Plein sud 118

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Plein Vendredi 26 Août 2011 / 9 Fructidor, an 219 / NUMÉRO 118 Publication de la section syndicale SUD santé sociaux de l'hôpital d'Orléans 1 rue Porte Madeleine 45032 Orléans cedex tél : 02 38 74 48 51 / 06 15 49 68 45 fax : 02 38 74 48 52 mail : [email protected] Site : sudsantechrorleans.org DÈS SEPTEMBRE TOUTES ET TOUS DANS L'ACTION CHRO/NHO LA GRANDE MUETTE ! Comme à l'armée, le silence et la dissimulation semblent être devenus la nouvelle méthode de gestion de l'hôpital et du projet NHO. Arrivé il y a un peu plus d'un an, le directeur général aurait été nommé pour revoir de fond en comble la reconstruction du CHRO. Il tiendrait sa lettre de mission de la direction générale de l'offre de soins, la DGOS, avec à sa tête Annie Podeur, ancien ARH de Bretagne, qui a restructuré cette région à la hache, fermetures de services, fermetures de maternités, regroupements forcés d'hôpitaux, et un art de la discussion qui claque comme une rafale de kalachnikof. Un must ! C'est donc plus d'un an après sa nomination que cette information suinte comme le gras d'une merguez oubliée au soleil. Mais chut ! Première salve, nous avons échappé de justesse, l'été 2010, à la non construction du NHO. Cela nous a été confirmé par le directeur de l'ARS en présence du directeur du CHRO. Les travaux étaient trop avancés pour passer à l'acte, mais quelques mois plus tôt... Le coût financier de tout arrêter s'élevait à 140 millions d'euro ! Là aussi, il a fallut enquêter pendant des mois pour être informé de ce risque qui n'a jamais été débattu clairement en instance (CTE, conseil de surveillance...). Même le maire, président du conseil de surveillance du CHRO, est tenu à l'écart. Du jamais vu. Chut ! Deuxième salve, dans la foulée du DG arrive en 2010 l'agence nationale d'aide à la performance (ANAP), qui prend les rênes du CHRO et s'infiltre comme une gangrène dans toute la direction. Aucune concertation avec la représentation du personnel médical et non médical. Seul le DG et le directoire sont concernés, le reste des hospitaliers est volontairement maintenu dans l'ignorance. Chut ! Troisième salve, le ministère et son bras avancé, l'ANAP, suivis par le directeur général, pour qui le projet NHO est plus un pensum qu'une ambition hospitalière collective, tentent de sabrer le nombre de lits. Après de longs marchandages, une centaine de lits sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, mais l'enveloppe du bâtiment sera construite dans sa totalité. Ouf de soulagement mais c'est un court répit. Les instances finissent par être informées sur insistance de SUD, qui revient sans cesse à la charge, bien seul. Le débat de fond est renvoyé à chaque fois au CTE suivant. Nous informons le personnel dès l'automne et l'hiver 2010/11. Quatrième salve, cadres et médecins font l'expérience des pratiques anapiennes. Audits privés, technocrates divers et (a)variés tombent sur leur dos pour leur apprendre leur métier. On croit rêver. Experts en travail des autres. Il fallait y penser, et c'est un métier qui paie bien. En plus rien de tel pour masquer son incompétence. Résultats, de nombreux collègues cadres ou médecins au bord de la crise de nerf et qui n'en peuvent plus de se taper leur travail de base quotidien avec en prime les délires de l'ANAP à avaler sans discuter. La barque va couler. Mais la règle c'est de se taire. Chut ! Rame ! Cinquième salve qui risque d'être fatale, le ratio soignants / patients qui va doubler la charge de travail des aides soignants et augmenter de 50 % celle des infirmières, avec des risques majeurs pour les patients (augmentation confirmée par toutes les études d'au moins 25 % de la mortalité avec de tels ratios). On voudrait tuer le CHRO qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Le piège est tendu à travers l'architecture interne des locaux. En tentant de passer quasi clandestinement de 12 à 15 patients par salle de soins, on charge la barque du personnel. Quitte à tout faire couler, au grand profit du privé lucratif qui se frotte les mains. Au fait est-ce que l'ANAP dissèque le projet d'hôpital commercial privé à Saran ? Nous n'avons pas l'impression. Pendant qu'ils sont à Orléans, un petit tour au nord pour leur expliquer comment se passer d'infirmières et d'aides soignantes et faire du fric. Ah oui, ils savent déjà. Dommage, ça nous aurait fait des vacances. Le 13 juillet, pendant que le maire d'Orléans recevait une délégation de médecins, du collectif cadres et de SUD, la direction transmettait à Bouygues, dans la plus grande discrétion, les plans revus sur une base de 15. Chut ! De chut en chut, si ça continue ce sera la chute fatale pour notre hôpital, ses agents et les patients qui n'auront pas les moyens des dépassements d'honoraires des cliniques et du libéral. Il est encore temps de bloquer cette démolition en règle du NHO. L'avenir de la santé publique à Orléans est en jeu. Seule la mobilisation des hospitaliers et des orléanais pourra infléchir ces sinistres manoeuvres. A SUD nous sommes partants et nous sommes prêts !

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PleinVendredi 26 Août 2011 / 9 Fructidor, an 219 / NUMÉRO 118

Publication de la section syndicale SUD santé sociaux de l'hôpital d'Orléans1 rue Porte Madeleine 45032 Orléans cedex tél : 02 38 74 48 51 / 06 15 49 68 45 fax : 02 38 74 48 52 mail : [email protected] Site : sudsantechrorleans.org

DÈS SEPTEMBRE TOUTES ET TOUS DANS L'ACTION

CHRO/NHOLA GRANDE MUETTE !

Comme à l'armée, le silence et la dissimulation semblent être devenus la nouvelle méthode de gestion de l'hôpital et du projet NHO.Arrivé il y a un peu plus d'un an, le directeur général aurait été nommé pour revoir de fond en comble la reconstruction du CHRO. Il tiendrait sa lettre de mission de la direction générale de l'offre de soins, la DGOS, avec à sa tête Annie Podeur, ancien ARH de Bretagne, qui a restructuré cette région à la hache, fermetures de services, fermetures de maternités, regroupements forcés d'hôpitaux, et un art de la discussion qui claque comme une rafale de kalachnikof. Un must !C'est donc plus d'un an après sa nomination que cette information suinte comme le gras d'une merguez oubliée au soleil. Mais chut !

Première salve, nous avons échappé de justesse, l'été 2010, à la non construction du NHO. Cela nous a été confirmé par le directeur de l'ARS en présence du directeur du CHRO. Les travaux étaient trop avancés pour passer à l'acte, mais quelques mois plus tôt... Le coût financier de tout arrêter s'élevait à 140 millions d'euro ! Là aussi, il a fallut enquêter pendant des mois pour être informé de ce risque qui n'a jamais été débattu clairement en instance (CTE, conseil de surveillance...). Même le maire, président du conseil de surveillance du CHRO, est tenu à l'écart. Du jamais vu. Chut !

Deuxième salve, dans la foulée du DG arrive en 2010 l'agence nationale d'aide à la performance (ANAP), qui prend les rênes du CHRO et s'infiltre comme une gangrène dans toute la direction. Aucune concertation avec la représentation du personnel médical et non médical. Seul le DG et le directoire sont concernés, le reste des hospitaliers est volontairement maintenu dans l'ignorance. Chut !

Troisième salve, le ministère et son bras avancé, l'ANAP, suivis par le directeur général, pour qui le projet NHO est plus un pensum qu'une ambition hospitalière collective, tentent de sabrer le nombre de lits. Après de longs marchandages, une centaine de lits sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, mais l'enveloppe du bâtiment sera construite dans sa totalité. Ouf de soulagement mais c'est un court répit. Les instances finissent par être informées sur insistance de SUD, qui revient sans cesse à la charge, bien seul. Le débat de fond est renvoyé à chaque fois au CTE suivant. Nous informons le personnel dès l'automne et l'hiver 2010/11.

Quatrième salve, cadres et médecins font l'expérience des pratiques anapiennes. Audits privés, technocrates divers et (a)variés tombent sur leur dos pour leur apprendre leur métier. On croit rêver. Experts en travail des autres. Il fallait y penser, et c'est un métier qui paie bien. En plus rien de tel pour masquer son incompétence. Résultats, de nombreux collègues cadres ou médecins au bord de la crise de nerf et qui n'en peuvent plus de se taper leur travail de base quotidien avec en prime les délires de l'ANAP à avaler sans discuter. La barque va couler. Mais la règle c'est de se taire. Chut ! Rame !

Cinquième salve qui risque d'être fatale, le ratio soignants / patients qui va doubler la charge de travail des aides soignants et augmenter de 50 % celle des infirmières, avec des risques majeurs pour les patients (augmentation confirmée par toutes les études d'au moins 25 % de la mortalité avec de tels ratios). On voudrait tuer le CHRO qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Le piège est tendu à travers l'architecture interne des locaux. En tentant de passer quasi clandestinement de 12 à 15 patients par salle de soins, on charge la barque du personnel. Quitte à tout faire couler, au grand profit du privé lucratif qui se frotte les mains. Au fait est-ce que l'ANAP dissèque le projet d'hôpital commercial privé à Saran ? Nous n'avons pas l'impression. Pendant qu'ils sont à Orléans, un petit tour au nord pour leur expliquer comment se passer d'infirmières et d'aides soignantes et faire du fric. Ah oui, ils savent déjà. Dommage, ça nous aurait fait des vacances.Le 13 juillet, pendant que le maire d'Orléans recevait une délégation de médecins, du collectif cadres et de SUD, la direction transmettait à Bouygues, dans la plus grande discrétion, les plans revus sur une base de 15. Chut !

De chut en chut, si ça continue ce sera la chute fatale pour notre hôpital, ses agents et les patients qui n'auront pas les moyens des dépassements d'honoraires des cliniques et du libéral. Il est encore temps de bloquer cette démolition en règle du NHO. L'avenir de la santé publique à Orléans est en jeu. Seule la mobilisation des hospitaliers et des orléanais pourra infléchir ces sinistres manoeuvres.

A SUD nous sommes partants et nous sommes prêts !