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POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE Vivons au Potager UN ESPACE POUR FAIRE VIVRE LA NATURE BIEN CONNAÎTRE LA TERRE DE SON JARDIN pour un potager resplendissant DE BONNES PRATIQUES CULTURALES pour améliorer le sol de votre potager UNE FERTILISATION ADAPTÉE pour des légumes sains et savoureux UNE PROTECTION RAISONNÉE DES CULTURES pour des légumes naturels en pleine forme

Transcript of POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE Vivons au … · genêts coquelicot mousse, oseille matricaire...

P O U R U N E M E I L L E U R E Q U A L I T É D E V I E

Vivons au Potager

UN ESPACE POUR FAIRE VIVRE LA NATURE

BIEN CONNAÎTRE LA TERRE DE SON JARDINpour un potager resplendissant

DE BONNES PRATIQUES CULTURALESpour améliorer le sol de votre potager

UNE FERTILISATION ADAPTÉEpour des légumes sains et savoureux

UNE PROTECTION RAISONNÉE DES CULTURESpour des légumes naturels en pleine forme

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Le potager n’est pas uniquement un lieu de production delégumes sains, frais et savoureux. C’est aussi une fenêtreouverte sur la nature et ses précieux conseils. Apprendre àobserver la nature, à suivre l’évolution des plantes, àconnaître son sol sont riches d’enseignements pour cultiverdes légumes.

Partons explorer le jardin afin de connaître ses caractéristiques.

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Le sol est un milieu complexe, com-posé d’éléments minéraux, dematières organiques décomposéesou en cours de décomposition et demicro-organismes. Il est le supportdans lequel les racines vont puiserla « nourriture » nécessaire au déve-loppement des plantes.De même qu’un randonneur nes’aventure jamais sans carte ni bous-sole, il est important pour un jardinier

de bien connaître les caractéristiquesde son sol. Une analyse permettra en effet desavoir si votre terre est propice à laculture des légumes ou s’il faut l’amé-liorer par des apports de matières fer-tilisantes (engrais, amendements …).Renouvelée régulièrement, elle per-mettra aussi de mesurer l’évolutionde la fertilité du sol et d’ajuster vospratiques culturales.

Le sol est vivant

Les légumes se comportent diffé-remment selon la nature du sol.Comme les humains, ils ont despréférences pour leur lieu de « résidence ». Certains s’accommo-dent de sols légers ou un peulourds, d’autres détestent les terrestrop acides ou trop calcaires...L’analyse du sol vous donnera desindications précieuses sur leslégumes qui réussiront le mieux etsur les pratiques culturales les plusappropriées.Un premier diagnostic pour cernerla constitution physique du solpeut être réalisé rapidement et faci-lement. Prenez une motte de terredans la couche arable de votrepotager (celle qui est travaillée à labêche) et regardez d’abord sa cou-leur. Si elle est noire, avec desdébris végétaux visibles, votre terreest riche en humus et elle convientà la majorité des légumes. Si elle estblanche et si quelques gouttes devinaigre provoquent une efferves-cence, elle est calcaire. Dans ce cas,vous ne pourrez y cultiver que cer-tains légumes (betterave, choux,haricot vert, petit pois, poirée,

topinambour) à moins de l’amender.Ensuite, humidifiez légèrement lamotte de terre et essayez de lamalaxer. Si ce n’est pas possible(elle s’effrite entre vos doigts), votresol est sableux et il conviendra auxlégumes-racines en général (bettera-ve, carotte, navet...) ainsi qu’auxasperges, haricots verts et grains,laitues et autres légumes aimant la silice.Si vous avez réussi à la malaxer, laissez tomber alors le morceau deterre. S’il reste aggloméré, votre ter-rain est argileux et pourra accueilliravant tout artichaut, cardon, céleri,chou, cresson, épinard, mâche,oseille, poireau et poirée. Par contre,s’il se brise en tombant, vous avezhérité d’une terre idéale pour culti-ver des légumes. Pour confirmer ce bilan rapide,adressez un échantillon de terre à unlaboratoire d’analyses. Si votre ter-rain est de nature homogène, préle-vez environ 250 grammes de sol entrois endroits différents du potager.Par contre, s’il est hétérogène, ilconvient d’effectuer une analysepour chacune des zones différentes.

Un premier diagnostic

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La nature peut vous donner des indi-cations sur l’acidité ou l’alcalinité devotre terre qui s’exprime par le pH.Observez les plantes sauvages quipoussent spontanément dans votre jar-din. Vous remarquerez une abondancede bruyères, de prêles, de ravenelles,

de fougères ou plutôt la présence decoquelicots, de bleuets, de chardonsou de campanules. Dans le premiercas, il s’agit d’un terrain acide, riche en sable ou en humus. Dans le secondcas, il y a fort à parier que votre terreest alcaline (ou calcaire).

Si vous n’avez pas la présence deplantes indicatrices ou si un doute per-siste, vous pouvez utiliser un papierréactif vendu chez les distributeursspécialistes jardin ou en droguerie.Une échelle de couleur vous indiquera

si votre échantillon de terre (diluédans de l’eau distillée à raison d’unvolume de terre pour 5 volumesd’eau) est acide (pH inférieur à 6,2),alcalin (pH supérieur à 7,5) ou neutre(pH compris entre 6,2 et 7,4).

La plupart des légumes poussent normalement dans une terre neutre ou légère-ment acide.

LES PLANTES INDICATRICES

de sols acides de sols calcaires(sableux ou humifères)

bruyère bleuet

chrysanthème campanule

digitale chardon

fougère chicorée sauvage

genêts coquelicot

mousse, oseille matricaire (camomille sauvage)

prêle sauges

ravenelle mercuriale

véronique

pH DU SOL IDÉAL POUR LES PRINCIPAUX LÉGUMES

5 à 5,5 pomme de terre

5,5 à 6,5 carotte, céleri, concombre, cornichon, haricot vert, navet, petit pois, radis, tomate

6,5 à 7 asperge, betterave, choux, épinard, melon, panais

Terrain acide ou alcalin ?

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Le sol est constitué de 4 éléments physiques : la matièreorganique, l’argile, le sable et le calcaire, présents en propor-tions variables. La nature de votre sol et son comportementsont déterminés par l’élément qui va imposer son rôle (solriche en matière organique souvent appelé sol humifère, solsableux, ...). Bien connaître les caractéristiques de votre solvous permettra de retenir les pratiques culturales les plusappropriées pour favoriser une bonne circulation de l’air etde l’eau indispensable au bon développement de vos légumes.

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Si votre sol est riche enmatière organiqueSa couleur est foncéeavec des débris végé-taux en cours dedécomposition. Il seréchauffera rapide-ment au printempset se gorgera facile-ment d’eau. Ce type deterre est facile à travailleret riche en éléments fertili-sants, en azote en particulier. Il nenécessitera généralement pas de fertili-sation minérale, mais pourra recevoirrégulièrement des apports de chauxpour neutraliser son acidité.

Si votre sol est sableuxIl sera léger et facile à travailler, mais

nécessitera defréquentsarrosages enpetite quanti-té à chaquefois.En effet, cetype de solretient

peu l’eau et les éléments fertilisants.Apportez régulièrement une bonnequantité de matière organique à l’au-tomne que vous enfouirez par un tra-vail du sol, et l’engrais azoté au fur et àmesure des besoins.Une terre sableuse peut être battanteet imperméable à l’eau si elle possèdeune proportion importante de finesparticules appelées « limon ». Ilconvient, dans ce cas, de biner réguliè-rement en cours de culture pour briserla croûte superficielle du sol.

Si votre sol est argileuxIl sera difficile à tra-vailler. En effet, laterre devient collantelorsqu’elle est tropmouillée et très dure si

elle est trop sèche.Pour améliorer la

structure physiquede ce sol, réalisez un

labour d’automne avec desgrosses mottes qui seront expo-

sées au froid pendant tout l’hiver.N’hésitez pas à biner régulièrementensuite, en cours de culture. Enfin,des apports réguliers de matière orga-nique améliorent la perméabilité dusol et le rendent plus facile à travailler.Si le sol est acide, l’apport de chaux,qui flocule l’argile, peut également êtrerecommandé.

Si votre terre est calcaireElle se réchauffera rapidement auprintemps, mais deviendra difficile àtravailler en cas d’humidité excessive.Elle peut, par ailleurs, provoquer deschloroses chez les légumes en casd’excès de calcaire. Pratiquez unlabour d’hiveret apportezrégulièrementdes matièresorganiques.

Quelles pratiques pour quels sols ?

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Si votre terre est trop acide (pH 4 à 5), vous la corrigerez progressive-ment sur plusieurs années en réali-sant des apports réguliers de chauxà l’automne. Si votre terre est tropcalcaire, vous pouvez l’améliorer pardes apports réguliers de matières

organiques : engrais verts ou amen-dements organiques (fumier, tourbe,compost …). Vérifiez chaque annéele pH de votre sol pour suivre sonévolution et mesurer les effets desamendements.

Corrigez en douceur l’acidité de votre sol

Les légumes vont puiser dans le solles éléments nutritifs (azote, acidephosphorique, potasse, chaux,magnésie, oligo-éléments) néces-saires à leur développement. Ceux-ci doivent être sous formesoluble pour être absorbés par lesracines des plantes.

La matière organique du sol renfer-me également des éléments nutritifsmais sous forme insoluble. Ce sontles micro-organismes présents dansl’humus du sol qui les transformenten éléments assimilables par lesplantes.

A chaque récolte de légumes, laterre du potager s’appauvrit. Il fautdonc recharger régulièrement les«batteries» du sol, en apportant desfertilisants organiques (fumier, tour-be, compost) et des engrais verts.

Pratiquez également la rotation descultures qui évite l’épuisement desréserves du sol et permet, chaqueannée, une exploration différentedes couches de sol par les racines.

LE RÔLE ESSENTIEL

DE LA MATIÈRE

ORGANIQUE

La matière organique joue un

rôle très important tant au

niveau de la structure du sol

que de sa fertilité.

Tout d’abord, elle améliore la

structure du sol en rendant

plus légère les terres argi-

leuses et en permettant une

meilleure tenue des terres

sableuses. D’autre part, elle

augmente la capacité du sol à

retenir l’eau et les éléments

fertilisants sous forme minéra-

le. Enfin, les micro-organismes

du sol transforment peu à peu

la matière organique en élé-

ments minéraux assimilables

par les plantes.

La culture d’engrais verts et

l’apport d’amendements orga-

niques sont de bons moyens

d’enrichir votre sol en matière

organique.

Rechargez les « batteries » du sol

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Des engrais naturels : les engrais verts

Comme tout organisme vivant, laterre a besoin de périodes de repospour se ressourcer, d’engrais (devitamines) pour retrouver la forme.Les engrais verts ont l’avantage depermettre les deux simultanément.En occupant le sol entre deux cul-tures de légumes, ils lui permettentde « souffler » un peu, comme lorsd’une mise en jachère.

En étant incorporés ensuite, ils luifournissent de précieux élémentsnutritifs fort appréciés par leslégumes naturels. En effet, lesracines des engrais verts vont puiseren profondeur les éléments miné-raux (azote, potasse, phosphore etoligo-éléments) nécessaires à leurcroissance et ainsi les remontent ensurface. Après enfouissement del’engrais vert, à l’automne ou auprintemps, ces éléments nutritifsseront ensuite disponibles pour lescultures suivantes.

Les engrais verts favorisent le déve-loppement des micro-organismes etprotègent également la terre contrel’érosion en ne laissant aucune sur-face nue. Ils limitent le développe-ment des mauvaises herbes du faitde leur croissance rapide.

Les engrais verts sont généralementdes plantes de la famille des légumi-neuses (féverole, trèfle violet ouincarnat, vesce...) qui ont l’étonnan-te propriété de fixer l’azote de l’airsur leurs racines. Ces plantes, mini-usines productrices de fertilisantsnaturels, se sèment du printemps àl’été et doivent être incorporées ausol, lors d’un bêchage, au moins 6 semaines avant le semis de la cul-ture du légume suivant.

On peut aussi utiliser, commeengrais verts, des plantes à dévelop-pement rapide : colza ou radis four-rager, moutarde, navette, ray-grassd’Italie, sarrazin ...

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Le compost : le grand cycle de la vie appliqué au potager

Pour entretenir la fertilité du sol devotre potager, appliquez une deslois de la nature : le retour à la terredes déchets qui rentreront ainsidans le grand cycle de la vie. Ainsi,la majorité des déchets végétaux dujardin et de la maison (tonte depelouse, épluchures des fruits etlégumes, fleurs fanées, feuillesmortes...) peuvent être recueillisdans un silo à compost. Toutefois,attention à ne pas y mettre desvégétaux (feuilles, branches …)contaminés par des maladies (il fautles brûler) ni certains déchets végé-taux de décomposition très lente(fougères, feuilles de platane …)

Après fermentation, ils donnerontun excellent engrais naturel. Pour réussir, il faut une températuremaximale de 60°C, une teneur eneau comprise entre 50 % et 70 % etde l’air. Le compost en cours de réa-lisation ne doit pas dégager de mau-vaises odeurs (ammoniaque, acidité,etc.) mais sentir le sous-bois.

En moyenne, comptez environ 6 à 9 mois pour obtenir un compost« mûr », mais vous pouvez raccour-cir ce délai en y incorporant un produit activateur. Le silo doit être placé à l’ombre et àl’abri de la pluie.

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Pour se développer, les légumes ont besoin d’éléments nutri-tifs sous forme minérale (azote, acide phosphorique, potasse,mais aussi chaux, magnésie, soufre, oligo-éléments) que lesracines viennent puiser dans le sol. Généralement, celui-cicontient suffisamment de chaux, magnésie, soufre et oligo-éléments pour couvrir les besoins des plantes. Par contre,suivant la nature de votre terre, il est nécessaire d’apporteren quantité plus ou moins importante de l’azote, de l’acidephosphorique et de la potasse, nécessaires au développementharmonieux de vos légumes.

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Un sol riche en matière organiqueou argileux est déjà naturellementbien pourvu en éléments fertilisants.Un sol sableux les retient peu etnécessitera des apports réguliers dematières organiques et de l’azote aufur et à mesure des besoins. Un solcalcaire, également pauvre en élé-ments fertilisants, décomposerarapidement les fumures organiques.Par contre, ce type de sol peut favo-riser l’apparition de carences chezles légumes (chlorose) en cas d’ex-cès d’un des éléments fertilisants.

Pour la fertilisation de votrepotager, vous devez égale-ment tenir compte desbesoins propres à chaquetype de plantes. En effet, leslégumes feuilles (choux,épinard, laitue, poireau ...)sont gourmands en azote.Cependant, si vos légumesont un développementimportant du feuillagesans fertilisation, votre solest déjà riche en azote etne nécessitera aucunapport pour cet élément.

Les légumes graines (haricot, petitpois ...) apprécient l’acide phospho-rique qui intervient dans la floraisonet la fructification.

Les légumes racines (betterave,carotte, radis ...), les légumes fruits(aubergine, concombre, melon,tomate ...), ou bulbeux (ail, échalo-te, oignon ...) ont besoin de potassequi favorise en particulier l’accumu-lation de substances de réserves etrend les plantes plus résistantes auxmaladies et au froid.

Une fertilisation équilibrée en azote,acide phosphorique et potasse vouspermettra de récolter de superbeslégumes en pleine forme.

Évitez les apports excessifs d’azotequi fragilisent les plantes, les

rendent plus attractivesaux parasites et plussensibles à certaines

maladies du feuillage. De plus, l’excès d’azote risque des’accumuler sous forme de nitratesdans vos légumes et de se retrouverdans les nappes phréatiques.

Une fertilisation adaptée à votre solet à vos légumes

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La protection contre les parasites et les maladies doit êtreraisonnée, les jardiniers cherchant avant tout à récolter deslégumes sains et naturels.En effet, la nature ayant horreur du vide, elle trouve rapide-ment la parade aux méthodes de lutte avec, par exemple, desinsectes devenus résistants aux pesticides. De plus, les cul-tures peuvent supporter la présence de maladies, d’insectesou la concurrence de mauvaises herbes, tant que ces attaquesne dépassent pas un certain seuil.Il est donc indispensable d’observer attentivement ses cultures pour intervenir le plus tôt possible.Voici quelques conseils pour œuvrer avec la nature plutôtque de lutter contre elle.

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Pour accompagner le raisonnementde la lutte chimique, le premierréflexe doit consister à choisir etcultiver les nouvelles variétés delégumes.

En effet, chaque année les sélec-tionneurs créent de nouvellesvariétés qui rendent le jardinageplus facile : moins d’échecs, desplantes plus saines et vigoureuses,une récolte plus abondante.

Parmi les nombreux caractèresintéressants recherchés, un impor-tant travail des sélectionneursconcerne la résistance aux mala-dies. C’est le cas en particulier pour l’aubergine (mosaïque dutabac, virus du concombre, oïdium, verticillium), leconcombre et le cornichon (oïdium,mildiou, virus du

concombre), les haricots(mosaïque commune, anthrac-nose), les laitues (bremia,mosaïque de la laitue), lemelon (fusariose, oïdium), latomate (mosaïque du tabac,verticiliose, fusariose). Pour ces espèces, les nou-velles variétés sont plusrésistantes aux attaques desmaladies mais aussi à cellesdes ravageurs, demandantainsi moins d’entretien etlimitant les traitements.C’est un progrès appréciépar tous les jardiniers,soucieux de produire deslégumes sains et naturels.

Des nouvelles variétés plus résistantes

DES PLANTES

EN SUPER FORME !

Les plantes en parfait état physiolo-

gique, en pleine vigueur car cultivées en

bonnes conditions, sont beaucoup moins

sensibles aux attaques des parasites.

• Respectez les dates de semis et les

périodes de culture de chaque espèce et

variété. A la bonne saison, les légumes

trouveront ainsi les conditions néces-

saires à leur bon développement.

• Éliminez les « mauvaises » herbes qui

viennent les concurrencer pour l’eau et

les éléments nutritifs. Certaines d’entre-

elles peuvent de plus véhiculer des

maladies ou des ravageurs. En les élimi-

nant à la binette vous aurez l’avantage

de briser la croûte superficielle du sol et

de favoriser ainsi une bonne alimenta-

tion en eau.

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Aujourd’hui, en complément duchoix de variétés résistantes auxmaladies, il est intéressant derepousser les insectes nuisibles plu-tôt que d’essayer de les détruiretous. On peut aussi se faire aiderpar des insectes « protecteurs dupotager » qui les élimineront à notreplace. Il suffit de laisser pousserquelques « mauvaises » herbes dansle jardin (carottes sauvages et autresombellifères) pour attirer ces sym-pathiques insectes : syrphes, chry-sopes, coccinelles, carabes, etc. Parailleurs, de nombreuses plantes

dont le nectar est utilisé par lesabeilles (plantes mellifères : soucis,camomille, fenouil, aneth, phacé-lie...) favorisent également le déve-loppement d’insectes utiles dont leslarves ou les adultes sont parasitesou prédateurs de certains ennemisdes légumes (pucerons, vers gris,vers blancs, tiques, piérides, tau-pins, altises, charançons, mouches,aleurodes...). Dans la nature, lespopulations animales s’auto-régu-lent ; il est donc nécessaire de pro-téger les insectes utiles qui régulentles populations de ravageurs.

La protection raisonnée

Les insectes ne sont pas nosseuls auxiliaires pour élimi-ner les parasites du pota-ger. Certaines plantescultivées peuventaussi nous donner uncoup de main, soit ensécrétant des odeursrépulsives, soit enhébergeant des insectesutiles.

Des plantes aromatiques, comme lethym serpolet ou le basilic, intercalées entre les rangs de légumes,

Utilisez des « plantes amies »

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Les légumes, comme lesêtres humains, ont dessympathies et desantipathies. Certainesfamilles de plantesplacées à proximité sestimulent, sont plusvigoureuses et se pro-tègent entre ellescontre les parasites.D’autres ne se suppor-tent pas et poussent moins bienlorsqu’elles sont trop proches. Aupotager, il faut rechercher les bonsvoisinages entre légumes. Pour réus-sir ces mariages, il convient de rap-procher des plantes non-concur-rentes, c’est-à-dire qui n’occupentpas le même espace (aérien ou dans

le sol) et qui n’ont pas les mêmesbesoins. De plus, elles ne doivent pas être dela même famille botanique pour éviterd’être sensibles aux mêmes parasiteset aux mêmes maladies.

Les oiseaux sont également de pré-cieux auxiliaires qui se régalent denombreux insectes et mollusques(limaces, escargots ...) : le rouge-gorge, la mésange, le rossignol, lemoineau, le roitelet, le chardonne-ret, la tourterelle, la pie...

Facilitez leur venue dans votre jar-din en installant une haie avec desespèces végétales diversifiées. Enhiver, vous pourrez les nourrir avecdes graines de tournesol ou demillet.

Accueillez les oiseaux

éloigneront avec leur parfum lesmouches qui attaquent les carottes.Des belles de jour (convolvulus tri-color) serviront de base aériennelors des attaques de syrphes contreles pucerons. Vous pourrez aussiéloigner les pucerons des légumesen leur offrant à proximité des piedsde capucines. Certaines fleurs peu-vent, par leur parfum puissant, frei-

ner la propagation des maladies :c’est le cas des oeillets d’Inde contrele mildiou de la tomate. Ainsi, lesfleurs utiles au potager sont nom-breuses : asters, pourpiers, soucis,capucines, mufliers, zinnias, reines-marguerites, belles de jour ...Placez-les en bordure du potager ouà proximité des légumes.

Mariez bien les familles

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LES MARIAGES RÉUSSIS AU POTAGERAil : betterave, carotte, fraisier, laitue, tomate

Asperge : concombre/cornichon, haricot, persil, poireau, tomate

Aubergine : haricot

Betterave rouge : ail, épinard, haricot, laitue,

Carotte : ail, aneth, chou, épinard, laitue, oignon, poireau, pois, tomate

Céleri : ail, chou, haricot, oignon, poireau, tomate

Chou : carotte, céleri, concombre/cornichon, haricot, pois, sarriette, tomate

Concombre : basilic, chou, haricot, laitue, œillet d’Inde, oignon, pois

Cornichon : basilic, chou, haricot, laitue, œillet d’Inde, oignon, pois

Epinard : betterave, carotte, chou, fraisier, haricot, navet, poireau, radis, tomate

Fenouil : céleri, navet, poireau

Haricot : aubergine, betterave, carotte, céleri, chou, concombre,épinard, fraisier, laitue, carotte, pomme de terre

Laitue : betterave, carotte, cerfeuil, chou, concombre, fraisier, haricot, radis

Melon : capucine, haricot, laitue, pois,

Navet : épinard, fenouil, pois

Oignon : betterave, carotte, concombre, fraisier, laitue, tomate

Poireau : asperge, carotte, céleri, épinard, fraisier, laitue, tomate

Petit pois : carotte, céleri, chou, concombre, navet, pomme de terre, radis

Radis : carotte, épinard, laitue, tomate, haricot, pois

Tomate : ail, asperge, carotte, céleri, œillet d’Inde, oignon, persil, poireau

Parmi celles qui s’entendent bien etdoivent être cultivées ensemble, onremarque la famille des ombellifères(carottes, céleri, cerfeuil, fenouil,persil, etc.), celle des crucifères(chou, cresson, navet, radis,raifort, ...) et celle des légumineuses(fève, haricot, lentille, pois, etc.).

Par contre, ne tentez jamais de fairecohabiter, dans la même parcelle,les liliacées (ail, asperge, échalote,oignon, poireau,...), les solanacées(aubergine, piment, poivron, toma-te, pomme de terre) et les légumi-neuses. Ces trois familles sontfâchées depuis des siècles !

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Une autre astuce pour réduire lesattaques parasitaires consiste à pra-tiquer la « rotation des cultures ».Cela consiste à ne jamais cultiverdeux années de suite les mêmeslégumes aux mêmes emplace-ments. En effet, les parasitessont généralement associés àune seule famille de légumes (voirtableau ci-dessous) et le fait de lescultiver toujours au même endroitles multiplie d’année en année. D’oùl’astuce consistant à pratiquer un« roulement » entre ces familles delégumes, si l’on ne souhaite passubir la corvée du pulvérisateur.Pour ne pas vous « mélanger lespoireaux », notez chaque année surun petit carnet de bord, le plan devotre potager et la localisation préci-se de chaque espèce légumière. Unmoyen simple facilitant la rotationconsiste à diviser le potager enquatre parties : A, B, C et D. La partie A recevra, par exemple, leslégumes-feuilles, la partie B les

légumes-fruits ou graines et la partieC les légumes-racines ou bulbeux. L’année suivante, les légumes culti-vés en A passeront en B, ceux de Ben C et ceux de C en A (la partie Détant réservée aux légumes vivacesqui restent à la même place pendantplusieurs années, comme lesasperges, les artichauts et certainesplantes aromatiques).La rotation des légumes permetainsi de diminuer les traitements etralentit l’épuisement du sol (leslégumes n’ont pas les mêmesbesoins en éléments fertilisants etleurs racines puisent leur nourritureà des profondeurs différentes).

Faites tourner rond votre potager pour perturber le cycle des parasites

C B

DA

LES PARASITES SUIVANT LES FAMILLES DE LÉGUMESFAMILLES LÉGUMES PARASITES ASSOCIÉS

Ombellifères carotte, céleri, cerfeuil, mouches, teignes, fenouil, persil… nématodes…

Solanées aubergine, piment, poivron, altises, aleurodes, pomme de terre, tomate… acariens…

Légumineuses fève, haricot, lentille, pois… pucerons, cécidomyies, thrips…

Crucifères choux, navet, radis… altises, pucerons, charançons, mouches…

Composées artichaut, chicorée, laitue, noctuelles (vers gris), salsifis, topinambour… pucerons…

Cucurbitacées concombre, cornichon, aleurodes, mouches, courge, melon… thrips…

Toutes familles limaces, courtilières, taupins (vers fil de fer)…

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Utilisez des techniques anti-maladies

Le paillage des cultures

Isolez vos plantes et vos légumes dusol par la réalisation d’un paillaged’au moins 8 à 10 cm d’épaisseur.En effet, le sol peut contenir desmaladies sous forme de spores.Cette technique a également l’avan-tage d’empêcher le développementdes mauvaises herbes et de limiterl’évaporation de l’eau.

Les arrosages au pied des plantes

Arrosez les plantes au pied,sans mouiller le feuillageet n’arrosez jamais enplein soleil. Vousdiminuerezainsi lerisque demaladiestelles quel’oïdium.

Des astuces culturales permettent égalementde réduire les attaques parasitaires.

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Malgré toutes les précautions et lamise en œuvre de pratiques delutte, des maladies ou des insectespeuvent se développer sur voslégumes. C’est pourquoi il estimportant de surveiller régulière-ment et attentivement vos culturespour détecter tous symptômes etdégâts. Dès qu’ils apparaissent, vousdevez retirer et éliminer toutes lesparties atteintes des plantes ainsique les parties atteintes tombées ausol. Vous éviterez ainsi la propaga-tion des maladies ou la proliférationdes insectes. Ensuite, vous devez« soigner » les plantes, en utilisantun produit phytosanitaire. Commepour les médicaments, il faut choisirle bon produit et l’appliquer correc-tement. Aujourd’hui, les produits de

protection des plantes utilisés parles jardiniers amateurs comportentla mention « emploi autorisé dansles jardins ». Leurs dosages et leursemballages sont spécialement adap-tés pour les jardins et les jardiniersamateurs afin d’assurer une meilleu-re sécurité des utilisateurs et decontribuer à une meilleure protec-tion de l’environnement.

Suivant la nature des symptômes,choisissez le produit adapté pourremédier à l’attaque parasitaire.N’hésitez pas à demander conseil àun distributeur spécialiste jardin endécrivant les dégâts, ou mieux, enapportant une partie atteinte de laplante. Il vous conseillera sur leproduit qu’il convient d’utiliser etsur la façon de l’appliquer.

Traitez de façon raisonnée avec le bon produit

Sur les emballages, vous trouverezune étiquette qui précise les condi-tions d’emploi du produit. Lisez-lesattentivement et respectez la doseprescrite. Rien ne sert d’appliquerune dose plus importante. Elle nesera pas plus efficace et pourra serévéler néfaste pour vos cultures.

Vous devez également tenir comptedes conditions climatiques. Ne trai-tez pas en cas de grands vents, depluies ou de températures élevées.

Pour respecter l’environnement,ramenez vos emballages à votremagasin ou auprès de votre mairielors du ramassage de ces produits.

Traitez au bon moment et à la bonne dose

Il est impératif de respecter un délai minimum de 6 jours entre le traite-ment et la récolte des légumes.

Attendez avant de récolter

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des semences et plants

nationalinterprofessionnel

P O U R U N E M E I L L E U R E Q U A L I T É D E V I E

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