PROTHESES PIP Les victimes sont toujours en colère · esthetique (SNCPRE) Maître PHILIPPE...

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Eléments de recherche : DOCTEUR ISABELLE SARFATI : chirurgienne plasticienne à l'Institut du Sein, toutes citations

ESTHETIQUE

il NOSCONSULTANTS

Dr BRUNOALFANDARIpresident duSyndicat nationalde chirurgieplastique,reconstructrice etesthetique (SNCPRE)

Maître PHILIPPECOURTOIS avocat del'Association PPP,association dedefense desporteuses deprothèses de lamarque PIP

ANNIEMESNILsecretaire deI Association PPP

PROTHESES PIPLes victimes sonttoujours en colère

TROIS ANS APRÈS LE DÉBUT DU SCANDAI FDES PROTHÈSES PIP ET LEUR RETRAIT DU MARCHÉ,

LA PAGE ES^ ENCORE LOIN D'ÊTRE IOURNÉEPOUR LES 30 000 FEMMES QUI, EN FRANCE,LES ONT PORTÉES OU LES PORTENT ENCORF

TÉMOIGNAGES ET ENQUÊTE.Emmanuelle Blanc


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"À chaque foisque fai mn peu mai

^e pense au pire"CHRISTINE, «8 ANS

Dès le départ, j'ai senti que mon corps"refusait" mes implants J'avais des dou-leurs, des démangeaisons, des tensionsComme c'était un choix esthétique dema part, je n'ai pas osé me plaindre Aubout de deux ans et demi, une mam-mographie a montre que l'un d'eux étaitpercé J'ai préparé un dossier avec monchirurgien pour faire jouer lassurancede PIP Trois jours plus tard, la sociétédéposait le bilan Je n'ai pu être rem-boursée que pour le retrait, pas pour lesnouveaux implants posés dans la fouléeMon chirurgien, très correct, ne m'a paspris d'honoraires Maîs jai développé dessiliconomes contre lesquels on ne peutrien faire J'essaie de ne pas trop y penser,maîs à chaque fois que j'ai un peu malou que je sens quelque chose sous mesdoigts en me palpant, j'imagine le pireEt j ai vraiment été en colère lorsque,au début du procès, Jean-Claude Mas- fondateur de la société PIP, NDLR -n'a manifesté ni regret, ni compassion

".Je veux etrereconnue comme

victime"

MARIE, 54 ANS

Le jour où on m'a posé mes im-plants, après mon cancer du sein, j aicru être au bout de mes souffrancesphysiques et psychiques J'avais tortQuèlques mois après la médiatisa-tion de l'affaire PIP, poussée par mesenfants, j'ai appelé le chirurgien poursavoir si j'étais concernée Je l'étais II nem'a reçue que deux mois plus tard, etm'a expédiée en cinq minutes, laissantsa secrétaire me fixer un rendez-vouspour l'intervention Sans plus de tact,celle-ci m'a annonce qu'il n'y avait pasde place avant six mois, et encore mecasait-elle entre deux patientes J'airenoncé, consulté un autre chirurgien,renoncé encore devant les I 500 € dedépassement d'honoraires qu'il medemandait J'ai fini par trouver unesolution, grâce à l'association PPP, maîsje suis lom d'être "guérie" de cette his-toire Ce que je veux être reconnuecomme victime

"Je n-'aC pas puregarder ma poitrine

darts un, miroir"

SYLVIE, Sl ANS

Six ans après la pose de mes implantsà visée esthétique, j ai fait une réactioninflammatoire très importante côtédroit Mon sem avait triple de volumeLes examens ne montrant aucune fis-sure, on m'a mise sous antibiotiqueset anti-inflammatoires Sans succèsMon chirurgien a décidé d'ouvrir, denettoyer et de laisser les implants car,soi-disant, ils ne faisaient pas partie deslots suspects Nouvelle réaction, avecfièvre et douleurs insupportables II afini par me les retirer en urgence Pen-dant des mois, je n'ai pu ni me toucherla poitrine ni la regarder dans un miroir,et j ai vécu dans l'angoisse d'avoir uncancer du sem et d'en mourir commema mère Une véritable dépression dontje sors à peine Quand, au début duprocès, Jean-Claude Mas est apparu àla barre, que j'ai enfin vu "en vrai" celuiqui m'a fait tant de mal, j'ai pleuré,comme beaucoup de femmes présentes


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Pour toutes ces femmes,c'est une bataille permanente

A trouverais justed'être indemnisée

commeautres femmes"

ANNICK, 60 ANS

À 43 ans, la poitrine très abîmée park maternité, je me suis fait poser desimplants Les premiers, en serum phy-siologique, n'ont posé aucun problèmeTrois ans après la pose des seconds, ensilicone cette fois, une prothèse s'estrompue Mon chirurgien, après avoirnettoyé, a posé un nouvel implantEn découvrant, en mars 2010, que jeportais des PIP, j'ai eu si peur que jeme suis fait retirer les deux Pas de bol,le chirurgien ma loupée d'un côté enmen posant d autres et, malgré deuxautres interventions, n'a pas réussi àfaire mieux Je n'ai jamais regrettéma décision initiale et j ai pu assumerfinancièrement ces opérations Maîspour toute la souffrance et le stresssubis, je trouverais juste d'être indem-nisée, comme les autres femmes

"Ce que fa visest a&ominaMe"

VERANNE.37ANS

J'ai déclaré un cancer du sein droiten juin 2010, soit sept ans après la posede mes implants et, coïncidence, troismois après que ma chirurgienne m'acontactée pour me dire que e était desPIP En m'opérant, elle a découvertune prothèse rompue et du siliconerépandu dans toute la région Selonelle, il ny avait pas de lien de causeà effet Je reste sceptique, commemon cancérologue et mon médecintraitant, car je n'ai ni cancer du seindans ma famille, rn gène prédispo-sant Entre la chimio, la radiothérapie,les multiples interventions de recons-truction, les problèmes financiers quise sont greffes depuis trois ans, c'estabominable, pour moi, pour monman et mes trois enfants J'attendsde ce procès que Jean-Claude Massoit reconnu coupable, et tous sescollaborateurs avec lui

me suisportée partie civile

au procès"CLAIRE, 72 ANS

Lorsque l'affaire PIP a éclaté, je mesuis aperçue que je n'avais pas de carteavec k marque de mes prothèses Machirurgienne ne se manifestant pas, j'aicru que je n'étais pas concernée Deuxans plus tard, lors d une consultation,elle m'a dit qu'il était possible que cesoit des PIP, maîs ne savait pas où étaitmon dossier car la clinique où avait eulieu l'intervention avait fermé Faute dedisponibilité, elle ne pouvait pas m'opé-rer rapidement et ne voulait même pasdemander l'entente préalable à l'Assu-ranœ-maladie Perdue, le moral à zéro,je me suis rapprochée d une associationElle m'a orientée vers un autre chirur-gien qui a fait une demande d ententepréalable alors quon ne savait toujourssi c'était des PIP À mon réveil, il m'aconfirmé que c'en était Heureusement,elles n'étaient pas percées, maîs je mesuis quand même portée partie civileau procès en solidarité avec les femmesqui ont eu moins de chance

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LEUR PARCOURS de combattantesSl LA PEUR ET INDIGNATION TOUCHENT LES MILLIERSDE VICTIMES DES PROTHESES PIP IL Y A AUSSI DESOBSTACLES FINANCIERS ET JUDICIAIRES BIEN RÉELS.

E lles étaient nombreuses à s'êtredéplacées à Marseille, au prin-temps dernier, pour assister auprocès de Jean-Claude Mas,

fondateur de PIP (Poly Implant Prothèses)accusé, avec quatre de ses collaborateurs,"d'escroquerie et tromperie aggravée '(délibéré attendus le 10 décembre pro-chain) Et elles le seront sans doute encoreplus quand il comparaîtra de nouveau,dans quatre ou cinq ans, cette fois pour"blessures involontaires' Car pour d'in-nombrables "pipettes - comme elles senomment parfois -, les obstacles restentbien réels Nos experts leur proposentdes solutions

RETIRER OU PASSES IMPLANT!

Par peur ou par lassitude d'avoir à subirune nouvelle opération, certaines hésitentà faire retirer leurs prothèses Maîs parprincipe de précaution, l'Agence natio-nale de sécurité du médicament et desproduits de santé (ANSM) recommandecette intervention « Même s'il n'y a pasde signes suspects, ces implants n'ont pas lesqualités requises pour rester dans le corps,dit le Dr Bruno Alfandari En outre, s'ilsse rompent, ils risquent d'être plus difficilesà retirer et de compliquer la pose éventuellede nouveaux implants »

Les femmes qui, malgré tout, ne sou-haitent pas d'explantation préventivedoivent bénéficier d'un suivi échogra-phique tous les six mois Précision duDr Isabelle Sarfati, chirurgien plasticien

ASSUMER LE COUTDE L'INTERVENTION

Le retrait des prothèses PIP est prisen charge, qu'il soit a visée médicale ouesthétique, et que les prothèses montrentdes signes de rupture ou pas Les dépas-sements d'honoraires, eux, ne le sont pas« Bien que le mot d'ordre ait été donné auxchirurgiens de les modérer, ils restent souventtrop lourds pour les patientes, les praticiensprétextant que l'explantatim d'une prothèserompue nécessite un travail plus long et fas-tidieux, que si elle est intacte », souligneAnnie Mesnil Certaines mutuelles oucomplémentaires peuvent prendre encharge tout ou partie de ces dépassementsQuant à la pose éventuelle de nouveauximplants, elle nest prise en charge quedans le cadre d'une chirurgie réparatrice, ettoujours hors dépassements d'honoraires« Pour les prothèses à visée esthétique, nousavons demande aux chirurgiens d'essayerde ne pas dépasser I 500 € tout comprisquand elles avaient moins de cinq ans car,pour les femmes concernées, cè changementprécoce est un préjudice supplémentaire »,signale le Dr Alfandari « Les retours denos adhérentes montrent que cette consigneest lom de s'être généralisée », regretteAnnie Mesnil En tout état de cause, ilfaut s'adresser en priorité au chirurgienqui a posé les implants « Bien que cene soit pas la règle, certains accordent destarifs préférentiels aux femmes qu'ils ontopérées, reconnaît Annie Mesnil St sondevis dépassewtrebudget, adressez-vous à un

dans le cadre de sm exercice privé qui lmpermetdepratiquer'desdépassementd'hono-raires. Insistez sur le fait que vos ressourcesne vous le permettent pas 'parfois, cela peutraccourcir les délais ' » Demandez aussides devis à plusieurs chirurgiens, dans lepublic comme dans le privé

SE FAIRE INDEMNISERDES PRÉJUDICES SUBIS

Pour ouvrir droit à d'éventuelles in-demnisations, il faut se constituer par-tie civile dans l'instruction du prochainprocès pour 'blessures involontaires'déjàouverte au tribunal de grande instancede Marseille, en envoyant un courrier enrecommande avec accusé de réception« Dans le meilleur des cas, l'intégralitédes préjudices subis (médical, esthétique,psychologique professionnel) pourra êtreremboursée dès lors que nous aurons trouvêun ou plusieurs débiteurs solvables, exposemaître Philippe Courtois Nous avons despistes, notamment du côté des entreprises quifournissaient le gel non conforme pour unusage médical à la société PIP » À défaut,une indemnisation forfaitaire sera verséepar la Commission d indemnisationdes victimes d'infractions (plafonnéeà 4 197 €), ou par le Service d'aide aurecouvrement des victimes d'infractions(3 000 € maximum) « Chaque dossierétant individuel il faut conserver tom lesdocuments relatif s aux préjudices subis », ditmaître Courtois Les contrats d'assurancehabituels (carte de crédit ) prévoient peut-être une protection juridique permettantd'être remboursée pour tout ou partie desfrais juridiques engagés « Si ws revenussont très modestes, faites une requête auprès

n-praticm intervenant dans un établissement« A ce jour aucun lien n'a été démontré public, etnevouslaissezpas convaincre, sous tationpour savoir si vous avez droit à l'aideentre le gel frauduleux et un risque accru de prétexte de longs délais, de vous faire opérer juridictionnelle », conclut Annie Mesnil •cancer du sem. Ce dont rn est sûr, c'est queles implants se rompent plus précocement queles autres » Selon l'ANSM, les rupturessurviennent les premières années d'im-plantation Un taux d'effets indésirablesde près de 17 % avec les implants PIP aaussi été constaté

POUR VOUS DEFENDRE

Les associations de victimes des prothèses PIP• Association PPP (www associationppp com! • Mouvement de defense desfemmes porteuses d implants et de prothèses (www mdfpip com) • APIM(Association des porteuses d implants mammaires, rroulinOorange fr)

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