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  • Précis d'Histoire du

    M A L !

    No 382

  • LIGEL, 77, RUE DE VAUGIRARD - PARIS Vie

    Précis d 'Histoire de l 'Ouest Africain, par Marcel Guilhem.

    Précis d 'Histoire de la Haute-Volta, par M. Guilhem et J. Hébert.

    Tropiques enchantés, par Marc Ghislain.

    50 Contes et Fableaux de la Savane I, par Marcel Guilhem.

    50 Contes et Fableaux de la Savane II, par Marcel Guilhem.

    Carte des Groupes ethniques de Haute-Volta Carte murale laquée, 110×136 cm. Tirage en 6 couleurs.

    La couverture de ce volume a été dessinée par M. Le Berre

  • M. GUILHEM S. TOE

    Précis d'HISTOIRE

    DU

    M A L I 5e et 6e Années du Cycle Fondamental

    Supplément au "Précis d'Histoire de l'Ouest africain"

    Dessins de F. Berclaud

    L 1 G E L

    7 7 , r u e d e V a u g i r a r d , P a r i s Vie

  • M A L I 1 j

    PRINCIPAU X GROUPES ETHNIQUES

  • PRÉFACE

    Le Précis d'Histoire que nous proposons aux jeunes Maliens est un complément à notre Précis d'Histoire de l'Ouest Africain.

    Ces deux livres sont inséparables l'un de l'autre et les élèves des écoles de la jeune République Malienne ne peuvent pas plus se passer du second que du premier.

    Si l'histoire de leur pays les intéresse spéciale- ment à juste titre, ils ne peuvent ignorer cependant les rapports qui ont existé dans le passé entre leurs ancêtres et les empires ou royaumes voisins : Empires du Ghana, du Mossi, du Bornou, du Gouïriko ; royaumes du Tekrour et du Fouta- Djallon; royaumes Temne, Ashanti; royaumes du Bénin; royaumes dahoméens, ivoiriens, haoussa.

    Le Précis d'Histoire de l'Ouest Africain leur donnera l'idée d'ensemble indispensable et le Précis d'Histoire du Mali leur apportera des développements fort nécessaires sur la formation et le développement de ces deux puissants ensembles que furent l'empire du Mali et l'empire songai de Gao. Il ne leur est pas davantage permis

  • d'ignorer, dans ses grandes lignes tout au moins, l'histoire de ces peuples Bambara (Ségou et Kaarta), Peul (Alassina), Sénoujo (Kénédou- gou) qui, unis aujourd'hui aux Maures et aux Touareg du grand désert, constituent le Mali moderne, à l'aurore de son nouveau destin.

    Nous avons voulu qu'une carte des principaux groupes ethniques, véritable mosaïque de vingt races, figure en tête de ce manuel. Elle porte témoignage de cette merveilleuse diversité qui fait la richesse de la Nation nouvelle; elle met en relief la force de cohésion qui cimente entre elles les pierres d'un même Édifice national.

    Puisse ce modeste volume contribuer à faire connaître et aimer davantage le Mali de tous ses jeunes sujets.

  • LEÇON 1

    PRÉHISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE

    AU MALI

    SOMMAIRE

    État continental au cœur de V Ouest africain, le Mali se caractérise par sa position géographique à cheval sur la savane humide, le sahel et le désert.

    Les restes fossiles de l'homme d'Asselar (7 000 ans environ av. J.-C.), attestent qu'avant l'âge de la pierre polie, des hommes de type nègre l'habitaient déjà, s'adonnant principalement à la chasse.

    A l'âge du fer et des métaux, nos ancêtres purent plus facilement se livrer à l'agriculture et, de nomades, ils de- vinrent sédentaires.

    Au premier millénaire de notre ère, échanges commer- ciaux et contacts de civilisations se développèrent. Les monuments qui nous restent de cette époque préciseront peut-être un jour l'histoire de notre pays antérieure aux écrits arabes qui en parlent dès le IXe siècle ap. J.-C.

  • POSiTioN GEOGRAPHIQUE DU

    MALi et ZONES DE VÉGÉTATION

    Au cœur de l'Ouest africain.

    L'histoire du Mali s'explique en grande partie par sa position géographique d'État continental, au cœur même de l'Ouest africain et à cheval sur trois zones climatiques, toutes trois du type tropical.

    Une zone humide, au sud, dite des Savanes, est favo- rable à l'agriculture. Deux saisons alternées, l'une sèche, l'autre de pluies, y rythment le travail paysan. Plus on

  • Le désert au nord de Kidal.

    monte vers le nord, plus la quantité de précipitations diminue. Ce n'est bientôt plus qu'épineux rabougris et végétation raréfiée : le Sahel, pays de steppe,'riche d'une faune assez abondante et propre à l'élevage des bovins. Plus au nord encore, au-delà du 16e parallèle, c'est le désert des nomades caravaniers — Maures et Touareg — vide de toute activité agricole, hors des oasis et de leurs palmeraies qu'entretiennent des nappes souterraines et des oueds temporaires.

    Science du passé.

    Telles sont les conditions climatiques de notre pays. Mais ces conditions n 'ont pas toujours été ce qu'elles sont aujourd'hui. Les savants nous assurent qu 'à des époques reculées les gens eux-mêmes étaient différents et leur

  • mode de vie tout autre. Car l'histoire malienne du dernier millénaire, que vont raconter ces pages, ne nous livre qu'une toute petite tranche du passé véritable de notre pays. Ces savants ont créé, en effet, une science nouvelle appelée préhistoire, qui étudie les industries et les restes pétrifiés — ou fossiles — des hommes, vivant il y a des millénaires sur la terre. Cette science n'est encore qu'à ses débuts et cependant elle nous fournit déjà des renseigne- ments étonnants sur l'Afrique des premiers âges, sur les peuplements primitifs, sur l'antiquité de l'homme.

    En remontant le temps : le néolithique.

    Une première découverte, au Mali même, fut celle du s q u e l e t t e de l ' h o m m e d ' A s s e l a r , au nord de Gao, da tan t de 7 000 ans environ, c'est-à-dire de la période précédant immédiatement le n é o l i t h i q u e , ou â g e de la p i e r r e polie. Cet homme, de type nègre, assez semblable aux Noirs d 'aujourd'hui, bénéficia de conditions d'exis- tence plus clémentes que celles du désert actuel, où il a laissé son squelette. Le Sahara était alors beaucoup plus humide que de nos jours et il venait de connaître pendant des millénaires un peuplement très important . De nom- breux sites néolithiques ont été trouvés au Mali, aussi bien dans l 'Azaouad, la région de Gao, que plus au Sud, dans les régions de Kayes, Nioro et Bamako, où la grotte de Korounkoro Kalé a fourni un important outillage et des squelettes. Ces trouvailles « encadrent » en quelque sorte notre Mali et témoignent qu 'à l'âge de la pierre polie, des Noirs comme nous l 'habitaient partout.

    Plus haut encore dans le temps : le «paléolithique».

    D'autres découvertes, plus sensationnelles encore ont fait surgir des fossiles humains vieux de plusieurs centaines de milliers d'années. A vrai dire, on- n'en a pas encore

  • Arbre généalogique de l'homme.

  • trouvé au Mali, mais dans d'autres régions de l'Afrique comme le Kenya, l'Algérie et, tout dernièrement, le Tchad. Les gisements paléolithiques, au Mali, sont plus rares que les néolithiques. On en a découvert au Sahara dans la région de Taoudéni, où les armes de cette époque, les « coups de poings » ou « bifaces » se retrouvent parfois groupés par centaines. D'autres sites ont été signalés dans la région de Nioro, de Bamako et dans l'Adrar des Iforas.

    Etapes de l'humanité.

    Ces pierres taillées, d'abord à un seul tranchant, puis éclatées sur deux faces (bifaces), puis finement découpées en lamelles ou en flèches redoutables étaient les armes de l'homme chasseur. Lorsque celui-ci sut les emmancher, il

    Écluse et canal du Sahel à Markala.

    De part et d'autre du canal : le Sahel.

  • en fit des faucilles, des haches et toutes sortes d'instruments pour travailler le sol et chasser.

    L'Afrique s'est révélée le Continent le plus riche en découvertes préhistoriques. Tous les types de l'évolution humaine y sont représentés depuis le paléolithique le plus ancien avec ses armes de chasse les plus rudimentaires qui soient, jus- qu'au néolithique — les derniers millé- naires seulement avant notre ère — où l'homme polit certains de ses outils (ha- ches, herminettes, marteaux, ciseaux etc.).

    Age du fer et des métaux.

    L'homme apprit ensuite à extraire les métaux des minerais enfouis dans le sol : or, cuivre, fer. On a trouvé, da tant de cette époque dite p r o t o h i s t o r i q u e , des flèches en cuivre et en fer. Le travail

    de l'agriculture devint de plus en plus facile et la vie de l 'homme s'en trouva

    profondément modifiée. De nomade, en constant déplacement pour les néces- sités de la chasse, l 'homme devint agriculteur sédentaire. Il domestiqua certains animaux, défricha le sol, s'y

  • . installa et le défendit contre les incursions étrangè- res. Les techniques du fer, qui firent s'épanouir les civi- lisations de Méroé sur le Haut-Nil et de Nok au Bauchi, (Nigeria), durent emprunter les routes qui joignaient ces pays au Niger et au Sénégal par le Kordofan et le Bornou d'une part, et les routes transsahariennes venant d'Afrique du Nord, d'autre part.

    Echanges et contacts.

    Cet « âge du fer » fut aussi celui des échanges et des contacts. Si le Mali n'avait pas accès à l'océan, les grandes pistes caravanières du Sahara, par contre, aboutissaient au Niger, fleuve national, se croisant au désert malien. Contournant le Hoggar, des voies sillonnées de chars à chevaux d'abord, puis de dromadaires, relièrent notre pays au Mahgreb, à Kairouan, au Caire, au Haut-Nil. Routes descendantes du sel, des tissus, de la verroterie, routes montantes de l'or, de l'ivoire, des animaux pour les cirques de l'empire romain, des plumes d'autruche, des esclaves peut-être. Avec les échanges commerciaux s'établissaient aussi les échanges de civilisations. Si notre Mali ne vit pas, comme la 'Côte orientale de l'Afrique et Madagascar les invasions asiatiques de l'Arabie du Sud, de l'Inde et de la Malaisie, il connut la migration des Peul et plusieurs invasions arabes.

    Archéologie.

    On essaie aujourd'hui de déchiffrer l'histoire du premier millénaire malien de notre ère dans ces monuments que nos ancêtres élevèrent, soit pour honorer leurs divinités ou leurs chefs, soit pour marquer l 'emplacement de leurs morts.

  • Le Massina foisonne en b u t t e s

    ( s i t e s d ' a n c i e n s v i l l ages ) et en « t u m u l u s » érigés à la mort des Souverains. Des vi l les m é -

    diévales dont nous parlerons plus loin livrent peti t à petit leurs secrets aux chercheurs. Des

    hypogées, m o n u m e n t s funé- r a i r e s souterrains près de Ba- nlako, de Bougouni, de Dialo- koro, au confluent du Sankarani e t d u N i g e r , des p i e r r e s s cu lp t ée s à Tondidarou, de simples pierres dressées à Mori- badougou et ailleurs, des m u r s de défense sur le plateau de Bandiagara et dans les régions de Nioro et de Niafounké, a t tes tent l'effort de nos ancêtres, nous instruisent des coutumes

    du temps, préciseront peut-être un jour l'histoire malienne de ce premier millénaire que nous connaissons si mal.

    Monolithes de Tondidarou.

    CouverturePage de titrePRÉFACELEÇON 1 - PRÉHISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE AU MALISOMMAIREAu cœur de l'Ouest africain.Science du passé.En remontant le temps : le néolithique.Plus haut encore dans le temps : le «paléolithique».Etapes de l'humanité.Age du fer et des métaux.Echanges et contacts.Archéologie.