Quel est l’intérêt de la réalisation systématique de la sérologie syphilitique en cas de...

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S440 JDP 2014 Observations Quatre-vingt-un cas (25 familles et 13 individus) étaient analysés. Âge moyen : 22,6 ans. Premiers symptômes évo- luant en moyenne (moy) depuis 14 semaines (1—56). Nombre moyen de cs préalables chez le médecin traitant et le dermatologue res- pectivement de 1,1(0—4) et 1,2(0—4). Durée moy de la cs initiale en ville de 20 min (5—60). Statut social précaire (couverture CMU/chef de famille sans emploi) chez 44 % des patients. Les 58 patients trai- tés avant l’hospit avaient déjà rec ¸u en moy 2,6(1—10) traitements : 71 % par Stromectol ® (dont 41 % 2 prises), 70 % par traitement local (dont 58 % 2 applications) dont Spregal ® (70 %), Ascabiol ® (48 %) ou permethrine (12 %). Dans chaque foyer vivaient en moy 3,6(1—7) personnes. Seuls 41 % des sujets contacts avaient été trai- tés. La décontamination de l’environnement était jugée comme correctement réalisée dans 76 % des cas. Seules 3 familles avaient rec ¸u un document informatif sur la prise en charge de la gale ; 82,3 % des patients hospitalisés étaient traités par l’association de Stromectol ® à un traitement topique (50 % avec Spregal ® , 18,7 % avec Ascabiol ® , 11,2 % avec Antiscabiosum ® , 1,3 % avec permé- thrine) et 18,7 % des patients avec un seul traitement (13,7 % par Ascabiol ® , 2,5 % par Antiscabiosum ® , 1,25 % par Stromectol ® , 1,25 % par perméthrine). Sur 68 patients recontactés, 10 avaient un prurit persistant ou récidivant (15 %) nécessitant un nouveau traitement. Discussion La contrainte de l’accès aux soins (délai de cs, pré- carité, traitements non remboursés, informations insuffisantes) et l’absence de traitement synchrone de tous les membres d’un même foyer expliquent une partie des échecs des traitements ambula- toires conduisant à des hospit coûteuses. Si les produits utilisés en hospit sont identiques à ceux préalablement prescrits en externe mais pour un contrôle final de la gale qui semble correct, la ges- tion globale avec un traitement systématique et synchrone de l’ensemble des cas dans la famille semble l’élément clé qui à permis la guérison de 85 % des patients. Conclusion L’efficacité des traitements antiscabieux reste à éva- luer. Mots clés Gale ; Hospitalisation ; Traitement Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.474 P275 Quel est l’intérêt de la réalisation systématique de la sérologie syphilitique en cas de lésions condylomateuses ? H. Adegbidi 1,, F. Atadokpèdé 1 , J. Téclessou 1 , C. Koudoukpo 2 , F. Akpadjan 3 , B. Dégboé 4 , F. do Ango-Padonou 1 , H.G. Yédomon 1 1 Dermatologie-vénéréologie, faculté des sciences de la santé, Cotonou, Bénin 2 Dermatologie-vénéréologie, faculté de médecine de Parakou, Parakou, Bénin 3 Dermatologie-vénéréologie, cabinet dermatologique de Cotonou, Cotonou, Bénin 4 Dermatologie-vénéréologie, clinique les Mélodies, Cotonou, Bénin Auteur correspondant. Introduction La syphilis est une maladie infectieuse strictement humaine due à Treponema pallidum. Son principale mode de conta- mination est le même que celui du condylome et l’une de ses formes en phase secondaire constitue un diagnostic différentiel de ce der- nier. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prévalence de la séropositivité syphilitique et l’intérêt de la réaliser systématique- ment en cas de lésions condylomateuses. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale, rétrospective sur une période de 10 ans (janvier 2004 à décembre 2013) portant sur les patients ayant consulté dans le service de der- matologie du CNHU de Cotonou. Les données ont été analysées avec le logiciel Epi-info version 3.3.2. Résultats Les condylomes anaux ou génitaux ont été diagnosti- qués chez 103 patients. Huit patients (7,76 %) étaient des personnes vivants avec le VIH sous traitement antirétroviral. Sept patients (6,8 %) avaient un antécédent de condylomes et 1 patient (0,97 %) avait un herpès évolutif. La sérologie syphilitique (TPHA et VDRL) était réalisée systématiquement chez 67 patients (65,04 %). Elle était perturbée chez 2 patients (3 %). Le VDRL était isolément posi- tif chez un patient (1,5 %), le TPHA et le VDRL étaient positifs chez un patient (1,5%). L’âge moyen des patients ayant un test positif étaient de 21,4 ± 15 ans. Il s’agissait de patients mariés, hétéro- sexuels. La sérologie VIH était négative chez ces patients ayant un test syphilitique perturbé. Il n’y avait pas d’autres lésions cutanées associées aux condylomes chez les patients ayant un test syphili- tique perturbé. Le coût de la sérologie syphilitique au CNHU de Cotonou est de 20 euros soit 43,8 % du salaire minimum garanti (SMIG) béninois et sa réalisation nécessite au moins 1 heure de travail d’un technicien de laboratoire. Discussion La prévalence de la positivité de la sérologie syphilitique est faible chez les patients atteints de lésions condylo- mateuses à Cotonou. Avec un coût de consultation dermatologique (11 euros) équivalent à 25,3 % du SMIG et un coût de la sérologie syphilitique correspondant à près de la moitié du SMIG, la réali- sation systématique de cette sérologie relativement coûteuse, ne semble pas avoir un intérêt dans notre contexte de travail. Cepen- dant, il est indispensable de la réaliser pour ne pas méconnaître une syphilis secondaire. Cette traque de la syphilis en cas de la moindre infection sexuellement transmissible est nécessaire pour la réduction de sa prévalence, en cette période de réémergence de la syphilis. Conclusion La sérologie syphilitique en cas de lésions condylo- mateuses devrait être réalisée de fac ¸on systématique, malgré la faiblesse du nombre de tests positifs dans notre contexte de travail et son coût. Elle permet de ne pas prendre le risque de méconnaître une infection à T. pallidum. Mots clés Condylomes ; Cotonou ; Épidémiologie ; Sérologie syphilitique Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.475 P276 Syphilis secondaire acquise chez une fillette de six ans A. Dadban 1,, F. Schneider 2 , G. Chaby 1 , B. Milpied-Homsi 3 , L. Geniez 2 , C. Lok 1 1 Dermatologie, CHU d’Amiens, Amiens, France 2 Pédiatrie, centre hospitalier de Beauvais, Beauvais, France 3 Dermatologie, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Auteur correspondant. Introduction La syphilis secondaire acquise chez le petit enfant est peu fréquente et peu décrite. Il convient cependant, comme chez l’adulte, de savoir l’évoquer. Nous en présentons une obser- vation et discutons les particularités de la prise en charge. Observations Une fillette de 6 ans consultait aux urgences pédia- triques pour des lésions cutanées anogénitales. Elle n’avait pas d’antécédents particuliers en dehors d’une constipation. Un mois plus tôt, elle avait consulté pour un prurit périanal ; un scotch test mettait alors en évidence des oxyures, et un traitement antiparasitaire était prescrit. Cependant les lésions continuaient d’apparaître, avec un prurit. L’enfant était alors adressée en consultation de dermatologie. On notait de multiples papules et plaques érythémateuses, parfois érosives de la zone anogénitale,

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S440 JDP 2014

Observations Quatre-vingt-un cas (25 familles et 13 individus)étaient analysés. Âge moyen : 22,6 ans. Premiers symptômes évo-luant en moyenne (moy) depuis 14 semaines (1—56). Nombre moyende cs préalables chez le médecin traitant et le dermatologue res-pectivement de 1,1(0—4) et 1,2(0—4). Durée moy de la cs initiale enville de 20 min (5—60). Statut social précaire (couverture CMU/chefde famille sans emploi) chez 44 % des patients. Les 58 patients trai-tés avant l’hospit avaient déjà recu en moy 2,6(1—10) traitements :71 % par Stromectol® (dont 41 % ≥ 2 prises), 70 % par traitementlocal (dont 58 % ≥ 2 applications) dont Spregal® (70 %), Ascabiol®

(48 %) ou permethrine (12 %). Dans chaque foyer vivaient en moy3,6(1—7) personnes. Seuls 41 % des sujets contacts avaient été trai-tés. La décontamination de l’environnement était jugée commecorrectement réalisée dans 76 % des cas. Seules 3 familles avaientrecu un document informatif sur la prise en charge de la gale ;82,3 % des patients hospitalisés étaient traités par l’association deStromectol® à un traitement topique (50 % avec Spregal®, 18,7 %avec Ascabiol®, 11,2 % avec Antiscabiosum®, 1,3 % avec permé-thrine) et 18,7 % des patients avec un seul traitement (13,7 % parAscabiol®, 2,5 % par Antiscabiosum®, 1,25 % par Stromectol®, 1,25 %par perméthrine). Sur 68 patients recontactés, 10 avaient un pruritpersistant ou récidivant (15 %) nécessitant un nouveau traitement.Discussion La contrainte de l’accès aux soins (délai de cs, pré-carité, traitements non remboursés, informations insuffisantes) etl’absence de traitement synchrone de tous les membres d’un mêmefoyer expliquent une partie des échecs des traitements ambula-toires conduisant à des hospit coûteuses. Si les produits utilisés enhospit sont identiques à ceux préalablement prescrits en externemais pour un contrôle final de la gale qui semble correct, la ges-tion globale avec un traitement systématique et synchrone del’ensemble des cas dans la famille semble l’élément clé qui à permisla guérison de 85 % des patients.Conclusion L’efficacité des traitements antiscabieux reste à éva-luer.Mots clés Gale ; Hospitalisation ; TraitementDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.474

P275Quel est l’intérêt de la réalisationsystématique de la sérologiesyphilitique en cas de lésionscondylomateuses ?�

H. Adegbidi 1,∗, F. Atadokpèdé 1, J. Téclessou 1, C. Koudoukpo 2,F. Akpadjan 3, B. Dégboé 4, F. do Ango-Padonou 1, H.G. Yédomon 1

1 Dermatologie-vénéréologie, faculté des sciences de la santé,Cotonou, Bénin2 Dermatologie-vénéréologie, faculté de médecine de Parakou,Parakou, Bénin3 Dermatologie-vénéréologie, cabinet dermatologique deCotonou, Cotonou, Bénin4 Dermatologie-vénéréologie, clinique les Mélodies, Cotonou,Bénin∗ Auteur correspondant.

Introduction La syphilis est une maladie infectieuse strictementhumaine due à Treponema pallidum. Son principale mode de conta-mination est le même que celui du condylome et l’une de ses formesen phase secondaire constitue un diagnostic différentiel de ce der-nier. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prévalence de laséropositivité syphilitique et l’intérêt de la réaliser systématique-ment en cas de lésions condylomateuses.Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale,rétrospective sur une période de 10 ans (janvier 2004 à décembre2013) portant sur les patients ayant consulté dans le service de der-

matologie du CNHU de Cotonou. Les données ont été analysées avecle logiciel Epi-info version 3.3.2.Résultats Les condylomes anaux ou génitaux ont été diagnosti-qués chez 103 patients. Huit patients (7,76 %) étaient des personnesvivants avec le VIH sous traitement antirétroviral. Sept patients(6,8 %) avaient un antécédent de condylomes et 1 patient (0,97 %)avait un herpès évolutif. La sérologie syphilitique (TPHA et VDRL)était réalisée systématiquement chez 67 patients (65,04 %). Elleétait perturbée chez 2 patients (3 %). Le VDRL était isolément posi-tif chez un patient (1,5 %), le TPHA et le VDRL étaient positifs chezun patient (1,5 %). L’âge moyen des patients ayant un test positifétaient de 21,4 ± 15 ans. Il s’agissait de patients mariés, hétéro-sexuels. La sérologie VIH était négative chez ces patients ayant untest syphilitique perturbé. Il n’y avait pas d’autres lésions cutanéesassociées aux condylomes chez les patients ayant un test syphili-tique perturbé. Le coût de la sérologie syphilitique au CNHU deCotonou est de 20 euros soit 43,8 % du salaire minimum garanti(SMIG) béninois et sa réalisation nécessite au moins 1 heure detravail d’un technicien de laboratoire.Discussion La prévalence de la positivité de la sérologiesyphilitique est faible chez les patients atteints de lésions condylo-mateuses à Cotonou. Avec un coût de consultation dermatologique(11 euros) équivalent à 25,3 % du SMIG et un coût de la sérologiesyphilitique correspondant à près de la moitié du SMIG, la réali-sation systématique de cette sérologie relativement coûteuse, nesemble pas avoir un intérêt dans notre contexte de travail. Cepen-dant, il est indispensable de la réaliser pour ne pas méconnaîtreune syphilis secondaire. Cette traque de la syphilis en cas de lamoindre infection sexuellement transmissible est nécessaire pourla réduction de sa prévalence, en cette période de réémergence dela syphilis.Conclusion La sérologie syphilitique en cas de lésions condylo-mateuses devrait être réalisée de facon systématique, malgré lafaiblesse du nombre de tests positifs dans notre contexte de travailet son coût. Elle permet de ne pas prendre le risque de méconnaîtreune infection à T. pallidum.Mots clés Condylomes ; Cotonou ; Épidémiologie ; SérologiesyphilitiqueDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.475

P276Syphilis secondaire acquise chez unefillette de six ans�

A. Dadban 1,∗, F. Schneider 2, G. Chaby 1, B. Milpied-Homsi 3,L. Geniez 2, C. Lok 1

1 Dermatologie, CHU d’Amiens, Amiens, France2 Pédiatrie, centre hospitalier de Beauvais, Beauvais, France3 Dermatologie, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux, Bordeaux,France∗ Auteur correspondant.

Introduction La syphilis secondaire acquise chez le petit enfantest peu fréquente et peu décrite. Il convient cependant, commechez l’adulte, de savoir l’évoquer. Nous en présentons une obser-vation et discutons les particularités de la prise en charge.Observations Une fillette de 6 ans consultait aux urgences pédia-triques pour des lésions cutanées anogénitales. Elle n’avait pasd’antécédents particuliers en dehors d’une constipation. Un moisplus tôt, elle avait consulté pour un prurit périanal ; un scotchtest mettait alors en évidence des oxyures, et un traitementantiparasitaire était prescrit. Cependant les lésions continuaientd’apparaître, avec un prurit. L’enfant était alors adressée enconsultation de dermatologie. On notait de multiples papules etplaques érythémateuses, parfois érosives de la zone anogénitale,