PRESENTATION DE LA BASE DE DONNEES UTPICTURA18 · Stéphane Lojkine Le site d’Utpictura18 ne se...

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Mars 2011 LA BASE DE DONNÉES UTPICTURA18 Présentation générale Le programme de recherche Utpictura18 est développé dans le Centre Interdisciplinaire d’Étude des Littératures d’Aix-Marseille (CIELAM, EA4235) . Il se propose d’étudier les relations entre texte et image du moyen âge jusqu’aux Lumières. Pour cela, une base de données iconographiques a été constituée, dont le contenu se développe régulièrement (+1000 notices/an) : les images font l’objet d’une indexation classique (auteur, date, localisation... etc), mais aussi d’une indexation par objet et par dispositif permettant des rapprochements inédits. L’indexation détaillée des sources textuelles permet enfn une utilisation systématique du matériau iconographique pour l’analyse littéraire. L’analyse des contenus et des dispositifs s’inspire des outils théoriques exposés notamment dans les livres suivants : S. Lojkine, La Scène de roman, Paris, A. Colin, 2002 ; S. Lojkine, Image et subversion, Paris, Éditions Jacqueline Chambon, 2005 ; S. Lojkine, L'Œil révolté. Diderot, Salons, Actes sud, J. Chambon, 2007 Historique Le programme Utpictura18 a démarré au printemps 2001, au sein du Centre d’étude du dix- huitième siècle, puis de l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières, UMR5186 du CNRS, avec le concours de l’université Paul-Valéry de Montpellier et de la Région Languedoc-Roussillon. Depuis août 2003, la base de données Utpictura18 est accessible sur internet, sur le serveur de l’université Paul-Valéry. Depuis février 2004, elle est également hébergée sur le serveur Galatea de l’université de Toulouse-le Mirail et s’intègre dans les programmes d’enseignement des Départements de Lettres modernes et d’Histoire de l’Art. Depuis octobre 2007, elle contribue à la formation des étudiants du Master Médias et arts du spectacle, parcours « Image et Texte », à l’Ecole Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse (E.S.A.V.). Depuis 2008, Utpictura18 est développée dans le cadre des activités du Cielam (Centre interdisciplinaire d'étude des littératures, Aix-Marseille, EA4235). Figure 1: Page de présentation du projet Utpictura18

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  • Mars 2011

    LA BASE DE DONNÉES UTPICTURA18

    Présentation générale

    Le programme de recherche Utpictura18 est développé dans le Centre Interdisciplinaire d’Étude des Littératures d’Aix-Marseille (CIELAM, EA4235). Il se propose d’étudier les relations entre texte et image du moyen âge jusqu’aux Lumières. Pour cela, une base de données iconographiques a été constituée, dont le contenu se développe régulièrement (+1000 notices/an) : les images font l’objet d’une indexation classique (auteur, date, localisation... etc), mais aussi d’une indexation par objet et par dispositif permettant des rapprochements inédits. L’indexation détaillée des sources textuelles permet enfn une utilisation systématique du matériau iconographique pour l’analyse littéraire. L’analyse des contenus et des dispositifs s’inspire des outils théoriques exposés notamment dans les livres suivants :

    S. Lojkine, La Scène de roman, Paris, A. Colin, 2002 ;

    S. Lojkine, Image et subversion, Paris, Éditions Jacqueline Chambon, 2005 ;

    S. Lojkine, L'Œil révolté. Diderot, Salons, Actes sud, J. Chambon, 2007

    Historique

    Le programme Utpictura18 a démarré au printemps 2001, au sein du Centre d’étude du dix-huitième siècle, puis de l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières, UMR5186 du CNRS, avec le concours de l’université Paul-Valéry de Montpellier et de la Région Languedoc-Roussillon. Depuis août 2003, la base de données Utpictura18 est accessible sur internet, sur le serveur de l’université Paul-Valéry. Depuis février 2004, elle est également hébergée sur le serveur Galatea de l’université de Toulouse-le Mirail et s’intègre dans les programmes d’enseignement des Départements de Lettres modernes et d’Histoire de l’Art. Depuis octobre 2007, elle contribue à la formation des étudiants du Master Médias et arts du spectacle, parcours « Image et Texte », à l’Ecole Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse (E.S.A.V.). Depuis 2008, Utpictura18 est développée dans le cadre des activités du Cielam (Centre interdisciplinaire d'étude des littératures, Aix-Marseille, EA4235).

    Figure 1: Page de présentation du projet Utpictura18

    http://www.univ-provence.fr/gsite/document.php?pagendx=6355&project=cielamhttp://www.univ-provence.fr/gsite/document.php?pagendx=6355&project=cielam

  • Stéphane Lojkine

    Le site d’Utpictura18 ne se réduit plus aujourd’hui à la base de données. Il comporte également des cours en lignes, des articles, des défnitions théoriques et méthodologiques, des outils pédagogiques.

    I. Les grands axes de recherche

    Pour analyser l’interaction du texte et de l’image, quatre corpus d’images ont été privilégiés :

    La peinture d’histoire, parce qu’elle se donne à lire à l’époque classique comme l’équivalent des textes antiques ou bibliques qu’elle illustre. Elle prétend suppléer par l’image l’histoire, le discours qu’elle représente et, pour cela, elle s’ordonne autour d’un moment narratif, supposant contradictoirement une durée et l’absence de durée.

    Les enluminures, les chapiteaux historiés, les mosaïques médiévales, parce qu’elles opposent aux codes classiques de la représentation scénique d’autres codes (notamment le face à face agonistique et la célébration du banquet), nous rappelant à chaque fois que, pour un sujet donné (par exemple un sujet biblique), aucune représentation n’est naturelle.

    La gravure d’illustration, parce qu’elle propose pour l’œil du lecteur le vis-à-vis d’une scène écrite et d’une scène gravée. L’illustration n’est pas une simple redondance du texte. Elle obéit à ses propres codes et normes iconographiques, souvent totalement indépendants du projet littéraire dans lequel s’inscrit le texte qu’elle illustre. Dans les romans, elle adapte à la fction les motifs et les agencements de la grande peinture d’histoire, avec des efets parodiques que met en évidence la comparaison (chez Restif par exemple). Pour le théâtre, elle donne souvent à voir précisément les scènes que la dramaturgie classique interdit de représenter face au public (par exemple le meurtre de Britannicus pour la tragédie de Racine). Dans les récits de voyage, le projet ethnographique est concurrencé par les modèles d’exotisme préformaté que fournit la peinture pastorale (voir par exemple les contributions de Leprince au Voyage en Sibérie de Chappe d’Auteroche).

    Figure 2 : Une série de gravures d’illustration. Le livre fait l’objet d’une description bibliologique précise.

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  • La base de données Utpictura18

    Enfn, se trouve rassemblée dans Utpictura18 la plus importante collection actuellement consultable en ligne des peintures, gravures et sculptures commentées par Diderot dans ses Salons : elle nous permet de mettre en regard l’image réelle et la performance textuelle que Diderot prétend lui substituer. C’est ici le texte qui fait tableau, par un mouvement inverse de celui de textualisation de la peinture initié par la peinture d’histoire.

    II. Quelques chifres

    Les visiteurs

    Moyenne hors vacances d'été.

    Nombre de visiteurs par jour : 2000-2500, répartis sur trois sites.

    Nombre de pages visitées par jour : plus de 4000.

    Figure 3 : Statistiques de fréquentation pour le site de Toulouse, du 4 au 11 mars 2011

    Ces données, ainsi que la durée de consultation, les pages les plus visitées, les pays depuis lesquels les internautes consultent, sont accessibles sur le site indépendant de Statcounter (Lien « Statistiques / Fréquentation par site » depuis la barre de menu d’Utpictura18).

    Données consultables

    Voir, dans la barre de menus, Recherche dans Utpictura18 / Contenu par siècle

    8468 notices en mars 2011, auxquelles l’internaute accède soit directement depuis son moteur de recherche, soit en utilisant l’un des deux formulaires de recherche proposés sur le site (Recherche dans Utpictura18 / Recherche avancée ou Menus déroulants), soit en utilisant, dans la barre de menu en haut à droite, le formulaire « Rechercher une image… »

    Le contenu d’Utpictura18 par siècle, avec les dernières entrées, le nombre des références textuelles, des références bibliographiques, des objets indexés dans les images et des liens de notice à notice est répertorié dans la page « Corpus » et automatiquement mis à jour à chaque enrichissement de la base.

    Voir « Recherche dans Utpictura18 / Contenu par siècle ».

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  • Stéphane Lojkine

    Figure 4 : Contenu de la base de données par siècle, avec les dernières créations de notices. En cliquant sur l’image, on accède à la notice, et, de là, à l’ensemble des notices de la période concernée.

    Les moyens informatiques

    Figure 5 : Structure d’Utpictura18, avec ses sous tables, sur 4D

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  • La base de données Utpictura18

    La base a été conçue sur 4D et les notices sont actuellement toujours créées sur 4D-Mac. L’intérêt de 4D est son extrême stabilité et sa rapidité. 4D est un logiciel pensé pour les bibliothèques, particulièrement adapté donc aux indexations pyramidales (classements par arborescences). Il est utilisé en version monoposte.

    Le serveur consultable en ligne est un serveur MySQL (gratuit) monté sur Apache, en UNIX à Montpellier, en Windows à Toulouse (serveur du Centre de Calcul Interuniversitaire, CICT) et à Aix.

    Un programme a été écrit pour exporter les données 4D au format MySQL.

    On réalise sur 4D toutes les combinaisons de recherche indexables et on en exporte les résultats sur le serveur MySQL.

    III. Qu’est-ce qu’une notice ? Le système d’indexation

    Image de la notice

    Chaque notice d‘Utpictura18 comporte obligatoirement une image, qui est déclinée en deux formats : un format de 13,5x19 cm en 72 ppp libre d’accès et un « grand format » dont l’accès est protégé par un mot de passe, en raison des problèmes de droits liés à la difusion et à l’utilisation des images, même si toutes les images d’Utpictura18 reproduisent des œuvres tombées dans le domaine public.

    Figure 6 : Notice A7869, consacrée à un dessin de Marillier pour le Cabinet des fées

    Titre de la notice

    L’image donne l’identité de la notice. On lui attribue un titre, qui est unique, et se décompose en trois parties, sous la forme suivante :

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  • Stéphane Lojkine

    Sujet de l’image (édition, série ou version) – auteur

    Par exemple :

    Tempête (Ermitage, 1765) – Vernet

    Le Teatro Olimpico de Palladio (B. Scamozzi, Vicence, 1776)

    Selon les cas, les trois parties (titre, parenthèse, après tiret) ne sont pas forcément renseignées. Pour les gravures, on mentionne quand on les connaît le graveur d’après le dessinateur. Par exemple :

    Portrait de Diderot - Bertonnier d’après Mme Terbouche

    Numéro de la notice

    Une fois l’image pourvue d’un titre, on peut créer une notice, à laquelle est attribué automatiquement un numéro, composé d’une lettre qui désigne l’auteur de la notice et d’une série de chifres. Indépendamment de la lettre, chaque nombre est unique et indique l’ordre d’entrée de la notice dans la base de données. La date de création de la notice, et la date de sa dernière modifcation (ainsi que l’auteur de la modifcation) sont automatiquement indexées.

    Indexations techniques

    Viennent ensuite une série d’indications techniques : auteur (éventuellement, pour la gravure, dessinateur et graveur), date ou fourchette de dates, sujet de l’image, dispositif (comment l’image est composée), lieu de conservation. Ces indications sont codifées et préformatées au moyen de listes hiérarchiques conservées dans le fchier structure de la base sous forme d’énumérations.

    Description de l'image

    Une seconde série d’indications nécessite une description manuelle, diférente pour chaque notice : 1. Inscriptions, signatures. 2. Historique, auteur, fabrication, commanditaires. 3. Variantes, œuvres en rapport. On propose également, dans un second champ, une analyse détaillée de l’image (qui n’est pas systématiquement faite). Ces deux champs texte ne sont pas limités dans leur longueur.

    Sources textuelles, bibliographie, objets

    Enfn, on propose une troisième série d’indications pour lesquelles on donne la possibilité de réponses multiples. Techniquement, ces indications ne sont pas reportées dans un nouveau champ de la notice, mais dans une sous-table, qui permet de créer autant d’enregistrements qu’on veut pour une notice donnée. Par ce moyen, on répertorie les sources textuelles de l’image, la bibliographie à laquelle l’image a donné lieu, les objets repérables dans l’image, les liens directs qu’on veut faire d’une image avec une autre.

    Le problème de l’indexation : topique des images

    Si sources, bibliographie et liens relèvent d’une conception tout à fait traditionnelle de l’indexation, les objets, en revanche, sont regroupés par catégories empiriques, très diférentes donc du système hypothético-déductif Iconclass (voir http://www.iconclass.nl/). Les objets indexés dans les notices d’Utpictura18 vont de l’objet matériel (une canne, un chapeau, un livre) aux attitudes des personnages (personnage spectateur, personnage absorbé), aux délimitations spatiales (fenêtre, rideau, rideau de fond de scène ou rideau de séparation) et surtout aux indications de dispositif

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    http://www.iconclass.nl/

  • La base de données Utpictura18

    (deuxième scène au second plan, scène observée par efraction). Constituées au fur et à mesure que se constituait la base (à chaque fois qu’on repérait une récurrence signifcative), ces catégories ont les mêmes propriétés et les mêmes inconvénients que le topos textuel : c’est une récurrence qui les fait émerger, mais cette récurrence peut se situer à des niveaux logiques et dans des extensions sémantiques très variables, de l’objet à l’action, de la forme à la disposition, de la confguration à la signifcation.

    Liste hiérarchique de l’énumération objet dans le formulaire de recherche de la base 4D

    IV. Recherches dans la base de données

    Le site d’Utpictura18 propose, au menu « Recherche dans Utpictura18 », deux sous-menus correspondant à deux systèmes de recherche complémentaires.

    Recherche par menus déroulants

    La recherche par menus déroulants permet de sélectionner une ou plusieurs valeurs parmi les données existantes, et donc de croiser les critères de recherche. La structure de la base, avec ses sous-tables, est transparente : on recherche les sources textuelles de la même façon que les sujets de l’image, même si la requête est diférente auprès du serveur (sous-table d’un côté, champ de la notice de l’autre). L’avantage de cette recherche est son extrême simplicité d’utilisation. Mais le croisement des critères peut déboucher sur une recherche infructueuse.

    Recherche avancée

    La recherche avancée procède « de clic en clic ». Elle permet de sélectionner d’abord un critère de recherche puis, soit d’efectuer une recherche libre dans le champ sélectionné en tapant un mot, soit de procéder de clic en clic en descendant progressivement dans la hiérarchie des nomenclatures (par exemple : « sujet de l’image », puis, dans « sujet », « Histoire sacrée », puis « Ancien Testament », puis « Sujet d’histoire sacrée. Jacob », puis « Isaac Bénit Jacob », ou « Jacob avec l’ange », ou « Jacob et Esaü », ou « Jacob et Rachel », ou « La Bénédiction de Jacob », ou « la Tunique de Joseph montrée à Jacob », ou « le Songe de Jacob », ou « Rachel et les idoles de

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  • Stéphane Lojkine

    Laban »1). A tout moment, on peut croiser avec un second critère de recherche si le nombre de notices indexées est supérieur à 30. L’avantage de la recherche de clic en clic est qu’elle débouche toujours sur un résultat, même lorsqu’elle croise deux critères. Mais son maniement est plus lourd.

    Figure 7 : Recherche avancée, page d’accueil et début de la recherche assistée « par série d’images »

    Recherche rapide

    Cette fonctionnalité a été ajoutée en septembre 2010. Elle permet, directement depuis la barre de menu, de rechercher une image dans la base de données en tapant un ou plusieurs mots. La recherche est efectuée dans le titre de la notice et dans l’analyse de l’image ; un algorythme d’erreur permet de rectifer une éventuelle faute d’orthographe ou de frappe sur le nom d’un peintre par exemple.

    Plus simple, ce mode de recherche est moins précis : il ne porte pas sur l’ensemble des champs des notices, et son algorythme de pertinence exclut certains résultats.

    1 Cette nomenclature pyramidale s’inspire d’Iconclass, mise en œuvre par exemple par la Bibliothèque Meermanno de La Haye.

    Voir, pour les manuscrits enluminés, http://collecties.meermanno.nl/handschrifen/database

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    http://collecties.meermanno.nl/handschriften/database

    la base de données Utpictura18Présentation généraleHistoriqueI. Les grands axes de rechercheII. Quelques chiffresLes visiteursDonnées consultablesLes moyens informatiques

    III. Qu’est-ce qu’une notice ? Le système d’indexationImage de la noticeTitre de la noticeNuméro de la noticeIndexations techniquesDescription de l'imageSources textuelles, bibliographie, objetsLe problème de l’indexation : topique des images

    IV. Recherches dans la base de donnéesRecherche par menus déroulantsRecherche avancéeRecherche rapide