PRISE EN CHARGE MASSO - KINÉSITHÉRAPIQUE D’UN PATIENT … · 2010. 7. 13. · Bilan...
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INSTITUT DE FORMATION EN MASSO KINESITHERAPIE
- BERCK-SUR-MER -
PRISE EN CHARGE MASSO -
KINÉSITHÉRAPIQUE
D’UN PATIENT PRÉSENTANT UNE
PUBALGIE
BI-LATÉRALE NON OPÉRÉE
Rehabilitation of a patient with chronic, bilateral groin treated with
conservative treatment
Etude d’un cas clinique effectuée dans le service de rééducation fonctionnelle de la clinique
Pasteur à Toulouse
Période de stage : du 31 août au 9 octobre 2009
Encadrement médical : Docteur DEMONT
Encadrement Masso-Kinésithérapique : Claude SCHANG
Référent Masso-Kinésithérapique : Nathalie FIORIO
Romain TOURNIER
D.E. Session 2010
SOMMAIRE
RESUME
I BILAN ET DIAGNOSTIC KINESITHERAPIQUE ........................................................................... - 1 -
I.1 BILAN ................................................................................................................................................. - 1 -
I.1.1 Dossier médical ......................................................................................................................... - 1 -
I.1.2 Interrogatoire ............................................................................................................................. - 1 -
I.1.3 Projet du patient ........................................................................................................................ - 1 -
I.1.4 Observation ................................................................................................................................ - 2 -
I.1.5 Bilan algique .............................................................................................................................. - 5 -
I.1.6 Bilan articulaire ......................................................................................................................... - 5 -
I.1.7 Bilan musculaire ........................................................................................................................ - 5 -
I.1.8 Bilan fonctionnel ........................................................................................................................ - 6 -
I.2 DIAGNOSTIC KINESITHERAPIQUE .............................................................................................. - 6 -
I.3 OBJECTIFS THERAPEUTIQUES ..................................................................................................... - 6 -
II DESCRIPTION DES TECHNIQUES .................................................................................................. - 8 -
II.1 DOMINANTE ANTALGIQUE ET ANTI-INFLAMMATOIRE ........................................................ - 8 -
II.1.1 Ultrasons .................................................................................................................................... - 8 -
II.1.2 Cryothérapie .............................................................................................................................. - 8 -
II.1.3 Massage transverse .................................................................................................................... - 9 -
II.2 CORRIGER L’ASYMETRIE ILIO-SACREE GAUCHE ................................................................... - 9 -
II.2.1 Traitement de la chaine statique postérieure et du « contenant ».............................................. - 9 -
II.2.2 Traitement du « contenu » ....................................................................................................... - 12 -
II.3 RETROUVER LA QUALITE D’ALLONGEMENT MUSCULAIRE DES DIFFERENTS MUSCLES
PELVIENS .................................................................................................................................................. - 14 -
II.3.1 Traitement isométrique ............................................................................................................ - 14 -
II.3.2 Traitement par posture en course externe................................................................................ - 15 -
II.3.3 Traitement par posture globale ................................................................................................ - 16 -
II.4 RESTAURER UN RAPPORT PHYSIOLOGIQUE ENTRE LES ABDOMINAUX ET LES
ADDUCTEURS .......................................................................................................................................... - 18 -
II.5 INSTAURER UNE APPROCHE PROPHYLACTIQUE .................................................................. - 21 -
III DISCUSSION ....................................................................................................................................... - 24 -
III.1 RESUMES ......................................................................................................................................... - 24 -
III.2 REFLEXION PERSONNELLE ........................................................................................................ - 28 -
CONCLUSION .............................................................................................................................................. - 31 -
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................................................................32
ANNEXES ...........................................................................................................................................................33
RESUME
Monsieur R., 38 ans, marié, 2 enfants à charge, informaticien, présente depuis décembre 2008
des douleurs au niveau de la région inguino-pubienne. Courant janvier 2009, après une visite
chez son médecin généraliste, il commence des séances de kinésithérapie alors que le
diagnostic n’est pas exactement posé. Après quelques semaines de traitement, aucune
amélioration n’est décrite par le patient. Une visite chez un médecin du sport est programmée.
Le diagnostic de pubalgie est posé. Une prescription de 15 séances de rééducation par la
méthode des chaînes musculaires est demandée le 01/06/09.
Le diagnostic masso-kinésithérapique est alors posé avec, dans un premier temps, la prise en
charge analytique des anomalies de structure concernées et responsables de la pubalgie, pour
passer dans un deuxième temps à une rééquilibration générale du corps en s’appuyant sur le
concept des chaînes musculaires.
Les objectifs principaux sont les suivants:
lutter contre la douleur ;
diminuer le phénomène inflammatoire ;
corriger l’asymétrie ilio-sacrée gauche ;
retrouver la qualité l’allongement des différents muscles pelviens ;
posturer en technique globale le réseau musculaire et conjonctif inscrit dans les
schémas d’extension et ouverture ;
restaurer un rapport physiologique entre les abdominaux et les adducteurs ;
instaurer une approche prophylactique.
Les moyens mis en place, au niveau des adducteurs, seront la combinaison d’un travail
musculaire en mode excentrique, d’étirements analytiques et en chaine associés à des
postures.
La physiothérapie, tient une part importante dans notre traitement surtout en période
inflammatoire.
Afin de rééquilibrer le rapport adducteurs / abdominaux, un renforcement global dans les
différents modes excentrique, concentrique et isométrique, est entamé au niveau des
abdominaux afin de retrouver une sangle abdominale efficace luttant ainsi contre le
déséquilibre adducteurs / abdominaux.
Au niveau du bassin, des mobilisations articulaires sacro-iliaques sont aussi effectuées afin de
corriger les déséquilibres articulaires.
Après 4 semaines de traitement, les douleurs se sont bien atténuées aux dires du patient. La
mobilité du bassin a été retrouvée et les propriétés musculaires accrues. Le patient va pouvoir
reprendre progressivement ses activités sportives et durant les dernières séances, notre
programme sera basé sur la prévention de la récidive, avec des séances d’éducation sur les
étirements et le réentrainement à l’effort.
Mots-clefs: chaînes musculaires, étirement, excentrique, kinésithérapie, prophylaxie, pubalgie
Key words: muscular chains, stretching, eccentric, physiotherapy, prophylaxis, groin.
- 1 -
I BILAN ET DIAGNOSTIC KINESITHERAPIQUE
I.1 BILAN
I.1.1 Dossier médical
M R., présente depuis décembre 2008 des douleurs au niveau de la région inguino-pubienne.
Dans les mois qui suivent, il commence un traitement kinésithérapique de 30 séances mais
aucune amélioration n’est décrite. Début juin 2009, M R. décide d’aller consulter un médecin
du sport qui diagnostique une pubalgie. Des examens complémentaires sont alors effectués
(Annexe 1) La radiographie ne montre rien au niveau ostéo-articulaire. La scintigraphie
révèle une enthésiopathie symétrique des adducteurs. Enfin pour étayer le diagnostic
différentiel, un bilan gastrique a été fait et aucun problème n’a été révélé au niveau des
organes inférieurs.
I.1.2 Interrogatoire
-Histoire de la maladie
Monsieur R. est âgé de 38 ans, il est marié et a deux enfants (6 et 8 ans). Il est informaticien.
Sa position de travail est assise, associée à des gestes répétitifs au niveau des membres
supérieurs. Il a comme activités la natation et la course à pied. Cette dernière a été pour lui le
facteur déclenchant. En effet il explique qu’en vue du marathon de Toulouse, il a accentué son
entraînement en intégrant des séances de fractionné plus longues. Il déclare que, dans le passé,
il n’a jamais connu de problème au niveau de cette région inguino-pubienne.
-Antécédents
problèmes digestifs (annexe) ;
fractures des deux poignets dans son enfance ;
entorses des deux chevilles et du genou droit ;
mère diabétique.
I.1.3 Projet du patient
Reprendre l’entrainement et pouvoir jouer à nouveau longuement avec ses enfants. Il espère
tirer de cette rééducation, un programme et des exercices prophylaxiques appropriés à son cas.
- 2 -
I.1.4 Observation
M R. ne présente pas de défaut de marche. On note une attitude bréviligne avec un indice de
masse corporelle de 28.7, il est donc en surpoids (Annexe 2).
a. Bilan morphostatique et morphodynamique
Evaluation trophique et posturale
figure 1 : photo de dos figure 2 : profil droit
figure 3 : profil gauche figure 4 : photo de face
De dos (figure 1)
On note une attitude en inclinaison droite, objectivée par une épaule droite plus basse et plus
large, et une distance crête iliaque – face interne de l’avant bras plus importante à gauche qu’à
droite. Au niveau des membres inférieurs, on note une légère attitude en varus démontrée par
un espace entre les bords internes des mollets.
De profil (figure 2 et 3)
On observe un patient en attitude antérieure (antéprojection cervicale), plus un schéma en
enroulement au niveau de la moitié supérieure du tronc, avec une courbure dorsale accentuée
en cyphose. On peut noter aussi un déploiement abdominal et une lordose lombaire exagérée.
Les genoux présentent une attitude en récurvatum.
- 3 -
De face (figure 4)
On retrouve cette attitude en inclinaison droite, avec une inflexion droite de la tête. Le signe
de Malgaigne est positif (Annexe 3).
Les rotules sont divergentes, les tibias sont en rotation latérale par rapport aux fémurs, les
pieds sont versés externes, et on retrouve un espace entre les bords internes des mollets.
A noter que l’on observe une position iliaque gauche en rotation antérieure, élévation, et
ouverture.
Couché dos
En repérant les bords supérieurs des branches pubiennes, on note un pubis en supériorité à
gauche.
On ne retrouve pas de différence de longueur des membres inférieurs.
Evaluation dynamique
Debout
Test en Flexion dorsolombaire
On note la présence d’un méplat lombaire et thoraco-lombaire (tonicité majorée du carré des
lombes, ilio-psoas validé par la palpation), et une attitude des genoux en recurvatum.
A la surpression passive en flexion cervicale, nous notons l’apparition de sensations de
fourmillements aux extrémités des membres.
Test en Extension
Le patient ressent des douleurs lombaires communes non irritables et supportables.
Couché dos
Test d’élévation des membres supérieurs
Le thorax se soulève (tonicité majorée de la moitié supérieure de la chaîne de flexion du
tronc).
La colonne cervicale se creuse (tonicité majorée de la chaîne d’extension cervicale).
Test d’élévation des membres inférieurs
La lordose lombaire ne s’efface pas, les genoux fléchissent. On déduit donc une augmentation
de la tonicité du couple ischios-jambiers et carrés des lombes.
- 4 -
b. Examen du diaphragme
Observation
La respiration est à prédominance abdominale.
Test de la mobilité du diaphragme
Le patient est couché dos, tête surélevée, genoux fléchis.
L’opérateur est à la tête du patient, pose ses mains sur la partie inférieure du thorax, pouces
placés sous les rebords costaux, orientés vers l’ombilic.
On demande au patient d’inspirer et de souffler profondément.
Physiologiquement, les pouces sont soulevés vers l’avant lors de l’inspiration et s’abaissent
lors de l’expiration. L’amplitude est identique.
Résultats
Lors de l’inspiration, les pouces sont immobiles.
Lors de l’expiration ceux-ci s’abaissent bien au delà de la position de départ.
Le diaphragme fonctionne en position haute ou position expiratoire, il est donc hypotonique.
c. Analyse et conséquence thérapeutique
Lors de notre bilan, nous observons une attitude aux niveaux des membres inférieurs en faux
valgus (le faux valgus correspond à une attitude spécifique du genou en valgus, combinée à
un récurvatum) (Annexe 4).
Au niveau du tronc, on note une inclinaison droite adaptée à l’adaptation posturale antalgique
liée aux épisodes de névralgies qui durent depuis 5 ans et qui, par la mise en tension du carré
des lombes homolatéral entre autres, s’accompagne d’un iliaque gauche plus haut et
antériorisé.
Cette adaptation posturale doit être mise en relation directe avec la pubalgie car l'inclinaison
droite entraine une dysfonction au niveau du bassin et particulièrement au niveau de la
symphyse pubienne dont le positionnement influe sur les adducteurs.
Au niveau abdominal, on note un déploiement, en rapport avec un diaphragme hypotonique
et les compensations suivantes, antéversion et ouverture du bassin, plus atonie abdominale
(déprogrammation des obliques) et une élévation du thorax (valorisation) objectivée par le
test d’élévation des membres supérieurs où on a pu noter également les compensations
suivantes : antéversion et ouverture du bassin, élévation et déploiement du thorax.
- 5 -
D’après cette analyse, on peut déduire les grandes lignes de notre traitement intégrant le
concept de M. Busquet (Annexe 5).
Il y aura donc nécessité d’étirer au niveau des membres inférieurs, du bassin, et du tronc
antérieur, les chaines d’extension, et d’ouverture.
I.1.5 Bilan algique
On note plusieurs zones douloureuses au niveau de la région inguino-pubienne. Tout d’abord,
le patient désigne clairement les insertions abdominales pubiennes de chaque coté. Cette
douleur est cotée à 2/10 sur l'échelle d'évaluation visuelle analogique (EVA) au repos, et
augmente lors de la toux pour atteindre 6/10. A noter que la palpation des crêtes iliaques (les
deux tiers antérieurs) est aussi douloureuse, et que la miction ou la défécation n’entraînent
aucune gêne. L'autre zone algique correspond aux insertions proximales des adducteurs avec
une irradiation dans le corps charnu du muscle. Ces douleurs, bilatérales, apparaissent à
l'effort ou lors d'un mouvement brusque. Le patient la quantifie à 7/10 sur l'EVA. La palpation
est également douloureuse sur tout le trajet musculaire.
Durant le bilan, le patient rapporte d'autres douleurs de type névralgies d'Arnold associées à
des vertiges et des fourmillements dans le bras gauche qui durent depuis 5 ans à raison de 3
épisodes par an. Ces névralgies sont apparues après une importante hypotension traitée. Nous
notons aussi des lombalgies qui sont cependant irrégulières et restent «supportables».
I.1.6 Bilan articulaire
Test de mobilité actif pratiqué couché dos :
On note une diminution globale de la mobilité du complexe lombo-pelvi-fémoral. Mais cette
dysfonction pourrait s’expliquer par l'hypoextencibilité musculaire globale du patient,
associée à la douleur provoquée lors des mises en tension.
I.1.7 Bilan musculaire
Adducteurs
Palpation : la palpation est douloureuse, au niveau des insertions proximales comme au
niveau des corps musculaires. On n’observe pas d’hypertonie significative.
Extensibilité : (Annexe 6)
Force/endurance : aucune incapacité n'est décelée sur les différents groupes musculaires
(testing inspiré de la cotation de Daniels et Worthingham), si ce n'est une douleur contractée
lors de l’évaluation contre résistance.
- 6 -
Ils deviennent douloureux après un effort de 20 minutes. Ce qui rend la course à pied
douloureuse lors de la phase de passage du pas.
Abdominaux
Palpation : hypotoniques
Force endurance : fatigables (test de Shirado: temps de maintien = 170 secondes) (Annexe 7)
Psoas
Palpation : hypertonicité du muscle psoas des deux côtés et la palpation sur contraction de ce
muscle est douloureuse.
Extensibilité : en décubitus dorsal, on observe que les genoux sont surélevés par rapport aux
EIAS, ce qui montre une hypoextensibilté des psoas et non une rétraction des ischio-jambiers
puisque nous n’observons pas de délordose lors de surpressions passives en extension de
genou.
I.1.8 Bilan fonctionnel
Monsieur R ne présente pas de déficit fonctionnel dans ses activités professionnelles. En ce
qui concerne ses loisirs, la brasse et les coulées lui sont impossibles à la piscine ainsi que la
course à pied, et la douleur qui survient après 20 à 30 minutes d'effort l'empêche pour l'instant
de jouer convenablement avec ses enfants.
I.2 DIAGNOSTIC KINESITHERAPIQUE
M. R, 38 ans, s'est blessé lors d'une période de sur-activité de course à pied dans le mois de
janvier 2009. Le diagnostic de pubalgie bi-latérale a été posé. En fonction de la prescription
médicale, du projet du patient et de nos conclusions du bilan, nous interviendrons donc dans
un premier temps, de façon analytique, avec une prise en charge des anomalies de structure
responsable de la pubalgie. Pour rapidement passer, dans un deuxième temps, à une
rééquilibration générale du corps et à une approche prophylactique de la pubalgie.
I.3 OBJECTIFS THERAPEUTIQUES
lutter contre la douleur ;
diminuer le phénomène inflammatoire ;
corriger l’asymétrie ilio-sacrée gauche ;
retrouver la qualité d’allongement musculaire des différents muscles pelviens ;
posturer en technique globale le réseau musculaire et conjonctif inscrit dans les ;
schémas d’extension et ouverture ;
- 7 -
restaurer un rapport physiologique entre les abdominaux et les adducteurs ;
instaurer une approche prophylactique.
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II DESCRIPTION DES TECHNIQUES
II.1 DOMINANTE ANTALGIQUE ET ANTI-INFLAMMATOIRE
II.1.1 Ultrasons
a. Localisation
Zones d’insertion tendineuse des adducteurs au niveau pubien ou des abdominaux au niveau
de la crête iliaque.
La zone douloureuse sera préalablement définie par le patient à la palpation ou encore avec un
passage de la tête à ultrasons (US) en courant continu à forte intensité sur une zone plus large.
b. Paramétrage
La fréquence sera de 0,8 Mhertz, le temps d’application sera de 5 minutes, l’application se
fera de manière pulsée à 50 Hz. L’intensité sera comprise entre 1 W/cm² et 1,5 W/cm². Afin
de ne pas intercaler d’air entre la tête et la peau, nous nous servirons d’un gel appelé
substance de couplage et nous veillerons à ce que la peau soit recouverte de façon constante.
c. Effets désirés
La fréquence de 0,8 MHertz nous permet de travailler en profondeur (5 cm), à cette
profondeur les US associent un effet mécanique, appelé aussi effet fybrolylitique qui permet
un micromassage aboutissant à la dilacération des tissus sous-jacents. Le caractère pulsé des
US nous permet de ne pas avoir d’effet thermique sur cette zone déjà inflammatoire. Mais
nous avons un effet antalgique avec un courant pulsé à 50 Hertz. Enfin, pour optimiser le
protocole, nous ajouterons des étirements et des contractions excentriques afin de redonner
une orientation physiologique aux fibres collagènes et ainsi retrouver de l’extensibilité
musculaire. Cela en aval de l’effet fybrolytique [1].
II.1.2 Cryothérapie
a. Modalités
Notre protocole s’appuie sur les paramètres suivants: temps d’application compris entre 15 et
20 minutes ce qui permettra de faire passer la température cutanée en dessous de 15° afin de
créer un choc thermique et de récolter les effets cités ci-dessous. Sur le plan musculaire, il
faut noter que la diminution de température est moins importante qu’au niveau cutané mais le
temps d’action sera conservé plus longtemps (Annexe 8). Nous nous servons d’une poche
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comprenant un mélange d’eau et de glace pilée, entourée d’un linge humide que l’on placera
sur la face interne de cuisse et sur la région sus-pubienne. Nous utiliserons ce protocole une
fois par jour. Enfin nous avons aussi mis en place le massage profond au glaçon sur des zones
douloureuses ponctuelles, ce procédé nous a permis de retrouver l’effet fybrolytique et de
produire l’effet «Gate Control». Les zones intéressées seront les insertions tendineuses
abdominales et des adducteurs.
b. Effets recherchés
Effet antalgique, par diminution de la conduction nerveuse.
Effet anti-inflammatoire en engendrant une diminution de production des médiateurs
chimiques responsables de l’inflammation.
Action vasomotrice s’expliquant par une vasodilatation successive à la vasoconstriction qui
permet un drainage des toxines musculaires [2].
II.1.3 Massage transverse
Cette manœuvre consiste à provoquer des étirements transverses localisés tout le long du
muscle à la manière du crochetage. Après une palpation rigoureuse, nous plaçons entre le
pouce et l’index l’épaisseur musculaire et, avec l’autre main, on place la pulpe de l’index, du
majeur et de l’annulaire dans l’espace intermusculaire. Nous effectuons une traction
perpendiculaire au trajet musculaire. Cette manœuvre s’effectue de façon centripète jusqu'à la
zone douloureuse ou hypomobile. Dans notre cas, la région concernée par ce traitement sera
la face interne de la cuisse et on pourra travailler notamment sur la cloison entre le long
adducteur et le gracile. Cette technique va permettre de libérer les accolements
intermusculaires et ainsi libérer les tensions sur les insertions tendineuses. Cela toujours dans
l’optique d'obtenir un meilleur drainage.
II.2 CORRIGER L’ASYMETRIE ILIO-SACREE GAUCHE
II.2.1 Traitement de la chaine statique postérieure et du « contenant »
Afin de corriger les différentes asymétries que l’on a pu retrouver d’un point de vue
articulaire, il est important (selon le concept de Busquet), de « préparer » le corps à des
manœuvres articulaires qui permettront de travailler le « contenu ». Cette préparation a pour
objectif de détendre le « contenant » (enveloppe), c'est-à-dire de relâcher toutes les structures
entourant l’articulation concernée. Les techniques mises en place concernent aussi bien les
muscles, que le tissu conjonctif (fascia, aponévrose, peau).
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Dans ce concept de prise en charge globale qui tisse le lien entre les différents réseaux
conjonctif et musculaire, il est à noter les rôles essentiels et fondamentaux du diaphragme, de
par son lien étroit avec les viscères (ligaments), sa situation de séparation et communication
entre le thorax et l’abdomen (artère veine œsophage), sa fonction ventilatoire (inspirateur
principal) et stabilisatrice de la zone dorso lombaire.
Sa situation au croisement de toutes les chaînes physiologiques fait qu’il subit et centralise en
permanence l’ensemble des tensions musculo-aponevrotiques.
C’est un point clé de notre rééducation, qui nécessite en pré requis à toute forme de prise en
charge posturale, un travail spécifique basé sur des techniques de massage de la zone
abdominale puis de reprogrammation fonctionnelle du diaphragme.
Dans ce chapitre nous traiterons le diaphragme par l’intermédiaire du massage abdominal puis
de la reprogrammation.
Nous traiterons ensuite la chaîne statique postérieure (Annexe 9).
a. Traitement du diaphragme
Massage abdominal
Le patient est couché dos, membres inférieurs en flexion soutenus par un coussin.
Le massage se fait en utilisant le talon de la main et les pulpes des doigts.
A l’inspiration, on accompagne la descente du diaphragme et l’horizontalisation de l’estomac.
A l’expiration, avec le talon des mains, on accompagne la remontée du diaphragme et la
verticalisation de l’estomac.
Traits tirés sur la zone abdominale (massage réflexe)
Le patient est en décubitus dorsal, et la zone concernée est mise en tension. Les manœuvres
sont répétées trois fois et sont profondes, effectuées avec le pouce.
1er
trait : on suit la ligne blanche, du bas de sternum, jusqu’au pubis.
2ième
trait : de façon bilatérale, nous suivons, de haut en bas, le bord externe des grands droits.
3ième
trait : bilatéralement, on suit le trajet depuis les EIAS vers le pubis.
4ième
trait : bilatéralement, on suit le trajet le long des rebords intercostaux inférieurs.
Massage des insertions antérieures du diaphragme
Le long des cartilages costaux : Friction, traits tirés lents et appuyés.
Le long des rebords costaux, du sternum : palpé roulé.
- 11 -
Reprogrammation fonctionnelle
D'après l'analyse du bilan, nous avons retrouvé un diaphragme hypotonique (en position haute
expiratoire).
La reprogrammation va se faire sur les temps respiratoires. Nous allons demander au patient
d'inspirer en gonflant le ventre et d'expirer en laissant le ventre gonflé. Le fait de souffler en
laissant le ventre gonflé va permettre de rapprocher les insertions périphériques, de descendre
la coupole et donc par conséquent l'appui viscéral. Cela a pour avantage de faire travailler le
diaphragme et d'augmenter sa mobilité inspiratoire.
b. Traitement de la chaine statique postérieure
Traction sur le sacrum
Le patient est en décubitus dorsal, genoux fléchis à 90° et joints, les pieds sont écartés
légèrement en rotation interne. Le menton doit être rentré. Le thérapeute se place assis sur une
chaise à coté et en face du patient et à hauteur de ses genoux. L'avant bras est placé entre les
jambes du patient et la main placée sous le sacrum. Dans un premier temps, nous faisons une
mise en tension tissulaire jusqu'à sentir une résistance, appelée aussi le «grip». Pour exercer la
force de traction, le kinésithérapeute n'a qu'à reculer en roulant sur ses ischions, la main et le
bras doivent rester détendus afin de pouvoir ressentir. Pour avoir une action préférentielle sur
la chaîne statique, la tension exercée reste constante et le pompage se fait par la seule
respiration ample du patient. La tension étant maximale en expiration.
Utilisation du massage reflexe
Patient en décubitus ventral. Notre traitement se fait à base de traits tirés superficiels effectués
avec la pulpe de l'index, afin d'avoir un effet sur la rééquilibration du système neurovégétatif
par l'obtention de la déprogrammation proprioceptive par voie réflexe, et d'un relâchement
tant conjonctif que musculaire. Nous allons réaliser six manœuvres dans l'ordre suivant:
1er
trait: de manière bilatérale, nous contournons le sacrum de haut en bas de façon à créer un
losange.
2ième
trait: bilatéralement, nous partons de l'EIPS en se dirigeant vers l'EIAS en suivant la
crête iliaque.
3ième
trait: bilatéralement, nous partons de l'EIPS vers l'EIAS en passant par la partie moyenne
du deltoïde fessier.
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4ième
trait: bilatéralement, nous partons de l'EIPS vers le grand trochanter en passant par la
partie inférieure de la fesse.
5ième
trait: bilatéralement, nous partons de la base du sacrum jusqu'à Th12 en passant de
chaque côté des épineuses.
6ième
trait: bilatéralement, nous partons de la base du sacrum jusqu'à Th12 en passant au
niveau du bord externe des spinaux.
Les traits sont effectués jusqu'à ressentir un relâchement des tissus.
II.2.2 Traitement du « contenu »
Après avoir traité le contenant, nous pouvons maintenant nous intéresser au contenu, c'est-à-
dire aux rapports articulaires et leurs dérangements.
a. Décoaptation symphysaire
Le patient est allongé sur le dos
1er
temps: les genoux du patient sont fléchis et serrés, pieds joints sur la table. Le thérapeute
maintient avec ses bras les genoux serrés du sujet. Puis nous demandons un écartement rapide
et de force maximale, suivi d'un relâchement. Nous répétons la manœuvre 4 fois.
2ième
temps: les genoux du patient sont écartés en amplitude maximum. Le praticien maintient
avec ses mains la position acquise, puis nous demandons un resserrement rapide et de force
maximale contre résistance. Répéter 4 fois la manœuvre.
b. Posture iliaque en rotation postérieure
Le patient est couché dos, éloigné du bord de table d’une largeur de bassin.
Il a sa main droite sous la tête, le bras gauche étant le long du corps.
Le praticien se place du coté opposé à la lésion (à la droite du patient), face à lui, à hauteur de
cuisse.
L’opérateur, en fente avant, fait passer le membre inférieur gauche au dessus du droit en
imprimant une rotation du bassin.
- 13 -
La position finale sera, un membre inférieur en triple flexion, bassin vertical, pied en appui
sur la cuisse de l’opérateur, une prise soutient le genou, l’autre se place au niveau du sulcus et
au contact de la sacro-iliaque gauche (figure 5).
figure 5 : technique myotensive
Il est possible d’adjoindre une adduction, rotation médiale de hanche pour ouvrir l’articulation
sacro-iliaque.
L’opérateur fléchit le membre inférieur gauche du patient entraînant la postériorité de
l’iliaque jusqu’à ce que le sacrum se redresse. A ce moment, on entraîne un retour en arrière
de quelques degrés.
On demande ensuite au patient d’allonger le membre inférieur contre résistance à minima
(travail du grand fessier en chaîne fermée).
Répéter la manœuvre 3 fois.
Le retour se fait en actif accompagné et contrôlé à la position initiale en plaquant ses pouces
au niveau plantaire et en demandant au patient de pousser en chaînes de triple extension.
c. Manœuvre sur un iliaque en supériorité
Le patient est en décubitus ventral. Le praticien se place dans l'axe du membre inférieur
gauche et entraîne ce dernier en abduction à 20°. Nous exerçons ensuite un geste sec et court
vers soi après une mise en tension. Cette manœuvre peut être amenée à être répétée. Elle
permet d’abaisser l’os iliaque en supériorité.
d. Posture du pubis en infériorité
Technique myotensive: le patient est en décubitus dorsal, membre inférieur gauche en dehors
de la table. Le thérapeute se place du côté de la lésion, sa main droite sur l'EIAS opposée, ses
chevilles croisées au dessus du membre inférieur gauche du patient, au niveau de la jambe, et
sa main gauche se place sur la face antérieure du genou gauche pour entraîner la hanche en
extension. Nous demandons alors au patient une élévation jambe tendue contre résistance puis
un relâchement. Nous recherchons une nouvelle amplitude passive. Nous répétons la
technique 4 fois en 2 séries.
- 14 -
Il est toutefois indispensable d'envisager après l'application de toutes ces techniques
structurelles, une rééquilibration générale des tensions musculaires.
II.3 RETROUVER LA QUALITE D’ALLONGEMENT MUSCULAIRE DES
DIFFERENTS MUSCLES PELVIENS
II.3.1 Traitement isométrique
a. Adducteurs
D'après notre bilan, on note un caractère inflammatoire au niveau des insertions musculaires.
Afin de retrouver toutes les qualités de ces muscles, on va s’appuyer sur un travail
isométrique des différents groupes musculaires. Le patient est assis, en flexion de hanche et
de genou, les pieds joints. Il va alors entrainer une abduction horizontale jusqu'à ressentir la
barrière musculaire (figure 6). Il va alors essayer de rapprocher ses genoux tout en s'opposant
à ce mouvement à l'aide de ses coudes. Nous allons lui demander 10 secondes de contraction
souple puis 10 secondes de repos. Cela à répéter 10 fois.
figure 6 : position de départ
b. Pelvi-trochantériens (abducteurs horizontaux)
Le patient est assis la table, les hanches fléchies à 110°, genoux fléchis. Il vient poser la face
interne de ses coudes sur chaque condyle latéral. Nous demandons au patient d'essayer
d'écarter ses genoux et de s'y opposer à l'aide ses membres supérieurs. Nous adoptons la
même posologie que pour les adducteurs.
c. Abdominaux
Au niveau de la sangle abdominale, nous avons retrouvé des abdominaux hypotoniques et
faibles dans leur fonction isométrique. Les obliques sont particulièrement touchés.
De ce fait nous proposons au patient un travail physiologique, donc principalement
isométrique de la ceinture abdominale. Le patient, en position de décubitus dorsal, hanches
- 15 -
fléchies à 90° et genoux fléchis, va poser ses mains en croix sur son thorax et nous allons lui
demander de décoller les omoplates du plan de la table. La posologie est la suivante: 10
secondes de contraction, 10 secondes de repos, à répéter 10 fois. A noter qu'il faut veiller à ce
que les hanches soient bien en flexion à 90° et que le patient ne décolle pas plus que la pointe
de ses omoplates, ceci afin d'éviter le travail du psoas. Travail néfaste dans le sens que l'on
cherche à travailler d’abord les abdominaux et que le psoas entraînerait une hyperlordose non
physiologique dans le mouvement de flexion du tronc, ce qui induit une compression discale.
En ce qui concerne les obliques, toujours dans la même position de départ, la patient décolle
les scapulas puis rapproche une épaule en direction du genou opposé. La posologie est la
même que pour le travail des grands droits si ce n'est que le patient doit alterner épaule
gauche et droite. Avant d'engendrer une contraction de ses grands droits ou obliques, le
patient doit contracter son muscle transverse en rentrant le ventre afin d'éviter tous conflits
viscéraux.
Ce traitement isométrique permet d'obtenir un effet sédatif sur les gaines des muscles, sur les
tendons et sur les insertions musculaires, ainsi qu’un renforcement de ces deux derniers.
II.3.2 Traitement par posture en course externe
a. Posture du psoas
Le patient, debout en face la table, pose un pied à l'aplomb du bord de cette dernière. La
jambe opposée tendue et le genou en appui sur un tabouret situé derrière le patient. Le patient
se penche sur la table et prend appui uniquement avec les clavicules, le thorax n'est donc pas
posé. La jambe antérieure est fléchie, ce qui assure la rectitude lombaire. La jambe
postérieure, par son extension, provoque la posture en course externe du psoas. Nous
demandons au patient une durée allant de 2 à 3 minutes pour chaque côté. Dans cette position,
nous pouvons accentuer l’étirement de la chaîne d’extension en additionnant la posture du
droit fémoral, il nous suffit pour cela d’entraîner le genou en flexion.
b. Posture des adducteurs
Le patient est face à la table où il prend appui avec ses coudes. Il va ensuite progressivement
partir en abduction bilatérale (grand écart facial) jusqu'à ce qu'il ressente la tension
musculaire, nous devons veiller à ce que les pieds soient bien en adduction. La durée de
l'exercice est de 2 à 3 minutes et la posture peut être accentuée en fonction des sensations du
patient.
- 16 -
c. Posture des pelvi-trochantériens
Le patient est en décubitus dorsal, il ramène un genou à sa poitrine. Puis avec la main
opposée, il amène son genou en direction de l'épaule opposée (en dedans et en haut). Temps
d'action: 2 minutes par côté.
d. Posture des abdominaux
Le patient est en décubitus dorsal sur un ballon de Klein. Ses jambes sont tendues et ses pieds
sont en contact avec le sol par les talons. Les bras sont tendus dans le prolongement du tronc.
La durée de la posture varie entre 3 et 5 minutes.
II.3.3 Traitement par posture globale
a. Posture globale de la chaîne d'extension
Le patient est en décubitus dorsal sur la table, le membre inférieur en dehors (figure 7). Le
thérapeute, assis à côté du patient, de profil, entraîne la hanche en extension, le genou en
flexion, la cheville et les orteils en flexion. La posture est maintenue 2 à 3 minutes.
figure 7 : posture de la chaîne d’extension
A noter que sur cette posture, il est aussi intéressant de placer le patient en flexion lombaire et
rétroversion du bassin à l’aide d’un coussin triangulaire placé au niveau de son dos (effet de
posture, d’étirement, sur la chaîne d’extension au niveau du tronc). On lui demande ensuite de
croiser ses avants bras afin de poser ses mains sur les grands trochanters controlatéraux. Puis
on accentue alors notre posture en demandant au patient d’exagérer la flexion lombaire en
rentrant son ventre sur la cinèse expiratoire (effet de posture sur la chaîne d’ouverture au
niveau du tronc). Cela nous permet de répondre à l’objectif fixé qui est de posturer de façon
globale le réseau musculaire et conjonctif inscrit dans les schémas d’ouverture et d’extension.
b. Posture de traitement du faux valgus
Le patient est debout face à la table, coudes en appui. Nous lui demandons dans un premier
temps une flexion de genou de 10°, dans un deuxième temps, il doit rapprocher les pointes des
- 17 -
pieds et écarter les talons. Ensuite il doit revenir en extension de genou et, poussant
également vers le dedans, le bassin doit rester droit. La posture est maintenue 2 à 3 minutes.
c. Posture globale du plan postérieur (posture de Mézières, action sur les carré des lombes,
les ischio-jambiers, les triceps et les voutes plantaires)
Le sujet est en décubitus dorsal, les membres inférieurs à 90°, genoux légèrement fléchis, en
appui contre une table, le bassin en contact au sol. Les chevilles sont en flexion dorsale à 90°,
le menton est rentré, la colonne cervicale est en auto-grandissement, et les orteils sont en
griffe. Les membres supérieurs sont en abduction, les coudes en pronation afin d'étirer les
bretelles postérieures (figure 8). Nous veillons à ce que la patient ne compense pas, en faisant
attention à ce que les pieds soient toujours joints, à ce que la colonne lombaire ne se creuse
pas et que le menton soit bien rentré. Nous demandons ensuite au patient de faire
progressivement une extension de genoux toujours en veillant sur les compensations et de
pousser les talons vers le haut. Le temps de maintien est de 5 minutes.
figure 8 : posture de Mézières
Les indications de ses postures en courses externes sont multiples. Tout d'abord les muscles
mis en tension durant plusieurs minutes de façon constante fatiguent et lâchent leur tension
excessive. La gaine musculaire pourra alors être allongée, tout comme le muscle. La tension
constante du tendon stimulera la reconstruction conjonctive et favorisera la réaction
germinative du périoste avec fixation calcique. A noter que les étirements classiques ne sont
pas indiqués dans cette période de prise en charge. Car, le temps de ces étirements est trop
court pour pouvoir remodeler la gaine du muscle. De plus l'action intermittente de ces
assouplissements valorise la réaction en concentrique du muscle et facilite les réactions
inflammatoires avec fragilisation accentuée des tissus [3].
- 18 -
En ce qui concerne la posture de Mézières, elle a pour finalité de redonner un équilibre au
niveau de toutes les chaînes musculaires de façon simultanée. C'est une posture de clôture,
précédée par tout le travail analytique et global de chacune des chaînes.
II.4 RESTAURER UN RAPPORT PHYSIOLOGIQUE ENTRE LES
ABDOMINAUX ET LES ADDUCTEURS
Le ré-entraînement
Cette phase est incluse dans le traitement afin que nous puissions contrôler la bonne
réalisation des exercices et le respect du protocole proposé. Chez notre patient, le médecin n'a
pas encore accordé la reprise du footing car il présente un surpoids qui pourrait s'avérer
néfaste au niveau articulaire et musculaire. Cependant, la natation a pu être réenvisagée. Nous
lui avons donc conseillé de reprendre cette discipline par le crawl dans un premier temps où
les adducteurs n'ont pas une action prépondérante dans la nage, puis dans un deuxième temps
la brasse a été envisagée, et le patient a géré l'amplitude de ses mouvements au niveau des
membres inférieurs en fonction de son ressenti.
Après avoir beaucoup travaillé à base de postures sur le tissu musculaire afin de le relâcher, il
est indispensable de réhabituer les muscles à travailler dans toutes leurs amplitudes, toujours
dans ce but d'équilibrer les tensions musculaires. En ce qui concerne les adducteurs, nous
avons entrepris un travail excentrique. Dans la position assise, genoux écartés, pieds joints,
nous demandons au patient de résister à l'abduction horizontale que nous entraînons grâce à
des prises sur les condyles internes des genoux. La résistance du patient doit être inférieure à
notre poussée afin de travailler en excentrique. Cette technique est répétée dans les trois
courses musculaires: interne, moyenne, et externe avec 7 répétitions pour chaque série.
Comme il a été écrit dans la littérature, la déficience des abdominaux peut être la cause d'une
pubalgie, en particulier les obliques et les transverses dans leurs rapports avec les adducteurs
ou encore un déséquilibre intrinsèque entre grands droits surprogrammés et obliques
déficients. Afin de rendre ludique et intéressante les séances de réentrainement à l’effort, nous
avons décidé de mettre en place un circuit training qui se composera de divers exercices axés
principalement sur le renforcement des abdominaux et des adducteurs mais aussi sur d’autres
groupes musculaires ce qui nous permettra par l’enchaînement des exercices de donner une
notion d’endurance à ce circuit. Ce dernier va se présenter par différents postes préalablement
installés qui correspondront chacun à un exercice spécifique. La durée de travail par poste
sera de 15 à 30 secondes suivies par 30 secondes de repos avant de passer à un nouvel atelier.
Le circuit sera réalisé trois fois et aucun repos n’est observé entre chaque tour. Durant le
- 19 -
circuit, nous allons faire ressortir tous les différents types de contractions (isométrique,
isotonique et pliométrique).
Il est important de noter que lors de tous les exercices intéressant les abdominaux, nous
devrons expliquer au patient l’importance, avant toute contraction des grands droits ou
des obliques, de contracter le muscle transverse. En effet, la contraction en amont du
transverse empêche la poussée des organes vers le bas et le haut lors de la contraction des
grands droits. Notamment puisque la contraction du transverse plaque les viscères contre la
paroi lombaire. Ainsi cette contraction préalable protège la zone abdominale d’autres
désagréments avec des risques à long terme comme l’hernie discale avec la compression des
disques intervertébraux. Elle diminue également les risques d’hernie inguinale ou abdominale
[4]. Pour mettre en pratique cette correction, le patient doit tout simplement avant l’effort,
expirer en rentrant le ventre afin de contracter le transverse. Tout au long de l’exercice, il
devra veiller à garder le ventre rentré.
1er
exercice: le patient est en décubitus dorsal, les hanches et les genoux fléchis à 90°. Il place
ses mains sur les genoux, puis doit souffler en rentrant le ventre et pousser avec ses mains sur
ses genoux. La tête doit rester en contact avec le sol (figure 9). La position est tenue 15 à 30
secondes.
figure 9 : position de travail
2ième
exercice: le patient est en décubitus dorsal, les hanches et genoux fléchis, pieds en
contact avec le sol. Un pied doit être placé sur le genou opposé et la main opposée à ce pied
vient derrière la nuque. Le patient va rentrer le ventre en soufflant puis réaliser une torsion du
corps afin de rapprocher le coude du membre derrière la tête au genou opposé, le décollement
de l’omoplate est suffisant pour être efficace (figure 10). En même temps le patient va pousser
avec sa tête contre la main afin de ne pas engendrer de flexion cervicale exagérée. Nous
demanderons un temps de travail de 15 à 30 secondes suivies de 30 secondes de repos, cela
appliqué à chaque côté, avant de passer à un autre atelier.
figure 10 : postion d’arrivée
- 20 -
3ième
exercice: le patient est assis sur un ballon de Klein, les mains en appui sur le ballon.
Nous demandons au patient de rentrer le ventre puis de faire rouler le ballon pour l’amener au
niveau de la région lombaire. Le buste doit être à l’horizontale, la tête dans le vide en auto-
grandissement (figure 11). La position est maintenue 15 à 30 secondes. Cet exercice est
particulièrement intéressant dans le sens où lors de l’avancée du ballon les grands droits
travaillent en excentrique. Remarque : le travail excentrique est débuté quand le travail
statique n’est plus douloureux en course externe [5].
figure 11 : position de travail
4ième
exercice: le patient est en décubitus latéral sur le coude, nous lui demandons de rentrer le
ventre et de soulever les fesses afin d’avoir un axe tête-tronc-membres inférieurs aligné. La
position est réalisée de chaque côté avant de passer à un autre atelier. Le temps de maintien
est de 15 à 30 secondes.
5ième
exercice: le patient est assis sur un ballon de Klein, pieds en appui. Nous demandons au
patient de rentrer le ventre puis de faire rouler le ballon pour l’amener au niveau de la région
lombaire, le bassin étant légèrement en dehors. Après avoir rentré le ventre et croisé ses mains
sur la poitrine, le patient relève le buste jusqu’à 45°. Il revient ensuite au contact du ballon en
contrôlant la descente. Une fois que la colonne vertébrale a épousé la forme du ballon, le
patient doit relever à nouveau le buste à 45° de flexion. Nous demandons ici 20 répétitions
suivies d’un temps de repos de 30 secondes. L’intérêt tout particulier de cet exercice est de
retrouver un travail pliométrique des abdominaux, type de contraction très fonctionnel dans la
pratique sportive. Dans cette position, il peut être intéressant de mettre un ballon de volley par
exemple entre les genoux du patient et de lui demander de serrer ce dernier durant l’exercice.
On aura comme ceci un travail isométrique des adducteurs.
6ième
exercice: dans la même position que pour l’exercice précédent, le patient va démarrer la
flexion dans l’axe. Puis après quelques degrés de flexion, il va s’imposer une rotation ajoutée
à la flexion qui va amener une épaule en avant de l’autre. A 45° de flexion, le patient doit
annuler cette rotation avant de redescendre dans la position de départ colonne au contact du
ballon [6]. Les répétitions sont au nombre de 20, en alternant une rotation d’un côté, une de
l’autre. Temps de repos : 30 secondes.
- 21 -
7ième
exercice: le patient est en appui latéral sur un ballon de Klein au niveau de la zone du
carré des lombes. Les membres inférieurs sont en fente afin d’augmenter le polygone de
sustentation et donc d'améliorer l’équilibre. Pour augmenter l’amplitude du mouvement il sera
utile de caler les appuis plantaires contre un mur par exemple. Le patient rentre le ventre,
croise ses bras au niveau de la poitrine et effectue une flexion latérale, il revient ensuite à la
position de départ en contrôlant la descente jusqu’à épouser la forme du ballon. Ce
mouvement est à répéter 15 fois de chaque côté avec 30 secondes de repos après l’effort de
chaque côté. Il est important ici de minimiser la rotation du buste [6].
8ième
exercice: le patient est en position de « pompes ». Les membres inférieurs en appui sur
un ballon de Klein serrent ce dernier. Nous devons ici stabiliser le ballon car la position est
très déséquilibrante. Le patient réalise alors 10 « pompes » en veillant à bien garder l’axe tête-
tronc-membres inférieurs aligné, à s’équilibrer par la contraction des adducteurs qui permet
un appui efficace sur le ballon et à bien descendre dans toute l’amplitude disponible. Temps
de repos: 30 secondes. Cet exercice permet de recruter les muscles de l’épaule (grand
pectoral, dentelé antérieur, triceps brachial…), muscles beaucoup utilisés chez le patient lors
des ses séances de natation [6].
Il est important qu’après chaque circuit training, le patient prenne le temps d’étirer la sangle
abdominale avec la posture sur le ballon de Klein par exemple.
Il est évident que le patient n’a pas pu dès la première séance respecter la posologie proposée,
et que certains exercices ont été plus facilement réalisables que d’autres. C’est là que la
connaissance de son corps entre en jeu. Nous avons laissé la possibilité au patient d’adapter le
circuit suivant ses sensations en diminuant les temps de travail sur certains exercices, ce qui
nous a amené à proposer deux niveaux de difficultés : un premier niveau correspondant à un
temps de travail de 15 secondes, le second niveau appliquant 30 secondes d’effort. Mais au
moins avec ce programme proposé comme tel, le patient a pu se fixer un objectif. Un objectif
qui pourra être revu à la hausse dans les semaines à venir par une augmentation du nombre de
séries ou de la difficulté de l’exercice.
II.5 INSTAURER UNE APPROCHE PROPHYLACTIQUE
La prise en charge a été relativement longue (deux séances par semaine pendant un mois puis
une séance pendant deux semaines), ce qui a permis au patient de bien intégrer les différents
exercices proposés. A partir de là, nous avons mis en place un programme composé de
postures et d'exercices de renforcement musculaire. Ce programme est organisé de la façon
- 22 -
suivante. Quotidiennement, le patient doit effectuer la posture de Mézières pendant 5 minutes
de préférence le soir. L'appui conseillé est plutôt une table de cuisine par exemple en
comparaison avec un mur car avec ce dernier le massif fessier peut gêner la verticalisation des
membres inférieurs. Les psoas seront aussi à posturer tous les jours comme nous l'avons vu
dans le travail de posture en course externe. Dès que nous obtiendrons une progression
significative, le patient passera ensuite à 3 phases d'entretien par semaine. Enfin le
renforcement de la sangle abdominale sur la base du circuit training est indiqué 3 fois par
semaine. Les postures en extension du tronc sur le ballon de Klein devront suivre le protocole
de renforcement ainsi qu’un exercice d’étirement des adducteurs. Le patient pourra, en
fonction des ses sensations, «piocher» parmi les techniques proposées tout au long de la
rééducation que ce soit en étirement ou en posture.
En vue de la reprise du footing, il est important de mettre en place des temps d'étirements
avant et après l'effort. Cela va concerner principalement les adducteurs, les quadriceps, les
ischio-jambiers et les triceps suraux. Le patient connaît les positionnements d'étirements de
chacun de ces groupes musculaires et les réalise sans compensation ni mauvaise position. Par
contre nous avons dû travailler sur la posologie. Pour les étirements avant l'effort, les objectifs
sont de préparer et échauffer les muscles, les tendons et les récepteurs nerveux en ayant une
action sur la jonction myotendineuse en allongement et sur le tissu contractile en
raccourcissement. Le patient doit allonger son muscle de manière non maximale associé à une
contraction isométrique pendant 8 secondes, suivi après relâchement de mouvements
dynamiques qui permettent de replacer le muscle dans sa fonction, pendant 8 secondes. Pour
les étirements après l'effort, l'objectif est d'entretenir la souplesse en phase élastique.
L'étirement est lent et progressif permettant de retrouver l’amplitude de base au repos en
ayant une action sur le muscle et les enveloppes conjonctives. Le temps de maintien est de 20
secondes par position [7].
D'autres conseils plus généraux sont proposés au patient. Il faudra qu'il respecte des règles
d'hygiène de vie comme une bonne hydratation (bien s'hydrater pendant l'effort, prise de poids
avant et après l’effort), éventuellement un bilan dentaire annuel (les foyers infectieux bucco-
dentaires peuvent être à l’origine de manifestations aseptiques à distance. Nous pouvons lui
conseiller d'aller voir un nutritionniste afin de réguler son poids et d'axer son alimentation
dans le but de réduire au minimum les risques de récidive (diminution des apports en aliments
acidifiants). Aux vues de notre bilan morphologique, nous avons observé une attitude en faux
valgus du patient. Cette conclusion nous a amené à prendre un rendez vous pour le patient
chez un podologue afin de réaliser un bilan en vue d’une réflexion sur la paire de chaussures
- 23 -
la plus adaptée à sa course et peut être la mise en place de semelles. Il faudra également bien
respecter les temps de repos avec la notion « d’interval training » (alternance temps de
repos/séances dures) dans sa progression lors de la reprise de la course et essayer de trouver
un sommeil régulier [5,8].
- 24 -
III DISCUSSION
III.1 RESUMES
- Article 1 : Péninou G., Les abdominaux. Kinésithérapie la revue, 2008 ; (80-81): 34-40.
[9]
Pour la plupart d’entre nous, des abdominaux forts coïncident forcément avec le fait d’être en
bonne santé. Mais ces muscles doivent ils toujours être renforcés, et si la réponse est oui,
comment bien les solliciter en pratique ? Ces questions, M. Péninou dans son article, essaie
d’y répondre en apportant un œil averti sur cette sangle abdominale et sur les principes des
exercices de ré entrainement qui peuvent être proposés. Il faut savoir que les abdominaux
remplissent plusieurs fonctions, tant sur un plan statique (rôle de posture antigravifique, relais
entre les deux ceintures, contention viscérale) que sur un plan dynamique (mécanique
viscérale, respiratoire et rachidienne). Leur examen doit être complet (morphologique,
palpatoire, et mobilité) afin de trouver l’indication thérapeutique la plus juste possible. Cette
dernière devra répondre à la question suivante : pourquoi ces muscles sont hypotoniques ? Et
là, on doit noter deux thérapeutiques inverses. Soit la décision de réentrainement est prise, en
cas par exemple de perte de force après une grossesse ou un traumatisme, soit le renforcement
est contre-indiqué car la cause de cette hypotonie est viscérale. Là, le processus de défense
(tension ou détente des abdominaux) doit être respecté et la prise en charge se dirige vers un
traitement de l’organe. Lorsque le l’indication d’entraînement est avérée, il est important que
ce dernier respecte le fonctionnement physiologique de ces muscles et non la perception
consciente que l’on s’en fait. En effet, d’après M. Péninou, la notion de « ressenti » que l’on
retrouve sur les exercices habituels constitués de travail analytique et répétitif, n’est pas
efficace et surtout, est souvent inadaptée à la dysfonction que connait le patient. Le traitement
va donc s’appuyer sur des mouvements appris voire automatisés faisant parti de la gestuelle et
des postures quotidiennes. L’article propose quatre dominantes de situations qui ont prouvé
leur efficacité par électrocardiogramme et dont la perception n’est pas pénible sauf à
l’extrême. Tout d’abord, les actions de se relever, puis les oppositions de mains, les exercices
quadrupédiques, et les appuis sur sol stable et instable. Il est intéressant d’ajouter une
remarque pour ces 2 dernières dominantes, où le fait d’obtenir une flexion (dos rond) ou une
extension (dos creux) lombaire reste le meilleur moyen d’évaluer la course des muscles à
chaque instant.
- 25 -
- Article 2 : Cometti G., Les limites du stretching pour la performance sportive : intérêt
des étirements avant et après la performance. Sport Med’, mars 2003, n°150, 24-28. [10]
Depuis que les étirements sont apparus dans le programme de toute préparation physique, il
est indéniable que cela a apporté beaucoup aux sportifs, que ce soit par une meilleure
attention apportée à leurs muscles ou une exploration de leur mobilité articulaire. En cela,
l’article ne veut donc pas remettre en question l’intérêt des étirements mais juste rapporter des
données précisant leurs effets. En ce qui concerne ces derniers, l’objectif de gain articulaire
est incontestable mais d’autres effets le sont moins. Les partisans des étirements affirment
dans certains de leurs écrits que le stretching effectué durant la préparation a plusieurs
indications. Premièrement, un effet sur l’élévation de la température musculaire est décrit, or
des études montrent que l’étirement musculaire provoque une interruption de l’irrigation
sanguine. Des protocoles de contractions concentriques contre moyenne résistance suivies de
relâchements (protocole de Mastérovoï) semblent plus adaptés à cette indication.
Deuxièmement, les étirements amènent t’ils un plus à la performance ? Des études ont prouvé
que non. En effet, les étirements diminuent l’activation musculaire et la force contractile, des
diminutions retrouvées jusqu’à une heure après la fin de l’étirement. Les étirements réduisent
aussi l’endurance de force, ainsi que les qualités de saut. Troisièmement, le stretching aurait
un rôle dans la prévention des blessures, or plusieurs études ont prouvé le contraire en
s’appuyant sur des essais et sur des données physiologiques. Tout d’abord, l’effet antalgique
apporté par les étirements est expliqué par le fait qu’ils augmentent le seuil de la douleur et
donc la tolérance à l’allongement. Ce qui entraîne forcément des risques de blessures au début
de l’activité. Il existe aussi des microtraumatismes dus aux étirements car l’on constate que
les étirements passifs imposent les mêmes tensions aux muscles que des contractions
maximales. Ils entrainent aussi une « dé-coordination » agoniste-antagoniste. On peut noter
aussi le phénomène de « Creeping » qui s’explique par le fait qu’au cours des étirements, on
retrouve une réorganisation des fibres de collagène qui vont s’aligner alors qu’en temps
normal, elles sont en oblique. Cette réorganisation entraine certes un gain en allongement
mais diminue la capacité du tendon à emmagasiner de l’énergie. En pratique, les étirements
avant l’effort sont donc à déconseiller dans les sports de vitesse-détente, et des mouvements
de circumduction par exemple sont plus appropriés pour préparer les gestes dans de grandes
amplitudes. Une exception doit quand même être faite pour les sports comme la gymnastique
par exemple où les gestes atteignent des amplitudes extrêmes. Ici les étirements feront partie
intégrante de l’échauffement. En ce qui concerne le stretching et récupération, on peut
distinguer trois aspects sur lesquels joue le stretching. Une augmentation de la circulation
sanguine pour faciliter l’élimination des déchets, la prévention des courbatures et une action
- 26 -
sur les qualités viscoélastiques des muscles (raideur et tension). En ce qui concerne l’aspect
circulatoire, comme on l’a vu ci-dessus, l’étirement ne constitue pas le meilleur moyen pour
faciliter le drainage. Dans la prévention des courbatures, aucune étude ne relate un effet
significatif. Quand aux paramètres musculaires, certains auteurs ont montré une efficacité des
étirements de faible amplitude sur la raideur musculaire. Au niveau neuromusculaire, il a été
noté une diminution de l’activation des motoneurones surtout lors d’un étirement sur travail
excentrique. Toutefois il faut mettre ces aspects positifs en rapport avec les risques évoqués
précédemment. En pratique, les étirements peuvent donc être effectués après l’effort à
condition qu’une compétition ne soit pas programmée un ou deux jours plus tard. Il est aussi
possible de s’étirer dans le but de travailler la souplesse après l’effort. Les meilleurs moyens
de récupération semblent être des enchainements de contractions-relâchements contre
résistance faible, ou l’utilisation de l’électrostimulation.
- Article 3 : Cometti G., Les limites du stretching pour la performance sportive : les
effets physiologiques des étirements. Sport Med’, octobre 2003, n°155, 5-14. [11]
D’un point de vue physiologique, la tension produite par les étirements est attribuée à trois
éléments : le tissu conjonctif, les éléments élastiques du sarcomère, et les ponts d’actine-
myosine. Le tissu conjonctif concerne le tendon et toutes les structures qui entourent le
muscle. On note des éléments en série et en parallèle. Lorsqu’un étirement est provoqué, la
chronologie des éléments concernés par l’augmentation d’amplitude est la suivante : la
jonction tendon-os, le tendon, la jonction tendon-muscle, les éléments élastiques, et les
structures musculaires. En ce qui concerne la réponse du tendon, l’article note quatre phases
principales. Tout d’abord une allure « ondulée » qui devient ensuite « linéaire », puis une
« rupture partielle » puis complète. En s’appuyant sur ces différentes phases, des études ont
montré qu’aux étirements passifs intenses, le tendon réagit en se renforçant. De plus une
diminution de raideur et de viscoélasticité a été observée. En ce qui concerne la liaison
tendon-muscle, on note deux types de transmission des tensions, une directe et une indirecte.
La première se fait essentiellement par la lame basale, alors que la deuxième s’explique par la
présence d’éléments élastiques transversaux. Ces derniers, la desmine en particulier, sont
sollicités par les étirements passifs et cela provoque une diminution de leur quantité. Cela
déclenche néanmoins un processus de régénération supérieur à la perte. Les étirements ont
donc une action active sur le tissu conjonctif par une participation à l’adaptation musculaire.
L’article démontre ensuite par des études que les structures qui assurent la tension passive
sont internes au muscle, et qu’ici le tissu conjonctif ne tient qu’un rôle mineur. La tinine en
particulier, est une protéine qui permet entre autres de ramener le sarcomère dans sa position
- 27 -
initiale. Cette protéine est altérée par les étirements passifs intenses. Les ponts d’actine-
myosine sont aussi responsables de la tension passive. Car il est prouvé que certains ponts
restent actifs même au repos (ponts rémanents). Lors de l’étirement, certains lâchent quand
d’autres se restituent. Ceci pourrait expliquer que la tension passive n’est pas de nature
nerveuse mais bien musculaire intime.
La deuxième partie de l’article explique les effets physiologiques des étirements. On sait que
ces derniers diminuent l’excitabilité des motoneurones et donc le relâchement. Mais dès la fin
de la manœuvre, l’excitabilité retrouve son niveau initial. On note deux aspects du
relâchement, un musculaire et l’autre neuromusculaire. De plus, d’après des études, les
étirements entrainent une contraction en allongement du muscle sollicité. Cependant, ces
tensions peuvent être diminuées par des contractions préalables, c’est la notion de
« dépendance temporelle ». Sur une séance, les étirements amènent une diminution de la
viscoélasticité et de la raideur mais ces modifications disparaissent une heure après la séance.
Sur un entrainement de quelques semaines, on observe une augmentation de l’amplitude
articulaire, augmentation expliquée par la « tolérance à l’étirement » (« il faut forcer plus pour
aller dans une amplitude plus importante »). Cependant, ce dernier point est encore un peu
flou, ce qui prouve que malgré les nombreuses études réalisées, les étirements n’ont pas
d’effets physiologiques absolus. Le principe de Goldspink se définit par l’augmentation du
nombre de sarcomères en série sur un muscle immobilisé sous plâtre en allongement. Ce
raisonnement s’appuie sur le fait que la force développée dépend du niveau de chevauchement
des filaments actine-myosine. Le muscle s’adapte donc en fonction de la longueur à laquelle il
est sollicité le plus souvent. Toutefois, ce principe ne peut que difficilement s’adapter au
stretching du fait du temps de maintien important qu’il faut adopter. De plus, le travail
excentrique semble beaucoup plus efficace car le résultat attendu est plus vite acquis et des
études ont démontré cette efficacité. Donc, aujourd’hui, on ne peut pas dire que les étirements
entrainent des modifications spécifiques différentes de celles provoquées par les autres
sollicitations musculaires. Toutefois, ils peuvent être un bon complément à la musculation,
dans le sens où, effectués pendant les pauses, ils vont augmenter les microtraumatismes et
contribuer ainsi à améliorer l’efficacité de cette activité.
- 28 -
III.2 REFLEXION PERSONNELLE
La sangle abdominale est une zone anatomique renforcée quelles que soient les activités
sportives proposées. En effet, depuis que j’ai commencé à pratiquer des activités physiques
régulières en club dans le cadre de la compétition, je n’ai pas de souvenir d’entrainement sans
quelques exercices permettant de faire travailler ces muscles. Dès lors que j’ai commencé la
formation de masseur-kinésithérapeute, il est évident que l’importance fonctionnelle et
physiologique de cette sangle n’a fait que s’accroître. L’article (Annexe 11) de M. Péninou
m’a permis d’analyser les différentes actions des abdominaux d’un point de vue statique et
dynamique.
En ce qui concerne mon patient, et comme dans la plupart des pubalgies, la faiblesse
abdominale est souvent la cause de cette pathologie. Mais, comment renforcer cette sangle en
prenant en compte la physiologie de ces muscles, et les effets de ce travail sur la périphérie,
notamment les viscères et le rachis ? Avant de m’intéresser vraiment au renforcement des
abdominaux, j’ai toujours pensé que le fait de rapprocher les deux ceintures permettait un
gain de force. Mais grâce à l’anatomie et aux différentes lectures que j’ai pu faire, je me suis
rendu compte que le renforcement des grands droits ne suffisait pas et loin de là. C’est sur ce
premier point que l’article m’a paru intéressant, puisque l’auteur aborde le renforcement en
diagonale (travail des obliques) et le renforcement du transverse qui en cas de faiblesse
peuvent être source de pubalgie. Le deuxième point de cet article est la recherche d’un
renforcement basé sur la non perception consciente de l’entrainement. Grâce à cela, on
respecte au plus près le fonctionnement physiologique de ces muscles. De plus, les positions
de départ qu’il préconise permettent le plus souvent de contrôler la course dans laquelle on
veut que le muscle travaille.
Concernant mes interrogations et réserves par rapport à cet article il me parait regrettable que
la plupart des exercices donnés par l’auteur sont opérateurs dépendants, alors que nous le
savons, un renforcement abdominal efficace doit se continuer en dehors des séances. De plus,
l’impact des exercices sur les viscères n’est pas abordé avec au moins quelques précautions
qui pourraient être préconisées. Sur ce sujet, le livre de M. Geoffroy [4], m’a permis
d’apporter des solutions à ces contraintes exercées par les exercices. Car si ces précautions ne
sont pas prises, les abdominaux vont créer des poussées vers l’avant et le bas des organes
situés en dessous, avec comme possibles conséquences à long terme des risques de descente
d’organes, d’incontinence ou encore la possible survenue d’hernies inguinales. Ces
précautions seront par exemple de contracter le tranverse en rentrant le ventre avant chaque
exercice, ou encore de pratiquer l’exercice sur le temps expiratoire.
- 29 -
Plus le sport de haut niveau progresse vers le professionnalisme, plus le concept de
« rentabilité » est omniprésent dans le quotidien du sportif, et tous les moyens sont bons pour
récupérer le plus vite possible. Aujourd’hui quel athlète même amateur, ne connaît pas
quelques positions d’étirements qu’il met en place avant ou après l’effort sans en connaître
vraiment les effets? Assurément, la médiatisation du football en particulier, a amené les
télévisions à présenter « l’avant et l’après » d’un match. Dans certains documentaires, on peut
observer un kiné travailler sur le renforcement ou encore conduire une séance de stretching.
Mais quelles sont vraiment les indications des étirements ? Le gain d’amplitude n’est pas
discutable, mais d’autres effets comme la prévention des accidents musculaires ou
l’amélioration de la performance, eux le sont plus.
Les articles (Annexe 12 et 13) me paraissent donc intéressants dans le sens où la prise en
charge de mon patient s’est basée essentiellement sur des étirements et des postures.
L’augmentation de l’amplitude articulaire et l’équilibration des tensions musculaires sont
deux indications sur lesquelles mon traitement était basé. Mais, mon patient qui avait comme
activité physique principale la course à pied, mettait en place lors de ses échauffements et en
fin de séance, des étirements. Ce dernier point me parait à présent discutable. Comme
l’expliquent les articles, les étirements avant l’effort n’apportent aucun bénéfice à la
performance, surtout dans les disciplines endurantes, et peuvent être source de blessure s’ils
sont pratiqués régulièrement et inclus dans une fréquence d’entrainement de 2 à 3 fois par
semaine. Ce dernier point peut cependant être discuté, car si lors des phases d’étirements, on
ne dépasse pas la limite de la « phase élastique », le risque de blessure n’est alors pas
augmenté. En respectant cette précaution, il peut alors être intéressant d’effectuer des
étirements, en fin de séance, dans le but de retrouver l’extensibilité musculaire perdue durant
l’effort.
Donc, si M. R. souhaitait reprendre en compétition la course à pied, il serait profitable qu’il
mette en place un calendrier annuel avec des phases de récupération où il reprendrait le
protocole d’étirements et postures développé durant sa prise en charge pour ne pas rechuter à
cause d’un nouveau déséquilibre musculaire.
En résumé, il est important de bien clarifier les effets des étirements. Les étirements
permettent de gagner en souplesse, et d’équilibrer les groupes musculaires. Il peut être
intéressant de les pratiquer en fin de séance, si possible précédés de phase de contractions du
muscle. Les étirements sont aussi intéressants pour compléter une séance de musculation,
puisque la deuxième partie des articles démontre bien qu’ils vont augmenter les
microtraumatismes liés à la séance et ainsi contribuer à améliorer la qualité musculaire
- 30 -
(phénomène de régénération). Ce renforcement lié aux contraintes physiques apportées,
s’exerce aussi sur le tendon.
En parallèle à cela, les articles donnent des compléments d’information pour aborder
l’échauffement en expliquant qu’un travail en alternance de contractions concentriques contre
moyenne résistance constitue un bon moyen de préparation.
En conclusion, les étirements auxquels on a donné des vertus aussi différentes des unes des
autres, pâtissent d’une mauvaise connaissance des données physiologiques. Les séances
d’étirements devraient se définir comme des séances de travail et non de récupération ou
d’échauffement.
- 31 -
CONCLUSION
Cette prise en charge s’est déroulée sans problème particulier. Le résultat de notre prise en
charge corrélait avec l’attente et le projet de notre patient.
Monsieur R. fût très coopératif durant les séances et très appliqué quand au respect des règles
et consignes prophylactiques à appliquer en dehors des séances (importance du stretching et
du renforcement abdominal).
Au bout de ces quatre semaines de prise en charge, le patient ne ressentait plus de douleur
spontanée, ou à l’effort. Il a pu reprendre la natation.
En ce qui concerne la course à pied, le médecin n’a pas encore donné l’autorisation pour
reprendre l’entraînement aux vues du surpoids du patient. Dans les prochaines semaines, nous
comptons donc mettre en place un protocole de réentraînement à l’effort axé sur l’endurance
(Annexe 10). Ce protocole sera suivi au cabinet et se fera sur tapis de marche. Nous serons
très attentifs au suivi cardio-vasculaire et ventilatoire (fréquence cardiaque d’entraînement,
dyspnée) ainsi qu’à la survenue des douleurs musculo-squelettiques.
En ce qui concerne l’éducation de notre patient et afin de prévenir les blessures, celui ci a bien
intégré le bénéfice des étirements et postures ainsi que des séances régulières de renforcement
de la sangle abdominale.
Pour ma part, ces quelques semaines furent un enrichissement certain. En plus d’avoir pu
traiter une pathologie qui touche principalement le milieu du sport, un milieu qui m’intéresse
tout particulièrement, j’ai également pu adopter une prise en charge globale en y associant, à
la demande du médecin, le concept des chaînes musculaires décrit par M. Busquet. Cela est
d’autant plus intéressant que cette complémentarité entre kinésithérapie analytique et globale
a donné d’excellents résultats.
Ce concept qui fût le « fil rouge » de toute ma scolarité démontre donc ici toute son efficacité,
même si cette méthode connaît certaines limites.
32
BIBLIOGRAPHIE
1. http://users.teledisnet.be/web/edi01731/ultrasons.htm. Consulté le 10/01/2010.
2. http://users.teledisnet.be/web/edi01731/cryotherapie.htm. Consulté le 10/01/2010.
3. Busquet L., Les chaînes musculaires tome 3: la pubalgie. Ed. Frison-Roche,
5ième
édition, 135.
4. Geoffroy C., Coachez votre corps. Ed. C. Geoffroy, 2010 .
5. Gal C., La pubalgie. Kiné scientifique, juillet 2001, n°413, 15-17.
6. Paris D., Stability ball et préparation physique. Ed. Chiron, 2004, 27-51.
7. Geoffroy C., Guide pratique des étirements. Ed. C. Geoffroy, 5ème
édition, 2008, 312.
8. Le Gall F., La pubalgie, place de la rééducation et de la prévention.
9. Péninou G., Les abdominaux. Kinésithérapie la revue, 2008 ; (80-81): 34-40.
10. Cometti G., Les limites du stretching pour la performance sportive : intérêt des
étirements avant et après la performance. Sport Med’, mars 2003, n°150, 24-28.
11. Cometti G., Les limites du stretching pour la performance sportive : les effets
physiologiques des étirements. Sport Med’, octobre 2003, n°155, 5-14.
33
ANNEXES
ANNEXE 1
Conclusions des examens complémentaires :
Echographie : les reins sont de taille, de forme, et d’échostructure normales ;
pas de dilatation des cavités pyélocalicielles ;
absence d’image lithiasique retrouvée ;
pas d’anomalie perceptible des jonctions urétéro-vésicales ;
pas d’irrégularité des parois vésicales ;
prostates à 20 grammes de contours réguliers et d’échostructures
homogène ;
la douleur siège en regard des orifices hernières inguinaux, mais sans hernie
constituée
bonne qualité des muscles grands droits, aspect plus modéré des muscles
obliques
Scintigraphie : conclusion : aspect scintigraphique avec une petite enthésiopathie
symétrique des adducteurs.
ANNEXE 2
Indice de masse corporelle (IMC) : IMC = poids (Kg) / (taille (m)) ²
Remarque : indice conçu pour les adultes de 18 à 65 ans
Interprétation du résultat:
Moins de 16,5 : dénutrition
16,5 à 18,5 : sous poids
18,5 à 25 : poids idéal
25 à 30 : surpoids
30 à 35 : faible obésité
35 à 40 : obésité moyenne
Plus de 40 : obésité sévère
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ANNEXE 3
Signe de MALGAIGNE
Positif si l’on observe une voussure au dessus des arcades crurales. Il peut être accentué à
la toux, et traduit l’insuffisance des muscles larges de l’abdomen.
ANNEXE 4
Attitudes spécifiques du genou :
-attitude en varus associée à un flessum : vrai varus
-attitude en varus associée à un récurvatum : faux valgus
-attitude en valgus associé à un récurvatum : faux varus
-attitude en valgus associée à un flessum : vrai valgus
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ANNEXE 5
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ANNEXE 6
Bilan de l’extensibilité musculaire
Muscles Bilan initial Bilan de sortie
Droit fémoral (distance taton-fesse
en D.V)
Gauche: 10
cm
Droite: 8 cm Gauche: 5
cm
Droite: 3 cm
Ischio-jambiers (angle poplité en
D.D, hanches fléchies à 90°)
Gauche:155° Droite: 155° Gauche:162° Droite: 160°
Adducteurs (patient assis, pieds
joints, distance condyle latéral-table)
Gauche: 22
cm
Droite: 20
cm
Gauche: 19
cm
Droite: 18
cm
Distance doigt-sol : bilan initial : 11 cm ; bilan de sortie : 2 cm
ANNEXE 7
Test de Shirado :
Le patient se trouve en décubitus dorsal, les hanches et genoux fléchis à 90°, les jambes
reposent sur un tabouret. Les mains sont croisées sur la poitrine et le patient doit décoller
les pointes des omoplates du plan de la table. La valeur moyenne de maintien est de 190
secondes.
ANNEXE 8
1: Cinétique des températures lors
de l’application de glace (de 0 à 20 min).
2:Comparaison d’une enveloppe sèche et
humide (de 0 à 20 min).
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ANNEXE 9
Composition de la chaîne statique postérieure au niveau du crâne, de tronc et du bassin :
aponévroses crâniennes, ligament cervical postérieur, aponévrose du trapèze, aponévrose
dorsale, aponévrose du carré des lombes, aponévrose lombaire, ligament sacro-tubéral,
ligament sacro-spinal, gaines des pyriformes et des obturateurs et fascia glutéal.
ANNEXE 10
Réentrainement à l’effort
1ère
semaine : 30‘ de footing, 3 fois par semaine à 75% de la fréquence cardiaque maximale
(FCM). Le footing se fait en aisance respiratoire.
2ième
semaine : 45’ de footing, 3 fois par semaine à 75% de la FCM. Le footing se fait en
aisance respiratoire.
3ième
semaine : 50’ de footing, 3 fois par semaine à 80% de la FCM.
Durant ces trois premières semaines, l’accent est porté sur l’endurance de base minimale,
c'est-à-dire la possibilité de courir longtemps à la même allure. On utilise ici le métabolisme
lipidique intéressant dans le cas de notre patient en vue d’une perte de poids.
4ième
semaine : 45’ de footing, 2 fois par semaine à 85% de la FCM. On développe ici
l’endurance aérobie.
Dans les semaines qui vont suivre, nous allons mettre en place des séances de fractionnés.
Semaine type : lundi : 10’ d’échauffement en aisance respiratoire, suivi de 4 séries de 5
minutes de fractionnés. Sur des temps de 30’’, le patient va d’abord accélérer pendant 30’’
puis relâcher pendant 30’’ en restant sur du footing. Cette alternance va perdurer sur 5’ puis le
patient court lentement pendant 3 minutes avant de relancer une série. A la fin de ces 4 séries,
un temps de 5 minutes de « retour au calme » est effectué en trottinant.
mardi : footing à 65% de la FCM pendant 20 minutes. On insiste ici sur la
récupération active.
vendredi : même séance que le lundi.
Sur ce type de séance, on cherchera à développer l’endurance aérobie à une intensité plus
élevée, et à améliorer le transport et les captations de l’oxygène.