PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE...

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++++++ PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN JUILLET 2014

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PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION

ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE

CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

JUILLET 2014

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Droit d’auteur

Le PNUD détient le droit d’auteur et de reproduction de

toutes les publications et autres matériaux qu’il

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écrit par un membre du personnel ou par un consultant

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Avis de non-responsabilité

Les opinions exprimées dans cette publication sont celles

de leur (s) auteur (s) et ne représentent pas

nécessairement celles des Nations Unies, y compris le

PNUD, ni des Etats Membres

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Préface Le processus de développement n'atténue pas nécessairement la

vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Il risque au contraire de créer

involontairement de nouvelles formes ou d'aggraver des formes préexistantes

de vulnérabilité, faisant obstacle aux efforts de réduction de la pauvreté et de

promotion de la croissance, avec parfois des conséquences tragiques. C'est

pourquoi il faut rechercher expressément et activement des solutions

bénéfiques pour tous afin d’assurer un développement durable, de réduire la

pauvreté et de renforcer la résistance aux catastrophes, d’autant plus que

l'évolution du climat risque d’accroître la fréquence des sécheresses, des

inondations et l'intensité des tempêtes, les vents violents, la montée brusque

des eaux et l’érosion côtière. C’est en intégrant les stratégies et les mesures

de réduction des risques de catastrophe dans le cadre global du

développement et en considérant la réduction des risques comme faisant

partie intégrante du processus de développement et non comme une fin en

soi que les meilleures solutions seront élaborées. En effet, a l’instar de la

plupart des pays du monde, la République du Bénin est exposée à divers

risques de catastrophes d’origine naturelle ou anthropique. Si ses

caractéristiques géomorphologiques le rendent vulnérables à certains aléas

de la nature, force est de reconnaître que l’activité humaine influence le

climat; ce qui augmente les risques de catastrophe dont les conséquences

sont en perpétuelle augmentation sur le vécu quotidien des populations

béninoises. Ces catastrophes représentent une grande menace pour la

croissance et le développement durable ainsi que pour l’atteinte des Objectifs

du Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique et au Bénin en

particulier. Le caractère imprévisible et soudain de ces phénomènes impose

à l’homme la recherche constante de solutions en vue de les prévenir et, le

cas échéant, de mieux les gérer. L’amélioration de l’Information sur le

Climat(IC) et le développement d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) sont des

moyens efficaces pour renforcer la prise de conscience des populations en

général par rapport aux risques météorologiques /climatiques afin qu’elles se

préparent en conséquence et apprennent à mieux gérer les risques liés aux

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changements climatiques à long terme, avec les incertitudes qui y sont

attachées.

Actuellement, il n’existe pas au Bénin de SAP/IC de prévention

multirisques, ni de capacité à communiquer et diffuser systématiquement

l’information hydrométéorologique et climatique. C’est justement à ce titre

que la présente étude a été commanditée par le Gouvernement Bénin avec

l’appui technique et financier du PNUD pour combler le vide relatif à

l’inexistence d’un dispositif de production et de diffusion d’alertes

hydroclimatiques.

Le présent Protocol Opératoire Normalisé de communication et de diffusion

d’alertes hydroclimatique pourra outiller les acteurs intervenant à divers

niveaux dans la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin pour une

meilleure prise en charge des problèmes auxquels les populations sont

confrontées tous les jours dans ce domaine.

Vivement que les acteurs se l’approprient et le mettent véritablement en

œuvre en vue de prévenir et de mieux gérer les risques de catastrophe

hydroclimatique.

Monsieur François HOUESSOU

Ministre de l’Intérieur de la

Sécurité Publique et des Cultes

Madame Odile SORHO-MOULINIER

Représentant Résident ai du PNUD

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Composition de l’équipe du consultant.

Godefroy de SOUZA : chef de mission, Expert principal

Expert en Gestion des Crises et Catastrophes.

Spécialiste en communication du droit international humanitaire,

Instructeur en Premiers Secours, Spécialiste en Sécurité,

Préventionniste.

Ayi Madjé Hervé d’ALMEIDA: Expert associé

Expert en Gestion des Crises et Catastrophes.

Informatique, Analyse Suivi-Evaluation, Logistique Humanitaire,

et Gestion de Projets.

Hubert DEDEGBE : Expert associé

Expert en Gestion des Crises et Catastrophes

Géographe-Environnementaliste.

Spécialiste en Eau, Hygiène et Assainissement dans les situations

d’Urgence. Instructeur en premiers secours en base

communautaire

Hortense LOKOSSOU : experte associée

Sociologue Communicatrice, spécialiste des enquêtes

Arnaud AGON : Administrateur Civil

Par Cabinet 2SC Consulting Siège: Carré 1419 Vèdoko 03BP: 3446 Cotonou Tél. : (229) 95 064 082 / 97 166 557

E-mail : [email protected] ; [email protected]

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Avec la contribution significative de :

Dr Arnaud ZANNOU, hydrologue, Coordonnateur National Projet

SAP-Bénin.

Théodore KPASSI GOBI, expert en Suivi et évaluation Projet SAP-

Bénin.

Georgino HOUESSOU, commissaire de police, assistant du

Directeur Général de l’Agence Nationale de Protection Civile.

de tous les acteurs rencontrés dans le cadre de ladite

conception

Et l’appui technique du PNUD à travers le Projet SAP-Bénin

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Table des matières Préface ................................................................................................................................................... 2

Table des matières ............................................................................................................................ 6

Liste des sigles .................................................................................................................................... 8

Résumé ............................................................................................................................................... 15

I. Présentation du Bénin ....................................................................................................... 17

A. Situation géographique .............................................................................................. 17

B. Situation politique ....................................................................................................... 17

C. Situation socio-économique ..................................................................................... 18

II. Contexte de l’étude .......................................................................................................... 19

A. Objectifs et résultats................................................................................................... 22

1. Objectif général de l’étude ........................................................................................ 22

2. Objectifs Spécifiques ................................................................................................. 22

3. Résultats escomptés ................................................................................................... 22

B. Différentes phase de l’étude .................................................................................... 23

1. Cadrage avec le Projet SAP-Bénin .......................................................................... 24

2. Rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et les

chefs des services déconcentrés ..................................................................................... 24

III. Analyse des aléas et des risques ............................................................................... 25

A. Résumé des aléas et des risques ............................................................................ 25

B. Niveau d’impact ............................................................................................................ 27

IV. Analyse socio-économique ............................................................................................ 28

A. Inondations et sécheresses au Bénin ................................................................... 28

B. Vents violents au Bénin ............................................................................................ 30

C. Érosions côtières et Montée brusque des eaux au Bénin ............................. 30

D. Situations d’urgences précédemment connues ................................................. 33

V. Méthodologie de l’étude ................................................................................................. 36

A. La recherche documentaire ...................................................................................... 38

Administrations ................................................................................................................................ 38

1. Recherche documentaire des textes réglementaires et législatifs en

matière de production et de diffusion des alertes liées aux catastrophes ........ 39

2. Analyse des informations obtenues ..................................................................... 40

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B. Protocoles de diffusion d’alerte existants dans d’autres pays ...................... 41

1. Répertoire des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays

africains .................................................................................................................................. 42

2. Analyse et évaluation des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans

les pays africains ................................................................................................................. 49

3. Situation des alertes précoces dans les pays africains .................................. 50

4. Evaluation de la diffusion et de la communication des alertes en Afrique

50

VI. Proposition d’un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte

54

A. Démarche méthodologique ....................................................................................... 54

B. Rapport des entretiens avec des personnes ressource et les communes . 54

C. Analyse du brainstorming ........................................................................................ 56

D. Analyse SWOT des données qualitatives ............................................................. 57

E. Analyse du circuit de communication existante ............................................... 58

F. Circuit Normalisé retenu ............................................................................................... 61

VII. Projet de décret ................................................................................................................. 65

VIII. Point des matériels requis ........................................................................................ 69

A. Existants ........................................................................................................................ 69

B. Besoins ............................................................................................................................ 69

Recommandations ........................................................................................................................... 71

Conclusion ......................................................................................................................................... 72

Références bibliographiques ........................................................................................................ 73

ANNEXES ........................................................................................................................................... 75

Questionnaires et guides d’entretien utilisés dans le cadre de la conduite de l’étude

............................................................................................................................................................... 79

GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES PERSONNES RESSOURCES ..................................... 0

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Liste des sigles

ACMAD : African Center of Meteorological Application for

Development

AGRHYMET : Institution spécialisée du CILSS pour l’agriculture,

l’hydrologie et la météorologie

AGVSA : Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité

Alimentaire

ANPC : Agence Nationale de Protection Civile

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en

Afrique et à Madagascar

BM : Banque Mondiale

CAH : Cadre d’Action de Hyōgo

CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de

l’Ouest

CRS : Catholic Relief Services

DGAE : Direction Générale des Affaires Economiques

DGEau : Direction Générale de l’Eau

DGSPP : Direction Générale du Suivi des Projets et Programmes

DNM : Direction Nationale de la Météorologie

DNSP : Direction Nationale de la Santé Publique

DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective

DPPC : Direction de la Prévention et de la Protection Civile

FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial

FICR : Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-

Rouge

GIEC : Groupe Intergouvernemental des Experts sur

l’Evolution du Climat

GNSP : Groupement National des Sapeurs-Pompiers

GTPA : Groupe de Travail Pluridisciplinaire d’Assistance Agro

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météorologique

IAHP : Influenza Aviaire Hautement Pathogène

IASC : Inter Agency Standing Committee

IC : Information sur le Climat

IIED : International Institute for Environnent and Economic

Development

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse

Economique

IRHOB

: Institut des Recherches Halieutiques et

Océanographique du Bénin

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MDAEP : Ministère du Développement, de l’Analyse Economique

et de la Prospective

MDGLAAT : Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance

Locale de l’Administration et de l’Aménagement du

Territoire

MECGCRPRNF : Ministère de l’Environnement Chargé de la Gestion des

Changements Climatiques, du Reboisement et de la

Protection des Ressources Naturelles et Forestières

MERPMEDER : Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et

Minières, de l’Eau et du Développement des Energies

Renouvelables

MESFTPRIJ : Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la

Formation Technique et Professionnelle, de la

Reconversion et de l’Insertion des Jeunes

MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la

Recherche Scientifique

MFASSNHPTA : Ministère de la Famille, des Affaires sociales, de la

Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes

de Troisième Age

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MON : Mode Opératoire Normalisé

MS : Ministère de la Santé

MSF : Médecins Sans Frontières

MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports

MUHA : Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de

l’Assainissement

OCHA : Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

[Bureau des Nations Unies pour la Coordination des

Affaires Humanitaires]

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ORSEC : Plan National d’Organisation des Secours

OSC : Organisation de la Société Civile

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PCC : Plan de Contingence Communal

PCRRC-ACC : Plate-forme Communale de Réduction des Risques de

Catastrophe et d’Adaptation au Changement

Climatique

PDNA : Post Disaster Needs Assessment ou Evaluation des

dommages, pertes et besoins post désastre

PIB : Produit Intérieur Brut

PLRRC-ACC : Plate-forme Locale de Réduction des Risques de

Catastrophe et d’Adaptation au Changement

Climatique

PNE : Partenariat National pour l’Eau

PNRRC-ACC : Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de

Catastrophes et d’Adaptation au Changement

Climatique

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PON SAP-Bénin : Protocole Opératoire Normalisé au Bénin

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PTA : Plan de Travail Annuel

PTF : Partenaire Technique et Financier

RC/HC : Resident Coordinator / Humanitarian Coordinator

RGPH4 : Recensement Général de la Population et de

l’Habitation 4

RR : Représentant Résident

SAP : Système d’Alerte Précoce

SAP/IC : Système d’Alerte Précoce/ Information sur le Climat

SMAC : Plan d’urgence de soutien militaire aux autorités civiles

en cas de catastrophe

SNU : Système des Nations Unies

SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats :

Force, Faiblesse, Opportunité et Menace

TDR : Termes De Référence

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

UNDAC : United Nations Disaster Assessment and Coordination

UNFPA : United Nations Population Fund ou Fonds des Nations

Unies pour la Population

UNHCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les

Réfugiés

UNICEF : United Nations for International Children’s Emergency

Fund : Fond des Nations Unies pour l’Enfance

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Glossaires

1. CATASTROPHES /CRISES :

Interruption brutale et grave du fonctionnement d’une société causant

des pertes humaines, matérielles ou environnementales;

Situation que la société affectée ne peut surmonter uniquement avec ses

propres ressources;

Crise résultant de l’action réciproque de l’homme et de son milieu

physique et social.

2. ALEA

Phénomène menaçant d’origine naturelle et/ou anthropique, susceptible

d’affecter un espace donné, en particulier par la nature et la valeur des

éléments exposés que cet espace supporte (hommes, biens, activités….). Il se

caractérise par sa nature, son identité, sa probabilité d’occurrence et sa

fréquence quand elle peut être estimée.

3. ENJEU

Ce qu’on peut gagner ou perdre avec la survenue d’un aléa;

L’enjeu détermine les personnes, biens, activités, moyens, patrimoine,

systèmes… susceptibles d’être affectés par un aléa naturel ou

anthropique et de subir des préjudices ou des dommages;

Plus un enjeu est vulnérable à un aléa donné, plus le risque engendré par

l’exposition de l’enjeu à l’aléa est grand.

4. RISQUE

La situation dans laquelle des enjeux vulnérables se trouvent face à la

menace d’occurrence d’un aléa, qui aurait pour conséquences de graves

pertes, dommages et dysfonctionnements. Il est aussi la menace dont la

gravité sur l’homme, son environnement direct et ses installations, est telle

que la société se trouve absolument dépassée par l’immensité du désastre.

5. VULNERABILITE

Ensemble de conditions et de processus résultant de facteurs physiques,

sociaux, économiques et environnementaux, qui augmentent la sensibilité

des enjeux d’une communauté, d’une région, d’une nation aux effets des

aléas;

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Probabilité pour un individu, une population, une localité ou pour

quelque chose d’être plus négativement atteint que ses pairs, par une

situation, un évènement imprévu, un aléa ou un choc.

6. RESILIENCE

Aptitude d’un individu, d’une communauté à se construire et à vivre de

manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques.

7. PREVENTION

Action de devancer;

Ensemble des mesures prises pour prévenir un danger, un risque, un

mal, pour l’empêcher de survenir.

8. MITIGATION/ATTENUATION

Ensemble des actions et des mesures visant à réduire et/ou à contrôler

les risques existants.

Ensemble des activités et mesures mises en place pour éliminer, contrôler

ou réduire les vulnérabilités.

9. PREPARATION

Ensemble des dispositions garantissant que les systèmes, les procédures

et les ressources nécessaires pour faire face à une catastrophe sont en

place pour venir rapidement en aide aux personnes touchées, en utilisant

dans toute la mesure du possible des mécanismes existants (formation,

sensibilisation, plans d’urgence, système d’alerte précoce, etc.).

10. ASSISTANCE HUMANITAIRE

Aide pacifique ou non militaire, fournie à des personnes qui se trouvent

en situation de crise ou de catastrophe, pour alléger ou atténuer leurs

souffrances et les protéger.

11. RELEVEMENT

Processus multidimensionnel mis en place durant la phase humanitaire

et guidé par des principes de développement;

S’appuie sur des actions humanitaires et produit des opportunités de

développement durable.

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12. REHABILITATION/RECONSTRUCTION

Action de restaurer, c’est-à-dire de remettre en état, en vigueur, en honneur;

de consolider, de rénover.

13. TYPOLOGIE DES CATASTROPHES

les catastrophes d’origine naturelle et technique ;

séisme,

sécheresse persistante,

inondation (crue, rupture de barrage hydraulique, pluies

diluviennes),

érosion côtière

vent violent

montée brusque des eaux

glissement de terrain (éboulement),

épidémies,

épizootie,

éruption volcanique,

incendie (feu de forêt).

les catastrophes découlant de crise ou de violences infra-

guerrières ;

criminalité

les catastrophes d’origine guerrière.

engagement d’armes conventionnelles;

engagement d’armes de destruction massive

Les catastrophes d’origine complexe.

Séisme, Inondation, Epidémies (Choléra) à Haïti

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Résumé

La République du Bénin est exposée à plusieurs types de catastrophes

qui ne sont pas uniquement d’origine naturelle. Si ses caractéristiques

géomorphologiques le rendent vulnérables à certains aléas de la nature,

force est de reconnaître que l’activité humaine influence le climat ; ce qui

augmente les risques de catastrophe. La négligence à tous les niveaux rend

leurs conséquences beaucoup plus graves, en compromettant sérieusement

les efforts de développement.

Ces catastrophes représentent une grande menace pour la croissance

et le développement durable ainsi que pour l’atteinte des Objectifs du

Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique. Dans le Cadre d'Action

de Hyōgo 2005-2015: « renforcer la résilience des nations et des collectivités

aux catastrophes », l'alerte précoce est considérée comme une des

composantes importantes de la réduction des risques de catastrophes.

L’amélioration de l’Information sur le Climat(IC) et le développement d’un

Système d’Alerte Précoce (SAP) sont un moyen efficace pour renforcer la

prise de conscience des populations en général par rapport aux risques

météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et

apprennent mieux gérer les risques liés aux changements climatiques à long

terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. C’est dans ce cadre que le

projet Système d’Alerte Précoce (SAP) financé par le PNUD a lancé l’étude

relative à l’élaboration d’un protocole normalisé de communication et de

diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin.

Le diagnostic établi a permis d’analyser le contenu de tous les textes

réglementaires et législatifs en matière de production et de diffusion

d’alertes liées aux catastrophes au Bénin et dans les pays africains . Il

ressort de ce diagnostic qu’il existe au Bénin des systèmes traditionnels de

production d’alerte. Cependant la fiabilité de ces systèmes reste à prouver.

Pour ce qui est des expériences des pays africains, beaucoup d’efforts sont

réalisés dans ce domaine mais des insuffisances subsistent toujours. Ce

diagnostic a conduit l’élaboration d’un circuit normalisé de communication

et de diffusion d’alerte formel assorti des rôles de chaque acteur, des délais

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d’action et de réaction. En vue de formaliser le circuit proposé, une

proposition de décret portant création, composition, attributions et

fonctionnement de la mise en œuvre du Mode Opératoire Normalisé (MON)

de communication pour la diffusion d’alertes précoces en cas de catastrophe

hydro climatique au Bénin a été faite sans oublier l’évaluation des besoins

en matériels de communication spécifiques pour l’opérationnalisation dudit

circuit.

Les acteurs chargés de mettre en œuvre le MON sont invités à

travailler en synergie d’actions et avec célérité à quelque niveau qu’ils soient

au niveau du circuit en vue de diffuser les alertes qui doivent touchées en

priorité les personnes exposées à travers des messages clairs concis et sans

ambiguïté pour permettre d’obtenir des réponses adaptées qui permettront

de sauver des vies, préserver le capital productif, protéger les récoltes et les

infrastructures et d’adopter des mesures de réduction du risque.

Ces dispositions pourraient permettre de préparer réellement les pays

de l’Afrique subsaharienne en général et le Bénin en particulier à faire face à

la récurrence des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes et aux

changements climatiques.

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I. Présentation du Bénin1

A. Situation géographique

Le Bénin fait partie des pays à forte croissance démographique. En effet,

la population béninoise est passée de 878 000 personnes en 1910 à 2 106

000 de personnes en 1961, date de la première enquête démographique et à

6 769 914 de personnes en 2002. Au recensement de 2013, le rapport

provisoire publié évalue la population à 9 983 884 habitants (Voir Tableau

N°1) dont 5 115 704 personnes de sexe féminin soit 51,2% de la population

totale, ce qui correspond à un rapport de masculinité de 95,3 hommes pour

100 femmes. Les taux d’accroissement annuels sont de 1,8% entre 1910 et

1950, de 2,8% entre 1979 et 1992, de 3,25% entre 1992 et 2002 et enfin de

3,50% entre 2002 et 2013. Depuis 2002, la population du Bénin augmente

en moyenne de plus de 300.000 habitants par an.2

B. Situation politique

En 1990, le Bénin s’est engagé sur la voie de la démocratisation. En

prenant en compte les résolutions de la Conférence des Forces Vives de la

Nation de février 1990, la Constitution du 11 décembre 1990, a opté pour la

démocratie libérale avec un système de multipartisme intégral. Depuis 1991,

après la mise en place du dispositif institutionnel, les transformations

politiques opérées ont permis de consolider les bases démocratiques. Le

pluralisme politique est devenu une réalité et le pays compte aujourd’hui

plus de 200 partis politiques. Toutefois, il convient de noter que seuls 16

d’entre eux, soit 13 % seulement sont représentés à l’Assemblée Nationale.

L’une des caractéristiques de la sphère politique béninoise est la faible

représentation féminine dans les instances de décision. Depuis la

Conférence Nationale de février 1990, la représentation des femmes dans les

hautes fonctions de l’Etat et dans les mandats électifs demeure encore

insuffisante.

1 Tiré du Plan de Contingence du Bénin version Validée en 2014

2 RGPH4 (INSAE, 2013)

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C. Situation socio-économique

Les programmes et politiques mis en place au lendemain de la

Conférence des Forces Vives de la Nation ont surtout visé la réduction des

effets sociaux négatifs des programmes d’ajustement structurels, notamment

sur la période 1990-2000. Des progrès ont été enregistrés sur le plan macro-

économique depuis 1991. Cependant, la croissance économique qui était en

moyenne de 5 % dans les années 90 traverse depuis 2003 une phase de

décélération avec une croissance moyenne de 3 %, soit un niveau inférieur

au taux d’accroissement annuel de la population (3,5 % entre 2002 et 2013).

Cette décélération s’est poursuivie en 2010 où on a enregistré un taux de

croissance économique de 3 %.

La pauvreté demeure un sujet de préoccupation majeure et, fait

étonnant, elle semble avoir progressé entre 2002 (28,5 % des Béninois

vivaient alors en dessous du seuil de pauvreté) et 2006 (37,4 %), notamment

en milieu rural (40,6 % en 2006 contre 31,6 % en 2002).

De plus, et comme plusieurs pays de la sous-région, le Bénin connaît

depuis le début de 2008 une augmentation des prix des denrées de première

nécessité qui menace les progrès réalisés depuis 2000 au chapitre de la

réduction de la pauvreté. Les populations les plus vulnérables quant à elles

rencontrent toujours autant de difficultés d’accès à l’école, à un emploi

décent, aux centres de santé et à l’eau potable. Elles sont aussi les

principales victimes de la répartition inégale des infrastructures sociales et

de la faible qualité des services publics. De manière générale, la

croissance économique a été trop faible pour faire face à la satisfaction de la

demande sociale engendrée par la dynamique démographique actuelle.

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II. Contexte de l’étude

Les pertes entraînées par les catastrophes sont en augmentation, ce

qui a de graves conséquences pour la survie, la dignité et les moyens de

subsistance des individus, en particulier des personnes démunies, et la

préservation des fruits du développement, acquis de haute lutte.

Les risques de catastrophe ont de plus en plus un caractère national,

ce qui signifie que leur impact et les mesures prises dans une commune

donnée peuvent avoir des retombées sur les risques auxquels est exposée

une autre commune ou département, et vice-versa. Si l’on y ajoute la

vulnérabilité croissante liée à l’évolution démographique et socioéconomique,

à l’urbanisation sauvage, au sous-développement du Bénin, à la dégradation

de l’environnement, à la variabilité du climat et aux changements

climatiques, on peut craindre un avenir caractérisé par des catastrophes de

plus en plus menaçantes pour l’économie et la population béninoise.

Avec l’évolution du changement climatique, il est prévu que la variabilité

de la fréquence et de l’intensité des chocs au climat augmentent, nécessitant

ainsi l’adaptation de divers secteurs socio-économiques. Dans un pays en

développement comme le Bénin, les impacts des changements climatiques

sont exacerbés par des mécanismes de portée limitée au niveau local et une

dépendance du pays vis-à-vis de l’agriculture de subsistance. Pour le Bénin,

l’amélioration de l’Information sur le Climat (IC) et le développement d’un

Système d’Alerte Précoce (SAP) sont un moyen efficace pour renforcer la

prise de conscience des populations en général par rapport aux risques

météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et

apprennent à mieux gérer les risques liés aux changements climatiques à

long terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. Actuellement, il

n’existe pas au Bénin de SAP/IC de prévention multirisques, ni de capacité

à produire et diffuser systématiquement l’information hydrométéorologique

et climatique.

Durant la saison des pluies 2010 par exemple, plusieurs pays de l’Afrique

de l’Ouest et du Centre avaient fait face à des inondations dévastatrices

provoquées principalement par des fortes pluies. Le Bénin avait été

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durement touché avec plus de 680 000 sinistrés et 46 morts à travers le

pays. Les inondations du fleuve Niger en 2012 et 2013 à Malanville et

Karimama ont également produit leurs lots de pertes et dommages. Le

Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, est confronté depuis

plusieurs années à des inondations dévastatrices. Ces inondations, causées

par plusieurs facteurs, comme par exemple la forte intensité de la

pluviométrie, sont aggravées par la manifestation de crues exceptionnelles

des fleuves Niger, Ouémé, Mono et de leurs affluents affectant ainsi les zones

nord et sud du pays sans aucune prévision ni alerte.

Dans le but d’une meilleure gestion de ces évènements, le Bénin a engagé

depuis 2010 plusieurs initiatives et réformes avec l’appui du Système des

Nations Unies et d’autres partenaires techniques et financiers dans le

domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes. Au titre de ces

nombreuses initiatives, on peut citer entre autres :

La création de la Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de

Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique(PNRRC-ACC)

sous l’impulsion du Système des Nations Unies et avec le soutien de la

CEDEAO et de l’UEMOA, et dont le mandat principal est de servir de

mécanisme de coordination pour la prévention, la réduction et la

gestion intégrée des risques de catastrophe, notamment des

inondations qui représentent la première des catastrophes naturelles

auxquelles le Bénin est exposé ;

La transformation de la DPPC (Direction de la Prévention et de la

Protection Civile) en ANPC (Agence Nationale de Protection Civile) qui a

vocation à coordonner et gérer au plan opérationnel les catastrophes

sur l’ensemble du territoire national.

En effet, en cas de catastrophe, les effets et les pertes occasionnées peuvent

être considérablement diminués si les autorités, les départements et les

populations des communes sujettes aux aléas sont bien préparés et prêts à

intervenir d’une part et s’ils disposent des connaissances et des capacités

nécessaires pour gérer efficacement les catastrophes d’autre part. Ces

mesures permettront de préparer le Bénin à se tenir prêt pour faire face à la

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récurrence des catastrophes hydroclimatiques et aux effets néfastes des

changements climatiques.

Actuellement, le volet « prévention » des catastrophes n’est pas encore

suffisamment développé. C’est ainsi que le PNUD et le Fonds pour

l’Environnement Mondial (FEM) ont appuyé le Bénin dans la formulation du

Projet SAP-Bénin centré sur les systèmes d’information climatique et d’alerte

précoce multirisques dont les inondations et autres risques (sécheresse,

élévation du niveau de la mer, vents forts etc.…). Le Document du Projet

SAP-Bénin a été signé par les autorités du Bénin et du PNUD le 22

Novembre 2013 et à la suite de cet acte, l’atelier national de lancement dudit

Projet et de validation de son PTA a eu lieu le 14 Janvier 2014. Le projet

« Système d’Alerte Précoce » SAP-Bénin vise à développer et renforcer les

capacités de plusieurs institutions nationales béninoises tant de

l’Administration Publique que de la Société Civile, en vue de mettre en place

et faire fonctionner des systèmes d’information climatique et d’alerte précoce

aux risques de catastrophes naturelles enregistrées au Bénin. Son principal

but est de produire des alertes rapides sur cinq (5) types de risques

hydrométéorologiques enregistrés au niveau national à savoir : inondation,

sécheresse, vent fort, élévation du niveau de la mer et érosion côtière ; et ces

alertes doivent répondre surtout aux besoins des populations vulnérables

dans les zones à risque.

Ainsi, des activités retenues au PTA 2014, l’action 1 du Résultat d’activité

2.6.4 porte sur l’établissement d’un Mode Opératoire Normalisé (MON) de

communication et de diffusion des alertes impliquant toutes les agences SAP

du niveau national et la mise en place des points focaux SAP locaux.

La présente étude s’inscrit dans le cadre de réalisation de cette activité

et consiste à fournir les éléments nécessaires pour l’adoption d’un système

efficace de diffusion d’alertes précoces dans le cadre projet.

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A. Objectifs et résultats

1. Objectif général de l’étude

Cette étude a pour objectif général de proposer un protocole opératoire

normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe

hydro climatique au Bénin.

2. Objectifs Spécifiques

La présente étude vise spécifiquement à :

Répertorier et analyser le contenu de tous les textes réglementaires et

législatifs en matière de diffusion d’alertes liées aux catastrophes au

Bénin ;

Répertorier et analyser les forces et faiblesses des protocoles de diffusion

d’alerte existants dans les pays africains en vue de permettre au Bénin

de s’en inspirer ;

Proposer un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte

qui précise le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur et

dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en

temps opportun par les populations de l’alerte provenant de la structure

émettrice ;

Préciser la nature juridique (décret, arrêté ministériel, arrêté

interministériel …) que doit revêtir la prise de décision pour la mise en

application du Protocole Opératoire Normalisé (PON) de communication

pour la diffusion d’alertes précoces et proposer le projet de

communication à introduire en Conseil des Ministres et les projets

d’actes juridiques à faire prendre par les autorités compétentes ;

Evaluer les besoins en matériels de communication spécifiques pour

l’opérationnalisation du circuit d’information et la mise en œuvre du

protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de

catastrophe hydro climatique au Bénin.

3. Résultats escomptés

les textes réglementaires et législatifs en matière de diffusion d’alertes

liées aux catastrophes sont répertoriés et leurs contenus analysés ;

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Les protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains

sont répertoriés et leurs forces et faiblesses analysées en vue de

permettre au Bénin de s’en inspirer ;

un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte qui

précise le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur et

dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en

temps réel par les populations, de l’alerte provenant de la structure

productrice est proposé ;

La nature juridique (décret, arrêté ministériel, arrêté interministériel …)

que doit revêtir la prise de décision pour la mise en œuvre du Protocole

Opératoire Normalisé (PON) de communication pour la diffusion

d’alertes précoces est précisée et le projet de communication à

introduire en Conseil de Ministre et les projets d’actes juridiques à

faire prendre par les autorités sont proposés ;

Les besoins en matériels de communication spécifiques sont identifiés

et évalués.

B. Différentes phase de l’étude

Activité 1 : séance de cadrage avec le commanditaire de l’étude

Activité 2 : recherches documentaires et rencontres avec les

personnes ressources. Sur la base d’un tableau récapitulatif des

structures et personnes ressources à rencontrer et à interviewer il s’est

agi de demander et d’obtenir les documents sur la base desquels elles

interviennent en matière de gestion de crise et catastrophe en général

et de diffusion d’alerte pour celles qui le font. Hors de la visite de

terrain et entretien avec toutes les personnes ressources impliquées ;

on a procédé à un recueil d’informations sur les expériences en cours

dans d’autres pays africains en matière de production d’information

et de diffusion d’alertes liées aux catastrophes. L’équipe s’est appuyée

sur la fédération internationale de la Croix Rouge et du Croissant

Rouge pour entrer en contact avec les structures indiquées en la

matière dans les autres pays pour obtenir les informations utiles. Les

contacts interpersonnels et la recherche par internet ont été aussi

utilisés.

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Activité 3 : Exploitation des données recueillies

Toutes les informations recueillies ont fait l’objet d’analyse et

d’exploitation par l’équipe d’experts, pour la proposition du circuit

normalisé de communication et de diffusion d’alerte, qui précise, le

rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur.

Activité 4 : Rédaction du rapport d’étude et proposition du protocole

normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de

catastrophe hydroclimatique au Bénin et des documents

d’officialisation et de mise en vigueur.

1. Cadrage avec le Projet SAP-Bénin

Une séance de cadrage s’est tenue le 05 Juin 2014 avec l’équipe du Projet

pour le partage du contenu des termes de référence, des objectifs de la

mission, des résultats attendus et une harmonisation sur la démarche de la

conception du protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte

en cas de catastrophe hydroclimatique au Bénin».

A travers la présentation power point du cabinet d’étude, plusieurs

points ont été abordés suivis de suggestions et de recommandations pour

améliorer la qualité générale de l’étude à faire.

2. Rencontre avec les personnes ressources, les autorités

communales et les chefs des services déconcentrés

Une rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et

les chefs des services déconcentrés a eu lieu pour le recueil des informations

suivant les questionnaires en annexe.

Pour faciliter les échanges, et préparer ces personnes à ces entretiens, des

mails, coups de fil, messages radio ont été adressés aux différents acteurs

concernés par lesdites rencontres. Ainsi, les éléments du guide d’entretien

sont partagés au préalable avec ces acteurs.

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III. Analyse des aléas et des risques 3

A. Résumé des aléas et des risques

Un aléa est la variation brusque et souvent inattendue d’un phénomène

ou d’un ensemble de phénomènes naturels tels que les aléas climatiques.

Très souvent, l’occurrence de ces aléas est accompagnée de conséquences

dont l’intensité et l’ampleur dépendent de la vulnérabilité des populations

qui doivent y faire face.

En effet, les conclusions du 5ème rapport du Groupe

Intergouvernemental des Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC)

présentent une situation inquiétante et catastrophique des impacts néfastes

des Changements Climatiques comme un élément essentiel justifiant la

formulation d’une stratégie appropriée dans l’espace CEDEAO afin de non

seulement de réduire les risques liés aux changements climatiques mais

aussi de s’adapter à ses effets néfastes.

L’ensemble du territoire national du Bénin est assujetti à des risques

écologiques et environnementaux importants tels que les inondations, la

sécheresse, la désertification, la déforestation, l’élévation du niveau de la

mer et la dégradation des zones humides côtières, l’érosion et la dégradation

des sols. Au nombre de ces bouleversements, on note suite aux

changements climatiques non seulement la modification des régimes

pluviométriques, hydrologiques, la diminution du nombre de jours de pluie

mais aussi l’extension de la désertification assortie de bouleversements des

calendriers culturaux, avec perte de tout ou partie de récolte. Sur le plan de

la santé des populations, il faut noter la recrudescence de certaines

pathologies jadis considérées comme rares (réémergences telles que la

tuberculose, les maladies respiratoires et autres maladies tropicales dites

négligées). D’autres affections, telles que les pandémies de grippe à virus

émergents menacent le monde entier.

De janvier à mars 2014, la Guinée a enregistré 122 cas de fièvre

hémorragique à virus Ebola dont 78 décès. Cette épidémie s’est étendue en

Sierra-Léone et au Libéria. Les autres pays de l’Afrique de l’Ouest sont tous

exposés à cette épidémie et se préparent à une éventuelle riposte.

3 Source : Plan de Contingence National 2014 version validée

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Au Bénin, le risque d’inondation reste très important à cause de son

apparition cyclique liée au rythme des saisons pluvieuses, à la mauvaise

occupation et gestion de l’espace national. C’est l’aléa le plus récurrent.

Cependant, le risque de la sécheresse demeure potentiel du fait des

températures élevées observées dans certaines régions du septentrion avec

pour conséquences de faibles productions agricoles menaçant la sécurité

alimentaire.

A l’échelle de l’année, les précipitations moyennes oscillent entre 700 mm

(extrême Nord) à 1500 mm (extrême Sud-Est), tandis que les températures

de l’air varient en moyenne autour de 27,2°C avec des maxima absolus

pouvant dépasser 45°C au Nord. Il convient de souligner que, depuis deux

décennies environ, les régimes pluviométriques caractérisant les climats du

Bénin, connaissent des fluctuations parfois très marquées au cœur des

saisons.

Par ailleurs, l’analyse de la variabilité interannuelle des 60 dernières

années révèle que les années 1977 et 1983 ont été particulièrement

marquées par une sécheresse climatique à grands impacts agricoles tandis

que les années 1962, 1968, 1988, 1997, 1998 et 2010 ont enregistré des cas

de fortes inondations. A l’échelle saisonnière, la situation se caractérise par

certaines anomalies se traduisant notamment par :

une forte concentration des pluies sur une courte période

occasionnant des perturbations pour la plupart des activités;

une brusque interruption des pluies en pleine saison ;

l’inexistence, pour certaines années, d’une démarcation nette entre les

deux saisons pluvieuses dans le sud du pays ce qui accentue le

phénomène d’inondation.

Quant à la variabilité spatiale, elle reste en général moins marquée ou

relativement faible dans les localités sises en dehors du littoral.

Les vents violents constituent un autre risque majeur auquel les

populations béninoises font face quotidiennement. Ils découlent des

perturbations climatiques et s’accompagnent généralement des pluies et

causent d’importants dégâts dont la détérioration des toitures et murs des

maisons et infrastructures socio-communautaires. Ils sont dus à la

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disparition de plusieurs espèces rares, notamment les phanérogames,

(iroko), les sambas, les baobabs, et les kapokiers qui assuraient une ceinture

de protection naturelle. Les feux de brousse intempestifs et la destruction

des forêts en sont les causes.

Outre les inondations, la sécheresse et les vents violents le Bénin,

comme tous les pays du monde, est exposé à plusieurs autres risques tels

que, l’érosion côtière, la montée brusque des eaux, les secousses telluriques,

les éboulements etc. Cependant, dans le cadre de la présente étude seuls les

cinq risques pris en compte par le Projet SAP-Bénin à savoir : les

inondations, la sécheresse, les vents violents, l’érosion côtière et la montée

brusque des eaux seront analysés.

B. Niveau d’impact

L’impact de ces aléas varie selon leurs intensités et leur ampleur :

1. Pertes en vies humaines ;

2. Destruction de la production agricole et animale ;

3. Dégradation de la santé des populations ;

4. Perturbation des différents écosystèmes marins, fluviaux, forestiers,

lacustres, etc. ;

5. Dégradation des sols, des côtes, des berges destruction des habitats,

des infrastructures socio communautaires et industrielles ;

6. Baisse de rendement des structures industrielles, financières,

bancaires et autres établissements névralgiques de l’économie

nationale ;

7. Augmentation de la vulnérabilité de la population;

8. Perturbation du cursus scolaire.

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IV. Analyse socio-économique

A. Inondations et sécheresses au Bénin

Le Bénin est arrosé par beaucoup de cours d’eau du nord au sud. Au

décours de fortes pluies, les crues de ces fleuves (Niger, Pendjari, Mekrou,

Alibori, Sôta, Akpara, Zou, Couffo, Mono, Ouémé, etc… et de leurs affluents),

lacs et rivières provoquent des inondations et débordent dans leurs vallées et

zones environnantes.

Figure 1: Carte Hydrographique du Bénin

Figure 2: Inondation de 2010 au Bénin

En effet, les inondations constituent une des urgences récurrentes qui

ont frappé et qui frappent presque chaque année le Bénin, surtout dans la

partie sud du pays. Entre les mois d’août et novembre 2010, le Bénin a dû

faire face à des inondations d’une ampleur exceptionnelle affectant les vies et

les capacités productives d’au moins 680.000 personnes sur l’ensemble du

territoire, dont 60 000 enfants, dans les divers secteurs économiques et à

des degrés variés, dans 55 communes sur 77 que compte le pays ce qui a

déclenché une urgence humanitaire.

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Figure 3: Iconographie des Inondations de 2010 au Bénin

A Cotonou et environs, on enregistre régulièrement un débordement du Lac

Nokoué jusqu’à la courbe de niveau 1,50 m et un débordement de la Lagune

de Togbin. La nappe phréatique remonte, provoquant une rétention des eaux

de ruissellement par des barrages artificiels (rails, routes, habitations et

remblais), un enclavement des zones sans exutoire naturel. Le processus est

le même à Athiémé, avec le Mono. Le bassin du Niger au Bénin connaît aussi

régulièrement des montées d’eau provoquant des destructions de champs de

cultures, d’ouvrages d’art et l’impraticabilité des voies.

Figure 4: Pirogues! Nouveau mode de transport sur les voies pavées de Cotonou Figure 5: Inondations de 2010 à Cotonou, et changement de mode de transport à

Cotonou

Au niveau national, et selon le PDNA élaboré fin décembre 2010, les coûts

des dommages et des pertes des inondations sont estimés à 127,1 milliards

de FCFA. Le coût total des pertes d’inondations correspond à 0,8 % du PIB

national en 2010. Les inondations ont causé des dégâts considérables au

secteur agricole et aux activités informelles non agricoles (commerce,

artisanat et tourisme) qui constituent les principaux piliers des moyens de

subsistance de la majorité de la population.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les inondations de 2010. Au titre

de ces facteurs on peut noter : (i) une pluviométrie exceptionnelle aggravée

par des crues massives des fleuves Niger, Ouémé et de leurs affluents ; (ii)

l’insuffisance des aménagements, de maintenance et d’assainissement

appropriés pour le système de drainage surtout en milieu urbain, ainsi que,

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(iii) une inadéquation des aménagements pour l’habitat urbain dans les

zones à risque d’inondation. A cela se rajoutent plusieurs facteurs

amplificateurs d’inondation, même en situation normale : la destruction de

la couverture végétale (au bord des fleuves) en remplacement avec

l’agriculture côtière et l’installation des habitations dans des zones

marécageuses, au bord des fleuves et dans des bas-fonds non aménagés

présentant des risques évidents d’inondation.

B. Vents violents au Bénin

L'apparition et le caractère récurent des vents violents constituent des

risques de catastrophe conséquences des changements climatiques. En effet,

les premières pluies de la saison qui se présentent souvent sous forme

d’orages localisés et violents atteignant fréquemment une intensité

supérieure à 100 mm/h ce qui favorise l’inondation et l’érosion sur les sols

mal protégés. Ces vents violents ont pour conséquence le décoiffement des

toits, le déracinement des arbres… entrainant parfois des pertes en vies

humaines. La question de la production et des diffusions des alertes relatifs

aux vents violents est de plus en plus préoccupante au Bénin.

Figure 6: Vents violents au Bénin

C. Érosions côtières et Montée brusque des eaux au Bénin

Au Bénin, comme la plupart des autres nations côtières, une proportion

élevée de la population et la plus grande ville sont sur la côte. En effet, la

moitié de la population nationale (Tableau N°1 et Graphe N°1) est sur la côte

et la ville de Cotonou, seule commune du département du littoral compte

678.874 habitants selon les résultats provisoires du Recensement 2013.

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Tableau N°1 et Graphe 1 : Répartition de la population par Département du

Bénin

Départements H F Population

Totale Population

Totale

Alibori 432 812 435 234 868 046 8,69%

Atacora 377 506 391 831 769 337 7,71%

Atlantique 683 838 712 710 1 396 548 13,99%

Borgou 599 810 602 285 1 202 095 12,04%

Collines 352 740 363 818 716 558 7,18%

Couffo 345 654 396 241 741 895 7,43%

Donga 270 341 272 264 542 605 5,43%

Littoral 325 284 353 590 678 874 6,80%

Mono 240 206 255 101 495 307 4,96%

Ouémé 529 843 567 007 1 096 850 10,99%

Plateau 302 587 321 559 624 146 6,25%

Zou 407 559 444 064 851 623 8,53%

Total 4 868 180 5 115 704 9 983 884 100,00%

D'après une étude publiée en 2007 par l'International Institute for

Environment and Economic Development (IIED), un organisme britannique à

but non-lucratif, l'érosion du littoral pourrait rayer de la carte les zones de

Donaten, Tokplegbe, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et quartier JAK, dans

l'est du Bénin, si rien n'est fait pour freiner l'avancée des eaux.

Figure 7: Destruction des maisons dans les Donaten, Tokplegbe, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et JAK

A en croire les chercheurs, l'élévation du niveau de la mer et l'érosion du

littoral pourrait faire péricliter les secteurs béninois de l'industrie, de la

pêche et du tourisme, et rayer de la carte les bâtiments, les ports et

l'aéroport, ainsi que d'autres infrastructures tels que les habitations, les

écoles et les routes. Le même phénomène risque de se produire à Ouidah et

Grand- Popo, villes situées respectivement à environ 40 et 90 Km à l'Ouest

de Cotonou où l'érosion côtière a détruit déjà de nombreuses habitations et

exploitation agricoles. En effet, la montée des eaux et les flux et reflux des

vagues ont déjà emporté plusieurs maisons dans le passé, plusieurs villages

comme Docloboé dans le Département du Mono ont totalement disparu.

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Figure 8: Erosion des côtes Béninoise

Selon des experts (dont le groupe français SOGREAH-Laboratoire

DEFT), si rien n'est fait pour arrêter l'avancée de la mer d'ici 2025,

Akpakpa pourrait s'effacer de la carte de Cotonou, puis les départements

de l'Ouémé-Plateau pourraient se trouver coupés du reste du Bénin. Ce

qui constituerait un coup fatal pour l'agriculture dans la riche vallée de

l'Ouémé, une vallée très importante dans la stratégie du gouvernement

pour garantir la sécurité alimentaire dans le pays et pour la réduction de

la pauvreté à travers la production agricole. L’érosion côtière actuelle se

traduit notamment par la régression des plages dans le golfe du Bénin,

même si les vitesses de recul sont variables d’un secteur à l’autre, ce qui

donne une impression d’engraissement partiel en certains points (Figure

N°10)

Figure 9: Evolution du trait de Côte à Cotonou

L'emplacement côtier est important pour l'économie de Cotonou, mais

la région côtière reste vulnérable à l'élévation du niveau de la mer, avec

des effets potentiellement catastrophiques sur l'économie, la population

et les systèmes naturels. L'avancée continue de la mer, l'érosion côtière et

l'élévation du niveau de la mer, exacerbées par l'activité humaine sur la

côte, ont des conséquences à moyen et à long terme, et menacent déjà les

Page 34: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

P a g e 33 | 84

communautés vulnérables et perturbent les écosystèmes sensibles les

moins protégés.

Figure 10: Destruction des maisons dus à l'érosion côtière

Les actions humaines de mise en valeur réduisent de 1% par an environ

le stock global (marais salants, mangroves, zones intertidales) de zones

humides côtières. Même avec ce taux de destruction modéré, la zone humide

côtière pourrait se réduire de 40% d’ici à l’an 2080. Cette réduction ajoutée à

celle qu’engendrerait l’élévation du niveau de la mer (induit par le

réchauffement global) conduirait à une véritable catastrophe dans toute la

zone humide côtière. Une élévation du niveau de la mer liée au

réchauffement planétaire est un facteur qui aggravera considérablement

l’érosion côtière. Le littoral béninois constitue donc un écosystème fragile

face aux effets néfastes induits par les changements climatiques.

D. Situations d’urgences précédemment connues

A côté des risques d’inondations, de la sécheresse, des vents violents,

de l’érosion côtière et de la montée brusque des eaux les urgences

précédemment connues sont : (i) les pénuries alimentaires et la sécheresse,

(ii) l’accueil des réfugiés et (iii) la grippe aviaire et le virus de type A(H1N1).

En 2008, des récoltes insuffisantes couplées aux fortes augmentations

des prix des denrées de base ont conduit à une urgence nutritionnelle

particulièrement grave dans trois communes du département de l’Alibori.

Plus de 3 000 enfants sévèrement malnutris ont bénéficié de récupération

nutritionnelle alors que les agents sociaux et de santé ont recyclé leurs

connaissances sur la prévention et la gestion de la malnutrition. De façon

générale, dans le Nord du Bénin (Ouest Atacora et vallée du Niger : 270 000

habitants), la région de Dassa-Zoumé (104 000 habitants) et la zone des

pêcheries dans le Sud (les communes lagunaires : 230 000 habitants), la

couverture des besoins caloriques à partir de la production locale est en-

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dessous de la norme, surtout au cours de la période de soudure (juin-

octobre). Des sécheresses périodiques (échos des grandes sécheresses du

Sahel) sont une cause majeure de pénuries alimentaires ; cette situation est

amplifiée dans les zones d’habitation enclavées. La préparation pour faire

face à ce risque paraît faible depuis la fin du dernier projet de sécurité

alimentaire réalisé sur financement extérieur. Faisant partie intégrante de

cette dynamique de dégradation des conditions de la sécurité alimentaire, il

convient de soulever la perte de biodiversité qui s’opère graduellement sur

l’ensemble des terres béninoises. L’utilisation de semences sélectionnées et

de pesticides pour l’agriculture, notamment les semences hybrides (coton,

maïs) sont des indices qui montrent qu’on tend vers une agriculture

moderne de type « minière » qui, de surcroît, provoque une perte de fertilité

et de la structure des sols dans les zones cotonnières ainsi que la perte des

sols par l’érosion de la nappe. Néanmoins, des expériences sont menées à

petite échelle sur l’agriculture durable (notamment sur le coton biologique) et

la protection biologique contre les pestes tandis que la société civile

s’organise pour le plaidoyer et la conscientisation.

En ce qui concerne l’accueil des réfugiés, l’Etat béninois donne asile et

protection aux réfugiés, y compris dans les cas d'arrivées massives, comme

en 1993 où ils furent 200 000 venant du Togo. C’est la Commission

Nationale chargée des Réfugiés (CNAR), créée par décret n°97-647 du 31

décembre 1997, dont le fonctionnement est financé par le Haut-

Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), qui coordonne

les interventions assurées par le HCR et d'autres agences du SNU (PAM,

UNICEF, OMS, UNFPA) ainsi que par des ONG internationales et nationales

(Caritas, Croix Rouge, etc.). Il y a des risques évidents pour le Bénin lorsque

la situation politique chez les voisins n’est pas stable ou apaisée. Il importe

d’en avoir une perception exacte et de faire des prévisions, même si le pays

n’a pas la capacité d’y faire face.

Finalement, les épidémies tels que l'Influenza Aviaire Hautement

Pathogène (IAHP) et plus récemment le virus de type A (H1N1, H7N9) et

l’Ebola constituent des risques potentiels qui en raison de leur réapparition

cycliques restent d’actualité.

Page 36: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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En 2013, un Plan National de préparation et d’intervention en cas de

pandémie de grippe ainsi qu’un Plan d’urgence de soutien militaire aux

autorités civiles (SMAC) en cas de catastrophe ont été élaborés. Un exercice

de simulation en cas de pandémie de grippe est réalisé afin de mesurer la

capacité du pays à faire face éventuellement à cette pandémie. Toutefois, il

convient de mettre à jour le dispositif de veille pour accompagner la mise en

œuvre du plan et de le renforcer chaque année. Ce même constat

s’applique d’ailleurs également à la formulation de plans de réponses

multisectoriels afin d’assurer le fonctionnement des services essentiels des

principaux acteurs publics et privés sur l’ensemble du territoire national.

De tout ce qui précède, on peut retenir que mis à part l’inondation, la

sécheresse et les vents violents, le Bénin n’a pas connu d’autres

catastrophes de grande envergure jusque-là. Néanmoins, il faut souligner

que l’érosion côtière et la montée brusque des eaux font d’énormes ravages.

Il urge donc de mettre en place un système d’alerte adaptée pour prévoir et

atténuer les effets de toutes ces catastrophes.

Page 37: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

P a g e 36 | 84

V. Méthodologie de l’étude

Conformément aux termes de référence de la mission, l’étude s’est déroulée

principalement en trois (3) étapes. Il s’agit:

de la collecte des données et des informations ;

de la recherche documentaire ;

du traitement et de l’analyse des données.

1. Préparation de la collecte : Initialisation de l’étude et

entretiens d’information-négociation-planification

La séance de cadrage entre le consultant et le projet SAP/Bénin a constitué

l’essentiel des activités d’initialisation de l’étude. A cet effet, l’équipe de

consultants a tenu des séances de travail avec l’unité de coordination du

projet SAP/Bénin. Ces séances ont permis d’échanger avec le commanditaire

afin d’harmoniser la compréhension de ce dernier et des consultants sur les

exigences, approches, objectifs et extrants attendus. Elles ont aussi permis

de finaliser la démarche, le chronogramme et de déterminer tous les autres

paramètres jugés utiles pour l'efficacité de la mission. Toute chose qui a

concouru à la contractualisation de l’étude et à son démarrage effectif. A cela

s’ajoutent l’identification des différents acteurs impliqués dans la

production, la diffusion des alertes et la planification de leur rencontre pour

des échanges nourris. Ce même exercice s’est étendu au niveau (terrain avec

l’implication des chefs d’antennes de l’ANPC), où des entretiens

d’information ont été réalisés à l’endroit de tous les acteurs concernés par le

circuit de communication et de diffusion des alertes liées aux changements

climatiques.

2. Outils et collecte

La collecte des documents et des informations relatives aux TDR a été

réalisée. L’étude de ces documents a permis essentiellement d’adapter les

objectifs de la mission au contexte de l’étude et des résultats escomptés. Ce

qui a servi de base à l’élaboration des outils de collecte de données,

notamment les guides d’entretiens qualitatifs à l’endroit des personnes

ressources et à l’endroit des différents acteurs impliqués dans le circuit de

communication et la diffusion des alertes précoces .

Page 38: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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En effet, l’étude est de type qualitatif. Elle nous a permis de comprendre le

mode de fonctionnement des structures intervenant dans le SAP, d’identifier

les différents acteurs impliqués dans la production et la diffusion des alertes,

ainsi que le point des matériels disponibles au niveau de chaque structure,

afin de proposer un circuit normalisé de diffusion des alertes liés aux aléas

hydroclimatiques.

3. Modèle d’analyse

Les données collectées sont analysées à l’aide du modèle Swot dans le but

de faire ressortir les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces

des protocoles de diffusion d’alerte existants au Bénin et dans les pays

africains. Signalons que le renseignement des guides au cours des focus

groupe a été suivi d’un brainstorming qui a permis aux participants

d’échanger sur un certain nombre de points cruciaux relatifs à la

problématique abordée.

En effet, Au cours de ces échanges, les analyses thématiques qui ont été

développées, se sont focalisées sur un certain nombre d’aspects stratégiques

jugés utiles à savoir, le circuit de communication existant, les failles de ce

circuit, la compréhension du protocole normalisé, les textes règlementaires

et législatifs qui encadrent ce secteur, la relation ANPC – Préfecture -

Commune et préfecture. Des recherches documentaires dans les structures

et institutions chargées de la production et de la diffusion des alertes ont été

réalisées, en vue de :

Répertorier et analyser le contenu de tous les textes réglementaires et

législatifs en matière de production et de diffusion d’alertes liées aux

catastrophes au Bénin ;

Proposer un circuit normalise de communication et de diffusion d’alerte

qui précisera, les délais d’action et de réaction de chaque acteur dont

l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en temps

opportun par les populations de l’alerte provenant de la structure

productrice ;

Préciser la nature juridique de communication pour la diffusion d’alertes

précoces et proposer le projet d’actes juridiques à prendre par le ou les

autorités compétentes ;

Page 39: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

P a g e 38 | 84

Evaluer les besoins en matériels de communication spécifiques pour

l’opérationnalisation du circuit d’information et de mise en œuvre du

protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de

catastrophes hydroclimatiques au Bénin.

A. La recherche documentaire

Elle a consisté en une revue documentaire (ouvrages généraux, mémoires,

documents de projets, articles scientifiques ou de journaux, études) aussi

bien sur le plan national, que sur le plan international. Celle–ci a été sous

tendue par les autres recherches documentaires faites au niveau des

mairies, des préfectures, de l’ANPC, de la DGeau, du PNUD, à la Croix

Rouge, à Plan Bénin, à la PNE, à la DNM, à l’université d’Abomey-Calavi,

sur internet. Elle a été complétée par des investigations de terrain.

Tableau récapitulatif des structures concernées par la recherche

documentaire.

N° Structures

1- Institutions

l’Institut des Recherches en Halieutiques et Océanographie du

Bénin

le point focal AGRIMET

2- Administrations

la Direction Générale de l’Eau, la Direction Générale de

l’Environnement, la Direction de la Météorologie Nationale ;

l’Agence Nationale de la Protection Civile,

la Direction du Conseil Agricole et de la Formation

Opérationnelle, la Direction de la Communication et des medias,

les Comités Communaux de Protection Civile avec leurs

démembrements ;

(Services techniques, services déconcentrés des communes à

haut risque),

l’Université d’Abomey Calavi,

3-

(Maires et

préfectures)

BORGOU-Alibori : Karimama, Malanville, Tchaourou

Atacora-Donga : Cobly;

Zou/collines : Zagnanado, Zogbodomey, Ouinhi ;

Mono/Couffo : Lokossa, Athiémé, Grand-Popo, Bopa ;

Ouémé-Plateau : (Sèmé-Podji, Aguégués, Dangbo, Adjohoun,

Bonou) ;

Atlantique/Littoral : (Abomey- Calavi, Sô-Ava, Cotonou).

4- Organisation de la

société civile

IDID ONG, Care International, CRS, Plan-Bénin, Oxfam,

CARITAS, Réseau des Journalistes sur les Crises et

Catastrophes Naturelles, Réseau des parlementaires sur les

Crises et Catastrophes Naturelles, la Croix Rouge du Bénin et

autres…

Page 40: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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1. Recherche documentaire des textes réglementaires et législatifs en

matière de production et de diffusion des alertes liées aux

catastrophes

Sources

du

document

Nature du

Document Informations obtenues

Commune

Loi n°97-029 du 15

janvier 1999 portant

organisation des

communes en

République du Bénin

Art 76 alinéa 6 : le Maire à l’obligation de « …

prévenir, par des précautions convenables et de

faire cesser, par toutes les mesures

appropriées, les fléaux calamiteux tels que les

incendies, les inondations, les maladies

épidémiques ou contagieuses, et de faire

atténuer, par l’organisation des secours

nécessaires, les conséquences des accidents

desdits fléaux. Le Maire peu dans ces cas,

demander le concours des services

déconcentrés de l’Etat… »

1- Commune

Arrêté 2009

N°94/40/10/C-

GR/SG-SAG portant

création du comité

communal de

protection civile

Art3 :le comité communal a pour tâche de

mettre en place un plan d’action susceptible de

faire face à tous les cas de sinistre ou de

catastrophe naturelle, en vue d’assurer la

sauvegarde des personnes et des biens

ArtR4 : Le dit comité peut faire appel à toute

autre personne physique ou moral susceptible

de l’aider dans l’accomplissement de sa mission

et à l’obligation de rendre compte

2 Préfecture

Décret N°2011-834

du 30 Décembre

2011, Portant

création, composition,

attributions et

fonctionnement de la

plate-forme nationale

de réduction des

risques de

catastrophes et

d’adaptation au

changement

climatique en

République du Bénin

Art1 : Il est créé en République du Bénin une

plate-forme nationale de réduction des risques

de catastrophes et d’d’adaptation du

changement climatique

ART2 : La plate-forme est chargée de

promouvoir l’intégration de la prévention des

risques et de la gestion des catastrophes dans

les politiques, plans et programmes de

développement durable et de réduction de la

pauvreté.

ART3 : Composition du bureau de la plate-

forme Nationale, Ministère de l’intérieure, de la

sécurité publique et des cultes ou son

Représentant, le ministère de l’environnement

de l’habitat et de l’urbanisme, ou son

Représentant, le Ministère de la santé ou son

Représentant, le Ministère de la famille ou son

Représentant

ART4 : Comité technique chargé de

l’opérationnalisation de cette plate-forme

ART5 : Comité de prévention des catastrophes

(Comité de Recherche et éducation, Comité

communication et sensibilisation, Comité

préparation et Réponses aux urgences, Comité

renforcement des capacités et mobilisation de

ressources, Comité protection sociale et genre,

Page 41: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Sources

du

document

Nature du

Document Informations obtenues

Comité de prospective et d’études stratégiques,

Comité suivi-évaluation,

ART12 : Les plates-formes départementales,

communales et locales sont chargées de la

même mission que la plate-forme nationale.

3- Commune

Le plan de

contingence

communal

Organisation relative aux aléas

hydroclimatique.

Un comité est mis sur pied à cet effet.

4- commune Décret de création du

plan Orsec du Bénin Toujours en actualisation

2. Analyse des informations obtenues

Préoccupées par la situation alarmante des catastrophes qui menacent

l’environnement, les autorités béninoises ont pris des dispositions

conséquentes en mettant en place des mécanismes de prévention et de

gestion des catastrophes. La nécessité de disposer d’un outil d’aide à la

décision s’est imposé. Ainsi au Bénin, nous pouvons noter l’existence des

textes règlementaires et législatifs en ce qui concerne la prévention et la

gestion des catastrophes. Il s’agit notamment des décrets et arrêtés sans

oublier les documents sectoriels de prévention et de gestion des catastrophes

tels que les plans de contingence. Cependant, ces textes sont très peu

connus et par ricochet faiblement mis en œuvre. Mieux ils sont non

seulement inconnus par les acteurs, surtout les acteurs à la base au niveau

des préfectures, mairies et de la population.

Si aujourd’hui la Plate-forme nationale de réduction des risques et

catastrophes consacrée par un décret est une effectivité, son

opérationnalisation peine à prendre. Par ailleurs, ces textes réglementaires

et législatifs régissant la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin

pour la plupart n’ont pas mis un accent particulier sur le système d’alerte. A

titre illustratif, les plans de contingence des communes élaborés ne mettent

un accent sur le système d’alerte précoce.

Page 42: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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B. Protocoles de diffusion d’alerte existants dans d’autres

pays

Les sociétés africaines n’ont pas adapté leurs contextes de développement au

milieu naturel qui les entoure et aux pertes et coûts associés aux

catastrophes d’origine naturelle. Au contraire, d’une décennie à l’autre, le

nombre de catastrophes sociétales ne fait qu’augmenter.

La vulnérabilité aux risques naturels s’accroît en raison de la croissance

démographique et aussi du fait que les populations volontairement sont plus

nombreuses à vivre dans des endroits à risques. Au cours des dernières

années, plusieurs personnes ont perdu la vie pendant les catastrophes

provoquées par des tempêtes, des sécheresses ou des inondations en

Afrique. Si quelques pertes matérielles semblent inévitables, notamment

dans le cas d’événements de très grande ampleur et peu fréquents, dans

certains cas, les pertes en vies humaines auraient pu être évitées si des

précautions et des mesures appropriées avaient été prises. Cela aurait pu

être le cas des inondations de 2013 des communes de Karimama et de

Malanville au Bénin, où aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée.

Contrairement à cet exemple, plusieurs personnes trouvaient la mort au

Bénin et perdent encore la vie dans plusieurs pays africains. Alors avant ces

dangers liés aux aléas hydroclimatiques, il y a toujours eu suffisamment de

temps pour alerter quelques-unes des populations, le fait que les gens

n’aient pas été informés à temps, l’inexistence d’un système d’alerte précoce

efficace, et l’absence de formation pour réagir aux alertes n’ont pas permis

aux autorités et à la population locale d’exécuter les mesures appropriées

qui auraient permis de réduire de manière significative les pertes en vies

humaines. Face à toutes ces difficultés, la majorité des pays africains s’est

dotée d’un protocole de diffusion des alertes précoces.

Traditionnellement, les systèmes d’alerte précoce comportent trois phases :

la surveillance des signes avant-coureurs,

la prévision d’un événement probable et,

la notification d’une alerte dans le cas où surviendrait un

événement de proportions catastrophiques.

Page 43: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Un modèle amélioré comportant quatre phases, actuellement prôné par les

agences nationales de secours et les institutions de gestion des risques,

comporte une phase supplémentaire, à savoir le démarrage des activités de

réaction d’urgence, une fois l’alerte lancée. Ce quatrième élément a pour

finalité de reconnaître la nécessité d’une réponse à l’alerte dont la

responsabilité initiale relève des agences de réaction aux urgences. Pour être

efficaces, les systèmes d’alerte précoce nécessitent de solides bases

techniques et une bonne connaissance des risques.

1. Répertoire des Protocoles de diffusion d’alerte

existants dans les pays africains

Plusieurs pays africains, se sont dotés d’un protocole de production et de

diffusion des alertes précoces relatives aux cinq aléas hydroclimatique. Il

s’agit notamment de l’inondation, des vents forts, de l’érosion côtière, de

l’élévation brusque du niveau de la mer et de la sécheresse.

N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

1- Niger Internet

Le SAP, fut créé, auprès du Cabinet du Premier

Ministre, le 23 août 1989

(décret n°89/003/PM du 23/0989). Il a été modifié le

31 mai 1995 (décret n°95-

081/PM) en complétant l’alerte par la réponse aux

différentes catastrophes (la

gestion des catastrophes).

Son objectif est de contribuer à la prévention des

catastrophes et l’apparition de crises alimentaires

et nutritionnelles. Il est chargé de suivre et

d’animer toutes les activités d’alerte précoce et de

gestion des catastrophes afin d’éliminer ou de

réduire les risques et/ou les effets d’une

catastrophe dans les domaines alimentaire,

socioéconomique, sanitaire et nutritionnel.

La cellule de coordination du système d’alerte

précoce, est sous l’autorité du

Directeur de Cabinet du Premier Ministre qui est

chargé entre autres de :

Page 44: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

o de collecter, traiter et diffuser les informations

pertinentes relatives aux risques ;

o de crises alimentaires qui pourraient toucher

certaines zones du pays ;

o assurer l’échange d’information et la large diffusion

à temps des données relatives à la vulnérabilité des

populations et des analyses produites par le SAP,

sous formes appropriées, notamment auprès des

décideurs publics et de la Commission Mixte de

concertation Etat donateurs ;

o apporter un appui technique aux structures

nationales, régionales et sous régionales chargées

de la collecte et de l’analyse de l’information dans

le cadre du SAP en matière prévention et de gestion

des catastrophes

o Assurer l’évaluation de l’impact des actions

conduites pour l’atténuation des catastrophes et

les crises alimentaires

o Rassembler et analyser toutes les données dans les

domaines alimentaire, sanitaire, nutritionnel et

socio-économique; assurer l’échange d’information

et la large diffusion à temps des données relatives à

la vulnérabilité des populations et des analyses

produites par le SAP, sous formes appropriées,

notamment auprès des décideurs publics et de la

Commission Mixte de concertation

o Apporter un appui technique aux structures

nationales, régionales et sous régionales chargées

de la collecte et de l’analyse de l’information dans

le cadre du SAP

o Recenser les méthodes et capacités d’adaptation

des populations face aux crises et les diffuser

o Constituer et gérer des banques de données sur

tous les domaines d’intervention du SAP

o Analyser les études, enquêtes, programmes

sectoriels et opérations d’urgence menées dans les

zones sinistrées ou à risque pour contribuer à la

réflexion sur la problématique de la vulnérabilité

Page 45: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

alimentaire

En vue d‘une action participative du système

d’alerte précoce, la CC/SAP a créé sous sa

coordination un groupe de travail interdisciplinaire

(GTI/SAP), dont les principaux acteurs sont les

responsables des différents systèmes

d’informations sectoriels.

Elaboration de plusieurs plans sectoriels en

matière de prévention et de gestion des

catastrophes

Intégration de la réduction des risques de

catastrophes dans le document de réduction de la

pauvreté

Evaluation des vulnérabilités et des capacités

Suivi annuel des zones à risques

Mécanisme de surveillance des risques et des

catastrophes

Les structures membres de ce Groupe, chargées de

collecter les informations nécessaires à l’analyse de

la vulnérabilité sont tenues de transmettre à la

CC/SAP les données utiles selon les conditions et

la périodicité définies par le GTI/SAP.

Il s’agit de:

Direction de la Météorologie Nationale;

Direction de la Protection des Végétaux;

Services des Statistiques du Ministère de

l’Agriculture;

Direction du Commerce Intérieur et de la

Concurrence;

Direction de la Santé animale du Ministère chargé

de l’Elevage ;

Système d’information sur les marchés de bétail ;

Système d’information sur les marchés agricoles ;

Direction de la Statistique et des Comptes

Nationaux ;

Direction de la Surveillance et du Contrôle

Epidémiologique ;

Direction des Programmes et Plan ;

Page 46: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

Direction de la Promotion Sociale et de la Solidarité

Nationale ;

Direction des Ressources en eau ;

Direction de la Production Animale et de la

Promotion des Filières.

Tout comme le SAP, le Groupe de Travail

Interdisciplinaire de Gestion des Crises

Alimentaires (GTI/GCA) est chargé d’appuyer la CCA

dans sa fonction de Coordination, de programmation et

de mise en œuvre des opérations menées par l’Etat

pour l’atténuation des crises alimentaires, en se

basant essentiellement sur les

Informations fournies par le Système d’Alerte Précoce

2- SAP TOGO Internet

Mécanisme d’alerte et de partage d’information

Le Système d'Alerte Précoce de la Croix-Rouge

Togolaise a pour but de détecter et de prévenir les

dangers naturels potentiels susceptibles d'impacter

une communauté. Il couvre deux dangers naturels

: inondations et les sècheresses

Aucune hiérarchie, aucun protocole n'est suivi

pour le partage d'information. Les informations

circulent dans tous les sens notamment d'une

communauté vers une autre, d'une communauté

vers les PF et les Coordinations (régionales et

nationale), des coordinations vers les

communautés et les PF

Le temps est un facteur très important pour le SAP

d'être effectif et efficace. Les informations sont

partagées en temps réel quelque soit l'heure

Des chaînes d'alerte sont constituées sur les

différents cours d'eau dans les zones couvertes par

le SAP

La décision de l'évacuation reste au niveau

communautaire

Le bon fonctionnement du SAP repose sur le PC

Team pour la simple raison que toute les

informations partagées dans le réseau viennent du

Page 47: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

PC Team et toutes les informations sont utilisées

par le PC Team pour la communauté

Les composantes du SAP sont les Indicateurs

Locaux ; Les Balises / les limnimétries ; les

pluviomètres ; les Prévisions météo

Les acteurs du SAP sont essentiellement la

communauté y compris autorités et structures

locales et communautaires ; des réseaux de

volontaires ; les points focaux préfectoraux ; les

coordinations nationale et régionale des structures

en charge de la prévention et de la gestion des

catastrophes ; les radios communautaires ;

Le système d'alerte précoce est opérationnel sur la

base de partage des informations hydrologiques et

météorologiques. Les PC Teams utilises

essentiellement le téléphone portable pour le

partage d'information ;

Le système utilise principalement les réseaux de

téléphone du Togo et des pays voisins pour les

localités facilement plus accessibles à travers ces

réseaux ;

3-

SAP

Mozambiq

ue

Internet

Le Mozambique est situé sur le littoral oriental de

l’Afrique australe. Comme ses voisins, il est confronté

à de catastrophes naturelles qui contribuent à des

niveaux de vulnérabilité élevés, lesquels ont des effets

négatifs sur son développement

La stratégie de base du programme de préparation

aux catastrophes est faite par la Croix-Rouge du

Mozambique

o Elle facilite la création, dans chaque

communauté visée, de comités locaux de

gestion des catastrophes, formés et équipés

pour améliorer les interventions en cas de

catastrophe. Notamment de mettre en place

des systèmes d’alerte précoce au niveau

communautaire

o Chaque comité se compose de six membres,

Page 48: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

élus et respectés par la communauté,

auxquels sont attribués des rôles et des

responsabilités clairement définis, ainsi que

de cinq volontaires locaux chargés des

premiers secours, de l’identification des

bénéficiaires et d’autres activités dans les

situations de catastrophe

o le dirigeant local est membre du comité et les

groupes communautaires existants sont, dans

la mesure du possible, encouragés à tenir le

rôle de comité local de gestion des

catastrophes pour garantir l’intégration du

programme de préparation aux catastrophes

dans d’autres activités au niveau

communautaire

o Les comités de gestion des catastrophes, avec le

soutien des volontaires de la Croix-Rouge du

Mozambique, cartographient les ressources

locales et recensent les risques réels et perçus

ainsi que les mécanismes d’adaptation

traditionnels

TACHES

Ils sont chargés d’alerter les communautés et de les

préparer à faire face à des conditions météorologiques

difficiles au moyen d’un système d’alerte précoce. Les

radios distribuées aux membres des comités jouent un

rôle essentiel, car elles permettent d’accéder au

système d’alerte précoce du gouvernement.

Explication de la tache

créé en novembre 2002, des émissions radiophoniques

avertissent le public de la formation de cyclones à l’est

du Mozambique. Du matériel d’information décrivant le

système d’alerte précoce adopté par le gouvernement a

été remis aux membres des comités.

Trois couleurs sont utilisées pour indiquer la proximité

des cyclones : bleu : arrivée dans les prochaines 24-48

heures ; jaune : arrivée dans moins de 24 heures ;

rouge : arrivée dans les 6 prochaines heures.

Page 49: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

Des affiches indiquent aux membres des comités

comment communiquer efficacement les alertes

météorologiques à l’ensemble de la communauté

Des kits d’intervention d’urgence, composés de sifflets,

de mégaphones, de gilets de sauvetage (en cas

d’inondation) et d’autres articles d’intervention

d’urgence essentiels, sont disponibles dans les

communautés et placés sous la responsabilité des

dirigeants locaux

Rôle de la croix rouge

Les sections régionales de la Croix-Rouge du

Mozambique sont au cœur du système d’alerte

précoce. Elles reçoivent les alertes météorologiques par

radio et s’assurent que les volontaires au niveau

communautaire sont informés et en contact avec les

comités locaux. Le programme soutient la priorité que

s’est donné le gouvernement de mettre en place un

système d’alerte précoce et a fait de la Croix-Rouge du

Mozambique le principal acteur, à l’échelle nationale,

de la gestion des catastrophes au niveau

communautaire

ETUDE DE CAS DU Mozambique

(Cyclone Favio en Févier 2007)

Le système d’alerte précoce a été mis à l’épreuve en

février 2007, lorsque le cyclone Favio a frappé le centre

et le nord de la province d’Inhambane, dans le sud

Mozambique, avec des rafales de vent de 270

kilomètres/heure. Bien que le financement extérieur

direct ait pris fin au début de l’année 2006, les comités

de gestion des catastrophes, avec le soutien de la

Croix-Rouge du Mozambique, ont mis en pratique les

compétences et les techniques acquises par le biais des

activités de préparation aux catastrophes au niveau

communautaire, et joué un rôle crucial en alertant les

communautés. À Pambara Un et Pambara Deux, deux

communautés situées à proximité de la ville de

Vilankulos (province d’Inhambane), les membres du

comité ont expliqué qu’ils avaient entendu l’alerte au

cyclone à la radio et avaient mis sur pied un plan pour

Page 50: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

P a g e 49 | 84

N° Pays Sources de

documentation Informations obtenues

alerter la communauté. Lorsque des membres de la

communauté n’ont pas fait cas des premières mises en

garde et ont mis en question la source de la prévision

météorologique, les membres du comité ont suivi les

recommandations pratiques exposées dans le matériel

d’information fourni dans le cadre du programme de

préparation aux catastrophes. Enfin L’approche

communautaire de la préparation aux catastrophes

s’est révélée efficace et durable pour réduire la

vulnérabilité aux catastrophes naturelles, comme la

réaction au cyclone Favio l’a prouvé.

2. Analyse et évaluation des Protocoles de diffusion

d’alerte existants dans les pays africains

Nous présentons ici brièvement le contexte dans lequel s’insèrent les

Système d’alerte précoce des pays africains, c'est-à-dire l’ensemble du

processus de prévention et de diffusion des alertes précoce lié au cinq aléas

hydroclimatiques en mettant en évidence les grands types d’acteurs et les

opérations mises en œuvre. Lorsque l’on traite des systèmes d’alerte précoce

des pays africains, un certain nombre d’oppositions, de résistances et

d’interrogations de trois ordres refont surface. Le premier type de frein

cognitif ne se limite pas, en fait, aux systèmes d’alerte précoce mais

questionne le bien-fondé de la prévention ; le deuxième s’interroge sur la

validité, l’utilité et la substance d’un système d’alerte précoce liés aux aléas

hydroclimatique ; le troisième enfin se situe au niveau d’une impossibilité

hypothétique à traduire l’alerte en réponse.

Il est indispensable de répondre à ces critiques, non seulement pour

convaincre des interlocuteurs qui, bien souvent, devront participer au

système d’alerte précoce, mais aussi parce que les obstacles mentionnés

sont souvent fondés et doivent donc être surmontés pour la bonne marche

de l’anticipation.

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3. Situation des alertes précoces dans les pays africains

De façon générale dans tous les pays africains, le diagnostic est le même.

L’alerte ne permet pas forcément de définir un programme d’action.

Lorsque l’alerte est présentée au politique, elle ne reçoit, au mieux,

qu’une attention très mitigée, lorsqu’elle n’est pas ignorée. Le manque

d’intérêt du politique relèverait, d’une part, d’une différence de cadre

temporel entre échéances électorales et actions préventives et, d’autre

part, de l’absence de suggestion d’action accompagnant l’alerte. Les

deux premières critiques sont donc en partie liées.

Dans certains cas, la situation difficile serait connue, prévue depuis

longtemps, alors qu’aucune réponse n’est véritablement apportée. En

préalable, lors de chaque phase de prévention que sont

l’anticipation, l’alerte et sa diffusion, le diagnostic, la

planification de la réponse, puis finalement, sa mise en œuvre,

des décisions seront nécessaires et feront naître, à chaque fois,

des difficultés spécifiques. Ce n’est pas parce qu’une étape, quelle

qu’elle soit, présente un obstacle que l’ensemble du processus doit être

abandonné. Au contraire, il convient de tenter de résoudre chacun des

problèmes. Le premier écueil, celui de la nécessaire définition d’un

programme d’action, pourrait n’être qu’apparent. Nous avons vu que

les systèmes d’alerte précoce en Afrique devaient être fondés sur une

compréhension de l’instabilité ou des conflits et de leurs dynamiques,

de type scientifique.

4. Evaluation de la diffusion et de la communication des

alertes en Afrique

a) Diffusion et communication

Les systèmes d’alertes précoces efficaces en Afrique diffusent l’information à

l’intention des populations pour qu’elles soient prévenues de l’imminence

des phénomènes dangereux, mais aussi pour faciliter la coordination aux

niveaux national et régional, de même que l’échange d’informations.

Page 52: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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b) Problèmes organisationnels

Les populations et les autorités responsables de la gestion des risques sont

informées du rôle des Services météorologiques et hydrologiques nationaux

en termes d’émission d’alertes météorologiques. Ce qu’il faut préciser est que

nombre d’états africains manque de préciser la chaîne de diffusion et les

responsabilités des parties concernées dans un plan national d’intervention

en cas de catastrophe avec en main les textes règlementaires et juridiques

régissant le protocole de communication et de diffusion des alertes.

Au sein des structures et en fonction des différents types de risque possibles

pour différents lieux, ils doivent identifier et désigner les instances qui

émettent des alertes et diffusent des informations. Pour les dangers

localisés, la communauté accordera probablement plus confiance à des

informations provenant d’une personne disposant de connaissances locales

de la région plutôt que d’un étranger d’un bureau lointain qui pourrait ne

pas être suffisamment sensible aux besoins sur place.

c) Présentation des alertes

Il est possible qu’il faille préparer des alertes dans différents formats – textes,

graphiques, code couleurs, messages audio – et qu’elles incluent des

mesures précises à adopter par la population pour faire face au phénomène.

Grâce à ces différents formats, les personnes vulnérables recevront

probablement plus facilement le message et pourront agir en conséquence. Il

faut néanmoins que tous les formats présentent l’information de façon

précise et cohérente.

d) Efficacité de la communication

La diffusion est la fourniture de messages d’alerte, mais on ne parle de

communication que lorsque l’information est reçue et comprise. Donc le

fondement de toute communication des messages d’alerte repose sur le

format et la formulation des messages, sur les méthodes de diffusion, sur

l’éducation et la préparation des parties prenantes, ainsi que sur leur

compréhension des risques qu’elles courent. Les messages d’alertes efficaces

sont courts, concis, compréhensibles et exploitables; Ils répondent du reste

Page 53: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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aux interrogations «quoi», «où», «quand», «pourquoi» et «comment réagir». Ils

doivent rester cohérents au fil du temps. Ce à quoi s’attèlent nombre de pays

africains. Il faut concevoir les messages d’alerte en fonction des besoins

précis des utilisateurs visés. L’utilisation d’un langage clair avec des phrases

courtes et simples améliore la compréhension du message de la part des

utilisateurs. En outre, l’information la plus importante du message est

présentée en premier lieu, suivie des autres renseignements. Ils doivent

également comprendre des informations détaillées sur le danger, et utiliser

des références reconnaissables ou géographiquement localisées. Une

communication efficace des risques et des alertes exige de connaître les

destinataires. Dans la plupart des pays, la population est très variée, avec

des origines, des expériences, des perceptions, des circonstances et des

priorités différentes. Il faut donc tenir compte de cette diversité lors de toute

tentative de communication. Lors de l’émission de messages d’alerte, il

convient donc d’identifier les préoccupations de la communauté touchée de

façon à protéger leurs intérêts (par exemple, des instructions visant à

protéger le bétail). Il faut par ailleurs prévoir des dispositions afin d’avertir

les utilisateurs de la dissipation d’une menace de danger et de la levée des

mesures d’urgence.

e) Moyens de communication

Tous les pays africains prévoient des moyens de communication afin de

répondre aux besoins individuels des communautés qui couvrent toute la

population concernée. Ils peuvent reposer sur divers formats (textes,

graphiques, messages audio) et moyens (radio, téléphone, internet, radio

messagers, sirènes, alertes visuelles et même des messagers à pied pour les

lieux isolés) en fonction des circonstances. Les alertes doivent être diffusées

au travers de différents canaux pour s’assurer qu’elles parviennent au plus

vite à la population. Du reste, la communication est aussi fortement

améliorée lorsque des messages d’alerte cohérents proviennent de plusieurs

sources concordantes et crédibles. Des émissions dans les médias de l’office

météorologique et/ou des interviews à la radio et à la télévision

accompagnées de données plus officielles se sont révélées efficaces au

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déclenchement d’une réaction de la part de la population. Dans la plupart

des cas, ces données officielles proviennent des prévisionnistes ou des

responsables d’offices météorologiques locaux ou d’un dirigeant

communautaire (comme le gouverneur ou le responsable des situations

d’urgence). Les réseaux de diffusion des alertes sont connus de tous les

destinataires et sont cohérents pour les différents types d’alerte pour

minimiser le risque de confusion ou de malentendu auprès des populations.

La transmission des alertes est pour le moment fiable et les populations en

accusent réception. Il est devenu indispensable pour les Services

météorologiques et hydrologiques nationaux d’être capables de s’adapter

rapidement aux nouvelles technologies de communication. Les populations

s’attendent à être informées de conditions dangereuses via une série de

nouvelles plates-formes (téléphones, ordinateurs portables, etc.), mais aussi

grâce à des plates-formes (télévision et radio). La plate-forme peut évoluer

rapidement et doit donc être souple pour entrer en contact avec le

maximum de personnes possible.

Mesures d’intervention

Si l’on veut que les systèmes d’alerte précoce diminuent les risques de

catastrophes, il faut renforcer les capacités de la communauté à réagir aux

catastrophes naturelles. L’éducation et la sensibilisation du public, la

participation des parties prenantes, la présentation des alertes et leur

communication contribuent à l’adoption d’une réaction appropriée à l’alerte.

Perception de la population :

Le message d’alerte en soi ne suscite pas une réaction immédiate de la part

des populations. Les personnes qui reçoivent l’alerte vont d’abord l’évaluer

en fonction de leur propre sens du risque et chercher une confirmation

auprès d’une deuxième source d’informations. Les informations

supplémentaires requises avant qu’elles ne réagissent dépendent du contenu

et de la clarté de l’alerte initiale, ainsi que de la crédibilité de sa source. Il est

essentiel que la population respecte l’avertissement pour s’assurer une

intervention rapide et efficace. Les mesures visant à accroître la confiance

des populations envers les alertes et à garantir une réaction rapide.

Page 55: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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VI. Proposition d’un circuit normalisé de

communication et de diffusion d’alerte

La proposition d’un circuit normalisé fait appel à une démarche

méthodologique, au point des entretiens réalisés sur les circuits

actuellement utilisés, à leur analyse et au circuit normalisé proposé. Le

circuit normalisé élaboré s’est basé sur les leçons apprises des expériences

de production et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique

au Bénin et dans certains pays africains. Il vise à harmoniser les

interventions des différentes structures qui interviennent dans la prévention

et la gestion des catastrophes au Bénin en matière de production et de

diffusion d’alerte.

A. Démarche méthodologique

En guise de rappel, dans le souci d’élaborer un circuit normalisé

pragmatique et opérationnel qui tient compte véritablement des spécificités

du Bénin en matière de production et de diffusion d’alerte hydro climatique,

une enquête qualitative a été menée non seulement auprès des Autorités

communales, des populations et de toutes autres personnes ressources

ciblées à cet effet mais aussi auprès des structures nationales et

internationales intervenant dans le domaine de la prévention et de la gestion

des catastrophes. Parallèlement à la mission de terrain, des recherches

documentaires ont été réalisées sur les expériences en la matière de certains

pays africains. Les informations collectées ont été ensuite dépouillées,

traitées et analysées à l’aide de l’outil SWOT.

B. Rapport des entretiens avec des personnes ressource et

les communes

1. Historique

L’historique du dispositif du système d’alerte précoce en cas de

catastrophes dans les communes, se résume beaucoup plus à l’observation

empirique des phénomènes naturels qui permettent aux populations

d’apprécier l’arrivée de la pluie, de la sécheresse, des vents forts, de la

montée brusque des eaux et autres dans la plupart des localités parcourues.

Pour en citer quelques-uns, nous avons :

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les cris de certains oiseaux (Houtoutou, Han, Tolo-tolo, le matin

pêcheur),

le croassement des crapauds le jour comme la nuit qui annonce

l’arrivée de fortes pluies ;

En regardant vers le nord, lorsque le ciel s’assombrit avec des éclats

lumineux à partir de 18 heures, cela annonce de fortes pluies ;

la chaleur est intense, c’est un signe annonciateur de la pluie ;

Au niveau de certaines forêts classées, les grands dignitaires font des

consultations qui donnent souvent la quantité de pluie en une année.

Ceci oriente les producteurs par rapport à leurs activités ;

• Lorsque l’épervier apparait dans le ciel cela signifie que les inondations

ont pris fin, mais dès qu’il met son pied dans l’eau, cela annonce la

baisse du niveau de l’eau fluviale ;

• Lorsque le courant d’eau va dans un seul sens et que l’eau n’est pas

claire, c’est signe de fortes pluies ;

• Lorsque le ciel s’assombrit à n’importe quel moment du coté EST, c’est

signe d’un grand vent accompagné de fortes pluies ;

• En septembre, lorsque le ciel s’assombrit, c’est un signe de vents forts

• La présence de l’arc-en-ciel annonce la sécheresse ;

• La position de la lune détermine le niveau de la marée (qu’elle soit

haute ou basse selon la position lunaire).

Par ailleurs, les alertes précoces de 2013 par la DGeau dans le cadre de la

prévention et de la gestion des inondations à travers les bulletins

d’informations ont permis de mettre en état de veille les populations des

communes de Karimama et de Malanville. Ainsi, cette nouvelle approche a

prouvé la possibilité des prévisions sur une base scientifique.

2. Etats des lieux

L’Etat des lieux du système d’alerte en cas de catastrophes dans les

communes a révélé une insuffisance et un disfonctionnement du dispositif

d’alerte. Néanmoins, on a pu enregistrer l’installation de certaines stations

pluviométriques par les projets PANA1, PUGEMU, PNE et les CARDER. Il

existe à Zangnanado, Malanville par exemple des digues, des piézomètres et

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un pluviomètre qui permettent aux autorités de surveiller la montée des

eaux fluviales. On note également des Groupes de Travail Pluridisciplinaire

d’Assistance Agro météorologique (GTPA) du Programme intégré d’adaptation

pour la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques sur la

production agricole et la sécurité alimentaire au Bénin qui font la collecte

des données pluviométriques et les diffusent à travers des bulletins

d’informations mensuels.

C. Analyse du brainstorming

Il ressort des informations collectées que les populations ont une

connaissance poussée des changements climatiques et de leurs effets.

Cependant, il est à souligner que le Bénin ne dispose pas d’un système

intégré et formel de production et de diffusion des alertes hydro climatiques.

Ce qui fragilise la prévention et la gestion des catastrophes, car la réussite

de la gestion de ces situations de crise dépend en partie de la manière dont

la communication a été gérée autour de l’évènement. Outre cette situation,

les prévisions disponibles sur les aléas hydroclimatiques ont tendance à

prendre en compte exclusivement la pluviométrie laissant pour compte les

autres aléas dont les effets demeurent non moins négligeables sur le vécu

quotidien des populations. Par ailleurs, la DNM chargée de produire des

données pluviométriques n’arrive toujours à prévoir la quantité de pluie

qu’on aura. Cette situation s’explique par la non acquisition des outils

modernes de collecte de données sur non seulement la pluviométrie mais

aussi sur les autres aléas. Quant aux organes en charge de la gestion des

catastrophes à l’échelle nationale, départementale et communale un travail

important est fait à leur niveau dans le cadre de la prévention et de la

gestion des catastrophes. Toutefois, il faut penser à leur dynamisation et

surtout que des moyens soient mis à leur disposition pour la mise en œuvre

de leur mission.

Page 58: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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D. Analyse SWOT des données qualitatives

Eléments du diagnostic

Diagnostic interne (forces-faiblesses) Diagnostic externe (Opportunités Menaces)

Forces Faiblesses Opportunités Menaces

Installation de

certaines stations

pluviométriques

Présence des

radios

communautaires

Observations

empiriques des

phénomènes

climatiques en

vue de faire des

prévisions

Existence du Plan

de Contingence

Communal dans

la plupart des

communes à haut

risque

Création et

installation de la

Plate-forme Communale de

Réduction des

Risques de

Catastrophe et

d’Adaptation au Changement

Climatique

(PCRRC-ACC) et

PLRRC-ACC)

Installation des points focaux de

Gestion des

catastrophes au

niveau des

départements

Vétusté de la

plupart des

stations

pluviométriques

installées dans

les communes

Inexistence

d’outils pour la

collecte de

données sur les

vents violents,

sécheresse,

érosion côtière

et montée

subite des eaux

Non installation

de tous les

points focaux

de Gestion des

catastrophes au

niveau des

communes

Absence du

SAP dans les

plans de

contingence

Lenteur dans la

diffusion des

informations

relatives à

l’imminence

d’une

catastrophe

auprès des

populations

concernées

Absence de

cohésion dans

la coordination

des situations

de crise au

niveau des

communes

Création en 2012 de la DNM

Mise en œuvre

du projet SAP

Disponibilité de

l’ACMAD et

AGRHYMET

Appui des PTF au

secteur de la production et de

la diffusion des

alertes hydro

climatiques

Existence du

Plan National de

Contingence

Production des

bulletins d’informations

sur les risques de

catastrophes

Création et installation de la

Plate-forme

Nationale de

Réduction des

Risques de

Catastrophe et d’Adaptation au

Changement

Climatique

(PNRRC-ACC)

Mutation de la

Direction de la

Prévention et de

la Protection

Civile (DPPC) en

Agence Nationale pour la

protection civile

(ANPC)

Organisation des rencontres

périodiques au

Inexistence d’un

circuit formalisé de

production et de

diffusion des

alertes hydro

climatique

Inexistence d’outils

à la pointe pour la

collecte des

données sur les

aléas hydro

climatiques

Indisponibilité des

prévisions

concernant les

vents violents,

sécheresse, érosion côtière et montée

subite des eaux

Accentuation des

effets du

changement climatique

Page 59: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Eléments du diagnostic

Diagnostic interne (forces-faiblesses) Diagnostic externe (Opportunités Menaces)

Forces Faiblesses Opportunités Menaces

Faible priorité

accordée par

les communes

à la prévention

des risques de

catastrophes

Caractère

récurrent de

l’incivisme des

populations

dans la

prévention et la

gestion des

catastrophes

Manque

d’exercice de simulation des

PCC

Analphabétisme

et la pauvreté

des populations

Faible prise en

compte des

OSC au niveau

local dans le dispositif de

prévention et de

gestion des

catastrophes

niveau régional

sur les

changements

climatiques et les

mesures d’adaptation.

E. Analyse du circuit de communication existante

L’étude a révélé l’existence de plusieurs circuits informels de production et

de diffusion des alertes hydro climatiques. Au niveau des préfectures des

départements, des points focaux de Gestion des catastrophes sont mis en

place et sont chargés de collecter et de recueillir les informations provenant

des communes sous tutelle de la Préfecture. Quant au niveau communal,

cette disposition n’a pas encore été prise par toutes les communes. Toutefois

les points focaux installés ne sont pas encore véritablement opérationnels

parce qu’ils ne sont pas bien outillés pour faire le travail. La plupart des

stations pluviométriques sont obsolètes et vieillissantes. Certes, des efforts

Page 60: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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ont été fait par certains projets pour renouveler ces stations mais beaucoup

reste à faire. La DNM dans une logique de performance a commencé par

produire de façon décadaire des informations sur les prévisions

météorologiques. En matière de diffusion des informations sur les aléas

hydro climatiques l’initiative de la DG Eau relative à l’élaboration des

bulletins d’informations sur les aléas hydro climatiques qu’elle ventile à

toutes les structures intéressées par les questions de la prévention et de la

gestion des catastrophes est à saluer. Cependant, ces actions demeurent

insuffisantes ; ce qui remet sur la table l’épineux problème d’élaboration

d’un circuit formel de production et de diffusion d’alerte en cas de

catastrophe. C’est ainsi que la synthèse de tous les circuits de production et

de diffusion d’alerte en cas de catastrophes proposés par les communes ont

permis d’élaboré le schéma ci-après.

Page 61: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Radio communautaire Chef des arrondissements

Relais communautaires

Chef de villages /chef

de quartier

Crieurs publics

Les populations

Point focal gestion des catastrophes

& PCRRC-ACC

Mairie

Point focal gestion des catastrophes &

PDRRC-ACC

Préfecture du département

PNRRC-ACC /ANPC

Alerte

Source de production

Alerte

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P a g e 61 | 84

Il ressort de cette synthèse que l’approche institutionnelle préconisée par ce

circuit est à la fois descendante et ascendante. En effet, les alertes peuvent

provenir à la fois des institutions spécialisées en charge de la production et

de la diffusion des informations hydro climatiques à travers des bulletins

d’information que des populations à travers des observations empiriques de

la nature. Cependant, il est à noter que l’approche ascendante pilotée par la

population à la base pourrait parfois se révéler inefficace, car elle ne se

repose sur aucune base scientifique, ce qui aura pour corollaire des risques

de fausses alertes. Quant à l’approche descendante mise en œuvre par les

structures formelles intervenant dans la production et la diffusion d’alertes

hydro climatiques, il est à constater que les données collectées par rapport

aux phénomènes climatologiques prennent plus en compte la pluviométrie.

Les autres aléas hydro climatiques tels que les vents violents, l’érosion

côtière et la montée subite des eaux sont laissés pour compte, ce qui rend

souvent difficile la prévision en ce qui concerne ces aléas.

De tout ce qui précède, il va falloir élaborer un circuit intégré et

opérationnel, qui met en synergie d’actions tous les acteurs intervenant dans

la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin.

F. Circuit Normalisé retenu

A la suite de la synthèse et de l’analyse de toutes les informations collectées,

un circuit a été proposé. Contrairement au circuit élaboré suite aux

informations collectées sur le terrain qui prône à la fois l’approche

descendante et ascendante de la production et de la diffusion des alertes

hydro climatiques, ce circuit met l’accent exclusivement sur l’approche

descendante. En effet, selon l’analyse faite des informations collectées

l’approche ascendante de production et de diffusion des alertes hydro

climatiques parait souvent inefficace, car elle ne se base sur aucune base

scientifique et pourra être source de fausse alerte. C’est pour cette raison

que l’approche descendante a été privilégiée. Cependant, les populations ne

sont pas pour autant exclu du dispositif de production et de diffusion des

alertes hydro climatiques car elles sont appelées à travailler en étroite

collaboration avec les structures de production et de diffusion des alertes qui

se trouvent sur leur territoire respectif.

Page 63: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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1. Schéma du circuit normalisé de production et de diffusion

des alertes hydro climatiques

Radio

Communautaire

Chef d’arrondissement

Relais communautaires Chef de villages / chef de

quartier

Crieurs public

Populations

Point focal

Gestion des catastrophes Maire

Point focal Gestion des catastrophes

Préfet

ANPC

PNRRC-ACC

DNM/ASECNA

IRHOB

DGEAU

Médias nationaux et Internationales

2 mn

5-10

mn

2-5

mn

2-3

mn

3-5

mn

3-5

mn

20

mn 2 - 3

mn

2-3 Mn

3-5 mn PDRRC-ACC

3-5

mn

PCRRC-ACC &

PLRRC-ACC

3-5

mn

Antennes

ANPC

2 mn

MTPT MESRS MERPMEDER

GOUVERNEMENT

Niveau National

Forces de

Sécurité

GNSP

Niveau Dép.

Forces de

Sécurité

GNSP

Niveau

Communal

Forces de

Sécurité

GNSP

MISPC

3-5 Mn

2 - 3

mn

2 - 5

mn

2 - 5

mn

2-3

mn

2-3

mn

5 mn 5 mn 5 mn

5 mn

3 mn

3 mn

3 mn

5 mn

2 mn 2 mn 2 mn

2 mn

2 mn

10 mn

10 mn

Pairs éducateurs

Légende :

IRHOB : Institut de Recherche Hydrographique et Océanographique du Bénin

DNM: Direction Nationale de la Météorologie

DGEAU: Direction Générale de l’Eau

PNRRC-ACC : Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe et

d’Adaptation au Changement Climatique

PCRRC-ACC : Plate-forme Communale de Réduction des Risques de Catastrophe et

d’Adaptation au Changement Climatique

PCLRC-ACC : Plate-forme Locale de Réduction des Risques de Catastrophe et

d’Adaptation au Changement Climatique

: Circuit simplifié de diffusion

: Circuit informatif

10-15

mn

2-3 Mn

Page 64: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

P a g e 63 | 84

2. Tableau des délais d’intervention du circuit

normalisé

N° CRCUIT DELAIS

(Minute) ORSERVATIONS

1

Source : ANPC-Préfet-Maire-chef

d’arrondissement- chef de village/quartier-

population

17-23

2 Source : ANPC-Préfet-Maire-Radio

communautaire-population 1O-18

3

Source : ANPC-Préfet-Maire-chef

d’arrondissement- relais communautaires-

population

12-21

4

Source : ANPC-Préfet-Maire-chef

d’arrondissement- chef de village/quartier –

crieurs publics-population

32-45

5 Source : ANPC- médiaux nationaux et

internationaux-population 20

6

Source : ANPC-Antenne ANPC-Point focal

Départemental-Point Focal-Commune-Pairs

éducateurs-population

18-25

7 Total des délais impliquant tous les acteurs 91-127

3. Tableau récapitulatif du rôle, du temps d’intervention et des

besoins de chaque acteur implique dans le circuit d’alerte précoce

N° ACTEURS ROLES DELAI

D’INTERVENT

ION (Minute) OBSERVATIONS

01 DNM-DGEAU-

IRHOB Producteur d’alerte 02

02 ANPC

Qui assure le secrétariat de la plateforme

et à ce titre reçoit l’alerte et l’envoie au

Préfet pour action. Il informe MISPC,

PNRRC-ACC, les médias Nationaux et

Internationaux. Il l’envoie également aux

FSP-GNSP au niveau national et à

l’antenne ANPC.

27

L’ANPC disposera d’au

plus 02 à 05 minutes

pour envoyer l’alerte au

préfet.

03 PREFECTURE

Il reçoit l’alerte et l’envoie au Maire pour

action. Il envoie également l’alerte au FSP-

GNSP départemental et partage

l’information avec la PDRRC-ACC et le

point focal départemental

15

Le préfet dispose de 03

à 05 minutes pour

informer le maire

Page 65: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

P a g e 64 | 84

N° ACTEURS ROLES DELAI

D’INTERVENT

ION (Minute) OBSERVATIONS

04 MAIRIE

Il reçoit l’alerte du préfet et l’envoie au chef

de l’arrondissement et les radios

communautaires pour action. Il l’envoie

également aux FSP et partage l’information

avec la plateforme et le point focal

20

Le maire dispose de 03

à 05 minutes pour

informer le chef de

l’arrondissement

05 ARRONDISSEMENT

Il reçoit l’alerte du maire et l’envoie aux

chefs villages – chefs de quartier et les

relais communautaires pour action 08

Le chef

d’arrondissement

dispose d’au plus 05

pour informer le chef de

quartier ou le chef de

village

06 VILLAGE/QUARTIE

R

Le chef de village/quartier reçoit l’alerte du

chef de l’arrondissement et la relaie au

niveau des populations et des crieurs

publics pour action

08

07

MISPC-MTPT-

MERPMEDER-

MESRS

Reçoivent l’alerte à titre d’information par

leurs structures 20

Chaque ministre devra

être informé dans un

délai de 05 minutes

08 Gouvernement

Reçoit l’alerte à titre d’information par ses

ministères membre de la plate-forme

nationale

Meilleur

délai

09 FSP-GNSP niveau

national

Reçoit l’alerte du MISPC et de l’ANPC pour

disposition à prendre 08

Activer le 118 au niveau

de tous les opérateurs

GSM

10 FSP-GNSP niveau

départemental

Reçoit l’alerte du FSP-GNSP au niveau

national pour la répercuter vers les forces

sécurité au niveau communal

03

Activer le 118 au niveau

de tous les opérateurs

GSM

11 FSP niveau

communal

Reçoit l’alerte de sa hiérarchie et du

maire pour la sécurisation des zones à

risques

Meilleur

délai

Activer le 118 au niveau

de tous les opérateurs

GSM

12 Antenne ANPC

Reçoit l’alerte et l’envoie au point-focal

gestion des catastrophes au niveau

départemental

02

13

Point Focal gestion

des catastrophes

départ.

Reçoit l’alerte et l’envoie au point focal

communal après avoir rendu compte au

Préfet

06

14

Point focal gestion

des catastrophes

niveau communal

Reçoit l’alerte et la partage avec le maire et

les pairs éducateurs

05

15 PNRRC-ACC Reçoit l’alerte à titre d’information de

l’ANPC 10

16 PDRRC-ACC Reçoit l’alerte à titre d’information du

Préfet 05

17 PCRRC-ACC Reçoit l’alerte à titre d’information du Maire 05

18 PLRRC-ACC Reçoit l’alerte à titre d’information du CA

19 Radio

communautaire

Reçoit l’alerte du Maire pour large diffusion

au niveau de la population 03

Pairs éducateurs

20 Relais

communautaires

Reçoivent l’alerte du chef d’arrondissement

pour une large sensibilisation au niveau

de la population vulnérable

03

21 Crieurs publics

Les crieurs publics reçoivent l’alerte des

chefs villages /quartier et la divulguent au

niveau de la population

20 Accroitre le nombre de

mégaphone

22 Média national et

international

Reçoit l’alerte de l’ANPC pour une large

diffusion au niveau national et

international

Meilleur

délai

23 Populations

Les populations reçoivent l’alerte et de

bouche à oreille informent leurs pairs et

prennent des dispositions pour qu’il n’y ait

pas de dégâts matériels et perte en vies

humaines

Sans délai

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VII. Projet de décret

REPUBLIQUE DU BENIN

Fraternité-Justice-Travail

---------

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

DECRET N° du ……../……/…….

Portant création, composition, attributions et fonctionnement de la mise en

œuvre du Mode Opératoire Normalisé (MON) de communication pour la

diffusion d’alertes précoces en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin

Le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement

Vu la loi N°90-32 du 11 décembre portant Constitution de la République

du Bénin ;

Vu la proclamation le 29 mars 2011 par la Cour Constitutionnelle, des

résultats définitifs de l’élection présidentielle du 13 mars 2011 ;

Vu le décret N° 2013-008 DU 05 FEVRIER 2013 portant composition du

Gouvernement.

Vu le décret N°2011-758 du 30 novembre 2011 fixant la structure type

des Ministères

Vu le décret N°2011-834 du 30 Décembre 2011 portant création,

composition, attributions et fonctionnement de la plate-forme nationale de

réduction des risques de catastrophe et d’adaptation au changement

climatique en République du Bénin

Vu le décret N°2007-465 du 16 octobre 2007 portant attributions

organisations et fonctionnement du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité

Publique et des Cultes ;

Sur proposition du Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et des

Cultes,

Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du …../……/…..

DECRETE

CHAPITRE I : CREATION ET ATTRIBUTION

Article 1er : il est instauré en République du Bénin un Mode Opératoire

Normalisé (MON) de communication pour la diffusion d’alertes précoces en

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cas de catastrophe hydro climatique au Bénin sous l’autorité du président de

la Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe et

d’Adaptation au Changement Climatique (PNRRC-ACC)).

Article 2 : le Mode Opératoire Normalisé (MON) de :

Assurer l’échange d’information et la large diffusion à temps des

alertes relatives aux aléas hydro climatiques reçues des structures

nationales en charge de la production d’alerte, sous formes

appropriées, notamment auprès des populations, des décideurs

publics et des partenaires techniques et financiers ;

Faciliter l’acheminement de l’information vers les populations des

communes concernées à temps réel afin qu’elles puissent se préparer

avant l’arrivée de la catastrophe;

suivre et animer toutes les activités d’alerte précoce afin d’éliminer ou

de réduire les risques et/ou les effets des catastrophes dans les

domaines hydro climatiques.

CHAPITRE II : FONCTIONNMEMENT DU MODE OPERATOIRE

NORMALISE (MON)

Article 3 : le Mode Opératoire Normalisé (MON) de communication pour la

diffusion d’alertes précoces en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin

se présente comme suit:

Au niveau national : Au niveau national, l’Agence Nationale de la

Protection Civile transmet l’alerte reçue des structures en charge de la

production des alertes d’une part au préfet et au Chef antenne ANPC

de la Zone et d’autre part au Président de la Plate-forme Nationale de

Réduction des Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement

Climatique. Quant au Président de la Plate-Forme, il transmet à son

tour l’alerte au Gouvernement, aux membres de la Plate-forme, puis

aux médias (nationaux et internationaux).

Au niveau du département : le point focal du département qui reçoit

l’alerte de son chef antenne et ou du Préfet, et le Préfet qui reçoit

l’information de l’ANPC et ou du Point focal, transmet l’alerte d’une

part au Maire et au point focal de la mairie concernée et d’autre part

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aux membres la Plate-forme Départementale de Réduction des

Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique;

Au niveau de la commune : Au niveau de la commune, le Maire ou le

point focal de la mairie transmet l’alerte à la fois au chef

d’arrondissement concerné, à la radio communautaire et aux membres

la Plate-forme Communale et Locale de Réduction des Risques de

Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique.

Au niveau de l’arrondissement : le Chef d’Arrondissement transmet à

son tour l’alerte aux relais communautaires, au chef de village/de

quartiers de ville, aux pères éducateurs et aux structures organisées à

la base qui la dupliquent au niveau des populations en utilisant tous

les canaux de diffusion appropriée.

Article 4 : Tous les acteurs intervenants dans la mise en œuvre du circuit

réagissent dans le délai imparti pour la transmission de l’alerte.

Article 5 : Tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du dispositif

ont une obligation de faire un compte rendu à leur supérieur hiérarchique.

Article 6 : le point focal national pour la mise en œuvre Mode Opératoire

Normalisé (MON) de communication et de diffusion d’alerte en cas de

catastrophes hydro climatiques est nommé par le ministre de l’intérieur, de

la sécurité publique et des cultes sur proposition du DG/ANPC.

Article 7 : le point focal départemental pour la mise en œuvre du Mode

Opératoire Normalisé (MON) de communication et de diffusion d’alerte en cas

de catastrophes hydroclimatique est nommé par le préfet.

Article 8 : le point focal communal pour la mise en œuvre du Mode

Opératoire Normalisé (MON) de communication et de diffusion d’alerte en cas

de catastrophes hydro climatiques est nommé par le Maire.

Article 9 : les matériels adéquats de collecte de données et de

communication seront mis en place par le projet SAP-Bénin afin de faciliter

la mise en œuvre du Mode Opératoire Normalisé (MON) de communication.

Article 10 : les Organisations Non Gouvernementales à vocation

humanitaire intervenant dans les opérations de prévention et de réduction

des risques de catastrophes sont placées sous la coordination de l’ANPC.

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Article 11 : Le Président de la Plate-forme Nationale de Réduction des

Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique peut

faire appel à toutes les structures ou personnes dont les compétences sont

nécessaires pour la mise en œuvre du présent circuit.

Article 12 : Le présent décret qui abroge toutes dispositions antérieurs

contraires, sera publié partout où besoin sera.

Fait à Cotonou le ……/……/2014

Par le Président de la République

Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement

Dr BONI YAYI

Ministre de l’Intérieur de la Sécurité

Publique et des Cultes

Monsieur François HOUESSOU

Ministère du Développement, de l’Analyse

Economique et de la Prospective

Monsieur Marcel Alain de SOUZA

Ministre de la Décentralisation, de la

Gouvernance Locale, de l’Administration et

de l’Aménagement du Territoire

Monsieur Isidore GNONLONFOUN

Ministre de l’Economie et des Finances

Monsieur Jonas GBIAN

Ministre de l’Energie, des Recherches

Pétrolières et Minières, de l’Eau et du

Développement des Energies

Renouvelables

Monsieur Barthélémy KASSA

Ministre chargé de la gestion des

changements climatiques du reboisement et

de la protection des ressources naturelles et

forestières

Raphaël Edou

Ministre de l’Environnement, de

l’Habitat et de l’Urbanisme

Monsieur Christian SOSSOUHOUNTO

Page 70: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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VIII. Point des matériels requis

Pour une meilleure production et une diffusion des alertes hydroclimatiques

une évaluation des matériels a été faite au niveau des différents acteurs.

A. Existants

Les préfectures, les communes et les structures déconcentrées de l’Etat,

disposent pour l’opérationnalisation du circuit de communication, les

matériels suivant :

radio de transmission logé dans la commune

téléphones portables corporate au niveau de certaine commune

motos pour certains points focaux.

des crieurs publics

tam-tam

mégaphones

ordinateurs

B. Besoins

Les besoins en matériels pour l’opérationnalisation du circuit

d’information et de mise en œuvre du protocole normalisé de

communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe

hydroclimatique au Bénin sont presque identiques. Au nombre des besoins

par acteur, nous pouvons citer :

N° ACTEURS BESOINS

01 DNM-DGEAU-IRHOB Téléphone, ordinateur, internet

02 ANPC

Téléphone, ordinateur, internet (Site Web, Réseaux

sociaux, Connexions, Base de données…), Appareil

photo ET caméra numérique

03 PREFECTURE Téléphone, ordinateur, internet

04 MAIRIE

Téléphone, ordinateur, internet, motos, barques

motorisées communes à haut risque, Appareil photo ET

caméra numérique,

05 ARRONDISSEMENT Téléphone, Mégaphone, motos

Page 71: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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N° ACTEURS BESOINS

06 VILLAGE/QUARTIER Téléphone, Mégaphone, gons, Tam-tam, Motos

07 MISPC-MTPT-

MERPMEDER-MESRS Téléphone, ordinateur, internet

08 Gouvernement Téléphone, ordinateur, internet

09 FSP-GNSP niveau national Téléphone, ordinateur, internet

10 FSP-GNSP niveau

départemental

Téléphone, ordinateur, internet, une ligne verte

complémentaire

11 FSP niveau communal Téléphone, motos, barques motorisées, gilets

12 Antenne ANPC Téléphone, ordinateur, internet

13 Point Focal gestion des

catastrophes départ. Téléphone, ordinateur, internet

14

Point focal gestion des

catastrophes niveau

communal

Téléphone, ordinateur, internet

19 Radio communautaire Téléphones Ordinateur, internet

Pairs éducateurs Bottes, mégaphone

20 Relais communautaires Téléphones, mégaphones

21 Crieurs publics Vélos, mégaphones, tam-tam

22 Média national et

international Internet, ordinateur

23 Populations

Barques motorisées et Gilets de sauvetage pour procéder

à leur évacuation aux besoins dans certaines

communes

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Recommandations

Les principales recommandations issues de la présente étude sont :

Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la

gestion du SAP ;

Activer le 118 au niveau de tous les opérateurs GSM

Sensibiliser les populations sur la nécessité et l’importance du SAP

Simuler le SAP ;

Evaluer le SAP après chaque catastrophe ;

Signer des contrats de diffusion d’alerte avec les radios communautaires

dans chaque commune.

Page 73: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Conclusion

La gestion des catastrophes qu’elles soient d’origine naturelle ou

anthropique constitue à l’heure actuelle, parmi les plus grands défis de

développement durable auxquels sont confrontés les pays pauvres. Pour

atténuer les effets de ces aléas, la mise en place d’un protocole normalisé de

production et de diffusion d’informations hydroclimatiques s’avère

indispensable. C’est dans cette perspective, que le projet SAP-Bénin a

commandité la présente étude qui a débouché effectivement sur un dispositif

intégré, opérationnel et inclusif de communication et de diffusion d’alerte en

cas de catastrophes hydroclimatiques. Les gouvernants à divers niveaux, les

populations et autres structures nationales et internationales doivent

s’approprier ledit protocole en vue de prévenir et de gérer efficacement les

risques de catastrophes. A cet effet, ils doivent faire de ce secteur l’une de

leurs priorités en articulant leur vision autour de ces trois

(03) mots : « Prévenir, Gérer et Réhabiliter ».

Prévenir par la promotion d’une culture de prévention au moyen de

l’information, de la communication, de la sensibilisation et de

l’éducation de masse ;

Gérer par une prompte réponse appropriée les catastrophes qui se

déclarent, à travers l’organisation efficiente des secours aux sinistrés

et victimes de catastrophes ;

Réhabiliter à travers la reconstruction rapide des ouvrages

endommagés et la réinsertion sociale des victimes.

Page 74: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Références bibliographiques

1. ACMAD (2013) « Analyse et évaluation de l’existant et des besoins en

matière de systèmes d’alerte et de produits de vigilance en Afrique

Subsaharienne » 105 P

2. Bénin (2014) « L’application de l’analyse coût-bénéfices dans le cadre

de préventions contre les inondations » Helmer, Rijkswaterstaat 28 P

3. Bénin (2013) « Etudes des besoins en matière de systèmes d’alerte et

de produits de vigilance en Afrique sub-saharienne »S.H. TOTIN

VODOUNON 111 P

4. Bénin (2O11) « Décret N 2011-834 du 30 Décembre 2011 portant

création, composition, attributions et fonctionnement de la Plate-forme

Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes et d’Adaptation

au Changement Climatique » 10 P

5. Bénin (2011) « Réalisation d’une étude de faisabilité d’un système de

prévision et d’alerte aux crues dans le bassin du fleuve Mono » GIZ

133P

6. Bénin(2010 ) « Variabilité pluviométrique et dynamique hydro-

sédimentaire du bassin-versant du complexe fluvio-lagunaire Mono-

Ahémé-Couffo (Afrique de l’Ouest) » E. AMOUSSOU Thèse 315 P

7. Bénin (1999) « Loi N°97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation

des communes en République du Bénin »14 P

8. CEDEAO, Département des Affaires Humanitaires (2006) « Politique et

mécanismes de la CEDEAO sur la réduction des risques de

catastrophes » 31 P

9. Côte d’Ivoire (2011) « Rapport du système d’alerte précoce » 43 P

10. Togo (2012) «Plan national de contingence multirisque du Togo»

145 P

11. Niger (1995) « Informations nationales sur la prévention et la

gestion des catastrophes au Niger » 19 P

12. Niger (2009) « Projet d’Appui au Dispositif National de

Prévention et de Gestion des Crises Alimentaire au Niger » 30 P

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13. Note de l’IFRI (2006) « Construire un système d’alerte précoce

des crises » 35 P

14. Organisation Météorologique Mondiale (2010) « Directives sur les

systèmes d’alerte précoce et l’application des prévisions immédiates et

des alertes » 26 P

15. Togo (2012) « Plan d’Organisation des Secours » 65 P

16. Togo (2010) « Rapport national de suivi sur la mise en œuvre du

Cadre d'action de Hyogo (2009-2011) – intermédiaire » 21 P

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ANNEXES

Page 77: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Listes des mairies, préfectures et personnes ressources

investiguées dans le cadre de la présente mission

Mairies & Préfectures

JOURS Séance de Travail (Mairie)

10/06/2014 10h: Malanville

16h : Kérou

11/06/2014 9h : Cobly

16h : préfecture de

17h : Mairie Natitingou

12/06/2014 9h : Djougou

16h:Pèrèrè

13/06/2014 9h : Préfecture de Parakou

11h : Mairie de Parakou

JOURS Séance de Travail (Mairie)

10/06/2014

09h: Zogbodomey

11h : Zagnanado

16h : Ouinhi

11/06/2014 9h : Pobè

16h : Adjohoun

12/06/2014

09h : Aguégués

16 h Préfecture de Porto-Novo

17h : Mairie de Porto-Novo

13/06/2014

9h : Sèmé-Podji

11h : Préfecture de Cotonou

12h : Mairie de Cotonou

15h : So-ava

JOURS Séance de Travail (Mairie)

10/06/2014 09h : Tchaourou

15h: Glazoué

11/06/2014 09h : Préfecture Abomey

11h : Mairie Abomey

12/06/2014

9h : Lalo

16h : Préfecture Lokossa

17h : Mairie Lokossa

13/06/2014

9h : Athiémé

11h : Grand-Popo 16h : Abomey-Calavi

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Personnes ressources

N° Structures Nom et Prénoms Fonction /Servi

ce Contacts

1 Université

Prof AFOUDA Fulgence Enseignant /UAC 67 25 88 42

Dr LAWIN Enseignant /UAC 94 50 10 06

Dr TOTIN Enseignant /UAC 95 40 20 31

Dr VODOUNOU Enseignant /UAC 95 56 16 27

Euloge AIDASSO Réseau des

journalistes 95 96 95 34

Dr-Ing. ZANNOU Arnaud PNUD/SAP 97603805

Prof Constant HOUNDENOU PNUD 96868670

2

MISPC

AGBOSSAGA César DG/ANPC 97931312

HOUESSOU Georgino ANPC 97 76 12 80

HOUNTONDJI Eugene ANPC 97 68 54 35

AKITIKPA Athanase ANPC

3 GNSP Sanni Gomina DGA 95 30 02 40

4 MERPMEDER

Dr Safiri BOURAIMA CT Eau 95 06 69 24

Dominique Fougeirol PPEA : 95 36 13 56

Dovonon Léonce DGEau 94 47 95 20

Dossou Martial 97 37 13 58

Boubkraoui et Wubda IRD 66 29 08 23

Hagen Norbert PEP 64 43 40 90

6 MECGCRPRNF OROU-DJERI SGM

IBILA Djibril 97989438

ICHOLA Rihanath

7 MTPT

TOHIO Denis D/DNM 95 40 66 05

AGBANGLA Dominique DNM/Ingénieur

météorologue 96 75 54 45

Boris ANATO DNM 66 43 18 18

MIDINGOYI C. Ahmed DNM /Météorolog

ue 96 60 66 29

CHEDE Félicien

ASECNA/Chargé

de l’exploitation

technique et

météorologique

95 96 98 89

8 IRHOB Georges DEGBE 95 05 69 21

9 ONG Zogo André PNE 95 33 84 77

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SEKPE Huguette Care

International 97 51 05 05

10 OSC Gbetie Prosper CRB 97 13 49 60

11 FICR ALLALE Norbert FICR/Dakar

12 PUGEMU GBAGUIDI Brice PUGEMU 94 35 57 77

13 DG Eau DOSSOU Martial DG Eau 97 37 13 58

Page 80: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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Questionnaires et guides d’entretien utilisés dans le cadre de

la conduite de l’étude

Objet : Demande d’informations relative à la communication et la diffusion

d’alerte aux risques hydroclimatiques

Madame/Monsieur,

En vue de la conception du protocole normalisé de communication et de

diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydroclimatique au Bénin, nous

voudrions par la présente solliciter votre contribution à renseigner les

questionnaires annexés à la présente lettre.

Aussi, nous sommes intéressés de recevoir toutes documentions utiles à la

mise en place d’un tel protocole de communication et de diffusion à l’image

du cas de votre pays.

Tout en comptant sur votre coopération, recevez Madame/Monsieur,

l’expression de nos meilleures salutations.

Godefroy de SOUZA Arnaud ZANNOU

Responsable du Cabinet 2SC Coordonnateur Projet SAP-Bénin

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Guide d’entretiens qualitatifs

CIBLES : personnes ressources (institution, Structure, Ocs), Maire, élus

locaux des différentes localités ciblées.

1. Historique des alertes précoces en cas de catastrophes hydro

climatique

Historique et état des lieux du dispositif

du système d’alerte en cas de catastrophe,

dans votre structure

Historique et état des lieux du dispositif

du système d’alerte en cas de

catastrophe, dans votre commune,

arrondissement, village

Historique

Etat des lieux

2. Textes réglementaires et législatifs (A retirer auprès des

structures et autorités)

a- Existe-t-il des textes réglementaires et législatifs en matière de

production et de diffusion d’alertes liées aux catastrophes dans

votre structure

Si oui, lesquelles

Décret Arrêté ministériel Arrêté interministériel Autres (précisez)

Si non pourquoi ?

Oui

Non

Page 82: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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b- avez-vous connaissance des textes règlementaires et législatifs en

matière de production et de diffusion d’alertes liées aux

catastrophes ? (Maire, CA, CV)

Si oui, quelle est votre appréciation ?

c- Avez-vous déjà participé à un atelier, réunion, ou autre creuset

expliquant profondément ces textes règlementaires ?

d- Avez-vous une idée sur les protocoles de diffusion d’alertes

existants dans les pays africains ?

Si oui précisez ces idées

e- Selon-vous quelle est la nature juridique (décret, arrêté ministériel,

arrêté interministériel) que dois revêtir la prise de décision pour la

mise en application du mode opératoire normalisé (NOM) de

communication pour la diffusion d’alertes précoces ?

3. Connaissance du circuit normalisé de communication et de

diffusion d’alerte

a- Connaissez-vous le circuit de communication et de diffusion des

alertes ?

Précisez ce circuit

Non Oui

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Page 83: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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b- Pensez-vous que ce circuit permet en cas de catastrophe, la

réception de l’alerte provenant de la structure productrice en

temps opportun par les populations ?

Pourquoi ?

4-La logistique

a- Pouvez-vous nous faire le point des matériaux dont dispose votre

structure pour l’opérationnalisation du circuit de communication ?

b- Pouvez-vous nous dire les matériaux dont vous avez besoin ou le

Bénin à besoin pour l’opérationnalisation du circuit d’information et

de mise en œuvre du protocole normalisé de communication et de

diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin ?

Oui

Non

Page 84: PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

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GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES PERSONNES RESSOURCES

Dans le cadre de la réalisation d’une étude portant sur la conception d’un

protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de

catastrophes hydro climatiques au Bénin que réalise le projet SAP Bénin,

vous avez été identifié comme personne ressource pouvant partager ses

expériences avec les membres de l’équipe de réalisation de ladite étude.

A cet effet, nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-

après :

N° Questions Réponses

1

Que pensez-vous de la gestion

du système de communication et

d’information d’alerte relative

aux catastrophes

hydroclimatique au Bénin ?

2 Que faudrait- il faire, d’après

vous, pour l’améliorer ?

3

Proposez-nous un schéma

simple permettant la circulation

de l’information d’alerte relative

aux catastrophes

hydroclimatique au Bénin de la

structure de production aux

populations ?

4

Quelle forme d’après vous doit

prendre l’acte qui établit ce

protocole (circulaire, arrêté,

décret……..) ?