Ramdam 82

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TOUS LES SPECTACLES DE L’HIVER LE MAGAZINE DE VOS SORTIES PLEINES D’ESPRIT 82 JANVIER FÉVRIER 2010 gRAtuIt 2010 : cultivez-vous Festival Détours de chant Brigitte Fontaine en liberté Cuba Hoy Festival C’est de la danse Contemporaine

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Ramdam, le magazine culturel régional en Midi Pyrénées.

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Tous les specTacles de l’hiver

Le magazine de vos sorties pLeines d’esprit

N°82 JANVIERFÉVRIER 2010

gRAtuIt

2010 :cultivez-vous

Festival Détours de chantBrigitte Fontaine en liberté

Cuba Hoy

Festival C’est de la danse Contemporaine

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Ramdam rédaction : 51, rue des Paradoux, 31000 Toulouse. Téléphone : 05 34 31 26 31, Fax : 05 34 31 26 30 E-mail : [email protected] de publication et Directeur de la rédaction : Pierre Combes. Responsables rédaction : André Lacambra, Virginie Peytavi. Ont participé à ce numéro : Michel Grialou, Pierre Lepagnol, Maeva Robert, Jean Szurewski, Jean-Louis Pélissou. Publicité tél. : 05 34 31 26 31, E-mail : [email protected] Publicité : Jérôme Pasquer, [email protected] Mise en page : S. Lucas Impression : SEIL Loubet Drémil-Lafage. Dépôt légal 2346.96. ISSN 1276-6267. Commission Paritaire : 0513 K 80192. Ramdam est une publication de Ligne Sud SARL 51, rue des Paradoux. Au capital de 8000 €. Par RCS Toulouse 1998B01046. APE 741 G. © Ligne Sud et les auteurs. Téléphone : 05 34 31 26 31Sauf autorisation écrite de la direction, la reproduction des textes, illustrations, partiellement ou dans leur totalité est interdite. Les documents ou manuscrits non insérés ne seront pas rendus. La direction et la rédaction ne sont pas responsables des textes, dessins, illustrations, publicités publiées qui n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

SommaireJan./Fev. 2010

Promesses et bonnes résolutions Le début d’année est toujours propice aux bonnes résolutions et aux promesses : « J’arrête de fumer ! Je me mets au vélo ! Je m’inscris à un atelier d’écriture ! A un cours de cuisine ! » Et si cette année, vous décidiez de vous offrir plus souvent une soirée au théâtre, une visite d’exposition, une virée dans un festival… Si vous vous risquiez à la découverte d’expressions artistiques qui vous sont étrangères ?Si vous choisissez cette voie, promenez-vous dans Ramdam pour constater que la programmation culturelle dans notre région tient, elle, toutes ses promesses. Promesse de diversité, promesse de découvertes, promesse d’émotions et même promesse de politique tarifaire. Où que vous résidiez sur le territoire, les propositions abondent. En ces temps de fragilité financière, faites le bon choix : investissez sur vous même en vous confrontant à des œuvres du répertoire, en vous laissant gagner par l’émotion devant une toile, en vous faisant « em-barquer » dans un délire musical. La pratique culturelle, c’est une grande aventure dont on ne sort pas indemne. Tant mieux.

Pierre Combes

Sélections 5

Evénements 6 à 9

Musique 11 à 15

Classique 16 à 19

Théâtre 20 à 23

Cirque, rue, formes animées 25 et 26

Danse 27 à 29

Jeune public 31 à 33

Cinéma 34 et 35

Expos 36 à 38

L’agenda de vos sorties 39 à 61

Les dates et lieux des manifestations

culturelles en Midi-Pyrénées

Les Univers de Caroline Joucla 62

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DesCente à la Pleine luneOn tente l’aventure d’une descente, à ski ou en surf, les soirs de pleine lune depuis le Pic du Midi. C’est nouveau et les prochaines descentes sont prévues les 30 janvier, 26 février et 27 mars. Avant la descente, visite du site et buf-fet dinatoire figurent entre autres au programme. Renseignements : 05 62 56 70 00.

certainementles Passions et les saCqueboutiersDébut d’année riche en nouveautés pour les ensembles tou-lousains qui se bousculent chez les disquaires : Les Passions s’unissent aux Sacqueboutiers et font appel à Equidad Barès ou Renat Jurié pour fêter un Noël Baroque Occitan, conjuguant musique baroque et musique traditionnelle. Les Sacqueboutiers quant à eux ont enregistré Il Combattimento di Tancredi e Clo-rinda de Monteverdi, compositeur que l’on retrouve dans l’al-bum Clair-Obscur dans le sillage du Caravage, dernier-né de l’ensemble de cuivres anciens de Toulouse. Év

entu

elle

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t

lumineuxA partir du 7 janvier et jusqu’au 21 mars, l’Espace EDF Bazacle fermé au public le temps de travaux d’aména-gement, accueille une œuvre de gilles conan, intitulée rollin’ (what goes up must come down). L’œuvre com-manditée par la délégation régionale EDF Midi-Pyré-nées sur proposition de l’Espace Croix-Baragnon, visible à partir du soleil couchant et depuis l’espace public, évoque l’état même du lieu, en réaménagement. L’oeuvre lumineuse conçue pour la façade du Bazacle, sera surcompensée par l’extinction dans le même temps des piles du pont des catalans.

Du 7 janvier au 21 mars, Espace EDF-Bazacle, Toulouse.

sélections

Johanna luzOn écoute –en boucle- le dernier album de Johanna Luz, Now or silence. D’abord parce que la Toulousaine a toujours su enrichir le timbre exceptionnel de sa voix aux rythmes jazz qui forment son univers musical. Ensuite parce qu’à l’image du métissage qui colore ses origines argentines et brésiliennes, elle s’affranchit de toutes les frontières musicales : c’est à l’Orches-tre de Chambre de Toulouse que Johanna Luz a fait appel pour l’accompagner sur cet album, qui aligne les compositions originales, toujours très jazzies. A noter : l’Orchestre de Chambre vient d’enregistrer l’album La Follia dans lequel il réunit les plus grands compositeurs baroques italiens.

Johanna Luz, Now or silence.

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C’est l’une des sensations les plus attendues du prochain festival C’est de la Danse Contemporaine : Saburo Teshigawara, artiste majeur de la scène contem-poraine mondiale puise avec le solo Miroku, présenté à Toulouse et Tarbes, au cœur des fondements de la culture japonaise. Terme désignant l’une des prochaines incar-nations de Bouddha, Miroku annonce avec son avènement la complète harmonie du monde. Scénographie minima-liste, danse d’une précision millimétrée alternant tension extrême, violents soubresauts et mouvements à la len-teur suspendue, vision très plastique de la lumière envisagée comme un décor, sobriété d’une beauté épu-rée signent cette œuvre prête à délivrer son esthétique de la perfection. VP

Éloge de la perfection

éVéneMents

30 janvier, le Parvis, tARbEs.

3 et 4 février, TNT, toulousE.

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© Takashi Shikama

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sur des textes du célèbre poète et dramaturge anglais, Clémence Massart vient chercher la petite bête. Habillée en asticot, la comédienne hors norme qui nous a fait rire la saison dernière en lisant le courrier du cœur des années soixante, est de retour au Sorano dans un spectacle inédit, original et per-sonnel, conçu, écrit et réalisé par elle-même. Qui allume la scène mieux que Shakespeare, Molière et Guitry réunis ? Clémence Massart ! al

Après Rain, né du plaisir universel à recevoir l’orage d’été, le Cirque Eloize se lance à corps perdu dans Nebbia, évocation embrumée du village italien auquel Daniele Finzi Pasca raccroche son enfance. Dernier volet d’une tri-logie du ciel sur laquelle repose la collaboration entre le metteur en scène et le Cirque Eloize, Nebbia court après le souvenir un peu flou d’un univers onirique et enfantin. « Dans la plaine du Pô, le brouillard est une aventure. (…) Du balcon de ma grand-mère, j’ai cru entrevoir des chameaux, des déserts et des sirènes, mon oncle qui revenait de la guerre, et puis un cirque. Et puis je me suis vu, moi, devenu grand, filer à toute allure dans une voiture rouge ». À voir, évidemment. VP

6 février, Le Parvis, tARbEs.

3 au 5 février théâtre Sorano,

toulousE

après la pluie

l’asticot de shakespeare

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3, place du Capitole 31000 Toulouse_téléphone 05 62 30 23 30

e-mail : [email protected]

site : www.caisseepargne-art-contemporain.fr

blog : www.lesfeesetlecureuil.org

du mardi au samedi de 11h à 19h30 et le premier dimanche

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8 janvier au 20 février 2010

Fondation d’entreprise espace écureuil / Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées

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éVéneMents

Varsovie, Pologne, automne 1975 : le jury du prestigieux Concours Chopin concède le pre-mier prix à un pianiste de dix-huit ans originaire de Silésie. La ressemblance de Zimerman avec le compositeur national polonais est troublante. Mais c’est surtout son jeu qui impressionne et émeut. Quand le musicien pose ses mains sur le clavier, ce sont des paysages de sa Pologne natale qui défilent devant les yeux d’un public captivé. Ce sont ces « images » qu’il projette depuis, de par le monde, lors de ses récitals et concerts volontai-rement peu nombreux.Très peu d’expressivité sur le visage et dans les gestes de ce pianiste, mais par son jeu précis et

concis, l’homme semble faire corps avec le piano et parvient à exprimer déchaînements et exalta-tions d’une rare authenticité. Chacun de ses réci-tals est alors un moment de communion totale avec le public. C’est sans doute la raison de son immense aura qui le classe parmi les plus grands pianistes actuels.Enfin, très féru de technique instrumentale, il est le propre accordeur de ses pianos qui l’accompa-gnent, et qu’il règle même en fonction de l’acous-tique des salles. Et ne soyez pas surpris si, en plein récital, il change lui-même le clavier en fonction des œuvres qu’il a choisi d’interpréter, et non divulguées encore ! mG

19 janvier, Théâtre,

CAstREs.20 janvier,

Théâtre Olympe de Gouges

MoNtAubAN.

ZiMerMaN 28 janvier, Grands Interprètes,

Halle aux grains, toulousE.

Jules et Marcel

jusqu’à l’obsession

Michel galabru est Jules Raimu. Philippe Caubère est Marcel Pagnol. La vedette de cinéma populaire et l’écrivain à succès prennent vie sur scène par le biais d’un échange épistolaire, de leur rencontre en 1929 jusqu’à la disparition du comédien en 1946. Une vraie fausse correspondance composée de lettres réelles et d’extraits de journaux intimes, pour un duo complice qui évolue au rythme des humeurs de l’acteur instinctif et de l’intellectuel débonnaire. Un échange bon enfant, plein de tendresse amicale, de brouilles tonitruantes et de réconciliations marseillaises. Bourré de charme. al

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“L’Espace EDF Bazacle au fil des ondes”

Tous les vendredis à 14h, les samedis à 8h30et les dimanches à 19h.Toutes les semaines sur

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CominG soonDepuis l’an dernier, ils sont la coqueluche des mélomanes. Entre la B.O. de Juno sous le pseudo Antsy Pants et la composition de deux titres pour Olivia Ruiz, les Coming Soon ont même eu le temps d’imaginer un nouvel opus, Ghost Train Tragedy, un train fantôme musical qui démontre que ce folk venu d’Annecy peut encore se mouvoir avec une séduction mondialisée.15 Janvier, Le Rex, Toulouse.

maésoA découvrir en concert le dernier album de Maéso, Poséidon, opus rock et 100% Toulousain comme le dit son auteur, bien connu de toutes les scènes notamment régionales, entouré de trois musiciens pour former Maeso & les chocos. A suivre. 7 et 8 janvier , Resto O Jazz, 22 janvier, Amanita Muscaria, Toulouse , 29 janvier , Pub The Quay , Castres, 5 février, The Petit London, Toulouse.

Carnet De borD

Culte il l’est, parfois cultissime, après tous ces mots bleus, des périodes lointaines, des juke-box inoubliables, et puis Christophe le chanteur ex-yéyé des 60’s est devenu Christophe tout court, de ces artistes que l’on « hommage » dorénavant. Tribute et respect. Lui n’a finalement pas changé, et file ses chansons pop modernes et mystérieuses, doucement électros, sans jamais se départir d’un velours rauque. Pl

6 janvier, le Parvis, tARbEs.

C’est entourée des voix exclusivement fémini-nes du groupe Evasion que Michèle Bernard se lance avec Des Nuits noires de monde dans un voyage poétique et musical à la rencontre des peuples. Chants polyphoniques, populaires, contes et créations ponctuent ce concert pré-senté lors de la 9e édition du festival Détours de chant.

1er février, Odyssud, blAgNAC.

ChristoPhe miChèle bernarD

Attendu au tournant, le seul groupe vrai-ment populaire de la

génération des «bébés rockers» parisiens, avec son premier album Blonde comme moi, réussit le difficile passage du second opus avec une frénésie juvénile intacte et une maitrise musi-cale pourtant nouvelle. Pas de maturité donc pour les BB Brunes mais chez Adrien Gallot, le chanteur, la capacité sans cesse renouvelée d’imprimer une plume française sur les riffs élec-triques du rock anglo-saxon. Après un disque de platine, une Victoire de la Musique (Groupe Révélation Scène 2009) et des centaines de concerts, les BB Brunes sont de retour avec Nico Teen Love, nouvel opus qui peut varier les for-mes entre rock énergique et ballade romanti-que. Il y a certes ce maniérisme qui peut agacer, mais les refrains entêtants de ce quatuor minau-dent souvent avec l’imparable. A la fois mélan-coliques et nerveux, les BB Brunes sont désor-mais des artistes complets à la fraicheur préservée. Rare et indispensable. Jz

1er février, Le Bikini, RAMoNVIllE.

bb brunesmusique

Tous les vendredis à 14h, les samedis à 8h30et les dimanches à 19h.Toutes les semaines sur

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emilie simonSon troisième album The Big Ma-chine sonne comme un revival Kate Bush inspiré. Emilie Simon a ainsi vécu quelques mois aux Etats-Unis et livre ainsi ses sensations new-yorkaises. Presque exclusivement en anglais, le son est plus organi-que, moins électro, une marche impériale plus épidermique mais toujours séductrice.21 Janvier, Le Bikini, Ramonville.

meJ trio Chante brassensDerrière cet énigmatique Mej Trio, trois musi-ciens fous de Brassens qui ne cessent depuis la création de leur formation en 1981 de rendre hommage au chanteur. Georges Madaule, Jacques Echene et Alain Jubert ont déjà plus de 1000 concerts au compteur en France mais aussi en Europe, Brassens toujours pour com-pagnon. Chansons inédites, grands classiques, incontournables ou découvertes mâtinées de jazz composent ce récital présenté à Muret. 26 février, Théâtre Municipal, Muret.

Carnet De borD

Enregistré en Août 2008 lors du festival, le pre-mier CD-DVD commercialisé sous le label Jazz in Marciac réunit quatre grands de la musique : le trompettiste Wynton Marsalis et l’accordéoniste

Richard Galliano, très appréciés par le public du festival, se retrouvent sur scène autour de Billie Holiday et Edith Piaf. Croisant les répertoires, ce sont aussi deux univers qui se métissent pour n’en former plus qu’un, celui du jazz. Une soirée événement qui se prolonge aujourd’hui avec l’édition de ce premier CD-DVD enregistré sous le chapiteau gersois. Le premier mais certainement pas le dernier.

From Billie Holiday to Edith Piaf, Live in Marciac.

marCiaC sur CD

GérarD Darmon

C’est dans le Gers, décidément souvent choisi comme cadre aux histoires d’amitié viriles, que Gérard Darmon, Marc Lavoine et Marc Esposito (réalisateur des films Le cœur des hommes) se sont isolés quelques jours durant pour mettre la première main à cet album intimiste, le –déjà- troisième pour Gérard Darmon. Avec Marc Esposito aux textes et Marc Lavoine travaillant les mélodies, le bien nommé On s’aime donne dans le sur-mesure : parfaitement ciselé pour mettre en valeur le timbre grave de Gérard Darmon, il souligne dans le même temps une sensibi-lité parfois dissimulée derrière le costume de l’acteur. A découvrir sur scène.

30 janvier, Hall Comminges, ColoMIERs.

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Vos rencontres avec les médias sont souvent marquées par une incom-préhension mutuelle... Brigitte Fontaine : Je considère cela comme normal. Je ne dois pas être dans la norme. Ce genre de décalage est mon quotidien en promo.

Il y a eu du scandale autour de vous ? Oui, oui... J’en ai fait des assez raides mêmes... Certains m’en ont voulu dans le métier. On m’a même sacquée. Quand j’étais plus jeune, j’étais interdite d’antenne tout simplement. Bon, c’était un autre régime, mais bon, ça me mettait en rage. Mais ça l’entretenait aussi. Paradoxe. De toute façon, j’ai tou-jours été quelqu’un de rebelle. Il n’y a pas d’idée derrière mais des impulsions.

Vous avez encore la rage ? Oui, j’ai la rage. Encore et encore. Mais pas de haine. Et surtout pas d’amertume ou d’aigreur. Que Dieu m’en préserve... ça doit être triste de ressentir cela. Et je n’aime pas les cho-ses tristes. C’est presque pire que la terreur à mes yeux.

Pourquoi avoir appelée votre dernier album Prohibition ? Disons que j’ai res-sorti mes griffes. La politique, ça peut aller avec tout, l’art et la poésie aussi. Et cela faisait longtemps que je ne m’étais plus occupé de ce genre de chose. Là, ça devenait un besoin évident.

Mais vous êtes aussi clown, non ? Je veux bien être un clown, mais pas un clown de service. D’ailleurs, en concert, j’attaque tout de suite dans le comique. Mais j’aime surtout les contrastes. Alors quelques fois je chante des titres très émouvants avant d’entamer quelque chose de très drôle. J’aime beaucoup les mélanges.

un morceau de musique, c’est comme un manifeste de métissage ? Oui, si vous le dites. Bien qu’il y ait une ou deux chansons qui ne soient absolu-ment pas révoltées ni même rebelles. Je chante aussi l’amour, l’amour pres-que mystique.

Brigitte Fontaine en liberté

Propos recueillis par Jean szurewsky

«J’ai toujours été quelqu’un de rebelle»

MI-lIbEllulE, MI-hIPPIE, Brigitte Fontaine FAsCINE

touJouRs. RENCoNtRE AVEC uNE ZAZou têtE d’AFFIChE du

FEstIVAl dÉtouRs dE ChANt, EN touRNÉE Et EN toutE lIbERtÉ.

4 février, Bikini,

RAMoNVIllE, Festival Détours

de Chant. 5 février, l’Estive,

FoIx.

musique

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musique

Ils étaient deux, les voilà trois : Marc Maurel et Jérôme Abadie, fondateurs du groupe Garance en 2004, transforment leur duo infernal en trio hypercréatif en faisant appel à Loïc Laporte, multi-instrumentiste chargé d’enrichir le style musical de la formation. Un

renfort qui coïncide avec la création sur la scène du festival Détours de chant de leur nouveau spectacle, Chantropophage. A découvrir.

11 février, Salle Nougaro, toulousE.

Elle a 19 ans, elle hurle, elle aime le rock et la vie, et à sa naissance, son père, Jacques Higelin, écrivait La ballade pour Izia. Si les critiques musicaux n’hésitent pas à la comparer à Janis Joplin, cette fille

électrique a parfois trop de braise sous les cordes vocales. Izia, jeune fille pressée qui a déjà une première partie d’Iggy Pop & The Stooges, forme la boule de feu que le rock français désirait, une énergie hors norme à absorber coûte que coûte.

28 Janvier, Le Bikini, RAMoNVIllE.

GaranCe nouVelle Version

izia

321 2/ pour la compagnie James carlès

En présentant Danses avec les dieux, le chorégraphe James Carlès redonne vie au répertoire des danses noires des années 20 à nos jours. « On est avec James Carlès au coeur de la pro-blématique qui porte le festival et s’interroge sur les origines et les identités. C’est une chance de pouvoir présenter ces piè-ces à notre public ».

3/ pour Grupo K-Fé« Un incontournable du festival : la soirée salsa. Avec cette année une touche antillaise, puisque le festival s’appuie sur une thé-matique créole ». De la salsa cubaine tout ce qu’il y a de plus martiniquais en effet puisque Grupo K-fé a été créé en 2000 sous l’impulsion du percussionniste martiniquais Jean-Pierre Genteuil. VirGinie PeytaVi

Du 4 au 7 février, touRNEFEuIllE.

3 1/ pour le Théâtre des chimères Compagnons de longue date du festival Cuba Hoy, le Théâtre des Chimères et son metteur en scène Jean-Marie Broucaret trustent la manifestation avec deux proposi-tions : Lulu, d’après un texte de la Chilienne Ana Harcha Cortès qui décortique la vie solitaire d’une jeune femme en quête d’identité, et Sissi pieds-jaunes, spectacle à voir en famille sur le tiraillement entre ses deux origines d’un petit Brésilien adopté par une famille française. « Nous aimons la prise de risque avec laquelle cette com-pagnie aborde son travail» expli-que Gisèle Limone, l’une des fon-datrices de la manifestation. « Un travail percutant et d’une grande qualité, c’est une valeur sûre du festival ».

bonnes raisons de squattercuba hoy

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Mig

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classiqueLe parvis propose une soirée mozart-Haydn en compagnie de l’orchestre des Champs-elysées, sous la baguette de alessandro moccia. Les Concertos n°11 et n°13 de mozart redoublent d’invention mélodique et font briller le soliste, en l’occurrence andreas staier au pianoforte. La Symphonie n°60 de Haydn joue sur une gamme plus inattendue pour un résultat tout aussi brillant. Un programme malicieux et plein d’humour.

26 janvier, Parvis, tARbEs.

orChestre Des ChamPs-elysées

le VoyaGe à reims

Ou l’Hôtel du Lys d’Or, enfin à Tou-louse. Cet ouvrage de Gioacchino Rossini entre pour la première fois au Théâtre. C’est une coproduc-tion innovante et heureuse puis-

que quinze maisons d’opéra françaises et une hongroise se sont associées, s’impliquant directement en participant au choix de la distribution, de l’équipe de mise en scène, et en s’engageant à recevoir le spectacle. Elle est placée sous l’égide du Centre français de Promotion lyrique (CFPL) qui se charge de faciliter la découverte, l’insertion profession-nelle et la promotion des jeunes talents lyriques.L’œuvre, très jubilatoire, est particulièrement bien ciblée avec ses dix-huit rôles réunissant toutes les tessitures. Défen-due par deux distributions, c’est un festin fastueux que nous promet le metteur en scène Nicola Baloffa, une tornade de coups de théâtre, de pastiches, d’airs de tendresse ou de détresse vite effacés par de vertigineuses vocalises. Et au final, un tutti époustouflant par les…dix-huit chanteurs ! mG

Du 19 au 24 février, Théâtre du Capitole Hors les murs, Casino Théâtre Barrière, toulousE.

Né à Ankara il y a trente neufs ans, l’iconoclaste pianiste est régulièrement l’invité d’orchestres mondiaux de tout premiers plans. Quant à ses récitals, chacun est à 100%. Pas une nanose-conde d’ennui. Avec ce touche- à tout, tout feu, tout flammes, curieux, hype-ractif, improvisateur forcené, jazzman, compositeur visionnaire, c’est un sang neuf, frissonnant, qui coule dans les artères toutes émoustillées de la mu-sique. Bousculés les Beethoven, et Mozart. Les mouvements choisis des sonates La Tempête et alla turca vont vous surprendre. Tout comme sa trans-cription de la Fantaisie de Bach. Mais respect de la sublime Le Pressentiment de Janacèk. Enfin, une des compositions, Inside Sérail de cet interprète volcani-que. Incontournable.

Le 12 Février, Le Parvis, tARbEs.

Fazil say ou le Piano sismique

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Après avoir été un brillant jeune soliste, vous entrez dans un âge de maturité, quelles évolutions avez-vous pu noter en ce qui concerne la relation au vio-loncelle et également au rapport avec le public ? J’ai eu un parcours classique : j’ai commencé le violoncelle à 6 ans, je suis entré au conservatoire de Paris dans la classe de Philippe Muller, puis j’ai pré-senté les concours internationaux et j’ai eu enfin une relation très forte avec Ros-tropovitch… Il y a un temps où l’on a besoin de prouver et de se prouver des choses, tout simplement de se développer. Quand on parvient à une certaine maturité, le côté athlétique de l’instrument disparaît au profit de la musique, du besoin d’être en osmose avec les compositeurs et du désir de rencontre avec le public. Il y a une libération qui se produit, ainsi on trouve un partage particulier fait d’artis-tique et d’humain mêlés. L’échange avec le public est alors très gratifiant.

Avec le temps et l’expérience accu-mulés comment abordez-vous aujourd’hui le Concerto n°1 de haydn ? Je dirai avec beaucoup de joie comme

toujours. C’est un concerto que j’ai tou-jours adoré pour sa beauté évidente mais aussi pour sa simplicité. Il dégage une espèce de joie de vivre extrême-ment communicative qui s’exprime dans ses thèmes d’une part, mais aussi dans sa façon d’exprimer le jaillissement de la vie. Sa forme est absolument par-faite, le finale endiablé provoque tou-jours l’enthousiasme du public, et, de plus, ce concerto installe une grande communication avec l’orchestre, une véritable interactivité. C’est un concerto que j’ai énor-mément joué mais je ne me lasse pas de cette musique très simple et très belle.

Vous êtes enseignant, si vous aviez une seule idée à transmettre à vos élèves, quelle serait-elle ? De se pas-ser de moi. Comme enseignant, je veux donner des principes très solides sur lesquels les élèves peuvent s’appuyer, mais j’aspire à les autonomiser com-plètement pour qu’au moment de la séparation inéluctable, ils soient deve-nus totalement indépendants.

Xavier phillips ou l’âge d’homme

«L’échange avec le public est très gratifiant»

lE JEuNE solIstE Est dEVENu uN ARtIstE ACCoMPlI. ExClusIVEMENt dÉVouÉ à lA MusIquE Et à CEux quI VIENNENt lA PARtAgER. PRoPos RECuEIllIs PAR ANdRÉ lACAMbRA

Fascinée par deux documentaires de Raymond Depardon, Faits divers et Urgences, Zabou Breitman décide de porter sur la scène ces films qui montrent la douleur ordinaire. Faits divers suit le quotidien des policiers du commissariat du Ve arrondissement de Paris. Sans sen-

sationnalisme ni voyeurisme, Depardon enregistre des tranches de vie ordinaires confrontées à des faits divers routiniers. Urgences rend compte de la douleur de personnes désespérées qui arrivent au ser-vice des urgences psychiatriques de l’Hôtel-Dieu. Zabou Breitman explique : « Ce sont des choses vertigineuses. On découvre des gens perdus et qui essaient de s’en sortir, des univers parallèles. À chaque moment, je me dis que ça pourrait être nous… » Dialogues sur le vif entre des médecins et leurs patients, entre des policiers et des pré-venus, ces paroles vraies deviennent théâtre. Zabou Breitman tient tous les rôles féminins et Marc Citti, les rôles masculins. Tour à tour interrogés et interrogateurs. Un spectacle à vivre. al

17 et 18 novembre, théâtre des Nouveautés, tARbEs

Ses personnages et ses répli-ques sont devenus cultes, il ne s’en sépare donc pas pour monter à nouveau sur scène avec ce 6e spectacle, intitulé Merki, hommage vibrant et affiché à Mikeline, sa céliba-taire fétiche. Toujours aussi bien croquée dans son quoti-dien étriqué et désenchanté, cette galerie de personnages à peine croyables et pourtant si vrais poursuit son chemin, pavé de désillusions et de pas mal de cruauté.

Du 3 au 5 décembre, Odyssud, blAgNAC.

Vu Par DeParDon, mis en sCène Par zabou

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27 janvier, Halle aux Grains,

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classique

sur le thème célébrissime de la Follia, au départ, une vieille danse ibérique, plusieurs éclairages anciens et modernes se succéderont, avec des œuvres de Corelli, geminiani, vivaldi, marais, tous princes incontournables de la musique baroque instrumentale, mais aussi une création du compositeur tou-lousain thierry Huillet. idée tout à fait enthousiasmante, nous livre-t-il, que de créer une œuvre du XXiè siècle pour ensem-ble baroque. Les instruments présents comme flûte à bec, violons, violoncelle, contrebasse, clavecin auxquels se joint la guitare ont leur sonorité propre. toute la recherche, exal-tante, va consister à trouver des timbres actuels à partir d’ins-truments qui sonnent… « anciens ». Un vrai challenge.

2 février, Chapelle Sainte-Anne, toulousE.

Pour ses vingt ans, l’association Forum a fixé onze rendez-vous pour cette nou-velle saison anniversaire, dont le Big-Band de Mazamet dirigé par David Pautric le Dimanche 31 janvier. Il y aura tout un week-end événement les 5, 6 et 7 février. Le 5, c’est un récital du gambiste Jordi Savall. Le 6, le trio Talweg accompagne le grand chanteur de blues David Lynx. En soirée, c’est le récitant François Castang et le pianiste Hervé Billaud qui sont réunis autour de pages si nombreuses de la correspondance de Maurice Ravel. Le dimanche fera la part belle aux « Quin-tettes » de Mozart interprétés par le Quatuor Parisii.

31 janvier et du 5 au 7 février, CAstREs.

20 ans De DimanChes musiCaux à Castres

depuis vingt ans, l’asso-ciation Les arts renais-sants invite interprètes célèbres et jeunes talents à se produire dans le cadre

flamboyant du Salon Rouge du Musée des Augustins. Le vaste répertoire retenu s’étend du moyen-age à la musique contemporaine.

Le 20 Janvier, la mezzo-soprano sarah Breton, lau-réate du 47e Concours international de Chant de tou-louse, nous offre un programme « Le chant plaît à mon âme ». Les mélodies, incontournables, sont de maurice ravel avec shéhérazade et Chansons madécasses mais aussi une création mondiale de thierry Huillet pour voix, flûte, violoncelle et piano. Quelques œuvres instrumen-

tales de Claude debussy, darius milhaud permettront à la voix de se reposer. participent à la “fête“, sandrine Tilly, flûtiste solo de l’Orchestre national du Capitole, la pianiste anne Le Bozec, passionnée d’accompagnement vocal. Féru de diversités, le violoncelliste alain meunier complète l’équipe.

Le 10 Février, c’est le groupe « La Chapelle rhéna-ne » qui œuvre dans un programme baptisé « Cordes sensibles ». Le cantique des cantiques et sa poésie délicatement sulfureuse lui servent de fil conduc-teur. des motets de schütz, monteverdi, Charpentier, Campra, purcell seront interprétés par la soprano Salomé Haller et le ténor Benoît Haller, qui dirige aussi l’ensemble violons, viole de gambe, violone, théorbe, orgue et clavecin. mG

Folies D’hier et D’auJourD’hui

les arts renaissants

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Jean-Jacques Mateu tient une place à part dans le paysage

théâtral régional. Ses choix d’auteurs révèlent depuis le début de sa carrière une envie de dessiner une géographie de notre temps avec l’aide d’écrivains aigus comme Eugène Durif ou Edward Bond. Il s’at-tache aujourd’hui à un dramaturge israélien, Hanokh Levin, à travers Kroum l’ectoplasme. Cette comédie du quotidien, triviale et métaphysi-que, met en scène « une tribu de personnages en proie aux vertiges et aux paradoxes de l’humaine condition, une bande de vieux adolescents burlesques, un cirque de bras cassés qui, entre mariages et deuils, ten-tent en vain de réussir leur vie, ou en tout cas de trouver leur place. » C’est grinçant et mordant, on pense au film de Scola Affreux, sales et méchants, en plus bon enfant sans doute. De fait, ils nous ressemblent beaucoup ces personnages dans leurs doutes et leurs contradictions, leurs ambitions et leurs échecs. Humains, trop humains…

13 au 23 janvier, théâtre Sorano, toulousE.

« vivre sa vie » : quel meilleur thème pour guider les pas de ce festival dé-complexé créé pour épingler au cœur de l’hiver les spécimens les plus curieux de la création contemporaine ? Ce fil conducteur libertaire va comme un gant à cette Collection d’hiver avide de nouveautés qui entame là sa troisième édition. au programme un peu de tout évidemment, et surtout des spectacles inclassables, des créations étonnantes et protéiformes, avec Christophe en ouverture pour donner le ton : du fla-menco pas vraiment traditionnel avec Questcequetudeviens, par stéphanie Fuster. du rock, mais pas que ça, avec the maxi monster music show. du cir-que qui se jette dans le vide avec Dans la gueule du ciel et quelques curiosités supplémentaires affranchies de toutes contraintes.

Du 6 au 15 janvier, Parvis, tARbEs.

Irina Brook, fille de Peter et de la comé-dienne natasha parry, a été nourrie au lait théâtral dès le plus jeune âge. après plusieurs spectacles réussis, dont le très « molièrisé » La Bête sur la lune, elle met en scène un auteur britannique, ami de la famille, William shakespeare. irina Brook choisit La Tempête dont elle parle comme d’un grand voyage, « un monde technicolor, profond, comique et romantique qui nous attend de l’autre côté des océans. »

Du 27 au 31 janvier, théâtre Sorano, toulousE.

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21Avec cette pièce écrite à Guernesey et qu’il refuse de voir jouée de son vivant, Hugo nous balade des toits de Paris aux berges enneigées de la Seine, des tripots où s’encanaille une replète bourgeoisie au confor(misme)t douillet des valeurs qu’elle met précaution-neusement à l’abri des coffres-forts. Dans ce «Théâtre en liberté», comme il l’intitule lui-même, le Vieux se sert des ficelles du mélodrame, pour dénon-cer avec une verve rageuse et jubi-latoire les absurdités d’une société où la finance est devenue le Veau d’or. Et comble d’audace, il choisit pour porte-parole une fleur de gueuserie, un malfrat sans illusion qui, contem-plant l’action par le trou de la serrure, va démasquer les pharisiens, incar-ner la justice et… la rendre !

Dans cette œuvre qui conjugue comédie, mélodrame et théâ-tre militant, comment jouer le sublime sans ridicule, le grotes-que sans parodie ? Pour Laurent Pelly, «la solution est dans l’extrême sincérité. En assumant à fond l’ultra dramatique, parce qu’il y a là de belles pages littéraires. Faire en sorte que le spectateur soit ému malgré l’excès. Mais pour éviter le pathos larmoyant, adjoindre à cela un dessin rigoureux des corps dans l’espace, en travaillant sur le noir et blanc. Avec quelque part en mémoire la trait de Daumier : simple, dynamique et sec. Plus dans l’onirisme et la fantasmagorie que dans le natura-lisme… »

Abordant pour la première fois l’univers de Hugo et le genre du mélodrame, Laurent Pelly s’est entouré de comédiens avec qui il avait déjà travaillé : «La complicité dans le jeu en est facilitée. On ose tout de suite s’aventurer dans telle ou telle direction. Sans inhibition, sans crainte de se tromper, de se contredire ou de blesser. Opérant un travail fortement structuré sur l’espace et l’image – ce qui peut être vécu de manière très contraignante par les acteurs, car je suis alors assez directif dans mes deman-des – travailler avec une famille permet de gagner du temps.» Jl Pélissou

3 «Mille francs de récompense»

1 pour un hugo de derrière les fagots…

2 pour un pelly résolument graphique…

3 pour une histoire de»famille» …

Du 14 au 31 janvier, TNT,

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A peine a-t-elle séduit Largo Winch au cinéma qu’elle se jette dans les bras de Silva Vacarro, le héros de Baby Doll,

seul texte directement écrit pour le grand écran par Tennessee Williams et qu’illuminèrent magnifiquement en d’autres temps Elia Kazan et Caroll Baker. A 28 ans et 14 films, Mélanie Thierry fait donc un clin d’œil à un mythe du cinéma. Silhouette gracile, bouche charnue, elle sera la femme-enfant, la poupée de chair, le person-nage le plus torride de l’auteur d’un Tramway nommé désir. Celle qu’a épousée Archie Lee - l’analphabètes des sentiments, «une vieille brique de graisse» - après avoir promis à son père de ne pas la toucher avant ses vingt ans, la veille du jour où commence la pièce. «Quand je suis arrivée sur ce projet, dit-elle, je sentais confusément que ça allait être chaud, qu’il faudrait trouver la bonne respiration, dans le toucher, dans la voix, dans le regard… Avec Xavier Gallais, qui joue Silva Vaccaro, on a vite compris qu’il fallait mettre notre pudeur de côté, laisser parler les corps… « Dans un Sud moite, chaotique et brutal, la comédienne devrait appor-ter sa beauté de tanagra à cette histoire sulfureuse de vengeance et de manipulation, qui flirte avec la folie et la mort. Pour à la fois être cet objet de désir et de tourment et dire la folle spirale des sentiments humains. Jl Pélissou Du 9 au 11 février, Odyssud, blAgNAC.

Comme tout le monde vous viendrez voir Très chère Mathilde pour applaudir Line renaud, et comme tout le monde vous découvrirez un comédien exceptionnel : samuel Labarthe. La pièce d’Horovitz se laisse voir. psychologique, elle égrène différentes situations émotionnelles qui permettent aux comédiens de briller, c’est la raison même de ce théâtre qui fait la part belle aux virtuoses de la scène. personne ne sort déçu, pari tenu !

24 janvier, Casino-Théâtre Barriè-re, toulousE.

obsCur obJet Du Desir

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mauVaises herbesLe Collectif Mauvaises Herbes poursuit sa cinquième saison de lectures d’oeuvres dramatiques contemporaines en présen-ce des auteurs, à l’Espace Croix-Baragnon de Toulouse. Prochain rendez-vous le Mercredi 27 janvier à la rencontre d’Ivan Viripaev.

la ConVersion De la CiGoGne Une véritable performance théâtrale, drôle, décapante et menée de bout en bout par Trinidad à voir le 12 février à l’Espace Bonnefoy.

durant trois semaines, le théâtre garonne explore les rapports complexes qu’entretiennent création et écritures et, en accueillant successivement Christophe Bergon, isabelle Luccioni et alain Béhar, scrute la façon dont se nourrissent mutuellement la scène et le texte. Sans Nom(s) de Christophe Bergon renoue avec les mots d’Antoine Volodine pour définir la place du texte dans un dispositif théâtral qui inclut jeu des acteurs, mise en scène et effets sonores. avec Tout doit disparaître Isabelle Luccioni s’appuie sur le souffle de valère novarina pour pointer le vide qui se dissimule mal derrière le langage codé et aseptisé des discours ou des jargons. Quant à Alain Béhar avec Mô, il donne à entendre ce qui se passe dans nos têtes d’hommes modernes connectés au monde. VP

Du 14 janvier au 8 février, Théâtre Garonne, Toulouse.

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théâtre

40 mardis, 40 lec-teurs, 40 auteurs : les idées les plus simples étant sou-vent les meilleures,

le cycle des 40 Rugissants de la Cave Poésie à Tou-louse amorce sa troisième saison, couronnée de suc-cès. Choisissez votre jour, votre lecteur, votre auteur ou allez-y au hasard : c’est jusqu’en juin et c’est à tous les coups gagnant. Et tant que vous y êtes, consultez la programmation hors «Rugissants» et renseignez-vous sur cette lecture-spectacle des plus ambitieuses puisqu’elle s’attaque au monument Beckett de façon inattendue : André Geyré, de la compagnie des Tren-te-six Ports se lance dans une lecture à seule voix d’En attendant Godot. A voir.

Du 19 au 29 janvier, Cave Poésie, toulousE.

si vous ne connaissez pas encore ce petit théâtre créé voilà trois ans à deux pas de la médiathèque à Toulouse, profitez des représenta-tions de la compagnie Les amis de monsieur, compagnie résidente et à l’initiative du lieu, pour le découvrir. Il y avait foule au manoir, comédie de Jean tardieu, digne représentant du théâtre de l’absurde, décortique avec un féroce plaisir l’artificielle machine-rie du théâtre.

Du 23 au 27 février, Théâtre du Chien Blanc, toulousE.

les leCtures De la CaVe Po

il y aVait Foule au manoir

Bonne mère en voilà du théâtre populaire et du bon ! Francis Huster, que rien n’effraie - après Guitry, à moi Pagnol ! - a adapté

et condensé la trilogie légendaire en un seul spectacle. Son copain de conservatoire, Jacques Weber reprend le rôle de César tenu à l’origine par Raimu, et l’on retrouve dans le rôle de Fanny, la révélation de La Graine et le mulet, Hafsia Herzi. Huster, quant à lui, s’empare de Mon-sieur Brun. Aucune inquiétude à nourrir, le chef d’œuvre de Pagnol a les reins solides et peut résister à toutes sortes de maltraitance… D’autant que le travail proposé a l’air honnête et généreux, prenons donc le plaisir où il se trouve. al

5 au 7 février, Odyssud, blAgNAC.

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ciRqueRue

FoRmes animées

Jérôme Thomas est un jongleur hors pair, une compagnie théâtrale à lui tout seul, passé par la rue, la danse, la scène… Sa rencontre

avec Roland Auzet, percussionniste virtuose, compositeur passé par l’IRCAM et même apprenti voltigeur, n’allait pas passer inaperçue. Sous leurs doigts, des instruments de musi-que assez loufoques et créés de toutes pièces se mettent à vibrer dans un décor de miroirs : des sphères, des globes… ? Le duo orchestre alors un univers sonore et visuel, des pleins et des déliés comme autant de portées musicales et de mou-vements suspendus dans le temps. Pl

19 janvier, l’Estive, FoIx.

Deux hommes JonGlaient Dans leur tête

l’usine, les PieDs Dans l’oEntre résidences et prêts de salle, début d’année chargée pour l’Usine, qui accueille entre autres Mathieu Levavasseur et William Valet, de la compagnie BaroloSolo pour les accompagner dans la création de leur dernier spectacle, intitulé Les pieds dans l’O. Acrobaties et musique, au rang des compétences des deux artistes, devraient composer un univers poétique naturelle-ment porté par la contrainte de l’eau.

Sortie d’usine le 29 janvier, touRNEFEuIllE.

aPPris Par CorPs duo franco-québécois pour une jeune compagnie fondée en 2005 : un voltigeur et son porteur, soit deux acrobates. Appris par corps, leur dernière création, joue entre douceur et violence, c’est je t’aime moi non plus entre deux hommes irrémédiablement liés : porteur ou porté… La compagnie s’appelle d’ailleurs Un loup pour l’homme, soit déjà une certaine façon de voir les choses, ou de les amadouer… Une scénographie épurée, avec l’autre pour seul horizon, pour un spectacle riche et inventif.

15 janvier, centre culturel, RAMoNVIllE. 14 janvier, MoIssAC.

turaK théâtre D’obJets à DomiCileproposé par l’estive, Deux pierres, également connu sous le nom de code de (projet) 2πR, est un spectacle du Turak théâtre, compagnie de théâtre d’objets. Un bric à brac de l’imaginaire, un grenier-mémoire fond de tiroir(s) qui servira de support poétique à ce récit visuel sillonné d’improbables trajectoires. spécialisée dans les formes «marionnettiques», le théâtre gestuel et l’exploration plastique, le turak théâtre a été créé il y a plus de vingt ans par michel Laubu, grand récupérateur et recycleur devant l’éternel. pendant six jours, ce spectacle sera joué à domicile, c’est-à-dire chez vous si vous souhaitez l’ac-cueillir, ou chez le voisin. deux représentations sont également programmées « en salle ». Pl

Les 16, 17, 18, 22, 23 et 24 février spectacles à domicile20 février à sAbARAt (09)27 février à 17 h à CAstElNAu duRbAN (09)

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21Sous-titré « Solo clownesque d’une jongleuse qui danse », la performance de Julie Font a décidé de ne pas choisir mais plutôt de marier ces trois discipli-nes. Formée à Toulouse à l’école de cir-que du Lido puis au Centre de Dévelop-pement Chorégraphique pour la danse, elle affronte avec La petite fille âgée le difficile exercice du solo. Dissimulée sous plusieurs couches de vêtements superposés qui lui dessinent comme une armure, elle balade sur scène sa silhouette singulière qui peu à peu se dévoile.

Dédié à la mémoire d’Henri Guichard, ancien directeur du Lido de Toulouse disparu voilà quelques mois, le Festival Nez Rou-ges accueille avec d’autant plus d’émotion le spectacle de son fils Jonathan. Avec Fnico Feldman comme partenaire et Christian Coumin à la mise en scène, il présente Ieto, specta-cle inventif, physique et jouant avec subtilité sur les déséqui-libres, les contrepoids, les contraires qui inévitablement s’at-tirent et se repoussent.

Ils sont trois, ce qui est plutôt bonne idée pour un trio. Ils s’appellent Marcelline, Syl-vestre et Zaza et plus globalement Los Excentricos ce qui est plutôt assez vendeur comme nom de scène. Ils sont jongleurs, musiciens, écument toutes les scènes d’Eu-rope depuis trente ans et n’ont peur ni du ridicule ni du rocambolesque, ce qui est très exactement ce qu’on attend d’un clown. Leur dernier spectacle s’appelle Rococo Bananas et tourne autour d’un piano à queue plein de ressources : jubilatoire et extravagant. VirGinie PeytaVi

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incontournables du Festival Nez rouges

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Du 26 janvier au 6 février,

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Au cœur de ce programme emblématique présenté par le Ballet du Capitole, Kader Belarbi, Etoile de l’Opéra de Paris, et ses deux facettes : danseur exceptionnel il interprètera La Pavane du maure de José Limon. Chorégraphe remarqué pour plusieurs de ses pièces, il créera A nos amours pour la compagnie toulousaine, œuvre de sensibilité contempo-raine qui explore les liens qui se nouent et se dénouent entre les êtres. La compagnie interprètera également une nou-velle version des Liens de table, pièce créée par le choré-graphe pour le Ballet du Rhin en 2001. Une version plus intense, qui resserre son propos sur la densité de la danse et les échanges entre interprètes.

Du 12 au 17 février, Halle aux Grains, toulousE.

a nos amours

ComeDy l’aVenture marCo PoloSa présence sur une scène est toujours un événement : en février Marie-Claude Pietragalla aborde celle du Zénith toulousain avec sa dernière création, Marco Polo. Portée par la virtuosité du couple qu’elle forme avec le dan-seur Julien Derouault et l’enthou-siasme d’une troupe qui compte dix danseurs de hip-hop, la danse de Pietragalla, évoluant dans un décor de film d’animation, puise à toutes les références, du classi-que à la capoeira, pour faire de ce Marco Polo un voyage onirique.

6 février, Zénith, toulousE.

maGie Des ballets russesLe Ballet de l’opéra national tchaïko-vsky de perm célèbre l’excellence et la tradition de la danse classique dans un hommage à diaghilev, fondateur des Ballets russes voilà tout juste un siècle.

23 et 24 janvier, Odyssud,blAgNAC.

Conçue pour 11 danseurs et 4 musiciens de jazz, Comedy, de nasser martin-gousset prend le pari de renouveler sur scène le

genre insouciant et furieusement vivant des comédies améri-caines des années 60. autour du tableau principal d’une fête chic et débridée, Comedy ose une danse aussi pétillante que du champagne, se paie le luxe du glamour et s’amuse avec beaucoup de légèreté à multiplier les références au cinéma : ralentis et travellings rythment la chorégraphie.

19 janvier, Odyssud, blAgNAC.

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C’est votre première apparition sur la scène toulousaine avec une pièce qui vous appartient totalement. quelle en est l’histoire ? J’ai découvert le fla-menco il y a une quinzaine d’années en poussant la porte du cours d’Isabel Soler et il m’est apparu comme fait pour moi. J’étais obsédée à ne plus en dormir. Je suis partie en Andalousie pour y vivre, j’y ai beau-coup appris, beaucoup travaillé, avec Israel Galvan notamment. J’y ai aussi connu l’en-fermement dans un carcan, des heures et des heures de travail qui sont le bagage qu’un danseur doit s’ingénier à rendre invi-sible, qui lui donne son épaisseur. Je m’y suis sentie prisonnière. Quand je voyais Auré-lien Bory à Toulouse, on se posait naturel-lement cette question : « alors, qu’est-ce que tu deviens ? ». J’étais frappée par le fait qu’il cherchait toujours à innover alors que je cherchais à danser comme les anciens.

Comment réunir l’univers d’Aurélien bory et le votre, au départ assez loin-tains ? Aurélien connaît le flamenco. Il

connaît l’art du flamenco, et son milieu. C’est son regard, très humain qui m’intéressait. Ce regard avec beaucoup de retenue, déli-cat, quand le flamenco est constamment dans l’excès. Il dessine le portrait d’une femme. Une femme devenue danseuse de flamenco et qui se demande : « qu’est-ce que je peux faire avec ça, hors du folklore, hors du spectacle exotique ? » De fait on ne revendique pas l’appartenance à une culture, le flamenco est juste le vocabulaire utilisé pour tracer ce portrait.

s’agit-il d’un bilan ou d’une rupture ? Le flamenco résonne en moi et me cor-respond, dans son aspect direct, sa vita-lité, le fait qu’il s’agisse d’une culture et d’un art de nomades, d’exil, d’er-rance. Plus qu’une rupture, c’est une libération. C’est un bilan, qui mar-que un virage dans ma carrière en ame-nant le flamenco sur la scène de la danse contemporaine. C’est la définition d’un nouveau langage, la création d’un nouvel instrument.

Qu’est ce que tu deviens, derrière cette robe à pois ?

PRoPos RECuEIllIs PAR VIRgINIE PEytAVI

«Le flamenco résonne en moi»

quEstCEquEtudEVIENs Est PoRtÉ PAR dEux IRRÉsIstIblEs ÉNERgIEs : l’INVENtIoN hyPER-sENsIblE d’AuRÉlIEN boRy, MEttEuR EN sCèNE dE lA CIE 111 AssoCIÉE à lA tEChNIquE ExPlosIVE dE stÉPhANIE FustER quI dÉCoNstRuIt soN FlAMENCo PouR lE RECoNstRuIRE, AVEC AudACE, suR lA sCèNE dE lA dANsE CoNtEMPoRAINE.

Le 8 janvier, Parvis, tARbEs.

Du 12 au 17 janvier, Théâtre Garonne,

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«Le flamenco résonne en moi»

Toujours bien inspiré le festival C’est de la Danse Contemporaine choisit, pour sa sixième édition, de jouer l’ouverture. Ouverture au monde tout d’abord grâce à une éclairante multiplication des rendez-vous (21 compagnies invi-tées) et des regards sur la scène contemporaine telle qu’elle évolue aux quatre coins de la planète (11 nationalités différentes colo-rent la programmation du festi-val). Évocation de la Révolution Culturelle chinoise avec Wen Hui, expérience d’une culture tradi-tionnelle très forte proposée par Lemi Ponifasio originaire des îles Samoa, ou encore plongée au cœur des métissages avec Robyn Orlin, qui quitte l’Afrique du Sud pour s’attacher aux émeutes des banlieues françaises, dessinent en se combinant le visage réel de la création contemporaine mondiale. Ouverture vers la jeu-

nesse ensuite, continent parfois déroutant et souvent turbulent que le Centre de Développement Chorégraphique soutient à tra-vers l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes trentenaires qui s’exportent hors de Midi-Py-rénées dont font partie Hélène Iratchet ou Samuel Mathieu. Une jeunesse qui se livre au specta-teur dans That Night Follows Day, de Tim Etchells, rassemblant 16 enfants venus sur scène pour y donner les clefs de leur univers. Une jeunesse créative, avec Le sucre du printemps, pièce initiée par Marion Muzac et Rachel Gar-cia qui invite de jeunes danseurs de l’agglomération toulousaine à confronter leur pratique des danses actuelles au mythique Sacre du Printemps. VirGinie PeytaVi

Du 21 janvier au 12 février, MIdI-PyRÉNÉEs.

tout le monDe Danse

FrisCotransposition de l’univers halluciné et trash de William Burroughs, Frisco plonge la Compagnie divergences au cœur de la technique du cut-up, juxtaposition de textes utilisée par l’icône de la contre-cul-ture américaine pour signifier le chaos du monde. danse, vidéo, musique et lumière se percutent sur scène pour donner corps à une expérience narrative inédite menée de front pour cette création de la compagnie lotoise par son chorégraphe richard nadal.

19 Janvier, Docks, CAhoRs.

Du 23 février au 6 mars la Cave poésie à toulouse accueille les (fu)rieuses, compagnie de danse dirigée par Bri-gitte Fisher pour En plein cœur : un té-moignage choc sur l’enfermement.

mémoire ViVeC’est dans le cadre du festival C’est de la Danse Contemporaine que la compagnie chinoise Living Dance Studio présente Memory, dernière création signée de la chorégraphe Wen Hui et incarnation de ses souvenirs d’enfance.

26 et 27 janvier, Théâtre Garonne, toulousE,29 janvier, L’Estive, FoIx.

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Si l’album de Grégoire Solotareff fait désor-mais figure de référence dans les rayons des librairies pour la jeunesse, ses dessins, beaux comme des tableaux, y sont pour beaucoup. Atmosphère crépusculaire et silhouettes en

ombres chinoises donnent à l’histoire d’une amitié inno-cente entre un lapin et un jeune loup toute sa poésie et sa dramaturgie. Si l’évocation de la différence et de la tolérance reste somme toute un thème classique de la littérature pour enfant, le défi consiste pour cette adap-tation théâtrale à restituer l’univers particulier de l’ouvrage de Solotareff. Couleurs denses, théâtre d’ombres, suc-cession de tableaux comme autant de pages qu’on tourne : le Théâtre du Chamboulé s’est approprié l’univers du livre, respectant la brièveté des dialogues, imaginant son ambiance musicale, et jouant surtout de son esthéti-que reconnaissable entre toutes.

Loulou. Théâtre du Chamboulé. Les 18-19-20 février au Grenier Théâtre, toulousE. 17 janvier, théâtre Paul Elvard, CugNAux.3 et 4 février, centre culturel Minville, toulousE.

le ParFait Petit malFrat : moDe D’emPloiLa réussite d’un bon casse est une pratique cérébrale autant que physique, artisanale autant que technologique : bricolage et détournements d’objets du quotidien, couses poursuites, tactiques ingénieuses… La compagnie Bakélite fait fi de la morale et embarque le jeune public dans une fascinante initiation à l’univers du banditisme, avec tout ce qu’il comporte de malice et d’adrénaline, conseils et travaux pratiques à l’appui. Transgressif !

Braquage. Cie Bakélite. Le 27 janvier au Théâtre des Nouveautés, tARbEs.

La compagnie Le Clan des Songes achève le chantier de sa nouvelle création,

deuxième volet de la trilogie entamée par La nuit s’en va le jour. Le drôle de petit bonhomme, héros du spectacle, s’apprête à entamer un énigmatique voyage, accompa-gné d’une unique valise, sur une ligne facétieuse qui n’est pas sans rappeler la célèbre Linéa. Un parcours ponctué de rencontres improbables et de situations périlleuses qu’il devra résoudre avec constance pour poursuivre sa route. Ce théâtre épuré, fait de formes animées par des manipulateurs tapis dans l’ombre, a été débarrassé de tout accessoire superflu, mais aussi de toute narra-tion, pour se recentrer sur la musique, les éclairages, et

laisser le champ libre à l’onirisme de la mise en scène. Personnages évoluant dans un espace hors du temps, proximité avec le public… Après le voyage en astronef du précédent spectacle qui entraînait le jeune spectateur au cœur de la voûte céleste, la compagnie renouvelle la forme théâtrale sans se départir des ingrédients qui transforment ses créations en véritables expériences sensorielles, pour mieux stimuler l’imaginaire des tout petits. maëVa robert

Fragile. Cie Le Clan des Songes. 20 et 21 janvier, centre culturel de Ramonville, du 24 au 26 janvier, mairie de Tournefeuille, du 28 au 29 janvier, MJC de Rodez, du 2 au 5 février, Théâtre des Nouveautés de tARbEs.

sur le Fil

jeunepublic

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loulou : De la PaGe à la sCène

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quel plaisir à imaginer un spectacle pour les enfants ? J’adore ça. C’est une part importante de mon travail puisque j’en suis à ma cinquième création jeune public. Mais je tiens à ce que ces spec-tacles se partagent en famille et que chacun puisse se les approprier. Je n’uti-lise pas un vocabulaire spécifiquement destiné aux enfants, j’introduis quel-ques clins d’œil que seuls les adultes peuvent comprendre. J’assume le fait que les plus jeunes ne peuvent pas impri-mer certaines choses, mais ça fait par-tie du jeu et je ne pense pas que ça nuise à la compréhension globale. Ce qui est spécifique au spectacle jeune public,

c’est la recherche permanente d’une efficacité des mots, des images, de la musique, pour essayer d’embarquer, d’étonner le public, de le faire réagir avec encore plus de vigueur.

la genèse de ce nouveau spectacle ? Je suis parti du livre de Florence Seyvos et Claude Ponti La Tempête, qui raconte très simplement l’histoire d’une famille dont la maison a été détruite par une tempête et qui se retrouve embarquée dans un voyage au milieu de l’océan sur

un petit lit, seul vestige du passé. C’est pour moi une métaphore de la vie : si on veut avancer, il faut voyager. Cette his-toire m’a donné envie de parler des émo-tions qui nous traversent : l’ennui, l’état amoureux, la peur, la colère, le rire… Des choses qu’il me semble intéressant de partager avec des enfants. A partir de là, des idées se sont imposées au fur et à mesure.

quelle atmosphère avez-vous voulu transmettre ? Ce spectacle est le témoi-gnage d’un adulte qui livre ses états d’âme. Je suis sur scène accompagné de deux musiciens qui parfois se prêtent à quel-ques manipulations. Le metteur en scène Marc Fauroux m’apporte un regard scé-nique, une manière de théâtraliser la chan-son : de la vidéo pour embarquer le public dans un voyage dans ma tête, un petit vélo équipé de klaxons et de percussions, qui comme dans la vie parfois déraille, un petit théâtre et quelques marionnettes pour évoquer de manière très légère com-ment il est possible de continuer à faire vivre les morts à travers notre esprit, de bouts de papier pour créer du rêve… C’est comme dans la vie, parfois drôle, parfois poétique, parfois émouvant.

dans la tête d’hervé suhubiette

PRoPos RECuEIllIs PAR MAëVA RobERt

jeunepublic

Du 12 au 16 janvier

à Odyssud, toulousE,le 7 février

à CugNAux.

«Je tiens à ce que ces spectacles

se partagent en famille»

dANs sA NouVEllE CRÉAtIoN MusICAlE, tREMblEMENts dE têtE, hervÉ suhuBieTTe lIVRE à soN JEuNE PublIC sEs huMEuRs ChANgEANtEs PouR PARlER du CARACtèRE uNIVERsEl dEs ÉMotIoNs dE l’êtRE huMAIN.

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jeunepublic

L’histoire se passe sur une île déserte, sur fond de chasse au papillon fantastique. Une rela-tion se noue entre les deux seuls

occupants de ce décor insulaire idyllique, une vieille lillipu-tienne blanche et un géant noir : l’une est à la recherche d’un spécimen rarissime de papillon, l’autre la seconde dans sa quête en échange de crabes et de foie gras, les mets dont il raffole. Autour de ce pacte intéressé, l’entomologiste et l’in-digène vont apprendre à composer ensemble, malgré les antagonismes, et Joël Jouanneau en profite comme il se doit pour transformer cette aventure exotique en fable initiatique. Avec beaucoup d’humour et de finesse, il s’empare d’une ima-gerie quelque peu colonialiste - confrontation culturelle, rela-tion de subordination - pour en faire une sorte de conte phi-losophique sur la condition humaine.

Mamie Ouate en Papouâsie. Joël Jouanneau et Marie-Claire Le Pavec. Le 16 janvier à la salle Dionysos, CAhoRs.

la Chasse au PaPillon

Par le rythme et le mouVement… la compagnie Acta Fabula invente un nouveau vocabulaire scénique pour parler de l’essentiel. La robe d’une danseuse tournoyante transformée en champ de fleurs, un combat de lions, des rythmes envoûtants … Deux disciples du Mime Marceau accompa-gnés d’une percussionniste virtuose modernisent le genre, l’agrémentent d’images projetées et d’une mise en scène onirique, et livrent une chorégra-phie en forme d’ode à notre planète.

Rhapsodie Planète. Le 28 janvier à la salle Alizé, MuREt.

mystoires…est un voyage aux origines de la création du monde. de la naissance du soleil et de la lune, à celle du monde minéral, végétal, animal, ce théâtre d’ombres a le mys-tère et la beauté plastique des arts premiers. visages aux allures de masques primitifs, décors inspiré des peintures pariétales et autres fossiles, accompagne-ment musical quasi organique… Le théâtre de la nuit compose sous les yeux du public un univers envoûtant au pays des mythes ancestraux.

Le 6 février au centre culturel de RAMoNVIllE.

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cinéma

Avant de participer à un nouveau remake de la série Charlie et ses drôles de dames, la chaine ABC comp-tant en effet commander un pilote de la série, l’ac-trice passe pour la première fois à la réalisation avec

Bliss. Ce prénom est celui d’une lycéenne introvertie et un peu excen-trique qui participe à des concours de beauté malgré elle, plus ou moins forcée par sa mère. Quand un jour elle découvre le roller derby, sorte de Rollerball moins saignant. Elle y prend goût, et fait tout pour rejoindre l’équipe des Hurl Scouts. C’est maman et l’Amérique des concours de beauté pépère qui ne vont pas être content. Chroni-que séduisante d’une Amérique des petites villes, c’est l’actrice Ellen Page (Juno) qui incarne l’ado rebelle. Et si tout cela manque d’une touche personnelle, le charme agit à la longue.

Le 6 janvier

Non, il ne s’agit pas là d’un chef-d’œuvre mais d’un foutu beau film à l’imagination

débridée, biographie attendue et surprenante d’un gé-nie musical provocateur. On se souvient des consensuels Walk the line ou Ray, du bon travail de faiseur, mais ce portrait là de Gainsbourg - ironiquement qualifié d’héroïque - révèle un cinéaste, Joan Sfar, qui rend hommage à un autre artiste, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 40 jusqu’au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier. Une liberté de ton entre rêve et réalité, personnages imaginaires et amours bien réels, une fantaisie perma-nente qui façonne peu à peu une émotion ténue. Et même si le rythme est inégal, si certaines échappées belles se cassent la figure gentiment, les acteurs offrent leur grâce : Eric Emosnino est absolument Gainsbourg, Sara Forestier en France Gall joue la niaiserie à la perfection, Laetitia Casta est parfaite de sensualité en BB, etc. Bref, voilà une bio à fleur de peau qui donne envie d’écouter à l’envi l’intégrale d’un musicien insai-sissable et qui manque cruellement à notre époque. Mais reste bien en vie malgré tout. Car après la pipe de Jacques Tati et la cigarette de Coco Chanel, les volutes de fumée sur l’affiche du film ont été bannies des couloirs du métropolitain par la régie publicitaire de la RATP, au nom du respect de la loi Evin contre le tabac. Merci Serge.

Le 20 janvier

bliss De Drew barrymore

GainsbourG (Vie héroïque) De Joann sFar

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Il avait pourtant émerveillé son monde l’espa-gnol Alejandro Amenabar, prodige coupable d’œuvres aussi vertigineuses que Tesis, Ouvre les yeux, Les autres ou encore Mar adentro. Avec Agora, il déçoit en opposant science et

déraison, intellect et sentiment, savoir et intolérance, religion et pyrrhonisme, pouvoir et doute, haine et amour, dans ce péplum intello aux résonances contemporaines souvent criantes. Cer-tes, dans le rôle de la philosophe et mathématicienne Hipatie d’Alexandrie, il y a la belle Rachel Weisz, intelligente et fière. Mais cela ne suffit pas à rendre plus légère cette oeuvre ambitieuse et fragile. Dernièrement, on a appris qu’Alejandro Amenabar sou-haitait revenir prochainement à ses racines filmiques, le cinéma d’horreur. On en frémit d’avance de joie.

Le 6 janvier

Adapté du roman du même nom d’Alice Sebold, le nouveau Peter Jackson affiche une sobriété élégante après son King Kong et la trilogie du Seigneur des anneaux. Sa nouvelle

prouesse conte l’histoire d’une adolescente cruellement assas-sinée qui aboutit au paradis d’où elle observe les tribulations de sa famille en deuil. Beaucoup de subtilité et de tendresse dans le traitement de ce sujet cruel.

Le 27 janvier

Film existentiel au budget exponentiel, Mr. Nobody se rêve comme l’œuvre de toutes les vies. Et il ne faut jamais em-pêcher les rêveurs d’accomplir ce qu’ils ont dans la tête. Après Toto le héros et Le 8ème jour, le cinéaste Jaco Van Dormael embrasse la science-fiction, la chronique mélancolique, le film d’amour, la mort, dans cette épopée malade et passion-nante à la fois. L’acteur et beau gosse Jared Leto y joue Nemo, Nemo Nobody, une vie à plu-sieurs branches, trois, comme les trois femmes qui ont compté dans une vie multiple. Malgré la complexité de l’ambi-tion et la froideur des premiè-res minutes, l’émotion coule parfois puissamment, comme lorsque deux ados s’étreignent malgré la désapprobation du monde. C’est peu dire qu’on sort groggy d’une telle trois voies cinématographique.

Le 13 janvier

aGora D’aleJanDro amenábar

the loVely bones De Peter JaCKson

mr. noboDy De JaCo Van Dormael

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Dans ce lieu hybride à la fois centre commercial, centre d’art et scène natio-nale, les deux jeunes artistes Gaëlle Hippolyte et Lina Hetgen ont été invi-

tées à investir l’ensemble du hall d’accueil, préfigurant ainsi la nouvelle configuration dévolue à l’espace d’exposition. Ce par-cours imaginé par le duo prend l’aspect d’une exposition protéi-forme où se côtoient une fresque de 55 mètres de long, des «gro-tesques» en pâte à modeler figurant des saynètes fantastiques, des agencements de mécanismes et d’objets. En images et en volumes, l’exposition renvoie, comme l’ensemble de l’œuvre de Hippolyte Hentgen, à une réflexion ludique sur le monde du tra-vail. Une installation in situ qui, de la société de consommation à la réinterprétation d’une esthétique industrielle, pointe avec sub-tilité les ambivalences et la singularité du lieu.

Mass Romantic. Hippolyte Hetgen. Jusqu’au 6 mars au Parvis, Ibos.

le PaysaGe urbain à Double sensAndré Mérian choisit de révéler les potentialités plastiques des quar-tiers d’Empalot et du Mirail à Toulouse, tandis que Jürgen Nefzger, plus engagé, propose un travail proche du document photographique, invitant à des questionnements d’ordre politique et écologique. Le Château d’Eau interroge le paysage urbain et propose deux positions qui, sans gommer ni l’une ni l’autre la réalité sociale ou industrielle, adoptent deux voies possibles… et néanmoins compatibles : celle de la sensibilité esthétique, et celle de notre responsabilité critique.

Jusqu’au 7 février à la galerie du Château d’Eau, toulousE.

en Pleine lumièreLa nouvelle exposition du musée de Lodève, consacrée au peintre montpelliérain Vincent Bioulès, guide le visiteur sur les pas d’une pensée artistique, d’un chemi-nement, comme seules sont capables de le faire les grandes présentations monographiques. Le public s’offre une immersion dans la lumière des paysages méditerranéens, paisibles compo-sitions chargées de nostalgie qui marquent son retour à la figuration à partir des années soixante dix, et œuvres plus récentes débarrassées du poids du souvenir. Avec pour fil rouge un goût marqué pour les compositions rigoureusement structurées, les formes architec-turées, la densité de la couleur et le travail de la lumière : tout un vocabulaire issu de son passage par l’abstraction, qu’il conserve et enrichit d’un retour progressif vers la perspective par exemple. Apaisés, solaires, les paysages de Vincent Bioulès invitent à une contemplation joyeuse, diffusant leur éclat au cœur de l’hiver.

Paysages du sud. Vincent Bioulès. Jusqu’au 4 avril, musée de lodèVE (34).

les temPs moDernes

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21L’art contemporain n’en

finit pas d’étendre son champ d’expérimentation, et tous les domaines sont prétex-tes à exploration plastique. Les lieux de culture suivent le mouvement, tissant entre eux des liens inattendus pour offrir au public de nou-velles perspectives d’ex-ploration. La science, dis-cipline de la rationalité par excellence, n’échappe pas à la donne : le Muséum four-nit pour cette exposition la matière aux divagations plastiques de quatre artis-tes venus proposer au public leurs théories très person-nelles sur le milieu naturel. Une autre manière d’ap-préhender notre rapport à nos origines.

… et que le cabinet de curiosités est dans l’air du temps. Les artistes contemporains se plaisent à jouer les naturalistes en herbe, c’est une ten-dance, en reprenant l’esthétique un brin désuète du bestiaire, de la clas-sification, pour faire de leur art le laboratoire d’expériences décalées. Et même si le Muséum vient d’être rigoureusement dépoussiéré, il reste le plus grand cabinet de curiosités ouvert au public, offrant une vision pano-ramique des grandes évolutions de l’espèce animale et végétale, recen-sant les phénomènes les plus singuliers, et évoquant les grandes théories sur le sujet. Une matière inépuisable pour l’imaginaire d’un artiste.

… et que le dessin est aussi dans l’air du temps. La Fondation Ecureuil y consacre d’ailleurs un axe important de sa programmation actuelle. Dans ce cas précis, le dessin se prête à merveille à l’exploration plastique de dis-ciplines telles que la botanique, ou la zoologie, en s’inspirant par exemple des formes traditionnelles de représentation, puis en les détournant.

Gianni Burattoni, Eunji Peignard-Kim, Jürgen Schilling, Christian Poquet. Quand le premier pro-pose un parcours entre la Fondation et le Muséum à la redécouverte du paysage urbain, le second choisit le monde animal comme sujet d’étude. Le troisième explore les modes de repré-sentation, tandis que le dernier travaille sur la trace des cultures à travers l’histoire, le palimp-seste. Ce qui fait autant de regards posés sur le sujet, et autant de raisons de se déplacer.

4 d’aller voir la nouvelle exposition de la Fondation espace ecureuil

bonnes raisons

1 parce qu’elle tend des passerelles entre l’art et la science

3 parce que c’est du dessin

4 parce qu’ils sont quatre artistes

2 parce que le Muséum reste un vaste cabinet de curiosité.

Filicophytes, halogé-nures, échinodermes

et autres artistes. 7 janvier – 20 février à la Fondation Ecureuil pour l’art contempo-

rain, toulousE.

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Le musée Fabre, qui s’est donné pour mission légitime de faire redécouvrir au public les artis-tes languedociens, ne pouvait passer sous silence le souffle de renouveau qu’a introduit Jean Raoux dans la peinture française

au début du XVIIIe siècle. Natif de Montpellier, sa car-rière est essentiellement italienne, puis parisienne entre 1714 et 1734, période durant laquelle il signe de nombreuses commandes pour les plus éminentes personnalités. Comment pourrait-il en être autre-ment ? La délicatesse de ses peintures, peuplées de figures féminines à la beauté sensuelle, fait l’unani-mité auprès d’une clientèle raffinée, friande de cette atmosphère de galanterie qui reflète ses propres pré-

occupations mondaines. Jean Raoux est aussi plus que cela car, à travers l’influence de la peinture véni-tienne et nordique notamment, il a su créer un style original, à la croisée de la grande peinture et de la scène de genre à la manière hollandaise. C’est avec beaucoup d’intelligence et d’humilité qu’il s’est emparé des techniques les plus innovantes des grands artis-tes de son temps, pour introduire un caractère plus naturel et intimiste à la peinture française, et qui fit des émules. Cette grande rétrospective nous plonge au cœur d’un XVIIIe siècle idéalisé, et dresse le por-trait d’un artiste sensible, dont la plus grande qualité est d’avoir su maîtriser avec virtuosité l’art de l’inno-vation bien comprise.

Jusqu’ au 14 mars 2010 au musée Fabre, MoNtPEllIER.

une exPosition éVolutiVeL’espace Croix-Baragnon poursuit son exploration du design comme pratique transversale à mi-chemin entre art contemporain et rapport à l’usage, en invi-tant les deux designers toulousains de a+b designers à proposer leur perception de l’objet. Hanika Perez et Brice Genre organisent sept soirées (18 décembre, 7 – 14 –21 – 28 janvier, 4 – 11 février) au fil desquelles, guidée par le public et leur interprétation de l’œuvre, la scénographie sera à chaque fois repensée. C’est une table, pièce centrale de cette succession d‘événements, qui se fait le témoin de cette quête du sens de l’œuvre.

The Party. a+b designers. Jusqu’au 27 février, espace Croix-Bara-gnon, toulousE.

Jean raoux, Peintre Du xViiie : l’art DéliCat De la nouVeauté

ParaDe FantômeIci et là, le Printemps de Septembre offre ses der-nières reliques, prolongeant par endroits encore un peu l’évènement. La parade fantôme de Amy O’Neill s’attarde à la chapelle Saint-Jacques : des chars de défilés exhumés de l’oubli par l’artiste flottent dans l’espace d’exposition. A travers ces carcasses abandonnées, le passé ressurgit : l’artiste y voit les témoins de fêtes passées et -comme dans l’essentiel de son œuvre - développe la poésie de l’oubli tout en épinglant au passage une culture populaire qui consomme et abandonne sans état d’âme. A voir également jusqu’au mois d’avril dans la cour de la DRAC à Toulouse, sa Vieille Chaussure de Femme sortie tout droit d’un conte de son enfance.

Parade Float Graveyard. Amy 0’Neill. Jusqu’au 27 février, chapelle Saint-Jacques, sAINt-gAudENs.

© Centre d’art contemporain Chapelle Saint-Jacques, 2009

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Une qualité professionnelle ? La capacité de travail, jusqu’à la démesure. Un défaut ? J’attends des autres qu’ils soient aussi impliqués que moi dans le travail. C’est à la limite de l’autoritarisme. Par conséquent, je suis une mauvaise communi-cante, j’ai besoin d’une équipe hyper souple.

Un rituel de travail ? Ma théière pleine sur mon bureau.

Un truc contre le stress ? En général je ne lutte pas, je trouve le stress positif. Nous avons quand même à l’Office une réserve de Nutella qui peut finir sur mon bureau à la cuillère à soupe.

Quelle lectrice êtes-vous ? J’étais une grande lectrice, j’adore la lit-térature cubaine. Aujourd’hui, je lis ce qui s’écrit sur l’entreprise verte, et bien sûr les livres de cuisine, que je dévore comme des romans.

L’album que vous écoutez actuel-lement ? Quand je travaille, c’est La Traviata. Je suis capable

univers

Pleurer ? Me sentir impuissante face à une situation. Accomplir des actes qui me mettent en contra-diction avec moi-même.

Un talent caché ? Je pilote depuis l’âge de 14 ans. Si j’ai un peu de temps, je file à l’aéroclub.

Celui que vous auriez aimé avoir ? Etre habile de mes mains, savoir coudre mes propres vêtements par exemple.

Le moment de la journée que vous préférez ? A la fin de la journée, je retrouve l’équipe pour fumer une cigarette et prendre un verre. C’est notre récompense, on savoure la satisfaction d’avoir accompli notre tâche.

Un lieu que vous aimez ? Quand je vais à Paris, je m’assieds en haut des marches du Trocadéro et je passe une heure à regarder la Tour Eiffel : un rituel.

Si vous deviez changer de vie… J’aurais adoré vivre au temps de l’Aéropostale, faire partie des pionniers de l’aéronautique.

LeS UniverS de

caroline Joucla

d’écouter un album indéfiniment. Mon équipe a fini par m’interdire d’écouter la musique du film Home en sa présence.

Celui que vous n’écouterez plus ? Art Mengo, qui me rappelle de mau-vais souvenirs et me colle le blues.

Celui que vous avez honte d’écou-ter en boucle ? Rose. Très mélo, très fille.

Les conditions idéales pour écou-ter de la musique ? A mon bureau, avec un thé, en travaillant à mon rythme. Quand je fais mon jog-ging. Bref, des situations où je suis peu présentable.

Pour lire un livre ? Seule à la mai-son, dans mon bain, que je peux re-remplir pendant des heures.

Pour ne rien faire ? En plein jar-din, en Normandie, allongée au soleil quand il y en a, avec le tin-tement des cloches des vaches en fond sonore.

Qu’est-ce qui vous fait rire ?Les niaiseries, la complicité. Je ris à longueur de journée.

Propos recueillis

par Maëva Robert

… CRÉAtRICE dE l’oFFICE, uN lIEu CoNVIVIAl dÉdIÉ Au PlAIsIR dEs PAPIllEs,

où l’oN APPRENd à CuI-sINER Au CoNtACt dEs

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