ETUDE DES CONDITIONS DU MARCHE DE LA PATISSERIE INDUSTRIELLE

EN France

Pluslogies SARL. 1 square du Roi René 35000 RENNES

PLAN

METHODOLOGIE RESUME I - CONDITIONS GENERALES

II - ANALYSE DU MARCHE PAR SEGMENTS

A - LES SEGMENTS QUI REGRESSENT

1 - Les madeleines

2 - Les gaufres

3 - Les pains d'épices

4 - Les quatre quarts

B - LES SEGMENTS QUI PROGRESSENT

1 - Les préparations pour gâteaux

2 - Les cakes

3 - Les fourrés, roulés secs et marbrés

III - L'EVOLUTION DU COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS

III - 1 - LA RECHERCHE DE LA QUALITE III - 2 - LA

MONTEE DU GRIGNOTAGE

IV - PARAMETRES DE POSITIONNEMENT

IV- 1 -LE PRODUIT

I V - 2 - LA DISTRIBUTION

IV - 3 - COMMUNICATION ET PACKAGING

METHODOLOGIE La méthode suivie pour la réalisation de la présente étude a pour base une analyse documentaire. Les informations quantitatives proviennent principalement du syndicat professionnel. Toutes les données concernant l'année N+1 et la comparaison avec les années précédentes sont issues du document : - Rapport statistique N+2, production - vente, consommation – France. Les informations qualitatives, extraits d'études réalisées par d'autres organismes et informations chiffrées complémentaires, proviennent de différents articles parus dans la presse spécialisée.

RESUME

Sur un marché français total (145 000 tonnes en N+1) en faible croissance, les importations progressent mais la production française stagne (à 120 000 tonnes). Cette stagnation est le résultat d'une compensation entre : - la baisse des produits génériques traditionnels, madeleines, crêpes et gaufres, pains d'épices, quatre quart (ces derniers se stabilisent tout juste) - et le développement de produits mieux adaptés à l'évolution des consommateurs, préparations pour gâteaux, cakes, gâteaux fourrés. La principale nouveauté est l'apparition dans ces segments de la pâtisserie individuelle. Celle-ci dynamise complètement le marché. Les pâtisseries fourrées emballées individuellement sont le segment le plus porteur : 61 millions d’euros de chiffre d'affaires et 27% de croissance en année N. Leur développement est lié à une nouvelle pratique alimentaire. Le GRIGNOTAGE, en faisant apparaître une consommation plaisir individuelle en dehors des repas crée un nouveau marché pour la pâtisserie industrielle. Il lui offre de plus la possibilité de s'introduire sur des territoires mitoyens, nutritif et gourmandise qui étaient jusque là réservés aux biscuits et aux barres (céréalières ou chocolatées). L'univers du grignotage apporte donc à la pâtisserie industrielle emballée individuellement des perspectives de développement importantes, nouvelles et durables. Sur ce marché les attentes des consommateurs vont vers des produits de qualité et polyvalents : multi caractéristiques (texture, goût), multi cibles (enfants / adultes) et multi usages (différentes situations de consommation). La distribution des pâtisseries individuelles passe presque exclusivement par les grandes surfaces. Le marché est très atomisé et la notoriété des marques assez faible. L'acte d'achat est le plus souvent impulsif et non prémédité. Le packaging joue donc un rôle très important pour valoriser les produits et déclencher l'achat.

I - CONDITIONS GENERALES Située dans l'univers gourmand, la pâtisserie industrielle a pour concurrent la biscuiterie, la confiserie et la viennoiserie. Le marché français total de la pâtisserie industrielle, avec un chiffre d'affaires de près de 488 millions d’euros en année N, pour 145 000 tonnes vendues, se place au même rang que la confiserie au chocolat et que la confiserie de sucre. La pâtisserie industrielle progresse régulièrement depuis 5 ans. Elle a connu en N+1 une augmentation en chiffre d'affaires de 5,4% par rapport à N. Cependant, cette appréciation globale recouvre en fait des inégalités. Certains segments sont en perte de vitesse, tandis que d'autres se développent rapidement. En premier lieu, les importations augmentent beaucoup plus vite que !a production française. Elles représentent en N+1 21,3% du marché en volume et 16,82% en chiffre d'affaires avec en un an une progression de 23,9%. Dans le même temps, la vente en France de produits fabriqués en France n'a augmenté que de 1,5%. L'exportation se porte mieux avec une augmentation de 4,4% en volume et de 12,5% en valeur. Mais elle ne représente que 7,6% de la production nationale en N+1. Si l'on tient compte du fait qu'elle a diminué en N, globalement la production française stagne. Mais la stagnation globale de l'activité des fabricants français résulte d'une compensation entre certains segments du marché qui progressent et d'autres segments qui diminuent. Pour bien comprendre le marché de la pâtisserie industrielle il est donc nécessaire de faire une étude plus détaillée par segments.

PATISSERIES PREEMBALLEES VOLUMES (en 000 TONNES)

Année N

Année N+1

N+1/N

Production 121 123,4 2%

- Exportations des fabricants français

9,0 9,4 4,4%

= Ventes France (produits fabriqués en France)

112,4 114,1 1,5%

+ Importations Françaises Totales

26,2

30,9

17,9%

Marché Français Total 138,6 145,0 4,6%

Consommation Française per capita (en Kg / habitant)

2,49

2,59

4%

PATISSERIES PREEMBALLEES CHIFFRES D'AFFAIRES (En 000.000 €)

Année N

Année N+1

N+1/N

Exportation des fabricants français

24,8 28 12,5%

Ventes France (produits fabriqués en France)

392,9 402 2,3%

+ Importations Françaises Totales

65,7 81,3 23,9%

= Marché Français Total 458,6 483,3 6,4%

Il - ANALYSE DU MARCHE PAR SEGMENTS Nous allons dans ce chapitre analyser de façon plus détaillée l'activité des fabricants français. Celle-ci a représenté en N+1 119 000 tonnes. Les pâtisseries industrielles sont classées par les professionnels selon leurs recettes : - madeleines - crêpes et gaufres - pains d'épices - quatre quart - préparations pour gâteaux - cakes - gâteaux fourrés humides (à la crème, confiture ou pulpe de fruits) - gâteaux fourrés secs et marbrés REPARTITION DU MARCHE FRANÇAIS DE LA PATISSERIE INDUSTRIELLE EN VALEUR PAR PRODUITS EN ANNEE N.

Chacun de ces produits constitue un segment qui doit être analysé séparément. Nous allons considérer successivement : A - les segments qui régressent B- les segments qui progressent

A - LES SEGMENTS QUI REGRESSENT A - 1 - Les madeleines Premier segment en parts de marché et en taux de pénétration dans les foyers, le marché des madeleines et assimilés a un volume de 30 000 à 35 000 tonnes par an. Il représentait un chiffre d'affaires de l'ordre de 100 millions d’euros en N. Ce marché connaît un net recul depuis plusieurs années, avec une baisse de volume de 5% à 10% par an. Les professionnels expliquent cette baisse par une dévalorisation du segment, dont les produits arrivent à être vendus moins chers que le pain. Seuls résistent les produits haut de gamme, soit par leurs qualités : bons, moelleux, beaux, soit par leur présentation : madeleines longues, pratiques et rangées individuellement. Le leader du marché des madeleines détient 20%. Sa force est de développer plusieurs gammes ; madeleines longues, madeleines coquilles et assortiments aux fruits (amandes, raisins, etc.). Le N°2 avec 15% du marché s'ouvre également sur des produits nouveaux et variés. MARCHE : 32 500 T CROISSANCE : - 8%

A - 2 - Les gaufres La marché des gaufres est beaucoup moins important : 2 700 tonnes en N+1. A peine stable depuis plusieurs années, il a connu une baisse de près de 5% en N+1. Seules les exportations marquent une progression pour un volume total en N de 240 tonnes. A - 3 - Les pains d'épices La consommation française de pains d'épices a été de 11 600 tonnes en N+1. Ce segment est également en perte de vitesse. En un an les ventes ont diminué de 9,2%. Le N°1 détient 60% du marché et essaye de le dynamiser, avec son produit "Leader". Le N°2 suit avec 13% tandis que 15 % vont aux marques de distributeurs.

Marché : 10 600 T en année N

Croissance - 5%

A - 4 - Les quatre quarts Avec 24 200 tonnes vendues en N+1, quatre quart et gâteaux familiaux simples constituent l'autre grand segment qui domine le marché français de la pâtisserie industrielle. Il suit d'ailleurs une évolution analogue à celle des madeleines. Les produits bretons, malgré leur grande variété connaissent une chute assez nette. Cela affecte surtout la gamme moyenne et le marché est tiré vers le haut de gamme. Les produits pur beurre, très appréciés des consommateurs créent en effet une dynamique, ils ont complétés en bas de gamme par des produits de premier prix à base de matières grasses

végétales qui se développent également. La somme de ces mouvements croisés est une relative stabilité du segment. De même que pour les madeleines, les prix sont sans doute à l'origine des difficultés rencontrées. L'augmentation des prix des produits bretons n'a pas suivi celle des autres pâtisseries industrielles. Selon le SECODIP, les quatre quarts et produits bretons réunis représentent en valeur 25,4% du marché, alors qu'ils en occupent 35,7% en volume. Pour enrayer cette tendance, les fabricants évoluent vers le haut de gamme et se font "puristes". C'est le cas de Joël Gaillard pâtissier, dont toute la gamme, étendue, affiche "pur beurre". De même LE STER dont tous les produits sont fabriqués avec des oeufs extra-frais et des matières premières nobles et dont les nouveaux packagings, résolument modernes, tranchent avec les emballages traditionnels du secteur. B - LES SEGMENTS QUI PROGRESSENT B -1 - LES PREPARATIONS POUR GATEAUX Cette catégorie comprend les pâtes cuites à garnir, sucrées et salées (fonds de tartes, bouchées, éclairs, choux), ainsi que des pâtisseries en kit contenant tous les éléments d'une recette. Ce marché représentait 7 300 tonnes en N+1 pour 45,6 millions d’€ de chiffre d'affaires. Correspondant à de nouveaux comportements, ces produits sont récents et progressent rapidement. Ils ont connu une croissance en volume de 5,6% en N+1. Au sens strict, les préparations pour gâteaux ne sont pas vraiment des pâtisseries industrielles, mais s'inscrivent plutôt dans le processus de production des pâtisseries faites à la maison. Bien qu'étant rattachées à la pâtisserie industrielle longue durée de conservation, elles y occupent donc une place à part. B - 2 - LES CAKES Avec ces produits, nous abordons les segments qui connaissent le développement le plus rapide. Ce développement est dû pour une part notable à l'apparition des pâtisseries individuelles. Nous devrons donc distinguer pour les cakes (et ensuite pour les pâtisseries fourrées) deux types de présentation : familiale et emballée individuellement. Le marché des cakes a représenté 10 700 tonnes en N+1, dont 7 700 tonnes en format familial. Ce segment évolue positivement depuis plusieurs années. Il a connu une croissance de 7% en N. Les portions individuelles ont augmenté plus vite (10%) que les présentations familiales (+ 5%). Le marché est fortement concentré, partagé en grande partie entre Vandamme (29%), Brossard (24,2%) et Verkade (24,1%) sous la marque Rena. (cf : histogramme cakes p12) Verkade domine en cake familial. Le marché des mini cakes est dominé par Rocher. Les trois autres fabricants suivent ensuite à parts égales (cf : histogramme mini cakes p13) Seul élément de baisse en Année N+1 : les portions destinées aux collectivités ont diminué de 9,1%. Cependant leur part dans l'ensemble des cakes est secondaire : 730 tonnes.

LE MARCHE DES CAKES

N-2 N-1 N Cakes Total En millions d’€

39,3 44,7 46,9

% Evolution +10% +24% + 5%

Dont familiaux NA 32,9 34,3

% Evolution + 4%

Dont individuels NA 11,7 12,6

% Evolution + 8%

CAKE MARCHE : 8 000T CROISSANCE : + 5%

MINI CAKES

MARCHE : 8800 Paquets CROISSANCE : + 12,5%

B - 3 - LES FOURRES, ROULES SECS ET MARBRES Ce segment affiche une croissance continue depuis plusieurs années. Les gâteaux familiaux progressent régulièrement de 2 à 4% par an. Avec 15 800 tonnes en Année N+1, ils augmentent de 3,5% par rapport à l'année précédente. C'est pourtant sur le marché des pâtisseries individuelles que l'on observe la croissance la plus spectaculaire dans le domaine des pâtisseries industrielles : plus 27% en Année N. MARCHE DE LA PATISSERIE FOURREE EN VOLUME {en millions d'unités de consommation)

Quasiment inexistante en il y a 5 ans, la pâtisserie individuelle représente aujourd'hui un chiffre d'affaires de près de 60 millions d’€.

Année N-1 Année N

Pâtisserie fourrée total 78,4 84,3

% évolution +7,5%

dont familiaux 44 44,8

% évolution + 2

dont individuels 34.4 40,4

% évolution +17,4%

MARCHE DE LA PATISSERIE FOURREE EN VALEUR

Chiffres Année N en millions d’€

Pâtisserie fourrée total 134,8 % évolution + 9

dont familiaux 80,4

% évolution + 3

dont individuels 54,1

% évolution + 17

Cette ascension fulgurante est le phénomène le plus marquant des dernières années dans ce secteur. Le nombre d'acheteurs et la quantité achetée par ménage augmentent régulièrement. De plus, le fait que la mini pâtisserie progresse sans nuire au développement de la pâtisserie familiale prouve qu'elle répond à un besoin réel qui n'était pas couvert jusqu'alors. Tous les indicateurs convergent donc pour démontrer que le phénomène est durable et qu'il n'en est qu'à son début. Le boom de la pâtisserie individuelle va continuer. Seule ombre au tableau, de même que pour les cakes, les pâtisseries à destination des collectivités connaissent un fléchissement an Année N+1 : -16,3%. Cette diminution doit être relativisée par leur faible volume : 525 tonnes par an. NOMBRE D'ACHETEURS DE MINI PATISSERIE POUR 100 MENAGES

QUANTITE DE MINI PATISSERIE ACHETEE PAR MENAGE ACHETEUR (100 g)

Etude de la concurrence Vandamme et Brossard ont ouvert le marché de la pâtisserie individuelle en déclinant en version individuelle leurs grands classiques du familial. Ils s'y taillent donc la part du lion, devant Gaillard. D'autant plus que ces deux sociétés ont depuis lancé de nouveaux produits et présentent actuellement de véritables gammes de mini pâtisseries. Brossard qui détient avec Savane le produit numéro un de la pâtisserie industrielle représente 30% du marché des fourrés familiaux et 27,5% du marché de la mini pâtisserie fourrée. Chez Vandamme, avec Captainchoc, a depuis investi le créneau de l'individuel et représente 30% des ventes de la firme. PATISSERIE FOURREE INDIVIDUELLE

MINI PATISSERIES PART DE MARCHE PAR PRODUIT DECEMBRE-JANVIER Année N+1

BROSSARD TOTAL 25,7%

VANDAMME TOTAL 31,6%

III - L'EVOLUTION DU COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS Deux grandes tendances ressortent de l'analyse des différents segments du marché de la pâtisserie industrielle : - la baisse des produits génériques traditionnels - la progression fulgurante des pâtisseries individuelles Nous allons les commenter en les éclairant par l'apport des études sur l'évolution du comportement des consommateurs. Nous envisagerons successivement : - la recherche de la qualité - la montée du grignotage 1 - La recherche de la qualité Les produits traditionnels sont en déclin. Madeleines, gaufres, pains d'épices et quatre quart ont en commun une tendance générale à la baisse. Sur le fond de cette baisse générale, seuls se stabilisent ou progressent les produits qui se positionnent sur le haut de gamme, en particulier dans les quatre quarts et madeleines. On assiste ainsi au déplacement de la pâtisserie industrielle vers une plus grande qualité. Cette évolution succède à la prise de conscience par les professionnels de la mauvaise image qui leur à longtemps été associée. La pâtisserie industrielle jusqu'à une époque récente faisait en effet figure de parent pauvre de la pâtisserie. Elle évoquait des desserts bourratifs et de qualité inférieure. Les consommateurs se détournent aujourd'hui de ce type de produits. On peut en voir la confirmation dans la baisse de consommation des pâtisseries industrielles dans les collectivités (- 8,3% en Année N+1). Les attentes de la clientèle s'expriment aujourd'hui en terme de qualité. Les mots clés en sont plaisir et santé. Les consommateurs souhaitent combiner les plaisirs de l'alimentation et le respect d'un équilibre nutritionnel. Au delà de la curiosité de découverte, ils seront infidèles à tout produit qui ne tiendra, pas ses promesses dans ce sens. Les fabricants sont conscients de cette évolution depuis plusieurs années. Ils ont donc: relevé le pari de produire industriellement des pâtisseries capables de soutenir la comparaison avec les pâtisseries artisanales ou faites à la maison. L'enrichissement de la composition, la modification des formes, l'introduction de nouveaux parfums, le perfectionnement des emballages ont ainsi nettement amélioré les produits existants. DU plus, de nouvelles techniques permettent d'allonger la durée de vie des gâteaux, en conservant leur moëlleux. Ceux-ci sont donc mieux adaptés aux goûts actuels des consommateurs. L'amélioration des produits traditionnels est cependant par définition limitée. L'autre solution qui s'impose pour répondre à de nouvelles aspirations est de créer des produits. Ainsi s'explique l'apparition de nouveaux gâteaux fourrés. Ceux-ci n'étant pas handicapés par le poids d'une tradition, se situent d'emblée en phase avec les attentes des consommateurs. Ils connaissent donc, dans le domaine des gâteaux familiaux un développement régulier et qui va se prolonger ( + 2 à 4% par an). La véritable nouveauté n'est pourtant pas là, mais dans le fait que cette consommation de pâtisseries familiales se voie actuellement dépassée par l'apparition de nouveaux comportements alimentaires.

2 - La montée du grignotage L'avènement de la pâtisserie individuelle est le phénomène le plus marquant dans la pâtisserie industrielle au cours des dernières années. Il s'agit principalement de pâtisserie emballée individuellement. Elle se développe dans les secteurs qui progressent (cakes, gâteaux fourrés) et évolue plus vite qu'eux. La mini pâtisserie y a ainsi conquis la moitié du marché en cinq ans et tout permet de penser que sa croissance va se prolonger. Le conditionnement individuel a plusieurs raisons de se développer. Il est adapté aux personnes seules et l'on sait qu'il y a actuellement un grand nombre de foyers ne comportant qu'une seule personne. C'est pourquoi le GIRA prévoit pour les prochaines années un accroissement des présentations individuelles dans l'alimentation. En attirant l'attention sur la solitude, le conditionnement individuel se trouve cependant entaché de connotation négative. En ce qui concerne la pâtisserie individuelle, cette cible ne constitue donc pas son principal terrain de développement. Ce sont les familles qui consomment des pâtisseries individuelles car celles-ci apportent à chacun une liberté par rapport à son entourage : liberté du choix personnel et liberté du moment de la consommation. La mini pâtisserie emballée individuellement entre dans la famille par les enfants, mais elle est consommée par tous. Elle offre en effet un service : elle est pratique, supprime le temps de préparation et évite le gâchis. Au delà de ces éléments, la pâtisserie individuelle répond à la principale évolution de la consommation alimentaire ; l'apparition puis le développement du GRIGNOTAGE. Dans une famille, les différents membres ne se retrouvent en effet plus comme avant systématiquement pour les repas. Cela diminue la fonction commensale du dessert et du goûter. Cette fonction est donc déplacée et la consommation d'aliments plaisirs est transférée vers d'autres moments. D'ores et déjà, la télévision est pour toute la famille la principale occasion de se rassembler et le grignotage qui l'accompagne représente un budget non négligeable. Plus largement, le grignotage constitue un univers de plaisirs nutritionnels et de gourmandise, ouvert aux adultes en dehors des repas. C'est un comportement de consommation impulsive. Il touche des personnes très différentes , en âge, en taille de la famille et en catégories sociales. Le grignotage correspond à un mode de vie et à une nouvelle aspiration dans l'organisation du temps. C'est une tendance lourde dans révolution des marchés alimentaires au cours des prochaines années. Grâce à ce développement le marché de !a pâtisserie emballée individuellement, qui a été lancé par les poids lourds de la profession, est actuellement totalement ouvert. D'autant plus que le grignotage dépasse la pâtisserie individuelle au sens strict.

Si on l'analyse en terme de fonction, le grignotage se définit dans un univers de consommation qui va du biscuit (nutritif) jusqu'à la barre chocolatée (gourmandise, coupe faim) en passant par la barre céréalière.

Le grignotage

Le grignotage inscrit la pâtisserie industrielle emballée individuellement dans un marché beaucoup plus vaste, en pleine expansion, où les frontières sont en cours de redéfinition. Offrant ainsi aux pâtisseries individuelles un champ de développement sans commune mesure avec le marché traditionnel de la pâtisserie. Ces perspectives sont difficiles à quantifier. Pour en avoir un ordre d'idée, sachons toutefois que les deux premiers segments de la biscuiterie, les gâteaux fourrés et les biscuits pâtissiers représentent à eux seuls en volume plus que la totalité de la pâtisserie industrielle.

Nutritif Santé

Gourmandise Coupe faim

Pâtisserie Industrielle Individuelle

Biscuit Barre céréalière

Barre chocolatée

IV - PARAMETRES DE POSITIONNEMENT Dans ce chapitre sont regroupés les éléments d'analyse du marché de la pâtisserie industrielle emballée individuellement qui doivent être pris en compte pour la définition et le lancement d'un produit nouveau. Seront successivement abordés : - le produit - la distribution - la communication et le packaging 1 - le produit L'étude des spécificités du comportement de grignotage fait ressortir les éléments suivants dans les attentes des consommateurs. Dans l'univers du grignotage, la principale propriété attendue des produits est leur polyvalence. Pour y satisfaire, les pâtisseries individuelles doivent être : - multicaractéristiques, car elles doivent pouvoir répondre à des comportements changeants et impulsifs, orientés vers la variété. - multicibles, pour pouvoir convenir à des cibles différentes, en particulier en terme d'âges : enfants / adultes et peut-être plus précisément enfants / parents. - multiusages, afin d'être adaptées à des situations de consommations variées : goûter, coupe faim, gourmandise, après repas, ou même récupération d'effort sportif. 2 - La distribution il n'y a ici aucun mystère ni aucune hésitation, la casi totalité de la pâtisserie industrielle est commercialisée par la grande distribution, comme le montre l'histogramme suivant. PATISSERIE INDUSTRIELLE : PARTS DE MARCHE PAR CIRCUITS DE DISTRIBUTION EN Année N

La part la plus importante va aux super et hypermarchés (50%) et (34%) suivis de loin par superettes et magasins traditionnels (respectivement 7% et 9%). La nature même de la pâtisserie industrielle, de sa gestion et de sa rotation la prédispose à une vente principalement effectuée par les grandes surfaces. Toute politique de promotion doit donc passer par une sensibilisation de ces distributeurs.

3 - Communication et packaging Le marché de la pâtisserie industrielle est très atomisé. D'après le syndicat professionnel, les six plus importantes entreprises réalisent 50% du chiffre d'affaires total, suivies par neuf autres sociétés qui réalisent ensemble 25%. Le dernier quart de l'activité est partagé entre les autres entreprises qui restent. Seuls les cinq ou six plus gros opérateurs disposent des moyens financiers leur permettant de mettre en place de véritables stratégies de marques. Le secteur est donc globalement sous marketé, sans image précise. Les deux leaders, Gringoire - Brossard et Vandamme qui investissent de façon systématique dans la télévision, disposent seuls d'une identité marquée, ils ont capitalisé tous les deux sur des personnages emblématiques ; Papy Brossard et Captain Choc, dont l'impact est grand. Les autres fabricants se tiennent à l'écart de la communication grand public et soignent la présentation de leurs produits. Seule exception, Mister Kipling, leader anglais de la pâtisserie industrielle, qui a choisi la France comme terrain d'essai pour son développement européen et joue la carte de l'affichage, avant de se tourner vers la télévision. L'identité des produits de pâtisserie industrielle est par conséquent relativement faible dans le public. Le packaging y revêt donc une très grande importance : - d'une part, indépendamment d'investissements conséquents dans d'autres médias, le packaging est le principal support du développement de l'identité de la marque auprès des consommateurs. - d'autre part, le comportement d'achat lié au grignotage est principalement impulsif et non prémédité. C'est la présence dans les linéaires et l'attirance de sa présentation qui vont déclencher l'acquisition de cette pâtisserie. La qualité du packaging est pour cette raison primordiale. En complément de la communication auprès des distributeurs, il permet à la pâtisserie individuelle d'atteindre son but "être là, être vue. être achetée". PATISSERIE INDUSTRIELLE : PARTS DE MARCHE