AA N. 47 - itab.asso.fr · n°63 • janvier/février 2004• Alter Agri 3 ÉditoÉdito Quoi de...

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Bimestriel des Agricultures Alternatives Bimestriel des Agricultures Alternatives A lter Agri n° 63 Institut Technique de l’Agriculture Biologique janvier/février 2004 O Prix : 10 Q ui fait quoi en arboriculture biologique? Semences & Plants La sélection sanitaire de plants biologiques de pomme de terre Qualité La morphographie Grandes Cultures Agriculture biologique et production de blé tendre : une vigilance à l'égard de la carie Élevage Systèmes laitiers biologiques tou- jours aussi performants ! •3 e Journée Technique du Pôle Scientifique AB Massif Central Maraîchage Lutte contre le mildiou en culture biologique de tomate de plein champ Agronomie Comment mesurer la fertilité d’un sol bio ? Méthode de diagnostic de la fertilité du sol L’approche “Hérody-BRDA” et l’approche classique Index Alter Agri 2003

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Bimestriel des Agricultures AlternativesBimestriel des Agricultures Alternatives

Alter Agrin° 63

Institut Technique de l’Agriculture Biologiquejanvier/février 2004 O Prix : 10 €

Qui fait quoi en arboriculture biologique?

Semences & Plants• La sélection sanitaire de plants

biologiques de pomme de terre

Qualité • La morphographie

Grandes CulturesAgriculture biologique et production de blé tendre :une vigilance à l'égard de la carie

Élevage • Systèmes laitiers biologiques tou-

jours aussi performants !• 3e Journée Technique

du Pôle Scientifique AB Massif Central

MaraîchageLutte contre le mildiou en culture biologique detomate de plein champ

Agronomie• Comment mesurer

la fertilité d’un sol bio ?• Méthode de diagnostic

de la fertilité du sol• L’approche “Hérody-BRDA”

et l’approche classique

Index Alter Agri 2003

CommissionSommaireRevue de l’Institut Technique del’Agriculture Biologique (ITAB)

Directeur de PublicationMatthieu Calame (Président ITAB)

Rédacteur en chefLaurence Fontaine

Chargée de rédactionClaire Minost - Krotoum Konaté

Comité de rédactionMatthieu Calame

François DelmondLaurence Fontaine

Jacques FringsClaire Minost

Marc Trouilloud

Comité de lecture• Élevage

Hervé Laplace (CFPPA42)Jean-Marie Morin (FORMABIO)

Jérôme Pavie (Institut de l’Elevage)•Fruits et légumes

Cyril Bertrand (GRAB)Jérôme Laville (Ctifl)

•Grandes CulturesBertrand Chareyron (CA Drôme)

Philippe Viaux (ARVALIS - Institut du Végétal)

•ViticultureDenis Caboulet (ITV)

Marc Chovelon (GRAB)•Agronomie/Systèmes

Blaise Leclerc (ITAB)Alain Mouchart (ACTA)

•QualitéBruno Taupier-Letage (ITAB)

Rédaction/AdministrationPromotion/CoordinationITAB - 149, rue de Bercy75595 PARIS CEDEX 12

Tél.: 0140045064 - Fax: 0140045066

Abonnement : Interconnexion2 bis, route de Lacourtensourt - BP 78 bis

31 152 FENOUILLET CEDEX

PublicitéClaire Minost - Krotoum Konaté

149, rue de Bercy75595 PARIS CEDEX 12

Tél. : 01400450 63 - Fax : 01 40 [email protected]

www.itab.asso.frDessins de la revue : Philippe Leclerc

Réalisation : Flashmen - 05000 GAP

Tél : 04 92 52 47 49

Impression : Louis Jean - GAP

Dépot légal : 000 - novembre 2003

Commission paritaire : 74034ISSN : 1240-363

Imprimé sur papier 100 % recyclé

Les textes publiés dans ALTER AGRI sont sous la responsabilité de leurs auteurs.ALTER AGRI facilite la circulation des informations techniques ce qui implique ni jugement de valeur,ni promotion au bénéfice des signataires.

SommaireÉdito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3

Grandes CulturesAgriculture biologique et production de blé tendre : . . . . . . . . . . . . . . . . p 4une vigilance à l’égard de la carie (Tilletia caries)Par Bernard Seguin (Arvalis - Institut du végétal)

Élevage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6Systèmes laitiers biologiques toujours aussi performants !Par Jérôme Pavie (Institut de l’Elevage)

Arboriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 9Qui fait quoi en expérimentation-recherche en arboriculture biologique en 2003? Par Claire Minost (ITAB) et Jérôme Laville (Ctifl)

Maraîchage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 13Lutte contre le mildiou en culture biologique de tomate de plein champ.Recherche d’alternatives au cuivre Par Jérôme Lambion (GRAB) et Jérôme Bezert (SONITO)

AgronomieComment mesurer la fertilité d’un sol bio? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 16Contribution d’un dispositif expérimentalPar Stanislas Lubac, Philippe Viaux (ARVALIS - Institut du végétal)

Méthode de diagnostic de la fertilité du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 19Par Hélène Védie (GRAB)

L’approche “Hérody-BRDA” et l’approche classique. . . . . . . . . . . . . . p 22Par Guénola Perès, Daniel Cluzeau (Université Rennes I)

Semences et Plants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 25La sélection sanitaire de plants biologiques de pomme de terre : exemple de démarche participative Par Fabrice Tréhorel (Aval-douar Beo)

Qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27La morphographie Par Jean-Pascal Mure

Élevage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 293e Journée Technique du Pôle Scientifique AB : les productions fourragères biologiques dans le Massif CentralPar Julie Grenier (Pôle bio Massif Central)

Index Alter Agri 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 32

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 3

ÉditoÉdito

Quoi de plus simple apparemment que la fertilité d’un sol ! Pourtant ce concept est difficile à définir et denombreux agronomes s’y sont cassés les dents ! Le niveau de fertilité dépend de paramètres pédologiques et climatiques, mais l’agriculteur, par son action,peut améliorer ou dégrader cette fertilité. Les chercheurs travaillent depuis plus d’un siècle pour trou-ver de bons indicateurs de fertilité. Ces travaux ont conduit à une utilisation assez généralisée de para-mètres physico-chimiques : profondeurs de sol, texture, structure, analyse chimique, etc.Cependant nous ressentons bien, et les agrobiologistes plus que d’autres, que ces méthodes clas-siques sont encore insuffisantes. Le statut de la matière organique d’un sol participe à la fertilitéet pourtant il n’existe pas une méthode simple et reconnue pour l’évaluer. Il en est de même del’activité biologique que l’on sait mal apprécier, et dont le rôle sur la croissance des plantes esten fin de compte mal connu. Ce numéro d’Alter Agri consacre trois articles à la fertilité des sols. Il intéressera donc les agri-culteurs et les techniciens qui s’interrogent sur ce sujet car les auteurs y comparent différentesméthodes d’approche. Les lecteurs constateront que certaines de ces méthodes sont encoredu domaine de la recherche ou ont besoin de faire leur preuve, mais que d’autres sont encours de généralisation sur le terrain. Tous ces travaux devraient aider à proposer rapi-dement de nouveaux indicateurs de fertilité faciles à utiliser, compréhensibles, et reflé-tant mieux une réalité de terrain. Ces indicateurs devraient permettre de prendre debonnes décisions pour améliorer la fertilité des sols, en particulier en agrobiologie. Etils devraient aussi permette d’anticiper des évolutions de fertilité car la dégradation dessols est un phénomène insidieux plus répandu qu’on le croit généralement.

Philippe Viaux ARVALIS - Institut du Végétal - Commission Grandes Cultures - ITAB

L’équipe ITAB vous souhaite une très bonne et heureuse année 2004 et vous remerciepour votre soutien et l’intérêt que vous portez aux travaux de notre institut.

À propos de la fertilité du sol !

Grandes culturesGrandes cultures

La présence de cette maladie est diffici-lement quantifiable à l’échelon natio-nal, mais chaque année, des agricul-teurs de régions différentes se manifes-tent pour faire part de cas isolés, etdemander un appui technique pour lut-ter contre cette maladie. A titred’exemple, un agriculteur biologique aperdu en 2002 toute sa production depetit épeautre en raison de la mécon-naissance de ce risque.

La particularité de ce champignon estson fort pouvoir de contamination : ungrain carié peut contenir jusqu’à 9 mil-lions de spores. Au battage, les grainsdes épis cariés libèrent ces spores quiviennent contaminer les grains des épissains et le sol qui a supporté cette récol-te cariée. Les spores peuvent être aussidisséminées par le vent sur plusieurscentaines de mètres, et être aussi à l’ori-gine de la pollution des parcelles voi-sines. Il est bon de souligner aussi queles moissonneuses batteuses, en passantd’une parcelle contaminée à une parcel-le saine, peuvent être à l’origine de lacontamination de certaines parcelles.Les spores ainsi présentes, soit sur legrain au niveau de la brosse et dusillon, soit dans le sol, viendront, aprèsavoir germé dans le sol, contaminer lecoléoptile2 du blé avant la levée. Unefois l’infection réalisée, le champignonprogresse à l’intérieur des tissus de laplante pour ensuite contaminerl’ébauche de l’épi et plus particulière-ment les fleurs dès leur formation, puisenvahir l’ovaire pour enfin produireune masse de spores. Les autres organesde l’épi tels que les glumes, les glu-melles et le rachis ne sont pas atteints.Au stade 2 feuilles, le blé devient résis-

tant, le mycélium ne peut plus pénétrerla plantule dont les parois sont tropépaisses. La durée de vie des spores pré-sentes dans le sol peut s’étaler sur plu-sieurs années, ce qui rend difficile en lalutte contre ce champignon particuliè-rement en agriculture biologique.

Les symptômes observésen cultureL’observation de la maladie se fait àl’épiaison. Une plante infectée est engénéral plus courte qu’une plante saine,les épis et les tiges sont de couleurglauque (bleuté). Sur les épis, les glumeset les glumelles s’écartent pour laisserapparaître des grains de forme ovoïde etde couleur verdâtre. Ces grains maladesont la particularité de présenter uneébauche de sillon sur leur face dorsale.Si l’on exerce une pression sur ces grainsentre les doigts, il s’en dégage une massenoire pulvérulente constituée de spores.A maturité, les épis contaminés présen-tent un aspect “ébouriffé”. Ce sont cesgraines de forme sphérique qui s’écra-sent au battage libérant ainsi les spores

Alter Agri • janvier/février 2004 • n°634

En agriculture biologique comme en agriculture conventionnelle, la production de blé tendre nécessiteun contrôle total de la carie commune (Tilletia caries). En effet, cette maladie peut avoir de lourdesconséquences sur la qualité de la récolte, sur l’état sanitaire des parcelles de l’exploitation, et même

sur leur environnement. Les récoltes cariées sont inutilisables pour la semence, et refusées par lameunerie en raison de l’odeur de poisson pourri que l’on peut retrouver dans les farines1.

Agriculture biologique etproduction de blé tendre :

une vigilance à l’égardde la carie (Tilletia caries)

Par Bernard Seguin (Arvalis Institut du végétal)

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1 R.Champion Geves - INRA2 Le coléoptile est un étui qui protège l’apex

caulinaire et les jeunes feuilles.

qui contamineront les grains des épissains, ainsi que le sol.Une expérimentation réalisée parARVALIS - Institut du végétal sur lacampagne 2002/2003 a permis demettre en évidence à partir du nombred’épis cariés/m2 dans une parcelle l’an-née N, le risque couru par l’agriculteur(en l’absence de traitement de semence)l’année suivante. La figure ci-contre faitapparaître qu’un très faible taux decontamination initial, par exemple 1%d’épis cariés/m2, peut se traduire l’an-née suivante par un niveau d’attaque sesituant à 61,8% d’épis cariés/m2.Une mesure du nombre de spores pré-sentes par gramme de grains, initiale-ment sains mais contaminés au battagepar les grains malades, laisse apparaîtreun effectif de spores qui se situe entreenviron 1 million et 16 millions de sporespar gramme de grains…de quoi assurerla contamination de la culture suivante .

Les moyens de luttecontre la carie Dans le cadre des moyens alternatifs delutte contre la carie, plusieurs possibili-tés sont offertes à l’agriculteur biolo-gique pour se prémunir contre cerisque : utiliser les résistances géné-tiques ou recourir au traitement desemences TILLECUR.

Des études réalisées en 2001 par ARVALIS -Institut du végétal ont permis de mettreen évidence que certaines variétés de blétendre sont tolérantes à la carie aussibien en situation de sol contaminé quede semence contaminée. Parmi cesvariétés, on peut citer les variétésCROUSTY, LEVIS, CAPET, RIALTO,(bulletin semences N°165 avril/mai2002 ; reste le problème de l'adaptationde ces variétés à la conduite en agricul-ture biologique). En 2003, une autreliste variétale a fait l’objet d’essais réali-sés en situation de sol contaminé natu-rellement (tableau 1), et artificiellement(tableau 2). Les résultats de ces essaisnous autorisent à confirmer le très boncomportement de la variété CROUSTY.A l’inverse, les variétés APACHE,LONA, et ORACLE sont considéréescomme sensibles.Le traitement TILLECUR* utilisable

en traitement de semences a témoignéd’une efficacité de 96% vis-à-vis de lacarie transmise par les semences(témoin 15% d’épis cariés). En situa-tion de sol contaminé, l’efficacité de cetraitement est inférieure à 90%, et resteinsuffisante pour permettre une éradi-cation totale de la maladie.

Aujourd’hui, les options offertes àl’agriculteur biologique pour garantirla qualité de sa production sont :• l’utilisation de semences saines, à condi-

tion que le sol soit non contaminé ;• semer une variété tolérante, ce qui peut

éviter le coût d’une analyse sanitaire ;• en situation de sol contaminé, l’action

conjuguée de l’utilisation d’une variététolérante à la carie et de l’applicationdu TILLECUR est actuellement lemoyen de lutte le plus adapté pourl’agriculteur biologique qui souhaite seprémunir contre cette maladie. ■

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 5

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AB

Tableau 1 : semence saine sur sol Tableau 2 : semence saine sur sol contaminé naturellement contaminé artificiellement

Variété % d’épis contaminés Variété % d’épis contaminésCROUSTY 0 CROUSTY 0,1APACHE 0,92 APACHE 11,1LONA 1,95 LONA 14,4ISENGRAIN 2,14 CAPHORN 21,6CAPHORN 2,61 ISENGRAIN 27ORACLE 3,53 ORACLE 32,8

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

Pour

cent

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0

2 000 000

4 000 000

6 000 000

8 000 000

10 000 000

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Nom

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% d’é pis contaminés

nombre de spores

76,5%72,3%

66,8%

61,8%

Pourcentage d'épis cariésIncidence du taux de contamination des semences carié es sur le nombre d'é pis cariés l'année suivante (blé tendre)

Taux initial de contamination

1% d'épis cariés 2,5% d'épis cariés 5% d'épis cariés 10% d'épis cariés

Blés tendres d'hiver SATURNUS :

barbu - riche en protéinesMOLDAU :

BPS - haut et rustique

Orges d'hiver SILKE : 6 rangs - incassable

VIRAC : 2 rangs - rustique - haute en paille

TriticaleROTEGO : rustique et productif

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Alter Agri • janvier/février 2004 • n°636

Les élevages de cette étude proviennentde 43 départements et de 16 régionsadministratives avec une forte prédo-minance du grand Ouest qui regroupe51 % des exploitations sur troisrégions : Bretagne, Pays de la Loire etNormandie. Cette répartition géogra-phique, ajoutée au fait que ces exploi-tations sont choisies au départ pour labonne cohérence de leur système, n’estpas sans conséquences sur les résultatsmoyens observés.Les données correspondent à la cam-pagne 2001, pour des exploitations cer-tifiées en agriculture biologique. Lesexploitations en conversion ont étéécartées du traitement. Tous les éle-vages ont une conduite entièrement

biologique ainsi qu’une valorisation deleurs produits en circuits biologiques.

De grandes structures trèsspécialiséesLes exploitations laitières biologiquesde l’échantillon se caractérisent par desstructures supérieures à la ferme laitiè-re française moyenne avec commecaractéristiques principales : 73 ha deSAU, 242000 l de quota, 75 UGB. Laprésence de salariés est fréquente (30%) et le taux de formes sociétairesélevé (60%). Ces exploitations modernisées et jeunes(l’âge moyen du chef d’exploitation estde 40 ans) ont également un degré despécialisation laitière très élevé avecune quasi absence d’ateliers animauxcomplémentaires. La seule diversifica-tion observée est la présence de grandescultures dont une partie est utiliséepour l’autoconsommation.

En matière de production laitière, lasous réalisation du quota reste une réa-lité pour un élevage sur deux (tableau2). Les niveaux de production sont plusbas que ceux observés en agricultureconventionnelle, avec des systèmesfourragers plus marqués par l’herbe etun recours aux concentrés plus limité.En revanche, on peut être surpris de labonne répartition des livraisons aucours de l’année et ce malgré une pré-dominance des vêlages d’automne(tableau 3).

Les éléments de qualité du lait, observéssur les critères classiques (numérationscellulaires, butyriques et germes) nemontrent pas de problèmes spécifiques àl’échelle de l’échantillon. Les élevagessuivis présentent des situations sanitairesqui paraissent tout à fait maîtrisées. Lesautres indicateurs (mortalité, reproduc-tion), les prix de vente des produits (lait,animaux de boucherie) et les frais vétéri-naires très bas (23€/VL) confortent lesobservations lors des visites d’une maî-trise globale satisfaisante.

La prédominance dessystèmes "tout herbe"Sur le plan alimentaire, l’herbe occupeune place prédominante. 60 % desexploitations ont un système fourrager“tout herbe” sans autre fourrage. Lasurface en herbe représente 95 % de lasurface fourragère de l’échantillon,avec une prédominance de prairies tem-poraires (66 %). Sur ce dernier point,de fortes disparités s’expriment selonles régions. Le maïs ensilage est présenten petite quantité (< à 10 % de la SFP).Les autres fourrages (sorgho, bette-raves, crucifères, etc.) sont rares. Malgré une certaine hétérogénéité dansles dimensions structurelles des exploi-tations constituant l’échantillon, onconstate une grande homogénéité dansles modes de fonctionnement, tout par-ticulièrement sur le plan des pratiquesfourragères et culturales.

ÉlevageÉlevage

Systèmes laitiers biologiquestoujours aussi performants !

Par Jérôme Pavie (Institut de l’Elevage)

Pour la seconde année consécutive, l’Institut de l’Elevage a valorisé au niveau nationalles résultats et observations des exploitations laitières biologiques suivies dans le cadre

des Réseaux d’Elevage pour le Conseil et la Prospective. Pour la campagne 2001, 94fermes ont pu être regroupées, toutes certifiées en agriculture biologique depuis

plusieurs années. Les excellents résultats économiques observés sur la campagneprécédente se confirment.

GlossaireCh.Op : Charge OpérationnelleCh.Op/Pb : Charge Opérationnelle/

Produit brutEBE : Excédent brut d’exploitationEBE hors MO : Excédent brut d’ex-ploitation hors Main d’œuvre salariéeHAFF : Hors Amortissements

et Frais FinanciersSAU : Surface Agricole UtileSFP : Surface Fourragère PrincipaleTB : Taux ButyriqueTP : Taux ProtéiniqueUGB : Unité Gros BétailUTH : Unité de Travail Humain

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 7

Les chargements se situent aux alen-tours de 1,1 UGB/ha de SFP pour lessystèmes herbagers, et autour de 1,35lorsque le maïs ensilage est présent.

Les troupeaux Montbéliardset Prim’holsteins en avancesur les NormandsLes questions concernant le choixracial sont récurrentes lors des conver-sions. Les résultats de la campagne2001 ont donc donné lieu à une seg-mentation de l’échantillon et à une ana-lyse comparée en sous groupes consti-tués à partir de la race dominante dutroupeau laitier.Ces groupes constitués ne présententpas de différences notables sur lesstructures d’exploitations et les profilsdes éleveurs. Les élevages montbéliardset normands sont plus nettement locali-sés géographiquement. La plus faible productivité laitière desvaches normandes se traduit par destroupeaux plus importants, un charge-ment plus élevé et une fréquence dumaïs ensilage également plus élevée.Malgré tout, il semble que l’autonomiede ces élevages soit plus faible, ce quiles conduit à un niveau de sous réalisa-tion du quota nettement supérieur auxautres groupes raciaux. La prairieserait-elle moins bien valorisée ?Au niveau des performances animales,

on retrouve les hiérarchies connues enconventionnel (productivité, taux),mais avec des écarts moindres sur laproduction laitière par vache. Enrevanche, sur les critères de qualité dulait, Normande et Prim’hosltein fontjeu égal, alors que la montbéliarde sedistingue favorablement, tout spéciale-ment sur le plan cellulaire. Ce résul-tat confirme des observa-tions précédentes(tableau 4).

Globalement, lesefficacités technico-économiques dessystèmes sontbonnes, les

EBE hors MO/PB dépassent les 40 %dans les trois sous-groupes.

En ce qui concerne le disponible et lerésultat courant, les troupeaux Mont-béliards et Prim’holsteins affichent demeilleurs résultats que les troupeauxnormands, que ce soit à l’unité de maind’œuvre ou au litre de lait vendu. Eneffet, malgré un prix de vente du laitsupérieur et une bonne maîtrise descharges opérationnelles, les troupeauxnormands ne parviennent pas à com-penser des charges de structure plus éle-vées. La moindre productivité desvaches laitières (et sans doute des sur-faces en herbe) pénalise sensiblementl’efficacité des systèmes (effectifs devaches plus importants, surfaces utili-sées plus grandes, tension sur le systè-me fourrager accrue et sous réalisationdu quota plus forte, particulièrementen année fourragère défavorable).Au final, la race Prim’holstein, souventstigmatisée, semble bien tirer sonépingle du jeu (tableau 5).Cette “appproche” par race doit êtreprise avec prudence. La race n’estqu’un élément du système qui se com-bine à d’autres facteurs (conditions deproductions régionales, contraintespédoclimatiques, etc…) plus structu-

rants encore au planéconomique.

Tableau 1 : productions laitières moyennes des troupeaux

Toutes races Normande Montbéliarde Prim’ HolsteinLait brut (l/VL) 4960 4497 4933 5280Lait à 70 % (l/ VL) 5180 4910 5009 5483TB (g/l) 40,4 42 38,8 40,7TP (g/l) 32,7 33,8 32,6 32,1

Tableau 2 : production laitière des exploitations

Toutes races Normande Montbéliarde Prim’holsteinQuota de prod° (l) 242 200 261 800 216 400 258 900Lait vendu (l) 217 300 219 889 194 850 239 712% sous réalisation 10,3 % 16 % 10 % 7,4 %Prix du lait vendu laiterie (€/l) 0,395 0,404 0,385 0,393

Tableau 3 : répartition des livraisons laitières

1er trimestre (A-M-J) 2e trimestre (J-A-S) 3e trimestre (O-N-D) 4e trimestre (J-F-M)27,6 % 22,3 % 22,5 % 25,7 %

Tableau 4 : critères de qualité du lait par race

Moyenne Montbéliarde Normande Prim’ HolsteinGermes > 50 000 0,2 0,1 0,2 0,2 Cellules > à 250 000 3,7 2,3 4,4 4,4 Butyriques > à 1000 0,8 0,5 1 0,9

Alter Agri • janvier/février 2004 • n°638

Une très bonne efficacitétechnico-économique Comme l’année précédente, les résultatséconomiques sont excellents, construitssur la même recette : bonne valorisationdes produits en circuits biologiques, etgestion économe de l’ensemble despostes de charges (moins de 26% deCharges opérationnelles/Produit brut). La composition du produit marque laforte spécialisation laitière. Les aides etles produits des cultures se limitent res-pectivement à 10 % du produit. Il fautremarquer que le niveau des aides, quiinclut parfois des aides à la conversion,est tout à fait comparable à ce qui estobservé en structures conventionnellesde même taille.Les charges animales représentent laplus grande part des charges opération-nelles, les surfaces étant en système bio-logique très peu consommatrices d’in-trants. On note d’ailleurs dans cesstructures “élevage” que la part de cul-tures est sans influence sur le niveau descharges opérationnelles (comme les cul-tures sont très peu consommatricesd’intrants, quelles que soient leurimportance en surfaces cultivées, leurimpact sur le niveau des charges opéra-tionnelles est faible)(tableau 6).L’excédent brut d’exploitation hors

main d’œuvre salariée (EBE hors MO)dégagé est de 56 785 € soit 42 % duproduit brut d’exploitation. Ce ratioexprime une bonne efficacité technico-économique des exploitations del’échantillon avec cependant une baissede 8 % en volume par rapport à l’année2000. Ramené au litre de lait vendu,l’EBE hors MO est de 0,265€/l soit1,74 F/l (1,92 F/l en 2000).Sur le plan de la trésorerie, le disponible(pour prélèvements familiaux, salaireset charges sociales des salariés, et l’au-tofinancement) s’élève à 34014 €, soit16961€ par UTH totale et 0,158 €/l. Quant au revenu agricole, il s’établiten moyenne à 29 168 €, soit à 0,136 €par litre de lait vendu. La baisse sensible des résultats écono-miques a pour principale explicationune légère augmentation des chargesopérationnelles, ainsi qu’une diminu-tion du produit global de - 3 %.En dépit d’un recul significatif parrapport à 2000, les performances éco-nomiques moyennes de l’échantillonsont bonnes, très nettement au dessusde ce qui est observé en agricultureconventionnelle. Globalement, les exploitations del’échantillon sont en bonne situationfinancière avec un taux d’endettement

de 40% pour un actif total de259100 € hors foncier. En cas de transmission de l’outil, en sebasant sur la valeur bilan de l’actif etdans le même contexte de performance(efficacité technico-économique, prix desproduits biologiques), l’installation d’uncouple pourrait s’envisager avec un mini-mum d’apport personnel et globalementne poserait aucun problème de viabilité.

Les meilleurs sont les pluséconomesUne étude complémentaire a été réaliséesur le quartile supérieur. Le sous-groupeest composé de 24 exploitations detoutes origines géographiques. Il a étéisolé en sélectionnant le quart desexploitations de l’échantillon total aprèsun tri sur la variable EBE hors MO sala-riée/PB. Cela permet d’isoler les exploi-tations les plus performantes sur le plande l’efficacité technico-économique. La moyenne du groupe sur ce critère estde 53% ; les meilleurs atteignent 64%!Les structures des exploitations de cequartile supérieur sont comparables àcelles de l’ensemble du groupe, toutjuste légèrement supérieures en dimen-sion (SAU et quota). L’assolement nemontre pas de différences significatives.Le système fourrager est identique augroupe de référence. Les seules diffé-rences concernent une tendance à récol-ter plus de fourrages.Le quota est supérieur de 8 % à celui del’échantillon total, mais le prix de ventedu lait est identique (tableau 7). Enrevanche, le quartile supérieur approchemieux, en moyenne, sa référence laitière.Sur le plan des races utilisées, onretrouve les proportions approxima-tives de l’ensemble du groupe. Quant àla qualité du lait, les données se situentdans la moyenne de l’échantillon total,avec des résultats légèrement meilleurssur tous les postes. Au final, l’appartenance au quartilesupérieur ne s’explique pas par des élé-ments structurels ou une meilleurecommercialisation. Il se dégage de cetteanalyse que le niveau d’efficacité duquartile supérieur est obtenu grâce àdes économies de charges opération-nelles et de structure. Les exploitationsde ce groupe n’ont donc pas de “straté-gie” particulière. Rien ne les distinguedans les choix techniques, les modes decommercialisation, les systèmes cultu-raux ou la race utilisée. Il s’agit en faitdes exploitations les plus économes del’échantillon total. ■

Tableau 7 : Réalisation du quota du quartile supérieur

Lait Lait Eleveurs Sous Eleveurs en Dépassementproduit/ commercialisé/ en sous réalisation dépassement moyen (l)quota quota réalisation moyenne (l)

Ensemble du groupe 94,9 % 89,7% 50 % 42 260 50 % 17 944(17,5 %) (7,4 %)

Quartile supérieur 98,6 % 93,9 % 48 % 30 175 52 % 25 844(11,6 %) (9,9 %)

Tableau 6 : principaux postes des charges opérationnelles (en €)

2000 2001Charges opérationnelles totales 33 592 35 148 Produit total 137 989 133 956Ch.Op/PB 23,6 % 25,8 %Ch.Op. animales/UGB 380,5 379,1Charges de SFP/ha de SFP 65,1 73,2 Charges des cultures/ha de cultures 156 158

Tableau 5 : résultats économiques des exploitations selon les races utilisées

Normande Montbéliarde Prim’holstein Produit brut total (€) 136433 130623 140572 % Charges op/PB 23,4 28,9 25,6 Charges de structure HAFF/PB (%) 36 31 33 % EBE hors MO/PB 41 40 44 EBE hors MO/litre vendu €/l (F/l) 0,256 (1,68) 0,268 (1,76) 0,259 (1,70) Disponible/UTH familiale (€) 14576 18234 20999 Résultat courant (€) 24680 26792 32474 % Résultat courant/PB 18 21 23 Résultat courant/litre €/l (F/l) 0,113 (0,74) 0,139 (0,91) 0,137 (0,90)

9n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri

Les productions fruitières étant souvent spécia-lisées, nous avons opté, comme précédemment,pour une présentation par espèce, en séparantles actions menées au niveau régional par desstructures régionales, des actions menées auniveau national par des structures nationales.Cependant, afin d’avoir une vision plus trans-versale des types d’expérimentations menés enarboriculture biologique, le tableau p.12 récapi-tule les actions répertoriées par thème. Larecherche de méthodes de protection des vergersest le thème le plus abordé, auxquelles il faut rat-tacher la plupart des actions d’évaluation devariétés, qui prennent très souvent en compte lescapacités de résistance ou de tolérance à desmaladies et des ravageurs. Les actions portantsur la conduite des vergers sont elles aussi trèsprésentes et généralement centrées sur un aspectde la conduite, comme l’entretien du sol(8 actions), la fertilisation (5 actions) et l’éclair-cissage (4 actions).

Il est difficile de rapprocher la carte de locali-sation des essais de celle de la répartition dessurfaces fruitières en mode de production bio-logique. Si effectivement certains des princi-paux bassins de production concentrentnombre d’actions d’expérimentation (régionssud notamment), on peut s’étonner que de“petites” régions en terme de production pré-sentent un nombre conséquent d’essais (régionEst sur mirabelle et le Nord Pas-de-Calais) etqu’à l’inverse des régions de grosse productionne mènent pas plus d’expérimentations dansleur contexte pédo-climatique (Bretagne).

Actions menées au niveaurégional■ Abricotier (7 actions répertoriées)

Matériel végétal• SEFRA : Acquisition de références technico-éco-

nomiques sur des variétés conduites en AB.

Protection du verger• GRAB : Protection du verger contre la Cécido-

myie.• GRAB : Lutte contre Monilia laxa sur fleurs• SEFRA : Lutte contre le Monilia laxa sur

fleurs.• CIVAM BIO 34 : Tests de badigeons contre la

bactériose de l'abricotier.

Economie• SERFEL : Faisabilité de la conversion sur verger

adulte (enregistrement technique et économique- Bilan de la conversion en 2004).

• SERFEL : Comparaison technico-économiquede deux itinéraires PFI /AB dés la plantation.

■ Agrumes (1 action répertoriée)

Protection du verger• CIVAM BIO Corse : Lutte mécanique contre la

mineuse des agrumes - ensachage de jeunesplantiers.

■ Cassissier (2 actions répertoriées)

Protection du verger• La Morinière : Mise en œuvre de nouvelles

techniques de protection pour améliorer lesconditions de production en agrobiologie.

Conduite culturale • La Morinière : Mise en œuvre de nouvelles tech-

niques de travail du sol pour améliorer les condi-

tions de production en agrobiologie.

■ Cerisier (4 actions répertoriées)

Protection du verger• La Tapy : Réseau de piégeage cossus (synthèse

de quatre années d'observation).• La Tapy : Essai de lutte contre le cossus par pié-

geage massif (synthèse de quatre années d’ob-servation).

• La Tapy : Essai de lutte contre le cossus parprotection mécanique des troncs.

Economie• La Tapy : Etude de la faisabilité technico-éco-

nomique de la culture du cerisier en agricultu-re biologique.

■ Châtaignier (3 actions répertoriées)

Agronomie - Chantier de récolte• CIREA : Compostage des bogues et des autres

déchets de récolte (terminé en 2003).

ArboricultureArboricultureQui fait quoi en expérimentation-recherche en arboriculture biologique en 2003?1

Par Claire Minost (ITAB) et Jérôme Laville (Ctifl)Le réseau d’expérimentation en fruits biologiques comporte plusieurs niveaux, avec des acteurs bienidentifiés. Les actions nationales sont menées essentiellement par le Ctifl et l’INRA, qui peuvent déléguercertaines parties des programmes à d’autres structures2. Une majorité d’action est conduite au niveau desbassins de production, par les stations régionales, dont certaines travaillent en partenariat étroit avec lesstructures bio du réseau ITAB. Enfin, d’autres structures, appartenant au réseau des agriculteurs biologiquesou autre (ex : FREDON) mènent des actions à un niveau régional ou plus local. L’ITAB, en tant quecoordinateur national de la recherche en agriculture biologique se situe au carrefour de tous ces réseaux.Le GRAB, au titre de CTS de l’ITAB est la cheville ouvrière des techniques de l’arboriculture biologique.

1 Cet état des lieux, même s’il se veut le plus completpossible, n’est vraisemblablement pas exhaustif, vu lenombre important de structures impliquées.

2 Ces actions constituent la deuxième partie de l’article.

10 Alter Agri • janvier/février 2004 • n°63

Protection du verger• CIREA : Lutte biologique contre le chancre de

l'écorce.• CIREA : Lutte biologique contre le carpocapse

des châtaignes.

■ Kiwi (2 actions répertoriées)

Conduite culturale • GRAB : Etudes de différentes stratégies de fer-

tilisation azotée.

Protection du verger• GRAB : Observation des lieux d’éclosion des

œufs de Metcalfa pruinosa en verger de kiwi(piégeage sur tronc et au sol)

■ Noyer (6 actions répertoriées)

Protection du verger• Creysse : Lutte contre le Carpocapse du noyer

par confusion sexuelle.

Conduite culturale -Fertilisation• SENURA : Entretien de la ligne par différentes

méthodes (désherbage thermique, désherbagemécanique, enherbement total).

• SENURA/ADABIO : Entretien du sol (paillagesur verger ancien).

• SENURA/ADABIO : Conduite de la fertilisa-tion sur jeunes noyers.

Conversion• SENURA : Conversion de vieux vergers -

Comparaison technico-économique avec uneréférence conventionnelle.

Economie• SENURA : Analyse de la filière Noix Bio du

Sud-Est.

■ Pêcher (8 actions répertoriées)

Matériel végétal• GRAB : Tolérance variétale à la cloque en

région PACA et en région Rhône-Alpes.

Protection du verger• GRAB : Stratégies de maîtrise des populations

de pucerons noirs.• GRAB : Protection du verger biologique contre

la cloque. • GRAB : Protection du verger biologique contre

les monilioses. • CIVAM BIO Pyrénées-Orientales : Test de pié-

geage massif de la Mouche des fruits (Ceratitiscapitata).

Post-récolte• GRAB : Maîtrise des maladies de conservation

(monilioses) en post récolte : quatre axes derecherche.

Economie• SERFEL : Faisabilité de la conversion sur verger

adulte (enregistrement technique et économique- Bilan de la conversion en 2004).

• SERFEL : Comparaison technico économique

de deux itinéraires PFI /AB dés la plantationavec des variétés résistantes au puceron vert.

■ Pommier/Poirier actions communes (3 actions répertoriées)

Matériel végétal• Institut Genech, la FREDON Nord-Pas-de-

Calais (coordination GABNOR), en partena-riat avec le GRAB et l'INRA : essai variétalavec conduite à faible niveau d’intrants(Réseau CTPS*).

• GRAB : Etude de conduites semi extensivesen verger de pommier/poirier. Les intrantssont réduits et l’entretien du sol optimisé(Réseau CTPS*)

Protection du verger• GRAB : Protection du verger contre

Dysaphis sp.

■ Poirier (5 actions répertoriées)

Matériel végétal• La Morinière : Etude du comportement en

agrobiologie de différentes variétés et porte-greffe.

Protection du verger• FREDON Nord-Pas-de-Calais : Lutte contre

l’Anthonome du poirier (tests en laboratoire,suivi de population), test de l’efficacité dematières actives en fonction du stade et duseuil.

• La Morinière : Mise en œuvre de nouvellestechniques de protection pour améliorer lesconditions de production en agrobiologie.

Conduite culturale • La Morinière : Mise en œuvre de nouvelles tech-

niques de travail du sol pour améliorer les condi-tions de production en agrobiologie.

• La Pugère : Mise en œuvre de différentes tech-niques pour améliorer la culture du poirierconduit en agriculture biologique en Provence.

■ Pommier (25 actions répertoriées)

Matériel végétal• CEHM : Evaluation de variétés résistantes à la

Tavelure.• CIREA (Réseau CTPS*) : Etude de nouvelles

variétés “Résistantes Tavelure” et anciennesen agriculture biologique en région Limousin.

• CIREA : Etude de porte-greffes vigoureux enagriculture biologique.

• CIREA : Etude de comportement de variétésclassiques, “Résistantes Tavelure” nouvelleset anciennes en agriculture biologique (rende-ments, qualité et aspects phytosanitaires).(réseau CTPS)

• La Morinière : Etude du comportement devariétés et de porte-greffe en agrobiologie.

• La Pugère : Etude de comportement de varié-tés classiques, “Résistantes Tavelure” nou-velles et anciennes en agriculture biologique(rendements, qualité et aspects phytosanitaires)en basse vallée de la Durance.

Protection du verger• GRAB : Contrôle de la Tavelure en Rhône-

Alpes par réduction de l’inoculum (éliminationdes feuilles) à l’automne.

• GRAB : Protection du verger contre la zeuzère• GRAB : Etude des relations entre le sol et le

parasitisme• CIREA : Etude de l'incidence des bandes flo-

rales sur les pucerons.• FREDON Nord-Pas-de-Calais : Lutte contre

l’Anthonome sur pommier (tests en laboratoire,suivi de population) - test de différentesmatières actives en fonction du stade et du seuil.

• FREDON Nord-Pas-de-Calais : Lutte contrela Tavelure (réduction et alternatives au cuivre)application de différentes modalités en fonc-tion du modèle de prévision.

• FREDON Nord - Pas de Calais : Suivi de l’ap-parition de ravageurs secondaires pour les par-celles protégées par la confusion sexuelle.

• La Morinière : Mise en œuvre de nouvellestechniques de protection pour améliorer lesconditions de production en agrobiologie.

• CEFEL : Lutte contre le Puceron cendré et lePuceron lanigère (introduction d’auxiliaires,glue, huile, argile).

• CEHM : Stratégie de protection contre le Car-pocapse.

• CEHM : Stratégie de protection contre le Puce-ron cendré.

Conduite culturale • GRAB : Etude de l’intérêt de différents types

d’enherbement.• CEHM : Eclaircissage chimique en agriculture

biologique.• CEHM : Suivi de la dynamique de l'azote en

verger en agriculture biologique.• CIREA : Entretien du rang : étude de tech-

niques mécanique et thermique en agriculturebiologique.

• CIREA : Etude d’un plan de fumure s’ap-puyant sur des amendements organiques (effetà long terme) et des engrais organiques àdécomposition rapide.

• La Morinière : Mise en œuvre de nouvelles tech-niques de travail du sol pour améliorer les condi-tions de production en agrobiologie.

• CEFEL : Maîtrise de l'alternance par diffé-rentes méthodes (éclaircissage par vibreurmécanique, ombrage…).

• Service Régional Cidricole (Chambre Régiona-le d'Agriculture de Basse-Normandie) :Recherche de techniques adaptées à l'agricul-ture biologique contre l'alternance.

■ Prunier (15 actions répertoriées)

Matériel végétal• AREFE (mirabelle) : Utilisation du franc de

mirabelle : comment préparer les arbres.

Protection du verger• AREFE (mirabelle) : Etude du cycle d’infection

de l'Hoplocampe du prunier pour positionnerun insecticide biologique

* Réseau CTPS : partenariat INRA/novadi/ conserva-toires INRA Gotheron/CIREA/ GABNOR/ GRAB)

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 11

• AREFE (mirabelle) : Lutte par piégeage contrel'Hoplocampe du prunier.

• AREFE (mirabelle) : Installation de bandesenherbées.

• AREFE (mirabelle) : Utilisation de la fauneauxiliaire : oiseau et chauve souris.

• CEFEL (Reine-Claude, Président) : Contrôledu carpocapse des prunes par confusionsexuelle.

• CEFEL (Président) : Contrôle du Monilia àl’aide de stimulateurs naturels de défense.

Post-récolte• CEFEL (Président) : Suivi en conservation des

prunes traitées en verger contre le Monilia avecdes stimulateurs naturels de défense.

Conduite culturale • AREFE (mirabelle) : Entretien du sol : enher-

bement total et travail mécanique.• AREFE (mirabelle) : Comparaison taille cour-

te et taille longue.• AREFE (mirabelle et quetsche) : Eclaircissage

chimique sur fleur (savon, huiles) et méca-nique.

• VEREXAL (quetsche) : Itinéraire cultural -Entretien de la culture.

• CIREA (Prune d’Ente) : Entretien du rang(techniques mécaniques et thermique).

• CIREA (Prune d’Ente) : Etude de deux pro-grammes de fertilisation à base d’engrais orga-niques et d’amendements organiques.

Economie• CIREA (Prune d’Ente) : Comparaison des

coûts entre production PFI et AB.

■ Raisin de table (2 actions répertoriées)

Protection du verger• La Tapy : Essai, en réseau avec la commission

viticulture de l'ITAB, sur les réductions dedoses de cuivre et les alternatives au cuivredans la lutte contre le midiou sur raisin detable, selon un protocole commun défini parl'ITAB.

Economie• La Tapy : Etude de la faisabilité technico-éco-

nomique de la culture du raisin de table enagriculture biologique.

■ Multi-espècesProtection du verger• GRAB : Etude de la biodiversité dans différents

systèmes de culture. • GRAB : Etude de l’intérêt de différents types de

bandes florales sur la biodiversité et sur la santédes cultures.

• GRAB : Protection du verger contre les rava-geurs : campagnols et zeuzère.

• GRAB : Limitation des populations de Metcalfapruinosa (utilisation d’auxiliaires et/ou de pro-duits, recherche des lieux de ponte de Metcalfa).

• CIVAM BIO Corse : Lutte Biologique - Diffu-sion de l'auxiliaire Neodryinus typhlocybaeparasite de Metcalfa pruinosa.

Actions menées au niveaunational3

■ Abricotier (3 actions répertoriées)

Matériel végétal• INRA Avignon GAFL, Unité Expérimentale

Gotheron en partenariat avec le GRAB : Eva-luation de la sensibilité de variétés d’abricotaux monilioses.

• Ctifl : Evaluation de la sensibilité variétale auXanthomonas.

• Ctifl : Evaluation de la tolérance au Pseudo-monas en fonction du porte-greffe.

■ Cerisier (1 action répertoriée)

Protection du verger• Ctifl : Moyens biologiques de lutte contre la

Mouche de la cerise (produit naturel, auxi-liaires).

■ Pêcher (6 actions répertoriées)

Matériel végétal• Ctifl : Evaluation de la sensibilité variétale au

Xanthomonas.• Ctifl : Evaluation de variétés de pêche résis-

tantes au puceron vert.• Ctifl /GRAB /INRA Avignon GAFL Unité

Expérimentale Gotheron : Evaluation de lasensibilité de variétés de pêches à la cloque.(Programme ACTA /INRA)

• INRA/ Ctifl/ Cepem/ GRAB : Faisabilité depépinières biologiques (adaptation du désher-bage, de la protection des plants et de l’activa-tion des plants).

Protection du verger• INRA Avignon UE Gotheron en partenariat

avec le GRAB : Maîtrise des maladies dupêcher, influence de l’entretien du sol.

• INRA Avignon UE Gotheron en partenariatavec Avignon PSH : Effet des techniques cultu-rales et des périodes de sensibilité du fruit vis-à-vis des monilioses – Infection latente deM. fructicola.

■ Pommier/poirier actions

communes (2 actions répertoriées)

Protection du verger• INRA Avignon UMR Ecologie des Invertébrés

et Unité Expérimentale Gotheron : Aménage-ment de l’environnement végétal afin de ren-forcer la biodiversité des arthropodes auxi-liaires des cultures ; création de haies et étudesd’impacts.

• Ctifl : Tests de techniques de lutte par utilisa-tion des phéromones : confusion, piégeagemassif, notamment pour lutter contre le Car-pocapse des pommes ; piégeage massif contrela Zeuzère.

■ Poirier (1 actions répertoriée)

Conduite culturale • Ctifl : Etude du comportement de trois

variétés de poirier au désherbage méca-nique et thermique.

■ Pommier(16 actions répertoriées)

Matériel végétal• INRA/ Ctifl/ Cepem/ GRAB : Faisabilité tech-

nique et économique de plants fruitiers dans lecadre de l'agriculture biologique. (ProgrammeACTA/INRA)

• INRA Avignon Unité Expérimentale Gotheron(Réseau CTPS*) : Comportement de variétésde pommes en verger à faible niveau d’intrants.

• INRA Angers en partenariat avec le CEP LesNaturianes : Etudes d’amont sur la résistanceaux bio-agresseurs (tavelure, oïdium).

• Ctifl : Etude de variétés résistantes à la TavelureProtection du verger• INRA Avignon UE Gotheron en partenariat

avec le GRAB et l’INRA Montpellier : Etudede l’effet des opérations culturales (conduite del’arbre, réduction de l’inoculum primaire) surle développement de la tavelure.

• INRA Avignon URM Ecologie des invertébrésen partenariat avec l’UE Gotheron/ Réseau "LaPugère" : Impact du mode de protection contrele carpocapse en verger (reproduction desoiseaux insectivores, toxicité).

• INRA Angers : Etude de la diversité des popu-lations pathogènes (tavelure, oïdium), évalua-tion du niveau de résistance variétale et straté-gies d’utilisation des variétés en verger(mélanges variétaux).

• GRAB / Ctifl /ITAB : Lutte contre la tavelurepar des tests de produits alternatifs au cuivre etdes techniques culturales (réduction de l’inocu-lum par projection des ascospores et par élimi-nation des feuilles à l’automne). (programmeACTA /INRA)

• Ctifl : Raisonnement des applications contre laTavelure en se basant sur un suivi des projec-tions d’ascospores et sur la simulation despériodes de risque par modélisation.

Conduite culturale • INRA Avignon UE Gotheron en partenariat

avec le GRAB : Nutrition azotée et parasitismeen verger de pommier.

• Ctifl : Conduite d’un verger de pommier en Agri-culture Biologique en système mur fruitier.

• Ctifl : L’éclaircissage mécanique.Post-récolte• Ctifl/ La Morinière, en collaboration avec l’Uni-

versité de Paris-Jussieu : Evaluation de la ther-mothérapie contre les "Glœosporium" enconservation de la pomme.

• Ctifl/ CEFEL : Utilisation de vapeurs d’éthanolpour lutter contre l’échaudure de prématurité(scald) en conservation de la pomme.

• Ctifl/ CEFEL : Nouvelles techniques de conser-vation pour lutter contre l’échaudure de pré-maturité sans traitement post-récolte (réchauf-fement intermittent, stress d’oxygène initial,…).

3 Pour compléter ce “Qui fait quoi?”, unarticle sur l’organisation de la recherche enfruits et légumes biologiques, avec ses arti-culations au niveau régional et nationalparaîtra dans le courant de l’année 2004.

12 Alter Agri • janvier/février 2004 • n°63

Tableau récapitulatif des actions répertoriées, classées par thème

Conduite culturale (32)Eclaircissage 5 Pomme : CEHM, Ctifl Lanxade, CEFEL, Service Régional Cidricole - Prune : AREFEEntretien du sol 12 Cassis : La Morinière - Noix : SENURA (x2) - Poire : Ctifl, La Morinière - Pomme : GRAB, CIREA, La Morinière - Prune : AREFE, CIREA

- Multi-espèce : Ctifl (x2)Fertilisation 6 Kiwi : GRAB - Noix : SENURA - Pomme : INRA, CEHM, CIREA - Prune : CIREATaille / conduite 2 Pomme : Ctifl - Prune : AREFEItinéraires techniques 7 Châtaigne : CIREA - Poire : La Pugère - Pomme : GRAB - Prune : VEREXAL - Multi-espèce : Ctifl (x3)

Matériel végétal (24)Evaluation de variétés 24 Abricot : Ctifl [Xanthomonas, Pseudomonas], INRA [Monilioses], SEFRA - Pêche : Ctifl [Xanthomonas, pucerons, Cloque],

INRA [Cloque], GRAB [Cloque] - Pomme/Poire : GABNOR, GRAB - Poire : La Morinière - Pomme : INRA, INRA [Tavelure, Oïdium], GRAB, CEHM [Tavelure], CIREA (x3), La Morinière, Ctifl Lanxade [Tavelure], La Pugère - Prune : Ctifl [Xanthomonas], AREFE

Protection du verger (54 + 8)Lutte générale 16 Abricot : GRAB [Cécidomyie], SEFRA [Monilia laxa], - Cassis : La Morinière - Cerise : Ctifl [Mouche de la cerise] - Pêche : GRAB

[Puceron noir, Cloque, Moniliose] - Pomme/Poire : GRAB [Puceron, Tavelure] - Poire : La Morinière - Pomme : Ctifl [Tavelure x2], INRA, La Morinière, CEFEL [Puceron cendré et Puceron lanigère], CEHM [Carpocapse, Puceron cendré] - Multi-espèce : GRAB [Campagnols, Zeuzère]

Lutte biologique 6 Châtaigne : CIREA [Chancre, Carpocapse] - Multi-espèce : Ctifl [Metcalfa pruinosa , Monilia], CIVAM BIO Corse [Metcalfa pruinosa]Tests de produits 9 Abricot : CIVAM BIO 34 [Badigeon sur bactériose de l’abricotier] - Pomme/Poire : GRAB [Puceron, Tavelure, Metcalfa] - Poire : FREDON

Nord Pas-de-Calais [Anthonome] - Pomme : FREDON Nord Pas de Calais |Anthonome, Tavelure] - Prune : AREFE [Hoplocampe], CEFEL|Monilia] - Raisin de table : La Tapy - Multi-espèce : GRAB [Metcalfa pruinosa]

Lutte mécanique 2 Agrumes : CIVAM BIO Corse [Mineuse des agrumes] - Cerise : La Tapy [Cossus]Confusion sexuelle / 8 Cerise : La Tapy [Cossus x 2] - Noix : Creysse [Carpocapse] - Pêche : CIVAM BIO Pyrénées Orientales [Mouche des fruits] - Pomme/Poire :Piégeage massif Ctifl [Carpocapse, Zeuzère] - Pomme : FREDON Nord Pas de Calais, GRAB [Zeuzère] - Prune : AREFE |Hoplocampe], CEFEL |Carpocapse]Biodiversité - 10 Pomme/Poire : INRA - Pomme : INRA, CIREA [Pucerons] - Prune : AREFE (x2) - Multi-espèce : Ctifl (x3), GRAB (x2)environnementPratiques culturales 5 Pêche : INRA - Pomme/Poire : GRAB [Puceron, Tavelure] - Pomme : INRA [Tavelure], GRAB |Tavelure]Post-récolte 8 Pêche : GRAB [Monilioses] - Pomme : Ctifl [Glœosporium, Echaudure] - Prune : CEFEL - Multi-espèces : Ctifl (x3)

AutresConversion 3 Abricot : SERFEL - Noix : SENURA - Pêche : SERFEL - Multi-espèces : CtiflEconomie 6 Abricot : SERFEL - Cerise : La Tapy - Noix : SENURA - Pêche : SERFEL - Prune d’Ente : CIREA - Raisin de table : La TapyPlants biologiques 1 Programme INRA/CIAB / ACTA : Pêche, Pomme

■ Prunier (1 action répertoriée)

Matériel végétal• Ctifl : Evaluation de la sensibilité variétale au

Xanthomonas.

■ Multi-espèces (14 actions )

Protection du verger• Ctifl : Les chauves-souris au verger : synthèse

des connaissances, régime alimentaire, modéli-sation de gîtes artificiels, analyses ultrasonoresen vergers, étude environnementale. (Program-me ACTA)

• Ctifl : Biodiversité : inventaire et rôle desarthropodes épigés du sol (araignées, carabes,staphylins) dans les vergers.

• Ctifl : Biodiversité : intérêt des aranéides dans laprotection du verger contre les ravageurs.

• Ctifl : Participation au réseau de lâcher deparasitoïdes naturels de Metcalfa pruinosa, encoopération avec l’INRA Antibes et l’ITV –(Programme ACTA).

• Ctifl : Lutte en verger contre le Monilia aumoyen d’agents antagonistes et de stimulateursde défense des plantes.

Post-récolte• Ctifl : Moyens de protection contre les mala-

dies de conservation des fruits à pépins (Peni-cillium, "Gloeosporium"). Evaluation dediverses souches de levures, dont une au stadepré-homologation en collaboration avec l’Uni-versité de Gembloux (Belgique).

• Ctifl : Lutte biologique contre les maladies deconservation des fruits : Candida sake contrePenicillium et Botrytis sur pomme/poire. Epi-

coccum nigrum contre Monilia sur pêche.(Dossier soutenu dans le cadre de l’appeld’offre du 5e PCRD, coordonné parl’UdL/IRTA Lérida).

• Ctifl : Evaluation des techniques de protectioncontre les maladies de conservation des pro-ductions fruitières par des composés naturels,essences de plantes ou des méthodes naturelles(traitements à l'eau chaude)…

Conduite culturale• Ctifl : Evaluation de l’effet du mode d’entretien

du sol sur le fonctionnement global du sol.• Ctifl : Etude de différentes espèces pour l’en-

herbement du verger sur le rang.Agronomie• Ctifl : Mesure du tassement du sol par péné-

trométrie : intérêt agronomique en verger.• Ctifl : Activité biologique du sol : les vers de

terre comme indicateurs. • Ctifl : Effet de la fertilisation organique et de

l’entretien du sol sur la disponibilité en azotedans le sol.

Economie• Ctifl : La conversion en arboriculture biolo-

gique : atouts et contraintes.

Adresses des organismes citésStructures nationalesCtifl et centres Ctifl : Tél. : 01 47 70 16 93Adresses sur le site : www.ctifl.fr INRA : Tél. : 01 42 75 90 00 - Adresses descentres sur le site : www.inra.frITAB : Tél. : 01 40 04 50 64 - Adresses desCTR et CTS sur le site : www.itab.asso.fr

Stations régionales (www.ctifl.fr)AREFE : Asso° Régionale d’Expérimentation Fruitièrede l’Est - Tél. : 03 29 89 58 18

CEHM : Tél. : 04 67 71 23 24CEFEL : Centre d'Expérimentation F&L de Midi-Pyrénées - Tél. : 05 63 03 71 77 - [email protected] : Centre Interrégional d’ExpérimentationArboricole - Tél. : 05 56 48 88 48 - Mail : [email protected] CREYSSE : Tél. : 05 65 32 22 22 - Mail : [email protected] : Groupe de Recherche en Agriculture Biolo-gique : Tél. : 04 90 84 01 70 - Mail : [email protected] Morinière : Station d’études et d’expérimentationfruitière nord-loire - Tél. : 02 47 73 75 00 - Fax : 02 47 73 75 08La Pugère : La Tapy : Tél. : 04 90 62 69 34 - Mail : [email protected] - www.domainelatapy.comSEFRA : Station d’Expérimentation Fruits Rhône-Alpes - Tél. : 04 75 60 73 40 - Mail : [email protected] : Station d’Expérimentation Rhône-Alpes etd’Information Légumes - Tél. : 04 78 87 97 59 - Mail :[email protected] : Association du Verger Expérimentald’Alsace - Tél. : 03 88 95 21 02 - mail : [email protected]

Réseau ITAB (www.itab.asso.fr)CIVAM BIO Corse : Tél. : 04 95 38 85 36 CIVAM BIO Hérault : Tél. : 04 67 92 25 21 CIVAM BIO Pyrénées Orientales : 04 68 35 34 12

AutresFREDON Nord Pas-de-Calais : 21, rue Becquerel -BP 74 - 62750 Loos en Gohelle - Tél. : 03 21 08 62 91- Fax : 03 21 08 64 95ADABIO : Mail : [email protected] - Genech : Ins-titut de Genech, rue Libération, 59242 Genech

RemerciementA tous ceux et celles qui ont participé à l’élaboration dece “qui fait quoi?” en nous envoyant leurs informations.

13n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri

Lutte contre le mildiou en culture biologique detomate de plein champ Recherche d’alternatives au cuivrePar Jérôme Lambion (GRAB1) et Jérôme Bezert (SONITO2)

MaraîchagMaraîchage

En agriculture biologique, le cuivre est très largement utilisé car il est le seul produitréellement efficace contre de nombreux agents pathogènes, notamment le mildiou et lesbactérioses. Son usage répété conduit cependant à son accumulation dans le sol, qui induitune toxicité à long terme vis-à-vis de la microflore édaphique. C’est pourquoi laréglementation européenne de l’AB a imposé en avril 2002 une limitation de la doseannuelle à 8 kg/ha/an de cuivre métal à partir de 2002, puis à 6 kg/ha/an de cuivre métalaprès 2006. A plus long terme, l’usage du cuivre risque d’être interdit3.

Pour répondre à cette exigence régle-mentaire, l’INRA d’Avignon, leGRAB et la SONITO participent à unprogramme commun d’expérimenta-tion dont le thème principal est larecherche d’alternatives au cuivre enculture biologique de fruits et delégumes ainsi qu’en viticulture. En maraîchage, la recherche porte surla lutte contre les principales maladiesen culture de tomate de plein champdestinée à l’industrie : le mildiou (Phy-tophthora infestans) et les bactérioses(Pseudomonas tomato pv. syringae etXanthomonas campestris pv. vesicato-ria). Seuls les essais mildiou sont pré-sentées dans cet article.Différentes voies de recherche ont ététestées au cours des deux années duprogramme.

2002 :comparaison de variétés tolé-rantes et de différentescadences de traitements.

2003 :comparaison de variétés tolé-rantes, tests d’une dose réduitede cuivre et de produits alter-natifs au cuivre, notammentles Stimulateurs des DéfensesNaturelles (SDN).

Les essais ont eu lieu sur la station

d’expérimentation de la SONITO àAvignon. Les pieds de tomate, plantésen plein champ aux alentours du 10juillet sont irrigués par un système degoutte à goutte. Une brumisationtoutes les trois heures permet de main-tenir un niveau d’humidité favorableau développement du mildiou. L’essaicomporte trois répétitions (parcellesélémentaires de 7 m2). Une inoculationest réalisée sur des plants situés entreles parcelles élémentaires. Les dosessont calculées pour un mouillage de200 l/ha. On note le nombre defolioles présentant des symptômes demildiou, sur 30 folioles (15 feuilles)par parcelle élémentaire.

Variétés tolérantes etfréquence de traitement(essai 2002)L’équipe de René Damidaux (INRAAvignon) a introduit dans plusieursvariétés commerciales un allèle detolérance au mildiou et un allèle derésistance à la bactérie Pseudomonas,ces nouvelles variétés sont appeléesdoubles hétérozygotes. L’essai mené en2002 avait pour objectif de comparer

ces variétés, censées être tolérantes aumildiou et au Pseudomonas, avec lesvariétés commerciales dont elles sontissues.De plus, au cours du même essai,deux fréquences différentes d’applica-tion de traitements cupriques ont étéétudiées (tableau 1).

Early Mech semble moins sensible queRio Grande (maximum atteint infé-rieur à 30% de folioles touchés contre45% pour Rio Grande) (figure 1).

Pour Early Mech, sans traitementcuprique, la présence de l’allèle detolérance semble apporter un avanta-ge en termes de tolérance au mildiou: la variété double hétérozygote pré-sente, à chaque notation, un niveaud’attaque inférieur à la variété homo-

1 GRAB : Groupe de Recherche en Agricul-ture Biologique

2 SONITO : Société Nationale Interprofes-sionnelle de la Tomate

3 Dossier cuivre – Alter Agri N°53 mai/juin2002

4 Sur les modalités sans traitementcuprique, la quatrième observation n’a puêtre réalisée car la microparcelle était“brûlée” par différentes maladies.

16 Alter Agri • janvier/février 2004 • n°6314

zygote (le 9/10 : 14,5% contre29%)4. Par contre, aussi bien sur Early Mechque Rio Grande, les traitements réali-sés semblent masquer les différencesde niveaux de tolérance entre les varié-tés initiales et les doubles hétérozy-gotes : quelle que soit la fréquence destraitements, il n’apparaît aucune diffé-rence que l’allèle de tolérance soit pré-sent ou non.Par ailleurs, les variétés sont légèrementplus touchées quand les traitementssont espacés de deux semaines, maiscette différence est trop faible (pas plusde 5%) pour être significative.L’essai mené en 2002 a été réalisédans des conditions difficiles : la cul-

ture a d’abord rencontré des condi-tions ventées qui ont limité le déve-loppement du mildiou puis des préci-pitations très fortes ont provoquél’inondation de la parcelle, fragilisantainsi les plants. Cependant, des tendances apparais-sent : l’introduction de l’allèle de tolé-rance chez Rio Grande et Early Mechne semble pas avoir beaucoup amélio-ré le niveau de tolérance au mildiou.Seul Early Mech semble bénéficierd’un certain niveau de tolérance aumildiou, en l’absence de traitementcuprique, quand l’allèle est présent.Early Mech non hétérozygote se com-porte comme Cannery Row et PerfectPeel, vis à vis de l’attaque de mildiou.

Dès qu’un traitement est réalisé, l’at-taque de mildiou diminue fortement.La différence entre les deux fré-quences de traitement (7 ou 14 joursentre les traitements) est trop faiblepour être significative. De même lestraitements masquent les différencesde comportement au niveau variétal.

Variétés tolérantes etproduits alternatifs aucuivre (essai 2003)L’essai réalisé en 2003 a eu pourobjectif de tester à nouveau les sensi-bilités variétales au mildiou, ainsi qued’observer l’efficacité d’une doseréduite de cuivre et de 2 produitsalternatifs au cuivre (seuls ou en asso-ciation avec une dose réduite decuivre).

Modalités testées en 2003(tableau 2)On observe une nette différence desensibilité variétale vis à vis du mil-diou : Perfect Peel se montre très sen-sible tandis que Mecline montre unecertaine tolérance. La tolérance d’Ear-ly Mech se situe à un niveau intermé-diaire entre les deux variétés précé-dentes en cas de traitementscupriques. En l’absence de traitementscupriques, son comportement estcependant très proche de Perfect Peelsensible.

La variété Early Mech est très sensibleau mildiou : 10 jours après l’appari-tion des premiers symptômes, plus de90% des folioles du témoin non traitésont touchées. .Le Kocide pleine dose permet de limi-ter fortement l’attaque de mildiou :seulement 20% environ des foliolessont touchés le 15/10. Le Sérénade appliqué seul n’a aucuneefficacité pour lutter contre le mil-diou : sa courbe suit étroitement celledu témoin non traité.Le Kocide à dose réduite permet demaintenir l’attaque à un niveau inter-médiaire (environ 40% le 7/10 et le15/10). Le Sérénade et le SAM2003,appliqués en mélange avec cette doseréduite de cuivre, n’apportent aucuneefficacité supplémentaire vis-à-vis ducuivre à dose réduite (pas de différen-

Figure 1 : Effet de la fréquence de traitement et de la présence de l’allèle de résistance surl’attaque de mildiou - variété Early Mech

1/10 6/10 11/10 16/10 21/10 26/10

EM dble hétéro 7 j entre traitements EM 14 j entre traitements

EM non traitéEM dble hétéro 14 j entre traitements

EM dble hétéro non traitéEM7 j entre traitements

Évolution du nombre de folioles touchés par le mildiou (en %) - Variété Early Mech

0

5

10

15

20

25

30

35

Tableau 1 : modalités testées en 2002 - Variétés :Cannery Row (noté C) témoin sensible, variété très cultivée dans les années 80 et 90Perfect Peel (noté PP) variété rustique tolérante aux bactérioses, très cultivée depuis le milieu des

années 90Early Mech (noté EM) ancienne variété qui n’est plus cultivée en FranceEarly Mech - double Variété avec 1 allèle de tolérance au Phytophthora, 1 allèle de résistance au hétérozygote (noté E++) PseudomonasRio Grande (noté RG) ancienne variété qui n’est plus cultivée en France mais encore utilisée dans

d’autres pays : Tunisie, … Rio Grande - double Variété avec1 allèle de tolérance au Phytophthora, 1 allèle de résistance au hétérozygote (noté R++) Pseudomonas

Traitements (réalisés du 12/09 au 15/10) :- témoin non traité- 3 traitements de 3,57 kg/ha de Kocide 2000 (soit 1,25 kg de cuivre métal par

traitement) tous les 7 jours (dose totale de cuivre métal : 3,75 kg/ha)- 3 traitements de 3,57 kg/ha de Kocide 2000 tous les 14 jours (dose totale de

cuivre métal : 3,75 kg/ha)

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 15

ce significative quelle que soit ladate).Pour cette variété Early Mech, lesalternatives au cuivre, associéesou non au traitement cuprique, nemontrent aucune efficacité.En ce qui concerne les traitementsà base de cuivre, la fréquenced’attaque des folioles par le mil-diou n’est jamais significative-ment différente entre les 2 dosesde cuivre testées, quelles quesoient la date et la variété. Il exis-te cependant une différence entreles 2 doses : au 15/10, 20% defolioles sont touchés pour la plei-ne dose et 40% pour la doseréduite. Il serait donc hasardeuxde prétendre qu’il est possible deréduire les doses de cuivre appor-tées en deçà de 6kg/ha/an.Les alternatives au cuivre testées(Sérénade : bactérie antagonisteet SAM2003 : stimulateur desdéfenses naturelles des plantes) nemontrent pas une efficacité satis-faisante, quelle que soit la variétéconsidérée.La fréquence d’attaque de mil-diou pour le Sérénade appliquéseul n’est jamais significativementdifférente de celle observée pourle témoin non traité. De plus,SAM2003 et Sérénade associés àune dose réduite de cuivre n’ontpas permis d’apporter une effica-cité supplémentaire en comparai-son au Kocide appliqué à 70% dela pleine dose.

ConclusionAprès deux années d’essai, il appa-raît qu’aucune variété ne montreune résistance au mildiou suffisan-te pour pouvoir se passer des trai-tements à base de cuivre. La dosede cuivre peut être réduite (4,5kg/ha en 2003) et les traitementsespacés. Mais jusqu’à présent, l’ab-sence de produits alternatifs suffi-samment efficaces et la tolérancemédiocre des variétés doubles hété-rozygotes rendent les traitementscupriques encore indispensablespour mener une culture biologiquede tomate de plein champ. ■

Tableau 2 : trois variétés testées

Early Mech, Perfect Peel, MéclineMécline est un type Early Mech possédant en plus l’allèle de tolérance au mildiou.

TraitementsModalité Type de produit Dose d’application Dose totale

par traitement de cuivreTémoin non traitéKocide 101 (pleine dose) hydroxyde : 2,5 kg/ha 6,25 kg/ha

50% de cuivre métalKocide 101 (70% pleine dose) hydroxyde : 50% de 1,75 kg/ha 4,38 kg/ha

cuivre métalSérénade + Kocide 101 Bacillus subtilis + 4l/ha +1,75 kg/ha 4,38 kg/ha(70% pleine dose) hydroxyde de cuivreSAM 2003 + Kocide 101 Stimulateur des défenses 6l/ha + 1,75 kg/ha 4,38 kg/ha(70% pleine dose) naturelles des plantes

+ hydroxyde de cuivreSérénade Bacillus subtilis 4l/ha

Evolution du nombre de folioles touchés par la mildiou (en %)protection Kocide pleine dose (total : 6,25 kg CU/ha)

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

45,00

50,00

26/09 01/10 07/10 15/10

Cu100

en %

Early Mech Mecline Per fect P eel

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

26/09/03 01/10/03 07/10/03 15/10/03

EM - Cu100 EM - Cu70 EM - SamCu EM - SerCu EM - Sérénade EM - témoin

a

b

bc

aa

a

b

b c

c

b

Evolution du nombre de folioles touchés par la mildiou (en %) - Variété Early Mech

Cu100 : Kocide pleine dose - Cu70 : Kocide 70% pleine dose - SAMCu : SAM2003 +Kocide 70% pleine doseSerCu ; Sérénade + Kocide 70% pleine dose - Sérénade : Sérénade seul - Témoin : Témoin non traité

Des lettres différentes indiquent une différence significative par le test de Newman-Keuls au seuil de 5%.

Traitements réalisés les 04/09, 11/09, 19/09, 26/09, 7/10

Figure 2 : différence de sensibilité variétale au mildiou - essai 2003

Figure 3 : Efficacité des différents traitements - variété Early Mech

Alter Agri • janvier/février 2004 • n°6316

Les sols cultivés sont soumis à de fortespressions d’utilisation engendrant desdégradations plus ou moins visibles etplus ou moins irréversibles (érosion,pertes de matières organiques, diminu-tion de l’activité biologique, contamina-tions par des “Eléments Traces Métal-liques”, etc..). Une prise de conscience deces problèmes a entraîné ces dernièresannées la rédaction de textes réglemen-taires destinés à les protéger et à encou-rager la régénération des sols dégradés1.L’application de ces textes se heurteracependant à la quasi-inexistence d’outilsquantitatifs permettant de juger de l’étatd’un sol, notamment son activité biolo-gique. Il est donc important de progres-ser dans la connaissance de la fertilité dessols et d’établir des indicateurs pertinentsde suivi de cette fertilité dans le temps. Un dispositif expérimental a été mis en

place à la ferme de la Bergerie (exploita-tion biologique du Val d’Oise). Il a pourobjectif de contribuer à une meilleureconnaissance de la fertilité des sols grâce àla confrontation de nombreux indica-teurs. Il aborde en particulier la compo-sante biologique, dont le rôle majeur estjusqu’à présent paradoxalement peu étu-dié. Ce dispositif teste une rotation céréa-lière de 8 ans en système biologique sansélevage2 (figure 1). Il est constitué de 8parcelles attenantes de 8 ha environ demoyenne, sur chacune desquelles est culti-vé l’un des termes de la rotation. L’une descontraintes de ce dispositif est de minimi-ser les apports d’amendement et d’engraisorganiques afin d’approcher au maximuml’autonomie. Les apports de compost et lestraitements sont exclus.

L’étude en cours et les mesures que nousévoquons ci-après doivent être considé-rées comme un travail préliminaire desti-né, à terme, à proposer des solutionssimples et pertinentes pour les agricul-teurs.La méthodologie mise en place sedécompose en trois phases : 1) réalisa-tion de cartes des sols destinées à optimi-ser le plan de prélèvement, 2) observa-tions de terrain grâce à la description defosses pédologiques et 3) analyses physi-co-chimiques et biologiques de labora-toire.

Optimisation des plansde prélèvementLa mesure de la résistivité des sols consisteà injecter un courant électrique puis àmesurer la réponse du sol au passage de cecourant sur trois volumes de sol (0-50 cm,0-1 m et 0-2 m). Elle est réalisée à l’aided’un dispositif tracté par un quad et munid’un dGPS (schéma 1). Les mesures sonteffectuées tous les 20 cm grâce à un radaret la maille est de 6 ou 12 m. Cette mesu-re, dont l’unité est le Ohm.m, est corréléeavec divers paramètres du sol : étathydrique, texture, profondeur de la rochemère, présence de fentes de retrait, decailloux... Les valeurs brutes sont traitéespour aboutir à la réalisation de trois cartes

Comment mesurer la fertilité d’un sol biologique?Contribution d’un dispositif expérimental

Par Stanislas Lubac, Philippe Viaux (ARVALIS Institut du végétal)

AgronomieAgronomie

La fertilité d’un sol est une notion difficile à apprécier. Les définitions que nous pouvons en faire sontmultiples et prennent plus ou moins en compte les différentes composantes physico-chimiques et biologiquesdu sol. Nous proposerons de retenir ici cette définition : “la fertilité d’un sol est le résultat de l’expression etdes interactions des composantes chimiques, physiques et biologiques d’un sol qui aboutissent à des récoltes(qualité et quantité) et/ou à des conditions de travail du sol jugées optimales et durables dans le temps”. En

introduisant la notion de temps, nous pouvons ainsi anticiper la dégradation ou l’amélioration de lafertilité et donc l’effet à moyen ou à long terme sur le rendement. Cette définition ne nous dit cependant pas

comment apprécier le niveau de fertilité d’un sol. Classiquement on définit la fertilité d’un sol à l’aided’analyses physico-chimiques (teneur en argile, en matière organique, en P, en K, etc.). Mais si ces

informations sont nécessaires, elles sont insuffisantes en particulier pour les agrobiologistes.

1 En particulier la “conditionnalité” intro-duit dans la PAC 2003, ou dans le textesur une stratégie thématique sol 2003 quipréfigure une directive Européenne...

2 “un système sans élevage a été volontai-rement choisi. En effet, la question de labaisse de fertilité et donc de son apprécia-tion se pose surtout dans les exploitationssans élevage, la présence de prairies de 3ans ou plus dans une rotation étant unfacteur qui permet dans la grande majori-té des situations françaises de maintenirvoire d’améliorer la fertilité d’un sol.”

Luzerne

Mélangecéréalier

Blé

Blé Blé

Féverole Triticale

Figure 1 : rotation mise en place sur les par-celles de la Motte

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 17

des sols, correspondant aux trois volumesde sol prospectés (figure 2). Les cartesobtenues permettent de visualiser deszones homogènes. Des observations ouanalyses de terrain sont nécessaires pourexpliquer l’hétérogénéité. Les avantages decette méthode sont la rapidité des mesures(10 à 15 ha parcourus en une heure) et laprécision des limites de zones délimitées.

Les valeurs mesurées ont permis d’établirde bonnes corrélations entre, d’une part,valeur de résistivité et teneur en argile(R2= 0.722), et d’autre part, valeur derésistivité et profondeur de la roche mère(la résistivité des sols les moins profondsest systématiquement beaucoup plus éle-vée, car le courant circule moins biendans la roche). L’intérêt majeur des cartes de résistivitéréside dans la possibilité d’optimiser defaçon rigoureuse le plan de prélèvementen prenant en compte la variabilité intra-parcellaire : les prises d’échantillon peu-vent être réalisées au cœur des zoneshomogènes. Si le nombre de prélève-ments est limité, il est possible de choisirla zone la plus représentative des par-celles.

Des indicateurs pourmieux appréhender lafertilité des solsL’une des originalités qui donne son inté-rêt à cette étude est le rassemblement surun même site de nombreuses mesures(tableau 1) habituellement effectuées iso-

lément les unes des autres, ce qui permetde tester leur pertinence et de mettre enévidence d’éventuelles relations entre desindicateurs complexes et des indicateurssimples, utilisables par l’agriculteur. Aterme, seuls les indicateurs simples etsynthétiques seront probablement utili-sés. Tableau 1 : Ensemble des mesures et desindicateurs réalisés dans le dispositif deLa Motte

Indicateurs et mesures biologiquesFractions de la matière organique : - Biomasse microbienne - Matière organique labileTaux de mycorhizationActivité lombricienneDiversité de la microfloreMinéralisation du carbone et de l’azoteActivité enzymatiqueBiodiversité : approche de la flore adventice

Autres indicateurs et mesuresRésultats de récolte : - Rendement- QualitéAnalyses physico-chimiquesAnalyses spécifiques de phosphoreProfils tarièreProfils culturaux et pédologiquesCarte de résistivité des solsMéthode Hérody

Le sol est un milieu complexe où lesinteractions entre les composantes physi-co-chimiques et biologiques sont mul-tiples. L’interprétation des données bio-logiques ne peut donc pas se faire indé-pendamment des autres analyses. Elle estgénéralement délicate, dans la mesure oùles références sont encore peu nom-breuses. D’autre part, ces analyses sontpour la plupart réalisées dans des labora-toires de recherche, ce qui les rend coû-teuses.

Les mycorhizes sont des symbiosesentre une racine et un champignon. Laplupart des plantes cultivées possèdentdes endomycorhizes, il s’agit demycélium qui pénètre entre les cellulesdes racines et qui réalise avec celles-ci deséchanges au niveau de suçoirs. Cemycélium se prolonge également dans lesol où il prélève des éléments minéraux.La plante fournit des éléments carbonésau champignon alors que celui-ci luiapporte, entre autre, phosphore et eau.En général, plus un sol est pauvre enphosphore, plus les plantes cultivées sontmycorhizées, mais beaucoup d’autresfacteurs influent sur la mycorhization. Lechampignon permettant de mieux

explorer le sol, plus le taux demycorhization (pourcentage de racinesmycorhizées) est élevé, plus la planteprésente une croissance importante. Laméthode employée consiste à préleverdes racines, à les laver puis à les colorerà l’aide de bleu trypan. Un comptagedétermine le taux de mycorhization de laplante. Contrairement à nos attentes, les résul-tats de cette mesure sur le dispositif de laMotte ne sont pas en accord avec labibliographie3.

La biomasse microbienne est lamesure de la quantité totale des micro-organismes du sol. Cette mesure estintéressante à suivre car elle correspondau compartiment actif de la matièreorganique, agent d’évolution de celle-ci.La méthode consiste à fumiger unéchantillon de terre à l’aide de vapeurs dechloroforme puis à doser le C-CO2carbone (fumigation-extraction). Ladifférence entre la quantité de carbone decet échantillon et celle d’un échantillonéquivalent non fumigé permet dedéterminer la quantité de carbonemicrobien, dont on déduit la biomassemicrobienne. Plus que la valeur absoluede cette mesure, c’est l’évolution durapport C biomasse microbienne/Corganique total qui est intéressant àsuivre. Dans l’étude menée, les résultats desmesures de biomasse microbienne indi-quent une très bonne corrélation avec lateneur en limons (R2 = 0.81) et l’hydro-morphie (R2 = 0.74). La structure des solslimoneux est en effet moins bonne quecelle des sols plus argileux ; l’air et l’eau ycirculent moins bien ce qui est donc moinsfavorable à l’activité biologique. Les zonesles plus hydromorphes sont égalementdéfavorables au développement desmicro-organismes.

De la carte de résistivité àla classification des zonesd’analyses La carte de résistivité des sols a permis dechoisir 17 zones d’analyses. La figure 3permet de visualiser les emplacements etles différentes mesures effectuées sur cha-cune de ces zones. Un classement de cesdernières (méthode statistique : classifi-

QUADdGPS Injection

d'un courant électrique

Mesure dela résistivité

à troisprofondeurs

50 cm

1 m

2 m

Schéma 1 : principe de la mesure de résistivité

Figure 2 : Cartes de résistivité de la Motte (la superficie de chaque bande est d’environ 8 ha)

Voie 1 : 0-50 cm Voie 1 : 0-1 m Voie 3 : 0-2 m

3 La corrélation avec le niveau de phospho-re du sol (mesuré avec la méthode Joret-Hébert) est certes négative, mais le coeffi-cient est faible (R2 = 0.38).

18 Alter Agri • janvier/février 2004 • n°63

cation ascendante hiérarchique) a permis de former quatregroupes de zones homogènes. Les paramètres pris encompte dans cette classification sont la description desfosses pédologiques, le taux d’argile, le pH, le rapportC/N, le taux de matière organique, la CEC, le pourcenta-ge de CaO, de K2O, de P2O5, de Na2O, de MgO, lesoligo-éléments, la biomasse microbienne et la matièreorganique labile. Il est très intéressant de constater quechacune des classes ainsi identifiées correspond de maniè-re bien corrélée aux valeurs de résistivité des sols. A titred’exemple, la classe 1 correspond aux sols les plus fragiles(sujets en particulier à la battance), mais potentiellementfertiles ; ils correspondent dans le cas du dispositif de laMotte aux zones rouges de la carte de résistivité. Peut-êtrepourra-t-on à terme employer la mesure de résistivité pourjuger de la fertilité d’un sol ?

Le travail préliminaire effectué sur le dispositif de la Mottenous permet de tirer un certain nombre d’enseignementssur les indicateurs utilisés. Les analyses physico-chimiquessont intéressantes, mais il serait pertinent de réorienter leurinterprétation dans le contexte de l’agriculture biologique.La pertinence de certains des indicateurs choisis, notam-ment biologiques, devra être évaluée dans l’avenir, et nousdonnera un certain nombre d’éléments pour évaluer l’inté-rêt de la diffusion de leur utilisation à plus grande échelle.Les renseignements apportés par ceux-ci sont plus oumoins simples à interpréter. Si la biomasse microbiennepeut relativement bien s’expliquer, d’autres méthodes sontmoins faciles à utiliser et sont parfois d’un coût trop élevé.Ainsi, la méthodologie employée pour effectuer la carto-graphie, à savoir la mesure de résistivité, est une méthodeinnovante qui ne peut pas à l’heure actuelle se voir appli-quer directement chez l’agriculteur, en raison de son coûtet de sa difficulté d’interprétation. Les indicateurs suivis dans le dispositif de la Motte ne pour-ront réellement être jugés qu’au terme de plusieurs cam-pagnes de mesures. Il sera alors très enrichissant de juger dela pertinence, de la fiabilité, de la sensibilité, de la facilitéd’interprétation, de la reproductibilité et du coût de chacun,afin de déterminer s’il s’agit ou non de bons indicateurs. Le dispositif de la Motte continuera à être suivi dans lecadre du programme de recherche ACTA-INRA “Fertiagri-bio”, dont l’ITAB assure la coordination. ■

Figure 3 : emplacement des analyses et observations réaliséessur le dispositif de la Motte (superficie totale : 64 ha)

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 19

L’action est conduite sur des parcellesde maraîchage de plein champ exploi-tées en agriculture biologique depuisdes durées variables. Les méthodes mises en œuvre offrentune bonne vision de la diversité desoutils qui peuvent être employés, etdont les objectifs sont souvent complé-mentaires. L’évolution des connais-sances scientifiques et des demandesexprimées sur le terrain conduit à uneadaptation permanente des techniques ;c’est le cas par exemple des analysesorgano-biologiques.

Les diagnostics de terrainLa fertilité est très largement fonctiondes caractéristiques physiques du sol,qu’il faut savoir examiner avant deprescrire la réalisation d’analyses delaboratoire et avant d’agir en matièrede techniques culturales.

■ La connaissance du sol s’appuied’abord sur les données de la pédo-logie, qui permettent de caractériserla fertilité potentielle : type de soldéterminé par une succession d’hori-zons de texture, porosité et chargeen éléments grossiers variables ; pré-sence de discontinuités texturales oustructurales ; migrations et accumu-lations d’éléments (dépôts de carbo-nates par exemple), problèmes d’hy-dromorphie...

■ Le profil cultural permet de diagnos-tiquer objectivement l’impact desfaçons culturales sur la fertilité phy-sique des sols. Cette méthode consis-

te à décrire les horizons supérieursen identifiant les états structurauxdu sol (structure continue, fragmen-taire ou particulaire), le mode d’as-semblage, et l’état interne desmottes. Les descriptions sont repé-rées dans l’espace en liaison avec lespassages d’outils. Le degré de com-paction est apprécié par la porositéde l’horizon et des mottes à l’aided’une nomenclature précise. Le pro-fil cultural permet de déceler l’in-fluence des passages de pneuma-tiques et des outils de travail du sol,de localiser les zones de lissage et decompaction et de préconiser desmesures curatives le cas échéant.

■ L’activité des vers de terre est unindicateur biologique intéressant etrelativement simple à observer. Lenombre et le type de galeries rensei-gnent sur l’intensité de l’activité. Lenombre et le type de vers de terrepermettent d’améliorer l’informa-tion en renseignant sur l’état biolo-gique du sol.

■ L’étude des plantes bio-indicatricesdonne des indications sur l’état dumilieu à une période donnée et pré-sente l’avantage d’être facilementmise en œuvre pour peu que l’on dis-pose de compétences botaniques.Le postulat de base de cette méthodeest que la plupart des espèces végé-

Méthode de diagnostic de la fertilité du solPar Hélène Védie (GRAB)

AgronomieAgronomie

Depuis 3 ans, le Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB) étudie différentesméthodes de diagnostic de la fertilité des sols, afin de mieux connaître les informationsapportées par chacune d’elle, et d’étudier la cohérence des résultats obtenus. A cette occasionle GRAB fait intervenir des experts de ces différentes techniques sur le terrain au cours d’unejournée ouverte à un large public (producteurs, techniciens, étudiants…).

Les analyses de laboratoire permettent d’affiner le diagnostic

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tales ont besoin de conditions demilieu précises pour assurer la levéede dormance de leurs graines, cesconditions étant connues par l’étudede leur biotope primaire (présencenaturelle des plantes, sans interven-tion de l’homme). La présence decertaines espèces en parcelle cultivéepeut donc être révélatrice de condi-tions telles que : sol calcaire outassé, milieu anaérobie ou riche enéléments fertilisants…

■ La méthode BRDA-HérodyCette méthode combine systémati-quement les approches pédologiqueset agronomiques, à la fois sur le ter-rain et au laboratoire.L’approche de terrain permet de fairele point sur les données géologiques(nature des particules minérales pré-sentes), les données climatiques et lesconditions de milieu (milieu poreux etaéré ou tassé et asphyxié, niveaud’oxydo-réduction, niveau de décom-position de la matière organique…).

Les analyses delaboratoireElles fournissent des informationscomplémentaires aux observations deterrain (détermination précise de latexture, valeur du pH), ou supplémen-taires (teneurs en éléments fertilisants,caractérisation de la matière orga-nique...). Elles permettent de tirer desconséquences pratiques sur les tech-niques à employer, mais constituentaussi des points de repère indispen-sables pour juger de l’évolution desparamètres, et donc du résultat destechniques employées sur une parcelle.

Les analyses de laboratoire réaliséespar le BRDA-Hérody sont des testschimiques, non normalisés, qui vontpermettre de caractériser :

• le Coefficient de Fixation (CF) quidonne la mesure de la proportion etde la qualité des argiles minéralo-giques. L’interprétation des autresparamètres (Ca, Mg, acidité…) et lespréconisations d’apport sont ajustéesen fonction du CF ;

• les liaisons Fer et Calcium qui assu-rent la liaison entre les éléments orga-niques et particules minérales finesdu sol et ainsi la formation du com-plexe organo-minéral (COM) ;

• les teneurs en éléments fertilisants(P, K, Mg) ;

•plusieurs compartiments de matièresorganiques, actives ou passives.

La spécificité des analyses Alma Terraest liée à l’évaluation biologique dessols, à partir de la caractérisation desmatières organiques (MO) et de lamesure des activités microbiennes pardes méthodes susceptibles d’être utili-sées dans un laboratoire en routine. Laméthodologie est bâtie à partir desmesures de trois grandes caractéristiques.

•La caractérisation de 2 types de MOpar fractionnement physique granu-lométrique :

- “MO libre”, MO jeunes à miné-ralisation rapide,

- “MO liée”, matières évoluées detype humique.

•La mesure de la biomasse microbienne.•La mesure des activités minéralisa-

trices du carbone et de l’azote.

Ces analyses permettent de définir un“statut organique” de la parcelle et d’entirer des conséquences en terme de four-niture d’azote par minéralisation. Ellespermettent aussi d’orienter les apportsde matière organique vers des matièresplus ou moins précurseurs d’humus.

Les premièresobservations

Ces observations ont été réalisées pardes spécialistes de chacune desméthodes (voir tableau 1).

Les parcelles maraîchères étudiées ontété diagnostiquées de façon globale(tour de champ, situation dans le pay-sage, flore spontanée...) et par desobservations plus fines dans une fossed’une profondeur de 1,5 m. Les princi-pales caractéristiques de ces parcellessont regroupées dans le tableau 2.

Une structure souventdégradéeLa structure du sol est dégradée sur lestrois parcelles observées. Le niveau dedégradation ne dépendant pas forcé-ment de la sensibilité “pédologique”du sol, résultant de sa texture. En géné-ral, ce sont des interventions réaliséesdans de mauvaises conditions, commec’est bien souvent le cas en maraîcha-ge, qui ont plus ou moins dégradé lastructure.

Ainsi, sur les parcelles étudiées, lacompaction de l’horizon supérieur vade 50 % du volume occupé par desmottes très compactes (site A) à 95 %du volume très compacté (site C). La

Tableau 1 : Intervenants ayant réalisé les diagnostics

Intervenant Organisme Méthode mise en oeuvreJean-Pierre PENEL Chbre d’Agri. du Vaucluse Profil pédologiqueYvan GAUTRONNEAU ISARA Profil culturalDominique MASSENOT AMISOL Méthode du BRDA-HérodyGérard DUCERF PROMONATURE Plantes bio-indicatricesXavier SALDUCCI ALMA-TERRA Analyses classiques et biologiques

Tableau 2 : Parcelles en maraîchage de plein champ ayant fait l’objet des diagnostics

Lieu Site A Site B Site CAvignon (84), GRAB Lambesc (13), Arnaud St Siffret (30), Muffat

AB depuis En conversion 30 ans (biodynamie) 15-20 ans

Type de sol Sol limono-argileux profond, Sol sablo-limoneux calcaire, Sol sablo-argilo-limoneuxcalcaire, développé sur des profond, développé sur d’origine alluviale, reposantalluvions récentes des molasses calcaro- sur un substrat de grès

gréseuses du Miocène calcaire.

Particularités Sol sensible à la compaction Sol peu sensible à la Horizons de texture et aux tassements, très calcaire compaction, très calcaire discontinue(pH=8,5) (pH=8,5), un peu faible

en MO Hydromorphie temporaire

Rotation Début du maraîchage après 15 Salade en février, puis melon, 3 ans de légumes, 1 an culturale ans de verger et 2 ans de friche courgette, pomme de terre… de céréales, engrais verts.

Fertilisation Engrais minéraux complets 20 t/ha compost de fumier 1 à 3 t/ha d’amendement avant conversion d’ovins + 2 t/ha tourteau du commerce + 1,5 t/ha

de ricin + préparations d’engrais de type 2/3/3 biodynamiques + purins de plantes.

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semelle de labour est présente danstous les cas. La compaction peut aussiaffecter les horizons situés sous lacouche labourée, jusqu’à 50 cm deprofondeur, avec succession de struc-tures lamellaires (site B), ou une struc-ture continue (site C). Ces zones com-pactées sont en général traversées parles racines fines, mais elles ne le sontpas, ou peu, par les racines plus grosseset les vers de terre, très peu présents surles trois parcelles. Le volume de solexploité est donc fortement réduit.

L’étude des plantes bio-indicatricesconfirme cet état de compaction, avecnotamment la présence de ravenellepolymorphe, capselle bourse à Pasteurou plantain majeur.

Pour améliorer des structures forte-ment dégradées, les solutions biolo-giques (engrais verts...) ne suffirontpas : on est bien souvent obligé d’envi-sager un sous-solage, à réaliser dans debonnes conditions (risques de lissage sile sol est trop humide, et d’émiette-ment si le sol est trop sec).

Il faut ensuite savoir attendre avantd’intervenir pour toute opération detravail du sol : la terre doit être bienressuyée, d’autant plus si la parcelle estsensible à des excès d’eau temporaires.Les pneus basse pression permettent delimiter les risques de tassement.

Des sols riches en élémentsnutritifs

Les analyses de laboratoire, qu’ellessoient “classiques” ou du BRDA-Hérody révèlent des sols riches enphosphore, potassium et magnésiumdans les trois situations. Les stratégiesde fertilisation pratiquées par lesexploitants semblent donc a prioricohérentes avec les rotations cultu-rales, bien que la situation puisse évo-luer et que le jugement doive se fairesur le long terme.

Des analyses organo-biologiques ... variées !

Dans les deux parcelles dont le sol estde nature sableuse (sites B et C), letaux de matière organique est plutôtfaible, inférieur à 2 %. Cette constata-tion est assez courante dans les solssableux, où la minéralisation estimportante.

L’équilibre entre les formes de matièresorganiques, “libres” ou “liées” par lesanalyses Alma-Terra, ou “fugitives” ou“stables” par les analyses du BRDA,sont assez variables entre les sites, etsurtout ne sont pas toujours concor-dantes...

L’activité microbienne est en généralesatisfaisante, avec de fortes potentiali-tés de minéralisation de l’azote (de 100

unités/ha/an sur le site C à plus de 300unités/ha/an sur le site B).

L’optimisation du statut organique dessols semble passer par la “techniquedu double-apport” : un apport deMO précurseur de matières jeunes àturn-over rapide (type guano ouengrais vert) au printemps pour stimu-ler l’activité microbienne et un apportde MO précurseur d’humus stable àl’automne (type compost, amende-ment, déchets verts).

Un premier bilanLes méthodes de diagnostic de fertilitéd’un sol mises en œuvre sur plusieursparcelles depuis 2001 apparaissentcomplémentaires à bien des niveaux.

Les études de terrain, incontournables,donnent accès à de précieux renseigne-ments que ne révèlera pas l’analyse :potentiel pédologique, état de la struc-ture, sensibilité à l’hydromorphie... Lesprofils pédologique et cultural, lesdonnées géologiques fournissentautant d’informations utiles à la com-préhension du fonctionnement du solet des cultures. L’étude de la florespontanée permet de confirmer un cer-tain nombre de caractéristiques de laparcelle ; bien qu’un peu approximati-ve elle a le mérite d’être facilementmise en œuvre et de ne pas nécessiterd’ouverture de fosses.

Les discordances portent essentielle-ment sur la typologie des matièresorganiques, preuve que cette détermi-nation, préoccupation relativementrécente en analyse de laboratoire, feraencore l’objet de nombreux débats etmises au point.

Elles apparaissent peu sur l’apprécia-tion relatives aux teneurs en élémentsfertilisants dans les parcelles étudiéesoù les sols sont plutôt riches. Ponctuel-lement, en cas de teneur moins élevée,le sol est plutôt jugé “normal” en ana-lyse classique et “pauvre” en analysedu BRDA-Hérody.

Cette action est poursuivie par leGRAB en 2004 sur de nouvelles par-celles, puis les diagnostics serontrenouvelés sur les premières parcelles,afin de connaître l’évolution des para-mètres mesurés après 4 ans. ■

Fosse ouverte en 2003 dans une parcelle avec engrais vert d’orge et de vesce

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Afin de répondre aux questions posées parles scientifiques, mais aussi par les prati-ciens sur les relations entre l’approche clas-sique et l’approche “Hérody”, le GIS-GEPAB3 a engagé à partir de 1996, enaccord avec Yves Hérody, une étude decomparaison de ces approches dans lecontexte polyculture breton. Cette étude aabouti à la publication d’un document4

duquel sont extraits les principaux résul-tats présentés ici et auquel le lecteur estinvité à se référer pour une informationplus complète.Dans le cadre de cette étude, l’approche“Hérody” est comparée aux méthodesauxquelles les agriculteurs bretons ont cou-ramment accès, à savoir : la méthode duprofil cultural5, la méthode tarière adaptéeau contexte Armoricain6, et les méthodesd’analyses physico-chimiques réaliséesdans un laboratoire d’analyses départe-mental7. Les approches sont comparées en termes de(i) paramètres et méthodes d’analyse, (ii)valeurs associées à ces paramètres, et (iii)diagnostics et conseils finaux. Afin d’intégrer la variabilité pédologiquerégionale, l’étude a été réalisée sur quatre

parcelles en prairie permanente, différentespar leur substrat pédologique (schistetendre, schiste dur, grès et limon).Compte tenu de la diffusion limitée dedocuments relatifs à l’approche “Hérody-BRDA”, il convient de faire une présenta-tion succincte des principes généraux decette approche.

Principes généraux del’approche “Hérody-BRDA”

D’un point de vue théoriqueL’approche “Hérody” se base majoritaire-ment sur deux principes :Le sol est un système ouvert qui naît, vit etmeurt, et présente donc trois phases : • une phase de jeunesse, pendant laquelle le

sol s’épaissit et le potentiel de fertilitéaugmente ;

• une phase de maturation pendant laquel-le la fertilité du sol est maximale ;

• une phase de vieillissement, pendantlaquelle le sol se dégrade et la fertilitédiminue.

Le potentiel de fertilité du sol dépend de sastructure, qui est directement lié au com-

plexe organo-minéral. Ce complexe estdéfini comme étant l’association par desliaisons ferriques, d’une partie de la frac-tion organique active du sol à la fractionminérale active (“active” suggérant le faitde pouvoir générer des réactions rapides etréversibles) ; l’ensemble étant saturé parles alcalino-terreux principalement de typecalcique et/ou magnésique (Fig. 1). C’est dela qualité et de la stabilité de ce complexeorgano-minéral que va dépendre le poten-tiel de fertilité du sol.Parmi les éléments minéraux du sol, seulsles argiles et les limons fins sont considéréscomme étant des éléments actifs. Dans uneoptique de caractérisation fonctionnelle ducompartiment minéral, les argiles sontappréciées d’un point de vue minéralogiqueet non granulométrique. La composanteorganique est regardée, non comme uneglobalité, mais comme un ensemble desous-compartiments ayant des fonctionsdifférentes dans le sol. La fraction orga-nique active du sol, définie par la Matièreorganique Totalement Oxydable (MTO),est constituée : (i) des éléments libres de la litière corres-

pondant à la Matière Organique Fugiti-ve (MOF), qui est rapidement reprisepar les micro-organismes etminéralisée ;

(ii) et de l’Humus Stable (HS), qui est lui-même composé par l’humus lié auxargiles ou aux limons, définissant l’Hu-mus Vrai (HV), et par des matièresorganiques polymérisées non liées auxargiles, définissant la 3e fraction (3F)8.

Le fer a une importance majeure, car il estconsidéré comme l’élément de liaison prin-

L’approche “Hérody-BRDA”et l’approche classique

Par Guénola Perès, Daniel Cluzeau (Université Rennes I - I, CNRS UMR "Ecobio", 35380 Paim-

AgronomieAgronomie

Le modèle “Hérody-BRDA1 de connaissance des sols”, développé depuis les années 80 par le pédologueYves Hérody, propose une méthode de diagnostic agro-environnementale différente des méthodes

couramment utilisées (qualifiées de méthodes “classiques”). Elle trouve une écoute toute particulière auprèsdes agriculteurs et de certains techniciens des organismes de développement, notamment dans le milieu de

l’agriculture biologique en lien avec la gestion organique. Si ses principes généraux sont accessibles2, lesbases théoriques ainsi que les protocoles d’analyses associés ne sont pas encore publiés. Au regard de la

communauté scientifique, cette non-disponibilité empêche de fait sa possible reconnaissance.

1 Bureau de Recherche et de Développement Agricole, mis en place en 1995 et constitué en association loi 1901 en 1996.Il associe à Yves Hérody des pédologues indépendants, des animateurs, des techniciens d’organismes de développement.

2 Hérody, 1997.Connaissance du sol. Le modèle de base Tome 1. BRDA (Eds.) 22 p. ; Hérody 1999. Le modèle “Héro-dy-BRDA” de connaissance des sols. 4e rencontre de la fertilisation raisonnée et de l’analyse de terre (COMIFER-GEMAS). p. 111

3 Groupement d’Intérêt Scientifique - Groupe d’Etudes Pluridisciplinaires en Agriculture biologique Bretagne. Initié dès1991, il associe des partenaires (i) issus de la recherche et de l’enseignement supérieur (Université Rennes 1, INRA,ENSAR, GERDAL), (ii) issus du développe-ment agricole (CRAB) et de la profession agrobiologique (FRAB, GABs)et (iii) de la formation (CFPPA-EPLEA, Le Rheu).

4 Pérès G., Prat P., Hardy Y., Rivière JM., Suire M., Cluzeau D. 2000. Les méthodes de diagnostics agro-pédologiques.Complémentarité de l’approche “Hérody” et des approches classiques. Les cahiers du Bioger (Eds.). 128 p.

5 Hénin S., Gras R., et Monnier G., 1969. Le profil cultural. Masson, Paris, 332 p.6 Rivière. JM., Tico S ., Dupont C., 1989. Méthode Tarière. Massif armoricain. Caractérisation des sols. Ed. INRA. 20 P.7 Laboratoire Départemental d'Analyses de sol d'Ille et Vilaine

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cipal entre le minéral et l’organique ; le cal-cium et le magnésium assurant principale-ment la stabilité de ce lien. Trois formes defer sont distinguées : le fer de liaison, le feramorphe et le fer cristallin. Deux formesde fer participent à la construction ducomplexe organo-minéral :(i) le fer de liaison (fer ferrique ionisé) réali-

se un pont de liaison direct entre lamatière organique et les feuillets d’argile,

(ii) le fer amorphe crée sur les particules de

limon des spots de fixation, ce qui per-met au fer de liaison de se fixer.

Les caractéristiques du compartiment miné-ral (quantité et qualité des éléments actifs)permettent de définir la capacité de fixationdu sol (CF), c’est-à-dire la capacité du sol àfixer certains composés organiques via lefer. Les conseils résultant du diagnostic, etnotamment les préconisations en terme degestion organique (type d’apports et fré-quence), intègrent la capacité de fixation dusol, l’existant organique (importance desdifférentes formes organiques), l’existant“fer” et la stabilité du complexe par l’envi-ronnement alcalino-terreux, tout en tenantcompte des éléments nutritifs du sol.

D’un point de vue pratiqueL’approche “Hérody” consiste d’abord enune étude minutieuse sur le terrain, qui estensuite complétée par des mesures analy-tiques en laboratoire. L’étude de terraintient une place majeure dans l’élaborationdu diagnostic agropédologique. Elle consis-te en un descriptif du milieu (paysage,topographie, systèmes de culture), associé àl’étude de plusieurs profils de sol (étude desdifférents horizons pédologiques du profil,et de plusieurs profils répartis le long de lapente). Dans l’approche “Hérody”, leschiffres obtenus par l’analyse de sol aulaboratoire ne prennent leur réelle valeurque réintégrés dans le contexte de terrain.

Etude des paramètres etdes méthodes d’analysesassociées

La sous-compartimentationdes différentes composantesdu solD’une manière générale, l’idée d’une sous-compartimentation des composantes dusol proposée par l’approche “Hérody-BRDA” n’est pas novatrice au regard desnombreuses recherches initiées depuis unequarantaine d’années, et particulièrement

développées depuis 20 ans. Ainsi, en ce quiconcerne la composante organique, la sub-division en 2 sous-compartiments, l’un enhumus stable et l’autre en fraction facile-ment décomposable par les micro-orga-nismes, est très largement rapportée par lestravaux de recherche menés depuis lesannées 709. Des caractérisations plus pré-cises de différents sous-compartiments sontaussi très souvent proposées depuis unevingtaine d’années. De la même manière,en ce qui concerne le fer, la distinction desdifférentes formes est aussi préconisée parles travaux de recherche10. Cette approchede sous-compartimentation est donc globa-lement plébiscitée par la recherche. Malgrétout, force est de constater que le transfertdes acquis de la recherche vers les outils deterrain classiques n’est pas encore réalisé.De ce fait, les méthodes courantes d’analy-se des sols, pour des raisons d’accès à laconnaissance ou budgétaires, n’intègrentpas encore ces fractionnements, mais main-tiennent le plus souvent une caractérisationglobale de ces composantes.

Les terminologies employéesLes terminologies employées dans l’ap-proche “Hérody” ont été définies dans lebut, selon les auteurs, de faciliter l’accès aumodèle (cf lexique des terminologies). Cer-taines de ces terminologies sont communesaux deux approches. C’est ainsi le cas pourle compartiment organique des abréviations“MTO” et “MOF” (figure 1), ou encorepour le fer avec les termes “fer de liaison”,“fer amorphe” et “fer cristallin”. Si pour lefer, ces termes communs représentent desformes relativement similaires, il n’en estpas de même pour la matière organique. Eneffet, dans l’approche “Hérody”, la dis-tinction est basée sur le caractère oxydabledes matières organiques, ce qui n’est pas lecas dans les approches classiques et ce quia pour conséquence in fine de définir descompartiments sensiblement différents.Certaines terminologies sont au contrairepropres à l’approche “Hérody”. C’est lecas de “l’humus vrai” (HV) et de la “3e

fraction” (3F). Compte tenu de la défini-tion de l’humus vrai, il est possible de l’as-socier aux composés humiques (acides ful-viques et acides humiques) et à l’huminedécrits dans les approches classiques. Enrevanche, la correspondance entre la troi-

MTO = MOF+HS = MOF+(HV+3e fraction)

MOF(Matière Organique

Fugitive ouMatière Organique Facilement oxydable

HV(Humus vrai)

3F(3e fraction)

Fe3+

alcalino terreux

MTO(Matière Organique

Totalement Oxydable)matière organique activeMM

matière minérale active

limons fins

spots ferriques

HS(Humus stable)

Figure 1 : Description du complexe organo-minéral selon l’approche “Hérody-BRDA”

8 Depuis quelques temps, ce schéma du compartimentorganique est rediscuté au sein du BRDA afin d’intégrerune quatrième fraction, la “NiNi”, qui correspondrait àune fraction organique ni minéralisée, ni humifiée.

9 Duchaufour P. & Souchier B., 1979. Pédologie. Vol. 2.Constituants et propriétés du sol. Masson, Paris. 491 p

10 Jeanroy E., 1983. Diagnostic des formes du fer dans lespédogénèses tempérées. Evaluation par les réactifs chi-miques d’extraction et apports de la spectrométrieMossbauer. Thèse Doc. Univ. Nancy. 188 p.

Lexique des terminologiesemployées - MTO Matières organiques TotalementOxydables : correspondent à l'ensemblede la MO active (pouvant générer desréactions rapides et réversibles).- MOF Matières Organiques Fugitives,ou Matières Organiques Facilement oxy-dables : correspondent aux élémentslibres de la litière. Elles sont rapidementreprises par les micro-organismes etminéralisées. - HS Humus Stable : correspond au stockorganique du sol. Il est composé par l'HVet 3F- HV Humus Vrai : fraction organiqueliée à la fraction minérale.- 3F Troisième fraction : correspond àune fraction organique polymérisée, nonliée à la fraction minérale.- Fer de liaison Fer ferrique ionisé : per-met la liaison entre la fraction minérale etla fraction organique, dans la formationdu complexe organo-minéral- Fer amorphe : Dépôt de gel ferrugineuxconstitué d'un fer ionisé et évolué paroxydation. Il permet la création, sur lesparticules de limon, d'un spot de liaisonentre le limon et le fer de liaison, dans laformation du complexe organo-minéral- Fer cristallin : Forme stable de fer dansles conditions continentales et pouvantdonner naissance à des roches ferrugi-neuses. Il ne participe pas à la formationdu complexe organo-minéral.- CF Coefficient de Fixation du sol : cor-respond à la capacité des éléments miné-raux à pouvoir fixer, via des liens fer, leséléments de la fraction organique.

Alter Agri • janvier/février 2004 • n°6324

sième fraction et un compartiment orga-nique développé dans les approches clas-siques reste plus difficile à faire. L’emploi d’une terminologie déjà existante,mais pour des domaines différents, ouencore la création d’une nouvelle termino-logie, ne semblent pas au final faciliter l’ac-cès à l’approche “Hérody”. Il s’avèrecependant que l’accessibilité de l’approcheest réellement effective lors de la visite deterrain : un véritable échange a lieu avec lesagriculteurs, qui ont de ce fait le sentimentde mieux comprendre le sol. Ce sentimentest d’ailleurs souvent exprimé par les pro-ducteurs, dès lors que les interventions sefont sur le terrain, et ce quelle que soit l’ap-proche développée.

Les méthodes d’analyses pourcaractériser les différentescomposantes du sol Pour le compartiment organique, en sebasant sur la littérature, il apparaît que lesextractants utilisés dans l’approche“Hérody” permettent d’extraire unegamme d’éléments organiques plus éten-due que celle escomptée. Ainsi, la métho-de de caractérisation des MOF, basée surune attaque à froid à l’acide périodique etqui doit rendre compte des débris végé-taux, permettrait aussi de mettre en évi-dence les polysaccharides (cellulose, hémi-cellulose) qui sont eux des formes issuesde la dégradation des MOF11. De la mêmemanière, la méthode de bromation deschaînes latérales, qui permet de caractéri-ser la troisième fraction, permettrait ausside caractériser des débris végétaux ainsique des polyphénols (acides humiques etfulviques), qui compte tenu de leur teneurélevée en charge ionique, peuvent s’asso-cier à la fraction minérale. Pour le fer, les différents réactifs permettentla mise en évidence des différentes formesde fer, cependant des zones de recouvre-ment semblent apparaître12. Ainsi, laméthode Bremner, utilisée par l’approche“Hérody” pour caractériser le fer de liai-son, permettrait aussi le dosage du feramorphe organique ; la méthode Tamn,utilisée pour la caractérisation du feramorphe, permettrait aussi le dosage desformes plus complexes telles que le fer desoxydes cristallisés. Enfin, la méthodeMerha et Jackson, utilisée pour doser le fercristallin, permettrait l’étude de l’ensembledes formes libres du fer, et ne se limiteraitpas aux formes cristallines. La caractérisation minéralogique de lafraction fine est réalisée dans l’approche“Hérody” via le “Bleu Pédologique” (BP)qui n’est pour le moment pas encore breve-té. Ce réactif s’inspire du Bleu de Méthylè-

ne (utilisé dans la méthode des Ponts etChaussées), auquel est additionné un réac-tif de type iodé afin de neutraliser l’effetréducteur des matières organiques. L’ab-sence de brevet, qui empêche l’accès auprotocole et limite son utilisation, est justi-fiée par les auteurs par deux raisonsmajeures : (i) un souci économique (“la nécessité de

rééquilibrer les années de recherche pri-vée nécessaires à sa mise en place”),

(ii) un souci conceptuel (“le besoin de pré-venir les dérives d’une méthode quipourrait très rapidement être limitée àun bordereau d’analyse et être ainsicoupée des réalités de terrain”).

Le rôle du ferLe rôle du fer comme élément de liaisonmajeur dans le complexe organo-minéralreste une des originalités de l’approche“Hérody-BRDA”, mais ce point susciteencore des interrogations de la part desscientifiques. En effet, cette place majeuredonnée au fer contraste avec l’idée classiqueselon laquelle, parmi l’ensemble des cationsde liaison, le calcium reste celui ayant le rôlele plus important. Malgré tout, certains tra-vaux de recherche initiés depuis les années60 semblent redonner au fer une place plusimportante dans la structuration du com-plexe organo-minéral13. Il convient donc depoursuivre des recherches dans le but depréciser le rôle fonctionnel du fer, notam-ment en s’appuyant sur les derniers progrèstechnologiques.

Les valeurs associées àces paramètresLes relations pouvant exister entre les valeursissues des méthodes physico-chimiques clas-siques (laboratoire d’analyse départemental)et celles issues de la méthode “Hérody” ontété testées par des tests de corrélation de typenon paramétrique (corrélation de rang deSpearman, seuil : 0,05), appliqués sur 37échantillons provenant des quatre parcellesétudiées. Globalement, peu de corrélationsentre les paramètres issus des deuxapproches ont été mises en évidence. Pour lesparamètres globaux (CEC et CF, MO etMOT, Fer et Fer(liaison+amorphe), Kclassiqueet KHérody et Pclassique et PHérody), seuls lesrésultats associés au potassium sont signifi-cativement corrélés entre eux. Pour les sous-compartiments, seule la Matière Organiquetotale mesurée par la méthode d’analyse chi-mique classique est corrélée aux MatièresOrganiques Facilement Oxydables (MOF)de l’approche “Hérody”. Cette absence de corrélation entre la plu-part des paramètres peut avoir plusieursorigines :

(i) les paramètres étudiés définissent descompartiments finalement différents,

(ii) les différents protocoles d’analyse, etnotamment le séchage ou non-séchagedes échantillons de sol, modifient initia-lement les éléments à analyser.

Cette approche statistique doit être considé-rée comme étant une première étape. Ilconviendrait d’augmenter le nombred’échantillons, et ceci dans des contextesagro-pédo-climatiques contrastés.

Les diagnostics etconseils résultantsGlobalement, sur l’ensemble des parcellesétudiées, l’approche classique et l’ap-proche “Hérody” s’accordent en ce quiconcerne le travail du sol. Dans l’approcheclassique, l’intégration de la battance dusol permet cependant d’affiner les conseilsde travail du sol. En ce qui concerne lesamendements du sol, les deux approchesproposent des conseils plus ou moinsproches, que ce soit pour le chaulage oupour les apports de magnésium. La diffé-rence s’exprime principalement en termesde type de produit : l’approche “Hérody”,en intégrant l’état de saturation du sol et lepotentiel microbien, distingue l’état desapports minéraux (fractionnés, broyés ounon). Une observation similaire est faitepour les amendements organiques : l’ap-proche “Hérody”, en caractérisant les dif-férentes formes de matières organiquesprésentes dans le sol et en intégrant lescaractéristiques du compartiment minéral(capacité de fixation), les teneurs desformes du fer et le potentiel microbien,oriente le conseil organique en préconisantdes apports plus ou moins stables (fumierbien composté) ou facilement dégradables(jeune compost ou fumier frais). Pour lephosphore, les conseils résultant des deuxapproches diffèrent pour l’ensemble desparcelles, l’approche classique conseillantgénéralement des apports en phosphatemoins importants. Ces derniers résultatspourraient peut-être être liés à la méthoded’extraction/dosage du phosphore utiliséepar l’approche “Hérody” (méthode colori-métrique au vanadate de sodium) confir-mant ainsi la faible sensibilité de cetteméthode vis-à-vis du phosphore, ce quiinduit une sous-estimation de la quantitéde phosphore mesurée. ■

11 Mehta NC., Streuli H., Muller M., Deuel H., 1960.Role of polysaccharides in soil aggregation. Journalof Science of Food and Agriculture 11, 40-47

12 Baize D., 2000. Guide des analyses courantes enpédologie. 2e édition revue et augmentée. INRA,Paris. 257 p.

13 Duchaufour P., 1977. Pédologie. Vol. 1 . Pédogénèseet classification. Masson (Eds), Paris. 477 p.

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 25

Cependant, lorsque ce type de projet neconcerne qu’un petit nombre d’individus,les propositions des institutions pour assu-rer sa mise en œuvre sont rares. Le paysanpeut alors en devenir l’élément moteur, et sila démarche est responsable (c’est à direassujettie à l’intérêt général) et la dyna-mique suffisante, les institutions en tantque telles ne peuvent refuser cette évolutionet sont ainsi motivées (ou contraintes) à yparticiper. L’exemple des producteurs bre-tons de plants biologiques de pomme deterre est à cet égard significatif et riched’enseignements.

En France, la production de plants depomme de terre (plantes à multiplicationvégétative) est conditionnée par la maîtrisedu cortège parasitaire. Elle fait donc l’objetd’une réglementation très stricte et de touteune organisation de la production, quis’étend sur six à neuf années (sous l’égidede la Fédération Nationale des Producteursde Plants de Pomme de Terre ouF.N.P.P.P.T., et en Bretagne de Bretagne-Plants) ; et aboutit à des plants certifiés1. La production de plants biologiques depomme de terre doit en plus répondre auxexigences du cahier des charges de l’agri-culture biologique.

La création d’unsystème participatifEn Europe, les plants biologiques de pommede terre commercialisés sont issus de plantsconventionnels reproduits une année selonle mode de production biologique. Il s’agitde plants sélectionnés de sixième, septième,huitième et neuvième génération issus de lamultiplication in-vitro, répondant aux exi-gences de la filière dite conventionnelle maisnon adaptés aux besoins et aux objectifs despaysans de la filière biologique. Sur la base de ce constat, les producteurs deplants de pomme de terre biologique ontmis en place un programme d’études

visant à l’élaboration d’un schéma de pro-duction de plants biologiques plus confor-me à leurs besoins, avec pour principauxobjectifs :

• développer un schéma biologique com-plet sans recours à la multiplication invitro ;

• disposer de plants adaptés ;• devenir autonome quant à l’approvision-

nement en semences et indépendant(autant que faire se peut) de la filièreconventionnelle.

Un groupe de travail composé de produc-teurs, de chercheurs de la station de patho-logie végétale de l’INRA Le Rheu et detechniciens et ingénieurs de l’EtablissementProducteur Régional de Plants de Pommede Terre (E.P.R.P.P.T) s’est constitué autour

La sélection sanitaire de plants biologiques de pomme de terre :exemple de démarche participativePar Fabrice Tréhorel (Aval-douar Beo)

SemencesSemences&Plants

La constitution d’un système agricole durable doit s’appuyer sur des bases solides. Cela passe doncpar la production de semences adaptées et adaptables au milieu dans lequel on veut les cultiver. Lesagrobiologistes ne disposent généralement que de semences et plants de variétés, qui mêmes si ellessont produites selon le cahier des charges de l'agriculture biologique, ont été sélectionnées dans lecontexte de l’agriculture conventionnelle et ne conviennent généralement pas à leur besoins. Il estdonc nécessaire de mettre en place des programmes de sélection et/ou de production de semencesspécifiques aux exigences de l’agriculture biologique.

La sélection sanitaire : principes de baseChaque producteur, en dehors de satis-faire aux règles de production, de plantsest chargé d’opérer une sélection desplantes et des plants afin de répondreaux normes sanitaires et de pureté varié-tale en vigueur. Cela passe notammentpar le choix de parcelles indemnes decertains parasites ou pathogènes du sol,une surveillance permanente en végéta-tion avec l’élimination des plantes nonconformes (chétives, mélange variétal)ou manifestant des symptômes dus à desorganismes nuisibles à la qualité desplants (ex : virus). Une mise en quaran-taine et un triage à la récolte peuvents’avérer nécessaires.

figure 2 : système mis en place en 2002

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1 Certification délivrée par les Services Officielsde Contrôle et de certification sous le contrôledu Ministère de l’agriculture (S.O.C., S.P.V.).

Alter Agri • janvier/février 2004 • n°6326

de ce projet. L’EPRPPT est chargé par délé-gation du GNIS-SOC de produire lesplants de base (ou “souches”) et d’assurerle contrôle en vue de la certification de l’en-semble des plants de pomme de terre deBretagne.

Un projet collectif Les producteurs ont participé activementau programme de recherche en faisant partde leurs connaissances et de leurs expé-riences du système agrobiologique, en pré-cisant les facteurs critiques d’une produc-tion de plants biologiques de pomme deterre, en participant à la conduite et àl’analyse de ces travaux. Cette collabora-tion entre les professionnels, les instituts dedéveloppement et de recherche doit certai-nement son efficacité au fait que ces struc-tures, généralement organisées verticale-ment, ont cette fois su tisser des liens trans-versaux entre elles. Ce groupe de travail aobtenu auprès des services du Ministère del’agriculture, et en un temps record, la vali-dation d’un schéma expérimental de pro-duction de plants biologiques de pomme deterre (figure 1). Cette collaboration entre les profession-nels, les instituts de développement et derecherche constitue un exemple derecherche participative dans laquelle cha-cun a trouvé sa place tout en étant au ser-vice d’un intérêt collectif. Les relations ori-ginales mises en place entre la recherche etles praticiens ont permis la finalisation duprogramme et une réponse concrète auxbesoins des agriculteurs.L’étude de ce système, mis en place en 2002,doit s’étendre au moins jusqu’en 2007(figure 2). Aussi, le même fonctionnementet la même collaboration seront défendussur la durée. Les paysans participent au développementtechnique du programme de recherche enintervenant dans la sélection massale de lapremière génération, effectuée au sein de laCollection Régionale Biologique. Ils fontpart de leur connaissance de la plante et desvariétés, fournissent des plants provenantd’une “famille” au comportement jugésupérieur. Ils interviennent également toutau long de l'itinéraire technique au coursduquel ils participent, avec les techniciens,les ingénieurs et les chercheurs, à l’identifi-cation et à l’analyse des facteurs critiquesainsi qu’à la recherche de solutions, soit enfaisant part de leurs connaissances empi-riques et/ou de leurs réflexions de paysan-chercheur, soit en participant à la mise enplace d’expérimentations analytiques.

Sur le plan du développement socio-écono-mique, le temps passé par le producteur à laconduite de la culture de “souches” estcomptabilisé et indemnisé à hauteur d’unsalaire de technicien spécialisé. Les temps detrajet sont également pris en compte.Les producteurs apportent également leurcontribution dans la diffusion d’informa-tions, en direction de leurs collègues, maiségalement en direction des personnels dudéveloppement technique et de larecherche. De la même manière, le transfertde connaissance va s’opérer des scienti-fiques vers les praticiens, sur les disciplinesde l’agroécologie, de la biologie de la plan-te, de la microbiologie des sols ou des inter-actions entre ces trois ensembles. Ce type dedémarche permet des échanges extrêmentfertiles entre des groupes sociaux qui dansla structuration actuelle de la recherchen'ont pas assez l’occasion de partager leursconnaissances et leurs savoirs2. La mise en place d’un tel schéma, compre-nant sept générations dont quatre chez lesagriculteurs, nécessite aussi d'organiser etde gérer la production et la distribution dessemences. Les trois premières générationsainsi que la collection sont confiées à Aval-douar Beo, l'organisation des producteursde pommes de terre biologiques de Bre-tagne. Les producteurs de pomme de terrebiologique de Bretagne organisent la pro-duction des quatre générations suivantes(plants de base et plants certifiés). Les pro-ducteurs sont ainsi devenus les maîtresd’œuvre de la production de plants de

pomme de terre, allant jusqu’à imposer desévolutions réglementaires grâce au travailréalisé et à la concertation avec les orga-nismes officiels.

ConclusionCe type de démarche participative permetune nouvelle forme d’organisation de larecherche : une organisation où le pay-san a sa place en participant à part entiè-re à la gestion du processus global derecherche, dont le but premier est d’amé-liorer sa condition de vie et celle, directe-ment ou indirectement, dans le temps oudans l’espace, de ses concitoyens.

Dans le cas des agriculteurs bio produc-teurs de pommes de terre, ce type d’ap-proche a permis de lever un certain nombrede freins techniques, sociaux et écono-miques mais également réglementaires.Cette démarche engagée va se poursuivreet, nous en sommes persuadés, aboutir à laréappropriation de la semence de plants depomme de terre par les paysans. Unesemence adaptée et adaptable à la diversitédes terroirs, et qui fasse que la pomme deterre continue à remplir pendant longtemps le ventre de ceux qui ont faim,comme ce fut le cas pour les peuples d’Eu-rope lorsque la durabilité des agro écosys-tèmes n’était pas entamée et lorsquel’abondance n’était pas de mise. Si cet exemple peut être utile … ■

Figure 1 : Schéma expérimental de production de plant biologique de pomme de terremis en place par Aval-douar Beo

2 Lire la rubrique Avis pluriel sur les rela-tions agriculteurs – chercheurs – Alter Agrin° 60 p.4 - 5

Culture soustunnel insect proofet en plein champ

Production parl'établissementproducteurrégional

Culture dans l'airegéographiquedu Centre-OuestBretagne

Production parproducteursspécialisés

Culture dans les bassinstraditionnelsde production

Production parproducteursmultiapplicateurs

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Tubercules de départ issus de la collection régionalebiologique et vérifiés indemnes de maladies

Matériel de sélection 1e année

Matériel de sélection 2e année

Matériel de sélection 3e année

Plants de base - Classe super élite

Plants de base - Classe élite

Plants certifiés - Classe A1

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La morphographieverticale Kolisko1 (1934) est à l’origine de lamorphographie verticale, appelée enAllemagne dynamolyse capillaire, quiutilise comme support un papier filtre.Le principe repose sur la montée capil-laire non linéaire d’un front de migra-tion d’une solution dans le papier. Lorsde la montée, des irrégularités propres àla réactivité spécifique des solutions seforment. Les irrégularités sont ampli-fiées par l’ajout de sels métalliques quipermettent d’obtenir des formescontourées et colorées (image 1).

La morphographie verticale la plus uti-lisée actuellement est la méthode miseau point dans les laboratoires pharma-ceutiques de la firme Wala en Alle-magne, dite “méthode Wala”. Elleconsiste à faire monter dans un papierfiltre cylindrique disposé verticalementsur une coupelle, une solution aqueusede la substance à étudier. On fait ensui-te migrer des solutions de nitrate d’ar-gent puis de sulfate de fer. Entre chaquemigration, le papier est séché. L’imageobtenue est appelée morphogramme.Les résultats sont mis en relation avecla biochimie de la substance testée et lamorphologie des plantes sources(Strüh, 1987).Cette méthode est utilisée principale-ment dans des laboratoires phytophar-maceutiques allemands et à l’Institut deRecherche d’Agriculture Biologique enSuisse ; elle n’est pas utilisée en France.

La morphographiehorizontale circulaire Cette variante de la dynamolyse capil-laire a été mise au point par Pfeiffer2

(1984) pour l’étude des matières orga-niques des sols et des composts. Jean-Paul Gelin3 l’a adaptée en 1985 à l’étu-de qualitative d’extraits végétaux et deproduits laitiers. Les images obtenuesmontrent plusieurs zones dont lescaractéristiques dépendent notammentdes propriétés de réactivités, de massesmoléculaires, d’affinités, de couleur, etde quantité des substances organiquesmigrantes.Les matières organiques de sols ou decomposts sont extraites par la soude,puis elles sont mises à migrer à partirdu centre d’un papier filtre en partie

imprégné par une solution de nitrated’argent. Le papier est ensuite exposé àdes rayons UV. Mure et Gautronneau(2003) ont montré l’existence de cer-taines relations entre des paramètresanalytiques de sols et les typesd’images. La méthode paraît égalementintéressante dans le suivi de la qualitédes transformations biochimiques et du

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La morphographiePar Jean-Pascal Mure ([email protected])

QualitéQualité

La morphographie est une méthode morphogénétique utilisée pour des études qualitatives enagro-alimentaire, phytopharmacie et agronomie. Elle vise à produire des indicateurs spécifiquesde qualité. Elle est mise en oeuvre à partir de la substance elle-même ou d’un extrait aqueux oualcalin. Les résultats qu’elle fournit sont des formes et des couleurs qui sont spécifiques auxsubstances testées et éventuellement discriminantes. Elles mettent en évidence des propriétésrésultant non pas uniquement des composants, mais aussi de l’association des composants duproduit pris dans son intégrité. Dans ce sens, les résultats sont d’ordre qualitatif. Cette méthodepeut être utilisée en complément des méthodes d’analyse et d’observation classiques.On distingue la morphographie verticale et la morphographie horizontale circulaire.

1 Lily Kolisko, chimiste, chercheur sur les dilutionshoméopathiques, met au point dans les années1920 à l’Institut Biologique de Stuttgart, laméthode de dynamolyse capillaire.

2 Ehrenfried Pfeiffer, chimiste allemand, chercheurà l’Institut Biologique de Stuttgart, met d’abordau point la cristallisation avec additif. Dans lesannées 50 à l’Institut de Spring Valley aux USA, ils’est particulièrement intéressé à la qualité desmatières organiques des sols et des composts, etdéveloppe la morphographie.

3 Jean-Paul Gelin, chercheur à l’Institut Kepler4.4 Institut Kepler, 6, avenue Georges Clémenceau –

69 230 Saint Genis Laval. [email protected]

Image 1 : Morphogramme wala d’extrait aqueux de plante (département de chimie del’Université de Copenhague)

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Alter Agri • janvier/février 2004 • n°6328

niveau de maturité d’un compost(image 2).Pour les denrées et produits phytophar-maceutiques, on ajoute selon plusieursmodalités de la soude à la substance àétudier. Chaque “digesté” est ensuitemis à migrer à partir du centre d’unpapier filtre préalablement imprégnéavec une solution de nitrate d’argent.Les papiers filtres sont ensuite exposésaux rayons ultra-violets pour réduirel’argent et révéler les images du test. Onobtient une série de plusieurs imagesmontrant une évolution des formes(images 3). L’image présentant lesformes et les couleurs les plus complexesdans la série, son rang d’apparition et lamétamorphose de toute la série contri-buent au diagnostic. Gelin, à l’InstitutKepler4, a montré sur des plantes médi-cinales qu’un extrait végétal soumis à unprocessus de vieillissement s’accompa-gnait d’une simplification des images. Ilen a déduit la possibilité d’utiliser cettetechnique comme outil de diagnosticqualitatif sur des substances organiquesfraîches ou transformées, pour desétudes comparatives de process. Parailleurs, il a aussi mis en évidence uneforte influence du milieu pédoclimatique

sur le type d’image obtenu pour uneespèce végétale déterminée (image 4).La morphographie de substances végé-tales, de terre et de composts, est utiliséeen France, en Allemagne et en Suisse.

ConclusionLes travaux existants suggèrent que lamorphographie, comme la cristallisa-tion avec additif, semble pouvoircontribuer à la différenciation qualita-tive et à la traçabilité de produits. Cesméthodes paraissent aussi promet-teuses dans la caractérisation de ter-roirs ou de millésimes, la recherche deprocess, et le diagnostic qualité.La recherche de l’existence de corréla-tions entre les caractéristiques morpho-logiques des images et les propriétésqualitatives et quantitatives des sub-stances testées permettraient de pro-gresser sur les fondements scientifiquesde la méthode ; les travaux sur les solset les composts sont ici plus avancés.De même, il faudrait rechercher s’ilexiste des relations entre certainescaractéristiques morphologiques desimages chromatographiques de denréesou produits phytopharmaceutiques etle bénéfice biologique de ceux-ci. ■

Christine Ballivet, Jean-Paul Gelin et Jean-Pascal Mure, Institut Kepler –[email protected]

Bibliographie- Mure J.-P., Gautronneau Y., 2003. Analy-

se critique de la morphochromatographiedes matières organiques des sols. 5e col-loque sur la matière organique naturelle.Université Blaise Pascal, Clermont-Fer-rand, 2003.

- Pfeiffer E., 1984. Chromatographyapplied to quality testing, Wyoming.(1962, publication post-mortem)

- Strüh, 1987. Grundlegende Phänomenebei der Ausbildung der Steigbildformen -Bildtypen und pharmazeutische Prozesse -Elemente der Naturwissenschaft, Heft146, Dürnau.

Images 3 : Métamorphose d’une série de morphogrammes d’un macérat alcoolique de feuilles de Ribes Nigrum (phytopharmacie, Institut Kepler).

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Image 4 : Morphogrammes de racinesfraîches de Pulsatilla rubra 04/1993 surmilieux calacaire (haut) et granitique (bas).

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Image 2 : Morphochromatographie de fumier de bovin frais (à gauche) et de compost defumier de bovin après évolution (à droite) ©Institut Kepler

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Réalisée avec le soutien du Conseilrégional du Limousin, la troisième édi-tion de la journée technique du Pôle,consacrée au thème des productionsfourragères biologiques dans le MassifCentral s’est déroulée le 6 novembre2003 au Lycée Agricole de Tulle-Naves. Plus de trois cent cinquantepersonnes étaient au rendez-vous :techniciens, producteurs, chercheurs,agents de développement et lycéens.Avec la restitution de résultats expéri-mentaux réalisés dans le cadre du PôleScientifique AB et l’apport de donnéestechniques et scientifiques complé-mentaires (issues de l’expérience deproducteurs ou d’autres travaux derecherche), cette journée technique aété un moment riche en échanges etpartages d’expérience pour l’ensembledes participants. Elle s’est dérouléedans une ambiance conviviale, en par-

ticulier grâce à la forte implication del’équipe du lycée agricole de Tulle-Naves. Que peut-on retenir des différentsthèmes abordés lors de cette journée?

Place des fourrages dansles systèmes d’élevage duMassif Central L’herbe est une des plus grandesrichesses du Massif Central. Elle occu-pe 87% de la SAU (Surface AgricoleUtile) des exploitations d’élevage de

bovins allaitants, d’ovins allaitants etde bovins laitiers conduites en agricul-ture biologique. Les systèmes bovinsallaitants sont les plus autonomes avec91 % des besoins en UF (Unités Four-ragères) des animaux couverts par lesfourrages de l’exploitation. Les perfor-mances techniques et économiques deces systèmes sont donc très dépen-dantes de la bonne gestion des four-rages. Viennent ensuite les bovins lai-tiers avec une autonomie fourragère de83 %, et enfin les exploitations d’éleva-ge ovins allaitants où l’autonomie four-

3e Journée Technique1

du Pôle Scientifique AB : les productions fourragères biologiquesdans le Massif CentralPar Julie Grenier (Pôle AB Massif Central)

ÉlevageÉlevage

Reconnu à l’échelle du Massif, le Pôle Scientifique Agriculture Biologique Massif Central est l’un despôles de compétence qui apporte son expertise sur les projets soutenus dans le cadre de la ConventionInterrégionale de Massif 2000/2006. Il constitue une véritable interface entre la recherche et ledéveloppement en agriculture biologique. Chaque année, il consacre une journée à la restitution detravaux menés dans son cadre, et à la rencontre de producteurs, techniciens et chercheurs.

1 Journée réalisée avec la participationd’Arvalis - Institut du Végétal, del’AVEM, du CNRAB, de l’ENITAC, deGABLIM, de l’Institut de l’Elevage, del’INRA, de l’ITAB, du Lycée agricole deTulle-Naves, des Réseaux d’Elevage,des Chambres d’agriculture du Limou-sin, du SUACI des Bordes, et avec lesoutien financier du Conseil Régionaldu Limousin, de Groupama et du Cré-dit agricole. Travaux réalisés avec l’ai-de de l’Etat (FNADT) et de la DATARMassif Central.

Alter Agri • janvier/février 2004 • n°6330

ragère2 n’est que de 75 %. Pour cesdeux dernières productions, la bonnegestion des fourrages, mais aussi desconcentrés, est déterminante. Ces résul-tats ne sont pas spécifiques aux sys-tèmes biologiques, mais ils sont atteintsavec un chargement de 10 à 20 % plusfaible que dans les systèmes conven-tionnels.

Ces aspects ont été illustrés par la pré-sentation des résultats technico-écono-miques du système naisseur-engraisseurdu lycée agricole de Tulle-Naves. Lesystème bovins allaitants /race limousi-ne a des résultats techniques corrects :peu de problèmes sanitaires, poids descarcasses de 350 à 400 kg en moyennepour des animaux assez jeunes (bœufset génisses de 30 mois). Et ce, avec uneautonomie fourragère de 87 % et uneautonomie alimentaire de 98 % enmoyenne pour les années 2000 à 2002.

Maîtrise du parasitismeet gestion fourragère3

Effet bénéfique des plantesriches en tanins sur lesstrongyloses gastro-intestinalesdes ovins et caprinsLes strongyloses gastro-intestinalessont l’une des pathologies majeureschez les petits ruminants et, en agricul-ture biologique comme en convention-nel, il existe un réel besoin de trouverdes méthodes alternatives ou complé-mentaires aux traitements anthelmin-thiques. Une des solutions envisa-geables est l’emploi de tanins conden-sés. En effet, des études réalisées chezles caprins et les ovins ont permis demettre en évidence que la consomma-tion de plantes riches en tanins avait uneffet sur la capacité de l’animal à luttercontre les strongyloses gastro-intesti-nales, ainsi que sur sa capacité à main-tenir un niveau de production malgré laprésence du parasitisme.

Les plantes riches en tanins peuventêtre des plantes ligneuses (noisetier,

châtaigner…) ou des plantes fourra-gères (lotier corniculé, lotier pédonculé,sainfoin…) ; les tanins peuvent égale-ment se trouver au niveau des fruits(glands…). Quelques interrogations subsistentencore quant à l’utilisation de cestanins (effet des tanins sur les animauxlaitiers, dose optimale d’utilisation enélevage, meilleure source de tanins…)

Une gestion rigoureuse dupâturage pour une meilleureprévention du parasitisme Une méthode développée par l’AVEM(Association Vétérinaires Eleveurs duMillavois, en Aveyron) a été présentée.Cette méthode a pour objectif d’aiderles éleveurs à améliorer leur maîtrise duparasitisme (démarche volontaire desproducteurs). Elle consiste à analyser etévaluer les risques, surveiller les pointscritiques et mettre en place des mesurespréventives. Parallèlement, des témoignages d’agri-culteurs travaillant avec l’AVEM ontsouligné l’intérêt du pâturage tournantpour limiter le parasitisme.

Valeur alimentaire etvalorisation desfourrages conduits enagriculture biologiqueLes données actuelles permettent dedégager quelques tendances, à confir-mer par des travaux supplémentaires.

Il est probable que pour des composi-tions floristiques et des stades de récol-te comparables, la valeur alimentairedes fourrages produits en agriculturebiologique soit comparable à celle desfourrages conventionnels. Cependant,dans certaines conditions (terrainsséchants, premier cycle…), lorsque lesgraminées sont dominantes, la teneuren MAT (Matière Azotée Totale) etdonc leur valeur en PDIN des fourragesproduits en agriculture biologiquesemble un peu faible.

Une méthode à destination des agricul-teurs et des techniciens permettant demieux comprendre la digestion desruminants, et de réagir immédiatementaux erreurs de nutrition, a égalementété présentée (méthode OBSALIM).Cette méthode souligne l’importancede bien prendre en compte le “point de

vue de l’animal” pour s’assurer de labonne valorisation des fourrages, etdonc du bon état des troupeaux. Unegrille de lecture de la réponse de l’ani-mal est donnée dans le livre “Lesvaches nous parlent d’alimentation” deB. Giboudeau4.

Aspects agronomiquesdes fourragesL’écosystème prairial pâturé est un sys-tème biologique complexe qui faitinteragir l’atmosphère, le sol, la bio-masse végétale et les herbivores. Deséchanges d’énergie et de matière s’effec-tuent entre ces différents comparti-ments. Aussi, la flore et le fonctionne-ment d’une prairie (composition bota-nique, production de biomasse, qualitédes fourrages…) résultent de la combi-naison des facteurs du milieu (climat,sol) et des facteurs de gestion (type depratique, intensité d’exploitation, fré-quence des interventions).

L’intérêt multiple des légumineuses dansun écosystème prairial est aussi à noter :entrée d’azote dans le système par fixa-tion symbiotique, bonne valeur alimen-taire, composés secondaires d’intérêt…

Importance du choix desmélanges prairiauxUne expérimentation, menée dans larégion bordure de Brenne, a montrél’importance du choix des mélangesprairiaux selon le mode d’exploitationprévu (fauche ou pâture).

Pour des prairies pâturées en agricul-ture biologique, on peut noter l’inci-dence :

• de la composition prairiale sur laproduction (les écarts de productionpouvant aller jusqu’à 1,2 T MS/ha,soit 12 %), mais aussi sur le taux delégumineuses et, par voie de consé-quence, sur la production de pro-téines à l’hectare) ;

• du type de prairie (association,mélange simple ou plus complexe)sur le taux de légumineuses et doncde production de protéines. Parcontre, le type de prairie a peu deconséquence sur la productionannuelle de MS (Matière Sèche).

Pour la pâture en agriculture biolo-

2 L’autonomie fourragère étant la partdes UF issues des fourrages produits surl’exploitation sur les UF totalesconsommées

3 Voir Alter Agri n°61 - Dossier parasitisme 4 Voir article Alter Agri n°52 - santé ani-

male en élevage biologique : problèmeset solutions ?

n°63 • janvier/février 2004 • Alter Agri 31

gique et pour la région bordure deBrenne, un mélange complexe à base dedeux Ray gras anglais, dactyle, fétuqueélevée, trèfle blanc et minette est unbon choix.

Pour les prairies fauchées en agriculturebiologique, on peut retenir trois points.

• Le type de prairie et sa compositionont une incidence à la fois sur la pro-duction de MS annuelle, mais aussisur le taux de légumineuses et sur lacomposition chimique du mélange, etdonc sur la production de protéines àl’hectare.

• Les associations ou mélanges conte-nant du trèfle violet sont mieux adap-tés au contexte pédo-climatique queceux avec de la luzerne, dans la mesu-re où ils ne durent que trois ans. Tou-tefois, la très forte agressivité du trèfleviolet la première année et l’absencede fertilisation azotée induisent uneforte prédominance de ce dernier.L’association avec le brome ou lafétuque élevée est donc à déconseiller.

• Une première coupe précoce à la mi-mai est préférable à une premièrecoupe tardive à la mi-juin, surtoutsous l’angle de la qualité de l’herbe.

Pour la fauche en agriculture biolo-gique et pour la région bordure deBrenne, le mélange complexe à base dedactyle, fétuque élevée, Ray grasanglais, trèfle violet et luzerne est unbon choix.

Entretien mécanique desprairies

Afin de répondre à la demande des éle-veurs concernant les techniques derégénération des prairies sans retourne-ment, une étude sur les effets d’uneherse ou d’un outil plus agressif a étéentreprise. Dans un premier temps, desenquêtes ont permis d’avoir un aperçude la diversité des pratiques d’entretiendes prairies et de mieux connaître lesstratégies et motivations des agricul-teurs par rapport à ces pratiques.Quatre profils d’éleveurs se dégagent :

• les “gratteurs systématiques”, recon-vertis récemment à l’agriculture bio-logique, pour lesquels la herse étrilles’est imposée comme un outil incon-tournable ;

• les “non gratteurs”, convertis depuisplus de 10 ans, qui utilisent d’autresoutils pour améliorer leurs prairies ;

• les “gratteurs raisonnés” qui utilisentleur herse étrille selon l’état de leursparcelles et ne font pas de passagesystématique ;

• les éleveurs pratiquant le plein airhivernal, dont la première préoccu-pation est d’aplanir les taupinières,les pas de vaches et d’écarter lesbouses, et qui préfèrent alors la hersetraditionnelle ou l’émousseuse.

Parallèlement aux enquêtes, des expéri-mentations et des suivis de parcelles ontété réalisés et permettent de mettre enlumière certaines tendances : le hersagestimulerait les graminées et parfois leslégumineuses, mais augmenterait aussi

légèrement les zones lacunaires. Cepen-dant, cette étude est actuellement encours et dispose de très peu de recul, aussices tendances sont-elles à prendre avecprécaution, et demandent à être confir-mées lors des campagnes suivantes!

Prairies etenvironnementUne dernière intervention a permis defaire le point sur les effets positifs desprairies conduites en agriculture biolo-gique : risques faibles mais pas inexis-tants de lessivage de nitrates, …, pra-tiques favorisant la biodiversité floris-tique et faunistique. Réalisée en étroite collaboration avecl’ITAB, la journée a été clôturée par M.Calame, Président de l’ITAB. Celui-ci arappelé la nécessité, dans le cadre de laconstruction d’un nouveau plan dedéveloppement de l’agriculture biolo-gique, de se poser les questions sui-vantes : pour qui cherche-t-on? Com-ment cherche-t-on? Quelles sont lespistes de recherche prioritaires? Il aaussi souligné que l’ITAB comptait surl’expérience du Pôle Scientifique Biopour améliorer le dialogue chercheurs-agriculteurs au niveau national. ■

DocumentationCette journée a également été l’oc-casion de diffuser le “Dossierbibliographique sur les fourrages enAB”, un recueil de près de 250 réfé-rences documentaires sur les four-rages biologiques, conçu et réaliséen partenariat avec le CNRAB(Centre National de Ressources enAgriculture Biologique). Les documents remis lors de ce col-loque sont actuellement disponibles. Les actes de cette journée, repre-nant les interventions et les débatsen salle seront diffusés en janvier(contacter les animatrices du Pôlepour les modalités pratiques). Ilsseront consultables sur le site duPôle scientifique Bio Massif Cen-tral au : www.itab.asso.fr/PoleAB-MassifCentral.htm.

Contact presse : Anne HAEGELIN ou

Julie GRENIER, animatrices)Tél/Fax : 04 71 74 33 [email protected]

ou [email protected]

Actes des “Journées Techniques Elevage”Cette année, ces journées ont eu lieu les 3 et 4 février2004, à Caen.

Ce document présente l’ensemble des communica-tions des deux journées sur le thème “Vers plus d’au-tonomie alimentaire en élevage biologique” déclinéen trois ateliers :

1/ Pourquoi rechercher plus d’autonomie alimentai-re en élevage bio ? 2/ La gestion des prairies en agri-culture biologique - 3/ La diversification de l’assole-ment dans les élevages bio. Des visites d’élevagessont également prévues.

Pour le commander voir le bon de commande ou surle site Internet de l’Itab www.itab.asso.fr.

Vient de paraître

Prix de vente 22€

frais de port compris.

Index thématique desarticles parus dans AlterAgri en 2003 (n°57 à 62)

L’index thématique de tous lesarticles parus dans Alter Agri estdisponible sur le site de l’ITABwww.itab.asso.fr. Les articlessoulignés sont disponibles en lignesur ce même site.

Arboriculture62 Diminution des contaminations de

Tavelure en verger de pommiers parréduction de l'inoculum d'automne

60 Le spinosad® : un nouveau produitinsecticide utilisable en agriculture bio-logique

60 Le Quassia et son action sur hoplocam-pe et cécidomyie

59 Des haies pour moins traiter 59 Intérêt des bandes florales pour favori-

ser les aphidiphages 58 Les recherches en lutte biologique au

Ctifl 58 Une protection individuelle biodégra-

dable contre les dégâts du gibier57 Lutte contre la tavelure sur poirier : une

collaboration inédite pour un essai produit

Maraîchage62 Qui fait quoi en maraîchage biologique :

actions menées en 200362 Un tour d'horizon de petits matériels

utilisables en maraîchage 61 Les engrais verts en maraîchage biolo-

gique 2e partie : le choix des espèces 60 Les engrais verts en maraîchage biolo-

gique 1ere partie : pourquoi un engraisvert en maraîchage biologique ?

60 Le spinosad® : un nouveau produitinsecticide utilisable en agriculture bio-logique ?

59 Paillage et ficelles biodégradables : unealternative pour le maraîchage biologique

58 Les recherches en lutte biologique auCtifl

58 Matériel et méthodes de désherbage enagriculture biologique

58 Porte-graines biologiques : deux expéri-mentations sur tomate et melon

57 Etude des moyens de lutte contre lesnématodes à galles en maraîchagebiologique

Viticulture62 Lutte biologique contre la Cicadelle

vectrice de la Flavescence dorée. Bilandes recherches

60 Le spinosad® : un nouveau produitinsecticide utilisable en agriculture bio-logique

59 Charte vin bio - Charte de droit privéétablissant les règles pour la filière duvin bio : vinification, conservation etconditionnement

58 Une protection individuelle biodégra-dable contre les dégâts du gibier

5 Précisions sur les résultats de l’Azadi-rachtine dans la lutte contre Scaphoi-deus titanus, cicadelle vectrice de la fla-vescence dorée

57 Rapport d’activité 2002 de la commis-sion viticole de l’ITAB

Elevage62 L'homéopathie : des solutions efficaces

en obstétrique vétérinaire 61 Parasitoses en élevage ovin : des réfé-

rences nouvelles pour l'agneau d'herbe 61 Effets des tanins condensés et des plantes

à tanins sur les stronglyoses gastro-intes-tinales chez le mouton et la chèvre

61 Pâturage mixte entre ovins et bovins :intérêt dans la gestion du parasitismepar les strongles gastro-intestinaux

61 Les champignons nématophages : unepiste prometteuse

60 A la recherche de l'autonomie alimen-taire : les apports de deux fermes expé-rimentales

59 Quelle production et quelle valeur peut-on attendre de prairies naturellesconduites en agriculture biologique ?

58 Comparaison de protéagineux de prin-temps en agriculture biologique

58 Intérêt des associations céréales/protéa-gineux

58 Composition et valeur nutritive de"mélanges céréaliers" utilisés en agri-culture biologique

58 Pratiques de finition des femelles dansles troupeaux allaitants biologiques

57 Bien-être des bovins et conditions de loge-ment : les problèmes bénéfiques à l’étableentravée en agriculture biologique

Grandes cultures62 Offre variétale en blé tendre d'hiver : ce qui

convient pour l'agriculture biologique

62 Désherbage mécanique et thermique :binage et brulage, une association inté-ressante !

61 Bilan qualité : les semences de céréalesbiologiques répondent bien aux normes

61 Témoignage d'une coopérative sur saproduction de semences : la COCEBI

60 La conduite du colza en agriculture biolo-gique : une utopie ou bientôt une réalité ?

59 La betterave bio en Grande-Bretagne59 Efficience de la fertilisation azotée orga-

nique de printemps sur le blé tendred'hiver biologique

58 Intérêt des associations céréales/protéa-gineux

58 Composition et valeur nutritive de"mélanges céréaliers" utilisés en agri-culture biologique

58 Comparaison de protéagineux de prin-temps en agriculture biologique enFranche-Comté

57 Variétés d’orge de printemps en culturebiologique : résultats d’essais enFranche-Comté

57 Campagne 2002/2003 : les expérimen-tations en grandes cultures bio

57 Deux trajectoires réussies : céréales bioau Danemark et en Italie

Agronomie - Fertilisation61 Le compost de qualité au service de la

santé des plantes 59 Efficience de la fertilisation azotée orga-

nique de printemps sur le blé tendred'hiver biologique

Qualité61 L'évaluation de la qualité des produits

par la cristallisation sensible 60 Approche de la qualité par les méthodes

globales d'analyses

Semences et plants61 Bilan qualité : les semences de céréales

biologiques répondent bien aux normes 61 Témoignage d'une coopérative sur sa

production de semences : la COCEBI 58 Porte-graines biologiques : deux expéri-

mentations sur tomate et melon

Protection des végétaux60 Le spinosad® : un nouveau produit

insecticide utilisable en agriculture bio-logique ?

Savoir-faire57 Mon parcours en lutte biologique

Index Alter Agri