poil & plume Grand chelem marocain · 2019. 6. 11. · 110 Connaissance de la Chasse - N °420 -...

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Connaissance de la Chasse - N°420 - Avril 2011 111 Connaissance de la Chasse - N°420 - Avril 2011 110 À l’instar de l’Écosse et de son Mac Nab, le Maroc propose un grand chelem. Entre sommets du Moyen-Atlas et plaine de Tadla, les 3 défis se nomment : perdrix gambra, caille des blés et sanglier de Barbarie. poil & plume Impressionnants, les pointers multiplient les arrêts sur cailles. Scènes de chasse ordinaires dans la plaine de Tadla. Arrêt ! » Voici à peine trois minutes que les chiens ont été lâchés et que nous fou- lons une étroite parcelle de haute luzerne de la plaine de Tadla lorsque Tristan, l’un de nos coéqui- piers, lance à la cantonade cet aver- tissement. Nous croyons un instant à une plaisanterie. Pourtant, force est de constater que les deux pointers de « Moustique », notre guide, sont bel et bien pétrifiés à une vingtaine de mètres de là. S’interpellant du regard, les trois fusils en présence hésitent. Le conducteur des limiers prend les commandes : « Tristan, tu es le plus près. Avance rapidement sur les chiens… Avance encore… Plus vite, sinon la caille va piéter et disparaître ». L’homme exécute les ordres et se re- trouve rapidement aux côtés du duo de buveurs d’air statufiés. Fusil prêt à épauler, il cherche désespérément à apercevoir l’oiseau. Moustique le rejoint aussitôt et, sans fioriture, dé- passe ses auxiliaires tout en les invi- tant à forcer le gibier. La réaction est instantanée. Une boule de plumes gicle à travers la dense végétation et, sans s’élever à plus d’un mètre, fuse en réalisant un léger arc de cercle pour mieux reprendre le vent particulière- ment soutenu en ce début de matinée. Tristan la laisse allonger quelque peu avant de l’ajuster et d’ouvrir le feu. La cible est déjà à 20 m. Nous vi- sualisons parfaitement la gerbe den- se de plombs n° 10 qui, bien en des- sous de son objectif, fouette violemment la végétation encore trempée de la pluie tombée au cours de la nuit. Une seconde, puis une troi- sième cartouche expédiées à la hâte n’ont pas plus d’effet. Alternant bat- tements d’ailes rapides et planés, le petit gallinacé, sain et sauf, finit par se reposer non loin de là dans le dos de la ligne. Tristan est quelque peu décontenancé. Le guide tente de le remotiver : « Regarde, les chiens sont déjà à l’arrêt sur un autre oiseau. Ma- dame c’est à toi ». La dame en ques- tion se prénomme Mireille, c’est l’épouse de Tristan. D’un pas assu- ré, elle fond sur les pointers qui en- tament un long et sinueux coulé sur la voie d’un gibier qui de toute évi- dence se dérobe. De crochets nerveux en courtes et prudentes accélérations, le couple de chiens parvient à re- prendre le dessus sur le volatile. Les yeux rivés vers le sol, la chasseresse veut éviter de se faire surprendre. Une, puis deux cailles jaillissent subite- ment dans ses bottes. L’épaulé est vif et le tir précis. L’une des diablotines ailée culbute foudroyée. Sourire aux lèvres, la diane adresse un regard pé- tillant vers son conjoint, histoire sans paroles. Sur le même tempo, nous al- lons ainsi battre durant quatre heures vertes parcelles de luzerne et bigar- rés champs de piments, cultures où se cantonnent quasi-exclusivement les cailles. Chaque carré fait l’objet de plusieurs allers et retours. Et, aus- si surprenant que cela puisse paraître, le nombre d’envols augmente au fil des passages. À hauteur d’homme… De son côté, l’imperturbable Mous- tique mémorise avec la précision d’un félin chaque point de chute et n’en finit pas d’ajouter de rondouillardes boules de plumes sur son porte-gibier de for- tune. De son air faussement détaché, il tient des comptes précis et veille au respect du Pma en vigueur. Le mode de chasse que nous venons de prati- quer ne présente aucune difficulté physique. En revanche, la présence constante de paysans au travail, d’en- fants galopant en tous sens et de douars implantés ici et là réclament la plus extrême vigilance. Ceci est d’autant plus vrai que les cailles sont régulièrement tirées à hauteur d’hom- me. Retrouvant vers 14 h 30 dans le cadre de l’hôtel Tazarkount la seconde partie de notre équipe, conduite par Yannick Audibert, le patron de l’agen- ce Chasse pêche loisirs voyages (Cplv), nous constatons que celle-ci n’a rien à nous envier. C’est vers les contreforts embrumés du Moyen-At- las que nous entraîne Moustique le « DE CHAMPS EN VALLONS Grand chelem marocain Pressé par des chiens d’exception, ce duo de cailles prend la tangente au-dessus de luzernes.

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Connaissance de la Chasse - N°420 - Avril 2011 111Connaissance de la Chasse - N°420 - Avril 2011110

À l’instar de l’Écosseet de son Mac Nab,le Maroc propose un grand chelem. Entre sommets du

Moyen-Atlas et plainede Tadla, les 3 défis

se nomment : perdrixgambra, caille

des blés et sanglierde Barbarie.

poil & plume

Impressionnants, les pointersmultiplient les arrêts sur cailles.

Scènesde chasseordinaires

dans la plainede Tadla.

Arrêt ! » Voici à peine troisminutes que les chiens ontété lâchés et que nous fou-lons une étroite parcelle de

haute luzerne de la plaine de Tadlalorsque Tristan, l’un de nos coéqui-piers, lance à la cantonade cet aver-tissement. Nous croyons un instant àune plaisanterie. Pourtant, force estde constater que les deux pointers de« Moustique », notre guide, sont belet bien pétrifiés à une vingtaine demètres de là. S’interpellant du regard,les trois fusils en présence hésitent.Le conducteur des limiers prend lescommandes : « Tristan, tu es le plusprès. Avance rapidement sur leschiens… Avance encore… Plus vite,sinon la caille va piéter et disparaître ».L’homme exécute les ordres et se re-trouve rapidement aux côtés du duode buveurs d’air statufiés. Fusil prêt

à épauler, il cherche désespérémentà apercevoir l’oiseau. Moustique lerejoint aussitôt et, sans fioriture, dé-passe ses auxiliaires tout en les invi-tant à forcer le gibier. La réaction estinstantanée. Une boule de plumesgicle à travers la dense végétation et,sans s’élever à plus d’un mètre, fuseen réalisant un léger arc de cercle pourmieux reprendre le vent particulière-ment soutenu en ce début de matinée.Tristan la laisse allonger quelque peuavant de l’ajuster et d’ouvrir le feu.La cible est déjà à 20 m. Nous vi-sualisons parfaitement la gerbe den-se de plombs n° 10 qui, bien en des-sous de son objectif, fouetteviolemment la végétation encoretrempée de la pluie tombée au coursde la nuit. Une seconde, puis une troi-sième cartouche expédiées à la hâten’ont pas plus d’effet. Alternant bat-

tements d’ailes rapides et planés, lepetit gallinacé, sain et sauf, finit parse reposer non loin de là dans le dosde la ligne. Tristan est quelque peudécontenancé. Le guide tente de leremotiver : «Regarde, les chiens sontdéjà à l’arrêt sur un autre oiseau. Ma-dame c’est à toi ». La dame en ques-tion se prénomme Mireille, c’estl’épouse de Tristan. D’un pas assu-ré, elle fond sur les pointers qui en-tament un long et sinueux coulé surla voie d’un gibier qui de toute évi-dence se dérobe. De crochets nerveuxen courtes et prudentes accélérations,le couple de chiens parvient à re-prendre le dessus sur le volatile. Lesyeux rivés vers le sol, la chasseresseveut éviter de se faire surprendre. Une,puis deux cailles jaillissent subite-ment dans ses bottes. L’épaulé est vifet le tir précis. L’une des diablotines

ailée culbute foudroyée. Sourire auxlèvres, la diane adresse un regard pé-tillant vers son conjoint, histoire sansparoles. Sur le même tempo, nous al-lons ainsi battre durant quatre heuresvertes parcelles de luzerne et bigar-rés champs de piments, cultures oùse cantonnent quasi-exclusivementles cailles. Chaque carré fait l’objetde plusieurs allers et retours. Et, aus-si surprenant que cela puisse paraître,le nombre d’envols augmente au fildes passages.

À hauteurd’homme…

De son côté, l’imperturbable Mous-tique mémorise avec la précision d’unfélin chaque point de chuteet n’en finit pas d’ajouterde rondouillardes boules

de plumes sur son porte-gibier de for-tune. De son air faussement détaché,il tient des comptes précis et veille aurespect du Pma en vigueur. Le modede chasse que nous venons de prati-quer ne présente aucune difficultéphysique. En revanche, la présenceconstante de paysans au travail, d’en-fants galopant en tous sens et dedouars implantés ici et là réclamentla plus extrême vigilance. Ceci estd’autant plus vrai que les cailles sontrégulièrement tirées à hauteur d’hom-me. Retrouvant vers 14 h 30 dans lecadre de l’hôtel Tazarkount la secondepartie de notre équipe, conduite parYannick Audibert, le patron de l’agen-ce Chasse pêche loisirs voyages(Cplv), nous constatons que celle-cin’a rien à nous envier. C’est vers lescontreforts embrumés du Moyen-At-las que nous entraîne Moustique le

«DE CHAMPS EN VALLONS

Grand chelemmarocain

Pressépar des chiensd’exception,

ce duo de caillesprend la tangente

au-dessusde luzernes.

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lendemain aux premières lueurs dujour à la rencontre des mythiques per-drix gambras et plus accessoirementde quelques lièvres. Pour l’occasion,il a troqué son duo de pointers contreun groupe d’une dizaine de sveltesrabatteurs berbères. Brèves poignéesde main et nous entamons sur leurstraces, en file indienne, l’ascensiond’un raidillon. La terre ocre dé-trempée par de fortes précipitationsnocturnes s’agglutine aux chaus-sures et rend la progression par mo-ments périlleuse. Mais la beauté in-solente de ce site conjuguée àl’espoir de nous mesurer aux fa-meuses rouges marocaines décuplenos forces. Au bénéfice d’un petit

plateau, la colonne s’arrête et se ras-semble. Nous en profitons pour re-prendre notre souffle tout en écou-tant les consignes. La technique estsimple, nous allons, à flanc de mon-tagne, alterner traques et rabats touten redescendant en quinconce versla lointaine vallée. La ligne des fu-sils s’étire alors sur une petite cen-taine de mètres et le signal de départest donné. Tantôt foulant de microsparcelles ensemencées de céréales,tantôt traversant des vergers d’aman-diers ou louvoyant entre arbousiers,oliviers sauvages, parterres de thym,agressifs cactus, instables pierrierset murets branlants, chacun tente degarder sa place dans le rang.

poil & plume

Au royaumedes gambras,les perdrixtutoient

les nuages.

Autourde YannickAudibert

(au centre)et de Moustique,des chasseursvisiblementsatisfaits.

Quelqueslièvres hantent

égalementles montagnes.

� Région de Beni Mellal, plaine de Tadla et Moyen-Atlas.

� Séjour du 19 au 26 novembre 2010

Beauté & qualités des territoires : ****L’ensemble des territoires que nous avons exploré mérite le détour, tant pour leur beauté que pour leurs qualitéscynégétiques.

Difficultés des territoires : ***Seule la chasse de la perdrix gambra nécessite une bonnecondition physique.

Intérêt de la chasse & densités du gibier : ****Des trois gibiers majeurs rencontrés lors de ce séjour, la cailledes blés est incontestablement la plus présente et la plusfacile à chasser. Pourtant, c’est la perdrix gambra qui par ses ruses et sa rapidité d’exécution a marqué tous les esprits.Les battues de sangliers, menées de main de maître dans des cadres magnifiques nous laissent également des souvenirs impérissables. Notez que seules les armes à canons lisses sont autorisées au Maroc.

Guides et rabatteurs : ****La gentillesse et le professionnalisme des guides et rabatteursnous ont séduits. Tous mettent un point d’honneur à retrouverl’ensemble du gibier abattu.

Qualité des chiens : ****Les différents chiens d’arrêt qui nous ont été présentés lors des sessions « cailles » dans la plaine de Tadla sontexceptionnels. Les limiers utilisés lors des battues de sangliersnous ont aussi agréablement surpris.

Hébergement & prestations hôtelières : **D’architecture très sympathique et implanté dans un cadreverdoyant à souhait, l’hôtel Tazarkount se révèlemalheureusement, sur son côté façade, particulièrementbruyant la nuit en raison de la présence en son sein d’une discothèque. La table est des plus ordinaires. Fort heureusement, l’agence Cplv est en mesure de vous proposer un autre hébergement à Beni Mellal.

À-côtés : ****Le Maroc n’a plus rien à prouver en matière d’accueil des touristes. La région de Beni Mellal et le proche Moyen-Atlas n’échappent pas à cette règle.

De véritablesmissiles !

De leur côté, les sautillants rabatteurs,parfaitement inféodés à ce biotopeparticulier, jettent inlassablement despierres dans toutes les remises sus-ceptibles d’abriter le gibier convoitétout en lançant à intervalles réguliersdes cris en tous genres. La manœuvrene tarde pas à porter ses fruits. Surnotre gauche, en direction du som-met, deux rafales de fusils semi-au-tomatiques saluent l’essor nerveux,en limite de portée, d’une compagniede perdreaux forte d’une douzained’individus. Deux silhouettes bascu-lent, tandis que le reste de la bandetrès vite hors d’atteinte, s’élève à unevitesse prodigieuse, glisse vers le picopposé et disparaît. L’image de cesgambras tutoyant les nuages est ir-réelle. Bientôt, un nouvel oiseau quiimaginait sans doute échapper à latraque en restant tapi dans un maigrebuisson est prestement délogé de sonrepaire. Il cherche son salut dans unefuite effrénée vers le fond de la com-be en épousant au plus près le reliefvégétal. Ce faisant, il croise l’en-semble des chasseurs à environ 25 m.Les armes crépitent à tour de rôle versle fuyard qui s’en sort sans mêmeperdre une plume. Des missiles, cesgambras sont de véritables missiles !Dans la foulée, un lièvre prend la tan-gente entre rochers et océan de plantesodoriférantes. En joue, Christian lesuit et déchiffre habilement son par-cours. À la sortie du pierrier le capu-cin roule à belle distance sous le chocde la grenaille qui vient de le rattra-per. Liesse chez les rabatteurs qui

brandissent fièrement à bout de brasla pantelante dépouille. Ces scènessuccessives ont gonflé le moral destroupes qui avancent maintenant d’unpas alerte. Nous multiplions ainsi leslevées jusqu’au bord d’un ravin, dé-calons nos positions et repartons sanstarder pour un nouvel aller-retour auterme duquel Moustique organise unrabat. Alors qu’il place ses chasseurs,le rouleau compresseur berbère s’en-gage sur une colonne et en silencedans la pente, contourne le piton op-posé et disparaît de notre champ devision. Concentrés, regards figés versle sommet, les postés espèrent. Trèsvite, claquements de cailloux qui s’en-trechoquent et vociférations nous ar-rachent à nos rêveries. Les rabatteursfont progressivement leur réappari-tion en crête. Ils enchaînent sans mol-lir leur longue descente dans notre di-rection, aucun gibier à l’horizon. Nouspensons un bref instant que l’enceinteest vide. Erreur, deux points minus-cules s’arrachent de la montagne ettoisent Mireille et Yannick à plus decinquante mètres d’altitude. Ils sontsi hauts et si véloces que personnen’ose lever son arme. Les envoléesse succèdent. Sur notre gauche Tris-tan et Christian s’en donnent à cœurjoie sur des perdreaux manifestementplus conciliants. De poussées en mini-battues, nous poursuivons ainsi, jus-qu’en début d’après-midi, les extra-ordinaires perdreaux du Moyen-Atlas.Fourbus d’une saine fatigue, nousconcluons cette belle sortie par un ro-boratif barbecue improvisé à l’ombredes oliviers tout en évoquant déjà lessangliers de barbarie, troisième par-tie de notre grand chelem.

Une trentainede rabatteurs

C’est sous la houlette de Saïd et Re-douane, les prestataires marocains del’agence Cplv, que nous entamonscette dernière découverte. Autourd’eux patientent en silence une tren-taine de rabatteurs et 3 chiens de pays.Une partie de ces hommes sont enmontagne depuis le milieu de la nuitafin de couper la retraite des suidés

NOTRE AVIS

De vous à nous**** Très bon *** Bon ** Moyen * Médiocre

« Les armes crépitentà tour de rôle vers le fuyard… »

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descendus dans la vallée pour pillerles cultures. Selon les sentinelles, plu-sieurs compagnies de sangliers ontainsi été contenues.

Denses boqueteauxet clairières dégagéesLes organisateurs se veulent néan-moins prudents et ne manifestent au-cun enthousiasme prématuré. Com-me depuis le début de notre séjour,les décisions sont vite prises. Re-douane part de son côté avec lespousseurs, tandis que Saïd nous pla-ce sur plusieurs centaines de mètresen bordure d’une route en lacets. Laligne de fusils encadre de la sorteun vaste et très pentu entonnoir abri-tant denses boqueteaux de chênesverts et clairières bien dégagées.Cette première traque va durer unebonne heure durant laquelle, denotre position légèrement excentréede l’arène, nous avons tout loisird’observer le comportement des ani-maux, plus de trente-cinq au total.Ainsi, certains sujets, tels des ca-bris, sautent de rochers en rochers,écoutent régulièrement la progres-sion des hommes et cherchent la fui-

te en forçant le passage en retour.D’autres, des laies suitées pour laplupart, se réfugient sous couvert àquelques mètres seulement encontrebas des chasseurs et jouentl’immobilisme. D’autres encore, prisde panique, foncent tête baissée àtravers leurs coulées habituelles ets’offrent bien malgré eux aux pro-jectiles des chasseurs. Des coups defeu claquent à espaces réguliers etil est assez aisé de discerner le sonlourd des balles de celui plus effa-cé de la petite grenaille expédiée parles rabatteurs. Les échos des déto-nations et les cris des berbères sur-voltés donnent à cette battue une in-tensité exceptionnelle.

À courtde munitions

Peu à peu, la tension redescend et lesilence reprend ses droits. Émousséspar l’effort, les traits tirés, les rabat-teurs font ici et là leur réapparition.Sans plus tarder, ils se rapprochentdes chasseurs pour connaître les ré-sultats. Plusieurs suidés ont été man-qués et les visages se crispent jusqu’àl’approche du double poste occupépar Christian et l’un de ses coéqui-piers. Les deux compères, hilares,sont à court de munitions. Selon leursdires, ils ont vu près d’une vingtainede sangliers et quatre d’entre eux ontfait les frais de leur adresse. À ces pa-roles, les Berbères se précipitent dansle dévers à la recherche du gibier. Letableau est promptement retrouvé ethissé, non sans peine, jusqu’aux piedsdes tireurs. Nous notons la présenced’un mâle assez joliment armé et ap-prendrons plus tard que de plusgrands trophées encore sont réguliè-rement prélevés à travers l’immen-sité de ce territoire. Nous partage-rons dans la foulée trois autres traquessur des sites aussi giboyeux, mais

aux biotopes beaucoup plus fermés.Ce grand chelem marocain fut, à touspoints de vue, une véritable réussi-te. Que ceux qui en douteraient sa-chent que nous l’avons enchaîné uneseconde fois au cours des trois jour-nées qui ont suivies pour en être cer-tains.

reportage Philippe Aillery

DE L’AUTRE CÔTÉ

Les mille etun atouts du MarocPays de proximitésitué à environdeux heures de vol de Paris, le Maroc est une terre dechasse éprouvéeet parfaitementstructurée depuisdes décennies.Outre la caille des blés, le lièvre,le sanglier de barbarie ou

la perdrix gambra,il est égalementpossible d’ytraquer la calandreet la calandrelle, la bécassine desmarais, la bécasse,les grives, le pigeon ramier etdans une moindremesure canards,oies cendrées et limicoles. À cette liste,

s’ajoute en période estivale la tourterelle desbois. Notez quepour toutes cesespèces, il existedes jours de chassespécifiques et desPma. L’agence Cplvest en mesure de vous proposerdes programmesadaptés à chacunde ces gibiers.

BLOC-NOTES

Votre contact

La gentillessedes Berbèresn’est pas

une légende.

Refus de ligneau grand galoppour ce sanglier.

La réalisation de ce reportageen terre marocaine a étérendue possible grâce à l’agence varoise Chassepêche loisirs voyages (Cplv)dirigée par Yannick Audibert.Notez que le voyagistepropose au Maroc desséjours à la carte qui peuvent varier tant

sur la durée que sur le choix du gibier.Cplv,Yannick Audibert,Quartier le Cyprès,RN 7, 83340 Le Luc.Ligne directe : 04 94 73 20 43.E-mail :[email protected] : www.cplv.fr