«Proposer des programmes voie constitutionnelle de qualité ...

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ISSN n° 2335-1047 N° 1964 – Dimanche 7 avril 2019 – Prix : 10 DA Le Salon d’Alger reporté L’industrie automobile «made in bladi» rattrapée par la crise politique Malgré la hausse de la production américaine Le baril de Brent finit la semaine à plus de 70 dollars Lire en page 6 Institut français d’Alger La Cinémathèque algérienne, une histoire racontée par Jacqueline Gozland Lire en page 16 Ligue 1 Mobilis / Les derniers résultats de l’USM Alger ont relancé la course en tête du championnat La course au titre, la bataille ardue Lire en page 19 L’école et l’université rouvrent leurs portes aujourd’hui UNE RENTRÉE SOUS HAUTE TENSION LIRE EN PAGE 5 Energie Des appels à une grève de 3 jours dans un secteur sensible LIRE EN PAGE 5 Hommage au plasticien récemment disparu Noureddine Ferroukhi lègue à l’Algérie ses caresses du sensible LIRE EN PAGE 15 L’ARMÉE SEULE FACE À LA CRISE Voix de la rue ou voie constitutionnelle Faut-il rester dans le cadre constitutionnel actuel ou faut-il, comme le demande le mouvement populaire pour le changement, le déborder pour sortir l’Algérie de sa crise politique aiguë ? C’est à cette question redoutable que la haute hiérarchie de l’ANP doit répondre. ou Ali Benflis «Pour la sortie de crise, la Constitution seule ne suffira pas» Parlement Les deux Chambres se réunissent mardi pour valider la vacance du pouvoir Mustapha Bouchachi «La période de transition ne devra pas être gérée par ceux qui ont cautionné le régime» LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

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Page 1: «Proposer des programmes voie constitutionnelle de qualité ...

ISSN

n° 2

335-1047

N° 1964 – Dimanche 7 avril 2019 – Prix : 10 DA

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1924-2018CHARLES

AZNAVOURLe temps qui

s’en vaLIRE EN PAGE16

NAPEC 2019LE CLIMAT DES AFFAIRES FOCALISE L’ATTENTION

LIRE EN PAGE 6

A l’ouverture, Ouyahia annonce

l’Académie amazighe pour la � n de l’année

Grand Prix Assia-Djebar La palme de l’année 2018 à Ryad Girod, Nahed Boukhalfa et Mhenni Khali�

L’éditrice Selma Hellal à propos du dernier roman de Ryad Girod, Grand Prix Assia-Djebar 2018

«Une oeuvre singulière et formellement très exigeante»

LIRE EN PAGES 16-17

Le livre fait sa rentréeLe cru 2018

Forum national sur le phénomène de la harga

Les réseaux sociaux et des chansons

mis en fauteLIRE EN PAGES 2-3

Géant des Comic-books, il vient de disparaître à l’âge de 95 ans

Stan Lee le fantastique !

LIRE EN PAGE 17

JOURNÉE DU 25

NOVEMBRE

Economie algérienne

L’emploi et l’investissement,

un besoin pressant !Lire en page 7

Ballon d’or France

Football/Modric est le premier joueur

à briser le règne conjoint de Messi et CR7

Financement non

conventionnel de l’économie à

LIRE EN PAGES 2-3

PRÉSIDENTIELLE DU 18 AVRIL 2019Horizon politique

dégagé sur fond de crise économique

L’opposition en candidatures dispersées

Rebaïne se lance dans la bataille pour la quatrième fois de suiteLes prétendants se multiplient, cogitation chez les hésitants !

LIRE EN PAGES 2-3

MARCHÉ DES CHANGES

Marché pétrolierProduction US rec ord, crainte

pour les efforts de l’OpepLire en page 4

La fleurettiste retrouve l’Equipe nationale après une

longue blessureEX

CLUS

IF

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a plaidé, hier, en faveur de la maîtrise de consommation d’énergie. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation par la Creg du programme d’approvisionnement du marché national en gaz naturel pour 2019-2028.

EXCLUSIF

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Gaïd Salah à l’École supérieure de Bordj El Bahri

Con� ance au peuple qui «ne craint pas les crises»

Saïd Sadi«Les transitions sont plus

faciles à engager qu’à terminer»

En l’absence du PT, RCD et MSPL’opposition appelle à une rencontre du

«front du refus» et à un «débat sérieux»

Mouvement populaireLes manifestants

maintiennent la pression

Dans une nouvelle démonstration de force à l’occasion de la Journée nationale de l’avocatLes robes noires battent

le pavé

aujourd’hui à AlgerLire en page 5

IntempériesInondations, routes bloquées et des familles

évacuées à l’est du paysLire en page 6

«Project’heurts» brave l’interdiction de la commission de visionnage du ministère de la CultureLe documentaire «Fragments de rêves» projeté aujourd’hui à BéjaïaLire en page 15

Réunion entre les présidents de club et la FABB aujourd’hui

Le Salon d’Alger reportéL’industrie automobile «made in bladi» rattrapée par la crise politique

Malgré la hausse de la production américaineLe baril de Brent � nit la semaine à plus de 70 dollarsLire en page 6

Institut français d’AlgerLa Cinémathèque algérienne, une histoire racontée par Jacqueline GozlandLire en page 16

Ligue 1 Mobilis / Les derniers résultats de l’USM Alger ont relancé la course en tête du championnatLa course au titre, la bataille ardueLire en page 19

Jeudi 14 février 2019 : le directeur de campagne de

M. Bouteflika au siège de l’UGTA.

Cinémathèque de Tizi OuzouRéinventer le plaisir des sorties ciné

Djelloul MarkaLa Cinémathèque Moksi de Sidi Bel Abbès meurt à petit feu

Nadira Laggoune Aklouche, directrice du musée Mama«Proposer des programmes de qualité malgré les diffi cultés fi nancières»

Chronique des 2RivesNedim Gürsel : Des rives du Bosphore à la grande géographie humaine

Cinéma palestinien«Interroger avec

lucidité l’histoire, témoigner de la tragédie, mais chercher désespérément l’espoir»

Parution / «Alger, Histoire d’une capitale» aux éditions CasbahLarbi Ichebouden retrace l’histoire d’Alger

73e Festival d’AvignonLes Odyssées théâtralesLire en pages 12 à 17

Industrie pharmaceutiqueL’Unop compare les prix

pour les augmenter

M. Khalil Zerrouki, P-DG du laboratoire de production pharmaceutique Soprophal

«Nous avons besoin d’une tari� cation réglementée

et claire»Lire en page 4

Elle sera prête en avril prochainExportations de ciment en quête

d’une stratégie en béton

Importation de produits alimentaires et qualité des eaux plates

Vers le durcissement du contrôle microbiologique

Lire en page 5

Energie électriqueSonelgaz veut s’installer

dans le réseau libyen Lire en page 6

Sahara occidentalNouveaux contacts entre

Marocains et Sahraouis à BerlinLire en page 12

Festival du film amazighFaute de qualité, l’Olivier d’or

du long-métrage reste au placardLire en page 16

Championnat d’Afrique de lutte à Hammamet (Tunisie) / 14 athlètes en stage dès aujourd’huiUltimes réglages à Souidania

Lire en page 18

La FAF chapeautera la LFP pour établir ou modifier la programmation des matchsCalendrier infernal

et contexte complexeLire en page 19

PrésidentielleBen� is se

prononcera le 3 marsLire en page 2

Tayeb Louh en visite à Annaba

«Tout Algérien a le droit de voter et de se porter

candidat»Lire en page 4

Industrie textile

Grève

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Gaïd Salah en garant du scrutin

Classe politique

Quelles marges de

manœuvre ?

Défections et appels croisés

au report

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Le FFS retire ses députés et sénateurs

8 mars 2019

GRANDES MARCHES PACIFIQUES

Le chef de l’Etat sortant ne briguera pas un 5e mandat Il reporte la date

de l’élection présidentielle Il nomme un nouveau

gouvernement chargé de préparer

Ahmed Ouyahia démissionne

Noureddine Bedoui nommé Premier ministre Ramtane Lamamra vice-Premier ministre chargé des Affaires

étrangères..

LIRE EN PAGE 2-3 ET 7

OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉEMISSION DIFFICILE POUR

LE DUO BEDOUI-LAMAMRA LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5Enquêtes préliminaires pour des faits de corruption

et de transferts illicites présumés Plusieurs hommes d’affaires

interdits de sortie de territoireLire en page 6

L’école et l’université rouvrent leurs portes aujourd’hui

UNE RENTRÉE SOUS HAUTE TENSION

LIRE EN PAGE 5

EnergieDes appels à une grève de 3 jours

dans un secteur sensibleLIRE EN PAGE 5

Hommage au plasticien récemment disparu

Noureddine Ferroukhi lègue à l’Algérie ses caresses du sensible

LIRE EN PAGE 15

Le service est maintenant sous l’autorité de l’état-major

Tartag quitte la tête des Renseignements

Lire en page 5

Ouverture du capital de Hellenic PetroleumSonatrach revient

bredouille de GrèceLire en page 6

Tlemcen4 000 autistes égarés dans la « nature » et seuls neuf

enfants scolarisésLire en page 8

Elle a eu lieu au TNA en présence de la dramaturgeLecture dramatique de «Mon

Enquêtes préliminaires pour des faits de corruption et de transferts illicites présumésPlusieurs hommes d’affaires interdits de sortie du territoire

LIRE EN PAGE 6

VENDREDI ACTE 5

Au 7e vendredi de la contestation, de nouvelles donnes apparaissentDans le sillage des marches, le choix cornélien de l’Armée

La commission mixte pour l’application de l’article 102 installéeL’embarrassant pro� l de Bensalah

A propos des déclarations de l’universitaire Abdelali-RezaguiDémentis des partis et menace de poursuites judiciaires

FFSL’ANP appelée à se porter «garante» du bon déroulement de la transition

LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5

Il annonce le départ du chef de l’Etat au terme de son mandat Il étripe Ouyahia et lui prédit un sombre avenir politique Il met en garde contre l’«Etat profond», possible

fossoyeur du mouvement populaire

Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de l’ANP.

Après 20 ans à la tête de l’EtatAbdelaziz Boute� ika, quatre mandats et un empêchement

L’annonce qui rend caduques les différentes propositions de sortie de crise

Après la défection des partis et des personnalités politiquesGaïd Salah répond à l’appel de la population

Quelle réaction de la rue ?

Les oppositions face à la sortie de l’ArméeSoulagement, mé� ance et quête de rebond

CRISE POLITIQUE

PHOT

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DR

LIRE EN PAGE 7

Au lendemain de la réunion de l’état-major de l’ANP«Tremblement» au sommet, prudence dans la rue

Réaction au communiqué de Gaïd SalahLa classe politique divisée

Sous la menace de la réalité économique et sécuritaire La crise politique tend à se durcir

Walid Laggoune, professeur en droit constitutionnel «Les articles 7 et 8 permettent de contourner les écueils de la transition»

Afin de faire valoir l’article 102 sur l’empêchement du PrésidentDes sénateurs FLN saisissent le Conseil constitutionnel

Médias et crise politiqueEchorouk News ou le crépuscule du métier d’informer en Algérie

Interpellation d’Ali Haddad au poste frontalier d’Oum T’boulLe vrai du faux

L’ARMÉE SEULE FACE À LA CRISE

Voix de la rueou

voie constitutionnelleFaut-il rester dans le cadre constitutionnel actuel ou faut-il, comme le demande le mouvement

populaire pour le changement, le déborder pour sortir l’Algérie de sa crise politique aiguë ? C’est à cette question redoutable que la haute hiérarchie de l’ANP doit répondre.

ou

Ali Benflis«Pour la sortie de crise, la Constitution seule ne

suf� ra pas»

ParlementLes deux Chambres se

réunissent mardi pour valider la vacance du pouvoir

Mustapha Bouchachi«La période de transition ne

devra pas être gérée par ceux qui ont cautionné le régime»

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Page 2: «Proposer des programmes voie constitutionnelle de qualité ...

ACTUJOURD'HUId i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Ali Benflis, président du parti Talaie El-Hourriyet : « La sortie de la crise politique que traverse le pays passe par l’écoute des uns et des autres et l’application de l’article 07 de la Constitution, après la

démission du président de la République, conformément à l’article 102. »

L’article 102 de la Constitution stipule qu «en cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République. Il communique immédiatement l’acte de

déclaration de vacance définitive au Parlement, qui se réunit de plein droit. Le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle d’élection présidentielle est organisée. »

le point

Constitution ou Constituante ? PAR HAMID BELLAGHA

La rue a encore décrété, vendredi dernier, le septième du nom après l’entame de celui du 22 février dernier. Le peuple, prenant à la lettre l’article 07 de la Constitution, qui reconnaît que lui seul est souverain, continue de placer la barre toujours plus haut. Si toutes les têtes pensantes de la politique ont fait face au déni des manifestants, comme Saïd Sadi à Béjaïa ou Nekkaz à Alger vendredi dernier, Gaïd Salah, le désormais patron de l’Armée à part entière, est attendu par la rue même si cette dernière ne lui accorde pas un blanc-seing absolu. Le chef d’état-major, qui a eu le mérite de recommander au Conseil constitutionnel l’activation de l’article 102, qui a abouti à la démission de Boutefl ika, n’en a pas fi ni pour autant avec les desideratas des millions d’Algériens qui exigent le départ de tous « les hommes du Président », ou de « la bande » comme qualifi ée par Gaïd Salah. L’exigence de congédier les trois « B », mais pas que, ne souffre d’aucune hésitation et doit passer par un oukase de celle qui fut la grande muette. Car la Constitution ne prévoit que la présidence par intérim de la République par Bensalah, pour une durée de trois mois, l’organisation de la présidentielle par un Bédoui, justement « spécialiste » des urnes, et à la tête d’un gouvernement honni par tous, le tout validé par le troisième « B », le patron du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en l’occurrence. Des hommes du sérail qui n’auront aucune chance d’avoir les faveurs d’une population, qui commence à découvrir les théories du complot derrière chaque responsable. Pour satisfaire sa majesté le peuple, nul doute qu’une autre voie constitutionnelle ou non sera nécessaire pour une sortie de crise. Benfl is est bien sûr d’accord, lui, qui espérait entrer à la présidence en 2014 après des « promesses » de l’Armée, ainsi que toute la frange de ladite opposition, y allant chacun de sa théorie. Des petites concessions valant bien de grands triomphes, il faudra donc sans doute passer par la case transition, aussi longue soit-elle, pour asseoir, enfi n, une démocratie et une justice indépendante à la mesure des espoirs de ces Algériens qui ont mis de côté leurs peurs et leurs effrois pour une Algérie meilleure, au service du peuple, et non à la merci de prébende privée qui a réussi à mettre à genoux un pays qui avait toutes les chances de jouer dans la cour des grands.

Le rattachement de la direction du Département de surveillance et de sécurité (DSS) à l’état-major de l’Armée, annoncé vendredi après le limogeage du général-major Athmane Tartag de son poste de coordinateur, induit une nouveauté prépondérante sur la scène politico-sécuritaire algérienne.

PAR ADLÈNE BADIS

Installé en 2015 comme coordinateur des services spéciaux, Tartag, qui a remplacé le général Toufi k Mediène poussé à la retraite, dirigera les services avec ses trois directions durant l’ère Boutefl ika. Après la démission du Président, le départ de Tartag devenait logique. Mais cette évolution à la tête de ces centres de décisions intervient alors que le pays est entré dans un tunnel dont la sortie n’est pas encore visible. La conjoncture déli-cate dans laquelle s’est engagée l’Algérie, depuis notamment le 22 février, a déjà ébranlé le système institutionnel, mettant le pays face à des choix diffi ciles. Avec un vide au niveau de la Présidence et la récupération des services par l’état-major, l’Armée se trouve aujourd’hui dans une situation inédi-te. C’est probablement la première fois dans l’histoire du pays que l’institution militaire concentre quasi exclusivement entre ses mains les leviers de la décision. L’on a sou-vent tendance à croire que le pouvoir en Al-gérie est partagé en trois pôles, la Présiden-ce, l’Armée et les services de renseignement. Aujourd’hui, force est de constater que cet

« équilibre » n’est plus de mise, seul l’Armée est en mesure de prescrire une voie de sortie, voire imposer un tempo politique, pour pou-voir dépasser l’écueil actuel. Dans une situa-tion politique particulièrement inquiétante, cette évolution de taille dans les rapports de force traditionnels au sommet de l’Etat de-vrait avoir des conséquences inévitables, no-tamment sur la gestion de la situation pé-rilleuse qui se présente. Après la démission de Abdelaziz Boutefl ika, suite à une mobili-sation populaire inédite, l’Armée se trouve désormais seul maître du jeu. L’esquisse de sortie de crise ne pourrait désormais se faire en dehors du contrôle de l’Armée, obligée de constituer la matrice, voire forcée d’off rir des canaux de dialogue pour une solution politique qui préserverait l’Etat. La concentration du pouvoir de décision en un seul pôle puissant pourrait bien consti-tuer une garantie pour imposer une solution à d’autres acteurs qui n’arrivent toujours pas à se déterminer. Le rapport particulier entre

les Algériens et l’Armée nationale populaire pourrait également jouer pour faire accepter à l’opinion une feuille de route qui pourrait garantir un minimum de stabilité durant la phase de transition. En revanche, cette situa-tion pourrait également être particulière-ment dangereuse pour le pays. Dans une si-tuation où il n’y a pas de Président, où les institutions du pays sont fragilisées à l’ex-trême, où les Algériens manifestent en masse dans la rue, la responsabilité de l’Armée de-vient immense pour une institution dont le rôle est de protéger les frontières. L’insistan-ce du chef d’état-major Gaïd Salah, à rester absolument dans le cadre de la Constitution, provient visiblement d’une volonté manifes-te à rester dans un légalisme qui ménagerait l’institution de toute accusation future. Tou-jours est-il, qu’aujourd’hui, tous les regards se tournent vers l’institution militaire. Et face à une classe politique particulièrement laminée, l’Armée se trouve plus que jamais seule face à la crise.

Après la démission du Président et le rattachement du Renseignement à l’état-major de l’ANP

L’institution militaire, seule face à la crise

PAR AZIZ LATRECHE

Le leader de Talaie El Hour-riyet estime que le président du Conseil de la nation (Sénat) comme chef de l’Etat par intérim et le maintien du gouvernement Bedoui ne sont pas la solution à la crise. L’issue passe, selon lui, par une « présidence individuel-le ou collégiale » pour « combler le vide constitutionnel » et orga-niser des élections présidentiel-les dans un délai ne dépassant pas six mois. Le chef du parti Ta-laie El Hourriyet s’est exprimé hier sur la crise politique que traverse le pays et a donné son point de vue sur la voie à suivre après la démission de l’ex-chef

de l’Etat Abdelaziz Boutefl ika, le 2 avril 2019. Ali Benfl is, qui a pris la parole hier à l’invitation

du forum d’El Moudjahid, est fa-vorable à une transition « concer-tée » de « trois à six mois », pas

au-delà. L’objectif, a-t-il précisé, est d’organiser après ce délai une élection présidentielle com-me issue au cycle d’instabilité dans laquelle s’est installée l’Al-gérie depuis le réveil populaire en faveur d’un changement de régime et des pratiques de pou-voir. Avant l’élection présiden-tielle, qui reste la solution idéale pour le retour à la stabilité, qui empêcherait « toute ingérence étrangère » et « toute tentative des forces extraconstitutionnel-les » de reprendre la main sur le cours des évènements, le passage obligé, a indiqué M. Benfl is, est d’aller vers un « dialogue » né-cessairement inclusif et rassem-blant toutes les forces en action

pour la rupture avec le système. Se-lon le leader de Talaie El Hourriyet, le pays est en situation politique telle qu’il ne faut pas se contenter de la seule Constitution comme cadre de sortie de crise et de l’organisation de l’élection présidentielle. A la place, il faut un tour de table « ouvert à toutes les opinions » ins-crites dans la logique de cette de-mande de rupture et « aller vers des présidentielles libres ».Pour quelle fi n ? Ali Benfl is préco-nise « une présidence individuelle ou collégiale » pour « combler le vide constitutionnel ». Elle sera diri-gée par « une ou plusieurs personnes intègres et consensuelles ». Sa mission sera de « désigner un gouvernement de compétences pour diriger la période d’avant l’élection présidentielle, gérer les aff aires cou-rantes, préparer un nouveau code électoral et mettre en place l’organi-sation ou la commission devant se charger de la surveillance » du vote. En d’autres termes, le leader de Ta-laie El Hourriyet ne voit pas le chef du Conseil de la nation (Sénat) Ab-delkader Bensalah comme chef de l’Etat par intérim ni Noureddine Be-doui comme Premier ministre. « Le peuple a tranché contre eux», a-t-il déclaré en leur ajoutant le nom du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz. La conjoncture actuel-le, a-t-il expliqué, « requiert de com-poser avec une nouvelle mentalité imposée par le peuple » qui veut le changement en préservant l’Etat.A la présidence individuelle ou col-lective (Présidium), Ali Benfl is croit possible de lui conférer la « possibi-lité de légiférer (provisoirement) à la condition de prendre en compte les avis et propositions de toutes les parties concernées ».L’impératif, a-t-il soutenu, est de « combler le vide au niveau de la Pré-sidence afi n de fermer la porte aux forces non constitutionnelles qui veulent saper l’Etat national et la ré-volution populaire ». « L’obligation d’aller le plus rapidement possible vers l’élection présidentielle doit s’accompagner également de la né-cessité d’organiser des élections lé-gislatives ». La transition et le début de réformes qu’elle implique doivent « être prévus dans le projet présiden-tiel avec la contribution de l’ensem-ble des acteurs », a-t-il insisté, met-tant en avant « l’importance de cette période et à quel point elle est sensi-ble pour le peuple algérien ». Quid de l’Armée ? M. Benfl is a salué « la position de l’ANP » et son choix d’être « à côté du peuple ». Il a affi rmé que l’Armée nationale populaire « peut jouer un rôle de fa-cilitateur dans la gestion de cette conjoncture » et pour le départ du « pouvoir actuel ». Pour M. Benfl is, « se contenter de la Constitution seu-lement pour sortir de la crise mènera vers l’impasse. La sortie de la crise politique que traverse le pays passe par l’écoute des uns et des autres et l’application de l’article 7 de la Constitution, après la démission de l’ex-président de la République, conformément à l’article 102 ». Af-fi rmant ne pas être d’accord à « 100% avec la Constitution mais ne pas la rejeter non plus », il a expli-qué être « pour une issue acceptée par le peuple algérien et qui ne dé-molit pas l’Etat national ».

Ali Benflis au Forum d’El Moudjahid« Pour la sortie de crise, la Constitution seule ne suf� ra pas »

PAR NAZIM BRAHIMI

En termes de voies de sortie de crise, la polarisation semble manifes-tement s’installer dans le débat pu-blic entre les partisans d’une solution par la voie constitutionnelle et ceux qui militent pour faire table rase, qui scellera l’extinction des institutions en place et le renvoi de tout le per-sonnel qui a exercé durant le règne de Boutefl ika.Le respect de la légalité constitution-nelle convainc davantage les consti-tutionnalistes et autres profession-nels du droit, fortement sollicités en cette période de crise politique. C’est le cas de la constitutionnaliste Fatiha Benabbou, qui a clairement plaidé la solution constitutionnelle « qui per-met la préservation de la stabilité du pays et l’unité nationale». Pour sa part, Walid Laggoune, juriste, s’ap-puyer sur la loi fondamentale en pa-reille circonstances constitue un point positif. Chez des partis politi-ques de divers horizons, l’option de la légalité constitutionnelle est égale-ment défendue, notamment par ceux qui se projettent dans la joute prési-dentielle qui achèvera la période de transition. Sauf que cette voie sem-ble diffi cile à défendre quand on constate les critiques qu’essuient le président du Sénat, Abdelkader Ben-

salah, deuxième homme de l’Etat et qui devrait être déclaré chef de l’Etat par intérim. L’homme est considéré, en eff et, pour un des symboles des années Boutefl ika. En plus d’apparte-nir au Rassemblement national dé-mocratique (RND), seconde forma-tion du pouvoir après le FLN, M. Bensalah préside la chambre hau-te du Parlement depuis 17 ans. Pour les animateurs du mouvement popu-laire, l’option de la légalité constitu-tionnelle n’est plus la bienvenue dès lors qu’elle propulserait une des fi gu-res du règne de Boutefl ika à la tête de l’Etat, même à titre intérimaire.L’autre tendance suggérant d’eff acer tout et de faire table rase, et visible-ment légitimée par la capacité de mobilisation citoyenne depuis le 22 février dernier, est plus présente chez les acteurs politiques qui accompa-gnent le mouvement populaire de-puis son début et pour qui, une pé-riode de transition doit être menée par des personnes issues de la mobi-lisation citoyenne et non des institu-tions du régime. Mais cette voie res-te, cependant, en attente des modali-tés pratiques et des mécanismes de son exécution. Du côté des partis politiques, parti-sans du changement, il n’est point question que la transition soit menée par des organes apparentés au pou-

voir. Pour Soufi ane Djilali de la for-mation de Jil Jadid, la priorité dans la conjoncture actuelle consiste à passer à « une période de transition, conduite par des personnalités de consensus, chargées de la mission principale de la préparation d'une élection présidentielle transparente et régulière ». « Cette période ne doit pas dépasser une année », a-t-il esti-mé, soulignant que « la sortie de crise qui secoue le pays ne saurait être sans l'organisation d'élections régu-lières ». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) esti-me, quant à lui, que l’Algérie nou-velle « se construira par la mise en place d’organes de transition, issus de la société civile mobilisée à tra-vers les diff érentes corporations qui portent les revendications essentiel-les d’un Etat de droit, une justice in-dépendante et une armée républicai-ne qui se consacre à ses seules mis-sions constitutionnelles sous une

autorité civile». De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) a réitéré son option pour la solution politique qui passe par sa «constante» favora-ble à l’élection au suff rage universel d’une Assemblée Constituante qui« est l’unique source de légitimité ». Pour le plus vieux parti de l’opposi-tion, il appartiendrait à cette Assem-blée constituante de doter le pays d’une Constitution qui garantisse l’avènement de la 2e République, « pour rompre avec la récurrence des révisions constitutionnelles qui vise à maintenir les rapports de force au sein du système et perpétuer le statu quo politique et l’instabilité des insti-tutions». L’ancien chef de gouverne-ment, Ali Benfl is, président de Talaie El Hourriyet, s’est dit hier « ne pas être d'accord à 100% avec la Consti-tution, mais sans la rejeter non plus», plaidant pour « une issue acceptée par le peuple algérien et qui ne dé-molit pas l'Etat national ».

Rester dans le cadre constitutionnel ou faire table rase des symboles du pouvoir...Du paysage politique national au lendemain du départ du président Abdelaziz Boutefl ika se dégagent deux tendances lourdes quant à la suite à donner au mouvement populaire qui aborde désormais sa huitième semaine.

L’avocat et ex-député du FFS, Mus-tapha Bouchachi, a plaidé, hier, de-puis Béjaïa, pour l’organisation d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais afi n de doter l’Etat algérien d’une institution légitime à même de gérer la période de transi-tion démocratique, laquelle nécessi-tera du temps, en plus des hommes propres et intègres. Toutefois, l’invité de la communauté universitaire de Béjaïa a posé un préalable à la réus-site d’une telle échéance électorale qui consiste, selon lui, en la mise en place d’une instance nationale indé-pendante chargée de la surveillance du scrutin. «Bien que l’organisation d’une Assemblée constituante soit une option envisageable et porteuse de l’espoir d’un changement du sys-tème, il n’en demeure pas moins que ce projet risque de nous prendre beaucoup de temps. Ce qui profi tera à coup sûr aux tenants du pouvoir en place», a-t-il estimé. Ceci dit, le confé-rencier a insisté sur la nécessité de donner un prolongement au mouve-ment populaire enclenché depuis le

22 février, appelant les Algériens à continuer leur combat pacifi que dans la rue jusqu’à l’avènement de la deuxième République. «Nous devons continuer à manifester pacifi quement et maintenir la fl amme jusqu’à la chute de tous les symboles du systè-me», a-t-il martelé sous les ovations d’une assistance nombreuse. A ce ti-tre, il citera nommément le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, et l’ac-tuel Premier ministre, Noureddine Bedoui, lesquels ont été «nommés par des forces extrajudiciaires», et sont considérés comme «proches des Boutefl ika». Selon lui, la rue devra maintenir la pression jusqu’au départ de ces symboles du système. «La pé-riode de transition ne devra pas être gérée par ceux qui ont cautionné le régime ou ceux qui sont choisis par celui-ci. Le peuple veut du sang neuf !», a-t-il soutenu. Revenant sur les in-cidents ayant émaillé les marches po-pulaires de ce vendredi 5 avril, no-tamment à Béjaïa et Alger, où le Dr

Saïd Sadi et Me Mokrane Aït Larbi, se sont vus empêchés de manifester aux côtés de leurs concitoyens, l’ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a tenu à dénoncer «ce dis-cours de haine et d’exclusion qui en appellent à la violence et à l’extré-misme». Pour le conférencier, cette révolte populaire doit être rassem-bleuse et pacifi que. «Je suis contre l’exclusion. Excepté les dignitaires du régime, tout militant ou homme poli-tique désirant rejoindre ce mouve-

ment populaire, est le bienvenu. Il est vraiment inadmissible qu’un mani-festant ayant marché pendant sept semaines ose chasser de la rue un mi-litant dont le parcours est long de 40 ans !», a-t-il regretté. Lors de la séan-ce des débats, qui a duré plus d’une heure et demie, Me Bouchachi a été assailli de questions par les membres de la communauté universitaire, mais aussi de citoyens et autres animateurs du mouvement citoyen à Béjaïa. En réponse à un intervenant qui préco-nise le système fédéral comme l’une des solutions à la crise politique algé-rienne, l’orateur rejette d’un revers de la main cette idée qui, selon lui, pourrait conduire à la «division de l’Algérie». Bien qu’il soit favorable à la décentralisation du pouvoir déci-sionnel, Me Bouchachi défend l’op-tion d’un Etat unifi é tout en plaidant pour la refonte du système éducatif, la démocratisation des institutions publiques, l’ouverture du champ poli-tique et audiovisuel, la justice sociale, le respect des droits de l’Homme et des libertés démocratiques. B. T.

Il a animé hier une conférence à l’université de BéjaïaMe Mustapha Bouchachi : «La période de transition ne devra pas être gérée par ceux qui ont cautionné le régime »

Page 3: «Proposer des programmes voie constitutionnelle de qualité ...

ACTUJOURD'HUId i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 9 3

le point

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l’entretien

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sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Ali Benflis, président du parti Talaie El-Hourriyet : « La sortie de la crise politique que traverse le pays passe par l’écoute des uns et des autres et l’application de l’article 07 de la Constitution, après la

démission du président de la République, conformément à l’article 102. »

L’article 102 de la Constitution stipule qu «en cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République. Il communique immédiatement l’acte de

déclaration de vacance définitive au Parlement, qui se réunit de plein droit. Le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle d’élection présidentielle est organisée. »

le point

Constitution ou Constituante ? PAR HAMID BELLAGHA

La rue a encore décrété, vendredi dernier, le septième du nom après l’entame de celui du 22 février dernier. Le peuple, prenant à la lettre l’article 07 de la Constitution, qui reconnaît que lui seul est souverain, continue de placer la barre toujours plus haut. Si toutes les têtes pensantes de la politique ont fait face au déni des manifestants, comme Saïd Sadi à Béjaïa ou Nekkaz à Alger vendredi dernier, Gaïd Salah, le désormais patron de l’Armée à part entière, est attendu par la rue même si cette dernière ne lui accorde pas un blanc-seing absolu. Le chef d’état-major, qui a eu le mérite de recommander au Conseil constitutionnel l’activation de l’article 102, qui a abouti à la démission de Boutefl ika, n’en a pas fi ni pour autant avec les desideratas des millions d’Algériens qui exigent le départ de tous « les hommes du Président », ou de « la bande » comme qualifi ée par Gaïd Salah. L’exigence de congédier les trois « B », mais pas que, ne souffre d’aucune hésitation et doit passer par un oukase de celle qui fut la grande muette. Car la Constitution ne prévoit que la présidence par intérim de la République par Bensalah, pour une durée de trois mois, l’organisation de la présidentielle par un Bédoui, justement « spécialiste » des urnes, et à la tête d’un gouvernement honni par tous, le tout validé par le troisième « B », le patron du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en l’occurrence. Des hommes du sérail qui n’auront aucune chance d’avoir les faveurs d’une population, qui commence à découvrir les théories du complot derrière chaque responsable. Pour satisfaire sa majesté le peuple, nul doute qu’une autre voie constitutionnelle ou non sera nécessaire pour une sortie de crise. Benfl is est bien sûr d’accord, lui, qui espérait entrer à la présidence en 2014 après des « promesses » de l’Armée, ainsi que toute la frange de ladite opposition, y allant chacun de sa théorie. Des petites concessions valant bien de grands triomphes, il faudra donc sans doute passer par la case transition, aussi longue soit-elle, pour asseoir, enfi n, une démocratie et une justice indépendante à la mesure des espoirs de ces Algériens qui ont mis de côté leurs peurs et leurs effrois pour une Algérie meilleure, au service du peuple, et non à la merci de prébende privée qui a réussi à mettre à genoux un pays qui avait toutes les chances de jouer dans la cour des grands.

Le rattachement de la direction du Département de surveillance et de sécurité (DSS) à l’état-major de l’Armée, annoncé vendredi après le limogeage du général-major Athmane Tartag de son poste de coordinateur, induit une nouveauté prépondérante sur la scène politico-sécuritaire algérienne.

PAR ADLÈNE BADIS

Installé en 2015 comme coordinateur des services spéciaux, Tartag, qui a remplacé le général Toufi k Mediène poussé à la retraite, dirigera les services avec ses trois directions durant l’ère Boutefl ika. Après la démission du Président, le départ de Tartag devenait logique. Mais cette évolution à la tête de ces centres de décisions intervient alors que le pays est entré dans un tunnel dont la sortie n’est pas encore visible. La conjoncture déli-cate dans laquelle s’est engagée l’Algérie, depuis notamment le 22 février, a déjà ébranlé le système institutionnel, mettant le pays face à des choix diffi ciles. Avec un vide au niveau de la Présidence et la récupération des services par l’état-major, l’Armée se trouve aujourd’hui dans une situation inédi-te. C’est probablement la première fois dans l’histoire du pays que l’institution militaire concentre quasi exclusivement entre ses mains les leviers de la décision. L’on a sou-vent tendance à croire que le pouvoir en Al-gérie est partagé en trois pôles, la Présiden-ce, l’Armée et les services de renseignement. Aujourd’hui, force est de constater que cet

« équilibre » n’est plus de mise, seul l’Armée est en mesure de prescrire une voie de sortie, voire imposer un tempo politique, pour pou-voir dépasser l’écueil actuel. Dans une situa-tion politique particulièrement inquiétante, cette évolution de taille dans les rapports de force traditionnels au sommet de l’Etat de-vrait avoir des conséquences inévitables, no-tamment sur la gestion de la situation pé-rilleuse qui se présente. Après la démission de Abdelaziz Boutefl ika, suite à une mobili-sation populaire inédite, l’Armée se trouve désormais seul maître du jeu. L’esquisse de sortie de crise ne pourrait désormais se faire en dehors du contrôle de l’Armée, obligée de constituer la matrice, voire forcée d’off rir des canaux de dialogue pour une solution politique qui préserverait l’Etat. La concentration du pouvoir de décision en un seul pôle puissant pourrait bien consti-tuer une garantie pour imposer une solution à d’autres acteurs qui n’arrivent toujours pas à se déterminer. Le rapport particulier entre

les Algériens et l’Armée nationale populaire pourrait également jouer pour faire accepter à l’opinion une feuille de route qui pourrait garantir un minimum de stabilité durant la phase de transition. En revanche, cette situa-tion pourrait également être particulière-ment dangereuse pour le pays. Dans une si-tuation où il n’y a pas de Président, où les institutions du pays sont fragilisées à l’ex-trême, où les Algériens manifestent en masse dans la rue, la responsabilité de l’Armée de-vient immense pour une institution dont le rôle est de protéger les frontières. L’insistan-ce du chef d’état-major Gaïd Salah, à rester absolument dans le cadre de la Constitution, provient visiblement d’une volonté manifes-te à rester dans un légalisme qui ménagerait l’institution de toute accusation future. Tou-jours est-il, qu’aujourd’hui, tous les regards se tournent vers l’institution militaire. Et face à une classe politique particulièrement laminée, l’Armée se trouve plus que jamais seule face à la crise.

Après la démission du Président et le rattachement du Renseignement à l’état-major de l’ANP

L’institution militaire, seule face à la crise

PAR AZIZ LATRECHE

Le leader de Talaie El Hour-riyet estime que le président du Conseil de la nation (Sénat) comme chef de l’Etat par intérim et le maintien du gouvernement Bedoui ne sont pas la solution à la crise. L’issue passe, selon lui, par une « présidence individuel-le ou collégiale » pour « combler le vide constitutionnel » et orga-niser des élections présidentiel-les dans un délai ne dépassant pas six mois. Le chef du parti Ta-laie El Hourriyet s’est exprimé hier sur la crise politique que traverse le pays et a donné son point de vue sur la voie à suivre après la démission de l’ex-chef

de l’Etat Abdelaziz Boutefl ika, le 2 avril 2019. Ali Benfl is, qui a pris la parole hier à l’invitation

du forum d’El Moudjahid, est fa-vorable à une transition « concer-tée » de « trois à six mois », pas

au-delà. L’objectif, a-t-il précisé, est d’organiser après ce délai une élection présidentielle com-me issue au cycle d’instabilité dans laquelle s’est installée l’Al-gérie depuis le réveil populaire en faveur d’un changement de régime et des pratiques de pou-voir. Avant l’élection présiden-tielle, qui reste la solution idéale pour le retour à la stabilité, qui empêcherait « toute ingérence étrangère » et « toute tentative des forces extraconstitutionnel-les » de reprendre la main sur le cours des évènements, le passage obligé, a indiqué M. Benfl is, est d’aller vers un « dialogue » né-cessairement inclusif et rassem-blant toutes les forces en action

pour la rupture avec le système. Se-lon le leader de Talaie El Hourriyet, le pays est en situation politique telle qu’il ne faut pas se contenter de la seule Constitution comme cadre de sortie de crise et de l’organisation de l’élection présidentielle. A la place, il faut un tour de table « ouvert à toutes les opinions » ins-crites dans la logique de cette de-mande de rupture et « aller vers des présidentielles libres ».Pour quelle fi n ? Ali Benfl is préco-nise « une présidence individuelle ou collégiale » pour « combler le vide constitutionnel ». Elle sera diri-gée par « une ou plusieurs personnes intègres et consensuelles ». Sa mission sera de « désigner un gouvernement de compétences pour diriger la période d’avant l’élection présidentielle, gérer les aff aires cou-rantes, préparer un nouveau code électoral et mettre en place l’organi-sation ou la commission devant se charger de la surveillance » du vote. En d’autres termes, le leader de Ta-laie El Hourriyet ne voit pas le chef du Conseil de la nation (Sénat) Ab-delkader Bensalah comme chef de l’Etat par intérim ni Noureddine Be-doui comme Premier ministre. « Le peuple a tranché contre eux», a-t-il déclaré en leur ajoutant le nom du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz. La conjoncture actuel-le, a-t-il expliqué, « requiert de com-poser avec une nouvelle mentalité imposée par le peuple » qui veut le changement en préservant l’Etat.A la présidence individuelle ou col-lective (Présidium), Ali Benfl is croit possible de lui conférer la « possibi-lité de légiférer (provisoirement) à la condition de prendre en compte les avis et propositions de toutes les parties concernées ».L’impératif, a-t-il soutenu, est de « combler le vide au niveau de la Pré-sidence afi n de fermer la porte aux forces non constitutionnelles qui veulent saper l’Etat national et la ré-volution populaire ». « L’obligation d’aller le plus rapidement possible vers l’élection présidentielle doit s’accompagner également de la né-cessité d’organiser des élections lé-gislatives ». La transition et le début de réformes qu’elle implique doivent « être prévus dans le projet présiden-tiel avec la contribution de l’ensem-ble des acteurs », a-t-il insisté, met-tant en avant « l’importance de cette période et à quel point elle est sensi-ble pour le peuple algérien ». Quid de l’Armée ? M. Benfl is a salué « la position de l’ANP » et son choix d’être « à côté du peuple ». Il a affi rmé que l’Armée nationale populaire « peut jouer un rôle de fa-cilitateur dans la gestion de cette conjoncture » et pour le départ du « pouvoir actuel ». Pour M. Benfl is, « se contenter de la Constitution seu-lement pour sortir de la crise mènera vers l’impasse. La sortie de la crise politique que traverse le pays passe par l’écoute des uns et des autres et l’application de l’article 7 de la Constitution, après la démission de l’ex-président de la République, conformément à l’article 102 ». Af-fi rmant ne pas être d’accord à « 100% avec la Constitution mais ne pas la rejeter non plus », il a expli-qué être « pour une issue acceptée par le peuple algérien et qui ne dé-molit pas l’Etat national ».

Ali Benflis au Forum d’El Moudjahid« Pour la sortie de crise, la Constitution seule ne suf� ra pas »

PAR NAZIM BRAHIMI

En termes de voies de sortie de crise, la polarisation semble manifes-tement s’installer dans le débat pu-blic entre les partisans d’une solution par la voie constitutionnelle et ceux qui militent pour faire table rase, qui scellera l’extinction des institutions en place et le renvoi de tout le per-sonnel qui a exercé durant le règne de Boutefl ika.Le respect de la légalité constitution-nelle convainc davantage les consti-tutionnalistes et autres profession-nels du droit, fortement sollicités en cette période de crise politique. C’est le cas de la constitutionnaliste Fatiha Benabbou, qui a clairement plaidé la solution constitutionnelle « qui per-met la préservation de la stabilité du pays et l’unité nationale». Pour sa part, Walid Laggoune, juriste, s’ap-puyer sur la loi fondamentale en pa-reille circonstances constitue un point positif. Chez des partis politi-ques de divers horizons, l’option de la légalité constitutionnelle est égale-ment défendue, notamment par ceux qui se projettent dans la joute prési-dentielle qui achèvera la période de transition. Sauf que cette voie sem-ble diffi cile à défendre quand on constate les critiques qu’essuient le président du Sénat, Abdelkader Ben-

salah, deuxième homme de l’Etat et qui devrait être déclaré chef de l’Etat par intérim. L’homme est considéré, en eff et, pour un des symboles des années Boutefl ika. En plus d’apparte-nir au Rassemblement national dé-mocratique (RND), seconde forma-tion du pouvoir après le FLN, M. Bensalah préside la chambre hau-te du Parlement depuis 17 ans. Pour les animateurs du mouvement popu-laire, l’option de la légalité constitu-tionnelle n’est plus la bienvenue dès lors qu’elle propulserait une des fi gu-res du règne de Boutefl ika à la tête de l’Etat, même à titre intérimaire.L’autre tendance suggérant d’eff acer tout et de faire table rase, et visible-ment légitimée par la capacité de mobilisation citoyenne depuis le 22 février dernier, est plus présente chez les acteurs politiques qui accompa-gnent le mouvement populaire de-puis son début et pour qui, une pé-riode de transition doit être menée par des personnes issues de la mobi-lisation citoyenne et non des institu-tions du régime. Mais cette voie res-te, cependant, en attente des modali-tés pratiques et des mécanismes de son exécution. Du côté des partis politiques, parti-sans du changement, il n’est point question que la transition soit menée par des organes apparentés au pou-

voir. Pour Soufi ane Djilali de la for-mation de Jil Jadid, la priorité dans la conjoncture actuelle consiste à passer à « une période de transition, conduite par des personnalités de consensus, chargées de la mission principale de la préparation d'une élection présidentielle transparente et régulière ». « Cette période ne doit pas dépasser une année », a-t-il esti-mé, soulignant que « la sortie de crise qui secoue le pays ne saurait être sans l'organisation d'élections régu-lières ». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) esti-me, quant à lui, que l’Algérie nou-velle « se construira par la mise en place d’organes de transition, issus de la société civile mobilisée à tra-vers les diff érentes corporations qui portent les revendications essentiel-les d’un Etat de droit, une justice in-dépendante et une armée républicai-ne qui se consacre à ses seules mis-sions constitutionnelles sous une

autorité civile». De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) a réitéré son option pour la solution politique qui passe par sa «constante» favora-ble à l’élection au suff rage universel d’une Assemblée Constituante qui« est l’unique source de légitimité ». Pour le plus vieux parti de l’opposi-tion, il appartiendrait à cette Assem-blée constituante de doter le pays d’une Constitution qui garantisse l’avènement de la 2e République, « pour rompre avec la récurrence des révisions constitutionnelles qui vise à maintenir les rapports de force au sein du système et perpétuer le statu quo politique et l’instabilité des insti-tutions». L’ancien chef de gouverne-ment, Ali Benfl is, président de Talaie El Hourriyet, s’est dit hier « ne pas être d'accord à 100% avec la Consti-tution, mais sans la rejeter non plus», plaidant pour « une issue acceptée par le peuple algérien et qui ne dé-molit pas l'Etat national ».

Rester dans le cadre constitutionnel ou faire table rase des symboles du pouvoir...Du paysage politique national au lendemain du départ du président Abdelaziz Boutefl ika se dégagent deux tendances lourdes quant à la suite à donner au mouvement populaire qui aborde désormais sa huitième semaine.

L’avocat et ex-député du FFS, Mus-tapha Bouchachi, a plaidé, hier, de-puis Béjaïa, pour l’organisation d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais afi n de doter l’Etat algérien d’une institution légitime à même de gérer la période de transi-tion démocratique, laquelle nécessi-tera du temps, en plus des hommes propres et intègres. Toutefois, l’invité de la communauté universitaire de Béjaïa a posé un préalable à la réus-site d’une telle échéance électorale qui consiste, selon lui, en la mise en place d’une instance nationale indé-pendante chargée de la surveillance du scrutin. «Bien que l’organisation d’une Assemblée constituante soit une option envisageable et porteuse de l’espoir d’un changement du sys-tème, il n’en demeure pas moins que ce projet risque de nous prendre beaucoup de temps. Ce qui profi tera à coup sûr aux tenants du pouvoir en place», a-t-il estimé. Ceci dit, le confé-rencier a insisté sur la nécessité de donner un prolongement au mouve-ment populaire enclenché depuis le

22 février, appelant les Algériens à continuer leur combat pacifi que dans la rue jusqu’à l’avènement de la deuxième République. «Nous devons continuer à manifester pacifi quement et maintenir la fl amme jusqu’à la chute de tous les symboles du systè-me», a-t-il martelé sous les ovations d’une assistance nombreuse. A ce ti-tre, il citera nommément le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, et l’ac-tuel Premier ministre, Noureddine Bedoui, lesquels ont été «nommés par des forces extrajudiciaires», et sont considérés comme «proches des Boutefl ika». Selon lui, la rue devra maintenir la pression jusqu’au départ de ces symboles du système. «La pé-riode de transition ne devra pas être gérée par ceux qui ont cautionné le régime ou ceux qui sont choisis par celui-ci. Le peuple veut du sang neuf !», a-t-il soutenu. Revenant sur les in-cidents ayant émaillé les marches po-pulaires de ce vendredi 5 avril, no-tamment à Béjaïa et Alger, où le Dr

Saïd Sadi et Me Mokrane Aït Larbi, se sont vus empêchés de manifester aux côtés de leurs concitoyens, l’ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a tenu à dénoncer «ce dis-cours de haine et d’exclusion qui en appellent à la violence et à l’extré-misme». Pour le conférencier, cette révolte populaire doit être rassem-bleuse et pacifi que. «Je suis contre l’exclusion. Excepté les dignitaires du régime, tout militant ou homme poli-tique désirant rejoindre ce mouve-

ment populaire, est le bienvenu. Il est vraiment inadmissible qu’un mani-festant ayant marché pendant sept semaines ose chasser de la rue un mi-litant dont le parcours est long de 40 ans !», a-t-il regretté. Lors de la séan-ce des débats, qui a duré plus d’une heure et demie, Me Bouchachi a été assailli de questions par les membres de la communauté universitaire, mais aussi de citoyens et autres animateurs du mouvement citoyen à Béjaïa. En réponse à un intervenant qui préco-nise le système fédéral comme l’une des solutions à la crise politique algé-rienne, l’orateur rejette d’un revers de la main cette idée qui, selon lui, pourrait conduire à la «division de l’Algérie». Bien qu’il soit favorable à la décentralisation du pouvoir déci-sionnel, Me Bouchachi défend l’op-tion d’un Etat unifi é tout en plaidant pour la refonte du système éducatif, la démocratisation des institutions publiques, l’ouverture du champ poli-tique et audiovisuel, la justice sociale, le respect des droits de l’Homme et des libertés démocratiques. B. T.

Il a animé hier une conférence à l’université de BéjaïaMe Mustapha Bouchachi : «La période de transition ne devra pas être gérée par ceux qui ont cautionné le régime »

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24 HEURES AU PAYSd i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 94

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Attaques contre des militants lors des marches de vendrediTentation exclusiviste et dérives PAR HICHEM LALOUI

Les marches du 7e vendredi ont été marquées par des dérapages de quelques manifestants. En eff et, Saïd Sadi, Mokrane Aït Larbi, Mustapha Bouchachi ont été tous pris à partie lors de ces actions. Ce n’est pas la première fois que des militants, connus sur la scène politique, sont hués par des manifestants. Mais les victimes de ce dernier vendredi posent sérieusement un problème d’orientation du mouvement. Saïd Sadi, Aït Larbi et Bouchachi ont tous été dans la rue dès les premières manifestations. Les attaques contre eux ne sont intervenues que lors de la dernière manifestation. C’est exactement ce timing qui a été choisi par «les perturbateurs» pour s’en prendre à ces militants qui ont consacré le plus clair de leur vie à lutter contre les injustices et pour la démocratie et les droits de l’Homme. D’aucuns considèrent que la réaction de certains manifestants contre l’ex-président du RCD, à Béjaïa, et les deux avocats Aït Larbi et Bouchachi, à Alger, ne peuvent être le fait du hasard. Pour ces gens, ces actes ne sont surtout pas isolés, mais préludent des lendemains incertains pour le soulèvement. A noter que des activistes féministes ont été, également, conspuées, à la limite agressées, par des jeunes manifestants lors du 6e vendredi. Ces premiers signes de dérapages d’un mouvement, qui se voulait d’essence démocratique et visant à recouvrer tous les droits, ne sont surtout pas de bon augure pour la suite des événements. Réagissant à ce qu’il a qualifi é de «traquenard», Saïd Sadi n’a pas hésité à mettre en garde contre «des dérapages» qui «peuvent prendre d’autres proportions à l’avenir si elles ne sont pas immédiatement neutralisées». Selon d’autres observateurs, les attaques contre les politiques visent à «dépolitiser» le mouvement et «à casser toute velléité de l’encadrer politiquement». Si ces comportements viennent à se répéter et à se généraliser, c’est le mouvement, qui se veut le fer de lance du changement, qui pratiquera, in fi ne et comme une identité, l’exclusion qu’il croit combattre. Priver le soulèvement citoyen de l’apport de l’élite, notamment politique, revient à assurer son essouffl ement, sa digression et sa perte. Il n’est un secret pour personne que même si la rue rejette toute représentation horizontale de son action, il est, dans un avenir proche, impératif de converger sur un minimum qui pourra donner de la consistance et du contenu à ce ras-le-bol exprimé depuis le 22 février. Dans le cas contraire, ce seront les exigences et les revendications de la rue qui ne trouveront pas de défenseurs capables de les traduire en réalité.

La sortie de crise du pays ne peut se faire que dans un cadre constitutionnel selon la volonté de l’Armée, qui souligne son attachement à cette option légale, tandis que la rue ne le voit pas d’un même œil, notamment en ce qui concerne le maintien de certaines personnes à la tête d’institutions importantes.

PAR INES DALI

Les marches de vendredi dernier à travers tout le pays l’ont clairement démontré, avec des reven-dications qui sont encore montées d’un cran. Cette fois, les manifestants ont fait savoir, que ce soit avec les slogans scandés ou les pancartes brandies, qu’ils ne veulent plus voir de personnalités, ayant eu une relation avec le pouvoir décrié, continuer à siéger dans les institutions de l’Etat, même s’il ne s’agit que d’une période de transition.Les noms du président du Conseil de la nation et du Premier ministre reviennent avec une telle récur-rence et insistance qu’il devient diffi cile de voir le peuple céder sur cette question. Les assurances de l’Armée nationale populaire (ANP), par le biais de son chef d’état-major, général de corps d’armée, le général-major Gaïd Salah, d’être aux côtés du peu-ple jusqu’à satisfaction complète de ses revendica-tions, portent sur une solution de sortie de crise lé-gale, trouvant ancrage dans la loi fondamentale. Ces assurances ont été d’ailleurs réitérées dans le dernier édito de la revue El-Djeïch, où, est-il noté, «la position de l'ANP face aux développements que connaît le pays demeure immuable, dans la mesure où elle s'inscrit constamment dans le cadre de la légalité constitutionnelle et place les intérêts du peuple algérien au-dessus de toute autre considéra-tion, en estimant toujours que la solution de crise ne peut être envisagée qu'à travers l'activation des articles 7, 8 et 102». Devant la position constante de l’Armée, qui décla-re être attachée à une sortie de crise dans un cadre strictement constitutionnel, et celle de la contesta-tion populaire, qui veut une transition sans certai-nes fi gures, quitte à sortir du cadre légal, quelle marge de manœuvre reste-t-il pour mener cette transition sans «dégâts» pour le pays ? Selon le pro-fesseur de droit constitutionnel à l’université de Constantine, Bouzid Lazhari, la réponse se trouve également dans la Constitution, dans la mesure où,

outre les articles 7, 8 et 102, on peut faire appel à d’autres articles pour satisfaire la revendication po-pulaire de ne plus voir certains «B» à la tête des institutions. Il estime qu’il est possible de voir le président du Conseil de la nation démissionner et un autre réélu à sa place pour assumer la charge de Chef de l’Etat intérimaire. Par la suite, l’écueil du gouvernement en place peut être résolu de la même façon. Le professeur Bouzid Lazhari explique que «si le Chef de l’Etat intérimaire n’a pas la préroga-tive de démettre le gouvernement en place, celui-ci peut, en revanche, lui présenter sa démission en vertu de l’article 100 de la Constitution». Pour lui, «le gouvernement doit savoir qu’il est au service du peuple et sachant que son départ est demandé, il doit donc présenter sa démission. C’est la solution idoine pour répondre à la rue, qui a clamé son rejet de voir le gouvernement actuel, à sa tête le Premier ministre, mener la période de transition». On peut poursuivre la transition en s’appuyant sur les arti-cles 7, 8 et, en particulier sur l’article 9, qui com-prend, de façon générale, toutes les revendications populaires. Selon cet article, «le peuple se donne des institutions ayant pour fi nalité la sauvegarde et

la consolidation de la souveraineté et de l'indépen-dance nationales, la sauvegarde et la consolidation de l'identité et de l'unité nationales, la protection des libertés fondamentales du citoyen et l'épanouis-sement social et culturel de la Nation, la promotion de la justice sociale, l'élimination des disparités ré-gionales en matière de développement, l'encourage-ment de la construction d'une économie diversifi ée mettant en valeur toutes les potentialités naturelles, humaines et scientifi ques du pays, la protection de l'économie nationale contre toute forme de malver-sation ou de détournement, de corruption, de trafi c illicite, d'abus, d'accaparement ou de confi scation illégitime». Selon le professeur, le peuple commen-ce à s’intéresser à la Constitution et à comprendre que les institutions qui sont censées veiller sur ses droits - comme la justice sociale et la liberté fonda-mentale – et protéger l’économie nationale, en com-battant toute forme de corruption, malversation, abus ou autre, ont à leur tête des personnes qui n’ont pas su s’acquitter de leurs tâches, donc de leurs responsabilités vis-à-vis du peuple. D’où, conclut-il, le problème ne réside pas dans la Consti-tution, mais dans son application.

Mouvement populaire VS Parlement

La voie constitutionnelle face à la voix de la rue

Après leur interpellation lors d’un rassemblement à Alger-centreMeziane Abane et Salah Lounès remis en liberté PAR LEILA ZAIMILe journaliste et militant pour la défense des droits de l’Homme et des libertés, Meziane Abane, a été interpellé et conduit au commissariat de Cavaignac à Alger-Centre, hier, où il est resté plusieurs heures, avant d’être transféré vers celui d’Hydra. Il a été appréhendé en compagnie de Salah Lounès, militant des droits de l’Homme et membre du parti MDS. Les deux hommes ont été ensuite remis en liberté vers 16 heures. Leur interpellation s’est déroulée lors du rassemblement organisé, hier à Alger Centre, par des militants de la défense des animaux et contre leur maltraitance par la «Galoufa» (fourrière animalière), où ils étaient présents. Selon Meziane Abane, l’interpellation a été «musclée», mais «il n’y a pas eu de mauvais traitement» dans les locaux des commissariats où ils ont été conduits, lui et Salah Lounès. Selon des informations, non encore confi rmées hier en fi n de journée, les services de police auraient reçu l’instruction d’empêcher toute réunion ou tout rassemblement public à Alger, sauf les vendredis. Leur interpellation a fait réagir le collectif Mouwatana, qui a dénoncé une «atteinte aux libertés d’expression et aux manifestations pacifi ques».

PAR NADIA BELLIL

C’est officiel ! Le Parlement avec ses deux Chambres se réu-nira, ce mardi au Palais des na-tions, à Club des Pins pour vali-der le constat de vacance défi ni-tive de la présidence de la Répu-blique, a indiqué, hier, un com-muniqué du Conseil de la nation à l’issue d’une rencontre entre le président du Sénat Abdelkader Bensalah et le Président de l’As-semblée populaire nationale (APN) Mouad Bouchareb.Il est ainsi attendu que, suite à cette réunion, le Président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée de 90 jours au maximum, au cours de laquelle l’élection présidentielle est organisée, se-lon l’article 102 de la Constitu-tion.Dans les faits, la séance de mardi va se tenir conformément à l’arti-cle 102 de la Constitution pour déclarer la vacance du poste de président de la République, pro-cédure déjà accomplie par le Conseil constitutionnel et, dans

une deuxième étape, désigner Abdelkader Bensalah, comme chef d’Etat par intérim. La céré-monie d’investiture sera présidée par le parlementaire le plus âgé, Salah Goudjil, sénateur du tiers présidentiel et membre de l’ins-tance exécutive du Front de libé-ration national (FLN). Jeudi une commission mixte réunissant les bureaux de l'APN et du Conseil de la Nation (composés des deux présidents et des vice-présidents) s'est réunie pour arrêter la date et les modalités de déroulement de la séance.Sur le plan légal, faut-il le rappe-ler, le parlement a l’obligation de se réunir dans une période n’ex-cédant pas 10 jours. C’est la rai-son pour laquelle, les deux prési-dents du Parlement se sont em-pressés de se réunir, hier, pour fi xer, la date de la rencontre.Aujourd’hui, une autre rencontre sera tenue par les bureaux des deux Chambres du Parlement.C’est que la rencontre de mardi requiert une préparation logisti-que importante puisque devant rassembler plus de 600 parle-

mentaires parmi les députés et sénateurs qu’il sera question de prendre en charge.Il faut dire que cette rencontre fait suite à la décision du prési-dent Boutefl ika de démissionner de son poste avant l’expiration de son mandat électif. Cette dé-mission a été suivie par une noti-fi cation au Conseil constitution-nel qui en a pris acte et constaté la vacance de la présidence de la République.Cette rencontre intervient égale-ment au moment où le mouve-ment populaire ne faiblit pas contre les symboles du pouvoir et où nombre de personnalités nationales et formations politi-ques tentent, à travers des propo-sitions de sortie de crise, de contribuer à l’amorce d’une véri-table transition démocratique. C’est dans cette ambiance que le Parlement se réunira pour char-ger le président du Conseil de la nation de la fonction de chef de l’Etat par intérim. Ce dernier aura la mission d’organiser l’élec-tion présidentielle dans un délai ne dépassant les 90 jours.

Réunion mardi du Parlement pour valider la vacance du pouvoirBensalah devrait prendre la fonction de chef de l’Etat par intérim

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PAR WAFIA SIFOUANE

Partie intégrante du mou-vement populaire du 22 février dernier, les étudiants, malgré les vacances anticipées et forcées, off ertes par l’ex-ministre de l’En-seignement supérieur Tahar Ha-djar, ont toujours répondu pré-sents à l’appel de la rue. Ils ont d’ailleurs fait du mardi « leur journée » où ils manifestent aux côtés de leurs enseignants et ani-ment des cercles de débats en plein air. Pour Abdelmalek Azzi, coordinateur national du Conseil national des enseignants du su-périeur (Cnes), la rentrée promet d’être « compliquée », a-t-il es-timé. « Il est vraiment diffi cile d’appréhender cette rentrée au vu de la situation. Les étudiants devraient rejoindre les universi-tés, mais je considère qu’ils sont des personnes majeures qui ont déjà prouvé que l’on pouvait leur faire confi ance lors du mouve-ment populaire », a-t-il dit. Concernant le nouveau ministre installé par Noureddine Bedoui, Abdelmalek Azzi a indiqué que le Cnes est « complètement dé-sintéressé » de faire connaissance avec le nouveau ministre. « No-tre position est très claire, elle est celle du peuple qui rejette ca-tégoriquement le nouveau gou-vernement. C’est pour cela qu’il n’y aura aucune collaboration entre le Cnes et la tutelle », a-t-il affi rmé. Alors que le Cnes a pré-féré resté neutre en laissant le libre arbitre aux étudiants, de nombreux enseignants universi-taires les ont appelés à la raison pour rejoindre les universités.

C’est le cas de l’enseignant de droit au pôle universitaire de Ko-léa, Farouk Slimani, qui a lancé un message à ses élèves sur les réseaux sociaux, dans lequel il les a appelés à se « présenter en masse aujourd’hui et ne pas se laisser manipuler ou emporter par certaines parties malinten-tionnées qui veulent porter at-teinte à l’université algérienne », a-t-il estimé. Le Cnes, aile Abdel-hafi d Milat, a pour sa part dé-voilé un communiqué dans le-quel il demande aux étudiants d’ignorer les appels à la grève, mais de maintenir la pression en participant au mouvement popu-laire sans pour autant déserter les universités. « Les étudiants qui ont fort soutenu le mouve-ment populaire peuvent conti-nuer à le faire de manière orga-nisée. Une heure par jour de protestation suffi ra. Des sit-in

peuvent aussi être tenus à l’inté-rieur des universités en plus de la marche du mardi qui est deve-nue une tradition. Mais il est hors de question de faire grève car cela ne peut être que néfaste pour les étudiants », a rapporté le communiqué. Du côté de l’Education nationale, les choses risquent d’être plus fl uides si l’on se fi e aux syndicats du secteur qui aspirent à préserver l’Ecole algérienne de toute dérive ou manipulation. C’est le cas du Conseil national autonome des personnels enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapes-te). « L’Ecole algérienne doit res-ter en dehors de ce qui se passe dans le pays, car nul n’a le droit de jouer avec le destin de nos en-fants. Que l’Algérie ait un prési-dent ou pas, que nous ayons un nouveau ministre de l’Education ou pas, nous considérons que

rien n’a changé. Les enseignants et le personnel des administra-tions se doivent de répondre à l’appel et être présents pour sau-vegarder l’Ecole », a indiqué Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. Concernant la grè-ve nationale prévue le 10 avril, à laquelle a appelé la Confédéra-tion des syndicats algériens et qui touchera de nombreux sec-teurs-clés, à l’instar de l’éduca-tion et de la santé, le syndicaliste a tenu à rassurer les parents des élèves. « Cette action de protes-tation s’inscrit dans le cadre de notre soutien au mouvement po-pulaire, ce n’est qu’une journée de grève qui sera ponctuée par des marches à travers le territoi-re national. Si nous nous sommes organisés de la sorte, c’est pour éviter que les secteurs vitaux ne soient perturbés et ciblés par des personnes malintentionnées », a-t-il fait savoir. Concernant le nouveau ministre de l’Education nationale Abdelhakim Belabed, Messaoud Boudiba a indiqué que l’ensemble des syndicats du sec-teur ont décidé à l’unanimité de boycotter toute activité qui sera organisée par la tutelle. « Nous avons été parmi les pre-miers à avoir refusé de rencon-trer le Premier ministre dans le cadre des consultations lancées pour la formation de son gouver-nement. Le peuple a rejeté le gouvernement de M. Bedoui et c’est aussi notre cas, car nous le considérons comme illégitime. Nous n’avons aucun problème avec la personne du ministre mais avec l’ensemble du gouver-nement », a-t-il conclu.

L’école et l’université rouvrent leurs portes aujourd’hui

Une rentrée sous haute tensionDepuis la démission du président de la République, après six semaines de mobilisation populaire, les rentrées scolaire et universitaire interviennent dans un contexte politique assez particulier. En eff et, envoyés en vacances anticipées le 10 mars dernier, c’est aujourd’hui que les étudiants rejoindront leurs amphithéâtres même si les appels à la grève se sont multipliés ces derniers jours pour les dissuader de revenir à la fac. Des appels à des sit-in de protestation au sein des universités ont été aussi lancés ainsi qu’à des marches à travers le territoire national.

Pour éviter les débordements lors des manifestations populaires à AlgerLes résidents de la rue Didouche-Mourad créent leur propre service d'ordre

PAR FAYÇAL DJOUDI

A Alger-Centre s’est organisé un groupe de «brassards verts». Ces volontaires sont chargés d’orienter et d’encadrer les marcheurs, de prévenir les risques de bousculades, d’apporter les premiers soins le cas échéant, notamment en cas de projection de gaz lacrymogènes, et de nettoyer les rues à l’issue de chaque manifestation. Ils sont jeunes ou moins jeunes. Ils habitent dans les quartiers algérois de Didouche-Mourad, Sacré Cœur et Claude-Debussy. Et ce sont eux qui ont formé le bouclier humain qui s’est interposé entre les fauteurs de troubles et les forces de l’ordre. Apparus lors de l’acte 3 des manifestations, les «brassards verts» ont choisi de participer aux contestations massives contre le pouvoir avec une mission bien particulière, orienter les manifestants en diffi culté et nettoyer les rues après le passage des cortèges. Il faut dire que l’une des caractéristiques de ces manifestations est l'absence de débordements, hormis parfois l’usage de gaz lacrymogènes par les policiers en réaction aux jets de pierre de manifestants se dirigeant vers la Présidence. «Généralement, les confrontations se passent dans notre quartier car beaucoup de manifestants empruntent la rue Didouche-Mourad et le boulevard Mohamed V pour tenter de gagner la présidence à El Mouradia (quartier du Golf)», explique le collectif. «Ce que nous avons vécu durant les deux premiers vendredis au Sacré-Cœur, vers le palais du Peuple et la place du 1er-Mai, nous a tous interpellés. Ainsi, nous avons décidé d’agir avec nos propres moyens afi n de faire face à la situation. Le peuple a tout fait pour que les marches soient pacifi ques. Ce ne sont pas quelques jeunes inconscients qui vont nous gâcher cette fête exemplaire du peuple algérien», confi e un autre membre du collectif, Hamza Benzine, technico-commercial, résidant lui aussi rue Didouche et l’un des initiateurs du bouclier humain avec Yacine Bachi. Un dispositif obligatoire et nécessaire pour Hamza, pour repousser les casseurs. «Il faut leur expliquer qu’on est là pour porter nos revendications, pas pour aff ronter les forces de l’ordre», disent-ils

TRAQUER LES VOLEURSProfi tant de cette occasion, les manifestants dégainent leurs appareils photo, tablettes et Smartphones pour mémoriser ces moments d’euphorie révolutionnaire. Cependant, qui dit «Smartphone», dit «vol». En eff et, plusieurs vols ont eu lieu depuis l’acte 1. Il s'agit de vols d'opportunité, généralement faits de mineurs, qui les revendent ensuite facilement sur le marché parallèle. Au niveau du Sacré Cœur, Didouche, Audin et d’autres quartiers d’Alger-Centre, plusieurs vols de Smartphones ont été commis par des petits jeunes qui ont profi té de cette occasion. On peut dire que ces vols sont le fait d’«une délinquance opportuniste». Mais depuis la création de ce collectif, qui ne porte aucun nom pour le moment, les vols ont diminué. «Nous avons récupéré plusieurs portables volés que nous avons rendus en mains propres à leurs propriétaires», explique Riad, un autre membre fondateur du groupe. Ajoutant que le collectif a «réussi aussi à calmer plusieurs situations électriques entre citoyens ou entre fauteurs de troubles et forces de l’ordre». Leur mission n’est certes pas facile. Elle comporte beaucoup de risques. Mais ils restent déterminés et fi ers de ce qu’ils ont accompli jusque-là. «Même les policiers sont heureux quand ils nous voient arriver», dira Hamza. A côté des gestionnaires de foules, il y a aussi, des groupes de jeunes secouristes bénévoles qui sont postés un peu partout au centre-ville. Ils scrutent la foule à la recherche d’éventuels blessés pour leur porter secours. Du traitement de la nausée à la désinfection de plaies, de la pose de bandages à la gestion des crises d'angoisse, ils sont plusieurs dizaines à administrer les premiers soins. Une pratique totalement légale, tant qu'elle ne les pousse pas à pratiquer un acte médical. Avant-hier, les secouristes bénévoles n’ont pas été fortement sollicités, car les gens rassemblés à Alger-centre depuis le matin sont restés calmes et la police n’est pas intervenue. Mais les vendredis d’avant, ils sont intervenus «près d’une centaine de fois», affi rme un membre du groupe. L’initiative des jeunes médecins, secouristes, pompiers retraités est bien accueillie par les manifestants qui la saluent chaleureusement.

PAR AGHILAS SADI

Le secteur de l’énergie pour-rait connaître, à partir d’aujourd’hui, un mouvement de grève de trois jours. Deux syndi-cats du secteur, à savoir le Syn-dicat national de l’énergie (SNE) et le Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snateg), appellent tous les travailleurs du groupe public Sonelgaz à suivre le mot d’ordre de grève de trois jours.Pour le Snateg, cette action s’ins-crit dans le cadre de son soutien au mouvement populaire qui continue de réclamer le départ du système. L’autre mot d’ordre de cette grève est le départ de la direction nationale de l’Union nationale des travailleurs algé-riens (UGTA), à sa tête son secré-taire général Abdelmadjid Sidi Saïd. Le syndicat précise qu’une section syndicale des travailleurs de la Sonelgaz, affi liée à l’UGTA, n’a pas soutenu le peuple algé-rien dans sa lutte pour le change-

ment démocratique. Une situa-tion qui doit changer, estime le Snateg.De son côté, le Syndicat national des l’énergie (SNE) a appelé tous les travailleurs du secteur de l’énergie, dont ceux des fi lia-les de la compagnie des hydro-carbures, à entamer à compter d’aujourd’hui une grève de trois jours. « Le peuple l’a dit claire-ment, ils doivent tous partir. Le maintien de Noureddine Be-doui Premier ministre, de Tayeb Belaïz, président du Conseil constitutionnel, et Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, signifi e le maintien du régime de Boutefl ika », dé-plore le syndicat, qui voit que la grève est parmi les moyens à uti-liser pour accentuer la pression sur le départ de tout le système. Ces trois personnes doivent quit-ter leurs postes de responsabili-tés pour pouvoir espérer à un changement réel dans le pays, indique le syndicat. Ce dernier appelle l’institution militaire à

poursuivre son soutien aux re-vendications soulevées par les millions de manifestants. Notons que ces appels interviennent au moment où on annonce avec in-sistante une probable démission d’Abdlemoumene Ould Kaddour, P-DG de Sonatrach, suite à une enquête déclenchée par les servi-ces de sécurité.Il y a lieu de noter sur le sujet que des employés des fi liales de la Sonatrach ont observé, ven-dredi soir, un rassemblement à la base de vie 24-Février à Hassi Messoud pour revendiquer le dé-part de tout le système en place. Des experts en énergie ont mis en garde contre l’arrêt de la pro-duction de pétrole et de gaz au sud du pays. Ils estiment que toute grève dans ce secteur né-vralgique coûtera cher à l’écono-mie nationale et ferra perdre à l’Algérie son statut de fournis-seur sûr de gaz et de pétrole.Par ailleurs, l’énergie n’est pas le seul secteur qui risque de connaî-tre cette semaine des actions de

protestation, puisque des appels ont été lancés pour une grève à partir d’aujourd’hui dans des dif-férents secteurs. En eff et, la Confédération syndi-cale des forces productives (CSFP) appelle, dans un commu-niqué, tous les travailleurs algé-riens à participer à la grève de trois jours qui commence aujourd’hui pour les mêmes mo-tifs évoqués par le Snateg. Le Syndicat national du secteur et des industries (SNSI) a annoncé son adhésion à cette action de protestation. Il y a lieu de noter aussi que 12 syndicats membres de la Confédération des syndi-cats algériens (CSA) ont appelé à une grève mercredi prochain sui-vie par une marche nationale des travailleurs algériens à Alger le même jour. Pour la journée du mardi, ce sont les étudiants des diff érents établissements univer-sitaires du pays qui devraient organiser des marches pour exi-ger le départ « immédiat » de tout le système.

ENERGIE Des appels à une grève de 3 jours dans un secteur sensible

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COLONNE

Il est passé à 313 millions de dollars durant les deux premiers mois de 2019Fort recul du dé� cit commercial de l’Algérie

PAR FERIEL NOURINE

Le défi cit commercial de l’Algérie a baissé de plus de la moitié durant les deux premiers mois de 2019 par rapport à la même période de 2018, passant à 313 millions de dollars contre 671 millions de dollars, selon les derniers chiff res des Douanes algériennes.Cette baisse est le résultat des bons chiff res réalisés en matière d’exportations. Celles-ci ont augmenté à 7,635 milliards de dollars entre le début janvier et la fi n février de l’année en cours, contre 6,870 mds usd à la même période de 2018, soit une hausse de plus de 11%, correspondant à une augmentation de 765 millions usd, précisent les données provisoires de la direction des études et de la prospective des Douanes (Depd).Comme le veut la tradition, les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger en janvier et février 2019 (près de 94 % du volume global des exportations) en s'établissant à 7,159 mds usd, contre 6,405 mds usd en janvier et février 2018, soit une hausse de 754 millions usd (+11,77%). Les exportations hors hydrocarbures restent, quant à elles, toujours marginales, avec 476 millions usd sur les deux premiers mois (6,23% du volume global des exportations), en hausse de 2,35%, par rapport à la même période de 2018. A regarder de près ces chiff res, l’on se rend compte que le mois de février a été très bénéfi que pour le pays en matière de recettes d’hydrocarbures, puisque ces dernières avaient connu une forte baisse en janvier, se chiff rant à tout juste 2,14 mds usd. Ce sont donc un peu plus de 5 mds usd qui ont été engrangés au deuxième mois de l’année en cours par les exportations du pays, et ce, grâce à une hausse des quantités de pétrole exportées, mais aussi des prix du baril qui ont poursuivi leur progression durant cette période. Les importations ont, elles aussi, contribué à réduire du défi cit commercial du pays durant cette période de référence, puisqu’elles ont connu une baisse de 219 millions (-2,90%) s’établissant à 7,322 mds usd, contre 7,541 mds usd.Trois groupes de produits, sur les sept que contient la structure des importations, ont reculé durant les deux premiers mois de l'année 2019, par rapport à la même période de l'année précédente. A lui seul, le groupe énergie et lubrifi ants (carburants) a chuté de 75,41%, en s'établissant à 96 millions de dollars, contre 390 millions de dollars en 2018. Pour les biens alimentaires, les importations se sont chiff rées à 1,337 md usd, contre 1,489 md usd, soit une baisse de 10,21%. Les demi-produits ont également connu une tendance baissière totalisant 1,802 md usd, contre 1,897 md usd, soit - 5,05%.Ayant perdu sa place de premier client de l’Algérie au profi t de la France durant le mois janvier 2019, l’Italie l’a retrouvée sur les deux premiers mois janvier-février. Ce pays a repris la tête de ce classement avec 1,236 md usd (soit 16,19% des exportations algériennes globales) suivie de la France avec 1,065 md usd (13,95%), l'Espagne avec 913 millions usd (11,95%), les Etats-Unis avec 768 millions usd (10,06%) et la Grande-Bretagne avec 637 millions (8,34%).Ces cinq pays ont représenté, à eux seuls, plus de 60,5% des exportations algériennes, alors que les cinq premiers fournisseurs ont représenté 50,56% des achats du pays. Ces fournisseurs sont la Chine, qui maintient sa première place avec 1,452 md usd (19,83% des importations globales algériennes), suivie de la France avec 643 millions usd (8,79%), de l'Italie avec 571 millions usd (7,80%), de l'Espagne avec 521 millions usd (7,12%) et de l'Allemagne avec 514 millions usd.

PAR RACHID BELDI

«Comme suite à la demande des exposants au Salon internatio-nal de l'automobile, prévu initiale-ment du 24 avril au 5 mai 2019 au Palais des expositions des Pins-Ma-ritimes d'Alger, la Safex annonce le report offi ciel de la 20e édition du Salon Auto Expo Algeria à une date ultérieure», a écrit la Safex sur son site web pour justifi er ce report.Cette décision était déjà dans l’air dès les premiers jours du mouve-ment de mobilisation populaire, partant du principe qu’en pareille situation de manque de visibilité, un salon automobile perd systéma-tiquement sa raison d’être et risque de voir les stratégies marketing mi-ses en place par les exposants but-ter sur un désintérêt du public qui n’a pas l’esprit à ce type d’événe-ment. Mais, bien plus que ces rai-sons d’ordre commercial et, éven-tuellement, sécuritaire, le retour du Salon de l’automobile d’Alger est devenu un projet réellement impossible à réaliser à partir de la semaine dernière avec l’ouverture, par le Parquet, d’enquêtes sur plu-sieurs hommes d’aff aires, parmi lesquels se trouvent, justement, des responsables d’entreprises activant dans l’assemblage automobile et dont les marques devaient être pré-sentes au Palais des expositions de la Safex.Ces responsables seraient dans le viseur de la justice pour des privi-

lèges dont ils auraient bénéfi cié dans diff érents projets d’aff aires, à l’exemple des usines d’assemblage automobile qu’ils ont pu réaliser et faire démarrer sans grands obsta-cles après avoir reçu l’agrément du gouvernement, alors que des opé-rateurs économiques ayant déposé leurs dossiers de projets dans le même secteur attendent désespéré-ment ce fameux document depuis près de trois années.Selon des observateurs, il n’est pas exclu que les enquêtes judiciaires mènent aux véritables raisons qui ont fait que les autorités en place aient décider de limiter la liste des opérateurs autorisés à activer dans le secteur automobile, avec tous les privilèges dont profi tent ces der-niers à travers les exonérations de la TVA et autres taxes douanières sans contrepartie visible sur les prix des véhicules. Bien au contraire, les véhicules as-semblés en Algérie, importés en CKD-SKD, coûtent, tous segments confondus, plusieurs centaines de milliers de dinars plus chers que les mêmes modèles importés en pro-duit fi ni. Il n’est pas exclu également que les enquêtes ouvertes puissent toucher l’industrie automobile en Algérie dans sa globalité et renseigner sur la démarche de substitution la pro-duction nationale aux importa-tions, qui n’a pas tardé à montrer ses limites, voire a échoué, par manque d’expérience et de clair-

voyance chez ses initiateurs. Trop de choses ont, en eff et, été dites sur les process d’assemblage automo-bile en mode CKD-SKD plus coû-teux pour le pays que le véhicule fi ni et importé à son prix réel, mais trop de choses restent aussi à dire sur les véritables motifs qui laissent encore l’importation dé-guisée poursuivre son chemin dans le secteur automobile alors qu’elle a été dénoncée, preuve à l’appui, à plusieurs reprises. Les enquêtes de

la justice iront-elles jusqu’à appor-ter les éclaircissements nécessaires. Si c’est le cas, beaucoup de change-ments pourraient toucher le sec-teur, dont peut-être celui qui ver-rait les importations reprendre leur droit dans un marché livré à une poignée d’opérateurs. En atten-dant, c’est toute l’industrie auto-mobile naissante qui se trouve dans la tourmente. Et l’annulation du Salon d’Alger en est la preuve édifi ante.

Le Salon d’Alger reporté

L'industrie automobile «made in bladi» rattrapée par la crise politiqueAprès trois années d’absence, le Salon de l’automobile d’Alger devait eff ectuer son retour cette année, du 24 avril au 5 mai. Mais ce retour n’aura pas lieu, l’organisateur de cette manifestation, en l’occurrence la Safex, ayant fi ni par annoncer son report offi ciel, mercredi. Les événements que traverse le pays depuis plusieurs semaines rendant ce type de rendez-vous inopportun.

PAR HAKIM OULD MOHAMED

Les prix du pétrole terminent la semaine en nette hausse, progres-sant à plus de 70 dollars le baril de Brent et à plus de 63 dollars le baril de WTI. De tels niveaux n’ont pas été observés depuis cinq mois, soit depuis novembre 2018. Plus préci-sément, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fi ni la semaine à 70,34 dollars à Londres, tandis que sur la place new-yorkaise, le baril de WTI pour le contrat de mai a gagné 98 cents à 63,08 dollars. Les analystes anti-cipent d’ores et déjà une extension des accords Opep-non Opep au-de-là de juin 2019. Ce deal, conclu le 7 décembre dernier, a porté sur une réduction de 1,2 million de ba-rils par jour de la production des membres de l'Opep et de leurs par-tenaires non-Opep, dont la Russie. La dernière réunion du comité mixe de monitoring Opep-non Opep a recommandé l’annulation de la réunion prévue en avril, esti-mant qu’une évaluation précoce de l’impact de l’accord du 7 décembre

dernier étant inopportune. Les pro-ducteurs se reverront en juin, lors des conférences ordinaires de l’Opep, et tout porte à croire que les accords de réduction de la pro-duction seront prolongés jusqu’à la fi n de l’année en cours. La baisse de l’off re des 25 producteurs signa-taires desdits accords a permis de faire remonter les cours après leur plongeon du dernier trimestre 2018. Ils ont gagné environ 20% par rapport aux niveaux d’avant-octobre 2018. Cependant, les cou-pes de l’Opep et de ses partenaires ne sauraient expliquer, à elles seu-les, le rebond des cours de la se-maine dernière. Les prix sont éga-lement soutenus par des baisses de production involontaires. Focalisé sur l'Iran et le Venezuela, tous deux sous le coup de sanctions américai-nes, le marché s'est aussi tourné récemment vers Tripoli. Les forces alliées au gouvernement en Libye ont repoussé vendredi des combat-tants rivaux engagés dans une of-fensive pour prendre la capitale, des aff rontements susceptibles de replonger le pays dans un nouveau

confl it. Les risques d’une guerre ci-vile font anticiper un rétrécisse-ment de l’off re qui entraînerait un rebond des cours. A cela s’ajoutent les espoirs d’un happy end de la guerre commerciale que se livrent les deux poids lourds mondiaux, la Chine et les Etats-Unis en l’occur-rence. Le règlement du litige com-mercial opposant la Chine aux Etats-Unis est de nature à relancer la croissance de l’économie mon-diale et, par ricochet, la demande mondiale en pétrole. Cette specta-culaire hausse des cours de la se-maine dernière est survenue en dépit d'un bond du nombre de puits de forage actifs aux États-Unis. Des statistiques à ce sujet sont publiées chaque vendredi par la société Ba-ker Hughes et qui donne un aperçu de ce que sera la production améri-caine dans quelques semaines. Quinze nouveaux puits de forage se sont ajoutés aux existants, mais le marché semble ignorer complète-ment ces données qui renseignent, pourtant, de l’essor fulgurant que connait l’industrie du schiste au pays de Donald Trump. Mieux, la

production américaine a battu un nouveau record cette semaine, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a relevé, dans un rapport hebdomadaire, que les États-Unis avaient produit 12,2 millions de barils par jour en moyenne lors de la semaine ache-vée le 29 mars. Cela dit, l’augmen-tation de la production américaine n’a pas aff ecté cette fois-ci les ten-dances du marché pétrolier qui semble intégrer les mauvaises nou-velles concernant la hausse de la production américaine. «La crois-sance va continuer d'être forte, mais les gains de productivité par puit vont ralentir et une discipline budgétaire plus stricte des groupes pétroliers va rendre le marché moins imprévisible», ont prévenu les analystes de l’infl uente banque américaine Morgan Stanley, qui ont revu en légère baisse leurs pré-visions pour la production de pé-trole de schiste en 2019. C’est ce qui a probablement fait que le mar-ché a su digérer les nouvelles pro-venant des régions pétrolifères des Etats-Unis.

Malgré la hausse de la production américaineLe baril de Brent � nit la semaine à plus de 70 dollars

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Constantine Trois cas con� rmés de rougeole au CHU-Ben Badis Trois (3) cas confi rmés de rougeole ont été enregistrés parmi des malades adultes à la fi n de la semaine dernière au centre hospitalo-universitaire CHU-Benbadis, a révélé samedi à l’APS un responsable de cette structure de santé.Les personnes atteintes, âgées entre 20 et 30 ans, originaires des wilayas de Mila et de Jijel, étaient admises au centre anti-cancer (CAC) pour une radiothérapie, a précisé le chargé de la communication et de l’information de cet établissement de santé Azziz Kaâbouche, soulignant que les analyses eff ectuées ont confi rmé le diagnostic des praticiens.Il a ajouté que ces malades ont été transférés aux soins intensifs du service d’hématologie du CHU.«Le CHU Benbadis est en situation de veille sanitaire particulièrement au service des maladies infectieuses, afi n d’éviter la propagation de cette pathologie qui peut entraîner de graves complications pouvant causer le décès chez les enfants non vaccinés et les adultes», a-t-il ajouté, notant que «seuls les cas graves nécessitent une hospitalisation».Et d’ajouter «toutes les mesures préventives nécessaires pour pallier à l’apparition de ces cas ont été prises dans le cadre du plan national de surveillance au cas par cas de la rougeole», rappelant que les enfants qui n’ont pas reçu le rappel de vaccination contre la rubéole et la rougeole, sont «les plus vulnérables, voire des vecteurs de virus».

M’sila Vers le raccordement de 20 centres ruraux au réseau d’électricitéLes services de la Sonelgaz de M’sila ont programmé au titre de l’année 2019 le raccordement aux réseaux d’électricité rurale 20 centres ruraux représentant 35 communes, a-t-on appris samedi auprès services de la wilaya.Ces projets seront fi nancés à partir du budget de wilaya et du Fonds de garantie et de solidarité des collectivités locales, a précisé la même source ajoutant qu’un total de 1611 branchements sera concrétisé. Ce projet comprend également la réalisation d’un linaire de plus de 250 km représentant la réseau de transport, ont expliqué les services de la wilaya, notant qu’une enveloppe fi nancière d’un globale de 250 millions de dinars a été allouée pour le fi nancement de ces projets. Une fois concrétisés, ces projets contribueront à l’augmentation du taux d’électrifi cation dans la wilaya actuellement à 85% et à satisfaire la demande en matière d’électricité dans les zones rurales éparses et off rir un plan de charge pour les entreprises spécialisées dans ce domaine activant dans la wilaya, a-t-on noté .Par ailleurs, une étude sera lancée au cours de cette année pour l’électrifi cation de 50 centres ruraux à travers 27 communes, a-t-on conclu.

DE GUELMA, MOHAMMED MENANI

De la lecture du rapport présenté par le di-recteur de l’action sociale, il ressort que la wi-laya de Guelma a mobilisé une cagnotte de plus de 148 millions de dinars au profi t de 26 796 familles nécessiteuses. Cette dernière liste no-minative établie après une opération d’assai-nissement et de contrôle minutieux, a hiérar-chisé les priorités aux familles démunies sans revenus, suivies des familles dont le revenu ne dépasse pas le Smig, les familles composées de 4 membres et enfi n les familles dont le revenu ne dépasse pas 24 000 DA. Les familles dispo-sant de biens meubles ou immeubles ostenta-toires ne sont pas concernées par ces aides de solidarité.Les pouvoirs publics ont substitué l’ancienne formule du couffi n garni de denrées alimen-taires, par un virement numéraire de 6 000 DA dans les comptes courants postaux ouverts par les bénéfi ciaires. La représentante d’Algérie

Poste, qui a été mise à contribution pour ac-compagner pratiquement cette action, a soute-nu avoir formalisé l’ouverture de plus de 26 600 CCP, gardant ses portes ouvertes pour parachever l’opération en fonction de la matri-ce du fi chier informatisé établie par les com-munes. En exécution des instructions émanant du MICLAT, un compte de solidarité est ouvert au nom du wali auprès de la trésorerie, géré conjointement par le DAL et le trésorier de la wilaya sous le regard d’une commission com-posée du DAL, DAS, DTIC, CF, APW et CRA. Ce compte de solidarité reste ouvert à la participa-tion des donateurs et bienfaiteurs publics et privés et ne doit connaître des mouvements de crédits que vers les comptes de solidarité des communes, assurant une gestion lisible adossée au principe de la traçabilité du fait qu’il s’agit de virements nominatifs et comptabilisés. Les nouveaux mécanismes dans l’action sociale de solidarité ont été bien assimilés par tous les ac-teurs du terrain auxquels le wali a rappelé la

nécessité d’adopter une méthodologie transpa-rente en ciblant les réels démunis, tout en affi -chant les signes d’équité, de célérité, d’huma-nisme et surtout de respect envers la dignité de nos concitoyens.La seconde partie de cette réunion a été consa-crée au volet des activités culturelles, cultuelles et sportives, pendant la période de Ramadhan. Les directeurs exécutifs de la culture, des sports et des aff aires religieuses ont été instruits de mettre en oeuvre des programmes d’animation adaptés à la circonstance qui répondent aux as-pirations citoyennes, dans la sérénité et la plé-nitude. Les services du commerce, les bureaux

communaux d’hygiène, les structures de l’hy-draulique ont été invités à redoubler d’eff orts et de vigilance, chacun dans son domaine en vue d’assurer une distribution équilibrée d’eau potable, de prévenir toute forme d’agression contre l’environnement avec une nette amélio-ration des actions de nettoiement, l’aseptisa-tion des foyers de moustiques, de prévenir ac-tes illégaux de spéculation en renforçant la lutte contre les pratiques commerciales illicites et enfi n, de veiller à la disponibilité des pro-duits de première nécessité,en élargissant aussi les étals de proximité vers les centres où se concentrent les populations.

Guelma/Préparatifs de Ramadhan

Le couf� n de Ramadhan à 6 000 DA et par virement CCPLe wali de Guelma a présidé ce week-end une réunion du conseil exécutif de wilaya, élargi aux secrétaires généraux des communes et toute la sphère qui anime la solidarité nationale, en vue de coordonner les préparatifs du mois de Ramadhan 2019.

DE SÉTIF, A.LOUCIF

Le monoxyde de carbone, ou le tueur silencieux, continue de faire des victimes dans la wilaya de Sétif, connue pour son froid glacial, notamment durant l’hiver. En eff et, six personnes d’une même fa-mille sont décédées, avant-hier, après avoir inhalé du monoxyde de carbone. Selon la cellule de communication de la direction de la Protection civile, un hom-me âgé de 58 ans, son épouse de 59 ans,

leurs deux fi lles mariées âgées de 38 et 27 ans et leurs deux petites-fi lles âgées de 14 et 8 ans ont été retrouvés, vendredi vers 18H30, sans vie dans leur domicile à Mâafer, relevant de la commune de Sa-lah Bez au sud de Sétif. Par ailleurs, deux autres personnes ont été sauvées d’une mort certaine. Il s’agit de deux enfants âgés de 14 et 8 ans, ajoute un communi-qué de la Protection civile. Alertés rapi-dement, les éléments de la Protection ci-vile de l’unité d’Aïn Oualmane ont évacué

les victimes vers l’hôpital Mohamed-Bou-diaf. Ainsi, le bilan des victimes du tueur silencieux vient de s’alourdir notamment en cette période d’intempéries. Selon nos informations, le monoxyde de carbone a fait 14 morts depuis le début de l’année en cours. Il est à noter que les diff érentes unités de la Protection civile de la wilaya de Sétif ont multiplié durant cette saison les campagnes pour sensibiliser sur la meilleure utilisation du gaz en cette pé-riode de froid.

Selon le bilan du premier trimestre de l’année en cours de la Protection civile de la wilaya de Sétif, le nombre d’accidents de la circulation est en augmentation par rap-port à la même période de l’année 2018. En eff et, les services de la Protection civile ont recensé, durant les trois premiers mois

de l’année en cours, pas moins de 409 acci-dents de la circulation, ayant provoqué, malheureusement, 545 blessés et 7 morts a-t-on appris de la cellule de communica-tion et des relations publiques de ce corps. Par ailleurs, cette direction a enregistré du-rant cette même période de l’année passée

352 accidents, soit moins de 57 accidents. A rappeler que ces accidents ont fait 433 blessés et 12 morts. Selon le bilan établi par les services de la direction de la Protection civile, le nombre des morts dans les acci-dents a diminué de 5. Par ailleurs, le nom-bre de blessés a augmenté de 112. A. L.

Sous le signe « le système fi scal environnemental dans les entreprises », l’Institut national des formations environnemen-tales a organisé, jeudi dernier à la Maison de l’environnement, une journée d’étude au profi t des industriels, des partenaires économiques ainsi que des en-treprises publiques et privées. Il a été question de responsabili-ser les chefs d’entreprise des ris-ques que leurs activités peuvent engendrer au détriment de l’en-

vironnement. D’où le principe « pollueur-payeur » pour com-penser la pollution à travers des taxes, conformément aux textes juridiques liés à l’environne-ment. C’était également l’occa-sion pour les participants à cette journée de débattre sur les meilleurs moyens à mettre dans la gestion et le recyclage des dé-chets au sein de l’entreprise en vue de les réintégrer dans le cir-cuit économique.

M. A.

Un nouveau drame à SétifSix personnes asphyxiées par le monoxyde de carbone

Bilan de la Protection civile409 accidents de la circulation enregistrés durant le premier trimestre

Bordj Bou-ArréridjLe principe « pollueur-payeur » en débat

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L’Offi ce du tourisme de Tlemcen, anciennement Syndicat d’initiative de Tlemcen (SIT), fête cette année son centenaire. DE TLEMCEN, EL HALLOUI TLEMÇANI

Il faut savoir que la première assemblée du SIT eut lieu le 4 avril 1919 en son siège au nveau l’espla-nade du Mechouar au sein de la première église dé-saff ectée (rue de France) et rassembla des dizaines de Tlemcéniens, entre autres Brixi, Benkalfat, Rosta-ne, Mansouri, entre autres, aux côtés des Havard, Soulé-Tholy, Cardonne, André, Abeilhé, Blanc, Bon-net, Benichou,Cohen, Desbonnet, Escale, Fages,Ferrié, Gogiot, Jouve, Ladoué, Marc, Pierre, Pinaud,Spenher, Salessy, Sabatier, Thesmar et Vernet. L’âme du co-mité fut Alfred Bel, directeur de la Medersa (franco-musulmane), arabisant et connaisseur des coutumes locales qui écrivit à ce titre un premier « Guide illus-tré de Tlemcen » (1908) suivi d’une deuxième édi-tion « Guide illustré du touriste/Tlemcen et ses envi-rons » (1919). Après l’Indépendance, le SIT sera pré-sidé tour à tour par Mahieddine Sari, Benali El Has-sar, Dr Abdelkrim Gaouar, Dr Abdelatif Mesli et présentement Abdeslem Boukli, par ailleurs gérant de l’hôtel Agadir. A noter que le Syndicat d’initiative de Tlemcen changea de nom en 1985 pour devenir Offi ce de tourisme de Tlemcen (OTT) avec un statut d’association à caractère culturel sous l’égide de la direction du tourisme. Parmi ses missions, œuvrer pour la promotion et le développement du tourisme, aider et assister les touristes en visite dans la région de Tlemcen qui dispose d’un très riche potentiel en monuments et sites historiques, informer et rensei-gner par tous les moyens appropriés les visiteurs na-tionaux et étrangers sur les possibilités de séjour et d’hébergement, organiser des visites guidées et des circuits dans le but de faire connaître les monuments et sites ainsi que les agréments touristiques de toute nature. L’Offi ce met également à la disposition des touristes une documentation touristique (guides, dé-pliants, affi ches, fi lms, DVD), minibus et un site web. L’OTT a installé des plaques pour mieux identifi er les principaux monuments. Au titre des activités organi-sées au sein du siège du Mechouar, citons des tables rondes, conférences, soirées musicales, expositions... A son actif, la publication de deux guides touristi-

ques (1994/2010) aux côtés de trois autres (Aspewit/Grafi color/El Kandil). A l’entrée de la place Com-mandant-Fardj, en face de l’esplanade ombragée du Méchouar, se trouve le siège de l’Offi ce du tourisme de Tlemcen. Le buste de Marianne, fi gure symboli-que de la République française, (aujourd’hui dispa-ru), à l’ombre des remparts élevés par les princes al-mohades, racontait la transformation de la capitale du grand royaume berbère en sous-préfecture fran-çaise, avec son kiosque et ses terrasses de café sous les platanes. Le SIT était abrité par la petite chapelle (désaff ectée) de Notre-Dame des Victoires, qui fut la première église catholique de Tlemcen, lors de la conquête française. Aménagée en 1845 sur les vesti-ges d’une ancienne synagogue, ce presbytère est d’une structure élégante et de style mauresque. L’édi-fi ce n’off re ni fenêtres ni vitraux, mais reçoit le jour par la voûte qui est ouverte sur les deux côtés, dans le sens de sa longueur, et munie d’un vitrage. Le pre-mier curé de Tlemcen fut H. Belluze qui a été nommé le 21 juin de 1845. Aujourd’hui, l’entrée de l’offi ce est agrémentée par une pâle réplique de la porte se-condaire de la medersa Tachfi nia. Mohammed Tal-haoui, artiste au sein de l’atelier « Khatt » de Der-

bH’laoua, spécialiste du langage ornemental arabo-mauresque, est l’instigateur de l’idée de la reconsti-tution de la porte de la Tachfi niya. Ce chercheur a retrouvé au Musée Cleny de Paris les documents concernant l’université Tachfi niya, la plus presti-gieuse du XIIIe siècle. Ainsi, sur la base des plans ob-tenus, il reconstitua en 3D toute la Médersa de 47,15 m sur 31,26 m. Après avoir fait ressurgir cette porte du passé, son projet était de reconstituer fi dèlement et in situ celle-ci, c’est-à-dire en face de la grande Mosquée, sur la place Emir Abdelkader, pour en faire une porte mémoire de 5,28 m de largeur et 10,08 m de hauteur. Les festivités célébrant cet anniversaire seront abritées par le palais de la culture Abdelkrim à l’occasion de la Journée nationale du tourisme coïncidant avec le 25 juin. Outre les visites guidées, l’animation musicale, les expositions (artisanat, art culinaire…), cet évènement sera également marqué par la présentation de conférences sur le tourisme local et national avec la participation des agences de voyage, selon le président de l’Offi ce du tourisme. Le centenaire du « SIT » sera célébré par l’Offi ce du tou-risme avec le concours de la wilaya, l’APC de Tlem-cen, l’APW et la CAM.

Beni Snous Des spéléologues en herbe découvrent Ghar LakhalLa ligue de ski et sports de montagne de la wilaya de Tlemcen, en partenariat avec le Spéléo Club d’Alger (SCA), organise une formation «Découverte en spéléologie». Ce stage, qui s’est étalé du 04 au 06 avril 2019, est assuré par les formateurs du SCA au profi t de 25 candidats au centre d’hébergement et d’accueil du stade Akid Lotfi de Tlemcen, selon le chargé de communication auprès de la Lssmt, Kamel Berrezag. Au programme : cours théorique sur la spéléologie, visite d’une cavité horizontale à Beni-Snous appelée Ghar LeKhal où un bivouac est prévu sur les lieux, exercice avec corde concernant les techniques de spélée sur une falaise de 15 à 20 mètres au niveau de Lala Setti. A noter que la formation ainsi que la restauration sont payantes (alors que le transport et l’hébergement sont aux frais de ladite ligue). Les stagiaires sont tenus de fournir un certifi cat médical attestant de leur capacité à faire de la spéléologie. La Lssmt avait organisé en février dernier, en étroite collaboration avec NAFTAL Tlemcen et l’union de wilaya UGTA de Tlemcen, la seconde édition de la randonnée du pipeline qui marque la célébration du double anniversaire de la création de l’UGTA et la nationalisation des hydrocarbures(le marathon était parti du poste pipeline d’Amieur pour aboutir sur le centre de distribution de carburants de Remchi sur une distance de 20 km).Il convient de rappeler dans ce contexte que des spéléologues algériens et belges avaient entrepris en 2014, des explorations pour percer le secret de la deuxième grotte karstique d’Afrique, en l’occurrence «Ghar Boumaâza», située entre Tlemcen et Sebdou, plus précisément à Habalet, près de la RN 22, à près de 1100 mètres d’altitude, dans les monts de Tlemcen. La grotte karstique de Ghar Boumaâza est le plus grand réseau cavernicole souterrain connu en Algérie et en Afrique, qui dépasserait même les frontières algéro-marocaines du côté sud-ouest de Bouihi.En eff et, jusqu’à présent, ce sont pas moins de 15,5 km de galeries souterraines qui ont été visitées. Placée l’égide du parc national de Tlemcen, cette expédition revêtait plusieurs intérêts, notamment scientifi ques et de cartographie puisqu’elle aura permis, entre autres, d’apporter un éclairage sur le parcours, la géologie de ce gouff re long de plusieurs dizaines de kilomètres.

E. H. T.

Tlemcen

L’Of� ce du tourisme fête son centenaire

Le wali de Tlemcen Ali Benyaïche a reçu son excellence l’ambassadeur de l’état de Corée du Sud en Algérie, Lee Eun-Yong, jeudi 4 avril 2019 au cabi-net du wali. Les discussions ont porté sur les relations entre les deux pays, qui sont excellentes, ainsi que leur di-mension historique. Le premier respon-sable de la wilaya a saisi cette opportu-nité pour mettre en valeur les potentia-lités de la wilaya dans les domaines de l’Industrie, l’agriculture et la recherche scientifi que, en mettant l’accent sur les facilités qu’off re la wilaya pour attirer les investisseurs. Le diplomate sud-co-réen s’est dit disposé à apporter son appui pour favoriser les échanges entre les hommes d’aff aires algériens et sud-coréens. L’ambassadeur a indiqué qu’il était prêt à développer l’élevage du champignon dans la région. Pour sa part, le chef de l’exécutif a confi rmé à son interlocuteur que la wilaya de Tlemcen off re de nombreuses opportu-nités et conditions favorables pour atti-

rer les investissements économiques coréens dans la wilaya de Tlemcen. À cet égard, le wali a souligné la nécessi-té d’impliquer l’université de Tlemcen et la chambre de commerce et d’indus-

trie de la wilaya de Tlemcen en tant que partie prenante afi n d’imprimer un élan à la stratégie de coopération dans ce cadre. A cette occasion, l’illustre hôte de la wilaya n’a pas manqué d’ex-

primer son admiration pour le patri-moine culturel dont jouit Tlemcen, en avouant qu’il a été impressionné par le caractère architectural particulier de la cité des Zianides. Rappelons dans ce contexte que le prédécesseur de Lee Eun-Yong, en l’occurrence Parksang-Jin, avait présenté en début novembre 2017, à la salle des conférences des dé-partements des langues étrangères au pôle de la Rocade (UABT), une commu-nication très enrichissante à la commu-nauté universitaire de Tlemcen intitu-lée : « Histoire et culture coréenne et les relations algéro- coréennes ». Dans une salle archicomble et en présence du recteur (défunt), le Pr Mustapha Djafour, l’ambassadeur évoqua l’his-toire de la Corée du sud en un premier temps, avant de présenter les indica-teurs importants quant aux relations très cordiales qui relient cette belle pé-ninsule d’Asie à l’Algérie. Les débats s’étaient déroulés en anglais.

E. H. T.

Les studios de la chaîne de télévision privée Echourouk TV ont abrité mercredi dernier une cé-rémonie en l’honneur du lauréat du concours télé-visé, libellé « Mazamir Daoud » (3e édition), dédié à la psalmodie du Coran. Il s’agit du jeune Moad Adjadj(10ans), originaire du village Adjaïdja, re-levant de la commune de Djebala(dans la daïra de Nedroma). Le lauréat a été honoré à cette occa-

sion par Cheïkh Ali Fezzaz qui lui a remis un chè-que de 40 millions de centimes, des appareils élec-troménagers d’une valeur marchande globale de 30 millions de centimes et un voyage Omra pour 3 personnes .Dans ce sillage, l’association cultu-relle et touristique« El Wissal » de Boudghène (Tlemcen) a initié une excursion touristique à des-tination des grottes de Beni Ad (Aïn Fezza) au pro-

fi t des enfants issus de l’école coranique auprès de la mosquée Sidi Messahel de Boudghène. Par ailleurs, ladite association, en collaboration avec le poète Djamel Bekri, vient de lancer un concours portant sur le meilleur environnement au niveau d’une mosquée. A quand un concours sur le cime-tière le plus esthétique ?

E. H. T.

L’ambassadeur de la Corée du Sud en visite de travail

Djebala : Mouad Adjadj, lauréat du concours d’Echourouk TV

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Sidi Bel Abbès Les agriculteurs sensibilisés au désherbage et la fertilisation des terrains céréaliers DE SIDI BEL ABBÈS, NADIA BOUTALBI

Le désherbage et la fertilisation des terres agricoles pour accroître le rendement sont la préoccupation majeure des responsables des services de protection des végétaux des services agricoles de la wilaya de Sidi Bel Abbès. En eff et, une journée de sensibilisation a été organisée le jeudi à Mérine à l’adresse des agriculteurs du sud de la wilaya et à laquelle étaient présents des responsables des services de la protection des végétaux et de la vulgarisation de la direction des services agricoles, de la C.C.L.S, de la chambre d’agriculture, de l’union nationale des paysans algériens, du subdivisionnaire, d’un ingénieur agronome et de techniciens. La rencontre avait pour objectif d’inciter les fellahs particulièrement les céréaliculteurs à procéder en cette période de printemps au désherbage de leurs terrains cultivés afi n de limiter le développement des mauvaises herbes et des maladies des céréales particulièrement la punaise des céréales qui a déjà fait apparition dans la commune de Moulay Slissene, afi n d’éviter sa prolifération et l’apparition d’autres foyers d’infestation. Les ingénieurs ont également inculqué aux agriculteurs les techniques de fertilisation de leurs terres à l’azote, nécessaire à la croissance des plants. L’utilisation optimale serait aussi parfaite au plan environnemental, tandis qu’une fertilisation excessive augmenterait le risque de diminuer le rendement, estime un conseiller agricole. Les agriculteurs ont eu droit à d’autres conseils sur les nouvelles techniques d’irrigation d’appoint pour augmenter leur rendement surtout en cette saison connue par sa faible pluviométrie.

1500 enfants participent au nettoyage du barrage Sarno Hier, samedi, ils étaient 1500 enfants issus des diff érentes communes et localités de la wilaya de Sidi Bel Abbès à eff ectuer une visite au barrage Sarno situé à quelques kilomètres de la commune de Sidi Hamadouche distante du chef-lieu de Sidi Bel Abbès. Une initiative de la direction de la jeunesse et des sports de Sidi Bel Abbès au profi t de 1500 enfants adhérents des associations sportives et culturelles et des maisons de jeunes qui ont eu la chance de découvrir la richesse et la diversité du patrimoine forestier que recèle le barrage Sarno. Une promenade qui s’inscrit dans le programme des vacances de printemps de la direction de la jeunesse et des sports pour faire plaisir aux enfants surtout ceux issus des communes déshéritées du sud de la wilaya. Dans la matinée et malgré le froid et la pluie, les enfants ont participé à une opération de nettoyage des berges du barrage pour ensuite faire une randonnée dans la forêt et participer aux diverses activités élaborées à cette occasion.Les enfants étaient joyeux de découvrir pour la première fois pour leur plupart le joyau naturel et partager ensemble des moments agréables dans une ambiance conviviale et faire connaissance entre eux, et faire le vide pour pouvoir reprendre les cours le dimanche.

N. B.

D’EL TARF, MENRAD BAHMED

La prise en charge des autistes qui font partie intégrante de la société est l’aff aire de tout le monde et pas seulement des parents. Elle néces-site donc la mobilisation de toute la société afi n de porter à ces jeunes enfants aide et un soutien constants. Il est navrant de signaler que cette frange de la société n’est pas facilement accep-tée par certains milieux surtout les enfants en âge de scolarisation. Avant cet âge, les parents des autistes mènent au quotidien un combat qui nécessite beaucoup de sacrifi ces. Le nombre de ces autistes dans la wilaya d’El Tarf est en per-pétuelle augmentation. Certains parents face à des responsables incompréhensifs trouvent beaucoup de diffi cultés à faire accepter leurs en-fants dans une école normale afi n de suivre une scolarisation normale. La DAS ainsi que la direc-tion de l’éducation sont parvenus à un accord commun : celui de créer des classes spécialisées qui seront exclusivement consacrées aux enfants autistes. Selon les statistiques en notre posses-sion 72 enfants autistes ont été intégrés parmi les 137 qui devraient être pris en charge. Cer-tains d’entre eux n’ont pas encore atteint l’âge de la scolarisation. Ces enfants ont été répartis entre six classes spécialisées grâce aux eff orts

consentis par la DAS et la DE. Pour rendre ces mesures eff ectives, des classes dotées de moyens effi caces ont été créées dans les grandes agglo-mérations de la wilaya d’El Tarf notamment à Drean, qui comprend presque un tiers de la po-pulation globale de la wilaya à Bouteldja, à Chbaita Mokhtar à El Kala et au niveau du chef-lieu de wilaya. Notons que ces classes ont été créées par rapport au nombre d’enfants autistes de chaque localité. Les enfants autistes ont été identifi és au niveau de ces agglomérations à forte densité d’habitants. Les autres enfants autistes sont scolarisés dans des écoles normales

et les chefs d’établissement sont avisés afi n qu’ils prennent leurs précautions. Les éduca-teurs choisis parmi ceux ayant des expériences font de leur mieux pour que leurs élèves dépas-sent leur handicap et s’intègrent dans le circuit des autres élèves. Les parents ayant placé leurs enfants au niveau de ces classes ont exprimé lors d’une réunion au niveau de la bibliothèque communale leur satisfaction car ils ont enregis-trés chez leurs enfants des progrès notables. En-fi n signalons que la DSP s’est aussi impliquée pour apporter à cette frange un accompagne-ment psychologique et psychomoteur.

Créée en 2009, l’association «Tawassol» pour l’enseignement et l’intégration des enfants autistes de la wilaya d’Oum El Bouaghi multiplie les eff orts pour combler le manque existant en matière de prise en charge des enfants autistes.

Tawassol procède à un diagnos-tic précoce de l’autisme, qui est un trouble du développement social et d’interaction, afi n de réduire ses méfaits et d’assurer un accompa-gnement adéquat à cette catégorie d’enfants, affi rme son président Laid Boumedjou, à la veille de la journée mondiale de la santé.Il explique que l’élément déclen-cheur qui l’a incité à donner nais-sance à cette association, à même d’atténuer «quelque peu» les souf-frances des enfants autistes, a été l’atteinte de l’un de ses enfants d’autisme et les diffi cultés rencon-trées pour établir un diagnostic qui a nécessité de le faire examiner par de nombreux spécialistes dans plu-sieurs wilayas.«Les neuropsychiatres, les psycho-logues et les orthophonistes, ainsi que les parents et les membres de la famille, doivent jouer un rôle axial dans le diagnostic de l’autis-me chez les enfants qui constitue, avant tout, un trouble du compor-tement communicationnel chez les personnes qui en sont atteintes», a-t-il précisé. M. Boumedjou expli-

que que son association œuvre, par le biais d’activités quotidiennes et circonstancielles, à inculquer aux enfants autistes des procédés de communication et d’apprentissage spécifi ques.Parmi les défi s relevés par Tawas-sol, le diagnostic précoce et précis que ce soit pour les enfants dont le trouble est confi rmé ou ceux sus-pectés de présenter des troubles proches de l’autisme.Un réel défi que M. Boumedjou considère comme «le principal axe et le plus diffi cile» du programme de travail de l’association qui acti-ve en coordination avec l’Associa-tion nationale Autisme Algérie.Tawassol aspire à assurer l’enca-drement des enfants atteints de ce trouble et à se pencher davantage sur les problèmes liés au diagnostic en coordonnant les eff orts avec les acteurs du secteur de la santé, tels que les médecins, les psychologues, les orthophonistes et les éduca-teurs, explique son président.A cet eff et, l’association a initié, en 2018, une formation de trois jours, supervisée par le Pr. Mohamed Ha-

dbi de l’université d’Oran, au profi t du personnel spécialisé relevant de la direction de l’action sociale (DAS).M. Boumedjou relève qu’à l’issue de cette formation, ce neuropsy-chologue praticien est arrivé à la conclusion qui a confi rmé «l’absen-ce de diagnostic avéré de l’autisme en sus d’une défi cience d’évalua-tion du degré d’autisme».Le spécialiste avait préconisé «la nécessité de procéder à un nouveau diagnostic des cas d’autisme et de déterminer le degré de sévérité de ce trouble, en vue d’adapter la pri-se en charge en fonction de chaque enfant».

DES EFFORTS ACCRUS POUR LE SUIVI DES ENFANTS AUTISTESLes enfants autistes sont suivis au niveau de plusieurs établissements spécialisés relevant du secteur de l’action sociale, dont le centre psy-chopédagogique de la ville d’Oum

El Bouaghi qui prend en charge plus de 30 enfants autistes, 20 en demi-pension et 11 bénéfi ciant de quelques heures d’enseignement spécifi que, a indiqué chérif Kateb, directeur de l’établissement.S’agissant de la prise en charge psychologique, pédagogique et comportementale des enfants autis-tes dans ce centre, Khaouilda Amri, spécialiste en pédagogie, affi rme que «l’absence d’interaction est le problème le plus saillant dont souf-frent les autistes».Dans le cadre de l’intégration so-ciale normale de l’enfant, la prise en charge repose sur des program-mes pédagogiques spéciaux comme par exemple des activités conju-guant les couleurs, les formes et autres outils éducatifs, relève-t-il.Pour l’orthopédiste Khaoula Fellah, il est «important d’établir un dia-gnostic le plus précis possible de l’autisme», car, a-t-elle dit, il existe des troubles comportementaux et de maladies dont les symptômes ressemblent beaucoup à ceux de l’autisme.

(APS)

EL TARFSatisfaction des parents d’enfants autistes scolarisés dans des classes spécialisées

Oum El Bouaghi

L’association «Tawassol» à cheval pour une prise en charge adéquate des autistes

Page 10: «Proposer des programmes voie constitutionnelle de qualité ...

PLANÉTARIUMd i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 912 PLANÉTARIUM d i m a n c h e 7 a v r i l 2 0 1 9 13

PAR IMED LAMLOUM

La progression de l’Armée nationale li-byenne (ANL), dirigée par son chef autopro-clamé M. Haftar, est ralentie par les forces loyales à l’autorité rivale --le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la com-munauté internationale et basé à Tripoli-- qui tentent de faire face à l’assaut lancé jeudi sur la capitale. Samedi, les forces pro-GNA ont mené au moins un raid aérien contre une position de l’ANL à une cinquantaine de km au sud de Tri-poli, dans la région d’Al-Aziziya, a indiqué l’ANL, promettant de riposter. La Force de pro-tection de Tripoli, une alliance de milices loya-les au GNA, a confi rmé que des raids aériens «intensifs» étaient menés contre l’ANL depuis l’aéroport de Mitiga à Tripoli et de Misrata (ouest). Au sol, les combats entre les deux camps rivaux s’intensifi aient au sud de la capi-tale. Au moins un groupe armé de Misrata, «la brigade 166», est arrivé à l’est de la capitale pour participer à la contre-off ensive, a constaté un photographe de l’AFP. «Nous attendons les ordres pour repousser toute avancée de l’enne-mi vers Tripoli», a déclaré à l’AFP le porte-pa-role de ce groupe, Khaled Abou Jazia. Des di-zaines de véhicules armés notamment de ca-nons antiaériens se sont rassemblés à Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli, selon un photo-graphe de l’AFP.

SORTIR DE L’IMPASSE

Depuis la chute en 2011 du régime Kadhafi , la Libye est plongée dans le chaos avec la présen-ce de nombreuses milices et les deux autorités

rivales du GNA et de l’ANL. La nouvelle esca-lade de violence intervient avant une Confé-rence nationale sous l’égide de l’ONU prévue mi-avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays, afi n de dresser une «feuille de route» avec la tenue d’élections pour tenter de sortir le pays de l’impasse. Le visage grave, l’émissaire de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé a déclaré samedi que la conférence serait maintenue, malgré l’assaut lancé par le maréchal Haftar sur Tripoli. «Nous sommes déterminés à orga-niser» cette conférence interlibyenne «à la date prévue», du 14 au 16 avril, «sauf si des circons-tances majeures nous en empêchent», a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Tripoli. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui appelé à un «dialogue inclusif» et «sans les échéances artifi cielles que certains essaient d’imposer (aux Libyens) depuis l’extérieur», sans préciser ni à quelles «échéances» il se réfé-rait, ni qui il visait dans cette déclaration. Des analystes estiment que la conférence n’est tou-tefois «plus d’actualité». «Elle avait déjà peu de signifi cation avant l’in-cursion de Haftar. Aujourd’hui, elle en a encore beaucoup moins», selon Jalel Harchaoui, cher-cheur à l’institut Clingendael de La Haye (Pays-Bas). A son départ de Libye vendredi, le secré-taire général de l’ONU Antonio Guterres a dit quitter le pays «avec une profonde inquiétude et un cœur lourd» mais «espérant toujours pos-sible d’éviter une confrontation sanglante à Tri-poli et ses environs». Il avait rencontré jeudi à Tripoli le chef du GNA Fayez al-Sarraj et le maréchal Haftar à Bengha-zi (est) vendredi.

«AVANCÉE MAUDITE»Jeudi, Khalifa Haftar a ordonné à ses forces d’»avancer» en direction de Tripoli. «L’heure a sonné», a-t-il dit dans un message audio, pro-mettant d’épargner les civils, les «institutions de l’Etat» et les ressortissants étrangers. La for-ce de protection de Tripoli a aussitôt annoncé une contre-off ensive et de puissants groupes armés de Misrata se sont dits «prêts à stopper l’avancée maudite» des pro-Haftar. Les forces de l’ANL ont été repoussées de quelques km vendredi soir après s’être emparées brièvement de l’aéroport international de Tripoli, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville, inu-tilisé depuis qu’il a été détruit en 2014 par des combats. L’escalade de la violence aux portes de Tripoli suscite la crainte des habitants, même si le centre-ville reste calme, ont consta-

té des journalistes de l’AFP. La circulation était fl uide malgré des embouteillages provoqués par les fi les d’attente devant les stations-servi-ces et les supermarchés. «Par précaution, on doit stocker tout ce qui est nécessaire, car on ne sait jamais ce qui peut se passer», a dit à l’AFP Farida, une mère de famille dans un supermar-ché dans le centre de Tripoli. Réunis vendredi en France, les ministres des Aff aires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont «exhorté» tous les acteurs à stopper «immédia-tement» tous «les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du pro-cessus politique mené par les Nations unies». «Il n’y a pas de solution militaire au confl it li-byen», ont souligné les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie et du Japon. (Source AFP)

Libye

Haftar poursuit son offensive malgré les appels de la communauté internationaleLes forces loyales au maréchal Khalifa Haftar poursuivaient hier leur off ensive vers la capitale libyenne Tripoli, faisant fi des appels de la communauté internationale à la cessation des hostilités, dont la reprise risque de plonger le pays dans la guerre civile.

PAR RIM TAHER

En lançant ses hommes à la conquête de Tripoli, le maréchal controversé Khalifa Haftar a pris par surprise ses rivaux et la communauté internationale. Mais serait-il capable de s’em-parer de la capitale libyenne? La Libye se pré-parait pourtant à la tenue dans quelques jours d’une conférence nationale sous l’égide de l’ONU à Ghadamès (sud-ouest) censée établir une nouvelle feuille de route pour sortir le pays du chaos. M. Haftar, homme fort de l’Est, avait même rencontré en février à Abou Dhabi son rival Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et re-connu par la communauté internationale. Tous deux avaient alors convenu d’organiser des élections avant fi n 2019 et de la formation d’un nouveau gouvernement dans lequel le maré-chal sera représenté.

L’OFFENSIVE VERS TRIPOLI, POURQUOI ? Auréolé par ses succès militaires dans l’est et le sud libyen, le maréchal Haftar, qui dit contrô-ler la plus grande partie du pays, estime que «la conférence nationale (ou toute autre entreprise diplomatique de l’ONU ou d’autres parties) est un forum au sein duquel tous les acteurs doi-vent plus ou moins se montrer disposés à ac-cepter sa suprématie absolue», estime Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye. «Comme le nouveau gouvernement négocié à Abou Dhabi n’a pas été annoncé, Haf-tar sentait qu’on s’approchait de la Conférence sans que les acteurs de la Tripolitaine ne lui

soient suffi sament soumis», selon l’analyste. «D’où le besoin ressenti de modifi er les faits sur le terrain par la force militaire en Tripolitaine». Cette région, qui couvre la plus grande partie de l’ouest libyen y compris la capitale, est contrôlée par le GNA et ses alliés. Le maréchal Haftar a été indirectement encouragé dans sa quête par le «silence de la communauté inter-nationale lors de ses précédentes opérations, notamment lors de son expansion dans le sud» où il a conclu des alliances tribales pour éten-dre son infl uence sans combats, affi rme Tarek Megerisi, analyste au Conseil européen pour les relations internationales. D’ailleurs, faire coïn-cider le lancement de son off ensive contre la capitale avec la visite en Libye du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, pourrait être interprété comme un message de défi ance. A l’inverse, Kaouthar Hassan, une analyste li-

byenne, juge que «Haftar a commis des erreurs majeures en sous-estimant la réaction des puis-sances étrangères».

PEUT-IL CONQUÉRIR TRIPOLI ?Pour des experts, le maréchal controversé su-restime sa force et compte sur un eff ondrement rapide des groupes armés tripolitains avant l’arrivée de renforts pour les aider dans la ba-taille. Vendredi, il a subi un revers en perdant un barrage à 27 km à l’ouest de Tripoli pris quelques heures plus tôt pas ses forces. Plus de cent combattants ont été faits prisonniers par un groupe armé venant de la ville de Zawiya (50 km à l’ouest de Tripoli). Le maréchal Haf-tar «n’est pas capable de mener rapidement la bataille de Tripoli. Il a essuyé déjà un revers

moral en décidant, à la hâte, d’attaquer» ce barrage, estime l’analyste libyen Farhat Asseid. «Haftar n’est pas aussi fort qu’il le prétend et ne peut pas apporter la stabilité à la Libye», dit M. Megerisi.

HAFTAR A-T-IL UNE VÉRITABLE ARMÉE ? Pour l’analyste Tarek Megerisi, en dépit de sa machine de propagande effi cace, le maréchal libyen «ne contrôle pas une armée au sens tra-ditionnel du terme». L’Armée nationale libyen-ne (ANL) qu’il a proclamée «est une alliance fragile entre diverses milices aux intérêts tri-baux, religieux et locaux autour d’un noyau de forces plus traditionnelles, elles-mêmes forte-ment compromises par des éléments salafi stes», selon lui. «D’un point de vue institutionnel, his-torique et aussi du point de vue d’une neutra-lité tribale, il est pour l’instant impossible d’af-fi rmer que Haftar a raison de présenter sa coa-lition comme une véritable armée avec une discipline relativement nette et une chaîne de commandement claires», renchérit M. Har-chaoui. Comme il l’a fait lors de son off ensive dans le sud du pays, Khalifa Haftar a tenté de conclure des alliances avec des tribus et grou-pes armés, en particulier au sud de la capitale, où ses forces ont pris position. «Haftar est en mesure de prendre la capitale à une condition: nouer des alliances fortes et ef-fi caces avec certains groupes armés dans la ca-pitale» qui permettraient à ses forces d’entrer «sans heurts» à Tripoli, affi rme Ahmad al-Mes-sallati, professeur de sciences politiques à l’uni-versité de Zawiya.

Haftar à l’assaut de Tripoli : aventure irré� échie ou manœuvre calculée ?

Plan de paix américain avec les PalestiniensIsraël refusera le retrait des coloniesLe Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affi rmé avoir dit au président américain Donald Trump qu’Israël refuserait, dans le cadre d’un futur plan de paix avec les Palestiniens, de faire partir «ne serait-ce qu’une personne» des colonies en Cisjordanie occupée. Interrogé vendredi à propos des détails de ce plan de paix que doit proposer l’administration américaine dans la foulée des élections législatives prévues mardi en Israël, M. Netanyahu a assuré savoir «ce qui devrait (y) fi gurer». «J’ai dit (à Donald Trump) qu’il ne devrait pas y avoir le retrait ne serait-ce que d’une seule colonie» en Cisjordanie occupée mentionné dans ce plan, a précisé le Premier ministre, qui brigue un nouveau mandat, dans un entretien à la chaîne israélienne de télévision 13. De même, Israël refusera d’expulser de ces colonies «ne serait-ce qu’une personne», a-t-il affi rmé, disant douter que cela serait préconisé par le plan de paix américain. Les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont illégales au regard du droit international et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix. «Le maintien du contrôle (israélien) sur tout le territoire à l’ouest du (fl euve) Jourdain» est une autre condition israélienne avant la mise en place de tout plan de paix initié par les Américains, a affi rmé M. Netanyahu. M. Netanyahu a affi rmé que ces conditions avaient été communiquées par le passé au précédent président américain, Barack Obama, puis à Donald Trump, auprès duquel il a insisté sur la question du refus de retrait des colonies. «De ce que je sais, il n’en est pas question» dans la future proposition américaine, a dit M. Netanyahu. «Et si (le plan propose le retrait des colonies), alors Israël n’y souscrira pas». Plus de 400.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie occupée, tandis que 200.000 autres habitent à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. M. Netanyahu se targue régulièrement d’être proche du président américain, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a lui coupé ses relations avec Washington après la reconnaissance américaine fi n 2017 de Jérusalem comme capitale d’Israël. Les Palestiniens affi rment que l’administration Trump penche en faveur d’Israël, ce qui discrédite selon eux les Etats-Unis dans leur rôle historique de médiateur. Les eff orts pour une paix israélo-palestinienne sont à l’arrêt depuis l’échec de l’administration Obama en 2014.

A 92 ans, celui qui est depuis 2014 le premier président élu démo-cratiquement au suff rage universel en Tunisie, a fait cette annonce à l’ouverture d’un congrès de son par-ti Nidaa Tounès, en proie à de luttes de pouvoir intestines. «En toute honnêteté, je ne pense pas que je vais me représenter» car il faut «ouvrir la porte aux jeunes», a-t-il souligné, alors que son parti l’a pré-senté à plusieurs reprises comme le meilleur candidat possible. Dans la salle, certains militants ont lancé: «Le peuple veut à nouveau Béji». Son discours intervient quatre

jours après l’annonce de la démis-sion du président algérien Abdelaziz Boutefl ika, 82 ans, après un mois et demi de manifestations en Algérie, pays voisin de la Tunisie. Fondé par M. Essebsi en 2012, le parti Nidaa Tounès peine à rassembler après des confl its internes entre le fi ls de M. Essebsi, Hafedh Caïd Essebsi, et l’ex-dauphin du président, le Premier ministre Youssef Chahed. Hafedh Caïd Essebsi a depuis pris la tête de Nidaa Tounès, tandis que M. Cha-hed, écarté de Nidaa, a formé un parti concurrent, Tahia Tounès. Ce parti est devenu la deuxième force

politique au Parlement, derrière le parti d’inspiration islamiste Enna-hdha et devant la formation prési-dentielle. M. Essebsi a demandé au parti de «réintégrer» M. Chahed, tandis que son fi ls, présent dans la salle, est resté silencieux. Il faut que Nidaa Tounès «rassemble toutes les forces centristes», a souhaité le pré-sident. Entre 1.000 et 2.000 mili-tants participent au congrès organi-sé à Monastir (centre-est) le jour de l’anniversaire du décès du premier président de la Tunisie indépendan-te, Habib Bourguiba, mort le 6 avril 2000 dans cette ville. Les militants

doivent choisir ce week end un conseil national de 217 membres, chargés d’élire le bureau politique du parti. Aucun des principaux par-tis du pays n’a encore annoncé de candidat pour l’élection présiden-tielle du 17 novembre. Des élections législatives se tiendront également le 6 octobre. La Tunisie, qui peine à répondre aux attentes sociales de sa population touchée par une infl a-tion et un chômage persistants, est le seul pays à continuer sur la voie de la démocratisation après les sou-lèvements ayant secoué plusieurs pays arabes en 2011.

Tunisie

Le président Essebsi souhaite ne pas être candidat à la présidentielleLe président tunisien Béji Caïd Essebsi a confi rmé samedi devant son parti qu’il ne souhaitait pas être candidat à l’élection présidentielle du 17 novembre, pour «ouvrir la porte aux jeunes».

L’Egypte va supprimer les subven-tions étatiques sur la plupart des carburants le 15 juin dans le cadre d’un programme de réformes mené sous l’égide du Fonds monétaire in-ternational (FMI), a annoncé l’insti-tution de Washington dans la nuit de vendredi à samedi. Le pays tra-verse une crise économique impor-tante depuis le soulèvement popu-laire de 2011. En novembre 2016, le Caire avait obtenu un plan de sou-tien de 12 milliards de dollars (10,7 milliards d’euros) auprès du FMI. Les autorités égyptiennes «se sont engagées» à supprimer les subven-tions accordées jusqu’ici pour limi-ter la hausse des prix à la pompe, a ajouté le FMI dans un communiqué. Le gaz de pétrole liquéfi é (GPL) ain-si que les carburants utilisés par la production d’électricité et les bou-langeries ne sont pas concernés, a précisé l’institution. Le pain est en eff et une denrée essentielle dont la hausse du prix pourrait accroître le mécontentement de la population face à la crise économique. Selon le FMI, ces mesures «sont essentielles pour encourager une utilisation effi -cace de l’énergie» et pour favoriser «les dépenses hautement prioritaires

dans les domaines de la santé et de l’éducation». Le FMI a indiqué en février qu’une nouvelle tranche de 2 milliards de dollars (1,8 milliards d’euros) serait versée à l’Egypte, sa-luant des perspectives macroécono-miques «favorables» avec notam-ment une «forte croissance» et une «réduction du défi cit de la balance courante». Avec le versement de cette nouvelle tranche, le FMI aura versé au total 10 milliards de dollars

(8,9 milliards d’euros) à l’Egypte. L’institution a par ailleurs appelé le pays à «renforcer» ses politiques destinées à réduire la dette publique ainsi que le taux d’infl ation annuel, évalué à 14% le mois dernier selon les autorités. Dans les rues égyptiennes, la popu-lation se plaint quotidiennement de la diminution drastique de son pou-voir d’achat depuis la baisse des subventions et la dévaluation de la

livre égyptienne, qui a perdu la moi-tié de sa valeur par rapport au dol-lar depuis 2016. La semaine derniè-re, le président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé une hausse du salaire mi-nimum de 1200 à 2000 livres (60 à 100 euros). Cette annonce est inter-venue à quelques semaines d’un re-ferendum national qui pourrait lui permettre de se maintenir au pou-voir après la fi n de son second man-dat en 2022.

Egypte / FMILes subventions aux carburants supprimées en juin

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PAR IMED LAMLOUM

La progression de l’Armée nationale li-byenne (ANL), dirigée par son chef autopro-clamé M. Haftar, est ralentie par les forces loyales à l’autorité rivale --le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la com-munauté internationale et basé à Tripoli-- qui tentent de faire face à l’assaut lancé jeudi sur la capitale. Samedi, les forces pro-GNA ont mené au moins un raid aérien contre une position de l’ANL à une cinquantaine de km au sud de Tri-poli, dans la région d’Al-Aziziya, a indiqué l’ANL, promettant de riposter. La Force de pro-tection de Tripoli, une alliance de milices loya-les au GNA, a confi rmé que des raids aériens «intensifs» étaient menés contre l’ANL depuis l’aéroport de Mitiga à Tripoli et de Misrata (ouest). Au sol, les combats entre les deux camps rivaux s’intensifi aient au sud de la capi-tale. Au moins un groupe armé de Misrata, «la brigade 166», est arrivé à l’est de la capitale pour participer à la contre-off ensive, a constaté un photographe de l’AFP. «Nous attendons les ordres pour repousser toute avancée de l’enne-mi vers Tripoli», a déclaré à l’AFP le porte-pa-role de ce groupe, Khaled Abou Jazia. Des di-zaines de véhicules armés notamment de ca-nons antiaériens se sont rassemblés à Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli, selon un photo-graphe de l’AFP.

SORTIR DE L’IMPASSE

Depuis la chute en 2011 du régime Kadhafi , la Libye est plongée dans le chaos avec la présen-ce de nombreuses milices et les deux autorités

rivales du GNA et de l’ANL. La nouvelle esca-lade de violence intervient avant une Confé-rence nationale sous l’égide de l’ONU prévue mi-avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays, afi n de dresser une «feuille de route» avec la tenue d’élections pour tenter de sortir le pays de l’impasse. Le visage grave, l’émissaire de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé a déclaré samedi que la conférence serait maintenue, malgré l’assaut lancé par le maréchal Haftar sur Tripoli. «Nous sommes déterminés à orga-niser» cette conférence interlibyenne «à la date prévue», du 14 au 16 avril, «sauf si des circons-tances majeures nous en empêchent», a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Tripoli. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui appelé à un «dialogue inclusif» et «sans les échéances artifi cielles que certains essaient d’imposer (aux Libyens) depuis l’extérieur», sans préciser ni à quelles «échéances» il se réfé-rait, ni qui il visait dans cette déclaration. Des analystes estiment que la conférence n’est tou-tefois «plus d’actualité». «Elle avait déjà peu de signifi cation avant l’in-cursion de Haftar. Aujourd’hui, elle en a encore beaucoup moins», selon Jalel Harchaoui, cher-cheur à l’institut Clingendael de La Haye (Pays-Bas). A son départ de Libye vendredi, le secré-taire général de l’ONU Antonio Guterres a dit quitter le pays «avec une profonde inquiétude et un cœur lourd» mais «espérant toujours pos-sible d’éviter une confrontation sanglante à Tri-poli et ses environs». Il avait rencontré jeudi à Tripoli le chef du GNA Fayez al-Sarraj et le maréchal Haftar à Bengha-zi (est) vendredi.

«AVANCÉE MAUDITE»Jeudi, Khalifa Haftar a ordonné à ses forces d’»avancer» en direction de Tripoli. «L’heure a sonné», a-t-il dit dans un message audio, pro-mettant d’épargner les civils, les «institutions de l’Etat» et les ressortissants étrangers. La for-ce de protection de Tripoli a aussitôt annoncé une contre-off ensive et de puissants groupes armés de Misrata se sont dits «prêts à stopper l’avancée maudite» des pro-Haftar. Les forces de l’ANL ont été repoussées de quelques km vendredi soir après s’être emparées brièvement de l’aéroport international de Tripoli, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville, inu-tilisé depuis qu’il a été détruit en 2014 par des combats. L’escalade de la violence aux portes de Tripoli suscite la crainte des habitants, même si le centre-ville reste calme, ont consta-

té des journalistes de l’AFP. La circulation était fl uide malgré des embouteillages provoqués par les fi les d’attente devant les stations-servi-ces et les supermarchés. «Par précaution, on doit stocker tout ce qui est nécessaire, car on ne sait jamais ce qui peut se passer», a dit à l’AFP Farida, une mère de famille dans un supermar-ché dans le centre de Tripoli. Réunis vendredi en France, les ministres des Aff aires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont «exhorté» tous les acteurs à stopper «immédia-tement» tous «les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du pro-cessus politique mené par les Nations unies». «Il n’y a pas de solution militaire au confl it li-byen», ont souligné les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie et du Japon. (Source AFP)

Libye

Haftar poursuit son offensive malgré les appels de la communauté internationaleLes forces loyales au maréchal Khalifa Haftar poursuivaient hier leur off ensive vers la capitale libyenne Tripoli, faisant fi des appels de la communauté internationale à la cessation des hostilités, dont la reprise risque de plonger le pays dans la guerre civile.

PAR RIM TAHER

En lançant ses hommes à la conquête de Tripoli, le maréchal controversé Khalifa Haftar a pris par surprise ses rivaux et la communauté internationale. Mais serait-il capable de s’em-parer de la capitale libyenne? La Libye se pré-parait pourtant à la tenue dans quelques jours d’une conférence nationale sous l’égide de l’ONU à Ghadamès (sud-ouest) censée établir une nouvelle feuille de route pour sortir le pays du chaos. M. Haftar, homme fort de l’Est, avait même rencontré en février à Abou Dhabi son rival Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et re-connu par la communauté internationale. Tous deux avaient alors convenu d’organiser des élections avant fi n 2019 et de la formation d’un nouveau gouvernement dans lequel le maré-chal sera représenté.

L’OFFENSIVE VERS TRIPOLI, POURQUOI ? Auréolé par ses succès militaires dans l’est et le sud libyen, le maréchal Haftar, qui dit contrô-ler la plus grande partie du pays, estime que «la conférence nationale (ou toute autre entreprise diplomatique de l’ONU ou d’autres parties) est un forum au sein duquel tous les acteurs doi-vent plus ou moins se montrer disposés à ac-cepter sa suprématie absolue», estime Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye. «Comme le nouveau gouvernement négocié à Abou Dhabi n’a pas été annoncé, Haf-tar sentait qu’on s’approchait de la Conférence sans que les acteurs de la Tripolitaine ne lui

soient suffi sament soumis», selon l’analyste. «D’où le besoin ressenti de modifi er les faits sur le terrain par la force militaire en Tripolitaine». Cette région, qui couvre la plus grande partie de l’ouest libyen y compris la capitale, est contrôlée par le GNA et ses alliés. Le maréchal Haftar a été indirectement encouragé dans sa quête par le «silence de la communauté inter-nationale lors de ses précédentes opérations, notamment lors de son expansion dans le sud» où il a conclu des alliances tribales pour éten-dre son infl uence sans combats, affi rme Tarek Megerisi, analyste au Conseil européen pour les relations internationales. D’ailleurs, faire coïn-cider le lancement de son off ensive contre la capitale avec la visite en Libye du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, pourrait être interprété comme un message de défi ance. A l’inverse, Kaouthar Hassan, une analyste li-

byenne, juge que «Haftar a commis des erreurs majeures en sous-estimant la réaction des puis-sances étrangères».

PEUT-IL CONQUÉRIR TRIPOLI ?Pour des experts, le maréchal controversé su-restime sa force et compte sur un eff ondrement rapide des groupes armés tripolitains avant l’arrivée de renforts pour les aider dans la ba-taille. Vendredi, il a subi un revers en perdant un barrage à 27 km à l’ouest de Tripoli pris quelques heures plus tôt pas ses forces. Plus de cent combattants ont été faits prisonniers par un groupe armé venant de la ville de Zawiya (50 km à l’ouest de Tripoli). Le maréchal Haf-tar «n’est pas capable de mener rapidement la bataille de Tripoli. Il a essuyé déjà un revers

moral en décidant, à la hâte, d’attaquer» ce barrage, estime l’analyste libyen Farhat Asseid. «Haftar n’est pas aussi fort qu’il le prétend et ne peut pas apporter la stabilité à la Libye», dit M. Megerisi.

HAFTAR A-T-IL UNE VÉRITABLE ARMÉE ? Pour l’analyste Tarek Megerisi, en dépit de sa machine de propagande effi cace, le maréchal libyen «ne contrôle pas une armée au sens tra-ditionnel du terme». L’Armée nationale libyen-ne (ANL) qu’il a proclamée «est une alliance fragile entre diverses milices aux intérêts tri-baux, religieux et locaux autour d’un noyau de forces plus traditionnelles, elles-mêmes forte-ment compromises par des éléments salafi stes», selon lui. «D’un point de vue institutionnel, his-torique et aussi du point de vue d’une neutra-lité tribale, il est pour l’instant impossible d’af-fi rmer que Haftar a raison de présenter sa coa-lition comme une véritable armée avec une discipline relativement nette et une chaîne de commandement claires», renchérit M. Har-chaoui. Comme il l’a fait lors de son off ensive dans le sud du pays, Khalifa Haftar a tenté de conclure des alliances avec des tribus et grou-pes armés, en particulier au sud de la capitale, où ses forces ont pris position. «Haftar est en mesure de prendre la capitale à une condition: nouer des alliances fortes et ef-fi caces avec certains groupes armés dans la ca-pitale» qui permettraient à ses forces d’entrer «sans heurts» à Tripoli, affi rme Ahmad al-Mes-sallati, professeur de sciences politiques à l’uni-versité de Zawiya.

Haftar à l’assaut de Tripoli : aventure irré� échie ou manœuvre calculée ?

Plan de paix américain avec les PalestiniensIsraël refusera le retrait des coloniesLe Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affi rmé avoir dit au président américain Donald Trump qu’Israël refuserait, dans le cadre d’un futur plan de paix avec les Palestiniens, de faire partir «ne serait-ce qu’une personne» des colonies en Cisjordanie occupée. Interrogé vendredi à propos des détails de ce plan de paix que doit proposer l’administration américaine dans la foulée des élections législatives prévues mardi en Israël, M. Netanyahu a assuré savoir «ce qui devrait (y) fi gurer». «J’ai dit (à Donald Trump) qu’il ne devrait pas y avoir le retrait ne serait-ce que d’une seule colonie» en Cisjordanie occupée mentionné dans ce plan, a précisé le Premier ministre, qui brigue un nouveau mandat, dans un entretien à la chaîne israélienne de télévision 13. De même, Israël refusera d’expulser de ces colonies «ne serait-ce qu’une personne», a-t-il affi rmé, disant douter que cela serait préconisé par le plan de paix américain. Les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont illégales au regard du droit international et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix. «Le maintien du contrôle (israélien) sur tout le territoire à l’ouest du (fl euve) Jourdain» est une autre condition israélienne avant la mise en place de tout plan de paix initié par les Américains, a affi rmé M. Netanyahu. M. Netanyahu a affi rmé que ces conditions avaient été communiquées par le passé au précédent président américain, Barack Obama, puis à Donald Trump, auprès duquel il a insisté sur la question du refus de retrait des colonies. «De ce que je sais, il n’en est pas question» dans la future proposition américaine, a dit M. Netanyahu. «Et si (le plan propose le retrait des colonies), alors Israël n’y souscrira pas». Plus de 400.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie occupée, tandis que 200.000 autres habitent à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. M. Netanyahu se targue régulièrement d’être proche du président américain, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a lui coupé ses relations avec Washington après la reconnaissance américaine fi n 2017 de Jérusalem comme capitale d’Israël. Les Palestiniens affi rment que l’administration Trump penche en faveur d’Israël, ce qui discrédite selon eux les Etats-Unis dans leur rôle historique de médiateur. Les eff orts pour une paix israélo-palestinienne sont à l’arrêt depuis l’échec de l’administration Obama en 2014.

A 92 ans, celui qui est depuis 2014 le premier président élu démo-cratiquement au suff rage universel en Tunisie, a fait cette annonce à l’ouverture d’un congrès de son par-ti Nidaa Tounès, en proie à de luttes de pouvoir intestines. «En toute honnêteté, je ne pense pas que je vais me représenter» car il faut «ouvrir la porte aux jeunes», a-t-il souligné, alors que son parti l’a pré-senté à plusieurs reprises comme le meilleur candidat possible. Dans la salle, certains militants ont lancé: «Le peuple veut à nouveau Béji». Son discours intervient quatre

jours après l’annonce de la démis-sion du président algérien Abdelaziz Boutefl ika, 82 ans, après un mois et demi de manifestations en Algérie, pays voisin de la Tunisie. Fondé par M. Essebsi en 2012, le parti Nidaa Tounès peine à rassembler après des confl its internes entre le fi ls de M. Essebsi, Hafedh Caïd Essebsi, et l’ex-dauphin du président, le Premier ministre Youssef Chahed. Hafedh Caïd Essebsi a depuis pris la tête de Nidaa Tounès, tandis que M. Cha-hed, écarté de Nidaa, a formé un parti concurrent, Tahia Tounès. Ce parti est devenu la deuxième force

politique au Parlement, derrière le parti d’inspiration islamiste Enna-hdha et devant la formation prési-dentielle. M. Essebsi a demandé au parti de «réintégrer» M. Chahed, tandis que son fi ls, présent dans la salle, est resté silencieux. Il faut que Nidaa Tounès «rassemble toutes les forces centristes», a souhaité le pré-sident. Entre 1.000 et 2.000 mili-tants participent au congrès organi-sé à Monastir (centre-est) le jour de l’anniversaire du décès du premier président de la Tunisie indépendan-te, Habib Bourguiba, mort le 6 avril 2000 dans cette ville. Les militants

doivent choisir ce week end un conseil national de 217 membres, chargés d’élire le bureau politique du parti. Aucun des principaux par-tis du pays n’a encore annoncé de candidat pour l’élection présiden-tielle du 17 novembre. Des élections législatives se tiendront également le 6 octobre. La Tunisie, qui peine à répondre aux attentes sociales de sa population touchée par une infl a-tion et un chômage persistants, est le seul pays à continuer sur la voie de la démocratisation après les sou-lèvements ayant secoué plusieurs pays arabes en 2011.

Tunisie

Le président Essebsi souhaite ne pas être candidat à la présidentielleLe président tunisien Béji Caïd Essebsi a confi rmé samedi devant son parti qu’il ne souhaitait pas être candidat à l’élection présidentielle du 17 novembre, pour «ouvrir la porte aux jeunes».

L’Egypte va supprimer les subven-tions étatiques sur la plupart des carburants le 15 juin dans le cadre d’un programme de réformes mené sous l’égide du Fonds monétaire in-ternational (FMI), a annoncé l’insti-tution de Washington dans la nuit de vendredi à samedi. Le pays tra-verse une crise économique impor-tante depuis le soulèvement popu-laire de 2011. En novembre 2016, le Caire avait obtenu un plan de sou-tien de 12 milliards de dollars (10,7 milliards d’euros) auprès du FMI. Les autorités égyptiennes «se sont engagées» à supprimer les subven-tions accordées jusqu’ici pour limi-ter la hausse des prix à la pompe, a ajouté le FMI dans un communiqué. Le gaz de pétrole liquéfi é (GPL) ain-si que les carburants utilisés par la production d’électricité et les bou-langeries ne sont pas concernés, a précisé l’institution. Le pain est en eff et une denrée essentielle dont la hausse du prix pourrait accroître le mécontentement de la population face à la crise économique. Selon le FMI, ces mesures «sont essentielles pour encourager une utilisation effi -cace de l’énergie» et pour favoriser «les dépenses hautement prioritaires

dans les domaines de la santé et de l’éducation». Le FMI a indiqué en février qu’une nouvelle tranche de 2 milliards de dollars (1,8 milliards d’euros) serait versée à l’Egypte, sa-luant des perspectives macroécono-miques «favorables» avec notam-ment une «forte croissance» et une «réduction du défi cit de la balance courante». Avec le versement de cette nouvelle tranche, le FMI aura versé au total 10 milliards de dollars

(8,9 milliards d’euros) à l’Egypte. L’institution a par ailleurs appelé le pays à «renforcer» ses politiques destinées à réduire la dette publique ainsi que le taux d’infl ation annuel, évalué à 14% le mois dernier selon les autorités. Dans les rues égyptiennes, la popu-lation se plaint quotidiennement de la diminution drastique de son pou-voir d’achat depuis la baisse des subventions et la dévaluation de la

livre égyptienne, qui a perdu la moi-tié de sa valeur par rapport au dol-lar depuis 2016. La semaine derniè-re, le président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé une hausse du salaire mi-nimum de 1200 à 2000 livres (60 à 100 euros). Cette annonce est inter-venue à quelques semaines d’un re-ferendum national qui pourrait lui permettre de se maintenir au pou-voir après la fi n de son second man-dat en 2022.

Egypte / FMILes subventions aux carburants supprimées en juin

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PAR SAÂDI-LERAY FARID, SOCIOLOGUE DE L’ART

Inscrivant sa fi liation artistique dans les pas précurseurs du Tlemcénien (mais aussi du mi-niaturiste Mohamed Racim dont il empruntera les préciosités intimistes), le désormais défunt s’appliquera, quant à lui, à réfl échir les gam-mes émotives du sexe opposé sur des médiums polychromes rassemblant des bouts de bois, tulle, liège, des grains de chapelets, bijoux, plu-mes d’oiseaux, papiers dorés ou feuillages syn-thétiques. Patiemment sélectionné, chacun des éléments servira à fragmenter l’unicité du champ visuel, à provoquer de la déviance ou décentrement érotique chez les regardeurs du Musée national des Beaux-Arts d’Alger venus apprécier, du 15 novembre au 15 décembre 1992, quelques parties charnelles de « Lillet Lala », « Hayaba », « Djaria », « Essabra » et « Bla Takwa » (intitulés des œuvres accrochées ce mois-là).De semblables montages hétérogènes garniront une année plus tard les cimaises de l’Institut Cervantès (Centre culturel espagnol) de la capi-tale. Invité, au même titre que Nadia Spahis, Kenza Goulmamine, Arezki Larbi, Rachid Ne-cib, Karim Sergoua et Mourad Messoubeur, à entretenir des Dialogues avec Chaharazad (ma-nifestation d’avril 1993), Noureddine Ferroukhi opérait cette fois à partir de l’ambivalence «Sensualité-Perversité», «Bien-Mal», «Désir-Ta-bou», «Figure-Écriture», «Vérité-Mensonge», «Dicible-İneff able», «Présence-Absence» furent les dialectiques alternatives proposées de ma-nière à ce que l’héroïne des « Mille et Une nuits » apparaisse en femme-fatale, femme-corps, femme-mémoire, femme-enfant, femme-énigme, femme-légende ou femme-œil. Censées désamorcer les pulsions de mort alors partout agissantes sur le territoire algérien, ajourner les divagations fantasmagoriques de la violen-ce, les sept incarnations totémiques de la célè-bre oratrice faisaient reculer autant sa sentence que celle donc de milliers d’autochtones égale-ment à la merci de potentiels bourreaux (réfé-rence ici aux exactions de masse de la fi n 90). S’engouff rant dans l’introspection des senti-ments amoureux, l’étudiant de l’École nationa-le supérieure des Beaux-Arts (Ensba) métamor-phosait la parole polysémique et elliptique de la recluse en trames de l’Éros, essaimait les ef-fusions métaphoriques de l’aff ectif en lieu et place des tragédies de l’innommable, des ta-bous et non dits d’une société défi gurée par une suite de tortures ou corps à corps. Il échappait de la sorte au déterminisme ambiant d’un déjà-là cadenassé de frontières mentales, perturbait l’ordre rigoriste de la culture arabo-musulmane ou de la morale politico-religieuse et, par ex-tension proprement plastique, défi ait le cadre conventionnel du tableau.La quête des origines, qui annonçait après juillet 1962 l’articulation matricielle d’aînés ou pairs d’emblée absorbés par le processus d’ap-partenance et de reconnaissance identitaires, n’était pas au début de la décennie 90 la source première de ses préoccupations. Recherchant la pluralité plutôt que l’unité, la diversité plu-tôt que l’identité close, le peintre échappait aux crispations essentialo-patrimoniales de l’ancra-ge, se détournait pareillement des inhibitions expressives enfermant l’être-là au milieu de fi -gures géométriques ou d’enchevêtrements cal-ligraphiques. À l’encontre de ces récurrentes antiennes, il affi rmait des appétences libertai-res de façon à découvrir ici une poitrine, ailleurs une hanche, à dévoiler les zones ou plans épidermiques du «couvre-je», à injecter du trouble tellurique dans la casuistique culpa-bilisante d’un Algérois converti au «voyeurisme

intégral» (notamment depuis l’irruption de la parabole TV), et d’autre part au sein de la trop académique scène artistique locale. Les failles paradigmatiques et organiques participeront ainsi au discernement du «Moi-Je» d’un nouvel élu sollicité (au mois de juin 1993 et en compa-gnie de Meriem Aït El Hara, Abdelkader Belk-horissat, Omar Meziani, Khaled Sadi) à l’occa-sion de la monstration du Centre culturel fran-çais (CCF) Cinq Hors-toiles dans mon Œil. İl y exhibera les narrations chromatiques de la ma-tière, les épanchements expiatoires de bas-re-liefs focalisant la présence magnifi ée et le vécu fi ctionnel d’un bestiaire.Le diplômé en muséologie (École du Louvre) affi nera davantage sa singularité esthétique en annexant la problématique du corps aux inter-locutions culturelles Orient-Occident. Il navi-guera dès lors sur les confl uences méditerra-néennes, traitera les croisements hybrides ou mixités du passionnel en dehors des défi ances réciproques, augmentera le seuil de tolérance à l’égard de l’indiff érence à l’Autre, promouvra les ambiguïtés ou complexités de la séduction iconique et langagière, traduira plus intensé-ment les visions communicatives et allusives du non-renoncement aux frissons érogènes, aux évasions autonomes et explicites de l’extase, voire aux vertiges et vacillements voluptueux de la séduction. C’est en l’occurrence pour s’ex-

traire d’une autarcie ou raideur introspective que Noureddine Ferroukhi adopta en décembre 2000 l’idée du collectif Essebaghine (peintres en bâtiment), un projet nourri un jour de Ra-madhan avec Karim Sergoua, Hellal Zoubir, Ammar Bouras, Jaoudet Gassouma et auquel se joindront ensuite Adlane Djeff al, Meriem Aït el Hara puis Kheira Slimani. Les compères colla-boreront à plusieurs rassemblements, lesquels s’étioleront cependant après la Saison culturel-le 2003, Année de l’Algérie en France. Bien que reprenant un cheminement solitaire, le natif de Miliana se liera néanmoins du 18 décembre 2006 au 20 janvier 2007 à Ammar Bouras afi n d’illustrer encore les Mille et une nuits (plus exactement, les 1001 nuits, du plaisir, de l’amour, et de la recherche nocturne de l’âme sœur). Parallèlement projeté à la galerie İsma de Mustapha Orif et au Centre culturel français (CCF), le thème de prédilection l’incita à pro-duire une vingtaine de peintures acryliques

(conçues sur du bois), des napperons en plasti-que (déclinés en « Série serrures », « Série fruits », « Série couples », « Série patchworks ») et à s’essayer à la vidéo. Dans celle appelée «Nuit andalouse », un lustre en cristal laissait entendre les cliquetis du temps, les apercep-tions pendulaires d’une femme toujours en vie puisque capable d’envouter son tyran. Tour-nant en boucles, une seconde séquence psalmo-diait, sur des lèvres d’un rouge éclatant, les déclinaisons du vocable « Hob » (amour), mot déclamé pendant que s’échappait de l’arrière fond sonore la voix langoureuse de la chanteu-se égyptienne Oum Kaltoum. Le conte des « Mille et une nuits » sera abordé une dernière fois à travers la toile « Le mouton enchanté » réalisée entre l’hiver et le printemps 2015 à l’Abbaye royale de Saint-Riquier. Ac-cueilli grâce au Programme de résidence odys-sée (PRO), l’hôte y composera un triptyque questionnant toujours les interdits du désir. Il reprendra pour cela l’épisode d’Adam et Ève, s’attellera à le rafraîchir de portraits peints et dessinés, à le ponctuer d’un panachage d’ex-centricités arborées lors de l’exposition « Ani-ma Animal ». Réunissant plusieurs plasticiens ou performeurs, elle fut montée (au même en-droit) du 19 avril au 31 décembre 2015 par les commissaires Jean-Pierre Balpe et Évelyne Ar-taud. Rencontrée à Paris, précisément à la ter-rasse d’un café de la Place de la République, la critique d’art française nous parlera d’un quin-quagénaire physiquement aff aibli et vivant dif-fi cilement son homosexualité à Alger, ville où le Musée d’art moderne (MAMA) ne l’a mal-heureusement pas consacré en mettant en exer-gue une précieuse et méticuleuse sémantique du corps. Celui de Noureddine sera certainement entou-ré, au moment de l’enterrement, de nombreux proches soucieux de l’auréoler de bouquets multicolores. Que la rosée du matin les protège des mauvaises herbes et que l’artiste à fl eur de peau puisse reposer en paix.

Hommage au plasticien récemment disparu

Noureddine Ferroukhi lègue à l’Algérie ses caresses du sensibleDécédé à Marseille le mercredi 3 avril 2019 suite à une longue maladie, Noureddine Ferroukhi n’a pu partager les vendredis joyeux de millions d’autochtones descendus battre le pavé et redevenus par là même ces « Citoyens de beauté » que le poète Jean Sénac interpellait en 1967, année lors de laquelle Choukri Mesli tentait, au cœur du groupe Aouchem (tatouage), de desserrer les nœuds gordiens d’un corps féminin estampillé de signes-symboles ou d’archétypes immémoriaux.

Noureddine Ferroukhi : Dialogues avec Chaharazad, 1993.

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PAR EL HALLOUI TLEMÇANI

Dans le cadre du cycle thématique du mois d’avril, intitulé «Une histoire, un combat», initié par le cinéclub Derb Ci-néma de La Grande Maison, la salle ré-pertoire de la cinémathèque Djamel Ed-dine-tchanderli, de Tlemcen, a abrité jeudi dernier, une séance de projection débat autour d’un fi lm documentaire ti-tré «Mon histoire n’est pas encore écri-te» (2017 ; 76’), réalisé par Jacqueline Gozland. Synopsis : «Tandis que ma mère et moi fuyons Constantine déchi-rée, pour une terre inconnue et hostile, devenant des pieds noirs, la Cinémathè-que d’Alger voulue par Mahieddine Moussaoui, fi gure de l’indépendance al-gérienne et instigateur de sa politique culturelle, dirigée par Ahmed Hocine et animée par Jean-Michel Arnold, fi ls spi-rituel d’Henri Langlois, voit le jour le 23 janvier 1965. Alger toute entière se pré-

cipite pour voir des fi lms et rencontrer Von Sternberg, Losey, Godard, Nicholas Ray, Chabrol, Visconti, Chahine, He-rzog, Sembene Ousmane, Mustapha Alassane, Med Hondo et bien d’autres. Jean-Michel Arnold quitte Alger en 1970 après le Festival panafricain. Bou-djemâa Karèche poursuit ce travail de transmission et de conservation des ci-nématographies arabes et africaines jusqu’en 2004. «Tahya ya didou» de Zinet, ‘’Le Char-bonnier‘’ de Mohamed Bouamari, an-noncent l’arrivée d’une esthétique exi-geante du cinéma algérien naissant, après ‘’La Nuit a peur du soleil‘’ de Mus-tapha Badie. La Cinémathèque d’Alger a célébré son cinquantième anniversaire en 2015. Après tant d’années d’absence, Alger me prend dans ses bras. Ce bonheur, cette joie à peine perceptible, semblent avoir eff acé ces longues années d’attente…

Mes parents m’ont donné comme second prénom, Messaouda. Messaouda, cette autre part de moi-mê-me, cette lumière manquante. Dans ce voyage, je croise des visages qui me sont familiers, mais parfois si loin de moi. Je rentre à la maison, courir après mes fan-tômes», raconte Jacqueline Gozland. Née à Constantine en Algérie, Jacqueli-ne Gozland fait des études supérieures d’histoire et de cinéma. Elle réalise et produit plusieurs longs et courts métrages fi ctions et documentai-res, sélectionnés et primés dans de nom-breux festivals nationaux et internatio-naux, dont «Esther» (1985), «Amours éternelles» (1987), «Abdel et Ma-rie » (1987), «Reinette l’Oranaise, le port des amours» (1992), «Les Gardien-nes de la mémoire» (2000), «Et la vie continue» (2002), «Liberté Égalité Fra-ternité» (2009), «J’étais en prison et vous m’avez visité » (2011).

Festival de Cannes 2019Claire Denis présidente du jury des courts métrages

JACKY NAIDJA AVEC INES ILIANA

Le Festival de Cannes vient d’annoncer la nomination de Claire Denis* comme présidente du Jury des courts métrages et de la Ciné fondation. Au moment où toute l’organisation du festival se met en place et avant l’annonce offi cielle de la programmation du festival prévue le 13 avril, Claire Denis, cinéaste talentueuse, scénariste, accompagne le cinéma français depuis trente ans en portant 13 longs métrages exceptionnels dont 4 furent projetés en sélection offi cielle. Une carrière fabuleuse concrétisée grâce surtout à ses nombreux voyages pour s’ouvrir aux autres et sur le monde, avec ce goût particulier pour l’Afrique de son enfance que lui a fait connaître sa mère. Happée par le cinéma très jeune, elle intègre l’IDhec et réussit son diplôme en 1972. Enfi n, pouvoir réaliser plusieurs courts métrages de science-fi ction notamment. A l’exemple de « Chocolat », son premier fi lm en 1988, nommé aux césars, une œuvre autobiographique sur l’indépendance du Cameroun dans l’Afrique coloniale sous tension. Le pays qu’elle va encore retrouver en 2000 pour son fi lm « Beau travail », portrait de la Légion étrangère à Djibouti, puis « White Material », tourné encore au Cameroun avec Isabelle Huppert et Christophe Lambert. Ce qui va lui faire connaître dès lors les honneurs de la compétition du festival avec des Césars de la Critique, couronnés par son goût de l’observation et de l’expérimentation. Car on a toujours reconnu chez elle, en tous cas chez ses pairs, son sens de la critique, libre, plein d’audace avec cette puissance de la mise en scène, comme celle de voyager entre l’inconnu et le familier, entre introspection et aventure dans le monde, jusqu’à son dernier « Hight life » en 2018, et d’avouer un jour « préférer toujours naviguer entre diff érents univers ». Dans sa carrière, Claire Denis a toujours exploré un certain cinéma de proximité, de la marge et du territoire, où les liens entre les êtres sont présents dans une visibilité toujours plus complète, aimant à fi lmer le désir dans l’altérité, les tabous, les interdits comme dans « Trouble Every Day » ou dans « les Salauds » en 2013. Ce fi lm noir, avec Vincent Lindon et Clara Mastroianni, présenté en sélection au Festival de Cannes dans Un Certain Regard. Elle engagera plus tard Juliette Binoche pour un « Beau soleil intérieur ». Des expériences acquises notamment auprès d’autres talents prestigieux, Wim Wenders, Jarmush, Rouffi o et, surtout, Jacques Rivette, dont elle fut l’assistante de réalisation auquel d’ailleurs un peu plus tard, elle consacra un documentaire. Attachée à ses fi lms comme à ses comédiens, à l’image de Béatrice Dalle, Alex Descas, Vincent Gallo ou Grégoire Colin, la cinéaste a réussi à créer son univers très personnel au fi l de ses voyages jusqu’à décrocher le Lion d’argent à Venise, en 1996, pour « Nenette et Boni ». Et de déclarer : « Je me reconnais dans un cinéma qui fait confi ance à la narration plastique. » Avant de se lancer dans des projets tout à fait singuliers qui lui ressemblent avec la même exigence dans « Trouble Every Day », fi lm de vampires, sensuel et sauvage, qui l’a plébiscitée sur la Croisette en 2000. Appelée à présider le jury des Courts Métrages et de la Ciné Fondation, elle va succéder avec assurance et son humilité coutumière à un autre réalisateur bien connu Aberrahmane Cissoko pour remettre, le jeudi 23 mai, les trois prix de la Ciné Fondation parmi 15 fi lms choisis d’étudiants des écoles de cinéma. Et le 25 mai, elle remettra la Palme d’or du Court Métrage lors de la cérémonie de clôture de la 72e édition du Festival de Cannes 2019.-----------------------------------------------------------------------*CLAIRE DENIS : Trente ans de fi lms et une fi lmographie impressionnante où fi gurent aussi « S’en fout la mort » 1990 , « J’ai pas sommeil » 1994, « 35 Rhumes » 2008, « Vénus beauté » 1999, « Au cœur de la nuit » 2008, « En avoir ou pas » 1995, pour ne citer que ceux-là... Claire Denis, réalisatrice, reste célèbre pour son coup d’œil fulgurant et observateur, son art de saisir l’instant décisif et vibrant qui va donner à chacun de ses fi lms l’intensité nécessaire pour que le spectateur capte vite la subtilité de l’histoire du fi lm jusqu’à le surprendre. Actrice, elle a aussi tourné avec Alain Descas, Didier Flamand entre autres. Une icône parmi les icônes du cinéma français.

Cinéclub Derb Cinéma Projection-débat du � lm «Mon histoire n’est pas encore écrite»

PAR FADILA DJOUDER

Le film, réalisé en 2017, dure une heure et seize minutes. Il se propose de restituer la grande histoire de la Cinémathèque al-gérienne depuis sa fondation en 1965 jusqu’aux années 1920, une décennie qui fut noire aussi bien pour l’Algérie que pour la Cinémathèque, le cinéma et la culture, en général. Ce documentaire est réalisé à partir de pièces d’archives de l’époque ainsi que des témoignages de personnalités qui ont joué un rôle dans la fondation ainsi que l’animation du musée algérien de la cinématographie. Jacque-line Gozland, outre les images d’archives, des extraits de fi lms, a fait parler des té-moins-clés comme Ahmed Bedjaoui, Lyes Meziani, Farouk Beloufa, Sid-Ahmed Agoumi et Jean Douchet. Certains témoi-gnages ont été recueillis pour une grande partie durant l’année 2015, notamment lors de l’exposition qui a été consacrée aux 50 ans de la Cinémathèque au Mama. Un témoin privilégié, cependant, Jean-Michel Arnold, qui a joué un rôle impor-tant aux premiers jours de la création de la Cinémathèque en raison de la relation

d’amitié et de coopération qu’il avait avec Mahieddine Moussaoui, considéré comme à l’origine de la création de la Cinémathè-que. Car si Jean-Michel Arnold l’a diri-gée entre 1965 et 1970, avant de passer le relais à Ahmed Hocine, autre fi gure centrale de l’histoire de la Cinémathèque, Mahieddine Moussaoui « était une fi gure de l’indépendance dont l’obsession était de sauver les fi lms et les photos de la lutte armée, un visionnaire qui voulait créer une sorte d’INA avant l’heure », rap-porte Ahmed Bedjaoui dans le documen-taire. « Mahieddine Moussaoui était un vrai génie qui rendait tout possible», ajoute-t-il, avant de dire que «l’institution prend son essor avec Ahmed Hocine ». Elle va alors permettre à une génération de se forger une culture cinématographi-que, dont elle a été privée pendant long-temps. « Ce lieu a été essentiel dans ma vie de cinéma à la fois comme spectateur et comme réalisateur », confi era égale-ment le réalisateur Merzak Allouache. On pourrait regretter de ne pas voir dans le fi lm de Jacqueline Gozland l’ancien di-recteur de la Cinémathèque Boudjemaâ Karèche qui a joué un grand rôle dans le

rayonnement de ce temple du cinéma. Mais l’histoire de la Cinémathèque algé-rienne n’est pas encore écrite et ses archi-ves non encore totalement exploitées. Notamment celles relatives au passage de grands noms du septième art, comme Jo-seph Losey, Nicholas Ray, Youcef Chahi-ne, Sembene Ousmane, Med Hondo, Wer-ner Herzog et bien d’autres. Ainsi qu’aux débats que leurs fi lms ont suscités. Un monde qui a cessé d’être durant la décen-nie 1990, dira Jacqueline Gozland. Et qui essaie de « renaître de ses cendres». « La question est de savoir si on va au cinéma pour oublier ou pour espérer. En Algérie, tout est à construire et à imaginer. Le ci-néma en est un des moyens…», a déclaré à ce sujet Jean Douchet. Avis d’espoir, donc. Pour la petite histoire, Jacqueline Gozland est originaire de Constantine. «J’ai quitté l’Algérie en 1961, j’ai voulu raconter cette histoire, car ce qui m’a plu quand je suis revenue en Algérie, en 1987, c’est de savoir que l’indépendance et la Libération du peuple algérien, avait été accompagnée de la culture du parta-ge, notamment en culture et avec les ci-néastes du monde. »

Institut français d’Alger

La Cinémathèque algérienne, une histoire racontée par Jacqueline GozlandLa Cinémathèque algérienne n’intéresse pas que les intellectuels et les gens du cinéma et de la cinéphilie en Algérie. Elle s’occupe également le travail de cinéastes et de réalisateurs étrangers. Preuve en est, le dernier documentaire «Mon histoire n’est pas encore écrite», signé par la réalisatrice française Jacqueline Gozland projeté mercredi dernier dans la soirée à l’Institut français d’Alger (IFA) et jeudi au cinéclub Derb de Tlemcen (lire ci-contre).

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Cinéma à l’IFA

Projection du biopic historique «Viva Zapata» d’Elia Kazan, le mercredi 10 avril à 18h à l’Institut français d’Alger. Le fi lm sera présenté par Ahmed Bedjaoui, critique de cinéma. Entrée sur carte d’accès, réservation : fi [email protected].

Projection du long-métrage «Il a déjà tes yeux», le samedi 13 avril à 18h à l’Institut français d’Alger.

Projection du long-métrage «Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu», le dimanche 14 avril à 18h à l’Institut français d’Alger. Entrée libre.

Projection du long-métrage «Qu’est ce qu’on a encore fait au Bon Dieu», le lundi 15 avril à 18h à l’Institut français d’Alger. Entrée libre.

Programme pour enfant de l’ONCISalle El Atlas de Bab El Oued (Alger), à 15h :Vendredi 12 avril : représentation de la pièce «El Djenane».

Complexe culturel Abdelouaheb-Selim de Chenoua (Tipaza), à 15h :Mardi 9 avril : jeux de magie avec Aâmou Mourad.

Salle Ahmed-Bey de Constantine, à 15h :Vendredi 12 avril : représentation de la pièce «El Dib fi el qarya».

Salle Essaâda (Oran), à 14h :Mardi 9 avril : spectacle éducatif intitulé «Hamidou fi bilad el amirate».

Salle 8-Mai 1945 de Kherrata (Béjaïa), à 15h :Vendredi 12 avril : représentation de la pièce «Ello’ba».

Salle Les Issers (Boumerdes), à 15h :Mardi 9 avril : spectacle éducatif intitulé «Tchotcho Echater».

Programme du TNA du mois d’avrilMardi 9 avril à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Mercredi 10 et jeudi 11 avril à 18h : représentation de la pièce «Macbett».Samedi 13 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Samedi 13 avril à 15h : représentation de la pièce «Macbett».Mardi 16 avril à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Mercredi 17 et jeudi 18 avril à 18h : représentation de la pièce «Macbett».Samedi 20 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Samedi 20 avril à 15h : représentation de la pièce «Macbett».Mardi 23 avril à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Mercredi 24 et jeudi 25 avril à 18h : représentation de

la pièce «Macbett».Samedi 27 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».

RencontresL’Ambassade d’Italie en Algérie et l’Institut culturel italien d’Alger, en collaboration avec la Société savante Gehimab (Fondation FIBONACCI) et l’Université d’Alger 2, organisent une conférence autour du livre «Sans livre» avec Riccardo Magnani, le mercredi 10 avril, de 9h30 à 15h à la Bibliothèque de lecture de la Wilaya de Béjaïa ; et le jeudi 11 avril à 10h à l’Université d’Alger 2.

Rencontre littéraire avec Olivier Rolin autour du thème «L’écriture et le monde», le dimanche 7 avril à 18h à l’Institut français d’Alger. Entrée sur carte d’accès, réservation : [email protected].

ConcertL’Ambassade d’Italie en Algérie et l’Institut culturel italien, en collaboration avec la Radio algérienne, organisent le concert «La Musica il Mio Paese» de Giovanni Caccamo, le jeudi 11 avril à 19h à l’Auditorium Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne (21, boulevard des Martyrs, Alger). L’Institut met à disposition une navette gratuite au départ de l’Institut pour l’Auditorium à 18h. Réservation des places pour la navette à : [email protected]. Les invitations sont disponibles auprès de l’Institut culturel italien (4bis, rue Yahia Mazouni, El Biar, Alger).

Les Lundis du ClubL’Institut culturel italien consacrera un cycle qui portera sur la thématique «C’era una volta...attrici italiane», du 11 mars au 29 avril, à 18h30, au niveau de sa salle polyvalente (4 bis, rue Yahia Mazouni, El Biar, Alger). Entrée sur carte d’accès, réservation : [email protected].

Lundi 8 avril : «Personne ne peut me juger», avec Paola Cortellesi. Lundi 15 avril : «La Découverte de l’Aube» de Susanna Nichiarelli.

L’Université pour Tous«L’Université pour Tous» pluridisciplinaire, gratuite et ouverte à tous, se veut un lieu de rencontre et d’échange des savoirs universitaires actuels en sciences humaines et sociales favorisant l’esprit critique et la réfl exion. Des séminaires se tiendront entre 2018 et 2019 au Centre d’études diocésain –Les Glycines (5, chemin Slimane Hocine, Alger).

PROGRAMMEJeudi 11 avril, de 18h à 20h : «Gaston Bachelard», par Mustapha Haddab.

ExpositionsJusqu’au 30 avril à la Médiathèque de l’Institut français d’Alger, exposition intitulée «Paroles de librairies du monde».

Jusqu’au 30 avril au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (MaMa), exposition des œuvres du peintre et graveur allemand, Otto Dix.

Jusqu’au 15 avril à la galerie Mohammed-Racim (7, avenue Pasteur, Alger-Centre), exposition de Taieb Benabbas Bakhti intitulée «Allégorie».

Jusqu’au 6 juin au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger, exposition «Héritages culturels immatériels en Afrique».

Jusqu’au 9 avril à la galerie de la Fondation culturelle

Ahmed et Rabah Asselah (29, boulevard Zighout Youcef, Alger-Centre), exposition collective de peinture, avec Nour El Houda Guerrouche, Nahed Saib, Sarah Belahneche, Chafi ka Benkhodja, Barbara Amokrane, Lila Faci.

Jusqu’au 18 avril au Palais Mustapha Pacha (12, rue des frères Mecheri, Basse-Casbah), exposition intitulée «Tonalité, charme et gaité de la miniature algérienne».

Concours «Jeune Artiste Peintre»Société Générale Algérie lance l’appel à candidature pour le Concours «Jeune Artiste Peintre», ouvert du 1er avril au 31 juillet 2019, en direction des jeunes artistes peintres algériens professionnels ou amateurs. Pour prendre part à ce concours, il faut être âgé de 45 ans maximum au 31 décembre 2019, être jeune artiste professionnel ou amateur en art, et résider en Algérie. L’œuvre présentée doit être entièrement conçue et réalisée par l’artiste lui-même. Les candidats désirant participer doivent postuler sur le site : www.societegenerale.dz. Un jury de personnalités et d’experts du monde artistique désignera les trois (03) meilleures œuvres lors d’un vernissage qui sera organisé à cet eff et. Pour donner un maximum de visibilité aux artistes qui vont prendre part au concours, les douze (12) meilleures œuvres vont illustrer l’agenda et le calendrier de l’entreprise pour l’année 2020 et leurs œuvres seront exposées lors dudit vernissage.

Concours de courts métrages

L’association des Amis de Medghacen organise, en partenariat avec la Direction de la Culture de la wilaya de Batna et en collaboration de la Maison de la Culture de Batna et de l’Université Batna 2, un concours de courts-métrages placé sous le thème «Aurès, fi er de mon patrimoine». Un appel à participation est disponible sur la page facebook de l’association des Amis de Medghacen (un formulaire est également disponible). Ce concours est ouvert du 1er mars au 20 avril 2019 à minuit, à toute personne âgée de plus de 16 ans, alors que les fi lms (tous types y compris l’animation) peuvent être soumis par une personne ou un groupe. Les demandes de candidatures doivent inclure le lien vers le court métrage (format mp4), d’une durée entre 3 à 7 minutes (générique de fi n compris), et doivent être envoyées par WeTransfer ou déposées au niveau de la Direction de la Culture de Batna (service Patrimoine), accompagnées du formulaire rempli et signé. Un jury composé de cinq personnes et d’un président examinera les candidatures et tiendra en compte les critères de l’originalité, de l’émotion et de la sensibilité de l’auteur pour transmettre son message (images, sons, mots, musique...). Trois prix seront décernés (court-métrage sélectionné par un jury, meilleure idée originale, choix du public sur les réseaux sociaux). Les candidatures ne seront acceptées que si elles sont rédigées en arabe, en Tamazight ou en français et envoyées à : [email protected].

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PAR SAÏD B.

C’est ainsi qu’une dizaine de boxeurs ont entamé, hier, un premier stage qui s’étalera jusqu’au 14 avril en cours à l’hôtel Lakhdar-Zine (ex Svel-tesse) de Chéraga (Alger), sous la di-rection duo de techniciens Slimane Belounis-Ahmed Dine. D’ailleurs, on remarque bien que tous les pugilistes qui ont participé au dernier champion-nat arabe au Soudan sont présents. Manquant terriblement de prépara-tion, nos pugilistes vont donc pouvoir profi ter de ces deux stages program-més et qui seront ponctués par une participation à un tournoi internatio-nal en Ukraine. Et justement, ce se-cond stage, qui s’étalera du 14 au 22 avril en Ukraine au centre de prépara-tion olympique, sera donc ponctué par une participation à un tournoi interna-tional de très haut niveau où les meilleurs mondiaux devraient être présents. L’un des deux sélectionneurs

algériens, à savoir, Slimane Belounis, a bien expliqué que «Nous allons eff ec-tuer deux stages, le premier à Alger et le second en Ukraine. La préparation se fera sur une période d’un mois au cours de laquelle nos pugilistes partici-peront au tournoi international d’Ukraine a-t-il indiqué. Là, nos boxeurs pourront rencontrer d’excel-lents sparring-partners du fait qu’il s’agit d’un stage commun avec les ath-lètes d’autres pays participant au tour-noi international qu’abritera ce pays.»

LE TOURNOI POUR SITUER LA FORMEPour le staff technique composé du duo Belounis-Dine «Ce tournoi inter-national en Ukraine constituera un nouveau baromètre pour évaluer le de-gré de préparation et de compétitivité de nos boxeurs, en prévision du pro-chain championnat d’Afrique prévu le mois de juin prochain puis les Jeux

africains au mois d’août au Maroc.» Il est utile de rappeler au passage que l’Algérie a perdu son titre arabe par équipes cette année en terminant à la deuxième place de l’édition organisée dans la capitale soudanaise du 18 au 22 mars dernier. Une épreuve durant laquelle nos boxeurs ont arraché 8 mé-dailles (4 or, 3 argent et 1 en bronze) pour terminer à la seconde position du classement général, derrière la Syrie, championne arabe, avec 9 médailles (4 or, 4 argent et 1 en bronze), soit une

médaille d’argent de plus que l’Algé-rie. Les 10 boxeurs ayant participé à ces joutes arabes sont retenus par le staff technique cette fois-ci pour les deux stages et le tournoi en Ukraine. Il s’agit de Mohamed Flissi (52 kg), Hou-mri Mohamed (81 Kg), Mordjane Ous-sama (56 Kg), Kramou Chemsedine (69 kg), Soltani Mohamed (49 kg), Ha-mani Mohand-Saïd (91 kg), Nemouchi Younes (75 kg), le super lourd Chouaib Bouloudinats (+91 kg), Reda Benbaâ-ziz (64 kg) et Sofi ane Tebbi (69 kg).

Sheikh Salman bin Ibrahim al-Khalifa réélu à la tête de la Confédération asiatique

Le Bahreïni Sheikh Salman bin Ibrahim al-Khalifa s’est vu logiquement confi er un nouveau mandat de quatre ans de président de la Confédération asiatique de football (AFC), lors d’un congrès de l’AFC qui s’est tenu en son absence après le décès de sa mère, hier au siège de la Confédération à Kuala Lumpur. «C’est (le décès) évidemment une grande tragédie qu’aucun mot ne peut décrire», a déclaré le président de la Fifa, Gianni Infantino, aux délégués présents à ce congrès, avant de leur demander de se lever et d’observer une minute de silence. «Je vous invite à vous lever, à avoir une pensée pour Salman, à l’étreindre et à lui dire que vous êtes avec lui», a ajouté M. Infantino.

EN POSTE DEPUIS 2013Al-Khalifa est président de l’AFC depuis 2013 et la démission de son prédécesseur, l’homme d’aff aires qatari Mohamed bin Hammam, suspendu à vie pour corruption. Il avait été réélu en 2015 pour quatre ans. Après les retraits des candidatures de l’Emirati Mohammed Khalfan Rumaithi le mois dernier et du qatari Saoud al-Mohannadi la semaine dernière, il a été réélu pour un troisième mandat sans opposition.Le président de la Fifa a ensuite affi rmé que l’Asie avait fait preuve de «stabilité» en réélisant Sheikh Salman, qui avait exprimé dans un communiqué ses «profondes excuses» pour son absence. M. Al-Khalifa est président de l’AFC depuis 2013 et la démission de son prédécesseur, l’homme d’aff aires qatari Mohamed bin Hammam, suspendu à vie pour corruption. Il avait été réélu en 2015 pour quatre ans. Après les retraits des candidatures de l’Emirati Mohammed Khalfan Rumaithi le mois dernier et du qatari Saoud al-Muhannadi la semaine dernière, il a été réélu pour un troisième mandat sans opposition. Sa réélection fait toujours de lui un vice-président de la Fifa.

Pour préparer le Championnat d’Afrique et les Jeux africains

Deux stages pour la sélection algérienne de boxeLe staff technique de la Fédération algérienne de boxe (FAB), toujours sans président, a programmé deux stages pour la sélection algérienne (seniors messieurs). Le premier est prévu à Alger tandis que le second se tiendra en Ukraine. Deux regroupements programmés en prévision du prochain Championnat d’Afrique prévu le mois de juin prochain puis les Jeux africains au mois d’août au Maroc.

PAR EUROSPORT

Orlando a fait un grand pas vers les play off s NBA avec sa démonstration face à Atlanta (149-113)dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que Golden State a enchaîné une quatrième victoire de suite face à Cleveland (120-114). Le Magic a réussi un incroya-ble tour de passe-passe: un temps distancée dans la course aux play off s, la franchise fl oridienne est dé-sormais 6e de la conférence Est (40 v-40 d). Elle a remporté vingt de ses 29 derniers matches et a en-chaîné pour la première fois depuis dix ans neuf vic-toires de suite à domicile. Pour leur dernier match de saison régulière devant leur public, Nikola Vucevic et ses coéquipiers ont sorti le grand jeu. Ils ont écœu-ré les Hawks lors d’une première période à sens uni-que (42-18) et ont rallié les vestiaires à la pause avec 81 points à leur actif, nouveau record dans l’histoire de leur franchise.

«ON NE VEUT PAS S’ARRÊTER EN SI BON CHEMIN»«On a gagné ce match dans le premier quart-temps, on a mis tellement d’énergie dans les premières mi-nutes que rien ne pouvait nous stopper», s’est réjoui Evan Fournier. L’arrière français aux origines algé-riennes a marqué 25 points, comme Vucevic et Ter-rence Ross, et a fi ni la rencontre avec un impression-nant 11 sur 14 aux tirs. «Cela serait dommage de rater les play off s maintenant, on joue si bien et on ne veut pas s’arrêter en si bon chemin», a souligné Ross. Le Magic, qui n’a plus participé aux play off s depuis 2012, devra s’imposer à Boston dimanche et/ou Charlotte mercredi, pour décrocher son billet pour la phase fi nale. Orlando profi te aussi des décon-venues à répétition de Detroit qui fi nit la saison ré-gulière à bout de souffl e. Les Pistons ont pourtant récupéré Blake Griffi n, absent depuis le 28 mars. L’ailier fort a marqué 45 points, dont 31 avant la

pause mais un seul durant la 4e période. Cela n’a pas suffi pour battre Oklahoma City (123-110) et stopper l’hémorragie : avec six défaites lors des huit derniers matches, Detroit est désormais 8e (39 v-40 d).

LE CÔTÉ HISTORIQUE : WESTBROOK, MONSIEUR TRIPLE DOUBLE

Auteur de 19 points, 8 rebonds et 15 passes lors de la victoire du Thunder contre Detroit (123-110), Russell Westbrook est assuré de terminer l’année avec un triple double de moyenne (23 pts, 11.1 rbds, 10.5 passes). C’est la troisième fois de rang que l’ar-rière d’OKC parvient à réaliser cette prouesse.

LA MAUVAISE AFFAIRE : WADE PRÉCIEUX MAIS IMPUISSANTBrooklyn, qui ne jouait pas vendredi, est 7e (39 v-40 d), tandis que Miami a perdu gros en s’inclinant sur le parquet de Minnesota (111-109). Dwyane Wade, qui mettra à 37 ans un terme à sa carrière en fi n de saison, a inscrit 24 points, dont 21 avant la pause, mais le triple champion NBA a manqué le panier de la victoire à la dernière seconde. «C’est un peu déjà les play off s pour nous, si on veut aller loin en play-off s, il faut gagner ce genre de match avec beaucoup d’enjeu et de pression», a souligné Erik Spoelstra, l’entraîneur de Miami. Le calendrier du Heat (9e, 38 v-41 d) n’est pas de tout repos, avec un déplacement à Toronto dimanche, la réception de Philadelphie mardi et pour conclure ce qui pourrait être une «fi -nale» contre Brooklyn mercredi. Charlotte conserve une chance (minime) de terminer à la 8e place, après sa victoire arrachée à Toronto (113-111) avec 29 points de Kemba Walker et le panier à trois points de la victoire à la dernière seconde de Jeremy Lamb.

LA STAT : 40 POINTS DE CURRY AVEC UN 9 SUR 12 À TROIS POINTS

A l’Ouest, où les huit billets pour les play off s sont déjà attribués, Golden State a consolidé sa première place au classement avec un succès à domicile face à Cleveland. Stephen Curry a marqué 40 points, dont neuf paniers à trois points (75% de réussite !), pour devenir avec 16 283 points le troisième meilleur marqueur de l’histoire de son équipe derrière Wilt Chamberlain (17 783 pts) et Rick Barry (16,447 pts). Les doubles champions NBA en titre (55 v-24 d) conservent deux victoires d’avance sur leur dauphin, Denver (53 v-26 d), qui a battu Portland 119 à 110. Enfi n, les Clippers ont perdu le derby de Los Angeles contre les Lakers (122-117) alors qu’Utah s’est imposé contre Sacra-mento (119-98) avec 17 points, 11 rebonds et 4 contres de Rudy Gobert.

Basket-ball (NBA/saison régulière)L’espoir pour Orlando et Fournier, l’histoire pour Westbrook

TOUS LES SCORESDenver - Portland : 119-110Indiana - Boston : 97-117Golden State - Cleveland : 120 - 114LA Clippers - LA Lakers : 117-122Dallas - Memphis : 112-122Phoenix - La Nouvelle-Orleans : 133-126 a.p.Utah - Sacramento : 119-98Houston - New York : 120-96Minnesota - Miami : 111-109Oklahoma City - Detroit : 123-110Charlotte - Toronto : 113-111Orlando - Atlanta : 149-113Washington - San Antonio : 112-129LA Clippers - LA Lakers : 117-122

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Longtemps, en Ligue 1 Mobilis, l’USM Alger, leader (45 points), a donné l’impression d’être intouchable. Aujourd’hui, après 25 journées, les choses semblent s’être corsées. La lutte pour le titre de champion est relancée. La JS Kabylie (2e, 40 points), un temps décrochée et distancée, se met, de nouveau, à lorgner le trophée et en rêver. De même pour le Paradou AC (3e, 39 points). Surtout qu’il a un match en retard à jouer.PAR MOHAMED TOUILEB

Face au CR Belouizdad, l’USM Alger avait l’occasion de prendre une défi nitive option et s’en-voler en tête de classement mais elle s’est cassé les dents. Une défaite 3 buts à 2 dans le derby qui a freiné les « gars de Soustara » et arrangé les aff ai-res des poursuivants qui n’en espéraient certaine-ment pas tant. L’écart n’est plus aussi patent car il s’est réduit. Considérablement (de 9 à 5 unités). Les Unionistes, plus que les autres concurrents, jouent gros en cette fi n de saison. Un dénouement qui s’annonce des plus palpitants.Du côté de la JS Kabylie, après avoir cru avoir sé-rieusement compromis les chances de fi nir cham-pion, l’espoir est parmi les revenants. La détermi-nation d’aller titiller les «Rouge et Noir» est affi -chée. Pour les Tizi Ouzéens, il y a moyens de voir les Algérois rattrapés et déchus. «Le titre nous veut, il suffi t de le voir», a noté le président de la JS Kabylie Cherif Mellal qui a ajouté : «J’étais en colère, je le suis toujours, car les joueurs jouent

sans conviction. Je ne doute pas de leur volonté de bien faire, ni de leur engagement, mais il faut plus que ça si l’on veut atteindre nos objectifs. La balle est dans leur camp et je n’accepterai plus aucun faux pas. Je pense que nous avons encore toutes les cartes en main pour la fi n de saison. Il faudra maintenant tout faire pour aller chercher le titre d’ici la fi n du championnat. Tout est encore possi-ble et rien n’est perdu pour nous. Nous avons no-tre destin en main, on doit prendre le maximum de points au cours des prochaines rencontres de championnat.»

LE PAC POUR JOUER LES TROUBLE-FÊTESDerrière les « Lions du Djurdjura », il y a le Para-dou AC qui guette la situation de très près même s’il se fait très discret. En mains, une carte à ne pas négliger : un match en retard à jouer. Une rencon-

tre qui pourrait permettre aux Pacistes de coiff er les Kabyles et le dépasser. Ainsi, ils reviendraient à 4 longueurs du pôle d’Alger.La formation de Hydra peut, néanmoins, s’en mor-dre les doigts après la défaite (1/0) concédée à Bordj Arreridj il y a trois jours face au Chabab Ahly local. Si ce n’était pas ce résultat négatif, les coéquipiers du très prometteur Hichem Boudaoui seraient seconds derrière les Usmistes avec 3 points de retard seulement et un match en moins à disputer. C’est pour dire que lors du dernier round, les Pacistes étaient les grands perdants même s’ils n’ont pas bougé de la 3e place et que l’écart avec le leader ne s’est pas creusé.A cinq étapes de la fi n de la saison, il est diffi cile de dire qui succèdera au CS Constantine. On est d’accord pour dire que les Usmistes ont une marge de manœuvre. Toutefois, sous pression, ils peu-vent craquer et les teams à l’aff ût pourraient les croquer.

Marco Verratti (PSG) : «On a déjà une grande équipe» pour la C1Marco Verratti, le milieu de terrain du PSG, estime que son équipe est déjà bien armée pour remporter la Ligue des champions. Selon lui, il ne manque pas grand-chose à Paris pour briller dans cette compétition. Interrogé sur les choses à changer au PSG pour progresser en Ligue des champions la saison prochaine, Marco Verratti, le milieu de terrain de l’équipe parisienne, a livré une longue réponse. «On est déjà une grande équipe, assure l’international italien. On était vraiment proches et cette année (contre Manchester United) c’était un match bizarre. On avait dominé, mais on a pris trois buts, on a fait des erreurs, c’est le foot, il ne faut pas se permettre de faire des erreurs à ce niveau. »

« LE SEUL REGRET, C’EST CE MATCH RETOUR CONTRE MANCHESTER »Marco Verratti redoute que trop de changements bousculent les automatismes dans une équipe qui commence à bien se connaître. «En huit mois, le coach (Thomas Tuchel) a réalisé du bon travail», souligne également le milieu (26 ans) qui rappelle que Paris est sorti premier d’un groupe relevé où se trouvait également Liverpool et Naples. «Le seul regret, le plus grand, c’est ce match retour contre Manchester (1-3). On arrive sans notre joueur le plus important (Neymar). Il le démontre toujours quand il joue. C’est comme si le Barca jouait sans Messi contre Lyon, c’est un autre match, si la Juve jouait sans Ronaldo contre l’Atlético, c’est un autre match. »L’ancien joueur de Pescara a redit qu’il croyait ses coéquipiers. « J’aime bien cette équipe, on peut arriver loin avec un peu plus de concentration. Ça peut mal commencer mais faut rester lucides. Ça fait deux-trois ans qu’on sort pour des petites choses, on fait toujours les mêmes erreurs. »

Une passe et un but à la Ibra : Ibrahimovic a encore fait parler la poudreZlatan Ibrahimovic a encore fait parler son talent en MLS lors du succès du LA Galaxy à Vancouver (0-2). Auteur d’une passe décisive sur le premier but, l’ancien serial-buteur du PSG a marqué un but superbe où il a signé un enchaînement contrôle de la poitrine – frappe superbe.Les années passent. Mais elles ne semblent pas avoir beaucoup d’impact sur Zlatan Ibrahimovic. Pour son troisième match de la saison avec le LA Galaxy, le Suédois a encore été impérial. Pour guider sa franchise à la victoire contre Vancouver (3-0) – la quatrième en cinq journées -, il a délivré une passe décisive avant de s’off rir un but dont il a le secret.«Le seul joueur capable de marquer des buts comme cela en MLS est Ibra. Je ne vois personne d’autre inscrire ce type de but», a résumé Marc Dos Santos, le manager de Vancouver. Une chose est sûre : l’ancien Parisien est en grande forme. En trois apparitions cette saison, il affi che déjà quatre buts et 1 passe décisive…A 37 ans, il a encore de beaux restes…

Ligue 1 Mobilis / Les derniers résultats de l’USM Alger ont relancé la course en tête du championnat

La course au titre, la bataille ardue

Liverpool entretient l’espoir. Me-nés sur la pelouse de Southampton, les Reds se sont fi nalement imposés en fi n de match (1-3) et mettent ainsi la pression sur Manchester City dans la course au titre. Après ce précieux succès, Jürgen Klopp était un homme heureux.Liverpool n’est pas mort. Loin de là, même. S’ils ont entrevu l’enfer sur le terrain de Southampton, les hommes de Jürgen Klopp ont fi nalement tout

renversé pour s’imposer (1-3) en fi n de rencontre. Le titre est toujours un rêve accessible. «Chaque match est très important pour nous, ce soir on avait un peu de pression. C’est une grosse performance et un gros résul-tat», a ainsi expliqué Jordan Hender-son après la rencontre. L’internatio-nal anglais a inscrit le troisième but de son équipe.Muet depuis huit matches, Moha-med Salah, lui, avait redonné l’avan-

tage aux Reds peu avant. De quoi redonner le sourire à Klopp. «Quel but ! Il n’a pas pu faire la passe par-ce que Firmino n’a pas pu se mettre dans la bonne position. Le défenseur ne pouvait pas se concentrer sur «Mo». Wow, quel but ! Un grand moment», confi e l’Allemand à la BBC. «La performance n’était pas de haut niveau, mais il fallait se battre. Les gens veulent que nous jouions comme Manchester City mais nous

sommes incapables de le faire. Nous jouons notre propre football. Nous avons 82 points maintenant, c’est énorme dans ce championnat fou. Tout le monde nous attend. Je suis vraiment fi er. C’est incroyable. C’est une année diffi cile pour tout le mon-de, il faut avoir 70-75 points pour la Ligue des champions et 90 points pour le titre. Mais, nous sommes dans la course et c’est bien», conclut-il.

Diego Maradona cessera d’entraîner les Dorados de Sinaola, club de D2 mexicaine, à la fi n du tournoi de clôture, estimant que sa seule présence entraîne des décisions arbi-trales défavorables à son équipe, a annoncé l’ancienne star mondiale du football devant la presse.C’est décidé. Diego Maradona va jeter l’éponge. La légende du football argentin a décidé de quitter son poste d’entraîneur des Dorados, club de deuxième division mexi-caine. «Une fois qu’il (le tournoi de clôture) sera terminé, je quitterai Dorados», a décla-ré Maradona en conférence de presse après le match nul entre Dorados et Venados de

Merida (1-1). «Je le regrette beaucoup, mais c’est ma décision». L’Argentin a ajouté qu’il demanderait à être reçu par le président du club afi n de lui notifi er personnellement sa décision et ce qui la motive. A l’origine de sa colère, un penalty «très clair» non siffl é en faveur de Dorados. «Savez-vous pourquoi l’arbitre ne le siffl e pas ? Pour ne pas que vous écriviez demain dans vos journaux que c’est parce que c’est l’équipe de Maradona», a lancé aux journalistes celui qui estime que sa seule présence nuit à son équipe. Dorados a enregistré contre Mérida son huitième match de championnat sans défaite (4 vic-toires, 4 nuls).

Liverpool repasse leader provisoire de Premier LeagueKlopp : «Les gens veulent qu’on joue comme City, mais c’est impossible»

Furieux contre l’arbitrage, Maradona va arrêter d’entraîner les Dorados

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Aéronautique Boeing réduit la cadence de production de son 737 Max immobilisé Le constructeur aéronautique américain Boeing annoncé vendredi la réduction de la cadence de production de son avion de ligne 737 Max immobilisé à travers le monde après deux crashs meurtriers en moins de six mois.La compagnie a indiqué qu’à partir de la mi-avril, elle réduirait la production de son avion à 42, au lieu de 52 par mois, afi n de pouvoir concentrer son attention sur la réparation du logiciel de contrôle de vol impliqué dans les crashs.«Nous ajustons temporairement le système de production du 737 pour tenir compte de la pause dans les livraisons du MAX, ce qui nous permettrait ainsi de hiérarchiser les ressources supplémentaires afi n de nous concentrer sur la certifi cation du logiciel et de remettre le MAX en vol. Nous avons décidé de passer temporairement d’un taux de production de 52 à 42 avions par mois à partir de la mi-avril», a déclaré le P-DG de Boeing, Dennis Muilenburg, dans un communiqué.L’annonce de réduction de la production intervient après que Boeing eut reconnu qu’un deuxième problème logiciel devait être résolu sur le Max. Cette découverte explique pourquoi le constructeur avait repoussé son ambitieux programme de relance de l’avion.Des rapports préliminaires sur des accidents en Indonésie et en Ethiopie ont révélé que des relevés de capteur erronés avaient déclenché par erreur un système anti-décrochage qui avait fait baisser le nez de l’appareil. Les pilotes de chaque avion avaient du mal à reprendre le contrôle du système automatisé. En tout, 346 personnes sont décédées dans les collisions des vols de Lion Air, le 28 octobre 2018, et d’Ethiopian Airlines, le 10 mars. Boeing fait face à un nombre croissant de poursuites intentées par les familles des victimes.Le P-DG de Boeing a également annoncé la création d’un comité spécial issu du Conseil d’administration de la compagnie, chargé d’examiner la conception et le développement des avions.«Le comité doit confi rmer l’effi cacité de nos procédures pour assurer le niveau de sécurité maximum sur notre programme 737 MAX et les programmes pour nos autres appareils, et aussi faire des recommandations pour améliorer nos procédures», précise le communiqué.

Météo Averses orageuses sur neuf wilayas du Centre et de l’Ouest Des averses de pluie, accompagnées parfois d’orages et de grêle, aff ecteront, à compter de dimanche matin, neuf wilayas du Centre et de l’Ouest du pays, a indiqué hier un bulletin météorologique spécial (BMS) émis par les services de l’Offi ce national de la météorologie. Les wilayas concernées sont: Mostaganem, Chlef, Tissemsilt, Ain Defl a, Blida, Tipaza, Alger, Médéa et Boumerdes, précise le BMS dont la validité prend eff et à compter de dimanche de 3h00 jusqu’à 12h00 avec des précipitations estimées qui atteindront ou dépasseront localement 30 mm. Par ailleurs, des vents forts souffl eront, parfois en rafales sur les wilayas de Tlemcen, Ain Temouchent, Oran, Mostaganem, Chlef et Tipaza.La force du vent souffl era sur le secteur Ouest à 60/70 km/h avec des rafales atteignant ou dépassant 80 km/h, et dont la validité prend eff et à compter de samedi à 21h 00 jusqu’à dimanche à 12h00, précise la même source.

La concentration dans l’at-mosphère du CO2, principal respon-sable du réchauff ement climatique, est au plus haut depuis trois mil-lions d’années, rendant inéluctable la hausse de la température de la planète et du niveau des océans en quelques siècles, mettent en garde des chercheurs. Les scientifi ques estimaient jusqu’alors que le niveau actuel de dioxyde de carbone, un peu supé-rieur à 400 parties par million (ppm), n’était pas plus important que celui d’il y a 800 000 ans, lors d’une période marquée par des cy-cles de réchauff ement et de refroi-dissement de la Terre qui se pour-suivraient aujourd’hui sans le ré-

chauff ement lié aux activités hu-maines. Mais des carottes de glace et de sédiments marins prélevés à l’endroit le plus froid de la planète révèlent désormais que la barre des 400 ppm a en fait été dépassée pour la dernière fois il y a trois millions d’années, pendant le Pliocène. Les températures étaient alors 3 à 4 C plus élevées, des arbres poussaient en Antarctique et le niveau des océans était à 15 mètres plus haut.Ces analyses sont corroborées par un nouveau modèle climatique dé-veloppé par le Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK).«La fi n du Pliocène est relativement proche de nous en terme de niveaux de CO2», explique un chercheur au

PIK et principal auteur d’une étude publiée cette semaine, Matteo Willeit, cité par des médias.«Nos modèles suggèrent qu’au Plio-cène il n’y avait ni cycle glaciaire ni grosses calottes glaciaires dans l’hé-misphère nord. Le CO2 était trop élevé et le climat trop chaud pour le permettre». L’accord de Paris sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauff ement de la planète à +2 C, voire +1,5 C, par rapport à l’ère pré-industrielle.Mais en 2017, les émissions de gaz à eff et de serre ont dépassé tous les records dans l’histoire humaine, et les engagements des Etats signatai-res de l’Accord de Paris condui-raient le monde vers +3 C.

PAR HOSSEM A. M. ET KACI K.

Vendredi dernier, alors que des centaines de milliers de manifestants battaient le pavé à Tizi Ouzou pour exiger des changements politiques dans le pays, des centaines de jeunes, issus des communes de Tizi Ouzou et de Draa Ben Khedda, ont pris d’assaut des cités de logements publics nouvellement construits et en attente d’attribu-tion. Plus de deux milliers, voire même plus de quatre mille, selon des informations diffi ciles à confi rmer, de logements situés dans les nouvelles zones à Tizi Ouzou et à Draa Ben Khedda ont été illégalement occupés. Les squatteurs, en majorité des jeunes, dont beau-coup ont fait venir leurs familles, ont occupé les lieux durant toute la nuit de vendredi à samedi. L’occupation des logements s’est poursuivie durant

une bonne partie de la journée d’hier. Les faits ont suscité l’indignation des citoyens qui n’admettent pas que des gens se permettent de faire main basse sur des propriétés qui ne leur appartiennent pas, en l’occurrence des logements dont certains ont été aff ectés à leurs attributaires dans le cadre de diff érentes formules de logements étatiques. Af-faire à suivre.

LES SQUATTEURS DES 320 LOGEMENTS DE NACIRIA DÉLOGÉS PAR LES GENDARMES

Par ailleurs, les squatteurs des 320 logements dans la commune de Naciria, à l’est de Boumerdès, ont été délogés des appartements qu’ils ont occupés illégalement durant la soirée de vendredi dernier.

Le squat a été eff ectué par de nombreux jeunes qui ont profi té de la marche de vendredi pour occuper illégalement des logements qui sont en voie d’achè-vement à la sortie sud de la ville. Les indus occupants ont été contraints de libérer les lieux après l’intervention d’un important dispo-sitif d’éléments de la gendarmerie dépêchés sur les lieux, a-t-on indiqué. Il est à souligner que le même scénario relatif au squat de logements a été enre-gistré lors des précédentes marches, notamment aux Issers et Chabet-El-Ameur, où les squatteurs ont été délogés par les forces de sécurité. Cet acte illégal est dénoncé par toute la population de Naciria, qui assimile ce comportement à une manœuvre déstabilisatrice de la révolte citoyenne, alors que tous les citoyens de la localité adhèrent corps et âme au rejet et à l’exigence du départ du système en place.

CLIMAT La concentration du CO2 au plus haut depuis 3 millions d’années

Profitant de la marche populaire du vendredi Plus de 2 000 logements squattés à Tizi Ouzou

PAR FAYÇAL DJOUDI

Huawei Télécommunications Al-gérie (HTA) Sarl a ouvert, hier, ses portes aux étudiants de deux presti-gieuses écoles, à savoir MDI-Business School, premier établissement privé d’enseignement supérieur en gestion en Algérie, et l’Ecole supérieure algé-rienne des aff aires (Esaa). Une ap-proche originale visant la création d’une vraie passerelle d’échange en-tre les mondes universitaire et pro-fessionnel. Huawei est le premier fournisseur des ICT et, également, premier créateur de l’écosystème en Algérie, travaillant avec plus de 120 partenaires algériens, échangeant ainsi le savoir-faire. «Afi n de déve-lopper la future économie numérique algérienne, nous nous sommes enga-gés à mettre en place un système de qualité de formation de talents dans le secteur des TIC. L’objectif est d’aider les étudiants, les profession-nels et les fonctionnaires à acquérir les connaissances les plus récentes sur les nouvelles technologies et à accroître leurs compétences profes-sionnelles au sein de notre société», a déclaré le directeur général de

Huawei Télécommunications Algérie Sarl, Thierry Gao, lors de son inter-vention devant les étudiants. Avant d’ajouter que «nous avons décidé cet année, pour la première fois, de per-mettre aux étudiants d’accomplir leurs stages pratiques au sein de Huawei Algérie», ajoutant avoir «déjà accueilli 18 stagiaires durant le premier semestre de l’année en cours, dont deux issus de MDI, et nous at-tendons un deuxième groupe au mois de septembre prochain».

HUAWEI VEUT CRÉER UNE ÉLITE IT EN ALGÉRIE«L’intégration de l’évolution techni-que et l’innovation du business model va créer un marché énorme dans les quinze prochaines années. Le déve-loppement de la technologie, spécia-lement la 5G, Big data et l’AI, va changer notre société complètement. C’est pourquoi notre objectif aujourd’hui est d’attirer l’attention des étudiants sur les évolutions réali-sées dans l’ICT. D’autre part nous souhaitons renforcer la collaboration entre Huawei et vos prestigieuses écoles pour accueillir l’avenir de l’ère

de la numérisation», conclut le DG de Huawei Télécommunications Algérie. Pour sa part, le directeur des rela-tions publiques et de la communica-tion de Huawei Télécommunications Algérie Sarl, Alexandre Tian, a indi-qué que «grâce aux formations pro-posées par l’université, les étudiants pourront par la suite intégrer le mon-de professionnel et ainsi devenir des acteurs sur le marché du travail». «Notre objectif est de participer plei-nement au développement du secteur de l’enseignement supérieur en Algé-rie et la facilitation de l’insertion des

diplômés dans le monde du travail. Nous permettons aux étudiants d’ac-complir des stages pratiques au sein de Huawei Algérie et aussi le recrute-ment des diplômés des diff érents éta-blissements de l’enseignement supé-rieur», ajoutera-t-il Par ailleurs, HTA emploie plus de 500 personnes, dont 83% de nationalité algérienne, qui ont bénéfi cié jusqu’ici de l’expertise et du savoir-faire de la marque en matière des ICT. Au total, 7 000 ingé-nieurs et techniciens algériens ont été formés, dont plus de 100 ont eu la certifi cation Huawei.

Métiers du digital

Les étudiants à la rencontre de Huawei AlgérieHuawei Algérie, le géant chinois des solutions IT, a organisé, hier dans ses locaux d’Alger, une journée portes ouvertes sur les métiers du digital pour permettre aux étudiants de découvrir le monde professionnel et de les accompagner dans la réalisation de leurs projets de fi n d’études.