Programme de l'université Pop' 2010-11

36

description

Programme de l'université Pop' 2010-11

Transcript of Programme de l'université Pop' 2010-11

Page 1: Programme de l'université Pop' 2010-11
Page 2: Programme de l'université Pop' 2010-11

UNIVERSITÉ POP’ SAISON 2010/2011TOUS LES MERCREDIS DE 18H30 À 20H

Les sens en éveil et l’esprit ouvertL’université Pop’ du lieu unique s’adresse à tous : curieux, passionnés ou néophytes. Aucune connaissance particulière n’est requise, seul le désir d’en savoir plus est sollicité.10 ans après sa création, l’université Pop’ évolue.Dans un premier temps, de nouvelles disciplines se sont introduites à côté dela littérature et de l’architecture contemporaine qui avaient initié cette univer-sité dès l’ouverture du lieu unique. Cette saison, nous vous proposons une université Pop’ unifiée - tous les coursdésormais sont dispensés le mercredi à 18h30 - et multidisciplinaire articulantl’architecture, la littérature, la musique, la philosophie et les arts culinaires.

L’université Pop’ fait sa rentrée avec l’architecture contemporaine traitée en 6 cours,répartis d’octobre à novembre, et dont l’objectif est d’offrir de multiples regards - architec-tes, urbanistes, critiques... - sur des réalisations françaises et étrangères.

Entre décembre et février, 11 mercredis sont consacrés à la littérature contemporaine.Des auteurs, éditeurs, traducteurs et critiques littéraires facilitent l’approche des œuvres.Sont étudiés cette année des ouvrages d’Olivier Cadiot, James Ellroy, Marie Darrieussecq,Louis-Ferdinand Céline, Pierre Senges.

En mars, cultivez vos oreilles avec l’université Pop’ musique ! Musicologues, musiciens,scientifiques ou encore musicothérapeute vont exposer, décortiquer, analyser et faire par-tager leur amour du son.

À partir d’un sujet de société - cette saison la violence - l’université Pop’ philo, proposeen avril des pistes de réflexion pour nous permettre de mieux appréhender notre monde.

Six ateliers du goût (de mai à juin) viennent clore cette saison avec des dégustations gui-dées, en présence de producteurs et d’experts de l’alimentation, afin d’explorer, de s’inter-roger et d’expérimenter des goûts de produits qui peuvent paraître communs.

Page 3: Programme de l'université Pop' 2010-11

1

L’OBJECTIF DE L’UNIVERSITÉ POP’ ARCHITECTURE RESTE LE MÊME : À TRAVERS DE MULTIPLES REGARDS – ARCHITECTES, URBANISTES, CRITIQUES... – SUR DES RÉALISATIONS FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES, LE COURS PROPOSE DE DÉCOUVRIR L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE,D’EN COMPRENDRE LES ENJEUX ET D’EN PARTAGER LES PLAISIRS.

AUCUNE CONNAISSANCE PARTICULIÈRE N’EST REQUISE POUR Y ASSISTER, SI CE N’EST LA CURIOSITÉ ET L’ENVIE DE REGARDER DIFFÉREMMENT !

Programmation : Philippe Bataille, Directeur de l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes et Patricia Buck, chargée de programmation au lieu unique.

En partenariat avec l’Institut Français d’Architecture (Cité de l’Architecture et du Patrimoine) et le cinéma Katorza.

AR

CH

ITEC

TUR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

L’ARCHITECTURE : UN SPORT DE COMBAT ?

Résister aux postures et aux opinions dominantes.Résister aux forces économiques et politiques quipeuvent contredire le sens et la pertinence d’un pro-jet. Si elle n’est certes pas toujours nécessaire apriori, la résistance serait une condition régulière-ment obligée pour les architectes.

À l’évidence donc, rien ne serait évident quand ils’agit de faire œuvre d’architecture. Les deux archi-tectes invités en témoignent chacun à leur manière.Marc Barani en a fait l’expérience et la démonstra-tion à Nice, ville où il est installé, en réalisant la garedes tramways pour faire d’un lieu improbable etd’un programme strictement technique et fonction-nel, un véritable espace public.

Dominique Perrault le démontre à travers uneœuvre construite au fil des trois dernières décen-nies. Des premiers projets aux plus récents, deséchelles les plus modestes aux plus grandes, sonparcours illustre une constance de préoccupationsnonobstant les reconnaissances obtenues trèsjeune mais aussi l’étonnant oubli dont il a été l’objeten France pendant les dix années qui ont suivil’achèvement de la Très Grande Bibliothèque àParis.

En lien avec ces deux interventions, le cours propo-sera de poursuivre l’exploration des rapports entrearchitecture, ville et cinéma. Christian Barani,artiste vidéaste, présentera le film qu’il a réalisé surla gare des tramways de Nice, manière de restituerautrement un projet regardé comme une“conquête”. Avec une focale plus large, à l’invitationde l’association Ville et Cinéma et à partir d’unesélection raisonnée de la production cinématogra-phique, Thierry Paquot, philosophe, enseignant àl’Institut d’urbanisme de Paris et journaliste, analy-sera ce que cette production dit de la ville commeformes urbaines et architecturales.

Troisième temps de cette nouvelle série des coursd’architecture contemporaine, les “Actualités vuespar...” continueront parallèlement de présenter lesréalisations les plus récentes. Les critiques invités ytiendront forum à partir de leurs découvertes effec-tuées un peu partout dans le monde. Ils y montre-ront comment les projets font ou non résistance auxprincipes obligés de la production urbaine et archi-tecturale.

Philippe Bataille

Page 4: Programme de l'université Pop' 2010-11

2

Usi

neAp

lix,L

eC

ellie

r-sur

-Loi

re\a

rchi

tect

eet

phot

Dom

iniq

uePe

rraul

tArc

hite

ctur

e

Page 5: Programme de l'université Pop' 2010-11

3

Page 6: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 13 OCTOBRE, ACTUALITÉS VUES PAR...

Ce rendez-vous régulier des cours d’architecture contemporaine depuis plusieursannées ouvrira la programmation 2010/2011. Réunissant plusieurs des critiques quicomptent sur la scène architecturale française, cette tribune est une opportunité poureux d’évoquer et de mettre en débat l’actualité architecturale à travers leurs découver-tes et leurs coups de cœur.

Avec Frédéric Edelmann (Le Monde), Francis Rambert (directeur de l’Institut Françaisd’Architecture), Philippe Trétiack (Elle, Beaux-Arts magazine), Sophie Trelcat (Artpress, Les Inrockuptibles, Maison Française...) et Bertrand Escolin (Le Moniteur).

MERCREDI 20 OCTOBRE : “LA GARE DES TRAMWAYS À NICE” AVEC MARC BARANI, ARCHITECTE

À l’occasion de la création de la première ligne de tramway à Nice, Marc Barani se voitconfier la réalisation de la gare des tramways. La reconnaissance dont a bénéficié ceprojet une fois achevé (prix de l’Équerre d’argent en 2008, finaliste du prix Mies van der Rohe en2009) ne peut occulter les combats menés pour sa réalisation. D’un programme d’infra-structure (station de voyageurs, parking, atelier de réparation des rames) que certainsréduiraient volontiers à sa seule expression technique, l’architecte opère un déplace-ment de la commande pour en élargir le sens. L’infrastructure devient opportunité pourfaire un projet urbain. Après avoir plaidé pour changer le site d’implantation initialementprévu et d’une surface insuffisante, la proposition fait d’un délaissé urbain en limite de laville, un lieu de flux qui compose avec l’environnement construit (l’autoroute, un grandensemble) et le paysage naturel que caractérisent la topographie et la mer. Véritable“balcon sur la ville”, la gare est aussi “le terminus où tout commence”, comme il est écritdans le livre récemment édité sur ce projet (Ante Prima/AAM éditions, 2009).Le projet est aussi un film qui sera présenté dans le cours suivant.

AR

CH

ITEC

TUR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

4Gare des tramways, Nice, architecte : Marc Barani, photo © S. Demailly

Page 7: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 3 NOVEMBRE AU CINÉMA KATORZA, ATTENTION : SÉANCE À 18H15 ! PROJECTION DU FILM “UNE HORIZONTALE QUI SE GAGNE” DE CHRISTIAN BARANISUIVIE D’UNE DISCUSSION AVEC CHRISTIAN BARANI ET PHILIPPE TRÉTIACK

Christian Barani est artiste vidéaste. Depuis 1997, ses vidéos questionnent et déconstruisent les codes du documen-taire. Il n’est pas question de représentation du réel ni de fiction mais d’expérience.www. christianbarani.free.fr

Philippe Trétiack, est architecte, urbaniste, journaliste grand reporter et écrivain. Comme journaliste grand reporteron peut lire régulièrement sa vision du monde dans le magazine ELLE. Comme chroniqueur il est très connu pour sesprises de positions acérées dans ELLE décoration. Il a aussi publié de nombreux articles dans des revues spéciali-sées d’architecture (Techniques & Architecture, L’Arca, Architecture Intérieure - Créé), de design et d’art (Intramuros,Beaux-Arts, L’Œil) ou des revues d’actualités (Le Figaro Magazine, Le Nouvel Observateur, Challenge.)Parmi ses nombreux ouvrages, on peut citer Qu’est-ce que l’architecture aujourd’hui ? (Beaux-Arts éditions, 2007),Megalomania (Editions Assouline, 2008) ou Faut-il pendre les architectes ? (Seuil, 2OO1), un pamphlet salutairepour lequel il est particulièrement estimé dans les milieux de l’architecture.

“UNE HORIZONTALE QUI SE GAGNE” de Christian Barani (34’, 2009)

“Ce film est une réflexion sur les enjeux de l’architecture en contexte urbain et méditerranéen. Les ima-ges montrent une relation entre un paysage où chaque intervention architecturale nécessite une relationviolente à la pente, une commande technique et une volonté de déplacement du projet vers des réalitéssociales. La caméra se déplace dans l’espace du pôle multimodal à la rencontre des corps qui le traver-sent, à la rencontre des habitants de ce quartier multiculturel et délaissé. Dans ce film, deux images dia-loguent pour construire un regard complexe, composé de différents points de vue et où l’écoute de laparole de l’architecte peut avoir toute sa place.” Christian Barani

Film réalisé dans le cadre d’une commande de l’atelier Marc Barani et pour l’édition du catalogue.

Pour ce cours se déroulant au cinéma Katorza, il est conseillé d’acheter sa place à l’avance (pré-ventes dès le mercredi précédant le cours). Tarifs : 5 euros pour les abonnés du cours / 5,80 euros pour les non abonnés.

5

©C

hris

tian

Bara

ni

Page 8: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 10 NOVEMBRE : “COMMENT FILMER LA VILLE ?”AVEC THIERRY PAQUOT, HERVÉ BOUGON, ET ALDO BEARZATTO

Thierry Paquot est philosophe, professeur des universités (Institut d’urbanisme de Paris, Paris XII Val-de-Marne), éditeur de la revue Urbanisme, producteur de “Côté ville” sur France Culture dans Métropolitainsde François Chaslin et responsable scientifique du programme “La forme d’une ville” au Forum desImages (Paris). Il a également co-dirigé avec Thierry Jousse l’ouvrage encyclopédique “Ville et Cinéma”aux éditions des Cahiers du Cinéma.Aldo Bearzatto est urbaniste pour la communauté urbaine de Nantes, co-fondateur de “Ville et Cinéma”.Hervé Bougon est manager culturel et responsable communication, co-fondateur de “Ville et Cinéma”.

www.villeetcinema.com et Association l’Urbanographe : [email protected]

Comment filmer la ville ? L’espace urbain est le décor le plus fréquemment utilisé au cinéma.Cette soirée, animée par Thierry Paquot, a pour objectif de s’interroger sur la façon dont l’es-pace urbain est mis en scène à l’écran à travers différentes expériences cinématographiques.

Ce cours est proposé par l’association l’Urbanographe, organisateur du festival “Ville et Cinéma” dont l’objectif estd’explorer les rapports intimes qu’entretiennent la ville et le cinéma et de créer un espace de découverte et de débat.Il sera le prélude à la seconde édition du festival “Ville et Cinéma” qui se tiendra à Nantes au Cinéma Katorza du 9au 12 février 2011.A

RC

HIT

ECTU

RE

CO

NTE

MPO

RA

INE

6

©D

R

Page 9: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 17 NOVEMBRE : “UNE ŒUVRE CONSTRUITE”AVEC DOMINIQUE PERRAULT, ARCHITECTE (sous réserve)

Diplômé à 25 ans, Dominique Perrault est lauréat, quatre ans plus tard, en 1982, du concours PAN(Programme Architecture Nouvelle) et, en 1983, des Albums de la Jeune Architecture. Cette même année,il livre sa première commande : l’usine Someloir à Châteaudun. Sa carrière se poursuit selon une mêmedynamique dont témoignent plusieurs distinctions prestigieuses parmi lesquelles l’Équerre d’argent en1989, le grand prix national d’Architecture en 1993 et le prix Mies van der Rohe en 1997 pour le projet deBibliothèque Nationale dont il remporte le concours en 1989. Avec ce dernier projet, il acquiert une placedéterminante au niveau international. Il réalise de nombreux projets à l’étranger alors que pendant ladécennie 1998/2008 il restera curieusement absent de la commande publique en France. En 2008, leCentre Georges Pompidou lui consacre une grande exposition, deux ans après celle que lui avait consa-crée Arc en rêve, à Bordeaux.

Dans la conception de ses projets, “ancrée dans une vision urbaine détachée des dis-cours historicistes, Dominique Perrault introduit une “écriture abstraite de l’architecture”où les éléments constructifs ont chacun leur autonomie propre. La coexistence entre euxse résume à des questions de proximité, de matière, de distance.” Avec le souci constantd’une économie radicale de moyens, sa démarche est attentive à la question des maté-riaux et des structures. C’est autour de ce fil conducteur que le cours propose une relec-ture de l’ensemble de l’œuvre réalisée par son auteur même.

MERCREDI 24 NOVEMBRE : ACTUALITÉS VUES PAR...

Comme il a commencé, le cours d’architecture contemporaine 2010/2011 se terminerapar une séquence sur la critique des œuvres les plus récentes, celles juste achevéescomme celles en chantier ou seulement en projet. Manière de voyager en compagnie denos invités aux quatre coins du monde et de la France en observant les tendances àl’œuvre dans la production architecturale et urbaine tant du point de vue des concep-teurs que des maîtres d’ouvrages.

Avec Frédéric Edelmann (Le Monde), Francis Rambert (directeur de l’Institut Françaisd’Architecture), Philippe Trétiack (Elle, Beaux-Arts magazine), Sophie Trelcat (Artpress, les Inrockuptibles, Maison Française...) et Bertrand Escolin (Le Moniteur).

7

Page 10: Programme de l'université Pop' 2010-11

6 8

Gar

ede

stra

mw

ays,

Nic

e,ar

chite

cte

:Mar

cBa

rani

,pho

to©

S.D

emai

lly

Page 11: Programme de l'université Pop' 2010-11

9

Page 12: Programme de l'université Pop' 2010-11

10

D’AZUR OU D’ESTOMAC, LA LITTÉRATURE ?R-o-m-a-n, cinq lettres miraculeuses titrait Le Monde en cette fin d’été 2010. En ces temps “fictionivores” notre curiosité nous conduira cette saison vers 5 nouvelles œuvres, traitées chaque fois en deux soirées sous l’angle de la modernité : onze rendez-vous où il sera toujours question d’apprendre à lire, si possible avec plaisir.

Cette saison donc, quatre écrivains français et pour cette ouverture aux littératures étrangères, un écrivain américain, occasion d’aller voir du côté du polar anglo-saxon. Pour introduire ces 5 cycles, une soirée sera consacrée à l’écrivain et documentaristeRobert Bober.Nous resterons au plus près des fictions sans nous complaire dans la biographie desécrivains dont ces textes sont parfois très éloignés.L’homme est un loup pour l’homme écrivait le philosophe Hobbes. Mais on n’est pas desbêtes. Alors à défaut de vérité absolue, on aura cette liberté d’Homme d’attendre de lalecture un peu de lumière. Les mots contiennent plusieurs sens et la richesse du langagepermet autant de lectures différentes que de lecteurs. À chacun de faire la part des personnages, des situations, des mots et des couleursdans ce choix de textes hétérogènes et inventifs ! En partenariat avec la librairie Vent d’Ouest.Merci au Centre National du Livre, aux auteurs, aux éditeurs, aux libraires et aux critiques littéraires.

Programmation : Bruno Blanckeman, professeur de littérature française à l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle et Thérèse Jolly, chargée de la littérature au lieu unique.

LITT

ÉRAT

UR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

Page 13: Programme de l'université Pop' 2010-11

11

MERCREDI 1ER DÉCEMBRE : En partenariat avec la librairie Vent d’OuestEN COMPAGNIE DE ROBERT BOBER à l’occasion de la sortie de son livre : On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux (Pol, 2010)

Avec Claude Burgelin, professeur émérite de l’université de Lyon.

Dans ce quatrième roman de Robert Bober, on est dans le Paris du tout début desannées 60. Le narrateur, Bernard, est amené “par hasard” à revisiter l’histoire de safamille : le père disparu à Auschwitz, la mère remariée à un ancien ami d’enfance mortdans un accident d’avion, le demi-frère. À la faveur d’une rencontre avec Robert, sonancien moniteur de colonie de vacances, devenu assistant de François Truffaut, Bernardse retrouve figurant. Tout s’enclenche quand il emmène sa mère voir le film où la scènetournée n’a pas été conservée. La quête de Bernard sur ses origines est l’occasion d’uneévocation à la Doisneau du Paris de la guerre et de l’après-guerre.

“Je n’avais que 20 ans mais ma mémoire précédait ma naissance”.Patrick Modiano, extrait de Livret de famille, cité par Robert Bober en exergue de son roman.

Rencontre précédée de la projection de son documentaire En revoyant Lire c’est vivre(2007- France - 58 minutes). “L’aventure de ’Lectures pour tous’ a duré 15 ans, de 1953 à1968. C’était le temps des rencontres, du dialogue, de l’écoute. Pour Pierre Dumayet laquestion de la lecture paraissait alors plus importante que la question du livre.”

Robert Bober est né en 1931 à Berlin. En août 1933, la famille Bober arrive à Paris... Il sera successive-ment tailleur, potier, éducateur, assistant de François Truffaut, puis à partir de 1967, réalisateur à la télé-vision. Il est l’auteur de plus de cent films documentaires. Ses livres sont édités chez Pol.

©D

R

Page 14: Programme de l'université Pop' 2010-11

CYCLE OLIVIER CADIOT

MERCREDI 8 DÉCEMBRE :LE POUVOIR EST-IL SOLUBLE DANS LA COMMUNICATION ?En compagnie d’Olivier Cadiot,dialogue avec Arnaud Laporte.Introduction de Bruno Blanckeman.

“Cour royale en exil à la montagne cherche conseillerimage, chambre tout confort dans chalet atypique, artistes’abstenir.” Telle est l’annonce à laquelle répond Robinson,héros de tous les romans d’Olivier Cadiot, dans Un nid pourquoi faire (Pol, 2007), parabole poétique sur le pouvoir menéeavec une cadence infernale proche de la féérie.

“Virtuose et tonitruant, ludique et drôle - [cetexte] n’épouse pas les codes ordinairementappliqués au genre romanesque” (Télérama, 2007)

La prose hyperactive d’Olivier Cadiot fonce en zigzags sansse prendre au sérieux pour mieux court-circuiter nos habitu-des et stimuler la pensée du lecteur. Ce roman polyphoni-que utilise des régimes différents de tonalité comme pourfaire de la musique concrète avec les mots et restituer l’effi-cacité de son oralité à la langue française. La phrase, géné-reuse, articule des segments de parole différents, parfoiscontradictoires, sages ou incongrus : pensées, sensations,paysages, images, sons. Tout est recyclé avec rigueur dansune trame d’expérimentation narrative qui court à 100 àl’heure découvrant une foisonnante galerie de personnages.Car L’Écrivain est un formidable inventeur de personnages.

Après avoir été producteur de l’émission “Tout arrive” sur FranceCulture, Arnaud Laporte y anime à présent “Radio Libre” le samediaprès-midi.Bruno Blanckeman, conseiller littéraire du lieu unique depuis 2004, estprofesseur de littérature française à l’Université Paris-III SorbonneNouvelle. Il a publié plusieurs ouvrages critiques consacrés à des écri-vains contemporains.

LITT

ÉRAT

UR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

12

Page 15: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 15 DÉCEMBRE :NOUVELLES ÉCRITURES / ÉCRITURES EXPÉRIMENTALES ?Étude du livre Un nid pour quoi faire,d’Olivier Cadiot (Pol, 2007)Par Pascal Mougin.

Les Écritures Nouvelles sont de leur temps : temps ducopié-collé, du cut-up, du recyclage, temps foisonnantdu son et de l’image, du cinéma avec ses plans-séquences, temps déraisonnable des robots et dubrouillage de sens, des voyages “extra-terrestres” et dela manipulation en laboratoire. Mobilité, enregistre-ments, flashages, décryptages, infra-mouvements,accidents, chicanes... Loin de l’académisme, un certainnombre d’écrivains s’emparent des signes contempo-rains du réel pour créer de nouvelles formes littérairesoù les frontières entre poésie, métaphysique et romann’ont plus cours. Ces écritures ne dénient pas les per-sonnages du roman populaire qui les ont inspirées,elles prennent de la distance, veulent dépasser lepathétique, en quête d’un nouveau lyrisme mêlantémotion et concept, plus lucide, plus joueur (plusjoyeux ?).

“Dans un monde qui a perdu son innocence, a-t-onencore besoin de lire des romans ou des poèmes ?Certaines œuvres comme celle d’Olivier Cadiotnous aident pourtant à supporter les contradic-tions de la modernité.” (Le Monde, juillet 2010)

Pascal Mougin est maître de conférences à l’Université Paris-IIISorbonne nouvelle et membre du Centre d’études sur le romandes années cinquante au contemporain (Paris-III / CNRS). Outreses publications, il a codirigé le Dictionnaire mondial des littératu-res paru chez Larousse en 2002. Il est également photographe.

“Un nid pour quoi faire”, mis en scène par Ludovic Lagarde, est présenté au lieu unique les jeudi 4 et vendredi 5 novembre à 20h30.

13© Hélène Bamberger

Page 16: Programme de l'université Pop' 2010-11

CYCLE POLAR NOIR LA VIOLENCE EST-ELLE LIÉE À LA GÉOGRAPHIE DES VILLES ?

MERCREDI 5 JANVIER :JAMES ELLROY : FIGURE MYTHIQUE DU ROMAN NOIR ÉPIQUEÉtude de L.A. Confidential (1990) et de Ma part d’ombre (1996/2011), Ed. Rivages/Noir poche.Avec François Angelier et Jean-Yves Bochet.

Dans le genre NOIR quelques écrivains développent de vrais projets littéraires. C’est le cas deJames Ellroy découvert en France par les Éditions Rivages. Un style direct, lapidaire, rapide,sans fioritures inutiles, au service du motif. Après Le Dalhia noir et Le grand nulle part, et à l’inverse de l’image stéréotypée des Seventies,son roman épique L.A Confidential dessine une Californie où fleurissent des personnages dumonde de la nuit, déchus du rêve hollywoodien. Trois flics dans le Los Angeles des années 50 :Ed Exley veut la gloire, hanté par la réussite de son “incorruptible” de père, il est prêt à payern’importe quel prix pour parvenir à l’éclipser. Bud White a vu son père tuer sa mère. Il est devenuun bloc de fureur, une bombe à retardement portant un insigne. Poubelle, alias Jack Vincennes,terrorise les stars de cinéma pour le compte d’un magazine à scandales. Trois flics pris dans untourbillon qui teste leur loyauté et leur courage. Un cauchemar d’où toute pitié est exclue.

Ma part d’ombre est le récit d’une double enquête sur l’assassinat de sa mère, tuée le 22 juin1958, réalisée par l’écrivain aux côtés d’un policier de la brigade criminelle.

“Los Angeles me parut surréelle, inconciliable avec laville mythique de mes romans” James Ellroy

14

LITT

ÉRAT

UR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

©M

ario

nEt

tling

er

Page 17: Programme de l'université Pop' 2010-11

15

MERCREDI 12 JANVIER :MAUVAIS GENRES : ROMAN NOIR, REPÈRES CONTEMPORAINSFrançois Angelier et Jean-Yves Bochet proposent des repères de lecture de cette littérature degenre et nous font découvrir ses meilleurs écrivains anglo-saxons, en particulier Ken Bruen(Gallimard/Série Noire et Fayard) et David Peace (Rivages). Occasion de mieux connaître l’excellent tra-vail de maisons d’édition, références d'une certaine manière de voir le monde à travers le polar.Grand Prix de Littérature Policière Étranger 2009 pour son livre La Main droite du diable, paru dans la“Série noire”, l’Irlandais Ken Bruen est l’auteur d’une quinzaine de livres et lauréat de nombreux prix.Londres ou Galway sont les villes où évoluent les personnages de ses séries : ceux de son cycle R&B ouJack Taylor, personnage récurrent des enquêtes de Délirium Tremens, Toxic Blues, Le Martyre desMagdalènes…

“Seule une vision honnête des crimes et des manquements du passé peut permettre d’aller de l’avant.” Ken Bruen

David Peace est né en 1967 dans le Yorkshire, pays minier. Il s’est fait connaître en France au début desannées 2000 avec son Quatuor du Yorkshire (1974, 1977, 1980 et 1983). Sa virtuosité stylistique est auservice des obsessions de personnages profondément tourmentés. Après Tokyo année zéro, il publie encette rentrée, aux Ed. Rivages/Noir, Tokyo ville occupée, le second volet de sa trilogie consacrée à l’his-toire du Japon d’après-guerre. Fidèle à sa méthode, David Peace part d’une affaire criminelle réelle dontil propose une interprétation. Structuré autour de douze points de vue, à la manière du Rashomon deKurosawa, ce livre fascinant est totalement habité par la voix des personnages. “Tokyo ville occupée estun roman noir extraordinaire et profondément original.” (The New York Times)

“Mais vous voulez savoir ce qui s’est passé, oui ? répète le vieil homme. Non ? Vousvoulez savoir la vérité ? Décidez-vous ! Que voulez-vous apprendre : ce qui s’est

passé, ou la vérité ? Comment ça, c’est la même chose ? Bien sûr que non !…”David Peace. Tokyo, ville occupée. Rivages/Noir, 2010

François Angelier anime l’émission “Mauvais Genres” sur France Culture.Jean-Yves Bochet est libraire, spécialiste des littératures noires, et collabore à l’émission “Mauvais Genres”.

©D

R

Page 18: Programme de l'université Pop' 2010-11

16

CYCLE MARIE DARRIEUSSECQLE SYLLOGISME EST-IL L’UNIQUE MÉTHODE DE LA RAISON ?

MERCREDI 19 JANVIER :Étude de Naissance des fantômes (Pol, 1998) et de White (Pol, 2003)Point de vue de Tiphaine Samoyault, écrivain et critique littéraire.

Vendu à 300.000 exemplaires, traduit en plus de 30 langues, son premier romanTruismes (Pol, 1996) lui assure, à 27 ans, un immense succès public et critique. Pourtantla suite de son œuvre (l’une des plus cohérentes de la jeune littérature française) estencore trop méconnue. En une décennie, Marie Darrieussecq n’a eu de cesse d’explo-rer le vocabulaire pour rendre compte de l’indicible de la perception.

“Tout le monde, me semble-t-il, fait l’expérience de l’inachèvement des phrases dans la pensée,de balbutiements, ou au contraire de raisonnements qui n’ont pas besoin de l’expression com-plète du syllogisme pour être. De même nous faisons l’expérience de penser par images, parsons, chansons, réminiscences, souvenirs d’odeurs, etc. Certaines de ces images ou souvenirsont à peine le temps d’exister, ou au contraire nous obsèdent. Elles s’enchaînent et s’associentautrement que par des phrases, et forment un langage...”

Naissance des fantômes est au départ une histoire simple. Un homme disparaît. Safemme l’attend, elle ne se résout pas à sa disparition, elle le cherche. Alors, le monde vase défaire ou, plus exactement s’ouvrir. Il s’ouvre sur son mystère, sur ses niveauxinconcevables, sur ses énigmes, l’infiniment grand, l’infiniment petit, l’infiniment mouvantpuissamment rythmés par l’attente. Ce texte est représentatif des motifs de cet écrivainde l’imaginaire. Elle sait aller chercher les zones de silence qui sont en nous et que lesmots n’ont pas encore atteintes. White est une fiction nourrie de lectures des récits degrands aventuriers du pôle sud. Dans un monde du tout technologique, la terminologieultra-technique fait place ici au mirage, au merveilleux, à la fantasmagorie pour mettreen scène un amour polaire, en évitant les pièges du psychologisme.

“Des traces : une tranchée sous l’horizon, s’élargis-sant sur un cercle de neige battue... Une esplanade,une sorte de centre, lisse et poudreux entre les ten-tes vides. C’est l’aube. Ici elle dure longtemps...”

Marie Darrieussecq, White (Pol).

LITT

ÉRAT

UR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

Page 19: Programme de l'université Pop' 2010-11

17

MERCREDI 26 JANVIER :EN COMPAGNIE DE MARIE DARRIEUSSECQ Dialogue avec Bruno Blanckeman et Tiphaine Samoyault à propos de son œuvre.

Marie Darrieussecq n’est ni sainte ni sorcière. MarieDarrieussecq est écrivain. Écrivain est un travail commeun autre consistant à créer des personnages et des histoi-res destinées à d’autres. Et en temps “normal” les person-nages ont des “voix”. Ils ne parlent pas tous exactement lemême langage.

“Comme dans tout travail je passe mon temps à essayer derésoudre des problèmes et des contradictions. J’ai tou-jours la même “méthode”, sans autre choix possible :j’écris dans l’absence à moi-même… Par l’effet d’uneconcentration élémentaire, j’oublie les petits tracas duquotidien ; mais surtout j’oublie mon moi psychologique.Dans la zone que dessine alors mon imaginaire, seulsdemeurent ma connaissance non psychologique du tempset des mots, et les effets de l’inconscient. J’entre dans leblanc, dans une zone où je suis mes personnages, et où jedeviens capable de parler leur langue, d’entendre leur voix.Cela implique un questionnement de la syntaxe, et éven-tuellement l’usage de certaines langues étrangères, selonl’histoire de mes “voix” et leur point d’émission... Je cher-che donc un juste milieu, c’est-à-dire une lisibilité, entre lalangue telle que nous la connaissons et ce mélange desvoix, cette mise en question des contextes, des repères...”

Marie Darrieussecq

“La fin de la phrase n’est pas un renoncement, elle ne s’achèvepas obligatoirement par un point, comme on abdique ; aucunevirgule n’est là par convention : la recherche du mot juste estaussi une recherche têtue de la ponctuation juste, au reboursdu prêt-à-ponctuer.” Marie Darrieussecq

à propos de l’écriture d’Arno Schmidt

©D

R

Page 20: Programme de l'université Pop' 2010-11

CYCLE LOUIS-FERDINAND CÉLINE

MERCREDI 2 FÉVRIER :COMMENT SE COMPORTENT LES HOMMES QUAND ILS SE TROUVENT DANS UNE SITUATION SANS ISSUE ?Avec Bruno Blanckeman (Paris) et Frank Wagner (Rennes).

Dans sa correspondance, regroupée dans un nouveau volume de La Pléiade édité par Gallimarden 2009, comme dans ses romans (disponibles en Livre de Poche), le Docteur Louis-FerdinandDestouches, devenu l’écrivain Céline met sans cesse en jeu des bipolarités : antinomie entre“boucherie” et “féérie”, “maléfice” et “danse”, “délire” et “dentelles”... Derrière l’apparente vio-lence parfois vulgaire des romans se dissimule un subtil clavier rhétorique faisant place à l’ins-tinct et preuve d’une rare lucidité. Rompant avec l’académisme en vigueur, donnant valeur àl’oralité de l’écrit, il n’est pas étonnant que cette œuvre ait été l’objet de lectures contradictoires,de polémiques enflammées, de tous les refoulements, admirations ou médisances. Passé lescandale qu’il a provoqué, Voyage au bout de la nuit, paru en 1932, reste sans doute son textele plus lu. Points de vue et lumières, 80 ans après.

Frank Wagner est professeur de littérature à l’Université de Rennes II.

“S’il ne fallait garder du XXe siècle qu’un seul roman français, il pour-rait s’agir du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Enintroduisant une véritable rupture dans l’“art” romanesque, le ’Voyage’effectué par Bardamu au bout de la misère humaine, a indéniablementmarqué son époque, et bien plus que son époque, la littérature fran-çaise en son entier.” André Derval, Institut Mémoires de l’édition contemporaine (Abbaye d’Ardennes).

18

©D

R

LITT

ÉRAT

UR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

Page 21: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 9 FÉVRIER :MESURES DE LA DÉMESURE Avec Yves Pagès (Paris) et Régis Tettamanzi (Nantes).

Céline, figure incontournable de notre patrimoine historique immatériel ! Ses textes ont profondément re-codifié la langue française et nourri depuis de nombreuxauteurs. Sa grille d’interprétation du monde est toutefois encore tamisée par le filtredéformant de la Belle Époque. Quelles que furent, plus que l’esprit contestataire danslequel on a pu l’enfermer, la misanthropie et la misogynie de l’homme, son écriturevisionnaire a su très tôt capter la force latente et les images tragiques de son époque.Mais ces qualificatifs concernent-ils l’auteur ou ses personnages ? Son œuvre estencore l’objet de tous les rebondissements. Excessive, démesurée, violente, et pourtantretenue, intermittente, lacunaire, pleine de non-dits, d’autocensure et de ressentiment,bref, pleine de contradictions, son écriture demeure d’une incroyable modernité. Sa gra-phie (omissions, fautes d’orthographe, ponctuation) est un vrai casse-tête pour nos éco-liers plus férus de ciné, de jeux vidéo et de bande dessinée. Quelle leçon !

“Chez Céline plus que chez tout autre, le style c’est l’homme. Sans son écriture révolu-tionnaire, que resterait-il de ses livres ? Des romans populistes qui le placeraient quel-que part entre Carco et Dabit. Dans un texte de 1937, Raymond Queneau explique trèsbien en quoi consiste son originalité: “Entre-temps avait paru le Voyage au bout de la nuitde Louis-Ferdinand Céline, le premier livre d’importance où pour la première fois le styleoral marche à fond de train...” (L’Express, à propos de Entretiens avec le Professeur Y.)

“Métaphysiquement Voyage au bout de la nuit achève, plus qu’il ne l’inaugure la phasede présence “normale” de Céline parmi ses semblables. À partir de cette vitrificationnégative, il ne se situe plus, émotionnellement, que dans un point d’extériorité à l’espècehumaine...”. (C.G., Le Monde)

Yves Pagès est écrivain et dirige les Éditions Verticales/Gallimard. Il sort en cette rentrée 2010 Céline, fic-tions du politique (Gallimard).Régis Tettamanzi est membre de l’université de Nantes. Ses travaux de recherche portent sur l’œuvre deLouis-Ferdinand Céline. Il a entre autres publié Esthétique de l’outrance (Du Lérot éd., 1999, 2 vol.).

19

Page 22: Programme de l'université Pop' 2010-11

CYCLE PIERRE SENGESLE NEUF PEUT-IL NAÎTRE DE L’ANCIEN ?

MERCREDI 16 FÉVRIER :Intervention de Laurent Demanze (Lyon).

Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799) est auteur de huit mille fragments plus oumoins brefs. Dans Fragments de Lichtenberg (Verticales/Gallimard, 2008), Pierre Sengesimagine que ces aphorismes sont en fait les fragments rescapés de la dispersion d’unseul et même roman. Ce texte convoque de nombreuses traditions littéraires. Il est à lafois un hommage aux grandes figures de la littérature et une remise en question de lanotion auto-centrée d’auteur.

“L’ouvrage de Pierre Senges se révèle en définitive une belle métaphore de l’acte d’écrire, de sa mise en œuvre à sa réception.”

Le Magazine littéraire

Franz Kafka a laissé dans ses carnets plusieurs dizaines d’aphorismes. Ils sont rééditéscet automne par Gallimard (coll. Arcades) rassemblés par Roberto Calasso. Pour PierreSenges, ils sont comme des incipit suspendus en plein vol qui ne demandaient qu’à êtredéveloppés. C’est ce qu’il entreprend dans Études de silhouettes (Verticales/Gallimard,2010), où il leur invente une seconde nature, entre digression fantaisiste et art du récit bref.Nous verrons comment la figure de l’œuvre tutélaire est alors prétexte à expérimenter lamanière dont l’Histoire travaille un texte. Comme souvent chez Senges, l’esprit de sérieuxet l’humour iconoclaste s’entremêlent, déjouant les tentations faciles du pastiche.

Laurent Demanze est enseignant à l’ENS-LSH de Lyon et critique universitaire. Il a entre autres publié auxéditions José Corti deux essais critiques consacrés aux œuvres d’écrivains déjà invités de l’Université Pop’.

LITT

ÉRAT

UR

EC

ON

TEM

POR

AIN

E

20

©Ki

llofe

r

Page 23: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 23 FÉVRIER :EN COMPAGNIE DE PIERRE SENGESDialogue avec Guénaël Boutouillet (Nantes).

On pourrait apparenter Pierre Senges à un géologue de l’écrit. Autodidacte, arpenteurinsatiable du lexique, il compose depuis ses bibliothèques des romans d’une grande vir-tuosité. Curieux de la complexité du monde et des textes érudits, il invente des variationspersonnelles et hypothèses un peu folles. Il admire particulièrement l’élégance et le laco-nisme de l’aphorisme pour l’espace de liberté qu’il laisse au lecteur. Avec lui nous reli-sons Shakespeare, Lichtenberg, Swift, Kafka... S’inspirant des couleurs et des stylesdes époques auxquelles ces textes anciens ont été écrits, il construit ses propres récitset invente un genre (entre roman et essai), matière à méditation, et remet la langue aca-démique à la portée de tous. En marge de ces textes, il partage aussi son travail avecdes dessinateurs comme Nicolas de Crécy ou Killoffer, explorant d’autres thèmescomme celui de la ville. Poétique, joueur sans jamais perdre le cap, l’auteur nous inter-roge sur le vrai et le mensonge, le pourquoi de l’illusion et le comment de l’imagination.

“Quand on lit une encyclopédie ou des livres qui ne sont pasde notre âge, on tombe constamment sur des mots qu’on necomprend pas, et ce sont eux qui vont nous attirer, nousnourrir, nous intriguer… un atlas est rempli de noms de villesoù l’on n’ira jamais, un livre de botanique de plantes qu’on neconnaîtra jamais, et c’est cette ignorance qui est intéres-sante. Ce n’est pas une ignorance devant laquelle on se sentdémuni ou pauvre ; mais au contraire émerveillé comme unenfant.” Pierre Senges

Guénaël Boutouillet est formateur, auteur et critique sur le site remue.net. Il travaille sur Internet, notam-ment pour le site et réseau social livreaucentre.fr. Il est membre du conseil artistique de la Maison de lapoésie de Nantes.

21

Page 24: Programme de l'université Pop' 2010-11

Pour cette deuxième saison, l’université Pop’ musique vous invite à un par-cours de rencontres aussi passionnantes qu’insolites dans le but de parta-ger les plaisirs de la musique. Au-delà des esthétiques, l’université Pop’musique c’est un autre regard sur la musique et des pistes de réflexion surla place du son dans notre vie quotidienne.Programmation : Cyril Jollard et Frédéric Sourice, chargés de la musique au lieu unique.

MERCREDI 2 MARS : LE SON, MÉCONNU ET QUOTIDIENPar Serge Garcia, coordinateur du Réseau des Acteurs des domaines du son.

“Chacun croit connaître le son. Pour la plupart d’entre nous, il est en lien avec lamusique, le bruit, la parole. Et pourtant il est tellement plus... Dans notre quotidienil est omniprésent, à l’hôpital, dans un bateau, chez le bijoutier ou pour réaliserune soudure... Il traverse les murs, détruit des ponts. Il nous permet de communi-quer, d’entendre la vie animale... Il nous perturbe, il nous rassure, il nous rendheureux... Lors de cette conférence, nous partirons des idées reçues, pour vivreensemble un voyage dans le monde des sons que l’on croit connaître, mais quireste pour beaucoup encore mystérieux.” Serge Garcia

22

MU

SIQ

UE

Page 25: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 9 MARS : LE DESIGN SONOREPar Marc Debiès et Laurent Sauvagnac, de l’agence de design sonore hého.

Qu’est-ce que le design sonore ? Quelles sont ses applications ? Quelles significations,multiples et parfois opposées, se regroupent sous cette appellation ? Ou comment laréflexion sur la place et le traitement du son dans notre société peut changer les espaceset les objets, et devient un enjeu de développement économique et environnemental.

L’agence hého est une agence conseil et création, pionnière dans son domaine, qui se distingue par son approcheglobale du design sonore. Hého accompagne les marques et les entreprises sur la conception et le déploiement deleur identité sonore et collabore avec des architectes autour des questions d’environnement sonore.

Marc Debiès partage pendant 10 ans sa vie professionnelle entre la communication de grandes marques et la musi-que avant de fonder en 2003 l’agence hého.

Musicien formé au Berklee College of Music à Boston, Laurent Sauvagnac a créé notamment l’environnementsonore des sites web de Cartier et Louis Vuitton. En 2004, il rejoint l’agence hého. Il signe également des BO pour lecinéma et la télévision.

23

Le Centre du Son Les conférences des mercredis 2, 9 et 23 mars ont été préparées en collaboration avec

Serge Garcia qui a coordonné le Centre du Son de 2006 à 2010. Serge Garcia et ses col-laborateurs réfléchissent actuellement à une nouvelle structure qui prendra le relais desactions menées par le Centre du Son. Celui-ci avait pour mission de faire connaître au

plus grand nombre les différents domaines du son et leurs acteurs en œuvrant sur l’en-semble des secteurs artistiques, économiques, éducatifs, industriels, professionnels, sani-

taires, scientifiques, sociaux, techniques, etc. Autour de ces actions se sont développésdes réseaux de ressources, des échanges qui ont favorisé des approches transversales,

en développant des outils au service des différents acteurs du monde sonore.

Pour en savoir plus : www.lecentreduson.info

Page 26: Programme de l'université Pop' 2010-11

24

MERCREDI 16 MARS : UN PORTRAIT DE LA MONTE YOUNGSUIVI D’UNE INTRODUCTION À LA MUSIQUE MINIMALISTEPar Joseph Ghosn, journaliste.

Joseph Ghosn a passé 8 ans aux Inrockuptibles à écrire sur la bande dessinée, l’élec-tronique, le cinéma et le rock oblique. Il croise aujourd’hui ses obsessions musicales etgraphiques sur son blog : www.josephghosn.com.

“La musique de La Monte Young déroule le temps lentement, se déplie et sedéploie, mais ne se feuillette pas à la légère. Et elle est essentiellement un exer-cice de solitaire, ou en tout cas une musique que l’on écoute à la maison le plussouvent seul et lorsque l’on voudrait voir la nuit tomber très vite. C’est un universfoisonnant de musiciens anxieux et avides de créer une musique suspendue,tenue longtemps, lentement, qui prend son temps. Et tout La Monte Young tientbien dans cette impossibilité, cette inaccessibilité au monde qui contraste violem-ment avec les années deux mille, celles du désir de communiquer, de vouloir êtreconnu, d’exprimer sa voix. Dans un monde où tout le monde peut avoir un blog oufaire de la musique grâce à des logiciels, La Monte Young est à la fois un anachro-nisme et un modèle : parfois, pour faire œuvre, il faut se faire oublier et laisser lesautres œuvrer pour vous.” Joseph Ghosn

MU

SIQ

UE

©D

R

Page 27: Programme de l'université Pop' 2010-11

25

>>> La conférence de Joseph Ghosn sera suivie d’un solo de RHYS CHATHAMRhys Chatham est un compositeur, guitariste et trompettiste américain, dont les domaines d’ex-périmentation se rapprochent de la musique minimaliste et de l’avant-garde. Il est connu pourses orchestres pour guitares où il dirige plusieurs dizaines de guitaristes (Les “100 guitares” ontété présentées au lieu unique en 2004). Il a été l’accordeur de piano pour Glenn Gould ou LaMonte Young et a collaboré avec Tony Conrad, Philip Glass, Steve Reich, Brian Eno, GlennBranca ou Sonic Youth.

©D

R

Page 28: Programme de l'université Pop' 2010-11

26

MU

SIQ

UE

MERCREDI 23 MARS : CRÉATION SONORE ET ENVIRONNEMENTPar Gilles Malatray, responsable Des arts sonnants.

Entre écologie, développement de territoires et approche esthétique, la création sonorepeut aujourd’hui s’entendre comme un lien pertinent entre habitants, touristes, déci-deurs, aménageurs, enseignants et artistes, et propose un terrain d’exploration autourde la notion de paysages auriculaires... toutes oreilles dehors ! Ainsi entre Fields Recording, Soundwalks, installations environnementales, performan-ces, création radiophonique, réseau internet, comment l’artiste, musicien ou créateursonore, peut-il révéler, faire sonner les paysages environnants ? De quelle façon l’artiste puise t-il dans les différents environnements, naturels ou bâtis,des matières et des matériaux pour fabriquer de nouveaux paysages et environnementssonores ?

Dans le cadre de [Sonor] volume 6, festival des écoutes radiophoniques, du 22 au 27 mars 2011.www.histoiresdondes.fr / www.jetfm.asso.fr

©D

R

Page 29: Programme de l'université Pop' 2010-11

27

MERCREDI 30 MARS : L’HOMME ET L’ONDECOMMENT LA MUSIQUE AGIT SUR LA PSYCHÉPar Dominique Bertrand, musicien et écrivain.

En abordant le phénomène sonore selon trois perspectives - acoustique, musique,symbolisme (mythe d’Orphée, épisode de Jéricho) - nous écouterons comment les loisde la résonance éclairent le fonctionnement psychique sous un angle inattendu.

Dominique Bertrand, musicien voyageur et écrivain, explore les lois de la résonance et les effets psy-cho-acoustiques dans différents domaines de recherche. En chemin, il croise plusieurs traditions des artsde l’écoute (Inde, Tibet, kabbale, chamanisme mexicain...) et partage depuis trente ans sa réflexion avecdes musiciens, des compositeurs, des psychologues, des musicothérapeutes et des psychanalystes.Outre des concerts et maintes expériences musicales (il pratique le luth Saz de Turquie, la flûteShakuhachi du Japon et la technique du chant des harmoniques de Sibérie/ Mongolie), il propose uneréflexion approfondie sur la résonance à travers écrits, conférences et stages de formation. Après avoir mis en place un groupe de recherche au Centre International de Musicothérapie dont il est leprésident, il se spécialise dans les effets psycho-physiques de la voix humaine, ce qui l’amène à rencon-trer Alain Didier-Weil et la pensée de Jacques Lacan dans le cadre de l’association Insistances. Il est l’au-teur de deux ouvrages sur la symbolique du son, Le Diabolus des Sages et La Prière du Serpent aux édi-tions Signatura, et participe à la création de la revue Insistances ainsi qu’à divers colloques dont lesJournées Mondiales de la Philosophie organisées par l’Unesco ou en septembre 2010 celui de Cerisy-la-Salle sur l’inconscient et la musique.

http://db.hautetfort.com/list/lire-la-resonance/la-priere-du-serpent.htmlhttp://db.hautetfort.com/list/lire-la-resonance/le-diabolus-des-sages-une-dissonance-interdite.html

http://www.signatura.fr/catalogue_symbolisme.html

©D

R

Page 30: Programme de l'université Pop' 2010-11

28

PHIL

O/S

CIE

NC

ESH

UM

AIN

ES TROIS ÉTATS DE LA VIOLENCELa violence commence là où cessent la pensée et le dialogue : elle est abus de force etde puissance, démesure proprement humaine. Mais la pensée naît aussi de ses rela-tions à la violence : En dehors de la pensée, la violence est ce qui nous ôte la paix, l’ex-périence limite de la perte de soi, des habitudes et du monde établi ; ce qui nous forceà penser et ce qu’il nous faut penser si nous voulons agir et reconstruire. Les visages dela violence sont multiples, nous en avons retenu trois, examinés par des penseurscontemporains : la violence au travail, la violence sociale, la violence à l’école. Quelleest la nature de ces violences ? Quelles en sont les origines et les finalités ? Commentet au nom de quoi les combattre ? “Qu’est-ce qu’une pensée qui ne fait de mal à personne, ni à celui qui pense, ni aux autres ?

Ce qui est premier dans la pensée, c’est l’effraction, la violence, c’est l’ennemi.”Gilles Deleuze

Programmation : Isabelle Schmitt, chargée de la philo au lieu unique.En complicité avec Guillaume Durand, docteur en philosophie.

©D

R

Page 31: Programme de l'université Pop' 2010-11

29

MERCREDI 6 AVRIL : LES DÉCHIRURES DU TRAVAILpar Danièle Linhart, sociologue

Nous aborderons cette thématique sous deux angles, d’une part la violence exercée parla modernisation managériale contre le travail, d’autre part, celle exercée contre les tra-vailleurs.

Dans un premier temps, il s’agira de montrer qu’une dénaturation du travail est en mar-che. Le travail représente l’activité par laquelle chacun contribue à la société, consent àla faire perdurer à travers l’interdépendance qu’institue le travail marchand. C’est ainsique la majorité des individus prend pied dans la société, s’y trouve légitimé, y conquiertun sentiment d’utilité. C’est ainsi que s’expérimente pour chacun la participationcitoyenne. Or la modernisation managériale exige sur la base d’une individualisationsystématique que chacun s’engage en tant que militant inconditionnel de son entreprise,et défende la cause de celle-ci, quelles qu’en soient sa valeur et son utilité, en échanged’une promesse de satisfaction narcissique au travail. On peut voir là un rétrécissementdramatique du périmètre d’implication subjective des salariés.

Dans un deuxième temps, il s’agira demettre en évidence les violences faitesaux salariés, dans les situations concrè-tes de travail : responsabilisation dessalariés face à des objectifs fixés arbi-trairement, non reconnaissance du tra-vail réel, mise en concurrence systémati-que, déstabilisation des collectifs de tra-vail, attaque en règle des métiers, mobi-lités imposées, etc. à partir d’exemplesconcrets tirés d’enquêtes de terrain.

Danièle Linhart est sociologue, directrice derecherches au CNRS, enseignante en SSA(Sociologie Master) à Paris 10, membre duLaboratoire GTM (Genre, Travail et Mobilités) auCNRS - Paris 10. Elle est l’auteur, entre autres, de La modernisa-tion des entreprises (La découverte, coll.Repères, 2004 - deuxième version) ; Travaillersans les autres ? (Seuil, coll. Non conforme,2009) ; avec Nelly Mauchamp Le travail (Lecavalier Bleu, Idées Reçues, 2009) ; avecBarbara Rist et Estelle Durand Perte d’emploi,perte de soi (Erès, 2002, nouvelle version 2009).

©D

R

Page 32: Programme de l'université Pop' 2010-11

30

PHIL

O/S

CIE

NC

ESH

UM

AIN

ES MERCREDI 13 AVRIL : DÉSIGNÉ ÉTRANGER : LA VIOLENCE DES MOTSpar Guillaume Le Blanc, philosophe.

“Je souhaiterais souligner dans mon intervention que l’on ne naît pas étranger maisqu’on le devient à partir d’une procédure qui commence par le langage. Là où l’on aimecroire au noble étranger, exilé et libre car détaché de tout code social, il faut au contraireêtre attentif à la précarisation sociale des vies étrangères qui peut aboutir à l’exclusionet qui commence toujours par une sorte de désignation négative : mais quoi, ce sont desétrangers et je ne suis pas comme eux. Ainsi l’étranger est créé comme quelqu’un d’au-tre, quelqu’un de forcément dissemblable dont la vie est par nature éloignée de la nôtre.C’est sous cette condition de violence langagière qu’une nation peut refuser à certainesvies des droits élémentaires sans lesquels aucune vie ne peut être menée.”

Guillaume Le Blanc est philosophe, professeur de philosophie à l’Université de Bordeaux. Il est l’auteurde Canguilhem et les normes (PUF, 1998), Canguilhem et la vie humaine (PUF, 2002), La pensée Foucault(Ellipses, 2005), L’esprit des sciences humaines (Vrin, 2005), Vies ordinaires vies précaires (Seuil, 2007),Les maladies de l’homme normal (Vrin, 2007), L’invisibilité sociale (PUF, 2009), Dedans, dehors. La condi-tion d’étranger (à paraître au Seuil en octobre 2010). Il est membre du comité de rédaction de la revueEsprit, directeur de la collection “Pratiques théoriques” aux PUF.

+ Projection au cinéma Katorza du film Les arrivants,un documentaire de Claudine Bories et Patrice Chagnard(2009, France, 1h50 - Prix de la Séance spéciale au festival Visions du réel 2010 de Nyon - Suisse)suivie d’une rencontre avec les réalisateurs (sous réserve)Lundi 18 avril à 18h30 (Tarifs : 5 euros pour les abonnés du cours, 5,80 euros pour les non abonnés)

C’est en découvrant la CAFDA (Coordination pour l’Accueil desFamilles Demandeuses d’Asile) que les documentaristesClaudine Bories et Patrice Chagnard, en quête d’un sujet de filmautour des flux migratoires, se sont souvenus que la notion dedroit d’asile était héritée des Lumières et que l’actuelle politiquefrançaise d’immigration avait de plus en plus tendance à l’oublier.

Ils se sont attachés à suivre deux assistantes sociales aux per-sonnalités très différentes : Caroline, 20 ans, impulsive et fragile,et Colette, plus âgée, plus compatissante. A longueur de jour-nées, elles reçoivent des familles à qui il faut trouver une cham-bre d’hôtel et qu’il faut aider dans leurs démarches jusqu’à cequ’elles obtiennent, ou non, le statut de réfugié. Ils ont ainsi étéles témoins de la situation de Zahra, jeune Erythréenne enceinte;de la famille Wong d’origine mongole ; de la familleKaneshamoorty du Sri-Lanka ; et de la famille Mulugheta, qui aquitté l’Ethiopie.

Comment répondre au flot débordant de toutes ces détresses,de tous ces besoins ?

Page 33: Programme de l'université Pop' 2010-11

31

MERCREDI 20 AVRIL : LA VIOLENCE À L’ÉCOLE : QUELLE POLITIQUE ?par Michel Terestchenko, philosophe

Selon une idée intuitive assez généralement admise, des sanctions, éventuellementpénales, sévères sont mieux à même de prémunir les comportements violents à l’écolequ’une politique s’efforçant d’aider l’adolescent à développer des stratégies lui permet-tant, lorsque cela est encore possible, de rester lié ou de se relier, de façon positive,avec sa famille, son environnement et la société. Bien que la réponse “musclée” soit laplus facile à adopter - surtout lorsqu’elle nourrit une rhétorique de l’autorité et de la “tolé-rance zéro” - en réalité, des décennies de recherche montrent que c’est surtout une poli-tique scolaire d’attention et d’aide aux plus défavorisés et aux plus vulnérables qui peut,à terme, réduire les conduites juvéniles antisociales. Or une pareille approche n’est nul-lement incompatible, bien au contraire, avec l’apprentissage des règles sociales et lerespect de l’autorité, en sorte que rien ne justifie qu’on la taxe de “laxiste”.

Michel Terestchenko, philosophe, est l’auteur d’ouvrages de philosophie politique et morale, dont Un sifragile vernis d’humanité, banalité du mal, banalité du bien (La Découverte/poche, 2007), et Du bon usagede la torture ou comment les démocraties justifient l’injustifiable (La Découverte, 2008).

©D

R

Page 34: Programme de l'université Pop' 2010-11

32

LES

ATEL

IER

SD

UG

T En cette époque où le public se soucie de plus en plus de l’origine des pro-duits qu’il consomme, où la diversité alimentaire se réduit de jour en jour,les ateliers du Goût Slow Food sont plus que jamais utiles et pertinents.Ces ateliers offrent l’opportunité de dégustations guidées, en présence deproducteurs et d’experts de l’alimentation, dans l’objectif d’explorer, de s’in-terroger et d’expérimenter des goûts de produits qui peuvent paraître com-muns. Le goût n’est pas inné, il se travaille, s’affine.

Le mouvement international Slow Food, dont le siège social est à Bra en Italie, met l’accent surles liens étroits qui existent entre politique, agriculture, environnement et culture. Slow Food allieplaisir et nourriture avec conscience et responsabilité sociales. Les activités du mouvement etde ses associations locales, les Convivium - convivialité en latin - visent à sauvegarder la biodi-versité dans notre alimentation, à diffuser l’éducation gustative au travers des Ateliers du Goûtet à relier les producteurs d’aliments aux consommateurs.

En partenariat avec

Attention, jauge limitée à 50 personnes. Il est conseillé de réserver.Tarifs par atelier : 8 euros / 5 euros pour les adhérents Slow Food et les abonnés du lieu unique.

Programmation: Richard Baussay, chargé des arts culinaires au lieu unique

©D

R

Page 35: Programme de l'université Pop' 2010-11

MERCREDI 27 AVRIL : SALADES EN FOLIE !Comment se repérer entre le croquant d’une batavia, le piquantd’une roquette, l’amertume d’une chicorée et d’autres jeunespousses aux couleurs diverses ? Avec un cuisinier et un maraî-cher nous vous proposons de les croquer et d’apprendre à lesutiliser.

MERCREDI 4 MAI : L’ACCORD FROMAGE ET PAINNous connaissons l’accord mets et vins, mais d’autres produitspeuvent s’associer, se répondre et créer ainsi de belles harmo-nies gustatives. Cet atelier vous propose de l’illustrer avec unboulanger et un fromager qui nous guideront dans cette quête...

MERCREDI 11 MAI : LES VINS NATUREOn en parle beaucoup, mais la notion reste floue pour la plupartd’entre nous. Entre la biodynamie, les vins bios et les vinsnature*, il était temps d’inviter un vigneron pour nous éclairer surces différentes techniques et dénominations... Santé !* “A consommer avec modération”

MERCREDI 18 MAI : LES FRAISESGariguette et Mara des bois sont les deux stars du renouveau dela fraise de qualité mais connaissez-vous Surprises des Halles,Madame Mouthot ou Sans Rivale, anciennes variétés que desfraisiculteurs nantais cultivent amoureusement ?

MERCREDI 25 MAI : LE FROMAGE DE CHÈVREAprès l’agnelage de janvier et l’herbe verte du printemps, le laitdes alpines et poitevines est au top pour fabriquer de délicieuxfromages frais ou affinés, ronds ou en bûche, cendrés ou nature.Avec un producteur, venez les apprécier et comprendre leur éla-boration.

MERCREDI 1ER JUIN : L’HUILE D’OLIVEUne onctuosité toujours bien présente, une ardence parfois sur-prenante, voire une pointe d’amertume. Un arôme intense, lefruité, qui selon les cas va rappeler la pomme, le foin fraîche-ment coupé, des fruits rouges ou secs, et d’autres chosesencore. Ces caractéristiques varient d’une huile à l’autre, selonles variétés d’olives utilisées, leur maturité, leur provenance, quiest toujours mentionnée sur les huiles d’olive vierges. La dégus-tation illustrera qu’il n’y a pas “l’huile d’olive” mais des huilesd’olive, à choisir selon son goût et l’usage que l’on veut en faire.

Page 36: Programme de l'université Pop' 2010-11

©KGB

SCÈNE NATIONALE DE NANTES

.lelieuunique.comTél. 02 40 12 14 34

Retrouvez toute la programmation et toutes les informations du lieu unique sur

INFOS PRATIQUES:Comment s’inscrire ?Il vous suffit de vous munir d’une carte d’abonnement au lieu unique et de vous inscrire au(x)cours de votre choix (dans la limite des places disponibles). Vous pouvez suivre l’ensemble descours, choisir certaines disciplines ou faire votre menu en piochant au gré de vos envies.

Combien ça coûte ?Le coût d’un abonnement au lieu unique (c’est-à-dire de 24 à 55 euros suivant le nombre de spectacles choisis) avec une participation :- pour les ateliers du goût de 5 euros (8 euros pour les non abonnés), attention jauge limitée à 50 personnes. - pour les cours se déroulant au Cinéma Katorza(cours d’architecture du mercredi 3 novembre et projection du lundi 18 avril en lien avec le cours de philo) de 5 euros (5,80 euros pour les non abonnés)

Où se rendre ?Les cours se déroulent au lieu unique, entrée quai Ferdinand-Favre (entre l’accès sud de la gare SNCF et la Cité des Congrès) à Nantes. Pour venir au lieu unique : BusWay (ligne 4), Tramway (ligne 1) Arrêt Duchesse AnnePour tous renseignements et réservations : accueil billetterie du lieu unique : du mardi au samedi de 12h30 à 19h30 / / 02 40 12 14 34