PLANIFICATION ÉNERGÉTIQUE INTERVIEW Gro Harlem … · 2018-07-04 · B i l a n e t p e rs p e c t...
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B i l a n e t p e r s p e c t i v e s d u g r o u p e B G I n g é n i e u r s C o n s e i l s - E d i t i o n 2 0 1 0
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« Les ingénieurs ont un rôle clé
à jouer »
CENTRE D’ENTRAÎNEMENT DES POMPIERS
Sauver des vies CORRECTION DU RHÔNE
« Un projet gigantesque » ROLEX LEARNING CENTER
Un défi unique, des risques calculés
PLANIFICATION ÉNERGÉTIQUE
Pour la ville du futurINTERVIEW
Gro Harlem Brundtland
« Les ingénieurs ont un rôle clé
à jouer »
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La croissance démographique et la mondiali-sation entraînent une exploitation intensive des ressources et l’accumulation des rejets liés à leur transformation. Cette mutation ne
connaît plus de frontières.Face à cette évolution, les responsables politiques,
économiques et financiers doivent imaginer des réponses aux nouvelles priorités commerciales, envi-ronnementales et sociales.
Les infrastructures dont la société a besoin pour vivre et se développer n’échappent pas à cette né-cessité. Compte tenu de l’exiguïté des territoires, de l’augmentation des exigences et des restrictions imposées aux investissements, innover devient in-dispensable pour fournir les services attendus aux meilleures conditions.
La réhabilitation des infrastructures existantes, l’utilisation de matériaux plus performants, la valo-risation des processus économes en énergie, l’implé-
mentation de systèmes intelligents et un aménage-ment du territoire optimisant affectation, équipement et mobilité, sont les réponses adéquates.
Pour les mettre en œuvre, l’ingénieur joue un rôle décisif entre décideurs et utilisateurs. Aux premiers, il fournit les éléments techniques factuels permet-tant d’objectiver leurs choix. Vis-à-vis des seconds, il répond du bon dimensionnement des aménagements afin qu’ils correspondent aux besoins de façon fonc-tionnelle et efficace.
Engagé dans cette éthique responsable, le groupe BG réunit ses compétences au service des maîtres d’ouvrage pour concevoir et réaliser les infrastruc-tures performantes, économes et sûres dont la col-lectivité a besoin pour prospérer. ■
Jean-Daniel Marchand
Président du Conseil d’Administration
BG Ingénieurs Conseils
« L’ingénieur joue
un rôle majeur
entre décideurs
et utilisateurs »
JEAN-DANIEL MARCHAND éDITORIAL
BG 2010 ■ 3
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4 ■ BG 2010
SOMMAIRE
INFRASTRUCTURES
14 | CENTRE D’ENTRAÎNEMENT DES POMPIERS
Sauver des vies par visibilité nulle
6 | PRESTATIONS
18 | PONT ADOLPHE
SOS médecin des ponts
8 | CLIENTS
20 | TUNNEL D’évITEMENT
De l’huile pour les constructeurs de tunnels
10 | MARCHéS
22 | LIGNE FERROvIAIRE GAUTRAIN
Mission délicate en terre inconnue
EN COUvERTUREGro Harlem Brundtland © Reuters
24 | INTERvIEw AvEC ANDRé ROTzETTER, ARP
« BG est pour nous le partenaire idéal »
INTERvIEw
EN BREF
12 | GRO HARLEM BRUNDTLAND
« Les ingénieurs ont un rôle clé à jouer »
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BG 2010 ■ 5
ENvIRONNEMENT éNERGIE BÂTIMENT
44 | INNOvATION
26 | TROISIÈME CORRECTION DU RHÔNE
« Rhône 3 est un projet gigantesque »
34 | ROLEx LEARNING CENTER
Un défi unique, des risques calculés
40 | PLANIFICATION éNERGéTIQUE DU TERRITOIRE
Pour la ville du futur
46 | SOCIéTé - TALENTS
48 | RéTROSPECTIvE 2009
50 | CONTACTS
30 | STATION D’éPURATION DES EAUx USéES
Les plus petits collaborateurs de la STEP
38 | RéNOvATION DE LA TOUR TSR
Ossature solide pour un gratte-ciel
42 | PETITES CENTRALES HYDRAULIQUES
Scénario doublement gagnant
32 | STATION DE POMPAGE POUR CLIMATISATION DE BUREAUx
Garder à tout moment la tête froide
EN BREF
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Analyse de risques
Maîtrise d’ouvrage 15 km de réseau souterrain
6 ■ BG 2010
A la question « que fait BG ? »,
il est tentant de répondre par
un objet construit : tunnel, pont,
station d’épuration ou bâtiment.
Mais, en réalité, BG fournit
avant tout des prestations in-
tellectuelles. Ainsi, en Grèce,
le Groupe a été choisi pour
réaliser deux études de risques
relatives au plus long tunnel
(4,6 km) du réseau autoroutier
d’Egnatia Odos sur recomman-
dation du Centre d’Etude des
Tunnels (CETU, France). « C’est
La direction interdéparte-
mentale des routes d’Ile de
France (DIRIF) a choisi BG
comme bras droit pour dé-
finir, piloter et exploiter le
projet de sécurisation des
15 km d’autoroutes du quartier
de la Défense à Paris. « Avec
notre aide, un concepteur-
réalisateur a été choisi »,
explique Philippe Pons, res-
ponsable de l’unité Infrastrus-
tures en France. « BG s’occupe
d’accompagner le maître d’ou-
vrage pour suivre au quotidien
la réalisation des travaux sur
le chantier ». Un travail colos-
sal, car les 15 km de galeries
souterraines sont empruntés
chaque jour par 100 000 vé-
hicules en moyenne. « Nous
essayons de gêner le moins
possible la circulation et sur-
tout d’être efficaces. Car non
seulement nous devons nous
assurer que les engagements
de performance sont tenus,
mais également les délais et
les coûts ». ■
un honneur pour nous d’avoir la
confiance du CETU et d’un ex-
ploitant grec pour réaliser ces
études, preuve de notre savoir-
faire en matière d’évaluation
des risques », se réjouit Raphaël
Defert, chef de projet en exploi-
tation et sécurité. Objectif des
études : évaluer le niveau de
sécurité du tunnel vis-à-vis des
risques d’incendie et effectuer
une analyse comparative des
risques liés au transport de
marchandises dangereuses. ■
Evaluation de la sécurité d’un tunnel en Grèce
PRESTATIONS
BG a contribué à la pose de plus de 1000 km de canalisations au cours des dix dernières années.
1260 kmkm de cours d’eau ont été aménagés avec le concours de BG depuis 10 ans.730
Maîtrise d’œuvre
Dépollution de l’usine de Givaudan
BG 2010 ■ 7
Les stations d’épuration jouent
un rôle essentiel dans le traitement
des eaux usées et la protection de
l’espace vital. Mais elles demeurent
très énergivores. « Pour changer
cela, nous mettons tout en œuvre
afin d’améliorer leur rendement
énergétique », explique Markus
Knöpfli, expert en énergie au sein
de l’unité Eau et Environnement à
Berne. C’est en ce sens qu’il oriente
son travail dans le cas de la station
d’épuration de la commune de
Moossee-Urtenenbach (canton de
Berne). « Notre but est de réduire
la consommation d’énergie et de
mieux valoriser les rejets éner-
gétiques ». Après analyse, BG
propose dix mesures concrètes
à son client, des mesures qui lui
permettront un retour sur inves-
tissement positif sur une période
de 5 à 30 ans. ■
Suite à la cessation d’acti-
vité de son usine de production
de matières premières pour la
parfumerie, située dans le 8ème
arrondissement de Lyon, la
société Givaudan France Fra-
grances a mandaté BG pour
assurer la maîtrise d’œuvre
des travaux de dépollution.
« L’objectif est d’assainir le ter-
rain pour permettre un usage
mixte, c’est-à-dire aussi bien
des activités tertiaires que ré-
sidentielles », explique Benoît
Maréchal, chef de l’unité En-
ExpertiseLes spécialistes de BG sont régulièrement appelés pour expliquer pourquoi un
événement indésirable – parfois un accident mortel – s’est produit. Ces expertises
peuvent avoir lieu dans le cadre d’une procédure judiciaire, mais également hors
procès. Elles sont rarement connues du public, alors même que les événements
qui les induisent sont souvent fortement médiatisés, tel l’incendie du tunnel du
Mont-Blanc. Tout en gardant la confidentialité de ses sources, BG tire de ces
expertises des informations cruciales et élabore des recommandations pouvant
être mises en œuvre par les clients. « Les expertises fournissent également des
données précieuses pour la recherche scientifique et pour la formation des in-
génieurs », estime Laurent Vulliet, CEO du groupe BG et par ailleurs professeur
à l’EPFL. ■
vironnement et Sites Pollués.
Ce mandat, qui court jusqu’en
2012, comprend la définition de
la nature des travaux, l’élabo-
ration du cahier des charges, le
choix des entreprises, le suivi
des travaux et finalement le
contrôle du parfait achève-
ment de l’opération d’assai-
nissement. « BG va également
mettre toute son expertise
au service de Givaudan dans
le cadre des négociations de
vente de ce terrain de deux
hectares et demi ». ■
Quelles sont les causes d’un accident?
Audit
Station d’épuration « énergisée »
PRESTATIONS
tunnels étudiés, construits, équipés ou encore expertisés par BG durant les dix dernières années, soit un linéaire de plus de 400 km.
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8 ■ BG 2010
Multinationale L’Oréal
Priorité à la performance énergétique
Les services de BG s’adres-
sent à une clientèle très diversi-
fiée, à la fois publique et privée.
Les enquêtes de satisfaction
montrent que ses clients (admi-
nistration, syndicats intercom-
munaux, régies d’Etat, cantons,
régions, mais aussi sociétés in-
dustrielles, financières ou com-
merciales) ont une très bonne
image du Groupe. Ce n’est
ainsi pas un hasard si BG a été
choisi en 2009 par L’Oréal afin
d’effectuer une mission d’audit.
En collaboration avec l’entre-
CLIENTS
Importateur de voituresInauguré le 16 septembre 2009, le centre Audi de Berne est le troisième terminal
de la marque en Suisse. La conception et la réalisation du bâtiment reviennent aux
architectes GWJ, à l’entreprise générale Marazzi et à Beyeler Ingenieure (filiale du
groupe BG) pour le dimensionnement de la structure. « Nous avons effectué tous
les travaux statiques du bâtiment, ainsi que l’infrastructure des aménagements
extérieurs », précise Daniel Worbs, ingénieur civil et chef de projet chez Beyeler.
D’un coût de construction de CHF 20 millions (environ f 13 millions), le centre qui
se dresse à proximité de la place du Wankdorf a été réalisé en moins de douze mois.
Les fans d’Audi apprécieront le traitement dynamique des façades qui se prolongent
en courbes dans des espaces d’exposition : « Cela donne à l’ensemble une formidable
impression d’espace », se félicite Daniel Worbs. ■
AMAG ouvre une plateforme pour la mobilité
prise Arup, BG passe à la loupe
tous les sites de production et
les laboratoires du numéro un
mondial des cosmétiques. Au
programme : évaluation de la
propreté des bâtiments, de la
qualité de l’air et de la gestion
énergétique. « Notre contrat
court jusqu’en 2012, mais il n’est
pas exclu qu’il soit reconduit »,
estime Frank Doppenberg, chef
de projet en maîtrise de l’éner-
gie. « Il est en effet conseillé
de renouveler ce genre d’audit
tous les quatre ans ». ■
Avant l’implantation d’une
raffinerie de gaz à environ 40
km au nord de la ville d’In Salah
(sud algérien), le consortium In
Salah Gas — formé de Sonatrach,
BP et Statoilhydro — a mandaté
BG pour effectuer un diagnostic
environnemental du futur site.
« Notre tâche consiste à définir
l’état initial de la qualité de
l’air, du sol ainsi que des eaux
souterraines », explique Benoît
Maréchal, responsable de l’unité
Environnement et Sites Pollués.
L’objectif de In Salah Gas est de
comparer les données obtenues
par BG avec celles qui seront
récoltées durant le fonctionne-
ment de la raffinerie et à la fin
de sa période d’activité, afin de
s’assurer que l’environnement
n’a pas été dégradé par l’activité
industrielle. ■
Consortium In Salah Gas
Préserver la nature algérienne
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BG 2010 ■ 9
Confédération helvétique
57 km sous les Alpes
CLIENTS
Le tunnel de base du Got-
thard, le plus long tunnel fer-
roviaire au monde avec une
longueur de 57 km, devrait être
mis en service à l’horizon 2017.
AlpTransit Gotthard, société-
fille des Chemins de fer fédé-
raux, a mandaté FMN ingénieurs
SA, filiale du groupe BG, comme
ingénieur de projet. A ce titre, et
avec les sociétés IUB Berne et
IM Maggia Locarno, FMNi assure
l’avant-projet, le projet de détail,
la mise en soumission ainsi que
le suivi du projet d'exécution et
des travaux de montage. « Nous
nous occupons du câblage et
des alimentations électriques
50 Hz des deux tubes du
tunnel, soit 114 km », précise
Pierre Roelli, directeur de
FMN ingénieurs SA. ■
Syndicat intercommunal
Une station d’épurationà charge variable
Les clients de BG apprécient
sa compétence et sa créati-
vité ! Le Groupe prouve une
nouvelle fois qu’il n’en manque
pas avec la restructuration de
la station d’épuration d’Essert
Romand, qui traite notamment
les effluents des stations de
ski des Gets et de Morzine-
Avoriaz en France. Une des
particularités de cette instal-
lation réalisée avec le cabinet
d’architecte Marullaz pour le
compte du Syndicat Intercom-
munal à Vocations Multiples de
la Vallée d’Aulps (raccordant
environ 64 000 équivalents-
habitants) est qu’elle voit sa
charge polluante fortement
fluctuer, d’un rapport de un à
huit, entre les saisons basse
et touristique. Ainsi, la filière
de traitement des eaux a été
adaptée à cette variabilité par
la mise en œuvre de biofiltres.
« La filière de traitement des
boues retenue est une diges-
tion associée à un séchage.
Elle s’inscrit dans le cadre
du développement durable
puisqu’elle réduit fortement
le volume des boues qui sont
évacuées et que le séchage
est alimenté par le biogaz
produit en digestion. Sur cette
opération, le produit fini est
valorisé en agriculture mais
pourrait l’être en incinération
ou en compostage », explique
Vincent Francheteau, chef de
projet au sein de l’unité Eau-
Air-Déchets. ■
millions d’habitants ont bénéficié d’eau potable traitée dans des installations auxquelles BG a contribué ces dix dernières années.
millions d’habitants : en dix ans, BG a pris part au traitement des eaux usées produites par près de deux fois la population suisse.
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MARCHéS
10 ■ BG 2010
de croissance sur le marché français en 2009.
du chiffre d’affaires a été réalisé en Suisse alémanique en 2009.
+17% 27%
Algérie
Suisse romande
Le groupe BG a été mandaté
par le ministère algérien des
Ressources en Eau pour étudier
la protection de la vallée du
M’Zab contre les inondations.
BG a projeté la construction de
trois digues de rétention dans
cette vallée qui abrite plus de
100 000 habitants localisés au
débouché de l’oued M’Zab qui
draine un bassin versant de
1400 km2. « Outre la protection
des personnes et des biens »,
explique Hacène Bekhouche, di-
recteur des activités de BG en Al-
La Transjurane, c’est 85
km de routes et de tunnels
autoroutiers qui relient Jura et
Jura Bernois au réseau français.
Un chantier colossal auquel le
Groupe participe activement.
Eviter les crues mortelles
85 km à travers le Jura historique
Outre plusieurs contrats de gé-
nie civil, d’importants mandats
ont été confiés à BG dans le
domaine des équipements d’ex-
ploitation et de sécurité (EES).
« Si nous nous occupons aussi
des tronçons à ciel ouvert, notre
travail porte à 95 % sur les tun-
nels », note Serge Mamie, l’un
des chefs de projet, spécialiste
du courant faible et du contrôle-
commande. La moitié est déjà
construite et en fonction. Le
reste devrait être terminé en
2017. « Nous nous occupons
aussi du renouvellement des
installations électromécaniques
des tunnels déjà en service. En
fait, c’est un travail qui ne se
termine jamais », ajoute en sou-
riant Pascal Crétin, également
chef de projet, spécialiste pour
sa part du courant fort. ■
gérie, « ces ouvrages permettent
la recharge de la nappe phréa-
tique indispensable à l’irrigation
des périmètres agricoles situés
dans la vallée. La réalisation de
la première digue a permis de
limiter de manière importante
le nombre de victimes lors de
la crue du 1er octobre 2008. La
construction en cours des deux
autres digues, dont le contrôle
est assuré par BG, apportera la
solution tant attendue à la pro-
blématique des inondations de la
vallée du M’Zab ». ■ © B
G
BG 2010 ■ 11
MARCHéS
En mai 2009, BG a été retenu
par la société Lyon Turin Ferro-
viaire (LTF) comme mandataire
d’un groupement de bureaux
d’études afin de reprendre le
projet préliminaire concernant la
partie italienne de la liaison ferro-
viaire qui facilitera les échanges
franco-italiens. « Le précédent
projet a fait l’objet d’oppositions lo-
cales, car certains estimaient que
le tracé ne prenait pas suffisam-
ment en compte les contraintes
et opportunités du territoire »,
explique Philippe Pons, chef de
l’unité Infrastructures France. BG
s’occupe de deux des trois lots
composant ce marché d’études.
Le premier concerne le génie civil,
la géologie, l’environnement et la
coordination générale des études.
Le second, la sécurité. « Jusqu’en
janvier 2010, nous avons fait une
analyse des tracés et l’un d’eux
a maintenant été choisi pour le
projet préliminaire », précise Phi-
lippe Pons. S’il est accepté, les
études se poursuivront jusqu’en
2012 et les travaux pourront com-
mencer en 2013. ■
LYONTURIN
France et Europe
Faciliter les échanges franco-italiens
Suisse alémaniqueBG plébiscite le sport. Après le stade de Suisse à Berne réalisé par sa filiale
Beyeler Ingenieure, le Groupe, par l’intermédiaire de sa société ARP André Rot-
zetter + Partner, participe à la réalisation de la Sportarena de Lucerne, dont les
travaux ont commencé en 2007. Ce complexe, d’un budget total de CHF 260 mil-
lions (plus de e 170 millions), comprend un stade conforme aux spécifications de
l’UEFA, deux immeubles-tours de 80 mètres de haut ainsi qu’une salle de sport, une
piscine et un fitness. ARP est en charge de l’avant-projet, du projet de construc-
tion ainsi que du suivi d’exécution de cette Arena qui devrait ouvrir ses portes
en 2013. ■
Du sport à CHF 260 millions
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BG effectue des audits légers
appelés « ImmoDiag » sur 250
bâtiments appartenant à des
régies genevoises, dans le cadre
d’un partenariat avec la société
Signa-Terre SA, spécialisée dans
les éco-solutions pour le domaine
bâti. Ces audits légers servent
d’aide à la décision pour déclen-
cher une investigation et une
rénovation énergétique globale.
« Le client reçoit un rapport
contenant le bilan thermique du
bâtiment et des recommanda-
tions visant le standard Minergie-
rénovation », expliquent Jérôme
Arendse et Mario Germano,
co-développeurs d’ImmoDiag.
« Le gain associé est chiffré au
niveau énergétique et financier
et un ordre de priorités est
donné. » Le succès est tel que
le canton de Vaud commence à
suivre le pas de Genève. ■
D’un canton suisse à l’autre
250 bâtiments expertisés
INTERvIEw GRO HARLEM BRUNDTLAND
12 ■ BG 2010
L.V. : Quels seront, selon vous, les éléments clés qui assureront « notre avenir à tous » à l’horizon 2030?G.H.B. : Dans vingt ans, certaines avancées technologiques déjà existantes à l’heure actuelle se seront répandues à l’ensemble de la planète. Parmi elles, et non des moindres, dans le domaine clé de l’énergie.Néanmoins, je pense que la question des règles de concurrence, liées à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) représentera un défi permanent, en raison de l’ampleur des différences d’intérêts qui existent entre les grandes nations.
L.V. : Quel effet la crise financière internationale actuelle peut-elle avoir sur le développement durable?G.H.B. : Bien sûr, la crise économique s’est ressentie sur les ambitions en
Interview de Gro Harlem Brundtland pour BG-21.comPar Laurent Vulliet, Professeur à l’EPFL et CEO de BG Ingénieurs Conseils
En publiant en 1987 son célèbre rapport sur l’état de la planète
« Notre Avenir à Tous », l’ex-Premier ministre norvégien
Gro Harlem Brundtland a réussi à imposer sur la scène politique
internationale la thématique du développement durable.
Plus de vingt ans après, elle confie au magazine BG-21.com sa vision
de la situation actuelle.
« Les ingénieurs ont un rôle clé à jouer »
Laurent Vulliet : Quelle a été votre première réaction lorsque Javier Pérez de Cuéllar, alors Secrétaire général des Nations Unies, vous a demandé en 1983 de travailler sur un programme assurant un développement durable à notre planète pour les années 2000?Gro Harlem Brundtland : Honnêtement, j’étais assez réticente. Ma grande interrogation était de savoir si je pouvais vraiment faire face à un tel défi, à un tel travail. A l’époque, j’étais en Norvège chef de mon parti (ndlr : le parti travailliste) et qui plus est chef du parti de l’opposition. En raison de ces activités, je doutais d’avoir la capacité de m’investir dans une entreprise aussi complexe. Pour me convaincre, Javier Pérez de Cuéllar m’a dit : « Mais vous êtes la seule ministre de l’Environnement à avoir été nommée Premier ministre ! » Je savais qu’il avait raison et que ce
genre d’expérience et d’attitude étaient nécessaires pour occuper ce poste.
L.V. : Aujourd’hui, plus de vingt ans après la présentation de votre rapport « Notre Avenir à Tous », comment jugez-vous l’action de la communauté internationale? G.H.B. : Dans de nombreux domaines, le travail réalisé ces vingt dernières années a été positif. Il existe de vérita-bles signes d’une prise de conscience mondiale. Ainsi, les Etats, même dans les pays en voie de développement et dans les marchés émergents, ont pris des mesures, bien que volontaires et non contraignantes, pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. Le problème, selon moi, demeure que la communauté internationale prend trop de temps pour mettre en place un véritable changement.
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termes de développement durable et les a modifiées. Mais elle a aussi conduit à des résultats positifs. Pour relancer leurs économies, les Etats ont misé sur les technologies vertes. La plupart d’entre eux ont augmenté les finance-ments publics dans ce domaine.
L.V. : Nous, les ingénieurs, travaillons activement pour contribuer au développement durable. Avez-vous un message à nous transmettre?G.H.B. : Nous sommes tous dans le même bateau ! Au-delà des frontières et des professions, tout le monde est concerné par l’avenir de notre planète. Dans ce contexte, les ingénieurs ont un rôle crucial à jouer : ils doivent assurer le développement et l’implémentation de technologies durables, afin que nous puissions aborder l’avenir de manière plus responsable et plus sûre. ■
Une femme engagée
La mobilisation actuelle contre le réchauffement climatique lui doit beau-coup. En publiant en 1987 son célèbre rapport sur l’état de la planète « No-tre Avenir à Tous », Gro Harlem Brundtland a réussi le tour de force de sortir le sujet des cénacles scientifiques pour l’imposer sur la scène politique internationale.Née en 1939 à Oslo, ce médecin de formation a travaillé près de dix ans pour le système de santé publique norvégien. Nommée ministre de l’Environnement en 1974, elle devient en 1981 le plus jeune Premier min-istre de Norvège, à 41 ans, poste qu’elle occupera pendant une décennie.En 1983, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies d’alors, Javier Pérez de Cuéllar, l’invite à créer et à présider la Commission mondi-ale sur l’Environnement et le Développement. En avril 1987, la Commission (plus connue sous le nom de Commission Brundtland) publie son célèbre rapport « Notre Avenir à Tous ». Les recommandations de cette Commis-sion conduisent à la convocation en 1992 à Rio de Janeiro du Sommet de la Terre, ou conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement.En janvier 1998, le Conseil exécutif de l’OMS propose le Dr Brundtland au poste de Directeur général. Le 13 mai 1998, elle est élue par l’Assemblée mondiale de la Santé à ce poste qu’elle occupera jusqu’en 2003. ■
gro harlem brundtland acquiert une notoriété internationale en forgeant et en défendant le concept politique global de « développement durable ».
INFRASTRUCTURES CENTRE D’ENTRAÎNEMENT DES POMPIERS, BALSTHAL, SUISSE
alain bucher, andré staehli et fritz bieri En charge de la sécurité, ils ont su prendre en compte les retours d’expérience des utilisateurs pour le tout nouveau centre d’entraînement de Balsthal.
14 ■ BG 2010
Incendie dans un tunnel. A Balsthal et à Lungern, pompiers et autres services d’intervention de Suisse et d’ailleurs s’exercent pour le cas critique – dans les installations de formation les plus modernes d’Europe.
BG 2010 ■ 15
lutte contre le feu en conditions extrêmes L’expérience et l’intuition sont décisives car, dans un tunnel, il n’existe aucune situation « standard ».
Sauver des vies par visibilité nulle
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Sauver des vies par visibilité nulle
Une épaisse fumée noire s’échappe de l’entrée du tunnel. Les pompiers sont sur place, tout comme la police et
les ambulanciers. Les sirènes hurlent, les lumières clignotent. Les secouristes courent, s’apostrophent, gesticulent. Des blessés titubent, saignent, crient. Tout est sens dessus dessous. Le chef d’intervention des pompiers procède à l’évaluation de la situation. Que s’est-il passé? Une collision frontale entre un camion et un bus, suivie d’un énorme carambolage. Le lieu de l’accident? A en-viron un kilomètre de l’entrée du tunnel. Est-ce que des gens se trouvent encore dans le tunnel? C’est probable. Des parti-cularités? Un liquide inconnu s’est mis à fuir, les survivants présentent des signes d’empoisonnement.
Le commandant doit agir, et agir vite. Car chaque seconde décide de la vie ou
« l’ifa a une importance internationale », déclare son directeur, Urs Kummer.
de formation des sapeurs-pompiers et services d’intervention de Suisse. Il dis-pose depuis début 2010 de deux tunnels
Prévention et in-
tervention sont les
deux faces d’une
même médaille
de la mort. Combien d’hommes envoyer dans le tunnel? Vont-ils pénétrer par la galerie principale ou par les galeries de sécurité? Faut-il sauver d’abord ou com-mencer par éteindre l’incendie? L’heure est à l’expérience. Mais aussi à l’intuition et à la flexibilité, car dans un tunnel, aucune situation ne ressemble à une autre. Le commandant donne des ordres, les hommes se mettent en mouvement
— avec 40 kilos d’équipement sur le dos : casque, vêtements ignifugés, appareil respiratoire, tuyaux, caméra infrarouge, appareils de recherche … Ils savent ce qui les attend : des températures extrêmes et une visibilité réduite à zéro.
Fin de séquence. C’était une mise en scène. Heureusement. Mais ce scénario pourrait tout aussi bien se dérouler ainsi dans la réalité. C’est pourquoi il fait l’ob-jet d’un entraînement à l’IFA, le Centre intercantonal de formation des sapeurs-pompiers. L’IFA est le plus grand centre
d’encadrement. Sa pièce maîtresse est un tunnel routier et ferroviaire combiné, de 260 mètres de long, doté de tronçons à une et à deux voies. Cette installation est équipée de véhicules factices — voi-tures de tourisme et camions, bus et wagons de chemin de fer — qui peuvent être mis en feu au gaz. Cela permet de simuler tous les incidents possibles et imaginables. L’installation compte éga-lement une station de chemin de fer sou-terraine et un parking à plusieurs étages. Le tunnel de Lungern, doté d’une galerie transversale et d’une galerie de sécurité, sert à la formation intensive pour des cas extrêmement difficiles.
Pour la sécurité dans les tunnels, les services de secours chevronnés sont le dernier maillon de la chaîne. Mais la sécu-rité commence plus tôt : au niveau de la prévention et donc de la construction et de l’exploitation du tunnel. Un tunnel sûr est doté d’un système de surveillance et
d’entraînement, à Balsthal et à Lungern, où l’on peut s’exercer de façon réaliste à lutter contre l’incendie dans des installa-tions de trafic souterraines. Celles-ci ont été construites sur mandat de l’Office fé-déral des routes (OFROU) et des Chemins de fer fédéraux (CFF).
L’installation de Balsthal sert prin-cipalement à la formation de base et
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INFRASTRUCTURES CENTRE D’ENTRAÎNEMENT DES POMPIERS
260 40 2mètres de long
tunnels d’en-traînement
kg d’équi-pement
« Recourir suffisamment tôt à des experts en intervention »
Interview d’Urs Kummer
BG : Quelle est l’importance des nouvelles installations de Balsthal et de Lungern pour la sécurité dans les tunnels?Urs Kummer : Des installations d’exer-cice comparables n’existent ni en Suisse, ni à l’étranger. En conséquence, l’IFA — centre de compétences pour l’intervention dans des infrastructures souterraines de transport — a une importance internationale.
BG : Qui utilise ces deux installations?U.K. : Outre les pompiers cantonaux et étrangers, des exploitants de tunnels et des organisations de protection civile utilisent également nos installations.
BG : Les tunnels d’exercice permet-tent de simuler tous les accidents possibles et imaginables. Comment les pompiers s’entraînaient-ils avant?U.K. : Ils s’exerçaient dans les tunnels existants — soit avant leur ouverture, soit durant les travaux de maintenance, d’assainissement ou de transformation. Mais les créneaux horaires disponibles étaient toujours insuffisants pour met-tre au point des scénarios d’accidents réalistes. De même, il n’était pas possible de réaliser de véritables exer-cices de lutte contre l’incendie. Les exercices se déroulaient donc dans un
environnement réel — mais sans le trafic, les flammes ou la fumée.
BG : La construction de tunnels sûrs incombe aux ingénieurs. Lors de la planification, fait-on également appel à des experts en intervention?U.K. : Cela n’est malheureusement pas la règle. Pourtant, si l’on intégrait les besoins des sauveteurs lors de la planification, on pourrait accroître les chances d’intervention. Autre avantage : un tunnel qui permet des interventions efficaces reste fermé moins longtemps en cas d’incident.
BG : Concrètement : quelle contribution pourraient apporter ces experts à l’accroissement de la sécurité dans les tunnels?U.K. : Aujourd’hui, les planificateurs font tout pour construire des tunnels sûrs. Mais ils ne voient pas les choses du même œil que les sauveteurs. Or, il est généralement possible d’apporter des plus considérables pour faciliter les inter-ventions, moyennant des coûts minimes. Par exemple, des accès supplémentaires ou des cloisonnements peuvent valoir de l’or en cas de problème. Les maîtres d’ouvrage et les ingénieurs seraient donc bien avisés de recourir suffisamment tôt à des experts en intervention. ■
Les forces d’intervention devraient
être sollicitées dès la planification
des installations de tunnels.
d’alerte précoce, dispose de niches de sécurité, d’issues de secours, de trappes d’aspiration de fumée et d’équipements de lutte contre l’incendie. En outre, il possède un concept de sécurité conte-nant des instructions claires à suivre en cas d’incident, et un personnel de sécurité dûment formé. Dans tous ces domaines, BG offre aux constructeurs et aux exploitants de tunnels un soutien ap-profondi — depuis la planification jusqu’à l’exploitation du tunnel, en passant par sa construction.
Prévention et intervention sont les deux faces d’une même médaille. Lorsqu’elles se rencontrent, leur conju-gaison permet d’accroître massivement la sécurité dans les tunnels. C’est le cas dans le tunnel d’entraînement de Bals-thal. L’approvisionnement en énergie, la ventilation, les installations électriques, l’automation et l’informatique de l’instal-lation sortent de chez BG. ■
BG 2010 ■ 17
Compétence clé : la sécurité dans les tunnels
La sécurité dans les tunnels est l’une des compétences clés de BG, qui a notamment alimenté les projets suivants : Tunnel Maurice Lemaire : assainissement du plus long tunnel routier de France, Tunnel de base du Lötschberg : de l’étude préalable à la mise en service, Tunnel Monaco A500 : assainissement total, Tunnel de Glion : assainissement total du tunnel autoroutier sur l’A9. ■
INTERvIEw INFRASTRUCTURES
check-up du patient Cet ouvrage de plus de 100 ans d’âge a subi un bilan médical complet avant que le bon traitement puisse être prescrit.
C’est un joyau, mais que l’âge a affaibli : le pont Adolphe à Luxembourg a besoin de l’intervention de spécialistes pour retrouver sa jeunesse. Jean-Luc Palle, de Tonello Ingénieurs Conseils, est chargé de définir la thérapie qui va lui redonner vie.
SOS médecin
des ponts
18 ■ BG 2010
SOS médecin
des ponts
INFRASTRUCTURES PONT ADOLPHE, LUxEMBOURG
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Un monument et un emblème
Longtemps détenteur du record de portée pour un ouvrage à arches en pierre, le pont Adolphe a été construit de 1900 à 1903 sur les plans de l’ingénieur français Paul Séjourné (1851–1939). Egalement appelé Nei Bréck (nouveau pont), cet ouvrage est non seulement un monument à l’art de l’ingénieur, mais aussi un emblème marquant de la ville de Luxembourg – et une partie de l’important axe de circulation entre le quartier de la gare et la ville haute. Cette dernière, avec ses anciennes fortifications, a le statut de patrimoine mondial de l’UNESCO. ■
Q uelle est la cause de la mala-die? Jean-Luc Palle a étudié en profondeur l’anamnèse, c’est-à-dire l’histoire du patient : « Il
existe beaucoup de raisons possibles. Mais l’essentiel est que nous trouvions une solution ». Cet ingénieur de 46 ans dirige le projet qui a pour but de sauver le malade : il travaille chez Tonello Ingé-nieurs Conseils, une filiale du groupe BG basée à Aix-les-Bains. Tout comme le médecin-chef d’un hôpital, il coordonne le travail des spécialistes et fait procéder aux analyses et examens requis avant de formuler ses recommandations. Son ob-jectif : la guérison totale du malade. Et le pronostic est bon.
Le patient est un ouvrage plus que centenaire. Le pont Adolphe, qui franchit l’idyllique vallée de la Pétrusse au cœur de la ville de Luxembourg, est en effet
malade de l’intérieur. En 1995, on a dé-couvert des fissures dans ses deux arches centrales, maçonnées en trois couches de blocs de grès. Des signes de vieillissement qu’il convenait de surveiller et maîtriser. En 2004, les arches ont été consolidées par un système provisoire de conforte-ment constitué de 258 barres représen-tant un serrage global de 20 000 tonnes. Mais en février 2005, une barre a cédé et est tombée au fond de la vallée : dès lors, une solution durable s’imposait.
C’est alors qu’est intervenu le « Doc-teur Tonello », autrement dit Jean-Luc Palle et son équipe. Pour le compte du Grand-Duché du Luxembourg, client et maître de l’ouvrage, il pilote les études pour la remise en état du pont Adolphe. Ce mandat a été étendu en 2008 ; la pha-se actuelle est celle de l’avant-projet, qui aboutira ensuite à la réhabilitation propre-ment dite. A terme, les arches du pont se-
ront confortées durablement et l’ouvrage sera apte à répondre aux charges du tra-fic actuel. A l’avenir, un tram empruntera probablement le pont Adolphe.
Pour déterminer le bon protocole de soins, l’équipe de Tonello Ingénieurs Conseils a dû engager une campagne d’investigations ciblées. Par ailleurs, l’ouvrage est équipé de capteurs installés à l’intérieur et au-dessus des arches per-mettant un suivi des micromouvements internes en temps quasi réel. L’analyse des mesures de ces capteurs, réalisée par BG, montre l’efficacité du confortement provisoire. La situation permet donc de s’abstenir de mesures d’urgence. Mais une réhabilitation durable est nécessaire.
Le patient subit un véritable bilan médical, radiographies, prélèvements d’échantillons, examens endoscopiques, permettant de prescrire le traitement adéquat. Les médecins ont ainsi pénétré les arches à l’aide de géoradars, de ca-rottages et de mini-caméras. Ensuite, ils ont envoyé de l’eau sous pression dans les fissures des arches afin d’obtenir des renseignements sur la porosité de la maçonnerie. A l’issue de quelques tests, un matériau d’injection a été sélectionné pour combler les fissures de façon opti-male. Toutefois, l’ouvrage ne retrouvera sa jeunesse que par la suite, grâce à la mise en œuvre d’un réseau d’armatures pérennes et à la construction d’un nou-veau tablier, qui doit être élargi.
La réhabilitation ne va d’ailleurs pratiquement pas modifier l’aspect du pont Adolphe, qui continuera encore longtemps à enchanter les Luxembour-geois autant que les touristes. Jean-Luc Palle : « Pour moi, c’est un honneur et un challenge de pouvoir collaborer au sau-vetage de ce prestigieux monument ». ■ axe de circulation à la longue histoire.
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154 42 107mètres de longueur
ans d’âgemètres au-dessus de la vallée
Les médecins ont
pénétré les arches
à l’aide de géora-
dars, de carottages
et de mini-caméras
l’équipe œuvrant à la réhabilitation du pont Adolphe : Jean-Luc Palle, Adonis Velghe, Bertrand Deléard et Mathieu Dupanloup.
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La montagne est bienveillante, mais le contexte complique tout : durant la construction du tunnel de Serrières au bord du lac de Neuchâtel, une bonne coordination est essentielle. C’est la tâche de l’ingénieur J.-F. Vullioud.
De l’huile pour les constructeurs de tunnels
Avec un fracas retentissant, la tête rotative de la haveuse abat la roche, centimètre par centimètre, à raison de quel-
ques mètres par jour. « La montagne est solide », hurle Jean-François Vullioud. Mais de minces fissures dans le calcaire jaune de Hauterive rappellent qu’il est probable que des cavités karstiques remplies de matériau meuble se vident dans le tunnel. Et la surface n’est pas bien loin! A peine quelques mètres de roche séparent le chantier du tunnel des fondations des maisons !
Mais la montagne est bienveillante, et la construction des deux tubes du tunnel qui va contourner Serrières est relativement simple sur le plan techni-que, même si le chantier est situé en partie plus bas que le niveau du lac de Neuchâtel tout proche. L’ingénieur Jean-François Vullioud explique : « L’eau
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une équipe bien rodée Francisco Serrano, Jean-François Vullioud, Philippe Chopard et Cyril De Vaux apportent chacun leurs compétences à la bonne réalisation du projet.
INFRASTRUCTURES TUNNEL D’évITEMENT DE SERRIÈRES
De l’huile pour les constructeurs de tunnels
Le dernier gouletd’étranglement saute
L’évitement de Serrières achèvera le dernier tronçon manquant de l’auto-route A5 entre Yverdon-les-Bains (canton de Vaud) et Bienne (canton de Berne). L’objectif est la séparation logique du trafic de transit et du tra-fic local, qui empruntent aujourd’hui le même tracé. Cela passe par la construction d’une autoroute d’évi-tement – deux tubes en tunnel avec des portails en tranchées couvertes à chaque extrémité. L’ancienne chaus-sée passera au statut exclusif de route cantonale 5. Ainsi, la « barrière » entre les zones résidentielles et les rives du lac deviendra perméable. La qualité de vie dans cette zone fortement uti-lisée aux portes de Neuchâtel en sera sensiblement améliorée. ■
espaces exigus La construction du tunnel d’évitement de Serrières est avant tout un défi logistique.
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pourrait pénétrer jusque dans le tunnel par des failles, mais les endroits perméa-bles pourraient alors être obturés sans problème ». D’autres choses l’inquiètent davantage : « Ce qui sera délicat, ce sont les moments où nous dévierons le tra-fic. Quelques défis assez sportifs nous attendent encore ».
Voilà qui nous amène aux difficultés de ce grand chantier : manque de place, trafic dense, environnement urbain. En-tre le lac et les pentes raides se pressent une ligne de tram, un chemin piéton et une route à quatre voies, qui est à la fois autoroute et route cantonale. A cela s’ajoutent des voies de desserte locale pour la zone industrielle et le quartier résidentiel situés sur le versant de la montagne. On enregistre ici près de 45 000 véhicules par jour, 4500 aux heures de pointe. Le tunnel de contour-nement éliminera le goulet d’étrangle-
ment dès la fin de 2013, mais d’ici là, il faudra que le trafic puisse circuler sans gêne. Au niveau des deux portails, la route à quatre voies a dû être déviée. Malgré tout, elle ne passe qu’à quelques centimètres du chantier.
Le manque de place et la densité d’utilisation exigent une planification et une logistique minutieuses du chantier. BG fait partie du consortium auquel le maître d’ouvrage, le canton de Neuchâ-tel, a confié notamment la direction lo-cale des travaux. Jean-François Vullioud explique sa mission : « Je coordonne les travaux des entrepreneurs, je planifie, pilote, surveille ». Le contrôle porte sur la qualité des travaux, le respect du concept de sécurité, ainsi que des délais et des coûts. L’ingénieur est en contact permanent avec toutes les parties pre-nantes, discute des plans d’exécution et des concepts d’intervention – le plus
souvent en bilatéral, mais aussi lors de réunions régulières destinées à échan-ger les informations et à résoudre les problèmes. Le mandat inclut également la gestion des matériaux excavés et l’encadrement des riverains. Vullioud : « Nous planifions les travaux de manière à ce que la population subisse le moins de gêne possible. Et nous informons aussi bien que nous le pouvons ». Néan-moins, les questions et les plaintes ne peuvent être totalement évitées.
Le directeur des travaux sur place est-il donc un chef d’orchestre qui fait marcher ses troupes à la baguette? Jean-François Vullioud s’en défend avec modestie : « Je ne suis qu’une personne parmi de nom-breuses autres qui assument une part de responsabilité dans ce grand projet. Ce chantier est comme un moteur complexe. Parfois, j’y mets quelques gouttes d’huile pour qu’il tourne bien ». ■
330 000 1730 800m3 excavés mètres
de tunnelmètres de nouveau tronçon
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INFRASTRUCTURES LIGNE FERROvIAIRE GAUTRAIN, AFRIQUE DU SUD
dans la région en plein essor de johannesburg La réalisation du projet Gautrain constitue une étape décisive dans le développement des transports publics.
La construction de la ligne ferroviaire Gautrain entre Pretoria, Johannesburg et l’aéroport international OR Tambo fait franchir à l’Afrique du Sud une étape décisive en matière de transports publics. Et constitue pour Xavier Guigas, ingénieur chez BG, un sacré défi qui lui offre de nouvelles expériences.
Mission délicate en terre inconnue
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La « nation arc-en-ciel » est en plein essor
La République d’Afrique du Sud est un Etat plurinational de 49 millions d’habitants (dont près de 80 pour cent de Noirs et à pei-ne 10 pour cent de Blancs) qui ne compte pas moins de onze lan-gues officielles. Depuis la suppression définitive de l’apartheid en 1994, ce pays surnommé la « nation arc-en-ciel » a quitté l’iso-lement international dans lequel il se trouvait, pour entamer un développement fulgurant. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud est la première puissance économique du continent ; la seule province de Gauteng, qui dénombre plus de 9 millions d’habitants, réalise près de 9 pour cent du produit national brut de l’Afrique. Mais les problèmes sociaux restent immenses ; la misère, le SIDA et la criminalité marquent le quotidien de nombreuses personnes dans les townships des grands centres urbains. ■
Voyager de Lausanne à Johan-nesburg, c’est pratiquement franchir la moitié du globe, mais pour Xavier Guigas, ce
vol de onze heures est devenu une habitude. Depuis 2004, il s’est rendu en Afrique du Sud plus d’une vingtaine de fois, parfois pour une journée, par-fois pour deux semaines : « Le soir, on monte dans l’avion, et le matin on arrive sur place plus ou moins reposé, prêt à aller travailler ». Xavier Guigas mène donc en quelque sorte une existence de pendulaire à l’échelle intercontinentale. Son travail l’oblige à se rendre réguliè-rement à l’autre bout du monde pour faire avancer « son » projet : Gautrain.
Cet ingénieur de 42 ans est le chef d’un projet pour lequel BG a été man-daté par le consortium international Bombela piloté par Bouygues. Avec Gautrain, la nouvelle ligne ferroviaire en forme de Y qui relie Pretoria, Jo-hannesburg et l’aéroport OR Tambo, la province de Gauteng veut améliorer durablement la mobilité dans cette énorme conurbation. Après sa mise en service intégrale fin 2010, ce train de trafic local capable de circuler à 180 km/h redistribuera les énormes flux de pendulaires, en supprimant près de 600 000 kilomètres de trafic voiture par jour. Il devrait avoir des retombées positives sur le développement éco-nomique. Le coût de ce mégaprojet, réalisé par Bombela pour la province dans le cadre d’un partenariat public-privé, avoisine les CHF 3 milliards (soit E 2 milliards).
Pour ce projet, la mission de Xavier Guigas et de son équipe est centrale : ils sont responsables de la sécurité sur tout le tronçon et en particulier sur son segment souterrain (15 km), ventilation des tunnels comprise. Le concept de sécurité inclut les étapes de prévention, limitation des dommages, évacuation, sauvetage et formation — c’est-à-dire des aspects relevant à la fois de la construction et de l’exploitation. L’incendie d’un train ou une collision sont les événements les plus graves auxquels ce concept doit apporter des réponses. En cas d’accident sur le segment souterrain de la ligne, qui peut aller jusqu’à cent mètres de pro-
fondeur, la vie de plusieurs centaines de personnes dépend de la qualité de la protection offerte par les espaces de secours, de l’efficacité d’aspiration des fumées assurée par la ventilation et de la rapidité avec laquelle pompiers et secouristes pénètrent dans le puits de sauvetage le plus proche pour évacuer les personnes.
Ce ne sont pas les aspects techni-ques de ce grand projet qui ont consti-tué le principal défi pour Xavier Guigas : « Ce qui était surtout exigeant, c’était de s’intégrer dans un environnement complexe ». Plus concrètement : « En Afrique du Sud, il n’existe pas de tron-çons ferroviaires souterrains compa-rables. Pour les pouvoirs publics et les services de secours, la problématique était nouvelle ». Il ajoute qu’un travail d’explication et de persuasion important a dû être effectué pour que soit accep-tée l’application stricte des rigoureuses normes de sécurité européennes.
Xavier Guigas reconnaît n’avoir pas encore vu grand-chose du pays. Bien sûr, il a été frappé par les diffé-rences sociales, les contrastes entre le scintillement du centre-ville de Johannesburg et les bidonvilles à dix kilomètres de là. Mais l’Afrique du Sud a bien autre chose à offrir : « Mon travail sur Gautrain s’achève aux alentours de 2011. Plus tard, je reviendrai peut-être ici passer des vacances et découvrir le pays ou pour travailler sur un autre projet sud-africain … » ■
depuis l’autre côté du globe Xavier Guigas (en haut) reste à portée de ses collègues Philippe Pons et Alan Weatherill.
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100 000 3 15voyageurs par jour
kilomètres de tunnels
stations souterraines
Le bureau d’ingénieurs ARP André Rotzetter + Partner SA de Zoug, a rejoint le groupe BG en novembre 2009. Pour son directeur André Rotzetter, cette décision a été capitale – sur le plan personnel comme sur le plan stratégique.
« BG est pour nous le partenaire idéal »
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BG : André Rotzetter, vous avez amené votre entreprise dans le giron du groupe BG. Pourquoi?André Rotzetter : Il y a vingt ans déjà, je me suis promis de régler à temps l’avenir de mon entreprise. A l’époque, je ne voulais pas attendre au-delà de mes 55 ans. Je me suis tenu à cette résolution. BG est pour nous le partenaire idéal, parce que nous avons une culture d’entreprise similaire et que nous nous complétons parfaitement, tant sur le plan des compétences que du point de vuegéographique. Notre analyse a montré que nos deux entreprises s’emboîtent comme les pièces d’un puzzle.
BG : Comment vos collaboratrices et vos collaborateurs ont-ils réagi à cette décision?A.R. : Mon père disait toujours : « La manière de commencer est importante, mais c’est sur la manière
de terminer qu’on est jugé ». Pour les collaboratrices et les collaborateurs d’ARP, il ne fait pas l’ombre d’un doute que nous avons pris une décision responsable qui assure l’avenir de l’entreprise à long terme.
BG : Lorsque deux entreprises rentables s’associent, c’est pour des raisons stratégiques. Quels sont les objectifs que vous poursuivez?A.R. : En rejoignant le groupe BG, nous renforçons notre position sur le marché. En Suisse, nous faisons désormais par-tie des grands de la branche, et nous voulons poursuivre notre croissance. Pour cela, nous devons répondre au mieux aux besoins de notre clientèle.
BG : Qu’est-ce que BG et ARP peuvent mieux faire ensemble que chacune isolément? A.R. : L’avenir appartient aux entreprises qui sont en mesure
de proposer toute la gamme des prestations. Ensemble, nous le pouvons — sur le plan tant technique que géographique. Nous sommes implantés en Suisse romande et en Suisse alémanique et, en regroupant nos compétences, nous pouvons couvrir l’intégralité de la palette de services de notre métier d’ingénierie-conseil. L’avantage pour nos clients, c’est qu’ils n’ont qu’un seul interlocuteur et une personne responsable pour toutes leurs questions.
BG : Vous avez été propriétaire et directeur d’ARP. Avez-vous du mal à ne plus être seul maître à bord?A.R. : C’est plus facile que je ne le pensais. Peut-être cela s’explique-t-il par le fait que je n’ai jamais été un dirigeant au sens traditionnel du terme. L’entreprise m’appartenait, mais nous avons toujours privilégié
Interview avec André Rotzetter pour BG-21.com
INTERvIEw ANDRé ROTzETTER, ARP
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à la fois bureau et galerie Entrepreneur, André Rotzetter est aussi artiste : pendant son temps libre, il se consacre à la peinture.
une structure faiblement hiérarchisée et des responsabilités largement distribuées. C’est tout à fait similaire chez BG. C’est pourquoi je m’y sens aussi bien. A cela s’ajoute que, sous le toit du groupe BG, nous jouissons d’une grande autonomie. Le nom ARP ne va pas disparaître du marché.
BG : BG vient de Suisse romande, ARP de Suisse alémanique. Comment ces deux cultures s’accordent-elles?A.R. : Je vis la rencontre de cultures différentes comme un enrichissement. Une soupe a meilleur goût quand elle n’est pas seulement salée, mais aussi enrichie par toutes sortes d’herbes aromatiques. Si nous nous rencontrons dans la tolérance, si nous voyons nos différences comme un défi qui nous permet de nous dépasser, alors la coexistence de ces deux cultures fera la force du groupe BG. Le succès du modèle suisse nous montre le chemin. ■
ARP en bref
Fondée en 1957, ARP André Rotzetter + Partner SA a son siège à Baar (ZG) et des succursales à Schwyz et à Zurich. La société, qui emploie quelque cent personnes, est active dans les domaines des ouvrages d’art, travaux de fondation, structures et rénovation du bâti ainsi que des infrastructu-res de transport et de gestion des eaux. Depuis novembre 2009, ARP fait partie du groupe BG.
Projets de référence : Complexe sportif de l’Allmend à Lucerne, Patinoire de Zoug, Jonctions autoroutières de Rothenburg et d’Emmen (LU) sur l’autoroute A2, Assainissement du barrage sur la Reuss avec réaménage-ment écologique (ZG). ■
en savoir plus www.arpinfo.ch
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marion bourgeois, 26 ans, a étudié l’ingénierie de l’environnement à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. En 2005, elle est entrée chez BG comme stagiaire. Aujourd’hui, elle est ingénieure de projet et travaille au projet Rhône 3 surtout dans le domaine des simula-tions, des calculs hydrauliques et de la cartographie.
khalid essyad, 45 ans, a étudié l’hydraulique à Grenoble. Après cinq ans comme assistant à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, il est entré chez BG en 1996 comme spécialiste de l’hydraulique. Il est l’un des concepteurs du projet Rhône 3, la tête pensante qui trouve de bonnes solutions.
ENvIRONNEMENT TROISIÈME CORRECTION DU RHÔNE, SUISSE
La troisième correction du Rhône est un projet unique en son genre. Marion Bourgeois et Khalid Essyad de BG travaillent avec engagement à sa réalisation. Entretien sur les dimensions du projet et la vision des ingénieurs.
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un projet de siècle La troisième correction du Rhône doit équiper le fleuve pour l’avenir.
« Rhône 3 est un projet gigantesque »
« Rhône 3 est un projet gigantesque »
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ble. Par exemple, nous avons démontré comment l’on pouvait revitaliser les forêts alluviales ou intégrer la formation d’un delta dans le projet. Aujourd’hui, ces aspects sont devenus des objectifs importants.M.B. : Il est également intéressant de voir que certains choix de variantes tombent très vite, alors que d’autres prennent beaucoup de temps. Mais cela n’est pas directement en rapport avec les solutions : si la proposition est convaincante et réfléchie, elle est rapi-dement acceptée. Sinon, c’est que ce n’était pas encore la solution optimale. K.E. : Exact, et il est de notre devoir d’élaborer des solutions optimales. Après tout, le projet touche une région tout entière et sa population.
BG : Marion Bourgeois, j’ai lu que vous aviez rédigé votre mémoire de fin d’études sur la troisième correction du Rhône. Quel âge aurez-vous quand le projet sera achevé?M.B. : Le projet doit être achevé vers 2040. En calculant bien, je pense que je serai encore en activité. Mais il se pourrait que je ne sois pas loin de penser à ma retraite …K.E. : Pour moi, les choses se présen-tent bien sûr de façon plus critique. Mais l’achèvement du projet n’est pas aussi décisif que cela. En tout cas, je serai encore là lorsque les éléments centraux seront mis en œuvre. J’attends cela avec plaisir.
BG : Pensez-vous que nos descen-dants seront fiers des mesures qui vont être réalisées?K.E. : Je souhaiterais qu’ils n’en aient même pas conscience. Le nouveau
Rhône doit s’intégrer naturellement dans la plaine, pour que l’on ait l’impression qu’il en a toujours été ainsi.
BG : Dans quel sens la gestion des eaux fluviales va-t-elle évoluer à l’avenir?M.B.: C’est sûr, les objectifs évoluent. C’est pour cela que le projet Rhône 3 prévoit des phases de révision tous les 10 ans. Mais je suis convaincue que l’approche intégrée — qui rassemble dans la planification tous les aspects touchant à un cours d’eau — est la bonne solution et le restera.K.E.: De manière générale, les ingénieurs doivent s’ouvrir davantage aux demandes et remarques des sources les plus diverses. Nous travaillons sur l’eau, ce qui montre déjà que nous devons faire preuve de flexibilité. BG l’a compris très tôt. Cela fait des années que nous travaillons en équipes interdisciplinaires. ■
BG : Khalid Essyad, Marion Bourgeois : quand êtes-vous allés pour la dernière fois au bord du Rhône?Khalid Essyad : Il y a quelques semaines, pour me faire une idée d’ensemble de l’état des mesures d’urgence pour la protection contre les crues. Marion Bourgeois : Ce matin ! J’habite à Villeneuve — j’ai une vue directe sur le Rhône.
BG : Quelles sont pour vous deux les particularités du projet Rhône 3?M.B. : C’est un projet gigantesque. Les mesures portent sur 160 kilomètres de fleuve, du Haut-Valais au Lac Léman. De plus, le Rhône n’est pas n’importe quel fleuve, c’est l’artère vitale de toute une région.K.E. : C’est aussi un projet ambitieux. Le but est d’aménager le Rhône de manière à éviter la mise en danger tant des personnes que des biens, tout en continuant à répondre à l’ensemble des exigences économiques, environnementales et sociétales.
BG : Avez-vous une vision concrète, un objectif que vous voulez atteindre?K.E. : Oui, nous voulons développer une solution fondée et réfléchie. Dans l’élaboration du projet, nous tenons compte non seulement de l’hydraulique, mais aussi de toutes les questions qui se posent autour de ce fleuve.M.B. : D’ailleurs, nous ne retenons pas nécessairement la solution technique la plus évidente, mais celle qui s’intègre le mieux à l’ensemble, c’est-à-dire qui répond aux exigences et tient compte de la réalité du terrain. K.E. : Pour moi, il est également impor-tant de ne pas faire les choses à moitié. Les objectifs restent inchangés, et nous nous y tenons, même si nous rencon-trons des difficultés. Nous intégrons ces difficultés et nous poursuivons l’élaboration du projet en conséquence.
BG : Comment caractériseriez-vous le projet Rhône 3? A-t-il quelque chose de typique? K.E. : Assurément, le projet présente certaines particularités : il se développe sur la base d’objectifs fixés au préala-
« Nous nous en
tenons aux
objectifs, même si
nous rencontrons
des difficultés »
ENvIRONNEMENT TROISIÈME CORRECTION DU RHÔNE
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Projet général de troisième correction du RhôneBut principal : Protection contre les crues, compte tenu de tous les facteurs et intérêts pertinents. Mandant : Organisation de projet Rhône 3, assumée par les cantons du Valais et de Vaud. Tâches de BG : Conception d’ensemble, hydrau-lique et cartographie dans le cadre du consortium GR3. Durée du pro-jet : De 1993 à 2040. Etat du projet : Le projet général est soumis pour approbation aux cantons. Des me-sures d’urgence destinées à proté-ger contre les crues sont déjà en cours de mise en œuvre. ■en savoir plus www.vs.ch/rhone
vue d’ensemble et maîtrise du détail Marion Bourgeois et Khalid Essyad apportent l’expérience d’autres grands projets.
croquis de projets comme base de discussion Faire correctement les choses est crucial.
78 47 35communes dans deux cantons
ans de durée
bureaux d’ingénieurs participants
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Les plus petits collaborateurs de la STEP
des collaborateurs indispensables Dans la STEP de la région d’Interlaken, des milliards de bactéries retirent de l’eau les substances polluantes.
La station d’épuration des eaux usées (STEP) de la région d’Interlaken emploie des micro-spécialistes hautement qualifiés : des myriades de bactéries chargées de rendre à l’eau sa pureté naturelle. C’est grâce à BG que ces travailleurs – invisibles à l’œil nu – bénéficient de conditions de travail idéales.
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Cycle de l’azote
ENvIRONNEMENT STATION D’éPURATION DES EAUx USéES, RéGION D’INTERLAKEN
Les plus petits collaborateurs de la STEP
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Du papier toilette, des spaghettis, des matières fécales, des sacs en plastique, du sable et de l’huile nagent dans le brouet qui
alimente la STEP de la région d’Interlaken tel un ruisseau enterré. Toute la région y déverse ses eaux usées. La station d’épuration a peu de problèmes avec les gros déchets, qui sont retirés grâce à des dégrilleurs, des bassins de décantation et des tuyaux d’aspiration. Ce qui est bien plus difficile à éliminer, ce sont les subs-tances dissoutes : protéines, graisses, médicaments, détergents, ammonium et autres. Celles-ci doivent être séparées de l’eau au terme d’un travail minutieux et précis, assuré par les plus petits collabo-rateurs de la STEP : les bactéries.
« Cela ne marcherait pas sans bacté-ries. Ce sont elles qui fournissent l’essen-tiel du travail dans la STEP », explique le Dr. Thomas Haltmeier, responsable du di-mensionnement de l’installation chez BG.
La nourriture pour ces minuscules col-laborateurs existe en quantité plus que suffisante dans les eaux usées. Les bac-téries prospèrent et se multiplient, mais deviennent rapidement paresseuses. « L’aliment favori du Sphaerotilus natans par exemple, c’est le sucre. Ce n’est que lorsque le sucre vient à manquer qu’il se met à manger autre chose ». L’Es-cherichia coli et les streptocoques sont omnivores — mais eux aussi deviennent paresseux lorsque l’offre est abondante. « Nous devons inciter les bactéries à manger d’autres aliments. C’est ce que nous faisons en réduisant leur nourri-ture dans certaines zones du bassin ». Si l’offre se raréfie, les bactéries se tournent vers la nourriture plus diffici-lement accessible et absorbent d’autres substances à éliminer.
L’ammonium constitue un grand défi pour toutes les STEP. Cette substance excrétée par l’urine humaine et animale est toxique pour les poissons. Si de
Assainissement complet de la STEP
La STEP de la région d’Interlaken nettoie en moyenne 10 000 mètres cubes d’eaux usées par jour. Treize communes y sont raccordées à ce jour. Une fois épurées, les eaux usées sont dé-versées dans le lac de Thoune. Cette station d’épuration, aux dimensions relativement modestes, ne parvenait plus à satis-faire en permanence les conditions de déversement, si bien qu’elle fait désormais l’objet d’un assainissement approfondi : elle bénéficie d’une rénovation au niveau biologique et d’une amélioration sur le plan de la dégradation de l’ammonium. La nouveauté, ce sont les plaquettes en plastique — à la surface semblable à du textile — disposées dans l’eau pour servir de supports aux bactéries nitrifiantes. ■
l’eau mélangée à de l’ammonium est déversée dans un cours d’eau, cela a des conséquences fatales. L’ammonium n’est pas dégradé par les bactéries cou-rantes. Mais il en existe d’autres qui en ont fait leur spécialité : le Nitrosomonas et le Nitrobacter. Le Nitrosomonas se nourrit exclusivement d’ammonium et le transforme en nitrite. Arrive ensuite le Nitrobacter, qui transforme le nitrite en nitrate. Ces spécialistes sont plutôt rares et exigeants : ils adorent la chaleur, ont besoin d’oxygène et aiment vivre en sur-face. C’est pourquoi la STEP de la région d’Interlaken va désormais offrir à ces spécialistes des dizaines de milliers de plaquettes en plastique disposées dans l’eau afin de les héberger dignement.
Une fois que ces deux spécialistes ont fait le plus gros travail de dégradation de l’ammonium, c’est aux généralistes d’intervenir : ils transforment le nitrate provenant de l’ammonium en azote, une substance sans danger. Mais ils ne le font pas spontanément : ce n’est que lorsque l’eau ne contient plus d’oxygène qu’ils vont rechercher dans le nitrate les molécules d’oxygène dont ils ont besoin, et c’est ainsi qu’ils dissolvent le composé conformément au but recherché. « Aussi, il est important de ne pas aérer certaines parties du bassin ». Si le système est bien conçu et fonctionne convenablement, même une substance difficile telle que l’ammonium finira par être presque intégralement éliminée de l’eau. « Les bactéries fournissent un travail incroya-ble : l’eau qui ressort à la fin de ce net-toyage biologique peut être rejetée sans problème dans les cours d’eau », déclare Thomas Haltmeier avec conviction. ■
« Les bactéries
fournissent l’essen-
tiel du travail »
passionnés par l’infiniment petit Thomas Haltmeier et Raphaël Casazza « savent parler » aux bactéries.
10 000 13m3 d’eaux usées traitées au quotidien
communes raccordées
10millions de bactéries par litre
climatisation par l’eau de la seine Les immeubles de bureaux du quartier de la Défense à Paris sont efficacement refroidis par échange thermique, dans le respect de l’environnement.
A Paris, dans le quartier de la Défense, les immeubles de bureaux sont refroidis grâce à l’eau de la Seine. Pour éviter toute surchauffe, BG a contribué à la réalisation d’une station de pompage protégée contre les crues.L’exiguïté de la place disponible a nécessité, dès la conception, que les ingénieurs responsables sachent garder la tête froide.
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Garder à tout
moment la tête froide
ENvIRONNEMENT STATION DE POMPAGE POUR CLIMATISATION DE BUREAUx, PARIS
Garder à tout
moment la tête froide
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Situé à l’ouest de Paris, le quar-tier de la Défense passe pour être la plus grande ville de bureaux d’Europe. C’est une
zone de 160 hectares qui compte trois millions de mètres carrés de bureaux. Quatorze des vingt plus grandes entre-prises françaises y ont leur siège. Situé dans le prolongement des Champs- Elysées, ce quartier est caractérisé par son nombre élevé de gratte-ciel. Ceux-ci accueillent la très grande majorité des 170 000 personnes qui travaillent à la Défense.
La climatisation des immeubles de bureaux exige de grandes quantités d’énergie. La Société Urbaine de Cli-matisation, filiale de Dalkia, spécialisée dans la production de froid selon une technique qui ménage l’environnement, utilise l’eau de la Seine qui coule au pied de la Défense pour refroidir les groupes de froid alimentant le réseau d’eau gla-cée. Une étude a montré que la station de pompage actuelle, mise en service à cet effet en 1992, serait totalement inondée en cas de crue moyenne. Les pompes ne pourraient plus fonctionner, ce qui aurait les effets que l’on imagine sur les installations de climatisation des bureaux voisins.
Il s’agissait donc de trouver une nou-velle solution permettant aux employés des bureaux concernés de continuer à travailler à des températures agréables même si la Seine venait à sortir de son lit. Après les études de faisabilité, BG a réalisé les études de conception et éga-lement assuré le suivi de la réalisation du projet. Le Groupe a notamment as-sumé la direction des travaux d’exécu-tion et participé de façon déterminante à la planification détaillée. Lors de la réalisation de la station de pompage, l’exiguïté de la place disponible s’est révélée être un véritable casse-tête. Entre la station de pompage et la Seine, des milliers de véhicules circulent tous les jours sur le quai Paul Doumer. De même, la rue du Général Audran et la route nationale 187 passent à proximité immédiate du chantier. Les gratte-ciel de la Défense dressent leur silhouette à quelques mètres à peine de là.
L’accès limité au chantier a exigé de garder la tête froide pour planifier les
diverses étapes d’intervention. Avant les travaux de terrassement, une par-tie des conduites d’eau de la station de pompage déjà présentes a dû être déplacée. Une fois les parois latérales et le sol de la nouvelle station réalisés, l’amenée de la Seine a pu être créée. Mais en raison de la présence du quai Paul Doumer au bord de la rive, la prise d’eau (dotée d'une grille empêchant le passage des corps flottants les plus volumineux) n’a pu être construite à partir de la terre ferme. Il a donc fallu isoler le chantier et charger sur une péniche tous les matériaux et les machines de construction nécessaires. L’eau de la Seine arrive dans la station de pompage via une conduite d’amenée de 60 mètres de long et d’un diamètre intérieur de 1,60 mètre, réalisée par un micro-tunnelier. Les résidus, issus de filtrations automatiques successives de l’eau, sont périodiquement transportés à la surface à l’aide d’une plateforme élévatrice. Au total, cinq pompes d’un débit maximum de 12 000 m3/h envoient l’eau sur les échangeurs de chaleur se trouvant quelque 600 mètres plus loin. Les installations électriques ont été logées dans un bâtiment proche situé en surface, au-dessus du niveau de crue centennale. Ainsi, les pompes peuvent fonctionner sans problème, même en cas de crue de la Seine.
Depuis la réception des travaux, le maître d’ouvrage dispose d’une instal-lation de secours performante. ■
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température maîtrisée Alexis Pourprix et Maxime Bouyer entourent Jean-Luc Sergent du Centre Réseaux et Pôles Urbains chez Dalkia.
fonctionnement sans faille même en cas de crue.
Fiabilité garantie même en cas de crue
La Société Urbaine de Climatisation a chargé l’entreprise canalE — qui fait partie du groupe BG depuis 2007 — de réa-liser les études d’avant-projet. Deux axes techniques ont été retenus pour assurer le fonctionnement de la nouvelle station de pompage en cas de crue : positionner les installations élec-triques au-dessus du niveau d’une crue centennale et utiliser une technologie de pompes dites immergées. Outre la concep-tion et la planification des travaux dans un endroit exigu, BG a commandé, suivi la mise en place et réalisé les tests de bon fonctionnement des principaux éléments de la station (pom-pes, grilles et plateforme élévatrice). ■
12 000 60 3m3/h : débit de 5 pompes
millions de m2 de bureaux
m de long pourla conduite d’amenée
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BÂTIMENT ROLEx LEARNING CENTER, éCOLE POLYTECHNIQUE FéDéRALE, LAUSANNE
spécialistes en structures Michel Capron explique combien la qualité du travail de l'équipe est un élément décisif dans la réussite d'un projet. Ici, aux côtés de Nicolas Robadey, Delphine Chou et Benjamin Bastard.
Les experts assuraient que l’ouvrage ne pourrait pas être construit. Mais le Rolex Learning Center se dresse bel et bien sur le campus de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. C’est Michel Capron et son équipe qui en ont notamment contrôlé les calculs statiques.
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architecture expérimentale d’extrême-orient Le bureau d’architectes japonais SANAA a créé un fascinant paysage de collines en verre et béton.
Un défi unique, des risques calculés
Un défi unique, des risques calculés
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ne pas les dépasser. Ce n’est pas parce que l’on aime l’aventure et que l’on recherche les défis que l’on a nécessai-rement des penchants suicidaires.
BG : Le Rolex Learning Center a été ouvert en février 2010. Outre l’architecture, la construction a fait parler d’elle dans le monde entier. Pourquoi?M.C. : Ce projet est une réalisation pionnière. De nombreuses techniques ont dû être mises au point car elles n’existaient tout simplement pas. Ainsi, les coques de béton voûtées sont uniques. Elles servent de plancher et doivent supporter des charges beau-coup plus importantes que les coques minces utilisées généralement comme simple toiture. De plus, ces coques sont très élancées, avec une hauteur inférieure à 5 mètres pour des portées allant jusqu’à 80 mètres.
BG : Michel Capron, en tant qu’alpiniste passionné, vous savez gérer les risques. Quels sont les facteurs de risque que vous prenez en compte avant et pendant une excursion?Michel Capron : Celui qui planifie une excursion en montagne doit sepréparer sérieusement : étudier l’itinéraire, contrôler l’équipement, consulter les rapports météo et les bulletins d’avalanche, etc. Sur place, je fais attention aux conditions météorologiques locales, à l’état du terrain et à la condition physique de ceux qui m’accompagnent.
BG : En tant qu’ingénieur aussi, vous calculez les risques. L’ingénieur a-t-il des choses à apprendre de l’alpiniste?M.C. : Que l’on soit en montagne ou au travail, il faut connaître ses limites et
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C’est énorme. Ces coques portent sur des arcs sous-tendus par des câbles noyés dans la dalle inférieure. Un grand défi a aussi consisté à réaliser la construction du toit en métal et en bois. Comme les coques de béton sont coulées d’un seul tenant, les éléments de toiture et de façade devaient être capables de s’adapter aux déformations du béton.
BG : Sur mandat de l’entrepreneur total, BG a accompagné l’exécution technique de la construction. Quelles étaient concrètement les tâches relevant de ce mandat?M.C. : Notre tâche principale consistait à contrôler les calculs — depuis les piliers jusqu’à la toiture, en passant par les coques de béton. Pour étudier le comportement statique, nous avons réuni la totalité des structures en un
seul modèle de calcul tridimensionnel. En outre, nous avons établi différents modèles de calcul spécifiques.
BG : Dans chaque excursion en mon-tagne, il y a des moments critiques. Quels ont été les moments critiques pour le Rolex Learning Center? M.C. : De nombreux experts étaient d’avis que le projet n’était tout bonnement pas réalisable. Cela nous a encore davantage incités à ne pas sous-estimer les risques. Le moment le plus délicat a été le décoffrage des grandes coques de béton que nous
avons dû soulever, puis abaisser à l’aide de cinquante vérins de levage. Tout le processus comportait des risques et exigeait des décisions rapides.
BG : En montagne, vous devez pouvoir vous fier à vos camarades de cordée. Quelle a été l’importance de l’équipe dans le cas du Rolex Learning Center? M.C. : Cela a été le facteur décisif de succès. Mes collègues de travail ont élaboré les modèles avec lesquels nous avons pu contrôler et optimiser les calculs. La pertinence de nos propositions dépendait de la qualité de leur travail.
BG : Qu’est-ce qui stimule Michel Capron sur des projets tels que le Rolex Learning Center? Est-ce la fascination d’aller aux limites du possible?
« En tant
qu’alpiniste, j’ai
le droit de risquer
ma vie ; en tant
qu’ingénieur, je
n’ai pas le droit de
mettre en jeu la
vie des autres »
BÂTIMENT ROLEx LEARNING CENTER, EPFL
500 000 20 000 80livres mètres
de portéem2 de
surface de base
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Rolex Learning Center
Le Rolex Learning Center de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne accueille en premier lieu une bibliothèque. Ses 500 000 volumes en font l’une des plus importantes collections européennes de littérature scienti-fique. Le bâtiment héberge en outre des zones de travail pour les étudiants, des bureaux, des restaurants, une librairie et une banque. Dirigé par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa – lauréats du Prix Pritzker 2010, notamment pour leur travail sur le Rolex Learning Center, le bureau d’architectes japonais SANAA a créé une œuvre expérimentale. Inspiré par la topographie du canton de Vaud, le bâtiment ressemble à un paysage avec ses douces collines et ses larges vallées. D’une superficie de 20 000 mètres carrés, le bâtiment donne une impression de légèreté et d’élan. Cela tient à l’ondulation du toit qui épouse celle du sol. La construction des énormes coques de béton et le système flexible de toiture et de façade ont posé de grands défis aux entreprises d’ingénieurs participantes – dont BG – ainsi qu’à la société assumant le rôle d’entrepre-neur total, Losinger Construction SA. La construction a dû être réalisée avec la précision la plus extrême. Ainsi, par exemple, les coffrages en bois ont été découpés au laser et positionnés grâce à une technologie GPS.Le Rolex Learning Center a été inauguré le 17 février 2010 et a coûté CHF 110 millions (plus de E 70 millions). ■en savoir plus www.rolexlearningcenter.ch
que ce soit en montagne ou au travail, l’alpiniste et ingénieur Michel Capron sait comment calculer les risques.
M.C. : Les limites du possible ne sont atteintes que par ceux qui acceptent de courir de grands risques. En tant qu’al-piniste, j’ai le droit de risquer ma vie ; en tant qu’ingénieur, je n’ai pas le droit de mettre en jeu la vie des autres. Qu’est-ce qui me fascine? J’aime emprunter des voies nouvelles. Et j’aime me mesurer à des tâches de plus en plus complexes. C’est pourquoi il est rare que je gravisse deux fois le même sommet.
BG : Que ressentez-vous en arpentant aujourd’hui le Rolex Learning Center? Est-ce que vous avez l’impression d’être au sommet de la montagne après une ascension difficile?M.C. : Au sommet, je jouis du sentiment d’avoir atteint un but magnifique en ayant emprunté une voie exigeante. Le Rolex Learning Center lui aussi allie complexité et esthétique. En ce sens, c’est un sentiment comparable. ■
BÂTIMENT RéNOvATION DE LA TOUR TSR, GENÈvE
du neuf avec de l’ancien La tour rénovée de la TSR attire les regards. BG a veillé à ce que l’ancienne ossature supporte la nouvelle construction.
Lorsque propriétaires et architectes veulent construire en hauteur, ils doivent pouvoir s’appuyer sur des fondations solides. C’est la raison pour laquelle des ingénieurs civils tout aussi créatifs que flexibles étaient indispensables pour les travaux de transformation de la tour de la Télévision suisse romande (TSR) à Genève.
Ossature solide pour un gratte-ciel
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Elimination des matériaux dangereux
Avant de pouvoir transformer la tour de la TSR, il a fallu en éliminer les matériaux dangereux pour la santé qui avaient été utilisés pour sa construction : l’amiante en tant qu’isolant réfractaire sur les poutrelles en acier et dans les sols, ainsi que le PCB en tant qu’élément de plastification dans les joints. BG a élaboré une étude correspondante et dressé le cahier des char-ges en vue de l’assainissement. Ce dernier a duré du printemps 2007 au printemps 2008. Quatre-vingts spécialistes ont éliminé ces substances fortement cancérigènes par un travail manuel minutieux respectant les mesures de sécurité les plus rigoureu-ses. Quelque 400 tonnes de déchets spéciaux ont été évacuées. ■
Monolithique, fermée, muet-te — voilà le genre d’ad-jectifs que les Genevois utilisaient souvent pour
décrire la tour de « leur » télévision. Avec ses 17 étages au-dessus du sol, cet immeuble qui s’élance à 60 mètres de hauteur était un enfant de son époque. Son noyau central en béton et son sque-lette de poutres métalliques offraient des similitudes avec l’ancien World Trade Center de New York. Achevée en 1972, la tour hébergeait plus de 500 personnes qui y travaillaient dans des bureaux le plus souvent petits, reliés par des couloirs et des passages étroits. L’intérieur n’avait pour ainsi dire pas de rapport avec l’extérieur.
Mais tout cela, c’est du passé. Cou-rant 2010, les employés de la TSR vont retrouver les rives de l’Arve, un envi-ronnement de travail nettement amé-lioré, avec des bureaux spacieux aux grandes fenêtres. De l’extérieur, on le voit déjà : la façade de verre et d’acier à la structure asymétrique « communi-que » désormais avec la ville qui l’entou-re. L’immeuble a reçu un visage, offre des aperçus depuis l’extérieur et ouvre des perspectives depuis l’intérieur. Ce résultat couronne l’ambitieux projet des architectes genevois Devanthéry & Lamunière, sortis vainqueurs d’un concours d’architecture en 2005.
La réalisation du projet a tout d’abord exigé la déconstruction de la tour jusqu’à son noyau de béton et à son squelette d’acier qui en constituent les éléments porteurs. Comme le projet de transformation ne s’appuyait pas sur la statique existante, mais se proposait au contraire de satisfaire des besoins spatiaux et des idées architecturales sans rapport direct avec cette stati-que, les ingénieurs avaient une tâche centrale à accomplir : veiller à ce que l’ancienne ossature supporte solide-ment les constructions nouvelles. BG a été chargé de cette mission, sur mandat de l’entrepreneur total Implenia.
Responsable du projet, Guido Roelfs-tra, cite les trois principaux éléments de la nouvelle construction qui ont eu un impact sur la statique du bâtiment. Le plus frappant est le porte-à-faux, c’est-à-dire la partie saillante des deux der-
niers étages, corps d’un seul tenant qui déborde de la façade comme un balcon; 300 tonnes sont ainsi suspendues au-dessus du vide. Guido Roelfstra : « Nous avons dirigé ces forces par le biais de câbles de précontrainte vers le noyau de béton qui a dû être renforcé ». Une autre intervention sur la structure porteuse a été la construction de trois espaces de vie (atriums) qui s’étirent sur deux voire trois étages. Là aussi, les planchers intermédiaires en dalles mixtes et une partie de la charpente porteuse ont été enlevés — ce qui a également nécessité un renforcement et une adaptation de la structure por-teuse restante. Reste enfin la nouvelle façade grâce à laquelle la tour répond maintenant à la norme Minergie. Elle a été construite autour du bâtiment en élargissant les sols des étages de 60 centimètres vers l’extérieur. Le poids des vitres et des éléments d’acier qui y sont fixés a aussi nécessité l’adaptation du squelette d’acier.
Toutefois, selon Guido Roelfstra, le grand défi posé par le projet n’est pas la statique : « Ce qui a été difficile, c’est que le locataire de l’immeuble, la TSR, devait à tout moment avoir accès aux installations émettrices sur le toit, qui sont restées en service en permanence ». De plus, les ingénieurs ont dû constam-ment adapter la structure porteuse de base, parce que la pose des conduites pour l’électricité, l’eau, la ventilation, etc. a nécessité des interventions au fur et à mesure de l’avancement du chantier. La flexibilité et la créativité de Guido Roelfstra et de son équipe ont alors été fortement sollicitées. ■
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cycliste chevronné à ses heures, Guido Roelfstra aime et maîtrise l’équilibre.
14 000 7000 61m2 de surface utile
mètres de hauteur
m2 de façade
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éNERGIE PLANIFICATION éNERGéTIQUE DU TERRITOIRE, FRONTIÈRE FRANCO-SUISSE
planification à long terme La planification doit permettre à l’agglomération franco-valdo-genevoise de s’affranchir des ressources énergétiques fossiles.
Les villes traditionnelles ne fonctionnent qu’en important de grandes quantités d’énergies fossiles. Dans le cadre du Périmètre d’Aménagement Coordonné d’Agglomération St Julien-Plaine de l’Aire, BG évalue les potentiels locaux d’énergies renouvelables grâce à la méthode de la « planification énergétique territoriale ».
Pour la ville du futur
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L’avenir se construit dans le désert. A 30 kilomètres d’Abu Dhabi dans les Emirats arabes unis, Masdar City est
en construction. Il est prévu que cette ville accueille prochainement 50 000 habitants et offre 90 000 emplois, et qu’elle se passe totalement d’agents énergétiques fossiles. Tous les besoins de cette ville du futur doi-vent être couverts par des sources locales d’énergies renouvelables. Quatre-vingts pour cent viendront du soleil, le reste pro-venant de l’énergie éolienne ou du recy-clage des déchets. Masdar City n’aura pas de voiture. Celles-ci seront stationnées en périphérie, où les habitants emprunteront des télécabines souterraines. Les passa-gers pourront sélectionner l’un des 85 lieux de destination avant de s’y rendre en utilisant ces véhicules fonctionnant à l’énergie solaire et pilotés à distance. Pour les distances plus longues, le réseau de transport sera complété par un chemin de fer à sustentation magnétique construit à l’air libre. Mais la mobilité quotidienne sera assurée essentiellement par les vélos et la marche à pied. Grâce aux routes sans voiture, les gens pourront se déplacer librement et respirer un air propre.
Changement de décor : l’aggloméra-tion franco-valdo-genevoise à la frontière franco-suisse. Plus précisément, les 8 km qui mènent de Genève à St. Julien-en-Genevois de l’autre côté de la frontière avec la France, constituent l’un des axes de développement les plus importants de la métropole au bord du Rhône à l’horizon 2030, avec 14 000 nouveaux emplois et 32 000 habitants supplémentaires.
Quel est le rapport entre Genève–St. Julien-en-Genevois et Masdar City? A l’instar des Emirats arabes unis, l’agglo-mération genevoise travaille à son avenir énergétique et poursuit des objectifs ambi-tieux. Les mots clés sont « Facteur 4 » pour la France et « Société à 2000 watts » pour la Suisse. Le point commun de ces deux concepts, c’est qu’ils visent une réduction spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre (voir encadré). Ce résultat doit être atteint par une amélioration de l’effi-cacité énergétique et par la promotion des énergies renouvelables.
Dans le cadre d’une planification ter-ritoriale coordonnée et transfrontalière, BG a été chargé du volet énergétique par
les sept communes participantes. Le but est qu’un jour, comme à Masdar City, une quantité aussi grande que possible des besoins soit couverte par des ressources locales d’énergies renouvelables. A cet égard, la notion fondamentale est celle de la « planification énergétique territoriale ».
Les ingénieurs de BG font le point de la situation actuelle, ainsi que du potentiel d’exploitation de toutes les énergies renouvelables à l’horizon 2030. Et l’éventail des sources auxquelles il est possible de recourir est étonnamment déjà très large : solaire photovoltaïque et thermique sur les toits, déchets ména-gers, bois, biomasse agricole, géothermie, micro-centrales hydrauliques, etc. Dans le même temps, des modèles démogra-phiques permettent d’estimer les besoins d’énergie futurs dans le périmètre étudié. La comparaison entre les besoins antici-pés et le potentiel exploitable d’énergies renouvelables permet d’identifier les mesures qu’il convient de prendre pour atteindre les objectifs recherchés. Pour cela, les ressources énergétiques sont affectées à diverses catégories – selon le lieu où elles sont disponibles, la manière dont elles peuvent être transportées et les mesures d’infrastructures qui sont nécessaires. Cela fait également ressortir les domaines où existent des synergies entre les différentes ressources, ainsi que les obstacles qui s’opposent à leur exploitation optimale. Toutes ces études aboutissent à des résultats qui donnent aux autorités compétentes des bases fia-bles grâce auxquelles elles peuvent, dès aujourd’hui, prendre activement en mains leur avenir énergétique. ■
« Facteur 4 » et « Société à 2000 watts »
Pour freiner le changement climatique qui menace la planète, il faut réduire de façon spectaculaire la consommation des énergies fossiles. Or, il s’avère que divers modèles pointent dans la même direction. En France, on parle du « Facteur 4 » ; c’est-à-dire qu’il faudra, d’ici 2050, réduire par 4 les émissions de gaz à effet de serre actuelles. En Suisse, le modèle le plus connu, éla-boré à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, est celui de la « Société à 2000 watts », qui veut que la consommation moyenne d’énergie par tête soit ramenée de 6000 watts aujourd’hui à 2000 watts (soit la consommation mondiale moyenne), dont les trois quarts doivent provenir d’énergies renouvelables. ■
sans frontière Alexis Mayer, Pascal Piguet, Loïc Lepage et Olivier Ouzilou travaillent à la valorisation durable des richesses éner-gétiques et environnementales du territoire.
32 000 7 2habitants de plus
pays impliqués
communes concernées
opposition utilisation/protection Une méthodologie permettant d’atteindre le meilleur équilibre écologique.
Les cours d’eau hébergent une grande quantité de plantes et d’animaux dignes de protection. Ils permettent d’exploiter des énergies renouve-lables grâce à de petites centrales hydrauliques. La méthodologie de BG aide à trouver le meilleur équilibre possible entre ces deux objectifs écologi-ques pourtant difficilement conciliables.
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Scénario doublement
gagnant
éNERGIE éTUDE DE PETITES CENTRALES HYDRAULIQUES, SUISSE
Vert, jaune ou rouge? L’opposition utilisation /protection dans le canton de BerneBG a élaboré la méthodologie en collaboration avec le canton de Berne et l’a appliquée. Tous les cours d’eau du canton ont été évalués selon leur potentiel d’utilisation pour la force hydrauli-que et l’intérêt de leur protection. La confrontation de ces deux aspects a abouti à une carte cantonale comportant des tronçons de cours d’eau colorés en vert, en jaune ou en rouge, selon que la priorité est donnée à l’utilisation ou à la protection. La carte constitue une base importante pour la stratégie de gestion des eaux du canton. Elle a été soumise à une procédure de partici-pation début 2010; celle-ci doit permettre d’aboutir au meilleur résultat possible, tant pour la production d’électricité renouve-lable que pour la protection de la nature. ■en savoir plus www.bve.be.ch / site / index / awa / -14.content_awa-newpage
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positions équilibrées Vinitha Pazhepurackel, Heiko Wehse et Olivier Chaix savent mettre en œuvre des stratégies gagnantes.
Le climat est en train de changer, les prix du pétrole prennent l’ascenseur et chaque pays de-vient de plus en plus dépendant
de l’étranger : les raisons ne manquent pas de promouvoir les énergies renou-velables. Ainsi, parmi d’autres projets, la Suisse encourage financièrement la production d’électricité par de petites centrales hydrauliques. L’intérêt pour les contributions fédérales (Rétribution à Prix coûtant du Courant injecté, ou RPC) est vif. Rien que dans les trois premiers mois, 347 demandes ont été déposées : un véritable boom des projets de construc-tion de petites centrales hydrauliques. Cette évolution, en soi réjouissante, n’est pas dépourvue de risques pour autant. En sus de la possibilité de pro-duire de l’électricité renouvelable, les cours d’eau servent de biotope à de nombreuses espèces végétales et ani-males menacées. De nouvelles centrales vont toujours de pair avec des atteintes à l’état naturel. Utiles sur le plan de la protection du climat, elles menacent en revanche des biotopes précieux sur le plan écologique.
Outre ce conflit d’objectifs, les autori-tés compétentes sont préoccupées par le nombre de demandes de nouvelles cen-trales. Alors que dans le passé, chaque requête pouvait être examinée dans un délai raisonnable, les capacités néces-saires ne suffisent désormais plus. Par ailleurs, les demandes doivent être jugées de façon équitable, c’est-à-dire selon des critères transparents et uniformes. Protection de la nature, problèmes de capacité et équité : il est rapidement apparu que des procédures novatrices devaient être mises au point pour que les demandes de nouvelles petites centrales hydrauliques ne se transforment pas en un déluge incontrôlable.
L’Agenda 21 pour l’eau — un regrou-pement des principaux acteurs publics et privés du secteur de l’eau en Suisse — a chargé BG de concevoir une métho-dologie appropriée, tenant compte de manière équilibrée de l’utilisation et de la protection des eaux.
Cette méthodologie, élaborée dans le cadre d’ateliers organisés avec les ac-teurs concernés, repose sur une évalua-tion des divers tronçons des cours d’eau
selon deux axes. Le premier axe étudie l’aspect de l’utilisation. Le principe appli-cable est le suivant : plus l’exploitation hy-draulique d’un cours d’eau est économi-quement avantageuse, plus il est « digne d’être exploité ». A cette classification s’oppose l’aspect de la protection: plus un tronçon de cours d’eau est précieux, plus il est « digne d’être protégé ». Pour déterminer si un tronçon est économi-quement avantageux ou précieux, divers critères sont évalués et pondérés.
Les intérêts de l’utilisation et de la protection ayant été déterminés, ils sont ensuite confrontés les uns aux autres. Leur croisement donne le résultat pour le cours d’eau en question. Les tronçons présentant un potentiel économique élevé et un intérêt de protection faible conviennent pour l’utilisation de la force hydraulique. En revanche, les cours d’eau précieux présentant un faible potentiel doivent être protégés — les projets visant à les exploiter devant être abandonnés. Pour les tronçons qui présentent un potentiel d’utilisation hydraulique, mais sont en même temps classés comme précieux sur le plan de la protection de la nature, les intérêts d’utilisation et de protection s’opposent frontalement. Des exigences accrues sont imposées aux nouvelles installations, veillant à ce que l’aspect de la protection soit aussi dûment pris en compte.
En peu de temps, il a été possible de développer une méthodologie équilibrée permettant aux autorités d’évaluer les demandes de façon efficace et selon des critères uniformes. ■
347 2 1demandes en 3 mois
méthodeobjectifs difficilementconciliables
INNOvATION
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Energies renouvelables
Tunnel chauffant
Le développement durable passe par l’innovation, la créativité et la découverte de nouvelles solu-tions. Au travers de plusieurs pro-jets de recherche, BG participe à cet effort. C’est le cas notamment dans un programme soutenu par l’Office fédéral des routes (OFROU) qui vise à utiliser la chaleur dégagée par le tunnel du Galgenbuck pour chauffer un pont et un giratoire situés à proximité et éviter ainsi la formation de verglas. « Nous cherchons à transférer l’énergie thermique dégagée par le tunnel vers un pont adjacent, grâce à un liquide caloporteur contenu dans des serpentins », explique Frank Doppenberg, coordinateur du pôle de compétences « Energie » chez BG. « On valorise ainsi une éner-gie qui était jusqu’alors perdue. Cela évite que du sel polluant et corrosif soit déversé en masse sur la chaussée ». ■
© Y
B /
SD
S
Ingénierie des structures
Dimensionnement optimal
« Les fondations du Stade
de Suisse à Berne ont été
construites d’une manière très
novatrice », se félicite Kai-Uwe
Schweizer, directeur de la so-
ciété Beyeler Ingenieure AG à
Berne, filiale de BG. En effet,
une série de calculs et de tests
a été effectuée par Beyeler
Ingenieure AG et le professeur
Brühwiler de l’EPFL afin d’op-
timiser le dimensionnement
du radier en béton armé. Les
données ainsi obtenues ont
fourni de précieuses recom-
mandations pour les étapes de
bétonnage, ainsi que sur la fa-
çon la plus pertinente d’armer
le radier lors de la construction.
Pour contrôler la fissuration et
les déformations, des capteurs
ont été intégrés dans le béton.
Résultat : malgré l’investis-
sement important consenti
pour ces travaux de recherche,
les ingénieurs ont permis de
réaliser une économie de
plus de CHF 1 million (plus de
f 660 000) en acier et en addi-
tifs chimiques. ■
INNOvATION
BG 2010 ■ 45
Joyaux du génie bâtisseur hel-vétique, les tunnels n’en restent pas moins des ouvrages délicats à concevoir et à réaliser. « Les aléas géologiques inhérents aux travaux souterrains, en particu-lier à grande profondeur, peuvent occasionner des perturbations importantes sur les chantiers. En situation extrême de blocage d’un tunnelier — cet « engin » qui assure l’excavation — du fait de pressions excessives du terrain ou d’importantes venues d’eau,
un projet peut devoir être sinon abandonné du moins revu de manière fondamentale, avec bien évidemment des conséquences fi-nancières très lourdes », explique Daniel Collomb, chef de projet en travaux souterrains chez BG. Afin de réduire les conséquences des aléas géologiques pour les ex-cavations par tunnelier, BG s’est associé en 2009 à un projet de recherche cofinancé par la Com-mission suisse pour la recherche et l’innovation (CTI) et conduit
Tunneliers
Améliorer la construction des tunnels
par le professeur Zhao de l’EPFL. Ces travaux de recherche, prévus sur plusieurs années, sont réalisés en collaboration avec la société Herrenknecht, leader mondial de la construction de tunneliers, l’entreprise espagnole Acciona et les bureaux d’ingénieurs Amberg et Lombardi. « BG apporte dans ce cadre son expertise tirée de nombreuses études et réalisa-tions, avec d’importants retours d’expérience, notamment celle du tunnel du Lötschberg ». ■
Sur le site d’un grand indus-triel genevois, récupérer la cha-leur des eaux usées permettrait d’économiser 4,5 GWh de gaz par an, soit environ 900 tonnes de CO
2. Pour mettre en œuvre
un tel projet (baptisé Négawatts,
Ingénierie financière Gestion de l’eau
Plus proche de la nature
L’avantage des tiers-investisseurs
à l’inverse de Mégawatts), les Services industriels de Genève (SIG) ont mandaté BG : les SIG, comme tiers-investisseurs, financent les travaux puis se remboursent sur les écono-mies effectivement réalisées. Ceci permet à l’industriel de ne pas faire d’investissement, de contenir ses charges et de bénéficier des économies d’énergies après amortisse-ment. Les SIG assument par ailleurs les risques techniques et financiers. ■
Dans le cadre d’un projet na-tional de recherche financé à hauteur de CHF 12 millions (soit f 8 millions) par le Fonds natio-nal suisse de la recherche scien-tifique (PNR 61), BG va analyser les méthodes de gestion des eaux par bassin versant hydraulique — en collaboration avec l’EAWAG, l’ETHZ, Ecoplan et le bureau d’ingénieurs EBP. Au total, une trentaine de cas en Suisse seront passés à la loupe : « Ceux qui ont un fonctionnement proche de l’optimum vont nous servir de modèle et nous permettront de formuler des recommandations aux gestionnaires sur la manière de gérer l’eau de façon durable », explique Olivier Chaix, directeur général et responsable du do-maine Eau et Environnement pour la Suisse. ■
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pôles de compétences ont été créés en 2009 afin de renforcer le portefeuille des prestations transversales du Groupe : « Energie », « Ingénierie structurale », « Gestion intégrée des risques » et « Systèmes de transport ».
employés pour favoriser l’innovation et la créativité.
4 500
SOCIéTé
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BG s’engage dans la socié-té au-delà des limites de ses mandats. En ce sens, plusieurs membres de la Direction géné-rale participent au développe-ment de la profession d’ingénieur en s’impliquant dans diverses as-sociations professionnelles. Lau-rent Vulliet, CEO, a été nommé en 2009 vice-président de la Société suisse des ingénieurs et architectes (SIA). Professeur à l’EPFL, il tisse également des liens avec les étudiants. Les di-
« Oser tous les métiers »
Les enfantsà l’honneur
Faire tomber les barrières qui existent entre les métiers typique-ment masculins et féminins : tel était l’objectif de la journée « oser tous les métiers » qui a eu lieu en Suisse romande le 12 novembre 2009. A cette occasion, des en-fants de 10 à 13 ans ont été invités à accompagner leurs parents sur leur lieu de travail afin de les en-courager à imaginer leur future vie professionnelle en dehors des schémas traditionnels. « Les pa-
rents des enfants nous ont rejoints pour la journée et en ont profité pour partager les crêpes de midi avec nous », se réjouit Béatrice Saxer Brown, directrice des Res-sources humaines chez BG. « Ils ont autant apprécié et ri que leurs enfants ! » Deux activités ont été organisées : une visite du métro lausannois m2 pour découvrir le métier d’ingénieur en électromé-canique, et une séance d’initiation au dessin assisté par ordinateur, pour aborder le métier de des-sinateur en génie civil. Au total, douze enfants ont profité de cette journée ludique et enrichissante. « Nous prévoyons de renouveler cette journée d’année en année, avec, dans la mesure du possible, de nouvelles activités ». ■
Les prix BG du développe-ment durable récompensent des projets de master de l’EPFL contribuant à la conception d’ouvrage ou d’aménagement intégrant les aspects éco-nomiques, mais également sociaux et environnementaux. En 2009, les prix sont revenus à Magalie Bassan de la section Science et ingénierie de l’envi-ronnement et à Isabelle Dorsaz de la section Architecture. Les recommandations concrètes
Développement durable
BG récompense deux étudiantes
pouvant conduire à des amé-liorations notables et durables pour la gestion des stations d’épuration dans les pays en développement ont amené le jury à primer le mémoire de Magalie Bassan. Quant à celui d’Isabelle Dorsaz, il a été apprécié pour la manière dont l’architecte a su repenser l’aménagement d’Onex-Lancy (canton de Genève) en maximi-sant la valorisation de l’espace bâti actuel. ■
recteurs généraux, Pierre Kohler et Olivier Chaix, sont respec-tivement expert au sein de la Commission nationale française d’évaluation de la sécurité des ouvrages routiers (CNESOR) et vice-président de l’Association suisse des professionnels de la protection des eaux (VSA). Quant au vice-président, Joseph von Aarburg, il a été réelu pour quatre ans au sein du comité de l’Union suisse des sociétés d’in-génieurs-conseils (USIC). ■
Des directeurs qui s’engagent
Promouvoir la profession d’ingénieur
La formation continuereprésente 4% de la masse salariale.4%
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TALENTS
BG 2010 ■ 47
BG : Pourquoi avoir décidé de lancer la BG Academy?Laurent Vulliet : La BG Academy est notre projet de formation interne. Il répond à une exigence évidente que les Anglo-Saxons appellent Lifelong Learning. Dans le cas de BG, ce concept d’apprentissage continu est particulièrement important, puisque les produits de la société demeurent des prestations intellec-tuelles, réalisées par des personnes hautement qualifiées (ndlr : les deux tiers des collaborateurs de BG sont des universitaires). Dans un contexte d’évolution technologique permanente, de modifications des conditions cadres juridico-économiques et de chan-gements continus de notre espace de travail, rester à la pointe des connaissances représente un avantage concurrentiel et même une condition de survie, que ce soit pour l’entreprise ou pour l’individu.
Béatrice Saxer Brown : Il faut rappeler que BG est déjà un employeur très soucieux de ses salariés. La BG Academy sera un outil supplémentaire qui servira autant à l’attraction de
nouveaux talents qu’au développement du personnel déjà existant. La création de la BG Academy, matérialisée de manière à la fois virtuelle et physique, assurera également le développement et l’entretien de la culture d’entreprise, tout en assurant l’intégration des nouveaux collaborateurs issus d’opéra-tions de croissance interne ou externe. C’est par ailleurs un outil d’aide à la gestion des carrières.
BG : Concrètement, comment va se mettre en place la BG Academy?B.S.B. : Il existe déjà de nombreuses activités de formation au sein du Groupe. La BG Academy viendra fédérer ces initiatives et développera des aspects jusque-là gérés autrement dans le processus de conduite de l’entreprise. Elle en sera le ciment. En outre, elle apportera des solutions novatrices dans certains domaines, comme par exemple la gestion de projet, l’analyse des risques, les compétences relationnelles (soft skills) et la veille technologique.
L.V. : On s’est fixé des objectifs à court, moyen et long terme. Nous
allons nouer des partenariats avec les Hautes Ecoles, les associations professionnelles et certaines sociétés spécialisées. Une partie de l’offre de formation sera interne et nous allons également mettre à contribution de jeunes retraités pour transmettre le savoir acquis.
BG : En quoi consistera cette université d’entreprise? B.S.B. : La BG Academy sera structu-rée en plusieurs types de formation (technique, gestion, bureautique, langue et développement personnel). Les méthodes pédagogiques seront variées, allant du présentiel au e-learning (en utilisant la plate-forme de notre web « 2.0 »).
BG : Quel sera l’avantage pour les salariés?B.S.B. : Chaque collaborateur pourra se constituer un portefeuille de forma-tion utile pour sa progression au sein de l’entreprise et — nous l’espérons — pour son épanouissement personnel. ■
Propos recueillis par Hélène Hourtané
La BG Academy, qui accueillera fin 2010 ses
premiers « étudiants », a pour objectif de créer
une véritable intelligence collective. Béatrice
Saxer Brown, DRH, et Laurent Vulliet, CEO,
expliquent l’importance du projet d'univer-
sité d’entreprise pour le Groupe.
BG Academy
« Notre force : la capa-cité de nos employés à partager leur savoir »
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ière
RéTROSPECTIvE 2009
48 ■ BG 2010
Un seul chiffre résume l’année 2009 pour BG : la croissance de 34%
de son chiffre d’affaires. Cette progression valide la stratégie du
Groupe, confirme la valeur de ses collaborateurs et exprime surtout
la confiance renouvelée de ses clients.
Retour sur 2009
Dans une situation économique mon-diale encore problématique — et toujours morose pour certains secteurs, le groupe BG continue d’afficher une santé réjouis-sante. Deux éléments ont porté cette dynamique en 2009. Tout d’abord, les métiers de la construction et du génie civil ont été relativement épargnés sur les marchés de prédilection de BG. Tant en Suisse qu’en France ou en Algérie, les affaires se sont développées, soutenues en partie par les besoins du secteur public. Ensuite, le groupe BG a pour-suivi patiemment le déploiement de sa stratégie de développement. Celle-ci l’a amené à conquérir de nouveaux mar-chés, à innover en offrant de nouvelles prestations, à engager du personnel de grande qualité et à renforcer sa relation privilégiée avec ses donneurs d’ordre.
Croissance soutenue2009 voit le chiffre d’affaires du
Groupe progresser de 34%, soit un record dans l’histoire de la société, qui compte désormais plus de 500 collabo-rateurs. Le quart de cette hausse revient à la croissance organique, avec un ren-
forcement de plusieurs unités. Malgré la pénurie persistante de talents, BG a réussi en 2009 à recruter 80 nouveaux collaborateurs et collaboratrices.
Pour le reste, la croissance externe a été remarquable. Les sociétés ayant rejoint le Groupe en 2009, soit FMNi à Corcelles, Beyeler Ingenieure à Berne et ARP à Zoug, Zurich et Schwyz, par-ticipent à hauteur de CHF 16 millions au chiffre d’affaires annuel consolidé du Groupe. L’intégration progressive des sociétés-filles s’opère en parfaite symbiose, avec le maintien du manage-ment, l’engagement de collaborateurs, l’amélioration de l’outil de production et la création de valeur ajoutée par effet de synergie.
Consolidation des marchésEn Suisse, BG atteint une stature
nationale. La récente évolution du Groupe est surtout marquante en Suisse alémanique, grâce à une présence locale garante de contacts encore plus étroits avec la clientèle. Cette couverture géographique s’étend aux zones métro-politaines suisses offrant le plus grand
potentiel de développement. En Suisse romande, le large éventail de prestations fournies conforte BG dans sa position de leader. Le secteur de l’énergie — tant à l’échelle du bâtiment qu’à celle de la région ou du réseau — se signale par une progression remarquable.
En France, l’axe Paris–Lyon–Marseille montre en 2009 un dynamisme en-courageant. La région parisienne voit les activités historiques de BG en eau et environnement se poursuivre. De nouvelles affaires se développent en infrastructures de transport et en éner-gie du bâtiment. Des bureaux plus vastes seront aménagés à Ivry en juillet 2010.
La région lyonnaise, également en forte croissance, représente le cœur du développement de BG en infrastructures de transport. A Aix-les-Bains, la filiale Tonello, experte en ouvrages d’art, oc-cupe de nouveaux locaux depuis mars 2010. A Marseille, plusieurs projets importants sont remportés en 2009 dans les secteurs des infrastructures de transport et de la planification énergé-tique territoriale. Les efforts ont porté
BG 2010 ■ 49
sur le renforcement des activités en hydraulique maritime et fluviale.
Concernant l’Algérie, le Conseil d’administration de BG a approuvé en 2009 une stratégie de développement des activités dans le secteur de l’eau et de l’environnement. BG est désormais présent sur quatre sites : Alger, Annaba, El Oued et Ghardaïa.
Nouvelles prestations transversalesLa création de quatre pôles de com-
pétences sur les thèmes « Energie », « In-génierie structurale », « Gestion intégrée des risques » et « Systèmes de transport » consolide le portefeuille des prestations transversales du Groupe. En fédérant ses ressources autour de thèmes por-teurs de synergies fructueuses, BG pré-pare l’avenir dans l’intérêt de ses clients.
Innovation par la formation continueEn 2009, la conduite du personnel,
en phase avec l’évolution du Groupe, poursuit sa mutation en favorisant la dimension internationale et multilingue. Un projet important a vu le jour : la « BG
Academy », qui englobe toutes les ac-tions de formation continue, une des clés stratégiques du développement de BG.
Vers une communication participative
Première bougie pour le nouveau site web de BG ! Basé sur une approche « 2.0 », celui-ci intègre une gestion dyna-mique du contenu, en s’appuyant sur des principes de création collective et d’inte-raction entre utilisateurs. Parallèlement à la gestion électronique des documents et aux systèmes de visioconférence, l’in-tranet a été développé comme support de l’intelligence collective.
Renforcement du partenariat interneTout en conservant l’entier de son
capital au sein du personnel, le groupe BG a totalement revu son principe de partenariat interne en 2009. Les parte-naires — près d’une trentaine — sont des cadres responsables de la conduite de l’entreprise ou des experts de renom-mée internationale. Ils participent à la définition de la stratégie et s’engagent à posséder ensemble, à terme, les deux
tiers du capital de la société. BG renforce ainsi son indépendance financière.
Avenir sereinL’année 2010 débute avec un carnet
de commandes situé à son plus haut niveau historique et des perspectives d’affaires encourageantes, malgré une pression sur les prix qui reste très forte sur l’ensemble des marchés.
BG entend poursuivre son évolution en portant une attention particulière à la consolidation des récentes opérations de croissance, ainsi qu’au dégagement de ressources propres à l’innovation, à la formation et à l’amélioration constante des conditions de travail. Point fort de l’année 2010, les donneurs d’ordre seront plus que jamais au centre des intérêts du Groupe avec une nouvelle enquête de satisfaction. BG mettra toute son énergie à répondre à la confiance et aux attentes de ses relations d’affaires.
Innovation, multidisciplinarité et gestion de la complexité demeureront les maîtres mots du Groupe, déclinés dans des dimensions internationales et multiculturelles. ■
Chiffre d’affaires par marchéChiffre d’affaires consolidé
CONTACTS
50 ■ BG 2010
Suisse
LAUSANNEBG Ingénieurs Conseils SA
Av. de Cour 61
Case postale 241
CH-1001 Lausanne
T. +41 21 618 11 11
BÂLEBG Ingénieurs Conseils SA
Turmhaus, Aeschenplatz 2
CH-4052 Bâle
T. +41 61 921 57 04
BERNEBG Ingénieurs Conseils SA
Brunnhofweg 37
Postfach 590
CH-3000 Berne 14
T. +41 31 380 11 11
Beyeler Ingenieure AG
Stade de Suisse
Papiermühlestrasse 71
CH-3014 Berne
T. +41 31 958 34 34
BIENNEBG Ingénieurs Conseils SA
Rue de la Gare 16
CH-2502 Bienne
T. +41 32 323 69 27
DELéMONT
BG Ingénieurs Conseils SA
Rue de la Molière 22
CH-2800 Delémont
T. +41 32 423 01 71
FRIBOURG BG Ingénieurs Conseils SA
Rue P.-A. de Faucigny 5
Case postale
CH-1705 Fribourg
T. +41 26 341 77 84
GENÈvE
BG Ingénieurs Conseils SA
Avenue de Châtelaine 81 bis
CH-1219 Châtelaine-Genève
T. +41 22 979 23 10
NEUCHÂTEL
BG Ingénieurs Conseils SA
Ruelle W.-Mayor 2
Case postale 1813
CH-2001 Neuchâtel
T. +41 58 424 24 00
FMN Ingénieurs SA
Les Vernets
CH-2035 Corcelles
T. +41 32 732 50 00
SCHwYzARP André Rotzetter + Partner
Schwyz AG
Ingenieure und Planer
Bahnhofstrasse 53
CH-6430 Schwyz
T. +41 41 817 47 74
SIONBG Ingénieurs Conseils SA
Rue des Tonneliers 11
CH-1950 Sion
T. +41 27 323 57 17
zOUG-BAAR
ARP André Rotzetter +
Partner AG
Ingenieure und Planer
Lindenstrasse 16
CH-6340 Baar
T. +41 41 766 50 50
zURICH
BG Ingénieurs Conseils SA
Fraumünsterstrasse 19
Postfach 2348
CH-8022 Zurich
T. +41 44 212 84 49
ARP André Rotzetter + Partner
Zürich AG
Ingenieure und Planer
Grünhaldenstrasse 6
CH-8050 Zurich
T. +41 44 307 11 11
Algérie
ALGERBG Bonnard & Gardel Sàrl
48, rue Mohamed Allilat
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F. +213 21 68 71 33
ANNABABG Bonnard & Gardel Sàrl
10, rue Massina (Ménadia)
DZ-23002 Annaba
T. +213 38 86 57 03
F. +213 38 86 57 03
EL OUEDBG Bonnard & Gardel Sàrl
2984, Cité El Moudjahidine N°2
DZ-39000 El Oued
T. +213 32 21 99 99
F. +213 32 21 99 99
GHARDAïABG Bonnard & Gardel Sàrl
8C, rue Laouiret Miloud
Daya Ben Dahoua
DZ-47140 Ghardaïa
T. +213 29 87 18 50
F. +213 29 87 17 54
Angleterre
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Baxter House — 48 Church Road
Ascot, Berkshire
SL5 8RR, England
T. +44 1 344 891 666
France
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Le Zénith
6, rue des Prés Riants
Boîte postale 233
FR-73102 Aix-les-Bains
T. +33 4 79 35 05 36
LYONBG Bonnard & Gardel
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13, rue des Emeraudes
FR-69006 Lyon
T. +33 4 72 56 36 00
Docalogic SAS
39, rue de la Cité
FR-69441 Lyon Cedex 03
T. +33 4 72 36 03 45
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20, allée Turcat-Méry
FR-13008 Marseille
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1, boulevard Hippolyte Marquès
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1, boulevard Hippolyte Marquès
FR-94299 Ivry
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