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12 L'ACTU SAMEDI 23 JUIN 2012 SAMEDI 23 JUIN 2012 L'ACTU 13 U n pédophile suit un enfant dans un bus. Sur le point de commettre l’irréparable, il se ravise et file chez le psy- chiatre qui le suit pour ses problèmes d’alcoolisme, espérant pouvoir se confier. « Vous n’avez pas rendez-vous », réagit le praticien. L’homme tente alors le commissariat. « Tant que vous n’avez pas violé, vous n’êtes pas pédophile, monsieur ! » lui rétorque-t-on. Cette scène, racontée par le réalisateur Xavier Deleu dans un documentaire remarqué, « Pédophilie, de la pulsion à l’interdit », illustre l’absence quasi to- tale de prévention des crimes et délits sexuels en France. Une seule association organise des groupes de parole Alors que la pression s’intensifie pour traquer les pédophiles sur Internet avec le lancement, il y a deux jours, d’une « alliance mondiale » entre l’Eu- rope et les Etats-Unis, la prise en charge en amont de ces individus reste limitée. Seule une association, l’Ange bleu, se démène pour organiser des groupes de parole, partant du principe qu’unpédophileisoléestunpédophile dangereux. « Abstinents » ou non, condamnés ou pas, ces hommes s’y rencontrent pour évoquer leur par- cours, freiner mutuellement d’éven- tuels passages à l’acte, prendre cons- cience des dégâts qu’ils provoquent et de l’engrenage qui mène en détention. « Ces dispositifs fonctionnent et pour un coût relativement modique », avance le député Etienne Blanc (UMP), auteur d’un récent rapport par- lementaire sur « le suivi des auteurs d’infractions à caractère sexuel ». Il y prône notamment l’instauration d’un numérovert,«surlemodèleduRoyau- me-Uni ou du Canada, avec des pro- fessionnels qui peuvent orienter l’indi- vidu sur le point de basculer ». Certes, il y aura toujours « les cyni- ques », comme les qualifient certains psychiatres. Ceux qui n’envisagent pas de renoncer à leur déviance. Mais pour les autres, et ils sont nombreux, « qui ont identifié leur état et tentent de lutter contre », comme l’explique Etienne Blanc, les alternatives sont minimes. « On légifère beaucoup sur ce pro- blème mais, à légiférer sans com- prendre, on va dans le mur », déplore LatifaBennari,quiditcroiser«desgens non pris en charge qui sont autant de bombes humaines ». Pourtant, peut- être à cause de son travail qui demeure « politiquement incorrect » et parfois décrié, « l’Ange bleu n’a aucun moyen, et est à deux doigts d’arrêter », regrette sa présidente, qui s’en remet au nou- veau gouvernement. « Il faut déve- lopper ces groupes de parole, rappelle Etienne Blanc. Cela se fait dans d’au- tres pays. En la matière, prévention et répression sont tout sauf incompati- bles. » NICOLAS JACQUARD Les groupes de parole en prévention d’actes de pédophilie sont très rares en France. (SIPA/POUZET/« 20 MINUTES ».) Pédophilie : les lacunes de la ENQUÊTE. La prévention de la pédophilie reste peu développée. Une carence dénoncée par de nombreux spécialistes. Témoignages. D ans une autre vie, Richard*, la cinquantaine, ingénieur et pè- re de deux grands enfants, a été condamné à sept ans de détention pour avoir agressé sexuellement deux fillettes. Au terme d’une psy- chanalyse fructueuse, il se dit au- jourd’hui débarrassé de ses anciens démons, mais déplore les lacunes de la prévention et les limites de la répression en matière de pédophilie. Comment en êtes-vous arrivé à agresser ces deux fillettes ? RICHARD. J’étais cadre supérieur. Je me suis retrouvé au chômage. Mon couple n’allait pas bien. Je pas- sais mes journées sur Internet à vi- sionner des sites de plus en plus durs. Des fantasmes me hantaient. C’était comme un lent suicide. A un moment, le virtuel et le réel se confondent. On commence par ob- server un enfant, puis on provoque une situation propice avant la dé- gringolade vers l’horreur. La garde à vue a été pour moi un grand réveil. J’étais horrifié par ce que j’avais fait. Comment avez-vous vécu votre incarcération ? Des gens m’ont tendu la main, comme l’aumônier de la prison, ou un gardien en chef. Mais, au lieu de vous proposer un plan de réinser- tion, on vous colle une chape de plomb. J’ai fait un travail d’analyse volontaire, avec un psychanalyste. J’ai enfin pu me regarder à nouveau dans une glace et envisager un nouvel avenir, social et profes- sionnel. Quelle a été l’action de la justice à votre égard ? Les expertises auxquelles j’ai été soumis étaient à hurler de rire. On m’a laissé croupir pendant cinq ans. Deux mois avant ma libération, tout le monde s’est intéressé d’un seul coup à moi. A l’heure actuelle, j’ai une injonction de soins, mais on ne peut obliger personne à suivre une thérapie. Je dois aussi donner mon adresse, ou signaler toute absence de plus de quinze jours. Ces mesures paraissent justifiées… Ce n’est pas cela qui préviendra la récidive. Mon suivi sociojudiciaire va encore durer plusieurs années au cours desquelles je serai toujours considéré comme un criminel. Mais, dans la minute où ce suivi cessera, je ne le serai plus ? Que préconisez-vous ? En prison, j’ai compris que tout le monde pouvait être impliqué dans une affaire de mœurs : riche, pauvre, jeune, vieux, intelligent, idiot, chô- meur, voire policier ou militaire… La récidive zéro n’existe pas. Ce qu’il faut, c’est redonner à la personne toute sa place dans la société et réfléchir aux motifs qui poussent à ces crimes et délits inexcusables. C’est en comprenant, en permettant à ces délinquants de reconstituer leur histoire qu’ils se réapproprie- ront leur vie, et ne passeront plus à l’acte. PROPOS RECUEILLIS PAR N.J. * Le prénom a été changé. C éline* a 35 ans. En apparence : « Dans ma tête, je suis restée la petite fille terrifiée que j’étais lors de mon agression », dit-elle. Abusée dans son enfance par un ami de ses parents, elle avait « tout ou- blié ». « Puis, un jour, ma mère m’a annoncé que deux personnes avaient porté plainte contre lui. Là, je me suis mise à trembler. Tout est revenu d’un coup », sanglote la jeune femme. Face à elle, une dizaine d’hommes retiennent leur souffle, le regard fuyant. Prisonniers de penchants pé- dophiles qui ont valu à certains d’être condamnés, ils sont décidés à ex- tirper de leur cerveau ces fantasmes qui les rongent. En ce samedi après- midi, ils sont venus de leur plein gré dans un restaurant de l’Est parisien participer à un groupe de parole unique en son genre sous l’égide de l’association l’Ange bleu. « Parfois, ils se voilent la face, relève Latifa Bennari, sa présidente. Ceux qui consomment de la pédoporno- graphie sur Internet se disent par exemple qu’ils ne font pas de mal, puisque les enfants sur ces photos sont souriants. » Alors elle explique, corrige, nuance par petites touches les propos des participants, sans ja- mais juger. L’une des raisons sans doute pour laquelle la parole est in- croyablement libre. Jean-Louis, qui réside dans le sud de la France, dé- taille comment il flirte avec de jeunes adolescentes sur des sites de chat : « Je ne suis jamais passé à l’acte, mais c’est vrai que ça m’excite. Comme une drogue. » Une fois, pourtant, il a donné rendez-vous à une fille de 14 ans. La rencontre n’a pas eu lieu, « mais y aller, c’est franchir un cap », l’avertit Latifa Bennari, elle-même agressée dans son enfance. Vient le tour de Mickaël. « Sur In- ternet, à chaque fois, ça me ramène vers des sites pédophiles, parfois très trash », souffle ce jeune majeur, par ailleurs schizophrène. Il a suspendu de lui-même sa connexion Internet depuis un an pour ne plus être tenté. « Ma mère est au courant, poursuit-il. Je sais que je ne passerai pas à l’acte. Mais, quand je vois mes petits neveux et nièces, je me dis que ça pourrait être eux sur ces images. C’est dur. » « Je salue ta démarche de venir ici, l’encourage Gérard. Moi, je l’ai fait, mais trop tard. » Collier de barbe, sourire jovial, le quinquagénaire a purgé trois mois de prison pour avoir agressé des enfants dans son cadre familial. Il n’est plus assujetti au suivi médico-psychologique imposé par la justice, mais continue pourtant les rendez-vous. Comme prévoit de le faire Julien, arrêté deux fois pour téléchargement d’images à caractère pédophile. « Je suis toujours resté dans le virtuel, je me persuadais que je ne faisais aucun mal », décrypte-t-il à haute voix avant de déplorer « le manque de moyens, de personnel. Les rendez- vous durent vingt minutes maximum. Rien que de voir que je fais des efforts, mon psy est satisfait. Mais je peux lui raconter ce que je veux… » « Trop souvent, ces hommes ne peu- vent s’exprimer, d’autant qu’ils n’ont jamais été détectés, résume Latifa Bennari. A force d’écoute, en leur expliquant ce qui est mal, on peut leur faire prendre conscience de leur déviance. La pédophilie est une atti- rance pour les enfants à laquelle cer- tains parviennent à renoncer en fai- sant un travail sur eux-mêmes. » Tel est le cas de Daniel, ex-consom- mateur assidu d’images, jamais condamné. « J’ai repris Internet », se réjouit-il devant l’assemblée. « T’as replongé ? » l’interroge un présent. « Non, non, cette fois, c’est pour la bonne cause. Je cherche l’âme sœur. » « Le sevrage peut s’accompa- gner de rechutes, nuance la prési- dente de l’Ange bleu. Maintenant, il est vrai que ceux qui sont là veulent s’en sortir. Les vrais pervers, ils ne viennent pas. » N.J. *Les prénoms ont été changés « C’était comme un lent suicide » RICHARD* l condamné pour deux agressions sur des fillettes Parler pour combattre ses démons Au lieu de vous proposer un plan de réinsertion, on vous colle une chape de plomb A vocat depuis plus de trente ans à Lille, M e Stefan Squillaci, qui a défendu nombre de délinquants et criminels sexuels, juge lui aussi la prévention insuffisante. Que vous inspire ce débat sur la prévention ? M e SQUILLACI. En France, on a des numéros verts dans tous les domaines, mais pas pour celui-là. L’absence d’investissement des pouvoirs publics est totale. Les tabous sont nombreux. Dans le secret de nos cabinets, des clients viennent nous voir, nous confient leurs pulsions, mais n’ont personne vers qui se tourner. L’un d’eux, condamné pour des agressions sexuelles, avait sollicité il y a quelques années un psychiatre, qui lui avait conseillé de prendre une douche chaque fois qu’il était sur le point de craquer… Les groupes de parole représentent-ils une solution ? Je le pense. Une véritable écoute peut parfois éviter un passage à l’acte. Cela permet d’apaiser ces individus. Pour moi, on ne guérit pas de la pédophilie, qui est une déviance sexuelle, une forme d’immaturité. En revanche, on peut la gérer et empêcher que le fantasme ne se traduise dans le réel. Nous sommes saturés de lois, et ça ne fonctionne pas. Le seul schéma que l’on connaisse, c’est attendre l’agression, la comparution devant la justice et la punition. N’avez-vous pas peur d’être accusé de laxisme ? Un agresseur doit être puni. Mais si prévenir, détecter les déviances et organiser des groupes de parole permet d’éviter ne serait-ce que quelques agressions, alors ce combat mérite d’être mené. Pourquoi aider les agresseurs plutôt que les victimes ? Les aider permet d’aider les victimes. Il faut, bien sûr, que les premiers reconnaissent d’abord que ce n’est pas l’enfant qui les a séduits et que leurs actes brisent des vies. Quant aux seconds, les laisser ressasser leur haine ne mène à rien. Au Canada, une expérience de « justice restauratrice » est en cours. Sous l’égide d’un médiateur, agresseurs et victimes se rencontrent. Dans la majorité des cas, cela permet aux victimes de se reconstruire beaucoup plus vite. PROPOS RECUEILLIS PAR N.J. « Une véritable écoute peut parfois éviter un passage à l’acte » M e STEFAN SQUILLACI l avocat spécialisé Stefan Squillaci. prévention Je ne suis jamais passé à l’acte, mais c’est vrai que ça m’excite. Comme une drogue. JEAN-LOUIS, PARTICIPANT À UN GROUPE DE PAROLE politique monde social économie enquête société faits divers justice politique monde social économie enquête société faits divers justice C ’est sous un clair soleil aveuglant qu’un dernier hommage a été rendu dans la cour de la caserne Delort à Hyères (Var) aux deux femmes gendarmes abattues di- manche soir dans le village de Collo- brières. Alicia Berthaut, 35 ans, maré- chal des logis-chef, et l’adjudant Alicia Champlon, 29 ans, ont été tuées froi- dement par Abdallah Boumezaar, 30 ans, un homme déjà condamné à plusieurs reprises, chez qui elles s’étaient rendues pour un tapage noc- turne. Lors de la cérémonie, des femmes gendarmes étaient au pre- mier rang, au milieu de presque trois mille de leurs camarades et collègues, notamment ceux de la brigade de Pierrefeu à laquelle appartenaient les deux sous-officiers. « Le 17 juin, la République a vu tomber deux de ses gendarmes qui avaient gagné le respect de leur hiérarchie et de leurs pairs, tous aujourd’hui boule- versés et atteints au cœur », a déclaré dans un discours au ton solennel Ma- nuel Valls, ministre de l’Intérieur, qui a précisé que « c’est toute la nation qui rend hommage ici à Audrey Berthaut et Alicia Champlon, deux jeunes femmes, deux gendarmes, qui étaient à l’image de tous les gendarmes de France, de ces militaires qui chaque jour portent leur uniforme avec fierté et dignité et accomplissent leur mis- sion de sécurité publique ». L’homme a déjà été condamné pour avoir agressé un policier Les deux victimes ont été décorées à titre posthume de la Légion d’hon- neur, de la médaille militaire et de la médaille de la gendarmerie. Jacques Mignaux, le directeur général de la gendarmerie, a évoqué, « l’émotion considérable » autour de cette « tra- gédie ». Une émotion telle que pour la première fois, partout en France, les gendarmeries ont ouvert leurs portes au public pour la circonstance. Ce fut le cas à la direction générale à Issy-les- Moulineaux (Hauts-de-Seine), où 700 militaires et civils ont observé une minute de silence, mais aussi à la caserne de Maisons-Alfort (Val-de- Marne). L’auteur présumé du meurtre du chef Berthaut, mère de deux en- fants, et de l’adjudant Champlon, Ab- dallah Boumezaar, avait déjà été condamné en juin 2006 à quatre ans de prison pour avoir tabassé et fra- cassé la mâchoire d’une brigadier- chef du commissariat de La Seyne avec un poing américain. Les faits s’étaient déroulés en novembre 2004 après un vol de moto que la mère du suspect avait dénoncé en appelant les forces de police. Un scénario qui fait écho à ce qui s’est passé dimanche soir. Le suspect a su retirer le pistolet Sig Sauer de l’étui sécurisé du chef Berthaut, ce qui exige un geste tech- nique, enlever les sécurités sur l’arme et surtout lorsqu’il a poursuivi l’adju- dant Champlon dans la rue, il a visé d’abord l’épaule, puis la jambe, des zones non protégées par le gilet pare- balles avant de l’exécuter d’une balle dans la tête à deux pas de son véhicule. JEAN-MARC DUCOS MEURTRES Hommage aux deux gendarmes HYÈRES (VAR), HIER. « C’est toute la nation qui rend hommage ici à Audrey Berthaut et Alicia Champlon », a déclaré Manuel Valls, lors de son discours. www.leparisien.fr www.aujourd'hui.fr VIDÉO L’hommage national (PHOTOPQR/« LA VOIX DU NORD »/S. MORTAGNE.) U n garçon de 13 ans a été an- noncé mort hier en fin de journée, après avoir été admis à l’hôpital Anne-de- Bretagne de Rennes (Ille-et- Vilaine). Vers 23 heures, le journal « Ouest-France » a démenti la mort de l’adolescent, dont faisait état deux heures plus tôt le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ilavaitétéreçudansunétatcritiqueàla suite d’une bagarre avec un autre élève. Les faits ont eu lieu au collège de Cleunay pendant la récréation du matin. Pour une raison encore in- connue, deux élèves, l’un de 5 e , scola- risé en section sport-foot, l’autre de 3 e , en sont venus aux mains. Le plus jeune des deux ne s’est pas relevé. « Il y a eu deux coups de poing et une tentative de strangulation, a simplement in- diqué l’inspecteur d’académie d’Ille-et -Vilaine, Jean-Yves Bessol. La tête du plus jeune a heurté quelque chose. Le scénario n’est pas clairement établi. » De nombreux élèves se trouvaient alors dans la cour, sous la surveillance de quatre adultes. Deux enseignants sontaussitôtintervenusetontprodigué lespremierssoinsaujeunegarçon,tout enétantenliaisontéléphoniqueavecle Samu 35. Ce dernier est arrivé moins d’un quart d’heure plus tard. Il a conduit la victime dans le service de réanimation de l’hôpital rennais. Le Premier ministre annonce lui-même la mort L’autre protagoniste, âgé de 16 ans, a été interpellé par la police qui, dans le cadredel’enquête,aentenduplusieurs témoins. Aucun des deux élèves, ar- rivés à la rentrée 2011, n’avait posé de problème jusqu’à maintenant, selon la principale du collège, Michèle Marty. « On est amenés à gérer régulièrement des problèmes de dispute pendant la récréation, admet-elle, mais il n’y avait pas eu d’incident entre ces deux gar- çons précédemment », précise la chef d’établissement. De son côté, l’inspec- teur d’académie a évoqué deux gar- çons « ordinaires » parmi environ 450 élèves qui fréquentent ce collège construit en 1964 et réputé « calme et sans problème ». C’est le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a annoncé, vers 21 heures, la terrible nouvelle, adressant ses « condoléances » à sa famille et son « soutien » à la communauté éducative « tout entière ». Le ministre de l’Educa- tion, Vincent Peillon, a également ex- primé sa profonde émotion : « Ce soir, a-t-il dit, ce sont tous les parents de ce pays qui sont en deuil. » S.N. VIOLENCE La récréation tourne au drame dans un collège de Rennes RENNES (ILLE-ET-VILAINE), HIER. Un élève de ce collège a été très grièvement blessé lors d’une bagarre avec un autre collégien. (REUTEURS/JEAN-PAUL PELISSIER.) (PHOTOPQR/« OUEST FRANCE »/JÉRÔME FOUQUET.)

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12 L'ACTU SAMEDI 23 JUIN 2012 SAMEDI 23 JUIN 2012 L'ACTU 13

Un pédophile suit un enfantdans un bus. Sur le point decommettre l’irréparable, il seravise et file chez le psy-chiatre qui le suit pour ses

problèmes d’alcoolisme, espérantpouvoir se confier. « Vous n’avez pasrendez-vous », réagit le praticien.L’homme tente alors le commissariat.« Tant que vous n’avez pas violé, vousn’êtes pas pédophile, monsieur ! » luirétorque-t-on.Cette scène, racontéepar le réalisateurXavier Deleu dans un documentaireremarqué, «Pédophilie,de lapulsionàl’interdit », illustre l’absence quasi to-tale de prévention des crimes et délitssexuelsenFrance.

Une seule association organisedes groupes de paroleAlors que la pression s’intensifie pourtraquer les pédophiles sur Internetavec le lancement, il y a deux jours,d’une « alliance mondiale » entre l’Eu-rope et les Etats-Unis, la prise enchargeenamontdeces individusrestelimitée. Seule une association, l’Angebleu, se démène pour organiser desgroupesdeparole, partantduprincipequ’unpédophileisoléestunpédophiledangereux. « Abstinents » ou non,condamnés ou pas, ces hommes s’yrencontrent pour évoquer leur par-cours, freiner mutuellement d’éven-tuels passages à l’acte, prendre cons-cience des dégâts qu’ils provoquent et

de l’engrenage qui mène en détention.« Ces dispositifs fonctionnent et pourun coût relativement modique »,avance le député Etienne Blanc(UMP),auteurd’unrécentrapportpar-lementaire sur « le suivi des auteursd’infractions à caractère sexuel ». Il yprône notamment l’instauration d’unnumérovert,«surlemodèleduRoyau-me-Uni ou du Canada, avec des pro-fessionnels qui peuvent orienter l’indi-vidusur lepointdebasculer».Certes, il y aura toujours « les cyni-ques », comme les qualifient certainspsychiatres.Ceuxquin’envisagentpasderenonceràleurdéviance.Maispourles autres, et ils sont nombreux, « quiontidentifiéleurétatettententdeluttercontre », comme l’explique EtienneBlanc, lesalternativessontminimes.« On légifère beaucoup sur ce pro-blème mais, à légiférer sans com-prendre, on va dans le mur », déploreLatifaBennari,quiditcroiser«desgensnon pris en charge qui sont autant debombes humaines ». Pourtant, peut-êtreàcausedesontravailquidemeure« politiquement incorrect » et parfoisdécrié, « l’Ange bleu n’a aucun moyen,et est à deux doigts d’arrêter », regrettesa présidente, qui s’en remet au nou-veau gouvernement. « Il faut déve-lopper ces groupes de parole, rappelleEtienne Blanc. Cela se fait dans d’au-tres pays. En la matière, prévention etrépression sont tout sauf incompati-bles.» NICOLAS JACQUARD

Les groupes de paroleen prévention d’actesde pédophilie sont très raresen France. (SIPA/POUZET/« 20 MINUTES ».)

Pédophilie : les lacunes de laENQUÊTE. La prévention de la pédophiliereste peu développée. Une carence dénoncéepar de nombreux spécialistes. Témoignages.

D ans une autre vie, Richard*, lacinquantaine, ingénieur et pè-re de deux grands enfants, a été

condamné à sept ans de détentionpour avoir agressé sexuellementdeux fillettes. Au terme d’une psy-chanalyse fructueuse, il se dit au-jourd’hui débarrassé de ses anciensdémons, mais déplore les lacunes dela prévention et les limites de larépression en matière de pédophilie.Comment en êtes-vous arrivéà agresser ces deux fillettes ?RICHARD. J’étais cadre supérieur.Je me suis retrouvé au chômage.Mon couple n’allait pas bien. Je pas-sais mes journées sur Internet à vi-sionner des sites de plus en plusdurs. Des fantasmes me hantaient.C’était comme un lent suicide. A unmoment, le virtuel et le réel seconfondent. On commence par ob-server un enfant, puis on provoqueune situation propice avant la dé-gringolade vers l’horreur. La garde àvue a été pour moi un grand réveil.J’étais horrifié par ce que j’avais fait.

Comment avez-vous vécuvotre incarcération ?Des gens m’ont tendu la main,comme l’aumônier de la prison, ouun gardien en chef. Mais, au lieu devous proposer un plan de réinser-tion, on vous colle une chape deplomb. J’ai fait un travail d’analysevolontaire, avec un psychanalyste.J’ai enfin pu me regarder à nouveau

dans une glace et envisager unnouvel avenir, social et profes-sionnel.Quelle a été l’actionde la justice à votre égard ?Les expertises auxquelles j’ai étésoumis étaient à hurler de rire. Onm’a laissé croupir pendant cinq ans.Deux mois avant ma libération, toutle monde s’est intéressé d’un seulcoup à moi. A l’heure actuelle, j’aiune injonction de soins, mais on nepeut obliger personne à suivre unethérapie. Je dois aussi donner monadresse, ou signaler toute absencede plus de quinze jours.Ces mesures paraissentjustifiées…Ce n’est pas cela qui préviendra larécidive. Mon suivi sociojudiciaire vaencore durer plusieurs années aucours desquelles je serai toujoursconsidéré comme un criminel. Mais,dans la minute où ce suivi cessera, jene le serai plus ?Que préconisez-vous ?En prison, j’ai compris que tout lemonde pouvait être impliqué dansune affaire de mœurs : riche, pauvre,jeune, vieux, intelligent, idiot, chô-meur, voire policier ou militaire… Larécidive zéro n’existe pas. Ce qu’ilfaut, c’est redonner à la personnetoute sa place dans la société etréfléchir aux motifs qui poussent àces crimes et délits inexcusables.C’est en comprenant, en permettantà ces délinquants de reconstituerleur histoire qu’ils se réapproprie-ront leur vie, et ne passeront plus àl’acte. PROPOS RECUEILLIS PAR

N.J.

* Le prénom a été changé.

C éline* a 35 ans. En apparence :« Dans ma tête, je suis restée lapetite fille terrifiée que j’étais

lors de mon agression », dit-elle.Abusée dans son enfance par un amide ses parents, elle avait « tout ou-blié ». « Puis, un jour, ma mère m’aannoncéquedeuxpersonnesavaientporté plainte contre lui. Là, je me suismise à trembler. Tout est revenu d’uncoup », sanglote la jeune femme.Face à elle, une dizaine d’hommesretiennent leur souffle, le regardfuyant. Prisonniers de penchants pé-dophiles qui ont valu à certains d’êtrecondamnés, ils sont décidés à ex-tirper de leur cerveau ces fantasmesqui les rongent. En ce samedi après-midi, ils sont venus de leur plein grédans un restaurant de l’Est parisienparticiper à un groupe de paroleunique en son genre sous l’égide del’association l’Ange bleu.« Parfois, ils se voilent la face, relèveLatifa Bennari, sa présidente. Ceuxqui consomment de la pédoporno-graphie sur Internet se disent parexemple qu’ils ne font pas de mal,

puisque les enfants sur ces photossont souriants. » Alors elle explique,corrige, nuance par petites touchesles propos des participants, sans ja-mais juger. L’une des raisons sansdoute pour laquelle la parole est in-croyablement libre. Jean-Louis, quiréside dans le sud de la France, dé-taille comment il flirte avec de jeunesadolescentes sur des sites de chat :« Je ne suis jamais passé à l’acte, maisc’est vrai que ça m’excite. Commeune drogue. » Une fois, pourtant, il adonné rendez-vous à une fille de14 ans. La rencontre n’a pas eu lieu,« mais y aller, c’est franchir un cap »,l’avertit Latifa Bennari, elle-mêmeagressée dans son enfance.Vient le tour de Mickaël. « Sur In-ternet, à chaque fois, ça me ramène

vers des sites pédophiles, parfois trèstrash », souffle ce jeune majeur, parailleurs schizophrène. Il a suspendude lui-même sa connexion Internetdepuis un an pour ne plus être tenté.« Ma mère est au courant, poursuit-il.Je sais que je ne passerai pas à l’acte.Mais, quand je voismespetits neveuxet nièces, je me dis que ça pourraitêtre eux sur ces images. C’est dur. »« Je salue ta démarche de venir ici,l’encourage Gérard. Moi, je l’ai fait,mais trop tard. » Collier de barbe,sourire jovial, le quinquagénaire apurgé trois mois de prison pour avoiragressé des enfants dans son cadrefamilial. Il n’est plus assujetti au suivimédico-psychologique imposé parla justice, mais continue pourtant lesrendez-vous. Comme prévoit de lefaire Julien, arrêté deux fois pourtéléchargement d’images à caractèrepédophile.« Je suis toujours resté dans le virtuel,je me persuadais que je ne faisaisaucun mal », décrypte-t-il à hautevoix avantdedéplorer « lemanquedemoyens, de personnel. Les rendez-

vousdurent vingtminutesmaximum.Rienquedevoirque je faisdesefforts,mon psy est satisfait. Mais je peux luiraconter ce que je veux… »« Trop souvent, ces hommes ne peu-vent s’exprimer, d’autant qu’ils n’ontjamais été détectés, résume LatifaBennari. A force d’écoute, en leurexpliquant ce qui est mal, on peutleur faire prendre conscience de leurdéviance. La pédophilie est une atti-rance pour les enfants à laquelle cer-tains parviennent à renoncer en fai-sant un travail sur eux-mêmes. »Tel est le cas de Daniel, ex-consom-mateur assidu d’images, jamaiscondamné. « J’ai repris Internet », seréjouit-il devant l’assemblée. « T’asreplongé ? » l’interroge un présent.« Non, non, cette fois, c’est pour labonne cause. Je cherche l’âmesœur. » « Le sevrage peut s’accompa-gner de rechutes, nuance la prési-dente de l’Ange bleu. Maintenant, ilest vrai que ceux qui sont là veulent s’en sortir. Les vrais pervers, ils neviennent pas. » N.J.

*Les prénoms ont été changés

« C’était comme un lent suicide »RICHARD* l condamné pour deux agressions sur des fillettes

Parler pour combattre ses démons

Au lieude vous proposer un plande réinsertion, on vouscolle une chape de plomb

A vocat depuis plus de trenteans à Lille, Me StefanSquillaci, qui a défendu

nombre de délinquants et criminelssexuels, juge lui aussi la préventioninsuffisante.Que vous inspire ce débatsur la prévention ?Me SQUILLACI. En France, on a desnuméros verts dans tous lesdomaines, mais pas pour celui-là.L’absence d’investissement despouvoirs publics est totale. Lestabous sont nombreux. Dans lesecret de nos cabinets, des clientsviennent nous voir, nous confientleurs pulsions, mais n’ont personnevers qui se tourner. L’un d’eux,condamné pour des agressionssexuelles, avait sollicité il y aquelques années un psychiatre, quilui avait conseillé de prendre unedouche chaque fois qu’il était sur lepoint de craquer…Les groupes de parolereprésentent-ils unesolution ?Je le pense. Une véritable écoutepeut parfois éviter un passage àl’acte. Cela permet d’apaiser cesindividus. Pour moi, on ne guéritpas de la pédophilie, qui est unedéviance sexuelle, une formed’immaturité. En revanche, on peutla gérer et empêcher que lefantasme ne se traduise dans leréel. Nous sommes saturés de lois,et ça ne fonctionne pas. Le seulschéma que l’on connaisse, c’estattendre l’agression, la comparutiondevant la justice et la punition.N’avez-vous pas peurd’être accusé de laxisme ?Un agresseur doit être puni. Mais siprévenir, détecter les déviances etorganiser des groupes de parolepermet d’éviter ne serait-ce quequelques agressions, alors cecombat mérite d’être mené.Pourquoi aider les agresseursplutôt que les victimes ?Les aider permet d’aider lesvictimes. Il faut, bien sûr, que lespremiers reconnaissent d’abord quece n’est pas l’enfant qui les aséduits et que leurs actes brisentdes vies. Quant aux seconds, leslaisser ressasser leur haine ne mèneà rien. Au Canada, une expériencede « justice restauratrice » est encours. Sous l’égide d’un médiateur,agresseurs et victimes serencontrent. Dans la majorité descas, cela permet aux victimes de sereconstruire beaucoup plus vite.

PROPOS RECUEILLIS PAR N.J.

« Une véritableécoute peutparfois éviter unpassage à l’acte »Me STEFAN SQUILLACIlavocat spécialisé

Stefan Squillaci.

prévention

Je ne suis jamais passéà l’acte, mais c’est vrai queça m’excite. Comme unedrogue.JEAN­LOUIS,PARTICIPANT À UN GROUPE DE PAROLE

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C ’est sous un clair soleil aveuglantqu’un dernier hommage a étérendu dans la cour de la caserne

Delort à Hyères (Var) aux deuxfemmes gendarmes abattues di-manche soir dans le village de Collo-brières. Alicia Berthaut, 35 ans, maré-chal des logis-chef, et l’adjudant AliciaChamplon, 29 ans, ont été tuées froi-dement par Abdallah Boumezaar,30 ans, un homme déjà condamné àplusieurs reprises, chez qui elless’étaient rendues pour un tapage noc-turne. Lors de la cérémonie, desfemmes gendarmes étaient au pre-mier rang, au milieu de presque troismille de leurs camarades et collègues,notamment ceux de la brigade dePierrefeu à laquelle appartenaient lesdeux sous-officiers.«Le17juin, laRépubliqueavutomberdeux de ses gendarmes qui avaientgagné le respect de leur hiérarchie etde leurs pairs, tous aujourd’hui boule-versés et atteints au cœur », a déclarédans un discours au ton solennel Ma-nuel Valls, ministre de l’Intérieur, qui aprécisé que « c’est toute la nation quirend hommage ici à Audrey Berthautet Alicia Champlon, deux jeunesfemmes, deux gendarmes, qui étaientà l’image de tous les gendarmes deFrance, de ces militaires qui chaquejour portent leur uniforme avec fiertéet dignité et accomplissent leur mis-sion de sécurité publique ».

L’homme a déjà été condamnépour avoir agressé un policierLes deux victimes ont été décorées àtitre posthume de la Légion d’hon-neur, de la médaille militaire et de la

médaille de la gendarmerie. JacquesMignaux, le directeur général de lagendarmerie, a évoqué, « l’émotionconsidérable » autour de cette « tra-gédie ». Une émotion telle que pour lapremière fois, partout en France, lesgendarmeries ont ouvert leurs portesau public pour la circonstance. Ce futle casà ladirectiongénérale à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), où700 militaires et civils ont observé uneminute de silence, mais aussi à lacaserne de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). L’auteur présumé du meurtredu chef Berthaut, mère de deux en-fants, et de l’adjudant Champlon, Ab-dallah Boumezaar, avait déjà étécondamné en juin 2006 à quatre ansde prison pour avoir tabassé et fra-cassé la mâchoire d’une brigadier-chef du commissariat de La Seyneavec un poing américain. Les faits

s’étaient déroulés en novembre 2004après un vol de moto que la mère dususpect avait dénoncé en appelant lesforces de police. Un scénario qui faitécho à ce qui s’est passé dimanchesoir. Le suspect a su retirer le pistoletSig Sauer de l’étui sécurisé du chefBerthaut, ce qui exige un geste tech-nique, enlever les sécurités sur l’armeet surtout lorsqu’il a poursuivi l’adju-dant Champlon dans la rue, il a viséd’abord l’épaule, puis la jambe, deszones non protégées par le gilet pare-balles avant de l’exécuter d’une balledans la têteàdeuxpasdesonvéhicule.

JEAN­MARC DUCOS

MEURTRES

Hommage aux deux gendarmes

HYÈRES (VAR), HIER. « C’est toute la nation qui rend hommage ici à Audrey Berthautet Alicia Champlon », a déclaré Manuel Valls, lors de son discours.

www.leparisien.frwww.aujourd'hui.fr

VIDÉOL’hommage national

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Un garçon de 13 ans a été an-noncé mort hier en fin dejournée, après avoir étéadmis à l’hôpital Anne-de-Bretagne de Rennes (Ille-et-

Vilaine). Vers 23 heures, le journal« Ouest-France » a démenti la mort del’adolescent, dont faisait état deuxheures plus tôt le Premier ministreJean-MarcAyrault.Ilavaitétéreçudansunétatcritiqueàlasuited’unebagarreavecunautreélève.Les faits ont eu lieu au collège deCleunay pendant la récréation dumatin. Pour une raison encore in-connue, deux élèves, l’un de 5e, scola-risé en section sport-foot, l’autre de 3e,ensontvenusauxmains.Leplus jeunedes deux ne s’est pas relevé. « Il y a eudeux coups de poing et une tentativede strangulation, a simplement in-diqué l’inspecteur d’académie d’Ille-et

-Vilaine, Jean-Yves Bessol. La tête duplus jeune a heurté quelque chose. Lescénarion’estpasclairementétabli. »De nombreux élèves se trouvaientalors dans la cour, sous la surveillancede quatre adultes. Deux enseignantssontaussitôtintervenusetontprodiguélespremierssoinsaujeunegarçon,toutenétantenliaisontéléphoniqueavecleSamu 35. Ce dernier est arrivé moinsd’un quart d’heure plus tard. Il aconduit la victime dans le service deréanimationdel’hôpitalrennais.

Le Premier ministreannonce lui­même la mortL’autre protagoniste, âgé de 16 ans, aété interpellé par la police qui, dans lecadredel’enquête,aentenduplusieurstémoins. Aucun des deux élèves, ar-rivés à la rentrée 2011, n’avait posé deproblèmejusqu’àmaintenant,selonla

principale du collège, Michèle Marty.«Onest amenésà gérer régulièrementdes problèmes de dispute pendant larécréation, admet-elle, mais il n’y avaitpas eu d’incident entre ces deux gar-çons précédemment », précise la chefd’établissement. De son côté, l’inspec-teur d’académie a évoqué deux gar-çons « ordinaires » parmi environ450 élèves qui fréquentent ce collègeconstruit en 1964 et réputé « calme etsansproblème».C’est le Premier ministre, Jean-MarcAyrault, qui aannoncé, vers21heures,la terrible nouvelle, adressant ses« condoléances » à sa famille et son«soutien»àlacommunautééducative« tout entière ». Leministrede l’Educa-tion, Vincent Peillon, a également ex-primé sa profonde émotion : « Ce soir,a-t-il dit, ce sont tous les parents de cepaysquisontendeuil. » S.N.

VIOLENCE

La récréation tourne au dramedans un collège de Rennes

RENNES (ILLE­ET­VILAINE), HIER. Un élève de ce collège a été très grièvement blessé lors d’une bagarre avec un autre collégien.

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