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Cette revue est devenue le lien principal entre tous les membres de notre Asso-ciation des Amis de Saint-Benoît-du-Lac. Lien entre les Amis entre eux et peut-être plus encore lien entre les

Amis et la communauté des moines de l’Abbaye. À cha-que parution, tous les moines peuvent prendre connais-sance des activités et des nouvelles de notre association. Et en sens inverse, un grand nombre des Amis sont heu-reux d’avoir aussi des nouvelles de la communauté et de pouvoir suivre presque au jour le jour les évènements qui tissent la vie quotidienne à l’Abbaye. Comment pour-rait-on mieux favoriser entre nous tous les liens d’amitié et porter dans la prière devant le Seigneur les joies, les peines et les besoins les uns des autres.

Ce que je retiens surtout de l’année 2017, c’est d’abord la célébration de la fête de saint Benoît comme chaque année. À cette occasion, lors de l’assemblée générale des membres, il y eut l’adoption des nouveaux règlements de l’Association. Deuxièmement, je mentionne le succès qui se confirme concernant l’École abbatiale avec plu-sieurs sessions au cours de l’année. Enfin, un évènement nouveau fut la rencontre du 14 octobre dernier, genre « brainstorming » en vue de l’orientation future des acti-vités de notre association et de l’engagement des mem-bres dans ces activités. En fait, cette rencontre n’avait rien d’une tempête. Mais on a pu voir quand même que, si des membres vieillissants ou fatigués se retirent peu à peu, nous avons aussi des membres plus jeunes qui se promet-tent d’apporter un dynamisme nouveau.

Du côté de l’Abbaye, d’une part il y a toujours le manque de relève et le retrait peu à peu de l’un ou l’autre moine vieillissant, mais il reste un dynamisme réel qui pourrait être symbolisé par la bénédiction de notre nouvelle fro-magerie le 16 décembre dernier, et également par l’accueil encore important à notre hôtellerie de groupes divers et d’étudiants et étudiantes.

Pour le reste, et en particulier pour l’année qui commen-ce, laissons encore le Seigneur conduire nos vies qui sont dans sa main bienveillante.

Les Amis de Saint-Benoît-du-LacSaint-Benoît-du-Lac (Québec) J0B 2M0

Tél. : 819-843-4080 Fax : 819-868-1861Courriel : [email protected] Internet : http://amissbl.weebly.com/

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Présidente généraleMonique Bourassa

Vice-présidentsRoger BarbeYvan Cloutier

TrésorierJules Larivière

SecrétaireThérèse Cloutier

Présidente (ex officio)Louise Rankin

Collaborateur du trésorierAndré Roy

Responsable du bulletin Un Nouvel AmiMarielle Chicoine

Responsable du site WEBThérèse Cloutier

Conseiller monastiqueDom Dominique Minier

Les présidents ou responsables régionauxAndré Couture, Acton ValeLaurent Bilodeau, Saguenay-Lac Saint-JeanLouise Drapeau, DrummondvilleLouise Fiset Du Plessis, Rive-SudJacques Gariepy, Bois-FrancsJules Larivière, OutaouaisRené Lupien, MauricieFrançois McCauley, SherbrookeDavid Pagé, MontréalJean Poitras, AsbestrieAlphonse Rheault (intérim), QuébecJean-Guy Toussaint, Kamouraska-L’Islet-Montmagny---------------------Comité de rédactionJules LarivièreFrançois McCauleyLuc Lamontagne, o.s.b.Dominique Minier, o.s.b.Yvan Cloutier, directeur ---------------------GraphismeNicole Ouellet ---------------------CollaborationJacques Côté, o.s.b (photographies)---------------------- Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada ISSN : 0826-3884

Postes Canada - Port payé à SherbrookePoste-publications - Enregistrement no 10748No de convention: #40019867

Mot de la présidente

Marcher dans l’espérance

Bientôt le printemps sera à son meilleur et la nature nous rappellera la vie, la saison de l’espé-rance.

Quand nous écoutons les nouvelles et lisons les journaux, ne sommes-nous pas parfois tentés d’oublier l’espérance? Des personnes disent même : « Dans quel monde vivons-nous? » Certains seraient portés à vouloir se mettre à l’écart, se soustraire de cette société « polluée » pour se réfugier dans un univers plus sécurisant. Est-ce la bonne solu-tion?

Nous avons tous, qui que nous soyons, besoin d’espérance, car, malgré tout, Dieu habite notre monde : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mat 28, 20).

Comment vivre l’espérance chrétienne?

Saint Paul est clair : « L’espérance ne trompe point parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » (Romains 5,5).

L’espérance chrétienne est donc la présence de l’amour divin, courant de vie, source d’énergie qui aide à vivre autrement les valeurs de notre société fondée sur le désir de possession et de compétition.

Espérer, c’est alors découvrir une Vie qui va de l’avant, accueillir cette Vie par un oui généreux et conscient et poser, ici et maintenant, dans le quo-tidien de notre existence, des signes, des actes, en somme des semences qui porteront leur fruit à l’heure de Dieu.

Les conséquences de cette espérance dans notre vie de tous les jours consistent à nous maintenir en marche vers une destination promise par Jésus.

Monique Bourassa

DOM DOMINIQUE MINIER O.S.B.conseiller monastique

En couverture...Photographie:Dom Jacques Côté

Mot de l’animateur spirituel

Vivre les changements dans la confiance

MONIQUE BOURASSAprésidente

SOMMAIRE – No 131

Mot de l’animateur spirituel ..................................... 2Mot de la présidente .................................................. 3Chronique de l’Abbaye ...........................................4-7Jubilé du Frère Anselme Longpré ........................8-9Fête de saint Benoît ............................................ 10-13Recherche de bénévoles .......................................... 13AASBL: Orientations .......................................... 14-15Témoignages: L’Abbaye dans mon cheminement spirituel ....................16-19Lectures bénédictines ........................................ 20-22École abbatiale ..................................................... 23-26

La vie de l’association :Saguenay - Lac-Saint-Jean ............................... 27Sherbrooke .................................................... 28-29

Invitation: Déjeuners-causeries .............................. 30École abbatiale ..................................................... 29-30Pensées et nécrologie .............................................. 31

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Chronique de l’AbbayeAvril à septembre 2017

Mardi 11 avril : Les travaux à la fromagerie pro-gressent au rythme prévu. Aujourd’hui, en quelques heures, soulevée par une grue géante, la struc-ture métallique est mise en place. - À 19 h 30, à la cathé-drale de Sherbroo-ke, lors de la messe chrismale présidée par Mgr Luc Cyr, le Père Abbé et le P. Salvas représentent l’abbaye.

Samedi saint 15 avril : La cérémonie de la Vigile pascale se déroule de 21 h à 23 h. Le Fr. Flageole, diacre, chante l’Exsultet. Une pièce d’orgue remplace le chant de l’offertoire.

Du 21 au 23 avril : L’École abbatiale présente une session sur « L’autorité de la Parole de Dieu dans ma vie ». L’abbé Pierre-René Côté en est l’animateur.

Samedi 22 avril : Le Père Abbé, invité par Mgr Bruce Meyers, évêque du diocèse anglican de Québec, assiste à son intronisation. Mgr avait fait en notre monastère sa retraite préparatoire à l’ordination épiscopale. - Le 7 mai, le Père Abbé se rendra à Saint-Hubert pour l’intronisation

cette fois de Mgr Jean-Cassien de Vicina, évêque roumain orthodoxe dont la juridiction s’étend à l’Église roumaine de tout le Canada.

Mercredi 26 avril : Nous accueillons après Laudes Dom Luke Bell, bénédictin de l’abbaye de Quarr (Angleterre) qui sera notre hôte jusqu’au 6 mai. Il est l’auteur de quel-ques livres de spiritualité.

Lundi 8 mai : À 16 h, M. Sylvain Dionne, dont nous avons retenu les ser-

vices comme expert dans la construction et l’aménage-ment des fromageries, fait le point sur la construction de notre nouvelle fromagerie et répond aux questions des moines sur les travaux et sur les coûts prévus.

Samedi le 13 mai : Aujourd’hui et demain, nous visionnons à la télé (KTO) des extraits de la visite du pape François à Fatima et de la canoni-sation des deux jeunes voyants Jacinthe et Fran-çois.

Du 19 au 21 mai : Une deuxième session programmée par l’« École abba-tiale »: « Une redécouverte de Jésus de Nazareth ». L’ani-mateur en est le P. Normand Provencher, o.m.i.

Jeudi de l’Ascension 23 mai : Le Fr. Anselme Gra-velle célèbre son 75e anniversaire de profession (jubilé rarissime dans l’Ordre). Malgré son grand âge (95 ans) il lit sa charte et chante le Suscipe d’une voix forte et vibrante de ferveur. La première lecture de la messe est faite par sa sœur, Sr Marie-Benoît, moniale bénédictine, prieure de sa communauté à Saint-Hyacinthe. – D’autres jubilés seront célébrés prochainement, ceux des Pères Jacques Garneau et Jacques Côté, 60 ans de profession le 19 mai et du Père René Salvas, 60 ans d’ordination presbytérale le 4 août.

Du 28 mai au 3 juin : Dix-sept sulpiciens venus de différents pays font une retraite sous la direction de Mgr Georges Soubrier, p.s.s., évêque émérite de Nantes.

Mardi 30 mai : Mgr Soubrier, ce soir, nous parle du diocèse de Nantes dont il a été évêque pen-dant douze ans après avoir été évêque auxiliaire à Paris pendant quatre ans.

Mercredi 31 mai : À Sherbrooke a lieu le transfert solennel des restes mortels de la bienheureuse Marie-Léonie Paradis, fondatrice des Petites Sœurs de la Sain-te-Famille et patronne secondaire de notre diocèse, de la maison mère à la chapelle aménagée dans un transept de la cathédrale. Le Père Abbé et le Père Prieur prennent part à la cérémonie.

Lundi 5 juin : En après-midi, arrivée de Mgr Myers et de quinze pasteurs anglicans membres de l’« Oratory of the Good Shepherd » pour une retraite jusqu’à vendredi. – Installa-tion près de l’entrée du verger d’une borne élec-trique de re-charge pour les véhicules.

Samedi 10 juin : À 14 h, en notre église, concert de l’ensemble vocal et instrumental « Voix libres » qui interprète des œuvres du Moyen Âge et de la Renaissance.

Dimanche de la T.S. Trinité, 11 juin : Journée des oblats et oblates. Au cours de cette fin de semaine, le Père Abbé, le Père Gagné et le Fr. Morissette leur donneront quelques confé-rences. Au repas de midi, servi dans la salle des hôtes, les moines se joignent aux oblats dans une ambiance de convivialité familiale.

Lundi 12 juin : Le Père Minier, souffrant d’un sévère zona, doit suspendre ses activités habituel-les pendant quelques semaines pour se rétablir.

11 avril

15 avril

26 avril

8 mai

30 mai

23 mai

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Du 12 au 14 juin : L’abbé Yves Guillemette, bibliste et curé de Saint-Léon de Westmount, anime pour la com-munauté une nouvelle session sur l’évangile de saint Jean. Dimanche dernier, à l’offertoire de la messe, il s’est agrégé à notre famille monastique par la profession d’oblat.

Mercredi 14 juin : Ces jours-ci une équipe de cou-vreurs procède à la réfection de la toiture de la buanderie. Plusieurs jours leur seront nécessaires pour mener à bien ce travail d’envergure.

Vendredi 23 juin : Inauguration des visites guidées pour le public. Elles ont lieu deux fois par jour, à 10 h et à 16 h, et durent 50 minutes. Durant le parcours des rensei-

gnements sont donnés sur la vie des moines, l’histoire du monastère, les caractéristiques de l’architecture, etc.

Lundi 26 juin : Ar-rivée et installation à la fromagerie de deux énormes réservoirs d’une capacité de 40 000 litres chacun.

Vendredi 7 juillet : Dans le ca-dre du Con cours in-ternational d ’ o r g u e du Canada, 171 orga-nistes du

Canada et des États-Unis viennent assister en fin d’après-midi au concert de Renée Anne Louprette. L’horaire des offices a été modifié pour la circonstance.

Lundi 24 juillet : Début des deux semai-nes des vacances de la construction. Pendant cette période, comme les années passées, l’hôtellerie et la Villa Sainte-Scholastique seront fermées. Le souper des moines sera

pris en libre-service.

Samedi 29 juillet : À 14 h, concert en notre égli-se donné par Louise Pellerin (hautbois) et Olivier Godin (orgue) dans le cadre du Festi-val Orford.

Du 10 au 13 août : Le 12e Colloque annuel de l’Institut grégorien du Canada se déroule en notre monastère et réunit 37 participant(e)s venu(e)s en majorité du Québec et aussi des autres provinces et des États-Unis. Le Père Gagné est l’un des trois animateurs et donne deux conférences inti-tulées : « Dom Georges Mercure, un grégorianiste précur-seur (1905-1993) ».

Mercredi 16 août : Des visiteurs de marque ! M. Bill Clinton, ancien président des États-Unis, sa femme Hillary et leur fille Chelsea, en vacances dans la région, ont sou-haité visiter notre monastère. Ils arrivent à 10 h 45, assis-tent à la messe conventuelle puis montent avec leur suite

dans la salle des hôtes pour le repas qu’ils prennent avec quelques moines plus familiers avec l’anglais. Après avoir visité les lieux principaux du monastère sous la conduite du Père Abbé, ils repartent à 14 h 45. Ceux qui les ont approchés ont été impressionnés par leur gentillesse et leur simplicité.

Par la suite, madame Clinton enverra au Père Abbé deux lettres manuscrites, brèves, mais chaleureuses, pour expri-mer la reconnaissance de sa famille pour l’accueil reçu à l’abbaye.

Lundi 28 août : Désagréable surprise à l’ouverture de la porterie tôt ce matin, un cambrioleur s’y est introduit au cours de la nuit et a fait main basse sur tout ce qui lui semblait être de quelque valeur. La police fait enquête et le voleur sera arrêté et incarcéré les jours suivants. Malheureusement il n’a pas été possible de récupérer tout ce qui avait été enlevé. De nouvelles mesures de sécurité sont deve-nues nécessaires, entre autres l’amélioration du réseau de caméras de surveillance, le rem-placement des serrures (48) des portes exté-rieures, etc.

Mercredi 30 août : Le Frère Philémon Uwintawari, jeune reli-gieux rwandais et étu-diant à l’IFHIM, nous quitte aujourd’hui. Depuis le 1er juin il logeait à l’hôtellerie et y rendait différents services.

Jeudi 31 août : Début de la démolition de l’ancienne fromagerie qui datait de 1943. Par la suite elle avait été agrandie et restaurée au fil des ans et selon les besoins. Le bleu « Ermite » fut la première marque à être mise sur

le marché ; elle l’est en-core et toujours aussi appréciée.

Mardi 5 septem-bre : Arrivée en après-midi de Dom Philippe Dupont, abbé de Soles-mes. À la récréation du soir, nous l’écoutons toujours avec grand intérêt. Il nous don-ne des nouvelles des autres monastères de la congrégation, de la situation de l’Église en France, etc.

Dimanche 10 septembre : Départ de Dom Du-pont cet après-midi. Ce soir il prendra l’avion pour le mo-nastère américain de Saint Meinrad, IN, où se tiendra le synode annuel des présidents des dix-neuf congrégations bénédictines.

Lundi 11 septembre : Inauguration des activités à la nouvelle fromagerie par la première fabrication de fromage, plus précisément du « fromage en grains ».

Samedi 16 s e p t e m -bre : Comme le temps est m a g n i f i q u e , l’affluence des autocueilleurs et des visi-teurs bat des records au verger et à la boutique. Nos terrains de stationnement sont débordés et pour canaliser la circulation des voitures quatre prépo-

sés suffisent à peine.

Mercredi 27 septembre : Le Père Abbé s’envole à destination de Paris. De là, il se ren-dra à l’abbaye de Kergonan, en Bretagne, puis à Solesmes pour la célébration du 25e anniversaire d’abbatiat de Dom Dupont le 2 octobre.

Au cours de ce dernier semestre, les santés se sont maintenues pour l’ensemble des moines. Certes, les visites aux médecins à Magog ou à Sherbrooke ont été assez fréquentes de même que les interventions chirurgicales mineures – notamment pour la cataracte – mais heureuse-ment sans suite alarmante.

14 juin

31 août

7 juillet

30 août

5 septembre

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Frère Anselme Longpré O.S.B.

75 années de profession monastiqueSolennité de l’Ascension (A) - 25 mai 2017

Extrait de l’homélie du T.R. Père Abbé André Laberge O.S.B.

Ce jour que fit le Seigneur, est un jour bien particulier pour notre cher Frère Anselme, pour les siens et pour ses frères de Saint-Benoît-du-Lac. Aujourd’hui, notre Frère célèbre le 75e anniversaire de sa profession monastique. Il est le premier moine de notre monastère à fêter 75 ans de profession au milieu de ses frères.

À 96 ans, notre Frère est encore vigoureux malgré quel-ques petits inconvénients de l’âge. Il marche sur les traces de sa mère, cette dame merveilleuse que j’ai eu le bonheur de rencontrer à quelques reprises. Il dépasse, pourrait-on dire, les records donnés par le psaume 89 qui estime qu’à 80 ans on peut être compté parmi les plus robustes des hommes (Cf. Psaume 89, 10) !

Nos sentiments à tous, en ce jour, sont des sen-timents de reconnais-sance au Seigneur pour cette longue vie donnée au service de Dieu. Il est tout à fait naturel que, parvenu à ce grand âge, les yeux commencent à se tourner vers le ciel où nous attend la demeure préparée par Jésus à ceux qui l’ont aimé et servi. On demandait un jour à une vénérable sœur dominicaine de 98 ans si elle avait hâte de s’en aller auprès du Seigneur. Sa réponse spontanée fut la suivante: « ça ne presse pas, il me semble que j’ai encore des choses à faire ici-bas ! ». Si on posait la question à notre Frère Anselme, je ne sais pas quelle serait sa réponse. Mais ses frères de SBL seraient bien heureux d’être autour de lui dans quatre ans pour fêter son centenaire. […]

Celui qui fête en ce jour ses 75 ans de profession mo-nastique, a vécu de cette espérance, puisée dans la célé-bration quotidienne de l’eucharistie, dans la louange de l’office divin, dans la méditation de la Parole de Dieu. Il a passé 75 ans à apprendre à discerner les signes de Dieu dans la vie de tous les jours, à chercher son visage dans le vi-sage de ses frères-moines, des hôtes et des visiteurs qui ne manquent jamais à Saint-Benoît-du-Lac. Pendant toutes ces an-nées, comme le dit le psaume, il a appris dans le secret la sagesse (Cf. Ps 50, 8).

Revoyons ensemble ces années…Notre Frère Anselme avait 18 ans quand il est entré au monas-tère. Il a prononcé ses premiers vœux le 24 mai 1942, il venait d’avoir 20 ans. Et, dès 1942, il commença à rendre des servi-ces comme assistant-portier. Il était loin encore d’être le « sage vieillard » (RB 66, 1) à qui saint Benoît veut que l’on confie une tâche aussi délicate. Il est de-meuré à ce poste pendant cinq ans (de 1942 à 1947).

Les cinq années suivantes, il les a passées à travailler à la fromagerie. Comme il était vigoureux et ardent, on lui a confié ensuite les travaux de la ferme où il s’est dépensé pendant 12 ans.

En 1962, avec l’ouverture de la nouvelle hôtellerie, Dom Sylvain lui a deman-dé de prendre la fonction de portier : il n’avait que 40 ans. Dom Sylvain qui le connaissait bien et l’estimait beaucoup, avait sans doute jugé qu’il avait suffisamment de sagesse pour remplir cette char-ge qui allait requérir tou-tes ses énergies pendant près de 40 ans.

Pendant toutes ces années, il fut ce sourire qui accueillait tout le monde avec un égal empressement, un sourire qui a fait du bien à tant de personnes. À l’époque où la technologie ne permettait pas de joindre rapidement les moines demandés au parloir ou au téléphone,

il a fait preuve d’une immense patience, demeurant tou-jours courtois et maître de lui-même alors que des impa-tiences se faisaient sentir en sens inverse. Inlassablement, il répondait à tous, comme dit saint Benoît, avec cette « mansuétude que donne la crainte de Dieu » (RB 66, 4). Pendant quatre décennies, le Frère Anselme fut notre ambassadeur auprès des personnes qui venaient frapper à la porte du monastère, un ambassadeur jamais importuné par les demandes de toutes sortes.

Il y a 75 ans donc, notre Frère Anselme disait son « OUI » au Seigneur, en chantant son « SUSCIPE ». Avec lui, ce matin, nous rendons grâce au Seigneur pour ces 75 ans de fidélité.

Pour ajouter au bonheur de no-tre jubilaire, le Seigneur a permis que quelques-uns de ses frères et belles-sœurs, que des parents et des amis soient présents à cette cérémonie. Et, comble de joie, il a permis que sa « petite sœur Isabelle », devenue depuis 1955 moniale bénédictine sous le nom de Mère Marie-Benoît et maintenant prieure des monia-les de Mont-Laurier aujourd’hui à Saint-Hyacinthe, soit elle aussi de la fête, comme elle l’a été il y a cinq ans. Voilà comment le Seigneur sait récompenser ici-bas une vie de fidélité dans le don de soi, la prière et le travail. […]

« Pendant quatre décennies, le Frère Anselme fut notre

ambassadeur auprès des personnes qui venaient frapper à la porte du monastère, un ambassadeur jamais

importuné par les demandes de toutes sortes. »

« Nous rendons grâce au Seigneur pour ces 75 ans de fidélité. »

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11 juillet Fête de saint Benoît11 juillet Fête de saint Benoît

Quoi de mieux qu’un séjour de 24 heures dans le silence d’une abbaye pour célébrer et faciliter le passage du se-condaire au collégial. Quatre-vingt finissants du Salésien de Sherbrooke, école secondaire fondée par les salésiens, ont eu le bonheur de vivre une telle expérience exceptionnel-le. Depuis plusieurs années, l’animateur à la vie spirituelle et communautaire, le Père Alain Léonard, organise avec des collaborateur des séjours de 24 heures avec de petits groupes (voir le reportage dans L’Ami de Saint-Benoît de l’été 2012). Cette année l’invitation avait été lancée à tous les finissants. Quatre-vingt sur 125 ont participé à l’activité qui a été animée par le Père Alain Léonard et Ghyslain Roque, professeur d’éthique et d’enseignement religieux.

Déroulement du “ 24 heures ”À leur arrivée, les élèves déposent leur téléphone cellulai-re, ce qui constitue pour des jeunes un geste significatif de détachement par rapport à leur environnement quotidien. Un premier échange leur permet d’identifier leur moti-vation au départ de l’expérience. Après l’office liturgique des complies, Dom Minier rencontre les jeunes et il leur parle de sa vie d’étudiant et de son engagement dans la vie monastique. Ils regardent ensemble un vidéo sur la vie monastique. Suit le retour dans le silence. Des billets sont glissés sous les portes des chambres invitant les élèves au recueillement et à la réflexion. Ils participent à l’office des Laudes à 8 h 00 et à la messe de 11 h 00. Dans l’après-midi, il y a visite guidée du monastère. Avant le départ, les participants font un retour sur les attentes qu’ils avaient à l’arrivée et où ils en sont à la fin de l’expérience.

Trois jeunes témoignent de leur expérience Trois jeunes, Antony Gilbert, Charlotte Véronneau et Lau-ra Fequino, sont venus témoigner de leur expérience au devant les Amis de Saint-Benoît réunis en le 11 juillet der-nier à l’Abbaye pour célébrer la fête de saint Benoît.

Antony Gilbert : prendre une pause pour se recentrerAntony est un jeune très impli-qué et très actif. Ce “ 24 heu-res ” fut pour lui une occasion unique de peser sur le bouton “ pause ” et pour se “ rebran-cher ” et se recentrer sur soi, en particulier à l’occasion de la transition entre le secon-daire et le collégial. Les petits

billets de réflexion glissés sous la porte l’ont beaucoup aidé. Il a été fasciné par le temps de silence qu’il a passé dans l’oratoire du 4ème étage. Il considère comme très important que les jeunes connaissent cette merveilleuse res-source qu’est l’Abbaye.

Charlotte Véronneau : comprendre nos motivations profondesSon frère aîné avait déjà fait un “ 24 heures ”. Elle est une person-ne qui aime donner son temps et aider les autres . “ Des fois, j’en viens à m’oublier. Le séjour à l’Abbaye fut une occasion de me recentrer sur moi-même et de trouver des pistes pour comprendre mes motivations de base ”. Elle avait déjà apprivoisé le silence, grâce aux cinq minutes de silence demandées par son professeur Ghyslaine Roque en début de chaque cours. Selon Charlotte, toutes les personnes ont besoin de silence. Il faut savoir fermer son téléphone cellulaire. “ On ferme les yeux, on ne pense à rien. Après un temps de silence, on réfléchit sur soi et sur l’expérience du cégep ”.

Laura Fequino : une grande paixSelon Laura, dans la vie quotidienne cela bouge tout le temps et on ne prend pas le temps de s’arrêter. Elle a res-senti une très grande paix dans le silence. Au début les pensées roulaient vite; mais peu à peu, Laura en arrivait à descendre plus profondément. À son retour à Sherbrooke, elle ressentit comme un choc avec le retour dans le bruit. Suite à l’activité, elle a eu l’impression de vivre davanta-ge dans le moment présent. Elle est très reconnaissante d’avoir étudié au Salésien. Pour elle l’Abbaye est un lieu ex-traordinaire qui permet le silence et une réflexion profonde. Pour survivre dans la frénésie de la vie, il faut de tels lieux.

En conclusion des témoignages, Ghyslaine Roque a dit que l’ob-jectif du “ 24 heures ” est que les jeunes en arrivent à transporter l’expérience du silence et du recueillement dans la vie de tous les jours. Cela lui semble essentiel dans la frénésie du quotidien.

Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac en fête

Un “24 heures” à l’Abbaye Témoignages touchants et éclairants de trois jeunes du Salésien

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11 juillet Fête de saint Benoît 11 juillet Fête de saint Benoît« Heureux serez-vous si l’on vous insulte… Réjouissez-vous… » Jésus a connu la joie au milieu des épreuves, du fait qu’il était constamment dans la commu-nion avec le Père, qu’il demeurait dans son amour et se laissait conduire par l’Esprit.

En communion avec le Christ dans les situations concrètesPour nous, chers Amis, choisir de vivre les Béatitudes ne veut rien dire d’autre que suivre le Christ dans son mys-tère pascal, de vivre en communion avec lui, dans les situa-tions concrètes décrites par les Béatitudes.

Saint Benoît l’avait bien compris, lui qui, dès le début de sa Règle, nous invite à écouter les enseignements du Maître. Et pourtant, nous avons si souvent entendu la parole de l’Évangile que nous risquons de glisser sur les mots, de passer distraitement à côté du message sans y apporter d’attention. Nous n’aurons jamais fini d’apprendre à entrer dans les profondeurs de la Parole de Dieu.

Et pour cela, nous devons toujours demeurer des disciples du Maître, des enfants de notre Père du ciel, qui gardent la capacité de s’émerveiller et de se laisser conduire par l’Esprit Saint.

Être des personnes d’écouteSurtout, nous devons être des personnes d’écoute. Selon le livre du Deutéronome, nous savons que le drame d’Israël a été de ne pas écouter Yahvé. Notre péché à nous serait de ne pas écouter le Seigneur qui nous appel-le. Car écouter est essentiellement un appel à l’obéissance.

Désobéir, c’est se mettre en dehors de l’écoute, là où l’on n’entend plus. Obéir, c’est se placer, pour ainsi dire, sous le «haut-parleur» de Dieu.

Le Dieu de notre foi est le Dieu qui parle et son inter-vention décisive, c’est sa Parole faite chair, Jésus. Écouter la Parole de Dieu, c’est nous ouvrir à elle de manière à ce qu’elle soit créatrice en nous,c’est entrer dans le grand cycle de la fécondité divine.

L’ouverture obéissante à la Parole de Dieu est bien plus qu’une simple connaissance intellectuelle. C’est avec tout notre être – intelligence, volonté, sensibilité – que nous avons à répondre. Chacun selon ses moyens, chacun selon sa plus ou moins grande docilité à la grâce. Il s’agit de nous rendre sensibles aux mouvements de l’Esprit en nous.

Un effort de tous les joursLa bonne volonté est indispensable, bien entendu, mais elle doit se prolonger dans l’action. Saint Benoît est un hom-me pratique. Il désire une correspondance aussi parfaite que possible entre l’idée et l’acte. Sa Règle est traversée par cette exigence. Tout ceci peut nous paraître difficile, impossible même à certains jours. Qui pourrait préten-dre vivre vraiment les Béatitudes en s’appuyant sur ses propres forces? Bien sûr, le progrès spirituel demande un effort de tous les jours. Mais il ne peut être acquis par la seule force de la volonté.

Il est un don de Dieu qui doit être demandé, instamment.La route à parcourir est longue. Nous avons une source de vie et de bonheur qui nous a été donnée : l’eucharis-tie qui nous donne la vie même de Dieu. Nous avons la Parole de Dieu où nous pouvons puiser des lumières pour notre vie de tous les jours. Nous avons l’exemple de saint Benoît qui nous a montré qu’il est possible non seulement de chercher Dieu, mais de le trouver, de l’écouter, de lui parler, de contempler le monde enveloppé par sa lumière. Qu’il veille sur nous en ce jour où nous célébrons sa fête.

R.P. Dom André Laberge, Abbé11 juillet 2017

En cette fête de notre Père saint Benoît, la liturgie nous fait enten-dre dans l’évangile le célèbre « discours-programme » de Jésus, les BÉATITUDES qui débutent son sermon sur la montagne.

Il nous est bon de l’entendre en ce jour où nous fêtons le Père des moines d’Occident, saint Benoît. Car lui aussi a voulu met-tre en œuvre dans la Règle qu’il a laissée aux moines, un program-me de vie inspiré de ce que Jésus a proclamé ce jour-là.

Ce que Jésus propose dans l’évangile des Béatitudes n’est pas quelque chose de facile à accueillir. Dans la dernière béatitude, par exemple, Jésus annonce que ceux qui le sui-vront seront exposés aux insultes, aux calomnies et aux persécutions à cause de lui. Il faut le reconnaître : ce che-min n’est pas très invitant. Et pour saisir en vérité le sens des Béatitudes, il nous faut comprendre que les propos que nous venons tout juste d’entendre ne sont pleine-ment compréhensibles qu’en contemplant la personne et l’action de Jésus. Les Béatitudes sont d’abord et avant tout un «autoportrait» du Christ.

« Heureux les pauvres de cœur », a dit Jésus. Saint Paul, s’adressant aux Corinthiens, l’a présenté comme ce-lui «qui pour nous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin de nous enrichir de sa pauvreté» (2 Co 8, 9).

« Heureux les doux », a dit Jésus. C’est lui qui a or-donné à Pierre de remettre son épée au fourreau (cf. Mt 26, 62) et qui s’est laissé conduire au supplice sans même chercher à se défendre.

« Heureux ceux qui pleurent ». Jésus a communié aux pleurs de Marie de Béthanie à la mort de son ami Lazare (cf. Jn 11, 32-36). Jésus s’est lamenté sur Jérusalem alors que celle-ci refusait d’accueillir le salut et marchait aveuglément vers sa destruction (cf. Lc 19, 41-44).

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ». Jésus a vécu entièrement tendu vers l’heure du salut (cf. Lc 12, 49-50) jusqu’à son accomplissement sur la croix. Jésus n’a eu qu’une faim et qu’une soif : faire la volonté de celui qui l’avait envoyé et accomplir son oeuvre (cf. Jn 4, 34).

« Heureux les miséricordieux ». Jésus a eu pitié des foules (cf. Mt 15, 32). Il n’a pas condamné la femme adul-tère (cf. Jn 8, 11). Il s’est mis à la table de gens peu recom-mandables, en déclarant n’être «pas venu appeler les jus-tes mais les pécheurs» (cf. Mc 2, 17).

« Heureux les cœurs purs ». Jésus a vécu constam-ment sous le regard du Père (cf. Lc 10, 21-22) et il n’est «venu dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité« (cf. 18, 32).

« Heureux les artisans de paix ». Saint Paul a pré-senté Jésus aux Éphésiens comme celui qui est «notre paix, lui qui des deux peuples – les Juifs et les païens – n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait, suppri-mant en sa chair la haine» (cf. Ep 2, 14).

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la jus-tice ». C’est sur lui, Jésus, que s’est déchaînée toute la violence du monde, sur lui, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Les béatitudes : discours-programme de Jésus

Homélie pour la solennité de saint Benoît

Bénévoles, nous avons besoin de vous !Pour garder vivante notre association des Amis (es) de Saint-Benoît-du-Lac, nous avons besoin d’aide. Vous nous avez dit que les activités de l’association vous intéressent et nous en sommes fort heureux. Afin de réali-ser ces événements, nous allons créer un bassin de bénévoles où l’on pourra puiser des ressources afin d’assi-gner certaines tâches durant le développement des activités. Sous la direction d’un responsable, vous pourrez donner quelques heures de votre temps pour mener à terme certains projets.

Nous sommes conscients que certains d’entre vous ne peuvent participer, mais quelqu’un de votre entourage le pourrait (enfants, petits-enfants, neveux/nièces, voisins ou voisines). Nous aimerions agrandir notre cercle et accueillir de nouvelles personnes. Les bénévoles n’ont pas besoin d’être des Amis(es) de Saint-Benoît-du-Lac, mais pourraient venir vivre une expérience exceptionnelle.

Nous attendons de vos nouvelles! Merci à l’avance.

Veuillez faire parvenir, les noms, adresses courriels et numéro de téléphone à [email protected] Barbe

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L’Ami de Saint-Benoît-du-LacHiver 2018 - No 131

L’Ami de Saint-Benoît-du-LacHiver 2018 - No 131

Rencontre du 14 octobre 2017 à l’Abbaye

Le 14 octobre dernier, près d’une quarantaine de membres ont répondu à l’invitation du comité exécutif des Amis de Saint-Benoît-du-Lac afin de discuter de l’avenir de leur association. Pour la première fois depuis plusieurs années, nous avons été dans l’impossibilité d’organiser cette année une activité de printemps et un Forum-Amitié. Malgré un membership important en nombre (plus de 900 membres), on peine à organiser des activités et à recruter des béné-voles pour assumer des responsabilités au sein de l’asso-ciation. De plus la vie de l’Association est de plus en plus difficile à maintenir en régions. On pense que le vieillisse-ment des membres, bien qu’il en soit une cause, n’est pas la seule raison de l’absence d’implication de la part d’un plus grand nombre. C’est devant ce constat que le comité exé-cutif a jugé qu’il y avait lieu de prendre un temps d’arrêt et de réflexion sur l’avenir des Amis de Saint-Benoît-du-Lac. L’objectif de la rencontre était d’écouter les membres dans le cadre d’une session de remue-méninges afin de connaître leurs attentes face à l’Association.

Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac est une association sans but lucratif, fondée dans le but d’encourager et de sou-tenir de diverses façons l’œuvre des moines de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. La mission de l’association est de faire connaître l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, de déve-lopper un sentiment d’appartenance envers le monas-tère et de promouvoir la spiritualité bénédictine. Parmi les activités régulières qu’elle organise, on note la Fête patronale de Saint-Benoît le 11 juillet de chaque année et une rencontre annuelle connue sous le nom de Forum-Amitié qui offre diverses conférences sur un thème diffé-rent à chaque fois (en novembre 2016 a eu lieu le 43e). La participation à cette activité est allée en baissant depuis quelques années pour se retrouver autour d’une cinquan-

taine en 2015 et 2016. Une autre activité, plus récente, ce sont les écoles abbatiales qui offrent des sessions de ressourcement sur des thèmes reliés à la spiritualité bé-nédictine. Selon les thèmes, la participation a varié entre 30 et 50 personnes. Il est intéressant de noter ici que plu-sieurs participant(e)s aux écoles abbatiales n’étaient pas membres des Amis. L’Association publie également une revue biannuelle L’Ami de Saint-Benoît-du-Lac ainsi qu’un bulletin d’information biannuel également Un Nouvel Ami. Sous l’abbatiat de Dom Garneau, les Amis ont également mis sur pied un programme d’accueil des visiteurs pen-dant les dimanches de l’été de juillet à l’Action de grâces*, ainsi que le projet Relève-jeunesse comprenant une col-lecte de fonds et l’organisation de l’accueil de groupes de jeunes. Finalement l’Association a développé et maintien à jour un site web (https://amissbl.weebly.com/) et un site Facebook (Les Amis de Saint-Benoît du Lac (Monastère)

Lors de la rencontre, nous avons d’abord entendu le Père Abbé, Dom André Laberge, nous parler de la vision des moines face à l’association. Pour lui, une association d’Amis qui se rattache à l’Abbaye, c’est un héritage que l’on doit à Dom Mathys, personnage charismatique, cellérier pen-dant des décennies, qui a joué un très grand rôle dans la construction du monastère et de l’hôtellerie qui a été réalisée grâce à des collectes de fonds qu’il avait organi-sées. La première fut réalisée auprès du clergé du Québec et lors de la deuxième, ce sont les hommes d’affaires, les entrepreneurs et les professionnels qui furent sollicités. C’est lors de cette deuxième collecte de fonds que Dom Mathys fonda l’association en 1952. Après Dom Mathys, il y a eu deux autres moines qui ont agi à titre de conseiller monastique auprès des Amis, soit Dom Jacques Bolduc et Dom Dominique Minier qui agit toujours à ce titre.

Dom Laberge mentionne que son prédécesseur, Dom Jacques Gar-neau, a toujours été favorable et reconnaissant à l’Association et qu’il partage personnellement les mêmes sentiments à l’égard des Amis.

Dom Laberge remarque que les activités des Amis se déroulent maintenant de plus en plus autour de l’Abbaye ce qu’il apprécie puisqu’on continue ainsi d’éta-blir des liens d’amitié. Il cite en exemple les écoles abbatiales qui permettent aux participants de connaître le monde de l’Abbaye par osmose.

Pour lui l’Association des Amis doit continuer et nous invite à bien identifier les contours de la mutation qu’on connaît présentement et nous assure de ses prières. Dom Laberge tient à remercier celles et ceux qui se dévouent à l’intérieur des Amis et leur fait part de son admiration pour leur fidélité et leur dévouement.

Dans un deuxième temps, Yvan Cloutier a fait l’histoire de l’Association des Amis de Saint-Benoît-du-Lac. C’est un monsieur Lafleur qui, trouvant les lieux trop exigus, a été avec l’aide de Dom Mathys l’instigateur de la création des Amis originalement pour ramasser des fonds pour la construction. En 1961, on créa un fonds de 450,000$ pour terminer la construction de l’Abbaye. En mars 1962, la re-vue L’Ami voit le jour. Déjà l’importance de faire connaître la spiritualité bénédictine était bien présente dans les pre-miers numéros de la revue, comme celle de la formation des membres et la nécessité de la connaissance de la Bible. Vatican II et l’œcuménisme y occuperont aussi une bonne place. Imprimée à 1800 exemplaires, chaque membre de l’Association et chaque oblat en reçoit un exemplaire. Les familles des moines, les évêques du Québec et les autres abbayes du Canada en reçoivent également un exemplaire. Les Forums-Amitiés sont instaurés à partir de septem-bre 1974 et la formation des membres est un thème qui revient souvent. Peu à peu se forment des groupes dans les régions où se tiennent des activités comme des déjeu-ners-prières ou des déjeuners-causeries sur toutes sortes de sujets, comme « à l’écoute des Pères de l’Église », le pardon, « l’eucharistie est un don de Dieu », la Règle de saint Benoît, etc. En 1985, un grand sondage a lieu parmi les membres qui mènera à une réorientation de l’Asso-ciation. Une autre consultation eut lieu en 2004 avec 508 réponses sur une possibilité de 1208, ce qui s’avéra un haut taux de réponse. C’était une étude très structurée avec des analyses détaillées suivies de recommandations. On y retrouve entre autres une citation de Dom Garneau, alors Père Abbé: « Les Amis, c’est comme une commu-nauté invisible dans le monde pour le transformer. Vous formez avec nous, ce monastère invisible dont le monde a tellement besoin sans le savoir. Vous portez en vous une richesse incroyable dont vous n’aurez jamais fini d’exploi-

ter ou explorer. » Durant les années 2000, Les Amis organisèrent quelques voyages, entre autres visi-tant des abbayes en Euro-pe. Vers la fin des années 2000, on forme un comité visant à mettre sur pied le Projet Relève-Jeunesse dont le but est de faire connaître l’Abbaye auprès des jeunes des institutions d’enseignement secon-daire, collégial, universi-taire et en favorisant des séjours à l’Abbaye et en appuyant des stages mo-nastiques. En 2014 l’Asso-ciation des Amis décide de s’impliquer dans le Projet

missionnaire Conakry dont l’objectif est de recueillir des fonds pour aider le Monastère Saint-Joseph de Séguéya (Guinée-Conakry) où Dom André Blanchet œuvre pério-diquement depuis quelques années. Et c’est en novembre 2009 qu’eut lieu la première école abbatiale, projet qui se poursuit toujours aujourd’hui. Finalement, durant tou-tes ces années, les diverses régions ont organisé plusieurs montées à Saint-Benoît qui ont été l’occasion de beaux rassemblements.

C’est dans l’après-midi qu’a eu lieu la session de remue-méninges sur l’avenir de l’Association. L’unanimité a vite été faite de continuer l’Association des Amis alors que les membres présents et ceux qui avaient fait parvenir leurs commentaires ont clairement manifesté leur appré-ciation et souligné la nécessité de continuer. On s’entend sur les activités à conserver: La fête de Saint-Benoît le 11 juillet, les écoles abbatiales, le Forum-Amitié (mais il n’est pas nécessaire qu’on en organise un chaque année), et les montées à l’Abbaye. On peut même en jumeler cer-taines comme la fête de Saint-Benoît et le Forum-Amitié. On peut aussi en créer de nouvelles moins compliquées à organiser, comme une retraite d’une journée. On pourrait même songer, en collaboration avec l’Abbaye, à un secré-tariat rémunéré ou embaucher à contrat une personne pour organiser une activité. Dans ce contexte on mani-feste le souhait d’une plus grande collaboration et d’une meilleure communication entre l’Abbaye et les Amis. On suggère également une présence à un kiosque dans les divers salons du livre pour publiciser le programme Relève-Jeunesse. On suggère enfin de créer une banque de bénévoles (un appel à ce sujet apparaît ailleurs dans la revue invitant les membres à s’y inscrire en manifestant leurs intérêts et leurs disponibilités).

Toutes ces suggestions seront étudiées par le comité exé-cutif au cours des prochains mois et les membres se ver-ront assigner des dossiers à développer sur lesquels on fera rapport.

Propos recueillis et résumés par Jules Larivière, avec l’aide de Thérèse Cloutier et Roger Barbe

Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac

Un regard vers l’avenir

* À partir de l’été 2017, l’Abbaye a pris la responsabilité de cette activité.

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L’Ami de Saint-Benoît-du-LacHiver 2018 - No 131

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L’abbaye dans mon cheminement spirituel L’abbaye dans mon cheminement spirituel

Ma vie a été empreinte d’une foi greffée très tôt en moi, celle-ci certainement lors de mon baptême. Une pre-mière souvenance, à trois ans dans mon petit lit: ma-man me faisait faire ma prière avant de m’endormir. À ce moment-là, j’ai senti quelque chose en moi qui ne se nommait pas, mais beaucoup plus tard j’ai pris conscience que ce quelque chose c’était Jésus qui avait rejoint la petite que j’étais, et cela tout à fait mon insu. Depuis lors, j’ai commencé à suivre sa trace. « Le germe de Dieu planté en nous nous soulève vers Lui » (auteur inconnu).

Cette présence en moi a toujours été agissante, même dans mes moments difficiles ou de révolte au moment de l’adolescence, mais rapidement j’y revenais. Durant mes études d’infirmière, souvent après mon travail j’allais à la messe ou lui rendre visite à la chapelle pour l’implorer d’accompagner mes patients, au moment d’une complica-tion ou la veille d’une opération, ou même le remercier pour une faveur obtenue assurée qu’Il m’entendait et me répondrait à sa façon et à son heure.

À l’automne 1953, j’ai rencontré René Bertrand, celui qui devait devenir mon époux. Quelques semaines plus tard, nous sommes allés à Saint-Benoît-du-Lac. René m’a pré-sentée à Dom Mathys O.S.B. qu’il avait connu au mois d’août. C’est alors que nous avons pris rendez-vous avec lui comme directeur spirituel. Il venait tous les mois à Montréal par affaire. À l’Abbaye je pouvais percevoir la paix, le silence et quelque chose d’autre qui ne se nom-mait pas encore. Plus tard j’ai réalisé que la « Présence » habitait les moines et était palpable partout dans l’abbaye. Présence communicative à notre insu, elle a logé en moi un appel qui est devenu un besoin voulant remplir un certain vide en moi. « Toi le compagnon caché de nos vies, tu te tiens à la porte et tu frappes. »

À l’automne 1956 après notre mariage, nous étions à Jonquière. Dom Mathys est venu et il nous a convoqués avec quelques hommes d’affaires en vue de faire avan-cer le fonds de construction de l’hôtellerie. Par la suite un petit noyau s’est formé pour devenir « Les Amis de Saint-Benoît ». Il revenait une ou deux fois par année soit pour un souper-conférence, un forum sur l’avortement, sur le concile Vatican II ou autres sujets. Amis de Saint-Benoît depuis 1957 où Foi, Paix, Unité deviennent notre ligne de conduite appuyée par la règle de saint Benoit que nous lisions régulièrement. Être Ami de Saint-Benoît, c’est un appel à suivre sa trace, dans un cheminement à vivre l’écoute dans le silence de ce qui se dépose en moi

pour mon plus grand bien et pour la collectivité, mais aussi. à faire connaître l’Abbaye et ses produits.

Je parle de temps à autre de nous deux, René et moi, parce que notre vie a été conjuguée durant 55 ans. Du-rant ces années, nous avons eu la joie d’accueillir dans notre foyer six naissances, trois garçons et trois filles. Le dernier-né, René Jr., décédait à la naissance en 1967, évè-nement marquant pour nous qui ne s’oublie pas. Il a été si peu de temps avec nous. Il a quand même laissé sa trace. Le concile Vatican II a amené des bouleversements dans nos vies surtout à partir de l’encyclique Humanae vitae de Paul VI qui a posé à la conscience des conjoints de sé-rieux problèmes. Amis de Saint-Benoît, nous demandions conseil à des personnes, repères solides capables de nous orienter étant assurés de trouver une réponse. Notre foi en un Dieu Miséricorde, celui qui lorsque j’étais toute petite, avait planté son germe en moi dans la prière nous soutenait et nous gardait en route.

En 1964 nous étions inscrits pour une retraite dans le nord de Montréal. L’animateur, le Père Albert Lapointe p.s.s., fondateur du mouvement Les Foyers Notre-Dame, nous demande de l’implanter dans notre région du Sa-guenay et Lac-Saint-Jean. René et moi, à l’occasion d’une rencontre avec Mgr Paré, évêque de notre diocèse, nous recevions l’assentiment pour le faire. Pour ce début, nous avons organisé une retraite de couples, une première

dans la région, 17 couples se sont enregistrés. Cette re-traite terminée, à la demande de plusieurs, nous lançons une invitation à tous pour le dimanche soir dans notre sous-sol. Sept couples et quatre prêtres étaient présents. De là est née la section Notre-Dame de l’Accueil, la pre-mière. Plusieurs autres ont suivi à Chicoutimi, Lac-Saint-Jean. Nous avions une rencontre tous les mois. En 1971, il y eut un remaniement du mouvement national et le nom fut changé pour Couple et Famille. Un autre engagement dont nous avons été fiers : œuvrer pour un mouvement qui a aidé plusieurs couples dans leur cheminement et continue de le faire actuellement.

Après plusieurs années d’activités plus ou moins réguliè-res, en 1975, Roland Hébert un homme d’affaires et ami est venu nous rencontrer avec l’intention très arrêtée de fermer le dossier des Amis de Saint-Benoît. Ensemble nous discutons un long moment, assurés René et moi de l’importance de ce mouvement dans notre vie et dans la région. Finalement, nous le convainquons de s’engager avec nous et de relancer le mouvement. Il accepta et, durant des années avec beaucoup de générosité, il nous apporta son aide. Dès lors, la section s’organisa avec un conseil, des membres et des réunions chaque mois. René a été président régional de 1975 à 1981 et l’abbé Arthur Bourdeau a été conseiller moral. Durant cette période, René a fait deux grandes réunions, une en automne 1975 et l’autre en 1977 à notre chalet au Lac Édouard avec les présidents de différentes régions, pour l’orientation de l’année.

Cette période a été aussi pour moi un temps d’engagement auprès des personnes dans le besoin, les petits, les démunis autant physiquement que psychologiquement les orientant vers les bonnes ressources. Par la suite à l’hôpital durant plusieurs années, j’ai accompagné les grands malades et les mourants jusqu’à ce que les maisons d’ac-cueil ouvrent pour les personnes en fin de vie. C’est Jésus souffrant que ces personnes me permettaient de toucher de près. « La quête de hauteur n’a de sens que si tout notre être s’élève » (auteur inconnu).

À Rome, fin mai 1982, c’est mon 50e anni-versaire de naissance et le jour de la Pen-tecôte. Je suis assurée que ce jour m’ap-portera un cadeau spécial. Au Vatican, par une chaleur intense et prise dans une foule

innombrable, pour ne pas succomber à la panique, en attendant la messe je m’intériorise et j’ai eu l’idée de demander à Dieu comme cadeau de fête de toucher le vêtement du Pape. Voici le spécial que j’ai reçu : Jean-Paul II a pris ma main dans ses deux mains selon ma demande du matin; ainsi je remettais au Pape les intentions de tou-tes ces personnes que j’accompagnais et qui m’avaient confié leurs peines, leurs souffrances, en un mot ce qu’el-les portaient de lourd et difficile.

En juillet 1982 René est élu Président provincial des Amis de Saint-Benoît jusqu’en 1986. Durant les années qui ont suivi, j’ai cumulé les postes de secrétaire et trésorière de la section du Saguenay. Durant la présidence provinciale de René, je l’ai accompagné pour ses réunions à Saint-Benoît. J’étais son chauffeur privé. En route nous profi-tions d’un temps pour prier le Bréviaire et le chapelet. Par la suite il réfléchissait et terminait la préparation de ses rencontres.

Durant 10 années consécutives, j’ai organisé les montées à Saint-Benoît en autobus, avec un arrêt pour la messe et le dîner au Cap-de-la-Madeleine, puis à Brompton pour visiter l’église de Saint-Praxède et connaître son histoire, et pour enfin arriver vers 4 h 30 à Saint-Benoît et y passer deux jours. Durant ces deux jours, toutes les démarches étaient facultatives : assister à la messe,

Témoignage de Rollande Bourassa

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L’abbaye dans mon cheminement spirituel L’abbaye dans mon cheminement spirituel

Il y a de cela déjà plusieurs années, je me sens interpellé par des articles en relation avec l’Abbaye de St-Benoit-du-lac.

D’abord un té-moignage à Se-cond Regard sur la vie du moine Dom Domini-que Minier. Son e n g a g e m e n t , son rôle dans la création du fro-

mage Bleu Bénédictin et sa carrière artistique avec le chant grégorien me fascinent.

Je me promets d’y aller un jour...Le temps passe et j’assiste à une rencontre avec des amis du conditionnement physique que je ne connaissais pas beaucoup mais qui m’impressionnaient par leur culture et leur curiosité intellectuelle. L’un d’eux parle d’une retraite personnelle annuellement qu’il fait à l’Abbaye St- Benoît-du-lac. Je le trouve un peu hautain et semble faire partie de l’élite intellectuelle , à laquelle je ne m’identifie pas du tout. J’en conclus que l’Abbaye est probablement pour une élite intellectuelle et les bien nantis.

Je me demande si je pourrais vraiment y aller un jour?Le temps passe et j’entends la conversation d’un jeune qui parle de sa mère qui s’en va à l’Abbaye pour la fin de se-maine; ´elle fait ça à chaque année dit-iI’, elle revient calme et en paix.

Je décide d’y aller; tout cela ne peuvent être que des coïn-cidences sans importance! J’appelle l’hôtellerie. Je suis dans une période anxieuse dans ma vie. Père Carrette me ré-pond... ouf c’est loin pour les réservations! Il ressent mon anxiété et mon désir d’un temps d’arrêt. D’un calme alar-mant , il me réserve trois jour à l’Abbaye.

J’ai bien hâte.Après avoir parcouru le chemin des Pères en silence dans l’auto, je m’émerveille par la beauté du lac Memphrémagog et de tout l’environnement , j’arrive enfin à l’Abbaye. Je suis accueilli par le Père Carrrette qui me conduit à ma cham-

bre et me fait prendre connaissances des règlements... je portais un pantalon très décontracté aux genoux! Je sou-ris un peu, mais pas lui. Je le trouve quand-même très accueillant et un peu amusant de par sa grande droiture.

J’y ai passé un week-end extraordinaire. J’ai senti un calme et une paix indescriptibles. J’ai prié. J’ai douté. J’ai médité. J’ai vécu l’instant présent. J’ai ressenti l’amour incondition-nel de Dieu. J’y ai découvert les offices religieux et le chant grégorien...je n’y comprends pas grand chose mais cela me procure une joie et une grande paix. J’adore les Complies.

Je me promets d’ y revenir.Dans ma chambre , un formulaire d’inscription pour adhérer à l’association des Amis de St- Benoit ; sans même y penser un instant j’avais trouvé le moyen de rester en lien avec l’Abbaye et des bienfaits que j’y ai trouvé. Depuis, une belle amitié s’est développé avec le père Minier et les membres de l’Associstion des Amis de St-Benoit-du-lac.

Je continue à chercher Dieu. Je doute parfois. Je prie St-Benoit pour qu’il continue de m’accueillir et accueillir toutes ces personnes qui ont besoin de tendresse , d’écou-te et d’amour véritable. Je prie Dieu pour qu’il augmente ma foi et pour que je devienne une meilleure personne.

Je n’ai pas de grandes certitudes dans ma vie, mais une chose est claire, quand je monte sur le chemin des Pères , maintenant plusieurs fois par année, en écoutant le chant grégorien du père Minier et de ses musiciens...doucement s’installe la paix dans mon cœur et dans mon âme. J’ai l’impression d’arriver chez-moi. Un endroit serein, sans jugements où je peux vivre l’instant présent. J’aime la vie... j’aime ma vie!

Je n’ai plus de doute.... j’y reviendrai jusqu’à la fin de mes jours.

Témoignage de Roger Barbeaux offices. Les personnes désireuses de rencontrer un moine avaient aussi cette opportunité, sans oublier une conférence sur l’historique des Amis de Saint-Benoît ou encore sur l’Abbaye et la visite des lieux.

Au retour nous allions à Beauvoir pour le dîner et la marche évangélique. Durant les trajets nous priions le Bréviaire et récitions le chapelet. Quelques fois en rega-gnant Québec nous sommes arrêtés visiter de vieilles églises afin de connaître leur histoire. Toutes les person-nes étaient heureuses de profiter de ces journées de ressourcement. À chacun de ces voyages, quelques per-sonnes devenaient membres des Amis de Saint-Benoît et plusieurs nous disaient comment la rencontre avec un moine et le silence leur avait fait du bien.

Avec le conseil des Amis de Saint-Benoît, nous avons or-ganisé deux Forums Amitié à Jonquière, deux autres à la Foresterie Montmorency (dont un avec le concours du groupe de Québec), puis un autre au Manoir Montmo-rency à Québec en collaboration avec le même groupe. Quelles belles réalisations où l’on vivait Foi, Paix et Unité, notre devise. Dans cette coopération l’on sentait l’amitié grandir entre nous.

Nous avons aussi organisé trois concerts d’orgue par Dom Laberge dont un à la cathédrale de Chicoutimi avec dégustation de cidre et fromage les deux autres à Jonquière en l’église Saint Dominique. Une partie des recettes étaient versées à l’Abbaye pour le fonds de construction. Nous avons fait la promotion des fromages de l’Abbaye dans toute la région avec M. Albert Voyer et cela jusqu’à récemment. Tous les deux nous étions dépo-sitaires de ces fromages et les gens venaient les acheter et les chercher à notre à notre domicile.

J’entendais en moi un autre appel, et rencontrant Dom Carette, celui-ci m’expliqua ce que comportait l’engage-ment à devenir oblate ce qui semblait répondre à l’appel reçu. Il me dit vous pourriez être reçu lors du voyage à Rome. Le 20 septembre 1994, j’ai reçu le rite d’admission en vue de mon oblature par Dom Salvas à la Grotte de Subiaco, endroit où saint Benoit s’était retiré pour écrire la Règle.

Par la suite mon oblature a été faite le 13 septembre 1995 à Québec par Dom Carette. Cette démarche me fut marquante et importante afin de vivre davantage la spiritualité bénédictine et après avoir lu ceci : « Lui as-tu construit un logement digne de Sa Gloire? » (Rabbi Barouch).

En 1993, toutes nos activités ont été au ralenti dû à l’opé-ration et traitements de René. En 1998 je m’arrêtais à réfléchir et à analyser mon vécu, pour découvrir com-ment Dieu écrit droit sur mes lignes courbes et com-ment ma foi m’a toujours conduite et gardée sur son chemin. Après des années, un autre projet semblait vou-loir se réaliser, il s’est nommé en moi comme ceci: « Ma Vie à écrire. » Enfin j’ai réalisé ce projet et en 2008, j’étais au Salon du Livre à Saguenay à compte d’auteur avec ma réalisation « Perle de Rosée. »

Les derniers mois de 2008, durant la maladie de René et sa fin de vie, j’ai délaissé mes engagements afin de me consacrer entièrement à lui et l’accompagner. Ce furent des périodes excessivement riches et remplies de mo-ments tendresse. Après son décès, j’ai continué, avec ses notes, à écrire sa vie; ce fut ma façon d’entamer et de vivre mon deuil. Puis j’ai remis le texte à nos enfants à Noël. En 2014 en aménageant à Sherbrooke, lentement j’ai repris l’accompagnement de ma sœur aînée durant une année et demie. Après son décès, je me suis inscrite comme ministre de communion et sacristine une ou deux fois semaine à ma paroisse. Depuis je continue d’écrire, ce qui s’intitule « Ma fin de vie » un legs à nos enfants.

Il y a deux ans j’ai repris les activités des Amis de Saint-Benoît. Peu de temps se passe et Thérèse Saint-Cyr m’ap-proche pour faire partie du conseil. Devant ralentir mes activités, j’avais pris un temps de repos, de prière et de réflexion. Dans l’indécision de m’engager me vint cette Parole « Celui ou celle qui a beaucoup reçu, est invité à partager ce qu’il a reçu. » C’était la confirmation dont j’avais besoin pour avancer en eau profonde et accep-ter. À l’automne elle m’a sollicité de nouveau, j’ai alors accepté.

Cette année, j’ai aussi été approchée pour coanimer la parole de Dieu le jeudi une fois le mois à ma paroisse, car nous n’avons plus de messe le jeudi. Cette parole après la consécration : « Je t’ai choisi pour servir en ma pré-sence » vient encore une fois me confirmer que je fais Sa Volonté et, en acceptant ces engagements, je me sens plus près de Lui. C’est un rendez-vous pour mieux scruter sa Parole et me permettre de plus en plus d’avancer dans Ses Pas. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » (Paul Éluard). Je réalise que toute ma démarche a été la réponse à un appel faisant partie du plan de Dieu sur moi dans son projet d’Amour pour mon bonheur et celui des personnes que je côtoie. Je lui rends grâce de me permettre de vivre une si bouleversante proximité avec Lui dans mes engagements et au contact des autres.

Témoignage de Rollande Bourassa (suite)

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Présentant une nouvelle édition de la Règle de saint Benoît (« Salvator », Paris, 2016, 150 p.), Dom Guillaume nous offre une longue introduction (51 pages) remettant en question certaines interprétations qui faisaient loi de-puis des années et ouvrant des chemins d’avenir.

Une autre approcheDom Guillaume met en lumière l’importance du contex-te historique et social, très agité à l’époque de Benoît, dans l’élaboration de la Règle. Il rappelle les apports des règles monastiques antérieures et contemporaines dans lesquelles saint Benoît a puisé : règles de l’Orient chrétien (Égypte et Palestine), règle de saint Augustin (Afrique du Nord) et, surtout, l’anonyme « Règle du Maître », écrite entre 500 et 530. Ces matériaux, Benoît les assimile, les fusionne et les renouvelle dans une œuvre originale qui a résisté aux siècles et aux situations historiques, sociales, économiques et culturelles changeantes.

Appuyé sur des travaux récents, Dom Guillaume, rétablit les liens qui existaient – et devraient continuer d’exis-ter – entre le monachisme et l’autorité dans l’Église, que certains auteurs opposent; entre la vocation monastique, l’ascèse et la culture. Il brise au passage quelques mythes tenaces sur le « masochisme des moines », leur prétendu « mépris du savoir » et leur « fuite du monde ».

Un constat étonnantDom Guillaume, dès la première page de l’introduction, constate un paradoxe étonnant. D’une part, les monastè-res des « vieilles chrétientés » ont peine à se renouveler. Les communautés s’étiolent. Les novices sont rares. Pour-tant les monastères exercent un puissant attrait sur des hommes et des femmes de milieux très divers. Il faut ré-server des semaines d’avance pour passer quelques jours dans les hôtelleries monastiques. Mais peu de ceux qui les fréquentent songent à répondre à un appel et à se fixer dans la vie monastique!

D’autre part, ces règles antiques, spé-cialement celle de Benoît, inspirent des communautés nouvelles un peu partout dans le monde : communauté œcuménique de Bose en Italie, Fraternités monastiques de Jérusalem, nées à Paris, dont les moines et moniales vivent en ville et exercent un travail exté-rieur à mi-temps, etc. Des professionnels du monde des affaires s’inspirent de la règle bénédictine pour la gestion de leurs ressources et les relations avec leur personnel. Dom Guillaume est convaincu que cet « engouement » est davantage qu’un « éphémère phénomène de mode » (p. 8).

Notre maître le passéAfin de bien saisir l’importance de la Règle de saint Benoît, il faut, nous dit Dom Guillaume, la situer « dans le cadre de l’histoire de l’Église latine » (p. 10), au cœur de cette période exceptionnelle qu’est « l’âge d’or des Pères » (p.51). La Règle est « un écrit qui organise la vie d’une communauté d’hommes au VIe siècle […], dans une ré-gion située au sud de Rome » (p. 10). Écrite entre 530 et 560, elle est une des trente règles utilisées à l’époque. Elle doit une part de son succès au pape Grégoire le Grand qui, par sa biographie spirituelle de saint Benoît, un siècle plus tard, en a assuré une certaine diffusion. Au début du neuvième siècle, Charlemagne y a aussi contribué en obligeant son adoption par les monastères de son empire quand il la choisit, de préférence aux autres, comme un instrument d’unification et d’organisation reli-gieuses.

Cependant, pour évaluer l’importance de la règle bénédictine, il ne faut pas s’attacher seulement au soutien reçu des papes et des rois. Sa réussite est d’avoir su, avec mesure, intégrer harmonieusement les richesses des traditions monastiques antérieures, en les adaptant et les modifiant au besoin.

Remettre en question de vieilles certitudes intellectuellesDom Guillaume remet en question les idées reçues de la Renaissance, des « Lumières » et du XIXe siècle anticlérical. Les auteurs et penseurs de ces périodes ont souvent déformé la compréhension du « phénomè-ne monastique » (p.11). Aveuglés par leurs propres idéologies et leurs préjugés, plu-sieurs considéraient le monachisme comme la contestation d’une Église embourgeoisée dans son nouveau statut de religion d’État. On en faisait des protestants avant la lettre. D’autres nourrissaient la conviction que les moines étaient des illettrés dont le retrait du monde avait affaibli l’Empire romain face aux assauts des Barbares. Autre idée reçue : les moines auraient eu le monopole de l’ascé-tisme, en réaction à l’affaiblissement de la foi provoqué par la « conversion » massive des populations. Puisque les chrétiens n’avaient plus à verser leur sang pour leur foi, il fallait des spécialistes de la mortification!

Une vision nouvelleAu contraire, nous dit Dom Guillaume, l’ascétisme, dans la société devenue chrétienne, jouissait « d’une véritable autorité sociale et y était parfaitement intégré » (p. 16). Ce statut était reconnu par l’État depuis que Constantin avait autorisé le célibat, interdit jusque-là dans la société, car on faisait aux citoyens un devoir de se marier et de procréer afin d’assurer la prospérité et la défense de l’Empire.

Loin d’être une contestation et un rejet de « l’Église insti-tutionnelle », l’ascétisme était vu comme « un phénomène de conversion au sein même de l’Église » (p. 26), encou-ragé et encadré par celle-ci. Les croyants n’y voyaient pas une dépréciation des réalités corporelles, mais une façon originale, spécifique au christianisme, religion attendant la résurrection de la chair, « de comprendre le corps, le désir, la sexualité et l’intériorité » (p.18). À l’époque tous les chrétiens, convaincus d’être appelés à la vie éternelle,

étaient réceptifs à l’ascèse comme moyen de réaliser dès ici-bas l’humanité restaurée par le Christ, « celle d’Adam avant la chute » (p.18). C’est donc sur le terreau de grou-pes ascétiques reconnus par l’Église et admirés par les populations que va naître le monachisme (p.19).

Le monachisme bénédictin : aboutissement d’un cheminementSaint Benoît apparaît au VIe siècle dans la foulée de prédé-cesseurs plus ou moins fameux. En Gaule, saint Martin, en 361, avait fondé Ligugé. Devenu évêque de Tours, en 371, il réunit son clergé dans une vie communautaire. Saint Ambroise, en Italie, atteste que Eusèbe, vers 353, avait fondé un monastère urbain pour les prêtres de son dio-cèse, montrant que la vie ascétique n’était pas incompa-tible avec l’activité pastorale, mais, au contraire, qu’elle la fécondait, le pasteur devenant un maître spirituel appelant à la conversion (cf. p. 28).

Introduction à la Règle de saint Benoît par Dom Guillaume moine cistercien trappiste

Un regard nouveau sur la Règle de saint Benoît

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Un des moments les plus importants pour la diffusion du monachisme en Occident est la fondation de Lérins, sur une île proche de l’actuelle Cannes. Fondé par de jeu-nes hommes issus des grandes familles aristocratiques gallo-romaines, le monastère sera, durant des siècles, une pépinière d’évêques. Ces jeunes moines possédaient une vaste culture profane et théologique et ils participaient activement aux controverses théologiques de leur temps. Animés d’une conception optimiste de la nature humaine, ces fondateurs étaient aussi nourris d’un grand idéal de perfection (cf pp. 28-29 et 51-52) que renforcera l’arrivée de Cassien, au sud de la Gaule vers 415. Sa pensée aura une influence considérable sur la spiritualité occidentale.

Cette tendance aristocratique du monachisme (la « Règle du Maître », par exemple, ne parle pas du travail manuel) s’éclipsera devant un tournant plus populaire quand, à partir du Ve siècle, les monastères se multiplieront et accueilleront des moines de milieux socio-économiques et ethniques divers. Saint Benoît, quant à lui, privilégie le travail : les moines ne doivent pas avoir honte de gagner leur pain.

La multiplication des monastères conduira d’abord à une multiplication de courtes règles qui sont plutôt des codes disciplinaires. Leur extension géographique était très limi-tée. C’était souvent : un monastère = une règle. Elles se distinguaient dans les détails, mais puisaient dans le fond commun de saint Augustin, des saints Basile et Pacôme et de Cassien.

La « Règle du Maître », au début du VIe siècle, plus étoffée que les autres, est une tentative de mieux organiser la vie monastique. Saint Benoît vient donc au terme d’un long processus. Bien que la « Règle du Maître » soit sa princi-pale inspiration, il saura prendre ses distances en insistant davantage que le « Maître » sur la dignité de la personne et sur le sens – très romain – de la mesure en toutes cho-ses. Saint Benoît réduit les veilles, les jeûnes et la longueur des offices divins. Il permet à l’abbé de juger des situations et des personnes en autorisant des adaptations tenant compte des lieux, de la charge de travail, de la faiblesse humaine, des besoins. Pour Benoît, le but du monastère n’est pas de faire de ses moines des « champions de la foi », dépassant orgueilleusement le commun des mortels, mais de conduire doucement ceux-ci au salut.

La Règle du Maître est dominée par la notion d’ordre et de discipline. Celle de Benoît s’intéresse aux personnes concrètes et à leurs faiblesses afin de les accompagner dans leur quête de Dieu. C’est pourquoi, nous dit Dom Guillaume, « la Règle de saint Benoît est le monument législatif le plus achevé qui a sagement su aménager la mai-son construite par la Règle du Maître » (p. 41).

Une règle ancienne… bien actuelle pour l’avenir.Ce « monument » n’est pas fossilisé, car il s’agit avant tout « de transmettre une expérience vivante à d’autres communautés » (p. 47). Aussi, au fil des âges et des besoins d’une Église et d’un monde en évolution, la Règle a suscité des interprétations et des réformes qui ont conduit « à l’abandon de certaines coutumes et à l’établissement de coutumes nouvelles jusqu’à la réforme suivante » (p. 50), écrit avec humour Dom Guillaume.

Ce qui fait la richesse et la pertinence de la Règle de saint Benoît, c’est qu’elle est : « l’expression aboutie des élé-ments essentiels de la synthèse des Pères de l’Église. S’y marient harmonieusement et de façon unique, la recher-che de l’expérience spirituelle et intérieure (le Beau), l’ex-pression rationnelle de la foi (le Vrai) et un art de vivre qui veut obéir aux conséquences logiques de l’incarnation (le Bien, la morale) » (pp. 50 ss.), trois éléments qui, unis au Moyen Age, ont été dissociés lors des diverses révolu-tions, politiques, économiques ou technocratiques, fractu-rant l’unité et l’harmonie de l’être humain.

Pour Dom Guillaume, la tâche actuelle la plus urgente de l’Église, dans laquelle « la vie monastique a justement une place singulière » à jouer, doit être « de reformuler une nouvelle synthèse de ces trois éléments fondamen-taux auxquels aspire l’homme d’aujourd’hui aussi bien que celui d’hier. » (p. 56). Sans tomber dans la nostalgie d’un âge d’or à reproduire servilement (il n’a jamais existé!), il faut renouveler notre fidélité à cette « alliance des trois universaux, le Beau, le Vrai et le Bien » (p. 57).

Selon Dom Guillaume, pour refonder cette alliance, le modèle monastique « offre une alternative avec sa liturgie, son expérience spirituelle, son art de vivre et son implica-tion non seulement intellectuelle, mais aussi très concrète dans ce monde. » (p. 57). Il s’agit de s’enraciner dans la continuité spirituelle et historique afin « de retrouver cet-te unité profonde de la synthèse patristique qui a permis à l’Église de proposer la foi aux diverses cultures qu’elle rencontrait.» (p. 58).

L’avenir…est en avant! (Dom Odule Sylvain)Le XXI siècle sera religieux ou ne sera pas, pensait l’agnostique Malraux. Dom Guillaume croit que le XXI e siècle sera monastique ou ne sera pas, car « le monachis-me incarne la synthèse la plus aboutie du christianisme en répondant à trois soifs toujours contemporaines : spiri-tualité, théologie et art de vivre. »

François McCauley, oblat de SBL

Grâce au comité organisateur, nous avons eu droit à une autre belle rencontre enrichissante. Selon les dires de notre représentante, madame Louise Savoie, il s’agissait de notre 23e session de spiritualité. C’est donc dire que beaucoup de sagesse a passé par les murs de notre abbaye bénédictine depuis le début de cette aventure en novem-bre 2009.

Cette fois-ci notre animatrice était madame Christiane Cloutier-Dupuis, exégète, animatrice à Radio VM et for-matrice au Centre Saint-Pierre de Montréal. Ses études l’ayant amenée à scruter le mot à mot des Écritures, ce texte aura donc un certain contenu technique qui nous ouvre par ailleurs sur de bien belles découvertes, d’éclai-rantes nuances. Notre session avait pour thème « La Bible, un livre de vie et de guérison ».

Des clefs de lectureComme nous le disait d’entrée de jeu madame Cloutier, la Bible n’est pas nécessairement un livre facile d’accès. Ça nous prend certaines clefs pour ouvrir les nombreux coffres à trésor que cachent ces vieux écrits. Parmi cel-les-ci nous pourrions nommer la connaissance des langues anciennes et la possibilité de mettre plusieurs de ces récits dans leur contexte historique. Puisqu’aucun des partici-pants n’avait de naturel avec le grec ou l’hébreu, nous nous

sommes abandonnés à l’érudition de notre professeur. Grand bien nous en fit.

Va, vis, deviens…Après quelques amuse-gueules de circonstance, nous avons eu droit à notre premier plat de résistance autour de notre patriarche Abraham. Son nom devint tel après l’Alliance et la promesse d’un fils de sa chair. Dans le passa-ge que nous avons regardé (Genèse 12,1), il porte encore son nom d’Abram. Dans les bibles les plus populaires nous lisons habituellement que « Dieu dit à Abram : Va, quitte ton pays… vers le pays que je te ferai voir ». Mais selon elle et le consensus des spécialistes d’aujourd’hui, c’est plu-tôt « Va vers toi (ou Va pour toi) …vers le pays que je te ferai voir » que nous devrions lire. En hébreu, c’est « lekl lekha » que nous trouvons. D’ailleurs dans la Bible Bayard, publiée en 2001, c’est le « Va pour toi » qui l’emporte. Cette nuance linguistique est intéressante.

Selon notre animatrice, le contexte historique nous amène à penser qu’Abram vit toujours « sous la jupe de son père Térah » et que pour devenir lui-même il doit quitter le pays de ses origines et la maison du paternel.

Madame Cloutier a rapproché ces mots du « Connais-toi toi-même » de Socrate. De notre côté, ce qui résonne de

« Dieu dit : Va vers toi »Les 3, 4 et 5 novembre 2017Avec Christiane Cloutier-Dupuis, exégète

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C’est vraiment à une redécouverte de Jésus que le Père Provencher nous avait conviés dans le cadre de la 22e éco-le abbatiale à se tenir à l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. Théologien réputé et respecté, il est aussi un conférencier captivant doté d’une longue expérience de professeur à l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Avec lui il faut s’atten-dre à se faire surprendre et même à voir certaines de ses croyances ébranlées. La fin de semaine ne fit pas exception. Homme d’une grande foi, mais d’un esprit libre et indé-pendant, il n’hésite pas à remettre en question certaines idées reçues. Mais sa compétence universitaire lui permet de toujours offrir une solide argumentation développée à partir de l’état des recherches contemporaines en théolo-gie et en études bibliques.

Qui était Jésus?D’un point de vue historique, Jésus n’est pas un mythe, une invention d’une communauté voulant prendre ses distances du judaïsme. Jésus a véritablement existé dans le concret de notre histoire et son message est toujours d’actualité. Jésus a vécu comme nous, une vie normale. Il a eu une vie familiale, peut-être des frères et sœurs: la controverse à ce sujet n’a pas d’importance. L’Église éclairée par l’Esprit-Saint prolonge et actualise son enseignement.

La personnalité de Jésus a toujours fasciné et même si aujourd’hui les églises se vident, le nombre d’ouvrages et d’articles encore publiés chaque année à son sujet démon-tre comment c’est toujours le cas. Le Père Provencher insiste pour préciser que sa présentation de Jésus est fon-dée et enracinée dans les évangiles qui nous le font mieux connaître et l’aimer, parce que pour lui « seul l’Évangile sauvera l’Église et Jésus doit être au cœur de la nouvelle évangélisation ». « Être chrétien, c’est suivre Jésus, être son disciple. »

Le nom « Jésus » vient du nom « Yeshua » en hébreu qui signifie « Celui qui sauve ». Jésus lui-même n’a pas écrit, mais il a vécu avec un groupe de disciples qu’il a marqués par ses attitudes, ses actions et son enseignement, mais surtout par sa mort sur la croix et sa résurrection. Quel-ques décennies (une soixantaine d’années environ) après sa mort et sa résurrection, leur foi s’est exprimée dans des écrits, les évangiles. L’Église en a retenu quatre: Luc et Marc n’ont pas connu Jésus personnellement, tout comme pro-bablement Matthieu. C’est donc à partir de témoignages et de souvenirs de personnes qui ont connu ou entendu par-

ler de Jésus qu’ils ont écrit leur évangile. Seul Jean a vécu avec Jésus. Il était de la tribu de Juda et de la descendance de David. On connaît peu de choses de l’enfance et de la jeunesse de Jésus. Il est « probablement » né à Bethléem vers l’an 5-7 avant l’ère chrétienne. On connaît le nom de ses parents (Marie et Joseph) de Nazareth, petit village d’à peine 12 ou 14 maisons. Il a probablement travaillé avec son père charpentier jusqu’au début de sa vie publique qui n’a duré qu’une ou deux années maximum. Lorsque Jésus entre en scène, il n’a pas fréquenté les grandes écoles rabbiniques et il n’est ni prêtre, ni lévite, ni scribe, ni docteur de la Loi, ni pharisien, ni zélote. C’est un « prédicateur itinérant » de village en village que beaucoup de gens considèrent comme un prophète, un sage, un guérisseur et quelques-uns comme le Messie promis. Mais les autorités religieuses n’approuvent pas sa prédication, son attitude et ses gestes.

Le message de JésusMais c’est le message de Jésus qui attire le plus. Le cœur de sa prédication, la Bonne Nouvelle, l’heureuse annonce c’est l’arrivée du Royaume de Dieu qui se fait proche des humains. Dieu est un Père miséricordieux et généreux qui s’occupe des pauvres et des délaissés. Son règne repose sur deux commandements: l’amour de Dieu et de son pro-chain. Comment Jésus a-t-il parlé ou enseigné? Il n’est pas facile de faire le partage entre ce que les communautés postpascales et les évangélistes ont ajouté et ce que le Jésus historique a dit. Au cours des quarante à soixante-cinq ans qui s’écoulent entre la mort de Jésus et les pre-miers récits de sa vie, à quel point les histoires ont-elles pu être transformées? Quelle proportion a été retenue avec exactitude? On peut cependant rejoindre certaines paro-les, sentences ou « dits » prophétiques comme ses para-boles, des histoires très simples basées sur des choses qu’Il voyait ou vivait et qui attiraient l’attention de ses auditeurs, parce que proches de leur vécu. En prêchant Jésus utilisait des mots, des termes et des concepts de son temps, que son auditoire juif pouvait comprendre. Il ne pouvait pas interpréter ses idées à la lumière des points de vue théo-logiques d’aujourd’hui. Il était de son temps. Jésus a parlé avec une autorité unique et étonnante: Il met sa parole au-dessus de celle de Moïse: « Vous avez appris qu’il a été dit: «Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et moi je vous dis: aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent afin d’être vraiment les fils de votre Père ».

Une redécouverte de Jésus de NazarethDu 19 au 21 mai 2017, avec le père Normand Provencher

notre bon fonds bénédictin c’est « Écoute, incline l’oreille de ton cœur… et tu parviendras… » qui sont les mots d’ouverture et de fermeture de la règle de saint Benoît.

Nous aimerions ajouter… et tu parviendras au véritable fils (fille) que tu es, « en qui le Père trouve son plaisir » (Mt 3,17). Ne pouvons-nous pas penser que Dieu dit à chacun de nous: « C’est merveilleux que tu existes ».

Une impulsion semblable avec Jésus-ChristEt quand on se fait attentifs aux paroles de Jésus, nous avons souvent le même genre de poussée : « Va en paix et sois guérie de ton mal » Mc 5,34 ; « Relève-toi, va. Ta foi t’a sauvé » Lc 17,19 ; « Va, et toi aussi, fais de même » Lc 10,37 ; Va, et désormais ne pèche plus » Jn 8,11. Jésus ne nous dit pas quoi faire, mais nous pousse dans le mouvement, dans le jaillissement de la vie, vers le meilleur de nous-mêmes, notre cœur profond et celui de nos semblables.

Trois repères intérieursAvec les mots d’aujourd’hui, avec les avancées de la psy-chologie, on pourrait se demander que dois-je faire pour aller vers moi, pour devenir pleinement qui je suis ?

Pour éclairer nos lanternes, nous aimerions vous relater ce que les gens de l’Association canadienne du récitatif biblique (ACRB)2 nous ont transmis comme paroles de sagesse autour de ce texte fondateur de la Genèse. Ils mentionnaient trois repères intérieurs qui peuvent nous aider sur cette route souvent nébuleuse de l’accomplisse-ment de soi. Ainsi, puisse notre agir essentiel :

• correspondre à nos goûts profonds

• valoriser nos capacités et compétences

• servir l’humanité

Nous les remercions pour ces réflexions que nous ne fai-sons qu’effleurer.

La femme courbée Comme le suggérait notre professeur, quand on va vers soi, on peut difficilement faire l’économie de la part blessée de notre personne. Avec la Parole de Dieu, les deux pôles sont à tenir, celui où elle vivifie et dynamise, celui aussi où elle guérit et nous donne la force d’affronter nos peurs.

Cette dernière dimension fut davantage examinée alors que l’une de nos incursions dans le Nouveau Testament nous a amenés à l’épisode de la femme courbée en Luc 13,10-17. En bonne exégète, madame Cloutier a mis le projecteur sur l’ambiguïté de la traduction du mot grec translittéré « astheneia » qui fut traduit par « infirmité » au lieu de « faiblesse ». Ainsi nous lirions en Luc 13,11a « qu’une femme était possédée d’un esprit de faiblesse » au lieu « d’un esprit qui la rendait infirme », une expression qui, selon elle, a peu de résonance chez l’homme de la rue .

Le commun des mortels pourrait davantage s’identifier à cette femme puisque nous sommes souvent « possédés » par un esprit qui nous accable. Tout le monde connaît ça.

En effet, d’ajouter notre enseignante, « ne sommes-nous pas souvent alourdis, peinés, courbaturés par quelconque dépendance économique, affective ou toxicologique ». N’avons-nous pas tous un petit quelque chose qui méri-terait les mains chaleureuses de Jésus Christ. Cela ne fait-il pas partie de notre condition humaine ? Qui est sans faiblesse ?

Mais du coup, n’est-ce pas là une porte d’entrée vers le plus grand que soi, vers le Transcendant, vers le Dieu-Rela-tion ? Ainsi notre formatrice se demandait : par quelle faille permettons-nous à Dieu d’entrer chez nous ? Ceci n’est pas sans nous rappeler les mots de la chanson ANTHEM de Leonard Cohen (nous fêtons en ce début novembre 2017 le 1er anniversaire de sa mort) : «There is a crack in everything, that’s how the light gets in ! » Et comment tra-duiriez-vous cette poésie ? Il y a une faille en toutes choses, c’est ainsi que la lumière circule !

Pour faire la boucle avec ce que nous disions au début de ce compte-rendu au sujet du défi de traduire de la culture hébraïque à la nôtre, cette traduction improvisée de Leo-nard Cohen montre bien la difficulté de rendre les subtili-tés d’une autre langue. Quelqu’un a déjà écrit : « La langue est un filet jeté sur la réalité des choses, une autre langue est un autre filet. Il est rare que les mailles coïncident ».

Souhaitons-nous donc de bonnes clefs de lecture, les meilleures traductions, les plus belles nuances pour magni-fier le visage de ce Dieu qui ne cesse « d’attirer à Lui tous les humains » (Jn 12,32). À cet effet, permettez-moi ici une note plus personnelle en faisant allusion à mon saisisse-ment vécu dans l’église abbatiale de St-Wandrille en Nor-mandie alors que j’y voyais un Christ en croix suspendu au-dessus de l’hôtel. Je n’ai vu ça nulle part ailleurs. Ça aussi je vous le souhaite, chers Amis de Saint-Benoît-du-Lac.

Merci, madame Christiane Cloutier-Dupuis d’avoir partagé vos convictions avec nous. Vous y avez mis beaucoup de cœur. Merci au comité organisateur qui nous a permis de rencontrer une femme d’une telle compétence.

Marius Adam, oblat de Saint-Benoî[email protected]

1: On peut entendre madame Cloutier tous les vendredis ma-tins à Radio VM à 9 h 00 à l’émission La Parole qui libère. C’est en reprise à 5 h 00 le samedi matin.

2: Remerciements en particulier à madame Louise Bisson, fon-datrice de l’ACRB.

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L’Ami de Saint-Benoît-du-LacHiver 2018 - No 131

L’Ami de Saint-Benoît-du-LacHiver 2018 - No 131

La vie de l’associationSaguenay Lac-Saint-JeanLes miracles de JésusEn plus d’enseigner, Jésus accomplit des actions excep-tionnelles, comme des guérisons, des exorcismes, consi-dérés comme des miracles, que même ses adversaires ne peuvent contester. On doit cependant comprendre qu’on a peut-être eu tendance à exagérer les miracles dans les récits évangéliques considérant qu’ils ont été rédigés dans une mentalité préscientifique. D’ailleurs Jean ne rapporte que six « miracles ou signes ». Le miracle est une notion religieuse ou théologique et non une notion scientifique. Dans la nature, il y a toujours place pour le probable. Au nom de la science, un scientifique ne peut déclarer que tel évènement est un miracle. Il s’agit d’une interprétation de foi. Ils sont une invitation à croire, mais non une contrainte. On n’est pas obligé de croire aux miracles. Il ne faut cepen-dant pas mélanger miracle et mystère (La Résurrection, le changement du pain et du vin devenant le Corps du Christ et la conception virginale, ce sont des mystères, pas des miracles).

Une vie d’amour et de pardonLa vie de Jésus, c’est une vie donnée jusqu’au bout. C’est la victoire de l’amour et du pardon sur la haine. En par-donnant sur la croix, Jésus est vainqueur de la haine. Avant Jésus on répondait à la haine par la haine, avec Jésus on y répond par l’amour. Les récits de la Passion de Jésus et de sa mort sur la croix ont été les premiers écrits à son sujet. Ce ne sont pas des reportages d’informations sur des évènements, mais ils ont pour but de faire comprendre la signification de la souffrance et de la mort de Jésus en présentant Dieu à l’œuvre dans ces évènements si décon-certants. Jésus a fait l’expérience de la trahison, de l’échec, du rejet des humains…et même du silence de Dieu. Il a vécu ce que nous-mêmes vivons parfois. Un des grands problèmes du christianisme, c’est l’acceptation d’un Dieu sauveur de l’humanité à travers la souffrance. Pourquoi le salut nécessite-t-il la souffrance et la mort de Jésus? Pour-quoi le mal doit-il être réparé par la souffrance? Certains se questionnent sur l’odieux d’une justice compensatoire et la valeur expiatrice de la souffrance. L’idée de sacrifice est bien ancrée dans les Écritures ainsi que dans la tradi-tion théologique et liturgique de l’Église: Jésus est l’Agneau de Dieu, la victime sans tache. La mort de Jésus nous mon-tre jusqu’où peuvent aller la malice humaine et le péché: la mort du juste. La puissance de Dieu, c’est l’amour qui respecte la liberté des humains et si Dieu aime, il souffre de nos péchés qui sont des manques d’amour.

Le Ressuscité La résurrection est un évènement non historique, mais qui a laissé des traces dans l’histoire. Personne n’a été témoin de l’évènement de la résurrection, mais les apô-tres ont été témoins de Jésus ressuscité. Les mots pour parler de résurrection n’existaient pas au temps de Jésus et n’existent toujours pas: c’est arrivé une seule fois. C’est un évènement inédit. Dieu l’a ressuscité (l’a fait « resurgir »). Le Jésus d’aujourd’hui c’est le Jésus ressuscité. En grec « ressuscité » signifie « éveillé, réveillé »: ces mots indi-

quent un passage (de la mort à la vie). Jésus ressuscité n’est plus « visible », mais il demeure bien réel: il est devenu tout autre et il « se fait voir » (ôphtè en grec) en venant rencontrer les apôtres dans les apparitions où ils le « re-connaissent » par des gestes ou des paroles qui leur sont familières. On peut se demander si les apôtres ont vu Jésus ressuscité avec leurs yeux de chair. Selon le Père Proven-cher, il semble prudent de dire que non. Les apparitions après la résurrection sont plutôt des expériences de foi ou de l’accueil d’une révélation, une expérience intérieure si intense qu’elle fait « voir » qui veut dire une expérience directe ou immédiate de rencontre ou de connaissance. Si on prend les détails narratifs au plan matériel des récits évangéliques de la résurrection, ils donnent l’impression que Jésus est revenu sur terre pour vivre avec ses disciples comme auparavant. Or il n’en est rien. Jésus est le même, mais pas comme il était auparavant, c’est-à-dire physique-ment. Il se présente bien vivant dans tout son être, bien concret, mais ils ne peuvent le retenir, cohabiter avec lui comme en Galilée. C’est Jésus, mais dans une existence toute nouvelle. Par la résurrection, son corps est tout autre et différent de son corps terrestre que ses disci-ples ont vu et touché. Il est passé de la vie terrestre, déjà niée par la mort sur la croix, à la vie propre à Dieu, la vie selon l’Esprit. La disparition du cadavre au tombeau est un signe de cette transformation radicale. Le Christ ressuscité n’est pas limité à nos frontières. La résurrection n’est pas la réanimation d’un cadavre ou le retour à la vie terrestre, comme dans le cas de Lazare: c’est Dieu le Père qui trans-forme toute l’humanité de Jésus, non seulement son corps, mais tout son être humain.

L’Ascension Comme pour la résurrection, il ne faut pas s’imaginer que Jésus est monté physiquement vers le ciel et est disparu derrière un nuage. Il faut bien comprendre que Jésus ne pouvait pas aller contre les lois de la nature (par exemple faire un cercle carré), pas plus qu’il pouvait physiquement s’élever dans le ciel et disparaître. L’Ascension n’est pas le départ de Jésus: c’est sa dernière apparition aux apôtres. Il n’est alors, et depuis, plus visible, mais il est et sera tou-jours là avec nous, parce qu’Il l’a promis.

Comment Jésus est-il présent ?Jésus est présent de diverses manières : dans le pain et le vin de nos eucharisties, par les sacrements, par la Parole proclamée et accueillie dans la foi, chaque fois que nous nous réunissons en son nom pour prier, s’entraider, parta-ger la Parole, dans l’affamé à qui nous donnons du pain et dans le malade que nous visitons.

Jésus ressuscité marche avec nous sur nos routes. Pour le rencontrer, nous avons besoin d’éduquer notre cœur et notre regard par l’étude et la méditation des évangiles, par la contemplation et la prière ainsi que par l’humble service auprès des pauvres et des souffrants.

Propos recueillis et résumés par Jules Larivière

Accompagner les personnes qui vivent une détresseLe dimanche 15 octobre 2017, nous avons accueilli Mme De-nise Ouellet et M. Carol Bélan-ger, deux agents de pastorale du Saguenay qui ont fondé, en 2009, « Deuil 02 », qui est un organisme dont les objectifs sont d’accueillir et d’accompa-gner les personnes qui vivent une détresse à la suite d’un décès, d’un divorce, d’une perte de santé.

En bons Amis de Saint-Benoît-du-Lac, nous avons d’abord fraternisé, partagé notre vécu tout en prenant un bon déjeu-ner. Denise et Carol ont en-suite pris la parole pour nous partager leur riche expérience d’accompagnateurs en nous présentant les diverses éta-pes que vivent les personnes qui perdent un être cher. Je ne rappellerai dans ce court article que quelques élé-ments de leur intéressante communication.

Quand le décès d’un être cher survient, bien des person-nes sont sous le choc : elles sont comme « gelées ». Cela les protège de cette très grande douleur de voir partir un être aimé. Les personnes sont comme absentes de leur corps et tout leur semble irréel.

Après le choc du décès, bien des personnes vont vivre un temps de déni, un temps de fuite du réel, pour essayer d’oublier leur douleur. Ce peut être dans le travail ou les loisirs ou encore des fuites dans l’alcool ou les drogues. Ces manières de faire ne peuvent que les étourdir : il fau-dra bien, un jour, qu’elles affrontent leur deuil.

Au plus fort de leur deuil, il arrive souvent que les per-sonnes se sentent abandonnées et qu’elles entrent alors dans une grande solitude qui les porte à s’isoler. Et c’est alors que, emportées par leurs souvenirs, elles vivent di-vers sentiments. Tristesse face à l’absence. Colère, révolte devant cette perte inacceptable. Angoisse face à l’avenir qui les attend. Culpabilité quand remontent à l’esprit les problèmes vécus avec la personne disparue. Regret de n’avoir pu réaliser certains projets.

Le plus difficile dans un deuil, c’est de vivre l’absence de la personne décédée et de se retrouver seul peut être aussi une grande épreuve qui demande du temps avant d’y donner un certain sens. C’est dans les longs moments vécus dans la solitude que les personnes en deuil entrent en elles-mêmes et qu’elles finissent par découvrir une façon nouvelle de vivre leur vie. C’est dans ces périodes d’isolement qu’elles retrouvent la force de rebondir et d’entrevoir de nouvelles possibilités d’actions.

L’entretien de Denise et de Carol fut bien apprécié et a permis à des personnes qui vivaient un deuil récent - ou un deuil pénible qui se prolonge - de mieux en comprendre les diverses étapes avant d’en arriver à poser ce second regard sur leur vie, regard qui va leur permettre de trouver un nouveau sens à leur vie de tous les jours.

Notre rencontre s’est terminée par une célébration eucharistique présidée par notre conseiller spirituel, l’abbé Michel Desbiens, qui trouve toujours les bons mots pour nous aider à mieux comprendre le message de l’Évangile, eucharistie vécue dans la fraternité et dans la conviction profonde que Quelqu’un était là parmi nous et que c’est Lui qui nous fait vivre.

Laurent Bilodeau

De gauche à droite: Paul-Étienne Tremblay, Béatrice Minier, Denise Ouellet, Carol Bélanger

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Sherbrooke La vie de l’association Sherbrooke La vie de l’association

La vie et la mort sont sacrées dans le ChristPar l’abbé Douglas Daniel, le 13 novembre 2017

La question que les humains de toutes allé-geances, de toutes cultures et de toutes for-mations se posent : « Comment quitter ce monde avec dignité? ». À cette question fon-damentale, le conférencier, l’abbé Douglas Daniel, nous propose une perspective parti-culière : « Et Dieu là-dedans, qu’en est-il? »

Il nous est rappelé ce passage de l’évangile de saint Jean qu’on lit le Jeudi saint : « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » Ce mystère pascal est le mystère de Dieu. Alors, posons-nous cette question : « Et Jésus là-de-dans, qu’en est-il? » Jésus nous parle au nom du Père qu’il nous a révélé.

Il nous propose d’autres témoignages qu’il vaut la peine de retenir :

1. Il y a celui de saint Jean-Paul II. Il a transporté pénible-ment pendant les cinq dernières années de sa vie, sur ses frêles épaules et dans son corps avili par la maladie de Parkinson, le message de l’œuvre de Dieu;

2. Il y a le cardinal Joseph Bernadin, cardinal et évêque de Chicago. Il fut un modèle de résignation devant ses souffrances morales et physiques (cancers de la prostate de du foie) et devant la mort. Son dernier ouvrage fut une publication intitulée The Gift of Peace, puisque c’est ainsi qu’il approchait la mort. On a dit de lui qu’il nous avait enseigné comment mourir;

3. Il y a sainte Thérèse d’Avila qui approcha sa propre mort en s’exclamant : « Oui, il est temps que je quitte cet exil… »;

4. Et il y a surtout le Christ qui a accepté de souf-frir, d’être rejeté, d’être abaissé, afin de nous ouvrir à sa suite les portes du paradis.

Devant la mort, il y a deux approches possibles :

• DIEU? (interrogation)

• DIEU! (émerveillement)

Comment les premiers disciples du Christ ont-ils envisagé la mort de Jésus et par la suite, comment ont-ils envisagé leur propre mort? On nous réfère à saint Paul. Ce dernier nous rappelle que la mort n’est pas une destruction, mais un « sommeil dans l’espérance ».

Dans une autre épître, il nous exhorte à présenter à Dieu nos corps en sacrifice vivant et saint, capable de plaire à Dieu. Voilà la juste manière de rendre à Dieu un culte.

Il s’agit de transformer nos vies en renouvelant notre mode de pensée au sujet de la mort et de nous éloigner des slogans modernes politiquement corrects. À ce sujet, le conférencier nous propose le terme grec : « métanoïa », qui signifie changement de point de vue, renversement de la pensée, conversion. Devant la mort, il nous faut discer-ner la volonté de Dieu.

Finalement, quelle est notre option? Aujourd’hui, rejetons-nous cet enseignement des Écritures? Ouvrons-nous nos cœurs à cette parole divine?

Au Moyen-Âge, on procédait déjà à certains préparatifs avant de mourir. Pour saint Ignace, il était de première importance d’imaginer le Christ, notre Seigneur et Sau-veur placé sur la croix. Pour nous chrétiens, il ne devrait avoir d’autres signes que celui de la croix, de la CROIX GLORIEUSE.

Il y a de ces questions qui sont incontournables :

• Qu’ai-je fait réellement pour le Christ?

• Qu’est-ce que je fais dans le présent pour Christ?

• Qu’est-ce je m’engage à faire pour le Christ?

Ne pas oublier de s’offrir à Dieu par le Christ, d’offrir aus-si notre corps et nos souffrances. Ce sera là notre mince participation à l’œuvre du salut éternel.

Ne pas non plus oublier de vivre les sacrements jusqu’à celui de l’onction des malades et de prier la Vierge Marie, en lui demandant de « prier pour nous pauvres pécheurs, maintenant, et l’heure de notre mort ».

Résumé par André Fortier

Hommage à Madame Andrée Vincent

À l’occasion du souper annuel du temps des Fêtes, le conseil d’administration a tenu à souligner les longues années d’implication dans les Amis de la part de Mada-me Andrée Vincent.

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Le Père Abbé, les moines et les Amis de Saint-Benoît-du-Lac unissent leurs prières pour

demander au Seigneur d’accueillir dans son amour ceux et celles de nos amis qu’il est venu chercher.

Puissent les familles ressentir la présence réconfortantedu Seigneur qui est Résurrection et Vie.

In memoriam Pensées« Un moine bouddhiste m’a dit un jour : “ Le silence vous enseignera toute chose. ” Ceci rappelle cette belle his-toire des pères du désert : un certain frère vint voir Abba Moïse, désirant un mot de lui. Et le vieil homme lui dit “ Va, assieds-toi dans ta cellule, et elle t’enseignera quelque chose. ” Le fait de s’asseoir sans bouger, en silence, avec rien d’autre autour de soi que ce silence, fait peur à beau-coup, et non sans raison. Antoine d’Égypte explique pour-quoi : “ Celui qui s’assied dans la solitude et le silence a échappé à trois guerres : celle de l’ouïe, de la parole et de la vue. Cependant il doit continuer à batailler, et c’est en son propre cœur. ” »

Christopher Jamison OSB, À la recherche de la paix perdue : conseils pour la vie quotidienne,

Marabout, 2006, p. 59-60.

« Dans la Règle de Benoît, la Sainte Écriture est présentée comme une personne qui parle et qui agit. Ainsi Benoît nous présente la Parole de Dieu en termes d’interpellation personnelle, de quelque chose - ou, mieux, de quelqu’un qui est vivant. À travers les Saintes Écritures, par la bouche des prophètes et des apôtres, c’est Dieu, c’est le Christ lui-même qui s’adresse à nous et qui nous saisit. La lectio divina est une rencontre vitale, et c’est pourquoi elle ne nous laissera pas sans changement. [...] La lectio a le pou-voir de régénérer en nous une force qui nous saisit, une énergie qui dilate nos cœurs et nous encourage à sortir de notre coquille et à nous donner joyeusement à la vie. »

Manuela Scheiba, OSB, « The Exciting Life of Being a Questioner », dans A Not-So-Unexciting Life : Essays on Benedictine History and Spirituality in Honor of Michael

Casey OCSO, Liturgical Press, 2017, p. 45-46

« Un vieillard dit : “ Ne juge pas le fornicateur, même si toi-même tu es continent. En effet, comme lui tu trans-gresses toi aussi ta loi, puisque celui qui a dit : Ne fornique pas, a dit aussi : Ne juge pas. ” »

Les apophtegmes des Pères du désert : collection systé-matique – Chapitre I-IX, coll. Les Sources chrétiennes no

387, Les éditions du Cerf, 439.

« L’un des pères, voyant quelqu’un en train de pécher, pleura amèrement en disant : “ Lui aujourd’hui, et moi de-main ” »

Ibid. p. 441.

Françoise Bonneau Bourassa, oblatePointe-Claire

rMichelle Bouchard

Québec

rJean Chalifour, oblat

Saint-Michel de Bellechasse

rMariette Fréchette Cloutier

Richmond

rMariette Frédette Martel

Saint-Hyacinthe

rAnge-Aimée Paquin

Sherbrooke

rGérard Prévost

SherbrookeNouvelle adhésion Renouvellement Membre à vie Contribution volontaire

Je renouvelle pour 1 an 2 ans 3 ans 4 ans

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Montant supplémentaire à titre de don : Don à l’Abbaye __________ Fonds Relève-Jeunesse __________

Un reçu pour fins d’impôt sera émis et posté à votre attention pour tout don supérieur à 20 $.Veuillez faire parvenir le carton d’adhésion et votre chèque dans une enveloppe adressée à :Le secrétariat Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac Abbaye Saint-Benoît, Saint-Benoît-du-Lac QC J0B 2M0

ADHÉSION / RENOUVELLEMENT FICHE D’INSCRIPTION 2018COÛT ANNUEL INCLUANT LA REVUE : 25 $

Les paraboles, lumières pour ta vieLes Amis de Saint-Benoît de la région Estrie (Sherbrooke) vous invitent à participer à leurs

DÉJEUNERS-CAUSERIES 2018 au restaurant Omnibouffe, 660, rue Bowen Sud, angle de la rue Galt Est.

Le thème choisi pour 2018 est : « LES PARABOLES, LUMIÈRES POUR TA VIE ». Témoignages de nos invité(e)s, fondés sur ces paroles de Jésus qui peuvent

éclairer notre quotidien, nos choix, nos valeurs.

Bienvenue à toutes et tous : prière du matin, nouvelles de la région, déjeuner fraternel, causerie. De 9h00 à 11h15 environ.

DATES INVITÉ(E)S PARABOLES CHOISIESJeudi 11 janvier Frère Loubier, moine Les talentsLundi 12 février André Fortier Le juge inique et la veuveLundi 12 mars Assemblée générale annuelle (pas de causerie) Élections, bilan, projetsMercredi 11 avril Lise Laroche L’ivraie et le bon grainSamedi 19 mai Montée de la région à Saint-Benoît-du-LacLundi 11 juin Carole Pinard Les oiseaux du cielMercredi 11 juillet Fête de saint Benoît à l’AbbayeAoût relâche estivale (pas de causerie)

Déjeuners-causeries 2018 à Sherbrooke

La suite de l’horaire : dans la revue L’ami de Saint-Benoît-du-Lac de juillet 2018

Le comité du thème : Thérèse St-Cyr (819-563-4981), André Fortier (819-346-7636), François McCauley (819-569-2679)

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Poste-publication Convention # 40019867

L’AMI DE SAINT-BENOÎT-DU-LAC

Publié deux fois par année, en juillet et en décem-bre par les Amis de Saint-Benoît-du-Lac inc., la revue se fait l’écho, depuis 1962, des activités de l’association et veut contribuer au ressourcement spirituel des Amis par la reproduction d’homélies, de conférences et d’écrits variés.

Y trouvent également place des renseignements sur la vie des moines bénédictins de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac : chronique courante, histo-riques, événements notables, etc.

L’Association des Amisde Saint-Benoît-du-Lac

L’Association des Amis de Saint-Benoît-du-Lac est une association à but non lucratif fondée en mars 1952. Son but est de grouper toutes les per-sonnes désireuses de faire connaître le message de saint Benoît, la vie bénédictine à l’abbaye Saint-Benoît-du-Lac et les activités de l’Association. La cotisation annuelle est de 25 $, payable au pre-mier janvier de l’année. Chaque membre reçoit la revue L’Ami de Saint-Benoît. Un reçu pour fins d’impôt est émis pour tout don dont le montant est supérieur à 20 $.

Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac Inc.Saint-Benoît-du-Lac, QC, Canada, J0B 2M0

http://amissbl.weebly.com/ [email protected]él.: 819-580-3449 (boîte vocale)