Premier Rapport National Biodiversite...

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La mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique dans le Royaume du Maroc est piloté par le Secrétariat d'Etat chargé d l'Environnement, assisté par : Le Comité National sur la Biodiversité DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS - Secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement, - Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural. - Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II. - Institut National de la Recherche Agronomique. - Département des Eaux de Forêts - Centre National de la Recherche Forestière. - Ecole National Forestière d'Ingénieurs. - Parc Zoologique de Rabat. - Ministère de la Pêche Maritime. - Institut National de la Recherche Halieutique - Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. - Direction de la Coopération Multilatéral. - Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique. - Institut Scientifique de Rabat - Centre National de Coordination et de Planification de la Recherche Scientifique et Technique - Ministère de l'Intérieur. - Ministère de l'Equipement. - Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau - Ministère des Affaires Culturelles. - Ministère du Tourisme. - Ministère de l'Energie et des Mines. ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES - Société Protectrice des Animaux et de la Nature (SPANA) - Association Marocaine pour la Protection de l'Environnement (ASMAPE) - Groupement pour l'Etudes et la Protection des Oieseaux au Maroc (GREPOM) - Groupe des ornithologues Marocains (GOMAQ) Experts de L’Etude Nationale sur la Biodiversite Mme. Benzzou Touria: Faculté des Sciences, Rabat M. Baouab Riad Essolh: Institut Scientifique, Rabat M. Fekhaoui Mohamed: Institut Scientifique, Rabat M. Dakki Mohamed: Institut Scientifique, Rabat M. Menioui Mohamed: Institut Scientifique, Rabat M. Riadi Hassan: Faculté des Sciences, Tétouan M. Mouna Mohamed: Institut Scientifique, Rabat M. Fennane Mohamed: Institut Scientifique, Rabat M. Sbaï Larbi: Ministère délégué chargé de la Pêche M. Sbaï Abdelaziz: IAV - Hassan II M.Filali Maltouf: Faculté des Sciences, Rabat M.Jacques Franchimont: Faculté des Sciences, Meknès M. Benabid Abdelmalk: ENFI, Salé. LISTE DES ABREVIATIONS AEFCS : Ex- Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols. ENFI : Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs. CNRF : Centre National de la Recherche Forestière. DPVCTRE : Direction de la Protection des Végétaux, des Contrôles Techniques et de la Répression des Fraudes. IAV : Institut Agronomique et Vétérinaire. INRA : Institut National des Recherches Agronomiques. INRH : Institut National des Recherches Halieutiques. IS : Institut Scientifique. MAMVA : Ex- Ministère de l'Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole. ONG : Organisations-Nom-Gouvernementales. 1 PREAMBULE

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La mise en œuvre de la Convention sur laDiversité Biologique dans le Royaume duMaroc est piloté par le Secrétariat d'Etatchargé d l'Environnement, assisté par :

Le Comité National sur la Biodiversité

DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS- Secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement, - Ministère de l'Agriculture et du Développement

Rural.- Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.- Institut National de la Recherche Agronomique.

- Département des Eaux de Forêts - Centre National de la Recherche Forestière.- Ecole National Forestière d'Ingénieurs.- Parc Zoologique de Rabat.

- Ministère de la Pêche Maritime.- Institut National de la Recherche Halieutique

- Ministère des Affaires Etrangères et de laCoopération.

- Direction de la Coopération Multilatéral.

- Ministère de l'Enseignement Supérieur, de laFormation des Cadres et de la RechercheScientifique.- Institut Scientifique de Rabat- Centre National de Coordination et de

Planification de la Recherche Scientifique etTechnique

- Ministère de l'Intérieur.- Ministère de l'Equipement. - Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau- Ministère des Affaires Culturelles.- Ministère du Tourisme.- Ministère de l'Energie et des Mines.

ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

- Société Protectrice des Animaux et de la Nature(SPANA)

- Association Marocaine pour la Protection del'Environnement (ASMAPE)

- Groupement pour l'Etudes et la Protection des Oieseaux au Maroc (GREPOM)

- Groupe des ornithologues Marocains (GOMAQ)

Experts de L’Etude Nationale sur la Biodiversite

Mme. Benzzou Touria: Faculté des Sciences, RabatM. Baouab Riad Essolh: Institut Scientifique, RabatM. Fekhaoui Mohamed: Institut Scientifique, RabatM. Dakki Mohamed: Institut Scientifique, RabatM. Menioui Mohamed: Institut Scientifique, Rabat M. Riadi Hassan: Faculté des Sciences, TétouanM. Mouna Mohamed: Institut Scientifique, RabatM. Fennane Mohamed: Institut Scientifique, RabatM. Sbaï Larbi: Ministère délégué chargé de la PêcheM. Sbaï Abdelaziz: IAV - Hassan IIM.Filali Maltouf: Faculté des Sciences, RabatM.Jacques Franchimont: Faculté des Sciences, MeknèsM. Benabid Abdelmalk: ENFI, Salé.

LISTE DES ABREVIATIONS

AEFCS : Ex- Administration des Eaux et Forêts et de laConservation des Sols.

ENFI : Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs.CNRF : Centre National de la Recherche Forestière.DPVCTRE : Direction de la Protection des Végétaux, des

Contrôles Techniques et de la Répression desFraudes.

IAV : Institut Agronomique et Vétérinaire.INRA : Institut National des Recherches

Agronomiques.INRH : Institut National des Recherches Halieutiques.IS : Institut Scientifique.MAMVA : Ex- Ministère de l'Agriculture et de la Mise en

Valeur Agricole.ONG : Organisations-Nom-Gouvernementales.

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PREAMBULE

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INTRODUCTION.................................................. 3

I. GENERALITES................................................. 5

1. 1. PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DU MAROC .. 5

Géographie et Géomorphologie.................. 5Géologie...................................................... 6Pédologie.................................................... 6Climat.......................................................... 7Etages bioclimatiques................................. 8Etages de végétation.................................. 8Réseau hydrographique.............................. 8

1. 2. CADRE INSTITUTIONNEL................................. 9

1. 3. CADRE LÉGISLATIF....................................... 13

II. ETAT DE LA BIODIVERSITE MAROCAINE .. 15

II. 1. LES ÉCOSYSTÈME NATURELS......................... 15

Forêts et les steppes...................................... 15Zones humides............................................... 16Ecosystèmes côtiers, marins et littoral...........18

II. 2. LES SITES D’INTÉRÊT BIOLOGIQUE ET

ÉCOLOGIQUE................................................19

II. 3. DIVERSITÉ SPÉCIFIQUE................................. 20

Flore............................................................... 20Faune............................................................. 21Espèces menacées........................................ 23

II. 4. ETAT DES RESSOURCES NATURELLES............ 23

Forêts............................................................. 23Agriculture et pastoralisme............................. 24Chasse........................................................... 25Pêche maritime.............................................. 26Aquaculture et Pêche continentale.................27Sols (dégradation et Désertification)............. 28

III. STRATEGIE D’ACTION................................. 29

III. 1. STRATÉGIE DE PROTECTION DE

L'ENVIRONNEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT

DURABLE.................................................... 29

III. 2. PLAN D’ACTION NATIONAL POUR LA

PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (PANE).... 29

III. 3. STRATÉGIE NATIONALE DES AIRES

PROTÉGÉES................................................. 30

III. 4. STRATÉGIE DU DÉVELOPPEMENT FORESTIER.... 33

III. 5. STRATÉGIE D’AMÉNAGEMENT DES

BASSINS VERSANTS...................................... 34

III. 6. STRATÉGIE ET PLAN D'ACTION SUR

LA BIODIVERSITÉ............................................34

III. 7. STRATÉGIE DE CONSERVATION ET

DE VALORISATION DES RESSOURCES

GÉNÉTIQUES DES PLANTES............................. 35

III. 8. STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA

DÉFORESTATION........................................... 36

III. 9. STRATÉGIE DE SENSIBILISATION

ENVIRONNEMENTALE..................................... 36

III. 10. AUTRES STATEGIES..................................... 39

Conservation in situ......................................... 39

Coservation ex situ.......................................... 40

IV. CONCLUSION............................................... 42

BIBLIOGRAPHIE ................................................ 43

SOMMAIRE

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Jouissant d'une situation géographique pri-vilégiée, le Maroc est considéré commel'un des pays les plus riches en biodiversi-té dans la région méditerranéenne. Lesévénements géologiques et climatiques quis'y sont succédés l'ont modelé en unemosaïque très complexe d'écosystèmes etd'habitats, allant des hautes montagnescouvertes de forêts et de neige aux finsconfins du désert apparemment azoique,

La richesse de ce patrimoine et le besoin etla nécessité de le conserver pour son utilisa-tion et son développement durables expli-quent le fait que le Maroc ait été parmi lespremiers pays à signer la Convention sur laDiversité Biologique en Juin 1992, qu'il aratifiée en Août 1995, confirmant ainsi sonengagement vis à vis de la communautéinternationale quant à la protection de sonpatrimoine biologique et naturel.

Bénéficiant de l'appui des organismesinternationaux concernés, le Maroc a initiéla mise en oeuvre de la Convention sur laDiversité Biologique dans le cadre d'uneapproche basée sur le diagnostic et l'éva-luation de l'état de la biodiversité, laconcertation et l'implication de tous les

acteurs concernés ainsi que la planificationstratégique visant à intégrer les disposi-tions de la Convention dans l'ensemble dessecteurs socio-économiques.

Connu par les spécialistes en la matière, labiodiversité marocaine est assez riche,aussi bien en espèces animales et végéta-les qu'en écosystèmes. Le Maroc disposede plus 39 grands types différents d'éco-systèmes, dont les forêts de feuillus et deconifères, les steppes et les prairies, lesoasis, les zones humides lagunaires etcontinentales, les milieux côtiers et marins.La flore terrestre comprend quelques 7000espèces dont 1360 endémiques, les inver-tébrés terrestres dépassent les 15.000espèces, avec 13.500 insectes dont 1950

Cette diversité des espèces, caractériséepar un taux élevé d'endémisme reflète l'ori-ginalité de la biodiversité marocaine et sonimportance pour la biodiversité mondiale.L'Etude National sur la Biodiversité qui aété élaborée avec l'appui du FEM/PNUE,ainsi que l'Etude National sur les AiresProtégées, élaborée avec l'appui de la

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Une grande diversité de conditions du milieux ayant généréune grande diversité d’habitats

INTRODUCTION

mais très riche, en pas-sant par les vastes plai-nes alluviales, les coursd'eaux, les lacs, lesmilieux paraliques, leseaux marines, lesrégions steppiques.

espèces endémiques ;la faune marine descôtes marocainesenglobe plus de 7130espèces tous taxonsconfondus dont 236sont endémiques.

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BAD, ont permis d'évaluer diverses riches-ses biologiques et écologiques du pays ;mais aussi de mettre en évidence l'impor-tance de la menace qui pèse sur cesvaleurs. A Ce jour, une stratégie et un pland'action n'ont pas été encore élaborés ;cependant, l'Eude Nationale sur laBiodiversité comporte une ébauche decette stratégie, le Maroc dispose déjà d'uneStratégie Nationale pour la Protection del'Environnement et le DéveloppementDurable, visant la stabilisation de la dégra-dation de l'environnement d'ici 2005, et ladiminution de cette dégradation d'ici 2020,avec des objectifs de qualité spécifiques.

Ainsi, la préservation de l'environnementnaturel, figure parmi les priorités de la poli-tique environnementale du Gouvernementmarocain, qui vise à exploiter les ressour-ces naturelle d'une manière rationnelle, età préserver leurs potentialités pour écono-mique, et plus particulièrement des popula-tions locales qui se trouvent au centre decette politique.

Dans cette perspective, un processus d'é-laboration d'une stratégie et d'un plan d'ac-

tion nationaux sur la biodiversité à étéinitié, avec la participation desDépartements ministériels, desUniversités, des Institutions de recherche,des ONG, du secteur privé ; représentés ausein du Comité National sur la Biodiversité,mais aussi au sein de divers groupes cons-titués à l'occasion d'ateliers thématiques.

Ce processus est basé sur l'identificationdes priorités et des actions spécifiques, àtravers 4 ateliers de concertation et de pla-nification (Biodiversité terrestre,Biodiversité marine et côtière, Biodiversitédes zones humides, Indicateurs de sur-veillance de la biodiversité nationale).

Parallèlement à cette planification à moyenet long termes, des actions concrètes sonten cours de réalisation par les départe-ments concernés, qu'il s'agisse du renfor-cement de l'arsenal juridique en la matière,ou encore d'actions sur le terrain, telle lamise en place de nouvelles aires proté-gées. Le partenariat des Départementsministériels avec les ONG, les collectivitéslocales, ou encore avec le secteur privé,est une nouvelle approche qui se dévelop-pe actuellement au Maroc, dans le cadred'une responsabilité partagées entre toutesles composantes de la société vis à vis despréoccupations liées à la protection de l'en-vironnement, la conservation de la biodi-versité et des ressources naturelles.

Le présent Rapport National sur laBiodiversité, présenté à la QuatrièmeConférence des Parties contractantes à laconvention sur la diversité Biologique,organisé à Bratislava, les 4 -15 Mai 1998,est un document qui ne prétend pas êtreexhaustif, mais essaie, dans sa versionactuelle, de donner les grandes lignes surla biodiversité au Maroc, y compris lesaspects institutionnels, législatifs, et depolitiques de gestion.

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Des espèces rares dans le monde disposant des plus riches effectifs au Maroc

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I.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUESPHYSIQUES DU MAROC

Géographie et Géomorphologie

Le Maroc jouit d'une situation géogra-phique stratégique privilégiée, avec deux

façades maritimes (méditerranéenne etatlantique), au passage d'un détroit (deGibraltar) et à l'extrême Nord-Ouest del'Afrique au point le plus proche de l'Europe(14 Km).

La superficie totale du Maroc est de710.850 Km2, mais dispose de plus d'unmillion de kilomètres carrés de plan d'eaumarine ; sa population serait de 26.075.000habitants, selon le recensement de 1994.

Sur de plan morphologique, le Maroc est

divisé en cinq unités :

- Une unité montagneuse comportant lestrois Atlas (Haut, Moyen et Anti Atlas) et leRif qui occupent, ensemble, quelques100000 km² ; le Haut Atlas culmine à 4165

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Carte géomorphologique du Maroc (GEM)

I - GENERALITES

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mètres au niveau de Jbel Toubkal, leMoyen Atlas a un sommet culminant à3340 au niveau de Jbel Bou Naceur ; alorsque l'Anti-Atlas ne dépasse guère les 2712mètres d'altitude (Jbel Amoulou n'man-sour). Quant au Rif, il culmine à 2456 mèt-res au niveau de Jbel Tidighine.

- L'unité atlantique, comporte des plainescôtières et de l'intérieur du pays, ainsi quedes reliefs plats ou tabulaires surélevésentre 100 et 1500 mètres.

- Une unité aride faite de hauts plateaux etde vastes espaces sahariens et pré-saha-riens dont les grands hamadas, les regs, lesergs, les gours, les Sebkhas, les oasis, etc.

- Un domaine maritime qui s'étire sur prèsde 3450 kilomètres et sur deux façadesatlantique (2850 km) et méditerranéenne(600 km).

- Un réseau hydrographique constitué delacs permanents, essentiellement concen-trés au Moyen Atlas, des Marais côtiers,des Merjas et de vastes marécages assé-chés. Il comporte également des lacs debarrages, des cours d'eau, ainsi que dessources qui sont les plus abondantes auMoyen Atlas, puis du Haut Atlas puis du Rif.

Géologie

La géologie marocaine s'avère d'une grandediversité pouvant être résumée en un socleprécambrien et primaire rigide, faisant partiede la plaque africaine, affleure dans différen-tes zones du pays lorsqu'il n'est pas couvertpar des formations sédimentaires plus récen-tes. Celles-ci sont relativement basses etaplanies dans certaines régions (Hamadas,Hauts Plateaux, Moyen-Atlas tabulaire...) ouplissées et formant des chaînes montagneu-ses dans d'autres (Moyen-Atlas, du Plateaucentral, dans les Jebilette et les Rehamna, enpartie dans le Haut-Atlas oriental, Haut-Atlasoriental, certaines portions de l'Anti-Atlas).

Ces couvertures sédimentaires sont domi-

nées par des calcaires, des dolomies etdes marnes. Quant aux affleurements dusocle, ils sont essentiellement constituésde roches plutoniques et métamorphiquesou carbonatées qui s'observent sur laquasi-totalité du Maroc saharien du Sud àpartir de l'Anti-Atlas, du Plateau central,dans les Jebilette et les Rehamna, en par-tie dans le Haut-Atlas occidental et, locale-ment, au Tazekka.

Au Nord, la chaîne rifaine, faisant partie dusystème orogénique alpin, s'individualisepar la complexité de ses nappes vigoureu-sement plissées et charriées.

Pédologie

Les sols polycycliques sont communs, dontles plus fréquents sont des sols rouges fer-ralitiques qui se localisent à basse oumoyenne altitudes et dans des bioclimatsde type semi-aride supérieur, subhumide,ou humide.

En bioclimat semi-aride, il y a des sols cha-tains ou marrons qui se rencontrent dansles plaines et qui se caractérisent généra-lement par la présence de croûte calcaire ;ou même à des sols gris de steppe en zonearide à saharienne.

En altitude, les sols rouges ferralitiquesdeviennent de type brun ferralitique avantde céder la place, plus haut, à des sols detype brun forestier. Vers les sommets deshautes montagnes, les sols de type rankerdominent.

Les sols des plaines atlantiques cultivéess'intègrent dans des sols isohumiquesdéveloppés sur alluvions ou colluvionsquaternaires. Les sols bruts ou peu évo-lués (lithosol, régosol, ergs, barkhane...)s'observent à très haute altitude, en zonedésertique, sur les rocailles, ou là où lephénomène de l'érosion à conduit à la des-truction des sols suite à la disparition de lacouverture végétale.

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Climat

Fondamentalement, le climat au Maroc estun climat méditerranéen caractérisé par unété chaud et sec et un hiver froid et humi-de. Cependant, les conditions particulièresqui règnent dans la région marocaine fontdu Maroc l'unique pays de tous ceux à cli-mat méditerranéen qui offre une gammeaussi complète et complexe de nuances;mais, qu'il est possible de regrouper en 4grands types: - un climat atlantique, adoucipar l'humidité de l'océan; - un climat monta-gnard comportant les principaux sommet etoù froid, pluie, gel, neige et orages coexis-tent; - un climat oriental très continentalcomportant le sud intérieur et les hauts pla-teaux et; - un climat saharien dont le totalannuel des précipitations n'excède pas 200mm et dont les écarts thermiques sont trèsimportants.

Les valeurs moyennes et extrêmes desvariables climatiques sont les suivantes :Pluviométrie annuelle moyenne pourquelques stations : Ifrane 1100,3 mm ;Tanger 788 mm ; Agadir 253 mm ; Oujda336,6mm ; Marrakech 249,3mm ;Casablanca 443,2 mm ; Ouarzazate 124mm ; Laâyoune 28,9 mm.

Les valeurs de certains paramètres clima-tiques sont :-Température moyenne annuelle : 10°C- Moyenne des températures maximales :

45°C dans le centre du pays ; 50°C àl'intérieur des régions sahariennes.

-Moyennes annuelles des températuresminimales : 5°C ) 15°C

-Température minimale absolus : -4°C.- Nombre de mois secs : 12 au présahara et

sahara ; 4 à Tanger, Taza et Larache ; 3 àIfrane et entre 5 et 8 dans les autres stations.

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Carte climatique du Maroc (GEM)

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Les étages bioclimatiques

On distingue au Maroc six étages bioclima-tiques que sont les étages: Saharien, Aride,Semi-aride, de Haute montage,Subhumide et Humide.

L'étage saharien s'étendrait sur tout le sudet sud-est du pays où la végétation péren-ne n'est ni jamais dense ni jamais absente.

L'étage aride s'étend sur tout le Marocoriental, les piémonts sud des chaînes del'Atlas et, aussi, dans le Haouz. C'est unétage qui est occupé essentiellement parles steppes; mais, aussi, par certaines for-mations forestières telles que l'arganeraie.

L'étage semi-aride couvrirait toutes les plai-nes atlantiques entre Rabat et Agadir, ainsique les piémonts de toutes les chaînes demontagnes ; il est essentiellement à basede formations préforestières de Thuya,Genévrier, Oléastre, etc. Le Bioclimat deHautes montagnes, froid ou très froid,occupe les sommets des hautes monta-gnes, surtout atlasiques, avec des xéro-

phytes, des thuyas et des Genévriersrouge et thurifère.

Quand aux étages sub-humide et humide,ce sont tous les espaces qu'occupent lesforêts dans les Atlas et le Rif.Les étagesbioclimatiques au Maroc se Présententcomme suit :

Les étages de végétation

Du point de vue zonation altitudinale desécosystèmes, toute la gamme des étagesde végétation définis en zone méditerra-néenne, est représentée au Maroc .

En effet, ces écosystèmes se relayentdepuis l'étage thermoméditerranéen dontle plancher coïncide avec le niveau de lamer dans le Maroc septentrional, jusqu'àl'étage oroméditerranéen sur les sommetsdes plus hautes montagnes des Atlas. Lesétages de végétation insérés entre lesdeux extrêmes sont, de bas en haut, lemésoméditerranéen, le supraméditerra-néen et montagnard méditerranéen.

De plus, un étage de végétation spécial auMaroc, l'étage inframéditerranéen s'individua-lise dans la région du Sud-Ouest du pays.

Le réseau hydrographique

Au Maroc existent les rivières et les fleuvespermanents parmi les plus importants duMaghreb. Le pays s'individualise égale-ment, en Afrique du Nord, par l'existencedes seuls vrais lacs permanents. Les troisprincipaux cours d'eau prennent naissancedans le Moyen-Atlas qui est l'un des troisgrands châteaux d'eau naturels, les deuxautres étant le Grand-Atlas et le Rif. Il s'a-git des Oueds du Sebou et d'Oum er-Rbiâsur la façade atlantique, et de la Moulouyasur le versant méditerranéen.

Sur le versant Nord du Haut-Atlas calcairenaissent les grands affluents de l'Oum er-Rbiâ (Oueds Abid, Lakhdar et Tessaout ) etcertains oueds déversant dans la

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Moulouya. Son versant saharien alimenteles Oueds Draa, Guir, Ziz, Ghériss etDadès.

Le Haut-Atlas, siliceux, alimente les coursd'eau du Tensift et de ses affluents (Ourika,N'fis, Chichaoua), du souss et de sesaffluents (Aoulouz, Assif n'Ait Moussa,Assif n'Ait Al Haj ) et en partie Oued Draa.

Le Rif de son côté alimente, entre autre ,les Oueds Ouergha, Loukkos, Laou, Ghiss,Nkor et Kert. Oued Beht, affluent du Sebouet Oued Bou Regrag et ses affluents pren-nent naissance dans le plateau central.

I. 2. CADRE INSTITUTIONNEL

En matière de biodiversité, La gestion de labiodiversité à l'échelle nationale impliqueune multitude de départements ministé-riels, d'établissements publics, semi-publics et privés. La naissance d'organisa-tion non gouvernementales (ONG) et leurdéveloppement témoigne par ailleurs,d'une prise de conscience importante auniveau national. Les départements et insti-tutions concernés sont les suivants :

Départements ministériels

- Le Département de l'Aménagement duTerritoire, de l'Eau et de l'Environnement:

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Réseau hydrographique du Maroc (GEM)

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Au sein de ce Ministère dont les attribu-tions sont intimement liées à la gestion del'espace, du cadre de vie et de l'environne-ment, le Secrétariat d'Etat chargé del'Environnement constitue le point focalnational pour la Convention sur la DiversitéBiologique. Il a pour mission d'informer, deconvaincre, de susciter l'action et la mobili-sation des acteurs concernés par la biodi-versité. La coordination de la politiquenationale sur la biodiversité, l'information etla sensibilisation, sont les principales attri-butions assignées à ce Département enmatière de conservation et de gestion dura-ble de ressources biologiques.

- Le Département de l'Agriculture : est l'undes ministères clés dans la gestion de labiodiversité nationale, aussi bien terrestrequ'aquatique. Avec ses divers départementset unités techniques (Eaux et Forêts,Coopération, Conservation et aménage-ments Fonciers, Cartographie, Gestion del'Irrigation, Aménagements Hydro-Agricoles,Protection des Végétaux, ProductionVégétale et animale, etc.) et avec ses insti-tutions de recherche et de formation (ENFI,IAV Hassan II, INRA, etc.), il est l'un desdépartements les plus concernés par la ges-tion et la conservation de la diversité biolo-gique, surtout continentale.

- Le Département des Eaux et Forêts :Ayant la charge de la conservation et de lagestion de la biodiversité au niveau conti-nental, ce Département est responsable dela mise en place et de la gestion des airesprotégées, de la gestion de la pêche conti-nentale et de la chasse, en plus de la ges-tion des ressources forestières et de laconservation des sols. D'autre part, cetteAdministration représente le point focalpour certaines conventions telles que cel-les de RAMSAR sur les zones humidesimportantes pour les oiseaux, CMS sur lesespèces migratrices et CITES sur le com-merce international des espèces mena-cées, dont elle délivre les permis d'importa-tion et d'exportation (permis CITES).

- Le Département de la Pêche Maritime :C'est un Département chargé d'élaborer etde mettre en œuvre la politique du gouver-nement dans le domaine des pêches mari-times, de l'aquaculture marine et de la pro-tection de l'environnement marin. Il estresponsable de la gestion et de la conser-vation des ressources halieutiques.

- Le Département des Affaires Etrangèreset de la Coopération : Ce département,dépositaire de la souveraineté nationale visà vis de l'extérieur et est habilité à suivre,au nom du Maroc, les décisions prises àl'échelle internationales. Il est habilité,aussi, à veiller à la participation et la contri-bution de notre pays, chaque fois qu'il l'es-time opportun, aux rencontres internationa-les ayant, pour lui, un certain intérêt.

- Le Département de l'Equipement et duTransport: dont les spécificités (climatolo-gie, édifices hydrauliques, milieux portuai-res, domaine public national, grands travauxtels que les autoroutes, les aéroports, etc.)ont, d'une manière ou d'une autre, un impactsur les ressources biologiques marines;

- Le Département de l'Eau : il a des préro-gatives concernant l'un des élémentsvitaux pour la bodiversité, en l'occurrence,les richesses hydrauliques.

- Le Département de l'Education Nationale:Ce département joue un rôle déterminanten matière d'éducation et de sensibilisationenvironnementales. Les programmes sco-laires constituent à cet égard le moyen leplus adéquat et le plus approprié pourtransmettre les principes fondamentaux dela conservation et de l'utilisation durable dela biodiversité.

- Les Départements de l'Industrie, duCommerce et des Télécommunications,celui de l'Artisanat, de l'Energie et desMines sont deux départements chargés degérer des secteurs potentiellement pol-lueurs. Ils sont par conséquent appelés àsurveiller en amont qu'en aval, la conformi-

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té de leurs diverses unités de productionavec les normes nationales et internationa-les. De par la nature du secteur dont il sontchargés, à savoir les activités industrielleset artisanales, il est appelé à surveiller et àcontrôler, en amont et en aval, tous les pro-duits ou les rejets de nature à avoir unimpact sur les écosystèmes naturels.

- Le Département de l'EnseignementSupérieur, de la Formation des Cadres etde la Recherches Scientifique : L'action dece ministère est fondamentale dans lamesure où il a sous sa tutelle, un nombreimportant d'universités, d'institutions et d'u-nités de recherches qui, d'une manière oud'une autre, s'occupent de l'améliorationdes connaissances sur la biodiversité. Larecherche scientifique en la matière doitconstituer le véritable catalyseur de toutesles actions à mener dans les différents sec-teurs liés à la diversité biologique.

- Le Département des Finances et de laPrivatisation qui a toutes les compétencespour développer des programmes d'incita-tion à la conservation de la nature et de l'en-vironnement et ce par des facilités fiscalesau profit de personnes physiques ou mora-les contribuant d'une façon efficace à proté-ger l'environnement en général et la biodi-versité en particulier. C'est aussi de cedépartement que relève l'organe de contrôle(Douanes) d'un intérêt vital dans le domainede la biosécurité et du commerce internatio-nal illicite des espèces menacées.

- Le Département du Tourisme appelé àjouer un rôle primordial dans la valorisationde la biodiversité nationale. En effet, lesinfrastructures touristiques mises en placeet les déchets qu'elles génèrent affectent defaçon directe aussi bien lesécosystèmes/paysages que les espèces.Son rôle ne se limite pas à veiller sur la sau-vegarde et le respect de tous les paramètresnaturels dans tout projet d'investissementtouristique, mais devrait promouvoir desoptions génératrices d'activités écotouris-tiques.

- Le Département de la Culture qui estd'une grande importance pour la sauvegar-de et la conservation du patrimoine naturel,en particulier biodiversitaire. Il est chargéde préserver et mettre en valeur le patri-moine culturel et, en liaison avec d'autresadministrations, est appelé à contribuer àla préservation de l'environnement etnotamment au classement des sites natu-rels.

- Le Département de la Communication. Cedépartement gère également l'un des outilsles plus répandus et les plus efficace dansles opérations de sensibilisation/éducationqu'est le secteur audio-visuel; secteur quipourrait être capitalisé pour des program-mes visant l'information, la sensibilisationet l'éducation.

- Le Département de la Santé. C'est unMinistère qui, gérant les problèmes épidé-miologiques et d'hygiène, est appelé àcontribuer, avec d'autres administrations, àassainir des écosystèmes infectés ou à lut-ter contre certaines formes de vie nuisiblespour la santé humaine. Ce département estégalement connu pour ses divers rejets,réputés de très nocifs pour l'environnementet la biodiversité (produits radio-actifs,métaux hautement toxiques, etc.) et dont lagestion serait une contribution importantedans la protection de l'environnement engénéral et de la biodiversité entre autres.

- Le Département de l'Intérieur qui joue, viales collectivités locales, un rôle détermi-nant dans la gestion des ressources natu-relles et aura un rôle certainement encoreplus important dans les divers programmesde régionalisation de la décision, en parti-culier environnementale.

- Le Secrétariat général du gouvernement.Même si son "intitulé" ne reflète aucun lienavec le domaine de la biodiversité, c'est undépartement-clé jouant un rôle égalementdéterminant en assurant d'une manièrecontinue, un suivi de la législation nationale,de sa conformité avec les principes géné-

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raux du droit interne marocain et du droitinternational, de l'harmonie entre ces deuxniveaux et de l'harmonie des différents loiset règlements proposés par chaque départe-ment et par les membres du parlement.

- Le Département de la Justice. C'est auniveau des tribunaux que sont déposées lesdemandes de création d'associations y com-prises celles relatives à l'environnement, quesont jugés les braconniers, etc. En s'adaptantaux nouvelles donnes environnementales eten spécialisant certaines de ses sections, ceMinitère pourrait jouer un rôle plus efficientdans la protection de notre environnement etnotre patrimoine naturel.

Les organes de recherche scientifique

Ile s'agit d'organismes qui, de par leursmissions respectives, ont des compéten-ces de recherches fondamentales et appli-quées. Leurs apports consistent à assurerl'amélioration des connaissances sur labiodiversité, un suivi du régime d'exploita-tion des ressources biologiques, de menerles études nécessaires pour l'améliorationde leur gestion et enfin de veiller sur ledéveloppement et la mise œuvre des tech-niques et des moyens d'exploitation lesplus performants et les plus écologiques.La variété de leur domaine d'interventiontémoigne de l'intérêt qu'accorde le Maroc àtous les constituants de sa biodiversité.Parmi ces institutions de recherche on peutciter : CNCPRST, I.A.V. Hassan II, INRH,INRA, ENFI, CNRF, l'IS, etc.

Les organes de consultation

Ces organes jouent un rôle consultatifappelé dans la plupart du temps à se tra-duire en véritable décisions politiques outechniques qui bénéficient de l'aval préala-ble d'un large consensus, ce qui leuroctroie plus de légitimité. Les rencontres deces conseils représentent une occasionpour s'informer, échanger les opinions,confronter les positions et, aussi, de sensi-biliser le grand public sur les questions d'in-

térêt commun. On compte à l'échelle natio-nale plusieurs Conseils qui touchent ledomaine de la biodiversité, dont les ConseilNational de L'Environnement, ConseilSupérieur de l'Eau et du Climat, ConseilNational des Forêts, et autres.

- Le Conseil National de l'Environnement(CNE) : Présidé par le Département del'Environnement, le Conseil National del'Environnement (CNE), constitue un forumnational qui regroupe les représentants detous les acteurs concernés par l'environne-ment au Maroc : Ministères, Offices,Instituts de recherche et de formation,Universités, Chambres professionnelles,Parlement, organes de presse, ONG, etc.qui travaillent au sein des 5 Commissionsspécialisées, lors des réunions duditConseil. Les recommandations issues dela concertation au sein du CNE constituentles lignes directrices de la politique envi-ronnementale au Maroc, et leur réalisationconcrète fait l'objet d'un suivi permanent dela part des Départements concernés.

- Le Comité National sur la Biodiversité.Parmi les Comités spécialisés les plusimportants relevant du CNE, particulière-ment de la Commission des RessourcesNaturelles, il y a lieu de citer le ComitéNational sur la Biodiversité, qui regroupeles représentants des Départements,Institutions et ONG concernés par laBiodiversité au Maroc. De création récentesous la présidence du Département del'Environnement, ce Comité joue le rôle deforum de concertation, d'échange d'infor-mation et de coordination, en matière debiodiversité.

Les Organistaions NonGouvernementales (ONG)

Actuellement les ONG sont devenues, devéritables pôles d'influence dans la déci-sion politique, surtout dans les Etats déve-loppés. Dans ce contexte international, LeMaroc a connu son propre mouvementassociatif, bien qu'il reste dans son état

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embryonnaire. Le Département del'Environnement a établi un répertoire desONG travaillant dans le domaine de l'envi-ronnement, y compris celles qui ont desactivités touchant la biodiversité.

I. 3. CADRE LEGISLATIF

Le Maroc dispose d'un nombre importantde références législatives et réglementai-res liées au domaine de la biodiversité qui,en réalité, avait suscité très tôt l'intérêt duscientifique, du technicien et du décideur.L'ancienneté des textes constitue un témoi-gnage réel qu'une certaine conscience dela valeur de la biodiversité a toujours exis-té chez le législateur marocain. Cependant,bien qu'embryonnaire parfois, cette législa-tion s'était consacrée à plusieurs secteurscomme : l'eau, la pêche fluviale et mariti-me, la chasse, le domaine public, la fauneet la flore en général, etc. Parmi ces textes:

- Dahir sur l'exploitation et la conservationde la forêt de 1917 ;- Dahir sur les parcs nationaux du 11Septembre 1934 ;- Arrêté viziriel fixant la procédure à suivreen vue de la création des Parcs Nationauxdu 26 Avril 1934, amendé en 1949 ;- Dahir relatif à la conservation des monu-ments historiques et des sites du 25Décembre 1980, qui permet le classementdes ites naturels exceptionnels pouvantêtre considérés comme des monumentsnationaux et bénéficier ainsi d'une protec-tion légale ;- Arrêté portant création d'un Comitéconsultatif des parcs nationaux du 20 Mars1946 ;- Dahir du 23 Novembre 1973 relatif auxpêches maritimes.

Toutefois, ce sont des textes dont la portéebiodiversitaire est proportionnelle au degréde conscience et de l'intérêt accordé à l'é-poque à la protection et à la sauvegardedes richesses naturelles. Ceci nous amèneà dire qu'on ne saurait prétendre que l'arse-nal juridique en vigueur au Maroc, consti-

tue une réelle protection pour la biodiversi-té nationale.

Un processus de refonte et d'actualisationde cet arsenal juridique est réalisé actuelle-ment en vue de réponde aux nouveauxconcepts et instruments juridiques interna-tionaux issus du Sommet de Rio de 1992,tels l'Agenda 21 et la Convention sur laDiversité Biologique.

Une stratégie en matière de renforcementjuridique a été élaborée, afin de permettreune actualisation de l'arsenal juridiqueenvironnemental dans une vision scienti-fique et réaliste. Elle s'articule autour desaxes suivants : refonte et réactualisationdes textes anciens, élaboration de nou-veaux textes pour combler les lacunes enmatière d'environnement, insertion desdispositions des conventions internationa-les dans la législation nationale, mise enplace des dispositifs et mesures d'accom-pagnement pour une meilleure applicationdes textes réglementaires.

De nouveaux projets de loi ont été initiés etdéveloppés, en étroite collaboration avec d'au-tres Départements concernés, notamment :

- Projet de loi sur la Protection et la Mise enValeur de l'Environnement (en cours d'élaboration).

- Projet de loi sur le Littoral.- Décret relatif à la préparation et la luttecontre les pollutions marines accidentellesappelé.

- Plan d'Urgence National (PUN) qui a étéadopté.

- Projets de loi et de Décret relatif à la luttecontre la pollution atmosphérique.

- Projets de d'Arrêté relatif à la lutte contre la pollution de l'air dans le secteur cimentier.

- Projet de loi et de décret relatifs à l'étuded'impact sur l'environnement.

- Projet de loi relative à la gestion desdéchets et leur élimination.

- Projets de textes relatifs à l'application dela loi 10-95 sur l'eau.

- Projet de loi sur les aires protégées.

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Au niveau international, le Royaume duMaroc a signé la Convention sur laDiversité Biologique en Juin 1992, et l'aratifiée en Août 1995. Il a par ailleurs, signéet ratifié une série de Conventions relativesà la protection des ressources naturelles, àla protection des écosystèmes terrestres,aquatiques et marins.

D'entre plus de 400 Conventions signéespar le Maroc, environ 50 instruments inter-nationaux, liés à la biodiversité, font partiede la législation marocaine.

Le Maroc est Partie aux Conventions,Protocoles et Accords suivants :

- Convention Africaine pour la conservationde la nature et des ressources naturelles(1968 - Alger ) adhésion en 1977 ;

- Convention sur les zones humides d'importance internationales (Ramsar -1971), ratification le 20 juin 1980. Quatresites ont été désignés, trois sur la côteatlantique et un dans l'intérieur ;

- Convention sur le patrimoine mondial culturel et naturel (Paris - 1972) ratification le 28 Octobre 1975 ;

- Convention sur le commerce international des espèces sauvages de faune et deflore Menacées d'extinction - CITES -(Washington, 1973), ratification en 1975 ;

- Convention pour la protection de la MerMéditerranée contre la pollution (Barcelone 1976), ratification en 1980 ;

- Protocole relatif aux aires spécialementprotégées de Méditerranée (de laConvention de Barcelone, Genève, 1982),ratification en 1982 ;

- Convention sur les espèces migratrices(Bonn, 1979) signature en 1983 ;

- Convention sur la lutte contre la désertification et la sécheresse en 1994 ;

- Convention sur les changements climatiques (New York - 1992), signature en juin 1992 et ratification en décembre1995 ;

- Convention sur la diversité biologique(Rio, 1992), signature en juin 1992, ratification le 21 août 1995.

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II. 1. LES ECOSYSTEMES NATURELS

Forêts et Steppes

Les écosystèmes forestiers marocains sontconstitués de formations de feuillues et deconifères, occupant différents étages et dif-férents types de milieux (dans les plaines,

les plateaux, les piémonts, et les zones demontagne). Ces formations peuvent avoirdifférentes physionomies selon leurs condi-tions de conservation ou d'évolution.

Les forêts naturelles et de reboisement totali-sent une superficie de 6.5 millions d'Hectares,composées des formations suivantes :

Les principales espèces forestières et pré-forestières marocaines sont les suivantes :Chêne vert, Chêne liège, Chêne zen,Chêne tauzin Cèdre, Sapin, Pin d'Alep, PinMaritime, Pin parasol, Pin noir, Thuya,Genévrier, Oléastre, Peuplier, lentisque,Acacias, etc.

Liées au domaine forestier, les steppesoccupent une place importante dans lesmilieux naturels marocains, particulière-ment dans la région de l'Oriental, essentiel-

lement les steppes d'Alfa, qui couvrent unesuperficie de 3.186.000 ha, et jouent unrôle important dans les activités de par-cours et d'élevage.

Le potentiel de production de l'Alfa est de250.000 tonnes/an, dont seules 10.000sont mobilisées chaque année. En plus deson rôle fourrager, l'Alfa est utilisée commematière première dans la sparterie, lespanneaux de fibre, et la pâte à papier.

Les écosystèmes forestiers, de steppes oude prairies, sont soumis à différentes for-mes de dégradation. En effet, 30.000 ha ducouvert végétal disparaissent chaqueannée, pertes largement amplifiées par ladestruction des écosystèmes qui conduit àun déséquilibre dans leur fonctionnement.Ceci a de graves conséquences sur la via-

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II - ETAT DE LA BIODIVERSITEMAROCAINE

Forêts naturelles 5.814.000 ha

Plantations artificielles dereboisement

530.000ha

TOTAL 6.443.000haTaux de boisements 8% (norme internationale =

15 à 20 %)

Production de bois d'œuvre 600.000 m3/an

Production de bois de feu 10.500 m3/anProduction de liège 19.000 tonnes /an

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bilité de la biodiversité de ces écosystè-mes, plus particulièrement les espècesendémiques, rares, ou menacées.

Parmi les contraintes que subissent lesécosystèmes forestiers, ainsi que lesmodes de gestion et de valorisation, onpeut citer :- L'instabilité et la vulnérabilité des

écosystèmes forestiers- La pression anthropique.- L'urbanisation et la pression touristique.- La baisse du niveau des investissements

en forêt.- Faible niveau de valorisation du bois et

des produits forestiers- Le besoin de moderniser le système

d'exploitation forestière.

Zones humides

L'étude des zones humides marocaines apermis de dégager la classification typolo-gique suivante :

- Cours d'eau classés à Salmonidés : Cescours d'eau sont concentrés essentielle-ment en hautes montages où se pratique lapetite pêche sportive. Ces cours d'eaucontiennent la truite autochtone, ou la trui-te introduite. Ces cours d'eau, situésessentiellement dans le Moyen-Atlas (entreTaza et Beni Mellal) et le Haut-Atlas, ontété très affectés par les prélèvements de lapetite pêche sportive.

- Cours d'eau non classés : Ces cours d'eaude moyenne montage et de plaine sont défa-vorables aux Salmonidés qui cèdent leurplace à des espèces moins exigeantes. Ils'agit des principales rivières du pays.

- Cours d'eau à grande pêche commercia-le : Ce sont des cours d'eau importants quicontenaient des poissons migrateurs telsque l'Alose, l'Anguille et la Civelle(Loukkos, Sebou, Oum-Er Rbia, Moulouyaet parfois les Oueds Smir et Massa). Cesmilieux fortement affectés par l'interventionhumaine, se sont vus d'année en annéeperdre leur intérêt piscicole.

- Lacs naturels et plans d'eau à permis spé-ciaux : Il s 'agit des milieux de la pêchesportive à la truite. Cette activité se dérou-le autour des lacs naturels ou des plansd'eau artificiels qui font l'objet d'une exploi-tation particulière.

En plus de ces milieux naturels il y a lieu deciter certains néo-écosystèmes artificielsdevenus des habitats naturels pour cer-

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ESSENCE SUPERFICIE (hA) %1- FEUILLUS :

- Chêne vert - Chêne_liège- Arganier - Acacias divers

1.360.000350.000830.000

1.128.300

23.46

14.319,4

Total 3.668.830 63.12- RESINEUX :

- Cèdre- Thuya- Genévrier divers- Cyprès- Pins naturels - Sapin

132.000600.000240.000

6.00080.0006.000

2.310.3

40.11.40.1

Total 1.064.000 18.2AUTRES ESSENCES 181.700 3.1ESSENCES SECON-DAIRES

900.000 15.5

TOTAL 5.814.000 100

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tains groupes systématiques tels que lesoiseaux et les poissons, entre autres. Il s'a-git retenues des barrages sont favorables àcertaines espèces de poissons introduites.Elles représentent un potentiel de produc-tion de poissons facilement mobilisable.

Les zones humides du Maroc offrent desusages et des ressources naturelles trèsvariées, mais elles connaissent presquetous des problèmes de dysfonctionne-ments qui risquent d'être à l'origine de gra-ves perturbations de leurs écosystèmes.

Ainsi, parmi les problèmesconstatés :

- Certains aménagementsqui ont détruitdes biotopesaquatiques naturels.

- Rejets polluants des eaux usées desvilles, des infrastructures hôtelières, etdes industries.

- Pollution agricole due à l'utilisation d'intrants.

- Impact du pâturage.- Impact de la pression de la chasse et du

braconnage.

Afin de faire face à ces problèmes, lesDépartements, les Institutions, lesCollectivités locales et les ONG concernésont initié le processus d'élaboration d'unestratégie nationale de protection des zoneshumides, avec des actions pilotes visant lagestion intégrée de certaines de ces zones(Sidi Boughaba, Merja Zerga, etc.), avec

l'appui de la coopération internationale(MEDWet, Tour de Valat, Conservatoire duLittoral, etc.).

Parmi les zones humides les plus impor-tantes au Maroc, on retiendra :

Sur le littoral méditerranéen :- L'embouchure de l'Oued Moulouya - La lagune de Nador ;- L'embouchure de l'Oued Laou et

la lagune de Restinga - Smir.

Sur le littoral atlantique :- Les marais de Larache avec

l'embouchure de l'Oued Loukkos ;- La Merja Zerga, classée Site Ramsar, caril présente une importance internationalepour l'hivernage des oiseaux migrateurs ;

- La Merja de Sidi Boughaba, classéeégalement Site Ramsar ;

- Le complexe lagunaire Sidi Moussa-Oualidia ;

- La lagune de Khnifiss, classée SiteRamsar ;

- La Baie de Dakhla à l'extrême Sud.

A l'intérieur du pays on peu citer :- Aguelmam Afennourir, classé Site

Ramsar, d'importance international pourles oiseaux.

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Quelques exemples d’écosystèmes littorauxFalaise, estuaire, lagune, etc.

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- Dayet Awa, Aguelmam Afourgagh, DayetIfrah Aguelmam N'Tifounassine, AguelmamWiwane, Agulmam Sidi Ali, AguelmamAzegza, Tigalmamine, Lac d'Isly, Lac deTeslite, plan d'eau de Zerrouqa, plansd'eau d'Amghass, plan d'eau del'Oukaymeden, Lac d'Ifni; DayaTamezguidat ( Merzouga).

Les écosystèmes côtiers, marins et lelittoral

Le Maroc dispose d'une façade méditerra-néenne d'environ 600 km de long et d'unefaçade atlantique qui s'étend sur près de2500 km. Les milieux côtiers et marins peu-vent être divisés en quatre grands ensem-bles : le milieu marin, le littoral, les lagunes,les estuaires et tous les systèmes qui leurssont adjacents.

Le littoral

Du point de vue physique, la côte marocai-ne est relativement rectiligne, hormisquelques caps très proéminents enMéditerranée. Elle présente peu de baiesqui, lorsqu'elles existent sont souvent lar-gement ouvertes à l'exception de la baie deDakhla relativement fermée et qui commu-nique avec l'océan par une large ouvertu-re d'une dizaine de Kilomètres. Parmi lesbaies ouvertes, citons celles d'AL Hoceima,Tanger, Azemmour, Essaouira, Agadir,Cintra, et Saint Cyprien.

La côte méditerranéenne se présente sousla forme de quatre grandes concavités,alors que la côte atlantique est caractériséepar l'absence d'indentation. Elle est consti-tuée de plages sableuses, de platiersrocheux, de falaises mortes ou vives et degrandes dunes dominant immédiatement lacôte. Ces structures sont interrompues auniveau des embouchures d'oueds et de lalagunes.

Plateau continental

En Méditerranée marocaine, le plateau

continental, très réduit, ne dépasse pas 15km de large et 120 m de profondeur. Il estpeu uniforme et ses fonds sont souventaccidentés par des groupements rocheux.Le plateau continental atlantique a une lar-geur variable ; d'environ 50 km au Nord ducap ghir, 100 km entre le Cap Ghir et leCap Juby et plus de 150 km entre le CapBojador et Lagouira ; le fond de cette plateforme, qui peut atteindre 200 m de profon-deur, se rapproche de la côte en deuxpoints : à l'embouchure de l'Oued Sebou,où il est entaillé par le " canyon du Gharb", et au large d'Agadir, Où une vallée sous-marine prolonge la plaine d'effondrementdu Souss.

Les eaux marines

Les eaux méditerranéennes sont plussalées (38.5 g/l) et plus chaudes (25°C enété) que les eaux atlantiques. Cette diffé-rence de densité renforcée par une diffé-rence du niveau entre ces deux massesd'eau entraîne un appel d'eau océaniquesuperficielle qui gagne la Méditerranéevers l'Atlantique compensé par un courantde surface sortant. Cette branche atlan-tique est à l'origine d'un échange de fauneet de flore important au niveau du détroit etde la façade méditerranéenne du Maroc,avec des transferts d'habitats entrel'Atlantique et la Méditerranée.

L'hydrologie des eaux atlantiques relative-ment complexe, permet cependant d'y distin-guer trois principales composantes. Les eauxcentrales Nord atlantiques, originaires del'Atlantique Nord central, se dirigent vers leSud -Est et se subdivisent en plusieurs bran-ches. L'une d'entre elles, connue sous le nomde " Dérive Nord -atlantique " ou " courant desCanaries ", longe la côte marocaine. Elles setrouvent confrontées aux eaux centralesNord-atlantiques dans la région de la péninsu-le de Cap Blanc où elles forment un front demélange ; un contre-courant sub-superficielpermet à ces eaux de remonter jusqu'au25ème parallèle, entre Boujdour et Dakhla.

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La 3ème composante hydrologique dudomaine atlantique est liée à la circulationdes vents Alizés. En effet, sous l'influencede ces vents qui soufflent des secteursNord à Nord Est et de la rotation de la terre,plusieurs régions de la côte marocaine sontaffectées par des remontées d'eaux froidesprofondes dénommées " upwellings ".Ces eaux, dont l'origine se situe entre 100et 300 mètres de profondeur, ont une tem-pérature nettement inférieure à celle deseaux riches en éléments nutritifs qui sont àl'origine d'une production primaire intensece qui assure une grande productivité duplancton et des ressources halieutiques.

L'une des principales menaces qui pèsentsur le littoral marocain est l'urbanisation/lit-toralisation et l'industrialisation qui endécoule. La zone côtière marocaine, englo-be, en effet, près de 50 % de la populationtotale.

Evolution de la population littorale marocaine (Centre d'Etudes et de

Recherche Démographique, 1993)

Cette Zone particulièrement fragile, sensi-ble et très convoitée, est soumise à unepression croissante en raison de la concen-tration de la population, des activités socio-économiques et des infrastructures le longdes côtes surtout sur l'axe entre Kénitre - ElJadida.

La littoralisation a entraîné l'augmentationde différents rejets dans cette zone, en plusdes types d'aménagement qui y sont exer-cés et qui portent généralement préjudice àl'environnement ;

Le littoral atlantique marocain concentre :

- 61 % de la population urbaine des grandes villes- 80 % des effectifs permanents des industries, - 53 % de la capacité touristique - 92 % du trafic maritime

Parmi les milieux naturels liés à l'écosystè-me marin-côtier, le Maroc abrite plusieurslagunes littorales qui présentent un intérêtà la fois biologique, écologique, écono-mique et paysager. Ces dernières consti-tuent un réseau de zones humides littora-les qui complètent le rôle joué par lesestuaires et les embouchures d'oueds.

Cependant la plus grande préoccupationactuelle réside dans l'augmentation trèsaccélérée des réalisations et des projetsd'infrastructures immobilières.

Sur le littoral atlantique, le niveau d'exploi-tation des terres étant élevée, la frangecôtière se trouve soumise sur de vastesportions à des pressions croissantes quiconcernent aussi bien les activités agrico-les et halieutiques, qui s'ajoutent à la pres-sion de l'urbanisation, l'industrie et lesinfrastructures touristiques.

La Côte des Phoques au Nord de Lagwirahéberge une population de phoque moineméditerranéen, relativement importante,mais très fragile. Dans le cadre du projet"Etudes des Aires protégées" , il est propo-sé la création du Parc National de DAKHLAdont le secteur 2 intéresse la Côte dephoques. La mise en place de cette protec-tion aussi urgente, demande l'appui desOrganisations internationales concernées.

II.2. LES SITES D’INTERET BIOLOGIQUE ET ECOLOGIQUE

L'Etude Nationale sur les Aires Protégées,réalisée avec l'appui de la BanqueAfricaine de Développement, vise lesobjectifs suivants :

* Evaluer le statut actuel des milieux natu-rels marocains à travers l'actualisation desdonnées sur tout le territoire du Royaume,pour les grands types d'écosystèmes, lesespèces rares, endémiques, menacées etremarquables des plantes, mammifères,oiseaux, et reptiles ;* Identifier un réseau national d'aires proté-

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AnnéePopulation littorale

(millions de personnes)

Population littorale/Population du Maroc

(%)

1992 9,4 461992 12,3 48,22000 14,8 50

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gées ;* Evaluer, diagnostiquer et proposer desmodes de gestion pour l'ensemble desSIBE,* Répertorier les principaux sites d'intérêtpréhistorique du Maroc ;* Etablir une cartographie des aires proté-gées et des Sites d'intérêt Biologique etEcologique (SIBE).

Les principaux résultats de l'étude sont :

* Identification de 168 Sites d'IntérêtBiologique et Ecologique (SIBE), répartissur 154 unités spatiales différentes dont 6Parcs Nationaux, 2 Parc Naturels, 146Réserves Naturelles (108 couvrant leDomaine continental et 38 Couvrant leDomaine Littoral).* Proposition de plans de gestion des airesprotégées sous forme de :

- 6 Plans de gestion pour 6 parcs nationaux ounaturels.

- 85 fiches analytiques approfondies pour lesRéserves naturelles de priorité 1 et 2.

- 61 Fiches analytiques succinctes pour les Réserves Naturelles de priorité 3.

* Identification de 26 sites d'intérêt archéo-logique et préhistorique.* Cartographies sur logiciel AUTOCAD 12 à

partir des fonds de cartes officiels aux1/100.000 et 1/50.000 d'un total de 86SIBE " Réserves naturelle " dont 32 SIBElittoraux, et 6 SIBE " Parcs Nationaux ouNaturels " dont 32 SIBE Littoraux, et 6SIBE " Parcs nationaux ou Naturels " avecconstitution de plusieurs cartes théma-tiques par parc.

II. 3. DIVERSITE SPECIFIQUE

Complémentaire à l'étude sur les aires pro-tégées, l'Etude Nationale sur la Biodiversités'est fixée les objectifs suivants :

- Inventorier toutes les espèces végétals etanimales existant sur le territoire national;

- Etablir la liste Rouge des espèces sur labiodiversité ;

- Etablir les menaces qui pèsent sur la biodiversité ;

- Identifier les premiers éléments d'unestratégie et d'un plan d'action pour la conservation de la biodiversité nationale;

- Mettre en place un Systèmed'Informations sur la Biodiversité.

Les résultats les plus importants de cetteétude sont les suivants :L'Etude National sur la Biodiversité a mon-tré la richesse du patrimoine biologiquenational, notamment le taux des espècesendémiques.

Flore

L'Etude Nationale sur la Biodiversité a per-mis de mettre en évidence l'existence auMaroc d'une richesse spécifique algale(macrophytobenthos) de 505 espèces :303 Rhodophyceae (algues rouges), 99Phaeophyceae (algues brunes) et 87Chlorophyceae (algues vertes). LesCyanophyceae (algues bleues procaryo-tes) sont représentées par 12 espèces etles Liliopsidae (Phanérogames ouMonocotylédones marines) par 4 espèces.La répartition géographique de cette florerévèle que la côte méditerranéenne abrite381 espèces (75%) et les eaux atlantiques

20

Réseau des aires protégées (EF)

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323 espèces (64%) ; le nombre d'espècescommunes aux deux façades seraient de124 espèces.Pour la flore terrestre, la richesse spéci-fique, exceptés les algues unicellulaires etles champignons inférieurs, serait d'environ7000 espèces. Cependant, il faut rappelerque les chiffres avancés reposent tous, saufpour les fougères et les phanérogames, surdes publications anciennes ne couvrant pasl'ensemble du territoire national.

Faune

La diversité de la faune marine marocaineest caractérisée par une grande richesse etune grande diversité. Ainsi, plus de 7130espèces ont pu être recensées ; sachantque le nombre d'espèces, non encoresignalées et qui sont susceptibles d'êtreprésentes dans les eaux marines marocai-nes, est bien plus important. Sur le totaldes espèces présente on compte 236endémiques et 270 menacées.Si on prend en considération les seuls

groupes connus et étudiés au Maroc, lafaune marine marocaine représenterait àl'état actuel des connaissances, près de5.44% du total des espèces recensées àl'échelle de la planète.

21

1

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

16000

Structure, par grands types de milieux, de la biodiversité specifique du Maroc

Mam

mifè

res

Oiseau

x

Reptil

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Faun

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Faun

e mar

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Végé

tation

mar

ine

Végé

tation

terr

estre

Groupe Nb totald'espèces

Nb espècesendémiques

Protozoaires 551 -

Algues marines 505 2Spongiaires 303 12

Annélides marins 351 9Crustacés marins 1925 58Mollusques marins 1596 84

Poissons marins 1145 1Protozoaires terrestres 64 11Plantes terrestres 6430 1360Annélides terrestres 601 112Insectes terrestres 13461 1950Araignées 844 152

Mollusques terrestress 601 112

Poissons d’eau douce 44 11Amphibiens 11 -Reptiles 92 28Oiseaux 327 -Mammifères 113 8

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Parmi les espèces marines les plus mena-cées il faut citer les mammifères marinspouvant être rencontrés le long du littoralmarocain (21espèces) dont de nombreuxodontocètes, tous les mysticètes et lephoque moine Monachus monachus sonttrès menacés à l'échelle mondiale ; maisaussi aux niveaux régionale et internationa-le. Le Comité National du Phoque Moine,regroupant les Départements et Institutionsde recherche concernée, fait un suivi régu-lier de cette espèce, dont il a élaboré unprojet de conservation avec le PNUD et laMauritanie, avec l'appui du FEM.

Pour les invertébrés terrestres, environ15300 espèces ont été recensées, sachantque d'autres espèces restent à inventorier.dans ce cas, serait hasardeuse et sûre-ment entachée d'erreur. En effet, certainsgroupes sont moins étudiés ou même oumême méconnus que d'autres du fait deleur très petite taille et/ou de leurs habitatstrès particuliers notamment le Sous-Règnedes Protozoaires, les Embranchementsdes Plathelminthes, des Aschelminthes etdes Annélides. La classe des insectes,malgré qu'elle est dominante, est relative-ment peu connue et cela dépend des Ordreet de leur importance quantitative.

La faune des eaux douces du Maroc comp-te environ 1575 espèces et sous-espèces,réparties entre 646 genres, 198 familles et37 ordres. Selon certaines estimations, cechiffre ne représenterait que 80% de l'in-ventaire réel, estimé actuellement àquelques 2000 espèces et sous-espèces.

Les amphibiens sont représentés au Marocpar 11 espèces appartenant à deux ordres;les Urodèles avec deux espèces et lesAnoures avec 9 espèces. Le troisièmeordre, les Apodes (ou Gymnophiones ), n'ycompte aucun représentant au Maroc.Quant aux reptiles, autre composante denotre herpétofaune, ils leur nombre s'élèveà 101 dont 28 endémiques et 13 mena-cées. Au Maroc, les Reptiles appartiennentà deux ordres : Les Chéloniens et les

Squamates ou les Lepidosauriens, répar-ties entre les Amphisbéniens, Sauriens, etOphidiens. La seule espèce qui appartientà l'ordre des Crocodiliens s'est éteinte de lafaune Marocaine depuis les années 30.

L’ornithofaune marocaine est répartie sur19 Ordre représentent 75 Familles et, envi-ron, 451 espèces différentes. Les espècesrégulièrement présentes sur le territoiresont au nombre de 317, elle comprennentdes populations nicheuses, estivantes-nicheuses, hivernantes et/ou migratrices.Les espèces nicheuses, au nombre de179, regroupent des populations hivernan-tes et migratrices. Les 47 espèces estivan-tes-nicheuses contiennent des populationshivernantes ; alors que les 18 espèces res-tantes sont strictement migratrices. Parmiles espèces nicheuses 11 sont endé-miques et 89 sont menacées.

Les mammifères comptent 92 espèces demammifères auxquelles il faut ajouter cer-taines espèces disparues au cours desdernières années dont le Lion (Pantheraleo), le Serval (Serval Constantina), laGazelle (Gazelle leptoceros), l'Oryx (Oryxdammah), l'Addax (Addax nasomaculatus)et le Bubale (Busolaphus busolaphus). Legroupe des mammifères terrestres estconstitué au Maroc de 8 ordres dont larichesse spécifique est très variable. Lesespèces menacées appartiennent à 4ordre : Carnivores (10 espèces),Artiodactyles (4 espèces), Primates (1espèce) et les Rougeurs (3 espèces).

Enfin, les micro-organsmes comptent, enplus des 550 d'espèces de protozoairesidentifiés, 10 types de souches de bactériessymbiotiques fixatrices d'azote, renfermentquelques 339 isolats. Si l'on tient comptedes champignons microscopiques, 543souches de champignons mycorhyziens ontégalement été identifiées comme importan-tes pour la mycorhization des plantes cultu-rales et des essences forestières.

En ce qui concerne les collections, un cer-

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tain nombre de souches relativement bienentretenues, sont exploitées dans lesdomaines de la microbiologie des sols et lamicrobiologie agro-alimentaire.

Nombre et proportion relative des microorganismes iso-lés des sols au Maroc

Espèces menacées

Suite aux pressions exercées sur lesmilieux naturels, notamment par les activi-tés anthropogéniques (urbanisation, pollu-tion, aménagement, surexploitation...), plu-sieurs espèces animales et végétales ontvu leurs effectifs régresser considérable-ment et sont donc menacées de dispari-tion, certaines d'entre elles sont d'intérêtmondial ou régional, à l'échelle de laMéditerranée.

Les nombres d'espèces menacées à l'é-chelle nationale, classés par groupes sys-tématiques, sont :Ainsi, plusieurs espèces ont disparu totale-ment de la nature dont le Lion de l'Atlas, leServal la Gazelle leptocère, l'Oryx, l'Addax,le Bubale, l'Autruche,...

l'Etude Nationale sur la Biodiversité, a per-mis d'inventorier certaines espèces plus oumoins gravement menacées dont les plusimportantes sont :

* L'Arganier, le Peuplier de l'Euphrate,..* Le Phoque Moine en particulier et les

cétacés, en général ;* L'Ibis Chauve, le Courlis à bec grêle,

l'Outarde Houbara, tous les rapaces,...* La Panthère, le Guépard, es gazelles

Dama, Cuvier et Dorcas, l'Hyène Rayée,le Lynx Caracal, le Mouflon à manchettes, le Chacal Doré, la Loutre, leChat des Sables,...

* Le Fouette-Queue, Gecko casqué, laTortue Grecque, le Varan du Désert,...

* La Truite Fario, l'Anguille...

Le Phoque Moine Monachus monachus estconsidéré parmi les 10 premières espècesles plus menacées dans le monde, dont leMaroc abrite la plus grande population sur laCôte des Phoques, entre Dakhla etLagouira, d'environ une centaine d'individus.

II. 3. ETAT DES RESSOURCES NATURELLES

Forêts

Une exploitation rationnelle des forêts estpratiquée par le Département des Eaux etForêt, basée sur un aménagement forestieradéquat et un système de rotation de l'ex-ploitation lié à la productivité de chaqueécosystème. En plus du bois d'œuvre et defeu, les forêts de chêne liège produisent unliège de qualité connu à l'échelle internatio-nale. Les forêts d'Arganiers produisent desfruits dont est extraite l'huile d'Argan utili-sée pour l'alimentation, parfumerie, cosmé-tique, diététique, etc.; d'autres produitssont également tirés des plantes médicina-les et aromatiques que recèlent les forêtsmarocaines.

Algues marines 79Spongiaires 5Coraux 108Crustacés marine 23Mollusques marins 20Tortues marines 6Poissons marins 85Plantes terrestres 1350Insectes (papillons) 9Poissons d'eau douce 11Amphibiens 11

Reptiles 13Mammifères terrestres 18Mammifères marins 21

23

Groupes menacés du Maroc

Type de MicroorganismeNombre de types

de souches caractérisées

FréquenceRelative (%)

BactériesChampignons ectomychoriziensChampignons Phyto-pathogènesChampignons Saprophytes

10203406

14,3028,6048,5008,50

TOTAL 70 100

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Néanmoins, et parallèlement à cette exploi-tation durable pratiquée parl'Administration, la forêt marocain subit unesurexploitation dans certaines régions parles populations locales, suite à des besoinssocio-économiques pressants. Le bois defeu vient en premier lieu de ces besoins, cequi donne lieu à une dégradation préoccu-pante de plusieurs massifs forestiers.

Des programmes de protection des forêtsen partenariat avec les populations locales,sont en cours d'initiation par leDépartement concerné. L'action des ONGdans ce domaine est fondamentale.

Le cas de la forêt de la Maamora est idéal.Cette forêt, vaste étendue de chêne liègeayant à l'origine une superficie de 134000ha, constitue le " poumon biologique " desvilles de Rabat, Kénitra, Salé,... ; son rôlesocio-économique, stratégique est primor-dial pour cette région.

Cette forêt est le seul rempart effica-ce qui puisse, à le long terme, proté-ger les milieux urbains d'une déserti-fication de leur environnement, suiteà la rupture d'équilibre et aux dynamiquesrégressives implacables qui en résulte-raient.

C'est ainsi que la forêt de Maâmora, quicouvrait plus de 130.000 ha vers 1920, aété réduite à moins de 60.000 ha au débutdes années 1980. En effet, l'étude réaliséedans le cadre du projet GEF a montré quela forêt de la Maâmora a connu une dégra-dation estimée à 3475 ha transformée enparcours.

Agriculture et pastoralisme

Etant une activité économique tirant profitdes ressources végétale et animales, l'agri-culture constitue une source de revenuspour plus de 50% des marocains. Elleconstitue une source de devises : plus de 8Milliards de Dh en 1994 , soit, environ 20%des exportations totales ( 2ème après lesphosphates).

Le secteur de l'élevage participe à la hau-teur de 1/3 du PIB Agricole et procure 40%de l'emploi dans le monde rurale. Le pasto-ralisme constitue la principale activité despopulations rurales dans certaines régionsdu pays, particulièrement dans l'Oriental,les zones de montagne et les zones arides.

Effectifs du cheptel au Maroc :

Ovins 17.000.000 têtesBovins 4.000.000 têtesCaprins 4.000.000 têtesCamélins 80.000 têtesEquidés 3000.000 têtes

L'analyse des données sur les effectifs destroupeaux bovin, ovin et caprin au niveau

national montre qu'il y a de très importan-tes fluctuations dues aux irrégularités cli-matiques. Celles-ci peuvent être à l'origine

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de l'accélération de la dégradation desécosystèmes sylvo-pastoraux et de leurbiodiversité, surtout dans les régions quiconnaissent de fortes concentrations ducheptel.

Toutes les terres appartenant au domaineforestier public sont soumises au droit d'u-sage du parcours. Le cheptel est constituéde bovins, d'ovins, de caprins et, excep-tionnellement de camelins, pour les zonesméridionales et peut pâturer en forêt durantpresque toute l'année si les conditions cli-matiques le permettent.

Les effectifs de ce cheptel constituent unecharge pastorale qui dépasserait de loin lacharge d'équilibre. Ils subissent des fluctua-tions dues aux disettes. Durant les annéesde sécheresse, les pâturages non forestiersn'offrent que de minimes possibilités pasto-rales et ne peuvent satisfaire les besoinsdes troupeaux. Le cheptel des zones oùsévit la sécheresse subit des épizooties sui-vies de mortalité souvent élevée et de ventemassive pour les régions arrosées.

La situation est encore plus grave lorsqueles troupeaux provenant des régions défici-taires en pluies, viennent alourdir une char-ge déjà excessive dans les régions où lavégétation est propice.

Le surpâturage engendré, se traduit par ladisparition de la couverture végétale, et parsurcroit, la réduction considérable d'un grandnombre d'espèces. il finit par déclencher lesprocessus d'érosion et de désertification.

A cet effet, des efforts considérables ont étédéployés par l'état en vue de limiter les cau-ses de dégradation des parcours et de sau-vegarder l'équilibre agro-sylvo-pastoral desdifférentes régions marocaines. Ces effortsont porté sur différents aspects du secteur del'élevage ; l'aménagement et l'améliorationdes potentialités fourragères des terres deparcours, la limitation des mouvements debétail, mesures pour lutter contre les épizoo-ties. Cependant, il est difficile d'apprécier le

bilan global relatif aux résultats attendus deces différentes mesures.

L'étude sur la dégradation des parcours auMaroc, révèle que :

* 6,6 % sont faiblement dégradés ;* 81% sont moyennement dégradés ;* 12% sont fortement dégradés ;* environ 180.000 ha d'Alfa ont disparu depuis 1950, à

la suite de surexploitations et défrichement.

La chasse

La chasse est un activité sportive trèsdéveloppée au Maroc. Elle se caractérisepar la création en continue de nouvellesassociations de chasseurs et de sociétésde chasse touristique. Le gibier est trèsriche et diversifié dans les différentesrégions du pays. La chasse est ouverte etfermée par décret ministériel, chaqueannée, par le Ministère de l'Agriculture, etest strictement appliquée, afin de préserverles ressources cynégétiques.

L'élevage du gibier est pratiqué parl'Administration et le secteur privé, et il selimite à trois espèces qui sont le perdreau,le faisan et la caille. Deux stations d'éleva-ge produisent près de 3.500 unités parannée, à Ain Rami (Chefchaouen) et àOujda. Les stations d'élevages du secteurprivé sont au nombre de 11. Elles totalisentune production de 150.000 unités par an.

D'une manière générale, les actions entre-prises et / ou à mener dans ce domainevisent :

a) conserver et développer les populationsde gibier dans leurs habitats naturels etréhabiliter les espèces rares ou disparues(mouflon à manchettes, gazelle dorcas etdama, francolin, pintades...).b) conserver la richesse faunistique et pro-mouvoir la chasse touristique et le tourismeécologique.c) encourager l'amodiation du droit dechasse pour faire supplanter, à moyenterme, la chasse anarchique par une chas-

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se organisée.d) organiser l'activité de la chasse et deschausseurs et améliorer les conditions del'exercice de la chasse avec l'encourage-ment de la création d'emplois et la partici-pation au développement local à travers lachasse.e) développer le tourisme cynégétique etl'écotourisme en général.f) promouvoir la création des unités d'éle-vage de gibier.g) lancer des actions d'éducation et de sen-sibilisation des populations locales et deschasseurs pour la protection du gibier et lalutte contre le braconnage.h) prendre des mesures législatives adé-quates pour l'organisation des chausseurset l'amélioration de la pratique de la chasse.

La pêche maritime

Dans le système économique de notrepays, le secteur maritime joue un rôle stra-tégique et le Maroc dispose d'un potentieltrès important et diversifié de ressourceshalieutique encore imparfaitement connu etévalué, il figure parmi les premiers produc-teurs de sardines au monde et le deuxièmeproducteur de poisson d'Afrique, derrière leNigéria.

Production halieutique au Maroc en 1995 et 1996.

Un peu plus de 10% de la faune marinemarocaine ont un impact sur le plan socio-économique du pays. Dans cette catégoriepourront être classées les spongiaires, lescoraux (corail rouge en particulier), les mol-lusques, les échinodermes, et les poissonsqui représentent 43% des espèces dotéesd'un intérêt socio-économique, ainsi queles mammifères marins (3%).

Les statistiques sur les produits de la mer en1995 et 1996, montrent que la pêche mariti-me a enregistré une baisse très significative,entre 1995 et 1996, aussi bien en quantitésqu'en valeurs, et ce, qu'elle soit côtière ouhauturière (diminution des stocks, surexploi-tation des pêcheries, pollution).

Les poissons et les crustacées constituentl'essentiel de nos ressources halieutiques,mais sur les côtes marocaines de nom-breuses espèces de haute valeur commer-ciale, qui par méconnaissance ou par tradi-tion sont considérés comme impropre à laconsommation (échinodermes, ascidies,crustacés,...). Etudiées et valorisées, ellespourront contribuer à la diminution de lapression de consommation des autres res-sources, créer de nouveaux emplois ainsique des activités nouvelles en matière depêcherie.

Par ailleurs, d'autres groupes mineurs parleur nombre mais extrêmement importantsétant donné l'ampleur de leurs dégâts :parasites des poissons, crustacés et mol-lusques, devront être mieux étudiés pourassurer une lutte contre leurs effets. Cesparasites fragilisent les espèces, réduisentleur taux de croissance, et fragilisent ainsil'économie tirée de leur commercialisation.

L'insuffisance des moyens de recherche etde programmes de sensibilisation dans cedomaine, la surexploitation et la demandeaccrue en ressources, la destruction dumilieu par les divers engins de pêche (dra-gages, chalutages, diverses pollutions)constituent également un grand handicappour une meilleure conservation, une

Poids en tonne valeur en milliersde Dh

1995 1996 1995 1996Pêche côtière 728721 525022 1661 1547

Poissons benthiques 71262 73933 820 843

Poissons Pélagiques 657459 451089 841 704

Pêche Hautuière 113765 90855 3842 3292

Céph./Poisson Blanc 94217 72565 3422 2857

Poissons Pélagiques 9048 8240 54 59

Crevettes 5610 5010 282 284

Poissons Réfrigérés 4890 5040 84 92

Autres produits 9677 9318 200 204

Aquaculture 1372 1241 92 88

Algues 7968 7625 86 97

Corail 4 4 4.8 4

Modragues 333 448 17 32

Total 852163 625195 5703 5043

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meilleure gestion et une meilleure utilisa-tion durable des ressources biologiquesmarines. Les risques d'accidents de pétro-liers, de chimiquires et d'autres bateauxtransportant des produits délétères ainsique l'absence de moyens de contrôle cont-re l'utilisation illicite des ressources vivan-tes, le déballastage des bateaux en dehorsdes enceintes portuaires constituent d'aut-res menaces qui pèsent sur l'écosystèmeet sa biodiversité.

L'aquaculture et la pêche continentale

Les activités aquacoles connaissent auMaroc un développement très important,qu'il s'agisse de celles menées par le servi-ce publique ou par le secteur privé.L'administration possède plusieurs stationsd'aquaculture qui ont pour objectifs lerepeuplement des cours d'eaux et des lacsen poissons autochtones, l'approvisionne-ment du secteur privé en alevins ainsi quel'utilisation des poissons dans la lutte cont-re l'eutrophisation dans les barrages et lescanaux d'irrigation.

Parallèlement aux actions d'améliorationentreprises par l'administration pour l'inten-sification et la diversification de productiond'alevins de repeuplement, l'aquaculturede production a enregistré durant les cinqdernières années un développement réelparticulièrement pour la salmoniculture, lacarpiculture et l'anguilliculture. Le secteurprivé ne cesse de développer ses capaci-tés scientifiques et techniques dans un butd'approvisionner le marché national ou

international en produit aquacoles de quali-té. Ce secteur, réserve une bonne partie deses recettes pour la protection et la valori-sation des milieux aquatiques, à travers leFonds National de la Pêche Continentale.Les productions aquacoles de 1995 (1372t)ont enregistré une augmentation par rap-port à celle de 1993 (1007 t). cette produc-tion a concerné pour plus de 82%, laDaurade et le Loup. La production des huî-tres d'élevage a enregistré une faible aug-mentation entre 1993 et 1994.

Tableau : Evolution de la production (en tonnes) de l'a-quaculture de 1990-1995 :

Néanmoins, pour créer un cadre favorablepour le maintien de la biodiversité piscicoleet qui est très menacée par l'appauvrisse-ment et taxons (dégradation des biotopes,pollutions diverses, assèchement deszones humides, surexploitation...), lesactions à entreprendre sont les suivantes :

a) Améliorer la production de poissonsdans les eaux continentales ;

b) Développer la pêche sportive, et c) Evaluer sur la base d'études

scientifiques, la pollution des eaux continentales et dégager les mesures

27

1990 1991 1992 1993 1994 1995

Anguille 60 35 41 68 85 55Crevette 35 31 7 1Daurade 133 205 234 585 792 590Divers 18 26 22Huître 171 219 160 113 121 160Loup 24 96 119 193 332 533Palourde 7 4 2 - - 11Total 395 559 591 1008 1363 1372

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adéquates qu'il faut entreprendre pour sau-vegarder la faune et la flore.

Sols

Les principaux problèmes de dégradation quitouchent le sol au Maroc, peuvent être divi-sés en deux grands groupes : ceux qui tou-ches des sols appartenant au milieu naturel,et ceux qui touchent les sols agricoles. Dansles deux cas, la dégradation, sachant quecontinuelle donnera lieu à l'accentuation duprocessus de désertification, sachant que90% des sols au Maroc sont menacés par lesproblèmes de désertification.

Les principaux types de dégradations dessols au Maroc sont les suivants :

- La perte du couvert végétal (déforestation, défrichement,...).

- L'érosion hydrique (pluviale) qui menace75% des terres agricoles ;

- L'érosion éolienne, surtout dans lesrégions arides et littorales ;

- Le surpâturage dans différentes régionsdu Maroc ;

- L'ensablement des terres dans les zonesdésertiques ou littorales ;

- L'appauvrissement en matière organique(humus) par lessivage dans les zones irriguées

- La salinisation des sols (Tadla,Ouarzazate, Tafilalt,...), et

- L'intensification ou les mauvaises pratiques culturales.

C'est ainsi que :

* Sur 22,5 millions d'hectares étudiés, 12,5millions d'ha de terres agricoles sontmenacés par l'érosion.

* L'érosion des sols entraîne l'envasementdes barrages, avec une perte de 50millions de m3 de capacité de stockagechaque année, ce qui équivaut à la pertede la possibilité d'irrigation de 5000 ha/an.

* Les palmeraies menacées d'ensablementsont à 30.000 ha dans la Province deOuarzazate, et 250.000 ha dans laProvince d'Errachidia.

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La stratégie marocaine en matière de pro-tection de l'environnement et la conserva-tion de sa biodiversité comporte plusieurscomposantes :

II. 1. STRATEGIE DE PROTECTION DEL’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Réalisée par le département del'Environnement, en étroite concertation etimplication des autres Départements, cettestratégie a porté sur la définition des gran-des orientations nécessaires à la protectionde l'Environnement et le DéveloppementDurable au Maroc. Elle présente deuxobjectifs principaux qui sont :

a) la stabilisation, d'ici 2005, de la dégradation à son niveau de 1992, et ;

b) la réduction des niveaux de dégradation à l'horizon 2020.

Sur la base d'une série d'indicateurs, cetteétude a identifié quatre priorités environne-mentales : l'eau, les déchets, l'air et lessols, ainsi qu'un ensemble d'objectifs dequalité qui concernent :

- le reboisement et la gestion durable duforêts,

- la conservation et l'utilisation durables dela biodiversité et des ressources naturelles,

- la conservation et la réhabilitation desterrains de parcours,

- l'amélioration du traitement anti-érosif des sols - la protection des côtes,- l'ajustement de l'effort de pêche à la

vitesse de renouvellement des stock,- la lutte contre la pollution,etc.

Parmi les recommandations de cette analyse :

- l'intégration de l'environnement à la prisede décision,

- la focalisation des actions sur les facteursde pollution en priorité, et

- le privilège des questions de population etde santé.

L'approche économique qu'elle a adoptée,a montré que la dégradation de l'environ-nement fait perdre au Maroc quelques 8%du PIB annuellement, soit 20 Milliards deDirhams) et que les avantages qui décou-leront des objectifs de qualité seront troisfois supérieurs aux coûts inhérents à leurréalisation.

III. 2. PLAN D'ACTION NATIONAL POURLA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT : PROCESSUSD'ACTION ET DE RENFORCEMENTDES CAPACITES "PARC "

Le Département de l'Environnement, avecl'appui du Fonds des Nations Unies pour laPopulation, a préparé un plan d'action pourla protection de l'environnement. Dans ceplan, plusieurs actions ont été proposées etvisent la concrétisation de la StratégieNational pour la Protection del'Environnement et le DéveloppementDurable.

Le PANE est réalisé à travers des ateliersde travail, organisés dans différentesrégions du Maroc. Ces derniers ont traitédivers domaines et secteurs de l'environne-ment. La synthèse des plans d'actions thé-matiques développés au cours des ateliersconstituera le plan d'Action National pourl'Environnement. Pour mettre en œuvrecette stratégie, le Département del'Environnement à lancé le processus "Action 30", dont les principaux objectifssont :

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III - STRATEGIED’ACTION

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- Créer une dynamique nationale visant àintégrer les composantes de l'environnement dans le processus du développement.

- Formuler un Plan d'Action National pourl'Environnement (PANE) en concertationavec tous les acteurs concernés afin deconcrétiser les objectifs identifiés par laStratégie, et

- Mobiliser les ressources et mettre enplace les mécanismes de financement nécessaires pour la réalisation desactions identifiées par le PANE.

Le PANE, élaboré dans un cadre deconcertation et de collaboration de tous lesacteurs concernés (Départements ministé-riels, Universités, ONG, secteur privé, par-lementaires, journalistes, etc...), constitueune planification concrète des objectifs dela stratégie, avec des actions prioritaires àmoyen et à long termes.

III. 3. STRATEGIE NATIONALE DESAIRES PROTEGEES

Considéré toujours comme un pays dont lanature est attrayante et variée, le Maroc quirecèle une diversité biologique de grandevaleur, a depuis les années trente élaboréune législation sur les parcs nationaux,améliorant ainsi son arsenal juridique rela-tif à la conservation et à l'exploitation desforêts.

Il a été à l'avant garde également en créantrespectivement dès 1942 et 1950 des

parcs nationaux de Toubkal et de Tazekka,et en appliquant les dispositions législati-ves et réglementaires sur la chasse et lapêche dans les eaux continentales.

Cependant, avec le développement écono-mique et social, la régression des massifsforestiers, des zones humides, des écosys-tèmes naturels en général et l'extinctionrapide de nombreuses espèces de faune etde flore, notre patrimoine biologique est deplus en plus menacé. Il est donc nécessai-re d'en préserver des échantillons repré-sentatifs et susceptibles de perpétuer cettebiodiversité pour les générations présenteset futures.

Toutefois, il serait illusoire d'envisager untel objectif sons l'association des popula-tions rurales concernées dans leur modede vie quotidien par l'utilisation des res-sources naturelles.

C'est précisément pour concilier la conserva-tion in-situ de la biodiversité avec une utilisa-tion rationnelle des ressources naturelles quele Département des Eaux et Forêts ait élaboréune étude nationale pour "la définition d'unréseau d'aires protégées et l'élaboration desplans d'aménagement et de gestion des parcsnationaux du Maroc".

L'ensemble des divers milieux naturelsconstituant la grande diversité du patrimoi-ne marocain ont été pris en compte au seindu réseau de SIBE, et les plus beaux et lesplus dynamiques de ceux-ci constituent

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l'armature même du dispositifprioritaire. Grâce à cette diver-sité, le réseau marocain d'Airesprotégées comme proposé parl'étude atteint un niveau dequalité tout à fait exceptionnel.

Au niveau des écosystème,tous les types d'écosystèmesnaturels marocains (39) sontretenus dans ce réseau et 85%d'entre eux sont représentés dans lesParcs Nationaux et naturels.

- Les 30 écosystèmes sélectionnés commeprioritaires sont représentés par 73,6% duréseau général de SIBE et 71% des parcsnationaux et naturels ;

- Les 12 écosystèmes les plus dégradé duMaroc figurent parmi 24,5% des SIBE duréseau général et 17% des parcs nationauxet naturels ;

- Les 18 premiers écosystèmes marocainssélectionnées comme offrant le plus dequalité (dont la qualité socio-économique)sont couverts par près 50% du réseaugénéral de SIBE et 46% de celui desparcs nationaux et naturels.

Afin de dégager une stratégie pour le réseaunational d'Aires protégées du Maroc, troisniveaux de priorité ont été définis. Leur dis-crimination s'appuie sur les échéances detemps jugées maximales pour mettre enplace le statut de protection et les modes degestion, avant que les seuils de dégradationne soient trop élevés, et compromettentdonc la conservation du site.

- Priorité 1 : - le SIBE doit être rapidementplacé sous un statut de protection au plusavant 5 une échéance de 5 ans. Les SIBEde priorité 1 constituent un total de 51 unités spéciale "parc" et "réserve" créésou à créer.

- Priorité 2 : - le SIBE devra bénéficier d'unstatut de protection au plus avant uneéchéance de huit ans. Les SIBE de priorité 2 constituent un total de 44 unitésspéciales crées ou à créer.

- Priorité 3 : - le SIBE devra bénéficier d'unstatut de protection à terme, qui peut intervenir après une échéance de six ans,si la conjonction ne permet pas de procéder plutôt à sa classification. LesSIBE de priorité 3 constituent un total de59 unité spéciales créer ou à créer.

Quant au mode de gestion de ces airesprotégées, divers types ont été adoptésdont:

Parcs National et Naturel

Le mode de Gestion s'appuie prioritaire-ment sur trois grands axes :

- Une définition claire des objectifs de protection conservation des qualités bio-écologiques des milieux.

- La mise en place d'un dispositif d'aménagement et de gestion fondé sur lesystème de la zonation par objectif.

- La création de rapport de partenariat, plusou moins contractualisé avec les usagerset exploitants.

Réserve Naturelle

Le dispositif de gestion y est moins impor-tant que pour un parc national, mais relèvedes mêmes règles, avec pour variante uneplus grande implication des impératifs deprotection des milieux. Dans certains casune zone interne est délimitée commezone de protection quasi intégrale.

La gestion de ce type de SIBE, devra s'éta-

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blir en fonction du degré d'activité localeexercée à l'encontre des ressources naturel-les, en cherchant à rationaliser celle-ci à tra-vers des pratiques déjà testées dans lecadre des Parcs (mise en défens spéciale ettemporelle, définition de quotas, organisationdes usagers, valorisation écotouristique).

Objectifs globaux de la stratégie

Les aspects relevants de la protection et dela gestion patrimoniale des milieux natu-rels,, peuvent être liés à plusieurs objectifsd'ordre général, concernant le Maroc etmême la planète si l'on se réfère aux sys-tèmes écologique globaux et aux dernièresdécisions internationales dont :

- Assumer la responsabilité internationaleen manière du maintien de la biodiversitéglobale.

- Garantir le bon fonctionnement du cycleécologique général de l'eau pourl'ensemble du pays.

- Maintenir la productivité des principauxEcosystèmes.

- La mise en place d'un réseau de Parcde Réserves constitue une desréponses utiles qui puisse satisfaireles objectifs globaux évoqués ci-dessus.

Objectifs sectoriels

- Assurer une protection urgente desEcosystème les plus dégradés.

- Mettre en place un suivi et une gestionconservatrice des Ecosystème les plusimportants pour le Maroc.

- Ralentir et stabiliser les processus dedégradation au sein des sites forestiersmontagnards, des zones humides etlittorales.

- Organiser au niveau national la sauvega-de du patrimoine phylogénétique.

- Lutter efficacement contre la dispositiondes richesses faunistiques, en particulierspour les grand mammifères et les rapaces.

- Mettre en œuvre sur les sites appropriésune véritable gestion patrimoniale des ressources naturelles tel que définit parles plans de gestion des parcs nationauxet naturels de l'étude.

- Garantir une formation solide en écologieet gestion des aires protégées, desagents techniques et ingénieurs relevantde cette attribution.

- Mobiliser des agents technique respons-bles des administrations concernées parl'environnement, les élus locaux et lesautorités, les représentants et les usagers, sur la nécessité de gérer rationnellement le patrimoine naturel marocain.

- Appuyer l'effort éducatif national pas unesensibilisation aux problèmes de laconservation de la nature.

- Soutenir les initiatives privées et associ-tives liées à la protection de la nature.

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III. 4. STRATEGIE DU DEVELOPPEMENTFORESTIER

La stratégie du développement forestierdoit fournir le cadre de mobilisation desmoyens et de programmation des actionsafin d'atteindre les objectifs fondamentauxde la politique forestière, à savoir :

- la protection et maintien de la productivitédes écosystèmes forestiers et de leur biodiversité, pérennisation des ressources naturelles du pays et garantie du bonfonctionnement du cycle de l'eau.

- le développement et la valorisation dupotentiel forestier.

- la satisfaction des besoins prioritaires des populations.

- l'intégration de la forêt dans la stratégiede développement du monde rural enveillant à sa complémentarité avec les autres activités économiques.

- la réduction de la dépendance vis à vis del'extérieur quant à l'importation du bois etde ses dérivés.

Dans le cadre de cette stratégie forestière,quatre mesures sont préconisées ; ellesprennent en compte les réalisations entre-prises ou en cours :

- Plan de renforcement des institutions.- Plan de protection du patrimoine forestier.- Plan d'aménagement des forêts et de

développement des capacités productives.- Développement des zones forestières et

péri-forestières.

Plan National de Reboisement

Ce plan fut élaboré en 1970avec commeobjectif de fournir les éléments de réponseaux besoins du pays en matière de produc-tion de bois, de protection des sols contrel'érosion et d'espace de récréation. Ceplan proposait la satisfaction des besoinsen bois du Maroc à l'horizon 2000 par laplantation de 660.000 ha, répartie entre470.000 ha de forêts de production,180.000 ha de forêts de protection et10.000 ha pour la récréation.

Le plan national de reboisement est encours d'actualisation. La préparation dunouveau plan directeur de reboisement sefait sur la base des nouvelles données surla demande en bois, en reboisement deprotection, sylvo-pastoral et de récréation.

Plan Directeur de reboisement

L'établissement, en cours de finalisation,d'un plan directeur de reboisement répondà une recommandation formulée dans lastratégie de développement forestier. Ens'inscrivant dans une vision, à long terme,de la protection du patrimoine forestiernational. Ce plan se propose de fournir uneréponse durable aux besoins prioritaires enproduits forestiers.

Le plan recommande la réalisation de cetobjectif ambitieux à travers le développe-ment d'un partenariat permettant de multi-plier l'action de reboisement auprès d'un

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plus grand nombre d’intervenants publics etprivés ainsi que la contribution à des pro-grammes locaux sur une base participative.

Le plan directeur de reboisement suggèreaussi des reboisements de production debois et de biomasse combustible, de pro-tection, de récréation et sylvo-pastoraux.

Plan National Energétique : Bois de feu

Une étude a été menée en 1994 par leDépartement des Eaux et Forêts sur levoler bois-énergie, les objectifs assignés àcette étude sont les suivants :

- Quantifier la consommation du bois de feu,- Evaluer l'offre de bois de feu et,- Analyser l'équilibre entre l'offre et la

demande et recommander les actions àmettre en oeuvre pour les équilibrer.

Le dépouillement des données de la direc-tion de la statistique de 1991 révèle que laconsommation de bois de feu atteint 113millions de quintaux répartis entre 11.26 %pour le milieu urbain et 88.74 % pour lemilieu rural. Les ménages viennent large-ment en tête avec 91.86% des quantitésconsommées, alors que les établissementssocio-économiques ne consomment que8.14% de ces quantités (MAMVA.1994a).

La structure de l'offre de bois est largementdominée par la forêt qui représente 52.9%,suivie des vergers (18.9%) et desdéchets et sous produits de cultu-re qui représentent 28.2% decette offre.

L'analyse de l'offre et de lademande à l'échelon nationalmontre que l'offre de bois de feuprovenant de la forêt couvre26.18% de la consommation.Ceci signifie que les prélève-ments en forêt avoisinent quatrefois le potentiel de production decelle- ci. Il va sans dire que lacontinuation de pareil niveau de

prélèvement conduira inéluctablement à ladisparition de la forêt à terme, si des mesu-res susceptibles d'atténuer ce déséquilibrene sont pas immédiatement mises en oeu-vre.

III. 5. STRATEGIE D'AMENAGEMENTDES BASSINS VERSANTS

Depuis 1971, des problèmes d'érosion sontappréhendés au niveau de l'unité hydrolo-gique que constitue le bassin versant enamont des barrages. Cette approche quipermet d'évaluer les besoins à la fois pourla conservation des sols et pour la protec-tion de l'infrastructure aval s'intègre dans lapolitique poursuivie par le Maroc en matiè-re d'intensification des équipements hydro-agricoles du pays, et leur maintenance.

Elle s'inscrit également dans le cadre desDirectives Royales relatives à l'intérêtaccordé à la conservation des ressourcesnaturelles par la lutte contre la désertifica-tion, l'érosion des sols, la déforestation etla pollution des eaux.

III. 6. STRATEGIE ET PLAN D'ACTIONNATIONAL SUR LA BIODIVERSITE

La stratégie et le plan d'action sur la biodi-versité seront élaborés dans le cadre duprojet PNUE/FEM : Elaboration d'uneStratégie Nationale, d'un Plan d'Action surla Biodiversité (SNPAB), et du Premier rap-

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port National pour la Convention sur laDiversité Biologique.

Ce projet vise trois principaux objectifs :

- Définir une stratégie nationale en matièrede biodiversité ;

- Elaborer un plan d'action national sur labiodiversité ; et

- Préparer le rapport national du Maroc surla biodiversité,pour le présenter à la 4èmeréunion de la Conférence des parties contractantes à la Convention sur laDiversité Biologique.

Le projet fait suite à l'élaboration de l'EtudeNationale sur les Aires Protégées, parl'Administration des Eaux et Forêts et de laConservation de Sols, et de l'EtudeNationale sur la Biodiversité, par leDépartement de l'Environnement.

Le processus de réalisation du projet adop-tera une approche participative auxniveaux national et régional. , et se dérou-lera en 4 étapes :

1 - Evaluation des informations et donnéesexistantes : par des experts nationaux,assistés par des consultants internatio-naux, qui effectueront des visites pério-diques qu Maroc,selon le calendrier d'acti-vités du projet.

2- Identification et analyse des options : leComité de Suivi devra organiser 4 ateliersthématiques.

un atelier national aura pour objectif defaire une mise au point sur les résultats destravaux des 4 ateliers régionaux, à lalumière des dispositions de la Conventionsur la Diversité Biologique, et des prioritésnationales et régionales.

3- Elaboration de la stratégie, du plan d'ac-tion : cette étape sera réalisée par lesconsultants nationaux et internationaux, etse terminera par l'organisation d'un 2 èmeatelier national, au cours duquel devront

être présentés les documents préliminairesde la Stratégie et du plan d' Action sur laBiodiversité. A la fin de cette étape, desrapports définitifs seront validés et publiés.

4- Elaboration du rapport national sur labiodiversité : cette étape sera réalisée parles consultants nationaux, par la synthèsede toutes les données existantes sur laconservation de la biodiversité. Cette pre-mière version du rapport national préparéeet transmise au Secrétariat de laConvention pour examen au cours de4ème Conférence des Parties à laConvention, devra être enrichie par la suitepar les données validées de la Stratégie etdu Plan d'Action sur la Biodiversité, etconstituera le Rapport National Définitif.

III. 7. STRATEGIE DE CONSERVATIONET DE VALORISATION DES RESSOURCES GENETIQUES DESPLANTES AU MAROC

Avec l'appui du PNUD et du FEM, et afinde préparer un projet maghrébin duconservation et de valorisation de la diver-sité des ressources génétiques des plantesau Magherb, une étude de faisabilité a étémenée ddans les trois pays conceernés :maroc, Algérie et Tunisie.

Cette étude de faisabilité a pour objectifsd'identifier les espèces cibles à protéger,les priorités en matière de conservationdes ressources phytogénétiques, et lessites pouvant faire l'objet des activités deconservation. Cette étude s'est dérouléedans un cadre de collaboration et deconcertation étroite entre le Ministère del'Agriculture et de la Mise en ValeurAgricole.

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La première phase de cette étude a consis-té en la description de l'existant,au niveaudu Maghreb, et la mise en place d'un sys-tème de coordination et d'échange d'expé-riences en la matière.

L'achèvement de la phase I du projet a étécouronnée par l'élaboration d'un RapportNational sur les RessourcesPhytogénétiques, qui a permis de fixer lespriorités en matière de conservation desespèces menacées, et le choix de sites pourla conservation in situ et ex-situ. Ce projet apermis de faire le constat sur ces ressourceset de dégager les grandes lignes d'une poli-tique nationale en la matière.

III. 8. STRATEGIE DE LUTTE CONTRELA DEFORESTATION

Afin de diminuer la pression sur les forêts,notamment pour les besoins des popula-tions locales en bois de feu, le Centre deDéveloppement des EnergiesRenouvelables (CDER) a initié la réalisa-tion d'un vaste programme comprenant : ledéveloppement et la diffusion de foursaméliorés et des nouvelles techniques decarbonisation, les audits énergétiques dehammams et la proposition de techniquesd'amélioration des rendements énergé-tiques, la substitution par les énergiesdécentralisées.(butanisation,électrification,énergies renouvelables).

Ce programme est mis en oeuvre dans plu-sieurs régions du pays, avec la participa-tion effective des populations à la gestionoptimale des ressources. La diffusion dedigesteurs familiaux pour la production debiogaz à des fins d'éclairage et de cuisson.Les programmes Spécial Energie, encoopération Allemande, a permis un appuiau développement de cette technologietout particulièrement dans la région duSouss-Massa. Une centaine de projetspilotes ont été réalisés.

L'utilisation rationnelle des ressourcesénergétiques nationales et la substitution

du bois de feu par le gaz butane font l'objetde projets pilotes menées par le CDERdans les Wilayas de Marrakech, d'Agadir etdans la province de Ouarzazate.

Les enseignements de ces projets permet-tent la préparation d'une intervention degénéralisation des solutions développéessur une échelle significative (diffusion defours à gaz, de fours amélioré, économied'énergie dans les hammams et couplagede services collectifs (hammams / fours,etc...) un programme est actuellement encours e préparation avec l'appui du FEM etde la CFD.

Enfin, le récent programme du PNUD surl'environnement dont le volet énergie déve-loppe un programme intégré contenant l'é-lectrification décentralisée par panneauxsolaires photovoltaïque, le développementdes chauffe-eau solaires et la substitutiondu bois énergie.

D'autres actions visant la substitution dubois de feu par d'autres alternatives sonten cours de réalisation par lesDépartement de l'Agriculture, del'Environnement, de l'Education Nationale,de l'Intérieur, des Eaux et Forêts, dans dif-férentes régions du Maroc,ainsi que parcertaines ONG et organismes nationaux etinternationaux (UNICEF, ENDA, etc...)

III. 9. STRATEGIE DE SENSIBILISATIONENVIRONNEMENTALE

Toute action de réhabilitation, de protectionou de bonne gestion de l'Environnementpasse inéluctablement par une prise deconscience de l'ampleur des problèmes dela part de toutes les couches de populationafin qu'elles soient convaincues du chan-gement de comportements et adopter uneattitude positive à l'égard de cet environne-ment dont la sauvegarde et la gestionrationnelle constituent des bases vitales detout développement socio-économique etculturel.

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Dans ce sens, le département del'Environnement a élaboré une stratégie desensibilisation dont l'objectif principal estd'inculquer à l'ensemble des intervenantsdans le domaine de l'environnement (indivi-dus ou collectivités, industriels ou déci-deurs à l'échelle centrale ou locale), par l'u-tilisation des différents moyens de vulgari-sation, une connaissance réelle du conceptde l'environnement et des équilibres de l'é-cosystème et le positionnement del'Homme dans cet écosystème en tant queconsommateur et destructeur.

La mise en oeuvre de cette stratégie est encours de concrétisation à travers un program-me annuel de sensibilisation destinée à plu-sieurs cibles de population, en utilisant lessupports médiatiques, affiches, séminaires...

Toujours en matière de sensibilisation etd’éducation; mais en rapport avec la biodi-versité, il y a lieu de citer:

Programmes du Département de l'environnement

Un programme de communication et desensibilisation a été initié par leDépartement de l'environnement, il estdestiné aux différentes populations-cibleset fait usage de tous les moyens de com-munication. Ce programme, qui s'inscritdans une vision de moyen et long termes,vise la promotion des attitudes et des com-portements positifs des individus et descollectivités envers les composantes del'environnement, tout en mettant l'accentsur des cibles prioritaires telles que lesassociations et les agents de médias, quiconstituent des relais de sensibilisationtrès importants.

Parmi les composantes de ce programme,il y a lieu de citer :

- La diffusion d'un magazine quotidien surles ondes de la chaîne de radio nationale(RTM) ;

- La réalisation de magazines télévisés

tous les quinze jours "ECOLOGIA", etcontribution à la réalisation du magazine "AL BIA WA NASS " (les gens et l'environnement).

- Alimentation des pages hebdomadairesde la presse Ecrite (articles, informationsetc ...).

- Activité para-scolaire : ces activités destinées aux élèves du primaire et dusecondaire visant leurs sensibilisation auxquestions environnementales, avec laréalisation et la diffusion de dépliants desensibilisation; la réalisation et la diffusiondes kits pédagogiques, des exposés, desconcours de dessins et de poésie etc.

- Programme d'information des opérateursindustriels sur les différents aspects del'environnement.

- Programme de sensibilisation des jeuneset des femmes en collaboration avec leministère de la jeunesse et des sports : Ceprogramme vise à toucher les enfants etjeunes membre des maisons de jeunes et les femmes de foyers féminins.

- Programme de sensibilisation des enfantsdans les colonies de vacances : Ce programme en cours de réalisation actuellement, sera développé et complétéafin qu'il touche le plus grand nombred'enfant dans les colonies de vacances.

- Programme d'information et de sensibilisation des membre du Réseau deJournalistes Environnementaux : rganisation de journées d'information thématiques au profit de ce Réseau existant.

- Partenariat avec des ONG ayantdes activités en matière d'environnement

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et constitution d'un réseau Départementde l'Environnement - ONG, dans le cadred'une convention de partenariat signéeentre les deux partie.

Actions des ONG

Ce n'est que vers le début des années 80que la plupart des associations de protec-tion de la nature ont vu le jour.Actuellement, et selon le répertoire officieldu Ministère de l'Environnement, le Maroccompte 60 ONG nationales, régionales etlocales, agissant ou prétendant agir dans ledomaine de l'environnement. Parmi cesONG, beaucoup se sont intéressées,essentiellement, à la recherche scientifiqueet à des aspects techniques et sociaux del'environnement.

Vers la fin des années 80, et avec la prisede conscience de l'aggravation des problè-mes de l'environnement, l'éducation envi-ronnementale a été considérée, à justetitre, comme une priorité internationaledans l'approche des problèmes environne-mentaux. Cependant, il n'y a pas de straté-gie nationale commune pour l'ensemble deces ONG en matière de l'EducationEnvironnementale et toutes les ONG acti-ves dans le domaine de l'Environnementconsidèrent la sensibilisation / éducation /formation / vulgarisation comme l'un deleurs objectifs.

Les programmes éducatifs des ONG com-prennent diverses manifestations : rencon-tres, colloques, conférences, publications,émissions radio et TV, concours de dessin,festivals de théâtre, festival du film anima-lier et de l'environnement, prix de l'environ-nement, etc.

Certaines ONG commencent à se spéciali-ser dans ce domaine. Citons, à ce propos,le programme développé par la SPANA auCentre National d'Education Environ-nementale de Sidi Bou Ghaba qui comp-rend des activités d'éducation et de sensi-bilisation s'adressant aux groupes scolai-

res, aux enseignants et au public, en géné-ral. Ce programme est considéré commeun modèle de partenariat entre le gouver-nement et des ONG nationales et interna-tionales, ce qui lui a permis de bénéficierd'apports financiers d'organismes interna-tionaux tel que l'Union Européenne.

Par ailleurs, d'autres ONG, dont les activi-tés sont orientées surtout vers d'autresaspects de l'environnement, réalisent desprojets ayant trait à l'Education Environ-nementale.

Le bilan des réalisations concrètes sur leterrain en matière d'éducation environne-mentale reste limité par rapport à l'ampleurdu problème. Cette situation résulte d'uncertain nombre de contraintes que subis-sent ces ONG, notamment :

- L’importance des effectifs des ONG et leur ampleur qui ne sont par à la hauteurdu problème ;

- Insuffisance de formation et de professionn-lisme

- Insuffisance de structures et de stratégiesà long terme, lié le plus souvent à l'absence de ressources financières et àun manque de continuité et de suivi ;

- Insuffisance de données de base ;- Insuffisance de coordination ;- Inadéquation de la répartition des ONG à

travers le territoire national ;- Absence de médiatisation et d'informa-

tion.

Parallèlement à ces contraintes inhérentesaux ONG, ces dernières souffrent d'un sou-tien insuffisant de la part de l'administration etdes organisations internationales impliquéesdans la conservation de la biodiversité.

Des relations tendent à se renforcer entredes ONG et des organismes nationaux etinternationaux. Deux initiatives sont à met-tre en relief dans ce cadre :

- La signature d'une convention de partenariat entre le ministère de

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l'Environnement et un groupe d'ONG qui prévoit un programme d'activités compre-nant entre autres l'éducation environne-mentales ; et

- La création du Réseau des AssociationsMarocaines pour l'Environnement (RAME) dont l'un des objectifs est de renforcerl'éducation environnementale.

IV. AUTRES STRATEGIE DECONSERVATION

Conservation in situ

Réseau national des aires protégées

La mise en oeuvre de la stratégie de lamise en place de ce réseau vise plusieursobjectifs :

- Assurer une protection rapide des écosys-tèmes, une gestion conservatrice, unralentissement et une stabilisation de ladégradation, une lutte efficace contre ladisparition des espèces et une véritablegestion patrimoniale des ressources naturelles.

- Garantir une formation solide, en écologieet gestion des aires protégées, des ingénieurs et techniciens forestiers.

- Mobiliser les administrations concernéespar l'environnement.

- Appuyer l'effort éducatif par une sensibili-sation à ces problèmes.

- Soutenir les initiatives privées et associatives- Suivi - Evaluation des aires protégées :

banques de données et réseaux informa-tiques relatifs à la diversité des formationsvégétales, à la qualité des écosystèmes,à la biodiversité et aux pressions sur lesaires protégées.

- Valorisation : Etude du marché pourdéterminer la nature de la demande enmatière d'écotourisme, sélection des airesprotégées pouvant servir de sites-test,stratégies de développement de l'écotou-risme et aménagement prioritaire des aires protégées pour développer ce secteur.

- Réintroduction et consolidation des espèces dans les aires protégées

- Organisation d'ateliers d'information et desensibilisation au niveau des différenteprovinces et de séminaire thématiques.

- Création d'un fonds documentaire auniveau des aires protégées et constitu-tion d'équipes mobile spécialisées dans lasensibilisation des milieux scolaires.

Dans ce réseau des aires protégées, leMaroc dispose de :

- Parc National de Toubkal.- Parc National de Tazekka. - Parc National de Souss-Massa.

Certains parcs sont en cours d'officialisa-tion dont :

- Parc National d'Al Hoceima.- Parc National du Haut Atlas Oriental.- Parc National de Tazekka (Extension).

D’autres encore sont en projet tels que :

- Parc National d'Ifrane.- Parc National Taallemtane.- Parc National de DAKHLA.

Projet FEM/Banque mondiale surles Aires protégées

Ce projet vise le classement et la gestionde 19 aires protégées ou Sites d'IntérêtBiologique et Ecologique (SIBE) dans diffé-rentes régions du Maroc.

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Parc du Sous Massa avec ses gazelles introduites

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Projet FEM/PNUD : Conservation desEcosystèmes Côtiers et des Zones Humides Méditerranéens

Ce projet vise le classement et la conserva-tion de 5 aires protégées (SIBE) sur le litto-ral méditerranéen marocain, particulière-ment dans sa partie orientale entre Capdes Trois Fourches et Saîdia

Réintroduction de la faune sauvagedisparue au Maroc

Dans le cadre de la réhabilitation et de lareconstitution de la faune sauvage dispa-rue, un programme de réintroductiond'espèces animales a été entamé dansdiverses régions du territoire nationaldepuis 1989, date à laquelle les premierscerfs de Bérbérie ont été acquis à partir dela Tunisie. Ces animaux ont été acclimatésdans la réserve de faune de Kissarit(Azrou) et ont été réintroduits dans le ParcNational de Tazekka.

D'autres opérations ont été réalisées avecsuccès respectivement en 1992, 1994,1995, 1996 et 1997 et ont permis la réintro-duction à partir de certains pays d'Europe(France, Allemagne, Portugal, Danemark)et le Tchad, les espèces suivantes :

Ces réintroductions visent en fait, lareconstitution des troupeaux de base pourl'alimentation des autres parcs et réservesnaturelles du Royaume.

Conservation ex situ

Jardins botaniques

Les espèces de plantes marocainesconservées ex situ dans les jardins bota-niques des institutions du Maroc sont trèsrares - Ecole Nationale Forestièred'Ingénieurs de Salé ENFI : plus d'une qua-rantaine ; institut Scientifique de Rabat,ISR : une vingtaine, Institut Agronomique etVétérinaire Hassan II (une dizaine).

Herbier

L'herbier de l'institut Scientifique de Rabat(ISR) comporte prés de 120.000 spéci-mens de plantes, dont 90% sont du Maroc,et 10%de l'étranger. La flore du Maroc y estreprésentée par plus de 95% . Cet herbiers'enrichit, chaque année, de 300 à 500spé-cimens.

Banques de semences

Des banques de semences forestières etpastorales (espèces locales et intoduites )ont été récemment constituées parl'Administration des Eaux et Forêts etConservation des Sols à Sidi Amira (Salé)et à Chefchaouen, et par la Direction del'Elevage à El Jadida.

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Espèce Destination

Cerf de Berbérie Réserve naturelle de AinLeuh

Parc national de Tazekka

Gazelle de cuvier Réserve de Takherkhort

Addax, Oryx, GazelleDama, Autruche

Parc National de Souss -Massa

Jardins botaniques et parcs zoologiques, les deux principales approches de la conservation ex situ

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Parcs Zoologiques

Les espèces animales marocaines en cap-tivité dans le parc Zoologique national deTemara sont assez nombreuses. Leurseffectifs, ou du moins de certains d'entreeux, sont assez réduits dans les autres jar-dins zoologiques du Maroc.

La création du Parc Zoologique National audébut des années 1970 est venue aumoment opportun pour participer à la sau-vegarde de la faune sauvage nationale enparticulier les espèces menacées de dispa-rition ou ayant disparues de la nature. Cetétablissement vise essentiellement :

- L'exhibition des espèces de la faune ;- La multiplication des espèces menacées

(reproduction);- La conservation des gènes;- La recherche scientifique et technique;- La formation dans le domaine de la

conservation;- L'éducation et la sensibilisation du public;- La réintroduction des espèces menacées

dans leur milieu naturel;- Le suivi des espèces endémiques dans la

nature.

Actuellement le Parc Zoologique Nationaldispose d'une infrastructure convenablepour garder en captivité des animaux sau-vages dans les meilleures conditionsnécessaires pour leur reproduction. Cetteinfrastructure permet d'abriter une impor-tante collection d'animaux rares représen-tant une vingtaine d'espèces nationalesdisparues de la nature tel le Lion de l'Atlas,ou menacées d'extinction telle l'hyèneRayée) reparties entre les mammifères, lesoiseaux et les reptiles.

La multiplication de ces espèces se faitrégulièrement et permet d'avoir un taux decroissance assez important pour soustraireplusieurs espèces à la disparition. Parailleurs, il est à signaler que le CentreEducatif du Parc Zoologique reçoit descentaines d'écoliers en groupes scolaires.Il participe ainsi à l'émancipation de lanotion de la conservation de la nature chezles jeunes, en particulier en matière dediversité biologique.

Les autres principaux Parcs ZoologiquesMunicipaux du Royaume sont ceux d'AînSbaâ, Lahboul, La Vallée des Oiseaux àAgadir, Ouarzazate, Laâyoune.

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Situé entre deux continents (Afrique etEurope) et entre deux mers (Atlantique etMéditerranée), le Maroc a été la scèned'expressions paléoclimatiques et orogé-niques majeurs ayant généré unemosaïque de paysages et une grandediversité biologique parmi les plus richesen Méditerranée. Ce patrimoine naturel,dont sont liés des usages antiques et despratique de gestion traditionnelles d'utilisa-tion des ressources, fait l'objet d'une nou-velle politique de gestion rationnelle.

La signature et la ratification par le Marocde la Convention sur la DiversitéBiologique, ont confirmé la prise de cons-cience grandissante sur la valeur de la bio-diversité nationale, ainsi que sur les mena-ces qui pèsent sur sa viabilité. Le dévelop-pement socio-économique qu'a connu leMaroc lors des dernières décennies, mar-qué par une croissance démographiqueimportante, s'est accompagné par unedégradation sans cesse croissante de l'en-vironnement, de ses composantes et deses ressources naturelles.

Après avoir inventorié et évalué les élé-ments de cette biodiversité, un processusde concertation et de planification a étéinitié, conformément aux dispositions de laconvention et l'Agenda 21, dans l'objectifd'intégrer la conservation et l'utilisation

durable de la biodiversité dans tous lessecteurs et les niveaux de la société maro-caine.

Cet effort de planification est accompagnéd'actions concrètes de conservation et d'a-mélioration de la gestion, dont la mise enplace de nouvelles aires protégées et lerenforcement du cadre institutionnel etlégislatifs.

La préservation des potentialités naturellesdu pays est l'une des priorités du gouver-nement marocain, qui ne cesse de multi-plier ses efforts pour asseoir une gestionrationnelle et durable, dans le cadre d'unecoopération multilatérale et bilatérale serenforçant de jour en jour.

Cette Conférence des Partis de laConvention sur la Diversité Biologique, estaussi une occasion renouvelée pour l'é-change d'expériences entre les pays et lesorganismes concernés, dans le cadre d'unrenforcement des liens de coopération mul-tilatéraux et bilatéraux, visant la mise enoeuvre des dispositions de la Convention.Dans cette perspective, le présent rapportdu Maroc, contribuera certainement àmieux connaître les efforts du Maroc danscette mise en oeuvre et, aussi, à consoliderl'esprit de coopération instauré par cetteConvention.

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CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIESOMMAIRE

- Secrétariat d’Etat chargé de l’environnement1997, Etude Nationale sur la biodiversité.14volumes.

- Ibid. 1996, Conservation et valorisation desressources génétiques des plantes auMaghreb. 163 p.

- AEFCS 1994, Plan Directeur des aires protégées.. Vol 1-3.

- AEFCS 1996, stratégie du Développementforestier. 72 p.

- SSECE 1994, Inventaire des projets et études liés à l’environnement.

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