L’association Méditerranée-Afrique-SolidaritéM.A.S

est partenaire de Sichem, organisation paysanne

pour l’auto promotion, la production et la formation

dans la région maritime du TOGO

Ce diaporama raconte une histoire de solidarité, celle

d’hommes et de femmes engagés sur les chemins de leur

développement

Merci à Denis Lecoq pour les photos et à Philippe Kahn pour le texte.MAS agit pour un

développement solidaire des

peuples

Jean.pierucci@wanadoo.fr

mpbeghin@hotmail.com

Tel 04 93 77 23 89

Siège social Mouans-Sartoux 06130

Pour une Afrique qui se met debout

Loin des tapages médiatiques, une Afrique invente à travers ses associations d'hommes et de femmes,

les mille et une recettes de son développement.

Nous vous invitons à faire connaissance avec nos partenaires de Sichem, à découvrir avec eux une Afrique vivante,

qui nous a accueillis avec amitié et hospitalité.

Ce sont ces acteurs que nous avons rencontré lors de notre séjour à Sichem en août 2004

et que nous voulons accompagner dans leurs efforts pour combattre la pauvreté.

Pour nous faire découvrir Sichem, Marie-Grâce,

fille d’Antoine Dzama, nous offre son sourire

Une ferme pour la solidarité et le développement

La ferme : elle est née il y a 15 ans, là où il n’y avait que la brousse, de l’enthousiasme et du travail acharné de quatre jeunes africains (dont Antoine que nous avons connu à Grasse). La première épreuve a été le creusement manuel d’un puits de 30 m).

Aujourd’hui, Sichem pratique l’agriculture améliorée (cultures associées selon les méthodes de l’agrobiologie, production de plants, reboisement, transformation des produits : sirops, confitures..) ainsi que l’artisanat (couture).

Sichem est devenu un Centre pour la formation et l’auto promotion paysanne.

Sichem intervient dans les domaines de l’animation rurale et de la formation : développement rural, agriculture, reboisement, promotion féminine, scolarisation, formation professionnelle, auto-construction (briques en terre stabilisée, métiers du bâtiment).

« Nous avons tout reçu, alors nous devons tout donner, sans nous préoccuper des

appartenances religieuses ou politiques des gens », dit l’un des membres de Sichem,

pour qui Antoine est «Papa-Bonheur ».

Le terrain, propriété de la famille d’Antoine, encore couvert de savane il y a quinze ans,

n’est alors doté que d’un puits au rendement incertain.

les acteurs du développementHomme de réflexion (doté d’un solide bagage scientifique, acquis dans les universités d’Afrique et d’Europe) et homme

d’action, Antoine ne dit pas qu’il est l’instigateur de cette réalisation exemplaire, commencée en 1989 avec cinq ou six

amis alors célibataires, car l’aventure était trop risquée pour y engager des familles.

Tous sont déjà convaincus qu’un travail de fourmi s’avère, avec le temps, beaucoup plus efficace pour

relever l’Homme en Afrique que les projets pharaoniques, tous sont également décidés (malgré le scepticisme de

certains proches et voisins) à devenir acteurs du développement, pour eux- mêmes et pour les autres.

Frédéric qui assure la

responsabilité de la gestion,

ici en réunion avec des

membres de M.A.S

Régine, femme d’Antoine,

intervient dans le domaine de

la promotion féminine

Simon, animateur auprès

des groupements

villageois, particulièrement

à Kétapui

Nestor, frère d’Antoine,

renforce l’équipe de

Sichem.

Timothée, l’un des

pionniers de Sichem, mène

actuellement sa propre

expérience à Kévé

Sichem1: la première implantation, le premier puits

Pour résoudre le problème crucial de l’eau, Antoine et ses amis creusent (sans aucun engin) dans la latérite un puits de quelque trente mètres de profondeur. Au bout de trois mois d’efforts, en dépit de l’incrédulité des villageois, la nappe phréatique est atteinte mais s’avère vite insuffisante pour satisfaire aux besoins de l’exploitation.

Sichem 2

En 1993, un deuxième puits, plus profond, est creusé à huit cents mètres du premier, entraînant le déplacement du centre de l’exploitation au lieu dit «Sichem 2 ». Aujourd’hui, un forage à 160m de profondeur permet d’alimenter, à l’aide d’une pompe électrique immergée, un réservoir surélevé de vingt mètres cubes qui redistribue par simple gravité le précieux liquide aux différents lieux d’utilisation.

Un point d’approvisionnement a même été aménagé en bord de route pour permettre à quelque deux cents familles alentour de bénéficier de cette eau, moyennant une modique participation financière à l’entretien. L’évaluation de la nappe phréatique, réalisée sur dix ans, est positive, il faut seulement veiller au risque d’envasement.

Aujourd’hui, soixante personnes environ, voire cent lors des stages de formation, travaillent et vivent dans cette ferme de dix hectares de terres rouges, parmi lesquelles sept ménages constituent le « noyau dur ».

Dès sa naissance, la ferme de Sichem, groupement coopératif chrétien, s’est fixé un double objectif:

produire et former.

Les productions agricoles répondent à plusieurs préoccupations fondamentales et indissociables:

- amélioration de la productivité visant à atteindre et dépasser la seule autosuffisance alimentaire

- diversification destinée à atténuer les conséquences des risques climatiques et autres (épizooties, etc.)

-préservation de l’environnement par la pratique d’une agriculture intégrée, mais aussi par la protection des espèces locales telles que les petits pythons, qui ont valeur de totem et contribuent à l’élimination naturelle des rongeurs...( Prière de ne pas mettre les pieds dans les grandes herbes, et de surveiller les allées, surtout le soir. A bon entendeur...).

-recherche constante, en fonction des moyens disponibles, des produits et des techniques les mieux adaptés.

Quelques exemples concrets permettent de mesurer l’œuvre accomplie: - production en pépinières de semences et de replants d’arbres (15 000 pour le reboisement) en partie vendus aux villageois.

Améliorer les productions

- rotation des cultures et/ou association de plantes complémentaires sur une même parcelle (maïs, manioc, légumineuses, piments cultivés à l’ombre des papayers).

- plantation de rangées de pois d’Angol: les racines enrichissent le terrain en azote, la tige sert de bois de chauffage (indispensable pour la cuisine), les feuilles coupées en mars engraissent le sol ou servent de fourrage de qualité; cette légumineuse fournit en outre des graines comestibles. Cette plante annuelle peut atteindre trois mètres de haut en six mois et être associée à d’autres cultures.

- large éventail des productions, tant végétales (plantes vivrières, légumes cultivés sur six hectares, tomates, citrons, mangues, ananas...) qu’animales (porcins, caprins, ovins «pour nos amis musulmans», lapins, «poulets sportifs» et pintades...), destinées à l’autoconsommation ou à la vente (notamment pour la reproduction).

Protéger l’environnement

reboisement, notamment par plantation d’acacias fournissant perches et bois de chauffage, et d’eucalyptus en nombre plus réduit, car acidifiant le sol. Ici à Sichem arbres plantés le long des chemins.

lutte contre l’érosion du sol par la mise en place de haies de vétiver

utilisation du lisier de la porcherie pour fumer les terres.

Promouvoir l’artisanat

Les productions artisanales, réalisées à Sichem, prennent place à côté des produits agricoles:

produits alimentaires transformés sur place: jus de citron (600 litres en 2003), confitures, confiseries et gâteaux (confectionnés avec soin , notamment par Marie, la belle-sœur d’Antoine), et même un essai récent et concluant de distillation du jus de citron.

Ouvrages de menuiserie destinés à la construction et à l’équipement des ces bâtiments.

Silos à grains métalliques évitant de perdre annuellement quelque 30% des récoltes (moisissures, parasites, rongeurs) et amortis en trois à quatre ans.

Travaux de couture réalisés à partir de pagnes (pièces de coton imprimé de 1,10m x 1,80m environ) dans lesquels Oscar et ses apprentis taillent et assemblent chemises, pantalons, jupes, nappes, serviettes, sacs, trousses et porte- monnaie, le tout étant mis en vente dans l’atelier même, situé à l’entrée du domaine.

Améliorer l’habitat: production de briques adobes

Les briques en terre stabilisée sont fabriquées en dehors du temps de récoltes: la latérite extraite manuellement de fosses de près de de trois

mètres de profondeur qui sont ultérieurement reconverties en bananeraies, réservoirs ou fosses d’aisance, est tamisée, mêlée à 8% de ciment,

compressée dans une presse à bras. Les briques ainsi obtenues sèchent à l’ombre pendant 28 jours.

L’habitat: les travaux de maçonnerie

Ces briques ont permis d’édifier non

seulement la quasi totalité des bâtiments de

Sichem (maisons d’habitation, logements

des stagiaires et visiteurs, cuisine,

sanitaires, ateliers, bureaux, paillote, école,

etc.), mais encore une église au village et

une centaine de réalisations au Togo, au

Bénin et au Nigeria!

Elevées sur une semelle cimentée et

couvertes de tôles soigneusement

assemblées, ces constructions (sans étage)

offrent une qualité architecturale

(organisation du volume intérieur, aération,

tenue dans le temps) qui tranche nettement

avec les cases traditionnelles en banco des

villages et une esthétique (emploi d’arcs en

plein cintre ou brisés sous les auvents) qui

signe ces bâtiments.

Les formations

Elles constituent l’autre versant de la vocation de Sichem, et durent de quelques jours (pour les agriculteurs en activité) à plusieurs mois (pour des personnes en formation professionnelle).

Formations techniques, tant agricoles qu’artisanales (maçonnerie, menuiserie, plomberie, électricité, couture), proposées à des jeunes (garçons ou filles) sélectionnés sur leur motivation et un niveau de base. Arnaud, jeune professeur français d’un lycée technique de Rodez, séjourne chaque été à Sichem depuis quelques années, pour assurer bénévolement une formation théorique et pratique dans le domaine de l’électricité: au dernier jour du stage, les jeunes ayant suivi cette formation démontrent leurs compétences en assurant la réfection complète de l’électrification de la paillote (réseau sous tube, éclairage central, prise de courant murale). Nous en profitons pleinement puisque, à notre intention, le groupe électrogène de Sichem est mis en fonction chaque soir, de 18h30 à 22h30 environ.

Formation aux techniques de l’agriculture durable, dont les bénéficiaires deviennent souvent, à leur tour, animateurs de leurs communautés villageoises. Sichem diffuse ainsi ses méthodes dans les villages proches (dont chacun compte plus de cinq cents habitants) et travaille en particulier avec les villages-pilotes de Kétapui (à cinq kilomètres de Sichem) et Akadiamé, où la collaboration a d’abord été le fait de quelques individus avant de concerner des groupes de villageois.

Des hommes passionnés par la formation:

Antoine , André, Frédéric, Yao

Sichem, centre d’appui pour la vie paysanne

Sichem et le village de Kétapui

Grâce à l’action de Sichem et à l’appui financier de M.A.S et de la ville de Mouans-Sartoux, le village de Kétapui, situé à 6 km de Sichem

dispose de sa fontaine en eau potable, résultat d’un forage qui a permis d’atteindre la nappe phréatique à 200 m de profondeur. Le

marigot que vous voyez ici était jusqu’en 2004 le seul point d’eau (de plus éloigné, mais quelle eau!) pour le village. L’eau c’est la vie !

Yao, animateur de Sichem en

discussion avec les responsables

du Comité de Développement du

village.

L’action de Sichem vise à

encourager les capacité d’auto

organisation des villageois

Pour Kétapui construire une

véritable école est une

priorité

Sichem et M.A.S s’engagent

pour apporter leur appui à ce

projet

Formation scolaire

Depuis 1999, Sichem s’est doté d’une école, construite sur le domaine en tirant parti des ressources humaines et matérielles du site. Un second bâtiment, aussi soigné que le premier, a été inauguré en juin 2004. Il permettra d’accueillir des enfants qui n’étaient pas scolarisés avant dix ans, puisqu’ils auraient dû parcourir quatre fois par jour les deux ou trois kilomètres séparant leur domicile de l’école la plus proche.

L‘ensemble des deux bâtiments abrite six classes de trente élèves, couvrant le cycle complet de la maternelle jusqu’à la fin du primaire. André, le directeur, est fier de nous ouvrir les salles de classe: grands volumes aux murs de briques et toits de tôle, où sont sagement alignés quinze pupitres doubles (avec banc incorporé) réalisés en bois rouge par les apprentis menuisiers de Sichem. Le maître dispose d’un bureau similaire, placé sur le côté de la salle, et d’un long tableau mural.

La formations spirituelle se fait cette année sur le thème «Etre et agir en vérité », dans le cadre du mouvement FONDATIO.

Pour les jeunes et moins jeunes , pour ceux qui veulent découvrir une Afrique vivante et qui ont le souhait

de comprendre et d’agir avec les acteurs locaux de la solidarité, Sichem est un centre d’accueil idéal qui

permet d’héberger dans de bonnes conditions une trentaine de personnes

Accueil en août 2004 de membres de l’association M.A.S venus rencontrer leurs partenaires et participer à

l’inauguration de la fontaine de Kétapui et de 14 jeunes de Grasse et de Mouans-Sartoux qui ont participé à

un chantier de reforestation et à la vie du village.