Rappor t de situation M ALI · M ALI Rappor t de situation Dernière mise à jour: 17 juin 2020 ......

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MALI Rapport de situation Dernière mise à jour: 17 juin 2020 Page 1 de 6 https://reports.unocha.org/fr/country/mali Téléchargé le: 17 juin 2020 FAITS SAILLANTS Trois incidents de protection sur quatre sont enregistrés dans le centre du pays L'assistance humanitaire se poursuit en dépit des contraintes d'accès Le Mali compte maintenant plus de 250 000 personnes déplacées internes 1885 cas de COVID-19 dont 106 décès étaient notifiés au 16 juin La situation de la protection s'est beaucoup détériorée dans la région de Mopti. On note une augmentation constante des incidents portant atteinte à la protection des civils. Crédit: Katy Thiam/OCHA (17 juin 2020) CHIFFRES CLÉS Pers. en insécurité alimentaire sévère Personnes en insécurité alimentaire Pers. déplacées internes (DTM avril 2020) 1.5M 5M 250K FINANCEMENT Requis Reçu FTS: https://fts.unocha.org/appeals/9 13/summary (2020) $393.2M $110.3M Progrès Sorry Andre 28% CONTACTS Soraya Adouane Chef de Bureau p.i [email protected] Katy Thiam Chef de l'Unité Information Publique et Plaidoyer [email protected] Ibrahima Kone Chargé de l'Information Publique [email protected] VISUELS Les incidents affectant la protection des civils de plus en plus préoccupants surtout dans le centre du pays (17 juin 2020)

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FAITS SAILLANTS

Trois incidents de protection sur quatre sontenregistrés dans le centre du pays

L'assistance humanitaire se poursuit en dépit descontraintes d'accès

Le Mali compte maintenant plus de 250 000personnes déplacées internes

1885 cas de COVID-19 dont 106 décès étaient notifiésau 16 juin

La situation de la protection s'est beaucoup détériorée dansla région de Mopti. On note une augmentation constantedes incidents portant atteinte à la protection des civils.Crédit: Katy Thiam/OCHA

(17 juin 2020)

CHIFFRES CLÉS

Pers. en insécuritéalimentaire sévère

Personnes eninsécurité alimentaire

Pers. déplacéesinternes (DTM avril2020)

1.5M 5M

250K

FINANCEMENT

Requis Reçu

FTS: https://fts.unocha.org/appeals/913/summary

(2020)

$393.2M $110.3M

Progrès

SorryAndre

28%

CONTACTS

Soraya AdouaneChef de Bureau [email protected]

Katy T hiamChef de l'Unité Information Publique [email protected]

Ibrahima KoneChargé de l'Information [email protected]

VISUELS

Les incidents affectant la protection des civils de plus en plus préoccupants surtout dans le centre du pays

(17 juin 2020)

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La dernière semaine du mois de mai a été particulièrement meurtrière dans la région de Mopti. Elle a été marquée par unerecrudescence des incidents sécuritaires dans les cercles de Koro, Bandiagara, Bankass et Douentza.

Selon les informations recueillies auprès des partenaires au moins 68 personnes civiles seraient tuées au cours d’attaquesayant conduit à de graves violations des droits de l’homme durant cette semaine. A cela s’ajoute un accident causé par unengin explosif survenu dans le cercle de Douentza et ayant fait huit morts civils et une trentaine de blessés dont cinqgraves.

Au niveau national, 367 incidents constituant des violations des droits humains -dont des atteintes au droit à la propriété, audroit à l’intégrité physique, au droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes, à l’accès aux services sociaux debase ainsi que des déplacements forcés de populations- ont été enregistrés en mai 2020. Ceci représente une détériorationde la situation de protection comparativement aux mois de février, mars et avril où 144 incidents, 351 incidents et 332incidents ont été respectivement documentés.

Plus de 75 pour cent des incidents rapportés en mai (soit 282 incidents) ont eu lieu dans les régions de Mopti (175 cas) etde Ségou (107 cas), au centre du pays. Les autres incidents se sont déroulés dans le nord du pays dans les régions de Gao(47 cas), Tombouctou (30 cas) et Ménaka (8 cas).

On note une hausse des incidents affectant la protection des civils. Pour la première fois depuis le début de l’année, lesatteintes à l’intégrité physique et/ou psychique sont le type de violation le plus fréquent. Les atteintes au droit à la vie sonten constante augmentation depuis janvier et les atteintes au droit à la propriété restent élevées avec 105 cas documentés.

Les hommes restent les personnes les plus touchées par la violence. Cependant, les femmes et les enfants font désormaiségalement partie des victimes. En mai, 33 garçons et 25 filles ont été touchés par des violations et cela est dû àl'augmentation des attaques de nature indiscriminée.

Les partenaires humanitaires s’inquiètent face à la recrudescence des actes portant atteinte à la protection des civils etappellent au strict respect des droits humains y compris pour les populations vivant dans les zones de conflits.

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ANALYSE

Les partenaires arrivent à surmonter les difficultés liées àl’accès humanitaire pour fournir l’assistance

Bien que parfois compromis par endroits, l’accès humanitaire restelargement possible au Mali. Les interventions humanitaires sepoursuivent dans toutes les localités du pays où elles sontnécessaires. Elles peuvent être temporairement limitées ou retardéespar l'insécurité sans pour autant aboutir à une cessation complète.

Toutefois, il convient de noter que le niveau de déploiement desacteurs humanitaires varie d’une région à une autre. La présence desorganisations est plus importante en nombre dans les régions touchées par les conflits notamment dans le nord et le centredu pays que dans le sud (cf. graphique). Cette situation pourrait s’expliquer, entre autres, par l’ampleur des besoinshumanitaires, les fonds disponibles et les capacités d’adaptation aux conditions d’accès.  

Les contraintes d’accès sont principalement causées par les activités des acteurs armés, les tensions intercommunautaires, l’utilisation des engins explosifs improvisés et l’absence des autorités politico-administratives et desforces de défense et de sécurité dans certaines localités.

Au total, 180 incidents criminels ont touché des organisations humanitaires en 2019 comparativement à 58 incidentssécuritaires durant le premier trimestre de 2020. Des incidents, tels que les contrôles irréguliers, les détentions arbitraires depersonnels humanitaires, les introductions par effraction dans les locaux des organisations humanitaires notamment àMénaka, les menaces d’enlèvement et les vols de véhicules, continuent d’être rapportés dans le nord et le centre du pays.

La menace relative aux engins explosifs improvisés dans les régions du nord et du centre et les risques générés par lesconflits inter communautaires, en particulier dans la région de Mopti, peuvent parfois bloquer ou ralentir les mouvementsdes organisations humanitaires et entraver l'accès des populations civiles aux moyens de subsistance et aux servicessociaux de base.

De plus, les contraintes logistiques, notamment les infrastructures routières endommagées (par exemple la destruction desponts) retardent aussi les interventions humanitaires, la libre circulation des populations ainsi que leurs accès aux servicessociaux de base et aux moyens de subsistance.

L'accès humanitaire est aussi ralenti par certaines mesures barrières visant à freiner la propagation de la COVID-19 commepar exemple l’interdiction de regroupement qui se traduit par la nécessité d’étendre la durée de certaines opérations dedistribution de vivres ou de biens non alimentaires. 

Malgré l'environnement de sécurité instable et le contexte de COVID-19, les acteurs humanitaires continuent de fournir uneassistance dans le centre et le nord du Mali en utilisant des approches d'acceptation communautaires avec une adaptationà chaque contexte tout en respectant les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.

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ANALYSE

Le nombre de personnes déplacées internes a atteint son niveau le plus élevé au cours des six dernièresannées

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Le nombre de personnes déplacées internes (PDI) est passé de 207751 personnes en décembre 2019 à 250 998 en avril 2020, soit uneaugmentation de 43 247 personnes selon les données de la matricede suivi des déplacements (DTM). Les enfants représentent 58 pourcent des PDI et les filles et les femmes 54 pour cent. Plus de lamoitié des personnes déplacées vivent dans des sites spontanés. Lenombre de PDI a atteint son seuil le plus élevé depuis 2013 (cf.graphique).

Cette augmentation est due à une recrudescence de la violence et des conflits variés dans les régions de Mopti, Ségou,Tombouctou, Gao et Ménaka et dans la bande frontalière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.  Plus de 65 pour cent desPDI vivent dans les régions de Mopti (102 481 PDI) et de Gao (62 633 PDI).

Au total, 97 pour cent des PDI se sont déplacées en raison de l’insécurité liée au conflit dans leur localité d’origine ouvoisine selon le rapport DTM d’avril 2020. Certains déplacements dus à la crise alimentaire et à l’impact économique relatifau conflit sont également à signaler depuis les régions du centre et du nord vers les grandes villes desdites régions etcelles du sud où les opportunités socio-économiques sont moins limitées.

Suite à une enquête menée auprès des ménages déplacés par les équipes chargées d’analyser les données de la DTM,environ 75 pour cent des PDI ont exprimé leur intention de retour tandis que 25 pour cent souhaitent rester sur place. Lamajorité des PDI conditionnent leur retour à une amélioration de la situation sécuritaire, économique et alimentaire dansleurs localités d’origine.

La grande majorité des ménages enquêtés ont perdu leur autonomisation et vivent désormais d’aides et de donshumanitaires (49 pour cent), d’aides des communautés et/ou de tierces personnes (30 pour cent). La majorité des PDIenquêtées ont indiqué comme besoins prioritaires les vivres, les abris, les emplois et l’accès aux activités génératrices derevenus.

La plupart des PDI ont un accès limité aux services sociaux de base comme l’éducation et les soins de santé. Les résultatsde l'enquête précitée révèlent que 66 pour cent des enfants des PDI ne fréquentent pas l’école dans les cercles d’Ansongo,Bourem, Gao, Niono, Ségou et Gourma-Rharous principalement faute d’écoles disponibles sur place (37 pour cent) ou àcause de la fermeture des écoles (24 pour cent).

Concernant l’accès aux structures sanitaires, les résultats de l'enquête montrent que plus de la moitié (68 pour cent) desservices médicaux se trouvent en dehors des lieux d’accueil. Les sites se trouvant dans les cercles du Gourma Rharous,Gao, Niono, San, Bourem et Tombouctou sont les plus touchés. D’où la nécessité de prioriser et de renforcer rapidement lesservices médicaux au niveau de ces différents cercles en cette période de pandémie de COVID-19.

VISUELS

Des ressources financières sont nécessaires pour la réponse à la COVID-19 et les autres urgenceshumanitaires

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L’actualité sanitaire reste marquée par la propagation de la COVID-19. Au Mali, le nombre de cas continue d’augmenter et detoucher toutes les franges de la population. De 28 cas et 2 décès au 31 mars, le pays est passé à 1 885 cas dont 106décès au 16 juin. Au total, 10 758 prélèvements ont été analysés depuis le début de l’épidémie. Au 16 juin, 626 casconfirmés étaient en cours de traitement dans les différents centres de prise de charge et 8 patients transférés à l’étrangersur demande. Le pays a enregistré 1 145 personnes guéries à cette date.

Dans ce contexte, les partenaires humanitaires soutiennent les actions de prévention de la maladie et de prise en chargedes cas. Au mois de mai, les premiers cas de COVID-19 ont été détectés sur un site de déplacement/famille d’accueil dansla région de Mopti.  Les partenaires humanitaires ont élaboré une note d’orientation pour prévenir et renforcer la réponse à lamaladie dans les sites de personnes déplacées internes et autres lieux d’accueil des déplacés. Ces lieux sont fortement àrisque en raison de la promiscuité et des conditions sanitaires précaires.

La pandémie arrive dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire affectant déjà plus de quatre millions de personnes.Elle aggrave ainsi les défis liés à l’accès aux services sociaux de base, à l’insécurité alimentaire et met en exergue lavulnérabilité des ménages dont les opportunités socio-économiques sont de plus en plus réduites.

L'insécurité couplée à l’épidémie de COVID-19 ont pour conséquence une baisse de la fréquentation des centres de prise encharge des cas de violences basées sur le genre (VBG). Sur 32 partenaires qui offrent des services de gestion des cas deVBG notamment en appui psychosocial et qui collectent des données, seuls 13 sont opérationnels (source: cartographie des

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Les frontières et les noms indiqués et les désignations employées sur cette carte n'impliquent pas reconnaissance ouacceptation officielle par l'Organisation des Nations Unies.

https://reliefweb.int/country/mlihttps://www.unocha.org/mali

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services VBG, avril 2020).  La prise en charge consistant à utiliser les cliniques mobiles pour assister les femmes et lesfilles à risque ou survivantes/victimes des violences basées sur le genre coûtent très chère. Aussi l’augmentation dunombre de nouveaux intervenants (y compris les intervenants humanitaires non traditionnels) à cause de la COVID-19 peutengendrer le risque d’avoir des cas d’exploitation et d’abus sexuels selon le sous cluster VBG.

Pour rappel, plus de 378 000 enfants sont affectés par la fermeture des écoles dans les zones touchées par l’insécurité.Actuellement, la mobilisation du secteur de la santé pour faire face à la COVID-19 a des conséquences négatives surd’autres programmes essentiels de santé comme par exemple la vaccination, la prise en charge des victimes de violencesbasées sur le genre, l’accès à la santé maternelle et reproductive.

De plus, la crise économique engendrée par les mesures restrictives va accentuer la pauvreté à un moment où la période desoudure, en cours (de juin à août), est caractérisée par une hausse -de plus de 70 pour cent par rapport au début del’année- du nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère pour atteindre 1,3 million.