Presentation Agnes Aublet Cuvelier sur le lien entre TMS et RPS
Transcript of Presentation Agnes Aublet Cuvelier sur le lien entre TMS et RPS
Agnès Aublet-Cuvelier INRS
Laboratoire de Biomécanique et d’Ergonomie
Quelles relations et quelles conséquences pour la prévention ?
Complexité des TMS
Un large éventail d’affections inflammatoires et dégénératives de l’appareil locomoteur, affectant muscles, tendons, ligaments, nerfs périphériques et impliquant des atteintes vasculaires
Des mécanismes physiopathologiques potentiellement nombreux, Des facteurs de risque multiples, progressivement identifiés
• de nature biomécanique (efforts, répétitivité, postures) et psychosociale, • en lien avec des déterminants organisationnels,
• présents dans l’environnement professionnel et extra-professionnel, au regard de capacités fonctionnelles variables selon les individus, Un modèle de survenue probabiliste,
L’absence de VME /VLE sur l’exposition
Maladies intercurrentes
Traitements Efforts
Répétitivité
Postures inconfortables
Etat de stress
Changements organisationnels
Vieillissement
Changements de process
Evénements personnels
Autres ???
Qu’entend-on par risques psychosociaux ? Terme non spécifique utilisé pour décrire tous les
facteurs « non physiques » de TMS associés à l’environnement de travail (Deeney et al, 2009)
Centrés sur le travail : Cadre souvent contraint par les outils d’évaluation mis à disposition en
épidémiologie : • Modèle de Karasek (perception d’une faible latitude décisionnelle,
d’une forte exigence psychologique et d’un faible soutien social par les collègues et/ou la hiérarchie)
• Modèle de Siegrist (déséquilibre efforts/récompenses)
Autres dimensions prises en compte : degré de liberté dans l’exécution des tâches, influence sur le travail, possibilités de développement, clarté du rôle, exigences sensorielles, qualités managériales, exigences de contrôle émotionnel, satisfaction au travail,…
Centrés sur l’individu : Processus cognitifs : attitudes, croyances, attentes, ressources de coping peuvent
influencer l’incapacité fonctionnelle liée à la douleur. Facteurs socio-culturels…
Le « sens » du travail : un travail a du sens lorsque le sujet le perçoit comme ayant un but, un dessein et de la valeur, de l’importance. 6 dimensions : l’utilité sociale du travail, la « rectitude morale » du travail, l’autonomie, les occasions d’apprentissage, la qualité des relations, la reconnaissance
Santé mentale (OMS) : état de bien-être qui permet à la personne de se réaliser et de s’ajuster aux exigences normales de la vie, qui lui permet également de travailler de manière efficace et productive et d’apporter ses contributions à sa communauté
Engagement dans le travail : nature et force des liens qui unissent l’individu à son travail (Morin E, 2008, rapport IRSST R-543)
Les conséquences de la « mondialisation » La place des décideurs dans l’entreprise La gestion du temps Le développement technologique, l’expansion des NTIC La frontière vie professionnelle / vie extra-professionnelle Des changements démographiques Une plus grande variabilité des parcours professionnels Des attentes accrues en matière de santé au travail …
1. De Bongers et Houtmann, 1989 à Bongers et al, 2006 Des études transversales aux études longitudinales prospectives, qu’avons-nous appris en épidémiologie ?
L’influence des RPS sur :
• La survenue des TMS et leur passage à la chronicité • Le déclenchement et l’entretien de la douleur (expérience/
présentation clinique des troubles/chronicité) • La prise en charge thérapeutique • Le maintien dans l’emploi • La remise en cause des modèles explicatifs avec l’émergence
de TMS dans le secteur de la bureautique • La prise en compte des facteurs organisationnels dans
l’approche scientifique
Relations complexes, étudiées par différentes disciplines et influencées par un large nombre de conditions
FACTEURS PSYCHOSOCIAUX
Charge physique de travail
Troubles musculosquelettiques
Etat de stress chronique
Seuil de perception de la douleur
tonus musculaire
cytokines pro-inflammatoires
oedème inflammation des tendons
SYSTEME NERVEUX CENTRAL
formation réticulée
VEGETATIF
catécholamines
micro-circulation corticoïdes
glande surrénale
douleurs musculaires
charge biomécanique
vitesse de réparation des micro-
lésions
d’après Aptel et Cnockaert, 2002
• A=organisation du travail (OT) cô déterminant des contraintes psychosociales et biomécaniques
• B= OT en lien avec les TMS par l’intermédiaire d’une relation exposition-effet • C=OT peut modifier la relation exposition-effet en altérant par exemple la
capacité de récupération des salariés • D= influence de l’OT sur la santé en dehors des relations exposition-effet (ex :
retentissement sur l’hygiène de vie) • Contraintes psychosociales et biomécaniques reconnues comme importantes
(B), mais non isolées des déterminants organisationnels (A, C, D)
Extrait de : Mac Donald L. et al. Work organization and risk factors for musculoskeletal disorders, PREMUS 2007
• Prise en compte des facteurs de risque dans leur globalité
• Evolution d’une approche monodisciplinaire à une approche pluriprofessionnelle, favorisée par l’ouverture à la pluridisciplinarité dans les champs de la recherche et de la prévention
• Des démarches d’intervention intégrant tous les niveaux de prévention (I°, II° et III°) : conception des situations de travail transformation des situations de travail aide au retour et maintien dans l’emploi
• Un risque : considérer les TMS uniquement comme une conséquence des RPS, et occulter les facteurs physiques
« Au travail, on ne rencontre jamais ni le système abstrait de la biomécanique, ni l’individu statistique de l’épidémiologie, ni l’homme moyen de l’organisation du travail.
On rencontre des hommes et des femmes qui puisent dans les ressources de leur trajectoire biographique particulière pour investir le geste d’un contenu relationnel, pour singulariser leur contribution et pour donner chair à l’organisation.»
Philippe Davezies
• Etude des relations TMS / RPS/ déterminants organisationnels dans différents contextes, selon les secteurs d’activité, les tailles d’entreprise, les populations concernées (statut, qualification, âge, genre, …) et par rapport au temps
• Développement de méthodes et d’outils d’évaluation des risques psychosociaux pour l’intervention
• Elaboration de stratégies d’intervention adaptées à la diversité des contextes et prenant en compte la globalité des facteurs
• Approche multidisciplinaire et pluriprofessionnelle
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