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Couverture : Arcabas, La Paix (Institut d’Études Politiques de Grenoble).

Avec l’aimable autorisation des ayants-droit.

© Éditions des Sables Genève, 2019

Chemin des Mollex 1, CH-1258 Perly [email protected]

www.ed-des-sables.ch

ISBN 978-2-940530-57-1

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Jean-Daniel Robert

Prédelle, bandeau & Cie

Pour accompagner Arcabas

Prose poétique

Éditions des Sables Collection « Rose des sables »

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Avant-propos

Entre Savoie et Dauphiné se blottit la vallée de la Chartreuse, avec ses verdures et ses verdeurs ; on y accède par une route assez vertigineuse, serpentant au long du Guiers Vif, croisant au coin d’un bois le Guiers Mort. Rivières qui fu-rent belles, avant que n’existent les produits de lessive et certaine cimenterie célèbre. Il est de coutume, entre Annecy et Genève, entre Cham-béry et Grenoble, d’y faire nos courses d’école pour catéchètes émérites et militants choristes ; d’une pierre trois coups : visiter le Musée con-temporain de St-Hugues, consacré à Arcabas, se faire un bel et bon déjeuner et finir par la Cor-rerie, lieu d’accueil et de présentation de la Grande Chartreuse. Pour se rendre dans cette vallée, on fait parfois route dans des lieux détenant des records d’ano-nymat architectural, mais arrivés dans le musée, c’est le choc. D’une église sans caractère parti-culier, Arcabas en a fait un musée doté d’une âme célébrante, si je puis dire, donc à la fois mu-sée et lieu de célébrations, parfois.

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L’artiste peintre Arcabas, de son vrai nom Jean-Marie Pirot, a longtemps vécu à St-Pierre-de-Chartreuse (38). De 1953 à 1990, il a entière-ment réaménagé et « décoré » l’église de St-Hugues-de-Chartreuse. L’œuvre s’est fait en trois étapes majeures : dès 1953, « Le Grand Bandeau », vaste méditation sur les Dix Paroles (décalogue), notamment ; années 1970, « Le Couronnement », variations autour du Ps 150, à la limite du non-figuratif ; années 1983-5, « La Prédelle », diverses scènes des évangiles. Trois époques, trois styles différents. Avec ses élèves, il a également conçu tout le mobilier liturgique, le porche et le narthex, le chœur, etc.

S’il est surtout reconnu comme peintre croyant, il a également travaillé dans divers lieux pro-fanes. On peut admirer son œuvre de Marseille, à Buenos-Aires, en Suisse, en Italie …

« Prédelle, bandeau & Cie », écrit bien avant le décès d’Arcabas, survenu le 23 août 2018, est une intériorisation poétique de ce qu’on peut voir à l’église de St-Hugues-de-Chartreuse, avec y compris le voyage pour s’y rendre.

Jean-Daniel Robert

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INTROÏT

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Entre deux ozones

Cela commence mal. Émerger du noirâtre. Nous maudissons Voiron et son goût de bou-chon nappé de diesel. S’en extirper ; laborieuse-ment. S’écrouler à Saint-Laurent-du-Pont. Pire encore. Y reste toujours une sale mémoire de brûlis, pour les gens de passage. Et pour les autres. Lieux sans foi, ni loi. Sans laideur et sans beauté. Anonymat de France jusqu’au silence entubé.

Effets de serres financières

À Saint-Laurent-du-Pont la danse est morte. Arrivent sans le vouloir des vallées qui mena-cent d’être belles. Arrivent les montagnes aux yeux vairons, leur alternat de sommets gris et jaunes, céruléens et entourloupés de blanc. Les neiges s’escriment à demeurer entre taches de verdures. Bravement. Elles jouent les prolonga-tions. Absentes en hiver, elles se rattrapent en pestant contre les suies d’en bas. Petites causes et grands effets. Ou l’inverse, elles ne savent plus.

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Détroits de pierres

Nous remontons les eaux avec cette oppres-sante impression de faire le Guiers. Jamais elles n’ont porté nom aussi clairement. Vif ou Mort. La montagne est fendue à la hache du gel et des rivières. Le ciel est perdu de vue et perd les eaux. Il fau-drait un arbre tombé, pour retrouver le sens d’un horizon.

Petite naissance

Une usine désaffectée verrouille toute ap-proche. Une route tente désespérément de trouver son chemin. Il faut une épisiotomie à l’entrée des falaises. Sinon les éboulements au-ront raison de nous.

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Franchir

Nous avons franchi les murailles d’échos et de faits d’hiver. La terre entière a relevé ses cuisses. Le chemin se cherche dans un fourreau de ver-dures multiples, grandes berces ou vernes froides. Il prend de l’assurance au fil de ce pla-teau périnéal, entre grandes lèvres de rocs et pe-tites lèvres de pierres, entre broussailles et belles odeurs. Avec draps bleus par-dessus les sapins drus et presque noirs.

Hameaux

La vallée joue à chat perché. Les maisons res-sortent juste un tout petit peu du lot. Arrimées en de drôles d’endroits. Je ne les aurais pas mises là, pour tout dire.

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Petite vallée résistante

Voilà l’église ; au milieu de quel village ? Mai-sons éparpillées et dépareillées, sans aucun signe particulier ni point de rassemblement, si-non les plus anciennes, aux pans coupés, striant nos mémoires savoyardes ou dauphinoises, si-non l’opiniâtreté des paysages qui se ressem-blent tous ; qui essaient de se retrouver, entre calcaire et taies vertes, gentianes jaunes et pré-mices de liqueurs multiples.

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NARTHEX

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Double porte

J’avise le porche. Il m’incite à la prière et au si-lence. Jusqu’à la rencontre de mes premiers anges. Il y en aura d’autres… Les clous se font accueil, les cottes de maille sont innocentes. On a fondu les épées en coupes de vin. Une Présence est suspendue dans les airs, les ailes en ola. Entre deux univers.

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Que leur dirai-je ?

Arrivé des grandes lèvres et des longues fentes dans la montagne, me voilà rabroué par papa-résistance. Nous sommes à l’âge de la bouche taillée. Lui descendait du sommet, alors que je ne suis qu’au mitan des grimpées. Lui est insup-portable à regarder tant il irradie notre ascen-sion mouillée. Nous n’aimons guère la lumière. Même les copistes le savent, qui ont parlé d’autre chose. Il n’y a que les hommes, pour confondre lu-mière et blessure des taureaux, rayonnement des paroles échangées et signe de tromperie conjugale ; encore un vulgaire coup bas du Jé-rôme. D’ailleurs, l’autre ignore qu’il éblouit. Mais il saura qu’il n’est jamais entendu. Avec ses seules lèvres.

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Acrostiche

Je n’aime pas toujours le poisson. Mais il faudra bien l’enjamber. Entrer dans toutes les mers baptismales, pour renaître à dieu sait quoi. Les poissons sont tous des baptisés !

Entrée de secours

Même les portes vitrées entretiennent le souci de ne pas blesser. Il faut que nous les connais-sions. Nous entrons dans un cercle de feu. Quel feu ?

Terre des chaleurs

Dehors, il y avait le vert et le gris, le bleu et le blanc, le noir et le triste, le caillou et les pentes tourmentées. Dedans il y a l’ocre et le rouge, le blanc et le brun, la lumière et la lumière, l’immensité et les gamineries. Et les ors. La croix est la plus nue. Presque espiègle. Il faut s’asseoir. Cela aidera la digestion.

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AU NORD DES CHAPELLES

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La belle mort

Je regarde Bruno, l’homme qui part, qui cherche les lieux perdus. Il trouvera, mais pourquoi le chantier est-il déserté, derrière ? Ne restent que quelques échelles et trois gibets. Dans les cou-leurs du monde. Noir, vert et bleu. Tous les vieux morts, du premier au dernier, sont vêtus de noir, vert et bleu. Aux couleurs du monde, mais avec l’or des os, tout seul, suspendu dans sa vie de mort émérite. Il a ouvert la route. Peut-être dans les gorges du Vif ? Le désespoir est desséché, tu peux naître dans le monde et ses couleurs. Ta mort risque de t’embellir.

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La forêt

Y aura-t-il assez de chandelles pour tous ces candélabres, pour toute cette nuit en vitrail ? Lumière et lumière alors que rôdent les myrtes au Golgotha. La maigreur tend les bras, là aussi, sur l’étai des pieds courbes. Ici encore, les ombres offrent leurs prières, puisqu’il y a décidément lumière.

Hors-la-ville

Même Adam a survécu. Ses ors, des os du pro-phète fada. Tout juste s’ils ne se relèvent pas ! D’ailleurs le copain en rit de toutes ses dents à peu près saines.

Le manouvrier

Ce qu’il a l’air innocent et con, avec ses tenailles, l’autre. Pourtant, gentil, il donne un coup de main ! À moins qu’il répare nos gaffes. En tout cas, il me regarde !

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1, place de Mai

Il faut le tirer, cet irradié d’or. Cet arroseur de résurrections, déjà. Sa mère en a aussi les pré-mices. Et il n’y a qu’elle pour oser le porter ainsi ; il bande des pieds, encore. Et pourtant, il n’a pour bandages que les mains de mère et quelques bandes Velpeau.

La douceur

Sa mort d’or engendre des espèces d’oiseaux d’or et de turquoise. À moins que ce ne soient des nuages. À moins que ce ne soient mes rêves.

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SUD DES FEMMES

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Mère des mystères

Passer en face. Pour les mêmes couleurs ; ou presque. Pour la même naissance ; ou presque. Ou mieux. Ou moins bien. Fécondités des femmes. La soie révèle un vi-sage. Des deux côtés du tissu. Ici la femme s’ap-pelle liberté, à visage découvert. Ici, il y a plus de monde.

Étoile des prisons

Ah que je voudrais que ça arrive à tous les écra-bouillés de ma terre ! À tous ceux qu’on en-ferme dans la pensée unique, électronique. Mais nous, nous n’avons pas d’ange pour nous libérer. Parce que nous dormons. Au fond des couloirs sombres et innombrables, si tu ouvres les mirettes, tu verras que perce une croix infinitésimale. Belle Altaïr. Mais l’annonce de liberté est immense. Elle tend ses bras déme-surés aux dormants, aux résignés.

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L’autre lunule

Si vous décidez seuls, évitez de parler de la vie. Elle n’est pas qu’à vous. Parlons ! L’annonce de liberté est immense, qui tend ses bras démesurés aux réprouvés du dessus. Ceux qui désormais ont droit à l’échec. Après qu’ils ont fait le mauvais choix, chassés et promis à l’espérance.

Debout les livres !

Éclatent le livre et la parole, cette parole qu’on interdit dans les contrées de dictature. Les humbles se savent bienheureux. Les riches de-vront s’écraser. C’est la première fois qu’une petite sait qu’elle peut se couronner. Parce qu’il y a celui qui se penche vers elle. Elle peut se proclamer au ser-vice, parce que la servitude en a pris un sale coup. C’est pourquoi ils ont hâte de brûler les livres. Et les femmes.

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CHŒUR

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L’amour est discret

C’est très précieux cette toute petite présence. Si petite. Et ça se tient au cœur de l’ange, mani-festant et annonciateur de toutes choses. Cela me disproportionne. Les ailes m’en poussent au regard ! Je perds pied. De tous mes genoux. C’est pourquoi JE SUIS. Et ça traverse les temps et les barreaux. Avant le temps, la taule et le jardin. Un bout de pain partagé suffit. Pour nous ai-mer.

Alliance

Une croix voudrait s’encastrer dans notre his-toire. Pénétration douloureuse qui perd les os. Sur la table s’y proclament toutes nos présences. Et la sienne. Emmêlées.

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Cathèdre

Ils devraient tous avoir ce banc-là, les petits et les grands prêtres. Un peu d’humilité leur ferait tant de bien. Qu’ils sentent notre douleur au dos.

Prière à foulon I

Et le bestiaire reprend ! La mécanique des tau-reaux est cabalistique au possible. Une vraie carte du ciel et des horreurs gammées, cruci-fiées, spiralées.

Prière à foulon II

Je suis sûr que l’Aigle va se casser la gueule. En équilibre entre l’amour et la lumière. Il ne peut que tomber, avec ces utopies idiotes. Avec ses utopies.

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Prière à foulon III

Le bestiaire est à son comble avec ce troisième. Cela gâche tout. Et pourtant ça le concernait en premier. Mais n’insultons pas le loup et tous ses frères. D’ailleurs, toute la fantasmagorie tauroma-chique est de son invention. Voir plus haut. Mais alors…

Prière à foulon IV

Mais alors… Rien à dire de léonin. Venise s’est déjà assez éta-lée sur la question. Et cela a si peu à voir avec les poissons et le poisson grec. Que va-t-il dire, ce lion-là ?

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Mort ouverte

Encore un regard au nord de la vie. Avant de lever un peu plus les fronts. Pourquoi est-il perdu au milieu des chandeliers, le héros du coin ? Il est comme en une crypte. Il est comme en lumière. Et dans les jeux d’ombre. Il est. Guiers mort. La colombe reste la seule amoureuse à ne pas le lâcher lâchement. Bon bestiaire, va !

L’immersion

La pauvre colombe. Ni elle, ni moi ne pouvons faire trempette, en face. On n’ose que très rare-ment se plonger, dans les églises. Se mouiller. Se compromettre. Se baptiser. Et l’assumer. Unique erreur : il y a ce couvercle. Interdit étrange. Je ne comprends pas. Tant pis.

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PRÉDELLE

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Toutes ces présences I

1. Cette présence-là nous regarde. Il y a de quoiavoir beaucoup de doutes. Même les ailes ontfigure humaine.Contre-jour irradié d’humanité, le coude sou-ligne la gloire et l’eau ombreuse.Osciller entre plénitude et quête.

Toutes ces présences II

2. Avons-nous demandé ce pichet et ce quignonà même le chevalet du monde ?Le verre est à celui qui veut l’accueillir.Et cette unique gloire-là réunit le vide et laplace, l’ombre et le sang, la faim rassasiée et lepardon offert nu.

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Toutes ce présences III

3. L’horizon a trouvé son socle et perdu son ciel. Quoique… L’enclume sanglante est le repos de la lumière.

Toutes ces présences IV

4. Il est beau ce discret reflet sur les ballons de Syrah. Le partage du repas éblouit nos tristesses inavouées. La nuit est impossible, désormais. Il faut retour-ner à la ville et remonter la rivière d’hommes pèlerins.

Georges Double-Voyou

5. La lumière de gloire est en lambeaux. La pa-role en est bâillonnée et les yeux encerclés, éra-diqués. Cela s’appelle l’avoir, le pouvoir et un vague savoir. Pas plus.

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La Justice

6. Celui qui vient n’a pas encore visage mais ilemplit déjà ma barbe et mes yeux de torsionspassionnées, à contre-vent des richesses, dit-il.

L’injustice

7. Avoir la femme. Pouvoir sur elle. Savoir pourelle. La femme n’est qu’objet et s’y prête parfoisvolontiers. Tristesse étouffée. Les jeux artifi-ciels ont belle couleur mais pas de chair. Nousn’avons pas supporté qu’elle soit innommée etsans désir.

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La répression

8. La vérité servie sur assiette. Condamnée par les vautrés du divan qui mangent mon peuple en mangeant mon pain. Désormais on devra manger mon peuple pour taire son cri. Obligatoire pour survivre derrière les lotissements – villages fortifiés. Sur ordre de qui n’a aucun désir. Voici la mise en bouche de l’avenir humain.

Colimaçons

9. L’apprentissage de l’humanité. Nous grandi-rons à coups de varlopes ; et le fiston avec. Salut les copeaux !

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Familiale

10. Focale de journaliste sur la tendresse-femme et le quotidien de mon village. Obscur.Borné de chauvinisme. Sa tour, son église, sonclocher et ses ombres et lumières. À une fe-nêtre, Dieu ouvre son regard sur le monde. Peurassuré, mais porté à bras de femme.

Procès du monde

11. Le plateau de télévision est prêt. La régiesurveille, à gauche.Interruption de séance, on vient conseiller l’en-treviseur, depuis les coulisses. « N’en faites pastrop, sinon ils n’arrêteront plus d’en causer ».L’important est de savoir qui des trois com-mande ici : les ors du récepteur, l’entreviseurdélégué des nouveaux pouvoirs ou l’emmerdeurdebout devant lui.L’or est entre deux royaumes. Celui du bas esttoujours à ester l’autre. C’est de mode télévi-suelle.

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Monde du procès

12. Fallait-il la salive et les constellations de sang, pour cette gloire-là ? Le rouge sera toujours passionnel. La passion d’amour accueille les crachats de paillettes. Le bon ton médiatiquement correct triomphe. Même Diable est mort.

L’orchidée dans le mur

13. Qu’elles pleurent, les villes ! Ramassis de bruit nimbé de nuit. L’aurore se faufile par en haut. Qu’elles pleu-rent, les villes ! Surtout celle-là, dans le noir des ultras ; de tous temps.

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Mystère

13 bis. Mais pourquoi cette ville de paix invo-quée est-elle à jamais zébrée de haines recuites ? Malédiction à elle réservée ; ou jetée à toute l’humanité ? À jamais, là aussi ? Mais pour-quoi ? Mais pour qui ce nimbe de feu noir ? Pour quelle facture ? Son peuple sera toujours un mystère. Éternelle fracture. Éternelle torture. Tout cela pour une ville qui se convainc d’être au hit-parade divin, ici et là-haut.

La sagesse qui gêne

14. Mondialisateurs et grands pleins de soupe,exploiteurs et voleurs, menteurs et maquereauxde Sainte-Phynance, il vous sera demandé descomptes.Car vous avez mangé mon peuple, dans vos as-siettes recommandées à cinq étoiles.

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Quel père ?

15. Un jugement n’irradie jamais. Le pardon, oui. Il faudra deviner l’aîné coincé dans l’ombre, à l’arrière.

Insolite joie

16. Rien n’est plus lumineux que ce rai de re-trouvailles. Perle ou brebis, fils ou espérance. L’obscurité est transpercée.

Fœtale

17. Le désespoir est au fond du trou. L’espé-rance assise sur le vide. Les femmes le savent dans leur ventre.

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Première mi-temps

18. Quelle est la plus grande mort ? L’aigreurqui exsude même des narines, ou l’ange qui dé-cachète encore ses ordres à exécuter au fil deschemins du Nouvel Empire ?Tous deux relèvent de la même narine, bêtiseinsurmontable. Il est beaucoup de vieux qui ontaimé les Etats-Uniens. Ils ont d’obscures rai-sons, entre les fils de Sem à Manhattan et ceuxqu’on a cramé, ailleurs. Jacob sera toujours unmystère.Les vieux votent pour ce contre quoi ils se bat-tirent. Ils élisent ceux qu’ils avaient chassé. Cou-leur bleu narine, encore.Il faut dételer le quatrième cheval, il faut désar-çonner le cavalier avec son sinistre heaume quihante la mort du monde.La haine l’emporte par quatre à zéro.

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Deuxième mi-temps

19. La vérité tranche le monde. Galop de sang pour un cri vers la lumière. Il est une parole que Rome voudrait interdire. Le royaume aplatit la peur. Refusons le royaume, disent-ils. La bêtise, l’in-Curie et l’é-Curie ont ajouté trois goals. Score final sept à zéro. On le dit symbo-lique. À l’envers.

Le respect de soi

20. Ne confonds pas pauvreté et laideur, humi-lité et bêtise. Apprends à écouter ceux qui t’ai-ment. Goûte aux couleurs d’automne. Après les fleurs sont venus les fruits.

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Nidation

21. Y croire est si lourd. Le Grand Silence lais-sera place au chardonneret. Les yeux fermés à jamais ne verront plus que lumière et éclabous-sures de joie, si tu le veux. Les bandelettes ont dépassé l’horizon de bois. Cesse de cultiver des auras mélancoliques. Et les autres s’en fichent. Absents.

Louange

22. Qu’ils sont beaux, nos paniers de septembre où débordent tomates et pruneaux, pommes et haricots. La tendrette proclame l’automne.

Le sens du travail

23. Dieu que nous aimons inventer et détruire, comme tout ce qui se fait et se défait. Cela encore s’est passé sur la colline aux crânes. Au lieu de travailler de joie… Mais l’or est là. Au long des reins.

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Toutes ces présences V

24. Tant de lumière, présence impossible dans quelques bouts de pain et quelques gouttes de vin. Tu ne veux être visible que là où l’on fait santé ! La nappe l’emporte sur l’ombre. Ajustée au soleil debout. Le verrai-je et l’entendrai-je, dans la solitude ?

Interdit

25. Tous se précipitèrent. Roche Tarpéienne des soutanes emmurées. On ne mangerait pas de porc, si on savait la force des Rome nou-velles. Celles qui se croient légion.

Les troupeaux sont partis

26. Le grand silence, au-dessus des brouillards. Monte la force d’être vrai, ballon de soleil qui transfigure les ors.

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La naïveté (de qui ?)

27. Elle a picoré à tous les carabins. S’en est rui-née, au point que même ses silences étaient as-sourdissants. Elle effleure et nous vide.Quand elle aura été écoutée, il faudra voir leursvisages interloqués.Le culot rayonne autant que la source.

Tais-toi

28. Quand tes yeux se dessillent, n’entre plusdans la ville. On y déteste les voyants.

Temples libéraux

29. Désormais tout se paiera, surtout la gratuitédes alliances. Et l’on comptera les consciencesconquises. La rentabilité s’est logée dans tousles coins et même dans nos façons d’écouter.Les oiseaux s’enfuient.

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Incompréhension

30. Si le geste avait été plus érotique, on l’aurait compris. Le service n’a pas de signe, n’est pas un signe. Le service n’est pas coté en bourse.

Le courage

À Maurice Chappaz

31. Seul Judas ne dormait pas, ce soir-là, au vieux pressoir à huile qu’était Gethsémani ; qu’il jette ces manies d’aimer Mammon éperdument. Il aimait lui parler, aussi… 32. …C’est pourquoi la lumière le touche.

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C’est pas grave !

33. Il ne reste plus de l’amour qu’un jeu, ou uneprofonde moquerie. Et nos philosophes télévi-suels n’ont que leur rire bêtifiant à nous offrir.Ils sont assis au milieu des joyeux drilles duvide. Animateurs et journaleux, footeux et néo-libéraux, grosse soupe et mélange du monde in-sipide. Ils se piquent tous d’être artistes. Lespauvres, s’ils savaient !Parfois ils font semblant d’en être attristés.

2, place de Mai

34. À qui, cette main en coin d’épaule ? Est-cela tienne ou la mienne ? Elle soutient, peut-être… Elle soutient celles qui sont mères, cellesqui le deviennent. Elle réchauffe celle qui se taitet celle qui pleure à la place de Mai, blanche àforce d’incompréhension. Quatre mains de pré-sence.

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In fine

35. Toute cette rupture s’emboîte pour que rien ne se perde de ce qui s’est vécu. Du début à la fin. Les dernières paroles ont toujours un goût par-ticulier. D’espérance. À coups de déchirures. Rimaye de l’Histoire.

La confiance des yeux

36. Continue de vivre, malgré la haine, malgré l’inconnu de la vie ; avec le courage que donne celui qui t’accompagne. Y aura-t-il toujours des enfants (d’artiste) ?

Solidarités

37. Les ventres habités ont toujours un de ces culots… Les puissants devront trembler. Ils perdront de-vant la complicité des mères. Ils perdront face à la tendresse infinie, boule-versante.

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Dire les choses

38. Je t’ai donné un nom. Et cela m’a rendu la parole. Et mon propre nom. Le doute m’avait mis sous silence. L’écriture m’a réconcilié jusqu’au sourire. Un peu nar-quois.

Agence de presse

39. Pour exploiter et voler le monde, la vitesse est de mise. Mais les bonnes nouvelles sont cy-clistes et vont leur chemin. Au bout du tour de roue, elles seront là. À leur rythme. La mort, elle, compte ses sous. Sans fin. À toute berzingue.

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Discernement

40. L’arrogance en-allée, nous pourrons enfan-ter l’aurore. Nos lèvres sauront à nouveau invo-quer le seul nom qui vaille, épurées des scories vantardes. Et ma bouche ira vers le désir. L’enfant en sera le fruit, irradiant nos visages et nos nuits intérieures.

L’art choral

41. Les beaux annonceurs le proclament dans les chansons : le petit de la brebis est le signe d’amour. Il n’aura plus besoin de nos arme-ments ; sa tendresse renversera les brutes. La vraie prophétie est humble. C’est pour cela que peuvent chanter les myriades de vivants, loups et brebis compris. Pour un peu, cela émouvrait les chœurs clas-siques et laïques.

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Elle accueille, il songe

42. C’est souvent de nuit, au mitan de ses ron-flements, que l’homme comprend la paternité etles épousailles. Mais qui le lui souffle à l’oreille,sinon l’infini manifesté ?Elle, elle est éveillée pour l’accueil. Elle n’a pasbesoin qu’on lui souffle sa conduite.

3, place de Mai

43. Avant même la nuit, le sang coule des chan-deliers. La lumière du roi collabo ne tient qu’auxdénonciations et à l’hypocrisie.

4, place de Mai

44. Hérode est Suisse. Les exilés sont des en-fants massacrés en puissance, que l’on refused’accueillir. Notre barque est pleine du sang dumonde. Le sabre et la croix blanche sur fondrouge. Double sens interdit. Notre barque estpleine de lingots.

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5, place de Mai

45. Il y a eu de tous temps des Vél d’Hiv. Afin de traquer la tendresse. La guerre des classes aura lieu. Seules les pou-pées en sont les témoins.

Première fugue

46. L’adolescence est le début de tous les en-nuis. Surtout si le fiston apprend vite. Et pire, s’il « leur » apprend. On ne l’admirera pas longtemps.

La main sur la Terre

47. …Et les plus grands de cette Terre invo-quent leur dieu pour bien-fonder la domination du monde. Le grand séparateur est d’abord l’immense ar-naqueur. Et l’oncle Sam confond ses voix men-teuses avec les images qu’il s’est créées. L’idolâ-trie ne s’est jamais aussi bien portée.

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Se lever vers sa maison

48. Quelle est la vraie question ? Est-il un char-latan, celui qui a autorité sur la douleur ? De quel droit parle-t-il ? Il s’est arrogé le droit de vaincre les ruptures malignes. Il a transmis cette force à qui cherche à se relever, à qui cherche à relever les corps cassés. Leur foi engendre murmure douteux et surprise heureuse.

Le veilleur

49. Quand comprendra-t-on que le berger n’est jamais maton ? La corde est lâche et le nœud n’en est pas un. Le vrai berger est derrière son troupeau. Il regarde. Le vrai berger est au milieu de son troupeau. Ses vêtements en prennent mémoire olfactive. Le berger est devant son troupeau. Il prend le premier risque et montre l’étoile. La liberté est ailleurs. La vérité n’en-ferme pas, ici. Elle ouvre à nos cœurs encagés. La liberté tisse des liens, plutôt que des nœuds ; plutôt que l’isolation. JE SUIS la liberté.

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Écoute !

50. Enterrez la mort, elle fleurira. Qui prend le temps de regarder la chrysalide ? Ignorant la graine et cherchant ses réponses, le sot tirera sur le brin d’herbe, espérant qu’il pousse vite. Il ne sait pas le silence terreux. Résurgence jurassienne.

Guerre des classes

51. Pourquoi la tenaille est-elle lumineuse à ce point ? Combien d’hommes, combien de femmes, combien d’enfants sont pris entre les pinces des contempteurs, dès la frontière franchie, dans la suppression de la dignité conquise ? Tu verras que de l’outil sinistre surgira la révolte des hommes. La tenaille brûlera les doigts du pouvoir.

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L’épuisement

52. Nous n’arrivons plus à dire nos soifs. Et desgéométries improbables traversent nos crânes,avant la grande colère.

L’idolâtrie est ailleurs

53. Ceux qui savent contempler, ceux qui créentparce qu’ils savent voir, sont dits inutiles et prispour des singes. Surtout s’ils dénoncent. Sur-tout s’ils le font ad majorem gloriam Dei. Pendantce temps, d’autres emballaient leurs salades avecla musique de Dieu.

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LE GRAND BANDEAU

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Nef

Il y a d’abord ces grands flandrins, là-bas en face. Z’ont l’air d’aimer bouffer, devant leurs tables en damier ou en pierre. Et pour une fois, deux travées de bois se fon-dront en une. Nous pourrons lutiner en priant, prier en lutinant. Finies ces fichues séparations des sexes, remugles jansénistes à crever, qui hantent les vallées alpines et les restants de Nouvelle France. Sans parler de la Vieille du même nom, percluse dans sa laïcité à tout crin. Il a dû souffrir des théologies d’époque, l’ami artiste et artisan d’ici.

Sors !

Il n’y a que la mort, à être blanche. Elle porte en elle le papillon de la vie et sau-poudre de lumière tous ceux qui la veillent.

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Minérales

Ramasseurs de cailloux, vous reculez dès qu’on dessine dans le sable. Dès qu’on écrit. La Parole vaincra la vengeance et ses violences.

Filiation

Merci de nous mettre en vie, venue d’avant vous. J’ai toujours eu le désir d’honorer vos seins, globes de la tendresse et du don. Certains de nous ont un père. On a coincé la vie dans les nécessités du travail. Plus personne ne lit les Dix Paroles.

Contrat de travail

Nous avons cru que le travail deviendrait une joie. Il détruit combien de courages, à nouveau ? Plus personne ne lit les Dix Paroles.

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Psaume 14

La nourriture est confisquée. Mais ne dites pas le nom de ceux qui dérobent, cela culpabilise-rait… Le repas devient une vue de l’esprit. Plus personne ne lit les Dix Paroles.

La vie prise à la légère

Le sexe n’est plus qu’un trou. Les affirmations sont gratuites et mensongères, puisqu’au nom du dieu ; et le travail n’a plus de repos. Le dimanche emplit les supermarchés. Plus personne ne lit les Dix Paroles.

O.N.U.

Les fomenteurs de guerre avancent toujours des preuves bidon. Les témoins sont bon marché. Impression de déjà-vu, déjà-entendu. Plus personne ne lit les Dix Paroles.

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Ceux qu’on écrabouille

On arracherait les yeux des autres afin de con-voiter leur intimité. Plus personne ne lit les Dix Paroles.

Je t’attends

Tu pleures avec nos morts. Tu n’as pu ne don-ner que ton amour total. C’est pour cela que la vie nous attend. Elle a gagné le match. Mais qui y croit encore ? Les Dix Paroles n’im-prègnent plus la vie des hommes depuis belle lurette.

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LE COURONNEMENT

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Le messager polymorphe

Il a fallu tout l’outillage des bourreaux, des or-fèvres et des menuisiers pour manifester la Bonne Annonce.

Les douleurs de l’enfantement

Pour éclore à la vie, tous seront appelés, im-mense bestiaire aux limites du rêve et du cau-chemar, tricotant la toile des douceurs dans la nuit des sagesses. L’agneau fait face au loup et la nuit révèle l’aube auréolée de rosée arach-néenne. Le sanctuaire du silence dit tout de la foi.

Pour rendre gloire

Symphonies des couleurs et des socles, tambou-rins et guitares, violons et orgues, tout le bou-quet des éternités heureuses. Dansantes. La beauté et la bonté méritaient bien d’être dites seize fois. Avec parfois une étrange couronne…

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La perfection

Les bandelettes s’envolent et les bras sont ou-verts. Tu irradies pour toute la vallée vers la-quelle nous retournons. Le Guiers Vif.

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REPARTIR

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À suivre…

Et l’on repart pour d’autres visites et d’autres repas, pour d’autres complicités de femmes et d’autres accouchements tendres.

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AILLEURS…

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Le soleil dans le ventre

Marie, qu’a-t-elle éprouvé, ta chaleur, quand l’homme aux songes pesa sur elle ? Qu’a-t-elle soupiré, ta chaleur, sous le vent des ailes, quand tu dansas ta joie de ventre ? Que pouvait-elle dire, ta chaleur, sous le poids de l’esprit, quand tu pleuras la peur des pierres ?

Marie, quelle fut ta douceur secrète sous le fardeau de l’oiseau ? Quel murmure a tangué à la porte éclatée, lorsque les mots se firent chair ? Tu pris le temps d’accueillir les silences.

Marie, comment voguait en toi le beau désir de Dieu

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sous la caresse de ton homme ? Tu as connu le poids d’aimer avant d’ouvrir ce Livre-là, au goût de sève et d’amande miellée. Marie, la douce éclosion en ton creux méditait et gardait cette parole, blanche et brûlante, enroulant ses rivières du ventre au cœur, des seins aux hanches. La longue présence en toi a nourri tes voyages de sable. Marie, qu’a-t-elle éprouvé, ta porte, au passage du cri, Origine du Monde qui déchira ta peau et le rideau du Temple ? Toi aussi, tu versas ton sang.

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Table des matières

AVANT-PROPOS 7 INTROÏT 9 NARTHEX 15 AU NORD DES CHAPELLES 21 SUD DES FEMMES 27 CHŒUR 31 PRÉDELLE 37 LE GRAND BANDEAU 63 LE COURONNEMENT 69 REPARTIR 73 AILLEURS… 77

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Du même auteur

Vingt et un recueils édités, dont :

« Journal en poésie », suivi de « Le givre nous brûlera », poèmes, éditions Encre Fraîche, Genève (Suisse), au-tomne 2018

« Épîtres à Théodule », roman épistolaire (avec la com-plicité d’un certain Tancrède), éditions Monographic, Sierre (Suisse), 2015.

« Les causeuses », nouvelle, in « Au fil de l’encre », édi-tions Encre Fraîche, Genève (Suisse), 2014.

« Amphorismes et autres fonds de vers », poèmes, édi-tions du Douayeul, Douai (France), 2013 (Prix des Bef-frois 2012).

« La mémoire refusée », poèmes, Encres Vives, Colo-miers (France), 2013, 20172.

« Journal de Noé, chronique du vieux refuge », roman, éditions Encre Fraîche, Genève (Suisse), 2011.

« Les dravasses », roman, éditions Encre Fraîche, Ge-nève (Suisse), 2008.

« La combe du jardinier », poèmes, l’Arbre Éditeur, Aizy-Jouy (France), 2005.

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« La belle origine », poèmes, Encres Vives, Colomiers (France), 2005, 20122.

« Deux à l’ouvrage », poèmes, en collaboration avec Chantal Lammertyn († 2003), L’Arbre à paroles, Amay (Belgique), 2004.

« Ces visages qu’on délaisse », poèmes, Éditions Uni-muse, Tournai (Belgique), 1992 (Prix Casterman, 1992).

« La coulée du temps », poèmes, Centre Froissart, Va-lenciennes (France), 1990 (Prix de la Ville de Carcas-sonne 1990).

« Pain & levain », poèmes, Perret-Gentil, Genève (Suisse), 1975.

Textes publiés dans diverses revues, dont : Les Alpes Vagabondes, ARPA, Cahiers Froissart, Coup de Soleil, Encres Vives, Souffles, Le Journal des Poètes, Les Alpes (mensuel du Club Alpin Suisse), Résurrection, Lieux d’Être, L’Estracelle, L’Arbre à Paroles, L’Écho Magazine, Écrits du Nord, etc.

Collaboration à Coup de Soleil (Annecy, France)

Vidéo-film « Le Pays de Jean-Daniel Robert », par Ar-lette et Francis Chaumorcel, Éditions de l’Épinette (France).

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Achevé d’imprimer par Pulsio Print Communauté Européenne

en mars 2019