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31 octobre 2014 Anthroposophie weltweit n°11 Goetheanum Page 1 Prochains pas et prochaines tâches Page 2 Direction du Goetheanum Page 3 Inauguration de la nouvelle scène Page 4 Composition paysagère Page 5 Assainissement du Goetheanum École supérieure de science de l’esprit Page 2 Organe pour les membres de l’École Page 2 Étude et formation continue Page 6 Section médicale : Congrès interna- tional de pédagogie curative et de sociothérapie Page 10 Section d'anthroposophie générale : Goetheanum Meditation Initiative Worlwide Société anthroposophique Page 8 Société anthroposophique univer- selle: Congrès de la Saint-Michel Page 9 L’hebdomadaire Das Goetheanum Page 14 102 e anniversaire : Elisabeth Pederiva-Unger Page 14 100 e anniversaire : Gertrud Klingborg Page 15 Membres décédés Anthroposophie dans le monde Page 11 Allemagne : projet d’eurythmie pour les jeunes Yep ! Page 12 Vivre avec d’autres valeurs : Raphael Fellmer Page 13 Des idées alternatives sur l’argent Thème Page 16 Centenaire d’Elisabeth Sigmund E n tant que trésorier du Goetheanum, il est pour moi extrêmement touchant de suivre actuellement l’afflux quotidien des dons petits ou moyens et de quelques prêts sans intérêts, afflux qui grâce à l’appel aux dons de la Saint-Michel provoque la dim- minution progressive du manque financier d’1,5 million de francs suisse (1,2 million d’eu- ros). La grande communauté des membres se manifeste jusque dans la volonté en participant de tous les coins du monde à entretenir le Goetheanum, à le renouveler et à l’impulser. Grâce à un tel effort commun, nous pouvons espérer avoir rassemblé, dans la période allant de l’automne 2012 à début 2015, la somme colossale de 13,5 millions de francs suisse (11 millions d’euros) nécessaire aux assainissements. C’est ici l’occasion pour moi de formuler un grand merci ! Les grands drames de l’humanité Néanmoins entretenir l’enveloppe phy- sique du bâtiment et renouveler l’infrastruc- ture technique de la scène ne constituent pour la direction du Goetheanum qu’un premier pas d’importance. Sur cette base, il convient à présent de réaliser de plus en plus, dans le cadre de l’École supérieure, un espace de rencontre et de vécu de l’esprit, surtout dans les grands et les petits congrès internationaux des différentes sections et des différents champs de vie, mais aussi dans le vécu artistique des grands drames de l’humanité. C’est ainsi que la troupe d’eu- rythmie du Goetheanum, sous la direction de Margrethe Solstadt, présente actuel- lement en tournée le Peer Gynt d’Henrik Ibsen, construit autour du thème « Lumière et mensonge ». À Noël 2014, une dernière possibilité sera offerte de voir au Goethea- num la totalité des Drames-Mystères de Rudolf Steiner. Les nombreux tickets achetés et les nom- breuses demandes nous font espérer une clôture grandiose avant que toute l’énergie de la troupe ne s’engage dans une nouvelle tentative : celle de mettre en scène et de représenter, en 2016, le Faust I et II dans sa totalité. À l’été 2015, le Faust I sera présenté et la troupe du Goetheanum sera invitée en différents endroits à représenter tel ou tel Drame-Mystère de Rudolf Steiner. De nouveaux projets de travail Finalement, le but est de parvenir ensemble, au cours d’une grande réunion au Goetheanum à la Saint-Michel 2016, à une délibération rassemblant les représentants de tout le mouvement anthroposophique. Lors d’une telle initiative, les représentants des différents champs de vie, l’École supérieure avec ses sections et la Société anthroposophique pourraient intensifier par de nouveaux projets l’impulsion civilisatrice de Rudolf Steiner, déjà active depuis longtemps, et la renforcer pendant les sept années suivantes jusqu’en 2023/24. | Justus Wittich, trésorier du Goetheanum Prochains pas et prochaines tâches Expérience psycho-spirituelle et espace de rencontre ■ Goetheanum Une étape est franchie : démontage de la grue Foto: Sebastian Jüngel Anthroposophie weltweit Société anthroposophique universelle Bulletin des membres édition française 11/14

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31 octobre 2014Anthroposophie weltweit n°11

GoetheanumPage 1 Prochains pas et prochaines tâchesPage 2 Direction du GoetheanumPage 3 Inauguration de la nouvelle scènePage 4 Composition paysagèrePage 5 Assainissement du Goetheanum

École supérieure de science de l’esprit

Page 2 Organe pour les membres de l’ÉcolePage 2 Étude et formation continuePage 6 Section médicale : Congrès interna-

tional de pédagogie curative et de sociothérapie

Page 10 Section d'anthroposophie générale : Goetheanum Meditation Initiative Worlwide

Société anthroposophiquePage 8 Société anthroposophique univer-

selle: Congrès de la Saint-MichelPage 9 L’hebdomadaire Das GoetheanumPage 14 102e anniversaire :

Elisabeth Pederiva-UngerPage 14 100e anniversaire :

Gertrud Klingborg Page 15 Membres décédés

Anthroposophie dans le mondePage 11 Allemagne : projet d’eurythmie

pour les jeunes Yep ! Page 12 Vivre avec d’autres valeurs :

Raphael Fellmer Page 13 Des idées alternatives sur l’argent

ThèmePage 16 Centenaire d’Elisabeth Sigmund

En tant que trésorier du Goetheanum, il est pour moi extrêmement touchant de

suivre actuellement l’afflux quotidien des dons petits ou moyens et de quelques prêts sans intérêts, afflux qui grâce à l’appel aux dons de la Saint-Michel provoque la dim-minution progressive du manque financier d’1,5 million de francs suisse (1,2 million d’eu-ros). La grande communauté des membres se manifeste jusque dans la volonté en participant de tous les coins du monde à entretenir le Goetheanum, à le renouveler et à l’impulser. Grâce à un tel effort commun, nous pouvons espérer avoir rassemblé, dans la période allant de l’automne 2012 à début 2015, la somme colossale de 13,5 millions de francs suisse (11 millions d’euros) nécessaire aux assainissements. C’est ici l’occasion pour moi de formuler un grand merci !

Les grands drames de l’humanité

Néanmoins entretenir l’enveloppe phy-sique du bâtiment et renouveler l’infrastruc-ture technique de la scène ne constituent pour la direction du Goetheanum qu’un premier pas d’importance. Sur cette base, il convient à présent de réaliser de plus en plus, dans le cadre de l’École supérieure, un espace de rencontre et de vécu de l’esprit, surtout dans les grands et les petits congrès internationaux des différentes sections et des différents champs de vie, mais aussi dans le vécu artistique des grands drames de l’humanité. C’est ainsi que la troupe d’eu-rythmie du Goetheanum, sous la direction de Margrethe Solstadt, présente actuel-lement en tournée le Peer Gynt d’Henrik Ibsen, construit autour du thème « Lumière et mensonge ». À Noël 2014, une dernière possibilité sera offerte de voir au Goethea-num la totalité des Drames-Mystères de Rudolf Steiner.

Les nombreux tickets achetés et les nom-breuses demandes nous font espérer une clôture grandiose avant que toute l’énergie

de la troupe ne s’engage dans une nouvelle tentative : celle de mettre en scène et de représenter, en 2016, le Faust I et II dans sa totalité. À l’été 2015, le Faust I sera présenté et la troupe du Goetheanum sera invitée en différents endroits à représenter tel ou tel Drame-Mystère de Rudolf Steiner.

De nouveaux projets de travail

Finalement, le but est de parvenir ensemble, au cours d’une grande réunion au Goetheanum à la Saint-Michel 2016, à une délibération rassemblant les représentants de tout le mouvement anthroposophique. Lors d’une telle initiative, les représentants des différents champs de vie, l’École supérieure avec ses sections et la Société anthroposophique pourraient intensifier par de nouveaux projets l’impulsion civilisatrice de Rudolf Steiner, déjà active depuis longtemps, et la renforcer pendant les sept années suivantes jusqu’en 2023/24. | Justus Wittich, trésorier du Goetheanum

Prochains pas et prochaines tâches

Expérience psycho-spirituelle et espace de rencontre

■ Goetheanum

Une étape est franchie : démontage de la grue

Foto

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Anthroposophie weltweit S o c i é t é a n t h r o p o s o p h i q u e u n i v e r s e l l e Bulletin des membres – édition française 11/14

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■ École supérieure de science de l‘esprit

Étude et formation continue

Différents langages, divers regards, objectifs en communLa nouvelle année d’études à temps plein a conduit au Goetheanum 42 personnes venues de 21 pays du monde entier dans un but commun : rencontrer l’anthroposo-phie.

Quel est le regard d’un homme qui a grandi au Goetheanum, dans ce beau

paysage ? Quel est celui de quelqu’un qui a appris à regarder le monde dans de tout autres paysages ? Comment est-il perçu par quelqu'un qui a entendu le monde parler à travers les mots de Neruda, à travers la poé-sie de Whitman, les histoires de Max Frisch, les sagas de l’Inde ou les romans français ? Quel bonheur que toutes ces perspectives, par lesquelles le monde se vit et se ressent, se rencontrent ici au Goetheanum, issues de la multiplicité, et se confrontent à l’anthro-posophie dans l’unicité de ce lieu !

Vivre des questions personnelles d’une nouvelle façon

Les étudiants rencontrent l’œuvre de Rudolf Steiner en allemand, en anglais et à présent aussi en espagnol. C’est à partir de cette rencontre que nous pensons, par-lons, exerçons, envisageons nos questions d’une nouvelle manière. La vie du présent conduit à poser les questions du présent d’une autre façon. Autour de la table, dans la salle d’études espagnoles, on trouve quelques traductions du livre de Rudolf Steiner Théosophie. Les traductions sont toutes différentes. Aucune ne trouve une traduction exacte du mot « Gestalt ». Et pourtant nous parvenons à le comprendre. Merveilleux exercice !

Ces murs et ces pièces, qui ont été vus si souvent et diversement, sont encore contemplés à présent, sont encore ressentis dans le bonheur d’être ici. Une étudiante qui a dû pour cela parcourir une très longue dis-tance l’a aujourd’hui exprimé. | Constanza Kaliks, responsable de la section pour la Jeunesse au Goetheanum

Direction du Goetheanum

Une façon ouverte de dé-libérer et de converserLa direction du Goetheanum a entamé l’année 2014/15 par sa réunion d’automne, prolongée de ses réunions hebdoma-daires. Constanza Kaliks de la section de la Jeunesse et Justus Wittich du comité di-recteur se sont engagés à assumer la fonc-tion de porte-parole.

Au début des réunions, les membres de la direction du Goetheanum appro-

fondissent sous forme d’exercices euryth-miques ou d’entretiens la question de la langue de Michael-Christ, telle qu’elle a été développée par Rudolf Steiner en tant que tâche d’avenir dans les Lettres de Michael et dans le Cinquième Évangile.

Régulièrement le comité directeur rend compte de son travail, et il y aura des rap-ports intermédiaires sur les mandats de trois ans distribués à l’intérieur du comité direc-teur et concernant les différents domaines et les différents départements du Goethea-num. De ces thèmes font également partie les projets de construction plus modestes, envisagés pour 2015 et 2016 (présentés et discutés lors de la journée des membres du 18 octobre) ainsi que des thèmes de la journée des membres du 7 et 8 novembre 2014 (de 17 heures à 17 heures de la journée suivante). Là seront exposées des initiatives très importantes concernant le travail futur du comité directeur et quelques apports de membres sont également annoncés. Il faut espérer que des membres venus d’ailleurs puissent aussi participer à ces deux jour-nées (de nombreux secrétaires généraux y participeront) afin d’intensifier cette façon ouverte de délibérer et de converser en vue des assemblées générales prochaines.

Travailler aussi ses erreurs

Le 20 septembre dernier, un petit groupe d’intéressés a réalisé un premier entretien ouvert aux membres au sujet du groupe sculpté et de sa place au Goetheanum. Cet entretien sera suivi d’autres en 2015. Les membres souhaitant y participer peuvent s’inscrire auprès de Marianne Schubert ([email protected]).

L’intensité de travail et d’échange dans la direction du Goetheanum est réjouissante. Elle permet de travailler ses erreurs et ses problèmes et, espérons-le, de rayonner tou-jours plus. | Justus Wittich, porte-parole de la direction du Goetheanum

Recherche de chambres : Les chambres d'étudiants du Goetheanum ne pouvant accueillir autant de personnes, des chambres sont encore recherchées à proximité du Goethenaum (loyer entre 300 et 500 CHF).

Contact : Edda Nehmiz: Tel. +41 61 706 44 14, [email protected]

Organe pour les membres de l’École

Édition spéciale de Anthro posophie weltweit

La direction de l’École

souhaite de manière ré-fléchie rendre attentif à la publ ication d u s e c o n d ouvrage de Sergej Proko-fieff, ouvrage consacré aux thèmes traités dans l’École supérieure et que les membres de la première Classe pourront se procurer à partir de novembre 2014 (voir Anthropo-sophie weltweit n°10/2014). C’est pourquoi, au congrès des lecteurs, une édition spéciale en allemand et en anglais d’Anthro posophie weltweit sera publiée. Dans le cadre de ce congrès, elle sera confiée aux lecteurs pour être ensuite distribuée à des membres de l’École supérieure de science de l’esprit. L’édition spéciale n’est pas envoyée à tous mais peut être acquise par le biais du se-crétariat du comité directeur : à l’attention d’Andrea Jeserich, boîte postale, 4143 Dor-nach, Suisse ; [email protected] | Justus Wittich, pour la Section d’Anthroposophie Générale de l’École de science de l’esprit.

■ Goetheanum

Freie Hochschule für Geistes- wissenschaft Anthroposophie weltweit Sonderausgabe November 2014

Bereits 2009 ist das Buch ‹Die erste Klasse der Michaelschule und ihre

christologischen Grundlagen› von Ser -gej Prokofieff erschienen. Im Vorwort schreibt er, dass er im Buch auf häufig gestellte Fragen eingeht. Tat er dies zual-lererst in Form von Vorträgen, kam er 2004 dem immer dringlicher geäußer-ten Wunsch der Mitglieder nach, diese Vorträge auch in schriftlicher Form ha-ben zu können. Er hat dann mit uns, den Mitgliedern des Vorstands, mit denen er die Leitung der Allgemeinen Anthropo-sophischen Sektion teilte, und später mit dem Hochschulkollegium seine In-tention besprochen. Wir sprachen dar-

über, auf welche Weise eine Sache, die ihrem Wesen nach von Mund zu Ohr behandelt werden sollte, schriftlich zu fassen sei. Nach diesen Beratungen hat Sergej O. Prokofieff entschieden, dass das Buch nur für Mitglieder der Frei-en Hochschule für Geis teswissenschaft bestimmt sei und dass die mantrischen Worte der Klassenstunde nur andeu-tungsweise erwähnt werden. Viele Mitglieder der Hochschule haben sein Buch als Hilfe für ein vertieftes Verste-hen und Erleben des Wegs der 19 Klas-senstunden und anderer Themen, die mit den Klassenstunden zusammenhän-gen, erfahren.

Zu dieser Sonderausgabe

Diese Sonderausgabe des Nach-richtenblatts auf Deutsch und Englisch ist für die Weitergabe an Mitglieder der Freien Hochschule für Geisteswissenschaft bestimmt und wird nicht allgemein versandt. Es ist das Anliegen der Leitung der Hochschule, in Zusammenarbeit mit Peter Selg auf das Erscheinen des zweiten Hochschulbuchs von Sergej Prokoffief angemessen aufmerksam zu machen, das ab November 2014 nur von Mitglie-dern der Ersten Klasse erworben werden kann (Bezugsweg siehe Seite 8). | Justus Wittich für die Allgemeine Anthroposophische Sektion der Freien Hochschule für Geisteswissenschaft

Paul MackayS. 1 Christus-Bewusstsein und Michael-Offenbarung

Sergej ProkofieffS. 3 EinleitungS. 3 Inhaltsverzeichnis

Peter SelgS. 4 Der Weg zu Christus – die Verwandlung des menschlichen Bewusstseins

S. 8 Bestellschein

Zweites Hochschulbuch von Sergej O. Prokofieff

Christus-Bewusstsein und Michael-OffenbarungSergej O. Prokofieff hat kurz vor seinem Tod sein zweites Buch für Mitglieder der Frei-en Hochschule für Geisteswissenschaft vollenden können: ‹Der Esoterische Weg durch die neunzehn Klassenstunden›. Das Buch kann über den Verlag am Goethea-num bezogen werden.

Ours • Le bulletin Anthroposophie weltweit paraît mensuellement en allemand, anglais et espagnol en complément de l'hebdomadaire Das Goetheanum. Il est diffusé par les Sociétés anthroposophiques des différents pays, com-plété dans certains cas par des contibutions locales • Éditeur : Société anthroposophique universelle (responsable : Justus Wittich) • Ré-daction : Sebas tian Jüngel (responsable de l'édition allemande), Douglas Miller (respon-sable de l'édition anglaise), Michael Kranawet-vogl (responsable de l'édition espagnole), Louis Defèche (responsable de l'édition française), Wolfgang Held et Philipp Tok • Traduction en français : Christiane Hoffmann, Laurent Bénac, Martin Quantin • Corrections : Merle Rüdisser (allemand), Amande Reboul (français) • Adresse : Wochenschrift Das Goetheanum, Postfach, 4143 Dornach, Schweiz, Fax +41 61 706 44 65, [email protected] • Le sou-tien actif à la réalisation est vivement souhaité.

• © 2014 Allgemeine Anthroposophische Gesell-schaft, Dornach, Schweiz.

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En accueillant les médias lors de la réou-verture de la scène, Nils Frischknecht a

résumé l’essentiel en peu de mots. Bien que la scène du Goetheanum, par sa taille consi-dérable, ne soit comparable en Suisse qu’à celle de Bâle et à l’Operhaus de Zürich, elle est gérée comme le sont les petites scènes, c’est-à-dire avec très peu d’employés. En effet, tandis que les scènes de Bâle et de Zürich disposent de dizaines voire de cen-taines d’employés, celle du Goetheanum n’en compte que cinq !

Signification régionale

Pourtant, en tant qu’entreprise culturelle régionale, le Goetheanum est pris au sérieux par les médias publics. Le jour même de la réouverture, l’émetteur privé de télévision Telebasel diffusait un spot de 23 secondes sur l’inauguration. Le journal Basler Zeitung suivait le lendemain avec deux colonnes. Quelques jours plus tard, c’était au tour du journal Basellandschaftliche Zeitung de publier un rapport d’une page entière. Comme ce rapport parut également dans les journaux Solothurner Zeitung et Grench-ner Tagblatt, l’événement parut digne d’être rapporté dans les cantons de Soleure et les cantons voisins de Bâle-Campagne et de Bâle-Ville. Le journal local Wochenblatt avait déjà publié une information le jour de la réouverture. Néanmoins les journaux na-tionaux comme le Neue Zürcher Zeitung ou Der Bund n’ont envoyé aucun représentant à l’accueil des médias. On voit par là que le Goetheanum n’est pas considéré comme une scène publique de signification natio-nale.

La scène du Goetheanum a commencé sa nouvelle phase avec un programme dense et composite. Fosse d’orchestre comprise, elle a d’abord été inaugurée par la troupe d’eurythmie du Goetheanum qui, dirigée par Margrethe Solstad, a présenté des tableaux de Peer Gynt ainsi que des compositions d’Edvard Grieg et de Knut Nystedt. Contrairement à l’époque où la musique provenait de l’autre côté de la salle, les eurythmistes sont à présent en contact immédiat avec les sons. Le septuor à cordes Heiligenberg, la chorale de Glarisegg et l’ensemble Werbeck se sont chargés de la musique. Le chœur a repris possession de

la grande salle. Et dans le cadre du congrès international de pédagogie curative et de thérapie sociale, les clowns Simone Fassari et Camilla Pessi (« I Baccalà Clowns ») sont également montés sur scène. Enfin, en présentant l’opéra La Chute de l’Antéchrist de Viktor Ullmann (d’après l’« esquisse dramatique » d’Albert Steffen), la scène du Goetheanum ajoutera une page à l’histoire du théâtre. Car la représentation sera la première suisse de cette œuvre interprétée par le Mährisches Theater Olomouc.

En tant que partenaire de la Junge Bühne, la scène du Goetheanum s’efforce d’encourager le travail théâtral de la jeunesse. Sous la direction de l’actrice et metteur en scène Andrea Pfaehler, dont l’expérience embrasse différents théâtres, la scène du Goetheanum et le film, des jeunes issus des environs mettent en scène des classiques du théâtre. En guise d’inauguration de la nouvelle période théâtrale, ils ont présenté Ce que vous voulez de William Shakespeare dans la salle dite « Grundsteinsaal ». Ainsi, une fois par an, la Junge Bühne contribue à remplir les trous du genre « théâtre ».

La nouvelle scène engendre aussi des travaux supplémentaires : les décors et les lumières servant à la mise en scène des Drames-Mystères de Rudolf Steiner doivent être adaptés à la nouvelle situation, afin que ceux-ci puissent être joués à Noël.

Un généreux acompte en sympathie

Les relations ainsi créées avec les politiques, les médias et bien sûr le public lui-même devront être soignées. On a pu sentir, au cours de la fête d’inauguration, un généreux acompte en sympathie. Remo Ankli, qui représentait le département de la Formation et de la Culture du canton de Soleure, exprimait ce souhait : « Puissent se réaliser ici des œuvres et des spectacles qui servent la paix et l’épanouissement des hommes ! » Et le vice-président de la commune de Dornach, Roger Dahinden, désirait une créativité capable « de renouveler l’ancien et de redonner sans cesse de nouveaux élans ». Pour cela un va-et-vient d’échanges sera nécessaire entre le Goetheanum et le monde, entre le public et les artistes. | Sebastian Jüngel

Inauguration de la nouvelle scène

Servir la paix et l’épanouissement des hommesL’écho médiatique de l’inauguration de la grande scène à partir du 26 septembre a don-né une idée de la manière dont le Goetheanum est perçu dans la vie culturelle de la Suisse, à savoir comme un lieu culturel régional à prendre au sérieux. Le programme ex-trêmement riche de sa scène est la condition de sa reconnaissance publique.

■ Goetheanum

BASEL | BASELLANDSCHAFTLICHEDIENSTAG, 30. SEPTEMBER 2014

BASELLAND/SCHWARZBUBENLAND 27

Die 1927 eingerichtete Grosse Bühnedes Goetheanums hat Theatergeschich-te geschrieben. Hier wurde 1938 erst-mals die ungekürzte Fassung von Goe-thes Faust I und II aufgeführt, ein Vor-haben, das laut Regisseur Christian Pe-ter auch heute noch 20 bis 22 StundenSpielzeit in Anspruch nimmt. Einiges,was ursprünglich geplant war – etwader Orchestergraben – wurde nie aus-geführt. Und nach fast 80 Jahren wardie Bühne mit ihren 37 handbetriebe-nen Prospektzügen dermassen in dieJahre gekommen, dass auch die Sicher-heit nicht mehr gewährleistet war.

«Da in der Schweiz der Betreiber dieSicherheit garantieren muss, beschlossman früh, sich den Richtlinien desdeutschen TÜV unterzuordnen», sagtNils Frischknecht, der Geschäftsführerder Goetheanum-Bühne. 2012 trat diePlanung in die heisse Phase und war soeffizient, dass die Sanierung nur einJahr dauerte. Aufgebracht wurden dieerforderlichen neun Millionen Frankenmehrheitlich von Spendern. Zwei Mil-lionen Franken waren Eigenmittel, diedurch den Verkauf von Liegenschaftenbeschafft wurden.

«Eiserner Vorhang» ist wegIm riesigen Kubus, der Unterböden,Orchestergraben, höhenverstellbarePodeste, Bühne und Schnürboden um-mantelt, gibt es gleichermassen techni-sche Weltneuheiten wie alte Theater-technik. So gibt es etwa einen «intelli-genten Schnürboden». Er ist im beste-henden Betonträgerwerk aufgehängtund mit Messsonden ausgestattet.Wenn es an einer Stelle zu Überlastungkommt, werden andere technische Ele-mente automatisch blockiert. Die Büh-ne ist damit fast ein kybernetischer Or-ganismus.

Eine Besonderheit stellt der Schutz-vorhang dar, der aus Glasfasergewebemit Stahleinlagen besteht und den vielschwereren «Eisernen Vorhang» er-setzt. Insgesamt wurden bei der Sanie-rung 200 Tonnen Stahl aus- und wie-der eingebaut. «Die neue Maschinen-

technik erlaubt eine mit der Steuerungder Lichtanlagen vergleichbare dyna-mische, nuancierte Bewegung», erklärtNils Frischknecht.Dass es im ersten Unterboden nun ei-

nen Orchestergraben hat, ermöglichtes, auch Opern in einer adäquaten Dar-bietungsweise zu präsentieren. Für ra-sche Szenenwechsel bei den grossenMysterienspielen, aber auch für Opern,sind die beiden Bühnenportale auf denSeiten hilfreich.Auch die zwei Hubpodien zum

Schrägstellen der Bühnenfläche unddemontierbare Einlegetafeln im hin-tern Teil der Bühne sowie die Schrägefür die Eurythmie erlauben mehr Effek-te. Schliesslich wurden die alten Wind-,Donner- und Regenmaschinen wiedereingebaut.

Kleintheater mit RiesenbühneAuch für die Statiker war die Sanie-

rung eine Herausforderung, stehtdoch die Konstruktion des Bühnenbo-dens nur auf sechs Positionen auf derDecke und den Stützsäulen des Grund-steinsaals. Gewonnen hat die Goethe-anum-Bühne nicht nur punkto Tech-nik, sondern auch hinsichtlich desRaums. Der Portalbereich kann jetztbis 12 Meter in der Höhe geöffnet wer-den, was 2,5 Meter Platzgewinn bedeu-tet. Die Breite lässt sich bis zu 15 Meternutzen, zuvor nur zu 12,5 Meter. Ne-ben dem festen Eurythmieensemblewerden auf der Grossen Bühne Opern-gastspiele, Schauspiele und die gros-sen Mysterienspiele von Rudolf Steinerzu sehen sein. Daneben ist die Bühnefür Konzerte geeignet – und dement-sprechend begehrt. Die Goetheanum-Bühne ist nunmehr technisch auf ei-nem sehr hohen Stand. Betriebsmässigjedoch ist sie ein Unikum. Denn sie isteinerseits eine der grössten Bühnender Schweiz, andererseits wird sie be-trieben wie ein Kleintheater; zur tech-nischen Mannschaft gehören nur fünfMitarbeiter.Die nächste wichtige Aufführung ist

die Schweizer Erstaufführung der Oper«Der Sturz des Antichrist» von ViktorUllmann am 25. Oktober.

ImposanterBühnenbauin DornachEinzigartig Die Grosse Bühne des Goethe-anums ist fertig saniert. Sie eröffnet nun ganzneue Möglichkeiten – mit einem Glasfaser-Vorhang, einer weltweit einzigartigen Mess-sonden-Technik, aber auch mit altbewährtenMaschinen für Donner, Regen und Wind.

Blick vom neuen Schnürboden 17 Meter in die Tiefe auf die Bühne.

FOTOS: THOMAS BRUNNSCHWEILER

VON THOMAS BRUNNSCHWEILER

Die neue Bühne im Grossen Saal des Goetheanums, mit Blick in den Zuschauerraum.

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Sebastian Jüngel : Au nord-est du Goethea-num, de durs travaux sur le terrain ont commencé. C’est un premier pas vers une nouvelle mise en forme du site dans le nord.Jörg Mensens : Certes, mais nous ne partons pas de zéro. Rudolf Steiner n’est pas le der-nier à avoir donné des indications concer-nant l’organisation de ce côté. De lui pro-vient l’idée d’implanter des arbres fruitiers (cognassiers) et des arbrisseaux (noisetiers). Ce que nous nous sommes proposé, c’est d’une part les voies de déplacement. La to-pographie du terrain nord est marquée par des pentes abruptes. Ce n’est pas fait pour encourager la promenade.

Transformer un chemin de passage en un chemin vécu

D’autre part, si l’on prend le chemin qui mène de la gare au Goetheanum en pas-sant par le chemin dit « Hügelweg », on a l’impression que ça n’en finit plus. On l’em-prunte seulement parce qu’il nous conduit au but. Le terrain ne sert que de passage. C’est dommage. Au nord précisément, on a par exemple de belles vues sur Bâle, sur l’Ermitage et sur le château de Birseck. C’est pourquoi nous allons créer un chemin « par le haut » qui donnera envie, en suivant son propre tempo, de percevoir le nord et de faire une halte. Benno Otter : Les nouveaux chemins offrent aux gens la possibilité de ressentir les formes du terrain et l’architecture du nord dans une ascension agréable. On passe près du bâtiment contenant le chauffage, on voit la maison d’édition, on continue près de la « Rudolf Steiner-Halde »…

Mertens : … on peut aussi voir les trois bâti-ments dans leur ensemble. En outre les visi-teurs du Goetheanum doivent déjà être ac-cueillis et salués à l’extérieur. Cela concerne la station de bus du « Speisehaus », le che-min nouvellement entamé entre le parking et l’ouest du Goetheanum ainsi que le che-min prévu, parallèle au « Hugelweg ».Jüngel : À quoi doit ressembler l’« accueil » ?Mensens : Nous prévoyons des murs mo-biles et nous installerons volontiers des ta-bleaux d’information concernant les mani-festations en cours. Nous allons examiner si nous pouvons également nous occuper de l’actualité.

Le nord et le sud se conditionnent mutu-ellement

Jüngel : Qu’est-ce qui caractérise le terrain sud ? Qu’est-ce qui caractérise le terrain nord ?Mensens : Le nord a une forme plutôt concave, le sud plutôt convexe. Les formes du sud sont plutôt rondes. Le nord est mar-qué par des droites. Le sud a besoin d’un nord bien formé pour que ses qualités puissent agir. Otter : Dans le sud œuvrent la lumière et la chaleur, une grande diversité en flore et en faune (oiseaux et insectes) : la convivialité et le dialogue règnent. Le nord est marqué par sa position en pente, par l’ombre et par l’humidité.Mensens : Là on trouve le calme, la possibi-lité de se retirer, de s’isoler. Mais il ne s’agit pas de décorer coquettement le nord avec par exemple des géraniums autour du bâ-timent du chauffage ou de créer un chemin

extravagant. Nous avons sans cesse corrigé le chemin conduisant du parking à l’entrée ouest, pour qu’on ne déambule pas trop. Certes il faut réduire son tempo, mais pas trop.Otter : Un bon chemin ouvre l’espace. Bien sûr, un espace en soi n’a pas besoin de che-min, mais c’est seulement par un chemin qu’un espace peut être ressenti. Dans sa Théosophie, Rudolf Steiner parle de l’im-portance qu’il y a à vivre les mi-hauteurs. Mensens : Pour faire cette expérience nous devons faire surgir la structure de base du terrain, son squelette. C’est seulement si la structure est juste que nous pouvons créer de la beauté. Jüngel : Comme le rythme des marches d’escalier qui mènent de la « Rudolf Stei-ner-Halde » à la « Haus Friedwart »?Mensens : Oui. Mais cette impression se perd quand on a parcouru plusieurs fois l’escalier. C’est comme avec la vertèbre cer-vicale : on ne la remarque que quand elle est endommagée. Otter : Mais quand elle ne l’est pas, on a d’infinies possibilités.

Des projets de protection naturelle

Jüngel : Qu’en est-il des projets de protec-tion naturelle ?Otter : Grâce à des soutiens financiers nous espérons pouvoir « renaturer » la zone hu-mide entre la maison d’édition et le terrain situé derrière la maison des bijoux (siège de la maison d’édition Verlag am Goetheanum). Nous voulons transformer une partie en une prairie humide. Ainsi la diversité biologique augmentera : d’autres plantes et d’autres bêtes s’installeront au nord. Nous espérons pouvoir nous servir du puits près de la che-minée de chauffage pour nourrir une zone humide supplémentaire qui devrait naître entre la serre et la maison d’édition. Par là nous cherchons à renforcer l’« élément hu-mide » sur le site. Mensens : De nos jours, les zones d’humidité sont généralement en danger. On les as-sèche pour l’agriculture ou pour la construc-tion. Même si à nous, êtres humains, elles ne paraissent pas très séduisantes (dans les zones humides on ne voit pas les nom-breuses fleurs qu’on voit en zone sèche), elles sont très importantes pour le monde animal. En tout cas le biologiste Daniel Knecht, lors d’un parcours du côté nord, a été très surpris de trouver des couleuvres à collier. Elles se nourrissent notamment de grenouilles d’herbe. Nous devons donc offrir à ces dernières un espace vital. L’une amène l’autre.Jüngel : Qu’en est-il de la protection de l’en-

Composition paysagère

« Nous créons des espaces intermédiaires »Parallèlement à l’assainissement du Goetheanum en tant que bâtiment, des travaux s’effectuent également sur les terrains qui l’entourent : après des décennies consacrées en priorité au côté sud, c’est maintenant au nord d’être développé et de rendre percep-tibles ses richesses et ses beautés, sa faune et sa flore.

■ Goetheanum

Travaux sur le chemin menant au côté ouest du Goetheanum (portraits de Jörg Mensens et de Benno Otter)

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Sebastian Jüngel : Est-ce qu’avec la réouverture de la grande scène les assai-nissements sont terminés ?

Martin Zweifel : Le but de l’assainissement, à savoir une scène où l’on puisse jouer, est atteint. Cependant, comme c’est souvent le cas dans des interventions si profondes, d'autres travaux s'avèrent nécessaires : il manque des moteurs, car il n'y a qu’un mo-teur provisoire sur le pont de l'encadrement de la scène, et des parties ici et là doivent être échangées. Et il manque le portail qui conduit de la partie sud à la partie centrale.Jüngel : Qu’en est-il des nouveaux espaces dans la partie supérieure arrière du sud de la scène ?Zweifel : Seul le gros œuvre est achevé. Ils seront bientôt vraiment à disposition après la réinstallation du sol et de l’infrastructure électrique.

Façade, toit, terrasse et rez-de-chaussée

Jüngel : Les échafaudages entourent le Goetheanum du sud au nord en passant par l’ouest. Jusqu’à début octobre, on entendait des travaux sur les sommets. Jusqu’à quel point la façade est-elle assainie ?Zweifel : Il faut d'abord réparer les dom-mages dus à la rouille. Dans ce but, toute la surface allant du sud au nord, a été frap-pée. Si la façade sonne creux, c’est que le béton s’est séparé de l’armature et doit être enlevé. Puis le fer doit être couvert de cou-lées de ciment. Depuis octobre, les « trous » sont refermés avec du béton. Mais il faut trouver le bon mélange pour la consistance et la couleur, afin que le nouveau et l’an-cien béton forment une unité. Le coffrage doit aussi être harmonieux, sinon la façade aura l’air d’un tapis de pièces. Il faut six se-maines pour voir si le mélange est réussi : 14 jours pour que le mélange soit fabriqué en laboratoire, puis quatre semaines pour qu'il durcisse.Jüngel : Quelle mesure de protection a été prise pour le second pas : la protection de la façade contre de nouvelles attaques de rouille ?Zweifel : Rendre la façade hydrophobe. Des expériences ont été faites depuis long-temps, le produit a été sans cesse amélioré et les seules objections qui me sont connues

proviennent de spécialistes des cathédrales, lesquels travaillent avec du sable et non avec du béton. Jüngel : Qu’en est-il du toit ? Zweifel : Les pans de toit au sud et à l’ouest viennent de recevoir leur couverture. En ce moment ce sont les couvreurs, les zingueurs, les plombiers qui sont occupés dans les arêtes et les gorges. Le nord aussi doit être couvert. En été, tous les travaux devront être finis. Jüngel : Et qu’en est-il de la transformation du rez-de-chaussée ? Zweifel : La direction du Goetheanum a adopté la recommandation des respon-sables de la construction qui proposent de laisser les escaliers extérieurs à l’ouest. Les responsables de la construction ont deman-dé à trois architectes d’élaborer une exper-tise dans le cadre du projet global (en tant qu’opinion neutre pour la planification qui suivra) : ce sont Marc Schaepens (BE), Jaike Dunselman (NL) et Paul Gerhard Ree (DE).

Des projets qui préparent IBA 2020

Jüngel : Le Goetheanum participe à l’expo-sition internationale de la construction IBA 2020. Qu’est-ce qui s’est fait jusqu’à pré-sent dans ce cadre ?Zweifel : Officiellement, les projets sont acceptés par IBA 2020. Ils concernent la mise en forme du site. Dans cette perspective, les places de parking à l’est dans la partie supérieure du « Hügelweg » et contre le Goetheanum lui-même sont concentrées sur un seul parking. Pour que l'entrée ouest du Goetheanum soit l’entrée principale, un chemin est créé, partant du nouveau parking. Des projets de protection de la nature se poursuivent en collaboration avec l’organisme de protection de la nature d’Arlesheim (zone d’humidité) et l’organisme de protection des oiseaux de Dornach (mur sec sur le nouveau chemin). Ce sont là quelques pas isolés qui relient la montagne de Dorneck et la lande de Reinach dans le paysage du parc de la Birs. Tous ces projets restent entre les mains du Goetheanum. Grâce au statut « Projet-IBA », les demandes d’aide et la collaboration réciproque sont plus faciles. Martin Zweifel dirige le groupe responsable de la construction au Goetheanum.

vironnement sur le nouveau chemin qui re-lie le parking à l’entrée ouest du Goethea-num ?Mensens : Là, nous allons monter un mur de pierres sèches. L’eau goûtera peut-être, un pré de mousses pourra naître. J’envisage que des mousses hépatiques s’établissent ici. Otter : Pour nous, un mur à l’ombre est quelque chose de particulier. Et je suis curieux de voir quelles bêtes s’établiront dans les fentes ou seront visibles sur la cou-ronne murale. D’une manière générale, sur le site, nous procédons pas à pas : d’une part pour juger ce qui vaut la peine d’être fait, et d’autre part pour voir quelles nouvelles idées surgissent.

Développer les espaces intermédiaires

Jüngel : Donc il s’agit d’un plan, mais d’un plan ouvert à des modifications…Otter : Oui. Considérons les voitures. Quelque part il faut mettre à disposition des places de stationnement. Par conséquent on a organisé dans la partie supérieure du « Hugelweg », à droite et à gauche, des places de stationnement et on les a garnies d’arbrisseaux. Par là, l’atmosphère du site a énormément changé…Mensens : Le vert n’a plus pu couler tout autour du Goetheanum, certaines vues ont disparu.Otter : Grâce au nouveau parking, la circu-lation sera plus calme. Mensens : Nous ne supprimons pas ces en-droits empierrés. Nous les laissons croître pour les transformer, si nécessaire, en places de stationnement provisoires. Otter : En installant le nouveau parking, nous avons été forcés de remettre en cause les constructions de l’exploitation horticole. Nous avons dû démolir et mettre de l’ordre. Même si beaucoup de choses sont utiles, il faut un certain ordre. On soupèse même la possibilité d’établir tout le domaine de l’exploitation au nord de la menuiserie. Jüngel : Est-ce que le calme du nord n’est pas menacé, si on le réaménage ? Otter : Je ne crois pas. Nous apportons au contraire la possibilité de vivre ce calme. Mais nous souhaitons aussi saisir les ré-flexions de Steiner concernant les entrées au sud et au nord et voir même s’il ne pour-rait pas y avoir aussi une entrée publique au nord (pour la bibliothèque). Comme Rudolf Steiner a placé les bâtiments voisins – hor-mis la Haus Duldeck – sur la frontière, il a ouvert la possibilité que des choses se dé-veloppent dans les espaces intermédiaires. Ce sont ces espaces intermédiaires que nous formons maintenant.

Assainissement du Goetheanum : façade et toit

« D’ici l’été, la façade et le toit seront assainis »L’assainissement de la grande scène étant achevé, les bureaux-containers de l’est et la grue du nord du Goetheanum ont été démontés. Mais la construction continue : l’assai-

nissement de la façade et du toit ont atteint leur point culminant, tandis que des travaux transforment les terrains environnants.

■ Goetheanum ■ Goetheanum

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A la fin du congrès, j’ai pris la décision de mieux observer mon prochain dans

toutes ses facultés, indépendamment de ses limites ou de ses traits unilatéraux. Et c’est justement quand les limites me paraîtront le plus flagrantes que je m’efforcerai de re-marquer les qualités ou les besoins cachés. Car ainsi on éclaire même ce qui en autrui cherche à vivre, ses impulsions profondes. Mais pour cela il faut regarder toute sa vie, y compris l’époque où l’on ne le connais-sait pas encore. Seuls d’autres personnes peuvent en dire quelque chose. Qui appar-tient à son cercle social ?

Offrir à autrui des possibilités

Ce sont d’abord ses parents. En règle gé-nérale, ce sont les personnes de confiance avec lesquelles le petit enfant commence à construire une relation. Que se passe-t-il quand d’autres personnes s’occupent de l’enfant ? Rainer Böhm exploita les études sur la petite enfance (jusqu’à trois ans) en étudiant le cours de la courbe dite de cor-tisol. Cette courbe doit être ascensionnelle pendant la matinée et redescendre au cours de la journée. Des études ont ainsi révélé que les enfants confiés plus longtemps hors de la famille ont un taux de cortisol plus élevé qui ne diminue pas beaucoup pen-dant la journée. Il en résulte une plus grande disposition à tomber malade. Peuvent alors surgir des névrodermites, des maux de têtes et des déséquilibres psychiques, ce qui plus tard peut conduire à la criminalité, à l’alcoo-lisme et à la toxicomanie. En révélant cela, Rainer Böhm ne voulait infliger de mauvaise conscience à personne. Mais il lui parut im-portant que les parents soient soutenus par la société. Et cela exige une grande qualité dans les « prises en charge étrangères » qui ne devraient pas séparer longtemps l’enfant de ses personnes de confiance.

Beth Barol tira de ses expériences faites également en milieu psychiatrique l’idée que l’être humain veut être reconnu dans tout ce qu’il apporte, c’est-à-dire dans ce qu’il est et dans ce qu’il s’efforce d’atteindre. C’est la raison pour laquelle Barol chercha à en savoir le plus possible sur la personne concernée et convoquait de 20 à 60 per-sonnes pour élaborer sur la base de leurs perceptions une image aussi riche que pos-

sible. De cette image faisaient partie les dé-fauts comme les qualités, ce que l’on sait comme ce sur quoi on ne sait rien. Sur cette base, une chaleureuse empathie pouvait naître, même envers ceux que l’on jugeait « pénibles ». À partir de là, on pouvait étudier les vrais besoins de la personne, dont les aspects positifs constituaient le fondement sur lequel on travaillait à son avenir.

Se respecter soi-même

Bodo von Plato caractérisa une culture du sentiment qui se déploie dans la tension entre monde intérieur et monde extérieur. Dès que l’on autorise une vie des sentiments, ce qui signifie qu’on ne les manifeste pas immédiatement dans le monde extérieur sous forme d’actes, de jugements ou de représentations, on devient toujours plus sensible, plus fin, plus vulnérable émotion-nellement. Généralement, à cet endroit se crée normalement une sorte de bifurcation comprenant deux perspectives. D’un côté on peut devenir toujours plus prisonnier de ses sentiments – sensibilité et repli sur soi en sont les conséquences – on commence à se créer soi-même des problèmes et on perd l’objectivité du monde. D’un autre côté, on peut aussi fuir les sentiments et se réfugier dans la généralisation, dans le savoir et l’abs-traction – la tendance alors est de se perdre soi-même. Une culture du sentiment signifie, au cœur de cette bifurcation, renforcer son attention envers la nature, la science, l’art et la culture, la poésie et les êtres humains.

C’est surtout la contemplation, mais aus-si la discipline spirituelle et la méditation qui trouvent à cet endroit et sur un sol aussi bien préparé un climat idéal. Bodo von Plato conclut sa présentation en commentant une indication de Rudolf Steiner tirée d’une préface de Comment acquérir des connais-sances sur les mondes supérieurs?, où est décrit le rôle crucial de guide assumé par les sentiments lors d’un chemin intérieur vraiment individuel et unique.

Intervenir par l’action

Jan Göschel, se basant sur l’histoire de Perceval, exposa comment l’homme a sou-vent besoin d’une intervention extérieure. Dans la lutte qui dans une forêt l’oppose à des chevaliers, le moment se présente où

Section médicale : Congrès international de pédagogie curative et de sociothérapie

Une culture du sentiment Du 6 au 10 octobre, un congrès centré autour de la « culture du sentiment » a réuni 750 pédagogues curatifs et sociothérapeutes ainsi que des étudiants et autres partici-pants à des conférences et à 60 groupes de travail. Non pour apporter des solutions mi-racle mais pour entendre des expériences de travail et comprendre le rapport à l’autre.

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Perceval, apercevant des gouttes de sang sur la neige, est comme hypnotisé par elles. Gauvain le remarque et, intervenant d’une certaine manière dans le sens de la « socio-thérapie », fait disparaître les gouttes du champ de vision de son ami en les recou-vrant d’un drap. Cela permet à Perceval de retrouver la liberté de son attention.

Par cet exemple, Jan Göschel mit le doigt sur une tâche extrêmement importante du pédagogue curatif et du sociothérapeute : former, voire guérir, les relations sociales afin que chacun puisse aller son chemin, mais réintégré harmonieusement à la com-munauté. Il rendit attentif à un principe que Beth Barol appliqua aussi, à savoir qu’une communauté doit se développer pour que chacun puisse vivre sa propre vie de manière digne, tout en se sentant relié aux autres.

Pour atteindre et entretenir cela, il faut une faculté supérieure. L’homme dis-pose d’un Je, d’un corps astral, d’un corps éthérique et d’un corps physique. Or, pour œuvrer dans le sens de la loi pédagogique fondamentale, le pédagogue doit agir à partir de son Moi spirituel. Et Göschel, non sans quelques clins d’œil, d’en déduire que le pédagogue social se retrouve dépour-vu de corps physique, puisqu’après le Moi spirituel suivent le Je, le corps astral et le corps éthérique. Ce qui s’exprime par là, c’est qu’une instance supérieure conduit les choses d’un point de vue supérieur et d’une manière judicieuse. Ce qui était figé peut ainsi se remettre en mouvement, comme le regard de Perceval, d’abord figé puis remis en mouvement grâce à Gauvain.

« J’espère que tu y arriveras »

À côté de ces présentations prises parmi d’autres, il y eut également une « culture du sentiment » : les spectacles. Grâce au

chœur Werbeck, je pus percevoir comment les chanteurs œuvraient à partir de l’écoute du champ sonore commun. Ils modelaient un espace sonore unique à partir de l’au-dition. Mais le chœur avait de la couleur, chacun avait sa voix, chaque voix pouvait s’épanouir.

Dans son programme « Lumière et mensonge », la troupe d’eurythmie du Goetheanum nous a décrit comment Peer Gynt parcourait les multiples détours de son destin, pendant que Solveig le portait dans sa grande âme, par son amour, par sa foi, par l’espoir qu’il revienne. Elle accueille Peer dans son espace intérieur, le laisse agir à sa guise, et attend qu’il revienne à elle. Peer peut exploiter le potentiel de sa vie, faire avec d’autres êtres des expériences de seuil, pendant que Solveig vit sa vie et ne la sacrifie donc pas sans que son cœur perde Peer.

Dans le spectacle Pss Pss, les deux clowns Simone Fassari et Camilla Pessi présentaient en mille variations comment l’un donnait une impulsion et comment l’autre la saisis-sait. Comment on peut échouer et pourtant maîtriser sa vie. On remarqua qu’un encou-ragement gestuel constituait un des leitmo-tivs porteurs du spectacle : « Tu y arriveras ! Je suis sûr que tu y arriveras ! » Pourtant il y avait sans cesse des frictions. Mais là aussi la vie finissait toujours par vaincre : on travaille ensemble, on se heurte mutuellement, on crée ensemble. En impliquant le public, les clowns montraient comment un conflit re-lationnel se remet en mouvement lorsqu’on élargit le cercle social. Et cela nous amène encore une fois à Beth Barol, ou bien à une méditation donnée aux pédagogues curatifs par Rudolf Steiner : celle du centre et de la périphérie. | Gabriela Jüngel, Dornach (CH)

■ École supérieure de science de l‘esprit

Transformation ?

C’est seulement un petit geste : les cinq doigts de la main, fermés

comme un bouton de fleur, s’ouvrent lentement, accompagnés d’une atten-tion profonde et de quelques vers : et voilà un soleil qui apparaît. Dans l’es-pace extérieur, dans l’espace intérieur. Le geste de la nature se relie au geste de la parole et ouvre dans l’âme un monde dans lequel des forces enfan-tines peuvent se déployer et vivre ; dans lequel le monde et l’homme s’unissent de manière créatrice.

L’essence qui s’est exprimée dans le groupe de travail en tant que jeu de doigts accompli par Wilma Ellersiek s’est prolongée ensuite pendant le congrès international de pédagogie curative et de sociothérapie, dans l’atmosphère de la grande salle et de l’esplanade exté-rieure : essayer de comprendre l’autre au lieu d’imposer son opinion, élar-gissement des espaces de cœur où la rencontre devient non seulement une joie mais aussi une estime envers la source biographique de tout être hu-main. Ce que Pim Blommard, dans sa conférence de clôture, a posé comme condition d’acquisition de motifs su-pra-personnels et de collaboration mu-tuelle positive, put souvent être perçu dans son activité vivante pendant le congrès. On verra ce qui en résultera. En tout cas, deux personnes venues ici pour la première fois trouvèrent que pour apprendre du nouveau, il fallait venir au Goetheanum. | Gerhard Rup-pert, Cassel (DE)

Pss Pss : Camilla Pessi (à droite) encourage Simone Fassari (à gauche)

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Trois pour cent de la population mon-diale est constituée d’émigrants : réfu-

giés, demandeurs d’asile, expulsés, Roms et Sinti chassés de leur propre pays… Seija Zimmermann rendit attentif au fait que les grandes migrations actuelles sont la consé-quence des guerres, des persécutions, de la misère et de l’absence de perspectives. Par ailleurs, on constate la situation difficile des minorités ethniques ainsi que la lutte pour l’autonomie. Se sentir apatride est une caractéristique de l’âme de conscience en tant que recherche d’une identité située au-delà de la communauté de sang ou de peuple. Dans son cycle La mission des âmes des peuples, Rudolf Steiner parle de l’état d’apatride comme d’une condition néces-saire pour se libérer des sympathies et des antipathies, pour comprendre autrui et pour retrouver un lien avec son propre peuple.

La sympathie des peuples

Sept représentants de la Société anthro-posophique firent un compte-rendu de la manière dont l’anthroposophie vit dans leur pays et de ce qu’elle peut donner à la culture de ce pays : ce furent René Becker (FR), Nodar Belkania (GE), Jan Baker-Finch (AU), Aban Bana (IN), Leena Westergren (FI), Mats-Ola Ohlsson (SE) et Anezka Jana-tova (CZ). Ils décrivirent la relation qui se crée dans leur pays entre identité propre, peuple et culture. Il fut aussi question des événements historiques qui conduisirent à prendre conscience du caractère unilatéral de l’âme d’un peuple. Cependant il en est autrement des souffrances actuelles de l’humanité.

La France veut garder le rôle de puissance dirigeante qu’elle avait autrefois. L’Australie n’est constituée à présent que d’immigrés. La Suède a accueilli pendant la deuxième guerre mondiale des émigrés d’Allemagne (ce qui a énormément fortifié les impulsions pratiques de l’anthroposophie) et présente un taux d’étrangers de 10 %. En République tchèque, les autochtones transmettent aux touristes chinois ou américains une image de l’âme du peuple en chantant des chan-sons qui leur tiennent à cœur. La Finlande se retrouve impuissante face à la puissance de sa voisine la Russie. Et puis il y a aussi les slogans en rapport avec la vague migratoire

persistante qui déferle en Inde et en Géor-gie. Un slogan proclame qu’« Il y a toujours de l’espace pour plus », un autre affirme que « Ce que tu donnes t’appartient et ce que tu gardes se perdra. » Toutes ces opinions ne s’expriment pas au sujet d’un peuple mais à partir d’un peuple. Quelle joie qu’il existe plusieurs cultures, et qu’elles suscitent toutes sortes de différences !

Chercher des relations avec d’autres cultures

Quelques apports s’occupèrent parti-culièrement du sentiment plus ou moins conscient de déracinement, consistant à se sentir fragmenté à cause de la dominance d’une partie de l’âme du peuple, partie qui ne peut agir sainement que si elle se com-plète par le contact avec d’autres parties. Ainsi René Becker rappela ce que Rudolf Stei-ner dit de la France : l’âme d’entendement y a si bien prédominé que les idéaux de la Révolution française se sont transformés en idées passablement abstraites. Matsola

Ohlsson décrivit les qualités de l’âme du peuple suédois en interprétant la paix et la vie sociale comme une âme de sentiment touchée par le Je. Lorsqu’il récita la chan-son suédoise « Je veux parcourir mon pays à l’est / C’est là que vit mon amour », il fit une courte pause parce qu’il se souvint du poème de Goethe Aspiration (Sehnsucht) : « Connais-tu le pays, où les citronniers fleu-rissent (…) ? Le connais-tu ? Là-ba s! Là-bas ! C’est là-bas qu’avec toi je souhaite aller, ô mon bien-aimé ! » Là se manifestent deux qualités de l’âme du peuple nordique. Elle est éveillée mais sans autosuffisance. Elle a besoin d’échanger avec l’âme de cœur d’autres peuples. Le jeu entre l’âme indi-viduelle et l’âme du peuple constituait un motif qui revenait sans cesse. Rudolf Steiner a exprimé la tâche de la culture de l’Europe du Centre lorsqu’il a dit : « Si cette culture de

l’Europe du Centre est la culture du Je, elle entre en rapport avec d’autres cultures (…) ».

Les mots nous manquent

La prise de conscience d’être apatride peut se manifester dans plusieurs direc-tions. En Amérique du Nord et du Sud, ni les descendants des esclaves africains ni les populations indigènes ne sont en état de considérer le territoire sur lequel ils vivent comme leur patrie.

Constanza Kaliks et Joan Sleigh dévelop-pèrent, au cours de la conférence qu’elles tinrent en commun, le thème de la mi-gration, qu’elles appelèrent : « L’originalité dans le fleuve du commun ». L’observation réciproque des hommes se réalise dans le respect, le mépris ou l’absence de préjugés envers les forces psychiques qui se reflètent dans l’âme, luttent et essaient de vivre en paix avec les forces animales. Dans cette situation, qui peut intérieurement prendre un caractère dramatique ou aboutir même à une guerre extérieure, il ne convient pas de prêcher en belles paroles solennelles l’en-tente harmonieuse des nations et la paix entre les peuples. Il serait plus judicieux de poser la question caractéristique de l’âme de conscience : « Si toute l’humanité était réu-nie dans cette salle, pourrions-nous trouver des paroles justes et dignes, correspondant à la situation actuelle du monde ? » Non. « Nous avons un sentiment d’impuissance et

Société anthroposophique universelle : Congrès de la Saint-Michel

« Ce que tu gardes est perdu »Le congrès de la Saint-Michel au Goetheanum s’est rattaché à une citation tirée du Sa-mariterkurs : « Dans mon âme en quête de réponse (…) dans la confrérie humaine ». La première guerre mondiale fut le point de départ du congrès, tandis que le destin de l’homme et de l’époque en fut le but, à travers le motif de l’homme apatride.

■ Société anthroposophique

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Nous avons le sentiment de l'impuissance et de la stupeur,

mais n'avons pas le droit de nous taire.

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les mots nous manquent, et pourtant nous ne pouvons pas rester muets. »

Constanza Kaliks et Joan Sleigh ra-contèrent l’histoire de personnalités concrètes qui, partant d’une première expérience du Je, interrogèrent leur culture et leur croyance. Comme par exemple cette femme du Kenya qui travaillait dans une école Waldorf et qui n’acceptait plus la mutilation géni-tale des femmes dans son village; elle souhaitait acquérir au sein de la famille un droit de regard et d’intervention, prendre ses décisions elle-même et réfléchir de manière autonome. Ici se montre de manière exemplaire com-ment l’âme de conscience se manifeste de nos jours, tout à fait dans le sens de l’éthique sociale de Rudolf Steiner, exprimée dans la devise : « Il n’y a de guérison que lorsque dans l’âme hu-maine se reflète toute la communauté et que dans la communauté vit la force de l’âme individuelle. »

Multiplicité dans l’unité

La nécessité, à l’époque de l’âme de conscience, de trouver l’équilibre entre

« être soi-même » et « être en empathie » fut un leitmotiv clair du congrès. Ueli Hurter, parlant de multiplicité et d’individualité dans la communauté, prit le fédéralisme suisse pour point de départ. Il évoqua le penseur suisse Denis de Rougemont (1906-1985), pionnier de l’intégration européenne. En effet, de Rougemont, à partir du système fédéral suisse, développa quelques pen-sées essentielles : renoncement à l’hégé-monie d’organisations existantes ; fédéra-lisme comme grandeur située au-delà de la polarité majorité-minorité ; la multiplicité comme but de la communauté (ou de la so-ciété) permettant d’aborder des problèmes complexes ; ne pas réduire le social au strict minimum car il crée des relations profondes qui sont au-delà des statuts, des traités et des règlements. Ueli Hurter rendit attentif au fait que des principes ne peuvent jamais garantir des relations pacifiques. Non sans humour suisse, il constata : « Nous avons le privilège, de nous comprendre entre nous. »

Ueli Hurter rappela que le Goetheanum aussi subit le destin de déraciné lorsque des fonctionnaires munichois lui refusèrent l’autorisation de construire dans leur ville. Devenu apatride, il dut donc être construit en Suisse et assuma ainsi une tâche cos-mopolite : rayonner dans le monde et être entretenu de la périphérie par les sociétés anthroposophiques nationales. | Michael Kranawetvogl, Villagarcia de Arosa (ES)

■ Société anthroposophique

Équilibre dans l'apatridie : série « Images karmiques » de Cornelia Friedrich, 120 x 110 cm, encre sur toile

On put voir un impressionnant mur de livres lors de l’exposition autour du 150e

anniversaire de la naissance de Rudolf Stei-ner : 350 couvertures de livres des éditions complètes, bien serrées les unes contre les autres. Si on voulait de la même manière rendre visible la vie anthroposophique, on pourrait rassembler les revues de la So-ciété anthroposophique et des activités pratiques. Leur nombre serait à peine plus petit (un courant incessant de narrations et d’explications mutuelles). De même que dans l’organisme le rythme de l’estomac est lent par rapport à ceux plus rapides du cœur et des poumons, de même aussi les pério-diques : on oscille entre les lents rapports annuels ou semestriels des sections et des entreprises et la rapide pulsation hebdoma-daire du Das Goetheanum, en passant par le rythme respiratoire modéré des mensuels.

Plus l’anthroposophie s’individualise, chaque individu incarnant sa manière par-ticulière de la comprendre et de la vivre, contribuant par là à un concert anthropo-sophique toujours plus polyphonique, plus l’échange devient important. Ce qui par l’in-dividualisation semble vouloir toujours plus se séparer, est sans cesse réassemblé par les revues, soit sur le papier, soit sur l’écran.

« Lire devient sporadique », voilà com-ment résumait récemment le grand journal Frankfurter Allgemeine Zeitung le change-ment de comportement des lecteurs ac-tuels. C’est la raison pour laquelle prati-quement tous les journaux et magazines voient chaque année leurs tirages baisser de quelque pourcentage. Les revues an-throposophiques n’échappent pas à cela. Elles ont toutes accepté le défi et ont ainsi accompli un développement à la fois inté-rieur et extérieur.

Plus de caractère et plus compact

Das Goetheanum s’est développé sur trois plans : il est devenu plus compact, il présente plus de caractère et s’est rappro-ché des questions liées à l'École supérieure. Plus compact signifie qu’il a intériorisé la multiplicité extérieure. On a ramené 24 ou 28 pages en noir et blanc à 16 pages en cou-leurs et plus clairement structurées. Plus de caractère signifie développer des pensées solides même dans des textes courts, des

pensées qui permettent de mieux com-prendre aussi bien le monde que soi-même. Voici un exemple tiré de l’année anniversaire 2011 : on entendait alors beaucoup dire que Rudolf Steiner avait enfin atteint le monde. Dans le Das Goetheanum on put alors lire que c’était le contraire : le monde avait enfin atteint Rudolf Steiner !

Un organe de l'École supérieure

Faire du Das Goetheanum un organe de l'École supérieure revient à traiter les thèmes centraux des sections en lien avec leurs congrès annuels. Ainsi au printemps dernier, il fut deux fois question du rapport entre l’homme et l’abeille, thème de l’année de la section d’agriculture. Il fut passionnant d’écouter les apiculteurs expliquer que ce ne sont pas nous les hommes qui sauvons les abeilles mais bien plutôt l’âme-groupe des abeilles qui essaie de nous sauver de notre éloignement de l’esprit et de la na-ture. En été s’ajoutèrent deux cahiers : un cahier sur la culture du sentiment, thème du congrès annuel des pédagogues curatifs ; et un cahier sur la spiritualité du corps humain, thème de l’année de la section médicale. L’idée steinerienne qu’on ne peut se com-prendre comme individu que si l’on porte dans son âme toute l’humanité est certai-nement devenue le vécu de chacun. Pour le développement ultérieur du Das Goethea-num, cela signifiera devenir à la fois plus personnel et plus universel, autrement dit être capable de soulever avec son âme indi-viduelle le trésor des 80 pays du monde où vivent des membres de la Société anthro-posophique. | Wolfgang Held

■ Société anthroposophique

L’hebdomadaire Das Goetheanum

Une écriture en pulsations du coeurAu printemps 2011, l’hebdomadaire Das Goetheanum accomplissait un pas important : il se transformait en magazine. Mais on garda le rythme de la semaine et ainsi Das Goetheanum resta le périodique le plus vite imprimé. Depuis lors le nouveau projet ga-gna en originalité et, sans nuire à sa créativité, en stabilité.

Das Goetheanum, n°36/2014 : « Les guerres de l'Europe n'ont pas lieu en Europe »

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La méditation est « une vie de l’âme dans la pensée qui s’élargit toujours plus en

une vie dans l’entité spirituelle ». Tels sont les mots de Rudolf Steiner dans son livre de base Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ? Quelles possibi-lités, quels chemins et quelles expériences existent, qui permettent de réaliser concrè-tement ce passage de « la pensée » à « l’enti-té spirituelle » ? Les initiateurs de Goethea-num Meditation Initiative Worlwide consi-dèrent comme leur tâche la plus importante celle de renforcer l’anthroposophie en tant que culture intérieure, en tant que chemin d’exercices pratiques de méditation et de contemplation, capables d’agir sur la vie personnelle, professionnelle et sociale. Le souci essentiel de cette initiative est d’in-carner cette culture dans la réalité pratique, de l’enrichir et de l’approfondir dans la ren-contre humaine par la recherche, l’échange et le travail en commun, pour finalement la rendre féconde dans la Société anthroposo-phique, dans les institutions anthroposo-phiques et dans le monde, autant que les facultés des individus le permettent.

Construire sur des relations réelles

L’initiative a pris son envol fin 2006 dans l’entourage du Goetheanum. À ce moment-là, Anders Kumlander, de la Fon-dation Vidar (SE), et Rolf Kerler, de la Fonda-

tion Evidenz (CH), en dialogue avec Carina Schmid, Ursula Schmid, Ursula Flatters, Ar-thur Zajonc et Heinz Zimmermann, réflé-chirent aux apports concrets qui pourraient soutenir le Goetheanum dans son avenir. Ils invitèrent d’autres amis à cet entretien. Ignaz Anderson, Ron Dunselman, Bodo von Plato, Robin Schmidt et Elizabeth Wirsching s’ajoutèrent au groupe.

Dès les premiers entretiens, les points essentiels furent saisis clairement, aussi bien dans les contenus que dans les mé-thodes. Dans les années qui suivirent, ils purent s’épanouir. La méthode de travail était la confiance et la volonté de construire sur des relations humaines réelles. Par des invitations personnelles, le cercle put s’élargir progressivement, et il fut veillé à ce que puissent y œuvrer des gens ayant des approches différentes et issus de pays aussi nombreux que possible. Les conditions que tout le monde devait remplir étaient d’une part l’affiliation à l'École supérieure de science de l'esprit et d’autre part le souci de savoir comment on peut concrétiser dans le monde actuel les multiples suggestions de Rudolf Steiner concernant l’activité mé-ditative.

Ainsi, en 2010/11, 80 personnes, surtout européennes mais provenant aussi d’autres continents, furent invitées à trois rencontres de travail de plusieurs jours chacune, à Jär-

na et au Goetheanum. Le soutien généreux de la fondation Vidar (SE), de la fondation Evidenz (CH), de la fondation Iona (NL), de sociétés anthroposophiques nationales et du Goetheanum rendit possible cette première formation d’un réseau ouvert. Le travail sur les Leçons de classe, l’exercice en commun et l’échange d’expériences sur la vie spirituelle constituèrent une première réponse à la question : qu’est-ce que nous pouvons faire pour que l’anthroposophie, comme chemin spirituel d’expérience et de connaissance, puisse trouver plus facilement les individus qui ont besoin d’elle pour leur vie et leur travail quotidien ?

Des fruits sur place

Aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Autriche et en Grande-Bretagne existent des groupes de travail, et dans de nom-breux pays du monde ont lieu des activités régulières, qui sont issus de l’initiative. Au Goetheanum par exemple a commencé un cours annuel étalé sur six week-ends et appelé « Méditation et vie intérieure ». Des groupes de travail liés à certains thèmes sont également nés, qui se retrouvent régu-lièrement : un groupe s’occupe du rapport entre méditation et art et on y recherche les processus de la contemplation et de la création artistique qui développent la facul-té de méditer ; un second groupe travaille les points de vue nécessaires à des ateliers publics de méditation. En outre un forum a été fondé qui étudie les rapports entre la science, la recherche scientifique et la médi-tation anthroposophique. Un autre groupe se rencontre régulièrement pour analyser les formes de travail de la première classe de l'École supérieure de science de l'esprit et pour les développer. Un groupe concentré sur la Méditation de la Pierre de Fondation échange sur les manières de travailler en commun et cherche à voir comment le tra-vail sur la Pierre de Fondation peut consti-tuer une préparation pour le travail dans l'École supérieure. Bref, on voit partout que le but de Goetheanum Meditation Initiative Worlwide est de tester des voies concrètes, de former des facultés et de développer une vie méditative dans les conditions de vie et de travail de notre temps.

Jusqu’ici, les expériences ont montré que les échanges personnels d’expériences et de chemins ainsi que l’acquisition, par un travail commun, des bases spirituelles de l’anthroposophie, notamment les Leçons de classe, sont extrêmement féconds. Au-jourd’hui quelques Sociétés de pays et la Société universelle soutiennent l’initiative par des dons, si bien que le réseau, même

Dans le monde : Goetheanum Meditation Initiative Worlwide

La vie intérieure sort dans le mondeDepuis sept ans, l’impulsion baptisée Goetheanum Meditation Initiative Worlwide cherche à promouvoir la vie méditative. Un réseau international s’est ainsi constitué qui étudie les questions liées à la méditation d’orientation anthroposophique, relie les gens et forme des facultés.

■ École supérieure de science de l‘esprit

Travailler la méditation: échange lors d’une rencontre d’été au Goetheanum.Fo

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■ École supérieure de science de l‘esprit

modestement, peut continuer à vivre. Les fondations aussi rendent possibles des ini-tiatives isolées et soutiennent les rencontres par des dons qui aident à assumer les frais de voyage.

Les tâches assumées

Pour les rencontres d’été de 2013 et de 2014, il fut demandé aux membres du ré-seau d’inviter ceux des membres de leur en-tourage qui manifestaient de l’intérêt et des facultés pour agir dans le sens de l’initiative. Ainsi virent le jour deux rassemblements riches, stimulants et encourageants, com-prenant 150 personnes de tous les conti-nents. De nouveaux groupes naquirent, par exemple un groupe souhaitant développer un programme d’exercices salutogénétiques, basés sur l’anthroposophie. Trois autres groupes entreprirent de développer des exercices pour les rencontres d’affaires et de commerce, pour la formation des adultes et pour les formations universitaires. Un colloque scientifique se consacra à la ques-tion du rapport entre imagination et repré-sentation.

Ces derniers temps, on accorda une im-portance de plus en plus grande à rendre accessibles à autrui, même publiquement, les fruits de ces travaux. L’approfondisse-ment de la méditation comme processus reliant l’individu à des entités spirituelles, révèle finalement que la Terre est une en-tité qui peut évoluer avec l’homme. Une nouvelle compréhension peut naître de ce que signifie l’ouverture au monde et l’ac-tion dans le monde. Une telle conscience doit devenir une base pour les prochains pas dans le développement de l’initiative. Dès le début, cette initiative avait choisi comme leitmotiv la question suivante : comment la méditation anthroposophique peut-elle devenir plus accessible au monde actuel, afin qu’elle aussi puisse œuvrer à sa transformation ? Mais ce leitmotiv ne veut pas être simplement planifié et organisé. C’est ce qu’ont révélé les dernières années. Il veut se développer avec des personnalités concrètes, il veut être appelé, il veut être at-tendu, et il veut être reçu. | Robin Schmidt, Dornach (CH)

Groupe de préparation et de coordination : Matthias Bölts (DE), Edward de Boer (NL), Hilda Boersma (NL), Marjatta van Boeschoten (GB), Clarine Campagne (NL), Tristan Chaudon (FR), Ron Dunselman (NL), Regula Nilo (SE), Bodo von Plato (CH), Simon Reakes (GB), Robin Schmidt (CH), Joan Sleigh (CH), Bart Vanme-chelen (BE), Natha niel Williams (US).

Sebastian Jüngel : Qu’est-ce qui poussait les jeunes vers le projet What moves you ? ?Aurel Mothes : Avec What moves you ?, les jeunes voulaient faire de l’eurythmie et des spectacles. C’était surtout pour eux un évé-nement social pendant leurs vacances. Jüngel : Quel est votre but ?Sonnhild Gädeke-Mothes : Nous souhai-tons offrir à des jeunes en fin de scolarité et sur le seuil de leurs études la possibilité de faire connaissance avec l’eurythmie de façon plus approfondie, donc de se rappro-cher du métier d’eurythmiste, mais sans entreprendre nécessairement ensuite des études d’eurythmie. Nous voulons travail-ler avec des jeunes sans pression de temps, préparer un spectacle et partir en tournée. L’aspect des représentations est très impor-tant pour nous ! Toute cette période doit être un « temps hors du temps » pour les participants. Les questions qui agitent notre époque influencent le développement du programme, au sens du chansonnier russe Wladimir Vysotzky : « Qui a dit que la Terre est morte ? Non ! – Elle retient seulement son souffle pour quelque temps ! » Cette étude de l’eurythmie en tant qu’art doit permettre à des jeunes du même âge de découvrir en commun ce qu’ils veulent ré-aliser dans leur vie.

Avec énergie et une conscience éveillée

Jüngel : Qu’en attendez-vous pour l’euryth-mie professionnelle ? Mothes : Avec cette étude existentielle et expérimentale de cet art du mouvement, nous voulons essayer de susciter l’enthou-siasme des jeunes pour cet art magnifique et tout à fait ouvert vers l’avenir. Le travail de Yep ! est accompagné par des artistes et des spécialistes qui souhaitent suivre de nouvelles voies dans l’anthroposophie et au-delà. Tout vise à aboutir à un spectacle réalisé par des jeunes et pour des jeunes, présenté au public au cours d’une tournée. Il existe déjà un exemple professionnel du côté du théâtre : « Theater total ». Nous devons nous préoccuper de l’éclairage, des costumes et surtout de la question « Que signifie la chorégraphie dans l’eurythmie ? ». Il est encourageant de voir avec quelle éner-gie et quel éveil de conscience les jeunes participent à ce projet et leur grand intérêt

à faire perdurer l’art de l’eurythmie. Jüngel : Existe-t-il des collaborations avec d’autres projets ? Gädeke-Mothes : Dans le cadre d’une « for-mation de base », des enseignants invités comme Eckhart Böhmer (drame) et Steffen Hartmann (musique/anthroposophie) pro-poseront des cours et des ateliers. Un jeune quatuor à succès a déjà été recruté pour les tournées. La prise en compte de la partici-pation à Yep ! pour ceux qui veulent ensuite faire des études d’eurythmie est une ques-tion posée aux institutions de formation. Jüngel : Les quatre mois de projet coûtent 1 000 € (repas compris). Le week-end pour « faire connaissance » coûte 70 €. Est-ce de l’argent jeté en l’air si on n’est pas admis ?Mothes : Non, pas du tout. Le week-end est aussi une formation. Normalement, toute participation à un cours est payante. Dans notre cas, les 70 € couvrent les frais de repas et de logement.

■ anthroposophie dans le monde

Allemagne : projet d’eurythmie pour les jeunes Yep !

Avoir le courage de faire de l’eurythmieAprès What moves you ?, les fondateurs Sonnhild Gädeke-Mothes et Aurel Mothes ont lancé un nouveau projet d’eurythmie pour les jeunes, intitulé Yep ! (young eurythmie performance). Il s’adresse à de jeunes adultes entre école et études, qui souhaitent ap-profondir l’eurythmie mais pas forcément l’étudier.

Conditions : être âgé de 18 à 24 ans, avoir de bonnes connaissances de l’eurythmie et être en bonne forme physique, comprendre l’allemand et l’anglais. Participation au week-end : 8 au 10 mai 2015 (70 €). Dates du projet : 12 septembre 2015 et 12 mars 2016 (1 000 €).Inscription (jusqu’au 25 mai 2015) : YEP !, Ahn-atalstrasse 182, 34128 Kassel, Allemagne, Tél. +49 561 602 75 97, www.yep-eurythmie.de

Une approche du métier d’eurythmiste avec Sonn-hild Gädeke-Mothes et Aurel Mothes

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Raphael Fellmer (31 ans) a grandi dans une famille anthroposophe et était

élève dans une école Waldorf à Berlin. L’ap-proche holistique de Rudolf Steiner est un modèle pour lui. Enfant, il rêvait déjà d’un monde meilleur et plus juste. Et c’est ain-si qu’après sa scolarité et son service civil dans une école Waldorf au Mexique, il a commencé à vivre et travailler dans ce sens. Ses idées sont peut-être nées des difficul-tés économiques de sa famille, lorsque son père architecte manquait de commandes. Fellmer déclara une fois au journal berlinois Tageszeitung : « […] quelquefois ma mère se demandait si elle devait voler pour avoir quelque chose à manger. » C’est à l’occasion d’un grand voyage en stop autour du monde, entrepris avec des amis et sans argent, cou-vrant toujours de plus longues distances pendant un an, que tout changea pour lui. Raphael Fellmer décida de continuer à vivre sans argent et sans devenir un consomma-teur. Il est fidèle à cette décision depuis 2010 avec sa femme et ses deux enfants. Ils sont végétaliens et se nourrissent des produits que les magasins biologiques jettent parce que la date de péremption est dépassée.

« Le problème du gaspillage de produits alimentaires nous concerne tous », explique-t-il sur ce sujet qui lui tient à cœur. « Ce ne sont pas seulement les supermarchés, les politiciens ou les restaurants qui sont fau-tifs. Nous tous devrions nous prendre en main et commencer ensemble à diminuer la montagne de plus de 50 % de produits mis au rebut. »

Le rêve d’un meilleur monde

« Dans quel but est-ce que je vis ? », telle est la question qu’il se pose, et c’est tout un programme. Vivre pour travailler ? Tant de réflexions tournent autour du problème de l’argent, qui nous freine, qui nuit à notre relation à nous-même et aux autres. Beau-coup de choses autrement plus importantes réclament notre attention et permettraient de nous épanouir. C’est pour cette raison que la profession principale de Raphael Fell-mer est de sauver des produits alimentaires, à savoir « fouiller dans les poubelles ». C’est du moins ainsi que son activité a commencé, avant qu’il n’ait conclu une première coo-pération avec une chaîne de supermarchés

bio à Berlin, dont le personnel préfère don-ner à ces « sauveteurs » des produits qui sinon seraient jetés à la poubelle. À côté de cette activité, Raphael Fellmer a écrit « bénévolement », souligne-t-il, un livre in-titulé Heureux sans argent!, qui en est déjà à la deuxième édition. On peut télécharger ce livre gratuitement sous forme de eBook sur le site www.raphaelfellmer.de, ce qui a déjà été fait plus de 50 000 fois. Un tiers des exemplaires imprimés a été distribué gra-tuitement. La maison d’édition rembourse ses frais en vendant le reste, les bénéfices sont réinvestis dans des projets durables.

Raphael Fellmer est un invité très deman-dé des talkshows. Il donne des conférences dans toutes sortes d’institutions et universi-tés et même auprès d’une banque coopéra-tive. Il ne se fait pas payer. Sa seule condition est que la manifestation soit publique et gratuite. Il remplit les salles avec un pu-blic très mélangé d’étudiants et de seniors, tous suspendus à ses lèvres. La question de l’assurance maladie est souvent posée par ses auditeurs plus âgés. Ses quelque 31 ans d’existence sur « notre merveilleuse pla-nète bleue » ne lui permettent pas encore de fournir une réponse satisfaisante. Mais nombreux sont ceux qui suivent ses traces, par exemple avec des réseaux organisant des services gratuits comme la réparation d’ordinateurs. Ou comme ce jeune français de 25 ans, Baptiste Dubanchet, qui, pendant son tour d’Europe de 4 000 kilomètres en vélo dans le cadre de son projet « La faim du monde », a choisi de se nourrir uniquement de produits que les supermarchés, restau-rants et boulangeries auraient jeté, et qui n’a manqué de rien pendant son voyage.

Un vrai réseau social

Une plateforme de dons de produits alimentaires, foodsharing.de, existe depuis décembre 2012. Elle a déjà empêché la destruction de plusieurs centaines de tonnes de produits alimentaires. Depuis août 2013, une autre plateforme de bénévoles, lebensmittelretten.de, permet à plus de 300 correspondants et 5000 « foodsavers », en Allemagne, Autriche et Suisse, de s’échanger et organiser le ramassage et la redistribution de produits encore consommables auprès de 800

entreprises (boulangeries, supermarchés, épiceries, cantines, et aussi des écoles Waldorf). Le réseau extrêmement souple permet de prendre en charge des jours ou horaires qui ne conviennent pas aux diverses associations et de récupérer de petites quantités qui ne vaudraient pas le déplacement pour des organisations plus importantes. La plupart des foodsavers travaillent ou habitent à proximité de leurs fournisseurs, si bien qu’ils se déplacent à vélo ou avec des transports publics pour aller chercher la plus grande partie des produits.

Le site Internet de lebensmittelretten . de ressemble à celui de Facebook et en diffère en même temps de façon plaisante. Comme sur Facebook, des nouvelles sont « postées », des images téléchargées, et les commen-taires et « chats » vont bon train. Il s’agit tou-jours de sauver et de distribuer des produits triés, de chercher des paniers gratuits de légumes auprès d’entreprises, de ménages ou jardins privés. Le réseau social est ainsi vraiment social, une plateforme de partage sans intérêt personnel mais avec un grand « fun factor » !

Nomination pour le prix de l’engagement 2014

Le programmateur du site de lebensmit-telretten.de s’appelle aussi Raphael. Il a four-ni plus de 1 200 heures de travail bénévole. Mais comme cela arrive souvent, les deux Raphael et leurs nombreux aides sont loin d’avoir terminé leur travail : bientôt existera un application pour les smartphones et une hotline pour récupérer des produits alimen-taires. Un élargissement de la plateforme est aussi prévu afin que non seulement des aliments mais aussi des objets ou des meubles puissent être récupérés, et que des compétences, des lieux et des projets soient partagés ou mis à disposition. L’ensemble du

Vivre avec d’autres valeurs : Raphael Fellmer

Récolter des produits alimentaires sans argent Raphael Fellmer est un ancien élève de l'école Waldorf de Berlin. Son rêve d’un monde meilleur a mûri pendant ses années scolaires et son service civil dans une école Wal-dorf au Mexique. Il a décidé de vivre sans argent et gère sur Internet une plateforme pour récupérer des produits alimentaires. Il a le projet de fonder un écovillage.

■ L'anthroposophie dans le monde

Une utopie vécue : Raphael Fellmer s’engage pour un « monde meilleur »

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Des idées alternatives sur l’argent

L’histoire de la monnaie est une histoire de 5 000 ans sur les dettes – déclare

David Graeber, ethnologue américain et activiste du mouvement Occupy. Pour sortir de ce système, il demande d’effacer toutes les dettes. Son collègue américain, le philosophe Charles Eisenstein, propose de modifier toutes les vieilles histoires « avec un amour sans limites et généro-sité » et de les aborder selon un point de vue économique basé sur le don et des monnaies complémentaires. La banque GLS (Gemeinschaftsbank für Leihen und Schenken) est née d’impulsions paral-lèles. Son nom signifie « banque coopéra-tive pour prêter et donner ». Son concept permet de faire des prêts pour les projets d’intérêt public grâce à des engagements communautaires. Ce n’est pas un hasard si, au conseil d’administration, siège un homme devenu très populaire suite à son engagement sans limite pour le revenu de base, Götz Werner, fondateur de la chaîne de drogueries allemandes dm-droguerie-markt. En Suisse, une initiative populaire sur le revenu de base inconditionnel at-tend d’être réalisée.

L’argent de la corbeille à papier

À l’époque de la RDA socialiste, la Communauté des chrétiens récoltait des timbres dans un but caritatif. Elle a réussi à soutenir pendant longtemps la maison de retraite Sonneberg. Aujourd’hui encore, à Berlin et à Leipzig, la Communauté des chrétiens collecte des timbres, des mé-dailles, des autorisations de radio (très demandées), des télégrammes, des vieux billets et de vieilles pièces de monnaie. Cette action est intitulée « L’argent de la corbeille à papier » et rapporte plusieurs milliers d’euros par an – grâce au travail minutieux et infatigable des prêtres res-ponsables, Gerhart J. Palmer à Leipzig et Peter Hopf à Berlin. Dans les années 1980 apparurent en Allemagne de l’Ouest des cercles d’échange, en avant-pre-mière des actuels réseaux de « partages et échanges ». Une heure de repassage de chemises est évaluée au même tarif qu’une heure d’assistance à l’ordinateur. Un compte dont la monnaie d’échange est le « taler » permet de payer les services des membres. Cette forme d’aide, encore pratiquée entre voisins, est devenue un marché d’échange sur Internet et connaît un renouveau avec la « Streetbank » sous

forme de bourse d’échanges et de dons.

Un argent itinérant

Des initiatives à peine connues se constituent pour mettre de l’argent à dis-position dans un but social, comme l’idée de « l’argent itinérant » de la famille Jüngel à Schleswig-Holstein. Cette famille sou-tient des personnes ou des projets dans le besoin en prenant des coûts en charge ou en fournissant un soutien financier lors de manques de liquidités, par exemple dans l’agriculture alternative. Elle ne demande pas de remboursement mais encourage ses débiteurs à remettre à disposition le même montant (ou moins) lorsqu’ils sont à nouveau à flot, pour que l’argent circule et vienne en aide sans exigence de retour. Cette bonne œuvre peut ainsi se démul-tiplier à volonté mais les donateurs ne peuvent pas contrôler si le système fonc-tionne ni comment.

Les clients du supermarché gratuit « Freemarket », ouvert en août à Copen-hague après une année de présence sur Internet, reçoivent les marchandises gra-tuitement, mais avec des restrictions : ils doivent s’enregistrer avec leurs données personnelles. Pour emporter gratuitement les snacks, les boissons et les articles de droguerie, les clients doivent remplir des questionnaires et faire part de leurs ex-périences avec les réseaux sociaux. Offrir un service gratuit en échange de données, c’est aussi ce que pratiquent des géants du virtuel comme Facebook, Youtube ou autres fournisseurs de comptes e-mails gratuits, qui étudient ainsi le comporte-ment des consommateurs et en déduisent des algorithmes opaques (dont l’utilisation par des services secrets n’est pas exclue).

« Tout devrait retrouver un prix », ex-plique Jaron Lanier, pionnier de l’Internet et lauréat du « Prix de la paix (Friedens-preis) des libraires allemands ». Il avertit dans ses livres du danger de la gratuité et des nouveaux monopoles sur Internet et fait appel à un retour aux lois du marché libre de l’offre et de la demande.

Est-ce ainsi que se referme le cercle funeste de la tentation à la surabon-dance ? Ainsi que le souligne le prêtre Ge-rhart J. Palmer, « c’est plutôt le manque qui favorise la communication sur des questions élémentaires telles que : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? » | Ronald Richter, Berlin (DE)

projet a été nominé pour le prix allemand de l’engagement 2014.

Ecovillage eotopia

Et si tout se passe bien, le fondateur entreprenant du « foodsharing » n’habite-ra plus sur place. « Nous sommes en train de fonder un village végétalien au sud de l’Europe. Il s’appellera « Eotopia », et fonc-tionnera aussi sans argent », explique Ra-phael Fellmer. L’idée n’est pas que les 100 à 150 villageois vivent sans argent mais que rien ne soit échangé ni vendu, que tout soit gratuit et que chacun s’investisse avec ses compétences et son talent.

« Nous avons tous reçu des talents diffé-rents, qui nous donnent aussi des obliga-tions. C’est ainsi que nous pouvons nous soutenir et nous aider mutuellement, en équipe ou en famille. Ce que j’aimerais à l’avenir, c’est cultiver la terre et récolter les fruits et légumes moi-même au lieu de les récupérer pour les empêcher d’aller à la poubelle. » Le site Internet eotopia.org est en ligne dans cinq langues. Plus de 500 per-sonnes se sont inscrites ou ont manifesté leur intérêt – bien plus que de places dispo-nibles. « Mais notre rêve », dit-il avec les yeux brillants, « c’est que beaucoup de villages Eotopia semblables voient le jour et avec eux un monde où l’argent ne joue aucun rôle. » Il est convaincu que la famille des humains peut se retrouver, peut s’engager avec toutes ses capacités pour plus de paix et de solidarité, pour une meilleure cohabi-tation, pour être en harmonie avec la nature et tous les êtres vivants avec lesquels nous partageons la Terre. Il en donne la preuve dans chaque rencontre. Sa mission charis-matique a quelque chose de rafraîchissant et de prometteur pour le futur. | Ronald Richter, Berlin (DE)

■ L'anthroposophie dans le monde

Une utopie vécue : Raphael Fellmer s’engage pour un « monde meilleur »

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Podcast (en allemand) : kultradio.eu/QFo3n

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102e anniversaire

Elisabeth Pederiva-Unger

Le 22 août, notre membre Eli-sabeth Pederiva-Unger a fêté

ses 102 ans, en bonne forme physique et intellectuelle. Elle est peut-être la plus âgée des anthroposophes vivants ayant connu Rudolf Steiner personnel-lement. Ses enfants racontent que, dès sa naissance, leur mère avait eu un lien particulier avec Rudolf Steiner.

Sous le regard de Rudolf Steiner

Elisabeth Unger est née le 22 août 1912. Elle est la fille d’Au-guste Arenson et Carl Unger. Carl Unger et son épouse Auguste (la sœur de Hans Arenson) étaient très liés à Rudolf Steiner. Carl Un-ger avait de grandes responsa-bilités dans la Société anthropo-sophique, qu’il avait fondée avec d’autres membres en décembre 1912 et officialisée le 3 février 1913. C’est à cette époque qu’est née Elisabeth Unger.

Rudolf Steiner se rendait fré-quemment dans la famille Unger et avait constamment Elisabeth sous les yeux. Elle n’a pas de souvenirs très précis de sa pe-tite enfance, seulement d’avoir demandé une fois à sa mère si elle était baptisée et d’avoir été

satisfaite de sa réponse : « Non, mais Rudolf Steiner t’a prise dans ses bras ».

Elle se souvient très bien des visites de Rudolf Steiner à l’école Waldorf. Comme son frère Georg Unger, de trois ans plus âgé, plus tard responsable de la section de Mathématiques et Astronomie de l’Université de science spirituelle au Goethea-num, elle a été élève de l’école Waldorf à Stuttgart (Allemagne). Elle connut ainsi beaucoup de pionniers de l’enseignement comme Herbert Hahn, son pro-fesseur de classe principal, Karl Schubert, professeur de religion et Walter Johannes Stein qui enseignait d’autres matières. Un événement marquant pour elle fut d’avoir été choisie pour se rendre dans la salle des pro-fesseurs et remettre personnel-lement à Rudolf Steiner l’argent collecté pour la reconstruction du Goetheanum après l’incendie qui détruisit le premier.

Puéricultrice, jardinière d’enfant et enseignante

Elle a toujours ressenti et ressent aujourd’hui encore que Rudolf Steiner était quelqu’un de spécial et qu’il jouait un rôle im-portant dans sa vie. Après l’école, Elisabeth Unger devint puéricul-trice et se rendit à Meran (Italie) où elle fit connaissance de son futur mari Stefano Pederiva et

déménagea ensuite à Milan. Elle fut jardinière d’enfants

pendant 35 ans. Mentionnons ici que la première école Wal-dorf de Milan est issue de son jardin d’enfants. Pendant de nombreuses années, elle en-seigna l’eurythmie, la musique et la peinture à l’école Waldorf milanaise. Beaucoup de gens se souviennent aussi qu’elle fut l’initiatrice des jeux de Noël d’Oberufer, étonnamment en les répétant d’abord avec des médecins puis avec les profes-seurs de l’école Waldorf de Milan.

Son impact dans le monde

Au nom de ses nombreux amis et anciens élèves qui gardent le souvenir d’Elisabeth Pederiva-Unger dans leur cœur et au nom des membres du co-mité directeur du Goetheanum, des collègues de l’Université de science spirituelle et des colla-borateurs du Goetheanum, nous souhaitons présenter nos meilleurs vœux d’anniversaire à cette étonnante personnalité et la remercier des impulsions particulières nées à Milan grâce à elle et dont le développement soutient l’anthroposophie. Là où se trouve une source de force, les vagues qui en résultent agissent dans le monde, souvent de façon invisible mais pourtant signifi-catives. | Virginia Sease, comité directeur du Goetheanum

■ Société anthroposophique ■ Société anthroposophique

En mémoire de son centenaire

Gertrud Klingborg

Gertrud est née le 16

novembre 1914 dans une fa-mille d’ouvriers agricoles à Hölö en Suède. Elle fut adoptée vers

l’âge de sept ans par Hildur Eke-dahl, une enseignante de l’école de Petersborg, un peu en dehors de Hölö. Gertrud était une enfant très douée, surtout pour le théâtre et la danse. Hildur racontait comment elle avait entendu un jour Gertrud jouer vigoureusement du piano. Elle avait comme partition un article de journal avec des chevaux au galop et improvisait. Un jour où dans un spectacle, Gertrud jouait le rôle de la Belle au bois dormant, un vieux monsieur lui fit cadeau de 100 cou-ronnes suédoises – une belle somme à l’époque – en disant : « Cet argent est pour la petite Belle au bois dor-mant, parce qu’elle a joué d’une fa-çon si saisissante et avec beaucoup de sentiment. »

De la danse classique à l’eurythmie

Au bout de quelque temps, Gertrud déménagea à Stockholm, où elle ha-bita chez la sœur de Hildur et le mari de celle-ci, pour suivre les cours d’une école de jeunes filles. Mais l’école ne lui plaisait pas et elle se réfugiait sou-vent au grenier. Son grand plaisir était d’assister aux répétitions de l’opéra où son oncle était chanteur. À cette époque, elle suivait des cours de danse classique auprès d’une danseuse russe. Malheureusement, alors qu’elle de-vait présenter un solo dans la salle de concert, elle attrapa la poliomyélite. Quasiment totalement paralysée, elle put réapprendre à marcher grâce aux soins d’un médecin naturopathe.

Après avoir retrouvé la santé, elle suivit une formation de photographe à Södertälje. Mais elle ne supportait pas de rester dans la chambre noire. Le médecin lui prescrivit du mouve-ment, de la chaleur et du soleil. Une amie de Hildur fit connaître à Gertrud l’anthroposophie et l’eurythmie, ce qui la conduisit au Goetheanum, où

Elisabeth Pederiva-Unger: en 1950 et en 2009

Foto

: z.V.

g.

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Anthroposophie weltweit n°11/14 | 15

Nous avons été informés que les 49 membres suivants ont passé le seuil de la mort. En leur mémoire, nous le portons à la connaissance des amis. | Secrétariat des membres au Goe-theanum

Herr R. E. Meenk Zutphen (NL) 19 mai 2013Käthe Schönfeld Wenden (DE) 16 décembre 2013Denise About Tarbes (FR) 19 février 2014Paul Strack Allerheiligen (AT) 29 mars 2014Barbara Edwards Acharacle (GB) 24 avril 2014Paul-Louis Savinien Bourbon l'Archambault (FR) 23 juin 2014Ingeborg Haensel Staufenberg (DE) 8 juillet 2014Heidrun Vogel Niddatal (DE) 13 juillet 2014Herr J. Peelen Den Haag (NL) 14 juillet 2014Charles Lack Oberhaslach (FR) 30 juillet 2014Simone Brun Avignon (FR) 1 août 2014Athanasios Alexiou Commerce/MI (US) 2 août 2014Dorothea Schünemann Schwerin (DE) 3 août 2014Estelle Emmett Albuquerque/NM (US) 10 août 2014Jacqueline Nouailles Rueil-Malmaison (FR) 11 août 2014Lloyd Pelech Vancouver (CA) 14 août 2014Helga Hohorst Gauting (DE) 16 août 2014Margot Hofinga Ottersberg (DE) 19 août 2014Mary Barnsley Stourbridge (GB) 20 août 2014Marlene Schmies Freiburg (DE) 20 août 2014Irmgard Wudtke Untermerzbach (DE) 29 août 2014Margot Schneemann Dortmund (DE) 1 septembre 2014Christa Diekmann Ahrensburg (DE) 4 septembre 2014Marion Ellenberger Freiburg (DE) 7 septembre 2014Alma Schmidt Nürnberg (DE) 8 septembre 2014Anneli Wichmann München (DE) 8 septembre 2014Eliane Duffès Saint Restitut (FR) 10 septembre 2014Marlis Müller Königstein (DE) 10 septembre 2014Georg Rosa Schweinfurt (DE) 10 septembre 2014Rosemarie Rist Russikon (CH) 12 septembre 2014Hans-Ulrich Zuschneid Stuttgart (DE) 15 septembre 2014Elisabeth Immicke Wiesbaden (DE) 18 septembre 2014Helene Pflugshaupt Bern (CH) 19 septembre 2014Peter Floto Rendsburg (DE) 21 septembre 2014Edith Prochnow Berlin (DE) 23 septembre 2014Christl Hoffmann Auckland (NZ) 26 septembre 2014Irmgard Hürsch Hamburg (DE) 27 septembre 2014Elisabeth Bernhard Dornach (CH) 28 septembre 2014Hella Wolicki München (DE) 28 septembre 2014Peter Römelin Therwil (CH) 29 septembre 2014Marianne Fiechter Arlesheim (CH) 30 septembre 2014Werner Liedke Wuppertal (DE) 30 septembre 2014Theodore van Vliet Zell im Wiesental (DE) 3 octobre 2014Rosselke Zech Detmold (DE) 4 octobre 2014Frans Carlgren Stockholm (SE) 6 octobre 2014Alfred Graf Comano (CH) 6 octobre 2014Elisabeth Haller Den Haag (NL) 6 octobre 2014Wera Ullrich Dornach (CH) 8 octobre 2014Gotlind Elsbeth Schütze Dornach (CH) en octobre 2014

erratum Suite à une fausse information

Daniel Schmitz (Ergolding) et Hans Weitzenböck (Erlangen) ont par erreur été considérés comme décédés.

Nous vous prions de nous en excuser.

Du 9 septembre au 13 octobre 2014, 67 nouveaux membres ont été enregistrés par le secrétariat

des membres au Goetheanum. 77 personnes ont cessé d'être membres (démissions, dispari-

tions ou mises à jour avec des sociétés de pays).

elle suivit la formation d’eurythmiste auprès d’Isabelle de Jaager. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, le Goetheanum abrita des militaires et les étudiants servaient la soupe aux recrues. Gertrud dut repartir en Suède et fit le voyage dans un wagon plombé.

De retour dans son pays, on de-manda à Gertrud de donner des cours d’eurythmie dans la Société anthropo-sophique, au 14 de la Rådmansstrasse à Stockholm. Un étudiant de l’académie des beaux-arts, Arne Klingborg, suivait ces cours. Lorsqu’ils se marièrent, les amis artistes d’Arne racontèrent qu’il épousait une danseuse de temple. Leur fille Aurora naquit en 1945.

Gertrud donna beaucoup de cours d’eurythmie pour enfants et adultes, aussi à l’école Kristoffer à Stockholm, la première école Waldorf en Suède. Avec des collègues de Suède et d’autres pays du Nord, elle organisa des spectacles d’eurythmie pour les conférences d’été scandinaves. Des participants à ses cours lui demandèrent de créer une formation d’eurythmie. Encouragée par Marie Savitch, la responsable ar-tistique au Goethanum, Gertrud lança en 1958 une formation d’eurythmistes à Stockholm. Åke Kumlander organisa des locaux appropriés, qui devinrent le studio d’eurythmie situé à Grev Turegatan 18.

Endurance et volonté

En 1972, la formation d’euryth-mistes déménagea au séminaire Ru-dolf Steiner à Järna. Il était pratique de coordonner les différentes activités, de partager les enseignants et les lo-caux et de suivre les cours ensemble. Le séminaire proposait d’abord une année d’orientation sur l’anthroposo-phie, qui comprenait des conférences, des cours d’eurythmie, de peinture, de modelage, de chant et d’art de la parole. Chaque année, les étudiants réalisaient un spectacle qui faisait intervenir tous les arts étudiés. Le séminaire était un succès, les élèves et les enseignants affluaient de toute la Scandinavie. Après l’année d’orien-tation, il était possible de poursuivre ses études pour devenir professeur de classe, eurythmiste ou professeur d’art plastique. Ceux qui s’intéres-saient au jardinage et à l’agriculture pouvaient continuer leur formation à Skillebyholm, situé non loin.

Gertrud et Arne Klingborg logeaient

sur le site du séminaire Rudolf Steiner, dans la « maison blanche » avec une vue superbe sur le Järnafjärden, une baie de la mer Baltique. Gertrud Kling-borg était modeste mais dirigeait la formation avec ténacité et une forte volonté. L’eurythmie était très impor-tante pour elle. Quelquefois, il fallait répéter pendant des heures pour la satisfaire. Elle dirigea pendant des années le travail sur scène avec les mêmes ambitions artistiques élevées et la même opiniâtreté.

Des échanges avec de nombreux artistes

Gertrud travailla avec de nombreux eurythmistes : Ann-Marie Groh, Eva Lunde, Agathe Ritter, Renate Zeiher, Gunnvor Kumlander et avec la peintre Sonja Robbert et l’artiste de la parole Louise Björnebo, pour ne citer que quelques pionniers en Suède. Des professeurs d’eurythmie artistique de toute l’Europe furent invités, comme Lea van der Pals, Marie Savitch, Marga Tuschhoff, Kristian Högsbjerg, Fried-helm Gillert, Else Klink, Margarethe Proskauer, Elena Zuccoli, Werner Bar-fod, Dorothea Mier, Anita Zink, Mar-guerite Harwood- Lundgren et Roswit-ha Schumm, ainsi que des professeurs d’eurythmie pédagogique comme Molly von Heider (Grande-Bretagne) et Sylvia Bardt (Allemagne). Ceci permit aux élèves du séminaire de rencontrer beaucoup d’eurythmistes importants, avec chacun leur profil.

Gertrud Klingborg aimait le langage. La poésie accompagna son œuvre tout au long de sa vie. Elle chorégraphia des poèmes de Gustaf Fröding, Bertil Ekman, August Strindberg, Viktor Ryd-berg, Jonas Love Almqvist, ainsi que La Divine Comédie de Dante et bien d’autres encore. Ses humoresques sont inoubliables. C’était peut-être pour elle le moyen de surmonter une mélancolie innée.

Lors de son 80e anniversaire, Gertrud fit un petit discours à la Maison de la culture de Järna, où elle décrivit comment sa biographie l’avait menée d’« une cabane à un château ».

Après de longues années d’activi-té, Gertrud vécut une retraite paisible avec son mari dans une jolie petite maison « Vindkulla », proche du sé-minaire. Elle décéda dans la clinique Vidar de Järna le 20 septembre 1997. | Aurora Granstedt-Klingborg, Mölnbo

■ Société anthroposophique

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Bien calée dans son fauteuil, entourée d’une pile de livres et de notes, maquil-

lée, un foulard de soie sur les épaules et au doigt une bague héritée de sa mère Albine Maria Resch (1889-1986), avec le sceau de ses ancêtres, les Pribik von Klenau, une fa-mille aristocratique de Bohème. Une grande dame. C’est ainsi qu’Elisabeth Sigmund me reçut pendant six ans, au cours de nom-breux après-midis où nous avons travaillé à sa biographie dans une pièce bien chauffée. Elle vivait seule dans sa maison depuis le décès de son mari Karl à l’âge de 98 ans. Karl Sigmund (1909-2007) avait aperçu la jeune Elisabeth de 15 ans en vêtements de deuil dans un tram de Vienne et avait su dès cet instant qu’elle devait devenir sa femme. Une rencontre prédestinée, selon Elisabeth. Son père Ludwig Anton Resch (1886-1929) venait de décéder. Peu avant sa mort, il avait confié la formation anthroposophique de sa fille à son ami Hans Erhard Lauer, qui fut entre autres membre du comité directeur de la Société anthroposophique à Vienne avant la Seconde guerre mondiale.

Un humour charmant

Il ne faut surtout pas devenir aussi vieille que moi, me disait souvent Elisa-beth Sigmund avec une pointe d’accent viennois et un humour charmant. Ce à quoi je répondais chaque fois : « Si jamais je deviens vieille, que ce soit comme vous ». Elle se souvint jusqu’à la fin des noms de ses connaissances ou des détails d’une robe d’été portée pendant ses vacances en famille à la campagne, où elle adorait travailler aux écuries ou aider pendant les

foins. Mais elle ne restait pas longtemps plongée dans le passé et s’intéressait avec éveil et ouverture à l’actualité et aux gens qui l’entouraient. Elle voulait connaître la musique techno et était fascinée par la quantité d’informations que l’on peut tirer d’Internet. « Cela aurait été magnifique si j’avais pu travailler avec Internet », s’écriait-elle parfois avec un regard ravi, en songeant aux innombrables heures passées à fouiller dans les livres des bibliothèques et des mo-nastères, à la recherche de plantes aux effets cosmétiques. Car c’est là qu’elle avait trouvé sa vocation. Dès sa jeunesse, elle avait com-mencé à créer ses propres produits à base de plantes. Le pharmacien du coin lui avait enseigné les rudiments de fabrication. Les soins de la peau étaient pour elle un véri-table traitement et contenaient toujours un aspect thérapeutique.

Une beauté intérieure et extérieure

Elisabeth Sigmund aimait l’esthétique et s’y intéressait dans sa forme théâtrale. Elle avait songé quelque temps à devenir dra-maturge pour se décider finalement pour la profession de médecin. Après une formation d’infirmière de la Croix-Rouge en 1933/34, elle étudia la médecine pendant deux se-mestres à l’Université de Vienne mais dut interrompre ses études pour des raisons de santé. Pendant cette pause forcée, elle lut La Mission cosmique de l’art de Rudolf Steiner (GA 291) et décida alors de devenir cosmé-ticienne. Dans ce livre, Steiner écrit que le beau est la révélation de l’intérieur dans une forme extérieure. Sous l’inspiration de ces mots, l’amour d’Elisabeth Sigmund pour

les plantes médicinales et pour l’esthétique pouvait se fondre dans la passion des cos-métiques qui orienta toute sa vie.

Au cours de nos entretiens, Elisabeth Sig-mund sautait souvent entre les époques si contradictoires de sa longue vie, com-mencée au temps des becs de gaz et des calèches, traversant les tempêtes de deux guerres mondiales, et parvenant dans notre ère moderne de communication où tout nous semble de plus en plus virtuel. Au fil de nos conversations, je compris ce qu’avait dû signifier pour une jeune mariée d’une vingtaine d’années d’être précipitée dans une guerre mondiale, d’en subir les boule-versements et de voir tous ses projets d’ave-nir réduits à néant. La mobilisation de Karl. Survivre. Puis leur nouvelle vie en Suède en 1948, où il fallut repartir de zéro et s’établir sans le moindre argent et en affrontant un entourage à tendance xénophobe.

Salong för Skönhetsvård

Elisabeth Sigmund ouvrit son premier salon de soins de beauté (« Salong för Skönhetsvårdà ») à Stockholm avec des produits qu’elle fabriquait elle-même en travaillant selon un concept de traitement holistique, qui intégrait des éléments de la stimulation du système lymphatique de Vodder. Elle coopéra étroitement avec Hilda Levy-Hüneberg, médecin anthroposophe, et utilisa des ampoules de médicaments Wala dans ses préparations cosmétiques. Son che-min la conduisit ainsi vers l’entreprise Wala à Eckwälden (Allemagne). De cette collabo-ration sont nés les produits cosmétiques Dr. Hauschka (mis d’abord sur le marché en 1967 sous le nom de « cosmétique thérapeu-tique d’Elisabeth Sigmund ») et, à partir de 1971, la formation de cosméticienne natu-relle Dr. Hauschka.

Il y aurait encore beaucoup à raconter sur cette visionnaire à la forte personnali-té, par exemple sur le cercle culturel qu’elle entretint à Rudolstadt pendant la Seconde Guerre mondiale, pour prendre le contrepied à la guerre, ou sur son travail de metteuse en scène, ses recherches sur le théâtre, son voyage d’études d’une année en Inde, son engagement social pour les démunis. Nos six années de rencontres régulières ont ré-vélé une Elisabeth Sigmund aux multiples facettes, qui répondit jusqu’à la fin aux questions des collaborateurs de Wala sur les compositions des produits ou les mé-thodes de traitement, et qui se réjouissait avec un enthousiasme d’enfant de tous les nouveaux développements. | Catrin Cohnen, Bad Boll (Allemagne)

Centenaire d’Elisabeth Sigmund

Une pionnière des cosmétiques naturelsDès les années 1950, Elisabeth Sigmund développa des produits et des soins cosmétiques naturels et complets. Son savoir immense sur les plantes eut un grand impact sur le dé-veloppement des produits Dr. Hauschka. Née à Vienne en 1914 et décédée le 20 décembre 2013, elle aurait eu 100 ans ce 25 octobre 2014.

■ Thème

« C’est notre visage que nous révélons en premier » : Elisabeth Sigmund dans les laboratoires Wala, 1963

Phot

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