Journal 118 - juin 2015

16
Inde et Sénégal Miser sur la jeunesse Solidarcomm Nouveaux défis Haïti Nouveautés pour les restaveks Rapport annuel 2014 Extraits terre des hommes suisse n°118 juin 2015

description

- Haïti: des centaines de restaveks ont accès à de nouveaux locaux pour étudier et se ressourcer. - Inde: vision d'ensemble des projets soutenus par Terre des Hommes Suisse en Inde ou comment miser sur la jeunesse? - Sénégal: la participation des jeunes: un enjeu transversal à tous nos partenariats! L'exemple d'Eden - Solidarcomm: 2000 élèves de la Ville de Lancy découvrent l'intérieur de leur téléphone portable... - La parole à Martin Rohner (BAS) - Ça vous intéresse! - Extraits du rapport annuel 2014

Transcript of Journal 118 - juin 2015

Inde et Sénégal

Miser sur la jeunesse

Solidarcomm

Nouveaux défi s

Haïti

Nouveautés pour les restaveks

Rapport annuel 2014

Extraits

terre des hommes suissen°118 juin 2015

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

Rédactrices responsablesSouad von AllmenDoris Charollais

Ont participé à ce numéroSylvie DugeayCatherine OjalvoElena Sartorius

GraphismeSophie Marteau

ImpressionImprimerie Genevoise SA

Tirage : 28 800 exs.

Terre des Hommes Suisse est une organisation de coopération au développement qui s'engage pour l'enfance et un développe-ment solidaire. Elle travaille avec ses partenaires dans 10 pays du Sud et sensibilise le public suisse aux réalités Nord-Sud. Elle fait notamment partie de Terre des Hommes Fédération Internatio-nale et de la Fédération genevoise de coopération.

TdH est membre du bureau central des œuvres de bienfaisance (ZEWO) depuis 1988.

Journal Terre des Hommes Suisse31, ch. Frank-Thomas1223 Cologny - Genèvetél. 022 736 36 36fax 022 736 15 10secretariat@terredeshommessuisse.chwww.terredeshommessuisse.chfacebook.com / terredeshommes.suisse

ccp 12-12176-2compte bancaireCH56 0483 5036 4896 2102 2crédit suisse 1211 Genève 70

Edito par Jean-Luc Pittet 3

8-9

Sommaire

Obnubilées par la maximisation de leurs profits, de nombreuses multinationales provoquent des ravages humains et écologiques à l'échelle plané-taire. Destruction de la forêt vierge et pollutions causées par l'extraction minière, accaparement de l'eau communautaire pour sa privatisation et sa commercialisation en bouteilles, conditions de travail inhumaines dans les usines textiles, exploitation des enfants au travail dans les plantations de cacao : il est temps d'agir pour mettre fi n à de telles pratiques. Des entreprises suisses ne font pas exception, bien au contraire, et profitent aussi des législations lacunaires de nombreux pays défavorisés et de la faiblesse de leurs institutions publiques pour violer, en toute impunité, droits humains et normes environ-nementales reconnues internationalement.Que faire pour que ces multinationales suisses agissent de manière responsable ? Suite au désin-térêt du Parlement pour la pétition « Droits sans frontières », malgré ses 135 000 signatures, une large coalition constituée de 66 organisations environne-mentales, de coopération au développement et de droits humains, dont Terre des Hommes Suisse, a lancé le 21 avril dernier l'initiative populaire « Pour des multinationales responsables » (voir document encarté). Une initiative qui prévoit d'introduire dans la loi un devoir de diligence des entreprises. Concrètement, cela signifi e que les sociétés domici-liées en Suisse devraient s'assurer que leurs activités à l'étranger respectent aussi les droits humains et les standards environnementaux. Des peines, qui seraient infl igées par des tribunaux suisses, sont prévues en cas de manquement.Récolter 100 000 signatures valables en 18 mois, pour que cette initiative soit présentée en votation populaire, est un réel défi . À nous toutes et tous de le relever !

10-11

13

HaïtiDes centaines de restaveks ont accès à de nouveaux locaux pour étudier et se ressourcer.

IndeVision d'ensemble des projets soutenus par Terre des Hommes Suisse en Inde ou comment miser sur la jeunesse ?

SénégalLa participation des jeunes : un enjeu transversal à tous nos partenariats ! L'exemple d'Eden.

Solidarcomm2000 élèves de la Ville de Lancy découvrent l'intérieur de leur téléphone portable...

La parole à

Martin Rohner

Actions de soutien

Infos

Ça vous intéresse !Extraits du rapport annuel 2014

Les événements de l'été

6-7

4-5

12

14

16

15

Responsabiliser lesmultinationales

Un grand MERCI à l'imprimeur qui contribue à cette publication.

© C

ouve

rtur

e :

TdH

, Ind

e, C

hris

toph

e R

odui

tp.

2 : a

ffi c

he c

ampa

gne

« P

our

des

mul

tina

tion

ales

re

spon

sabl

es »

, Oli

ver

Gam

perl

e S

àrl

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

Haïti 4

« C’est l’histoire d’une petite graine que l'on jett e en terre… ça n’a l’air de rien, et puis ça devient quelque chose d’extraordinaire ! » Le Père Miguel Jean-Baptiste évoque de sa voix douce la parabole du grain de moutarde pour raconter l’histoire du Foyer Maurice Sixto (FMS). Cett e institution scolarise tous les après-midis à Port-au-Prince des enfants placés comme domestiques, les restaveks. Elle leur off re aussi un espace de protection, d’écoute et de loisirs. Terre des Hommes Suisse soutient ce projet depuis sa création, il y a 25 ans.Des restaveks, ou enfants en domes-ticité, il y en aurait entre 100 000 et 300 000 en Haïti. Issus de la cam-pagne, des fi lles en majorité, ils sont confi és à des familles de la ville par leurs parents qui espèrent pour eux une vie meilleure. Mais la réalité est tout autre. Le plus souvent exploités et maltraités, ces enfants, astreints

à des corvées ménagères du matin au soir, mal nourris, privés d’école, deviennent peu à peu invisibles, dés-humanisés, loin de l’aff ection de leur vraie famille.

L'estime de soi pour des enfants« Ces jeunes ont besoin de répara-tion pour les att acher à la vie et leur redonner une estime d'eux-mêmes », explique Jivenel Napoléon, coordi-nateur de projets au FMS. L’insti-tution tente de rendre à ces jeunes employés domestiques leur enfance volée. Elle leur offre tendresse et réconfort ainsi qu’un repas chaud et un verre de lait, un « luxe » pour beaucoup en Haïti. Les enfants y suivent une scolarité ou une for-mation professionnelle de qualité, adaptée à leurs horaires de travail. Ils bénéfi cient également d’un enca-drement psychosocial rassurant, pour faire face à leurs conditions de vie et surpasser les traumatismes

subis (physiques, psychologiques et parfois sexuels). Le centre organise des activités manuelles, artistiques et sportives, et n’oublie pas de fêter l’anniversaire de chacun !

Changement des mentalités Le coordinateur souligne l’impor-tance du travail eff ectué auprès des « familles-patronnes ». Haïti a signé la Convention relative aux droits de l’enfant, mais pas encore celle sur les pires formes de travail des enfants. Pour le FMS, le renforcement du cadre légal n’est cependant pas suf-fi sant. « Ce n’est pas par manque de lois que les enfants sont maltraités, estime Jivenel Napoléon, mais c’est dans la mentalité des gens d’être indiff érents à leur sort et d’appliquer des mauvais traitements. » « Le monde a besoin d’hommes nouveaux, affi rme le Père Miguel, des hommes qui renoncent à une tradition rétrograde, qu’elle soit religieuse, sociale ou historique. » Dans son livre Moi, le Père des sans famille, il décrit cet « homme nou-veau » et raconte son combat pour les enfants en domesticité, qui prend sa source au fond de ses tripes : son propre père avait été placé comme domestique après l’exécution, pour des motifs politiques, de son grand-père. Et lui-même a été envoyé très jeune dans une congrégation religieuse où sa famille lui manquait terriblement. En œuvrant pour les jeunes restaveks, c’est aussi son histoire et celle de sa famille qu’il tente de réparer.

par Elena Sartorius

Un « homme nouveau » pour abolir l’esclavage moderne en HaïtiLe Père Miguel Jean-Baptiste combat pour les droits des enfants restaveks en Haïti. Partenaire de Terre des Hommes Suisse depuis 25 ans, il témoigne à Genève, cinq ans après le séisme meurtrier qui a ravagé son pays.

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

© T

dH, H

aïti,

Sou

ad v

on A

llmen

et F

MS

Le Foyer Maurice Sixto (FMS) est le plus ancien partenaire de Terre des Hommes Suisse en

Haïti. Son fondateur, le Père Miguel Jean-Baptiste, connaît bien la Suisse, car il a étudié la

théologie à Fribourg. Accompagné de son adjoint, Jivenel Napoléon, il a profi té de la tournée

de promotion du livre Moi, le Père des sans famille, publié en février 2015 chez Flammarion,

pour nous rendre visite à Genève.

Comment les enfants restaveks ont-ils accès au FMS ?Notre Comité d’appui, de suivi et d’encadrement (CASE) s’occupe de l’admission des enfants. D’une part, certains sont directement amenés lors de l’ouverture des inscriptions : dans ce cas, le CASE

doit déterminer s’ils sont effectivement en domesti-cité. D’autre part, nos collaborateurs du CASE vont dans la rue pour détecter les jeunes en domesti-cité, celle ou celui qui porte un poids visiblement trop lourd ou qui n’est pas à l’école alors que les autres y sont...

Lors de vos visites auprès des « familles-patronnes », comment êtes-vous reçus ?Nous visitons régulièrement le domicile de l’enfant, ou au cas par cas, par exemple quand nous décou-vrons une cicatrice douteuse. Nous questionnons, dialoguons. Nous évitons de juger : la « famille-

patronne » n’est pas foncièrement méchante, mais elle est en proie à une mentalité qui vient de loin, peut-être d'aussi loin que l'esclavage. Dans le temps, c’était diffi cile, les familles d’accueil nous voyaient comme la « bête noire ». Aujourd’hui, il y a plus d’ou-verture, elles viennent à notre rencontre et se laissent exposer à nos messages de sensibilisation.

Quels changements constatez-vous chez les enfants qui fréquentent le foyer ?Après quelques semaines déjà, nous voyons un changement dans leur comportement, surtout sur le plan de l’estime de soi. Un enfant restavek est stig-matisé car il est souvent sale, pieds nus, mal coiffé. Lorsque vous entrez dans une maison où il y a un ou deux jeunes en domesticité, vous ne les voyez pas, ils sont silencieux, invisibles. Au FMS, les enfants portent un uniforme comme les autres écoliers. Nous leur apprenons aussi à être là et à regarder les gens dans les yeux. Le foyer est un centre vivant et animé où les jeunes sont réellement présents.

Le FMS a tenu ses promesses en dépit des difficultés, y compris le séisme meurtrier qui, en 2010, a durement touché le foyer. Il accueille aujourd’hui 300 enfants et pourra en recevoir jusqu’à 450 dans ses nou-veaux locaux, reconstruits grâce à la coopération internationale. La qualité de l’enseignement, dis-pensé jusqu’à la 6e primaire, a payé : 14 jeunes sur 15 ont terminé avec

succès le premier cycle du primaire en 2013 et 2014, un taux plus élevé que dans les autres écoles du pays.Le Père Miguel a reçu plusieurs prix pour son travail, dont à deux reprises le Prix des droits de l’homme de la République française, le premier sur la recommandation de Terre des Hommes Suisse. Il espère aug-menter ses eff ectifs pour scolariser les jeunes employés domestiques

jusqu’à la 9e année et établir des antennes dans les autres districts ; cela permett rait de relayer son mes-sage de sensibilisation à travers tout le pays. « La petite graine continuera de grandir au bénéfi ce de milliers d’enfants, assure-t-il. Pas seulement en Haïti, mais dans le monde entier, ils sont l’avenir d’un pays. »

Ce projet reçoit le soutien de la Fondation Air France.

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

Inde 6par Gaëtan Corthay

Un avenir pour les jeunes des villages en IndeAshish Ghosh, coordinateur national en Inde de Terre des Hommes Suisse, était à Genève à la fi n du mois de janvier dans le cadre du Congrès international pour la justice juvénile. À cett e occasion, nous lui avons demandé de faire le point sur les risques auxquels la jeunesse indienne est confrontée.

L'Inde est une terre de contrastes. D'un côté, une grande puissance émergente, au taux de croissance élevé et au potentiel économique, scientifi que et intellectuel reconnu. De l'autre, un pays où près d'un tiers de la population, soit environ 350 millions de personnes, vit sous le seuil de la pauvreté.

Les jeunes en mal d'avenirCes inégalités touchent particulière-ment les jeunes. Tout d’abord en rai-son d’un système éducatif défi cient. En dehors des villes, l’enseignement

public est peu fi able, les moyens sont faibles et les absences des enseignants fréquentes. À cela s'ajoute l’extrême pauvreté de certaines régions rurales, délaissées par l'aide gouvernementale. Là où la vie se transforme en survie, les jeunes s'en vont en quête de travail. Mais le voyage vers les villes est périlleux. Ceux qui partent sans famille s'exposent à toutes sortes de dangers, dignes des scènes du fi lm Slumdog Millionaire : trafiquants, réseaux criminels…Par ailleurs, certaines traditions

persistent, accentuant les inégalités, tel l’emploi de jeunes comme domes-tiques par des familles aisées. Un travail précaire qui expose souvent les jeunes aux mauvais traitements, à l'exploitation et aux abus. Pour les jeunes fi lles, la problématique de la dot est toujours d'actualité, malgré un recul du phénomène. « Les tra-ditions, dans notre société, n'aident pas à grandir, constate Ashish Ghosh, cela nécessite des campagnes d'infor-mation, de l'éducation. »

Prévention et participationTerre des Hommes Suisse mise sur des actions ciblées et locales avec neuf projets dans sept Etats en Inde qui réduisent significativement le nombre d'enfants migrants soumis aux risques de trafi c ou de violences. L'assistance aux jeunes prend la forme d'un accompagnement dans leur périple migratoire, des emplois plus sûrs, des centres scolaires ruraux, la participation à la vie civique et une sensibilisation aux droits de l’enfant. Dans le sud de l’Inde, des structures proches de la coopérative ont été mises sur pied pour les pêcheurs et les petits producteurs de riz. Une occasion de faire pression sur les lobbies et de rétablir des prix qui permett ent aux populations de survivre.Ainsi, les jeunes, autrefois condam-nés à migrer vers la précarité des villes, peuvent envisager un avenir dans leur village.

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

© T

dH, I

nde,

Chr

isto

phe

Rod

uit

7Protection de l'enfant

En Inde comme dans les autres pays d'actions, Terre des Hommes Suisse s'engage pour protéger les enfants et les jeunes, mais aussi pour leur donner accès à une éducation et à une formation, et les encourager à défendre leurs droits. Et ce travail passe aussi par les mères ! Ci-contre, Ashish Ghosh dans une communauté villageoise.

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

8par Olivier GrobetSénégal

Les enfants d’EdenAu Sénégal, de nouveaux partenaires issus de la société civile, porteurs d’une initiative originale, permett ent à Terre des Hommes Suisse d'accroître ses activités pour la protection de l’enfance.

La banlieue de Dakar s’est développée de manière anarchique sous la pres-sion démographique, conséquence notamment de l’exode massif des cam-pagnes vers les villes après des séche-resses répétées. Dans ces communes côtières défavorisées, les conditions de vie sont diffi ciles pour les jeunes qui constituent plus de 50 % de la population. Les familles, qui peinent à trouver un logement et du travail, vivent grâce au petit commerce et à l’artisanat, des activités relevant du secteur dit « informel ». Les services sociaux de base manquent égale-ment pour couvrir les besoins spéci-fi ques à la jeunesse, comme la santé, l’éducation, le sport ou les loisirs. De nombreux enfants se retrouvent déscolarisés, en situation de vulné-rabilité ou d’exploitation. Parmi eux, des enfants orphelins, en rupture familiale ou porteurs d’un handicap, travailleurs ou mendiants, qui néces-sitent une att ention particulière.

Protection, éducation et citoyennetéTerre des Hommes Suisse se joint à un projet novateur qui allie droit à l’éducation, protection de l’enfance et promotion de la citoyenneté, mené par l’association sénégalaise Eden (Education et développement de l’enfant). Dans un environne-ment sécurisé, des milliers d'enfants et d'adolescents bénéficient d’un soutien parascolaire adapté à leurs besoins ainsi que d’animations socio-éducatives axées sur les droits de l’en-fant. Ils apprennent en particulier à identifi er les risques d’abus, à favori-ser leur signalement et à orienter les victimes vers les services concernés.

©Ill

ustr

atio

n, S

ylvi

e B

leec

kx

© Sénégal, Eden

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

Droit à l'éducation

Les activités d’Eden ont commencé en 1992 dans la commune de Pikine où de nombreux enfants décèdent, victimes de noyade, alors qu’ils jouent seuls sur la plage. Pour éviter

de tels drames, un travail de préven-tion et des activités, principalement des camps de vacances, sont d'abord proposés à ces enfants défavorisés et désœuvrés. Puis, forte de son succès, l’organisation décide d'offrir des animations toute l’année.Au Sénégal, le double f lux (classe le matin ou l’après-midi) dans les écoles nationales débordées par le nombre d’élèves a souvent pour conséquence des difficultés sur le plan scolaire. Eden introduit des cours de ratt rapage qui obtiennent de très bons résultats, au point que l’école régulière adopte cett e même pratique.Par ailleurs, Eden travaille aussi avec des enfants talibés. Ces jeunes gar-çons issus de familles pauvres sont confi és par leurs parents à un maître coranique pour qu’il se charge de leur éducation religieuse. Le plus souvent, les talibés sont contraints de mendier dans les rues afin de subvenir à leurs besoins et ceux de leur maître, et deviennent des proies faciles pour des personnes peu scru-puleuses. Eden développe des acti-vités sociales et de sensibilisation, un travail en partie fi nancé par des collectes dans les écoles.

Bénéfi ciaires hier, militants aujourd'huiEn 2002, Eden intègre le Paden (Plan d’action des droits des enfants). Dès lors, la promotion et la protection des enfants deviennent leurs principaux leitmotivs. L’association développe les « clubs Eden » dans lesquels les enfants et les jeunes sont conscien-tisés et s'affi rment comme protago-nistes de leurs propres droits. Ainsi, ils se transforment en agents de par-ticipation et de promotion citoyenne au sein de leur communauté. Les clubs se développent dans les divers degrés : écoles primaires, collèges et universités. L'appui de nombreux

9

cadres illustre bien la réussite de ses programmes : ce sont d'anciens béné-fi ciaires qui, une fois devenus adultes, continuent à militer pour les droits de l’enfant au sein de l’association.Parmi ses activités, Eden a également créé un réseau de « marraines » pour la protection de l’enfance, qui s’étend sur dix communes. Ces femmes accueillent les enfants en situation de vulnérabilité et deviennent leurs réfé-rentes. Elles recueillent plaintes ou dénonciations et orientent les enfants vers les institutions adéquates.

Le droit à l’éducation, la protec-tion de l’enfance et la promotion de la citoyenneté sont donc au cœur des activités d’Eden qui, dans une approche alternative et novatrice, privilégie l’aspect participatif des enfants. L’institution a su obtenir des eff ets à la fois sur le renforcement sco-laire et sur le changement des men-talités pour promouvoir les droits de l’enfant. Plutôt que d’être victimes, les enfants deviennent les émissaires de leur propre action citoyenne. L’association est aujourd’hui forte-ment appréciée par les communau-tés bénéfi ciaires et reconnue par les autorités locales.

Les jeunes deviennent

agents de participation

et de promotion

citoyenne au sein de

leur communauté.

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

10

Votre téléphone portable vaut de l’or !À travers la campagne solidarcomm, Terre des Hommes Suisse, le Département de l'instruction Publique (DIP) et la Ville de Lancy se sont alliés pour sensibiliser 2000 élèves au développement durable et aux droits de l’enfant.

par Elena SartoriusSuisse

Ils sont invités à décortiquer de vieux appareils et à identifi er leurs composants : plastique, caoutchouc, verre, métaux et plus de 60 produits chimiques, dont des métaux lourds tels que l'arsenic et le lithium. Ils participent ensuite à une discussion sur l'impact environnemental lié à la production de ces composants et sur les conditions de vie souvent infer-nales des populations qui travaillent dans les sites d'exploitation minière (parmi elles, un cinquième sont des enfants !) et les villages qui se déve-loppent autour .

Quel est le point commun entre le contenu d'un coffre-fort d'une banque suisse et un téléphone por-table ? Eh bien, tous deux contiennent de l'or ! C'est ce fi l de l'or que Terre des Hommes Suisse a proposé de suivre aux élèves des écoles de la Ville de Lancy, afi n de les sensibiliser aux conséquences sociales et environne-mentales de notre consommation, voire surconsommation de télé-phones portables, et leur permett re de devenir acteurs d'un changement. De janvier à mai 2015, 2000 enfants et adolescents de 10 à 19 ans et leurs

professeurs, soit une centaine de classes dans 11 écoles, ont participé à l'aventure. Une première de cett e ampleur pour la campagne solidar-comm qui, depuis 2003, a permis de récupérer, puis recycler ou revendre 400 000 natels qui dormaient dans des tiroirs. Les bénéfi ces fi nanciers de cett e action servent à soutenir des projets de Terre des Hommes Suisse.Concrètement, des ateliers d'1h30 sont proposés dans les classes. Les élèves se sentent immédiatement concernés car ils possèdent tous un téléphone, et même plusieurs.

Anna : « Le travail de sensibilisation auprès des enfants, c’est une graine que l’on sème et qui reste quelque part dans leur cerveau. Nous espérons former de futurs adultes engagés. »

Natalia : « Nous sommes bien reçues car nous apportons des solutions, des alternatives, pas seulement des problèmes. Les enfants apprennent comment ils peuvent avoir un impact. »

Des animatrices aux compétences

pédagogiques reconnuesDriiing, driiing ! La cloche sonne, les élèves arrivent dans la classe

tout excités. « Je peux m’asseoir là ? » Aujourd’hui, c’est un jour

différent, on a le droit de changer de place. La classe devient tout

à coup silencieuse. Les enfants sont attentifs, ils ne veulent rien

perdre de ce qui va suivre.

« Qui a un téléphone portable ? »Toutes les mains se lèvent.« Mais qu’est-il arrivé à ton dernier téléphone ? »« Le mien s’est perdu », « Il s’est cassé », « Je l’ai donné à ma petite sœur », « Je sais pas, je l’ai jeté ! » Le ton est donné. 1h30 pour échanger, participer à un jeu de l’oie, décortiquer un téléphone portable, voir un reportage, se glisser dans la peau de Luis, un enfant chercheur d’or dans une mine du Pérou…« Il gagne combien ? » S’ensuit une discussion animée sur les droits de l’enfant. « Qu’est-ce qu’on peut faire ? »De nombreuses mains se lèvent. « Recycler ! »Le message est bien passé.Driiing, driiing ! La cloche sonne.« C’est déjà fi ni ? » Les enfants en redemandent. À eux de jouer maintenant !

Plu

s d

'in

fos

su

r

ww

w.s

oli

da

rco

mm

.ch

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

accueilli des classes du primaire et du cycle pour aller plus loin dans l'animation. Ces apprentis électroni-ciens sont en eff et particulièrement à même de parler de téléphones portables aux plus jeunes, de leur montrer comment en extraire les composants et de leur expliquer plus en détail le processus de recyclage. Ils sont fi ers de pouvoir présenter leur métier tout en exposant aux écoliers les enjeux liés au dévelop-pement durable.Ainsi, la boucle est bouclée, entre les enfants et leurs aînés, entre le Nord et le Sud. Solidarcomm, c'est cela : une grande chaîne de solida-rité qui relie de nombreux acteurs en Suisse et dans le monde, pour le développement durable et les droits de l'enfant.

11

Quel lien avec les droits de l'enfant au Pérou ?L'or présent dans nos téléphones por-tables permet de faire le lien avec les projets de Terre des Hommes Suisse au Pérou, 6e producteur mondial d'or.Les élèves sont surpris et souvent indignés lorsqu'ils découvrent, en visionnant un reportage sur l'extrac-tion d'or dans la région de Madre de Dios, que des gens risquent leur vie pour quelques grammes de métal précieux ! Et que 450 000 hectares de forêt, soit 15 fois la superfi cie de Genève, ont été dévastés en quelques années, transformant cett e luxuriante région d'Amazonie en désert ; que pour chaque gramme d'or récolté (équivalent au contenu de 30 télé-phones portables), 2 à 3 grammes de mercure, métal liquide hautement toxique, sont déversés dans l'eau, pol-luant toute la chaîne alimentaire, des poissons aux êtres humains.Durant l'animation, articulée autour d'un jeu de l'oie, d'un jeu de rôles et d'un débat, les élèves prennent conscience qu'acheter le dernier modèle de téléphone portable n'est pas sans conséquences. Faut-il vrai-ment changer de téléphone tous les 12 à 18 mois ? Par cett e approche, dite SRA (Sensibilisation – Réflexion -

Action), Terre des Hommes Suisse permet aux enfants de réfléchir à leurs responsabilités, ainsi qu'à des solutions et des gestes concrets en faveur d'un développement plus durable et des conditions de vie plus décentes pour les populations des pays du Sud. Après l'animation, les élèves peuvent notamment faire don de leurs anciens téléphones portables en les déposant dans l'une des urnes mises à disposition à l'école.

Une seconde vie…Les téléphones récoltés sont tout d'abord testés et triés par l'entreprise sociale PRO, basée à Genève, qui les achemine ensuite auprès d'Hel-vetrade, une PME lausannoise. Les appareils en état de marche ou répa-rables sont vidés de leurs données, remis à neuf, reconditionnés et reven-dus dans des pays en voie de dévelop-pement, notamment en Afrique. Ces portables de deuxième main sont très recherchés car ils sont bon marché et durent plusieurs années, contrai-rement à d'autres appareils vendus localement, souvent des contrefa-çons, qui tombent en panne après quelques mois à peine. Les compo-sants des téléphones qui ne peuvent être réparés sont recyclés en Suisse.

Une chaîne de solidaritéAu-delà de la prise de conscience des élèves et du geste écologique et solidaire, le partenariat entre Terre des Hommes Suisse, le DIP et la Ville de Lancy permet également de favoriser les échanges entre petits et grands, entre écoliers et collégiens ou apprentis. Le message passe souvent mieux lorsqu'il est transmis par un jeune qui, lui-même, se retrouve dans une position valorisante. Ainsi, une dizaine d'étudiants du collège de Saussure ont pu coanimer des ateliers de sensibilisation dans les écoles primaires avec l'appui des représen-tants de Terre des Hommes Suisse. Et des élèves du centre de formation professionnel le technique ont ©

TdH

, Gen

ève,

Sou

ad v

on A

llmen

et E

lena

Sar

tori

us

Ce projet a reçu le soutien de l'Etat de Genève et de la Ville de Lancy.

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

Interview 12

La parole à Martin RohnerMartin Rohner préside la direction générale de la Banque Alternative Suisse SA (BAS), dirige la fondation Max Havelaar (Suisse) et est membre du comité de Fairtrade International. Il défend un engagement éthique et solidaire.

TdH : Parmi les banques suisses, la Banque Alterna-tive se distingue de quelle façon ?M. R. : Par son activité, la BAS s’engage en faveur de l’envi-ronnement et de l’être humain. Nos clientes et nos clients

nous confi ent leur argent pour l’investir dans l’éco-nomie réelle et à long terme, dans des entreprises et des projets sociaux et écologiques – une ferme bio, un projet novateur de service e-bike, ou encore un cirque de jeunes. La banque œuvre selon des critères économiques, mais nous renonçons sciemment à la recherche d'un profi t maximal.

TdH : Agir selon des valeurs éthiques est l'un de vos mots d'ordre : comment y parvenez-vous ?M. R. : Lors de nos décisions quotidiennes, nous nous demandons si elles sont en cohérence avec nos valeurs. Sur le plan stratégique, nous renonçons à certains types d’affaires comme le fi nancement de biens immobiliers qui contribuent au mitage du ter-ritoire, même si ceux-ci sont performants d’un point de vue écologique et d’effi cacité énergétique.L'une de nos clientes nous a dit un jour : « L’argent est une force et nous devons accepter d’en assumer la responsabilité. » Et il est dans le pouvoir de chaque personne d’utiliser cette force pour atteindre des objectifs sensés.

TdH : Quelles relations entretenez-vous avec des associations telles que Terre des Hommes Suisse ?M. R. : La section alémanique de Terre des Hommes Suisse fi gure parmi les organisations fondatrices de la BAS, qui est issue des mouvements écologiques, alternatifs et de l’autogestion des années 1980. De nombreux scandales et abus de la place fi nancière suisse sortaient au grand jour. Finalement, une cin-quantaine d’entreprises, d’organisations et d’ONG, ainsi qu’un grand nombre de personnes privées ont permis la création de la BAS en 1990.

TdH : La Banque Alternative Suisse soutient la Marche de l'espoir depuis 2013.M. R. : La Marche de l’espoir est un événement reconnu dans la région genevoise, qui s’adresse à toutes celles et à tous ceux qui sont soucieux d’un développement solidaire et durable de notre société. La Banque Alternative Suisse poursuit les mêmes objectifs et nous avons donc estimé qu’un partena-riat avec la Marche de l’espoir allait de pair. Nous pouvons ainsi élargir notre cercle de connaissances à Genève et entrer en contact avec de nombreuses personnes qui parlent avec le cœur.

propos recueillispar Souad von Allmen

Plus sur

www.terredeshommessuisse.ch/bas

© T

dH, G

enèv

e, S

ouad

von

Allm

en

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

Terre des Hommes Suisse propose des cartes de vœux

personnalisées pour les entreprises.

Trois types de cartes sont disponibles : belles photos d'enfants, illustration (ci-dessus) ou version graphique plus moderne.

Intéressé-e ? Contactez Laurence Froidevaux: [email protected] ou 022 736 36 47

Anticipez la fi n de l'année !

SAVE THE DATE !La prochaine Marche de l'espoir aura lieule 11 octobre 2015.

Entreprises ou institutions : devenez partenaire de cet événement annuel de solidarité !

Prestations selon le montant de votre don. Contactez Laurence [email protected]él. 022 737 36 47w

ww

.mar

ched

eles

poir

.ch

La vie en héritageUn legs en faveur de Terre des Hommes Suisse pour offrir une protection aux plus vulnérables etredonner espoir à des milliers d’enfants.Pour plus d'information, vous pouvez prendre contact avec M. Frédéric Monnerat, responsable du secteur communication et recherche de fonds, qui saura vous conseiller en toute confi dentialité.

[email protected] / tél. 022 737 36 32

Sécurité pour les enfants migrantsDes millions d’enfants migrent chaque année, que ce soit à l’intérieur de leur propre pays ou en traversant des frontières internationales. Fuyant la guerre, la pauvreté ou le manque d’opportunités en matière d’éducation, ils se lancent dans des périples dangereux, sans jamais être sûrs d'arriver à destination. Sous l’égide de la Fédération Internationale de Terre des Hommes, la campagne inter-nationale Destination Inconnue regroupe une cinquan-taine d'organisations et a pour objectif de développer des mécanismes de protection pour les enfants migrants, de sensibiliser le grand public à leur situation et d’eff ectuer un plaidoyer auprès des diff érents pays (pays d’origine, de transit et de destination) afi n qu’ils prennent des mesures pour assurer la protection de ces enfants. Lors de la der-nière assemblée générale qui s'est tenue à Marrakech en mars 2015, la campagne a notamment formulé 10 recom-mandations pour la protection des enfants en situation de migration.Voir sous www.terredeshommessuisse.ch/destination-inconnue-marrakech2015

Horizons 21Le 9 mai à Berne, Terre des Hommes Suisse a participé au congrès national marquant la fi n de la décennie de l’ONU pour l’éducation en vue d’un développement durable. Elle y a présenté le projet Robin des Watt s mené en étroite collaboration avec Terragir. L’événement, organisé par le réseau Education 21, a rassemblé de nombreux acteurs de l’éducation (enseignants, direc-teurs d’école, acteurs extra-scolaires, etc.).

Trois globes de l'exposition « Notre Terre » à « Exoplanètes »Du 21 mars 2015 au 4 avril 2016 , le Muséum d'histoire naturelle de la Ville de Genève accueille dans son parc trois des vingt-sept globes de l'exposition « Notre Terre » que Terre des Hommes Suisse avait présentée sur les quais genevois à l’occasion de ses 50 ans. Ces globes grand format ont été conçus pour réveiller les consciences face aux enjeux du changement climatique, tout en off rant une palett e d’astuces à mett re en pratique, individuellement ou collectivement.

Carnet de route au BrésilAvril 2015, deux collaborateurs de Terre des Hommes Suisse visitent les projets soutenus par l'association au Brésil. Un carnet de route témoigne des rencontres avec les partenaires et les bénéfi ciaires des projets : faits, émotions et images. À lire sous www.terredeshommessuisse.ch/carnetde-route_bresil2015

Infos

© T

DH

IF, M

aroc

, Elis

a B

ucco

lini

© T

dH, S

uiss

e, G

rego

ry S

cale

na©

TdH

, Gen

ève,

Bet

o D

urãe

TdH

, Bré

sil,

Bet

o D

urãe

s

14te

rre

des

hom

mes

sui

sse

n°11

8 -

juin

201

5

Ça vous intéresse ! 15par Jean-Luc Pittet

Résultat intermédiaire 563'502

Résultat fi nancier 96'742

RESULTAT AVANT ATTRIBUTION

DES FONDS AFFECTÉS660'244

Variation des fonds affectés -339'314

Variation des fonds libres -7'775

Résultat avant attribution

au capital de l'association313'156

Extrait du rapport annuel 2014

L’année 2014 s’est caractérisée par un double record pour notre association : près de 7,9 millions de francs suisses de recettes et environ 7,3 millions de charges. Les comptes se sont donc bouclés avec un excédent de recettes de 660 244 francs suisses. Une situation due en particulier à d’importants soutiens de fondations et à un appui accru de la Confédération. Ce précieux excédent permet d’aug-menter nos réserves, vitales pour assurer le financement de l’ensemble de nos activités lors d’années moins favo-rables. Grâce notamment au fidèle et important travail de

À toutes et à tous, nos chaleureux remerciements, ainsi qu’à vous, donatrices et donateurs, institutions publiques et privées, pour votre fi dèle et précieux soutien.

su

de

s c

om

pte

s 2

01

4

en fr

ancs

sui

sses

Répartition des dépenses

Pro

jets

pa

r p

ay

s d

'in

terv

en

tio

n(y

.c C

oord

inat

ion

nati

onal

e)

nombreuses personnes bénévoles, nos frais administratifs s’élèvent à seulement 7 % de l’ensemble de nos charges. Ainsi, plus de 80 % de nos dépenses sont consacrées à nos programmes au Sud et en Suisse.Rappelons-le : cette gestion équilibrée de nos fonds et ce beau résultat financier sont le fruit de l’engagement, de la créativité, du dynamisme et des efforts déployés tout au long de l’année par l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs, bénévoles et salarié-e-s, sur le terrain et à Genève.

TOTAL DES RECETTES 7'869'975 100 %

Dons privés, successions, cotisations 2'227'671 28,3%

Contributions publiques 3'177'727 40,4%

Événements grand public 513'625 6,5%

Fondations et entreprises 1'426'230 18,1%

Recettes diverses 524'722 6,7%

TOTAL DES PROJETS 55 PROJETS

Bolivie 7 projets 391'201

Brésil 5 projets 542'807

Burkina Faso 6 projets 433'812

Colombie 5 projets 442'010

Haïti 7 projets 606'620

Inde 10 projets 361'438

Madagascar 1 projet 32'061

Mali 4 projets 223'780

Pérou 7 projets 545'043

Sénégal 3 projets 276'513

TOTAL DES CHARGES 7'306'473 100 %

Programme Sud 4'055'402 55,5%

Afrique 966'166 13,2%

Amérique latine 1'921'060 26,3%

Asie 361'438 5,0%

Caraïbes 606'620 8,3%

Humanitaire 39'813 0,5%

Axe transversal citoyenneté 90'198 1,2%

Axe transversal genre 39'488 0,5%

Politique sauvegarde enfance KCS 30'620 0,5%

Programme Global 587'861 8,0%

Information, sensibilisation en Suisse 537'567 7,4%

Accompagnement programmes 697'806 9,6%

Total charges programmes 5 878'636 80,5%

Acquisition de recettes 902'237 12,3%

Administration 525'600 7,2%

Programmes à

l'étranger et en Suisse

Acquisition de recettes

Administration

80,5% 12,3%

7,2%

Le rapport annuel complet est disponible sur demande auprès de : [email protected]

tél. 022 736 36 36 / fax 022 736 15 10 ou téléchargeable en pdf sur : www.terredeshommessuisse.ch, rubrique documentation/rapport annuel

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015

AlternatibaLéman

18 au 20 septembre

Stand Terre des Hommes Suisse à

l'espace « solidarité internationale »

Paléo festivalde Nyon

20 au 26 juillet

Venez nous retrouver au stand

d'information interactif aux Tournesols!

Nagerpour aider

13 juin

www.nagerpouraider.ch

Inscrivez-vous comme participant

ou comme bénévole!

Evénements

terr

e de

s ho

mm

es s

uiss

e n°

118

- ju

in 2

015