatérales. La CE et la BM ont plus quedoublé leurs appuis, alors que celui de laBAD a quadruplé (par rapport à son volumeinitial). Le doublement du volume desfinancements de source bilatérale estessentiellement le fait des États-Unis et duJapon dont les apports ont subi une forteaugmentation.

Les nouveaux financementsoctroyés permettent-ils de subveniraux besoins?

24. Une façon de se faire une idée desefforts financiers encore requis en vue de laréalisation des objectifs recommandés enmatière de développement del’infrastructure de base en Afriqueconsisterait à exprimer en termes demontant moyen par habitant de chaquepays les financements octroyés par les

membres de l’ICA en 2005 et 2006. Ilconviendrait de rappeler à cet effet quedans les paragraphes 8 et 9, des montantssupplémentaires de 20 et 14 dollars EU parpersonne, d’une année à l’autre, avaient étérespectivement recommandés par lesrapports du Projet du millénaire des NationsUnies et de la Commission économique desNations Unies pour l’Afrique.

25. Il ressort du Tableau 2 que les volumesde l’aide octroyée par des membres de l’ICAau titre de 2005 et de 2006 demeurent trèsfaibles en ce qui concerne la majorité despays qui ont bénéficié de cet appui. Il estdifficile d’évaluer l’impact de l’augmentationrécente du volume des financements surdes pays tels que le Gabon et le Sénégalainsi que sur un nombre relativement faibled’autres pays. Cependant, l’on peutraisonnablement conclure que c’est unetrès petite minorité de pays qui peuts’attendre, dans le court terme, àrecevoir les flux minimaux de capitauxrecommandés.

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Tableau 2 - Volumes globaux des financements octroyés par personne en 2005 et 2006 pardes membres majeurs de l’ICA en Afrique subsaharienne au titre du développement des

infrastructures

PaysRevenu parhabitanten 2003

Popul-ation en2003

Aide octroyéepar l ICAen 2005-06

Aide moy. ann. parhabitant octroyée par

ICA²PPA en $ Millions Millions $ $ EU

1 Zimbabwe n.d. 13,1 13,5 0,52 Libéria n.d. 3,4 75,1 113 Sierra Leone 530 5,3 95,6 94 Malawi 590 11 116,1 5,35 Tanzanie 620 35,9 474,4 6,66 Burundi 630 7,2 115 87 RDC 660 53,2 376,8 3,58 Guinée Bissau 680 1,5 20,5 6,89 Éthiopie 710 68,6 1 283,3 9,310 Congo 730 3,8 62,8 8,311 Madagascar 800 16,9 272,9 812 Niger 830 11,8 212,8 913 Zambie 850 10,4 192,1 9,214 Nigéria 900 136,5 607,1 2,215 Mali 960 11,7 314,4 13,416 Érythrée 1 020 4,4 55,5 6,317 Kenya 1 030 31,9 403,2 6,318 Mozambique 1 060 18,8 430,5 11,419 Rép. Centraf. 1 080 3,9 102,6 13,120 Tchad 1 080 8,6 180,3 10,521 Bénin 1 110 6,7 364,3 27,222 Burkina Faso 1 170 12,1 72,9 323 Rwanda 1 290 8,4 241,2 14,424 Côte d Ivoire 1 400 16,8 8,6 0,325 Ouganda 1 430 25,3 454,7 926 Sénégal 1 620 10,2 658,3 32,327 Togo 1 640 4,9 9,9 128 Gambie 1 740 1,4 97,6 3529 Soudan 1 760 33,5 115,4 1,730 Mauritanie 1 870 2,8 185,1 3331 Angola 1 910 13,5 99,7 3,732 Cameroun 1 990 16,1 391,2 12,133 Guinée 2 080 7,9 145,3 9,234 Ghana 2 190 20,7 600 14,535 Lesotho 3 100 1,8 81 22,536 Swaziland 4 850 1,1 3,1 1,437 Gabon 5 500 1,3 129,5 45,838 Namibie 6 660 2 101,6 25,439 Botswana 8 370 1,7 5,5 1,640 Maurice 11 280 1,2 13 5,4

Sources: Banque mondiale (2005), Indicateurs du développement dans le monde en 2005, Washington, D.C. Calculs basés sur les tableaux annexés au

présent rapport.

2 – Des moyennes, pour les années 2005 et 2006, ont été prises en compte afin que ces données soient davantage

statistiquement significatives pour chaque pays. Ces moyennes font état d’une augmentation du volume des financements

en faveur de certains pays depuis 2004, année au cours de laquelle les données entrant dans le cadre des rapports duProjet du Millénaire des Nations Unies et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique ont étéélaborées. En dépit de ces augmentations, les données sont en deçà du seuil minimal recommandé de 14 à 20 dollars EU

d’investissement par personne.

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Initiatives des organismesmultilatéraux

26. Actuellement, 75 % des financementsdestinés aux projets d’infrastructure enAfrique proviennent des institutionsmultilatérales.

27. Compte tenu des différentes évolutionsintervenues au cours de ces dernièresannées au niveau des institutionsmultilatérales majeures, l’on ne sauraits’attendre dans les années à venir à uneamélioration de leur appui en faveur dudéveloppement des infrastructures en

Afrique subsaharienne. La Banque africainede développement, dans le cadre del’évaluation à mi-parcours du FAD-X, a notéque le Fonds africain de développementavait consacré 45 % de ses financementsau titre de la 10e reconstitution audéveloppement des infrastructures, ce quireprésente une enveloppe largementsupérieure à celles des années antérieures.

28. Au cours de ces dernières années, leGroupe de la Banque africaine dedéveloppement a déployé des effortsconsidérables pour accroîtresubstantiellement sa contribution aufinancement du développement desinfrastructures en Afrique subsaharienne.En mars 2005, les Etats contribuants del’IDA ont décidé, dans le cadre de la 14e

reconstitution, d’augmenter les ressourcesde 25 % par rapport à celles de laprécédente (la plus forte augmentationenregistrée depuis le début des années 80).La moitié de ces ressources était destinée àl’Afrique subsaharienne, et la partconsacrée au développement desinfrastructures dans les financementsoctroyés par l’institution en faveur de lamise en uvre de projets devrait passer àprès de 40 % au cours de l’exercice 2008(contre une moyenne de près de 34 % dansle cadre de la 13ème reconstitution desressources de l’IDA). Par conséquent, levolume de son appui est passé de 600millions de dollars EU en 2000 à unemoyenne de 1,5 milliard de dollars EU aucours de ces trois dernières années. En2007, l’IDA devrait atteindre, avec unexcédent de 2 milliards de dollars EU, sonobjectif visant à affecter à des projetsd’infrastructures 40 % de ses ressourcesdestinées à l’Afrique. L’on peut observer lecaractère quelque peu cyclique des

financements de l’institution en ce sensqu’en général, il se produit une pénurie deressources au cours de la dernière annéedu cycle de reconstitution, ce qui y entravel’approbation de l’ensemble de la réserve deprojets.

29. La Commission européenne a poursuiviun appui à la fois constant et substantiel enfaveur du secteur du transport en Afriquesubsaharienne, tout en prenant une séried’initiatives de nature à renforcer son rôledans d’autres secteurs infrastructurels.Suite au Sommet mondial de 2002 sur ledéveloppement durable, elle a mis en placeune Facilité UE-ACP de l’eau et lui a affectéune enveloppe de 250 millions d’eurosprélevée sur les ressources du 9e Fondseuropéen de développement. Depuis, ellelui a attribué d’autres financements et misen place une Facilité de l’énergie du mêmetype à laquelle elle a octroyé une enveloppede 220 millions d’euros.

30. Dans l’avenir, la Commission comptesur l’approbation du 10ème Fonds européende développement (prévu pour couvrir lapériode 2008-13) qui devrait porter sur uneenveloppe de 50 % supérieure à celle du9ème FED en cours. Si les pays formulentdes demandes en nombre suffisant, lesecteur des infrastructures pourraitcontinuer à se voir attribuer près du quart del’ensemble des fonds, ce qui représentequelque 5,6 millions d’euros et pourrait luipermettre d’appuyer et de renforcer tousles programmes susmentionnés sur lapériode de 6 années que devrait durer ce10e FED.

31. Les années à venir devraient voir uneévolution rapide du Partenariat CE-Afriquepour les infrastructures mis en place en2005 en vue du renforcement de l’appuieuropéen au développement desinfrastructures régionales en Afrique. LeFonds d’affectation spéciale créé en tantque partie intégrante de ce Partenariatinterviendra dans le subventionnement deprêts ou, autrement, dans la facilitation definancements auprès d’institutionsfinancières européennes (qu’elles soientpubliques ou privées). 60 millions d’eurosprélevés sur les ressources du 9e FED ontété réservés et devraient servir à adoucir lesconditions de prêts de l’ordre de 260millions d’euros consentis par la Banqueeuropéenne de développement. Outre laCommission, au moins six Etats membres

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de l’UE devraient assister le Fondsd’affectation spéciale dans sa phase dedémarrage.

Bailleurs de fonds bilatéraux du G8

32. En ce qui les concerne, les membresde l’ICA issus du G8 sont tous entièrementrésolus à aider l’Afrique à combler sondéficit infrastructurel, mais peu d’entre euxont défini leurs propres objectifs definancement aussi clairement ce qu’ils ontexigé des institutions multilatérales encontrepartie de leur concours financier.

33. La France soutient un vasteprogramme qui met l’accent notamment surle secteur de l’eau ainsi que sur laplanification et la gestion urbaines.

34. Malgré une forte chute du niveau deses activités pendant la première moitié dela décennie en cours, le Japon déploieactuellement des efforts considérables pourrelancer son programme, ce qui luipermettrait de tenir son engagement dedoubler son APD en direction de l’Afriquesubsaharienne sur le période 2004-2008.

35. Les États-Unis poursuivent leur vasteprogramme d’assistance technique, auquelsont venus s’ajouter des financements deprojets de plus en plus généreux, octroyésau titre du Millenium Challenge corporation.Les activités de cette institution reposent surla collaboration avec les pays afin de réunirdes informations sur la bonne performanced’un ensemble d’indicateurs transparentsrelatifs à la bonne qualité de la gestionéconomique. Dès la conclusion satisfaisantede ce processus, elle pourrait allouer desfinancements substantiels en vue de la miseen uvre de programmes “compacts”conçus pendant la période préparatoire.Jusqu’ici, les programmes qui lui ont étéproposés par la plupart des payscomportent des volets importants axés surles infrastructures. Davantage definancements en faveur d’autres pays sontenvisagés au cours de l’année à venir oudes deux prochaines années.

36. Bien qu’elle ait de manièresignificative réduit son appui initial auxsecteurs du transport et de l’énergie,l’Allemagne soutient un vaste programmed’alimentation en eau et d’assainissementet, ponctuellement, fournit d’autres aides

substantielles. Dans les années à venir, elleenvisage une reprise en force de sesactivités au sein du secteur de l’énergie.

37. L’Italie cherche à rationaliser sespolitiques antérieures d’aide et demeureoptimiste quant à la perspective d’un appuiaccru de sa part au nouveau Partenariatl’UE-Afrique et à la Banque africaine dedéveloppement.

38. Le Royaume-Uni a considérablementréduit ses activités de financement direct deprojets, hormis une assistance techniqueciblée. Cependant, il demeure l’un desacteurs clés en matière d’appui budgétaireet de soutien à nombre de facilités mises enplace en vue d’aider à la préparation deprojets et de servir de levier financier à laparticipation du secteur privé audéveloppement des infrastructures. Demanière générale, il ressort de l’analyse desallocations de ressources effectuées par lepays que les infrastructures représententprès de 5 % de ses dépenses en matièred’aide bilatérale en faveur de l’Afrique.

39. Le Canada contribue peu aufinancement direct des projetsd’infrastructure et, à l’instar du Royaume-Uni, fournit une assistance technique cibléeainsi qu’un appui à la préparation de projets.Il consacre lui aussi près de 5 % de sonaide bilatérale au développement desinfrastructures en Afrique.

Sources de financementémergentes

40. Outre les pays de l’OCDE dont il a étélargement question dans les pagesprécédentes ainsi qu’au niveau desdonnées globales sur le CAD, d’autres paysont revêtu une importance particulière pourl’Afrique au cours de ces dernières années.Les fonds et banques arabes et des paysproducteurs de pétrole, dont l’appui est leplus ancien et le plus constant, sont de plusen plus nombreux à intervenir et leursactivités ne cessent de prendre del’ampleur. Ils ont été rejoints en cela par laChine et l’Inde, en particulier par leursbanques d’import-export.

41. Les informations recueillies sur lesinstitutions arabes et les pays producteursde pétrole indiquent qu’en 2005, leurcontribution à l’échelle du continent au

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développement des infrastructures s’estchiffrée à près de 1 100 millions de dollarsEU, et à quelque 700 millions de dollars EUen faveur de sa région subsaharienne. LaBanque islamique de développement, unedes plus importantes de ces institutions, arécemment annoncé la perspective d’unélargissement considérable de ses activitésprogrammées.

42. Selon les informations fournies par laBanque d’export-import de l’Inde, ses lignesde crédit consacrées à l’appui aux projetsd’infrastructures en Afrique se sont élevéesà près de 100 millions de dollars EU en2005 et à 600 millions en 2006. Elle a aussioctroyé d’énormes facilités financières à unnombre croissant de pays, généralementsous forme de lignes de crédit qui, parailleurs, se prêtaient d’emblée à êtreutilisées dans le cadre d’acquisitions liéesau développement des infrastructures.

43. Même si au cours de ces dernièresannées la presse a fait état d’appuis de plusen plus importants de la part de sourcesfinancières chinoises en faveur dudéveloppement des infrastructures enAfrique, le gouvernement chinois, pour sapart, n’a pas publié de chiffres officiels à cetégard. Par contre, il a fixé à 5 milliards dedollars EU l’enveloppe globale de l’aide qu’ildevrait fournir au continent au cours destrois prochaines années (2007-2009) et, ce,essentiellement à des conditionspréférentielles et tout en espérant qu’unepart importante de cette aide seraconsacrée à des objectifs dedéveloppement d’infrastructures. La Banquede développement chinoise, qui a décaisséquelque 66 milliards de dollars EU en 2005,est actuellement à la recherched’opportunités d’investissement en Afrique.

L’augmentation desinvestissements privés

44. Au cours de ces deux dernièresdécennies, il s’est produit au niveau desprincipales régions du monde, endéveloppement ou industrialisée, unrevirement en faveur d’une plus fortemobilisation du secteur privé en vue de lamise en place ou du financement desinfrastructures et, ce, de plus en plus, dansdes cadres transfrontaliers. S’il est vrai quel’Afrique est partie à cette nouvelleévolution, elle fait piètre figure à côté des

autres régions en développement en lamatière.

45. À l’heure actuelle, le montant desinvestissements privés dans l’infrastructure,dont la majeure partie se trouve hors ducontinent africain, est supérieur au volumeglobal du flux de l’aide à ce secteur, commele montre le Graphique 33. A l’échelle ducontinent, tel a été le cas depuis la fin desannées 90. En prenant isolément l’Afriquesubsaharienne, l’on se rend compte que larégion a connu une situation similairependant certaines années de la décennie encours.

46. Vers la fin des années 90, les pays àrevenu intermédiaire de l’Afrique du Nordont commencé à expérimenter avec la plusgrande prudence l’approche asiatiquereposant sur la participation du privé auxappels d’offres portant sur le financement, laconstruction et l’exploitation de nouvellesstructures telles que les centralesélectriques, les aéroports ou les services detéléphonie mobile. L’Afrique du Sud aprocédé à la libéralisation de son marché deservices téléphoniques et a pris desinitiatives majeures au milieu des années 90pour intéresser les investisseurs privésétrangers et nationaux au financement et àla gestion de routes à péage.

47. Ailleurs en Afrique subsaharienne, demême qu’en Afrique du Nord, des marchésont été attribués à des producteursindépendants d’énergie, alors que l’intérêtn’a cessé de grandir pour une approchereposant sur la participation public-privésous forme de concessions d’entreprisesexistantes sur des périodes déterminées(généralement 20 à 30 années), uneapproche qui a relativement peu réussi enAmérique latine. Ces concessions ont étéeffectuées dans le cadre de l’exploitation etde la réhabilitation d’installations portuaires,et en ce qui concerne quelques sociétés dedistribution d’énergie électrique. Dans tousces cas, les apports financiers desentreprises concessionnaires ont étégénéralement assez faibles.

48. L’ampleur limitée de ces typesd’investissements est le reflet des margesbénéficiaires souvent réduites découlantdes offres au regard, sur le long terme, desrisques politiques éventuels et de l’instabilitéen matière de réglementation. Même si ellen’a pas permis d’obtenir une amélioration

3 – Les investissements effectués par les organismes d’aide sont pris en compte dans ces chiffres sur lesinvestissements privés dans ces projets, mais le double comptage que cette procédure implique n’est pas assezimportant pour altérer ce tableau.

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globale du volume des investissementsprivés, la mise en place, par desorganismes tels que l’Office pour lesinvestissements privés à l’étranger (OPIC),l’Agence multilatérale de garantie desinvestissements (AMGI) et la Banquemondiale, d’instruments visant à atténuerces risques n’aura pas été vaine.

49. Le Graphique 4 fait état de la croissancerécemment enregistrée par les flux definancements étrangers. Alors que danstoutes les parties du monde le plus gros deces investissements a été destiné aux TIC,

et plus particulièrement aux services detéléphonie mobile, une tendance de plus enplus marquée se fait sentir en faveur dusecteur de l’énergie, notamment l’électricitéet le gaz, et du secteur du transport, toutcomme en direction des installationsportuaires, des réseaux ferroviaires et desactivités liées au transport aérien.L’évolution notable enregistrée en 2005aura été l’investissement privé majeur faitsous forme de concessions emportées pardes entreprises espagnoles et portant sur laconstruction et l’exploitation de plusieursinstallations de dessalement en Algérie.

Graphique 3

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Graphique 4

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CHAPITRE 3: Répartition actuelle de l’appui de l’ICA

50. Ce chapitre récapitule et analyse larépartition sectorielle et régionale de l’aideoctroyée en faveur du développement desinfrastructures en Afrique, tellequ’elleressort de l’enquête et de la collectede données effectuées par l’ICA. Il porteraessentiellement sur les contributionsfinancières que font actuellement lesmembres de l’ICA dans le cadre desprogrammes les plus importants dedéveloppement d’infrastructures,et seracomplété par des informations relatives àl’appui reçu sous forme de capitaux privéset à celui octroyé par les fonds et banquesarabes ainsi que par l’Inde.

Alimentation en eau etassainissement et gestion desressources en eau

51.Le Tableau 3 montre que lescontributions globales des membres del’ICA ont enregistré une baisse, passant de2 milliards de dollars EU en 2005 à 1,8milliard de dollars EU en 2006. Cette baisseest consécutive à la réduction du volumedes prêts accordés à des conditions nonconcessionnelles à l’Afrique du Sud et auxpays du Maghreb. Dans le même temps, lesfinancements en direction de l’Afriquesubsaharienne (hormis l’Afrique du Sud),essentiellement sous forme d’APD, ontenregistré une augmentation de près de 20%, portant ainsi leur volume à plus de 1,4milliard de dollars EU. Cette augmentationne manque pas d’être rassurante dans lamesure où les derniers chiffres fournis parle CAD indiquaient que l’aide reçue en 2005par le secteur de l’eau en Afriquesubsaharienne était de 25 % inférieure àcelle de 2004.

52. Les chiffres fournies par l’ICAindiquent que les institutions multilatérales –BAD, CE et Banque mondiale – jouent un

plus grand rôle au sein du secteur qu’aucours des toutes premières années, ce qui,d’une part, est le reflet de la réussite de laFacilité UE-ACP de l’eau et de actionininterrompue, et d’autre part, de lacoopération étroite entretenue par les troisinstitutions précitées.

53. Toutes ces trois institutions, plusparticulièrement la Banque mondiale et laBanque africaine de développement, necessent de coordonner leurs efforts afind’optimiser l’impact de leur aide. La Banquemondiale a identifié 19 pays qui, ensemble,abritent 80 % de la population de l’Afriquesubsaharienne et qui, selon elles, ont deschances raisonnables d’atteindre les OMD.Dans le but d’accroître l’impact de sesfinancements, la Banque africaine dedéveloppement a adopté vers la fin de 2003une politique visant particulièrement àrenforcer son appui en faveur del’alimentation en eau en milieu rural réaliséà des coûts plus bas que dans les zonesurbaines par personne nouvellementbénéficiaire. Les deux banques ont élaborédes évaluations conjointes des OMD dansplus de 12 des 19 pays prioritaires, ce quileur a permis d’élaborer des programmesd’investissement communs, soumis à dessupervisions communes et à des obligationscommunes en matière d’établissement derapports.

54. L’étendue des besoins est telle qu’ilimporte pour les partenaires bilatéraux dene pas réduire le niveau de leurs activités(comme certains d’entre eux semblentl’avoir fait, à en juger par leurs contributionsà l’aide en 2005 et en 2006), mais de jouerun rôle accru tout en collaborant étroitementavec les institutions multilatérales.

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Tableau 3 – Principales sources de l’aide extérieure octroyée au secteur de l’alimentation eneau et de l’assainissement en 2005-06 (en millions $ EU)

BAD UE4 BM Japon France Alle-magne

États-Unis

ItalieTotalICA

Sect. pri-vé5

Fondsarabes&Inde

2005Nord6 -- -- 98 72,3 39 38,8 200 84,5 532,6 510 85Ouest 37,8 116,9 207,2 41,5 15 18,8 -- -- 437,2 -- 45,9Centre 54,4 37,5 -- -- 17 21,1 -- -- 130 -- --Est 192,4 -- -- 17,8 37,8 98,9 3,1 -- 350 -- 4Sud -- 319 60,7 8 59,9 -- 3,2 22,4 473,2 -- --Échellecontinentale

-- -- 76 -- -- -- -- -- 76 -- --

Total 284,6 473,4 441,9 139,6 168,7 177,6 206,3 106,9 1 999 510 134,9ASS-AS 284,6 240,4 343,9 67,3 78,7 138,8 6,3 22,4 1182,4 -- 49,9

2006Nord 99 -- 66,8 56,1 38 94,3 -- 15 369,2 n.d. 31,2Ouest 81,3 67,7 348,5 21,3 22,2 10,9 0,7 -- 552,6 n.d. 14,7Centre 18,6 21,2 25 4,5 23,7 35,8 -- -- 128,8 n.d. 13,5Est 84 203,8 153 25,1 9,3 13,4 0,5 -- 489,1 n.d. 53Sud 30,5 106,1 23,3 7,3 -- 14 0,5 51,3 233 n.d. 10,8Échellecontinentale

-- 16,5 -- -- -- -- -- -- 16,5 n.d. --

Total 313,4 415,3 616,6 114,3 93,2 168,4 1,7 66,3 1789,2 -- 123,2ASS-AS 214,4 415,3 549,8 58,2 55,2 74,1 1,7 51,3 1 420 -- 92

Énergie

55. Les membres de l’ICA ont consacréen 2005 et 2006 près de 1,9 et 2,4 milliardsde dollars EU respectivement aux projetsd’énergie – voir Tableau 4. En 2006, c’estl’Afrique du Sud qui a bénéficié de plus de50 % de l’aide octroyée à l’ASS qui, dansson ensemble, n’aura par conséquent reçuque 350 millions de dollars EU, uneenveloppe infime au regard de la crise del’énergie dont souffre la région.

56. Contrairement à ce qui s’est passéau niveau du secteur de l’eau et del’assainissement, une plus grande part desprêts octroyés au secteur de l’énergie étaitsoumise aux conditions du marché. Enconséquence, les données portant sur cesfinancements ne correspondent pas tout àfait à celles disponibles sur les flux de l’APD

sauf, dans une certaine mesure, en ce quiconcerne l’Afrique subsaharienne. LesFonds arabes et l’Inde se positionnent deplus en plus comme des pourvoyeursmajeurs d’aide à ce secteur qu’à celui del’eau.

57. Alors que les chiffres donnésindiquent la tendance de la part de laBanque européenne d’investissement à sepositionner comme l’une des sourcesmajeures de financement du secteur del’énergie en Afrique (la Banque mondiale etla Banque africaine de développement sechargeant de la plupart des pays moinssolvables), l’intervention directe des sourcesbilatérales y est très limitée.

4 – Y compris les données de la CE et celles de la BEI5 – Les données relatives au secteur privé, aux fonds arabes et aux contributions de l’Inde représentent des sous-estimations dans lamesure où des informations plus complètes n’étaient pas disponibles au moment de l’établissement du rapport.6 – Les tableaux en annexe présentent de manière détaillée la composition de chaque région selon l’UA. Les dépenses relatives à desprojets régionaux impliquant plus d’un pays sont aussi présentées séparément au niveau des annexes. Cependant, il conviendrait denoter qu’elles ont été normalement prises en compte dans les totaux au niveau des sous-régions concernées en vue de fournir un tableauplus complet des contributions reçues par chacune d’elles. La ligne “Échelle continentale” sous les sous-régions, qui a trait à l’ensembledu continent, est exclusivement consacrée aux dépenses qui ne sauraient être rapportées à une ou davantage de sous-régions.

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Tableau 4 – Principales sources de l’aide extérieure octroyée au secteur de l’énergie en 2005-06 (en millions $ EU)

BAD UE BM Japon France Alle-magne

États-Unis

ItalieTotalICA

Sect.privé

Fondsarabes &Inde

2005Nord 377,5 356 52,6 45,7 -- 93,6 -- -- 925,4 400 151

Ouest 3,6 13 265,3 -- 19 4,6 3,8 23,6 342,9 626 112,5Centre -- -- 15 -- -- -- -- -- 15 -- 9,5Est -- 161 44,3 -- 37,5 -- 0,7 289 532,5 56 51,2Sud -- 53,5 -- -- -- 12,4 2,8 -- 68,7 7 102Échellecontinentale

0,9 -- -- -- -- -- 0,5 -- 1,4 -- --

Total 392 583,5 377,2 45,7 56,5 110,6 7,8 312,6 1885,9 1189 426,2ASS-AS 14,5 227,5 324,6 -- 56,5 5 7,8 312,6 948,5 782 275,2

2006Nord -- 760 259,6 106 56 23,3 -- -- 1 204,9 n.d. 233Ouest -- 48,3 157,2 14,1 -- 8,8 4,7 -- 233,1 n.d. 142,1Centre 75 -- 89 -- -- -- -- -- 164 60 --Est 127,7 -- 193,4 -- 10 -- 0,7 -- 331,8 n.d. 514,3Sud 37 375 40 2,3 0,9 -- 1,1 -- 456,3 n.d. 53,5Échellecontinentale

-- -- -- -- -- -- 0,3 -- 0,3 n.d. --

Total 239,7 1183,3 739,2 122,4 66,9 32,1 6,8 -- 2390,4 n.d. 942,9ASS-AS 239,7 48,3 479,6 16,4 10 8,8 6,8 -- 809,6 -- 702,9

58. Outre l’octroi de capitaux en faveurde projets régionaux, la modernisation descombustibles pour la cuisson des aliments,qui a largement retenu l’attention du Projetdu millénaire des Nations Unies, ainsi quel’électrification rurale, sont autantd’initiatives qui pourraient intéresser lesinstitutions bilatérales sur le planénergétique. Les fonds qui serontprochainement alloués par la Facilité UE-ACP de l’énergie en vue du financement deprojets devraient inciter à desexpérimentations devant déboucher sur lesapproches les mieux adaptées aux besoinsressentis dans ces deux domaines. À leurtour, ces projets devraient servir de tremplinà des programmes nationaux élargis mieuxindiqués pour les activités de financementdes institutions bilatérales.

59. De larges parts de l’aide allouée ausecteur de l’énergie en 2005 et 2006 ont étésous forme d’assistance technique etfinancière dans le cadre d’initiatives pleinesde promesses actuellement en cours dansplusieurs parties du continent

(particulièrement dans le secteur del’énergie) en faveur d’une plus grandeintégration régionale – ce qui sera le thèmedu chapitre suivant.

60. Parallèlement aux initiatives prisesen matière de réformes sectorielles en vued’améliorer la performance généralementfaible d’infrastructures desservantessentiellement les zones urbaines, certainspays africains ont mis sur pied desprogrammes visant à appuyer l’extension deleurs réseaux électriques aux zones ruraleset, ce, en créant souvent des agencesd’électrification rurale. Dans certains cas, ils’est agi essentiellement d’octroyer dessubventions en vue de permettrel’extension de réseaux non rentables par lesproducteurs attitrés, tout en maintenant lesprincipes de recouvrement des coûts dansle seul but de couvrir les chargesd’exploitation et de maintenance. Dansd’autres cas, la priorité a été accordée àl’ouverture du marché à des producteursindépendants en recourant à des appelsd’offres en vue de l’attribution de licences

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d’exploitation dans les zones rurales nonencore desservies.

61. Les données relatives aux flux enprovenance du secteur privé,malheureusement limitées à celles de 2005,font état de financements substantiels dontles trois quarts étaient destinés à l’ASS.L’essentiel de ces ressources étaientdestiné à la mise en place de capacités deproduction par des producteursindépendants d’énergie, notamment auNigéria, mais aussi en Ouganda, enTanzanie et au Sénégal. D’énormesenveloppes financières ont été par ailleursoctroyées dans le cadre de la pratique toutenouvelle en Afrique de la concession del’exploitation des centrales et équipementsexistants, comme ce fut le cas en Ougandaavec la concession de la distribution del’électricité et au Cameroun avec laconcession mixte de sa production, de sontransport et de sa distribution.

Transport

62. Il ressort du Tableau 5 quel’ensemble de l’aide fournie par lesmembres de l’ICA en faveur de projets detransport s’est accru en passant de près de2,6 milliards de dollars EU en 2005 àenviron 3,2 milliards de dollars EU en 2006.En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne(hormis l’Afrique du Sud), cette aide aaccusé une augmentation de plus de 30 %,ce qui l’a portée à 2,8 milliards de dollarsEU. Ce secteur, contrairement aux autres, aenregistré une augmentation substantielledu volume de l’aide bilatérale reçue(essentiellement de la part des États-Unis etdu Japon), parallèlement à uneaugmentation des financements de sourcemultilatérale.

63. Les banques arabes et l’Inde ontapporté à cette aide fournie par l’ICA unappoint de l’ordre de 10 à 20 %. Le volumedes financements privés reçus au cours deces dernières années est assez limité, etces financements ont été exclusivementalloués dans le cadre de la concessiond’installations portuaires et de réseauxferroviaires dans certains pays (parexemple, en 2005, les installations du quaid’Apapa à Lagos). Comme dans les autressecteurs, l’essentiel des financementsoctroyés par les membres de l’ICA provientactuellement des trois principales

institutions multilatérales, la CE étant unacteur majeur au sein du secteur routier.

64. La décision prise par le Japon deréexaminer son appui en faveur dudéveloppement des infrastructures enAfrique en contribuant de manière plussubstantielle au financement de certainsprojets pilotés par la Banque africaine dedéveloppement, dont plusieurs revêtent uncaractère régional, constitue une nouvelleinitiative importante qui tranche avec lestendances généralement observées. Lepays a déjà consenti des financements, etl’approbation de certains autres par songouvernement serait fort probable.

65. La Banque africaine dedéveloppement a pris l’initiatived’encourager la participation des banquesarabes au financement de certains projetsrégionaux de transport. Jusqu’ici, celles-ciont souvent assuré, exclusivement entreelles plutôt qu’avec les institutionsmultilatérales, le cofinancement d’activités.

TIC

66. Les données que contient le Tableau6 portent exclusivement sur 2005. Lesmembres de l’ICA n’ont pas fait cas denouvelles activités importantes en 2006dans le domaine des TIC et, à ce jour, l’onne dispose pas non plus d’informations ence qui concerne les investissements privésdans le secteur. À en juger par le tableau, lesecteur aura reçu très peu de financementsen 2005, même si le volume des ressourcesoctroyées par le secteur privé a étéimportant.

67. En 2005, ce sont le Groupe de laBanque mondiale (y compris la SFI), laFrance (Proparco) et l’Italie qui ont fournil’essentiel de l’aide destinée au financementdes projets. Les Etats-Unis et le Canada,pour leur part, ont assuré le financementd’activités liées à l’assistance technique etau renforcement des capacités. Les seulesinformations disponibles à ce jour sur lesactivités de 2006 ont trait à des projets quivisaient à promouvoir l’utilisation descommunications électroniques (au sein de lafonction publique ainsi qu’au niveau desservices publics, de l’éducation et ducommerce). Ces projets ont été financés parl’IDA au Ghana et au Rwanda, et par la SFI

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Tableau 5 - Principales sources de l’aide extérieure octroyée en faveur du secteur du transporten 2005-06 (en millions $ EU)

BAD CE BM Japon France Alle-magne

États-Unis

Italie TotalICA

Pri-vé

Fondsarabes&Inde

2005Nord -- 163 -- -- 256 -- -- 74,4 493,4 86,2 188Ouest 180,8 503 94 19,1 75,1 12,5 81,6 -- 966,1 400,2 234Centre 125 191,7 207 -- 50,3 -- -- -- 574 91,8 106,8Est 40,7 222,9 70 36,8 0,9 46,9 3,4 -- 421,6 12,5 132Sud -- 109 -- 19,7 -- 10,4 -- -- 139,1 -- 6,6Échellecontinentale

6,6 -- -- -- -- -- 0,4 -- 7 -- --

Total 353,1 1 189,6 371 75,6 382,3 69,8 85,4 74,4 2601,2 590,7 667,4ASS-AS 353,1 1 026,6 371 75,6 126,3 69,8 85,4 -- 2107,8 504,5 479,4

2006Nord 143 -- 60 149 -- -- -- -- 352 n.d. 277Ouest 122,3 129,8 143,7 21,6 19 8 496,6 -- 941 n.d. 136,3Centre 85 218,6 39 0,1 -- 5 -- -- 347,7 n.d. 129,9Est 249,7 493,1 366,8 38,7 25 37 -- -- 1 210,3 27 36,4Sud 56,4 56,3 60,7 101,9 -- 13 0,4 26,3 315 n.d. 23,7Échellecontinentale

-- -- -- -- -- -- 1,9 -- 1,9 n.d. --

Total 656,4 897,8 670,2 311,3 44 63, 498,9 26,3 3167,9 27 603,3ASS-AS 513,4 897,8 610,2 162,3 44 63 498,9 26,3 2815,9 27 326,3

qui a octroyé un financement à uneentreprise chargée de promouvoir l’Internetau niveau de l’enseignement universitaire.

68. Le nombre réduit d’initiatives nouvellesactuellement observé témoigne du rôlemajeur joué par le secteur privé. Plus de lamoitié des membres de l’ICA participe

directement à la mise en uvre du projetEASSy (Réseau de câble sous-marin del’Afrique de l’Est), et le Partenariat UE-Afrique pour les infrastructures envisaged’accorder la priorité aux financements enfaveur du développement desinfrastructures en matière de TIC.

Tableau 6 - Principales sources de l’aide extérieure octroyée au secteur des TIC en 2005 (enmillions $ EU)

BAD UE BMJapon

FranceAlle-

magneÉtats-Unis

ItalieTotal

ICA Privé

FondsArabes &Inde

Nord -- -- -- -- 20 -- -- -- 20 3 474 --Ouest -- -- 40 -- -- -- 7,6 -- 47,6 2 397,1 --Centre -- -- -- -- -- -- -- -- -- 71 --Est -- -- -- -- -- -- -- -- -- 787,8 --Sud -- -- -- -- -- -- -- 23.7 23,7 1309,5 --Échellecontinentale

-- -- 40 -- -- -- -- -- 40 -- --

Total -- -- 80 -- 20 -- 7,6 23.7 131,3 8039,4 --ASS-AS -- -- 80 -- -- -- 7,6 23.7 111,3 3381,9 --

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CHAPITRE 4: Appui aux projets régionaux

69. Parmi les moyens les plus importantsauxquels était censé recourir le NEPADen vue de promouvoir le développementdes infrastructures en Afrique figurait uneaugmentation substantielle de la part desinvestissements consacrée aux projetsmultinationaux. L’ICA a aussi choisid’accorder la priorité à ces types deprojets, non pas seulement sur le plan desinvestissements, mais aussi encontribuant à l’élimination de certainesdes entraves à leur mise en uvre et à unappui accru aux initiatives visant àrenforcer l’efficacité des infrastructuresexistantes. Beaucoup d’autres activitéssont actuellement en cours qui, plus qu’il y

a de cela cinq ans seulement, ont pourbut d’améliorer les infrastructures etservices multinationaux.

70. Nombreux sont les pays qui ont réagià l’Initiative du NEPAD. Des améliorationstangibles ont été déjà menées à terme,comme c’est le cas dans les paysmembres de l’Initiative du bassin du Nilsur le plan de la concertation et de laplanification, et au niveau de l’exploitationeffective des couloirs majeurs reliantcertains pays à la mer.

Graphique 5

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71. À la faveur de l’intérêt croissant queportent les gouvernements nationaux auxprojets multinationaux et de la réactiontous azimuts des membres de l’ICA enfaveur de cette évolution, beaucoupd’autres projets sont en cours. Ceux-cidevraient, au fil du temps, se traduire pardes améliorations sur le plan de lacroissance économique et, ce, suite aurenforcement de la fiabilité de la fournitured’électricité et de l’efficacité des systèmesde transport, et aussi grâce à la réductiondes prix du gaz, à une meilleure sécuritédans les transports aériens, etc. Il ressortdes résultats de la présente enquête del’ICA qu’à l’échelle du continent, la partdes financements annuels octroyés parles institutions multilatérales et bilatéralesdu ICA/OCDE en faveur de projetsrégionaux a accusé une hausse, passantde moins de 100 millions de dollars EU en2000 à plus de 400 millions de dollars EU(près de 6 % de l’ensemble) en 2005, puisà près de 1 milliard de dollars EU, ce quireprésente 12 % de l’ensemble de l’aidefournie en 2006.

72. Quoique le rythme des progrès réalisésen matière de coopération transfrontalièreait varié d’une région à l’autre tout commed’un secteur à l’autre, une dynamique estdésormais en place, et la situation ne cessed’évoluer. Au cours de la décennie écoulée,ce sont l’Afrique australe et l’Afrique del’Ouest qui ont eu tendance à être lesmeneurs de jeu dans maints domaines. Aucours de ces dernières années, l’Afrique del’Est s’est, quant à elle, orientée vers laredynamisation, sur une base plus durable,de la coopération qui existait, il y a de celaune trentaine d’années, entre les principauxpays de la région. L’Afrique du Nordcontinue à porter un intérêt sans cessecroissant et soutenu à la coopérationrégionale, et un appui de grande ampleursemble se dessiner en faveur d’initiativessimilaires en Afrique centrale.

73. De manière générale, ce sont lessecteurs de l’énergie, notammentl’électricité (particulièrement les Poolsénergétiques régionaux), du transportterrestre et de la facilitation du commercequi ont été en pointe dans cette quête d’unecoopération plus intense. Par ailleurs, des

initiatives se sont multipliées en matière degestion des ressources en eau et deplanification de bassins fluviaux, en partie àcause des besoins en électricité et desimmenses potentialités en hydroélectricitédont dispose le continent. Le Projetd’exploitation des ressources en eau dubassin du fleuve Sénégal en faveur duquelune ligne de crédit IDA vient d’êtreapprouvée en juin 2006 constitue unexemple de ces initiatives – voir Encadré 1– et d’autres initiatives importantes sont encours sur le Niger, le Zambèze et le Nil.

74. L’ampleur des activités entamées,particulièrement au sein des secteurs del’électricité et du transport, témoigne decelle des réalisations impressionnantesfaites par nombre d’institutions et degouvernements du continent.Généralement, les institutions sectoriellesconcernées ont à ce jour donné l’exemplesur le plan de la création réussie d’unedynamique axée sur l’élaborationd’initiatives en matière de coopération etcontribué à leur approbation. Il n’endemeure pas moins que les gouvernementsaient aussi eu des rôles majeurs à jouerdans l’établissement de l’ordre de prioritédans la mise en uvre de ces projets ensacrifiant des intérêts nationaux de portéeplus réduite et en adaptant leurs calendrierset procédures à ceux de leurs voisins.

75. Des avancées très importantes ont étéenregistrées en 2006 sur le plan del’amélioration des processus decoordination de la conception, de lasélection et de l’établissement de l’ordre depriorité en matière de projets régionaux etcontinentaux. À l’issue d’une rencontreorganisée à Tunis sous les auspices de laBAD, un accord est intervenu le 5septembre 2006 sur un “Mécanisme decoordination” énonçant clairement le rôleparticulièrement dévolu à chacune desinstitutions majeures impliquées –Commission de l’UA, Secrétariat duNEPAD, Communautés économiquesrégionales (CER) et Banque africaine dedéveloppement – et qui propose undispositif visant à assurer une meilleurecoordination et une meilleure harmonisationentre elles, tout comme entre elles et lesgouvernements nationaux.

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Encadré 1 – Projet multisectoriel de mise en valeur des ressources en eau du bassin dufleuve Sénégal

Ce projet multisectoriel complexe financé par l’IDA pour un coût de 110 millions de dollars EU est partieintégrante d’un programme décennal dont l’exécution est prévue en deux phases et auquel participent laGuinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. L’aide accordée par l’IDA se situe dans le prolongementd’un financement antérieur octroyé par la Banque mondiale à l’Organisation de mise en valeur du fleuveSénégal (OMVS) et qui aura permis aux pays membres de forger une vision commune en matière decoopération régionale afin d’assurer ensemble l’aménagement et la gestion du bassin du fleuveSénégal. Ces pays ont jugé que la planification des ressources en eau uniquement au plan nationaln’était pas de nature à permettre l’exploitation pleine et entière des potentialités du bassin.

Le projet a pour objectifs de moderniser les institutions du bassin du fleuve, de faciliter la planification auplan régional ainsi que la gestion et l’exploitation des ressources en eau, d’assurer l’extension desinfrastructures hydrauliques multisectorielles régionales, d’atténuer l’impact des maladies d’originehydrique liées aux infrastructures hydrauliques, et de promouvoir la croissance économique grâce à lamise en valeur commune du bassin. D’un coût de 40 millions de dollars EU, un volet de ‘redynamisation’de la lutte contre le paludisme est intégré au projet, avec pour objectif essentiel de combattre le vecteurde la maladie qu’est le moustique en recourant aux moustiquaires imprégnées, à la pulvérisation del’intérieur des lieux d’habitation, à la gestion environnementale, à l’atténuation des risques d’infection liésau mouvement des populations, à la coordination du partenariat, à la recherche en matière de lutteantipaludéenne et à la diffusion des résultats de ces travaux. Le retour en mai 2006 de la Guinée au seinde l’OMVS a été une résultante positive directe du dialogue de politique générale qui a accompagné lapréparation du projet. Le retrait de ce pays de l’OMVS avait constitué une entrave à la mise en valeurde son énorme potentiel hydroélectrique national (6 000 MW) en vue de faire face à la crise énergétiqueà laquelle se trouvent confrontés les pays membres de l’organisation.

Des capacités renforcées pour une gestion efficace du bassin, l’extension des infrastructureshydrauliques multisectorielles régionales en vue de l’amélioration des moyens de subsistance despopulations vivant dans le bassin, l’adoption par les collectivités au sein du bassin de pratiquesaméliorées en matière d’agroforesterie, et la promotion de pêcheries communautaires sont au nombredes résultats attendus du projet. Le projet devrait par ailleurs assurer l’atténuation de l’impact desmaladies d’origine hydrique liées aux infrastructures. Il s’est aussi fixé comme objectif de réaliser dansses zones d’implantation un taux de 60 % en matière d’utilisation de moustiquaires imprégnées pour laprotection des enfants de moins de cinq ans et d’assurer la couverture des régions d’Albendazole et dePraziquantel dans le cadre de ses activités visant à réduire l’incidence de la bilharziose.

Source: Banque mondiale (2006), Revue à mi-parcours du Projet du 14ème IDA pour la promotion des projets régionaux.

76. En misant sur les activités en cours parun nombre important de membres de l’ICAsur le plan du renforcement des capacitésdes REC et tout en reconnaissantl’importance accordée au sujet par lesprécédentes réunions du G8, l’Allemagne aproposé7 une initiative similaire qui aurapour vocation essentielle d’apporter unappui à la facilitation et à la mise en uvred’infrastructures. Des précisions serontdonnées à la veille du Sommet du G8 prévuen juillet en Allemagne quant aux rapportsque devrait entretenir cette initiative avecles sources d’appui qui existent en matièrede renforcement des capacités et auxmodalités de son fonctionnement.

77. La mise en uvre des projets régionauxnécessite plus que l’aide habituellementoctroyée par les bailleurs de fonds etd’autres partenaires. Une évaluation faitepar le Banque mondiale sur son expérience

dans le cadre du 14ème

IDA souligne que« lorsqu’ils impliquent les ministèreshiérarchiques de divers pays et un oudavantage d’organismes régionaux, lesprocessus visant à obtenir un accordtechnique sur les spécifications techniques,les termes de référence et les critères liésaux appels d’offres entrent davantage enjeu ». La diversité des procéduresnationales de gestion financière et d’auditen ajoute à l’ampleur des défis à relever.

78. Par ailleurs, afin de permettre la mise enuvre des projets régionaux à un rythme à

la mesure de l’acuité des besoins enAfrique, l’aide au continent devrait êtreimpérativement accrue de manièresubstantielle. Les pénuries en matière definancement constituent déjà uneentrave majeure à l’aide que la BAD et laBM peuvent apporter dans ce domaine.

7 – L’ensemble des documents et des exposés afférents à la Réunion annuelle de l’ICA tenue à Berlin en janvier 2007

sont accessibles sur le site Web: http://www.icafrica.org/en/news-events/article/view/first-year-results-presented-at-icas-berlin-meeting.

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79. En 2004, dans le cadre desnégociations liées à la reconstitution duFAD, y compris le FAD X (au titre de lapériode de mi-2005/mi-2008), les bailleursde fonds ont tenu compte de la prioritéaccordée par le NEPAD à l’intégrationéconomique régionale et ont parconséquent affecté 15 % de leursfinancements aux projets régionaux. Cetteenveloppe a suscité une compétition ardueentre les divers départements de la BAD quiétaient tous sous pression de la part desgouvernements membres en vue del’obtention d’appui en faveur de projetsrégionaux autres que ceux liés auxinfrastructures. En 2006, lorsque les projetsmultinationaux ont représenté 40 % del’ensemble des prêts en faveur dudéveloppement des infrastructures –quelque 270 millions de dollars EU – laBanque a eu à surseoir, faute definancements, à toute nouvelle initiative endirection de projets multinationaux routierset de lignes de transport d’électricité d’uncoût de 1 milliard de dollars EU qui étaienten fait censés démarrer en 2007 – voirEncadré 2. Les Tableaux 11 et 12, toutcomme les Cartes 1 et 2 que contientl’Annexe statistique, présentent une vued’ensemble des projets prioritaires enmatière de transport et d’énergie financéspar la Banque africaine de développement.

80. La situation est tout à fait similaire àcelle de la Région Afrique de la Banqueondiale. Les prêts accordés à la régionenregistreront une forte hausse, passant de490 millions de dollars en 2006 à 900millions en 2007. Consécutivement à cetteforte demande, l’ensemble des ressourcesrégionales du 14

eIDA destinées à des

projets régionaux sera épuisée en deux

années au lieu de trois, contrairement auxprévisions initiales. Par conséquent, uneréserve de projets d’un coût financier deprès 1 milliard de dollars EU se trouveraitprivé de financement en 2008 – voirEncadré 3 ci-après.

81. Quoique l’on s’accorde généralementà penser que les institutions multilatéralessont souvent plus aptes à jouer les rôles depremier plan dans l’octroi d’appuisfinanciers et techniques aux projets inter-Etats, une plus forte participation desorganismes bilatéraux à la facilitation et aufinancement de projets régionaux seraitsouhaitable et, ce, compte tenu de l’ampleurdes défis à relever. Ces organismespourraient: renforcer leur assistancetechnique et augmenter les financementsqu’ils accordent pour des études liées à desconcepts de projets régionaux, octroyerdavantage d’appui en vue de s’assurer del’intégration des projets régionaux dans lesplans et processus budgétaires nationaux,envisager un cofinancement plus direct deprojets et, en tant que partenaires majeursdes institutions multilatérales, plaider enfaveur de l’octroi de ressourcessupplémentaires en direction des projetsrégionaux.

Encadré 2 – Projets inter-Etats figurant dans le programme de prêt 2007 de la BAD et nécessitantdes financements

Besoins en m. $ EU Mauritanie – Sénégal: Pont de Rosso 85.0

Gambie – Sénégal: Pont sur le fleuve Gambie 85.0Guinée – Guinée Bissau: Route Boké – Quebo 72.0

Nigéria – Cameroun: Route Enugu-Abakaliki-Mamfe-Ekok 100.0 Guinée – Sénégal – Guinée Bissau: Interconnexion OMVG 170.0 Zambie – Tanzanie – Kenya: Interconnexion ligne de transp. électr. 360.0

RCD - Réhabilitation des centrales électriques 160.0 1,032.0

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Encadré 3 – Projets inter-Etats figurant dans le programme 2008 de la Banque mondiale etnécessitant des financements

Besoins en m. $ EU Phase 3 des Systèmes d’échange d’énergie électr. ouest-africains 100.0

Pool énergétique de l’Afrique australe 110.0 Pool énerg. de l’Afr. de l’Est (ligne transp. Ethiopie/Kénya/Ouganda) 100.0

Phase 2 de l’aménagement du bassin du Niger 150.0 Facilitation du commerce et du transport en Afrique australe 130.0 Agronomie et technologie 50.0 Couloir Lagos-Abidjan pour le commerce et le transport 100.0 Programme d’infrastructures régionales de communication APL2 200.0 940.0

82. La diffusion plus large et rapide au furà mesure de leur élaboration desdocuments ayant trait aux projets en coursde préparation serait un des moyensefficaces d’attirer davantage d’appuisfinanciers de source bilatérale – et privée –en faveur des projets régionaux. Cettesuggestion figure parmi les points discutéslors de la rencontre d’un jour organisée parl’ICA à Tunis en décembre 2006 sur lethème: Financer les projets d électricité en

vue de promouvoir la croissance enAfrique . Grâce à l’assistance technique del’AMGI du Groupe de la Banque mondiale,le NEPAD est en train de mettre en placeune base de données sur les projets.Toutes les parties prenantes devraientexploiter ce site qui sera à la fois à jour etpertinent.

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CHAPITRE 5: Obstacles à la mise en uvre des projets

83. De toute évidence, la mise en placedes infrastructures est non seulemententravée par la pénurie de ressourcespermettant de faire face aux besoins enmatière d’investissements, mais aussi pardiverses difficultés qui assaillent autantl’Afrique que d’autres parties du monde. Eneffet, une des raisons qui justifient lapréoccupation suscitée par les contraintesnon financières tient des nombreux faits quiconcourent à indiquer que les efforts peuefficaces déployés en vue de les réduire enAfrique subsaharienne au cours des années70 et 80 ont probablement été à la base desfaibles rendements réalisés sur une bonnepartie des investissements faits au sein dusecteur des infrastructures à cette époque.Le présent chapitre examine succinctementles mesures clés qu’il s’impose de prendreen vue d’alléger ces contraintes nonfinancières et de favoriser desinvestissements plus importants au sein dusecteur.

Préparation des projets

84. Contrairement à l’expériencerécemment vécue par la BAD et dont il a étéquestion au Chapitre 4, la nécessité derenforcer les mécanismes de sélection et depréparation au point d’en faire des outilspermettant d’envisager des solutionsfinancières ne cesse de constituer unobstacle. Quoiqu’elles commencent àenregistrer des progrès, les institutionstechniques tant nationales que régionalesqui assument des responsabilités depremier plan dans la gestion des secteursdes infrastructures continuent à souffrir del’insuffisance de leurs capacités.

85. Bon nombre de membres de l’ICAont réagi à cette situation non passeulement en intensifiant leurs propresactivités en matière de préparation deprojets, mais aussi en contribuant à la miseen place de mécanismes spécialisés. LeJapon, le Canada, la France et la Banquede développement de l’Afrique australe onttous, en ce qui les concerne, octroyé desfinancements destinés à faire avancer lesprojets du NEPAD. L’Allemagne collabore

actuellement avec la SADC en vue de lacréation d’un fonds de 6 millions de dollarsEU visant à appuyer le financement de lapréparation de projets dans sa zonegéographique. La Banque mondiale et leRoyaume-Uni sont des contributeursmajeurs au financement d’une série defacilités qui interviennent en Afrique.

86. Certes, nombre de ces mécanismessont louables et utiles, mais il n’existe pasun “guichet unique” auquel peuvents’adresser les promoteurs en vue obtenir lapréparation de leurs projets, ce qui lesamène souvent à se tourner vers demultiples sources de financement en vue depréparation de divers petits aspects de cesprojets. C’est là un processus de longuehaleine qui se trouve par ailleurs compliquépar le fait que la plupart des fonds réunisavec l’aide des donateurs ne constituentpas un appui suffisant aux activités en‘amont’ telles que la définition de la portéedes projets et les études de préfaisabilité oùles investissements sont le plus exposés aurisque de rendements nuls. Le Secrétariatde l’ICA vient de produire un guide desmécanismes de financement de lapréparation des projets

8intervenant

actuellement en Afrique, avec le doubleobjectif de permettre l’accès à desfinancements et de renforcer la coopérationà présent très limitée qu’entretiennent lesdivers fonds.

87. Afin de soutenir la coopération entreces diverses sources de financement, leSecrétariat de l’ICA, en collaboration avec laBAD, a contribué à la mise en place, à titreexpérimental pour un certain nombre deprojets types, de ce qu’il est communémentconvenu d’appeler les « tunnels de fonds »au sein desquels divers organismes definancement s’accordent sur une répartitiondes responsabilités en matière d’appui auxdiverses étapes des activités nécessaires àla préparation de projets, prêts à faire l’objetd’appels d’offres.

8 – Des exemplaires de ce guide (en français et en anglais) peuvent être téléchargés sur le site: www.icafrica.org/resources

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88. Compte tenu des montants énormesrequis en amont et qui représententgénéralement entre 2 et 6 pour cent du coûtdes projets, le ICA a interpellé ses membresainsi que les pays africains pour qu’ilsappuient davantage la préparation desprojets, particulièrement en ce qui concerneles activités en amont.

89. Des investissements privés serontnécessaires pour combler une bonne partiedu déficit de financement auquel se trouveconfrontée l’Afrique dans le cadre dudéveloppement de ses infrastructures. Laplainte souvent exprimée par le secteurprivé fait état de l’absence de projets bienficelés. Cependant, celui-ci ne peut êtreobnubilé par les marges bénéficiaires ets’attendre à ce que le secteur public paie latotalité de la facture. Par ailleurs, afin derenforcer le flux de l’information sur lesprojets, diverses actions devraient êtreentreprises conjointement par les pays, lesdonateurs et le secteur privé sur le plan del’expertise financière, juridique etcontractuelle. En guise d’exemple, l’onpourrait citer la structuration despartenariats public-privé.

Capacité des pays à mettre enuvre les projets

90. Les organismes qui étaientgénéralement chargés de la mise en uvredes projets d’infrastructure – ministères destravaux publics, départements des routes,sociétés de chemins de fer et sociétés d’eauet d’électricité – sont en pleine mutation.Naguère placés sous la tutellegouvernementale et pratiquant desprocédures budgétaires et contractuellesinefficaces, ils sont en passe de devenir desentités autonomes ou largement privatisées,dont la performance est évaluée nonseulement en fonction de normes objectivesen matière de prestation de services maisaussi de rendement commercial. Lespratiques et procédures managérialestraditionnelles ne constituaientmalheureusement pas des armes efficacescontre la mauvaise gouvernance et lacorruption.

91. Des réformes institutionnellesmajeures telles que la délégation de lagestion de réseaux routiers à des organesd’exécution, la privatisation d’entreprises deservices publics, la mise sous concession

d’infrastructures majeures et l’organisationdes services locaux dans le cadre dudéveloppement communautaire se sontavérées fort efficaces sur le plan del’amélioration de la performance et tendentà se généraliser. Ces réformes ont aussipermis aux organismes d’aide de sedétourner de leur rôle restreint qui consistaitjadis à s’assurer de l’emploi effectif desfinancements octroyés pour les travauxauxquels ils étaient destinés et del’exécution de ces travaux conformémentaux normes convenues, pour se tournervers l’appui au renforcement des capacitéset des procédures afin que les pays tirent lemeilleur parti de l’ensemble des ressourcesdont dispose le secteur.

92. S’agissant des pays qui ont accordéune attention particulière à l’amélioration deleurs pratiques managériales dans unsecteur donné, certains membres de l’ICAont pu réaliser des progrès appréciablesdans l’harmonisation de leurs procédures etcritères et ont généralement réussi à réduireles contraintes qu’ils faisaient peser sur lesorganismes nationaux. Par exemple, lesCellules d’exécution de projet (CEP) ne sontplus soutenues par les bailleurs de fondsmajeurs du secteur de l’eau et del’assainissement au Sénégal, en Tanzanie,en Ouganda et en Zambie où l’aide estactuellement octroyée sous forme d’appuiaux budgets nationaux.

93. Le Programme du secteur routiersur lequel sont tombés d’accord l’Officeéthiopien des routes (ERA) et sespartenaires, dont plusieurs membres del’ICA, constitue un exemple de la nouvelleorientation souhaitée. Non seulement il y aeu consensus entre les diverses partiesprenantes autour du vaste pland’investissement routier, mais aussi autourdes objectifs de performance et desréformes politiques et institutionnellesrequises pour les atteindre. Des effortsconsidérables ont été déployés en vue del’harmonisation des pratiques (en matièred’acquisition, de documentation,d’administration des contrats, de gestion del’impact financier, environnemental et social,de suivi des résultats de la mise en uvre).De plus en plus en Afrique, l’octroi definancements au secteur du transportcommence à se faire généralement sousforme d’appui budgétaire, quoique, dans uncertain nombre de cas, particulièrement en

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Afrique de l’Est, il intervient sous formed’appui au budget général.

94. Bien qu’il existe encore des casisolés où l’exécution des projets et, partant,le décaissement de l’aide est plus lentequ’elle ne devrait l’être, l’on dispose de peude preuves attestant de l’exacerbation ou del’extension du problème et qui, enconséquence, permettraient d’affirmer queles limites des capacités de mise en uvreefficace sont près d’être atteintes. Lesinformations disponibles sur les taux dedécaissement des membres de l’ICA sontlimitées, de telle sorte qu’il conviendrait demener une étude qui permettrait de mettreen lumière l’ensemble des tendancescommunes émergentes.

95. En dépit des progrès enregistrés,les capacités de mise en uvre des projetsrégionaux restent généralement faibles. Parexemple, la réalisation des divers tronçonsnationaux d’une route traversant quatrepays fait souvent appel à plusieurs partiesprenantes du secteur public. De ce fait, lesdonateurs ainsi que d’autres financiers sonten droit de penser que l’appropriation faitdéfaut au niveau des pays, ce qui se traduitpar de longs retards sur le plan de la miseen uvre. Au plan national, l’intégrationefficace des projets dans la planification etdans les cycles budgétaires devientaléatoire en l’absence d’une désignationprécise de leurs responsables. Ce problèmese trouve davantage compliqué lorsque lepays concerné est censé assurer avecd’autres pays le cofinancement d’un projetrégional, alors qu’il en tire peu d’avantageséconomiques. L’absence d’appropriationpeut aussi se traduire par un faible fluxd’informations sur les projets, ce qui n’estpas de nature à encourager desinvestisseurs potentiels.

Efficacité de la maintenance et del’exploitation

96. Dans le passé, des ouvrages ont ététrès souvent bâtis à des coûts élevés. Cesouvrages, dont l’achèvement devaitgénéralement coïncider avec deséchéances politiques, ne faisaient par lasuite l’objet d’aucune maintenance: despompes d’eau installées en milieu ruraln’ont guère fonctionné plus de deux années,et des routes majeures ont été si négligéesqu’il a fallu les reconstruire à des coûts

plusieurs fois supérieurs à ceux qu’auraitnécessité leur maintenance efficace.

97. La plupart des innovationsinstitutionnelles intervenues au sein desstructures techniques à l’échelle ducontinent et qui ont été propagées par lesdonateurs – telles que le recours de plus enplus répandu aux entreprises privées,l’intégration de critères de performancedans les contrats, la création d’Offices et deFonds routiers, la mobilisation desresponsables communautaires – ont étédans une large mesure motivées par lesouci d’assurer la maintenance desinfrastructures, et bon nombre de pays ontrenforcé et ne cessent de renforcer leurspolitiques et leurs capacités en la matière.

98. Cependant, le secteur routiermanque toujours des ressourcesbudgétaires et des capacitésorganisationnelles devant lui permettred’assurer une maintenance adéquate deplus de la moitié du réseau routier national,et ces insuffisances prennent une ampleurparticulière dans les zones où les routesrelèvent de la compétence desgouvernements locaux ou des municipalités.

99. De nouvelles formes de participationdu secteur privé devraient largementcontribuer à améliorer la situation, parexemple des contrats à long terme liés àdes résultats tels que ceux qui ont cours auNigéria où le paiement initial prélevé auxfins de maintenance routière sur le budgetnational est en passe d’être graduellementassuré par les recettes de péages. Dans lecadre d’une autre approche novatriceadoptée en rapport avec une Ligne de créditrécemment accordée au Kénya, desdispositions ont été prises afin de confier àun concessionnaire la collecte des péagessur une partie du Couloir Nord et d’assurer,conformément à des normes définies, lamaintenance dudit tronçon et d’une sectiondu périphérique de Nairobi (où il est difficiled’appliquer le système de péage direct).

100. Les membres de l’ICAreconnaissent tout à fait l’importance querevêtent la prudence observée au niveau ducontinent de ne pas développer, commedans d’autres parties du globe, lesinfrastructures au-delà des capacités despays à organiser et financer leurmaintenance adéquate. Des effortsconsidérables visant à créer ces capacités

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au niveau des infrastructures publiques et àcontribuer en partie aux ressourcesrequises en vue d’assurer leur durabilitéconstituent une composante très importantede tout plan d’action en matière degouvernance et de tout concept deresponsabilisation mutuelle. Les ressourcesfinancières requises proviendront desbudgets nationaux, des flux de l’aide, desredevances ou des taxes ou, plusprobablement, d’une combinaison de cesoptions. Mais elles ne devraient pas fairedéfaut et devraient être utilisées de manièreefficace.

Inefficacité du recouvrement descoûts

101. L’expansion des services fournis parles infrastructures devrait êtreaccompagnée de mesures visant à réduireleur dépendance des subventions publiqueset, autant que faire se peut, à leur conférerdavantage d’autonomie.

102. Si l’on tient à réduire le futur fardeauà supporter directement par lesgouvernements et les donateurs, lapromotion des processus de réformes enmatière de gestion des infrastructuresdevrait être tout aussi importante que l’octroide nouvelles ressources au secteur.

Climat de participation du secteurprivé au développement desinfrastructures

103. Maintenant que la capacité dusecteur privé à assurer des prestations deservices d’infrastructure de manière efficaceet rentable a été mieux démontrée etcomprise (par exemple, qu’il a été démontréet compris qu’il n’y a pas lieu de confondreprestation de services par le secteur privé etprivatisation), le rythme auquel va sedévelopper son intervention constituerait unfacteur contraignant à la fois pour lesinvestissements au niveau desinfrastructures et pour l’efficacité. Il n’estque de comparer l’expérience de diverspays sur le plan du développement de leursservices de téléphonie mobile au cours deces dix dernières années pour se rendre àl’évidence de ce constat qui, par ailleurs,prévaut pour beaucoup d’autres servicesd’infrastructure.

104. Deux grands types d’investisseursprivés sont probablement plus importants ence qui concerne la mise en placed’infrastructures et de la prestation deservices d’infrastructures. Les grandessociétés internationales ainsi que lesinvestisseurs de portefeuille qui leur serventde support représentent l’un ces deux typesmajeurs d’opérateurs susceptiblesd’envisager des investissements dans desinfrastructures toutes nouvelles ou dans lareprise, dans le cadre de concessions,d’infrastructures majeures existantes – parexemple une autoroute, un réseauferroviaire ou un réseau électrique. L’autretype est constitué par les entrepriseslocales, probablement les moyennes ou lespetites qui, dans tous les cas, sont cellesqui vont déterminer les normes deprix/qualité que le pays réalise en matièrede construction et de maintenance de laplupart des infrastructures, et qui sontsusceptibles d’être attirées par desinvestissements fixes au niveaud’installations régionales d’eau oud’électricité.

105. Une attention de plus en plus accruen’a cessé d’être accordée au cours de cesdix dernières années à la mise en placed’institutions de régulation des secteurs del’infrastructure en Afrique ainsi qu’à d’autresaspects de l’environnement del’investissement. Suffisamment rassurés, lesprestataires de services de téléphoniemobile ont lancé des opérations danspratiquement tous les pays du continentquoique, dans certains cas, leurs initiativessoient intervenues dans des cadresassurant moins de compétition qu’il auraitété souhaitable pour les consommateurs etl’économie nationale. Dans des domainestels que la distribution de l’électricité et laprestation de services dans le secteur del’eau, seule une poignée de pays ont été àprésent capables de créer des conditionssusceptibles d’attirer l’un des deux grandstypes d’investisseurs susmentionnés.

106. Alors que ces deux typesd’investisseurs s’intéressent à tous lesaspects généraux du climat des affaires, lesfacteurs déterminants de leurs décisions enmatière d’investissement varierontcertainement dans une grande mesure – lesinvestisseurs internationaux se focaliserontplus sur le risque d’expropriation et dechange, cependant que, probablement, latransparence des procédures d’attribution

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des marchés et des dispositifsréglementaires sur le long terme, larépartition précise des risques avec d’autresparties impliquées, y compris les assureurs,seront tout aussi importants pour eux.Quant aux entreprises locales, celles-ci nemanqueront pas de leur côté à s’intéresserà la transparence des procédures d’appeld’offres et à l’équité en matière deréglementation, mais dans une moindremesure aux comparaisons sur le planinternational, cependant que des facteurslocaux tels que l’exécution des contrats,l’intégrité en matière de supervision, lerespect des délais de paiement par legouvernement et les possibilités en matièrede location d’équipements retiendront leurattention.

107. Les promoteurs de projets dusecteur public devraient accorder davantaged’attention à la mise en place de modalitésspécifiques de répartition du risque et à lafaçon dont ces modalités pourraient êtreajustées afin d’accommoder lespréoccupations de divers investisseurs touten préservant les intérêts desgouvernements, des contribuables et desutilisateurs.

108. Dans un proche avenir, grâce àl’appui du Mécanisme consultatif pour lesinvestissements privés dans lesinfrastructures (PPIAF), le Secrétariat del’ICA publiera un guide des instrumentsd’atténuation du risque existants afin demieux les faire connaître et de rendre leurutilisation plus efficace.

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CHAPITRE 6: Conclusions et activités majeures prévues pour 2007

109. Par rapport à 2005, lesengagements d’aide au financement desprojets d’infrastructure, souscrits par lesmembres de l’ICA ont fortement augmentéen 2006. En ce qui concerne l’Afriquesubsaharienne, ils semblent avoir atteint lemême niveau élevé qu’en 2004, mettant unterme à une longue période de fluctuationsd’une année à l’autre, sans augmentationappréciable. Malgré le durcissement deleurs conditions d’octroi, cet appui importants’est également maintenu en Afrique duNord.

110. Les contributions des membres del’ICA au financement des projetsd’infrastructure régionaux ont plus quedoublé en 2006, même si, globalement, leniveau des financements disponibles resterelativement faible.

111. L’Afrique bénéficie d’un énormeappui qui pourrait continuer pasd’augmenter dans les années à venir, grâceà l’émergence de nouvelles sources definancement – les fonds et banques arabeset des pays producteurs de pétrole qui ontlongtemps été des parties prenantes à cetteaide et y assument à l’heure actuellementun rôle plus important, la Chine qui estdevenue plus active sur le plan commercialqu’elle ne l’avait été au cours des décenniesprécédentes, et l’Inde dont l’intérêt s’estfortement accru pour le continent.

112. Dans plusieurs pays, les énormesinvestissements effectués par le secteurprivé n’ont cessé d’augmenter dans lesecteur des télécommunications. En ce quiconcerne l’Afrique subsaharienne, cesinvestissements sont allés à la productiond’électricité et, désormais, de plus en plus, àl’exploitation de réseaux de distributiond’électricité et aux services ferroviaires.

113. En dépit de l’augmentation duvolume de l’aide, très peu de pays devraients’attendre à recevoir dans le très courtterme le financement minimal additionnelrequis pour le développement desinfrastructures ou recommandé par lesrapports du Projet du millénaire des NationsUnies et par la Commission des NationsUnies pour l’Afrique.

114. Dans la conjoncture actuelle, ilimporte de mobiliser les efforts pour que lesressources qui seront octroyées dans lecadre du FAD-XI et de l’IDA 15 soientconséquentes et que, dans leur affectation,la priorité soit accordée au développementdes infrastructures en Afrique et aux projetsrégionaux.

115. Les contributions des pays membresde l’UE au Fonds d’affectation spéciale UE-Afrique pour les infrastructures constituerontun appui supplémentaire très important aufinancement des projets régionaux ettransfrontaliers.

116. Compte tenu de l’ampleur desbesoins, le guichet des donateurs dusecteur privé doit collaborer davantage avecles gouvernements africains pourpromouvoir des investissements privés plusimportants.

117. Les cinq ou six dernières annéesont été marquées par un renforcement del’intérêt des gouvernements africains pour ledéveloppement d’infrastructuressusceptibles de renforcer l’intégrationéconomique entre pays voisins, ce qui adonné lieu à l’accroissement du nombre desprojets inter-Etats.

118. Le consensus forgé en 2006 entreles institutions africaines autour d’unnouveau « mécanisme de coordination »,placé sous la tutelle de la Commission del’Union africaine et précisant les rôles etresponsabilités des unes et des autres etvis-à-vis des gouvernements nationaux,devrait constituer un atout en matière desélection et de mise en uvre des projetsrégionaux, et permettre leur coordinationavec d’autres activités.

119. Au niveau de certains paysafricains, les capacités en matière degestion de la préparation, de l’exécution, dela maintenance et de l’exploitation desprojets d’infrastructure ne cessent d’êtrerenforcées. Le manque de volonté cheznombre de pays du continent pour mettre enplace des infrastructures durables demeureune entrave majeure à des financements

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plus accrus par les donateurs et le secteurprivé.

120. Aujourd’hui, malgré l’existence, auniveau de la BAD et de la Banque mondiale,d’une réserve de projets en attente definancements, le manque de ressourcespour financer les activités préalables à leurpréparation persiste, ce qui se traduit parl’absence de projets bien structurés etbancables. C’est notamment le cas avec lesprojets pour lesquels une certaineparticipation du secteur privé aufinancement est souhaitable ; autrement dit,l’établissement de partenariats public-privé(PPP).

121. L’absence d’appropriation desprojets par les pays demeure un obstacle àla mise en uvre efficace de certainsd’entre eux, particulièrement ceuximpliquant plus d’un Etat.

122. Des améliorations importantess’imposent au niveau des pays, notammenten ce qui concerne le ferme enracinementde normes nationales rigoureuses pourqu’elles donnent confiance aux donateurs etinvestisseurs pour qu’ils accroissent leurappui.

L’amélioration des cadres de résultats etdes mécanismes d’évaluation utilisés ausein des divers secteurs pourrait militer enfaveur du développement desinfrastructures en Afrique dans le cadre duprocessus d’élaboration des budgetsnationaux et de ceux des bailleurs de fonds.

123. Dans plusieurs pays, les énormesinvestissements consentis par le secteurprivé n’ont cessé d’augmenter dans lesecteur des télécommunications. En ce quiconcerne les pays d’Afrique subsaharienne,ce phénomène a été plutôt ressenti dans lesecteur de la production de l’électricité et,actuellement, ce sont ceux de l’exploitationdes réseaux de distribution d’électricité ainsique d’autres services ferroviaires qui enbénéficient de plus en plus.

124. La mise en place de mécanismesefficaces d’évaluation permettrait d’identifierles problèmes ainsi que les objectifs àatteindre, tout en permettant de prendre lamesure des progrès accomplis.

Activités majeures de l’ICA prévuespour 2007

125. Les membres de l’ICA et sonSecrétariat collaborent en vue de contribuerà la recherche de solutions aux problèmessoulevés dans le présent rapport. Dans lesparagraphes qui vont suivre, il sera questionde quelques-unes des activités qu’ilsenvisagent pour 2007.

126. En 2007, les participants auxdiscussions portant sur la reconstitution du15ème IDA et du FAD XI devraientlargement plaider en faveur de l’octroi definancements plus accrus en faveur dudéveloppement des infrastructures et, enparticulier, de la mise en uvre de projetsrégionaux.

127. Le Fonds d’affectation spéciale CE-Afrique, l’instrument financier du PartenariatCE-Afrique pour les infrastructures géré parla BEI et par lequel transitera l’appui de laCE en faveur des projets régionaux et inter-Etats devrait démarrer ses activités en2007.

128. Des efforts seront déployés en vuede trouver des moyens propres àapprofondir la collaboration avec la Chinequi a suggéré que l’harmonisation despolitiques et des procédures, tout comme larecherche de résultats favorables auxparties en présence, constituent deux voiesqui devraient être explorées.

129. L’Allemagne mettra à profit sonpassage à la Présidence du G8 en 2007pour s’assurer de la poursuite de la prioritéaccordée à l’Afrique, tout en mettant unaccent particulier sur l’amélioration du climatdes investissements et l’élimination desobstacles au développement desinfrastructures au niveau du continent.

130. Le passage de l’Allemagne à la têtedu G8 sera aussi marqué par une initiativeémanant d’elle et portant sur lerenforcement des capacités des CER enmatière d’infrastructures. Les membres del’ICA se sont déclarés prêts à collaboreravec elle ainsi qu’avec les partenairesafricains en vue d’affiner ladite initiativeavant la tenue du Sommet du G8 prévuepour juillet.

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131. Le Japon et les États-Unis vontintensifier leur coopération technique avecles CER en vue du renforcement de leurscapacités, ce qui permettrait d’accroître leflux des projets bancables grâce à l’appuiqui sera accordé sur le plan de leurpréparation, de la coordination avec lespays éligibles des informations qui leur sontliées, et grâce aux efforts qui serontdéployés en vue de forger un consensusaux plans régional et national.

132. Le Secrétariat de l’ICA se proposed’organiser une rencontre de haut niveausur le transport ; celle-ci aura pour objectifd’accroître le flux des financements privésen direction du secteur.

133. Les membres de l’ICA contribuerontaux efforts visant à assurer une meilleurediffusion auprès du secteur privé desinformations sur les instruments existantsen matière d’atténuation de risque. LeSecrétariat de l’ICA devra appuyer cesefforts en élaborant un guide en la matière.

134. Deux études bénéficiant de l’appuide l’ICA devront produire des donnéesessentielles sur l’état des infrastructures enAfrique et permettre d’ouvrir la voie vers lamise en uvre des projets régionauxd’infrastructures.

135. L’Étude préliminaire par pays sur ledéveloppement des infrastructures enAfrique (AICD) est en train de prélever deséchantillons de données sur l’infrastructurede 24 pays du continent en vue de produireune évaluation quantitative de la situationdes infrastructures africaines et dedéterminer un point de référence permettantde mesurer les progrès accomplis et desubvenir aux besoins à venir.

136. Le Cadre du plan stratégique àmoyen et long terme (MLTSF) constitue laseconde phase de l’objectif visé par leNEPAD en matière de développement desinfrastructures en Afrique. Il devra élaborerun cadre stratégique qui servira defondement à la définition, à la mise enuvre et au suivi du développement des

infrastructures du continent. L’achèvementdes rapports liés à ces deux études estprévu pour début 2008.

137. Une proposition est attendue de laBanque africaine de développement, visantà obtenir l’élaboration de données

statistiques sur les infrastructures africaineset à assurer leur durabilité. Cette propositionsera soumise aux membres de l’ICA aucours de l’année.

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