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JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES Hiro ’a MENSUEL GRATUIT NOVEMBRE 2013 NUMÉRO 74 _ DIX QUESTIONS À : PATRICE GUIRAO, AUTEUR _ LA CULTURE BOUGE : 9 ÈME HURA TAPAIRU LE RENDEZ-VOUS DES VIRTUOSES DU ‘ORI TAHITI _ LE SAVIEZ-VOUS : VERS UN CLASSEMENT DU 'ORI TAHITI À L'UNESCO ? _ DOSSIER : Salon Lire en Polynésie Rendez-vous du 14 au 17 novembre à la Maison de la Culture

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J O U R N A L

D ’ I N F O R M A T I O N S

C U L T U R E L L E SHiro’a

MENSUEL GRATUIT

NOVEMBRE 2013 NUMÉRO 74

_ DIX QUESTIONS À : PATRICE GUIRAO, AUTEUR

_ LA CULTURE BOUGE : 9ÈME HURA TAPAIRU

LE RENDEZ-VOUS DES VIRTUOSES DU ‘ORI TAHITI

_ LE SAVIEZ-VOUS : VERS UN CLASSEMENT DU 'ORI TAHITI À L'UNESCO ?

_ DOSSIER :

Salon Lire en Polynésie Rendez-vous du 14 au 17 novembre à la Maison de la Culture

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Salon du livre, Hura Tapairu, stage d’initiation aux arts traditionnelspour les étrangers, expositions, ateliers artisanaux, dossiers UNESCO, autantde projets qui vont nous occuper jusqu’à la fin de l’année 2013. Une multitude de rendez-vous à découvrir pour appréhender la scène polyné-sienne dans toutes ses ramifications, grâce à l’intervention d’initiatives privéeset publiques. Des manifestations qui sont, bien souvent, l’occasion d’hybrida-tions en tout genre, où la création contemporaine puise dans son histoire, oùl’histoire s’éclaire grâce aux talents actuels, aux nouvelles technologies, etavec lesquelles la Polynésie s’écrit, se lit, se raconte, se danse, se sculpte ous’expose. Chacun des établissements et services culturels vous invite à rencontrer desartistes et des auteurs venus d’ici ou d’autres horizons, un foisonnement quidémontre la vitalité culturelle de notre Pays.Et parce que le patrimoine ne se résume pas aux vestiges du passé, un grandprojet que l’on souhaite enfin voir aboutir agite en ce moment la sphère cultu-relle : le classement du ‘ori tahiti au patrimoine mondial de l’UNESCO. Notredanse est en effet l’un de nos plus bel héritage qui vit, s’exprime et évolue dela manière la plus remarquable qu’il soit : avec passion. Une passion sans failleanimant tous les chefs de groupes, les directeurs d’écoles, les associations etles milliers de pratiquants. Toutes les énergies, tant collectives qu’individuelles, doivent donc se mobiliseret s’additionner pour sensibiliser les Polynésiens et la communauté internatio-nale à la fragilité et à la préciosité de ce patrimoine, que nous avons la respon-sabilité de transmettre à nos enfants.

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«Heremoana Maamaatuaiahutapu, Directeur de la Maison de la Culture

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SOMMAIRE

AVIS DES LECTEURSVotre avis nous intéresse !Des questions, des suggestions ? Écrivez à :[email protected]

HIRO’A SUR LE NETÀ télécharger sur :www.conservatoire.pfwww.maisondelaculture.pfwww.culture-patrimoine.pfwww.museetahiti.pfwww.cma.pfwww.artisanat.pf

Q U I S O M M E S - N O U S ?

Présentation des Institutions

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_HIRO’AJournal d’informations culturelles mensuel gratuit tiré à 5 000 exemplaires_Partenaires de production et directeurs de publication : Musée de Tahiti et des Îles, Service de la Culture et duPatrimoine, Conservatoire Artistique de Polynésie française,Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui, Centre des Métiersd’Art, Service de l’Artisanat Traditionnel._Edition : POLYPRESSBP 60038 - 98702 Faa’a - Polynésie françaiseTél: (689) 80 00 35 – FAX : (689) 80 00 39email : [email protected]_Réalisation : [email protected]_Direction éditoriale : Vaiana Giraud - 544 536_Rédactrice en chef : Isa [email protected]_Impression : POLYPRESS_Dépôt légal : NOVEMBRE 2013_Couverture : Lire en Polynésie - AETI

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SERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – PU NO TE TAERE E NO TE FAUFAA TUMU (SCP)Le Service* de la Culture et du Patrimoine naît en novembre 2000 de la fusion entre le Servicede la Culture et les départements Archéologie et Traditions Orales du Centre Polynésien desSciences Humaines. Sa mission est de protéger, conserver, valoriser et diffuser le patrimoineculturel, légendaire, historique et archéologique de la Polynésie française, qu’il soit immaté-riel ou matériel. Il gère l’administration et l’entretien des places publiques.Tel : (689) 50 71 77 - Fax : (689) 42 01 28 - Mail : [email protected] - www.culture-patrimoine.pf

CONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAU (CAPF)Créé en 1978, le Conservatoire est un EPA* reconnu depuis février 1980 en qualité d’EcoleNationale de Musique. Les diplômes qu’il délivre ont donc une reconnaissance nationale. Sesmissions sont l’enseignement théorique et pratique de la musique, de la danse, du chant etdes arts plastiques, la promotion et la conservation de la culture artistique. Il a également pourvocation de conserver le patrimoine musical polynésien.Tel : (689) 50 14 14 - Fax : (689) 43 71 29 - Mail : [email protected] - www.conservatoire.pf

MUSÉE DE TAHITI ET DES ÎLES – TE FARE MANAHA (MTI)Le Musée voit le jour en 1974 et devient un EPA* en novembre 2000. Ses missions sont derecueillir, conserver, restaurer des collections liées à l’Océanie, plus particulièrement à laPolynésie, et de les présenter au public. Chargé de la valorisation, de l’étude et de la diffu-sion de ce patrimoine, le Musée a acquis un rôle d’expertise dans la préservation des biensculturels matériels et mobiliers.

Tel : (689) 54 84 35 - Fax : (689) 58 43 00 - Mail : [email protected] - www.museetahiti.pf

MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUI (TFTN)La Maison des Jeunes a été créée en 1971, et devient en avril 1998 l’EPA* actuel.Longtemps en charge du Heiva i Tahiti, ses missions sont doubles : l’animation et la diffu-sion de la culture en Polynésie en favorisant la création artistique et l’organisation et lapromotion de manifestations populaires. L’établissement comprend 2 bibliothèques, unediscothèque, des salles d’exposition, de cours, de projections, ainsi que 2 théâtres et denombreux espaces de spectacle et d’exposition en plein air.Tel : (689) 544 544 - Fax : (689) 42 85 69 - Mail : [email protected] - www.maisondelaculture.pf

PETIT LEXIQUE

* SERVICE PUBLIC : un service public est une activité ou une mission d'intérêt général. Ses activités sont soumises à un régime juridique spécifique et il est directementrelié à son ministère de tutelle.

* EPA : un Etablissement Public Administratif est une personne morale de droit public disposant d'une certaine autonomie administrative et financière afin de remplirune mission classique d'intérêt général autre qu'industrielle et commerciale. Elle est sous le contrôle de l'État ou d'une collectivité territoriale.

SERVICE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL – PU OHIPA RIMA’I (ART) Le Service* de l’Artisanat Traditionnel de la Polynésie française, créé en 1984, a pour mis-sion d’établir la réglementation en matière d’artisanat, de conseiller et d’assister les arti-sans, d’encadrer et de promouvoir des manifestations à vocation artisanale. Il est chargéde la programmation du développement de l’artisanat, de la prospection des besoins et desmarchés, ainsi que de la coordination des moyens de fonctionnement de tout organisme àcaractère artisanal ou de formation à l’artisanat.

Tel. : (689) 54 54 00 – Fax. : (689) 53 23 21 – Mail : [email protected] - www.artisanat.pf

CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA I (CMA)Le Centre des Métiers d’Art est un établissement public administratif, créé en février1980. Il a pour vocation de préserver les spécificités artistiques inhérentes à la tradition etau patrimoine polynésien, mais aussi d’œuvrer à leur continuité à travers les pratiquescontemporaines. Les élèves peuvent suivre un cursus en trois années, lors duquel ils sontformés à différentes pratiques artistiques (sculpture, gravure, etc.), mais également àdes cours théoriques (langue et civilisation polynésienne). Le CMA délivre un titre qui luiest propre, le Certificat de Formation aux Métiers d’Art de Polynésie. Tel : (689) 43 70 51 – Fax (689) 43 03 06 – Mail : [email protected] - www.cma.pf

6-7 DIX QUESTIONS À

Patrice Guirao, auteur

8-9 LA CULTURE BOUGE

9ème Hura Tapairu - Le rendez-vous des virtuoses du ‘ori tahiti

10-11 LE SAVIEZ-VOUS

Le ‘ori tahiti, bientôt au patrimoine mondial de l’UNESCO ?

12-17 DOSSIER

Le rêve au bout de la plume

18-19 PARUTIONS

Les nouveautés des éditeurs locaux à découvrir au salon Lire en Polynésie

20-22 POUR VOUS SERVIR

Vaitai’o - Ancienne source et nouvelle ressource du MuséeTout savoir sur la Pointe des Pêcheurs

23 NAHEA RA ? COMMENT FAIT-ON ?Une couronne de fleurs sauvages

24-25 L’ŒUVRE DU MOIS

Si les tiki pouvaient parler, ils vous diraient ceci…

26-27 TRÉSOR DE POLYNÉSIE

Les marae Taputapuatea de Tahiti et Mo’orea

28-29 ACTUS

30-31 PROGRAMME

32-33 RETOUR SUR

Tout un art…

34 CE QUI SE PRÉPARE

Noël en ligne de mire…

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Comment se portent Al Dorsey etRobin des bois* ? Ils vont super bien ! J’ai juste un pro-blème avec Al. Il ne chante pas aussibien que Mat (ndlr  : MPokora) ! Maisils s’entendent bien tous les deux.

Peux-tu nous présenter ton actualité ?En premier lieu le salon du livre deTahiti, qui me ravit, et parallèlement àcela j’ai terminé il y a peu de temps lesdernières mises au point du spectaclede Robin des Bois que nous avons co-écrit avec Lionel Florence   et qui sejoue au Palais des Congrès à Parisdepuis  fin septembre. C’est un projet

qui m’a occupé presque à plein tempsces deux dernières années.

Quel rapport entretiens-tu avec laPolynésie ?Celui qu’entretiendrait un enfantadopté avec ses parents adoptifs. Unlien d’amour et de reconnaissance.

Parolier et écrivain : des activités trèsdifférentes… Comment passes-tu del’une à l’autre ?Je navigue effectivement entre deuxtypes de «  supports  » d’écriture : lachanson et le roman ou plus large-ment la narration, car l’écriture d’un

PATRICE GUIRAO, AUTEURD I X Q U E S T I O N S À

livret pour un spectacle relève de res-sorts de narration proches de ceux duroman. En réalité tout cela fait partied’un même bouquet. Je ne passe doncpas vraiment d’une activité à l’autre. Jene change que la destination de l’écrit,pas sa nature.

Comment conçois-tu ton rôle d’auteur ?Je suppose que, cette fois, quand tu disauteur tu veux parler du fait d’écriresans différencier le romancier et le paro-lier ou le librettiste. Les auteurs d’unemanière général ont un rôle de cataly-seur. Le mot. L’idée. L’écrit permet deréveiller des vérités intérieures en som-nolence, d’activer des sentiments,d’ébouriffer un imaginaire. L’auteur n’in-vente rien, il donne existence. Le phéno-mène est le même quel que soit lespectre dans lequel s’inscrit l’écrit. Parle philtre choisi, on laisse passer, à den-sité différente, le sentiment, le constat,le questionnement, la conscience, le rire,le reflet d’une humanité toujours diffé-rente et si semblable à elle même.L’auteur est le rebond des particules, lerésultat d’une collision et le livre commeson témoin que l’on passerait de main enmain. Mon rôle d’auteur c’est de resteren adéquation   avec ma perception dumonde pour partager une part de mavérité... Mais c’est pas sûr.

Quel regard portes-tu sur la littératureocéanienne ?Ebloui. La littérature océanienne est unesorte de continent sorti des océans par laforce des hommes et qui avance. Uneterre riche de paysages nouveaux, devisions nouvelles, de concepts et devérités spécifiques. Une vague puissanteavec laquelle il faudra désormaiscompter. Quand Hamid Mokaddem posela question sous forme de boutade ou deprovocation : « la littérature océaniennefrancophone est elle une littérature fran-çaise ? », cela nous montre le chemin quiest à parcourir pour qu’il devienne un jourincongru de se poser une telle question.

Mais cela implique aussi que la littératureocéanienne porte en son sein tous lescourants d’une littérature opposable.

Y a t-il une œuvre qui t’a particulière-ment marquée ?Il y en a plusieurs bien sûr. Nous nesommes pas fait d’un seul sang.Pourtant, à cet instant,   parce que lethème  du salon du livre est le rêve cetteannée, je pense au «  Petit Prince  » deSaint-Exupéry. Il y a dans cette œuvre unparfum d’onde alpha. Le Petit Prince estLe rêve éveillé. La force de Saint-Exupéry c’est d’avoir, avec des mots etdes dessins, créé une œuvre à part qui acette capacité hypnotique de plonger lelecteur dans cette zone si fragile, cetespace hors du temps, ce momentd’apesanteur qui borde le rêve. C’estpeut-être en ça qu’elle est universelle.

Qu’est-ce que le « rêve », thème de cesalon Lire en Polynésie, t’inspire ?Le rêve est multiple. En tant que mot, ilappartient à cette famille de mots quiportent en eux une multitude de sens, dedéfinitions, de perceptions, de réalités,d’états. Pour un auteur, le rêve est unesorte de vivier dans lequel grandissentles idées, les personnages, les émotions,l’inconcevable, mais pas seulement. Lerêve est un monde. Parfois un but.Toujours un plaisir.

Justement, quel est ton plus beau rêve ?Que nous puissions un jour échangernos rêves comme nous échangeons nosmails. « As-tu reçu mon dernier rêve? ». Que le rêve devienne un nouveau sup-port, un nouveau vecteur de communi-cation.

Un mot sur tes futurs projets ?Un nouveau « Al Dorsey ». Une nouvellecomédie musicale. Un nouveau thriller.Et si j’en trouve le temps un premierroman jeunesse. ◆

« Echanger nos rêves comme nouséchangeons nos mails »

* Al Dorsey est le personnage principal de la trilogie de polars. « Robin des bois » est la comédie musi-cale qu’il a co-écrite et qui se joue actuellement dans toute la France.

A Tahiti, on connaît Patrice Guirao pour sa trilogie de polars –« Crois-le ! », « Lyao-ly » et « Si tu nous regardes », dont l’actionse déroule sous nos cieux. Ecrivain, cet auteur prolifique est aussiun grand parolier. Chansons, comédies musicales – il vientd’achever l’écriture du spectacle « Robin des bois », nous auronsla chance de le (re)découvrir à l’occasion du salon Lire enPolynésie, du 14 au 17 novembre, à la Maison de la Culture.

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MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUICONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAU

L A C U LT U R E B O U G E

«  C’est une fierté d’amener ceconcours de danses traditionnelles àsa 9ème édition et de constater l’engoue-ment croissant d’année en année  »,admet Vaiana Giraud, responsable dela communication à la Maison de laCulture. En effet, 8 groupes étaientinscrits lors de la première éditionpour atteindre 29 groupes l’an der-nier… Une belle envolée qui témoignedu succès du Hura Tapairu auprès desgroupes de danse, jeunes commeconfirmés, trouvant là un espace d’ex-pression original et à leur mesure. « Ce n’est pas un ‘petit’ Heiva mais untout autre exercice, une approche dif-

férente du ‘ori tahiti, assure Vaiana.Les pas, les costumes, les chorégra-phies sont totalement libres et per-mettent aux chefs de groupe commeaux danseurs de laisser libre cours àleur créativité. Nous remarquons cetteliberté jusque dans les thèmes desspectacles, souvent atypiques et trèsinspirés. » En d’autres termes, le Hura Tapairu,répond aux aspirations des maîtresactuels du ‘ori tahiti, une expressionartistique majeure qui, fidèle à sesracines, n’en fini pas d’évoluer.

Un engouement partagé

Tous les ans, les soirées du HuraTapairu se déroulent à guichet ferméau Grand Théâtre de la Maison de laCulture. Et, bien que ce concours dedanses traditionnelles affirme uneidentité bien différente du Heiva iTahiti, ne faudrait-il pas envisager dele proposer… à To’ata ? « Nous avonsévoqué la possibilité d’organiser lafinale du concours à To’ata avec unenouvelle configuration de la scène,explique Vaiana. Mais je pense que leGrand Théâtre convient parfaitement àce concours, il y a une ambiance, uneintimité, une lumière et une émotionqui s’y prêtent totalement. Je supposeque c’est aussi cette harmonie qui par-ticipe à l’engouement des groupes etdu public, ce serait donc dommage detout bouleverser. »

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RENCONTRE AVEC VAIANA GIRAUD, RESPONSABLE DE LA COMMUNICATION À LAMAISON DE LA CULTURE. © PHOTOS : F. CHIN

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Une édition prometteuse

A l’heure où nous imprimons lejournal, plus d’une vingtaine degroupes est inscrite au Hura Tapairuet il reste quelques semaines avant laclôture des inscriptions. Le concourspeut accueillir jusqu’à 40 formations.Parmi les groupes figurants déjà àl’affiche, vous aurez le plaisir deretrouver des noms connus - Hitireva,Hanatika, Hinaiti, etc. - et émergents,qui ont déjà fait leur preuve au HuraTapairu, comme c’est le cas pourManava Tahiti ou Orihau. D’autres, etils sont nombreux, viendront pour lapremière fois : Hura Mana, Matarufau,Nahevai, Tere’ori… Des jeunes forma-tions bien décidées à dévoiler aupublic leur capacité à innover et à sur-prendre. Et c’est tout ce que nous leur souhai-tons ! ◆

9ème Hura Tapairu Le rendez-vous des virtuoses du ‘ori tahiti

Organisé tous les ans au Grand Théâtre de la Maison de la Culturepour la neuvième édition, le Hura Tapairu doit sa réputation gran-dissante aux spectacles exceptionnels qui sont proposés au public,des prestations originales et enflammées. Un concours de dansestraditionnelles passionnant et passionné, florilège de créations etde découvertes en matière de ‘ori tahiti.

ARTS TRADITIONNELS : 9ÈME STAGE INTERNATIONAL AUCONSERVATOIRE

C’est l’année des neuf. 9ème Hura Tapairu, 9ème stageau Conservatoire… signe que le ‘ori tahiti se portebien ! Le Conservatoire organise en effet du lundi2 au vendredi 6 décembre son 9ème stage interna-tional d’initiation et de pratique des arts tradition-nels. Durant cinq journées, les pratiquantsétrangers, pour qui ces stages ont été préparés,pratiqueront chaque jour, au centre de Tipaerui, 2heures de ‘ori tahiti et 1h30 d’instruments (per-cussions traditionnelles et ukulele), avant de pré-senter le fruit de leur travail devant de grandsnoms du monde des arts traditionnels. Rappelonsque durant cette période les stagiaires, provenantdes Etats-Unis, du Mexique et du Japon pour l’es-sentiel, assisteront naturellement à deux grandsévénements culturels : au Hura Tapairu et auconcours international de danse solo, organisé parTumata Robinson et Manouche Lehartel, dontl’une des précédentes gagnantes, Shanna MariePineda, américaine, avait suivi... le stage duConservatoire !

+ d’infos : 50 14 14 / www.conservatoire.pf / FB : Te Fare Upa Rau

9ÈME HURA TAPAIRU : PRATIQUE

• Au Grand Théâtre de la Maison de la Culture• Du 27 novembre au 07 décembre 2013• Tarif unique par soirée : 1 500 Fcfp / personne• Soirée de finale samedi 7 décembre : 2 500 Fcfp /

personne• Billets en vente à la Maison de la Culture + d’infos : www.maisondelaculture.pf / Tel. : 544 536FB : La Maison de la Culture de Tahiti

HEI TAHITI

MANOHIVA

TOAKURA

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L E S A V I E Z - V O U S

Le ‘ori tahiti constitue un élément majeur du patrimoine culturelpolynésien. Chacun s’accorde à le reconnaître. Un intérêt que nousne sommes pas les seuls à partager puisque le succès de la pra-tique de la danse traditionnelle tahitienne se confirme et s’étenddans le monde entier à une vitesse vertigineuse. C’est la raisonpour laquelle les acteurs et les figures du ‘ori tahiti pensent qu’ilest temps de lancer une procédure de classement de cet héritageartistique au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.

RENCONTRE AVEC MANOUCHE LEHARTEL, PRÉSIDENTE DE LA FÉDÉRATION DE‘ORI TAHITI, FABIEN DINARD, DIRECTEUR DU CONSERVATOIRE ET FRÉDÉRICCIBARD, ATTACHÉ DE DIRECTION AU CONSERVATOIRE.

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S’il est un sujet qui passionne les gens de cul-ture, c’est bien le ‘ori tahiti. Il faut dire que lemonde des arts traditionnels a de quoi plaire,avec ses figures de légende et ses chefs degroupe aux caractères trempés de mana, avecses danseurs et danseuses uniques au monde,avec toute cette famille d’artistes, de musi-ciens, chorégraphes, costumiers, décorateurs,écrivains… un monde unique, en effet, que lemonde nous envie.

Une fascination dans lemonde entier

Art vivant qui se renouvellesans cesse, lien parfait entreun passé enraciné dans lescœurs et un futur promet-teur, le ‘ori tahiti illustre àbien des égards les enjeuxliés aux arts traditionnels : ilfaut, à la fois, savoir les pré-server et les développer.Mais le chemin est long etles difficultés plus nom-breuses qu’il n’y paraît  : le‘ori tahiti est désormais pra-tiqué de manière internatio-

nale sur au moins quatre continents. Cela ne décourage pas les acteurs de la vie cul-turelle publique, loin s’en faut : le directeur dela Maison de la Culture, HeremoanaMaamaatuaiahutapu, un des premiers défen-seurs des arts traditionnels, avait notammentsouhaité inscrire la culture comme moteur dudéveloppement du pays, lors des états géné-raux et la protéger à l’international ; idem pourle directeur du Conservatoire, Fabien Dinard,dont l’établissement est l’un des principauxoutils de formation de la sphère publique, etqui a présenté, lors de la semaine du patri-moine - à la demande du gouvernement - un

travail évoquant les procédures de classementdes trésors nationaux sur les listes du patri-moine culturel mondial.

Union public privée… essentielle !

Tous les espoirs du secteur public resteraientvains sans la présence, la participation, l’aval etl’accord des groupes, écoles et associations,représentant les forces vives, la famille du ‘oritahiti dont les pères fondateurs et les grandsnoms, les lauréats et les nouvelles étoiles.

C’est là qu’intervient la fédération de ‘ori tahiti,créée il y a deux ans et qui regroupe actuelle-ment près de 30 formations de danse (groupesHura Tau et écoles). La fédération s’est inté-ressée très tôt à la question du classement du‘ori tahiti au patrimoine mondial de l’UNESCO,au titre des biens culturels immatériels. « Unedes raisons de l’existence de cette fédérationest de conforter l’origine du ‘ori tahiti, expliqueManouche Lehartel, présidente en titre. Etnous avons décidé de faire du projet de classe-ment un de nos chevaux de bataille ». En juindernier, l’idée était soumise au ministre de laCulture Geffry Salmon, qui lui a rapidementdonné un écho favorable en chargeant notam-ment le directeur du Conservatoire de pré-senter une base de travail et des orientationspouvant guider la mise en œuvre d’un tel dos-sier.« Il s’agit avant tout de mettre tout le monded’accord, de réunir la famille du ‘ori tahiti, sou-ligne-t-il. Ce projet est l’affaire de toute lacommunauté artistique, des groupes, desassociations et bien évidemment du Pays.Ensemble, nous devons poser et consacrer lesbases du ‘ori tahiti pour que l’on puisse, enfin,tous parler le même langage en matière depas, de mouvements, de rythmes, de chants,de termes et de définition. »

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QUID DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL DE L’UNESCO ?

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et laculture (UNESCO) œuvre dans les domaines de l’éducation, dessciences sociales et naturelles, de la culture et de la communica-tion « dans le but de promouvoir la coopération internationale dansces domaines en vue d’un monde plus pacifique  ». En 2003,l’UNESCO a adopté une Convention pour la sauvegarde du patri-moine culturel immatériel. La Liste représentative du patrimoineculturel immatériel de l’humanité est composée d’expressions quidémontrent la diversité du patrimoine immatériel et qui fontprendre davantage conscience de son importance. En 2013, 298éléments figurent sur cette liste, qui inclut des traditions commeles dessins sur sable du Vanuatu, le fest-noz (danses tradition-nelles bretonnes), le flamenco espagnol ou encore le mayola réu-nionnais (musique, chant et danse).

Pour l’UNESCO, le patrimoine culturel immatériel « comprend lestraditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres ettransmises à nos descendants, comme les traditions orales, lesarts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et évènementsfestifs, les connaissances et pratiques concernant la nature etl’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’ar-tisanat traditionnel. Bien que fragile, le patrimoine culturel imma-tériel est un facteur important du maintien de la diversitéculturelle face à la mondialisation croissante. (…) Le patrimoineculturel immatériel est : traditionnel, contemporain et vivant à lafois. (…)  Ce sont les communautés qui, collectivement, le créent,en sont dépositaires et le transmettent. (…) Pour rester vivant, lepatrimoine culturel immatériel doit être pertinent pour la commu-nauté, constamment recréé et transmis d’une génération à l’autre.Le patrimoine culturel immatériel est important, car il nous donneun sentiment d’identité et d’appartenance, liant notre passé ànotre avenir par l’intermédiaire du présent. »

L’intérêt de cette démarche

«  Nous avons pris conscience du développe-ment spectaculaire de notre danse hors de nosfrontières, indique Manouche Lehartel. Rienqu’au Japon, il y aurait 300 000 pratiquants, soitl’équivalent de notre population toute entière.Aux Etats-Unis et au Mexique, ils sont égale-ment des milliers. Une supériorité numériquequi peut faire peur et conduire à des confusionsirrémédiables en matière d’appartenance. Parle biais de cette démarche de classement, noussouhaitons simplement protéger notre héri-tage, être certains que le monde n’oublie pasque le ‘ori tahiti trouve son origine ici, à Tahiti. Un autre aspect paraît primordial. Les chefs degroupes prestigieux sont régulièrementamenés à participer à des concours de dansetahitienne à l’étranger. «  On constate parfoisque c’est autre chose, s’apparentant davantageà de la gymnastique dansée » souligne encorela présidente de la Fédération. Fabien Dinard et Manouche Lehartel se retrou-vent sur l’essentiel, sur l’âme de la danse.« C’est un art au sein duquel on ne peut pasdissocier la technique du sens et du contenu,de la vision du monde qu’il exprime. Aussi,nous voulons bien partager le ‘ori tahiti mais àcondition de sauvegarder, pour les générationsfutures, son essence. »

« Sauvegarder » n’est pas « figer »

Et pour sauvegarder cet art, il existe une for-mule  qui se résume en quelques initiales :UNESCO, l’organisation des nations uniespour la culture et l’éducation. Cette institutioninternationale est synonyme de garanties, deprotection et de valorisation.Encore faut-il pouvoir bien expliquer lesenjeux d’un tel classement qui, mal expli-qués, peuvent inquiéter. « Appartenir à ce label ne signifie en aucuncas que le ‘ori tahiti n’admettra plus la créa-tion  », précise Manouche Lehartel. PourFabien Dinard, également, le ‘ori tahiti est unpatrimoine vivant, qui évolue et continuerad’évoluer. Sauvegarder ne signifie donc pasfiger, mais exposer… avec des garantiesinternationales à la clé. « Le fait de classer le‘ori tahiti au patrimoine mondial de l’UNESCOne dépossédera personne  » poursuitManouche Lehartel, « et en tout cas ne nousempêchera pas de danser comme on l’en-tend ! Au contraire, cela permettra de fixer etde transmettre son origine et son histoire. Cesera un outil référentiel. »

Le futur en question

« Il me semble évident que le futur de nos artstraditionnels dépend entre autres de ce classe-ment », admet Fabien Dinard, qui connaît éga-lement la réticence de certains face à cettenotion. « Notre établissement n’imposera rienà quiconque. Ce n’est pas notre rôle. Ceci dit, onnous a confié la mission d’enseigner ces arts,de les développer et les valoriser. En ouvrant cenouveau chapitre du ‘ori tahiti, nous remplis-sons pleinement nos missions car cela amè-nera à faire légitimement figurer la culturepolynésienne au même rang que les grandescultures de ce monde. » Il est en effet grand temps. Chacun semblebien décidé à avancer, en faisant de chaque dif-férence l’occasion d’enrichir et de renforcer lemonde merveilleux du ‘ori tahiti. ◆

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Le ‘ori tahiti,bientôt au patrimoine mondial de l’UNESCO ?

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Le rêve au bout de la plume

MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUID O S S I E R

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RENCONTRE AVEC MARIE KOPS ET CHRISTIAN ROBERT, ORGANISATEURSDU SALON LIRE EN POLYNÉSIE (AETI), MOETAI BROTHERSON ET KARL-LOUIS PICARD-SIOUI, AUTEURS.

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Bienvenue à la 13ème édition du salon Lire en Polynésie,organisé par l’association des Editeurs de Tahiti et des Îles en par-tenariat avec la Maison de la Culture. Du 14 au 17 novembre, vousêtes invités à découvrir le rêve dans ses composantes mytholo-giques, culturelles, psychologiques ou oniriques, ainsi que sa placedans la littérature. De nombreuses animations ponctueront cet évé-nement qui nous fera rêver à plus d’un titre.

Quel meilleur instrument que le livrepour exprimer et faire vivre le rêve  ?Les écrivains l’imaginent, le racon-tent, le confrontent, l’interprètent, letransforment… Le livre, l’écriture et lalecture constituent une porte d’accèsprivilégiée au territoire de l’imagi-naire. Ils sont une invitation pourchaque personne à recréer un universsans limite… au cœur duquel le rêveest une source d’inspiration formi-dable, tant il occupe une place impor-tante dans nos vies. Il y a le rêve qui se

vit, un peu hors de contrôle mais pourautant avec une véritable sensation deréalisme, pendant les nuits : quelque-fois beau, magique même – qui n’ajamais éprouvé la sensation devoler en rêve ? - dès fois cauchemar-desque, le rêve peut aussi être prémo-nitoire, tel un déclencheur, un guideinconscient. Nous vivons pendantnotre sommeil quantité d’aventures,déterminées en grande partie par nosattentes ou, au contraire, nos craintes.Il existerait même un art de « diriger »ses rêves, tant la force de ceux-ci peutnous ouvrir des «  portes  » de nou-velles expériences. Lesquelles ? Nousy reviendrons…

Et puis il y a le rêve conscient, syno-nyme d’espérance, d’idéal que l’oncherche à atteindre. Parfois, le rêveest aussi une simple illusion, uneutopie, voire un délire. Des acceptionsbien différentes qui ont permis auxorganisateurs de ce salon d’imaginerun programme… de rêve.

Découvrir et échanger sur le rêve

Cette 13ème édition de Lire en Polynésiesera l’occasion de célébrer le rêvedurant ces quelques jours à part,d’échanger autour de la littérature, de laculture et de la création. Aux côtés de rêveurs invétérés, maisavant tout auteurs talentueux que sontPatrice Guirao, Frédéric Pillot ou PierreFurlan, des spécialistes du rêve à diffé-rents niveaux viendront partager lesregards ou interprétations qu’ils posentsur le rêve : Barbara Glowczewski, cher-cheur sur le rêve dans les tribus abori-gènes, Marcia Langton, l’une des plusbrillantes aborigènes australiennescontemporaines, Romaine Moreton,poète, interprète aborigène, mais aussiLouis-Karl Picard-Siou, auteur amérin-dien membre du clan du Loup Canada),Virginia Pésémapéo Bordeleau, artisteamérindienne du clan des Cri (Canada),Ku’Ualoha Ho’omanawanui, poètehawaienne… Des auteurs passionnants et pas-sionnés qui nous promettent deséchanges forts et intenses avec lepublic bien entendu, mais aussi avecles auteurs polynésiens : PatrickAmaru, Alec Ata, Patrick Chastel,Simone Grand, Nathalie HeiraniSalmon-Hudry, Emy- Louis Dufour,Chantal Spitz, Edgar Tetahiotupa,Martine Dorra, Heipua Teariki Bordes,Henri Theureau, Jean Guiart, MoetaiBrotherson, Flora Devatine, DanielMargueron... Des conférences et desrencontres « croisées » sur des sujetsattrayants sont en effet prévues  : ledream time australien, le mythe poly-nésien, la littérature onirique, le rêvedans la culture amérindienne, le rêveen psychanalyse, etc. En partenariat avec le FIFO, la pro-jection d'un documentaire qui avaitmarqué les esprits vous sera pro-posée : «  Sur les traces de lafourmi à miel  ». Outre un pro-gramme très complet pour les sco-laires et le public jeune (ateliers,contes, concours, etc.), d’autresanimations vous attendent au vil-lage du salon durant l’événement.

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FREDERIC PILLOT

PATRICE GUIRAO

MARCIA LANGTON

Le public pourra(re)découvrir "Surles traces de lafourmi à miel",documentaire pro-jeté au FIFO en 2008et qui dresse le por-trait de la commu-nauté aborigèned'Australie. Unecommunauté excluequi a failli dispa-raître et qui renait

grâce à la peinture, acte ancestral quiraconte, entre autres, les origines dumonde au travers des rêves.

ROMAINE MORETON

VIRGINIA PÉSÉMAPÉO

KU’UALOHAHO’OMANAWANUI

FAITES LE MUR DU SONGE !

Amis rêveurs, participez à la construction du mur dusonge en partageant en mots ou en dessins vosrêves. Etablissements scolaire, entreprises privéessont invités à écrire leur rêve. Et venez découvrir, salle Muriavai de la Maison de laCulture, les différents murs de Polynésie avec l'ex-position : « Faites le mur... »• Contact : 76 74 67 - Marie

Toutes les informations détaillées sont surwww.lireenpolynesie.pf et dans le journal dusalon, que vous pouvez trouver dès à présentà la Maison de la Culture.

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ECRIRE LE RÊVE

Pour aller un peu plus loin surla question du rêve, nous avonsdemandé à deux écrivains deconsidérer, du point de vue deleur expérience personnelle, lapart des ces derniers dansleurs oeuvres. Dans quellemesure le sommeil et le rêveirriguent-t-il la création, l’écri-ture ? Éléments de réponseavec Moetai Brotherson etLouis-Karl Picard-Sioui.

«  Les rêves relient notre réalité àquelque chose qui se situe ailleurs »

Moetai Brotherson est l’auteur du« Roi absent », paru Au Vent des îlesen 2007 et véritable révélation de lalittérature polynésienne. Ce romanétonnant, subtil mélange  de sus-pense, de joie, de douleur, d’humouraussi, raconte le parcours initiatiqueet onirique d’un jeune homme dont lavie s’entrechoque avec ses songes.Moetai Brotherson a entièrement rêvéles détails de ce colossal ouvrage, enune nuit… « Je ne pense pas que celas’applique à tous les écrivains, maispour moi, le rêve est essentiel,explique-t-il. J’ai deux catégories deromans  : ceux que j’élabore à partird’une idée, d’une expérience, d’un faitdivers. C’est d’ailleurs les plus labo-rieux à écrire. Et la seconde dont ‘’Leroi absent’’ fait partie et qui sont deshistoires survenant en rêve, comme sic’est l’histoire en elle-même qui

m’avait choisi. Je me suis réveillé lejour de l’enterrement de ma mamanavec l’histoire du ‘’Roi absent’’ en tête.Toute l’histoire. Ça prend beaucoup deplace  ! Je suis d’autant plus troubléqu’il y a une énorme disproportiontemporelle dans ce rêve, qui n’a paspu dépasser quelques heures, tandisque l’histoire se déroule sur 20 ans. Auréveil, j’avais une extrême sensationde lourdeur, je devais écrire commeune urgence. Cela m’a pris trois moiset tout est sorti de façon quasi auto-matique. 1200 pages*. Le plusétrange, c’est que je n’ai pas eu besoinde faire de recherches : les dates, leslieux, les personnages, tout était lim-pide et juste. Je ne me l’explique tou-jours pas. » D’autant que cette expérience n’estpas isolée pour Moetai Brotherson,chez qui le rêve est presque uneseconde vie. « La nuit est devenue uneangoisse pour moi ; le soir en me cou-chant, je me demande toujours ce qu’ilva m’attendre.  » Sans chercher àinterpréter ses songes, l’auteurestime qu’ils sont une forme de « liensentre ce que nous vivons et ce qued’autres ont vécu. Ils relient notre réa-lité à quelque chose qui se situe ail-leurs. Dans la culture polynésienneprécoloniale, nous avions les tahu’a,qui étaient des passerelles entre laréalité et l’ailleurs – ‘celui qui sait cequi est caché’. Il en demeure toujoursquelques-uns. Souvenez-vous  : l’ar-rivée des premiers Européens avaitété prédite par un tahu’a, songe quis’est avéré**. »

13ÈME ÉDITION DE LIRE EN POLYNÉSIE  :PRATIQUE

• A la Maison de la Culture• Du 14 au 17 novembre, de 8h à 19h30 (17h dimanche) • Stands libraires, conférences, rencontres, anima-

tions, projections, etc.• Entrée libre• Programme détaillé : www.lireenpolynesie.pf+ d’infos : 544 544

* « Le roi absent » comprend 2 tomes, un seul a été publié pour l’instant. ** Il leur dit qu’un jour viendrait une grande pirogue sans balancier avec de grandes voiles et que ceshommes amèneraient le seul vrai Dieu.

«  LE RÊVE NOUS AIDAIT ÀNOUS CONNAÎTRE NOUS-MÊME »

Louis-Karl Picard-Sioui estoriginaire de Wendake etmembre du clan du Loup dupeuple wendat. Historien etanthropologue de formation, iltravaille depuis une dizained’années dans le milieu de ladiffusion de la culture et desarts autochtones. Ses œuvressont profondément enracinéesdans les mythes, les valeurs etles symboles de son peuple.

Tes rêves inspirent-ils ton travaild’auteur ? Je ne peux pas dire que mes rêves ins-pirent directement mon travail d’au-teur. Je suis un grand rêveur, maisseulement dans le sens éveillé duterme. Par contre, j’aime utiliser lerêve dans mes histoires. Comme dansmon roman jeunesse, « Yawendara etla forêt des Têtes-Coupées  », danslequel la jeune héroïne rencontre leConseil des Animaux en rêve.

Quelle est l’influence du rêve dans taculture ? Y a-t-il une forme d’éduca-tion à leur écoute et leur interpré-tation ?Autrefois, avant l’arrivée des colo-nisateurs français, le rêve jouaitun rôle très important chez nous,les Wendat. Le rêve nous aidait ànous connaître nous-même, àentrer en communication avec lesesprits et à rester en paix et enbonne santé. Malheureusement,beaucoup de ce savoir s’est perdu.Les maladies et les guerres ame-nées par les Européens ont détruit80% de notre peuple en moins de50 ans. Après, les missionnaires etle clergé se sont attaqués à nossavoirs spirituels car nos rêvesleurs faisaient très peur. Je croisqu’ils comprenaient leur pouvoir.Donc non, malheureusement, il n’ya pas vraiment d’éducation sur le rêveaujourd’hui. Et c’est déplorable, nousen aurions parfois besoin. Cela dit, lerêve n’est qu’une partie infime denotre culture et de nos savoirs tradi-tionnels. Beaucoup d’autres chosesont survécu au temps.

Il y a beaucoup de méconnaissanceautour des expériences chama-niques, sources de mystère et de fan-

tasme pour les Occidentaux. Peux-tutenter de nous en transmettre l’es-sence ?Je crois que les Polynésiens, autantque les Amérindiens, comprennent ladifférence notable entre la cultureréelle et les fantasmes occidentaux.La simple généralisation du mot« chaman », qui provient de Sibérie, àdes milliers de cultures toutes aussidifférentes les unes que les autres,démontre bien à quel point la notionest floue, inadéquate et réductrice.Mais en français, c’est le terme lemoins péjoratif que l’on a, alors on faitavec. Quant à son essence, je diraisseulement : nous ne sommes passeul. Le monde invisible est présent etcomplexe. Il agit sur nous et on peutagir sur lui.

Sans transition, comment as tuaccueilli l’invitation au salon lire enPolynésie et qu’en attends-tu ?J’étais très heureux  ! En fait, je mesuis pincé pour voir si ce n’était pas unrêve ! J’ai vraiment hâte de découvrirvotre pays et ses habitants,d’échanger avec vous tous. J’ai eu lachance, en 2008, de rencontrerquelques auteurs polynésiens lors deleur passage dans ma communauté,notamment le regretté Jean-Marc Pambrun, mais aussi RaiChaze et Flora Devatine. J’ai hâtede revoir mes amis polynésienset de m’en faire de nouveaux. ◆

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AU VENT DES ÎLES■ « BOBBY, L’ENCHANTEUR »AUTEURS : BRUNO SAURO ET DOROTHY LÉVYLa biographie tant attendue d’un des plus grands artistes duPacifique... mais pas seulement. Né aux îles Hawaii, BobbyHolcomb dit Bobby (1947-1991) grandit en partie à LosAngeles. Il commence une carrière de dessinateur et decréateur de vêtements dans le San Francisco des annéeshippies. Après un long séjour en Europe qui le voit notam-ment côtoyer le peintre Dali, il retrouve l’Océanie. Il s’installeen 1976 à Huahine. Excellant dans les domaines de lamusique, de la chanson, de la danse, de la peinture, Bobby

met son génie créatif au service de la culture polynésienne. Des entretiens et des témoi-gnages totalement inédits permettent de retracer l’itinéraire de cet homme charismatiqueet spirituel, l’artiste le plus complet du vingtième siècle en Polynésie française.

HAERE PO■ « LA MARQUE DES DIEUX – TE PATU ETUA » (JEUNESSE)AUTEUR  : PATRICK CHASTEL – ILLUSTRATIONS  : CÉLINEPROPECKAprès leur aventure sur le marae du grand banian, Hinatea, Teahi,Moana et Hitinui ne sont plus seuls à Tahiti.�Avec Vaeku‘a aux îlesMarquises, Vaki aux Tuamotu et Vatiti aux Australes, ils ont ununique but : retrouver les objets�sacrés disparus lors d’uneguerre ancienne.�Aidés par la pirogue magique et par le mana dutiki,�pourront-ils permettre aux vaincus de la vallée maudite�degagner le Havaiki, la Terre d’origine ?�Alors ils mériteront derecevoir la marque des dieux !

LITTÉRAMA’OHI■ « PINA’INA’I, ÉCHO DE L’ESPRIT ET DES CORPS »N°20Avec des recueils de : Patrick Amaru, Vaihere Cadousteau,Steve Chailloux, Flora Devatine, Taraua Devatine, ValérieGobrait, Clothilde Grand, Moeava Grand, Orava Guénin,Anita Heiss, Henri Hiro, Isidore Hiro, Léopold Hnacipan,Malissa Itcher, Rosa Lia, Wilfred Pina’i Lucas, CharlesManutahi, Diana Kakeahu Mao, Carmen Marcias, ChantalMillaud, Jean-Marc Pambrun, My Phong Hong, NoëllaPoemate, Chantal T. Sptiz, Regina Suen Ko, Tahitotera’iTaunehene a, Moana’ura Tehei’ura, Tuari’i Tracqui.

UNIVERS POLYNÉSIENS■ « TÉMOINS DE LA BOMBE »SOUS LA DIRECTION ÉDITORIALE DE BRUNO BARRILLOT - PHOTOGRAPHIES DE MARIE-HÉLÈNE VILLIERME. « La mémoire de trente ans d’essais nucléaires en Polynésie défile tout au long de ces 32témoignages. Ce sont des anciens travailleurs de Moruroa, des femmes, des intellectuels,des hommes d’Eglises, des personnalitésengagées dans la vie économique ou politique,des jeunes enfin qui ont seulement connu leCentre d’expérimentation du Pacifique par ouï-dire. Des mots pour reconstruire cette histoireoccultée, effrayante parfois, triste trop souvent,mais comme un tremplin pour un avenir encoreà construire. » Bruno Barrillot

HURA ÉDITIONS■ « UN RÊVE D’ÎLE »AUTEUR : GAVAN DAWS Gavan Daws raconte l’histoire des Mers du Sud à traversles vies de cinq hommes, tous des rêveurs d’îles  : JohnWillimas, Walter Murray Gibson, Herman Melville, RobertLouis Stevenson et Paul Gauguin. Pour chacun d’eux, levoyage dans le Pacifique fut un voyage à la rencontre dudestin et de la réalité – à la découverte de soi…

EDITIONS DES MERS AUSTRALES ■ « MO’O ET POPOTI. COURS, L’AMI ! » (JEUNESSE)AUTEURS : GÉRARD MONCOMBLE ET FRÉDÉRIC PILLOTMo’o et Popoti à Tahiti, ça pourrait être le paradis…Toutfaux ! Regarde-les !On dirait qu’ils ont le feu aux fesses ! Mais qui poursuitles deux amis, sapristi ? Qui ?

EDITIONS MAEVA & LULU■ LES RECETTES DE MAEVA À LA VANILLE DE TAHITIAUTEUR : MAEVA SHELTON « Sans vanille, un dessert est imparfait, une boisson ina-chevée, un parfum approximatif », écrit Rai Chaze. Pour yremédier, découvrez les mille et une recettes de MaevaShelton à base de notre précieuse vanille de Tahiti, pre-mier opus d’une série de cahiers de recettes inspiréesdes produits du fenua.

■ BSEO N°329 – SEPTEMBRE 2013Sont à l’honneur dans ce 329ème numéro  : l’épopée de laBounty et le ‘uru, le fruit de l’arbre à pain. Deux sujets inti-mement liés par l’histoire que les auteurs abordent dans desperspectives très variées : les mouvances de l’imaginaire dela Bounty font l’objet d’un article de Daniel Margueron, tandisque Corinne Laugroste présente les intérêts et techniquesdes transformations alimentaires du fruit de l’arbre à pain. Ilest également question de l’histoire de Rapa, revue parChristophe Serra Mallol, mais aussi, entre autres, de la fonc-tion des poteaux anthropomorphes sculptés des îlesMarquises. ◆

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Les nouveautés des éditeurs locaux à découvrir au salon Lire en Polynésie

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MUSÉE DE TAHITI ET DES ÎLES – TE FARE MANAHAP O U R V O U S S E R V I R

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«  À l’occasion du réaménagement duhall d’accueil du Musée de Tahiti, ladirectrice Théano Jaillet m’a sollicitéepour trouver un nom à cet espace  »,explique Vairea Teissier, documenta-liste et médiatrice culturelle du Muséequi fut aussi archéologue. Espace quisera nouvellement dédié à la consulta-tion et à la vente des ouvrages deslivres édités par le Musée de Tahiti etdes Îles. Un catalogue riche et variédans lequel on pourra en apprendredavantage sur l’histoire de la pirogue,du tressage, des costumes de danse,des collections, mais aussi sur le patri-moine contemporain (Paul Gauguin,Roger Parry, etc.).

Une source royale qui se mue ensource de lecture

«  J’ai tout de suite eu l’idée de pro-poser le nom de Vaitai’o, poursuitVairea, car c’est le nom d’une source,peut-être même d’une ancienne résur-gence de la rivière Punaru’u,aujourd’hui enfouie et dont une partiede son cours d’eau qui s’écoule sousterre traverse les jardins du Musée. »Heureuse coïncidence, peu de temps

avant, Vairea fait la connaissance deMämä Eri Teharuru, mère de TildaTeharuru, toutes deux résidentes de laPointe des Pêcheurs à proximité duMusée, mais aussi descendantes desari’i rahi ou grands chefs de Hiti*. Hiti,rappelons-le, est l’ancien nom de lacommune de Puna’auia. Vairea Teissierest l’auteure d’une carte toponymiquesur Hiti, dans laquelle elle retrace lesnoms et l’histoire de ce lieu presti-gieux. «  C’est la première fois qu’unepersonne native des lieux, Mämä EriTeharuru donc, me confirmait le nomde cette source : Vaitai’o. Sa fille Tildam’a dévoilé quant à elle le nom deVaiari’i comme seconde dénominationattribuée à cette source. Ce qui semblecohérent puisque vai peut signifier eauet ari’i : chef – nous sommes situés surun complexe cultuel, mais surtout surle lieu de résidence des ari’i rahi dePunaauia. Portes d’entrée vers l’his-toire, les toponymes sont en effet desmarques identitaires, symboles d’uneprésence et d’une appropriation du ter-ritoire.

Dans la présentation des anciennesdivisions territoriales de Teuira Henrydans « Tahiti aux temps anciens », lesprérogatives de Punaauia sont les sui-vantes : « La montagne qui domine estOrohena (…) Le terrain de réunion estOroperu (…)  ; la pointe extérieurePunaauia (…) ; la rivière Vaitaio (…) ; lesmarae étaient Punaauia ».Mämä Eri a insisté auprès de Vaireasur la glottale dans la prononciation duterme « tai’o », qui signifierait « lire etcompter  ». «  Vai-tai’o  » pourrait êtretraduit par «  persévérer dans la lec-

RENCONTRE AVEC VAIREA TEISSIER, DOCUMENTALISTE ET MÉDIATRICECULTURELLE DU MUSÉE DE TAHITI.

ture  ». «  Pour ma part etjusque-là, je prononçais Vai-taio, précise Vairea, que l’onpeut traduire par «  fidèle enamitié  », tandis que TeuiraHenry de son côté traduit par« eau de l’amitié ». Cette his-toire m’a interpellée et j’aitenté de reconsidérer laséquence historique des lieux.Celle-ci ne se situe pas à lapériode d’avant les contactsavec les Européens mais pré-cisément à l’époque de l’ins-tallation des missionnaires àla Pointe Punaauia ». Va irea de c lar i f ier : « Enoctobre 1819, le chef ’Utamireçoit Robert Bourne et lerévérend David Darling quis ’ i n s t a l l e n t à l a p o i n t ePunaauia et baptisent cettestation missionnaire Burder’sPoint en l’honneur de GeorgeBurder, secrétaire de la L.M.S.(London Missionary Society).En novembre, ils font bâtir untemple, une école et installent deuxp re s s e s . L e s p re m i e r s t e x t e simprimés sont un abécédaire et la‘’Lettre aux Apôtres’’. C’est le début del’abandon de la religion ancienne auprofit du christianisme, mais c’estaussi le début de l’apprentissage del’écriture et de la lecture de la Biblenotamment pour les Tahitiens à partirde ce moment. La Pointe Puna-aui-a(‘’Puna que l’on a assis, établi etélevé’’), en ce sens consacrée sur lemarae Punaauia devient dès lors laPointe Puna-’aui-a  : ‘’Puna cuit àl’étouffé.’’** »

La science des noms de lieux, la topo-nymie, a cette vertu de nous plongerdans le passé et de nous dévoiler uneréalité parfois insoupçonnée et tou-jours éclairante. Car des évolutions linguistiques liéesaux séquences mythiques et histo-riques du lieu, on peut en déduire uneévolution identique du nom « Vaitaio »avant l’arrivée des missionnaires quise transforme en « Va i ta i ’o » àcompter de leur installation. Une miseen perspective très intéressante quidonne du sens à ce nouvel espace lit-téraire ! ◆

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* « Hiti » est un territoire qui part de ‘Orohëna en suivant la vallée Punaru’u jusqu’à la pointe Nu’uroa à Puna’auia.Il est défini comme la frontière première et originelle « Te Ara o Tahiti », berceau des familles ari’i de Punaauiamais aussi de l’île de Tahiti, puisque l’origine du concept et de l’appellation Tahiti prend naissance ici même.

Vaitai’o, le nouvel espace d’accueil du Musée, vous propose désormaisde commencer votre visite par un temps de lecture. Vous y trouverezen effet en consultation ainsi qu’à la vente une centaine d’ouvragespubliés entre autres par le Musée de Tahiti et des Îles - des livresaussi magnifiques que documentés sur les principaux thèmes du patri-moine polynésien. Vaitai’o est le nom donné à ce lieu, un toponymechargé d’histoire que nous vous proposons de découvrir.

Vaitai’oAncienne source et nouvelle ressource du Musée

** Traductions d’Hiriata Millaud.

Les travaux d’assainissement de la Commune dePuna’auia effectués en 2009 dans les Jardins du Muséede Tahiti et des Iles ont permis durant quelque temps,la remise au jour du cours d’eau de la source VAITAI’O.

Madame Tilda Teharuru situe précisément l’embou-chure du cours d’eau VAITAI’O à la limite Sud de ladigue du Musée de Tahiti et des Iles et, Mämä Erid’ajouter qu’elle a bien connu l’époque où VAITAI’Oservait de lavoir pour les résidents de Nu’uroa.

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P O U R V O U S S E R V I R CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA INAHEA RA ? COMMENT FAIT-ON ?

Tout savoir sur la Pointe des Pêcheurs

RENCONTRE AVEC FRANCINE BESSON, DE L’ASSOCIATION TAMARI'I POINTE DES PÊCHEURS.

Préparer, sur un peu’e, toutes les plantes et accessoires dont vous avez besoin.

Préparation

ASTUCE L’idéal est de cueillir les fleurs l’après-midi,lorsqu’elles sont encore fermées, en les cou-pant avec une partie de leur branche etfeuilles. On peut les conserver coupéesjusqu’à 24h dans du papier journal, en leshumidifiant.

Une couronne de fleurs sauvages

PAR MERE PORLIER, SECRÉTAIRE DE DIRECTION AU CENTRE DES MÉTIERS D’ART

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MUSÉE DE TAHITI ET DES ÎLES – TE FARE MANAHA

La nature est la plus grande source d’inspiration de MerePorlier, qui aime créer des couronnes à partir de tout cequ’elle trouve dans son jardin, à la presqu’île de Tahiti. Avecelle, réaliser une composition originale devient un jeu d’enfant,mais surtout la promesse d’une superbe parure végétale !

Il vous faut - Une feuille de auti- Des fougères - Des fleurs de avaro- Du miri- Des tiare tahiti et des taina- Un rouleau de bolduc- Un ciseau et une pince

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Prendre une feuille deauti, enlever la nervuredu dessous et la roulerhorizontalement.

Fermer avec du bolduc à la taille de votre tête, en prenantsoin de laisser au moins de 30 cm de bolduc dépasser(pour attacher les autres fleurs et plantes). Prendrequelques petites feuilles de fougères et les placer vertica-lement sur le tour de tête. Nouer les tiges fermementavec le bolduc.

Terminer la couronneen faisant des nœuds

avec le bolduc restant.Voilà une superbe cou-ronne sauvage délica-

tement parfumée !

Faire de même enalternant avec unefleur, du avaro, du miri,des fougères, jusqu’àterminer le tour detête. Couper les tigesqui dépassent.

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A qui s’adresse ces fiches éco-citoyennes ?Le public visé est celui de l’association (185adhérents), les habitants du quartier maissurtout les écoles de Punaauia et d’ailleursqui veulent se renseigner et faire des sor-ties pédagogiques intéressantes que nousorganisons.

Que nous apprennent-elles ?Chaque fiche traite d’un sujet ou d’unprojet. Deux fiches présentent les activitésdes deux associations de protection de l’en-vironnement : Pae Pae No te Ora du PK 18à Punaauia et Tamari’i Pointe des Pêcheursdu PK 14,5 à Punaauia. 14 fiches présententles lieux et leurs usages dans le temps etdans l’espace. 17 fiches concernent les ani-maux marins et les fiches restantes parlentdes relations des animaux entre eux, desrelations entre les animaux et les hommes,de nos actions et de la gestion du milieumarin.

Où sont-elles disponibles ?Elles ont été imprimées en 3 000 exem-plaires et sont disponibles dans les struc-tures du Pays qui ont financièrementcontribué à leur parution : la DEP, la DIREN,la DRMM*, ainsi qu’au Musée de Tahiti etdes îles – Vairea Teissier, la médiatrice cul-turelle, a grandement collaboré à l’élabora-tion de ce projet. Ces fiches serontprochainement disponibles auprès des ser-vices cités sous forme de CDRom.

Qui les a réalisées  ?C’est l’association Tamari’iPointe des Pêcheurs quiest le maître du projet.  Lebesoin d’accompagner lesvisites scolaires que nousappelons éco-citoyennesnous a conduit à recher-cher des documents. Ilexiste de très belles réali-sations à la DRMM maiselles s’adressent aux pro-fessionnels de la pêche. LeCRDP** a aussi préparé des documentsscolaires mais il n’existait rien répondant ànotre attente, nous l’avons donc créé.

Qui a fait le travail de recherches, d’écri-ture ? Nous avons demandé à diverses structuresscientifiques de collaborer à l’écriture deces fiches en validant leur élaboration.Nous leur avons parfois aussi demandé desillustrations et des schémas pour rendreles documents attractifs. C’est donc lerésultat d’un travail collégial entre leCRIOBE, l’IRD***, la DIREN, la DRMM, leMusée de Tahiti et l’association. Une variétéde collaborateurs a permis de réaliser cesdocuments et j’en profite pour les remer-cier. Je ne peux pas tous les citer tant laliste est longue mais ils se reconnaîtront. ◆

L’association Tamari'i Pointe des Pêcheurs vient d’éditer 46 fiches éco-citoyennes sur l’histoire, la géographie, la culture et la faune de ce lieuqui était, entre autres, la villégiature des anciens chefs de Tahiti puisdes missionnaires protestants au 19ème. Riche de son histoire, la Pointedes Pêcheurs abrite aussi un lagon dont la gestion et la préservationsont devenues le combat de l’association du même nom.

PRATIQUE : ASSOCIATION TAMARI’IPOINTE DES PÊCHEURS - TAHITI

• Mail : [email protected]• Téléphone : (+689) 58 35 92��• FB: www.facebook.com/TamariiPointeDesPecheurs

LE SAVIEZ-VOUS ? Les fleurs de avaro per-mettent de valoriser leparfum des autres fleurs(tiare tahiti, taina…)

* DEP : Direction de l’Enseignement Protestant / DIREN :Direction de l’Environnement / DRMM  : Direction desRessources Marines et Minières ** CRDP : Centre Régional de Documentation Pédagogique*** CRIOBE : Centre de Recherches Insulaires etObservatoire de l’Environnement / IRD : Institut derecherche pour le développement

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L’ ŒU V R E D U M O I S CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA I

RENCONTRE AVEC VIRI TAIMANA, DIRECTEUR DU CENTRE DES MÉTIERS D’ART.

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Si les tiki pouvaient parler,ils vous diraient ceci…

A l’occasion de l’exposition des enseignants et anciens élèves du Centredes Métiers d’Art, en octobre dernier, vous avez sans aucun doute étésurpris par un tiki… parlant. Une sculpture animée imaginée par ViriTaimana, directeur du Centre des Métiers d’Art et réalisée avec leconcours de Heipua Kelly et Ahitiri Borgomano. Ce tiki en dit encore pluslong que son discours !

C’est le message du tiki aux visiteurs.Ses lèvres bougent au gré de sesparoles, ses yeux clignent et nousregardent. Oui, il s’agit bien d’un tikiqui parle. Une création originale quirésulte d’une idée aussi simple qu’ins-pirée : « et si on donnait la parole auxtiki  ? », comme son titre l’indique  : lecollectif, pour ne pas dire syndicat… « A partir de la spécificité d’une sculp-ture marquisienne traditionnelle, untiki, associé à une installation vidéo,mon objectif était de faire prendreconscience aux élèves de la destinéede ces objets, explique Viri Taimana,directeur du Centre des Métiers d’Art.

La valeur spirituelle des tiki hier alaissé la place à une valeur marchanteaujourd’hui. Dans le même temps, cer-taines personnes ont toujours cettecrainte du tiki, mais cela ne lesempêche pas de les vendre. C’est para-doxal et c’est pourquoi je lui fais dire‘N’ayez pas peur, nous ne sommes queles réceptacles de vos représentationsmentales’. En d’autres termes, l’imagedu tiki les renvoie à leurs propres pen-sées… Et ne seraient-ce pas d’ellesque les gens devraient se méfier ? »

En donnant une réalité virtuelle à cetiki, il nous interroge sur notre percep-tion et notre relation au patrimoine,mais aussi sur le statut de ces objetsdont les usages changent pours’adapter aux évolutions du temps. ◆

« Bonjour. Autrefois nous étions les réceptacles de nosdieux. Aujourd’hui, nous sommes des objets de curio-sité. Mais n’ayez pas peur, nous ne sommes que lesréceptacles de vos représentations mentales. »

« Kaoha. I na po omua o matou te apu’u ma’ama o totatou tau etua. Matou te haina o to kotou mata kitetenei. Mea ‘a mo’i kotou e ha’ametau, o matou te apu’uma’ama o to kotou koekoe ».

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SERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – PU NO TE TA’ERE E NO TEFAUFAA TUMU

TRÉSOR DE POLYNÉSIE

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PAR TAMARA MARIC, ARCHÉOLOGUE AU SERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE.

Les Polynésiens ont toujours voyagé etmaintenu des contacts entre les îles etarchipels, à travers ce que l’on appelleaujourd’hui des réseaux d’alliance. Leplus prestigieux d’entre eux avait poursiège le grand marae Taputapuatea de‘Opoa, à Ra’iatea. Au gré des alliancesou mariages entre ari’i, de nouveauxmarae étaient fondés à partir d’unepierre provenant du marae tumu de‘Opoa. Ainsi, on retrouve ce toponymejusqu’à Te Ao Te Roa (Nouvelle-Zélande), Hawaii («  Kapukapuakea  »)ou Rotuma, en passant par lesTuamotu (Fakarava), Rarotonga, Tahitiet Mo’orea. Les recherches menées nesont pas encore suffisamment avan-cées pour vous en livrer les détails,mais il existe déjà des informationspubliées sur les marae Taputapuateade Tahiti et Mo’orea. Aucun de ces marae n’a été conservéjusqu’à nos jours. Leur première ruine

remonte certainement à 1815, lorsquePomare a ordonné la destruction desmarae majeurs liés à l’ancien culte, enparticulier celui du dieu ‘Oro, dieututélaire de ces marae Taputapuatea.Les premiers temples chrétiens ontété bâtis sur ces terres sacrées, àPunaauia, Hitiaa, Papetoai... ◆

Cette aquarelle d’un marae de Pare represente probablement le marae Taputapuatea de Pare,car l’architecture du marae principal correspond a celle dessinee par le Capitaine Bligh.

Temple Papetoai - Conway Shipley 1840

Le premier marae Taputapuatea de l’île de Tahitiaurait été fondé par les grands-prêtres de ‘Opoaà Tautira, à partir d’une pierre du maraeTaputapuatea de ‘Opoa. Il était implanté près del’ancien marae tupuna des ari’i Vehiatua. Il estassocié à un marae Vai’otaha.

Toujours selon les traditions, le maraeTaputapuatea de Punaauia était implanté à côté,ou sur l’ancien marae ari’i dénommé maraePunaauia, sur la Pointe Nu’uroa. Les derniersvestiges aperçus par Emory au début du 20e

siècle témoignaient d’un ancien monument dontles blocs de soubassement étaient très grands.Un marae Vai’otaha est également recensé àproximité de la pointe.

Le marae Taputapuatea de Pare était localisé àTaaone à l’embouchure de la rivière Fautaua. Ilaurait été fondé à partir du marae Taputapuateade ‘Opoa, par Tu-nui-e-a’a-i-te-atua, fille aînéede Tamatoa III, la mère de Tu ou Pomare I. Sa fon-dation était donc plus récente (années 1750).Le marae Taputapuatea de Arue, était à Papaoa ;il aurait été plus important pour les Pomare.

Le marae Taputapuatea de Faatoai(Papetoai) à Moorea. C’est sur sonemplacement que sera construit letemple octogonal Protestant. Il sub-siste actuellement une belle pierredressée provenant de ce marae.

Les marae Taputapuatea de Tahiti et Mo’orea

Le marae Taputapuatea de Hitiaa, probablementsitué à l’emplacement actuel du temple Protestant,sur la pointe Tefauroa. En 1925 il subsistait un peude pavage, des piles de blocs de corail, et de nom-breuses pierres de basalte taillées, et de très grandset vieux arbres tamanu (arbre sacré, Callophylluminophyllum).

Sources : Bodin, Vonick, 2006 - Tahiti, la Langue et la Société, URA Editions, Papeete. Cadousteau, Mai-Arii, 1996, Généalogies commentées des Arii desIles de la Société. Ed. Société des Etudes Océaniennes, Papeete.Henry, Teuira, Tahiti aux temps anciens, Publication de la Société des Océanistes, Musée de l’Homme, Paris, ré-édition 2004.Kenneth Pike Emory, 1933, Stone remains in the Society Islands, Bernice P. Bishop Museum Bull., Honolulu, Hawaii. Marau Taaroa, 1971, Mémoires de Marau Taaroa. Dernière reine de Tahiti. Traduits par sa fille la Princesse Ariimanihinihi Takau Pomare.Publications de la Société des Océanistes n°27, ParisMaric, Tamara, 2012, Dynamiques de peuplement et transformations sociopolitiques à Tahiti,Iles de la Société. Thèse de Doctorat, Université de Paris 1 - Panthéon Sorbonne. Maruoi, Doris, 2001, Transcriptions. Service de la culture et du patrimoine, Punaauia. Tearapö, Parau nō te ‘āi’a. 

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MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUISERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – PU NO TE TA’ERE E NO TE FAUFAA TUMUCONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAUMUSÉE DE TAHITI ET DES ILES – TE FARE MANAHACENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA ISERVICE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL - PU OHIPA RIMA’I

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C'EST NOUVEAU

Do you « like » Hiro’a ?Depuis plus de 6 ans maintenant, les établissements culturels duPays sont réunis pour faire découvrir au public de manière acces-sible et gratuite actualités, évènements, projets et personnalitésà travers le mensuel Hiro’a mais aussi le site internetwww.hiroa.pf. Un média devenu une référence au fil des éditionset qui poursuit son évolution en créant son profil Facebook, pour encore plus d’interactivitéavec les lecteurs. Une page qui sera enrichie et animée régulièrement avec des articles,des photos, des commentaires et d’autres informations en lien avec l’actualité culturelle.Vous pourrez ainsi vous tenir au courant des dernières news, nous poser des questions,réagir à nos articles et partager avec nous vos coups de cœur !

Hiro’a rejoint la communauté « Femmes de Polynésie »Le site  www.femmesdepolynesie.com  est apparu sur la toile en mars2012 à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Déjà riche surle fond, c’est sur la forme que cet espace de partage et d’information aété entièrement revu depuis peu. Et c’est tout naturellement que l’équipe

du Hiro’a souhaité s’associer à ce récent projet qui s’adresse aux femmes de Tahiti etdes îles, mais aussi à tous ceux qui les aiment ! En plus des actualités en matière dedroits de femmes, d’initiatives féminines et d’événements en faveur des femmes, vouspourrez y trouver des articles, des témoignages, des interviews, des portraits, desconseils, des recettes de cuisine… ainsi que tout ce qui concerne la culture au féminin.Les articles du magazine Hiro’a signés par des femmes ou mettant en valeur desactions culturelles féminines seront en effet relayés sur le site www.femmesdepoly-nesie.fr. L’actualité du site peut également être consultée sur la page  :Facebook http://www.facebook.com/FemmesDePolynesie.

EXPOSITION

38ème salon des MarquisesSeconde représentation annuelle de la fédération Te Tuhukao te Henua Enana, le 38ème salon des Marquises a lieu dusamedi 16 novembre au dimanche 1er décembre, salle AoraiTini Hau. Un artisanat qui attire toujours autant les foules, etpour cause  : la qualité et l’originalité des créations toutautant que le savoir-faire de ces artisans ont permis aux îlesMarquises de se forger une solide réputation dans lesdomaines de la sculpture, de la gravure, des ornements et de

la fabrication de tapa. Chaque année, lesœuvres exposées sont issues d’une sélection rigoureuse des meil-leurs produits de cet archipel, démontrant l’habileté de ces artisansà créer à partir de leur environnement, faisant ainsi revivre les res-sources naturelles. Des démonstrations de tatouage, de sculpturessur bois, de fabrication et de teinture sur tapa et de confection decolliers en graines sont prévues tout au long de ce salon.

Exposition-vente au Centredes Métiers d’Art

Très attendue des amateurs d’art poly-nésien, la prochaine exposition-vente du Centre des Métiers d’Art aura lieu les 28 et 29novembre. Seront proposés à la vente les objets réalisés par les élèves en 2012 et 2013 : sculp-

tures en bois (tiki, umete, etc.), parures en nacre eten os, vanneries, etc. Succès oblige, les objetsseront répartis de façon équitable sur les deux soi-rées, afin de permettre à ceux qui ont manqué lepremier soir de trouver leur bonheur le lendemain.

Initiez-vous à l’artisanat d’art avec leCentre des Métiers d’Art

Le Centre des Métiers d’Art propose des ateliers ouverts aux auditeurs libres.�Ces atelierslibres sont construits autour d’un projet, dans les domaines de la sculpture sur bois, de la gra-vure sur coco ou nacre et des arts numériques.�Ils sont organisés en modules de 18 heures (6séances). Il vous reste encore quelques jours pour vous inscrire à la prochaine session, qui alieu du 6 novembre au 11 décembre.

Où et quand ?• Salle d’exposition du Centre des Métiers d’Art• Jeudi 28 et vendredi 29 novembre, de 18h à 22h� + d’infos : 43 70 51 – www.cma.pf -

[email protected]

Où et quand ?• Salle Aorai Tini Hau – Pirae• Du 16 novembre au 1er décembre• Entrée libre+ d’infos : Véronique Kohumoetini –Tel : 79 46 26

Rejoignez-nous dès maintenant : https://www.facebook.com/pages/Hiroa/208161586011152?ref=ts&fref=ts

Nomination de la nouvelle présidentedu comité organisateur des exposi-tions artisanales des Australes :Mirella Fuller

Elue en juin 2013 à la tête de ce comité qui regroupeles 5 fédérations des artisans des îles Australes –soit plus de 300 personnes – Mirella Fuller a notam-ment la responsabilité d’organiser la grande exposi-tion annuelle des Australes, qui a lieu en octobre2014 à l’Assemblée de la Polynésie française. Unelogistique particulièrement difficile au regard del’éloignement de ces îles (particulièrement Rapa, très peu desservie), mais MirellaFuller peut compter sur la motivation des présidents des fédérations et du Service del’Artisanat Traditionnel. « Nous travaillons main dans la main et d’une seule voix. Lesartisans des Australes sont motivés et toujours prêts à écouter, à s’adapter et à tra-vailler. Le Service de l’Artisanat Traditionnel nous épaule et nous soutient et nous par-tageons tous les mêmes objectifs : améliorer sans cesse la qualité de notre exposition,valoriser et protéger les artisans et leur savoir-faire, promouvoir l’artisanat tradi-tionnel dans toute son authenticité. C’est un plaisir de gérer ce comité. » Bienvenue à Mirella Fuller et bravo pour sa positivité !

Où et quand ?• Au Centre des Métiers d’Art• Les 6, 13, 20, 27 Novembre, 4 et 11 décembre• Le mercredi de 9h à 12h ou de 13h à 16h (2 groupes)�• Au choix : sculpture sur bois, gravure ou arts numériques• Tarif : 15 000 Fcfp pour les droits d’inscription, puis 21 600

Fcfp par projet+ d’infos : 43 70 51 – www.cma.pf - [email protected]

ZOOM sur…

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MAISON DE LA CULTURE - TE FARE TAUHITI NUICENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA ISERVICE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL - PU OHIPA RIMA’IMUSÉE DE TAHITI ET DES ILES – TE FARE MANAHA

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Projections pour enfants • Les vendredis à 13h15• Tarif de la séance : 150 Fcfp• Vendredi 15 : Epic, La Bataille du Royaume (dessin

animé – 1h42mn)• Vendredi 29 : Les Croods (dessin animé – 1h32mn)• Salle de projection de la Maison de la Culture• Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pf

ÉVÈNEMENTS

Lire en PolynésieAssociation des Editeurs de Tahiti et des Iles / TFTN• Jeudi 14 au dimanche 17 novembre – de 08h00 à

19h30 (17h dimanche)• Stands littérature, animations, conférences, projec-

tions, dédicaces, jeux, etc.• Entrée libre• Jardins et espaces de la Maison de la Culture• Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pfwww.lireenpolynesie.pf – 50 95 50

Hura Tapairu, 9ème édition Concours de danses traditionnellesTFTN• Mercredi 27 novembre au samedi 07 décembre -

19h00• Tarif unique par soirée : 1 500 Fcfp• Finale samedi 7 décembre : 2 500 Fcfp• Billets en vente à la Maison de la Culture• Grand Théâtre de la Maison de la Culture• Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pf

THÉÂTRE

Comédie : « Les monologues du pénis »Zip Prod• Vendredi 1er novembre à 19h30• Tarif : 2 500Fcfp • Vente des billets à Radio 1 Fare Ute, les

magasins Carrefour et sur www.radio1.pf• Petit Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements au 434 100

Théâtre contemporain : « Résister c’est exister »La compagnie du Caméléon• Vendredi 15 novembre au dimanche 1er

décembre • Petit Théâtre de la Maison de la Culture• Renseignements au 28 01 29

ANIMATIONS JEUNESSE

Heure du conte enfants : « La légende du cerf-volant » (conte chinois)Léonore Canéri / TFTN• Mercredi 13 novembre 2013 – 14h30• Entrée libre• Bibliothèque enfants de la Maison de la

Culture• Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pf

Livres animés : « Un livre ça sert à quoi ? » (deChloe Legeay) et « Sans le A » (de MickaelEscoffier et Kris Di Giacomo) Coco la Conteuse / TFTN• Vendredi 29 novembre – 14h00• Entrée libre• Bibliothèque enfants de la Maison de la

Culture• Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pf

ATELIERS

Initiation à l’artisanat d’art avec le CMASculpture sur bois, gravure ou arts numériques• Les 6, 13, 20, 27 novembre, 4 et 11 décembre

(6 séances, 18h au total)• Le mercredi de 9h à 12h ou de 13h à 16h

(2 groupes)� • Tarif : 15 000 Fcfp pour les droits d’inscription, puis

21 600 Fcfp par projet• Au Centre des Métiers d’Art• Renseignements au 43 70 51

www.cma.pf - [email protected]

Ateliers culturels pour enfantsMusée de Tahiti et des Îles • Tous les mercredis de 14h à 15h30

(en période scolaire)• Pour les enfants de 7 à 10 ans• Tarifs : 1 800 Fcfp par enfant et par atelier

(soit 9 000 Fcfp par période scolaire de 5 semaines)• Attention, places limitées : réservations auprès de

Pascale Cruchet au 77 42 04 [email protected] - Facebook :Association les Amis du Musée de Tahiti et des Îles

EXPOSITIONS

Photographie : Hoho’a• Au Musée de Tahiti et des îles • Jusqu’au 15 novembre• Les plus beaux clichés photographiques de

l’année• Entrée : 600 Fcfp / gratuit pour les scolaires et

les étudiants• Renseignements au 548 435

www.museetahiti.pf

Francesco DiaraPeinture - sculpture• Mardi 19 au samedi 23 novembre • De 9h à 17h et 12h le samedi• Entrée libre• Salle Muriavai de la Maison de la Culture • Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pf

Te anuanua artExposition collective - peinture à l’huile• Du mardi 26 au samedi 30 novembre • De 9h à 17h et 12h le samedi• Entrée libre• Renseignements au 544 544

www.maisondelaculture.pf

Exposition vente des œuvres du Centre desMétiers d’artSculptures, gravures, parures, mobilier, tres-sage, etc.• Jeudi 28 et vendredi 29 novembre• De 18h à 22h• Entrée libre• Salle d’exposition temporaire du Centre des

Métiers d’art• Renseignements au 43 70 51 – www.cma.pf

Exposition vente d’artisanat d’art 38ème salon des Marquises• Du 16 novembre au 1er

décembre• Entrée libre• Salle Aorai Tini Hau – Pirae• Renseignements au 79 46 26

VISITES GUIDÉES DU MUSÉE DE TAHITI ET DES ILES

Le Musée de Tahiti propose des visites guidées de ses salles d’expo-sition permanente tous les mercredis à 9h15 par des spécialistes.Une visite d’environ 45 minutes qui vous permettra de découvrir larichesse des collections, trésors matériels et immatériels de l’his-toire et de la culture des Polynésiens. Prochains rendez-vous :• Mercredi 6, 13, 20 et 27 novembre• Rendez-vous à 9h00 à l’accueil • Tarif : 600 Fcfp par personne (en plus du billet d’entrée) + d’infos : 54 84 35 – www.museetahiti.pf

FB : Musée de Tahiti et des Îles

PROGRAMME du mois de novembre 2013

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Exposition au Centre des Métiers d’Art : « Àchacun son univers, Tei te ta’ata tana hi’ora’a » Anciens élèves et enseignants ont exposé leursœuvres du 14 au 31 octobre. A travers des pein-tures, des sculptures, des photos et des installa-tions, le Centre des Métiers d’Art n’a pas failli à saréputation de laboratoire d’idées et de créationsoriginales. Il en va de même pour la double expo-sition organisée par la galerie Winkler en octobreégalement : « Te pinai o te aru, l’écho de la forêt ».Celle-ci a eu lieu au jardin Botanique de Papearid’abord, proposant un parcours insolite mettant enscène des oeuvres d’artistes locaux  ; puis à lagalerie, où d’autres œuvres, imaginées en écho decelles réalisées in situ, étaient présentées.

Village des artisans dans lesjardins de PaofaiOn ne résiste pas à vous mon-trer ces quelques images dudéfilé qui a eu lieu lors de l’évé-nement artisanal proposé àl’occasion de la coupe du mondede Beach Soccer en septembre.Ce regroupement des artisansdes cinq archipels polynésiens aété une belle réussite et notam-ment sur le plan créatif !

Tout un art…

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7ème édition du salon « Te Noera a teRimaì » : Thème : « Te unauna rau oNoera, les richesses de Noël »

Du mercredi  4 décembre au mardi 24décembre, pas moins de 150 exposants,représentants 90 associations artisanalesissues des cinq archipels de la Polynésiefrançaise, se  retrouveront salle Aorai TiniHau à l’occasion de cette manifestationunique en son genre. L’esprit de Noël serabien présent au sein de ce village arti-sanal à travers une gamme de produitssélectionnés et fabriqués avec soin parnos artisans. Sculpture, bijouterie, van-nerie ou couture, leur créativité alliée àleur savoir-faire ravira les visiteurs à larecherche de présents originaux pourleurs proches  ; tandis que les visiteuspourront se faire plaisir avec un massagetraditionnel ou, pour les plus audacieux,un tatouage.

Le retour des ateliers de vacances àla Maison de la Culture

Si vous recherchez des activités sympa-thiques pendant les vacances de Noël àoffrir à vos enfants, la Maison de laCulture a le plaisir de vous proposer desstages de vacances pour les enfants de 3à 15 ans, avec un choix d’ateliers commetoujours très variés  : anglais, arts plas-tiques, échecs, éveil corporel, poterie, taichi, théâtre, mais aussi d’autres nou-veautés en perspective – à découvrir lemois prochain  ! Sachez déjà qu’une for-mule à la journée (3 ateliers par jour +déjeuner + projection) sera proposée pourles enfants à partir de 7 ans. Les ateliers se dérouleront du 16 au 24décembre. ◆

MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUISERVICE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL - PU OHIPA RIMA’I

+ d’infos : 54 54 19

Tarifs : • 6 875 Fcfp la semaine par atelier / 5 500 Fcfp

pour le 2ème enfant dans le même atelier• Formule journée : 24 005 Fcfp par enfant+ d’infos : 544 544 – www.maisondelaculture.pf

RENCONTRE AVEC PATRICIA TSING, CHARGÉE DE COMMUNICATION AU SERVICE DEL’ARTISANAT TRADITIONNEL, MYLÈNE RAVEINA, RESPONSABLE DES ACTIVITÉS PER-MANENTES À LA MAISON DE LA CULTURE .

Noël en ligne de mire…

La bonne nouvelle lorsque arrive la fin de l’année, c’est bien Noël,période de retrouvailles, de vacances et de magie. Pour organiser vosprojets d’activités en famille, c’est par ici !

Page 19: Polynésie - hiro΄a · Le CMA délivre un titre qui lui est propre, le Certificat de Formation aux Métiers d’Art de Polynésie. Tel : (689) 43 70 51 – Fax (689) 43 03 06 –