Septembre EN GRÈVE POUR LA

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© iryna / Adobe stock LE SYNDICAT DE L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL PUBLIC LE JOURNAL POUR L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL PUBLIC Rentrée 2020, rentrée 2021... LE MINISTRE TOUJOURS DANS LE DÉNI SEPTEMBRE 2021 • n° 123 DES MESURES ANNONCÉES … MAIS PAS POUR TOUT LE MONDE P.4 CONFÉRENCE SALARIALE UN PRÉTEXTE POUR DÉNATURER NOS MÉTIERS DOSSIER P.7 GRENELLE DE L’ÉDUCATION CONCURRENCE ET CONFLITS EN VUE P.13 CO-INTERVENTION EN TERMINALE BAC PRO 23 Septembre EN GRÈVE POUR LA VOIE PRO

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LE SYNDICATDE L’ENSEIGNEMENTPROFESSIONNELPUBLIC

L E J O U R N A L P O U R L ’ E N S E I G N E M E N T P R O F E S S I O N N E L P U B L I C

Rentrée 2020, rentrée 2021...

LE MINISTRETOUJOURS DANS LE DÉNI

SEPTEMBRE 2021 • n° 123

DES MESURES ANNONCÉES… MAIS PASPOUR TOUT LE MONDEP.4

CONFÉRENCE SALARIALEUN PRÉTEXTE POUR DÉNATURERNOS MÉTIERS DOSSIER P.7

GRENELLE DE L’ÉDUCATION

CONCURRENCE ETCONFLITS EN VUE P.13

CO-INTERVENTION EN TERMINALE BAC PRO

23Septembre

EN GRÈVE POUR LAVOIE PRO

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2 • ACTU’ • jA N V I E R 2021 N°120

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S E PT E M B R E 2021 N°123 • ACTU’ • 3

La recrudescence de la pandémie avec la propagation duvariant Delta laissait présager une rentrée à haut risque. EnGuadeloupe, Martinique et dans certaines zones de Guyane larentrée scolaire a été reportée de deux semaines. La Réunionest sous surveillance avec déjà des fermetures effectives declasses. En Polynésie, la rentrée scolaire a été maintenuemais les établissements ont finalement fermé deux semainesplus tard.En dépit des alertes lancées par le SNUEP-FSU, le ministre

J.-M. Blanquer persiste et signe en se contentant d’instaurer pour la rentréeen métropole le niveau 2 d’un protocole sanitaire qui renvoie certaines décisions aulocal. Les capteurs de CO2 et les purificateurs d’air sont loin d’être installés dans tousles établissements. Les seuils déterminant les niveaux des protocoles comme lesmoyens concrets pour mettre en œuvre la campagne de vaccination ne sont pasconnus. Quant à la spécificité du lycée professionnel avec ses ateliers et ses PFMP, elleest encore niée : il n’y aura pas d’aménagements propres.Le SNUEP-FSU est attaché au droit à l’égal accès à l’enseignement pour les élèves.

En ce sens, l’obstination du ministre à traiter lesjeunes différemment selon leur statut vaccinalest irresponsable. Risquée, car la vaccinationn’empêche pas de contracter le virus ni de letransmettre, et inégalitaire car elle crée unestigmatisation et une double peine pour les élèvesnon vacciné·es. Exclu·es des établissements, cesjeunes devront gérer seul·es leurs enseignements.Pour le SNUEP-FSU, le ministère doit reconsi-

dérer cette injustice et organiser une gestion sanitaire identique pour tou·tes lesélèves. Dans tous les cas, ce n’est pas aux enseignant·es assurant leur service devantélèves d’assumer une double charge de travail avec l’ajout du distanciel pour lesélèves évincé·es. Le syndicat veillera au respect du statut et du métier de PLP.

Cette année scolaire risque donc d'être de nouveau fortement perturbée par la questionsanitaire qui nécessiterait des engagements rigoureux en termes de protection despersonnels et des élèves.Elle exigerait aussi de véritables engagements concernant les salaires, les perspec-tives de carrière et les moyens pour améliorer les conditions de travail. Les mesuresdu Grenelle de l’Éducation sont loin du compte et le projet ministériel est à l'opposéde la juste reconnaissance de l'engagement des personnels qui ont fait tenir l'Écoledurant ces périodes de crises. Il rejoint en cela le président de la Républiquepour qui les réformes de l’assurance chômage et des retraites restent pleinementd’actualité.

C'est pourquoi le SNUEP-FSU appelle les personnels à se réunir dès la rentrée pourpréciser les revendications et organiser les mobilisations nécessaires.

EN GRÈVE ET MANIFESTATIONSLE 23 SEPTEMBRE POUR LE SERVICE PUBLIC D’ÉDUCATION

LE 5 OCTOBRE POUR NOS SALAIRES ET NOS RETRAITES

FRÉDÉRIC ALLÈGRECo-secrétaire national

ÉDITO ............................................. P3

ACTUALITÉS .......................... P4 à 6Conférence salariale de la Fonctionpublique / Apprentissage enaugmentation / Bac pro : que cache le taux de réussite ? / Concours 2021 :retour à l’anormal ! / Réforme desretraites / Accord télétravail

DOSSIER .............................. P7 à 11Suites du Grenelle de l’Éducation : unprétexte pour dénaturer nos métiers

POLITIQUES ÉDUCATIVES ........................ P12 À 13Voie pro : une transformation qui reste à combattre / Co-interventionen terminale bac pro : concurrence et conflits en vue / Option sport : une bonne idée qui prend un mauvais départ / Familles de métiers : iniquités programmées

GRAND ANGLE .......................... P14Élections départementales etrégionales : démobilisation générale ! / Victoire historique des femmes de chambre : « frotter, frotter, ça a payé ! » / La pensée populiste… à l’aise dans les médias

VIE SYNDICALE ....................... P15Paroles de militant·es : un congrèspour défendre la voie pro et sespersonnels

ÉDITO

SOMMAIRE

38 rue Eugène Oudiné 75013 PARISTél. : 01 45 65 02 56

[email protected]

Directeur de la publication : Axel BenoistCollaboratif : F. Allègre, P. Bernard,

M.-C. Guérin, I. Lauffenburger, P. Lebouc, L. Trublereau.

Crédits photo : A. Benoist, P. Bernard, M. Domingos, M.-C. Guérin, Iryna/Adobe

Stock, F. Murail, Photothèque RougePAO : Studio Sevillanes

N° CP : 1223 S 05844ISSN : 2800-8448 - 1 €

Régie publicitaire :Com D’Habitude Publicité,

Tél. : 05 55 24 14 03 - [email protected]

Imprimerie :Compedit Beauregard, ZI Beauregard,

BP39, 61600 La Ferté MacéEncarts : Bulletin d’adhésion, affiche,

Supplément n° 1

LE SYNDICATDE L’ENSEIGNEMENTPROFESSIONNELPUBLIC

LE MINISTRE NE TIRE AUCUNELEÇON DE SES ERREURS

DEUXIÈME RENTRÉE SOUS COVID-19

« LE PROjET MINISTÉRIEL EST à L'OPPOSÉ DE CETTE

jUSTE RECONNAISSANCE DEL'ENGAGEMENT DES PERSONNELS

qUI ONT FAIT TENIR L'ÉCOLEDURANT CES PÉRIODES DE CRISES. »

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Malgré les demandes de toutes les orga-nisations syndicales, la ministre a refuséle dégel de la valeur du point d’indice,prétextant que cette mesure serait perçuecomme  démagogique à l’approche desprochaines élections, qu’elle n’était paségalitaire et ne réglerait en rien le pro-blème des bas salaires qu’elle considèrecomme « prioritaire ». La FSU a rappeléque le choix de mener des politiques in-demnitaires en lieu et place de mesures

générales pour tou·tes les agent·es avaiteu pour conséquence immédiate d’aggra-ver les inégalités entre les bas et les hautssalaires. En effet, ces derniers bénéficiantde primes élevées, ce choix politique leurest donc bien plus favorable.La ministre a annoncé une bonificationd’une année d’ancienneté à tou·tes lesagent·es de catégorie C pour accélérerleur niveau de rémunération ainsi qu’unraccourcissement de la durée des deuxpremiers grades, l’extension des mesuresdu Ségur de la santé aux personnelsdes deux autres versants de la Fonctionpublique et 10 000 promotions supplé-mentaires en catégorie B. Pour la FSU, cesmesures sont très insuffisantes car trèspeu de personnels, même au sein de lacatégorie C, en bénéficieront. De plus, lesrevalorisations annoncées sur les bassalaires correspondent en réalité à l’ali-gnement obligatoire sur l’augmentationdu SMIC. Quant à l’extension des indem-nités du Ségur de la santé, cela reste trèsflou car pour le moment aucune confir-mation n’a été apportée aux infirmièresde l’Éducation nationale. Des groupes de travail mensuels thé-matiques vont prolonger la conférence :déroulement de carrière, égalitéfemmes/hommes, structure des rému-nérations et statut des contractuel·les. Lacrise sanitaire a rendu visibles l’impor-tance et l’utilité sociale des métiers et desmissions de services publics, mais legouvernement n’a pas changé de cap etcontinue de démanteler l’ensemble de laFonction publique. Il est aujourd’hui plusque nécessaire de peser dans les débatset les mobilisations pour imposer devéritables revalorisations globales desmétiers, des salaires et des carrières pourtou·tes les agent·es. ❚

Sigrid GÉRARDIN

CONFÉRENCE SALARIALE DE LA FONCTION PUBLIqUE

DES MESURES ANNONCÉES… MAIS PAS POUR TOUT LE MONDELe 6 juillet dernier, la ministre de la Fonction publique a préciséque la conférence salariale s’inscrirait dorénavant dans unprocessus de réunions. Les premières augmentations apparaîtrontsur les fiches de paie des agent·es concerné·es en janvier 2022.

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Fruit de l’action au quotidien du SNUEP-FSU auprès des personnels, la part variable de l’ISOE, autrement appelée prime PP, a enfin commencé à être mise en paiement parles rectorats à la fin de l’année 2020-2021. La multiplication des réclamations préalablessoutenues par le SNUEP-FSU n’y est pas étrangère. Ce paiement n’est que le justerétablissement des droits des PLP exerçant en SEGPA.Seule l’année passée est concernée pour l’instant et uniquement pour les classes de 3e.La bataille syndicale continue pour que les années précédentes soient reconnues etpour que les classes de 4e soient également comptabilisées. Professeur·es principauxde SEGPA, pour faire valoir vos droits, contactez votre section académique. ❚

SEGPA : DE PREMIERS VERSEMENTS ISOE ET PP ObTENUS

4 • ACTU’ • S E PT E M B R E 2021 N°123

« ON DOIT DES COMPTES AUXCONTRIBUABLES, ChAqUE EURO

DÉPENSÉ DOIT L’êTRE DE MANIÈREEFFICACE ET ÉqUITABLE. »

ministre de la Transformation et de la Fonction publiques

Amélie de Montchalin

d Si seulement elle et songouvernement appliquaient

cette même exigence auxentreprises du CAC 40 qui ont bénéficié de milliards,

sans condition…

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ACTUALITÉS

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RETOUR à L’ANORMAL !Après une cuvée 2020 marquée parle Covid et l’annulation des épreuvesd’admission, celle de 2021 marqueun retour à une situation anormalemais qui devient malheureusementla norme : une perte importante depostes. Sur les 1 810 postes ouvertspour les différents CAPLP (1 325 àl’externe, 460 à l’interne et 25 pourle troisième concours de Maths-Sciences), 271 postes, soit 15 % des places offertes, ont été perdus,répartis sur les concours internes et externes !Pour l’externe, la baisse du nombred’inscrit·es n’augurait rien de bon, et cela se confirme avec la parutiondes résultats. 169 postes sur 1 325sont restés vacants (environ 13 %).Faute d’une politique ambitieuse de recrutement et de formation des enseignant·es de la voieprofessionnelle, ce sont lesdisciplines professionnelles quisubissent une nouvelle fois le plusgros préjudice. Candidaturesmultiples, viviers insuffisants, les raisons sont nombreuses pourexpliquer ces résultats. L’absence deréaction du ministère face à unesituation qui perdure pourraitsurprendre. En réalité, celle-cil’arrange : elle lui permet decontinuer à recourir massivement àla contractualisation et desupprimer des postes. Voilà quiexplique son manqued’empressement à trouver dessolutions à la crise du recrutement.L’importance du nombre de postesrendus à l’interne frappe aussi : 102 sur 460 soit presque un quartdes places ! Même des disciplinesde l’enseignement général jusque-làassez épargnées rendent despostes. Là aussi, la situationinterroge quand on sait que c’estune majorité de collèguescontractuel·les déjà en poste quipassent l’interne !Le SNUEP-FSU réclame l’ouvertured’un chantier sur la formation desenseignant·es de la voie pro pourque cesse cette hémorragie depostes ! ❚

Fabien MÉLANIE

à relativiser et à combattreEn juillet, 2 notes du MENJS et du ministèredu Travail claironnaient l’augmentationmassive de l’apprentissage en 2020. En yregardant de plus près, ces annonces sontà relativiser.Même si, selon la DEPP1, le « stock »d’apprenti·es progresse de 31,5 % en2020, «  cette dynamique est surtouttirée par les effectifs des jeunes prépa-rant un diplôme du supérieur (+ 58,6 %en 2020) ». La DARES2, de son côté, admetque, sur les « flux » d’apprenti·es entranten formation, « la part de contrats per-mettant de préparer une formation dusupérieur s’accroît fortement, tandis quela proportion de mineurs diminue ». Concernant les diplômes de niveaux 3 et4, la DEPP nous apprend que même sil’augmentation des stocks d’apprenti·es

est notable en CAP et en bac pro, elle estbeaucoup plus « soutenue dans les autresdiplômes, qui concernent essentiellementdes certifications professionnelles rele-vant du ministère du Travail ».Après la 3e, les jeunes sont 4,9 % à entreren apprentissage. Plus de 95 % des ex-collégien·nes restent scolarisé·es, dont27,2 % en LP, malgré la promotion et lesmilliards dépensés par le gouvernement enfaveur de l’apprentissage. Pour le SNUEP-FSU, c’est donc bien la voie professionnellescolaire qu’il faut renforcer et financer pourpouvoir y accueillir tou·tes les jeunes. ❚

Franck FERAS

1. DEPP : Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du MENJS

2. DARES : Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail

BAC PRO

Que cache le taux deréussite ? 86,7 % de reçu·es à la session 2021 du bacpro, c’est moins qu’en 2020 mais cinqpoints de plus qu’à l’ordinaire. Pourtant,pour les candidat·es, le chemin aura étécompliqué, après deux années scolaireslargement impactées par la pandémie.Face à cette situation et malgré les demandes récurrentes du SNUEP-FSU, leministère n’aura procédé qu’à très peud’aménagements. Rien sur les horaires,les dispositifs ou les contenus. Pas deréels aménagements non plus desépreuves. En les refusant, puis en annon-çant tardivement de rares modifications,le ministre a délibérément compliqué la

préparation des candidat·es, ainsi victimesde son entêtement.Les changements opérés sur le calcul de lamoyenne n’auront permis que d’augmenterartificiellement et sans frais le taux de réus-site, en masquant des conditions d’appren-tissage fortement dégradées par la gestionministérielle erratique de la crise sanitaire. Le SNUEP-FSU, pour sa part, reste attachéà des modalités d’évaluation permettantd’attester de la maîtrise réelle des contenusdes diplômes et demande pour cela le re-tour à des épreuves ponctuelles terminalesanonymes cadrées nationalement. ❚

Franck FERAS

APPRENTISSAGE EN AUGMENTATION CONCOURS 2021

C’EST LE NOMBRE DE PLACES SUR LISTES

COMPLÉMENTAIRES, 13 DE PLUS QU’EN 2020.

CONTRE LE SOUS-RECRUTEMENT EN LP, LE SNUEP-FSU

INTERVIENT SYSTÉMATIQUEMENT POUR QUE DES LISTES

COMPLÉMENTAIRES SOIENT ÉTABLIES.

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ACTUALITÉS

Au travers de quatre scénarios différentsprenant en compte divers paramètres(évolution de l’âge de départ, augmenta-tion du PIB, augmentation des salaires,taux de chômage…), le COR montre que laréforme systémique voulue par Emma-nuel Macron n’est absolument pas « unenécessité ». En 2020, les retraites ont atteint 14,7 %du PIB, ce dernier ayant peu augmentéen raison de la crise sanitaire. Cette partdevrait baisser entre 2021et 2024, se stabiliser au-tour de 13,6  % jusqu’en2030 puis baisser à nou-veau (les projections allantde 13 % à 11,3 %). Autres facteurs à prendreen compte, le recul de l’âgede départ en retraite quidevrait atteindre 63,8 ans en 2035 et lahausse continue des salaires. Cette der-nière est plus faible dans le public quedans le privé à cause du gel de la valeurdu point d’indice et le gouvernementn’envisage qu’une forte croissance desprimes à l’horizon 2037 (+ 50 %).

D’AUTRES SOLUTIONS NÉCESSAIRESTout problème de financement lié à labaisse du ratio cotisants (1,3 pour 1retraité·e) est à écarter car la pensionmoyenne de l’ensemble des retraité·es,relative au revenu d’activité moyen, vaconsidérablement chuter jusqu’en2070. Cette dégradation attendue estla conséquence des réformes paramé-triques, des mesures régressives, du gelet de la sous-indexation des pensions

depuis 30 ans. Le CORalerte sur l’amorce d’unenouvelle phase de paupé-risation des retraité·es.Le système actuel parrépartition n’est doncpas à remettre en cause.À moyen et long terme, ilsera à l’équilibre et repré-

sentera même une part du PIB bienmoindre qu’aujourd’hui. De quoi exigerune réforme pour une retraite à 60 ansavec de meilleurs montants… ❚

Frédéric ALLÈGRE

1. https://www.cor-retraites.fr/node/562

RÉFORME DES RETRAITES

LE COR SONNE LA RETRAITE !Paru en juin, le 8e rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites(COR)1 va à l’encontre des idées véhiculées par le gouvernement pourjustifier une réforme du régime actuel des pensions.

ACCORD TÉLÉTRAVAILLe 13 juillet dernier, avecl’ensemble des organisationssyndicales, la FSU a signé l’accord-cadre sur la mise en œuvre dutélétravail dans les trois versantsde la Fonction publique. Depuis lami-avril, la FSU était engagée dansla négociation, déterminée à porterles revendications des personnels,à préserver le volontariat et laréversibilité mais aussi à borner le recours à cette modalitéd’organisation du travail pour enprévenir les dérives.La FSU a rappelé que lesexpériences de télé-enseignement,de recours à son matérielpersonnel et toutes les expériencesconnues durant la crise sanitairene relevaient d’aucun cadrejuridique, n’étaient donc pas dutélétravail et ne rentraient pasdans le champ de l’accord. La FSUa ainsi imposé une rédaction del’accord excluant toutes dérives etconfusions qui conduiraient à desdérégulations et donc à unaffaiblissement des droits despersonnels.L’accord-cadre prévoit de nouveauxdroits comme une indemnisationdès le premier jour de télétravail et des recours facilités pour lesproches-aidant·es et les femmesenceintes. Il précise davantage ledroit à la déconnexion et lesobligations de l’employeur entermes de conditions de travail, de santé et sécurité au travail. Mais sur d’autres points commel’équipement ou les « circonstancesexceptionnelles » l’accord-cadres’en tient à l’intention. Cela n’estpas suffisant pour satisfaire lesrevendications de la FSU quimaintient ses critiques notammentsur l’insuffisante prise en comptedes biais supplémentairesd’inégalités que peut créer lerecours au télétravail. Sil’enseignement reste bien uneactivité non éligible au télétravail, le SNUEP et la FSU continuent delutter pour que les situationsinédites ne soient pas le prétexte àla remise en cause de ce principe. ❚

Axel BENOIST

MOUVEMENT 2022

Le ministère prévoit de modifier lesbarèmes des parents isolé·es et dessportif·ves de haut niveau car le Conseild’État a rejeté ces deux points quiconstituaient pourtant, au moins pour le premier, une avancée sociale majeure. La situation de parent isolé est d’autant plus problématique qu’elle concerneprincipalement les femmes. Attaché àl’égalité femmes/hommes, le SNUEP-FSU

exigera que ces situations soient révisées dans le cadre des recours.La FSU a renouvelé sa demande de 30 points/an pour l’ancienneté de poste. Cela fluidifierait la mobilité des collègues n’ayant pas de rapprochement familial. Le ministère s’est dit ouvert à la question et en étudie les impacts. Pour le rétablissement du dialogue social, le SNUEP et la FSU ont rappelé leurexigence du retour des commissions paritaires. ❚

Pascal MICHELON

PARENT ISOLÉ, FLUIDITÉ ET TRANSPARENCE

« LA PENSION MOyENNEDE L’ENSEMBLE DES

RETRAITÉ·ES VACONSIDÉRABLEMENT

ChUTER jUSqU’EN 2070. »

6 • ACTU’ • S E PT E M B R E 2021 N°123

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DOSSIERDOSSIER

SUITES DU GRENELLE DE l’ÉDUCATION

UN PRÉTEXTE POUR DÉNATURERNOS MÉTIERS

Dossier réalisé par :

Axel Benoist, Agnès Bernadou,

Muriel Billaux, Sigrid Gérardin,

Pascal Michelon, Andrée Ruggiero

La conférence de presse ministérielle du 26 mai dernier a été prolongée par des groupes de travail (GT) au débutde l’été. Les propositions du ministère, empreintes denéomanagement public, ne répondent pas aux besoins en créations de postes et n’améliorent pas non plus lesconditions de travail. Elles pourraient au contraireentraîner de nouvelles difficultés. Le SNUEP-FSU estintervenu dans tous les GT pour porter la parole des PLPet CPE et pour poser ses lignes rouges.

Fonctions mixtes

4e rendez-vous de carrière

Remplacements de courte duréeAESH

Postes spécifiques

Prime d’attractivité

Classement,recrutement

Personnalisation Développement des mobilités

Les groupes de travail

Accès à la Classe

exceptionnelle

PLP en Lycée généralet technologique

Esprit d’équipe

Amélioration du service

public de l’EN

« LE SNUEP-FSU EST INTERVENU DANS TOUS LES GT POUR PORTER

LA PAROLE DES PLP ET CPEET POUR POSER SES LIGNES ROUGES. »

S E PT E M B R E 2021 N°123 • ACTU’ • 7

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lThèmes des

groupes

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ATTRACTIVITÉ DU MÉTIER D’ENSEIGNANT·E

MESURES INSUFFISANTES ET PROJETS NOCIFS

245 MILLIONS POUR LA PRIME D’ATTRACTIVITÉRefusant des mesures générales, le mi-nistère envisage d’augmenter la primed’attractivité à partir du 1er février 2022.L’enveloppe étant limitée, il privilégie unscénario où les augmenta-tions seront « visibles » enexcluant d’aller au-delà du9e échelon. Ainsi, 42 % descollègues seront exclu·esde la revalorisation tantpromise. Si la prime d’attractivitépermet une augmenta-tion du salaire net, ellen’est ni pérenne, ni priseen compte dans le calcul des pensionsde retraite. Surtout, la dégressivité dela prime selon l’échelon entraîne unlissage des salaires synonyme de fortestagnation pour les 9 premiers éche-lons. Si l’on peut se féliciter d’une augmenta-tion du salaire net pour certain·es, leSNUEP-FSU continue d’exiger un plan

pluriannuel avec l’augmentation dupoint d’indice et le rattrapage des pertespour l’ensemble des PLP, sans aucunecontrepartie.

AMÉLIORER LE CLASSEMENTPour inciter davantage à la reconversiondans l’enseignement, le ministèresouhaite améliorer le classement desstagiaires. Le SNUEP-FSU a toujoursdénoncé les inégalités de classement liéesà l’hétérogénéité des interprétations desdécrets par les rectorats. Une refonte estnécessaire avec une prise en compteintégrale des services de non-titulaireet des années exercées dans le secteurprivé sans obligation de la qualité decadre. Le SNUEP-FSU refusera toutemodification dégradant les conditionsde classement des PLP.

CLASSE EXCEPTIONNELLEFace à la pénurie de personnels pro-mouvables, les fonctions éligibles pourl’accès par le vivier 11 seront élargies auxconseiller·es en formation continue ainsiqu’à l’enseignement dans la péniten-tiaire. Mais cela ne concernera que peu

de collègues, des hommesen majorité, ce qui accen-tuera le déséquilibre genrédes promotions. Ce n’estdonc pas satisfaisant !Sous la pression syndi-cale, le ministère acceptede faire évoluer le ratiovivier 1 / vivier 22 de 80/20à 70/30. Des promotionssupplémentaires s’ouvrent

ainsi aux PLP les plus proches de la re-traite, le nombre de promu·es en activitédevant être égal à 10 % du corps.

Le groupe de travail Personnalisation – Développement des mobilités devait identifier les pistespossibles pour renforcer la mobilité et fluidifier le déroulement des parcours professionnels.Objectif affiché : améliorer l’attractivité de nos métiers mais sans augmenter les salaires ni lenombre de postes. Finalement, le ministère propose une petite prime d’attractivité, un peu plus de hors classe et de classe exceptionnelle mais aussi de nouvelles remises en cause du statut.

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PLUS DE PLP ET CPEHORS-CLASSEL’accord PPCR prévoit une carrièresur deux grades pour tout·e agent·equi dispose d’une carrièrecomplète, c’est-à-dire la possibilitéd’accéder à l’échelon sommital de la hors classe. Mais lapromotion à la hors classe n’estpas automatique et ne constituepas un droit.Les contingents de promotionsd’abord fixés à 15 %, puis à 17 %des promouvables, sont portés à18 % pour les années 2021 et 2022,ce qui permet 142 promotionssupplémentaires pour les PLP en 2021, et 29 pour les CPE. C’estune petite avancée. Le maintien des contingents interdit toujoursl’automaticité de l’avancement querevendique le SNUEP-FSU. ❚

« LE SNUEP-FSUCONTINUE D'EXIGER

UN PLAN PLURIANNUELAVEC L'AUGMENTATIONDU POINT D'INDICE. »

1. Être au moins au 3e échelon de la hors classe et avoir exercé certaines fonctions pendant au moins 8 ans.

2. Le vivier 2 est accessible à partir du 7e échelon de la hors classe.

8 • ACTU’ • S E PT E M B R E 2021 N°123

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DOSSIER

NOUVEAU MOUVEMENTLe ministère souhaite créer un nou-veau mouvement spécifique nationalqui permettrait de pourvoir des postesvacants ou requérant une compétenceparticulière. Le SNUEP-FSU a réaf-firmé son opposition à un tel mouve-ment. D’autres solutions existent pourfluidifier le mouvement  : créer despostes et améliorer les conditions detravail.

LES PLP EN LGT ? UNE FAUSSE bONNE IDÉEAu-delà du détachement qui a déjàmontré ses limites, le MENJS sou-haite favoriser l’affectation des PLPen lycée général et technologique. Sil’idée peut sembler intéressante, lesintentions réelles de la DGRH sont de

passer par une modification du statutdes PLP pour l’aligner sur celui descertifié·es et pouvoir ainsi les affecterplus facilement en LGT selon lesbesoins. Non seulement la mobilitéserait ainsi contrainte mais ce seraitla porte ouverte à d’autres remises encause de certains aspects spécifiquesdu statut des PLP, comme le suivides PFMP, et elle pourrait finalementdéboucher sur la mise en place d’uncorps unique pour le 2d degré.Actuellement, il arrive que des PLPsoient nommé·es en LGT sur la basedu volontariat : rien dans le statut nel’empêche  ! Les freins ne sont passtatutaires. La ficelle est donc grosse…Le SNUEP-FSU a déjà signifié sonrefus au ministère. ❚

REPRIS EN BOUCLE PAR LES MÉDIAS, LE MINISTRE A ANNONCÉ QU’UNE ENVELOPPE

DE 700 MILLIONS D’EUROS SERAIT CONSACRÉE À UNE REVALORISATION HISTORIQUE

DU SALAIRE DES ENSEIGNANT·ES EN 2022. UNE REVALORISATION POURTANT BIEN

MAIGRE LORSQU’ON SAIT QUE 200 MILLIONS RELÈVENT DE LA MESURE FONCTION

PUBLIQUE SUR LE FINANCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE

COMPLÉMENTAIRE, 100 MILLIONS DE LA POURSUITE

EN ANNÉE PLEINE DES MESURES DE 2021, ET QUE

60 MILLIONS SONT FLÉCHÉS POUR LES AESH…

AU BOUT DU COMPTE, CE SONT MOINS DE LA MOITIÉ

DES ENSEIGNANT·ES ET CPE QUI BÉNÉFICIERONT

D’UNE ENVELOPPE DE 245 MILLIONS QUAND EN 2017

CELLE DU PPCR AVEC SON AUGMENTATION D’INDICE

ÉTAIT DE 800 MILLIONS. UNE FOIS DE PLUS, UNE ÉNORME

OPÉRATION DE COM’ POUR ACCOUCHER D’UNE SOURIS.

245 = 700 selon le ministre

1200 €C’EST LE MONTANT DE LA PRIME QUE

DEVRAIENT TOUCHER LES STAGIAIRES ÀTEMPS COMPLET À PARTIR DE LA RENTRÉE

2022. LA FSU EST PARVENUE À OBTENIRCETTE REVALORISATION ALORS QUE CESDERNIER·ES AVAIENT ÉTÉ OUBLIÉ·ES PAR LE GRENELLE, MALGRÉ LE DÉPLACEMENT

DU CONCOURS EN FIN DE MASTER.

42 %C’EST LA PART DES PLP ET CPE QUI NE

PERCEVRONT PAS DE PRIME D’ATTRACTIVITÉ.ILS ET ELLES CONNAÎTRONT UNE ANNÉE2022 SANS AUGMENTATION DE SALAIRE

PUISQUE, DANS SA GRANDE GÉNÉROSITÉ, LE GOUVERNEMENT POURSUIT LE GEL DE

LA VALEUR DU POINT D’INDICE.

1,5 %NON, CE N’EST PAS L’AUGMENTATION

DE LA VALEUR DU POINT D’INDICE MAISL’AUGMENTATION DES PRIX À LA

CONSOMMATION ENTRE JUIN 2020 ET JUIN2021. PLUTÔT QUE DE MENUES MESURES,

L’URGENCE EST BIEN À UNE AUGMENTATIONDE LA VALEUR DU POINT ET À UN RATTRAPAGEDU POUVOIR D’ACHAT PERDU DEPUIS PLUS DE20 ANS, IMPÉRATIFS POUR METTRE FIN AU

DÉCLASSEMENT DES ENSEIGNANT·ES.

Échelon Classe normale(Durée de carrière)1 (stage)

2 (1 à 2 ans)

3 (de 2 à 4 ans)

4 (de 4 à 6 ans)

5 (de 6 à 8,5 ans)

6 (de 8,5 à 11,5 ans)

7 (de 11,5 à 14,5 ans)

8 (de 14,5 à 18 ans)

9 (de 18 à 22 ans)

Mensuel brut

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50,00 €

33,33 €

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Mensuel net (hors impôts)

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57,00 €

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42,75 €

28,50 €

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28,50 €

28,50 €

28,50 €

MONTANT DE LA PRIME D’ATTRACTIVITÉ* (VERSÉE À PARTIR DE FÉVRIER 2022)

TITULAIRES

* Ce montant vient s’ajouter au montant de la prime d’attractivité déjà versée depuis le 1er mai 2021 (cf. journal n° 121, mars 2021)

Niveau derémunération

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Mensuel brut

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Mensuel net (hors impôts)26,75 €

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26,75 €

26,75 €

26,75 €

NON-TITULAIRES

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GROUPE DE TRAVAIL « ESPRIT D’ÉqUIPE » 

EN MARCHE VERS LA CAPORALISATION ET L’INDIVIDUALISME !

NOUVELLE HIÉRARCHIE INTERMÉDIAIRELa première piste développée est la créa-tion de fonctions mixtes qui seraientaccessibles après le 2e rendez-vous decarrière (RDVC) : les CMI2D (Chargés demissions d’inspection dans le 2d degré).Peu de perspectives d’évolution étantproposées aux enseignant·es en 2e

partie de carrière, dixit le ministère,certain·es pourraient choisir – après avoirété retenu·es par les corps d’inspectionet des enseignant·es/formateur·trices –d’être en service partagé sur des fonc-tions d’enseignement et des missionsd’inspection et d’accompagnement pé-dagogique (inspections, 1er RDVC, élabo-ration de sujets d’examens, formation,référent·es établissements, etc.) tout enrestant dans leur établissement d’ori-gine. Après une période définie, l’accèsau métier d’inspecteur·trice leur serait,semble-t-il, facilité.Alors qu’il est déjà possible d’être placé endétachement sur de nouvelles fonctions,

ces fonctions mixtes risquent de créerdes tensions dans les équipes en ins-tallant une hiérarchie intermédiaire ausein des établissements. Aux antipodesde l’esprit d’équipe, il s’agit surtout dedévelopper l’individualisme et le carrié-risme. Il s’agit aussi de pallier le déficitde candidatures d’inspecteur·trices àmoindre frais et de modifier le statut desenseignant·es. Plutôt que d’offrir devraies perspectives de 2de carrière ou

d’améliorer le collectif de travail, le mi-nistre poursuit la transformation et ladénaturation de notre métier.

VERS UN 4E RENDEZ-VOUS DE CARRIÈREUne autre piste concerne les fins decarrière. L’administration sembleconsidérer qu’après le 3e RDVC, lesenseignant·es « s’encroûtent » jusqu’àla retraite alors qu’ils·elles devraientréfléchir à d’autres fonctions de niveausupérieur  : direction ou inspectionnotamment. À cette fin, la piste d’un4e RDVC se profile. Lors des discussions,la FSU a porté l’idée qu’une quatrièmevisite d’inspection n’avait plus de sensaprès 25 ou 30 ans de carrière. Le mi-nistère s’oriente donc plutôt vers uneréunion collective en établissement, ouau rectorat, avec des modalités qui res-tent encore à définir (réunions par ma-tières, par établissements, par bassin,par tranches d’âge, etc.). Quoi qu’il ensoit, elle serait un temps d’échanges etde réflexion lors duquel l’enseignant·es’interrogerait sur ses compétences etson expérience pour éventuellementaller vers d’autres fonctions ou… pourune mobilité externe. Bref, en manage-ment, soit on est rentable, soit on s’enva… ❚

Les réunions « Esprit d’équipe » prétendaient poursuivre l’objectif de renforcer les collectifs detravail et l’attractivité des métiers. Objectifs fourbes et irritants quand on sait à quel point les choixpolitiques de ce ministère ont fragilisé ces deux aspects. Nos exigences de revenir sur les réformesdes lycées et d’engager une politique salariale ambitieuse ont été balayées au profit de deuxmesures qui n’auront d’autre effet que d’accentuer difficultés et tensions sans régler les problèmesd’attractivité.

FLOU ET MENSONGES POUR APPÂTERPour imposer les fonctions mixtes, le ministère a usé d’arguments tous plusfallacieux les uns que les autres : pénurie de recrutement chez les IEN, statut idéalpour « booster » une seconde carrière... Aucun bilan exhaustif des problèmes quipourraient justifier l’instauration d’une telle mesure n’a été dressé. Aucune précisionsur le nombre de personnels qui seraient concernés, ni sur la manière dont seraientcompensées les heures non enseignées. Quant au rendez-vous de fin de carrièrepour créer des « effets promotions », il va plutôt créer l’effet « quittez votre métier ».Des propositions à l’opposé des prétendus objectifs de ces réunions. ❚

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DOSSIER

CONTINUITÉ PÉDAGOGIqUE ET REMPLACEMENTS

LE MINISTÈRE PRÉFÈRE LACONTRAINTE AU RECRUTEMENT

LE NUMÉRIQUE à LA RESCOUSSE ?Maintenir une prise en charge pédago-gique en cas d’absence d’un·e enseignant·ede courte durée, prévisible ou non, est unenjeu majeur pour les élèves. Le ministèrefait le constat que les mesures existantes,notamment les remplacements «  deRobien  », ne résolvent pas le problème.Mais plutôt que d’investir dans le recrute-ment d’enseignant·es, il dévoile un panelde solutions synonymes d’économies et denouvelles pressions sur les personnels.Un premier levier numérique vise à « fluidi-fier la gestion » via une plateforme en lignede partage des contenus d'enseignement etde l'avancée des progressions pédago-giques. La volonté de limiter la liberté péda-gogique en uniformisant les pratiques estbien sous-jacente.

HEURES SUPPLÉMENTAIRES IMPOSÉES AUX TEMPS PARTIELSLe deuxième levier est encore une fois le re-cours aux heures supplémentaires. Dansle 2d degré, 6 h supplémentaires hebdoma-daires par établissement seront dédiées àl’encadrement des élèves lors d’absences deprofesseur·es.

Ces heures pourront être assurées par desAED pour de l’encadrement du travail enautonomie des élèves. Sont visé·es princi-palement les AED en préprofessionnalisationqui pourtant ont aussi une formation àsuivre et à valider…En catimini, le ministère vient également dese donner la possibilité d’imposer des HSAaux enseignant·es à temps partiel. Avec laFSU, le SNUEP a insisté sur le fait qu’impo-ser des HSA aux personnels à temps partielest injuste et incohérent, surtout qu’il estdéjà possible de recourir aux HSE. Pourquoiimposer une heure de cours à l’année sil’objectif est seulement de remplacer lesabsences de courte durée ? Sûrement pouralourdir la charge de travail en limitant lestemps partiels  : une HSA ne compte pasdans le calcul de la pension et est moinsrémunératrice qu’une heure poste dès le5e échelon.Mais surtout, cette mesure est à reboursd e l a l u t t e c o n t r e l e s i n é g a l i t é sfemmes/hommes, puisque ce sont lesfemmes qui ont recours majoritairementaux temps partiels. ❚

Le ministère n’aborde le sujet de l’amélioration du service public que sous deux angles : le maintien des apprentissages en casd’absence et une revalorisation (minimale) des AESH. Sans répondreaux problèmes, il dégrade encore les conditions de travail.

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AESH : LE MÉPRISLes nombreuses mobilisationsdes AESH et la détermination dela FSU à porter des exigencesfortes pour ces personnels ontforcé le ministère à ouvrir cedossier dans le cadre du groupede travail « amélioration duservice public ». La manière dont le ministèretraite ce nouvel emploi dans laFonction publique d’État est toutsimplement honteuse ! Lesconditions d’emploi qu’il a misesen place sont aussi indignes quecelles imposées par de grandsgroupes privés très souventdécriés. Les 120 000 AESH sontmajoritairement des femmes surdes emplois précaires, à tempspartiel imposé (quotité moyennede travail : 62 %) et dont larémunération moyenne est demoins de 900 euros par mois. Le ministère a refusé l’accès austatut pour les AESH et s’estfélicité des 60 millions d’euros missur la table. La FSU s’est indignéede cette somme qui, dans laréalité, se traduira sur la fiche de paie par une augmentationmoyenne de 87 euros par an ! De plus, l'indice (donc le salaire)d'entrée dans le métier ne répondpas aux engagements de laministre de la Fonction publiquelors de la conférence salarialeconcernant la revalorisation desfilières féminisées et malrémunérées. Refusant de mettrefin aux temps partiels imposés, leministère ne propose decompléter leur revenu que par desactivités annexes déconnectées du métier : accueil périscolaire,animation, service de restauration. Si nous avons enfin obtenu unegrille d’évolution de carrière plusfavorable pour les AESH, il fautpoursuivre nos actions pour unerevalorisation globale desmétiers, le droit au temps pleinpour tou·tes et l’accès au statut.Alors que l’égalité professionnelleest un enjeu fort de société, quel’utilité sociale des métiersd’AESH est plébiscitée, le MENJSdoit répondre à nos exigences. ❚

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UNE EXTERNALISATION PROGRAMMÉECombinée à la loi Pour la liberté de choisirson avenir professionnel initiée par leministère du Travail avec la complicitédu ministère de l’Éducation nationale,cette transformation combattue par leSNUEP-FSU est symbolique des objec-tifs réels du gouvernement : externalisertoute la formation professionnelle initialeau profit des branches professionnelles etdu patronat, en la réorganisant pourmieux flexibiliser les emplois.Nombre de dispositifs y contribuent,comme les Familles de métiers instauréesen 2de bac pro qui permettent de dégrossirles élèves afin que celles et ceux jugé·esles meilleur∙es puissent poursuivre leursdeux dernières années en apprentissage.En plus de ces nouvelles possibilités demixages des parcours, la réforme tenteégalement d’accroître, au sein des classesde LP, le mixage des publics, pourtantnuisible sur le plan pédagogique.Autres dispositifs pédagogiquementaberrants : la co-intervention, qui chercheà réduire la formation des élèves de LP àla seule acclimatation au monde du tra-vail, délaissant de ce fait les dimensions

citoyenne et émancipatrice ; le chef-d’œuvre, copier-coller d’un modèle éculépropre au compagnonnage qui se révèle leplus souvent inapproprié, malgré la miseen place de la plateforme BRIO (cf. n° 121,mars 2021). Quant à l’accompagnement,son horaire a été augmenté au détrimentdes heures disciplinaires. Et les nouvellesmodalités cherchent à privilégier l'adap-tation au poste de travail et l’incitation auchangement de voie de formation plutôtqu’à améliorer l’aide personnalisée pouraméliorer la formation des élèves.

UN VRAI TRAVAIL DE SAPECette réforme ne fait qu’aggraver lesinégalités entre les jeunes et détérioreleurs conditions d’études. Elle renforceégalement les difficultés des personnelsavec des conditions de travail dégra-dées. Par sa Transformation de la voieprofessionnelle, J.-M. Blanquer remet encause le projet global de la formationprofessionnelle sous statut scolaire etson objectif émancipateur. Contraire-ment à ses propos, aucune modificationdes cartes de formation n’a été engagéepour rendre les filières plus attractivesni même pour répondre aux défis envi-ronnementaux. Cela contribue à prouverque son intention n’est en aucun cas derevaloriser la voie pro.C’est pourquoi le SNUEP-FSU continuede combattre cette réforme. Il exige lasuppression des familles de métiers etdes divers dispositifs imposés. Il reven-dique un retour à des grilles de 35 heureshebdomadaires d’enseignements disci-plinaires pour tou∙tes les élèves, et l’arrêtimmédiat du mixage des parcours et despublics. Il continuera à porter l’abroga-tion de la Transformation de la voieprofessionnelle auprès des PLP et àorganiser les mobilisations nécessairespour y parvenir. ❚

Franck FERAS

VOIE PROFESSIONNELLE

UNE TRANSFORMATION QUI RESTE à COMbATTRELa Transformation de la voie professionnelle imposée par J.-M. Blanquer prend toute son ampleur en cette rentrée 2021, les terminales bac pro étant désormais concernées. L’objectif de cette réformene vise pas seulement la suppression de centaines de postes de PLP, il est aussi idéologique.

Beaucoup de collègues s’étonnent de cette ambition. Nos élèves cumulent souvent lesdifficultés. Mais la voie pro ne doit pas être réduite à la seule formation de salarié·es. Ilest indispensable de développer le sens critique et les capacités d’analyse de nos élèvespour leur permettre de devenir des citoyen·nes responsables. Dans les conditionsimposées par Blanquer, la philo en bac pro, à l’opposé de nos demandes, se fera aurabais et au détriment d’autres disciplines, sous forme d’ateliers et dans quelques LPseulement. Notre mandat, c’est l’enseignement de la philo avec un horaire dédié, confiéà des enseignant·es formé·es aussi bien à la discipline qu’au public des LP. ❚

Marie-Thérèse BODO

POURQUOI, DANS QUELLES CONDITIONS ?LA PhILO EN BAC PRO, UN MANDAT DU SNUEP-FSU

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POLITIQUES ÉDUCATIVES

OPTION SPORT

En cette rentrée, les 5 dernièresfamilles regroupant 27 métiers sont mises en place. Selon lesconfigurations, parfois uniques enFrance, et le zèle des chef·fesd’établissement et des IEN, lesconséquences de ce déploiementseront des plus variables. Le plussouvent n’existent qu’une ou deuxspécialités dans un mêmeétablissement. Pour la familleRÉMI1 par exemple, 76 % des LPconcernés préparent à un seul des 7 bacs pros impliqués. La formationrestera alors concentrée sur le bac proprésent et la spécialité desenseignant·es. Mais quand existent 3 ou 4 bacs pros, des organisationscomplexes peuvent remettre en causeles pratiques, casser les groupesclasses, accroître le travail et dégraderles emplois du temps.Imaginons un LP avec 3 spécialités auxcapacités différentes (2 x 15 + 30élèves). Certains collèguesd’enseignement général se partageront3 groupes de 20 (français…), d’autres 4 groupes de 15 (sciences…), tandis quel’enseignement professionnel modifierases 4 groupes en cours d’année. Quedeviennent alors les co-interventions ?Les conseils de classe ? Commentéviter des incohérences pédagogiques ?Avec ce dispositif, censé sécuriser leparcours des jeunes, des collèguesdevront travailler ensemble tout endevenant concurrent·es pour attirer lesélèves en 1re et devront réduire encorele temps de formation de cesdernier·es tout en sachant que ce nesera pas le cas dans d’autresétablissements ni… pour lesapprenti·es. Comment encore parlerd’un diplôme national ?C’est pourquoi le SNUEP-FSU dénonceles familles de métiers qui rendent plusillisibles et inéquitables les formationsscolaires, et ce, pour mieux atteindredeux objectifs : rationaliser les moyenset créer un sas précédant unapprentissage en 2 ans. ❚

Patrick BERNARD

1. Réalisation d’ensembles mécaniques et industriels

INIQUITÉS PROGRAMMÉES

Le volume horaire dédié à ces séquencespourra donner lieu à des mises en œuvredifférentes selon les établissements, quiont désormais le choix entre : f poursuivre, dans la continuité des classes de 2de et de 1re, la co-intervention enseignement professionnel / Français et enseignement professionnel / Maths-Sciences ; f organiser la co-intervention entre enseignement professionnel et d’autres disciplines d’enseignement général ; fmettre en place un « atelier de philosophie » ; f renforcer l’horaire dédié à l’accompagnement pour le projet post-bac de l’élève : poursuite d’études supérieures ou insertion professionnelle.Le SNUEP-FSU a voté contre ce texte auCSE de janvier. De rares propositions al-laient dans le sens de nos demandes,comme par exemple, introduire l’enseigne-ment de la philosophie dans le cursus bacpro. Cependant, cela ne doit pas se faire audétriment des heures initialement allouées

à d’autres disciplines d’enseignementgénéral. Comme aucun moyen supplé-mentaire ne sera dédié à cette nouvelleorganisation, toutes les disciplines serontainsi mises en concurrence. Du fait de la parution tardive des textesd’application, peu d’établissements aurontmis en œuvre cette organisation à la ren-trée 2021. Les LP devront travailler leurprojet d’établissement sur 2021-2022 pourdéfinir comment s’organisera l’année sui-vante. Soyons vigilant·es lors des conseilsd’enseignement, pédagogique et d’admi-nistration car les modalités d’applicationrisquent de produire des inégalités enprivant d’heures certaines disciplines.Pour le SNUEP-FSU, le maintien de l’orga-nisation actuelle permettrait de préserverun minimum de sérénité dans les établis-sements. ❚

Christophe TRISTAN

Références :Arrêté du 1er mars 2021 et Note de service du 1er mars 2021,BOEN n°15 du 15 avril 2021

CO-INTERVENTION EN TERMINALE BAC PRO

CONCURRENCE ET CONFLITS EN VUE

FAMILLES DE MÉTIERS

Par un arrêté et une note de service, le ministère donne denouvelles possibilités quant à l’utilisation des heures de co-intervention en terminale bac pro. Au menu : concurrence entre disciplines et inégalités.

L’unité facultative « secteur sportif » qui estcréée en cette rentrée prendra effet lors dela session 2023. Même si l’idée peut semblerbonne, le SNUEP-FSU continue à dénoncer le fait que la formation n’est pas financée ets’effectue essentiellement grâce aux divers dispositifs de la voie pro (AP, co-interventionet chef-d’œuvre). De plus, le renvoi de sa mise en œuvre au local va encore augmenter lacharge de travail et dégrader les conditions d’exercice des enseignant·es qui vonts’engager plus ou moins volontairement dans ce processus. Le SNUEP-FSU a demandéque le nombre de semaines de PFMP des élèves concerné·es ne soit pas augmenté et quel’enseignement attaché à cette unité facultative soit financé et proposé plus largement,notamment aux élèves des formations industrielles. ❚

Jérôme DAMMEREY

UNE bONNE IDÉE QUI PREND UN MAUVAIS DÉPART

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LA PENSÉEPOPULISTE… à L’AISEDANS LES MÉDIASDepuis de longs mois, des paroleshystérisées relaient des penséesréactionnaires désormaisacclamées dans les médias…Publiée le 21 avril dernier dansValeurs actuelles, une tribunehautement inflammable est signéepar de nombreux officiers etgénéraux en retraite. Le 25 avril,seulement, cette menace desédition militaire est médiatisée. Le Monde écrit : « l’hebdomadaired’extrême droite a publié une tribunelancée par un ancien officier…appelant Macron à défendre lepatriotisme ». Certaines voixcomme celles de B. Hamon, de J.-L. Mélenchon ou encore dudéputé E. Coquerel rappellentpourtant que l’article 413-3 du Code pénal prévoit « cinq ansd’emprisonnement et 75 000 eurosd’amende pour provocation à ladésobéissance des militaires ». Mais ce rappel est raillé, moqué.Ainsi, sur les ondes de la radioRMC/BFM, on n’hésite pas à segausser de cette « gaucheindignée ». L’hebdomadaire Marianne écrira « malgré ses relents putschistes, la tribune des ex-généraux met le doigt là où ça faitmal ». Les ennemis seraient-ils ceuxqui rappellent que nous sommesencore en démocratie ? Les termesfabriqués d’islamo-gauchistes, deblack blocs, ceux dévoyés de laïcité,de République sont depuis des moisvoués à la sentence médiatique. Et lorsque le 19 mai dernier, devantl’Assemblée nationale, des milliersde policier·es en colère manifestent et s’en prennent à l’institutionjudiciaire aux cris de « le problèmede la police c’est la justice », c’est unegrande partie de la sphère politiquequi les accompagne. Là encore, chaînes de TV, radios,presse écrite renchérissent.Quelles idées de la liberté, de ladémocratie sont défendues là ?Quelle menace se lit dans lepartage de ces thématiques et deson vocabulaire ? ❚

Élise SAINSON

Démobilisation générale !Marquées par un taux d’abstention his-torique de plus de 66  %, les électionsdépartementales et régionales se sontdéroulées dans un contexte sanitaireincertain et anxiogène. Le résultat estun désaveu énorme pour les partis poli-tiques et témoigne d’une défiance accrueenvers un système institutionnel figé.Outre le boycott des urnes, c’est unegifle électorale cinglante pour LREM.Ses candidat·es, malgré un présidenttrès présent sur le terrain, et l’appui depoids lourds du gouvernement, ont réa-lisé des scores pitoyables, symboles d’unparti déconnecté et minoritaire. D’autrepart, le RN sort affaibli avec la perte de106 conseiller·es régionaux et 36 élu·es

départementaux. Le parti d’extrêmedroite subit une défaite flagrante et perdson pari de remporter la région PACA.Cependant, la tonalité politique généraletrès sécuritaire montre la diffusion desidées réactionnaires dans l’ensemble dela classe politique à quelques exceptionsprès.Il n’est pas sûr que les élu·es, minori-taires et sourd·es aux colères sociales,tirent les leçons de ce scrutin. Lesdéclarations de plusieurs « ténors », ausoir du 2d tour, laissent présager le pireet le retour de batailles des egos sansprise en compte de l’intérêt collectif et del’urgence démocratique actuelle. ❚

Olivier BAUDOUIN

VICTOIRE hISTORIqUE DES FEMMES DE ChAMBRE

« Frotter, frotter, ça a payé ! »Leur lutte avait jeté une lumière crue surles conditions de travail de femmes,toutes issues de l’immigration africaine,dans le secteur hôtelier. Les femmes dechambre de l’hôtel Ibis Batignolles, Paris17e, ont obtenu gain de cause après prèsde 2 ans de lutte, dont 8 mois de grève et14 mois de chômage partiel. Employéespar la STN, société de sous-traitance etleader français dans le secteur de lapropreté hôtelière, elles revendiquaientleur internalisation dans le groupe Accor.Soumises à des cadences infernales, auxdépassements horaires non rémunérésmalgré des salaires déjà très faibles, ellespouvaient être mutées à tout moment etétaient cantonnées à des temps partielsimposés. Si elles n’ont pas obtenu l’internalisation,elles ont obtenu l’égalité de traitement

avec les salarié·es de l’hôtel. C’est une vic-toire historique contre Accor, une des plusgrandes multinationales de l’hôtellerie.Avec des salaires augmentés de 250 à 500euros, la baisse des cadences, le décompteprécis des heures, l’annulation des muta-tions forcées, l’élection de représentantessyndicales, elles retournent au travail latête haute ! ❚

Isabelle LAUFFENBURGER

PLUS DE 50 ÉTATS L’ONT SIGNÉ, MAIS TOUJOURS PAS LA

FRANCE ! LE COLLECTIF « EN MARCHE POUR LA PAIX »,

DONT FAIT PARTIE LA FSU, S’EST MIS EN PLACE POUR EN

OBTENIR LA RATIFICATION.

Qui s’oppose encore au Traité pour l’Interdictiondes Armes Nucléaires (TIAN) adopté le 7 juillet 2007 à l’ONU ?

ÉLECTIONS DÉPARTEMENTALES ET RÉGIONALES

14 • ACTU’ • S E PT E M B R E 2021 N°123

LE MOUVEMENT DE LA PAIX

Page 15: Septembre EN GRÈVE POUR LA

ESTELLE POUILLY, NORMANDIEAprès les congrès académique etdépartemental, du SNUEP et de laFSU, j’avais quelques idées sur cequi m’attendait à ce 7e congrèsnational : les réunions en plénière,le travail en commissions sur lesthèmes, sans oublier les momentsplus conviviaux qui favorisent lapoursuite des débats avec les militant·es.Du fait de la crise sanitaire, la première partie du congrèss’est déroulée en visio en mars et je me suis sentie perdue,seule, face à mon écran. Heureusement, la seconde partie en présentiel à Dijon m’a permis de mettre des visages surdes noms. J’ai participé à la commission du thème 3 où lesdébats ont été intenses et nourris entre des militant·estrès investi·es. Cela m’a également permis de mieuxcomprendre les rouages de notre syndicat, son histoire, sonorigine d’autant plus que nous fêtions ses 20 ans. Pour résumer, mon premier congrès national fait partie demes bons souvenirs avec de belles rencontres. Un seulregret, ne pas avoir eu le temps d’échanger avec tous lescongressistes mais ce n’est que partie remise, je merattraperai au prochain congrès.

AHMED MAHDOINE, MAYOTTE« Tu ne vas pas pouvoir visiter les musées, c’est quatre jours enfermésdans une salle pour travailler ». Cette boutade de Jack, délégué de Lille,à notre première rencontre m’a donné une idée de ce qu’était uncongrès du SNUEP-FSU. Bien sûr j’ai pu visiter le musée des Beaux-arts. Mais il y a eu surtout des discours et des débats encommission ou en plénière. Parmi les sujets traités, je retiens :- la défense de l’Éducation prioritaire, de l’égalité femmes/hommes et des services publics ;- la dénonciation des réformes libérales du gouvernement (comme avec l'apprentissage et la loi TFP) ;- la collaboration avec les autres syndicats du 2d degré de la FSU.Les pauses café et repas ont été l’occasion de plaisanteries avec Régis,ou d’échanges sur les conditions de travail, la vie syndicale en académieavec Cendrine, Stéphane, Fréderic, Charles et d’autres congressistes.

Impossible de ne pas évoquer l’hommageémouvant rendu aux fondateur·trices de notresyndicat pour ses 20 ans. Une reconnaissanceenvers les ancien·nes qui incite à continuer àdéfendre cet enseignement professionnelpublic ambitieux et émancipateur mais tantattaqué.Merci au SNUEP-FSU Dijon pour son accueilchaleureux et convivial !

MÉLANIE MêME ET AUDREY MICHEL, NANTESMardi 29 juin 2021 : départ pour Dijon 6 h du matin. Arrivée 14 h, accueil au top, la séanceplénière a commencé et donne le ton : Bref, on est réellement venues pour travailler !Toutes les deux novices, nous avons écouté les discours très variés, pris des notes, apprissur notre syndicat. Bref, le SNUEP-FSU se veut fort, fédérateur, défenseur des droits etde l’avenir de la profession, ouvert à un rapprochement avec les autres syndicatsnationaux de la FSU et au-delà.C’est en démarrant la commission du thème 1 que, devant la richesse des amendementsproposés et la qualité des synthèses réalisées, nous avons mesuré l’ampleur du travail

accompli en amont par les congressistes académiques puis par les rapporteurs. Bref, notre binôme nantais s’est révélé actif et engagépour défendre avec ferveur les convictions de notre académie.Tout ceci émaillé de pauses café, repas à la cafèt, dîner dans une cave, petite virée en centre-ville, intrusion dans les réunions detendance, bilan entre nous le soir dans la chambre. Bref, les journées ont été intenses.Elle nous a briefées, conseillées, accompagnées et même représentées au pupitre devant l’assemblée. Bref, merci à Cécile, notresecrétaire académique.Ce que nous retiendrons : le SNUEP-FSU est riche d’idées et de réflexions qui nous font espérer des positions constructives dans uncontexte social, économique et politique mettant à mal l’éducation de nos élèves. Bref, nous sommes contentes d’y être syndiquées etmalgré la fatigue, nous reviendrons en congrès. ❚

PAROLES DE MILITANT·ES

UN CONGRÈS POUR DÉFENDRE LA VOIE PRO ET SES PERSONNELS Le SNUEP-FSU a tenu son congrès national à Dijon du 29 juin au 2 juillet, après une première partieen distanciel fin mars. Près de 110 délégué·es se sont retrouvé·es pour analyser les attaques menéescontre la voie professionnelle scolaire et ses personnels. Le syndicat en ressort avec des mandatsrenforcés pour proposer des alternatives et agir avec les personnels dans les établissements.À cette occasion, nous avons échangé avec quelques délégué·es qui participaient à un congrèsSNUEP-FSU pour la première fois et avons recueilli leur témoignage.

DOSSIERVIE SYNDICALE

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