Principe du test Intérêts du test - itab.asso.fr · la structure du sol sur les premiers horizons...

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L’intérieur du volume de sol (figures 6 et 7, à observer pour chaque sous-bloc) S’il y en a, au niveau densité et profon- deur, les racines ren- seigne sur la struc- ture du sol. Dans un sol bien structuré, elles se développent généralement en pro- fondeur et la densité racinaire peut être importante. Généralement, une grande proportion de cailloux peut pénaliser le développe- ment racinaire et diminue la taille du réservoir d’eau et d’éléments minéraux du sol. Cependant, les cail- loux jouent parfois un rôle structurant (résistance au tassement) et laissent des cavités par lesquelles l’eau peut s’écouler. Déterminer les différents types de mottes et leur abondance en pourcen- tage. Pour les identifier et les repérer, il faut re- garder leur surface, leurs arrêtes et leur porosité (pores et racines). Il existe trois types de mottes, Γ, Δ et Δ0, défi- nis selon un assemblage précis (voir ci-dessous). La terre fine est la fraction de terre sans éléments grossiers et non agrégée en mottes. Eléments d’interprétaƟon : plus il y a de terre ne par rapport aux moƩes, meilleure est la porosité interne. Dans un sol fraichement travaillé, la proporƟon de terre ne est plus grande. Il faut donc aƩendre quelques temps avant de réaliser l’observaƟon, pour voir réellement comment se comporte le sol. Aide à la détermination de l’état interne de mottes Les mottes avec une surface rugueuse et grumeleuse ont beaucoup de poro- sité visible à l’œil. Il est possible d’y voir des racines et des galeries de vers de terre. Dans la nomenclature, ces mottes sont nommées les mottes Γ (gamma). A l’opposé certaines mottes sont très tassées. Leur surface est lisse et plane. Les arrêtes droites et il n’y a pas de porosité visible à l’œil. Ce sont les mottes Δ (delta). A l’intermédiaire, certaines mottes ont une surface relativement lisse, témoin de tassement. Mais quelques racines et/ou galeries sont quand même vi- sibles. Ces mottes sont nommées Δ0 (delta zéro). Eléments d’interprétaƟon : Plus il y a de moƩes Γ (gamma), meilleure est la porosité et donc la structure du sol. Pour en savoir plus Gautronneau , Y., et Manichon, H., 1987. Guide méthodique du prol cultural, CEREFISARA, Lyon, 71 p. Manichon H., 1982.Inuence des systèmes de culture sur le prol cultural : élaboraƟon d’une méthode de diagnosƟc basée sur l’observaƟon morphologique Thèse Doct. Ing. SC. Agronomiques INAPG, 214 pp. Inspiré du test bêche AngloSaxon : hƩp://www.sac.ac.uk/mainrep/pdfs/soilstructure.pdf Projet SolAB hƩp://www.itab.asso.fr/programmes/solab.php Test adapté par Joséphine Peigné (ISARALyon) et testé par les expérimentateurs du projet SolAB RédacƟon et mise en page : Flora Loridat, Adeline Cadillon et Aude Coulombel (ITAB) CoordinaƟon : LaeƟƟa Fourrié (ITAB) Crédits photo : ITAB/ISARALyon Afin de pouvoir partager les observa- tions, une nomenclature a été mise en place à partir du profil cultural. Il s’agit d’une codification pour retranscrire les résultats après avoir observé, touché, senti et ressenti. Astuce mnémotech- nique : la lettre Δ (delta) est triangulaire et fermée, elle symbolise une motte tassée et compactée. Le Δ0 (delta zéro) est moins compacté que le Δ comme l’indique le « 0 ». Enfin, le Γ (gamma) est totalement ouvert et représente une motte grumeleuse et poreuse. Observer les racines Estimer le pourcen- tage de cailloux 2 Observer les mottes présentes Définir la proportion de terre fine par rapport aux mottes 1 3 4 Le projet SolAB (n°8037) a reçu l’appui du Compte d’Affectation Spéciale du Développement Agricole et Rural (CASDAR) du ministère de l’agriculture. Document finalisé avec l’appui financier de FranceAgriMer Le test bêche est un outil simplifié inspiré du Profil Cultural. Le profil peut être effectué pour compléter le diagnostic du test bêche. En suivant les étapes du protocole (Gautronneau et Mani- chon, 1987), le repérage dans l’espace des obser- vations permet d’évaluer avec précision l’impact du passage de pneumatiques et d’outils de tra- vail du sol sur la structure en lien avec les carac- téristiques pédologiques du sol. Le profil cultural est un outil de terrain riche en informations mais qui nécessite généralement l’intervention d’un expert pour obtenir des observations détaillées et pointues. De plus, c’est une méthode plus destructrice (taille de la fosse) et gourmande en temps (creuser, observer, reboucher). En alter- native au profil, le test bêche permet de suivre régulièrement et plus facilement l’évolution de la structure du sol sur les premiers horizons tra- vaillés. Le projet SolAB porte sur la gestion des sols et son impact sur la fertilité dans les systèmes de Grandes Cultures, Maraîchage, Arboriculture et Viticulture. Ce projet s’appuie sur un réseau de 24 partenaires et 18 sites expérimentaux en France. Différents modes innovants de gestion du sol sont étudiés : les techniques culturales simplifiées (TCS) en Grandes Cultures, les planches permanentes et autres TCS en Maraîchage et les alternatives à l’en- tretien mécanique sous le rang en Arboriculture et Viticulture. La faisabilité et la durabilité de ces modes de gestion innovants du sol sont évaluées par le suivi de différents critères. Pour évaluer la fertilité des sols, plusieurs outils de diagnostic simplifiés utilisables en Grandes Cultures, Maraîchage, Arboricul- ture et Viticulture sont proposés : le test bêche pour évaluer la structure du sol et trois bio-indicateurs liés aux populations ou à l’activité des vers de terre. Les acquis du projet sont partagés à travers des démonstrations et des manifestations sur les sites ou bien grâce aux divers supports techniques (vidéos, guides et protocoles techniques) produits par les partenaires du projet SolAB. La structure du sol est une composante clé de la fertilité. Elle joue un rôle sur la circulation de l’eau, de l’air et de la chaleur et aussi un rôle de support des cultures via le développe- ment racinaire des plantes. La structure du sol est en perpétuelle évolution sous l’influence du climat, de la faune et de la flore du sol ainsi que de l’activité agricole (pneumatiques d’engins et outils de travail agricole). Il est important de la connaître et de la décrire afin de diagnostiquer son état et ainsi orienter les choix et les pratiques culturales (travail du sol, apport de matière organique…). Etudié dans le cadre du projet SolAB, le test bêche permet de suivre la structure du sol. Principe du test Il s’agit de diagnostiquer l’état de la structure du sol à partir d’une bêchée de sol, c'est-à-dire un volume de sol prélevé à la bêche. La réalisation de ce test est simple et peu des- tructive. A l’aide d’une bêche, le test consiste à prélever une bêchée à observer. Il s’agit d’exa- miner d’abord la tenue du bloc de terre prélevé puis, en fractionnant progressivement le bloc, d’observer les racines, les cailloux, la terre fine, les mottes et leur mode d’assemblage. Au préalable, il est possible de réaliser une ob- servation de la surface du sol. Intérêts du test La structure du sol résulte de la façon dont sont associés les consti- tuants élémentaires d’un sol. Selon les cas, cette association aboutit à des éléments structuraux (agrégats, mottes, …) agencés différem- ment les uns par rapport aux autres. Elle se définit par (1) la forme des agencements et leur taille, (2) la porosité ou l’importance res- pective des vides et des pleins, et (3) la résistance des liaisons qui unissent les constituants élémentaires entre eux ainsi que les élé- ments structuraux. Le test bêche permet de diagnostiquer l’état de la structure du sol à travers ses différentes caractéristiques (porosité, résistance à la rup- ture…). Connaître la structure du sol constitue un facteur explicatif du développement de la culture et de l’élaboration du rendement. Le test bêche est donc un outil contribuant à l’évaluation des pra- tiques culturales par l’agriculteur. La force du test bêche réside dans sa simplicité. C’est un test très visuel et pédagogique permettant d’acquérir des informations quali- tatives sur le sol. Les résultats du test bêche forment une première étape dans l’évaluation du fonctionnement d’un sol. Chacun peut s’approprier l’outil et créer ses propres références dans un contexte pédoclimatique donné. La réflexion peut ensuite être complétée par un diagnostic plus approfondi avec le profil cultural. Dans une approche globale du sol, les résultats de ce test sont à croiser avec ceux d’autres indicateurs de la fertilité du sol (physique, chimique, biologique). La compréhension du sol dans son ensemble est la clé pour prendre des décisions techniques adaptées. Dans cette fiche Principe du test Intérêts du test Test en pratique Protocole détaillé Test en images Matériel : bêche, bâche, éventuellement pénétromètre ou Ɵge métallique et mètre. Environ 45 minutes. En sols peu ou non caillouteux, ni trop secs et ni trop humides. E n pr a t iq u e

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L’intérieur du volume de sol (figures 6 et 7, à observer pour chaque sous-bloc) 

S’il y en a, au niveau densité et profon-deur, les racines ren-seigne sur la struc-ture du sol. Dans un sol bien structuré, elles se développent généralement en pro-fondeur et la densité racinaire peut être importante. 

Généralement, une grande proportion de cailloux peut pénaliser le développe-ment racinaire et diminue la taille du réservoir d’eau et d’éléments minéraux du sol. Cependant, les cail-loux jouent parfois un rôle structurant (résistance au tassement) et laissent des cavités par lesquelles l’eau peut s’écouler. 

Déterminer les différents types de mottes et leur abondance en pourcen-tage. Pour les identifier et les repérer, il faut re-garder leur surface, leurs arrêtes et leur porosité (pores et racines). Il existe trois types de mottes, Γ, Δ et Δ0, défi-nis selon un assemblage précis (voir ci-dessous).

La terre fine est la fraction de terre sans éléments grossiers et non agrégée en mottes. 

Eléments d’interpréta on : plus il y a de terre fine par rapport aux mo es, meilleure est la porosité interne. Dans un sol fraichement travaillé, la propor‐on de terre fine est plus grande. Il faut 

donc a endre quelques temps avant de réaliser l’observa on, pour voir réelle‐ment comment se comporte le sol. 

Aide à la détermination de l’état interne de mottes

  Les mottes avec une surface rugueuse et grumeleuse ont beaucoup de poro-sité visible à l’œil. Il est possible d’y voir des racines et des galeries de vers de terre. Dans la nomenclature, ces mottes sont nommées les mottes Γ (gamma). A l’opposé certaines mottes sont très tassées. Leur surface est lisse et plane. Les arrêtes droites et il n’y a pas de porosité visible à l’œil. Ce sont les mottes Δ (delta). A l’intermédiaire, certaines mottes ont une surface relativement lisse, témoin de tassement. Mais quelques racines et/ou galeries sont quand même vi-sibles. Ces mottes sont nommées Δ0 (delta zéro). 

Eléments d’interpréta on : Plus il y a de mo es Γ (gamma), meilleure est la porosité et donc la structure du sol. 

Pour en savoir plus Gautronneau , Y., et Manichon, H., 1987. Guide méthodique du profil cultural, CEREF‐ISARA, Lyon, 71 p. Manichon H., 1982.Influence des systèmes de culture sur le profil cultu‐ral : élabora on d’une méthode de diagnos c basée sur l’observa on morphologique ‐ Thèse Doct. Ing. SC. Agronomiques INA‐PG, 214 pp. Inspiré du test bêche Anglo‐Saxon :  h p://www.sac.ac.uk/mainrep/pdfs/soilstructure.pdf Projet SolAB h p://www.itab.asso.fr/programmes/solab.php  

Test adapté par Joséphine Peigné (ISARA‐Lyon) et testé par les expérimentateurs du projet SolAB Rédac on et mise en page : Flora Loridat,  Adeline Cadillon et Aude Coulombel (ITAB) Coordina on : Lae a Fourrié (ITAB) Crédits photo : ITAB/ISARA‐Lyon 

Afin de pouvoir partager les observa-tions, une nomenclature a été mise en place à partir du profil cultural. Il s’agit d’une codification pour retranscrire les résultats après avoir observé, touché, senti et ressenti. Astuce mnémotech-

nique : la lettre Δ (delta) est triangulaire et fermée, elle symbolise une motte tassée

et compactée. Le Δ0 (delta zéro) est moins compacté que le Δ comme

l’indique le « 0 ». Enfin, le Γ (gamma) est totalement ouvert et représente une motte

grumeleuse et poreuse.

Observer les racines

Estimer le pourcen-tage de cailloux

2 Observer les mottes présentes

Définir la proportion de terre fine par rapport aux mottes

1 3 4

Le projet SolAB (n°8037) a reçu l’appui du Compte d’Affectation Spéciale du Développement Agricole et Rural (CASDAR) du ministère de l’agriculture. Document finalisé avec l’appui financier de FranceAgriMer

Le test bêche est un outil simplifié inspiré du Profil Cultural. Le profil peut être effectué pour compléter le diagnostic du test bêche. En suivant les étapes du protocole (Gautronneau et Mani-chon, 1987), le repérage dans l’espace des obser-vations permet d’évaluer avec précision l’impact du passage de pneumatiques et d’outils de tra-vail du sol sur la structure en lien avec les carac-téristiques pédologiques du sol. Le profil cultural est un outil de terrain riche en informations mais qui nécessite généralement l’intervention d’un expert pour obtenir des observations détaillées et pointues. De plus, c’est une méthode plus destructrice (taille de la fosse) et gourmande en temps (creuser, observer, reboucher). En alter-native au profil, le test bêche permet de suivre régulièrement et plus facilement l’évolution de la structure du sol sur les premiers horizons tra-vaillés.  

Le projet SolAB porte sur la gestion des sols et son impact sur la fertilité dans les systèmes de Grandes Cultures, Maraîchage, Arboriculture et Viticulture. Ce projet s’appuie sur un réseau de 24 partenaires et 18 sites expérimentaux en France. 

Différents modes innovants de gestion du sol sont étudiés : les techniques culturales simplifiées (TCS) en Grandes Cultures, les planches permanentes et autres TCS en Maraîchage et les alternatives à l’en-tretien mécanique sous le rang en Arboriculture et Viticulture. La faisabilité et la durabilité de ces modes de gestion innovants du sol sont évaluées par le suivi de différents critères. 

Pour évaluer la fertilité des sols, plusieurs outils de diagnostic simplifiés utilisables en Grandes Cultures, Maraîchage, Arboricul-ture et Viticulture sont proposés : le test bêche pour évaluer la structure du sol et trois bio-indicateurs liés aux populations ou à l’activité des vers de terre. Les acquis du projet sont partagés à travers des démonstrations et des manifestations sur les sites ou bien grâce aux divers supports techniques (vidéos, guides et protocoles techniques) produits par les partenaires du projet SolAB. 

La structure du sol est une composante clé de la fertilité. Elle joue un rôle sur la circulation de l’eau, de l’air et de la chaleur et aussi un rôle de support des cultures via le développe-ment racinaire des plantes. La structure du sol est en perpétuelle évolution sous l’influence du climat, de la faune et de la flore du sol ainsi que de l’activité agricole (pneumatiques d’engins et outils de travail agricole). Il est important de la connaître et de la décrire afin de diagnostiquer son état et ainsi orienter les choix et les pratiques culturales (travail du sol, apport de matière organique…). Etudié dans le cadre du projet SolAB, le test bêche permet de suivre la structure du sol.  

Principe du test Il s’agit de diagnostiquer l’état de la structure du sol à partir d’une bêchée de sol, c'est-à-dire un volume de sol prélevé à la bêche. La réalisation de ce test est simple et peu des-tructive. A l’aide d’une bêche, le test consiste à prélever une bêchée à observer. Il s’agit d’exa-miner d’abord la tenue du bloc de terre prélevé puis, en fractionnant progressivement le bloc, d’observer les racines, les cailloux, la terre fine, les mottes et leur mode d’assemblage. Au préalable, il est possible de réaliser une ob-servation de la surface du sol. 

Intérêts du test La structure du sol résulte de la façon dont sont associés les consti-tuants élémentaires d’un sol. Selon les cas, cette association aboutit à des éléments structuraux (agrégats, mottes, …) agencés différem-ment les uns par rapport aux autres. Elle se définit par (1) la forme des agencements et leur taille, (2) la porosité ou l’importance res-pective des vides et des pleins, et (3) la résistance des liaisons qui unissent les constituants élémentaires entre eux ainsi que les élé-ments structuraux. Le test bêche permet de diagnostiquer l’état de la structure du sol à travers ses différentes caractéristiques (porosité, résistance à la rup-ture…). Connaître la structure du sol constitue un facteur explicatif du développement de la culture et de l’élaboration du rendement. Le test bêche est donc un outil contribuant à l’évaluation des pra-tiques culturales par l’agriculteur. La force du test bêche réside dans sa simplicité. C’est un test très visuel et pédagogique permettant d’acquérir des informations quali-tatives sur le sol. Les résultats du test bêche forment une première étape dans l’évaluation du fonctionnement d’un sol. Chacun peut s’approprier l’outil et créer ses propres références dans un contexte pédoclimatique donné. La réflexion peut ensuite être complétée par un diagnostic plus approfondi avec le profil cultural. 

Dans une approche globale du sol, les résultats de ce test sont à croiser avec ceux d’autres indicateurs de la fertilité du sol (physique, chimique, biologique). La compréhension du sol dans son ensemble est la clé pour prendre des décisions techniques adaptées. 

Dans cette fiche Principe du test Intérêts du test Test en pratique Protocole détaillé Test en images  

Matériel : bêche, bâche, éventuellement pénétromètre ou  ge métallique et mètre. Environ 45 minutes. En sols peu ou non caillouteux, ni trop secs et ni trop humides. 

En pratique

Protocole détaillé Un bon départ : choisir les conditions optimales

Avant de commencer tout prélèvement, il faut s’assurer des conditions d’hu-midité du sol. Le sol ne doit être ni trop sec (impossible de creuser), ni trop gorgé d’eau (impossible d’observer). Un sol humide et ressuyé est optimal. L’observation peut être réalisée tout au long du cycle cultural. Il vaut mieux attendre quelques jours, voire quelques semaines après le passage d’outils de travail du sol pour réaliser le test, sinon seul l’effet direct du passage de l’outil est perçu. Pour l’étape d’observation de la surface du sol (étape 1), en culture an-nuelle, il est préférable d’agir en début de cycle pour pouvoir lier les obser-vations à la réussite de la levée. Le prélèvement est fait sur une zone homogène représentative de la par-celle. Pour analyser statistiquement les observations, 3 à 4 observations par zone homogène sont le minimum requis. Cependant, lorsque l’objectif de l’observation est plus d’ordre qualitatif chacun adaptera le nombre d’obser-vations en fonction du temps disponible. Il faut compter environ 45 minutes pour une observation. 

    

Etape 1 : observer la surface du sol

Ce protocole est simple. Plus le test sera effectué, plus les éléments décrits ci-dessous seront faciles à déterminer. 

L’observation de l’état de surface est surtout intéressante pour les cultures annuelles car elle informe sur les conditions de germination et de levée (présence d’éventuels obstacles) des plantules. Cependant dans tous les systèmes de culture, l’observation préalable de l’état de la culture et de la surface du sol peut apporter des éléments explicatifs pour l’obser-vation en profondeur. 

Sur une surface d’environ 30x30 cm : 

Estimer en pour-centage le recou-vrement végétal afin d’évaluer la proportion de sol

protégé (contre les pluies fortes par

exemple). 

Estimer le pourcentage de cailloux présents en surface. Les zones avec

beaucoup de cailloux risquent de pénaliser la levée en formant une barrière physique aux

plantules. 

Si une croûte de battance (désagrégation du sol et for-mation d’une croûte en sur-

face sous l’action de la pluie) est présente, mesurer son

épaisseur et estimer son re-couvrement en pourcentage.

Cela permet d’apprécier la part de sol où la levée peut

être plus difficile. 

Pour compléter l’idée faite sur la désagréga-tion à la surface du sol et pour voir la prépara-tion du semis, observer

la forme et la taille des mottes de surface. 

 

 Le test en images  

Figure 1 : Creuser la prétranchée  Figure 2 : Prédécouper le volume de  sol à analyser 

Figure 3 : Prélever la bêche de sol 

Les observations de la surface et du volume de sol (étapes 1 et 2) ne sont pas nécessairement à faire en même temps. Le choix de l’une ou de l’autre dépend

aussi des objectifs recherchés : évaluation de la qualité du lit de semence, évaluation du travail du sol ou compréhension des

facteurs du rendement.

 

Etape 2 : prélever le volume de sol

Figure 4 : Observer la tenue de la bêchée sur la bêche puis sur la bâche 

Figure 5 : Observer la  fragmenta on des blocs. 

Figure 6 : Observer l'état interne des mo es. 

Figure 7 : Es mer la propor on de cailloux, de terre fine et de chaque 

type de mo e. 

Evaluer le tassement global du sol sur la parcelle 

Cette étape, facultative, vise à évaluer le tassement du sol d’une parcelle, permettant ensuite de conforter les observations visuelles faites sur le bloc. Avant de prélever le sol, on peut déjà repérer des couches plus tassées. Dans l’idéal, utiliser un pénétromètre : il s’agit d’une tige rigide liée à un manomètre qui mesure la pression nécessaire pour enfon-cer manuellement la tige et passer au travers des différentes couches de sol. Comme dans ce cas il est plus important de sentir plutôt que de mesurer précisément le tassement, le pénétromètre peut être remplacé par une simple tige métallique. En enfonçant la tige dans le sol, mesurer à quelle(s) profondeur(s) le sol est plus difficile à pénétrer. Il est aussi possible de ressentir la présence éventuelle d’une semelle de labour. 

Un prélèvement simple et rapide 

A l’aide d’une bêche, prélever un volume de sol formant une surface carrée d’une bêche de côté (environ 20x20 cm²) et aussi profonde que possible (20 à 40 cm). Il est conseillé de réali-ser, au préalable, une pré-tranchée d’une largeur d’une bêche (soit un volume de 20x20x30 cm3), qui faci-lite ensuite le dégagement du bloc à analyser. Prélever le volume de sol à partir d’un des côtés de la prétranchée (Figure 1 et 2). Pour récupérer le bloc par effet levier, prédé-couper les côtés du bloc avec la bêche. 

La tenue du volume de sol 

L’observation de la tenue du bloc sur la bêche puis sur la bâche permet de définir le mode d’assemblage des mottes (figures 3 et 4), c’est-à-dire de caractériser la structure. En sui-vant les étapes du diagramme ci-contre, évaluer l’état de fragmenta-tion du volume de sol. Pour compléter les observations sur la fragmentation, compter le nombre de blocs se formant à la fragmenta-tion, directement ou après une lé-gère pression. (figure 5) Elément d’interpréta on :  Dans  un  sol  de type con nu ou massif (C) formant un ou peu de  blocs  (CR),  la  porosité  d’assemblage  est très  faible et empêche une bonne  circula on des fluides et s’oppose au développement des racines.  Il  faut  privilégier  des  structures  de types ouvert  (O) ou   avec beaucoup de  frag‐ments (C2R). 

Dans les sols trop caillouteux, l’extraction d’un bloc est plus

difficile (voire impossible). Il est alors possible de remplacer la bêche par une fourche bêche. Dans les autres cas, la bêche

reste l’outil idéal afin de ne pas perdre de sol entre les dents de l’outil. Afin d’aller vraiment en profondeur (sous la semelle de labour par exemple), il peut être judicieux d’utiliser une bêche de drainage (bêche longue, jusqu’à

60 cm, et étroite).