Prospective...un double challenge : le savoir-faire et aus-si le « faire savoir », par exemple...

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www.toulouse.cci.fr les nouvelles des entreprises | n°13-octobre 2014 Économie du futur : quelles mises à jour pour notre territoire ? . 14 Prospective

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Économie du futur : quelles mises à jour pour notre territoire ?

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actualitéagenda

LE FIL / 15/10 • Patrick Artus (Natixis) au 6 à 8 de l’économie et de la finance à la CCI de Toulouse. 23/10 • Conférence de TBS sur « Innovation régionale et développement durable ». 20/11 • Rencontres Entreprises-Handicaps à Entiore. 07/01 • Coup d’envoi des soldes d’hiver.

.4 décembre

Rendez-vous à Entiore (Quint-Fonsegrives) pour la 11e édition du DevCom, le grand forum des décideurs marketing, commercial et communication.

.9 octobre Rencontres de l’économie circulaire, à Revel. Au programme notamment de cette deuxième édition : les enjeux de l’économie circulaire dans l’agroalimentaire, le bâtiment et la chimie verte.

.3/12 octobre

Le cinéma espagnol est à l’honneur à Toulouse et en Midi-Pyrénées avec une centaine de films (courts et longs-métrages) et quelque 180 projections. Le Village du festival sera implanté dans la cour de la Cinémathèque de Toulouse.

.21/23 octobreLe Siane, salon des partenaires de l’industrie du Grand Sud, célèbrera sa dixième édition du mardi 21 au jeudi 23 octobre au Parc des expositions de Toulouse. Le Siane a enregistré l’an dernier une fréquentation en hausse de 20 % avec plus de 7 200 visiteurs et 500 marques représentées sur 14 000 m² d’exposition.

.13/16 novembre Festival Des étoiles et des ailes à la Cité de l’espace. Parmi les thèmes des conférences et tables rondes : les métiers de l’industrie aéronautique et spatiale, les robots au service de l’industrie, les drones civils et militaires et, le samedi 15 à 16h15, « l’aéronautique : une manne pour Toulouse mais aussi son talon d’Achille ? ». www.desetoilesetdesailes.com

.12 & 13 novembre

12ème édition du Salon de l’entreprise Midi-Pyrénées à Diagora-Labège, avec débats, remises de trophées et 2 500 m² d’exposition. Le salon se tiendra conjointement avec Midinvest, la « place de marché » dédiée au financement haut de bilan des entreprises de croissance de Midi-Pyrénées : village des investisseurs, présentation d’entreprises sélectionnées, des rendez-vous d’affaires entreprises – investisseurs, ateliers sur le financement et le développement des entreprises.

.2/4 décembre

10e édition d’Aeromart Toulouse. C’est la plus importante convention d’affaires internationale des industries aéronautiques et spatiales avec, en 2012, 45 pays représentés, 1200 entreprises, 2 300 participants et 15 000 rendez-vous d’affaires. Aeromart est co-organisé par la CCI de Toulouse, Toulouse Métropole, le Conseil régional et l’agence Midi-Pyrénées Expansion, avec le soutien de l’Union européenne et d’Aerospace Valley.

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Économie du futur : quelles mises à jour pour notre territoire ?

PROSPECTIVE

SYNERGIES

Sur le terrain :les services au cœur des entreprises et territoires

Le dossier du 4e Forum économique de Toulouse avec les économistes

Mathilde Lemoine et Philippe Chalmin,Robert Plana (Alstom)

et Emmanuel Kessler (LCI).

Au sommaire également :. l’usine du futur, avec Jean Therme (CEA),

. le principe de précaution, avec Jean de Kervasdoué (Cnam),

. numérique et commerce de proximité, avec Catherine Barba (CB Group).

.sommaire

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Les portraitsde diccit

.26Produits, serviceset entreprisesà suivre

Anne-Marie de Couvreur Mondet, Mediameeting

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Alain Di Crescenzo,président de la CCI de Toulouse

Mind the gap between our train and tomorrow’s

platform. Entre un écosystème local aujourd’hui

en ordre de bataille et une économie de demain

globalisée, riche en opportunités, il y a

la nécessité d’établir des connexions,

de construire un pont pour franchir le « gap ».

L’enjeu est de taille, sans compter le risque

de manquer le train de la croissance.

Dans un monde où consommateurs et clients

seront de plus en plus nombreux, où la science

et la mobilité auront de moins en moins de

limites, nous devons être prêts à répondre à tous

les besoins car la concurrence sera elle aussi plus

grande. Ambitieux par nature, à l’image de nos

entrepreneurs, le Forum économique de Toulouse

propose pour sa 4e édition de définir des pistes

concrètes pour réaliser cette « mise à jour »

du territoire qui permettra à nos entreprises

de franchir un « gap » compétitif, productif,

technologique, sociétal… La clé, c’est l’entreprise

du futur, une entreprise multidimensionnelle

qui s’adapte et anticipe les défis économiques

de demain. Chacune de nos entreprises peut

devenir cette entreprise du futur à condition

de se projeter dès maintenant dans l’avenir.

Chocolat Dardenne : bio, équitable

et… luchonnais

Adelyce :financer

la croissance

.édito.numéro 13 - octobre 2014

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Le carnet de diccit

Les clubs d’entreprisesont la parole

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Parole d’expert :

Michel Polacco .42

Trimestriel économique et d’information édité par la CCI de Toulouse - 2, rue d’Alsace-

Lorraine - BP 10202 - 31 002 Toulouse Cedex 6 - Tél. : 05 61 33 65 60 - Directeur de

la publication : Alain Di Crescenzo - Secrétaire générale de publication : Carole Shiff -

Rédacteur en chef : Christian Guillard, [email protected] - Conception graphique

et Direction artistique : L’Astronef - Réalisation : Studio Urbain - Impression : Imprimerie

Delort - Ont collaboré à ce numéro : Josiane Gasquet, Bertrand Lamarque, Anne Pujol -

ISSN : 2119-260X - Commission paritaire : XXXX B 07176 - Dépôt légal : Octobre 2014

- Diffusion : 46 000 exemplaires. La rédaction de ce numéro a été achevée le 18 août

2014 - Publicité : Régie RCM - Contact : Caroline Angibault, [email protected] -

Tél. : 05 61 11 19 96. Ce numéro inclut une invitation Devcom Midi-Pyrénées 2014 pour

les abonnés Entreprises de plus de 5 salariés.

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Alain Di Crescenzo a reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur des mains de Sylvia Pinel le 13 juin au Palais consulaire. La ministre du Logement et de l’Égalite des territoires a souligné l’engagement du président de la CCI de Toulouse au service du redressement économique de la Haute-Garonne. Elle a aussi salué le parcours exceptionnel du dirigeant de la société IGE+XAO : basée à Colomiers, cette entreprise est présente sur 29 sites dans 17 pays ; 40 000 clients, à travers le monde, utilisent ses logiciels de CAO et PLM électriques. « La réussite que nous avons connue chez IGE+XAO », a notamment déclaré Alain Di Crescenzo, « nous la devons aussi à notre pays et au soutien qu’il a mis à notre disposition. Quand on a eu cette chance, on se doit de renvoyer la balle. C’est l’une des raisons de mon engagement pour nos chambres de commerce et d’industrie. Ce sont des organisations précieuses au service de nos entreprises donc de notre territoire et de notre pays. Nous avons besoin de CCI dynamiques, fortes et conquérantes. Ce sont des institutions responsables, qui ont besoin d’être entendues et respectées. »

Une Académie pour déployer la culture de l’agilité et de la confiance ouvre ses portes à Blagnac à l’intention des managers et coachs professionnels. Cette Académie est créée par le cabi-net Hommes & Développement dans la continuité de l’action qu’il a menée dans la filière aéronautique avec le pôle Aerospace Valley. L’objectif est de « former des hommes et des femmes qui sauront tracer le chemin vers des modèles de performance plus efficaces et pérennes, des modèles où l’humain est au cœur du système pour faire face aux changements induits par les formes de compétitivité émergentes ».

161 restaurants sont en compétition pour le Prix Lucien Vanel cette année, dont 30 % qui y participent pour la première fois. Le palmarès établi par le public et par les académiciens sera proclamé le lundi 17 novembre à Toulouse, au centre de congrès Pierre Baudis. Cette édition 2014 est parrainée par Diane de Driesen-Cauvin (Château de la Colombière, Fronton) et par le chef André Daguin.

+8,3 %Entre 2006 et 2011, l’emploi a progres-sé de 1,9 % en France, de 3,9 % en Midi-Pyrénées et de 8,3 % dans l’aire urbaine toulousaine (Insee Midi-Pyrénées).

Alain Di Crescenzo, chevalierde la Légion d’honneur

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TEXTOS > Sébastien Matty est le nouveau président du directoire de GA. Robert Dagrassa préside désormais le comité de surveillance.> Métal Bronze System (métallerie et serrurerie haut-de-gamme, Launaguet) a remporté le Trophée Export Midi-Pyrénées de l’entreprise artisanale. > Kaufman & Broad Grand Sud-Ouest intègrera d’ici la fin de l’année son nouveau siège toulousain des allées Jean-Jaurès : l’ancienne église Notre-Dame des Grâces. > Eurogiciel celèbre ses 25 ans avec un millier de collaborateurs. Son président Daniel Benchimol vise un CA de 100 M€ fin 2016. > Print O’Clock (impression en ligne, Toulouse) annonce une croissance de 16 % au premier trimestre et un CA de 15 M€ l’an prochain. > La Part de Rêve a atteint l’équilibre financier pour la première fois l’an dernier et vise un CA de 12,5 M€ l’an prochain avec la gestion de 45 crèches. > Cozynergy (Toulouse) veut devenir le premier opérateur français de la rénovation énergétique des bâtiments avec un plan de développement sur 5 ans. > Adhis (adhésifs, abrasifs et isolants, Toulouse) a obtenu la certification EN 9120 pour accélérer son développement sur le marché aéronautique. > La Caisse des dépôts va mobiliser 105 M€ pour accompagner sa filiale Nouveau Logis Méridional dans le lancement de 2 000 nouveaux logements sur 2014-2015.

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Conquête spatiale et conquête de marchésC’est sous la conduite du président du Cnes, Jean-Yves Le Gall, que la secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Geneviève Fioraso a visité et inauguré le Toulouse Space Show 2014, le 30 juin au centre de congrès Pierre Bau-dis. Cette 4e édition du rendez-vous inter-national du spatial présentait un nouveau format résolument orienté Business. Parmi les temps forts de la manifestation : le lancement de l’institut InSpace, qui vise à développer les usages du spatial (notam-ment auprès des collectivités) et à favori-ser la commercialisation des applications, et la journée d’échanges entre PME inno-vantes et grands comptes du spatial et des énergies (journée organisée par la CCI de Toulouse, le Cnes et le CEA). « Le spatial représente une manne d’activités pour nos entreprises et des opportunités significa-tives », rappelle Alain Di Crescenzo, pré-sident de la CCI de Toulouse et co-organi-sateur du TSS. « Quelque 1 150 satellites devraient être lancés dans les 10 ans à venir, soit 30 % de plus que pendant la dé-cennie passée. Et il faut rappeler que 1 € investi dans les infrastructures spatiales

génère de 10 à 15 € de retombées dans les services et les applications. En Midi-Pyré-nées, le spatial représente 12 000 emplois et notre territoire possède de multiples atouts. Mais nous devons améliorer notre compétitivité prix, face à l’arrivée de pays émergents et à l’agressivité de concurrents américains ou israéliens, et notre compé-titivité hors-prix, c’est-à-dire l’innovation

qu’il faut encore accélérer. Et nous avons un double challenge : le savoir-faire et aus-si le « faire savoir », par exemple avec le Toulouse Space Show. La conquête spatiale a toujours été une aventure ambitieuse et passionnante. Elle l’est plus encore au-jourd’hui, sur le plan de la compétition éco-nomique. Notre conquête spatiale à nous est une conquête des marchés ! »

Le Conseil régional a créé un incubateur d’innovation sociale, Catalis. Il en a confié l’animation à l’Union des sociétés coopératives de Midi-Pyrénées. « Cette nouvelle démarche s’inscrit dans notre action globale en faveur de l’économie sociale et solidaire », précise Martin Malvy, président du Conseil régional. « La spécificité de Catalis est d’accompagner les projets d’entreprise qui apportent des réponses simples et innovantes aux besoins des populations, des projets de territoire conjuguant efficacité économique et utilité sociale ». Catalis propose aux projets incubés un accompagnement personnalisé sur différents axes : études d’opportunités, conseil juridique et administratif, recherche de financement, formation, mise en réseau et partage d’expérience…

Un incubateur régionalpour l’innovation sociale

Les Trente glorieuses sont devant nous.

Chaque crise du libéralisme est toujours suivie

d’une longue période de croissance, mais avec

un « logiciel intellectuel » totalement différent.

Cette fois, c’est sans doute le besoin de protection

qui va l’emporter sur le désir de liberté.

François Lenglet, journaliste économique,

à l’ouverture du Forum Destination International.

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TEXTOS

Midi 2i visele milliard d’eurosLa société d’ingénierie et de gestion immobilière (bureaux et commerces) a réalisé un CA 2013 de 3,1 M€ (+ 38 %) avec 81 M€ d’investissement, 34 M€ de cession et un résultat net de 438 k€. Filiale de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, Midi 2i lancera sa quatrième foncière l’an prochain, à hauteur de 250 M€, et son président Pierre Cabrol vise une capacité d’investissement de l’ordre du milliard d’euros à l’horizon 2017.

Gimm Traiteurchoisi par l’IrqualimLes produits locaux bénéficiant d’un signe officiel de qualité ou d’origine ont leurs ambassadeurs auprès de la communauté des Qualivores. L’Irqualim Midi-Pyrénées a déjà sélectionné une dizaine de restaurateurs et, désormais, un premier traiteur : l’entreprise toulousaine Gimm Traiteur, créée en 1998 par Gérard Calvet.

Croissance externe pourl’agence Anouk DéquéL’agence toulousaine de RP, conseil stratégique et intelligence économique a procédé à la fusion-absorption de La Mini Agence, fondée il y a 7 ans par Marie Charrière et spécialisée dans les relations presse. Marie Charrière est désormais directrice associée d’Anouk Déqué.

Pierre Marie Hanquiez est le nouveau président du Medef de la Haute-Garonne. Il a succédé à Philippe Robardey avec une priorité : faire valoir le rôle de l’entreprise au cœur de la société, et tout mettre en œuvre pour préserver la performance et la compétitivité qui sont les principaux leviers de la croissance économique. Pierre Marie Hanquiez dirige la société toulousaine Coiffi’dis (235 salariés, leader français des grossistes fournisseurs pour la coiffure et l’esthétique). Il possède aussi une solide expérience de l’engagement patronal, tant à travers le Medef qu’au sein de l’APM (Association Progrès et Management) et des EDC (Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens).

Au Medef Haute-Garonne : Pierre-Marie Hanquiez

Successeur d’Henri-Michel Comet, nommé à Nantes, Pascal Mailhos est le nouveau préfet de Midi-Pyrénées et de la Haute-Garonne. Originaire d’Albi, Pascal Mailhos a fait ses études secondaires à Fermat avant de rejoindre Paris pour une maîtrise de droit public, un diplôme de l’IEP et la promotion Léonard de Vinci de l’Éna. Depuis 1985, il alterne les fonctions dans les préfectures et celles dans les administrations centrales et cabinets ministériels. Il a ainsi travaillé auprès de Philippe Seguin et de Charles Pasqua, et il a dirigé les Renseignements

généraux de 2004 à 2006. À Toulouse, Pascal Mailhos souhaite témoigner d’un État à la fois proche des concitoyens, modeste dans le dialogue avec ses partenaires, et très réactif : « Il faut comprendre les contraintes de chacun et s’adapter au temps de l’élu et au temps du chef d’entreprise. » Pascal Mailhos affiche deux priorités : l’emploi et la sécurité. Et un fort attachement à la fraternité : « Dans une société rongée par le repli et l’individualisme, il faut recréer du lien social. »

Pascal Mailhos pour un État proche, modeste et réactif

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Les arbitrages financiers sont de rigueur pour les collectivités publiques mais ne pas investir dans les infrastructures, c’est se priver des moyens essentiels pour améliorer l’attractivité de notre région et gagner en compétitivité. Bruno Cavagné et Thierry Le Friant, Fédération des Travaux publics.

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L’État a décidé de céder une partie des 60 % qu’il détient au capital de la société Aéroport Toulouse-Blagnac, les autres 40 % étant répartis entre la CCI de Toulouse (25 %) et les collectivités territoriales à hauteur de 5 % chacune (communauté urbaine Toulouse Métropole, Conseil général de la Haute-Garonne, Conseil régional Midi-Pyrénées). L’appel d’offres lancé par l’État concerne dans un premier temps 49,9 % du capital et le nom de l’acquéreur devait être annoncé en novembre. « La CCI de Toulouse », annonce son président Alain Di Crescenzo, « entend être particulièrement vigilante quant à l’avenir de l’aéroport Toulouse-Blagnac, qui constitue une infrastructure majeure pour notre développement économique territorial. À ce titre, nous avons décidé de conserver l’intégralité de notre participation au capital malgré la proposition de cession faite par l’État, afin de porter avec force et conviction la voix des entreprises et du territoire. Notre CCI est même prête à aller plus loin, en renforçant son implication tant au sein du capital qu’au sein de la gouvernance, dans le cadre d’un projet de développement ambitieux au service de l’économie régionale ».

L’État ouvre le capitald’Aéroport Toulouse-Blagnac

Pour la population cadre, Toulouse est la métropole la plus attractive sur le plan du dynamisme économique

derrière Paris et Lyon. Toulouse se distingue aussi par sa qualité de vie (avec Bordeaux, Montpellier et Nantes). Le point le moins satis-faisant : les infrastructures de transport dans l’agglomération. (Enquête Apec réalisée en ligne auprès de 3 500 cadres en février 2014).

N°3

Pour promouvoir et développer l’entrepreneu-riat féminin en Midi-Pyrénées, l’État, le Conseil régional et la Caisse des Dépôts vont mobiliser 219 000 € sur deux ans pour sensibiliser, former et accompagner les créatrices et les réseaux d’ac-compagnement, et faciliter l’accès des créatrices au financement. L’objectif est d’atteindre en 2017 le seuil des 40 % de femmes entrepreneurs contre 28 % actuellement dans notre région comme en moyenne nationale.

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actualitéon en parle

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C’est en 2024 qu’est prévue la mise en ser-vice du tronçon Bordeaux-Toulouse de la LGV. La déclaration d’utilité publique est attendue l’an prochain tant pour Bordeaux-Toulouse que pour Bordeaux-Dax. Les en-jeux de l’arrivée de la grande vitesse sont considérables pour notre région : attracti-vité et compétitivité, rapprochement des centres de décisions, offre en infrastructures de transports complète, développement d’un quartier d’affaires autour de la gare Matabiau... Sans oublier les retombées de la construction de la ligne : emplois directs sur le chantier et dans les bureaux d’études, emplois indirects liés aux matériaux, éner-gies et services nécessaires, emplois induits tout au long du tronçon, notamment dans

la restauration et l’hébergement. Les col-lectivités et les acteurs socio-économiques, dont le réseau des CCI de Midi-Pyrénées, Eurosud Transport, la CCI de Toulouse et la Fédération régionale des travaux publics, ont exprimé leurs attentes vis-à-vis de la LGV. Reste à franchir le cap des enquêtes publiques qui vont être menées par l’État au cours des toutes prochaines semaines. Tous les chefs d’entreprises ont donc inté-rêt à s’exprimer dans ces enquêtes, à faire entendre leur voix en faveur du dévelop-pement économique et du maillage des territoires. C’est ce qu’explique la CCI de Toulouse dans la rubrique Aménagement du territoire de son site :www.toulouse.cci.fr

LGV : mobilisation pour l’enquête publique

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TBSNews

AéroportNewsToulouse Business School

Think and CreateAéroport Toulouse-Blagnac

Depuis toujours un ciel d’avance

www.tbs-education.fr www.toulouse.aeroport.fr

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actualitétbs et aéroport

François Bonvalet directeur de TBS, succède à Jacques Igalens à la direction de Toulouse Business School. Il était précédemment doyen associé et directeur général adjoint de Néoma (groupe né de la fusion des écoles supérieures de commerce de Reims et Rouen). « Dans ce secteur de l’enseignement supérieur en pleine mutation », déclare François Bonvalet, « l’une de mes priorités sera d’assurer la compétitivité de TBS, de maintenir l’excellence de son corps professoral et de renforcer sa reconnaissance à l’international, tout en respectant ses valeurs humaines et son sens de la responsabilité sociétale. »

Airbus et TBS ont signé une convention pour formaliser leurs partenariats autour de quatre axes : formation initiale et conti-nue, recherche et innovation, coopérations internationales et diversité (insertion des étudiants étrangers ou en situation de han-dicap et parité femme-homme).

Le TBS Executive MBA regroupe désormais tous les programmes Executive MBA avec un tronc commun, un parcours de spécialisation et 5 sessions internationales.

L’éditeur de logiciels Val Informatique et TBS ont créé un comité de compétences dédié à la recherche sur le management.

Le label Famille Plus a été remis cet été à l’aéroport Toulouse-Blagnac pour la qualité de ses installations et de ses services dédiés aux familles

Le nouvel envol de Toulouse-FrancazalLa société Aéroport Toulouse-Francazal a remporté le contrat d’exploitation de l’ancienne base militaire pour une durée de 45 ans. Cette société regroupe SNC-Lavalin (51 %), Aéroport Toulouse-Blagnac (29 %) et la CCI de Toulouse (10 %). Sa délégation de service public concerne l’exploitation de l’aéroport et de 170 hectares avec 10 M€ d’investissement sur les 5 premières années et une triple vocation : l’aviation d’affaires, les vols militaires et l’industrie aéronautique. L’aéroport Toulouse-Francazal, annoncent les associés, « viendra soutenir une croissance durable pour la région et le rayonnement de Toulouse en tant que capitale mondiale de l’aéronautique. »

Venise et Tenerife avec Volotea. La compagnie catalane assurait cet été des liaisons hebdoma-daires Toulouse-Ajaccio et Tou-louse-Bastia. Cet hiver, à partir du 19 décembre, elle nous pro-posera de nous envoler vers la Cité des Doges (le lundi et le vendredi) ou vers les Canaries (chaque samedi) en Boeing 717 de 125 sièges.

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Quelles seront les grandes caractéristiques de l’économie de demain ? Comment produirons-nous, distribuerons-nous et consommerons-nous ? Retrouverons-nous le rapport au progrès qui a fait de notre pays une terre d’innovation ? D’un point de vue plus local, quels changements apporter à notre territoire pour lui rendre toute sa performance ? Tels sont les thèmes que la CCI de Toulouse a choisi d’aborder pour son 4e Forum économique de Toulouse, le 16 septembre, en ouverture de l’Innovation Connecting Show (ICS)

Économie du futur :quelles mises à jourpour notre territoire ?

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La CCI de Toulouse, par la voix de son Président Alain Di Crescenzo, est un porte-parole convaincu de l’écono-mie positive. «Oui, tout change : et alors ? Peu de nations vivent cette situation comme un problème ou un sujet de doute, voire de crainte. Com-ment certains peuvent-ils oublier, ou feindre d’oublier, qu’il en a toujours été ainsi et que notre pays a forgé sa puissance en passant, par le passé, d’un cycle économique à l’autre, sans appréhension mais avec appétit et enthousiasme. Parler de l’économie de demain, c’est aussi, par-delà les aspects purement techniques, parler de notre rapport à l’avenir, à l’inno-vation, au progrès. Ce rôle essentiel de l’humain dans la performance économique est pour nous essentiel : il n’y aura d’économie du futur que s’il y a envie, individuelle et collec-tive, de futur».Toujours plus innovante, mondialisée et interconnectée  : ainsi se présente l’économie du futur, objet de toutes les craintes pour les uns et de tous les rêves pour les autres. Une éco-nomie qui ira toujours plus vite, et qui devra aussi faire face à des dé-fis croissants  : cohésions sociales et territoriales, changement climatique, réduction des ressources minières et fossiles, accroissement de la popula-tion mondiale…

Les chocs technologiques majeurs de la 3e révolution industrielle

«  Pour la première fois dans l’his-toire des hommes, l’économie-monde couvre réellement la planète entière », observe Philippe Chalmin. Professeur d’histoire économique à l’université Paris-Dauphine, il constate aussi que

« pour la première fois également, les hommes maîtrisent à la fois la circu-lation des marchandises sur tout le globe et la circulation de l’information en temps réel. Nous vivons la 3e révo-lution industrielle avec des chocs tech-nologiques majeurs, avec une émer-gence chinoise sans équivalent dans l’histoire, et avec l’échec des grandes idéologies du XXe siècle :

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BASE 100EN 1991

PRODUCTIvITé GLOBALE : LE DéCROChAGELa productivité globale des facteurs (PGF) est une mesure agrégée qui reflète la dynamique des entreprises. La France a décroché au milieu des années 2000.(Source : France Stratégie, données OCDE)

Journaliste, Emmanuel Kessler a commencé sa carrière sur BFM Radio avant de rejoindre Public Sénat et France Info. Depuis janvier 2011, il est le chef du pôle Économie LCI à TF1.

Nos schémas de pensée économique ne sont plus opérants pour analyser des évolutions de plus en plus rapides, fortes et complexes.Emmanuel Kessler

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DICCIT - février 2013 · 20diccit - octobre 2014 · 16

forum économiquede Toulouse

la globalisation est par essence libé-rale. » Mais dans ce vaste mouvement, Philippe Chalmin ne voit pas où exer-cer son optimisme pour la France : « La crise est chez nous beaucoup plus pro-fonde qu’on ne le croit. J’ai même le sentiment que nous sommes arrivés au bout de notre modèle, que nous sommes dans une impasse. Bien sûr, quand je me balade dans Toulouse, je vois une dynamique extraordinaire, mais elle n’est pas reproductible par-tout. Dans bien des secteurs, nous sommes devenus des spectateurs et non plus des acteurs de l’innovation. Dans l’agriculture et l’agroalimentaire, on se fait plaisir avec la montée en gamme, le bio et les marchés de niche. Mais c’est sur les marchés de masse que la France doit se positionner  !  Ce qui me donne encore espoir, c’est de voir l’enthousiasme de mes étudiants qui partent à la conquête du monde, mais en quittant la France. »

Prendre la mesurede l’urgence et mieuxpenser la compétitivité  Mathilde Lemoine, elle aussi, observe que « nous faisons du sur-place pen-dant que le monde continue d’avan-

cer. Nous n’avons pas encore pris la mesure de l’urgence, nous ne voyons que le côté négatif des évolutions technologiques et sociétales et nous nous appauvrissons ». Spécialiste de la macro-économie (qu’elle enseigne à Sciences-Po), Mathilde Lemoine dirige le département Études écono-miques et Stratégie Marchés d’HSBC France : « Nous restons prisonniers d’une mauvaise façon de penser la compétitivité. On recherche toujours une solution par le bas ; on imagine qu’il faut forcément commencer par baisser les coûts pour redonner de la marge aux entreprises pour qu’elles puissent ensuite innover et, dans un troisième temps, répondre enfin aux attentes du marché mondial. Cette démarche fait consensus mais elle est erronée : la micro et la macro-économie sont deux dimensions qui ne se rejoignent pas forcément. Ce qui peut être valable au niveau d’une entreprise ne l’est pas forcément au niveau du pays, surtout dans un monde globalisé : si vous baissez les coûts salariaux mais si vous subissez une hausse des matières premières, de l’énergie ou des composants, non seulement vous ne gagnez rien au niveau compétitivité-prix mais vous

enclenchez une fuite en avant. S’il faut que la progression salariale soit cohérente avec les gains de produc-tivité, la seule baisse des coûts peut remettre en cause tout espoir de sor-tir de la dépression, toute possibilité de réduire les inégalités, de renforcer la cohésion sociale. N’attendons pas une croissance venue d’ailleurs : c’est un mythe. C’est par le haut que nous sortirons de la crise, et c’est avec des produits répondant à la demande mondiale que nous retrouverons notre compétitivité. »   Mathilde Lemoine invite également à être vigilant sur les mesures fiscales « qui modifient l’environnement éco-nomique. En France, avec le CIR, notre fameux Crédit Impôt Recherche, les entreprises consacrent 1,5 % de leur chiffre d’affaires à la R&D, pas plus que durant les années 1990. En Alle-magne, sans CIR, les entreprises sont à 2 %. Il y a des incitations fiscales qui incitent, en fait, au désinvestissement. De même, alléger les charges sur les salaires, ce n’est pas inciter les entre-prises à former leurs salariés. Or si l’on veut véritablement accompagner les mutations technologiques et éco-nomiques, et il y a urgence ! , il faut

Professeur d’histoire économique à l’Université Paris-Dauphine, Philippe Chalmin est le président fondateur de Cyclope, le principal institut de recherches européen sur les marchés des matières premières. Il préside aussi l’Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires.

Pour la première fois dans l’histoire des hommes, l’économie-monde couvre réellement la planète entière.

Philippe Chalmin

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également accompagner les salariés : eux aussi, ils font l’économie mais ils souffrent d’une formation profes-sionnelle galvaudée. Il y a aussi, à la base, le problème de notre éducation nationale : chaque année, 130 000 jeunes sortent du système éduca-tif sans formation ni diplôme. C’est 17  % de chaque classe d’âge. Com-ment peut-on accepter un tel échec ? Nous sommes dans un environnement international de mutations techno-logiques et économiques de plus en plus rapides. Il faut innover et, pour que cela soit vraiment efficace, il faut diffuser l’innovation dans la société et donner aux salariés la possibilité d’évoluer, notamment quand ils sont bien formés à la base. »

Rénover le soutien à la recherche, coordonner innovation et marketing

L’école française est tout de même reconnue dans le monde entier pour ses scientifiques et ses ingénieurs, rappelle Robert Plana : « C’est l’un de nos atouts, tout comme notre savoir-faire dans les systèmes complexes et nos écosystèmes industriels efficaces avec des pôles de compétitivité qu’il

convient de conserver et de renfor-cer. » Robert Plana a été chercheur du LAAS-CNRS et professeur à l’Univer-sité Paul Sabatier et à l’Institut uni-versitaire de France. Ancien directeur général de la recherche et de l’inno-vation au ministère de l’Enseigne-ment supérieur et de la Recherche, il est aujourd’hui directeur scientifique d’Alstom. « La compétition est mon-diale et les dynamiques économiques se sont accélérées. Il est indispen-sable d’introduire de nouvelles tech-nologies, de nouveaux procédés et services à des cadences plus rapides afin de contenter les clients. Dans ce contexte, l’innovation, qu’elle soit technologique ou d’usage, est straté-gique pour l’ensemble des secteurs industriels, même ceux qui initia-lement étaient considérés comme à faible contenu innovant. Les pays émergents sont tous en train de mettre sur pied des programmes de R&D et d’innovation agressifs. La France doit être attentive et ne pas hésiter à rénover ses mécanismes de soutien à la recherche fondamentale, à la R&D et à l’innovation. »Il faut aussi considérer l’innovation à sa juste valeur stratégique. Ce n’est pas le cas dans certains secteurs, 

estime Robert Plana, qui observe aussi  « un certain retard dans l’inno-vation ouverte en partenariat avec les universités, les organisations de recherche. Certains groupes en ont pris conscience et ont créé des divi-sions Innovation, mais parfois trop orientées R&D et trop déconnec-tées des divisions Marketing. Pour qu’une stratégie Innovation et R&D soit vraiment efficace, pour optimi-ser les investissements et améliorer les marges, il faut vraiment une très grande coordination entre R&D et Marketing. C’est un problème de stra-tégie de développement de produits : quand on n’écoute pas, quand on n’anticipe pas suffisamment non pas les besoins mais les problématiques des clients, on propose une offre trop « descendante », trop technologique, trop statique. Bref, pas adaptée. »

Savoir anticiper et évoluer avec agilité dans un monde de plus en plus complexe

Au final, on peut aussi se demander si les entreprises françaises sont suffi-samment tournées vers l’avenir ? « Tout dépend de la taille de l’entreprise », fait remarquer Emmanuel Kessler.

Spécialiste de la macro-économiste (qu’elle enseigne à Sciences Po), Mathilde Lemoine dirige le département Études économiques et Stratégie Marchés d’HSBC France. Elle est membre du Haut conseil des finances publiques après avoir participé notamment à la « commission Attali » et à la mission sur les déterminants de la compétitivité de l’industrie française.

C’est par le haut que l’on sortira de la crise. On retrouvera de la compétitivité par des produits répondant à la demande mondiale et par un renforcement des qualifications.

Mathilde Lemoine

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Chef du pôle Économie LCI à TF1, il constate une grande différence entre les PME et les grands groupes : « Les dirigeants de PME sont prisonniers de leurs difficultés au quotidien et d’une conjonc-ture très dégradée. Ils ont du mal à anticiper les évolutions. Les grands groupes ont beaucoup plus de latitude et de moyens. Ils sont très internationa-lisés, ils ont une forte culture financière, et même s’ils subissent la pression des actionnaires qui veulent la rémunération de leurs investissements, ils peuvent se projeter vers l’avenir, investir l’ave-nir. Et globalement, malgré tous les freins et les blocages de tous ordres, la société française a com-pris la nécessité d’évoluer. Il y a eu une véritable prise de conscience, notamment depuis le début de la crise de 2007. » Cela se retrouve d’ailleurs dans l’information économique qui est aujourd’hui ac-cessible à tous : « Depuis une quinzaine d’années, et cela s’est amplifié avec la crise, les Français dé-veloppent un véritable appétit pour l’information économique. Sur LCI, c’est un de nos piliers, avec la politique et l’international. On peut traiter des

sujets économiques et même macro-économiques assez complexes, et pas seulement des sujets de consommation. » Pourtant, l’économie est de plus en plus complexe et elle évolue de plus en plus vite. C’est aussi ce qu’observe Emmanuel Kessler, en estimant que ce processus ne va faire que s’accentuer : « C’est, pour moi, ce qui va le plus marquer « l’économie du futur ». La mondialisation efface les frontières, tout devient « made in world », le « made in France » n’est plus qu’une illusion quand on analyse la com-plexité de la chaine de valeurs d’un produit, depuis sa conception jusqu’à son merchandising en pas-sant par le financement, les approvisionnements, la fabrication, le packaging, etc. L’incertitude devient aussi de plus en plus grande. Il n’y a plus de posi-tion acquise, tout cycle peut se retourner, de façon favorable ou défavorable. Le numérique connait et produit des évolutions extrêmement rapides. Et j’ai le sentiment que nos schémas de pensée éco-nomique ne sont plus opérants, ne peuvent plus analyser ces évolutions de plus en plus rapides, de plus en plus en fortes, de plus en plus complexes. Le vieux débat entre keynésiens et libéraux ne per-met plus d’appréhender les réalités changeantes d’aujourd’hui et de demain. Alors, bien sûr, le chef d’entreprise a du mal à définir ses stratégies. Et peut-il encore y avoir des stratégies durables ? Il faut en tout cas admettre que, face à l’accélération des évolutions et à la complexité croissante des phénomènes économiques, tout est ouvert, tout est possible. Chaque entreprise a toutes ses chances à condition de savoir se remettre en question en per-manence et de miser sur l’agilité et la réactivité… »

Robert Plana a été chercheur au LAAS-CNRS et professeur à l’Université Paul Sabatier et à l’Institut

universitaire de France avant d’être directeur scientifique au CNRS et à l’ANR puis directeur général

Recherche et Innovation au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Depuis janvier 2013, il est

directeur scientifique d’Alstom.

Toulouse est le seul site de France où il y a à la fois des universités et des écoles

d’ingénieurs parmi les meilleures.

Robert Plana

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Recherche,production, distribution : les

changements concernent tout le cycle économique.

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Sur le plan industriel, Midi-Pyrénéesfait figure d’exception

« Notre région s’est particulièrement dis-tinguée entre 2000 et 2006 avec une croissance annuelle de 3,2  %  », observe Christophe Bordet, de l’Insee Midi-Pyré-nées). «  Ce plus grand dynamisme tient notamment à une meilleure tenue de l’industrie, des services marchands et non marchands, et de la construction. Quant à la crise amorcée en 2008, elle a frappé Midi-Pyrénées de façon moins prononcée qu’ailleurs grâce à l’effet d’entrainement de la filière aéronautique et spatiale sur l’éco-nomie régionale. Il est vrai qu’en 2011, la reprise économique a été plus molle que dans d’autres régions, sans doute à cause de la stagnation des services marchands ».

Un territoire solide etde bonnes perspectives à court terme

Et pour l’avenir  ? « Pour le court terme, nous bénéficions de perspectives favo-rables par rapport à d’autres territoires. L’aéronautique nous donne de la visibilité sur une activité à cycle long  », analyse Philippe Robardey, président sortant du Medef 31. « Notre territoire est solide », ajoute Anouk Déqué, présidente de la CGPME 31, «  mais il faut irriguer toute notre région à partir de l’aéronautique, et transférer nos avancées, nos techno-logies, nos process vers d’autres secteurs d’activité. La diversification de notre éco-nomie, on en parle depuis longtemps mais on ne la voit toujours pas. » Pour Philippe Robardey, plutôt que de chercher de nou-veaux relais de croissance, il faut d’abord

maintenir l’ancrage de l’aéronautique et du spatial : « Voyons comment être encore meilleurs là où nous sommes déjà très bons. C’est ce qui sera le plus rapide, le plus efficace, le plus pragmatique. Conso-lidons nos fondations, misons sur la trans-versalité et appuyons-nous sur un autre de nos atouts : notre remarquable densité de capital investisseurs. »

Ayons de l’ambition, dépassons les querelles de clochers

Car pour Philippe Robardey,  «  nos voi-sins, proches ou lointains, avancent de plus en plus vite pendant que nous, nous ne bougeons pas. Nous avons une visibi-lité mondiale avec l’aéronautique mais nous n’avons toujours pas le TGV et nous avons encore 20 ans de retard pour la cir-culation autour de la métropole. On nous parle d’une nouvelle région Midi-Pyrénées

– Languedoc-Roussillon. Mais quelle cohé-rence y a-t-il entre ce redécoupage admi-nistratif et les réalités économiques ? Le territoire qu’il nous faut va de Bordeaux à Perpignan. On ne nous a pas consultés,

ce n’est pas une raison pour ne pas nous faire entendre. Ce n’est que tous ensemble, « teaming together », que l’on réussira. Et peu importe qui est le chef de file ! Qu’il soit simplement le meilleur pour fédérer tous les acteurs, pour conforter nos atouts et pour promouvoir notre territoire. »

À la CGPME, Anouk Déqué dénonce elle aussi « les querelles de chapelle des temps ancestraux qui nous font prendre du re-tard. On se contente de ce qui marche bien et on ne se met pas autour de la table pour mettre en place une vraie relation entre l’écosystème de l’innovation et les sec-teurs traditionnels. On ne se dote pas de quelques projets vraiment ambitieux, fé-dérateurs, emblématiques de notre région à l’échelle internationale. Des projets por-teurs de sens, d’image et de développe-ment économique. On ne s’est pas encore mis à l’heure de la transversalité et de la mutualisation, à la vitesse du web et des réseaux sociaux. Alors, avant que ce re-tard nous soit fatal, voyons grand ! Ayons de l’ambition, une ambition plus forte et mieux partagée ! ».

S’appuyer sur des leaders visionnaires

La question des projets et des leaders, Robert Plana la pose également. En tant qu’ancien du LAAS et de l’UPS, le directeur scientifique d’Alstom estime que notre métropole est « un site universitaire très attractif et présentant un grand nombre d’étudiants ce qui en fait un lieu de pré-dilection pour la R&D et l’innovation. C’est même le seul endroit en France où il y a à

la fois des universités et des écoles d’in-génieurs parmi les meilleures. Mais nous avons une faiblesse  : l’excellence scienti-fique existe dans certains domaines mais pas dans tous. Toulouse manque de

Quelle est la situation de notre territoire dans la transition vers cette économie du futur ? Jusqu’ici, Midi-Pyrénées

fait figure d’exception dans le paysage des régions

françaises. Chez nous, le poids de l’industrie est plus fort

qu’il y a 20 ans. Notre taux de croissance a été l’un

des plus élevés : + 1,8 % l’an contre une moyenne de 1 %

pour les autres régions de province.

Voyons comment être encore meilleurs là où nous sommes déjà très bons.

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Le principe de précaution est l’une des exceptions françaises. Et peut-être la pire, à entendre Jean de Kervasdoué : « Des traités internationaux, des textes de l’Union européenne font référence au principe de précaution. Mais la France est le seul pays à l’avoir inscrit dans le pré-ambule de sa constitution. Or ce principe de précaution n’a pas de sens et n’abou-tit qu’à des mesures inappropriées La France a été l’un des pays de la raison et des lumières, de la création de la pen-sée scientifique et de l’industrie du XXe siècle. Mais on ne participe plus que de loin aux industries du XXIe siècle. Nous avons d’excellents chercheurs mais, qu’il s’agisse du numérique ou des biotechno-logies, nous prenons un retard considé-rable. » « Si nous connaissons une situa-

tion économique aussi grave, une telle baisse de notre compétitivité, c’est en partie à cause de toutes les normes inu-tiles, de tous les excès de sur-protection et d’une opinion publique totalement ma-nipulée. L’accès à l’information n’a jamais été aussi facile, la désinformation aussi. Malgré toutes nos difficultés, je ne vois pas de remise en cause du principe de précaution. Pourtant, on n’empêchera pas les hommes d’innover, mais ils le feront ailleurs. En France, les lourdeurs adminis-tratives, la fiscalité favorisent le travail au noir, font partir les jeunes et font fuir les gens riches. Or, avant de pouvoir ré-partir les richesses, il faut les créer. L’État, qui se bat pour créer des emplois, aime l’entreprise. Mais, semble-t-il, il n’aime pas les entrepreneurs ! »

«  Les espèces qui survivent ne sont pas les plus intelligentes ni les plus fortes, mais celles capables de s’adapter ». Cathe-rine Barba aime citer Charles Darwin pour inciter les commerçants «  traditionnels » à adopter une culture digitale. Et elle constate leur évolution rapide depuis ces derniers mois  : «  Ils considèrent de plus en plus que le numérique fait partie d’un tout, que c’est un canal complémentaire pour gagner en visibilité et faire venir et revenir le client. Certes, les commerçants peuvent se sentir démunis face aux tech-niques à mettre en œuvre : le numérique, c’est comme une langue étrangère, ça ne s’apprend pas tout seul. Il faut y consacrer du temps – et le temps est souvent ce qui manque le plus au commerçant indépen-dant. Les grands groupes eux, peuvent s’offrir les compétences nécessaires mais

Membre de l’Académie des technologies et professeur émérite au Cnam, Jean de Kervasdoué est à la fois agronome, économiste de la santé et grand pourfendeur des « délires écologiques et sanitaires ». Son dernier livre, chez Robert Laffont : « Ils ont perdu la raison » ou « Pourquoi les gouvernants prennent-ils les mauvaises décisions (Diesel, nucléaire, pesticide, santé, OGM, énergie, science) ».

Serial entrepreneur dans le e-business et le conseil en e-commerce et relation client cross-canal, Catherine Barba (CB Group) est l’auteur de « 2020, la fin du e-commerce ? », un rapport prospectif commandé par Bercy et la Fevad (Fédération du e-commerce et de la VAD). Business angel  et marraine de l’association « Nos quartiers ont des talents », elle est aussi l’auteur du guide « Le magasin n’est pas mort », ou « Comment réussir la transition numérique de votre activité ».

Principe de précaution : la France prendun retard considérable

Innovation, production et consommation de demain : la vision de 3 experts

Le numérique au service du commerce de proximité

leaders scientifiques, d’hommes et de femmes visionnaires comme ceux qui ont permis par le passé de positionner Tou-louse comme un grand centre mondial de l’ingénierie. Si de tels leaders existent aujourd’hui, on ne s’appuie vraiment pas sur eux, on ne leur demande pas de parti-ciper au développement économique de la région au travers de l’innovation. »

Quelle vision pour quel rapport au progrès ?

Ce terme de « visionnaire », qui revient de façon récurrente dans les échanges avec ces économistes, ces acteurs de l’économie et les experts interrogés, pose avec acuité la question de notre rapport à l’anticipation, à l’avenir, au progrès. Un rapport désormais ambigu dans un pays, et donc dans ses ré-

gions, pourtant reconnu pour son goût et sa culture de l’innovation. À l’heure du principe de précaution, quelle suite aurait connu le projet un peu « fou » de Clément Ader de faire décoller un engin motorisé plus lourd que l’air ? Et quelle serait aujourd’hui le vi-sage de notre économie régionale sans cette prise de risque à qui elle doit tant depuis plus d’un siècle ?

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Pour Jean Therme, l’usine du futur sera mieux intégrée dans son environnement, évoluera dans un climat pacifié en interne comme en externe, et intègrera bien sûr le monde numérique ; elle sera plus intel-ligente dans ses approvisionnements et sa gestion des flux logistiques, privilé-giera le travail coopératif avec clients et fournisseurs, et intègrera une toute nou-velle génération de robots. «  Le modèle de l’usine géante totalement robotisée ne va pas durer autant qu’on le croit, ou sera limité à quelques productions de masse », analyse Jean Therme. «  Nous allons de plus en plus vers des produits largement customisés. Cela suppose des usines plus petites, agiles, flexibles et totalement évo-lutives pour s’adapter en permanence aux nouvelles générations de produits  : les cycles de vie des objets seront de plus en plus courts. Pour répondre à ces objectifs, le robot ne sera plus au cœur du système, il ne sera que l’assistant de l’opérateur humain. La France a pris du retard dans la robotisation de ses usines mais elle a tous les atouts pour faire le saut vers l’usine de demain et vers la « cobotique », la robo-tique de collaboration : l’homme va revenir au cœur du système, le robot ne sera plus conçu pour remplacer l’homme mais pour

l’assister, et il sera d’un degré supérieur d’intelligence pour pouvoir justement évo-luer au milieu des hommes. C’est une nou-velle révolution à ne pas manquer et une belle opportunité pour revitaliser notre in-dustrie, nous pouvons être des précurseurs en ce domaine. Bien sûr, il y a des freins : freins économiques (il faut savoir porter le risque sur ces nouveau outils), freins sociétaux (on considère toujours le robot comme un «  voleur d’emplois  »), freins industriels (le paysage robotique français n’est pas assez développé), freins organisa-tionnels et administratifs (face à tout ce qui va être bousculé), et freins technologiques, car  il est toujours très difficile en France de transférer les innovations vers l’indus-trie. Mais, je le répète, aller vers la cobo-tique et le manufacturing avancé, c’est un enjeu énorme, une formidable opportunité pour revenir dans la course. Nous avons les compétences nécessaires. Ne ratons pas cette nouvelle révolution. »

ils ont aussi leurs handicaps spécifiques : la lourdeur des structures, des process, des prises de décision. »« Se former au digital, ça commence par aller voir ce qui se fait ailleurs, faire preuve de curiosité et aussi, tout simple-ment, de bon sens : il ne faut pas se faire une montagne des questions techniques. Le numérique se construit en permanence sans que l’on sache à l’avance quelles se-ront les technologies de demain. Et il ne faut pas avoir peur de l’échec – c’est tou-jours une expérience supplémentaire. » Et puis, numériser son commerce, c’est aus-si se remettre en question, s’intéresser à ce qui se passe ailleurs, investir dans l’avenir. Bref, adopter une attitude gagnante : « Il y a un incroyable bouillonnement d’idées dans les start-ups, une énergie, une créativité fantastique pour développer de nouvelles

solutions entre digital et commerce phy-sique. Ce qui est sûr, c’est que le meilleur est devant nous. Le digital va rendre les achats toujours plus simples, plus fluides, plus rapides, avec toujours plus de service et de convivialité. Les grands gagnants

seront les consommateurs mais aussi les commerçants les plus curieux et les plus enthousiastes, ceux qui sauront renouveler, grâce au numérique, les fondamentaux du commerce : l’accueil personnalisé, le ser-vice, le conseil, la relation de proximité. »

Usine du futur, la révolution cobotique

Ingénieur physicien, diplômé de l’INP Grenoble, Jean Therme a travaillé plus de 10 ans dans des grands groupes industriels de l’électronique avant de rejoindre le CEA en 1990. Il en est aujourd’hui le directeur de la recherche technologique et envisage l’usine du futur à partir des deux grandes transitions que nous vivons simultanément : la transition numérique et la transition énergétique. Auxquelles il ajoute la convergence des nouveaux matériaux et des technologies bio – nano – informatiques. 

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« Les services sont une composante essen-tielle pour notre territoire et une compo-sante existentielle pour nos entreprises. » C’est en ces termes qu’Alain Di Crescenzo a inauguré la première édition du salon Serviciz, créé par la CCI de Toulouse et totalement dédié aux entreprises de ser-vices : « Ce secteur est un véritable levier

de croissance ; il représente plus de 70 % de l’emploi dans les pays de l’OCDE et un salarié sur deux en Midi-Pyrénées. C’est

un des secteurs les plus dynamiques en matière de croissance et d’emploi. Mais il

est encore nécessaire d’assurer la montée en puissance des services sur notre terri-toire et de les aider à trouver leur place au sein d’une concurrence mondialisée. » Les services aux entreprises ont véritable-ment explosé avec les stratégies d’exter-nalisation des entreprises industrielles. D’où un lien très fort unissant industrie et

services, que l’on retrouve dans le concept de « l’industrie servicielle ». « Il faut en finir avec l’opposition industrie-services », confirme Christian Nibourel, président du Groupement des professions de services et vice-président de la Commission nationale des services. Il est lui-même à la tête du groupe Accenture France, spécialisé dans le conseil en management, technologies et externalisation, et il prend ainsi l’exemple de l’automobile : « Aujourd’hui, on ne vend plus des voitures, on vend de la mobilité

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Entreprises, territoires :la composante Services

Assurer la montée en puissance des services sur notre territoire

et dans une concurrence mondialisée.

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synergiessur le terrain

dans une monde de connectivité ! Demain, 80 % des emplois seront créés dans les services, qui repré-sentent déjà 46 % du PIB de notre pays, contre 12 % pour l’industrie, et qui affichent un solde positif en matière de commerce extérieur. » Mais les services sont délocali-sables, prévient Christian Nibourel, et les salaires et charges pèsent très lourdement sur le secteur. On a vu la baisse d’activité dans les

services marchands à la personne. Pour l’avenir, Christian Nibourel estime qu’il faut autant soutenir les grands groupes, très actifs à l’inter-national, que faciliter l’arrivée de nouveaux entrants : « La révolution digitale va totalement transformer la société française. On ne va pas juxtaposer les modèles anciens et nouveaux. Il ne faut pas perdre la bataille des services ! »www.toulouse.cci.fr

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Aider les entreprises à résoudre leur problématique de financement est une des missions importantes de la CCI de Toulouse. La Chambre a une équipe de collaborateurs spécialisés et elle intervient aussi dans différentes structures extérieures.Ainsi, pour faciliter l’accès des entreprises au financement, la Chambre apporte son expertise à MP Croissance comme à des organismes privés d’investissement. La Chambre préside elle-même la plateforme Initiative Haute-Garonne (IHG), avec ses prêts à taux zéro qui permettent aux entrepreneurs d’améliorer leur apport financier et d’être plus convaincants pour les banquiers.La CCI de Toulouse intervient aussi sur les difficultés de financement des entreprises à travers le Coprédi (financement court terme), le Comité de suivi du financement de l’économie (relations banques-entreprises) et le réseau « Prévenir les difficultés des TPE-PME ». Ce réseau, animé par la Chambre et la Préfecture, comprend notamment les services financiers de l’État et l’ensemble des organismes financiers de la place. Enfin, avec la Banque de France et le Club financiers Toulouse Midi-Pyrénées, la Chambre co-anime les « 6 à 8 de l’économie et de la finance » où des intervenants de haut niveau viennent dévoiler les complexités de la macroéconomie et de la finance.

Zoom sur les délégations de la CCI de Toulouse

La CCI de Toulouse a organisé le salon Serviciz les 2 et 3 juillet à Diagora-Labège. Une première édition réussie avec 137 exposants, 2 400 visiteurs et l’organisation de 500 rendez-vous d’affaires. « Serviciz est un projet-phare pour notre Chambre et un pari ambitieux pour nos entreprises », commente Alain Di Crescenzo. Le président de la CCI de Toulouse rappelle que ce salon 100 % business et totalement inédit vise notamment à donner davantage de visibilité aux TPE et PME et à leurs savoir-faire dans toutes les filières : « Nous avons conçu Serviciz pour développer les marchés des entreprises, favoriser les achats de proximité et dynamiser les relations entre services et industrie. Nous souhaitons aussi décloisonner les différentes filières des services et créer entre elles des synergies pérennes. »

Serviciz : 137 exposantset 2 400 visiteurs en 2 jours

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CCI de Toulouse : des missions, des résultats

synergiesreporting

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6546Formalitéseffectuées

1713

63

Entreprises accompagnées

La CCI de Toulouse agit au quotidien au service des entreprises et du développement économique de notre territoire. Cette rubrique «Reporting» vous donne rendez-vous dans chaque numéro pour, à travers quelques indicateurs de notre action, vous permettre de cerner au mieux certaines tendances de conjoncture. Tableau de bord de ce 2e trimestre 2014.

14 100

4 890

1 995

appels téléphoniques pris en charge

visiteurs reçus

demandes web et mails traités

3TOPdu Centre de Relation Clients

Notes d’analyse économique produites

677visitesd’entreprises

Porteurs de projets reçus835

Représenter les entreprisesauprès des collectivités locales et défendre leurs intérêts généraux afin qu’elles se développent au sein du territoire.

Accompagner au quotidienl’entreprise soit avec des expertises individuelles, soit avec des actions collectives.

Former les hommes et les femmesaux responsabilités et aux métiers évolutifs de l’entreprise (groupe Toulouse Business School).

(Co)gérer desinfrastructuresessentielles au développement économique du territoire (Aéroport Toulouse-Blagnac, Francazal).

Les missions de la CCI de Toulouse

Quelles sont les démarches pour immatriculer une entreprise ?

Quand puis-je être reçu par un conseiller pour présenter mon projet de création d’entreprise ?

Je suis à la recherche d’un contrat d’apprentissage. Disposez-vous d’une liste d’entreprises ?

les Questions les plus traitées par le Centre de Relation Clients

FAQ

0 810 36 37 38Vos questions, nos réponses au

70Contrats d’apprentissageenregistrés

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Contrats d’apprentissageenregistrés

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synergiesportraits d’entrepreneurs

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emoveo : le side managementpour les start-ups et PMECréé à Toulouse en 2008, présent également à Paris et à Lyon, emoveo réunit autour de Jérôme Carayol des consultants spécialisés dans le conseil de Direction : stratégie et développement, performance des opérations et gestion de crise. Dans chaque cas, emoveo travaille sur-mesure. Depuis un an, le cabinet déploie une offre spécialement conçue pour les PME et start-ups : le side management. Explications de Jérôme Carayol : « Tous les décideurs ne peuvent pas avoir dans leur staff un directeur stratégique ou opérationnel à temps plein. Notre side management consiste à les accompagner par un expert dans un modèle différent du consulting classique. Concrètement il s’agit de s’engager pendant un temps au côté du management de l’entreprise pour trouver des solutions et atteindre des objectifs avec un engagement fort sur les résultats. Nous le faisons actuellement pour structurer une PME de la région et développer 2 start-ups à l’international. »www.emoveo.fr

Avec leur cinquantaine de collaborateurs, Monique Frambourg et Frédéric Carpent vont réaliser cette année un CA consolidé de l’ordre de 10 M€, dont la moitié avec 3X Consultants. Leur objectif à 5 ans est d’atteindre les 25  M€ : « Notre offre est aujourd’hui entièrement modélisée, nos équipes internes ont développé tous les outils nécessaires et nous pouvons entrer dans une nouvelle phase de déploiement commercial », expliquent les deux fondateurs de 3X Consultants. Leur aventure a débuté en 1991 (leur société s’appelait alors Kéops) dans le secteur de la formation informatique. Leurs domaines de compétences se sont étendus au fil des ans, à leur initiative ou à la demande de leurs clients, de façon très logique, très cohérente. Il y a d’une part 3X Consultants avec ses 4 marques : InTalent pour la formation, Emaneo pour les solutions RH, Oxalia pour l’infogérance et Meeting pour les solutions Business Center.

InTalent et Emaneo représentent chacun 40 % de l’activité de 3X Consultants. Et il y a d’autre part 3X Financements, qui se charge pour le compte de ses clients, de commander et de régler auprès des fournisseurs des services RH des milliers de factures générées chaque année. « Nous sommes assez atypiques », reconnaissent volontiers Monique Frambourg et Frédéric Carpent. « Notre offre de services est extrêmement complète ; nous savons adapter nos prestations aussi bien aux grands comptes qu’aux PME, métier par métier ; nous intervenons avec une logique de résultat, et souvent avec une rémunération sur les gains obtenus par nos clients ; et nous sommes restés très attachés à nos valeurs personnelles : la synergie humaine, la solidarité, le développement durable. » Des convictions et des engagements qui deviennent aujourd’hui des arguments non négligeables sur le plan marketing…www.3xconsultants.com

3X Consultants valorise ses valeurs

Constitué en 2003 à Toulouse, l’atelier Arterrien est un collectif de professionnels indépendants de la création graphique et de la communication visuelle : graphisme, aménagement d’espace, design interactif. Le studio ne manque pas de références pres-tigieuses : Airbus, Astrium, Axa, Météo-France, Milan Éditions, Pierre Fabre, la Région Midi-Pyrénées, le Stade Toulousain… Parmi ses récents contrats : une mission globale de design pour le Musée des Abattoirs, comprenant une nouvelle approche graphique des affiches, le réaménagement des espaces d’accueil du public (avec création de mobilier) et la refonte de la signa-létique. Pour renforcer encore son organisation et ses succès, Arterrien s’est doté pour la première fois d’un directeur commer-cial.Il s’agit de Didier Dozolme, connu pour sa présidence toulou-saine des Dirigeants commerciaux de France et pour sa capa-cité à mixer nouvelles technologies et techniques commerciales. L’équipe s’est aussi agrandie avec une responsable Marketing et Communication : Najoua Mebrouk.www.arterrien.com

Les 10 ans créatifs d’Arterrien

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synergiesportraits d’entrepreneurs

Les 10 ans créatifs d’Arterrien

Ami Bois : un constructeur durable

Des références prestigieusespour Synapse Développement Pour fêter ses vingt ans, Synapse Dévelop-pement a obtenu une nouvelle référence prestigieuse : après Microsoft (en particu-lier pour Windows) et après Amazon (pour sa liseuse Kindle et sa tablette Kindle Fire), c’est Harper Collins, l’éditeur mondial de référence pour les dictionnaires anglo-phones, qui a signé un partenariat avec la société toulousaine d’édition de logiciels : une équipe de 8 personnes et un CA 2013 de 600 k€ (après 550 k€ en 2012). Lors de son lancement en 1994, l’entreprise de Patrick Séguéla a créé un logiciel correcteur d’orthographe et de grammaire, Cordial. Aujourd’hui encore, il surclasse les outils

intégrés dans les suites bureautiques et les gestionnaires de courriels, tant par son efficacité et sa simplicité d’utilisation que par sa mise à jour permanente : 1 000 à 2 000 entrées sont ajoutées chaque année pour intégrer les nouveaux usages du lan-gage moderne. Ce produit grand public représente 45 % des revenus de Synapse Développement, contre 55 % pour les acti-vités BtoB. Car Synapse se distingue aussi par son savoir-faire en linguistique, valori-sation de contenus et analyse de données textuelles – y compris quand il s’agit des volumes massifs issus des réseaux sociaux. Synapse est ici au plus près d’un phéno-mène très prometteur : le Big Data.www.synapse-fr.com

Le marché de la maison individuelle a baissé de 20 % l’an dernier mais cela n’a pas empêché Ami Bois de faire progresser ses ventes de 18 %. La société toulousaine a développé toute une gamme de maisons « alliant confort, esthétique, économie et écologie » : une quinzaine de modèles entiè-

rement personnalisables, avec en vedette le modèle Horizon. Dès son lancement, ce modèle a remporté un trophée Défi éco-nomique de l’Union des maisons françaises et, aujourd’hui encore, il représente près de 20 % des ventes. Mentionnons aussi le pro-jet d’éco-quartier conçu par Ami Bois avec

le constructeur tarnais Siba et lauréat d’une médaille d’or en matière de « reconquête urbaine par l’accession sociale ». Fondateur d’Ami Bois en 2005, Frédéric Carteret ex-plique que « ma volonté est d’accompagner au mieux les clients afin de leur proposer une construction soignée et de qualité, tout

en plaçant les économies d’énergie et la notion de développement durable au cœur de nos préoccupations. » Sur le plan com-mercial, la stratégie de Frédéric Carteret est de renforcer sa position de leader dans le Grand Sud en densifiant ses implantations régionales par l’ouverture d’agences et par

la croissance externe. C’est ainsi qu’Ami Bois a déjà racheté le constructeur Maisons Bois Serge Goacolou, dans le Lot-et-Ga-ronne : « une entreprise qui a plus de trente ans d’expérience, une excellente réputa-tion, un positionnement stratégique entre Aquitaine et Midi-Pyrénées, et une unité de

production qui répond à une partie de nos besoins ». Ami Bois devrait construire 150 maisons cette année et atteindre l’an pro-chain un CA de 15 M€. « Construire en bois pour longtemps » : le slogan ne concerne pas que les clients !www.ami-bois.fr

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Les économies d’énergie et la notion de développement durable sont au cœur de nos préoccupations.

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Anne-Marie de Couvreur MondetPrésidente de Mediameeting

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Mediameeting développela « radiovision » de demain

Avec 130 salariés et un CA qui dépassera les 10 M€ l’an prochain, Mediameeting est le premier opérateur français de radios d’entreprises et collectivités. Le groupe toulousain intervient aussi dans la formation, le conseil en stratégie de communication audio et les radios locales. Il se caractérise par sa stratégie d’innovation et de convergence multimédia.

Après des études en sciences sociales à Toulouse et une formation en communication à Bordeaux, Anne-Marie de Couvreur Mondet a commencé sa carrière chez TDF puis chez France Telecom Orange avant de créer Mediameeting en 2004. Elle a été présidente du CJD Toulouse.

synergies

Mediameeting fête ses dix ans. Avec un succès au-delà de vos prévisions ? Nous avons inventé le concept et le marché de la radio d’entreprise. Nous avons créé notre start-up sur une intui-tion ou plutôt une vision prospective. Avec mes associés Frédéric Courtine et Jean-Daniel Simonet, nous conjuguions trois métiers : la communication, la radio et l’ingénierie informatique. De bonnes fées, dont Orange, se sont pen-chées sur nous. De grands comptes nous ont fait confiance. Et nous avons été rentables dès le 3e exercice. Notre croissance a toujours été de 30 à 100 % l’an. Notre CA sera de 8 M€ cette année et atteindra 24 M€ en 2020. Si, d’ici là, nous ne revoyons pas à la hausse notre nouveau plan stratégique ! Nous devons toujours croître plus vite que le marché pour continuer à le dominer…

Votre périmètre initial s’est sensible-ment élargi ?Nous avons lancé nos trois radios lo-cales dès 2008 : Toulouse FM, 47 FM et Gold avec les Girondins de Bordeaux. Nos radios d’entreprise touchent plus de 5 millions d’auditeurs chaque jour dans 80 pays mais nous restons enra-

cinés dans notre Sud-Ouest, avec nos passions, nos coups de cœur. Nous intervenons aussi dans la formation, le conseil, la publicité audio, l’information avec le récent rachat à Lagardère de l’ex-AFP Audio… Le label Oseo Entre-prise innovante a salué très tôt notre stratégie R&D tant technologique que sociale : nouveaux médias, nouveaux usages. C’est à Toulouse, à Mediamee-ting, que s’invente la « radiovision » de demain.

Comment s’organise-t-on pour conduire une telle croissance ?Mediameeting comprend trois enti-tés : Business, Broadcast et Innovation. Chaque pôle est constitué de Business Units dirigées par de véritables intra-preneurs. Nous travaillons en mode agile, en « entreprise libérée ». Tout est centré sur l’innovation, sur l’intel-ligence collective et sur la qualité de la connaissance. Pour nos investisse-ments, en bonne Corrézienne, je ne lève que le strict nécessaire ! Enfin, j’ai présidé le CJD Toulouse, ce qui signi-fie que je suis attachée à une valeur et à une nécessité : la bienveillance et la performance.

interview

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synergiesà suivre

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Avec Micronutris, Toulouse dispose de la première société européenne dédiée aux insectes comestibles. Elle a été lancée en 2011 par Cédric Auriol, avec l’accompa-gnement de la CCI de Toulouse. Ce diplômé de TBS avait déjà créé sa société d’im-port-export de textiles et emballages, EAP Group, en 2007. Avec Micronutris et l’équipe de passionnés qu’il a fait venir d’un peu partout en France, Cédric Auriol élève des grillons et des vers de farine avant de les transformer en insectes à apéritif et en biscuits salés et sucrés. La produc-tion est d’une tonne d’insectes par mois. Elle sera multipliée par 10 d’ici la fin de l’année : « Nous avons maintenant achevé la mise au point de nos process et de nos protocoles. Et après une levée de fonds de 1,5 M€, nous serons prêts pour une crois-sance exponentielle ». Micronutris est aussi

en train de tester différents canaux de dis-tribution (magasins bio, épiceries fines, réseaux traditionnels) et de prendre pied en Belgique, où le marché semble plus mature qu’en France. Micronutris fournit également en insectes quelques pâtissiers et restaurateurs. « Mais c’est surtout pour notre communication », reconnait Cédric Auriol. « Notre cœur de métier, c’est dé-velopper nos produits propres, dont une barre énergétique qui sortira mi-2015. Et pour le moyen-long terme, nous aurons un relais de croissance en fournissant nos

protéines animales à des industriels de l’agroalimentaire soucieux de développe-ment durable et d’alimentation durable. Les insectes sont bons pour la santé, grâce à leur qualité nutritionnelle, et bons pour la planète : leur production a un très faible impact environnemental, surtout com-paré à l’élevage de bétails traditionnels ! Ils sont également bons pour l’emploi lo-cal. Quant au plaisir gustatif, il est aussi au rendez-vous de nos recettes. Il suffit d’oser goûter… »www.micronutris.com

Après une première vie dans les relations presse, Muriel Porry a choisi d’assu-rer la communication directe entre les producteurs fermiers et les consomma-teurs toulousains. Sa Ferme Attitude est un magasin de vente directe pour les produits régionaux de qualité : fruits et légumes, viandes et volailles, vins et spiritueux, produits laitiers, charcute-ries, épicerie… « Les circuits courts, les produits artisanaux non standardisés, le bio, le phénomène des locavores…, tout cela n’est pas dû à un effet de mode. C’est une tendance de fonds qui vise à revenir aux valeurs de base de l’écono-mie locale, des relations de proximité, de l’alimentation saine. Nous apportons la ferme en centre-ville, nous aidons

les producteurs à ouvrir leurs circuits de distribution et nous facilitons la vie des citadins responsables. » Avec les producteurs de nos terroirs (et avec le suivi de la CCI de Toulouse), Muriel Porry a ouvert sa première Ferme Attitude à Toulouse – Saint-Georges en décembre 2010. Un deuxième magasin fermier a été inauguré fin mai à Saint-Cyprien, avec aussi une table des producteurs (Ferme et Gourmande) pour les déjeu-ners et goûters : « Notre marché n’est pas énorme mais nous avons trouvé un bon équilibre entre des producteurs attachés à une certaine éthique et des consommateurs attentifs à la qualité de leur alimentation ».www.fermeattitude.fr

Muriel Porry développesa Ferme Attitude

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Les insectes alimentaires de Micronutris

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synergiesà suivre

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Grand trophée du commerce L’Atelier Betty à Saint-Jean

Coup de cœur du juryMa Coutellerie (Toulouse)

C’est le 23 juin au Palais consulaire que la CCI de Toulouse a proclamé le palmarès 2014 de ses Trophées du commerce. 92 dossiers étaient en compétition pour ce concours orga-nisé chaque année pour promouvoir le commerce de proximité en Haute-Garonne et pour valoriser les initia-tives les plus réussies en matière de création, rénovation de magasin et dynamisme commercial. Au total, les 11 lauréats se sont partagé une dotation de 16 500 €.

Les lauréats 2014 des Trophées du commerce

Coutelier depuis 1993, Hugues Bouterige-Bri-vady a repris le local de prêt-à-porter au cœur de Toulouse, rue Boulbonne, pour y implan-ter « Ma Coutellerie » : 60 m² entièrement dédiés à l’univers du couteau (couteaux de poche, de table et de cuisine, couteaux d’art, ciseaux, trousses de manucure, cannes). La boutique réunit les grands noms de la profes-sion (Victorinox, Zwilling, Le Thiers, Laguiole en Aubrac, Opinel, Fayet…) et elle est complétée par un atelier d’affûtage, de réparation, de rénova-tion et de chromage de lames. « J’ai créé Ma Coutellerie avec une identité propre et une poli-tique d’identification « haut-de-gamme », sans concession sur la qualité et le savoir-faire », souligne Hugues Bouterige-Brivady.www.macoutellerietoulouse.com

Fille d’un petit grossiste en fromage, Bet-ty Murcia a débuté son activité d’artisan fromager en 1972 à Toulouse, au mar-ché Victor Hugo. Avec une stratégie bien déterminée : commercialiser des pro-duits au lait cru auprès d’une clientèle de particuliers et de professionnels sou-cieux de tradition fermière ou artisanale. Au fil des ans et des opportunités, Betty Murcia a considérablement accru son acti-vité : nouvelle concession d’emplacement avec triplement de la surface de vente au marché Victor Hugo (1993), ouverture d’une boutique et d’un atelier d’affinage sur la place (1998), création d’un troisième point de vente lors de la modernisation du marché des Carmes (2002) et enfin, en

2011, création d’un ensemble de près de 1 000 m² à Saint-Jean : atelier d’affinage, cave à vins, boutique, espace de dégustation et de restauration, salle de réunion, bureaux admi-nistratifs, zone logistique. « Après quelques mises au point, cet ensemble nous permet de satisfaire au mieux l’ensemble de notre clientèle, et d’offrir à notre équipe un outil moderne, ergonomique et valorisant pour notre métier », commente Stéphane Murcia. Ingé-nieur maître en industrie pharmaceutique, il a rejoint l’entreprise de sa mère en 1996 et il en assure la gérance depuis 2009.www.fromagerie-betty.com

Le palmarès

Grand trophée : L’Atelier Betty (affinage et commerce de fromages, Saint-Jean) ; Coup de cœur : Ma Coutellerie (coutellerie, Toulouse) ; Création de magasin (du 1er au 3e prix) : Maymana (pâtisserie fine orientale, Toulouse), Sandyan (pâtisse-rie fine, Toulouse) et Le Pavé rouge (boucherie, Castanet-Tolosan) ; Dynamisme commercial (du 1er au 3e prix) : La Villa – Un maillot pour la vie (hôtel et accueil d’enfants malades, Bagnères-de-Lu-chon), L’Opticien qui bouge (optique « chez le client », Toulouse) et Mam’zen (centre de détente pour bébés et jeunes mamans, Labège) ; Rénovation de magasin (du 1er au 3e prix) : Valérie Verhaeghe (optique, Blagnac), Garage (commerce de vêtements, Saint-Gaudens) et Boucherie Delmas (boucherie, Fenouillet).

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synergiesproduit d’entreprise

33 · octobre 2014 - diccit

C’est en 1897 que le pharmacien Ludovic Dardenne lança ses premiers chocolats pour curistes à Luchon (il fut aussi le créateur de la station de ski de Superbagnères, du golf et de l’office de tourisme). Son fils Pierre dirigea la chocolaterie jusqu’en 2002 (il avait alors 97 ans !) avant de la céder à Alain Peyrouton, un enfant du pays qui dirigeait l’hôtel L’Esqueyrade, et à son épouse Marie-Hélène.

En reprenant la chocolaterie Dardenne en 2002, Marie-Hélène et Alain Peyrouton lui ont donné un sacré coup de jeune tout en s’inscrivant dans la phi-losophie du fondateur : innover et développer en per-manence pour fabriquer un chocolat authentique et intégrant les notions de santé et bien-être. Les cho-colats Dardenne sont certifiés Bio depuis 2005 et ils respectent une charte « Équitable et Responsable » qui concerne non seulement les matières premières mais aussi leur transport, les processus industriels et les emballages. Ce positionnement s’est accompagné d’un renouvellement de la gamme. Dardenne propose aujourd’hui plus de 80 chocolats : tablette (dont un chocolat noir à 95 % de cacao), pâte à tartiner, choco-lat pour petit-déjeuner et dessert, bouchées-rochers, chocolats fins, sans oublier les spécialités saisonnières

pour Pâques et pour Noël. Tous ces produits se répar-tissent en trois familles : chocolat sous brevet (gastro-nomique et sans gluten), à l’agave (avec 35 % de sucre en moins) et fabrication tradition (selon les méthodes des maîtres chocolatiers du siècle dernier). « C’est ce qui fait notre différence », soulignent Marie-Hélène et Alain Peyrouton : « nous fabriquons nous-mêmes nos chocolats à partir de fève broyée ou de masse de cacao. Tout se fait dans nos 1 000 m² d’atelier, et c’est une grande sécurité alimentaire. Nous étions 4 en 2002. Aujourd’hui, notre équipe va de 15 à 25 salariés selon la saison. » La diffusion se fait dans les circuits de magasins bio, en pharmacie et parapharmacie et en épicerie fine. À l’export (déjà 6 % du CA), les choco-lats Dardenne se trouvent en Suisse en en Belgique, au Canada et au Japon.www.chocolatdardenne.com

Certifié Agriculture biologique

Le chocolat Dardenne : bioéquitable et… luchonnais

Dardenne est l’un des rares chocolatiers à fabriquer le chocolat qu’il met en œuvre.

115 ans de savoir-faire

Chiffre d’affaires en Me

La tradition de l’innovation

Sans gluten ni lécithine

de soja

2012 2013 2014 Prévisionnel

2015 Objectif

2016 Objectif

1,365 M€ 1,864 M€ 2,236 M€ 2,600 M€ 2,990 M€

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synergiestémoignages

diccit - octobre 2014 · 34

Adelyce, l’expert des finances publiques

Avant Adelyce, Vincent Derrien a été au contact des collectivités pendant 17 ans pour le compte de Magnus puis de Berger-Levrault. Cet autodidacte a aussi été consultant et DRH et DSI de la mairie de Garges-Lès-Gonesse, en région parisienne.

Autodidacte

Adelyce est un spécialiste des finances publiques. Cette société de Labège développe des services d’expertise et d’optimisation financières pour les collectivités locales, avec quatre grands leviers d’action : prospective financière, gestion de la dette, fiscalité, masse salariale. Adelyce intervient soit en mission ponctuelle (préventive ou corrective), soit en accompagnement « au long cours » (abonnement à des packs décisionnels intégrant conseil, observatoire et suivi web).

Start-up reconnue au plus haut niveau (elle figure jusque dans le palmarès national du Deloitte Technology Fast 50), Adelyce affiche une croissance de 520 % sur 5 ans. L’entreprise a été créée fin 2007 par Vincent Derrien et trois associés. Tous quatre sont issus de Berger-Levrault et, avec plus de 470 collectivités abonnées, ils ont réalisé l’an dernier un CA de 900 k€. Le cap du million d’euros sera franchi cette année et une vingtaine de recrutements sont prévus sur 3 ans.

Dans un contexte financier très contraint pour les collectivités, l’offre d’Adelyce ne cesse de se développer, avec des solutions web en mode SaaS (sans logiciel à installer et avec hébergement sécurisé des données). Adelyce est membre du cluster DigitalPlace. Parmi les plus récents développements : un outil de pilotage de la masse salariale. Elle représente en général 60 % des dépenses de fonctionnement d’une mairie et offre donc les opportunités d’optimisation les plus payantes !

Le développement de cet outil n’a pas été facile à financer. « Par chance, », raconte Vincent Derrien, « j’ai rencontré Véronique Ricard, de la CCI de Toulouse. Elle nous a incités à mettre à jour notre business plan, à nous perfectionner en gestion d’entreprise avec TBS, et à nous ouvrir davantage à notre environnement. C’est grâce à cette impulsion initiale que nous avons trouvé auprès de BPI, de la BNP et d’EADS financement les 550 000 € dont nous avions besoin. »www.adelyce.fr

Pour accompagner sa progression record, Adelyce s’appuie notamment sur la CCI de Toulouse et son expertise en ingénierie financière des entreprises en croissance.Tél. 0 810 36 37 38 (N° Azur).

ACCOMPAGNEMENT

Grâce à la CCI de Toulouse,nous avons pu obtenir 550 000 € de financementsans avoir à ouvrir notre capital.

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synergiestémoignages

Service

CCISanté-Sécurité dans votre entreprise :l’appui collectif et individualisé de la CCI de Toulouse

Appui collectif

La CCI de Toulouse organise régulièrementdes ateliers d’une demi-journée sur la règlementation, les bonnes pratiques, les outils et méthodes de prévention et traitement :

. Responsabilité du chef d’entreprise

. Document unique

. Risque routier

. Risque chimique

. Risques psychosociaux

. Sécurité dans les services à la personne

. Fiche pénibilité

Appui individualisé

La CCI de Toulouse vous accompagne sur demande :

. Réglementation Santé-Sécurité (vérifications et formations obligatoires)

. Troubles musculo-squelettiques (TMS)

. Risque routier (mise en place de solutions)

. Évaluation des risques professionnels

. Risque chimique (identification et traitement)

. Pré-diagnostic Santé-Sécurité

. Pré-diagnostic Système de management de la Santé-Sécurité (référentiel OHSAS 18001)

www.toulouse.cci.frService Développementdurable - RSE

Yann Brugarolas, chargé de mission hygiène-Sécurité

0 810 36 37 38 (N° Azur)

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Avec un CA de 4,6 M€, 45 salariés à Blagnac, une filiale à Montréal et une autre au Portu-gal, SIER est depuis 1973 un bureau d’études mécaniques dans les activités aéronautique, spatiale, automobile et navale, sans oublier l’étude et la production de moyens. « Cette diversité de domaines, de clients et de mé-tiers, qui est appelée à se renforcer sensible-ment, a toujours favorisé la polyvalence des collaborateurs et leur évolution de carrière », observe Annabelle Quesada, la responsable RH. « SIER s’appuie sur plus de 40 ans d’ex-périence, sur un savoir-faire qui intègre en permanence l’évolution rapide des nouvelles technologies, sur l’expertise, la souplesse et le dynamisme de nos équipes. Nos certifica-tions Iso 9001-2000 et EN 9100 témoignent de notre engagement pour garantir à nos clients une qualité optimale. Notre succès

est aussi basé sur la stabilité et l’ancien-neté de nos collaborateurs. Une des volon-tés des dirigeants, Pascal et Philippe Claraz, est de veiller à la qualité de vie au travail. » C’est ainsi qu’Annabelle Quesada a suivi plusieurs ateliers Santé-Sécurité à la CCI de Toulouse, en particulier sur le document unique et sur les risques psychosociaux. « Afin d’analyser ces risques, un question-naire anonyme a été mis en place, à la suite de quoi, un groupe de travail impliquant les SST et les DP a permis de mener à bien des actions pour concilier bien-être et perfor-mance : salle de pause, cloisons antibruit, moments de cohésion... Cette prévention est importante pour accompagner nos équipes vers les nouvelles perspectives qui s’offrent à SIER. »www.sierbla.com

SIER mise d’abord sur ses collaborateurs

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Un guide de la sécuritéà usage des commerçants

TPE et PME : un sitepour prévenir les difficultés

En ligne : le B.A. – BA des assurances de l’entreprise

La préfecture de la haute-Garonne, la CCI de Toulouse et la Chambre de métiers et de l’artisanat se sont associées pour réa-liser un « Guide de la sécurité à usage des commerçants». Dis-ponible gratuitement, ce guide invite les commerçants à faire connaissance avec les services de police et de gendarmerie de leur secteur et il donne des informations pratiques sur la vidéo-protection, les utilisations frauduleuses de chèques et de cartes de crédit, les précautions pour limiter les risques de vol, le dé-pôt de plainte, les bons réflexes en cas d’agression physique, le démarchage abusif déloyal, l’occupation illicite de terrains ou locaux privés…

N° Azur 0810 36 37 38

La CCI de Toulouse organise ses stages « 5 jours pour entreprendre » à l’intention de tous les futurs créateurs et repreneurs d’entreprise. Ce stage de 35 heures permet d’approfondir les notions essentielles pour la mise en place d’un projet. La formation coûte 150 € et elle est complétée par un entretien individuel gratuit. Les prochaines sessions débuteront le 17 novembre à Toulouse et à Saint-Gaudens.www.toulouse.cci.fr

La Préfecture de la haute-Garonne et la CCI de Toulouse ont réuni plus de 30 partenaires publics et privés pour aider les dirigeants de TPE et PME à détecter et résoudre les difficultés le plus en amont possible. La démarche comprend un site internet à la fois informatif, explicatif et didactif. Tout dirigeant d’entreprise peut exposer ses difficultés (de façon anonyme s’il le souhaite) et bénéficier des conseils et contacts appropriés dans la plus totale confidentialité. Le site comprend notamment un outil d’autodiagnostic en 22 questions ainsi qu’un kit de gestion à télécharger pour suivre sa situation budgétaire, sa trésorerie, son fonds de roulement. www.tpe-pme-prevenir-31.com

À partir du 17 novembre :5 jours pour entreprendre

Bien s’assurer est un acte essentiel pour la bonne marche et la pérennité de toute entreprise ! La CCI de Toulouse et la Fédération française des sociétés d’assurances ont réalisé une plaquette pour vous aider à identifier vos risques et à connaître les différents types d’assurances avec les garanties indispensables à la vie de l’entreprise et celles qui sont fortement recommandées face à des évènements qui pourrait impacter sensiblement votre activité.Ce « B.A. – BA des assurances de l’entreprise » est à télécharger gratuitement sur :

www.toulouse.cci.fr

Service

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Service

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TEXTOS > Serge Lemaître a succédé cet été à Frédéric Toubeau à la direction de Pôle emploi Midi-Pyrénées. > Jean-Luc Brouillou est le nouveau sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Gaudens. Originaire de Bergerac, il a fait l’essentiel de sa carrière au ministère de la jeunesse et des sports avant de rejoindre le corps préfectoral en 2012, en tant que sous-préfet de Gourdon. > Jean-Jacques Bolzan a succédé à Isabelle Hardy à la présidence du Marché d’intérêt national de Toulouse Métropole. Jean-Jacques Bolzan est l’adjoint au maire de Toulouse en charge du commerce. > Michel Bras est le nouveau président du conseil de l’Institut supérieur du tourisme, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Université Toulouse-Jean Jaurès). Le célèbre chef est aussi présent à Toulouse avec son fast-food gastronomique Le Capucin. > Elisabeth Ourliac, vice-présidente Stategy Integration chez Airbus, est la nouvelle présidente du conseil d’administration de l’IAE, l’école de management de l’université Toulouse 1 Capitole. > La scientifique Marie-Christine Jaillet a été reconduite par Jean-Luc Moudenc à la présidence du Codev, le Conseil de développement de Toulouse Métropole.

Après son DESS Banque-Finance et son diplôme de l’IAE Paris, en 1982, Francis Molino est entré au Crédit du Nord. Il souhaitait une banque à taille humaine. Et comme il est plutôt de caractère fidèle, il y a fait toute sa carrière, jusqu’à être nommé président du directoire de la Banque Courtois en 2010. La doyenne des banques françaises fêtait alors ses 250 ans... « Nous sommes présents sur tout le Grand Sud-Ouest avec 84 agences, 670 collaborateurs et une forte présence auprès des clients patrimoniaux, des PME et des professions libérales. Notre produit net bancaire a progressé de 1,1 % l’an dernier, pour atteindre 164 M€ sur un marché plus porté par l’épargne que par l’investissement. Mais la demande de crédit est un peu moins atone depuis le début du printemps… ». À la présidence du Club financier Toulouse Midi-Pyrénées, Francis Molino s’inscrit dans la continuité de l’action de Patrick Berger, le directeur régional de la Banque de France et désormais vice-président du club. Cela vaut notamment pour les 6 à 8 de l’économie et de la finance organisés avec la CCI de Toulouse : « Ces conférences gratuites font intervenir des experts reconnus au niveau national et même au-delà. Ainsi, cet automne, nous recevrons Patrick Artus. Mais nous mettons aussi en avant les réussites entrepreneuriales qui font rayonner notre territoire. Notre vocation est de diffuser une information financière de qualité au monde bancaire comme aux chefs d’entreprise et aux étudiants. Le secteur bancaire est un secteur qui recrute et les établissements de la place toulousaine sont au service de l’économie bien réelle de notre région : industrie, agro-alimentaire, innovation, export. »

Six nouveaux conseillers techniques ont rejoint l’assemblée générale de la CCI de Toulouse : Thierry Alloncle (Dalkia), Luis Castro (HVA Conseil), Grégory Corbière (Pelras), Bruno de Monvallier (SNCF Midi-Pyrénées), Sophie Nanin (Sophie Nanin Conseil) et Hervet Pacquetet (Transdev). Hervé Pacquetet est l’ancien président du Club d’entreprises du Muretain.

Alain Guichoux est le directeur général d’Agri Sud-Ouest Innovation depuis le printemps dernier. Ingénieur agronome, il a débuté sa carrière à l’Anvar avant de rejoindre la société Nielsen Marketing, le groupe Soufflet puis la coopérative Terrena. Agé de 51 ans, il est aujourd’hui à la tête d’un pôle de compétitivité qui regroupe plus de 300 adhérents sur Aquitaine et Midi-Pyrénées et qui, de sa création en 2007 jusqu’à l’an dernier, a déjà labellisé ou agréé 286 projets, obtenu 100 M€ de subventions publiques et permis de créer 2 600 emplois. « Agri Sud-Ouest Innovation s’inscrit dans une vision proactive de l’agriculture et de l’agro-industrie », résume Alain Guichoux. « Je poursuis la stratégie ambitieuse qui a été définie avec les adhérents et partenaires du pôle pour aider les entreprises à être toujours plus innovantes et ainsi plus compétitives. »

À la CCI de Toulouse

Alain Guichoux, DGd’Agri Sud-Ouest Innovation

Francis Molino (Banque Courtois), président du Club financier

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Me Xavier Poitevin, président des notaires

Notaire à Toulouse (son étude compte quatre associés et plus de trente collaborateurs), Me Xavier Poitevin est le nouveau président de la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Toulouse (Ariège, Haute-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne, soit 322 notaires). Succédant à Me Jean Cathala pour un mandat de deux ans, M Poitevin a ainsi défini ses principaux objectifs : renforcer les liens avec les professions du droit et du chiffre ; soutenir les petites structures notariales, en contribuant au besoin à leur rapprochement juridique ; poursuivre les actions de formation avec l’université et maintenir les relations de confiance avec les autorités juridiques et fiscales. « Nous devons aussi rappeler, sans prétention mais avec conviction, le rôle stabilisateur majeur du notaire dans notre société. La profession notariale doit être préservée et confortée grâce à ses attributs spécifiques : ils sont vecteurs de sécurité et d’efficacité ».©

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Le CEC organise la troisième édition de ses Défis d’entreprises. Le club d’entreprises de l’ouest toulousain remettra ses trophées le jeudi 16 octobre au Hall Comminges de Colomiers, sous la présidence d’honneur de Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers et vice-présidente de Toulouse Métropole. Les Défis d’entreprises ont été initiés en 2011 par le CEC et son président Gilles Nakache. Les trophées sont organisés avec notamment le soutien de la CCI de Toulouse et ils visent à récompenser les entreprises qui relèvent les nouveaux challenges sur l’emploi, le développement durable et l’innovation.

Le Club des entreprises du Muretain et l’association des commerçants Muret Shopping ont passé une convention de partenariat. Les commerçants pourront ainsi rejoindre le CEM non pas individuellement mais à travers leur adhésion à l’association. Cette convention souligne la complémentarité entre le Club, qui agit au niveau du territoire, et les associations de commerçants qui jouent un rôle de proximité plus local.

Le Club Galaxie a remis ses prix 2014 le 23 juin à la Cité de l’espace. Organisé avec le soutien de la CCI de Toulouse et de TBS, le concours sur le thème de l’innovation au service de la mobilité a récompensé les sociétés FlightWatching, InnovATM et GreenPark, ainsi que le projet EcoContest d’aide à l’éco-conduite.

Au Club de la Com, Jean-François Audiguier (Arpe Midi-Pyrénées) a succédé à Pierre Dissaux à la présidence.

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Les clubs d’entreprisesont la parole

« Les Jeunes Dirigeants, créateurs d’oxygène de leur entreprise »Stéphane Letron, 42 ans, agent général MMA, succède à Serge Atia à la présidence du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Toulouse : « Pour moi, ce mouvement est une véritable école de dirigeants partageant les mêmes valeurs et dont la devise est « une économie au service de l’homme ». Une soixantaine de dirigeants de TPE et PME de secteurs d’acti-vités variés se réunissent deux fois par mois pour rompre l’isolement, réfléchir et penser l’entreprise différemment pour la rendre à la fois plus performante et plus humaine. Ce tra-vail intègre l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise, c’est la performance globale (RSE du CJD). Les Jeunes Dirigeants réfléchi-ront pendant ces deux années comment être « les créateurs d’oxygène » de leur entreprise et de l’économie toulousaine. »www.cjdtoulouse.fr

« Une force de proposition pourle développement du territoire »Joël Gauthier est le successeur d’Hervé Pac-quetet à la présidence du Club des Entre-prises du Muretain (CEM) : « Ma volonté est d’assurer la continuité et le développement du CEM. Avec les associations qui nous ont rejoints (commerçants de Muret et du centre commercial de Portet, Rotary Club de Muret) nous allons représenter plus de 400 entre-prises ! Nous devons rester un partenaire économique local actif et jouer notre rôle de force de proposition au service du déve-loppement de notre territoire. Nos échanges avec la communauté d’agglomération dans le cadre du contrat Plan État – Région vont dans ce sens. La création d’une métropole induira certainement des enjeux importants et nous devrons notamment agir pour préserver des équilibres entre les territoires. »www.cem.asso.fr

« Agir contre les inégalitésfemmes-hommes au travail »Spécialiste du droit constitutionnel et mili-tante des droits de l’homme depuis l’âge de 16 ans, Marie-Laure Fages est la prési-dente du club toulousain de Business and Professionnal Women (BPW), une ONG qui promeut l’égalité professionnelle femmes-hommes et lutte contre les discriminations dans le monde du travail : « Business and Professionnal Women à Toulouse connaît un véritable succès depuis sa création en novembre 2013. Les profils professionnels de femmes sont divers et une seule cause nous unit : le constat d’une différence de traitement, au quotidien, dans le monde du travail entre les femmes et les hommes. Il y a deux attitudes face à ce constat, les femmes qui subissent dans leur coin et celles qui décident d’agir en adhérant à

BPW. Notre force de lobbying est réelle pour faire disparaitre le chiffre de « 27% » qui constitue l’écart moyen de salaires entre les femmes et les hommes. Et oui, nous sommes bien en 2014 ! ».www.bpw.fr http://clubbpwtoulouse.wordpress.com

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évènements 1 - Le 1er Rendez-vous du crowdfunding en Midi-Py-

rénées, organisé le 24 juin par la CCI de Toulouse,

a mis l’accent sur les interactions entre financement

participatif et financements classiques. • 2 - Le Crèce

2014 (Concours régional des étudiants créateurs

d’entreprises) a permis à la CCI de Toulouse de ré-

compenser 22 dossiers présentés par 549 étudiants

de 13 établissements de Midi-Pyrénées • 3 - Après

Montesquieu-Volvestre et Belesta-Lauragais, c’est à

Fronton, au château Cransac, que la CCI de Toulouse

a poursuivi le 2 juin ses Rencontres Entreprises et

Territoires • 4 - La matinée EntReprise a fait salle

comble le 12 juin au Palais consulaire. Cette opéra-

tion sur la reprise d’entreprise était organisée par

la CCI de Toulouse et TBS avec table ronde, speed-

dating et offres de cessions • 5 - L’économiste Dan

Catarivas fut l’invité d’honneur de la soirée annuelle

de la Chambre de commerce France-Israël le 2 juin

au Palais consulaire, en présence de Daniel Sayag

(CCFI Midi-Pyrénées) et d’Alain Di Crescenzo (CCI

Toulouse) • 6 - Le Forum Destination International a

réuni 1 200 participants et 500 entreprises de tout

Midi-Pyrénées pour sa 8e édition organisée les 5 et 6

juin à Toulouse, au centre de congrès Pierre Baudis

• 7 - Les lauréats 2014 des Trophées du commerce

ont reçu leurs prix le 23 juin au Palais consulaire.

Les 11 gagnants se sont partagé une dotation to-

tale de 16 500 € (lire page 31).© D

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synergiesparole d’expert

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Michel Polacco, journaliste et également pilote d’avion et d’hélicoptère, est spécialisé dans les questions d’aéronautique, d’espace et de défense. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des drones, ces « curieux avions sans pilote » qui, au-delà des usages militaires, offrent d’immenses perspectives civiles et commerciales. www.polacco.fr

Un « drone de monde » est devant nous

« Drones – L’Aviation de demain ? » est le titre du livre que Michel Polacco publiera aux Éditions Privat en octobre. Ce sera aussi le thème de sa conférence du 15 novembre à la Cité de l’espace, lors du festival Des étoiles et des ailes. Parmi les nombreux ouvrages de Michel Polacco, citons notamment « Une brève histoire de l’aviation », « La Conquête spatiale pour les nuls » ou encore, disponible en Livre de Poche, « Comment ne plus avoir peur en avion ».

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On ne cesse de parler des drones. Ceux qui volent tiennent la vedette, mais existent également des drones marins et sous-ma-rins et bien sûr des drones terrestres que l’on ne doit pas oublier. Ne confondons pas non plus les drones avec des robots. Les drones ne sont pas « autonomes », et moins encore doués de raison. Toutes leurs ma-nœuvres sont contrôlées ou validées par un opérateur. Seule exception : en cas de rup-ture des communications, le drone doit pou-voir rejoindre une base ou se diriger vers une zone inhabitée pour « se suicider » sans mettre qui que ce soit en danger.

Les premières tentatives de vol automa-tique datent de 1924, en France. Un avion Voisin parcourt 100 km sans intervention du pilote, demeuré à bord par souci de sé-curité. Mais l’avion n’est pas commandé par radio : il expérimente un dispositif utilisant des gyroscopes, précurseur du pilote auto-matique. Les premiers robots terrestres té-lécommandés et « opérationnels » datent de la seconde moitié du XXe siècle : ces drones (mais le mot est encore inconnu) servent à inspecter le cœur des centrales nucléaires ou détruire les colis suspects dans les aéroports... Puis les usages mili-taires provoquent la véritable irruption des drones aériens, avec les Israéliens en pré-curseurs dès 1982, et avec les Américains

lors de la première Guerre du Golfe en 1991, et en Afghanistan à partir de 2004.

À partir de 2010, les progrès techniques sont tels qu’une industrie du drone civil et commercial se développe en parallèle à l’industrie militaire. La SNCF s’équipe de drones pour surveiller ses voies, Google choisit des drones pour remplacer les oné-reux satellites qui fournissent les images de Google Earth. Le nombre d’utilisa-teurs, la variété des missions s’accroissent chaque jour. De la taille d’une guêpe à celle d’un Airbus, les drones peuvent voler vite

ou lentement, très haut ou très bas, être équipés de toutes sortes d’instruments.

À l’instar des Israéliens et des Américains, les Français se placent en tête sur ce mar-ché prometteur grâce à une réglementation audacieuse mise en place depuis 2012 pour garantir la sécurité dans le ciel et la protection de l’espace privé. On annonce des dizaines de milliers d’emplois et des milliards d’euros de chiffre d’affaires. Et le bouleversement de nos vies ! Un « drone de monde » est devant nous. Et nous ne l’avons pas vu venir !

Les drones s’apprêtent à voler la place des avions et des hélicoptères dans bien des domaines.

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