POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

12
Wade décrète le jihad C M J N POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES P. 2, 6 DÉBAT - SÉLECTIONNEUR DES LIONS Koto doit-il continuer ? Giresse et Zahoui candidats P. 11-12 HÔTEL DES DÉPUTÉS Les parlementaires privés d’eau depuis une semaine P. 2 AVEC 830 MILLIARDS EN 2011 Les Impôts, premiers à la caisse P. 8 “Je suis prêt à tout” ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com MARDI 12 JUIN 2012 NUMÉRO 302 A Diamniadio, Ousmane Ngom promet une réponse politique et judiciaire La Présidence dénonce des gesticulations ANDRÉ BOB SÈNE (COUR D’ASSISES) “Les jeunes de banlieue sont des bombes ambulantes” P. 7 Ousmane Ngom face à un gendarme, hier à Diamniadio

Transcript of POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

Page 1: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

Wade décrète le jihad

CMJN

POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES

P. 2, 6

DÉBAT - SÉLECTIONNEUR DES LIONS

Koto doit-il continuer ?Giresse et Zahoui

candidats P. 11-12

HÔTEL DES DÉPUTÉS

Les parlementairesprivés d’eau depuisune semaine P. 2

AVEC 830 MILLIARDS EN 2011

Les Impôts, premiersà la caisse P. 8

“Je suis prêt à tout”

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F www.enqueteplus.com

MARDI 12 JUIN 2012 NUMÉRO 302

A Diamniadio, Ousmane Ngom promet une réponse politique et judiciaireLa Présidence dénonce des gesticulations

ANDRÉ BOB SÈNE (COUR D’ASSISES)

“Les jeunes de banlieue sont desbombes ambulantes”P. 7

Ousmane Ngom face à un gendarme, hier à Diamniadio

Page 2: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

L’hôtel des députés sans eauEst-ce parce que nous sommes en

fin de législature ? Ou est-ce que,comme l’écrivaient hier nos confrèresde L’As, l’Exécutif met le Parlement(Assemblée nationale et Sénat) dansune cure d’austérité ? Toujours est-ilque l’hôtel des députés est sans eaudepuis une semaine. En effet, d’aprèscertaines indiscrétions, le liquide pré-cieux ne coule plus dans l’hôtel oùcrèchent les parlementaires à causede facture impayées. Et celles qui ensouffrent, ce sont les femmes quilogent au troisième étage. Mais pourparer à cette situation, on nous rap-porte que les députés envoient leurschauffeurs chercher de l’eau jusqu’àla Médina. Où est Lamine Thiam, lePremier questeur ?

Plate-forme de Diamniadio, DièneFarba Sarr annonce son retourLe nouveau directeur de l’Agence

pour la promotion de l’investissementet des grands travaux (APIX), DièneFarba Sarr annonce le retour de laplate-forme de Diamniadio à laquelleWade avait renoncé pour la préférer àla Zone économique intégrée spécialede Dakar (DISEZ) que devait cons-truire Jebel Ali Freezone (JAFZA), unefiliale de Dubaï World en prêt. Ce,alors que les Américains, dans lecadre du MCA, le proposaient auSénégal en don de 600 milliards defrancs Cfa. Mais participant à la pre-mière édition du New York ForumAFRICA, qui s'est tenue pendant 3jours à Libreville (Gabon), et qui s'estachevée dimanche 10 juin 2012, M.Sarr a déclaré que des investisseurssont prêts à mettre leurs billes pour larelance du projet. Ce sont desIndiens, des Singapouriens, et desChinois qui sont intéressés, d’aprèsM. Sarr qui ne précise toutefois pas àquelle hauteurs ces investisseurs vonts’engager et à quelles conditions.

Détournement de matériel agricole, la gendarmerie de Saint-Louis activéeLancé en grande pompe au CICES

du temps de Wade sous l’entregentde Cheikh Amar du TSE, le pro-gramme de réhabilitation du matérielagricole entrant dans le cadre de laGOANA n’a jamais répondu à sesattentes. A cause notamment desdétournements d’objectifs. Deshommes politiques au pouvoir àl’époque comme ceux de l’oppositionétablis dans le Walo et le Fouta,étaient sortis de leur réserve pour sou-ligner que du matériel avait traverséle fleuve pour être vendu enMauritanie. A l’époque, ces voixavaient même parlé de semences etde vivres de soudure qui étaientdétournés et placés dans les marchésde la Mauritanie. La justice avaitouvert une enquête à cet effet. Ainsi,les investigations de la Brigade derecherches de la gendarmerie deSaint-Louis avaient révélé que plusde 500 personnes avaient bénéficiédu matériel de la Goana alors quecelles-ci n’étaient pas des ayants

droit. De pontes de la républiqueétaient même cités dans ce dossier.Les pandores avaient découvert quele matériel qui avait traversé vers l’au-tre rive, était l’œuvre de certainesautorités du pouvoir en place ou despersonnes tapies dans l’ombre durégime d’alors. Mais à la surprisegénérale, personne n’a été inquiété.Pis, ces “pointés du doigt” n’ontjamais répondu à la convocation desgendarmes.

Détournement de matériel agricole, la gendarmerie de Saint-Louis activée(suite)

Avec le changement de régime,l’affaire est en train de prendre uneautre tournure. En effet, selon nossources, le parquet de Saint-Louis aordonné à la Brigade de recherchesde la gendarmerie de rouvrir le dos-sier pour identifier les vrais fautifs. Le

parquet de Saint-Louis a été instruitpar la tutelle de relancer ce dossierqui regorge de beaucoup de zonesd’ombre. On a même appris que desministres de l’alternance seraientimpliqués dans cette affaire. Leshommes en bleu s’apprêtent déjà àenvahir le terrain pour avoir beaucoupplus d’informations concernant ledétournement du matériel, dessemences et des vivres de souduresous le magistère de Fatou Gaye Sarrau département de l’Agriculture.

Code de la presse, Abou Lô favorable à son adoptionAbou Lô, le ministre de la

Communication, des Télécommuni-cations et des Technologies del’Information et de la Communi-cation, s’est engagé à présenter à lanouvelle Assemblée nationale quisera issue des Législatives du 1er juil-let, le nouveau Code de la presse pouradoption, “après réexamen des pointsde litige ayant empêché le vote ducode susmentionné par la présentelégislature”. Il l’a fait savoir auSyndicat des professionnels del’Information et de la Communicationdu Sénégal (SYNPICS) qu’il recevaiten audience. Selon un communiqué

de presse du ministère de laCommunication, le SYNPICS, en satête Ibrahima Khaliloulah Ndiaye,secrétaire général adjoint, était venufaire part au ministre de tutelle sesprincipales doléances. Parmi cesgriefs entre autres, la réforme dumode de désignation des directeursgénéraux des sociétés publiques depresse, l’adoption du projet du nou-veau code de la presse, le respect parles patrons de presse de la conventioncollective des journalistes, la redéfini-tion des règles de distribution del’aide à la presse, un soutien financieraccru au CESTI, la participation duSYNPICS au Conseil national derégulation de l’audiovisuel, un sou-tien au CORED, le respect par le pou-voir de la vocation de service publicdes médias publics etc. Toujoursdans la même direction, M. Lô se ditprompt “à faire adopter le projet denouveau code de la presse. Il a pré-cisé que pour atteindre ce but, il n’estpas exclu d’apporter quelques amen-dements au texte initial et réétudierle mode de financement des entre-prises publiques de presse”.

Rfi Dakar : Laurent Correau s’en va,Karine Frenk s’installe

Radio France internationale (RFI)aura, à compter du 1er septembre2012, une nouvelle correspondanteà Dakar. D’après un communiqué dela radio française, le très sympa-thique Laurent Correau en postedepuis septembre 2008 (en rempla-cement de Christophe Champain),va céder sa place à Carine Frenk,actuelle journaliste au serviceAfrique de Rfi. “Anne-MarieCapomaccio et Nahida Nakad,Directrices des rédactions del’Audiovisuel Extérieur de la France,ont nommé ce jour Carine Frenk auposte d’Envoyée spéciale perma-nente de RFI à Dakar”, annonce lanote. D’après celle-ci, Carine Frenka démarré sa carrière en tant quejournaliste à l’Agence sonore inter-nationale de RFI en 1993. “Elleintègre ensuite le service Afrique en1999 en tant que reporter”, informele communiqué qui fait savoirqu’elle est aussi titulaire d’une maî-trise d’Histoire et de Sciences poli-tiques à la Sorbonne ainsi que d’unemaîtrise de Journalisme au Centreuniversitaire d'enseignement dujournalisme (CUEJ) de Strasbourg.Il faut dire que Laurent Correau(rebaptisé Serigne-bi par certains deses amis Sénégalais) devait quitterle Sénégal depuis l'année dernière.Mais la radio française, estimantqu'il fallait quelqu'un qui maîtrisebien le terrain, avait décidé de lemaintenir pour une année supplé-mentaire pour bien couvrir les élec-tions présidentielles de février- mars2012.

Contrôle des véhicules, Mor Ngom rassure les transporteursLes transporteurs, le nouveau

Centre de contrôle technique desvéhicules automobiles (CCTVA),avaient exprimé leur crainte de voirles critères de la délivrance de certifi-cat d’aptitude englober à la fois lesystème de freinage, les dispositifsd’éclairage et de signalisation, ladirection, les pneus, les polluantsémis, la suspension, les essieux, lesautres éléments de la carrosserie etenfin les équipements de sécurité. Cequi devrait mettre à la fourrière bonnombre de véhicules. Mais hier, pré-sidant la cérémonie de démarragedes activités du CCTVA, le ministredes Infrastructures et des Transportsa tenu à rassurer les transporteurs.Selon un communiqué du Ministèredes Infrastructures et des Transports,Mor Ngom a indiqué que “les organesdont la défectuosité conduit à la non-délivrance de l’aptitude technique duvéhicule ne sont que trois : les freins,la direction et l’éclairage”. Le minis-tre a aussi révélé que l’ouverture duCCTVA d’un coût de 3,5 milliards defrancs Cfa et d’une capacité de 200000 véhicules par an, entre dans lecadre de la volonté du gouvernementde réduire la gravité des accidents de35% d’ici 10 ans.

L’ASFA en or à AbidjanL'équipe de judo de l'Association

sportive des Forces armées (ASFA)s'est illustrée en terre ivoirienne enremportant “de haute lutte la pre-mière place avec sept (7) médaillesen or, trois (3) en argent et une (1) enbronze”, renseigne un communiquéde la Direction de l’information et desrelations publiques des Armées(DIRPA) parvenu à EnQuête. La délé-gation sénégalaise s'est illustrée faceà des nations de judo, telles que laFrance, la Côte d'Ivoire, le Ghana, leBurkina Faso, La Sierra Leone, leTogo, le Bénin, le Gabon et le Niger,dans le cadre du tournoi internationald'intégration de la ville d'Abidjan. 12catégories étaient en lice, lors de cesjoutes. Parmi les athlètes sénégalaisprimés figurent trois filles, en l'occur-rence, Anna Corréa (médaille d'or),Ndèye Diouf Sène (médaille d'or) etAstou Kébé (médaille d'argent). Ladélégation sénégalaise conduite parle président de la fédération sénéga-laise de Judo, El Hadji Dia, rentre cejour à 11h.

A bdoulaye Wade est vraimentdécidé à récupérer “ses”véhicules immobilisés par

l’État. Il l’a réitéré encore, lors del’audience qu’il a accordée auxjeunes de l’Union des jeunesses tra-vaillistes libérales (UJTL) conduitepar son secrétaire général Bara Gaye.En présence de Doudou Wade, AwaDiop, Iba Der Thiam et Pape SambaMboup, l’ex-président de laRépublique a même dit, selon destémoins, que récupérer ces véhi-cules, c’est pour lui un jihad (guerresainte). “Je suis prêt à tout. Pourmoi, c’est du jihad”, a déclaré Wadeaux jeunes de son parti à qui ildemande de prendre une grande partdans la bataille. Aussi a-t-il donné un ordre ferme aux sauvageons libé-raux : Les véhicules ou la violence ! C’est ce qui explique d’ailleurs que Bara Gaye se soit déporté à

Diamniadio pour manifester devant les gendarmes qui surveillent le hangaroù sont immobilisées les voitures objet du litige. D’ailleurs, ceci lui a valuune convocation à la Division des investigations criminelles (DIC). Toutcomme la sénatrice Woré Sarr, par ailleurs maire de la commune d’arrondis-sement de Médina Gounass. Par ailleurs, il était prévu dans l'après-midi d'autres rencontres entre

Me Abdoulaye Wade et les femmes et des avocats de sa formation politique.Mais aucune des deux rencontres n'a pu se tenir à cause du deuil qui frappeKalidou Diallo, l'ancien ministre de l'Éducation nationale qui a perdu sonfils lors d'un accident sur la route de Mbour.

POUR SES VÉHICULES IMMOBILISÉS À DIAMNIADIO

Wade décrète le Jihad

COULISSES page 2

numéro 302• mardi 12 juin 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l'Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected] de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Economie / SocialJules Diop - Dossiers & enquêtes Ndiassé Sambe - SportDirecteur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 77 834 11 [email protected]él. : 33 825 07 31 / 77 299 96 72

www.enqueteplus.com

DEVELOPPEZ DES COMPETENCES ETQUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES EN

GESTION IMMOBILIEREDEVENEZ- EN 3 MOIS

• Formations théorique et pratique avec Logiciel Gestion immobi-lière (encaissements, quittances, impayés, révision de loyers,relances, comptabilité, fiscalité ...)• Visite d’entreprise• Stage garanti, pouvant déboucher sur une offre d’emploi, pour lestrois premiers à la session de sortie. Accompagnement dans la créa-tion ou le développement d’entreprise pour les professionnels.

Téléphone 33 867 36 32 / 77 856 59 90, Adresse : ENSUPAFRIQUE, Liberté 6 Extension, en Face Camp Leclerc, Dakar,

villa n° 205

ENSUP AFRIQUE

Sur la voie de contournement de Rufisque, avant SIPRES, dans immeuble neuf sécurisé (gardien et interphone), location de :

• 4 pièces : 1 chambre parents avec salle de bain, 2 chambres

enfants, un grand salon avec balcon, une grande cuisine,

une salle d’eau, un espace familial et des placards Prix : 110 000 F CFA.

• Des magasins à 50 000 F CFA Conditions : 2 mois de garantie et 1 mois d’avance

Téléphone : 77 494 58 17 - 77 557 22 36

LOCATION CITE SAGEF II - ZAC MBAO

Page 3: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

P révu hier, le procès a étérenvoyé sur demande desavocats du maire de

Dagana. Les conseils d'Oumar Sarront évoqué l’argument de la cam-pagne électorale. Leur client esttête de liste du Parti démocratiquesénégalais (PDS). Ainsi, les avocatsdu coordonnateur national du Pdsont demandé que le procès soit ren-voyé après les élections législativesdu 1er juillet prochain. “Nous nousopposons fermement à un renvoi”,a pesté d’emblée Me OusmaneSèye. Très en colère, le conseil deDiombass Diaw de marteler :“Qu’est-ce que la politique a à faire

dans la justice ? Que Oumar Sarrsoit tête de liste, politicien, nousimporte peu. Il n’a jamais voulucomparaître”. Me Sèye, très enverve, ajoutera : “Oumar Sarr est uncitoyen. Il doit se mettre à la dispo-sition de la Cour.” Et lancer à l’en-droit de la Cour : “Il se moque de lajustice et la Cour ne doit pas serabaisser devant lui. Diombass estégalement un homme politique et ilveut laver son honneur dare-dare.”Cette réplique de Me Sèye a faitsortir les avocats de la défense deleurs gonds. Ils ont avancé unsecond motif. A savoir que l’avocatd'Oumar Sarr est malade. Aussi

ont-ils été suivis par la Cour. Celle-ci a ordonné le renvoi en fixant ladate du procès au 16 juillet pro-chain. Pour rappel, cette affaire est par-

tie de la diffusion sur la toile d'unevidéo montrant Diombass Diawdans une position embarrassante. Acet effet, Abdou Salam Sarr,Ramdane Dia et Pape Djiby Gaye etleur complice, Khadija Mbaye ontdéjà été condamnés à six moisferme pour outrage aux bonnesmœurs et au paiement, solidaire-ment, de 10 millions de francsCfa.

F.SY

page 3SOCIÉTÉ

numéro 302• mardi 12 juin 2012www.enqueteplus.com

APPELEZ LE 77 299 96 72

ou le 77 834 11 90

POUR VOS ANNONCES

FATOU SY

H. Coly alias Robert, agenttechnique de pêche et M.A. Sylla, étudiante à

l’Univer-sité du Sahel se sontconnus via le net. Le 8 mai dernier,H. Coly invite l’étudiante chez lui, àla cité Soprim. En guise d’accueil,H. Coly a voulu contraindre son hôteà des relations sexuelles. Du moins,c'est ce qu'affirme l’étudiante.“Lorsque je suis arrivée, il a fermé laporte à clé. Il s’est jeté sur moi et atenté d’abuser de moi. Ses voisins,

alertés par mes cris, l’ont obligé àouvrir la porte”, a confié la plai-gnante aux policiers enquêteurs.Bien que cueilli dans son apparte-ment, H. Coly a hier contesté lesfaits à la barre. “Quand elle est arri-vée, je lui ai proposé à boire et àmanger, elle m’a dit qu’elle voulaitdes cigarettes. A mon retour de laboutique elle m’a dit : “Il y a à boireet à manger chez moi, si tu veux, tume donnes de l’argent et on passeun bon moment”, a déclaré le pré-venu. Avant d'ajouter qu'il a déclinécette proposition et expulsé la jeune

fille. Contre toute attente, ren-seigne-t-il, l’étudiante s'est mise àfaire du boucan dans la maison,tout en l’accusant de tentative deviol. “Je ne l’ai pas invitée pouravoir des relations sexuelles. Mondésir était de rencontrer une intel-lectuelle, donc mon intention étaitd’avoir une relation poussée etsérieuse avec elle”, s’est défendu leprévenu. Ce qui n'a pas eut l'heur deconvaincre le substitut du procu-reur, selon qui les circonstances del’arrestation du prévenu ainsi queses aveux lors de l’enquête suffisentcomme preuves. Devant les poli-ciers, H. Coly a reconnu la tentativede viol, en expliquant avoir pris unverre. Fort de cela, le substitut duprocureur a requis deux ans ferme.Conforté par les dénégations de leurclient, la défense a plaidé la relaxepure et simple.Délibéré demain 13 juin.

M ariée et mère d’un enfant de trois ans, Oumou Hawa Diallo aabandonné son époux en Guinée Conakry pour venir s’installerau Sénégal. A la Médina où elle habite, elle est tombée amou-

reuse d’un jeune homme qui l'a mise enceinte. Ne pouvant garder la gros-sesse, à cause de son état matrimonial, elle a avorté, le 23 mai dernier.Soit deux mois après avoir contracté la grossesse. Pour y mettre fin, OumouHawa Diallo s’était rendue à l’hôpital Aristide le Dantec. Là, elle a payé20000 francs à un individu qui lui a remis une sonde d’une longueur de20 cm qu’elle a introduite dans son sexe. Mal lui en a pris, car après l’ex-pulsion du fœtus, elle s’est mise à saigner abondamment. Ce qui a pousséun de ses voisins à alerter la police de la Médina. A l’arrivée des limiers,la dame a tenté de fuir. Hélas, elle a été arrêtée et conduite à l’hôpital oùle médecin a confirmé l’avortement. Traduite hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour avor-

tement, Oumou H. Diallo a nié avoir volontairement interrompu sa gros-sesse. “J’avais envie de me soulager, mais avant d’entrer dans les toilettes,j’ai senti quelque chose sortir de mes parties intimes. J’ai regardé et j’aiconstaté qu’il s’agissait de sang”, a déclaré la prévenue. Le représentantdu Parquet a requis un an dont six mois ferme. En tenant compte de “l’at-titude fugitive” de la prévenue ainsi que du certificat médical attestantd’un fœtus de sexe masculin de 700 grammes avec la tête et les membresdéjà constitués. La défense a estimé que la dame a fait certes “un actegrave”, mais mérite la clémence. “Elle est victime et on devrait lui permet-tre de refaire sa vie, car son amant a fui dès qu’il a eu vent de son arres-tation. Où est celui qui l’a aidé à avorter ?”, a soutenu Me Cheikh Khouraïchy Bâ. Et de solliciter le sursis pour sa cliente.Délibéré le 13 juin

F.SY

TENTATIVE DE VIOL SUR UNE ÉTUDIANTE

Le prévenu risque deux ans fermeAccusé de tentative de viol sur une étudiante à l’Université du Sahel, H. Coly encourt deux ans de prison ferme.

RENVOI DE L’AFFAIRE DIOMBASS DIAW

Oumar Sarr est en campagneA cause de la campagne électorale pour les élections législatives, le procès en appel du scandale politico-sexuel opposant Diombass Diaw à des proches de Oumar Sarr, a été encore renvoyé au 16 juillet prochain.

TRADUITE POUR AVORTEMENT

Une dame mariée engrossée par son amantDeux ans dont six mois ferme. C’est la peine que risque OumouHawa Diallo, une dame mariée qui a avorté après avoir été miseenceinte par son amant.

IBOU BADIANE (Correspondant, Mauritanie)

“L es personnes ayant été déportéesde la Mauritanie vers le Sénégal,à l’époque des années d’épura-

tion ethnique, n’étaient pas de nationalitémauritanienne”. Ces propos tenus par l’an-cien Chef de l’Etat, Ely Ould Mohamed Vallqui a mis fin au règne de Ould Taya en 2005,ont provoqué un tollé chez les cadres négro-mauritaniens. En meeting ce samedi 9 juin,les cadres négro-mauritaniens regroupés ausein d’une structure appelée “Initiative pourune Mauritanie unie”, ont qualifié “d'acteintolérable et inadmissible” la sortie de l’an-cien Chef de l’État, jadis patron de la policemauritanienne pendant les années de braise.

“Les récentes et malheureuses sorties d’ElyOuld Mohamed Vall (lors d’une émissionradiophonique ndlr), longtemps puissantDirecteur général de la Sûreté nationale,éphémère président du CMJD, Chef de l’État,interpellent tout notre peuple”, note la décla-ration lue par Ba Bocar Souley, président duConseil d’administration de l’Agence desréfugiés. Selon les organisateurs, cette mobi-lisation constitue une alerte. L’objectif viséest de combattre “toutes formes de nationa-lisme étroit”. En voulant se dédouaner desprésumés tortionnaires qui ont fait l’histoiresombre de la Mauritanie, Ely Ould MohamedVall s’est-il trompé ? Malgré sa tentative derectifier le tir, le vin est déjà tiré. Étantentendu que ses adversaires politiques n’ont

pas raté cette occasion en or de le mettre aubanc des accusés. Les Négro-mauritaniens parlent d'une fuite

en avant de l’ancien patron de la police mau-ritanienne. Ely se présente, à leurs yeux,comme quelqu’un qui cherche à “créer laconfusion, le désordre et le chaos entre lesMauritaniens”. Car, ses propos sont de natureà “troubler l’ordre public et à conduire lesMauritaniens à des situations de divisions

inter-ethniques” et dénotent d'une “soifdémesurée de revenir aux affaires”.Interpellée, la COD a réaffirmé “l’unité natio-nale et la cohésion sociale et a pris clairementposition en se démarquant des déclarationsd’Ely sur les déportés”. La présence du partiÉtat (UPR) lors du meeting des Négro-mauri-taniens, montre que le Président Aziz veutabattre un adversaire qui commence à devenirencombrant.

PROPOS MALVEILLANTS SUR LES NÉGRO-MAURITANIENS

Ely Ould Mohamed Vallau banc des accusés

Page 4: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

numéro 302• mardi 12 juin 2012

page 4

www.enqueteplus.com

ASSANE MBAYE

A près avoir exprimé sa volontéde transformer leMouvement des forces

démocratiques de la Casamance enforce politique nationale, Jean-MarieFrançois Biagui a été investi sur leslistes du Rassemblement des écolo-gistes du Sénégal (RES). Il est têtede liste départementale à Ziguin-chor, ainsi qu'il l'a annoncé dans unedéclaration parvenue à EnQuête.Dans ledit document, l'ex-indé-

pendantiste justifie son engagement

par le fait qu'il porte, avec ses amis,depuis plus de 15 ans, une vision etun projet de société fédéralistes,comme solution définitive au pro-blème casamançais. Un dossier dont“nous traquons inlassablement lavalidation auprès de l’opinion natio-nale et particulièrement des Casa-mançais”. C'est pourquoi lorsque lesVerts, par la voix de leur leader, ledéputé Ousmane Sow Huchard, luiont offert l'investiture comme tête deliste dans le département deZiguinchor, il dit l'avoir acceptéeavec “humilité et gratitude”. Du

reste, “une chose naturelle” à sesyeux, en cet endroit qui est sondépartement d'origine et de prédi-lection. D'où le poids qui pèse surses épaules, dit-il. Toutefois, le secrétaire général du

Mouvement pour le fédéralisme et ladémocratie (MFDC) précise qu'iln'est candidat contre personne. Ill'est pour porter et défendre, avec

ses amis et les Verts, sa vision et sonprojet de société fédéralistes. “Jem'engage pour démontrer qu'aprèsla rébellion et le maquis, il y a unevie politique, socio-économique etculturelle et qu’une autre Casa-mance est possible dans un autreSénégal”, affirme-t-il dans sa note.Ainsi, se dit-il disposé à “témoigner,dans les faits et la pratique, pour leMfdc qu'il incarne, de porter et dedéfendre les aspirations profondesdes populations casamançaises entoute légitimité mais dans la léga-lité”. En s'engageant à défendre les

intérêts des populations deZiguinchor d’une manière “plusresponsable, plus audacieuse, plusefficiente et plus soutenue”, Biaguicompte également apporter sapierre à l'émergence d'un “nouveautype de citoyen dans nos circons-criptions”, et “une véritable priseen charge, à l’échelle nationale”,d'un conflit qui a fait assez dedégâts.

FARA SYLLA (Correspondant, Saint-Louis)

Demba Diop alias Diopsy estla première tête de listenationale à fouler le sol de

Saint-Louis. Lui et les investis de laConvergence patriotique pour la jus-tice et l’équité (CPJE) se sont rendusau quartier Pikine, une localité qui,question insalubrité et assainisse-

ment, ressemble à Rebeuss où il estresponsable politique. Avec un tiersde l'électorat de la commune deSaint-Louis, Pikine souffre en effet detout : éclairage, insalubrité, eaux nau-séabondes avec le canal ouvert ins-tallé sous le régime de Wade lors dela restructuration dudit quartier. Diopsy n'a pas manqué de s'en

prendre aux autorités qu'il a accusées

de “manquer de vision et de pitié àl’endroit des populations”. C'était auxdéputés de Saint-Louis de prendre encharge ces problèmes, s'est-il offus-qué. “Hélas, ils passent tout leurtemps à applaudir à l’Assembléenationale pour les beaux yeux de leurformation politique”, a-t-il dit. C'estpourquoi “nous allons apporter larupture à l’hémicycle”, a promisl'homme d'affaires.Sans détours, la tête de liste natio-

nale de la CPJE a affirmé que son dis-cours fait peur aux nouvelles autori-tés. “Il n'est pas question de mettreentre les mains du chef de l'Etat tousles moyens pour museler le pays”, a-t-il défendu. “Il faut un équilibre

entre tous les pouvoirs pour que lepays soit solide au plan institution-nel”, a plaidé Diopsy.Avec Rose Wardini, deuxième sur

la liste nationale et présidente deMedisol international, et AmadouKane, président de l'Organisme natio-nal de coordination des activités devacances (ONCAV) et 4e vice-prési-dent de la Fédération sénégalaise defootball, c'est le choix du concret quia été fait. Ainsi les populations dePikine ont-elles eu droit à des consul-tations gratuites et des dons en médi-caments. A Thilogne dans le Fouta,les femmes ont été consultées au colde l'utérus avec “la totalité de la priseen charge”.

CHEIKH THIAM (Correspondant en banlieue)

“I l ne faut pas donner tout lepouvoir entre les mainsd’une seule personne, car

c’est ainsi que se créent les déséqui-libres et l’instabilité.” C’est la décla-ration faite hier par AbdourahimAgne, tête de liste nationale de lacoalition And taxawal askan wi(TAAW) lors d'un meeting aux

Parcelles Assainies. A en croire M.Agne, l’Assemblée nationale est tropprécieuse pour être remise entre lesmains d’un novice alors que lui dis-pose d'hommes compétents et expé-rimentés. “La coalition TAAW estcomposée de gens qui ont uneconnaissance réelle des problèmesque nous vivons dans une Assembléenationale, comme le députéMamadou Bamba Ndiaye (NDLR :

secrétaire général du MPS/SELAL.”Pour l'ancien socialiste devenu minis-tre sous Wade, “une expérience par-lementaire de 18 ans, président dugroupe parlementaire du Ps pendant10 ans, et président du Conseil régio-nal de Saint-Louis”, cela doit comp-ter dans une élection comme celledes législatives. Il a donc exhorté sesmilitants à changer de stratégie decampagne pour avoir le maximum dedéputés au niveau de l’hémicycle enprivilégiant les visites de proximité

dans les marchés, places publiques,maisons, etc.De son côté Abdoulaye Agne, tête

de liste départementale de TAAW, aappelé le peuple sénégalais à ne pasaccepter que le président de laRépublique batte campagne. “Macky(Sall) a l’Exécutif, donc d’autres per-sonnes non issues de son parti doi-vent contrôler le législatif, a indiquéAgne. “Donner une majorité à unparti au pouvoir est une chose dépas-sée, démodée.”

JEAN-MARIE BIAGUI, TÊTE DE LISTE DES VERTS À ZIGUINCHOR

“Après le maquis, il y a une autre vie”

LANCEMENT DE LA CAMPAGNEÉLECTORALE À THIÈS

Le PDS s'essaie à laméthode “diisoo”

C' est au quartier Carrièrede Thiès que le Comitéélectoral du Parti

démocratique sénégalais a lancé hiersa campagne électorale pour les élec-tions législatives du 1er juillet. Pourle département, six candidats ontété choisis dont deux sur la listenationale, compte tenu des proposi-tions de la base, informe-t-on. “Unchoix judicieux”, selon les responsa-bles libéraux pour qui ceux qui ontété choisis “sont des hommes dusérail”.

Les candidats vont faire cam-pagne dans les 15 collectivitéslocales du département à travers desvisites de proximité pour instaurer le“diisoo” (concertation) avec lesmilitants. “Il y a deux formes demanifestation dans un parti : lesproximités et les grands rassemble-ments”, explique Pape MousséDiop, coordinateur du Pds à Thiès.“Nous avons choisi la proximité caravec un meeting, vous réunissezmille personnes sur lesquelles vousn’avez pas 200 électeurs. Or, laproximité est la méthode la plusclassique et la plus conséquentepour gagner un électeur”, a ajouté leresponsable libéral.

Toutefois, le PDS dit s'être pré-paré à être sur deux fronts : “celuiconstitué autour de l'Alliance pourla République, et celui de nos ex-alliés regroupés dans la coalitionBenno Bokk Gis-Gis”, note PapeMoussé Diop. Estimant que la dissi-dence de Pape Diop et Cie ne leur apas porté préjudice, le responsablelocal du Pds n'en juge pas moinsnécessaire “d'affiner la stratégie” decombat “en fonction de la nouvelledonne”. Confiants en leur victoiredans le département de Thiès où“l’APR n’est pas représentative entant que parti “langaamu” (agrippéau parti Rewmi d'Idrissa Seck)”, leslibéraux de Thiès comptent renaîtrede leurs cendres après la débâcle du25 mars.

NDÈYE FATOU NIANG (Correspondante, Thiès)

LÉGISLATIVES 2012

SAINT-LOUIS

Diopsy, Wardini et Cie prêchent le concret

PARCELLES ASSAINIES

Abdourahim Agne étale son expérience comme gage

HUBERT SAGNA (Correspondant, Ziguinchor)

E n marge d’une rencontretenue dans les locaux del’ancienne mairie de

Ziguinchor, Abdoulaye Sidibé,chargé de communication à BokkGis-Gis de Ziguinchor, a indiquéque leur coalition a toutes leschances de remporter les législa-tives du 1er juillet dans le départe-ment. “Nous allons au combat pour

gagner”, a-t-il dit. Avec des atouts,a-t-il précisé, dont le “choix judi-cieux” des candidats. “Nous avonsSamba Gakou, un opérateur écono-mique que tout Ziguinchor connaîtpour son dévouement, sa disponibi-lité et sa générosité. Mais égale-ment Yaye Guèye, la présidente duForum des femmes de Ziguinchorqui réunit plus de 3000 adhé-rentes.” L’autre atout relevé estAbdoulaye Baldé lui-même, endépit du fait qu'il soit sur la liste

nationale. “Ziguinchor croit encoreen cette homme.” Ces propos ont été tenus à la fin

d’une rencontre des responsableset militants, hier à Ziguinchor. Larencontre avait pour objet de pré-senter aux militants le nouveau bul-letin de leur coalition avec lequel ilfaudra qu'ils se familiarisent.Ensuite, il fallait établir un pro-gramme d’activités, de partage detâches et de préparation destroupes. “Nous allons mener unecampagne de proximité pour expli-quer aux populations le sens desLégislatives, ses enjeux, mais aussipourquoi nous avons quitté le Pds”,a souligné Abdoulaye Sidibé.

ZIGUINCHOR

L'optimisme est de rigueur à BGG

Page 5: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

numéro 302• mardi 12 juin 2012

page 5

www.enqueteplus.com

MAMADOU NDIAYE(Correspondant, Linguère)

L a deuxième journée de lacampagne électorale pourles législatives du 1er juillet

2012 a vu la tournée de la tête defile de la coalition Bokk Gis-Gis(BGG) dans le département deLinguère. Mbeuleukhé, la vieillecité religieuse et non moins trèsrécente commune, a mis les petits

plats dans les grands pour réserverun accueil monstre à Pape DIOP,tête de liste nationale de BGG. Arrivé en fin d’après-midi, Pape

Diop, flanqué de Mamadou Seck, leprésident de l’Assemblée nationalesortant, n’a pas raté le chef del'Etat et son gouvernement. Qu’ilaccuse d’être “en campagne dégui-sée aux frais de la République”avec des “dépenses inutiles en car-burant, séjour hôtelier, etc.” lors duConseil des ministres décentralisé

de Saint-Louis. Dans son discoursde campagne, il a promis aux popu-lations du Sénégal en général et àceux du Djolof en particulier la revi-talisation des vallées fossiles, lebitumage de l’axe Dahra-Mbeuleukhé-Richard Toll... Enoutre, il s'est engagé à moderniserl’élevage en tant que “secteur stra-tégique” à travers lequel le Sénégalimporte 70 milliards en viande etproduits laitiers par an, “alors quele Djolof peut régler ce problème”.

Dopé par le ralliement de 17chefs de village sans doute remon-tés contre le retrait de leurs véhi-cules de fonction et de 9 conseil-lers ruraux, le chef de file de lacoalition BGG indique que la cam-pagne de Macky Sall, “déguisée ounon”, les laisse de marbre tant ilssont intéressés par le sort despopulations. Pour sa part, l’hôte dujour, le député sortant Aliou Dia, araillé son ex-allié Abdoulaye Wadequ’il a qualifié de “mourant” qu’ilsied de laisser au bord de la tombepour ne pas courir le risque d’êtreenterré avec lui. A Linguère, deuxième étape de

Bokk Gis-Gis dans le Djolof, unemarche bleue a été organisée entrela brigade de gendarmerie et la gareroutière, avant l'ultime étape deDahra.

LE DJOLOF PRIS D'ASSAUT PAR BOKK GIS-GIS

Pape Diop rallié par 17 chefs de village et 9 conseillers ruraux

MOUHAMED KHALY KÂNE (Correspondant, Mbour)

V enu battre campagne dans le départe-ment de Mbour, imam Mbaye Niang,tête de liste du Mouvement de la

réforme pour le développement social(MRDS-Yaakaar), a invité le président de laRépublique à adopter une position d'équidis-tance vis-à-vis des différentes formationspolitiques et à ne pas s'impliquer dans la pré-sente campagne, parce qu'étant le présidentde tous les Sénégalais.Passant toute la journée du lundi entre Joal

et Mbour, où il a procédé à des visites deproximité auprès de porteurs de voix (nota-bles, imams, chefs religieux), le leader duMRDS a rappelé à Macky Sall qu'il a toujoursdénoncé ces pratiques de confusion. “Leconseil que nous prodiguons au présidentMacky Sall, c'est qu'il fasse preuve de neu-

tralité vis-à-vis de toutes les formations poli-tiques”, a-t-il lancé. En outre, il a rappelé que “nous sommes

dans un pays démocratique où l'expérienceque nous avons est qu'une Assemblée natio-nale doit être plurielle”. Pour le conseillerprésidentiel en charge des Affaires reli-gieuses, “une majorité se doit d'être relative,afin que l'Exécutif se trouve obligée de négo-cier avec les autres forces politiques. C'estcela qui renforce la démocratie et fait desorte que le Président ou l'Éxécutif nedéborde pas”. Par ailleurs, et même si le tourisme est

créateur d'emplois au Sénégal, imam MbayeNiang estime que notre pays doit faire ensorte qu'il soit “sélectionné et encadré pourprotéger notre jeunesse et nos enfants”,comme en Tunisie. “Le MRDS est pour ledéveloppement des activités touristiques, enexploitant au maximum les potentialités dansce domaine, notamment la revalorisation des700 km de plage dont nous disposons, ainsique les stations balnéaires qui y sont implan-tées (…) mais avec une police des mœurs”, adéclaré l’Imam Niang. Il était en compagnie de plusieurs autres

candidats investis sur les différentes listesélectorales, dont oustaze Alioune Sall. Auquai de pêche où ils ont parlé avec les

acteurs du domaine, les membres du MRDSont rappelé à leurs interlocuteurs que lapêche reste un poumon de l'économie natio-nale pourvoyeuse de main d’œuvre.Sur un autre plan, imam Niang a défendu

les écoles coraniques. “Il n'est pas normalque des Sénégalais qui optent pour envoyerleurs enfants à l'école coranique soient obli-gés de les mettre dans des conditions déplo-rables, a-t-il dit. Donc l'Etat doit intervenird'abord pour les organiser et, ensuite, pourles doter d'infrastructures scolaires qui leurpermettent d'étudier dans de bonnes condi-tions.”

MBOUR - MRDS YAAKAAR

Imam Mbaye Niang pour un tourisme sélectionné et encadré

BIGUÉ BOB

L e journal de la campagne sepoursuit sur la RTS1. Lescandidats aux sièges de

députés ont profité de leur tempsd’antenne hier encore pour conti-nuer à décliner leurs ambitions. Telun leitmotiv, le chômage est décriépar la plupart des candidats. “Labanlieue vit un chômage endé-mique”, a constaté Me El HadjiDiouf (coalition Leeral) qui étaitdans la banlieue dakaroise. Lemême constat est fait par MamadouDiop Decroix qui était reçu àKédougou. “Si on divise le Sénégalen deux, la moitié des Sénégalais

n’a pas d’emplois”. Pour AmadouDoudou Sarr (Wàllu askan wi -photo), des solutions existent pourmettre fin au chômage dans notrepays. “Si on fait de ce problème unepriorité, il est possible de le régler.”Exemple : “l’exonération fiscaleestimée à 300 milliards de francsCfa pourrait venir à bout du chô-mage”, a expliqué l'ancien ministrede l'Intégration africaine. Dans le même sillage, Adama

Diallo (Synergie pour le progrès et ladémocratie) parle d’insérer lesjeunes dans l’emploi sans plus dedétails alors que Decroix dit avoirdes projets et programmes pourcela.

L’autre cheval de bataille des pré-tendants députés, c'est la ruptureavec l'ancienne Assemblée natio-nale. Quand Serigne Mansour SyDjamil (coalition Bés Du Niak) rêvede “députés courageux et capablesde restaurer la plénitude du peu-ple”, Alassane Ndoye (coalitionDéggo Suxxali Transport akCommerce) défend “une Assemblée

nationale digne”. Raison pourlaquelle Diopsy de Convergencenationale pour l’équité et la démo-cratie estime qu’il “faut changer lacomposition” du Parlement. “Alternance générationnelle”,

c'est ce que propose la tête de listedu Mouvement patriotique Faxasde la région de Thiès. Mais pourDiégane Sène (URD), il faut deshommes d'Etat à l'Assembléenationale alors qu'AbdoulayeMakhtar Diop (Parti de la véritépour le développement) juge indis-pensable de maîtriser “les chartes

qui lient l’Assemblée nationale augouvernement”. Les audits et l’enrichissement

illicite sont encore revenus hierdans les débats. L’Urd a tenté deblanchir son leader. “Djibo Kâ gèredes milliards depuis 1980”, adéclaré Diégane Sène. Et sur untout autre domaine, Ndella MadiorDiouf (Pétaw) s'est prononcée pourl’augmentation des abattoirs duSénégal, au nombre de sept. “Troppeu pour un pays de 14 régions”, a-t-elle soutenu.

TÉLÉ CAMPAGNE - DEUXIÈME JOUR

Du chômage des jeunes au principe de rupture

LÉGISLATIVES 2012

Voulez-vous avoir de larges informations sur les plaies béantes et l’éten-due des dégâts de la longue gouvernance des Wade qui est en train delivrer ses secrets ? Lisez le dernier livre de Mody Niang, “Le clan desWade : accaparements, mépris et vanité”, désormais en vente libredans les différentes librairies et les kiosques de l’Adp (à Dakar et à l’inté-rieur du pays)! Vous vous ferez alors une idée de la manière cavalièredont des bandits de grands chemins ont pillé des pans entiers de nosmaigres ressources, abîmé nos institutions et substitué sans état d’âmeleurs prébendes fétides à nos valeurs fondamentales. Prix du livre : 7000 francs

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Page 6: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

numéro 302• mardi 12 juin 2012

page 6

www.enqueteplus.com

CMJN

LÉGISLATIVES 2012

PAPE MOUSSA GUÈYE (Correspondant, Rufisque)

T out le monde présageait quece lundi était celui de tous lesdangers, avec des affronte-

ments prévisibles entre libéraux etgendarmes en faction devant leslocaux de l'entreprise TSE àDiamniadio, où un des hangars del'homme d'affaires Cheikh Amarabrite sept véhicules dont le PDS sedit propriétaire. C’est peut-être cerisque qui a conduit la gendarmerie àmobiliser environ près d’une centained’éléments fortement armés, enmajorité repliés à l’intérieur dudomaine.

À 10 heures, des militants et res-ponsables du Parti démocratiquesénégalais étaient déjà sur place.Comme s’il était plus déterminé quetous les autres, Baye Moussé Baalias Bro est le premier à débarquer.Surpris, il l'est quand le lieutenanten faction devant le portail dudomaine appartenant à la Directionde l’Hydraulique et “prêté” à Amarlui refuse net l’entrée. A cet instant,un reporter-photographe tenterad’immortaliser la scène pendantqu'un autre cameraman l’imitait ;deux actes qui irritent les gen-darmes qui s'empressent de saisirles matériels de nos confrères etd'effacer les éléments pris en photoet filmés.Pendant ce temps, Bro est tou-

jours à côté de son véhicule, face auportail, en compagnie de trois grosbras assez discrets. Plus tard, ilssont rejoints par Farba Senghor dontles tentatives pour convaincre lespandores échouent. “Nous avons

l’intention de récupérer les véhi-cules qui appartiennent au prési-dent Abdoulaye Wade puisqu’ils ontété importées des Etats-Unis, et j’aipar devers moi les connaisse-ments”, explique l'ancien ministredes Transports aériens. A l'intentiondes journalistes, Farba Senghor seveut plus persuasif. “Vous pouvezlire que les sept véhicules appartien-nent au secrétaire général nationalet sont de marque Ford. C’est ce quise trouve sur les cartes grises quisont avec nous.”

Farba Senghor, l'intérimairePrincipal interlocuteur des gen-

darmes, Ousmane Ngom est invisiblesur les lieux, et c'est Farba Senghorqui en donne la raison. “Il est parti cematin rencontrer le général Abdou-laye Fall, Haut commandant de lagendarmerie, pour lui montrer lespreuves.” Moment choisi pour atta-quer le président de la République.“La provocation ne sert à rien, noussommes dans un pays en développe-ment. Elle peut déboucher sur uneinstabilité... C'est pourquoi MackySall doit gouverner dans la transpa-rence et la sérénité et laisser àchaque Sénégalais le soin de s’épa-nouir dans ses activités.” L'ex--- propagandiste du PDS est d'autantirrité que, dans le même temps, desdizaines de véhicules auraient étémis à la disposition de Benno BokkYaakaar pour la campagne électorale. 11 heures. Le secrétaire général de

l’Union des jeunesses travaillistes(UJTL) arrive sur les lieux à bord d’un4x4 flambant neuf, lui aussi accom-pagné de gros bras qui lui serventd’escorte. Il est suivi quelquesminutes après par la député sortanteAstel Sall de Podor. Tout ce beaumonde va se tourner les pouces sousun soleil de plomb, devant les gen-darmes à la vigilance renforcée.

Oumar Sarr frôle une agression13h20. Les choses commencent à

devenir sérieuses lorsque quatregrosses cylindrées viennent station-ner devant les gendarmes. Ces der-niers établissent alors au quart detour un cordon de sécurité. Des véhi-cules, descendent Oumar Sarr etAliou Sow qui, avec leurs proches,marchent en direction du gradé coor-donnateur des opérations. Ils se heur-tent au barrage de sécurité. OumarSarr prend la parole : “Où se trouvevotre chef ? Où est-il ?”, demande-t-ilavec insistance. Le lieutenant despandores est juste entraperçu, der-rière ses hommes. “Nous sommes encampagne électorale et comme il y anotre camion de sonorisation qui estlà, nous devons l’amener à Kébémeret à Saint-Louis, explique le maire deDagana et tête de liste nationale duPDS. Nous n’avons pas pu l’utiliserhier à Mbacké, j’espère que nouspourrons l’utiliser aujourd’hui.”“Quel camion ?” lui demande le lieu-tenant. “Notre camion de sonorisa-tion, celui du Parti démocratiquesénégalais”, réplique le libéral, sou-rire aux lèvres.

“Les instructions sont fermes”D'une manière ferme, le pandore

lui rappelle que personne ne doitentrer dans le domaine. “Les instruc-tions sont fermes”. Excédé, le coor-donnateur général du Pds sembleabattu et se lâche : “Vous voulez nousempêcher de faire notre campagne.Aujourd’hui, nous nous sommes pré-parés pour emmener notre matérielde sono. Hier, notre sonorisationn’était pas des meilleures. Ce qui lesintéresse, c’est de nous empêcher defaire la campagne électorale.” C’estau moment où il tente de livrer unedéclaration à la presse que les gen-darmes lancent la charge pour déga-ger la foule grandissante. “Voilà qu’ilssont en train de nous attaquer”,s’écrie Oumar Sarr.

Les constats de BroIrrités, des militants libéraux se

mettent en colère et traitent le prési-dent de la République de tous lesnoms. N’eussent été ses accompa-gnateurs, Oumar Sarr aurait été vio-lenté quelque part. Un membre duPDS lui dit : “Monsieur le ministre,vous n’êtes pas venu pour la violence,mais pour récupérer vos véhicules.Vous avez le droit de rester. Noussommes dans quel pays mainte-nant ?” Là, Bro entre en scène pour dire au

responsable politique : “Tu es témoinde ce qui se passe. Nous sommesvenus pour la paix, mais il se trouvequ’on leur a donné des instructions etils veulent nous brutaliser. Vous, de ladirection du parti, vous avez vu etentendu.” L'ancien ministre prend lerelais : “Nous allons prendre les dis-positions pour riposter. S’ils cher-chent aussi une confrontation poli-tique, sur ce terrain-là, nous seronsencore présents”. Pour quitter leslieux, le maire de Dagana dit devoiraller à Kébémer et Saint-Louis où ilest attendu. “Nous sommes obligésde louer des camions pour faire notrecampagne”, souligne-t-il. “Nousprendrons nos camions d’unemanière ou d’une autre”, promet-il.

Les vains assauts d’Ousmane Ngom 13h40. L’ancien ministre de

l’Intérieur est le dernier à joindre legroupe de la direction nationale duPDS. Briefé par Oumar Sarr, il tente àson tour de négocier avec les gen-darmes, documents à l'appui. Envain. “Ces véhicules devaient être uti-lisés avant le démarrage de la cam-pagne électorale. Nous avons subi ungrand préjudice mais avons voulujusqu’au bout utiliser les voies dedroit. En droit, en matière de meuble,possession vaut titre”, indique-t-il.Samedi, les forces de l’ordre leuravaient signifié vouloir procéder à desvérifications, explique Me Ngom.Mais “officieusement, c’étaient desvérifications douanières pour voir sinous avions payé ou non les droits dedouane. Comme nous sommes léga-listes et hommes de paix, nous avonsaccepté d’attendre aujourd’hui lundi(NDLR : hier) pour que l’Etat puisseprocéder à ces vérifications... Dèshier soir, nous aussi de notre côté,nous avons pu obtenir tous les docu-ments, c'est-à-dire les certificats demise à la consommation”.

Prochaine étape, avec Wade ?Résolu à passer par la “légalité”,

Me Ousmane Ngom se veut patient.“Nous allons encore attendre un peuet montrer notre bonne volonté etnotre esprit de paix. S’il n’y a pas deréaction, nous vous dirons la pro-chaine étape”. Pendant près de trois heures d'hor-

loge, lui et les autres campent sous lechaud soleil de Diamniadio. Non sansun dernier essai. Encore en vain. Lamort dans l’âme, il confie : “C'est unacharnement inacceptable et incom-préhensible parce qu’on aurait pupenser que c’était de bonne foi queces véhicules avaient été retenus ici

tant qu’on n'avait pas fourni tous lesjustificatifs nécessaires.” En attendant de “rendre compte” à

la direction du PDS, Me Ngom faitsavoir qu'ils ne tomberont pas dans lepiège ou dans l’agenda des gens quiveulent les empêcher de faire cam-pagne ou qui veulent les affaiblir enles immobilisant là en même tempsque leurs véhicules. Une décisionsera prise, dit-il. “Il y aura une suitepolitique d’abord, et peut-être unesuite judiciaire après (…) si la situa-tion ne se décante pas d’ici mer-credi.” Avec Me Wade en tête destroupes ?

IMPASSE DANS L'AFFAIRE DES VÉHICULES SAISIS À DIAMNIADIO La confrontation n'a pas eu lieu à Diamniadio entre les responsables du PDS et les gendarmes préposés à la garde des sept véhicules saisis par les autorités. Sous la houlette de Me Ousmane Ngom,entouré de Farba Senghor, Oumar Sarr, Aliou Sow, Bara Gaye, les libéraux ont encore accepté de patienter jusqu'à demain pour rentrer dans leurs droits...

Le PDS patiente jusqu'à demain mercredi

VÉHICULES SUPPOSÉS APPARTENIR AU PDSLa Présidence parlede “gesticulations et de foucades”

Le président de la Républiquese veut ferme face aux “gesti-culations et foucades tendant

à instaurer des troubles à l’ordrepublic”, mais surtout à “détourner lechef de l’Etat des attentes des popula-tions”. Macky Sall fait savoir aux“individus se réclamant du Partidémocratique sénégalais (PDS), quiont “entrepris depuis quelques joursde provoquer les forces de l’ordre encharge de la sécurisation d’un hangarsis à Diamniadio et où sont parquésdes véhicules”, qu’ils “se heurteront àl’impartiale sérénité d’une adminis-tration qui ne saurait céder à la pres-sion”, lit-on dans un communiquéparvenu à EnQuête. La même sourcerappelle que “ce lot de véhicules, dontcertains relevaient de l’escorte prési-dentielle”, font l’objet “d’une enquêtepour la détermination de leur appar-tenance et leur mode d’acquisition”entreprise depuis quelques semaines,et qui a “permis de retrouver plus decinq cents véhicules que détenaientdes personnalités n’en ayant pas droit,ou n’en ayant plus droit”. Ces véhi-cules, indique la Présidence de laRépublique, font l’objet de “réaffecta-tion (…) au bénéfice des institutionset attributaires légaux”.

Toutefois, comme cela a déjà étéannoncé par le Secrétaire général de laPrésidence de la République, le 30mai 2012 , “tout véhicule en règle serarestitué à son légitime propriétaire (…) au fur et à mesure de l’établisse-ment de l’appartenance et de la vérifi-cation de l’acquittement des droitsenvers l’administration”. S’agissantdes “cas litigieux” des “investigationsplus poussées” se feront “dans unesprit de sauvegarde des biens del’Etat, et des droits individuels”.

DAOUDA GBAYA

REPORTAGE

Ousmane Ngom en conciliabules

Les gendarmes en tenue de combat devant le hangar des véhicules

Page 7: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

CMJN

numéro 302• mardi 12 juin 2012

page 7

www.enqueteplus.com

SOCIÉTÉ

PAR FATOU SY & SOPHIANE BENGELOUN

En tant que juge, que pensez-vousde cette session ?La particularité de cette session est

qu’on n’a pas enrôlé d’histoires dedrogue. On a enrôlé des cas de volsaggravés, ce qu’onappelle communément“agressions”. Ces ditsvols, compte tenu d’un certain nom-bre de circonstances, sont desaffaires criminelles, allant de l’infan-ticide aux meurtres à proprement parler.

Y a-t-il une affaire qui vous a plusmarqué que les autres ?Je ne dirais pas qu’il y a eu d’af-

faire en particulier… Ce qui m’a tou-ché, par contre, c’est que dans nom-bre de dossiers jugés, il s’agissaitd’accusés ayant eu une enfance diffi-cile. Il y en a certains que j’ai mêmeeu à connaître du temps où j’officiaisau tribunal des mineurs. Ce qui mefait penser, quelque part, que le sys-tème éducatif a failli et explique laprécarité dans laquelle vivent lesenfants de la banlieue. En les enten-dant parler, on se rend compte qu’ilssont sans remords. C’est comme s’ilsprenaient une revanche sur lasociété. Parce que, ne pouvant pasadmettre que pour eux, la seule voiede sortie, à l’heure actuelle, soit lefoot ou la lutte. S’ils ne sont ni lut-teurs, ni footballeurs, parce que pasphysiquement dotés pour l’être, queleur reste-t-il ? Ne pas aller àl’école, ne pas avoir de métier, seréveiller le matin sans avoir de quoimanger ? Comme disait un de vosconfrères, ils se disent qu’ils ont undestin forclos. Ils se sont résignés et

ont déserté complètement la société.Ils n’ont plus d’espoir et, en dehorsde leurs activités délictuelles, ils nesavent rien faire. Parce que, c’est del’argent facile. Il y a des gens qui ontété agressés sur la Corniche, qui ontété dépouillés. Et le discours qu’ils

(les agresseurs) sou-tiennent, parfois : c'estincroyable ! Ils se

disent que ''tous les gens qui habitentSacré-Cœur, Sicap… sont desvoleurs. Nous, on va venir un jouroccuper leur quartier, par force, parceque tout l’argent qu’ils ont, ils l’ontvolé. Ce n’est pas normal que nosparents trinquent dans les inonda-tions et que nous ne puissions pasassurer les trois normaux''. C’est unerévolte qu’ils sont en train d’exprimer,même si c’est de façon malheureuse,en attentant à la vie des gens qui sontquand même innocents. Les victimesne sont pas responsables de leur sort,mais ils mettent tout le monde dansle même sac, en se disant que si leurmonde est pourri, ce sont les autresqui leur ont imposé cet enfer. Mêmesi la peine de mort est ré-instituée, onne peut pas les empêcher de récidi-ver.

Qu'est-ce qui explique cette vio-lence?Tant qu'il n'y a pas de politiques

d’emplois qui intéressent les jeunes àla base, au lieu de les laisser, les yeuxrivés sur la lutte et le football ; mêmeavec la lutte, seule une centaine delutteurs obtient un combat sur desmilliers. Pareil pour le football. Car, ily a 20 ou 30 qui émergent, le restes'exprime dans les Navétanes. Et cen’est pas grâce au sandwich ou au‘’laax’’ (bouillie avec du lait caillé)

qu’ils mangent qu’ils vont explosersur le terrain. Il y a tout un tas dechoses à faire dans la banlieue. Il faut le régler parce que ces

jeunes-là, ce sont des bombes ambu-lantes. Ces jeunes-là n’ont pas d’étatd’âme. Ils n’en ont que pour leurcompagnon qu’ils ont tué lors d’unebagarre. Mais si c’est une personneavec qui ils n’ont aucun lien, ils n’ontaucun sentiment. En bons bandits, ilsse mettent à sangloter à la barre.Comme ils ont le réflexe criminel, ilsutilisent le couteau lors des bagarres.C’est pourquoi on a tendance à dis-qualifier les meurtres en coups etblessures volontaires ayant entraînéla mort sans intention de la donner. Jepense que la pauvreté peut expliquerune certaine révolte. Peut-être qu'il ya la faillite de l’éducation aussi et unpeu de tout.

Que faut-il faire, selon vous ?Je pense qu’il est temps de repen-

ser toute la structure de notre systèmeéducatif… l’État a signé tout un nom-bre de conventions sur les droits del’Enfant, mais je pense que ce qu’onfait, avec ces condamnations, c’estplus administrer un ''remède'' qued’endiguer le mal à la source. Il nousfaut des politiques préventives, surtoutpour les enfants en danger moral ou enconflit avec la loi. C’est seulementainsi qu’on peut arrêter la saignée. Cen’est pas en infligeant des peines deperpétuité… Peut-être à l’annonce, çafait peur, mais c’est rejeter le pro-blème que posent ces jeunes.

Et que faire contre la récidive ?Tout le monde sait qu’il y a un juge

d’aménagement des peines. Desannées de prison peuvent donner letemps à un détenu, si on l’encadrebien, de méditer sur ses actionset d’apprendre un métier. À l’issue decette période, le juge d’aménagementdes peines peut estimer qu’il a donnédes gages suffisants de réinsertionsociale et réaménager sa peine pourqu’il puisse un jour sortir de prison. Iln’y a pas de criminels nés. Une per-sonne n’est jamais perdue. Chaqueêtre humain a des capacités de réa-daptation. Ce qu’il faut, c’est prendrela peine de chercher la voie qui lesintéresse et les orienter dessus.

L’avenir n’est-il pas plombé, pourdes jeunes condamnés à la perpé-tuité ou à de longues peines ? Est-ce qu’ils ont la possibilité d’appren-dre un métier ? Quelqu’un qui en a pour 20 ans de

travaux forcés peut être docteur enDroit ou autre chose. C’est ce qui se

passe en Europe. Il faut qu’on tendevers cela. Perpète est traumatisantsur l’instant. La personne qui entendcette sentence a l’impression qu’onl’envoie au bagne à Robben Island ouqu’il est exilé à l’Île des Madeleines.C’est fini cela. Il y a toute une admi-nistration derrière, comme le juge del’aménagement des peines. On est entrain de réfléchir. Il faut arriver à ceque les gens, une fois sortis de prison,puissent aller conscientiser lesjeunes. Parce que de par leur par-cours, ils connaissent les rigueurs dela prison, ce qui les avait emmenéslà-bas. Ils pourront leur conseiller dechercher du travail. Il faut responsa-biliser ces jeunes de la banlieue, lesconfier à des centres de sauvegardepour qu’ils apprennent un métier.

Pourquoi l’agresseur est condamnéaux travaux forcés à perpétuité,même s’il ne tue pas sa victime ?Alors qu’une personne qui ôte la vied’une autre peut s’en tirer avecquelques années d’emprisonne-ment ?Pour clarifier les choses, disons

qu’un vol aggravé est commis avec uncertain nombre de circonstances : lanuit, l'usage d’armes… Et ces cir-constances, même s’il n’y a pas mortd’homme, à la suite de l’agression,sont punies par la perpétuité.Maintenant, s’il y a mort d’homme ous’il y a interruption temporaire de tra-vail, c’est-à-dire, si l’on a blessé lavictime, c’est la peine de mort. Mais,comme il n’y a plus de peine de mort,on se rabat sur la perpétuité. L’articlequi réprime ces genres de vols inter-dit aux juges de chercher des circons-tances atténuantes à celui qui lescommet. C’est une interdiction de parla loi. Le juge a les mains liées. Il nepeut que condamner à la perpétuité.On ne donne pas de gaîté de cœur cegenre de peine. Tout ce qu’il peutchercher pour aider l’accusé, ce sontles excuses absolutoires, comme lalégitime défense.

C’est quoi les travaux forcés ?Cela veut dire que le condamné va

travailler pour l’État, mais il sera rému-néré. Ce sont des travaux que l’admi-nistration va lui donner, mais il s’agitde dette qu’il va payer à la société.

Parlons de la grâce, car il arrive quedes prévenus qui en bénéficientrécidivent. Est-ce-à dire que lesconditions d’octroi ne sont pas res-pectées ?Il faut tout un dossier avant d’arri-

ver à l’octroi de la grâce. Il faut suivrela personne. Il faut que les assistantssociaux fassent leur part de la procé-dure… Généralement, ceux qui béné-ficient de la grâce sont les coupablesd’infanticide. C’est un crime telle-ment pathétique, une femme qui tueson enfant, parce qu’elle ne peut pasen assumer la charge, qu’on trouvehabituellement assez de motifs pourla comprendre.

Certains de vos collègues estimentque l’infanticide a tendance à êtrebanalisé, à cause de la peine de 5ans de travaux forcés infligée géné-

ralement aux accusées. Partagez-vous cet avis et quelle solution pré-conisez-vous ? Pour l’infanticide, on a l’impres-

sion qu’il y a un tarif. C’est cinq ansautomatiquement. Pourtant la loi ditqu'on peut même aller jusqu’aux tra-vaux forcés à perpétuité. Ce qui enfait un meurtre particulier, c’est qu'ona tué un nouveau-né, mais on n’en apas moins tué une personne humainequi ne peut se défendre et dans desconditions parfois atroces. Seule-ment les auteurs de ce genre decrime ne sont pas des délinquantsnotoires. Ce sont les circonstances dela vie qui ont fait qu’elles ont attentéà la vie de leur enfant. Mais, on nevoit jamais une femme qui a commisun infanticide récidiver. D’ailleurs,même la personne qui a tué est vic-time. Il n’y a que les agresseurs quireviennent.

Certains cas d’infanticide sontquand même assez barbares,comme l’accusée Khady Diouf quia mis son enfant dans un cageotrempli de bris de verre avant de lepoignarder …J’en conviens parfaitement. Vous

ne pouvez même pas imaginer cequ’un individu est capable de faire.Il y a des gens qui font pire, et peut-être sans être, au moment du crime,dans un état de lucidité assez grandpour comprendre ce qu’ils sont entrain de faire. La dame en question,je suis sûr que dans son for intérieur,elle a regretté ce qu’elle a fait, par lasuite. Parce qu’on sait qu’elle a déjàeu des enfants, sans avoir éprouvé lanécessité d’attenter à leur vie.Pourquoi l’a-t-elle fait cette fois-ci ?La particularité des Assises, ce n’estpas l’acte en tant que tel, maisessayer de l’expliquer par rapport auparcours de la personne (éducation,métier, rapports avec son entourage,ses ressources... C’est pour cela qu’ily a l’enquête de personnalité.Personnellement, je pense que cesont ces éléments objectifs quiexpliquent mieux l’acte, que l’actelui-même dans sa froideur ou samonstruosité. On est tous des êtreshumains, on peut comprendre ;mais chercher à justifier l’acte, c’estvoir le mobile, parce que l’intentionn’est pas le mobile. L’intention,c’est le fait de vouloir attenter à lavie d’autrui. Le mobile, c’est le pour-quoi. Le pourquoi, ce n’est pas unproblème. (À suivre)

ANDRE BOB SÈNE, PRÉSIDENT DE LA 2nd SESSION DE LA COUR D’ASSISES Président de la 4ème Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar, André Bob Sène a pré-sidé la seconde session de la Cour d’assises de Dakar. Dans cet entretien accordé à EnQuête, le jugetire un bilan de la session, abordant la question de l’insécurité, tout en interpellant le gouvernementsur ces ‘’bombes ambulantes’’ que sont les jeunes délinquants de la banlieue.

“Les jeunes de la banlieuesont des bombes ambulantes”

ENTRETIEN

Page 8: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

page 8

numéro 302• mardi 12 juin 2012www.enqueteplus.com

ECO / SOCIAL

UNIVERSITÉ DE BAMBEYLes étudiants en Santé commu-nautaire exigent unstatut professionnel

L es étudiants de l’universitéAlioune Diop de Bambey,inscrits dans la filière Santé

communautaire, attendent un sta-tut qu’ils ne voient toujours pas. Cequi est à l’origine de leur mouve-ment d’humeur hier. En effet, ils ontarpenté les rues de ce temple dusavoir pour montrer leur désespoirface à ce qu’ils ont appelé le manquede considération dont ils sont vic-times depuis la création de cettefilière à l’université de Bambey. ‘’Ilest temps d’arrêter de sacrifier l’ave-nir des milliers d’étudiants quiconstituent l’espoir d’une famille etde toute une communauté’’, ont-ilsclamé en chœur, avant de promettreune plainte contre les initiateurs decette filière. ‘’Nous allons traduireen justice ceux qui ont créé cettefilière’’, tonnent les étudiants nonsans menacer dans les jours à venirde prendre la route pour retrouver leprésident Macky Sall au Palais. Ilsn’écartent pas non plus d’observerune grève sous peu.

La santé communautaire est défi-nie, selon les étudiants, en cestermes : ‘’Le concept de santé com-munautaire désigne une approchede résolution locale des problèmesde santé des populations avec leurpleine participation à toutes lesétapes du processus, allant de l’iden-tification des problèmes de santé, lamise en œuvre, jusqu’à l’évaluationdes programmes de santé.’’ Malgrétout, ces étudiants ne sont pas insé-rés dans le tissu socio-économiquedu Sénégal.  ‘’Malheureusement,cette matière grise produite parl’UFR Santé communautaire depuislors n’est utilisée que par une infimepartie des pouvoirs privés’’, regret-tent ces étudiants. ‘’Le présidentMacky Sall est venu ici à Bambey,nous lui avons fait part de nos pro-blèmes, il avait pris l’engagement detrouver une solution à ce problème,une fois élu, mais depuis lors hélas,rien n’y fait’’, renchérissent ces étu-diants.

Selon ces étudiants tout en rougece lundi devant le restaurant univer-sitaire, depuis sa création, la filièrede Santé communautaire est gangre-née par des problèmes majeurs.Cette filière ne donne pas la chanceà la plupart de ses étudiants d’effec-tuer le master. Seul 19 à 25% ontaccès au master, les 75 % restantsn’ont pas la possibilité de poursuivreleurs études car l’unité de formationn’existe qu’à Bambey. Pis, ils peinentà s’insérer dans le marché de l’emploiparce que ne disposant pas de statutprofessionnel officiel permettantune reconnaissance de leur qualifi-cation.

BABACAR DIOUF (Correspondant, Bambey)

ALIOU NGAMBY NDIAYE

L es caisses de l'État sontprincipalement alimentéespar les recettes fiscales pro-

venant du travail de la Directiongénérale des impôts et desdomaines. En attestent les proposd'Amadou Tidiane Ba, le Directeurgénéral de la DGID, hier, lors de lavisite du ministre de l'Économie etdes Finances, Amadou Kane et duministre délégué chargé du Budget,Abdoulaye Daouda Diallo. En effet,pour l'année 2001, la DGID aassuré les 2/3 des recettes de l'État.Soit 830 milliards de francs Cfa. ''L’année dernière, nous avons

réalisé globalement 830 milliardsde recettes brutes. Et si on y enlèveles taxes, on est à 815 milliardssoit les 2/3 des recettes fiscalesavec une légère moins-value de 5

milliards'', a expliqué M. Ba quifixe le cap pour l'année 2012 :''Cette année, nous avons un objec-tif de 911 milliards de francs derecettes. Le contexte est difficile etil nous appartient de veiller à ceque le service soit au point et àatteindre cet objectif que nous pou-vons réussir avec la déterminationde nos agents''. Ce qui fait dire àAmadou Kane, le ministre del'Économie et des Finances que laDGID doit renouer avec ses objec-tifs dès 2012-2013, pour permet-tre à notre pays d'avoir un niveau dedéveloppement stable. ''Noussommes dans une ère de transpa-rence où les valeurs d'éthique quifont la fierté de notre entreprisedoivent être renouvelées. C'estcette administration que nous vou-lons retrouver pour aller vers unecroissance accélérée et tenir notre

rang en Afrique de l'Ouest'', a sou-tenu M. Kane. Dans un autre domaine, Amadou

BA a annoncé pour le 1er janvier2013 l'entrée en vigueur du nou-veau Code général des impôts. CeCode, d'après le DGID, vise unerationalisation des dépenses fis-cales et une baisse de la fiscalitésur le revenu des personnes. ''C'esteffectif et très bientôt, nous allonscommencer le processus de vulga-risation avec le secteur privé.Aujourd'hui, le système de détermi-nation des impôts sur les personnesest assez complexe et l'objectif estde simplifier le code'', informeAmadou Kane.

Amélioration de la situation des agentsPar ailleurs, les agents des impôts

et domaines souhaitent une améliora-tion de leur situation. Le syndicat adéjà fixé un rendez-vous avec le minis-tre de l'Économie et des Finances,pour lui faire part d'un certain nombrede questions auxquels sont confrontésles agents des impôts et domaines.Selon le secrétaire général du syndi-cat, Waly Diouf Bodian, les agents desimpôts et domaines veulent discuteravec le ministre sur l'impact de la nou-velle gouvernance sur la Directiongénérale des impôts et domaines, lagestion elle-même et sur le dossierrevendicatif du syndicat des agents.

VIVIANE DIATTA

É liminer le travail des enfantsà l'horizon 2016. C'est leprincipal objectif du Bureau

international du travail (BIT), qui atenu hier une conférence de presseen prélude à la journée mondiale delutte contre le travail des enfantsaujourd'hui. En effet, 1 378 524enfants au Sénégal sont impliquésdans le travail dont 475 000 dansdes activités à abolir. Ces enfantsdevraient être à l'école pour recevoir

une éducation et acquérir des compé-tences. Pour ce faire, le BIT compteadopter un Cadre national de luttecontre le travail des enfants.Selon Fatimata Sarr, Coordon-

natrice nationale du projet du BIT deprévention et de lutte contre le travaildes enfants en Afrique de l'Ouest, enentrant dans le marché du travail pré-maturément, ces enfants sont privésd'une éducation pouvant aider leursfamilles à sortir du cycle de la pau-vreté. ''Le travail des enfants est ennet recul dans le monde sauf en

Afrique subsaharienne. Cela est dû àla pauvreté et à la pandémie du SIDA.Plusieurs enfants sont obligés, aprèsavoir perdu leurs parents, de travaillerpour survivre. Au Sénégal, plus de475 000 enfants sont dans des tra-vaux dits dommageables'', a soulignéMme Sarr. La journée mondiale contre le tra-

vail des enfants met en avant la sen-sibilisation et l'application desconventions ratifiées n°138 (portantsur l'âge minimum) et 182 (sur lespires formes de travail des enfants)pour combattre ce fléau. ''Il est biende ratifier les conventions, mais ilfaut les appliquer'', a répété MmeSarr. A l'en croire, le Cadre national adéjà été mise en œuvre dans la régionde Saint-Louis et à Guet-Ndar parl'inscription de 300 élèves dans desécoles et leur prise en charge.

La pauvreté et la pandémie du Sida en causePour Ibra Ndoye, Coordonnateur de

la cellule nationale de lutte contre letravail des enfants du Ministère de laFonction publique, le travail desenfants constitue un ensemble dephénomènes par lesquels il y a descontingences sociales, culturelles,

économiques qui font que c'est diffi-cile de régler ce problème. ''Lorsqu'onparle du travail des enfants, il fautremonter aux causes. Et les parentsont une certaine perception. Ce quifait que l'enfant est mis à contribu-tion au niveau de la société très tôt.Dès que des conflits surviennentdans la famille, ils font une rupture etles enfants sont obligés de travaillerprématurément. On ne peut pas lut-ter contre le travail des enfants sanslutter contre la pauvreté'', a-t-il pré-cisé. Avant de poursuivre : ''Nousavons revisité le cadre national delutte contre le travail des enfants. Ils'agira juste de l'adopter politique-ment pour que ça soit un documentde référence pour tous les acteursafin d'éliminer ce fléau à l’horizon2016. Parce que quand l’État a rati-fié les convention en 1999 et en2000, il y a eu une volonté politiquede sa part''. Par ailleurs, Cheikh Fall, président

du comité intersyndical de luttecontre les pires formes du travail desenfants, met l'accent sur ces pra-tiques qui nuisent à la santé de cesmineurs. Selon lui, le taux d'enfantstravailleurs augmente de plus enplus. Et pour atteindre l'objectif fixé,il faut une volonté politique. “Avec lesconséquences de la crise écono-mique, les enfant sont utilisés à desfins de prostitution, de production dematériel pornographique, dans la pro-duction et le trafic des stupéfiants,entre autres. Ces travaux sont suscep-tibles de nuire à la santé, à la sécuritéou à la moralité de l'enfant'', a fustigéM. Fall.

AVEC 830 MILLIARDS DE RECETTE EN 2011Le ministre de l'économie et des finances, Amadou Kane veut accompagner la Direction générale des impôts et domaines (DGID)à maintenir ses bons résultats. Il annonce le code général des im-pôts. Il faut dire que la DGID collecte les 2/3 du budget de l'État.

La DGID, premièreà la caisse

TRAVAIL DES MINEURS AU SÉNÉGAL

Plus d'un million d'enfants actifs, 475 000 dans des travaux dommageablesLe Bureau national du travail (BIT) compte adopter un Cadre national de lutte contre le travail desenfants, afin d'éradiquer ce fléau d'ici 2016, qui implique au Sénégal 1 378 524 enfants.

De gauche à droite Amadou Kane (ministre des Finances), Abdoulaye Daouda Diallo (ministre du budget) et Amadou Bâ (DGID)

Page 9: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

SERVICES & LOISIRS page 9

numéro 302• mardi 12 juin 2012www.enqueteplus.com

HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°285 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°237

SUDOKU N°234

“La gourmandise commencequand on n'a plus faim.”

ALPHONSE DAUDET

“Le mariage est comme une place assiégée ; ceux qui sont dehors veulenty entrer et ceux qui sont dedans veulenten sortir.”

PROVERBE CHINOIS

Citatio

ns

Foudre ou baril

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:40• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:47• Guéwé : 20:47

Prières

Un gars sort du bar en titubant.Un véritable désastre !

Il lui faut 5 bonnes minutespour retrouver sa voiture, 5 autres pour trouver la clé, nonsans être tombé 2 ou 3 fois. Aubout du parking, des policiersregardent la scène, médusés.

Il faut encore un bon momentpour que le gars réussisse àfaire démarrer le moteur, quis'éteint tout de suite après.Pendant ce temps, ses amissortent du bar, cognent à savitre et lui souhaitent bonnenuit. Ca ne va pas bien pour lui,mais il chante quand même, affalé à sa portière, la fenêtreouverte !...

Finalement, au bout d'unebonne demi-heure, il réussit àrelancer le moteur, et il com-mence à rouler.

Immédiatement, les policiers allument leur gyrophare, le blo-quent avec leur voiture, et lemettent en état d'arrestation. Ilslui demandent alors de soufflerdans le ballon, et là, surprise :zéro ! rien de rien... Pas unegoutte d'alcool ! RIEN !!!

- Mais pourquoi ça vous sem-blait si difficile de trouver vosclés, de monter dans la voitureet de démarrer ?- Ah ça... ce soir, c'était montour de faire semblant, le tempsque les autres puissent partirtranquillement !...

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCES :S.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

Page 10: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

numéro 302• mardi 12 juin 2012

page 10LIBRE PAROLE

www.enqueteplus.com

E n juin 2011, des voix s’étaient élevéesau sein de la conférence des leaders dela coalition Bennoo Siggil Senegaal,

pour exiger l’expulsion de l’APR, qui refusaitd'avaliser les thèses ayant trait au “président detransition” et au “candidat du rassemblementet de l’unité”. Est-ce pur hasard si l’adhésion del’APR/Yakaar, à la veille des élections locales de2009, à Bennoo Siggil Senegaal a coïncidéavec l’apparition de fissures dans la cohésionprogrammatique et l’homogénéité idéologiquedu peuple des Assises ?

Des divergences tactiques et stratégiquesToujours est-il qu’au moment où les forces de

gauche et le mouvement citoyen revendiquaientune refondation institutionnelle, l’APR repré-sentait la ligne minoritaire, qui émettait desérieuses réserves sur la candidature de l’Unitéet du Rassemblement et sur la période de tran-sition, qui sans être les panacées, semblaientdevoir faciliter la réalisation, par des voies paci-fiques, de la révolution citoyenne tant convoi-tée. Car le peuple des Assises en était arrivé à laconclusion, que “pour changer réellement, il nesuffisait pas de changer de personnel politique,mais qu’il était capital de rompre avec les sys-tèmes politiques et les modes de gouvernancequi ont existé depuis 1962, sous Senghor,Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, respective-ment, pour les remplacer par d’autres, enmesure de restituer au peuple toute sa souverai-neté”. En réalité, il s’agissait de rompre avec lespesanteurs du passé, avec le clientélisme poli-tique, avec le mode d’accumulation parasitaireet les préoccupations électoralistes et de conso-lidation de son propre parti, au détriment de lasauvegarde de la Patrie.

Rendons à Macky ce qui lui appartient !On peut ne pas être d’accord avec ses choix

tactiques et stratégiques, ni avec son idéologiesocialo-libérale mais on doit reconnaître àMacky sa rupture définitive et irrévocable avecMe Wade, sans aucune animosité excessive, nidéballages indécents. Par ailleurs, il estdemeuré constant dans son opposition au “pré-sident de transition” et au “candidat du rassem-blement et de l’unité”. Sans compter le travailde terrain unanimement constaté par tous lesobservateurs, au moment où d’autres forcespolitiques restaient cloîtrées entre quatre murspour délibérer d’une unité électorale que leursrivalités stériles empêcheront de voir le jour.C’est cet ensemble de faits, qui conduiront

les électeurs sénégalais, malgré les sérieusesréserves, qu’ils nourrissaient à l’endroit d’unancien fils spirituel de Wade, à identifier le votepour le candidat de l’APR, comme le plus àmême de mettre fin au régime libéral hideux,car porteur de misère sociale, de régressiondémocratique et de risques pour la paix civile,comme l’ont largement démontré les événe-ments pré-électoraux consécutifs aux manifes-tations citoyennes du M23. C’est précisémentparce que les forces les plus antagoniques aurégime libéral n’ont pas été en mesure d’empê-cher la matérialisation de la candidature anti-constitutionnelle de Wade, à cause de leur dis-persion et de leur inconséquence, que desforces réformistes bénéficiant de la bienveil-lance l’Union Européenne, particulièrement dela France sarkozyste et des coups de pouce dudépartement d’Etat américain, pèseront pourque se tiennent à date échue des élections tron-quées, mais qui présentaient l’avantage de faire

émerger des scénarii plus en conformité avecles intérêts bien compris des puissances occi-dentales.L’absence de candidature unitaire a dés-

orienté et déçu le Peuple des Assises et permisla qualification des tenants du Yoonu Yookutéau deuxième tour. Le score électoral obtenu parle candidat de l’APR, légèrement au dessus duquart des électeurs inscrits laissait encore laporte ouverte à des négociations sérieuses pourjuguler ou tout au mois atténuer ses réticencessur le programme du Bennoo Siggil Senegaaloriginel. Mais bien peu sera entrepris pouressayer d’infléchir les positions de Macky. Enlieu et place d’un programme commun, on secontentera d’une visite de courtoisie auPrésident des Assises et d’une hypothétique“Commission pluridisciplinaire devant soumet-tre des recommandations précises dans le cadrede la mise en œuvre des conclusions desAssises nationales”.

Que veut le nouveau pouvoir ?Il y a des difficultés certaines à identifier les

forces sociales soutenant le projet “yakaariste”de Macky. A côté de véritables forces degauche, on note la présence dans le gouverne-ment, de personnalités liées au Capital fran-çais, auxquelles on a confié, de manière assezimprudente, les rênes de notre économie natio-nale, sous le fallacieux prétexte d’appels defonds au profit d’une trésorerie nationale malen point. Paradoxalement, les questions ayanttrait à la refondation institutionnelle, à l’appro-fondissement de la démocratie et à l’améliora-tion de la gouvernance, qui avaient fait l’objetd’un large consensus au sein du Peuple desAssises (incluant la bourgeoisie nationale) sontreléguées sinon au second plan, tout au moinsdans des travaux de Commissions intermina-bles et incertains. Au lieu de s’appuyer sur la

dynamique citoyenne pré-électorale pourcontourner les contraintes liées à l’héritagewadiste et faussant l’expression libre du suf-frage des citoyens, on préfère tabler sur lespositions acquises au plus haut sommet del’Etat, pour arracher une victoire - non pas poli-tique, autour du programme des Assises -, maisélectorale, pour ne pas dire électoraliste, àl’aide d’un mode de scrutin inique à prédomi-nance majoritaire favorisant la mouvance prési-dentielle. Tout cela nous autorise à dire que lemode de gestion actuel des conclusions desAssises est plus marqué par la distanciationque par l’appropriation.

Des fondements de l'alliance électoralede Bennoo Bokk YakaarEt pourtant, après les deux mandats épouvan-

tables de Me Wade, qui ont différé de plus d’unedécennie, la résolution des questions liées à lademande sociale ainsi qu’aux enjeux de la nou-velle citoyenneté et de l’approfondissement dela démocratie, il ne reste au nouveau pouvoird’autre issue, que celle de matérialiser les dis-positions pertinentes contenues dans lesconclusions des Assises nationales. Au risquede se retrouver en face du mouvement citoyen,qui a gagné en maturité et en profondeur !Wade défait, la logique aurait voulu que

soient mises en compétition les différentesvariantes de la refondation institutionnelle tellesque portées par la Coalition Macky 2012 et lesCoalitions Bennos dirigées par Niasse et Tanor.Au lieu de cela, par une approche sommaire etde sommet, une liste commune aux législativesa été mise sur pied, sans validation officielle desinstances régulières de la plupart des partisimpliqués, à commencer par celui présidentiel,comme en attestent les multiples remous agi-tant la scène politique, ces temps derniers. Au-delà de la course aux strapontins inhérente au

monde politique, il est clair qu’il y a objective-ment des risques politiques certains à donnercarte blanche au nouveau pouvoir “yaakariste”.Il est en effet établi que c’est la concentrationexcessive de pouvoir au niveau de la Présidencede la République, qui est à l’origine des princi-pales tares observées dans notre système poli-tique, depuis 1960, date d’accession de notrepays à la souveraineté internationale. Le préalable incontournable à une liste com-

mune aux législatives, pour faire partie inté-grante d’une majorité présidentielle devrait êtreun programme commun sinon de transition, dumoins de législature, basé sur la nécessité deprocéder à un rééquilibrage des pouvoirs au pro-fit du Parlement. Autrement, les démocrates denotre pays pourraient croire, qu’on envisage derenoncer à l’agenda des Assises pour de futilespositionnements tactiques et politiciens. Il est devenu patent que la bonne gouver-

nance au niveau de l’appareil d’Etat, la refonda-tion des Institutions de la République et l’insti-tutionnalisation de la démocratie participativene pourront jamais se réaliser dans notre pays siles cadres organisationnels que sont les partis,syndicats, organisations professionnelles etmême organisations de la société civile…etc. nerompent pas avec leurs logiques d’appareil oucontinuent à être instrumentalisés pour satis-faire les ambitions d’une personne ou d’ungroupe, au mépris des normes élémentaires defonctionnement démocratique. C’est pour cela, qu’il faut entraîner les

masses dans la mobilisation populaire vigilante,seule garante de changements réels etpérennes, comme on a pu le constater avec lessuccès engrangés par le Mouvement du 23 juin,certes ternis par la boulimie électoraliste et laruée effrénée vers les stations mirobolantes.

NIOXOR TINE

Quel programme pour la liste Benno Bokk Yakaar ?

Les leaders de Bokk Yakaar, vendredi dernier, pour lancer la campagne des Législatives

Page 11: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

C' est un point qui pourraitcompter. Mais celui prislundi, face à l'Angleterre

(1-1), n'éclaircit pas franchementl'horizon bleu dans cet Euro 2012.L'équipe de France sait trop combienun nul inaugural peut tracer deuxvoies bien distinctes. En 2006, elleavait calé au démarrage face à laSuisse (0-0). Cela ne l'avait pasempêché de se hisser jusqu'en finaledu Mondial. Deux ans plus tard, àl'Euro, son retard à l'allumage face àla Roumanie (0-0) avait auguré d'unesortie de route beaucoup plus pré-

coce. En 2010, le 0-0 contrel'Uruguay avait amorcé une descenteaux enfers. Que vaut le 1-1 deDonetsk ? Seul l'avenir le dira. Pourpeu que les Bleus le fructifient ven-dredi face à l'Ukraine, puis contre laSuède, dans huit jours, il pourrait suf-fire à les extirper d'un groupe D large-ment à leur portée.Le bilan comptable aurait été plus

flatteur si la bande à Laurent Blancavait empoché la victoire qui lui reve-nait aux points. Comme prévu, elle apris le contrôle des opérations.Comme prévu, elle s'est heurtée à un

mur anglais. En fait, ce 1-1 corres-pond bien aux limites et aux forcestricolores du moment. Toujoursfébriles derrière, les Bleus ont étécueillis par une tête de Lescott, bienaidé, il est vrai, par un marquage élas-tique d'Alou Diarra (0-1, 30e). Cettesélection aux Trois Lions avait unplan : attendre sagement dans soncamp, pour mieux poignarder ladéfense tricolore. Elle l'a respecté à lalettre. Mais elle n'a pas résisté long-temps à la pression des Bleus,presque aussi joueurs que le 17novembre 2010, à Wembley (1-2).En dix minutes chrono, Samir Nasri amatérialisé leur maîtrise. Et fait tairequelques mauvaises langues. (1-1,40e).Sous la chaleur étouffante de

Donetsk, l'équipe de France n'a pasménagé ses efforts pour faire sauterle verrou anglais. Nasri (11e) etCabaye (16e) n'y étaient pas parvenus

dans le premier quart d'heure. Lecentre-tir de Ribéry (75e) et la demi-volée de Cabaye (78e) ont connu lemême sort au terme d'une secondepériode moins mouvementée que lapremière. Les Bleus avaient laissétrop d'énergie. L'Angleterre de RoyHodsgon, elle, ne voulait surtout pastrébucher d'entrée. De ce point vue-là, sa mission est accomplie.

L'Ukraine a son hérosLes supporters de l'Ukraine se fai-

saient du souci avant le premiermatch de leur Euro. Ils ont finale-ment connu une soirée de rêve contrela Suède, qui avait pourtant ouvert lescore grâce à l'inévitable ZlatanIbrahimovic (2-1). Une victoire avec,cerise sur le gâteau, deux buts de leur

héros, Andreï Shevchenko. On ledisait fini. Il devient le deuxième plusvieux buteur dans un Euro (derrièreIvica Vastic, 38 ans en 2008). A 35ans, et malgré un dos qui le fait souf-frir presque constamment, l'anciende l'AC Milan a fait chavirer tout lestade Olympique de Kiev avec deuxtêtes plongeantes superbes, pouroffrir une première victoire à son paysdans cet Euro 2012. L'Ukraine prendainsi les commandes du groupe D.Elle affrontera l'équipe de Francevendredi.

(EUROSPORT.FR)

numéro 302• mardi 12 juin 2012

page 11SPORTS

www.enqueteplus.com

Nommé sélectionneur duSénégal après le désiste-ment de Pierre Lechantre, le

10 mai dernier, Joseph Koto saura s’ilcontinue sa mission à la tête des

Lions de la Teranga au début de juil-let. Après une victoire en match ami-cal au Maroc (1-0, le 25 mai), leSénégal a battu le Liberia (3-1, le 2juin), avant d’obtenir le point du

match nul en Ouganda (1-1, le 9 juin)en qualifications pour la Coupe duMonde 2014. Augustin Senghor, leprésident de la FédérationSénégalaise de Football (FSF) neserait pas hostile à prolonger lecontrat de Koto. ''Nous devons nousréunir et remettre un rapport auministre des Sports, mais Koto aobtenu des résultats intéressants, etje ne serais pas opposé à ce qu’ilreste en poste''. Les candidaturescontinuent cependant d'affluer àDakar. Les dernières en date sontcelles d’Alain Giresse, qui a démis-sionné de son poste de sélectionneurdu Mali en mai dernier, et de l’IvoirienFrançois Zahoui, remplacé il y a deuxsemaines à la tête des Éléphants parle Français Sabri Lamouchi.

(JEUNEAFRIQUE.COM)

FOOT - SÉLECTIONNEUR DES LIONS DU SÉNÉGALLes candidatures au poste de coach du Sénégal continuent d'affluer à Dakar. Dernières en date :celles de l'Ivoirien François Zahoui et du Français Alain Giresse.

Zahoui et Giresse candidats

EURO 2012 - GROUPE D

L'Angleterre avait tout verrouilléL'Angleterre a tenu en échec une équipe de France volontairepour ouvrir le groupe D (1-1). Les Bleus avaient la place pour obtenir mieux.

E ntre la Ligue 1 et Djiby Fall(27 ans), c’est l’histoire d’unrendez-vous manqué. Passé

par l’AJ Auxerre dans sa jeunesse, cetattaquant n’avait pas su convaincre lestaff de l’époque de lui donner sachance. Il avait su rebondir en brillantnotamment au Danemark, à Randers(14 buts en 30 apparitions en cham-pionnat en 2006/07) et à Odense (18réalisations en 31 matches de cham-pionnat entre 2008 et 2009, ce quilui a valu d’être élu meilleur joueur deSuperliga en 2009 par la fédérationet le public), et en Norvège, à Molde(16 buts en 28 rencontres de cham-pionnat en 2010). Cet hiver, alorsqu’il évoluait en prêt à Odense (2 réa-lisations en 10 apparitions en cham-pionnat), il aurait pu revenir enFrance par la grande porte.

Selon nos informations, deux écu-ries de L1 le suivaient de très près etétaient à deux doigts de boucler sonarrivée. Mais là encore, le destin en adécidé autrement. Faute d’accordavec l’un de ces deux clubs, celui quiest devenu international sénégalaisen 2009 (2 capes) est parti enBelgique, du côté de Lokeren. Et làencore, il a fait parler son jeu de têteet sa puissance (1m86, 76 kg), affi-chant de très belles statistiques (5buts en 6 matches de JupiterLeague). Mieux, il a même participéactivement à la conquête de la Coupede Belgique, la première de l’histoiredu club, en initiant l’action amenantle seul but de la finale contre Courtrai(1-0).Malgré ce titre et la qualification en

Europa League qui en découle, le

natif de Thiès ne serait pas contre undépart. Et d’après nos informations, ilse verrait bien enfin débarquer enFrance pour prouver ses qualités auplus haut niveau. Un club saura-t-illui donner sa chance ? Après tout, il aréussi dans trois championnats diffé-rents et présente un bilan plus qu’in-téressant en Europa League (8 réali-sations en 15 matches contre Fulhamou Twente en 2012, Fenerbahçe en2006). Alors, le mariage entre laLigue 1 et Djiby Fall aura-t-il enfinlieu ? Il ne demande que ça. Avis auxamateurs...

(FOOTMERCATO.NET)

FOOT - TRANSFERTS

Djiby Fall rêve de L1

READING

N'Doye dans le viseurSelon The Sun, Reading souhaiterait

s'attacher les services de Dame N'Doye,l'avant-centre sénégalais du FC Copen-hague, qui a aussi des touches en France.Reading serait disposé à débourser près de7,5 millions d’euros pour recruter l’atta-quant international sénégalais DameN’Doye (27 ans, FC Copenhague), dontle contrat expire en juin 2014.

PSG

Thiago Silva signerait aujourd’hui...

C'est bel et bien l'un des transferts lesplus retentissants de l'été qui se négocie ence début de semaine. Considéré commel'un des meilleurs défenseurs centraux dumonde, Thiago Silva s'apprêterait à signer,dès mardi, un contrat avec le PSG. Jointpar L'Equipe, Leonardo, toujours très pru-dent lorsqu'il évoque les dossiers en cours,a répondu au sujet du Brésilien de l'ACMilan : ''On va voir pour Thiago... Mais cen'est pas facile!'' Dans l'entourage de l'ac-tionnaire qatarien, ce transfert est d'ores etdéjà considéré comme acquis. Il viendraitalors s'ajouter à l'arrivée du milieu offensifargentin Ezequiel Lavezzi (Naples), quidoit être officialisée mercredi, jour de l'ou-verture du marché des transferts. PourThiago Silva, grande priorité de CarloAncelotti, l'indemnité de transfert entrel'AC Milan et Paris se situerait entre 40 et50 millions d'euros.

...Ceara s'en va Alors qu'il lui restait encore un an de

bail, le latéral droit Marcos Ceara (31 ans,24 matchs et 1 but en Ligue 1 cette saison)a résilié son contrat avec le Paris Saint-Germain. “C'est avec beaucoup de tris-tesse que Marcos quitte le PSG. Mais il

tient à remercier le club et les supporteurspour ces cinq années”, a confié l'agent duBrésilien dans les colonnes du journal LeParisien. Ceara était arrivé à Paris en 2007.Il aura joué 140 matchs et marqué 2 butsen Ligue 1 sous le maillot du PSG.

TRANSFERTS

Lille passe à l'actionpour Nene

C'est peut-être le début du feuilleton del'été : après avoir vendu Eden Hazard àChelsea, pour près de 40 millions d'euros,Lille se penche sur le cas de Nene. Unecible pas totalement inaccessible puisquele Brésilien n'a plus qu'une année decontrat au Paris Saint-Germain, où lesnégociations concernant une éventuelleprolongation n'aboutissent pas.

NANTES

Wiltord arrêteAuteur de huit buts cette saison en

Ligue 2, l’attaquant Sylvain Wiltord (38ans) a décidé de mettre un terme à sa car-rière. Une information confirmée par l’an-cien international français (26 buts ins-crits en 92 sélections) sur le plateau debeIN Sport. En fin de contrat à Nantes,l’ex-joueur de Rennes, Bordeaux, Arsenal,Lyon, Marseille et Metz ne se voyait pasrempiler après le départ de LandryChauvin, aujourd’hui à Brest.

TENNIS - ROLAND GARROS (H)Nadal au septième ciel

Rafael Nadal pleure comme un enfant.Son clan est en délire. L'Espagnol vient dedépasser le légendaire Björn Borg avec septtitres à Roland-Garros. Après 3h49' de com-bat et une victoire (6-4, 6-3, 2-6, 7-5) contreNovak Djokovic, toute la tension nerveuseest retombée. Même le soleil a enfin choisi desaluer la performance après une pluie inces-sante. Depuis deux jours, Rafael Nadal a toutvécu, tout vu et ce lundi, il a vaincu.

REVUE TOUT TERRAIN

Aujourd'hui (Groupe A)16h Grèce-Rép. Tchèque18h45 Pologne-Russie

PROGRAMME

Giresse (photo de gauche) & Zahoui

Nasri égalisant face à l’Angleterre

Page 12: POUR RÉCUPÉRER “SES” VÉHICULES Wade décrète

numéro 302• mardi 12 juin 2012

CMJN

page 12

www.enqueteplus.com

SPORTS

ADAMA COLY

Oui…L'intéressé n'a pas caché son

envie de continuer l'aventure avecles Lions. “Je ne pense même pas àêtre confirmé ou pas, je prendsmatch par match. On m'a donnél'équipe pour trois matches, le pre-mier est déjà joué, je veux gagner lesecond et si j'y parviens, je continuesur le suivant. Après le troisième, ondoit évaluer. Maintenant si on megarde, “Al hamdoulilah !” ; si je doisêtre adjoint, je resterai tel”, avaitdéclaré Koto à la veille du matchcontre le Liberia joué le samedi 2juin passé. À l'heure du bilan sur lestrois matches joués, Joseph Kotopeut espérer rester au poste car plu-

sieurs points jouent en sa faveur. Surle plan purement sportif, l'intéri-maire a récolté deux victoires (0-1contre le Maroc et 3-1 contre leLiberia) et un nul (1-1) en Ouganda,et a réussi à placer les Lions à la têtedu groupe J de ces éliminatoiresavec 4 points. En peu de temps, ilréussi à avoir un minimum de cohé-sion et de solidarité de groupe pourimpulser une dynamique positive.Après Bata, ce n’était pas évident.Pendant cette courte période, lesélectionneur des Lions locaux aégalement apporté une touche tac-tique, basée sur le système de jeu 4-2-3-1 (modulable en 4-5-1 à l’exté-rieur) qui correspond au profil de sesjoueurs. L’une de ses belles trou-vailles a été la découverte de SadioMané, encore vierge de sélection A,comme espoir, à qui il a confié les clés du jeu de laTanière. Sur un autre plan, Kotoredore quelque peu le blason de l’ex-pertise locale terni par la prestation désastreuse des Lions d'AmaraTraoré à la dernière CAN. Enfin, l’ex-sélectionneur des Lions locaux nedevrait pas coûter cher à laFédération en termes de salaire.

Non…Le premier handicap de Joseph

Koto est sans doute la volonté de lafédération de se tourner vers l'ex-pertise étrangère après l'échec

d'Amara Traoré. Rappelons queKoto est d'ailleurs promu à ce postesuite à la défection de PierreLechantre. Et malgré ses résultatspositifs, Koto a montré des limitesnotamment dans la gestion dugroupe. Dès son arrivée, l'ex-joueurde Monaco a relégué certainscadres (Dame Ndoye, Rémi Gomis,Souleymane Camara) au profit desOlympiques qui n'avaient aucuneexpérience du haut niveau africain.Reconduire contre le Liberia lemême onze qui avait gagné (0-1)au Maroc - pour vouloir les récom-penser - était une erreur de castingqui a failli lui coûter cher. Le rappeldes cadres face à l’Ouganda étaitquelque part un aveu. Comment va-t-il gérer les retours éventuels desautres ténors de la Tanière commeDiawara, Mangane, Sow ou encoreDemba Bâ ? Ses choix tactiquessemblent prévisibles. Koto changeles hommes, mais pas la tactique ;en tous cas, c’est qui ressort de sestrois matches. Face à de plus groscalibres, il faudra plus… D’où laquestion de l’expérience de l’intéri-maire. Le potentiel du Sénégal n’apas besoin aujourd’hui d’un bâtis-seur, d’un coach qui accompagnela progression d’un groupe. Maisd’un entraîneur expérimenté capa-ble d’exploiter sans tarder les qua-lités de ce groupe. Koto pourra-t-ilêtre l’homme de la situation ? LaCan 2013, c’est déjà demain.

PAR MAMADOU LAMINE SANÉ

COMMENT JUGEZ-VOUS LE BILAN DE L’INTÉRIM DE JOSEPH KOTO ?Salam Lam (coach de l'Uso) : “Contre le

Maroc l'équipe a évolué en 4-5-1 et c’était uneréussite, car on a découvert un nouveau joueuret meneur de jeu, Sadio Mané. Contre le Liberia,ce dispositif a failli, car avec le système 4-5-1,l'équipe ne peut faire du jeu alors qu'à domicile,elle doit le faire. Contre l'Ouganda, il y avait del'expérience sur la pelouse et le coach a tiré lesleçons du match contre le Liberia. Koto a allégéle milieu de terrain et a mis des excentrés demétier (Dame Ndoye et Souleymane Camara)pour stabiliser Papiss dans la pointe de l'at-taque. Et ce système contre l'Ouganda est unebonne option ; mais il faudra faire appel àquelques anciens de Bata comme Issiar Dia etMoussa Sow pour renforcer le jeu sur les flancs.”Karim Mané (coach du DUC) : “Sur les

trois matches, on a vu une belle équipe séné-

galaise sur le plan jeu, mental, combinai-sons...Contre le Maroc l'équipe a joué unmatch de très grand niveau avec une solidesolidarité qui a permis d'asphyxier l'adver-saire et de remporter la victoire. Contre leLiberia, on a vu une équipe avec un grandmental. Il y a aussi le bon mélange entre lesanciens (rescapés de Bata) et les nouveauxjeunes (Olympiques).”

Pape Camara (ancien coach Jaraaf) : “Surle plan résultat, c'est un bilan positif car onne pouvait pas faire meilleur résultat. Sur leplan du choix des hommes et de la tactique,le dernier mot revient au coach. Le matchcontre le Maroc, je n’ai pas tout suivi, maiscontre le Liberia, l'équipe a manqué de cohé-sion. On a permis à l'adversaire d'avoir desoccasions contrairement au Maroc, et cen'est pas normal. Il faudra régler deschoses.”

Malick Daff (coach Port) : “En football, iln’y a que le résultat qui compte et Koto fait

des résultats. L'équipe est allée gagner auMaroc avec la manière avec une solidarité etune mentalité hors norme. Contre le Liberia,l'équipe avait du mal à démarrer son matchet à faire le jeu, mais elle a su revenir auscore et remporter le match. Contrel'Ouganda, le coach a tiré les leçons dumatch précédent et a effectué des change-ments tactiques. Mais il reste encore du tra-vail à faire sur le plan du jeu mais aussi surle plan de la cohésion.”

Cheikh Tidiane Bitèye (ancien coach de JAet Dahra) : “C'est un bilan satisfaisant. C'esttoujours difficile de gérer un groupe qui esten manque de matches, de repères, et dur destabiliser l'équipe après la défection de cer-tains ténors. Mais le problème se situe dansl'animation du jeu même si on a un SadioMané. Il faut des excentrés rapides, qui peu-vent porter le ballon rapidement en avant.”

Lamine Sano (ancien coach Touré Kunda) :“C'est un bilan positif sur le plan résultatavec deux victoires et un match nul.Cependant, le travail est loin d'être terminé,car il y a des rectificatifs pour tendre vers unjeu idéal. Il faut continuer à travailler sur leplan défensif pour éviter les errements.”

JOSEPH KOTO DOIT-IL ÊTRE MAINTENUET NOMMÉ SÉLECTIONNEUR ?Salam Lam (coach de l'Uso) : “Je pose la

même question : “est-ce qu'on a le droit dechanger de coach ?” Il faut cesser de sehasarder sur des détails. Koto fait des résul-tats, il faut le laisser continuer son travail. Unentraîneur, on lui demande de faire des résul-tats et Koto est en train d'en faire. Il faut lui

faire confiance et le responsabiliser. Il fautaller avec lui jusqu'au bout.”

Karim Mané (coach du DUC) : “J'ai toujoursété contre l'expertise étrangère. MaintenantKoto fait un bon résultat, je suis d'avis qu'on lemaintienne à la tête de la sélection.”

Pape Camara (ancien coach Jaraaf) : “Voussavez, c'est un peu délicat. Sur le plan perfor-mance et résultats, il a fait ses preuves. Il n’y arien à dire. Mais un coach, on ne le juge passeulement sur les résultats, mais sur des cri-tères et un profil. Je ne peux pas répondre àcette question.”

Malick Daff (coach Port) : “Je suis d'avisqu'on maintienne Koto, car il a fait ses preuves.Un entraîneur, c'est avant tout des résultatsqu'on lui demande et il est en train d'en faire. Ilfait lui faire confiance, le laisser continuer sontravail. Il faut faire confiance à l'expertiselocale.”

Cheikh Tidiane Bitèye (ancien coach de JA etDahra) : “Il n’y a pas de quoi s'empresser, Kotofait ses preuves. Il est en train de faire des résul-tats. On l'a pris comme adjoint et il a fait sespreuves; maintenant, il faut lui faire confianceet lui donner sa chance en le responsabilisant.”

Lamine Sano (ancien coah Touré Kunda) :“Faire un résultat et être maintenu commesélectionneur titulaire à la tête de l'équipeest autre chose. Ils (les fédéraux) étaientdans la logique après la défection deLechantre de réparer les dégâts. Un intéri-maire, c'est pour gérer un intérim.Maintenant, il faut que les fédéraux prennentleurs responsabilités pour bien réfléchir etdire s'ils vont le maintenir ou pas.”

FOOT - LIONS : APRÈS LA FIN DE SON INTÉRIMLa mission de Joseph Koto en tant que sélectionneur intérimaire ayant pris fin depuis samedidernier à Kampala, avec le match nul (1-1) entre l'Ouganda et le Sénégal comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, l'instance dirigée par Me Augustin Senghor va devoir se pencher sur la question de son maintien ou non. Doit-elle confirmer Joseph Koto ou chercher un autre technicien ? En attendant une évaluation interne de la FSF, EnQuête lance le débat et essaye d'analyser les éléments qui plaident ou pas en faveur de l'ancien ailier des Lions.

Koto doit-il continuer ?

LES TECHNICIENS LOCAUX SE PRONONCENT

“Que les fédéraux prennent leurs responsabilités !”Nous avons posé la question du maintien de Joseph à certains acteurs dufoot sénégalais, en deux temps : “quelle appréciation faire du bilan deKoto ?” Et “doit-il continuer l’aventure comme sélectionneur des Lions ?”Certains comme Lamine Dieng ou Moussa Ndao n’ont pas voulu se prononcer,d’autres sont plutôt favorables à la prolongation de Koto chez les Lions. Personnen’a affirmé qu’il pourrait ne pas être l’homme de la situation…

Joseph Koto (en maillot blanc) lorss d’une séance d’entrainement des Lions