RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

76
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ******************** Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie ************** Département Economie ********** Option Macroéconomie et Modélisation Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maitrises ès-sciences économiques Impétrante : RANAIVOSON Lalanirina Beby Encadré par Monsieur Zoherilaza Rado RAKOTOARISON Maître de conférences Date de Soutenance : 26 avril 2012 Année Universitaire : 2010 - 2011 LES PROBLEMES DES EXPORTATIONS A MADAGASCAR

Transcript of RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Page 1: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

********************

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

**************

Département Economie

**********

Option Macroéconomie et Modélisation

���

Mémoire pour l’obtention du

Diplôme de Maitrises ès-sciences économiques

Impétrante : RANAIVOSON Lalanirina Beby

Encadré par Monsieur Zoherilaza Rado RAKOTOARISON

Maître de conférences

Date de Soutenance : 26 avril 2012

Année Universitaire : 2010 - 2011

LES PROBLEMES DES EXPORTATIONS A

MADAGASCAR

Page 2: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

i

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier en tout premier lieu à Dieu tout puissant qui m’a permis et m’a soutenu

afin de mener à terme ce présent mémoire.

Ensuite, la réalisation du présent mémoire n’aurait pu être menée à bien et à temps sans la

contribution efficace de différentes personnes.

Je présente mes profondes reconnaissances, gratitudes et remerciements

� Au Chef du Département Monsieur FANJAVA Refeno qui m’a autorisé de faire ce

mémoire et à tous les enseignants à l’Université d’Antananarivo (Faculté DEGS),

notamment ceux du Département « Economie » pour la formation et les supports qu’il

nous a dispensés ;

� Tout particulièrement à Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Enseignant à

l’Université d’Antananarivo au sein du département Economie et maître de

Conférences, d’avoir accepté d’être mon encadreur et de m’apporter des conseils et

aides.

� A Monsieur le RANDRIAMBOLAMANITRA Samuël, directeur de la Direction de la

Synthèse économique (DSY), qui m’a encadré professionnellement et facilite l’accès

aux données de l’INSTAT et à tous les personnels de l’INSTAT notamment dans la

Direction de la Synthèse économique (DSY) et dans la Direction des Statistiques

Economiques (DES) ;

� Ma famille, qui m’a toujours soutenue, matériellement et moralement, spécialement à

ma très chère maman et sans oublier mes amis ;

� Ceux qui ont contribué de près ou de loin dans la rédaction de ce mémoire.

Page 3: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

ii

GLOSSAIRES

� Balance commerciale est une partie de la balance des paiements, c’est un document

qui retrace pour un pays, les entrées (importations) et les sorties (exportations) de

biens, on y ajoute le négoce international, c’est à dire les revenus tirés des opérations

de vente et d’achat de marchandises réalisées par des firmes résidentes hors du

territoire national. Le résultat (ou solde de la balance commerciale) présente la

situation commerciale extérieure d’un pays en terme de déficit ou d’excédent.

� Produit Intérieur Brut (PIB) est l’agrégat principal de la comptabilité nationale. Il se

définit comme la valeur des biens et services produits dans une économie nationale

pendant une période donnée (une année) et qui est disponible pour des emplois finals.

L’équation du PIB peut s’écrire.

��� � � ���� �����é � ��� ������ ������� � ����� � ����� �� � �������� à ������������

� Terme de l’échange est un indicateur sur la position d’un pays dans le commerce

international. En comparant les prix (en indices) des exportations et des importations,

on évalue la situation sur les marchés à un moment du temps en mesurant l’évolution

de ce rapport et on estime l’amélioration ou la détérioration des termes de l’échange.

� Valeur CAF : une marchandise importée est évaluée en valeur CAF aux frontières

lorsqu’on ajoute à son prix toutes les charges supplémentaires de transport et

d’assurance.

� Valeur FOB : se dit des marchandises dont la valeur est évaluée au passage à la

frontière sans les frais de transport et les autres frais et taxes y afférant et sans les

assurances pour ces marchandises. Par conséquent, quand on achète une marchandise

à un prix « FOB », il faut ensuite qu'on paie son transport et les taxes ainsi que les

frais d'assurances pour ce produit. Le prix « FOB » doit être inférieur au prix "CIF"

(Cost, Insurance and Freight)

Page 4: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

iii

LISTE DES ABREVIATIONS

ACP : Afrique Caraïbes Pacifique

AFD : Agence Française de Développement

AFNOR : Agence Française de Normalisation

BIANCO: Bureau Indépendant Anti-Corruption

BSC : Bordereau de Suivi des Cargaisons

BTP : Bâtiment et Travaux Publics

CAD : Commissionnaire Agrée en Douane

CAF : Coût Assurance-Frêt

CEN : Comité Européen de Normalisation

CODEX : Normes Alimentaire définies par le FAO et l'OMS

COMESA: Common Market of East and South Africa

EDBM: Economic Development Board of Madagascar

EI : Entreprise Individuelle

EPM : Enquête Périodique auprès des Ménages

EUREPGAP: Euro-Retailer Produce Good Agricultural Practice

EURL : Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée

FAO : Food and Agriculture Organization

FED: Fonds Economique pour le Développement

FIATA : Fédération Internationale des Associations de Transitaires et Assimilées

FMI: Fonds Monétaire International

FOB: Free On Board

HACCP: Hazard Analysis and Critical Control Points

Page 5: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

iv

IDE : Investissement Direct Etranger

IMF : Institutions de Micro-Finances

ISO: International Standard Organization

ITIE : Initiative pour la transparence des industries extractives

KRAOMA : Kraomita Malagasy

LGIM : Loi sur les grands investissements miniers

MAP: Madagascar Action Plan

NTIC : Nouvelle Technologie d’Information et de Communication

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Petite et Moyenne Entreprise

PMI : Petite et Moyenne Industrie

PSI : Pre-Shipment Inspection

RNCFM : Réseau National des Chemins de Fer Malagasy

SA : Société Anonyme

SADC: South African Developpement Community

SARL : Société à Responsabilité Limitée

SFI : Société Financière Internationale

SGS : Service Général de Sécurisation

SPS : Standards Sanitaires et Phytosanitaires

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

ZFI : Zone Franche Industrielle

Page 6: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

v

SOMMAIRE

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1

PARTIE I: GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR DE MADAGASCAR ............ 2

Chapitre 1: Historique sur l’industrialisation........................................................................... 2

Section 1: L’industrialisation dans les pays du Tiers-Monde ................................... 2

Section 2 : L’industrialisation à Madagascar ............................................................ 3

Chapitre 2 : Evolution des exportations de Madagascar de 2005 à 2010 .................................. 6

Section 1 : Les principaux produits exportés ........................................................... 6

Section 2: Etat de lieux de l’exportation .................................................................. 18

PARTIE II: LES GRANDS DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQUE D’EXPORTATION ................ 24

Chapitre 1: Les différentes contraintes rencontrées sur l’exportation ..................................... 24

Section 1: Au niveau politique ................................................................................. 24

Section 2 : Au niveau économique ........................................................................... 29

Section 3 : Au niveau social ...................................................................................... 32

Chapitre 2: Les politiques envisagées ..................................................................................... 37

Section 1 : Une politique basée sur le développement du secteur agricole ............ 37

Section 2 : Une économie centrée vers l’industrialisation ....................................... 44

Section 3 : Solutions personnelles............................................................................ 48

CONCLUSION ......................................................................................................................... 51

Page 7: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

1

INTRODUCTION

Madagascar se différencie des autres pays à cause de ses ressources naturelles variées.

Ainsi, il a pu exporter plusieurs ressources naturelles comme les produits agricoles, les

produits forestiers, les produits minéraux, les produits halieutiques. La plupart de ces produits

sont exportés à l’état brut c’est-à-dire des produits non encore transformés. Or, ces derniers ne

créent que de faible valeur ajoutée bien que les importations soient massives. Ainsi, selon une

étude faite par l’Université de Sherbrooke, le solde de la balance commerciale par rapport au

PIB de Madagascar n’est jamais excédentaire depuis l’indépendance en 1960 jusqu’ à nos

jours.

Comment alors améliorer les exportations de Madagascar pour faire face à ce déficit

chronique ? Pour bien mener cette étude, elle se divise en deux grandes rubriques : les

généralités sur le commerce extérieur de Madagascar et les grands défis autour d’une

politique d’exportation.

Dans la première partie, il s’avère nécessaire de voir l’historique sur l’industrialisation

dans les pays du Tiers-Monde et notamment à Madagascar afin de mieux connaître l’état de

l’industrialisation à Madagascar. Et après, nous allons voir l’évolution des exportations de

Madagascar de 2005 à 2010 c’est-à-dire les différents produits exportés, les différents constats

et les différentes mesures déjà prises sur le commerce extérieur. Et dans la deuxième partie, il

est intéressant d’évoquer les différentes contraintes sur les exportations qui sont d’ordre

politique, d’ordre économique et d’ordre social avant d’entamer les différentes solutions ou

bien les différentes politiques envisagées.

Il est à noter que cette étude est limitée entre l’année 2005 jusqu’en 2010 et elle se

focalise sur les problèmes des exportations, qui est le centre de cette étude, plutôt que ceux

des importations.

Page 8: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

2

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR

LE COMMERCE EXTERIEUR DE

MADAGASCAR

Page 9: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

2

PARTIE 1 : GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR D E

MADAGASCAR

Vue son insularité, Madagascar est un pays qui possède une grande potentialité

économique. L’abondance des ressources naturelles est un grand atout pour le pays. Mais ces

ressources paraissent encore mal exploitées pour être écoulées au niveau du commerce

international. Avant d’entamer l’évolution des exportations de l’année 2005 jusqu’à 2010,

nous estimons nécessaire de parler succinctement les étapes de l’industrialisation du Tiers-

Monde après la décolonisation et notamment pour le cas de notre pays.

Chapitre 1 : Historique sur l’industrialisation

Après la décolonisation, c’est-à-dire vers les années 70, la seule préoccupation des pays

du Tiers-Monde c’est l’industrialisation.

Section 1 : L’industrialisation dans les pays du Tiers-Monde

Le concept du « Tiers-Monde » a surtout pris de l’importance au lendemain de la 2ème

Guerre Mondiale où l’on a assisté à l’opposition entre les deux blocs capitaliste et socialiste

dans le cadre de la Guerre Froide. Les espoirs, ainsi que les déceptions après la Charte de San

Francisco signée en 1945 et la Conférence Afro-asiatique de Bandung en 1955 ont débouché

sur la naissance du mouvement des Pays non alignés. Ce dernier a catalysé la prise de

conscience des peuples colonisés d’Afrique et d’Asie1.

Les pays du Tiers-monde sont longtemps restés à l’écart de tout processus massif

d’industrialisation. Plusieurs types d’explications sont fréquemment évoqués : retard de

développement, contexte naturel et ou culturel, contexte politique… II faut attendre

l'émancipation des colonies et les années 1960 pour voir apparaître des politiques

d’industrialisation fortes menées par les gouvernements des pays du Sud. Ainsi, après les

indépendances des pays anciennement colonisés, la question du développement économique

devient la préoccupation de ces pays à travers l’industrialisation. Plusieurs voies en matière de

développement industriel sont mises en œuvre. Elles supposent des investissements lourds

pour les Etats qui peuvent jusqu’au milieu des années 1970, recourir facilement à l’emprunt.

Néanmoins, la fin des années 1970 est marquée par plusieurs ruptures et un durcissement des

1 L. RAJAOSON, Cours d’économie industrielle, 2011

Page 10: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

3

modalités d’accès au crédit pour les pays du tiers monde. La hausse des taux d’intérêt place

une large part des Etats dans l’incapacité de rembourser leur dette. La crise de 1982 et celles

qui ont suivi ont été gérées, avec l'accord des créanciers, par les institutions financières

internationales. Ainsi, le FMI et la Banque Mondiale ont conditionné toute restructuration de

dette à l'adoption de programmes d'ajustement structurels. Ces plans d’ajustement structurels

(PAS) se sont traduits par une mise sous tutelle des économies des pays en développement.

Ces derniers ont dû garantir l'assainissement de leurs finances publiques et le retour à

l'équilibre de leurs balances des paiements. Ces programmes ont entraîné des politiques de

privatisation brutales et massives et des coupes sombres dans les dépenses publiques,

notamment de santé et d'éducation.

Section 2 : L’industrialisation à Madagascar

1.1 Années 70

Vers le début, des années 1970, l'Etat décide de prendre en main le développement de

l'industrie et se lance dans une politique d'investissement à outrance. De grandes unités

industrielles publiques firent leur apparition un peu partout dans l'île. Entre 1975 et 1980, le

Président de la République Didier RATSIRAKA a décidé de nationaliser les entreprises

françaises.

Ainsi, la société KRAOMA S.A., qui existe depuis la fin des années 60, a été nationalisée en

1975 et appartient désormais à 100 % à l’Etat malgache. Elle exploite une mine de chromite à

ciel ouvert située à Bemanevika, à 90 km de Morarano.

Si quelques unes ne furent jamais opérationnelles à l'instar de la ZEREN, une usine d'engrais

chimique implantée dans la province de Toamasina, d'autres comme KOBAMA, une

minoterie installée dans la région du Vakinankaratra, ont vivoté. Elles se sont heurtées à des

problèmes d'approvisionnement en matières premières, de débouchés des produits et de

mauvaise gestion. On a eu tendance à placer la charrue avant les bœufs. Ainsi, la KOBAMA

faute de matières premières disponibles localement a été contrainte d'importer du blé tendre

pour faire tourner sa minoterie d'une capacité de 50 000 tonnes. L'opération blé qu'elle a

initiée auprès des paysans du Vakinankaratra s'est soldée par un échec. Ainsi, il fallait une

Page 11: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

4

superficie en blé de 20 000 à 50 000 hectares pour la plantation de blés, or, on ne produit que

5 000 tonnes pour une superficie de 1 300 hectares, soit à peine un dixième de ses besoins.

1.2 Fin des années 70 et années 80

Ces entreprises ont également subi les contre coups de la crise mondiale et notamment

des chocs pétroliers de la fin des années 1970 et début 1980.Ainsi, les pouvoirs publics à

l'époque décidèrent d'ouvrir le capital des entreprises publiques au privé. Puis, sous la

pression des bailleurs de fonds, l'État accepta de se désengager totalement des activités de

production. Pour étoffer le tissu industriel, la création de PMI-PME a été vivement

encouragée et soutenue grâce surtout à des crédits accordés par des organismes

internationaux. L’année 1985 marque le début de la privatisation des entreprises publiques. A

titre d’illustration la Société TAMALU (Société Tamatavienne d'Aluminium) qui est vendue à

une entreprise privée.

1.3 Années 90 et fin du XXème Siècle

Vers les années 90 c’est-à-dire après la chute du mouvement socialiste et pendant les

troubles politiques liés aux événements de 1991, les bailleurs de fonds ont constaté la

défaillance de l’intervention de l’Etat dans le domaine économique à travers la nationalisation

des entreprises ou des industries. Plusieurs industries sont en déclin et ils ont décidé de mettre

en place le Programme d’Ajustement structurel (PAS) qui est une politique visant à ajuster

l’offre par rapport à la demande.

A titre d’illustration, la dilapidation dans la gestion du Réseau National des Chemins de Fer

Malagasy (RNCFM) et la mainmise des pouvoirs publics dans son exploitation ont été à

l'origine de son déclin. Ses dettes estimées à plus de 47 millions de dollars ne lui ont plus

permis de dégager le moindre fonds pour la réhabilitation et l'acquisition de matériels

roulants, l'aménagement et le renouvellement des infrastructures fixes. Ainsi, en une décennie,

de 1988 à 1998, la quantité de carburants transportée est passée de 117 964 tonnes à 36 953

tonnes. De même, le trafic passager a chuté de 2 358 677 à 273 508 personnes. Le RNCFM

est aujourd'hui fortement concurrencé par la route notamment dans le transport

d'hydrocarbures. Sa part ne représente plus qu'environ 10% alors qu'auparavant il en détenait

le quasi-monopole.

Après cette période de déclin, l'industrie semble, aujourd'hui, renaître avec la mise sur pied

d'un cadre suffisamment sécurisant pour les investissements. Madagascar commence à attirer

Page 12: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

5

les capitaux étrangers. De 1996 à 1999, le volume des investissements directs étrangers est

passé de 7 millions de dollars à 37 millions de dollars. La dernière enquête sur le secteur

industriel formel à Madagascar, effectuée par l'Institut National de la Statistique (INSTAT)

mentionne que les entreprises industrielles de Madagascar se concentrent essentiellement

autour de quatre branches: l'industrie textile (20,6%), les BTP (16,8%), l'industrie du bois

(10,3%) et l'industrie alimentaire (9,9%). Si l'on y ajoute l'agro-industrie, les boissons, le

tabac et le corps gras, ces branches représentent près des deux tiers des entreprises

industrielles formelles2.

56% d'entre elles produisent des biens de consommation et plus de 95% trouvent

essentiellement leurs débouchés sur le marché local. 4,5% ont plus de 25 ans d'existence,

9,8% plus de 15 ans et plus de 79% ont été créées après 1990. Les entreprises de grande taille

résistent beaucoup plus aux aléas de la conjoncture socio-économique contrairement aux

petites unités. Les PME représentent 36,6% des entreprises et 19,7% de l'emploi du secteur

industriel formel.

1.4 Vers la marche vers la mondialisation du XXIème Siècle

Compte tenu de l'étroitesse du marché malgache, l'industrie malgache est contrainte à

se tourner beaucoup plus vers l'exportation. Les expériences de ces dernières années avec le

dynamisme, particulièrement du textile et de l'industrie crevettière, sont porteuses d'espoir.

Ainsi, au XXIème Siècle, Madagascar a pu diversifier ses relations commerciales surtout avec

les partenaires commerciaux comme la SADC, le COMESA, l’AGOA.

2DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 20111

Page 13: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

6

Chapitre 2 : Evolution des exportations de Madagascar de 2005 à 2010

Avant d’examiner l’état de lieux des exportations de Madagascar durant les années

2005 à 2010, il s’avère important de savoir les principaux produits exportés par ce pays.

Section 1 : Les principaux produits exportés

Selon l’enquête EPM 2010, plus de 80,5% de la population active malgache sont des

paysans3. C’est pour cela que la plupart des produits exportés sont des produits agricoles.

Dans cette section, il paraît nécessaire de voir en premier lieu la liste des principaux produits

exportés et en second lieu la classification selon les dix (10) principaux pays importateurs en

valeur FOB.

1. La liste des principaux produits exportés

Madagascar exporte des produits de règne animal, de règne végétal, les produits

textiles, des produits halieutiques et les produits minéraux. Et ils peuvent être classés en

quarante-trois (43) rubriques.

3 EPM 2010, DSM/INSTAT, page 3

Page 14: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

7

Tableau 01: Liste des principaux produits exportés par Madagascar de 2005 à 2010

LIBELLES 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Poissons 8 583 704 528 8 372 392 245 8 659 421 427 6 597 167 874 5 977 494 105 8 330 526 451

Crevettes 203 071 684 246 256 467 727 984 232 648 388 677 187 067 847 310 153 306 704 693 123 878 785 484

Langoustes 6 797 987 224 9 275 900 148 9 462 714 731 5 630 506 764 2 081 740 826 6 449 474 731

Autres crustacés et mollusques

14 750 989 983 21 505 619 158 17 441 675 180 16 114 235 707 16 774 613 084 17 395 205 356

Autres produits du règne animal

1 179 833 584 1 716 660 531 1 600 692 511 1 409 791 900 1 149 409 447 1 031 502 797

Haricots 13 895 313 818 17 542 787 060 11 235 455 329 9 997 794 184 9 207 996 662 14 455 270 678

Pois du cap 4 915 559 153 5 263 831 779 9 094 380 124 7 240 332 204 4 279 626 172 6 010 992 507

Café vert 12 735 294 938 29 635 367 086 32 211 569 380 25 379 323 115 5 117 080 852 22 817 629 004

Poivre 3 583 931 601 8 161 099 367 9 275 633 362 6 025 737 975 7 496 005 913 10 416 142 453

Vanille 94 606 720 990 100 653 663 597 104 174 621 361 85 746 823 053 86 691 948 999 36 572 615 050

Girofle 34 085 274 771 56 990 003 390 69 944 073 689 51 513 707 585 94 617 809 133 65 748 314 791

Arachides 362 089 292 1 074 897 339 1 222 853 823 1 579 116 693 682 278 352 1 345 527 626

Raphia 9 757 536 677 10 368 575 744 6 959 170 706 6 474 561 873 5 652 285 022 5 918 701 492

Page 15: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

8

Cacao en fèves 8 327 489 179 28 950 878 164 36 367 644 229 27 876 930 054 29 046 274 787 22 984 391 968

Plantes médicinales 6 019 357 232 4 966 051 492 4 187 391 850 5 062 239 139 6 364 709 578 7 979 323 554

Litchis 34 844 679 496 26 875 648 982 33 443 940 524 23 693 062 105 24 414 225 814 23 459 878 492

Autres produits du règne végétal

7 174 785 619 9 593 984 725 10 695 651 864 8 546 566 621 11 734 979 489 11 502 073 238

Autres corps gras et cires

1 295 368 842 897 290 182 272 274 686 177 605 293 229 620 583 395 826 055

Sucre 3 833 137 580 12 759 835 366 6 859 864 363 11 825 926 529 37 102 790 301 29 227 654 739

Conserves de fruits et légumes

1 204 019 626 946 335 266 13 252 943 574 15 929 198 640 20 849 309 563 26 972 855 512

Autres produits des industries

alimentaires

47 507 273 739 101 812 718 724 87 142 173 715 64 835 012 703 52 655 735 537 92 138 846 095

Graphite 8 034 342 698 6 111 407 082 5 694 390 483 5 943 127 366 5 393 090 636 5 585 149 623

Minerai de chrome 21 192 574 597 27 967 160 695 22 396 446 261 55 742 296 591 33 420 047 566 51 249 251 704

Produits pétroliers 88 678 754 992 166 954 199 233 104 042 079 777 154 939 006 860 95 034 937 898 130 025 893 731

Sels 1 468 761 161 4 034 783 648 3 172 576 781 3 006 688 161 4 207 891 850 5 419 402 963

Autres produits minéraux

9 648 696 745 6 610 442 126 22 279 129 242 4 896 309 883 7 943 779 992 95 882 134 133

Essence d'ylang ylang

2 292 247 913 3 340 391 277 2 967 993 411 5 110 650 347 2 695 449 538 1 842 255 136

Essence de girofle 10 257 005 678 15 718 674 484 18 572 184 934 14 102 253 866 21 263 313 650 44 377 341 482

Extraits de vanille 2 524 765 669 3 948 249 645 3 579 813 963 1 299 546 456 8 874 309 205 9 226 936 372

Autres huiles essentielles

2 260 315 843 3 758 218 993 3 649 347 129 5 386 335 615 9 942 372 630 9 881 140 914

Cuirs bruts de bovins

6 270 132 973 7 627 973 107 10 541 362 158 8 613 257 000 3 451 832 683 5 282 511 602

Page 16: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

9

Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011

Autres cuirs et peaux

2 135 969 094 3 034 286 202 3 627 425 169 10 800 978 976 18 342 511 173 36 744 608 265

Bois sciés ou désossés

58 770 327 854 34 280 640 100 28 616 478 129 16 575 764 558 39 154 861 946 15 903 394 750

Bois bruts 2 967 676 582 3 637 763 327 1 598 185 883 7 048 195 687 27 639 990 727 790 959 911

Autres bois et ouvrages en bois

29 517 974 899 21 040 510 720 20 385 901 547 14 775 215 763 15 102 197 149 16 166 907 237

Coton en masse 1 533 324 534 945 904 894 5 632 078 617 5 308 360 426 573 383 217

Fibres de sisal 7 697 799 831 15 591 652 999 6 543 342 489 17 151 162 314 1 594 626 590 8 617 021 349

Ficelles de sisal 1 202 817 800 4 651 956 855 2 472 182 767 2 577 751 213 232 911 518 1 700 435 101

Tissus de coton 18 149 528 208 33 330 031 827 38 136 124 827 37 153 039 093 34 300 562 558 22 153 776 980

Tee-shirts, maillots, slips

44 877 293 659 42 241 508 158 60 377 700 510 50 605 014 669 45 884 009 449 20 727 811 258

Chemises, chemisettes

35 669 627 230 47 865 131 675 68 804 153 577 155 204 462 124 65 687 153 378 65 215 461 961

Autres matières textiles et ouvrages

en ces matières

595 485 109 870 651 601 994 725 822 916 438 011 1 341 886 458 801 824 823 639 362 580 939 249 075

Pierres fines industrielles

37 164 425 544 44 148 951 023 31 158 804 533 14 436 135 014 17 951 205 747 30 676 426 158

Autres produits 190 054 499 850 226 436 107 818 450 269 926 774 321 510 416 690 266 125 288 918 522 889 599 508

TOTAUX 1 713 135 337 974 2 112 394 883 853 2 518 014 536 726 2 853 225 229 202 2 145 895 608 415 2245219005100

Page 17: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

10

1.1 Produits du règne animal

- Autres produits de règne animal

- Autres corps gras et cires

- Cuirs bruts de bovins

- Autres cuirs et peaux

1.2 Produits du règne végétal

- Haricots

- Poids du cap

- Café vert

- Poivre

- Vanille

- Girofle

- Arachides

- Raphia

- Cacao en fèves

- Plantes médicinales

- Litchis

- Autres produits de règne végétal

- Sucre

- Conserves de fruits et légumes

- Autres produits des industries alimentaires

La variété Robusta est le type du café la plus cultivée sur l'ensemble de l'île. Or, l'arabica, la

plus demandée par les consommateurs, ne représente que 5 % de la production malgache.

Le girofle cultivé sur toute la côte Est, avec les aléas climatiques et le vieillissement des

plants, a été supplanté par le girofle indonésien. La Grande Île figure aujourd'hui en

cinquième position parmi les principaux producteurs de girofle

La vanille connaît un meilleur sort puisque Madagascar demeure jusqu'à maintenant le

premier producteur mondial et possède la meilleure qualité de vanille Bourbon.

Le cacao de Madagascar figure aussi parmi les meilleurs au monde mais l'exportation

demeure marginale ne dépassant pas les 4 000 tonnes.

Page 18: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

11

1.3 Produits textiles

- Coton en masse

- Fibres de sisal

- Ficelles de sisal

- Tissus de coton

- Tee-shirts, maillots, slips

- Chemises, chemisettes

- Autres matières et ouvrages en ces matières

Depuis la rupture de la relation au sein de l’AGOA en Janvier 2009, les exportations

des produits textiles ont connu une très grande chute. Les tableaux 05 et 06 ci-dessous

illustrent beaucoup plus claire cette baisse.

1.4 Huiles essentielles

- Essence d’ylang-ylang

- Essence de girofle

- Extrait de vanille

- Autres huiles essentielles

La valeur des exportations des huiles essentielles a connu une augmentation entre

l’année 2005 à 2010 parce que ces produits sont devenus compétitifs et de plus en plus

demandés sur le marché international.

1.5 Produits minéraux

- Graphite

- Minerai de chrome

- Produits pétroliers

- Sels

- Autres produits minéraux

- Pierres fines industrielles

- Autres produits

1.6 Produits halieutiques

- Poissons

- Crevettes

- Langoustes

Page 19: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

12

- Autres crustacés et mollusques

La crevette représente 50% des exportations halieutiques et génère 80% des recettes

d'exportation, d’où ce produit est qualifié comme étant l'or rose du pays.

En générale, les produits halieutiques ont connu une baisse depuis l’année 2008 à

cause de la crise financière mondiale.

1.7 Produits forestiers

- Bois sciés ou désossés

- Bois bruts

- Autres bois et ouvrages en bois

Mais ces produits sont malheureusement encore exportés en petite quantité et dont les

valeurs ajoutées créées sont peu significatives au niveau de la balance commerciale.

Cependant, ce sont les produits du règne végétal qui représentent une part importante aux

exportations. Le développement des grands projets miniers (Sheritt à Ambatovy et de Rio

Tinto à Fort-Dauphin) va modifier cette disposition puisqu’il est prévu que les exportations

minières constitueront plus du tiers des exportations totales malgaches à partir de 2010-2011.

2. Classification selon les dix (10) principaux pays importateurs en valeur

FOB

Voici les dix (10) principaux pays importateurs de nos produits classés selon

l’importance de la quantité exportée en valeur FOB : la France, les Etats-Unis, l’Allemagne,

la Chine, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Inde, l’Ile Maurice, le Singapour et le reste du

monde. La plupart de ces pays importateurs (la moitié) sont des pays membres de l’Union

Européenne.

Tableau 02 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays

Unité : Valeur CAF (en Ariary)

Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Pays

d’origine

Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF Valeur CAF

Chine 476 998 017 281 661 523 508 782 864 272 994 114 1 373 713 386 309 694 761 706 780 645 958 603 849

Page 20: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

13

France 486 010 402 661 485 755 396 560 474 799 474 717 576 397 294 800 598 851 568 980 709 748 800 060

Bahreïn 446 535 164 828 615 709 976 289 688 884 588 343 518 898 185 464 214 881 493 297 291 043 277 995

Afrique du

Sud

200 461 510 676 216 032 396 740 243 401 101 727 396 768 513 498 277 390 448 291 410 556 145 772

Thaïlande 66 562 964 378 56 116 066 855 71 326 240 502 121 978 217 328 1 131 234 608 835 95 382 222 487

Maurice, île 253 111 747 337 114 585 810 251 134 980 963 805 145 004 589 111 287 518 307 703 277 442 409 326

Etats-Unis 80 871 877 648 133 977 696 118 160 099 227 305 326 271 088 232 211 069 585 524 306 031 046 243

Inde 202 208 282 442 109 231 015 756 129 833 475 769 308 794 496 305 243 493 527 681 125 131 205 337

Belgique 94 090 307 303 64 360 076 565 62 820 725 701 101 804 575 116 389 222 283 858 201 285 805 101

Allemagne 86 536 000 753 91 817 939 502 109 537 500 647 274 062 665 588 136 265 190 028 119 326 299 378

Reste du

Monde

1 031 746 327 666 1 181 456 187 416 1 596 248 123 776 2 384 371 618 538 1 999 959 053 339 2 115 940 313 096

Total 3 425 132 602 973 3 730 566 070 834 4 536 204 416 406 6 528 064 630 289 6 184 647 774 316 5 297 846 128 644

Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011

Pour faciliter le commentaire de ce tableau, il s’avère nécessaire de traduire tous ces

chiffres en pourcentage et nous avons le tableau ci-dessous :

Tableau 03 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays (en %)

Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Pays de

destination

Valeur

FOB

Valeur

FOB

Valeur

FOB

Valeur FOB Valeur

FOB

Valeur

FOB

France 30,84 35,40 39,12 41,90 29,30 30,34

Etats-Unis 21,06 14,05 16,46 21,09 16,66 3,98

Allemagne 6,16 5,64 4,79 6,27 5,94 7,06

Chine 3,89 2,08 1,90 3,03 4,48 5,07

Page 21: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

14

Italie 2,64 3,87 3,31 2,34 2,37 2,76

Royaume-

Uni 1,84 2,87 2,98 1,81 2,98 3,16

Espagne 1,37 2,26 2,13 1,76 2,00 2,78

Inde 1,41 1,10 1,24 0,61 1,77 4,12

Maurice, île 1,84 1,35 2,68 1,05 1,64 2,02

Singapour 1,63 1,85 1,38 1,32 2,04 1,65

Reste du

Monde 27,32 29,53 24,01 18,82 30,81 37,06

En se référant sur le tableau ci-dessus, le partenaire économique privilégié de

Madagascar est sans nul doute la France. En effet, ce dernier détient plus des 30% des

exportations du pays. Et après la France, ce sont les Etats-Unis qui sont au second rang. Mais

en 2010, les exportations vers les Etats-Unis ont chuté de 21,09% en 2008 à 3,98% en 2010 à

cause de la suspension de Madagascar au niveau de l’AGOA. On qualifie du « reste du

monde » les autres pays qui font des relations commerciales avec notre pays c’est-à-dire les

pays outre les neuf (09) pays ci-dessus. On les rassemble dans le reste du monde parce que

leur part individuelle dans l’exportation est très faible. Pourtant, leurs parts ont augmenté de

37,06% en 2010 qui étaient 27,32% en 2005.

3. Les débouchés

Nous avons vu précédemment les 10 principaux pays de destination des exportations.

Mais il est important de connaître les différents pays de destination et les différents

partenaires commerciaux dans sa globalité.

3.1 Les différents pays de destination

3.1.1 Les Etats-Unis d’Amérique

Le continent américain constitue le second partenaire commerciale malgache après les

pays européens avec 21,09% de la demande sur les produits d’exportation en 2008. Le marché

Page 22: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

15

américain se caractérise par la forte présence des Etats-Unis, dont l’approvisionnement sur le

marché américano-malgache est de97%.Ceci se manifeste à travers l’AGOA, loi dite African

Growth and Opportunity Act, qui a été adoptée par le Congrès américain dans le titre premier

de la loi de 2000 sur le commerce et le développement. Elle confère aux pays d’Afrique

subsaharienne déclarés admissibles (Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun,

République Démocratique du Congo, Cap vert, Tchad, Djibouti, Ethiopie, Gabon, Zambie,

Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie,

Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Rwanda, Sao Tome, Sénégal, Seychelles,

Sierra Leone, Afrique du Sud, Swaziland, Tanzanie, Uganda, Zambie) des avantages

commerciaux généraux. L’admissibilité de Madagascar dans ces pays de l’AGOA a ainsi été

un grand pas pour Madagascar dans le cadre de l’extension de son marché et c’est ainsi que

depuis son admission dans l’AGOA, les pays membres de ce dernier sont devenus des pays

d’exportation de Madagascar. L’existence de l’AGOA a donc élargi le marché des

exportations du pays.

3.1.2 L’Asie Quant à ce troisième partenaire commercial, sa demande constitue les 5% des

exportations globales malgaches. Les partenaires Asiatiques se répartissent comme suit :

Chine (3,03%), Singapour (1,32%), Inde (0,61%) en 20084.

3.1.3 L’Afrique

La quatrième destination des exportations malgaches c’est l’Afrique. Les échanges sur

le marché africain sont qualifiés de régionaux comme les pays membres du COMESA, de la

SADC et de la COI.

3.1.4 L’Océanie et le reste du monde

Ils font partie des pays qualifiés de petits partenaires et ne constituent que 0,12%des

demandes d’exportations malgaches.

3.2 Les partenaires commerciaux

Dans le cadre de la mondialisation, Madagascar a fait son entrée dans plusieurs

partenariats commerciaux. Nous pouvons citer entre autres :

4 DG INSTAT/ DES/SSES/ COMEXT/ Mai 2011

Page 23: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

16

3.2.1 L’Union Européenne

Dans laquelle appartiennent la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et

l’Espagne. Ces pays constituent des partenaires commerciaux les plus importants pour

Madagascar.

Les exportations malgaches sont destinées essentiellement sur le marché européen notamment

pour la France. En effet, la part de l’exportation malgache destinée vers la France durant la

période allant de 2005 à 2010 se situe en moyenne à 34,48% tandis que celle de l’Allemagne

ne représente que5,98% au bout de cette même période. A travers le tableau ci-dessous, nous

pouvons voir la part des exportations destinée vers l’Union Européenne.

Tableau 04: La part des exportations destinée vers l’Union Européenne de l’année

2005 à 2010

Unités: Valeur FOB (en Ariary), Poids net (en Kilogramme)

Année Valeur FOB Poids net 2005 831 369 549 131 157 643 649

2006 1 237 418 885 168 170 331 054

2007 1 503 136 528 733 223 427 535

2008 1 703 911 106 613 169 848 218

2009 1 106 370 202 145 147 230 812

2010 1 163 032 614 246 115 095 903 Source :DGINSTAT/D S E/SSES/COMEXT/Janvier 2012

3.2.2 La COMESA

Les pays membres sont l’Angola, Burundi, Comores, Congo RD, Djibouti, Egypte,

Erythrée, Ethiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Namibie, Ouganda,

Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zimbabwe, Zambie. La part de l’exportation de

Madagascar dans ce dernier est de 2,45% en 2008.

3.2.3 La SADC

Quant à la SADC, les pays membres sont Angola, Botswana, Lesotho, Malawi,

Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Afrique du Sud, Maurice, Namibie,

République Démocratique du Congo, Seychelles et enfin Madagascar, qui a adhéré en Août

2005. En 2008, 2,89% de l’exportation de Madagascar est destinée vers la SADC.

3.2.4 La COI

C’est une Organisation intergouvernementale créée en 1984 par l'Accord Général de

Victoria (Seychelles). La Commission de l'Océan Indien (COI) regroupe cinq Etats membres

tels que Comores, la Réunion, Madagascar, Maurice, et les Seychelles.

Page 24: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

17

Tableau 05: Volume global des exportations vers les groupes de la COI, de la SADC et du COMESA effectuée par Madagascar allant de

2005 à 2010

2005 2006 2007 2008 2009 2010

GROUPES Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net

COI 78 835 119 833 44 858 052 86 332 224 404 67 834 902 136 525 088 673 71 076 221 106 069 787 531 74 857 045 87 051 303 595 62 805 042 112 053 047 167 78 588 154

COMESA 56 403 254 577 28 972 409 54 165 981 357 48 541 767 104 439 755 067 49 063 847 66 585 000 187 49 125 570 65 680 656 882 49 541 023 118 671 357 730 84 998 265

SADC 45 509 383 386 18 179 078 51 167 828 588 23 651 518 86 860 730 353 24 620 489 78 595 731 320 24 683 129 71 725 681 995 26 760 241 114 978 037 645 31 854 833

Source: DGINSTAT/D S E/SSES/COMEXT/Janvier 2011

Page 25: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

18

Le commerce malgache s’étend donc dans tous les continents. Ainsi, Madagascar a

considérablement libéralisé son régime de commerce extérieur ces dernières années. Mais il

n’a ni de législation antidumping ni de législation en matière de mesures compensatoires ou

de sauvegardes. Il n’est non plus signataire de l’accord plurilatéral de l’OMC (Organisation

Mondial de Commerce) sur les marchés publics et n’a pas le statut d’observateur dans le cadre

de cet accord. Madagascar reste seulement un petit membre cadre de cet accord. D’où la

difficulté rencontrée en matière du commerce international que subit le pays.

Après avoir examiné les principaux produits exportés par Madagascar, ainsi que les

dix principaux pays importateurs de ces produits, il convient à présent de voir l’état de lieux

des exportations de ce pays.

Section 2 : Etat de lieux de l’exportation

La possession des ressources est un grand atout pour Madagascar parce que leur

exportation procure des devises pour le pays. Dans cette section, il paraît important de

répondre à cette question : Comment est caractérisée l’exportation de Madagascar ?

1. Exportation basée sur des matières premières

Comme tous les pays en voie de développement, Madagascar est un pays exportateur

des matières premières. Or, ces produits ne créent que de faible valeur ajoutée et ne

contribuent même pas à la croissance économique du pays. Ainsi, en se référant au tableau

dans les annexes5, les contributions du commerce extérieur au PIB (c’est-à-dire le solde de la

balance commerciale en pourcentage du PIB) étaient toujours négatives depuis 1960 (année

d’indépendance) jusqu’à nos jours selon les données de la Banque Mondiale à travers l’étude

faite par l’Université de Sherbrooke.

Le nombre des industries reste encore très faible à Madagascar. A travers le tableau

ci-dessous, nous pouvons illustrer cette thèse.

Tableau 06: Part de chaque secteur dans le PIB de l’année 2005 à 2009 (en %)

Année Part du secteur dans le PIB

Primaire Secondaire Tertiaire

2009 26,7 14,7 51,5

2008 22,3 14,5 54,6

5 Annexes, page I

Page 26: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

19

2007 23,4 14,8 53,7

2006 25,1 14,7 52,4

2005 25,7 14,3 51,4

Source : INSTAT / Direction des Synthèses Economiques / Juin 2010

D’après le tableau ci-dessus, nous constatons que la part du secteur secondaire dans le

PIB reste toujours faible c’est-à-dire en moyenne 14,6%.

2. Une balance commerciale toujours déficitaire

Comme nous avons susmentionnés, notre exportation est caractérisée par des produits

à faible valeur ajoutée tandis que nous importons des biens d’équipements de forte valeur

ajoutée. D’où la balance commerciale de Madagascar reste toujours déficitaire depuis si

longtemps sauf un cas exceptionnel pour l’année 2001 où elle était excédentaire de 11,6

millions de DTS. Ceci est dû par une forte augmentation des exportations sur différents

produits comme les matières textiles et ouvrages et les crevettes (effets de l’admissibilité dans

l’AGOA), la vanille, les produits pétroliers, le girofle.

Tableau 07: La balance commerciale de Madagascar de 2001, 2005 à 2010(en millions de

DTS)

2001 2005 2006 2007 2008 2009 Sept 2010

EXPORTATIONS FOB

757,9

566,2

667,7

808,4

828,9

682,2

491,1

IMPORTATIONS FOB

-746,3

-966,3

-1034

-1463,4

-2033,8

-1764,2

-1100,9

BALANCE COMMERCIALE

11,6

-400,1

-366,3

-655,0

-1 204,9

-1 082,0

-609,8

Source : Banque Centrale

Depuis 2005, les importations ne cessent d’augmenter à cause de la forte importation

des gros matériels faite par les deux projets récents de grande envergure tels que : Rio Tinto,

une entreprise anglo-canadienne qui vient d’investir 1 milliard US$ dans le Sud-ouest du pays

pour exploiter un gisement l’ilménite (un pigment utilisé dans la confection de peinture) et

Sherritt, une entreprise canadienne est en train d’investir 4 milliards US$ pour exploiter un

gisement de nickel et de cobalt à Moramanga. Même si ces IDE continuent à affluer dans les

secteurs minier et pétrolier, le solde de la balance commerciale s’est détérioré en 2007,

affichant un déficit de 655,0 millions de DTS, 1 204,9 millions de DTS en 2008 et1 082

millions de DTS en 2009contre 366,3 millions de DTS en 2006. Cette aggravation du déficit

Page 27: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

20

résulte de la chute des exportations de vanille dont la production a été durement affectée par

les cyclones de début 2007, et au recul de celles de crevettes dont la surexploitation est en

train d’épuiser la ressource. Par ailleurs, les importations de biens intermédiaires et

d’équipements des entreprises minières, ainsi que celles des zones franches, ont plombé

davantage la balance commerciale. Cependant, les exportations de biens manufacturés par les

zones franches et de produits agricoles comme le girofle ou le café restent compétitives. La

balance commerciale est restée globalement négative en raison de la croissance des

importations d’intrants par les entreprises minières et de la zone franche, En partenariat avec

le groupe Nippon Sumitomo, l’entreprise minière sud-africaine Dynatec compte investir près

de 2milliards de dollars en 2008 et 2009, ce qui aura pour effet d’accroître les importations,

notamment de biens d’équipement. Dynatec a déjà commencé son exportation à partir de

2010/2011, ce qui va améliorer le déficit de la balance des transactions courantes6.

3. La politique commerciale entreprise par Madagascar

Pour améliorer notre commerce extérieur en matière d’importation et d’exportation,

l’Etat malgache a déjà pris différentes mesures.

3.1 Les mesures sur les importations

En Septembre 2003 suivant la loi N° 2003-026, Madagascar a adopté pour deux (02)

ans environ la détaxation des biens d’équipement et des marchandises comme les machines

industrielles et les matières premières7.

Et en tant que membre de la SADC, les droits de douane à Madagascar seront réduits

ou même annulés pour certains produits dès 2008. En générale, ils sont de l’ordre de 0 % pour

les engrais jusqu’à 160% pour les produits alcooliques.

Le Service Général de Sécurisation (SGS)qui gérait le service des douanes malgaches

avait instauré le système de contrôle SYDONNIA ++ depuis 2005. De plus, afin d’accélérer

les paiements et d’assurer la transparence et le contrôle des importations, le système Tradenet

mis en place par Gasynet (une société mixte entre le Gouvernement malgache et la société

SGS) a commencé à devenir opérationnel au cours de la deuxième moitié de l’année 2007.Ce

système adopte les ingrédients qui ont bien fonctionné à Singapour puis plus récemment au

Ghana en faisant communiquer les banques commerciales, le Trésor, la Banque Centrale, les

6 BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 416-417

7 CREAM, La détaxation, bilan et critiques, 2004, page 1

Page 28: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

21

Douanes (via SYDONIA) et les transitaires, de façon à ce que les droits soient payés

électroniquement et les paiements enregistrés instantanément.

Les autorités douanières ont accompagné la modernisation de la gestion du port par

l’adaptation du cadre légal douanier aux standards internationaux recommandés par

l’Organisation Mondiale des Douanes. Ils ont mené une action directe visant à simplifier les

procédures auxquelles les importateurs doivent faire face aux douanes. Un résumé des

mesures adoptées met en évidence l’élimination de procédures redondantes (réduisant ainsi

les formalités de 30 à 18). Un des éléments centraux de cet effort de rationalisation a été le

remplacement en avril 2007 de l’inspection avant embarquement (plus connue sous son

acronyme anglais de PSI, ou pre-shipment inspection) par le BSC (Bordereau de Suivi des

Cargaisons), un système particulier à Madagascar. Le dédouanement lui-même est fait par un

Commissionnaire Agrée en Douane (CAD) agréé choisi par l’importateur qui doit fournir un

nombre réduit de pièces de documentation8.

« La mise en place de ces nouvelles technologies accélérerait les procédures car

actuellement les déclarations ne peuvent être remplies par les transitaires qu’une fois le

manifeste déposé »9Et par la même occasion, on a mis en place le Scanner mobile dans les

deux principaux ports malgaches de Tamatave et de Majunga afin de faciliter les procédures

de dédouanement et accélérer le contrôle.

3.2 Les mesures sur les exportations

Afin de dynamiser les échanges avec l’extérieur, les autorités comptent sur le

développement de l’initiative privée. A cette fin, elles ont réduit unilatéralement certains tarifs

douaniers ; son tarif de NPF (nation la plus favorisée) est passé de 16,2 % en moyenne en

2005, à 12,9 % en 2007. Les autorités ont aussi accéléré les mesures d’intégration du pays au

sein de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et du COMESA

(Marché commun de l’Afrique australe et orientale), tout en encourageant les IDE dans tous

les secteurs de la production.

En matière de politique fiscale, la Loi de finances 2008 prévoit de simplifier le

système en ramenant le nombre d’impôts de 28 à 14, de réviser le régime d’imposition des

sociétés, et d’intégrer celles opérant en zone franche d’exportation dans le régime juridique

commun. De plus, les autorités se sont engagées à poursuivre la réforme des administrations

8 Banque Mondiale, A la recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et équilibrée, 2008, page 46

9 Banque Mondiale, A la recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et équilibrée, 2008, page 47

Page 29: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

22

fiscale et douanière, et à mettre en route TradeNet, le système d’information électronique qui

retrace en temps réel les opérations d’importation et d’exportation, pour réduire la fraude10.

Compte tenu du potentiel minier et pétrolier du pays, les régimes fiscaux des projets

pétroliers et miniers seront mis en conformité avec les normes internationales. Des projets de

Code minier et de LGIM (Loi sur les grands investissements miniers) ont été élaborés, et un

guichet unique pour l’exportation commerciale des pierres précieuses a été installé. A cet

égard, la direction des Mines et de la Géologie statistique minière a été totalement réorganisée

et le pays s’est engagé à adhérer à l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries

extractives).

Afin de développer l’intermédiation financière et l’accès au crédit, les autorités ont

pris des mesures appuyées par un programme d’assistance technique du FMI. Il s’agit

d’améliorer les systèmes de paiement, de mettre en place un bureau du crédit dans chaque

établissement bancaire et financier, et de stimuler la concurrence dans le secteur en autorisant

un plus grand nombre de banques à s’installer. Les autorités cherchent aussi à améliorer

l’action des institutions de micro-finances qui rencontrent un grand succès, afin d’appuyer la

croissance des micro-entrepreneurs. A cet effet, elles sont élaboré les textes d’application de

la loi de septembre2005 relative aux activités et au contrôle des institutions de micro-finance

(IMF), elles ont engagé une étude de faisabilité sur la mise en place d’une centrale des risques

pour les IMF, et elles ont initié la création d’une base de données. De plus, en 2006, la

Banque centrale a procédé à la mécanisation du traitement des signes monétaires par

l’installation d’équipements de sécurisation des opérations au niveau de son siège, et d’un

logiciel de contrôle et de suivi des opérations financières. La modernisation du système

d’information de la Banque centrale est en cours, ce qui lui permettra d’améliorer sa gestion

et celle de ses succursales. Le plan de modernisation se poursuivra avec la mise en place d’un

système intégré d’information sur les entreprises, la refonte des textes sur la loi bancaire et la

mise en place d’un marché financier organisé11.

Et afin d’améliorer l’image des produits malgaches, des normes de sécurité ont été

instaurées, en plus des certificats accordés aux produits exportés comme le SPS et le HACCP.

Des certificats de sécurité et d’authenticité sont désormais obligatoires pour des produits

comme les crevettes et les animaux (caméléons, bœufs…).Les ZFI textiles qui sont les

principaux producteurs de textile bénéficient de traitements spéciaux. En fait, ils ne paient pas

de taxes à l’importation de leurs matières premières et leurs produits finis ne sont pas

10

Loi de finances 2008, page 6-7 11

BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 419

Page 30: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

23

assujettis aux procédures habituelles des services de la douane comme les fouilles obligatoires

à la fois à l’import et à l’export.

En résumé, nous constatons que la valeur des exportations de Madagascar n’a jamais

dépassé de celle des importations qu’en 2001. L’exportation des produits à faible valeur

ajoutée et l’importation des biens d’équipements de forte valeur ajoutée sont des facteurs

entraînant le déficit du solde commercial. Le secteur secondaire reste encore faible, d’où la

part de ce secteur dans le PIB est la même. Madagascar a déjà ouvert son commerce extérieur

aux différents pays et aux différents partenaires commerciaux. Et il y avait différentes

mesures prises sur les exportations et les importations afin d’améliorer son commerce

extérieur. Si tels sont les constats sur le commerce extérieur du pays, force est de voir dans la

deuxième partie les différentes contraintes rencontrées sur les exportations et après de voir les

différentes politiques envisageables afin d’améliorer le niveau des exportations.

Page 31: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

24

DEUXIEME PARTIE : LES GRANDS

DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQUE

D’EXPORTATION

Page 32: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

24

PARTIE II. LES GRANDS DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQU E

D’EXPORTATION

Après avoir analysé l’état de lieux de l’exportation, il convient à présent de faire sortir les

différentes contraintes sur l’exportation en premier temps et en second temps de définir les

politiques commerciales envisagées pour faire face à ces obstacles.

Chapitre 1 : Les différentes contraintes rencontrées sur l’exportation

Les exportations malgaches ont connu plusieurs obstacles. Dans cette étude, ils sont

catégorisés en trois (3) tels que des problèmes au niveau politique, les problèmes au niveau

économique et technologique et les problèmes d’origine social. Cette catégorisation permet de

mieux soulever ces obstacles pour chaque domaine.

Section 1 : Au niveau politique

L’Etat est parmi les facteurs bloquant le développement de l’exportation. Quels sont

alors les obstacles liés à l’Etat au niveau de l’exportation ?

1. La lourdeur de la procédure administrative douanière

La lourdeur sur les procédures administratives douanières astreigne toute entreprise

désirant s’installer et opérer à Madagascar puisque les entreprises exportatrices sont soumises

à des formalités complexes au cordon douanier. Bien que des progrès notoires aient été notés

pendant la période 2002-2008, la durée totale pour effectuer toutes les formalités de

dédouanement et toutes les procédures douanières, indispensables à une entreprise s’élevait au

moins à cinq jours ouvrables au port de Tamatave et à une demi-journée à l’aéroport de

Tananarive en 2008. Les délais varient en fonction du circuit d’inspection. Cependant, ces

délais ont certainement augmenté au cours des derniers mois de Mai 2010 en raison des pertes

d´efficience au sein de l´administration douanière. En 2009, les marchandises passent jusqu’à

14 jours au port. En outre, la plupart des régimes fiscaux offerts aux exportateurs, y compris

le remboursement rapide de la TVA, ne sont guère efficients car il y a encore des demandes

répétées mais sans résultats12.

12

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 215

Page 33: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

25

2. L’instabilité politique

La crise politique a un effet néfaste sur l’exportation. Cette instabilité politique

défavorise les investisseurs étrangers. Ainsi, la crise politique de 2009 a entraîné la

suspension de Madagascar au niveau de l’AGOA.

Entre 2000 et 2008, à l’exception de 2002, le secteur du textile et de l’habillement

s’est considérablement développé et a contribué tant aux exportations qu’à l’emploi grâce au

régime de Zone Franche et à l’accès préférentiel accordé par l’Union Européenne et les Etats

Unis à leurs marchés. Madagascar apparaissait comme un des exportateurs majeurs et en

expansion de l’habillement vers l’Union Européenne et les Etats Unis par rapport aux autres

exportateurs africains d’habillement. En 200813, 108 entreprises de textile et d’habillement

opéraient dans les Zones Franches (EPZ) de Madagascar créant 107 530 emplois, pour la

plupart à Antananarivo et Antsirabe.

En 2009, le secteur du textile a été sérieusement affecté, à la fois, par la récession économique

mondiale et par les troubles politiques dans le pays. Environ 8 095 travailleurs ont été

licenciés vers la fin de 2009, et 28 entreprises ont fermé ou réduit leurs effectifs (parmi

lesquelles on compte Nova Knits fermée, PLG Confection dont la production a été réduite de

70%, de Polo Garments et C-Tex Mada, pillées en janvier 2009)14.

La perte de l’accès préférentiel à l’AGOA en 2010 risque de plonger davantage l’industrie

dans une crise profonde. Environ 40% du total des exportations du secteur textile se dirigent

traditionnellement vers le marché américain, et Madagascar dans le cadre de l’AGOA est le

second plus grand exportateur d’habillement vers les Etats-Unis, après le Lesotho.

L’exportation a connu donc une grande chute parce que l’exportation des produits

textiles a occupé plus de la moitié de l’exportation malgache. Ainsi, il importe de rappeler que

la valeur nominale des exportations des entreprises de la Zone Franche a représenté 45,7 % de

la valeur totale des exportations de biens du pays en 2010, 52,5 % en 2009 et 56,1 % en

200815. Le tableau ci-dessous illustre la diminution de cette exportation vers les Etats-Unis.

13

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 200 14

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 200 15

Banque Centrale, Rapport annuel, 2010, page 30

Page 34: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

26

Tableau 08 : Exportation des produits textiles aux Etats-Unis de 2008 à 2010

Unité : Valeur FOB en Ariary et poids net en kilogramme 2008 2009 2010

Produits Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids

net

Autres

produits 8 751 298 567 575 675 9 415 958 285 453 456 5 290 468 357 279 162

Chandails,

Pulls 35 131 590 997 1 524 515 35 199 761 060 1 055 653 6 479 255 837 285 422

Prêt-à-porter

féminin 328 669 500 092 7 862 608 164 151 233 529 6 149 381 16 337 398 339 819 231

Prêt-à-porter

masculin 84 691 183 725 5 835 432 99 258 245 250 5 449 105 27 753 246 233 1 668 798

T-shirts

28 190 049 101 1 756 180 28 551 233 661 1 566 138 6 307 762 903 356 339

TOTAUX 485 433 622 482 17 554 470 336 576 431 785 14 673 733 62 168 131 669 3 408 952

Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011

En se référant sur le tableau ci-dessus, nous pouvons tirer que la valeur des

exportations des produits textiles aux Etats-Unis a fortement baissé.

Si en 2008, cette valeur était 485 433 622 482 Ariary alors qu’en 2009 elle a diminué de336

576 431 785Ariary, soit une baisse de 30,66% et une baisse de 62 168 131 669 Ariary en

2010, soit 87,19% par rapport à l’année 2008. Cela est dû par la suspension du marché au

niveau de l’AGOA.

La répercussion de cette suspension n’est pas seulement sur l’exportation des produits textiles

vers les Etats-Unis mais aussi sur les exportations de ces produits dans sa globalité. Plusieurs

entreprises franches ont fermé leurs portes. Ainsi, sans accès préférentiel vers le marché

américain, la plupart des entreprises travaillant à Madagascar perdront un important facteur de

leur compétitivité (estimée à environ 25% du prix) dans ce marché. Même si certains

exportateurs se montreront capables de dévier leur production vers l’Union Européenne ou un

marché régional, l’impact négatif général sur la filière risque de mener à des fermetures et

licenciements supplémentaires pendant l’année 2010. Donc, la diminution de l’exportation

n’est pas seulement au niveau du marché de l’AGOA mais dans tous les pays importateurs des

produits textiles. A travers le tableau ci-dessous, nous voyons cette diminution

Page 35: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

27

Tableau 09: Exportation des produits textiles par Madagascar de 2008 à 2010

Unités : Valeur FOB en Ariary, Poids net en Kilogramme

Année 2008 2009 2010

PRODUITS Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Valeur FOB Poids net Total Fibres

de sisal 17 100 696 544 4 129 461 1 289 646 147 1 281 952 7 437 448 292 6 580 515

Total Tissus de

coton 36 160 185 447 2 394 206 33 416 578 864 1 586 144 20 116 181 877 898 928

Total Tee -shirts,

maillots, slips

48 918 928 793 2 818 652 43 756 711 007 2 538 326 19 756 488 201 1 211 748

Total Chemises,

chemisettes 152 444 865 789 2 095 765 64 461 426 918 1 845 503 63 073 723 954 1 533 056

Total Autres

matières textiles et ouvrages

en ces matières

1 300 400 856 676 23 558 870 780 725 005821 19 535 495 530 919 945 545 9 799 100

Totaux 1 489 005 907 912 34 996 954 923 649368 757 26 787 420 641 303 787 869 20 023 347

Source : DG INSTAT / DES / SSES / COMEXT / Mai 2011

Si en 2008 le poids net de l’exportation des produits textiles a atteint 34 996 954

kilogrammes, cela a diminué de 26 787 420 kilogrammes en 2009 et de 20 023 347

kilogrammes en 2010.

Ainsi, avec la suspension des tarifs préférentiels de l’AGOA pour les exportations malgaches

vers les Etats-Unis, le secteur de la confection mais aussi de la pêche et l’agrobusiness sont

touchés. D’où l’incertitude liée à la crise politique ralentit les décisions d’investissement des

opérateurs parce que cela limite leurs gains de compétitivité et leur capacité à exporter sur les

marchés internationaux. En outre, les incertitudes liées au risque de sanctions de la part de la

communauté internationale ou les communautés régionales comme la SADC et la COMESA

présentent beaucoup d’inconvénients pour quelques opérateurs et entreprises malgaches qui

avaient réussi à acquérir des parts de marché, ainsi que pour ceux qui cherchent à diversifier

leurs destinations en réaction à la crise dans les pays industrialisés.

3. L’effet de la libéralisation des échanges

La libéralisation des échanges est une arme à double tranchant pour les pays qui sont

encore à faible compétitivité au niveau des échanges internationaux.

D’une part, en regardant les différents points positifs, la libéralisation des échanges

pourra :

Page 36: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

28

• être une source de débouchés pour le pays en stimulant les exportations, par la

suite augmentant les ressources en devises et enfin améliorant le solde de la

balance commerciale;

• faciliter l’accès aux intrants des entreprises à moindre coûts auprès des pays

membres. Cela va augmenter le niveau de productivité de ces entreprises et

permet à nos produits d’être plus compétitifs sur le marché mondial ;

• faciliter aussi l’accès à des mains d’œuvre étrangères, ces dernières vont

engendrer une augmentation du niveau de productivité et permettent aux

entreprises d’avoir plus d’efficience pour mieux affronter la concurrence.

Et d’autre part, la libéralisation des échanges présente plusieurs points négatifs.

• Elle peut nuire les entreprises locales. Ainsi, Madagascar n’est pas encore prêt

pour s’introduire dans la libéralisation des échanges. Pour cela, plusieurs

entreprises locales ont connu des difficultés face aux concurrents étrangers.

Prenons par exemple le cas de la société « Savonnerie tropicale », cette

industrie a traversé un grand problème parce qu’elle a perdu un gros part de

marché face aux produits savonniers mauriciens « Citron plus » et les savons

« Citron frais ». Comme faisant partie du membre du COMESA, ces produits

sont exemptés de droit de douane et c’est logique que les prix de ces produits

importés sont moins chers par rapport aux produits locaux qui ne sont pas

encore compétitifs.

• L’intégration régionale conduit aussi à une baisse des recettes douanières à

cause de l’union douanière qui stipule que le droit de douane imposé aux biens

venant de l’extérieur est égal à 0.

• Il existe une domination économique et politique de l’Afrique du Sud parce

que ce dernier pourra bien profiter cette libéralisation des échanges. Plusieurs

entreprises non compétitives vont disparaître sur le marché et cela pourra

provoquer une perte de souveraineté du pays

• Les entreprises des pays membres vont pratiquer des prix moins chers qu’à

Madagascar. Les agents économiques vont alors préférer acheter ces produits,

d’où l’augmentation des importations qui pourra stimuler la détérioration du

solde de la balance commerciale.

Donc, le marché au niveau régional n’est pas encore profitable pour le pays parce que

les impacts négatifs sont beaucoup plus importants que les impacts positifs.

Page 37: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

29

Section 2 : Au niveau économique

1. Le manque de connectivité des entreprises exportatrices malgaches

Vue son insularité, Madagascar a connu une difficulté sur les marchés internationaux.

Le problème est ici centré sur le manque d’infrastructures entraînant des coûts élevés. En

outre, il n’existe que deux aéroports proposant des destinations internationales régulières

c’est-à-dire les lignes aériennes sont réduites et pratiquent des tarifs élevés. De plus, quant

aux ports, ils semblent être loin d’être performants. Prenons par exemple depuis 2007, les

bateaux de gros tonnage ne peuvent plus faire escale à Tamatave en raison de l’ensablement

du port. Les transbordements sont effectués à l’île Maurice, ce qui accroît les temps de

transport, et augmente considérablement le coût d’affrètement des marchandises, qui se trouve

à présent à destination de Paris ou de New York. Ceci est deux fois plus élevé depuis

Madagascar que depuis un pays comme la Chine par exemple16.

Ce manque de connectivité est aggravé par le coût élevé des transports à l’intérieur du

pays. De nombreuses régions restent enclavées et ne disposent pas d’un accès facile à un port

ou à un aéroport. Même lorsque les routes existent, les mouvements de services et de

marchandises ne sont guère aisés entre les principaux centres de production et les ports. A

titre d’exemple, les entreprises localisées à Tananarive et Antsirabe doivent utiliser le corridor

de Tananarive jusqu’au port de Tamatave pour exporter leurs produits. Or, les coûts de

transport entre l’entreprise vers le port peuvent dépasser 10 % de la valeur totale des

exportations, en prenant en compte les tarifs pratiqués par les transporteurs routiers, les

dépenses non-officielles sur la route, sans parler des retards imprévisibles liés aux bureaux

des douanes et aux divers contrôles.

Selon le Syndicat des Industries de Madagascar «le coût de transport d’un conteneur entre

l’usine et le port est au moins équivalent au coût de transport de ce même conteneur entre

Tamatave et Marseille »17.

Ainsi, le coût du transport terrestre est excessif car plus de 3 /4 du commerce de marchandises

qui transite par le corridor Tananarive-Tamatave utilise des camions. Or, les marges des

transporteurs s’avèrent excessives environ 70 % en raison des comportements d’entente et de

collusion entre les principales compagnies.

De plus, le monopole sur le marché du transit à Madagascar est fait par deux grandes

compagnies seulement. Ces dernières détiennent 50 % du marché total. En effet, il n’y a pas

16

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 214 17

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 214

Page 38: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

30

de transparence des tarifs c’est-à-dire le frais de transit dépasse les pratiques en vigueur au

niveau international. A titre d’illustration, le coût du dédouanement d’un conteneur peut

atteindre entre 1,8 à 5% de la valeur totale de son contenu. Mais cela varie selon le type de

marchandises et la destination.

2. La forte dépréciation de l’Ariary

Malgré une forte dépréciation de la monnaie malgache et la libéralisation des prix, les

réactions de l’économie apparaissent limitées ou même nulles. La modification des prix

relatifs induite par le flottement du franc malgache en 1994 n’a pas amélioré la compétitivité

des produits nationaux sur les marchés étrangers et n’a aucun effet important sur la

substitution des produits importés par des produits locaux. Si l’ajustement du taux de change

doit largement permettre des gains de compétitivité en théorie ; la véritable relance de

l’économie semble loin d’être acquise. L’ajustement continu de la balance commerciale par le

change constitue en effet un moyen d’éviter les difficultés de disponibilité des devises pour

financer les importations. Mais la levée de cette contrainte n’a pas non plus engendré de

résultats sensibles à court terme.

Selon Marshall Lerner ROBINSON18, une dépréciation améliore le solde de la balance

commerciale lorsque l’effet de compétitivité domine l’effet revenu. Dans ce modèle, la

dépréciation a deux (2) effets contradictoires :

• Il y a d’un côté l’effet de substitution ou effet de compétitivité

Le remplacement de l’importation par la production domestique suppose que le pays

est capable technologiquement de suppléer aux importations. Cela signifie que les

importations sont incompressibles.

• D’un autre côté, il y a l’effet revenu ou effet de richesse

On l’identifie à un effet de détérioration du terme de l’échange.

Or, Madagascar, en tant que pays exportateur des matières premières (café, cacao,..),

ne bénéficie pas à court terme de l’effet de substitution puisque souvent, les importations en

biens d’équipements sont incompressibles et les plantes de café, du cacao,… mettent quelques

années pour avoir de la production. Donc, la détérioration du terme de l’échange domine à

court terme. On dit que les exportations et les importations sont inélastiques.

Bref, la condition de Marshall Lerner Robinson n’est pas satisfaite à court terme à

Madagascar. D’où la dépréciation n’améliore pas le solde de la balance commerciale. Les

18

M. R. RAVELOMANANA, Cours de Politique économique, 2011

Page 39: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

31

deux tableaux sur le solde de la balance commerciale de 2005 à 2010 dans le tableau 07ci-

dessus et le tableau 10ci-dessous sur les taux de change de cette même période illustrent cette

thèse.

Tableau 10: Evolution du taux de change de 2005 à 2010

(La valeur d’1 Ariary exprimée en monnaie étrangère)

2005 2006 2007 2008 2009 2010 Euro EUR 2 488,24 2 686,76 2 563,22 2 504,11 2 721,62 2 775,61 Dollar des Etats Unis (U S A)

USD 2 003,02 2 142,30 1 873,88 1 708,37 1 956,06 2 090,46

Livre Sterling (Royaume Uni)

GBP 3 639,40 3 943,71 3 747,56 3 156,79 3 062,40 3 227,44

Yen Japonais (Japon)

JPY 18,18 18,42 15,92 16,61 20,93 23,86

Droit de Tirages Spéciaux (F M I)

XDR 2 956,71 3 150,75 2 866,07 2 698,13 3 014,81 3 187,05

Source : www.mfb.gov.mg

Durant les années 2005 jusqu’à 2010, la monnaie nationale Ariary a connu une forte

dépréciation parce qu’en 2005, 1 Euro vaut 2 488,24Ariary tandis qu’en 2009, 1 Euro vaut

2 721,62Ariary. Selon la condition de Marshall Lerner Robinson, une dépréciation améliore le

solde la balance commerciale lorsque l’effet compétitivité domine l’effet revenu. Pourtant,

cette condition n’est pas vérifiée parce que le solde de la balance commerciale se détériore

encore. En 2005, il était de-400,1millions de DTS et en 2010, il se détériore encore, soit un

déficit commercial de 1 082,0 1millions de DTS.

3. L’effet de la crise mondiale

L’impact de la crise mondiale de 2008 sur les prix des aliments a rappelé la fragilité de

l’approvisionnement alimentaire mondial après une longue période de récoltes abondantes et

de surplus des stocks sur les marchés de produits vivriers internationaux.

Si chaque économie tournée vers l’extérieur a subi le choc de cette crise, les pays d’Afrique

sub-sahariennes ont souffert de la baisse de la demande d’exportations de la part des

consommateurs des pays industrialisés et de la chute du prix des matières premières en raison

de leur faible niveau de connexion financière. Les exportations ont aussi chuté de 12 % entre

2008 et 2009, avec une baisse plus prononcée pour les produits tels que les crevettes (19 %),

le chrome (40 %), la vanille (89 %)19. Les exportations de textile n’ont fléchi que de 7 % ce

qui est expliqué par l’anticipation de la suspension de l’AGOA par la majorité des entreprises

19

Voir Tableau 01

Page 40: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

32

et ont accéléré leurs ventes vers les USA. Ces pertes ont été compensées en partie par le bon

comportement relatif des exportations de girofle (bruts et sous forme d’essence), de sucre, des

pierres fines industrielles et d’ilménite, cette dernière associées au démarrage des activités de

la société minière QMM/Rio Tinto dans le Sud-est du pays20.

Section 3 : Au niveau social

L’agriculture malgache souffre d’une autre faiblesse structurelle : l’absence de

traditions agraires pérennes, et la propension des agriculteurs locaux à pratiquer la

monoculture. Cet état de fait résulte surtout de l’absence de sécurité foncière et donc de

garanties pouvant être présentées aux banques pour des crédits d’investissement ou de

campagne, du manque de moyens humain, matériel et financier, et de la faiblesse de la

recherche et développement ainsi que de la vulgarisation de nouvelles techniques agraires. Le

secteur se caractérise aussi par la vente et l’exportation de produits non transformés à faible

valeur ajoutée. Les problèmes des paysans dans le secteur agricole restent donc des obstacles

pour l’exportation.

Plusieurs problèmes sont liés pour entraîner l’absence des normes des qualités des

produits. Il y a l’utilisation des méthodes traditionnelles, la pratique du taux d’emprunt élevé

par les institutions de crédit et le problème foncier.

1. Utilisation des méthodes traditionnelles

Les paysans utilisent encore des méthodes traditionnelles (utilisation des engrais

« tain’omby », des charrues, de l’angady, le pratique de la culture sur brûlis) qui ne

correspondent pas à l’évolution de la technologie et il en est de même pour les industries qui

sont encore caractérisées par des manufactures c’est-à-dire qu’elles utilisent des matériaux

rudimentaires. D’où les rendements obtenus ne sont pas de bonne qualité et ne correspondent

pas aux normes exigées par les pays importateurs. D’où la non compétitivité de nos produits

sur le commerce international. On parle donc d’inefficience.

2. Le manque d’accès au financement

Le faible accès au crédit rural constitue un des blocages à l’amélioration de la

productivité agricole (aménagement des parcelles, achats d’engrais, de pesticides,

d’insecticides ou pour le renouvellement des matériels). Il oblige donc les petits producteurs à

se cantonner à la culture d’autosubsistance, réduit les possibilités de diversification des

cultures sur des petits périmètres. Ainsi, les banques ou les micro-finances ont pratiqué un

20

Voir Tableau 01

Page 41: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

33

taux de crédit élevé et exigent des garanties afin de réduire les risques. Néanmoins, cela

défavorise les paysans ou même les entreprises qui veulent faire l’emprunt.

Pourtant, même si les paysans ou les entreprises risquent encore de faire l’emprunt et

déposent leur dossier au niveau de ces institutions, ces dernières refusent le dossier si on ne

connait pas les personnels ou si on ne donne pas de l’argent à eux. Il s’agit donc là d’une

corruption.

A travers le tableau ci-dessous, nous pouvons voir le taux d’emprunt pratiqués par les

différentes banques telles que la BOA, la BNI de Madagascar et la BFV-SG.

Tableau 11: Le taux d’emprunt pratiqué par les banques

BANQUE BOA BNI BFV-SG Taux d’emprunt 18 à 21% 16 à 19% 20,7%

Les taux ci-dessus sont des taux annuels et ils varient selon le montant du crédit, selon

la durée de l’emprunt et la solvabilité des entreprises. Mais il est bien de noter que les taux

pratiqués au sein des micro-finances (Accès Banque, SIPEM, CECAM, …) sont encore deux

fois plus élevés que ceux des taux pratiqués par ces banques.

3. Le problème foncier

La problématique de l’accès au terrain joue un rôle déterminant dans le développement

des secteurs prioritaires comme l’agriculture.

Ainsi à Madagascar, le secteur agricole souffre d’une contrainte majeure : l’opacité et

la fragilité dans lesquelles s’opèrent les transactions foncières, tant en termes de production

agricole marchande que de production agro-industrielle. En effet, seulement 10% de la

population concernée peut se prévaloir de titres ou de certificats de propriété, ce qui pénalise

fortement les transactions commerciales et contractuelles, et empêche l’émergence d’un

véritable marché foncier concurrentiel répondant aux besoins des paysans usufruitiers et des

grands investisseurs agro-industriels. De plus, le système malgache de gestion du foncier a été

marqué historiquement par une longue période de stagnation et d’inefficacité. De la période

coloniale jusqu’à l’indépendance, et de l’indépendance à l’année 2005, on n’a observé aucun

changement important introduit dans le système malgache de gestion de la propriété foncière.

Les propriétaires fonciers faisaient face à un ancien système Torrens qui se révèle compliqué,

dépassé et inefficace. Pour obtenir un titre foncier, un propriétaire avait besoin de passer par,

au moins, 24 étapes et attendait, en moyenne, plus de six ans. Le système s’opérait surtout

manuellement et les informations n’étaient pas actualisées régulièrement, ce qui contribuait au

Page 42: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

34

manque de suivi et à des pertes régulières de dossiers. En outre, le propriétaire devait payer en

moyenne 500 US$ pour régulariser son titre foncier, ce qui était inaccessible pour la plupart

des ménages vu le niveau de pauvreté dans le pays. Au cours du siècle passé, le système

d’administration foncière n’avait réussi à délivrer qu’environ 350 000 titres fonciers, soit à

peu près 7 % du nombre total de parcelles de terrain à Madagascar21.

Le décalage entre le système d’administration foncière et les besoins de l’économie a

produit de nombreuses conséquences défavorables. Premièrement, la majorité des

propriétaires fonciers ont été exclus de l’accès aux services de l’administration foncière, ce

qui explique la marginalisation du système au cours du temps. L’expérience internationale a

montré que l’absence de sécurité foncière a une influence négative sur les décisions

d’investissements et de production des entreprises et des ménages. L’accès limité aux services

de l’administration foncière, ainsi que l’inefficience et l’opacité de ses opérations, a

également pour conséquence de favoriser la corruption endémique. Deuxièmement, les coûts

de transaction des activités économiques ont été considérablement augmentés ; cette hausse a

généré l’émergence de comportements alternatifs comme les tentatives des propriétaires

fonciers d’utiliser des “petits documents” extralégaux pour protéger leurs droits et mener des

transactions. Ces “petits documents” se présentent comme des documents délivrés par

diverses agences gouvernementales destinés à assurer une protection minimum aux droits

fonciers et à pouvoir exécuter des transactions, bien que ces “petits documents” n’offrent que

peu de sécurité légale. Troisièmement, les gouvernements à différents niveaux, ne disposent

pas des informations foncières exactes et nécessaires pour mener la planification de l’espace

et développer une fiscalité foncière. Aujourd’hui, il est impossible de procéder à un inventaire

virtuel, même grossier, de la structure passée ou actuelle de la propriété foncière à

Madagascar, car les informations demeurent insuffisantes et manquent de fiabilité, y compris

en ce qui concerne la propriété de l’Etat. Et enfin, les litiges fonciers ont augmenté et les

tribunaux ont une surcharge de travail importante à cause des procès liés à la propriété

foncière et à l’utilisation de la terre.

Ces problèmes fonciers posent un grand obstacle pour les paysans parce qu’ils ne sont

pas en sécurité et ils ne peuvent pas produire comme il leur faut.

21

BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 420

Page 43: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

35

4. Le coût élevé de contrôle des normes

Nombreux sont les organismes qui s’occupent de l’établissement des normes au

niveau mondial. Nous pouvons citer entre autres, l’AFNOR (Agence Française de

Normalisation) en France, le CEN (Comité Européen de Normalisation) en Europe ou encore

l’ISO (International Standard Organisation), l’EUREPGAP en Allemagne et enfin le CODEX.

Ces systèmes de contrôle qualité employés dans l’industrie alimentaire, normes collectives

privées, ne sont pas obligatoires −ils n’ont pas force de loi− mais dans la pratique, les

importateurs, ne s’approvisionnent qu’auprès des exportateurs qui remplissent le cahier des

charges et possèdent un certificat de conformité avec les prescriptions de ces codes dans le

souci de minimiser les risques. Du coté des exportateurs, ces normes privées sont des

conditions nécessaires pour accéder à des marchés de haute qualité comme les supermarchés

nord européens, qui exigent la norme GlobalGAP. Or, ces marchés à haut rendement peuvent

être cruciaux pour des pays dont les coûts de production et de transport sont élevés.

Ainsi, le tissu industriel et agricole est surtout constitué de petites entreprises à Madagascar.

Ces dernières ne disposent pas des moyens pour développer et assurer de manière autonome

les contrôles de qualité et d’hygiène puisqu’ils sont extrêmement coûteux.

A titre d’exemple, les coûts de mise en conformité de la filière de production de raisins en

Inde avec les exigences européennes ont été estimés de l’ordre de 1,5 millions $ par an. Au

Laos, le coût d’un programme sur cinq ans de développement des capacités SPS (Standards

Phytosanitaires et Sanitaires), réparti entre les secteurs public et privé, atteint près de 10

millions $. Ce problème se trouve encore exacerbé à Madagascar car il y a peu d’organisation

au niveau des producteurs. Par ailleurs, l’absence de stratégies sanitaire et phytosanitaire

coordonnées et bien définies pénalise pour tout un secteur d’exportation, car une seule

entreprise défaillante peut nuire à la réputation de tous les autres opérateurs de ce secteur.

Prenons par exemple le problème survenu au produit vanille ou le litchi qui influe sur la

réputation des autres opérateurs.

Le respect des normes et des standards22 requis par les marchés internationaux s’impose pour

convaincre les acheteurs et les consommateurs de ces marchés. A titre d’illustration, le secteur

crevettier avait été pénalisé par l’Union Européenne en 2006 puisque ce secteur ne correspond

aux normes exigées. Or, ce secteur représente 50% des exportations halieutiques et générant

22

Voir Annexe II

Page 44: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

36

80% des recettes d'exportation, la crevette est qualifiée comme étant l'or rose du pays. Ce

tableau illustre l’effet de cette pénalisation :

Tableau 12: Total des exportations de crevettes en poids nets (en kilogramme)

Année 2006 2007 2008 2009 2010

Crevettes 12 948 654 11 948 110 10 056 367 8 461 891 6 508 929

Source : DGINSTAT/DES/SSES/COMEXT/Mai 2011

A travers ce tableau, nous remarquons que l’exportation des crevettes a été réduite de moitié

car en 2006, elle était 12 948 654 kilogrammes et en 2010, elle a chuté de 6 508 929

kilogrammes, soit donc une diminution de 49.73%.

Sur le plan politique, la lourdeur administrative à travers des longues procédures à suivre

et l’instabilité politique entraînent la réticence des investisseurs privés dans ce pays. Et il y

aussi l’effet de la politique économique prise par l’Etat qui est la libéralisation des échanges.

Plusieurs entreprises locales ont connu des difficultés face aux concurrents étrangers. En

outre, au niveau économique et technologique, le manque de connectivité des entreprises

exportatrices, la forte dépréciation de la monnaie nationale et l’effet de la crise mondiale sont

parmi les facteurs bloquant la compétitivité de notre commerce extérieur. Et enfin, l’absence

des normes de qualités des produits, aggravé par l’utilisation des méthodes traditionnelles, le

manque d’accès au financement, le problème foncier et le coût élevé des contrôles des

normes, rend nos produits non compétitifs au niveau du marché mondial. Face à ces

différents obstacles, plusieurs solutions peuvent être adoptées, ce qui nous amène au chapitre

suivant.

Page 45: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

37

Chapitre 2 : Les politiques envisagées

Plusieurs solutions pourraient être envisagées pour résoudre ces problèmes sur

l’exportation. Dans la tradition libérale, de nombreux auteurs se sont exprimés sur le sous-

développement. Selon W.W. Rostow, chaque nation suit une trajectoire économique similaire

et tout pays peut arriver au stade ultime du «développement», s'il crée et maintient des

conditions favorables à la croissance. Le sous-développement ne serait donc qu'un retard.

Selon cet auteur23, le développement est un processus linéaire en cinq étapes. La première est

celle de la société traditionnelle : les actuels pays les moins avancés (PMA) en seraient encore

à ce stade. Au cours de la deuxième étape, les conditions préalables au décollage sont réunies

(émergence d'une classe d'entrepreneurs, d'un Etat dont les interventions favorisent le

développement, modernisation de l'activité agricole ...). Puis, il y a la phase du take-off (ou

décollage), au cours de laquelle le taux d'investissement s'accroit et la croissance s'accentue.

Dès lors, la société finit par renverser les obstacles et les barrages qui s'opposaient à sa

croissance régulière. Plusieurs pays nouvellement industrialisés connaissent ce processus qui

les conduira à la quatrième étape, le stade de la maturité, à laquelle sont parvenus les

nouveaux pays industrialisés (NPI) d'Asie. L'ultime étape correspond à la société de

consommation de masse.

Donc, Madagascar devrait d’abord développer le secteur agricole.

Section 1 : Une politique basée sur le développement du secteur agricole

Le secteur agricole est le moteur du développement de l’industrie. Donc, il faut que

l’Etat donne des subventions pour ce secteur de manière temporaire mais non pas permanent

afin d’avoir un rendement élevé et d’atteindre les normes exigées sur le marché extérieur.

1. Les politiques prises par l’Etat

La politique tarifaire pénalisait les investisseurs privés, les coûts logistiques entre

l’usine et le port restaient élevés et les manques d’information et de coordination réduisaient

les incitations des exportateurs à développer de nouveaux produits et à rechercher de

nouveaux marchés. De plus, il y a la lourdeur administrative. Tous ces obstacles se traduisent

par des coûts supplémentaires pour les opérateurs commerciaux à Madagascar.

23

E. DUBOS-PAILLARD, L’industrie dans les pays du Tiers-Monde, Edition PUF, 1998, page 11

Page 46: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

38

1.1 Subvention des coopérations des paysans

L’Etat devra inciter les paysans ou même les entreprises à se coopérer et

subventionner cette coopération (comme le FIMPAMA : FIkambanan’ny MPAmboly

Malagasy). Cette stratégie consiste à inciter les paysans à abandonner les méthodes archaïques

et les convaincre à utiliser les méthodes modernes qui correspondent à l’évolution de la

technologie. Ainsi, selon la théorie de l’offre prônée par Arthur LAFFER [1940], Bruce

BARLETT [1951] et George GILDER, il convient d’aider les entreprises à produire des biens

et services en subventionnant certains secteurs économiques, de les inciter à conquérir des

nouveaux marchés et de diminuer l’impôt qui pèse sur les entreprises (impôts sur les sociétés,

taxes professionnelles,..) et les revenus des travailleurs (cotisations sociales)24.

1.2 Développement des infrastructures

Le développement des infrastructures comme les routes, les ports et les aéroports,

pour pouvoir écouler les produits et afin d’avoir des coûts minima de transports, reste encore

faible. Ainsi, tout au long des décennies, la nécessité de désenclaver des zones inaccessibles a

toujours figuré parmi les priorités des pouvoirs publics. Mais, la situation des finances

publiques n'a pas permis de mobiliser les ressources nécessaires pour réhabiliter les routes qui

sont gravement dégradées, de préserver les infrastructures plus récentes et encore d’étendre le

réseau routier. Le pays est resté largement tributaire des financements extérieurs ou encore

des prêts ou subventions, qui sont des fruits de la coopération bilatérale comme le FED. Le

projet le plus important dans ce secteur, financé à hauteur de 67 millions d'Euros par le FED,

se focalise actuellement sur la réhabilitation du réseau structurant des routes nationales

primaires supportant plus de 60% du trafic routier national.

1.3 Un Etat régulateur

Comme Madagascar est un pays libéral et caractérisé par une économie de marché, le

rôle de l’Etat s’avère se limiter à l’Etat gendarme, mais en cas de dysfonctionnement, il

pourra intervenir en tant que régulateur. Donc, il devra résoudre les différents problèmes

relatifs à l’économie. Ainsi, la promotion des exportations ne peut réussir indépendamment de

l’amélioration du climat des affaires et de la compétitivité des entreprises.

Le tableau ci-dessus montre les différentes reformes et les objectifs à atteindre permettant de

favoriser les échanges commerciaux.

24

RAKOTO David, Cours des Théories économiques, 2011

Page 47: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

39

Tableau 13: Extrait du tableau synthétique des réformes

Objectifs/Instruments Recommandations/Actions/Réformes Exemples

Axe 2 : Favorise les échanges commerciaux

Adopter une politique

tarifaire favorisant

l’investissement

8. Plafonner les tarifs sur les biens de

capitaux à5%

9. Faciliter les mécanismes de

remboursements de la TVA

Ile Maurice, Chili

Abaisser les coûts

logistiques

10. Consolider les réformes de

l’administration douanière

11. Encourager la transparence sur le

marché des transitaires

12. Renforcer la concurrence intra et

intersectorielle sur le transport

domestique

Argentine, Mexique

Mettre en place une

promotion coordonnée des

exportations

13. Etablir une agence de promotion

des exportations

14. Chercher à identifier et cibler les

nouveaux marchés et produits

potentiels

15. Appuyer la mise en place d’une

stratégie cohérente de SPS

Ile Maurice, Chili

Source : Banque Mondiale, A la Recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et équilibrée, 2008, annexes page xvi A travers le tableau ci-dessus, trois objectifs sont fixés afin de favoriser les échanges

commerciaux tels que l’adoption d’une politique tarifaire favorisant l’investissement,

Page 48: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

40

l’abaissement des coûts logistiques et la mise en place d’une promotion coordonnée des

exportations. Les actions à faire sont mentionnées dans la deuxième colonne du tableau. Il est

bien de noter que ces actions ont déjà connu des succès dans les pays mentionnés dans la

troisième colonne.

« La répartition des coûts de production des entreprises avait mis en évidence que les frais

de transports comptaient pour 5 à 10 % des coûts de production selon le secteur »25. Cela a

une large influence sur leur compétitivité internationale. De plus, il convient d’ajouter les frais

et les délais associés aux procédures administratives que les entreprises doivent effectuer au

cordon douanier. En outre, la connectivité des entreprises malgaches aux marchés

internationaux dépend des infrastructures portuaires et aéroportuaires disponibles dont la

modernisation doit donc devenir prioritaire. Sur ce plan, plusieurs actions sont proposées pour

faire face à ces problèmes. Ces efforts viseraient à la réduction des coûts liés aux procédures

douanières, aux activités de transitaires, et au transport domestique.

1.3.1 Réduction des coûts liés aux procédures douanières

Les progrès au niveau de l’administration douanière ont entraîné des progrès conséquents

entre 2005 et 2008. A titre d’exemple, le raccourcissement des délais et la diminution des

décisions imprévisibles de l’administration douanière par la mise en place du système de

gestion Gasynet et des systèmes informatiques SYDONIA. Il semble que ces progrès se soient

ralentis au cours des derniers mois de l’année 2010 en raison de conflits au sein de

l’administration douanière. Néanmoins, la mise en œuvre de ces efforts doit s’étendre aux

autres ports de Madagascar (comme Ehoala, Majunga, Tuléar, Diego-Suarez et Nosy-Be)

mais non seulement au niveau du port de Tamatave, même si ce port concentre à lui seul plus

de 3/4 du commerce international. L’opérationnalisation de régimes douaniers doit être

accélérée afin de permettre aux entreprises exportatrices d’importer leur matériel et leurs

intrants exonérés de droits de douane et de manière à ne pas pénaliser les entreprises

exportatrices non bénéficiaires du régime d’Entreprise Franche.

1.3.2 Réduction des coûts liés aux activités de transitaires

Etant donné la concentration des acteurs et le manque de transparence sur le marché du

transit, l’augmentation de la concurrence est recommandée. Aujourd’hui, il est extrêmement

difficile pour un opérateur de faire un choix par manque d’information fiable. La mise à

disposition de cette information constitue pourtant une action simple, peu coûteuse et efficace

comme le montre l’expérience des pays comme la Tunisie ou le Ghana. A titre d’illustration,

25

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 218

Page 49: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

41

on peut citer l’Agence de Promotion suggérée sur l’Internet et auprès des associations

d’exportateurs comme l’EDBM, la Chambre de Commerce, le Cap’Export, qui est un

programme de la Chambre de Commerce internationale France-Madagascar, et le

programme PepExport, soutenu par la SFI et l’AFD pour les entreprises à l’export dans le

secteur textile et de l’artisanat. L’arrivée de nouveaux transitaires pourrait être encouragée par

l’adhésion de Madagascar à la FIATA (Fédération Internationale des Associations de

Transitaires et Assimilées) qui pourrait accroître la visibilité du marché malgache.

1.3.3 Réduction des coûts liés au transport domestique

Le manque de concurrence entre les grandes compagnies de transporteurs conduit non

seulement à des tarifs élevés mais aussi retarde le renouvellement des parcs. Cela réduit la

qualité des services pour les exportateurs. Il est donc suggéré d’accroître la concurrence sur ce

marché par trois actions simultanées.

D’abord, la concurrence peut augmenter en faisant un suivi des prix pratiqués par les

transporteurs et l’évolution de leurs marges. Ce rôle pourrait être joué par une Agence de

promotion ou Agence de régulation du transport. Ensuite, la concurrence doit être favorisée

par le développement de modes alternatifs de transports. A titre d’illustration, la réhabilitation

et la reprise de l’exploitation de la ligne ferroviaire Antsirabe-Antananarivo-Tamatave offre

cette opportunité car le chemin de fer permet une réduction des coûts de transports de l’ordre

de 20 à 40 % bien que le temps de parcours s’en trouve rallongé de 8 à 15 heures.

L’utilisation du chemin de fer reste peu répandu reste sous-optimal pour le transport de

marchandises non périssables comme les hydrocarbures, le ciment, ou le riz car seule la

moitié qui est utilisée. Enfin, les goulots d’étranglement sur le corridor se trouvent concentrés

à l’entrée et à la sortie d’Antananarivo et de Tamatave. On pourrait donc envisager

d’accélérer l’aménagement de la zone d’attente à l’entrée de la ville de Tamatave, et de la

doter d’un système électronique d’entrée et sortie pour réduire les temps d’attente.

Parallèlement, la mise en place d’une plateforme multimodale en périphérie d’Antanarivo

permettrait de débloquer le port de Tamatave en évacuant rapidement les conteneurs sous

douane, et de résoudre certains problèmes de congestion de trafic au sein de la capitale. Enfin,

les temps de parcours seraient réduits si une bonne partie des trop nombreux barrages routiers

à l’entrée des localités était supprimée.

Toutes ces actions visent donc à réduire les délais de dédouanement et poursuivre la

rationalisation des procédures douanières, à encourager la transparence au niveau des

Page 50: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

42

opérations de transit et enfin à réduire les coûts de transport domestiques des marchandises,

notamment sur le corridor Antananarivo-Tamatave.

1.3.4 La minimisation des risques de change

Le manque de visibilité et l’incapacité à se protéger contre les risques de change dans

le court et moyen terme crée un facteur d’incertitude pour les exportateurs. Cela ne fait que

les décourager. Il est donc recommandé d’envisager la création d’instruments financiers qui

permettront aux exportateurs de se couvrir contre les risques de change, comme le marché de

change à terme, le swap de devises, les swaps export, les assurances de change ou les options

de devises. Pourtant, au début de l’année 2009, la Banque Centrale de Madagascar avait initié

la création d’un marché de change à terme mais celui-ci n’a pas encore vu le jour même si une

convention entre la Banque Centrale et les banques commerciales est en cours.

L’opérationnalisation rapide du marché est recommandée car elle offrirait l’opportunité à tout

exportateur qui va recevoir des devises à une échéance donnée de se prémunir contre les

risques de fluctuations futures moyennant une prime relativement modéré. Régulièrement, des

instruments plus sophistiqués pourraient être introduits. A titre d’exemple, à l’Ile Maurice, la

Banque Centrale depuis la fin 2009 multiplie ses interventions dans des opérations de

couverture de change en effectuant des transactions de « forwardcurrency swap »26. L’objectif

étant de pallier aux risques d’appréciation de la roupie, et les faibles volumes de transaction

sur le marché des devises, qui peuvent pénaliser les exportateurs mauriciens, notamment dans

le textile et l’hôtellerie.

1.3.5 La mise en place d’un guichet unique

Face aux problèmes fonciers, les autorités ont lancé, en 2004, un programme national

foncier (PNF) qui a permis de créer 21 guichets fonciers. Leur mission consiste à la fois à

sécuriser la propriété foncière titrée, et à doter le reste de la profession de titres et de

certificats. Les autorités sont décidées à modifier ce mode opératoire, en incitant les paysans à

mutualiser les procédés, les coûts et les risques, afin de pouvoir développer les chaînes de

valeurs par la transformation in situ de l’essentiel des productions agricoles27. La mise en

place de ces guichets fonciers est encore en cours mais elle devra être pérenne.

26

Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, page 218 27

BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 420

Page 51: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

43

1.3.6 Les actions pour l’adoption des normes de qualité et d’hygiène

Sur la base de l’expérience internationale, le Gouvernement malgache devrait adopter

une stratégie visant à la diffusion et à l’adoption des normes de qualité et d’hygiène autour

des cinq (5) éléments suivants :

• La création d’un cadre législatif et institutionnel aligné aux meilleures

pratiques internationales, l’amélioration des infrastructures de services de

surveillance, de contrôle et d’inspection ; le développement des services de

mise en conformité et de certification, d’assurance-qualité ainsi que la

formation du personnel aux systèmes de certifications, d’assurance qualité, de

test en laboratoire et d’accréditations ;

• La formation du personnel aux systèmes de certifications et d’accréditations,

y compris la formation de points focaux ;

• La restructuration de la chaîne de la production par l’amélioration des

techniques de production, des récoltes et de traitement de produits et des

systèmes de gestion de qualité HACCP ;

• L’amélioration de la traçabilité des produits ;

• La diffusion de l’information à tous les acteurs, décideurs politiques :

organisation des séminaires.

2. La politique prise par les entreprises exportatrices

Etant donné la part importante des produits alimentaires dans l’exportation malgache,

il paraît important que les entreprises locales soient mises au niveau des normes

internationales pour être compétitives sur les marchés internationaux car l’accès à ces derniers

conditionne de plus en plus les exigences des consommateurs internationaux. Ces actions

nécessitent des moyens financiers et humains importants que les entreprises de petite ou

moyenne taille ne disposent pas.

Nous allons trouver les différentes normes exigées pour certains produits dans les annexes28

notamment les produits agricoles.

28

Annexe II

Page 52: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

44

Section 2 : Une économie centrée vers l’industrialisation

L’industrialisation est devenue une préoccupation majeure des pays en développement

lors du XXème Siècle. L’ouverture de Madagascar vers l’extérieur est une nécessité. L’accès

aux marchés internationaux permet de combler la faible demande locale, perpétuée par le

pouvoir d’achat restreint de la population et de bénéficier de l’apport d’équipements plus

adaptés aux modes de production moderne. Deux stratégies peuvent être mises en œuvre :

d’une part l’industrialisation par substitution aux importations (ISI) et d’autre part

l’industrialisation tournée vers l’exportation (ITE) ou l’industrialisation industrialisante.

1. L’industrialisation par substitution aux importatio ns

1.1 Un survol sur cette stratégie

La théorie d’industrialisation par substitution aux importations (ISI) est une stratégie

de développement qui consiste à substituer les produits importés à des produits locaux. En

effet, le pays produit localement les biens qu’ils importent auparavant et on importe

seulement les produits qu’on n’arrive pas à produire localement c’est-à-dire les produits qui

nécessitent une haute technologie.

« Entre la seconde Guerre mondiale et les années 1970, de nombreux pays pauvres ont

essayé d’accélérer leur développement en limitant les importations des produits manufacturés

afin de pousser un secteur industriel destiné au marché national »29. Il s’agit donc de substituer

les importations par des productions dans les industries locales ou même limiter les

importations puisque le pays n’arrive pas à produire à court terme les produits qui nécessitent

une haute technologie. Donc, on produit localement ces produits qu’on avait importés en

construisant des nouvelles industries : ce sont les industries naissantes. Prenons par exemple

Madagascar pays importateur des produits textiles et des matériels informatiques. En

appliquant la théorie d’ISI, il devra produire localement tous ces produits mais il devra

importer les différents engins ou machines utilisés dans la production, puisque son niveau

technologique est encore faible pour les construire.

Mais comme les industries naissantes sont encore vulnérables face aux concurrents

internationaux, elles doivent être encore soutenues temporairement par le Gouvernement

jusqu’à ce qu’elles soient devenues suffisamment fortes pour se mesurer à la concurrence

29

P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème Edition, Edition de Boeck Université,

2004, page 296

Page 53: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

45

internationale. Le Gouvernement devra donc utiliser par exemple à titre temporaire des tarifs

ou des quotas d’importation pour lancer l’industrialisation. Par exemple, « les Etats-Unis et

l’Allemagne ont eu des droits de douanes élevés sur les produits manufacturés au XIXème

siècle tandis que le Japon a utilisé des contrôles généralisés sur les importations jusque dans

les années 1970. »30

Avant les années 1970, les situations économiques des pays du Tiers monde sont

proches. Ces derniers affichent des niveaux de développement économiques faibles. Les Etats

nouvellement indépendants se préoccupent de la question du développement industriel.

Comme l'indique Henri Rouillé D’Orfeuil (1991) « Presque tous les pays du Tiers monde ont

mis l'accent sur l'industrialisation dans leurs premiers plans de développement. L'Algérie, qui

disposait d'une rente pétrolière substantielle, mais aussi l'Inde, le Brésil, les pays socialistes...

ont tous fait des efforts considérables»31. La Conférence générale mondiale de l'Organisation

des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), réunie à Lima en 1975 met la

barre très haut : 25% de la production industrielle mondiale devra être le fait du tiers monde

en l'an 2000. De nombreux pays en développement ne contribuent que pour une part

insignifiante dans le total, d'autres sont devenus des puissances industrielles (Chine, Brésil,

Corée du Sud, Mexique, Inde…).La stratégie d'industrialisation par substitution

d'importations, mise en œuvre dès les années 1930 en Amérique latine, est appliquée après la

seconde guerre mondiale dans un grand nombre de pays en développement : Corée du Sud et

Taiwan (au cours des années 1950), Egypte, Inde... Dans la plupart de ces pays, l'industrie

progresse. En effet, l'Amérique latine connaît durant les années 1940 et 1950 un fort

rattrapage industriel. On parle de miracle industriel mexicain, au Brésil la part de l'industrie

dans le PIB est passée de 10% en 1929 à 40% en 1975. Dans certains pays asiatiques

l'industrialisation par substitution des importations constitue une première étape dans le

développement de l’industrie (Corée du sud, Taiwan).

Plusieurs pays ont déjà donc bénéficié de cette stratégie commerciale. Et Madagascar

pourra l’adopter à condition que son secteur agricole soit en expansion.

1.2 Une solution envisageable pour Madagascar

L'industrialisation peut reposer sur une stratégie de substitution d'importations, c'est-à-

dire le remplacement des importations de produits industriels par des productions locales à

l'abri de barrières protectionnistes. Pour cela, il faut que le marché national soit suffisant et

30

P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème Edition, Edition de Boeck Université,

2004, page 297 31

E. DUBOS-PAILLARD, L’industrie dans les pays du Tiers-Monde, Edition PUF, 1998, page 11

Page 54: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

46

que l’Etat joue un rôle important : outre la politique de protection douanière, il peut mener

une politique de monnaie faible afin de limiter des importations et encourager les industries

nouvelles par des investissements, subventions ou prêts bonifiés.

La substitution s'applique, dans un premier temps, aux biens de consommation. Dans

un second temps, les biens d'équipement sont à leur tour concernés dans une logique de

remontée de filière. Il s'agit donc de produire des biens de plus en plus lourds et de plus en

plus complexes. Cette stratégie pourrait être adoptée par Madagascar. Pourtant, comme toute

politique, cette stratégie a des limites.

1.3 Limites

Cette stratégie connaît plusieurs défaillances à partir des années 1960 telles que :

� L’implantation de filiales de firmes multinationales (FMN) conduit à des sorties de

capitaux (rapatriement des profits vers les maisons mères) et des importations

d’intrants qui peuvent déséquilibrer les comptes extérieurs.

� Industries formées par des industries légères

� Dépendance technologique

� Détérioration du solde de la balance commerciale due à l’importation massive des

biens d’équipements mais également du taux de couverture.

Face aux limites de ce modèle d'industrialisation, une large part des pays ayant opté

pour ce modèle ont dû se tourner vers une stratégie d’ouverture et d'exportation. Ces pays

souvent incités par des structures telles que la banque mondiale et le FMI s’insèrent davantage

dans la division internationale du travail à partir des années 1980.

2. L’industrialisation tournée vers l’exportation (ITE )

Les pays des quatre dragons du Sud-est asiatique (Singapour, Hong-Kong, Corée du

Sud et Taïwan) nommés aussi Nouveaux Pays Industrialisés (NPI), qui étaient des pays en

développement, ont connu des succès dans l’utilisation de cette politique. Et Madagascar

pourra pratiquer cette même politique commerciale.

2.1 Un survol sur cette stratégie

Dans cette théorie, l’exportation des produits primaires qui sont de faible valeur

ajoutée sont substitués ou remplacés par des produits manufacturés afin de réduire les

dépendances externes et de tirer plus de gains sur le commerce international.

Page 55: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

47

« Il s’agit d’un processus de développement dans une perspective libérale à travers la

promotion des industries capable de produire pour les exportations afin de réduire les

dépendances externes et d’éviter tous les maux de la stratégie d’industrialisation par

substitution aux importations(ISI). »32

Cette stratégie est également connue sous l’appellation d’«industrialisation de substitution des

exportations » (ISE) parce qu’il s’agit de remplacer les exportations traditionnelles (les

produits primaires ou d’autres produits à faible valeur ajoutée) par des exportations des

produits manufacturés ou des produits primaires élaborés à forte valeur ajoutée. Dans cette

stratégie, l’exportation des produits primaires est substituée ou remplacée par des produits

manufacturés car on pense que l’exportation des produits primaires n’est pas profitable par

rapport à l’exportation des produits manufacturés. Prenons par exemple le cacao, lorsqu’on

exporte la noix de cacao (produits primaires), on obtient peu de valeur ajoutée tandis que

lorsqu’on exporte du cacao en poudre (produits manufacturés), on pourra avoir plus de

bénéfices. Il y a donc une substitution de l’exportation des produits à faible valeur ajoutée

(produits primaires) par des produits de forte valeur ajoutée (produits finis)

Le succès des pays d’Asie orientale, loin de démontrer l’efficacité des politiques libre

échangistes, représente en réalité une garantie d’une intervention complexe de l’Etat. En fait,

il est vrai que plusieurs de ces économies florissantes ont mené des politiques publiques qui

ont favorisé certaines industries plutôt que d’autres. De telles politiques industrielles

n’incluaient pas seulement des droits de douanes , des restrictions à l’importation et des

subsides à l’exportation, mais aussi des politiques plus complexes comme les prêts à taux

d’intérêt bas et un soutien public à la Recherche et Développement.

D’ abord, les pays asiatiques émergents ont mené des politiques très variées, allant d’un

dirigisme détaillé de l’économie à Singapour à un laissez faire à Hong-Kong. La Corée du

Sud a délibérément promu la formation de très grandes industries, l’économie taïwanaise reste

dominée par de petites sociétés familiales. Et pourtant, toutes ces économies ont atteint des

taux de croissance très élevés et ils sont devenus des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI).

32

P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème Edition, Edition de Boeck Université,

2004, page297

Page 56: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

48

2.2 Une solution envisageable pour Madagascar

Grâce à ses ressources naturelles, Madagascar pourra les transformer en produits finis

afin de créer plus de valeur ajoutée. Ainsi, le Gouvernement malgache devra créer un

environnement favorable pour les IDE, ainsi pour les entreprises ou industries locales afin de

développer le secteur secondaire et de faire beaucoup plus d’exportations.

2.3 Limites

Les limites de cette stratégie d’industrialisation ressemblent à ceux de la stratégie

d’industrialisation par substitution des importations que nous avons vus précédemment.

Section 3 : Solutions personnelles

1. Les stratégies envers les IDE

Il faut exiger les investisseurs étrangers d’associer leurs capitaux avec les capitaux

nationaux afin que le pays puisse bénéficier des avantages des IDE. En globalité, les IDE ne

cherchent que leurs intérêts personnels. Nous voyons dans les annexes33 les raisons de la

délocalisation des industries des pays développés. Pourtant, nous pourrons bien profiter de

ces IDE en exigeant une part de leurs actions. De plus, il faut aussi les exiger de transformer

les produits sur le territoire malgache.

Dans ce cas, les IDE deviennent profitable parce qu’ils augmentent la valeur des exportations

en augmentant les ressources en devises et cela va améliorer le solde de la balance

commerciale ils créent des emplois aux malgaches, et enfin, ils pourront augmenter les

recettes de l’Etat. Nous sommes riches en ressources naturelles, donc nous devrions être

strictes sur leur exploitation.

2. L’imitation du Japon

Même si le Japon est dépourvu des ressources naturelles, il est devenu pays

industrialisé et aussi un pays puissant au niveau mondial grâce aux politiques économiques

utilisées par l’Empereur Meiji en 1868. Ce pays est arrivé à passer de la politique

isolationniste à une politique industrielle. Dans l’ère Meiji, l’Etat a contribué beaucoup à

l’industrialisation : ainsi, il intervient dans le secteur industriel en cherchant plutôt à faire

participer davantage le secteur privé aux tâches d’industrialisation.

33

Annexe IV

Page 57: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

49

Pour ce faire, le Gouvernement Meiji est conscient que c’est l’agriculture qui est à la

base du développement industriel. En effet, comme 80% de la population active au Japon sont

des paysans, c’est l’Etat qui a pris l’initiative de diriger le développement agricole et puis il a

aboli les restrictions féodales. De plus, il a amélioré les méthodes de culture par une irrigation

et une large utilisation des engrais ainsi que le perfectionnement des techniques agricoles.

Toutes les actions de l’Etat dans le secteur agricole sont certes destinées à améliorer

l’efficacité de la politique agricole. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’elles

tendent essentiellement à faire de l’agriculture la base de l’industrie. Le rôle de l’Etat tente à

se renforcer en matière de politique industrielle.

Ainsi, l’Etat cherche à stimuler l’esprit d’entreprises et essaie d’ouvrir la voie à de

nombreuses initiatives en marquant sa présence :

- Dans le démarrage de certaines industries ;

- Dans la formation des sociétés par actions en accordant des aides à des

sociétés commerciales ou à des sociétés d’échanges internationaux ;

- Dans des entreprises jugées viables en leur accordant des subventions ;

- Dans la construction d’usines modernes, revendues aux firmes privées et qui

concernent les domaines tels que l’acier, le ciment, la porcelaine, le textile.

En plus, l’Etat a continué de jouer un rôle important non seulement dans la création des

industries modernes à travers les investissements mais il accorde aussi diverses formes

d’aides comme les aides financières, les subventions, les prêts d’équipements.

Plusieurs secteurs ont été développés tels que les banques, les transports maritimes, les

chemins de fer, le textile, en particulier le bobinage et la filature du coton, et enfin les

extractions minières notamment les charbonnages.

Enfin, le Japon a pratiqué en même temps la politique d’industrialisation tournée vers

l’exportation et la politique d’industrialisation par substitution d’importation.

C’est à travers toutes ces stratégies que le Japon arrive à développer ses industries modernes.

Si telles sont les stratégies adoptées par le Japon, pourquoi Madagascar ne fera pas la même

chose ? De plus, à la différence du Japon, Madagascar est riche en ressources naturelles. Le

Gouvernement malgache devra d’abord développer le secteur agricole et ensuite, faire des

appuis à la formation des industries. Ainsi, il devra faire une large intervention pour toutes les

Page 58: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

50

mesures prises en matière de développement agricole et industriel. Donc, l’Etat devra mettre

dans ses objectifs le développement du secteur agricole et le secteur industriel.

Page 59: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

51

CONCLUSION

Différents problèmes sont rencontrés au niveau des exportations de Madagascar. Il y a

d’abord les problèmes d’ordre politique qui sont liés au contexte politique et aux politiques

économiques et administratives utilisées par l’Etat. Ensuite, le manque de connectivité des

entreprises exportatrices malgaches, la forte dépréciation de l’Ariary et l’effet de la crise

mondiale contribuent aux problèmes économiques. Enfin, l’utilisation des méthodes

traditionnelles, le manque d’accès au financement, le problème foncier et le coût élevé sur les

contrôles des normes sont des facteurs bloquants entraînant l’absence des normes des qualités

des produits. L’insuffisance des moyens pour faire respecter les normes des produits constitue

donc le problème d’ordre social. Toutes ces contraintes constituent des obstacles pour la

compétitivité de nos produits sur le marché international. Plusieurs solutions ont été

suggérées. D’abord, il y a les solutions basées sur le développement du secteur agricole à

travers les politiques prises par l’Etat et celles des entreprises exportatrices. Ensuite, il a les

politiques centrées sur l’industrialisation du pays à travers la politique d’industrialisation

tournée vers l’exportation (ITE) ou la politique d’industrialisation par substitution des

importations (ISI).Et à mon avis, nous pouvons adopter des stratégies envers les IDE ou bien

imiter les stratégies adoptées par le Japon à l’époque de Meiji. Donc, si toutes ces actions sont

accomplies, les exportations de Madagascar va s’améliorer et par la suite celui du solde de la

balance commerciale. Le déficit du solde commercial ne va plus apparaître que dans des cas

exceptionnels.

Page 60: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

52

TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. i

GLOSSAIRES ........................................................................................................................................ii

LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................. iii

SOMMAIRE ........................................................................................................................................... v

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1

PARTIE I : GENERALITES SUR LE COMMERCE EXTERIEUR DE MADAGASCAR .. 2

Chapitre 1 : Historique sur l’industrialisation ......................................................................... 2

Section 1 : L’industrialisation dans les pays du Tiers-Monde ............................................. 2

Section 2 : L’industrialisation à Madagascar ........................................................................ 3

1.1 Années 70 ........................................................................................................................ 3

1.2 Fin des années 70 et années 80 ...................................................................................... 4

1.3 Années 90 et fin du XXème Siècle ................................................................................... 4

1.4 Vers la marche vers la mondialisation du XXIème Siècle ............................................ 5

Chapitre 2 : Evolution des exportations de Madagascar de 2005 à 2010 ............................... 6

Section 1 : Les principaux produits exportés ......................................................................... 6

1. La liste des principaux produits exportés................................................................... 6

1.1 Produits du règne animal ........................................................................................ 10

1.2 Produits du règne végétal ....................................................................................... 10

1.3 Produits textiles ....................................................................................................... 11

1.4 Huiles essentielles..................................................................................................... 11

1.5 Produits minéraux ................................................................................................... 11

1.6 Produits halieutiques ............................................................................................... 11

1.7 Produits forestiers ................................................................................................... 12

2. Classification selon les dix (10) principaux pays importateurs en valeur FOB ..... 12

3. Les débouchés .............................................................................................................. 14

3.1 Les différents pays de destination .......................................................................... 14

3.1.1 Les Etats-Unis d’Amérique ................................................................................................ 14

3.1.2 L’Asie .................................................................................................................................... 15

3.1.3 L’Afrique .............................................................................................................................. 15

3.1.4 L’Océanie et le reste du monde .......................................................................................... 15

3.2 Les partenaires commerciaux ................................................................................ 15

3.2.1 L’Union Européenne ........................................................................................................... 16

3.2.2 La COMESA ........................................................................................................................ 16

Page 61: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

53

3.2.3 La SADC .............................................................................................................................. 16

3.2.4 La COI .................................................................................................................................. 16

Section 2 : Etat de lieux de l’exportation ............................................................................. 18

1. Exportation basée sur des matières premières ......................................................... 18

2. Une balance commerciale toujours déficitaire .......................................................... 19

3. La politique commerciale entreprise par Madagascar ............................................ 20

3.1 Les mesures sur les importations ........................................................................... 20

3.2 Les mesures sur les exportations ............................................................................ 21

PARTIE II : LES GRANDS DEFIS AUTOUR D’UNE POLITIQUE D’EXPORTATI ON... 24

Chapitre 1 : Les différentes contraintes rencontrées sur l’exportation ............................... 24

Section 1 : Au niveau politique .............................................................................................. 24

1. La lourdeur de la procédure administrative douanière ........................................... 24

2. L’instabilité politique .................................................................................................. 25

3. L’effet de la libéralisation des échanges .................................................................... 27

Section 2 : Au niveau économique ........................................................................................ 29

1. Le manque de connectivité des entreprises exportatrices malgaches ..................... 29

2. La forte dépréciation de l’Ariary ............................................................................... 30

3. L’effet de la crise mondiale .......................................................................................... 31

Section 3 : Au niveau social ................................................................................................... 32

1. Utilisation des méthodes traditionnelles .................................................................... 32

2. Le manque d’accès au financement ........................................................................... 32

3. Le problème foncier .................................................................................................... 33

4. Le coût élevé de contrôle des normes ......................................................................... 35

Chapitre 2 : Les politiques envisagées ..................................................................................... 37

Section 1 : Une politique basée sur le développement du secteur agricole ........................ 37

1. Les politiques prises par l’Etat .................................................................................. 37

1.1 Subvention des coopérations des paysans ............................................................. 38

1.2 Développement des infrastructures ....................................................................... 38

1.3 Un Etat régulateur ................................................................................................... 38

1.3.1 Réduction des coûts liés aux procédures douanières ........................................................ 40

1.3.2 Réduction des coûts liés aux activités de transitaires ....................................................... 40

1.3.3 Réduction des coûts liés au transport domestique ............................................................ 41

1.3.4 La minimisation des risques de change ............................................................................. 42

1.3.5 La mise en place d’un guichet unique ................................................................................ 42

Page 62: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

54

1.3.6 Les actions pour l’adoption des normes de qualité et d’hygiène ..................................... 43

2. La politique prise par les entreprises exportatrices ................................................. 43

Section 2 : Une économie centrée vers l’industrialisation .................................................. 44

1. L’industrialisation par substitution aux importatio ns ............................................. 44

1.1 Un survol sur cette stratégie ................................................................................... 44

1.2 Une solution envisageable pour Madagascar ........................................................ 45

1.3 Limites ...................................................................................................................... 46

2. L’industrialisation tournée vers l’exportation (ITE ) ............................................... 46

2.1 Un survol sur cette stratégie ................................................................................... 46

2.2 Une solution envisageable pour Madagascar ........................................................ 48

2.3 Limites ...................................................................................................................... 48

Section 3 : Solutions personnelles ......................................................................................... 48

1. Les stratégies envers les IDE ...................................................................................... 48

2. L’imitation du Japon ................................................................................................... 48

CONCLUSION .................................................................................................................................... 51

TABLES DES MATIERES ................................................................................................................ 52

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 55

ANNEXES ............................................................................................................................................ 56

Page 63: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

55

BIBLIOGRAPHIE

� Ouvrages

- P. R. Krugman, M. Obstfeld, Economie internationale, 4ème édition, Editions De

Boeck Université, 2004, 858 pages

- E. DUBOS-PAILLARD, L’industrie dans les pays du Tiers-Monde, Edition PUF,

1998, 96pages

� Revues

- Banque Centrale de Madagascar, Rapport annuel2010, 2010, 137 pages

- Banque Mondiale, A la Recherche du temps perdu vers une croissance soutenue et

équilibrée, 2008, 188 pages

- Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de relance économique, 2010, 364

pages

- INSTAT, Enquête Périodique auprès des Ménages, 2010

- CREAM, La détaxation, bilan et critiques, 2004, 17 pages

- Loi de finances, 2008, 63 pages

- BAID/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2008, page 419

- M. R.RAVELOMANANA, Cours de politique économique, 2011

- D. O. RAKOTO, Cours des théories économiques, 2011

- L. RAJAOSON, Cours d’économie industrielle, 2011

� Webographie

- www.instat.mg

- www.mfb.gov.mg

- www.quali-conseil.com/systeme-haccp.html

Page 64: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

56

ANNEXES

Page 65: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

I

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01: Liste des principaux produits exportés par Madagascar de 2005 à 2010

Tableau 02 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays

Tableau 03 : Exportation effectuée par Madagascar vers les 10 principaux pays (en %)

Tableau 04: La part des exportations destinée vers l’Union Européenne de l’année 2005 à

2010

Tableau 05: Volume global des exportations vers les groupes de la COI, de la SADC et du

COMESA effectuée par Madagascar allant de 2005 à 2010

Tableau 06: Part de chaque secteur dans le PIB de l’année 2005 à 2009 (en %)

Tableau 07: La balance commerciale de Madagascar de 2001, 2005 à 2010

(en millions de DTS)

Tableau 08 : Exportation des produits textiles aux Etats-Unis de 2008 à 2010

Tableau 09: Exportation des produits textiles par Madagascar de 2008 à 2010

Tableau 10: Evolution du taux de change de 2005 à 2010

Tableau 11: Le taux d’emprunt pratiqué par les banques

Tableau 12: Total des exportations de crevettes en poids nets (en kilogramme)

Tableau 13: Extrait du tableau synthétique des réformes

Page 66: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

II

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I :Tableau : Le solde de la balance commerciale de Madagascar de 1960 à 2011

(% du PIB)

ANNEXE II : Les différentes normes exigées par les pays importateurs

ANNEXE III : Le système d'analyse des dangers et de maîtrise des points critiques (HACCP)

ANNEXE IV : Les raisons de délocalisation des industries par les pays développés

Page 67: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

III

ANNEXE I :

Tableau : Le solde de la balance commerciale de Madagascar de 1960 à 2011(% du PIB)

Année

Solde de la balance commerciale

1960 -6,594 1961 -4,899 1962 -4,628 1963 -7,146 1964 -6,625 1965 -6,788 1966 -5,903 1967 -3,99 1968 -5,04 1969 -5,002 1970 -2,425 1971 -6,581 1972 -4,06 1973 -4,631 1974 -4,681 1975 -5,031 1976 -2,361 1977 -3,604 1978 -6,906 1979 -15,812 1980 -16,395 1981 -11,311 1982 -9,441 1983 -6,964 1984 -4,626 1985 -8,266 1986 -3,398 1987 -5,941 1988 -6,8 1989 -3,822 1990 -11,425 1991 -8,579 1992 -8,283 1993 -9,298 1994 -7,567 1995 -7,577 1996 -5,512 1997 -8,094 1998 -7,757 1999 -7,744

Page 68: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

IV

2000 -7,326 2001 -3,214 2002 -6,565 2003 -8,988 2004 -14,847 2005 -17,343 2006 -16,042 2007 -21,743 2008 -30,332 2009 -23,714 2010* -27,234 2011*

-28.219 Source : Banque Mondiale /Perspective monde / Université de Sherbrooke

Les dernières années, marquées par un astérisque (*), sont des estimations effectuées par

Perspective monde à partir des cinq données précédentes, selon un modèle de régression

linéaire simple.

Page 69: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

V

ANNEXE II :

Les différentes normes exigées par les pays importateurs

I. Les normes en vigueur

1. Les agences de normalisation

Nombreux sont les organismes qui s’occupent de l’établissement des normes au niveau

mondial. Nous pouvons citer entre autres, l’AFNOR (Agence Française de Normalisation) en

France, le CEN (Comité Européen de Normalisation) en Europe ou encore l’ISO

(International Standard Organisation) et enfin le CODEX. Ces institutions sont reconnues au

niveau mondial par les pouvoirs publics. Ces agences produisent des normes d’application

volontaire demandées par les acteurs économiques pour leur développement stratégique et

économique. Les normes y sont élaborées au sein de groupes de travail ouverts, regroupant

des représentants des acteurs économiques concernés, des administrations ou de tout

organisme compétent sur le sujet.

Quelles sont alors les normes que nos produits doivent suivre notamment sur les produits

du règne végétal ? C’est ce que nous allons voir ci-après.

2. Norme EUREPGAP:

L’EUREPGAP est une association composée de chaînes européennes de grandes et

moyennes surfaces, particulièrement implantée en Europe du Nord (Royaume-Uni, Pays-Bas).

C’est un système de qualité pour l’agriculture, utilisé comme référence par les détaillants. Il

touche un ensemble de pratiques dans toute la chaîne de production. Cette mesure concerne

les légumes et les fruits frais dont le litchi. L’association développe, essentiellement pour les

produits frais, un référentiel inspiré de bonnes pratiques agricoles de production et de la

méthode HACCP pour le conditionnement. Ce référentiel s’applique au niveau de

l’exploitation agricole. Dans le cas de l’ananas, le référentiel représente près de 210 points de

contrôle (respect de l’environnement et des conditions sociales de travail) avec un coût de

mise en conformité évalué entre 2.300 et 2.600$ US pour un producteur costaricien souhaitant

exporter. A cela il faut encore ajouter les coûts de certification.

Pour l'instant, seule l'Allemagne, qui importe 4.000 tonnes de nos produits exige cette

certification EUREPGAP mais la mesure pourra bientôt être étendue.

3. Les normes pour l’exportation vers l’Union Européenne

Les producteurs du Sud doivent répondre à plusieurs aspects sanitaires, en réponse aux

législations alimentaires européennes dont:

Page 70: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

VI

• La traçabilité : rendue obligatoire par le Règlement européen 178/2002 entré en

application le 1er janvier 2005 (« Food Law »). Cette réglementation « de la fourche à

la fourchette » donne à l’importateur la responsabilité d’assurer la traçabilité du

produit aux différents stades de la filière. Les informations ne sont pas destinées aux

consommateurs mais aux pouvoirs publics en cas de contrôle ou d’alerte sanitaire.

• Le contrôle de l’hygiène : rendu obligatoire par les modifications de la réglementation

relative à l’hygiène entrée en application le 1erjanvier 2006. Cette réglementation met

l’accent sur le système d’analyse des dangers et de leur maîtrise aux points critiques

(méthode HACCP).

• Le respect des limites maximales de résidus de pesticides (directive 91/414/CE).

• Le respect des limites maximales de résidus d’aflatoxines (règlement CE2174/2003).

Les aflatoxines sont des substances très toxiques pour les mammifères qui apparaissent dans

les noix, les céréales, les poivres séchés et d’autres aliments d’origine végétale.

• L’affichage des aliments allergènes (directive 2003/89 CE).

• La traçabilité des emballages. Elle sera rendue obligatoire à partir d’octobre 2006

(règlement 1935/2004).

II. Les normes pour les produits porteurs

Les normes internationales sont strictes surtout au niveau des produits porteurs qui sont les

plus demandées au niveau du marché. Ces normes concernent surtout les calibrages et

l’emballage.

a) Les crevettes

Le Produit doit respecter des normes sanitaires strictes.

� Calibrage

Entière : (Nombre d’unités de crevette par Kg)

Étêtées : nombre de crevettes

Par livre (= 0,653 kg)

U/5 - U10 10/20 20/30 90/UP U/10 10/15 16/20 80/UP

� Emballage :

- Emballage de Fond : Feuilles plastiques

- Emballage de Forme : Innet Carton 2 Kgs

- Emballage de Transport : Master carton 12 Kgs (6 boîtes de 2 Kg)

b) Le graphite

• Classement : Suivant teneur en carbone

Page 71: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

VII

• Grosses Paillettes (large flakes)

• Moyennes Paillettes (médium flakes)

• Fines Paillettes (fine flakes)

• Extra fines Paillettes (Extra-fine flakes)

• Mélanges spéciaux (spécial blond)

• Emballages

• Sacs jute de 50 Kgs doublés polyéthylène

• Conteneurisés par lot de 18 tonnes

c) Les pommes de terre

Les pommes de Terre exportées du Territoire de Madagascar doivent :

• Appartenir à l’espèce botanique « Solanum turberosum »

• D’une même variété horticole pour un même lot, avec une tolérance de 2% de tubercule

d’autres variétés.

• Être constituées de tubercules aux yeux superficiels

• Ne pas renfermer de tubercules verdis ou violets, coupés ou blessés, meurtris, germés,

parasités, terreux, pourris et fanés.

Toutefois une tolérance de 2% en poids est acceptée pour ces défauts.

- Ne pas présenter en l’état ou après cuisson une odeur ou un goût anormal

- Ne pas contenir 1% en poids de matières étrangères (terres, délais de fanes, etc.…)

• Être constituées de tubercules d’un calibrage homogène

- Les pommes de terre sont emballées dans des sacs neufs grosse maille. Ces sacs sont

uniformes pour un même lot. Toutefois, les poids des sacs ne peuvent dépasser 50 Kg.

d) Girofle

Normes et calibrage :

1) Prima, type n°1

2) Supérieure, type n°2

3) Courante, type n°3

4) Tout venant, type n°4

e) Maïs

Les lots de maïs en grains doivent être :

• Sains, entiers, pleins

• Récoltés à complète maturité

• De couleur typique de la variété

Page 72: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

VIII

• Exempts de toute odeur anormale, étrangère ou trahissant une indice de fermentation ou de

moisissure

• Exempts d’insectes vivants ou morts, notamment charançons ou bruches.

• Secs

Calibrage :

- Type Supérieur

- Type courante

- Type Limite

- Emballage à l’Exportation

• Sacs neufs en fibres naturelles offrant une garantie suffisante pour le transport et la

Conservation des produits ;

• Ces sacs doivent être de poids uniforme pour un même lot

• Chaque lot doit être constitué d’un produit de même variété et de même campagne de

récolte.

f) Cacao

• Normes et calibrages

- Type supérieur

- Type courant

- Type Limite

• Emballages : Sacs neufs, garantissant une tare constante (65kgs net)

g) Litchis

� Taux de soufre :

� Au niveau des pulpes : 10 ppm

� Au niveau des coques : 250 ppm

� Traçabilité des fruits commercialisés sur les marchés européens depuis le 1 Janvier

2005.

� La qualité organoleptique et gustative concerne les critères suivants :

� diamètre du fruit : > ou = à 30 mm,

� coloration : de rose à rouge,

� acidité : nulle avec en moyenne 17°brix à 18°brix

� coque : souple et sans tâche,

� fermeté du fruit : bonne

Page 73: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

IX

ANNEXE III :

Le système d'analyse des dangers et de maîtrise des points critiques (HACCP)

Alors que les programmes d’assurance qualité classiques se focalisent sur les problèmes

identifiés dans le produit fini, le système HACCP consiste en une démarche systématique et

préventive visant le processus même de production.

Les six aspects visés par les programmes préalables d'une démarche HACCP sont :

� Locaux : Extérieur, Bâtiments, Installations sanitaires, Programme de qualité de l'eau,

de la vapeur et de la glace.

� Transport et Entreposage : Véhicules de transport, Contrôle de la température,

entreposage des matériaux reçus, des produits chimiques non alimentaires et des

produits finis.

� Équipement : Conception générale de l'équipement, Installation de l'équipement,

Entretien et étalonnage de l'équipement.

� Personnel : Formation, Exigences en matière d'hygiène et de santé.

� Assainissement et Lutte Contre La Vermine : Programme d'assainissement,

Programme de lutte contre la vermine

� Retraits : Programme de retrait - Relevés de distribution.

Les sept principes fondamentaux du système HACCP: Le système HACCP est une technique

pro-active, qui repose sur sept principes visant à repérer les dangers associés à la production

des aliments, à les contrôler à des points de contrôle critiques du processus.

Analyser les dangers et énumérer les mesures préventives pour les contrôler.

� Déterminer les points de contrôle critiques.

� Fixer des limites à chaque point de contrôle critique.

� Définir des mesures correctives à prendre en cas d'écart.

� Implanter des procédures pour vérifier que les systèmes fonctionnent correctement.

� Établir des procédures de surveillance des points de contrôle critiques.

� Mettre en place une tenue de dossiers efficace, où figurent toutes les procédures et

tous les relevés concernant ces principes et leur mise en application.

La certification HACCP permet :

� la garantie de l'innocuité des aliments

� une qualité uniforme

� un meilleur contrôle des coûts

� la reconnaissance internationale

Page 74: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

X

� une amélioration des possibilités d'exportation et de croissance

� un processus de gestion améliorés

� Une productivité accrue

Page 75: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

XI

ANNEXE IV :

Les raisons de délocalisation des industries par les pays développés

� Dans les pays en développement, les mains d’œuvre sont à bon marché et les

matières premières sont en abondance ;

� Il existe des industries qui sont considérées comme des industries qui dévalorisent

les pays développés comme la sidérurgie ou la pétrochimie;

� Les industries polluantes sont transférées dans les pays en développement parce

qu’elles polluent l’environnement des pays développés ;

� Il existe aussi des industries qui consomment beaucoup d’énergie :

� Enfin, on transfert les industries à technologie moyenne comme la fabrication des

pièces détachées des produits.

Page 76: RANAIVOSON; Lalanirina Beby ECO M1 12 n

Les problèmes des exportations à Madagascar

XI

Nom : RANAIVOSON

Prénoms : Lalanirina Beby

Titre : Les problèmes des exportations à Madagascar

Nombre de pages : 53

Nombre de tableaux : 13

Résumé :

Malgré ses différentes ressources naturelles, Madagascar n’arrive pas à les allouer de

façon optimale. Son solde de la balance commerciale reste toujours déficitaire. Les problèmes

se focalisent au niveau des exportations qui sont d’ordre politique, économique et social.

Plusieurs solutions pourraient être envisagées. D’abord, il y a la politique basée sur le

développement du secteur agricole à travers la politique prise par l’Etat et par les entreprises

exportatrices. Ensuite, l’économie malgache devrait être centrée sur la stratégie

d’industrialisation par substitution des importations (ISI) ou la stratégie d’industrialisation

tournée vers l’exportation (ITE). Enfin, il y a les solutions préconisées par moi-même telles

qu’il faut exiger les IDE d’associer leurs capitaux avec les capitaux nationaux et de

transformer leurs produits sur le territoire malgache. Et nous pouvons aussi imiter les

stratégies d’industrialisation utilisées par le Japon pendant l’ère Meiji en 1968.

Mots clés : exportations, produits, déficit, balance commerciale, entreprises, industries,

partenaires commerciaux.

Encadreur : Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza

Adresse de l’auteur : CU Chambre 220 bis/3 Ankatso I