raisons de la grève 1

L’ÉCOLE N’EST PAS UNE ENTREPRISE• Ce projet relève d’une conception de l’École calquée sur le modè-le de l’entreprise : une école concurrentielle avec des enseignantsassujettis, mis en concurrence entre eux.• Oui la réussite de tous les élèves doit être un objectif pourla Nation. Mais faire du chiffre n’a pas de sens tant la diversitédes publics et des territoires est grande. Qui plus est, dansun contexte politique et budgétaire de dégradation organiséede notre système éducatif.

HALTE À LA GESTION MANAGÉRIALE DES ENSEIGNANTSLes modalités de management des personnels qui sont proposéesn’ont pas leur place à l’École. Par ailleurs, la notion de déroulementde carrière est fortement mise à mal alors que c’est le fondementde la Fonction publique.

LES PERSPECTIVES DE CARRIÈRE, LA RÉMUNÉRATIONSONT SÉRIEUSEMENT RABOTÉESLe nouveau modèle d’avancement, qui découlera uniquementde l’évaluation, se fonde sur une carrière moins avantageuse quele dispositif actuel. Les économies budgétaires se feraient ainsi surle dos des enseignants. Alors que le dernier rapport de l’OCDE

pointe la faiblesse des rémunérations des enseignants français,ce projet constitue une véritable provocation.

Signez et faites signer la pétitionintersyndicalehttp://retraitduprojetevaluation.netqui a déjà recueilli plus de 40 000signatures .

des enseignants

À travers deux projets de textes, le ministère envisage de lierde nouvelles modalités d’évaluation à un nouveau systèmed’avancement. Les enseignants y ont tout à perdre : libertépédagogique et pouvoir d’achat.

Nous avons obtenu un premierrecul sur le gel des promotionsjusqu’en 2015. Continuonsde nousmobiliser !Le SE-Unsa appelle tousles personnels d’enseignement,d’éducation et d’orientationà faire grèvemassivementle 15 décembre dans le cadrede l’appel intersyndical1er-2nd degré.

SPÉCIAL

1ER DEG

RÉ Les raisons de la grèvedu 15 décembre

4p_evalenseignants1D:evalenseignant1D 29/11/11 23:13 Page 2

É v a l u a t i o n d e s e n s e i g n a n t s1er degré


ÉVALUATION

Demain• On passe de l’inspection à «l’appréciation de la valeur

professionnelle de chaque agent». Traduisez «méritede l’enseignant».• L’inspection dans la classe perd son caractère obligatoire.Un système d’auto-évaluation est mis en place, sur la based’un «référentiel national».• Ensuite, l’IEN reçoit chaque collègue pourun entretien professionnel (qui a lieu tous les 3 ans).Il doit permettrede dresser un bilanet le cas échéantdéboucher surde la formationcontinue oudu tutorat.• L’IEN dresseun rapport qui

est adressé à l’intéressé.La note disparaît. Ne reste

plus qu’une «appréciationde la valeur professionnelle».

Le «référentielnational d’évalua-tion» manque de

précisions. Commentl’acte professionnel va-t-il être pris en compte ?Les modalités de l’auto-évaluation sont pour lemoment inconnues.

• Évaluation par les IEN, après inspection dans la classe.• Cette évaluation génère un rapport d’inspection et une proposition de note

validée (ou non) par l’inspecteurd’académie.• Cette note influe ensuitesur la carrière puisqu’elleest un élément de barèmedans certaines opérationset notamment concernantl’avancement (changementd’échelon).

Cedispositif n’est pas satisfaisant : irrégularité durythme des inspections, pas de grille nationaled’analyse des séquences observées, inéquités

entre circonscriptions, système infantilisant…Les enseignants déplorent une très grande subjectivitéde l’évaluation et, par conséquent, de la note.

• Maintenir unsystème d’évaluation-notation lié à l’inspectionpédagogique.• Recourir au référentielde compétences du métierd’enseignant pour constituerune grille d’évaluation connuede tous.•Rendre l’évaluation formative.• Instaurer une régularitéd’inspection.

Aujourdʼhui

Demain

Nospropositions




• L’avancement est aujourd’hui basé sur la notepédagogique (qui peut se voir ajouterun correctif pour retard d’inspection)et sur l’ancienneté.Ces deux éléments interviennentdans le barème d’avancement.• Selon leur barème, les enseignantssont classés et obtiennent alorsune promotion au grand choixou au choix.

Le système actuel est certesassis sur la note pédagogique(avec ses limites), mais il a le

mérite d’être clair et transparent doncprotecteur pour les enseignants. Ilpréserve aumaximumde l’arbitraire etassure une visibilité sur le déroulementde carrière.La prise en compte de l’anciennetédans le barème amortit l’impact de lanote. La plupart du temps, les retardsd’inspection sont «compensés» par descorrectifs de barème.

Demain• Toute promotion dépendra exclusivementde «l’appréciation de la valeur professionnelle» portéepar l’IEN.• Il n’y a plus qu’un rythme unique d’avancement :l’ancienneté. Des réductions d’ancienneté seront pro-posées à quelques-uns, sur proposition de l’IEN.• Seuls les enseignantsproposés par l’IEN

et validés par l’IAbénéficieront d’une accélération de carrière.• Les promotions seront examinées tousles 3 ans après l’entretien professionnel.Le bonus d’ancienneté sera de 15 moispour les plus «méritants et performants»et de 6 mois pour les «un peu moinsméritants et performants».Pour les autres, rien !• La hors classe est aussiconcernée : plus de passagesystématique d’échelon. Elleest donc traitée dans le contingentglobal diminuant d’autantles possibilités en classe normale.

Ce nouveau dispositif d’avan-cement est arbitraire et injustecar entièrement soumis à

l’appréciation du supérieur hiérar-chique, qui a en son seul pouvoirl’avancement de chaque collègue.Rien n’empêche une carrière entièreau rythme le plus lent, l’ancienneté.

• Exclure de l’avancement touteforme de mérite ou de performance

basés sur des éléments subjectifs.• Maintenir la prise en compte

de l’ancienneté et de la valeurprofessionnelle.• Examiner des solutionspour éviter le resserrementdes possibilités d’avancement

pour les professeurs des écolesà partir des 6e-7e échelons.

Nospropositions

Aujourdʼhui

Demain

AVANCEMENT


CCE DISPOSITIF, DE PRIME ABORD peu différent dusystème actuel, est en réalité une vraie ma-chine à perdre du pouvoir d’achat. En effet, sil’on compare les rythmes d’a-vancement les plus favorables desdeux systèmes, dans la nouvelleconfiguration, on atteint le 11e éch-elon de la classe normale deux ansplus tard qu’actuellement. Par conséquent, onplafonne plus longtemps eu égard au peu depossibilités d’accès à la hors classe.Cette réforme s’opère à moyens constantsmais intègre, en plus, la hors classe. Dans cette

dernière, le changement d’échelon s’opéraitjusqu’à présent à l’ancienneté.Dans le nouveau dispositif, le nombre de col-

lègues concernés par uneéventuelle promotion s’ac-croît donc.Il faut partager le gâteau entredavantage de convives. Mé-

caniquement, il y en aura moins pour chacun !On assiste donc à un véritable ralentissementde la progression de carrière, la promotion dequelques-uns étant financée au détriment duplus grand nombre.

Un même gâteaumais plus de convives



PROJET MINISTÉRIEL :

UNE MACHINEÀ PERDRE GROS !

Le contenudes textes sur l'évaluationdes enseignants estinacceptable. Ces documentsmontrent une inculturedu systèmeéducatif et récusent tout ce qui composela nature professionnelle de l'enseignant.Roger KEIME, secrétaire général du Snia-IPR

Les enseignants qui sont aujourd'hui

motivés se sentiront contraints etmanipulés par

le dispositif et perdront de leurmotivation.

Patrice ROUSSEL, directeur d

u centre de recherche

enmanagement de l'université Toulouse-I

Ladisparitionde l’inspection scellera l’entrée denos écoles,nos collèges, nos lycées dans lemondede la concurrencesans cesse renouvelée, de l’écrasement de l’individupar lesforces dumarché…

JeanMOUSSA, IGENhonoraireQuant à l'évaluationàpartir des progrèsdes élèves, ça n'a ni queueni tête.

Philippe TOURNIER,secrétaire général du SNPDEN-Unsa

Unautre point noirc'est la nouvelle grilled'avancement qui ramènela quasi totalité des en-seignants au rythmedel'ancienneté actuelle.

Patrick ROUMAGNAC,secrétaire général du SI.EN-Unsa

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