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jeudi 3 décembre 2015 | N°14504 www.lorientlejour.com | 2000 L.L. QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE Crise des otages Page 4 / Anne-Marie EL-HAGE « Nous craignons que les militaires détenus par Daech aient été liquidés », souligne l’épouse d’un soldat Échange avec al-Nosra Page 4 / Patricia KHODER Les otages libérés ont passé un mois menottés et les yeux bandés Liban Politique Au cœur des enjeux, la nouvelle loi électorale Page 3, l’article de Scarlett HADDAD International Diplomatie Samantha Power : « Élan enthousiaste » à Vienne pour une transition politique en Syrie Page 10, la correspondance à New York de Sylviane ZEHIL Présidentielle US Donald Trump, versant américain de Le Pen ? Page 11, la correspondance à Washington d’Irène MOSALLI Lutte anti-EI Hollande redevient populaire Page 11 La Seize Beyrouth Insight Kamal Mouzawak joue à Beit Byout L’article de Carla HENOUD Aujourd’hui Ciné/Expos/Spectacles 6 Carnet 7 Bourse 8 Météo 12 Petites annonces 13 Horoscope, jeux 14 BEYROUTH 10° / 18° min. max. ABONNEMENT Impression La voilà qui revient, la ritournelle des jours de guirlande. Même pour les plus grincheux, il y a cette excitation dans l’air qui dit que l’année touche à sa fin. Il y a cette rumeur qui vous accompagne depuis l’enfance, de décembre en décembre, martèlement de la pluie, grincement des essuie- glaces, harcèlement des klaxons. Il y a ces flaques, ce gris, ces ondées, ces déluges, ces parapluies qui coincent et, la nuit, tout le scintillement, répété dans toute cette eau, de toutes ces lumières nouvelles qui clignotent en silence en attendant Noël, et puis l’An neuf, avant de s’éteindre parce que ce sera fini. C’est si bref, une fête, alors on fait durer. On s’y prend à l’avance. Partout dans Beyrouth, l’heure est à la musique et aux chants. Les gens se retrouvent, il fait bon être ensemble, essaimer ensemble autour de ce miel sonore, dans la chaleur dorée des églises ouvertes à tous. Ensemble, un mot qui fait du bien. On pense aux enfants qui rentreront bientôt, parce que « ça suffit comme ça », parce qu’on se languit de leur en- fance. Pour qui, sinon, ferait-on ces sapins extravagants, ces monuments de kitsch nordique, pour qui ces figurines absurdes échappées de contes oubliés, ces anges en den- telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies, de loupiotes, de chaussettes, de bricoles de bazar, de trucs qu’on cloue, de trucs qu’on colle et de trucs qu’on suspend. Il faudra qu’ils se dé- pêchent, l’attente est compulsive. Plusieurs mois qu’on ne les a pas revus. Juste ce qu’il faut pour oublier que ni les petits chaussons de danse posés sous l’arbre ni le nou- nours éborgné ne reconnaîtront les petites bêtes à quatre pattes que furent ces jeunes femmes et ces grands barbus dont le manque nous tend le plexus. Dans ce monde déglingué, les rituels rassurent. Par eux le temps est suspendu, un peu plus dense, un peu plus vi- brant, parfumé d’épices et d’écorces d’oranges. À chaque génération ses souvenirs. Dans les années 50, la tournée de la parentèle, les plateaux de liqueurs et de dragées, la modeste branche de pin décorée de vraies bougies et qui parfois prenait feu, la crèche en papier crèche qui jouait les Pollock du pauvre et sentait le chanvre par on ne sait quel mystère. Dans les années 60 et 70, les sapins futuristes, conquête de la lune oblige, hérissés d’aluminium miroitant et de boules en verre de chez Orosdi-Back, l’un des pre- miers grands magasins de Beyrouth. Dans les années 80, retour du vrai sapin mais d’élevage, rabougri, le pauvre, planté dans du ciment, les épines engluées de fausse neige blanche ou fluo, contaminé à son corps défendant par la vague disco. Depuis les années 90, la tradition, défi- nitivement décomplexée, livre l’exercice à l’imagination de chacun. De cette liberté résulte une végétation surréaliste d’arbustes tentaculaires en fer forgé, ou de cerisiers prêts à brancher. Mais rien ne vaut, dans un champ abandonné à l’hiver, la poésie des plaqueminiers dépouillés de leur feuillage, quand pendent encore à leurs branches nues cinq ou six kakis oubliés. Et puis, bien sûr, retour du répertoire entier des Christmas Carols, un peu de Tino Rossi sans le savoir, les crooners des fifties, les Abba, les Boney M, Stevie Wonder. On n’a pas inventé grand-chose depuis. Difficile d’intro- duire du nouveau entre ces agaçantes madeleines. Les souvenirs en prendraient un coup. Les souvenirs, c’est la matière dont on fait les racines. Fifi ABOU DIB Place aux madeleines Aujourd’hui L’Orient Littéraire offert avec le journal Présidentielle La mise en garde de Frangié « L’opportunité d’un président de compromis est là, et j’aiderai à ma manière à aplanir les obstacles », a affirmé Walid Joumblatt au sujet de Sleimane Frangié, hier soir, avant de donner un dîner en son honneur. Photo Ani « Si cette opportunité est manquée, je crains que nous n’allions vers une période pire que l’actuelle. » Telle a été, en substance, la mise en garde adressée par Sleimane Frangié, hier, à toutes les parties libanaises, les exhortant à accepter le compromis autour de sa candidature, lors d’une rencontre, en soirée, avec Walid Joumblatt. Dans l’après-midi, Waël Bou Faour avait transmis en substance le même message à l’issue d’une entrevue avec Nabih Berry. Pages 2 et 3, nos informations et l’article de Sandra NOUJEIM USA Une fusillade en Californie fait au moins 14 morts Au moins 14 personnes ont été tuées hier soir (heure de Beyrouth) quand un à trois tireurs ont ouvert le feu dans un immeuble abritant des services sociaux à San Bernardino, en Californie. Plusieurs heures après la fusillade, les circonstances de l’attaque demeuraient floues et les questions nombreuses sur la tuerie. À l’heure de mettre sous presse, on apprenait qu’un suspect aurait été abattu par les forces de l’ordre. Page 11 Conflit Le Parlement britannique autorise des frappes contre l’EI en Syrie Page 10

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jeudi 3 décembre 2015 | N°14504 www.lorientlejour.com | 2000 L.L. QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE

Crise des otages Page 4 / Anne-Marie EL-HAGE

« Nous craignons que les militaires détenus par Daech aient été liquidés », souligne l’épouse d’un soldat

Échange avec al-Nosra Page 4 / Patricia KHODER

Les otages libérés ont passé un mois menottés et les yeux bandés

LibanPolitique Au cœur des enjeux, la nouvelle loi électoralePage 3, l’article de Scarlett HADDAD

International Diplomatie Samantha Power : « Élan enthousiaste » à Vienne pour une transition politique en SyriePage 10, la correspondance à New York de Sylviane ZEHIL

Présidentielle US Donald Trump, versant américain de Le Pen ? Page 11, la correspondance à Washington d’Irène MOSALLI

Lutte anti-EI Hollande redevient populairePage 11

La SeizeBeyrouth InsightKamal Mouzawak joue à Beit ByoutL’article de Carla HENOUD

Aujourd’hui

Ciné/Expos/Spectacles 6Carnet 7Bourse 8Météo 12Petites annonces 13Horoscope, jeux 14

BEYROUTH

10° / 18°min. max.

ABONNEMENT

Impression

La voilà qui revient, la ritournelle des jours de guirlande. Même pour les plus grincheux, il y a cette excitation dans l’air qui dit que l’année touche à sa fin. Il y a cette rumeur qui vous accompagne depuis l’enfance, de décembre en décembre, martèlement de la pluie, grincement des essuie-glaces, harcèlement des klaxons. Il y a ces flaques, ce gris, ces ondées, ces déluges, ces parapluies qui coincent et, la nuit, tout le scintillement, répété dans toute cette eau, de toutes ces lumières nouvelles qui clignotent en silence en attendant Noël, et puis l’An neuf, avant de s’éteindre parce que ce sera fini. C’est si bref, une fête, alors on fait durer. On s’y prend à l’avance. Partout dans Beyrouth, l’heure est à la musique et aux chants. Les gens se retrouvent, il fait bon être ensemble, essaimer ensemble autour de ce miel sonore, dans la chaleur dorée des églises ouvertes à tous. Ensemble, un mot qui fait du bien.

On pense aux enfants qui rentreront bientôt, parce que « ça suffit comme ça », parce qu’on se languit de leur en-fance. Pour qui, sinon, ferait-on ces sapins extravagants, ces monuments de kitsch nordique, pour qui ces figurines absurdes échappées de contes oubliés, ces anges en den-telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies, de loupiotes, de chaussettes, de bricoles de bazar, de trucs qu’on cloue, de trucs qu’on colle et de trucs qu’on suspend. Il faudra qu’ils se dé-pêchent, l’attente est compulsive. Plusieurs mois qu’on ne les a pas revus. Juste ce qu’il faut pour oublier que ni les petits chaussons de danse posés sous l’arbre ni le nou-nours éborgné ne reconnaîtront les petites bêtes à quatre pattes que furent ces jeunes femmes et ces grands barbus dont le manque nous tend le plexus.

Dans ce monde déglingué, les rituels rassurent. Par eux le temps est suspendu, un peu plus dense, un peu plus vi-brant, parfumé d’épices et d’écorces d’oranges. À chaque génération ses souvenirs. Dans les années 50, la tournée de la parentèle, les plateaux de liqueurs et de dragées, la modeste branche de pin décorée de vraies bougies et qui parfois prenait feu, la crèche en papier crèche qui jouait les Pollock du pauvre et sentait le chanvre par on ne sait quel mystère. Dans les années 60 et 70, les sapins futuristes, conquête de la lune oblige, hérissés d’aluminium miroitant et de boules en verre de chez Orosdi-Back, l’un des pre-miers grands magasins de Beyrouth. Dans les années 80, retour du vrai sapin mais d’élevage, rabougri, le pauvre, planté dans du ciment, les épines engluées de fausse neige blanche ou fluo, contaminé à son corps défendant par la vague disco. Depuis les années 90, la tradition, défi-nitivement décomplexée, livre l’exercice à l’imagination de chacun. De cette liberté résulte une végétation surréaliste d’arbustes tentaculaires en fer forgé, ou de cerisiers prêts à brancher. Mais rien ne vaut, dans un champ abandonné à l’hiver, la poésie des plaqueminiers dépouillés de leur feuillage, quand pendent encore à leurs branches nues cinq ou six kakis oubliés.

Et puis, bien sûr, retour du répertoire entier des Christmas Carols, un peu de Tino Rossi sans le savoir, les crooners des fifties, les Abba, les Boney M, Stevie Wonder. On n’a pas inventé grand-chose depuis. Difficile d’intro-duire du nouveau entre ces agaçantes madeleines. Les souvenirs en prendraient un coup. Les souvenirs, c’est la matière dont on fait les racines.

Fifi ABOU DIB

Place aux madeleines

Aujourd’hui L’Orient Littéraire

offert avec le journal

Présidentielle

La mise en garde de Frangié

« L’opportunité d’un président de compromis est là, et j’aiderai à ma manière à aplanir les obstacles », a affirmé Walid Joumblatt au sujet de Sleimane Frangié, hier soir, avant de donner un dîner en son honneur. Photo Ani

« Si cette opportunité est manquée, je crains que nous n’allions vers une période pire que l’actuelle. » Telle a été, en substance, la mise en garde adressée par Sleimane Frangié, hier, à toutes les parties libanaises, les exhortant à accepter le compromis autour de sa candidature, lors d’une rencontre, en soirée, avec Walid Joumblatt. Dans l’après-midi, Waël Bou Faour avait transmis en substance le même message à l’issue d’une entrevue avec Nabih Berry. Pages 2 et 3, nos informations et l’article de Sandra NOUJEIM

USA

Une fusillade en Californie fait au moins 14 mortsAu moins 14 personnes ont été tuées hier soir (heure de Beyrouth) quand un à trois tireurs ont ouvert le feu dans un immeuble abritant des services sociaux à San Bernardino, en Californie. Plusieurs heures après la fusillade, les circonstances de l’attaque demeuraient floues et les questions nombreuses sur la tuerie. À l’heure de mettre sous presse, on apprenait qu’un suspect aurait été abattu par les forces de l’ordre. Page 11

Conflit

Le Parlement britannique autorise des frappes contre l’EI en Syrie Page 10

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2 Liban jeudi 3 décembre 2015

141e jour du scandale des déchetsDepuis plusieurs années, ils se livrent à une entreprise délibérée et minutieuse de noyautage et de torpillage de l’appareil de l’État. Depuis plusieurs mois, ils entreprennent, sans sourciller et sous des prétextes fallacieux, de paralyser l’une après l’autre les institutions politiques. Loin de se contenter de cette opération de sape, ils s’en prennent désormais à la santé même des Libanais, leur droit de bénéficier d’un minimum de bien-être, de vivre tout simplement dans un environnement salubre. En utilisant « l’arme » des déchets comme instrument de manœuvre, de pression et de manigances politiques, en faisant sciemment obstruction, par acteurs civils interposés, à toutes les solutions avancées par le gouvernement pour sortir les Libanais de ce cauchemar quotidien des ordures ménagères, ces saboteurs de la République ont dépassé par leur action maléfique tout entendement.Dans le but d’illustrer l’ampleur de ce crime national commis à l’égard des Libanais, et afin, surtout, que ce dossier ne tombe pas dans l’oubli ou soit banalisé, L’Orient-Le Jour publiera dans chacune de ses éditions une photo des monticules d’ordures qui se développent et s’agrandissent à chaque coin de rue. Puisse ce geste médiatique symbolique secouer certaines consciences. Si tant est qu’elles existent…

Les lecteurs peuvent nous adresser leurs photos à l’adresse suivante : [email protected]

Aux saboteurs de la République...Afin que le dossier des déchets ne tombe pas dans l’oubli

La mort aux trousses

À Fanar, comme partout ailleurs, les détritus polluent le quotidien du citoyen.Photo Anne Jabre

Sandra NOUJEIM

Le compromis sur l’élection du député Sleimane Frangié à la présidence de la République n’attendrait plus que son an-nonce officielle, sous peu, par le chef du courant du Futur, Saad Hariri. Des sources libanaises à Paris révèlent en effet à L’Orient-Le Jour que M. Hariri pourrait annoncer son appui à la candidature du député de Zghorta aujourd’hui à l’issue de sa rencontre avec le président François Hollande, prévue dans la matinée à l’Ély-sée. Le refus par la France de la candidature de M. Frangié est ainsi démenti par les sources précitées. Ce qui est sûr, tou-tefois, c’est que « l’annonce de cette candidature n’émanera pas officiellement du candi-dat en question, mais de Saad Hariri », ajoutent-elles.

Ce dernier doit s’entrete-nir aujourd’hui à Paris avec plusieurs parties politiques libanaises, notamment avec un groupe de personnalités indépendantes du 14 Mars, avant de se rendre à Riyad pour un entretien avec les cadres du Futur. L’objectif en serait moins, semble-t-il, de recueillir un consensus autour de la candidature de Sleimane Frangié que de finaliser la mise en œuvre du compromis en question, c’est-à-dire de l’imposer.

Certes, la question d’assu-rer une couverture chrétienne à la séance électorale (repor-tée, hier, par le président de la Chambre à la date relative-

ment proche du 16 décembre courant) continue d’être évoquée comme un passage obligé. Certaines sources du Futur font état de « concerta-tions continues avec les diffé-rentes parties, notamment les Forces libanaises », et assurent qu’aucune candidature ne sera avalisée par le Futur sans l’ac-cord préalable des parties du 14 Mars.

Mais les faits laissent croire pourtant à un forcing pour une relance des institutions sur la base d’une nouvelle configura-tion politique.

La visite rendue par Slei-mane Frangié, hier en soirée, au domicile du chef du Parti socialiste progressiste, le dé-puté Walid Joumblatt, en était révélatrice. Le premier a dé-claré, devant les médias, avoir « assuré à Walid bey que nous serons ensemble à l’avenir, quelles que soient les circons-tances ». Une assurance simi-laire a émané en substance du second. Mais c’est principale-ment aux parties chrétiennes que le député de Zghorta s’est adressé. Il a réaffirmé la soli-dité de son alliance avec le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, et avec le 8 Mars, et s’est dit prêt à « rassurer toutes les parties », notamment chré-tiennes.

Mais les propos du ministre Waël Bou Faour, après un en-tretien hier avec le président de la Chambre, Nabih Berry, ont révélé une volonté de mettre les parties chrétiennes récalci-trantes devant le fait accompli

(«  le compromis avancé est la meilleure des options. Même s’il ne satisfait pas toutes les parties, ni tous les intérêts, ni toutes les humeurs, il a pour mérite au moins de consacrer un nouvel équilibre dans le pays, à travers une représen-tation politique juste de toutes les parties »). Il a en outre fait une référence claire au fait que Bkerké puisse assurer la cou-verture chrétienne nécessaire à ce compromis («  Sleiman Frangié fait partie de l’un des quatre pôles chrétiens ayant intégré la liste des quatre can-didats forts élaborée à Bker-ké »).

De fait, le patriarche maro-nite pourrait recevoir Sleimane Frangié dans les prochaines heures afin d’être informé de la teneur du compromis. La réunion mensuelle ordinaire du Conseil des évêques maro-nites, prévue sous peu, pour-rait aboutir à l’annonce de la position de Bkerké sur l’élec-tion éventuelle du député de Zghorta.

Que certains milieux chré-tiens jugent «  improbable et insuffisante  » la seule couver-ture de l’autorité spirituelle maronite semble désormais hors de propos. Une partie chrétienne informée se dit cer-taine que « le deal passera, avec ou sans les chrétiens ».

Pire, dans les milieux favo-rables au compromis, une conviction prévaudrait selon laquelle toutes les réticences se dissiperont une fois le com-promis mis en marche avec l’annonce de la candidature

de Sleimane Frangié. «  Les parties se rendront toutes à la séance électorale, mais pour-raient bien ne pas voter  », confie à L’OLJ une source du Futur proche des concerta-tions, convaincue que «  les parties chrétiennes n’ont pas véritablement argué de leur refus de la candidature de Slei-mane Frangié ».

Pourtant, les Kataëb ont soumis une liste de principes auxquels ce dernier doit pré-alablement s’engager pour décrocher leur appui  : ces principes touchent notam-ment aux armes du Hezbollah et son implication en Syrie, et portent surtout sur la neu-tralité (dans les paroles et les actes) du Liban à l’égard des développements régionaux.

C’est également en fonc-tion de « critères nationaux », sur lesquels Sleimane Fran-gié omet pour l’instant de se prononcer, que les Forces libanaises envisagent hypo-thétiquement leur appui à sa candidature.

Du côté du Courant patrio-tique libre, le mutisme a été percé quelque peu hier par des propos tenus par le coordina-teur général du Courant pa-triotique libre, Pierre Raffoul, lors d’une conférence à Syd-ney, en présence notamment du consul honorifique syrien, Maher Dabbagh. «  Le temps est venu d’accélérer le proces-sus de sauvetage du pays, loin de tout fromagisme et de toute entreprise vindicative. Oui, nous bloquons la présiden-tielle, mais c’est parce que nous

voulons un président et non un présidé  », a-t-il déclaré, tout en disant «  vouloir un pré-sident ayant de bons rapports avec la Syrie  ». Et d’ajouter  : «  Ils veulent que le plus fort chez eux soit Premier ministre et nous voulons que le plus fort chez nous soit président de la République. Si l’état d’obstination est maintenu, nous nous dirigerons droit vers une assemblée constituante. C’est pourquoi nous devons nous hâter de sauver le pays. » Si ces propos défendent la chose et son contraire, ils ren-voient à l’indécision du CPL, qu’aucune information sûre ne vient, pour l’heure, dissiper. Ce que confirme toutefois une source du Futur à L’OLJ, c’est que «  le Hezbollah se rendra à la séance électorale et ne se contentera pas d’un vote blanc pour se tirer d’embarras  : il votera Sleiman Frangié ».

Une confirmation soutenue par une expression lapidaire qui décrit le nouvel état des lieux au Liban, telle que la rapportent des sources proches des contacts en cours  : «  Le Liban est désormais une zone d’influence iranienne. L’heure n’est plus à la pax syriana, mais à la pax iraniana. »

Si, pour Saad Hariri, le bénéfice direct est de « se ren-flouer politiquement et finan-cièrement à travers la prési-dence du Conseil », selon une lecture très critique à l’égard du compromis, il n’empêche qu’il donnerait, sciemment ou pas, le feu vert à cette « nou-velle phase »…

La situation

Compromis Frangié : les parties chrétiennes mises devant le fait accompli ?

Ahdab : Tout compromis non garant de la neutralité du Liban sera destructeur Le chef de la Rencontre de la modération civile, l’ancien député Misbah Ahdab, est revenu à la charge hier contre le compromis en gestation visant à aboutir à l’élection du député Sleimane Frangié à la présidence. Devant ses visiteurs à Tripoli, il a estimé que «  ce qui se dit dans les médias sur une initiative du président Saad Hariri (chef du courant du Fu-tur) de faire accéder Sleimane Frangié à la présidence ne com-porte aucune assurance pour l’opinion publique libanaise ».

«  Nous avons l’impression que ce qui se passe ne va pas plus loin qu’un partage des parts entre plusieurs parties, en base duquel Saad Hariri

recevrait des garanties  : celle de redevenir Premier ministre, d’obtenir le découpage électo-ral qu’il souhaite, d’être le seul interlocuteur sunnite du pays et d’avoir à sa disposition deux mille éléments des renseigne-ments pour assurer sa sécurité », a affirmé Misbah Ahdab, avant de s’interroger  : «  Mais est-ce que ces garanties assurent-elles aux sunnites leurs droits ? »

Et d’ajouter : « L’opinion pu-blique se demande si le nouveau président sera élu sur la base de Taëf, ou sur base d’un nouvel équilibre des forces de facto ? » En effet, «  si c’est l’accord de Doha, ou son équivalent, qui détermine la prochaine étape, la présence d’un président de la

République comme Sleimane Frangié intégrera le Liban au conflit syrien, à moins de garde-fous qui soient définis avec sérieux et transparence », a souligné Misbah Ahdab.

Et l’ancien député d’ajouter : « Avec tout mon respect pour Sleimane Frangié, ce dernier représente un projet politique dont le Liban continue de payer le prix cher. Il n’est pas permis, sous quelque prétexte que ce soit, d’imposer une nouvelle fois un certain projet au pays  », a souligné Misbah Ahdab, pour qui «  tout com-promis qui ne garantit pas la neutralité du Liban à l’égard du régime syrien, serait des-tructeur pour le pays ».

L’ambassadeur de Chine à Bnechii...Le chef des Marada, le député Sleimane Frangié, a reçu hier à Bnechii l’ambassadeur de Chine, Jiang Jiang, avec qui il a passé en revue les derniers développements et les relations bilatérales.

… et celui de G-B chez Samy GemayelL’ambassadeur de Grande-Bretagne, Hugo Shorter, s’est entretenu hier avec le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, en présence du

vice-président du parti, l’ancien ministre Sélim Sayegh, et du conseiller politique et diplomatique de M. Gemayel, Jean-Pierre Katrib.

À Dar el-Fatwa, Zasypkine évoque un compromis en SyrieLe mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a reçu hier à Dar el-Fatwa l’ambassadeur de Russie, Alexander Zasypkine, qui a souligné « la nécessité de déployer tous les efforts pour mettre fin aux souffrances du peuple

syrien », évoquant « des efforts déployés par la Russie pour assurer un compromis politique » en Syrie.

N. Sehnaoui chez Ali Hassan KhalilLe vice-président du Courant patriotique libre, Nicolas Sehnaoui, a été reçu hier par le ministre des Finances et conseiller politique du président de la Chambre Nabih Berry, Ali Hassan Khalil. Les deux hommes ont procédé à un tour d’horizon des derniers développements.

Flashes du monde politique

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3Libanjeudi 3 décembre 2015

Décryptage

Au cœur des enjeux, la nouvelle loi électorale Scarlett HADDAD

La libération des 16 otages libanais chez le Front al-Nosra a certes dominé l’ac-tualité, mais la proposition d’élire le chef des Marada à la tête de la République continue d’occuper les mi-lieux politiques. Les inter-prétations restent multiples et les positions encore va-gues, mais il est clair que le mot de la fin appartient au général Michel Aoun qui est non seulement le principal concerné mais aussi celui qui déterminera la position défi-nitive du Hezbollah. Pour l’instant, le général Aoun se garde bien de se prononcer, laissant un peu les choses se décanter. Mais, en parallèle, les contacts discrets se mul-tiplient pour expliquer la démarche du chef des Ma-rada et lever les ambiguïtés qui ont entouré sa rencontre avec le chef du courant du Futur Saad Hariri.

Selon des sources qui suivent de près le dossier, Frangié n’aurait jamais eu l’intention de court-circuiter le général Aoun, alors qu’il n’a jamais caché que ce der-nier est son premier candi-dat à la présidence. Mais au bout d’un an et six mois de vacance à la tête de la Répu-blique, il est logique d’accep-ter de discuter avec les autres partenaires du pays, d’autant que le statu quo actuel est en train de provoquer un véritable pourrissement de toutes les institutions et pra-tiquement du pays. Le leader de Zghorta a donc prêté une oreille attentive à ceux qui ont évoqué la possibilité de le choisir à la présidence, sachant qu’il n’a jamais été question pour lui de prendre des engagements préalables sans consulter ses alliés. Les discussions avec Saad Hariri ne seraient donc pas entrées dans les détails, comme cer-taines rumeurs l’ont laissé entendre. Le communiqué publié par Sleimane Frangié à l’issue de son entretien avec le chef du CPL, le ministre Gebran Bassil, est clair sur ce point, tout comme il pré-cise qu’avec M. Hariri il y a eu un accord sur l’adoption d’une loi électorale qui assure

une représentation équitable de chaque communauté. La formulation est suffisam-ment vague pour susciter de nombreuses interprétations. La question concerne prin-cipalement les communautés sunnite, druze et chrétienne. Le leader druze Walid Joum-blatt n’a d’ailleurs pas caché que c’est lui qui a proposé au chef du courant du Futur la candidature de Frangié. En réalité, Joumblatt et Hariri ont un cauchemar commun, celui de l’adoption d’une loi électorale basée sur le mode de scrutin proportionnel qui serait de nature à bri-ser leur quasi-monopole de la représentativité de leurs communautés au Parlement. Le mode de scrutin propor-tionnel devrait ouvrir la voie parlementaire à des dépu-tés druzes et sunnites qui ne seraient pas issus ni du PSP ni du courant du Fu-tur. D’où leur volonté com-mune d’obtenir de Frangié un engagement à rejeter la proportionnelle. Pourtant, selon les sources précitées, Frangié a flairé le piège et a préféré se contenter d’une formule vague, en attendant d’en parler avec ses alliés. Mais le problème réside jus-tement dans cette formule. Le courant du Futur et le PSP estiment en effet que le fait d’inclure dans leurs blocs parlementaires des députés chrétiens fait partie de leurs intérêts stratégiques. Des milieux proches du courant du Futur précisent ainsi, dans les discussions loin des médias, que la communauté sunnite représente près de 35  % de la population. Or le partage des sièges par-lementaires à égalité entre les chrétiens et les musul-mans ne permet pas aux sunnites d’être représentés selon leur poids véritable. C’est pourquoi, pour rétablir l’équilibre réel, ils doivent compenser cette disposition de la Constitution par le choix d’un certain nombre de députés chrétiens. Même chose pour Walid Joum-blatt qui règne, depuis des années, en maître sur le Chouf et Aley. C’est ainsi lui qui décide de prendre sur ses listes des candidats

chrétiens appartenant ou non à des partis politiques, et celui qui n’est pas choisi n’a pas de chance d’arriver au Parlement, sauf si le scrutin proportionnel est adopté. Si Joumblatt et Hariri ont cru avoir convaincu Frangié de leur point de vue sur la loi électorale, ils se sont trom-pés, et le leader de Zghorta a bien précisé qu’il n’a pris aucun engagement à ce sujet. Selon les sources qui suivent ce dossier, ce serait d’ail-leurs la raison pour laquelle le chef du courant du Futur n’a pas immédiatement an-noncé qu’il était favorable à la candidature de Frangié à la présidence, comme cela était prévu après la divul-gation de la rencontre entre eux. En même temps, le pré-sident de la Chambre Nabih Berry a saisi au vol cette opportunité en relançant la sous-commission parle-mentaire chargée d’étudier les différents projets électo-raux. Cette commission qui devrait achever ses travaux au bout de deux mois (début février) serait destinée à ac-compagner les négociations en vue du déblocage prési-dentiel et de dégager ainsi le candidat Frangié de ce poids et de cette responsabilité. Si la sous-commission parvient à s’entendre sur un même projet électoral, ce dossier ne sera plus un obstacle dans le choix du candidat à l’élec-tion présidentielle. Mais si elle échoue dans sa mission, Berry a promis de convoquer malgré tout une séance plé-nière de l’Assemblée pour soumettre au vote les diffé-rents projets existants, dont l’un d’eux est celui proposé par le mouvement Amal qui prévoit un mode de scrutin mixte, 64 députés élus sur la base de la proportionnelle et 64 autres élus par scrutin majoritaire... En retirant du débat le dossier épineux de la nouvelle loi électorale, Berry serait-il en train d’indiquer ses préférences et de paver la route de Baabda pour l’arri-vée de Frangié ? Ou bien toute cette histoire n’est-elle qu’une tempête dans le verre d’eau présidentiel ? Les contacts bilatéraux devraient permettre d’y voir plus clair.

Siniora prône au Koweït un arabisme qui stimule « la modération, l’ouverture, la tolérance et la liberté »Lors d’une cérémonie à la mémoire de Saoud el-Fayçal, le chef du bloc du Futur rend hommage à l’ancien chef de la diplomatie saoudienne.Le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, Fouad Siniora, est intervenu hier devant le Conseil des rela-tions arabes et internationales, qui organisait au Koweït une cérémonie en hommage à

Saoud el-Fayçal, l’homme qui a dominé de sa présence la politique étrangère de son pays quatre décennies durant et figure de proue de la diplo-matie arabe depuis les années 80 et jusqu’à sa mort.

M. Siniora a commencé par rendre hommage au rôle joué par le diplomate dès 1976, au congrès de Beited-dine, pour mettre fin à la guerre au Liban (il n’était, à l’époque, ministre des AE que depuis huit mois). Même présence personnelle au Liban lors de l’invasion israélienne de 2006, à la tête d’une délégation de ministres arabes des AE, réclamant la fin de l’agression. Sans ou-blier l’accord de Taëf (1989). M. Siniora parlera aussi de l’intervention de l’Arabie après le départ des troupes syriennes du Liban, pour ré-glementer les rapports entre le Liban et le régime syrien, et l’aide de l’Arabie aux forces armées et aux forces de sécu-rité libanaises.

Sur le plan arabe, M. Si-niora évoquera rapidement la tenue, à Beyrouth, du som-met arabe de 2002, « dont les résolutions demeurent à ce jour incontournables ».

L’Arabie face à l’Iranet la Turquie

Aujourd’hui, a insisté M. Siniora, l’Arabie, et avec elle les pays du Golfe jouent de nouveau un rôle essentiel pour «  ramener l’espoir au Yémen (…) et sauver la Syrie de ce fléau que sont les régimes autocratiques et l’extrémisme, deux faces d’une même mon-naie ».

Mais le jeu diplomatique a changé de façon dras-tique, souligne M. Siniora. Aujourd’hui, les Arabes sont appelés à prendre conscience du fait qu’ils doivent tenir en respect deux autres grands voisins musulmans, la Tur-quie et l’Iran, et tenir compte en particulier d’une «  infil-tration iranienne  » en Syrie, au Liban et en Irak, accom-pagnée «  d’ingérences pour diviser les collectivités locales et miner les régimes ». Avant d’engager un dialogue avec ces puissances, un équilibre stratégique doit être établi, croyait Saoud el-Fayçal.

M. Siniora le cite affirmant : «  La diplomatie peut faire beaucoup, mais les autres, petits et grands, doivent aussi sentir que vous avez des crocs, et vous pouvez mon-trer aujourd’hui pour qu’on tienne compte de vous. »

En conclusion, M. Siniora a appelé de ses vœux un effort des Arabes pour «  retrouver leur foi dans un arabisme éclairé comme lien cultu-rel et de civilisation, et non comme projet politique (…), un arabisme qui rassemble et encourage toutes les mani-festations et les valeurs de la modération, de l’ouverture, du dialogue et la tolérance, de la liberté et de la démocra-tie, qui légitime la pluralité, respecte les cadres nationaux des États, respecte les diffé-

rences, combate les exclu-sions sur base religieuse et le contrôle des consciences (…) un arabisme qui respecte le pluralisme, l’autre différent, les droits de l’homme, la nature civile de l’État, l’éga-lité entre tous sans discrimi-nation sur base raciale, reli-gieuse ou régionale ».

«  Tout le monde affirme que le monde arabe tel que nous l’avons connu est condamné à disparaître, a conclu M. Siniora. Certes, ce processus est irréversible. Mais de quel changement parlons-nous ? Nous sommes aujourd’hui presque 400 millions d’Arabes, et 60  % des Arabes sont des jeunes, nous avons une extraordi-naire culture et un fort senti-ment d’appartenance. Il n’est pas question de revenir à un passé qui n’a pas toujours été pacifique. Mais le sentiment d’appartenance doit nous insuffler la volonté de léguer aux jeunes le désir de travail-ler pour l’avenir du monde arabe que Saoud el-Fayçal a voulu. »

En marge de la conférence, M. Siniora a été reçu hier par l’émir du Koweït Sabah el-Ahmad al-Jaber el-Sabbah, son Premier ministre p.i. Sa-bah Khaled Ahmad al-Sab-bah, le ministre des Finances Anis Saleh ainsi que les diri-geants du Fonds koweïtien et du Fonds arabe.

Frangié chez Joumblatt : « Si cette opportunité est perdue, nous allons vers une période encore pire pour le Liban »

32e report de la présidentielle

Adwan : Nous évaluons des projets et non des personnes

Les efforts pour mener à bien le compromis autour de la can-didature de Sleimane Frangié se sont poursuivis hier. La soirée a surtout été marquée par un dîner donné à Clemen-ceau par le chef du Rassem-blement démocratique Walid Joumblatt, l’un des parrains du compromis, en l’honneur de M. Frangié. Étaient égale-ment présents le ministre de la Culture, Raymond Araiji, l’ancien ministre Youssef Saa-dé, Tony Sleimane Frangié, les ministres de la Santé Waël Bou Faour et de l’Agriculture Akram Chehayeb, les dépu-tés Ghazi Aridi et Alaeddine Terro, ainsi que Teymour Joumblatt.

Avant la rencontre, M. Frangié a pris la parole devant les médias pour préciser que «  la visite à Walid bey vise à souligner qu’il a été le premier à proposer mon nom au Liban à la présidence de la Répu-blique ». « J’espère qu’à l’avenir nous serons ensemble sur la même voie. Nous apprécions cette auguste maison, qui est un pilier de la patrie  », a-t-il noté.

«  Jusqu’à ce jour, ma can-didature n’est pas officielle. J’estime que Saad Hariri est totalement sincère dans le sou-tien qu’il me prodigue. Tout ce qu’il a dit est vrai, et je respecte ses propos, mais j’attends une initiative officielle. L’initiative se situe au niveau du 14 Mars, et c’est au président Hariri de décider du timing opportun pour annoncer officiellement son soutien, pas moi », a indi-qué Sleimane Frangié.

«  Les factions du 8 Mars n’iront à l’élection qu’unies sur ce sujet, rassurez-vous. Sur-tout avec le général Michel Aoun, qui est mon frère et mon ami. Nous formons une seule équipe et poursuivrons la route ensemble. Nous lui avons présenté nos condo-léances aujourd’hui (voir par ailleurs), et nous espérons lui rendre visite dans les pro-chains jours. Notre conviction et nos souhaits sont de n’être qu’ensemble », a poursuivi M. Frangié.

« Je ne suis pas pressé. Je ne veux pas brûler les étapes. Les choses se font calmement et dans un climat de consensus. Nous ne voulons éliminer ou ostraciser personne. L’entente nationale est le plus important dans ce pays », a-t-il ajouté.

«  Au Liban, il y a deux camps et deux atmosphères (politiques). Notre ambi-tion est d’être un seul camp à l’ombre d’une même atmos-phère. Notre devoir est de convaincre notre camp et de réconforter l’autre camp et lui offrir des garanties. Nous sommes prêts à tout moment à rassurer l’autre camp », a-t-il noté.

«  Le climat en Arabie et dans le monde est opportun pour réaliser l’échéance pré-sidentielle. Que celui qui a une autre proposition nous en fasse part. Nous sommes avec lui et tout est discutable. Mais si l’autre proposition vise seu-lement à obstruer pour aller vers le vide, nous n’en vou-lons pas », a précisé Sleimane Frangié.

Concernant son projet électoral, le chef des Marada a indiqué  : «  Mon projet est historique et représente mon style à toutes les étapes durant lesquelles j’ai œuvré. Mon projet est consensuel pour le pays et vise à sortir de ces petits détails. C’est pourquoi il faut s’occuper du Liban, du peuple libanais, du citoyen et de l’environnement. Il y a beaucoup à faire, ce qui repré-sente actuellement 90  % des problèmes des Libanais. » Et d’ajouter  : «  Si en 2005 on parlait de 14 et de 8 Mars, il y a aujourd’hui la Russie et l’Amérique. Laissons nos conflits de côté et allons vers l’édification du Liban, de son développement et de son épa-nouissement. »

«  Je ne mène aucun com-promis aux dépens de la loi électorale. Je n’ai pas le pou-voir de le faire. Je n’appuie pas une loi qui annihile les com-munautés ou les composantes politiques dans leur ensemble. Nos constantes, c’est de nous retrouver ensemble à mi-che-min, sous le slogan suivant  : “Comment sauver le Liban”, et résoudre ses problèmes qui s’aggravent, tant sur le plan économique que social  », a encore dit Sleimane Frangié.

Interrogé enfin sur l’oppo-sition chrétienne à son élec-tion, il a répondu  : «  Je suis chrétien comme eux, voire plus, peut-être. S’ils ont une excuse chrétienne pour me rejeter, je passerai ma route en les saluant. Si leurs excuses sont égoïstes, par contre… »

«  Michel Aoun et moi

sommes dans un seul camp politique  », a-t-il ajouté, avant de conclure  : «  Nous sommes face à une opportu-nité historique. Que celui qui a une autre opportunité pour le Liban prenne une initiative. Seulement, si cette opportu-nité est perdue, je crains que nous allions vers une période encore pire que celle dans laquelle nous nous trouvons. »

De son côté, Walid Joum-blatt s’est contenté de dire « qu’après un an et demi mar-qué par l’impossibilité d’élire un président consensuel, voilà que l’opportunité de le faire se présente maintenant avec Sleimane bey Frangié ». «  Je vais aider à ma manière à aplanir les obstacles dans la mesure du possible  », a-t-il dit, souhaitant que «  quels que soient les résultats, nous souhaitons qu’ils soient le fruit d’un compromis pour sortir le Liban de cette im-passe  ». «  Mais, quels que soient les résultats, la relation entre nous se poursuit pour l’histoire », a-t-il conclu.

Bou Faour à Aïn el-TinéDans l’après-midi, M.

Joumblatt avait dépêché Waël Bou Faour auprès du président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, pour discuter de ce compro-mis, en présence du ministre Ali Hassan Khalil.

M. Bou Faour avait indi-qué à l’issue de l’entretien que ce compromis était «  le meilleur possible  », et que, «  même s’il ne satisfait pas toutes les parties, il assure

néanmoins un nouvel équi-libre dans le pays sur le plan de la représentation politique juste de toutes les forces politiques  » et «  ouvre la voie à une nouvelle étape  ». L’émissaire du chef du Ras-semblement démocratique a mis en garde contre «  une chute abyssale très dange-reuse  » du fait de la logique « après moi le déluge ». « Ce n’est pas pour intimider que Walid Joumblatt craint, si le compromis n’est pas adopté, une entrée dans l’inconnu constitutionnel et politique, (...) voire même sécuritaire », a indiqué Waël Bou Faour, invitant toutes les parties à rejoindre ce règlement en dé-pit des opinions divergentes, et faisant état «  d’un climat mondial qui lui est désormais favorable  ». Selon lui, M. Frangié ne saurait être rejeté sur le plan chrétien puisqu’il est l’un des quatre pôles ma-ronites forts qui s’étaient réu-nis à Bkerké sous l’égide du patriarche maronite, et qu’il n’y a pas de tort à donner une chance à une autre can-didature que celle de Michel Aoun, puisque M. Frangié a pu réunir autour de lui un consensus national, ce qui n’a pas été le cas de M. Aoun.

M. Berry a également reçu l’ambassadeur d’Arabie saou-dite, Ali Awad Assiri, qui a précisé qu’il «  encourage toute entente interlibanaise (…) » et qu’il « souhaite qu’il y ait un exploit parce que les développements dans la ré-gion requièrent que le Liban soit sanctuarisé ».

Une nouvelle fois, la séance par-lementaire pour l’élection d’un chef de l’État a été reportée et la date de la prochaine réunion a été fixée au 16 décembre. Ce délai de deux semaines est l’un des plus courts entre une séance et l’autre depuis la vacance pré-sidentielle, ce qui ouvre la voie à plusieurs interprétations liées au compromis actuellement en dis-cussion, axé sur la candidature du chef des Marada Sleimane Frangié à la présidence de la République.

À l’issue de la séance (pour laquelle seuls 39 députés se sont rendus au Parlement, alors qu’un quorum de 86 députés est requis pour l’élection d’un président), le vice-président des Forces libanaises, le député Georges Adwan, a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que son parti « est attaché à un com-promis axé sur le retour à l’État, la loi et la Constitution ».

« Nous prenons position sur

base d’un projet politique et non en fonction des personnes, a souligné le “numéro deux” des Forces libanaises. Ainsi, le débat autour de la présidence de la Ré-publique débute par le projet en base duquel le chef des FL a pré-senté sa candidature », a déclaré Georges Adwan, avant de pour-suivre : « Ce projet présente une vision constitutionnelle potant sur divers dossiers qui se posent au pays, dont notamment les résolutions internationales, la non-ingérence extérieure dans les affaires internes et la position au sujet de la crise syrienne… »

Selon M. Adwan, «  nous n’évaluons pas des personnes, mais des projets et des positions à l’égard de ces programmes. Ainsi, tout compromis devrait prendre en considération la pré-sence de deux projets : ceux de l’État et du non-État ». Concer-nant le 14 Mars, le député du Chouf a affirmé que «  les FL sont engagées dans le projet

14-marsiste et négocient avec les autres factions à partir de cette vision qui tient compte des martyrs qui ont sacrifié leur sang pour que ce projet demeure et continue ».

Le vice-président des FL a assuré que «  la présence aux séances électorales est une posi-

tion de principe, et nous avons toujours incité tout le monde à voter. Ainsi, aujourd’hui, des noms sont au centre de discus-sions, et chaque député peut voter en faveur du candidat de son choix ».

Commentant un éventuel veto chrétien contre la candi-

dature de Sleimane Frangié, M. Adwan a rappelé que plu-sieurs partis ont déjà précisé leur position, mais il y a peut-être des alternatives. « Lorsque tous les choix seront évoqués, nous pourrons déterminer la position de chaque partie », a conclu M. Adwan.

Crise des déchetsTerSarkissian incite à une solution rapide Le député Serge TerSarkissian (courant du Futur) a exhorté hier les responsables à résoudre la crise des déchets rapidement. Dans une déclaration faite au Parlement, M. TerSarkis-sian a fait état d’un rapport publié par l’Unicef (Orga-nisme des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture) concernant la maladie

du choléra. Selon lui, « la maladie est arrivée chez nous, et pourrait se transformer en une épidémie régionale et personne n’a réagi ». Le député de Beyrouth a également évoqué un rap-port publié par l’Université américaine de Beyrouth (AUB) concernant la dioxine (matière cancérigène). « Selon ce rapport, sa moyenne est 416

fois supérieure à la normale, en particulier dans les zones habitées, là où existent les dé-potoirs et où les déchets sont brûlés », a souligné M. TerSar-kissian. « La santé publique est la première priorité », a-t-il dit avant de se poser la question de savoir « que deviendront note économie et notre tou-risme si nous poursuivons sur cette voie ? »

Toute la République, ou presque, a applaudi hier à la libération des seize otages libanais qui étaient détenus par le groupe jihadiste d’al-Nosra. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a vu dans le procédé suivi pour cela « une atteinte à la souve-raineté ».

«  Entre les larmes et les bougies, il y a eu un scandale pour la souveraineté. Félicita-tions aux familles », a déclaré M. Berry devant les députés qu’il a reçus hier à Aïn el-Tiné, dans le cadre de ses audiences hebdomadaires du mercredi.

Le président de la Chambre faisait notamment allusion à l’accord conclu avec le Front al-Nosra et qui a permis la libération des otages. Il s’agit, entre autres, de l’ouverture d’un couloir humanitaire permanent entre Ersal et le camp de réfugiés syriens près du village, de l’acheminement d’aides humanitaires men-suelles à Ersal, de la régula-risation de la situation des Syriens présents au Liban, ainsi que des détenus libé-rés qui souhaitent soit rester au Liban, soit voyager, et un suivi humanitaire et légal de la situation des réfugiés. L’accord prévoit également de rendre le secteur de Wadi

Hmayed une zone sûre pour les réfugiés.

L’ancien président Michel Sleiman a pris contact avec l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, afin de le remercier pour la mission de bons offices de l’émirat et de lui demander de poursuivre ses efforts afin que les mili-taires aux mains du groupe État islamique puissent être libérés.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, a transmis au Premier ministre, Tammam Salam, qui l’a reçu au Sérail, les félicitations de son pays pour le retour des militaires auprès de leurs fa-milles. Le ministre de la Dé-fense, Samir Mokbel, qui a été également reçu au Sérail, a remercié toutes les parties qui ont contribué à la libéra-tion des otages, notamment le Qatar, avant d’estimer que « la joie ressentie ne sera com-plète qu’après la libération des otages auprès de Daech ». Une idée que de nombreux responsables politiques qui se sont félicité du dénoue-ment heureux de l’affaire des militaires détenus auprès d’al-Nosra ont également dé-veloppée. Le patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X, qui a pris contact avec M. Salam et le directeur de la Sûreté gé-

nérale, le général Abbas Ibra-him, a exprimé l’espoir d’une relaxe de toutes les personnes kidnappées, dont son frère, l’évêque grec-orthodoxe d’Alep, Boulos Yazigi, qui avait été capturé en avril 2013 par des rebelles syriens, avec l’évêque syriaque-orthodoxe d’Alep, Youhanna Ibrahim.

Les députés Marwan Fa-rès, qui a effectué une tour-née dans la Békaa auprès des familles des militaires relâchés, et Imad el-Hout ont tous deux relevé que la libé-ration des otages «  confirme que l’État est capable de ré-gler des dossiers importants lorsqu’il assume ses devoirs correctement  ». M. Hout a cependant mis en garde contre le danger qui menace toujours le Liban, du fait de «  l’engagement d’une partie libanaise en Syrie  », en allu-sion au Hezbollah.

L’ancien chef de gouver-nement Sélim Hoss a pris contact avec le général Ibra-him pour le féliciter de la réussite de l’opération de libération, et les Kataëb, qui s’en sont félicité aussi dans un communiqué, ont mis l’accent sur la nécessité, pour l’État, de «  poursuivre le processus qui lui permet-tra d’étendre son autorité sur tout son territoire ».

Otages

Berry : Un scandale pourla souveraineté

Sethrida Geagea rend hommage aux efforts de Abbas Ibrahim et du Qatar Dans un communiqué de presse, Mme Sethrida Gea-gea, députée de Bécharré, a félicité «  l’armée libanaise, les Forces de sécurité intérieure, les militaires libanais ainsi que les familles des otages  » à la suite de la libération des officiers et soldats qui étaient détenus par le Front al-Nosra.

Après avoir émis l’espoir que les otages qui demeurent entre les mains de Daech seront libérés prochainement, Mme Geagea a rendu hommage « aux efforts intensifs déployés sur ce plan, au nom de l’État libanais, par le directeur de la Sûreté générale, le géné-ral Abbas Ibrahim, qui avait

réussi des missions similaires qu’il avait entreprises précé-demment ».

Mme Geagea a également remercié le Qatar pour les ef-forts qu’il a entrepris « auprès du Front al-Nosra pour libérer les militaires pris en otage et assurer le succès de l’opéra-tion » d’échange.

Page 4: Place aux madeleines Liban La mise en garde de Frangié Politique … · 2015-12-03 · telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies,

4 Liban jeudi 3 décembre 2015

Neuf militaires aux mains de l’EI

« Nous craignons que les otages détenus par Daech aient été liquidés », souligne l’épouse d’un soldat

Des combattants du Hezbollah auraient été libérés en même temps que les otages libanais

Les militaires libérés par al-Nosra ont passé un mois menottés et les yeux bandés

Depuis le sit-in permanent, place Riad el-Solh, ou depuis Ersal où elles ont été reçues par le président de la municipalité, les familles des 9 militaires encore otages de l’EI (Daech) invitent les autorités à négocier avec l’organisation jihadiste. La crainte qu’ils n’aient été liquidés est pourtant forte.

Malgré le bonheur des retrouvailles, les familles des ex-otages du Front al-Nosra ne peuvent pas s’empêcher de penser aux proches de ceux qui sont toujours détenus par le groupe État islamique.

Anne-Marie EL-HAGE

Assis côte à côte dans la tente des familles des militaires otages, place Riad el-Solh, deux hommes d’âge mûr échangent quelques mots. Entre eux, plus besoin de paroles, désormais. Le sort a rapproché ces deux pères ori-ginaires de la Békaa-Ouest, durant les 16 derniers mois. À tel point qu’ils se considèrent aujourd’hui comme une seule et même famille. Sauf que l’un d’entre eux, Hussein Youssef, cache mal sa tristesse, mal-gré une grande dignité. Son fils, Mohammad, soldat de l’armée libanaise, est toujours détenu par l’État islamique. Alors que l’autre, Hady Mza-hem, tente à grand-peine de contenir sa joie, par pudeur. « Une joie qui ne sera com-plète qu’à la libération des 9 otages restants  », soutient-il. Son fils, Lameh, membre des FSI, figure parmi les 16 otages d’al-Nosra libérés, mardi. Il ne le quitte pas d’un pouce, et c’est avec le jeune homme qu’il est venu affir-mer sa solidarité aux proches des otages encore en capti-vité. Une femme d’origine arménienne, Marie-Rose Yazigi, s’est invitée spon-tanément, pour exprimer sa sympathie à la cause des militaires otages. Un ancien candidat à la députation à Zahrani, Khalil Chaddad, est aussi présent. Il a fait sienne la cause des militaires otages des islamistes.

À l’État d’entrer en contact avec l’EI

Avec calme, mais déter-mination, le père du soldat encore détenu par l’EI se dit plein d’espoir de voir son fils et les autres otages relâchés. « La libération des 16 militaires nous a redonné confiance dans l’engagement de l’État auprès du peuple libanais et des militaires otages », dit-il. L’homme n’hésite pas à saluer «  l’exploit historique du gou-vernement », de même que les positions du Premier ministre Tammam Salam et du chef de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Hussein Youssef n’a jamais perdu espoir, porté par sa «  foi en Dieu  ». Mais

depuis la libération des 16 otages, le porte-parole des fa-milles d’otages, qui s’exprime spontanément mais sage-ment, espère que l’État saura « s’engouffrer dans les brèches pour engager des pourparlers avec Daech et négocier  », afin de libérer les 9 militaires qu’il détient encore. «  Il est important que Daech réalise que l’État est prêt à négocier avec l’EI, comme il a négocié avec al-Nosra  », insiste-t-il, soutenant que le dialogue est interrompu avec le groupuscule islamiste depuis deux mois en-viron, plus exactement depuis la fermeture de la frontière entre la Syrie et la Turquie. « Mais les autorités se sont en-gagées à poursuivre le dossier et doivent trouver le moyen de rentrer en contact avec le groupe islamiste », dit-il.

Dans l’attente, M. Youssef n’a pas changé ses habitudes, et il vit toujours dans le som-maire campement, en face du Grand Sérail, au centre-ville de Beyrouth. Il promet qu’il «  n’abandonnera jamais  » la lutte qu’il mène depuis 16 mois, soutenu par les familles des otages, mais aussi et sur-tout par les militaires libérés. «  Nous étions 25 familles dans l’attente. Nous sommes aujourd’hui 25 familles et 16 fils (otages libérés). Avec eux,

nous continuerons notre lutte, pour que les nôtres retrouvent la liberté », martèle-t-il, mon-trant du doigt le jeune otage désormais libre, Lameh Mza-hem, et son père, assis à ses côtés. « Mon plus beau senti-ment est que cet ancien otage et son père se solidarisent avec moi. Mais, hier, je n’ai pu m’empêcher de pleurer, je suis un grand sentimental », dit-il, comme pour s’excuser.

Mères et épouses à Ersal

Au même moment, les femmes et mères des mili-taires détenus par Daech se trouvaient à Ersal pour y rencontrer le président de la municipalité, Ali Hojeiry. Wadha Assayed, épouse du soldat otage Khaled Mok-bel Hassan, était membre de la délégation. «  Nous avons demandé au président de la municipalité de Ersal, Ali Hojeiry, d’intervenir auprès de l’EI pour la libération de nos proches  », affirme à L’Orient-Le Jour la jeune femme, jointe par téléphone. «  Il nous a répondu qu’il a la capacité de le faire, mais qu’il doit être mandaté par les autorités libanaises, d’abord pour envoyer un émissaire au-près du groupuscule islamiste, ensuite pour en connaître les

revendications, et enfin pour mener les négociations », ex-plique-t-elle.

Les familles des otages entendent bien transmettre le message aux responsables du dossier, à Abbas Ibra-him, certes, ainsi qu’au mi-nistre de la Santé, Waël Bou Faour. Mais une question les taraude. « Sont-ils encore en vie ?  » se demande cette épouse et mère de deux jeunes enfants. Car elle craint que les militaires toujours en cap-tivité « n’aient été liquidés  ». «  Les autorités nous avaient fait part de leurs craintes, il y a quelque temps déjà. Mais lorsque Daech a menacé de les tuer, après avoir eu vent du passage à tabac des islamistes à la prison de Roumieh, nous avons repris espoir. C’est ce qui nous fait penser qu’ils sont toujours vivants  », in-dique Mme Assayed Hassan. «  Nous voudrions tant avoir quelque chose de concret qui nous le prouve, une informa-tion sûre, une vidéo ou un enregistrement vocal », lance-t-elle, suppliante. La jeune femme refuse toutefois de baisser les bras. « L’espoir me porte. J’espère qu’il y aura très bientôt du nouveau, dit-elle. Que l’État les libère, comme il a libéré les otages détenus par al-Nosra ! »

Patricia KHODER

Ils auront presque deux se-maines de repos avant de re-joindre leurs postes militaires. Les seize otages libérés mardi passaient hier du temps dans leurs familles, après un an et quatre mois d’absence. Hier en matinée, certains se sont rendus auprès du secrétaire général de la Sûreté générale, Abbas Ibra-him, d’autres ont effectué des examens médicaux.

Le paysage est le même dans les villages de la Békaa, notam-ment à Jdita, Rayak et Douris. Des banderoles souhaitant la bienvenue à l’enfant du pays, libéré par le Front al-Nosra, ornent les rues. Ici et là se dressent des portraits géants des militaires relâchés.

Les familles des anciens otages ainsi que les soldats et membres des FSI libérés étaient toujours comme stupéfaits de l’heureux dénouement de leur calvaire. Les familles man-quaient de mots et les militaires répondaient vaguement aux questions posées.

Quelques rares informations concernant les conditions de leur détention ont filtré. Ces quelques détails ont été rappor-tés par leurs proches, même si les militaires ont opté pour le silence devant la presse.

Lors de leur premier mois de détention, les otages – soldats et membres des FSI – ont été interrogés par les hommes du Front al-Nosra. Ils sont restés tout un mois menottés et les yeux bandés.

Durant la période de capti-vité, les lieux de détention ont changé à plusieurs reprises. Les huit derniers mois, ils étaient dans une grotte d’où ils n’avaient pas le droit de sortir. Il y a presque un an, ils avaient été obligés de creuser une sorte de tranchée dans laquelle ils au-raient dû être emprisonnés mais les lieux ont été bombardés. Et les militaires étaient soulagés du résultat du bombardement…

Au cours des derniers mois, ils ne mangeaient que du blé concassé trempé dans de l’eau. Certains souffrent actuelle-ment de problèmes à l’estomac. Hier, Ziad Omar, membre des FSI originaire de Baalbeck, qui souffrait du côlon avant sa détention, a été transporté en début d’après-midi en urgence à l’hôpital, indiquent des proches, affirmant qu’il avait une hémor-ragie.

En fin de matinée hier, Pierre Geagea, membre des FSI, ori-ginaire de Barka, dans la Békaa, s’est également rendu à l’hôpital pour des analyses, rapportent ses proches.

Dans la Békaa, hier, les familles des militaires libérés ne pouvaient pas s’empêcher de penser aux autres familles

moins chanceuses. Celles dont les fils sont toujours détenus par les miliciens de l’État islamique.

À Rayak, la mère de Mo-hammad Taleb, Samira, dont le fils a été libéré mardi, déclare : «  Je n’arrive pas à penser que mon fils est avec moi désormais, alors qu’il reste encore neuf militaires pris en otage. Nous avons passé seize mois avec leurs familles. Nous avons tout partagé. Hier, malgré tout mon bonheur quand j’ai su que mon fils est sorti, j’ai pensé à eux. »

Mohammad, père de trois enfants, âgés entre quatre et neuf ans, qui ont décidé hier de ne pas aller à l’école pour célé-brer le retour de leur père à la maison, est sorti tôt de chez lui pour se rendre à Beyrouth, où il s’est entretenu, comme d’autres militaires libérés, avec le direc-teur général de la Sûreté géné-rale, le général Abbas Ibrahim.

« C’était une éternité, soupire encore Samira. Durant les trois derniers jours, j’ai cru que j’allais mourir en attendant. »

Le couteau à la gorgeDouris, le village de Abbas

Mchayk, père de trois enfants, dont le tout dernier, Hussein, âgé d’un an, est né alors que son papa était en détention.

Des guirlandes multicolores et des guirlandes lumineuses propres aux décorations de fin d’année, des boules de Noël argentées, des rubans jaunes et bleus et des bouts de tulle rouge et blanc ornent l’entrée de la maison.

Abbas, 35 ans, membre des FSI, grand sourire et poignée de main solide, refuse de parler à la presse. Le Front al-Nosra avait à plusieurs reprises menacé de l’exécuter. « À diverses occa-sions, ils lui ont mis le couteau à la gorge. À des moments, je pensais qu’ils (les militaires détenus) n’en sortiraient pas vivants », raconte un proche.

L’épouse de Abbas, Zahra,

souligne qu’elle s’était rendue avec ses trois enfants à deux reprises dans le jurd de Ersal. Elle avait réussi à voir son mari. « La première fois, le tout petit avait quelques mois. Je tenais à ce que Abbas voit son benja-min. À chaque fois, je rentrai à la maison la mort dans l’âme. Je suis profondément croyante, mais il y a eu des moments où j’ai perdu espoir », dit-elle.

Abbas Mchayk souffre d’une malformation congénitale au foie. Une condition qui néces-site la prise quotidienne de médicaments. Le militaire a passé plusieurs semaines sans ses médicaments mais ses geô-liers ont été plus cléments plus tard. « Parfois, je faisais en sorte de lui en envoyer moi-même », poursuit-elle.

Zahra ne veut pas évoquer l’enfer qu’elle a vécu durant ces seize mois. Elle parle de son bonheur de retrouver son mari. « Je n’arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens, note-t-elle. Je tiens seulement à remercier tous ceux qui ont œuvré pour la libération des militaires. J’aurai souhaité que le malheur des familles des soldats et des policiers toujours détenus par l’État islamique s’achève avec le nôtre. Cela n’a pas été le cas. Il ne faut pas baisser les bras. Eux aussi méritent de voir leurs bien-aimés rentrer à la maison », ajoute-t-elle.

« Le plus beau cadeau de ma vie»

Jdita, un arc de triomphe, à base de ballons blancs, rouges et verts, aux couleurs du Liban, orne l’entrée de la maison fami-liale de Georges Khazzaka, membre des FSI.

Comme chez tous les mili-taires libérés, la maison ne désemplit pas. Et comme par-tout ailleurs, il faut se servir à plusieurs reprises du grand pla-teau de baklawa pour souhaiter la bienvenue au militaire rentré

au bercailGeorges Khazzaka, 32 ans,

a, lui aussi, la poignée de main solide. Il est le père d’un garçon de quatre ans, Charbel, qui ne quitte pas depuis hier les ge-noux de son père et qui raconte à qui veut l’entendre qu’il n’a pas été à l’école pour rester à la maison avec son papa. Georges Khazzaka a cinq sœurs et pas de frères.

Son père, Nicolas, retraité de l’armée, et sa mère Lili avouent que depuis seize mois, ils n’ont pas eu une seule bonne nuit de sommeil.

«  Toutes les nuits, je me réveillais en sursaut. Je me met-tais à la fenêtre. J’attendais… avoue Lili. Même si mes autres enfants étaient avec moi, la maison était vide sans lui, pour-suit-elle. En seize mois, je n’ai jamais perdu espoir. J’ai mis une relique de saint Charbel sur son portrait et j’ai attendu », dit-elle.

Le père du militaire confie de son côté  : « Je suis un homme croyant. Tous les soirs, je parlais à la Sainte Vierge en lui disant : “Rends-le moi vivant.” Elle m’a exaucé. » Nicolas Khazzaka ne veut plus parler des seize mois d’enfer vécus. «  Nous nous sommes remis à vivre il y a tout juste 24 heures. Voir mon fils à nouveau près de moi, est le plus beau cadeau que la vie m’a fait. »

Georges Khazzaka parle à peine de ses longs mois de détention. Il affirme qu’il était bien traité. Le moment le plus difficile ? « Un jour, ma famille m’a rendu visite dans le jurd de Ersal. C’était avant la fête du Fitr. Je croyais que je serais relâché, que je partirais avec les miens. Quand ma famille est partie, le sang s’est glacé dans mes veines, c’est comme si tout mon cerveau s’était figé. »

Georges Khazzaka sait, comme tous les autres militaires libérés, qu’il lui faudra du temps pour se réadapter à la vie. Il sait aussi qu’il n’oubliera jamais.

Hady Mzahem, Khalil Chaddad, Lameh Mzahem (policier libéré mardi) et Hussein Youssef (père de l’otage Mohammad Youssef).

Georges Khazzaka, originaire de Jdita, entouré de son fils, 4 ans, et de son père et sa mère.

Dans un communiqué publié hier, le département d’informa-tions du Parti national libéral (PNL) a stigmatisé « les attaques injustifiées lancées par certains médias contre la MTV et le reporter Hussein Khreiss », qui avait couvert l’échange d’otages

et de détenus, mardi à Ersal.Le PNL a placé ces attaques

« dans le cadre de la campagne systématique menée contre cette chaîne locale, engagée depuis son lancement dans la défense de la souveraineté, de l’indépen-dance et de la liberté du Liban ».

Plus généralement, le PNL a mis l’accent «  sur la rancune nourrie contre tous les souverai-nistes, dont la MTV ».

Le parti de M. Dory Cha-moun a en outre souligné que «  la MTV n’a commis aucun crime  », estimant que sa cou-

verture de l’échange d’otages et de détenus à Ersal, qui avait mis fin au calvaire des seize mili-taires et policiers détenus par al-Nosra, fait partie de la mission de la chaîne « qui a réussi à se distinguer au niveau de l’action médiatique ».

Le PNL vole au secours de la MTV Les dessous de l’opération d’échange menée par l’État libanais en vue de la libé-ration des ex-otages déte-nus par le Front islamique al-Nosra commencent à remonter à la surface petit à petit. La transaction aurait ainsi porté non seulement sur les conditions annoncées hier et répercutées par les médias – la libération de 25 détenus au Liban et en Syrie au total, en plus du «  cou-loir humanitaire  » et autres aides à apporter aux réfugiés syriens – mais elle aurait in-clus, en plus de la relaxe des otages libanais, la libération concomitante de plusieurs éléments du Hezbollah kid-nappés dans le cadre des affrontements en Syrie ainsi que des corps de combat-tants recueillis sur le champ de bataille.

Des sources politiques citées par l’agence al-Mar-kaziya évoquent à ce propos que le maillon secret de cet échange réside dans la libé-ration des combattants du parti chiite, la remise des corps de certains d’entre eux en plus du corps d’un combattant iranien remis au conseiller du guide suprême iranien, Ali Akbar Welayati, dont la présence au Liban le jour même de l’échange au Liban «  ne peut être consi-déré comme un hasard  ». D’ailleurs, notent les sources précitées, les remerciements publics adressés par le direc-

teur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, au Hezbol-lah et les allusions faites par plusieurs médias proches du parti chiite au rôle prépon-dérant joué par ce dernier en vue de la conclusion de l’échange sont significatives à cet égard.

Une chose est certaine, le feu vert a bel et bien été donné par le Hezbollah qui, assurent les sources, «  a fait preuve de flexibilité » au mo-ment propice, avant d’être rejoint en cela par le Front al-Nosra qui a également mis du sien pour faciliter le pro-cessus de l’échange. Cela n’a été possible que grâce à une modification du contexte qui prévaut au niveau de la crise syrienne, ainsi que d’un changement du rapport de forces, poursuivent les sources politiques.

Par ailleurs, le directeur de la Sûreté a réitéré les pro-

pos exprimés la veille sur la chaîne al-Jadeed, assurant que durant une réunion qui avait eu lieu le 8 octobre dernier, le secrétaire général du Hezbollah l’avait inter-rogé sur ce dossier, pour lui annoncer quelques jours plus tard que cette affaire sera éminemment réactivée.

L’officier a défendu bec et ongles la transaction conclue entre les deux parties et as-suré qu’elle ne comprenait ni une rançon de 25 millions de dollars (présumée payée par le Qatar) « ni une marge de manœuvre accordée au Front al-Nosra ».

Il a dénoncé au passage la «  cacophonie médiatique  » qui, a-t-il dit, a fait augmen-ter la pression sur le média-teur libanais aussi bien que sur les familles des otages. Le général Ibrahim a saisi l’occasion pour lancer un appel en direction de l’État

islamique, l’invitant à enta-mer «  des négociations sé-rieuses » avec l’État libanais pour la libération des otages restant détenus par cette for-mation.

Par ailleurs, l’armée a pilonné hier les positions tenues par les «  éléments armés » dans le jurd de Er-sal. Fait notoire, et immé-diatement au lendemain de la libération des otages, le cheikh salafiste Moustapha Houjeiri, alias Abou Takiyé, a été condamné hier par contumace par le tribunal militaire à un an et demi de prison pour trafic d’armes.

Abou Takiyeh est connu pour être proche des isla-mistes et pour avoir joué un rôle de médiateur dans la libération des militaires liba-nais otages du Front al-Nos-ra. Il a déjà été condamné à la prison à vie par contu-mace.

Le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, a félicité hier les « militaires pour la libération de certains de leurs compa-gnons d’armes » et réaffirmé sa détermination à combattre les terroristes aux frontières.Le général Kahwagi a tenu des propos en ce sens alors qu’il inspectait hier les bases

aériennes de Beyrouth et de Kleiaat avant de se réunir avec les officiers et militaires en charge. Il a assuré que « les efforts se poursuivent pour tenter, par tous les moyens, de libérer le reste des militaires détenus » aux mains de l’État islamique. Et d’assurer que l’institution militaire « ne fera aucun compromis avec un ter-

roriste qui s’avérerait impliqué dans le meurtre des soldats ».Il a en outre insisté sur le fait que les « circonstances qui ont prévalu hier (lors de l’opéra-tion d’échange), n’affecteront en aucun cas la décision de l’armée de continuer de faire face aux menaces terroristes, notamment du côté de la frontière est du pays ».

Kahwagi : L’armée ne fera aucun compromis avec les terroristes

Page 5: Place aux madeleines Liban La mise en garde de Frangié Politique … · 2015-12-03 · telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies,

5Libanjeudi 3 décembre 2015

Opinion

La phase orale désigne le temps où l’évolution de l’enfant s’organise autour d’une zone érogène, d’une source pulsionnelle appelée la zone orale. L’objet oral au sens strict est constitué par le sein. Avec le sein, les autres objets partiels qui constituent la phase orale sont l’odeur de la mère, sa voix, son regard, le contact de sa peau, etc.

Le but pulsionnel oral consiste dans la satisfaction que procure la succion, mais aussi dans l’incorporation du sein.

Karl Abraham subdivise à la suite de Freud ce stade en deux parties. Jusqu’à six mois, Abraham considère ce temps comme ne com-portant pas d’ambivalence, c’est-à-dire une opposition entre l’amour et la haine. À partir de six mois et jusqu’au sevrage, l’apparition des dents marque une période, qualifiée de sadique orale, pendant laquelle une pul-sion cannibalique apparaît. Le nourrisson détruit l’objet pendant qu’il l’incorpore.

Mélanie Klein dévelop-pera des concepts impor-tants à la suite d’Abraham. L’opposition entre le bon et le mauvais objet spécifique de ce stade oral lui permet-tra d’expliquer différents aspects du développement de l’enfant et par la suite de la clinique psychanalytique, particulièrement celle des psychoses.

Quant à Donald W. Win-nicott, qui était pédiatre avant de pratiquer comme psychanalyste, il développe le concept d’objet transition-nel pour expliquer la transi-tion que fait l’enfant entre son monde intérieur, où il ne distingue pas encore le sein comme objet extérieur à lui-même, et le monde exté-rieur, où les objets peuvent se distinguer comme ne faisant pas partie du corps

de l’enfant. L’observation courante permet à chacun de remarquer la valeur réelle de cet objet transitionnel  : le coin de la couverture, l’oreiller ou un bout de tissu est suçoté par l’enfant en remplacement progressif d’un sein qui s’éloigne. Pour Winnicott, la première an-née de la vie est la plus fon-damentale. Elle forge la per-sonnalité de l’enfant. Deux dictons bien de chez nous l’expriment bien  : «  Che-b3an 7alib immo » (repus du lait de sa mère) et « Red3an 7alib sbe3 » (il a têté du lait de lions).

Quant à Jacques Lacan, la phase orale lui permettra de commencer par distinguer trois registres importants qui marquent le dévelop-pement de l’enfant et par la suite la clinique psychanaly-tique  : le besoin, la demande et le désir.

Partant de l’expérience clinique de l’anorexie men-tale précoce du nourrisson, Lacan pose la question de savoir comment il se fait qu’un nourrisson refuse de téter ? Si le nourrisson sacri-fie ainsi son besoin de nour-riture, au point de mettre sa vie en danger, c’est qu’il existe quelque chose de plus fondamental que le besoin, le désir. Par ailleurs, pour se faire entendre par la mère, le besoin doit passer par la demande, les cris pour cette période de la vie, plus tard ce que Lacan appelle «  les défilés de la demande  », c’est-à dire-la demande for-mulée avec des mots.

À la demande orale de l’enfant d’être nourri, Lacan va mettre en évidence que la mère, elle aussi, a une demande. À la demande de l’enfant, la mère va répondre par une demande adressée à l’enfant  : «  Laisse-toi nour-rir. »

Et c’est précisément en ce point-là que nous pouvons

comprendre l’anorexie men-tale comme un conflit vital entre les deux demandes, celle de la mère et celle de l’enfant. Normalement, la pulsion orale pousse le nourrisson à se «  nourrir  » du corps de la mère, pour en jouir. La mère peut ne pas supporter cela car c’est une dévoration jouissive, un can-nibalisme érotisé. Au lieu d’un «  laisse-toi nourrir  » propre aux mères dans leur ensemble, cette mère-là for-mule une autre demande, dont le contenu lui est in-conscient. Cette demande inconsciente de la mère adressée à son nourrisson provient de sa relation avec sa mère, quand elle était elle-même nourrisson.

S’il éprouve la demande de la mère comme dange-reuse, le nourrisson refuse alors de se laisser nourrir. Il protège ainsi son désir en ne satisfaisant pas la demande de la mère.

On retrouve dans la cure analytique ce jeu de la demande et du désir entre le patient et son analyste. Le but de la cure analy-tique étant de permettre au patient de mettre en évi-dence son désir, l’analyste ne doit pas confondre désir et demande. Car comme ce désir ne peut se manifester qu’à travers les demandes successives qu’il ne cessera d’adresser à son analyste, en répondant à sa demande, l’analyste peut tomber dans le piège de son analysant.

Il ne s’agit pas, bien en-tendu, de refuser un papier mouchoir à l’analysant, ou l’accès aux toilettes, dans le but de le « frustrer » comme on continue malheureu-sement de le faire, mais d’accueillir la demande avec bienveillance. Pour per-mettre au désir de finale-ment se révéler.

Chawki AZOURI

Les différentes phases du dévoloppement psychosexuel de l’enfant -1- La phase orale

La psychanalyse, ni ange ni démon

Destin de nos élitesJe doute fort qu’il puisse exister, dans ce monde, un pays qui se désintéresse, autant que le nôtre, de ses élites intellectuelles et scien-tifiques (les jeunes surtout), jusqu’au point de les pous-ser à émigrer, en faisant le bonheur d’autres nations, lesquelles savent apprécier et profiter de leur valeur. Au fait, ils ne sont pas les seuls à chercher un avenir ailleurs, parce que la vague d’émigra-tion libanaise ne s’est jamais démentie, celle-là même qui englobe, surtout depuis la fin de la guerre de 1975-1990, toutes les classes et tranches d’âge de la société libanaise, aussi bien la classe aisée, que moyenne, ouvrière et pauvre, dont de brillants universi-taires (qui séduisent les mul-tinationales occidentales), ainsi que d’autres, partis dans le but de trouver un emploi ou un travail décent sous des cieux plus cléments et plus humains.

Revenant à nos élites, qui comprennent d’authen-tiques cracks, et malgré un environnement local triste et décourageant, j’ai été par-ticulièrement impressionné de constater que des équipes libanaises de jeunes univer-sitaires ont gagné de récents concours internationaux, dont l’un mettait en compé-tition des constructeurs de robots, en Corée du Sud, un autre qui visait (je crois) cer-taines performances dans le domaine électronique, à Nu-remberg (Allemagne), où il semble que l’équipe libanaise ait encore gagné, parmi 36 pays et un très grand nombre d’équipes, en présentant une invention consistant en un appareil roulant, transpor-tant une valise de voyage, qui suit automatiquement son propriétaire, et un troi-sième concours plus ou moins semblable, qui se serait tenu aux États-Unis, auquel des Libanais auraient également participé et ga-gné. Pour revenir à l’équipe libanaise ayant remporté le premier prix en Corée, celle-ci a tellement impressionné le jury, que non seulement elle a remporté le premier prix, mais pour bien mar-quer la performance excep-

tionnelle de cette dernière, le jury a accordé à l’équipe suivante, le 3e prix au lieu du 2e ? Ainsi, la seconde place est demeurée vacante, comme si on a voulu ainsi offrir, à l’équipe libanaise, les deux premières places, au lieu d’une seule, chose iné-dite jusque-là.

Il est désolant de constater à quel point l’Establishment politique libanais est loin du peuple, aussi bien dans ce domaine que dans beau-coup d’autres, contrairement à tout pays qui se respecte, non seulement parmi les na-tions contemporaines, mais même parmi celles ayant existé au Moyen Âge. Les exemples sont nombreux. En voici quelques-uns :

Du temps de la gloire de la civilisation arabe (dans laquelle l’apport de la pénin-sule Arabique était presque nul évidemment), donc bien avant le présent déclin, surtout celui de la décade actuelle, laquelle civilisa-tion s’est surtout illustrée dans le sein de sa partie la plus brillante, celle propre à l’Andalousie arabe, les sul-tans et émirs andalous ont tellement encouragé, proté-gé et même choyé les intel-lectuels (hommes de lettres, philosophes), savants (ma-thématiciens, physiciens, chimistes), architectes, médecins, explorateurs, car-tographes que ceux-là ont étonné le monde par leurs réalisations, à tel point que l’aristocratie et l’élite occidentale de l’époque envoyaient leurs enfants étudier la langue arabe, la philosophie, les sciences, la médecine, etc., en Andalou-sie. Durant cette période, la langue arabe était celle de l’élite cultivée de l’Europe, ce qui explique l’abondance des termes d’origine arabe dans les langues euro-péennes, notamment dans la langue espagnole.

Nous avons un exemple vivant devant nous  : que l’on soit pour ou contre la politique iranienne dans notre région, on ne peut toutefois ignorer l’immense progrès industriel accom-pli par l’Iran. Ainsi, malgré les sévères sanctions inter-

nationales ayant frappé ce pays depuis sa révolution, en 1979, jusqu’à la décision de les lever, prise il y a juste quelques mois, celui-ci a tra-vaillé de toutes ses forces sur son évolution scientifique, à tel point qu’il a réussi à for-mer toute une armée de mil-liers de savants, qui sont en train de contribuer à son es-sor et à son progrès techno-logique, industriel, militaire et économique. Entre autres, l’Iran, indépendamment de son immense progrès dans l’industrie nucléaire et le lancement de satellites artificiels dans l’espace, pro-duit tellement d’électricité (contrairement à plusieurs pays de la région, qui en manquent cruellement), qu’il en a à revendre. Par ailleurs, il est en train de construire des usines de toutes sortes, dont des aciéries, et il pour-suit sa production d’équipe-ments militaires de pointe, dont toutes sortes de fusées de haute précision, des uni-tés navales (vedettes rapides, destroyers, sous-marins, etc.), en quantités suffi-santes, lui permettant aussi d’en exporter. C’est pour cela que les savants iraniens sont pourchassés par les es-pions israéliens, qui en ont assassiné quelques-uns déjà, car Israël ne peut tolérer le progrès technologique d’une nation, dont la doctrine consiste à l’éliminer.

C’est dans ce même ordre d’idées que des États, comme Israël, ainsi que plusieurs autres, consacrent d’importants budgets pour la recherche scientifique.

Sur une échelle beaucoup plus grande, pourquoi les États-Unis sont-ils les pre-miers du monde sur le plan du progrès technologique ? C’est parce qu’ils encou-ragent, avec détermination, la recherche scientifique, et que leurs institutions et multinationales guettent la présence de tout crack ou surdoué (quelle que soit sa nationalité) s’étant fait remarquer dans leurs uni-versités, afin de l’accaparer, en finançant éventuellement ses études, pour que, une fois diplômé, il puisse intégrer ces établissements, en met-

tant son génie à leur service, et, par conséquent, au ser-vice de son pays-hôte (rap-pelons-nous le cas du grand savant-physicien libanais Charles el-Achi, chef du programme Apollo auprès de la Nasa).

Voilà comment on peut avancer scientifiquement et technologiquement, en fai-sant de son pays un havre de progrès, de prospérité et de paix, c’est-à-dire tout le contraire de ce que font nos minables et irresponsables dirigeants, qui ne sont même pas foutus d’assurer la col-lecte des ordures ménagères. Résultat  : un paysage triste, un pays défiguré, exposé aux maladies et aux épidémies (tout ce qu’il faut pour faire fuire les touristes) et une économie en déclin, frappant surtout les plus démunis (car ils sont les moins résistants, donc les plus vulnérables), etc. Dans n’importe quel autre pays normal, le peuple se serait soulevé (comme à Paris, un certain 14 juillet 1789, contre l’injustice et la misère du peuple), afin de se débarrasser de la pourriture qui le gouverne aussi mal-honnêtement, l’exploite et l’opprime, sauf chez nous, où le pouvoir communauta-ro-politico-féodal, pour as-surer la pérennité de la cor-ruption, refuse les élections législatives libres, honnêtes et aux échéances prévues par la Constitution. Il se main-tient ainsi au pouvoir à coup de décrets illégitimes d’auto-prorogation.

En éloignant nos élites, nous sommes en train d’ex-porter ce qu’il y a de meilleur chez nous, pour le rempla-cer en important ce qu’il y a de pire (toutes les raisons sont bonnes pour fausser la démographie, fanatisme oblige, n’est-ce pas l’ère du jihad takfiriste ?). Jamais le Liban n’a été aussi mal loti. Nous avons atteint le fond du gouffre. Si on pouvait ressusciter Gibran Khalil Gibran, juste pour l’ame-ner visiter le Liban, version 2015, je suis sûr qu’il sou-haiterait retourner immédia-tement à sa tombe.

Élie Michel NASARD

Une mise en gardeCe n’est pas un scoop, c’est juste une mise en garde. Notre prochain ennemi est très dan-gereux parce qu’il est sournois et travaille dans l’ombre. Il est en train de ronger les fonde-ments de l’édifice sur lequel repose notre existence, il est en train de grignoter aussi bien notre présent que notre avenir et nos espoirs. Il est en train de dégrader tout pour s’approprier tout, nos richesses matérielles et notre intégrité physique et morale. Le scan-dale des poubelles, c’est lui, parce que c’est lui le premier bénéficiaire des déchets. C’est ce qui ressort en tout cas de la paresse de notre raisonnement, fait de raccourcis, de clichés et de préjugés. Parce que les dé-chets, pour lui, c’est une source de vie, une cagnotte inespérée, qui le fait grandir, se démulti-

plier et cannibaliser le pouvoir. Demain, quand il sortira de l’ombre, ne dites pas que je ne vous ai pas prévenus. Quand il se sentira immunisé, il trans-gressera toutes les limites et s’en prendra à votre pain quo-tidien, à tout ce qui fait votre subsistance, à votre vie. Cet ennemi se trouve partout, dans les centres de pouvoirs et dans les lieux populaires, surtout dans les lieux populaires, où l’indulgence des masses donne libre cours à ses stratagèmes. Il ne distingue pas entre les riches et les pauvres ni entre les communautés religieuses, en cela il ressemble aux déchets, à la mort. Il travaille en petites bandes organisées et très hié-rarchisées, où le rapport de dominance se double d’une cupidité, d’une arrogance et d’une gourmandise sans pareil.

À mesure qu’on se débarrasse n’importe comment et n’im-porte où de tout ce qui nous fait vivre, il le confisque pour gagner en puissance. Il pollue, détériore et abîme tout ce qu’il touche parce qu’il ne sait que grignoter, sans relâche. S’il décide par exemple de prendre d’assaut une boulangerie et tâte un sac de blé, il l’infecte et contamine en conséquence des milliers de gens. Et le virus se transmettra entre les humains. L’homme deviendra l’ennemi de l’homme et cha-cun sera seul, enfermé dans la hantise de l’autre et la maladie se propagera partout. On re-parlera alors de la peste noire, dans ce qui fut et redevient la vitrine du Moyen-Orient. Cet ennemi c’est le rat, ou les rats, qui ne sont pas seulement des mangeurs de fromage

comme le veut la tradition, et qui trouvent dans les dé-chets éparpillés sur nos places l’endroit propice pour croître, s’épanouir et se fortifier. Pour cela, je lance un appel pour un projet collectif contre les rats. Un individu seul ne peut rien faire, des individus sans projet, ni vision ni stratégie se trou-veront vite happés par cet en-nemi multiforme et très rusé ; il faut nous unir pour faire face aux dangers posés par les rats. J’appelle à un plan d’urgence pour reconnaître les rats et nous prémunir contre le danger qui vient. Tout est négociable sauf la santé des hommes, pour ne pas dire de-main, comme d’habitude « on ne savait pas, personne ne nous avait prévenus ».

Adib Y. TOHMÉ

– Pourquoi la guerre ne connaît pas une fin dans notre pauvre pays ?– Pourquoi doit-on toujours nous soumettre à nos voisins et à des alliés qui ne recherchent que leurs intérêts ?– Pourquoi la poubelle traîne dans les rues depuis des mois et des mois ?– Pourquoi nos enfants sont atteints par des maladies à cause des poubelles ?– Pourquoi cherche-t-on notre propre profit aux dépens de celui de notre pays ?– Pourquoi doit-on élire la même catégorie de gens corrompus et qui ne travaillent que pour être réélus ?– Pourquoi nous laisser quitter le Liban ?– Pourquoi un député ou un ministre ne démissionne pas quand il ne fait rien ou lorsqu’il est impuissant de réaliser quoi que ce soit ?– Pourquoi avoir cette crainte sourde d’être tué, volé ou kidnappé en sortant de la maison ?– Pourquoi ne profitons-nous pas de nos jeunes qui vont travailler à l’étranger pour gagner leur vie et pour vivre dans la dignité ?– Pourquoi cette guerre depuis 1975 et en quoi ça a amélioré notre vie ?– Pourquoi ce pauvre pays est une destination de moins en moins recherchée par les touristes ?– Pourquoi devons-nous paralyser toute une économie pour plaire aux décideurs étrangers ?– Pourquoi ne travaillons-nous pas à améliorer la sécurité, le système de santé, la classe politique, les routes, la Sécurité sociale, l’électricité, l’eau, le niveau de vie et surtout ramasser les ordures ?– Pourquoi doit-on toujours attendre le feu vert d’un pays étranger pour effectuer le moindre changement ?– Pourquoi la victime est en prison et le criminel ne l’est pas ?– Pourquoi sommes-nous obligés de participer aux guerres d’autrui sans l’avis du gouvernement tout en étant incapables de gérer nos problèmes ?– Pourquoi fuir un pays aussi beau, aussi riche et aussi accueillant ?En Angleterre, tout est permis sauf ce qui est interdit.En Allemagne, tout est interdit sauf ce qui est permis.Au Liban, tout est permis même ce qui est interdit...

Yves KOUYOUMJI

Fière de nous Libanais ! À nous regarder vivre malgré tout, rire malgré le dégoût, bâ-tir malgré la lassitude, conti-nuer malgré la colère, avancer malgré la frustration, je nous regarde et je souris fièrement. Fièrement diriez-vous ? Oui. Fière de cette admirable socié-té civile que nous formons et qui défend son pays avec dé-termination et courage contre ceux qui cherchent à semer la peur, détruire leur patrimoine et à effacer leur passé et leur héritage. Fière de notre force de résilience à pouvoir subli-mer notre douleur pour en faire notre arme de lutte et de survie. Fière de nos jeunes qui, malgré leur lassitude et leur découragement, poursuivent leur chemin comme si hier n’existait pas et que demain était un jour meilleur. Fière de ces battants, qui ne renoncent pas, vont au-delà de l’insur-montable et de l’impossible. Fière de ces femmes et de ces mères libanaises qui se battent pour défendre le droit de leurs enfants et leur donner cette fierté d’obtenir la nationa-lité de leur pays. Fière de ces jeunes qui inventent la vie à chaque minute de peur qu’on ne la leur confisque. Fière de ce pays message que nous sommes et que nous offrons

à la face de tous ceux qui se cherchent et ne se retrouvent plus. Fière de nos enfants qui vont à l’extérieur, mais gardent au fond de leur cœur l’odeur de leur terre et l’amour de leur patrie. Fière de cet exemple de cohabitation que nous donnons au monde en-tier, malgré le million et demi d’étrangers qui ont envahi notre ville et notre quotidien. Fière de ces valeurs que nous défendons farouchement, lorsque les autres ont banni de leur existence leur Dieu, leur foi et leurs croyances. Fière de rester debout lorsque les autres sombrent, de se rele-ver pour aller encore plus fort, encore plus loin. Oui, fière de nous, Libanais, qui avons pris notre destin en main, avons appris à nous construire dans un monde sans repères ni sup-ports, à surmonter les guerres, maîtriser la peur, parer les coups, ravaler notre déception, refuser l’abattement et pour-suivre, continuer, avancer en s’accrochant désespérément à ce petit lopin de terre, ce pays message, ce pays de lumière où la vie pétille et chante mal-gré le désarroi, la frustration et la colère quotidienne !

Lamia SFEIR DAROUNI

Pourquoi ?

Environnement

Chasse illégale : des jugements bien trop laxistesDes amateurs n’hésitent pas à publier les photos de leurs proies sur les réseaux sociaux. Lebanon Mountain Trail a décidé d’attaquer en justice deux d’entre eux...Laura KAIROUZ

En 2011, deux tireurs s’af-fichent fièrement, sur Face-book, en compagnie de dizaines de cigognes, tuées et jetées sauvagement sur un camion. En découvrant ces clichés, l’association Lebanon Mountain Trail (LMTA) fait appel à l’avocate Jihane Khattar (également membre active de l’association) afin de les poursuivre en justice. Grâce à la plaque d’immatri-culation du véhicule, parfaite-ment lisible sur les clichés, les braconniers sont rapidement identifiés.

Le dossier est confié au par-quet du Liban-Nord, lieu de résidence des chasseurs. Une procédure est lancée, d’autant que la chasse n’a pas été ou-verte au Liban, en dépit d’une loi de 2004 qui la règlemente. D’autre part, la publication de photos illustrant l’objet d’un délit de chasse est prohibée. De ce fait, les chasseurs ont doublement enfreint la loi.

Mais alors que la sentence était sur le point d’être pro-noncée, le dossier est sou-dainement transféré au juge unique statuant en matière criminelle à Batroun. « Cette procédure est très fréquente dans le milieu judiciaire. Un transfert est souvent un rema-niement dû à une mutation ou à un départ à la retraite. Ce n’est en aucun cas un acte volontaire  », explique Jihane Khattar.

Le magistrat décide d’ac-quitter les braconniers en considérant, selon l’avocate, que « s’afficher avec ses proies est une sorte de jeu viril et ne peut pas être qualifié de crime ». Selon le texte du ju-

gement, « rien ne prouve que ces volatiles ont été tués sur le territoire libanais ».

L’avocate tente d’interjeter appel. En vain. Malheureuse-ment, suivant la loi libanaise, si le procureur ne fait pas appel également, le recours présenté par l’avocate n’est pas pris en compte. Le dossier est donc clos. L’avocate critique le ver-dict. Selon elle, ce délit est passible d’un mois d’empri-sonnement et d’une amende de 500 000 livres. « Si l’État ne respecte pas ses propres lois, qui les respectera ?  » s’interroge Me Khattar.

Après avoir rappelé que le Liban avait signé en 2002 des accords internationaux pour la protection des oiseaux mi-grateurs, l’avocate précise que ce cas « prouve que le Liban ne respecte pas ses engage-ments  ». «  Si cette affaire avait été jugée en respect de la loi, l’État libanais aurait prouvé qu’il existe. Elle aurait également servi d’exemple et d’avertissement à tous les chasseurs  », affirme pour sa part Salam Khalifé, membre active de LMTA. «  Com-ment voulez-vous que les chasseurs respectent la règle-mentation si l’État n’est pas là pour les sanctionner lorsqu’ils l’enfreignent ? » s’interroge-t-elle.

Des répercussions écologiques graves…

Selon un rapport récent de l’organisation internationale BirdLife International, 2,6 millions d’oiseaux sont tués chaque année par des chas-seurs au Liban, sur les 20 mil-lions d’oiseaux qui traversent le pays. Le Liban est, de plus, un important couloir pour le

passage d’oiseaux migrateurs. De ce fait, la chasse illégale débridée a des répercussions significatives sur la migration, tout autant que des consé-quences écologiques sur le pays. «  Les oiseaux inter-viennent d’une manière ou d’une autre dans la chaîne alimentaire. Ce sont des pré-dateurs pour les insectes nui-sibles à nos plantes. À cause de cette chasse illégale, au printemps dernier, les vers et les chenilles ont envahi nos pins, puisque les oiseaux n’étaient plus là pour les man-ger. Cela provoque un grand déséquilibre dans la nature », précise Salam Khalifé.

Dans l’objectif de réglemen-ter définitivement la chasse au Liban, les associations, dont la LMTA, ne cessent d’organiser des conventions et des événements pour récolter des fonds en vue de financer leurs campagnes de sensibi-lisation et d’alerter la popu-lation via les réseaux sociaux. Malheureusement, cela n’est pas suffisant. Les ONG, plus précisément les associations de protection des oiseaux, ne disposent pas de moyens fi-nanciers suffisants pour lutter correctement contre ce crime. « La meilleure stratégie serait que le ministère de l’Envi-ronnement mette en place différentes structures pour la chasse. Il pourrait, dans un premier temps, définir des zones spécifiques où la chasse peut être pratiquée, établir un quota de chasse en fonction de chaque espèce volatile et informer les chasseurs sur les espèces volatiles et animales. Mais le ministère de l’Envi-ronnement n’agit toujours pas », conclut M. Khalifé.

Un braconnier exhibe fièrement ses proies.

Une course contre la montre vient de s’engager. Souk Tawilé va être illuminé et décoré en un temps record. Les deux jeunes architectes, nouvellement promus de l’Alba, Noëlle Klat et Ghassan Karam, se sont déjà mis à l’œuvre. (…) Ils ont délimité, tracé à la craie, prévu les trous au mur au centimètre près. Et hier soir, l’équipe chargée de l’installation a posé le premier

cerceau d’argent.Il y en aura douze à Souk Tawilé, 4 dans la rue Erwad, 3 dans la rue Bustros et deux dans celle qui relie Erwad à Bustros. (…) L’initiative de l’illumination des rues est due, cette année, au comité de Souk Tawilé en collaboration avec « L’Orient ».(…) L’étoile de Souk Tawilé brillera donc bien avant celle des Rois mages.

Dans « L’Orient » du 3 décembre 1970

Souk Tawilé va bientôt revêtir sa robe de Noël

Les archives racontent...

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Ciné-club

À l’Iesav Les Chebab de Yarmouk, d’Axel Salvatori-Sinz

(France 2013, 78 mn)Les « Chebab » de Yarmouk, c’est avant tout

une bande de potes qui se connaissent depuis l’adolescence… Dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Moyen-Orient, créé en Syrie en 1957, ils partagent leur quotidien, se cherchent un avenir. Troisième génération d’exilés, ils ne rêvent plus du retour en Pales-tine. Mais leur soif de vivre, leur désir de ré-volte se heurtent aux murs du camp.

Mais l’histoire va les rattraper à nouveau.

En mars 2011 éclate la révolution en Syrie. Le camp sera en grande partie détruit, leur vie bouleversée. Ce film documentaire, tourné juste avant, cristallise leurs derniers moments, ensemble, à Yarmouk.

Qui est Axel Salvatori-Sinz ? Né en 1982, Axel Salvatori-Sinz a étudié l’anthropologie avant de passer à la réalisation. Les Chebab de Yarmouk, son premier long-métrage docu-mentaire dont il est l’auteur, réalisateur et également aux commandes du son, a remporté plusieurs prix, notamment celui de «  Regard neuf », du meilleur premier film et une men-tion à Visions du réel, le prix du premier film au festival Jean Rouch…

Lundi 7 décembre, 19h30

6 Cinéma jeudi 3 décembre 2015

L’ouverture du festival aura lieu le 5 décembre, à 16h30, au cinéma Hamra, avec un spectacle de rue. La céré-monie de remise des prix aura lieu le 8 décembre. Ces prix seront accordés par un jury présidé par Ammar al-Aradi, directeur du Festival du film de Bagdad. Pendant quatre jours, la population de Tyr aura la possibilité d’assister donc à ces créa-tions cinématographiques

provenant de divers pays aux histoires et cultures dif-férentes.

« Nous travaillons à créer un espace où les personnes qui assistent au festival peuvent avoir l’occasion de regarder de bons courts-métrages provenant de cultures différentes. Nous avons des films d’Iran, d’Égypte, du Mexique, du Brésil, d’Espagne, de Bel-gique, du Maroc, d’Ara-

bie saoudite, des Émirats arabes unis, de France, d’Angleterre, de Pologne, de Turquie, du Liban, de Bahreïn, de Syrie, de Suisse, d’Inde, des États-Unis, de Géorgie, d’Irak... déclare Kassem Stambouli, fondateur et directeur du festival. Cette année, nous aurons également un atelier sur le cinéma avec Ghassan Salhab pendant les jours du festival. »

Le Festival international du court-métrage de Tyr rassemblera 32 pays

Ces murs du plus grand camp palestinien en Syrie, teintés de grisaille...

La Prophétie des grenouilles, de Jacques-Rémy Girerd

2003, 90 mn, VOST anglaisÀ partir de 3 ans Un nouveau déluge s’abat sur la Terre. Seule

une petite troupe hétéroclite menée par Ferdi-nand, le Noé d’aujourd’hui, parvient à défier les éléments qui se déchaînent dans la démesure. Humains et animaux sont entraînés dans le tourbillon d’une aventure rocambolesque... Les grenouilles, face à l’événement qui menace gra-vement la plupart des êtres vivants, décident de rompre leur vœu séculaire de mutisme à l’égard des hommes.

Vendredi 4 décembre, 16 heures

Solutions locales pour un désordre global, de Coline Serreau

documentaire, 2009, 113 mn, VOST arabe«  Les films d’alerte et catastrophes ont été

tournés. Ils étaient indispensables pour l’éveil de la planète. Maintenant, c’est l’heure des solutions. Il faut montrer qu’il en existe et faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expli-quant pourquoi notre modèle de société s’est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. »

Mardi 8 décembre, 19h30

Au cinéma Montaigne

Décembre sera vert au cinéma Montaigne de l’Institut français. Le cycle « Green spécial COP21 » a déjà commencé. Au programme, du vert documentaire, du vert alimentaire, du vert animé et du vert pour l’hiver. À l’affiche cette semaine.

La voix de la planète entière.

La Prophétie des grenouilles

À l’affiche

Macbeth, dans les Highlands ou tout autre coin de la planète

XIe siècle  : on est en Écosse. Au centre des Highlands. Une nature sauvage, hostile, un temps brumeux et sombre. L’atmosphère idéale pour plonger dans les méandres d’êtres humains et plus parti-culièrement dans l’esprit d’un couple avide de pouvoir, as-soiffé de sang. Macbeth, chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu’il deviendra roi. Comme envoû-tés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône, jusqu’à en perdre la raison.

Macbeth est probable-ment l’une des pièces les plus célèbres de William Shake-speare. Elle a d’ailleurs connu plusieurs adaptations au ciné-ma, dont certaines par des ci-néastes très reconnus comme Orson Welles ou Roman Polanski.

À présent, c’est un cinéaste australien (Justin Kurzel), une comédienne française (Ma-rion Cotillard) et un acteur ir-landais (Michael Fassbender) qui reprennent le flambeau de Macbeth, archétype universel de l’homme aux prises avec les affres de la puissance.

Selon le site allo-ciné, c’est en visionnant le premier film réalisé par Justin Kurzel que les producteurs ont souhai-té engager ce dernier pour mettre en scène Macbeth. En effet, le producteur Iain Can-ning a reconnu avoir très vite compris les similitudes entre l’œuvre de Shakespeare et les propos que défendait Kurzel dans Les Crimes de Snowtown :

«  Il raconte comment un meurtre, ou plutôt une série de meurtres peuvent toucher toute une communauté, et comment cette communauté finit par être manipulée par le tueur. Malheureusement, c’est un phénomène autant d’actua-lité aujourd’hui qu’à l’époque où Macbeth commettait ses crimes. »

Selon le producteur Iain Canning, également, le fait

que Lady Macbeth soit un personnage écossais, mais in-terprété par une comédienne française, lui a apporté une di-mension et un mystère supplé-mentaires : « On a le sentiment que Lady Macbeth est un peu distante des autres femmes de cette communauté à laquelle elle appartient, comme si elle avait d’autres priorités qu’elles. Cela donne davantage de den-sité au rôle (...). »

Si l’action est un peu lente et le film semble se perdre dans son identité, tout comme son héros qui cherche une lé-gitimité, il est un fait certain que les deux comédiens té-moignent d’un talent à la hau-teur de leur démesure. Tout comme Michael Fassbender qui ne craint pas les chemins escarpés et tortueux, et choi-sit des rôles qui frôlent la dé-mence, à ne citer que Hunger,

Shame ou X-Men. Marion Cotillard, elle, ne recule pas devant un rôle même au risque de se faire vieillir ou enlaidir. Tout cela prouve que ces deux comédiens, fabuleux dans leur parcours presque sans faute, ont l’étoffe non des rois, mais de grands comédiens. Et c’est pourquoi à eux deux, ils portent le poids, assez lourd, de cette tragédie shakespea-rienne.

Le cinéaste Justin Kurzel offre à voir dans « Macbeth » une version contemporaine, facile à lire, du roman de Shakespeare. Amour et pouvoir, haine et folie, sont les pivots autour desquels s’articule ce drame universel.

Le couple Macbeth interprété par Marion Cotillard et Michael Fassbender, assoiffé de violence et de pouvoir.

AgendaCINÉMAPremières visions★ BUS 657 de Scott Mann, avec Robert de Niro. L’acteur de Taxi Driver se retrouve à détourner un bus. Grand Cinemas ABC Achrafieh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes■ KRAMPUS film d’horreur de Michael Dougherty. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Planète Abraj/City Complex Tripoli, Vox B.C. Center★★ MACBETH de Justin Kurzel,

avec Michael Fassbinder et Marion Cotillard. Une vision sombre du pouvoir qui fait sombrer les hommes dans la folie. D’actualité. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/The Grand Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Vox B.C. Center★ VICTOR FRANKENSTEIN de Paul McGuigan, avec James McAvoy. On aurait aimé que le retour de ce brillant acteur soit dans un film plus subtil. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Vox B.C. Center.

En salle■ AHWAK Grand Concorde★★ BRIDGE OF SPIES de Steven Spielberg, avec Tom Hanks. Durant la guerre froide, un espion russe saisi aux États-Unis est défendu par un avocat américain. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Planète Abraj/City Complex Tripoli, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Vox B.C. Center★★ BURNT de John Wells, avec Bradley Cooper et Sienna Miller. Quand Bradley Cooper se met aux fourneaux, ça donne chaud. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Planète Abraj★ CREED de Ryan Coogler, avec Michael B. Jordan et Sylvester

Stallone. Comment Sly ranime Apollo Creed sous les traits de son fils. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Saïda Mall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Vox B.C. Center★★★ FILM KTIR KBIR de Mir-Jean Bou Chaaya, avec Wissam Farès et Alexandra Kahwagi. Trois frères trafiquants de drogue passent à la production de films. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, Planète Abraj, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Espace, Cinemall, Vox B.C. Center★ GOOSEBUMPS Chair de poule est un film d’horreur fantastique réalisé par Rob Letterman. Divertissant pour la Halloween. CinemaCity (Beirut Souks), Empire Dunes, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Vox B.C. Center★★ HOTEL TRANSYLVANIA film animé de Genndy Tartakovsky, avec Adam Sandler. La suite des aventures de Dracula et ses amis. CinemaCity (Dora), Vox B.C. Center, Cinemall★★ MISS YOU ALREADY de Catherine Hardwicke, avec Toni Collette et Drew Barrymore. Très bonnes performances pour ces deux actrices qui interprètent le rôle de deux amies qui partagent tout : bonheurs et malheurs. CinemaCity (Beirut Souks), Vox B.C. Center■ MUNE (3D) film animé. Dans un monde fabuleux, Mune, petit faune lunaire et facétieux, est désigné bien malgré lui gardien de la Lune.

CinemaCity (Beirut Souks), Empire Dunes, Espace❍ PARANORMAL ACTIVITY de Gregory Plotkin. Cinquième opus et en 3D. Plus d’horreur et plus de frissons encore. Grand Concorde★ SECRET IN THEIR EYES remake du film argentin Dans ses yeux, oscarisé dans la catégorie meilleur film étranger en 2010. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Cinemall, Vox B.C. Center ■ SHI YOM RAH FEL de Layal Rajha, avec Adel Karam et Lorraine Kodeih. Avant de mener à nouveau une vie normale au Brésil, un ex-bagnard revient au Liban pour régler certains comptes. Cinemall★★ SPECTRE de Sam Mendès, avec Daniel Craig et Léa Seydoux. Action, nanas et bel agent 007. Tout pour plaire aux aficionados. Mais certes pas le meilleur de Bond. Planète Abraj/City Complex Tripoli, Cinemall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Metropolis Empire Sofil, Empire Dunes/Première, Espace, Vox B.C. Center■ THE HUNGER GAMES: MOCKINGJAY Grand Concorde/Las Salinas/Galaxy, Planète Abraj/City Complex Tripoli, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Cinemall, Vox B.C. Center★★ THE LITTLE PRINCE film animé de Mark Osborne, inspiré du Petit Prince. Poétique et émouvant. Grand

Cinemas ABC Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks), Metropolis Empire Sofil, Cinemall, Planète Abraj■ THE MARTIAN de Ridley Sscott, avec Matt Damon et Jessica Chastain. Après une exploration de la planète Mars, un astronaute va se retrouver seul. Il devra essayer de survivre et il n’aura que trente jours. Ce film a fait des entrées fracassantes à sa sortie aux US. Grand Las Salinas, Cinemall

N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve.

CONCERTCONCERT DE NOËL à l’église Saint-Maron à Gemmayzé à 20h00.

EXPOSSMALL ARTWORK au Tajalliyat Art Gallery à Saifi Village Unit 162 jusqu’au 31 décembre. Tél. : 01/987205PALETTES LIBANAISES à la galerie Zamaan Hamra rue Sadate jusqu’au 30 décembre. Tél. : 01/745571JOCELYNE CAMPBELL : HOMMAGE AU LIBAN, MA SECONDE PATRIE à la galerie Aïda Cherfan Fine Art Antélias jusqu’au 23 décembre. Tél. : 04/444111ADAM ABDEL-GHAFFAR : AFFICHE PLAISIR à Minus 1 Tabaris jusqu’au 6 décembre. Tél. : 70/963002

CHRISTMAS LAND à Sodeco face l’église Notre-Dame des Dons jusqu’au 30 décembre. Tél. : 70/626200BEIRUT MIXED FEELINGS à L’Heure bleue 108 rue Sursock Achrafieh imm. Béchara Nammour jusqu’au 5 janvier. Tél. : 01/217706BAZAR DE NOËL à The Artwork Shop Hamra jusqu’au 8 janvier. Tél. : 01/749646ARTISTES À DÉCOUVRIR à l’Espace Jacques Ouaiss jusqu’au 3 décembre. Tél. : 03/355305OBAIDAH ZIRUK à la galerie Art Lounge La Quarantaine jusqu’au 7 décembre. Tél. : 03/997676L’ESPACE DE LA FEUILLE à la galerie Tanit après EDL imm. East Village jusqu’au 29 janvier. Tél. : 01/738706EXPOSITION COLLECTIVE à la villa Paradiso jusqu’au 3 décembre. Tél. : 01/200445SAÏD BAALBAKI : MEMORIES OF STONES à la galerie Agial rue Abdel-Aziz Hamra jusqu’au 4 décembre. Tél. : 01/345213NAÏVETÉ à la galerie Artscoops rue Louis Abou Charaf imm. Yaacoub Achrafieh jusqu’au 23 décembre. Tél. : 01/327069LÉOPOLDINE ROUX : PINK ESCAPE à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 15 janvier. Tél. : 01/204984WEAVING THE SEA à la villa Audi Sofil jusqu’au 5 décembre. Tél. :

01/200445SADIK KWAISH ALFRAJI : DRIVEN BY STORMS (THE NOTEBOOKS) à la galerie Ayyam Beirut Tower rue Zeitouné Solidere jusqu’au 9 janvier. Tél. : 01/374450SIGMAR POLKE : MUSIC FROM AN UNKNOWN SOURCE à la galerie Rose et Chahine Saliby à l’AUB jusqu’au 14 janvier. Tél. : 01/350000 ext. : 4345ALFRED TARAZI : MONUMENT À LA POUSSIÈRE à l’Institut français du Liban rue de Damas jusqu’au 8 décembre. Tél. : 01/420200VARTAN AVAKIAN : COLLAPSING CLOUDS OF GAS AND DUST au 1339 Marfa’ jusqu’au 12 décembre. Tél. : 01/779338EXPOSITIONS au musée Sursock Achrafieh jusqu’au 11 janvier de 10h00 à 18h00 sauf les mardis. Tél. : 01/201892EXPOSITION COLLECTIVE à la galerie Les Plumes Elsie Braidi à Achrafieh Tabaris rue Zeidan. Tél. : 01/333537JOYCE SALLOUM : THERE WAS AND THERE WAS NOT à l’AUB Byblos Bank Art Gallery jusqu’au 30 décembre. Tél. : 01/350000WAËL SHAWKY – CABARET CRUSADES : THE SECRETS OF KARBALA à la galerie Sfeir-Semler La Quarantaine imm. Tannous 4e étage jusqu’au 2 janvier. Tél. : 01/566550AL-MUSAWWIRUN : ARTISTS BEFORE ART à l’AUB jusqu’au 31 janvier. Tél. : 01/350000 ext. : 2685.

THÉÂTREBÉJART BALLET LAUSANNE au Casino du Liban les 3 et 4 décembre à 20h30. Tél. : 09/859999BAR FAROUK au théâtre al-Madina à 21h30 les 3 et 4 décembre. Tél. : 01/753010INJAZAT HAYAT au théâtre Gemmayzé à 20h30 du mercredi au dimanche jusqu’au 20 décembre. Tél. : 76/409109BEIT BYOUT au Stade Michel Murr à 17h00 jusqu’au 6 décembre. Tél. : 03/644715SPECTACLE POUR ENFANTS : LE CARNAVAL DES ANIMAUX au théâtre Béryte à 17h00 les samedis et dimanches jusqu’au 6 décembre. Tél. : 01/611456MASRAH AL-JARIMA au théâtre Monnot rue de l’USJ à 20h30 jusqu’au 13 décembre. Tél. : 01/202422CIRCUS WORLD au Stade Michel Murr à 17h00 jusqu’au 6 décembre. Tél. : 03/644715SITT NAJAH ET LA CLÉ au théâtre du Centre culturel russe Verdun à 20h30 jusqu’au 13 décembre. Tél. : 01/790212AB : BEIT BYOUT au théâtre Babel Hamra à 20h30 jusqu’au 6 décembre. Tél. : 01/744033MAFI METLO SHOO au Holiday Inn tous les jeudis, vendredis et samedis. Tél. : 01/771100.

Pour connaître les horaires duCIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.PLANÈTE ABRAJ 01/292 192GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650GRAND CONCORDE 01/343 143GRAND LAS SALINAS 06/540 970GRAND SAÏDA MALL 07/723 026CINEMACITY DORA 01/899 993CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195METROPOLIS CINÉMA 01/204 080VOX B.C. CENTER 01/285 582À voir absolument ★★★À voir ★★À voir à la rigueur ★Ne pas se déranger ❍

Pas vu ■

Près de 4 000 courts-métrages, issus de 108 pays, ont été reçus à la commission de sélection du Festival international du court-métrage de Tyr 2015, avec au programme 12 heures de dépistage de haute qualité.

Rendez-vous

Page réalisée par Colette KHALAF

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7Carnetjeudi 3 décembre 2015

Nécrologie

Condoléances

Quarantième

Pensée pieuse

Pour placer vos annonces Carnet à partir du web :www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ».

Pour les hommages, s’adresser à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444.

L’Orient : Fondé par Georges Naccache en 1924Le Jour : Fondé par Michel Chiha en 1934

Société Générale de Presse et d’Édition SALBaabda-route de Damas - Imm L’Orient-Le JourB.P. 45-254 - Hazmieh - Tél : 05/956444

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AdministrationGeorges CHAMIEH

Amal KASSIS

InternationalAntoine AJOURYSamia MÉDAWAR

(adjointe)

ÉconomieCyrille NÊME

CultureMaya GHANDOUR HERTCarla HENOUD (La Seize)

Zéna ZALZAL (adjointe)

Sports Makram HADDAD

Z

Ses enfants :Karim Abou Ghannam et famille (à l’étranger) Ramzi Abou Ghannam Raya, Vve Joe Hindi, et ses enfants : Joe et Jad Son frère : Charles Hindi et famille Sa sœur : Leila, Vve Joseph Khater, et famille ainsi que les familles Hindi, Abou Ghannam, Noun, Amiouni, Khater, Ghosn, Feghali, Baroudi et Awadont la douleur d’annoncer le décès, survenu jeudi 26 novembre 2015, de leur regrettée

MAY MARIE JOSEPH HINDI

L’inhumation a eu lieu dans la plus stricte intimité.Les condoléances seront reçues samedi 5 décembre, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Notre-Dame de l’Annonciation des syriens-catholiques, place du Musée.

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Michel, André et Tania KotopoulosDiane, épouse Dimitris Kourkoulas, et familleont la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, belle-mère et grand-mère

SIHAM AMER SAKKALVve Nicolas Kotopoulos

L’absoute sera donnée aujourd’hui jeudi 3 décembre à 13h, en l’église Notre-Dame de la Présentation des grecs-orthodoxes, Achrafieh.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, de 11h à 18h, dans le salon de l’église.

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Chahé, son épouse Caline Haladjian et famille Taline, épouse Hovag Kurkjian, et famille Carla, épouse Harout Yessayan, et famille Hovsep, son épouse Aїda Piranian et famille Nelly, Vve Albert Kaprielian, et ses enfants La famille de feue Zarouk Dorsonianainsi que les familles Haladjian, Piranian, Cazandjian, Kurkjian, Yessayan, Kaprielian et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur de faire part du décès, survenu le mardi 1er décembre 2015, de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur, belle-sœur et tante

SONIA ISKANDAR PIRANIANVve Gérard Haladjian

L’absoute sera donnée aujourd’hui jeudi 3 décembre à 13h, en l’église Saint-Haroutioun des arméniens-orthodoxes, Jounieh.L’inhumation aura lieu dans le caveau de la famille, à Bourj Hammoud.Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 décembre après l’inhumation jusqu’à 19h, ainsi que vendredi 4 et samedi 5 décembre, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Nichan des arméniens-orthodoxes, Zokak el-Blatt.

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Dr Nabil Torbey et famille Nadim-Edgard Torbey et famille Dr Joseph Torbey (directeur général des coopératives)Me Silvia Torbey, épouse Naїm Chrabieh et famille Aїda Torbey (à l’étranger)La famille de feu Fouad Boulos GhanemLa famille de feu Kaïssar Boulos GhanemJeannette, Vve Merhi Dagher, ses enfants et leurs familles La famille de feue Rosette, Vve Chucri Kharratainsi que les familles Torbey, Ghanem, Karam, George, Mouhawej, Chrabieh, Afif, Kharrat, Dagher, Badine, Abdelnour, tous les habitants de Sin el-Fil, Baskinta et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, belle-mère et grand-mère

ALICE BOULOS GHANEMVve Sélim Youssef Torbey

Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 décembre, de 10h à 18h, dans le salon de l’église Notre-Dame, Sin el-Fil.

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Dr Michel Maacaron et familleSamia, épouse Ghassan Tohmé, et familleMichel Nagib Maacaron et familleRoukoz Nagib Maacaron et familleLa famille de feue Rose MaacaronLa famille de feue Violette KhouzamiLa famille de feue Souad FelfeliDr Sami Maacaron et familleDr Lina MaacaronDr Hicham Ghassan TohméKamal Tohméainsi que les familles Maacaron, Arslanian, Tohmé, Khouzami, Felfeli, Moussallem, Vergas, Molinero, Bou Assaf, Chaaya, Kaadi, Hajjar, Khoury et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur d’annoncer le rappel à Dieu, survenu mardi 1er décembre 2015, de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur, belle-sœur et tante

EUGÉNIE NAGIB MAACARONVve Saïd Maacaron

Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 et demain vendredi 4 décembre, de 14h à 20h, dans le salon de l’église Notre-Dame de la Tendresse des grecs-melkites catholiques, à Ajaltoun.

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Samir Farid HamaouiMonique Edmond Baz, épouse Antoine Fargialla, et leurs enfants : Patrick, Jean-Pierre et Diane Yvette Latif, Vve Farid HamaouiFadi Farid Hamaoui et famille ainsi que les familles Hamaoui, Baz, Fargialla, Latif, Aractingi, Fattal et Chalabiont la profonde douleur de faire part du décès de leur regrettée épouse, sœur, belle-sœur, tante, belle-fille et cousine

YOLANDE EDMOND BAZépouse Samir Farid Hamaoui

Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 et demain vendredi 4 décembre, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Dimitri des grecs-orthodoxes, Achrafieh.

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Pour le quarantième jour du décès du regrettéÉLIAS KHALIL MELHEM BADR

époux de feue Juliette Abdo Dibpère de Joseph Badr et famille (en France)Mireille, épouse Roger Hélou, et famille (au Canada)ainsi que leurs alliés prient les parents et amis de s’associer à la messe qui sera célébrée pour le repos de son âme, samedi 5 décembre à 18h, en l’église Sainte-Rita, Horch-Tabet, Sin el-Fil.

Pour la quatorzième commémoration du décès du regrettéBÉCHARA MAROUN NEHMÉ

une pensée pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont connu et aimé.

Z

Il y a deux ans, nous quittaitPIERRE CODSI

Une pensée tendre et pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont connu et aimé.

Dr Carmen BoustaniL’ingénieur Georges Boustani, son épouse Hind Hobeika et leurs fils Élias et JadDr François et Salwa BoustaniNadia Jreissati, Vve Ibrahim Hobeika, et familleLes familles de Geneviève Maalouf, Joseph Hobeika et Élias HobeikaLatifé Samrani, Vve Kanaan Boustani, et familleThérèse Asmar, Vve Raymond Boustani, et familleLes enfants de Nabih Boustani et leurs famillesLes enfants d’Eugénie Chémali et leurs famillesLes enfants de Toufic Boustani et leurs famillesLes enfants d’Isabelle Hajj Farah et leurs famillesLes enfants de Clémence Tannous et leurs famillesont la douleur d’annoncer le décès de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur, belle-sœur et tante

JOSÉPHINE DARWICHE HOBEIKAVve Élias Mansour Boustani (ancien chef

du service du cadastre dans la Békaa)L’absoute sera donnée aujourd’hui jeudi 3 décembre à 16h, en l’église Notre-Dame de la Délivrance, à Aïn el-Rihané.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, de 11h à 19h, ainsi que vendredi 4 et samedi 5 décembre, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Notre-Dame de la Délivrance, à Aïn el-Rihané.

Maria DulceCarlos, Helen, Andréa, Lucia, Pierre et RaymondDulce Aun et familleRoland, Alain et familleLeyli, Antoine, Nana et familleainsi que les familles Eddé, Racy, Aun, Munier, Saad, Hamdan, Maluf et Houraniont la douleur de faire part du décès, survenu le 1er décembre 2015, au Brésil, de leur regrettée mère, grand-mère, sœur, belle-fille, belle-sœur, tante et cousine

HILDA PIERRE EDDÉ

Les obsèques auront lieu aujourd’hui jeudi 3 décembre, à São Paulo.Les condoléances seront reçues au Brésil par e-mail à l’adresse :[email protected] cérémonie religieuse sera célébrée à sa mémoire, en l’absence de son fils, le Amid Carlos Eddé, samedi 5 décembre à 12h, en l’église évangélique, rue Riad el-Solh.Les condoléances seront reçues le jour même, de 10h à 17h, dans le salon de l’église.

Le conseil d’administration et les employés de la société Tétracom SALont la douleur de faire part du décès de la regrettée

YOLANDE BAZ HAMAOUIDirectrice financière

et présentent à la famille de la disparue leurs condoléances émues.

Z

Mona Habib Abi YaghiRoger et familleRoland et familleDr Chantal, épouse du Dr Ghassan Haddad, et familleAmine Khalifé et famille (à l’étranger)Sélim Khalifé et famille (à l’étranger)Michel KhaliféMaroun Khalifé et familleLa famille de feu Antoine KhaliféRenée, Vve Fouad Dagher, et familleLaura, épouse Ghassan Abi Yaghi, et familleNouhad, épouse Edmond Mouawad, et familleDolly, épouse Élie Stéphan, et famille (à l’étranger)La famille de feue Souad, épouse Rafic MattaLa famille de feue Elham, épouse Élie Dakouniainsi que les familles Khalifé, Abi Yaghi, Kachkouch, Abboud, Haddad, Liovin, Mouawad, Dakouni, Stéphan, Rahmé, Salloum, Younès, Dagher, Matta et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur d’annoncer le décès, survenu lundi 30 novembre 2015, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère et oncle

JOSEPH ABDO KHALIFÉLes condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 et demain vendredi 4 décembre, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Maron, à Gemmayzé.

Z

L’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, son épouse Nadia Chami et leur familleSamia Abou Atmé, Vve Élias Aoun, ses enfants et leurs famillesAntoinette, épouse Maroun Salwan, et famille (à l’étranger)Renée, épouse Joseph Aoun, et familleJeannette Aounainsi que les familles Aoun, Chami, Abou Atmé, Salwan, tous les habitants de Haret Hreik et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur de faire part du décès, survenu lundi 30 novembre 2015, de leur regretté frère, beau-frère et oncle

ROBERT NAÏM AOUNLes condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 décembre, de 11h à 18h, dans le salon de la cathédrale de la Résurrection, à Rabieh.Prière de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel.

Z

Le général à la retraite Georges Attel, son épouse Grace Fakhoury et familleL’ingénieur Tony Attel, son épouse Lamis Hélou et familleSami Attel, son épouse Aline Maalouf et familleDolly Attel, épouse Georges Cherro, et familleLe général à la retraite Georges Harrouk, son épouse Mountaha Skaff et familleÉlias Harrouk, son épouse Yola Debs et familleLe général à la retraite Michel Harrouk, son épouse Michèle Boyedick et familleAlix Sourane, Vve Raymond Harrouk, et famille (à l’étranger)Renée, Vve Youssef Assaad Abou Rached, et ses enfantsLa supérieure générale des sœurs des Saints-Cœurs, mère Daniella HarroukLes enfants de feu Jean AttelMarie-Rose Raad, Vve Émile Attel, et ses enfantsMarie Ghossein, Vve Raymond Attel, et ses enfantsLa famille de feue Linda JarroucheLa famille de feue Yvonne ChémaliLa famille de feue Rose GhantousLa famille de feue Jeannette Maacaronainsi que les familles Harrouk, Attel, Abou Rached, Fakhoury, Hélou, Maalouf, Cherro, Skaff, Debs, Boyedick, Sourane, Raad, Ghossein, Jarrouche, Chémali, Ghantous, Abou Ghanem, Maacaron et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur d’annoncer le décès de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur, belle-sœur et tante

RAYMONDA NADRA HARROUKVve Jamil Gergès Attel

Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 3 décembre, de 10h à 18h, dans le salon du couvent Mar Élias Tawk, à Zahlé, ainsi que demain vendredi 4 décembre, de 11h à 19h, dans le salon du couvent Maison Notre-Dame des sœurs des Saints-Cœurs, boulevard Camille Chamoun, Hadeth.Une messe sera célébrée pour le repos de son âme, dimanche 6 décembre à 10h30, en l’église du couvent Mar Élias Tawk, à Zahlé, suivie des condoléances jusqu’à 18h, dans le salon du couvent.

Appel à la participation au Téléthon français au Liban

Défilé de personnalités chez Michel Aoun après le décès de son frère

Jreige évoque « les failles » des nouveaux médias et souligne sa préférence pour la presse écrite

Le Ballet May Chelhot pré-sentera une chorégraphie «  Les animaux dansent  », au théâtre Beryte de l’USJ, les samedi 5 et dimanche 6 dé-cembre, à 17h.

La troupe est composée d’enfants âgés à partir de 4 ans.

« Les animaux dansent », au théâtre Beryte

Mme Fabienne Blineau-Abi-ramia, déléguée du Téléthon français au Liban et en Sy-rie, a publié un communiqué indiquant que les Français du Liban se mobilisent cette an-née encore pour le Téléthon français.

Le communiqué invite à s’associer à cet élan huma-

nitaire samedi prochain, dès 17 heures, en assistant à une conférence-débat donnée par le Pr André Mégarbané, généticien et travaillant avec l’Association française des myopathes sur les maladies génétiques. Des témoignages d’handicapés sur leur quoti-dien au Liban et d’associa-tions, telles que Land, Seso-bel, al-Younbouh et AEC, seront également donnés.

Un «  apéro géant  » sera d’autre part organisé, chaque verre de vin coûtant 10  000 LL.

La collecte sera intégrale-ment reversée au Téléthon. L’événement est soutenu par Château Ksara et le restau-rant le Bergerac.

Facebook  : Téléthon des Français du Liban et de Syrie.

Les funérailles de Robert Aoun, frère du chef du bloc du Changement et de la Ré-forme Michel Aoun, décédé des suites d’une longe mala-die, se sont déroulées hier en la cathédrale de la Résurrec-tion à Rabieh. La messe a été célébrée par Mgr Samir Mazloum, représentant le pa-triarche maronite Mgr Bécha-ra Raï, en présence du nonce apostolique, Gabriel Caccia, et de l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar.

Étaient également présents le député Michel Moussa, représentant le président de la Chambre Nabih Berry, le mi-nistre Rony Araiji (représen-tant le Premier ministre Tam-mam Salam), le député Jean Oghassabian (représentant les anciens Premiers ministres Saad Hariri et Fouad Siniora).

Plusieurs personnalités politiques ont présenté leurs condoléances à M. Aoun, no-tamment : le Premier ministre Tammam Salam, les députés

Sleimane Frangié, Robert Ghanem, Michel Murr, Fadi Karam, Georges Adwan, Ghazi Aridi, Kassem Hachem Abdellatif Zein, Mohammad Raad (à la tête d’une déléga-tion du bloc du Hezbollah) et Assaad Herdane (présidant une délégation du bloc du Parti syrien national social), et les ministres Michel Pharaon, Ramzi Jreige, Alain Hakim et Ali Hassan Khalil.

Ont aussi présenté leurs condoléances les ambassa-deurs de France, Emma-nuel Bonne, et de Russie, Alexandre Zasypkine, ainsi que les juges Jean Fahd et Chucri Sader.

Notons que M. Aoun a reçu des appels téléphoniques de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, du chargé d’af-faires américain Richard Jones, du mufti de la Répu-blique le cheikh Abdellatif Deriane, ainsi que de l’ancien mufti, le cheikh Mohammad Rachid Kabbani.

Le ministre de l’Information, Ramzi Jreige, a parrainé hier l’ouverture de la seconde confé-rence sur les médias, organisée par la Direction des études et publications au sein du minis-tère, en coopération avec l’Uni-versité libanaise, précisément l’Institut supérieur d’études doctorales des lettres, sciences humaines et sciences sociales, et la faculté de journalisme.

Sur le thème «  Nouveaux médias : stratégies et défis », la conférence s’est ouverte dans le hall du général Badaoui Chal, au siège de l’Institut supérieur d’études doctorales des lettres de l’UL, à Sin el-Fil, en pré-sence de nombreux académi-ciens d’établissements privés et publics, et des représentants d’associations concernées par le travail des médias. Étaient notamment présents le rec-teur de l’UL, Adnan Sayed Hussein, l’ancien ministre de l’Information, Walid Daouk, les représentants respectifs du commandant en chef de l’ar-mée, du directeur général des Forces de sécurité intérieure, du directeur de la Sûreté générale et du directeur des services de renseignements de l’armée.

Dans son allocution, Ramzi Jreige a d’abord rappelé l’impé-ratif de «  mettre au point des stratégies adéquates face aux défis liés à l’émergence des nouveaux médias ». L’enjeu est, selon le ministre, de cerner « les outils et les spécificités des mé-dias électroniques, dont les usa-gers augmentent de manière spectaculaire, au détriment des médias traditionnels ».

Parmi les spécificités des nouveaux médias, selon lui, «  leur caractère dynamique et interactif, la rapidité de la diffusion de l’information et sa capacité d’atteindre toutes les tranches sociales simulta-

nément et de transcender les frontières géographiques  ». Il a surtout mis l’accent sur «  la chance, offerte par les nou-veaux médias, à chaque indi-vidu, d’exprimer son point de vue  ». «  Des avantages que les médias traditionnels n’ont, peut-être, pas réussi à offrir », a estimé Ramzi Jreige.

Le ministre n’a pas manqué d’énumérer, en contrepartie, les failles de ce journalisme nou-veau, notamment « la non-véri-fication des informations diffu-sées, et les risques de propager la pensée terroriste, d’inciter à la haine communautaire et raciale, sans compter la diffa-mation et l’outrage, l’atteinte à la vie privée… et la facilité d’échapper aux poursuites judi-ciaires ».

Tout en avouant sa préfé-rence jusqu’à ce jour pour les médias traditionnels, notam-ment la presse écrite, il a re-connu toutefois le caractère désormais incontournable des médias électroniques, même si leur contenu «  reste à amélio-rer  ». Il existe selon lui «  une complémentarité entre médias traditionnels et médias électro-niques ». Les deux ont « un rôle à jouer face au terrorisme ».

Le ministre de l’Information a défendu par ailleurs « le prin-cipe de la liberté des médias, dans le cadre d’une régulation légale ».

C’est dans cet esprit qu’a été élaboré le projet de loi sur les médias, « soumis à l’examen de la commission des Médias et des Communications  ». «  Ce projet consacre par exemple la liberté de créer des sites élec-troniques, en se contentant d’exiger de la personne souhai-tant créer un site d’en informer au préalable le ministère de l’Information », a conclu Ram-zi Jreige.

Le député Sleimane Frangié a présenté ses condoléances hier au général Michel Aoun. Photo Ani

Bazar de Noël à AcsauvelC’est sous le patronage de May Nagib Mikati, épouse de l’an-cien Premier ministre, qu’Ac-sauvel a placé cette année son exposition traditionnelle d’ar-ticles cadeaux à l’occasion de la fête de Noël. Le bazar se tien-dra au Club de Rabieh vendre-di 11, samedi 12 et dimanche 13 décembre 2015 (11h-19h). Venez nombreux.

Les achats soutiendront Acsauvel dans sa mission en faveur des enfants à besoins spéciaux.

Page 8: Place aux madeleines Liban La mise en garde de Frangié Politique … · 2015-12-03 · telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies,

8 Économie jeudi 3 décembre 2015

Devise Achat VenteDollar US 1 501 1 514Livre syrienne 6,81 6,82Dinar irakien 1,36 1,29Dinar koweïtien 4 950,92 4 968,09Dinar jordanien 2 126,63 2 131,2Dinar bahreïni 4 006 4 034,07Dirham EAU 410,57 411,37Rial qatari 414,38 415,5Rial saoudien 401,97 402,65Livre égyptienne 192,64 192,92Livre sterling 2 248,91 2 257,13Franc suisse 1 477,23 1 482,43Yen (100) 12,24 12,26Franc CFA (1 000) 1 476,94 1 482,28Dol. canadien 1 126,44 1 130,26Dol. australien 1 101,42 1 103,32Euro 1 600,78 1 603,77

Brèves

Brèves

KOWEÏTDes députés réclament une action en justice pour 24 anciens responsablesDes députés koweïtiens ont demandé hier au gouvernement de renvoyer devant le procureur général 24 anciens responsables du secteur pétrolier pour l’affaire du paiement de 2,2 milliards de dollars de pénalités au géant américain Dow Chemical.Une enquête parlementaire a accusé dans un rapport les anciens responsables, dont deux ex-ministres du Pétrole, d’avoir gaspillé l’argent public et engrangé des gains illégaux.Le Koweït et Dow Chemical avaient signé en 2008 un accord sur la construction d’un complexe pétrochimique de 17,4 milliards de dollars, mais l’émirat s’était unilatéralement retiré du projet en raison de différends entre le Parlement et le gouvernement. La Chambre internationale de commerce avait ordonné en 2013 le paiement par le Koweït d’une compensation de 2,2 milliards de dollars.

Le gouvernement avait payé l’amende en dépit de l’opposition du Parlement qui réclamait d’abord l’ouverture d’une enquête.

ARABIE SAOUDITELa chute des réserves de change se poursuit à un rythme plus lentLes réserves de change de l’Arabie saoudite ont poursuivi leur chute en octobre mais à un rythme plus lent que dans les mois précédents, tandis que le cours du pétrole demeurait bas, selon un rapport publié hier.Les réserves en devises étrangères du royaume saoudien atteignaient 644 milliards de dollars fin octobre, contre 651 milliards fin septembre, a indiqué le cabinet saoudien de consultants Jadwa Research.La décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) l’an dernier de ne pas réduire sa production a conduit à un effondrement des cours, qui tournent actuellement autour de 45 dollars le baril, contre 115 dollars en juin 2014.

Le Liban « en bonne voie » pour atteindre les 12 % d’énergie renouvelable d’ici à 2020, selon le LCECLe directeur du Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC), Pierre Khoury, a estimé hier que « le Liban est sur la bonne voie pour élever sa part d’énergie renouvelable à 12 % d’ici à 2020 ». Ce taux correspond au montant fixé par le plan Bassil élaboré en 2010 et qui tablait notamment sur une augmentation de la production d’énergie hydraulique dans le pays et la sous-traitance d’une partie de la production d’électricité par le secteur privé.M. Khoury s’est exprimé dans le cadre d’un atelier organisé par le LCEC portant sur Med Desire, un programme de promotion de l’énergie renouvelable lancé en 2013 et financé par l’Union européenne. M. Khoury a également estimé que « le Liban serait capable d’économiser 5 % d’énergie en 2020 ».

Le syndicat des bijoutiers tire la sonnette d’alarmeLe président du syndicat des bijoutiers et des orfèvres, Boghos Kurdian, a déclaré hier que « le secteur de la joaillerie subit de plein fouet les conséquences de la stagnation de l’activité économique qui touche actuellement le pays ». Il a également cité « la baisse de la fréquentation touristique » comme principal facteur du ralentissement enregistré par les bijoutiers et les joailliers libanais, appelant « les officiels à trouver une issue à la crise économique actuelle ».Les métaux précieux et les bijoux ont représenté le premier poste d’exportation du Liban en 2014, pour une valeur totale de 542 millions de dollars. Le secteur a toutefois dû faire face à une baisse progressive de la demande régionale, notamment celle en provenance des pays du Golfe, sur les dix dernières années.

Bourse de Beyrouth

Taux d’intérêt

Taux croisés

Devise $ USD £ GBP CHF ¥ YEN € EUR

$ Dollar US – 1,49 0,98 0,0081 1,0617

£ Sterling 0,66 – 0,65 0,0054 0,71

CHF Franc suisse 1,01 1,52 – 0,0083 1,08

¥ Yen 123,13 184,02 120,92 – 130,8

€ Euro 0,94 1,4 0,92 0,0076 –

S&P 5002 079,52–1,10 %

Or1 052,91–0,08 %

Argent14,03

+0,18 %

Euro1,0617

+0,30 %

Yen123,23

+0,24 %

Pétrole WTI40,12

–4,13 %

Nikkei19 938,13–0,37 %

CAC 40 4 905,76–0,18 %

Dow Jones17 729,68–0,89 %

Nasdaq 1004 686,22–0,63 %

Euro Stoxx 503 468,66–0,32 %

Les valeurs Volume Prix Var. (%) Montant

BLOM Stock Index – 1 151,53 –0,66 –

Solidere A 18 098 1,69 –1,20 193 244,10

Solidere B 18 852 10,22 –4,58 195 384,40Solidere - GDR 3 300 10,30 –1,90 34 555Bank Audi - SAL 9 324 5,90 –0,67 55 011,60Bank Audi - GDR 0 6 0 N/ABank of Beirut 0 18,40 0 N/AByblos Bank 1 963 1,61 –1,23 3 160,43BEMO Bank 0 1,90 0 N/ABLOM Bank 31 296 9,39 –0,11 293 956,50BLOM Bank - GDR 10 000 9,60 +0,52 95 970

Rasamny Younis Motor 0 3,23 0 N/A

Holcim Liban SAL 219 15,10 0 3 306,90

Euro obligations libanaises - 5 ansEuro obligations libanaises - 10 ansObligations américaines - 10 ansObligations du Trésor français - 10 ansObligations du Trésor allemand - 10 ansObligations du Trésor britannique - 10 ansObligations du Trésor japonais - 10 ans

6,13 %6,68 %2,18 %0,78 %0,47 %1,75 %0,31 %

Nom Rendement

Bons du Trésor

Devise 2 j. 1 m. 3 m. 6 m. 1 an

$ USD 0,25 0,2437 0,4222 0,6634 0,9843

£ GBP 0,50 0,5022 0,5726 0,7288 1,028

CHF 1,00 –0,859 –0,843 –0,8116 –0,7306

¥ YEN 0,10 0,04342 0,0728 0,1157 0,2221

€ EUR 0,05 –0,16371 –0,12 –0,0507 0,0385

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Le taux d’inflation stable à 0,1 % dans la zone euro en novembreL’inflation plus faible que prévu – 45 écono-mistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 0,2 % – maintient la pres-sion sur la Banque cen-trale européenne (BCE) pour qu’elle annonce de nouvelles mesures d’as-souplissement monétaire lors la réunion très atten-due de son Conseil des gouverneurs jeudi.

L’estimation d’Euros-tat ne porte que sur la variation annuelle des prix.

Le principal facteur ayant limité la hausse des prix en novembre a été l’énergie, dont les coûts ont baissé de 7,3 %. Ceux des aliments non trans-formés ont au contraire augmenté de 2,6 %.

En faisant abstraction de ces deux éléments

volatils, l’inflation dite de base est ressortie à 0,9 % en novembre après +1,0 % en octobre.

La BCE a un objectif d’inflation légèrement en dessous de 2  % sur le moyen terme. Pour y parvenir, elle a lancé en mars un plan de rachat d’actifs qu’elle pourrait décider d’amplifier jeudi afin d’injecter davantage de liquidités dans l’éco-nomie.

Les prix producteurs d’octobre, également publiés mercredi par Eurostat, ont baissé de 0,3  % par rapport à septembre et reculé de 3,1 % sur un an. Les éco-nomistes anticipaient en moyenne des replis de 0,4 % et 3,2 % respecti-vement.

Cet article est réalisé par Fidus

Taux de change (L.L.)

Liban

Moyen-Orient

La région autonome du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, a annoncé mardi avoir encaissé depuis juin plus de 3,29 milliards de dollars de recettes de ses ventes directes de pétrole, jugées illégales par le gouvernement fédéral.

Le pouvoir central à Bag-dad insiste pour que toutes les ventes de pétrole passent par lui, mais le Kurdistan justifie ses exportations directes par le fait que le gouvernement fédéral ne lui verse pas le bud-get qui lui est dû.

Les deux camps font face à une importante crise finan-cière en raison du prix bas du baril et de la coûteuse guerre contre le groupe jihadiste État islamique (EI), qui contrôle de vastes pans du territoire.

Le gouvernement du Kur-distan basé à Erbil indique dans un rapport avoir empo-ché en moyenne 682 millions de dollars par mois de recettes des ventes directes de pétrole de juin à novembre.

Il a indiqué avoir débuté ses exportations directes en juin parce que Bagdad lui « envoyait moins de 40 % du budget auquel il avait droit ».

Après un long différend sur les exportations pétro-lières, Bagdad et le Kurdistan avaient conclu il y a un an un accord prévoyant qu’Erbil exporte 250  000 barils par jour et 300  000 autres de la région disputée de Kirkouk. En contrepartie, Bagdad de-vait débloquer la part dévolue au Kurdistan dans le budget national.

Un responsable du minis-tère du Pétrole a cependant affirmé que les exporta-tions directes du Kurdistan avaient débuté bien avant juin. «  Toute quantité (de pétrole) quittant l’Irak sans l’accord du gouvernement fédéral et du ministère du Pétrole est considérée comme de la contrebande », a-t-il dit, répétant la position officielle.

(Source : AFP)

Le gouvernement du Qatar a dénoncé un rapport publié mardi par Amnesty Inter-national qui reprochait aux autorités de Doha de ne pas avoir été assez ambitieuses dans la réforme de leur légis-lation entourant les droits des travailleurs étrangers.

Dans un communiqué transmis à la presse mardi soir, l’office gouvernemental de la communication explique que le rapport de l’ONG « ne reflète pas de manière exacte les progrès  » réalisés par le Qatar en matière de droits du travail. «  Nous estimons que les accusations selon lesquelles le Qatar n’est pas parvenu à renforcer les droits des travailleurs étrangers sont simplement erronées. Des réformes significatives ont été faites et d’autres sont pré-vues. »

La pétromonarchie du Golfe est depuis plusieurs années dans la ligne de mire de nombreuses ONG qui

l’accusent d’exploiter des travailleurs migrants pour alimenter l’essor immobilier dans l’émirat, à plus forte rai-son depuis l’attribution par la Fifa de l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022. Dans son rapport, Amnesty souligne que la règle locale de la « kafala », système de parrainage des salariés qui concerne selon ses chiffres 94  % de la main-d’œuvre locale, met les travailleurs étrangers à la merci de leurs employeurs et estime que les modifications apportées à la législation du travail relèvent du « rafistolage ».

Le gouvernement qatari a nié mardi soir toute exploi-tation de la main-d’œuvre étrangère, rappelant avoir introduit dans sa législation un système de protection des salariés. Ces réformes sont un travail de longue haleine et marquent le « début de la fin » de la « kafala », dit Doha.

(Source : Reuters)

Irak

Le Kurdistan a exporté 3 milliards de dollars de pétrole

Qatar

Travailleurs étrangers : Doha réplique aux accusations d’Amnesty

Le ministère des Finances a publié hier un communi-qué dans lequel il rappelle aux contribuables assujettis à l’impôt sur le revenu de la nécessité de reporter sur leur déclaration les dividendes issus des actions et obliga-tions étrangères encaissées sur le territoire libanais. Le ministère précise que ce rappel s’adresse à toutes les personnes physiques ou mo-rales, de nationalité libanaise ou étrangère résidant sur le territoire libanais.

Le communiqué ajoute que l’impôt sur les revenus générés par les actions et les obligations étrangères doit être en outre acquitté au plus tard en juillet pour les revenus du premier semestre

et en janvier pour ceux du second. Enfin, les contri-buables qui ont transféré ou encaissé les revenus issus des actions et obligations étrangères hors du territoire libanais doivent déclarer ces derniers avant le 1er mars en glissement annuel et s’ac-quitter de la taxe qui grève ces revenus avant le 1er avril suivant.

Le ministère des Finances a en outre informé les contri-buables passibles de l’impôt sur le revenu qu’ils peuvent désormais s’acquitter des sommes dont ils sont rede-vables auprès de n’importe quelle caisse régionale du Trésor et non uniquement auprès de celle dont dépend leur domicile fiscal.

Impôts

Les dividendes de titres étrangers doivent être déclarées

Le ministre des Transports et des Travaux publics, Ghazi Zeaiter, a annoncé la conclu-sion d’un nouveau contrat pour la sous-traitance et l’oc-cupation des espaces de res-tauration à l’aéroport interna-tional de Beyrouth (AIB).

«  La révision des différents contrats de gestion de l’aéro-port s’inscrit dans le plan de modernisation élaboré par le ministère des Transports pour optimiser ses performances et ses revenus », a déclaré M. Zeaiter dans un communiqué. Il a également souligné que l’attribution de ce nouveau contrat avait été effectuée par voie d’appel d’offres mondial et que la nouvelle offre a per-mis de doubler l’indemnité d’occupation, la faisant grim-

per à 2,2 millions de dollars par an. Le ministère n’était pas joignable pour préciser l’iden-tité du bénéficiaire de cet appel d’offres.

Depuis 1996, les restaurants et les cafétérias de l’AIB sont occupés par la société Lebanese Beirut Airport Catering Com-pany (LBACC), une joint-venture créée la même année et majoritairement possédée par la compagnie nationale aérienne Middle East Airlines (MEA). Le contrat autorisant cette société à occuper, gérer et investir dans les espaces de restauration de l’AIB pour une durée de 15 ans, renouvelables automatiquement, avait été cosigné par l’autorité de déve-loppement des investissements au Liban (Idal).

Marché public

Zeaiter annonce une révision des contrats de restauration de l’AIB

Conférence

Pour l’Onu, les réfugiés syriens peuvent devenir un atout économiqueLa coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban a invité les responsables publics et privés à résoudre les problèmes conjoncturels et structurels qui menacent une croissance inclusive.Soraya RIACHI

« Les réfugiés syriens peuvent devenir un atout économique pour le Liban à condition que les investissements appropriés soient réalisés...  » La coordi-natrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, a d’emblée donné le ton lors d’une table ronde sur les perspectives économiques pour le Liban, organisée mardi par l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), en collaboration avec la Blom Bank.

« Plan Marshall » Mme Kaag a souligné que

«  le Liban a besoin d’un pro-gramme de 5 ans au minimum pour faire face au poids éco-nomique que représentent  » les réfugiés, rappelant que les Nations unies ont enregistré officiellement 1,1 million de Syriens au Liban. Quelques protestations ont fusé dans la salle, contestant ce chiffre, trop bas aux yeux de nom-breux participants. Mme Kaag a toutefois loué les efforts déjà effectués par le Liban dans un contexte économique en berne, avec 0 % de croissance prévu par la Banque du Liban pour 2015, et plusieurs sec-teurs en souffrance.

Mais le président de l’ACB, Nicolas Chammas, a tenu à souligner sa «  sympathie  » pour les réfugiés, précisant que nombre d’entre eux sont au Liban pour des raisons économiques. Une opinion partagée par la majorité des représentants du patronat présents dans l’auditoire, mais difficile à évaluer par l’Onu. « La majorité des réfugiés que nous avons enregistrés avaient des craintes raisonnables pour leurs vies quand ils sont arri-vés », a répondu Mme Kaag. Selon elle, le durcissement des conditions d’octroi des permis de travail et de sé-jour ne feront que rendre les Syriens plus vulnérables vis-à-vis d’employeurs peu scru-puleux. Aujourd’hui, a-t-elle souligné – chiffres du syndicat des entrepreneurs de travaux public à l’appui –, 350  000 Syriens travaillent dans la construction, employés par 3  400 entreprises pour un marché évalué à 10 milliards de dollars. « L’avantage sur le court terme pour l’employeur qui paie des salaires très bas est un handicap sur le long terme pour le Liban », a-t-elle observé, soulignant la néces-sité de «  légaliser les moyens de subsistance (et donc de tra-vail) des Syriens ».

Une position qui a peu convaincu le patronat, acquis à l’idée que le fardeau éco-nomique engendré par les réfugiés a déjà atteint un stade critique, accentué par une relative indifférence de la communauté internatio-nale. « Pourquoi n’a-t-on pas droit à des aides équivalentes à celle des 3 milliards d’euros accordés à la Turquie, comme annoncé cette semaine par l’Union européenne ?  » a demandé M. Chammas. Re-bondissant sur cette compa-raison, Mme Kaag a d’abord concédé que «  Le Liban a besoin d’un plan Marshall  », avant d’ajouter  : «  Mais la Turquie a un État fort ca-pable de faire entendre sa voix au plan international. le Liban a aussi besoin d’un tel État...  » À l’instar des autres organisations internationales, l’Onu pointe ainsi du doigt les conséquences de la para-lysie politique sur l’économie. « L’élection d’un président de la République est nécessaire afin de rassurer les investis-seurs et les consommateurs », a résumé Mme Kaag.

Problèmes structurelsAutre conséquence d’un

État faible : la corruption qui mine le pays, obstacle impor-

tant à une croissance inclusive, c’est-à-dire une croissance dans laquelle l’accent est mis sur des opportunités écono-miques équitables pour tous les acteurs, a-t-elle souligné. Selon la coordinatrice spéciale de l’Onu, un État fort pour-rait également accompagner le secteur privé afin que celui-ci puisse faire face aux pro-blèmes structurels antérieurs à la crise syrienne qui doivent être abordés avant que le pays puisse connaître une crois-sance inclusive. « Les secteurs

publics et privés devraient se pencher en priorité sur cer-tains problèmes structurels, a-t-elle ajouté. Tout d’abord, le sous-investissement dans des régions en dehors de Bey-routh, qui concentre 80 % de la production nationale. Je suis surprise qu’il n’y ait pas davantage d’insécurité dans une ville comme Tripoli après une si longue période de sous-investissements  », a observé Mme Kaag. Et d’ajouter  : «  Des investissements dans l’agriculture, qui ne représente

que 6 % de la production na-tionale, pourraient également créer du travail aussi dans les zones les plus défavorisées. »

En outre, les entreprises li-banaises sont très vulnérables aux chocs économiques, car celles-ci sont composées à 95 % de petites et moyennes entreprises (PME). Et selon Mme Kaag, « les PME repré-sentent un risque important pour les investisseurs, tels que des donateurs ou des banques, et ont parfois des difficultés à trouver des financements ».

De gauche à droite : le président de l’ACB, Nicolas Chammas, la coordinatrice spéciale de l’Onu pour le Liban, Sigrid Kaag, et le PDG de la Blom Bank, Saad Azhari. Photo S.Ro

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9Économiejeudi 3 décembre 2015

International

CHINEL’AIIB prévoit de prêter de 10 à 15 milliards de dollars par anLa nouvelle banque chinoise de développement envisage de prêter de 10 à 15 milliards de dollars par an les cinq ou six premières années, a déclaré l’homme qui en prendra la présidence.La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) devrait être inaugurée vers la fin décembre et prévoit d’être opérationnelle au deuxième trimestre 2016, a dit Jin Liqun. La banque mènera ses opérations en dollars mais prendra en compte des demandes de financement dans d’autres devises, dont le yuan, a-t-il ajouté.Le capital autorisé de l’AIIB sera de 100 milliards de dollars, divisés en titres d’une valeur nominale de 100 000 dollars. La banque devrait prêter de 1,5 à 2 milliards de dollars l’année de son

lancement avant d’accélérer nettement, a dit Jin lors d’un forum d’entreprises européennes mardi.

AUTOMOBILENissan déterminé à « trouver une solution à l’amiable » avec l’État françaisLe constructeur automobile japonais Nissan, désireux de préserver « le succès » de son alliance avec son partenaire Renault, s’est dit hier déterminé à « trouver une solution à l’amiable » avec l’État français, après plusieurs mois de tensions. « Nissan reste attaché au succès de l’alliance et à trouver avec l’État français une solution à l’amiable », a déclaré le groupe nippon dans un bref communiqué, refusant une nouvelle fois de « commenter les rumeurs et spéculations ». Ces dernières semaines, les rumeurs se sont multipliées sur une modification de ce partenariat noué en 1999.

Brèves

L’immigration record que connaît actuellement la Suède, avec l’arrivée d’un nombre considérable de demandeurs d’asile, devrait faire monter le chômage à moyen terme, a prévenu hier le Fonds moné-taire international (FMI).

«  Les flux de migration croissants posent des risques de hausse du chômage (...) Le taux de chômage pourrait monter à environ 8,5 % d’ici à 2020, et rester élevé quelques années avant de baisser  », a affirmé l’institution dans son rapport annuel sur l’éco-nomie suédoise. Le taux est aujourd’hui de 7,2  %, dans une conjoncture très favo-rable pour la Suède grâce à la vigueur de la consommation, de l’investissement et des exportations. Le FMI fonde son estimation sur le rythme actuel d’intégration des immi-grés en Suède : après cinq ans dans le pays, ils sont moins de la moitié (48 %) à occuper un emploi, et après dix ans 60 %.

Cette question de l’intégra-

tion va devenir d’autant plus urgente que « parmi la popu-lation des migrants, la part des faiblement qualifiés [ceux qui n’ont pas dépassé l’école pri-maire] s’est élevée à 28  % en 2014, contre 17 % en 2005 ». À plus long terme, cette im-migration doit dynamiser la démographie d’un pays dont les natifs ont tendance à faire de longues études, occuper des emplois qualifiés, et une espérance de vie élevée. La population active diminuerait dans les décennies à venir sans arrivées d’étrangers, et celles-ci «  réduiront considérablement la hausse prévue du ratio de personnes âgées dépendantes » par rapport à celles en âge de travailler, a souligné le FMI. Pour contrer la hausse atten-due du chômage, le Fonds re-commande « des efforts encore plus grands pour accélérer les procédures d’obtention d’un permis de résidence, d’évalua-tion de la formation et de vali-dation des compétences ».

(Source : AFP)

Suède

L’immigration menace l’emploi, selon le FMI

Les actionnaires du groupe finlandais Nokia ont validé hier l’acquisition du franco-américain Alcatel-Lucent, une formalité pour sceller la créa-tion d’un géant mondial des équipements en télécoms.

L’assemblée générale extraordinaire à Helsinki a entériné l’opération sans vote. Ceux qui s’étaient exprimés avant avaient dit oui à 99,5 %. Il ne reste donc plus qu’à ob-tenir assez d’actions Alcatel-Lucent, et la fusion sera effec-tive d’ici à fin mars.

La réunion a surtout offert à la direction de Nokia l’occa-sion de mettre en avant une ambition renouvelée. Les deux groupes doivent redorer un blason terni par des années de difficultés financières. «  Non seulement nos portefeuilles sont fortement complémen-taires, mais nos cultures res-pectives ont beaucoup de simi-litudes », a déclaré le directeur général Rajeev Suri. «  La logique stratégique reste aussi forte aujourd’hui que le jour où

nous avons annoncé la transac-tion » en avril.

Son groupe, après avoir per-du en 2012 sa place de numéro un mondial des téléphones portables, a vendu deux ans plus tard cette activité qui avait fait sa renommée. Le bon prix qu’il en a tiré (5,7 milliards de dollars) a assaini ses finances, et il concentre aujourd’hui ses forces sur un secteur où il est un compétiteur redouté  : la fourniture de logiciels et de services dans les télécommu-nications. Alcatel-Lucent, issu d’une fusion dont les résultats ont déçu, avec une seule année de bénéfices depuis 2006, ap-porte un portefeuille d’activi-tés et clients complémentaire, notamment en Amérique du Nord.

Déjà ouverte à la Bourse de Paris depuis le 18 novembre, et jusqu’au 23 décembre, l’offre (0,55 action Nokia pour une action Alcatel-Lucent) prévoit que les actionnaires de Nokia détiendront 66,5 % du groupe fusionné, et ceux d’Alcatel-

Lucent le reste. Dès qu’elle a été annoncée, en avril, elle a été saluée par les analystes financiers. Pour eux, Nokia et Alcatel-Lucent gagneront en force de frappe face aux deux autres poids lourds de cette in-dustrie, le suédois Ericsson et le chinois Huawei. «  À notre avis elle a un sens. Bien sûr chaque transaction présente ses difficultés propres et elle ne sera pas simple, mais il est clair qu’elle apportera l’avan-tage de la taille  », explique Kristian Tammela, analyste de la branche banque privée de Nordea.

Les voix critiques sont venues des syndicats, qui craignent des suppressions d’emploi.

Ce ne sera qu’une des mul-tiples métamorphoses de l’histoire de Nokia, entreprise papetière à l’origine, qui a fabriqué des pneus, des câbles et des téléviseurs, avant de tout miser sur les télécoms à partir des années 1990.

(Source : AFP)

Coup de pouce à l’économie ou signe d’un ralentissement de la conjoncture ? La chute des prix du pétrole, frein majeur au redécollage de l’inflation, met à rude épreuve la crédibilité de la BCE, qui s’apprête à muscler son action aujourd’hui.

L’évolution du cours de l’or noir «  est actuellement le facteur le plus important dans l’analyse de la BCE. Les faibles prix du pétrole tirent l’inflation vers le bas et alimentent au sein de son Conseil des gouverneurs les craintes de déflation », spirale négative de baisse des prix et des salaires, analyse pour l’AFP Carsten Brzeski, éco-nomiste en chef chez ING.

Jusqu’à présent, l’érosion du prix du pétrole – 60 % depuis mi-2014 – était considérée par beaucoup de banquiers cen-traux et économistes comme le résultat d’une offre surabon-dante et comme un soutien bienvenu à l’économie via une réduction de la facture éner-gétique des ménages et entre-prises. Mais désormais, une part «  significative » du recul du prix du pétrole « provient de l’environnement mondial ralenti » et donc d’une baisse de la demande internationale, a prévenu la semaine dernière Peter Praet, économiste en chef de la BCE, lors d’une interview à Bloomberg News. Fin octobre, le président de la Banque centrale Mario Dra-ghi avait lui aussi estimé que la baisse des prix de l’énergie était de plus en plus le reflet d’une décélération de l’écono-mie mondiale, et notamment des grands pays émergents. Une évolution de nature à fragiliser la reprise – déjà très modeste – en zone euro.

De la part de la BCE, « tactiquement c’est habile de focaliser le débat sur le choc de demande  », estime Gilles Moëc, économiste chez Bank of America, « mais le vrai pro-blème de la Banque centrale,

c’est de savoir si elle est tou-jours crédible ».

Manque de confiance«  Les attentes d’inflation

sur les marchés ont fortement reculé » et la BCE redoute que le pessimisme des acteurs de marché ne révèle un manque de confiance dans sa capacité à compenser dans le futur les chocs pétroliers, explique cet analyste. M. Praet l’a d’ailleurs reconnu lui-même. «  Nous avons vu que les attentes d’inflation de long terme réa-gissaient à des mouvements temporaires sur les prix du pé-trole. C’est inacceptable pour une banque centrale », dans la mesure où cela implique une érosion de la confiance dans sa capacité à réagir, a-t-il estimé.

Baisse des taux directeurs, prêts géants quasi gratuits aux banques, l’institution moné-taire a pourtant multiplié les initiatives pour tenter de faire repartir les prix en zone euro. En mars, elle a lancé un vaste programme de rachat de dettes, au rythme de 60 milliards d’eu-ros (63 milliards de dollars) par mois jusqu’en septembre 2016, sans succès jusqu’à présent.

Lestée par l’énergie, l’infla-tion en zone euro est au point

mort depuis plusieurs mois et n’a affiché qu’une faible pro-gression de 0,1 % en octobre, très loin de l’objectif d’un peu moins de 2 % visé par la BCE.

Face à cette situation, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale devrait, sauf surprise, annoncer aujourd’hui un renforcement de son pro-gramme de rachat de dette, possiblement conjugué à une nouvelle baisse de ses taux di-recteurs. « Cela fait désormais un long moment que la BCE rate son objectif d’inflation et même les projections éco-nomiques les plus optimistes suggèrent qu’il va encore fal-loir quelque temps avant que la hausse des prix atteigne sa cible », pointe Ben May, éco-nomiste chez Oxford Econo-mics. Selon cet analyste, «  il n’y a pas grand-chose que la Banque centrale puisse faire pour contrôler les prix du pé-trole ». Mais « ce qui est essen-tiel c’est que l’incertitude ne donne pas lieu à l’indécision », a fait valoir la semaine dernière M. Praet. En d’autres termes, pour préserver sa crédibilité et donner l’impression qu’elle garde le contrôle, l’institution ne doit pas hésiter à agir.Benoît TOUSSAINT / AFP

Le ministre français des Finances Michel Sapin a appelé hier à une coordina-tion au niveau européen des mécanismes de gel des avoirs et à un contrôle renforcé des importations d’œuvres d’art, pour assécher le financement du terrorisme.

En visite à Berlin, M. Sapin a détaillé les chantiers sur lesquels il veut inciter les Européens à se pencher pour dresser des barrières plus efficaces au financement du terrorisme, un sujet qui tient particulièrement à cœur au gouvernement français après les attaques sanglantes du 13 novembre, et qui sera au menu d’une réunion des mi-nistres des Finances de l’UE le 8 décembre. « Il faut amé-liorer les dispositifs de gel des avoirs  » des terroristes ou de personnes suspectées de ter-rorisme, a plaidé le ministre, et ce pas seulement sur les comptes bancaires mais aussi « les immeubles, les voitures » et même «  les prestations

sociales  ». Ces gels devraient valoir dans toute l’Europe sinon «  cela permet aux ter-roristes de (les) contourner ». M. Sapin a également estimé qu’on parlait «  beaucoup du financement (du terrorisme) par la vente du pétrole mais pas assez du financement par la vente d’objets d’art ». Pour tarir cette source de finance-ment, il propose «  une har-monisation du contrôle des importations de ces objets  » parce que « ce sont nos pays, dans nos pays développés que les gens achètent, parfois sans le savoir, des objets pillés par Daech ».

Ses autres propositions reprennent des idées déjà évo-quées ces derniers temps, et notamment dans un courrier adressé en début de semaine à ses 27 homologues de l’UE. Parmi elles une harmonisa-tion et meilleure collabora-tion des services européens de renseignement sur les flux financiers, et un meilleur en-cadrement des cartes de crédit

prépayées « qui facilient la vie de nos concitoyens mais aussi celle des terroristes ». « Nous devons lutter contre toutes les formes d’anonymat dans les échanges financiers  », a-t-il asséné. M. Sapin a aussi appelé à accélérer la trans-position par les pays de l’UE d’une directive européenne antiblanchiment, adoptée en juin dernier mais dont la mise en œuvre n’est pour le moment prévue que d’ici à mi-2017. « Nous ne pouvons pas attendre 2017, il faut aller plus vite », a-t-il dit.

Il a répété son souhait de voir développé un mécanisme européen d’exploitation des données bancaires à grande échelle, à l’image du système américain SWIFT.

Son homologue allemand Wolfgang Schäuble lui a pro-mis son soutien pour «  faire pression » le 8 décembre pour une adoption rapide de plu-sieurs dispositions.

(Source : AFP)

Télécoms

La fusion avec Alcatel-Lucent validée par les actionnaires de Nokia

Politique monétaire

Les prix du pétrole, grande inconnue au cœur des réflexions de la BCE

Union européenne

Financement du terrorisme : Paris veut renforcer le gel des avoirs

En 2015, la lune de miel entre l’Afrique et la Chine, son principal partenaire éco-nomique, semble terminée. Les investissements du géant asiatique en Afrique ont chuté de 40  % au premier semestre et l’inquiétude grandit au sein d’un continent dépendant de ses exportations de matières premières.

C’est dans ce contexte iné-dit que le président chinois Xi Jinping rencontrera demain ses homologues africains à Johannesburg, pour le sixième sommet sur la coopération si-no-africaine (Focac). Au pro-gramme des discussions : l’ave-nir des investissements chinois sur le continent après des an-nées de relations économiques au beau fixe. Depuis le début du siècle, la Chine a acheté le pétrole, le fer, le cuivre de nombreux pays africains, par-ticipant à la flambée des prix des matières premières.

Mais, aujourd’hui, le ralen-tissement de son économie produit l’effet inverse en contri-buant à la chute des cours et menace ainsi des États deve-nus hyperdépendants de leur partenaire chinois. En Zambie par exemple, 60 % des revenus des exportations proviennent du cuivre, dont la Chine est un acheteur majeur. Avec le ralen-tissement de la demande et la chute des cours, la Zambie se retrouve dans une situation pré-caire : le géant du cuivre Glen-core compte supprimer 3  800 emplois, et la devise zambienne, le kwacha, a perdu 45 % de sa valeur face au dollar. « Les prix du cuivre ont chuté, donc, nous devons trouver d’autres produits à exporter vers la Chine. Je suis sûre que la Chine a besoin

d’autre chose que de cuivre  », espère Margaret Mwanakatwe, ministre zambienne du Com-merce, qui attend que le Focac «  renforce les liens » entre son pays et la Chine.

Le président Xi Jinping ar-rive au Focac après une visite de deux jours au Zimbabwe où les projets chinois constituent toujours l’un des principaux piliers d’une économie mal-menée ces quinze dernières années par les décisions du président Robert Mugabe. Il devait également rencontrer, hier, Jacob Zuma en Afrique du Sud.

Malgré le récent repli, la Chine demeure le premier pays partenaire économique

de l’Afrique, depuis 2009. Un tiers des projets chinois de construction à l’étranger sont réalisés en Afrique.

« Mines contre infrastructures »

Les volumes commerciaux entre la Chine et l’Afrique sont passés de 10 milliards de dollars en 2000 à 300 milliards en 2015, et on compte plus de 2  500 entreprises chinoises installées sur le continent. En RDC, par exemple, les deux pays sont liés depuis 2008 par un accord « mines contre infrastructures  ». Malgré les critiques du FMI et de la Banque mondiale sur l’opacité de cet accord, la RDC a alloué

d’énormes droits miniers à un consortium d’entreprises chinoises contre des prêts bonifiés et des promesses de réalisations d’infrastructures.

En Algérie, la Chine a dé-trôné la France depuis 2012, comme premier partenaire du pays, en remportant qua-siment tous les grands appels d’offres dans le BTP, comme la construction de la Grande Mosquée d’Alger, la troi-sième plus grande au monde, ou encore l’agrandissement de l’aéroport de la capitale.

D’importants accords et de nouveaux prêts devraient ainsi être signés à l’occasion du Focac. «  La coopération sino-africaine est à un stade

où elle a besoin d’être amélio-rée et transformée », a indiqué le ministre des Affaires étran-gères chinois Zhang Ming qui estime que l’Afrique vit les «  premières étapes de son industrialisation  ». «  La Chine et l’Afrique peuvent se compléter l’une l’autre en matière de développement  », a-t-il ajouté depuis Pékin.

La Chine a par exemple récemment annoncé avoir débloqué un total de 117 mil-lions de dollars d’aide pour les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par Ebola et avoir en-voyé du personnel médical par centaines pour lutter contre le virus.

« La Chine a toujours indi-qué que son engagement éco-nomique en Afrique n’était pas désintéressé  », souligne Yun Sun, chercheur chez Brookings, un think tank américain. «  Je pense que Xi va être très prudent car ses réserves de change ne sont pas illimitées », ajoute-t-il, prédi-sant que les investissements de la Chine vers l’Afrique vont être « plus diversifiés ».

En dépit du ralentissement de son économie, la Chine affiche toujours une crois-sance robuste autour de 7 % et pourrait profiter de nouvelles opportunités à l’heure où les géants miniers occidentaux comme Lonmin ou Glencore ferment certains sites sur le continent africain.

Les Chinois «  ne vont pas abandonner leur but bien assumé d’être en pointe sur le continent  », conclut Ryan Wibberley, spécialiste des marchés émergents chez In-vestec.

(Source : AFP)

Sommet

À Johannesburg, Pékin et ses partenaires doivent repenser la ChinafriqueLa sixième édition du Focac s’ouvre demain alors que le premier partenaire du continent africain fait face à un important ralentissement économique.

Mario Draghi, à la tête de la BCE, avait estimé fin octobre que la baisse des prix de l’énergie était de plus en plus le reflet d’une décélération de l’économie mondiale. Georges Gobet/AFP

Le président chinois Xi Jinping a notamment rencontré son homologue sud-africain Jacob Zuma. Malgré le récent repli, la Chine demeure le premier partenaire économique de l’Afrique depuis 2009. Karel Prinsloo/AFP

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Le Parlement britannique a voté hier soir à une confor-table majorité en faveur de frappes aériennes en Syrie contre le groupe État isla-mique (EI), répondant aux appels de ses alliés après les attentats de Paris.

Le vote a été acquis par 397 voix pour, 223 voix contre, avec une majorité de 174, montrant que de nombreux députés travaillistes se sont joints aux députés conser-vateurs du Premier ministre David Cameron, qui a qua-lifié le vote de « bonne déci-sion  ». Le vote s’est déroulé après plus de dix heures d’un débat passionné, dans une Chambre bondée. Le Pre-mier ministre conservateur David Cameron avait ouvert le débat en plaidant pour que le pays prenne ses responsa-bilités et soutienne ses alliés, en particulier la France, sous le choc des attentats à Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre. « Nous devons ré-pondre à l’appel de nos alliés. L’action que nous proposons est légale, nécessaire et c’est

la bonne chose à faire pour la sécurité de notre pays  », a-t-il martelé. Selon lui, la contribution militaire du pays pourrait « faire une vraie dif-férence », grâce à l’utilisation de missiles Brimstone notam-ment.

Le Parlement britannique avait une première fois rejeté, en 2013, des frappes aériennes contre le régime de Bachar el-Assad en Syrie, échaudé par les opérations en Afghanistan et en Irak en 2003 lancées sous l’ex-Premier ministre travail-liste Tony Blair. «  Nous ne sommes pas en 2003. Nous ne devons pas utiliser les erreurs du passé comme excuse à l’indifférence et à l’inaction », a plaidé David Cameron. Le leader pacifiste du Labour Je-remy Corbyn, bien qu’opposé aux frappes, avait décidé de ne pas imposer de consigne de vote pour éviter une rébel-lion ouverte de ses troupes, pouvant perdre au passage son autorité de chef de parti. Selon le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond, interrogé sur Channel 4, les

frappes devraient interve-nir «  très rapidement  », les avions britanniques effectuant déjà des vols de reconnais-sance au-dessus de la Syrie. La Grande-Bretagne dispose déjà de 8 Tornados GR4 ba-sés à Chypre et d’un nombre indéfini de drones qui parti-cipent à des frappes en Irak depuis l’an dernier.

« Importance symbolique »

Le débat a commencé à 11h30 GMT dans une am-biance houleuse, alors que David Cameron avait taxé la veille les opposants aux frappes de «  sympathisants terroristes  ». Plusieurs dépu-tés lui ont demandé de pré-senter des excuses pour ce commentaire, ce à quoi il s’est refusé.

Le soutien de l’opinion publique, fort au lendemain des attentats meurtriers à Paris, est en recul : d’après un sondage de l’institut YouGov, publié hier, 48 % des sondés soutiennent une intervention en Syrie, contre 59  % une semaine auparavant. Jeremy Corbyn a d’ailleurs accusé le gouvernement de préci-

piter le vote avant que l’opi-nion publique ne se retourne complètement. «  Étendre les frappes aériennes britan-niques ne va probablement pas faire de différence », a-t-il estimé, mettant en doute leur légalité et craignant qu’elles ne provoquent surtout des pertes civiles. La décision des frappes ne fait pas l’unanimité dans le pays, et même le quo-tidien conservateur Times a publié ce matin un éditorial de Matthew Parris relevant amèrement que la seule justi-fication donnée était « que la Grande-Bretagne ne doit pas rester de côté », sans tirer les leçons de l’Irak et la Libye, où une victoire militaire a été suivie du chaos par manque de préparation sur l’après-inter-vention. Pour Malcolm Chal-mers, directeur de recherche à l’institut RUSI, « la volonté de se déployer va calmer les craintes que (le Royaume-Uni) n’est pas un partenaire fiable  ». Mais si «  une parti-cipation aux frappes sera im-portante symboliquement et utile opérationnellement, elle ne changera pas le cours de la guerre ».

(Source : AFP)

10 International / L’actualité jeudi 3 décembre 2015

La Russie est passée, hier, aux attaques personnelles dans la crise qui l’oppose à la Tur-quie, en accusant directement le président Recep Tayyip Er-dogan et sa famille de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre l’organisation État islamique (EI) en Syrie.

«  Le principal consom-mateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l’Irak, s’avère être la Turquie  », a accusé hier devant plusieurs centaines de journalistes le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov. «  La classe diri-geante politique, dont le pré-sident Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce com-merce illégal », a poursuivi M. Antonov, ajoutant que «  le cynisme du gouvernement turc est sans limite ». Le res-ponsable russe a notamment mis en cause le beau-fils de M. Erdogan, Berat Albayrak, 37 ans, récemment nommé ministre de l’Énergie et qui a longtemps dirigé le groupe énergétique Calik Holding, ainsi que l’un des fils du pré-sident turc, Bilal, qui possède le groupe BMZ, spécialisé dans les travaux publics et le transport maritime. Lors d’un point de presse à Moscou, des responsables du ministère de la Défense ont présenté des images satellites montrant, selon eux, des colonnes de camions-citernes prenant en charge du pétrole dans des installations contrôlées par l’EI en Syrie et en Irak, et franchissant ensuite la fron-tière turque.

De Dubaï, le président turc a fermement rejeté les accusations russes, martelant que personne n’avait le droit de calomnier la Turquie en l’accusant d’acheter du pétrole à l’EI, et menaçant Moscou

de mesures de représailles s’il continuait à «  propager des calomnies  ». Il a répété qu’il démissionnerait immédiate-ment si les accusations russes étaient prouvées. Vladimir Poutine avait déjà accusé Ankara lundi de « protéger » les combattants de l’EI et de couvrir ce trafic qui représente l’une des principales sources de financement du groupe jihadiste. Allant encore plus loin, M. Poutine avait estimé que la décision de l’aviation turque d’abattre un avion Su-24 russe avait été dictée par «  la volonté de protéger ces chemins d’acheminement de pétrole vers le territoire turc ». Il avait assuré que l’or noir de l’EI était « acheminé massive-ment, de manière industrielle, vers la Turquie  », générant des « millions et des milliards de dollars » de profit.

Excuses exigéesCette guerre des mots avait

pourtant semblé se calmer,

hier, lorsque le ministre russe des Affaires étrangères Ser-gueï Lavrov a annoncé une rencontre avec son homo-logue turc Mevlüt Cavusoglu, premier entretien entre hauts responsables des deux pays depuis le début de la crise. «  Nous n’allons pas nous dérober et nous écouterons ce que Mevlüt Cavusoglu a à dire. Peut-être qu’il y aura quelque chose de nouveau qui n’a pas déjà été dit publique-ment  », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse à Nicosie.

Cette rencontre devrait se tenir en marge du Conseil des ministres de l’Organisation pour la sécurité et la coopé-ration en Europe (OSCE), qui se déroule à Belgrade au-jourd’hui et demain. Jusqu’à présent, les hauts respon-sables russes ont refusé tout contact avec leurs homolo-gues turcs. Vladimir Poutine, après avoir refusé de prendre les appels du président turc,

l’avait soigneusement évité lors de la COP21 à Paris.

Les autorités russes exigent sans succès des excuses offi-cielles d’Ankara. M. Erdogan a réaffirmé hier que la Tur-quie adoptera une « approche mesurée  » face aux réactions «  émotionnelles  » de Mos-cou. Par ailleurs, la Turquie s’apprêterait à réduire d’un quart ses importations de gaz de pétrole liquéfié (GPL), ont déclaré hier à Reuters deux sources informées qui ex-pliquent cette décision par les tensions diplomatiques entre Ankara et Moscou.

Loin de l’activité diploma-tique, le lieutenant-colonel Oleg Pechkov, le pilote du Su-24 abattu, a été enterré hier en présence de près de 10  000 personnes à Lipetsk, dans l’ouest de la Russie. Le militaire de 45 ans avait été tué alors qu’il retombait en parachute après s’être éjecté.

(Sources : agences)

NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

La représentante des États-Unis auprès de l’Onu, Saman-tha Power, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité de l’Onu pour le mois de décembre, a dévoilé, lors d’une conférence de presse tenue hier au Palais de Verre, le programme de travail « très chargé » du Conseil de sécu-rité. Une bonne préparation est de mise «  pour répondre aux urgences et aux crises au fur et à mesure qu’elles se développent ». Les « faits sail-lants  » de ce programme  : la situation en Syrie qui « conti-nue d’être un élément essen-tiel des travaux du Conseil » ; le Yémen ; le régime de sanctions contre el-Qaëda et le financement de l’État islamique (EI) ; le conflit au Sud-Soudan ; la République d’Afrique centrale, en parti-culier l’impact régional des attaques de Boko Haram au Tchad ; la visite des membres du Conseil au Burundi ; ainsi que les briefing mensuel et consultations sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Concernant la Syrie, Mme Power a indiqué que le haut représentant des Nations unies pour les Affaires de désarme-ment, Kim Won-soo, a présen-té hier (mercredi) son exposé au Conseil sur les progrès de l’enquête conjointe portant sur le mécanisme de destruction des installations de produc-tion de ce qui reste des armes chimiques. Le Conseil se réu-nira le 21 décembre pour discu-ter des besoins humanitaires en Syrie. Le secrétaire adjoint aux Affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, informera alors le Conseil des défis fréquents auxquels font face la commu-nauté humanitaire de l’Onu et ses partenaires pour l’assistance humanitaire aux Syriens, a in-diqué Mme Power.

L’importance du YémenLe Conseil prévoit aussi la

première session d’informa-tion ouverte sur le Yémen qui « montre un soutien unanime du Conseil pour convoquer une nouvelle série de pourpar-lers politiques, mettant aussi en évidence la catastrophe humanitaire croissante dans ce pays ». Le Yémen aura de plus en plus d’importance pour les États-Unis et pour beaucoup de nos partenaires de l’Onu, y compris pour les acteurs humanitaires de l’Onu sur le terrain, a déclaré Mme Power. « Le Conseil a invité le haut-commissaire pour les Droits de l’homme, le prince Zeid, à présenter son pre-mier exposé au Conseil sur le Yémen. Nous travaillerons pour essayer d’appuyer une solution politique à la crise, attendue depuis longtemps », souligne-t-elle.

Sanctions : « Session historique »

Par ailleurs, le Conseil

de sécurité procédera dans le courant de ce mois à un examen du programme du régime de sanctions contre el-Qaëda et de la menace de Daech (acronyme arabe de l’EI). «  Nous travaillons actuellement sur un projet de résolution qui permettra de consolider et de rationaliser les efforts récents du Conseil sur le financement de Daech, ainsi que l’adjonction de nou-velles mesures pour rendre les sanctions plus efficaces », note Samantha Power. À la même session visant à l’adoption de cette résolution, «  nous envisageons un briefing avec peut-être la participation des capitales. Cette session pour-rait être historique pour le Conseil de sécurité », estime-t-elle.

COP21Au sujet de la Conférence

COP21 qui se tient à Paris, quel compromis est-il pos-sible au niveau du document final ? Le président amé-ricain Barack Obama est «  profondément impliqué  » dans les négociations à Paris afin de parvenir à un «  pos-sible accord ambitieux  » qui aurait une portée mondiale, estime-t-elle. L’accord sur le changement climatique devra inclure le plus grand nombre possible de pays. L’accent est mis sur l’application des « plans nationaux » – les pays représentés à Paris ont chacun des plans nationaux. S’ils sont appliqués – et c’est là le point critique – ils auraient un effet très important sur les émis-sions et la hausse de tempé-rature prévue par les scienti-fiques dans les années à venir.

Que reste-t-il à faire ? « Il est maintenant essentiel que les mesures de transparence et de vérification poussent les pays à respecter leurs engage-

ments, à rendre des comptes, et qu’il y ait un suivi », déclare l’ambassadrice Power. « Dans notre diplomatie bilatérale, nous avons encouragé les pays à être aussi ambitieux que possible, compte tenu des enjeux humains et planétaires pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous entrons maintenant dans la phase des négociations où nous avons besoin d’appliquer des mesures de vérifications qui permettront de s’assurer que ces plans nationaux sont bien mis en œuvre », estime-t-elle.

Impact du bras de fer russo-turc

Quel impact le bras de fer entre la Russie et la Turquie aura-t-il sur les négociations de Vienne ? «  En termes de dynamique entre la Turquie et la Russie, le président Oba-ma a souligné le droit de la Turquie à se défendre et à dé-fendre son espace aérien – qui est un droit souverain », rap-pelle Mme Power. En même temps, le président américain « a souligné publiquement et en privé aux deux dirigeants, les présidents Poutine et Er-dogan, l’importance cruciale de la désescalade », poursuit-elle.

Quant au «  difficile  » pro-cessus de Vienne, le secrétaire d’État américain, John Kerry, « veille énergiquement » à ce que la deuxième réunion de Vienne soit maintenue. Ce n’est pas un secret que les « divergences » sur le sort du président syrien (Bachar) el-Assad continue de diviser, au moins quelques-uns des pays qui font partie de ce pro-cessus. Cela dit, il était très important de voir que les pays représentés, lors de la der-nière réunion de Vienne – un groupe diversifié de pays –,

ont accepté d’essayer d’aller vers une transition politique (en Syrie) endéans les six mois et à des élections dans les 18 mois  », rappelle Mme Power.

Malgré les divergences de position, le fait que les États-Unis, nos partenaires européens, la Russie, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, l’Égypte, les Émi-rats arabes unis, la Jordanie, le Liban – pays voisins qui ont à supporter la charge huma-nitaire – se soient déplacés à Vienne a permis d’obtenir un accord. Ce qui « est vraiment important  », estime-t-elle. «  La réunion que l’Arabie saoudite accueille parmi les éléments de l’opposition est d’une importance cruciale. Nous avons besoin d’être en mesure de montrer au peuple syrien qu’un cessez-le-feu peut être négocié  », note-t-elle.

La représentante améri-caine constate que « les atten-tats à Paris, la bombe appa-rente dans l’avion russe », les attaques en Turquie et au Liban « rappellent à nouveau, non seulement la manière dont il faut lutter contre Daech, mais aussi à quel point la transition politique en Syrie est importante  ». «  Tout le monde s’accorde à mettre l’accent, d’un com-mun consentement, sur la nécessité d’une transition politique en Syrie et la né-cessité de lutter contre l’EI. De ce fait, les États-Unis souhaiteraient que la puis-sance aérienne de la Russie se concentre davantage sur le groupe radical plutôt que sur les groupes qui seront impor-tants pour la transition poli-tique  » en Syrie. «  Il y a un grand enthousiasme à main-tenir l’élan », lance en conclu-sion Samantha Power.

Lavrov rencontrera son homologue turc à Belgrade aujourd’hui ou demain.

Le vote a été acquis par 397 voix pour, 223 voix contre, et aura duré une douzaine d’heures.

L’ambassadrice américaine à l’Onu a détaillé hier le programme de travail pour le mois de décembre du Conseil de sécurité.

Incident russo-turc

Moscou pointe du doigt Erdogan et sa famille dans la contrebande du pétrole de l’EI

Conflit

Le Parlement britannique autorise des frappes contre l’EI en Syrie

Diplomatie

Samantha Power : « Élan enthousiaste » à Vienne pour une transition politique en Syrie

La représentante des États-Unis auprès de l’Onu, Samantha Power. Photo Sylviane Zehil

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a limogé pour abandon de poste son ministre du Commerce, sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis octobre pour corruption, a indiqué son cabinet hier. Malas Moham-med Abdelkarim al-Kasna-zani a été limogé « car il n’a pas rempli ses obligations en tant que ministre du

Commerce depuis plus d’un mois et est considéré comme démissionnaire d’office », selon un communiqué. Selon les médias irakiens, le ministre est soupçonné d’avoir attribué des contrats à des entreprises liées à son frère Nehru, un riche homme d’affaires basé en Jordanie, sans procéder à des appels d’offres.

Irak : limogeage du ministre du Commerce recherché pour corruption

Les obsèques, hier, à Moscou, du lieutenant-colonel Oleg Pechkov, pilote du bombardier Sukhoï-24 russe abattu en Syrie. Russian Defence Ministry/Vadim Savitsky/AFP

L’Iran a mené avant 2003 une série de travaux pour se doter de l’arme atomique, estime l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au terme d’une enquête de plu-sieurs années sur le sujet.

«  L’Agence estime qu’une série d’activités liées au déve-loppement d’un engin explo-sif nucléaire ont été menées avant fin 2003 dans le cadre d’efforts coordonnés  », sou-ligne-t-elle dans un rapport dévoilé hier à Vienne. «  Ces activités n’ont pas dépassé le stade d’études de faisabilité et d’études scientifiques, et l’acquisition de certaines com-pétences et capacités tech-niques », notent les experts de l’AIEA. Si « certaines » activi-

tés suspectes se sont poursui-vies après 2003, « l’Agence n’a pas d’information crédible  » sur leur poursuite après 2009, est-il encore souligné.

Ce rapport doit être exa-miné le 15 décembre par les gouverneurs de l’agence, selon une feuille de route adoptée en juillet à Vienne dans le cadre des négociations entre Téhéran et les grandes puis-sances pour mettre un terme à plus de treize ans de diffé-rends concernant le dossier nucléaire iranien.

Préjugeant de la décision de l’exécutif de l’agence onu-sienne, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a estimé hier soir que l’Iran considérait

désormais l’enquête comme «  close  », ouvrant la voie à une mise en application de l’accord nucléaire conclu le 14 juillet par Téhéran avec les grandes puissances. « Comme nous l’avons affirmé plusieurs fois, les armes nucléaires n’ont et n’auront aucune place dans la doctrine de défense de l’Iran », a-t-il assuré à la télé-vision d’État iranienne.

Le rapport de l’AIEA n’en corrobore pas moins, au moins partiellement, les soup-çons que nourrissait depuis plusieurs années l’AIEA sur des tentatives passées de Té-héran de militariser son pro-gramme nucléaire – la « pos-sible dimension militaire  » (PMD) –, ce que l’Iran a tou-

jours démenti. Selon l’analyste Kelsey Davenport, de l’institut Arms Control Association, les conclusions de l’enquête inciteront les «  opposants  » au compromis du 14 juillet, «  tant en Iran qu’aux États-Unis, à essayer de s’appuyer sur ce rapport pour tenter de faire échouer cet accord nu-cléaire historique ». D’ailleurs, le gouvernement israélien a estimé hier que le rapport de l’AIEA montre que l’enquête doit être approfondie. Le rap-port « prouve sans doute pos-sible que l’Iran menait un pro-jet secret pour développer une arme nucléaire après 2003, ainsi que le disait Israël  », poursuit le texte.

(Source : AFP)

Israël demande l’approfondissement de l’enquête de l’AIEA.

Nucléaire

L’Iran a cherché à avoir la bombe avant 2003, pas d’activité suspecte depuis 2009

Le groupe État islamique (EI) a diffusé hier une vidéo montrant la décapitation d’un supposé espion russe en Syrie. La vidéo, qui circule sur les réseaux sociaux, montre un jeune prisonnier, portant une barbe et vêtu d’une tunique orange comme celle que l’EI oblige ses victimes à vêtir. C’est la première vidéo du groupe montrant apparemment une exécution d’un Russe depuis que Mos-cou a commencé à mener des frappes aériennes sur la Syrie le 30 septembre pour

soutenir le régime de Bachar el-Assad. Parlant russe, le supplicié « confesse » avoir été recruté par les services de renseignements russes pour recueillir des informations sur l’EI et sur ses membres dans le Caucase. Un membre de l’EI parlant également russe s’adresse à Moscou pour dire que ses troupes seront défaites et ses soldats tués. La vidéo, qui porte le logo du bureau des médias du groupe dans la province de Raqqa, se termine par la décapitation du détenu.

Syrie : L’EI décapite un espion russe présumé

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La gestion des suites des attentats du 13 novembre valent au président fran-çais, François Hollande, un regain de popularité excep-tionnel qui ne signifie pas pour autant une adhésion à sa politique ni une promesse d’embellie pour le Parti so-cialiste (PS) aux élections régionales.

La cote de confiance du chef de l’État fait un bond sans précédent de 22 points en novembre pour s’établir à 50  % d’opinions favorables dans un sondage Ifop-Fi-ducial diffusé mardi, tandis

que le baromètre TNS-Sofres OnePoint le crédite d’une hausse de 20 points, à 35  %. «  Pour lui, c’est inespéré. On dit toujours que l’impopularité est un chemin sans retour, qu’on ne peut pas remonter à la surface. Ce fut le cas pour Nicolas Sarkozy qui n’avait pas récupéré une popularité majoritaire », explique Fré-déric Dabi, directeur géné-ral adjoint de l’Ifop.

François Hollande n’est plus le président le plus impopulaire de la Ve Répu-blique et, pour la première

fois, il fait jeu égal avec Manuel Valls, qui ne pro-gresse que de trois points, à 50  % dans le sondage Ifop-Fiducial. Le président a rejoint, voire dépassé son Premier ministre sur le ter-rain de l’autorité, thème de prédilection du locataire de Matignon. «  Il est apparu comme un vrai chef d’État, voire un chef de guerre. De ce point de vue-là, les Fran-çais ont été rassurés, quand bien même il y a eu des cri-tiques sur le fait que les at-tentats auraient pu être évi-tés », ajoute Frédéric Dabi.

De ses interventions le soir des attentats à l’hom-mage national du 27 no-vembre en passant par le discours devant le Congrès à Versailles, François Hol-lande est apparu déter-miné. Le président martial a particulièrement séduit les sympathisants de droite en désaccord avec les fon-dements de sa politique. L’embellie sondagière n’en est que plus fragile.

Une surprise dimanche soir ?

L’éclaircie rappelle celle qui avait suivi les attentats de janvier, qui avaient don-né une première occasion au chef de l’État de se « re-présidentialiser  ». L’effet n’avait pas duré, et la cote de confiance avait de nou-veau chuté sur fond de me-naces terroristes mais aussi de chômage au plus haut.

«  Quand les sujets éco-nomiques et sociaux, quand les éléments pour lequel le bilan de François Hollande est jugé très faible, voire famélique vont revenir sur le devant de la scène, on reviendra à une très forte dureté des sympathisants de droite  », prédit Frédéric Dabi.

Le président pourrait toutefois conserver une par-tie du capital, comme ce fut le cas après les attentats de janvier. Lié à des circons-tances exceptionnelles, le

nouvel état de grâce du président ne devrait pas influencer le score de son camp aux régionales dont le premier tour a lieu di-manche.

«  Cette nouvelle popu-larité ne va pas changer le rapport électoral ni les ten-dances en cours : abstention forte, démobilisation de la gauche, poussée du Front national, victoire sans doute de la droite dans beaucoup de régions, mais ça peut avoir un effet sur la partici-pation », considère Frédéric Dabi.

Si retour aux urnes il y a, le PS espère en tirer béné-fice. « Une certaine maturité s’exprime dans les moments difficiles, ça peut créer une bonne surprise dimanche soir  », dit Juliette Méadel, porte-parole du PS. «  S’il y a un sursaut, cela montre que venir voter est un acte de résistance par rapport aux attentats menés par des opposants à la démocra-tie.  » François Hollande a d’ailleurs lancé mercredi en Conseil des ministres un message en ce sens. «  La première liberté en démo-cratie c’est le vote, donc il faut aller voter. Chacun a sa part à assumer, c’est le message qu’il faut faire pas-ser  », a rapporté Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement.

Elizabeth PINEAU et Pauline MEVEL/Reuters

11International / L’actualitéjeudi 3 décembre 2015

Les pays émergents et en développement ont haussé le ton sur la question-clé des financements hier à la confé-rence de Paris sur le climat où les négociations pié-tinent, suscitant frustration et impatience.

La conférence de Paris «  doit clarifier le niveau des soutiens financiers qui seront fournis par les pays dévelop-pés aux pays en voie de déve-loppement après 2020 », date d’entrée en vigueur du futur accord, a averti le plus grand groupe de pays négociant à la COP21, le «  G77 + la Chine  », qui représente 134 pays émergents et en voie de développement. Dans une déclaration lors d’une séance plénière en présence du président de la conférence Laurent Fabius, le groupe a notamment réclamé «  une augmentation substantielle » de l’enveloppe de 100 mil-liards de dollars annuels pro-mise par les pays du Nord à ceux du Sud.

À deux reprises dans la journée, Laurent Fabius a publiquement appelé les délégués à «  accélérer  » le rythme de leurs pourpar-lers. « Les progrès sont trop lents  », a-t-il dit alors que les négociations entre les délégations des 195 pays sur l’accord tant espéré dans dix jours piétinent sur nombre de points. «  Mon message est tout à fait clair  : il faut accélérer le processus parce qu’il nous reste beaucoup de travail », a déclaré à la presse le ministre français des Af-faires étrangères, dressant un premier bilan des tracta-tions entrées dans le vif du sujet mardi. «  Des formules

de compromis doivent être dégagées le plus rapidement possible, les chefs d’État et de gouvernement nous ont donné lundi un mandat sans ambiguïté, nous devons réus-sir », a encore dit M. Fabius.

Après les grands discours d’un sommet sans précédent de 150 chefs d’État pour l’ouverture de la COP21, les délégations tentent de s’en-tendre sur un projet d’accord qui permettra de limiter le réchauffement à 2°C par rap-port à l’ère préindustrielle, afin de préserver l’huma-nité des pires conséquences du dérèglement climatique.

Pour l’heure, le texte sur la table comporte 55 pages, et une multitude d’options sur chaque chapitre. « Sur aucun point, nous ne faisons les progrès qui seraient néces-saires  », a regretté l’Amé-ricain Daniel Reifsnyder, l’un des deux présidents du groupe de travail sur le projet d’accord. Selon un négocia-teur européen, «  la frustra-tion monte ».

« Des hauts et des bas »Le calendrier est pourtant

serré. «  J’ai demandé (...) de me remettre un projet d’accord samedi à midi  »,

a précisé Laurent Fabius. «  L’objectif est que beau-coup d’options aient été tranchées d’ici à la fin de cette semaine  », avant que les ministres des divers pays prennent le relais des négo-ciations lundi.

Philosophe et forte de l’expérience de nombreuses COP, la responsable climat de l’Onu Christiana Fi-gueres a cherché à dédrama-tiser. Le texte « va connaître des hauts et des bas, il y aura de nombreuses virgules qui vont être ajoutées, d’autres qui vont être retirées (...). Le produit final n’inter-

viendra pas avant la fin de la semaine prochaine », a-t-elle averti.

La rare bonne nouvelle de la journée a semblé ve-nir de Pékin, le plus grand pollueur au monde, qui a indiqué son intention de moderniser d’ici à 2020 ses centrales à charbon afin de diminuer leurs émissions polluantes de 60%. Mais pour l’expert de Greenpeace sur la politique chinoise, Li Shou, «  ceci n’est pas nou-veau ».

Hier, 185 pays sur 195, couvrant quelque 95  % des émissions de gaz à effet de serre, avaient annoncé des mesures pour limiter, voire réduire, les émissions pol-luantes à l’horizon 2025 ou 2030, selon M. Fabius. Elles devraient néanmoins pro-gresser de 22 % entre 2010 et 2030, ce qui met la pla-nète sur la trajectoire d’un réchauffement entre 2,7°C et 3,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Le but de la COP21 est de s’entendre sur un mécanisme garantis-sant une révision à la hausse des objectifs, en faisant le point régulièrement – tous les cinq ans est le plus pro-bable – sur les efforts four-nis et ceux restant à faire. La question de la part que doivent prendre les grands pays émergents dans l’effort commun pour réduire les gaz à effet de serre est l’un des sujets les plus épineux, ces pays mettant en avant leur droit au développement et la «  responsabilité histo-rique » des pays riches dans le réchauffement.

(Source : AFP)

Aux États-Unis, l’appellation «  Hate-Groups  » ne choque plus tellement. Ainsi, le KKK (Ku Klux Klan) est légitime et on peut même y adhérer. Certes, ce groupe est margi-nal et ne compte que quelques milliers de membres. Tou-tefois, les principes (supré-matie de la race blanche) qui l’ont établi au XIXe siècle prospèrent actuellement aux États-Unis et ailleurs, no-tamment en France avec la percée du Front national. De même, le Tea Party, ultra-conservateur, a aujourd’hui un sénateur, Ted Cruz, l’un des candidats dans la course à l’élection présidentielle.

Tout ceci a pavé la voie au nativisme, ou l’opposition à l’émigration, qui domine cette année électorale. Ce soubresaut est solidement re-présenté par Donald Trump qui domine le paysage élec-toral et qui est appuyé par, entre autres, la masse du Parti républicain. C’est là le résultat de huit années d’ani-mosité républicaine systéma-tique vis-à-vis du président démocrate Barack Obama.

L’islam remplace « l’intrus » mexicain

Alors que Donald Trump veut mettre les mosquées américaines sous surveillance, il se retrouve renforcé dans sa position par la moitié des gouverneurs des États qui, eux aussi, ont pris collective-ment cette décision, de même que celle de refuser les émi-grés syriens non chrétiens. Les candidats à la présiden-tielle US Ted Cruz, Jeb Bush et Ben Carson font également campagne dans ce sens.

L’histoire semble se répé-ter. Ce nativisme, ou refus de l’émigration, reflète le combat de ceux arrivés dans

le Nouveau-Monde  : les pionniers protestants ne vou-laient pas de la vague des Européens catholiques qui les ont suivis, lesquels ont lancé une curie contre les Allemands qui, à leur tour, discriminaient tout ce qui venait d’Europe centrale. En Californie, on s’était élevé contre la venue des Chinois et des Japonais. Aujourd’hui, après les attentats de Paris, les musulmans ont remplacé «  l’intrus  » mexicain, accusé de dénaturer le tissu social américain. Évidemment, Donald Trump n’a pas in-venté ce rejet de l’étranger, mais il l’incarne et réveille chez les fils de l’Oncle Sam cet instinct isolationniste dormant. Selon un expert de l’évolution du modèle de l’émigration, «  l’Amérique n’est pas la seule démocratie occidentale à ressentir ce sou-bresaut, ni la seule à ne pas tirer une leçon du passé. Mais ce phénomène paraît flagrant de ce côté de l’Atlantique car il est contre les idéaux qui s’y cultivent ».

La menace d’un troisième parti

Pour certains, la radica-lisation menée par Donald

Trump pourrait être l’an-nonce de la fin du système des deux partis. En effet, il a toujours affirmé pouvoir mener sa campagne seul, c’est-à-dire sans l’appui du Parti républicain, en tant que candidat indépendant ou… en créant un troisième parti. Dans ce dernier cas de figure, le Parti républicain y laisse-rait beaucoup de plumes. De plus, la campagne de Trump est rapidement devenue un mouvement axé sur la peur et l’anxiété de l’étranger et des non-Blancs, non loin de la notion de la «  White Su-premacy  » et que rallient les sympathisants néonazis. À ce sujet, l’écrivain américain Bar-rett Holmes Pitner observe  : « Trump copie le modus ope-randi de la percée de l’extrême droite à travers l’Europe. Il est devenu l’équivalent de Le Pen de l’Amérique – Marine ou Jean-Marie –, choisissez qui vous voulez. » Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les démocraties libérales de l’Ouest. «  Beaucoup d’Amé-ricains abhorrent l’arrivée de l’an 2017, écrivait tout ré-cemment le Financial Times, avec le président Trump, le président Poutine et la prési-dente Le Pen. »

Cop21

Impatience et doléances aux négociations de Paris sur le climat

Analyse

Hollande redevient populaire, sans garantie pour la suite

Présidentielle US

Donald Trump, versant américain de Le Pen ?

La rare bonne nouvelle de la journée a semblé venir de Pékin qui a indiqué son intention de moderniser d’ici à 2020 ses centrales à charbon.

Le candidat républicain remet les États-Unis à l’heure du nativisme.WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

Le président français, François Hollande, devant le palais de l’Élysée. Stephane de Sakutin/AFP

Après les grands discours d’un sommet sans précédent de 150 chefs d’État pour l’ouverture de la COP21, les délégations tentent désormais de s’entendre sur un projet d’accord qui permettra de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Photo/AFP

Pour certains, Donald Trump (à droite) est devenu l’équivalent de Marine (à gauche) ou de Jean-Marie Le Pen en Amérique. Brian Snyder/Pascal Rossignol/Reuters

Les autorités françaises ont annoncé hier la fermeture de trois mosquées pour cause de radicalisation, une mesure sans précédent en France, prise dans le cadre de l’état d’urgence instauré après les attentats du 13 novembre à Paris, qui ont fait 130 morts

et des centaines de blessés. « Il n’y pas de place pour les ennemis de la République, (...) il n’y a pas de place pour ceux qui préparent ces actions de radicalisation qui peuvent mener au terrorisme », a commenté le Premier ministre Manuel Valls.

France/attentats : trois mosquées fermées pour radicalisme, une mesure sans précédent Un accord « semi-secret »

prévoyant de relocaliser au sein de l’Union européenne de 400 000 à 500 000 réfugiés syriens en provenance de Turquie pourrait être annoncé cette semaine, a déclaré hier le Premier ministre hongrois Viktor Orban.S’exprimant à Budapest devant des dirigeants hon-

grois, Orban a dit s’attendre à subir d’intenses pressions pour qu’il accepte que la Hongrie accueille un certain nombre de ces migrants, même si elle ne pourra pas le faire. Cet accord, a-t-il ajouté, a déjà été évoqué lors du sommet de La Valette, à Malte, les 11 et 12 novembre, avant d’être abandonné. Il ne fait pas partie du texte élaboré

le week-end dernier à Bruxelles et qui prévoit que l’Union aide financièrement la Turquie en contrepartie de l’accueil de réfugiés sur son sol. Il a laissé entendre que cet accord avait été orchestré par l’Allemagne et qu’il pourrait être au centre du discours politique en Europe au cours des prochains jours et prochaines semaines.

Un demi-million de Syriens pourraient être relocalisés dans l’UE, selon Orban

Au moins 14 personnes ont été tuées hier en Californie quand un à trois tireurs ont ouvert le feu dans un immeuble abritant des services sociaux à San Ber-nardino, avant de s’enfuir, a annoncé la police.

La fusillade a également fait « au moins 14 blessés », a indiqué le chef de la police de San Bernardino, Jarrod Bur-guan, en précisant que le bilan des victimes restait provisoire. Auparavant, les pompiers de San Bernardino avaient dit «  intervenir à la suite d’infor-mations selon lesquelles il y aurait eu 20 victimes lors d’une fusillade  », selon leur compte Twitter.

Plusieurs heures après la fusillade, les circonstances demeuraient floues et les questions nombreuses sur la tuerie. «  Nous ignorons les motivations de cette fusillade à ce stade  », a commenté M. Burguan dans une conférence de presse. Selon les premiers éléments d’enquête, les tireurs semblent avoir agi de façon organisée et déterminée, étant habillés de tenues paramili-taires. Ils pourraient avoir pris

la fuite à bord d’un véhicule de type 4x4 de couleur sombre. À l’heure de mettre sous presse, on apprenait qu’un suspect aurait été abattu par les forces de l’ordre.

Des centaines de membres des forces de l’ordre ont été déployés, avec le soutien du FBI, à San Bernardino, une ville située environ une heure à l’est de Los Angeles. Les coups de feu se sont produits à l’Inland Regional Center, un centre social au service de personnes handicapées. Le site emploie environ 670 per-sonnes dans plusieurs bureaux dans les comtés californiens de San Bernardino et de Ri-verside, selon sa page Face-book. Il vient en aide à plus de 30 200 personnes souffrant de handicaps, de la petite en-fance à la vieillesse, ainsi qu’à leurs familles. La chaîne CBS a affirmé par ailleurs qu’une équipe de démineurs est inter-venue pour « neutraliser ce qui a été considéré comme pou-vant être un engin explosif ».

Consterné par la répétition de telles tueries aux États-Unis, le président Barack

Obama a très vite réagi et adressé ses condoléances aux familles des victimes. Le visage grave, il a déploré des scènes qui se reproduisent et sont «  sans équivalent ailleurs dans le monde ». «  Il y a des mesures que nous pourrions prendre, non pas pour éliminer toutes ces fusillades, mais pour améliorer les chances qu’elles ne se produisent pas avec une telle fréquence », a déclaré M. Obama sur la chaîne CBS. La candidate démocrate à la Mai-son-Blanche, Hillary Clin-ton, a affirmé dans un tweet qu’elle refusait «  d’accepter ceci comme normal ». « Nous devons agir pour mettre fin à la violence avec les armes à feu immédiatement », a-t-elle ajouté.

Cette nouvelle fusillade intervient cinq jours seule-ment après une tuerie dans un centre de planning familial dans le Colorado qui avait déjà provoqué la colère du pré-sident Obama et relancé pour la énième fois le débat sur la réglementation des armes à feu aux États-Unis.

(Source : AFP)

USA

Au moins 14 morts dans une fusillade en Californie Les tireurs semblent avoir agi de manière organisée et auraient pris la fuite.

Les équipes de secours venant en aide à des personnes blessées, après la fusillade à l’Inland Regional Center de San Bernardino. Ho/Reuters

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12 Sports jeudi 3 décembre 2015

La cavalière Myriam Hechmé (24 ans) a remporté, sur son cheval So What, le cham-pionnat du Liban en catégorie Senior B pour l’année 2015, après trois jours de compéti-tions qui se sont tenues au Dbayé Country Club et auxquelles ont participé 21 cavaliers et cavalières.

Myriam Hechmé, qui défend les couleurs du club Country Farm Aïn el-Rihané, a remporté le titre après 5 tours (la hauteur des obstacles était de 130 cm) sans aucune faute. C’est là un nouvel exploit de la championne, qui a, par le passé, attiré l’attention avec les résultats et titres obtenus tout au long de sa carrière aux niveaux local et international, notamment le championnat du Liban des juniors et des enfants, à plusieurs reprises.

Lucas Rachid (15 ans), entraîné par My-riam Hechmé depuis presque sept ans, a également remporté la médaille d’or dans la catégorie des juniors, ce qui constitue un double exploit pour la jeune cavalière. En outre, elle supervise également l’entraîne-ment d’un certain nombre de jeunes cavaliers prometteurs et qui ont devant eux un avenir brillant.

Myriam Hechmé et son jeune frère Monah (22 ans), qui n’a pas participé au champion-nat du Liban en raison de ses études univer-sitaires, sont soutenus par leurs parents Bas-sam et Rania. Aussi, les Hechmé constituent depuis des années un duo percutant dans le monde de l’équitation, au vu des excellents résultats qu’ils ont réalisés au Liban et en Europe. Dans ce cadre, Myriam et Monah Hechmé s’entraînent de façon assidue quo-

tidiennement afin de rester au plus haut niveau. D’ores et déjà, le calendrier 2016 est surchargé dans la mesure où ils vont partici-per à plusieurs concours locaux et interna-tionaux.

Championnat du Liban

Myriam Hechmé sacrée en catégorie Senior B

Myriam Hechmé (24 ans), sur son cheval So What, exhibant fièrement sa médaille d’or de championne du Liban.

Équitation

Le retour de l’enfant du pays et futur retraité Kobe Bryant à Philadelphia s’est soldé par une défaite, mardi dans la nuit, tandis que LeBron James a concédé avec Cleveland son premier revers de la saison à domicile.

Depuis qu’il a annoncé dimanche dernier que 2015-2016 sera sa dernière saison en NBA, Bryant (37 ans) a débuté sa tournée d’adieux. La première étape l’a mené à Philadelphia, sa ville de nais-sance, la ville aussi où, après sept années en Italie où jouait son père Joe, il est devenu la vedette de son lycée et attiré l’attention des recruteurs de la NBA. Si les supporteurs de Philadelphia lui ont réservé un accueil triomphal, les 76ers ne lui ont fait aucun cadeau sur le terrain. Le quintuple cham-pion NBA a débuté avec trois paniers à trois points et 13 points dans le premier quart-temps, mais il s’est effondré au fil du match et ses Lakers sont devenus la première équipe battue par Philadelphie cette saison. Les Philadelphia 76ers ont ainsi mis fin à une série de 18 défaites consécutives depuis le début de la saison, record partagé avec les New Jersey Nets de 2009-2010. Ils

ont également mis un terme à une autre série, sans précédent dans l’histoire du sport profes-sionnel nord-américain, de 28 revers de suite si l’on inclut les dix défaites de la fin de saison dernière (2014-2015).

Par ailleurs, le bilan par-fait des Cleveland Cavaliers à domicile n’est plus  : ils ont été dominés par les Washing-ton Wizards, qui ont toujours fait la course en tête. LeBron James a fini la rencontre avec 24 points, 13 rebonds, quatre passes décisives et surtout neuf ballons perdus. Malgré ce revers, le cinquième de la saison, Cleveland conserve la première place de la confé-rence Est (13 victoires pour 5 défaites).

(Source : AFP)

Championnat NBA

Mauvaise soirée pour Bryant et LeBron

Auto Football

La Fifa a commencé hier à se pencher sur un train de réformes cruciales pour son avenir. La réunion se clôtu-rera aujourd’hui. À moins de trois mois du congrès extraor-dinaire du 26 février, lors du-quel doit être élu le successeur du président Joseph Blatter, démissionnaire et suspendu, la réunion du comité exécu-tif aura pour point d’orgue, ce matin, la présentation des propositions de réformes vi-sant à restaurer la crédibilité d’une institution balayée par les scandales.

Mardi, ses principaux par-raineurs ont accentué la pres-sion en adressant une lettre ouverte à une fédération minée par les soupçons de corruption généralisée, pour lui demander que son proces-sus de réforme soit supervisé par une entité indépendante. «  Nous sommes conscients du travail positif réalisé par la commission des réformes, mais nous croyons que toutes

les réformes doivent être su-pervisées de façon indépen-dante  », ont ainsi écrit dans cette lettre ouverte Coca-Cola, McDonald’s, Visa, AB Inbev et Adidas, certains des partenaires historiques de la Fifa.

C’est donc dans ce contexte de tension que l’avocat Fran-çois Carrard présentera ce matin les conclusions de la commission qu’il préside et les propositions qui seront soumises au vote du congrès de février mais doivent d’abord être approuvées, ou amendées.

Quelle marge de manœuvre ?

Parmi ces propositions de-vraient figurer la limitation à 12 ans des mandats cumulés du président et à 74 ans l’âge maximal, un contrôle de l’in-tégrité des membres du comi-té exécutif, la publication de la rémunération du président et des membres du gouver-

nement du football mondial, ainsi qu’un rééquilibrage des pouvoirs du comité exécutif. Ce train de réformes s’ins-pire finalement largement des propositions présentées dès juillet par Domenico Scala, président de la commission d’audit de la Fifa et de la com-mission électorale.

Mais cinq ans, jour pour jour, après l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar, objet d’une enquête de la justice suisse, certains doutent de la volonté de la Fifa d’effectuer une réelle et profonde remise en ques-tion. Des questions ont en effet surgi quant à la véritable marge de manœuvre de cette commission des réformes composée de 12 membres nommés par les confédéra-tions et issus pour la plupart du monde du football, dont le secrétaire général de l’UEFA Gianni Infantino, par ailleurs candidat à la présidence de la Fifa, mais aussi le cheikh

Ahmad du Koweït, membre du comité exécutif.

De plus, M. Carrard avait annoncé début septembre qu’il souhaitait s’entourer d’un comité consultatif com-posé de cinq personnes indé-pendantes, comité qui n’a pas encore été constitué. Enfin, l’avocat lausannois, ancien directeur général du Comité international olympique alors en proie à un scandale de cor-ruption et dont il avait super-visé le processus de réformes, comptait également impli-quer davantage deux repré-sentants des sponsors dans la réflexion, ce qui n’a pas non plus été le cas.

«  Si le comité exécutif adopte ces propositions très vite, cela signifie que leur contenu est insuffisant et ne réformera pas grand-chose, a confié un cadre de la Fifa. Si, en revanche, il y a débat, c’est bon signe. »

(Source : AFP)

Fifa

Sous la pression des sponsors, le comité exécutif se penche sur les réformesDébutée hier, la réunion se clôturera aujourd’hui.

Formule E

Très bientôt... la Roborace, course de voitures sans piloteDes courses de voitures électriques sans pilote, grâce à une technologie innovante, seront au pro-gramme du championnat de formule électrique à par-tir de 2016, a-t-on appris hier auprès de ses promo-teurs. Baptisée Roborace, cette nouvelle formule a été mise au point par la société Kinetik. Les voitures seront électriques, comme celles de la formule E, qui vient d’entamer sa deuxième sai-son avec un championnat portant le label de la Fédé-ration internationale de l’automobile (FIA).

Le but de Kinetik est de «  fournir une plate-forme de compétition aux solu-tions de conduite autonome qui sont en train d’être dé-veloppées par de nombreux industriels de l’automobile et d’acteurs majeurs de la technologie, dont certaines universités high-tech  », expliquent les organisateurs de la formule E. Selon Ale-jandro Agag, le promoteur de la formule E, Roborace, est « un défi aux sociétés les plus innovantes du monde, en matière de science et de technologie. C’est très excitant de créer une plate-

forme qui va leur permettre de montrer ce qu’elles sont capables de faire  ». Selon Denis Sverdlov, fondateur de Kinetik et inventeur du concept Roborace, «  tous les véhicules du monde, à l’avenir, seront à la fois électriques et autonomes, ce qui permettra de respecter l’environnement et d’amé-liorer la sécurité routière. Roborace va permettre de célébrer l’arrivée d’une technologie innovante (...) dans le domaine de l’auto-mobile ».

L’objectif est que la pre-mière course de Roborace ait lieu pendant la saison 2016-2017 de formule élec-trique, qui débutera à l’au-tomne 2016, sur les mêmes circuits provisoires tracés dans de grands centres urbains de la planète. À chaque manche de Robo-race, dix équipes de deux voitures sans pilote dis-puteront une course d’une heure, avec les mêmes voi-tures électriques mais des technologies différentes en matière d’autonomie, et une programmation infor-matique en temps réel.

(Source : AFP)

Tennis

Tournoi IPTL

Du gratin au JaponL’International Premier Tennis League (IPTL), ligue fermée à mi-chemin entre compétition et exhi-bition, réunit le gratin du tennis depuis hier à Kobe (Japon).

Trois des membres du « Big Four » – Roger Fede-rer, Andy Murray et Rafael Nadal (absent l’an dernier pour cause d’appendicite) – ainsi que Stan Wawrinka, Maria Sharapova et Serena Williams, qui n’a pas rejoué depuis sa défaite en demi-finale à l’US Open, seront entre autres présents lors de cette 2e édition. L’événe-ment a toutefois perdu le n° 1 mondial Novak Djokovic, qui a finalement renoncé à y participer après une an-née riche mais harassante, conclue sur un 11e titre lors du Masters. Il est remplacé par Wawrinka et Murray dans l’équipe des Singapore Slammers.

L’organisation de l’IPTL a étendu cette année son tour-noi au Japon, en « draftant » la star locale Kei Nishikori,

pour une première étape qui a débuté hier donc et se clô-turera demain. Les autres étapes auront lieu dans les quatre villes déjà hôtes de la compétition l’an dernier  : Manille (Philippines) du 6 au 8 décembre, New Delhi (Inde) du 10 au 12 décembre, Dubaï (Émirats arabes unis) du 14 au 16 décembre, Sin-gapour (cité-État) du 18 au 20 décembre.

Durant trois semaines, cinq équipes – Indian Aces, Japan Warriors, Philippine Mavericks, UAE Royals et Singapore Slammers – s’af-fronteront selon la même formule originale que l’an passé, mais avec toutefois quelques légères retouches. Car l’IPTL, dont le slogan est « Break the code » (briser les règles), ambitionne aussi de révolutionner le tennis en développant des formats courts  : matches en un set, l’avantage n’existe pas et le premier arrivé à 6 jeux a gagné.

(Source : AFP)

L’audience sur la demande d’extradition vers les États-Unis de Jack Warner, ancien vice-président de la Fifa, sus-pendu à vie pour corruption, a été reportée au 19 février pro-chain. Les avocats de Warner et les représentants du minis-tère public de Trinité-et-To-bago se sont mis d’accord sur cette nouvelle date lors d’une audience, hier, à Port-d’Es-pagne, devant la justice.

Vendredi dernier, les avo-cats de l’ancien dirigeant de la Fifa, qui semblent engagés dans une bataille judiciaire, ont demandé à la Haute Cour de l’île caribéenne de valider juridiquement le processus d’extradition. Demain, un juge doit débuter les auditions avant de se prononcer sur cette demande de la défense. Les avocats de Warner souhaitent que le processus d’extradition, qui est examiné par un autre tribunal, soit suspendu dans l’attente de la décision de la Haute Cour.

Jack Warner, âgé de 72 ans

et député dans son pays, fait partie des dirigeants du foot-ball mondial inculpés par la justice américaine pour avoir perçu quelque 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétrocommissions depuis le début des années 1990. Le Trinidadien, ancien patron de la Concacaf et homme-clé du scandale de corruption autour du football mondial, a été suspendu à vie de toute activité liée au football le 29 septembre dernier pour des faits de corruption liés à l’at-tribution des Mondiaux 2018 et 2022. Warner a toujours rejeté ces accusations, parlant notamment de complot pour aider ses adversaires politiques locaux à Trinité-et-Tobago.

(Source : AFP)

Extradition de Jack Warner vers les USA : l’audience reportée au 19 février

Basket-ball

LeBron James (Cleveland Cavaliers) à genoux après une violente collision avec un adversaire des Washington Wizards, qui, lui, s’est retrouvé couché à terre. Ken Blaze/USA Today Sports/Reuters

Brooklyn-Phoenix 94-91Portland-Dallas 112-115 (a.p.)Minnesota-Orlando 93-96New Orleans-Memphis 104-113Cleveland-Washington 85-97Philadelphia-LA Lakers 103-91.

Les résultats

Vingt-trois Ligues de football profession-nel issues de tous les continents, dont les Ligues anglaise, espagnole et française, ont décidé la création d’une « Association mondiale des Ligues » en janvier 2016, a annoncé la Ligue de football professionnel (LFP) française. « Les ligues professionnelles

du monde entier veulent participer à la reconstruction de la Fifa et des institutions du football, a expliqué le président de la LFP, Frédéric Thiriez. L’objectif est de faire reconnaître que les Ligues professionnelles, qui représentent 90 % de la richesse du football mondial, doivent être associées au

processus de décision. Le football n’est pas mort mais ses institutions internationales sont très malades. Et nous pensons qu’avec l’expérience que nous avons de la gestion du foot au quotidien dans nos pays, nous pouvons apporter notre expérience pour aider à reconstruire la Fifa. »

Une « Association mondiale des Ligues » sera créée en janvier

Pluviométrie

Liban

Météo

Vent changeant à faible, 10 à 35 km/h.Visibilité moyenne.Humidité 50 à 90 %.Mer moyennement agitée, 22°.

7/17°0/5°

4/13°2/9°

10/18°

8/19°

4/13°

4/13°

Temps instable, nuageux, avec des pluies éparses qui risquent de s’intensifier. Chutes de neige à partir de 1 800 mètres.

BEYROUTH-AÉROPORT• De mardi 8h à mercredi 8h : 16 mm. • Depuis sep-tembre : 160,2 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 332,6 mm. • Moyenne sur 30 ans : 167 mm.

BÉKAA-HOCH EL-OUMARA• De mardi 8h à mercredi 8h : 4,4 mm. • Depuis sep-tembre : 79 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 217 mm. • Moyenne sur 30 ans : 103 mm.

TRIPOLI• De mardi 8h à mercredi 8h : 0,4 mm. • Depuis sep-tembre : 343,3 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 334,2 mm. • Moyenne sur 30 ans : 181 mm.

Abou Dhabi 21/29°

Amman 3/14°

Ankara -4/4°

Bagdad 4/22°

Damas 1/16°

Djeddah 22/29°

Doha 19/27°

Dubaï 21/28°

Istanbul 8/11°

Le Caire 13/24°

Mascate 20/29°

Nicosie 4/16°

Riyad 16/26°

Téhéran 6/15°

Alger 6/22°

Amsterdam 7/10°

Athènes 10/18°

Berlin 4/9°

Bucarest -1/9°

Budapest 3/9°

Buenos Aires 18/26°

Bruxelles 18/26°

Copenhague 6/9°

Dublin 5/9°

Genève 3/12°

Kiev -5/1°

Lisbonne 11/20°

Londres 7/13°

Madrid 2/17°

Marrakech 9/24°

Marseille 8/15°

Milan 2/9°

Minsk 0/1°

Montréal -2/3°

Moscou -4/-2°

Munich 0/8°

New York 5/12°

Paris 711°

Prague 0/8°

Rio de Janeiro 21/25°

Rome 8/17°

Tunis 11/19°

Varsovie 3/8°

Vienne 4/9°

Moyen-Orient

International

Jack Warner (en costume) a été suspendu à vie de toute activité liée au football le 29 septembre dernier.

Alva Viarruel/AFP

Page 13: Place aux madeleines Liban La mise en garde de Frangié Politique … · 2015-12-03 · telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies,

13Sportsjeudi 3 décembre 2015

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Le surfeur portugais Alex Botelho brave une vague géante sur la plage de Praia do Norte, à Nazaré, au Portugal. Ce site sauvage de la côte Atlantique est très prisé par les amateurs de glisse nautique pour ses rouleaux monstrueux. La plage n’étant pas surveillée et les lames pouvant mesurer plusieurs mètres de haut, les surfeurs s’y aventurent donc au mépris de leur vie.

Francisco Leong/AFP

Un monstre sur les talonsimages du monde

À côté du Premier ministre David Cameron, ils se tiennent comme des enfants sages, mais leur exploit n’est pas mince : l’équipe britannique de la Coupe Davis de tennis, emmenée par Andy Murray, a été reçue au 10 Downing Street après avoir offert ce week-end à la Grande-Bretagne son premier Saladier d’argent depuis 79 ans. Leon Neal/AFP

Les enfants sages du tennis

Suspensions d’athlètes, ma-nifestations pour un fonc-tionnement transparent  : le Kenya prend les devants pour éviter de subir le même sort que la Russie, suspen-due de toute compétition d’athlétisme à neuf mois des Jeux olympiques de Rio.

Et pour le moment, ça marche. Le conseil de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), réuni vendredi dernier, a foca-lisé son attention sur le cas russe, laissant pour le mo-ment de côté la question kényane. Celle-ci, pourtant, est brûlante. «  Le Kenya a un vrai problème. S’ils ne travaillent pas sérieusement (contre le dopage), je pense que quelqu’un le fera pour eux  », a averti sans détour Dick Pound, président de la commission d’enquête de l’Agence mondiale antido-page (Ama) dont le rapport est à l’origine des soucis russes.

Un reportage de la télé-vision allemande ARD, à l’origine des investigations contre la Russie, accuse en effet également des athlètes kényans, qui dominent le demi-fond et le fond ainsi que les courses sur route à l’échelle planétaire. La com-mission d’enquête doit d’ail-leurs rendre début 2016 la deuxième partie de son rap-port, dont les conclusions pourraient être dévastatrices pour le Kenya et l’IAAF. «  Quand nous rendrons publiques ces informations, il y aura un effet de sidéra-tion. Je pense que les gens se demanderont comment cela a pu être possible. C’est une trahison complète de ce que les gens en charge du sport

devraient faire  », a asséné Dick Pound dans la presse britannique.

Mouvement de révolteAlors, le Kenya agit. Le 13

novembre, quelques heures avant la suspension de la Russie, le pays a annoncé la création «  immédiate » d’une nouvelle agence antidopage nationale. Celle-ci «  coopé-rera  » bien évidemment avec l’Ama «  dans ses activités de lutte contre le dopage menées au Kenya  ». Samedi dernier,

le Kenya a abattu une nou-velle carte en infligeant quatre années de suspension à Emily Chebet, double championne du monde de cross (2010 et 2013), pour usage de furose-mide, un produit masquant. En tout, sept athlètes du pays ont été suspendus de deux à quatre ans.

Ces mesures font suite à la suspension pour deux ans, en janvier dernier, de la star kényane du marathon Rita Jeptoo, contrôlée positive à l’Epo. Et à celles des sprin-

teuses Koki Manunga (400 m haies) et Joyce Zakary (400 m), contrôlées positives en août pendant les Mondiaux de Pékin, où le Kenya a fini pour la première fois en tête du ta-bleau des médailles (7 d’or, 6 d’argent et 3 de bronze).

Le mouvement de ré-volte, surtout, semble bien plus ancré au Kenya qu’en Russie, où la loi du silence paraît difficile à combattre. Une soixantaine d’athlètes se sont ainsi barricadés la semaine dernière pendant deux jours au siège de la Fédération kényane (AK), à Nairobi, pour demander le départ des officiels accusés de corruption et un examen approfondi des allégations de dopage. Ils ont finale-ment quitté les lieux après avoir eu l’assurance que leurs griefs seraient écoutés.

«  Les athlètes voulaient se faire entendre en mani-festant. Ils voulaient aussi obtenir le droit de participer à la gestion de leur sport  », a affirmé Wilson Kipsang, président de l’Association des athlètes professionnels du Kenya (PAAK) et an-cien recordman du monde du marathon (2h03’23’’ en 2013). Jackson Tuwei, nou-veau président par intérim de l’AK en remplacement d’Isaiah Kiplagat (suspendu par l’IAAF pour des soup-çons de corruption), est allé lui aussi dans le même sens : «  Il y avait une raison à ce qui s’est passé au siège de la Fédération, et ce n’est pas sans résultat. »

À l’IAAF de juger si ces résultats sont suffisants.

Frédéric BOURIGAULT/AFP

Éclairage

Le Kenya veut éviter le sort de la RussieL’Agence mondiale antidopage rendra début 2016 la deuxième partie de son rapport, dont les conclusions pourraient être dévastatrices pour Nairobi et l’IAAF.

Athlétisme

L’ancien procureur du Kenya, Sharad Rao, a été désigné par l’IAAF pour examiner les charges qui pèsent contre l’ex-président de l’AK, Isaiah Kiplagat, son vice-président, David Okeyo, et son ancien trésorier, Joseph Kinyua, tous trois suspendus par l’IAAF pour des soupçons de corruption. Simon Maina/AFP

Sebastien Coe, président de l’IAAF, a refusé de s’excuser, lors de son audience hier devant le Parlement britannique, pour avoir qualifié de « déclaration de guerre » les révélations des médias sur le dopage. Le champion olympique du 1 500 m en 1980 et 1984 avait fait cette remarque en août, après des enquêtes du Sunday Times et de la chaîne allemande ARD arguant que l’IAAF avait caché des résultats de tests

sanguins suspects entre 2001 et 2012. Mis sur le grill par le comité Culture, média et sport du Parlement britannique, Coe a sou-ligné qu’il restait droit dans ses bottes en assumant cette phrase. « Je suis désolé que cela ait été interprété comme une attaque contre les médias, mais cela n’a jamais été l’objectif », a-t-il déclaré. De nouveau inter-rogé sur la formule, il a précisé en guise de seule concession : « Elle exprimait ma

frustration et ma colère à l’époque. J’aurais peut-être pu utiliser un langage différent. » Depuis sa désignation à la tête de l’IAAF en août, Coe est sous pression pour réha-biliter l’image de son sport, confronté aux accusations de dopage et de corruption. Il a répété hier devant les députés qu’il était l’homme de la situation : « Parce que j’ai l’expérience pour le faire » et « le soutien du monde de l’athlétisme ».

Coe refuse de s’excuser pour avoir critiqué les médias

Le «  non  » de Hambourg à une candidature pour les JO 2024 reflète, selon des experts, les craintes – notamment financières – qu’engendre un tel événe-ment, ainsi que la défiance vis-à-vis de sports marqués par le dopage ou la corrup-tion. Il révèle également un problème de communica-tion sur l’apport des Jeux olympiques.

Ce n’est certes pas la première fois qu’une ville renonce à la suite d’une consultation populaire, comme Oslo ou Stockholm pour les JO 2022 ou Bos-ton pour 2024. Dimanche dernier, les habitants de Hambourg et de Kiel – où devaient se dérouler les épreuves de voile – ont dit «  non  » à 51,6  % des suf-frages, à l’issue d’un large référendum qui a recueilli 650  000 votes. L’Alle-magne, qui n’a plus accueilli les JO depuis 1972 à Mu-nich et avait échoué avec Berlin (2000) et Leipzig (2012), devra donc encore attendre.

Il ne reste plus que quatre villes en lice pour accueillir les JO 2024 : Budapest, Los Angeles, Paris et Rome. L’heureuse élue sera dési-gnée à l’été 2017 à Lima, au Pérou.

Pour le porte-parole de Thomas Bach, le président allemand du Comité inter-national olympique (CIO), « c’est une grande opportu-

nité qui est perdue à la fois pour la ville, le pays et le sport allemand  ». Confir-mation de Cornel Marcu-lescu, directeur général de la Fédération internationale de natation (Fina)  : «  Le peuple de Hambourg n’a pas compris l’intérêt des JO. Même si l’organisation génère des coûts élevés, le bénéfice est incompa-rable. Il suffit de regarder Londres, Barcelone ou même Pékin pour constater l’énorme héritage des jeux, notamment sur le plan des infrastructures. »

Pour de nombreux ex-perts, c’est la conjonction de plusieurs facteurs qui explique le renoncement allemand. «  Les scandales de corruption à la Fifa et de dopage dans l’athlétisme, le souvenir des coûts éle-vés des JO de Sotchi, les récentes attaques terroristes à Paris... tout cela a contri-bué à créer un sentiment négatif  », estime Patrick Nally, l’un des pontifes du marketing sportif, notam-ment auprès du CIO. « Ce n’est pas un échec pour le CIO, ajoute-t-il. Mais cela reflète les craintes actuelles du grand public face aux risques générés par l’orga-nisation de très grands évé-nements.  » «  Le scandale autour de Beckenbauer et des conditions d’obtention de la Coupe du monde de football 2006 comme l’af-faire Volkswagen (moteurs

diesel truqués pour paraître moins polluants) ont créé de la suspicion et refroidi les Allemands  », ajoute un autre consultant interna-tional. Globalement, juge encore M. Nally, «  le sen-timent général n’est pas à l’optimisme en Europe et tout référendum olympique recevrait probablement au-jourd’hui une réponse néga-tive ».

Rome, Paris et BudapestS’il est moins aisé d’orga-

niser une telle consulta-tion populaire en France ou en Italie, Rome avance en revanche que, selon un sondage réalisé en juillet dernier, 72 % des Romains sont favorables à l’organi-sation des JO 2024 dans leur ville. «  Nous travail-lons de façon très étroite avec toutes les municipali-tés voisines et tous les res-ponsables pour faire com-prendre l’intérêt des jeux », explique une source proche du comité d’organisation italien. Pour bien montrer cette implication, le Pre-mier ministre italien Mat-teo Renzi rencontrera de nouveau le président Bach, le 21 janvier prochain, à Lausanne au siège du CIO.

Du côté français, le « non » de Hambourg ne va en rien changer la stratégie de Paris 2024, qui dit pré-férer une forme élargie de débat public au référendum jugé plus « simpliste », mais

pourtant réclamé par les opposants au projet. Et à Budapest, la ville a voté hier contre l’organisation d’un référendum. La proposition soumise par l’opposition municipale a été rejetée par 16 voix, contre 14 voix en faveur de la consultation. Selon différents sondages, une petite majorité des habitants de Budapest est favorable à l’organisation des JO dans leur cité.

Pour un responsable d’une grande fédération olympique, le refus de Hambourg soulève aussi la question du rôle du CIO dans la phase de candida-ture. « Le CIO valorise-t-il suffisamment cette phase ? » s’interroge-t-il, préfé-rant conserver l’anonymat. Après l’échec de la phase de candidature des JO d’hiver 2022 (seulement deux villes candidates, Pékin étant finalement choisie), « pour-quoi le CIO ne réaliserait-il pas dans chaque ville candi-date des campagnes neutres à destination du grand pu-blic, mettant en avant les valeurs olympiques ? »

Cela pourrait de fait être nécessaire, notamment en Suisse, où une candidature du Valais ou des Grisons pour les JO d’hiver 2026 est à l’étude. Le même canton des Grisons qui, comme Ham-bourg, avait refusé en 2013 par référendum une candida-ture aux JO d’hiver 2022.

(Source : AFP)

Analyse

Quel rôle pour le CIO dans les candidatures ?Le « non » de Hambourg aux JO 2024 reflète des craintes sur les coûts engendrés, mais surtout un manque évident de communication sur les bénéfices générés.

Jeux olympiques

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HORIZONTALEMENT :1. Chutes de lit. - 2. Effluves ou expressions. - 3. Mauvaise odeur persistante. Qui n’a rien sur elle. - 4. Un moment de ripaille. - 5. Utiliser. On peut dire aussi courriel. - 6. Arrange les choses. C’est donc prouvé. - 7. Arrivée. Des moments pour des jeûnes. - 8. Moyen de trans-port. Opération à la poste. - 9. Précédemment. Bleu que cer-tains ont sur les fesses. - 10. Brillent. Pronom réfléchi.

VERTICALEMENT :A. Il oblige à recevoir avec beaucoup de tralala. - B. Du sentiment dans l’expression. Peut être destiné à quelques planches. Observé. - C. Sui-vrai de près. - D. Proposition bête. Bouts d’ère. - E. Met de l’ordre. Comme l’heure qui a été convenue. - F. Il compose toute une panoplie. - G. Début d’épi-taphe. Cale de métal. L’actualité en images. - H. Pas très bon dans le milieu. Arrive à placer. - I. Diras en suivant la liste. - J. Pétale de rose. Trouve que la dépense est toujours trop importante.

Problème n° 14 504

R.C.I. France

A B C D E F G H I J1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

A B C D E F G H I J1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

F L A G E O L E T S R E V O L T E R A I E G E R I E I R M T A R D E A S T I I L E S R A T E L L E E T A R A I L S T O P L U T A M U R M E N U N A U T I L E I D T I T U L A R I S E

BÉLIER (21 Mars au 19 Avril) : Vous vous sentez tiré à hue et à dia et vous avez

du mal à mettre de l’ordre dans vos idées. D’un côté, vous aurez besoin de rigueur et, de l’autre, vous revendiquerez le droit au flou artistique.

TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : Barrages, blocages et retards seront

malheureusement à l’ordre du jour. Vous piafferez d’impatience et cela aura pour effet de gaspiller inutilement votre énergie. Utilisez le temps dont vous disposez de façon positive.

GÉMEAUX (21 Mai au 20 Juin) : Vous réaliserez de belles performances

professionnelles, mais ça se passera moins bien dans votre vie affective. Les êtres que vous aimez pourraient vous reprocher de les délaisser et vous faire du chantage aux sentiments.

CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Vous prendrez d’audacieuses initiatives !

Voilà qui vous réussira très bien sur le plan professionnel et matériel. Vous serez en mesure de réaliser une excellente affaire.

LION (23 Juillet au 22 Août) : Votre enthousiasme retombera quelque peu

ces prochains jours. Par contre, vous réussirez à consolider vos liens sentimentaux. Les couples de longue date connaîtront de beaux moments.

VIERGE (23 Août au 22 Septembre) : Malgré certaines contrariétés vous

parviendrez à maintenir le cap que vous vous étiez fixé. Vous reprendrez le contrôle de la situation et vous marquerez des points très importants.

BALANCE (23 Septembre au 22 Octobre) : Quel que soit votre âge, vous

partirez à la conquête des cœurs avec la fougue de la jeunesse. Et vous vivrez intensément l’instant présent.

SCORPION (23 Octobre au 21 Novembre) : Vous aurez l’impression

que rien ne va comme vous le voulez. Mais est-ce une raison pour voler dans les plumes de tout le monde ? D’autant plus que vous aurez besoin de vos supporters.

SAGITTAIRE (22 Novembre au 21 Décembre) : Essayez d’être réaliste et

de ne pas demander l’impossible. Si vous vous montrez trop gourmand, vous irez de déception en déception. L’atmosphère familiale risque d’être oppressante.

CAPRICORNE (22 Décembre au 19 Janvier) : Ça va barder au bureau ! Si

vos collègues essaient de marcher sur vos plates-bandes, ils verront vite de quel bois vous vous chauffez. Vous risquez de subir des représailles. Soyez très vigilant.

VERSEAU (20 Janvier au 19 Février) : Vous cultiverez l’esprit de contradiction et

cela ne favorisera évidemment pas un dialogue harmonieux avec vos proches et, notamment, votre entourage familial.

POISSONS (20 Février au 20 Mars) : Pour l’esprit de compétition, vous serez

bien loti. Encore faut-il l’utiliser au mieux. Veillez à vous en servir uniquement pour distancer vos concurrents.

L’horoscopeLes mots croisés

Solution des mots fléchésdu précédent numéro

Salade des poldersPréparation : 10 min.Cuisson : 20 min.Pour 4 personnes.250 g de champignons de Paris, 4 pommes de terre, 1 laitue, 1 l de moules, 125 g de crevettes roses, 3 échalotes, 1 verre de vin blanc sec, persil, estragon, ciboulette, huile, vinaigre, sel, poivre.Faites cuire les pommes de terre dans une grande casserole d’eau bouillante salée. Rafraîchissez-les sous un filet d’eau froide, pelez-les et coupez-les en rondelles. Grattez les moules, rincez-les à plusieurs eaux et déposez-les dans un faitout avec le vin blanc sec. Salez, poivrez, couvrez et faites ouvrir sur feu vif. Faites cuire les crevettes à l’eau bouillante salée. Lavez et essorez la salade. Parez et émincez les champignons en fines lamelles. Pelez et hachez les échalotes. Rincez et ciselez les fines herbes. Préparez une sauce vinai-grette avec l’huile, le vinaigre, le sel et le poivre. Corsez cette sauce avec un peu de jus de cuisson des moules préalable-ment filtré. Répartissez harmonieusement sur un plat la laitue, les champignons et les pommes de terre. Garnissez le centre de moules décoquillées. Parsemez des herbes et des échalotes, décorez des crevettes et nappez de la sauce.

Au menu

A B C D E F G H I J1

2

3

4

5

6

7

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9

10

A B C D E F G H I J1

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F L A G E O L E T S R E V O L T E R A I E G E R I E I R M T A R D E A S T I I L E S R A T E L L E E T A R A I L S T O P L U T A M U R M E N U N A U T I L E I D T I T U L A R I S E

Solution du N° 3472

A C C D S

I N E X P E R I M E N T E

I N E S P E R E E E N

L A C E E E S S O R E

I L C E P E S U E R

U S U R E E M E R V

E M E R A U D E A M E

F R E T I N U S A G E R

I A S S U R E A U

L E V R I E R S O N N E

O D E T O T S I X

T E L R A I S I N E T

B A C S C M E T R E

U R N E R A S E U R R

U T S O I E F I N I

M I S O U R C E B E E

T R E N T E C R U U

J E U D E O U I O R

R E N E R E S S A C S

Mots fléchés d’Argos N° 3473 Vit médio- crement

Cire le buffet

Envoyée loin

Content

Vu en chemin Poissons

plats

Veine populaire

Établies, fondées Fortune

Après tu

Plie Lui et lui

Décision infaillible Se poser sur l’eau

Empaillé Alliage de fer et de carbone

Relatif à l’été

Chaussée

en ville

Système postal

Ouvre en tournant

Dans les

viandes

Endom- magées

sur les bords

Endormir au bloc

Fais un repli Mal des contacts

Pour ton bien Voisin

du furet

Fourreaux pour

des épées Des tas de bois

Arbre de pinède

Pied bien traité

Tiré d’affaire

Non entamée

Petit jardin public

Rendre unique

Sorti du néant

Coup de billard

Bonne cible

Besoin

insatiable

Unité électrique

Extra- terrestre

Indivisible Couleur de face

Laisse pantois Appuie le désir

Moult lustres

D’un en-tête

commer- cial

Son excès est verbalisé

S’effondrer

En cet endroit

Fourrée Retenir... sur place

À l’opposé

de l’ouest

Poison symbolisé Ébranle,

mine

Ordon- nées

en Suisse

Détention d’objets

volés

Chemins de halage Callosité au pied

Oiseaux de ferme

On y prend un soda

Carré de terre De con- fiance ?

Ambition Cime de

montagne

Frapper Équerres à dessin

Tenir des propos malveil-

lants

Pierre de marelle Première

note

Permet à la poule de picorer

Arrivé à la maternité

Minérale,

sur la table Avant

l’année

Bloc de pierre très dure

Plate- forme

flottante Bon pour la lessive

Les mots fléchés

Le mot secret

Marche à suivre : Dès que vous repérez un mot, rayez les lettres de ce mot dans la grille et barrez-le dans la liste au-dessus de la grille. Pour plus de facilité, commencez par les mots les plus

longs. Quand vous aurez inséré tous les mots de la liste, il vous restera les lettres formant le mot secret. Pour former un mot, les lettres peuvent se suivre hori-zontalement de gauche à droite

ou de droite à gauche, vertica-lement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut servir pour plusieurs mots.

UN MOT DE 9 LETTRES : UN TISSERANDARBRE

BACBATTANTBEIGEBIELLEBOITIER

CABLE DU FREINCELECHAINECHAPEAUCHASSISCOURROIECROISECYLINDRE

DISQUEDIVISEUR

DOUILLE

ENSOUPLEENVELOPPEEXCENTRIQUE

FILEFRAPPEURFUSIBLE

GUIDE

HEURTOIR

JAMBIER

LAMELLELARGEURLEVIER

LISIERELISSES

MARCHANDISEMETIERMOTEUR

NAVETTE

OEILLET

PARTPATEPEDALEPEIGNEPIGNONPINCE-CANETTEPIQUEURPOITRINIERE

PRESSION

RAILRAMPERASERATIONREGULATEURRELIEROS

SCHEMATIQUESISESOMMIERSUER

TACOTTAQUETTATEURTENDEUR

TIGESTISSERANDTISSUTRAMETRINGLE

VILEBREQUINVOLANT

Solution du précédent mot secret : COMITÉ

D L T V R B E U Q I T A M E H C S J C R

M I I N I E O R O S C H A I N E A A U P

E E V S A L I I E S I O R C R M B E I E

S T R I S T E T T E L L E I B L U G L R

I T N U S E T B E I G E O I E Q N L I U

D E I A E E S A R M E T E D I O E A S E

N N L G L D U N B E R R U P N M D C I T

A A E P E O N R R U Q F E S A O I H E A

H C V E U S V E E U R U T L S U U A R L

C E I E U O I H T E E D I E B I G P E U

R C E E T O S R I A U P O N L I T E E G

A N R R R T I N P S Q Q P U T L S A L E

M I A R A N E R E O I U S A I R I U I R

B P U C G R U R D M R S E I R L A E F R

A O O L A E A V A M T R E T D F L M O U

C T E M T I C Y L I N D R E L I E E E E

E P P O L E V N E E E N G I E P E S T G

L E M R U E T A T R C H A S S I S A A R

E D N A R E S S I T X N O I S S E R P A

N O I T A R B R E R E I N I R T I O P L

14 Détente jeudi 3 décembre 2015

Règle du jeu

Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.

Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases.

SU|DO|KU Moyen DiaboliqueSudoku moy 89

1 8 64 6 3

4 35 3 6

4 29 5 77 1

2 6 98 9 5

Sudoku T diff 266

5 9 68 4 2

3 97 5 8 1

5 2 1 74 7

1 2 36 1 2

Sudoku T diff 2655 1 7 2

7 6 8 2 9 3 4 58 2 4 5 1 9 65 2 6 9 4 1 76 8 5 3 94 1 3 7 8 6 27 5 3 6 9 8 19 4 8 7 1 5 2 6

6 1 9 5

3 9 4 6 8

1

3 7

3 8

7 1 2 4

9 5

2 4

3

2 8 3 7 4

Sudoku T diff 2664 3 7 2 1 89 1 5 6 3 76 7 2 1 8 5 43 9 2 4 68 1 4 3 6 7 9 2 5

6 8 9 4 32 3 9 5 8 1 6

5 9 6 8 4 77 8 4 3 5 9

5 9 6

8 4 2

3 9

7 5 8 1

5 2 1 7

4 7

1 2 3

6 1 2

Sudoku T diff 2675 3 6 2 7 18 9 7 6 2 37 3 1 8 4 5 9

5 2 8 6 9 1 77 6 4 3 89 2 8 7 3 1 43 4 5 1 9 2 78 1 2 6 3 96 7 5 3 1 4

4 9 8

1 5 4

2 6

3 4

1 9 5 2

5 6

8 6

4 7 5

9 8 2

Sudoku T diff 2681 9 5 2 7 42 7 4 6 8 9 1

8 6 1 7 2 35 1 3 2 4 86 7 8 4 9 1 5

8 2 1 6 9 37 3 9 2 8 16 1 3 8 2 4 94 9 1 5 7 6

3 6 8

3 5

5 4 9

9 7 6

3 2

4 5 7

6 4 5

5 7

2 8 3

Sudoku T diff 2699 5 6 3 2 88 3 2 5 7 6 4

7 8 6 1 5 96 2 3 4 8

2 3 8 6 4 7 1 9 57 1 9 5 26 5 4 7 2 81 7 4 3 9 6 2

8 2 1 9 4 7

7 4 1

1 9

4 2 3

5 9 1 7

4 8 3 6

9 1 3

8 5

3 5 6

Sudoku T diff 2706 9 4 1 7 35 7 4 1 3 8 21 2 6 8 9 54 6 7 8 2 19 5 7 4 6 2 1

5 9 3 7 4 64 1 6 5 2 8

3 2 7 8 5 1 98 9 5 3 4 7

8 2 5

9 6

3 7 4

3 9 5

3 8

2 1 8

7 9 3

6 4

1 2 6

Sudoku T diff 2711 9 7 5 6 8 3 46 9 7 1 5 23 2 1 8 49 8 7 3 5 2 4

1 3 8 2 7 95 2 4 1 9 6 8

6 2 8 1 72 6 1 4 7 98 7 4 5 9 6 2 3

2

4 8 3

5 9 7 6

6 1

4 6 5

7 3

5 3 9 4

3 5 8

1

Sudoku T diff 2726 3 1 7 2 9 8

2 7 9 8 3 49 1 4 5 2 63 9 6 2 5 71 7 5 9 6 2 46 2 5 1 8 35 2 4 8 7 9

4 6 5 9 8 28 1 2 3 7 4 6

4 5

5 6 1

8 3 7

8 4 1

8 3

4 7 9

3 6 1

7 1 3

9 5

Solution du précédent numéro Solution du précédent numéro

Solution du n° 14 503

Page 15: Place aux madeleines Liban La mise en garde de Frangié Politique … · 2015-12-03 · telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies,

Noha Hatem a la passion du chant. Chef de chœur d’enfants et directrice de la Chanterie de Beyrouth, elle sera décorée aujourd’hui par l’ambassadrice d’Espagne, Milagros Hernando. C’est que les élèves de Noha Hatem chantent dans toutes les lan-gues, notamment en espagnol.

L’aventure a commencé il y a 25 ans. Diplômée en his-toire et géographie de l’École des lettres de Beyrouth, Noha Hatem est arrivée par hasard au métier qu’elle exerce ac-tuellement, celui d’apprendre aux enfants à chanter. «  Je grattais une guitare... On m’a proposé de prendre en charge un petit groupe d’enfants et de jeunes, et de chanter à la télé », dit-elle.

Très vite, le groupe sort un disque et Noha Hatem décide d’approfondir ses connaissances en musique et en chant. Elle suit des cours de pédagogie musicale et de direction de chorale d’enfants en France. Elle rentre à Bey-routh, enseigne dans les écoles de la ville, puis crée sa Chan-terie. Elle enchaîne ensuite les séminaires et les formations, de Tokyo à Paris, et met en pratique ce qu’elle a appris avec les enfants de la Chante-rie de Beyrouth.

Cette dernière gagne en renommée. Entre les efforts de sa directrice et la motiva-tion de ses enfants, le chœur donne des concerts en ville. Certains récitals sont spon-sorisés par les ambassades, alors que d’autres sont donnés à la demande d’institutions comme l’Esa ou l’Apsad.

D’ailleurs, c’est surtout pour ses Noëls espagnol et d’Amé-rique latine, sponsorisés par les ambassades concernées (où la Chanterie de Beyrouth en-tonne des hymnes de fête en langue espagnole), que Hatem est honorée aujourd’hui.

Noha Hatem se souvient de la première fois qu’elle avait chanté elle-même dans un chœur. Elle avait 11 ans. « Cette expérience avait mar-qué ma vie. Elle m’a donné de l’assurance, de la joie de vivre et a attisé en moi l’esprit d’équipe », raconte-t-elle.

Et elle ne se lasse pas d’in-culquer l’amour du chant à ses élèves qui se retrouvent tous les mercredis, de 17h30 à 18h30, dans le vieux bâtiment de l’Université Saint-Joseph, à la rue de l’Université. Ils sont une trentaine, âgés entre 5 et 14 ans, et appartiennent à divers milieux et communau-tés. La chorale est ouverte à tout le monde. Il y a parmi les tout petits des autistes, des enfants à besoins spéciaux et des bègues.

« Le chant aide les enfants autistes à s’intégrer à un groupe, alors que les enfants bègues chantent sans aucune hésitation », explique-t-elle.

«  Le chant donne du bon-heur et de la joie aux enfants. Et le fait de chanter ensemble, dans un chœur, crée des liens. La voix se travaille et, à la longue, les enfants apprennent à respirer et à expirer. Le chant aide aussi à s’exprimer et à se débarrasser de sa timidité  », poursuit-elle.

Noha Hatem ne peut pas imaginer sa vie sans le chant. « La vie serait trop triste sans chant et musique ! »

Échos d’outre-mer par Z.Z.

15Culturejeudi 3 décembre 2015

Spectacle

Au Bar Farouk, on chante,on danse et on se souvient...

Sous la houlette du directeur artistique Hicham Jaber – qui avait raconté en danses, chants et musique l’Égypte et ses cabarets dans Hichik Bichik –, Bar Farouk (re)ouvre ses portes et brosse des tableaux des années glorieuses de Bey-routh, jusqu’à l’éclatement de

la guerre civile. Une même équipe soudée, talentueuse, fraîche et dynamique repro-duit les quatre saisons de la capitale libanaise. Sous l’éclai-rage de Ala’a Minawi, dans un décor plus qu’élaboré doté d’un visuel virtuel magnifique, une dizaine (ou plus ?) de chanteurs, danseurs et musi-ciens évoluent sur scène et

font un traveling arrière vers les années de la Dolce Vita de Beyrouth.

Ziad el-Ahmadieh (oud), Baha’a Daou et Ahmad al-Khatib (percussions), Bachar Farran (basse), Ziad Jaafar (violon), Samah Abil Mona (accordéon), Wissam Dalati (chant), Randa Makhoul (danse), Yamina Fayed,

Lina Sahhab, Chantal Bitar, Roy Dib et Béchara Atallah (chant) font revivre les jours heureux avec une vitalité contagieuse qui contamine la salle dès la première chanson. Un retour en arrière nostal-gique certes, mais qui rappelle que Beyrouth, malgré tout, se porte bien. Même très bien. Merci.

Après le Festival de Beiteddine, qui avait aidé à la production du spectacle, Bar Farouk s’installe au théâtre al-Madina (jusqu’à ce soir), au grand bonheur des Beyrouthins.

Karen, Joumana, Nayla et... Tania

L’art libanais s’exporte bien. Le design aussi. Celui de Karen Chekerdjian en particulier qui, après avoir été remarqué au Design Miami Basel en juin dernier, part directement en Floride cette fois-ci, à la conquête de Design Miami, qui se tient du 2 au 6 décembre. La designer libanaise, au talent reconnu et consacré aussi bien dans son pays que dans quelques-unes des grandes capitales du design comme Mi-lan ou Londres, participe pour la première fois à cette foire parmi les plus prestigieuses, où elle est emmenée (comme toujours) par la galerie Carwan. C’est au Booth G34 que Karen Chekerdjian présente, en exposition individuelle, quelques-unes de ses pièces emblématiques. Parmi les-quelles une sélection de ses fameuses tables basses « Plate-form Rainbow » (évocation d’un arc-en-ciel au-dessus de buildings), « Iqar » (origami géant en inox brossé) de ses tables d’appoints/tabourets « Spaceship » (à l’allure de gros cailloux astraux) ou encore de ses vases en cuivre poli façon pliage. Des « objets-sculptures » aux formes géométriques, architecturales et audacieusement avant-gardistes.

Exposition

Des taches, des pastilles et du vernis de couleurs...

On pourrait la délivrer sur or-donnance, la peinture de Léo-poldine Roux, tant la fraîcheur et la pétulance de sa palette diffusent instantanément une atmosphère joyeuse. En ces temps de terrorisme noir, ses toiles intarissablement recou-vertes de milliers de cercles peints aux couleurs confettis ont le pouvoir de dérider le dernier des neurasthéniques.

Si le rose barbe à papa, le vert guimauve ou encore le jaune citron sont les tonalités fétiches de cette artiste tren-tenaire, son art n’est pas naïf et enfantin mais penche plutôt vers le conceptuel. « En fait, à partir d’un motif élémentaire

qui est la tache, Léopoldine Roux poursuit un vrai travail de plasticienne sur la peinture, qu’elle traite en tant que sujet à part entière. Et non plus comme un médium, vecteur d’images ou d’émotions  », indique la galeriste Alice Mo-gabgab. Cette tache de cou-leur, qu’elle a définitivement choisie comme élément struc-turel de toutes ses œuvres, la jeune artiste la décline du simple point à la coulée, en passant par les cercles de dif-férentes tailles dans des com-positions et sur des supports aussi différents qu’une toile, une vidéo-performance ou une installation.

Étonnant comme ces motifs en pastilles colorées, qui re-

viennent chez elle en leitmotiv des milliers de fois, façonnent des œuvres à chaque fois diffé-rentes. Et toujours pleines de fantaisie et de liberté.

Car sa peinture sort sou-vent du cadre de la toile ou du papier pour se poser, en taches géantes, sur les rebords des bâ-timents de Bruxelles, où cette Française est installée depuis une dizaine d’années.

Tout comme elle déborde aussi du pot de laque pour car-rosserie, pour devenir (mélan-gée à la mousse polyuréthane) une sculpture de coulée (de couleur). Et qu’elle s’évade de la bouteille de… vernis à ongles pour retoucher, par pointillés minuscules et mul-ticolores, des fragments de

cartes postales anciennes héri-tées de ses grands-parents col-lectionneurs.

Bref, « Y’a de la joie » (comme dirait Charles Tre-net) dans cette exposition, à juste titre intitulée «  Pink Escape » (Échappée rose). Et qui est divisée en quatre séries d’œuvres réalisées au cours de ces deux dernières années.

À savoir  : Bubble Paintings qui jouent les bulles ou pas-tilles euphorisantes sur toiles ; Color Suicide qui sont des séri-graphies de photos d’artistes (Yves Klein, Gainsbourg, Ellsworth Kelly ou Vasarely, entre autres) dont elle a rem-placé la tête par des taches de couleurs ; Postcards (les cartes postales colorisées au vernis à

ongles) et Promenades (pein-tures pointillistes que l’artiste a élaborées sur des toiles préa-lablement peintes et abandon-nées par des artistes dans les salons et les expositions que Léopoldine a récupérées pour leur redonner une nouvelle vie).

À découvrir jusqu’au 15 jan-vier 2016.

Achrafieh, face ABC, 1er étage au-dessus de Noura. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00 et samedi de 10h00 à 13h00. Tél. : 01/204984.

À la galerie Alice Mogabgab, « la jeunesse prend la relève » avec une artiste franco-belge qui (re)met, à travers ses œuvres, des couleurs à la vie.

Retour vers la vieille Europe, où deux artistes libanaises tren-tenaires font leurs armes avec succès. Joumana Medlej, dont certaines œuvres sont déjà dans des collections publiques et privées en Grande-Bretagne comme au Moyen-Orient, ex-pose ses dernières créations dans le cadre de « Lighting the Darkness » à la Crypt Gallery (St Pancras Parish Church) à Londres, du 8 au 21 décembre.

Installée à Londres depuis 2013, cette artiste exigeante, née en 1979, se fraye tranquillement mais sûrement son petit bout de chemin dans le domaine de l’art calligra-phique. Graphiste de formation, elle avait commencé par l’illustration et la bédé, avant de croiser la route du fameux maître calligraphe Samir Sayegh. Une rencontre qui sera décisive, puisque la jeune femme trouvera dans l’art du tracé des mots, la quête de sens (entre le fond et la forme) qu’elle poursuit depuis toujours. Dans ses tableaux, élabo-rés en pigments naturels et découpages (papier ou laser), les mystérieuses correspondances entre lettres kufiques et formes géométriques déploient un symbolisme puissant, quasiment ésotérique, tout en étant d’une facture parfaite-ment contemporaine.

Toujours à Londres, Nayla Kai Saroufim présente ses œuvres sur le thème de « Beirut. Love. Hate  » jusqu’au 7 décembre à la Graffik Gallery, dans le beau quartier de Por-tobello. Ludique, pop et coloré, son accrochage de tableaux pas tout à fait comme les autres, certains entièrement com-posés de clous, d’autres intégrant des points de lumière, reflète la relation paradoxale et contrastée d’attachement et de rejet qu’ont les Libanais avec leur capitale. L’artiste issue du monde de l’illustration et de la publicité combine pho-tos numériques, déclarations typographiques, couches de peinture et tracés à l’encre ou à l’aérographe pour (re)créer les paysages de cette ville aussi aimée que haïe. Dont elle a même calligraphié le nom en arabe entièrement en petits clous sur panneau de bois.

Vases en cuivre poli signés Karen Chekerdjian.

« Nour », toile calligraphique signée Joumana Medlej.

Le Beyrouth clouté de Nayla Kai Saroufim.

Dans un autre registre, de concert en tournée, Tania Kassis continue de mettre sa voix au service de la paix. La chan-teuse libanaise invitée par la Fondation Boghossian, à l’occa-sion du 72e anniversaire de l’indépendance du Liban, à se produire en concert à Bruxelles, a choisi de ne pas annuler sa prestation et, au contraire, de chanter plus que jamais dans un esprit de dialogue des cultures. Outre son désor-mais fameux Ave Maria islamo-chrétien, qu’elle a dédié aux victimes des récents attentats de Beyrouth et Paris, elle a interprété une reprise de la célèbre La quête de Jacques Brel, Trabak Ya Lebnan composée pour elle par Élias Rahbani et Watani (Murex d’or en tant que meilleure chanson patrio-tique de l’année), ainsi que son tout dernier titre Cette terre est pour nous tous dont elle a chanté un passage a cappella en exclusivité, avant de l’enregistrer la semaine prochaine en plusieurs langues avec l’Orchestre philharmonique de Kiev et en collaboration avec les Nations unies !

« Color Suicide », sérigraphies de portraits d’artistes aux têtes remplacées par les taches de couleurs.

Léopoldine Roux, née en France en 1979, vit et travaille à Bruxelles. Diplômée de l’École supérieure des beaux-arts de Rennes avec félicita-tions du jury en 2002, puis de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre

avec grande distinction en 2003, elle est aujourd’hui professeure à l’Académie des beaux-arts Saint-Gilles à Bruxelles. Elle a reçu cette année le prix Emma de Cayla-Martin de l’Académie royale des arts de Belgique.

Carte de visite

Zéna ZALZAL

Reconnaissance

La voie chantée de Noha Hatem Depuis 25 ans, la fondatrice de la Chanterie de Beyrouth inculque sa passion aux enfants.

« La vie serait trop triste sans chant et musique ! » Photo Michel Sayegh

Patricia KHODER

Une joyeuse sarabande pour un revival des années folles en musique. Photo Marwan Assaf

Colette KHALAF

Page 16: Place aux madeleines Liban La mise en garde de Frangié Politique … · 2015-12-03 · telle, cette invasion d’étoiles et de faux houx, de rouge, de vert et d’or, de bougies,

16 La Seize jeudi 3 décembre 2015

Le patron et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, et son épouse, Priscilla Chan, ont annoncé la naissance de leur premier enfant, Maxima, et le don à terme de la quasi-totalité de leurs actions à leur nouvelle fondation, suivant la piste philanthrope de Bill et Melinda Gates.

Dans une «  Lettre à notre fille Max », mise en ligne sur Facebook, le couple annonce le lancement de leur fonda-tion caritative, la Chan Zuc-kerberg Initiative. «  Nous léguerons 99 % de nos actions Facebook, représentant ac-tuellement une valeur de 45 milliards de dollars, au cours de nos vies pour faire avancer cette mission, écrivent les pa-rents. Alors que tu marques le début de la prochaine généra-tion de la famille Chan Zuc-kerberg, nous lançons éga-lement la Chan Zuckerberg Initiative pour rassembler des gens du monde entier afin d’avancer et de promouvoir l’égalité pour les enfants de la prochaine génération, pour-suivent-ils. Je resterai PDG de Facebook pour encore

de nombreuses, nombreuses années, mais ces problèmes sont trop importants pour les laisser attendre jusqu’à ce que toi ou nous soyons plus âgés », précise Mark Zuckerberg.

Ce dernier « donnera ou re-dirigera pratiquement toutes ses actions Facebook ou les recettes après impôts prove-nant de la vente d’actions, afin de faire avancer le poten-tiel humain et de promouvoir l’égalité », écrit Facebook dans un communiqué envoyé au gendarme boursier américain, la SEC. Zuckerberg « compte conserver sa position de vote majoritaire dans un ave-nir prévisible  », souligne la compagnie.

Sur la photo illustrant leur lettre, le couple enlacé re-garde avec tendresse le bébé emmailloté que tient dans ses bras Mark Zuckerberg. On ignore le jour exact de la naissance de Maxima. Mark Zuckerberg avait annoncé avant la naissance son inten-tion de prendre deux mois de congés paternité. En révélant la grossesse, fin juillet, il avait aussi confié sur Facebook

que le couple essayait depuis plusieurs années d’avoir un enfant mais que Priscilla avait fait trois fausses couches.

Bill Gates, mon héros« Nous nous concentre-

rons dans un premier temps sur l’apprentissage personna-lisé, éradiquer des maladies, connecter les gens entre eux et construire des sociétés fortes  », reprend le couple dans sa lettre. « Nous savons

que c’est une petite contribu-tion comparée à toutes les res-sources et aux talents de ceux qui travaillent déjà sur ces questions. Mais nous voulons faire ce que nous pouvons, en travaillant aux côtés de beau-coup d’autres  », poursuivent-ils. Mark Zuckerberg l’a déjà confié : « Quand j’étais enfant, Bill Gates était mon héros. » Avec cette annonce, le couple Zuckerberg Chan semble suivre l’élan caritatif du fon-dateur de Microsoft et de son épouse Melinda.

Lancée en 1994 par Bill Gates, l’homme le plus riche du monde selon le classe-ment du magazine Forbes (79,9 milliards de dollars), la Fondation Bill & Melinda Gates s’investit dans la santé et le développement dans les pays pauvres, et dans l’éduca-tion aux États-Unis. Elle est devenue un géant caritatif en 2006, quand leur ami, le mil-liardaire Warren Buffett, troi-sième homme le plus riche en 2015 (64,1 milliards), avait promis de lui donner l’essen-tiel de sa fortune. Buffett arrivait d’ailleurs à la première

place des Américains les plus philanthropes en 2014, selon Forbes. Bill et Melinda Gates suivaient avec 1,3 milliard de dollars de dons en 2014 et 31,5 milliards au total. Mark Zuckerberg et Priscilla Chan arrivaient à la 24e place de ce classement, avec 66 millions de dollars l’an dernier et 1,6 milliard donnés au total.

Avant d’annoncer le legs à terme de presque toutes leurs actions Facebook, le couple Zuckerberg avait déjà fait plu-sieurs dons, de bien moindre ampleur  : 120 millions de dollars aux écoles publiques de la baie de San Francisco en 2014, après 100 millions versés aux écoles publiques de Newark sur la côte Est. « Une goutte d’eau  », admettaient-ils à l’époque, cette première incursion ayant en outre reçu des critiques mitigées.

Mark Zuckerberg est à l’heure actuelle le 7e homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée en temps réel à 46,8 milliards de dollars par Forbes.

(Source : AFP)

Mark Zuckerberg, paternité et philanthropie Pendant ce temps, ailleurs...

Hot(on)line par C.H.

La scène se passe à la Corniche. Un couple de mariés, lui, la cinquantaine, elle, pas plus de 15 ans, se font prendre en photo pour immortaliser le moment. L’image est affreuse, révoltante, perverse. Cet homme, qui pourrait être le père de la très jeune fille, émue, parce que terrorisée, noyée dans sa robe blanche de sombres noces, semble fier de sa conquête. Une foule, choquée, se forme peu à peu. Les voix s’élèvent, questionnent la victime et le bourreau qui estime être dans la légalité la plus totale et l’affirme haut et fort. « J’ai le consentement de ses parents, de quoi vous mêlez-vous ? » dit-il.

Cette vidéo, qui circule depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux, a enregistré 3 millions de vues en 24 heures seu-lement. « Orchestrée » par Léo Burnett pour Kafa, une ONG engagée depuis sa fondation en 2005 dans la lutte en faveur des droits de la femme et des enfants, cette vidéo s’inscrit dans une campagne sur le statut personnel, encore régi dans notre pays par les instances religieuses. Car au Liban, il suffit d’obtenir le consentement des parents, toutes religions et communautés confondues (à quelques détails près), pour qu’une jeune fille qui a atteint la puberté puisse être mariée. L’homme, la jeune fille et le photographe sont des acteurs. Les intervenants sont tous des passants qui ne savaient pas que la séance avait été brillamment mise en scène pour la cause.

Deux autres vidéos suivront dans les jours à venir. En atten-dant, en espérant que de nouvelles lois viendront (re)donner au pays un visage enfin plus civilisé.

https://www.facebook.com/kafa.lb/videos/vb.323356544336/10153817677249337/ ? type=2&theater

Le mariage de la honte à la Corniche

Le dessin de pinter

C’est évidemment à Tawlet que Kamal Mouzawak aime recevoir, (comme) chez lui, quand il est à Beyrouth. Et c’est dans ce restaurant infor-mel, avec une recette insolite et qui a si bien marché, qu’il signe aujourd’hui son nouvel ouvrage – de cuisine, what else – intitulé Lebanese Home Coo-king. Une commande d’une maison d’édition américaine, Quarry Books. Pas encore le livre qu’il rêve d’écrire, sur cette aventure essentiellement humaine qu’il vit depuis 2004, date du lancement de Souk el-Tayeb. Mais certainement une occasion de faire décou-vrir, aux Américains surtout, l’art et la manière de préparer des plats locaux, principale-ment végétariens. « Pourquoi encore un livre de cuisine ? » Il pose lui-même la question dans la préface qu’il tient à nous lire et y répond : « Per-sonne ne peut enseigner la cuisine et personne ne peut apprendre à cuisiner. C’est un peu comme respirer, marcher, vivre, faire l’amour. » Mais raconter la tradition de nos aliments, l’histoire des ingré-dients, les légendes autour d’un plat, sa magie, en même temps que partager les secrets d’une recette facile, l’exercice ne pouvait que l’intéresser. D’ailleurs, il suffit de l’écouter parler des produits, légumes, fruits, herbes et de la terre, de cette « magnifique » cui-sine saisonnière, « très simple et très régionale » qui est la nôtre, pour saisir ses talents de cuisinier et de conteur. Accompagné des photos de Ayla Hibri, dont, précise-t-il, « j’aime la fraîcheur, la légèreté et la lumière de sa personne et de son travail »,

chaque chapitre de Lebanese Home Cooking comprend une introduction explicative. « Il fallait présenter à quelqu’un qui n’a jamais vu de kebbé, par exemple, la forme, la façon de faire, sa composition, de la manière la plus complète et la plus claire. » Après Délices des Mille et une nuits coécrit avec Malek Chebel et illus-tré par Anne-Lise Boutin (éd Gründ), Kamal Mouzawak fait un retour aux sources.

« Ceci n’est pas mon livre, il est celui de femmes. Ma mère, ma tante, ma voisine, la nonne qui prépare les repas au couvent, celui de ces femmes qui viennent à Souk el-Tayeb et Tawlet, et qui illustrent parfaitement le fameux “make food not war”. » Simple.

Les maisons du bonheurSouk el-Tayeb, Tawlet

Beyrouth, Ammiq, Deir, Beit Douma et Beit Deir sont tous

des concepts basés sur la sim-plicité. Une suite de réussites qui ont la même philosophie et le même objectif : réunir des personnes qui, à la base, n’ont rien en commun, ni la culture, ni la condition sociale, ni le rythme de vie dans un cadre magnifique. Mélanger les genres dans l’harmonie. Créer une conversation entre deux extrêmes, pour qu’une femme de la bourgeoisie puisse connaître et apprécier

une femme venue d’un village lointain. Que cette mosaïque humaine, qui représente notre Liban, puisse vivre et se déve-lopper, envers et contre toutes les réalités politiques. Et puis se sentir chez soi. Dans un restaurant, dans une mai-son, « qui n’est pas une mai-son d’hôtes », mais que l’on s’approprie pour une nuit ou plus, si affinités. « C’est toute ma vie. Je suis un curieux. J’ai beaucoup lu, beaucoup voyagé

à travers le Liban. Cette aven-ture est née de ma soif de le connaître et a pris forme avec le marché de Souk el-Tayeb. Elle est venue de ma passion pour les gens qui composent son passé et son présent, pour les traditions qui nous défi-nissent et qui racontent leur histoires et leurs racines. Souk el-Tayeb n’est pas juste un marché, Tawlet pas juste un espace pour manger, les Beit pas que des adresses pour dor-mir. Ce sont des lieux de vie qui respectent la tradition des régions. Quand j’ai commen-cé, j’ai juste senti que ça de-vait se faire de cette manière. J’aime le côté évident des choses et chaque étape m’a parue évidente. » Dans la liste de ses envies toutes évidentes, il restait l’ailleurs. Paris en sera la première escale, dans un projet qui doit se concréti-ser avec la Fondation La Du-rée. Un Tawlet parisien fidèle à l’esprit des autres projets : une adresse discrète, une déco brute et raffinée, sans excès, des plats du terroir français, et des femmes aux fourneaux venues des 4 coins du pays tri-colore. « Nous allons raconter l’histoire de la cuisine fran-çaise à travers la Française de souche et la Franco-Tuni-sienne… » Les « cousines » du Liban seront invitées, une fois par mois, à faire part de ce bel échange. L’ouverture est pré-vue pour l’été 2016.

Après avoir dédicacé son livre, Kamal Mouzawak se fait lire l’avenir proche dans la tasse. « Il y a quelque chose de grand qui se prépare ! Et quelque chose de grand en toi  » lui confie la liseuse. Kamal sourit. C’est une évidence.

Kamal Mouzawak joue à Beit ByoutIl a l’air calme, silencieux, distant, presque absent. Et pourtant... Kamal Mouzawak a un œil (aiguisé) sur tout ce qui se passe autour de lui, sur ses « bébés », Souk el-Tayeb, Ammik, Deir, Tawlet. L’air de rien, il multiplie les projets. Un marché, des restos, des maisons d’hôtes et des livres. Le dernier, « Lebanese Home Cooking  », vient de sortir.

Beyrouth insight par Carla HENOUD

Photo C.H.

Vue magnifique de Tawlet Ammiq, une belle image du Liban. Photo DR

Le rappeur américain Chris Brown a annulé la tournée qu’il avait prévue en Australie et en Nouvelle-Zélande, a annoncé hier son promoteur, alors que Canberra a menacé de ne pas lui donner de visa à cause de sa condamnation pour avoir battu la chanteuse Rihanna. Chris Brown avait fait la une de la presse internationale en 2009 pour avoir frappé et blessé au visage la diva pop, sa petite amie de l’époque, qui avait dû renoncer à se rendre aux Grammy Awards.

« La tournée de Chris Brown en décembre 2015 en Australie et en Nouvelle-Zélande n’aura pas lieu  », a annoncé la billetterie aus-tralienne Ticketek Australia sur sa page Facebook, citant le promoteur du chanteur de R&B. Aucune raison pour l’annulation de cette tour-née, intitulée One Hell of A Nite (Une nuit d’enfer), n’est donnée. Il devait se produire à Perth, Melbourne, Sydney, Brisbane et Auckland. «  M. Brown et les promoteurs sont certains que la tournée aura lieu dans un avenir proche », ajoute Ticketek Australia.

En septembre, le gou-vernement australien, qui

annonçait un programme de lutte contre les violences conjugales, avait menacé le chanteur de le priver de visa à cause de son casier judiciaire. Chris Brown avait alors fait savoir qu’il profiterait de cette tournée pour sensibiliser l’opi-nion aux violences conjugales. «  Mes erreurs doivent servir de signal d’alarme pour tout le monde, avait-il dit sur Twit-ter. Je veux prouver au monde que les erreurs ne déterminent pas qui vous êtes.  » Chris Brown avait été condamné à une peine de cinq ans de pro-bation, à suivre pendant un an un programme de sensibilisa-tion aux violences conjugales et à 180 jours de travaux d’in-térêt général.

En Nouvelle-Zélande, le chanteur avait été soutenu par certains défenseurs des droits des femmes maori, qui avaient jugé qu’il avait fait amende honorable et n’en serait qu’un meilleur porte-parole de la cause. La député néo-zélandaise Judith Collins n’était pas du tout de cet avis : «  On a assez d’hommes qui battent leur femme dans ce pays, il doit foutre le camp. »

(Source : AFP)

Pas de « nuit d’enfer » pour Chris Brown

Devenu père d’une petite Maxima, le fondateur de Facebook rejoint le club des philanthropes et promet de léguer 99 % de ses actions dans le réseau social à sa fondation caritative.

Mark Zuckerberg et son épouse Priscilla Chan tenant dans leurs bras leur premier enfant nouveau-né, une fille prénommée Maxima. Photo Mark Zuckerberg/Facebook/AFP

Les exportations de Daech.