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DANIDA PROGRAMME POUR LE DÉVELOPPEMENT INTÉGRÉ DES PÊCHES ARTISANALES EN AFflOUE DE L'OUEST PROGRAMME DU DIPA Document Technique N° 127 Juillet 1998 Guide méthodologique pour l'étùde des coûts et revenus en pêche artisanale en Afrique Mauritanie Sénégal Cap-Vert Gamble Guinée Bissau Guinée Sierra Léone Libéria Côte d'ivoire Ghana Togo Bénin Nigéria Camerouri 7 11 15 l7. 18' Guinée Equatoriale Gabon São Tomé et Principe Congo Zaire Angola o DEPARTEMENT DE COOPERATION ET DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DU DANEMARK ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

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DANIDA

PROGRAMME POUR LE DÉVELOPPEMENT INTÉGRÉ DESPÊCHES ARTISANALES EN AFflOUE DE L'OUEST

PROGRAMME DU DIPA

Document Technique N° 127 Juillet 1998

Guide méthodologique pour l'étùde des coûtset revenus en pêche artisanale en Afrique

Mauritanie

Sénégal

Cap-Vert

Gamble

Guinée Bissau

Guinée

Sierra Léone

Libéria

Côte d'ivoire

Ghana

Togo

Bénin

NigériaCamerouri

711 15

l7.18'

Guinée Equatoriale

Gabon

São Tomé et Principe

Congo

Zaire

Angola

o

DEPARTEMENT DE COOPERATION ET DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DU DANEMARK

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

FAO LIBRARY AN: 389529
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Document Technique N° 127 Juillet 1998

Guide méthodologique pour l'étùde des coûtset revenus en pêche artisanale en Afrique

par

Moustapha Kébé,Economiste, Cadre assistant DIPA

et

Benoît HoremansExpert en planification, Chef d'équipe DIPA

ORGANISATION LES NATIONS UNIES POUR L!ALIMENTATION ET LtAGRICULTURECotonou, juillet 1998

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Les appellations employées dans cette publication et la présentation desdonnées qui y figurent, n'impliquent de la part de l'Organìsation des NationsUnies pour l'Alimentation et l'Agriculture aucune prise de position quant austatut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités niquant au tracé de leurs frontières ou limites.

La référence bibliographique de ce document doit être donnée ainsi:

Kébé, M et Horemans B., 1998.- Guide méthodologique pour l'étude des coûts et revenus enpêche artisanale en Afrique. Programme de Développement Intégré des PêchesArtisanales en Afrique de Ouest (DIPA). 32 p.+ annexes, DIIPA/WP/l27.

Projet DIPA

FAOB.P. 1369

Cotonou, République du Bénin

E-mail dipafaobow,intnet.bj Fax : (229) 33.05.19 Tél : (229) 33.09.25

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LA VISION FOUI? DIPA PHASE III

INTRODUCTWN

La stratégie de développement pendant les années 60 et 70 était basée sur la philosophicselon laquelle les pays en développement manquaient de technologie perfectionnée et de capitauxpour accélérer leur développement. L'industrialisation était donc promue dans le but de tirer profitdes abondantes ressources halieutiques alors disponibles. Cependant, lessor économiqueescompté n'a pas eu lieu et l'approche de développement s'est tournée vers une stratégie wraleintégrée où l'accent est mis sur la communauté tout entière. Cela visait à améliorer les revenus etla qualité de vie à travers l'assistance technique et la participation active de la population dcpêcheurs et de la communauté,

Dans ce contexte, l'accent était initialement mis sur le concept de Centre Communautairedes Pêches (CCP) en tant que moyen de promotion du développement de la pêche artisanale.Mais, il s'est avéré que la présence d'un ensemble d'installation et de services réunis pour satìsfaireles besoins focaux nc garantissait nullement que tes structures/instailations seraient utilisées ou quele développement allait se produire. La participation active de la population de pêcheurs et lamobilisation des ressources locales et communautaires étaient un impératif en vue d'assurer ladurabilité des initiatives entreprises par les projets de développement etlou la communauté.

Jusque-là et d'une façon générale, le Programme DIPA a travaillé dans un contexte deressource de pêche abondante ou apparemment adéquate avec une faible pression démographique.Le scénario est cependant en train de changer et il faudra bientôt faire face à la triple contraintede la réduction de stocks de poisson, de la dégradation de l'environnement et de la pression d'unepopulation croissante. Comme cela s'est passé dans bien d'autres secteurs, il faut s'attendre à ceque d'autres couches de la population découvrent une nouvelle raison de vivre dans la pêcheartisanale renforçant aussi la concurrence pour les ressources entre les artisans pêcheurs à laquelles'ajoute la concurrence déjà existante entre les pèches artisanale et industrielle avec leur effetconséquent sur l'environnement.

Ce scénario requiert la mise en oeuvre continue de la stratégie intégrée qui reste valablepour le développement des pêches artisanales, mais avec un nouveau compromis: l'accent sur leséléments et les mécanismes qui favorisent la durabilité des initiatives, sur une pêche responsable,sur les mécanismes pouvant favoriser la décentralisation du pouvoir et des prises de décision parla communauté locale eu ce qui concerne l'aménagement des ressources et le développetnent, etsur le renforcement des capacités nationales pour un aménagement et un développement durableset équitables des ressources, ainsi que sur la consolidation des acquis.

L'OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT

Ainsi. l'obec1ifde developpcmcnt de la troisième phase du Programme DIPA qui a débutéle 1er juillet 1994 est d'assurer à vingt pays cÔtiers d'Afrique de Ouest un développement et unaménagement durables de leur peche artisanale en vue de maximiser les avantages sociaux etéconomiques des communautés de pêcheurs en termes d'emploi. de protéines et dc revenus Cecise lera selon une approche intégrée et participative en mettant L'accent sur l'équité, le rôle deslemmes, le, transfert de teclmoloL;ic. l; protection de l'environnement, ainsi que le renforcement(les capacités humaines et institutionnelles

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Les objectils uuniédiat.s sont:

identifier, évaluer ét diffuser les stratégies ei mécanismes daménagement ci. dc'développement durables de la pêche artisanale au sein des communautés dc pêcheurs;

améliorer les compétences du personnel des Départements des Pêches nationaux enmatière de planification du développement et d'aménagement de la pêche artisanale,

3 renforcer les compétences techniques dans ¿es disciplines de la pêche, principalement entechnologie de la pêche et du poisson;

améliorer l'échange d'information et d'expériences relatives à la pêche artisanale dans larégion;

promouvoir la collaboration régionale et sous-régionale pour le développement etl'aménagement des pêcheries artisanales.

Dans ce contexte, le Programme DIPA abordera, au cours de son intervention lesprincipaux aspects suivants:

assistance à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'une politique nationale dedéveloppement claire et cohérente en faveur du secteur;

conseils en matière d'aménagement et d'allocation des ressources entre les différentesflottes de pêche artisanale et industrielle, nationale et étrangère;

implication des utilisateurs dans la conception et la gestion des infrastructures à terre;

suivi de l'évolution du secteur par la mise en oeuvre d'un système d'indicateurséconomiques adapté aux disponibilités financières et humaines;

amélioration des technologies de captures en fonction des ressources disponibles,

augmentation de la valeur du produit final par l'amélioration du traitement et de lacommercìalisation;

promotion du développement communautaire en accord avec les teçons tirées des Phases¡ et II, et orienté vers la durabilité des actions entreprises;

' amélioration du système thnformationlcommu nicati on du Programnic

Il est attendu qu'à la fin de la troisième phase du Programme E)IPA, la région disposeradun noyau dexperts onentes veis les activités dc terrain, capables dc répondre aux défis dusecteur de la pêche artisanale et de favoriser son dcveloppcmertt dans leur pays en conformiteavec Les aspirations ci besoins des artisans pécheurs

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Ce guide est destiné essentiellement aux responsables de la planification et dudéveloppement des pêches en Afrique. Son objectif principal est de présenter les objectifs etles éléments principaux de l'enquête de coûts et revenus en pêche artisanale, soussecteur quijoue un rôle primordial dans les économies nationales de la plupart des pays africains.

Le guide met l'accent sur l'intérêt de l'étude des coûts et revenus en pêche artisanale,notamment en teinte d'aide à la prise de décisions tant pour les administrateurs des pêches quepour les opérateurs économiques eux-mêmes. Il fournit quelques définitions des conceptsfréquemment utilisés dans les domaines de l'économie des ressources renouvelables et de lastatistique descriptive. Les différentes étapes de la réalisation d'une enquête coûts/revenussont décrites le recensement des unités de pêche (enquête-cadre), la planification del'enquête, la présentation et l'analyse des principaux résultats.

Compte tenu des difficultés à disposer des informations nécessaires à une analyseéconomique, l'analyse financière a été privilégiée. Cette démarche intègre une approchecomptable et une approche socio-économique. L'approche comptable est utile pour ledécideur et le planificateur car exprimée en grandeurs directement «agrégeables » (chiffred'affaires, coûts fixes et variables, revenus but et net d'exploitation). Cependant, seulel'approche socio-économique permet de disposer des éléments indispensables à lacompréhension des conditions d'acceptabilité ou de refus social des différentes technologiespossibles par les pêcheurs. Elle prend en compte les modalités réelles de partage du surpluséconomique en vigueur au sein des unités de pêche.

Les études de cas menées dans quelques pays de la région ont peitnis de tirer uncertain nombre d'enseignements de la méthodologie appliquée. On retiendra notamment lanécessité : (i) de sensibiliser les pêcheurs aux objectifs de l'étude et aux bénéfices qu'ilspeuvent en tirer à court et moyen teintes, de les impliquer de façon active au travail en mettantà leur disposition des carnets de notes, par exemple ; (ii) de bien choisir les enquêteurs etd'assurer leur formation ainsi que leur suivi, et (iii) d'encourager la confiance entreenquêteurs et pêcheurs.

Rapport technique du DIPA N°127

RESUME

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AVANT-PROPOS

Ce travail rentre dans le cadre des activités du Programme pour le développementintégré des pêches en Afrique de l'Ouest (DIPA), notamment le volet relatif à la mise en placed'une méthodologie appropriée pour le suivi socio-économique de la pêche artisanalemaritime.

L'objectif est de fournir un guide simple aux planificateurs chargés du développementet de l'aménagement de la pêche artisanale en Afrique leur permettant de procéder à l'analysede la rentabilité des unités de pêche.

Dans la pratique chaque pays, et même chaque pêcherie, représente un cas particulier.Dès lors, il n'est pas possible de fournir ici une méthode précise et adaptée à chacun. Laréalisation pratique de ces études dépendra généralement de l'importance de la pêche dans lepays, et de certaines pêcheries en particulier, des moyens humains, logistiques et financiersmis à la disposition du département responsable du secteur, de l'acuité des problèmesd'aménagement et de la volonté politique mise en oeuvre dans le cadre du développement despêches.

L'étude de coûts et revenus est définie comnie un processus de collecte, de traitementet d'analyse des composants des coûts de production, des revenus générés et de laperfoiiiiance globale des unités de pêche artisanale. Elle fournit une image de la situation dusecteur de production jusqu'au lieu de débarquement d'un point de vue financier etéconomique. Cependant, l'approche financière a été privilégiée dans ce document comptetenu de l'inexistence de données de base dans la plupart des cas pour une analyseéconomìque. Par ailleurs, les ressources humaines disponibles pour la collecte d'informationssont généralement limitées. C'est pourquoi la priorité a été donnée à la collecte des donnéesessentielles, leur traitement et leur analyse.

Ce travail n'est pas une fin en soi. Il se veut un document de travail dans un contextecaractérisé par la rareté des ressources financières et humaines pour un suivi régulier du sous-secteur artisanal des pêches en Afrique.

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TABLE DES MATIERES

Rapport technique du DIPA N°127 iii

O. Introduction

Pages

i

1. L'étude des coûts et revenus en tant qu'outil d'aide à la prise de décision 2

1.1 Planification sectorielle et aménagement des pêcheries 21.2 Etudes d'investissement 4

2. Définition de quelques concepts de base 5

2.1 Analyse financière et analyse économique 5

2.2. Pêche artisanale 62.3 Unité d'observation et d'analyse en pêche artisanale 8

2.4 Notion de coût 92.5 Revenus en pêche artisanale 102.6 Statistique descriptive il

2.6.1 Population, strate et échantillon il2.6.2 Distribution, moyenne, médiane et mode 122.6.3 Variance et écart-type 132.6.4 Régression linéaire et coefficient de corrélation 13

3. Structure des coûts et des revenus en pêche artisanale 14

3.1 Coûts liés à l'exploitation de l'unité de pêche 143.1.1 Coûts fixes 153.1.2 Coûts variables 17

3.2 Revenus générés par l'exploitation de l'unité de pêche 183.2.1 Système de rémunération des facteurs dc production 183.2.2 Revenu en espèce 183.2.3 Autoconsommation 193.2.4 Revenus du travail et du capital 20

4. Organisation de l'enquête coûts et revenus 20

4.1 Données de base : résultats de l'enquête cadre 204.2 Planification de l'enquête 224.3 Echantillonnage 224.4 Traitement des données 244.5 Analyse et présentation des résultats 25

4.5.1 Caractéristìques et techniques socio-économiques 264.5.2 Coûts liés à l'exploitation des unités de pêche 264.5.3 Captures et revenus générés par les unités de pêche 264 5.4 Rentabilité financière 26

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5. Recommandations 27

5.1 Choix et sélection des enquêteurs 285.2 Sensibilisation des pêcheurs 285.3 Evaluation des revenus issus de l'opération pêche 29.5.4 Choix des chefs d'unités de pêche à enquêter 295.5 Régularité des enquêtes-cadres et des enquêtes capture/effort 30

Références bibliographiques 31

Annexe i Fiche de renseignements sur l'unité de pêche (enquête cadre) 33

Annexe 2 : Rapport de marée (enquête coûts et revenus) 34

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O. Introduction

La pêche artisanale joue un rôle important dans l'économie des pays africains. Ellemet en oeuvre un ensemble d'activités et d'agents économiques qui ne sont pas tous impliquésdans l'exploitation des ressources halieutiques mais dont le rôle est indispensable à lavalorisation des produits débarqués. Le nombre de pêcheurs artisans est estimé à près de deuxmillions dont la moitié sont des professionnels opérant à temps plein et l'autre moitié despêcheurs à temps partiel ou occasionnel. Le nombre de personnes employées dans les secteurssecondaire et tertiaire dépendant directement de la pêche sont 4 à 5 fois supérieurs au nombrede pêcheurs en activité. Les pêcheurs artisans sont responsables de l'essentiel des capturesréalisées dans les eaux continentales, soit environ 1,6 miflion de tonnes, alors que leur partreprésente 80 % des 2,3 millions de tormes capturées par les flottes des pays africains dans leseaux maritimes. Au total leur contribution à la création de richesse et à la sécurité alimentairepeut être estimée à environ 3,5 millions de tonnes de poisson par an.

L'objectif principal souvent assigné au sous-secteur de la pêche artisanale en Afriqueest l'élévation du niveau de vie des pêcheurs. Il peut entrer en conflit avec d'autres objectifstels que la création d'emplois, l'accroissement de la production de poisson pour laconsommation intérieure ou l'acquisition de devises par l'exportation ou la maximisation dela rente économique attachée à la ressource. L'appréciation de l'évolution de la pêcheartisanale dans le cadre de la planification économique nationale nécessite en règle généraleune évaluation correcte de la rentabilité des unités dc pêche (coûts et revenus). Il estégalement nécessaire de disposer d'informations socio-économiques devant aider à la prise dedécision notamment eu ce qui concerne les technologies à encourager ou non, compte tenu desdonnées biologiques disponibles. Par ailleurs, les pêcheurs ont besoin d'éléments pertinentsleur permettant d'améliorer la gestion de leurs unités de pêche, Or, la plupart des pêcheriesartisanales africaines restent caractérisées par l'absence de ces informations de base.

Dès lors, il est indispensable de mettre à la disposition des autorités chargées dudéveloppement et de l'aménagement des pêches un outil d'analyse des coûts et revenus decette importante activité. Le Programme pour le Développement Intégré des PêchesArtisanales en Afrique de l'Ouest (DIPA) a pris l'initiative en 1996 de développer danscertains pays de la région des études de coûts et revenus. Il s'agit d'études détaillées maisglobales portant sur les coûts de production, le système de partage des captures et larentabilité des opérations de pêche. L'objectif de ce document est de fournir un guideméthodologique pour l'étude généralisée dans la région des coûts et revenus en pêcheartisanale. La méthodologie développée au Bénin, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en Gambie,au Ghana, en Guinée, en Mauntanie, au Nigeria et au Sénégal dans le cadre des études de cas(Turay et Verstralen, 1997) a servi de base à ce travail. On s'attachera ici à décrire seulementl'approche financière de l'analyse des coûts et revenus en pêche artisanale.

Le document est organisé en quatre sections. La première section pose lapob.lématique de l'étude des coûts et revenus en pêche artisanale notamment en terme d'aideà la prise de décisions. Dans la seconde section sont fournies quelques définitions desconcepts fréquemment utilisés dans les domaines de l'économie des ressources renouvelableset de la statistique deQcriptive. Les éléments constituant les coûts et les revenus des unités depêche artisanale sont analysés dans la troisième section. La quatrième section fournit quelquesindications générales pour la conduite des enquêtes coûts et revenus en pêche artisanale ainsi

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que pour la présentation et l'analyse des résultats des enquêtes de coûts et revenus. L'analysedes leçons tirées des études de cas débouche sur des recommandations pratiques.

L'étude des coûts et revenus en tant qu'outil d'aide à la prise cJe décision

L'étude des coûts et revenus Consiste en règle générale à évaluer, à partir d'unéchantillon représentatif, les revenus des unités de pêche (capital et travail), ainsi que les coûtsfixes et variables. Il s'agit en fait d'un processus de collecte, de traitement et d'analyse desdonnées économiques relatives à l'exploitation des ressources halieutiques. C'est un travailcontinu, tout comme les études relatives aux captures et à l'effort de pêche, dont les résultatsstatistiquement fiables permettront de répondre de manière adéquate à des demandesd'information d'origine très diverse.

En réalité, les études de coûts et revenus fournissent des informations de baseindispensables à la prise de décision aussi bien pour le planificateur que pour l'entrepreneur.Dans ce cadre, deux grands domaines spécifiques peuvent être identifiés pour le secteur despêches : (i) la planification sectorielle et l'aménagement des pêcheries, et (ii) les étudesd'investissement.

1.1 Planification sectorielle et aménagement des pêcheries

La planification du développement du secteur des pêches comprend deux étapes. Lapremière consiste à déterminer la capacité de renouvellement des ressources, ainsi que lescoûts et revenus des principaux types d'unité de pêche. Dans un second temps, il s'agit dedéfinir sur la base des orientations politiques générales du gouvernement celles qui recevronten priorité une assistance spécifique. Cependant, il est clair que la rentabilité économique oufinancière ne saurait être le seul objectif en matière de politique nationale des pêches. En effet,les décideurs politiques chercheront, par exemple, à améliorer l'approvisionnement despopulations en produits halieutiques à moindre coût ou à réduire les coûts de production desunités de pêche ou encore à accroître le niveau de l'emploi dans le secteur. Ces différentsobjectifs peuvent apparaître contradictoires compte tenu de la spécificité de l'exploitation desressources halieutiques. Dès lors, il appartient au planificateur d'en faire la démonstration etde calculer le coût social des alternatives de développement sectoriel techniquementenvisageables.

Les ressources maritimes sont des ressources naturelles renouvelables à fluctuationsimportantes et très vulnérables à toute foiiiie d'exploitation. En Afrique, ces ressources sontsoumises à un régime de propriété commune avec libre accès ou accès peu contrôlé. En raisonde ces caractéristiques, le secteur de la pêche a généralement besoin de l'intervention de l'Etatpour définir les droits d'usage et les normes d'utilisation, en fonction d'objectifs de politiquede pêche (Kébé, 1988).

En l'absence de toute intervention de la puissance publique, la concurrence entreutilisateurs pour s'accaparer la rente économique attachée à la ressource peut générer desérieux problèmes de nature biologique, économique et sociale. Par ailleurs, chaque pêcheurcherche à maximìser son profit (différence entre recette et coût), comme tout producteur

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rationnel. L'agrégation de ces comportements individuels, combinée à l'absence de toutpilotage du système aboutit au développement d'un effort de pêche excessif pouvant entraînerune sur-pêche des ressources maritimes, une surcapitalisation dans les moyens de productionet des conflits entre pêcheurs en activité.

Les politiques d'aménagement adoptées pour éviter ou corriger les situations desurexploitation biologique et/ou économique, cherchent à atteindre et maintenir un niveauparticulier d'effort de pêche par des mesures de régulation spécifiques comme le maillage desfilets, les quotas de capture, les saisons de pêche et les licences de pêche.

Le suivi des coûts et des revenus des unités de pêche constitue ainsi un élémentindispensable de la gestion de laressource. En effet, selon la théorie de l'aménagement despêches les niveaux d'effort correspondant au point d'exploitation optimum des ressom-ces dupoint de vue biologique et économique sont différents. Les coûts et revenus des unités depêche vont déterminer le niveau d'effort de pêche (mesuré en tenues de nombred'embarcations ou de pêcheurs en activité) et, en fonction de la productivité naturelle dustock, le niveau d'exploitation de la pêcherie.

Par ailleurs, dans la plupart des pays africains, les instruments d'aménagement tels queles taxes et les subventions out été largement utilisés sans qu'on ait au préalable analysé larentabilité des unités de pêche en activité. Les conséquences de telles mesures peuvent êtrenéfastes quand on sait la difficulté qu'il peut y avoir à supprimer des avantages longtempsconcédés et considérés comme acquis par les pêcheurs, comme, par exemple, les subventions.

Dans une pêcherie non régulée et en exploitation, l'augmentation à court terme del'emploi dans la pêcherie grâce à de nouveaux investissements se traduira à plus ou moinslong terme par une diminution du revenu moyen des pêcheurs et des quantités débarquées. Enoutre, toute politique de l'Etat visant à maximiser la rente économique ou les capturés devralimiter investissements et emplois dans la pêcherie (voir encadré 1).

Une distribution équitable des revenus est souvent un objectif affirmé par les pouvoirspublics. Dans la mesure où la pêche artisanale fait vivre bon nombre des plus pauvres dans lespays africains, l'étude des coûts et revenus dans le secteur aura une importance nonnégligeable pour les décideurs politiques. En effet, une bonne compréhension du schéma dedistribution des revenus, entre rémunération du travail et du capital, ou encore entre segmentsde la filière pêche (production, transformation, commercialisation), constitue un instrumentessentiel pour la prise de décision. Des inégalités sociales ou géographiques pourront ainsiêtre corrigées par des mesures adéquates de taxation ou d'incitation à l'investissement tels quele crédit ou les subventions.

Enfin, les résultats des enquêtes de Coûts et revenus pourront permettre d'identifier lestaxes et les subventions qui s'appliquent au secteur, d'estimer le montant global de cestransferts à l'intérieur de la société et d'évaluer leurs effets en termes de redistribution desrevenus.

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Incadré 1: Quelques exemples tie conséquences de programmes de soutien à la pêcheartisan ale

> Une innovation technologique comme la motorisation des embarcations couplée àl'introduction d'engins de pêche plus performants (par exemple senne tournante) accroît lacapacité dc capture ainsi que les revenus par pêcheur et le revenu du capital. Cependant,ceci conduira à moyen et long termes à un accroissement du prélèvement sur le stock etpar conséquent à une diminution des captures par unité d'effort de pêche. II en résulteraune baisse des captures et des revenus totaux.

Une hausse du prix du poisson au débarquement entraînera également une augmentationtemporaire des revenus des pêcheurs. Mais ces revenus suppléthenaires attireront, denouveaux pêcheurs, provoquant une hausse des coûts totaux d'exploitation de la pêcherieet une baisse des revenus globaux. Les captures totales diminueront également à un niveauinférieur à celui de la situation initiale. La baisse dé rentabilité individuelle engendreradespertes d'emplois avec la sortie desunités depêcheles moins performantes.

> La décision de subventionner le carburant pêche se traduira par une diminution des coûtspar unité d'effort de pêche. Il en résultera un profit supplémentaire pour les pêcheurs, cequi va attirer de nouveaux pêcheurs. En même temps, on va assister à une diniìnution descaptures par unité d'effort pour les pêcheurs déjà présents et à une réduction des captureset dea revenus totaux de la pêcherie. La mêmesituation que précédemment pourra êtreobservée.

1.2 Etudes d'investissement

La décision d'investissement est toujours fondamentale dans la mesure où ellereprésente un choix entre plusieurs alternatives. Cette décision aura d'importantesconséquences pour les bailleurs de fonds tant publics que privés, pour les propriétaires desimmobilisations, pour le secteur directement ou indirectement concerné, et pour l'économienationale dans son ensemble. L'information portant sur les coûts et revenus des unités depêche constitue bien souvent la base indispensable à toute évaluation d'un projetd'investissement. Or, cette information de base fait défaut dans la plupart des cas.

Par ailleurs, la décision d'affectation de ressources limitées pour un projet particuliersignifie que bien souvent ces ressources ne seront plus disponibles pour un autre projet. Dèslors, on comprend l'importance des analyses de rentabilité économique comparée entre diverstypes d'unités de pêche artisanale ou entre pêche artisanale et pêche industrielle. Pendantlongtemps, l'affectation à la pêche industrielle de la plus grande part des investissementspublics destinés au secteur des pêches a été liée en partie à l'absence d'études sur la rentabilitééconomique et financière des unités de pêche artisanale en Afrique. En effet, les informationsdisponibles ne permettaient pas d'avoir une idée précise du poids relatif de chaquecomposante du système pêche.

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2. Définition de quelques concepts de base

Le but de cette section est de présenter de manière simple les notions quel'administrateur des pêches doit être en mesure de comprendre afin de pouvoir orienter letravail des spécialistes et interpréter correctement les résultats des enquêtes coûts et revenus.Le lecteur intéressé pourra se reporter à la bibliographie pour certains ouvrages qui traitent desquestions d'économie des pêches et de statistique descriptive (Anderson, 1986 ; Bazigos,1976 ; Caddy et Bazigos, 1985 ; Grais, 1979 ; Lawson, 1984 ; Weber, 1980).

2.1. Analyse financière et analyse économique

L'analyse financière est la plus pertinente du point de vue privé, celui du propriétairede l'unité de pêche (armateur), du pêcheur, du prêteur ou encore du consommateur. Elle sebase sur les prix du marché, c'est-à-dire les prix réellement payés par les producteurs pour lesintrants (carburant, glace, appât, etc.) et le prix reçu pour le poisson débarqué et vendu. Dansune économie en concurrence pure et parfaite ces prix traduisent exactement la valeur desbiens et services (voir encadré 2).

Dans la réalité, les prix du marché sont affectés par divers phénomènes économiqueset par la politique gouvernementale en matière de tarifs, taxes, subventions, ou encore par lafixation d'un taux de change officiel. Dès lors, les prix payés ou reçus par les pêcheurscorrespondent, rarement, pour la société dans son ensemble, au véritable coût ou revenu quereprésentent les intrants ou les produits débarqués. Ainsi, par exemple, le carburant peut êtrevendu hors-taxe aux pêcheurs ce qui représente un manque à gagner pour l'économie dans sonensemble. Dans l'analyse économique, le carburant sera valorisé à son prix de référence c'est-à-dire le prix sans taxe et sans subvention, ce prix étant plus élevé que celui payé réellementpar les pêcheurs.

Trois autres grandes différences entre l'analyse financière et l'analyse économiquepeuvent être notées:

> L'analyse économique est neutre en ce qui concerne la distribution du revenu et lapropriété du capital. En d'autres termes, le revenu social total est calculé sanss'intéresser à savoir dans quelle proportion chacun y contribue et qui en bénéficie.

> Les taxes et les subventions sont traitées en analyse financière respectivementcomme des «coûts» et des «bénéfices» pour l'entrepreneur privé. En analyseéconomique, ils sont considérés comme des transferts entre diverses composantesde l'économie. Les taxes perçues sont un bénéfice social tandis que les subventionsaccordées représentent un coût pour la société ou plus exactement un manque àgagner.

> Le paiement des intérêts sur le capital emprunté représente un coût pourl'opérateur individuel et est traité comme tel en analyse financière; par contre, enanalyse économique il s'agit d'un revenu du capital pour la société dans sonensemble.

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En réalité, ce document combine l'approche socio-économique avec l'approche«comptable» compte tenu de la spécificité de la pêche artisanale. L'approche comptable estutile pour le décideur et le planificateur car elle est exprimée en grandeurs directement«agrégeables» (chiffre d'affaires, coûts fixes et variables, revenus but et net d'exploitation).Seule l'approche socio-économique permet de disposer des éléments indispensables à lacompréhension des conditions d'acceptabilité ou de refus social des technologies possiblespar les pêcheurs. Elle prend en compte les modalités réelles de partage des bénéficesfinanciers et économiques en vigueur au sein des unités de pêche.

Encadré 2: Situation de concurrence pure et parfaite

En théorie économique, un marché est dit en concurrence pure et parfaite si les cinqconditions suivantes sont remplies:

Momiçité du marché t fi existe ungrand nombr defirnies, chaöunene possédàntquùiiefaible part de marché. Par ailleurs,, àucun desiionbreux coiisominateurs présents ne peut àlui seul ìnfluenc,erles prix chi rnarch&

Homogénéité du produit t 11 n'y a aucune différence du bien celui-ci étant produit par lésfirmesen utilisant un processus de production identique

Libre ace l'industrie :' 1..Jne nouvelle flnnepeut s'installer sans entrave si ellé observeque des profits supérieurs à la normale sontgénérés, ou' quitter l'industrie dans le cascontraire.

Parfaite transparence: II y a une parfaite connaissance de tons les éléments significatifs dumarché, notamment des prix par lés acheteur des taux de, salaires par. les travailleurs etdes colts de production par les producteurs

Parfaite mobilité ds facteurs d'nustth à doit êtremobile entre lsdifférents emplois. Cèla. siippose que les qualifiCations doivent être simples peunombreuses et leur apprentissage aisé.

Les trois premières conditionstraduisentla situation d'une concurrence pure.

2.2. Pêche artisanale

En règle générale, on distingue trois secteurs d'activités économiques : le secteurprimaire qui concerne la production proprement dite, le secteur secondaire regroupant lesactivités de transformation et le secteur tertiaire quì concerne la commercialisation desproduits finis.

En pêche artisanale, le secteur dc production primaire concerne l'activité de capturejusqu'à la première vente généralement au point de débarquement. Bien qu'étant trèsimportantes, les activités de transformation et de commercialisation ne seront pas traitées dansce document; elles nécessitent une approche différente de celle présentée ici.

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Rappelons que le secteur des pêches maritimes comprend deux sous-secteurs: la pêcheindustrielle et la pêche artisanale. Les eaux continentales africaines quant à elles ne sontgénéralement exploitées que de façon artisanale.

La pêche artisanale en Afrique est généralement définie sur la base de deux critèresprincipaux : l'échelle de production et l'organisation économique.

La référence au critère de l'échelle de production ou de l'outil de production semble,dans la plupart des cas satisfaisante. C'est ainsi que dans la littérature anglo-saxonne, onrencontre le terme de «smail-scale fisheries» qui peut être traduit en français par «petitmétier ». Néanmoins, cette définition est remise en cause par la présence, dans le cas, parexemple, de l'exploitation des petits pélagiques côtiers au Sénégal, d'unités de pêcheartisanale qui ont une puissance de pêche (en termes de capacité de capture) supérieure à celled'unités semi-industrielles,

L'artisan se définit comme une petite production marchande caractérisée par l'absencede séparation formelle entre la propriété des moyens de production et l'activité directe deproduction. Ces caractéristiques se rencontrent très souvent dans les pêcheries piroguières.Cependant, l'apparition des techniques de production plus capitalistiques comme la sennetournante, dès le début des années 50 au Ghana et des années 70 au Sénégal, a engendrél'arrivée de non pêcheurs, propriétaires des moyens de production. Par ailleurs, certainesunités de pêche à la senne de plage utilisent un équipage de taille pouvant atteindre 80pêcheurs. Cette force de travail est nettement plus grande que dans une firme « artisanale ».

Une troisième définition pourrait être proposée. La pêche artisanale serait alors conçuecomme l'ensemble des activités d'exploitation halieutique fondées sur les initìatives locales,et reposant sur des formes d'organisation économique poursuivant des buts multiples parmilesquelles la reproduction sociale (à la différence de la pêche industrielle) et la recherche degains monétaires.

L'une des caractéristiques les plus frappantes de la pêche piroguière en Afrique estl'ancienneté et l'ampleur des phénomènes migratoires. La présence de pêcheurs migrants dansde nombreuses régions de l'Afrique de l'Ouest a été constatée dès le début du siècle. Cesmigrations peuvent être de grande échelle comme ceux des pêcheurs Ewe et Fanti du Ghanadont l'influence se fait sentir jusqu'en Guinée ou encore des pêcheurs Plah ou Pedah duBénin et du Togo qui vont pêcher jusqu'au Congo et au Gabon ou encore les pêcheurssénégalais (wolof de Saint-Louis et nyominka des îles du Saloum) qui migrent au nord jusqu'àDakhla (ex Rio de Oro) et au sud jusqu'en Sierra Leone. Il existe par ailleurs d'importantsmouvements saisonniers internes aux pays.

Le cas de ces pêcheurs migrants ne peut être ignoré et devra faire l'objet d'uneattention particulière tant dans la collecte des données que dans leur traitement etinterprétation en raison des problèmes méthodologiques qu'ils posent. Il est recommandéd'identifier clairement ces individus lors de l'enquête-cadre et de les regrouper en une ouplusieurs strates lors de la division de l'ensemble des unités de pêche.

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Une distinction sera également faite entre pêcheurs à temps plein, à temps partiel etoccasionnels. Cette distinction est importante lors de l'estimation du revenu car les pêcheursoccasionnels (moins de 30 % de leur temps de travail consacré à la pêche) ou à temps partiel(entre 30 et 90 % du temps de travail consacré à la pêche) perçoivent en général des revenusd'autres sources (agriculture, petit commerce, transport de biens ou de personnes avec leursembarcations, etc.). En outre, du point de vue socio-économique ces catégories constituerontdes groupes cibles différents aux yeux du planificateur.

2.3 Unité d'observation et d'analyse en pêche artisanale

Dans les enquêtes statistiques, économiques ou sociologiques, le problème des unitésd'observation et d'analyse constitue une question cruciale à résoudre. Le choix de cette unitéest fonction de la nature de l'objet d'étude et des conditions de réalisation de l'étude (demande,temps, moyens).

Dans les études en milieu rural (agriculture), l'unité d'observation utilisée en règlegénérale est la communauté de résidence (carré, concession, quartier). En pêche artisanale, lesconcessions ou carrés se dissocient saisoimièrernent, les pêcheurs ayant souvent fait desmigrations une composante essentielle de leur mode de vie. L'exemple des pêcheurs nyorninkades îles du Saloum (Sénégal) est édifiant. Toute la communauté villageoise éclate après lescultures de riz et reste dissociée dix mois par an. Au sein du même carré, certains iront dans laville pour chercher du travail tandis que les pêcheurs se répandent le long du littoral.

En pêche artisanale, c'est l'unité de pêche qui constitue l'unité de production, l'unitéd'observation. Une ou plusieurs espèces impliquent un ou plusieurs engins appropriés pourleur capture. Le choix de l'engin détennine le nombre et la taille des embarcations, le nombreet la puissance des moteurs utilisés ainsi que la taille de l'équipage (voir encadré 3).

Cette définition de l'unité de pêche correspond à la réalité de la pêche artisanalemaritime. En milieu lagunaire ou estuarien, la pêche est souvent pratiquée individuellementsans embarcation, sans moyen de propulsion. Par conséquent les éléments constitutifs d'uneunité de pêche peuvent être définis comme suit (Diaw, 1989):

> le moyen ou l'objet de production (espèce-cible/milieu);un centre de décision principal (le chef de l'unité);une fbrce de travail (équipage, pêcheur individuel, compagnies);un outillage technologique (engins et techniques de capture, embarcation, type depropulsion);

> les rapports de production.

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Encadré 3: Caractéristiques de deux types d'unités de pêche artisanale au Sénégal.

La serine tournante et couiissante implique généralement une pirogue dc 14 mètres (piroguefilet), une autre de 17 à 20 ni d'une capacité de 16 à 20 tonnesde poisson (pirogue porteuse);3 moteurs de 25 ou 40 CV, dont un du secours ; un équipage d'une vingtaine dè personnes. Parcontre, la pêche à la ligne fait appel à une seule embarcation de 6 à 8 m, un équipage de 3 à 5membres, un moteur de 8 CV ou une rame.

La même unité de pêche peut se transformer saisonnièrement ; certaines unités de pêche à lasenne tournante se scindent en période d'hivernage la pirogue de 14 m est utilisée avec uneseime de plage tandis que celle de I 7à 20 m munie d'une cale,à glace fera des marées do 3 à 5jóurs pour pêcher à la ligne. Fe seulé1émentpermanent sur l'année resto le patron-p&cheur,capitaine, qu'ilsoit le propriétaire des unités de pêche ou son représentant.

Depuis là dévaluation du FCFA intervenue en 1994, les pêcheurs ont adopté de nouvellesstratégies pour atténuer le renchérissement des coûts dea facteurs de production. C'est Ainsique dans la plUpart des cas, l'unité de sonne tournante est réduite désormäis à une seulepirogue, un moteur et unéquipage moyen de 12 pêcheurs. -

2.4 Notions de coût

La notion de coût fait référence à la somme d'argent à dépenser; on parle alors de coûteffectif par opposition au coût d'opportunité. Le coût d'opportunité est l'avantage oul'inconvénient résultant d'un choix alternatif Quand on est en présence de deux décisionspossibles, si on choisit l'une, du même coup on renonce aux avantages ou on évite lesinconvénients liés à l'autre. En finances publiques, le coût d'opportunité prend souvent laforme d'un inconvénient. Cet inconvénient peut être soit de nature économique, d'est-à-diretraduire un manque à gagner, soit de nature sociale avec des implications économiques réellescomme les épidémies résultant d'une insuffisance des dépenses de santé.

L'ensemble des dépenses engagées par l'unité de pêche durant une période de tempsdéterminée représente les coûts de production. Cette période correspond généralement à unemarée (un ou plusieurs jours de pêche) ou à une campagne de pêche (un ou plusieurs mois).On peut décomposer ces coûts en coûts fixes et en coûts variables. Les premiers sontindépendants du niveau d'activité de l'unité de pêche. Les seconds, également appelés coûtsd'exploitation directs, dépendent directement des opérations de pêche proprement dites. Lecaractère moins capitalistique de la pêche artisanale explique que le ratio coûts variables/coûtsfixes soit sensiblement plus élevé qu'en pêche industrielle.

En économie, on appelle généralement coûts variables les coûts qui augmentent oudiminuent proportionnellement au niveau de production. Ainsi, dans le secteur de l'industrie,si une usine de production de bouteilles de verre travaille à pleine capacité et produit 20.000bouteilles par jour, il est aisé de prévoir qu'un accroissement de 50 % de la capacité deproduction (par le doublement de l'équipement, des matières premières et des biens deconsommation intermédiaires, ainsi que du personnel) permettra de produire 10.000bouteilles supplémentaires. Mais si, un pêcheur décide d'accroître de 20 % son effort depêche, et donc ses coûts, par l'augmentation du nombre d'engins, de la durée du temps de

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pêche ou du nombre de jours de pêche, rien ne permet de prédire qu'il augmentera sescaptures dans les mêmes proportions. Comme dans le secteur des pêches la relationcoût/production est plus aléatoire que celle coût/effort de pêche du fait du risque et del'incertitude liés aux activités, les coûts variables seront définis comme étant ceux qui varientavec l'effort de pêche et/ou la production comme la rémunération de l'équipage.

L'importance de la différenciation entre coûts fixes et variables est double. Toutd'abord, elle peuiiettra de déterminer jusqu'à quel point les pêcheurs continueront à exploiterleur unité. En effet, à court terme, même dans une situation où les coûts totaux sont supérieursaux revenus totaux, ils continueront à pêcher tant que les revenus totaux seront supérieurs auxcoûts variables. Cette marge leur peiiiiettra de payer une partie des coûts fixes que de toutefaçon ils ont à supporter; quitte à ne plus faire de provision pour l'amortissement del'équipement et du matériel de pêche. Un autre intérêt de cette différenciation est d'ordreméthodologique et est lié à la collecte de l'information. Les coûts fixes seront collectés demanière ponctuelle, généralement une fois par an; seuls les coûts variables feront l'objetd'enquêtes permanentes au point de débarquement. Ceci comporte l'avantage de diminuerconsidérablement le coût de la recherche d'information.

2.5 Revenus en pêche artisanale

Les revenus générés par l'unité de pêche artisanale en Afrique peuvent être regroupésen deux grands types les revenus provenant de la vente du produit de la pêche et les revenusissus d'activités autres que la pêche.

Les revenus bruts de la pêche ou valeur de la production ou bien chiffred'affaires, peuvent être définis comme la somme d'argent totale encaissée par l'unité depêche lors de la première mise en marché. En pratique, on multiplie le prix perçu pour chaquecatégorie (ou espèce) de poisson (P ) par leur poids (Q) et on additionne ces montants soit:

Rb

Le revenu net sera défini comme la différence entre le revenu brut et l'ensemble descoûts de production (coûts fixes et coûts variables). Le revenu net d'exploitation est lerevenu brut moins les coûts d'exploitation (coûts variables).

Les revenus générés par l'unité de pêche et provenant d'activités autres que la pêchesont appelés revenus exceptionnels. Ils concernent les revenus issus du transport de biens oude passagers, ou encore de paiements exceptionnels comme un versement effectué par lasociété d'assurance afin de rembourser un accident majeur. Ce type de revenu sera traité endéduction des coûts de réparation de l'unité de pêche. Il peut également s'agir de revenusprovenant d'autres activités telles que la pisciculture, l'agriculture ou l'élevage. Ces revenussont importants à connaître pour comprendre et analyser la mobilité saisonnière etprofessionnelle des pêcheurs. Cependant, en raison de la complexité et du coût de la collectede ces infoiinations, il est souhaitable que ces enquêtes fassent l'objet d'étudescomplémentaires à celles des coûts et revenus de la pêche artisanale.

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2.6 Statistique descriptive

2.6.1 Population, strate et échantillon

La population représente l'ensemble des unités statistiques ou individus qui sontl'objet de l'étude. Cette population peut être humaine ou non. Elle doit être définie avecprécision de manière à éviter des interprétations différentes des instructions. Dans le cas quinous intéresse la population est l'ensemble des unités de pêche en activité dans un pays ouune région donnée. Dans la mesure du possible cette population sera recensée une fois par anlors de l'enquête-cadre.

La stratification est une technique statistique qui permet de diviser la population engroupes plus ou moins homogènes appelés strates. Ces strates peuvent être définies enfonction d'une ou plusieurs des caractéristiques des unités de pêche: port d'attache, espècecible, engin de pêche, etc. Dans une pêcherie homogène eu terme de technique de capture onprivilégiera par exemple une stratification géographique. Dans une pêcherie hétérogène, onpourra opter pour une stratification en fonction des espèces cibles. Le mode de stratificationdétermine les caractéristiques d'homogénéité ou d'hétérogénéité des unités de pêche.

Dans la mesure où des études continues telles que celles de captures/effort de pêche oude coûts/revenus ne peuvent prendre en compte toute la population pour des raisons de coÛt,un échantillon c'est-à-dire un certain nombre d'éléments de la population sera sélectionné demanière aléatoire (voir encadré 4). Les résultats obtenus à partir de cet échantillon serontensuite extrapolés à la population totale. Le caractère aléatoire du choix de l'échantillon -chaque élément de la population a une probabilité égale et non nulle d'être sélectionnée -permet de garantir la validité statistique des résultats obtenus.

Une enquête sur un échantillon limité peut être menée beaucoup plus rapidement sur leterrain et les données seront également traitées, contrôlées et analysées avec plus depromptitude. En outre, la validité statistique des résultats obtenus pourra être contrôlée et, sil'échantillonnage a été fait correctement, ne devrait pas pouvoir être mise en cause.

Encadré '4: Exemple de stratificiition,. d'échantillonnage en pêche artisanale

L'enquête-cadre effectuée dans un pays X disposant de 3 provinces administratives sur lelittoral (A B, C)a permìs d'identifier3 typesd'unitésde ,pêche,'à savoir la pêche à. la ligne(PL), àla snnç tournante (&) età.laseiiñedp1age (SP), réparties comme suit:

PLsi,SPTbtal

Province A251Y'

"iZO.100470,

'

'

'

.

Province B -

. 400' :80

50: 530

Province 'C .

20080 .

120-' 400

Total:, 850

280270

1.400

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La population (1.400 unités de pêche) est ainsidivisée selon deux critères : zone géographiqueet type d'unité de pêche. Si l'enquête coCts et revenus se propose d'échantillonner 10 % de lapopulation sur la base de cette stratification, le nombre d'unités de pêche à enquêter sera:

2.6.2 Distribution, moyenne, médiane et mode

Une série importante de nombres représentant les valeurs d'une variable aléatoirecontinue' est présentée sous forme d'une distribution de fréquence, si l'on divise la gammedes nombres en intervalles (généralement égaux) et en précisant le nombre de valeursindividuelles pour chaque intervalle, On appelle ce procédé groupement et le nombre donnépour chaque intervalle est appelé la fréquence d'intervalle.

La moyenne arithmétique est une mesure communément utilisée de la tendancecentrale d'une variable qui peut être calculée soit pour un échantillon, soit pour unepopulation entière. Elle est définie par la formule

x = E XIn

où X sont les observations individuelles de l'échantillon etn le nombre d'observations dans l'échantillon.

La moyenne de la population est définie comme la « valeur attendue » de la variable.

La moyenne pondérée est une moyenne pour laquelle chaque observation, ouensemble d'observations, est multipliée (pondérée) par un certain coefficient avant le calcul,la somme des coefficients étant égale 1. Elle est donc définie par la formule

E (P, * X,)xp= ----------

n

où X1 est la ième observation de la variable X;P le coefficient de pondération associé à la ième observation etn le nombre d'observations.

La médiane est également une mesure de la tendance centrale d'une variable. Lamédiane d'un échantillon d'observations effectuées sur une variable est la valeur en dessous

Une variable aléatoire continue est une variable pouvant toujours prendre une valeur dans l'intervalle le pluspetit contrairement à une variable discrète qui peut seulement prendre des valeurs entières.

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Province A Province B Province C TotalPL 25 40 20 85ST 12 S 8 28SP 10 5 12 27Total 47 53 40 140

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de laquelle se trouvent 50 % des observations. Cette mesure est souvent utilisée lorsque ladistribution des observations n'est pas symétrique par rapport à la moyenne. Elle donne dansce cas une meilleure idée de l'endroit où la distribution est centrée.

La médiane est la valeur M de la variable statistique pour laquelle la fréquencecumulée est à égale à '/2 : f (M) = '/2.

2.6.3 Variance et écart-type

La variance est une mesure habituellement utilisée de la dispersion d'une variableautour de la moyenne arithmétique. Une estimation de la variance d'une variable aléatoirepeut être obtenue à partir d'un échantillon- d'observatìons en calculant la variance del'échantillon suivant la formule

où X1 est la ième observation de la variable X;x est la moyenne de l'échantillon etn le nombre d'observations.

La variance est donc la moyenne du carré des écarts par rapport à la moyenne desvaleurs de la variable aléatoire.

La racine carrée positive de la variance est appelée écart-type (o). Cette mesure de ladispersion autour de la moyenne a la propriété que si ±O est mesuré à partir de la moyennearithmétique d'une distribution normale, 68,27 % des valeurs de la variable aléatoire del'échantillon sont inclus dans l'intervalle ; dans l'intervalle m±2 sont inclus 95,45 % ; etdans m±3o sont inclus 99,73 %.

2.6.4 Régression linéaire et coefficient de corrélation

Lorsqu'on examine les données fournies par un échantillon prélevé sur une populationà deux variables aléatoires, on souhaite en premier lieu déterminer s'il apparaît uneassociation entre les variables de l'échantillon. Ensuite, si cette relation existe, on souhaiteradéterminer le type de rapport existant entre les deux variables2.

Si, par exemple, les observations faites sur un échantillon d'unités de pêchefournissent des données concernant la taille de l'embarcation (X) et son prix d'achat (Y), il estutile pour l'analyste d'extrapoler une fonction qui lui permettra d'estimer le coût d'achatd'une embarcation de x mètres.

Sans vouloir entrer dans les détails (voir Bazigos, 1976), qu'il suffise de dire que siune série de points (x, y) (observations de populations) est placée approximativement en ligne

2 La régression linéaire simple exposée ici concerne une variable dépendante et une variable indépendante;lorsqu'il y a deux variables indépendantes, ou plus, on parle de régression linéaire multiple.

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droite, on peut raisonnablement exprimer leur rapport par: y = a + bx où a est l'ordonnée àl'origine sur l'axe y est b la pente de la droite.

Dans le cas présent, le problème consiste à estimer les paramètres a et h en employantles données provenant de l'échantillon choisi au hasard paiiid les populations-mères (taille etprix). Il convient de noter que la droite de régression de y par rapport à x donne uneestimation de la valeur moyenne d'une variable dépendante y (le coût d'achat del'embarcation dans notre exemple), associée à une valeur de la variable indépendante x (lalongueur de l'embarcation). La droite est une droite ajustée au maximum aux donnéesempiriques lorsque les valeurs de x sont connues avec précision. Le problème revient àestimer les paramètres a et b compte tenu de toutes les observations, qui auront pour résultatune droite passant aussi près que possible de chacun d'eux. La méthode utilisée pour résoudrece problème est connue sous le nom de méthode des moindres carrés. La solution en est:

a y - bxb = [n * xy - (E x.) (E y) J I [n * E - (E x2)]

L'analyse de régression sera bien souvent utile lors de la présentation des résultats desétudes des coûts et revenus. De nombreuses données sur les différentes composantes des coûtset des revenus pourront ainsi être comparées afin d'analyser leur degré de dépendance:autoconsommation et captures, prix et quantités débarquées, coûts variables et chiffred'affaires, etc.

La corrélation est le degré par lequel deux variables sont linéairement reliées, que cesoit par une cause directe, indirecte, ou par simple hasard statistique. Ceci est généralementmesuré par le coefficient de corrélation défini par la formule:

* E xy - (E x) (E y)r=

'i [n * E x2 - (E X.2)] [n * y.2 - (E y2)]

Ce coefficient peut prendre une valeur entre ±1 et -1 . Une valeur de -1 indique unerelation parfaitement négative, +1 une relation parfaitement positive, et O une absence totalede relation. Les valeurs prises entre ces extrêmes dénotent l'intensité de la relation entre lesdeux variables. Il faut noter que ce coefficient exprime seulement le degré par lequel deuxvariables sont linéairement dépendantes. Par exemple, ce coefficient peut être très faible alorsque les variables sont fortement dépendantes non-linéairement, comme dans le cas de lafonction y=ix.

3. Structure des coûts et revenus en pêche artisanale

3.1 Coûts liés à l'exploitation de l'unité de pêche

Les coûts supportés par les unités de pêche comprennent les coûts fixes et les coûtsvariables. Ces derniers sont définis comme étant ceux qui varient avec l'effort de pêche et/oula production, comme la rémunération de l'équipage, ils sont aussi appelés coûtsd'exploitation.

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3.1.1 Coûts fixes

Les coûts fixes sont directement liés à la propriété des moyens de production(embarcation, engins de pêche et moteur). Ils appartiennent à deux grandes catégories: lesdépenses en espèces pour des services ìndépendants du niveau d'activité (par exemple, lesfrais de licence de pêche ou d'assurance de l'équipement) et les coûts liés à l'utilisation, ducapital (amortissements du matériel et intérêts sur le capital emprunté). En pêche artisanale,tous ces coûts sont en règle générale supportés par le propriétaire de l'unité de pêche, Lecalcul des coûts fixes se fera sur une base annuelle, même si les paiements peuvent se faire surune base hebdomadaire ou mensuelle.

Contrairement aux autres coûts fixes, les amortissements ne sont pas des dépenses enespèces. Ils représentent la «diminution escomptée de la valeur d'un actif avec le temps,causée par l'usure physique ou la vétusté» (Gittinger, 1982). En pratique, on affecte unepartie du coût initial de l'actif au résultat financier de chaque année afin qu'au terme de la vieutile estimée de l'actif, sa valeur soit ramenée à zéro. On peut également tenir compte d'unevaleur de revente de l'actif à la fin de sa vie utile, ce qui est appelé la valeur résiduelle. Ilexiste plusieurs méthodes pour calculer le montant de l'amortissement. La techniqued'amortissement linéaire est la plus courante et la plus simple à utiliser (voir encadré 5).

Généralement, le pêcheur artisan ne dispose ni de comptabilité, ni de compte enbanque. L'enquête-cadre ne pourra donc fournir aucune information directe quant à ladotation d'amortissement et il appartiendra à l'analyste de la calculer sur la base d'uneestimation de la durée de «vie utile» de chacun des actifs (embarcation, engin de pêche,moteur), de leur prix d'achat ou de leur coût de remplacement, et de leur valeur résiduelle.

La valeur actuelle d'une unité de pêche utilisée depuis plusieurs années est souventdifficile à estimer. Tout d'abord la mémoire du pêcheur peut être sujette à caution surtout sil'achat s'est effectué de nombreuses années auparavant. Ensuite, la situation économique peutavoir subi d'importantes modifications (dévaluation de la monnaie nationale, inflation, etc.)qui ne permettront pas de comparer le coût d'achat à la valeur présente des moyens deproduction. Enfin, les conditions d'achat peuvent avoir été l'objet d'un accord particuliernotamment en ce qui concerne les modalités de remboursement d'un prêt auprès d'un ami,d'un familier ou d'un commerçant. C'est pourquoi, en pêche artisanale, on préférera estimer lavaleur actuelle sur la base du coût de remplacement ajusté en fonction des années passéesd'utilisation effective du matériel (embarcation, moteur et/ou engins de pêche). Par souci desimplification, une valeur résiduelle nulle sera la plupart du temps retenue dans les calculs.

En règle générale, il est recommandé de ne pas recueillir de réponses de pêcheurs quinécessitent une opération arithmétique de manière à éviter toute erreur ou perte de temps.L'enquêteur doit recueillir les éléments nécessaires et il reviendra à la personne chargée dutraitement des données brutes de procéder au calcul. Par exemple, la procédure d'estimationde la valeur actuelle nette d'une unité de pêche consistera à s'enquérir de la date d'achat, de ladurée de vie normale d'une telle embarcation, de son prix d'achat ou du coût derenouvellement, afin de déterminer la valeur actuelle de l'unité de pêche et le montant que le

La « vie utile» d'un équipement correspond au nombre normai d'années au terme desquelles son usurephysique ou technologique (« obsolescence ») oblige à procéder à son remplacement

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pêcheur doit « théoriquement» consacrer l'amortissement s'il veut renouveler sonéquipement à la fin de sa vie utile.

Par ailleurs, en Afrique, l'engin de pêche constitue souvent le plus importantinvestissement dans l'unité de pêche. Or, dans certains pays, il a été noté une réelle ambiguïtéentre amortissement et frais de réparation du filet de pêche. Au Sénégal, par exemple, lesréparations et changements de nappes sont exécutés par les pêcheurs et se font au fur et àmesure sans qu'il soit nécessaire de renouveler la senne tournante dans son intégralité.Chaque année, 8 nappes sur 24 sont ainsi changées, ce qui fait qu'au bout de la durée de viethéorique estimée à 3 ans on a presque un filet neuf. On notera également que les enginsutilisés dans les différentes techniques de pêche à la ligne ont généralement une durée de vieinférieure à une année.

Dans ces conditions, il est fortement recommandé, lors de l'élaboration du compted'exploitation de l'unité de pêche artisanale, de ne pas tenir compte de l'amortissement del'engin de pêche qui est implicitement considéré comme un bien consommable, et non uneimmobilisation. Ce qui petinettra de déterminer le revenu de trésorerie de l'unité de pêche,élément le plus décisif pour le patron-pêcheur pour apprécier la situation financière de sonentreprise.

A la différence de la dotation aux amortissements qui assure la reconstitution ducapital, les intérêts constituent un paiement en espèces et représentent en analyse économiqueune composante du revenu du capital investi.

En pêche artisanale, le calcul des intérêts pose de gros problèmes à l'analyste. Lesecteur informel (famille, commerçant, etc...) pallie en grande partie les insuffisances ducrédit institutionnel. De ce fait, te paiement des intérêts peut revêtir des formes très diversesen espèces sur une base régulière (semaine, mois, aimée), en pourcentage de la valeur descaptures ou en nature (poisson) ou encore par la vente au niareyeur du poisson à un prixinférieur à celui du marché. Compte tenu de la complexité des systèmes pratiqués ainsi quedes moyens financiers et humains souvent limités, le coût du crédit en pêche artisanale devraêtre l'objet d'une étude spécifique.

Les frais d'assurance sont rarement engagés pour le matériel de pêche artisanale enAfrique. Les institutions spécialisées n'ont pas encore mis au point un produit adapté pour lesecteur. Cependant, dans certains pays comme le Sénégal, ces coûts intègrent l'ensemble desdépenses engagées par les chefs d'unités de pêche pendant la campagne, dans le cadre de leurscroyances traditiom-ielles, pdur s'assurer d'une bonne pêche et se protéger contre les accidentsde mer (Kébé, 1997).

Dans certains pays, le propriétaire de l'unité de pêche paie chaque aimée des taxes,impôts et redevances suivant sa nationalité, les dimensions de son embarcation et les espècesciblées. Il s'agit de la licence de pêche, de la carte professionnelle, du peuulis de navigation,de la visite technique et de diverses prestations de services.

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3.1.1 Coûts variables

Ces coûts peuvent être repartis entre frais communs à l'équipage et au propriétaire etfrais à charge du propriétaire seul, Cette distinction parmi les coûts variables pourra se fairedifféremment suivant les types d'unités de pêche, les régions et le système de partage desrevenus. Cependant, pour simplifier l'exposé et comme c'est souvent la pratique en pêcheartisanale, nous considérerons, à l'exception des frais de réparation et d'entretien, les coûtsvariables comme étant des frais conununs au propriétaire et à l'équipage.

Une autre distinction utile est celle entre coûts variables par sortie (unité de tempsséparant le moment du départ de celui du retour au rivage) et autres coûts variables. Lesprincipaux coûts variables par sortie de pêche sont le carburant et les lubrifiants, la glace.l'appât (lorsqu'il est acheté), la nourriture, les frais de location d'équipement, la rémunérationde l'équipage, et d'éventuels frais divers.

Certains coûts variables ne sont pas traités comme des coûts par sortie, il s'agit desfrais d'entretien et de réparation, qui sont des frais répartis sur une base annuelle, et la part del'équipage lorsque le système de partage est établi sur une base hebdornadaìre ou mensuelle.Ces cas sont relativement rares mais méritent d'être signalés notamment pour ce qui concerneles pêcheurs migrants en Afrique de l'Ouest (les Ghanéens organisés sous forme de«company » au Togo et au Bénin par exemple).

La collecte des données sur les frais d'entretien et surtout de réparation es difficilemais nécessaire. Ces frais concernent les achats de pièces de rechange pour le moteur, denappes de filet, de cordes, de fil, de calfatage et de peinture. Cependant, les frais de grossesréparations liés à un accident, par exemple, sont fonction de facteurs difficilementquantifiables : la capacité technique du capitaine, les conditions météorologiques, ou encore lachance, Le risque existe que ces éléments augmentent beaucoup la dispersion de l'échantillonautour de la moyenne et que les variables explicatives de cctte situation ne soient que lamalchance, le mauvais temps ou la piètre maîtrise technique de certains équipages.

En analyse financière, la rémunération de l'équipage représente en même temps uncoût pour le propriétaire de l'embarcation et le revenu de travail, de même que les intérêts

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versés sous une forme ou sous une autre constituent le revenu du capital emprunté. Cesdistinctions ne sont pas importantes à ce stade, mais elles seront essentielles dans l'analysedes résultats de l'étude en fonction du point de vue selon lequel ceux-ci seront interprétés: lepropriétaire, le pêcheur, ou la société dans son ensemble.

3.2 Revenus générés par l'exploitation de l'unité de pêche

Les revenus générés par l'unité de pêche doivent être analysés tant selon l'angle deleur origine et leur composition que de leur mode de distribution et leur affectation.

3.2.1 Système de partage

La principale caractéristique de la pêche artisanale en Afrique est le système departage du produit de la pêche. La rémunération à la part, en vigueur partout, permetd'associer les différents acteurs (armateurs et pêcheurs) au risque lié à la production, Lessystèmes de partage sont souvent très divers et fonction du type d'unité de pêche. Chaqueélément constitutif de l'unìté de pêche (pêcheurs, moteur, embarcation, engin de pêche)recevra une ou plusieurs parts, en espèces (monnaie) ou en nature (poisson), selon un accordétabli entre le propriétaire des moyens de production et l'équipage. Les systèmes de partage,s'ils sont parfois un peu complexes à saisir, ont l'avantage de rester assez stables dans letemps et l'espace.

Dès lors, une bonne connaissance du système de partage du produit de la pêche ausein de l'unité de pêche constitue un élément primordial pour la détermination des revenusindividuels. L'enquête-cadre et la stratification de l'ensemble des unités de pêche selon desgroupes relativement homogènes sont d'une grande importance. Il est possible, à partir del'estimation des coûts et revenus de l'unité de pêche, de déterminer la part revenant à chaquefacteur de production.

Très souvent, le propriétaire de l'embarcation est également pêcheur et reçoit sa partcomme membre de l'équipage. Pour les besoins de l'analyse, il est très important dans ce casde bien distinguer les deux éléments de son revenu : celui lié à sa qualité de pêcheur et celuilié à sa qualité de propriétaire de l'unité de pêche. Ces distinctions sont essentielles commedans le cas d'une propriété multiple, ou lorsque un ou plusieurs pêcheurs apportent une partde l'équipement de pêche comme les filets par exemple, ou encore lorsqu'une partsupplémentaire est accordée au propriétaire, non pas en sa qualité de propriétaire mais decapitaine ou de gestionnaire de l'unité de pêche. Chaque facteur de production doit êtreidentifié clairement et le nombre de parts qui lui revient précisé.

Le personnel à ten-e, chargé de la préparation de la marée (approvisionnement enintrants), des opérations de ramendage, de la commercialisation des prises peut égalementparticiper au partage du produit de la pêche.

3.2.2 Revenu en espèce

La pêche commerciale a pour objectif principal la génération d'une recette monétaire.Dès lors, la rémunération en espèce en est la caractéristique principale.

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Il faut cependant distinguer ici ce qui est le revenu monétaire et ce qui est la part descaptures qui seront autoconsommées. En effet, en pêche artisanale, le système de partage estsouvent effectué sur la base dcs quantités débarquées et non du produit de la vente de cescaptures. La totalité du poisson débarqué appartient rarement au propriétaire de l'embarcation,contrairement à ce qui se passe en pêche industrielle. Les pêcheurs membres de l'équipage nereçoivent pas toujours une rémunération monétaire de la part du propriétaire et leur revenu audébarquement est fait d'une certaine quantité de poissons qu'ils vendent à qui bon leursemble.

C'est aussi la raison pour laquelle il est plus facile, faisant l'hypothèse, généralementassez exacte, que chaque part est égale, de valoriser une de ces parts, par exemple celle ducapitaine, et d'extrapoler sur cette base les revenus individuels en fonction du nombre de partsqui revient à chacun des facteurs de production.

Pour la déteiiiiination du revenu brut de l'unité de pêche (valeur de la production), ilest nécessaire que l'enquêteur différencie, autant que possible, les catégories de poisson etenregistre le prix reçu pour chacune. Ceci permettra par ailleurs à l'analyste de déterminerl'importance économique des espèces cibles principales et de quantifier leur contribution auxrevenus totaux. La vente peut se faire selon des schémas très différents : les captures peuventêtre vendues toutes espèces confondues au même prix unitaire, à un prix déterminé par grandeclasse commerciale (petits pélagiques, démersaux, etc.), ou encore en combinant des prixspécifiques pour certaines catégories et un prix identique pour le reste des espèces. Ilappartient à l'enquêteur de faire preuve de jugement en ce domaine.

En pêche artisanale, il est difficile de mener une enquête sur les rejets en mer quirestent assez exceptionnels. Par ailleurs, les coûts sont relativement élevés pour un tel travail,comparés au supplément d'information obtenu.

3.2.3 Autoconsommation

L'autoconsommation que nous assimilerons à un revenu en nature correspondtypiquement au prélèvement d'une partie des captures et à leur conservation par les membresde l'équipage ou les aides à terre - comme, par exemple, dans le cas de la pêche à la senne deplage - afin non pas de la vendre mais de la consommer au sein de la famille. Afin d'évitertoute confusion, il est préférable d'utiliser le terme d'autoconsommation plutôt que celui durevenu en nature. Il faut noter que cette part est relativement faible dans le cas d'une pêchecommerciale, alors qu'on ne constate habituellement pas de revenu en espèces dans le casd'une pêche de subsistance. A ce propos, l'expérience enseigne que la pêche artisanalemaritime est essentiellement commerciale.

Il est cependant important de l'évaluer et de l'enregistrer en poids comme une part dela rémunération en nature et non de la valoriser au prix du marché afin de pouvoir comparerdifférents types d'unités de pêche, sur une base géographique par exemple. En général, cettepart d'autoconsommation sera plus importante, en moyenne, dans des points de débarquementéloignés des grands centres urbains où les alternatives en termes de produits alimentaires sontplus rares qu'en ville. Ce qui ne veut pas dire qu'il s'agisse d'une pêche de subsistance, àmoins que la quasi totalité des captures soient autoconsommées ou fassent l'objet d'un troc

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contre d'autres biens de consommation. La caractéristique d'une pêche de subsistance étant lefait que sa production n'entre pas dans les circuits commerciaux monétaires.

3.2.4 Revenus du travail et du capital

Le revenu du travail correspond à la valeur des parts des pêcheurs membres del'équipage (y compris la part du propriétaire s'il est pêcheur). Dans le cas, où certainsmembres de l'équipage reçoivent une part plus importante que les autres en fonction de leurqualification particulière pour certaines opérations, il est nécessaire de spécifier les différentstypes d'emplois à bord de l'embarcation correspondant à une certaine division du travail ycompris celui de gestionnaire de l'unité.

En ce qui concerne le capital, on distingue le capital emprunté qui reçoit généralementune rémunération fixe (intérêts) et le capital propre du propriétaire qui, lui, est rémunéré à lapart en fonction des revenus générés par l'exploitation de l'unité de pêche. Donc le revenu ducapital représente en pratique la valeur des parts revenant au capital investi (embarcation,engins de pêche et moteur), plus les intérêts sur le capital emprunté. De même que dans le casdu facteur de production travail, il est nécessaire que chacun des éléments de l'investissementsoit identifié et que la part des revenus attribuée à chacun individuellement soit correctementestimée

4. Organisation de l'enquête coûts et revenus

L'information de base nécessaire aux enquêtes captures/effort et coûts/revenus enpêche artisanale est fournie par les résultats de l'enquête-cadre. Ces derniers permettent destratifier l'ensemble des unités de pêche en différentes catégories homogènes afin desimplifier la planification et la réalisation des autres enquêtes.

Par ailleurs, comme indiqué plus haut, les éléments les plus stables composant lescoûts et revenus sont collectés au cours de l'enquête-cadre (coûts fixes et systèmes de partagedes captures).

4.1 Données de base résultats de l'enquête-cadre

La phase préparatoire de l'enquête-cadre consiste à passer en revue la documentationdispot-iible. Ceci peliilettra au planificateur de se familiariser avec les diverses pêcheriesexistantes et leurs principales caractéristiques. Ce travail sera complété par des entrevues avecdifférents acteurs de la filière (pêcheurs, propriétaires d'unités de pêche, mareyeurs etautorités locales) de manière à mieux saisir le fonctionnement et la dynamique du secteur.

Le caractère pluridisciplinaire de la préparation de l'enquête-cadre est également unegarantie de sa qualité dans la mesure où des facteurs tant biologiques, technologiques,sociaux, culturels qu'économiques entreront en ligne de compte dans la préparation duquestionnaire d'enquête.

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La zone qui doit être couverte par l'enquête-cadre sera de préférence divisée endifférentes sous-zones (strates) sur la base des données disponibles, notammentgéographiques, biologiques et- limnologiques.

L'enquête-cadre consiste à faire un inventaire des moyens de production; elle fournitdonc les infönnations sur les caractéristiques de la population qui sera étudiée. Elle estgénéralement effectuée une fois par an et sur une période de temps assez courte de manière àéviter les doubles comptages lorsque les mouvements entre les différents villages etcampements de pêcheurs sont fréquents. Elle se fait généralement en deux temps.

Dans un premier temps, on procède à un recensement exhaustif des unités de pêcheartisanale opérationnelles, c'est-à-dire en état de prendre la mer, Dans chaquevillage/campement de pêcheurs identifié sont collectées les informations suivantes: nombre,activité saisonnière et taille des embarcations; types d'engins de pêche utilisés ; originegéographique des propriétaires; mode de propulsion (rame, voile, type et puissance dumoteur) ; nombre de pêcheurs autochtones et allochtones (équipage moyen par type d'unité depêche) ; âge, coût d'achat ou de remplacement, durée de vie utile pour chaque équipement;système de partage du produit de la pêche.

Dans un second temps, sont réalisées des enquêtes spécifiques sur les infrastructures etservices liés à la pêche dans chaque lieu visité (routes, eau courante, électricité, Santé,scolarité, marchés, centres d'approvisionnement, réparation et entretien des moteurs, chantiersde construction et de réparation des embarcations ainsi que des containers isothermes, projetsde développement, devenir des produits débarqués, profil des activités halieutiques etaquacoles, etc.). Ces informations seront consignées dans un dictionnaire desvillages/campements de pêcheurs dont la mise à jour régulière permet au planificateur demieux connaître l'environnement d'un projet et rend possible le suivi d'une évolutionconsécutive à la mise en place de nouvelles infrastructures.

Compte tenu des faibles moyens financiers et humains disponibles dans la plupart despays africains, deux méthodes seront privilégiées pour réaliser l'enquête-cadre en pêcheartisanale: l'approche par route et l'approche par eau. Le choix entre ces deux méthodesdépendra également de la configuration géographique de la zone à couvrir et des facilitésd'accès aux dìfférents points de débarquement. Ainsi, la méthode d'approche par eau serarecommandée dans les îles et les zones côtières bordées de hautes falaises et difficilementaccessible par route, obligeant les pêcheurs à évacuer eux-mêmes leur poisson par piroguevers d'autres points de débarquement. Par contre, sur une côte facile d'accès disposant d'unréseau routier utilisable en permanence, on préférera l'approche par route.

La quantité d'informations à recueillir et donc la longueur du questionnaire d'enquêteseront également fonction des moyens disponibles. Qualité, quantité et rapidité étant souventdes exigences conflictuelles, il faudra trouver un point d'équilibre entre elles. La diversité desconditions locales ne permet pas de présenter ici un modèle unique pour la réalisation desenquêtes-cadres.

Les résultats de l'enquête-cadre seront présentés de la manière la plus abordable pourles non-spécialistes du secteur à l'aide de tableaux et graphiques simples. Cette présentationfera ressortir pour les dìfférents éléments des unités de pêche les totaux, moyennes ou

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médianes et écarts-types par type d'unité de pêche et par zone géographique, ainsi que pourl'ensemble du pays.

4.2 Planification de l'enquête coûts/tevenus

Rappelons que l'objectif assigné aux enquêtes continues sur les coûts et revenus est derecueillir les données concernant les éléments qui fluctuent régulièrement, l'enquête-cadrepeiuiettant de collecter les éléments plus stables composant les coûts et les revenus.

En outre, les ressources humaìnes et financières disponibles pour conduire desenquêtes spécifiques sur les coûts et revenus de la pêche artisanale en Afrique sont limitées.Dès lors, il est souhaitable de combiner ces enquêtes à celles réalisées sur les captures etl'effort de pêche, lorsqu'elles existent. Cette solution présente certes des inconvénients mais al'avantage d'être réaliste. Elle obligera le planificateur à concentrer les questions sur leséléments essentiels qui permettront d'estimer les coûts et revenus, et à éviter lesquestionnaires trop longs, compliqués et fastidieux. En effet, ceci ne fait que favoriserconfusion, méfiance et lassitude chez les pêcheurs dont la bonne volonté et la coopération sontessentiels pour la réussite de l'enquête.

Les différents coûts variables des unités de pêche doivent être collectés de façon«continue », c'est-à-dire «tout au long de l'année ». Ils se réfèrent aux questionnaires del'enquête «coûts et revenus» proprement dit (annexe 1) et regroupent les éléments suivants:carburant et lubrifiants ; glace; appät ; nourriture ; rémunération de l'équipage et du personnelà terre; frais de location d'équipement; entretien et réparation des moyens de production(embarcations, filets et moteurs) et frais divers. Les infoiiiiations relatives aux coûts fixes sontrecueillies de façon «ponctuelle» c'est-à-dire « une fois par an », généralement lors del'enquêtecadre (annexe 2). Ii s'agit de l'assurance, des taxes, impôts et redevances, de lacotisation à une coopérative, des intérêts sur le capital emprunté, de la location de chambrespour les pêcheurs en campagne et de l'amortissement du matériel (embarcation, moteur,engins de pêche).

4,3 Echantillonnage

Le choix de la technique d'échantillonnage revêt une importance cruciale notammenten terme de validité statistique des résultats obtenus. C'est pourquoi, il est vivementrecommandé pour les enquêtes coûts/revenus, comme pour les enquêtes captures/effort, deprocéder à un échantillonnage aléatoire. Cette technique d'échantillonnage accorde à chaqueunité de la population une probabilité connue et non nulle d'être choisie dans l'échantillon.Diverses méthodes peuvent être retenues pour ce faire : méthode de la loterie, affectation denombres aléatoires, etc.

11 faut éviter d'utiliser un échantillonnage «par jugement» basé sur une supposéeconnaissance du milieu et identifiant par avance les unités qui seront suivies durant l'enquêteet considérées comme représentatives de la «population ». Cette dernière méthode peimetd'obtenir certains indicateurs, parfois utiles, concernant les conditions d'exploitation desunités de pêche, mais elle ne peut prétendre en aucun cas à une validité statistique.

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Dans le cadre des enquêtes de captures/effort et de coûts/revenus, la technique dited'échantillonnage dans le temps et dans l'espace est généralement appliquée. II s'agit desélectionner tout d'abord un échantillon de points de débarquement sur une base aléatoire etd'effectuer ensuite une allocation aléatoire de jours d'enquête aux sites sélectionnés. Auxendroits et jours ainsi sélectionnés certaines unités de pêche seront enquêtées, elles aussi surune base aléatoire. Cette procédure comporte ainsi trois stades d'échantillonnage: (i) le lieude mise à terre ; (ii) le jour d'un mois, et (iii) le numéro d'arrivée de l'embarcation à enquêter(voir encadré 6).

Enéadré:6: Description d'uiieprocéduresiinpIe d'échantillonnage

Supposons qu'un pays donné dispose de 1.2O.points débarquement d'unités de êcheartisanale dun eûñiqueetqu lenpxêtesepropOse denéchantillonner 10 %, soitd2'Uiieprocédure facile pour choisir dc fa9on al6atoire (au hasard)Jes douze points de débarquementconsiste attribuer a chacun im numero, de mettre les papiers portant ceS numeiosdans uieboîte etden tirer douze au sort.

Le deuxième stade : de la,proóédure ìte &secionieies:jcnirs dúmoisauritÍsqúeisces points de débarquement seront I enquêtés. Eneffet il et impossible matériellement à unenquêteur de procéder àces enquêtes 30ó.i, 31 jourspar mois alors qu'il a souvent d'áutresactivités et doit préparer ses rapportS et fiuiie remplir lés fonnulaires de synthèse. Uxieméthode simple de procéder à l'échantillònnage systénatique des jours échantillons est lasuivante : (i) déterminer lataille de la « populatiqn jours » du mois (M) , 30 ; (ii) déterminerla taille de l'échantillon souhaité (m), pexempJô 6 jours par mois ; il en résulte (iii) unintervalle d'échantillonnage (h) = 30/6 5. Autrément dittousles cinq jour:lnuteur etrouvera au point dé débarquement . choisi pbur recueillir 1e informations concérnant uncertain nombre d'unités de pôcbeQüeJs seront cesjours ?,Pour celaon chóisit unnoinbiedébut(a) = li!2, soit 25 arrondi à î Lepr'emieréchañthlonné sera le troithème jour du mois, lesecond jour du mois le huit (a + h), le troisiòme le treize ( a + 2h), etc Les jours d'enquêtesserontdonc le 3, le 8,'le 13, le18, le 23et1è 28 du mois.

Le troisième stade de1'óchantillowiageconsi'se électimer,',demanière toujouxsaléatoire,les unités de pêche qui seront enqLiêtéèsLa pròcédure est1a même que cellequiconsiste 'àsélectionner les jours échantillon4 Supposcns que le planificateur de l'enquête àit òtiìné quel'enquêteur peut dans des conditions de travail normal enquêter 10 unités par jour et qù'ìlexiste 60 unités de pêche actives dans ce pomi de débarqiement,_Le jour de l'enquête, 40panni elles sont sorties en mer, quelles sont celles qui feront partie de l'échantillon?

La population qui sera retenue sera l'ensemblé des unijés de pêche parties cnt nier ce jouréchantillòn (M = 40) Péchantillon (m) sera de 10 unités Si le nombre d'unités d pêchesorties en mer avait été inférieur ou égal à '10, toutes -les its,de pêche auraient bien entendu:été enquêtées. L'intervalle d'échantillonnage '(h) sera déterminé par le rapport' entre lapopulation et l'échantillon, soit 40/10 = 4. Le,noinbre de début (première unité dpêche sortieen mer enquêtée) est h/2. eest dire:'la deuxième unité de pêche revenue ari point' dedébarquement. Les autres seront déterminées par ce nombre de début d'intervalled'échantillonnage, soit 2+ 4 =6; 2 + 8 =10, etc, Les disc unités de pêche en4uêtées seróñtdonc celtes arrivées en 2, 6 10, 14, 18, 22 26, 30, 34, et 38' ièrnes places ce jour. Cette

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méthode inet de répartir les uniés échaìtilïónïiéés dans le temps Re qui est généralinethimportant peur ce type d?ènqu&e puisque les, prix peuvent flúctuer fortement durant lajournée. De plus4l ert fréqentquece ainesünité& 4e pêche restent plüslongtempsen thérparce que leurs capttres sont fàilles, alors que celles qui ont fait la meilleure pêche edépêchent de rentrer au port.

Dans la pratique cette procédure ne pose pas de problèmes pour les enquêtes decaptures/effort qui n'ont pas de caractère réellement confidentiel. Ceci n'est cependant pas lecas pour les enquêtes de coûts et revenus, en particulier pour le troisième staded'échantillonnage, c'est-à-dire la sélection des unités de pêche à échantillonner un certain jourdans un certain point de débarquement. En effet, le relevé des informations de coûts etrevenus de l'unité de pêche nécessite un certain degré de confiance entre l'armateur, ou sonreprésentant au point de débarquement, et l'enquêteur. Il est donc généralement difficile desélectionner les unités de manière aléatoire chaque jour d'enquête. C'est pourquoi, onpréférera choisir les unités de façon aléatoire, cormne indiqué précédmnment et suivre cesunités tout au long de l'enquête.

4,4 Traitement des données

Compte tenu de la masse de données qui seront collectées, un traitement informatiqueest généralement nécessaire. Pour cela, il faut disposer d'un micro-ordinateur dont le coût,malgré leur forte baisse au cours de ces dernières années, peut encore rester prohibitif pourbon nombre d'administrations des pêches en Afrique. A cela, il faut ajouter le coût de laformatìon du personnel de saisie et de traitement des données.

De brèves enquêtes de contrôle sont nécessaires, si les moyens le permettent, afin dedéterminer le degré de confiance que l'analyste peut accorder aux données obtenues. Cetteétape du processus est, tnalheureusemeiit, souvent délaissée pour des raisons de temps, malgréson importance.

Une fois recueillies les données concernant les échantillons, il faudra extrapoler lesvaleurs relatives aux différentes strates à l'ensemble de la population. Pour cela, des facteursde conversion sont utilisés et appliqués à chacun des trois stades de l'échantillonnage. Leprincipe est d'affecter un coefficient particulier (facteur de conversion) aux résultats obtenusde l'échantillon afin d'estimer la valeur correspondant à l'ensemble de la population. Pourcela, on fera appel aux résultats des enquêtes de capture et d'effort de pêche, notamment en cequi concerne le nombre d'unités de pêche Sorties le jour de l'enquête.

Ainsi, au troisième stade d'échantillonnage, celui des résultats par type d'unités depèche, le facteur de conversion correspondra au rapport: nombre d'unités de pêche sorties cejour (enquête captures/effort)/nombre d'unités de pêche échantillonnées (enquêtecoûts/revenus). On appliquera ce facteur de conversion aux résultats de l'enquête de ce jour eton obtiendra pour ce jour-échantillon une estimatìon des différents indicateurs (captures,revenus, coûts, etc.) pour ce type d'unité de pêche. La procédure est identique en ce quiconcerne les deuxième (jours) et premier stades (lieu de débarquement) de l'échantillonnage(voir encadré 7).

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Encadré 7: Exemple d'extrapolation tiés vakurs obtenues pour les différentesstratesà l'ensemb'e de lapopátation

Supposons un lieu dedébarquemertdònn auBénin dns equelun jour séleétionñ& pourl'cnquête,ont été enquêtées aléatoir ient20 unités pratiquant un type de. pêóhejpcíIque,comme lasenne tournante ou la pêche â laligne, parmit1es80 de cetypeSorties enmer cjör(ôbiffie fourni par l'enquête captüre/effort de pêché). Le résultat 1es questionnaires fournit unchiffre d'affaire total pour ces 20 unités dé pêche de 100.000 FCFA. Comment estìmer lechiffre d'affaires total réalisé par les:80 unités de pêcho ? On détennine tout dabord le facteurde conversion qui est 4 8020 (unités depêóhe sortiéshinités de pêche enquêtées). Bnuite,on niultipliele r6sultatobtenude l'échantillon (100.000 FcFA:parce facteur, etJonobtient1'stìniation du chiffre daffaires total dès einbarcationseejour, soit400.000 FÇFA,

Au deuxtenie stade, celui des jour éc1ianti1lons onaffecté le fattcur de con.version nombretotal de jours du inois/nombro de jours échanti1lonies au chiffre daffaues total estime pourles jours ethartillonnés Si dáns un mots de 30 Jours 1enquête a porte sur 6!Jours et que lechiffre daffáire total estiinépöur ccs6 jours pour cè tyiele,j,êéhe est de 3.000.bOO FCFÄ, lechiffre d'affaires total estimé pour lé mòis ser: (3fl/6) ' 1o0o.000 5 3:000.000i 5M00.000 FCFA,

4.5 nalyse et présentation des résultats

Il est essentiel que les données fournies par les enquêtes de terrain soient accessibles àtoute personne liée de près ou de loin au secteur des pêches, sans pour autant être économiste.La diffusion de l'infonnation et le « feedback» sont des éléments essentiels de l'améliorationde la qualité des questionnaires et donc des résultats des enquêtes. Les enquêteurs de terraineux-mêmes seront associés à l'interprétation et à la diffusion des résultats. Trop souvent, eneffet, ceux-ci ne sont considérés que comme des intermédiaires, certes nécessaires niais peumotivés, dans le processus de collecte de l'information.

Il est également important que l'information soit traitée d'une manière telle qu'elle nepermette pas d'identifier une unité de pêche individuelle. Ceci permet de préserverl'anonymat.

Au frolsieme stade scraestmié le chiffr d'affaire de Pensoiiible des unites de ce type depêche dé la strate. Supposons qúetróis ;lièux. de dábrument A, B, C) ont été thlcconnéspour l'enquête sur un ensemblé de six. Le chiffre d'affaire estimé pour le mois dans ces troispoints de débarquement qui regroupont 300 unités de pêche est de 30.000.000 FCFA.Supposons que les trois autres points dc débarquementnon échantillonnés comprennentquantà eux 150 unités de pêche. Le chiffre d'affaires total estimé pour l'ensemble des six points dedébarquement sera: (300+ 150/300)* 30.O00.000450/3Q0)30,000:000

=1,5 30000 000=45 000 000 PCA

Audèrther stadè,la semine 'des totaux:.estiin&1pour chacün d différents types de pêchefournira l'estimation du chiffre d'affaietòtà:i dusous-secteur pour le mois.

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La rentabilité financière sera déterminée, ç'est-à-dire qu'il sera fait appel aux valeursfinancières - aux prix du marché. Les résultats seront présentés de la manière la plus abordableà, l'aide de tableaux et graphiques simples. Ils seront fournis sur une base armuelle et par strateretenue (zone géographique et type de pêche).

4.5.1 Caractéristiques techniques et socio-économiques des unités de pêche.

Les informations à faire ressortir concernent essentiellement l'origine géographique del'unité de pêche (ou du propriétaire), l'effort de pêche (en terme de sorties effectuées au coursde chaque mois et de durée moyenne de la sortie), les dimensions moyennes desembarcations, le nombre moyen et le type d'engin de pêche; le type et la puissance desmoteurs, le système de partage du produit de la pêche.

4.5.2 Coûts liés à ¡ 'exploitation des unités de pêche.

On présentera d'abord le capital investi en distinguant les éléments constitutifs del'unité de pêche (embarcation, engin de pêche, moteur, autres matériels) puis les coûts fixes.Les coûts variables pourront être présentés également par sortie de manière à bien faireressortir les frais communs déductibles du revenu brut de l'unité de pêche avant partage.

4.5.3 Captures et revenus générés par les unités de pêche.

Les informations relatives aux quantités pêchées selon la catégorìe de poisson et lerevenu brut correspondant pourront être fournies par mois. Ceci peiinettra notammentd'apprécier l'évolution de l'activité des unités de pêche selon les saisons tant en ce quiconcerne les captures que les prix pratiqués. Les revenus peuvent également être ramenés à lamarée de manière à comparer les performances financières des unités de pêche.

Les résultats sur les composants des revenus pourront être comparés, notammentl'autoconsommation et les captures.

4.5.4. Rentabilité,fmnancière

On s'attachera à établir un compte d'exploitation pour chaque type d'unité de pêchequi fera apparaître le revenu net dégagé, représentant en fait la rémunération du capital. Aupréalable, il faudra déterminer le revenu du travail en intégrant le système de partage duproduit pêché.

La présentation du revenu du travail se fera par catégorie de pêcheur: pêcheurembarqué et pêcheur non embarqué; pêcheur migrant et pêcheur non migrant; pêcheur àtemps plein, pêcheur à temps partiel et pêcheur occasionnel.

Les revenus exceptionnels dégagés par l'unité de pêche seront présentés de façonglobale et selon la source.

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L'analyse de la rentabilité financière des différentes unités de pêche se fera à partir desratios suivants

> Le taux de rentabilité du capital investi indique le ratio Revenu net annuel del'armateur/montant capital investi. Il permet de juger des performances financièresdes unités de pêche.

> Le délai de récupération du capital est l'inverse du ratio TIR (capitalinvesti/revenu net annuel d'exploitation). Il permet de savoir au bout de combiend'années les recettes générées par l'exploitation de l'unité permettront lerenouvellement du capital investi.

> L'intensité capitalistique représente le capital investi par tête. Il est calculé àpartir de l'équipage moyen de chaque unité de pêche. Il peut s'interpréter commele coût de création d'un emploi dans l'unité de pêche.

> Le coût de production du kilo cte poisson débarqué est calculé sur la base desdonnées concernant les coûts totaux (fixes et variables) fournies par l'enquête. Cecoût par unité de poids de poisson débarqué devra être comparé à celui d'autresprotéines animales de manière à disposer d'éléments nécessaires sur d'éventuelsavantages comparatifs du secteur des pêches.

La décomposition du chiffre d'affaires entre coûts fixes, frais communs, revenu net dupropriétaire et revenu des pêcheurs peiiiiettra de mesurer le poids des principales composantesdes coûts et revenus.

Le travail devra être complété par une analyse de sensibilité. L'objectif est d'anticiperune possible modification du prix des intrants, ou des revenus (en terme de prix, de quantitéou de composition des captures) et d'en évaluer l'impact sur la rentabilité des opérations depêche.

5. Recommandations

II n'a pas été possible de fournir ici une méthode précise et adaptée à chaque pays quireprésente un cas particulier. La réalisation pratique des études de coûts et revenus dépendragénéralement de l'importance de la pêche dans le pays, et de certaines pêcheries en particulier,des moyens humains, logistiques et financiers mis à la disposition du département responsabledu secteur, de l'acuité des problèmes d'aménagement et de la volonté politique mise en oeuvredans le cadre du développement des pêches.

Les études de cas menées dans certains pays de la région ont permis de tirer un certainnombre d'enseignements en ce qui concerne la méthodologie proposée dans un contextecaractérisé par la rareté des ressources tant financières qu'humaines. A partir de ces élémentsil a été possible de formuler des recommandations notamment pour le choix et la sélection desenquêteurs, la sensibilisatìon et l'implication des propriétaires d'unités de pêche etloupêcheurs ciblés, les données de base à disposer.

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5.1 Choix et sélection des enquêteurs

Un élément fondamental dans le succès daune enquête réside dans l.a compétence desenquêteurs de terrain et dans leur connaissance de l'utilisation qui sera faite de leur travail.L'avantage de disposer d'enquêteurs recrutés dans le milieu de la pêche, issus de leur zoned'enquête et connaissant parfaitement la langue locale facilitera généralement le déroulementde l'enquête à condition toutefois qu'ils aient été formés correctement à l'utilisatìon desquestionnaires et informés des objectifs de l'enquête, des résultats obtenus et de leurinterprétation.

Le problème principal de l'enquêteur consiste à trouver un point d'équilibre entre laqualité de l'information qu'il obtient et la rapidité de la collecte de cette information. C'estpourquoi, il faut éviter de le surcharger que ce soit par un trop grand iiombre d'unités depêche à enquêter ou par des questionnaires trop longs.

5.2 Sensibilisation des pêcheurs

Les opérations de pêche se passant au large du rivage, il est très difficile voireimpossible de procéder à l'observation directe des activités. Dès lors, l'information correctedevra être obtenue des pêcheurs eux-mêmes qui sont généralement les seuls à pouvoir lafournir. Cependant, il est fréquent que les pêcheurs se montrent réticents craignant quel'infoiiiiation ne soit utilisée pour l'instauration de taxes, la fixation des saisons de fermeturede la pêche ou l'interdiction de certains engins de pêche. Le problème est d'autant plus délicatlorsqu'il s'agit d'enquêter sur les revenus. Le bon sens et le tact des enquêteurs seront souventnécessaires.

Les pêcheurs doivent être sensibilisés aux objectifs de l'étude et aux bénéfices qu'ilspeuvent en tirer à court et moyen termes. Il est fortement recommandé de les impliquer dansle processus de collecte et d'analyse des données. On pourra s'inspirer de l'expériencedéveloppée récenunent par le Programme DIPA dans certains pays de la région lors desétudes de cas (Turay et Verstralen, 1997), Des carnets de notes ont été remis aux chefsd'unités de pêche qui les remplissaient eux-mêmes s'ils sont lettrés ou qui demandaientl'assistance d'un membre de l'équipage ou de la famille pour l'enregistrement des coûts etrevenus à chaque sortie. Dans certains pays, ce sont les questionnaires qui ont été reliéssimplement sous forme de carnets de notes. Dans d'autres, des cahiers d'écoliers ont étédistribués aux patrons-pêcheurs pour y consigner, à chaque retour de marée, toutesinfommations figurant sur la fiche d'enquête en attendant le passage des enquêteurs. Lescarnets étaient ramassés en général tous les mois ce qui permettait de compiler les donnéesavant de les retourner aux pêcheurs.

Ce système de carnets s'est avéré par la suite très efficace et a beaucoup facilité latâche aux enquêteurs. Au Sénégal, il a été possible de continuer le suivi de certaines unitésparties en campagne de pêche ailleurs pendant une partie de la durée du travail, lesinformations demandées étant directement enregistrées par l'unité de pêche dans le cahier enattendant le retour au port d'attache. Par ailleurs, c'est un bon moyen pour le pêcheurd'apprendre à tenir sa comptabilité et d'avoir un tableau de bord indispensable à la bonnegestion de son unité dc pêche. Certains pêcheurs n'hésitent pas, par exemple, à se servir de

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leurs carnets pour repérer les zones et les périodes de pêche visitées correspondant auxmeilleurs rendements.

Le caractère confidentiel des enquêtes de coûts et revenus doit être souligné et aucunindice dans les questionnaires ne doit peiinettre d'identifier le propriétaire de l'unité de pêcheau risque de voir ces données utilisées à des fins autres que celles purement statistiques. del'enquête. Cette garantie d'anonymat est une condition fondamentale de la confiance entrel'enquêteur et le pêcheur, et partant de la fiabilité des données. Elle n'est bien entendu pas unecondition suffisante.

5.3 Evaluation des revenus issus de l'opération pêche

Il est important de bien identifier les revenus provenant de l'opération de pêcheproprement dite et d'éviter de les sur ou sous-évaluer.

Les facteurs de surévaluation des revenus proviennent essentiellement du poissondébarqué à terre et non capturé par l'embarcation. On trouve dans ce cas du poisson acheté enmer par l'équipage à d'autres embarcations et revendu pour son propre compte: il s'agit d'uneopération commerciale. C'est aussi le cas pour le poisson transporté au profit d'autreséquipages destiné à être délivré à un représentant du propriétaire de cette embarcation.

Les facteurs de sous-évaluation des revenus proviennent du poisson vendu en mer àd'autres embarcations et ceci pour des motifs parfois très divers : éviter de rentrer à terre alorsque l'équipage a trouvé un lieu de pêche très productif; soustraire une partie des captures àl'attention du propriétaire absent afin d'accroître la part réelle de l'équipage ou encore éviterde débarquer les captures sur une plage très surveillée afin de ne pas payer de taxe. Un autretype d'erreur, plus difficile à détecter lors de l'enquête, est celle qui porte sur le prix lorsqueque celuici inclut un taux d'intérêt non déclaré.

En l'absence d'unités de mesures standard, il est souvent difficile de procéder àl'évaluation des quantités débarquées par les unités de pêche. Dans la plupart des cas, lepoisson est vendu par pièce, au tas, au panier, à la caisse ou à la bassine. Des manipulationsdevront être faites régulièrement de manière à disposer d'une estimation correcte desdifférents contenants. Les enquêteurs pourront également utiliser les relations poids-longueurdes poissons établies par les chercheurs biologistes dans certains pays, pour enregistrer lepoids des débarquements des unités de pêche enquêtées.

5.4 Choix des chefs d'unités de pêche à enquêter

Très souvent, pour des raisons liées en grande partie à la mobilité des pêcheurs et ausouci de disposer régulièrement de données fiables durant toute la période de suivi, on peutêtre amené à choisir les chefs d'unités de pêche sur la base du volontariat. Cette techniqued'échantillonnage a l'avantage de fournir les indicateurs utiles sur les conditionsd'exploitation des unités de pêche. Mais, elle ne peut en aucun cas prétendre à une validitéstatistique des résultats obtenus.

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Dès lors, il est fortement recommandé de recourir à la technique de l'échantillonnagealéatoire. En cas de défaillance de certaines unités de pêche au cours de l'enquête (migration,refus de collaboration, etc.), il sera possible de procéder à leur remplacement par d'autres quiont été tirées au hasard et conservées dans une liste de réserve.

5.5 Régularité des enquêtes-cadres et des enquêtes capture/effort

La conduite des enquêtes relatives aux coûts et revenus en pêche artisanale supposel'existence de données de base sur le nombre d'unités de pêche opérationnelles et sur leurniveau d'activité (sorties effectuées). Dès lors, il est fortement recommandé de menerrégulièrement des enquêtes-cadres et des enquêtes capture/effort de manière à disposer desinformations nécessaires à la planification du travail, à 1' échantillonnage et aux extrapolations.

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ANNEXE 1:

FICHE DE RENSEIGNEMENTS

UNITE DE PECHE

(A utiliser lors de l'enquête-cadre)

Nom du propriétaire Origine

Nom du capitaine Origine

PIROGUE (S)

Longueur Date d'achat Coût total

Type de matériel utilisé Lieu de construction

MOTEUR(S) HORS BORD

Marque Date et lieu d'achat

Puissance motrice Coût et source de financement

ENGIN (S) DE PECHE

Type Date et lieu d'achat

Coût et source de financement

AUTRES EQUIPEMENTS

Type Date et lieu d'achat

Coût et source de financement

COUTS FIXES

Nature Coût annuel Nature Coût annuel

EQUIPAGE A TEMPS PLEIN

Nombre de pêcheurs embarqués Nombre d'aides embarqués

Nombre de personnes à terre

Système de partage du produit de la vente

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ANNEXE 2

RAPPORT PAR MAREE

(A utiliser lors de l'enquête coûts et revenus)

RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Date et sortie Heure de sortie

Date de retour Heure de retour

Zones de pêche fréquentées

Observations météorologiques

Lieu de débarquement des captures'

DEPENSES

Carburant (y compris huile) litres Coût FCFA

Nourriture' Coût FCFA

Glace' Coût FCFA

Appât Coût FCFA

Pièces de rechange/réparation Coût FCFA

Ficelle/corde' Coût FCFA

Divers' Coût FCFA

Coût FCFA

Coût FCFA

Coût FCFA

Coût total FCFA

REVENUS

Espèces Poids (kg) Valeur (FCFA)

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IV. PRIX PAR ESPECES

Espèces

y POISSONS ECIIAPPANT A LA COMMERCIALISATION (DONS AUX

AMIS, PARENTS....)

Espèces

REVENUS COMPLEMENTAIRES

Source Montant

OBSERVATIONS

Unité Prix unitaire

Poids (kg) Valeur (FCFA)

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