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68 Pistes de lecture COMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION Thèmes Vie/mort, exclusion, différence, famille recomposée, vengeance, conte. Résumé Lorsque Ameline était petite, son grand-père lui racontait souvent l’histoire du joueur de flûte. Lors du dixième anniversaire de la petite, son Popi décéda. En ce jour funeste, Ameline devint orpheline. Elle fut alors confiée à Monsieur et Madame Mitton, un couple vivant non loin de là qui n’avait jamais eu d’enfants. À peine arrivée dans le village, elle eut un sentiment étrange. Cette minuscule ville était peuplée de nombreux chats et elle fit rapidement la rencontre d’enfants étranges : Griselda, Marin et Prosper. Ils avaient je ne sais quoi d’ancien, comme s’ils venaient d’un autre temps. Monsieur et Madame Mitton, Fernand et Catherine pour les intimes, firent un accueil plus que chaleureux à Ameline. Après avoir englouti de délicieux mets, elle alla retrouver les enfants près du pont et en découvrit bien d’autres. Ils étaient une trentaine à s’y donner rendez-vous. Après cette drôle de journée, elle parla de ses nouveaux amis à sa famille d’adoption qui ne connaissait pas ces étranges enfants « toujours mouillés » qui jouaient près du pont plutôt que d’aller à l’école. Quand Monsieur et Madame Mitton voulurent rencontrer ces drôles d’enfants, ils ne se montrèrent pas. Le lendemain, alors qu’Ameline jouait avec les enfants, une petite mit la main sur un drôle d’objet qu’Ameline avait oublié dans son sac. La flûte de son Popi ! Ce drôle d’objet déclencha une drôle de réaction chez les enfants. Ils le reconnurent tout de suite car ils connaissaient son ancien propriétaire, le Popi d’Ameline. Comment était-ce possible ? Alors qu’Ameline s’essaya pour la première fois à la flûte, elle fut surprise de voir la réaction de ses nouveaux amis, qui emplis de la joie de la mélodie n’étaient plus froids, mouillés, plus morts du tout… Difficultés particulières de l’histoire Un conte dans le conte : Le joueur de flûte de Hamelin n’est pas désigné comme un conte à part, ni son auteur. Les personnages fantastiques d’« enfants mouillés ». Analyse des illustrations Le travail sur la couleur associée à la vie dans les illustrations : au début du livre, les couleurs sont plutôt éclatantes. Puis survient le décès du grand-père, et elles deviennent tristes et fades pour Ameline, joueuse de flûte Clémentine Beauvais, ill. Antoine Déprez Alice Jeunesse Par le comité CM2/6 e Aube (10) Retrouvez les lexiques de mots difficiles : rubrique L’accompagnement sur www.lesincos.com

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Pistes de lectureCOMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION

Thèmes Vie/mort, exclusion, différence, famille recomposée, vengeance, conte.

Résumé Lorsque Ameline était petite, son grand-père lui racontait souvent l’histoire du joueur de fl ûte. Lors du dixième anniversaire de la petite, son Popi décéda. En ce jour funeste, Ameline devint orpheline. Elle fut alors confi ée à Monsieur et Madame Mitton, un couple vivant non loin de là qui n’avait jamais eu d’enfants. À peine arrivée dans le village, elle eut un sentiment étrange. Cette minuscule ville était peuplée de nombreux chats et elle fi t rapidement la rencontre d’enfants étranges : Griselda, Marin et Prosper. Ils avaient je ne sais quoi d’ancien, comme s’ils venaient d’un autre temps. Monsieur et Madame Mitton, Fernand et Catherine pour les intimes, fi rent un accueil plus que chaleureux à Ameline. Après avoir englouti de délicieux mets, elle alla retrouver les enfants près du pont et en découvrit bien d’autres. Ils étaient une trentaine à s’y donner rendez-vous. Après cette drôle de journée, elle parla de ses nouveaux amis à sa famille d’adoption qui ne connaissait pas ces étranges enfants « toujours mouillés » qui jouaient près du pont plutôt que d’aller à l’école. Quand Monsieur et Madame Mitton voulurent rencontrer ces drôles d’enfants, ils ne se montrèrent pas. Le lendemain, alors qu’Ameline jouait avec les enfants, une petite mit la main sur un drôle d’objet qu’Ameline avait oublié dans son sac. La fl ûte de son Popi ! Ce drôle d’objet déclencha une drôle de réaction chez les enfants. Ils le reconnurent tout de suite car ils connaissaient son ancien propriétaire, le Popi d’Ameline. Comment était-ce possible ? Alors qu’Ameline s’essaya pour la première fois à la fl ûte, elle fut surprise de voir la réaction de ses nouveaux amis, qui emplis de la joie de la mélodie n’étaient plus froids, mouillés, plus morts du tout…

Diffi cultés particulières de l’histoire Un conte dans le conte : Le joueur de fl ûte de Hamelin n’est pas désigné comme un conte à part, ni son auteur. Les personnages fantastiques d’« enfants mouillés ».

Analyse des illustrations Le travail sur la couleur associée à la vie dans les illustrations : au début du livre, les couleurs sont plutôt éclatantes. Puis survient le décès du grand-père, et elles deviennent tristes et fades pour

Ameline, joueuse de fl ûteClémentine Beauvais,ill. Antoine DéprezAlice Jeunesse

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certains personnages. Les oiseaux deviennent corbeaux, le ciel s’obscurcit, le vent se lève. On pourrait y voir le paysage « état d’âme » d’Ameline. Les enfants mouillés, eux, appartiennent quasiment au monochrome sur l’échelle chromatique comme pour noter leur appartenance à une autre époque. Le couple Mitton est lui plein de couleurs : vêtements, couleur de peau, de cheveux… Ils sont plein d’amour et de vie ! Peu à peu, le monde d’Ameline reprend de la couleur malgré le décès de son grand-père. La fl ûte permet même de rendre la couleur aux enfants unicolores comme si par son action, elle leur avait rendu la vie.

EXPLOITATION

• Réécrire la fi n du livre : quel pourrait être le pouvoir de la fl ûte ?• Faire des hypothèses sur les enfants mouillés.• Travailler sur l’univers du conte, la légende allemande qui sert de support à l’histoire et à la transcription par les frères Grimm.• Imaginer une nouvelle illustration pour la couverture du livre (travail sur les couleurs).• Créer un fond sonore pour raconter cette histoire (musique, bruitages, cris…). • Rechercher : de quelle race sont les chats dessinés ?• Inventer les règles du « jeu du chat et du rat ».

MISE EN RÉSEAU LITTÉRAIRE & CULTURELLE

À lireHamelin, André Houot, Glénat, 2011.

Le Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants, Terry Pratchett, 2001. Le Joueur de fl ûte de Hamelin, Samivel, Flammarion, 1990.

Peter Pan, J. M. Barrie, 1911. Le joueur de fl ûte de Hamelin, les frères Grimm.

À écouterLe Joueur de pipeau, Hugues Aufray, 1998. Der Rattenfänger von Hameln,Victor Ernst Nessler, 1879.

À voir Peter Pan, Paul John Hogan, 2003. Le Joueur de fl ûte, Jacques Demy, 1972.

À consulterLe Joueur de fi fre, Édouard Manet, 1866.

Der Rattenfanger von Hameln, Oskar Herrfurth, 1862-1934

Récit de voyage d’Augustin von Moersperg, copie en aquarelle d’un vitrail de la Marktkirche Hamelin, 1592.

Ameline, joueuse de fl ûteClémentine Beauvais,ill. Antoine DéprezAlice Jeunesse

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Pistes de lectureCOMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION

Thèmes Amitié, relation entre espèces, la condition des animaux (protection, maltraitance, élevage de masse), fable, enquête policière.

RésuméL’histoire se passe dans un pays peuplé d’animaux qui marchent debout, parlent, empruntent des livres à la bibliothèque, ont des sentiments et vont chez leur coiffeur !Un matin, le hérisson Jefferson décide d’aller « se faire rafraîchir la houppette ». Au salon « Défi ni-Tif », le héros découvre le « blaireau » coiffeur Edgar mort assassiné. Accusé de ce meurtre qu’il n’a pas commis, il va, avec son joyeux copain « cochon », se lancer dans une enquête à risques pour retrouver les coupables. L’aventure les conduira à passer la frontière qui les sépare du pays des humains.

Diffi cultés particulières de l’histoire L’auteur aborde par ses personnages et leurs comportements la question des préjugés sociaux, des normes, des apparences et suscite tout au long du récit des interrogations, sources de débat pour les jeunes lecteurs et pour les adultes. Quelques exemples :• Le discours de plus en plus délirant de la chèvre Kristiansen, recueille par les médias (p. 46 ; p. 78 ; p. 146). • Le tueur en série du XIXe Alex Vrahil était un hérisson : « Et les gens sont comme ça. Ils vont dire que c’est dans la peau. » (p. 47). • Le regard porté par les hommes envers les femmes : « Ils reluquèrent sans gêne et lancèrent des tss, tss dans leur dos » (p. 53). • La condescendance ou la moquerie des humains envers les animaux :

> « C’est un blaireau et ils se ressemblent tous » (p. 99)> « Si j’avais vu cette tête-là je l’aurais pas oubliée » (p. 99) > « Un coussin pour arriver à la table ! » (p. 100)

EXPLOITATION

La galerie des animaux : dresser le portrait et traits de caractères de chaque personnage au fi l du texte

> Jefferson Bouchard de la Poterie, alias M. Bonnepatte.

JeffersonJean-Claude MourlevatGallimard Jeunesse

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> Deux humains chauffards ; Mackie et Fox, hommes de main de la société des abattoirs. > Gilbert, l’ami, cochon heureux « champion olympique de la bonne humeur », maladroit. > Carole, nièce d’Edgar, amoureuse cachée de Jefferson.> Edgar, le blaireau, le coiffeur assassiné, alias M. Charles.> Mme Kristiansen, la chèvre, accusatrice délirante, épouse du juge. > Les gendarmes, chiens danois. > Chelsea, la sœur de Jefferson.

Les personnages du bus Ballardeau (retrouver les noms au fi l du texte) : > Walter Schmitt, « gros sanglier rougeaud et hilare », plaisantin parfumé à l’eau de Cologne et son épouse.> Deux écureuils amoureux, M. et Mme Perlier, noces d’argent.> Un couple de moutons âgés, M. et Mme Frérot. > Deux renardes « papoteuses » et moqueuses.> Un couple de blaireaux portant le deuil, M. et Mme Hild (p. 145).> Une vache et deux vachettes. > Un gros chat angora, photographe à la japonaise, sourd, Émile (p. 188).> Une chèvre et son mari.> Une cane.> Une lapine dépressive, Simone, habituée des voyages. > Clarisse la poule (posa une trentaine de questions au musée de la chaussure). > Roxane, la guide, militante, son compagnon Hugo.

Relever les expressions et les éléments humoristiques« Ironie du sort, le mot Défi ni-Tif était brodé au-dessus de la tache de sang. Jamais le salon de coiffure n’avait aussi bien porté son nom » (p. 21). « Avoir juste à tourner le bouton de ton radiateur au lieu de faire du feu avec un silex » (p. 82). Gilbert : « ça lui donnait l’impression d’être intelligent » « en effet c’est une sacrée performance » (p. 93). « Plus aimable qu’un marchand d’aspirateurs » (p. 102). « Ressembler à une variété de fraise géante » (p. 111) ; Elephant Man (p. 112). « C’est la crise allergique qui stimule ton cerveau. C’est pas chauffagiste que tu dois viser, c’est avocat international » (p. 114). « Tu ajoutes leurs deux QI et tu arrives à celui d’une brosse à chaussures » (p. 142). « Je crois que tu n’as plus la lumière à tous les étages ; la nuit aux abattoirs t’a mélangé les neurones » (p. 175). « C’est pas tout à fait le GIGN ça ! » (p. 175).

JeffersonJean-Claude MourlevatGallimard Jeunesse

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Reconstituer les éléments et la chronologie de l’enquêteEn prenant appui sur la tirade de Gilbert (p. 113).

Débat réfl exion autour de la condition animale et des non humains en général à partir du récit de Gilbert (Dans l’enfer des abattoirs) p. 164 à 169. Utiliser également la réfl exion de Jefferson p. 148 sur les catégories d’êtres vivants : « Les humains, les animaux qui peuvent parler, les animaux de compagnie que les humains ont choisi mais qui n’ont pas la parole et la sous-catégorie des animaux d’élevage ». NB : On pourrait interroger la vue réduite du héros sur ce que sont les « êtres vivants ».

MISE EN RÉSEAU LITTÉRAIRE ET CULTURELLE

À lireMoi Baleine, Orianne Charpentier, ill. Olivier Desvaux, Gallimard Jeunesse, 2019. Charles Darwin, Dan Green, ill. Rachel Katstaller, Gallimard Jeunesse, 2019.

La révolte des animaux moches, Coline Pierré, Le Rouergue, 2018. Hercule, chat policier ; une rançon pour Bichon, Christian Grenier, Rageot, 2018. Les Animaux fantastiques ; vie et habitat, J.K. Rowling, ill. Olivia Lomenech Gill, Gallimard Jeunesse, 2018. Robêêrt, Jean Luc Fromental, ill. Thomas Baas, Hélium, 2017. L’éveil, t.1, Jean-Baptiste de Panafi eu, Gulf Stream, 2016. Pour que chantent les baleines, Jean-Marie Defossez, Rageot, 2015.

Black Beauty, Anna Sewell, ill. William Geldart Folio Junior, 2015.

La balade de Cornebique, Jean-Claude Mourlevat, ill. Clément Oubrerie, Gallimard Jeunesse, 2003.

SUR LA RELATION HOMME/ANIMAL

Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis, Luis Sepulveda, Métaillé, 2015.

SUR LES FABLES

Les fables de La Fontaine illustrées par Joan Sfar, ministère de l’Éducation nationale, 2018.

Les fables de La Fontaine illustrées par Gustave Doré, éditions Du Chêne, 2015.

Le roman de RenartÉtonnantes aventures de Renart et de son compère Ysengrin, recueil illustré par Jonathan Bousmar, Alzabane éditions : http://classes.bnf.fr/renart/arret/02.htm

À voirTous en scène, Hammer & Tongs, 2016. Fantastic Mr Fox, Wes Anderson, 2009.

JeffersonJean-Claude MourlevatGallimard Jeunesse

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Pistes de lectureCOMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION

Thèmes Souvenirs, Seconde Guerre mondiale, légende, Bête du Gévaudan.

Résumé Au musée, de nos jours, Jacques, un grand-père est stupéfait devant une vitrine. Il se souvient alors… Enfant en 1942, la menace de la Bête planait de nouveau sur son village du Gévaudan. Les Allemands arrivent dans le village, arrêtent l’instituteur et Moshe, un jeune juif caché par l’instituteur. Pour les libérer, Jacques et ses amis construisent une fausse Bête avec une vieille voiture. Les Allemands sont terrifi és. Profi tant de leur attention détournée, les prisonniers sont libérés. Mais les Allemands reprennent leurs esprits et leur barrent le passage. Des Allemands sont dévorés par la vraie Bête. L’instituteur et Moshe peuvent fuir. Jacques reste sans nouvelles de lui pendant des années puis ils se retrouvent. C’est d’ailleurs avec lui que Jacques, grand-père, visite le Musée. Ils se retrouvent tous les deux face à la Bête dans une vitrine, reconstitution d’un animal préhistorique.

Diffi cultés particulières de l’histoire • Va-et-vient entre le passé (dans le village) et le présent (dans le musée), le principe narratif est intéressant : Jacques, âgé, prétexte un souvenir, réactivé, pour se souvenir des faits et les raconter.• Monde préservé dans le village, loin du tumulte de la guerre dont on entend des rumeurs (le récit de Pierre, page 37-40, les allusions à la ville de Murat, page 41, à la Gestapo, page 71). Soudain, surgissent les Allemands et leur barbarie « la guerre avait fi ni par nous rattraper » et faisait « voler en éclats la petite bulle où nous nous croyions jusqu’alors protégés des misères du monde » (page 55). • Évolution des sentiments de Jacques : il a peur pour son ami puis est désespéré face à son arrestation. Il reprend espoir et, plein de courage, est à l’initiative de la construction de la Bête. Il éprouve de la colère face aux Allemands qui méprisent la culture « ces monstres pour qui les autres, l’humanité toute entière, n’étaient que des ombres dont ils pouvaient disposer à leur guise, qu’ils pouvaient écraser, broyer, détruire sans plus d’égard que pour des insectes, avec un plaisir pervers ou pire encore, une cruauté glacée et mathématiques » (page 116). • Le manque et la douleur ressentis lors du départ de Moshe : « quelqu’un d’essentiel manquait » (page 146) et l’émotion suscitée par leurs retrouvailles (pages 149-150 et 151-152).

Le retour de la bêteJean-Luc Marcastel, ill. Cécile et Lionel MartyGulf Stream

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• Animalité des hommes : parallèle entre la Bête et le Mal (les Allemands) : « Mais nous savons aussi, de tous les prédateurs, le plus à craindre n’est pas celui-là, qu’il se tient sur deux pattes et se cache dans des uniformes et des drapeaux pour commettre ses crimes – des crimes que la faim ne justifi e pas. Oui, nous savons que l’homme peut se révéler parfois pire que la Bête » (pages 157-158). • Champ lexical bestial et mécanique utlisé pour les Allemands : « les chars (…) monstres mécaniques » (page 38), « un grondement (…) mécanique, que je devinais menaçant » (page 51), « un autre prédateur, plus terrible qu’une bête légendaire, venait de s’inviter dans notre petit monde » (page 52), « comme une meute de loups en maraude » (page 56), « une étrange bête de métal noir, au museau curieusement semblable à celle d’un loup » (page 57), « une ombre prédatrice » (page 58), « la peur (…) de l’humain face au prédateur, au mal… au mal absolu », « le regard d’un fauve dressé dans un corps d’homme » (page 59), « on n’est que des gosses et eux c’est des loups » (page 72), « régularité presque mécanique » (page 96), « comme des oiseaux de papier foudroyés » (page 106), « Moi, un simple gamin défi ant une troupe entière de loups de guerre » (page 111) ; « un sourire froid… celui d’un reptile » (page 116), « cet ogre en uniforme gris et brassard rouge » (page 117), « De loup, il venait de passer au rôle d’agneau » (page 121), « une ombre monstrueuse » (page 131). Tout est résumé dans la phrase de Jacques : « Ce n’est pas de la Bête qu’il faut avoir peur mais des Allemands » (page 36) ou « si on parle de la Bête, c’est pour pas penser aux allemands » (page 42). • Ce même champ lexical est utilisé pour la « Bête » : « la Panhard, son mufl e grillagé fl anqué de gros phares qui lui faisaient comme deux énormes yeux jaunes » (page 78), « un terrible rugissement (…) poussé par un fauve énorme aux tripes d’acier » (page 100). • Atmosphère de peur mise en évidence dès le début : « quelques évènements étranges », « les disparitions et les événements bizarres se multipliaient » (page 10), « une foutraille de monstres » (page 25), « un rugissement s’est élevé » (page 28), « le froid, la neige, la forêt, la présence des bois tout proches me rendait nerveux » (page 33). • Le vocabulaire est assez poétique, avec des comparaisons ou métaphores, pas forcément faciles à comprendre pour les enfants : « du verre épais constellé de petites empreintes » (page 8), « un édredon de neige », « le blanc cotonneux » (page 11), « les ombres des arbres plumés » (page 12), « le panache de feu du renard » (page 19), « on aurait mouché la fl amme de l’espoir » (page 62), « ce qui avait allumé (…) une telle fl ambée de terreur » (page 118), « un monstre de cauchemar faisait bombance de nazis » page 126), « une écharpe de brume » (page 131), « spectre vaporeux avalé par le brouillard » (page 138), « cette nuit carnivore » (page 154).

Le retour de la bêteJean-Luc Marcastel, ill. Cécile et Lionel MartyGulf Stream

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• Univers de légendes : la Bête, le drac. • Patois utilisé par les enfants : « cantou » (page 9), « brelot », « cruque » (page 34), « caberlot » (page 43), « cantalouse » (page 47), « païs », « trouillassou » (page 80), « bestia » (page 97). • Beaucoup de récits rapportés : la Bête dans l’étable (pages 22-28), le récit de la drôle de guerre et des combats par Pierre (page 37-40). • La raison de la présence de Moshe dans le village (page 45-46).

EXPLOITATION

Rechercher • La bête du Gévaudan.• Les animaux imaginaires mythiques : le Yéti ou Nessie (des cryptides), le monstre du Loch Ness, le Kraken. • La Panhard. • La Seconde Guerre mondiale (généralité sur les combats). • La Seconde Guerre mondiale (le sort des Juifs). • La Seconde Guerre mondiale (la Résistance).

Débattre• Quelle est cette bête qui est venue à leur secours ? Est-ce la Bête préhistorique ?• Tous les Allemands sont-ils mauvais ? L’offi cier allemand les laisse partir le lendemain : « Je compris autre chose quand il nous libéra… C’est que, dans la guerre, comme partout, l’homme a toujours le choix entre le bien et le mal et qu’il n’y a pas de frontière ni d’uniforme pour l’un comme pour l’autre » (page 142).

Dessiner • D’après la description (page 83-89 et 100), dessiner la Bête réalisée par les enfants. • Réaliser en volume une Bête.• Dessiner la vraie Bête (page 118-119).

MISE EN RÉSEAU LITTÉRAIRE ET CULTURELLE

À lire La série L'Agence Pendergast, Christophe Lambert, Didier Jeunesse, 2019.

Jackaby, William Ritter, Bayard Jeunesse, 2018.

Judith et Bizarre, Benoît Richter, Nathan, 2018. Le Monde perdu, Conan Doyle, ldp Jeunesse, Paris, 2015.

Le retour de la bêteJean-Luc Marcastel, ill. Cécile et Lionel MartyGulf Stream

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SUR LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Dans la gueule du loup, Michael Morpurgo, ill. Barroux, Gallimard Jeunesse, 2018. Lise et les hirondelles, Sophie Adriansen, Nathan, 2018. La guerre de Catherine, Julia Billet, ill. Claire Fauvel, Rue de Sèvres, 2017. Un aigle dans la neige, Michael Morpurgo, ill. Michael Foreman, Gallimard Jeunesse, 2016. Max et les poissons, Sophie Adriansen, Nathan, 2015. Des étoiles dans le cœur, Agnès De Lestrade, Milan, 2008. La Seconde Guerre mondiale, Robert Giraud, Flammarion, 2008.

Les maquis du Périgord, 1944 ; le printemps de Thomas, Dany et Michel Fleury, Nathan, 2004. La Chanson de Hannah, Jean-Paul Nozière, Nathan, 1990.

À voirAu revoir les enfants, Louis Malle, 1987. Un sac de billes, Jacques Doillon, 1975.

Le vieil homme et l’enfant, Claude Berri, 1967. Le Dictateur, Charlie Chaplin, 1940.

Le retour de la bêteJean-Luc Marcastel, ill. Cécile et Lionel MartyGulf Stream

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Pistes de lectureCOMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION

Thèmes Quête, solidarité, amitié, rencontres.

Résumé Figgy n’a qu’un œil et vit au Ghana, élevée par sa grand-mère Ama. Figgy découvre que celle-ci est malade, elle décide donc de se rendre aux États-Unis avec sa chèvre, pour la sauver. En route, elle rencontre Julius vivant dans la rue pour fuir son père, violent. Il décide de la suivre. Tous deux traversent le pays, multipliant les rencontres, bonnes ou mauvaises en faisant des « petits boulots » pour survivre. En chemin, la chèvre meurt et Julius attrape la typhoïde. Refusant d’abandonner Figgy, Julius persiste et se retrouve à l’hôpital où Kofi , un gentil personnage rencontré la veille, les rejoint. Il prend en charge les soins de Julius et fait venir la grand-mère de Figgy pour qu’elle soigne son diabète.

Diffi cultés éventuelles de l’histoire • La vie de Figgy : elle est née de père inconnu, sa mère l’a confi ée en partant à sa grand-mère Ama qui l’élève. Elles vivent assez pauvrement dans un village du Ghana « pas d’eau courante, pas de frigo, pas de télévision (…) Mais on a toujours assez à manger » (page 18). Elle souhaiterait avoir les cheveux longs mais sa grand-mère lui coupe pour éviter les poux, il n’y a pas de traitement préventif ou alors cela coûte cher, or « Mieux vaut réserver son argent à l’essentiel. Manger, par exemple » (page 96). Elle côtoie des enfants qui ont l’habitude de travailler : « On est dans la même école, Jefferick et moi, mais il vient rarement en classe. Sa famille est très pauvre » (page 27). Cependant, elle est respectueuse et soucieuse d’être polie. Elle se rend compte que d’autres sont encore plus dans le besoin qu’elle, comme les orphelins : « Quand je voyais tous ces orphelins, je me rendais compte que j’avais eu une vie facile » (page 128). Elle travaille pour payer son voyage après avoir perdu l’argent donné par ses camarades. Elle se déplace en tro-tro (page 23), bus collectif, typique de l’Afrique. Dans son pays, les enfants ont des conditions de vie diffi ciles : « Les enfants ghanéens ne devraient pas errer sur les routes et travailler. Ils devraient être à l’école » (page 166). • La solidarité domine le roman : les amis de Figgy lui donnent des conseils pour aller aux États-Unis et épargnent l’argent de

Le grand voyage de FiggyTamsin JanuBayard Jeunesse

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leur déjeuner pour lui donner, Osegyefo, un de ses camarades, lui donne ses économies. Elle-même quitte son village pour aider sa grand-mère. Elle pense souscrire un prêt pour le voyage ou les soins : « Je pense que les habitants de mon village m’aideraient à rembourser le prêt » (pages 23-24). Au moment de son départ, elle achète deux oranges à Jefferick « ses sept frères et soeurs [sont] plus maigres les uns que les autres. J’ai envie de les aider autant que possible » (page 28). À peine rencontré, Julius l’installe dans sa cabane. Beaucoup d’autres les aident, comme le chauffeur de taxi, Ken le conducteur du camion qui les emmène à la ville suivante et leur donne son déjeuner et de l’argent, les orphelins qui leur donnent de la nourriture alors qu’ils souffrent eux-mêmes de la faim et Kofi . Figgy et Julius suggèrent aussi que les clients étrangers que Ken véhicule aident l’orphelinat.• Les sentiments de Figgy évoluent au fi l du récit, ils alternent entre espoir au moment de son départ, abattement, peur, tristesse au moment de la mort de sa chèvre ou quand Julius se retrouve à l’hôpital, honte quand ils prennent la nourriture des orphelins (« Je n’ai jamais eu aussi honte de ma vie », page 131), c’est pourquoi fi nalement ils la remettent en place, désespoir (« Comment allais-je sauver mamie-Ama alors que je n’avais même pas été capable de garder Kwamé en vie ? », page 148). Elle jette un regard naïf et bienveillant sur le monde.• Le roman tourne aussi autour de la relation entre Figgy, 8 ans et Julius, 9 ans qu’elle rencontre le jour de son départ dans le premier village traversé. Ils ne parlent pas vraiment le même dialecte et communiquent en anglais. Il l’impressionne car il semble en savoir beaucoup sur « ce vaste monde ». Il a quitté son père, très violent et s’est retrouvé dans un orphelinat qu’il a fi ni par quitter. Derrière son côté sûr de lui, il manque de confi ance en lui : « Je croyais qu’il n’y avait que mon père qui me trouvait nul. C’est pour ça qu’il me fouettait » (page 81). Il contracte la typhoïde car il a partagé le repas d’une dame malade, par empathie. Il révèle à la fi n à Figgy qu’il est amoureux d’elle : « Je crois que j’ai trouvé le grand amour de ma vie (…) toi » (page 162). • Ce roman est une quête initiatique présentant un échantillonnage d’êtres humains, certains sont des adjuvants (Ken, les orphelins, Kofi …) d’autres des opposants (la dame de la banque, les musiciens… (« Il existait des personnes vraiment méchantes », page 102). Les enfants fi nissent par rencontrer un homme « bien » qui se conduit en adulte et prend en charge les enfants sans les exploiter, par générosité : Kofi .

EXPLOITATION

Rechercher• Le Ghana : situer le pays dans le monde et en Afrique et suivre le parcours des enfants à travers une carte comportant les villes.

Le grand voyage de FiggyTamsin JanuBayard Jeunesse

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• Le sort des enfants dans le monde : conditions de vie, exploitation, travail, droits des enfants…

Débattre« C’est un peu compliqué quand des enfants de ton âge veulent porter le poids du monde sur leurs épaules et pensent pouvoir se débrouiller tout seuls » (page 188). Quels devraient être le rôle et la place des enfants ?

Atelier d’écriture• Quel personnage rencontré pendant le voyage préfères-tu ? Pourquoi ?• Aurais-tu pu faire comme Figgy et tout quitter pour sauver quelqu’un de ta famille ?

MISE EN RÉSEAU LITTÉRAIRE ET CULTURELLE

À lire

SUR L’AFRIQUE

Le garçon qui courait plus vite que ses rêves, Elizabeth Laird, Flammarion, 2016. La rivière à l’envers, Jean-Claude Mourlevat, PKJ, 2009.

SUR LES RELATIONS INTERGÉNÉRATIONNELLES (GRAND-MÈRE/ENFANT)

Louisiana, Kate DiCamillo, Didier Jeunesse, 2019.

Ma grand-mère en container, Thomas Scotto, éditions Thierry Magnier, 2019.

Mamie fait sa valise, Gwladys Constant, Le Rouergue, 2019.

Bouzouf tour ou la folle virée avec ma grand-mère complètement barrée, Cécile Chartre, Le Rouergue, 2018.

Le grand voyage de FiggyTamsin JanuBayard Jeunesse

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Pistes de lectureCOMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION

Thèmes Rapport aux animaux, militantisme/activisme, humanité/animalité.

Résumé Jeanne vit au milieu d’un zoo dont ses parents sont propriétaires. Elle a été élevée avec Mona, une jeune gorille de son âge qui a dû quitter la maison pour une cage en verre. La veille des vacances, le zoo est assiégé par une association « Free animals » au moment où Mona doit être envoyée au zoo de Milan. Son départ est différé. Jeanne, pour apaiser l’angoisse de ses parents et solutionner la situation, va voir les membres de l’association. En discutant avec eux, elle se retrouve partagée entre sa loyauté pour ses parents et le discours des activistes qui la fait réfl échir. Ils lui proposent de libérer Mona et de l’envoyer au Gabon dans son milieu naturel. Jeanne devient leur complice. Mais Mona prend peur et s’échappe. Elle est retrouvée au petit matin, blessée après une collision avec une voiture. En réalité, l’association ne comptait pas la libérer mais se faire de la publicité. Jeanne est blessée d’avoir été utilisée mais heureuse que Mona reste touchée et fi nalement par leurs arguments.

Diffi cultés éventuelles de l’histoire • L’affection de Jeanne pour Mona considérée comme sa « sœur de lait » (pages 8-13-15-71-106-110/111-152) et sa jalousie à l’égard de Lali « Elle avait Lali. Et moi, je n’avais plus personne » (page 13).

• Les raisons de la séparation Mona/Jeanne :

> Dénonciation> Force supérieure de Mona (105 kg) sur Jeanne (35 kg)> Les raisons du départ de Mona : les gorilles sont gérés au niveau international (studbook), on échange les gorilles pour éviter la consanguinité, elle rejoint le cousin de Lali en vu de leur reproduction.

• L’évolution des sentiments de Jeanne :

> Incompréhension face aux manifestants> Culpabilité car elle a confi é le départ de Mona à son amie Lydia, la sœur de Manu> Inquiétude face à la situation (pour les animaux) et pour ses parents> Joie de rester avec Mona mais joie ternie car elle réalise qu’elle va fi nir par partir

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Retrouvez les lexiques de mots diffi ciles : rubrique L’accompagnement sur www.lesincos.com

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> Résignation face au départ de Mona pour son bien et le bien de tous.> Prise de conscience de la cause animale : sensibilité aux idées développées de «Free Animals ».

• L’humour à expliquer :

> « Des protecteurs des animaux qui tapent sur des sardines, je trouve ça drôle » (page 45) : double sens du mot « sardine » à expliquer. > « Ça ne casse pas trois pattes à un perroquet » (page 89) : expression détournée. > « Un savon intégral, shampoing compris » (page 119). > « Ils parlent d’organiser une battue (…) un comble pour des militants antichasse » (page 122).

• Pourquoi Jeanne s’en prend-t-elle à sa poupée quand elle se sent coupable ?

La situation critique à l’intérieur du zoo :> Pas d’aide extérieure : personne ne rentre ni ne sort, donc le personnel ne peut plus venir.> La nourriture commence à manquer. > Les parents de Jeanne sont épuisés physiquement et nerveusement.> Ambiguïté et amertume du père qui ne fait confi ance à personne (y compris les forces de l’ordre).

• Le déchirement de Jeanne face au choix de libérer Mona : « Si je ne les préviens pas, je les trahis. Mais si je les préviens, je trahis mes parents » (page 95).

• La colère de Jeanne contre elle-même, elle considère que tout est de sa faute, elle culpabilise pour Mona : « Elle va avoir froid. Elle va avoir faim. Se sentir seule » (page 124).

EXPLOITATION

Rechercher • Le Gabon/L’Afrique équatoriale.

• Recherche sur les capacités des gorilles : https://www.maxisciences.com/gorille/les-gorilles-ont-leur-propre-langage-des-signes_art879.html

• Le gorille, une espèce menacée : https://www.wwf.fr/especes-prioritaires/gorilles

• Visionner Gorilles dans la Brume de Michael Apted (1988) pour voir les singes dans leur milieu naturel et le combat de Diane Fossey : https://janegoodall.fr/

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Débattre• Qu’est-ce qui différencie les animaux des humains ? Ils ne parlent pas car leurs cordes vocales ne le permettent pas mais ils peuvent signer et ils ont de l’humour (page 72 avec les papillons). Quelle est leur place ? « Ce n’était pas aimer les animaux sauvages, de les faire vivre avec les humains » (page 6).

• Quelle est notre relation vis-à-vis des animaux ? Pourquoi certains animaux vivent à la maison et sont considérés presque comme des enfants pour certains (chats, chiens), alors que d’autres sont enfermés et d’autres mangés ? Ainsi les vaches sont exploitées pour leur lait, leur reproduction est provoquée dans ce but et à leur naissance leur petit leur est enlevé pour être envoyé à l’abattoir. D’autres animaux servent pour le spectacle (corrida) ou dans des labos scientifi ques.

• Les zoos : pour ou contre ? Ne vaut-il pas mieux préserver leur habitat naturel ?

POUR CONTRE

> Dans leur milieu naturel, ces animaux sauvages sont menacés (le gorille est considéré comme de « la viande de brousse » : « Maintenir des gorilles en captivité est devenu indispensable »).

> La captivité a sauvé Mona, abandonnée par sa mère.

> Dans ce zoo, des animaux maltraités sont recueillis : « Qu’est-ce qui vous fait dire que les animaux souffrent dans les zoos. Au contraire, mon père recueille des animaux maltraités ».

> Les animaux ne sont plus en compétition, ils dépendent de l’homme : « Ils sont dénaturés ».

> Ils ne reçoivent pas l’éducation de leurs parents.

> On paie pour les voir, ils sont exploités « Les animaux ne sont ni à louer, ni à vendre » (page 68).

> Ils sont en prison, « exposés au bon plaisir des humains ».

> Ils n’ont rien à faire et s’ennuient « J’ai la sensation de ce que peut être une journée de gorille dans un zoo. L’ennui. Le manque de distraction. La solitude » (page 109).

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• L’activisme : pourquoi choisir l’activisme ? « Qu’est-ce qu’elle y gagne » se demande Jeanne (page 79) ; pour ou contre ?

POUR CONTRE

> C’est un moyen pour faire prendre conscience d’une cause, pour faire parler d’eux, « pour faire réagir l’opinion » (page 80).> Comment être effi cace autrement qu’en agissant (page 64) « Nous le faisons pour les animaux » (page 89). > Désobéir car la loi est injuste : « Nous sommes les forces du désordre (…) Dans le sens où on n’approuve pas l’ordre du moment » (page 64). > Les activistes vont nourrir les animaux affaiblis après avoir lu les carnets transmis par Jeanne.> Ils ont au moins réussi à convaincre une personne : Jeanne. « Ils ont introduit dans mon esprit un doute », « la place des animaux est-elle dans un zoo ? ».

> Précédemment, le blocus d’un cirque a conduit à la fuite d’un tigre qui a été abattu. Ils protègent les animaux mais par leur faute l’un d’entre eux est mort. Dans la même idée, par leur faute, Mona a été accidentée et cela aurait pu avoir une fi n plus tragique. > Les activistes font preuve de violence (contre le père de Jeanne).

Au fi nal, les activistes changent de stratégie, ils arrêtent les coups d’éclat qui les desservent et choisissent l’éducation.

• Pourquoi relâcher Mona (et Lali) ?

POUR CONTRE

> Elles seront mieux dans leur milieu naturel.« Elles seront tellement mieux que dans leur hangar au zoo » (page 98). « Les pieds des gorilles ne sont pas faits pour marcher sur le béton » (page 100). > Ses parents seront fi ers d’elle car elle a mis fi n au blocus et l’image du zoo sera améliorée et servira d’exemple pour d’autres.

> Jeanne ne la verra plus, elles seront à jamais séparées. > Elle a grandi en zoo et ne pourra pas se débrouiller dans la nature.

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• L’issue dramatique de l’action menée par l’association :

> Mona après son accident est « couverte de sang » (page 127). > L’association est poursuivie pour « mise en danger de la vie d’autrui », délit d’entrave, violation de propriété privée, atteinte à une espèce protégée, abus de faiblesse sur une mineure (page 133). > Jeanne a été manipulée, l’objectif de l’association n’était pas de sauver Mona mais de faire un coup d’éclat pour faire parler d’eux : ils se sont servis d’un animal pour plaider leur cause. > Mais au fi nal, Mona reste car elle boite suite à son accident. Jeanne est perdue : « Je ne sais plus qui est gentil. Qui est méchant » (page 149).

Atelier d’écriture :« Si j’étais un gorille, je voudrais vivre en Afrique équatoriale, pas dans un zoo. » (page 87) Et toi ?

MISE EN RÉSEAU LITTÉRAIRE & CULTURELLE

À lireDocteur Dolittle, Hugh Lotting, ill. Ole Könnecke, L’école des loisirs, 2019.

Les droits des animaux, ça me concerne, Florence Pinaud, Actes Sud junior, 2018. La série Totems, Florence Thinard, éditions Thierry Magnier, 2017. La loi du Phajaan, Jean-François Chabas, Didier Jeunesse, 2017.

Léonard & l’oiseau bleu, Philippe Limon, Magnard Jeunesse, 2017. Pax et le petit soldat, Sarah Pennypacker, ill. Jon Klassen, Gallimard Jeunesse, 2017. Sally Jones : La grande aventure, Jakob Wegelius, éditions Thierry Magnier, 2016. Enfant de la jungle, Michael Morpurgo, ill. Sarah Young, Gallimard Jeunesse, 2010.

La série Akimbo, Alexander McCall Smith, ill. Pete Bailey, Gallimard Jeunesse. L’œil du loup, Daniel Pennac, Nathan, 1984.

À voirNotre planète, Alastair Fothergille série, 2019 (disponible sur Netfl ix).

Le projet Nim, James Marsh, 2012.

Deux frères, Jean-Jacques Annaud, 2004.

À écouterLa Corrida, Francis Cabrel, 1994.

À découvrirGrande galerie de l’Évolution (Paris 5e).

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Pistes de lectureCOMPRÉHENSION/INTERPRÉTATION

Thèmes Relations intergénérationnelles, famille, séparation, découverte de mondes sociaux différents, pauvreté. Un extrait du site de l’autrice : « J’espère avec force que nombre de discussions pourront avoir lieu grâce à ce récit de vie pauvre qu’est « Vue sur mer ». Et si je prends soin d’inscrire le mot « pauvre » en italique, c’est qu’une vie n’est vraiment pauvre qu’au regard norma-lisateur de la société, des autres. L’enfant qui la vit subit davantage le regard d’autrui que les manques dus à la pauvreté. Et il y a cette grande et belle question jamais soulevée.Avec la pauvreté, va toute une culture de la débrouille, le sens de l’opportunité, une grande liberté de temps, de parole, de pensée non étudiée, libre, originale, surréaliste parfois. Qu’il ne faudrait pas anéantir par une normalisation forcée, dès la maternelle obligatoire.Ce sera mission diffi cile, tant la société marche comme ça, à essayer de mettre tout le monde dans le rang et à niveau parce que ce sera plus juste. Mais il ne faudrait pas qu’en voulant donner les mêmes chances à chacun, on forme des « tous pareils ». Car on a besoin, pour améliorer le monde, de gens qui pensent et agissent différem-ment… Et puis, je pense aussi que les enfants pauvres sont, comme tous les enfants, très fi dèles à leur tribu familiale, à ses rites, ses valeurs, son langage. Par l’école, ils apprennent d’autres rites, d’autres valeurs, un autre langage. On leur donne à voir un autre monde possible. Mais il faut leur dire qu’aborder ce nouveau monde, ils peuvent, ils doivent le faire sans renier l’ancien. Non seulement les deux mondes peuvent cohabiter, mais c’est ainsi qu’ils s’enrichissent mutuellement. De cela, primordial, je n’ai pas entendu parler. »

RésuméRomuald, habite avec sa mère et son jeune frère dans un quar-tier de Valence… Le Secours Populaire lui propose un séjour dans une famille sur la Côte d’Azur. La proposition lui plaît mais sa mère est réticente. Accompagné de Gabriel-du-secours, il ar-rive chez Papy Guy et Mamie Juliette, un couple très gentil, dis-ponible, qui lui donne un espace de liberté. Découverte, plaisir, humour, tranquillité apaisent le jeune ado dans cette expérience formatrice.

Diffi cultés éventuelles de l’histoire • Un beau récit intimiste : les sentiments et les hésitations des différents protagonistes sont bien présentés, clairs et facilement exploitables.• Romuald est un personnage attachant, vivant. Il découvre un tout autre univers, d’autres paysages, et surtout d’autres rapports humains. Son ressenti est très bien décrit. L’ambivalence de ses émotions, de ses sentiments vis-à-vis de sa mère, de son frère et de sa famille d’accueil ; le changement de son point de vue aussi est bien amené, délicatement.

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• Les paysages du littoral, les odeurs marines, sont fi nement décrits.• Roman sur la rencontre entre deux univers : celui de la banlieue et celui de la station balnéaire. Les différences de classes sociales sont peu abordées en littérature jeunesse et l’autrice réussit à le mettre en scène de manière sensible et délicate. Cela permet de parler des enfants qui rencontrent des diffi cultés sociales et des associations qui peuvent les aider comme le Secours Populaire. • Romuald découvre un monde dont il ignore les codes :

> p. 4 « Tout le monde s’est esclaffé. L’enfant ne voyait pas pourquoi. Pourquoi le « et demi » était si drôle que ça. Mais les gens d’ici s’amusaient souvent de choses qu’il ne comprenait pas. Alors il a laissé tomber. »> p. 5 régime alimentaire et régime politique ; incompréhension. « Du coup le jeune garçon ne comprend plus rien et décroche ». > Jeux de mots. p. 28 « Gare d’Avous » « hôtel Ephone » et retour sur la page 15. > Comparaison des deux univers à partir des descriptions de la chambre p. 30, l’armoire et le placard (p. 35.36) ; le réveil (p. 46, 47), les bruits de la maison et des odeurs (p. 48, 49). > Le monde de Paris par Juliette.

• L’évolution des personnages. En quoi Romuald a changé après ce voyage ?

> De nouvelles connaissances (au niveau du langage, des relations humaines et sociales, géographiques, culturelles).> De nouvelles émotions (lien avec sa famille, ambivalence des sentiments p. 32 et la maman « autorise » en lui disant « profi te » p. 34) ne pas trop en dire pour ne pas attrister les siens, diffi culté de partager, amitié avec Juliette. > Attitudes (il se questionne sur l’actualité : exemple les migrants p. 40) ; la liberté et la responsabilité (rôle des adultes), la confi ance.

• Comment traiter le « vol » de Romuald ? Les grands-parents ont compris l’erreur de l’enfant et lui permettent de se sortir de cette situation.

EXPLOITATION

Travaux de lecture et d’écriture • Décrire ce que tu vois de la fenêtre de ta chambre.• Lister les nombreuses découvertes de Romuald : un mot de vocabulaire devient réel (la brise, page 27) ; la réalité peut sembler tout à fait incroyable « se pincer pour y croire » page 31. • Lister les images, métaphores et jeux de mots : recherche de mots comme abricotier et « abri côtier », Garde à vous et « Gare d’Avous », au téléphone et « Hotel Ephone » (exemple : révérence devient « Rêve errance »). • Réécriture du chapitre 1 à la première personne du singulier « je ».

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• Imaginer les messages que pourraient s’écrire les frères… (fi n du chapitre 1, ou au fi l de la lecture, pour amener les élèves à se mettre « à la place de » et saisir l’évolution du personnage et de ses émotions). • Imaginer les lettres ou les mots que pourraient se dire Jeannette et Romuald.• Imaginer la correspondance après ce séjour avec Papy Guy et Mamie Juliette. • Relever et comprendre les expressions du quotidien (d’où viennent-elles ? Utilisation du site Expressio.fr).

> Moins on en sait mieux on se porte (pas d’origine ; populaire). > Ça l’a pris comme vache qui pisse p. 9 (il pleut comme…)> Vache espagnole p. 11 (parler français comme…)> J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. > Ça en valait la peine p. 25 – les peines. > Une poule n’y retrouverait jamais ses poussins p. 36. > En avril ne pas se découvrir d’un fi l p. 38. > La peau des fesses et les yeux de la tête p. 47. > Mettre le feu aux poudres p. 90. > La parole est d’argent mais le silence est d’or p. 101.

Ateliers graphiques• Travail sur les paysages : mer, montagne et ville ; 1er plan, 2nd plan en s’inspirant de la couverture et en complétant des éléments dans le texte… ; dessins : banlieue et station balnéaire.

• Travail sur la couleur et la lumière particulière de la mer : la couleur bleu (du ciel et de la mer) : camaïeu, recherche du bleu azur décrit par le narrateur ; représenter la mer : calme, agitée, la tempête… Varier les techniques :

> Par peinture et objets divers (brosses à dents, éponges métalliques, pailles, bouchons, fourchettes et couteaux, râpe).> À l’aquarelle. > Par le graphisme (mer calme ; trait continu motif vague pour mer agitée… et une seule grosse vague pour tempête… Proposez aux élèves de faire un répertoire graphique). > Par papiers déchirés, collés.

• Travail autour des lieux de vie :

> Œuvre collective : les fonds marins. Sur une ligne d’horizon dessiner le rafi ot de Papy Guy (chapitre 5). Dessous peindre les fonds marins (grande profondeur donc 2 ou 3 feuilles 50x65 ou Canson 25x32 au minimum par élève). Dégradé de bleus de plus en plus sombres. Dessiner et colorier avec des couleurs vives les habitants des fonds marins et leurs décors (algues, anémones, rochers, coquillages, poissons, poulpes, calamars, oursins et crustacés, etc.), découper et coller.

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> Dessiner la maison de Papy Guy et Mamie Juliette (ou la chambre occupée par Romuald) descriptions pages 27/30. > Réaliser une boîte décor d’une pièce de l’appartement de Romuald : réaliser la maquette de la chambre de Rom dans sa famille d’accueil avec l’armoire…> Dessin technique : imaginer le plan de l’appartement de Romuald et sa mère/le plan de la maison. > Les façades : après études de façades d’immeubles de Valence et maisons. Réaliser les façades des habitations. > De ma fenêtre : imaginer ce que Romuald voit derrière les barreaux de la fenêtre de sa chambre

Rechercher • Exposé sur les paysages : la ville ou banlieue et littoraux. • Exposé sur les pays qui bordent la Méditerranée (Espagne, Italie, Grèce, Sicile). • Les peintres et la mer. • Les associations qui aident les personnes qui ont des diffi cultés sociales (le Secours Populaire, Emmaüs, la Croix-Rouge, associations locales).

Débattre• Les émotions. Qu’est-ce que c’est ? À quoi elles servent ? Et si elles n’existaient pas ?• Les mensonges. Pourquoi ? Quand ? Sont-ils toujours à éviter ?

MISE EN RÉSEAU LITTÉRAIRE & CULTURELLE

À lireC’est bien !, Philippe Delerm, Milan Poche, 2017.

Décrocher les étoiles et expressions sur la vie, Serge Bloch, Circonfl exe, 2017.

Y a pas de héros dans ma famille !, Jo Witek, Actes Sud junior, 2017. Crin-Blanc, René Guillot, Le Livre de poche, 2015. Mes parents sont marteaux !, Philippe Besnier, Lynda Corazza, Le Rouergue, 2009.

SUR LA RELATION INTERGÉNÉRATIONNELLETranquille comme Baptiste, Yaël Hassan, Syros, 2018. De longues nuits d’été, Aharon Appelfeld, L’école des loisirs, 2017.

Le goût sucré de la peur, Alexandre Chardin, Magnard Jeunesse, 2016.

Joyeuses Pâques et bon Noël, Hubert Ben Kemoun, Thierry Magnier, 2016. Cascades et gaufres à gogo, Maria Parr, Thierry Magnier, 2009.

Momo, petit prince des Bleuets, Yaël Hassan, Syros, 2003.

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À écouterFunambule, Grand Corps malade, 2013.

À voirCrin-blanc, Albert Lamorisse, 1953. IKB 3, Monochrome Bleu, 1960 (œuvre plastique), Yves Klein.

À découvrir Les peintres et la mer : Nicolas de Staël, Picasso, Signac.

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