Bibliothèque PoMo: trop peu, trop tard?

HORIZON-17

VOTRE ACCÈS AU FUTUR EST AUTORISÉ

Aujourd’hui

À l’époque moderne: une seule épistémologie Le postmodernisme incapable de tolérer

qu’une seule épistémologie totalise le réel : le

postmodernisme est fondamentalement multiperspectiviste!

On parle d’une période « critique : » le relativisme est de mise, l’objectivité, constamment remise en doute.

Hier

Le relativisme à outrance

fait éclater les formes et les contenus : les marges deviennent plus

importantes et relativisent

l’importance des

grands centres.

Demain

Il y a fort à parier que la prochaine « vraie » période sera postcritique : on relativisera moins et assumera des postures comme si la « critique » était inhérente à leur nature :

– se sera une nouvelle forme d’objectivité.

L’éclatement des idées

L’éclatement des formes et des contenus et l’importance des marges quant aux grands centres décisionnels ou institutionnels des 60 dernières années auraient dû provoquer réflexion, constat et changements majeurs.

Question latente?

Comment se fait-il que nous puissions passer d’une bibliothèque publique à une autre, sans que la nature de l’institution force une modulation de l’expérience significativement différente de l’une à l’autre?

Réponse décevante?

La mise en réseau des bibliothèques publiques constitue un élément de réponse, mais demeure sans doute décevante :– Pourquoi n’a-t-on pas profité du

postmodernisme pour revisiter la nature des bibliothèques publiques, comme institution, comme offre de service à la collectivité ou acteur social?

De bonnes nouvelles!

Certaines documentations accordent de plus en plus de place à l’habilitation citoyenne et à la nature communautaire, voire engagée de la bibliothèque publique.

La culture numérique force les bibliothèques publiques à revoir la livraison de leur service, mais également l’offre à la collectivité dispensée par l’institution publique.

Trop peu, trop tard?

Les attentats du 11 septembre 2001, mais aussi une certaine lassitude de la rhétorique postmoderne laisse penser que le bouillonnement d’idées de la période PoMo n’aura pas réussi à engager les bibliothèques publiques québécoises dans le changement ou dans le renouvellement identitaire.

Il n’est pas trop tard, mais il est impératif qu’une période postcritique reconnaisse l’existence de la période critique qui l’a précédé : c’est trop peu de ce que nous avons fait durant les soixante dernières années,

compte tenu de tout ce qui a été pensé!

Bibliothèques publiques au futur

Penser le futur de la bibliothèque publique québécoise est un projet qui peut être engageant pour tous : ceux qui en on marre du relativisme PoMo comme ceux qui y trouvent encore une mine de trésor!

Communautés!... au futur

Les citoyennetés se multiplient, les identités et les réalisations sont de plus en plus hydrides : nos bibliothèques publiques, notre parlement, nos commissions scolaires peuvent profiter d’un renouveau qui dépasse les cadres d’une réintroduction à la culture institutionnelle pour se faire des véhicules néocontemporains : pas seulement des organes de l’État qu’on apprend à connaitre par les investissements ou les coupes lors du dépôt du budget.

Demain, aujourd’hui!

Il faut réinscrire la bibliothèque comme lieu public dans la vie de quartier; il faut rendre capable la bibliothèque publique d’intrusions créatives dans la quotidienneté des gens; il faut repenser les ressources humaines comme des travailleurs de la culture, pas seulement des passeurs; il faut que les différents réseaux puissent laisser croitre des bibliothèques de quartiers différentes, aux identités multiples; il faut s’inspirer de ce qui se fait à l’étranger, mais il faut également chercher à inspirer les autres; il faut sortir d’un moule importer d’un autre continent, d’une autre époque et pas seulement le traduire dans le néocontemporain : nos bibliothèques publiques peuvent incarner notre époque, peuvent incarner une direction qu’une concitoyenneté informée, éduquée et éclairée saura remettre en doute s’il elle s’avère trop éloignée de leurs intérêts; il faut oser une vision, il faut oser la culture, et la bibliothèque publique est le véhicule idéal pour se faire.

HORIZON-17

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