POLEXPRESS N°5 - AAA DECOUVERT

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Edito « Avoir les poches vides », « c’est la dèche », des expressions à la mode en Europe aujourd'hui, mais aussi (et surtout) chez nous, pension- naires de Paris I et grands consomma- teurs de cafés à 2,40 de la Place de la Sorbonne. Et oui, bien souvent étudiant rime avec endettement. Alors que les étudiants d’Europe se ré- voltent (les Grecs de la génération des 700 euros), que la dette estudiantine américaine atteint les mille milliards de dollars, Pol’Express va vous coacher pour éviter de prendre cher. Bons plans, true stories, jobs étudiants, analyse de la dette actuelle ou encore rap- pels historiques pour montrer que la dette n’est pas née de la dernière pluie, Pol’Ex- press vous livre une analyse toujours éclec- tique sur ce phénomène méconnu et vous aide à surnager au-dessus du marasme économique. Enfilez votre plus beau speedo Arena © et jetez vous à l’eau. BH POL’ EXPRESS N°5 - 27 MARS 2012 À AA DÉCOUVERT

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Bimensuel étudiant Paris 1 Panthéon Sorbonne

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Edito« Avoir les poches vides », « c’est

la dèche », des expressions à lamode en Europe aujourd'hui, mais

aussi (et surtout) chez nous, pension-naires de Paris I et grands consomma-

teurs de cafés à 2,40 de la Place de laSorbonne. Et oui, bien souvent étudiant

rime avec endettement.Alors que les étudiants d’Europe se ré-voltent (les Grecs de la génération des

700 euros), que la dette estudiantineaméricaine atteint les mille milliards de

dollars, Pol’Express va vous coacher pouréviter de prendre cher.

Bons plans, true stories, jobs étudiants,analyse de la dette actuelle ou encore rap-pels historiques pour montrer que la detten’est pas née de la dernière pluie, Pol’Ex-

press vous livre une analyse toujours éclec-tique sur ce phénomène méconnu et vous

aide à surnager au-dessus du marasmeéconomique.

Enfilez votre plus beau speedo Arena © etjetez vous à l’eau.

BH

POL’ EXPRESSN°5 - 27 MARS 2012

ÀAA DÉCOUVERT

Vis ma vie

Ce qui ruine les étudiants( m a l g r é e u x )

Mon téléphone sonne, et le numéro non répertoriéqui s’affiche m’est familier sans que je sois certainde qui cela peut être. Ce n’est qu’une fois la con-versation entamée que je me tape le front en me

maudissant d’avoir répondu. Ce numéro, c’est celui de monbanquier. « Bonjour, Jean Tublégen de la Satiété Particulière,je vous appelle au sujet de votre compte, une nouvelle fois àdécouvert, il serait bien que vous pensiez à régulariser votresituation ». Après avoir raccroché, je vérifie mon relevé ban-caire en ligne. En effet, le montant affiché est négatif. Pour-tant, j’étais sur d’avoir fais attention, ce mois-ci. Commentai-je encore réussi à dépasser mon budget ? Sans revenirsur les prix des loyers, de l’éducation, des transports et de lasanté, qui sont certainement les domaines qui creusent leplus nos budgets, voici un petit récapitulatif des consomma-tions ordinaires qui peuvent endetter les étudiants.

Tout d’abord, les consommations de tous les jours, celles depremière nécessité. Autour de la Sorbonne, mis à part dansl’unique cafétéria située dans le couloir de l’entrée, il est diffi-cile de trouver un menu plat/boisson/dessert pour moins de 5euros. Si je mange trois fois par semaine dans un de cesrestaurateurs alentour, voilà déjà 60 euros de dépensés parmois, sans compter le prix exorbitant du simple café dans lestrois établissements qui font face à notre belle faculté. Plus onapproche de l’entrée, plus les prix augmentent, passant de2,20 à 2,40€. Mais, vous allez me dire, à juste titre, il suffit dene pas y aller. Autre chose : certains d’entre nous sontfumeurs, et là encore, l’addition est salée. La hausse crois-sante des prix du tabac de ces dernières années, si elles peuten inciter certains à se défaire d’une addiction malsaine, acomme autre effet de ruiner ceux qui n’arrivent pas à s’enpasser. A cela peut s’ajouter la hausse de la TVA, mesure ré-cente du gouvernement pour lutter contre le déficit, et notam-ment la taxe sur les sodas, qui touchent directement leconsommateur. Vous allez encore me dire qu’il suffit de ne pasboire de Coca et de ne pas fumer. Soit.Autre moyen facile de dépenser plus d’argent que l’on ne de-vrait, les consommations festives et culturelles. L’étudiantressent parfois le besoin, pour se sortir la tête des cours, TDs,exposés et dissertations, de loisirs. Seulement, dans une villecomme Paris, se faire plaisir coûte cher. Restaurants, ciné-mas, concerts, shopping, sortie dans un bar ou en boite denuit, tous ces loisirs ont un prix. La tournée que l’on paye àses camarades de promo dans un élan de générosité, le taxique l’on prend car les métros et Rer ne reprennent que dansdeux heures, le vélib’ qui semblait être un si bon plan mais quifait disparaître 150€ de votre compte pendant 2 semaines,voire à jamais si on ne regarde pas bien la lumière passer auvert, toutes ces dépenses viennent déséquilibrer un budgetqui semblait pourtant tenir le coup. Mais vous allez m’indiquerqu’il suffit de rester chez soi avec un bon bouquin pour s’aérerl’esprit à moindre coût. Je ne peux encore qu’approuver. Après s’être acquitté de frais d’inscription et d’achats delivres, de frais de logement et de santé, l’étudiant ne disposeplus que d’un budget réduit pour ses consommations ordi-naires. Alors, pour vivre de façon plaisante à Paris, il estobligé de mettre la main au portefeuille et souvent plus qu’il nele souhaiterait. Pour pouvoir profiter de l’offre débordante de lacapitale, il faut alors se munir de patience pour découvrir lesnombreux « bons plans » de la ville, dont Pol’Express donneune petite sélection en pages centrales de ce numéro. Sinon, on peut choisir l’option « ermite dans sa grotte » et fairecomme cet indien de 83 ans, qui avait fait parler de lui en2010 en annonçant ne pas avoir bu ni mangé depuis 70 ans,indiquant se nourrir exclusivement de la lumière du soleil.

par Maud Bessière et Paul de Coustin, deux ermites dans l’âme

Jeudi 22 mars, Portugal. Appel à la grève générale pour pro-tester contre les mesures d’austérité imposées en échanged’une aide internationale. Le même mot circule sur toutesles lèvres. Grèce, Espagne, Italie, Irlande, France... Alléluia,l’heure de l’austérité a sonné. Qu’on l’appelle rigueur, re-

striction budgétaire ou resserrage de ceinture, l’austérité reste l’austérité.Fillon, en bon adepte du « je remplace un terme pour être plus glam’ »aurait pu choisir un terme plus sexy. Austerity, ça sonne déjà mieux.Appelons-la austerity.

Coupe dans les dépenses publiques, renflouement des caisses de l’E-tat, assouplissement de la réglementation du travail voir allègement desprestations sociales : sous la rengaine de l’effort collectif et de la raisond’Etat, l’Europe est poussée au sacrifice par la promesse d’un avenirmeilleur. Dans un monde où le dogme du chiffre règne pour justifier l’-efficacité de sa proposition ou la réussite de son initiative, l’austeritys’estimposée comme « la » solution inévitable, sans aucune alternative pos-sible devant l’apparente urgence de la situation. Si j’étais adepte des phrases toutes faites, je vous dirais : « Certes leschiffres ne mentent jamais, mais il n’y a pas de science exacte ». Et bienje vais vous dire. Certes les chiffres ne mentent jamais, mais vous savezquoi : il n’y a pas de science exacte ! Et je dirais même plus : il n’y a pasde solution miracle. Et l’austerity n’échappe pas à la règle. Le man-in-the-clapham-omnibus1 offre toujours sa confiance aveugle à l’expert ouau médecin, c’est bien connu ; le sentiment d’incompétence techniqueaidant. Mais l’économie comme la médecine sont des sciences où l’er-reur n’est pas absente : le risque 0 n’existe pas, toutes les solutions ontleurs atouts et leurs inconvénients.

COMMENT L’AUSTERITY EST DEVENUE « LA » PRATIQUE DEGOUVERNEMENT LÉGITIME AUJOURD’HUI ?

En cherchant à faire véhiculer l’image d’une complexité croissante desproblèmes (comme en témoigne l’avalanche de chiffres assenés pen-dant la campagne), les dirigeants de la troïka et les marchés donnentl’illusion que les mesures à prendre sont inévitables et déconnectéesde tout sens politique, érigées en impératifs purement techniques. Ilserait donc nécessaire de flirter avec Austerity, alors qu’adopter touteautre alternative relèverait d’une lubie insensée. Mais cette dépolitisationn’est qu’apparente, comme le prouvent les études les plus récentes.2En effet, les politiques publiques sont les symptômes d’un changement« d’art de gouverner »3, les indices de la forme que les élites cherchentà donner à l’Etat. Alors que la sécurité sociale a été l’indice d’un Etat in-terventionniste, l’avènement du plan et des nationalisations dans les an-nées 1950 a cherché à véhiculer l’image de l’Etat moderne. Derrièrel’aspect d’une simple réponse technique, c’est une réelle significationpolitique que renferment les outils et les choix des gouvernements, unemanière d’appréhender le pouvoir. Quand le travail de légitimité aboutit,la mesure concernée devient une évidence naturelle. Non, l’austerityn’est pas le seul joker. Oui, il y a d’autres initiatives possibles malgré lasituation nécessaire et inévitable que les experts européens cherchentà imposer pour légitimer leur solution.

Flashback. Les ingrédients de la sortie de faillite de l’Argentine en 2002sont en parfaite opposition avec le dogme actuel4. Politique de relanceéconomique, renégociation des dettes à la baisse, renforcement despolitiques sociales et protectionnisme. Tel est le plan adopté il y a toutjuste 10 ans, et soutenu par le Nobel d’économie Paul Krugman. Dequoi réfléchir sur l’évidence de l’austerity, même si la situation actuelleest d’un autre ordre.

De toute façon, il fallait s’en douter dès le début. AUSTERITE vaut seule-ment 9 points au Scrabble, alors même avec un mot compte triple, tupeux te brosser pour rafler la mise. Et puis l’austerity, c’est tellementmainstream, et c’est un truc de radins quand mêm

questions existentielles

Cet article n’a pas pu être terminé pour cause de restrictions budgétaires de la rédaction.

1. Formule com-pliquée pour dire

M. Tout le Monde,mais quand on

veut être glam’, onreste glam’ (faut

pas déconner, j’al-lais pas dire «

français moyen »).

2. L’instrumenta-tion est une ap-

proche en pleineexpansion en sci-

ence politique.Voir P. Legalès, P.

Lascoumes, Gou-verner par les in-struments (2004).

3. Michel Fou-cault. Voir Pierre

Lascoumes, « LaGouvernemental-ité : de la critique

de l’État aux tech-nologies du pou-

voir », Le Portique,n°13-14, 2004, en

ligne.

4. Retour sur lacrise argentine en

page 12.

L’ “AUSTERITE”EST-ELLE LA SOLUTION MIRACLE ?

9 lettres, mot compte triple, Jackpot!par Nicolas Traino

questions existentielles

FAUT-IL SUPPRIMER LES AGENCES DE NOTATIONS?

Triumvirat. Pis encore, ces agences nous ont donné lavague impression de dicter la marche à suivre pour les gou-

vernements européens. Comme si elles disaient: « si vous nefaites pas le nécessaire, votre note sera dégradée ». Un ac-cord tacite s'est installé entre les deux parties. Derrière l'ex-

pression « faites le nécessaire », il faut comprendre unepolitique d'austérité à tout-va. En échange du rétablissement

des finances publiques, les agences remettront aux “bonsélèves” des “bons points”. Ce pouvoir de pression de ce véri-

table triumvirat du XXIe siècle pose une double question :Quelle est la légitimité des agences de notation à disposer

d'un tel pouvoir? Et quid de la souveraineté des États?

Illégitime? Les agences de notation sont les premières re-sponsables de la crise économique actuelle. Ce sont elles qui

sont à l'origine de la fameuse crise des subprimes" de 2008.Les actifs à risques étaient présentés comme sûrs après que

ces agences ont distribué des notes favorables à ces derniers,ce qui a alimenté une frénésie spéculative jusqu'à l'effon-

drement de ce système non viable. Quelles compétencespossèdent-elles donc pour user d'un tel pouvoir de notation?On peut se poser la question. Ces "compétences" apparais-sent d'autant plus douteuses lorsqu'il s'agit de noter les États.

Une collusion possible entre leurs actions et les intérêts desspéculateurs (qui peuvent prêter à des taux d'intérêts pro-

hibitifs grâce à leurs dégradations) mérite d'être discutée (rap-pelons que ces agences sont en effet des entreprises privées.)

Diktat. En imposant, de manière plus ou moins indirecte, lamise en place de politiques d'austérité dans les pays de lazone euro, les agences empiètent sur la souveraineté des

États et remettent en cause les principes démocratiques. Cen'est plus le peuple souverain qui décide par l'intermédiaire de

ses représentants la mise en place d'une politique de rigueurpour assainir les finances publiques mais les agences de no-

tation, qui imposent cette orientation économique auxdirigeants politiques sous peine de voir leurs dettes sou-

veraines dégradées, et donc de ne plus pouvoir être financéespar les créanciers privés à des taux d'intérêts avantageux. Lescitoyens subissent les conséquences de ces plans sans avoirles moyens de les contester à l'image des manifestations con-

tre la réforme des retraites durant l'automne 2010.

Cercle vicieux. Les conséquences d'une dégradationsont délétères sur le plan socio-économique. C'est un peucomme si le remède censé guérir le malade ne faisait en réal-ité qu’aggraver son cas. En effet, la dégradation produit unvéritable cercle vicieux symbolisée par le cas de la Grècedepuis 2010. L'austérité engendre la récession et tout ce quecela implique : chute du pouvoir d'achat, baisse de la consom-mation, chute de la production, chômage, réduction des aidessociales... Ce marasme économique aboutit à une véritableexaspération sociale. Les émeutes et explosions de colèresont devenues le quotidien de la Grèce. La "dégradation" portebien son nom. Il ne s'agit pas d'une simple note mais bien demettre la tête sous l'eau à des États déjà au bord de la noyade.Plus la récession augmente à cause de l'austérité, plus lescréanciers anticipent que ces pays vont avoir du mal à assainirleurs finances publiques. Ils réclameront par conséquent untaux d'intérêt plus élevé pour prêter à ces mêmes États. Lanote ne va donc cesser de se dégrader au cours du temps.

Intouchables ? Les agences de notation se sont im-posées comme un acteur incontournable et une instance derégulation nécessaire. Elles se présentent aujourd'hui commele "baromètre" de la situation économique d'un pays. Les notesdes agences de notations apparaissent comme le moyen leplus sûr pour les banques d'évaluer et de parer aux risques deleurs diverses transaction. Les acteurs économiques ont inté-gré le fait que ce sont ces agences qui disposent de l'informa-tion la plus crédible. Ceux-ci façonnent par conséquent leurscomportements et leurs anticipations à partir des rapports desagences et des notes qu'elles distribuent. Supprimer lesagences de notation reviendrait à aggraver la situation d'insta-bilité dans lesquelles sont plongés les marchés financiersdepuis la crise de la zone euro.

Les dégradations des notes souveraines des pays de la zone euro ainsi que des États-Unis ont mis en lumière l'influence considérable des agences de notation. Face à la situ-ation critique de la Grèce, la légitimité de leurs actions est aujourd'hui remise en cause

au point même d'évoquer pour certains leur nécessaire suppression.

Standard & Poors, Moody's, Fitch. Encore inconnues du grand public il y a quelques mois, les agences de notationont envahi nos gazettes depuis l'éclatement de la crise de la dette grecque et de la diffusion de celle-ci à une grande

partie des pays de la zone euro. Une dégradation par-ci, une mise sous surveillance avec perspective négative par-là,le “Big three” dégaine à tour de bras. Elles n'auront laissé aucun répit à une Europe au bord de l'implosion. .

Une solution à ce problème économique, social et politique fait consensus aussi bien àgauche comme à droite au sien de l'Union Européenne:

la création d'une agence de notation publique indépendante européenne. Faut-il attendre l'éclatement de la zone euro pour y songer?

par Yassine Khiri

Portrait

Thomas SankaraL’homme qui voulait effacer la dette

Les problématiques liées à la dette publique des Etats quisont aujourd'hui au cœur de l'actualité dans l'Union Eu-ropéenne ne sont pas des enjeux nouveaux à l'échelle de laplanète. En effet, si le cas de figure de la Grèce est particulierdans le sens où la Communauté Européenne a développé desmécanismes de solidarité pour éviter sa faillite, l'exemple d'uncontinent pliant tout entier sous le poids de la dette existedéjà : c'est le cas de l'Afrique. Dans cette optique, nous avonschoisi de nous intéresser à un personnage atypique et contro-versé, Thomas Sankara.

BANDE SON : ALPHA BLONDY -SANKARA“Vouloir vengerSankara, c’est per-pétuer la bétise, labétise politique anti-démocratique”. En2007, le reggaemanlance un appel à lapaix face auxdurables conflits qu’aengendré l’assassinatde Sankara en 1987.

Gustave Apap

Koudougou, novembre 2009

D'inspiration marxiste, il devint président dela Haute-Volta à l'issue d'une révolution mil-itaire le 4 août 1983 et fut assassiné en1987. Après un premier coup d'Etat en1982, il est nommé premier ministre maisest limogé et mis aux arrêts le 17 mai, aprèsune visite de Guy Penne, conseiller deFrançois Mitterrand. Un nouveau coup d'E-tat, le 4 août 1983, le place à la présidencedu Conseil national révolutionnaire. Il définitalors son programme anti-impérialiste etrenomme son pays le Burkina Faso, lit-téralement "le pays des hommes intègres".

Une des particularités de Thomas Sankaraest qu'il n'a jamais accepté la dépendancede son pays vis-à-vis de l'Occident et a toutfait pour le mettre sur la voie d’une autosuffi-sance alimentaire et économique pour avoirle plus de marge de manœuvre politiquepossible. Il n'a alors cesser de décrier l'aidealimentaire occidentale en dénonçant unfrein au développement de l'Afrique par lerecours systématique à l'assistanat. Sonprojet politique est de faire travailler princi-palement les Burkinabés pour qu'ils puis-sent eux-mêmes bénéficier des immensesressources du pays. Sankara met alors enplace des politiques que ne renieraient pascertains candidats à l'élection présidentiellefrançaise. Une de ces premières mesuresest de baisser son salaire ainsi que celui deses ministres et de remplacer les voitures deluxe du gouvernement par des Renault R5consommant peu. Il revalorise aussi le rôlede la femme dans une société traditionnelled'inspiration féodale. Il met en place degrandes manœuvres politiques dans le do-maine de la santé, de l'éducation, dans ledésenclavement des régions rurales etmême dans la protection de l'environ-nement. Il met aussi en place une granderéforme agraire, considérant que le premiersymptôme de l'impérialisme est la dépen-dance alimentaire. Mais les objectifs poli-tiques de Sankara ne se résument pas auBurkina. Il a en effet une vision Panafricaineet souhaite associer les autres chefs d'EtatsAfricains au redressement du continent. Unde ses leitmotivs est notamment "produireen Afrique, transformer en Afrique, et con-sommer en Afrique". Mais le véritable com-bat de Sankara concerne sa lutte pourl'annulation de la dette africaine. Lors d'undiscours devenu célèbre à Addis-Abebadevant l'Organisation de l'Unité Africaine le29 juillet 1987 il affirme : "La dette s'analysed'abord de par ses origines. Les origines dela dette remontent aux origines du colonial-isme. Ceux qui nous ont prêté de l'argent,ce sont ceux-là qui nous ont colonisés". Il ditrefuser de payer cette dette dans une dé-marche "fraternelle" et assure "les massespopulaires en Europe ne sont pas opposéesaux masses populaires en Afrique, maisceux qui veulent exploiter l'Afrique, ce sontles mêmes qui exploitent l'Europe". S'in-

scrivant en totale opposition avec la politiquemenée par ses voisins, notamment la Côted'Ivoire et le Mali qui favorisaient la politiquenéocoloniale française, Thomas Sankara nes'est pas fait que des amis parmi les chefsd'Etat africains, mais aussi et surtout enFrance où derrière des sourires polis,François Mitterrand ne tolérait pas vraimentla liberté de parole de son homologue Burk-inabé qui de toute évidence n'avait pas in-tégré la notion de "pré carré" français enAfrique.

Ainsi, malgré certaines dérives inhérentes àtoute révolution, commises notamment parles membres du Comité de Défense révo-lutionnaire et l'instauration de tribunaux révo-lutionnaires n’assurant pas les droits de ladéfense, l'héritage de Sankara en Afriquereste en grande partie positif et a posé lesbases d'une nouvelle relation entre l'Afriqueet ses "bailleurs de fonds". Mais l'intérêt fon-damental de la pensée de Sankara en échoà la situation actuelle en Europe, est d'avoircompris que toute politique innovante etprogressiste est inapplicable dans le cadred'une dépendance économique et/ou ali-mentaire. En effet, comment sortir de l'im-passe économique et sociale quand laplupart des services publics sont privatisés,et que l'éducation ou la santé ne sont plusaccessibles qu'aux plus aisés ? Ces prob-lématiques qui nous semblaient inhérentesà l'Afrique sont d’ores et déjà à l'œuvre, enGrèce par exemple, et rien n'interdit depenser que ce processus ne soit enclenchépour d'autres pays d'Europe.

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Le Motel, 8 Passage Josset, 11e.

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Champ de Mars, 101 quai Branly, 15e mar.-ven. : 13h-18h Métro : Bir Hakeim.

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sam. soir)Métro : Rue St-Maur.

La Cordonnerie, 142 rue Saint-Denis, 2e (jeu. et

sam. soir)Métro : Réaumur Sébastopol.

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58 Avenue des Gobelins, 13e.Métro : Gobelins, Place d’Italie.

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bar 114 (comprendre le 114 dela Rue Oberkampf). Du rock

indé au dj set électro, la prog'est concoctée par Gunther

Love, champion du monde deAir Guitar 2009/2010. Bons pla ns

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LES BONS PLANS DU 5E

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La Providence, 88 ter av.Parmentier, 11e.Ven. et sam. soirMétro : Parmentier.

« Fédéralisme », le gros mot a été lâché.

L a crise de l’euro a en effet para-doxalement remis la question dupolitique au centre du débat enrévélant les insuffisances d’une Eu-

rope qui s’est jusque là définie commeUnion Économique.

Alors que l’Union prospère pouvait sepasser d’une gouvernance politique forte,soudée par l’euphorie du dynamismeéconomique, le vieux continent en criseprend aujourd’hui conscience de la fragilitéde ses fondements. Ainsi, l’alternative quise pose est aujourd’hui la suivante : d’uncôté céder aux exigences des marchés fin-anciers, de l’autre s’accrocher tous ensem-ble au mât pour résister au chant dessirènes, quitte à perdre une part de notreliberté.Jusque-là, la première solution semblel’avoir emporté aux vues des pays mem-bres redoublant d’effort pour séduire labelle, à coup de plans d’austérité et de dé-solidarisation face à des pays du Sud del’Europe qui voient leurs dettes souverainesdévaluées et leurs taux d’intérêts s’envoler.Les offrandes aux agences de notations etaux marchés financiers se sont accu-mulées, avec pour paroxysme la céré-monie sacrificielle qu’a été la négociationdu 26 octobre où le couple Franco-Alle-mand s’est prosterné devant les volontésde la BCE et des créanciers de la Grèce. Lamise aux bûchers des responsables poli-tiques touchés par la mania du déficit etleur remplacement par des économistesfidèles à la loi des marchées a achevé leprocessus.

Mais la séparation entre bons et mauvaisélèves se révèle plus compliquée. Alors quela France qui se voulait le chantre de larigueur budgétaire comme remède à lacrise voit sa note menacée d’être dévaluéepar le gourou Moody’s (qui devrait rendreson verdict d’ici peu), la question d’une gou-vernance financière et économique com-mune refait surface : paradoxe délicieux demarchés financiers déclenchant malgréeux un mouvement de l’Europe vers lefédéralisme.En faisant ce choix, l’Europe se doteraitd’une base solide, empêchant le scénarioactuel de se répéter : celui de marins quit-tant le navire dès que la tempête arrive, at-tirés par l’illusion d’être assez solides pouraffronter seuls l’odyssée de la concurrenceglobalisée.

« Pala papapa, I'm lovin' it »Le job étudiant le plus courant : travailler dansun Fast-food. L'étudiant apprend que, pourfaire des sandwichs, ses années d’études nesuffisent pas. Vendre et servir des clients peucommodes, assister à des braquages, net-toyer des toilettes, sortir les poubelles, arriveren cours en sentant la frite, prendre 10 kilos etse coucher à trois heures du mat' : sur le pa-pier, être employé polyvalent, ce n'est pas lejob de rêve ! Pourtant le plus souvent on secrée une « famille fast-food» avec qui il estfacile de créer des liens et de se libérer dustress des cours. Pour ce job, il faut donc à l'é-tudiant de la résistance à la fatigue (oui, oui ças'est vu des journées passées à dormir en TDou amphis) et surtout du répondant (pour lesclients difficiles et les managers souvent frap-pés du syndrôme « petit chef »).

« Le chiffre, le chiffre, le chiffre !!! »Loin du gras et de la friture, on arrive dans leglamour, le luxe et les paillettes … Travaillerdans les grands magasins, un job tellementattrayant par ses réductions sur les articles etle côté « j'me prends pour une styliste/conseillère de mode auprès des clients ». Attention, attention, car les paillettes cachentun stress permanent lié au chiffre à faire parjour, des heures qu'on ne compte pas (dansce milieu le 10h-22h, ça passe) et une présen-tation qui doit être parfaite...

« Je n'aurai jamais d'enfants ! »Entre sortie des cours, devoirs et samedis soirstranquilles : le baby-sitting c'est aléatoire !Tomber sur des anges ou sur des monstres,on voit de tout: crachats et coups vs. déclara-tions d'amour et colliers de pâtes ! Pour les inconvénients, on peut citer les horaires tardifset l'attention permanente à accorder aux petits.Pour les avantages, des soirées que l'on peutparfois passer en mode plateau-télé oufichages de cours.

« Bip, bip, biiiiip, biiiip »Il est 5h, le réveil sonne et c'est l'heure d'allervendre du pain, des croissants, et autres. Undouloureux réveil donc, mais quelques avan-tages sont possibles si le boulanger estd'humeur (un café/croissant au boulot, c'esttoujours sympa !). En revanche, généralement,les boulangeries sont des entreprises familiales(« Ma boulangerie, c'est ma vie. »), pas dedroit à l'erreur et souvent payé au noir, l'étudi-ant doit être prêt à défendre sa vision(« Mes études d'abord ! »).

Margaux Stive

par Virginie Hoarau

ET SI LA CRISEETAIT UNE CHANCE?

Questions existentielles

Cette liste n'étant pas exhaustive, il vous reste hôteévénementiel(le), secrétaire, serveur, livreur depizza, caissier, distributeur de prospectus et j'enpasse. Les jobs étudiants c'est l'idéal pour remplirson réfrigérateur et s'accorder quelques cocktailsdans les bars du 5e.

Que ce soit à temps partiel ou complet, un10h, 15h, un 20h et parfois plus, qu'il soit alimentaire ou d'appoint, le job étudiant estdevenu une banalité. Expériences étudiantes :

L’etudiant salarié, une nouvelle catégorie socio-professionnelle?

Sport

LA PETITE INTERVIEW

75% ou la mort du footballfrançais?

A la suite du succès sans bornes de ses premiers numéros et fort d’une renommée désormaisquasi-nationale, POL’EXPRESS élargit son comité de rédaction à des personnalités du monde

journalistique. Cette semaine, c’est la grande journaliste Ariane Masse-Nez, experte en interview intéressante, qui a offert ses services.

Parmi l’éventail de sujets qui lui ont été proposés, elle a voulu s’attaquer à un thème brûlant de lacampagne électorale : la taxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d’euros.

Réunissant ses qualités de sondeuse d’âme dont elle fait la démonstration tous les soirs à uneheure de grande écoute et ses relations personnelles dans un milieu où l’on pense que prendre le

métro pour moins de 4 euros est inconvenant, elle a obtenu un entretien EXCEPTIONNEL avecJean-Christophe Jallet, footballeur de son Etat et qui suit des cours du soir en économie

(sauf le samedi, y’a match) pour décrocher son master en fiscalité internationale.

ARIANE MASSE-NEZ : Bonjour Cricri – jepeux t’appeler cricri ? – et te tutoyer ? –combien tu gagnes par mois ?CRIC… JEAN-CHRISTOPHE JALLET : Euh bon-jour. Je vais très bien, merci. Je préféreraisqu’on parle du débat de fond plutôt que demon cas personnel.

A. M-N : Ooooh, mais y faut pas t’énervermon lapin, tu sais ça intéresse beau-coup les gens de savoir combien ils gagnent les autres gens riches. T’as une petite amie ?J-C.J : Bon écoutez, je suis ici pour discuterd’un problème soulevé par la campagneélectorale. On annonce à foison « taxer lesriches, taxer les riches, taxer les riches »pour résoudre tous les problèmes. C’est vrai,les plus riches, et moi le premier, doiventsupporter un poids fiscal supérieur, être aupremier rang de la solidarité nationale mais ilne faut pas faire croire aux électeurs que lasolution est si simple.

A.M-N : Je comprends. Mais dis-moi,qu’est-ce que tu penses du coupleShakira-Piqué, l’attaquant du Real deBarcelone ? Coup de foudre ou coup decom’ ?J-C.J : Quoi ? Il n’est pas attaquant et c’est leFC Barcelone ! Je vais plutôt rebondir surl’ouverture internationale que vous sup-posez. Vous voyez, si on taxe à un tel niveaudans notre championnat, les meilleursjoueurs vont partir à l’étranger. Le footballn’est qu’un exemple du fonctionnementéconomique européen, on fait croire à l’idéed’un marché commun alors qu’en fait chaquepays propose des particularités fiscales. Unchef d’entreprise français qui a le choix entrereverser 75% de ses revenus dans son paysou 50% ailleurs aura vite pris sa décision.L’Irlande par exemple, les entreprises y sont

quasiment exonérées de charges sociales.Et avec les patrons, suivent les entreprises,l’emploi, etc.… La solution vient peut-êtred’une homogénéisation européenne de la fis-calité, mais c’est déjà tellement le bordel !

A.M-N : Tu n’as pas répondu lorsque jet’ai demandé si tu avais une petite amie.Tu penses que l’homosexualité est dureà vivre dans le foot ? C’est vrai ce qu’ondit sur les douches ? Et Gourcuff ?J-C.J : Vous comptez m’ennuyer longtempsavec tous vos clichés ou c’est une simpledéformation professionnelle ? Est-ce que jevous demande, moi, si c’est vrai que toutesles miss météo passent un entretien spécialchez Denisot ?

A.M-N : Mmmh, j’adore ton côté provoc’.Michel dit que c’est ce qu’il aime chezmoi aussi. Merci Cricri, avant de finir l’interview tu voudrais pas laisser unpetit message pour les étudiants deParis 1 ?J-C.J : Je ne sais pas s’ils prendront ausérieux un footeux qui parle dans un journalétudiant, mais bon, j’espère juste qu’ilsseront assez critiques pour ne pas se laisseraveugler par des effets d’annonce. Je ne dispas qu’en soit les propositions fiscales de lagauche sont mauvaises mais simplementque le fait de crier « 75%, 75%, 75% », c’estl’arbre qui cache la forêt. Et puis ça sent unpeu le « gauche-gentil », « riche-méchant »,niveau réflexion politique c’est moyen.

A.M-N : Merci encore Cricri. Je dois telaisser, je vais prendre un café avecMarie-Louise Bourgoin pour savoir comment elle m’a trouvée dans sondernier film. Bisous bisous.

De fait, les personnages des films et des poèmes de Burtonpartagent cette caractéristique. Ils évoluent le plus souventà la marge de la société et se caractérisent par une dualitéoriginelle qui tend à faire basculer au sein des films le rap-port entre la « normalité » des uns et l’« anormalité » desautres. Ce sont des monstres au sens de « ce qui fait ex-ception à ce qui est perçu (à tort ou à raison) comme ordrenaturel. (…) ce qui, par une étrangeté radicale et souventspectaculaire, signale la mort, l’inconnu. Est monstre,surtout, ce qui procède des peurs irrationnelles du premierâge et qui, s’incarnant dans des créatures à l’inquiétanteétrangeté, fait craquer le vernis de la maturité».2 L’expositionest l’espace de cette inversion. La deuxième salle, espacetransitoire, est baignée de lumière noire. Un carrousel desmonstres y tourne au son de la musique de Danny Elfmandans un effet quasi-hypnotique, qui fait ressentir au visiteurque les règles de la réalité qui auront cours pendant la duréede la visite ne sont plus celles de l’extérieur mais celles deTim Burton.

A la suite d’une série de polaroïds, qui constitue l’entrée enmatière de l’exposition « au travers » des yeux du cinéaste,on a l’impression d’être dans sa tête, ou plus exactementquelque part entre sa tête et sa main, grâce à une série dedessins représentant toutes sortes de personnages et decréatures plus ou moins monstrueuses. L’accrochagesobre, qui joue du contraste entre le sombre des murs etles couleurs vives des œuvres exposées participe à pro-

jeter le visiteur dans l’imaginaire de Tim Burton et meten avant des régularités qui sont aussi les obses-sions de l’artiste. Les squelettes, les rayures noireset blanches, Halloween, mais aussi l’enfance sontquelques-uns des motifs composant l’imaginairedu réalisateur. Ils trouvent leur origine dans ses œu-vres de jeunesse. C’est d’ailleurs l’apport importantde cette magnifique exposition, dans sa secondepartie, que de nous laisser entrevoir le processusde « fabrication » des films qui commence chez

Burton par des crayonnés rapides sur des coins detables ou des pages de carnets, qu’on croirait échap-

pés des story-boards, avant de se matérialiser sousforme de statue en résine, d’accessoires en métal (les mainsd’argent d’Edward) ou en latex (les têtes coupées de Mars

Attack) pour terminer sur pellicule. On ne sauraittrop, pour terminer, conseiller de revoir, à la sortiede l’expo, les films du maître qui font l’objet d’unerétrospective jusqu’au 13 avril.

1. Mark Salisbury, Tim Burton : entretiens avec Mark Sal-isbury, Sonatine, 2009.2. Laurent Sécheret et Thomas Schlesser « Tardi, un car-naval des monstres », Sociétés & Représentations,1/2010 (n° 29), p. 79-98.

En ce moment et jusqu’au 5 août, l’ex-position Tim Burton créée en 2009pour le MoMA de New York estprésentée à la cinémathèqueFrançaise. Associée à une rétrospec-

tive des films du réalisateur et à un cycle de con-férences, l’exposition propose une immersion dansl’imaginaire Burtonnien. La large part laissée audessin est l’occasion de comprendre la gestationdes motifs récurrents qui irriguent l’œuvre de cetartiste.

Mars attacks(à) la Cinémathèque“Tim Burton. L’exposition”

expo

ABBA - Money, Money, MoneySortez les pattes d’eph, cesoir c’est : SOIRÉE DISCO !

PlaylistBling,BLING

Jessie J w/ B.O.B -Price TagElle a un carré noir, une frangeet chante que « l’argent ne faitpas le bonheur » pour mieuxse faire de la thune. Mais oui,c’est Jessie J.

Aloe Blacc - I Need a DollarL’argent, dans la musique,c’est souvent celui qu’onn’a pas, comme pour AloeBlacc dans cet hymne soûlà la débrouille dans le NewYork post-récession. Howto Make it in America ? Letalent est un bon début.

Téléphone - Argent Trop Cher« La vie n’a pas de prix ».Tout est dit. Merci Jean-Louis.

Rick Ross - B.M.F.(Blowin’ Money Fast)On ne peut pas parler ar-gent sans parler hip-hop, etpersonne ne fait plus dansla démesure que RickRoss, ses Aston Martins, sacoke et son personnage degangster.

par Louis Boy et Daxia Rojas

TIM BURTON. L’EXPOSITION CinémathèqueFrançaiseMétro : Bercy8,50€ pour les moinsde 26 ansJusqu’au 5 août 2012.Rétrospective cinéjusqu’au 13 avril.

par Antoine le Graet

« La frontière entre le bien et le mal, le héroset le méchant, le beau et le laid,est, pour moi plus quefloue.  Mon problème, c’est quema perception de la réalité est

décalée de la norme ».1

ENQUête

Anne Bellée

Cela fait maintenant trois semainesque le TD d’Histoire des Sciencesest en deuil. Trois semaines quenous avons découvert avec stu-

peur et tremblements que nos panneauxcréatifs, inventifs, instructifs confectionnéspar nous-mêmes sur la théorie de Darwinavaient été violemment arrachés des mursdu couloir du secrétariat d’Histoire. Un seulest resté intact, celui au sujet des adversairesde Darwin. Coïncidence ? Je ne pense pas ;et puis c'est toujours plus drôle de croire à lathéorie du complot.COMMENT SE FAIT-IL QUE LA THÉORIE

DE L'ÉVOLUTION DE DARWIN SOITTOUJOURS AUSSI MAL ACCEPTÉE ?

QUELQUES PISTES DE RÉFLEXIONS….

La théorie de l’évolution est basée sur lasélection naturelle. C'est le hasard qui con-ditionne notre survie ou non. Difficile à con-ceptualiser pour notre esprit humain… quel’on soit religieux ou non, la recherche d’unsens, d’une finalité à notre existence fait par-tie de nos questionnements les plus pro-fonds. Et l’argument du hasard a souventbien du mal à satisfaire nos questions exis-tentielles.Presque un américain sur deux pense quel’Homme a été créé par Dieu il y a moins de10 000 ans, contre 6% en France. Pourtant,des études récentes ont montré que les so-ciétés européennes sécularisées présententla théorie de Darwin de manière contre-intu-itive. Contre-intuitive dans la mesure où, sansrejeter la théorie de l’évolution, l’analyse deleur discours va révéler un finalisme incon-scient dans leur conception de l’histoire dela vie. Conception qui, paradoxalement, n’estpas si éloignée de celle des défenseurs duscénario biblique de la création - pour quil’histoire de la vie n’est pas soumise aux loisdu hasard mais à un dessein final se réalisantà travers l’histoire.

Cette étude est révélatrice d’une chose : detout temps, il est bien plus facile pourl’homme de voir un monde régit par unGrand Horloger de la nature, un Architectesuprême qui réglerait nos desseins, plutôtqu’une existence soumise à l’impitoyable loidu hasard.

«Tout cela relève d’un paradoxe connu, maisfascinant pour tout sociologue : celui de lacoexistence d’un progrès scientifique de laconnaissance humaine et d’une persistancede certaines idées fausses»1. En effet, le rejetde la théorie de Darwin n’est pas unphénomène isolé quand on sait que 26%des membres de l’Union Européennepensent toujours que le Soleil tourne autourde la Terre2…

Une dette contrela science ?

Mardi 28 Février 2012. Un attentat contre la science a été commis ausein même des murs de notre prestigieuse université.

1. Gérald Bronner « La résistance au darwinisme :croyances et raisonnements », Revue française de

sociologie, 3/2007 (Vol. 48), p. 587-607.2. Sondage d’opinion, effectué dans l’ensemble des

États membres de l’UE en 2001 (échantillon représen-tatif d’individus âgés de quinze ans et plus - 16 029

personnes ont été interrogées)

BANDE SON :FELOCHE - DARWIN AVAITRAISONPour que la théorie del‘évolution devienneune évidence, suivezl’endoctrinement deFéloche. “Darwinavait raison, Darwinavait raison, Darwinavait raison”. Ça finirapar rentrer.

Croyance en la Théorie de l’Evolution parpays en 2006 (publié dans Science)

POL’EXPRESS N°5 - 26 MARS 2012

RÉDACTION:Benjamin Henneresse, Maud Bessière, Paul de Coustin, NicolasTraino, Yassine Khiri, Gustave Apap, Daxia Rojas, Anne Bellée,Margaux Stive, Virginie Hoarau, Vincent Lenoir, Antoine le Graet,Arthur Brass, Naïs Mouret.

ILLUSTRATIONS ET PHOTOS:Antoine le Graet, Thibaud Soret, Klara Forgach, Nicolas Traino.

L'Argentine a connu une grave crise de dette à la fin duXXe et début du XXIe siècle. Après de longues an-nées de mauvaise gestion (inflation de 4 924 % en1989 !) due à une instabilité politique considérable et

à des gouvernements qui se sont succédés rapidement, lʼEtata décidé en 1992 de mettre en place un système de currencyboard. Cʼest l'indexation de la monnaie locale, le peso, sur uneautre devise plus reconnue, le dollar américain. Lʼavantageprincipal est de faciliter les échanges internationaux, étantdonné quʼils sont effectués principalement en dollar. Cela per-met aussi dʼéviter une inflation trop forte en empêchant lʼEtatde faire marcher la planche a billet, c'est à dire de créer de lamonnaie. L'Argentine est alors devenue une destination in-téressante pour nombre de groupes industriels étrangers quisʼy sont implantés: le «miracle argentin». Mais le peso était àla merci des fluctuations du dollar, et quand celui-ci sʼest ap-précié en 1998, la peur commença à gagner lʼArgentine: unemonnaie forte est handicapante pour les exportations, princi-palement céréalières. Pour tenter de secourir le peso, la solu-tion de lʼindexation sur plusieurs monnaies à la fois – et plusseulement le dollar - fut envisagée. Finalement, le Fond Moné-taire International (FMI) refusa une aide à lʼArgentine car lapolitique dʼaustérité n'était pas respectée. LʼEtat fut danslʼobligation de se déclarer en faillite.

La situation économique grecque, son endettement et l'indexa-tion de l'euro sur des pays moteurs tels que l'Allemagne ou laFrance mettent la Grèce dans une situation comparable. Parsoucis de crédibilité pourtant, la république Hellénique ne peutsortir de la zone euro. Annuler l'indexation serait une solution,mais personne ne sais comment sortir d'un système de cur-rency board sans crise majeur.

POL’EXPRESS se veut êtreun journal participatif

pour donner une tribune aux talents

étudiants : n’hésites pas à t’exprimer dans nos

pages, sous quelqueforme que ce soit.

« Think globally, act locally », ou une certaine aspiration à participer activement àrendre ce monde meilleur, en proposant des solu-tions concrètes et réfléchies. Cʼest dans cet étatdʼesprit que la délégation du Pôle Panthéon Sor-bonne pour les Nations Unies, composée de 17 étu-diants, a fait lʼexpérience de la simulationonusienne à Londres, du 10 au 12 février 2012.Le London International Model United Nations estune conférence internationale réunissant les étudi-ants des plus prestigieuses universités du monde.Reconnu premier au niveau européen, cʼest à lafois une expérience professionnelle et humaine queles délégués ont pu vivre. Dès lors, lʼenjeu de cesexpériences est de pouvoir permettre aux partici-pants de se familiariser avec le fonctionnement desinstitutions de lʼONU et dʼavoir un premier contactavec le monde de la diplomatie.

Naïs MOURETResponsable de la communication au Pôle Panthéon-Sorbonne pour les Nations [email protected]

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Prochain numéro le 10 avril 2012

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LA SITUATION CRITIQUE DE LA GRÈCE

DU DÉJÀ VU ?par Arthur Brass

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