PHOTOS : D. BOULANGER Des cigales et un Grillon !...
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OPEN DE PARIS 2011
10 MARS 2011
hL’OPEN DE PARIS EST DÉSORMAIS LA COMPÉ-
TITION D’OUVERTURE de l’ambitieux projet de
la fédération internationale : la Premier League
(voir par ailleurs). Un projet qui verra dès l’année
prochaine un nombre record de combattants s’inscrire
pour s’affronter à Coubertin, selon les responsables de
la WKF. Si, cette année, quelques « pointures » étaient
encore manquantes, le niveau était néanmoins plutôt
dense dans la plupart des catégories et la performance
française signifi cative. Avec sept médailles d’or en com-
bat (six en argent et huit en bronze), la France se place
largement première nation et affi rme une autorité nais-
sante… au moins sur les féminines, puisque cinq de
ses sept médailles d’or sont à mettre à leur actif. Mieux
Avec cinq médailles d’or pour les féminines tricolores, le karaté féminin français amène de la chaleur en ce début de saison, s’affirme pour la suite et confirme son titre mondial. Chez les garçons, Kenji Grillon fait le doublé. L. CAUSANILLAS CURADO, O. REMY, K. BOSI.
PHOTOS : D. BOULANGER
Des cigales et un Grillon !
encore, si les leaders un peu fatiguées pointent néan-
moins à l’heure, comme Tiffany Fanjat (1re en -68 kg)
ou Nadège Ait Ibrahim (1re en +68 kg) – mais pas Lolita
Dona, battue deux fois dans le week-end d’un petit point
par une Autrichienne et une Néerlandaise –, ce sont
surtout les plus jeunes, issues même parfois du niveau
« France Elite » (le groupe numéro deux derrière le groupe
France), qui s’affi chent avec l’insolence que les entraî-
neurs attendent d’elles. Ainsi en est-il de Lamya Matoub
(groupe France, 1re en -61 kg), Emilie Thouy (groupe
France, 1re en -50 kg), qui prend tranquillement la fi nale
à la médaillée mondiale Betty Aquilina, ou Maëva Samy
(groupe France Elite, 1re en -55 kg). Autre grande satis-
faction du week-end, mais plus individuelle : le -75 kg
« La médaille d’or en
Open, après un titre
la veille en -75kg, ce
n’est que du bonus.
Mes entraîneurs
voulaient que
j’acquière de
l’expérience : j’ai
dû être plus malin
et plus tactique
en Open pour
compenser un pépin
physique. Ça promet
pour l’avenir et
me relance après
les mauvaises
performances des
Mondiaux ».
Kenji Grillon
MARS 2011 11
Kenji Grillon, qui sauve à lui tout seul l’honneur des
masculins en gagnant à la fois dans sa catégorie et en
« Open ». Un doublé rare qui rappelle opportunément que
le champion du monde universitaires 2010, qui fut il n’y
a pas si longtemps champion du monde cadets (2007)
et vice champion d’Europe juniors (2008), est un espoir
français de la plus belle eau.
METTRE LES MASCULINS EN DIFFICULTÉ« On a aujourd’hui un groupe féminin d’excellente quali-
té, analysait Dominique Charré, le Directeur Technique
National. Elles ont tout gagné sauf la catégorie Open. Ce
qui est plaisant, c’est aussi la manière, avec notamment
deux très belles fi nales franco-françaises disputées.»
Si la présence française est constante sur l’ensemble
des podiums masculins, la modestie du nombre des
médailles d’or (deux), à comparer par exemple aux
quatre belles médailles d’or masculines en 2010, dé-
montre que le travail à faire est encore important. « Le
niveau était variable. Il n’y avait pas les Italiens, les Azéris
ni les Serbes, souligne Thierry Masci, responsable de
l’équipe. Ce n’est pas le plateau d’un championnat d’Eu-
rope, mais c’est intéressant et une bonne base de tra-
vail. Ces combats vont leur servir. Ceux qui relèvent la
tête seront sélectionnés pour aller en stage en Iran, où
ça va être très chaud. On a besoin de les mettre en dif-
fi culté pour les amener plus loin. » E
Kenji Grillon et
Lamya Matoub ont
brillé à Paris.
Les vainqueursKATA FÉMININ : Rika Usami (JPN)
-50KG F. : Emily Thouy (FRA)
-55KG F. : Maeva Samy (FRA)
-61KG F. : Lamya Matoub (FRA)
-68KG F. : Tiffany Fanjat (FRA)
+68KG F. : Nadège Aït-Ibrahim (FRA)
OPEN F. : Vanesca Nortan (NED)
KATA MASCULIN : Antonio Diaz (VEN)
-60KG M. :Amir Mehdizade (IRI)
-67KG M. : Juan Pena (VEN)
-75KG M. : Kenji Grillon (FRA)
-84KG M. :Gogita Arkania (GEO)
+84KG M :Martin Nestotovski (FYR)
OPEN M. : Kenji Grillon (FRA)
WKF PREMIER LEAGUELa Fédération Mondiale souhaite dynamiser son circuit de compétition et met en place sa Premier League dont l’Open de Paris a donné le coup d’envoi. À terme, 6 à 10 compétitions annuelles devraient faire partie du circuit, qui permettra aussi d’établir un classement mondial et verra l’attribution de primes aux médaillés (500€ pour l’or, 300€ pour l’argent et 150€ pour le bronze). « Une étape importante vers le semi-professionnalisme » selon Francis Didier.
OPEN DE PARIS 2011
12 MARS 2011
Des jeunes qui s’exprimenthSI LA FINALE DES +68 KG SENTAIT BON LA CLASSIQUE
OPPOSITION entre deux des leaders de la catégorie,
Nadège Aït-Ibrahim et Ruth Souffl et (déjà contestée
par l’espoir Marie Prouille en demie) et se terminait
par un petit 1-0, les deux autres grandes internatio-
nales françaises parvenues en fi nale dimanche, Betty
Aquilina (-50 kg) et Tiffany Fanjat (-68 kg) se voyaient
bousculées par des jeunes combattantes bien décidées
à leur prendre leur sceptre des mains. Battue 4-2 par
une Emily Thouy tout en agressivité et en confi ance,
avec deux points décisifs dans les trente dernières se-
condes, Betty Aquilina repart sans le sien et devra un
peu s’activer pour faire oublier l’excellente prestation de
sa jeune rivale. Quant à Tiffany Fanjat, c’est d’un majes-
tueux ura-mawashi dans les dernières secondes qu’elle
reprenait l’avantage à Sonia Fromager, qui l’avait tou-
chée deux fois au visage (la seconde avec trop d’impact).
Belle réaction de championne, mais grosse impres-
sion de la protégée de Gilles Cherdieu et de Laurence
Fischer. La veille, deux jeunes intenables avaient cette
fois repoussé les Japonaises à la mer : Lamya Matoub
(-61 kg) réglait la question posée
par une championne d’Asie juniors
2008, Yu Miyamoto, d’un superbe
mawashi-geri en sortie d’enchaî-
nement. Quant à la véritable sur-
prise du week-end, Maëva Samy
(-55 kg) elle infl igeait un 4-0 as-
sorti là encore d’un mawashi-geri éclatant au visage à
la jeune Fujii Ryo. Un combat contrastant totalement
avec deux premiers tours laborieux. « Elle a douté d’elle,
mais elle est en train de revenir », confi ait son profes-
seur. Et même sur un bon rythme.
Chez les garçons, on était plus discret, mais la jeu-
nesse s’est quand même fait remarquer, notamment
par Anthony Gillet (3e en -67 kg) qui faillit bien pous-
ser William Rolle dehors en demi-fi nale avant d’être
disqualifi é pour sortie de tapis. Troisième également,
le jeune médaillé européen des -21 ans au nom presti-
gieux, Mickaël Serfati (-84 kg), marque lui aussi des
points. Il ne perd qu’aux drapeaux en demie face au
vainqueur du jour, le Géorgien Gogita Arkania. E
ANTONIO ESPINOS« UN BON LANCEMENT POUR LA PREMIER LEAGUE »
« Le bilan de la première étape de la Premier League est très positif. C’est une grande réussite d’avoir choisi l’Open de Paris pour débuter ce nouveau circuit mondial. Ainsi, tout le monde va connaître plus rapidement la Premier League. Elle va être complémentaire à nos autres championnats officiels. Nous avions ce projet de compétition depuis très longtemps. Il y aura encore deux étapes de la Premier League cette année. En 2012, il y en aura six en tout. L’année 2011 va servir à consolider, ajuster, perfectionner cet événement. »
Marie Prouille
conseillée
notamment par
Ludovic Cacheux
veut passer à la
vitesse supérieure
en 2011.
Pas de complexe
pour Émily Thouy
face à son aînée
vice championne
du monde Betty
Aquilina.
Le président de la
Fédération Mondiale
de Karaté se réjouit
d’avoir choisi Paris…
MARS 2011 13
Grillon frappe 2 foishIL NE FUT PAS TOUJOURS FLAMBANT LE DEUXIÈME
JOUR, et c’est bien normal, mais c’est Kenji Grillon,
déjà vainqueur en -75 kg, qui s’extirpait sans faute d’un
combat très fratricide mené par les Français dans la
catégorie Open. Ibrahim Gary sortait en effet suc-
cessivement William Rolle (2-0), Jean-Christophe
Taumotekava (3-0), Florian Malguy (1-0). Quant à
Kenji Grillon, s’il écartait seulement Nadir Benaissa
(1-0), l’un des meilleurs combattants français du week-
end, c’est lui qui dictait le cours de la fi nale face à Gary
avec une belle lucidité tactique pour l’emporter claire-
ment aux drapeaux. La veille, il avait été plus saignant,
avec notamment un très beau mawashi-geri d’entrée
en poursuivant son adversaire, placé en fi nale contre
l’Iranien Said Hassanipour (de son nom… complet,
Hassanipoursefatazgomi !), champion du monde cadets
2005, champion d’Asie juniors 2008.
Deux journées contrastées, deux facettes d’un même
vainqueur, le fougueux et le tactique, et treize combats
gagnés en deux jours. De quoi mettre ce grand espoir
français sur de bons rails.E
Le kata en argenthIL Y AVAIT DE LA REVANCHE DANS L’AIR POUR LES
DEUX TITULAIRES DES DERNIERS CHAMPIONNATS DU
MONDE, en kata, Sandy Scordo pour les féminines et
Minh Dack chez les garçons. En effet, alors que la jeune
Alexandra Feracci était battue 3-2 par la
Monténégrine Radulovic, Sandy Scordo
faisait un parcours brillant en battant rien
de moins que la championne du monde
Yohanna Sanchez, puis l’excellente
Egyptienne Assem, avant de retrouver en
fi nale celle qui l’avait sortie aux derniers
championnats du monde d’un drapeau, la
Japonaise Rika Usami, ancienne cham-
pionne du monde juniors et troisième
des derniers championnats du monde.
Nette et précise, la Japonaise emportait
les cinq drapeaux. Quant à Minh Dack,
s’il abandonnait deux drapeaux au Turc
Caliskan, il se hissait en fi nale contre
le champion du monde Antonio Diaz,
tombeur de Valdesi, qui lui infl igeait un 5-0 d’une for-
midable densité. Ironie du moment, Minh Dack reve-
nait tout juste des USA où il avait passé trois semaines
chez Javier Mantilla… l’entraîneur de Diaz. « Il a besoin
de cela pour se donner le sentiment d’avancer », explique
l’entraîneur Yves Bardreau. « Je le trouve bien, même si
la comparaison avec Diaz le fait apparaître un peu plus
raide, un peu trop dans les épaules. Quant à Sandy, elle
a été excellente dans son tour contre l’Egyptienne et
elle n’est pas si loin en fi nale malgré le score. C’est une
bonne compétition de reprise pour les deux. »E
NADÈGE AÏT-IBRAHIM
« Très important pour moi »« Je suis très contente, j’ai eu ce que je voulais même si ça a été très dur. Rencontrer Ruth Soufflet en finale n’a pas été facile. On se rencontre souvent, on se connaît bien. Parfois elle gagne, d’autre fois,
c’est à mon tour. Du coup, j’ai eu un petit coup de pression, car je voulais vraiment remporter cette compétition. C’était très important pour moi.»
ANTONIO DIAZ
« Rendez-vous en novembre »« Après mon titre de champion du monde, remporter l’Open de Paris est important pour moi. Je continue de récolter les fruits d’une longue préparation physique. Mentalement, j’étais concentré et je ne me suis pas laissé envahir par la pression du titre mondial. Si l’issue de la finale a tourné en ma faveur, j’ai été quelque peu gêné par
une blessure à l’épaule. Minh Dack a, une fois de plus, été un redoutable adversaire. L’affronter et le battre sous les yeux de son public est un honneur pour moi. J’ai hâte de revenir à Paris, en novembre 2012 lors des mondiaux, pour défendre mon titre devant le public français que j’apprécie et que je remercie de son accueil à chacune de mes participations. »
LAMYA MATOUB
« Un seul mot : waouh ! »« C’est un rêve de petite fille que de participer à l’Open de Paris, alors le gagner… Waouh ! Ma demi-finale face à l’Autrichienne Alisa Buchinger est le combat que je vais retenir. Je
la bats après qu’elle ait éliminé Lolita (Dona, NDLR), la n°1 française, et je prends ainsi ma revanche sur notre dernière confrontation. La finale ? C’est la cerise sur le gâteau.»
MAËVA SAMY
« Renouer avec la victoire »« Cela fait vraiment plaisir de renouer un peu avec la victoire. Pour une première à l’Open de Paris, monter sur le podium c’est super ! À partir de maintenant, je me
fixe des objectifs à court terme comme les championnats d’Europe qui pointent à l’horizon et pourquoi pas des sélections en -21 ans, en individuels de préférence. »
TIFFANY FANJAT
« Satisfaite, mais…»« Après ce titre, j’ai du mal à être contente, en raison du mauvais coup que j’ai pris dans le nez en finale, où d’ailleurs, je n’ai pas fait un très bon combat. Satisfaite
d’avoir gagné, certes… Mais je reste mesurée. Je peux difficilement me réjouir de ce que j’ai montré. Il reste beaucoup de travail à faire encore. »
PARO
LES DE
VAiNQ
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L’élégante Rika
Usami prive Sandy
Scordo d’une victoire
de prestige à Paris.
OPEN DE PARIS 2011
14 MARS 2011
Rolle, à la « Pena »hIL N’AURAIT PAS FALLU GRAND CHOSE POUR QUE CET
« OPEN DE PARIS 2011 » BASCULE EN TRIOMPHE. Dans
le sillage des fi lles, encore une fois les garçons sont à
la traîne. Si le beau ura-mawashi de Jean-Christophe
Taumotekava sur le Néerlandais Petersen avait suffi
– mais le Français fut poussé habilement à la disquali-
fi cation par « Baby Face » –, si Nadir Benaissa (après
avoir sorti Florian Malguy par 1-0) n’avait pas été sté-
rile en attaque en fi nale des +84 kg contre l’attentiste
Macédonien Nestotovski… enfi n si William Rolle n’avait
pas été disqualifi é en fi nale des -67 kg ! On aurait mis
Paris en bouteille.
William Rolle est pourtant un habitué de l’or à cet Open,
qu’il a gagné trois fois de suite. Cette fois encore il s’était
frayé un chemin avec sérieux dans un tableau largement
à sa portée : 5-0 contre le Mexicain Carillo, 7-0 face au
Danois Balshoel, 4-0 sur l’Autrichien Pokorny, disquali-
fi cation du Français Gillet… En fi nale, il rencontrait un
combattant nettement plus brillant, et même vice cham-
pion du monde… mais en 1998 ! Le Venezuélien Pena
avait perdu cette fois-là, en d’autres temps, contre Alex
Biamonti. Il devait perdre aussi contre William Rolle, qui
commençait par un premier point effi cace au visage.
Mais tout basculait ensuite : Rolle contrôlait mal une
Arkania, un retourhEN PLUS D’AVOIR UN NOM DIGNE D’UN DESSIN ANI-
MÉ JAPONAIS DES ANNÉES 80, Gogita Arkania est
Géorgien et vainqueur de la catégorie des -84 kg, en
dominant avec aisance, tout en vivacité, le double
champion d’Europe en titre, le Néerlandais Petersen.
L’intrusion d’un nouveau pays au meilleur niveau ? Oui
et non. Non, car la Géorgie ne semble pas être capable
d’une performance collective, même si on voit apparaître
quelques noms fi nissant en « shvili » chez les jeunes pas
si loin que cela des podiums. Non car Monsieur Arkania
n’est pas un inconnu. Il est passé à la postérité en fi nis-
sant sur le podium des championnats du monde 2008,
catégorie Open. Oui, car si on ne l’avait plus trop revu
depuis, il paraît aujourd’hui, à 27 ans, revenir en pleine
forme avec une victoire solide à Paris et un beau 6-0
dans un tournoi à Moscou contre la référence, l’Azéri
Aghayev. À suivre donc.
Autre combattant à surveiller : l’inconnu iranien Amir
Mehdizadeh. Il emporte le tournoi (en battant par 2-0
au deuxième tour le Français Johan Lopes 3e, comme
Sofi ane Ainine, battu 1-0 par l’autre fi naliste). En fi nale,
sa mobilité triomphe de la pression effi cace d’un autre
danger d’avenir, le Letton Kalnins, champion d’Europe
cadets 2009, vice champion d’Europe -21 ans la même
année (battu par le Français Freddy Ichane) et déjà
troisième des championnats du monde 2010 ! E
belle attaque et se faisait lourdement sanctionner. Le
coup suivant, c’est Pena qui attaquait et touchait le
Français avec un bruit sourd. William Rolle s’écroulait
et se relevait trop lentement pour la règle des dix se-
condes. Verdict dans l’œil du médecin… lequel assu-
rait ne pas constater de traces signifi catives – la vidéo
montre en effet une frappe à la gorge qui ne fut sans
doute pas agréable à subir, mais ne pouvait occasion-
ner de KO. Dans ces conditions, c’était le Français qui
se voyait disqualifi é dans son jardin…E
Petersen,
Arkania, Serfati et
Taumotekava :
le podium des -84kg.
Le Venezuélien Pena
surprend un William
Rolle en finale des
-67kg. Un ultime
combat mal géré
par le Français.
CHAMPIONNATS D’EUROPE CADETS-JUNIORS-ESPOIRS
MARS 2011 15
Treize médailles dont 3 titres et une dynamique de groupe très intéressante : la sélection tricolore envoyée en Serbie a laissé une belle impression, même s’il y avait un peu de frustration dans l’air… O. REMY, PHOTO : D. BOULANGER
Trois titres et des regretsh872 COMPÉTITEURS, 46 NATIONS, TROIS CATÉ-
GORIES D’ÂGE, CES CHAMPIONNATS D’EUROPE
DISPUTÉS À NOVI SAD, en Serbie, du 11 au 13
février, ont donné le coup d’envoi d’une sai-
son qui s’annonce longue au plan international avec
les championnats du monde cadets, juniors et espoirs
qui se tiendront à Melaka, en Malaisie, en octobre pro-
chain. Revenue avec le sentiment de s’être fait voler
deux ou trois fi nales en Serbie par un arbitrage qui a
parfois tourné à l’incompréhensible, en sanctionnant
notamment de nombreux contacts imaginaires (voir in-
tervention de Dominique Charré par ailleurs), la France
a montré un niveau intéressant à défaut de monter sur
le podium des nations. En effet, seulement quatrième
nation au fi nal derrière l’Italie (6 titres-2 médailles d’ar-
gent-3 de bronze), l’Espagne (6-1-
2), et l’impressionnante Turquie
(5-5-7), elle doit tout de même
prendre le temps de savourer ses
treize médailles et notamment ses
trois titres, en même temps que
l’état d’esprit qui les a accompa-
gné, à écouter athlètes et entraî-
neurs. « C’est une grande satisfac-
tion et un titre que je vais prendre
le temps d’apprécier, au bout d’une
journée où j’ai d’abord eu le sen-
timent d’être un peu étouffé lors
des deux premiers tours, avant
de me libérer », résumait Raphaël
Bonelli (-68kg), déjà vainqueur de
la coupe de France, de l’Open de
France et du tournoi d’Autriche, qui
confi rmait là tout le bien que ses
entraîneurs pensaient de lui. « On était confi ant pour
lui, explique ainsi Jean-François Tiercy, à ses côtés sur
la chaise toute la journée. Après un 2e tour passé aux
drapeaux, il a su retrouver son autorité à coup de larges
scores, en montrant à chaque combat une grosse en-
vie d’en découdre. Une super attitude ». Un peu moins
attendu, le cadet Maxime Leclaire (-70kg) a dépassé
son stress pour exploiter « des qualités explosives hors
norme. Quand il démarre, il est phénoménal ! », commente
Jean-François Tiercy. « J’étais à la fois excité et anxieux
pour mes premiers championnats d’Europe, explique le
jeune haut-garonnais. Heureusement que j’avais Jeff ! Il
a su trouver les mots justes, me dire que je pouvais aller
au bout. J’ai réussi à me relâcher ». De l’or en cadets,
en juniors… ne manquait plus que le précieux métal
en espoirs. Ce à quoi s’est attelé Salim Bendiab (photo
ci-dessous), à la fois heureux et… déjà nostalgique. « Je
suis très content parce que j’avais fait tout ce qu’il fallait
pour y arriver. En quittant ma famille, mon club du Nord
et mon entraîneur, Fabrice Bouillez, pour passer un cap
au pôle France de Montpellier auprès de Louis Lacoste
avec le suivi de Ludo Cacheux, j’ai fait des choix pour
obtenir des résultats au meilleur niveau. Je leur dédie ce
titre à tous. Maintenant, je passe
senior. Les espoirs, c’est déjà der-
rière moi. Alors c’était important
de marquer le coup après être sou-
vent passé près en cadets et en
juniors. » « Avec 23 points inscrits
dont deux 8-0 lors de ses deux pre-
miers tours pour un seul encais-
sé, je retiens aussi la manière et
l’engagement de Salim, expliquait,
heureux, Ludovic Cacheux, qui
l’avait coaché toute la journée, tout
comme Antoine Cuenca (-55kg) et
Jordan Durieu (+70kg), tous deux
également médaillés. Tous ces
jeunes du groupe ont été offensifs,
ils n’étaient pas là pour gagner sur
des pénalités mais pour aller cher-
cher les points et ça, ça me plaît. Ce
n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si la cohésion
d’équipe a été extraordinaire. Personnellement, en douze
ans d’équipe de France, je n’avais jamais connu ça. » Un
groupe est peut-être né à Novid Sad, fait de jeunes com-
battants mais aussi d’entraîneurs (Cacheux, Biamonti,
Neghliz, Tiercy, Fanjat et Bardreau…) qui affi nent leur
expertise en même temps que leurs jeunes troupes. De
belles promesses pour l’automne. E
Les médaillésfrançaisORMaxime Leclaire(Cadet, -70kg)
Raphaël Bonelli(Junior, -68kg)
Salim Bendiab(Espoir, +78kg)
ARGENTAntoine Cuenca(Junior, -55kg)
Sofiane Agoudjil(Junior, -61kg)
Rabah Selmani(Junior, kata)
Sophia Bouderbane (Cadette, -47kg)
Shana Amengle(Cadette, -54kg)
BRONZEEmily Thouy(Espoir, -53kg)
Marie Bui, Marie Hervas, Jessica Hugues (Cadettes/juniors kata)
Jordan Durieu(Cadet, +70kg)
Alexandra Feracci (Espoir, kata)
François Fernandes (Cadet, -52kg)
DERNIÈ
RE MIN
UTE