Quand le mammouth ressuscita

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QUAND LE MAMMOUTH RESSUCITA

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MAX B É GOUEN

QUAND LE MAMMOUTH

R E S S U S C I T A

ILLUSTRATIONS DE BOUCHÉ LECLERCQ

COLLECTION DU PRIX JULES

VERNE LIBRAIRIE HACHETTE

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Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Copyright by Librairie Hachette, 1928.

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PROLOGUE

ENSEVELIS SOUS LA NEIGE

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CHAPITRE I

LES DERNIERS MAMMOUTHS

E bande compacte, les mammouths surgirent à l'horizon. D'où venaient-ils, les énormes vagabonds de la steppe?

Vers quels paysages nouveaux s'en allaient-ils, dodelinants et massifs, dans le balancement de leur longue toison noire à reflet fauve?

Ils fuyaient un monde devenu hostile et s'en allaient à la recherche

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d'un pays où leur race pût se perpétuer en paix, au milieu de pâturages plantureux dont les hommes ne connaîtraient pas le chemin. Galvanisés par l'instinct de la conservation, les mammouths fonçaient de l'avant. L'espoir de l'espèce reposait en eux, car ceux qui passaient étaient les derniers mammouths.

Un mâle énorme les conduisait. Il avait plus de quatre mètres de haut. Ses défenses longues de deux mètres se recourbaient en demi-cercle de chaque côté de la trompe velue. Son crâne pointu, casqué de longs poils, fendait la houle du vent.

Conscient de son rôle de chef, il ouvrait la route d'on ne sait quelle terre promise et derrière lui le piétinement de la harde scandait pesamment l'incertaine espérance qui les lançait dans l'Inconnu.

C'est ainsi que s'achevait (dans quelle lamentable déroute!) la splen- dide épopée de la race des mammouths.

Que restait-il des puissantes bandes qui, au cours des âges glaciaires, suivant le flux et le reflux des climats, avaient peuplé les terres d'Europe et du nord de l'Asie, s'infiltrant même jusqu'en Alaska par un pont de terre aujourd'hui effondré sous les eaux? A peine quelques centaines d'individus.

Des dizaines et des dizaines de siècles avant ce jour, les mammouths avaient quitté les vastes étendues du nord asiatique, où avait vécu leur mystérieux ancêtre. Ils peuplaient, en ces temps reculés, les continents voisins du pôle. Les glaces, alors, étaient réduites et le climat s'adoucis- sait. Puis la température s'était modifiée. Qui pourrait en donner les raisons ? De quels bouleversements géologiques ce changement était-il la conséquence ? Quoi qu'il en soit, à la suite de longues périodes de froid, les glaciers avaient grossi, et, un beau jour, s'étaient mis en mouvement. D'une lente poussée, gagnant sans cesse vers le Sud, ils avaient refoulé devant eux la vie.

Les mammouths suivirent l'exode qui entraînait vers des cieux plus cléments les bandes de rennes, d'antilopes saïga, de bœufs musqués

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et de chevaux. Le rhinocéros laineux, compagnon inséparable du grand éléphant des steppes, abandonna lui aussi le pays que gagnait la marée des glaces.

Et tous, ils s'en allèrent vers le Sud, vers ce pays qui un jour devait s'appeler l'Europe.

Par degrés insensibles mais constants, un monde nouveau surgissait tout le long du front glaciaire. En masses formidables, l'armée des glaces descendait du pôle. Elle couvrait les vallées, submergeait les collines et les montagnes d'un manteau qui atteignait sans doute en quelques points plusieurs centaines de mètres d'épaisseur...

Les mammouths s'étaient répandus sur l'Europe transformée en steppe par le voisinage des glaciers. Partout de l'herbe, de l'herbe à perte de vue, avec des bosquets de pins, de bouleaux, de saules, aux formes grêles et tourmentées.

Le tapis d'herbe se déroulait sans discontinuité en avant du front des glaces, qu'il bordait d'une large bande .verte où tous les troupeaux se mirent à pulluler. Les mammouths, par leur taille, dominaient sans conteste toutes les espèces animales au milieu desquelles il vivaient. Ils étaient réel- lement les rois du steppe.

Mais leur royauté se heurta un jour à un obstacle. Un être osa se dresser devant le mammouth et entrer en guerre avec lui. Il était petit de taille et frêle. Il n'avait ni corne, ni carapace pour se défendre. Il devait ravir aux animaux leur fourrure pour protéger sa peau nue contre le froid. C'était l'homme.

L A rencontre des mammouths et des hommes avait été une surprise réciproque. Les hommes avaient fui, éperdus. Les mammouths, pla-

cides, n'avaient rien compris à la forme de ces êtres bizarres qui couraient sur leurs pattes de derrière. Leur petit œil brun les avait curieusement suivis dans leur course, et aucune animosité n'avait germé dans leur cervelle. Ils se sentaient assez forts pour ne rien redouter.

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Mais les choses devaient bientôt changer de face. Les mammouths furent un beau jour piqués par de mauvaises mouches

de bois à aiguillon de pierre, et ces mouches étaient au service de ces petits êtres qui marchaient debout sur leurs pattes de derrière. Elles volaient de leurs mains pour venir se planter dans la peau de l'animal qu'ils visaient.

Au début les mammouths avaient méprisé ces injures. En secouant leur toison, ils se débarrassaient des aiguillons qui les incommodaient. M ais de jour en jour les attaques se firent plus nombreuses, plus ardentes. Les mouches se plantaient plus profondément dans les chairs. Les piqûres devenaient des blessures qui saignaient.

Quels étaient donc ces êtres insolents qui, seuls de tous les animaux refusaient de s'incliner devant les rois du steppe?

Furieux, les mammouths se vengeaient en tuant quelques-uns de leurs ennemis.

Mais l'ardeur des hommes ne fléchit pas devant la dure leçon, et les animaux, désemparés, comprirent que cette fois un ennemi leur était né, un seul, mais implacable, et qu'il fallait compter avec lui.

Car les hommes avaient déclaré la guerre à toutes les bêtes, quelle que fut leur taille et quelle que fut leur force. Et la peur envahit le steppe, car Je vrai roi de ce qui vit n'était pas le plus gros des animaux, le mam- mouth débonnaire; c'était cet être sanguinaire et rusé qui réchauffait sa peau nue devant le feu, ce soleil esclave.

De toutes parts surgirent des embûches. Les mammouths apprirent à se défier des plaques de gazon qui s'effondrent lorsqu'on les foule, et qui masquent la fosse profonde garnie d'épieux où l'on agonise lente- ment; des bosquets d'où partent des flèches minuscules qui piquent à peine mais qui distillent un poison mortel ; des falaises du haut desquelles bondissent tout à coup des roches ébranlées par d'insaisissables ennemis. A cette stratégie mouvante et variée, les mammouths n'opposaient que leur masse et leur nombre. La confiance qu'ils avaient en leur force se raffer-

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missait chaque fois qu ils parvenaient à saisir un de leurs ennemis. Ils assou- vissaient leur colère sur son corps pan- telant qu'ils piéti- naient pesamment jusqu'à ce que les chairs ne forment avec la poussière qu'une boue san- glante. Mais sou- vent des paniques collectives les en- traînaient dans des fuites folles, lorsque sonnaient les tam- bours, et sifflaient les flûtes, et bra- maient les trompes de corne des hom- mes en chasse.

Le front des glaces poussait tou- jours vers le Sud, précédé par les

Lorsque sonnaient les tambours et bramaient les trompes de corne.

troupeaux de bêtes. Les générations de mammouths se succédaient et leur expérience croissait dans une lutte qui ne faiblissait pas.

C'est que les hommes devenaient de plus en plus habiles dans leurs méthodes de mort. Eux aussi acquéraient l'expérience qu'ils se transmet-

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taient d'âge en âge et qui s'amplifiait sans cesse. Leur royauté s'affirmait sur tout ce qui vit, une royauté d'intelligence se substituait par un progrès continu à la vieille royauté déchéante de la force brutale.

Les races humaines se succédaient, avec chacune leur civilisation propre. Leurs armes pouvaient changer de forme ; elles n'en faisaient pas moins leur œuvre meurtrière. Qu'elle fut de quartz ou de silex, la pointe de la hache ou du javelot ne frappait pas moins sûrement aux sources mêmes de la vie. Le sang des bêtes frappées par l'homme rougis- sait l'herbe plus souvent qu'au temps où seuls les grands fauves préle- vaient sur les troupeaux leur nourriture quotidienne. Et l'homme utilisait même à la fabrication de ses armes les os et les cornes de ses victimes. Tout lui était bon pour vaincre, et son pouvoir devenait irrésistible.

Les bêtes du steppe avaient appris à redouter cet ennemi implacable et à le fuir, mais les mammouths étaient les plus visés parce que l'homme, dans son orgueil, cherchait à se mesurer avec les plus vigoureux de ses adversaires pour les vaincre et affirmer ainsi sa royauté souveraine.

Des tribus de chasseurs se spécialisèrent dans la chasse des éléphants laineux. Elles s'attachèrent à leurs pas, tenaces comme les loups sur la piste du renne, et des hardes entières de mammouths furent anéanties après avoir vu succomber, l'un après l'autre, tous leurs compagnons.

Leur obscure mémoire gardait avec terreur le souvenir de certaines tribus du centre de l'Europe qui les avaient massacrés par centaines.

Oh ! la traîtrise de ces steppes maudits dont la surface herbeuse cachait tant de fosses et de pièges ! que de mammouths succombèrent là, les quatre pattes coincées au fond de l'entonnoir, écrasées par tout le poids du corps immobilisé! que de barrissements d'épouvante retentissaient lors- que les hommes accouraient en foule autour de la fosse, brandissant leurs armes et mettant en fuite le reste de la harde désemparée !

Il aurait fallu quitter ce pays maudit, mais l'herbe y était si savoureuse et si abondante ! Gras et forts, ils n'avaient pu se résoudre à s'exiler, et seules quelques bandes s'en étaient allées plus au Sud, et vers l'Ouest,

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jusqu'à la fin des terres. Mais beaucoup étaient restés au pays natal dans l'espoir que l'homme se lasserait de tuer.

Hélas! les hommes avaient persisté dans leur œuvre destructrice en perfectionnant les méthodes d'exécution. Ils exploitaient littéralement les cadavres de leurs victimes; ils les dépeçaient avec soin. La viande était séchée et fumée; les os, classés par catégorie s'empilaient dans des sortes de magasins : ici, les omoplates dont on fait des bèches à creuser les fosses-pièges ; là, les tibias ; là, les côtes... Mais l'objet précieux entre tous. c'étaient les défenses courbes et massives, au grain compact et dur qui se polit si bien... l'ivoire! et cet ivoire était une richesse. Les hommes en faisaient commerce; ils l'échangeaient contre des armes, des pellete- ries précieuses, des amulettes sacrées.

Les chasseurs d'ivoire étaient puissants et respectés. La soif de lucre les grisaient, et de plus en plus nombreux les mammouths succombaient... Partout les mammouths se heurtaient aux hommes. Jusqu'au delà des Pyrénées, vers le Sud-Ouest, et vers le Sud, en Italie, et dans ces régions qui devaient s'appeler un jour France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Balkans, Russie, les mammouths voyaient se dresser devant eux Celui qui portait la mort !

E NTRE les deux races, la lutte avait duré des siècles et des siècles. Et voici que le temps approchait où la race vaincue allait s'éteindre.

Les mammouths se sentaient perdus, et, dans un sursaut, l'Esprit de l'espèce se concentrait pour trouver un moyen de salut.

Les forces naturelles semblaient, d'ailleurs, avoir fait alliance avec les hommes dans leur lutte contre le mammouth..

Le climat s'était mis à changer. Des sécheresses terribles transfor- maient en désert les steppes gazonnés. Les herbes devenaient craquantes, et jaunes; alors des incendies ravageaient des plaines entières. L'homme ne se faisait d'ailleurs pas faute d'utiliser le feu comme rabatteur contre les bêtes. Quand le feu avait passé, il fallait attendre les pluies d'automne

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pour que l'herbe repousse. Jusqu'à ce moment-là, les bêtes traquées cherchaient une maigre pâture au flanc des montagnes ou au creux des vallées — et, là encore, l'homme les attendait!

Maintenant les glaciers reculaient, libérant à nouveau des terres qui se couvraient de pâturages verdoyants... et le vent venu du Nord traînait des senteurs ténues où les bêtes humaient en frémissant l'odeur des terres promises...

Un beau jour, les derniers mammouths, éparpillés à travers le con- tinent, s'ébranlèrent tous à la fois, semblant obéir à un mot d'ordre mys- térieux. Pas un ne demeura en arrière; les solitaires, les éclopés, les femelles et leurs petits, tous, ils convergèrent vers le point de rassemble- ment que l'instinct collectif leur désignait. C'est ainsi qu'une troupe de mammouths se constitua, quelque part, dans les plaines d'Europe, et, sous la conduite d'un mâle énorme, remonta vers le Nord. Elle se grossissait sans cesse en cours de route de toutes les petites bandes qui venaient se joindre à elle — comme les affluents à une rivière.

Les mammouths s'en allaient... Rien ne les arrêtait ; ils allaient droit devant eux, vers cette patrie nou-

velle qui hantait leur obscure intelligence. En masse compacte, leur troupe fonçait à travers le steppe comme un

coin auquel rien ne résistait ; tout s'écartait devant eux. Les hommes, surpris par cette brusque invasion, se demandaient de

quels événements étranges ils allaient être les spectateurs, et dont l'exode des mammouths était sans doute le prélude. Ceux qui habitaient les huttes de branchages ou les tentes de peaux, abandonnaient en hâte ces fragiles abris pour se réfugier sous l'auvent des cavernes, et, de là, remplis d'éton- nement et de crainte, ils regardaient passer les géants.

Combien étaient-ils, ces migrateurs, débris d'une armée jadis innom- brable? Quelques centaines à peine, et leur piétinement remplissait l'ho- rizon d'un roulement sourd comme un bruit de tonnerre lointain. Là où ils étaient passés, l'herbe broyée s'enfonçait dans la terre, créant une

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Les hommes ne comprenaient rien à cette invasion.

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large bande de dévastation qui traversait d'un bord à l'autre l'horizon. Les hommes ne comprenaient rien à cette invasion. Quelques-uns, habi-

tués à ne rencontrer que de loin en loin une petite bande, émettaient l'idée que la race des éléphants laineux connaissait un renouveau de prosr périté. Mais bien vite, il fallut se rendre à l'évidence. Les nouvelles qui circulaient de tribu à tribu apportèrent la preuve qu'il ne s'agissait pas d'un afflux nouveau de mammouths, mais, au contraire, de leur concen- tration et de leur exode en masse.

Alors l'air froid du steppe se peupla de sonorités; par le moyen, de tambours à signaux, les tribus de chasseurs se communiquèrent l'effa- rante certitude : les mammouths s'en allaient.

Portée par les ondes sonores, la nouvelle bondit de proche en proche, précédant les migrateurs et alertant les chasseurs postés sur la route pro- bable que suivraient les mammouths.

Autour des feux de camp, les hommes évoquaient leurs souvenirs, in- interrogeaient les sorciers. Les plus vieux parlaient d'un temps où le steppe ne jaunissait jamais, où les troupeaux innombrables couvraient parfois toute la plaine d'un tapis vivant... Mais cela se passait au temps des an- cêtres, et c'était peut-être une légende...

Les événements actuels déroutaient les plus sagaces parmi les sorciers.. Mais, où la consternation atteignait son comble, c'était parmi les chasseurs d'ivoire qui voyaient disparaître la source même de leur richesse.

Quelques-unes de ces tribus, après un moment de désarroi, se lancè- rent sur la piste monstrueuse des fugitifs, dans l'espoir que ceux-ci fini- raient bien par s'arrêter dans un pays à leur convenance, et que là les hommes se fixeraient à leur tour.

Mais l'allure des mammouths ne faiblissait pas. Ils franchissaient les collines, traversaient les rivières, bousculant les arbres grêles des forêts au travers desquels ils fonçaient.

Les fleuves ne les arrêtaient pas. Ils entraient dans l'eau, et, lorsque le fond manquait, ils se mettaient à la nage. Parfois l'un d'eux, épuisé,

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par les hommes, ses contemporains, à travers l'espace et à travers le temps. Une vision les obsédait, celle du monstre millénaire écrasant sous ses pattes un cerveau humain du XX siècle...

Mais toutes les souffrances passées ne rendaient que plus fort le bonheur qui les unissait maintenant.

Assis l'un près de l'autre et tendrement enlacés, Nadia et Mougin regardaient au fond de leurs souvenirs le même horizon, un horizon tout plat, immense comme la mer. au bout duquel, mordant sur un ciel embrasé de flammes, des siècles vivants s'enfuyaient.

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