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LE HARFANG 1 MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE VOL. 5, NO. 5, JUIN/JUILLET 2017 UN PARTI DÉBOUSSOLÉ p.4 UNE AUBE NOUVELLE p.5 UN PATRIOTE DANS GOUIN p.7

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LE HARFANG 1

MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE

VOL. 5, NO. 5, JUIN/JUILLET 2017

UN PARTI DÉBOUSSOLÉ p.4

UNE AUBE NOUVELLE p.5

UN PATRIOTE DANS GOUIN p.7

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2 LE HARFANG

RÉDACTEUR EN CHEF : Rémi Tremblay

RÉDACTION : Candide Lefranc, Adrien Marois, Marie Groulx, Jérémie Plourde, Simon Préseault, Renaud Demers.

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Sommaire 3 Éditorial 4 Un parti déboussolé 5 Aube nouvelle 7 Un patriote dans Gouin ? 9 Comme une seconde nature10 Les clandestins débarquent11 Ces emplois dont je voudrais12 Salut à toi André13 Sociologie du hipster15 Ces croix patriotes et ferventes16 Survivalisme 10119 Chronique kabbalistique 321 Le distributisme: un projet économique catholique24 Livre : Le siècle de Mgr Bourget25 Livre : Retour sur Maiden 26 Livre : L’homme faustien27 Livre : Le soldat politique27 Livre : Le grand rembarquement

VOL. 5, NO. 5, JUIN/JUILLET 2017MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE

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LE HARFANG 3

ÉDITORIALPAR RÉMI TREMBLAY

Suivant l’adage voulant que nous devons favoriser les nôtres avant les autres, la victoire de Marine aurait été fort humiliante pour les Canadiens qui sont, faut-il le rappeler, gouvernés par Justin Trudeau. Quelle honte aurions-nous eue de voir Trudeau assis au G7 entre Donald Trump et Marine Le Pen. Franchement, c’est le genre d’humiliation dont le Canada ne se serait jamais relevé. Alors que les deux chefs d’État auraient parlé économie ou sécurité, notre jeune Trudeau se serait senti bien seul à dessiner des petits lapins vivant sur des nuages sur la couverture de rapports qu’il ne comprend à l’évidence pas. Ça aurait été d’autant plus dommageable que lorsque les deux dirigeants auraient parlé de déporter les terroristes ou les clandestins; il se serait empressé d'offrir de les accepter ici en déroulant pour eux le tapis rouge. Vraiment, Macron nous sauve la mise. Le Canada ne sera donc pas seul à être représenté par un jeune insignifiant assujetti à la haute finance qui n’en a que pour les minorités. Merci, peuple français !

D’ailleurs, ne nous y trompons pas, l’élection de Macron n’est pas un désaveu de politiques ethnicistes, bien au contraire. C’est avant tout par

solidarité ethnique que les Français ont décidé de nous faire une fleur en se sacrifiant, du moins en sacrifiant leurs prochaines 5 années, pour nous faire sentir moins cons. Ils se sont souvenus de ces liens ethniques et historiques qui nous unissent, de cette souche commune qui nous lie et ont voulu en quelque sorte se racheter de 1760 en acceptant eux aussi d’avoir l’air bien cons, question que nous ne soyons plus les seuls.

Trudeau l’avait dit à quelques jours du scrutin: il préférait de loin discuter avec Macron, qui est un peu son pendant français (entre cons du village, les affinités sont évidentes !). Il envisageait de fumer un joint avec lui, tout en buvant un bon vin de la Maison Rothschild, un plaisir qu’il n’aurait pu partager avec Marine.

Cette dernière avait certes parlé de resserrer les liens avec les Québécois lors de sa campagne, mais pour être honnête, ce n’était que des mots. Le vote Macron, poussé par une profonde solidarité ethnique, représente la concrétisation de cette union que Marine ne faisait qu’aborder verbalement.

Nous l’avons échappé belle ! Avec les discours alarmistes de certains médias, durant les derniers jours avant le second tour de la présidentielle française, nous avions presque cru que l’inimaginable pourrait se produire, que Marine devienne la première présidente de France. Fort heureusement, le peuple a préféré Macron envers et contre tout, ce pourquoi nous le remercions chaleureusement.

Ouf !

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4 LE HARFANG

PAR MARIE GROULX

Battre Québec Solidaire sur la gauche semble être un plan puant autant l’improvisation que le manque de vision, mais Lisée, à qui il manque une vision d’ensemble, a également décidé de combattre le Parti Libéral sur son propre terrain : la promotion du multiculturalisme et du vivre-ensemble. Depuis des décennies, le Parti libéral est le parti des minorités, rien de nouveau là-dedans. Il rejoint les populations immigrées et doit d’ailleurs ses succès électoraux à ces groupes minoritaires, puisque les Québécois francophones ne s’y intéressent plus. Le vote eth-nique est acquis au PLQ, tout comme le vote de l’ex-trême-gauche est acquis à QS, mais c’est ce segment que souhaite désormais courtiser le PQ de Lisée.

Voulant probablement faire oublier la Charte des va-leurs ou même le mot « Québécois » dans son nom, le PQ a lancé récemment une vingtaine de propositions visant à favoriser l’intégration. Des propositions qui enfoncent non seulement le parti dans l’effacement identitaire, mais également dans la promotion d’une rectitude politique agressive.

Primo, le parti souhaite une meilleure reconnais-sance des acquis et des compétences, notamment en terme de reconnaissance des diplômes étran-gers, une reconnaissance difficile à établir puisque

les critères sont fort différents dans les universités africaines et canadiennes. Mais mieux, Lisée propose « d’interdire, comme en Ontario, la condition de pre-mière expérience canadienne de travail ». Le modèle ontarien serait donc, aux yeux du PQ, préférable, puisque le fait d’exiger une expérience de travail au pays, avec les standards canadiens en terme de sécurité, mais aussi facilement vérifiables, relèverait de la discrimination. D’ailleurs, il souhaite « établir un régime d’inspection et d’amendes significatives sanctionnant la discrimination à l’embauche  », bref une police bien-pensante qui vérifierait que les pos-tulants nationaux n’ont pas été préférés aux candi-dats étrangers (une police semblable serait mise sur pied en matière de logement). Pour ce faire, il faudrait « mettre sur pied des projets pilotes de CV anonymes et offrir aux entreprises qui le désirent un service de présélection des candidats à l’embauche, géré par les centres locaux d’emploi, et ouvrant droit à un label "Embauche équitable" pour les entreprises participantes » ! Il souhaite d’ailleurs aller plus loin dans la « discrimination positive » et « revoir en pro-fondeur le programme d’embauche des minorités par l’État québécois, notamment en faisant de l’at-teinte des objectifs un critère majeur d’avancement pour les cadres chargés du recrutement ». Même les domaines politique et culturel seraient désormais

régis par cette discrimination positive qui impose l’égalité des résultats et non l’égalité des chances en forçant les « partis politiques à intégrer un plus grand nombre de membres de la diversité dans leurs équipes de candidats, dans leurs cabinets politiques, dans leurs organisations internes », en faisant « la promotion de membres de la diversité aux conseils d’administration d’organismes publics et parapu-blics, et la mise en valeur des entreprises dont les conseils d’administration sont plus représentatifs de la diversité » et en incitant « à une plus grande présence des membres de la diversité dans les mani-festations culturelles québécoises en tous genres. » Il souhaite également « bonifier substantiellement le Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME) et autres programmes de stages ou de première expérience en entreprise » qui permettent à un employeur de se faire subventionner une partie du salaire versé à un nouvel employé si celui-ci est immigré ! Si Lisée sou-haitait se démarquer de Marine Le Pen qui parle de préférence nationale à l’emploi, c’est gagné ! Sauf que ce Lisée oublie, c’est que cette même Marine gagne du terrain avec ce genre de discours alors que lui, perd du terrain, les « de souche » étant les premières victimes de ces mesures. Faut-il le rappeler à Lisée : les « de souche » représentent une majorité de l’élec-

UN PARTIDÉBOUSSOLÉ

LE PARTI QUÉBÉCOIS SEMBLE DE PLUS EN PLUS PERDU, SANS IDENTITÉ PROPRE puisqu’il refuse d’assumer la sienne, de défendre l’identité québécoise et même l’idée de souveraineté. Il a fallu que le golden boy de l’extrême-gauche entre à Québec Solidaire pour que le PQ de Lisée, pris de panique, ne se lance dans une série d’ouvertures vers la gauche, adoptant des prises de position qui ne rejoignent que les bobos des plateaux de Radio-Canada.

Photo: EvaBlue

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torat et la quasi totalité de sa base militante. Pas étonnant que cette base s’effrite si rapidement.

La liberté d’expression doit également être assu-jettie aux besoins du vivre-ensemble. Elle l’est déjà, certes, mais pas assez pour les péquistes qui souhaitent « marginaliser les voix discrimi-natoires » sur les réseaux sociaux et lancer « une vaste campagne de sensibilisation afin de vaincre la discrimination à l’embauche, dans le logement et ailleurs ». On pensait que les libéraux, avec leurs multiples campagnes pour promouvoir une immi-gration dont personne ne veut, avaient atteint des sommets. Non, Lisée en fera davantage.

Signe que le PQ fait un volte-face question de sé-duire les groupes ethniques, même le cours d’his-toire dont il faisait la promotion depuis des années et qu’il promettait d’instaurer a été sacrifié sur l’autel de la bien-pensance. On souhaite désormais implanter un « nouveau cours sur la citoyenneté, au primaire et au secondaire, les valeurs démocra-tiques québécoises d’égalité entre Québécois de toutes provenances, d’implication démocratique, d’égalité entre hommes et femmes, doivent favori-ser une culture qui rejette le racisme et la discrimi-nation ». Bref, un genre d’ECR 2.0.

Ce que Lisée est en train de faire, c’est un seppuku, un suicide rituel. Il ne le fait pas avec la classe d’un Mishima ou d’un Venner, il le fait en se roulant dans la boue, sans fierté et sans honneur. Lorsque les conservateurs de Harper avaient pris le pouvoir, ils avaient analysé leur base militante et avaient classé l’ensemble de la population en différents profils. Ils avaient ensuite fait des promesses, qu’ils avaient d’ailleurs respecté il faut le mentionner, en fonc-tion de ces profils. Ils avaient estimé que le vote du militaire retraité leur était acquis, ils souhai-taient étendre leur électorat au « soccer moms » et aux jeunes entrepreneurs, et tentèrent de séduire ces groupes. Leurs stratèges avaient établi que la jeune femme urbaine buvant son café équitable chez Starbucks ne voterait jamais pour eux. Alors, ils l’ont laissé tombé. Les communautés ethniques votent en bloc pour les libéraux et considèrent à tort le PQ d’être un groupe implicitement raciste. L’extrême-gauche de même. Jamais les membres de ces groupes ne voteront PQ. Ceux qui votent pour ce parti, ce sont les classes moyennes franco-phones, ceux-là même que Lisée souhaite reléguer au second plan avec ses propositions que même le Parti libéral n’aurait jamais oser

Ce fut un long suicide, une mort lente par empoisonnement volontaire, mais il semble bien que la déli-vrance ultime approche et que bientôt on ne parle plus du PQ qu’au passé.

Le dernier chef incarne à lui seul la trahison des élites péquistes depuis le début : Jean-François Lisée s’est fait porter à la tête de la principale formation souverainiste avec un discours identitaire sans ambi-guïté, avant de faire une volte-face complet en s’en prenant aux nationalistes et sympathisants du Front National, confortant ainsi l’opinion des cyniques – ou réalistes - qui considèrent les élites politiques comme des traîtres en série.

Aujourd’hui paniqué à l’idée de l’arrivée d’un nouveau venu en politique, il tente de faire les yeux doux à l’extrême-gauche mais, ce faisant, tourne le dos à ceux qui défendent depuis toujours la nation, perpé-tuant ainsi l’erreur dénoncée par Bock-Côté dans « Fin de cycle », soit d’assujettir le souverainisme à un progressisme anti-nationaliste.

Ce n’est pas d’hier que les forces souverainistes font cette erreur de préférer la social-démocratie à l’avènement de la nation; le Parti Québécois, principale formation souverainiste moderne, la portait dans son ADN depuis sa conception et le Bloc à Ottawa l’a simplement érigé en dogme inattaquable. René Lévesque, qui se disait « bien à gauche », a certes pu compter sur le vote des anciens de l’Union nationale de Maurice Duplessis, mais ce soutien n’a jamais rien apporté en retour aux Bleus, comme ils étaient appelés. Le Parti Québécois a toujours ignoré, voire condamné tout ce qui se trouvait à sa droite, un exercice continuel puisque le glissement vers la gauche semble s’accentuer plutôt que de se stabiliser.

Chez les nationalistes civiques d’aujourd’hui, le « modèle québécois », expression galvaudée se référant au désastre progressivo-technocrate incarné par la société post-Révolution Tranquille, prime sur tout même sur l’émancipation nationale supposée être l’objectif premier.

UNE AUBE NOUVELLE

LA PANIQUE CAUSÉE AU PARTI QUÉBÉCOIS PAR L’ANNONCE DE L’ARRIVÉE DE GABRIEL NADEAU-DUBOIS, le golden boy de l’extrême-gauche, démontre que finalement les apparatchiks péquistes ne sont pas si déconnectés que ça de la réalité et perçoivent eux aussi ce que tout le monde sait depuis des années – l’intermède PKP reste une exception – soit que le parti est en déclin et risque de disparaître, tout comme le Bloc Québécois, avant longtemps.

PAR RÉMI TREMBLAY

Photo: Elias Touil

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6 LE HARFANG

Cela s’est traduit de façon concrète par un aban-don des thématiques liées à l’identité, allant même jusqu’à nier l’existence même du peuple dont on devait à l’origine préserver l’identité propre via l’indépendance. Les utopies interculturalistes vinrent remplacer la défense de ce que les anciens appelaient encore la « race canadienne-française » et le peuple commença lentement à délaisser ces politiciens qui l’ignoraient volontairement, ce qui explique l’extinction programmée d’un parti qui parvint pourtant à mobiliser des générations entières derrière des slogans chargés des mots indépendance et liberté. Ce n’est qu’une question de temps avant que le Québec ne tourne la page du Parti Québécois, après celle du Bloc qui, elle, a bien été tournée. Le livre sera refermé à jamais à cause du manque de vision de ses auteurs.

Que se passera-t-il ensuite ?

Premièrement, le Parti Québécois est en mode pa-nique et de par sa propre faiblesse surévalue l’effet Gabriel Nadeau-Dubois. Force est d’admettre que ce dernier est bel et bien le chouchou du Plateau Mont-Royal et de Radio-Canada, mais hormis chez les étudiants radicaux et bobos déçus de leur propre engagement avorté, il ne cartonne pas.

Mieux, il faut se rappeler que trois courants ani-ment Québec Solidaire qui est relativement fragile et morcelé. Il y a le courant anarcho-libertaire, ten-dance antifa, le courant communiste traditionnel, ainsi que la gauche réformiste étatique. Le tandem Khadir-David parvenait à unir ces différents cou-rants de façon relativement cohérente. Amir Khadir, dont le père est un vieux communiste réactionnaire et la fille une anarchiste fréquentant les milieux an-tifas et estudiantins, représentait l’aile des « sans compromis », alors que Françoise David, par son expérience de militante au sein d’organismes pa-ra-gouvernementaux, représentait l’aile réformiste.

L’équilibre fragile est donc rompu par le départ de ces deux ténors que compte remplacer le jeune et dynamique GND. Ce dernier risque par ses discours et ses actions de renforcer l’aile libertaire, ce qui pourrait nuire à ceux qui exigent des concessions, mais pas un changement de type de gouvernement. C’est justement cette aile qui avait quitté le PQ et avait rejoint QS. Alors, plutôt que de nuire au Parti Québécois, l’arrivée de GND risque de radicaliser davantage le parti, ce qui permettrait au PQ de voir revenir à lui nombre de ses « brebis égarées ». Mais

époustouflé par le buzz médiatique radio-canadien, Lisée a perdu la carte et ne voit pas que l’arrivée de l’enfant prodige risque de limiter l’expansion de la formation d’extrême-gauche à moyen ou long terme. L’extinction du PQ ne profitera donc pas à Québec Solidaire, qui ne pourra pas compter sur l’appui d’une masse critique d’électeurs du PQ.

La Coalition Avenir Québec, fondée, faut-il le rap-peler, par un ancien péquiste qui est parvenu à rassembler plusieurs joueurs de l’ancienne Action Démocratique du Québec, risque de gagner à court terme. Mais la stratégie économiste ne fonctionne pas et Legault doit le réaliser au plus vite. Ce qui a fait le succès de Mario Dumont à une certaine époque, ce n’était pas la promesse d’abolir les com-missions scolaires, mais bien son opposition au cours d’éthique et culture religieuse et aux accom-modements déraisonnables. Legault n’est certes pas Dumont, mais il pourrait gagner gros en jouant la carte identitaire, une carte que Lisée a jeté de fa-çon méprisante suite à son élection à la chefferie.

Legault est-il trop frileux pour adopter une telle stratégie ? Le temps le dira. Il a déjà parlé de dimi-nuer l’immigration, ce que le PQ n’a jamais osé faire et chaque déclaration en ce sens le fait bondir dans les sondages. Seulement, pour gagner les faveurs du peuple, il faut s’attendre à un feu nourri de La Presse et de Radio-Canada, et bien que ces médias n’aient que peu de résonance dans la population, ils parviennent à intimider plus d’un politicien.

Advenant le scénario où la CAQ se refuse à assu-mer son rôle de défenseur de l’identité québécoise (comme le fit l’ADQ et l’Union Nationale), la forma-tion d’un nouveau parti ne doit pas être d’emblée exclue. Elle pourrait émerger des ruines du Parti Québécois. Cette formation se réserverait-elle une ouverture à gauche, répétant ainsi l’erreur mortelle de son prédécesseur, ou tentera-t-elle de mobiliser la population sur des enjeux identitaires ? Nul ne le sait. Pourtant, son succès dépend de cette réponse. De toute façon, il s’agit ici de politique fiction.

Toujours est-il que la fin du Parti Québécois ne relève pas de la fiction, mais bien de l’avenir proche. Il se peut qu’ironiquement, le parti qui a soutenu l’eutha-nasie tente de garder le PQ moribond en vie comme le font les quelques bloquistes restants, coupables d’acharnement médical. Ceux qui retardent la chute finale du PQ ne font que gagner du temps et nous en faire perdre - l’avenir passe par cette mort.

Il va de soi que le parti qui émergera ne sera pas une version politicienne de la Fédération. Notre am-bition n’est pas de fonder un parti et de se lancer dans des campagnes électorales. Par contre, notre rôle, peu importe le scénario qui s’imposera, est de faire en sorte que nos revendications, notamment en matière d’immigration et d’identité, soient en-tendues par les politiciens de demain. Nous devons redoubler d’ardeur pour diffuser notre message, donner l’heure juste sur l’immigration et ses consé-quences, mais aussi pour donner une légitimité po-litique à la défense de nos intérêts. Notre combat est métapolitique, nous devons gagner les cœurs à notre cause et faire en sorte que ce qui émer-gera demain représente nos idées. Les politiciens qui remplaceront ceux du PQ doivent sentir une vague de fond en faveur d’une affirmation identi-taire assumée et doivent comprendre que l’ère des trahisons est belle et bien révolue. Les politiciens ne peuvent demander l’appui des Québécois tout en les méprisant ouvertement.

Concrètement, nous devons en premier lieu nous assurer de répandre notre message tant sur la toile que dans les rues. C’est en martelant nos théma-tiques que nous parviendront à en faire des enjeux. Chaque campagne contre l’immigration, surtout lorsqu’elle est répercutée par des médias scanda-lisés, aide à faire de ce sujet un enjeu de débat qui nous permet de mettre nos arguments de l’avant.

Deuxièmement, il faut mettre les défenseurs de l’immigration et du multiculturalisme sur la défen-sive. Il faut les contacter, les aborder publiquement et les mettre face à leurs contradictions. Nous nous faisons toujours apostropher sur l’immigration et nous parvenons toujours à prouver notre point de vue, ce que nos opposants, privés d’arguments sé-rieux, ne peuvent faire. Il faut donc les obliger à se défendre en passant à l’attaque.

La période qui se profile à l’horizon sera féconde. L’avenir du Québec se jouera bientôt. La fin d’une ère permet par définition l’avènement d’une nou-velle et si on se fie à ce qui se passe ailleurs en Occident, celle-ci risque de nous être plus favorable. A condition que l’on s’implique corps et âme à la préparer.

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LE HARFANG 7

UN PATRIOTE DANS GOUIN?NOUS NOUS SOMMES PASSIONNÉS PAR LE BREXIT, LES ÉLECTIONS AMÉRICAINES,

PUIS POUR LES PRÉSIDENTIELLES FRANÇAISES. Par contre, le combat est ici et nous aussi avons la chance d’avoir un patriote briguant les urnes. Aux partielles

de Gouin se tenant le 29 mai, les électeurs devront choisir entre le golden boy de l’extrême-gauche, Gabriel Nadeau-Dubois, et Alexandre Cormier-Denis, président

d’Horizon Québec Actuel et candidat du Parti Indépendantiste. Sans candidat caquiste ou péquiste, Cormier-Denis a une chance en or de remporter ce com-

té et de briser le monopole des vieux partis sur la politique québécoise.

Le Harfang - Vous vous présentez dans Gouin, un comté réputé être un château fort de l’extrême-gauche. Pensez-vous avoir des chances d’être élu ?

Alexandre Cormier-Denis - Gouin a été un comté acquis au Parti Québécois pendant des décennies. C’est plutôt récemment qu’il est devenu un bas-

tion solidaire. C’est d’ailleurs en raison de la décision incompréhensible de Jean-François Lisée de ne pas présenter de candidat que j’ai décidé de me lancer dans la bataille électorale. Cette complaisance du mouvement souverainiste institutionnel avec la gauche radicale doit être dénoncée

de manière virulente. Cette folie doit cesser.

Évidemment, en raison de l’hostilité du système médiatique aux idées nationalistes et patriotes, ainsi que de la complaisance des

journalistes envers les idées de la gauche antinationale, on peut s’attendre à un matraquage monstre en faveur du champion de l’islamo-gauchisme québécois, Gabriel Nadeau-Dubois.

Il fallait assurer une présence nationaliste aux habitants de ce comté qui ne veulent ni voter pour la mafia rouge, ni pour la gauche radicale antinationale. Sait-on jamais ce qui

pourrait arriver…

H - Quelle est votre opinion de votre principal concurrent, le fort médiatisé Gabriel Nadeau-Dubois ?

ACD - Figure de proue du mouvement estudiantin de 2012, M. Nadeau-Dubois a travaillé pour la CSN avant de mettre en place une

opération de relation publique nommée « Faut qu’on se parle » (FQSP). En ayant comme caution souverainiste le fondateur d’Option Nationale,

l’idiot utile Jean-Martin Aussant, Nadeau-Dubois a eu le culot de présenter cette « consultation populaire » comme étant non-partisane. Rien n’était moins

vrai. FQSP était une opération de ratissage électorale pour amener de nombreux Québécois de sensibilité social-démocrate vers Québec Solidaire. Nadeau-Dubois appartient à cette gauche minoritaire mais machiavélique qui réussit à faire passer des vieilles tactiques politiciennes comme du renouveau.

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8 LE HARFANG

sert à faire pression sur les salaires et à accroître la base électorale des forces de l’Anti-Québec. Cela doit cesser.

- Mettre fin au multiculturalisme institutionnel. Les Québécois n’en peuvent plus de la pleurniche victi-maire de petits groupes d’intérêts larmoyants qui tentent de les faire passer pour des xénophobes et des racistes. Il faut mettre en place une politique d’assimilation culturelle totale et refuser toute de-mande d’accommodement déraisonnable, tout en préservant le patrimoine religieux du Québec.

- Politique d’aide aux PME. Formant l’immense majorité de la création d’emploi au Québec, il est primordial d’aider les entrepreneurs locaux à s’en-raciner dans leurs municipalités par la réduction des tracas administratifs. Il faut sortir de cette mentalité technocrate qui empêche les Québécois de se lancer dans l'entrepreneuriat.

H - Vous avez des liens assumés avec le Front Na-tional, croyez-vous que cela puisse vous nuire ou au contraire cela vous aidera-t-il ?

ACD - Le Front National a un double effet au Québec, il est à la fois intriguant et subversif pour de nom-breux souverainistes. De plus – soyons francs – le fait d’être la seule organisation en Amérique du Nord à avoir des liens avec le Front National nous permet d’accéder à une certaine tribune médiatique. Malgré l’hystérie négative qui entoure le FN dans presque tous les médias, il est primordial de percer le mur médiatique afin que nos idées patriotes passent au sein de la population. Dans ce sens, le FN est une bénédiction.

De plus, cette relation avec le plus grand parti pa-triote de France sort le nationalisme québécois de son alliance habituelle avec le progressisme bon chic bon genre du Plateau Mont-Royal et contribue au renouvellement nécessaire de la pensée politique au sein de camp souverainiste.

H - Pendant qu’on en parle, quelles sont vos im-pressions concernant la récente défaite de Marine Le Pen ?

ACD - Considérant le niveau d’hostilité médiatique entourant la candidate patriote, il est tout de même encourageant de constater que le tiers des électeurs ayant exercé leur droit de vote ont donné leur soutien à Marine Le Pen. Enthousiasmés par la victoire du

Leave lors du référendum britannique et par la vic-toire de Donald J. Trump, certains patriotes ont peut-être été naïfs quant à la capacité réelle de Marine Le Pen d’affronter quasiment à elle seule l’ensemble de la classe politique, des médias et des institutions françaises.

Les 11 et 18 juin prochains, les Français seront ap-pelés à élire leurs députés à l’Assemblée nationale, alors que se produit un bouleversement majeur de la scène politique. Avec un président sans réel parti, une droite en crise de leadership, un Parti Socialiste mort-vivant, une extrême-gauche refusant de par-ticiper au « front républicain » et un camp patriote récoltant plus de 33% des voix, les élections légis-latives françaises pourraient nous réserver de nom-breuses surprises.

H - Comment ceux qui aimeraient vous aider à ga-gner dans Gouin peuvent-ils le faire ?

ACD - Évidemment, pour ceux demeurant dans la région de Montréal, ils peuvent me contacter mon équipe et moi à travers le site Internet susmention-né. Nous avons besoin de militants pour distribuer des pamphlets et faire du porte-à-porte. Tous sont bienvenus !

Pour ceux qui n’habitent pas la région, il est impé-ratif d’inonder Internet de messages de soutien dans les commentaires des grands médias, sur les mé-dias sociaux, dans les tribunes libres, etc. Face à un système médiatique hostile, la seule planche de salut pour le camp patriote, c’est la cybermilitance. On a vu les effets de la mobilisation des internautes sur les élections américaines. Il faut créer une dynamique de réseautage afin de pousser le plus possible nos idées et ainsi mener une guerre culturelle sans merci aux forces antinationales.

Le combat pour Gouin n’est qu’une première étape vers un renouvellement de la scène politique québé-coise. Tous les patriotes sont invités à y participer.

Je note aussi qu’il a toutes les tares politiques de la gauche postmarxiste. Ayant compris que les classes populaires ne souhaitaient pas de révolution prolé-tarienne, cette gauche s’est retournée contre les ou-vriers et a vu comme planche de salut les immigrés. Nouvelle classe révolutionnaire permettant d’en finir avec l’ordre bourgeois, l’immigré – et encore plus le musulman – représente une possibilité unique de régénérer l’Occident chrétien encore trop enraciné. L’islam, religion des damnés de la Terre, est ainsi vu comme outil légitime de contestation de l’ordre dominant social, d’où les énormes contradictions entre le discours « progressiste et féministe » de Na-deau-Dubois et sa complaisance envers les lobbies islamistes.

Au fond, Nadeau-Dubois représente pour moi ce qu’il y a de pire dans la gauche actuelle : machiavélisme, communautarisme, immigrationnisme, haine de soi nationale et complaisance avec l’islam politique. Le désastre complet.

H - Quels sont les principaux points de votre pro-gramme ?

ACD - Ma plateforme électorale complète est dis-ponible sur le site suivant : http://www.acd2017.quebec. Pour faire simple, voici un résumé en cinq points :

- La souveraineté du Québec par un vote à l’Assem-blée nationale, car le référendum n’est au fond qu’un immense sondage. C’est l’Assemblée qui est souve-raine et qui proclamera l’indépendance, peu importe le processus. De plus, il faut sortir de cette niaiserie qu’est le culte référendaire, car c’est le principe d’ef-fectivité qui fait en sorte qu’il y aura reconnaissance de l’État souverain, et non pas l’acceptation ou pas de la question référendaire par Ottawa.

- Faire du français la langue unique de l’État. Il faut en finir avec le bilinguisme institutionnel et le sur-financement systémique des réseaux hospitalier et scolaire anglais. Le Québec est le foyer lumineux de l’Amérique française et il faudra bien qu’un jour, les anglophones acceptent le fait qu’ils soient minori-taires.

- Réduction drastique de l’immigration. Statistique Canada nous a récemment annoncé que la population francophone pourrait passer sous la barre des 70% d’ici vingt ans en raison de l’immigration massive que nous subissons. De plus, l’immigration massive

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LE HARFANG 9

La corruption dans l’octroi des contrats, dans la commandite d’événements, pour la nomination des juges, pour l’accéléra-tion de certains dossiers d’immigration… La liste s’allonge et les allégations ne cessent de se multiplier. Dans un parti où la corruption est le modus operandi, le mensonge devient une seconde na-ture et devient acceptable aux yeux de ses pairs. Ainsi, lorsqu’il fut connu que Mariam Monsef était arrivé avec des pa-piers contenant de fausses affirmations, l’ensemble du caucus la défendit bec et ongles : ce n’est pas parce qu’elle est arrivée avec des documents falsifiés que cela fait d’elle une mauvaise ministre. C’est peut-être en partie pour cela que Harjit Sajjan, le ministre de la Défense qui arbore fièrement un turban sikh, s’est permis un mensonge gros comme la bras lors d’un déplacement dans son pays d’origine, l’Inde.

Croyait-il que l’adage « A beau mentir qui vient de loin » incarné par sa collègue Monsef pouvait s’inverser en « A beau mentir qui s’en va loin », ou est-ce seu-lement qu’il a bien assimilé la culture de son parti ?

Toujours est-il que le 19 avril, l’homme qui dirige nos armées depuis novembre 2015 a affirmé qu’il avait été le principal architecte de l’opération Medusa dans les champs à l’Ouest de Kandahar en Afghanistan, une des plus importantes opérations canadiennes des dernières décennies. Certes, il a fait trois séjours en Afghanistan alors qu’il était réserviste, notamment en 2006 lors de l’opération Medusa, mais il n’était qu’agent de liaison avec le gouverneur Asadullah Khalid et le président du conseil privé de Kandahar Ahmed Wali. Son rôle dans Medusa fut au mieux secondaire. D’ailleurs, s’il a réussi à gravir les échelons aussi rapidement, c’est notamment grâce à la discrimination positive mettant de l’avant les minorités visibles plutôt qu’à son propre mérite personnel. Nombre de sources militaires dénoncèrent ces propos mensongers, cette appropriation du travail d’autrui. Avait-il cru que son discours ne serait pas retransmis au Canada ou pensait-il que ses subalternes n’oseraient pas dénoncer les mensonges de leur nouveau patron ?

Il s’est certes excusé laconiquement ex-pliquant qu’il avait commis une erreur,

excuse qu’avait également employée Monsef. Mais qui hormis Justin Trudeau croit que ce mensonge proféré sciem-ment relève d’une erreur ?

Trudeau a accepté ses excuses, tout comme le Bloc qui démontre de plus en plus son manque de pertinence, mais l’op-position n’est pas dupe. Thomas Mulcair, qu’on n’imaginait pas défendre l’honneur de l’armée, a touché le cœur du problème : « Il a perdu toute crédibilité envers les militaires canadiens et envers ses collè-gues des autres pays. De s’approprier des faits d’armes, c’est inacceptable. C’est la base de l’éthique des Forces canadiennes. C’est une disgrâce totale. »

Les demandes de Mulcair et de Rona Am-brose pour obtenir la démission de Sajjan sont restées lettre morte. Pour le Bloc et le Parti libéral, le mensonge soit-il aussi éhonté n’est pas une raison pour perdre son poste de ministre. Et après on se de-mande pourquoi les gens sont cyniques vis-à-vis de la politique et se tournent vers les populistes.

COMME UNESECONDE

NATUREPAR JÉRÉMIE PLOURDE

LA VÉRITÉ N’A JAMAIS ÉTÉ L’APANAGE DES LIBÉRAUX, soient-ils à Québec ou à Ottawa. Les scandales impliquant ceux-ci sont si nombreux qu’une simple liste exhaustive semble impos-sible à dresser.

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10 LE HARFANG

De faire de l’immigration illégale l’enjeu par excel-lence revient en quelque sorte à légitimer et cau-tionner, consciemment ou non, l’immigration légale qui représente la véritable menace actuellement. Les groupes qui font de l’immigration clandestine leur cheval de bataille ont raison de la combattre, mais malheureusement en le faisant rendent l’im-migration massive légale plus acceptable. D’ailleurs, plusieurs groupes militants approuvent l’immigra-tion de masse tout en condamnant l’immigration illégale qui est un phénomène marginal en compa-raison au véritable remplacement de population qui a lieu en ce moment même.

Pourtant, avec l’élection de Trump, le nombre de clandestins franchissant la frontière nous sépa-rant de l’Oncle Sam a explosé et même la grande presse ne peut plus l’ignorer. Nos frontières sont débordées, non pas sans doute par des vagues hu-maines comme en Europe, mais par rapport aux moyens mis en place. Juste en mars dernier, 887 clandestins furent interceptés par la police, contre 315 en janvier. Le Québec est d’ailleurs la destina-tion de choix, 71% des arrestations ayant eu lieu ici. L’Agence des services frontaliers du Canada n’in-tervient pas elle même ; ses agents sont désarmés et n’ont pas le mandat d’enrayer le flot de clandes-tins. On peut donc imaginer que ceux arrêtés re-

PAR JÉRÉMIE PLOURDE

présentent la pointe de l’iceberg, la seule frontière terrestre canadienne étant une véritable passoire.

Dans le lexique journalistique, le terme « illégal » ou « clandestin » a été remplacé subtilement par le terme « réfugié » ou « migrant », des termes dont la connotation est nettement plus neutre, voire po-sitive. Mais au-delà de ces changements séman-tiques visant à assouplir l’opinion publique, il faut bien comprendre que un, entrer illégalement au Canada est un crime, et que deux, il est impossible de demander l’asile et le statut de réfugié lorsqu’on arrive des États-Unis, le Canada ayant signé le Pro-tocole sur les pays tiers, voulant qu’un demandeur d’asile doive faire une demande dans le premier pays sécuritaire dans lequel il met le pays. Les États-Unis étant un pays sécuritaire, la demande pour être valide doit s’y faire. D’après les traités, un Mexicain traversant les États-Unis par la terre ne peut pas faire une demande au Canada. Bref, ces « demandeurs d’asile », ne sont que de vulgaires il-légaux que notre presse tendre de dépeindre d’une façon plus acceptable. Il faut aussi écouter le Syn-dicat des Douanes et de l’Immigration qui rapporte qu’au Manitoba, un « migrant sur deux » a un lourd passé judiciaire. Le mythe du gentil réfugié persé-cuté par Trump et ses sbires prend donc une toute autre tournure. Une employée des services doua-

niers d’Emerson, MA fut d’ailleurs violemment atta-quée par un de ces gentils « demandeurs d’asile », Ahmed Aden Ali.

Le Syndicat des Douanes et de l’Immigration sonne une fois de plus l’alarme. Il faudrait que les gardes frontaliers soient plus nombreux et mieux équi-pés, mais qu’il y ait également une volonté po-litique de réduire ce fléau qui prend une ampleur exponentielle. Avec un premier ministre qui parle d’ouverture et qui traite ces clandestins comme de véritables réfugiés, à quoi bon surveiller la fron-tière ? Il l’a dit clairement, il n’endiguera pas le flot de clandestins à la frontière, ces derniers sont les bienvenus !

Il faut évidemment dénoncer ardemment ce genre de prise de décision. Les sondages montrent qu’une minorité pense comme Justin. Il faut toutefois faire extrêmement attention : avec 300 000 nouveaux venus qui entrent chaque année et un objectif pos-sible de 400 000, l’immigration légale reste l’enjeu majeur et il ne faut pas se détourner de ce com-bat que mène d’ailleurs avec brio le Syndicat des Douanes et de l’Immigration.

La Fédération des Québécois de souche n’a jamais fait de l’immi-gration illégale un enjeu majeur et pour cause : avec quelques cen-taines de milliers de nouveaux ve-nus débarquant au pays en toute légalité chaque année, les quelques centaines ou milliers entrant illé-galement ne sont qu’une goutte d’eau dans le tsunami migratoire qui nous menace.

LES CLANDESTINSDÉBARQUENT

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LE HARFANG 11

Ces changements esthétiques ne changèrent rien : le programme des TTE vient précariser les emplois canadiens dans nombre de domaines. Pour justifier l’importation d’une main-d’œuvre souvent non-qualifiée acceptant de venir travailler pour un salaire de misère, le Grand Capital utilise les mêmes sophismes que les esclavagistes des siècles passés : ces gentils travailleurs accepte-raient de venir remplir les emplois dont les Ca-nadiens ne voudraient pas. Évidemment, à la base c’est un énoncé hypocrite puisque ces adeptes du marché oublient que selon leur propre doctrine, le travail est un marché et les lois de ce dernier le dictent, l’offre de travail doit correspondre à la de-mande et être attrayante. Travailler pour le salaire minimum dans des conditions minimales n’est en rien attrayant et les employeurs devraient amé-liorer ces conditions pour susciter la demande. Ceci étant dit, on ressort toujours l’exemple des tra-vailleurs agricoles pour mettre en lumière le besoin de TTE. Aucun Canadien ne souhaite aller travailler dans les champs pour un salaire ne permettant pas de faire vivre une famille. Voilà un fait impossible de nier. Par contre, pourquoi avons-nous ce problème, alors que dans les décennies passées, il n’existait pas ? Serait-ce dû aux accords de libre-échange qui mettent nos produits agricoles en compétition avec des produits provenant de Californie et du

Mexique où, grâce à un climat pour le moins plus clément, l’agriculture coûte beaucoup moins ? La production au nord est nécessairement plus coû-teuse que dans le sud, aussi de mettre en compé-tition des fruits canadiens avec des fruits importés sur lesquels aucune taxe d’importation n’est payée, fait en sorte que nos producteurs doivent couper dans les coûts et avec l’explosion du prix des terres agricoles, où couper sinon dans les salaires ? Une réponse intelligente serait de faire payer le prix réel des aliments à l’épicerie et d’ajuster les barrières tarifaires en conséquence. S’il nous coûte un mon-tant X pour produire un casseau de fraises ici en payant les employés décemment, une taxe devrait être appliquée aux fraises importées pour que ce dernier soit vendu au même prix. C’est évidemment un sujet de débat et on pourrait être en désaccord. Toujours est-il que ces fameux employés agricoles ne représentent pas l’ensemble des professions où les TTE sévissent. Le gouvernement du Québec a récem-ment mis à jour une liste d’emplois pour lesquelles les employeurs peuvent engager un travailleur temporaire étranger plutôt qu’un travailleur local. Nous aurions donc, sceptiques s’abstenir, une pé-nurie criante pour les postes suivants : directeurs financiers, directeurs de la publicité, du marketing et des relations publiques, vérificateurs et comp-tables, professionnels en ressources humaines,

secrétaires de direction, adjoints administratifs, in-génieurs civils, ingénieurs mécaniciens, ingénieurs informaticiens, programmeurs et développeurs en médias interactifs, estimateurs en construction, pharmaciens, travailleurs sociaux, producteurs et directeurs techniques, créatifs et artistiques, designers graphiques et illustrateurs, courtiers d’assurance, etc, etc. À en croire la liste, il y aurait également une pénurie criante de testeurs de jeux vidéos, emploi pour lequel des milliers de jeunes appliqueraient pourtant s’ils ne se faisaient pas dire qu’il n’y a aucun débouché dans le domaine. On est ici loin des « emplois que les Canadiens ne veulent pas faire ». Ce sont des emplois habituelle-ment fort bien rémunérés, mais voilà, il y aurait une pénurie de candidats. La nouvelle ne fut pas média-tisée et pour cause : après le scandale causé par le remplacement d’employés de la RBC par des TTE, on s’imagine bien que si cette liste venait à être connue du public, on assisterait à une levée des boucliers qui forcerait le gouvernement à faire marche arrière ou à tenter de camoufler les faits avec de petites réformes sans incidence.

CES EMPLOIS DONT JE VOUDRAIS

PAR JÉRÉMIE PLOURDEIl est difficile de compter le nombre de fois où le programme des travailleurs temporaires étrangers (TTE) fut dénoncé dans les pages du Harfang. Cette grande arnaque, justifiée à grands coups de sophisme, aurait dû être abolie du temps des conservateurs, particulièrement lors du scandale impliquant la Banque Royale du Canada, mais ils manquèrent de courage politique et préférèrent l’amender en surface pour donner l’illusion d’avoir mis fin à ses abus.

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12 LE HARFANG

Ma première rencontre avec André Drouin remonte à plu-sieurs années. Un soir de semaine, où aucune alternative plus intéressante ne se présentait, quelques camarades et moi avions décidé de nous rendre dans une conférence contre l’islam. C’était une époque où la Meute et autres groupes focalisés sur l’islam n’existaient pas, aussi, ce genre d’événements étaient plutôt rares et nous étions intéressés non pas par la conférence comme telle, mais par la faune que l’on y retrouverait.

Nous avions été rapidement déçus : bien que nous sor-tions de la crise des accommodements raisonnables, la salle était quasiment vide. Deux femmes voilées, quelques messieurs et mesdames tout-le-monde, même pas un antifa agressif. Après nous être assis, la conférence débu-ta. Le premier intervenant était un militant juif d’Ottawa nous expliquant comment les nouveaux-venus musul-mans menaçaient la communauté juive! Comme soirée, ça promettait!

Ensuite, le conférencier Bruce Bawer fut introduit par un néoconservateur sioniste. Bawer, homosexuel assumé, nous expliqua comment la communauté gaie se retrou-vait menacée elle aussi par les suppôts d’Allah! Ça deve-nait lourd!

La conférence continua dans cette veine avec comme trame de fond l’idée voulant que l’islam menace les droits des minorités et remettent en cause le libéralisme qui a pourtant fait en sorte que l’islam s’installe chez nous. À la fin, alors que nous nous apprêtions à partir, un homme placé devant nous se leva et expliqua grosso modo que nous les peuples européens allions être submergés par l’islam, et qu’il fallait des politiciens et des groupes pa-reils à ceux que l’on voit en Europe.

Le militant juif du début bondit, agrippa le micro et invectiva celui qui pouvait penser comme cela. Oui, les musulmans menaçaient les juifs et les gais, mais quelle hérésie de penser que les peuples européens puissent

être menacés démographiquement et que ceux-ci doivent réagir! Hérésie! Nazi! Thug! Extrémiste de droite! Il déballa son lexique d’un coup. Les quelques auditeurs furent sidérés par une telle agressivité. Bawer, qui ne pi-geait pas un mot de français, se contentait de sourire en dodelinant de la tête.

Notre soirée n’avait pas été perdue, car à défaut de dé-noncer l’islam, cette conférence avait permis de dévoiler la haine habitant certaines communautés. Nous nous le-vâmes pour quitter et la personne qui accompagnait l’hé-rétique vint nous saluer en se présentant comme André Drouin, le gars d’Hérouxville. Nous avons discuté un peu, rigolé et avons échangé nos coordonnées.

Le combat de Drouin, c'était l'islam. Ancien ingénieur, il n'était pas particulièrement calé en politique, mais il souhaitait mettre toutes ces énergies pour lutter contre ce qu'il constatait être un problème crucial, une menace vitale pour sa nation.

André Drouin ne nous oublia pas, comme en témoi-gnèrent des dizaines de courriels quotidiens concernant la montée de l’islam en Occident qui inondaient rapide-ment nos boîtes. Généreux de sa personne, il accepta de venir donner une petite conférence à Québec sans de-mander de cachet et m’invita avec deux autres membres de la Fédération à venir l’interviewer à son domicile où plusieurs crucifix surmontaient des portes. Impossible de ne pas les voir; d’ailleurs, lorsque je l’interrogeai sur ces crucifix, il m’expliqua qu’ils étaient plus culturels que religieux et que cela représentait notre héritage tant per-sonnel qu’en tant que peuple.

Il nous aida également à organiser une conférence avec le Père Boulad à propos des communautés chrétiennes du Moyen-Orient, menacées par un islam de plus en plus radical et revendicateur. Cette conférence, organisée avec la Légion Nationale, fut riches en anecdotes pour ceux qui y assistèrent. Le débat houleux entre une auditrice et une

politicienne fort connue présente dans la salle fut sans doute le clou de la journée. Il accepta également une en-trevue pour le Harfang dans les dernières années, bien que nous nous étions éloignés de lui, car son combat fo-calisait davantage sur la laïcité qu’il opposait à un islam conquérant de plus en plus présent. Nous avons fréquem-ment dénoncé cette laïcité qui n'est en rien une solution. Gommer notre identité religieuse pour ensuite demander aux nouveaux arrivants de faire de même, alors que nous sommes incapables de leur imposer notre langue ne re-lève pas que du fantasme, cela relève du suicide identi-taire. Mais Drouin, comme plusieurs au Parti Québécois, pensait réellement que ce pouvait être une solution al-ternative à l’affrontement violent qu’il prophétisait. Force est de constater en regardant le baril de poudre qu’est la France actuelle que la laïcité n’est en rien une solution !

Le génie du Code de vie d'Hérouxville ne fut pas d'in-terdire certaines pratiques liées à l'islam, comme la la-pidation, mais bien de faire réaliser à l'ensemble de la province le genre de pratiques qui pourraient fort bien arriver avec ces nouveaux venus provenant de pays où ces pratiques barbares sont us et coutumes. Le but de Drouin ne fut pas l'interdiction dans ce petit village perdu de ces actes barbares, mais bien de réveiller le Québec. Ses détracteurs les moins hostiles parlèrent d'un geste maladroit alors qu'au contraire, ce fut du génie politique. Un petit conseiller municipal sans pouvoir ou influence parvint à faire des pratiques musulmanes le sujet de l'ac-tualité durant des mois. Il ne s'agit pas de maladresse, mais de grand art!

C’est pourquoi, malgré les reproches que nous feront cer-tains, nous souhaitons saluer la mémoire de ce courageux combattant. Un nationaliste bien intentionné qui agit pour ce qu’il croyait être le mieux, même si nous n’étions pas toujours d’accord.

LE 2 AVRIL DERNIER, ANDRÉ DROUIN NOUS QUITTAIT, EMPORTÉ PAR UN CANCER. L’homme qui s’était fait connaître pour avoir rédigé le Code de vie d’Hérouxville était un personnage politique controversé, même dans les cercles natio-nalistes en raison de son combat pour la laïcité. Bien que nous n’ayons jamais adhéré à cette fumisterie laïciste qui consiste à s’effacer devant l’autre et lui demander de faire de même, Drouin fut un compagnon de route dans un certain sens, notamment dans sa lutte contre l’islam, mais aussi contre l’immigration de masse.

PAR RÉMI TREMBLAY

SALUT À TOI ANDRÉ

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LE HARFANG 13

Née en 1990 dans le sud de la France, Marie Chancel écrit dans la revue Rébellion depuis plusieurs années. Son souhait à déterminer les récents phénomènes cultu-rels liés à la modernité l'on poussés à s'aventurer sur le terrain sociologique; elle écrit donc principalement sur les sujets de société et l'évolu-tion des mentalités. Passion-née d'écologie politique, elle traite également de ce thème. Ses influences sont multiples : Jean-Claude Michéa, Michel Clous-card, Simone Weil, Jacques Ellul...mais aussi Yukio Mishima ou encore Pierre Drieu la Rochelle.

Le Harfang - Les hipsters se résument-ils sim-plement à un style vestimentaire ?

Marie Chancel - Les hipsters forment une classe sociale à part entière : Pierre Bourdieu explique que la conscience d'un groupe, ses marques d'appartenance font de lui une classe sociale  : en refusant d'être catalogué de hipsters, en ayant leurs codes propres, en se distinguant des autres catégories sociales, les hipsters créent une "conscience de classe" pour reprendre l'expres-sion de Karl Marx.

H - Pour les lecteurs n’ayant pas lu votre article très complet sur le sujet dans Rébellion (#77),

quelle est l’origine de ce mouvement ?

MC - Dès le début, les hipsters, apparu dans les années 1940 aux États-Unis, se sont démarqué par un comportement en opposition avec le reste de la société : c’étaient de jeunes blancs aisés amateurs de jazz qui fréquentaient les musiciens afro-américains. Réapparu au début des années 2000, ce sont, le plus souvent, de jeunes urbains branchés dotés d'un capital culturel et écono-mique élevé, ayant un intérêt pour ce qui sort du lot, et s'en détournent dès que le plus grand nombre s'y intéresse. Ils forment une classe éli-tiste avec des codes de reconnaissances qui leurs sont propres.

H - Comment expliquez-vous le refus qu'ont les hipsters de se considérer comme tels ?

MC - Les hipsters sont simplement le reflet de notre époque : en temps normal, un individu se socialise via la transmission des valeurs de la société dans laquelle il évolue; Mais cette der-nière, avec la monté de l'individualisme, a vu la culture commune s'éclater en une multitude de sous-groupes, où les individus sont liés par des idéaux qui leur sont propres. Chaque individu a le sentiment d'être unique en son genre (il suffit de voir le nombre de publicités allant dans ce sens). Les hispters n'échappant pas à cette règle, ils ne peuvent que se revendiquer uniques, pensant

NON, LE HARFANG NE LANCE PAS UNE CHRONIQUE VESTIMENTAIRE. Si nous abordons aujourd’hui le thème de la mode hipster, ce n’est pas le style en tant que tel qui est remis en question, mais le phénomène social qui l’entoure. Les hipsters, c’est d’abord et avant tout la recherche d’une fausse identité, matérialiste et consumériste, qui vient à en remplacer l’identité réelle et en-racinée. Ils sont désormais partout, particulièrement dans les salons de bar-bier, les steakhouses huppés, les Starbucks des grandes villes cosmopolites et évidemment dans les médias de masse! Pour nous parler de ce phénomène apatride et pourtant si occidental, Marie Chancel, rédactrice à la revue Rébel-lion (num. 77) où elle a récemment consacré un article sur le sujet, répond à nos questions.

SOCIOLOGIEDU HIPSTERENTRETIEN AVECMARIE CHANCEL

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14 LE HARFANG

exister à travers des valeurs et critères qui n'ap-partiennent qu'à eux, et donc refuser de rentrer dans une case.

H - La quête d’authenticité qui qualifie le mou-vement hipster n’est-elle pas une conséquence beaucoup plus vaste de la perte d’identité gé-néralisée et leur quête de cette authenticité ne pourrait-elle pas être considérée comme une prise de conscience pouvant déboucher sur un remède éventuel ?

MC - Si au départ les hipsters se voulaient en oppo-sition à la culture de masse, ils sont aujourd'hui ceux qui imposent leurs habitudes et leurs codes; ils ont donné naissance à un modèle cosmopolite et iden-tique dans tous les quartiers branchés des grandes villes. De l'allure à la nourriture en passant par les lieux de vie, ses codes sont ceux d'une génération entière: la génération Y qui ne veut pas vieillir.Cette quête d'authenticité n'en est pas une, elle n'est qu’une autre forme de consumérisme et d'uniformisation, ne peut déboucher sur une prise de conscience : en effet, les hipsters actuels sont le pur produit de notre époque consumériste et individualiste; c'est une communauté créé par le monde moderne, plus facilement manipulable que les communautés authentiques...

H - Le mouvement hipster semble fort lié à la gentrification. Comment définissez-vous ce phé-nomène ?

MC - La gentrification (de gentry : petite no-blesse) est un phénomène étudié pour la pre-mière fois à Londres dans les années 1960; il touche les grandes villes, et consiste en un em-bourgeoisement des quartiers populaires : des groupes sociaux aisés investissent un quartier populaire, ouvrent des commercent, font flam-ber le prix de l'immobilier, et forcent les plus modestes à déménager. Les premiers gentrifica-teurs étaient les "bobos", bourgeois-bohèmes à la recherche d'une authenticité qu'ils trouvaient dans les quartiers populaires. Aujourd'hui, les néo-gentrificateurs sont les hipsters : le premier exemple "d'hipsterisation" d'un quartier a été étudié à Brooklyn, arrondissement de New-York qui a connu une profonde modification de sa po-

pulation à la fin des années 1990 : les quartiers ouvriers de Williamsburg et de Greenpoint ont été investis par des artistes ne voulant pas vivre dans les gratte-ciels de Manhattan. En effet, comme leurs ancêtres les bobos, ils forment une classe sociale plutôt aisée, qui a les moyens d'acheter son logement et qui est en quête d'authenticité.

D'où le fait de jeter leurs dévolus sur les quartiers populaires des grandes villes, de s'y installer pour y vivre, ouvrir des commerces, et au final changer radicalement le paysage urbain et social.

H - Pourquoi ne peut-on pas simplement ignorer la gentrification ?

MC - La gentrification ne peut s'ignorer car elle modifie profondément le paysage urbain : les quartiers changent, les prix flambent, et une forme d'apartheid social se créé. Les plus riches investissent les centres villes, alors que les plus modestes n'ont pas d'autre choix que de partir s'installer en banlieue, là où les loyers sont moins chers mais qui sont souvent oubliés des gouver-nements (transports plus rares, insécurité, quali-té de vie moindre...).

La gentrification pose également le problème de l'uniformisation : en effet, le paradoxe du hipster est que sa recherche d'un mode de vie local est devenue une norme globale. Les hipsters, précur-seurs de tendances, ne suivant pas la mode mais la faisant, souhaitent importer le "cool" qu'ils incarnent dans les quartiers dans lesquels ils s'installent. De plus, la plupart prennent le mode de vie New-Yorkais pour exemple; cela se ressent dans les quartiers investis par les hipsters. En 2013, un journaliste New-Yorkais se plaignait de la transformation de Pigalle, quartier populaire de Paris réputé pour ses sex-shops et ses bars à hôtesses, en n'importe quel quartier branchés de n'importe quelle grande ville européenne.

H - Au Québec, la lutte contre la gentrification semble uniquement le fait de l’extrême gauche. De un, cette lutte est-elle un monopole de l’extrême gauche et de deux, n’est-ce pas un peu hypocrite de s’attaquer à des commerces hyper bourgeois tout en laissant les McDos et Burger Kings intouchés ?

MC - Laisser aux seuls gauchistes ce juste com-bat est une grave erreur. Il est important de combattre en même temps la gentrification et le processus qui vide les villes de leurs âmes pour en faire de simples galeries commerciales avec les mêmes enseignements mondialistes à Pékin, Moscou, Paris ou à Québec.

Les petits commerces hyper bourgeois et les Mc-Dos et autres Burger Kings sont les deux facettes d'une même mondialisation, il est donc indispen-sable de combattre les deux. Ils sont partie d'un même combat.

H - Pour continuer dans la même lignée, dans les commerces liés à la gentrification on offre souvent des produits locaux plutôt que du Made in China, n’est-ce pas positif ?

MC - Il est toujours plus positif de trouver des produits locaux que des produits fabriqués en Chine ou dans des pays en voie de développement dans des conditions douteuses; néanmoins, ces produits étant branchés, les prix sont élevés, et les plus modestes n'ont pas les moyens de se les payer. Seuls les hipsters, qui vivent confortable-ment, et les plus aisés peuvent se le permettre. Nous voulons des produits de qualité pour tous avec le retour d’une économie qui vise la qualité est non les profits.

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LE HARFANG 15

Certains iront vers le Vieux Continent ou un lieu plus exotique, mais la plupart resteront chez eux, préfé-rant profiter des joies de notre terre qui regorge tant de richesses. Certains partiront chez la parenté négli-gée à cause de la distance pendant le reste de l’année, alors que d’autres choisiront leur destination en fonc-tion de la beauté des lieux ou des activités potentielles. A moins de ne rester que sur la morne et longue autoroute, le voyageur croisera inévitablement de nombreuses croix éri-gées le long des routes. Fort possible que dans son quotidien, il en croise fréquemment; après tout, le Québec en compte plus de 3000. Leur banalité fait malheureusement en sorte qu’on les croise machinalement, sans trop y attacher d’im-portance, sans même les voir parfois. Qui s’est déjà interro-gé sur ce legs du passé, un passé pas si lointain d’ailleurs ? Ces croix de chemin, on les retrouve au Québec, mais aussi dans certaines autres régions canadiennes-françaises et acadiennes. La première à être posée en Nouvelle-France fut évidemment celle de Jacques-Cartier qui fut par après imité par Samuel-de-Champlain, Maisonneuve et nombre d’explorateurs qui étendirent l’empire français en Amérique aux confins de l’Ohio et par-delà du Mississipi. Mais avant d’apparaître dans le Nouveau Monde, elles étaient com-munes en Bretagne et dans divers territoires celtes comme l’Irlande, le Pays de Galles et l’Écosse. Elles furent érigées par les prêtres missionnaires et les moines du Haut Moyen-âge sur les dolmens païens, afin de convertir ces lieux. Évidemment, le sens donné aux croix de chemin en Amérique est tout autre. Elles furent d’abord utilisées pour revendi-quer un territoire donné, puis par la suite pour indiquer le site d’une nouvelle paroisse ou la prise de possession d’un lopin. Parfois, la croix commémorative indiquait le lieu d’un grand événement. De simples paroissiens en érigèrent eux-mêmes, soient pour pouvoir s’y recueillir et prier lorsque l’Église était trop loin, les agriculteurs s’y rassemblant pour l’Angélus ou pour remercier le Christ, Dieu ou un Saint en gratitude pour une faveur accordée. C’était à une époque où non seulement la foi était ardente, mais la parole don-née valait quelque chose et les promesses se devaient d’être respectées, surtout si c’étaient des promesses faites à Dieu. Ce sont devant ces croix que les familles rurales se re-cueillent et font leur chapelet, particulièrement durant le mois de Marie et celui du Rosaire. Lorsqu’un attelage passe devant, on se découvre, on débarque même faire une génuflexion et un signe de croix, prononçant à mi-voix

Ces croix patriotes et ferventesPAR MARIE GROULX

une prière pour protéger le trajet qui reste à accomplir. Il existe trois sortes distinctes de croix, mais le style n’in-dique en rien la fonction originelle de celle-ci. La croix simple se présente avec peu d’ornements, sinon quelques éléments décoratifs au centre ou aux extrémités. Elles sont particulièrement populaires dans l’est, alors qu’à l’ouest, on retrouve davantage les croix aux instruments de la passion. Celles-ci sont ornées de symboles représentant la passion du Christ, comme une lance, une éponge, des clous, un marteau, un fouet ou un coq. Finalement, le calvaire porte un Christ sculpté. Certains calvaires sont protégés par des

abris de pierre ou de bois. À noter qu’environ 40% sont ornés d’une niche où trône une Vierge Marie et nombre d’entre eux sont encerclés par une petite clôture blanche. Dès 1916, sous l’influence de la Société Saint-Jean-Bap-tiste qui publia un recueil de textes sur les croix de che-min, celles-ci devinrent un symbole identitaire fort du Canada-français, représentant son patriotisme et sa foi. Les brochures touristiques ne manquent d’ailleurs jamais de les mettre de l’avant. Elles furent utilisées jusqu’à la Révolution tranquille. Après coup, grâce à l’ethno-logue Jean Simard, elles connurent un regain d’intérêt, non comme objet de culte, mais comme partie intégrale de notre patrimoine historique et religieux. Il a d’ail-leurs réussi à en faire classer 25 comme trésor national.

C’EST LE TEMPS DES VACANCES ! Après des mois de travail, de servage pour certains, le temps du repos est finalement arrivé. Que ce soit en couple, en famille ou entre amis, nombreux seront ceux qui profiteront de ces quelques semaines pour s’évader d’un quotidien qui mine inexorablement la santé tant physique que mentale.

Pour lui, « les croix de chemin sont au paysage culturel du Québec ce que sont les érables à sucre à son paysage naturel. Les unes et les autres n’existent pas beaucoup ailleurs en Amérique du Nord et ils se retrouvent massi-vement ensemble dans le sud du Québec, comme si les croix et les érables étaient faits de la même substance, pour tout dire du même bois. Plus encore, ils se pré-sentent au regard des gens d’ici comme autant de soldats au garde-à-vous prêts à défendre l’identité nationale. » La pérennité de ces croix reste précaire, comme tout le patrimoine religieux québécois. Seules 53 sont pro-tégées par une législation et 26 classées comme mo-nument historique. Les autres sont entretenues, lors-qu’elles le sont, par le propriétaire de la terre, des Chevaliers-de-Colomb, des associations d’histoire et parfois des municipalités respectueuses de leur histoire. Cet été, lorsque vous en croiserez une, pourquoi ne pas vous y arrêter, vous découvrir et vous signer en expli-quant à vos compagnons de voyage l’histoire de ces té-moins aujourd’hui silencieux et délaissés par la modernité. Le poète Pamphile Lemay leur rendit un hom-mage lyrique dans un sonnet trop souvent négligé :

« Au bord du fleuve immense et le long des chemins, Comme un poème doux qu’on fait stance après stance Nos pères ont planté de distance en distance De hautes croix de bois qui sont nos parchemins. A genoux à leur pied, parmi les blancs jasmins, Ils venaient implorer la divine assistance, Pour que le champ nouveau donnât la subsistance Et que l’humble foyer eût d’heureux lendemains. Quand on passe devant, homme ou femme on salue. Chez nous, bons campagnards à l’âme résolue, Patriotisme et foi sont fortement ancrés. Elles sont là toujours sous l’azur ou l’averse ; Et pour que nos enfants aident des abris sacrés, On les remet debout quand le temps les renverse.

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16 LE HARFANG

Le Harfang - Le survivalisme à l´heure qu´il est une question de prépratation. Se préparer, d´accord, mais se préparer à quoi ? Quels sont les scénarios catastrophes qui vous semblent crédibles ?

V - La préparation, c´est un résultat, ce n´est pas une fin en soi. Dans le survivalisme oui il est question de pré-paration, c´est indéniable. Mais le but premier, ce n´est pas de se préparer à quelque chose, c´est de développer notre autonomie. Cette autonomie, une fois atteinte ou en bonne voie, nous permettra d´affronter tous les aléas de la vie, y compris des catastrophes mais aussi le chô-mage, la maladie prolongée, un accident d´automobile. Alors oui, le développement de l´autonomie passe par la préparation. Par exemple, si je veux être autonome en matière de premiers soins, je vais me former en la matière et m´équiper en conséquence. Ainsi, si un de mes enfants, un voisin, un inconnu dans la rue, un au-tomobiliste se blesse sérieusement, je serai en mesure de pouvoir intervenir et peut-être lui sauver la vie ou prévenir de graves séquelles en attendant les premiers répondants. C´est un état d´esprit en fait qui consiste

à faire toutes les démarches, prendre tous les moyens, pour faire face à un maximum de situations sans devoir compter sur de l´assistance ou de l´aide extérieure. Un peu comme nos premiers colons devaient faire, étant isolés et sans infrastructures. Sauf que nous, mainte-nant, nous avons un bagage de connaissances consi-dérablement plus développé qu´à l´époque, des moyens techniques incomparables et une opulence que nos an-cêtres n´avaient pas.

Quant aux scénarios catastrophes, beaucoup, énormé-ment sont crédibles mais chacun d´eux a un degré de probabilité variable. La météorite géante qui détruira un hémisphère c´est crédible, ça s´est déjà produit, idem pour les super-volcans. Mais la probabilité que nous connaissions ça est infime, infinitésimale. Bien entendu les catastrophes naturelles sont possibles, il en survient à chaque année partout sur la planète mais encore là, les probabilités qu´elles soient graves et qu´elles provoquent des bouleversements énormes, chez nous, sont faibles. Le facteur humain est de loin ce qui nous affecte le plus. Crime, finance, économie, géopolitique, tout cela nous

affecte chaque jour. Pour le moment, le plus probable est l´arrivée de la prochaine crise économique car dans nos systèmes dits capitalistes, il y toujours des crises. La question est de savoir son ampleur, celle de 2008 a été énorme et est venue à deux cheveux de tout emporter, provoquant une situation jamais connue dans l´histoire moderne. Heureusement, ça ne s´est pas produit mais nous avons été à 12 heures de tomber sur des guichets automatiques vides... Toutefois, nous allons vers un ef-fondrement global de l´économie. L´effondrement moral est déjà commencé depuis plusieurs décennies et s´est accéléré dans les derniers 10 ans. C´est la première étape qui annonce tout le reste.

H - Pour les débutants, l´important est-il de stocker ou apprendre diverses techniques ?

V - Stocker c´est un moyen. Apprendre, c´est un moyen mais aussi une fin en soi. On a beau avoir toute la pano-plie d´électricien, si on ne sait pas comment l´électricité circule, d´où et vers quoi, ça ne sert à rien. Connaissances d´abord, expériences ensuite et après, stockage. Si on

SURVIVALISME 101

QUE CE SOIT DANS LE DOMAINE ÉCONOMIQUE, CULTUREL OU POLITIQUE, LA FAILLITE DE LA PLUPART DES GOUVERNE-MENTS OCCIDENTAUX est désormais impossible à nier; ils sont tout simplement incapables de faire face aux problèmes qu’ils ont souvent eux-mêmes engendrés. Un des domaines dans lequel l’état faillit de plus en plus c’est celui d’assurer la sécurité des citoyens qui lui ont pourtant transféré le rôle d’assurer leur protection (abandon du droit de porter des armes à l’état). Face à cet état de chose, un nombre croissant de gens décident de reprendre le contrôle de leur vie et ne plus se fier à un gouvernement dont l’inefficacité est notoire. Ils se préparent, développent leur autonomie et apprennent à ne compter que sur eux-mêmes et leurs propres ressources. Ce sont les survivalistes. Au-delà des titres accrocheurs souvent mensongers, cette mouvance n’a rien d’extrémiste, ce sont des hommes normaux qui décident simplement de ne pas compter sur l’état lorsque les choses se dégraderont. Leur représentant québécois le plus cé-lèbre, Vic Survivaliste.

ENTRETIEN AVEC VIC SURVIVALISTE

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LE HARFANG 17

stocke des aliments, le premier réflexe du nouveau sur-vivaliste sera d´acheter des conserves. Ça fera le boulot mais c´est nettement incomplet. Il faut savoir ce qui se conserve ou non, comment on préserve la nourriture, pendant combien de temps on peut la conserver, quelles sont les différentes techniques de conservation, etc. Pour notre part, nous devons avoir pour environ 12 à 15 jours de nourriture en boite de conserve mais pour une année et demie en nourriture sèche entreposée à l´abri de la lumière et surtout de l´oxygène, principal élément qui détériore la nourriture. Le gros de nos réserves se conservera 25 ans sans problème.

Cela, le survivaliste débutant ne le sait pas. S´il décide de s´équiper de conserves pour pouvoir durer six mois, ça lui coutera une fortune et il passera à côté de solutions moins onéreuses et offrant une plus grande variété ali-mentaire.

Quand on commence, la chose à éviter c´est de se pré-cipiter au magasin ou au supermarché. On s´assoit, on réfléchit à nos besoins réels, on fait des recherches, on lit, on cogite, on refait des recherches et on commence à stocker et s´équiper, lentement, progressivement. On met à l´épreuve nos achats et on recommence toutes les étapes en vue de se perfectionner.

H - D´ailleurs, quand on commence à s´intéresser au survivalisme, quel est le « cours 101 » pour bien se pré-parer ?

V- Hélas, il n´y a pas grand chose d´utile qu´on peut trou-ver sur Internet ou ailleurs. J´ai développé une formation d´une journée que j´ai dispensée souvent qui s´intitule « Développer 21 jours d´autonomie ». Selon mes re-cherches, les 3 jours d´autonomie que prône la Sécurité Civile sont nettement insuffisants et si quelqu´un dou-blait ou triplait le nombre de jours de réserves en vertu de ce mode de préparation, cela serait toujours insuffi-sant pour faire face aux difficultés quotidiennes.

De mon point de vue, 21 jours de préparation est un minimum pour qui se dit survivaliste. Cela suppose un degré de préparation qui dépasse l´improvisation. Tous ceux à qui j´ai donné cette formation étaient comme assommés de réaliser à quel point ils avaient négligés des aspects importants car ils pensaient que 21 jours, c´est seulement sept fois trois jours, ou trois fois une semaine. Et non! Certains besoins croissent exponen-tiellement avec le temps et si on peut les ignorer sur une courte période, ils deviennent inéluctables après un certain temps.

L´autre raison pour laquelle j´ai développé une formation pour atteindre trois semaines d´autonomie, c´est que si on peut vivre trois semaines en pleine autonomie ou à

peu près en pleine autonomie, c´est qu´on peut, dans ce cas et simplement en multipliant les réserves, atteindre trois mois ou même trois ans avec peu ou prou la même préparation. Les besoins sur trois semaines sont sensi-blement les mêmes que les besoins pour trois mois ou trois ans.

On trouve plein de trucs sur Internet mais je n´ai pas vu encore une approche systématique, complète et surtout réaliste, suffisamment détaillée pour bien aider des nou-veaux survivalistes à se préparer.

Alors, désolé si je me fais de la publicité mais à date, il n´y a que moi qui offre un « cours 101 » suffisamment étoffé pour que les personnes qui le suivent et qui l´ap-pliquent puissent bien se lancer dans la voie de l´autono-mie. On ne s´improvise pas survivaliste compétent. Cela s´apprend, généralement par essais/erreurs, ce qui en soi est très formateur, si on a le temps de faire de telles erreurs et de les corriger et si on a les moyens de faire beaucoup de dépenses inutiles. Sinon, il y a « Développer 21 jours d´autonomie » avec moi.

H - Quelles lectures proposeriez-vous à un débutant ?

V - La lecture la plus importante à mon avis, ce serait « Survivre à l´effondrement économique », de mon ami Piero San Giorgio, (Éditions Le Retour aux sources, 2011), traduit en plusieurs langues mais écrit initiale-ment en français. C´est un Best Seller qui a donné ses lettres de noblesse au survivalisme dans la francosphère. C´est un ouvrage d´éveil, d´explications, de démonstra-tions que l´inimaginable est possible et même certain et qui contient des conseils de base pour commencer à développer son autonomie afin de cheminer vers la Base Autonome Durable (BAD).

Beaucoup de nouveaux survivalistes se lancent dans la lecture de livres sur la survie. Si vous devez, par néces-sité, faire un jour de la survie, c´est que tous vos plans et vos protocoles survivalistes ont échoué : vous êtes alors un mauvais survivaliste ou un survivaliste malchanceux. On ne veut pas cela!

Une fois que les débutants auront lu un livre comme « Survivre à l´effondrement économique », ils auront déve-loppé un bien meilleur portrait d´ensemble et déjà com-mencé à se préparer plus intelligemment et plus com-plètement. Certains aspects de la préparation ne coûtent rien, comme le développement du lien social ; d´autres nécessitent des fonds et surtout des connaissances ainsi que de la mise en pratique.

Pour le reste, à part le livre de Piero, je dirais d´éviter les lectures de trucs et astuces, c´est de la perte de temps. Youtube est très populaire chez les survivalistes dé-

butants, certains y passent de dizaines et des dizaines d´heures afin de trouver, par exemple, LE couteau sur-vivaliste par excellence. Ça n´existe pas. Allez à l´essence des choses. Ne cherchez pas le meilleur « couteau sur-vivaliste », cherchez plutôt à comprendre quels sont les attributs d´un couteau et quels sont les critères qui font un bon couteau, comme je l´expliquais dans un billet : https://tinyurl.com/mbl2t64.

J´invite évidemment les débutants à fréquenter mon blogue qui est atypique pour un blogue survivaliste : je n´y fais pratiquement pas de revue d´équipements mais par contre j´aborde le survivalisme sous les angles ana-lytiques, stratégiques, globaux et pragmatiques, dans tous ses aspects y compris les aspects politiques, idéo-logiques ou sociétaux.

H - Les milieux ruraux semblent être davantage appro-priés pour une préparation solide. Est-il possible de bien se préparer dans un environnement urbain ?

V - Est-il possible de bien se préparer en milieu urbain ? Certainement. La question cruciale à laquelle on doit ré-pondre, c´est : pour durer combien de temps ? Les villes existent depuis que les civilisations existent et elles continueront toujours d´exister. Cependant, les villes ont besoin de ressources alimentaires et énergétiques qu´elles sont incapables de produire. Elles paient ces ressources avec des biens manufacturés, des services ou des connaissances que les campagnes ne possèdent pas. Il faut donc, si on envisage le long terme en situa-tion dégradée, que nous puissions comme survivaliste urbain, pouvoir continuer à produire une activité écono-mique en demande. Cependant comme la majorité des citadins sont salariés et que même les propriétaires de commerces ne sont pas assurés de pouvoir fonctionner s´ils ne sont plus approvisionnés en cas de crise grave ou s´ils n´ont carrément plus de marché faute de clien-tèle capable de payer, être un survivaliste urbain soulève presque toujours des difficultés à long terme, l´une des plus critiques étant la sécurité.

H - Les Bases autonomes durables, mirage ou avenir possible ?

V - Ni mirage, ni avenir : réelles et présentes ! Il suffit d´aller en régions éloignées pour réaliser que les gens qui vivent là sont déjà survivalistes sans le savoir. Ils ont tous au moins une arme à feu, ils ont toujours des réserves alimentaires très développées car parfois leur région peut être isolée longtemps, voire tout un hiver. Beaucoup chassent et trappent, pêchent, cultivent un po-tager et élèvent des animaux tout en ayant un boulot ou une entreprise et se chauffent au bois bûché localement, souvent par eux-mêmes. Leur faiblesse se situe au ni-veau de la dépendance énergétique à l´hydroélectricité et

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18 LE HARFANG

au pétrole mais de plus en plus, les gens s´autonomisent en cette matière.

En région moins éloignée : Beauce, Montérégie, Lauren-tides, Lanaudière, Mauricie, etc., les BAD sont à dévelop-per mais je connais des gens qui s´y sont mis. Elles sont encore rares mais il est tout à fait possible d´en dévelop-per. Il y a même un début de « mode » grand public vers les maisons autonomes. Qu´on y rajoute des terres en cultures et des élevages et voilà autant de BAD.

H - Les tenants du survivalisme semblent davantage provenir de la droite que de la gauche. Comment expli-quer ce phénomène ?

Parce que la gauche, c´est la dépendance. Parce que la gauche, c´est le refus de l´Ordre Naturel et partant de la Réalité et parce que la gauche est en constante tentative de définir, à partir de leurs critères vertueux, ce qu´est l´Homme et le Monde, au détriment de leur Nature réelle.

La gauche n´est possible que lorsqu´on peut harnacher la production collective de richesse et la redistribuer de différentes manières. Je ne suis pas libertarien, je ne suis pas contre l´État et les impôts, au contraire. J´ap-précie grandement le réseau hospitalier et le système de santé universel, ce sont des avancées formidables. Tou-tefois, la pensée gauchiste tue l´initiative individuelle, le sens du devoir envers sa Patrie et même sa famille, la générosité authentique, la collaboration intra-commu-nauté et bien d´autres choses louables.

Or, en survivalisme, la famille est à peu près la seule unité de base valable sur laquelle on peut édifier un plan survivaliste conséquent et durable. Il faut plusieurs com-pétences et plusieurs ressources, y compris humaines, pour accomplir une réelle autonomie et on les trouve réunies plus fréquemment dans une famille, où cha-cun développe des champs d´expertise particuliers tout en offrant la capacité de travailler en groupe, quand les enfants sont assez grands. Mais la gauche tue la famille pour établir le Je, Moi-Même et Moi universel.

En survivalisme, la gauche est donc une antithèse. La gauche n´a que le mot « droits » en bouche. Ça n´existe pas, des droits, en survivalisme, ni dans la réalité. Il n´y a pas de « droit à la survie ». Il n´y a que la réalité et la réalité est souvent dictée par les nécessités écono-miques, micro et macroéconomiques. Il faut cultiver la terre, même seulement un potager, pour comprendre le travail que ça représente de se nourrir. Je ne connais aucun survivaliste qui accepterait de se laisser dépossé-der, en situation dégradée, du fruit de son travail par des parasites, au nom de leur « droit à la survie » ou de la « solidarité sociale ».

Le gauchisme est donc incompatible avec le surviva-lisme. Cela n´exclut pas les initiatives collectives et com-munautaires, l´entraide gratuite et généreuse, le partage, bien au contraire. D´ailleurs, en étudiant les communau-tés rurales québécoises d´un passé pas si éloigné que ça, l´entraide et le fort sentiment communautaire étaient la norme.

Dans les faits la grande majorité des survivalistes que je connais se préparent pour eux, pour leur famille mais aussi pour d´autres proches qui bien souvent se moquent de leur préparation. Ils la font quand même. Un gauchiste ne se préparerait pas pour autrui : il ferait des manifs pour demander au gouvernement de le faire à sa place ou pour le forcer à passer des lois pour que les survivalistes partagent leurs ressources !

H - Impossible de quitter sans un peu d´actualité ; votre opinion sur le registre des armes d´épaule que Québec envisage ?

V - C´est une tentative de plus de contrôle afin d´éven-tuellement désarmer la population. Aucun policier n´en-trerait de force ou même sans utiliser de force, dans une maison sans présumer que le mec à l´intérieur peut être armé. Un registre ne changera rien aux procédures po-licière ni à la sécurité des policiers. J´avais fait une re-cherche il y a quelques années sur le taux de criminalité des propriétaires d´armes à feu car je voulais savoir si nous étions si dangereux que ça.

Ce que j´ai trouvé m´a surpris ! Les propriétaires légaux d´armes à feu commettent 2,1 fois moins d´homicides avec une arme à feu que la moyenne des canadiens !

2,1 fois moins d´homicides !

Par définition, un criminel, c´est une personne qui ne respecte pas la loi. Pourquoi enregistrerait-il une arme acquise légalement ? Pourquoi acquerrait-il une arme légalement puisque comme criminel, il n´en a pas le droit ? Un criminel se procure des armes illégalement et un tel registre n´y pourra rien.

Conséquemment, malgré les déclarations des politiciens, ce registre ne vise pas à protéger la sécurité publique. Il vise à identifier les propriétaires d´armes, à connaître leurs inventaires à la seule fin de pouvoir les saisir massivement le moment venu. N´oublions pas que tous les partis politiques ayant des élus à Québec sont mon-dialistes. Tous. Même le PQ. Surtout le PQ. Et l´agenda mondialiste comprend le désarmement des populations. Seuls les esclaves ne peuvent être armés.

Je suis pour ma part un partisan de ce que les améri-cains appellent le /Vermont Carry/ : il n´y a pas de lois

dans l´État du Vermont sur les armes et c´est donc le port d´arme libre. Toute personne majeure, sans interdiction judiciaire et sans interdiction médicale, peut posséder, entreposer, porter de manière visible ou cachée, une arme dans l´État du Vermont.

J´ai vu un jour une jeune famille entrer dans un steak house que j´affectionne à Williston, Vt, Papa portait une arme visible, Maman portait une arme visible, ça n´a dé-rangé personne et ils ne se sont pas mis à tirer sur tout le monde. Je rêve de ça pour nous ! Examinez le taux de meurtres au Vermont, il est un des plus bas aux USA même si la majorité de la population vermontaise vit en ville et que des gens circulent armés en plein centre-ville de Burlington. Et encore, le tissu social a changé là-bas dans les 20 dernières années et se compose de plus de groupes ethnico-culturels associés à une plus grande criminalité aux USA. Malgré ça, c´est un des taux de meurtre les plus bas aux USA.

N´oublions pas que sous le Régime Français, tous les hommes valides avaient non seulement le droit de s´ar-mer et de porter une arme mais aussi le devoir de la porter en tout temps. Quelle déchéance vivons-nous au-jourd´hui ! Nous sommes devenus un peuple de peureux. Nos ancêtres si valeureux et courageux se retourneraient dans leur tombe. Oui, un peuple de peureux mais surtout de peureuses car ce sont les femmes qui ont le plus peur des armes à feu. Mais ça change : de plus en plus de femmes s´arment et j´applaudis.

Quand je jouais au airsoft, ma femme n´a même pas voulu tenir mon arme-jouet dans ses mains - réplique de AK-47 - par dédain et peur des armes. Récemment, elle a passé son examen et est en demande de permis de possession et d´acquisition d´arme. Si vous possédez une arme à feu, légalement j´espère, amenez avec vous une femme pour l´initier. Elle voudra probablement s´ar-mer, elle aussi. Une femme qui est initiée au tir et qui apprend à tirer, réalise qu´avec cet outil dans ses mains, elle n´est plus une victime potentielle, elle n´est plus une proie : elle est en mesure de défendre sa vie et celle de ses enfants contre les trop nombreux prédateurs qui s´en prennent à leur moins grande force physique. En cette matière, une femme armée est réellement égale à un homme armé et c´est bien, tout simplement.

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LE HARFANG 19

Voici les grandes lignes de cette grille inédite qui bou-leverse l’interprétation classique de l’histoire récente : depuis le XVIe siècle, la communauté juive dirigée par ses rabbins et inspirée par la Kabbale juive, notam-ment le livre du Zohar, cherche, fiévreusement, par des actions politiques et militaires à hâter la venue de son Messie en Terre sainte.

Pour que le Messie des juifs vienne sur Terre pour réparer le cosmos, le christianisme et l’islam doivent se soumettre avant de disparaître. C’est écrit dans l’Ancien Testament (la bible hébraïque ou la Torah), et les rabbins qui guident la communauté juive prennent tout ce qui est écrit dans ce livre falsifié, remanié et manipulé pour la cause… au pied de la lettre.

Le judaïsme est un projet politique. Si sa finalité dé-crite dans le Zohar, le livre de la Kabbale lourianique (voir la première chronique), est l’Apocalypse et avec elle, la venue de l’Antéchrist et le triomphe du peuple juif, l’Ancien Testament est le plan d’action, le modèle de construction, la matrice de la réalisation de cette utopie kabbalistique.

Cet enracinement vétérotestamentaire du messia-nisme actif a échappé aux spécialistes de la question tout simplement parce que depuis le XIXe siècle, ce projet profondément religieux avance masqué der-

Chronique kabbalistique (3)

LA RÉALISATION DU GRAND ISRAËLDestruction et soumission des religions monothéistesPAR PIERRE SIMON

rière les oripeaux de la laïcité et de l’athéisme.

L’État d’Israël, par exemple, se légitime par un droit de propriété de nature divine décrit entoutes lettres dans la bible. La façon dont ce pays fut créé est par ailleurs calquée mot à mot sur le récit biblique. La déposses-sion des Palestiniens et leur anéantissement sont aussi décrits, noir sur blanc, dans le livre de Josué, l’un des chapitres les plus sanglants de cette œuvre bourré d’atrocités, de massacres, de haine et de vengeance tribale.

Quant au plan de conquête du Grand Israël, il s’inscrit textuellement, lui aussi, dans le même plan d’action, de même que la destruction de toutes les Nations. La stratégie du Choc des civilisations théorisée par Solomon Molcho est également sortie tout droit de l’Ancien Testament ainsi que la soumission et la destruction d’Edom et d’Ismaël, les pères, respective-ment, selon la bible, de l’Europe et des chrétiens et des Arabes et des musulmans.

Ce n’est pas pour rien que les juifs se targuent d’être le peuple de la bible. Pour les rabbins, tout ce qui est écrit dans ce mode d’emploi sacré fait figure de vérité. Il est par conséquent impératif de reproduire sur le terrain ses prophéties pour réaliser les objectifs du Zohar, y compris la guerre de la fin des temps, Ar-

mageddon, que nous évoquerons dans la dernière chronique.

« Au-delà des millénaires, écrit Youssef Hindi dans son livre, Occident et Islam, l’ombre de la Bible conti-nue donc, on le voit, à se projeter sur le présent de façon singulièrement angoissante. »

Subversion et destruction des religions mono-théistes autres que le judaïsme

La subversion et la soumission, voire la castration de la religion chrétienne et musulmane a atteint son pa-roxysme chez les chrétiens, avec le concile Vatican II, une version judaïsée des Évangiles qui s’inspire de l’ancien Testament et, chez les musulmans, avec les frères musulmans (frérisme), une version occiden-talisée de l’islam elle aussi inspirée par le l’Ancien testament.

Cette judaïsation de la chrétienté et de l’Islam s’opère subtilement, quasi secrètement, en catimini grâce à la séduction, le mensonge et la tromperie.

Solomon Molcho (1500-1532), un juif portugais faussement converti au christianisme (marrane), joue un rôle prépondérant en rédigeant à l’intention des autres kabbalistes une sorte de livre de recettes dans

AVEC LA GRILLE DE LECTURE DE YOUSSEF HINDI, L’AUTEUR DU LIVRE, OCCIDENT ET ISLAM, que nous avons résumé pré-cédemment, dans cette troisième chronique, nous décryptons une autre facette du projet messianique : la destruction et la soumission des religions monothéistes autres que le judaïsme.

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20 LE HARFANG

lequel il explique comment on doit s’y prendre pour dévoyer les chrétiens et en faire les idiots utiles du messianisme. Ce guide peut aussi s’appliquer aux mu-sulmans traditionalistes qui souffrent eux-aussi des mêmes faiblesses que les chrétiens traditionnels et qui voudraient bien comme eux s’intégrer au monde moderne.

En prétendant être des chrétiens ou des musulmans (maranes), il s’agit de s’infiltrer dans les milieux des puissants, de nouer des amitiés avec les grands, de pénétrer la noblesse et certaines loges maçonniques, aussi bien en Europe que dans le monde arabe, et à l’aide d’un discours à double sens et des mots enchan-teurs comme « ouverture », « liberté » et « tolérance », de vider le christianisme et l’islam de sa substance spirituelle par le réformisme.

Plus précisément, il est question, dans un premier temps, d’abolir la loi divine (naturelle) afin d’instaurer le règne de celui qui per-met ce qui est interdit. Puis, dans un deuxième temps, de détruire les chrétiens et les musulmans en les lançant les uns contre les autres dans une guerre jusqu’au dernier.

Ces efforts de subversion sont particulièrement fruc-tueux chez les protestants millénaristes anglo-saxons qui depuis la réforme de Martin Luther (1483-1546) délaissent les Évangiles pour l’Ancien Testament. Olivier Cromwell (1599-1658), un protestant parmi de nombreux autres qui se définissent comme des chrétiens de l’Ancien Testa-ment, une contradiction dans les termes puisqu’on ne peut pas servir à la fois Dieu et Mammon, déclenche la Première Révolution contre la monarchie et le chris-tianisme.

La Révolution française, la révolution judéo-bolchévique russe et ses répliques en Hongrie, en Grèce et en Es-pagne de même que la révolution des Jeunes turcs en Turquie, qui sont toutes d’inspiration messianique, suivent le même modus operandi : massacres des po-pulations, décapitations, viols et autres atrocités, exécu-tions des dirigeants et des religieux, destructions des lieux de cultes et des monuments mémorielles.

Les recettes de subversion de Molcho sont ensuite suivies à la lettre au XVIIe siècle par le rabbin Sab-bataï Tsevi et ses adeptes juifs qui s’infiltrent au sein du monde musulman. Ces marranes musulmans de la secte des dönmehs, qui sont majoritaires dans le parti politique, les Jeunes-Turcs prennent le pouvoir en Turquie entre 1908 et 1913. Nous leur devons le génocide des Chrétiens arméniens.

Les sabbatéens ont également gangréné le monde musulman avec les « armes de destruction massive » que sont le wahhabisme, un faux islam d’inspira-tion vétérotestamentaire, et sa version libérale, les frères musulmans. Le réformiste, Tariq Ramadan, est à l’avant-garde de cette judaïsation de la pensée islamique financée par le régime wahhabite du Qa-

tar. Le but premier de ce réformisme est de faire des musulmans des consommateurs dociles et infantilisés comme les autres.

Dans le même esprit, au XVIIIe siècle, en 1759 et en 1760, Jacob Frank et ses adeptes, les juifs frankistes, se convertissent massivement au catholicisme. Ces marranes chrétiens, pénètrent la noblesse euro-péenne, et, par des mariages, intègrent les familles royales d’Espagne, de Russie et d’Angleterre, notam-ment en ce qui concerne les Anglais, la famille Batten-berg-Montbatten, dont l’ascendant est le frankiste, Maurice Hauke. Les femmes des Tsars, Paul Ier, Alexandre II et Nicolas II appartiennent toutes à la famille frankiste de Karl de Hesse.

Cette pénétration en profondeur des frankistes se tra-duira éventuellement par la réforme quasi complète de l’Église. L’instigateur de cette église moderne, libre, ouverte et tolérante, le Pape Jean-Paul II, né à Cracovie, haut lieu du frankisme, fut ordonné par un descendant de la famille frankiste, Komorowski. Le conseiller et ami intime de Jean-Paul II, Jerzy Tu-rowicz, était par ailleurs un descendant du frankiste, Turoski.

L’influence de S. Molcho se poursuit aujourd’hui « dans les efforts politiques et idéologiques, écrit Yous-sef Hindi, visant à conduire le monde chrétien et le monde musulman à une destruction mutuelle : dis-cours de la guerre civile en Europe même et guerres répétitives contre les États arabes favorisant le chaos wahhabite qui a pour rôle de désigner l’islam comme

repoussoir et ennemi à abattre ».

En conclusion, précisons que le modus operandi de la révolution islamique de DAESH s’apparente en tout point à celui des autres ré-volutions citées ci-dessus. Toutes sont d’inspiration vétérotestamentaire. Même si les protagonistes n’en sont pas conscients, l’Ancien testament est la matrice de tous ces mouvements révo-lutionnaires

Est-ce donc pour cette raison en définitive qu’Is-raël et ses vassaux les États-Unis et les autres

pays Anglo-Saxons comme le Canada, de même que la France, l’Allemagne, l’Arabie saoudite et le Qatar marchent main dans la main avec les terroristes ?

Référence

Hindi, Youssef (2015). Occident et Islam. Sources et genèse messianiques du sionisme de l’Europe médié-vale au choc des civilisations. Tome I. Éditions Sigest.

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LE HARFANG 21

Les noms de Gilbert Keith Chesterton 1 et Hilaire Bel-loc 2 sont plus familiers aux spécialistes de la littéra-ture britannique de la première moitié du XXe siècle qu‘aux économistes. Ces derniers devraient pourtant s'intéresser à l'œuvre de ces deux hommes, car ils sont à l'origine de l'une des plus intéressantes doc-trines économiques non-orthodoxe: le distributisme.

Nous présenterons brièvement les sources du distribu-tisme, ses principes, la mouvance distributiste et son intérêt pour les non-conformistes de notre fin de siècle.

LES SOURCES DU DISTRIBUTISME

Pourquoi deux auteurs, romanciers, poètes et es-sayistes développèrent-ils, au début de ce siècle, une doctrine économique aux antipodes du libéralisme triomphant et du socialisme montant ?

La clé de l'explication réside dans le fait que l'un et l'autre sont inspirés par le catholicisme. De Belloc, Robert Nisbet a pu écrire:

It is impossible to understand any of Belloc’s writings without beginning with his profound, long-life Roman Catholicism. 3

Chesterton, lui, va se convertir au catholicisme en 1922, après une quinzaine d'années de recherche spirituelle qui en font, dès les années 1910, un com-pagnon de route de l'Église catholique.

Belloc et Chesterton sont donc des catholiques enga-gés, parfaitement au diapason d'une Église qui, à cette époque, développe une doctrine sociale qui entend ré-pondre aux défis posés par l'éclatement des sociétés traditionnelles, l'industrialisation et l'urbanisation, le progrès des idéologies libérale et socialiste.

La naissance du distributisme ne tient cependant pas uniquement à cette référence catholique commune aux pères fondateurs du distributisme. Le contexte particulier de la Grande-Bretagne de l'ère edwar-dienne explique aussi le processus de naissance dudistributisme.

Il s'agit d'une époque chamière. L'industrialisation et l'urbanisation ont déjà profondément déstructuré les sociétés traditionnelles de l'Europe de l'Ouest. En raison de son industrialisation plus rapide, la Grande-Bretagne connaît aussi, et d'une façon plus criante, les problèmes liés à la disparition de la so-ciété traditionnelle et à l'émergence d'une nouvelle

société. L'un des éléments de cette nouvelle société est l'apparition de mesures gouvernementales d'aide aux travailleurs et à leurs familles. Bouleversés par les condition de travail inhumaines dans les mines ou les usines, confrontés à l'appauvrissement d'une partie croissante de la population anglaise, nombreux sont ceux qui réclament une intervention de I'État. Libéraux-sociaux et socialistes Fabians s'entendent pour poser les premiers jalons de ce qui deviendra l‘État-providence.

Entre le capitalisme sauvage et le socialisme rampant du Welfare State, une troisième voie est-elle possible ? Oui, affirment ensemble Belloc et Chesterton.

Refusant l'un et l'autre, Ils affirment les vertus de l'État distributiste dont ils trouvent le modèle dans l'État monarchique chrétien anglais de la fin du XIVe siècle. Dans The Servile State 4 , Belloc décrit ainsi cet État pré-capitaliste:

The state, as the minds of men envisaged it at the close of this process, was an agglomeration of families of various wealth, but by far the greater number owners of thee means of production. It was an agglomeration in which the stability of this distributive system (as l

CET ARTICLE EST TIRÉ DU NUMÉRO SPÉCIAL SUR L’ÉCONOMIE PUBLIÉ PAR LE CERCLE JEUNE NATION EN SEPTEMBRE 1994 (NUM. 9). Les doctrines libérales et socialistes ont démontré leurs lacunes et leur impossibilité à juguler les crises répétitives que le monde subit depuis des décennies. Il faut donc sortir des sentiers battus et explorer de nouvelles avenues, chercher chez les penseurs non-orthodoxes une façon de se sortir du marasme actuel. Le distri-butisme est une de ces alternatives.

LE DISTRIBUTISME: UN PROJET ÉCONOMIQUE CATHOLIQUE

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22 LE HARFANG

have called it) was guaranteed by thee existence of cooperative bodies, binding men of the same craft or of the same village together; guaranteeing the small proprietor against the loss of his economic indepen-dance, while at the same time it guaranties society against the growth of a proletariat. If liberty of pur-rchase and sale, of mortgage and of inheritance was restricted, it was restricted with the social object of preventing the growth of an ernnomic oligarchy which could exploit the rest of the commmunity. 5

Pour les distributistes, ce type d'État basé «sur la propriété des moyens de production au sein de l'unité familiale, les guildes et les corporations, et un État ré-gulateur apparaît comme le plus à même de garantir la liberté économique des travailleurs et artisans. Il constitue aussi une réponse à l'État-providence, que Belloc a taxé d’état-esclavagiste, en faisant reposer la solidarité sociale sur la libre association des tra-vailleurs et de leurs familles au sein de guildes et de corporations et non pas sur une fiscalité de plus en plus lourde imposée par un État qui s'arroge ensuite le droit de redistribuer au nom d'une solidarité qui devient de plus en plus factice.

Posés dès 1913 dans The Servile State, les principes distributistes ne changeront plus. Pourquoi de-vraient-ils changer d'ailleurs, le diagnostic de Belloc n'ayant, malheureusement, été que confirmé par le développement pléthorique de l'État-providence d'une part, et la concentration croissante du capital d'autre part. Voyons maintenant quels sont les grands prin-cipes du distributisme.

LES PRINCIPES DISTRIBUTISTES

Deux grandes idées dominent la réflexion distribu-tiste: la question de la propriété des moyens de pro-duction et l'opposition entre la ville et la campagne. Le thème retenu pour ce numéro nous amènera à discu-ter plus longuement du premier volet des principes distributistes.

Au cœur du distributisme, il y a cette conviction que la propriété est «bonne pour l'homme» et que, de ce fait, elle doit être le plus largement distribuée. Pour les distributistes, l'idéal économique à atteindre est donc celui d'une communauté d'agriculteurs, d'artisans, de petits commerçants et de petits industriels, de profes-sionnels et de travailleurs autonomes évoluant dans une économie de marché.

La plus large diffusion de la propriété des moyens de

production et non simplement la diffusion de la pro-priété de biens de consommation - maison familiale, résidence secondaire, voitures, etc... - apparaît comme la meilleure garantie que les citoyens- propriétaires puissent résister à l'interventionnisme étatique dans leurs vies quotidienne et dans leurs activités écono-miques. G.K. Chesterton écrivait dans The Outline of Sanity:

A multitude of men are standing on their own feet be-cause they are standing on their own land. 6

Malgré l'accent mis sur l'entreprise individuelle ou familiale, le distributisme ne débouche jamais sur un individualisme socialement stérile. Toujours inspiré par l'État distributiste de la fin du XIVe siècle, Belloc et Chesterton souhaitent aussi le rétablissement des structures socioéconomiques qui ont rendu possible la disparition de l'esclavage et l'émergence progres-sive d'une classe de producteurs-propriétaires libres.

La propriété individuelle ou familiale sera protégée par la libre association au sein de guildes et de corpo-rations. Elles sont destinées à regrouper les membres d'une même profession dans un esprit coopératif d'entraide et de solidarité mutuelle et, dans un esprit traditionnel, à encadrer et à policer la profession ou la branche d'activités.

Guildes et corporations doivent, dans cet État distri-butiste, assumer plusieurs des tâches dévolues ac-tuellement à l’État-providenee (assurance-chômage, assurances collectives, assurance-santé, formation professionnelle, santé et sécurité au travail, etc...)

Propriétaires des moyens de production, regroupés au sein de guildes et de corporations dont ils sont tout à la fois membres et administrateurs, les citoyens de l'État distributiste ont-ils encore un État ? Plus rapi-dement et plus efficacement que le communisme, le distributisme conduit-il au dépérissement de l'État ? Certes non, mais il est clair que l'État distributiste est un État minimal. Un Etat ramené à ses fonctions réga-liennes (relations extérieures, justice, défense natio-nale, police, etc... ), des fonctions surtout politiques et non plus sociaux-économiques.

Le souci des distributistes de laisser à chacun des organismes sociaux les responsabilités qui lui re-viennent et qu'ils sont le mieux à même d'exercer repose évidemment sur un sain respect du principe de subsidiarité. Que des catholiques comme Belloc et Chesterton inscrivent le distributisme dans un tel

cadre ne sera une surprise pour personne. Il n'est donc nullement exagéré de dire que le distributisme ne prend son véritable sens que compris à la lumière de la doctrine sociale de l'Église; Dermot Quinn écrit d'ailleurs que:

Only when Catholics social teaching is introduced does it become possible to make sense of distributism. Dis-tributists were economics miniaturists : they were sub-sidiarists also. Both dispositions grew from a common source: the Catholic belief in the autonomy and the dignity of the human person. 7

Certains demanderont pourtant quelle est la diffé-rence entre le distributisme et le capitalisme, puisque les deux reposent sur la propriété individuelle des moyens de production, par opposition au com-munisme qui, lui, prône la propriété collective des moyens de production ?

Pour les distributistes, leur idéal économique est aux antipodes du capitalisme. Ce dernier s'est d'ailleurs élevé sur les ruines de l'État distributiste, à partir du règne d'Henri VIII. Pour eux, le capitalisme est sy-nonyme de concentration des moyens de production aux mains d'une petite oligarchie, de la prolétarisa-tion d'une partie toujours croissante de la population et de sa réduction au statut de salarié. Politiquement libres, les contemporains de Belloc et Chesterton sont économiquement dépendants. Ils sont d'abord économiquement dépendants par rapport à l'oli-garchie capitaliste à qui ils ne peuvent en définitive que vendre leur «force de travail» (sur ce point, les distributiste analysent le capitalisme dans des termes que les marxistes orthodoxes pourraient partager). Ils sont économiquement dépendants à l'égard de l'État qui, pour mettre sur pied son «filet de sécurité» so-cial, va imposer une fiscalité de plus en plus lourde et accroître la taxation, directe et indirecte. Pour briser cette double dépendance, il faut restaurer et diffuser la propriété des moyens de production. La profonde in-telligence du distributisme a été de se rendre compte qu'il ne suffit pas d'élever le niveau de vie d'une po-pulation pour prétendre la rendre libre, qu'il ne suffit pas non plus d'instaurer des structures corporatistes (d'État ou d'association) pour équilibrer les rapports travailleurs-propriétaire-État, mais qu'il faut aller au coeur du problème: la propriété des moyens de pro-duction. Sur cette question, Dermott Quinn écrit:

In fact distributism, narrowly defined, was indifferent to the means of production: the nature of ownership was its chief interest. "In my modern state”, Chester-

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ton argued, "there would be some things nationalised, some machines owned corporately, some guilds sha-ring common profits as well as many absolute indivi-dual owners, where such individnal owners are most possible. " 8

LA MOUVANCE DISTRIBUTISTE

Il convient de parler de mouvance distributiste plutôt que de mouvement distributiste. Le distributisme de-meurera largement un mouvement intellectuel centré autour des périodiques animés par Belloc et Chesterton.

Au fil des ans, les distributistes disposeront ainsi de trois hebdomadaires: The Eye Witness (1911-1912), fondé et dirigé par Belloc; The New Witness (1912- 1923), qui sera dirigé par C. K. Chesterton jusqu'en 1916, son frère Gilbert prenant le relais à ce moment; et, finalement G. K. ‘s Weekly (1925-1936), qui dis-paraîtra à la mort de G. K. Chesterton qui en était le principal artisan et le plus important bailleur de fonds.

Mouvement d'abord intellectuel, le distributisme n'a jamais suscité de mouvement de masses: il ne tour-na cependant pas entièrement le dos aux activités plus terre à terre. Une Distributist League fut lancée en 1925-26 pour aider le G. K. ‘s Weekly et diffuser les idéaux distributistes au sein de la population. Il semble même que certains responsables distribu-tistes tentèrent de mettre en application leurs prin-cipes et leur programme de «retour à la terre» ( Back to the land ) en s'installant sur une ferme dans l'Essex, l'entreprise semble avoir été sans lendemain.

Il faut se garder de juger l'importance du distribu-tisme à la taille des organisations nées autour de Chesterton et Belloc. L'idéal distributiste va séduirebien au-delà de ce «premier cercle» des abonnés et lecteurs de la petite presse distributiste.

L'historien des idées attentif trouvera des éléments distributistes dans le mouvement coopératif cana-dien, dans le mouvement Catholic Worker américain, dans le mouvement socialiste-corporatiste de G.D.H. Cole et son hebdomadaire New Age, chez les Jocistes américains, au sein du mouvement Cornunione et Li-berazione, parmi les responsables du National Front du milieu des années 1980, chez les Verts inspirés par la lecture de Small is beautiful de E.F. Schumacher, chez certains responsables politiques d'Europe de l'Est dé-sireux de sortir du communisme sans pour autant bas-culer dans un néo-capitalisme exploiteur. La liste n'est pas exhaustive et il y aurait là le sujet d'une autre étude.

Bien marginal lorsqu'on le compare avec les grandes idéologies dont les affrontements ont marqué le XXe siècle, le distributisme, par la diversité et la richesse des mouvements qu'il a inspirés et inspire encore à divers degrés), témoigne que la recherche de la liberté dans le respect de la justice sociale et de la solida-rité nationale inspire encore ceux pour qui l'homme est plus qu'une marchandise et la société plus qu'un marché.

CONCLUSION

Le distributisme présente-t-il un intérêt autre qu'historique en 1994 ? Les principes distributiste peuvent-ils inspirer les non-conformistes de cette fin de siècle ? Les problèmes auxquels furent confrontés Belloc et Chesterton ont-ils été résolus, rendant ainsi obsolète le distributisme ?

La réponse s'impose d'elle-même. La concentration capitaliste s'est accentuée depuis le début du siècle; cette concentration s'accompagne de plus d'une mondialisation et d'une globalisation de l'économie internationale. L'État-providence, dénoncé par Belloc dans The Servile State, a connu un développement pléthorique depuis la crise économique de 1929 et la IIe Guerre Mondiale et il n'y a guère de secteurs qui ne sont pas touchés par une intervention législative destinée à «aider» les individus, les travailleurs, les familles.

À ces deux phénomènes, le distributisme apporte une réponse. Au capitalisme mondialiste, il oppose une économie axée sur la personne, la famille, le village, la région, le métier et la guilde. À l'interventionnisme étatique et à la crise des finances publiques qui en résulte, il oppose des individus, des familles, des guildes auto-suffisantes et capables de se prendre en charge sans intervention gouvernementale.

Les distributistes, loin d'être des utopistes, de doux rêveurs et des nostalgiques du Moyen-Âge, appa-raissent aujourd'hui comme des révolutionnaires conséquents. Des révolutionnaires qui vont à l'es-sentiel: priver l'ennemi capitaliste-communiste de la véritable source de sa puissance, la concentration de la propriété des moyens de production. Pour les distributistes, cette première étape réalisée, le reste devient possible. Des distributistes considèrent en effet que les guildes et les corporations suivront né-cessairement, comme elles ont suivi au Moyen-Âge.

Révolutionnaires conséquents aussi, dans la mesure

où le distributisme n'entend pas faire une révolution exclusivement économique: la vraie révolution distri-butiste sera une révolution chrétienne. Pour Belloc, Chesterton et tous les distributistes avec eux (et après eux), établir le distributisme, c'est établir un ordre so-cial chrétien.

NOTES

(1) Gilbert Keith Chesterton (1874-1936): romancier, poète et essayiste particulièrement fécond, il fut aussi l'un des plus importants journalistes catholiques an-glais du XXe siècle. 1l est aussi le créateur de l'un des plus étonnant héros de la littérature policière, le limirtBrown, prêtre détective, plus soucieux du salut des âmes que du châtiment des coupables. Son frère Cecil (1875-1918), fut lui aussi un essayiste catholique ta-lentueux et un proche collaborateur de Belloc et de son frère dans la presse catholique et distributiste.

(2) Hilaire Belloc (1870-1953): poète, essayiste et historien (il est notamment l'auteur de biographies de Danton et Robespierre et d'une Brève histoire de l’Angleterre, il a surtout donné au distributisme son livre-fondateur, The Servile State qui annonce la dic-tature bureaucratique de l’État-providence. Catholique convaincu, il sera l'un des artisans de laconversion de G.K Chesterton au catholicisme.

(3) Hilaire Belloc, The Servile State, lndianapolis, 1977, p. l8 (Introduction).

(4) Hilaire Belloc, The Servile State, op. cit., note 3.

(5) Hilaire Belloc, The Servile State, op. cit., note 3, p. 80.

(6) Gilbert Keith Chesterton, The Outline of Sanity, Londres, 1926, p. 114.

(7) Dermott Quinn, Distributism as Movement and ldeal, The Chesterton Review, Vol. XlX, N°2, Mai 1993, p. 171

(8) Dermott Quinn, op. cit., note 7, p. 164.

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24 LE HARFANG

PAR PIERRE SIMON

De tous les aspects fondamentaux du nationalisme, le culte de l’histoire est le plus important. Le regard subjectif de l’historien relie les vivants aux morts peu importe les croyances du moment, d’où le mérite et la force du livre de Jean-Claude Dupuis qui réside dans le regard purement contre-révolutionnaire qu’il porte sur cette période de notre histoire pas si lointaine. Loin de rêver sur les ruines, c’est un survol et une mise en pratique de ces aspects fondamentaux que nous propose l’auteur à travers une courtepointe d’articles, de thèses et de conférences passés, réunis en un même volume indispensable pour comprendre un pan de l’histoire complétement occulté par notre bien-pensance provinciale et aussi pour trouver une pierre d’assise sur laquelle planifier un quelconque redressement national.

Il est souvent de bon ton d’avancer que la chrétienté a prédisposé le miasme libéral-libertaire dans laquelle nous baignons; mais il serait faux d’admettre que les vrais hommes de foi n’ont pas fait tout ce qui était en leur pouvoir durant les XIXe et XXe siècles pour empê-cher la chute et imaginer un modèle alternatif à ce qui s’en venait. Ceci est leur histoire. De Mgr Bourget à Lionel Groulx, en passant par François-Albert Angers et Arthur Saint-Pierre, nous survolons les hommes de résilience et les idéologies qui marquèrent l’époque. Qui, ayant passé par le système d’éducation supérieur, peut se vanter d’avoir appris les engrenages locaux du crédit social, du corporatisme et du syndicalisme catholique. L’ignorance en ces terres fut quelque chose de voulu. Plusieurs chapitres sont aussi alloués à l’historiographie du drapeau national, symbole de ralliement de la nation, au rôle de l’histoire natio-nale dans l’affirmation identitaire, ainsi qu’une très complète définition pondéreuse du substrat cana-dien-français.

La doctrine sociale de l’Église avait vu les méfaits que pouvait produire une société démocratique et laïque: la divination de l’homme abstrait et une négation de la source divine de l’autorité, l’érection de la volonté

générale en absolu et l’État omnipotent qui en découle par le fait même au totalitarisme.

Au fil de l’ouvrage, de nombreux mythes fondateurs ré-volutionnaires sont renversés. On pourrait même dire qu’il s’agit par moment d’un livre iconoclaste, destruc-teur d’icônes modernes chères à la société d’État.

On déboulonne en premier lieu la grande révolution française et on nous la montre pour ce qu’elle fut réellement, une révolution religieuse anticatholique. On démasque ensuite l’infiltration libérale sournoise à l’intérieur de l’Église qui aboutira avec le traité de paix moderniste que fut Vatican II. On remet en pers-pective les raisons tangibles des inquisitions médié-vale et espagnole, véritable cheval de bataille laïcard du prêt-à-penser antichrétien. L’américophilie et l’annexionnisme des divers « libres-penseurs » des XVIII et XIXe siècles sont par la suite remis en cause, pour aboutir finalement avec les grands prêtres de la Révolution tranquille que furent le Cardinal Léger et le ministre de la Jeunesse Paul Guérin-Lajoie. Ces der-niers sont les pères du perfide rapport Parent qui fît de tout jeune canadien-français un Américain franco-phone en devenir, sous la bienveillante approbation des évêques du Vatican. Car pour briser la volonté d’un homme du peuple, pour le soumettre, il fallait briser son esprit de l’intérieur avec un travail de sape étalé sur le long terme et c’est pour cette raison que la Révolution tranquille, avec le rapport Parent, fut plus perverse que la Conquête et le rapport Durham.

Parce qu'avant d’être une lutte entre deux races, le combat qui oppose les Canadiens aux Anglais depuis la Conquête est avant tout une lutte entre deux visions du monde. La Cité de Dieu contre la Cité de la Terre. La spiritualité contre le matérialisme. Il semble que, comme une rivière qui passe près de sortir de son lit après chaque orage, le catholicisme au Québec subit des regains de vie sporadiques.

La canonisation du Saint Frère André, la levée de

bouclier contre le retrait du crucifix de l’Assemblée Nationale, le combat du maire Tremblay et le récent scandale autour de la croix de l’Hôpital du Saint-Sa-crement nous montrent que la population est encore attachée au fondement culturel le plus cher à ses yeux, sa religion.

Un livre à lire et à relire, crayon à la main. Un livre à annoter, paginer et conserver. Bref un livre qui re-donne ces lettres de noblesse à une profession qui est, malheureusement, rendue une démarche po-litique et idéologique qui cherche à transformer le passé pour l’accorder avec les dogmes issus de la Révolution tranquille.

Le cancer matérialiste a attaqué le corps social du Christ. Fort heureusement, grâce à la lecture de ce type de recueil, la tête est préservée.

Ce livre est offert gratuitement en format PDF sur le site de la Fondation littéraire Fleur de Lys ou en format papier sur commande auprès de l’auteur.

Dupuis, Jean-Claude (2016) Le siècle de Mgr Bour-get. Fondation littéraire Fleur de Lys, 492 pages.

LECTURE DISSIDENTELe siècle de Mgr Bourget

LE SIÈCLE DE MGR BOURGET EST UNE PÉRIODE D’ORDRE, DE PROGRÈS et de piété allant de 1840 à 1960 et qui représente en quelque sorte l’âge d’or du Canada français. Époque où la langue était gardienne de la foi, où l’on cher-chait à ériger une véritable société distincte du matérialiste anglo-saxon, où la culture baignait d’humanisme chrétien et de classicisme français.

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LE HARFANG 25

Le tout débute sur la place Maiden à Kiev, l’Euro-Maiden, place symbolique de ce qui est devenu le coup d’État le plus évident du XXIème siècle. Au-delà des revendications des groupes pré-sents, dont certains sont clairement proches de nos idées, on comprend que ce changement de régime avait d’abord et avant tout comme objec-tif de ralentir la progression de la Russie dans sa sphère traditionnelle d’influence. On le comprend en comparant les résultats du coup d’État ukrainien avec les motivations des groupes qui l’effectuèrent. Les nationalistes qui renversèrent le pouvoir corrompu ne sou-haitaient certainement pas qu’une certaine l’oligarchie mette la main sur différents sec-teurs de l’économie, que la politique extérieure ne s’aligne sur Israël et l’Union européenne ou que le pays s’ouvre soudainement aux demandes de la communauté LGBT. Ils ont lutté pour une Ukraine nationaliste et aujourd’hui, c’est une Ukraine mondialisée qui a émergé. Le modèle occidental, avec son multiculturalisme mortifère et son libéralisme tyrannique, y a été implanté sauvagement par les commanditaires de cette prise de pouvoir. L’ingénierie sociale développée à l’Ouest pour faire gober le Grand remplacement et le cosmopolitisme déraciné est désormais à l’œuvre dans ce pays qui para-doxalement en avait été préservé par le régime communiste. Ces événements ne se sont pas déroulés à l’autre bout du monde, mais bien au cœur de l’Europe. Une question légitime s’impose : les pays Occi-dentaux sont-ils à l’abri d’un « révolution colorée » comme celle d’Ukraine mais aussi celles des

PAR RÉMI TREMBLAYLECTURE DISSIDENTE

Retour sur Maïden

pays de l’Est et du Maghreb ? Dans tous ces cas, on retrouve toujours le même modus operandi : des groupes contestataires d’extrême-gauche, d’extrême-droite ou djiha-distes qui se retrouvent manipulés souvent mal-gré eux par des puissances les surpassant qui n'a que faire de leurs revendications. Ce qui leur importe c’est d’avancer leur agenda géopolitique dans le « Grand jeu » qui se joue en ce moment au mépris des peuples et de leurs aspirations lé-gitimes. L’Oncle Sam qui tente tant bien que mal de conserver son hégémonie sur la planète, un mo-nopole de plus en plus ouvertement contesté par des puissances qui émergent à l’Orient, n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts. En ce sens, il n’hé-site pas à lancer des guerres hybrides (polymor-phes) contre quiconque menace ses intérêts. Hier le Maghreb, aujourd’hui l’Ukraine et demain notre pays s’il devait sortir du rang. La façon de faire est plus insidieuse qu’aupara-vant. Les sanctions économiques, les renverse-ments « démocratiques » de régime et les frappes ciblées ont remplacé le déploiement traditionnel des armées d’hier. Et tout cela appuyé par une pléthore d’ONG plus ou moins indépendantes souvent téléguidées par des amis comme George Soros. Ce sont ces ONG qui préparent le terrain, qui fomentent des manifestations qui n’ont rien de spontanées et qui financent et équipent les opposants locaux. Les manifs sont alors mises en scène pour s’assurer une médiatisation maxi-male. Alors la désinformation peut débuter ; la ma-chine de propagande part au quart de tour. Un

monde factice dans lequel mensonges et il-lusions deviennent la norme est créé et il est impossible pour l’observateur de savoir ce qui est réel, à moins de creuser et fouiller - ce qu’a fait Lucien Cerise pour nous. La force de cet ouvrage est d’ailleurs de ne pas se cantonner à l’Ukraine, mais d’observer comment les mêmes techniques ont été employées dans divers pays qui n’avaient qu’une chose en commun : ne pas être dans la zone d’influence américaine. Et in-versement, les opposants soient-ils l’État isla-mique, le Secteur droit ou les antifas ont aussi leur dénominateur commun : ne pas remettre en question le statu quo géopolitique actuel. Ce qui compte désormais aux yeux de l’Oncle Sam ce n’est plus l’idéologie, mais bien l’adhésion à l’idée d’un monde unipolaire dirigé par Washing-ton ou son refus. Le reste n’est plus pertinent.

Cerise, Lucien. (2017) Retour sur Maiden : la guerre hybride de l’OTAN, Retour aux sources. 319 p.

LES OUVRAGES DE GÉOPOLITIQUE SONT SOUVENT LOURDS ET MONOTONES, mais le tout dernier de Lucien Cerise fait exception et, malgré la densité des informations et la profondeur des analyses, toutes étayées par de nombreuses références, se lit comme un polar. C’est comme disent les Américains un véritable «page turner».

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26 LE HARFANG

PAR REMI TREMBLAYLECTURE DISSIDENTE

Les mensonges et sophismes véhiculés par le monde académique sont légion, mais ils tournent tous autour d’une idée fort simple : le monde eu-ropéen est intrinsèquement mauvais, alors que le reste du monde est bon. Pour les érudits mo-dernes, l’histoire de l’Europe n’a rien de particulier, nonobstant le fait que la quasi-totalité des inven-teurs, explorateurs et philosophes proviennent de ce continent. Si l’Europe a pu réaliser certaines grandes choses qui sont indéniables, comme les Lumières et la Révolution industrielle, c’est un peu par accident et beaucoup grâce aux échanges entre les différentes civilisations. La Révolution indus-trielle n’aurait pu avoir lieu sans l’apport de la Chine ou du monde musulman, nous dit-on. C’est cette version marxiste culturelle de l’his-toire qui prévaut. L’influence des peuples allo-gènes permit à l’Europe de dominer le monde et en contrepartie, elle écrasa les autres peuples, les empêchant de se hisser à la place qui leur revenait de droit. Les Blancs ne sont que des usurpateurs. Ces sophismes ne relèvent plus du délire de quelques penseurs marginaux en quête de publicité ; ils sont devenus la norme dans les facultés de science so-ciales nord-américaines. Pourtant, ils ne se basent sur aucun fondement réel. L’homme occidental n’a pas créé des civilisations uniques et inégalées en rabaissant les autres peuples ou grâce à leur in-fluence. C’est l’esprit faustien, tel que mis de l’avant par Oswald Spengler et Frederich Nietzsche, qui lui a permis de s’élever et de conquérir le monde, litté-ralement et au sens figuré. Le besoin de s’élever au détriment de sa propre vie, l’incapacité à se satisfaire du simple fait d’être, voilà ce qui a été le moteur de notre histoire.

L’homme faustiendans un monde multiculturel

Il faut avoir une armature à toute épreuve pour réaliser ses études en sciences humaines dans une université québécoise. Ces lieux d’érudition anciennement réputés pour être des lieux d’échanges et de recherche de la vérité sont devenus de véritables laboratoires d’endoctrinement où l’on inculque la haine de soi et de ses traditions aux jeunes Blancs qui n’ont pas décroché avant.

Forgée dans les contrées du Nord, l’âme des peuples européens a fait en sorte que jamais l’homme blanc n’a souhaité vivre et survivre. Il a de tous les temps désiré se dépasser et repousser les limites du monde connu. C’est cet aspect de lui qui l’a fait conquérir tous les continents et l’espace, qui lui a fait comprendre le monde infiniment petit et infiniment grand. Ce désir d’excellence et de grandeur, on le retrouve dans les domaines et explique pourquoi lorsqu’une civilisation déclinait, comme la grecque, la romaine, la germanique, une autre surgissait aussitôt, plus grande et majestueuse que celle qui venait de choir. Les peuples européens, s’ils veulent survivre et re-prendre leur marche en avant, se doivent de renouer avec cet esprit faustien qui n’est pourtant pas si loin, réalise-t-on en observant le nombre croissant de jeunes Blancs impliqués dans les sports extrêmes, dans lesquels ils risquent gros pour le besoin de se dépasser et d’atteindre de nouveaux sommets. Ecrit dans un style académique, ce court livre écrit par le professeur le plus courageux du monde uni-versitaire canadien est un antidote puissant pour qui-conque a le courage de s’asseoir dans les auditoriums de nos universités pour écouter les démagogues di-plômés cracher leur fiel sur notre glorieuse histoire. N’est-ce pas d’ailleurs l’esprit faustien qui anime Ricardo Duchesne (1) , ce professeur qui a risqué sa carrière pour défendre les Euro-Canadiens, seul groupe laissé pour compte par le multiculturalisme ? 1. Ricardo Duchesne anime le blog Council of Eu-ro-Canadians et contribue à divers sites, dont Occi-dental Observer.

Duchesne, Ricardo (2017) Faustian Man in a Multi-cultural Age. Arktos. 239 p.

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LE HARFANG 27

LECTURE DISSIDENTEPAR MARIE GROULX

RECONQUISTA PRESS NOUS REND UN FIER SERVICE EN PUBLIANT CETTE TRADUCTION DU CLASSIQUE ANGLAIS THE POLITICAL SOLDIER ÉCRIT EN 1984 PAR DEREK HOLLAND, MILITANT DU NATIONAL FRONT. En fait, il ne s’agit pas que d’une simple traduction, le texte est agrémenté de deux nouvelles préfaces, le premier d’Yvan Benedetti, ancien directeur de l’œuvre française, et l’autre de l’auteur lui-même qui revient plus de vingt ans plus tard sur ce court ouvrage qui se rapproche d’une critique positive de Dominique Venner.

Face à la mort programmée de l’Europe et du monde blanc en général, une mort qui devient de plus en plus difficile à nier, ce n’est pas de l’agitation stérile qu’il nous faut, mais un homme nouveau capable de faire face aux défis actuels. Les exemples historiques de ce genre d’homme ne manquent pas, qu’on pense aux Spartiates de Thermopyles ou aux récents Légionnaires de la Garde de Fer roumaine. Ce sont ces modèles de sacrifice et de courage que les nationalistes se doivent d’émuler pour incarner le Soldat politique, seul modèle capable de sauver notre peuple de son suicide inconscient.

La situation peut sembler désespérée : face à nos ennemis, nous ne pesons pas lourd dans la balance. Ils ont des moyens dont nous ne pouvons même pas rêver, et pourtant, rien n’est joué d’avance. La maxime de Charles Lindbergh « rien n’est facile, mais en travaillant tout est possible, » s’applique également au domaine politique. Pour renverser la vapeur, il faut rejeter le bourgeois qui sommeille en nous et se tourner vers le soldat qui s’éveille, rallumer la flamme et reprendre le combat à la façon du fanatique. « C’est cette flamme, cet esprit brûlant que nous devons ranimer en nous pour que notre culture ait un quelconque avenir digne de ce nom. » Si nous, nous ne le faisons pas, nul ne le fera, la responsabilité est nôtre et il serait indigne de vouloir s’en décharger.

Tout doit commencer par une remise en cause de soi et de ses pratiques, l’optique doit changer, non seulement dans notre lutte politique, mais dans notre quotidien. Holland offre quelques points concrets, mais pousse surtout à une réflexion plus profonde de l’engagement et la place qui y est accordée. Un livre court à lire, mais avec un impact durable.

Derek Holland. Le soldat politique. Reconquista Press, 2017, 68 p.

Le soldat politique

LA FICTION EST UNE ARME QUE NOTRE CAMP EXPLOITE DE PLUS EN PLUS ET DE MIEUX EN MIEUX. À UNE CERTAINE ÉPOQUE LE CAMP DES SAINTS FAISAIT BANDE À PART, SEULE OEUVRE À DÉNONCER OUVERTEMENT LE FLOT MIGRATOIRE QUI NOUS MENAÇAIT. AUJOURD’HUI CE LIVRE DYSTOPIQUE RÈGNE SUR UNE FAMILLE NOMBREUSE DE LAQUELLE LE GRAND REMBARQUEMENT EST LE DERNIER REJETON.

Même point de départ qu’Obertone (Guérilla) : notre monde, un monde qui à cause de la lâcheté des politiciens est au bord du gouffre, le laxisme et la déferlante mi-gratoire mettant en péril ce qui reste de nos nations. Une seule étincelle suffira à mettre le feu aux poudres et ensuite, l’histoire déboulera à un rythme incontrôlable. Pour la France d’Emmanuel Albach, qui est le reflet du Québec de demain si on se fie aux prévisions démographiques, la proverbiale étincelle est une opération policière qui dégénère. Au lieu de se dérouler au niveau de la rue, comme avec Guérilla, l’action est davantage vue du cabinet des ministres qui assistent avec une impuissance assumée aux évènements catastrophiques qui s’enchainent, conséquence directe de leur laisser aller passé.

Il faudrait éventuellement apprendre, mais ceux qui prétendent nous gouverner n’ont qu’un horizon de quatre ans, alors mieux vaut une fuite en avant en rejetant les problèmes grandissants à leurs successeurs plutôt que de prendre les mesures appropriées pour les régler. L’Islam devient de plus en plus présent sur nos terres, alors on tente d’accommoder, de se soumettre aux exigences de plus en plus pressantes de nos envahisseurs, sachant que cette politique du ventre à terre devra un jour prendre fin. On tente d’apaiser, de négocier, de se soumettre pour apaiser et remettre l’échéance à demain, seulement la conciliation et la compromission sont gages de lendemain qui déchantent. « Les gens trop épris de paix finissaient toujours soumis. Il n’y avait jamais eu en ce monde de liberté pour celui qui refusait de combattre. »

Les Français du Grand Rembarquement, un titre qui accrochera certainement nos lecteurs acadiens, n’auront pas la couardise de leurs gouvernants et finiront par réagir après des années de docilité. Au stade actuel, un tel réveil n’est pas gage de succès et seul le destin et une partie de chance peuvent sauver le peuple gaulois du désastre annoncé.

C’est aujourd’hui qu’il faut agir, demain, c’est toujours trop tard. Emmanuel Albach. Le Grand Rembarquement, Dualpha, 2016, 331 p.

Le grand rembarquementLECTURE DISSIDENTE

PAR RÉMI TREMBLAY

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FÉDÉRATIONDES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

JE SUIS,DONC J’AGIS !