Programme du 2 au 15 septembre · 2020. 8. 28. · tout en nous les rendant incroyablement proches....

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Soirée de rentrée 2 films et une rencontre pour 5,50 euros Lundi 7 septembre à 20h30 Projection des films Tard dans la Nuit (de Thomas Devouge - 59 min) Un gros poisson (de Yann Delattre - 16 min) Suivie d’une rencontre avec le producteur et réalisateur Clément Schneider ainsi que Thomas Devouge, réalisateur Soirée organisée à l’initiative de l’APARR De Sarah Gavron. Grande-Bretagne. 2020. 1h33. VOST. Avec Bukky Bakray, Kosar Ali, D’angelou Osei Kissiedu… Un film aussi pêchu et lumineux que poignant, concentré d’énergie et d’humanité solidaire. Rocks nous parle d’une Angleterre merveilleusement bariolée, métissée et donne une voix, des voix, à « la moitié » féminine et invisible du monde. Et c’est d’autant plus vrai que le film est le fruit d’un travail collaboratif atypique qui lui confère une authentici- té enthousiasmante… Olushola, jeune londonienne de 15 ans que toute sa bande d’amies soudées et hautes en couleurs surnomment Rocks, est taillée comme elle est, toujours à faire la pitre, à coup de réparties irrésis- tibles, on ne peut songer une seconde que quoi que ce soit puisse l’ébranler. C’est sur ses solides épaules que son petit frère Emmanuel, 7 ans, vient se réconforter… et sur ces mêmes épaules que sa propre mère va s’appuyer, une fois de plus. Rocks s’y est habituée, assurant quand il faut assurer, jouant les mamans auprès de son frérot quand la véritable fait défaut. Elle sait que ça passera… Emmanuel, malin et vif comme un singe, suit le mouvement. Quelle belle complicité entre ces deux-là ! Tout un temps nul ne se doutera des chamboulements qui se produisent dans la vie de la jeune fille. Seule la perspicace et attentive Sou- maya, nouvelle arrivée dans le pays, ne sera pas dupe et essaiera d’extirper des confidences à Rocks : autant essayer de faire parler une pierre… C’est un scénario tel qu’un adulte n’aurait pu l’ima- giner seul. Il y aurait plaqué sa logique, sa rationa- lité, oubliant la capacité de vision de l’enfance. La réalisatrice et ses deux co-scénaristes ont construit le récit, son style, ses mots, avec les ado- lescentes du film, dont la plupart sont actrice pour la première fois. Durant les nombreux ateliers qui ont précédé l’écriture, les filles ont fourni le maté- riau, leurs anecdotes, pour bâtir ensemble le scé- nario. Le résultat est bluffant, parfaitement maîtri- sé, le fruit d’une alchimie délicate pleine de fraî- cheur et de profondeur. C’est charmeur, spirituel, emballant, et on se de- mande pourquoi on ne voit pas plus souvent à l’écran ces véritables melting-pots bouillonnants qui sont tellement plus représentatifs de notre épo- que que l’intelligentsia pâlichonne vieillissante qui accapare la parole. Un enseignant londonien cons- tatait que sur les 30 jeunes de sa classe, 27 avaient des grands-parents qui n’étaient pas nés au Royaume-Uni. Pourquoi cela transparaît-il si peu dans nos médias, à l’écran ? Mais les temps changent : on dirait qu’il y a comme une nouvelle vague spirituelle, joyeuse qui s’annonce et ça fait du bien ! De Sophie Letourneur. France. 2020. 1h41. Avec Marina Foïs, Jonathan Cohen, Jacqueline Kakou… Claire, pianiste de renommée internationale, a la quarantaine rugissante. Altière, fière et bosseuse, sûre de son talent, elle fait vibrer des salles de concerts enthousiastes aux quatre coins du globe. Autant elle est vive, fonceuse et perfectionniste dans son art, autant la vie quotidienne lui semble une terre étrangère à la langue inconnue, parse- mée d’inextricables contingences matérielles et d’obscures obligations tantôt sociales, tantôt admi- nistratives devant lesquelles elle a vite fait de per- dre pied… Les choses étant tout de même bien faites, pour lui permettre d’avancer dans ce brouil- lard, Claire a trouvé en Frédéric la perle rare : mari passionné, agent intraitable, secrétaire méti culeux, garde du corps intransigeant, comptable scrupuleux, amant attentif, ami plein d’humour… Des billets d’avions aux contrats de concerts, des courses alimentaires aux prises de rendez-vous, des essayages de robes à la prise de sa pilule contraceptive, il gère, assume, organise, règle dans les moindres détails une vie qu’elle peut dès lors traverser comme en apesanteur, libérée de toute contrainte, en se consacrant exclusivement à la musique. Cette belle mécanique bien huilée aurait pu per- mettre à nos deux tourtereaux-voyageurs de filer des jours heureux ainsi que le parfait amour si, par un de ces hasards dont la Providence et les scé- naristes ont le secret, Frédéric ne s’était pas re- trouvé au cours d’un vol de nuit à assister mala- droitement un toubib pour un accouchement un peu précipité. Dès lors, le désir de paternité va devenir pour lui une obsession grandissante, tan- dis que Claire, dont la fibre maternelle n’est pas extrêmement développée, ne comprend pas bien pour quelle impérieuse raison il faudrait transfor- mer leur couple en famille. D’autant que c’est bien SON ventre qui deviendrait le laboratoire difforme de cette transformation familiale. Impeccablement écrite, la comédie flirte en permanence avec un malaise diffus mais pas si désagréable. Le parti- pris initial, l’inversion des positions femme-homme dans la représentation du couple traditionnel, est rapidement posé et sa logique poussée au maxi- mum donne lieu, parfois subtilement, parfois avec une grâce réjouissante d’éléphant dans un maga- sin de porcelaine, à des effets comiques irrésisti- bles et salutaires – et Marina Foïs et Jonathan Cohen s’en donnent visiblement à coeur joie. www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE > ÉNORME de Sophie Letourneur > EMA de Pablo Larrain > ADOLESCENTES de Sébastien Lifshitz > ROCKS de Sarah Gavron > TENET de Christopher Nolan > EFFACER L’HISTORIQUE de B. Délépine et Gustave Kervern > LA FEMME DES STEPPES, LE FLIC ET L’OEUF de Quanan Wang > A PERFECT FAMILY de M. L. Reymann > EPICENTRO d’Hubert Sauper À LA DÉCOUVERTE DE JEAN DANIEL POLLET > 10 FILMS du 2 au 15 septembre CINÉ-MÔMES : lancement de saison avec 3 avant-premières > YOUPI ! C’EST MERCREDI de Siri Melchoir > CHIEN POURRI, LA VIE À PARIS de Durand, Patar & Aubier > LA BALEINE ET L’ESCARGOTE de Čupová, Diviak & Hedinger Programme du 2 au 15 septembre Semaine du 2 au 8 septembre Toutes nos séances sont à 5,50€

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Soirée de rentrée

2 films et une rencontre pour 5,50 euros

Lundi 7 septembre à 20h30

Projection des films Tard dans la Nuit

(de Thomas Devouge - 59 min) Un gros poisson

(de Yann Delattre - 16 min)

Suivie d’une rencontre avec le producteur et réalisateur Clément Schneider

ainsi que Thomas Devouge, réalisateur

Soirée organisée à l’initiative de l’APARR

De Sarah Gavron. Grande-Bretagne. 2020. 1h33. VOST. Avec Bukky Bakray, Kosar Ali, D’angelou Osei Kissiedu… Un film aussi pêchu et lumineux que poignant, concentré d’énergie et d’humanité solidaire. Rocks nous parle d’une Angleterre merveilleusement bariolée, métissée et donne une voix, des voix, à « la moitié » féminine et invisible du monde. Et c’est d’autant plus vrai que le film est le fruit d’un travail collaboratif atypique qui lui confère une authentici-té enthousiasmante… Olushola, jeune londonienne de 15 ans que toute sa bande d’amies soudées et hautes en couleurs surnomment Rocks, est taillée comme elle est, toujours à faire la pitre, à coup de réparties irrésis-tibles, on ne peut songer une seconde que quoi que ce soit puisse l’ébranler. C’est sur ses solides épaules que son petit frère Emmanuel, 7 ans, vient se réconforter… et sur ces mêmes épaules que sa propre mère va s’appuyer, une fois de plus. Rocks s’y est habituée, assurant quand il faut assurer,

jouant les mamans auprès de son frérot quand la véritable fait défaut. Elle sait que ça passera… Emmanuel, malin et vif comme un singe, suit le mouvement. Quelle belle complicité entre ces deux-là ! Tout un temps nul ne se doutera des chamboulements qui se produisent dans la vie de la jeune fille. Seule la perspicace et attentive Sou-maya, nouvelle arrivée dans le pays, ne sera pas dupe et essaiera d’extirper des confidences à Rocks : autant essayer de faire parler une pierre… C’est un scénario tel qu’un adulte n’aurait pu l’ima-giner seul. Il y aurait plaqué sa logique, sa rationa-lité, oubliant la capacité de vision de l’enfance. La réalisatrice et ses deux co-scénaristes ont construit le récit, son style, ses mots, avec les ado-lescentes du film, dont la plupart sont actrice pour la première fois. Durant les nombreux ateliers qui ont précédé l’écriture, les filles ont fourni le maté-riau, leurs anecdotes, pour bâtir ensemble le scé-nario. Le résultat est bluffant, parfaitement maîtri-sé, le fruit d’une alchimie délicate pleine de fraî-cheur et de profondeur. C’est charmeur, spirituel, emballant, et on se de-mande pourquoi on ne voit pas plus souvent à l’écran ces véritables melting-pots bouillonnants qui sont tellement plus représentatifs de notre épo-que que l’intelligentsia pâlichonne vieillissante qui accapare la parole. Un enseignant londonien cons-tatait que sur les 30 jeunes de sa classe, 27 avaient des grands-parents qui n’étaient pas nés au Royaume-Uni. Pourquoi cela transparaît-il si peu dans nos médias, à l’écran ? Mais les temps changent : on dirait qu’il y a comme une nouvelle vague spirituelle, joyeuse qui s’annonce et ça fait du bien ! �

De Sophie Letourneur. France. 2020. 1h41. Avec Marina Foïs, Jonathan Cohen, Jacqueline Kakou… Claire, pianiste de renommée internationale, a la quarantaine rugissante. Altière, fière et bosseuse, sûre de son talent, elle fait vibrer des salles de concerts enthousiastes aux quatre coins du globe. Autant elle est vive, fonceuse et perfectionniste dans son art, autant la vie quotidienne lui semble une terre étrangère à la langue inconnue, parse-mée d’inextricables contingences matérielles et d’obscures obligations tantôt sociales, tantôt admi-nistratives devant lesquelles elle a vite fait de per-dre pied… Les choses étant tout de même bien faites, pour lui permettre d’avancer dans ce brouil-lard, Claire a trouvé en Frédéric la perle rare : mari passionné, agent intraitable, secrétaire méti culeux, garde du corps intransigeant, comptable scrupuleux, amant attentif, ami plein d’humour…

Des billets d’avions aux contrats de concerts, des courses alimentaires aux prises de rendez-vous, des essayages de robes à la prise de sa pilule contraceptive, il gère, assume, organise, règle dans les moindres détails une vie qu’elle peut dès lors traverser comme en apesanteur, libérée de toute contrainte, en se consacrant exclusivement à la musique. Cette belle mécanique bien huilée aurait pu per-mettre à nos deux tourtereaux-voyageurs de filer des jours heureux ainsi que le parfait amour si, par un de ces hasards dont la Providence et les scé-naristes ont le secret, Frédéric ne s’était pas re-trouvé au cours d’un vol de nuit à assister mala-droitement un toubib pour un accouchement un peu précipité. Dès lors, le désir de paternité va devenir pour lui une obsession grandissante, tan-dis que Claire, dont la fibre maternelle n’est pas extrêmement développée, ne comprend pas bien pour quelle impérieuse raison il faudrait transfor-mer leur couple en famille. D’autant que c’est bien SON ventre qui deviendrait le laboratoire difforme de cette transformation familiale. Impeccablement écrite, la comédie flirte en permanence avec un malaise diffus mais pas si désagréable. Le parti-pris initial, l’inversion des positions femme-homme dans la représentation du couple traditionnel, est rapidement posé et sa logique poussée au maxi-mum donne lieu, parfois subtilement, parfois avec une grâce réjouissante d’éléphant dans un maga-sin de porcelaine, à des effets comiques irrésisti-bles et salutaires – et Marina Foïs et Jonathan Cohen s’en donnent visiblement à cœur joie.�

www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE

> ÉNORME de Sophie Letourneur

> EMA de Pablo Larrain

> ADOLESCENTES de Sébastien Lifshitz

> ROCKS de Sarah Gavron

> TENET de Christopher Nolan

> EFFACER L’HISTORIQUE de B. Délépine et Gustave Kervern

> LA FEMME DES STEPPES, LE FLIC ET L’ŒUF de Quanan Wang

> A PERFECT FAMILY de M. L. Reymann

> EPICENTRO d’Hubert Sauper

À LA DÉCOUVERTE DE JEAN DANIEL POLLET

> 10 FILMS du 2 au 15 septembre

CINÉ-MÔMES : lancement de saison avec 3 avant-premières

> YOUPI ! C’EST MERCREDI de Siri Melchoir

> CHIEN POURRI, LA VIE À PARIS de Durand, Patar & Aubier

> LA BALEINE ET L’ESCARGOTE de Čupová, Diviak & Hedinger

Programme du 2 au 15 septembre

Semaine du 2 au 8 septembre Toutes nos séances sont à 5,50€

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De Sébastien Lifshitz. France. 2020. 2h15. Sébastien Lifshitz est un super-héros, il a le don de se rendre invisible. Comment expliquer sinon qu’il parvienne si bien à se fondre dans le décor. Sa caméra se fait si discrète que ceux qu'elle filme semblent oublier jusqu’à son existence. On ima-gine la délicatesse du cinéaste, sa patience hors norme pour parvenir à saisir tant d’instants subtils, criants de vérité. Au sommet de son art, il nous offre ici une plongée au cœur de l’adolescence, un véritable bain de jouvence. Comme dans ses pré-cédents et magnifiques documentaires – Les Invi-sibles (justement !), Bambi, Les Vies de Thérèse –, il nous dévoile une humanité sans fards tout en restant à une distance respectueuse, jamais voyeuse. Il trouve toujours le ton juste, attentif à ne pas déflorer trop de l’intimité de ses protagonistes tout en nous les rendant incroyablement proches. Si, lors des premiers repérages, le réalisateur avait prévu de suivre les pas d’un jeune garçon, le voilà qui bifurque et se met à filmer deux adolescentes, Emma et Anaïs, qu'il va suivre pendant cinq ans.

Et c'est d'abord ce temps long qui rend le film ex-ceptionnel. Voir les deux filles, au long de ces cinq années, de l’entrée au collège à l’heure du redou-table baccalauréat, s’épanouir sous nos yeux, abandonner leurs chrysalides, va devenir tout aus-si prenant qu’émouvant. Cette chronique initiatique du passage de l’enfance à l’âge adulte, qui capte l’essence de notre époque, témoin de l’évolution de notre société, se révèle de bout en bout pas-sionnante, pleine de surprises et de chocs impré-vus. �

TOUJOURS A L’AFFICHE

EPICENTRO De Hubert Sauper. France, Autriche, États-Unis. 2020. 1h47. VOST.

Le nouveau documentaire d’Hubert Sauper, ateur du célèbre Cauchemar de Darwin, a un ton plus enjoué mais tout aussi passionnant. Un véritable condensé d’histoire, à l’image de Cuba, qui en est, en définitive, sa protagoniste principale, peuplée d’une multitude d’autres personnages, en particulier ceux que le réalisateur nomme les « jeunes pro-phètes ». Ces mômes, parfois guère plus haut que trois pommes, qui s’improvisent guides de leur île, de sa civilisation, sont malicieux, taquins, intelli-gents, bien plus politisés que ce qu’on pourrait ima-giner compte tenu de leur âge. �

A PERFECT FAMILY De Malou Leth Reymann. Danemark. 2020. 1h37. VOST. Avec Kaya Toft Loholt, Mikkel Boe Folsgaard, Neel Rønholt…

Malou Reymann s’est inspirée pour son premier film de sa propre histoire, pleinement assumée, et se place du point de vue de l’enfance qui observe ces drôles d’adultes s’efforçant d’endosser le rôle de « parents » avec toutes les obligations et tous les clichés qui sont censés aller avec. Une panoplie parfois inconfortable à porter, pour qui se cherche ou n’est pas complètement dans les clous… À quel moment de l’existence est-on plus sensible aux regards d’autrui qu’à la pré-adolescence ? Cet âge inquiétant où règne un faux calme avant le tsunami des transformations, qui se feront à votre corps défendant, sans pouvoir ni anticiper, ni maîtri-ser ce qu’il va devenir. �

Mercredi 9 septembre à 17h00 Avant-Première suivie d’un apéro-jus !

YOUPI ! C’EST MERCREDI De Siri Melchoir. Danemark. 2020. 40 min À partir de 3 ans Quand on est enfant, le mercredi reste le meilleur jour de la semaine. On peut aller au cinéma, à la piscine, on occupe cette journée de loisirs par mille et une inventions pour passer du temps avec les copains et se distraire. Et quand on a l’imagination de Rita et la patience de Crocodile, alors on passe un merveilleux mercredi, rempli de surprises sous le signe de l’amitié et de la malice… et on peut dire « Youpi, c’est mercredi ! ».

Samedi 12 septembre à 17h00 Avant-Première suivie d’un apéro-jus !

CHIEN POURRI, LA VIE À PARIS De Durand, Patar & Aubier. France. Belgique. Espagne. 2020. 1h00 À partir de 5/6 ans

Cette séance est gratuite pour les enseignants d’écoles (sur inscription : 03 80 66 51 89) Il était une fois un chien parisien, naïf et passionné appelé Chien Pourri. Avec Chaplapla, son fidèle compagnon de gouttière, Chien Pourri arpente les rues de Paris la truffe au vent. Peu importe les ca-tastrophes qu’il provoque, il retombe toujours sur ses pattes ! Tant et si bien que les autres chiens commencent à trouver ça louche. La folle aventure de Chien Pourri et ses amis pour faire découvrir la poésie de Paris aux tout-petits !

Dimanche 13 septembre à 11h00 Avant-Première suivie d’un apéro-jus !

LA BALEINE ET L’ESCARGOTE De Čupová, Diviak & Hedinger. Tchéquie. 2020. 40 min. À partir de 3 ans Une petite escargote de mer s’ennuie sur le rocher d’un vieux port et rêve de parcourir le monde. Un jour, une grande baleine à bosse lui propose de l’emmener en voyage à travers les océans du globe. Cette amitié insolite nous plonge dans une odyssée fabuleuse au cœur de la nature, de l’infini-ment petit à l’infiniment grand.

CINÉ-MÔMES : lancement de saison en 3 avant-premières Présentation des films de la saison lors des trois séances

Tarif unique de 5,50 € sur les trois avant-premières / Pré-vente de places à l’accueil du cinéma dès le 2 septembre

De Pablo Larraín. Chili. 2020. 1h42. VOST. Avec Gael García Bernal, Mariana Di Giro-lamo, Santiago Cabrera… L’année cinéma 2019 fut celle d’une jeune fille en feu. La rentrée 2020 sera celle d’une autre héroïne incandescente, interprétée par une actrice irra-diante, Mariana Di Girolamo, superbement mise en valeur par la mise en scène de Pablo Larrain, cinéaste chilien dont nous avons projeté tous les films depuis ses débuts en 2008 avec Tony Mane-ro. Ont suivi Santiago 73, post mortem, No, El Club, Neruda, Jackie… Ema est tout entier placé sous le signe du feu, présent littéralement dès cette première scène où l’on voit, image surnatu-relle, un feu tricolore incendié, présent symboli-quement dans l’embrasement des sentiments qui va gagner le récit, l’irréductible Ema renversant tout sur son passage. Ema est une jeune dan-seuse de Valparaiso, ce port des côtes chiliennes immortalisé par Neruda, mariée à son chorégra-phe, le beau et manipulateur Gaston (Gael Garcia Bernal), pour le meilleur et pour le pire. Quand le film commence, ils viennent de prendre une déci-sion terrible : se séparer de l’enfant qu’ils ont

adopté suite à un incident dramatique. Autour de cet abandon, le couple se délite, évidemment, tout comme la compagnie de danse. La volcanique Ema prend sa liberté avec ses compagnes de bal-let et elles improvisent des performances de rue, sur fond de reggaeton, cette musique irrésistible, mélange de reggae et de rythmes caribéens, tout en essayant d’assumer la culpabilité qui la ronge. Pour magnifier ce personnage de femme libre, Larrain orchestre une mise en scène exaltée en forme de maelstrom faussement chaotique, en réalité totalement maîtrisé. �

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À LA DÉCOUVERTE DE JEAN DANIEL POLLET Cycle de 10 films du 2 au 15 septembre

Hormis son film-essai, Méditerranée, et ses comé-dies comme L’Acrobate ou L’amour c’est gai, l’amour c’est triste, le cinéma de Jean-Daniel Pollet (1936-2004) demeure assez largement inconnu. Pourtant Pollet a réalisé des films dans tous les genres, tous les formats, et à chaque fois il en a déplacé les conventions, inventant de nouveaux traitements de la matière documentaire ou d’une histoire scénarisée. Jamais il n’a fait deux fois le même film, essayant à chaque nouvelle aventure de surprendre le public. Dans un cas Pollet s’inspire de Renoir, dans l’autre, de Tati. Et par-dessus tout, il se souvient de Cha-plin. C’est pourquoi on ne peut le rattacher à un courant précis, même pas la nouvelle vague. Jac-ques Lourcelles le voit comme le continuateur des comédies françaises des années 30. Mais par ses documentaires qui confinent à l’essai (Méditerranée sur les origines de notre Civilisation ; L’Ordre sur la malédiction de la lèpre ; Pour Mémoire (La Forge) sur le rapport de l’individu au travail ; Trois jours en Grèce sur l’omniprésence du passé dans le pré-sent) Jean-Daniel Pollet fraie dans le cinéma mo-derne un chemin unique, totalement original. Obsé-dé par l’exigence d’être et de rester moderne.

Programme 1 POURVU QU’ON AIT L’IVRESSE (Fiction, 1958, 20’, avec Claude Melki) GALA (Fiction, 1961, 20’, avec Claude Melki) LES MORUTIERS (Doc, 1968, 20’) MÉDITERRANÉE (Film-essai, 1963, 44’) La rencontre fortuite avec l’un des danseurs des guinguettes que venait filmer Pollet, Claude Melki, donne naissance au cinéma de Pollet : Pourvu qu’on ait l’ivresse, puis Gala. La liberté et la poésie sont grandes dans ces deux comédies burlesques qu’on a souvent comparées à Keaton. Et parallèle-ment Pollet développe un cinéma documentaire inventif comme dans Les morutiers, reflet de la vie effrayante à bord d’un bateau, « c’était pire que les usines Renault » dira-t-il après le tournage, et des essais de cinéma, pétris de poésie, d’histoire et de philosophie, et dont Méditerranée est l’une des réussites les plus marquantes.

Programme 2 POUR MÉMOIRE (LA FORGE) (Film-essai, 1978, 61 min) L’ORDRE (Film-essai, 1974, 44 min) Hommage au travail ancestral des fondeurs, aux gestes qu’ils ont répétés des années durant et à un métier sur le point de disparaître, Pour mémoire (La Forge) suit pas à pas chacune des phases de la fabrication d’un objet, dans cette caverne enfumée tout droit sortie du 19ème siècle… L’Ordre fut tourné sur la presqu’île de Spinalonga en Crête, là où pendant 50 ans furent parqués les lépreux. Habité par le corps et la voix de Raimon-dakis, porte-parole des lépreux, ce film est un coup de poing dans l’estomac adressé au monde et l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma.

Suite page 4...

De Quanan Wang. Mongolie. 2020. 1h40. VOST.

Le corps d’une femme est retrouvé au milieu de la steppe mongole. Un policier novice est désigné pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, mali-cieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger du froid et des loups. Le lendemain matin, l’en-quête suit son cours... C’est le deuxième film que Quanan Wang, ci-néaste chinois, tourne sur les terres de Mongolie, pour échapper aux coupes sombres de la censure qui ont complètement dénaturé son dernier film (Au pays du cerf blanc, inédit en France), alors que son précédent, Le Mariage de Tuya (Ours d’or à Berlin en 2007 et montré chez nous) avait été tourné en Mongolie-Intérieure, chinoise donc. Ici il a troqué son actrice fétiche Yu Nan pour une véri-table bergère, qui tient admirablement le rôle de la « femme des steppes ». Liberté de ton, liberté formelle, voilà finalement ce qui pourrait d’abord

caractériser ce film. D’une nonchalance apparente, le cadre et le montage se jouent de la marche ha-bituelle d’un film de cinéma. Des dialogues intimes sont filmés en plans hyper larges dans lesquels nous ne distinguons qu’à peine les personnages, des ruptures de tons provoquent des sourires et l’art de la situation surréaliste vient s’entrechoquer avec grâce à une volonté documentaire évidente. Ne le ratez pas, nous adorons ! �

De Gustave Kervern et Benoît Delépine. France. Belgique. 2020. 1h46. Avec Blan-che Gardin, Bouli Lanners…

Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Marie (Blanche Gardin), qui a des fins de mois difficiles subit un chan-tage à la sextape. Un étudiant fauché et sans scrupule (Vincent Lacoste) menace, en effet, de diffuser les images de leur nuit d’amour dont elle n’a aucun souvenir, tant elle avait bu. Bertrand (Denis Podalydès), lui, se désespère de sauver sa fille du harcèlement qu’elle subit au collège par le biais de vidéos humi-liantes. Enfin, il y a Christine (Corinne Masiero), chauffeuse VTC, qui ne comprend pas pourquoi sa voiture ne recueille qu’une étoile de satisfaction sur Internet, en dépit de tous les efforts qu’elle déploie pour accueillir ses clients. Au bord de la crise de nerfs devant les frasques de leurs écrans, ensemble, ils décident de partir en guerre

contre les géants du Net. Une bataille foutue d’avance, quoique… Vous l’aurez compris Effacer l’historique pose un regard désabusé sur la société d’aujourd’hui, et pourtant c’est aussi et avant tout un film très, très drôle ! Porté par ses excellents acteurs, Effacer l’historique est le film le plus hilarant des compères cinéastes ! �

De Christopher Nolan. USA. 2020. 2h30. VOST. Avec John David Washington, Ro-bert Pattinson, Elizabeth Debicki…

L’intensité et la gravité de John David Washington (que l’on avait aimé dans un autre registre dans BlacKkKlansman) est pour beaucoup dans l’en-voûtement ressenti face à Tenet. En même temps qu’il découvre le rôle qu’il a à jouer comme espion-soldat, il découvre la possibilité physique qu’ont les objets et les êtres humains de traverser le temps en sens contraire. Un groupe d’êtres hu-mains marche à l’endroit et un autre à l’envers, et selon le point de vue, l’envers et l’endroit s’inver-sent bien sûr ! L’enchevêtrement des scènes d’action est ainsi rendu complexe et nerveux dès le départ. Le monde se trouve menacé d’attaques venues du passé ou du futur, il est en état d’instabilité perma-nente, comme en ébullition, tout comme nous, spectateurs, à la fois éblouis par la virtuosité des séquences et étourdis par le caractère presqu’in-déchiffrable de ce qui se déroule sous nos yeux. Et pourtant, dans ce chaotique fracas, une perma-nence : le corps campé, le regard intense et la voix

grave de Washington nous laissent entrevoir un petit fil ténu, celui de la poésie fragile de ce film, comme une idée de la texture du temps et de la délicieuse absence de tout dieu. C’est un peu tout Nolan non ? Ne montrer presque que de la lour-deur et de la gravité pour finalement nous parler de finesse et de légèreté. C’est un peu comme, désirant montrer de l’herbe, il ne filmait que des surfaces de béton. Il finirait par la trouver ! Et nous, au final, ce type d’entreprise, ça nous plaît beaucoup ! �

Le court-métrage présenté avant votre film

Du 2 au 8 septembre Housecall de Josh Penn Soskin 4'15''

Du 9 au 15 septembre Née sous XX de Béatrice Vernhes 4'01''

� Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

� Groupes (scolaires...) : 4€

� Carte Culture Étudiant : 3,50€

� Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

� Cartes d’abonnement 10 places : 52€

� Tarif réduit : 6,50€

� Tarif Plein : 8€

Page 4: Programme du 2 au 15 septembre · 2020. 8. 28. · tout en nous les rendant incroyablement proches. Si, lors des premiers repérages, le réalisateur avait prévu de suivre les pas

Cycle Jean-Daniel Pollet (suite)

Programme 3 L’ACROBATE (Fiction, 1976, 97 min, avec Claude Melki, Edith Scob, Guy Marchand…) Rythmé par les pas du tango, emporté par le corps transfiguré du garçon de bains, on est prié de le suivre, pour le parfum palpitant de Paris, pour la revisite d’un certain cinéma populaire, pour le charme tristement burlesque de Melki, pour la légè-reté fluide et gracieuse avec laquelle tout cela nous est offert.

- La séance de L’Acrobate du dimanche 6 septembre à 17h00 sera présentée -

Programme 4 BASSAE (Film-essai, 1964, 9’) TROIS JOURS EN GRÈCE (Film-essai, 1991, 84’) La Grèce occupe une grande place dans le cinéma de Pollet. Avec ce court et ce long-métrage, l’un tourné en 1964 l’autre en 1991, passé et présent se mêlent dans une sorte de carnet de notes philoso-phiques et poétiques filmées… Delphes, Bassae, le métro, l’aéroport, les poèmes de Yannis Ritsos, les citations d’Homère, de Claudel, d’Euripide, de Ponge, les amis grecs et les combats en Irak, voyez cet entrelac d’épines !

Programme 5 LE SANG (Fiction, 1972, 83 min) Le Sang, qui date de 1972, avait disparu après son passage au festival de Cannes, son auteur ayant refusé de le distribuer en salle, à la suite des réac-tions hostiles d’une partie du public. Il montre une horde de nomades qui traversent un désert de pier-res en suivant obstinément une ligne droite. Ils veu-lent atteindre la mer… C’est une fable sur les an-nées 60/70 et les utopies de renversement d’une civilisation (bourgeoise, capitaliste, colonialiste) jugée mortifère, renversement que Mai 68 et le mouvement hippie ont incarné. Pollet montre com-ment ce renversement est miné par le retour de la violence au cœur des protocoles de liberté absolue.

PROCHAINEMENT : Family Romance, LLC de Werner Herzog (16 septembre) - Les mal aimés d’Hélène Ducrocq (16 septembre) - Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret (16 septembre) - Ondine de Christian Petzold (23 septembre) - Chien pourri, la vie à Paris de Durand, Patar & Aubier (6 octobre) - Petit Vampire de Joann Sfar (21 octobre)...

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