Périodique de l’Hôpital Erasme Printemps / été 2016 # 15 du module gériatrique destiné aux...

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Périodique de l’Hôpital Erasme Printemps / été 2016 # 15 22 MARS 2016 La gériatrie 2.0 Travel Clinic Centre Imedia Urgences Grèce © J-M Bodson NUMéRO DOUBLE

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Périodique de l’Hôpital Erasme Printemps / été 2016 # 15

22 mars 2016

La gériatrie 2.0

Travel Clinic

Centre Imedia

Urgences Grèce

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édito22 mars 2016. Comment ne pas revenir sur ce lendemain de printemps qui allait confronter le pays et ses citoyens à l’innommable, après Paris, Charlie, Istanbul, Ankara, … ? Une journée inhumaine aux urgences d’Erasme déclarait Marc Van Nuffelen, Chef de Clinique adjoint du Service au quotidien La Libre Belgique le soir des attentats qui avaient frappé en tout début de journée l’aéroport de Bruxelles National – Zaventem et le métro de Maelbeek.

Toutes nos pensées rejoignent celles des familles endeuillées des proches et celles des victimes dont certaines porteront les stigmates du fanatisme.

Nos services d’Urgences, des soins intensifs, du Quartier opératoire et de la radiologie se sont mobilisés comme jamais. Ils ont accueilli 16 victimes. « C’était très difficile. L’équipe a été exemplaire malgré le fait que c’était inattendu. On en parle depuis des années, des mois. Malheureusement, on ne pensait pas que ça allait arriver. Les gens ont travaillé comme il se doit » déclarait Fouzia Chichi, Infirmière Chef des Urgences à la RTBF le 22 mars, tout comme Marc Van Nuffelen : « L’équipe, aujourd’hui, a fonctionné « du tonnerre » dans les sens où il y a eu une collaboration magnifique avec les soins intensifs et le personnel infirmier. Il y a plein de gens qui sont intervenus, dont on ne parle jamais : le personnel de l’accueil, les aides logistiques pour nous approvisionner,

pour que l’on dispose du matériel en suffisance : des bandages, des perfusions, le personnel de nettoyage qui, entre chaque victime, nettoyait le sol afin que le personnel soignant ne glisse pas sur les tâches de sang, toutes ces personnes ont travaillé ensemble. Je suis content du métier que j’exerce – non pas des circonstances dans lesquelles j’ai dû l’exercer. Nous avons pris en charge de réelles urgences. J’ai choisi la médecine pour aider les gens, pour pouvoir les soigner ». Que chacun soit ici remercié de son engagement professionnel et humain dans les circonstances dramatiques qu’il nous faut affronter là, maintenant, ici et ensemble.

Au sommaire de ce double numéro, l’hôpital vous propose un focus de « saison » : la Travel Clinic est le passage conseillé avant un voyage lointain et le meilleur diagnostic des cancers de peau que sont le mélanome et le carcinome. De nouveaux services se développent et évoluent avec les nouvelles technologies - sur le site d'Erasme ou à 2 pas : le Centre Imedia (Imagerie médicale ambulatoire), une nouvelle magnétoencéphalographie – unique en Belgique qui permet d’étudier l’activité du cerveau humain de manière non invasive, la gériatrie 2.0, la digitalisation de votre dossier médical. Enfin, l’hygiène est un domaine dans lequel l’Hôpital Erasme peut s’enorgueillir de ses résultats. On vous en parle sans fard !

Bonne lecture.

Entre Nousp. 2

La gériatrie 2.0p. 3

où sont passées mes données ?p. 4

mélanome et carcinomep. 6

Travel Clinicp. 7

Centre Imediap. 9

Urgences Grècep. 10

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Hygiènep. 12

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si l’on devait définir le métier de gériatre ou de soignant en gériatrie, l’avis de notre équipe serait unanime : c’est le plus beau des métiers ! La gériatrie a longtemps été considérée comme une spécialité peu attrayante, portant tous les préjugés d’une société âgiste. a l’heure actuelle, penser comme un âgiste revient à frotter deux silex pour faire du feu. Ce temps est révolu. Jugez-en par vous-mêmes : sur les réseaux sociaux, dans la publicité, dans de nombreux médias, on ne compte plus les vidéos et les témoignages mettant en valeur des personnes de plus en plus âgées. Les uns témoignent et transmettent leur savoir, les autres démontrent toutes leurs capacités préservées, tant intellectuelles que physiques.

a l’échelle de notre hôpital, une collaboration multi-servicesDepuis la publication d’un Arrêté Royal définissant le programme belge de soins pour le patient gériatrique en 20071, l’équipe de liaison interne gériatrique a diffusé la culture gériatrique au sein des unités de soins autres que la gériatrie, afin de convaincre les soignants, tant médecins, paramédicaux qu’infirmiers, de l’utilité d’une évaluation multidimensionnelle du patient, au-delà de la pathologie qui l’a amené à l’hôpital. Depuis 2014, la loi exige que tout patient de 75 ans et plus fasse l’objet d’un dépistage de la fragilité par un outil validé2. Cela implique que les services doivent systématiquement dépister les patients

et faire appel à l’équipe de gériatrie de liaison si le patient est fragile. Si ceci n’est pas fait, la loi stipule que le service en charge du patient doit notifier dans son dossier médical la raison pour laquelle la liaison n’a pas été contactée.Depuis, les initiatives se sont multipliées pour encore améliorer la collaboration entre les services et la gériatrie : mise en place de l’oncogériatrie avec le Plan Cancer (Action 24), formation annuelle des infirmières relais pour la gériatrie, révision en profondeur du module gériatrique destiné aux soignants, formation continue à l’utilisation du score de fragilité ISAR aux urgences ainsi que désignation d’un gériatre référent pour les urgences, etc.

La gériatrie versioN 2.0

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sandra de breucker, Chef du Service de Gé[email protected]

Les projets futursDepuis plusieurs années déjà, on compte environ 4.500 patients âgés de 75 ans et plus admis à l’Hôpital Erasme. 80% d’entre eux sont admis via les urgences.Dans ce contexte, grâce à l’intégration de quelques lits gériatriques repris du site du Centre de revalidation Gériatrique (CrG) à Woluwé-Saint-Lambert, une deuxième unité de gériatrie devrait voir le jour d’ici la fin de l’année 2016. Une collaboration étroite avec les services désireux d’une prise en charge gériatrique s’impose donc naturellement : bilan préopératoire, oncogériatrie, cardiogériatrie, chirurgie aiguë (fracture de hanche, drainage d’hématomes sous-duraux), renutrition, bilan de perte d’autonomie chez un patient chronique sont autant de raisons de nous confier ceux nécessitant une approche gériatrique pluridisciplinaire de qualité. De même, la collaboration étroite instaurée avec le service des Urgences devrait permettre d’orienter dès l’admission les patients à profil fragile vers l’unité de soins adéquate.

Un autre projet en développement, avec l’aide du service social et de la direction, est la mise en place pour l’hôpital d’une filière de soins d’amont et d’aval solide pour faciliter les transferts entre l’hôpital et l’extérieur (conventions avec les maisons de repos et de soins, partenariats privilégiés avec les centres de revalidation gériatrique, collaboration étroite avec les médecins de première ligne). En 2016, il devient inadmissible de rester hospitalisé pour attendre une place en maison de repos, ou en revalidation. A nouveau, faire appel dès l’admission à l’équipe gériatrique de liaison facilitera l’organisation de la sortie des patients.

Une équipe étofféeDepuis mars 2016, le Docteur Véronique Lesage a rejoint le Service de Gériatrie. Elle a dirigé le Service de Gériatrie de Jolimont pendant plus de 10 ans et souhaitait donner une orientation plus académique à sa carrière, en rejoignant l’Hôpital Erasme. Enfin, deux résidents devraient également rejoindre l’équipe médicale. Une nouvelle génération de soignants pour une gériatrie 2.0 ; une génération qui innove, communique, partage, et collabore.

1 http://www.etaamb.be/fr/arrete-royal-du-29-janvier-2007_n2007022208.html2 http://www.etaamb.be/fr/arrete-royal-du-26-mars-2014_n2014024118.html

où sont

passées mes données ?

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Arrivées aux Archives, toutes les données (documents et dossiers) sont triées, scannées, indexées et stockées sur optique pour être mises à disposition du personnel soignant, permettant ainsi le suivi optimal que le patient est en droit d’attendre. Le délai d’implémentation est de J+1 pour les documents de consultation et J+20 pour les dossiers d’hospitalisation. Après vérification de leur mise à disposition effective sur optique, toutes ces informations « papier » sont détruites de façon confidentielle par une firme privée.

Le service travaille en symbiose avec les autres intervenants de l’hôpital pour constituer et garantir un dossier médical le plus exhaustif possible. Le contenu du dossier médical n’est pas figé et de nouveaux éléments l’enrichissent régulièrement en fonction de l’évolution des techniques médicales ; toutes disciplines confondues, cela représente environ 3.500 documents à connaître et (di)gérer par l’archiviste lambda.

avant le dossier médical informatisé, comment procédait-on ?De la genèse de l’hôpital à 1991, les dossiers étaient stockés sur des kilomètres de rayonnage à 5 niveaux (l’espace occupé à l’époque correspond aux ¾ de l’espace actuel de la cafétéria) et préparés journellement en fonction des besoins des rendez-vous en consultation et des hospitalisations prévues. Quand l’espace venait à manquer dans les rayonnages, un tri était effectué et les dossiers « inactifs » depuis 6 mois étaient alors microfilmés. Quand le dossier était réactivé, la microfiche était jointe au dossier (chaque médecin disposait d’un lecteur de microfiches dans son local). La principale difficulté, à cette époque, était la disponibilité limitée du dossier.

dès 1991, pionniers du dossier médical informatiséEn 1991, sous l’impulsion des professeurs De Wever et Lejeune, nous sommes devenus les pionniers du dossier médical informatisé en Belgique, et nombre d’hôpitaux continuent à profiter de notre expérience en la matière avant de se lancer dans l’aventure.

Les méthodes de travail ont alors évolué en fonction de la technologie naissante et, pour l’anecdote, notre tour de taille également. En effet, d’un travail assez « physique » consistant à rechercher, monter sur des escabelles, transporter des bacs de dossiers au gré des rayonnages ( 5 niveaux, donc utilisation d’une échelle nécessaire !), nous n’avons conservé que la partie préparation et ajouté la partie digitalisation, bien plus « statique » évidemment. Pour assurer la transition du dossier papier vers le dossier informatisé, les effectifs sont alors montés jusqu’à 50 personnes travaillant en 3 shifts jour et nuit.

Les perspectives d’avenirEn 2016, le challenge pour notre équipe sera de traiter « on-line » les dossiers d’hospitalisation en fonction des impératifs d’encodage de la cellule RCM. L’option pour les années à venir consistera à réduire drastiquement le papier et à contribuer à tendre vers l’hôpital « zéro papier », à l’instar de la Cleveland Clinic dans l’Ohio. Cet objectif futuriste demeure cependant très utopique, les hôpitaux fonctionneront certainement encore durant quelques décennies en mode hybride, des documents numériques et imprimés se complémentant.

José amatoRoute 703 - Niveau -1, en face de la cafétériaT 02 555 35 60 [email protected]

aux archives, bien sûr ! Les archives ? Ce terme ne désigne-t-il pas habituellement un endroit poussiéreux, souvent situé dans une cave, où l’on entasse « de la paperasse » rarement consultée ?L’appellation « Gestion du dossier médical » serait plus adaptée ! En effet, notre équipe, composée de 15 personnes, s’occupe essentiellement du traitement quotidien des données qui lui sont confiées via 3 sources principales : les consultations, l’hospitalisation, et les secrétariats médicaux.

Quelques chiffres :3.120.563 pages scannées en 2015.1.693.892 patients répertoriés dans la base de données.

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Véronique del marmol, Chef du Service de [email protected]

Toutefois, si ce dépistage visuel est aisé, le diagnostic précis n’est pas toujours facile à poser. Une lésion suspecte nécessite une biopsie. Pour être correctement réalisée, cette intervention implique une anesthésie locale, quelquefois l’ablation complète est possible.

Depuis quelques années, les dermatologues utilisent un outil qui améliore le diagnostic, le dermatoscope. Cette loupe leur permet de bien visualiser les structures vasculaires et pigmentaires présentes au niveau des lésions et de mieux différentier les lésions bénignes des lésions malignes.

Dans certains cas, les patients présentent de multiples lésions à surveiller ou des lésions dont le diagnostic n’est pas évident, parfois une récurrence apparaissant au sein d’un tissu cicatriciel. Un « suivi digital » (informatisé) peut alors être proposé aux patients dont le risque de présenter un mélanome est plus élevé. Ce suivi doit être réalisé sur une période comprise entre 6 et 12 mois. Il est quelquefois possible de réduire le temps écoulé entre 2 examens. Un suivi digitalisé permet de vérifier individuellement les lésions, leurs modifications qui sont mémorisées ou bien de diagnostiquer l’apparition de nouvelles lésions en comparant de nouvelles images à celles prises auparavant.

En complément du « suivi digital », de nouvelles technologies non invasives sont apparues. Elles permettent de regarder la lésion au niveau structurel interne ou même au niveau cellulaire. Ces technologies permettent de raffiner le diagnostic sans faire

appel à une biopsie puisque la visualisation précise des lésions permet d’améliorer non seulement l’acuité diagnostique mais aussi de caractériser l’étalement spatial des lésions. L’appareil le plus précis, le microscope confocal permet donc de visualiser le contenu de la peau jusqu’au niveau cellulaire. C’est-à-dire avec une définition de 1 micromètre. La profondeur de l’évaluation n’atteint malheureusement que 250 micromètres. Elle permet déjà de bien visualiser la partie supérieure de la peau et d’observer les anomalies architecturales de l’épiderme qui peuvent suggérer l’existence de cancers cutanés.

L'oCT à haute définition (Optical Coherence Tomography) permet une visualisation de la peau en 3 dimensions, c’est-à-dire de profil et de face. Le niveau de reconnaissance est de 3 micromètres. L’appareillage peut visualiser les structures cutanées jusqu’à plus de 500 microns en profondeur. Cet appareillage permet d’analyser les propriétés optiques du tissu et donc renseigner de manière additionnelle sur le contenu de la structure cutanée.

Enfin, un troisième appareil (oCT) permet de visualiser les structures cutanées jusqu'à plus de 2 millimètres de profondeur avec toutefois une résolution mineure. Cette profondeur permet de considérer les éléments structurels de la peau. Cette approche complète celle proposée grâce à l’utilisation des appareillages présentés précédemment. Notre Service de Dermatologie est le premier service universitaire belge à s’être équipé de ce type d’instrument, sous l’égide des Dr Boone, Suppa, Marneffe et Miyamoto.

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Les cancers de peau mieux dépistés un centre d’imagerie non invasive cutanée en dermatologie

En belgique, l’incidence du mélanome approche 15 pour 100 000 c’est-à-dire 26 000 nouveaux cas chaque année et 350 patients qui en décèdent. si leur mortalité est moins importante, les carcinomes (cancers de peau autres que le mélanome) sont également responsables d’une mortalité significative ainsi que de dépenses importantes pour la sécurité sociale. Vu leur incidence bien plus élevée que celle des mélanomes, on considère en effet qu’un belge sur 200 va en présenter un. Le dépistage est facile puisqu’il nécessite uniquement un examen cutané complet, non invasif.

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Voyager est devenu tellement commun que l’on n’envisage plus les problèmes, notamment infectieux, qui pourraient survenir. Les agences de voyages, souvent, n’insistent pas sur ces dangers et la nécessité de se protéger. A peu près 8% des voyageurs requerront un avis médical pendant ou après le voyage. Beaucoup des affections auraient cependant pu être évitées par une prise en charge adéquate avant et pendant le voyage.

a chaque voyageur, sa vaccination, sa prophylaxie et son traitementDe nos jours, le voyageur peut trouver de nombreuses informations sur le net,

mais celles-ci sont bien souvent trop générales

et estompent l’existence de nombreux facteurs qui peuvent

modifier les risques liés aux voyages. C’est la raison pour laquelle deux voyageurs qui effectuent le même voyage ne recevront souvent pas les mêmes vaccinations ni ne bénéficieront des mêmes conseils en termes de prophylaxie et de traitement. Toute approche doit être adaptée à la durée prévue du séjour,

ouverte en 2003 à l’Hôpital Erasme et en 2007 à la Polyclinique de Nivelles, la Travel Clinic propose des consultations assurées par des médecins internistes infectiologues ayant une compétence particulière en médecine tropicale et en médecine du voyage. Une des consultations est effectuée par un pédiatre. L’objectif de ces consultations est d’informer le voyageur sur les risques inhérents aux voyages qu’il a programmés et de lui prodiguer les conseils, vaccinations et prophylaxies les plus appropriées. La plupart des risques sont, bien entendu, infectieux.

Travel CliniC, le passage conseillé avant

vos vacances

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au type de voyage (voyage d’affaires, voyages dans la famille d’origine, voyage aventureux ou luxueux), aux activités qui vont être pratiquées (alpinisme, plongée sous-marine, randonnées, …) et aux régions visitées (répartition très hétérogène de la malaria dans les pays d’Asie du Sud-est et d’Amérique du Sud). De même, les caractéristiques médicales des voyageurs ont une influence considérable sur la prise en charge réalisée au cours de ces consultations. Ainsi, l’âge du voyageur, une éventuelle grossesse en cours, les maladies chroniques et les traitements pris (cortisone ou autres traitements immunosuppresseurs, …) peuvent engendrer des attitudes différentes. C’est la raison pour laquelle la médecine du voyage nécessite une formation spécifique.

Consulter avant le voyageAu cours de la consultation, les médecins vont d’abord évaluer les risques pour le voyageur et l’adéquation de ceux-ci au voyage projeté, proposer les vaccinations nécessaires, discuter des prophylaxies et traitements et informer d’éventuels autres risques liés aux activités et comportements. Les voyageurs présentant des problèmes médicaux et les femmes enceintes devraient consulter avant de réserver leur voyage. Il pourrait en effet leur être suggéré de changer de destination en cas de risque trop élevé ou de vaccination formellement déconseillée. Par exemple, certains traitements qui affaiblissent le système immunitaire contrindiquent la vaccination contre la fièvre jaune qui est cependant une infection potentiellement mortelle. Il n’est donc pas recommandé de rejoindre certaines destinations sans être protégé par la vaccination. Un autre exemple est celui de la grossesse ; certains pays sont à éviter par une femme enceinte car le risque de certaines infections et leurs conséquences pour le fœtus sont majeures. Actuellement, face à l’épidémie importante du virus Zika dans la plupart des pays d’Amérique latine et les risques de malformations cérébrales (microcéphalie, …) que l’infection chez la maman peut occasionner à l’enfant qu’elle porte, il est déconseillé à celle-ci d’y voyager.

risques infectieux & vaccinations adaptéesLes médecins évaluent les risques infectieux et proposent les vaccinations adaptées. Signalons que la vaccination contre la fièvre jaune ne peut se faire que dans les centres de vaccinations agréés. Il en existe une vingtaine en Belgique dont le centre de l’Hôpital Erasme (et sa Polyclinique de Nivelles). La preuve de vaccination contre la fièvre jaune est indispensable à fournir pour entrer dans certains pays (particulièrement en Afrique sub-saharienne). Ces obligations sont instaurées pour empêcher l’introduction du virus dans le pays par un voyageur qui serait infecté, mais non pour protéger le voyageur. Dans de nombreux autres pays, cette obligation n’existe pas car la fièvre jaune y est présente. Il est pourtant indispensable pour le voyageur d’être protégé, indépendamment de cette règle vaccinale administrative, vaccination qui est, comme précédemment explicité, contrindiquée dans certaines situations, notamment en cas de prise de médicaments immunosuppresseurs (cortisone, traitement de certaines maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde, les maladies de Crohn, les transplantations, …). Si possible et un voyage futur envisagé, il est d’ailleurs indiqué de se faire vacciner avant d’entamer de tels traitements ; si ces traitements sont déjà administrés, comme également indiqué plus haut, il peut être utile de renoncer à certaines destinations.

D’autres vaccinations spécifiques aux pays visités sont proposées : il s’agit de la vaccination contre la fièvre typhoïde, les hépatites (a et b), la poliomyélite, les méningites (dans la région subsaharienne en hiver), certaines encéphalites (encéphalite japonaise en cas de voyage en Asie du Sud-Est, encéphalite de la Forêt noire en cas de voyage en Europe de l’Est et dans certains régions des pays scandinaves) ainsi que contre la rage.

La consultation est également l’occasion de vérifier les vaccinations de base comme le tétanos, la diphtérie et la coqueluche et ce en parfaite collaboration avec le médecin traitant.

mais aussi …Le médecin évalue le risque de malaria (ou paludisme) en fonction des zones visitées. Il explique les modes de contamination, les précautions mécaniques (pour éviter les piqûres de moustiques) à prendre et, en fonction de la nécessité, de prescrire, après discussion, la prophylaxie anti-malarique (la prise d’un médicament à titre préventif pour empêcher le développement d’une infection et d’une « crise » de malaria en cas de piqûre par un moustique porteur du parasite) la plus adaptée.

D’autres problèmes sont également couramment abordés. La turista (diarrhée du voyageur), si elle est le plus souvent sans gravité, est fréquente et peut vraiment « gâcher » le déroulement d’un voyage. Il serait dommage de gaspiller plusieurs jours d’un voyage pour la réalisation duquel on a économisé toute l’année en étant bloqué dans une chambre d’hôtel alors que des traitements simples peuvent éviter de tels désagréments. D’autres voyageurs ont des projets de séjour en altitude. Là aussi, certains conseils et médicaments pris préventivement ou lors de l’apparition des symptômes liés au mal d’altitude peuvent être prescrits. D’autres risques sont plus spécifiques, comme celui d’acquérir une bilharziose (ou schistosomiase) lors d’une baignade en eau douce, les risques d’infections sexuellement transmissibles et de certaines infections parasitaires acquises, par exemple, simplement en cas de marche pieds nus sur certaines plages. Malheureusement, tous les problèmes médicaux ne peuvent être évités. Les médecins de la Travel Clinic sont donc également formés à leur prise en charge après le voyage.

Frédérique Jacobs, Chef du Service des Maladies infectieuses - Responsable de la Travel [email protected]

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Le Centre Imedia Erasme, De l’imagerie médicale ambulatoire à 2 pas de l’hôpital

Le Service de Radiologie de l’Hôpital Erasme a étendu son offre depuis janvier dernier, avec le Centre Imedia Erasme, sur le Campus Erasme. Cette infrastructure est dédiée à 100% aux patients ambulatoires. Ceux-ci sont pris en charge dans un bâtiment flambant neuf situé au numéro 501 de la route de Lennik (de l’autre côté du métro). Ce centre propose un panel complet d’examens en radiologie, qu’il s’agisse de l’IRM, du scanner CT, de la radiographie, de l’échographie ou de la mammographie.

En pratique • Le Centre Imedia Erasme accueille les patients au n°501 de la route de Lennik (de l’autre côté du métro). Accès aisé en métro (terminus de la ligne 5, station Erasme - sortie 1), en bus (De Lijn, lignes 141 et 142) ou en voiture : parking dédié sur place.• Pour vos rendez-vous en radiologie, vous pouvez contacter → soit le call centre du Service de Radiologie au 02 555 33 12 → soit directement le Centre Imedia Erasme au 02 318 18 31 (de 7h30 à 19h30) → ou par email [email protected]• www.imedia-erasme.be

Par ce nouveau projet, l’Hôpital Erasme développe sur le campus l’offre d’examens pour ses patients ambulatoires en répondant dans des délais plus courts aux demandes d’examens radiologiques en constante augmentation et lie ces examens à un suivi hospitalier potentiel au sein d’Erasme.

Flexibilité, confort et accueilL’Hôpital Erasme voulait étendre son offre d’examens radiologiques sur le campus. Il a dès lors réfléchi à le faire en répondant au mieux aux besoins exprimés des patients : flexibilité (dans les horaires notamment, avec une ouverture le soir et bientôt le samedi aussi), confort et accueil (un parking est à leur disposition devant le bâtiment), etc. Tout en maintenant bien entendu les plus hauts standards de qualité qui sont la réputation de notre institution.Dans cette même optique de qualité, le Centre Imedia Erasme s’est équipé des machines de radiologie de dernière génération disposant des technologies les plus modernes tant pour les appareils d’acquisition d’images que pour les logiciels de traitement d’images qui aident les radiologues dans leur diagnostic.Une attention particulière a été placée sur le choix d’équipements peu irradiants pour les patients, tout en produisant des images de haute qualité. Un bel exemple en est l’utilisation du mammographe « Prime » dont le Centre Imedia Erasme s’est doté. Celui-ci permet une réduction d’irradiation de 30% à qualité d’images équivalente. A ce sujet, le Dr Scillia, Directeur du Service de Radiologie explique : cette attention à la dose d’irradiation prend tout son sens dans ce domaine : certaines patientes doivent en effet subir des examens mammographiques annuels et, si on peut faire ces examens en irradiant moins, c’est évidemment tout bénéfice pour les patientes.

L’activité du Centre Imedia Erasme est assurée par une équipe de radiologues couvrant un large spectre de spécialités : neuroradiologie, radiologie osseuse, radiologie abdominale, sénologie, … Si certains examens « généraux » peuvent être réalisés n’importe quel jour, d’autres ne le sont que certains jours de la semaine car ils requièrent la présence du radiologue spécialisé dans ce domaine particulier. Dans la plupart des cas, les examens peuvent être proposés en journée ou le soir et, pour certains examens, le weekend également. Comme c’est le cas dans les polycliniques de l’Hôpital Erasme, le dossier des patients à l’Hôpital Erasme est complété avec les images et les comptes-rendus réalisés dans le Centre Imedia Erasme. De cette façon, les médecins de l’Hôpital Erasme peuvent assurer le suivi clinique de leurs patients de façon optimale.

Une architecture lumineuse et spacieuseLes patients qui y sont déjà passés l’auront constaté, l’architecture du Centre Imedia Erasme a été pensée pour optimiser leur prise en charge et leur confort : les espaces d’attente sont lumineux et spacieux. Pour les patients s’y rendant en transport en commun, le métro (station Erasme - sortie 1) est à 200m (plusieurs lignes de bus passent à proximité immédiate également). Pour les patients s’y rendant en voiture, un parking leur est dédié devant le bâtiment. Le bâtiment est également prévu pour accueillir les personnes à mobilité réduite. En bref, en créant le Centre Imedia Erasme, l’Hôpital Erasme a cherché à répondre au mieux aux besoins des patients et des prescripteurs en offrant une médecine de qualité dans un environnement confortable et accueillant.

Frédérique Jacobs, Chef du Service des Maladies infectieuses - Responsable de la Travel [email protected]

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Urgencesgrece.eU : poUrqUoi ?

En Grèce, année 2016, le matériel médical manque à tous les niveauxLe Doyen sortant de la Faculté de Médecine de l’ULB, Yvon Englert, a récemment effectué une mission à Thessalonique. Il en est revenu, selon ses propres mots, « abasourdi ». Les hôpitaux sont exsangues, leurs directeurs déprimés et traumatisés. Les opérations chirurgicales sont bien souvent suspendues dans le tout Thessalonique. Faute d’argent, la banque de sang de la ville ne peut plus tester régulièrement les lots de sang pour l’hépatite et le sida. Elle ne livre donc plus suffisamment les hôpitaux. Un exemple parmi tant d’autres qui illustre un constat stupéfiant : la pratique de la médecine devient impossible en Grèce. Selon le Dispensaire social d’Ellinikon et la Cuisine sociale « L’autre être humain », plus de trois millions d’habitants subissent aujourd’hui l’exclusion du système de soins. Les budgets alloués au système national de santé ont vu leur montant réduit de 50 % depuis 2009 vu les exigences des institutions financières internationales. Les manquements sont structurels. Le matériel, parfois même basique, est soit introuvable, soit hors de prix. Les hôpitaux se voient privés de leurs subventions et leur endettement est abyssal (des dizaines de millions d’euros dus aux créditeurs). Le Dispensaire et la Cuisine sociale ont refusé de recevoir le Prix du citoyen européen 2015 décerné par le Parlement européen. Ils estiment que l’Europe ne fait rien pour empêcher une « avalanche de morts ».Si l’Union européenne, ses instances politiques, ne sont pas sensibilisées et si la solidarité ne joue pas, où est encore l’esprit européen ? Ce serait donc un drame majeur qui se développe sous nos yeux que nous ne réussirions pas collectivement à éviter ?

des chiffres apocalyptiquesLa crise sanitaire qui se propage en Grèce est endémique :• Augmentation de la mortalité infantile de 51%, des petits poids à la naissance de 16%, de la mortalité néonatale de 32% (2008-2011) – soit un doublement en chiffre absolu ;• Diminution de plusieurs couvertures vaccinales (d’où éviction scolaire) ;• Augmentation des hospitalisations dans les hôpitaux publics de 37% (2009-2011) ;• Diminution de 50% des dépenses totales du ministère de la santé depuis 2008 ;• Instauration d’un ticket modérateur pour soins ambulatoires en hôpital précédemment gratuits (2011) ;• 25% des Grecs n’ont plus de couverture santé ;• etc.

La crise sociale augure d’une crise sanitaire sans précédent :• Taux de pauvreté infantile: de 23% à 41% (entre 2008 et 2011) ;• En quatre ans, augmentation du taux de suicide de 45 % ;• 2,5 millions de Grecs vivent sous le seuil de pauvreté ;• Taux de chômage (mars 2015) : 25% (stop des indemnités et de la couverture maladie après maximum 12 mois) ;• 28% des Grecs vivent dans des logements surpeuplés ;• 30% disent ne plus pouvoir se chauffer en hiver ;• etc.

[Source : Médecins du Monde]

Il y a un Grexit dont personne ne parle. Le Grexit des soins de santé. dans le berceau de la civilisation européenne, 3 millions de citoyens n’ont plus accès aux soins de santé. La mortalité infantile y a doublé depuis le début de la crise financière en 2008. Une situation incroyable au sein de notre Europe moderne dont un des piliers est la sécurité sociale et l’accès aux soins pour tous.La campagne Urgences Grèce lancée par médecins du monde et une série d’hôpitaux(CHU saint-Pierre, Hôpital Erasme, Institut Jules bordet, CHU brugmann, HUdErF, Hôpitaux Iris-sud, CHIrEC, CHU ambroise Paré, CHr Haute senne et CHU Tivoli), sous l'égide de la Faculté de médecine de l'ULb, se veut être une réponse solidaire pour le respect du droit à la santé en Grèce.

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objectifsL’enjeu est donc majeur. Il y a la souffrance d’un peuple qui ne peut pas être abandonné. Il y a les valeurs qui animent notre communauté. Elles ont permis, entre autres, la création de la protection sociale et l’accès aux soins de santé. Il nous faut éviter le naufrage de ces idéaux. Ce serait une double peine, une double souffrance.Les 5 objectifs de l’opération urgencesgrece.eu• Informer sur une situation sanitaire inédite et insoutenable dans l’Union européenne depuis 70 ans ; • Conscientiser la population belge sur la déstructuration du système de santé en Grèce où près d’un habitant sur trois n’a plus de couverture santé et donc plus d’accès aux soins même les plus élémentaires ;

• Exiger des bailleurs de fonds d’immuniser le budget des soins de santé (au niveau d’avant la crise de 2008) et mettre la pression sur les responsables politiques nationaux et européens pour que chaque citoyen grec retrouve ainsi l’accès aux soins de santé ;

• récolter des fonds pour financer des projets concrets menés sur le terrain grec qui viennent directement en aide à la population : soutien médical humain et matériel, soutien pour l’électricité, etc.• Créer un réseau de solidarité et de désenclavement intellectuel pour les médecins grecs.

Trois premiers projets concrets à soutenirProjet Pirée : nouvelle polyclinique pour les soins de santé primaires et spécialistes, soutien psychologique.Projet Eubée : une chaîne de solidarité médicale pour un bus médicalisé avec des équipements mobiles : échographes, biologie basique, ECG, spirométrie, etc.Projet Thessalonique : les services universitaires de l’Université de Thessalonique sont répartis sur plusieurs hôpitaux dont principalement les 3 hôpitaux de l’American Hellenic Educational Progressive Association (AHEPA), l’Hôpital Hippocrate et l’Hôpital Papagiorgiou.

www.UrgencesGrece.eu

Des voisins manquent

de matériel médical

Vous pouvez les secourir !

La mortalité infantile a doublé en 3 ans.

3 millions de Grecs n’ont plus accès aux

soins de santé.

Les médecins ne disposent plus

de matériel suffisant pour soigner

leurs patients.

S T O P A U G R E X I T M É D I C A L

affiche Urgences Grèce.indd 1

15/02/16 11:26 urgencesgrece.eu

La MEG (magnétoencéphalographie)Au cœur du cerveau humainDepuis son installation, la MEG a contribué à la mise au point de plus de 350 patients neurochirurgicaux (épilepsie réfractaire, tumeurs, etc.) ainsi qu'à la recherche en neurosciences humaines à l'Hôpital Erasme et à l'ULB Neuroscience Institute (UNI). Cet appareil a notamment permis de mieux comprendre les mécanismes cérébraux impliqués dans la motricité, la somesthésie, le langage ou la mémoire. Ces travaux de recherche démontrent les interactions étroites entre recherche et clinique au sein d'un hôpital académique, puisqu'ils ont permis l’implémentation quotidienne de résultats scientifiques dans la prise en charge de nos patients.

de la nécessité du mécénatLe modèle de la MEG installé à l'Hôpital Erasme arrivait doucement en fin de vie. Grâce au Fonds Erasme et à la générosité d’un de ses mécènes, cette activité a pu être pérennisée. Dans le cadre de la convention de recherche, "Les Voies du Savoir", le soutien exceptionnel du Fonds Erasme a permis le remplacement de la MEG par un modèle de dernière génération. Il financera également une partie du personnel scientifique de l’unité MEG. La convention "Les Voies du savoir" permettra ainsi aux équipes de l’Hôpital Erasme d’approfondir leur connaissance des "voies neuronales". Les travaux se concentreront sur les voies impliquées dans le mouvement et le langage mais porteront aussi sur les voies qui se dégradent lorsqu’une affection neurologique atteint le cerveau de façon diffuse ou focale. Cette recherche, d’allure fondamentale, bénéficiera directement à des patients soignés à l'Hôpital Erasme pour des maladies neurologiques telles que tumeur cérébrale, épilepsie, accident vasculaire ou démence. Les chercheurs de la convention "Les Voies du Savoir" remercient le Fonds Erasme et son mécénat pour leur soutien ainsi que l'Hôpital Erasme pour avoir permis la poursuite de cette activité académique.

En 2007, l'Hôpital Erasme installait un appareil de

magnétoencéphalographie (mEG) dans le cadre d'un projet de recherche pluri-

universitaire soutenu financièrement par le

ministère fédéral de la Politique scientifique.

Cet appareil est unique en belgique.

La mEG est un appareil de haute technologie permettant

d'étudier de manière non invasive l'activité

du cerveau humain. Grâce à un compromis

inégalé entre une très haute résolution temporelle

et une bonne résolution spatiale, elle apporte des

renseignements uniques sur le fonctionnement cérébral

normal et pathologique.

serge Goldman, Chef du Service de Médecine nuclé[email protected] de Tiège, responsable de l’Unité de Magnétoencé[email protected] bruynseels, Directrice du Fonds ErasmeGeneviè[email protected]

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2016

baudouin byl, médecin hygiè[email protected]

Huguette strale, infirmière hygiènisteChef de [email protected]

Isabelle Hagon, secré[email protected]

sophie de montpellier, infirmière hygiè[email protected]

Luis morales, infirmier hygiè[email protected]

maryse Navarre, infirmière hygiè[email protected]

Il s’agit là de l’aboutissement d’un travail de longue haleine mené par les hygiénistes afin de mettre sur pied un set d’indicateurs reflétant les investissements de chacune des institutions hospitalières. Les données concernent l’année 2013, ont été collectées en 2014, et diffusées en 2015.Elles sont désormais visibles sur le site de l’ISP en détail pour chacun des hôpitaux (https://nsihreports.wiv-isp.be/ ) et sous forme d’un rapport national (http://www.nsih.be/download/IQ/QI_Report%202013_FR.pdf ).

Les critères retenus mesurent l’organisation du programme (stratégie, objectifs annuels, rapports d’activité), les moyens mis à disposition par l’institution (médecins et infirmiers hygiénistes, référents en hygiène, formations données, …) et les actions mises en place (campagnes d’hygiène des mains, consommation de solution hydro-alcoolique, présence d’un programme de surveillance actif, présence d’audits de qualité des processus, …).Certains critères ont été retenus pour l’image qu’ils donnent de l’investissement réel de l’institution et d’autres pour leur impact direct sur le taux d’infection. Les indicateurs de résultats n’ont pas été retenus (taux d’infection) car, s’ils sont extrêmement importants en terme de santé publique, ils sont à la fois difficiles à mesurer et souvent dépendant de la pathologie prise en charge dans chaque hôpital (influence du case-mix). Une originalité de ce travail pour la Belgique est d’avoir d’emblée prévu une mise à disposition des résultats pour le public, ce qui n’a pas manqué d’ailleurs d’interpeller certaines directions hospitalières.

Un score remarquableL’Hôpital Erasme peut être fier du score obtenu (organisation 5/6, moyens 7/7 et actions 17/20) qui le place parmi les meilleurs programmes de prévention belges. A titre d’illustration, notre hôpital fait partie des 25% d’hôpitaux ayant un score élevé sur le plan des actions, et il est parmi les meilleurs des hôpitaux universitaires ou des hôpitaux de la région bruxelloise. Au-delà de la fierté légitime que l’on éprouve face à un bon score, il est souvent plus utile de s’atteler à corriger les points faibles. Parmi ceux-ci, en termes d’organisation, on note l’absence de mention de la prévention des infections dans les objectifs stratégiques de l’institution, point important car la reconnaissance de cet enjeu par une direction hospitalière exerce un effet puissant de mobilisation des différents acteurs. Dans la catégorie « actions », l’hôpital pèche par manque de certains programmes d’audit de processus, partiellement comblé depuis. Ce score illustre à la fois la qualité de notre programme mais surtout le soutien que lui apportent l’ensemble des soignants de l’hôpital et du Service de Microbiologie de l’hôpital dont l’investissement et l’expertise sont indispensables au succès de ce programme. Que chacun y trouve ici à la fois l’illustration du fruit de ses efforts et nos plus vifs remerciements. Dans le futur, ces indicateurs qualité seront collectés annuellement et évolueront pour couvrir les champs de prévention estimés prioritaires par la plateforme fédérale d’hygiène hospitalière sur base de la littérature scientifique et de l’évolution de l’épidémiologie belge.Il s’agira donc, pour notre hôpital, de consolider ce qui est acquis, de

mettre en place les éléments encore manquants dans notre programme et d’adapter celui-ci aux défis qui nous attendent. Le plus important d’entre eux est certainement la bombe à retardement que représente l’augmentation inquiétante de la résistance aux antibiotiques. Seuls le bon usage de ceux-ci et un vigoureux programme d’hygiène peuvent maîtriser ce risque. Rien n’est jamais acquis dans ce domaine, et la littérature regorge d’exemples où un relâchement de l’investissement spécifique entraîne des conséquences impressionnantes et parfois dramatiques. L’équipe d’hygiène entend poursuivre avec force et vigueur le programme de prévention des infections, dont on ne voit parfois que les coûts sans réaliser qu’il s’agit d’un puissant levier d’amélioration de la qualité des soins mais aussi d’une source d’économie importante dans un système de soins de santé qui intégrera de plus en plus la notion de pay for quality dans son mode de financement.

Hygiène, l’Hôpital ErasmE parmi les meilleUrs des programmes de prévEntionFin 2015, l’Institut scientifique de la santé Publique (IsP) a publié des indicateurs qualité collectés dans l’ensemble des hôpitaux aigus de belgique. Ils visent à explorer la qualité du programme de prévention des infections nosocomiales. C’est une grande première en belgique au niveau fédéral. Ces indicateurs ont été collectés afin de satisfaire trois objectifs : fournir aux autorités de santé des données sur les moyens mis en œuvre dans les hôpitaux pour lutter contre l’infection, informer le grand public de la qualité des programmes en place et fournir aux hôpitaux des informations leur permettant d’ajuster leurs objectifs de prévention.