Anne-Camille Allueva NOTES SUR LA PHOTOGRAPHIE Travaux sélectionnés 2012-2013

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Anne-Camille Allueva Diplomée de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, en 2008, et de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, Arles en 2013. Née en 1984, vit et travaille actuellement à Toulouse.

INDICES / VOLUMES / TAPE

Je cherche à rendre compte en photographie de l’expérimentation des espaces, des objets, du visible. Aux mesures strictes je préfère l’illusion de mesure, l’illusion de l’image. Sur le pli entre opacité et transparence, entre objet de l’image et image comme objet, je manipule, tords le réfé-rent, le regard, pour questionner l’image et ses processus d’apparition.

Indice, Volumes et Tape constituent un premier corps de recherche qui, par la déconstruction de l’usage de la photographie, repose la ques-tion de l’image comme mise en jeu de la représentation d’une absence.

Par le prisme du document et de la photographie performative, j’utilise l’outil photographique comme un espace / filtre, qui opacifie, trouble, trompe le perceptif. Comme un lieu de transformation, de torsion du visible, qui participe à la mise à distance du référent. Ainsi, les mani-pulations pensées en vue de l’enregistrement, tentent de déplacer le regard, de déplacer l’objet de la photographie en ne la posant pas comme image de quelque chose, mais comme processus d’image.

Par cette mise en jeu du perceptif, je poursuis actuellement mes recherches sur la matérialité de l’image photographique, sa surface, son épaisseur, ainsi que sur la manière dont elle peut venir performer un espace.

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Vue d’accrochage, Espace VanGogh, Arles juin 2013

est un ensemble de photographies pour lequel je me suis attachée à prélever des formes, des structures trouvées en l’état.

À la manière d’un inventaire en cours, cet ensemble tend à poser, par une organisation (partielle) du chaos, le phénomène entropique comme seule stabilité, autant que toute mesure comme impossible. Les antinomies entre structuré et déstructuré, témoignent de l’instabilité constitutive des éléments, pourtant « tenus » par le cadre photographique. Cet ensemble en noir et blanc est évolutif, modulable, et peut se fragmenter. Ici, l’impression laser, se surajoute à la déstructuration des formes.

Cet ordonnancement impossible, cette documentation vouée aux lacunes m’ont progressivement poussé à utiliser l’appareil non plus comme un moyen d’enregistrement objectif - s’il peut en être - du « réel », mais comme étant un filtre, un lieu de transformation.

INDICES

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Ensemble photographique en mouvement, actuellement composé de 35 images, 2012-13(Impression laser, formats et dispositions variables)

Structures, 2012(Impression laser, formats variables)

(À droite) Tenue, 2012Impression laser, formats variables

Structures, 2012Impression laser, formats variables

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Insolation, 2013(Impression laser, formats variables)

Tenue, 2012(Impression laser, formats variables)

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Vue d’accrochage, Espace VanGogh, Arles juin 2013

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VOLUMESremet en jeu l’ordonnancement d’éléments sous la forme de prélève-ments après manipulations. Ces documents témoignent d’un rapport entre des chutes de matériaux récupérés - bois, verre, plastique, car-tons, dibon, miroirs - et un espace spécifique : l’atelier, dont seul le sol est représenté. Utilisé pour sa texture trouble, il fonctionne comme un plan sur lequel le matériau interagît, en contraste. Chaque chute est étudiée et agencée dans ce nouvel espace en fonction de ses proprié-tés : la réflexion, l’opacité, la flexibilité etc.

La combinaison, l’agencement des éléments (objet/espace) participe à la mise en relief d’un nouvel espace, portant l’œil au seuil de l’identi-fiable, au seuil de la stabilité visuelle. L’utilisation du noir et blanc ainsi que le cadrage se surajoutent au trouble perceptif.

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TAPE

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Vue d’accrochage, Espace VanGogh, Arles juin 2013

TAPEréinvestit cette réflexion sur l’espace et le visible par des photogra-phies performatives. Progressivement, les actions menées et enre-gistrées en vidéo ont été mises de côté au profit d’un enregistrement strictement photographique. Cet enregistrement ne documente pas l’action menée sur le vif, il en documente les traces, les structures, les repères visuels mis en place dans le lieu, en vue d’une intervention. Ici, le geste photographique a progressivement été posé comme acmé de la performance, comme action qui mesure, tord l’espace délimi-té, active le lieu en un point de vue spécifique pour chaque image. Le cadrage, la représentation sous différents angles d’un même repère visuel, participent à l’illusion optique activée par le cadre photographique, où les repères structurants sont manipulés.

Cette approche a par la suite été le moteur à la mise en place de struc-tures pour intervention et d’énoncés textuels : « note pour action photographique ».

La trace, la valeur indicielle imageant les actions initiales se retrouve dans les légendes de chaque image.

1. Note pour action photographiqueDessin préparatoire (Scotch noir sur papier recyclé, original A4 )

2. Traverser une ligne, 2012(Tirage jet d’encre mat (10 x 15 cm dans format A4)

( À droite ) Ligne à angle droit, 2012 (Tirage jet d’encre mat sur papier synthétique, 110 x 160 cm)

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Le fil, 2012 (Tirage jet d’encre mat sur papier synthétique, 160 x 110 cm)

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Tenir en équilibre (bascule cassée) 2012 (Tirage jet d’encre Mat sur papier synthétique, 160 x 110 cm)

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Note pour action photographique 003, «Sable mouvant», 2013(Impression laser, format A4)

Photographier un monticule de sable à une distance de 15 mètres en format paysage.

Faire du sur place au sommet du monticule de sable, au pas.

Chronométrer l’action afin d’en noter la durée.

Photographier le monticule de sable après l’action, en gardant le même point de vue.

Les deux photographies de format 18 x 24 cm, présentées côte à côte auront pour légende «sable mouvant»,

la durée de l’opération sera également indexée.

Dès lors ce relevé sera archivé.

SABLE MOUVANT

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Repère n°4 vue de droite et de gauche, 2012 (Diptyque _Tirage jet d’encre mat sur papier synthétique,110 x 160 cm x 2)

(Page suivante) Faire les 100 pas (repères), 2012(Tirage jet d’encre mat sur papier synthétique autocollant 400 x 300 cm)

Anne-Camille Alluevawww.annecamilleallueva.comallueva.annecamille@gmail.com

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