Pierre Lemaitre Au revoir là-haut - Furet du Nord
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Présentation, notes, questions et après-texte établis par
Stéphane Maltèreprofesseur de Lettres
Pierre Lemaitre
Au revoir là-haut
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PrésentationPierre Lemaitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Genèse du roman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Réception critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Prix Goncourt 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
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Texte intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
Après-texte
Pour comprendreÉtape 1 « Enterré vivant, le petit Albert » . . . . . . . . . . . . . . . . . 506 questions Lire – Écrire – Chercher – Oral à savoir Le texte narratif : narrateur
et point de vue Étape 2 « C’est décourageant, quand on y pense,
de s’être battu pour un résultat pareil » . . . . . . . . . 508 questions Lire – Écrire – Chercher – Oral à savoir Le texte narratif : chronologie et rythmeÉtape 3 « Pour le commerce, la guerre présente beaucoup
d’avantages, même après » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 510 questions Lire – Écrire – Chercher – Oral à savoir Le personnage de roman
Sommaire
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Étape 4 « Toutes les guerres se ressemblent, tous les monuments aussi » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512
questions Lire – Écrire – Chercher – Oral à savoir Genres et registres du romanÉtape 5 Au revoir là-haut : du livre au film . . . . . . . . . . . . . . . 514 questions Lire et voir – Écrire – Chercher – Oral à savoir Le vocabulaire de l’analyse filmiqueÉtape 6 Lecture d’images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 516 questions Lire l’image – Écrire – Chercher – Oral à savoir L’analyse de l’image fixe
Groupement de textesL’après Grande Guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 518
Interview exclusive de Pierre Lemaitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 526
Information/documentation Bibliographie, filmographie, médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 538
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PIERRE LEMAITRE
Né en 1951, Pierre Lemaitre passe son enfance dans la région parisienne, en Seine-Saint-Denis . Après des études de psycho-logie, il devient formateur en communication et culture géné-rale auprès d’adultes et conduit un enseignement de littérature française et américaine, au profit notamment des bibliothécaires . Son premier roman, Travail soigné, paraît en 2006 . Ce polar, qui obtient le prix du Premier roman du festival de Cognac, est le pre-mier d’une série de quatre récits autour du personnage de Camille Verhoeven . Les autres volumes de la série, Alex (2011), Sacrifices (2012) et Rosy & John (2014), confirment l’inscription de l’écri-ture de Pierre Lemaitre dans la littérature de genre . En 2010, après avoir collaboré comme scénariste à des séries policières pour la télévision, il publie Cadres noirs, premier de ses romans noirs et, de 2011 à 2013, il fait partie des administrateurs de la Société des gens de lettres .
L’année 2013 marque un tournant dans sa carrière, avec la parution d’Au revoir là-haut qui obtient la même année le prix Goncourt et se vend à près de 500 000 exemplaires en six mois . Trois ans plus tard sort Trois jours et une vie, un autre roman noir puis, en 2017, l’adaptation de son best-seller par Albert Dupontel . Plusieurs prix récompenseront la version cinématographique d’Au revoir là-haut, parmi lesquels cinq Césars dont celui de la meil-leure adaptation qui revient au réalisateur et à Pierre Lemaitre lui-même . En 2016 et 2017, il devient occasionnellement chroni-queur au Magazine littéraire . Il a alors déjà fait paraître Au revoir
Présentation
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5Présentation
là-haut, le premier volume de sa trilogie nommée « Les Enfants du désastre » qui comprend également Couleurs de l’incendie (2018) et Miroir de nos peines (2020) .
GENÈSE DU ROMAN1
À dix-sept ans, Pierre Lemaitre découvre, en même temps que d’autres récits sur la Première Guerre mondiale, le roman de Roland Dorgelès, Les Croix de bois2 . Aussitôt, il s’identifie aux personnages et se fait la secrète promesse que, si jamais il doit un jour écrire un livre, ce sera pour rendre hommage aux héros de la « der des ders » .
Le temps passe et, si la littérature est omniprésente chez Pierre Lemaitre, l’écriture se fait attendre . Ce n’est que deux ans après la publication de son premier roman, en 2008, qu’il commence la rédaction d’Au revoir là-haut . Quelques mois plus tôt, en passant devant un monument aux morts un matin de célébration de l’Ar-mistice, il a pu constater, face au peu de personnes rassemblées pour l’hommage, que les héros d’hier étaient tristement et injustement délaissés . Répondant à la promesse qu’il s’était faite quand il était un jeune homme, il décide de placer l’action de son prochain roman au cœur de cette guerre meurtrière où pourtant aucun de ses ancêtres n’a laissé la vie . Le projet mûrit lentement et Pierre Lemaitre se consacre aux autres romans de sa « Trilogie Verhoeven » .
1. Voir aussi l’interview exclusive de Pierre Lemaitre, p. 526.2. « Classiques & Contemporains » n° ??.
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Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps . De la guerre, justement . Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepticisme1 les rumeurs annonçant un armistice . Il ne leur prêta pas plus de crédit qu’à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu’elles s’écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français . En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande .
Il s’en rendait bien compte, son refus de croire à l’approche d’un armistice tenait surtout de la magie : plus on espère la paix, moins on donne de crédit aux nouvelles qui l’annoncent, manière de conjurer le mauvais sort . Sauf que, jour après jour, ces informations arrivèrent par vagues de plus en plus serrées et que, de partout, on se mit à répéter que la guerre allait vraiment prendre fin . On lut même des discours, c’était à peine croyable, sur la nécessité de démobiliser les soldats les plus vieux qui se traînaient sur le front depuis des années . Quand l’ar-mistice devint enfin une perspective raisonnable, l’espoir d’en sortir vivant commença à tarauder2 les plus pessimistes . En conséquence de quoi, question offensive, plus personne ne fut très chaud . On disait que la 163e DI3 allait tenter de passer en force de l’autre côté de la Meuse . Quelques-uns parlaient encore d’en découdre avec l’ennemi, mais globalement, vu d’en bas, du côté d’Albert et de ses camarades, depuis la victoire des Alliés dans les Flandres, la libération de Lille, la déroute autrichienne et la capitulation des Turcs, on se sentait beaucoup moins frénétique que les officiers . La réussite de l’offensive
1. Doute, méfiance.2. Tourmenter, obséder.3. 163e division d’infanterie, composée de soldats à pied.
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italienne, les Anglais à Tournai, les Américains à Châtillon… on voyait qu’on tenait le bon bout . Le gros de l’unité se mit à jouer la montre et on discerna une ligne de partage très nette entre ceux qui, comme Albert, auraient volontiers attendu la fin de la guerre, assis là tran-quillement avec le barda1, à fumer et à écrire des lettres, et ceux qui grillaient de profiter des derniers jours pour s’étriper encore un peu avec les Boches .
Cette ligne de démarcation correspondait exactement à celle qui séparait les officiers de tous les autres hommes . Rien de nouveau, se disait Albert . Les chefs veulent gagner le plus de terrain possible, his-toire de se présenter en position de force à la table des négociations . Pour un peu, ils vous soutiendraient que conquérir trente mètres peut réellement changer l’issue du conflit et que mourir aujourd’hui est encore plus utile que mourir la veille .
C’est à cette catégorie qu’appartenait le lieutenant d’Aulnay-Pra-delle . Tout le monde, en parlant de lui, laissait tomber le prénom, la particule, le « Aulnay », le tiret et disait simplement « Pradelle », on savait que ça le foutait en pétard . On jouait sur du velours parce qu’il mettait un point d’honneur à ne jamais le montrer . Réflexe de classe . Albert ne l’aimait pas . Peut-être parce qu’il était beau . Un type grand, mince, élégant, avec beaucoup de cheveux ondulés d’un brun profond, un nez droit, des lèvres fines admirablement dessinées . Et des yeux d’un bleu foncé . Pour Albert, une vraie gueule d’em-peigne2 . Avec ça, l’air toujours en colère . Un gars du genre impatient, qui n’avait pas de vitesse de croisière : il accélérait ou il freinait ; entre les deux, rien . Il avançait avec une épaule en avant comme s’il voulait pousser les meubles, il arrivait sur vous à toute vitesse et il s’asseyait brusquement, c’était son rythme ordinaire . C’était même curieux, ce mélange : avec son allure aristocratique, il semblait à la fois terrible-
1. Équipement du soldat.2. Un visage antipathique, désagréable, l’empeigne étant la partie en cuir du dessus de la chaussure.
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ment civilisé et foncièrement1 brutal . Un peu à l’image de cette guerre . C’est peut-être pour cela qu’il s’y trouvait aussi bien . Avec ça, une de ces carrures, l’aviron, sans doute, le tennis .
Ce qu’Albert n’aimait pas non plus, c’étaient ses poils . Des poils noirs, partout, jusque sur les phalanges, avec des touffes qui sortaient du col juste en dessous de la pomme d’Adam . En temps de paix, il devait sûrement se raser plusieurs fois par jour pour ne pas avoir l’air louche . Il y avait certainement des femmes à qui ça faisait de l’effet, tous ces poils, ce côté mâle, farouche2, viril, vaguement espagnol . Rien que Cécile… Enfin, même sans parler de Cécile, Albert ne pouvait pas le blairer, le lieutenant Pradelle . Et surtout, il s’en méfiait . Parce qu’il aimait charger . Monter à l’assaut, attaquer, conquérir lui plaisaient vraiment .
Depuis quelque temps, justement, il était encore moins fringant3 qu’à l’accoutumée . Visiblement, la perspective d’un armistice lui met-tait le moral à zéro, le coupait dans son élan patriotique . L’idée de la fin de la guerre, le lieutenant Pradelle, ça le tuait .
Il montrait des impatiences inquiétantes . Le manque d’entrain de la troupe l’embêtait beaucoup . Quand il arpentait les boyaux4 et s’adres-sait aux hommes, il avait beau mettre dans ses propos tout l’enthou-siasme dont il était capable, évoquer l’écrasement de l’ennemi auquel une dernière giclée donnerait le coup de grâce, il n’obtenait guère que des bougonnements assez flous, les types opinaient prudemment du bonnet en piquant du nez sur leurs godillots5 . Ce n’était pas seulement la crainte de mourir, c’était l’idée de mourir maintenant . Mourir le dernier, se disait Albert, c’est comme mourir le premier, rien de plus con .
1. Profondément.2. Sauvage.3. Vif.4. Parcourait les tranchées.5. Grosses chaussures.
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Or c’est exactement ce qui allait se passer .Alors que jusqu’ici, dans l’attente de l’armistice, on vivait des jours
assez tranquilles, brusquement tout s’était emballé . Un ordre était tombé d’en haut, exigeant qu’on aille surveiller de plus près ce que fai-saient les Boches . Il n’était pourtant pas nécessaire d’être général pour se rendre compte qu’ils faisaient comme les Français, qu’ils attendaient la fin . Ça n’empêche, il fallait y aller voir . À partir de là, plus personne ne parvint à reconstituer exactement l’enchaînement des événements .
Pour remplir cette mission de reconnaissance, le lieutenant Pradelle choisit Louis Thérieux et Gaston Grisonnier, difficile de dire pourquoi, un jeune et un vieux, peut-être l’alliance de la vigueur et de l’expé-rience . En tout cas, des qualités inutiles parce que tous deux survé-curent moins d’une demi-heure à leur désignation . Normalement, ils n’avaient pas à s’avancer très loin . Ils devaient longer une ligne nord-est, sur quoi, deux cents mètres, donner quelques coups de cisaille, ramper ensuite jusqu’à la seconde rangée de barbelés, jeter un œil et s’en revenir en disant que tout allait bien, vu qu’on était cer-tain qu’il n’y avait rien à voir . Les deux soldats n’étaient d’ailleurs pas inquiets d’approcher ainsi de l’ennemi . Vu le statu quo1 des derniers jours, même s’ils les apercevaient, les Boches les laisseraient regarder et s’en retourner, ça serait comme une sorte de distraction . Sauf qu’au moment où ils avançaient, courbés le plus bas possible, les deux obser-vateurs se firent tirer comme des lapins . Il y eut le bruit des balles, trois, puis un grand silence ; pour l’ennemi, l’affaire était réglée . On essaya aussitôt de les voir, mais comme ils étaient partis côté nord, on ne repérait pas l’endroit où ils étaient tombés .
Autour d’Albert, tout le monde en eut le souffle coupé . Puis il y eut des cris . Salauds . Les Boches sont bien toujours pareils, quelle sale engeance2 ! Des barbares, etc . En plus, un jeune et un vieux ! Ça ne
1. État d’une situation qui ne change pas.2. Race, espèce.
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Après-texte
POUR COMPRENDREÉtapes 1 à 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 506Questions sur l’œuvre et notions à connaître
GROUPEMENT DE TEXTESL’après Grande Guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 518
INTERVIEW EXCLUSIVEPierre Lemaitre répond à nos questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .526
INFORMATION/DOCUMENTATION Bibliographie, filmographie, médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 538
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Lire1 De quelle manière le chapitre 1 peut-il justifier le titre du roman, Au revoir là-haut ? La citation, page 12, propose une autre explica-tion. Laquelle ?
2 L. 1-33 : dans quel état d’esprit se trouve Albert au début du roman ? Qu’est-ce qui l’explique ?
3 Montrez que le narrateur se limite aux pensées, souvenirs, émotions, sensations et perceptions d’Albert.
4 Dans l’ensemble du chapitre, rele-vez des interventions du narrateur s’adressant directement au lecteur. Quel est l’effet produit ?
5 L. 83, l. 234, l. 401-402, l. 417, l. 481 : quel est le point commun entre toutes ces lignes ? Comment appelle-t-on ce procédé narratif ?
6 P. 21-22 : relevez quelques propos de l’arrière au sujet de la guerre. Rapprochez-les des premières lignes du chapitre.
7 L. 302 : « Tout s’éclaire d’un coup, toute l’histoire. » Explicitez ce qu’Albert vient de découvrir.
8 L. 380 : pourquoi dit-on qu’« Albert a un esprit assez romanesque » ? Trouvez deux exemples pour justifier votre réponse.
9 L. 389-396 : à quoi ressemble le « décor » de la guerre ? Trouvez,
dans l’ensemble du chapitre, d’autres évocations des lieux.
10 L. 492-624 : analysez, en préle-vant des exemples, le point de vue interne dans ce passage.
Étude de la langue
11 P. 22-30 : relevez plusieurs exemples de métaphores et de com-paraisons. Expliquez-les.
12 L. 1-33 et l. 240-247 : quels temps dominent dans ces deux pas-sages ? Indiquez leur valeur.
ÉcrireÉcrit d’appropriation
13 P. 15, l. 28-33 : écrivez une lettre d’Albert à un destinataire de votre choix dans laquelle il rendra compte de l’ambiance de ces semaines d’at-tente de la fin de la guerre et des sentiments contradictoires qui l’ani-ment, lui et ses compagnons d’armes. Utilisez l’abécédaire constitué à la question 15.
Carnet de lecture
14 À partir des portraits de Pradelle (l. 41-68) et de Maillard (l. 148-182), constituez les fiches d’identité des personnages (traits physiques, carac-tère, signes particuliers, etc.) que vous compléterez au fil des chapitres.
« ENTERRÉ VIVANT, LE PETIT ALBERT »
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LE TEXTE NARRATIF : NARRATEUR ET POINT DE VUE
• Dans un récit, on distingue généralement l’auteur du texte et le narrateur de l’histoire (on parle également de diégèse). C’est par ce dernier que le lecteur accède aux informations liées aux actions, aux
décors, aux pensées et émotions des personnages.Le narrateur peut être un personnage de l’histoire qu’il raconte (narrateur intradiégétique) ou ne pas en faire partie (narrateur extradiégétique). Dans Au revoir là-haut, le narrateur est en dehors de l’histoire, il n’appar-tient pas aux personnages mais intervient pour commenter ou expliquer sa manière de conduire le récit, comme le ferait l’auteur (ex. : « Je vous l’ai dit, ça n’est pas un rapide, Albert », p. 24, l. 305-306).• Le récit est mené selon un point de vue (ou focalisation), c’est-à-dire une manière de voir l’action, plus ou moins limitée :– le point de vue externe (focalisation externe) : le narrateur se contente d’enregistrer et de consigner les faits et les dialogues, sans possibilité d’ana-lyser les sentiments ou les pensées des personnages (il en sait moins qu’eux) ;– le point de vue interne (focalisation interne) : le narrateur narre l’action à travers les perceptions, les pensées, les émotions, les sensations d’un personnage ; on reconnaît facilement ce point de vue à l’utilisation du pronom « je », mais il est possible de trouver ce point de vue avec le pronom « il » ;– le point de vue omniscient (focalisation zéro) : le narrateur sait tout, il a accès aux pensées, émotions, perceptions, passées, présentes et futures de tous les personnages. Il en sait plus qu’eux et domine tous les faits du récit.
À SA
VOIR
Chercher15 Constituez un abécédaire à partir des mots du chapitre 1 évoquant la Première Guerre mondiale.
16 L. 483 et 487 : trouvez deux images qui expliquent les références au Tintoret et à saint Sébastien dans le portrait que le narrateur fait d’Albert Maillard.
Oral17 P. 35, l. 624 : un écrivain a-t-il le droit de faire mourir un personnage auquel le lecteur a pu s’attacher ? Débattez.
18 Au terme de ce premier chapitre, quelles pistes peuvent être envisa-gées par le lecteur pour la suite du roman ? Échangez autour de vos hypothèses de lecteur.
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Lire1 Au début du chapitre 2 (l. 1-49), quelles raisons expliquent le déclen-chement de l’attaque de la cote 113 par le lieutenant Pradelle ?
2 P. 41, l. 20 : « Édouard Péricourt, le genre de type qui a de la chance » : commentez cette affirmation à la lecture du chapitre 3.
3 Dans le chapitre 4, comparez les conséquences de la guerre sur les corps et les esprits d’Édouard et Albert.
4 Chapitres 4 (p. 58-59), 5 (p. 63-72) et 6 (p. 76-77) : quel rôle joue Pradelle dans les pensées et la vie des personnages ?
5 Quel procédé narratif est utilisé dans la transition entre les chapitres 5 et 6 ? Trouvez-en deux autres exemples dans le chapitre 6.
6 P. 64, 73, 82 et 99 : étudiez les différents aspects de la relation qui se noue entre Albert et Édouard.
7 De quelle manière la communi-cation entre Albert et Édouard se poursuit-elle depuis le départ du jeune Péricourt ? Qu’apporte-t-elle au récit ?
8 Chapitre 8 : pourquoi Madeleine fait-elle appel à Albert ? Quel est son projet ? Montrez que Pradelle y voit un moyen de nourrir son ambition.
9 P. 121-123 : quel est le « terrible dilemme » d’Albert ? Comment par-vient-il à se décider ?
Étude de la langue
10 P. 72, l. 272-280 : relevez les phrases complexes de ce passage et étudiez l’enchaînement des propo-sitions.
11 P. 73-74, l. 1-57 : étudiez la né-gation dans ce passage, puis étudiez la formation des mots « impossible » (l. 15), « irrespirable » (l. 25) et « insupportables » (l. 38). Trouvez les antonymes des mots « équilibre » (l. 3), « apparition » (l. 24), « bien estimé » (l. 45-46), « raisonnable » (l. 54) et « attacha » (l. 55).
ÉcrireÉcrits d’appropriation
12 À partir d’une recherche docu-mentaire et photographique, écrivez quelques pages du journal intime d’Albert, brancardier de la Grande Guerre (p. 60, l. 286-292).
13 En vous aidant de l’encadré « À savoir » ci-contre, créez une pause descriptive pour faire le portrait de Grosjean (p. 84, l. 352). Transformez en sommaire les lignes 350 à 501 du chapitre 6. Écrivez la scène ébauchée au chapitre 9 (l. 109-110).
« C’EST DÉCOURAGEANT, QUAND ON Y PENSE,
DE S’ÊTRE BATTU POUR UN RÉSULTAT PAREIL »
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Classiques Contemporains
Pierre Lemaitre Au revoir là-haut
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COLLÈGE cycle 4 : Agir sur le monde – Agir dans la cité : individu et pouvoir (3e)LYCÉE PRO : L’homme et son rapport au monde à travers la littérature (Tle pro)LYCÉE GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE : Le roman et le récit (2de et 1re)
Comment survivre à l’horreur des combats de la Grande Guerre ? Abîmés par la « der des ders », Albert Maillard et Édouard Péricourt vont prendre leur revanche d’une manière inattendue, dans une France d’après-guerre où le patriotisme et la mort font l’objet d’un commerce macabre...
Ce roman passionnant, satire joyeuse et amère de la société d’après-guerre, montre comment la littérature se sert de l’Histoire pour parler d’aujourd’hui. Cette édition pédagogique inédite permet d’étudier les principaux aspects du texte narratif : genres, registres, personnages, points de vue, chronologie et rythme. Complétée par une riche iconographie, elle propose en outre l’analyse comparée du livre et du film et l’étude approfondie d’images en lien avec le texte.
