Prévalence des dysfonctions ostéopathiques de l ... · (Cours d’anatomie de l’Université de...

50
1 en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths PROMOTION 2016 présenté et soutenu publiquement à Paris, octobre 2016 par Emilie SELLIER pour l’obtention du Diplôme en Ostéopathie (D. O.) Prévalence des dysfonctions ostéopathiques de l’articulation sternoclaviculaire chez 11 tireurs de fusil et de carabine Directeur de mémoire Thomas MOULIN, Ostéopathe, D.O., Enseignant de l’IDO

Transcript of Prévalence des dysfonctions ostéopathiques de l ... · (Cours d’anatomie de l’Université de...

1

en partenariat avec le

Federal European Register of Osteopaths

PROMOTION 2016

présenté et soutenu publiquement à Paris, octobre 2016

par

Emilie SELLIER

pour l’obtention du

Diplôme en Ostéopathie (D. O.)

Prévalence des dysfonctions ostéopathiques de

l’articulation sternoclaviculaire chez 11 tireurs

de fusil et de carabine

Directeur de mémoire Thomas MOULIN, Ostéopathe, D.O., Enseignant de l’IDO

2

Je dédie ce mémoire à :

• Mes Parents à qui j’exprime mes sincères remerciements. Votre aide, vos

conseils et encouragements m’ont permis de vivre pleinement mes études

d’Ostéopathie.

• A mon Compagnon. Grâce à ton soutien et ta patience, j’ai réussi à mener

à terme ce travail, qu’il soit le témoignage de mon profond amour.

• Et à toute ma Famille et à tous ceux que j’aime pour m’avoir permis de

m’épanouir dans la vie.

3

Remerciements :

Dans un premier temps, je voudrais remercier mes patients sans qui ce

mémoire n’aurait jamais pu voir le jour et d’avoir pris le temps de répondre à

mon questionnaire et de suivre mon protocole.

Je souhaite les adresser également à mon directeur de recherche,

Monsieur Moulin, Ostéopathe D.O., pour son aide précieuse lors de la rédaction

de mon mémoire et son accompagnement tout au long de ce projet de fin d’étude.

Et également à Monsieur Vignaux et Monsieur Beckmann, Ostéopathes

D.O., pour leurs conseils et pour le temps qu’ils ont consacré en répondant à

toutes mes interrogations.

A tous les professeurs et au comité mémoire, pour leurs enseignements

et leur soutien qui m’ont permis de devenir Ostéopathe et de clôturer ce cycle de

la meilleure manière. Et à Madame Vasseur, pour ses ateliers éditoriaux très

constructifs.

Je voudrais en adresser aussi, à mes camarades de promotion, en

particulier à Charlotte, Marine et Mélanie et bien sûr tous les autres, si nombreux

que je ne peux tous les citer, mais que je garderai au plus profond de mon cœur.

Merci pour ces cinq années de rires, de pleurs, de joie et de doute, qui resteront

en moi pour toujours et qui m’ont permis d’être la personne que je suis

maintenant. Je voudrais aussi remercier tout particulièrement Mélanie pour avoir

joué le rôle de patient nécessaire à l’illustration de mon mémoire et à mes deux

photographes Caroline et Marine.

Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à ma famille : mes

parents, mes sœurs, mon chéri et mes proches qui m’ont permis de réussir mes

études et ma vie. Je ne saurai jamais comment vous rendre tout cela.

4

Sommaire :

Remerciements : ................................................................................................. 3

1.- Rappels ........................................................................................................... 8

11.- Anatomique ........................................................................................................... 8

12.- Biomécanique ........................................................................................................ 9

13.- La respiration ...................................................................................................... 10

14.- Le tir ..................................................................................................................... 11

2.- Matériel et méthode : .................................................................................. 12

21.- Population choisie ............................................................................................... 12

211.- Description de la population étudiée ..................................................... 12

212.- Critère d’inclusion ................................................................................. 12

213.- Critère d’exclusion ................................................................................. 13

22.- Description de l’étude.......................................................................................... 13

221.- Déroulement de l’étude .......................................................................... 13

222.- Questionnaire ......................................................................................... 13

223.- Protocole ................................................................................................ 14

224.- Caractéristique de l’étude ...................................................................... 21

225.- Biais de l’étude ....................................................................................... 21

3.- Analyse des résultats ................................................................................... 23

31.- Résultats des dysfonctions ostéopathiques ......................................................... 23

32.- Résultats du questionnaire .................................................................................. 23

4.- Discussion ..................................................................................................... 29

41.- Analyse de la population ..................................................................................... 29

42.- Analyse des dysfonctions ostéopathiques ........................................................... 31

43.- Analyse des résultats ........................................................................................... 32

44.- Limites de l’étude ................................................................................................ 34

CONCLUSION ................................................................................................. 35

5

Glossaire : .......................................................................................................... 37

Annexe 1 : .......................................................................................................... 38

BIBLIOGRAPHIE : ......................................................................................... 43

Table des illustrations : .................................................................................... 46

6

« Je crois que le conseil le plus important que je pourrais donner à l’étudiant

ostéopathe et au praticien qui s’oppose aux vieilles théories et se sert de sa

tête comme étoile de raison, c’est celui-ci : qu’il considère le corps humain

comme une confrérie bien organisée de travailleurs. Le travail du praticien,

c’est de maintenir la paix et l’harmonie dans toute la confrérie. Celui qui

réalise la grande importance de cette vérité et la met en pratique est un

ostéopathe digne de confiance. »

de Andrew Taylor Still

« Le devoir du praticien n’est pas de guérir le malade mais d’ajuster une

partie ou l’ensemble du système afin que les fleuves de la vie puissent

s’écouler et irriguer les champs desséchés. »

de Andrew Taylor Still

INTRODUCTION :

L’Ostéopathie est un soin manuel pour traiter les restrictions de mobilité sur l’ensemble

du corps, qu’elles soient musculaires, articulaires ou même viscérales. Elle comporte des

principes qui seront pris en compte lors d’une séance d’Ostéopathie :

• La globalité,

• L’homéostasie du corps,

• La structure qui gouverne la fonction,

• La loi de l’artère.

Le choix de mon sujet n’a pas été simple. Plusieurs études m’intéressaient, j’ai d’abord pensé

faire des recherches sur le sommeil, la mucoviscidose, la sclérose en plaque, les maux de

transport… Puis j’ai réfléchi aux populations que je serai amenée à traiter lors de mon exercice

professionnel. C’est ainsi que j’ai envisagé de traiter mon mémoire en abordant le monde des

sportifs. La sollicitation excessive de leur corps entraîne un besoin important de traitements

ostéopathiques. Cette population étant très étudiée en

Ostéopathie, je devais trouver un sujet très spécifique.

C’est pour cela, que j’ai choisi comme sujet pour mon mémoire de fin d’étude d’Ostéopathie :

« Prévalence des dysfonctions ostéopathiques de l’articulation sternoclaviculaire chez 11

tireurs de fusil et de carabine ».

J’ai décidé de choisir ce sport car plusieurs personnes de mon entourage proche s’y adonnent.

La population que j’ai retenue pour mon étude pratique le tir soit à la chasse, au ball-trap ou au

skeet. La chasse est l’acte de guetter ou de poursuivre des animaux pour les capturer ou les tuer.

Le ball-trap est un sport d'adresse qui consiste à tirer des plateaux projetés en l'air avec un fusil

[19]. Le skeet est une discipline olympique, qui se pratique sur un parcours constitué de 8 postes

(7 en arc de cercle et 1 au centre). Comme pour le ball-trap, il faut tirer sur des plateaux à partir

de 2 cabanes de lancement. Pour ces trois activités, le sportif utilise un fusil ou une carabine en

épaulé.

La chasse et le ball-trap sont organisés en fédération :

• La Fédération Française de Chasse

7

• La section ball-trap à la Fédération Française de Tir (FFT)

• La section skeet olympique à la FFT

Il y environ 1 465 000 chasseurs en France [16] et 23 000 licenciés à la FFT section balltrap

[18].

Pourquoi ai-je choisi l’articulation sterno-claviculaire et pas une autre ? C’est l’articulation

située entre la clavicule et le sternum. C’est sur elle que repose l’arme lors de l’épaulé et qui

subit les microtraumatismes répétés produits par les tirs. Je sais que cela enlève un des grands

principes de l’Ostéopathie qui est la globalité. Mais l’étude serait bien plus complexe à mettre

en œuvre et surtout à interpréter.

Dans ce mémoire, je vais essayer de répondre à cette problématique : « Y-a-t-il une prévalence

différente au niveau de l’articulation sterno-claviculaire chez le tireur ? ». Je voudrais savoir si

les microtraumatismes répétés au niveau de l’articulation sternoclaviculaire pourraient

engendrer des dysfonctions ostéopathiques et si un traitement était utile à mettre en place par

la suite.

Les microtraumatismes à répétition sur cette zone peuvent entraîner des lésions. Mais ya-t-il un

lien entre les dysfonctions ostéopathiques trouvées et le traumatisme et faut-il les traiter ?

J’ai mis en place une recherche clinique. Pour cela, j’ai transmis à mes 11 patients un

questionnaire pour récupérer différentes informations sur leur pratique du tir. Puis sans en

prendre connaissance, j’ai procédé à un testing ostéopathique de l’articulation

sternoclaviculaire en utilisant des tests ostéopathiques articulaires et d’énergie musculaire.

Dans une première partie, je ferai une rapide présentation anatomique et biomécanique de la

zone testée. Puis j’aborderai la respiration, car le tir se fait en apnée.

Dans un second temps, je vous présenterai la population retenue, mon étude avec le

questionnaire ainsi que le protocole choisi.

Dans une troisième partie, je vous exposerai les résultats obtenus par le questionnaire et le

testing.

Enfin dans un dernier temps, je développerai l’analyse de mon étude.

8

1.- Rappels

11.- Anatomique

L’épaule est l’articulation proximale du membre supérieur. C’est une articulation suspendue.

Celle-ci comporte 5 articulations : la gléno-humérale, l’acromio-claviculaire, la sterno-

claviculaire, la scapulo-thoracique et la scapulo-humérale.

Figure 1 : différentes articulations du complexe de l’épaule, vue antérieure [17]

L’articulation sterno-claviculaire est le seul point de contact osseux de la ceinture scapulaire

avec le thorax. Elle est formée par la clavicule en latéral et le sternum en médial.

La clavicule est un relais musculaire. Les muscles qui s’insèrent dessus sont le grand pectoral,

le trapèze supérieur, le sous-clavier, le sterno-cléido-mastoïdien et le deltoïde. Les tractions

créent sa forme en « S » italique. C’est un « arc-boutant entre le moignon de l’épaule et le

sternum ». Elle est l’un des piliers osseux de l’épaule.

« … représente, mécaniquement, le pilier antérieur de la mécanique scapulaire »

(Biomécanique fonctionnelle).

La clavicule participe à la constitution de l’orifice supérieur du thorax. Elle est donc en lien

avec la respiration.

Elle sert de pare-chocs en cas de mauvais coup comme c’est le cas lors du tir.

9

Le sternum est le deuxième os qui constitue l’articulation sterno-claviculaire. C’est le

manubrium sternal qui est en lien avec la clavicule et avec la première côte. La deuxième est

à cheval avec le corps du sternum.

Figure 2 : articulation sterno-claviculaire en coupe frontale

(Cours d’anatomie de l’Université de Brest)

L’articulation sterno-claviculaire est une articulation de type stéroïde en selle : le sternum est

convexe dans un plan sagittal et concave dans le plan frontal et c’est l’inverse pour la clavicule.

Comme moyen d’union, elle comprend une capsule, un disque et des ligaments : glutéales

supérieur, moyen et inférieur et coraco-huméral.

Elle est en rapport avec le tronc brachio-céphalique (jugulaire et sous-clavière) donc un riche

réseau veino-lymphatique qui passe en arrière.

Dans l’espace costo-claviculaire passent l’artère et la veine subclavière.

Cette région est innervée par les racines C4-C5.

12.- Biomécanique

L’articulation sterno-claviculaire est du type stéroïde en selle donc elle possède 3 degrés de

liberté.

10

Figure 3 : mouvements sterno-claviculaires

Légende : E (élévation), Ab (abaissement), Ant (antépulsion), Retr (rétropulsion), Ro (rotations).

Pivot = ligament costo-claviculaire.

(DUFOUR et PILLU, Biomécanique fonctionnelle)

La cinétique de l’articulation SC est de 30° en infériorité, 10° en supériorité et postériorité et

3° en antériorité.

La rotation de la clavicule est de 30° en tout : rotation antérieure et postérieure.

13.- La respiration

La respiration permet les échanges gazeux dans les poumons. Le diaphragme est le muscle

principal inspirateur de la respiration. C’est une cloison musculo-aponévrotique qui sépare la

cavité thoracique et abdominale. Il est constitué de deux hémi-coupoles, d’un centre phrénique,

de deux piliers et de trois hiatus permettant des passages veineux, nerveux, lymphatique et

digestif importants. Il est innervé par le nerf phrénique (C3-C4C5) [3].

La régulation de la respiration est gérée par le système nerveux autonome : le système

sympathique accélère le rythme respiratoire et le parasympathique le diminue. On peut

également le contrôler consciemment.

La contraction du diaphragme permet l’inspiration qui est composée de deux phases : la phase

abdominale et thoracique. La phase abdominale consiste en un aplatissement des coupoles et

11

en l’abaissement du centre phrénique et provoque un gonflement du ventre. Pendant la phase

thoracique, le centre phrénique devient le point fixe qui prend appui sur la masse viscérale.

Son relâchement permet l’expiration, normalement passive et résulte d’un relâchement

musculaire.

14.- Le tir

Lors d’un tir au fusil ou à la carabine, de nombreux éléments se mettent en place. La fonction

visuelle rentre en compte en premier avec l’accommodation, l’acuité, la convergence et

l’oculomotricité afin de fixer la cible. Le mouvement oculaire doit rapidement repérer le plateau

ou le gibier en vol ou sur terre et évaluer sa direction, sa vitesse et sa distance ; pour avoir une

analyse précise de sa trajectoire. Il y a un mouvement de poursuite visuelle et de focalisation

qui se met en route, jusqu’au moment du tir. Cette focalisation guidera la bonne coordination

des mouvements. Il doit y avoir une coordination entre l’œil et la main du tireur [13].

Il faut tirer dans le mouvement. Il faut environ 15 secondes pour tirer un plateau [15]. Le tir

est un sport de concentration mais au moment du tir, le tireur ne se pose plus de question et tire

instinctivement.

D’autres facteurs entrent en considération, comme la respiration et la posture pendant le tir avec

le port du fusil.

La posture optimale pendant le tir devrait être :

• Ecartement des pieds : 25-45 cm

• 60% du poids sur la jambe antérieure

• Le centre de gravité ne doit pas être trop en avant, sinon le tir ne sera pas fluide

• La jambe controlatérale à l’œil directeur doit être en avant

• Ne pas être trop incliné, juste assez pour tenir le recul

• L’œil directeur doit être aligné avec le canon

• Le tireur monte le fusil à sa joue et pas à l’épaule puis l’épaule se place contre la crosse

du fusil

• Le fusil épaulé doit être bien droit

• Le bout du canon ne doit pas être plus haut que le bout du nez. Si le fusil est trop haut

il cache l’œil directeur

• A la fin du swing, le fusil descend [20].

12

Figure 4 : posture du tireur

2.- Matériel et méthode :

21.- Population choisie

211.- Description de la population étudiée

Ma population est constituée de 11 patients. Ce sont tous des hommes, qui sont âgés entre 22

et 58 ans.

Ils pratiquent soit la chasse, le ball-trap ou le skeet à hauteur de 1 à 8 heures par semaine environ

; depuis 2 à 37 années.

Ils pratiquent ce sport à titre amateur ou professionnel.

Il y a 10 tireurs droitiers et un gaucher (pour la main directrice).

212.- Critère d’inclusion

Homme ou femme

Pratiquant le tir épaulé

Âgé de à 22 à 58 ans

13

Sujet volontaire

213.- Critère d’exclusion

Personne ne pratiquant pas le tir

Il n’y pas d’autre critère d’exclusion car mon protocole consiste seulement en un testing

ostéopathique sans manipulation.

22.- Description de l’étude

221.- Déroulement de l’étude

Mon recrutement des patients s'est fait par demande de vive voix ou par appel téléphonique.

Comme mon protocole ne consiste qu'en un testing, je n'ai pas fait de groupe.

Mon étude se déroule en voyant une seule fois chaque patient.

Le lieu de mon étude est variable.

Je commence en expliquant mon étude et mon protocole au patient et en lui faisant signer le

formulaire de consentement. Il consiste à présenter mon étude, à préciser l’engagement des

patients, les risques et les bénéfices qu’ils peuvent en retirer (ici il n’y en a aucun puisqu’il n’y

a pas de traitement), leur liberté et protection de participer et d’assurer la confidentialité des

informations. (Cf. Annexe 1)

Je leur fais remplir le questionnaire, sans en prendre connaissance.

Puis je pratique moi-même le testing.

Et je note sur une feuille pré-remplie les dysfonctions ostéopathiques que je retrouve. (Cf.

Annexe 3).

222.- Questionnaire

J’ai créé ce questionnaire pour mieux connaitre et analyser la pratique du tir chez mes 11

patients. (Cf. Annexe 2).

Il est composé par :

• Nom

• Prénom

14

• Date de naissance

• Sexe

• Nombre d’années de pratique du tir

• Nombre d’heures moyen de pratique du tir par semaine et par mois

• Main motrice

• Œil directeur (viseur de loin)

Si le patient ne le connait pas, je procède au test suivant afin de le déterminer. Je lui demande

de pointer son index sur un objet éloigné en gardant les deux yeux ouverts. Puis il cache

successivement un œil puis l’autre. Celui avec lequel il ne voit pas son index bouger sur l’objet

correspond à son œil directeur.

• Côté où il épaule le fusil

• Poids de l’arme

• Recul de l’arme

• Douleurs liées au tir : à l’épaule, aux cervicales, au rachis, au membre supérieur ou autre

douleur particulière

• Antécédent sur le membre supérieur : traumatismes particuliers (fracture, entorse…),

chirurgies, tendinites ou autre problème de particulier

223.- Protocole

Pour mon testing, je fais asseoir le patient sur la table d’ostéopathie, en bord de table avec ses

mains sur ses cuisses, avec la tête et le dos droits et le regard au loin.

Je commence par un test global bilatéral et comparatif de la ceinture scapulaire articulaire puis

musculaire.

Je me trouve debout derrière le patient et j’ai un contact avec le patient avec mon buste.

J’empaume le bras du patient, prise en berceau et place son bras dans un angle de 30 degrés

d’antépulsion avec la scapula pour respecter le plan de la glène et de 90 degrés d'abduction. Ma

main interne prend en pince l’épaule.

Pour le test articulaire, je fais une circumduction interne et externe de l'épaule. Et pour le test

musculaire, je fais une rotation interne et externe de l'épaule. C'est un test passif pour le patient.

15

Figure 5 : test global articulaire et musculaire du complexe de l’épaule

Je continue par un testing articulaire spécifique.

Le patient et le praticien ont la même position que sur le test précédent, mais je positionne ma

main interne au niveau de la sterno-claviculaire, par une prise à 3 doigts. Je contacte l’extrémité

médiale de la clavicule : le pouce sur la face supérieure, l’index sur la face antérieure et le

majeur sur la face inférieure.

J’antériorise le bras du patient pour faire une rétropulsion de l'articulation et je postériorise le

bras pour antérioriser l'articulation. Puis j’infériorise le bras du patient pour supérioriser

l’articulation et je fais l’inverse pour l’inférioriser.

16

Figure 6 : testing articulaire de la sterno-claviculaire en antériorité, postériorité,

supériorité et infériorité

Puis pour tester la rotation de la clavicule, je déplace ma main interne vers l'extérieur au niveau

de la clavicule. Je place ma pulpe de l’index et du majeur sur le sommet de la courbure médiale

de la clavicule.

Je teste la rotation postérieure en effectuant une rotation externe de l’épaule, puis je teste la

rotation antérieure de la clavicule en faisant une rotation interne d’épaule.

17

Figure 7 : testing articulaire de la clavicule en rotation antérieure et postérieure

Puis je teste la première côte (K1), je suis toujours placée derrière le patient. Je place mes deux

mains sur les premières côtes : en prise index-majeur en antérieur et pouce en postérieur. Je

demande au patient d’inspirer profondément et d’expirer.

Figure 8 : testing articulaire de la K1 en supériorité

18

J’effectue ensuite le testing musculaire concernant le sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

(SCOM), les scalènes, le petit pectoral, le faisceau antérieur du deltoïde et l’élévateur de la

scapula.

Pour ce testing musculaire, je recherche une hypertonie d’un muscle.

Le patient est allongé sur le dos et le praticien est assis à la tête du patient.

Pour le SCOM, je le palpe sur son trajet : entre la clavicule et le sternum en bas et la mastoïde

de l’os temporal et l’os occipital en haut. Pour faciliter sa palpation, je tourne la tête du patient

du côté controlatéral au SCOM à tester.

Figure 9 : testing musculaire du SCOM

Pour les scalènes, je palpe en arrière de la clavicule leurs insertions distales sur la première et

deuxième côtes.

19

Figure 10 : testing musculaire des scalènes

Pour le petit pectoral, je le palpe au-dessus du creux axillaire, au niveau du processus coracoïde.

Figure 11 : testing musculaire du petit pectoral

Pour le faisceau antérieur du deltoïde, le patient est assis et je me trouve derrière lui. Je le palpe

le long de son trajet : du bord antéro-supérieur du tiers latéral de la clavicule jusqu’au tendon

20

commun des 3 faisceaux du muscle qui vient s’insérer sur le tiers moyen de la face externe de

l’humérus.

Figure 12 : testing musculaire du faisceau antérieur du deltoïde

Pour l’élévateur de la scapula, le patient se rallonge sur la table et je m’assois à sa tête. Je palpe

son insertion terminale qui se situe en postérieur, sur l’angle supérieur de la scapula.

21

Figure 13 : testing musculaire de l’élévateur de la scapula

224.- Caractéristique de l’étude

Mon étude n’est ni randomisée ni en aveugle car elle repose sur un testing et non sur un

traitement, donc je n’avais pas besoin de répartir de façon aléatoire les patients dans différents

groupes.

225.- Biais de l’étude

Les biais que j’ai pu corriger lors de mon étude :

• Biais d’évaluation : j’ai fait moi-même le testing donc cela crée un biais, mais en ne

lisant pas les réponses du questionnaire avant mon testing, je le limite. Il aurait été

préférable de faire réaliser le testing par un autre Ostéopathe. Je voulais mettre cela en

place mais la disponibilité géographique des patients ne l’a pas permis.

• Biais d’attribution : je n’en ai pas eu car aucun patient n’est sorti de l’étude

Les biais que je n’ai pas pu corriger lors de mon étude :

22

• Biais de sélection : j’avais très peu de critères de sélection, les plus importants étaient

qu’ils pratiquent le tir et qu’ils acceptent de participer à l’étude. Cela me donne une

population très hétérogène qui n’est pas représentative de la population générale.

• Biais d’interprétation : comme ma population n’est pas homogène, mon interprétation

va en subir les conséquences.

• Biais de confusion : car je n’ai pas réalisé une étude randomisée et en aveugle.

• Biais de géographie : tous mes testing n’ont pas eu lieu dans le même endroit, cela était

trop compliqué à mettre en place car les patients n’habitaient pas tous dans la même

région et il n’y avait pas de moyen de les regrouper tous au même endroit.

23

3.- Analyse des résultats

Dans cette partie, nous allons détailler les résultats obtenus suite à mon expérimentation et au

questionnaire.

31.- Résultats des dysfonctions ostéopathiques

Dysfonction A droite A gauche

Globale articulaire 4 3

Globale musculaire 4 0

SC antérieure 5 3

SC postérieure 1 0

SC inférieure 4 1

SC supérieure 3 1

Clavicule en rotation antérieure 1 0

Clavicule en rotation postérieure 1 0

K1 supérieure 1 7

Contracture du SCOM 4 3

Contracture des scalènes 6 7

Contracture du petit pectoral 4 1

Contracture du faisceau antérieur du deltoïde 2 1

Contracture de l’élévateur de la scapula 10 5

Tableau 1 : résultat des différentes dysfonctions ostéopathiques

testées et retrouvées dans ma population

32.- Résultats du questionnaire

Mes patients sont âgés de 22 à 58 ans.

24

Ma population a un nombre d’années de pratique de tir s’échelonnant entre 2 et 37 ans.

Graphique 1 âge de ma population :

20 - ans 30

% 55

31 - 40 ans

9 %

41 - 50 ans

9 %

51 - 60 ans

27 %

Le groupe est constitué à 100% d ’ homme s .

Graphique 2 : sexe de ma population

Homme 100 %

Femme 0 %

25

Graphique 3 : nombre d’années de pratique du tir de ma population

Ma population pratique le tir à raison de 1 à 8 heures par semaine.

Graphique 4 : temps de pratique du tir par semaine

Ma population pratique le tir entre 4 et 32 heures par mois.

0 - 5 ans 18 %

6 - 10 ans 37 % 11 - 20 ans 9 %

31 - 40 ans 36 %

1 heure 27 %

2 heures 9 %

3 heures 9 %

4 heures 9 %

8 heures 37 %

6 heures 9 %

26

Mon groupe est majoritairement droitier.

Graphique 6 : latéralité manuelle de ma population

Graphique 5 : temps de pratique du tir par mois

4 heures

27 %

heures 8

% 9

heures 12

9 % 16 heures

9 %

heures 24

9 %

32 heures

37 %

Droite 91 %

Gauche 9 %

27

Graphique 7 : latéralité oculaire de l ’ œil viseur

Droit 82 %

Gauche 18 %

Graphique 8 : latéralité de l ’ épaulé au tir

Droite 82 %

Gauche 18 %

28

Patients Coté de l’épaulé Œil directeur Main motrice

Patient 1 A droite Droit Droite

Patient 2 A droite Droit Droite

Patient 3 A droite Droit Droite

Patient 4 A droite Droit Droite

Patient 5 A droite Droit Droite

Patient 6 A droite Droit Droite

Patient 7 A gauche Droit Droite

Patient 8 A gauche Gauche Gauche

Patient 9 A droite Droit Droite

Patient 10 A droite Droit Droite

Patient 11 A droite Gauche Droite

Tableau 2 : latéralité de ma population : de l’épaulé, de l’œil directeur

et de la main motrice

Moyenne

Age de ma population 35 ans

Nombre d'années de pratique du tir 17 ans

Nombre d'heures de pratique du tir par semaine 5 heures

Œil viseur de loin Droit : 82% Gauche : 18%

Côté de l'épaulement du fusil Droit : 82% Gauche : 18%

Main directrice Droite : 91% Gauche : 9%

Poids de l'arme 3 kilogrammes

Tableau 3 : récapitulatif de ma population

29

4.- Discussion

La discussion des résultats s’attarde sur 3 analyses particulières :

Analyse de la population

Analyse des dysfonctions ostéopathiques

Analyse des résultats

Et nous terminerons par les limites de mon étude.

41.- Analyse de la population

L’analyse des résultats nous révèle une moyenne d’âge de 35 ans pour un nombre d’années

moyen de pratique du tir de 17 ans et une pratique hebdomadaire de 5 heures.

Ma population est constituée à 100% d’hommes, elle est donc hétérogène et pas mixte. Mais

en France, 99% des chasseurs sont des hommes et 1% seulement sont des femmes. Par

conséquent ma population est presque représentative de la population générale des chasseurs.

Elle a une moyenne d’âge d’un peu plus de 35 ans mais avec un écart type de : 13,30. Dans ma

population, j’ai deux groupes d’âge : l’un entre 22 et 24 et l’autre entre 48 et 51 ans. Ce qui la

rend très hétérogène au niveau de l’âge. Nous savons que les pathologies ostéo-articulaires

comme l’arthrose, non prises en compte dans mon étude, s’accroissent avec l’âge.

A la vue de la figure ci-dessous évoquant la répartition par âge des chasseurs, mon deuxième

groupe d’âge se trouve dans la proportion la plus importante.

30

Figure 14 : répartition des chasseurs selon l’âge [22]

J’ai également deux classes concernant le nombre d’années de pratique, ce qui est logique en

les comparants avec les tranches d’âge.

Pourquoi plus de droitiers que de gauchers dans ma population ? Dans la population générale,

il y a 89,85% de droitiers et 10,15% de gauchers et dans ma population, 91% de droitiers et 9%

de gauchers ce qui est très proche de la population générale. L’approche de Guy Azémar

montre que la répartition des droitiers diffère en fonction de la pratique sportive exercée [2].

Ma population ne décrit que très peu de douleurs liées à la pratique du tir. Nous observons

essentiellement :

• Des douleurs d’épaules pour cinq patients

• Des douleurs de cervicales pour un patient

• Des douleurs de dos pour deux patients

• Des douleurs au membre supérieur pour un patient

• Des contusions lorsque la pratique est excessive

Je ne peux pas être certaine que ces douleurs soient liées à la pratique du tir, d’autres facteurs

peuvent en être la conséquence comme le travail, un autre sport, une pathologie particulière ou

un antécédent par exemple.

Si le fusil est trop court ou positionné trop bas, il peut taper de façon importante sur l’épaule,

ce qui pourrait entraîner des douleurs au niveau de l’épaule et d’autres en répercutions à celle-

ci [21].

31

Même si le tir ne provoque pas de forte douleur, nous pourrons observer des dysfonctions

ostéopathiques. La présence ou l’absence de douleur n’a pas de lien obligatoire avec la présence

ou non de dysfonction.

Dans ma population, il y a deux patients qui tirent avec les deux yeux ouverts. Les conseils des

instructeurs de tirs aux plateaux est de s’efforcer de tirer avec les deux yeux ouverts : « On voit

mieux avec deux yeux ».

42.- Analyse des dysfonctions ostéopathiques

Pourquoi je trouve plus de telle ou telle articulation en dysfonction dans mon testing ?

Certaines dysfonctions sont plus fréquentes que d’autres. Interprétons les résultats,

Globalement je retrouve surtout :

o Plus de dysfonctions musculaires que d’articulaires. Si le tir est brusque ou

agressif, cela crée des tensions musculaires. Il faut qu’il soit fluide, contrôlé et

souple. On les trouve surtout au niveau des muscles scalènes et de l’élévateur de

la scapula.

o Je trouve chez tous mes patients des dysfonctions au niveau des scalènes et de

l’élévateur de la scapula, soit le droit ou le gauche voire les deux :

Pour les scalènes : étant inspirateurs accessoires, ils rentrent en jeu dans

l’apnée inspiratoire qui est mise en œuvre lors du tir. C’est une apnée

réflexe lors d’efforts musculaires.

L’apnée inspiratoire est l’arrêt respiratoire, ventilatoire temporaire des échanges gazeux entre

les poumons et l’air. Lorsque que l’apnée dépasse quelques dizaines de secondes (comme

pendant le tir qui dure environ 15 secondes), des mouvements ventilatoires réflexes reprennent,

même s’ils sont inefficaces car la glotte est fermée [3].

Pour l’élévateur de la scapula : il est le lien entre le rachis cervical et la

scapula qui fait partie du complexe de l’épaule. Le tireur monte son fusil

à sa joue et pas à l’épaule puis l’épaule se place contre la crosse du fusil

donc il utilise les élévateurs de l’épaule.

Une étude a expliqué la biomécanique du mouvement lors du processus de visée à la carabine.

Pendant ce temps-là, le tireur applique une stratégie de « fixation », donc une contraction des

32

muscles pour maintenir le fusil le plus immobile possible [14]. o En articulaire : je retrouve

surtout des dysfonctions :

De sterno-claviculaire antérieure : cela ne semble pas logique au regard

de la biomécanique du tir, la SC devrait être postérieure du fait de

l’impact de la crosse

De la première côte qui est supérieure : cela pourrait être dû à la

contracture des scalènes qui la tracte vers le haut, et donc favorise cette

dysfonction.

Je ne retrouve que très peu de dysfonction :

o De la clavicule en rotation antérieure et postérieure o De la sterno-claviculaire en

postériorité : comme dit précédemment cela n’est pas logique au regard de la

biomécanique du tir.

43.- Analyse des résultats

Pour l’analyse de mes dysfonctions selon le côté de l’épaulé, je ne retrouve qu’une dysfonction

identique chez mes deux patients qui épaulent à gauche, au niveau de la première côte à gauche

qui est supérieure. Mais je l’observe également chez les tireurs qui épaulent à droite. Donc je

ne peux pas faire de lien entre les dysfonctions du complexe de la sterno-claviculaire et la

latéralité du tir donc de lien avec le recul du coup de fusil ou de carabine.

Le recul est fonction du poids du fusil (chez mes patients, entre 2 et 3,6 kilogrammes), du

grammage du plomb (entre 28 à 69 grammes), du calibre du fusil (ici tous les tireurs avaient un

calibre 12) et de la vitesse initiale du projectile.

33

Figure 15 : calcul de la force de recul d’un fusil [23]

Pour les autres latéralités, je ne peux rien en déduire car je n’ai qu’un patient avec une latéralité

œil dominant gauche et main motrice gauche.

Normalement, si le tireur a un œil directeur droit et une main motrice droite également, il doit

épauler à droite et inversement si œil directeur et main motrice à gauche. Les patients

7 et 11 ne présentent pas ces caractéristiques.

Analyse de cas :

Etude du sujet 7 :

Ce patient a l’œil directeur et main motrice droits et il épaule à gauche.

Cela peut-il créer des douleurs et des dysfonctions ?

Je retrouve chez ce tireur des dysfonctions ostéopathiques mais ce cas unique ne me permet pas

d’en faire un lien absolu avec sa posture de tir particulière.

Il me décrit des douleurs de rachis et d’épaule. Cela pourrait être dû à un dystatisme entre les

deux ceintures : scapulaire et pelvienne.

Deux études montrent la capacité de la ceinture scapulaire à changer sa conformation lors des

contraintes exercées pendant la pratique des sports asymétriques [10] [11].

Etude du sujet 11 :

Ce patient a l’œil directeur gauche, la main motrice droite et il épaule à droite.

34

L’œil directeur du sujet 11 n’est pas en corrélation « normale » avec sa main motrice et le coté

de son épaulé. Mais comme pour le cas du sujet 7, je ne peux pas faire de lien entres les

dysfonctions ou les douleurs, car je n’ai qu’un seul patient dans ce cas-là.

Etude du sujet 10 :

Le sujet 10 est un tireur professionnel. A la vue de sa fréquence de pratique du tir importante,

je pourrais en conclure avec moins de biais que le tir crée ces dysfonctions :

• Une SC en antérieure, inférieure et en rotation antérieure du côté de l’épaulé

• Une K1 supérieure avec un scalène et un angulaire contracturés du côté opposé à

l’épaulé

Selon deux études, les tireurs professionnels ont une meilleure stabilité de leur posture lors du

tir car leurs amplitudes de tremblement sont moindres [5] [12].

44.- Limites de l’étude

La principale limite de cette étude est sa population : de par sa taille et par son hétérogénéité :

• Constituée à 100% d’hommes. Il aurait fallu que j’ai une mixité pour voir si on observe

des différences de dysfonctions entre la femme et l’homme.

• Les sujets répondant aux critères n’étant qu’au nombre de 11, la représentativité de cette

expérimentation reste faible. Pour être plus sensible, elle devrait être appliquée à une

plus grande population. Elle ne permet donc pas d’établir des données statistiques.

• Qu’elle comprenne des amateurs et un seul professionnel. Il aurait fallu plusieurs

professionnels pour voir si la fréquence de tir a un lien avec les dysfonctions que je

retrouve.

Il y a d’autres limites qui rentrent en compte dans mon étude et qui créent des biais :

• Le fait que je teste moi-même les patients

• Que le lieu de testing ne soit pas le même pour tous les patients

• J’ai fait un testing locorégional. J’aurai pu l’étendre à la ceinture scapulaire, au membre

supérieur et au tronc voir au bassin pour analyser la statique posturale lors du tir des

ceintures scapulaire et pelvienne.

Je n’ai pas pris en compte non plus les pathologies ostéo-articulaires et les problèmes de vision

qui peuvent jouer un rôle important pour le tir.

35

CONCLUSION

Mon étude ne met pas en évidence de lien entre les dysfonctions sterno-claviculaires et la

latéralité de l’épaulé lors du tir. Mais je retrouve quand même fréquemment chez un tireur avec

comme main motrice droite, œil directeur droit et épaulé à droite :

• Du côté de l’épaulé : la SC est antérieure et inférieure ; une contracture de l’angulaire

et du scalène

• Du côté opposé à l’épaulé : la SC et la K1 sont supérieures ; une contracture du scalène,

du SCOM et l’angulaire

Ainsi, afin de mieux objectiver les dysfonctions de l’articulation sterno-claviculaire chez le

tireur, une nouvelle étude pourrait être menée avec :

• Population plus nombreuse

• Population d’une tranche d’âge plus restreint

• Avec un testing plus global

J’aurais pu mettre en place un protocole de traitement sur l’épaule, la ceinture scapulaire, les

rachis thoracique et cervical, avec un travail articulaire et musculaire. On aurait pu travailler

également sur les fascias comme sur l’aponévrose clavi-pectoro-axilaire. Dans tous les

traitements de l’épaule, il faut traiter la clavicule avec la sterno-claviculaire, car c’est le seul

lien avec le tronc.

Une étude a publié que le tir à la carabine chez les soldats peut induire des lésions sur l’épaule

comme une instabilité postérieure de l’épaule [4]. L’articulation sternoclaviculaire peut donc

se retrouver affectée.

L’organisme d’un sportif subit des contraintes de tensions élevées le rendant plus sensible à des

déséquilibres posturaux.

De nombreuses études montrent que la statique posturale est touchée lors de la pratique du tir

[1] [5] [8].

Le balancement du corps est plus élevé lors du tir et on note plus de balancements

antéropostérieurs que de latéraux [9].

36

Selon deux études :

• Le fusil doit être placé avec une angulation de 15° car l’angle peut affecter la stabilité

du fusil et sa performance [6].

• L’écartement podal affecte la stabilité. Il devrait être de 30 cm [7].

La bonne stabilité résulte d’une formation assidue pour améliorer leur position. Il est logique

dans la prise en charge d’un sportif de prendre en compte les problèmes de latéralité ainsi que

les contraintes liées à la pratique de son activité.

Lors d’une consultation de ce type de patient en cabinet d’Ostéopathie, nous prendrons en

charge les problèmes de douleurs et de dysfonctions ostéopathiques par des traitements

musculaires et articulaires adéquats et globaux. Nous dispenserons également des conseils tels

que bien s’échauffer, avoir un entraînement rigoureux en travaillant la posture de tir et un suivi

régulier chez l’Ostéopathe environ deux fois par an.

37

Glossaire :

SC : sterno-claviculaire

FFT : fédération française de tir

SCOM : sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

K1 : première côte

38

Annexe 1 :

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

Je, soussigné ............................................ déclare accepter, librement et volontairement de

participer comme sujet à l’étude intitulée :

« Prévalence des dysfonctions ostéopathiques de

l’articulation sterno-claviculaire chez 11 tireurs de

fusil et de carabine »

Cette étude est réalisée par Emilie SELLIER (Ostéopathe)

But de l’étude : l’objectif de cette étude est de faire un testing articulaire et musculaire de

l’articulation sterno-claviculaire et de voir s’il y a un lien avec la latéralité motrice du tireur.

Engagement du participant : le patient s'engage à se rendre disponible juste le temps du testing.

Risques : cette étude ne présente aucun risque pour le sujet car cela n’est qu’un testing.

Bénéfices : aucun bénéfice n'est à attendre pour les sujets.

Liberté du participant : le sujet peut refuser et se retirer à tout moment, sans donner de raison.

Information du participant : le patient a reçu oralement et par écrit toutes les informations

nécessaires à l’intérêt et au déroulement du testing et il a la possibilité d’obtenir des

informations complémentaires sur l’étude que je lui fournirai si nécessaire.

Protection des participants : je m’engage à mener cette recherche selon les dispositions éthiques

et déontologiques.

Confidentialité des informations : toutes les informations concernant les sujets sur le

questionnaire ou lors du testing seront conservées de façon anonyme et confidentielle.

Fait à ……………….. le ..................

Signatures :

Le participant L’expérimentateur

39

Annexe 2 :

QUESTIONNAIRE

Nom :

Prénom :

Date de naissance :

Sexe : femme / homme

Nombre d’années de pratique du tir :

0 à 5 ans

6 à 10 ans

11 à 20 ans 20 ans

et plus

Préciser :

Nombre d’heures de pratique du tir : Par

semaine :

Par mois :

Main motrice (avec laquelle on écrit) :

Droite

Gauche

Œil directeur (viseur de loin) :

Droit

Gauche

Si ne vous ne le savez pas, on verra le test après le protocole et on le fera pour vérifier.

De quel côté épaulez-vous le fusil ?

A droite

A gauche

Poids de l’arme : kg

Avez-vous déjà eu des douleurs liées à la pratique du tir ?

D’épaule. Si oui, dans les 6 derniers mois :

Cervical, coup

Dos

Bras (membre supérieur)

40

Autres :

Avez-vous déjà eu des antécédents sur vos bras (membres supérieurs) ?

Traumatique (fracture, entorse, tendinite). Si oui, préciser :

Chirurgical. Si oui, préciser :

Autres :

41

Annexe 3 :

RESULTAT DU TESTING

Dysfonction A droite A gauche

Globale articulaire

Globale musculaire

SC antérieure

SC postérieure

SC inférieure

SC supérieure

Clavicule en rotation antérieure

Clavicule en rotation postérieure

K1 supérieure

Contracture du SCOM

Contracture des scalènes

Contracture du petit pectoral

Contracture du faisceau antérieur du deltoïde

Contracture de l’élévateur de la scapula

42

Annexe 4 :

43

BIBLIOGRAPHIE :

Livres :

DUFOUR Michel et PILLU Michel, 2006, Biomécanique fonctionnelle, ed. Masson

DUFOUR Michel, 2007, anatomie de l’appareil locomoteur : membre supérieur, 2ème édition,

ed. Masson

DUFOUR Michel, 2007, anatomie de l’appareil locomoteur : tête et tronc, 2ème édition, ed.

Masson

GAGEY Pierre Marie, Contrôle postural et entrainement au tir à la carabine

NICHOLAS A. S. et NICHOLAS E. A., 2011, Atlas des techniques ostéopathiques, 1ère ed.

Maloine

STILL Andrew Taylor, 2012, Ostéopathie, recherche et pratique, ed. Sully

STILL Andrew Taylor, 4e ed 2013, Autobiographie, ed. Sully

Mémoires :

EZINE Adrien, Influence d’un traitement ostéopathique sur les performances du tireur

sportif, ESO, HUARD Yannick, 2007

HUBERT Stéphane, tir et ostéopathie

LELONG David, cervicales et tir, IDO, 2014

VIGNAUX Jean Jacques, latéralité et ostéopathie, IDO, Hennebicq Jean-François,

2013

Articles :

AALTO H1, PYYKKÖ I, ILMARINEN R, KÄHKÖNEN E, STARCK J, Postural

stability in shooters, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2392286 [1]

AZEMAR G., STEIN J-F., and RIPOLL H., Effets de la dominance oculaire sur la

coordination œil–main dans les duels sportifs, Sci.Sports, vol. 23, no. 6, pp. 263–277,

Dec. 2008 [2]

CHAFFANJON P., Le diaphragme thoraco-abdominal, faculté de Médecine et de

Pharmacie de Grenoble, 2011-2012 [3]

44

CHO JH, CHUNG NS, SONG HK, LEE DH, Recurrent posterior shoulder instability after

rifle shooting, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23127465 [4]

ERA P, KONTTINEN N, MEHTO P, SAARELA P, LYYTINEN H, Postural

stability and skilled performance a study on top-level and naive rifle shooters,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8850636 [5]

HAWKINS RN, Effects of stance angle on postural stability and performance with national-

standard air pistol competitors,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24050465 [6]

HAWKINS RN, SEFTON JM, Effects of stance width on performance and postural

stability in national-standard pistol shooters,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21916795 [7]

MONONEN K, KONTTINEN N, VIITASALO J, ERA P, Relationships between

postural balance, rifle stability and shooting accuracy among novice rifle shooters,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17394480 [8]

NIINIMAA V, MCAVOY T, Influence of exercise on body sway in the standing rifle

shooting position, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6850974 [9]

S. OYAMA, J. B. MYERS, C. A. WASSINGER, R. Daniel RICCI, and S. M.

Lephart, Asymmetric resting scapular posture in healthy overhead athletes, J. Athl. Train.,

vol. 43, no. 6, pp. 565–570, Dec. 2008. [10]

N. OZUNLU, H. TEKELI, and G. BALTACI, Lateral scapular slide test and scapular

mobility in volleyball players, J. Athl.Train., vol. 46, no. 4, pp. 438–444, Aug. 2011. [11]

TANG WT, ZHANG WY, HUANG CC, YOUNG MS, HWANG IS, Postural tremor and

control of the upper limb in air pistol shooters,

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18979336 [12]

Dr. Marc VOUAUX, Revue « Ball-Trap », trimestriel N°5, 2004, médecin fédéral national

[13]

ZATSIORSKY VM, AKTOV AV, Biomechanics of highly precise movements: the aiming

process in air rifle shooting, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2081743 [14]

Manuel de découverte du tir sportif, de la Fédération Française de Tir,

http://www.savoirsport.org/apps/fiche/default.aspx?topic=49901&cat=1&id=441 [15]

45

Sites : lus avant le 9 avril 2016 http://www.chasseurdefrance.com/decouvrir-la-

chasse-en-france/qui-sont-leschasseurs/profil-sociologique-des-chasseurs/, Nombre de

chasseur en France [16]

http://chirurgie-epaule-fontvert.fr/anatomie.html, Institut de Rééducation et de Chirurgie de

l’épaule de la Clinique Fontvert à Avignon. Dr Jean-Luc Gahdoun et Dr Jérome Papa.

Présentation de l’épaule [17]

http://espritbleu.franceolympique.com/espritbleu/actusport.php?NSport=94, Nombre de

licencier au ball-trap en France [18]

http://ffbt.asso.fr/page.php?m=3, Présentation sur le ball-trap [19]

http://leblogduballtrap.fr/site/ [20]

http://nanookqc.blogspot.fr/2014/02/la-tendinite-du-chasseur.html SIMARD André [21]

http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/enquete9899/sociologie.pdf, Répartition des chasseurs

selon l’âge [22]

http://sciences.gloubik.info/spip.php?article837, Recul du fusil de chasse [23]

46

Table des illustrations :

Figures :

Figure 1 : différentes articulations du complexe de l’épaule, vue antérieure. Institut de

Rééducation et de Chirurgie de l’épaule de la Clinique Fontvert à Avignon. Dr Jean-Luc

Gahdoun et Dr Jérome Papa ………………………………………………………..….. 8

Figure 2 : articulation sterno-claviculaire en coupe frontale. Cours d’anatomie de l’Université

de Brest …..………………………………………………………………. 9

Figure 3 : mouvements sterno-claviculaires, DUFOUR et PILLU, Biomécanique fonctionnelle

…………...……………………………………………………….……... 10

Figure 4 : posture du tireur …………...………………………………………….…….. 12

Figure 5 : test global articulaire et musculaire ………...………………………...…….. 15

Figure 6 : testing articulaire de la sterno-claviculaire en antériorité, postériorité, supériorité et

infériorité ………………………………………………….…...……….. 16

Figure 7 : testing articulaire de la clavicule en rotation antérieure et postérieure ......…. 17

Figure 8 : testing articulaire de la K1 en supériorité …………………..…………….… 17

Figure 9 : testing musculaire du SCOM ..……………………………………………… 18

Figure 10 : testing musculaire des scalènes .…………………………………..…..…… 19

Figure 11 : testing musculaire du petit pectoral ………..……………………………… 19

Figure 12 : testing musculaire du faisceau antérieur du deltoïde ……………………… 20

Figure 13 : testing musculaire de l’élévateur de la scapula ……………………….…… 21

Figure 14 : répartition des chasseurs selon l’âge,

http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/enquete9899/sociologie.pdf ………….………….. 30

Figure 15 : calcul de la force de recul d’un fusil,

http://sciences.gloubik.info/spip.php?article837 ..……….……………..……….……. 33

47

• Graphiques :

Graphique 1 : âge de ma population …………………………………………………… 24

Graphique 2 : sexe de ma population ………………………………………..………… 24

Graphique 3 : nombre d’années de pratique du tir de ma population ……….………… 25

Graphique 4 : temps de pratique du tir par semaine …………………………………… 25

Graphique 5 : temps de pratique du tir par mois …………………………….………… 26

Graphique 6 : latéralité manuelle de ma population …………………………………… 26

Graphique 7 : latéralité oculaire de l’œil viseur ……………………………..………… 27

Graphique 8 : latéralité de l’épaulé au tir ……………………………………………… 27

• Tableaux :

Tableau 1 : résultat des différentes dysfonctions ostéopathiques testées et retrouvées dans

ma population ………………………………………………………………………… 23

Tableau 2 : latéralité de ma population : de l’épaulé, de l’œil directeur et de la main

motrice ………………………………………………………………………...……… 28

Tableau 3 : récapitulatif de ma population ……………………………………..……… 28

48

RESUME :

L’évidence de la présence de dysfonctions ostéopathiques, sur une articulation subissant

des microtraumatismes répétés lors de la pratique sportive du tir au fusil ou à la carabine,

présentait un intérêt particulier justifiant mon choix de sujet.

Je l’ai porté tout particulièrement sur l’articulation sternoclaviculaire qui fait partie du

complexe articulaire de l’épaule ; c’est sur elle que repose l’arme lors de l’épaulé et qui subit

donc les plus importantes lésions.

Mon étude repose sur la participation volontaire de 11 tireurs chasseurs ou adeptes du

ball-trap ou du skeet. Un questionnaire m’a permis d’analyser leur pratique de tir. Mon

protocole clinique consiste en un testing global, puis spécifique, articulaire et musculaire de

la zone de l’articulation sternoclaviculaire.

Une comparaison des dysfonctions ostéopathiques observées sera établie avec la latéralité de

l’œil directeur et de la main motrice des patients. Une corrélation avec la force de recul de

l’arme sera également présentée.

Dans le cadre de ce type de pathologies, l’Ostéopathe a un rôle important à jouer par

ses interventions au niveau du traitement.

Mots clefs : ostéopathie, articulation sternoclaviculaire, sport, tir, latéralité œil et main, tests

ostéopathiques articulaires et musculaires, fusil, carabine, chasse, ball-trap, skeet, apnée, recul

ABSTRACT :

The evidence of the presence of osteopathic dysfunctions, a joint undergoing trauma

while practcing of rifle shooting or rifle, was of particular interest justifying my choice of

subject.

I focused particularly on the sternoclavicular joint, which is part of the joint of the «

shoulder complex » ; it is on that specific part of the body the weapon is leaning on the

supported and therefore the shoulder suffers the most important injury.

My study is based on the voluntary participation of 11 shooters who are either hunter

or skeet shooters. A questionnaire allowed me to analyze their shooting practice. My clinical

protocol is a global testing, then a specific one on : joint and muscle of the region of the

sternoclavicular joint.

A comparison of osteopathic dysfunctions observed will be established with the

laterality of the director eye and the motive hand of my patients. A correlation with the recoil

force of the weapon will also be presented.

Under such conditions, the osteopath has an key role to play through its « interventions

» within the treatment.

Key-words : osteopathy, sterno clavicular joint, sports, shooting, laterality hand and eye, joint

and muscle osteopathic tests, gun, rifle, hunting, skeet shooting, snorkeling, decline