PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE TOAMASINA - ..::EDUFORM … · 2020. 9. 29. · EDUFORM AFRIQUE...

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MAGAZINE DIGITAL INTERNATIONAL A VOCATION PANAFRICAINE SPECIALISE EN ÉDUCATION N°048 DE SEPTEMBRE 2020 Magazine Education, démocratie et Education, démocratie et citoyenneté : des défis pour l’Afrique citoyenneté : des défis pour l’Afrique POINT DE VUE POINT DE VUE ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC Dr. Ing. Conscient ZAFITODY Dr. Ing. Conscient ZAFITODY PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE TOAMASINA par Pr Abdeljalil Akkari, Université de Genève « Pour le développement des universités « Pour le développement des universités africaines, il faut aller vers le changement » africaines, il faut aller vers le changement » UNIVERSITÉS PARTENAIRES UNIVERSITÉS PARTENAIRES Génie Mathémaque et Modélisaon Une formation de pointe à l’avant-garde du développement FOCUS FOCUS Solutions TIC et Enseignement à Solutions TIC et Enseignement à distance en Afrique : distance en Afrique : Un vrai casse-tête

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  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 1

    MAGAZINE DIGITAL INTERNATIONAL A VOCATION PANAFRICAINE SPECIALISE EN ÉDUCATION N°048 DE SEPTEMBRE 2020Magazine

    Education, démocratie et Education, démocratie et citoyenneté : des défi s pour l’Afriquecitoyenneté : des défi s pour l’Afrique

    POINT DE VUEPOINT DE VUE

    ENTRET IEN EXCLUS IF AVECENTRET IEN EXCLUS IF AVEC

    Dr. Ing. Conscient ZAFITODYDr. Ing. Conscient ZAFITODYPRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE TOAMASINA

    par Pr Abdeljalil Akkari, Université de Genève

    « Pour le développement des universités « Pour le développement des universités africaines, il faut aller vers le changement »africaines, il faut aller vers le changement »

    UNIVERSITÉS PARTENAIRESUNIVERSITÉS PARTENAIRES

    Génie Mathémati que et Modélisati on

    Une formation de pointe à l’avant-garde du développement

    FOCUSFOCUS

    Solutions TIC et Enseignement à Solutions TIC et Enseignement à distance en Afrique :distance en Afrique :

    Un vrai casse-tête

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 20202

    S O M M A I R ES O M M A I R EEditorialP 8-9

    ReportageP 38-41

    Grand ReportageP 22-27

    Deux nouvelles rubriques: Réseau Universités

    Partenaires à la page 4 et Campagne à la page 20

    Education, démocratie et citoyenneté : des défis pour l’Afrique

    Expulsion des étudiants étrangers des USA: La mesure de l’administration Trump annulée P 22-25

    P 16-19

    Pages CAMESP 29-37Sans Tabou

    Entretien exclusif avec le Président Conscient ZAFITODY:

    «De nombreuses solutions doivent être appliquées dans l’immédiat…»

    P 43-46FocusP 10Point de vue

    P 16-19

    Solutions TIC et Enseignement à distance en Afrique : Un vrai casse-tête (dont la réponse est pourtant à portée de main)

    P 11-15P 10

    Partenariat OMS - CDC Afrique contre la COVID-19 : Le moment d’une médecine africaine assumée

    P 43-44

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    S O M M A I R ERefl exion

    P 53-56

    Compte BOA Bénin N° : 002968390004Tél. : (00229) 67 60 26 46/ 96 37 71 16Email : [email protected]

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    COORDONNATEUR GENERAL DIRECTEUR DE PUBLICATIONBernardin AGBOKPE

    COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE MAGHREBDjamal Alpha T KANECOORDONNATRICE REGIONAL AFRIQUE DE L’OUEST Ablavi Akoua DJEME COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE DE L’EST Alioum Mann KONATECOORDONNATEUR REGIONAL SUD AFRIQUE Peterson willis TETEVI COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE CENTRALE Jean Pierre T. EDJANGCOORDONNATEUR ZONE HORS AFRIQUE Clovis D. LAPORTE

    DIRECTEUR DE LA REDACTION Ousmanne K. TOURE

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    CONSEILLERS À LA REDACTIONSamöel KPENGLA

    CHEF SERVICE SECRETARIAT DE REDACTIONGeorges BADA

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    REALISATIONEduform Afrique Copyright Octobre 2012

    Magazine internati onal à vocati on panafricaine, spécialisé en éducati on site: www.eduformafrique.org Siège Afrique provisoire: N° 913, Route Nati onale Inter – Etat N°2, Rue 12.191 Cotonou BENIN

    P 60 - 61

    P 47 - 49

    P 64-65

    AnnonceP 57-59P 50-52Bon à savoir EDUFORM AFRIQUE N°2008/0163/DEP–ATL-LITT/SG/SAG/ASSOC

    IFU : 6201001183605 Contact Email : [email protected] Editeur

    Magazine

    AFRIQUE EDUC INNOVATION

    CAREERS MASTER

    LU POUR VOUS

    SÉNÉGAL Huawei et l’UNESCO accompagnent le Ministère de l’Éducation nationale

    CAMEROUN Les 15 candidats présélectionnés pour la 2e édition du prix spécial du président de la République débutent leur formation de haut niveau

    GUINÉE BAC 2020 à Faranah : Un seul kit de lavage des mains pour les 284 candidats du Collège Niger

    ZIMBABWELe ministère suspend tout enseignement de contact dans les universités

    LU POUR VOUS P 60-59

    P 62

    P 63

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    Génie Mathématique et Modélisation

    Une formation de pointe à l’avant-garde du développement

    L’une des formations cardinales sur lesquelles repose le développement d’une nation et faisant la préoccupation majeure de l’Université Natio-nale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM) en République du Bénin est bien la formation en Génie Mathématique et Modélisation. L’Ecole Nationale Supérieure de Génie Mathématique et Modélisation (ENSGMM) est le cadre approprié créé pour abriter cette formation qui, sans doute, constitue le nœud gordien, la base des fi lières porteuses pour la résolution des problèmes complexes de la vie, fondées sur l’innovation et orientées vers l’avenir. Son objectif en effet, est de fournir au tissu économique, des ingénieurs capables de répondre à une problématique complexe en proposant un modèle mathématique et en apportant une solution numérique, statistique, in-formatique, afi n de gagner en compétitivité et en innovation. Cette formation est la toute première délivrée dans la sous-région ouest-afri-caine, tous pays confondus.

    Ousmanne K. TOURESource : UNSTIM

    De façon concrète, cette offre de formation axée sur les STIM a pour but de former des ingé-nieurs en génie mathématique ca-pables de s’occuper de la concep-tion, de l’analyse et de la mise en œuvre de modèles mathématiques avancés. Pour ce faire, l’ingénieur en génie mathématique doit maî-triser les différentes méthodes de calcul, leurs concepts mathéma-tiques sous-jacents, ainsi que les outils informatiques pour les met-

    tre en œuvre. Il doit être capable de gérer les aspects organisationnels, économiques, fi nanciers, humains et techniques de projets pour leur modélisation jusqu’à leur résolu-tion numérique et leur valorisation. Les connaissances fondamentales en Mathématique et opérationnel-les dans le secteur d’application, les compétences en informatique et l’expérience de la recherche, confèrent aux jeunes ingénieurs une grande adaptabilité, une autonomie et une forte capacité d’innovation

    indispensables à des situations et entreprises en pleine mutation. L’évolution rapide des technolo-gies amène l’homme à concevoir des systèmes de plus en plus com-plexes dont le comportement ne peut plus être modélisé sans l’aide des logiciels de simulation. Les interactions entre les composants étant nombreuses, il est primordial d’être en mesure de modéliser le système dans sa globalité en pre-nant en compte sa structure, son dispositif de commande et son en-

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    vironnement. Les chaînes d’énergie et d’information ne peuvent plus être modélisées séparé-ment mais doivent être intégrées dans un modèle unique. A partir de ce mo-dèle, il est possible d’anticiper le com-portement du sys-tème réel en phase de conception afi n de permettre au sys-tème réel de remplir sa fonction.

    Modélisation et formation des in-génieurs

    La modélisation des systèmes com-plexes est de nos jours au cœur de la formation des ingénieurs. Cette approche qui s’appuie sur la dé-composition de la complexité fait apparaître des sous-ensembles mo-bilisant chacun des technologies différentes. Le décloisonnement des univers technologiques est donc nécessaire à la mise en place d’une démarche de modélisation pertinente. L’évolution très rapide des logiciels de simulation permet maintenant de modéliser toutes les parties d’un système à l’aide d’un logiciel unique. Cette approche multidisciplinaire permet de gérer les échanges entre les sous-systè-mes et de disposer de résultats qui prennent en compte la totalité des phénomènes physiques intervenant dans le fonctionnement du sys-tème. La pertinence des résultats

    est accrue et la mise en évidence des interactions devient possible. En contrepartie, la maîtrise des outils de simulation mobilise un champ de compétence nouveau, plus large et qui impose un pro-cessus d’apprentissage structuré. Cette nouvelle approche requiert un outil de modélisation et de si-mulation à environnement unique, visuel et interactif, validé indus-triellement et proposant tous les outils de modélisation de la chaîne d’information (régulateur classi-que, diagramme d’états, ...) et de la chaîne d’énergie (bibliothèques de composants avancées, maquette CAO intégrée,…).

    Dans un marché de plus en plus concurrentiel, les travaux de l’in-génieur en génie mathématique et modélisation sont non seulement des clés stratégiques des enjeux de industriels de demain, mais égale-

    ment un point de passage obligé dans la mise au point de nouvel-les technologies et l’élaboration de nouveaux pro-duits. Pour ce fai-re, la formation de l’ingénieur en Mathématique et Modélisation ap-porte :

    un large spectre de métho-des et techniques en mathémati-ques appliquées ;

    une pé-rennité des fon-damentaux et une

    bonne culture des sciences de l’in-génieur ;

    une solide maîtrise de l’outil in-formatique ;

    une bonne connaissance des techniques de gestion et mana-gement.

    La formation en ingénierie mathé-matique est une formation généra-liste en mathématiques appliquées, allant de notions fondamenta-les en analyse et en probabilités jusqu’aux enseignements plus ap-pliqués et professionnalisants en calcul scientifi que et en statisti-que, avec un accent particulier mis sur les méthodes statistiques et le calcul des probabilités. De point de vue pratique ou professionnel, la formation se positionne sur les métiers classiques de l’ingénierie mathématique (modélisation, si-mulation numérique, probabilité,

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    Pr. Ing. Gérard DEGAN, Recteur de l’UNSTIM

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    statistique et analyse de don-nées). Le caractère généraliste de cette formation est un atout dans de nombreux secteurs d’ac-tivité qui nécessitent une bonne maîtrise de concepts et d’outils mathématiques très variés pour répondre aux nouveaux enjeux techniques et économiques. Les apprenants fi nissants en génie mathématique peuvent mener des activités de recherche en lien avec l’environnement, la santé, la fi nance, et bien d’autres en-core, ce qui permet d’illustrer dans l’offre de formation les concepts et les outils mathématiques sur des applications concrètes et de guider les apprenants vers de possibles orientations professionnelles. Des conférences d’industriels et de spé-cialistes viennent renforcer le volet applications et illustrent les métiers d’ingénieurs mathématiciens.

    La formation proprement dite

    La formation de l’ingénieur en gé-nie mathématique et modélisation est articulée à l’ENSGMM en trois (03) fi lières parmi lesquelles un choix doit être fait en troisième et dernière année, c’est-à-dire au cin-quième semestre du cycle d’étu-des. Les deux premières années sont consacrées au tronc commun pour tous les apprenants s’inscri-vant dans cette Ecole. On distingue les fi lières ci-après :1. Filière Modélisation et Simula-

    tion numérique ;2. Filière Modélisation aléatoire,

    Statistique et Finance ;3. Filière Modélisation Informa-

    tique, Logistique et Recherche Opérationnelle.

    S’agissant de la première fi lière, la simulation numérique est deve-nue un outil incontournable dans l’industrie, quel que soit le sec-teur d’activité. Cette approche est considérée de nos jours comme le troisième pilier de la science (aux côtés des deux piliers historiques que sont la théorie et l’observa-tion). Pour cela, des compétences en méthodes numériques et en modélisation sont essentielles. En effet, il est tout d’abord nécessaire de conceptualiser la physique du problème considéré : plusieurs ni-veaux de simplifi cation (modèles) sont possibles en fonction des ob-jectifs de l’étude. En outre, les al-gorithmes numériques utilisés lors de la résolution de ces équations doivent être adaptés.

    Il est alors primordial d’abord (1) de poser les bonnes équations et

    ensuite (2) de les résoudre correc-tement. Enfi n, les résultats numé-riques doivent être à la lueur du sens physique de l’ingénieur afi n d’améliorer les modèles en cas de nécessité. Le dialogue entre essais et calcul est fondamental. Quant à la deuxième fi lière, l’ob-jectif de la formation est double. Du point de vue de la spécialité professionnalisante, il s’agira de donner aux apprenants une for-mation de haut niveau en proba-

    bilité, en statistique et en fi nance, qui offre d’excellentes offres d’em-ploi dans le secteur recherche et développement des banques et or-ganismes fi nanciers ou ingénieur statisticien dans une entreprise. Un domaine sensible en plein es-sor est celui du contrôle du risque (en banque, en assurance, en en-vironnement, en alimentation, en production industrielle, etc, …) et dans cette optique des cours autour de la statistique des extrêmes, des mesures de risque, du risque de crédit… sont développés. Du point de vue de la spécialité recherche, il s’agira d’assurer une initiation à la recherche fondamentale en vue de la thèse sur des thèmes relatifs à la statistique (estimation fonction-nelle des ondelettes et leur adap-tation par exemple, statistique des processus, problèmes inverses,…), à la modélisation en économie et fi nance (données haute fréquence, modèles à volatilité aléatoire, op-timisation de portefeuilles et cou-verture d’options dans les marchés

    Les apprenants finissants en génie mathématique peuvent mener des activités de recherche en lien avec l’environnement, la santé, la finance, et bien d’autres encore, ce qui permet d’illustrer dans l’offre de formation les concepts et les outils mathématiques sur des applications concrètes et de guider les apprenants vers de possibles orientations professionnelles. Des conférences d’industriels et de spécialistes viennent renforcer le volet applications et illustrent les métiers d’ingénieurs mathématiciens.

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    imparfaits, méthodes numéri-ques pour l’évaluation de pro-duits dérivés, mesure de risque, modélisation en fi nance d’entre-prise), à l’apprentissage statisti-que (data mining, méthodes de compression de données et de réduction de la dimension dans les systèmes complexes, optimi-sation de la prédiction dans des domaines d’applications variées et relatifs à la bio-informatique, la génétique, au text-mining et à l’astrophysique) et aux modèles aléatoires de systèmes complexes en mécanique statistique.

    La troisième fi lière appliquée à l’in-formatique, à la logistique et à la recherche opérationnelle répond à la demande du marché de travail en formation des ingénieurs informa-ticiens qui sont aptes à appréhender de nouveaux concepts, à maîtriser les outils innovants indispensables aux secteurs de pointe. S’appuyant sur une solide formation générale en mathématiques et en informa-tique, l’ingénieur formé dans ce département de l’ENSGMM est capable d’organiser et de mettre

    en œuvre les projets que requièrent les différents secteurs d’activités des entreprises. La formation s’ar-ticule autour des sciences de la dé-cision, l’ingénierie du logiciel, les concepts et technologies impliqués dans l’utilisation, la conception et l’exploitation des réseaux et des systèmes d’exploitation (dans des environnements mono ou multi processeurs, éventuellement dis-tribués ou répartis), les systèmes d’information (fonctionnels, orga-nisationnels et techniques) les pro-jets innovants ou structurants ou montés dans un contexte de R&D en respectant les impératifs de dé-lai et de quantité. Ces ingénieurs

    sont aussi présents dans les en-treprises de services du numéri-que, les entreprises spécialisées dans les réseaux et télécoms, la gestion des données, les jeux, le multimédia, ainsi que dans des secteurs variés tels que banque, assurance, transport et logisti-que, production, agroalimentaire, santé, …

    C’était là, toute l’étendue de la formation en génie mathé-matique et modélisation dont

    l’ossature est basée sur les ma-thématiques, l’informatique et la statistique. Avec la puissance sans cesse croissante des ordinateurs et vu la manière de concevoir des ingénieurs en constante mutation, l’objectif de la formation est de faire découvrir l’étendue actuelle de l’apport du numérique dans les sciences de l’ingénieur et d’en maî-triser les outils et les enjeux. Cette découverte passe par l’acquisition de différentes compétences inhé-rentes aux méthodes numériques, à la simulation informatique et au calcul intensif, dans un contexte pluridisciplinaire.

    A propos de l’UNSTIML’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM) est une université thématique de type nouveau. Elle a pour mission de former des cadres africains chevron-nés dans les domaines névralgiques du développement. Lorsque les gens font seulement les mathé-matiques, ils écrivent mathématiques, ils sont qualifi és en mathématiques mais n’utilisent pas les mathématiques pour expliquer les autres sciences, il faut changer les choses, et c’est à cette fi n que cette université a été créée.

    C’était là, toute l’étendue de la formation en génie mathématique et modélisation dont l’ossature est basée sur les mathématiques, l’informatique et la statistique. Avec la puissance sans cesse croissante des ordinateurs et vu la manière de concevoir des ingénieurs en constante mutation, l’objectif de la formation est de faire découvrir l’étendue actuelle de l’apport du numérique dans les sciences de l’ingénieur et d’en maîtriser les outils et les enjeux.

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    l L’éducation en Afrique subsaharienne se révèle de plus en plus comme une éducation sans fon-dement, un château bâti sur du vent. Une ma-chine dont les pièces de rechanges sont toujours calquées sur les modèles extérieurs, qui ne forme que des extravertis qui pensent et agissent en néo - colons, se comportant comme le prolongement des institutions internationales, qui travaillent à endetter chaque jour un peu plus l’Afrique. Démissionner pour l’honneur, l’élite africaine en gé-nérale et subsaharienne en particulier ne connait pas. Pour des intérêts bassement égoïstes, elle s’accroche, tente de justifier par la ruse ce qui pourtant crève l’œil. Sa parole d’honneur n’engage que celui qui y croit. Son leitmotiv, est pourvu que. Pourvu que mon salaire soit assuré, pourvu que je trouve mon compte, pourvu que, pourvu que… Au Liban, entre soupçon de corruption et négligence suite à l’explosion le 04 Août 2020 du dépôt du nitra-te d’ammonium ayant fait des milliers de victimes, le premier ministre et son gouvernement ont démission-né. Pour raison de santé, le premier ministre Japonais Shinzo Abe a officiellement annoncé sa démission. En Afrique ce ne serait certainement pas le cas. Et pour-quoi ? Pour incapacité de ses systèmes éducatifs à faire des valeurs (morales, citoyennes et éthiques), des prin-cipes de vie de sa population. Tenez, l’Afrique fait depuis 60 ans, l’expérience d’une élite techniquement bien formée, compétente et talen-tueuse, mais nulle au plan morale, citoyenneté et éthi-que. C’est malheureusement cette élite pour qui ces valeurs ne sont que des mots, qui a depuis toutes ces années jusqu’à nos jours, occupé les postes de décisions

    tembrbree 202002020020000QQQ GAZINE EDITION SeptpppppEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020

    Acte de démission Acte de démission et éducationet éducation

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    ou des principaux conseillers stratégiques. La suite nous le savons.Comme l’a dit un grand poète indien « En l’absence de va-leurs il n’y a que confusion et chaos. Lorsque les valeurs se désintègrent, tout se désintègre, la santé se désagrège, la pauvreté triomphe de prospérité, les sociétés et les civilisa-tions s’effondrent. » Et pour cause, ces valeurs portent le citoyen d’une commu-nauté à prendre conscience autant de ses devoirs que de ses droits et d’agir pour le bien de la collectivité. Dans tous pays où ces valeurs ont été négligées, le risque est permanent de voir se constituer des groupes qui tendent à renverser les institutions à leur profit qu’il soit personnel ou idéologi-que. L’éducation étant par définition préparation à la vie, l’un de ses objectifs prioritaires est de faire acquérir aux enfants l’autonomie des actes et des conduites en développant au mieux leurs aptitudes à prendre des initiatives et des dé-cisions constructives et responsables. Il s’agit de préparer les enfants à devenir des hommes conscients des réalités et problèmes de leur milieu immédiat et lointain, des hommes moraux à tous égards, des citoyens actifs et déterminés à promouvoir la démocratie par l’exercice réel de leurs droits et devoirs.Quitter son poste pour laver son honneur est un acte de grandeur ; un haut niveau de conscience; un choix délibérer d’assumer ses erreurs, d’exprimer son regret ou sa compas-sion à des victimes innocentes qu’on aurait pu éviter si le comportement qu’il fallait avait été observé.Le sort de l’Afrique est donc scellé tant que les systèmes éducatifs traineront cette tare. C’est déjà un pas de franchi que d’en prendre conscience. Vivement que cette prise de conscience soit largement partagée au point d’inverser la tendance.Eviemment, un tel changement nécessite virilité, courage et décision. Comme a averti Célestin FREINET, « le moins qu’on puisse dire de toutes vertus, c’est qu’elles ne se culti-vent point par l’obéissance et la passivité, mais par l’ac-tion.»

    Bernadin AGBOKPE

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  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202010

    Les liens entre éducation, démocratie et citoyenneté sont complexes et méritent une analyse approfon-die et une prise en compte du contexte culturel et politique dans lequel on les situe.Une première méprise consiste à avancer l’hypothèse qu’une élévation du niveau d’éducation et d’instruction aboutirait automatiquement à la démocratisation. En effet, un régime autoritaire ou même dictatorial peut impulser l’accès massif à la scolarisation sans aucune ouverture de l’espace politique.

    La seconde méprise renvoie à la croyance que la démo-cratie est synonyme de multipartisme et de mise en œuvre d’élections. L’analyse historique montre que la démocratie ne peut pas prospérer sans Etat de droit, une séparation effective des pouvoirs (législatif, judiciaire, exécutif, média-tique, de la société civile) et une alternance des différents groupes politiques au pouvoir et des institutions politiques fonctionnelles et stables. L’examen du processus actuel de démocratisation en Afrique montre malheureusement que ces conditions sont rarement réunies. De surcroit, la faiblesse sur plusieurs plans de certains Etats africains fait de la démocratisation plus un idéal qu’une réalité. Cette faiblesse s’illustre par l’omniprésence des ancien-nes puissances coloniales, des parties du territoire qui échappent aux Etats et une dépendance financière des organisations internationales.

    La démocratie nécessite également un partage aussi équitable que possible des richesses produites dans le pays. Par ailleurs, si un sentiment de pillage des riches-ses nationales par des puissances nationales ou étran-gères existe, il rendrait l’exercice démocratique plus que périlleux dans la mesure du désintérêt des jeunes pour l’exercice de leurs droits politiques. Un fatalisme géné-ralisé peut s’installer et rendre l’espoir d’un changement positif illusoire.

    S’il n’est pas possible d’affirmer qu’élever le niveau géné-ral d’éducation amènerait la démocratie, cette dernière ne peut pas non plus fonctionner avec une population largement analphabète. Dans des pays aussi divers que les États-Unis, que le Brésil, le droit de vote était inacces-

    sible aux analphabètes à certains moments historiques. C’est ce qui explique le succès planétaire du pédagogue brésilien Paulo Freire dans son double combat d’alphabé-tisation et de conscientisation politique des opprimés en rendant leur droit de vote possible.

    L’éducation permet aux individus de choisir d’une ma-nière plus éclairée et lucide leurs élus. A cet égard, les mouvements actuels de révoltes des jeunes en Afrique et ailleurs dans le monde sont largement alimentés par une jeunesse éduquée et connectée. Les moyens de com-munication modernes et les réseaux sociaux sont aussi

    les catalyseurs de cette mobilisation globale des jeunes pour une véritable démocratisation de la vie publique. Si les idées démocratiques circulent rapidement à travers le monde au 21ème siècle. Néanmoins, la démocratie fonc-tionnelle ne peut pas être importée vers un autre endroit comme un produit fini. Cela doit être un processus de développement interne dans une société donnée.

    En Afrique, il me semble urgent de dépoussiérer et de repenser le concept de citoyenneté. Pour schématiser, il importe d’agir sur plusieurs niveaux. En premier lieu, il faut une lutte sans merci contre la corruption qui gangrène des démocraties fragiles ou en construction. Il n’y a rien de plus insupportable pour une jeunesse éduquée que de voir des hommes politiques au pouvoir ou leurs proches s’enrichir rapidement sans effort alors que cette même jeunesse a toute les difficultés du monde pour trouver une insertion professionnelle même avec des diplômes.

    En second lieu, il faut élargir, discuter et africaniser le concept de citoyenneté. Il serait utile d’intégrer les com-posantes ethnique, linguistique, régionale et même mon-diale dans le concept de citoyenneté. Autrement dit, il est sain de se demander par exemple, si tous les groupes ethniques d’un pays donné sont représentés dans les dif-férents niveaux de pouvoir et jouissent des mêmes droits. Les migrations interafricaines qui se sont développés depuis des décennies devraient nous inciter à flexibiliser l’accès à la citoyenneté. Africaniser la citoyenneté revient finalement à identifier dans le patrimoine culturel africain, des concepts et des idées qui ont permis aux sociétés africaines précoloniales de prospérer et de régler leurs conflits et tensions d’une manière originelle et participa-tive. De mon point de vue, la culture du débat et des pa-labres est un atout dans tout le processus démocratique africain.

    Enfin, je voudrais insister sur la responsabilité des ins-titutions éducatives, du primaire à l’université, dans un meilleur fonctionnement de la trilogie éducation-démo-cratie et citoyenneté. Les espaces éducatifs sont des lieux où on apprend la démocratie, l’équité et la participation. Dans ces conditions, des institutions qui légitiment l’usage du châtiment corporel, qui tolère le harcèlement sexuel, la violence ou la corruption, ne prépareront pas les futures générations à l’exercice de la citoyenneté ou de la démo-cratie. Il est urgent donc d’analyser la gouvernance de nos institutions éducatives en Afrique pour mesurer leur proximité avec une gouvernance participative et démo-cratique. Les éducateurs et les enseignants doivent aussi se demander d’une manière permanente s’ils illustrent dans leurs comportements quotidiens en classe et dans les institutions éducatives une posture ouverte et démo-cratique. La vie démocratique est à la fois des institutions, des pratiques et un état d’esprit.•

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    Abdeljalil Akkari, Université de Genève,

    Education, démocratie etcitoyenneté : des défi s pour l’Afrique

    ‘‘Une première méprise consiste à avancer l’hypothèse qu’une élévation du niveau d’éducation et d’instruction aboutirait automatiquement à la démocratisation. En effet, un régime autoritaire ou même dictatorial peut impulser l’accès massif à la scolarisation sans aucune ouverture de l’espace politique...’’

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    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 11

    AVEC LE

    PRÉSIDENT CONSCIENT ZAFITODY

    «De nombreuses solutions doivent être appliquées dans l’immédiat… »

    Centre Universitaire Régional (CUR) rattaché à l’Université de Madagascar, Antananarivo en 1977, l’Université de Toamasina a acquis son statut d’université et son autonomie en 1989. Après 30 ans d’existence, elle se donne un nouveau souffl e avec l’avènement l’année dernière à sa tête, d’une nouvelle équipe plus engagée. Elue pour un mandat de 03 ans, le maître-mot est le changement. Une vision commune pour un changement rationnel et positif, portée par son Président, Dr ZAFITODY Conscient, Maître de Conférence et Ingénieur en Agronomie, qui a accepté partager avec nous, la vision et les chantiers en cours et en vue.

    Maître de Conférence et Ingénieur en Agronomie

    D’après un certain courant de pen-sée, l’avenir de l’Afrique dépend fon-damentalement de l’université, insti-tution chargée à la fois de former les élites dirigeantes mais aussi de créer et de transmettre les savoirs et les connaissances scientifi ques néces-saires pour la prospérité du continent au 21ème siècle. Votre lecture Mon-sieur le Président.

    Effectivement, les jeunes, qui sont l’avenir de la nation, sont formés à tra-vers les Universités. On y transmet des connaissances, savoirs et savoir-faire.

    Justement, la devise de notre Université est «Fahaizaña

    sy Fañahy» traduite en Français « Intelligence et Sagesse ». Ainsi, notre mission est de participer active-ment au dévelop-pement rationnel régional et natio-nal, qui naturelle-ment, aura un im-

    Propos recueillis par Bernadin AGBOKPE

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202012

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    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202012

    pact positif au Continent, en formant des jeunes universitaires responsables et compétents.

    « L’université africaine se trouve ac-tuellement à la croisée des chemins car le modèle construit au début de l’indépendance n’est plus approprié et a montré depuis longtemps ses limites. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, l’avenir de l’univer-sité africaine est compromis » dixit le Pr Abdeldjalil AKKARI (Chroniqueur à EDUFORM AFRIQUE Magazine). Etes-vous aussi inquiet Monsieur le Prési-dent ?

    Certes, actuellement le système évo-lue. La situation auparavant n’est plus appropriée à l’état actuel, no-tamment au niveau de l’Enseigne-ment Supérieur. Je prends seulement l’exemple du système classique de

    l’Enseignement qui se transforme dorénavant en système LMD.Les Universités Africaines doi-vent ainsi prendre des mesures urgentes et adéquates pour sui-vre le rythme, pour s’adapter au changement et pour faire face à l’évolution. Comme disait Charles Darwin, « Ce ne sont pas les plus forts qui survivent ni les plus intel-ligents mais ceux qui sont les plus rapides à s’adapter au change-ment. » Voilà !

    Pour vous, quelle pourrait en être la solution ? Ceci sera votre contri-bution au débat, « Enseignement supérieur face aux défi s de déve-loppement en Afrique »

    Les Universités Africaines, y com-pris la nôtre, ont certainement be-soin d’un véritable changement. Parallèlement à mon objectif « Aller de l’avant, vers le change-ment rationnel est positif », de nombreuses solutions doivent être

    appliquées dans l’immédiat, mais je ne vais citer que quelques-unes :

    - Formation des enseignants de qualité pour assurer le niveau des enseignements ;

    - Développement des recherches nouvelles et mise en œuvre des conditions favorables à l’innova-tion comme la création des nou-velles infrastructures, des centres d’applications et laboratoires de recherche opérationnels…

    - Développement des formations professionnalisantes assurant une meilleure employabilité.

    Il y a seulement 17 mois, vous êtes Président de l’Université de Toama-sina, l’une des six grandes universités de votre pays, pourriez-vous nous la faire découvrir en bref ?

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    L’Université de Toamasina est un Eta-blissement Public d’Enseignement Supérieur malgache. Elle est une Uni-versité dynamique, jeune, avec un large éventail de disciplines.Actuellement, avec ses 31 ans d’exis-tence, l’Université de Toamasina dispose de différents Etablissements dont : • Trois Facultés :

    - Lettres et Sciences Humaines ; - Droit, Economie, Gestion, Ma-

    thématiques Informatique et Applications ou DEGMIA, et

    - Médecine ;• Six Instituts qui sont repartis dans les trois Régions qui constituent la Provin-ce de Toamasina :

    - L’Institut Supérieur de Technolo-gie Régional de la Côte-Est ou ISTRCE à Fénérive-Est, Région Analanjirofo ;

    - L’Institut Supérieur de Technolo-gie Régional Alaotra Mangoro ou ISTRALMA à Ambatondraza-ka, Région Alaotra Mangoro ;

    - l’Institut Supérieur de Techno-logie Régional Atsinanana ou ISTRA à Toamasina, Région Atsi-nanana;

    - L’Institut de Tourisme, des Patri-moines et des territoires ou ITPT, à Barikadimy Toamasina ;

    - L’Institut Supérieur des Sciences, Environnement et Développe-ment Durable ou ISSEDD, à Ba-rikadimy Toamasina ;

    - L’Institut Confucius, étude de la langue et culture chinoise ;

    • Deux Ecoles Doctorales thémati-ques :

    - Les Sciences, Culture, Socié-tés et Développement Durable (SCSDD) ;

    - Le Cadre de Vie, Ancrage, Dé-veloppement Durable et Ethi-que

    (CADDETHIQUE) ;• Deux Centres :

    - Le Centre d’Enseignement de Langues Vivantes Appliqués (CELVA)

    - Le Centre d’Etudes et de Re-cherches Ethnologiques et Lin-guistiques (CEREL).

    Votre Université se remet d’une pério-de assez diffi cile. Conscient du Chal-lenge à lui faire prendre un nouvel envol, vous avez placé votre mandat sous le signe du changement. Merci d’évoquer ici quelques grands chan-tiers déjà ouverts ou en vue ?

    Auparavant, l’Université de Toama-sina avait eu sa place prépondérante comparable au niveau national, du point de vue qualité de l’enseigne-ment. Mais c’est vrai, nous avons vécu une période diffi cile où notre Univer-sité a perdu peu à peu cette place et sa réputation particulière. En plus, les effectifs des étudiants s’accrois-sent annuellement, alors qu’elle fait face à un manque caractérisé d’en-seignants.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202014

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    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202014

    Ainsi, nous sommes parfaite-ment conscients de la nécessi-té d’un véritable changement avec une nouvelle vision pour redorer le blason ou l’image de notre Université.Quelques Chantiers :

    - déjà ouverts : Partenariat et relation extérieures, Coordination des projets et de suivi évaluation, Revu scientifi que interna-tional dénommé Résultat et Visibilité de l’Université de Toamasina (REVUT) , Numérisation de la Bi-bliothèque Universitaire …

    - en vue : Laboratoire de Recherche équipé, Eco-les Normales Supérieu-res, Centre d’incubation d’entreprise…

    Des départements qui ont été inno-vés, deux retiendront notre attention. La Coordination de la revue scienti-fi que et le Centre d’incubation d’en-treprise. Comment comptez-vous les animer ?

    Je profi te de cette question pour vous partager de la parution du volume 1 de notre revue « REVUT Scientifi c Journal (RSJ) » Edition Spéciale Co-vid-19, qui a été piloté par la Coor-dination de la Revue Scientifi que et du Conseil des Professeurs (CRSCP). L’Université de Toamasina se prépare en ce moment pour la parution du 2nd volume.Nous avons aussi déjà organisé un Colloque International visant la par-ticipation des chercheurs ressortis-sant de divers pays nationaux et in-ternationaux, qui était prévu en avril 2020 mais en raison de la pandémie du coronavirus, il a été reporté. Nous

    organisons deux collo-ques par ans au profi t des doctorants et des candidats HDR de pu-blier leurs fruits de re-cherches. Le projet Centre d’in-cubation d’entreprise est encore en phase de préparation.

    L’une des deux Écoles doctorales Thémati-ques, traitera du Thè-me de Développement durable et Ethique. Pour Vous, quel lien établissez-vous entre l’Ethique et le Dévelop-pement durable.

    Éthique Développement DurableJ’aimerais d’abord rajouter que trois nouveaux Eléments Constitutifs, tels que le développement personnel, la culture entrepreneuriale et le civisme et éthique, sont désormais insérés dans le programme pédagogique pour tous les parcours de l’Université de To-amasina. Considérant que l’éthique a une valeur fondamentale dans le pro-cessus de développement qui est en quelque sorte une règle de bon sens. Bref, la fi nalité du développement du-rable est de promouvoir l’effi cience et l’effi cacité économique, sociale et environnementale. Il est conditionné par des ressources humaines morale-ment conscientes et responsables sur les enjeux de la dégradation environ-nementale. Cette conscience et ce sens de responsabilité sont de liens qui relient l’éthique et le développement durable.

    J’aimerais d’abord rajouter que trois nouveaux Eléments Constitutifs, tels que le développement person-nel, la culture entrepre-neuriale et le civisme et éthique, sont désormais insérés dans le pro-gramme pédagogique pour tous les parcours de l’Université de To-amasina. Considérant que l’éthique a une valeur fondamentale dans le processus de développement qui est en quelque sorte une règle de bon sens...

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 15

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    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 15

    L’une des préoccupations majeu-res de l’heure dans les universités en Afrique est la question de l’assurance qualité ? Quelle place occupe-t-elle dans votre dispositif ?

    L’assurance qualité est manifeste-ment une de nos préoccupations. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons mis en fonction un servi-ce « Assurances et Qualités » au sein de notre Institution. Ce département, rattaché à la Direction des Affaires Pédagogiques et de Recherche se charge de l’habilitation et de l’ac-créditation afi n d’améliorer la qualité d’enseignement au sein de l’Univer-sité de Toamasina selon les normes requises.

    Avez-vous un appel à l’endroit des universités qui voudront bien établir avec la vôtre un partenariat ? Ou un appel aux partenaires techniques et fi nanciers éventuels ?

    Le Partenariat étant une ambition ca-pitale pour la bonne marche de notre activité, l’Université de Toama-sina ne pourra en aucun cas travailler seule. Elle doit coopé-rer et/ou collaborer de façon fructueuse avec des partena-riats potentiels étrangers ou na-tionaux. Outre, les partenariats universitaires, fi nanciers et pro-fessionnels œuvrant dans les domaines de formations seront bien sollicités. D’ailleurs, notre Institution dispose d’un Service chargé des Partenariats et des Relations extérieures, rattaché directement auprès de la Prési-dence de notre Université.Notre porte est grande ouverte à tous ceux qui veulent colla-borer avec nous. Venez nous rejoindre !

    Exprimez-vous sur une préoccupation personnelle (éventuelle) dont on n’a pas parlé ?

    La lutte contre la corruption fi gure parmi une préoccupation majeure et défi personnel. C’est un facteur qui a dévalorisé la qualité de l’enseigne-ment et a compromis le marché de l’emploi dans notre pays voir même dans l’Afrique.

    Votre conclusion de l’entretien

    Pour le développement des Univer-sités Africaines, « il faut aller vers le changement ! ». La vision commune pour aller de l’avant, vers le changement rationnel et positif, permet de rectifi er le tir et rattraper tous les temps perdus et la contre-performance. Elle permet aussi de veiller à faire régner durablement la solidarité, la paix sociale, la mise en commun des intérêts, l’implication de tous et la culture de responsabilité.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202016

    A l’instar de tous étudiants étrangers aux Etats Unis d’Amérique (USA), les africains ont eu de la sueur froide lorsque l’administration de Donald Trump a annoncé le lundi 06 juillet 2020, qu’elle n’autorisera pas les étu-diants étrangers à rester aux États-Unis si leurs universités décidaient, par peur du nouveau coronavirus, de poursuivre à enseigner uniquement en ligne à la rentrée. La mesure concerne les visas F1 (pour des études aca-démiques) ou M1 (pour des formations professionnelles) ; contraignant de fait, ces milliers d’étudiants étrangers, à choisir entre le COVID 19 et l’expulsion. Une décision très controversée qui, aux dernières nouvelles, sous des pressions diverses aurait été annulée.

    Ousmanne K. TOURE

    La mesure de l’administration Trump annulée

    MENACE D’EXPULSION DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS DES USAMENACE D’EXPULSION DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS DES USA

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    les. La mesure concer-ne les visas F1 (pour des études académi-ques) ou M1 (pour des formations profession-nelles).Une annonce inter-venue à quelques se-maines du début du nouveau semestre (en septembre), qui a provoqué la panique et l’angoisse parmi les milliers d’étudiants africains qui étudient ou doivent étudier aux États-Unis ; Encore que, les universités amé-ricaines, qui comp-tent 5,5 % d’étudiants étrangers en moyenne et donc dépendent grandement de leurs frais de scolarité, ont fermé leurs portes en mars et basculé vers un enseignement en ligne pour tenter d’en-diguer la pandémie. Ainsi, faute de vac-cins, certaines, dont l’Université de l’État de Californie ou la pres-tigieuse Université de Harvard, ont annoncé qu’ils poursuivraient avec des cours à 100 % en ligne à la rentrée, même pour les étu-diants autorisés à vivre sur les campus. Aussi, certaines institutions, telles que l’Université de Miami et l’Univer-sité Duke, offrent-elles des cours mixtes avec

    un enseignement pré-sentiel et en ligne.

    Des effets dévasta-teurs

    Les premiers à en souf-frir sont les concernés, les étudiants non amé-ricains comme cet africain qui disait, « je pourrai être touché s’ils ne proposent pas de cours présentiels… Je suis inquiet, ça pourrait changer mon avenir et mes projets. » Et com-me lui, ils sont des mil-liers obligés de choisir s’exposer à la COVID-19 ou se laisser expul-ser, puisqu’ils n’auront plus le droit de séjour-ner sur le territoire amé-ricain. « Le coût du trai-tement médical (en cas d’hospitalisation liée au coronavirus) est beaucoup plus élevé ici que dans mon pays », se plaint un autre, qui avoue, «donc j’ai peur.» Le désarroi est total.« Le pire c’est l’incer-titude », a confi rmé à l’AFP Gonzalo Fernán-dez, un jeune Espa-gnol de 32 ans, qui fait un doctorat en éco-nomie à l’Université George Washington. «Nous ne savons pas si

    « Le gouvernement américain ne don-nera pas de visas aux étudiants inscrits dans des programmes intégralement en ligne à l’automne et les gar-de-frontières ne les lais-seront pas entrer sur le territoire », a annoncé la police de l’immigra-tion et des douanes (ICE) dans un commu-niqué.« Quant aux étudiants déjà présents sur le territoire américain, ils doivent quitter le pays ou prendre d’autres mesures, comme s’ins-crire dans une école à des cours présentiels pour conserver leur statut légal. Au cas contraire, ils pourront faire face à une pro-cédure d’expulsion », a-t-elle ajouté.Quand les établisse-ments opteront pour un modèle «hybride » c’est à dire mêlant cours virtuels et ensei-gnement, ils devront certifi er que leurs étu-diants étrangers sont bien inscrits au maxi-mum possible à des cours présentiels, afi n que ceux-ci conser-vent leurs droits de sé-jour. Ces dérogations ne seront pas autori-sées pour les études d’anglais ou des for-mations professionnel-

    „Quant aux étudiants déjà présents sur le territoire américain, ils doivent quitter le pays ou prendre d’autres me-sures, comme s’inscrire dans une école à des cours présentiels pour conserver leur statut légal. Au cas contraire, ils pourront faire face à une procédure d’expulsion...

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202018 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202018

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    nous aurons des cours le semestre prochain, si nous devons rentrer chez nous ou s’ils vont nous mettre dehors… »Alors, en réponse à cette désolation, la majorité des universités américaines (84 % se-lon le site Chronicle of Higher Education) se ravisent et s’orientent vers une formule pré-sentielle ou hybride, qui permettrait à leurs étudiants étrangers d’échapper à l’expul-sion dont les menace la nouvelle mesure.Certaines, comme l’université de Califor-nie du Sud (USC) qui était partie pour faire quasiment tout en li-gne, travaillent à une nouvelle formule pour offrir davantage de cours présentiels.

    Des réactions

    « La cruauté de la Maison-Blanche ne connaît aucune limi-te», a immédiatement critiqué le sénateur Bernie Sanders, an-cien prétendant à l’in-vestiture démocrate pour la présidentielle du 3 novembre. « Les étudiants étrangers se retrouvent à devoir choisir entre risquer leur vie dans des salles de classe ou se faire expulser », a-t-il pour-suivi.D’après Aaron Rei-chlin-Melnick du Conseil américain sur l’immigration (AIC), les décisions récentes risquent d’affaiblir l’un des plus grands atouts des Etats-Unis, à savoir son système éducatif, le meilleur au monde pour les études supé-

    rieures. « La nouvelle règle renvoie les étu-diants aller poursuivre les études depuis leur pays, mais cela n’est pas réaliste, notam-ment en raison des dif-fi cultés de voyager ou du retard technologi-que de certains pays d’origine. Des recours en justice sont inévita-bles », a-t-il publié sur Twitter.

    Annulée sous multi-ples pressions

    La restriction imposée aux étudiants étran-gers a été contestée par un certain nom-bre d’universités. Le 10 juillet, plus de 180 établissements ont déposé une requête pour une ordonnance d’interdiction tempo-

    „La nouvelle rè-gle renvoie les étudiants aller poursuivre les études depuis leur pays, mais cela n’est pas réaliste, notamment en raison des difficultés de voyager ou du retard technologique de certains pays d’origine. Des recours en justice sont inévitables...

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 19EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 19

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    „Action cruelle, brutale et illégale pour expulser des étudiants in-ternationaux au milieu de la pandémie qui a causé la mort et des perturbations à travers les États-Unis...

    raire à l’appui du blo-cage de la restriction imposée aux étudiants étrangers dans le ca-dre d’un litige devant un tribunal de district fédéral, selon l’Allian-ce des présidents pour l’enseignement supé-rieur et l’immigration, qui a déposé un mé-moire d’amicus curiae au nom des institutions.L’alliance est un regrou-pement de présidents et de chanceliers d’uni-versité qui se consa-crent à une meilleure compréhension par le public de l’impact des politiques et pratiques d’immigration sur les étudiants, les campus et les communautés.Dans son mémoire,

    l’alliance a déclaré que ses membres re-présentaient un large éventail d’institutions petites et grandes, publiques et privées, « chacune se consa-crant à l’amélioration de la vie de ses étu-diants et de ses com-munautés, y compris pendant la pandémie mondiale actuelle du COVID-19. Bien que diverses dans leur reli-gion, leur mission aca-démique, leur géogra-phie et leur taille, ces institutions sont pro-fondément concer-nées et impactées par la directive du 06 juillet de l’ICE ».Un autre procès, inten-té par 18 procureurs

    généraux contre le Département de la sé-curité intérieure, a dé-claré que la règle était une « action cruelle, brutale et illégale pour expulser des étudiants internationaux au mi-lieu de la pandémie qui a causé la mort et des perturbations à travers les États-Unis ».C’est donc dans un tel environnement que confrontée à une sé-rie de poursuites judi-ciaires, l’administration Trump a dû annuler sa mesure, apportant ain-si grand soulagement à des milliers d’étudiants africains au bord du désespoir. Vivement que cette annulation n’ait pas de repousse.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202020

    La problématique de l’éducation prend sa source dans la pro-blématique du développement. L’aspiration légitime d’un peu-ple au bien-être.

    Telle une matière brute naquit l’Hom-me. A cette matière il faut donner une forme, des contours pour la rendre utile à toutes bonnes œuvres. De la réalisation de ces bonnes œuvres, il tirera les ressources nécessaires à la satisfaction de ses besoins vitaux, tout en rendant d’utiles services à sa communauté. C’est là le rôle de l’édu-cation.

    L’éducation correspond en effet à la formation globale d’un individu, à tous les niveaux (au niveau moral, social, technique, scientifique, etc.)

    L’éducation est censée d’abord rendre l’Homme sociable, ensuite faire de lui un instruit et enfin le doter de compé-tences assorties d’outils de dévelop-pement personnel qui lui permettront d’affronter, de résister et de gagner face aux défis de la vie. Elle consti-

    tue donc un élément indispensable au développement d’un individu et plus généralement de toute société. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), chaque année d’études supplémentaires peut augmenter les revenus d’un individu de 10 % en moyenne dans les pays pauvres.

    Selon le PME, une éducation de qualité jette les bases de l’avenir d’un pays. L’éducation, en particulier pour les filles, a des effets positifs sur la santé, la prospérité, la résilience et bien plus encore. Une bonne éducation accélé-rera les progrès et cela influera positi-vement la réalisation des autres ODD. « L’éducation est l’arme la plus puis-sante pour changer le monde » a dit Nelson Mandela.

    Dans cette veine, l’Afrique qui depuis 60 ans a hérité l’école du colonisateur, devrait avoir formé une élite capable de porter son développement. Mais hélas ! La plupart des pays africains

    CAMPAGNE

    Ensemble faisons de

    LA MORALE – L’ETHIQUE – LA CITOYENNETELe fondement d’une éducation de développement en Afrique

    Problématique de l’éducation en AfriqueProblématique de l’éducation en Afrique

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 21EEE EDIDIDIDITITITITIONONONON EDEDEDEDUFUFUFUFORORORORMMMM AFAFAFAFRIRIRIRIQUQUQUQUQQ EEEE MAMAMAMAGAGAGAGAZIZIZIZINENENENE SeSeSeSeptptptptpp emememembrbrbrbreeee 202020200202020200 21212121EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 21

    sont des PPTE (Pays Pauvres très En-dettés).

    « Moi-même j’ai dit, pendant la pé-riode révolutionnaire, que les intellec-tuels béninois, et en disant béninois je pensais aux intellectuels du continent africain, étaient tarés ; parce qu’ils tra-vaillent dans leur propre pays comme des colons qui sont venus exploités le pays. Ils se soucient peu du développe-ment de leur pays. Ce qui les intéresse, c’est de détourner les fonds ; quand ils signent les contrats (les apports financiers de partenaires pour le dé-veloppement), avant même que le par-tenaire ne retournent dans la capitale où il réside, ces fonds se retrouvent déjà dans la banque de son pays. C’est ce qui fait la honte de l’Afrique » a rap-pelé et soutenu le Président Mathieu Kérékou, après plus de 25 ans cumulés de pouvoir, à la tête du Bénin.

    Dès lors la problématique la plus ob-jective de l’éducation en Afrique sur-tout en Afrique Sub-saharienne, se ré-sout à cette interrogation ; pourquoi, les systèmes éducatifs africains n’ont-ils pas produit des citoyens capables

    d’assurer son développement?

    Après 60ans d’indépendance, le mo-ment est arrivé de nous regarder dans la glace et de poser sans com-plaisance et courage, le vrai diagnos-tic. Si après tant de réformes, tant d’investissements sur tant d’années l’Afrique n’y est pas encore, c’est que le bon bout n’est pas encore tenu. Et pourquoi ? N’est certainement pas la bonne question. Le mieux est d’identi-fier c’est quoi ce bout salutaire et de voir comment le tenir. Ne dit-on pas qu’il ne peut avoir de vent favorable à celui qui ne sait où il va ?

    C’est là, le but de notre engagement, contribuer à identifier ce bon bout, les éléments premiers, le socle sur lequel se bâti une éducation de développe-ment.

    La campagne est portée par EDUFORM AFRIQUE.

    « Travaillons pour une génération de futurs leaders africains qui façon-neront l’avenir du continent ».

    Problématique de l’éducation en Afrique

    Partenaire : PGI Cocktail +

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  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202022

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    Solutions TIC et Enseignement à distance en Afrique

    Un vrai casse-tête

    « L’apprentissage à distance est désormais un impératif et il est essentiel d’investir dans des infrastructures TIC de pointe, tout en renforçant les partenariats stratégiques avec différents acteurs » ; c’est le constat des différents ministres de l’éducation et leurs représentants qui, lors de la présentation du nouveau Rapport de l’Association pour le Développement de l’Education en Afrique - ADEA (Juillet 2020), ont procédé à une mise à jour des défi s rencontrés et des solutions adoptées par leurs pays respectifs pour s’attaquer au double problèmes déclenchés par la pandémie COVID-19 : la crise économique et la crise de l’apprentissage. Plus qu’un constat, il s’agit d’un défi pour les gouvernants dans leur quête de partenaire technique stratégique, capable de produire de solutions TIC qui répondront aux contraintes non seulement infrastructurelles, mais aussi fi nancières, à ne laisser aucun apprenant en rade. Brice ASKY

    On ne le dira jamais assez, la fermeture précipitée et massive des écoles pour cause sanitaire, a été un vrai choc pour les systèmes d’éducation et de formation dont les systèmes d’apprentissage ont été fortement désorganisés. Ceci a contraint chaque pays à de solutions palliatives, notamment des enseignements à distances afi n d’assurer, avec diverse fortune, la continuité des offres pédagogiques. Après trois mois de gestion de cette crise, ont progressivement repris les activités, essentiellement pour fi nir l’année en cours et envisager la rentrée scolaire et académique suivante dans le nouveau contexte ainsi né. C’est alors que naquit le vrai défi , la nécessité de repenser l’éducation

    et l’apprentissage dans ce contexte nouveau. Réinventer de nouvelles approches résilientes à de futures catastrophes, pandémies, guerres, etc, fondées sur une meilleure base.Dans cette veine, afi n de mieux soutenir les ministères de l’éducation et de faciliter l’apprentissage entre pairs entre les pays, l’ADEA a entrepris, entre mars et juin 2020, deux évaluations cartographiques rapides sur l’état de l’apprentissage dans les pays africains au milieu de cette terrible crise sanitaire, dont le rapport a été récemment présenté lors d’un forum qui a rassemblé un parterre de ministre de l’éducation ou leur représentant, des partenaires au développement,

    (dont la réponse est pourtant à portée de main)

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    des représentants du secteur privé, des organisations de la société civile, des jeunes et des médias.Un rapport concernant 12 pays africains qui aura le mérite de révéler non seulement des défi s mais aussi quelques stratégies clés et meilleures pratiques pour accroître l’inclusion et une éducation de qualité afi n de ne « laisser aucun apprenant derrière», même avec l’enseignement à distance.Parmi les principales recommandations de l’ADEA pour le nouveau modèle de prestation de l’éducation, il y est mentionné l’examen de la politique générale et des directives réglementaires pour intégrer la technologie numérique.

    A la lumière du rapport ainsi présenté et du point de vue des pays, les différents ministres de l’éducation et leurs représentants ont procédé à une mise à jour des défi s rencontrés et des solutions adoptées par leurs pays respectifs pour s’attaquer au double problème déclenché par la pandémie COVID-19, qui est la crise économique et la crise de l’apprentissage. Ils ont convenu à l’unanimité que l’apprentissage à distance est désormais un impératif et qu’il est essentiel d’investir dans des infrastructures TIC de pointe tout en renforçant les partenariats stratégiques avec différents acteurs tels que les partenaires au développement, la société civile et le secteur privé. Si les partenaires traditionnels au développement et ceux de la société

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    civile sont plus accessibles, le choix du partenaire stratégique du secteur privé capable de fournir les solutions TIC qui répondront aux contraintes non seulement infrastructurelles, mais aussi fi nancières, ne l’est pas autant. Un vrai casse-tête.C’est ici le lieu de rappeler le cas du Mali que le partenaire stratégique

    a doté d’une technologie qui lui permet à la fois, la gestion intégrée de TOUT son secteur de l’enseignement supérieur public en même temps que les possibilités d’apprentissages à distance. Il s’agit de PGI Cocktail+ / ScolariX+ qui, dans sa version “Full Web” est bien un logiciel refondu à 100% en Afrique ; un niveau d’informatisation unique en Afrique francophone certainement bien au-delà y compris en France, notamment de par son échelle (globale au niveau de l’État), qui répond aux contraintes fi nancières africaines, de par ses coûts particulièrement bas, de mise en œuvre

    et de fonctionnement sur le long terme, de par son niveau d’intégration très élevé et de sa capacité de pilotage en temps réel totale. Elle est aussi une solution TIC qui répond aux contraintes infrastructurelles. Le PGI de base, avec son compère G-Suite voire Moodle par exemple, permet

    de répondre à ce besoin (apprentissage à distance) indépendamment de toute infrastructure physique. Cette association intégrée permet de gérer des capacités variables d’enseignement (avec des solutions mixtes physiques-virtuelles) avec réactivité et sans obligation d’extensions immobilières coûteuses et à la date de livraison lointaine.Le PGI Cocktail+ est livré packagé avec

    un SSO (Single Sign On) CAS (Central Authentication System) s’appuyant sur un annuaire d’interopérabilité LDAP (Lightweight Directory Access Protocol). Ainsi, grâce à ce type d’identifi cation, les étudiants et personnels connus du système d’information géré par le PGI, peuvent accéder, depuis n’importe quel point du globe à leur ENT (Environnement Numérique de Travail) dont, par exemple, les bibliothèques virtuelles comme CAIRN ou les “Bibliothèques numériques africaines”

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    qui utilisent un tel protocole de SSO à la mise en œuvre immédiate. Cette possibilité n’est d’ailleurs qu’une des nombreuses fonctionnalités de base permises par le PGI. Ce dernier, avec sa connaissance fi ne :● des formations suivies (y compris les enseignements / matières) avec leur répartition en groupes (classes) ● des différents statuts et affectations des personnels dispose de TOUT le nécessaire pour créer des classes virtuelles par groupes pédagogiques, équipe enseignante et ressources numériques pédagogiques dédiées. Bien que ce ne soit pas exclusif, les auteurs du PGI ont choisi d’inter-opérer de base avec Google (très largement utilisé) et son G-Suite Education (gratuit) permettant ainsi de créer des classes virtuelles (application Classroom de Google) avec tchat ou visio (Google meet), agenda, évaluations, … et d’y associer toutes sortes de ressources numériques pédagogiques. C’est extrêmement bien intégré, puissant et ... particulièrement simple! C’est aussi un faible coût de formation à des outils Google éprouvés disposant de nombreux tutoriels et d’une large communauté. Cependant une inter-opérabilité avec Moodle, par exemple,

    serait tout fait possible, toujours grâce au SSO CAS sur annuaire LDAP et grâce aux API (interfaces de programmation applicatives) de Moodle.Ce qu’il est important de noter, c’est que si la virtualisation peut être totale, mixte ou nulle, en réalité ; elle s’appuie toujours sur le même système d’information (avec le PGI) : Formations, Enseignements, Étudiants, Enseignant ; assurant fi abilité, cohérence et continuité pour tout cursus d’enseignement. Cela nécessite, certes, une maîtrise des outils de la part des enseignants mais aussi une organisation dynamique (au sens de la capacité à s’adapter aux changements) notamment pour la gestion des formations diplômantes. Ce qui est remarquable, si on veut bien se donner la peine, c’est le potentiel extraordinaire de souplesse permise par un tel système d’information globalisé à forte interopérabilité… Et on peut en dire d’avantage.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202026

    Le progiciel de Gestion Intégré (PGI) Cocktail+ permet de disposer d’un système s’information de base, un socle universel en en termes de périmètres fonctionnels :

    Un Espace Numérique de Travail (ENT) riche et complet - Une Offre de formation en ligne - Un cockpit de pilotage en temps réel (Tableaux de bord, indicateurs)- Une gestion complète de la scolarité numérique et dématérialisée - Des inscriptions fi nalisées sur Rendez-vous : Mail et SMS ; Inscriptions administratives validées sur - Rendez-vous Gestion Intégrée des paiements et factures - Gestion dématérialisée des demandes d’habilitations de formation- GED intégrée avec des + => un selfi e comme photo d’identité- Une carte d’étudiant économique, fi abilisée et connectable- Des diplômes fi abilisés et « vérifi able » en ligne !- Une Gestion pédagogique complète - Une gestion des Ressources Humaines en activité- Une gestion du référentiel patrimoine immobilier et matériel - Un guichet en ligne pour TOUS.-

    Principaux + du PGI Cocktail +Version très modernisée/refondue du PGI Cocktail et de ScolariX et Scolpédagogie en particulier- Full web - Indépendant du Système de Gestion de Bases de Données Relationnel (PostgreSql par défaut mais tout - autre SGBDR est possible).Multi-établissement, capable de gérer, de manière « étanche » un ou plusieurs établissements publics et privés.- Prêt pour le Multilingue.- Un Référentiel Système d’Information refondu profi tant de l’expérience des fondateurs du PGI Cocktail. - Une ergonomie homogène et responsive.-

    Cocktail + Le PGILe Progiciel de Gestion Intégrée (PGI)

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    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202026

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 27

    Une mise en œuvre agile et très rapide.- Personnalisable et s’adaptant aussi bien au public qu’au privé, à l’Afrique qu’’à l’Europe !- Sans coût de licence (Licence QPL adaptée : COPL)- Le PGI Cocktail+ éprouvé en mode multi - établissement dans un contexte mixte public et privé est aisément - généralisable auprès des Etats membres du CAMES et de leurs établissements.« Cloud/SaaS », full Web, SGBD indépendant , Multilingue- Une mise en œuvre ULTRA rapide - Un hébergement et un contrat de maintenance offert la première année d’exploitation - Un gage de réussite à 99%-

    Les + de la SARL/SSLL Cocktail-Offi ce Une expertise avérée (>30 ans) de systèmes d’informations des organismes d’Enseignement Supérieur et - Recherche publics ou privés. Plus de 30 ans d’expérience en matière de conception et développement de Progiciel de Gestion Intégrée Open - Source et communautaire.Cocktail–Offi ce a fait de l’Afrique, cet espace aux défi s immenses en matière d’éducation et d’enseignement - supérieur, sa priorité pour y déployer son nouveau PGI Cocktail+ LCLB (Low Cost Large Benefi ts) et y démontrer la justesse de ses concepts, de son architecture, de sa technologie et de son modèle économique. Des prestations et services à la carte : -

    Assistance à maîtrise d’ouvrage en matière de Sl universitaire, Assistance à maîtrise d’œuvre et maîtrise d’œuvre, en matière de déploiement du PGI Cocktail+, Etudes, diagnostics, cahiers des charges, schémas directeurs infocentres. Conseils, coaching ….

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    A retenir Le PGI Cocktail+ plus qu’un outil logiciel, c’est un concept structurant effi cient et ….économique!- Le PGI Cocktail+ c’est un coût complet faible pour une valeur ajoutée très forte - Le PGI Cocktail+ c’est aussi le cœur de l’Environnement Numérique de Travail.-

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    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 27

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202028 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Août 2013 28

    REP

    OR

    TAG

    EEDUFORM AFRIQUE Magazine

    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2015 1

    ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC

    PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION N°016 DE SEPTEMBRE 2015

    LA QUALITE DE L’EDUCATION DE BASE EN AFRIQUE FRANCOPHONE : CONTEXTE, CONSTAT ET FACTEURS EFFICACITE

    Magazine

    REFLEXIONREFLEXION

    Déclaration ministérielle sur le fi nancement de l’éducation

    Colloque écriture et technologie (écriTech’6) La vie numérique de l’élève en question

    BON A SAVOIRBON A SAVOIR

    REPORTAGEREPORTAGEMembre de la Commission Suisse pour l’UNESCO

    Pr Abdeljalil AKKARIMembre de la Commission Suisse pour l’UNESCOM

    « Un citoyen« Un citoyen du monde estdu monde est une personneune personne constammentconstamment consciente que lesconsciente que les défis…. du mondedéfis…. du monde sont globaux »sont globaux »

    Comment vaincre l’analphabétismedans le monde, toujours un défi

    GRAND REPORTAGEGRAND REPORTAGECélébration de la 50Célébration de la 50ee Journée internationale de l’alphabétisation

    Journée internationale de l’alphabétisation

    Bruno SUCHAUT, Professeur en Sciences de l’Education à l’Université de Bourgogne

    La déclaration de Kyoto sur le développement durable

    Le magazine panafricain Y retrouvez toute l’information en éducation

    de toute l’Afrique

    Le magazine spécialisé Rien que de l’information en éducation(les ac-

    quis, les défis et les perspectives du secteur éducatif, de l’Alphabétisation et de la recher-che en Afrique)

    Le magazine digital Utilise une des dernières technologies de dif-

    fusion de la presse écrite, offrant toutes les commodités requises (téléchargement, im-pression, etc)

    Le magazine distribué via internet Adressé directement (par newsletters à par-

    tir d’une base fournie) ou indirectement (par les réseaux sociaux) à des centaines de mil-liers de lecteurs, qui y accèdent partout dans le monde.le monde.

    EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Mars 2014 1

    PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION N°006 DE MARS 2014

    RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT

    Un défi pour l’Afrique

    EDUCATION COMPARÉE EN AFRIQUE FRANCOPHONE

    Le Bénin a accueilli la session 2013 du

    séminaire de formation

    « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts… mais d’institutions fortes … c’est pourquoitout l’effort que nous faisons autour de l’Uac, c’est d’abord les institutions... »

    ENTRETIEN EXCLUSIFENTRETIEN EXCLUSIF

    Professeur Brice Augustin SinsinProfesseur Brice Augustin SinsinTitulaire en sciences agronomiques - Recteur de l’UAC

    L’homme a la langue L’homme a la langue déliée, tout con ant, l’air déliée, tout con ant, l’air très décontracté, parfois très décontracté, parfois souriant même quand souriant même quand on aborde les questions on aborde les questions embarrassantes. embarrassantes. Les grands dossiers de Les grands dossiers de l’université sont passés au l’université sont passés au peigne n. Enseignement, peigne n. Enseignement, recherche, construction recherche, construction d’infrastructures, d’infrastructures, problématique des problématique des franchises universitaires, franchises universitaires, polémique autour de la polémique autour de la gratuité de l’inscription gratuité de l’inscription dans les universités dans les universités publiques, qualité de publiques, qualité de l’enseignement...l’enseignement...

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    Rayonnez à l’échelle africaine et internationale

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  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 29

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    CONTRIBUTIONS / SANS TABOU N°6Dans EDUFORM AFRIQUE Magazine N°45, le Pr Abdeljalil AKKARI de l’Uni-versité de Genève (Suisse) dans son analyse d’une thématique d’actua-lité: la réforme des systèmes éducatifs africains au 21e siècle, a énoncé dix propositions qui dit-il, « si elles sont prises en compte d’une manière globale et interconnectée, pourra contribuera à la réforme nécessaire et profonde de l’éducation en Afrique ». S’adressant aux parties prenantes de l’éducation, mais aussi aux chercheurs et élites africains, il compte susciter le débat, la controverse et des pistes de recherches ultérieures. Pour alimenter ce débat, nous soumettons à chaque fois une proposition à votre opinion.

    Proposition N°1 : La nécessaire révision des modèles de développement socio-économique mis en œuvre dans le continent depuis l’indépendan-ce.

    Lire son développement à partir de la page 06 du numéro.

    EDUFORM AFRIQUE N°45 : http:// eduformafrique.org/doc/eduforma-frique-mag-45.pdf..

    Votre opinion vivement attendue

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    Le système éducatif contri-bue au développement éco-nomique et social d’un pays. Selon Peter van Tilburg (2002, p. 17), l’éducation a une triple fi na-lité : « préserver la culture par la transmission des savoirs, adap-ter les jeunes aux besoins socié-taux, et transformer la société ». L’éducation est un élément dé-terminant de la compétitivité des nations et un des facteurs clés de succès de leur stratégie de déve-

    loppement.

    Dans un monde où l’éducation constitue un outil privilégié de développement économique, il y a un processus de massifi cation, de la maternelle à l’université. La scolarisation évolue également fortement en Afrique.

    À Madagascar, les taux bruts de scolarisation progressent forte-ment selon les données de l’Ins-titut de statistique de l’UNESCO.

    Contribution de Andrianasy Angelo DJISTERA Maître de conférences,

    Université de Toamasina - Madagascar

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202030 ppEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202030

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    Ils sont passés respectivement de 65.0%, 8.0% et 1.0% en 1965 à 147.3%, 38.5% et 4.8% en 2015 pour le primaire, le secondaire et le supérieur. Un effort particu-lier est également fait au niveau préscolaire ces dernières années avec notamment le déploiement du secteur public dans ce sous-secteur de l’éducation : le taux brut de scolarisation est passé de 7.5% en 2005 à 18.0% en 2015.

    Grâce à cette expansion de la scolarisation, le nombre moyen d’années d’éducation de la po-pulation malgache en âge de tra-vailler est passé de moins d’une année avant l’indépendance du pays à plus de six années en 2020, selon nos estimations.

    Force est de constater que la progression de la scolarisation n’a pas engendré le développe-ment tant espéré par les popu-lations africaines. Pourtant, les pays africains disposent généra-lement de nombreux atouts, no-tamment d’importantes ressour-ces naturelles.

    Pour assurer un développement à long terme des pays d’Afrique, il convient de revoir les relations entre le secteur éducatif et le secteur productif. Il faut repen-ser les stratégies de développe-ment et lever les obstacles au développement économique.

    Le développement passerait par une approche pragmatique ba-

    sée sur l’exploitation et la valo-risation des ressources locales. Tout cela est bien évidemment conditionné par une bonne gou-vernance et des institutions de qualité, gage d’une utilisation optimale des ressources. En ce qui concerne le secteur éducatif, il ne s’agit pas de soutenir une massifi cation aveugle sans prise en compte de la qualité ou des be-soins de l’économie, mais de fa-voriser surtout une reconnexion de la sphère éducative avec la sphère productive pour éviter un gaspillage de ressources ou un effet d’éviction des investisse-ments productifs. Les ressources utilisées dans le développement de l’offre de formation non utile au secteur productif auraient pu, par exemple, être utilisées pour l’amélioration du secteur indus-triel ou agricole.

    Par ailleurs, le Rapport annuel de la Commission de l’Union Africaine, produit avec l’OCDE, (2018) insiste particulièrement sur le fait que les États africains doivent doter leur population active de compétences de qua-lité qui répondent aux besoins de l’économie numérique pour bénéfi cier des gains générés par la nouvelle révolution de la pro-duction. De même, ce rapport souligne que les pouvoirs publics devraient favoriser le dévelop-pement des formations de qua-lité en lien avec le secteur privé et que les programmes scolaires

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 31

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    Tout les pays d’Afrique à l’exception de quelques pays ont connu d’abord la souffrance de la colonisation puis l’espoir et la joie de l’indépendan-ce. Avec l’indépendance, les pays africains avait enfi n le pouvoir de s’auto-prendre en charge, d’orien-ter leur développement suivant leur bon gré et de répondre aux préoccupations de leurs popula-tions. Mais, plus de six décennies

    après le constat est amère : jeu-nesse mal ou non formée, taux de chômage extrêmement élevé, pauvreté accrue, populations mal soignées et mal nourries et la liste est longue. L’on est donc amené à se poser la question qu’est-ce qui cloche ? Etant donné que l’éduca-tion est la base de tout développe-ment alors il y’a sans doute pro-blème au niveau de notre système éducatif.

    Contribution de Dr Duni ZONGO Enseignant-Chercheur en Mathématiques

    Spécialités : EDP et Physique mathématiqueF(Y)=Z

    Institut des Sciences, Burkina Faso,

    pourraient comporter un ensei-gnement et une formation de na-ture technique, entrepreneuriale et professionnelle.

    La réalisation de projets de gran-de envergure, l’adaptation de connaissances issues de l’étran-ger et l’innovation technologique qui permettront le rattrapage et le développement socio-écono-mique de chaque pays en Afrique requièrent l’utilisation de compé-tences et de connaissances déve-loppées par le système éducatif.

    L’existence d’une dotation im-portante en matière de main-d’œuvre qualifi ée permet ainsi d’opter pour une stratégie de développement ambitieuse selon

    Andrianasy Djistera et Bouba-car Diarra (2016). Un secteur de l’éducation performant offre à chaque pays africain une grande possibilité de développement et de croissance économique dura-ble et équitable.

    L’éducation joue un rôle majeur dans l’amélioration des condi-tions de vie de la population en augmentant le niveau de qualifi -cation et en contribuant au chan-gement des mentalités. Elle per-met à la majorité de la population de participer à l’essor économi-que, de bénéfi cier de l’exploita-tion des ressources nationales et de valoriser les revenus générés au service du développement.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202032 ppEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202032

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    Le système éducatif d’une société peut être défi ni comme l’ensemble des moyens que celle-ci met en place pour former, apprêter une personne ou encore rendre une personne apte à jouer un rôle ou occuper une fonction dans cette société. Ainsi, le système éduca-tif avant l’indépendance des pays colonisés était destiné à servir les intérêts de la métropole. Par exemple, l’élite intellectuelle était formée pour accompagner l’admi-nistration coloniale. Donc, au sor-tir de l’indépendance ce système devrait être totalement repensé et changé mais, hélas. Même si les manuels scolaires ont beaucoup changé depuis les indépendances le but du système éducatif n’a pas évolué. En ce sens que beaucoup de pays africains ont un système éducatif qui produit des bureau-crates au service d’une adminis-tration publique elle-même au service d’une économie de vente des matières premières brutes pour le grand bien des marchés internationaux. Dans ces pays, il n’y a jamais eu de transfert tech-nologique réclamé par certains pères de l’indépendance. En ef-fet, le système éducatif des pays africains forme des chômeurs au

    lieu de former des personnes ca-pables de transformer leur milieu de vie par leur leadership et leurs compétences. Par exemple, les pays africains ne produisent pra-tiquement aucune technologie et importent presque tout, même les produits de base et de première nécessité.

    Par conséquent, une réforme pro-fonde du système éducatif est plus que vitale pour la survie des gé-nérations futures. Cette réforme doit s’appuyer impérativement sur les savoirs et les besoins réel-les endogènes des sociétés afri-caines. C’est-à-dire partir des be-soins réels des populations et des savoirs ancestraux pour défi nir les compétences dont ont besoin nos sociétés pour élaborer les curri-cula d’enseignement et de for-mation. Ce qui sous-entend que notre modèle de développement socio-économique à l’occidental doit être totalement repensé.

    Pour terminer mon propos j’aime-rais ajouter que le système édu-catif africain après tant d’années d’indépendance doit être décolo-nisé et indépendant du système occidental ou d’un quelconque autre système.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 33

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    EEEEE EDIIDDIDIDDITITITITTIONNONONONON EDEDEDEDEDEDUFUFUFUFUFUFOORORORORORMMMMM AFAFAFAFAFRRIRIRIRIRIQUQUQUQUQUQUQQQ EEEEE MAMAMAMAMAGAGAGAGAGAGAZIZIZIZIZIZIINENENENENENEEEENNE SeSeSeSSeptptptpttpptptpppp ememmeeeembrrbrbbrbbreeeee 202020020202020202202020 3333333333333EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 33

    Le choix du meilleur mo-dèle de développement pour sortir l’Afrique de la marginalisation, de l’exclusion ou même de la pauvreté dans un monde globalisé a été depuis toujours objet de débats. Avec l’apparition des modèles de l’échange international, un rôle clé sera attribué à l’ouverture extérieure dans le développe-ment avec le commerce comme déterminant principal. Chaque pays est dès lors invité à se spé-cialiser dans la production des biens pour lesquels il dispose de meilleures dotations factorielles. A partir de cet instant les pays d’Afrique Sub-saharien vont en-trer dans une phase de « déve-loppement comme processus de dépendance ». Ils se spécialise-ront dans l’exportation des ma-tières premières pour lesquelles ils disposeraient d’un avantage comparatif. Déjà au temps co-lonial, l’objectif ultime était la promotion des cultures néces-saires aux industries de l’Europe

    capitaliste.

    Aujourd’hui, malheureusement, la situation n’a presque pas changé. En effet, les exporta-tions en Afrique Sub-saharien sont constituées essentielle-ment de matières premières non renouvelables et représen-tent plus de 60 % de l’ensemble des exportations. Les exporta-tions du pétrole ont représenté annuellement 93% et 84% de l’ensemble des exportations de marchandises pour le Nigeria et le Gabon respectivement. Au Bénin, les matières premières agricoles font en moyenne an-nuelle 51% des exportations de marchandises. La part du coton dans les exportations agricoles est estimée à 82% pour le Bé-nin, 69% pour le Burkina-Faso, 59% pour le Mali et 58% pour le Togo.

    Les pays en développement pensent que les revenus issus de l’exportation des matières premières pourront aider à réa-liser des investissements massifs

    Contribution de Laurent Oloukoï Maître-Assistant,

    Faculté des Sciences-Economiques et de GestionUniversité de Parakou

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202034 ppEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 202034

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    dans le secteur de l’éducation afi n d’impulser le développe-ment. Cependant, le modèle qui consiste à fi nancer l’éducation et même le développement par le revenu issu de l’exportation des matières premières non re-nouvelables et l’aide extérieure (théorie du « Big Push ») ne sera pas soutenable. C’est le cas de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest. Les principales raisons de la non soutenabilité du dé-veloppement basé sur ce genre de modèle sont entre autres la mauvaise gouvernance, la forte fl uctuation des prix des matières premières, des déséquilibres macroéconomiques, l’endette-ment massif, la détérioration des termes de l’échange, etc. Toute chose qui donne raison aux courants structuralistes qui ont vu en l’ouverture extérieure une condition permanente du sous-développement.

    De tout ce qui précède, nous convenons avec la proposition qui nous est soumise qu’il faut néces-sairement réviser les modèles de développement socio-économi-que mis en œuvre dans le conti-

    nent depuis les indépendances. Il ne peut pas avoir une certaine prospérité économique sans un minium d’éducation initiale. Les pays d’Afrique doivent travailler à défi nir ce minimum d’éducation. La prospérité économique in-duit par ce minimum d’éducation pourra ensuite impulser et fi nan-cer les demandes additionnelles d’éducation et de scolarisation. L’Afrique, pour se sortir de cette spécialisation appauvrissant, doit pouvoir travailler à développer son secteur industriel. L’Etat doit travailler à bannir la mauvaise gouvernance et à mettre en œu-vre une politique de « substitu-tion des importations » comme stratégie d’industrialisation. Il ne sera pas nécessaire que les pays d’Afrique se déconnectent de la mondialisation, mais doivent développer leurs secteurs in-dustriels de sorte à obtenir une meilleure répartition des fruits du progrès technique, une réduction de l’écart technologique et une amélioration de la répartition du revenu national.

  • EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 35

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    Q ppEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2020 35

    « Une économie désarticulée, extra-vertie ». C’est ainsi que Jean Marie Albertini caractérisait l’�